Chapitre 75 : Seule au monde

ShiroiRyu
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Chapitre 75 : Seule au monde

« Qu’est-ce qui vient de se passer ? »

Il avait dit cela alors qu’il ressortait son corps de la tente. Plus aucune trace de Katérina. Il y avait encore le feu qui crépitait à quelques mètres de là. L’épée murmura :

« Tu viens de découvrir quelque chose … de plutôt perturbant, même pour ma personne. »

« Non mais je sais ce que j’ai vu et … Comment dire, pourquoi est-ce qu’elle avait ça … à cet endroit ? Ce n’est pas normal ! Pas normal du tout ! Mais ce n’est pas de ça dont je veux parler ! Pourquoi est-ce qu’elle s’est enfuie ? »

« Car tu l’as peut-être insulté de monstre ? Penses-tu sincèrement qu’elle a désiré cela ? Même si cela m’est difficile à admettre, je ne peux que la comprendre sur le fait de se faire rejeter de la sorte et insulter de monstre l’unique personne en qui on avait confiance. »

… … … C’était de sa faute alors. Même s’il avait du mal à comprendre et qu’il prenait son temps pour réfléchir, il le savait pertinemment maintenant. Il était responsable du malheur de Katérina. Mais en même temps, quelque chose venait de parvenir à son cerveau.

« Swar. Tu as dit que tu la comprenais. Est-ce qu’il y a des chances que tu sois une pokémon femelle aussi ? Enfin, de sexe féminin aussi ? »

« Si tel était le cas, quel serait le problème ? Et si ce n’était pas le cas, quel serait le problème ? Préfères-tu avoir une compagnie féminine ou masculine ? Visiblement, tu sembles avoir rejeté une fille de ton âge à cause d’un petit problème au niveau de son physique. Je pense donc que tu es plus attiré par les hommes et … »

« ARRÊTE-CA ! Ce n’est pas du tout le cas ! Je n’ai pas rejeté Katérina ! Je ne la rejetterai jamais ! Ma langue … a fourché quand j’ai vu … ça. Tu aurais eu quoi comme réaction à ma place hein ? Tu as l’habitude de voir des pénis chez des femmes toi ? »

« Ne rejette donc pas la faute sur ma personne. Et non, je n’ai pas l’habitude. Ce qui me fait penser que l’être qui possède Katérina a très bien réussi son coup. »

Très bien réussi son coup ? OU EST-CE QU’IL AVAIT REUSSI SON COUP ? Katérina était maintenant une femme mais avec deux sexes en même temps ! C’était une femme avec un sexe d’homme et un sexe de femme ! Il n’y avait rien de réussi là-dessus !

« Cela s’appelle une hermaphrodite, Kéran. »

« Une hermaphrodite ? C’est comme ça que Katérina est ? C’est comme ça qu’on appelle ce genre de personnes ? Enfin … C’est vraiment surprenant sur le coup mais en même temps … C’est Katérina ! Elle est déjà surprenante ! Elle l’est depuis le premier jour où je l’ai rencontrée ! C’est ce qui la rend si spéciale ! Mais … Swar … Pourquoi est-ce qu’elle a cela ? Est-ce que tu as une raison ? »

« Il y a deux solutions : soit elle est née avec cela, ce qui me semble être bizarre mais surtout très rare. Soit l’être qui la possède a réussi à lui faire apparaître cela sur son corps. »

« HEIN ?! Les spectres peuvent s’amuser à ça ? » cria l’adolescent plus choqué qu’autre chose par ce qu’il venait d’apprendre.

« Seulement dans certaines conditions. La première est qu’il faut que le pokémon qui possède la personne soit de sexe opposé. La seconde mais toute aussi importante, c’est qu’il faut que la personne possédée ait subit un démembrement ou une mutilation bien grande, quitte à ce que la personne soit sur le point de mourir. A partir de là, le spectre peut « remplacer » une partie du corps de l’être possédé par ce qu’il désire. »

« Ça voudrait dire … Si je prends comme exemple. Si tu étais une pokémon femelle et que tu venais me posséder, tu pourrais alors faire mumuse avec mon corps ? »

« Seulement si tu perds un bras, une jambe ou alors une majeure partie de ton corps. Pourquoi cela ? Aimerais-tu posséder une poitrine ? »

« HEY ! MAIS NON ! Je ne suis pas comme ça ! Ne raconte pas n’importe quoi ! » s’égosilla l’adolescent, plus qu’offusqué par les paroles de Swar. Il reprit plus calmement : « Mais ça voudrait dire alors que Katérina … »

« Si c’est le second cas et non pas le premier, il semblerait que « ta princesse » ait subit certaines choses dans le passé. »

« Mais elle ne me disait jamais rien … Comment est-ce que j’aurai pu savoir ? Elle ne me parlait jamais de ça ! Swar ! Il faut la retrouver ! Que ça te plaise ou non ! Il faut retrouver Katérina et il faut absolument que j’aille me faire pardonner ! »

« Comme tu le désires, je ne suis que ton « épée » de toute façon et tu ne m’aurais pas écouté alors pourquoi me l’annoncer ? » répondit avec ironie l’épée.
Pourquoi ? Pour qu’ils soient tout simplement d’accord tous les deux. Mais visiblement, ça ne servait à rien car l’épée n’avait pas envie de disucter ! Alors autant ne pas perdre de temps et ils devaient partir à la recherche de Katérina. Il rangea sa tente, éteignit le feu et s’était mis à courir à toute allure à travers les arbres.
En pleine nuit, c’était plus difficile que prévu et surtout, il n’obtenait aucune réponse aux nombreux cris où il appelait Katérina. L’adolescente était introuvable et cela perturbait beaucoup plus qu’il ne le croyait l’adolescent aux cheveux argentés.

« Swar, tu ne peux pas m’aider à la retrouver ? Tu n’es pas capable de sentir les êtres qui sont possédés ? Ça m’aiderait réellement sur le coup ! »

« Je ne suis pas un Caninos … et non, je n’ai pas ce genre de pouvoirs, du moins, pas à une telle distance. Lorsqu’une personne est en face de moi, je peux lire si elle utilise des pouvoirs maléfiques ou non. »

« Attends un peu … Alors pourquoi… Non, de toute façon, tu ne me l’aurais pas annoncé. Tu t’es bien gardé me dire que Katérina était possédée depuis le début. » marmonna l’adolescent, un peu énervé par tout ça mais surtout attristé sur le fait que ses recherches pour retrouver Katérina étaient vaines, plus que vaines même.

Mais il ne devait pas abandonner la bataille ! Il devait trouver Katérina ! Qu’importe si cela allait lui prendre des heures entières ! Il recommença à courir à toute allure, parcourant la forêt et les chemins, sans même se préoccuper du réveil des pokémons, qu’ils soient mauvais ou non. Sa seule résolution était de retrouver Katérina.

« KATERINA ! KATERINA ! KATERINAAAAAAAAAA ! »

« Eh bien, petit bout de chou, ton amoureux voudrait te parler. »

« Ta gueule … Il ne veut pas me parler … Il veut juste essayer de se faire pardonner mais ses mots étaient véridiques … Ils venaient de ce qu’il pensait sur le moment, c’était donc la vérité. Je n’ai pas envie de lui parler. »

Les cris de l’adolescent résonnaient dans la forêt alors que Katérina était assise sur une branche à une hauteur plus qu’impressionnante d’un arbre. Kéran ne pouvait jamais la retrouver mais elle l’entendait, elle l’entendait tellement bien.

« Et alors ? Je croyais que tu avais toujours raison ? Que tu savais ce que tu faisais ? » reprit la voix sur un ton amusée.

« Ta gueule … Je me suis trompée … On ne peut pas me … »

« Héhéhé ! J’espère que cela te servira de leçon. Si je t’ai fait cela, c’est bel et bien pour que tu sois toujours obéissante, n’est-ce pas ? Alors, dorénavant, tu continueras de me servir comme tu l’as toujours fait. Est-ce bien compris ? »

« Ta gueule, ta gueule, ta gueule ! Je ne veux plus t’entendre me parler, c’est compris ? »

« Tu ne pourras jamais te débarrasser de moi. Pas avec ce que je t’ai mis comme « sécurité » hein ? Alors, il vaudrait mieux pour toi que tu te montres plus … « coopérant ». De toute façon, tu n’as plus le choix. »

« La ferme ! La ferme je t’ai dit ! » cria une nouvelle fois Katérina en serrant les dents, ne pouvant l’empêcher de se taire.

« Le monstre … Tu es un vrai petit monstre. Une aberration de la nature, crée et façonnée par mes soins pour que tu m’écoutes. Et cela fait combien de temps ? Bientôt huit ans, n’est-ce pas ? Ah … Que le temps passe vite. Mais à l’époque déjà, tu étais « détruite ». Je t’ai sauvé la vie, petite enfoiré, ne l’oublie pas ! »

« Tout ça pour m’avoir sous ton contrôle. Tu savais parfaitement ce que j’avais vécu … et sans toi, je serai morte à cette heure. »

« C’est bien, c’est bien … Tu apprends très bien tes leçons. Et je pense qu’aujourd’hui, tu en as appris une très importante, n’est-ce pas ? Tu veux bien me la dire ? » murmura avec douceur la voix à l’intérieur du corps de Katérina.

« On ne peut jamais faire confiance aux personnes qui nous entourent et qui sont proches. Ce sont les premières à te juger sur les apparences. »

Quelques petits reniflements se firent entendre de la part de l’adolescente alors qu’elle descendait de l’arbre. Elle n’avait pas envie … Elle n’avait pas besoin que Kéran la retrouve, elle, le Monstre comme il l’avait appelé. Elle savait pertinemment que c’était la vérité. Une telle abomination n’avait pas sa place ici.
Elle commença à courir pour s’échapper à l’opposé de Kéran. Celui-ci ne la retrouverait jamais. Ils n’avaient pas besoin de se revoir … De toute façon, tout avait été foutu en l’air par les paroles de Kéran alors bon, pourquoi continuer à se revoir ? Elle n’y accordait plus aucune importance maintenant.

« Alors, le Monstre, qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? »

« Je ne sais pas … Il faut que je continue de t’obéir non ? Alors … Allons chercher ces créatures ténébreuses qui ont espéré profiter de ta faiblesse pour t’éliminer. »

« Oh … Bien bien … Tu commences finalement à comprendre la situation. »

« Je l’avais comprise dès le jour où tu t’es infiltré en moi. » marmonna Katérina sans pour autant chercher plus longtemps à converser avec lui.

L’être en elle ne lui répondit pas tandis que les reniflements de l’adolescente se faisaient de plus en plus présents. Elle continuait de courir, sans s’arrêter, de courir sans même se retourner. Finalement, elle s’était mise à sauter de rocher en rocher, étant arrivée dans une zone accidentée où de nombreux pans de pierre étaient visibles.

« Hum ? Qu’est-ce que tu comptes faire ? » demanda la voix en elle.

« Je veux être seule … Kéran attendait cela … non ? Alors, ça sera la dernière chose qu’il aura de moi … S’il peut entendre ma voix jusque-là. »

« Qu’est-ce que tu racontes donc encore ? » questionna une nouvelle fois la voix en elle.

Elle se trouvait maintenant au sommet d’un mont d’environ une cinquantaine de mètres. Elle pouvait voir l’intégralité de la forêt dans laquelle Kéran espérait la retrouver. Mais elle ne s’y trouvait plus, elle n’était plus là. Elle était ailleurs.

« Te voilà seule alors. Qu’est-ce que tu vas foutre encore ? Tu ne comptes pas faire ce que je pense ? Tu ne comptais pas le faire avant. »

« Mais avant … Ce n’était pas le moment … Maintenant … Je veux juste qu’il entende une dernière fois ma voix … Qu’il regrette amèrement ce qu’il a dit. »

« Hahaha ! Si tel est le cas, alors chante ! CHANTE DONC ! Ça sera divertissant de savoir qu’il va souffrir par tes paroles ! »

Elle n’avait pas besoin d’entendre cette voix pour faire une telle chose. Non … Non … Snif … Elle passa une main devant ses yeux, se mettant correctement debout au sommet du mont avant de sangloter. Oui … C’était vrai, elle était en train de sangloter mais elle avait besoin de se vider de toute l’émotion de cette triste soirée.

« La nuit est tombée, empreinte de tristesse.
Mais tout cela n’était-il que maladresse ?

En ce corps, mon cœur saigne, et mon âme pleure.

Pourquoi avoir dit ces mots chargés de douleur ?

Ô Kéran, toi qui m’a fait tellement souffrir.

Ô Katérina, moi qui préférait mourir.

Ô Kéran, toi qui voulait tant me découvrir.

Ô Katérina, moi qui espérait fleurir.

Je n’ai jamais désiré ce corps monstrueux.

Je ne l’ai jamais considéré merveilleux.

Kéran, je te croyais différent, si spécial.

Mais finalement, cela n’était qu’illusion.
Plus de chimère, tout simplement ma raison.

Une existence qui est si glaciale. »

Elle s’arrêta de chanter, passant une main devant ses yeux dorés, quelques larmes s’en écoulant. C’était terminé. C’était fini. Si Kéran avait entendu ces dernières paroles, tant mieux pour lui … car il n’y en aurait plus d’autres.

« Et bien … Je pensais que tu allais te planter durant ta petite chanson mais il semblerait que ça ne soit même pas le cas ! Hahaha ! »

« La ferme … J’ai fait ce que j’avais à faire … Je n’ai plus besoin de rester. » marmonna l’adolescente, son regard posé sur la forêt.
Il n’y avait plus rien qu’il l’attendait là-bas. Kéran allait peut-être continuer à la chercher ? Peut-être … Elle ne savait pas, elle ne voulait pas savoir. L’adolescent n’avait sûrement pas voulu exprimer cela … ou alors peut-être voulait-il s’excuser ? Mais elle ne pouvait pas … Pas après ce qui venait de se passer.

« Alors, je peux savoir pourquoi tu poireautes ici ? T’attends qu’il vienne te voir ou quoi ? » demanda une nouvelle fois la voix sur un ton ironique.

« Ne raconte pas n’importe quoi … Nous nous en allons. »

« J’attendais que ça, hahaha ! Dommage, ta voix était quand même magnifique à entendre quand tu chantes ! C’est peut-être ça qui m’a intéressé chez toi … Dire que j’aurai pu te laisser crever comme une chienne à ce moment … »

« J’aurai préféré mourir … plutôt que de subir ce que j’ai vécu aujourd’hui. » souffla l’adolescente, descendant du mont qu’elle avait grimpé pour disparaître peu à peu.

Rien de rien. Malgré ses recherches, il ne l’avait pas trouvée. Malgré la voix qui s’était fait entendre dans le ciel, il ne l’avait pas vue. Où était-elle ? Il s’était sentit terriblement mal à l’écoute de ses paroles. Mais cela était normal, si normal … Dire que tout cela n’avait au final duré qu’un temps. Il était seul … et elle aussi.

Chapitre 74 : Le Monstre

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Chapitre 74 : Le Monstre

« Kéran n’est pas comme ça … » murmura l’adolescente.

Ils étaient au beau milieu de la matinée, s’étant réveillés à l’aurore. Le soleil était toujours présent dans le ciel bien que déjà, quelques petits nuages noirs recommençaient à faire leurs apparitions. Comment réussir à s’en débarrasser définitivement ? Pour l’heure, il n’y avait pas de solution miracle.

Et en même temps, ce n’était pas sa préoccupation, loin de là. La seule chose qui la préoccupait, c’était comment elle allait passer cette journée. Difficile … Difficile … Ah … Elle se compliquait l’existence pour une chose aussi futile que ça ! NON ! Ce n’était pas futile ! RAHHHHH ! Elle se tritura les cheveux argentés alors que Kéran la regardait.

« Katérina … Tu as l’air bizarre depuis ce matin. Ça ne va pas ? Tu sembles un peu sur les nerfs. Fais attention à toi, d’accord ? »

« Te mêle pas de ça, Kéran ! C’est mes problèmes, mes emmerdes et … »

« Et si je suis avec toi, c’est justement pour les résoudre en même temps, Katérina. » coupa doucement l’adolescent avec un petit sourire.

« Ouais, ouais … Arrête ton sourire enjoliveur, je t’ai déjà dit que ça ne marchait pas comme ça avec moi. Je ne suis pas prête de tomber dans le panneau. Et depuis quand t’essaies autant de me draguer hein ? T’es franchement bizarre. Suis pas une fréquentation recommandée. »

« Et alors ? Ca ne fait rien du tout, ça ne me dérange pas. Bref, si tu as un problème, tu sais où me trouver de toute façon hein ? » dit-il en rigolant un peu.

Ouais, ouais … Elle n’aimait pas l’allure que prenait cette relation entre eux deux. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Du moins, tant qu’elle ne lui aurait pas montré ce petit … truc.
Hum … Elle devait arrêter d’y penser mais c’était beaucoup plus difficile à dire qu’à faire. Pourquoi ? Tout simplement car elle se compliquait l’existence. Elle était perturbée, vraiment perturbée même et ensuite …
Elle s’immobilisa, le front de Kéran contre le sien alors qu’elle le regardait avec appréhension. C’était quoi ce qu’il était en train de faire là ? C’était quoi ça ? C’ETAIT QUOI ? Elle commença à trembler de colère, Kéran murmurant :

« Non … Sincèrement, je ne vois pas ce que tu as … Tu n’as pas de fièvre ou autre. »

« Et c’est quoi qui te permet de le savoir ? Ce que tu es en train de me faire là ? Tu ne te foutrais pas un peu de ma gueule ? C’est pour me peloter, je parie ? Ou sentir mes seins contre toi ? » dit-elle avec rage, même si ce n’était pas tourné envers lui.

Pas du tout. Il hocha la tête négativement à Katérina. Il retira son front contre le sien, mettant sa main maintenant sur le front de l’adolescente. Non … Elle n’était pas chaude, pas plus que ça. Pourtant, il trouvait qu’elle était vraiment différente d’auparavant. Bien différente même. Mais est-ce que cela allait être suffisant ?

« Kéran … Je commence vraiment à perdre patience. Tu as décidé de tester mon calme aujourd’hui ou quoi ? Tu veux que je t’éclate ? »

« Tu n’es pas malade … C’est juste que ça m’étonne un peu. Maintenant que je suis avec toi, je veux principalement que tu sois en bonne santé. Tu sais, on a le même âge mais il faut quand même que je m’occupe de toi et inversement non ? Ça serait un juste retour des choses après ce que tu as fait pour moi. »

« Et qu’est-ce que j’ai fait pour toi hein ? » murmura l’adolescente.

« Hum … Soigner mes blessures. Tu ne t’en rappelles pas ? Pourtant, c’était normal, je trouve. » dit Kéran alors qu’il retirait sa main.

Normal … Normal … Il n’y avait que lui qui pensait que tout ça était normal ! Il n’y avait que lui pour agir de la sorte ! Il était stupide, complètement stupide. STUPIDE ! Voilà ce qu’il était ! Elle n’arrivait pas à se le retirer du crâne !

Elle le repoussa légèrement, lui disant de ne plus s’approcher d’elle tandis qu’il marmonnait qu’il était d’accord. Son but n’était pas de la déranger et de l’embêter, loin de là. Juste qu’elle aille bien mieux. Après … Il se demandait si cela concernait l’être en elle. Il devait surement la perturber et la rendre folle.

« Tu sais … Si l’être en toi est comme Swar, je comprends qu’il te prenne la tête hein ? Mais t’en fait pas, à force, on s’y habitue. »

« Qu’est-ce que tu y comprends ? Il est en moi depuis tellement longtemps … »

« Oui, c’est vrai … Je m’excuse, c’est juste que je ne sais pas vraiment quoi faire. »

« Comme d’habitude. Ferme-la, boucle-la et ça sera réglé comme du papier à musique. » déclara l’adolescente avec un peu de colère dans la voix.


Pfff … Il faisait tout de travers. Il le savait. Mais elle s’était levée durant la nuit et depuis qu’elle était revenue, elle avait changé. Son comportement était plus agressif envers lui alors qu’il n’avait rien fait de mal. Mais en même temps, il devait s’en douter avec Katérina. S’il avait décidé d’être à ses côtés, c’était bien qu’il pouvait la supporter non ? Alors, il ne devait pas se plaindre car c’était normal.
Mais il espérait quand même que tout serait réglé le plus rapidement possible, pour retrouver l’ancienne Katérina. Enfin, l’ancienne, celle qui était présente habituellement auprès de lui. Mais peut-être qu’il en demandait trop ? Il devait juste attendre de voir comment le reste de la journée allait se dérouler non ?

« Pour aujourd’hui, on va s’éloigner des coins habités par les humains, compris ? On va plutôt se rendre dans des endroits où ce sont principalement les pokémons qui y logent. » déclara Katérina alors qu’il hochait la tête.

« D’accord …. Mais pourquoi ça ? Je sais bien que tu n’aimes pas vraiment les autres personnes mais, ce n’est pas un peu extrême comme décision ? »

« Mais qu’est-ce que tu en as à foutre ? Tu m’accompagnes ou non ? Si tu m’accompagnes, tu fermes tout simplement ta gueule ! Ou alors, on se sépare tous les deux et c’est réglé ! »

« Non non ! Pas besoin de t’emporter ! Je donnais juste mon avis ! » bafouilla l’adolescent.

« MAIS JE M’EN BRANLE DE TON AVIS ! Fous-le toi dans le cul ! »

Bon … Visiblement, la discussion avec elle aujourd’hui était impossible. Peut-être qu’elle avait ses problèmes personnels que toutes les filles avaient. Il n’allait surtout pas lui poser la question sinon, là, il était un adolescent mort. A n’importe quelle fille, il y avait des choses sur lesquelles on ne devait pas poser de questions et cela en était une.

Mais après … Il avait envie quand même d’en parler plus longuement avec Katérina. Mais l’adolescente était une véritable tombe et il sentait que cette journée allait être terrible. Plus que terrible même. Il allait sérieusement en baver.
Résultat ? Ce qu’il avait pensé se réalisa. Durant toute la matinée, elle n’hésitait pas à l’insulter et à lui lancer de nombreuses piques qui avaient pour but de le mettre en colère ou de l’exaspérer. Pourtant, il s’était montré toujours aussi joyeux. Pour la nourriture ? Ils avaient dû chasser chacun de leur côté.
Il ne comprenait pas ce qui se passait avec elle … Il ne comprenait pas du tout ce qui lui passait par la tête. L’après-midi ne fut guère mieux. Elle l’emmenait dans des endroits auxquels un simple humain comme lui n’aurait aucune chance de s’en sortir. Alors qu’elle avait des facilités pour escalader, sauter et diverses autres choses, lui-même nageait en pleines difficultés à cause de ça.

Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle lui compliquait autant la vie ? Qu’est-ce qu’il lui avait fait pour qu’elle s’emporte autant sur sa personne ? Ce n’était pas normal ! Pas normal du tout ! Il espérait que la soirée serait bien plus calme et tranquille. D’ailleurs, pour le repas de ce soir, elle avait encore décidé qu’ils chassaient chacun de leur côté.
POURQUOI ? POURQUOI POURQUOI ? C’est ce qu’il cherchait à comprendre ! Pourquoi est-ce qu’elle compliquait tout cela ? Pourquoi est-ce qu’elle se comportait comme ça ? La soirée se passa sans un mot et elle fut même étrangement calme tandis qu’il essayait de cerner la raison de cette journée bien plus affreuse que les précédentes.

Les insultes n’avaient rien eut d’amusant. Non, elle lui avait balancé divers noms tout simplement pour le plaisir de l’insulter, même pas parce que c’était drôle. Ca n’avait pas été Katérina durant toute la journée mais … Il savait que l’autre ne l’avait pas possédée. Il avait besoin de comprendre … de comprendre ce qui se passait. Pourquoi une telle chose ? Pourquoi une telle réaction ? Pourquoi elle …

« Kéran ? Faudrait qu’on parle tous les deux si t’es d’accord. »

« Ah ! Mais oui, oui … Je n’attendais que ça, Katérina. J’aimerai vraiment que l’on parle tous les deux, oui, oui. Enfin, je … »

« T’as envie de tirer ton coup avec moi non ? »

Il s’arrêta dans ses paroles, bouche bée après ce qu’elle venait de dire. Que … Quoi ? NON ! Il n’était pas comme ça ! Enfin, non ! Pas maintenant, pas de cette façon ! Pas dit comme ça ! Il bredouilla pour essayer d’être clair :

« Peut-être plus tard, Katérina mais on ne se connait pas encore assez bien ! Je sais que tu es très directe et que … »

« Je blaguais … Je ne pense pas avoir une telle chose avec toi … Pas avec ce que je te montrerai plus tard dans la soirée. De toute façon … Tout dépendra de comment tu réagiras. »

Comment il réagira ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Il avait besoin de comprendre car c’était tout simplement incompréhensible à cause d’elle ! Mais … Mais … Mais … Bon ! D’accord ! Il savait ce qu’il devait dire pour la rassurer.

« Qu’importe ce que tu me montreras, tu n’as pas à t’en faire, ce n’est pas bien grave, Katérina. De toute façon, ce que tu es est ce ce qui te fait. Je ne vais pas te juger là-dessus … et puis bon, si je sais que tu es possédée, je ne vois pas ce qu’il y a de pire. »

« … … … Surement, tu ne le vois pas encore. »

Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Il cligna des yeux, un peu étonné tandis qu’elle arrêtait de prendre la parole. Elle avait utilisé une voix terriblement douce et triste et il se sentait maintenant anxieux et gêné. C’était bizarre qu’elle parle ainsi … mais c’était Katérina en même temps. Elle avait de ces moments où elle … Elle était comme ça.

Et c’était comme ça qu’il préférait la voir. Pas toujours aussi douce et tendre mais avec des petits instants de la sorte. La soirée se passa bien mieux que le reste de la journée et vint alors le moment où il fut l’heure d’aller dormir. Il avait monté la tente, s’étant déjà infiltré à l’intérieur alors que Katérina lui avait dit qu’elle restait encore quelques minutes dehors, le temps de prendre son courage à deux mains.
Qu’est-ce que ça devait être ? Car bon … Avec une telle anxiété chez elle, ce n’était pas normal. Elle devait avoir quelque chose de terriblement gênant à lui confesser. Couché dans la tente, il attendait qu’elle revienne alors. Qu’est-ce que ça devait être ? Il s’imaginait cinquante mille possibilités mais il n’était pas sûr.
Pas sûr du tout. Finalement, l’adolescente pénétra dans la tente à son tour, respirant bruyamment. Il se redressa, se mettant correctement assis sous la couverture alors qu’il l’observait. Elle rougissait un peu … C’était bien la première fois qu’il la voyait ainsi. C’était vraiment charmant et il se sentait rougir lui aussi en réponse à ça.

« Euh … Katérina … Voilà, je suis prêt. Qu’est-ce que tu voulais m’annoncer ? »

« Non … Ce n’est pas quelque chose que je veux t’annoncer mais plutôt te montrer. Au moins, tu seras au courant et ça sera la première fois … que … »

« Je vois, je vois, ne t’en fait pas. Tu t’inquiètes pour pas grand-chose. » dit-il sur un ton rassurant. Pour la première fois, il voyait une Katérina bien plus faible que lui, c’est pourquoi il faisait de son mieux pour la mettre en confiance.
Elle allait lui montrer ce qu’elle avait sous ses bandages, n’est-ce pas ? Même si elle était recouverte de cicatrice, ce n’était pas un problème pour lui. Elle était toujours aussi belle et il ne la jugerait pas là-dessus, loin de là. Ça lui permettrait même de l’apprécier encore plus ! Alors bon, qu’elle soit rassurée et … Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ?

« Je vais te montrer alors … ce que je suis réellement … »

Ce qu’elle était réellement ? Et pour ça, elle devait … Elle devait … baisser sa culotte ? Non … Mais … Pourquoi ça ? Il n’avait pas besoin de la voir nue ! C’était pas ça qu’il … HEIN ?

« BORDEL ! Katérina ! Qu’est-ce que c’est que ça ?! »

Il avait crié de toutes ses forces alors qu’il apercevait ce qui se trouvait sous cette culotte Un pénis … Un pénis … Elle était équipée d’un pénis ! Elle avait un sexe d’homme ! Comme lui ! Et d’une taille plus qu’honorable ! Au-dessous du pénis se trouvait le petit bouton nommé clitoris tandis qu’au-dessous de ce dernier, les lèvres vaginales étaient présentes.

« C’est ce que tu possèdes aussi, Kéran. Voilà, je … »

«  Mais comment, c’est possible ! Purée ! Katérina ! Mais tu es un monstre ! C’est pas possible qu’une fille ait un pénis aussi ! »

Et il s’était mis à reculer fortement, plus que choqué par ce qu’l venait de voir. Il avait tellement reculé que la tente commença à s’écroula sur eux. Pourtant, Katérina resta debout, le regard fuyant. Elle remonta sa culotte, chuchotant :

« Je me disais … que ça serait différent. Peut-être qu’au final, il avait entièrement raison. »

« Katérina ? » demanda l’adolescent tandis que la tente tombait sur lui, Katérina venant d’en sortir. Elle ne lui répondit pas, soufflant :

« Je suis un monstre … Je l’ai toujours été. »

« Katérina ! HEY ! Katérina ! Tu peux m’aider ? La tente, j’arrive pas à en sortir ! »

« Il vaut mieux pour moi que je m’en aille. De toute façon, si même lui ne peut pas accepter comme je suis, qui le pourra alors ? »

« Katérina ! Je t’entends quand même ! Katérina ! » cria l’adolescent, empêtré dans la toile de la tente, cherchant à en sortir sans pourtant y arriver.

« Bon débarras … Il vaudrait mieux que je disparaisse visiblement. Comme quoi … Certaines personnes n’ont pas de place dans ce monde. »

« Katérina ? » demanda Kéran après quelques secondes, s’étant calmé.


Aucune réponse de la part de l’adolescente. Il sortit la tête de sous la toile, regardant autour de lui. Il n’y avait personne. Où était-elle passée ? Pourquoi est-ce que … Non mais. Qu’est-ce que … Il ne venait pas de se comporter comme un imbécile ?

Chapitre 73 : Un lourd secret à dévoiler

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Chapitre 73 : Un lourd secret à dévoiler

« Et maintenant ? Katérina ? Qu’est-ce que l’on fait tous les deux ? »

« Hum ? Qu’est-ce que l’on fait quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » dit-elle en s’arrêtant au bout milieu du chemin que les deux adolescents avaient empruntés.

« Et bien … Enfin, je ne veux pas paraître trop excité mais j’aimerai savoir ce que l’on va faire maintenant. D’habitude, tu fais quoi quand tu n’es pas avec moi ? »

« Oh … C’est très simple. J’égorge des gens, j’égorge des pokémons, j’égorge des spectres et des créatures ténébreuses. Ce genre de choses. »

Au départ, il aurait bien pris cela comme une plaisanterie. Maintenant, il était beaucoup moins sûr que ça en soit une. Pourquoi ? Car l’adolescente n’avait même pas un sourire aux lèvres et avait tout simplement haussé les épaules, comme si tout cela lui paraissait normal. Normal … Hahaha … C’était quoi la normalité chez elle ? Il toussa un peu avant de dire :

« Ouais … Enfin bon … Je voulais plutôt penser à autre chose. Je ne sais pas … Je pensais à ce que nous rendions dans un village ou une ville. »

« Je croyais que t’avais retenu la leçon mais visiblement non. Je ne mettrai JAMAIS un pied en ville, c’est compris ? Ce n’est pas mon genre et je n’en ai strictement rien à branler de … »

« Je pensais tout simplement à ce que l’on prenne une tente. Enfin, je peux aller en ville et en acheter une, j’ai quand même de l’argent. Pas des quantités énormes mais pour les travaux accomplis pour l’Enceinte, ça doit suffire non ? »

« Tu crois que je suis le cours de la monnaie ? Mais j’en ai rien à foutre, Kéran ! »

« Katérina ! Je vais aller acheter une tente pour nous deux ! Si on met ça avec la couverture en plus, on n’aura alors pas froid durant la nuit. » répondit avec zèle l’adolescent.

« Ouais, bien entendu. Et tu ne te foutrais pas un peu de ma gueule par hasard ? Fais gaffe à ce que tu vas dire … Tu crois que je n’ai pas deviné ce que tu comptes faire ? Du genre « Oh mais tu es si froide Katérina. Comme on a qu’une seule couverture, il faut que l’on se colle l’un contre l’autre ! » et toutes ces choses. Non mais je ne suis pas une abrutie. »

« Seulement si tu veux, Katérina. Enfin, moi, ça ne me dérange pas. A force, je commence à m’habituer à t’avoir contre moi. Donc bon … »

Elle s’arrêta dans ses paroles, le fixant de ses yeux dorés. Humpf ! Si elle commençait à le provoquer et qu’il répondait « naturellement », ça n’allait pas vraiment le faire entre eux deux. Surtout qu’elle allait devoir se le coltiner 24 heures sur 24 dorénavant.

« Mouais, après, j’avais pas à accepter si je voulais pas voir sa gueule. » marmonna t-elle à elle-même tandis que Kéran penchait la tête sur le côté. A qui parlait-elle ? A elle-même ? Ou alors à l’être en elle ? L’adolescente fit un geste de la main, reprenant : « Ouais, bon, vas dans cette foutue ville, on va s’y rendre. Tu vas acheter ta tente et tu as intérêt à évacuer ton gros cul hors de la ville le plus rapidement possible. »

Aucun problème ! Ils accélèrent le pas, Kéran ayant toujours le sourire aux lèvres tandis que Katérina semblait un peu perturbée par les évènements. Elle ne s’était sûrement pas attendue à ce que l’adolescent demande une telle chose et surtout fasse cela.

Humpf … Elle ne devait pas se compliquer l’existence à cause de lui. Ça serait vraiment stupide. C’était juste que … Depuis un mois, elle cohabitait avec lui, elle le voyait jour et nuit. Et même si c’était un parfait imbécile, ses bons côtés étaient bien trop flagrants.

Trop flagrants et trop emmerdants … Une véritable source d’emmerdes. Elle savait qu’elle allait avoir de gros problèmes à cause de lui mais elle n’avait pas une motivation qui la poussait à aller vers d’autres décisions.
Ils arrivèrent jusqu’à une ville, de nombreux murs de pierres étant montés ainsi que des douves devant ces derniers. Seul quatre ponts permettaient l’accès à la ville pour les hommes et les pokémons incapables de voler.

« Aller ! Tu peux te rendre dans la ville, je t’attendrai comme d’habitude. » annonça l’adolescente, se plaçant contre un arbre.

« Katérina … Pourquoi est-ce que tu ne veux pas ? Ca me ferait vraiment plaisir que tu viennes avec moi dans la ville. Ça te ferait du bien de te balader. Peut-être qu’il faudrait tout simplement que tu … »

« Ta gueule. » coupa-t-elle sèchement avant qu’il ne s’éloigne, un peu attristé.

Il ne comprenait pas quoi ? Qu’est-ce qu’il ne cernait pas ? Que c’était pas possible ? Sa tenue, déjà. Elle savait pertinemment qu’elle serait matée par des pervers en tout genre. Mais elle ne comptait pas changer d’habits. Ensuite, son comportement, sa démarche, ce qu’elle était, le fait qu’elle soit possédée.

Voilà tellement de choses qui font qu’elle n’a pas sa place dans une ville ! Elle détestait les villes ! Elle ne voulait pas s’en approcher ! Pas après tout ça ! Ces enfoirés de première … Ils n’en avaient eu strictement rien à foutre. Tsss … Le seul qui avait un peu d’intérêt pour elle, c’était Kéran et encore.


Quand elle y réfléchissait bien, il aurait bien pu ne jamais la connaître. Elle n’était pas tombé par inadvertance sur lui, loin de là même. C’était autre chose, de bien plus grand. Peu à peu, ses doutes disparaissaient concernant Swar et la voix à l’intérieur de son corps ne lui avait toujours pas confirmé s’il s’agissait bien de celui qu’elle recherchait.

Elle savait pourtant que c’était le cas mais Kéran … Son comportement était tellement absurde en soi. Tout ce qu’elle avait dit depuis le temps, tout cela avait eu pour but de l’exaspérer, de l’énerver, de le rendre fou de rage pour que son arme le possède. Il suffisait peut-être de le blesser mortellement et …
Non ! Qu’est-ce … ESPECE D’ENFOIRE ! Elle avait cru que ses pensées étaient les siennes mais c’était la voix qui la possédait qui s’était adressée à elle ! Pour la manipuler ! SALOPE ! Elle allait lui faire la peau si elle le pouvait ! Elle frappa contre un arbre, serrant les dents. Ce qui se passait par rapport à Kéran ne concernait qu’elle !

D’ailleurs, l’adolescent revint vers elle après une vingtaine de minutes. Il n’avait pas perdu de temps. Dans sa main ? Il tenait un sac et avait un grand sourire aux lèvres. Quand elle l’observa, elle détourna le regard, murmurant :

« Regardez-moi cet imbécile … Je ne sais même pas ce qui se passe avec moi. Il est tellement con … Il est tellement stupide … »

« Katérina ! Katérina, j’ai trouvé la tente ! Elle n’est pas très grande car bon, les plus grandes coûtaient assez cher mais je pense qu’on aura largement assez de place pour nous deux. De toute façon, je ne pense pas que l’on va grandir encore beaucoup non ? »

« Je ne sais pas et je me suis pas posé la question et j’en ai rien à battre, Kéran. Si tu as ta tente, on ferait mieux de s’en aller. J’aime pas être près d’une ville. »

Mais il voulait savoir pourquoi ! Pourquoi est-ce qu’elle n’aimait pas ça ? C’est ça qu’il avait envie de savoir chez Katérina ! Pourtant, il garda son sourire alors qu’ils reprenaient la route tous les deux. Bon … Tant qu’elle ne lui dirait rien, ça ne changerait pas grand-chose. Il allait passer une première nuit rien qu’avec Katérina.

Comme repas ? Ils chassèrent des pokémons et il put voir à quel point Katérina était une véritable barbare et plus que violente lorsqu’il s’agissait de chasser. C’était monstrueux … un tel automatisme pour éliminer une cible.

Mais au moins, ils avaient de la viande. Beaucoup de viande sur la table ! Et pas qu’un peu même ! Enfin, ils n’avaient pas de table et ils mangeaient avec les mains mais qu’est-ce que c’était bon ! Pourtant, ça ne changeait pas du dernier mois passé avec elle mais c’était différent en même temps.
C’était une nouvelle sensation, comme s’il était plus libre qu’auparavant. Il était … libre … et il était Katérina. Il savait qu’un jour, il allait retrouver Sélia et devoir lui expliquer tout ce qui s’était passé depuis mais cela, il pouvait y penser bien plus tard. Là, le plus important, c’était avec Katérina que ça se passait.

La nuit était tombée et les deux adolescents se retrouvaient autour d’un feu crée par les soins de Kéran. Même s’il n’y avait plus le soleil dans les cieux, il y avait un tout autre décor, tout aussi beau et magnifique. Il vint se placer à côté de Katérina, celle-ci le laissant faire alors qu’il montrait du doigt :

« Katérina, tu sais quand même bien plus de choses que moi non ? C’est ça que l’on appelle des étoiles ? C’est quand même bizarre non ? »

« Et pourquoi ça serait bizarre ? C’est juste un soleil qui est beaucoup plus loin que celui que l’on peut voir habituellement en journée. C’est rien de surprenant. »

« Un soleil ? Tu veux dire que tout ça … Ce sont des soleils mais ils ne sont pas chauds et on peut les voir dans le ciel ! C’est quand même surprenant. »

Elle poussa un profond soupir désabusé. Et depuis quand devait-elle jouer les professeurs ? Kéran était un parfait ignare et elle le remarquait que maintenant … au niveau de l’intellectuel. Vraiment, elle n’avait pas choisi la meilleure personne.

« Désolée mais pas que ça à foutre de te faire un cours là-dessus. »

« HEY ! Katérina ! C’est vraiment pas sympathique de ta part ! Tu fais quoi ? » demanda l’adolescent alors qu’elle se dirigeait vers la tente montée pour eux deux.

« Aller me coucher, j’ai encore le droit non ? Ou peut-être que je ne peux pas ? »

« Si … si … Tu peux … Je viens te rejoindre le plus vite possible ! Je regarde encore un peu les étoiles et j’arrive. »
Qu’il fasse sa vie, elle faisait la sienne. Elle se dirigea vers la tente tandis que l’adolescent aux cheveux argentés continuait de regarder le ciel. Pourtant, comme signalé, il vint dans la tente quelques minutes plus tard, remarquant Katérina sous la couverture. Le sac était déposé sur un côté de la tente.

« Tu dors déjà, Katérina ? » murmura-t-il après quelques instants.

« Je ne dors pas, qu’est-ce que tu veux que j’essaie avec toi à mes côtés ? Installe-toi, boucle-là et dors. » répondit-elle sèchement.
Aucun problème ! Il se plaça près d’elle, souriant et heureux alors qu’il se demandait s’il pouvait se rapprocher un peu plus de l’adolescente. Il en avait envie … Enfin, un peu envie mais il n’était pas sûr que ça soit réciproque. Avec hésitation et essayant de paraître le plus naturel possible, sa main s’hasarda derrière lui puisqu’il tournait le dos à Katérina. Il agrippa par inadvertance l’une des fesses de l’adolescente, la serrant pendant quelques instants pour être bien sûr de ce qu’il était en train de faire.

Il la retira aussitôt, rouge de gêne alors qu’il fermait les yeux, cherchant à ne plus penser à ce qui venait de se passer. C’était une erreur, une simple erreur de sa part, rien d’autre ! Katérina n’allait quand même pas le … Et bien rien du tout. Rien de rien. Est-ce qu’elle dormait déjà ? Il n’osa pas se retourner, murmurant une nouvelle fois :

« Katérina ? Tu dors ? »

Aucune réponse de la part de l’adolescente. Elle était sûrement déjà dans le monde des songes. Tant mieux … Il n’allait pas recommencer mais au moins, elle ne saurait pas au courant. C’était comme pour l’enlacement ou toutes ces choses. Il n’avait pas encore le courage de le faire lorsqu’elle était réveillée ou consciente.

« C’est juste risible de ma part. Si j’ai réussi à la prendre dans mes bras pendant qu’elle dormait, ça ne devait plus me gêner … mais si elle se réveillait, je serai un homme mort. Je ne peux pas … Je ne peux pas… » murmura-t-il à lui-même.

Il vint s’endormir à son tour, le corps de Katérina se retournant peu à peu pour bien voir qu’il n’y avait plus de mouvement de la part de Kéran. Elle observa le dos de celui-ci pendant quelques instants avant de se lever pour quitter la tente.

Elle s’éloigna de plusieurs mètres, du feu et de la tente, jetant un regard à Kéran. Lorsquelle fut assez loin, elle poussa un gémissement de douleur avant de passer sa main droite sur son bras gauche, marmonnant :

« Qu’est-ce que tu me veux encore ? »

« Ben alors, c’en est des façons de parler à celui à qui tu dois tout hein ? Pas bien sympathique de ta part. Il vaudrait mieux que tu me parles sur un autre ton. »

« Ouais ouais … Pardon. Bon, tu me veux quoi alors ? Car me faire souffrir pendant que je dors, ce n’est pas vraiment … » commença à dire Katérina alors que la voix railleuse résonna une nouvelle fois, éclatant de rire :

« Toi ? DORMIR ? Tu te fouterais pas un peu de ma gueule ? »

« Bon … Qu’est-ce que tu veux au lieu ? » marmonna l’adolescente, plus confuse qu’autre chose par quelque chose dont elle seule connaissait l’origine.

« Tu crois que je vois pas comment le gamin te dévore des yeux ? Et toi, tu joues à ses petits jeux. Il est complètement accro à ton corps de rêve. Et t’as pas l’air de jouer trop l’insensible hein ? Alors pourquoi tu n’irais pas tout simplement le lui montrer hein ? Je suis sûr que tu en meures d’envie ! Aller ! Ne fais pas la chienne ! »

« Me parle pas comme ça ! C’est encore mon corps et j’en fais ce que je veux, c’est compris ? J’ai pas à lui montrer quoi que ce soit ! »

« HAHAHA ! Tu as peur de quoi ? Qu’il te traite de monstre ? Mais n’est-ce pas ce que tu es ? Avec le petit cadeau que je t’ai offert, c’est pourtant marrant non ? »

« TA GUEULE CONNARD ! »

Elle planta ses doigts dans le bandage, prête à l’arracher tout en serrant les dents de rage. Elle en avait assez ! Elle en avait assez ! Mais elle était sûre d’une chose … D’une chose.

« Kéran n’a pas eu peur que je sois possédée. »

« Car il a une arme qui l’est tout autant que toi … mais ton petit problème personnel, tu es un peu unique en ton genre, n’est-ce pas ? »

« Tu vas voir, sale raclure de merde spectrale qui voue son existence à faire chier les autres car il n’est pas capable d’avoir une non-vie paisible. Je vais la montrer à Kéran … Et je suis sûre et certaine qu’il m’acceptera. »

« Bien entendu. Retourne donc te coller contre lui. On verra ça dès demain. Et je te conseille de le faire … puisque tu viens de t’en vanter. Sinon, ça serait bien plus horrible que ça soit moi qui la lui montre … voir même qui l’utilise sur lui. » termina de dire la voix en Katérina, la laissant seule, plus qu’énervée et folle de rage.

Chapitre 72 : Mise en garde

ShiroiRyu
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Chapitre 72 : Mise en garde

« Hum ? Pourquoi un tel choix ? Car je ne pense pas que tu aies décidé une telle chose sans une quelconque réflexion. Tu semblais pourtant motivé à rester quand tu es venu ici pour me demander une mission. Ou alors, tu avais prévu cela après l’avoir reçue ? »

« Je ne peux pas vraiment vous l’expliquer … Je ne sais pas comment l’exprimer mais je pense que je préfère passer mon temps à côté d’une personne plutôt que de rester dans une organisation, qui, malgré tous vos efforts, ne m’accepte pas. Ce n’est rien contre vous mais je sais que peu à peu, les autres personnes continueront de m’en vouloir pour ma Stalgamin. »

« Pourquoi ne pas demander à cette adolescente de venir nous rejoindre ? Ainsi, la solution serait facilement réglée, non ? N’est-ce pas une meilleure idée ? Car là, tu vas te retrouver sans travail, comment comptes-tu vivre alors ? »

« Je ne pense pas me préoccuper de cela pour le moment. Mais j’ai d’autres questions avant de partir … si bien entendu, je le peux. Je parle des questions et aussi du fait de partir de l’organisation. » reprit l’adolescent, cherchant à s’exprimer correctement.

« Si tu t’inquiètes au sujet de ton départ, tu n’as pas à t’en faire. Je te donne l’autorisation de quitter l’Enceinte dès maintenant. Je pense qu’après tout ce que tu as fait, tu la mérites. »

Pfiou … Il était déjà soulagé sur un point mais maintenant, il y avait d’autres questions. Car oui … Il n’y avait pas que ça comme futurs problèmes. Il demanda :

« Est-ce que je vais me faire poursuivre par l’Enceinte ? Car je l’ai quittée ? Vous savez, du genre vous m’envoyez des assassins ou autres car personne ne quitte jamais l’Enceinte vivant. Enfin, c’est juste pour savoir. »

« Sérieusement, penses-tu que si c’était le cas, je te le dirai ? La surprise dans ce genre d’initiatives, c’est bel et bien que celui qui quitte l’organisation ne soit pas au courant non ? Mais non, il n’y aura pas de membres de l’Enceinte sur ton dos … sauf si bien entendu, tu vas rejoindre la Sainte Alliance pour donner quelques informations à notre sujet. Mais je ne pense pas que tu en connaisses beaucoup. »

« Euh … Sincèrement, on va dire que les autres ne se sont pas montrés trop coopératifs de ce côté. Mais oui, pour les assassins, c’est juste que comme on a essayé de me tuer ainsi que ma Stalgamin au beau milieu de l’Enceinte … Je préférai être sûr. »

« Ne penses-tu pas regretter ton choix ? Tu semblais très prometteur. Cela fait le troisième pokémon ténébreux ou spectral que tu abats et qui est capable de ramener la lumière dans ce monde. Je ne connais personne d’autre qui a fait un tel résultat. Même en plus de vingt ans, je n’ai jamais vu une telle chose. Généralement, il faut plusieurs dizaines de personnes pour réussir à abattre de tels pokémons. »

« J’ai quand même souvent été aidé, c’est pourquoi j’ai réussi à m’en sortir. » rectifia l’adolescent, peu enclin à recevoir des compliments.

« Cela ne change en rien ce que vous avez réussi à accomplir tous les deux. Hum … Je pense que tu te feras un grand nom, sans que tu sois dans l’Enceinte. »

Un grand nom ? Une célébrité quoi ? Il n’était pas sûr que c’était vraiment ce qu’il voulait. En fait, ça ne lui avait même pas traversé l’esprit. La seule chose qui le préoccupait réellement, c’était plutôt d’aller annoncer la nouvelle à Katérina. Mais l’homme ne semblait pas vouloir le laisser partir, lui disant avec calme :

« La Sainte Alliance … Je te conseille de te méfier d’elle. »

« Ne vous en faites pas, j’ai déjà pu voir ce qu’ils étaient capables de faire à des pokémons ténébreux innocents, j’ai déjà eu ma réponse de ce côté. »

« Hum … Ce n’est qu’une partie de la vérité. La Sainte Alliance est bien plus forte qu’on ne le croit. Tout son équipement, son armada, tout cela a bien une origine. Je te conseille de te méfier de chacun de ses membres, tu ne peux pas leur faire confiance. »

« C’est pour cela que vous m’avez envoyé les espionner ? » demanda l’adolescent avec neutralité tandis que l’homme hochait la tête positivement.

« On ne peut jamais savoir ce qu’ils prévoient de faire. C’est donc une simple mesure de sécurité pour être sûr qu’ils ne trament rien de mauvais. D’ailleurs, ils sont déjà partis … »

Hum ? Le ton avait un peu changé comme teinté de mélancolie. L’adolescent cligna des yeux, un peu étonné mais ne proféra aucune parole. Sélia était donc partie, c’est bien ça ? Ah … Il aurait quand même aimé … Ah non. Il valait mieux qu’elle ne sache rien de sa décision, surtout de la raison qui l’avait poussé à faire ça.

« Je tente une dernière fois : est-ce que tu comptes réellement quitter l’Enceinte ? »

« Je pense qu’il vaut mieux pour moi … Par contre, je voulais vous demander : est-ce que les Doctes sont considérés comme des monstres ? Du moins, sont maléfiques ? J’en ai entendu brièvement parler mais je ne sais rien d’eux. »

« Les Doctes … Hum … Je vois la raison qui te pousse à poser une telle question et je peux t’y répondre. Les Doctes, dans la grande majorité, sont des personnes avec une grande empathie. C’est pourquoi elles arrivent à se lier plus facilement aux pokémons spectres et ténébreux que les autres. Certaines profitent néanmoins de cette empathie pour obtenir leurs pouvoirs et les utiliser à mauvais escient … ce qui perverti alors le spectre ou le pokémon ténébreux. C’est pourquoi la majorité des Doctes ne sont pas appréciés. »

« Je vois … Je vois … Merci beaucoup de cette réponse mais surtout de me laisser partir. »

« Si tu m’as posé une telle question, c’est bel et bien que tu espères en devenir un ? Tu l’es déjà en partie avec l’arme que tu possèdes … puisque l’être à l’intérieur ne semble pas vouloir te posséder ou alors « brisé » comme les nôtres. De même, ta Stalgamin est la preuve que tu es en bonne voie pour devenir un futur Docte. Ce n’est pas une mauvaise chose … même s’il faut toujours se méfier des spectres ou créatures ténébreuses que l’on rencontre … comme des humains. » murmura l’homme aux cheveux rubis.

« Je penses que je vais m’en aller maintenant. Contrairement aux autres personnes de l’Enceinte, ça a été un plaisir de vous connaître. »

L’homme fit un petit geste de la main pour lui dire de se retirer sans pour autant lui répondre. Il le laissait partir alors qu’il s’en aille avant qu’il ne regrette sa décision. L’adolescent s’inclina poliment devant lui, quittant la pièce puis le bâtiment. Où se trouvait donc Katérina ? Il avait une bonne nouvelle à lui annoncer.

« Ou alors … Je peux peut-être jouer avec elle à ce sujet ? »

Hahaha ! Ça serait une bonne idée mais il valait mieux se méfier de la réaction de Katérina. On ne savait jamais comment elle pouvait … se comporter. AH ! Mais elle n’était pas là ? Où est-ce qu’elle se trouvait ? Il ne la voyait pas du tout ! Maintenant, il était plus qu’anxieux. Beaucoup plus même.
Il déglutit, se dirigeant à toute allure vers le dortoir. Il espérait qu’elle était là ! Elle ne serait quand même pas partie sans lui dire au revoir non ? Enfin, ça irait bien avec son comportement mais quand même ! Il n’avait pas envie d’une telle chose ! Ça ne se faisait pas du tout ! Il n’avait pas du tout envie de ça ! NON NON ET NON !

« Katérina ! Katérina ! Dis-moi pas que tu es partie ! » cria-t-il alors qu’il pénétrait dans la chambre avec vivacité. L’adolescente était là, couchée sur le lit, sur le dos.

« Putain … Tu peux arrêter d’hurler des conneries de la sorte ? Si je n’étais pas là, je t’aurai répondu comment ? Tu gueules pour rien ? Cries APRES que tu m’aies vue ! C’est compris ? Putain, on ne peut pas te laisser en liberté ou seul en fait. »

« Je sais bien … Mais j’avais peur que tu sois déjà plus là. » marmonna l’adolescent sur un ton légèrement triste alors qu’elle ne bougeait pas du lit.

« Je ne suis pas une lâche, je vais pas me barrer sans avoir vu les grosses larmes qui s’écoulent de tes joues parce que tu ne veux pas que je m’en aille. T’étais déjà presque en pleurs en croyant que je n’étais plus là. »

« Peut-être pas en pleurs mais j’avais vraiment peur. »

Hum ? Le ton de Kéran était un peu différent. Il vint s’asseoir sur le lit, à côté d’elle tandis qu’elle ne bougeait pas de sa position. Elle lui tourna le dos, lui montrant par là une magnifique vue de son postérieur en partie visible.

« Et peur de quoi ? Qu’est-ce que t’en as à foutre que je ne sois pas là hein ? Faut arrêter de venir te frotter à ma jambe comme le ferait un Ponchien. »

« Non, non ! Encore une fois, tu te trompes, il n’est pas question de ça. Pas du tout même, Katérina. C’est juste que j’en avais pas envie … Car bon, j’ai finalement signalé la réussite de la mission au chef de l’Enceinte. »

« Ben bravo, il t’a félicité, tout ça ? Il t’a dit brave garçon et tu recommenceras la même chose plus tard ? De toute façon, y avait pas besoin de le prévenir. S’il est le chef, c’est qu’il doit être moins con que la moyenne non ? »

« Je ne sais pas du tout, Katérina. Pas du tout même. »

Katérina … Elle était si proche de lui mais est-ce qu’il devait le lui dire dès maintenant ? Il ne savait pas comment le lui annoncer ? Qu’il voulait continuer l’aventure avec elle. Il n’était pas forcément intelligent, beau, fort … Enfin, il n’avait rien de spécial.

« Bon … Je me tape une petite sieste encore une fois puis ensuite, je me barre. »

« Comme tu veux, je peux m’installer à côté ? Je suis moi-même un peu fatigué et donc … »

« Non mais pour qui est-ce que tu te prends ? Dormir avec moi ? Et puis quoi encore ? Bien parce que c’est ton lit que je te laisse faire ça. » répondit-elle avec une petite voix agacée.
L’adolescente se recula dans le lit, s’y enfonçant un peu plus profondément avant de s’engouffrer dans les couettes. Ils étaient en pleine journée et Kéran vint tirer les rideaux pour empêcher les rayons du soleil de venir trop éclairer la pièce. Même s’il était présent, il pouvait être un peu trop gênant pour une telle occasion.
Il s’engouffra dans le lit à côté d’elle, observant le dos de l’adolescente. Ah … Vraiment … Quand même … Elle n’avait pas froid dans cette tenue ? Il mit correctement la couverture sur les épaules de Katérina, celle-ci ne le remerciant guère. Il ne pouvait pas voir son visage neutre et impassible bien qu’un voile s’était formé devant ses yeux dorés. Elle les referma sans un mot, cherchant le sommeil sans réussir à s’avouer qu’elle retardait l’inéluctable entre eux deux. Elle n’était … pas motivée.

« Bon sommeil, Katérina. Je préfère dire ça au milieu de la journée. »

Elle s’était déjà endormie, marmonnant un peu sans que pour autant cela soit compréhensible. Avec lenteur, il se rapprocha un peu d’elle, venant coller son dos contre le sien. Au réveil, il lui dirait alors la bonne nouvelle .Enfin, si elle la considérait de la sorte.
Trois heures plus tard, ce fut elle qui se réveilla en première, s’étant retournée pendant son sommeil. Elle observa ses mains posées sur le dos de Kéran, les retirant aussitôt. Qu’est-ce qu’elle devait faire ? Partir maintenant comme une lâche ? Ce n’était pas de son genre. Mais ensuite, est-ce que c’était pour le mieux, ce qu’elle faisait ? Elle n’en était pas convaincue. Elle ne savait pas si tout cela était bon … ou non. Elle était plutôt perdue même.

Pourtant, il fallait prendre une décision. Ses mains glissèrent le long du dos de Kéran avant de se retirer. Elle se redressa dans le lit, s’apprêtant à en sortir avant que Kéran ne se retourne, posant son regard à moitié ouvert sur elle.

« Si tu comptes partir … Il faut que l’on parle, Katérina. Tous les deux. »

« Ouais … Ouais … Je t’attends en bas. Tu connais le chemin. » souffla-t-elle tandis qu’il se relevait. Non … Pas besoin de l’attendre en bas.
Il prit toutes ses affaires devant le regard incrédule de l’adolescente. Qu’est-ce qu’il était en train de faire là ? Il lui murmura de bien vouloir partir de la chambre alors qu’il faisait de même. Il referma la pièce à clef, descendant avec Katérina. A l’accueil, il rendit la clé, se dirigeant dehors avant qu’elle ne pose une main sur son épaule, le forçant à se retourner. Un peu colérique car elle ne comprenait pas, elle demanda a :

« Je peux savoir ce que tu fous ? Tu vas encore déménager et marcher pendant six cents kilomètres ou je ne sais combien de jours ? »

« Pas vraiment … Pas du tout ça en fait. Katérina … Enfin, ça dépend de toi, j’ai quelque chose à t’annoncer. » murmura l’adolescent.

« Vas-y, balance la sauce avant qu’il ne soit trop tard. Qu’est-ce que tu vas encore me raconter comme connerie ? Ça ne doit pas dater d’aujourd’hui, je parie. »

« Ben en fait … En quelque sorte, si. C’est le cas … Ce que j’ai eu comme idée, ça date d’aujourd’hui. Mais ça dépend de comment tu vas la prendre. » bredouilla Kéran.

« Balance la sauce au lieu de tourner en rond ! » s’écria-t-elle.

« J’ai quitté l’Enceinte aux Esclaves. Le chef a accepté ma démission après ce que j’ai fait. Voilà … Je tenais à te le dire. Et comme ça, il n’y a plus rien qui m’empêche … de … »

« Attends, attends, un petit peu, j’ai cru mal entendre. T’as quitté l’Enceinte ? »

Elle répéta les paroles de Kéran tandis que l’adolescent hochait la tête en rougissant. Elle ne lui avait pas laissé terminer son petit discours. Elle se donna une violente claque sur le front alors qu’il soufflait dans un murmure :

« J’aimerai bien continuer à voyager avec toi … si tu en as envie. »

« Et si j’en ai pas envie moi ? T’y as pensé ? Je parie que non ! T’es du genre à ne pas réfléchir aux conséquences de tes actes ! Et si je décidais de refuser ? Tu vas faire comment ? Tu devras te débrouiller tout seul, je te signale. »

Ah … Oui. C’est vrai. Sur le coup, il n’y avait pas pensé. AH NON ! Si elle refusait, il ne savait pas ce qu’il …

« Et merde. Maintenant, je vais me sentir responsable de ta mort, enfin, c’est ce que je voulais depuis le départ mais quand même … Fais chier. Bon ! Maintenant, c’est moi ta cheffe, c’est compris ? Alors, tu ne bronches pas et tu obéis à ce que je dis. »

« D’accord ! Merci beaucoup, Katérina ! Je suis sûr que ça va être super entre nous deux. » répondit l’adolescent avec un grand éclat de rire.

« Ouais, ouais … Vraiment, y a que toi pour avoir des idées aussi tordues que de suivre une inconnue alors que tu avais un boulot pas mauvais dans les bras. Surtout que dorénavant, ça va être dormir à la belle étoile toutes ces choses. Je suis sûre que tu vas pas tenir une année comme ça. Après, tu voudras rentrer chez toi. »

Hum ? Il n’en était pas aussi sûr qu’elle ! Il était motivé à bloc. Pourtant, il entendit le long soupir de Katérina. Ca la dérangeait tant que ça qu’il l’accompagne ? Si c’était le cas, il allait faire de son mieux pour changer l’opinion de la demoiselle envers lui. Il ne remarqua pas lorsqu’elle lui tourna le dos qu’elle était en train de sourire très faiblement. Maintenant, ils pouvaient commencer une nouvelle partie de leur histoire.

Chapitre 71 : Des derniers instants à deux

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Chapitre 71 : Des derniers instants à deux

« Hum … Kéran ? Montre-moi voir un peu tout ça. Retire ton haut. »

« Que … Que … Quoi ? Comment ça ? Retirer mon haut ? Pourquoi Katérina ? Hein ? Hein ? S’il te plaît, dis-moi pourquoi et ensuite, je verr… »

Elle plaqua l’adolescent contre un arbre, le forçant à enlever tous ses habits sur son torse alors qu’il rougissait violemment. Qu’est-ce qui lui prenait ? Elle devenait folle encore une fois ? Hey hey hey ! Qu’elle le … Elle cracha subitement sur l’une des deux lignes de sang sur son torse, passant deux doigts dessus alors qu’il gémissait de douleur.

« Non, ma bave n’est pas capable de soigner, imbécile. » répondit-elle avant même qu’il n’ouvre la bouche. Il n’avait même pas parlé ! « Je vais juste éviter que ça s’infecte encore plus … Donc, on va essayer de nettoyer tout ça avant que tu ne rentres. Y a peut-être un ruisseau ou un truc du genre dans le coin. Suis-moi. »

Bien sûr qu’il la suivait. C’était juste un peu étonnant de la part de Katérina de faire une telle chose … mais pas forcément déplaisant. Il accompagna Katérina qui lui demanda de garder ses vêtements dans ses mains. Ça ne servait à rien de les remettre si c’était pour les retirer quelques minutes plus tard.
Après une petite marche dans la forêt, ils trouvèrent une clairière où s’écoulait un ruisseau qui devait à peine avoir une quinzaine de centimètres de profondeur. Elle y trempa les pieds, ayant retiré ses deux talons juste quelques instants avant.

« Bon … Elle est un peu froide alors tu évites de faire la tafiole … Enfin, ce que tu fais d’habitude, c’est compris Kéran ? »

« D’accord, d’accord. Je vais me comporter comme un vrai « mâle ». »

Il avait répondu avec un petit rire aux propos de l’adolescente, celle-ci haussant un sourcil avant de lui projeter de l’eau sur le torse. Il poussa un cri de surprise alors qu’elle reprenait avec un léger sourire :

« C’est bien ce que je disais … Une tafiole, Kéran. Une tafiole. »

« MAIS C’EST FROID ! » s’égosilla l’adolescent alors qu’elle s’approchait de lui, passant sa main le long de son torse. Voilà qu’il se remettait à trembler alors qu’elle passait ses doigts autour des deux blessures, soufflant :

« Ça risque de rester pendant quelques jours ça … Mais je ne pense pas qu’il y a de quoi avoir une cicatrice non plus. »

« Katérina … Et ta blessure à la hanche ? Car tu as été attaquée aussi non ? Et ta blessure au front ? Est-ce que tu es sûre que ça va ? Tu me le dis hein ? »

« Arrête de te préoccuper de moi ! Comme je suis possédée, l’autre boulet est obligé de régénérer mon corps s’il veut le garder. C’est pourquoi moi, dès demain, ça sera complètement disparu. » répliqua-t-elle avec une petite pointe d’agacement.

Ah bon ? Y avait donc pas que des mauvais côtés alors à être … possédé. M’enfin, il aurait quand même préféré qu’elle ne le soit pas. Elle lui demanda de s’asseoir sur la pierre de grande taille pas trop loin du ruisseau alors qu’elle plongeait ses deux mains dans l’eau, formant un bol. Pourtant, l’eau glissa entre ses doigts, s’écroulant dans l’herbe. Elle recommença une deuxième fois puis une troisième fois avant de s’énerver.

« Euh … Si tu veux Katérina, j’ai … »

« Si tu me dis que tu as un bol, je te promets que je te l’enfonce dans le crâne pour ne pas me l’avoir filé avant. Fais gaffe alors à ce que tu vas dire. »

« Non … C’est pas vraiment ça … Mais si tu veux une serviette ou un tissu … Il y en a dans mon sac hein ? Enfin bon … Ce n’est pas le meilleur et … »

Ouais, ouais. Elle lui fit un geste de la main pour lui dire qu’il ne l’intéressait pas alors qu’elle se dirigeait vers le petit sac de l’adolescent. Dedans, il avait retiré la couverture puisqu’elle servait pour le lit dans le dortoir, pour avoir deux fois plus chaud.

Elle sortit un tissu blanc qui ressemblait plus à un chiffon ou à un grand mouchoir. Elle retourna près du ruisseau, trempant le tissu dans l’eau avant de s’approcher de Kéran. Elle plaça le chiffon sur la hanche ensanglantée, le garçon aux cheveux blancs serrant les dents.

« J’ai pas mal … J’ai pas mal … J’ai pas mal … La douleur est dans ma tête. »

« Oui, bien entendu … Une tête remplie de vide. Ferme-là et souffre en silence. C’est encore pire que de t’entendre hurler de douleur. »

Ok. Ok. En fait, elle préférait quand il était muet. Il notait cela. Pourtant, il rougissait violemment en l’observant. C’était spécial non ? De voir Katérina lui faire cela. Si on lui avait dit que Katérina allait le soigner un jour, il aurait eu beaucoup de mal à y croire. Mais pourtant, c’était bien la vérité. Celle qui se déroulait devant ses yeux.

Alors bon … Il n’avait peut-être que des illusions en tête mais c’était beau de rêver. En plus, le soleil était présent dans le ciel. Quoi de plus beau non ? Il aimerait que cette journée dure éternellement. Mais ça … Il ne pouvait pas demander une telle chose.

« Katérina … Tu es obligée de partir, dis ? »

Il avait finalement murmuré cela après qu’elle ait finie d’éponger le sang qui s’était incrusté dans sa peau, accompagnée par la saleté et la poussière soulevées pendant le combat. Elle s’arrêta, se dirigeant vers la rivière pour tremper une nouvelle fois le chiffon. Elle revint vers lui, ses yeux dorés uniquement posés sur le torse de l’adolescent.

« Katérina … Tu peux me répondre, dis ? » chuchota-t-il une nouvelle fois.

« Ouais, je suis obligée. T’as pas compris la première fois ? Faut que je te le répète en quelle langue ? Ténébreuse ? Spectrale ? Je suis obligée et ça m’emmerde pas du tout de me débarrasser de toi. Bon, maintenant, tu fermes ta gueule et tu me laisses finir le boulot que j’ai commencé, c’est compris ? »

Bon, bon, compris. Il hocha la tête, observant Katérina faire son travail. Elle était quand même bien proche de lui. Et puis, ils avaient le même âge. Ca ne serait quand même pas stupide de penser comme ça non ?
Il y avait juste … la personnalité de l’adolescente. Il ne savait pas comment la prendre. Il ne savait pas comment réagir par rapport à elle. Elle était si spéciale … si différentes des autres filles. Il nageait en pleine confusion par rapport à ses propos, à ses actes, à tout ce qui l’entourait. C’était ainsi qu’il la voyait.

Et même si elle était possédée … Ca ne changeait rien à ce qu’il pensait d’elle, au fait qu’il était un peu attiré par elle. Elle termina son travail, poussant un profond soupir avant de s’éponger le front avec le chiffon ensanglanté. Il s’écria :

« HEY ! Tu vas te salir, Katérina ! Il n’est plus propre ! »

« Merde, c’est que du sang, tu vas pas me faire chier avec ça non plus hein ? Que je sache, tu ne vas pas me filer la malaria parce que j’ai osé m’essuyer le front avec ça ? »

« Non mais … Si tu veux, tu aurai pu prendre mon haut. Même si ce n’est pas plus propre dans le fond. » bredouilla l’adolescent.

« Ouais bien entendu, d’ailleurs, il va être chouette ton haut avec la petite déchirure. Je suis sûre que tu vas attirer des poulettes de cette manière. Ça va te donner un petit côté mauvais garçon dont t’as terriblement besoin. » répondit Katérina avant de jeter le chiffon dans ensanglanté dans le sac de Kéran. Ça ne servait à rien de le garder en main.

Et maintenant ? Qu’est-ce qu’ils faisaient ? Elle lui signala qu’il valait mieux qu’il bronze en attendant que ça sèche. Il pourrait aussi remettre son haut et ça sècherait tout seul non ? Pourtant, l’adolescente vint se coucher dans l’herbe, ses pieds barbotant dans l’eau. D’ailleurs, même son pied gauche était bandé.

Il vint se placer à côté d’elle, se mettant assis tandis qu’elle observait le ciel. Il commença à faire de même, un sourire aux lèvres. Sans ces horribles nuages noirs, le soleil était magnifique mais un peu trop aveuglant. On ne pouvait pas le regarder trop longtemps sinon, cela faisait mal aux yeux. Mais il faisait tellement chaud et bon que c’était quand même plus que spéciale comme sensation.
« Katérina … Dis … Ces bandages, c’est quoi ? »

« Rien du tout, arrête de poser des questions, fermes-là et endors toi. On bouge d’ici une heure ou deux. Toute façon, on a tout notre temps. »

« Je voulais juste savoir … Car bon, tu ne les retires jamais même quand tu vas te laver. » murmura l’adolescent avec lenteur.

« Oh putain … J’en étais sûre alors ! Tu m’observes pendant que je me lave ! Espèce de petit pervers ! » s’écria Katérina sans pour autant bouger de sa position. Il répliqua aussitôt :

« Mais non ! Quand tu reviens, tes bandelettes sont toujours trempées ! »

« Ouais ouais … Peut-être … Peut-être. »

Elle avait fini par s’arrêter de crier, fermant les yeux avant de se pencher sur le côté, lui tournant le dos. De toute façon, s’il l’avait réellement vue, il ne serait déjà plus là. Elle le savait parfaitement. Au fond d’elle, ce n’était pas la voix de cet être qui la tourmentait, c’était ses propres pensées.

Ses propres paroles … Elle sentit que Kéran s’affaissait dans l’herbe à son tour, couché sur le dos. Il valait mieux pour elle qu’elle ne le regarde pas, cela serait tout simplement se faire du mal, beaucoup plus de mal qu’elle ne l’aurai cru. Mais si elle faisait une telle chose, c’était pour son bien. En fait, maintenant qu’elle y réfléchissait, il y avait quelque chose de très dérangeant depuis plus d’un mois.
Elle n’avait pas réellement fait d’attaque sexuelle sur l’adolescent. Pas d’attaque au point … d’être excitée elle-même par la situation. Est-ce qu’elle avait fini par se lasser ? Ou alors par se dire qu’il valait mieux arrêter ça ? Pourtant, elle continuait de le titiller mais … aucune excitation sur son propre corps. Oh, elle savait bien qu’il avait bandé plus d’une fois et s’était branlé plutôt souvent à cause de ça mais elle ? Elle ? Et bien rien du tout.
Pourquoi est-ce que ça la tourmentait ? Car elle avait fini par comprendre que tout cela n’était qu’un mensonge par rapport à son propre corps ? Qu’elle devait plutôt se rappeler la monstruosité qu’elle était réellement ? Peut-être … Peut-être … Il n’y avait aucune chance réelle que Kéran accepte cela. C’était tout simplement impossible. Aucun être un tant soit peu sensé et rationnel accepterait ce qu’elle était.

Une heure passa, puis une seconde. Finalement, elle se réveilla la première, le visage de Kéran à quelques centimètres du sien. Elle écarquilla les yeux, un peu étonnée de cette position sans pour autant paraître gênée. Elle resta ainsi pendant quelques instants, étudiant le visage de l’adolescent qu’elle avait en face d’elle.

« Vraiment quelle tête de con ce type. Il donne envie à ce qu’on le baffe. »

Pourtant, ça ne la démangeait pas contrairement à d’habitude. Elle s’était mise assise, attendant que l’adolescent se réveille, chose qui ne tarda pas. Il la salua d’un petit sourire amical et tendre, lui demandant si cela faisait longtemps qu’elle était réveillée.

« Arrête tes conneries et tes paroles de dragueur. Bouge ton cul et on retourne à ton Enceinte. Là-bas, on se sépare après que tu aies terminé ta mission. »

« Pfff … Dire que je dormais vraiment bien et voilà le réveil … »

Il marmonna cela avec un petit peu de dépit alors qu’elle haussait les épaules. Qu’est-ce qu’il croyait ? Que ça lui plaisait ? Même pas en rêve. Elle en avait pas rien à foutre, contrairement à d’habitude, c’était pas ça du tout … C’était différent ! OH PUTAIN ! QU’IL ARRÊTE DE LA TOURMENTER !

« BORDEL ! LÂCHEZ-MOI ! » hurla t-elle avec rage avant de prendre la main de Kéran dans la sienne. « TOI ! TU ME SUIS ! JE TE RACCOMPAGNE ! TU RENDS TA MISSION ET TE TU BARRES DE MON EXISTENCE POURRIE ! »

Sans lui laisse le temps de répondre, le traînant derrière elle, l’adolescent l’emmena à travers les arbres, jusqu’à ce qu’ils se rapprochent inexorablement du bâtiment principal de l’Enceinte aux Esclaves. Elle avait tellement envie de se débarrasser de lui ? Pourtant, elle le serrait avec une telle force … qu’il avait plutôt l’impression qu’elle ne voulait pas le lâcher.
Il se faisait encore des idées, ce n’était pas possible autrement. Katérina en avait rien à faire de son existence. C’était aussi simple que ça. Ah … Enfin bon, peut-être que là encore, il se faisait des illusions et que ce n’était pas le cas. Mais est-ce qu’il allait regretter ça ? Car c’était du tout ou rien quand il allait parler au chef de l’Enceinte.

D’ailleurs, le bâtiment était maintenant à portée d’après ce qu’il remarquait. Ah … Bon … Un peu de courage car il n’était pas sûr de la réaction du chef de l’Enceinte après qu’il ait fait son rapport. Alors qu’ils étaient devant l’entrée, il se demandait si Katérina allait le lâcher, l’adolescente semblant nager en pleine indécision.

« Katérina … Tu veux venir avec moi ? En plus, ça te concerne. »

« Ouais mais non … J’attends juste que tu aies terminé et ensuite, je me barre. »

Elle relâcha finalement sa main tandis qu’il soupirait. Soit … Comme elle voulait. Il comprenait son choix. Il pénétra dans le bâtiment, saluant brièvement les deux gardes avant de se diriger à travers les couloirs jusqu’à la salle où se trouvait habituellement le chef. Il demanda à le voir, l’autorisation lui étant donné. Quelques instants plus tard, il était face à Ranor, l’homme le regardant longuement.

« Tu n’as pas besoin de parler, la disparition même éphémère des nuages dans le ciel m’a déjà donné la finalité du combat que tu as mené. »

« Je me doutais bien que vous seriez au courant et que vous comprendriez, chef … mais je ne suis pas là uniquement pour vous parler de ça. »

« Hum ? Que veux-tu donc ? Une récompense ? Tu peux me la demander, tu as quand même réussi à abattre une créature plus que puissante, même si tu n’étais pas tout seul. »

« C’est autre chose … Enfin, je pense qu’il vaut mieux que je vous le demande dès maintenant et je vous expliquerais par contre le problème avec cet Absol. »

Hum ? Cela était intriguant de la part de l’adolescent. Il semblait avoir quelque chose qui le dérangeait et pourtant, il ne parlait pas. Pourquoi cela ? Qu’est-ce qui le bloquait ? L’adolescent prit plusieurs fois une profonde respiration, comme pour chercher les mots à dire alors qu’ils étaient si simples. Finalement, d’une voix forte, il annonça :

« Je veux quitter l’Enceinte aux Esclaves, chef Ranor. »

« Hum ? Tu veux quitter … l’organisation ? » répéta l’homme alors qu’il hochait la tête positivement. Il avait réussi à le dire.

C’était la décision qu’il avait prise après que Katérina lui avait dit qu’ils se sépareraient. Maintenant, il n’y avait plus besoin de cela … si elle était d’accord.

Chapitre 70 : Déconfiture

ShiroiRyu
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Chapitre 70 : Déconfiture

« Katérina … On doit éviter de faire n’importe quoi, compris ? »

« Ne me donne pas d’ordre, c’est clair ? Je n’ai pas que ça à foutre de t’écouter ! Cet Absol me tape déjà sur les nerfs ! Je vais me le faire sans même qu’il comprenne d’où vient sa douleur ! Je vais lui trancher la tête et il va comprendre ce qui va lui arriver ! »

« Calme-toi, Katérina. Ça ne sert à rien de s’énerver. » reprit l’adolescent visiblement peu enclin à la laisser se blesser par mégarde.

Mais elle était calme bordel ! Et en même temps … Elle voyait qu’il faisait des efforts pour ne pas montrer sa douleur. Saleté … Elle avait été blessé mais lui aussi. Par contre, cet Absol était étrangement costaud … et en même temps, il paraissait si faible et chétif. Du genre à faire très mal mais aussi à se briser à la moindre attaque. Si elle arrivait à le toucher, si elle arrivait à le toucher, elle le tuerait ! ELLE LE TUERAIT !

« NON KATERINA ! NE L’ATTAQUE PAS DE FRONT ! » hurla l’adolescent bien que cela était déjà trop tard visiblement.

Alors, il devait aller la rejoindre ! Il courut à la suite de Katérina mais décida de faire un petit détour pour arriver derrière l’Absol. Celui-ci tourna son visage vers lui, ne faisant néanmoins aucun autre geste avant de murmurer :

« Une prise en tenaille … Est-ce la meilleure chose dont vous êtes capables ? Une seule erreur de l’un de vous deux et tout sera terminé pour vous deux. »

« Je ne ferai pas d’erreur car mon but n’est pas de blesser Katérina. » répondit avec calme l’adolescent, contrairement à Katérina qui elle-même ne parlait pas, frappant de toutes ses forces vers l’Absol qui para l’attaque avec sa corne.
Soit … S’ils le prenaient de la sorte, il ne pouvait alors rien y faire. Il allait devoir les éliminer de ses propres pattes. Ces humains … Ces humains étaient horribles et pathétiques … Déjà auparavant … Lorsqu’il en avait été un, il avait remarqué à quel point ils étaient plus bas que terre, toujours à se trahir, à se poignarder dans le dos.
Il détestait les humains … Il les haïssait … Et il sentait qu’il en était de même pour cette adolescente possédée. Mais ce n’était pas à cause de l’être en elle, non, c’était bien différent. Il y avait autre chose … Elle-même les haïssait. Alors pourquoi était-elle avec cet adolescent ? Etait-ce les adultes ? Il n’avait pas à se poser la question, cela ne le concernait pas. Pour l’heure, il devait plutôt éliminer ces deux gamins.
Et pour cela … Il allait tout simplement les écraser. Fini de perdre son temps. Ses deux yeux devinrent complètement roses, Katérina faisant un saut en arrière pour éviter une attaque … qui n’arriva pas ? L’adolescent s’était lui-même protégé en remarquant le geste de Katérina.

« Vous ne comprenez donc pas que vous êtes déjà morts ? Vos âmes sont mortes … dès l’instant où vous êtes devenus des humains. Je m’en vais vous libérer de vos carapaces de chair inutiles … Vous me remercierez plus tard … même si je ne veux avoir guère affaire aux autres créatures de ce monde plus que laid. »

« C’est bien beau ce que tu racontes, t’étais peut-être un poète dans ton ancienne vie mais qu’est-ce que je m’en branle ! Je veux juste que tu crèves et … »

Comme un coup de poing, le visage de Katérina fut renvoyé en arrière, l’adolescente s’écroulant au sol, du sang s’écoulant de son nez alors qu’elle criait de rage. Qu’est-ce qui s’était passé ? Il n’avait rien vu ! RIEN VU DU TOUT ! Il voulut se rapprocher de Katérina pour voir son état mais un coup invisible vint le frapper dans le ventre avec force, le faisant s’accroupir au sol, une main posée sur son ventre.

« Qu’est-ce que … ça veut dire ? »

« Une attaque psychique … Sauf qu’elle n’agit pas tout de suite. Il a concentré ses pouvoirs ténébreux pour attaquer dans le futur sans même que vous vous en rendiez compte. Terrifiant … Vraiment terrifiant mais pas forcément imbattable. Le coup reçu ne doit pas être d’une très grande force. » murmura calmement Swar, répondant à l’adolescent.


Pas d’une très grande force ? Ça se voit que ce n’était pas elle qui venait de le recevoir ! Ça faisait horriblement mal ! Plus que mal même ! Mais pourtant, il se remit correctement debout, regardant Katérina. Celle-ci ne se souciait déjà plus de son visage parcouru par le sang, serrant seulement les dents tandis qu’une aura noire l’entourait. NON NON ! Pas d’utilisation d’être en elle ! Si elle faisait cela, il y avait des chances qu’elle reperde ses esprits ! Mais comment faire pour combattre cet Absol ? Il arrivait à deviner où ils attaquaient et surtout, il parait tous leurs coups ! C’était tout simplement impossible d’arriver à le blesser ! S’ils y arrivaient seulement … S’ils y arrivaient …

AH ! Il avait peut-être une solution ! Mais pour ça, il devait tout faire pour attirer le regard de l’Absol sur lui et non sur Katérina ou le reste du décor ! Il fit tomber une noigrume au sol, courant vers l’Absol pour se présenter à côté de Katérina. Le pokémon ne fit guère attention à la sphère, celle-ci ne s’étant pas ouverte.
Cet humain n’était pas très attentif … N’avait-il pas remarqué la perte de l’une de ces sphères qui permettaient de capturer les pokémons ? Hum … Qu’importe, ce n’était pas une raison pour se préoccuper de cela. Autant les tuer en un coup maintenant. Il commença à bouger sur place, se dandinant bien que cela avait un certain rythme.

« Ne perdez pas de temps et empêchez-le de danser. Il se renforce et chacune de ses attaques risque de devenir beaucoup plus puissantes qu’elle ne l’était déjà ! »

Swar reprenait la parole, donnant des ordres aux deux adolescents alors que Katérina hurlait et vociférait des insultes à tout va. Elle ne semblait même pas se préoccuper de ce que l’Absol était en train de faire. Tout ce qui comptait pour elle, c’était l’élimination de cette créature qui lui tapait plus que tout sur les nerfs.

« Je vais te crever ! Je vais t’étriper ! Je jouerai avec tes yeux ! Je réduirai ton cerveau en bouillie pour qu’il ne reste plus rien de ta sale face ! »

« Toujours aussi délicate et attentionnée, cette adolescente. » murmura Swar avec ironie.

« Ne te moque pas, Swar, ce n’est clairement pas le bon moment pour ça ! » s’écria Kéran, accompagnant Katérina dans ses attaques.

Mais la danse s’était déjà terminée et lorsqu’ils arrivèrent à la hauteur de l’Absol, les deux adolescents le virent faire un saut dans les airs et en arrière pour éviter leurs deux attaques. Encore une fois, il allait s’échapper ! Elle poussa un cri de rage tandis que Kéran murmurait avec douceur :

« Sarène, fais donc que l’atterrissage soit glissant s’il te plaît. »

Sarène ? L’adolescente écarquilla les yeux, remarquant la Stalgamin qui était sortie de la noigrume. La petite créature conique ouvrit la bouche, crachant au sol sur une grande sur face un léger souffle glacé. L’Absol vint atterrir dessus, faisant apparaître des griffes au bout de ses pattes avant de les planter dans la surface glacée.

« Inutile … Vous ne pensiez quand même pas que cela aurait un quelconque effet sur moi ? »

« Non mais maintenant que tu es en place … Sarène, gèle-lui les pattes ! » dit l’adolescent avec entrain, comme sûr de ce qu’il faisait.

La Stalgamin recracha un souffle glacé, visant un peu en hauteur au même moment où l’Absol retirait ses griffes pour sauter. Hum ? Qu’est-ce que … ça voulait dire ? Ses pattes commencèrent à geler avant qu’il ne cherche à se réceptionner d’une meilleure manière. Cette petite créature … avait deviné qu’il sauterait pour éviter ses attaques ? Astucieux … et maintenant … Il allait avoir un peu de mal à se déplacer.

« Katérina, ça ne sert à rien de s’énerver. Il faut réfléchir calmement et … »

« La ferme, Kéran ! Maintenant qu’il sait qu’il y a ta Stalgamin, il va essayer de te la buter ! T’es con ou quoi ? Fallait la faire venir près de toi ! T’as même pas la noigrume pour la rappeler ! BORDEL ! » coupa-t-elle avec énervement.


Comment ça ? AH OUI ! L’Absol était maintenant tourné vers la Stalgamin qui fit quelques pas en arrière, un peu apeurée par la situation. Pourtant, avant même que l’Absol ne réagisse, une lame vint vers lui, envoyée par Katérina qui était en train de courir.

« Touche pas à la pokémon où je t’écrabouille ! »

« Vous commettez des erreurs de plus en plus stupides et tout cela pour protéger des créatures, qui, un jour, deviendront vos ennemies. »

« Ça, j’en ai strictement rien à battre de ce que tu me racontes ! T’essaye la manipulation ? J’ai déjà un type en moi qui n’arrête pas de me faire chier avec ça ! »

La seule chose qui semblait préoccuper l’adolescente en ce moment même, c’était la sécurité de la Stalgamin. En même temps qu’elle cherchait à attirer l’attention de l’Absol, Kéran passait à côté d’elle, décidant de glisser sur le sol glacé pour se rendre plus rapidement auprès de Sarène. Néanmoins, l’Absol resauta comme à son habitude, bougeant la tête avec vivacité jusqu’à ce qu’une lame ténébreuse ne fasse son apparition. Pourtant, la lame ne vint pas viser Katérina qui avait plus qu’une arme pour parer mais l’adolescent qui rappelait sa Stalgamin dans sa noigrume.

« KERAN ! FAIS GAFFE ! CA ARRIVE DROIT SUR … »

La main droite tenta de parer la lame de l’Absol mais celle-ci, renforcée par sa danse, vint se fendre en deux, tranchée par Swar. Pourtant, elle continua sa course, traçant deux lignes horizontales et ensanglantée sur le torse de l’adolescent, deux lignes profondément ancrées.

Kéran déglutit, des larmes aux yeux pour ne pas crier de douleur. Il était fort … Il était fort ! Même si ça faisait horriblement mal et que rien que la vue de son propre sang lui donnait la nausée, il était fort ! Il était fort ! Il était très fort et …

« Mais putain ! Tu peux affronter un adversaire à ta taille ! TU COMMENCES SERIEUSEMENT A ME LES BRISER ! »

C’était elle qui s’énervait, c’était elle qui s’emportait. Et tout cela parce que l’adolescent était trop bête pour réussir à se défendre tout seul. ELLE EN AVAIT MARRE DE CES CONNERIES ! REELLEMENT MARRE !

« Quoi encore ? T’as que ça à foutre de me parler pendant que je combats ? » hurla-t-elle à elle-même tandis que Kéran écarquillait les yeux.

L’être en elle … Il recommençait à lui parler. Ce n’était pas bon … Pas bon du tout ! Ça voulait dire qu’elle allait reperdre le contrôle de son corps et ensuite … Il n’avait pas envie de la combattre une nouvelle fois !

L’aura noire autour de Katérina se fit beaucoup plus grande alors qu’un grand froid se soulevait autour de la zone. C’était lui … ou il avait l’impression de mourir ? Pourtant, malgré sa blessure, il était quand même loin d’être … Est-ce que c’était à cause de Katérina ? L’adolescente avait deux yeux rubis maintenant, s’immobilisant en tenant toujours l’unique lame qu’elle avait encore en main. Elle traça une attaque dans le vide, créant une lame d’air envers l’Absol. Celui-ci chercher à se protéger de l’attaque avec sa corne, des fissures se faisant voir au fur et à mesure.

Pourtant, il repoussa la lame d’air se retournant au bon moment pour rouler et éviter une attaque de la part de Kéran. L’adolescent continuait de se battre, malgré sa blessure et malgré le fait qu’il n’utilisait pas les pouvoirs ténébreux de son épée. Il n’avait donc pas peur de mourir ? Ne comprenait-il pas que le danger ne provenait pas du pokémon mais de l’adolescente qui était si proche de lui ? D’ailleurs … Cette adolescente … Y avait-il des chances que le pokémon qui la possédait soit … leur ennemi ?

« Je ne peux plus prendre de risques. Je vais vous rayer de la carte de ce monde. »

Il sauta dans les airs, semblant être capable de voler dans ces derniers. Sa corne commença à briller, signe qu’il allait utiliser l’une de ses plus puissantes attaques pour en terminer avec les deux adolescents. Une attaque capable de trancher l’air et la nuit … Une attaque capable de couper tout ce qui se trouvait sur son chemin, que cela soit physique ou immatériel. L’Absol baissa la tête, prêt à lancer son attaque dévastatrice mais quelque chose percuta la base de sa corne, la brisant subitement.

« ALORS MON SALAUD ? ON NE FAIT MÊME PAS GAFFE AUX AUTRES ? »

L’adolescente s’égosilla tandis que l’Absol posait son regard sur la lame qui avait été envoyée dans les airs. Elle prenait trop de risques, beaucoup trop de risques … Mais ces risques venaient d’être récompensés.

Pourquoi ? Tout simplement parce que la corne brisée tomba au sol mais lui aussi … ou plutôt sur la seconde lame de Katérina. L’arme le transperça en plein dans le ventre, se maculant de sang. La créature souffla :

« Intéressant … Vous êtes intéressants … Mais combien de temps est-ce que l’être en toi sera ton allié ? Nous nous reverrons … et je serai seul … encore seul … »

« Disparais, cloporte. Tu me fais grandement chier. »

D’un coup de pied, elle retira le corps de l’Absol de sa lame. D’après ce qu’elle avait compris, ce n’en était pas terminé de l’Absol. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Kéran arriva auprès d’elle, lui demandant si tout allait bien.

« Ouais, ouais … Ca va … Je ne pensais pas qu’il ferait aussi mal ce bâtard ! Et dire que c’était même pas le vrai Absol qu’on a combattu ! FAIS CHIER ! »

Le vrai Absol ? Elle voulait dire quoi par-là ? Il jeta un regard au cadavre de la créature qui commença à fondre devant ses yeux. Puis finalement, il ne restait plus rien, sauf une sorte de gelée visqueuse et grise. Seule la corne était encore « intacte » bien qu’un peu fissurée, Kéran venant la récupérer au même moment où un rayon de soleil vint le recouvrir.

Le ciel s’était dégagé, laissant paraître la sainte lumière qu’ils avaient réussi à obtenir. Ah … Ah … Finalement, cela n’avait pas été aussi difficile que prévu. Bien entendu, ils avaient été blessés un peu mais est-ce que cela était réellement important après tout ce qui venait de se passer ? Il se tourna vers Katérina, heureux et satisfait.


Il allait sûrement avoir le droit à une magnifique chanson de la belle voix de l’adolescente, il en était sûr et certain. Pourtant, rien du tout n’arriva et il fut décontenancé. Katérina récupéra sa seconde lame, voyant l’air désabusé de l’adolescent avant de dire :

« Non mais t’attendez quoi ? T’as l’air surpris ? »

« Euh … Rien du tout … Je suis désolé … Euh … On va rentrer ? La corne, je la garde pour montrer comme quoi on a battu l’Absol. Ensuite, je vais devoir discuter avec le chef au sujet de quelque chose de très important. »

« Et moi, j’irai me barrer car c’est l’heure de se séparer. » répondit-elle en haussant les épaules, observant les blessures de l’adolescent.


Tsss … Elle n’avait pas fait attention et elle s’était montrée négligente. Résultat ? L’adolescent avait été blessé par sa faute. De même, elle savait pertinemment qu’il attendait qu’elle chante … mais sur le moment, elle se s’était pas sentie motivée … Elle voulait éviter de penser à ce qui allait les attendre tous les deux puisque ils allaient se séparer.

Chapitre 69 : Je ne suis pas un héros

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Chapitre 69 : Je ne suis pas un héros

« Coucou … Katérina, tu as bien dormi ? »

Il avait posé cette question avec douceur tout en regardant l’adolescente aux cheveux argentés. Il avait décidé de veiller en partie sur elle pendant qu’elle dormait. Il avait trouvé cela … spécial comme moment mais il avait grandement apprécié. Ça lui donnait l’impression d’être ce que Sélia avait été pour lui : un protecteur.

Il trouvait Katérina si fragile quand elle ne parlait pas, quand elle n’ouvrait pas la bouche, quand elle n’agissait pas. Bref … Comme une poupée de porcelaine, capable de se briser à tous les instants. C’était pour ça qu’il préférait garder l’adolescente près de lui … pour le moment. Avec ce qu’il avait prévu après cette mission, il savait qu’il allait faire le bon choix, du moins, à ses yeux. Katérina avait ouvert les yeux, les posant sur Kéran avant de murmurer d’une voix neutre :

« T’as encore dormi sur une chaise ? Tu sais que j’en ai rien à battre que tu dormes dans le lit mais te péter le dos, c’est pas la meilleure chose à faire. »

« Contrairement à toi, j’ai l’habitude de dormir dans un lit. Toi, tu n’en as pas souvent l’occasion, je pense donc que tu es prioritaire sur moi, Katérina. »

« Tu peux arrêter de raconter n’importe quoi ? Prioritaire sur quoi ? Tu ne fais que dire que des conneries. J’en ai marre … Je me lève et je me barre d’ici. » marmonna l’adolescente, bien moins agressive qu’à ses débuts.

« Tu m’accompagnes pour combattre ce pokémon qui cause des problèmes ? Il semblerait que ça soit un gros pokémon donc du genre à faire ouvrir le ciel si on le bat. »

« T’as l’air sacrément motivé … Ouais … J’ai rien d’autre à faire. On peut néanmoins aller casser la croûte ? » demanda l’adolescente tandis qu’il rigolait.

« Bien sûr que oui ! On va à la cantine ! On s’en fout du reste de toute façon ! Donc si quelqu’un te regarde bizarrement, ben … »

« Je l’envoie chier et lui casse les boules. Aller, on y va, j’ai la dalle. »

Il rigola une nouvelle fois, se sentant dans une bonne forme, sans savoir réellement pourquoi. Peut-être était-ce parce qu’il avait cette idée en tête ? Parce qu’il se sentait de plus en plus proche de l’adolescente ? Sûrement … Car il ne regrettait rien du tout. Mais surtout, il avait l’impression d’avoir gagné beaucoup de points avec l’adolescente.

Des points ? Dans sa relation bien entendu ! Sa relation avec Katérina ! Il sentait qu’elle avait progressé et dans le bon sens ! Les deux adolescents quittèrent la chambre, Kéran avec ses épées autour de la taille tandis qu’ils descendaient les escaliers.

Ils se dirigèrent vers la cantine, s’installant côte à côte, mangeant goulument et sans aucune délicatesse … du moins, du côté de Katérina. Mais ça, il trouvait que ça lui donnait un certain charme. Elle n’était pas candide, contrairement à lui. C’était une femme … Une vraie femme, il en était sûr et certain. Qu’est-ce que ça allait être dans quelques années ?

Brrr ! Il ne devait pas penser à ça ! Ce n’était pas très correct de sa part de penser de la sorte envers l’adolescente aux cheveux argentés. Comme il hocha la tête négativement sans raison, elle le regarda avec suspicion, finissant son repas.

« Je peux savoir ce qui se passe encore avec toi ? T’es devenu plus abruti sur le coup ? »

« Hein ? MAIS NON ! C’est juste que je pense à quelque chose qui me plaît énormément, c’est tout. Sans mentir, y a pas de raison de s’inquiéter. Je suis juste pressé qu’on en termine avec ce pokémon, voilà tout ! »

« T’en faut peu pour être heureux, toi visiblement … Mais je remarque que tu es pressé que je disparaisse de ton exis … »

« PAS DU TOUT ! Sincèrement, ça te concerne mais pas pour les raisons auxquelles tu penses, Katérina, je te le promets ! » répondit avec vivacité l’adolescent, lui prenant sa main gauche dans les siennes.

« Ohla ! Ne t’excite pas mon gaillard ! Je ne suis pas ton amie, je te le rappelle ! »

Elle avait retiré aussitôt sa main avant de terminer de manger. Des fois, l’adolescent avait de sacrés coups d’excitation, ce qui pouvait paraître effrayant. Mais bon … Elle commençait à avoir l’habitude avec lui, vivement qu’elle se sépare de lui.

Ils finirent de manger, quittant la cantine puis le bâtiment avant qu’elle ne se tourne vers lui. C’était l’adolescent qui connaissait le chemin cette fois. C’était donc à lui de les guider vers l’endroit où se trouvait ce fameux pokémon ténébreux ou spectral non ? Il hocha la tête, gardant son sourire tandis qu’elle préférait ne pas continuer à converser.
Ce regard … Il lui donnait l’impression qu’il cachait quelque chose mais que tout cela serait bénéfique pour eux deux. Qu’est-ce que ça pouvait être ? Et pourquoi est-ce qu’elle pensait au fond d’elle à tout ça ? Ce n’était pas bon … Pas bon du tout même de penser de la sorte. Elle ne devait pas s’intéresser à Kéran, ni même à ses pensées.

« Est-ce que tu sais exactement où il se trouve ? Ou alors, on va encore marcher pour se perdre ? Que je saute tout de suite d’arbre en arbre, ça sera plus rapide. »

« Euh … Je ne sais pas où c’est exactement mais tu ne veux pas plutôt rester avec moi ? »

« C’est quoi cette proposition à la con ? T’as peur de te perdre ? D’être seul ? De ne pas pouvoir te débrouiller seul ? » murmura l’adolescente avec un sourire ironique.

« Disons que si je peux avoir quelqu’un avec qui discuter, ça serait mieux que de se parler tout seul, non ? Tu ne trouves pas ça plus intéressant ? »

« Mouais … Pas vraiment convaincue par tes propos … »

Mais néanmoins, elle décida de rester à ses côtés tandis qu’ils s’enfonçaient vers le nord, là où la forêt n’était plus autant présente qu’auparavant. Plusieurs zones, même de petite taille, étaient faites entièrement de pierres et de roches. Il fallait faire attention à ne pas glisser dessus au risque de se faire mal, très mal.

Quel type de pokémon allaient-ils rencontrer ? Et surtout, est-ce que des spectres ou des créatures ténébreuses allaient se mettre en travers de leur chemin ? Car bon, dans le fond, il n’en avait rencontré aucun depuis l’apparition de Katérina. Ce n’était pas qu’il aimait la bagarre mais il fallait quand même avouer que c’était choquant de voir à quel point il n’avait pas combattu … A part contre Katérina.
D’ailleurs, contre Katérina, cela avait été plutôt étonnant car un mois sans réellement s’entraîner, est-ce qu’il était devenu plus fort ? HAHAHA ! Quelle idée stupide … Lui-même ne croyait pas en ses capacités alors bon, se dire qu’il était plus fort …
Non … C’était tout simplement impossible. Bref ! Pour l’heure, il n’avait pas à penser à ses capacités, juste à combattre correctement contre cette créature. Mais avant de penser à ça, il valait mieux trouver cette soi-disante créature car pour l’heure, il ne la voyait pas. Et peu à peu, la forêt était de moins en moins présente, les terrains rocailleux de plus en plus importants. Pourtant, ils ne grimpaient pas de pentes ou autre.

C’était inquiétant en soit … Cela voulait dire qu’il y avait autre chose. Mais quoi ? Car un tel terrain, ce n’était pas normal. Est-ce que le pokémon qu’ils allaient combattre était du genre du Tengalice ? Dans un corps humain ? Ou alors comme la bande de pokémons qu’il avait affrontée. Il devait se méfier mais maintenant, il avait Katérina pour l’épauler et il était sûr qu’elle l’aiderait contrairement aux autres fois.

« Nous allons combattre tous les deux ensemble, Katérina. Tu imagines ? Pour la première fois, nous allons nous battre côte à côte. »

« Tu dis cela comme si c’était une nouveauté ou alors quelque chose d’exceptionnel. Je ne vois pas ce qu’il y a de si surprenant non plus. » répondit l’adolescente.

« Et bien … D’habitude, tu venais tout simplement tuer l’ennemi ou alors l’embêter … Mais là, on va se battre côte à côte … Je me vois du genre, dos contre dos et on affronte une vingtaine de pokémons en même temps. »

« Si c’est le cas, je préfère encore te laisser crever et me barrer. » répliqua Katérina avec un petit soupçon d’ironie, signe qu’elle n’était pas du tout sérieuse dans ses propos.

« Et bien … Je me débrouillerai seul contre vingt pokémons même si normalement, avec ce nombre, ce n’est rien du tout pour toi. »

« Je te trouve un peu trop dragueur. T’aurai pas essayé de t’amuser avec mon corps pendant que je dormais ? Ou alors, t’as été voir une pute pour te faire dégorger le poireau ? Car là, ça m’étonne un peu de ta part. »

Comment ça ? Il perdit son sourire tandis qu’elle se plaçait en face de lui. Ils avaient maintenant les pieds sur un terrain rocailleux, nul arbre autour d’eux sur une bonne vingtaine de mètres. Il y avait même un chemin qui semblait continuer au loin, comme s’il avait été tracé pour emmener les voyageurs vers une mort prochaine. Pourtant, rien n’était arrivé et c’était l’une des raisons qui avait poussé l’adolescente à s’arrêter.

« C’est un peu exagéré. Je ne sais pas draguer les filles … de toute façon. »

« Ouais, ouais … A d’autres, et puis quoi encore ? Pendant que j’avais le dos tourné, tu t’es peut-être fait ta copine aux cheveux bleus non ? »

« Ne dit pas n’importe quoi, tu sais aussi bien que moi que c’est impossible avec Sélia. Elle est de la Sainte Alliance de toute façon et moi … »

« Toi tu n’es qu’un pauvre petit … OH MERDE ! KERAN ! BAISSE-TOI ! » hurla Katérina avant de poser sa main sur le crâne de l’adolescent.

Elle abaissa le crâne de Kéran en même temps que leurs corps, une lame courbée de couleur noire venant passer au-dessus d’eux, coupant net un rocher d’une épaisse taille, trop épaisse pour que cela soit fait avec facilité. Ce qui était pourtant avait été le cas de cette lame.

« J’en avais assez de vous attendre. Vous êtes trop bruyants, il valait mieux que je vienne m’occuper de vous deux en me déplaçant. »

« Où sont les autres ? Je ne sens pas d’autres pokémons. » murmura l’adolescente en se redressant, sortant ses deux lames.

« D’autres pokémons ? Il n’y a pas d’autres pokémons … Je n’ai pas besoin d’eux. Je n’ai pas besoin de ces êtres … Je n’ai besoin de rien … Rien du tout même. »

La voix qui s’adressait à eux avait quelque chose de bizarre. Elle semblait distante, lointaine et l’adolescent se releva à son tour, sortant Swar. Finalement, une ombre se présenta dans le ciel avant d’atterrir devant eux.

Une ombre à la fourrure couleur neige mais à l’imposante corne courbée de couleur bleue, comme la face de la créature mais aussi sa queue et le bout de ses pattes. Les yeux rubis se posèrent sur les deux adolescents avant que Kéran ne demande :

« Mais tu n’as pas de corps humain ? Comment ça se fait ? »

« Le corps humain est là … Je n’ai pas besoin de cela pour combattre. Qui êtes-vous donc pour réussir à éviter mes attaques sans que … »

La créature s’arrêta dans ses propos, son regard se posa sur l’arme de Kéran puis sur l’adolescente. Elle reprit avec calme et neutralité :

« Je vois … J’ai affaire donc à l’être que nous recherchions … et un autre adversaire. Cela me changera des humains basiques et de leurs pokémons chétifs. »

« C’est très gentil de ta part … Mais tu es quelle race de de pokémon ? » demanda l’adolescent, restant néanmoins sur ses gardes. Ce fut Swar qui prit la parole :

« Un Absol … Une créature plus que puissante, tu devrais te méfier … et aussi éviter de poser des questions aussi stupides à un ennemi. Cela est complètement idiot de ta part. Tu es là pour le tuer, non pas pour chercher à avoir une discussion avec lui. »

Oui mais bon … Ce n’était pas pour ça qu’il devait être impoli non plus hein ? Katérina posa une main sur son front, soupirant longuement. Elle courut en direction de l’Absol, ne perdant pas de temps avant de l’attaquer.

Sa lame percuta la corne de l’Absol, celui-ci restant sur place alors que l’adolescente semblait un peu étonnée. Elle n’arrivait pas à le repousser ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle chercha pourtant à envoyer l’ennemi au loin mais ce fut elle qui fut projetée en arrière, des épées tombant au sol.
L’adolescent s’était aussitôt jeté vers elle pour la réceptionner, Katérina tombant sur Kéran qui se retrouva couché sur le sol. Il poussa un gémissement de douleur, ne s’étant pas attendu à une telle chose, un peu comme Katérina qui murmura :

« C’est pas possible ! C’est quoi cette fichue corne ! »

« Si tu m’avais un tant soit peu écouté, tu aurais compris que j’ai signalé qu’il était terriblement puissant … mais pas forcément très résistant. »

Swar venait de répliquer aux paroles de l’adolescente. Celle-ci émit un grognement sonore avant de se relever, courant une nouvelle fois vers l’Absol qui n’avait pas bougé de sa place. Celui-ci l’attendait sans grosse inquiétude. Sa corne percuta la première lame de Katérina, celle-ci réagissant aussitôt en donnant un coup avec son autre lame et ainsi de suite. Elle ne semblait pas vouloir s’arrêter dans ses mouvements, martelant l’Absol.

« Tout ce qu’elle fait est voué à l’échec … Tu devrais l’arrêter plutôt, Kéran. »

« Je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure chose, Katérina. Elle se débrouille plutôt bien. L’Absolu a surement eu de la chance auparavant. »

Mais ce n’était pas une raison pour laisser Katérina se battre toute seule. Il n’allait pas arrêter Katérina, tout simplement l’aider ! C’était pour ça qu’il était à ses côtés aujourd’hui ! Il arriva à ses côtés mais juste au moment où la corne de l’Absol s’affaissa en leur direction, venant créer une lame ténébreuse.
Les hanches des deux adolescents s’ouvrirent avant de laisser déferler un léger flot de sang. Pourtant, alors que Kéran s’arrêtait pour gémir de douleur et de surprise, Katérina ne s’arrêta pas, serrant ses armes du même côté. Elle frappa de toutes ses forces et par la même direction avec ses lames, forçant l’Absol à faire un saut en arrière pour les éviter.

« Qu’est-ce que tu pensais ? Me faire mal avec ces conneries ? TU TE FOUS DE MA GUEULE ? JE VAIS TE CREVER ! »

« Euh … Là, il vaut mieux que tu te calmes, Katérina. »

Il avait dit cela, ne se préoccupant plus de sa blessure alors que Katérina s’apprêtait déjà à attaquer une nouvelle fois l’Absol. Celui-ci les regardait tous les deux, nullement amusé, nullement inquiet par la situation. Non … Il ne semblait même pas leur porter un quelconque intérêt. Il était tout simplement là, à les attendre se rapprocher de lui pour mourir aussi simplement que ça. Il n’avait aucun problème, aucune crainte.

Chapitre 68 : Une adolescente normale

ShiroiRyu
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Chapitre 68 : Une adolescente normale

« Je compte partir quand même, Kéran. » murmura l’adolescente alors qu’ils étaient entrain de manger dehors, côte à côte, adossés à un arbre.

« Hein ? Mais pourquoi ça ? Je croyais que je t’avais dit que ça ne me posait aucun problème à ce sujet ! Sincèrement, ça ne me dérange pas ! Tu peux rester, Katérina ! »

« J’ai l’impression que tu oublies complètement ce que je fais et ce que je suis. Je te rappelle que mon but est de te tuer et je suis sûre que tu n’es même pas au courant. » dit-elle sur un ton neutre alors qu’il posait son regard sur l’adolescente.

« Et toi ? Est-ce que tu sais pourquoi tu dois me tuer ? Car depuis le temps, tu avais tellement d’occasions que tu aurais pu facilement le faire non ? Alors, tu peux me le dire ? »

« … … … A cause de ton arme. Swar doit être au courant qu’il n’est pas une créature banale. C’est pourquoi je n’hésiterai pas à te tuer pour la détruire. »

Quoi ? Ce n’était même pas lui qui était visé mais Swar ? Non mais … Alors, depuis le début, ses agressions, ses paroles, tout … était en relation avec son épée et non pas avec lui-même ? Bien entendu … Ca paraissait normal et « logique ». Hahaha … Qu’est-ce qu’il pouvait être bête. Il chuchota sur un ton triste et amusé :

« En fin de compte, tu en as vraiment rien à faire de moi, Katérina. »

« Je croyais te l’avoir assez répété mais visiblement, ce n’est pas rentré dans ton crâne. Tu pensais quoi ? Que tu étais intéressant comme garçon ? Même pas en rêve. »

« … … Sûrement, oui. Pardon d’avoir cru à une telle stupidité. »

« Ouais, ouais, je te pardonne. » marmonna l’adolescente, terminant son repas tandis qu’il faisait de même, un peu confus mais surtout bien désabusé par tout cela. « Bon, par contre, semblerait que tu as toute ta journée pour toi, non ? Tu comptes faire quoi ? Te branler dans ta chambre ou alors te balader un peu ? On ne connait pas la zone, autant la visiter. »

« Katérina … Si tu dois me tuer, pourquoi est-ce que tu t’en vas ? »

« Car c’est ainsi. T’as d’autres questions stupides auxquelles je vais être obligée de répondre ? Et puisque t’as pas l’air motivé à te promener alors, autant abandonner l’idée et … »

« AH NON ET NON ! Je suis plutôt content que tu proposes ! Dommage que tu ne veuilles pas te rendre en ville … Ça serait vraiment une bonne chose que tu viennes. »

« Avec un truc de ce genre en moi ? Et puis quoi encore ? On en a déjà parlé, il est hors de question que je vienne dans un village ou une ville, c’est clair, net et précis. » répliqua-t-elle sèchement alors qu’il soupirait longuement.

Ah … Bon … D’accord, il n’aimait pas la forcer. C’était une mauvaise chose alors pourquoi continuer ainsi, n’est-ce pas ? Il lui fit un léger sourire pour lui dire que ce n’était pas grave mais qu’il était prêt quand elle voulait pour la promenade. En plus, si c’était elle qui voulait se promener, il n’y avait aucune raison de refuser !

Il était même plus qu’enclin à cela ! Il se redressa, Katérina faisant de même avant de s’épousseter les fesses et sa culotte blanche. Elle pencha sa tête sur le côté, craquant ses os avant de soupirer une nouvelle fois.
Donc aujourd’hui, c’était une balade dans la forêt ? D’ailleurs, il y avait vraiment un petit détail qu’il venait à peine de comprendre depuis qu’elle était là. Il ne s’était pas fait agressé une seule fois par un pokémon spectre ou ténébreux. Hahaha … Katérina faisait même peur aux pokémons mais pourtant … Cette fois …

Cette fois, il allait lui montrer qu’il voulait progresser dans sa relation avec elle. Et pour cela, il n’y avait pas cinquante solutions. Mais il allait attendre un peu car c’était sa petite tactique secrète pour qu’ils puissent se rapprocher tous les deux. Héhéhé … Il espérait que ça marcherait car sinon, c’était voué à l’échec.

« Ben qu’est-ce que tu fous ? J’ai pas que ça à branler, je te rappelle. »

« Oui, oui, j’arrive Katérina. Il n’y a pas de quoi se presser, hahaha. »

« Et qu’est-ce qui te fait encore rire, maintenant ? » dit-elle, levant un œil suspicieux en regardant l’adolescent qui revenait à sa hauteur.

Il ne répondit pas, les deux personnes s’engouffrant dans la forêt dans laquelle ils s’étaient rendus hier pour aller espionner la Sainte Alliance et aussi Sélia. Lui ? Il observait le décor autour d’eux, jetant quand même quelques brefs regards à Katérina. L’adolescente était calme, très calme, le visage neutre voir un peu triste.

Il lui semblait qu’il y avait un problème avec elle. D’habitude, elle était toujours prête à ouvrir la bouche pour l’insulter ou lui lancer une petite pique mais là, rien de rien. Elle ne se montrait pas agressive, c’était même le contraire. Elle était discrète, très discrète. Il posa une main sur son épaule, la faisant sursauter.

« Non mais qu’est-ce que tu fous ? »

« Je voulais savoir si tu vas bien … T’as vraiment l’air patraque on dirait … Donc je me faisais un peu de souci, c’est tout. »

« Ouais, ouais, je vais bien. Mais retire ta main de mon épaule, on n’est pas amis que je sache. »

« Je pensais qu’après tout ça, je t’avais montré que si … Du moins, de mon côté. » souffla l’adolescent avec une petite pointe de tristesse dans la voix.

« Faudra faire bien mieux que ça pour réussir à m’avoir, mon grand. »

« Je pense avoir la solution pour te montrer que je te considère comme une amie. » dit-il dans un grand sourire alors qu’elle s’immobilisait. Qu’est-ce qu’il magouillait encore ? Un sourire de la sorte, c’est qu’il manigançait quelque chose et ce n’était pas forcément plaisant.

Il sortit ses noigrumes, faisant apparaître ses trois pokémons devant lui. Il souleva la Stalgamin avant de dire à Katérina de tendre ses mains. La petite créature fut aussi surprise que l’adolescente lorsque celle-ci s’exécuta mais surtout lorsque Kéran déposa la Stalgamin dans les mains de Katérina.

« Je crois que c’était hier, si je ne me trompe pas … Je t’ai dit que je ne te faisais pas confiance non ? Pour te confier mes pokémons ? On va commencer alors dès maintenant. »

« Qu’est-ce que tu baratines encore comme trucs ? Reprends ta pokémon, je n’ai pas que … »

« J’ai déjà mes deux mains prises. Tu peux donc t’en occuper non ? Et ça lui fera du bien d’être dans les bras d’une autre personne. » annonça Kéran.

La Scrutella et la Tarsal regardèrent la Stalgamin, celle-ci ayant le regard rieur et enjoué par la situation tandis que Katérina posait ses yeux sur elle. Elle cligna plusieurs fois pour bien montrer son incompréhension. Il avait vraiment fait ça ?

« C’est juste stupide. En quoi est-ce que … ça me montre ton amitié ? »

« Si je te considérais vraiment comme une étrangère et que je pensais que tu allais la tuer … Tu penses vraiment que je te l’aurai mise entre les mains ? »

« … … … Non. » dit-elle comme un aveu alors qu’il se remettait déjà en marche, plus qu’heureux de la méthode qu’il venait d’utiliser.

D’ailleurs, s’il s’était retourné à ce moment, il aurait même pu remarquer une faible rougeur aux joues de l’adolescente, celle-ci ne disant plus rien, tenant la Stalgamin contre sa poitrine. Elle recommença à marcher derrière Kéran.
L’adolescent était entrain de s’amuser avec ses deux pokémons, les tenant contre lui à une main, l’autre main s’amusant à venir les titiller les unes après les autres. Même si elles n’étaient plus des enfants depuis qu’elles avaient éclos, il trouvait toujours le moyen de les amuser d’une manière ou d’une autre.

Il se moquait d’elle ou quoi ? Il pouvait facilement porter la Stalgamin de son autre main ! Elle n’était pas digne de confiance ! Pas du tout même ! Elle pouvait très bien tuer la Stalgamin ! D’ailleurs, la voix au fond d’elle le lui conseillait. Ainsi, elle provoquerait la haine de l’adolescent.

« Même pas en rêve. » marmonna Katérina à elle-même.

« Mais je disais juste que c’était vraiment une bonne chose que tu arrives à garder Sarène contre toi. D’ailleurs, elle semble heureuse d’être avec toi. »

« Raconte pas n’importe quoi. Elle n’est pas heureuse avec moi. »

« Ah bon ? Tu n’as qu’à vérifier alors. » répondit l’adolescent en rigolant. Katérina baissa ses yeux vers la Stalgamin, celle-ci s’étant retourné pour faire face à l’adolescente. Le sourire niais qu’avait la Stalgamin, c’était le même que d’habitude. Elle le savait !

Enfin, elle essayait de s’en convaincre mais elle-même avait du mal à croire à ses propres pensés. Qui donc essayait-elle de manipuler ? Hein ? Qui donc ? La Stalgamin était bien avec elle … et ce n’était pas parce que Kéran le lui avait demandé.
Elle n’avait jamais eu de pokémons, elle n’en voulait pas. Ils crevaient si facilement, incapables de tenir la distance avec elle. Elle n’avait personne à protéger, sauf sa propre personne et ça lui suffisait amplement. Elle n’avait besoin de rien d’autre, rien du tout.

Enfin, c’est ce qu’elle pensait. C’est ce qu’elle croyait mais est-ce que maintenant, elle en était aussi sûre ? Kéran faisait des efforts pour paraître assez « crédible » à ses yeux … mais est-ce que ses efforts seront récompensés un jour ? Il ne le savait même pas … Alors pourquoi continuait-il d’essayer ? Hum ? Pourquoi ? Il y avait pourtant …

« Katérina, je crois que Lala et Lili veulent changer de place. » annonça la voix de Kéran, la tirant de ses rêveries alors qu’elle sentait que ses deux mains étaient plus lourdes. La raison ? La Stalgamin n’était plus dans ses bras mais Lili et Lala. Elles s’étaient téléportées pour remplacer la Stalgamin.

Imbécile, ils étaient tous de parfaits imbéciles. Qu’est-ce qu’ils comptaient faire avec ça ? L’amadouer ? La rendre plus fragile ? Moins violente dans ses propos ? Ça ne marchait pas comme ça dans la véritable vie ! Ils se berçaient d’illusions ! Elle ne changerait pas de comportement juste pour eux ! NON !

Elle n’était pas du genre à se faire avoir de cette manière ! Même si … Même si … Un peu … Non. La voix dans sa tête continuait de lui rappeler ce qu’elle était réellement. Si Kéran apprenait ce qu’elle était en réalité, ses autres problèmes … Il s’enfuirait, elle en était sûre et certaine. Elle connaissait parfaitement les réactions des autres …

Elle savait comment ils réagiraient, ce n’était pas la première fois mais cela avait été la dernière. Depuis, elle ne faisait plus confiance à personne. Elle se méfiait de tout le monde, même de Kéran qui était l’un des hommes les plus bêtes qu’elle avait rencontré de toute son existence et pourtant, elle en connaissait des hommes … beaucoup d’hommes même.
Elle déglutit, s’immobilisant sans même que Kéran ne le remarque. Pourtant avant qu’il ne s’éloigne trop, il se retourna lorsque ses deux pokémons poussèrent des cris. Qu’est-ce qui se passait avec elle ? Cela faisait à peine une heure qu’ils marchaient et se baladaient.

« Katérina … Tu préfères que l’on rentre ? Ça serait mieux non ? »

« Ça serait mieux … oui. Tiens … Prends-les. »

Elle tendit les deux créatures à Kéran, celui-ci les rappelant dans leurs Noigrumes avant de faire de même avec la Stalgamin. Il se plaça en face de Katérina, la fixant dans les yeux avant de reprendre la parole sur un ton doux :

« Tu vas encore dormir dans mon lit ce soir. Tu n’as pas l’air en pleine forme, Katérina. »

« Ouais, ouais … Peut-être … Peut-être … Toute façon, ça sera surement la dernière fois où je dormirai dans un lit. On rentre maintenant. »

« Aucun problème. Par contre, je vais voir le chef s’il a une nouvelle mission pour moi ou non, d’accord ? Ca ne te dérange pas ? »

« J’en ai strictement rien à battre de tout ça. » répondit-elle sèchement, se donnant une certaine contenance bien qu’elle semblait avoir eu du mal à parler de la sorte.

« Ça ne fait rien … Mais tu m’accompagneras, n’est-ce pas ? »

« Ça sera sûrement la dernière chose que je ferai avec toi si tu veux tout savoir. »

« Alors, il va falloir que je prenne mon temps … pour éviter que tu ne partes trop vite. » répondit-il dans un sourire qui se voulait tendre.

Elle ne répliqua pas aux paroles de l’adolescent, les deux jeunes gens faisant marche arrière pour quitter la forêt. Lorsqu’ils en sortirent, il lui murmura d’aller se rendre dans la chambre et d’attendre qu’il revienne.

« Ouais … Si je serai encore là, Kéran. »

« Tu le seras, j’en suis sûr. » termina de dire l’adolescent avant de se séparer d’elle. Elle connaissait la chambre non ? Alors, il voulait la retrouver après avoir demandé ce que le chef allait lui préparer.
Lorsqu’il fut en face de lui, il ne fit que le saluer et lui poser la question qu’il avait en tête depuis déjà quelques minutes. Le chef lui signala bien qu’il avait une mission en tête bien qu’il n’était pas sûr car elle était plus que difficile. Elle consistait tout simplement à éliminer un Absol qui commettait bon nombre de dégâts dans les alentours. De même, il y avait de fortes chances qu’il soit bien plus fort que les précédents spectres.
Kéran demanda tout simplement s’il y avait une possibilité que s’il le tue, le ciel soit dégagé et l’homme hocha la tête. Alors, il était d’accord pour la faire ! Il allait combattre cet Absol et ensuite, le ciel serait dégagé ! Même si ce n’était que pour quelques heures ou quelques jours, ce n’était pas un problème. Ces jours seraient bénis par les humains et les pokémons.

Il signala au chef qu’il partirait dès le lendemain avec Katérina, l’homme faisant un geste de la main pour lui dire qu’il pouvait partir quand il le voulait tant que la mission était accomplie. De même, cela lui permettrait alors d’avoir une preuve comme quoi ce qu’il avait fait n’était pas de la vantardise ou le fruit du hasard. Aucun problème pour l’adolescent ! Mais … Après cela, il avait à parler au chef de l’Enceinte.
Il avait pris sa décision … Une décision assez lourde de sens mais qu’importe. Il était sûr de son choix. Il revint dans le dortoir, saluant la personne à l’accueil qui lui signala que son amie était déjà montée dans la chambre. Tant mieux … Cela voulait dire qu’elle n’était pas partie … sauf si elle avait sauté par la fenêtre.

Lorsqu’il pénétra dans la chambre, il avait eu pendant un court instant la sensation qu’elle s’était enfuie … mais ce n’était pas le cas. L’adolescent s’était tout simplement coucher dans le lit, les couvertures sur elle alors qu’ils étaient en pleine journée. Elle dormait déjà, n’est-ce pas ? Il n’allait pas la déranger alors et il allait la laisser dormir.

Chapitre 67 : Retour en arrière

ShiroiRyu
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Chapitre 67 : Retour en arrière

« Katérina … Calme-toi s’il te plaît … Je n’ai vraiment pas envie de te faire du mal … »

« Toi ? Me faire du mal ? Toi ? » répéta l’adolescente aux cheveux argentés.

« J’aimerai bien que ça ne soit pas le cas … Alors, reprends tes esprits, Katérina. Je sais maintenant que tu es possédée mais ça ne change rien du tout à ce que je pense de toi. » murmura le garçon aux yeux bleus. « Ayant une arme possédée, je ne suis pas le mieux placé pour te juger sur ce que tu possèdes ou non. »

« Hahahaha … Quel idiot ! Mais quel idiot ! Tu pensais vraiment que c’est Katérina qui te répond ? » signala l’adolescente avec un grand sourire.

Hein ? Comment ça ? Ça voulait dire quoi ce genre de paroles ? Qu’il avait affaire à l’être qui possédait Katérina ? Aussitôt il serra Swar en même temps que ses dents. Si c’était l’être qui la possédait, il devait l’éliminer !

« Lâche-la et laisse la tranquille. Disparais de son corps et ensuite, tu peux dégager. Je te laisserai la vie sauve ! » s’écria Kéran, Katérina se déplaçant avec vivacité pour arriver à sa hauteur, tout son corps se penchant en arrière pour qu’elle se retrouve la tête en arrière face à l’adolescent. Un grand sourire sadique se dessina sur ses lèvres :

« Hum ? Tu veux me blesser ? BEN BLESSE-MOI ! FRAPPE-MOI ! FAIS-MOI MAL ! JE N’ATTENDS QUE CA ! REGARDE ! C’EST AUSSI SIMPLE QUE CA ! »

L’adolescente plaça sa lame sur son bras, se tailladant la veine avant qu’un flot de sang ne s’en échappe, un rire démoniaque sortant de ses lèvres.

« Alors ? Tu crois quoi ? Que tu vas me tuer de cette manière ? Que tu peux m’arrêter comme ça ? IMBECILE ! Si tu me blesses, tu la blesses ! Si tu me tues, tu la tues ! C’est aussi simple que ça ! Et pourtant, tu ne comprends même pas cette notion ! Mais sois heureux … Je ne compte pas me débarrasser d’elle maintenant. »

Katérina se lécha la plaie, sa blessure se refermant aussitôt, comme si de rien n’était. Bizarre … Le précédent possédé n’avait pas eu ce pouvoir de régénération non ? Enfin, il ne s’en rappelait plus, ça faisait quand même plusieurs mois et ce n’était pas le plus important !

« Et bien ? Tu es plus docile maintenant non hein ? Et si je te disais que tout ça n’était qu’une farce ? Que ce n’est pas l’être qui la possède qui est en train de te parler mais tout simplement elle-même ? Juste pour t’embrouiller et te perdre. »

Et bien c’était alors réussi ! C’était qui qu’il avait en face de lui ? Katérina ou le pokémon spectre ou ténébreux qui la possédait ? Il ne savait plus quoi faire maintenant … Ah … Ah … Bon … Reculer encore un peu, ensuite, il verrait.

« Eh bien, mon bout de chou, tu t’enfuis ? Mais tu comptes te rendre où ? Aucune échappatoire ! Tant que tu ne m’as pas distrait ! »

« Je n’ai vraiment pas envie d’en arriver là ! Surtout si c’est pour blesser Katérina ! »

Blesser Katérina ? Il en était hors de question ! HORS DE … Son bras droit se mû tout seul alors qu’il parait l’une des lames de l’adolescente. Swar venait de prendre le contrôle de l’épée comme auparavant.

« Ne la blesse pas, Swar ! Je n’ai pas envie de la blesser et … »

« Si tu le forces à retourner dans le corps de Katérina, elle reviendra, ce n’est pas ce que tu veux ? Si c’est ce que tu veux, tais-toi et combats. »

Combattre Katérina ? Mais il n’avait aucune chance contre elle ! Il n’était pas fou non plus ! Ah … Ah … Ou alors … Pour combattre contre une femme avec deux lames, il n’y avait pas cinquante solutions. Pas du tout même.
Il sortit sa seconde épée, la tenant dans l’autre main alors qu’il tremblait de tout son corps. Katérina fit un saut en arrière, un peu étonnée avant de pencher la tête sur le côté. Elle chuchota avec une fausse douceur dans la voix :

« Et bien mon salaud … Depuis quand est-ce que tu sais te battre avec deux épées ? Ou alors, tu bluffes et tu veux me faire croire que c’est le cas ? Tu sais que ce n’est pas beau de mentir. Il va falloir te donner une raclée encore plus forte pour que tu comprennes. »

« Je ne comptes pas me prendre de raclées, de la part de personne et surtout pas de toi, Katérina ! Pas tant que tu n’auras pas retrouvé la raison ! » répondit l’adolescent, penchant son corps en avant, serrant ses armes dans ses mains.

« Kéran … Elle a déjà percé ton secret à jour. Range donc l’autre l’épée. Elle est inutile. »

« Hors de question … Et ensuite, tu penses pouvoir parer tous ses coups et me protéger complètement ? Je crois pas que … »

L’adolescent s’arrêta, son bras droit venant stopper l’une des lames de Katérina, celle-ci se retrouvant à quelques centimètres de lui. Ce regard dément qu’elle avait auparavant laissait place maintenant un vide complet.

« Elle est complètement déboussolée … Je suis sûr que ce n’est pas Katérina que j’ai en face de moi mais cet enfoiré de pokémon ténébreux ou psychique ! »

Il n’aimait pas être insultant mais c’était bel et bien ce qu’il pensait de ce pokémon. Comment est-ce que l’on pouvait décider de posséder une aussi jolie fille ? Non ! Ce n’était pas le moment de penser comme ça ! Il devait parer les coups ! Tous les coups ! Mais autant avec sa main droite, il n’avait aucun mal, comme aidé par Swar, autant de la main gauche, chaque coup donné projetait son bras en arrière.


« Tu ne me distrais pas assez ! Tu ne me distrais pas assez ! Tu crois quoi ? Que c’est comme ça que tu vas la récupérer cette gamine ? Elle a commencé à partir du mauvais côté ! Tu es arrivé et voilà les grosses emmerdes ! Vaudrait mieux que je te fasse disparaître avant qu’il ne soit trop tard ! » s’écria l’adolescente, confirmant par-là que ce n’était pas elle qui parlait.

« KATERINA ! REPRENDS TES ESPRITS S’IL TE PLAÎT ! »

Il ne pouvait que lui crier ça ! Il n’avait pas d’autres façons de la faire revenir à la raison ! Katérina … Katérina … Katérina. C’était la première fois qu’il se fixait un tel objectif envers une autre personne. Même avec Sélia … Même avec elle, il n’avait jamais réussi à se fixer cela dans sa tête. Maintenant, il était temps de sortir Katérina de là !

Il ne devait pas se faire repousser ! Katérina ou plutôt l’être qui la possédait ne semblait même pas essayer de le tuer, juste de la taillader de tous les côtés pour qu’il se retrouve en sang ! C’est pourquoi il fallait répliquer ! Il allait combattre Katérina ! Les mouvements de son bras droit se firent plus faciles à contrôler, comme s’il était en pleine possession de ses moyens maintenant.

« Hum ? C’est moi ou je rêve ? »

L’adolescente s’était posé une question à voix haute tandis qu’elle faisait quelques pas en arrière, retournant dans le terrain ravagé par ses soins. Kéran n’avait même pas posé de question sur comment elle avait réussi à faire un tel résultat et il y avait peu de chances qu’il s’y intéresse. L’adolescent était concentré, plus que concentré et il était même en sueur.

« Lâche-la ! Lâche-la ! Lâche-la ! Elle n’a pas besoin de toi ! »

« Dire que tu es si dévoué pour une femme que tu connais à peine … Une princesse ? HAHAHA ! Oui ! Une princesse ! C’est vrai ! C’est ce qu’elle est ! Mais aux yeux de qui ? Comment est-ce qu’une telle traînée peut être une princesse hein ? Pourquoi tu ne lui poserais pas la question ? Et encore, tu n’as pas tout vu à son sujet ! HAHAHA ! »

Et qu’est-ce qu’il avait à savoir ? Il voulait juste qu’elle redevienne comme avant ! C’était tout ! Pour le reste, il s’en fichait complètement ! ASSEZ ! Qu’on le laisse tranquille ! ET QU’ON LAISSE TRANQUILLE KATERINA ! Il frappa de toutes ses forces avec ses deux épées, donnant deux coups croisés en même temps que Katérina parait avec ses lames.
Comme enragé, l’adolescent la repoussa en hurlant, rajoutant tout l’appui de son corps. Deux nouveaux coups et les lames ainsi que les mains de Katérina se dirigèrent vers le ciel. L’adolescent en profita pour la frapper d’un coup d’épaule, la faisant rouler en arrière. Elle se releva mais il se retrouvait déjà auprès d’elle, recommençant à frapper.
La déferlante d’attaques de la part de Kéran eut raison des mains de Katérina, celles-ci lâchant les lames qui vinrent s’envoler dans les cieux avant d’atterrir quelques mètres plus loin. L’adolescent se retrouva assis sur le ventre de Katérina, plantant ses deux épées à côté de son visage.

« Relâche-là ! Je ne sais pas qui tu es mais relâche-là ! »

« Et si tu m’expliquais c’est quoi ton souci avec elle ? T’as l’air sacrément accroché à elle non ? Peut-être que dans le fond, t’aimerais bien te la faire … HAHAHA ! Tu devrais faire gaffe à l’emballage, tu risquerais d’être surpris par le contenu. Même si je n’ai pas été sérieux, au moins, tu as été distrayant pour quelques minutes. Je te la laisse ! De toute façon, elle a déjà tout entendu depuis le début …. Héhéhé … C’est si facile de posséder un corps puis de le déposséder. Tellement facile … » murmura l’adolescente avant de fermer les yeux, l’aura noire disparaissant complètement autour d’elle.

« Katérina ? » demanda l’adolescent après quelques secondes, un peu inquiet, Katérina rouvrant ses yeux, chuchotant :

« Ça me rappelle une scène … Mais c’était l’inverse … »

« Katérina ! Tu es de retour ! » s’écria Kéran avant de retirer ses mains de ses armes, venant enlacer l’adolescente contre lui. Celle-ci lui décrocha un coup de pied dans les bourses.

« Non mais pour qui tu me prends ? Je ne suis pas ton amie ! PUTAIN ! »

« Je suis quand même content de savoir que tu vas bien … Katérina. »

Il avait dit cela tout en s’écroulant sur le côté, un sourire aux lèvres. L’adolescente observa le ciel parcouru par les nuages noirs. Elle ne bougeait plus de sa position, restant parfaitement immobile comme pour être sûre d’avoir bien entendu ce que Kéran avait dit.

« Kéran … Maintenant, tu sais que je suis possédée, ça te fait quoi ? » demanda-t-elle tandis qu’il venait récupérer ses armes, les rangeant autour de sa ceinture. Elle ? Elle était encore couchée, même quand il vint prendre les deux lames de l’adolescente pour les lui ramener.

« Rien de spécial … J’ai une arme possédée même si j’avoue que ça m’a fait mal … Ce type est vraiment un enfoiré de première ! Le type qui te possède ! »

« Ouais … Ouais … Ce pokémon qui me possède, il me laisse tranquille d’habitude … En échange de quelques conditions toutes simples. »

« Et c’est quoi ces conditions ? » murmura l’adolescent, tendant sa main pour qu’elle la prenne. Chose qu’elle fit, se redressant finalement avant de récupérer ses armes.

« T’as pas à le savoir. T’es vraiment lourd, pourquoi est-ce que tu m’as suivi en plus ? »

« Car je voulais savoir ce qui n’allait pas. Tu m’as embrassé sur la joue et puis … »

Il s’arrêta dans ses paroles, rougissant violemment à ce qu’il venait de dire. C’est vrai … Katérina l’avait embrassé sur la joue, il l’avait oublié. Mais visiblement, elle ne l’avait pas oublié puisqu’elle s’écria :

« J’étais encore possédé à ce moment-là ! BORDEL ! Tu te fais des films, je parie ! Arrête ces conneries ! Et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire par rapport à moi ? »

« Hein ? De quoi est-ce que tu parles ? » dit-il, un peu étonné sur le coup.

« Tsss … Fais pas semblant de pas co… Ah non, tu ne comprends vraiment pas, m’enfin, c’est récurent avec toi. Maintenant que je suis possédée, tu vas vouloir que je m’en aille comme une malpropre non ? »

« Ben non ! Je viens de te dire que ça ne me dérangeait pas du tout ! Et ça ne change rien à ce que je pense de toi d’habitude ! Mais si c’était vraiment ça que Swar essayait de me cacher, ben, c’est un peu risible … Ca n’a rien de bien terrifiant. »

Il éclata d’un rire candide tandis qu’elle poussait un profond soupir, un petit sourire aux lèvres. C’était tellement simple avec lui … Enfin, quand on le regardait, ça semblait tellement simple … et pourtant, c’était si compliqué en vrai.

« Bon … Ca veut dire que je vais toujours t’avoir à mes talons, c’est ça ? Mais je te rappelle que mon but reste quand même de te buter. »

« Je m’en doute … Et je ne m’inquiète pas plus que ça. J’ai remarqué que je pouvais lutter à armes égales contre toi. » répondit l’adolescent en rigolant.

« Ah ouais ? Je n’étais pas sérieuse, je te le rappelle au cas où. »

« Ca ne fait rien … Rien du tout. Euh … Maintenant, je commence à avoir un peu faim. Tu ne veux pas que l’on retourne au dortoir ? »

« Mouais … Pourquoi pas ? Vas-y … Passe devant, je te suis. » marmonna Katérina alors qu’il marchait déjà pour quitter cet endroit. Elle haussa un sourcil en voyant son dos recouvert de nombreuses égratignures mais surtout qui était étrangement placé. Comme si … Il n’était pas correctement formé. Peut-être qu’elle se faisait des illusions mais il valait mieux prévenir que guérir.
Elle s’approcha de Kéran, posant ses deux mains sur ses épaules avant de donner un violent coup de genou dans le dos de l’adolescent qui s’écria de douleur. Il se retourna aussitôt, regardant Katérina. Qu’est-ce qui lui prenait ? Elle n’était quand même pas à nouveau …

« Hey …C’est bizarre. Je me sens plus léger, Katérina. Qu’est-ce que tu as fait ? »

« Je t’ai tout simplement remis les vertèbres en place. Semblerait qu’une partie d’entre elles partait dans tous les sens. Comment est-ce que tu as pu venir ici sans ressentir de douleur ? »

« Je ne sais pas du tout … Mais j’avais surtout en tête le fait de venir te retrouver pour savoir ce qui se passait avec toi. C’est bête mais je n’ai pas pensé à la douleur et elle n’est pas venue. Hahaha … C’est fou hein ? »

« Ouais, c’est fou … Complètement irréaliste même. »

Elle avait murmuré cela, l’air pensive tandis qu’elle rejoignait finalement l’adolescent en se plaçant à côté de lui. Cela avait été une sacrée matinée pour eux deux. Et après ce que Kéran avait dit, il était peut-être temps de faire autre chose ? Du moins, d’être quelqu’un d’autre ?

« Cela mérite réflexion … » souffla-t-elle à elle-même.

« A qui est-ce que tu parles, Katérina ? Ou alors, tu es comme moi et tu te parles toute seule. »

« Ouais, pas vraiment, non. T’as pas besoin de savoir en fait. » termina de dire Katérina.

Bon … Peut-être que pour le reste de la journée, il était encore possible de rattraper tout ce qui s’était passé cette matinée. Risible … Cela avait été vraiment risible de sa part. Une telle faiblesse était impardonnable ! Elle ne devait plus le laisser prendre le dessus !

Chapitre 66 : Une voix dans le vide

ShiroiRyu
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Chapitre 66 : Une voix dans le vide

Le lendemain, elle fut la première à se lever … Du moins, c’est ce qu’elle remarquait puisque l’adolescent était encore endormi … sur une chaise. En face d’elle, Kéran était assis, les bras croisés, la tête penchée en avant, les yeux fermés.

« Humpf … Visiblement, il n’a rien fait du tout. C’est vraiment une tafiole en fin de compte. »

Pourtant, durant la nuit, elle avait eu l’impression que l’adolescent était venu dans le lit. Elle ne l’aurait sûrement pas tapé, trop fatiguée et épuisée à cause de tout ce qui s’était passé. Hum … Elle avait sûrement rêvé, ce n’était pas possible autrement.

« De toute façon, qu’est-ce que j’en ai à foutre de lui ? Sa vie ne m’intéresse pas. Je m’en branle complètement de son existence. »

Difficile à admettre et surtout à croire que c’était la vérité. Néanmoins, elle continuait de regarder l’adolescent. Il avait déposé les deux épées sur la table. C’était le bon moment. Le moment de se débarrasser de cette arme pourrie et de la détruire. Elle se leva du lit, s’étirant longuement avant de se mettre debout.

« Je peux savoir ce que tu comptes faire ? » murmura l’épée alors qu’une aura noire l’enveloppait subitement.

« Devine un peu … Il est temps que tu disparaisses de la vie de Kéran. C’est aussi simple que ça. Ça se voit tout de suite que tu as envie de le posséder mais je ne compte pas te laisser faire. » annonça calmement Katérina alors qu’elle continuait de s’approcher de l’épée, une aura noire entourant son bras gauche et sa jambe gauche.

« Tu ne sais rien du tout par rapport à Kéran. Tu n’es qu’une étrangère pour lui. Néanmoins, tu as décidé de te montrer sous ton véritable jour ? »

« Je ne comptais pas me cacher contrairement à toi. Mais maintenant que tu oses m’adresser la parole, peut-être qu’il va être temps de se débarrasser de toit définitivement. Prépare-toi à … » commença à dire Katérina avant de s’arrêter.

L’adolescent était en train de bouger et de marmonner, signe qu’il se réveillait. Katérina pesta, l’aura noire disparaissant autour de la moitié de son corps tandis que celle de l’épée continuait d’être présente.

« Et bien ? Si tu es tant préoccupée par Kéran, pourquoi ne pas chercher aussitôt à me détruire ? Peut-être que tu n’oses pas lui avouer la vérité ? Pathétique … Tu es réellement pathétique comme fille. »

« Ta gueule, salope. J’ai aucune réflexion à entendre et à avoir de la part d’une garce comme toi, c’est compris ? Alors tu te la fermes et je me barre. J’ai passé une bonne nuit et c’est sûrement pas grâce à toi. »

« Et bien débarrasses donc le plancher avant qu’il ne se réveille et ne te représente plus devant lui. Si tel est le cas, je ne me gênerai pas pour le prévenir à ce sujet. »

Des veines apparurent sur le cou de l’adolescente, signe qu’elle était plus que furieuse par rapport aux dires de l’épée. D’un geste rageur, elle s’approcha de Kéran, venant l’embrasser longuement sur la joue, celui-ci se réveillant subitement. Il n’eut pas le temps de parler qu’elle quitta la pièce en claquant la porte derrière elle.

« Hein ? Mais… C’était Katérina ? » demanda l’adolescent avant de se redresser avec vivacité, quittant la chambre à son tour. Pourtant, le fait de se lever aussi rapidement après s’être réveillé le fit tituber alors qu’il posait sa main sur son crâne.

« Aie, aie, aie … J’ai mal … Très mal au crâne … Pourquoi est-ce qu’elle est partie ? »

Pourquoi ? Il revint vers la chambre, étant sûr de trouver la réponse en s’adressant à Swar. Néanmoins, lorsqu’il vint prendre ses deux épées et surtout commencer à discuter avec l’arme, il remarqua Katérina dehors, en train de marcher avec rapidité en direction de la forêt. Il ne devait pas la perdre de vue !

« Que comptes-tu faire, Kéran ? » demanda Swar alors que l’adolescent avait déjà ouvert la fenêtre. Ce qu’il comptait faire ? C’était bien simple !

« Je vais aller la retrouver ! Attends ! Y a une fille qui veut ma mort qui m’embrasse sur la joue pendant que je dors ! Tu ne crois pas que j’ai besoin de savoir et … »

« Tu es stupide ou tu le fais exprès ? Tu ne comptes quand même pas faire ce que je pense ? »

« Et qu’est-ce que tu crois que je vais faire hein ? Ben je te le donne dans le mile ! » s’écria l’adolescent avant de sauter tout simplement par la fenêtre, s’agrippant à une grosse branche de l’arbre qui était à environ deux mètres. Sa tête percuta le bois tandis qu’il s’agrippait de toutes ses forces à la branche, le corps penché vers le bas, comme le serait un Férosinge.

« … … …Tu sais quoi, Kéran ? Je pense que tu mérites de te casser la figure. »

Mériter comment ça ? Qu’est-ce que l’arme allait faire ? HEY HEY ! NON NON ! ET NON ! L’épée fut entourée d’une aura noire, quittant la ceinture de l’adolescent avant de chercher à se placer dans l’une des mains de celui-ci. L’adolescent chercha à repousser l’arme d’une main, tout son corps penché vers le vide.

« Arrête Swar ! C’est vraiment pas drôle là ! J’ai pas envie de me casser la figure ! Y a au moins sept ou huit mètres ! Je vais me tuer ! »

« Tu ne penses pas que c’est le but désiré ? »

HEIN ? L’épée revint vers lui, fonçant à toute vitesse vers sa main qui tenait encore la branche. NON ! Il tenta de se protéger avec sa main libre puis eut soudainement une idée de génie. Il agrippa la branche avec sa main libre, retirant l’autre alors que l’épée passa à côté sans même l’atteindre. L’adolescent éclata de rire :

« HAHAHA ! J’ai été plus malin que toi sur ce coup, Swar ! Reconnais-le au moins ! »

« Tu as raison … J’ai voulu me compliquer la vie. Passons à la méthode bien plus simple. Il faut te punir et je pense que c’est ce que tu mérites. »

Qu’est-ce qu’elle allait faire encore ? L’épée tournoya autour de lui … avant de venir se planter dans la branche ? HAHAHA ! Une aussi grosse branche, c’était tout simplement impossible de … L’aura noire s’amplifia subitement, venant trancher la branche qui s’écroula au sol, emportant l’adolescent avec elle. Elle tomba sur Kéran, celui-ci pouffant de douleur à cause du choc de l’atterrissage mais aussi de la branche. L’épée tomba au sol à ses côtés, dénuée d’aura noire.

« Ça ne … Ça ne m’arrêtera pas … »

Ca ne l’arrêterait pas ? Hum ? Que voulait-il dire par là ? L’épée le vit soulever la branche de toutes ses forces avant de se relever avec difficultés. Malgré la douleur, l’adolescent se dirigea vers la forêt, là où s’était engouffré Katérina. Il devait la rattraper ! Elle ne faisait que marcher, pas courir ! S’il décidait de courir, ça ne devrait pas être trop difficile non ?

Enfin, c’est ce qu’il espérait car il n’en était pas sûr du tout, loin de là même. Pourtant, il sentait qu’il se rapprochait d’elle, de plus en plus même. Il avait l’impression de savoir où elle se trouvait sans même qu’il ne l’espionne. Swar murmura :

« Tu vas commettre une bêtise plus qu’importante. Tu vas le regretter toute ton existence. Il vaut mieux pour toi que tu t’arrêtes dès maintenant. »

« Et pourquoi est-ce que je ferai ça hein ? Vas-y ! Exprime-toi puisque tu veux m’empêcher de voir Katérina ! Tu es quand même très possessif Swar ! »

« Tu le regretteras … qu’importe ce que je te dis. Il y a des vérités qui ne sont pas toujours bonnes à dire … qu’importe qui elles concernent. »

Ah oui ? ET BIEN NON ! Il n’en avait rien à faire ! C’était aussi simple que ça ! Il voulait juste revoir Katérina et lui demander pourquoi est-ce qu’elle l’avait embrassé sur la joue ! Ce n’était pas dans ses habitudes ! Enfin, non, c’était une question idiote ! Il voulait savoir pourquoi est-ce qu’elle partait ! Il n’avait pas du tout envie de ça !

Katérina … Katérina ! Où est-ce que Katérina se trouvait ? Il n’avait pas répondu à Swar, n’étant pas du tout motivé à s’adresser à son arme. Katérina ! Où est-ce qu’elle se trouvait ? L’adolescente ne devait plus être très loin ! Plus du tout même ! Puis soudainement, il fut pris d’un violent malaise et d’une migraine insoutenable.

« Ça fait mal ! TRES MAL ! SWAR ! Je sais que c’est toi qui me fais ça ! »

« Nullement … Je n’ai pas de temps à perdre puisque tu as fait ton choix, encore un choix plus que ridicule et douteux … mais tu es libre de tes actes. »

« Alors … Qu’est-ce que c’est ? » bredouilla l’adolescent, posant une main sur son cœur.

« Le pouvoir d’une créature ténébreuse ou spectrale … Voilà tout. Je pense qu’à partir de là, tu peux commencer à te faire ta propre idée sur la question. Maintenant, lâche-moi, tu es fatiguant et lassant. Tu n’as qu’à continuer à avancer si tu en as la force mentale. »

La force mentale ? Ca voulait dire l’esprit ? Ou la volonté ? Avec les paroles de Swar, il était un peu anxieux et inquiet mais il ne devait pas s’imaginer de mauvaises choses. Ce n’était pas possible … encore que … Katérina …

« Non, non ! C’est juste impossible que Katérina soit possédée ! »

C’était tout simplement stupide mais en même temps, ça voulait dire qu’il aurait de nombreuses explications sur la puissance de l’adolescente. Katérina était forte, très forte même … Donc … Voilà quoi.

Plus il avançait, plus il faisait un pas, plus il avait du mal à gagner ne serait-ce que quelques mètres. Pourtant, il arriva jusqu’à un endroit où les arbres avaient été calciné. Il ne restait plus rien … Plus rien du tout. Seulement des cendres. On aurait pu croire que tout avait été rasé et que plus rien ne pouvait pousser.
Au milieu de ce champ digne d’un désastre, Katérina était à genoux, une aura noire entourant l’adolescente. Cette aura … Cette aura … Il en était sûr et certain. C’était l’aura d’une personne possédée. Pourquoi ? Car Swar avait la même. L’épée était possédée … et alors, ses craintes venaient de se confirmer.

« Katérina est possédée par un spectre ou une créature ténébreuse. Katérina est possédée … Katérina est possédée. Mais qu’est-ce qu’elle fait là ? »

« Maintenant que tu sais la vérité, abandonne-la et laissons la se tuer en silence. »

« Se tuer en silence ? Hors de question. » répondit sèchement Kéran à son arme. Il devait aller la voir mais il n’était pas sûr que ça soit la bonne chose à faire.
Il était inquiet, très inquiet pour elle. Il amorça un mouvement mais il se prit une sorte de barrière invisible alors qu’il entendait Katérina qui murmurait :

« Foutu spectre ! Foutues ténèbres ! Quoi ? Ça ne te plaît pas ? BEN JE M’EN FOUS ! »

Elle était en train de parler avec qui ? L’être qui la possédait ? Elle n’avait pas peur que l’être la tue ? Si c’était le cas, il devait l’arrêter. Mais il n’y avait aucune méthode actuellement pour forcer un spectre à quitter un corps ?

Il ne s’était jamais posé la question mais cela permettrait alors à Swar de quitter l’épée et d’aller voir ailleurs si l’adolescent y était. Car oui, il n’avait pas oublié cette idée. Mais pour l’heure, il avait plutôt envie d’aller sauver Katérina. Et comment faire ? Il ne pouvait pas s’approcher d’elle !

« Quoi ? Qu’est-ce que ça me fait ? EST-CE QUE JE T’EN POSE DES QUESTIONS CONNARD ?! Si cette foutue épée n’avait pas été là … QUOI ? NE RACONTE PAS N’IMPORTE QUOI ! TU SAIS BIEN QUE JE FAIS CA POUR TOI ! »

Elle était réellement énervée par l’être en elle. Ça devait être horrible de se parler tout seul … mais surtout de ne pas pouvoir contrôler son corps. Il se sentait mal pour elle, très mal … Il devait l’aider ! Il devait trouver une solution pour l’aider !

« Délaisse-la … Elle est possédée, il n’y a rien de bon à rester près d’elle. »

« Swar ? Et je suis sensé faire quoi de mon côté ? Car je te rappelle que tu m’as à ta merci hein ? Donc je suis aussi possédé en quelque sorte. »

« Ce n’est pas pareil. Elle l’est directement. Pendant que tu dormais, elle a essayé de te tuer, tu ne l’as jamais remarqué ? »

« NE MENS PAS ! EST-CE BIEN CLAIR ? » hurla l’adolescent avec colère.

Il ne pensait pas que Katérina voudrait réellement le tuer ! De toute façon, ce n’était qu’un mensonge de la part de Swar ! Il n’avait pas confiance en Swar Pas après la nuit qu’il avait passé avec Katérina !

Ah ! Il avait crié et Katérina avait sûrement entendu que … Katérina s’était plongée dans un mutisme mais ne s’était pas tourné vers lui. Bon … Il était peut-être trop tôt pour venir l’aider. Il valait mieux pour lui qu’il s’en aille.

« T’es heureux, Swar ? Je ne vais pas l’aider, c’est aussi simple que ça. Je ne peux pas l’aider avec mes capacités actuelles. »

« Heureux que tu le remarques enfin. Tu n’as pas la force nécessaire pour combattre Katérina. » répondit avec calme l’épée alors qu’il faisait un pas en arrière, puis un second. Katérina … Il allait attendre qu’elle se calme et ensuite …

*Crac* Il baissa son regard, remarquant la branche qu’il venait de briser. Oups … C’était problématique. Mais Katérina n’avait sûrement pas entend …

« Kéran … » murmura une voix douce et tendre.


L’adolescente aux cheveux argentés s’était relevée, un sourire aux lèvres, le regard perdu dans la vague. Elle était inconsciente ou presque … Il n’y avait pas d’autres possibilités quand on l’observait comme ça ! Surtout avec la moitié de son corps qui laissait paraître une aura noire et maléfique.

« Euh … Katérina, tu ferais mieux de reculer … »

« Pourquoi cela ? Tu as été très vilain, tu sais. Ce n’est pas bien d’écouter les conversations des autres. Tu sais ce que l’on fait aux personnes qui ont été vilaines ? » souffla l’adolescente, sortant ses deux lames. « On doit alors les punir … Les punir sévèrement. »

« Euh … Sincèrement, non … Je ne veux pas, Katérina. Je te promets que je n’ai rien entendu. » bredouilla l’adolescent, continuant de reculer alors que Swar faisait émettre une aura noire autour de l’épée.

« Je ne pense pas qu’elle t’écoutera, Kéran. Je t’avais prévenu … mais bon. Maintenant, il va falloir que je m’occupe d’elle. » annonça l’épée avec calme. Hein ? NON ET NON ! Il n’avait vraiment pas envie de se battre avec Katérina ! Même si elle était possédée ! Il y avait surement un autre moyen de la faire revenir à son état normal !