Chapitre 82 : Première phase

ShiroiRyu
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Chapitre 82 : Première phase

« Nous devrions nous dépêcher de la retrouver. Je suis si… »

« Emu ? Excité ? Ne lui bondit pas dessus. Je te rappelle que d’après ce qu’on sait, elle est notre ennemie. »

« J’irais lui parler et tout rentrera dans l’ordre. Tu imagines ? Presque deux cent ans que je ne l’ai pas revu ! »

L’homme aux cheveux bruns n’arrivait pas à contrôler ses sentiments en ce moment. Il portait une longue cape rouge et serrait dans sa main, des fleurs aux différentes couleurs et formes. Il se tournait vers la femme à la poitrine forte généreuse, une rose posée sur son décolleté :

« Quelle fleur je dois lui donner ? Une Alcée rose ? Une Carnélia rouge ? »

« Ryusuke… Dois-je te rappeler qui est ta femme ? »

Clemona lui tira légèrement l’oreille, l’homme poussant un petit gémissement de douleur alors qu’elle souriait avec tendresse. Même si il ne connaissait pas la signification de toutes les fleurs, il avait passé toutes ces années à s’entraîner pour ce moment.

« Je ne sais pas. Je peux avoir un indice ? »

Elle se pencha vers lui, allant l’embrasser avec tendresse en unissant leurs lèvres. Il déposa les fleurs dans sa poche, passant ses mains dans le dos de la femme en la serrant contre lui. Ils s’aimaient toujours autant malgré le fait qu’il était le père d’une enfant avec Juperus. Les personnes passaient à côté d’eux comme si ils ne les voyaient pas et il eut un petit sourire carnassier et pervers :

« Dis moi… Tu n’as jamais voulu le faire en public ? »

« Hein ? Allons, Ryusuke ! Ce n’est pas le moment de penser à ça ! »

« Ils nous ne remarqueront pas. Qu’en penses-tu ? »

« Je dis non. »

Il passa une main sur la poitrine généreuse de Clemona, la malaxant très légèrement. Elle lui retira sa main grâce à ses pouvoirs psychiques avant de lui donner une petite claque sur la joue en s’exclamant d’un air faussement colérique :

« Vilain garçon ! »

« Toujours, mademoiselle. Je ne sais pas très bien me comporter avec les femmes. »

« Et bien… »

Elle enlaça l’homme avec tendresse. Elle l’aimait tellement et ils se comportaient comme des nouveaux amoureux. Depuis qu’ils étaient devenus des Dieux, ils avaient repris leurs jeunesses et ils en profitaient pleinement pour ce genre de petits jeux entre eux.

« Je devrais vous garder pour une leçon du soir, jeune homme. Pensez vous être là à l’heure ? »

« Avec une maîtresse aussi charmante que vous ? Toujours ! »

Ils s’embrassèrent à nouveau, arrêtant leurs étreintes. Il était temps de se remettre en route vers l’origine de cette force maléfique. De Dieux, ils en avaient que de noms. Néanmoins, les deux personnes remerciaient intérieurement Juperus pour ce qu’elle avait fait pour eux. Faire revenir à la vie Clemona, leur permettre de rester ensemble même après la mort… Et oui, rien n’aurait put empêcher Juperus de déifier seulement Ryusuke et non Clemona. Ils marchaient, main dans la main comme le couple qu’ils étaient vers l’arène de Ryoran, cette magnifique arène où ils s’étaient souvent rendus pendant plusieurs décennies pour voir les combats de Riza.

« Elle… a toujours été quelqu’un de merveilleux. »

« De qui parles-tu ? »

« Riza… Je veux dire… Elle a toujours tout fait pour permettre notre amour, même quand tu étais une pokémon. Je crois qu’elle est bien l’unique femme capable de comprendre les sentiments d’autrui… mais est-ce que tu crois que je serais capable de comprendre les siens ? »

« Ryusuke… Mon ange. Arrête de te torturer l’esprit avec ça. Riza n’a pas changé après deux cent ans. Elle n’a pas changé, fixe toi sur cette idée. Qu’importe ce qu’elle est devenue, il y aura toujours une part d’elle… qui sera à toi. »

« Tu ne peux pas savoir… comme… comme je suis heureux de la retrouver. »

« Je le sais bien. Je le sais très bien, Ryusuke. Il y a une part de toi qui restera toujours pour elle et ça… Je ne pourrais jamais la retirer et je l’accepte volontiers. Si je n’aimais pas Riza personnellement, j’aurais tout fait pour briser cette relation. »

« Pourtant, tu as du mal à accepter celle que j’ai avec Juperus. »

« Mais elle… C’est différent. Je ne l’aime pas mais je la supporte. Je pense que l’on n’a pas assez passé de temps avec elle… C’est bizarre mais il m’a fallut simplement une année pour apprécier Riza alors que même en un siècle, je n’arrive pas à aimer Juperus. »

« C’est de notre faute aussi. Nous n’avons pas été très présent… que ça soit pour Juperus… ou pour nos filles. »

Il s’arrêta au milieu de la route, un passant le traversant comme si il n’était qu’un spectre alors qu’il avait quelques larmes aux yeux. Il retira ses lunettes qu’il gardait bien qu’il n’avait jamais eut réellement de problèmes de vue. Il avait quelques larmes aux yeux et murmura avec un trémolo dans la voix :

« Mais tout ça… Tout ça va être terminé. Riza va nous rejoindre et j’aurais les cinq femmes de ma vie. Même si… J’aimerais retrouver ce Joker Noir et lui faire recracher l’âme d’Elis ! »

« Ne t’emporte pas s’il te plaît. Ce n’est pas de ta faute, et ce n’est pas la faute de DornRek. »

« Je le sais bien ! J’aurais simplement dut mettre un ou deux gardes avec elle et rien de ça ne serait arrivé. Ma petite Isalia… »

Il se mordit le pouce, maintenant confus par ses réflexions. Isalia… Sa Milobellus qu’il avait tant aimé… comme le reste de ses pokémons. Les gens s’étaient trompés… Ils s’étaient TOUS trompés depuis le début ! Bien entendu, il était devenu un célèbre musicien et il avait montré qu’il était compétent aux combats avec ses pokémons ressemblant à des serpents… Ces formes allongées qui venaient l’enlacer avec tendresse et affection, pour n’importe qui d’autre, se faire ligoter de cette façon pouvait paraître un peu brutal… Mais ils ne savaient rien, rien du tout. Ils ne connaissaient pas le véritable Lui.

« Ce n’est pas en se morfondant qu’on avancera. Viens donc Ryusuke. »

Elle posa sa main sur la hanche de son mari, l’emmenant vers l’arène de Ryoran. Ils n’avaient pas encore trouvé Xano et les autres et c’était normal : Ils n’avaient pas pris le même chemin qu’eux. Maintenant, qui allait arriver avant les autres ? Nul ne le savait… à part Riza. Celle-ci était assise sur un trône de pierre, les deux êtres encapuchonnés à côté d’elle.

« Ils en mettent du temps. Vous pensez qu’ils se sont perdus ? »

« Je ne sais pas, maîtresse. Voulez-vous que j’aille les chercher ? Que je les guide ? »

« Non… Laisse les venir. Ils seront bientôt parmi nous. Que dois-je faire ? Les laisser mourir de vos mains… ou des miennes ? »

« Ne salissez pas vos délicates mains, maîtresse. »

« Je ne suis pas faite de porcelaine ! »

La vieille femme se releva de son traîne : Mais qu’est-ce qu’ils faisaient ?! Ils n’étaient donc pas capables de se rendre dans l’arène de Ryoran ? C’était si difficile pour eux ?! De plus, elle avait une impression qu’elle n’appréciait pas… Une impression qu’elle détestait même… Comme si quelque chose… se rapprochait d’elle, quelque chose qu’elle avait tant cherché depuis des décennies.

« Vous allez bien, maîtresse ? Vous semblez pâle. »

« Je vais très bien. »

« Vous devriez préparer les monstres pour les attendre. A nous deux, je ne pense pas que nous serions capable de les battre… Ils seraient trop nombreux. »

« J’ai déjà tout prévu, Anolk. Tu n’as pas à t’en faire. »

Enfin, ils étaient arrivés dans l’arène et le groupe pénétra à l’intérieur. Le décor avait bien changé depuis le temps… Des statues représentant des Pteras et des Carchacrok, des flammes dorées, l’ambiance était très lugubre mais ils ne reculaient pas. Il était temps de mettre un terme à toute cette histoire avec le Valet de la Rancœur… ou plutôt Riza Ira. Ils arrivèrent au centre de l’arène, la voix de la vieille femme se faisant entendre :

« Bien… Il était temps. Cela fait bien une demie-heure que je vous attends. »

« Désolé, on s’est un peu perdus en route. Ca a changé depuis. Vous avez refait la décoration, madame Ira ? »

« En quelque sorte… Tu aimes bien ce style ? »

« Un peu plus effrayant que l’autre mais ça se laisse regarder. »

Riza et Xano se parlaient comme des vieux camarades alors que nul autre n’osait ouvrir la bouche. Visiblement, soient ils se moquaient l’un de l’autre, soient ils ne pensaient pas commencer le combat tout de suite.

« Je serais simple : Pourquoi avoir rejoint le Joker Noir ? »

« Tu as tes raisons, j’ai les miennes. Je suis le Valet de la Rancœur dorénavant. »

« Mais cela n’explique pas pourquoi ! Tu aimais tant Ryusuke ! Je le sais bien, tu n’arrêtais pas de penser à lui ! Mon clone et moi, nous n’étions qu’une seule personne ! Ce qu’il voyait, je le voyais ! Alors pourquoi avoir choisi d’être son ennemie ?! »

« Ryusuke… C’est vrai. Je te rappelle que tu es celui qui a tenté de le tuer. »

« Ce n’était qu’un test ! Un simple test ! »

« UN TEST ?! Tu jouais donc avec mes sentiments depuis le début ?! Tu prévoyais tout ça dans l’avenir ?! Quelle personne es-tu pour t’immiscer dans le cœur des autres ?! »

« Elle marque un point, là. »

« Tyrania, la ferme. »

Pfff… Le dialogue commençait très mal. Il avait peut-être fait une bêtise mais il pouvait se rattraper. Si Tyrania l’ouvrait, la discussion allait vite s’envenimer et ce n’était pas pour lui faire plaisir. Il poussa un léger soupir, passant une main dans ses cheveux blancs avant de reprendre d’une voix lente :

« Je n’ai jamais essayé de jouer avec tes sentiments, Riza. Mais soyons clairs, tu dois aussi bien savoir que moi que Ryusuke est toujours à ta recherche. Ne fais pas de bêtises et viens avec nous, il sera si heureux de te revoir. »

« Et si… Je refuse ? »

« Je serais obligé de te combattre et j’avoue que je n’aimerais pas ça. »

« Tu aurais donc peur de moi ? »

La vieille femme poussa un léger rire tout en toussotant. Les deux ombres à ses côtés n’avaient pas bougé d’un poil. Xano, quand à lui ne savait pas quoi faire. Plus il avançait, plus elle reculait. Il voulait tout faire pour éviter un combat stupide !

« Je n’ai pas peur de toi… Je veux simplement que vous soyez heureux, toi et Ryusuke. Je n’ai pas le droit ? »

« Depuis quand tu penses aux autres et à leurs sentiments ? Tu es le responsable de mon départ et de mon abandon amoureux ! J’ai tout abandonné au sujet de Ryusuke ! J’ai couché avec un homme que je n’aimais pas ! Un homme qui ne pensait qu’à son argent et à sa célébrité ! Et toi… Tu oses dire maintenant que tu te soucies de moi ?! Qu’est-ce qui te permet de dire de telles choses ?! »

« J’ai simplement… découvert certains sentiments. »

Il détournait le regard pour ne pas voir le visage étonné de Tyrania. Il rougissait légèrement, signe que son caractère n’avait pas changé… simplement qu’il jouait un autre rôle. Il s’était fixé ses propres règles pour ne pas entraver la suite de la mission. Riza Ira poussa un petit ricanement de dépit, reprenant la parole dans un murmure :

« Toi ? Découvrir des sentiments ? Est-ce une blague ? Le fait que tu sois un humain t’aurait permis donc de découvrir l’amour et toutes ces choses ? »

« Ne dit pas ça comme ça ! »

« C’est gênant ? Tu n’es pas capable d’assumer ton amour ? Moi, c’est ce que j’ai fais pendant des années, des décennies… DEUX SIECLES ! J’ai tout fait pour lui mais assez parler, tu te moques de moi en faisant perdurer la discussion. Il est temps de faire appel à ma petite armée personnelle. »

Elle claqua des doigts, l’ouverture de l’arène en face de Xano se levant peu à peu … pour faire apparaître quelques hommes aux cheveux bruns ? Ils avaient une sorte d’écharpe blanche autour du cou et une longue queue brune.

« Une armée basée sur l’un de mes plus fidèles compagnons lorsque j’étais une simple humaine… Voilà donc mes Evolis… Remercie donc mon Taiso de l’Electricité pour ça. »

« Tu es descendue bien bas depuis que tu es devenue une sbire du Joker Noir. »

« Moi je suis comme ça ?! NE TE FOUS PAS DE MOI ! Tout est de ta faute ! »

Une nouvelle fois, elle claqua des doigts, les nombreux hommes aux cheveux bruns entourant maintenant le groupe d’une dizaine de personnes environ. Déjà, Xano et ses compagnons s’étaient mis en cercle autour de Parapapa et Valésia. Il ne fallait pas oublier qu’ils avaient Luna et Shala sur leurs dos et qu’avec elles, ils ne pouvaient pas se défendre.

« Bon les filles ! Ils ne doivent pas être très puissants mais ils sont bien plus nombreux que nous donc faites attention ! »

Il fit apparaître une boule de feu au-dessus de sa main droite. Sa main gauche se transforma en une griffe blanche alors que ses yeux devenaient roses. Il allait utiliser le maximum de ses capacités pour se débarrasser de ces semblants d’humains. Et dire qu’il pensait pouvoir la raisonner, il s’était lourdement trompé ! Tyrania et Nelya à ses côtés, elles surveillaient les alentours alors que les envoyés célestes restaient près des deux déesses mineures. Seule Pandora ne savait pas où se placer mais instinctivement, elle se dirigea vers Xano, celui-ci lui murmurant de rester derrière lui. Elle fut surprise de l’entendre dire qu’il allait la protéger… N’avait-il pas inversé les rôles ?

« Grrrr… EVOLI ! EVO ! »

« Lify ! Ne fais pas ça ! »
La petite Evoli bondissait sur une sorte de boule de poils blanches et mesurant un mètre de hauteur. Lify était du genre à toujours défendre sa maîtresse et ses propriétés alors quand le Colossinge avait décidé de s’en prendre à la nourriture de la jeune femme qui mangeait tranquillement, son sang n’avait fait qu’un tour.

« COLO ?! »

Aie… Le Colossinge venait de s’emporter et la jeune femme aux longs cheveux blonds bouclés récupéra l’Evoli avant de se mettre à courir pour échapper au singe. Ce n’était pas son genre de combattre inutilement mais à chaque fois, Lify faisait des bêtises.

« Vraiment, Lify… Tu es pénible quand tu t’y mets. »

« Evo ? »

« Tu n’avais pas à te préoccuper de ma nourriture ! On ne va pas déranger un Colossinge ! Ils sont comme ça, on ne peut pas les changer ! »

« Evoli ? Evo evo ! »

« Oui, il m’a pris de la nourriture mais maintenant, il nous poursuit puisque tu l’as attaqué. »

Riza poussa un profond soupir : Comparée à Anolk et Tonar, Lify avait encore bien besoin de faire de l’entraînement pour rester aussi calme que les autres. Vraiment… Elle était partie depuis une année et demie et déjà, de nombreux oiseaux avaient tenté de lui confier des lettres… Des lettres écrites de la main de Ryusuke !

Finalement, après une bonne heure de course où elle avait été forcée d’utiliser Anolk pour administrer une correction au Colossinge, elle alla s’asseoir sur une pierre, faisant revenir Lify pour la laisser se reposer dans sa pokéball.

« Roucool ! Roucool ! »

Un petit oiseau aux yeux bruns vint se poser devant elle, une enveloppe autour du cou. Encore une lettre ? Il n’était pas difficile de savoir de qui elle provenait. L’enveloppe était rouge… rouge comme sa tenue qu’elle portait habituellement ou…

« Rouge comme tes yeux. J’adorais les regarder et j’aimerais tant les revoir, Riza. Je sais que je ne peux pas te forcer à revenir mais tu me manques tant. Je te l’ai déjà écrit et je l’écris à nouveau : Je n’ai pas réussi à te contacter pendant plus d’une année car j’avais de sérieux problèmes. A toi de me croire ou non, mais j’ai rencontré Dieu en personne ! Non, je ne blague pas, je veux bien parler de celui qui nous a donné vie.
Tu en veux une bien bonne ? C’est une femme. Dieu est une femme. Elle s’appelle Juperus et veille sur ce monde. Je ne devrais pas le dire avec une lettre mais… Disons que j’ai eut une petite aventure avec elle. Mais qu’est-ce que je raconte moi ? Oh et puis zut, si j’ai commencé à écrire ça, je n’ai pas à craindre des représailles.
J’assume parfaitement mes sentiments à l’égard de Juperus et de Clemona comme j’assume ceux que je… Ah… Là, j’ai un peu de mal à l’écrire. Ca va paraître stupide de l’écrire comme ça mais… Je crois que je t’aime encore plus que Clemona. Ne va pas lui répéter hein ? Je l’aime aussi énormément, j’étais prêt à perdre ma vie pour elle mais pour toi, j’aurais perdu mon âme et mon corps. Je sais que je ne suis pas doué pour écrire des lettres romantiques ou à l’eau de rose. Je sais que je ne devrais pas me comporter comme ça alors que je suis avec Clemona… Je sais que… Tu ne me répondras pas… Encore une fois mais je continuerais, je continuerais à t’écrire jusqu’à ce que tu me répondes. Tu entendras parler de moi, que ça soit dans les journaux, à la télévision ou à la radio, je ne cesserais de parler de toi ! Reviens… S’il te plaît. Tu me manques… Je m’excuse de m’être comporté comme un imbécile.
Ryusuke. »

Normalement… Avec une telle lettre, n’importe quelle femme serait revenue vers lui mais elle ne pouvait pas. Elle observa le morceau de papier, passant rapidement une main sur ses yeux. Ces derniers allaient se mettre à pleurer mais elle se retenait. Lentement, elle prit la lettre et ouvrit son sac, la rangeant avec les autres. Qu’importe la distance… Les pokémons oiseaux de la Poste arrivaient toujours à la retrouver. Au final… Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’il soit heureux et…

« Tu seras plus heureux avec elle qu’avec moi. Voilà tout. »

Elle se releva, la pause était terminée et elle devait encore s’éloigner un peu plus de lui. Faire que les oiseaux de la Poste ne soient plus capables de la retrouver. Vivre dans une grotte ? Ce n’était pas possible… Mais prendre de la distance, aller à l’autre bout de la terre… aller dans d’autres pays, traverser des frontières auxquelles même la Poste ne pouvait la rejoindre. Elle souffrait… Elle souffrait énormément mais elle avait accepté cette vie.

« Je ne veux plus… te savoir dans cet état… par ma faute. Ryusuke. Je t’aime tant… Vraiment, je t’aime comme je ne pourrais jamais aimer une autre personne mais… Oublie moi, c’est tout ce que je te demande. »

Elle n’arrivait pas à arrêter ses larmes, Tonar faisant son apparition pour frotter sa tête contre la joue de Riza. Il n’aimait pas la savoir triste… Il savait qui était responsable d’une telle chose… mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Ce n’était pas de la faute de Ryusuke. C’était simplement sa maîtresse qui se mettait dans cet état.

« Carchacrok. Carcha. »

« Tu voudrais que j’aille le revoir ? Pour tout lui dire ? Je ne peux pas… »

« Carchacrok. Carchacrok chacrok… »

« Je suis une imbécile, je le sais. »

Elle grimpa sur le dos de l’animal à la tête de requin-marteau qui déploya ses ailerons pour s’envoler. Elle devait l’oublier… Tout oublier pour ne plus souffrir.

Chapitre 81 : La Rancoeur

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Dernière partie : Mondes parallèles

Chapitre 81 : La Rancoeur

« Ils vont arriver très bientôt. »

« Ils viennent de franchir notre barrière. Maîtresse… Comment vous sentez vous ? »

« L’heure n’est pas venue aux états d’âme. Ils tomberont les premiers. »

La vieille femme aux longs cheveux gris et au visage usé était assise sur un trône… Sur ses côtés se trouvaient deux personnes encapuchonnées. Ils allaient arriver très bientôt, elle le savait… Elle le sentait.

Pfff… C’était quoi cet endroit ? Il apercevait les humains mais l’inverse n’était pas vrai. Les humains ne semblaient pas le remarquer comme si il se trouvait dans une… autre dimension. Depuis qu’il était passé dans cette sphère, le monde avait changé autour de lui. Les autres personnes l’avaient suivi, chacune préférant se taire après le petit monologue qu’il avait dit il y a de cela quelques minutes. Il s’arrêta subitement tout en prenant la parole :

« On reste tous groupés. Il ne faut SURTOUT pas se séparer, d’accord ? Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? »

« O.. Oui. Le message est bien passé, Joker Blanc. »

Nelya avait prise la parole pour répondre à la place des autres. Elle avait toujours cette voix tremblotante comme si elle n’arrivait pas à croire ce que Xano avait dit. Ce n’était pas possible… et pourtant. Elles restaient toutes éloignées à une dizaine de mètres de lui, même Tyrania. Celle-ci avait le visage décomposé et meurtri, il était facile à voir qu’elle avait grandement souffert des paroles de Xano mais… Elle l’avait mérité. Elle le savait… Drimali s’approcha de Xano pour se mettre à sa hauteur alors qu’ils marchaient dans la ville, traversant les personnes comme si elles n’étaient que de simples fantômes :

« Pourquoi as-tu dit une telle chose ? »

« Car c’est véridique. Si tu viens comme envoyée des autres, tu peux repartir tout aussitôt. Je ne changerais pas mes paroles pour leur faire plaisir. »

« Tu veux donc devenir comme Malar ? Le Joker Blanc n’est pas sensé se comporter comme ça. Ce n’est pas écrit… »

« Ta prophétie est fausse, d’accord ?! Berthra m’a signalé que vous deviez mourir, toi et Shymi. Est-ce que vous semblez mortes en ce moment ?! »

Elle s’était immobilisée, se faisant rattraper par le groupe alors que Xano prenait de la distance entre eux. Il était au courant ? Qu’est-ce qui avait pris à l’une des Atouts Majeurs de révéler la suite de la prophétie ? Berthra passa à côté d’elle mais Drimali posa une main sur elle, lui disant :

« Tu peux m’expliquer ce que tu as fait ? »

« Quoi donc, Valet de la Connaissance ? »

« Tu as signalé la prophétie à Xa… au Joker Blanc. Qu’est-ce qui t’as pris ? C’est à cause de ça qu’il est dans cet état ? »

« Nullement. Je crois que la prophétie n’est pas réelle ou alors fausse… Il semble y avoir bon nombre de choses qui devraient être modifiées. »

« La prophétie est juste ! Ce que tu lui as dit va le chambouler ! »

« Et est-ce que la prophétie parlait d’un changement de comportement de la part du Joker Blanc ou d’un éloignement de ce dernier par rapport à ses Reines ? »

« Non mais… »

« Alors rien du tout. Continuons. »

Visiblement, le statut de déesse mineure des dragons n’équivalait à rien pour les Atouts. Drimali poussa un léger soupir, se disant que ce n’était pas normal. Rien n’était normal et ça ne lui plaisait pas ! C’était au tour de Nelya de s’approcher de Xano, cherchant à communiquer avec lui mais ne sachant pas comment s’y prendre :

« Jo… Joker Blanc ? »

« Qu’est-ce qu’il y a encore ? Et c’est quoi cette appellation Joker Blanc ?! Je m’appelle Xano Likan, merde ! »

Elle baissa son regard : Non… Il avait changé aussi rapidement en quelques minutes. Il n’avait pas menti, il n’avait aucune considération pour les sentiments des autres au final. Elle venait d’avoir une réponse à l’une de ses nombreuses questions. Elle bafouilla :

« Je… Je suis désolée. Je ne voulais pas vous embêter… simplement parler avec vous. Vous semblez… énervé. »

« Je ne suis pas énervé, simplement épuisé par tout ce qui se passe, voilà tout. Tyrania, Shala, Luna, et toi, vous êtes mes quatre Reines. Au lieu de vous entraider, vous ne faites que vous tirer dans les pattes pour savoir qui aura mon amour mais je n’aime aucune d’entre vous ! Maintenant, nous allons pouvoir travailler tous ensembles et oeuvrez contre le Joker Noir. »

« Je ferais de mon mieux pour vous épauler. Est-ce vrai que vous êtes capable d’utiliser mes pouvoirs ? »

« Je ne suis pas capable de faire des choses aussi puissantes que les tiennes mais oui, je peux utiliser tes pouvoirs. C’était même les premiers que j’ai réussi à dominer. Tu étais celle avec qui je me sentais le mieux car tu te comportes comme une adulte responsable. »

« Mer… Merci de ces compliments. Je les accepte volontiers. »

« Marche à côté de moi, ça me calmera les nerfs. »

Elle hocha la tête avec un petit sourire discret : Elle avait l’impression que tout n’était pas perdu au final. Il claqua des doigts en s’arrêtant, intimant à Tyrania de se ramener aussi mais de l’autre côté. Il prétexta que cela valait mieux pour les deux Reines éveillées qu’elles soient toutes les deux à ses côtés plutôt qu’une seule pour éviter une nouvelle dispute. Tyrania resta en arrière et Xano murmura :

« Tyrania… Tu ramènes tes fesses ici, tout de suite ou alors je te traîne par les queues. »

« Essaye toujours si tu l’oses ! Si tu crois que ce que tu m’as dit m’a aff… »

Il ne la laissa même pas terminé sa phrase. Il était possible de voir que sa rapidité et ses capacités physiques s’étaient accrues en même temps que la découverte de ses pouvoirs liés à ses quatre Reines. Sans même avoir un semblant de remord, il tira sur la cinquième queue de Tyrania, celle-ci poussant un hurlement strident alors qu’il disait de continuer à marcher. Elle se laissa faire, croisant ses bras tout en se laissant traîner par Xano. Finalement, il arrêta de tirer sur sa queue alors qu’elle se mettait à ses côtés : Le jeune homme aux longs cheveux blancs avait été si violent avec cet acte. Tirer sur l’une de ses queues… Mais elle n’était pas prête à se laisser marcher sur les pieds et lui demanda en étant à côté de lui :

« Ca t’a amuser de jouer avec nos sentiments ? »

« Pas du tout, néanmoins, ça faisait passer le temps. »

« Tu es un véritable salopard. Est-ce que tu le sais ? »

« Je le sais fort bien. Si tu peux arrêter de l’ouvrir, ça me ferait plaisir. »

« Je l’ouvre si je veux. Si tu as un problème avec ça, fallait pas m’inviter à tes côtés. »

« Alors, dégage et repars en arrière. »

Comme elle était à sa droite, Xano tendit subitement son bras droit, celui-ci venant percuter le visage de Tyrania qui tomba en arrière. Elle se releva en grognant, cherchant à comprendre la raison de son geste en s’écriant :

« Qu’est-ce que tu viens de foutre ?! »

« Je te ramène en arrière. Ne reviens pas près de moi si tu n’es pas capable de te calmer. Le caractère de chienne, c’est celui qui nuit le plus au groupe. Toi, je ne sais pas ton nom. Rapproche toi et viens près de moi. »

Il ne s’était pas retourné mais il n’était pas dur de savoir de qui il parlait. La jeune femme aux cheveux bruns et dorés s’avança sans rien dire avant de marcher aux côtés de Xano. Tyrania voulue l’arrêter et frapper le jeune homme mais celui-ci se retourna à moitié, posant son œil bleu sur elle en fronçant légèrement le sourcil : Qu’elle ne tente même pas un seul geste envers lui sinon… Son visage colérique changea en un masque de surprise : Ce n’était pas Xano. Ce n’était pas lui.

« Je m’appelle Pandora. Je suis l’Atout numéro une. »

« Donc la plus faible d’entre tous. Pourquoi es-tu là ? »

« Car je n’ai nul endroit où aller. Vous avez tué mon ancien propriétaire et je dois accompagner celui qui l’a battu. »

« Tu es donc un objet… Tant mieux. J’en avais besoin d’un. »

La femme aux longs cheveux verts qu’était Shymi semblait surprise par les propos de Xano… En fait, non… Tout le monde était surpris par ses dires : Il ne valait donc pas mieux qu’Onyk ? Comment un jeune homme aussi timide avait-il put changé autant en un seul moment ? Pandora ne semblait pas choquée par les propos de Xano et lui répondit :

« C’est le cas. On peut m’utiliser comme bouclier mais je suis très apeurée par les flammes. Je n’aime pas combattre aussi bien que je sais me battre. Je n’aime pas les oiseaux qui me picorent et… »

« Je ne t’ai pas demandé de me raconter ta vie. »

« … C’est vrai. »

Elle hocha la tête pour dire qu’elle avait bien compris le message du jeune homme et s’apprêtait déjà à reculer pou retourner dans le groupe. Il empoigna son bras avant de reprendre la parole :

« Je ne t’ai pas dit que tu pouvais partir. Tu restes devant avec moi. Un bouclier, ce n’est pas fait pour rester en retrait. »

« DORNREK ! »

Tyrania venait de bondir sur Xano, le plaquant au sol avant de faire sortir ses deux griffes. Le jeune homme avait à peine le temps de réagir mais il ne semblait pas se soucier de savoir qu’elle était sur lui. Il se retourna avec difficultés alors qu’elle était sur lui. Les yeux vairons du jeune homme étaient fixés sur Tyrania avant de dire :

« Je te conseille simplement de te retirer de moi le plus tôt possible. »

« TA GUEULE ! Qu’est-ce que tu fais de retour ?! »

Elle lui donna un violent coup au visage qu’il méritait visiblement. Pandora essaya d’arrêter Tyrania mais le regard haineux qu’elle lui portait avec ses deux griffes sorties lui indiqua d’éviter de faire cette bêtise. Elle repositionna son visage vers Xano avant de dire :

« Répond ou je te liquide ! »

« Tu ne le feras pas. Xano m’a simplement laissé sa place pour ce moment. »

« Il n’aurait jamais fait ça ! »

« Ne dit jamais jamais. Si il a préféré me laisser, tu pourrais peut-être deviner pourquoi ? »

Comment l’aurait-elle su ?! Elle n’était pas devin ! Il posa ses bras sur les deux épaules de Tyrania, la repoussant avec facilité avant de se relever. Les yeux vairons de Xano se posèrent sur elle avant qu’il ne réponde :

« Tu es clairement une imbécile. Je ne suis pas DornRek et il n’est pas Xano. Nous ne sommes qu’une seule personne simplement… Dans certains cas où à cause d’une personne un peu trop… fatigante, je décide de me montrer moins coopératif. Ce que j’ai dit à vos sujets ? Je le pense sincèrement. Si tu n’avais pas été le raisin de ma colère, je n’aurais jamais dit cela ou penser une telle chose. Tu vois ? Les problèmes viennent toujours d’une même personne : Toi. Tu as un sale caractère et qui est invivable. Tu as simplement tenté de me faire croire que c’était à cause de ton passé dramatique que tu étais comme ça mais non… C’est ton véritable caractère et si tu veux, nous serons deux dorénavant. Tu es ma Reine mais tu n’es rien d’autre qu’un simple objet de prophétie. Le jour où j’aurais un besoin masochiste de me faire griffer ou lapider, je t’appellerais mais ce jour ne risque pas d’arriver. Alors maintenant, tu vas simplement te calmer et rester tranquille, je sens que nous nous approchons. »

Comment ne pas s’énerver en voyant une telle personne ?! Elle regardait les autres pour voir leurs réactions mais ils semblaient tous d’accords avec Xano. Ainsi… Il avait une fausse seconde personnalité… à cause d’elle ? Elle était responsable de son changement ? Mais elle n’avait jamais voulu ça ! C’était vrai ! Son caractère était dû à son passé, elle ne mentait pas ! Est-ce qu’elle pouvait changer ? Pour le redevenir comme avant ? Elle se releva tout en s’approchant de Xano, lui prenant ses deux mains en murmurant :

« Y a-t-il… une chance que ce caractère disparaisse ? »

« Si tu ne changes pas, il y a peu de chances. Tu comprends donc maintenant ? »

« Non mais… Je vais essayer … de m’améliorer. »

« Tant mieux. Je garderais ce caractère jusqu’à ce jour. »

« Est-ce que tu pensais vraiment ce que tu nous as dit ? »

« Qui sait… Nul ne peut lire dans le cœur des hommes. »

Il retira ses deux mains, se tournant vers le reste du groupe alors que Tyrania baissait la tête. Elle avait pris un sale coup sur le moment mais elle devait supporter l’annonce de Xano : Encore une fois, elle ne lui causait que du souci… Pourquoi n’était-elle pas capable de lui exprimer correctement son amour ? La jalousie, la haine, le dégoût, c’était les seules choses qu’elle lui montrait. Pourquoi ne pouvait-elle pas se comporter comme une femme amoureuse de l’homme qui se tenait à cause d’elle ?

« Xano, est-ce que je peux… »

« Hum ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Te prendre la main ? »

Elle était peut-être de ce genre… Ce genre de femmes qui nécessitaient qu’on les remettent en place pour pouvoir faire perdurer leurs amours. Il ne répondit pas mais il tendait sa main droite pour qu’elle la prenne et elle eut un petit sourire candide en baissant la tête, venant mettre sa main dans celle de Xano. De l’autre main, il avait récupéré celle de Nelya et un court instant, on pouvait espérer que tout était retourné à la normale. Mais pour combien de temps ?

« Comment dois-je prendre les paroles du Joker Blanc ? »

« Comme un tissu de mensonges. Je ne le vois pas te considérer comme un objet. »

Pandora venait de s’adresser à Berthra, l’unique Atout qui était avec elle. La jeune femme aux yeux émeraude tentait de comprendre ce qui venait de se passer mais elle n’y arrivait pas. Berthra tapota légèrement son crâne pour lui dire de ne pas s’en faire. Une heure s’écoula et ils avaient avancé dans cette ville… qui se vidait de minutes en minutes ? C’était bizarre mais plus ils se dirigeaient vers le centre de la ville, plus les gens disparaissaient autour d’eux.

« L’un d’entre vous a une explication ? »

« Une petite théorie serait que plus on s’enfonce dans cette dimension crée par le Valet de la Rancœur, plus celle-ci s’éloigne du monde réel. Nous serions donc en train d’être dans un endroit ressemblant à Ryoran sans pour autant avoir d’influence dans cette véritable ville. Le Valet de la Rancœur ou plutôt Riza Ira doit considéré cet endroit comme très important. »

« C’est le cas. »

Une petite voix s’était faite entendre derrière eux et ils se retournèrent vivement, prêts à attaquer cette personne. La vieille femme aux longs cheveux gris se tenait là, une canne à la main. Elle était seule et isolée, un petit sourire sur les lèvres. Ses yeux étaient vitreux et gris alors qu’elle reprenait la parole :

« Cet… endroit est très important pour moi. Tu as bien grandi depuis le temps, Xano. »

« Finissons tout de suite cette conversation avant qu’elle ne commence. Êtes vous le Valet de la Rancœur, mademoiselle Riza ? »

Elle ne semblait guère surprise d’entendre ce nom… Ce nom qui avait été le sien il y a plus de deux cents ans. Elle hocha la tête alors que sa canne disparaissait peu à peu. Elle gardait son sourire comme si le fait de voir tout ce groupe contre elle ne semblait pas l’inquiéter :

« Riza Ira… La Grande Maîtresse des Pokémons. C’est bien mon nom. Tu as retrouvé la mémoire, DornRek ? »

« DornRek est enfoui en moi mais oui, on peut dire ça de cette façon. »

« Que tu sois le Joker Blanc et cette histoire de prophétie, je m’en fiche pas mal. La seule chose que je ne pourrais jamais te pardonner est d’avoir brisé mon existence. »

« Je n’ai rien fait pour cela. Rien ne vous empêchait de rester avec Ryusuke après tout ces évènements. La seule fautive dans votre relation est vous. »

« Héhéhé… C’est vrai. Je suis la seule qui méritait ce sort. C’est vrai. Moi… qui ait aimé un homme comme une folle pendant toutes ces décennies… Moi qui ait toujours tout fait pour qu’ils soient heureux en ne me préoccupant jamais de mon amour… J’avais oublié à quel point, j’étais narcissique et à quel point je ne pensais qu’à moi-même. Tu n’y connais rien en amour… Rien du tout. Tu es là pour me tuer n’est-ce pas ? »

« C’est ce que je compte faire. Vous allez vous laisser faire ? »

« Ne dis pas de bêtises de ce genre. »

Elle claqua des doigts, deux personnes recouvertes d’une robe avec capuche brune se posant à côté d’elle. L’un d’entre eux avait une longue paire d’ailes rocheuse et prit Riza dans ses bras.

« Si tu veux me combattre, je t’attendrais simplement dans l’arène de Ryoran. »

« J’y serais le plus tôt possible. »

Les trois personnes disparurent à l’horizon alors qu’il poussait un léger soupir. Vraiment… C’était bien Riza Ira. Et dire que Ryusuke la recherchait depuis tant d’années. Il aurait aimé le prévenir mais il savait que ce n’était pas possible. Tyrania avait retiré sa main et gardait la tête baissée comme si quelque chose la tracassait. Cela n’avait pas échappé à Xano.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Est-ce… que c’est vrai ? Ce qu’elle a dit ? Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Tu n’as donc aucun sentiment amoureux ? »

« Je n’ai rien fait de tout ça. Simplement… A cause de moi, Clemona est morte dans le passé. Ryusuke n’a pas supporté ça et est devenu fou. Riza pensait qu’elle pouvait le soigner en restant près de lui mais ça n’a rien changé. Au final, Ryusuke a affronté Juperus pour se venger de la mort de Clemona et Juperus lui a rendu la vie. »

« Mais… Ryusuke recherche bien Riza depuis des années ? Est-ce qu’il… »

« La nature humaine, je n’arriverais jamais à la comprendre. Je pense que Ryusuke est simplement un homme assez spécial, capable d’aimer trois personnes d’un véritable amour. Une chose dont je ne serais jamais capable. Si Riza arrivait à savoir que Ryusuke la recherche depuis tout ce temps, nous pourrions éviter un combat inutile. »

« Nous devons tout tenter pour la raisonner ! »

Visiblement, Tyrania semblait affectée par les paroles de Riza. Elle serra la main droite de Xano entre les siennes alors que le groupe se remettait en route en direction de l’arène de Ryoran, la plus puissante et la plus forte de tous… si ils étaient en quête d’une reconnaissance grâce aux médaillons ce qui n’était pas le cas. A l’entrée de la ville, deux personnes avaient fait leurs apparitions : L’une portait une longue robe blanche et noire tandis qu’elle avait une frange rouge cachant son œil gauche. Son autre œil était vert alors qu’elle se tournait vers la personne à côté d’elle :

« Nous y sommes… enfin. »

« Cet afflux de pouvoir maléfique… J’espère seulement que ce n’est pas vrai. »

« Tu trembles un peu ? Tu as peur ? »

« L’émotion. »
Il rigola très faiblement en serrant la main de sa femme. Finalement, ils y étaient arrivés. Ses recherches… venaient enfin d’aboutir. Lentement, les deux personnes pénétrèrent dans le dôme violet.

Chapitre 80 : Mensonges

ShiroiRyu
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Chapitre 80 : Mensonges

« Ce n’est pas possible… »

« Je t’avais dit de te préparer mentalement à ça. »

« Mais je ne pensais pas maintenant ! PAS MAINTENANT ! »

Pas l’une de ses Reines… Pas celle qui avait été son premier amour et qui l’était toujours car oui… Il aimait toujours Oriane ou plutôt Shala. Il aimait tellement ces quatre Reines mais l’une d’entre elles avait pris son cœur définitivement. Il revenait encore une fois en arrière, il ne pouvait pas se décider, ce n’était pas aussi simple que ça ! Comment choisir l’une d’entre elles alors qu’elles n’hésitaient pas à se sacrifier pour lui ? Il n’avait pas à décider parce que l’une se montrait égoïste par rapport aux autres. Il posa sa tête contre la poitrine d’Oriane, la serrant contre son cœur alors que Berthra murmurait :

« Xano… Nous devons les rejoindre. Elles doivent être déjà parties vers Ryoran. »

« Et abandonner Shala ici ?! JAMAIS ! »

« Ne fais pas l’enfant. Qu’est-ce que tu vas faire ? La porter sur ton dos ? Admet qu’elle est… morte. Je sais que c’est dur mais… »

Il ne lui répondait pas, prenant les paroles de Berthra au pied de la lettre. Il souleva le corps d’Oriane pour le déposer sur son dos, lui passant ses bras autour de son cou alors qui lui disait quelques mots, bien qu’il savait qu’elle ne pouvait pas les entendre :

« Ne t’inquiète pas… Tu n’es pas comme ma mère. Il y a encore une chance de te sauver… mais Malar, je vais me le farcir. Je vais lui faire payer et il va regretter ! »

« Joker Blanc… Non. Xano. Tu viens de commettre une bêtise, tu le sais ? Pourquoi ne la laisserais-tu pas ici ? Ne fais pas l’imbécile. »

« Je t’ai déjà prévenue que je ne l’abandonnerais pas ! C’est l’une de mes Reines et si tu veux tout savoir, c’est elle qui m’a pris ma virginité. Tu crois que je vais rester là, les bras croisés et la laisser seule ? »

« Tu te répètes. Xano… Elle n’est pas morte. »

Elle ne pouvait pas lui mentir, ça ne servait à rien. Voir le jeune homme dans une profonde détresse n’aurait en rien arrangé la situation mais traîner le corps de Shala sur son dos n’était guère mieux. Bref, aucun point n’était meilleur que l’autre et elle s’était résignée à tout lui dire une nouvelle fois. Il avait du mal à porter Shala sur son dos mais s’arrêta, restant immobile en attendant qu’elle reprenne la parole :

« Elle n’est pas morte… simplement… Elle est devenue bien plus faible qu’auparavant. »

« Mais elle est vivante alors je m’en fous de la puissance. »

« Ne dit pas ça… Ca a son importance lors du combat. »

« Moins important que de me dire qu’elle est morte. Mais cette blessure… »

« Elle se soignera de ses blessures mais elle n’est plus une Atout, simplement une Reine… comme les autres. »

« Je l’ai toujours considérée comme l’une de mes Reines donc ça ne changera rien en la situation. »

« C’est une manière de penser… Mais tu devrais la laisser se reposer. »

« Et où est-ce que tu veux que je la pose ?! »

Il s’était retourné vers elle, visiblement énervé de voir que Berthra voulait tout faire pour se débarrasser de Shala. Ce n’était pas ce qu’elle voulait mais c’était une mesure de précaution : Si Xano se faisait attaqué maintenant, il n’aurait aucun moyen de se défendre.

« Je ne l’abandonnerais pas. Maintenant, on y va et arrête de faire cette tête. »
Elle haussa les épaules, préférant se taire pour ne plus le mettre en colère. Une bonne demie-heure passa et personne n’était à l’horizon. Pourtant, ils savaient aussi bien l’un que l’autre qu’ils se dirigeaient vers le bon endroit mais bizarrement, ils n’apercevaient pas Tyrania et les autres. Xano marchait d’un pas lent, ne faisant aucune remarque mais on pouvait voir qu’il n’avait pas l’habitude porter une femme sur son dos. Il était légèrement en sueur mais il ne disait rien : Il n’avait pas à se plaindre. Finalement, un petit groupe se profilait à l’horizon… alors qu’une demie-sphère violette et translucide entourait l’intégralité de la ville de Ryoran. Quelques têtes se tournèrent vers Berthra et Xano mais celui-ci n’en reconnaissaient pas la moitié : Qui étaient ces cinq personnes avec Tyrania et les autres ?

« XANO ! XANO ! Tu vas bien ?! »

« Calme Luna, calme toi. Toi, est-ce que tu vas bien ? Et Tyrania, Nelya, Shymi et Drimali, comment vont-elles ? »

« Nous allons toutes très bien ! Le Valet du Désespoir est mort. Il ne reste plus qu’à rentrer dans Ryoran mais… vu ce qui se passe autour, on préféraient tous t’attendre. HIIII ! Qu’est-ce… Oriane ? »

« Shala… Elle s’appelle Shala réellement. Ne t’inquiète pas, elle a juste besoin de se reposer.  Tu me fais les présentations avec les demoiselles et le jeune homme ? »
Tyrania n’avait rien dit alors que Xano et Berthra apparaissaient. Elle avait simplement émit un léger rictus en voyant la jeune femme aux cheveux roses aux côtés du Joker Blanc comme si de rien n’était. Celui-ci avait même une nouvelle tenue et déjà, elle s’était mise à penser qu’il n’avait pas tenu sa petite promesse personnelle. Luna s’approcha des envoyés célestes, les désignant un par un de la sorte :

« Alors l’homme avec ses lunettes, c’est Parapapa. »

« Ca fait bizarre, n’est-ce pas ? De me voir sous cette forme humaine mais bon… Au passage, laisse moi porter Shala. Tu sembles épuisé. Tu nous raconteras ce qui s’est passé après. »

L’homme aux grosses lunettes s’approcha de Xano, celui-ci restant méfiant. Il se tourna vers Berthra, la jeune femme aux cheveux roses hochant la tête. Xano se retourna pour donner Shala à Parapapa alors que Luna reprenait la parole :

« La femme avec ses drôles de cheveux violets et roses, c’est Valésia. »

« Tu ne m’as pas beaucoup vu, il faut le reconnaître. »

« Quand à la jeune femme aux cheveux bleus, c’était l’ancienne Hyporoi. Tu sais, elle se nomme Kéli et elle semble très forte. »

« Bonjour à nouveau, Xano. »

« Quand à … Où est-elle passée ? »

Un bras passa autour du cou de Xano, le serrant sur le côté contre une jeune femme à la coiffure orange assez spéciale. Il sentit rapidement qu’il touchait la poitrine de la jeune femme de son bras mais celle-ci semblait pouvoir s’en accommoder. Malasa prit la parole sur un ton amusé :

« Et moi, tu peux deviner qui je suis ? »

« Malasa ? »

« On dirait que tu te rappelles plus facilement des personnes quand elles sont sous forme humaine ou je me trompe ? Ou peut-être… Est-ce ma tenue qui te permet de t’en rappeler plus facilement ? »

De quoi voulait-elle parler ? Il tourna légèrement son regard… pour se retrouver au-dessus du généreux décolleté offert par le maillot vert de la jeune femme. Celle-ci poussa un profond rire amusé en voyant la gêne de Xano avant de lui taper le dos avec délicatesse.

« Allons, ne les regarde pas comme ça. Ce n’est pas la première fois d’après ce que j’ai cru entendre. »

« Malasa… Est-ce que tu peux t’éloigner ? Tu me serres trop fort. »

Mais visiblement, ce n’était pas ce qu’avait envie la jeune femme aux grosses lunettes rouges translucides. Celle-ci gardait Xano près d’elle tout en souriant alors qu’il poussa un léger soupir avant de dire :

« Alors comme ça, vous êtes tous capables de prendre une forme humaine ? C’est vraiment impressionnant… Vous êtes des pokémons sur-évolués déjà à la base ? »

« On peut dire ça en quelque sorte, Xano. Nous pouvions prendre une forme humaine depuis longtemps mais comme tu peux le remarquer, il est toujours plus drôle de s’amuser à rester sous forme de pokémon pour impressionner les autres lors de ce petit moment. »

Malasa prenait la parole pour les quatre personnes devant lui et Tyrania émettait un léger rictus de colère en voyant que celle-ci profitait bien du jeune homme qui ne savait pas trop où se mettre. Déjà avec Berthra… Maintenant avec Malasa, il les attiraient toutes comme des mouches ou quoi ?! Malasa reprit la parole sur un ton moins enjoué :

« Et… pour Shala. Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu peux nous raconter ? »

« Et bien je… »

« Xano a découvert qu’elle était la Vingt-et-Unième mais là n’est pas la raison de son état. Le Joker Noir et Bal sont venus dans ma dimension et elle a servi de bouclier à Xano. »

Tyrania haussa un sourcil alors que Luna poussait un petit cri de stupeur. Nelya restait parfaitement neutre et immobile comme à son habitude alors que les deux déesses mineures s’approchaient de Shala pour vérifier son état. Malasa n’avait plus son sourire aux lèvres et Berthra reprenait déjà la parole :

« Elle nous a permis de nous échapper mais en échange… »

« Est-ce qu’elle a perdu ses deux… »

« Non, seulement celle de l’Atout. Je me demande ce que va faire Malar avec l’âme du Vingt-et-Unième atout mais ça ne présage rien de bon si vous voulez mon avis. »

« Elle est encore vivante… mais elle n’est plus aussi puissante qu’avant. »

Xano avait poussé un profond soupir triste alors que Malasa frottait son poing gauche contre le sommet de son crâne pour lui dire de ne pas s’en faire. C’est vrai qu’il avait besoin de se faire réconforter en ce moment.

« Et vous ? Qu’est-ce qui est arrivé à Ryoran ? Est-ce qu’ils sont morts ? »

« Nous n’en savons rien. Comme on te l’a dit, nous préférions t’attendre avant de rentrer dans la ville. Sinon pour le Valet du Désespoir, c’était une de tes anciennes connaissances. »

« Qui donc ? Est-ce que c’était un ami ? Je n’es… »

« Onyk Bakzor. »

« Qui est-ce ? »

Il ne se rappelait pas du tout du nom de l’homme aveugle. Visiblement, celui-ci n’était pas resté très longtemps ancré dans sa mémoire. Malasa lui donna un petit coup de poing sur la tempe en rigolant légèrement : Visiblement, malgré ses dires il y a quelques années de là, elle appréciait énormément le jeune homme aux longs cheveux blancs.

« Ca fait rien et on s’en fout. Je crois qu’on va pouvoir tous se rendre dans cette ville alors. Comme Parapapa était blessé, c’est lui qui gardera Shala sur son dos. Sinon, Berthra, l’entraînement du Joker Blanc, qu’est-ce que ça a donner ? »

« Il est capable d’utiliser les pouvoirs des quatre Reines mais pas le sien. De plus, ce ne sont que des faibles parties des quatre Reines. Xano, tu veux bien lui montrer un exemple ? »

Il hocha la tête alors que Malasa gardait son bras autour du cou du jeune homme. Lentement, il fit apparaître une petite flamme au-dessus de la paume de se main droite sous le regard étonné de l’assistance. Il y eut quelques applaudissements, ce qui le fit rougir alors que Tyrania hochait la tête avec un très fin sourire aux lèvres : Il savait utiliser ses propres flammes. Bien entendu, elles étaient ridicules par rapport aux siennes mais bon…

« Et bien ! Notre petit Xano devient un véritable homme ! »

« Malasa… Ce n’est pas très correct de parler comme ça. »

« Mais je ne me moque pas de lui, mademoiselle Drimali. Je trouve simplement qu’il a de plus en plus de charmes voilà tout. »

Malasa frôla la joue droite de Xano de sa main posée sur son épaule alors que celui-ci tremblait. Bizarrement, il se laissait faire ou alors était-ce dut au fait que Malasa était devenue une humaine qui le bloquait ? Pourtant, il avait déjà l’habitude avec Tyrania et les autres… alors pourquoi avec elle ? A cause de son comportement ? Il ressemblait un peu à celui de Shala donc là n’était pas le problème. Tyrania grogna légèrement et ça ne passa pas inaperçu dans le groupe. Malasa fit un petit sourire avant de dire :

« Un problème, Tyrania ? Tu as quelque chose à dire ? »

« Lâche le. Tu vois bien que tu le gênes. »

« Xano, est-ce que je te dérange ? Ma présence te pose t-elle un problème ? »

« Non mais… »

« Je t’ai dit de le lâcher. Ne me force pas à t’écarteler. »

« Allons bon, pourquoi t’énerves-tu ? Tu sembles un peu en colère. »

La jeune femme aux cheveux orange ne semblait pas écouter Tyrania alors que Xano baissait la tête. Voilà qu’ils allaient encore se disputer à cause de lui. Ca se terminait à chaque fois de cette façon. Il était si las et fatigué… Elles ne pouvaient pas vivre en harmonie toutes ensemble ? C’était si difficile ou quoi ?

« Drimali… Berthra m’a un peu expliqué : Shala était à ton service, c’est ça ? »

Il changeait rapidement de conversation pour ne pas continuer à énerver Tyrania alors que la jeune femme aux oreilles ailées et blanches se tournait vers Xano. Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Elle lui répondit :

« Oui, c’est bien le cas. Je savais que Shala était un Atout et que c’était son véritable nom. Bien entendu, elle était à mon service mais nous ne l’avons jamais révélées. Nous devions garder un œil sur toi pour te protéger. »

« Est-ce vrai qu’elle a tué des dizaines de millions d’humains et pokémons ? Est-ce vrai qu’elle est considérée comme une Arme ? La Conquérante Mortuaire, la Femme de l’Armageddon. Sont-ils vrais tous ces surnoms ? Est-ce qu’elle a vraiment fait tout ça ? »

Malasa retira légèrement son bras alors qu’elle s’éloignait de Xano. Il avait posé quelques questions sensibles et Drimali semblait un peu gênée d’y répondre, ce qui contrastait réellement avec son caractère habituel.

« Oui, je ne pensais pas qu’elle allait te le révéler mais elle a bien fait ça. Elle est la plus puissante des Atouts et a servi généralement à réduire à néant de nombreux royaumes ou pays dans le passé. Sa puissance était effroyable mais elle attendait simplement de retrouver le Dieu Originel mais celui-ci a disparu. Elle voulait lui demander de la faire disparaître après tout ce qu’elle a causé. Cela ne se voit pas dans son caractère mais elle souffrait énormément : Qu’on le veuille ou non, un Atout n’est pas forcément capable de choisir ses propres décisions et ses voies. Généralement, ils ne font que suivre les ordres des personnes avec qui ils sont. C’était le cas de Shala : Elle est la plus puissante… mais aussi celle qui n’avait quasiment aucune chance de se libérer de ses chaînes. Il y a deux cents ans, ma mère Juperus lui a demandé si elle voulait devenir l’une de mes gardiennes. Je crois que ma mère était au courant qu’elle était une future Reine. Shala a vu dans la demande de ma mère une possibilité de rédemption. Elle est devenue une simple Tylton et a mis dans un coin de son cœur son ancienne vie. Est-ce que tu peux lui pardonner ? »

« Non… Je ne peux pas lui pardonner… Mais je peux accepter son existence et je la garderais près de moi. Si je peux lui faire tout oublier, je le ferais. Si je peux lui offrir une nouvelle vie où elle n’aura plus jamais à combattre, je le ferais. Et il en sera de même pour toutes les Reines ou pour vous. Ca ne sert à rien de se voiler la face : Les Taisos ne sont pas les véritables fléaux de ce monde, Malar est notre véritable cible. »

« Shala n’est plus une Atout mais une simple Reine. Elle sera donc beaucoup moins puissante qu’auparavant. »

« Je n’ai jamais vu sa véritable puissance alors je ne verrais pas la différence. Tant qu’elle va mieux, ça me suffit. »

« Pfff… De toute façon, à faire la maligne, il fallait s’y attendre. »

Tyrania venait de prendre la parole, un petit sourire aux lèvres. Visiblement l’état d’Oriane ne semblait pas la préoccuper plus que ça. En fait, elle semblait même en avoir rien à faire d’elle. Une femme plus puissante qu’elle en moins, c’était toujours ça de gagner ! Xano s’était tourné vers elle, son corps se mettant légèrement à trembler :

« Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Ce n’est pas dur : Elle avait tellement de puissance qu’elle s’en vantait. Ses gestes, ses regards dédaigneux, tout ça, ça montrait clairement qu’elle en avait rien à faire de nous. Tout ce qui l’importait était… »

« Ce n’est pas vrai ! Arrête de mentir Tyrania ! »

Luna venait de crier : Elle ne pouvait pas accepter que Tyrania mente au sujet de Shala. Celle-ci était bien plus puissante qu’elles mais elle ne s’était pas comportée comme ça ! A quoi ça lui servait de dire de telles choses ?! Est-ce que ça lui suffisait à satisfaire son ego ?!

« Laisse la… continuer, Luna. Vas y, Tyrania. »

« Toujours à faire sa nymphomane pour t’attirer dans ses bras, au final, elle s’est servie de toi comme un simple exutoire pour tenter d’oublier ce qu’elle a fait. Quelle pimbêche, elle n’arrive même pas à accepter son ancienne vie ! »

« …Tyrania ? »

Il avait baissé la tête : Qu’on lui explique la raison des paroles de l’ancienne Feunard. Qu’on tente de lui expliquer pourquoi elles se faisaient des coups fourrés dans le dos à chaque fois ? Est-ce qu’il était responsable de ça à chaque fois ? Il était temps de mette un terme à tout ça. Son poing droit s’était refermé alors qu’il tremblait :

« J’en ai marre… Marre de toujours vous voir vous disputer les unes par rapport aux autres. J’en ai marre… Marre de savoir qu’à chaque fois, vous n’hésitez pas à rabaissez les autres pour être celle que j’aimerais le plus. Vous pouvez dire que c’est de l’orgueil ou de la vanité mais je sais bien que vous m’aimez toutes les quatre. A part Nelya qui est peut-être la plus mature et la plus humaine de vous quatre, vous vous regardez en chiens de faïence à chaque fois. Même dans ce genre de moments où l’une d’entre vous est sérieusement blessée, la seule chose qui vous préoccupe, c’est de la rabaisser. »

Du sang s’écoulait de ses lèvres, il s’était mordu sans hésiter alors qu’il arrêtait de trembler. Relevant la tête, il serrait maintenant les dents tout en s’écriant et gesticulant :

« TU PEUX ME DONNER LA RAISON DE TOUT CA ?! Vous croyez sérieusement que ça me plaît de savoir que vous vous battez pour moi au lieu de vous battre contre eux ?! On a des plus gros ennuis que de savoir qui j’aime le plus ! Tu ne penses qu’à te défouler sur Shala alors qu’elle est dans cet état à cause de moi ! Au lieu de dire des conneries plus grosses que ton ego surdimensionné, tu ferais bien mieux de te préparer à ce qui va nous attendre ! Nous allons affronter le Valet de la Rancœur ! Nous allons combattre un type qui est sûrement aussi humain que moi ! Peut-être que le monde va s’en retrouver changé et toi, à quoi tu penses ?! A simplement rabaisser Shala ! C’est bon, t’as réussi à déverser ton fiel sur elle, tu es satisfaite ?! Tu crois qu’avec ça, je t’aimerais un peu plus ?! J’ai perdu trois semaines à ne rien faire avec mes trois autres Reines car je voulais vous savoir toutes sur un pied d’égalité, que toi aussi, tu penses que je t’aimais réellement mais je crois qu’au final, je suis peut-être le plus grand des connards que ce monde ai jamais porté. Je n’aurais jamais dut coucher avec l’une d’entre vous ou vous faire croire que je vous aimais. »

Leur faire croire qu’il les aimaient ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Est-ce que depuis des années… Il mentait aux jeunes femmes ? Nelya s’immobilisa, son visage se statufiant : Elle ne s’était pas attendue à ça de la part de Xano. Tyrania elle-même était restée muette alors que Luna avait déjà les larmes aux yeux. Shymi baissait la tête, se tenant le ventre entre ses deux mains comme gênée par quelque chose alors qu’il reprenait :

« A force de ne penser qu’à moi, vous ne pensez à plus rien d’autre ! Vous ne pensez pas au monde qui vous entoure, à toutes ces personnes qui ont besoin de nous ! Tu vois, tu aurais été la prochaine, j’aurais couché avec toi et l’affaire aurait été réglée. Les quatre Reines auraient été culbutées et satisfaites sexuellement et tout se serait terminé comme ça ! Contrairement à Ryusuke qui semble aimer réellement Juperus et Clemona, je n’en aime aucune d’entre vous. Tu veux que je te rappelle quelque chose ? Je suis le Joker Blanc, je ne suis PAS humain ! Lorsque vous mourrez, je serais encore là, j’aurais toujours ma forme humaine mais vous, vous serez simplement de l’histoire ancienne ! Vous voulez sérieusement vous rendre utiles ?! Arrêtez de vous faire des illusions à mon sujet, je ne serais JAMAIS votre homme ! JAMAIS ! Est-ce que j’ai été clair ?! JAMAIS ! Vous pouvez tout essayer, vous n’aurez jamais mon cœur car je n’en ai pas ! Vous vous bercez dans vos chimères depuis tant d’années et j’ai accepté tout ça mais depuis que je suis le Joker Blanc, je n’ai jamais pensé à autre chose qu’à la prophétie ! Vous êtes mes quatre Reines, vous êtes celles de la prophétie mais vous n’êtes pas mes femmes, vous n’êtes rien d’autre que des personnes qui sont NECESSAIRES à la prophétie, pas à moi ! Est-ce que c’est ancré dans vos crânes ?! »

Il prenait une respiration très rapide : Parler autant en étant dans cet état d’énervement et de colère, c’était bien la première fois. Personne n’avait osé l’arrêter au beau milieu de son discours, Tyrania et les deux autres Reines étant restées muettes. La jeune femme aux cheveux dorés et à l’unique œil violet valide aurait aimé ouvrir la bouche mais elle savait que c’était inutile… complètement inutile. Il ne semblait pas mentir : Depuis toutes ces années, il s’était simplement amusé avec leurs sentiments… Depuis tout ce temps, il n’avait jamais hésité à violer leurs corps en leur faisant croire à leurs… mirages. Tout cela n’avait été qu’une douce utopie dans laquelle elles s’étaient bercées.

« Maintenant, vous allez vous calmer direct et arrêtez avec vos fantaisies ! Je passe le premier dans la ville de Ryoran, les autres vous me suivez ! Si elles… »

« Lu… Luna s’est évanouie. »

Nelya avait fait cette remarque avec un trémolo dans la voix. Elle aussi n’arrivait pas à le croire. Elle s’était donnée à cet homme… si insensible au final ? Et dire qu’il avait tout fait pour qu’elle devienne plus humaine pendant ces années… C’était simplement un monstre et il le confirma dans ses dires sans jeter un regard à la jeune femme aux cheveux blancs couchée sur le sol :

« Que l’un d’entre vous la récupère. On n’a pas de temps à perdre. »

Valésia se chargea de prendre Luna dans ses bras, signalant qu’elle était la plus faible du groupe après Parapapa alors que déjà, Xano se dirigeait vers Ryoran sans se retourner. Une fumée noire sortait faiblement de son corps alors que ses cheveux blancs semblaient se distordre dans le ciel. Quelque chose était en train de changer en lui…

Chapitre 79 : Perte

ShiroiRyu
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Chapitre 79 : Perte

« Si tu comptes toucher ne serait-ce qu’un seul cheveu du Joker Blanc, il te faudra passer sur mon corps et je te le déconseille. »

Elle frappa ses poings l’un contre l’autre, créant une violente onde de choc alors que Malar et Bal reculaient légèrement sous cette dernière. Elle ne plaisantait pas et s’était déjà mise en position d’attaque, prête à réagir dès l’instant où l’un des deux ferait un pas en direction du therme où se reposait Xano.

« Est-ce que tu penses vraiment que tu peux faire quelque chose contre moi ? Tu n’es qu’un Atout, Majeur certes mais un Atout. »

« Evite donc de nous sous-estimer. Comme si tu étais réellement le Joker Noir, tu n’as qu’une fausse forme humaine. »

« Tiens donc, tu es donc au courant de cette petite chose ? Peut-être que je vais devoir t’éliminer quand même au cas où. »

« Essayes donc si tu y arrives ! »

Elle n’avait pas à attendre ! Elle se jeta sur lui, le poing droit en avant. Malar fit un petit saut en arrière tandis que Bal s’était éloigné avec un petit sourire aux lèvres. Il n’allait pas combattre de son côté. A l’endroit où le poing de Berthra frappa, un cratère se créa, des morceaux de marbre volant dans le ciel.

« Vraiment… Quelle force. Il n’est pas difficile de croire que tu as des poings capables de fissurer cette Terre. C’est là le problème des Atouts Majeurs : Leurs forces sont telles qu’ils sont obligés de se modérer et d’éviter de se battre pour ne pas tout détruire autour d’eux. »

« Si tu as le temps de parler, alors tu as le temps de crever ! »

Gagner le plus de temps jusqu’à ce que Xano remarque qu’il y ait un problème. Elle l’avait prévenu : Il ne pouvait pas toujours espérer s’en sortir sans pertes de son côté. Il le savait bien : Sa mère était morte ! Berthra fit briller ses deux poings, l’un s’enflammant subitement tandis que l’autre avait des morceaux de glace qui apparaissaient autour de lui.

Ahhhhhhhh ! Ca faisait du bien, tellement de bien. C’était vraiment super. Il adorait cet endroit pour se reposer. Il avait finalement accepté de boire le lait de Berthra mais il avait refusé que cela soit à sa source : C’était indécent et il avait tout fait pour se contrôler depuis plusieurs semaines… lorsqu’il n’était pas dans cette dimension. Ca faisait déjà deux mois qu’il se trouvait ici mais il n’avait pas vieilli d’un poil, ses cheveux n’avaient pas poussé ou autre, il était resté lui-même. Il tentait d’oublier ce qui se passait mais il restait néanmoins inquiet. Heureusement que Berthra lui avait dit qu’il n’avait pas à s’en faire : Ses Reines n’auraient aucun problème à se débarrasser du plus faible des Valets : Celui du Désespoir. Un tremblement se fit entendre et il se releva dans le therme :

« Qu’est-ce qui se passe ici ? Berthra ? Il y a un problème ? Berthra ! »

Elle ne répondait pas et ce n’était pas normal. Généralement, elle venait avec lui dans le therme. Toute habillée bien entendu sinon il n’aurait pas réussi à se contrôler. Il se nettoya rapidement, remettant ses habits que Berthra lui avait donnés. Il sortit du therme avant de pousser un cri en remarquant qui était là :

« MALAR ! Encore toi ?! »

« Tiens ? Voilà que le Joker Blanc se ramène. Bal, tu veux bien t’en occuper ? Berthra ne pourra rien faire pour l’aider. »

« Ah bon ? Et qui te fait croire ça ?! »

Elle s’était mise à courir en direction de Xano pour venir se positionner devant lui mais Malar s’interposa entre elle et lui, un sourire aux lèvres. Il plaça sa main sur le front de la jeune femme tout en faisant apparaître une sphère noire au bout de sa paume. Berthra fut violemment renvoyée contre un pilier, celui-ci se brisant avec facilité alors que Xano criait le nom de la jeune femme aux cheveux roses.

« Bal. Occupe toi de lui, si tu arrives à le tuer, tu seras gracieusement récompensé puisque tu auras éliminé la principale source de problèmes de mon futur monde. »

« Aucun problème héhéhé. Alors gamin, tu veux t’amuser avec moi ? Viens donc me voir ! »

Bal allongea l’une de ses manches rouges, la dirigeant vers Xano avec rapidité alors que celui-ci se retrouvait paralysé au niveau des bras des et jambes, se faisant traîné par Bal en direction de ce dernier. Berthra semblait légèrement sonnée et Malar s’approchait d’elle, un sourire aux lèvres :

« Comme tu l’as si bien dit, je ne suis pas vraiment le Joker Noir. Je n’en suis que sa personnification, son image. Mais tu t’es trompé sur un point, je suis bien plus puissant que les Atouts malgré ce que tu pensais. Elle est en moi depuis que je suis né, comment crois-tu que je suis devenu orphelin ? Dès l’âge de trois ans, j’ai simplement tué mes parents alors que j’étais possédé mais au lieu d’être inquiet ou affolé par ce qui m’arrivait, par cette possession, je l’ai accepté et maintenant, elle m’a rendu service en me prêtant une partie de ses pouvoirs. Accepte ta défaite. »

« Jamais ! Tu pensais vraiment qu’un Atout Majeur se fasse battre aussi facilement ? »

Elle avait simplement attendu qu’il se rapproche d’elle et dès l’instant où il était à sa hauteur, elle venait le frapper de ses deux poings au niveau de son ventre, une violente décharge électrique parcourant le corps de Malar qui poussa un cri. Il posa un genou au sol, émettant quelques râles alors que son souffle était rauque. Qu’il ne se croit pas si fort que ça : Il n’était pas le véritable Joker Noir. Bal tourna son visage inquiet vers Malar en criant :

« Maître ! »

« Ne t’inquiète pas. Cela ne m’a pas grandement affecté… simplement surpris. Je vois donc que tu as de la ressource, tant mieux mais ça ne sera pas suffisant. »

« Toi ! Tu vas me lâcher par contre ! »

Xano criait à son tour alors que Bal le tirait vers lui. Le jeune homme aux longs cheveux blancs venait de créer une boule de feu qu’il envoya au visage de Bal, sa manche rouge se consumant subitement, libérant Xano alors que Bal gémissait légèrement de douleur. Le Joker Blanc était donc capable d’utiliser les pouvoirs de ses Reines maintenant ?!

« Tiens, il devient de plus en plus intéressant… mais aussi inquiétant. Bal, tu n’es donc pas capable de l’éliminer ? »

« Il m’a simplement surpris. Ca ne se reproduira pas une seconde fois ! »

« Arrête donc de parler un peu ! »

« XANO ! Ne combat pas ! Enfuis toi plutôt ! Tu ne dois pas rester ici ! »

« Et t’abandonner ici ? Je ne serais pas un homme si je m’enfuyais en laissant une femme se battre seule. »

Mais quel imbécile ! Il ne comprenait rien ou quoi ? Ce n’était pas là le problème ! Il devait s’enfuir car ils n’auraient aucune pitié pour lui ! Ils n’allaient pas hésiter à le tuer et il ne devait pas rester là ! Comme Malar était à genoux, elle pouvait en profiter pour attaquer Bal par derrière et s’enfuir avec Xano. Elle passa rapidement à côté de Malar avant de s’écraser au sol, le jeune homme aux cheveux blonds se relevant en la tenant par le pied :

« Où est-ce que tu comptais partir ? »

« Nulle part mais merci de me tenir. »

Sa queue noire et sphérique alla frapper Malar au visage, celui-ci lâchant la jambe de Berthra qui se remettait tout de suite en route en direction de Xano. Il n’était pas encore trop tard. Elle pouvait quitter sa dimension avec Xano et ils allaient perdre un temps monstre à les poursuivre et à sortir de sa dimension surtout si elle la fermait.

« Tu es vraiment stupide… Tu ne comprends pas que tes coups sont sans effet ? »

« Si ils me permettent de me rapprocher du Joker Blanc, ils ont une utilité ! »

Bal avait fait apparaître une dizaine de manches, celles-ci étant maintenant noires, signe qu’il ne rigolait plus avec Xano. Il n’avait pas eut le temps de les utiliser contre Shala et il aurait su qu’elles auraient été inutiles contre elle mais contre ce Joker Blanc affaibli, il n’aurait aucune difficulté à le tuer avec ! De petites griffes blanches étaient apparues à la place des mains de Xano alors qu’il donna un coup dans le sol, un bloc de marbre se soulevant devant lui :

« Désolé, mais je n’ai pas de temps à perdre. Je n’ai pas terminé mon entraînement et ce ne sont pas des emmerdeurs comme vous qui m’empêcheront de continuer. »

Il envoya le bloc de marbre en direction de Bal d’un coup de griffe et celui-ci semblait étonné à nouveau par l’ingéniosité du jeune homme. Malheureusement pour Xano, les manches noires entourèrent le jeune garçon aux cheveux bruns et au visage pâle, le bloc de marbre allant se briser sur ses manches comme si ils étaient en fer.

« Dommage pour toi mais je dois t’éliminer. »

« Mais tu n’en feras rien. »

Merde… Elle était déjà là ? Elle avait fait vite ! Cette voix, il la reconnaissait facilement puisqu’il l’avait quitté il n’y a que quelques minutes ! Xano et Berthra tournèrent leurs visages vers le ciel alors que Malar soupirait :

« Tiens mais qui voilà ? »

« Mais c’est Or… »

« Shala, la Vingt-et-Unième. Tu as donc décidé d’arrêter de jouer la comédie avec le Joker Blanc. »

« Shala ? »

Il tentait de comprendre ce qui se passait mais une forme traversa le haut du temple comme si il était simplement fait de cristal, brisant ce dernier alors qu’elle se montrait aux yeux de Xano. Cette longue chevelure violette, ce corps magnifique avec cette petite jupe par-dessus sa tenue violette, mais c’était bien Oriane ! Même si… Le fait qu’elle laisse ses cheveux améthyste vagués au vent lui donnait une nouvelle dimension… plus charmante et sensuelle mais surtout sublime. La voix d’Oriane était toujours la même bien que son ton avait changé : Froid et neutre, il ne laissait pas place à l’indécision :

« Je n’ai jamais joué la comédie avec lui. J’ai simplement évité de lui causer trop de soucis pendant toutes ces années. Joker Noir, tu ne toucheras pas un seul cheveu de Xano. »

« Tu ne mérites même pas de l’appeler par son prénom, meurtrière. Comment oses-tu encore regarder ne serait-ce qu’un seul humain après tout ce que tu as causé comme morts ? »

« Je sais qu’elle a tué quelques personnes dans le passé, ce n’est pas pour ça que je lui empêche de m’appeler par mon prénom ! N’est-ce pas, Oriane ? »

Elle frissonna légèrement à l’appellation de ce nom : Elle fronçait légèrement ses sourcils mais se tourna vers Xano avant de lui dire d’une voix douce et angélique :

« Je suis désolée… mais ce n’est pas mon nom. Si tu veux vraiment m’appeler, dis simplement Shala. »

« Ou la Femme de l’Armageddon, la Conquérante Mortuaire, autant de surnoms que l’on pourrait te donner, Vingt-et-Unième. »

Malar avait visé juste et bien puisqu’elle tiqua sur le coup. Xano la regardait, ne comprenant pas ce qu’il voulait dire par là mais maintenant qu’il y réfléchissait, Vingt-et-Unième, est-ce que cela voulait dire…

« Oriane ? Tu… es un Atout ? La plus puissante ? »

Elle hocha la tête avec un petit sourire sans joie alors que Berthra posait une main sur l’épaule de Xano. Les deux femmes se regardèrent dans les yeux avant que l’ancienne Ecremeuh n’entoure Xano de ses bras :

« Pourquoi est-ce qu’il parle de la Femme de l’Armageddon et de ces trucs… ? »

« Tu as dit que tu savais qu’elle avait tué quelques hommes. Est-ce que plusieurs dizaines de millions d’humains et pokémon est un chiffre risible pour toi ? »

Elle baissa la tête sans se retourner alors que Bal et Malar exultaient de joie. Xano avait la bouche grande ouverte, ne sachant pas comment réagir. Plusieurs dizaines de millions… Cela faisait beaucoup, beaucoup trop pour lui. Ce n’était même plus une meurtrière… C’était bien au-delà de tout ça.

« Une arme ! Voilà ce qu’elle est ! Elle a accepté comme la plupart des Atouts de devenir l’objet des hommes ! Un objet sans sentiments et capable de rayer des régions voir des pays de la carte de ce monde ! Tu pensais tout connaître de tes Reines, de ceux qui t’entourent mais non, tu ne sais rien ! »

« La ferme. »

Shala s’était retournée alors que le sol se mettait déjà à se fissurer. Berthra faisait reculer Xano qui restait bouche bée, il ne savait pas quoi dire. Visuellement, c’était la même femme, mais là… Il avait l’impression de voir une inconnue : Shala avait prise la parole alors qu’une aura l’entourait, une aura argentée. Bal recula légèrement tandis que Malar gardait son sourire aux lèvres :

« Pourquoi ça ? Tu n’es pas capable d’accepter la vérité ? Même moi, je n’ai pas du causer autant de morts que toi. »

« Je n’ai fais que ce que j’avais à faire. »

« Tu n’as aucune volonté, comme les autres Atouts. Vous n’êtes pas capables de penser pour vous-même. Bal, tu as peur d’elle ? »

« Je vous avoue que… »

« Vas l’attaquer avec tes manches. »

« Mais je… »

« C’est un ordre. »

C’était bien beau, il avait une grande gueule et il avait annoncé à Shala qu’il était bien plus fort qu’elle alors qu’ils étaient dans l’autre dimension mais visiblement, il n’avait pas tellement confiance que ça en ses propres capacités. Il fit apparaître une vingtaine de manches noires, les lançant en direction de Shala… qui avait déjà disparu de la vue de tous et de toutes. Elle se retrouva derrière Bal, lui tournant le dos tout en se présentant devant Malar :

« Dégage de cette dimension, avorton. »

Elle donna un coup de pied dans le dos de Bal sans se retourner, celui-ci poussant un cri alors qu’une faille dimensionnelle se créait devant lui. Il avait totalement disparu de la dimension et Berthra serrait Xano contre elle. Pourquoi Oriane… non, Shala se comportait-elle comme ça ?

« Berthra, tu peux partir. Je m’occupe de Malar. Cela ne prendra pas de temps mais nous ne devons pas prendre de risques. »

« Aucun problème, je l’embarque avec moi. Je vais le faire retrouver les autres. Fais attention à toi. »

« Qu’est-ce que… Oriane ! Tu viens avec nous ! »

Xano criait de toutes ses forces mais Shala ne l’écoutait pas. Malar avait croisé ses bras en signe de provocation alors qu’elle fermait les yeux. Déjà, une fissure s’ouvrait derrière Berthra qui tirait Xano avec elle. Il tentait de s’échapper mais n’y arrivait pas : La prise qu’avait la jeune femme sur lui était si fort et important qu’il en souffrait. Sans se retourner, Shala prit la parole :

« Je ne suis pas Oriane. »

« Je m’en contrefous ! Tu viens ! Que tu ai commis des millions de morts, j’en ai rien à faire ! Je sais que tu ne les voulais pas ! »

« C’est faux Xano… C’est faux. Dès l’instant où j’ai décidé d’être utilisée, j’étais responsable de mes actes. »

« Mais tu les regrettes ?! »

« Berthra… C’est bon. Fais le partir maintenant. »

Elle ne lui avait pas répondu. La réponse était évidente… pour elle. Elle regrettait tout quand elle était avec lui, tout ce qu’elle avait été dans le passé. La fissure se referma sur le regard implorant du jeune homme aux longs cheveux blancs alors que Malar poussait un rire tonitruant :

« Et bien…Tu en as du courage. Tu penses pouvoir me tuer ? »

« Je ne le pense pas. Je le sais. Tu es bien trop faible sous cette forme et tu n’auras jamais le temps de pouvoir l’appeler. Si je détruis le corps qui contient l’âme du Joker Noir, tout sera terminé et il n’y aura plus de raisons de s’inquiéter. Ensuite… Je m’en irais. »

« Pour expier tes fautes ? Il est maintenant au courant de toute la vérité, pauvre petite sotte. Vous savez la différence qu’il y a entre vous et moi ? L’intelligence et la prédiction du futur… Je sais toujours ce que vous allez faire en avance. Non… Je n’ai pas le pouvoir de lire l’avenir mais simplement de vous comprendre et de deviner ce que vous allez faire. »

« L’appât est finalement parti, héhéhé. On a ferré le thon ! »

Une petite ombre apparaissait derrière le jeune homme aux cheveux blonds et à la mèche noire. Bal était de retour et visiblement en pleine forme. Il émettait même un sourire qui montrait qu’il n’avait aucune blessure à part la ridicule petite brûlure causée par Xano il y a quelques minutes. Shala ne semblait guère surprise et prit la parole :
« La leçon ne t’a pas suffit ? Tu n’en as pas eut assez ? »
« Héhéhé. Maître ? Je commence maintenant ? »
« Vas y. »
Une trentaine de manches noires sortirent subitement du sol, venant entourer et ligoter Shala qui n’essaya même pas de se débattre. Elle poussa un léger soupir avant de les déchirer comme si de rien n’était.
« Il faudra faire mieux que ça. »
Bal gardait néanmoins son sourire et en faisait une nouvelle trentaine. Il avait une idée en tête. Subitement, les manches commencèrent à rétrécir et à s’allonger pour devenir des pointes acérées qui allèrent transpercer Shala de toutes parts. Du moins, c’était la chose prévue mais aucune pointe ne traversa la peau de Shala, seul une légère goutte de sang argenté tombant au sol.
« Tu ne comprends donc pas. »
« C’est toi qui n’a pas compris. »
Malar ?! La voix provenait de derrière elle ! Elle n’avait pas pensé un court instant à surveiller ce dernier, son regard améthyste fixé sur Bal pour voir ses pitoyables interventions aller à l’échec. Une main traversa sa gorge avec facilité, un flot de sang argenté tombant au sol alors qu’elle hoquetait de surprise :
« Dommage. Tu aurais du te méfier pourtant. La Vingt-et-Unième n’est plus rien à partir de ce jour. Dommage : Ta trop grande confiance et ta préoccupation envers le Joker Blanc ont été tes erreurs. Je peux encore éviter de récupérer ton âme mais ça sera à toi de voir : Décides-tu de me rejoindre ? »
Il connaissait déjà sa réponse ! Ce salopard allait prendre ses pouvoirs, elle le savait mais elle allait l’en empêcher. Elle n’allait pas se laisser faire. Rapidement, elle concentrait ce qui lui restait d’énergie avant de faire apparaître une sphère dans sa main gauche. La sphère explosa subitement.
« URK ! »
Berthra tomba à genoux, crachant du sang argenté alors que Xano s’approchait d’elle. Les autres étaient déjà partis mais ils savaient où se rendre.
« Berthra ?! Qu’est-ce qui se passe ? »
« Ma… dimension a été brisée. Ca provoque quelques blessures internes mais rien de grave. Par contre… Les personnes à l’intérieur n’en ressortent pas. »
« Mais alors Oriane… »
« Je crois que oui… Je suis désolée, Xano. Normalement, nous ne pouvons pas mourir sauf sous certaines conditions. »
« Je… »
Il tentait de contrôler ses émotions mais c’était trop dur. Un trou dimensionnel s’ouvrait au-dessus de lui alors qu’il s’apprêtait à pleurer la mort d’Oriane. Le corps de celle-ci tomba lourdement sur Xano, le faisant s’écrouler au sol tandis que la voix de Malar se faisait entendre :
« Elle est vraiment stupide. Aller jusqu’à détruire une dimension pour tenter de me tuer. Néanmoins, j’ai ce que je voulais. On va se revoir bientôt… Très bientôt. »
La voix disparue en même temps que le trou dimensionnel alors que Xano se relevait, Oriane dans ses bras. Il l’observait avec affection, lui tapotant les joues alors que Berthra s’approchait d’eux :
« Laisse moi voir ? Xano… Je suis vraiment désolée mais… Elle a perdu son âme. Comme il l’a fait avec Elis. »
Pour prouver la véracité de ses dires, elle lui montra la plaie à la gorge de Shala. Celle-ci laissait s’écouler un liquide rouge alors que Berthra montrait maintenant son propre sang au sol : Un sang argenté. Si… Shala était une Atout voir la meilleure d’entre Eux, il ne voulait pas comprendre mais il y était forcé : Shala aurait dut normalement perdre un sang argenté comme celui de Berthra.

Chapitre 78 : Messager des Rois

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Chapitre 78 : Messager des Rois

« Pourquoi ? Pourquoi l’a-t-il tué ? Il était pourtant avec eux. »

Luna venait de prendre la parole alors qu’elle ne s’était presque pas exprimée depuis le début du combat. Elle avait une mine effarée en voyant ce qui restait d’Onyk et tentait de contrôler ses tremblements. Le trou dimensionnel n’avait toujours pas disparu et la voix reprenait de plus belle pour répondre à Luna :

« Avec lui ? Ne me compare pas à cette faiblarde de Pandora. Les seuls qui peuvent me dicter leurs ordres et encore… »

« Montre toi au lieu de rester caché dans ton coin ! »

Tyrania semblait toujours vouloir se battre et déjà un nouveau rire se faisait entendre. Visiblement, elle ne connaissait pas sa place et son comportement envers lui montrait qu’elle n’avait pas connaissance de ce qui l’attendait si il se présentait.

« Et pourquoi je ferais ça petite sotte ? Tu as quel âge ? Une vingtaine d’années ? Même pas. Ne joue pas avec des forces dont tu ne pourrais même pas connaître leurs existences mais si tu le désires. Mais puisque tu le veux tant, je vais donc me montrer. »

Une longue manche rouge sortie subitement du trou dimensionnel, venant entourer Tyrania pour en terminer avec elle comme elle l’avait fait avec Onyk. Elle fit un saut en hauteur pour éviter la manche mais celle-ci continuait de s’allonger pour enserrer la jambe de la jeune femme aux cheveux dorés.

« Ca ne sert à rien de s’échapper, comment crois-tu qu’une simple pokémon comme toi puisse battre un Atout ? »

« Et toi, tu ferais mieux de te taire avant d’espérer m’avoir un petit truc comme ça ! »

Les neuf queues de Tyrania s’enflammaient alors qu’elle faisait apparaître une boule de feu d’environ vingt centimètres de diamètre. Rapidement, la manche s’enflamma avant de disparaître en cendres tandis que la voix éclatait de rire à nouveau. Visiblement, elle s’amusait bien plus que prévu.

« Vraiment… Onyk avait été attaqué par surprise mais maintenant qu’il n’y a plus de surprises, c’est plus simple de combattre une manche, n’est-ce pas ? Et quand il y en a plusieurs, qu’en penses-tu ? »

Cinq manches sortirent en même temps du trou dimensionnel tandis que deux yeux rouges étaient maintenant visibles dans ce dernier. Les cinq manches se dirigèrent vers Tyrania mais celle-ci les esquiva, se déployant maintenant à toute vitesse sous les sifflements faussement admiratifs de Bal.

« Et bien et bien. Combien de temps tu tiendras ? »

« Autant de temps qu’il le faudra et je viendrais te chercher après ! Les autres, vous ne vous en occupez pas ! »

« Nous ne pensions pas nous en occuper. »

Kéli avait fait cette remarque tout en s’occupant de soigner les petites blessures de Parapapa et des autres envoyés spéciaux. Elle se faisait aider par Nelya qui était la principale source de soin en lui confiant ses pouvoirs guérisseurs. En plus, ils ne voulaient pas l’aider ?! C’était quoi leurs problèmes ?! D’habitude, ils tentaient tous de l’arrêter car un combat tout seul était souvent risqué ! Oriane s’approcha des envoyés spéciaux avant de leur demander :

« Vous pouvez me dire ce que vous faites ? Normalement, il serait bon de ne pas envoyer l’une d’entre nous mourir con… »

« C’est à elle de montrer la faiblesse de sa force. Nous ne pouvons toujours vous protéger, c’est pourquoi il faut qu’elle comprenne par elle-même qu’elle ne fait pas le poids face à Bal. Surtout si c’est bien du même Bal dont on parle. Ses manches rouges me font penser que c’est le cas. »

« Mais elle risquerait de mourir ! Pourquoi un Atout se gênerait-il pour la tuer ? Il ne va pas hésiter un instant ! »

« Il ne le fera pas… Du moins, si elle montre qu’elle est une ennemie de valeur. Il l’aurait tout simplement tué si elle n’avait pas résisté à sa première attaque. »

« Alors c’est tout ce que tu as à me proposer ?! »

Elle venait de crier tandis que neuf boules de feu apparaissaient au bout de ses queues, cinq boules de feu venant brûler les manches alors que les quatre autres se dirigeaient à l’intérieur du trou dimensionnel. Les yeux rouges se déplacèrent légèrement comme pour signaler qu’il évitait l’attaque de Tyrania. Bal prit la parole :

« Oh… C’est une tactique plutôt intéressante et ton feu semble vraiment très puissant. Vraiment, je suis bien tombé : La plus puissante des quatre reines mais cela est inutile si je dépasse ton nombre de boules de feu plus un. »

Maintenant, dix manches apparaissaient et elles brillaient d’un éclat métallique. Etaient-elles faites de métal ? Ce n’était pas vraiment le cas puisqu’elles pouvaient se mouvoir et se distordre tout en poursuivant Tyrania. Il ne s’arrêtait donc jamais ce type ?! Ca ne lui suffisait pas de voir que c’était inutile face à elle ?! Il était temps de mettre un arrêt à tout ça !

« Tu me gonfles ! T’as aucun courage ou quoi ? Ramène toi au lieu de rester comme ça dans ton trou ! »

« Héhéhéhé. Que tu es amusante à t’exciter comme ça. Je trouve ça vraiment très divertissant comme jeu. Je ne vois pas pourquoi j’arrêterais maintenant. »

« Je vais te forcer à arrêter, tu vas voir ! »

Ses deux mains se transformaient en puissantes griffes, celles qu’elle avait utilisées contre Loxen il y a quelques semaines. Maintenant, elle n’allait plus plaisanter ! Elle se dirigea vers le trou dimensionnel, allant à la base des dix manches pour les déchirer avec aisance, les morceaux d’étoffe tombant au sol sans bouger. Elle ouvrit rapidement la bouche, crachant un souffle de feu pour les brûler avant de poser une main sur le trou dimensionnel :

« Tu ne veux pas venir ? Je viens te chercher. »

« Gamine. Il est l’heure de t’administrer une petite leçon. Tu vas comprendre la différence entre tes pitoyables pouvoirs de Reine et celui du Dixième. »

Alors qu’elle gardait sa main sur le trou dimensionnel, elle fut violemment repoussée alors que des petits éclairs noirs sortaient du trou. Lentement, les yeux rouges se rapprochaient peu à peu tandis qu’une longue chevelure brune sortait en même temps qu’un châle blanc. Le pire restait à venir puisqu’un visage pâle mais avec un petit sourire faisait son apparition : Un visage entièrement blanc et fantomatique. Il avait de longues manches rouges puis noires lorsqu’elles étaient au niveau des bras et des épaules. Ses habits étaient flottants et rapiécés comme si il n’avait que ça à se mettre sur le corps mais le plus surprenant restait sa taille… puisqu’il ne semblait pas avoir plus d’une dizaine d’années !

« Bouh. Je te fais peur petite sotte ? Vous êtes encore là les autres ? Vous n’allez pas l’aider ? Maintenant, je ne plaisante plus. »

« Nous n’en ferons rien. »

« Pour ma part, moi ça me gêne. »

Oriane transforma ses deux pieds en serres tout en s’avançant à côté de Tyrania qui s’était relevée. Celle-ci semblait furieuse de s’être faite projetée de cette manière et s’apprêtait déjà à réplique mais Oriane posa une main sur son épaule :

« Calme toi, ça ne sert à rien de s’énerver comme ça. Je vais t’aider sinon on ne va pas s’en sortir. Je ne sais pas si il ment sur son chiffre mais de toute façon, on ne sait pas grand-chose à ce sujet. »

« Laisse moi m’en occuper, je vais simplement lui régler son compte ! »

« Et si tu étais mortellement blessée ? Tu crois que je ne m’en voudrais pas de voir Xano dans un état pire que la dépression car je ne t’aurais pas aidé ? »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Je suis l’une de ces Reines, tu es l’une de ces Reines. Tu es peut-être même au-dessus de ce titre pour lui et ça, nous savons tous que c’est le cas ! Nous pourrions mourir que Xano irait pleurer seulement quelques heures et ensuite, il passerait à autre chose mais toi… »

« Quoi, moi, moi, moi ? »

« Ne fais pas l’innocente ! Tu comprends facilement ce que je veux dire par là ! Ca m’enrage de l’admettre mais il est clairement à fond sur toi ! Il n’a même pas essayé de toucher l’une d’entre nous depuis des semaines, simplement pour toi ! Je ne sais pas ce que tu lui as dit ou ce que tu lui as fait mais maintenant, il ne fera plus rien avec nous. »

« Et alors ? Ce n’est pas mon problème ! Peut-être qu’il a finalement remarqué que tu n’étais pas baisable. »

Elle s’attendait à ce qu’Oriane s’énerve après sa réplique mais la jeune femme aux longs cheveux violets attachés eut un petit sourire triste avant de lui dire doucement :

« Tu ne sais pas la chance que tu as, voilà tout. Pousse toi maintenant. »

C’était à son tour de montrer qu’elle ne plaisantait plus. Lentement puis de plus en plus rapidement, elle s’était mise à battre de ses ailes faites de coton. Tyrania recula brièvement tandis qu’Oriane lui lançait un regard assassin : Qu’elle ne se croit pas plus forte qu’une autre car c’était loin d’être le cas. Tyrania était peut-être puissante… TRES puissante mais elle-même s’était réservée pour cet instant. Elle disparue de la vue de Bal et des autres alors que Drimali murmurait :

« L’Assassin aux yeux améthystes est de retour. »

« Tiens ? Elle aussi… »

Il n’avait pas le temps de finir sa phrase qu’une profonde entaille traversa son corps en intégralité. Il y eut un petit POUF singulier alors que Bal apparaissait près d’un nouveau trou dimensionnel. Il semblait surpris mais pas du bon côté de la chose :

« Qu’est-ce qu’elle fout là celle là ?! Je pensais qu’elle avait disparu depuis plusieurs décennies ! »

« Les morts ne parlent pas. »

Elle était derrière lui, ouvrant la bouche pour laisser apparaître une sphère violette à l’intérieur. Une sphère de destruction intense et pure qui rappelait de mauvais souvenirs à Luna et aux deux autres Reines : La dernière fois qu’elles avaient ressenti une telle force, cela provenait de la Reine Teli et cela n’avait pas été une expérience très agréable, il fallait le reconnaître.

« Je me demande pourquoi tu es devenue une Reine mais au final, je ne veux même pas savoir ! Si tu es une ennemie, je m’occuperais de toi mais je ne peux pas maintenant ! »

Ses manches rouges s’allongèrent pour créer une sphère de tissu autour de lui et pour le protéger alors que le rayon venait le frapper de plein fouet. Le tissu fut transpercé avec facilité alors que Bal apparaissait au loin : Encore une fois, il venait d’échapper à la technique d’Oriane… qui semblait bien différente d’auparavant.

« Ce que je suis maintenant ne te concerne pas. Je suis au service de Drimali et en tant que telle, je n’ai pas à m’expliquer. »

« Tu es tombée bien bas. Comme les autres ! Ton sang s’est-il endormi ? Tu pourrais être encore bien plus puissante que ça si tu acceptais ta condition ! »

« Tu as assez parlé. Je me fiche de ce que tu dis. »

Ses cheveux violets se détachèrent, volant dans le vent. Maintenant qu’Onyk était mort, sa dimension disparaissait peu à peu et déjà de nombreuses fissures s’étaient faites voir comme si cette zone n’était seulement protégée que par un dôme de verre. Bal s’était reculé, son sourire ayant disparu : Vraiment, ce n’était pas prévu mais il n’avait pas reconnu la jeune femme lorsqu’il l’avait vu. Elle… Vraiment, ce n’était pas une bonne chose !

« Tu veux partir ? Ou je te fais disparaître ? »

Le ton d’Oriane ne laissait pas le choix à Bal alors que la dimension explosa en morceaux, les ramenant à un endroit où se trouvait une ferme abandonnée depuis des années. Le ciel s’était mis à rougir tandis que Drimali s’était approchée de Tyrania, lui demandant de reculer. Celle-ci repoussa la jeune femme aux longs cheveux bleus en criant à Oriane :

« Je peux savoir ce que tu fous ?! »

« Ce que je fais ? J’élimine simplement un Atout qui est considéré comme notre adversaire. Fais ce que Drimali te demande sinon, il risquerait d’avoir des pertes amies. »

« Ne te prend pas non plus pour une femme surpuissante ! Je te rappelle que tu ne fais pas le poids face à moi ! »

« Calmez vous, mademoiselle Tyrania. Ce n’est vraiment pas le moment de la chercher. Shala n’est pas du genre à plaisanter quand elle comme cela. »

« Shala ? C’est quoi ? »

« Mon véritable prénom, voilà tout. »

Oriane ou plutôt Shala avait fermé les yeux, psalmodiant quelques paroles tandis que le ciel se mettait à gronder. De nombreux éclairs allèrent foudroyer la fermer puis les lieux autour du groupe et de Bal. Celui-ci s’était déjà mis à reculer à nouveau, pénétrant dans le trou dimensionnel tout en criant :

« Tu peux faire tout ce que tu veux Shala ! Ca ne changera rien ! Les Rois sont de retour ! Ils sont tous là ! Et le Joker Noir leur a attribué leurs pouvoirs, nous sommes déjà quatre Atouts avec eux ! Les Cavaliers Célestes et Terrestres vont se réveiller ! Vous ne pourrez rien contre nous ! RIEN DU TOUT ! »

« Donne ça comme cadeau de ma part aux Rois ! »

Le ciel s’ouvrit subitement, laissant apparaître… une gigantesque météorite ?! Bal poussa un cri strident et apeuré tout en rentrant dans son trou dimensionnel, celui-ci se refermant aussitôt alors que la météorite s’écrasait au sol à l’emplacement exact où s’était retrouvé le jeune garçon aux cheveux bruns. Un puissant souffle balaya les arbres, arrachant ces derniers au niveau de leurs racines, la plupart d’entre eux s’écroulant au sol. Toutes les personnes à cet endroit avaient eut du mal à ne pas voler sous le souffle alors Shala se retournait lentement. Ses longs cheveux violets étaient maintenant détachés définitivement et elle se dirigea vers Drimali, le regard légèrement froncé avant de poser un genou au sol devant elle :

« Que je sois une Reine n’a rien changé à ce que je suis au départ. J’ai laissé échapper cet Atout mais la prochaine fois, il n’aura pas cette chance, je vous le promets, mademoiselle Drimali. »

« Attendez un peu ! Qu’est-ce que ça veut dire ?! »

Tyrania cria de toutes ses forces alors que Shala était passée à côté d’elle en l’ignorant complètement. Depuis quand cette femme était-elle aussi puissante ?! Depuis toutes ces années, elle s’était foutue de Xano et des autres en faisant croire qu’elle était faible ? Shala s’était relevée, se tournant vers Tyrania. Celle-ci l’empoigna au niveau du col en criant à nouveau :

« Alors, raconte moi tout ! Qu’est-ce que tu es ?! »

« Ne me touche pas avec tes mains. »

Shala posa sa main sur le bras de Tyrania. Celle-ci fit subitement un tour sur elle-même dans les airs avant de se retrouver au sol, face contre terre. Qu’est-ce qui s’était passé ? Elle n’avait rien compris à ce qui venait de lui arriver !

« Je suis l’Atout Majeur de la Destruction : Shala, la Vingt-et-Unième. Ma puissance est sans limites et je suis l’Arme du Dieu Originel. J’ai pour existence d’éliminer tous les Atouts qui tenteraient de détruire ce monde que le Dieu Originel a crée. Celui-ci ayant disparu depuis plusieurs millénaires, je suis chargée de protéger ce monde. Je suis plus puissante que les As mais je ne suis pas encore finie. Un jour viendra où… »

« Shala, s’il te plaît pas maintenant, il n’est pas l’heure de parler de ça. Néanmoins, je crois qu’il est temps pour vous de vous révéler le pouvoir des quatre Reines : Shala est la plus puissante d’entre vous car elle a déjà sa forme d’Atout mais chacune d’entre vous n’êtes pas terminées : Il vous faudra trouver les Atouts qui sont les catalyseurs de vos pouvoirs ainsi qu’un autre objet mais… Je ne sais pas lequel. »

Drimali s’était adressée à la jeune femme aux longs cheveux violets, celle-ci ne daignant même pas regarder Tyrania qui s’était retrouvée au sol. Elle se releva, bondissant sur Shala pour s’en prendre à elle mais l’Atout fit un simple geste de la main droite, la renvoyant au tapis avant de reprendre la parole :

« Mademoiselle Drimali. Je crois qu’il va être temps pour nous de retrouver ce Valet de la Rancœur. Néanmoins, entre temps, je vais aller voir ce que fait Berthra, cela prend plus de temps que prévu même dans sa dimension. Mademoiselle Drimali… Je suis désolée de ce qui vous attend. »

« Cela ne fait rien. Je vais voir si ils vont bien ou non mais… Ne fais pas peur au Joker Blanc avec… ça. »

« Je ne peux rien promettre. Je ne pouvais plus rester les bras croisés. Maintenant, c’est irréversible et je ne peux plus rien faire contre ça. Cette fausse identité est tombée. »

Elle avait un ton presque implorant alors que ses yeux améthyste se posaient sur Tyrania. Celle-ci avait transformé ses deux mains en griffes et ne semblait pas se résoudre à abandonner la partie. Comment cette femme pouvait-elle se retrouver plus forte qu’elle ?! Ce n’était pas cette foutue garce qui avait perdu son œil droit, ce n’était pas elle qui avait perdu sa mère ! Non ! Elle n’était rien de tout ça ! Alors pourquoi avait-elle plus de pouvoirs qu’elle ?! Shala fit apparaître ses deux ailes de coton dans son dos à nouveau. Soudainement, elle décolla dans les airs, disparaissant à l’horizon alors que Luna s’approchait de Tyrania pour l’aider à se relever :

« Ca va, Tyrania ? »

« EST-CE QUE J’AI L’AIR D’ALLER ?! T’as pas compris que depuis le départ, elle nous ment ?! Et tu voudrais que j’aille bien ?! Comment Xano serait à l’abri avec une femme comme ça ! Tu n’as pas vu ce qu’elle vient de faire ?! »

Elle désigna le cratère d’une quinzaine de mètres de diamètre qu’avait crée la météorite envoyée par Shala. Les autres personnes n’avaient rien dit du tout, ni Nelya, ni les deux déesses mineures ou alors les envoyés célestes. Il y avait tant de personnes plus fortes qu’elle ! TELLEMENT DE PERSONNES ! Comment tu voulais espérer protéger celui que tu aimes si tout le monde autour de toi était aussi puissant ?!

« Bien Xano ! Très bien même ! Tu fais des progrès étonnants ! »

Elle esquivait les coups du jeune homme les uns après les autres alors qu’il utilisait différentes techniques. D’abord une petite boule de feu, ensuite, son œil droit qui prenait une couleur rose tandis qu’il accompagnait le tout par une griffe entièrement blanche. Il savait utiliser les pouvoirs des quatre Reines mais à des niveaux relativement faibles.

« Allez ! N’ai pas peur de me blesser ! Tu n’y arriveras pas tout de suite mais qu’importe, tu dois t’entraîner encore et encore ! »

Il ne répondait pas, restant concentré sur la jeune femme aux cheveux roses. Celle-ci souriait avec amusement en le voyant autant dans le feu de l’action. Il était bientôt prêt… Elle n’attendait plus que…

« Ah. Ce n’est pas cette présence que j’attendais. Xano, vas te reposer un petit peu. Tu l’as bien mérité. »

Il ne comprenait pas la raison de cet arrêt mais il était en sueur. Dépenser autant d’énergie dans cet entraînement était vraiment exténuant. Il s’inclina respectueusement devant Berthra alors qu’il s’éloignait pour aller se laver dans le therme du temple de la dimension de la jeune femme aux cheveux roses. Quand il fut parti, elle prit la parole, parlant toute seule :

«  Tu n’as vraiment peur de rien. Venir en ce lieu, tu es donc aussi confiant ? »

« Je voulais simplement voir comment se portait mon adversaire. Tu devrais pourtant savoir que vos dimensions sont si faciles à ouvrir. »

Une faille temporelle s’ouvrit pour laisser apparaître un homme aux cheveux blonds avec une mèche noire… Malar était de retour mais un jeune garçon se trouvait à côté : Bal. Celui-ci avait un petit sourire aux lèvres :

« Voilà où il se trouve héhéhé. »

« Bien bien… Le premier Valet est mort. Le second ne tardera pas. Le monde parallèle va bientôt s’ouvrir et il est grand temps d’en terminer définitivement avec le Joker Blanc. En ce lieu, je ne serais pas dérangé. Elle me l’a dit. »

Chapitre 77 : Désobeissance

ShiroiRyu
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Chapitre 77 : Désobeissance

« Je ne veux pas combattre. Onyk, je ne combattrais pas… Mais je te protégerais puisque c’est là, la façon dont tu veux m’utiliser, c’est cela ? »

« Exactement. Reste positionnée devant moi et ne bouge pas ! »

Tsss… Il n’avait vraiment aucune honte à utiliser cette jeune femme comme un vulgaire objet ?! Vraiment, quelle bassesse de la part d’Onyk. Tyrania poussa un léger grognement avant de crier devant tous et toutes :

« Non mais toi tu te laisses faire en plus ?! Tu n’as donc aucune volonté ?! Atout, Atout, mon œil ! Tu pourrais te défendre un peu plus ! Normalement, si tu tentes un peu de te rebeller, tu n’aurais même pas à rester avec lui ! »

« Pourquoi… t’énerves-tu ? Je suis la plus faible des Atouts. Chaque Atout est supérieur à moi et pourrait me battre facilement puisqu’ils savent comment faire pour réussir à me contrer. Ce n’est pas si difficile. »

« Tais toi Pandora ! Ne leur dit rien ! »

La jeune femme aux longs cheveux dorés et bruns observa Tyrania puis hocha la tête lentement en réponse à celui qui était derrière elle. L’homme aux cheveux noirs disparu en même temps que Pandora avant de se retrouver à la hauteur de Kéli, murmurant quelques paroles à son encontre :

« Tu as tenu face aux griffes d’Hypnos et Thanatos mais arrivera-tu à tenir face à leurs puissances combinées ? »

« Tu serais donc capable… d’utiliser leurs pouvoirs ? »

« A toi de voir ! »

Et il n’allait pas se gêner pour le lui montrer. La main droite d’Onyk se transforma en une monstrueuse griffe noire qui devait bien faire la taille de sa tête alors que ce qu’il tenait dans sa main gauche n’était rien d’autre que le tissu gris et rayé de Pandora. Il la maintenait de cette façon contre lui alors qu’elle restait parfaitement immobile comme si elle était inanimée. Tyrania continuait de grogner, ses neuf queues dorées flottant au-dessus du sol. Ses grognements n’avaient pas échappé à Shymi et aux autres, Drimali tentant de la calmer :

« Veuillez ne rien faire d’insensé mademoiselle Tyrania. Cela serait une mauvaise idée que de perturber… »

« Non mais regardez la ! Elle ne bronche même pas ! Ce n’est même pas le fait de ne pas combattre qui m’énerve, c’est surtout qu’elle se considère comme un vulgaire bouclier et que cet enfoiré d’Onyk n’arrange en rien la situation ! »

« Je le sais bien mais nous ne pouvons rien faire. Peut-être que si nous tuons le Valet du Désespoir, elle pourra peut-être nous en dire un peu plus. La prophétie ne parle pas plus que cela des différents Atouts. »

« Si d’ici quinze minutes, vos gars en ont pas terminé avec lui, épuisement ou non, j’en ai rien à battre et je viens les aider à se débarrasser de ce type machiste et qui n’a aucune considération pour une femme ! »

Aie… Visiblement, le fait qu’Onyk parle comme ça à Pandora et que cette dernière se laisse faire mettait Tyrania dans une colère noire, ce qui n’annonçait rien de bon pour l’avenir. Onyk donna un coup de griffe à Kéli mais celle-ci recula vivement en arrière, seule sa robe bleue se faisant déchirer légèrement pour laisser apparaître son nombril. Parapapa sortait déjà une nouvelle éprouvette de sa poche, prête à être jetée sur le sol mais Valésia l’arrêta :

« Ne fait pas ça sur le moment. Cette jeune femme n’est pas notre ennemie. Tu risquerais de la blesser inutilement. Il faut trouver le moyen de passer outre sa protection et attaquer Onyk. »

« Comme tu le veux Valésia. Tu sais aussi bien que moi que ce n’est pas difficile de la battre mais… »

« Oui, ce n’est pas le moment de perdre un Atout qui pourrait nous être précieux. »

« Je vais voir si je peux faire quelque chose de mon côté ! »

Malasa venait de parler, remettant ses lunettes rouges translucides devant ses yeux avant de battre des ailes pour se diriger vers Onyk. Elle frappa avec violence le visage de Pandora qui s’était positionnée devant pour le protéger. Quand elle retira son poing, la jeune femme n’avait aucune blessure au visage comme si cela ne l’avait pas affecté alors qu’elle murmurait à l’attention de Malasa :

« Pourquoi faire une telle chose ? Vous savez bien que c’est inutile. »

« Encore et toujours, tu te fais utiliser par ceux que tu rejoins ! On va s’occuper de te ramener avec nous ! »

« Petite garce délurée, t’approche pas de mon Atout ! »

« Qu’est-ce que tu sais de l’histoire de Pandora ?! »

Malasa s’était adressée à Onyk alors que celui-ci faisait apparaître deux sphères noires dans ses mains. Il en envoya une en direction de la femme au mini-jean vert, celle-ci l’esquivant avec facilité mais déjà, il posait l’autre sphère noire au sol, celle-ci créant une vague des ténèbres que Malasa ne put éviter cette fois-ci, la jeune femme tombant au sol en gémissant faiblement de douleur : Pour un Valet, même si c’était un humain, il faisait plutôt mal ! Pandora avait un ton légèrement inquiet alors qu’elle parlait à Onyk :

« Attention… Ne fais pas de bêtises. Je te rappelle que je… »

« Je le sais bien ! Pas besoin de me le rappeler ! Je ne suis pas arriéré pour briser mon unique défense ! Tu crois que j’ai que ça à faire ?! »

« ARRÊTE DE LUI GUEULER DESSUS ! Et toi, réagis au lieu ! »

Aie… Tyrania venait encore de crier et cinq de ses queues s’étaient enflammées sous l’énervement. Luna, Shymi et Oriane s’étaient légèrement éloignées d’elle alors que Nelya et Drimali restaient à sa portée pour tenter de la raisonner et surtout de la calmer. Le regard émeraude de Pandora observa Tyrania avant de lui dire d’une voix terne et triste :

« Tu n’es pas… un Atout ni une humaine mais tu t’intéresses à mon sort ? Pourquoi cela ? Je ne suis qu’un bouclier. Je ne vois pas de raisons pour toi de savoir ce que je pense ou ce que je fais. Veux-tu bien m’expliquer ? »

« Elle se considère elle-même comme un objet ! Arrête donc un peu de lui parler et attend un peu que j’arrive vers toi. J’élimine d’abord ce petit monde et après… »

Onyk fit un petit geste pour signifier qu’elle était la prochaine. Tyrania s’était mise à marcher en sa direction mais Nelya et Drimali la retenaient alors qu’elle avait un calme qui était visiblement faux d’après la sixième queue dorée qui s’enflammait pour accompagner les cinq autres. Malasa s’était relevée, essuyant une goutte de sang… argenté ? Visiblement, elle n’avait pas apprécié l’attaque d’Onyk et le lui faisait signaler.
Elle ouvrit la bouche, un souffle de flammes violettes sortant de celle-ci pour se diriger en direction d’Onyk. Il fit un petit mouvement de la main gauche et Pandora se retrouvait déjà devant lui, se prenant le coup comme si de rien n’était. Et c’était le cas : Encore une fois, elle n’avait aucune blessure apparente sur son corps mais les quatre envoyés célestes de Shymi et Drimali ne semblaient même pas étonnés de la voir indemne.

« Si vous voulez me battre… Il vous faudra faire autre chose, vous le savez bien. »

« Notre but n’est pas de te faire t’évanouir une nouvelle fois. »

Nouvelle fois ? Nelya haussa un léger sourcil inquisiteur : Cela voulait dire que Malasa connaissait déjà Pandora ? Drimali quand à elle ne semblait pas surprise comme si elle était déjà au courant. Il semblait être de même pour Shymi tandis qu’un petit rire se faisait entendre derrière Onyk :

« Héhéhé… Et bien ? Tu as besoin de moi ? »

« Reste en arrière ! Je ne veux pas te voir ici ! »

« Allons… N’ai pas peur inutilement. Ce n’est pas comme si j’étais ton ennemi. »

« Je ne veux pas de ton aide, c’est pas dur ! »

La voix semblait juvénile et masculine comme si c’était un enfant ou alors un enfant d’une douzaine d’années qui venait de prendre la parole. Onyk paraissait passablement énervé sur le coup alors que Pandora restait complètement immobile : Elle jouait parfaitement le rôle qui lui avait été confié et Valésia poussa un léger soupir légèrement étonné avant de dire à Kéli et aux envoyés célestes :

« Le Valet du Désespoir l’a fait venir avec lui. On va avoir quelques soucis si il se décide à combattre aussi. »

« Nous devons surtout nous occuper du Valet du Désespoir. Les autres ne sont pas importants. Nous n’avons pas de temps à perdre mais c’est bizarre… Berthra met tellement de temps à s’occuper du Joker Blanc. Je me demande si il n’y a pas eut un problème entre temps. »

« Si c’est le cas, cela doit provenir du Joker Blanc et non d’elle. »

« Elle n’est pas considérée comme l’un des Atouts Majeurs pour rien. J’espère simplement qu’elle ne l’a pas trop blessé. Cela serait un peu stupide de revoir le Joker Blanc dans un sale état après un entraînement avec elle. »

« Arrêtez donc de parler sinon… Vous allez simplement souffrir ! »

Vraiment, quelle manie de parler pendant un combat ?! Les pokémons étaient-ils donc aussi bavards lorsqu’ils devenaient humains ? Il pouvait presque se poser la question mais l’heure n’était pas à cette dernière et une violente tempête commença à se déchaîner autour d’Onyk. Instinctivement, Kéli recula alors que Malasa et Parapapa se positionnaient devant elle et Valésia. Le jeune homme aux lunettes et au bonnet orange et jaune sur le crâne transforma ses deux mains en pince avant de dire :

« Je ne suis pas très fort ni très résistant néanmoins… »

« Néanmoins ? »

« Si je peux protéger les autres avec mon corps, il n’y a aucun problème. Viens donc m’envoyer tes quelques feuilles. »

« Si tu le désires tant que ça ! »

Onyk était légèrement irrité : Ses techniques étaient-elles donc aussi prévisibles que ça ou quoi ?! La tempête s’accentuait alors que peu à peu, de nombreuses feuilles apparaissaient autour de celle-ci. Il fit un geste de la main en direction de Parapara, celui-ci semblant étudier la tempête avant de murmurer :

« Je suis désolé Pandora. Tu ne pourras plus bouger. »

« Libre à toi de faire ce que tu veux. Je ne suis là que pour servir de bouclier. »

Les feuilles allèrent à toute vitesse vers Parapara, chaque morceau étant aussi tranchant que du métal. Il fut rapidement recouvert de nombreuses entailles qui laissaient s’écouler un sang argenté à son tour alors qu’il sortait une éprouvette remplie d’un liquide jaune. La tempête n’était pas terminée et il ne devait pas se rater ! Kéli et les autres s’étaient légèrement reculées au cas où : Si Parapara échouait, il ne valait mieux pas se trouver près de lui :

« Goûte donc à ça ! »

Il s’écria alors qu’il envoyait l’éprouvette dans la tempête. L’objet de verre commença à se fissurer tout en tournoyant dans les airs… avant de s’abattre subitement à côté de Pandora. Il venait d’échouer et il poussa un profond soupir. Ses calculs n’étaient pourtant pas erronés mais Onyk éclata de rire avant de lui dire :

« Tu pensais que je n’avais pas compris ?! Tu n’es qu’un sale intello qui base tout sur des chiffres ! Il m’a suffit simplement de changer la vitesse de ma tempête. »

« Onyk… Si tu veux continuer à m’utiliser, il vaudrait mieux que tu ne t’éloignes pas de moi. Malgré… »

« Toutes les blessures que tu leur causes, tu ne pourras pas les tuer, héhéhé. »

La voix juvénile et masculine venait de refaire son apparition et le sourire d’Onyk se transforma en un rictus agacé. Il était encore là ?! Pourtant, il lui avait signalé qu’il ne pensait pas se servir de lui, ce n’était pas si difficile que ça ! Tyrania s’était débarrassée des empoignades de Nelya et Drimali avant de leur dire :

« Cela fait déjà dix minutes. Encore cinq et je me contrefous de ce que vous pensez : Je fonce et j’élimine ce type. »

« Tu feras ce que tu veux… mais dans cinq minutes. »

« Mademoiselle Tyrania, ce n’est pas conseillé. Vous ne remarquez donc pas que la situation est à notre avantage ? »

« Avantage ? Avantage ?! Onyk n’est même pas blessé alors que Malasa et Parapapa le sont ! Arrêtez de dire des conneries ! »

Comment Drimali pouvait-elle croire que le combat était de leur côté ?! C’était totalement faux ! Aucun des envoyés célestes n’osait s’en prendre à Pandora ou plutôt la blesser. C’était presque inquiétant et étonnant mais ce n’était pas là le problème. Le problème, c’était ce type : Onyk. Les gens pouvaient tellement changés en quelques années, elle l’avait bien remarqué avec Xano. Xano… Où était-il ? Elle ne le montrait plus depuis que le combat avait commencé mais elle était morte d’inquiétude à son sujet. Cette Berthra… Cette Ecremeuh avait osé enlever le jeune homme. Un petit souvenir lui revint en mémoire : La première victoire de Xano contre Onyk. Berthra avait été la première à le mener à la victoire contre Hypnos et Thanatos. Elle poussa un cri de rage, tout le monde se retournant vers elle :

« MAIS QU’EST-CE QU’IL FOUT ?! »

« Qu’est-ce qui lui prend ?! Elle s’énerve toute seule ? »

Nelya et Drimali s’étaient éloignées à leur tour de Tyrania : Celle-ci semblait devenir de moins en moins contrôlable au fil des minutes et il valait mieux rester loin d’elle. Deux nouvelles queues s’étaient enflammées et il n’en restait plus qu’une seule. Xano… Encore une nouvelle femme qui s’approchait de lui : Si il tentait de faire un seul geste envers Berthra, elle allait l’éclater tellement fort qu’il allait devenir un puzzle en trois dimensions. Elle respirait bruyamment alors qu’Onyx profitait de l’énervement de Tyrania et du retournement des envoyés célestes pour s’attaquer à Valésia :

« Héhéhé ! Dommage pour vous mais il ne faut pas être détourné du combat ! »

Sa main droite s’était transformée à nouveau en griffe noire mais il disparu subitement de la vue de tous et de toutes pour venir frapper et créer une entaille sur le bras de Parapapa. C’était ce dernier qui avait été sa cible depuis le départ ?! Celui-ci poussa un léger râle de douleur avant de reculer, Kéli, Malasa et Valésia se positionnant autour de lui pour le défendre :

« Trente… Vingt-cinq… Vingt… »

Tyrania s’était mise à compter, son œil violet dirigé vers le sol. Xano… Elle pensait encore et toujours à lui : Malgré tout ce qu’elle avait dit, elle ne pouvait s’empêcher d’y penser et c’était normal. Il avait fait des efforts ces dernières semaines et elle avait compris finalement où était le problème. Ce n’était pas lui qui sautait sur les femmes mais ces gourgandines de différents genres qui n’hésitaient pas à profiter de lui. C’était à elle de le surveiller et de le protéger de ces femmes.

« Quinze… Dix… »

Le combat continuait mais aucun des envoyés n’osait s’en prendre à Pandora. Celle-ci restait parfaitement immobile, sa tenue grise et rayée toujours happée par Onyk qui s’en servait comme bouclier. Le petit rire résonnait toujours dans le cimetière de cette dimension, semblant maintenant provenir de la petite cabane dans laquelle était rentrée Xano auparavant.

« Cinq… »

Rien… Ca ne servait à rien d’attendre et de tenter d’éviter les pertes inutiles ou qu’on ne voulait pas. Il n’y avait pas à se questionner à ce sujet. Lentement, le poing droit de Tyrania s’était mis à flamber : Elle voulait Xano. C’était tout ce qu’elle voulait de son côté : Elle devait se débarrasser d’Onyk et faire disparaître cette dimension. Après, il allait sûrement revenir vers elle : Si il était capable de faire autant d’efforts pour elle, alors elle pouvait en faire autant de son côté. Seulement… Elle ne pouvait pas accepter qu’il couche avec d’autres femmes : C’était là l’unique chose qu’elle n’arrivait pas à accepter. Leur parler, discuter avec elles, les enlacer, cela pouvait passer. Il était possible d’avoir de l’affection envers plusieurs femmes mais quelle personne pouvait dire « Je t’aime » à autant de femmes ?! C’était des mensonges ! Ce genre d’amour ne portait jamais véritablement !

« Deux… Un… Zero ! Dégagez ! »

Maintenant, l’heure était au réglage de comptes et c’était bien ce qu’elle comptait faire justement ! Elle s’était mise à courir avec vélocité, passant à côté de Parapapa et des trois femmes alors qu’elle s’approchait à toute allure en direction d’Onyk qui rigolait, positionnant Pandora devant lui pour se protéger.

« Ca ne sert à rien ! Tu ne pourras pas… »

« Onyk… Elle… utilise du feu. J’ai peur du feu, très peur. »

Pandora poussa subitement un petit cri alors qu’elle voyait le poing enflammé de Tyrania qui s’approchait d’elle. Celle-ci eut un sourire aux lèvres avant de faire apparaître des minuscules flammèches autour de Pandora avant de lui dire :

« Au moins, tu réagis maintenant ! Attend que j’en termine avec lui et après, c’est de toi que je m’occupe ! »

Son poing enflammé alla frapper Onyk au visage, envoyant le jeune homme aux cheveux noirs contre une tombe alors que le rire redoubla d’intensité. Vraiment, le Valet du Désespoir était si drôle. Du sang s’écoulait du visage d’Onyk et celui-ci était encore au sol. Malasa poussa un soupir alors qu’elle et Kéli parlaient :

« Elle est folle. »

« Oui mais… Elle n’a pas blessé Pandora. Valésia, récupère la avant qu’il ne s’en serve à nouveau contre nous. »

« Aucun problème. »

La chevelure rose de la jeune femme se mit à s’allonger subitement avant d’entourer Pandora qui s’était recroquevillée sur elle-même. Lentement, elle fut transportée à côté des envoyés célestes alors que Tyrania grognait tout en se rapprochant d’Onyk qui était au sol :

« Alors bon… Maintenant qu’elle n’est plus là, je crois que ça va être l’heure de la raclée. Je ne vais pas me gêner pour te cogner cent fois plus fort que les coups qu’elle a reçus à cause de toi. Tu es prêt ? »

« Bal ! Ramène toi ! Je vais t’utiliser ! »

Le rire s’arrêta subitement. Pendant plusieurs secondes, rien ne se fit entendre à part les bruits de pas de Tyrania qui avançait vers Onyk. Elle craquait ses deux poings alors que le jeune homme aveugle attendait que le propriétaire du rire se fasse voir.

« Je ne sais pas : Je crois que tu as mal compris l’histoire dans tout ça. C’est nous qui t’utilisons et non l’inverse. »

« Que quoi ? »

« Tu comprends mal ? C’est vrai que tu n’es qu’un simple humain. »

La voix juvénile poussa un soupir amusé alors qu’une sorte de distorsion temporelle faisait son apparition à côté d’Onyk qui s’était mis assis sur le sol. Avec lui, il était sûr de ne plus avoir de soucis. Tyrania s’était arrêtée, se mettant en position de défense alors qu’elle attendait l’apparition de cette personne. Soudainement, une longue manche rouge sortie du trou et vint entourer Onyk au niveau du cou et de la bouche pour l’empêcher de parler alors que la voix reprenait :

« Tu es vraiment inutile. Néanmoins, tu étais dans la prophétie, c’est pour cela que l’on t’a gardé. Heureusement que l’autre Valet est déjà mort à la base. »

La manche s’allongeait de plus en plus, recouvrant tout d’abord le visage d’Onyk qui tentait de se débattre avant d’entourer tout son corps. Un bruit d’os brisé se fit entendre alors que le morceau de tissu qui recouvrait Onyk semblait rétrécir peu à peu avec lui à l’intérieur. Une explosion de sang se produisit à l’intérieur du cocon de tissu, le liquide rougeâtre s’écoulant de ce dernier alors qu’enfin le tissu se retirait… pour ne montrer qu’un corps dont la peau avait été retirée et aux membres pendants lamentablement. Onyk n’était plus. La manche rouge revint vers le trou dimensionnel alors que la voix juvénile reprenait :

« Cela faisait longtemps que je n’avais pas brisé un petit corps humain. »

Chapitre 76 : Invincible

ShiroiRyu
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Chapitre 76 : Invincible

« Alors Joker Blanc, comment ça se passe ? »

Il ne répondait pas à la femme aux cheveux roses. Il avait les yeux fermés et s’était remis en position de yoga comme elle lui avait demandé. Visiblement, il écoutait très bien depuis plusieurs jours bien qu’il n’avait toujours pas progressé. Elle s’installa à côté de lui, s’asseyant comme si de rien n’était. Au moins, il restait très concentré et ce n’était pas une mauvaise chose. Elle lui avait demandé de rester fixé sur une seule de ses quatre Reines pour éviter de trop se disperser et donc perdre du temps si précieux… mais qu’importe ce qu’il faisait, il n’avançait pas. Elle devait trouver un moyen d’accélérer tout ça.

« Xa… Joker Blanc ? J’ai autre chose à te dire. C’est plutôt important. »

Elle avait failli l’appeler par son prénom et il avait ouvert ses yeux, ne laissant pas paraître la surprise qui l’habitait. Il y avait autre chose ? Quoi donc ? Le regard sérieux et inquiet de Berthra ne lui plaisait guère et il semblait maintenant très soucieux.

« Qu’est-ce qu’il y a, Atout ? Est-ce si important que mon entraînement ne doit pas continuer ? »

« Oui… Ca l’est. C’est au sujet des Valets. Vois-tu… Je dois te prévenir : Je sais que tu aimes l’un d’entre eux. Le Valet de l’Amour, n’est-ce pas ? Ou si tu préfères le Valet de Cœur. Les Dieux ne peuvent normalement pas mourir mais… Tu sais ce qui est arrivé à ta mère. »

« Ne tourne pas autour du pot, s’il te plaît. »

Il était maintenant inquiet à son tour : Il n’avait jamais cru ce que Malar avait dit ce jour là mais si Berthra s’y mettait aussi, il allait commencer à avoir très peur pour sa mère. Il n’y avait donc… plus aucun espoir pour elle ? Mais quel était le rapport avec Shymi ?

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Je sais que… Malar a avalé l’âme de ma mère. Je pourrais tenter de la récupérer mais qu’est-ce qu’il y a avec Shymi ? »

« Les… Valets ne sont que des objets entre les mains du Joker Noir. Du moins, les siens… Mais il va utiliser leurs pouvoirs pour permettre d’ouvrir des nombreuses portes vers sa dimension. Celle-ci est différente des autres, bien différente. »

« S’il te plaît, viens en tout de suite aux faits ! »

« Et bien… Si tu ne te dépêches pas, Shymi et Drimali vont tout simplement mourir. »

Il resta interdit pendant de longues secondes : Limite si elle se foutait de lui en disant une telle chose. Claire et concise, sa phrase avait été directe mais il se demandait si il devait la croire. Berthra ne lui mentirait pas, ce n’était pas son genre mais il avait vraiment beaucoup de mal à croire aux paroles de l’ancienne Ecremeuh.

« Tu blagues n’est-ce pas ? Pourquoi elles devraient mourir ? »

« Si tu n’accélères pas le rythme, c’est ce qui arrivera. Malar est en route et il sera bientôt là. Si il met la main sur Shymi et Drimali, tout se terminera très mal. »

« MAIS POURQUOI TU NE ME L’AS PAS DIT PLUS TÔT ?! »

« Je ne devais pas t’embêter avec ça… Si tu veux… Je peux te faire revenir vers tes Reines et tes Valets. »

Elle lui proposait quelque chose qu’elle avait refusé il y a presque deux semaines. Il l’observa à nouveau pour voir si sa proposition était sérieuse ou non. Elle était vraiment sérieuse et pour sa part, il était vraiment énervé et sur les nerfs : Shymi en danger ? Et Drimali aussi ?! Si cet enfoiré de Malar osait à peine lever une main vers elles…

« Je reste ! Ca ne sert à rien d’aller les retrouver si je ne suis pas capable de les protéger. »

Elle eut un petit sourire ému avant de caresser le sommet de son crâne : Voilà la réponse qu’elle attendait. Le jeune homme avait bien répondu et c’était tant mieux. Maintenant, il allait redoubler d’efforts pour arriver au résultat qu’elle et lui espéraient depuis plusieurs jours. Déjà, il refermer ses yeux pour se concentrer mais c’était bien plus difficile qu’auparavant.

« Ne pense pas à toutes tes Reines en même temps. Ne te focalise que sur l’une d’entre elles. Essaies voir avec celle dont tu te sentirais la plus proche tout en étant assez éloigné d’elle. Je crois que nous allons plutôt te fixer une personne : Ne pense QU’A Nelya. Elle sera sûrement la plus simple à imaginer et à utiliser ses pouvoirs. »

« Mais Nelya… Ces pouvoirs sont psychiques, il faut faire le vide dans mon esprit si je veux pouvoir les utiliser. Je n’en suis pas capable. »

« A l’heure actuelle, oui. MAIS… Si tu es capable de vider ton esprit et d’utiliser les pouvoirs de Nelya alors tu auras fait un grand bond en avant et les autres pouvoirs seront plus faciles à utiliser lorsque tu pourras y accéder. »

« C’est vrai… Je n’avais pas vu de ce côté-là. Ber… Euh Atout, est-ce que je peux te demander quelque chose ? »

« Bien entendu Xano. »

Elle lui fit un petit sourire alors qu’elle avait dit son nom. Ca ne servait à rien de garder ces pseudonymes d’Atout et de Joker Blanc. Ils étaient maintenant d’accords sur l’entraînement donc il n’y avait pas besoin de mettre autant de distances entre eux. Il gardait les yeux fermés mais il était possible de voir qu’il rougissait alors qu’il lui posait :

« Pourquoi est-ce que tu fais ça pour moi ? »

« Et bien… Disons que tu me rappelles quelqu’un. »

Elle tapota délicatement à nouveau sa tête alors qu’il se laissait faire. C’est vrai… La jeune femme aux cheveux roses et aux yeux bleus avait peut-être son âge physiquement, elle avait pourtant plusieurs millénaires en elle. C’était sûr qu’elle avait connu bon nombre de personnes pendant tout ce temps mais avait-il visé une corde sensible ?

« Désolé de t’avoir embêté avec ça. C’était indiscret de ma part. »

« Ca ne fait rien, ce n’est pas de ta faute. Tu ne pouvais pas savoir et ce n’est pas si important que ça. Tu as simplement besoin d’en savoir un peu plus sur moi mais si tu veux vraiment connaître pourquoi je t’aide, c’est tout simplement car c’est ce que je veux faire. Les Atouts ne sont si bons, ni mauvais, c’est ce que les gens pensent d’eux qui permettent de les classer dans telle ou telle catégorie. »

« Mais vous n’avez pas tous le même caractère. De plus, tu ne m’as toujours pas dit ton numéro, pourquoi tu ne veux pas ? »

« Ah ça… Je te le dirais peut-être si tu arrives à accéder aux pouvoirs des quatre Reines. Quand à nos caractères, c’est vrai qu’il y en a des bons et des mauvais. Pour ma part, comment tu me trouves ? »

« Euh… Et bien… Physiquement, je dirais que tu es plutôt jolie, que tu dois faire la vingtaine, que tu ne ressembles pas du tout à une Ecremeuh et que ton costume est de mauvais goût. »

Elle lui donna un petit coup derrière le crâne alors qu’il poussait un petit rire : Même si l’heure n’était pas à l’amusement, il avait besoin de décompresser un tout petit peu. Ce coup et ses paroles lui avaient permis de se calmer après ce qu’il venait d’entendre de la part de Berthra. Celle-ci rigola à son tour avant de lui dire :

« Mais non, je parle de mon caractère ! En tant qu’Atout, tu me mettrais de quel côté ? »

« Et bien, forcément bon ! Je n’arrive pas à te voir comme une ennemie Mais après tout… Il ne faut pas juger sur les apparences donc… »

« Tu fais bien mais oui, tu as raison : Je suis de ton côté. Il faudra que tu trouves d’autres Atouts et les faire venir de ton côté pour ton combat contre le Joker Noir. Nous serons ton armée personnelle en plus de tes quatre Reines. »

« Mais… Le Joker Noir peut avoir aussi des Atouts de son côté non ? »

« Oh… Il en a déjà sûrement. Il doit en avoir bien plus que toi mais c’est normal : Je suis sensé être la première de tes Atouts personnels. »

« Pfiou… Je peux respirer un peu mieux maintenant. Je sais que tu ne me tueras pas dans mon sommeil. Je t’avoue que j’avais un peu peur à cause de ça. »

« Je ne suis pas monstrueuse ! »

« Monstrueusement forte… »

Il finissait de parler et elle préféra ne rien dire alors qu’il se concentrait à nouveau. Maintenant qu’il était en paix avec lui-même, qu’il savait que rien n’allait le déranger en ce lieu, il pouvait travailler bien plus facilement qu’auparavant. Se fixer sur Nelya : Ses longs cheveux bleus, sa petite poitrine capable de donner du lait, ses yeux saphirs, il se rappelait du moindre de ses détails et il se disait qu’elle aussi était vraiment spéciale à ses yeux. Si seulement, elles n’étaient pas toutes aussi amoureuses de lui, il aurait put rester avec Tyrania jusqu’à la fin de sa vie. AIE ! Il ne devait pas penser à Tyrania, seulement à Nelya. Nelya et ses pouvoirs psychiques, Nelya et son caractère bien à elle. Il souriait pour lui-même en se rappelant la première fois qu’il l’avait rencontré : Il n’arrivait pas à faire vraiment le vide dans son esprit, étant obligé de penser à elle mais il ressentait quelque chose au fond de son cœur : Quelque chose qui s’ouvrait peu à peu comme les pétales qui recouvraient le bourgeon d’une rose. Soudainement, il ouvrit ses deux yeux vairons, ces derniers devenant roses alors le pilier qui avait été fissuré il y a quelques semaines fut coupé tranché sur la partie fissurées. Le morceau de marbre vertical s’écroula sur le sol en un tintamarre alors que Berthra semblait surprise. En moins de temps qu’il n’avait pour réagir, la jeune femme aux cheveux roses prit la tête de Xano pour la coller contre son corps en s’écriant :

« Tu as réussi ! Tu as réussi Xano ! »

« Oui mais… C’était quoi comme attaque ? Ca n’avait rien de psychique ! »

« Et oui mais c’était simplement une attaque basée sur le futur. Tu réfléchis à l’endroit où se trouvera ton adversaire quelques minutes plus tard et tu pourras le frapper. »

« Mais je n’ai pas pensé à ça ! »

« Mais attend un peu, tu ne pensais pas comprendre et gérer tes pouvoirs comme ça dès l’instant où tu arriverais à les utiliser ? Maintenant, nous savons que tu en es capable ! On va donc continuer l’entraînement, d’accord ? »

« Aucun problème ! Mais on va faire quoi là ? »

« On va simplement continuer avec ta Reine Nelya. Il vas falloir que tu puisses déjà contrôler ses pouvoirs, ça sera une bonne chose mais on va fixer un délai : Si d’ici un mois, tu n’as pas réussi à contrôler tous les pouvoirs de tes quatre Reines, je te renverrais quand même vers elles et tes deux Valets. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps. »

« Mais et toi ? Tu ne viendras pas avec nous ? On a besoin de toi ! »

Il s’était exclamé, se retirant finalement de sa position de yoga alors qu’elle l’observait avec un petit sourire ému. Vraiment, quel enfant… Avait-il vraiment dix-huit ans maintenant ? Elle se le demandait puisqu’elle n’arrêtait pas de le revoir alors qu’il n’était encore qu’un garçon de douze ans.

« Je suis simplement là pour t’entraîner. Pour l’instant, mon objectif se résume à ça. Dans le futur, je serais à tes côtés et d’autres Atouts t’auront rejoint. Mais pas à l’heure actuelle. »

« Alors continuons cet entraînement… Au moins, je passerais un peu de temps avec toi. Même si… Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça à chaque fois… avec toutes les femmes. Je suis si bizarre peut-être. »

Elle rigola légèrement alors qu’il se remettait en position de Yoga. Finir son entraînement était maintenant la chose primordiale qu’il devait faire !

« Et bien, il y a un problème ? Vous n’arrivez pas à nous toucher ? »

Thanatos avait prononcé les deux phrases sur un ton neutre alors que les nombreuses attaques de Kéli, Malasa, Parapapa et Valésia étaient inutiles. Elles passaient à travers lui comme si de rien n’était mais du côté du Valet du Désespoir, la situation n’était guère mieux. Kéli subissait les assauts d’Hypnos et de Thanatos comme si de rien n’était et elle n’avait que des légères égratignures.

« Vous pouvez nous toucher, cela ne changera pas à la situation. Nous sommes en un point mort puisque nulle partie ne pourra surpasser l’autre. Ainsi… Ce combat continuera éternellement jusqu’à ce que l’un d’entre nous abandonne. »

« Vous pensez vraiment que nous allons rester inactifs pendant tout ce temps ? Même si nous ne pouvons pas te battre car tu as une résistance hors du commun, il suffit simplement de s’en prendre aux autres. »

Hypnos s’était adressée à Kéli alors qu’elle disparaissait de sa vue. Celle-ci se retourna subitement pour voir les quatre Reines et leur crier de se mettre à l’abri. Malheureusement pour elle, Hypnos était déjà réapparue dans le dos de Drimali, celle-ci semblant surprise par la vitesse à laquelle avait bougé la femme aux longs cheveux argentés :

« Et bien… Vous voyez ? Il suffit simplement d’accélérer la vitesse et vous êtes déjà la ramasse. Tu es une Valet, n’est-ce pas ? Alors bon ad… »

Sans même se retourner, Nelya qui était à côté de Drimali donna un coup de poing en arrière dans le visage d’Hypnos, celle-ci tombant en arrière en percutant une tombe. Qu’est-ce qui venait de passer ?! Elle n’avait pas compris comment cette femme avait réussi à la toucher ?! Thanatos s’était arrêté à combattre les quatre envoyés célestes pour les distraire alors qu’il se demandait aussi comment Nelya venait d’arriver à toucher Hypnos.

« Vous êtes peut-être des Spectres ou alors des pokémons venus des ténèbres. Normalement, je ne devrais même pas être capable de vous toucher mais il y a un moyen très simple d’y arriver pourtant. Vous nous sous estimez et cela est une grossière erreur de votre part. Mademoiselle Drimali, vous allez avoir besoin de mon aide. »

Lentement, la jeune femme aux longs cheveux bleus ouvrait ses yeux… qui étaient devenus rouges ? C’était différent des autres fois : Elle n’utilisait pas ses pouvoirs psychiques mais autre chose. Lentement, elle pointa du doigt Thanatos avant de murmurer :

« Visez le au niveau de son épaule droite. C’est là que se trouve sa forme physique. Ils ne peuvent pas déployer toutes leurs puissances si ils gardent leurs formes ectoplasmiques et c’est pour cela qu’ils ont une petite partie d’eux qui sont physiques. »

Comment savait-elle ça ?! Les pokémons de type psychique n’étaient pas capables de les toucher ou de savoir ce genre de choses. Cette femme… était vraiment capable d’une telle chose ? Il n’avait même pas le temps de réfléchir à la question que déjà, Malasa fit battre légèrement ses deux ailes pour envoyer une petite vague de son en direction de l’épaule droite d’Hypnos. Celui-ci fut renvoyé en arrière, poussant un cri de douleur :

« Saleté ! Ils ont réellement découvert nos point sensibles ! On va devoir les changer de position ! Hypnos, fais pareil ! On va pas se … »

« Inutile. Ton point sensible vient de se diriger vers le torse gauche, là où se trouve normalement le cœur chez les humains. »

Nelya venait encore de donner une bonne réponse et Hypnos la regardait, étonné. Non… Ses yeux rouges étaient donc les responsables de cette découverte. Onyk poussa un léger soupir avant de murmurer :

« Ca ne sert à rien. Reprenez vos formes physiques complètement sinon, vous n’allez pas vous en sortir. Autant frapper vite et fort. »

« Mais nous serons… »

« Ne discute pas Hypnos. Il vaut mieux tout donner plutôt que de perdre du temps. Comme cette femme vient de le dire, vous êtes maintenant des cibles très faciles à toucher. Je me demande où est passé Xano : Dire qu’il y a six ans, je pensais prendre ma revanche sur lui… mais pas de cette façon. »

« On peut arrêter le combat ! Pourquoi continuer si tu n’en as pas envie ?! »

« Qui a dit que je ne voulais plus combattre ? J’ai dis simplement que je voulais le battre d’une autre façon mais puisque je ne peux pas, autant continuer sur cette voie. Hypnos, Thanatos. Continuez donc le combat mais sous vos formes physiques. »

L’homme et la femme se positionnèrent devant Onyk tout en se concentrant. Visuellement, ils ne semblaient pas changer mais maintenant, il était possible de voir qu’ils semblaient plus réels… et consistants. Rapidement, Thanatos et Hypnos transformèrent leurs mains en deux griffes noires avant de venir frapper Kéli avec ces dernières. Celle-ci tenta bien de se protéger avec une bulle d’eau autour d’elle mais elle explosa facilement.

« Reculez Kéli. Je vais m’occuper de les gêner un peu. Pendant ce temps, entourez les. Nous devons en finir avec eux dès maintenant. »

Parapapa qui était resté inactif depuis sa transformation, sortit une éprouvette fermée par un bouchon et remplie d’un liquide verdâtre. Rapidement, la jeune femme aux longs cheveux bleus et aux yeux rubis fit un petit saut en arrière alors que le jeune homme à lunettes envoyait l’éprouvette sur le sol. Une épaisse fumée verte sortie, Hypnos et Thanatos se mettant à tousser avec violence avant de cracher du sang. Tyrania semblait surprise par l’action de Parapapa, le jeune homme à lunettes se tournant vers elle :

« Je t’ai conseillé de te méfier de nous. Voilà ce dont je suis capable. Qu’importent mes ennemis, je suis capable de créer des poisons ou des liquides avec diverses utilités. »

« Pff… »

Elle détourna le regard comme si cela allait lui écorcher la bouche de féliciter Parapapa pour ce qu’il venait de faire. Malasa, Valésia et Kéli s’étaient réunies en triangle autour d’Hypnos et Thanatos qui étaient à genoux sur le sol, continuant de tousser en crachant du sang alors que Valésia prenait la parole, les trois femmes créant des rayons entre leurs mains :

« Vous n’avez pas l’habitude des combats n’est-ce pas ? Vous pensiez avoir l’expérience mais cela s’est retourné contre vous. Nous savions pertinemment que vous n’étiez pas sous vos formes physiques auparavant. Nous avons simplement attendu et vous êtes tombés dans notre piège. Kéli et Malasa, on s’en débarrasse. »

« MAÎTRE ! Aidez nous ! »

Hypnos venait de crier en direction d’Onyk, celui-ci ayant son regard aveugle tourné vers la scène. Il ne voyait rien mais il pouvait entendre. Lentement, il leva la main droite en direction d’Hypnos et Thanatos Lentement, un trou dimensionnel apparaissait à côté d’Onyk mais rien n’en sortait. Les trois lasers arrivèrent en direction d’Hypnos et Thanatos, une magnifique explosion se produisant alors qu’ils ne pouvaient pas bouger : La potion de ce foutu Parapapa… Il était bien plus malin et fort qu’il ne le montrait !

« Pandora ? »

« Oui ? Je suis là… mais… Pourquoi m’avoir demandé d’être là ? Je ne veux pas combattre… Je ne vois pas de raisons de combattre… Je ne sais pas me battre alors pourquoi ? »

« Comment vont-ils ? »

« Morts. Ils sont tous les deux morts… Je ne pouvais pas les protéger. »

La voix provenait de l’endroit où s’était produite l’explosion. Quelqu’un s’en était sorti ? Malasa et les autres semblaient surprises : C’était une voix féminine mais comment… Comment avait-elle réussi à résister à une telle puissance ?! La fumée disparaissait… pour laisser apparaître deux corps au sol dont une partie manquait : Hypnos n’avait plus que la moitié gauche de son corps alors que Thanatos avait perdu les deux jambes. Ils étaient morts sur le coup. Le problème provenait de la jeune femme qui se tenait au milieu d’eux : Elle devait mesurer à peine un mètre cinquante et avait deux magnifiques yeux verts. Elle n’avait presque pas de poitrine et avait deux petites cornes brunes sur la tête. Ses cheveux étaient bruns et dorés lui allant jusqu’au dos des épaules, épaules qu’elle avait nues. Elle portait une jupe brune et des sandales grises. Au niveau de son corps, deux brassards rayés et gris comme le haut qui lui allait jusqu’à la poitrine qu’elle cachait ainsi que deux longs morceaux de tissus le long des bras et des mains. Dans son dos se trouvait une croix à six branches brunes et ayant peu d’espace entre les branches. Enfin, le plus intriguant restait le croissant de lune posé à la verticale qu’elle avait sur la tête ainsi que le fait qu’elle était indemne. Onyk prit la parole :

« C’est… Je ne pensais pas qu’ils pouvaient mourir… Encore une fois. Ils le sont réellement… C’étaient mes deux compagnons. Je pensais que tu aurais réussi à les protéger. »

« Je ne peux pas être partout, j’en suis désolée. Mais je ne veux pas combattre. Ai-je le choix et la possibilité de me rétracter ? »

« Je vais avoir besoin de toi. Sans Hypnos et Thanatos, il ne reste plus que toi… et lui. Je préfère encore t’avoir à mes côtés plutôt que de le faire venir. Je vais combattre avec toi Pandora. »

« Mais je suis la plus faible des Atouts, je ne sais pas me battre. Je suis la numéro une. »

« Ca ne fait rien, tu me serviras simplement de bouclier. »

Visiblement, elle ne prêtait même pas attention au fait qu’Onyk la considérait comme un simple objet. Elle poussa un léger soupir triste alors que Malasa, Kéli et Valésia se regardaient entre elles en revenant près de Parapapa : Cette jeune femme… était une Atout ? Même si elle était la plus faible d’entre eux, elle avait réussi à absorber l’intégralité des rayons surpuissants sans avoir une seule égratignure. Onyk s’approcha de Pandora, se mettant derrière elle avant de faire apparaître deux sphères au-dessus de ses paumes :

« Je vais donc devoir combattre à mon tour. Avec Pandora, je suis invincible. Voilà mon Atout, je suis désolé mais vous ne pouvez plus rien contre moi. »

Chapitre 75 : La puissance des envoyés célestes

ShiroiRyu
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Chapitre 75 : La puissance des envoyés célestes

« Allez, Joker Blanc ! Montre moi donc ce que tu sais faire. Tu ne vas pas rester là, les bras croisés quand même ? »

« Mais je ne ressens rien, Atout ! Ce n‘est pas aussi facile que ça ! De plus… Je n’aime pas ces appellations, on ne peut pas parler avec nos prénoms ? »

« INTERDICTION formelle ! Tant que tu ne seras pas capable d’utiliser un seul de tes pouvoirs, je t’interdis de m’appeler par mon prénom. Tu as beau être quelqu’un que je connais depuis longtemps, si je ne te fixe pas quelques règles, tu ne t’amélioreras pas. »

Pfff… Ce que c’était chiant ! C’était clairement le genre de choses qu’il détestait ! Accroupi en position du yoga, une position forte ridicule à ses yeux, il fermait les yeux en tentant de réfléchir à ce que Berthra lui disait : Se concentrer et faire de son mieux pour rechercher l’une des quatre énergies qui habitaient en lui. Une énergie de ses quatre Reines. Ca faisait déjà plusieurs jours qu’il était ici, plus d’une semaine en fait, mais Berthra lui avait signalé que le temps ne se déroulait pas de la même manière ici. Elle avait décidé de rendre cet endroit intemporel : Le temps était presque stoppé mais elle l’avait prévenu : Vu que le temps se déroulait très lentement en ce lieu, son corps allait avoir beaucoup de mal à supporter la différence. Non, il n’allait pas vieillir mais les battements de son cœur étaient extrêmement ralentis, ce qui lui permettait d’éviter de vieillir trop rapidement tout en pouvant s’entraîner autant de temps qu’il le pouvait.

« Atout… Est-ce… qu’elles vont bien ? »

« De qui ? Tes quatre Reines ? Je ne sais pas trop… Que veux-tu que je te dise ? Qu’elles vont bien ? Je ne suis pas prophétesse ou oracle, Joker Blanc. »

« Mais… J’ai l’impression de ne rien faire ! En fait, non… Je ne fais rien ! »
Il se releva, des courbatures dans ses jambes alors qu’il restait immobile en étant debout. Il ne pouvait pas encore marcher mais Berthra l’observait de ses yeux bleus légèrement froncés. Elle paraîtrait presque irritée mais elle lui dit d’une voix neutre :

« Rassis toi. »

« Non. Ca ne sert à rien ! Je veux revenir près de Tyrania et des autres. »

« Je t’ai demandé de te rasseoir. Ne me force pas à me répéter, Joker Blanc. »

« Je t’ai dit que non ! »

« Et bien… »

Elle craqua ses deux poings avant de pousser un soupir. C’était vraiment dommage qu’il ne comprenne pas aussi rapidement son absence de force. Si tout été aussi simple dans ce monde, peut-être aurait-il pu vivre dans ce dernier mais ce n’était pas le cas et elle devait le préparer à toutes ces choses qui allaient l’attendre… Elle était l’une des vingt-et-un atouts et même si chaque atout était neutre à la base, chacun pouvait choisir son chemin et décider avec qui il allait s’allier. Elle, elle avait fait son choix depuis qu’elle avait rencontré le petit Joker Blanc lorsqu’il n’avait que douze ans. Le Destin avait bien choisi ce moment pour elle, dire qu’elle avait attendu pendant des siècles que ce dernier fasse son apparition…

« Qu’est-ce que tu vas faire, Berthra ? Recule un peu, je n’aime pas te voir comme ça. »

« Je t’ai simplement dit de m’appeler Atout puisque tu ne veux pas comprendre, je vais devoir te montrer pourquoi tu causeras tant de problèmes à tes quatre Reines. Je te conseille sérieusement de te défendre car je ne vais pas me gêner pour te briser en deux. »

Hein que quoi ? Elle voulait l’attaquer ?! Mais non… Elle blaguait, il en était sûr ! Du moins, c’est ce qu’il pensait avant de se prendre un violent coup de tête sur son front, celui-ci s’ouvrant instantanément pour laisser s’écouler des jets de sang. Déjà, il se sentait à moitié tomber dans l’inconscience. Non, elle ne blaguait pas ! Elle lui avait pourtant dit mais il ne l’avait pas écouté. Elle allait le tuer si il ne faisait rien pour se défendre ! Sa main gauche posée sur son front pour tenter d’arrêter l’hémorragie, il s’écria :

« Arrête ! Arrête ! Je vais continuer ton entraînement ! Je te le… »

« Trop tard, il ne fallait pas me prendre pour une imbécile, Joker Blanc. Tu crois que tu peux te permettre de ne pas m’écouter ? »

« Non mais sérieu… »

Il devait se défendre et arrêter de parler mais c’était plus facile à dire qu’à faire ! Ses yeux vairons étaient dirigés vers Berthra alors qu’il armait son poing droit pour tenter de la frapper. La femme aux cheveux roses l’observait avant d’esquiver le coup avec facilité. Elle bloqua son bras droit avant de lui sourire :

« Attention à la chute, Joker Blanc ! »

Elle le souleva comme si il n’était qu’un fétu de paille, le faisant passer au-dessus d’elle avant de le faire retomber derrière elle, Xano s’écrasant lamentablement sur le sol sans comprendre ce qui venait de se passer. Elle ne retenait pas ses coups et déjà il crachait du sang en sentant sa colonne vertébrale qui se fissurait :

« Alors ? Tu ne veux pas me croire quand je te dis que tu es inutile ?

« Je… Je… »

Il ne devait pas en terminer là. Il devait se relever et se battre, même si… C’était Berthra. Cela lui avait déjà fait un léger choc d’apprendre que madame Ira était son ennemie et le Valet de la Rancœur mais alors attaquer la première pokémon avec laquelle il avait combattu et qui il s’était lié, c’était plutôt difficile. Bien entendu, il n’oubliait pas Tyrania mais l’Ecremeuh avait été quand même une remarquable compagnonne dans le temps. Berthra plaça son pied droit sur le ventre de Xano en lui disant :

« Je te déconseille de bouger. Tu vas rester ainsi et mourir tout simplement. »

« Je dois… aller les voir. Laisse moi les voir. »

« Tu n’as pas à retrouver tes quatre Reines. Tant que tu ne feras pas le vide dans ton esprit et que tu laisseras ton cœur choisir à la place de ta raison, je ne pourrais rien pour toi. Ne me considère plus comme celle que tu avais connu sinon tu ne pourras jamais me battre. »

La battre ? Mais ce n’était pas ce qu’il voulait ! Il ne voulait pas du tout la combattre ! Mais si elle continuait… Il allait mourir sur place. Il devait quand même faire quelque chose contre ça ! Est-ce qu’elle voulait lui faire comprendre quelque chose ? Les yeux saphir de Berthra étaient posés sur lui, attendant un geste de sa part. Elle le regardait d’un air presque implorant et triste : Si il ne comprenait pas ce qu’il devait faire pour la suite des évènements, tout allait se terminer ici. Est-ce qu’il… devait s’attendre à sacrifier des personnes qu’il aimait pour son futur ? Pour pouvoir enfin battre le Joker Noir ? Il ne voulait pas de morts ! Il ne voulait pas voir des personnes mourir autour de lui, surtout pas des personnes qu’il aimait ! Berthra appuya fortement sur son ventre, la cage thoracique du jeune homme se fissurant légèrement alors qu’elle lui murmurait :

« Joker Blanc. Arrête tes bêtises et comprend donc la raison de mes actes. »

« Je ne VEUX PAS ! »

« Tu n’auras pas le choix, voilà tout ! »

Elle lui donna un violent coup dans le ventre, le faisant vomir sur lui-même alors qu’elle poussait un soupir attristé. Elle devait trouver un moyen de lui donner envie de continuer à se battre, de lui donner envie de trouver la force en lui… Il y avait bien une solution mais elle était assez risquée… Peut-être qu’il allait arrêter définitivement son entraînement après ça.

« Xano… Je ne voulais pas te le dire mais bon…Si tu m’y forces… »

« De… »

Il ne répondait plus, sombrant dans l’inconscience à nouveau. Elle avait encore exagéré mais elle y était obligée ! Lentement, elle le déshabilla comme si de rien n’était, regardant ses vêtements noirs tachés de sang et de vomi. Elle fit une légère mine dégoûtée avant d’envoyer ces derniers au loin. Vraiment, il fallait lui trouver des vêtements neufs et propres. Heureusement que c’était sa propre dimension et qu’elle était capable de ramener ce qu’elle voulait dans cette dernière. Elle lui prit quelques vêtements basiques : Un jean brun, un haut noir avec des manches courtes et un caleçon gris. Alors qu’il était évanoui, elle l’envoya dans un therme à l’architecture rectangulaire et rempli d’eau chaude. Un petit endroit de détente. Le jeune homme ne se réveilla pas malgré la chaleur de l’eau et elle plongea dans le bain avec ses habits, ramenant Xano contre elle avant de le laver.

« Vraiment… Obligée de faire ça car tu es si faible, gentil et simplet. »

Il ne lui répondit pas et c’était normal : Il était évanoui. Elle poussa un léger soupir avant de le garder contre lui, son dos posé contre elle. Née de la terre nourricière, le Dieu Originel avait décidé de lui conférer le rôle d’Atout il y a de cela plusieurs millénaires. Elle avait tant vécu et elle savait que son rôle serait important un jour. Elle savait que Xano n’était pas qu’un simple humain et c’est pour cela qu’elle devait tout lui apprendre avant qu’il ne soit trop tard. Mais… Si il ne décidait pas se séparer de ces sentiments superflus ou de changer de caractère, elle n’allait rien pouvoir faire pour lui.

« Joker Blanc, réveille toi ! Joker Blanc ! Arrête de dormir ! »

« ATOUT ! Je croyais que tu… »

« Bois ça et met toi rapidement debout. On va continuer l’entraînement mais tu as intérêt à donner ton maximum ! Nous n’avons pas de temps à perdre maintenant ! »

Elle se tenait debout devant lui, lui tendant une petite bouteille remplie d’un liquide blanc. Légèrement méfiant après les actes d’il y a quelques heures, il n’avait même pas remarqué qu’il portait des nouveaux habits. Il prit en tremblant la petite bouteille avant de la porter à ses lèvres : Il avait encore mal et il souffrait mais bon… Si ça pouvait faire plaisir à Berthra. Il vida la moitié de la bouteille avant de dire :

« Mais c’est drôlement bon ! »

« Et regarde donc tes blessures… »

Elle lui souriait délicatement alors qu’il remarquait que ses blessures avaient totalement disparu. De plus, il ne semblait même plus avoir mal au dos ! Il était émerveillé par cette fantastique bouteille et déjà, il lui demandait :

« Mais c’est quoi ? On dirait du lait. »

« C’en est Xano, c’est bel et bien du lait. »

« Mais attend un peu…Il provient de toi, n’est-ce pas ? Mais comment ça se peut : Les pis que tu as, ce sont des faux non ? »

« Exactement, exactement. »

« Alors d’où il provient ? »

Il ne comprenait vraiment pas ce qu’elle voulait dire par là. Elle gardait son sourire aux lèvres alors qu’il finissait la bouteille de lait. C’était vraiment délicieux, il ne pouvait rien reprocher à cette boisson. Il en avait presque envie d’en boire une seconde bouteille mais déjà, elle croisait ses bras au-dessous de sa poitrine, comme pour mettre cette dernière en valeur avant de lui dire d’un air enjoué :

« Devine donc. »

Il recracha violemment le lait qu’il avait dans la bouche alors qu’elle éclatait d’un rire tonitruant devant le regard ahuri de Xano. Malgré le fait qu’elle rigolait, elle semblait être belle et bien sérieuse. Il était rouge de gêne et de honte alors qu’elle s’approchait de lui pour récupérer la bouteille maintenant vidée.

« Je vois que tu as tout de suite compris, n’est-ce pas ? Je suis peut-être sous ma forme humaine, ce n’est pas pour ça que j’ai perdu mes fonctions… premières. Allez, maintenant que tu vas mieux, on va pouvoir recommencer l’entraînement. »

« Ils peuvent… »

« Devenir des humains ? »

Tyrania avait commencé la phrase qu’Oriane venait de terminer alors que les quatre pokémons de Shymi et Drimali venaient de s’illuminer. Parapapa fut le premier à apparaître… sous la forme d’un homme portant des lunettes teintées. Il semblait assez chétif et portait un T-shirt brun et un pantalon orange alors qu’il avait un bonnet de tissu orange et jaune sur la tête. Il ne semblait vraiment pas très imposant et cela pouvait paraître assez étonnant quand on le voyait.

« Qu’est-ce qu’un type comme lui va pouvoir faire contre eux ?! Il n’est même pas impressionnant. »

« Mademoiselle Tyrania, veuillez ne pas vous moquer de Parapapa. »
La seconde personne apparaissait à côté du jeune homme : Une simple robe jaune sans manche et laissant ses jambes à nues, la jeune femme qui se tenait à côté de lui avait ses pieds nus. Le plus étrange résidait dans sa coiffure rose et violette, celle-ci semblant presque vivante et capable d’agripper quiconque tentait de s’approcher d’elle. Néanmoins elle semblait trop courte pour être efficace en combat à distance.

« Merci beaucoup, Valésia. Il faudrait qu’elle arrête de juger les personnes suivant leurs physiques. Si elle se doutait de ce dont nous sommes capables… »

« Il ne vaut mieux pas s’adresser à elle. Elle est très agressive, je le sais puisque je l’ai combattu dans le passé. »

La voix qui venait de s’adresser à Valésia et Parapapa était derrière eux alors qu’une troisième personne faisait son apparition. Elle était peu habillée, c’était le moins que l’on pouvait dire : Simplement vêtu d’un haut vert qui ne recouvrait que sa poitrine tout en montrant un décolleté assez important, elle n’avait qu’un short en jean vert aussi. Elle portait néanmoins des collants verts pour tenter de cacher plus de chair qu’en montrer, ce qui était plutôt difficile vue sa tenue. Elle avait une coiffure longue et orange coupée en deux longues parties alors qu’elle avait une mèche qui descendait sur son front, ainsi que deux autres au-dessus de ses oreilles. Enfin, sa longue queue verte foncée de sa forme de Libegon était toujours présente et il possible de voir deux yeux oranges sous une paire d’immenses lunettes rouges et translucides. Des trois premières humanisations, elle était de loin la plus impressionnante. Tyrania fit rapidement une remarque :

« Tsss, et tu es qui pour me parler comme ça ? »

« Malasa, cela ne se voit donc pas ? Tu es donc aveugle ma pauvre fille. »

« J’aurais du m’en douter ! T’as loupé complètement ta sur-évolution, il te reste ta queue de Libegon. T’es vraiment pas douée. »

« De la part d’une Feunard qui laisse apparaître ses neufs queues… Je suis presque flattée de l’entendre. »

« Malasa, s’il te plaît, ne sois pas dédaigneuse et vaniteuse envers Tyrania. Inversement, Tyrania, veuillez ne pas insulter Malasa. Nous devons nous entraider non nous battre. »

La dernière voix venait de se faire entendre. Impériale, royale et pourtant si belle et magnifique tout en étant teintée de gentillesse, deux yeux rubis purs firent leurs apparitions alors que déjà, une longue chevelure bleutée flottait au vent tandis que la femme avait deux franges de même couleur sur les côtés de son visage. Elle portait une longue robe bleue de dos et rayée d’un jaune doré et brun sur le devant… comme la peau d’un Hyporoi. Elle avait une allure aussi divine que Drimali et Onyk semblait par ces apparitions :

« Ils sont… capables de prendre une forme humaine aussi ? Je ne dois pas rêver. Est-ce le cas Hypnos ? »

« C’est bien le cas, maître Onyk. Devant nous se tiennent une ancienne Hyporoi, Libegon et Vacilys ainsi qu’un ancien Parasect. »

« Est-ce que je dois appeler Pandora pour vous épauler ? »

« Nous allons d’abord voir comment nous allons nous débrouiller face à eux mais il se peut que nous ayons besoin de… lui aussi. »

« Je ne l’aime pas. Il est vraiment trop bizarre, toujours à ricaner et avec son sourire. J’aimerais éviter de l’appeler aussi. »

Onyk en avait terminé avec Hypnos et celle-ci marchait lentement en direction des trois femmes et de l’homme qui s’étaient mis en avant. Drimali, Shymi et les quatres Reines étaient derrière eux alors que la déesse mineure des dragons prenait la parole :

« Laissez les se battre à notre place. Il n’y a pas à s’inquiéter pour eux, ils seront facilement capables de se battre contre ces deux personnes. »

« Vous en êtes sûre, mademoiselle Drimali ? »

Nelya avait pris la parole alors que les deux femmes aux longs cheveux bleus s’observaient dans les yeux. Chacune avec un certain respect envers l’autre, cela se remarquant par leurs dialogues ou alors leurs voix quand elles s’adressaient entre elles :

« Je le penses, Nelya. Il n’y a aucun souci à se faire. »

Hypnos avait disparu de la vision des quatre personnes qui allaient la combattre avant qu’une bourrasque se soulève. Rapidement, Valésia se positionna devant les autres alors qu’une légère entaille apparaissait sur son corps, une entaille vraiment ridicule vu la puissante bourrasque qui venait de s’abattre sur elle. Hypnos fit son apparition à côté de Thanatos, celui-ci ayant une allure terrifiante alors que la jeune femme aux longs cheveux gris disait :

« Il vaut mieux pour vous d’éviter de croire que vous serez capables de nous combattre car vous êtes en surnombre. Nous avons l’avantage du terrain. Cette zone est remplie d’une énergie ténébreuse et maléfique, une énergie dont nous nous nourrissons. »

« Et alors ? C’est sensé me faire quoi ? Peur ? »

« Malasa… Ton intonation dans ta voix. »

La jeune femme aux lunettes rouges translucides poussa un léger soupir alors que Kéli venait encore de lui faire une remarque. Ce n’était pas de sa faute ! Elle était toujours comme ça ! Elle ne pouvait pas changer aussi facilement ! Kéli observait Hypnos et Thanatos de ses yeux rubis alors qu’elle leur disait d’une voix douce :

« Vous semblez être assez puissants, il faut le reconnaître. C’est pourquoi… je ne retiendrais pas mes coups. Malasa, tu veux me donner un petit coup de main ? »

« Hahaha ! Ils ne vont avoir aucune chance face à nous ! »

« Ne dit pas cela, rien n’est moins sûr. Cela ne sera qu’une mise en garde. »

Lentement, les cheveux bleus de Kéli lévitaient au-dessus du sol alors qu’elle fermait les yeux. Elle colla ses mains l’une contre l’autre au-dessus de sa tête avant de tracer un cercle avec elles. Même si le cercle n’avait été tracé que dans le vide, un bruit de liquide qui s’écoulait se fit entendre. Soudainement, une vague sortie subitement du sol tout en se dirigeant vers Hypnos, Thanatos et Onyk. Ce dernier avait déjà sauté dans les airs pour échapper à la vague alors que ses deux comparses ne semblaient pas avoir la même chance.

« Héhéhé. Dommage pour toi, tu as joué et tu as perdu ! »

Onyk se retourna dans les airs pour entendre Malasa derrière lui. Si il n’était pas aveugle, il aurait remarqué que la jeune femme avait fait apparaître deux ailes vertes sous forme de losanges dans son dos. Sa main droite s’était transformée en une magnifique griffe qu’elle planta dans le dos d’Onyk. Celui-ci poussa un cri de douleur alors qu’elle lui donnait un coup de pied pour l’envoyer dans la vague qu’avait crée Kéli. Quand celle-ci disparue, les trois personnes étaient couchées au sol, la cape violette d’Onyk étant déchirée après l’attaque de Malasa. Celle-ci revint vers la femme à l’allure impériale avant de rigoler :

« Et bien… C’était trop simple à mon goût ! Dire que si j’avais utilisé cette forme contre Oriane et Tyrania il y a quelques années, elles n’auraient rien put faire. »

Tyrania poussa un léger grognement : Pour qui elle se prenait ? Pour une femme surpuissante ou quoi ?! Elle avait bien changé depuis le temps et elle était maintenant sûre et certaine d’écraser cet insecte géant, qu’importe si il était un ami de Drimali ou non. Kéli poussa un léger soupir avant de dire à Malasa :

« Tout n’est pas terminé. Comme je te l’ai dit, ce n’était qu’un coup d’essai. »

Elle avait totalement raison : Onyk se releva comme si de rien n’était alors qu’Hypnos et Thanatos semblaient indemnes après la vague qu’ils venaient de recevoir. Visiblement, ils n’étaient pas aussi faibles que ça et Onyk prononça :

« Alors, tu en penses quoi Thanatos ? »

« Cela m’aurait fait très mal si j’avais été touché mais bon… Rien de bien fameux. »

Chapitre 74 : Un Atout

ShiroiRyu
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Chapitre 74 : Un Atout

« Berthra… Tu as un peu changé depuis le temps. »

Une phrase passe-partout sur le moment mais qui était vraiment véridique. Il s’était imaginé voir l’Ecremeuh sous une forme… plus animale et putréfiée… Une zombie quoi ! Mais pas sous une forme humaine. Berthra gardait son sourire alors que Tyrania grognait légèrement : Qu’est-ce qu’elle foutait là ? D’après ce qu’elle venait de dire, c’était un Atout. Drimali prit la parole comme si elle récitait un texte :

« Lorsque deux Valets ennemis se rencontreront, le premier des vingt-et-un atouts fera son apparition. Il emportera…Xano ! ATTENTION ! »

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

Berthra avait disparu de la vue de tous et de toutes avant de se retrouver à la hauteur de Tyrania et de Xano. L’ancienne Feunard avait arrêté son halo de feu alors qu’était apparue l’Atout. Celle-ci émit un petit sourire à Tyrania avant de lui dire :

« Pour être aussi près de lui et vouloir le défendre de cette sorte, tu dois beaucoup l’aimer n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce que tu fous là ?! »

« Désolé ma grande mais je vais devoir embarquer le Joker Blanc. Au revoir. »

Elle plaça un doigt sur le front de Tyrania, donnant une simple pichenette qui envoya la femme aux cheveux dorés contre un cercueil. Le Valet du Désespoir ne semblait plus contrôler la situation et criait déjà en direction de la femme aux yeux bleus :

« Je peux savoir où tu comptes te rendre ? Tu contredis les ordres de madame Ira ? »

« Contredire les ordres d’Ira ? Dis moi, mon petit. Pour qui me prends-tu ? Pour l’une de vos larbins ? Il faut arrêter de rêver. Je n’obéis qu’à une seule personne et c’est le Dieu Originel. »

« RESTE… »

« Désolée mesdemoiselles mais j’embarque votre homme. Peut-être qu’il reviendra à temps… ou non. »

Un bruit de verre qui se brisait et Berthra avait totalement disparu de la dimension en tenant le bras de Xano. Luna poussa un profond cri de détresse avant de sangloter tout en appelant Xano. De leurs côtés, Oriane et Shymi semblaient affolées, regardant autour d’elles pour chercher Xano sans le trouver. Tyrania s’était mise à pester de rage avant de faire flamber ses neuf queues : Visiblement, elle était furieuse ce qui n’annonçait rien de bon pour la suite des évènements. Seules Nelya et Drimali semblaient parfaitement calmes ce qui agaçait parfaitement Tyrania :

« Non mais vous allez l’air d’en avoir rien à foutre de lui ou quoi ?! Vous devriez plutôt nous aider à sortir de cette dimension et à retrouver cette femme ! »

« Il n’y a pas besoin de ça. »

Tyrania empoigna subitement Nelya qui venait de dire ces quelques mots. La chaleur montait dangereusement et les flammes derrière Tyrania en étaient sûrement la cause. Drimali posa délicatement sa main sur le bras de la jeune femme à l’œil violet avant de lui dire :

« Il emportera le Joker Blanc et le mettra en condition pour les actes qui l’attendront dans le futur. Cet Atout sera le maître du Joker Blanc et l’aidera à déployer ses réelles capacités. Quand reviendra le Joker Blanc, les pouvoirs des Quatre Reines seront enfin insufflés en lui. »

« Mais qu’est-ce que tu me racontes comme charabia ?! »

« Voilà simplement la suite de la prophétie. Je suis le Valet de la Connaissance. Je connais la suite de la prophétie. »

« Je m’en fous ! JE VEUX XANO ! »

« Pour quelqu’un qui ne semble pas avoir porté d’intérêt à ce dernier pendant trois semaines, je trouve que tu cries beaucoup. »

Oriane s’était rapprochée de Tyrania. Drimali avait retiré sa main mais Tyrania n’avait pas retiré la sienne sur Nelya. Oriane prit la main de Tyrania et lui murmura sur un ton irrité :

« De quel droit tu te permets de t’emporter comme ça pour quelqu’un dont tu en as rien à foutre ? C’est bien de ta faute si il est comme ça depuis plusieurs semaines. »

« Mesdemoiselles… Ce n’est pas l’heure de se disputer. »

« Laissez moi terminer ancienne maîtresse. Je commence à être fatiguée : Tu restes toujours la préférée de Xano qu’importe ce que nous faisons pour lui. Il était bien plus heureux quand tu n’étais pas là, du moins, c’est ce que je devrais dire mais ce n’est pas le cas. Il est mort d’inquiétude à chaque instant où tu n’es pas à ses côtés, il essaye toujours de s’améliorer pour te faire plaisir mais toi, tu te permets toujours de le narguer et de le rejeter. »

« C’est tout ce que tu as à me dire ? Qu’est-ce que tu en sais de ce que je pense de Xano ?! »

Voilà que le crêpage de chignon commençait entre les deux femmes, celles-ci en arrivant aux poings alors que Drimali et Nelya reculaient. Shymi était près de Luna, tenant de la réconforter pour éviter qu’elle ne s’affole alors que les pokémons de Shymi et Drimali les entouraient. Le Valet du Désespoir était resté assis pendant toute la petite discussion et prit enfin la parole :

« Vous n’avez pas l’impression d’oublier quelque chose ? »

« TA GUEULE ! »

Les deux femmes s’étaient mises d’accord pendant quelques instants alors que le Valet de la Désespoir poussa un léger soupir. Lentement, il se leva de sa pierre tombale avant de murmurer pour lui-même :

« Il vaudrait mieux que vous soyez sérieuses… »

Une vague obscure alla trancher toutes les pierres tombales autour de lui dans un rayon de plusieurs mètres. Personne n’avait été touché sauf les quelques zombies qui disparaissaient finalement. Tyrania et Oriane s’étaient arrêtées : Si cette vague les avait touchées, il y avait de fortes chances qu’elles se retrouvent tranchées en deux. Du moins, c’était la première impression mais cela avait suffit à stopper leurs disputes.

« Toi, tu ne perds rien pour attendre ! »

« Tu ne mérites pas l’amour qu’il a pour toi ! »

« Vous n’avez pas compris à ce que je vois… »

« Bon, t’es lourd. »

Tyrania faisait brûler à nouveau ses neuf queues de renarde alors qu’elle avançait en direction du Valet du Désespoir. Celui-ci l’observait, son visage et ses yeux toujours cachés par sa cape et son chapeau violet. Il ne semblait pas très inquiet par le fait que Tyrania allait être sa prochaine combattante :

« Le mieux serait que vous soyez plusieurs à combattre, sinon, je ne donnes pas très cher de votre peau. »

« Pfff… Ne te surestime pas trop mon gars. Je vais t’éliminer et ensuite, ça sera cette grosse vache qui a kidnappé Xano ! »
Elle fit apparaître une boule de feu dans sa main droite, l’envoyant vers le Valet du Désespoir, celui-ci n’esquissant qu’un simple geste sur le côté pour l’esquiver avec facilité. Visiblement, cela n’allait pas être aussi simple que ça. Elle fit apparaître neuf boules de feu au-dessus de chacune de ses queues alors que le Valet du désespoir lui disait :

« Tu veux donc continuer à te battre toute seule contre moi ? Si c’est ce que tu désires… Je vais donc devoir appeler un ami. Thanatos, fais ton apparition. »

« Comme vous le désirez, maître. »

Thanatos ? Où avait-elle déjà entendu ce nom ? Pour les autres, ce nom était inconnu mais pour elle, elle savait que ce nom provenait d’une personne ou d’un pokémon qu’elle connaissait déjà. Un vêtement jaune flottant dans les airs et coupé en deux, un pantalon noir et de nombreuses chaînes de métal, un regard rouge dont une partie était caché sous une mèche de cheveux violets. L’homme s’était présenté à côté du Valet du Désespoir comme si il avait toujours été là depuis le départ :

« Que dois-je faire ? Les éliminer ? »

« Thanatos… Thanatos… Mais tu es le Fantominus d’il y a six ans ! Alors le Valet du Désespoir, c’est… »

« Mon maître s’appelle Onyk Bakzor. »

« Et me… »
Lentement, le Valet du Désespoir releva le haut de son chapeau violet pour laisser apparaître des cheveux complètement noirs alors qu’il regardait Tyrania de ses yeux entièrement blancs. Est-ce qu’il…Onyk Bakzor répondit comme si il avait déjà deviné la question :

« Oui, je suis aveugle. Aveugle depuis le jour où j’ai vu ma famille mourir devant mes yeux, torturée par cet homme au regard rubis, cet homme malveillant dont je me souviendrais toute ma vie. Hypnos et Thanatos ont été rejoints par d’autres compagnons venus des morts, des compagnons qui sont les seuls que je puisse voir. Ils sont ma seule lumière. Mais je crois avoir assez parlé, je vais terminer le combat. Thanatos, tu penses pouvoir t’occuper de cette femme ? »

« Sans aucun problème. Elle n’est qu’une fausse sur-évoluée, comme les autres. Nos relations ont toujours été plus fortes que celles qu’elle peut avoir avec son dresseur. »

« Hypnos, ouvre les entrailles de ce cimetière et montre toi. »

Le sol se fissura alors que des éclats de roche volaient dans tous les sens. Une boule grise s’envola dans les airs avant de retomber sur le sol. Lentement, celle-ci s’ouvrait… pour laisser apparaître une femme ? Hypnos était une femme ? Sa carapace grise était en fait sa longue chevelure alors qu’elle avait deux yeux dorés, deux yeux semblant rappeler les créatures venues d’un autre monde. Une peau d’ébène, une tenue rouge sur elle ainsi que quelques feuilles autour des bras sous la forme de bracelets, elle observait les personnes devant elle d’un regard à moitié entre l’étonnement et le rire. Elle avait deux getas aux pieds et deux longues oreilles brunes et pointues.

« Vous m’avez donc appeler. Vous pensez que Thanatos ne sera pas suffisant ? »

« D’après ce que j’arrive à percevoir… face aux personnes devant nous, il vaut mieux prévoir toutes éventualités. Je ne sais pas si je serais forcé d’utiliser Pandora ou non. Elle n’aime pas se battre malgré ça… »

« Laissez Pandora tranquille. Elle n’aura pas besoin de combattre. Cela serait de toute façon au désavantage de nos adversaires puisqu’ils ne pourraient rien faire contre elle, qu’importent leurs méthodes utilisées. »

« C’est vrai… Bon et bien… Je vous laisse vous en occuper. »

Hypnos et Thanatos se positionnèrent devant Onyk alors que celui-ci s’installait à nouveau sur l’une des rares pierres tombales qui n’étaient pas tombées face à sa petite démonstration de force. Les différents pokémons de Shymi et Drimali se positionnèrent à leur tour devant Tyrania. Parapapa et Kéli se retrouvant devant les autres alors que Malasa et Valésia étaient derrière eux. Drimali posa une main sur l’épaule de Tyrania avant de lui dire :

« Laissez nous nous occuper de cela. Vous ne devez pas être blessées car il se pourrait que Riza nous tombe dessus pendant ou après la fin de ce combat. C’est une simple mesure de précaution. Vous allez pouvoir voir les pouvoirs des envoyés célestes.  Malasa, Kéli, à vous de jouer.»

« Valésia et Parapapa, allez aider les pokémons de ma grande sœur. »

« Où est-ce que je suis ?! »

« Dans l’antre des Atouts. Du moins, dans MON antre. »

Berthra venait de répondre à sa question mais cela ne l’aidait guère. Une sorte de petit temple fait de marbre blanc avec de nombreux piliers autour de lui. Le temple devait à peine mesurer une dizaine de mètres de longueur pour une hauteur à peu près équivalente. Il était assis sur le marbre, ne sachant pas quoi faire. Il voulait crier de le laisser partir mais il savait que c’était déjà perdu d’avance. La femme aux cheveux roses se présenta à lui, se penchant en avant tout en lui disant :

« Et bien ? Tu comptes rester là en attendant ? Tu ne veux pas aller aider tes quatre Reines et tes deux Valets ? »

« A quoi bon ? Ce n’est pas comme si j’allais pouvoir leur être utile mais… j’aimerais au moins les soutenir moralement. »

« Et pourquoi pas physiquement ? Drimali t’as pourtant bien prévenu n’est-ce pas ? Tu as tes propres pouvoirs dès l’instant où tes quatre Reines sont devenues des humaines mais aussi… Tu as tes capacités de Joker Blanc, le problème est que pour ces dernières, je ne peux rien pour toi. »

Elle posa un doigt sur son nez avant d’appuyer dessus comme le ferait une grande sœur à son petit frère. Elle semblait si enjouée alors qu’il y avait un combat qui se déroulait non-loin d’ici… Si c’était le cas. Elle savait tout aussi bien que lui que l’heure n’était pas aux plaisanteries mais elle ne s’en souciait pas. Il prit la parole :

« C’est bien beau… mais cela ne se déclenche que par rapport à quelques évènements d’après ce que j’ai cru comprendre. Du genre, Tyrania m’a expliqué que Loxen avait été capable de créer des morceaux de glace alors qu’il n’arrêtait pas de crier le nom d’une femme nommée Frizy. Elle semblait ressembler à une Momartik. »

« C’était une ancienne pokémon de Riza mais cette dernière n’a pas réussi à la faire sur-évoluer. C’est grâce à Loxen qu’elle est devenue une humaine. Malgré sa condition de fantôme et d’esprit errant, Frizy n’a pas réussi à supporter la vision du jeune adolescent mangeant les ordures pour survivre. Un vrai animal sauvage lorsqu’elle l’avait trouvé. L’amour est si spécial. »

« Enfin bref… Si je dois être au seuil de la mort pour espérer utiliser mes pouvoirs, je suis mal barré car je ne pourrais pas le faire ici. Tu ne me sembles pas très violente et inamicale. De plus… Je me rappelle un peu trop de la vache que je trayais à la ferme de madame Ira. »

« Tu voudrais donc dire que j’ai de l’embonpoint ? Que je ressemble encore à une Ecremeuh ? C’est très vilain de ta part, Joker Blanc. De plus, je crois que tu n’as pas compris que même si je ne suis pas contre toi… Je ne suis pas avec toi. »

« Comment ça ? »

Elle mit son visage à la hauteur de celui du jeune homme, avant de poser un doigt sur son front. Il n’eut à peine de comprendre trop tard que déjà, il se mit à percuter l’une des piliers du temple comme si il avait envoyé avec une force extraordinaire sur ce dernier. Le pilier s’était légèrement fissuré mais tenait encore debout. Berthra lui répondit :

« Je suis neutre dans cette histoire. Enfin, oui et non. Je peux décider de rejoindre l’un des deux clans et de l’abandonner aussitôt que j’en ai envie. C’est pourquoi j’ai décidé que je voulais m’occuper un peu de toi, petit Xano Likan. Tu ne veux donc pas venger ta mère ? Car oui, j’étais au courant de sa future mort comme tous les Atouts. Si je voulais, j’aurais put arrêter sa mort avant qu’il ne soit trop tard. Xano, tu m’écoutes ? »

Euh… Ce n’était pas prévu ça. Il ne pouvait quand même pas être mort avec un coup aussi faible ?! Elle avait minimiser au maximum sa force pour ne pas le blesser : Cela n’avait été qu’un envoi fait essentiellement de vent, rien qui pouvait créer des blessures ! Elle s’approcha de lui avant de poser sa tête contre son torse pour écouter son cœur : Elle poussa un léger soupir apaisé : Il n’était qu’évanoui.

« Tu est une véritable fillette Xano. T’évanouir pour un aussi petit coup, je crois que tu vas devoir rester ici plus longtemps que prévu. »

Elle rigola avant de s’installer contre un pilier à côté du jeune homme. Si il voulait se reposer, tant mieux pour lui mais cela n’allait pas faire avancer les choses. Il se réveilla subitement quelques heures plus tard, poussant un léger cri de douleur en posant une main sur son dos qui le faisait souffrir :

« MERDE ! Ca fait mal ! »

Il venait de crier et pourtant, personne ne lui répondait. Où était-il ? Ah oui… C’est vrai, il était dans un temple paumé et il ne savait pas ce qu’il venait foutre là ! Il se leva avec une petite difficulté avant de regarder autour de lui. Il décida de sortir du temple mais tout était entièrement blanc autour de lui… comme si rien n’existait en ce monde à part ce temple. En tremblant de peur, il tenta de poser un pied sur le sol entièrement blanc en-dehors du temple pour voir si il était possible de marcher ou non. Heureusement pour lui, son pied ne s’enfonça pas dans le sol et il poussa un léger soupir.

« C’est bien beau… mais qu’est-ce que je suis sensé faire moi ? Je dois aller les aider ! Berthra ? Berthra ! »

Il criait maintenant son nom mais personne ne lui répondait. Et zut, c’est vrai qu’il était sorti du temple ! Il revint à l’intérieur, jetant un œil pour voir si elle se trouvait ici. Il poussa un léger soupir désabusé en voyant que Berthra était assise contre un pilier en train de dormir tranquillement et paisiblement comme si rien ne pouvait la déranger.

« Pfff… A se demander si c’est vraiment une Atout. »

Il s’accroupit devant elle, touchant son nez de son index gauche pour voir si elle dormait d’un sommeil lourd ou non. Le premier constat était qu’elle dormait vraiment comme si rien ne pouvait la déranger. Le second constat était qu’elle avait une poitrine généreuse mais pas aussi énorme qu’il le pensait de la part d’une Ecremeuh : Instinctivement, il s’imaginait les Ecremeuh sous forme sur-évoluée comme des femmes avec beaucoup de chair mais… pas à ça quoi.

« Mais à quoi je pense moi ?! Je ne vais pas tomber maintenant alors que j’ai enduré tout ça pendant plusieurs semaines. Je ne te dis même pas l’anniversaire foireux que j’ai eut pour mes dix-huit ans. Limite si je l’ai gâché à cause du fait que je n’acceptais pas les … cadeaux de la part d’Oriane et des autres. »

« Je peux savoir à qui tu parles ? »

« AH ! »

Il tomba en arrière alors que les yeux bleus de Berthra s’étaient ouverts devant lui. Elle était réveillée depuis quand ?! Elle avait observé le doigt posé sur son nez mais n’avait pas réagie pour le laisser faire. Elle s’était demandée à quoi il pensait avec ce petit geste mais elle n’avait rien dit. Il tenta de se relever en gémissant un peu de douleur alors qu’elle lui tendait une main gantée de noir.

« Mer AHHH ! »

Il fut envoyé dans les airs par Berthra alors qu’il ne comprenait pas ce qui se passait : Elle était quoi au final ?! Une ennemie ou une amie ?! Finalement, il n’avait pas le temps de réfléchir à la question puisque le sol arrivait à toute allure devant ses yeux. Il fut rattrapé par la poigne puissante de l’Atout qui colla le jeune homme contre elle tout en lui disant :

« Xano, je t’ai déjà dit d’arrêter de croire que je suis ton amie ou ton ennemie. Est-ce que tu veux bien te rentrer ça dans le crâne ? Sinon, nous allons perdre de plus en plus de temps et ce n’est guère une bonne chose. Tu voudrais vraiment qu’il arrive quelque chose à tes Reines ? Plus de temps tu passeras ici, plus de temps elles seront en danger. »

« Alors fais moi revenir là-bas au lieu de discuter ! »

« Tu préfères donc mourir inutilement plutôt que de perdre quelques jours à t’entraîner avec moi pour être sûr de pouvoir enfin aider tes quatre Reines ? Tu n’as pas compris que tu étais un poids pour elles ? Toujours à avoir besoin d’être protégé. Si tu restes ici, je te promets de te ramener le plus tôt possible… si tu fais de ton mieux bien entendu. Néanmoins… Tu ne devras pas te plaindre et avoir peur de mourir. »

« Tu veux donc me tuer ?! »

« Peut-être que oui… Peut-être que non ? A toi de décider. »

Qu’est-ce qu’elle avait en tête ? Il ne savait pas du tout mais pouvait-il lui faire confiance ? Les souvenirs de l’ancienne Ecremeuh qui venait l’étreindre lui revenaient en mémoire et il se disait qu’elle ne devait pas être mauvaise… Les yeux bleus de Berthra l’observaient avec attention alors qu’elle attendait une réponse de sa part. Finalement, il murmura dans ses bras :

« Je suis… d’accord. Tu peux m’entraîner. De toute façon, tu ne m’aurais pas laissé le choix. »

Chapitre 73 : Retour à Ryoran

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Chapitre 73 : Retour à Ryoran

« Xano ? Que s’est-il passé ? »

Il ouvrit faiblement ses yeux vairons pour apercevoir les yeux saphir de Drimali sur lui. Celle-ci lui avait pris la tête pour la poser sur ses genoux. Il observa le ciel rapidement : Le soleil était en train de se lever. Il n’avait même pas le temps de faire une remarque que déjà Drimali prenait la parole :

« Ne t’inquiètes pas, elles dorment encore. Tu veux bien m’expliquer pourquoi je t’ai retrouvé couché sur le sol ? »

« J’avais trop chaud donc j’ai préférais aller dormir dehors. »

« Et tu as la même explication douteuse pour m’expliquer pourquoi tu avais les larmes aux yeux ? »

Aie… Il se releva comme si de rien n’était, frottant ses yeux pour essuyer quelques larmes à nouveau avant de se tourner vers Drimali. La femme d’une vingtaine d’années était assise sur ses genoux, attendant que Xano lui réponde. Celui-ci poussa un léger soupir avant de dire :

« Disons que… Tyrania et moi, nous nous sommes battus. »

« Qui aime bien châtie bien. N’est-ce pas là un proverbe venant des humains ? »

« Malheureusement… Je crois que là, il n’y a plus rien du tout. Je vais préparer le petit déjeuner. »

« Il n’est qu’environ six heures du matin. Elles ne se réveilleront pas avant plusieurs heures. »

« Alors je vais le préparer pour vous. »

Il avait besoin de s’occuper et déjà il s’affairait à faire un petit déjeuner pour Drimali qui préféra ne pas continuer la discussion. Si lui ne voulait rien dire, elle allait devoir parler à Tyrania quand elles seraient seules. Une quinzaine de minutes plus tard, il désigna une assiette à Drimali avant de s’éloigner :

« Je vais me balader un peu. Je crois que j’en ai besoin. »

« Fais comme tu le désires. Reviens seulement dans quelques minutes au moins. Il ne faut pas les inquiéter. »

Qui allait s’inquiéter pour lui au final ? Ses femmes-objets ? Car maintenant, c’est ce qu’il s’imaginait en pensant à Luna, Nelya et les autres. Chaque femme avait été un objet sexuel différent, un objet qu’il changeait suivant ses humeurs. Oriane pour la perversité et les jeux érotiques, Luna pour la candeur et le physique, Nelya pour ses réactions et ses capacités un peu spéciales… Avec l’arrivée de Shymi en plus, ça lui en faisait quatre. Quatre femmes toutes à lui, il devrait être heureux… Vraiment heureux mais bon… Il n’y arrivait pas : Il avait un goût amère dans la bouche. Tandis qu’il s’éloignait à travers les arbres, une ombre sortie de la tente alors que Drimali prononça :

« Bonjour Tyrania, tu es bien matinale. »

« Bonjour… Je ne l’ai pas vu de la nuit. Il a dormi toute la nuit dehors ? »

La jeune femme aux cheveux dorés retira son chapeau blanc, laissant apparaître ses oreilles de renarde. Elle n’arrivait toujours pas à les cacher complètement bien qu’elles avaient légèrement rétréci en deux jours. C’était pareil pour ses neuf queues. Drimali finissait de mettre une bouchée entre ses lèvres, avalant le morceau qu’elle avait dans la bouche avant de lui dire :

« D’après ses dires, vous vous êtes bagarrés tous les deux. »

« Je me suis servie de lui comme d’un sac de frappe. Il n’a pas osé lever la main vers moi et heureusement pour lui, j’aurais été obligée de la lui briser. »

« Pourquoi le lui en veux-tu ? Si tu veux bien en parler. »

« Je n’ai rien à t’expliquer, Drimali. Que tu sois une déesse ne changera rien au fait que tu es la sœur de Shymi et une femme. »

Tyrania se releva alors que Drimali s’était finalement tue pour la laisser parler. Sans un mot, la jeune femme à la robe rouge s’enfonça dans la forêt alors que Drimali haussait un sourcil avant de murmurer :

« Elle… a choisi le même chemin que lui. »

Etait-ce le Destin ? Enfin bon, elle ne devait pas se poser des questions. Elle était capable de connaître son avenir et d’avancer dans la prophétie… jusqu’à un certain point. Elle ne s’était pas permise d’éviter de prévenir Shymi. Sa petite sœur avait besoin de savoir toute la vérité et elle lui avait dit. C’était même là l’une des raisons qui avait poussé la jeune femme aux longs cheveux verts à accompagner sa grande sœur.

Il avait retiré son haut, passant une main sur sa cicatrice sur le torse. Celle-ci ne s’était que très légèrement rétrécie, signe que la malédiction faisait son effet tout en diminuant de pouvoir. Arrivé au bord d’un petit cours d’eau, il s’humecta le visage avant de pousser un petit soupir désolé. Pourquoi c’était toujours aussi compliqué ? Il avait presque envie de demander un conseil à Ryusuke à ce sujet mais il se disait que ce n’était pas la meilleure des choses à faire. Puisque… Tyrania ne voulait plus le voir, il avait décidé de faire ce que jamais il n’aurait pensé imaginé faire un jour : Ceinture pour l’éternité.

« Comment je vais expliquer ça aux femmes, moi ? »

Il soupira à nouveau, toujours aussi confus avant de se relever. Tyrania était devant lui, l’air surprise de le voir en ce lieu. Il la regarda pendant de longues secondes avant de baisser le visage. Quand à elle, elle avait toujours son œil valide et violet fixé devant elle : Elle ne regrettait pas ses paroles car elle le pensait complètement. Si le jeune homme n’était pas capable de se contrôler, alors qu’il dégage, voilà tout. Il passa à côté d’elle très lentement, s’arrêtant à sa hauteur comme si il allait dire quelque chose avant de refermer la bouche. Il renifla légèrement comme un gamin qui avait été puni avant de s’éloigner.

Elle le laisse partir alors qu’elle se penchait à son tour pour s’abreuver comme si de rien n’était. Elle avait simplement entendu l’unique phrase de Xano et s’interrogeait : Qu’est-ce qu’il avait en tête ? Expliquer ça aux femmes ? Mais à quoi elle pensait ?! Elle se jeta de l’eau sur le visage : Elle n’avait pas à lui pardonner son geste ! Il avait clairement abusé sur ce coup et même si… Lui, lui avait toujours tout pardonné, ce n’était pas la même chose !

« XANO ! »

Il était à peine revenu que déjà Luna lui sautait dans les bras pour l’enlacer tendrement. Elle tenta de l’embrasser mais il tourna légèrement son visage au dernier moment, la jeune femme aux franges blanches venant l’embrasser sur la joue avec une légère surprise. Elle allait lui parler et lui demander pourquoi il ne voulait pas de ses baisers mais il passa une main dans les cheveux de Luna avant de lui dire avec un petit sourire :

« Déjà réveillée ? Tu devrais retourner dormir Luna, il n’est que six heures et demie environ. »

« Ce n’est pas la même chose sans toi à mes côtés alors je n’ai plus sommeil. »

« Bon, je vais donc devoir préparer le repas pour vous deux. »

Elle allait lui demander de qui il parlait mais elle remarqua Tyrania qui sortait… du même endroit d’où il provenait ? Elle lança un léger regard inquisiteur à la jeune femme mais celle-ci fit semblant de l’ignorer avant de s’asseoir à côté de Drimali. La déesse mineure des dragons resta parfaitement immobile alors qu’il préparait maintenant le petit-déjeuner pour Tyrania et Luna. Il présenta les deux assiettes aux femmes, Luna le remerciant alors que Tyrania restait muette sans rien dire.

« Tyrania ! Tu pourrais quand même le remercier, non ? C’est la moindre des politesses. »

« La ferme, Luna. Si je n’ai pas envie de parler, je ne parle pas. »

Deux phrases de la part de l’ancienne Feunard et Luna préféra se taire tout de suite. Xano observa les deux Reines avant de poser une main sur son front : Qu’est-ce qu’il devait faire au final ? Vu le comportement de Tyrania, il n’avait pas besoin de se forcer pour elle mais… Non, il n’y avait rien à faire, il n’avait pas vraiment le choix. Mais si, il avait le choix ! IL AVAIT LE CHOIX !

Les femmes et les pokémons se réveillaient les uns après les autres et déjà il était aux fourneaux si on pouvait dire ça. Il préparait les petits-déjeuners les uns après les autres alors qu’il observait Shymi et ses quatre Reines d’un regard soucieux. Il avait esquivé chacun des baisers devant les yeux des autres : Que ça soit d’abord Luna, puis Shymi et Oriane, aucune d’entre elles n’avait réussi à l’embrasser. Rapidement, elles se concertaient alors que Nelya restait en retrait, visiblement peu soucieuse du fait que Xano ne l’embrassait pas et inversement. Ce n’était pas la fin du monde.

« Qu’est-ce qui se passe avec lui ? Il y a un problème ? »

« Quand je me suis réveillée, Tyrania sortait du même endroit que lui. Vous croyez que… »

« Ce n’est pas possible. Pas avec elle. Elle semble vraiment très énervée et distante depuis que je suis là. Je pense qu’elle est jalouse. »

« Hého, Shymi. Tu n’es pas le centre du monde mais c’est vrai que c’est un peu gênant. Qu’est-ce qui s’est passé avec lui ? Car lui aussi semble assez distant. Je n’ai même pas réussi à l’embrasser. Et vous ? »

« Pareil ! »

Luna et Shymi s’écriaient en même temps alors qu’elles s’étaient réunies toutes les trois dans un coin pour parler de Xano. Bon… Si les baisers ne marchaient pas, alors elles allaient un peu le réchauffer durant les nuits qui allaient suivre. Les trois femmes hochèrent la tête avant de se serrer la main : Travailler de concert pour rendre le jeune homme aux cheveux blancs heureux, ce n’était pas une si mauvaise idée !

Les journées s’écoulaient et c’était une véritable torture physique pour Xano. Il n’avait même plus la possibilité de dormir paisiblement ou de rester seul : A chaque fois qu’il espérait avoir un peu de calme de son côté, Luna, Oriane ou Shymi apparaissait comme par magie pour venir lui poser des questions absurdes comme si leurs poitrines étaient trop grosses, si il préférait le blanc ou le noir, la dentelle ou la soie… Et ce n’était franchement guère mieux quand elles mettaient en avant leurs atouts en prétextant qu’il faisait trop chaud ou qu’elles avaient besoin de se rafraîchir. Alors qu’ils n’étaient plus qu’à une centaine de kilomètres de Ryoran, ce qui allait prendre encore une ou deux journées, il était visiblement exténué mais Tyrania ne lui posait aucune question, se demandant simplement à quoi il s’amusait avec les trois femmes. Elle avait remarqué que quelques fois, il quittait la tente dans la nuit alors qu’elles dormaient toutes. Il n’était jamais accompagné mais elle entendait quelques bruits sourds accompagnés d’un soupir. Elle savait bien ce qu’il était en train de faire : Cette chose répugnante avec sa veuve poignet. Lors de la dernière journée avant d’arriver à Ryoran et alors qu’il revenait dans la tente après avoir fait son affaire, elle lui murmura :

« Tu veux bien m’expliquer ce que tu fous ? Tu n’as que ça à faire de te bran… »

« Je croyais que tu ne voulais plus m’adresser la parole. Bonne nuit. »

Dieu qu’il avait honte de faire une telle chose : A force de coucher trop souvent avec Oriane et les autres, il était devenu dépendant de cette drogue que l’on appelait sexe et il devait s’occuper de lui-même bien plus souvent qu’il ne le pensait. Il tentait bien de calmer le jeu en ne le faisant qu’une fois par jour ou deux mais en toute discrétion mais visiblement, il n’était pas très doué. Tyrania grogna légèrement avant de murmurer :

« Toute façon, j’en ai rien à faire, voilà tout. »

Qu’est-ce qui était en train de se passer avec lui ?! Depuis quinze jours, il se passait des choses bizarres ! Oriane, Luna et Shymi n’arrêtaient pas de tourner autour de Xano tout en le draguant pour essayer de l’amadouer mais il ne répondait à AUCUNE de leurs tentatives. Elle n’avait même pas vu un seul baiser de sa part envers elles. Il évitait soigneusement le moindre geste déplacé de la part des trois femmes et elles avaient même essayer de l’amadouer en faisant les yeux doux ou en sanglotant. Sa seule réponse avait été de leur caresser les cheveux et de leur demander de lui pardonner. Elle n’avait même pas osé interroger Nelya ou Drimali sur le comportement des quatre personnes, voulant garder son image qu’elle avait acquise durant ces quinze jours. Les pokémons de Shymi et Drimali ne parlaient guère souvent ou alors entre eux, leurs sujets semblants être très différents des leurs. Elle avait l’impression que tout venait de se chambouler et que c’était en majeure partie de sa faute. Finalement, ils allaient enfin arriver à Ryoran et Xano avait pris les commandes :

« Normalement… Je dis bien normalement, nous devrions d’abord nous rendre en direction de la maison où se trouve Madame Ira…. Euh non… Pastia Ira. Si vous voulez bien me suivre, nous n’en sommes pas très loin puisqu’elle habitait en-dehors de la ville à plusieurs kilomètres. »

« Nous te suivons, Xano. De toute façon, tu es le seul qui sait où on doit se rendre. »

Drimali avait pris la parole alors que les autres femmes s’étaient tues. Toutes semblaient soucieuses sauf Nelya qui restait toujours et égale à elle-même : D’une parfait neutralité, elle avait observé les évènements de l’extérieur et en avait tiré les conclusions qu’elle s’imaginait être véridiques. Maintenant, ce n’était pas là son problème et elle n’avait pas à se mêler de ce qui ne la regardait pas. Après une trentaine de minutes, Tyrania prit soudainement la parole en murmurant :

« Il y a une drôle d’odeur… Une odeur de chair en putréfaction. »

« C’est vrai. Je confirme… Et ça pique les yeux. »

Oriane avait quelques larmes aux yeux alors qu’ils continuaient d’avancer jusqu’à arriver à un spectacle fort désagréable. A la place de la magnifique ferme de madame Ira se trouvait un cimetière avec quelques tombes et une sorte de vieille bicoque à l’autre bout du cimetière. Ils pénétrèrent à l’intérieur et instinctivement, Drimali et Shymi sursautèrent très légèrement. Les deux femmes avaient tout de suite compris ce qui venait de se passer.

« Xano. Nous venons d’entrer dans une dimension. »

« Je l’ai remarqué, Drimali. Je l’ai remarqué. A force de pénétrer dans diverses dimensions, j’ai appris à savoir quand je pénétrais à l’intérieur ou non. Ta dimension, celle de votre père, celle de la reine Teli et celle de Shymi, ça en fait quatre. Maintenant cinq… Mais celle-ci est de loin la moins accueillante. Restons groupés si vous le voulez bien. »

Les pokémons n’avaient rien à redire à cette demande et c’était bien normal. Vu l’aspect de cette dimension, c’était tout trouvé qu’ils n’allaient pas se séparer. Marchant à travers les tombes, Nelya tentait de les déchiffrer mais il n’y avait rien d’écrit sur ces dernières. Un petit ricanement, une voix lugubre venue de nulle part et Luna se colla contre Xano, morte de peur. Vue que ce n’était pas une tentative de drague de la part de l’ancienne Apireine, il la laissa faire avant de continuer le chemin.

« Restez en arrière. Je vais voir ce que contient cette bicoque. »

« Fais attention s’il te plaît. »

« Prend garde. Tu ne veux vraiment pas que quelqu’un t’accompagne ? »

« Si c’est un piège, il vaut mieux que je sois seul. »

Shymi et Luna restaient néanmoins inquiètes et peu confiantes surtout après ce que Xano venait de dire mais il avait totalement raison. A l’intérieur de la bicoque qui ne comportait qu’une seule pièce, il y avait un lit sur sa gauche, des draps très fins et sales se trouvant dessus. Juste au-dessous de la fenêtre était positionné un bureau avec des feuilles de papier. Un court instant, il avait presque vu une personne en train d’écrire mais après s’être frotté les yeux, il remarqua que ce n’était qu’une simple hallucination de sa part. Il s’approcha des feuilles de papier, remarquant qu’elles provenaient toutes d’un journal intime. Il prit la première, celle qui semblait être la plus ancienne à cause des pages jaunies :

Mercredi :

« Ils sont morts… Ils sont morts tous les quatre. Ils sont vraiment morts… La vieille femme me l’a signalé. Elle me l’a dit… Ils sont morts sous la torture…. Mais qu’est-ce qu’ils avaient fait ? Rien… Elle m’a dit qu’ils n’avaient rien fait… Simplement, ils existent des personnes comme ça qui aiment faire souffrir les autres. Heureusement… Ils sont toujours là, toujours près de moi. Cette vieille femme m’a signalé que c’était mon pouvoir, que j’étais capable d’utiliser cet endroit rien que pour moi. »

Il prit une seconde page, puis une troisième et ainsi de suite. Tout ne parlait que de mort et de ténèbres. Sur certaines d’entre elles, la personne définissait un homme aux cheveux blonds et à la mèche noir, responsable du malheur qui s’était abattu sur lui. La vieille femme lui avait signalé qu’il était le Valet du Désespoir, qu’il devait se nourrir de ce dernier pour en retirer toute sa puissance, qu’avec ces pouvoirs, ses pokémons deviendraient bien plus puissants et forts. Ces pokémons allaient même devenir des humains et lui conférer des pouvoirs démentiels. Un cri strident résonna à ses oreilles et il sortit rapidement de la bicoque : Ce cri provenait de Luna et déjà, il criait lui-même :

« Qu’est-ce qu’il y a ?! Qu’est-ce qu’il y a ?! »

« XANOOOOOOOOO ! Y a des morts-vivants qui sortent des tombes ! »

Hein que quoi ?! Qu’est-ce qu’elle disait ?! Mais le pire était qu’elle avait raison ! Des nombreuses créatures sortaient des tombes, des sortes de moutons zombies ?! Ca aurait été ridicule… si ils ne produisaient pas de l’électricité. Mais le pire était à venir puisque de nombreux meuglements résonnèrent dans le cimetière :

« Je nage… en pleine science-fiction. Ce n’est pas possible autrement. »

« Ils sont bien réels, Xano. J’ai essayé d’en repousser un qui s’approchait de nous, il a volé en éclats. Cela ne sera pas très difficile de les battre si tu veux mon avis. »

« Oui mais restez sur vos gardes. Les pokémons de Shymi et Drimali, restez avec elles. On se sépare en deux groupes et on tente de se barrer de cette dimension. »

« Vous ne pourrez pas en sortir sans mon autorisation. C’est ce qu’elle m’a dit. »

Un jeune homme portant une robe cape violette et un chapeau de magicien de même couleur était assis sur l’une des tombes, des zombies autour de lui alors qu’il jouait avec une pokéball en la lançant au-dessus de sa main :

« Le Valet du Désespoir. Cet endroit est ma dimension madame Ira m’a signalé que je pouvais utiliser ses quelques créatures venues d’outre-tombe pour vous emmener dans les vôtres. Tu es Xano, n’est-ce pas ? Tu as laissé pousser tes cheveux ? Cela te donne un drôle d’allure mais à ce que je vois, ta vie a bien mieux réussi que la mienne. Entouré de toutes ces femmes… Enfin bon… C’est triste de devoir déjà se quitter. Occupez vous de lui et de ses compagnes. »

Il claqua des doigts de sa main libre avant d’observer ses nombreux moutons squelettes et électriques qui fonçaient vers le groupe. Foncer, c’était beaucoup dire. Ils se déplaçaient à la vitesse d’un mort-vivant, c’est-à-dire d’une façon très lente et nonchalante même pour des créatures de leurs genres. Tyrania fit apparaître un souffle de feu, balayant la première partie qui était à sa portée alors que Xano murmurait :

« Ce sont… les pokémons de la ferme. Il devrait y avoir d’autres… »

Il n’avait même pas le temps de terminer sa phrase que déjà d’autres meuglements se faisaient entendre, la terre tremblante sous quelques tombes avant de faire sortir…des vaches zombies qui se tenaient sur deux pattes ?! Ce n’était pas possible. Il était en train d’halluciner. Une armée de Wattouats et d’Ecremeuhs devant ses yeux ? Et ils étaient tous morts ?! Shymi et Drimali donnèrent quelques indications à leurs pokémons alors que les quatre Reines de Xano se positionnèrent autour de lui :

« Ca ne devrait pas être si difficile de s’occuper d’eux. Oriane et Luna, vous vous occupez de ceux qui sont derrière Xano. Nelya, tu peux te mettre en hauteur et utiliser tes pouvoirs psychiques pour les repousser ? Ils ne doivent pas être très costauds. Quand à moi, je reste près de Xano pour le protéger. »

Elles hochèrent la tête alors que déjà chacune s’éloignait à son poste. Tyrania colla son dos contre celui de Xano avant de créer un puissant halo de feu autour d’elle et lui, empêchant quiconque de s’approcher des deux personnes. Pour lui et la jeune femme aux cheveux dorés, la chaleur provoquée par les flammes n’existait pas mais pour leurs adversaires…Il aurait bien aimé lui demander si il pouvait s’adresser à elle mais il préférait se taire : Drimali lui avait un peu expliqué comment utiliser ses pouvoirs mais ils devaient se déclencher et ça… C’était plus facile à dire qu’à faire. L’armée des nombreux zombies ne mit guère de temps à tomber en morceaux alors que le jeune homme à la cape violette claquait des doigts. Un nouveau meuglement se fit entendre, bien plus prononcé et puissant qu’auparavant. Un meuglement qu’il reconnaissait facilement :

« Ber…thra ? »

« C’est le nom de cette Ecremeuh ? Madame Ira m’a signalé que c’était l’un de ses pokémons dans le passé. Très puissant, il est entouré d’une sacrée dose d’énergie et est capable de briser n’importe quel pokémon, qu’importent sa résistance et sa puissance. Donc… Ramène toi Berthra. »

« Bonjour, Xano. »

La terre se fissura à une quinzaine de mètres du groupe, laissant apparaître une jeune femme aux cheveux roses mais habillée d’un haut vert et noir ainsi que d’un pantalon de mêmes couleurs. Elle avait une longue queue qui se terminait par une sphère de couleur noire et des yeux bleus qui brillaient dans le noir. Simplement pour signaler son ancienne forme, elle portait une ceinture avec des pis au niveau de son ventre et une clochette autour du cou. Elle regardait le jeune homme avec un sourire aux lèvres :

« Cela faisait très longtemps, n’est-ce pas ? Désolée d’avoir joué la comédie quand j’étais avec toi mais je n’avais guère le choix. A part le Valet du Désespoir, je suis l’unique être vivante. Je suis une ancienne Ecremeuh depuis fort longtemps. J’ai cette forme humaine grâce à ma seule volonté et à mon travail. Tu veux savoir ce que je suis ? Une création du Dieu Originel. Je n’ai pas de maître à part lui. Je vais et je viens où je le veux. J’ai vécu dans ce monde depuis des millénaires. Tu veux bien me montrer ce que tu vaux, Joker Blanc ? Je suis l’un des 21 Atouts de ce monde. Quand à mon chiffre ? Je te le dirais… peut-être. »

Visiblement, le Valet du Désespoir n’avait pas prévu que Berthra face son apparition de cette façon et surtout qu’elle s’adresse à Xano comme ça. Un Atout, de quoi elle voulait parler ? Ce n’était pas ce que Madame Ira avait dit pourtant !