Archives de catégorie : Tome 2 : Ne plus penser à soi

Chapitre 60 : Un retour triomphal

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 60 : Un retour triomphal

« Et voilà. Nous avons été même plus rapides que prévu, Earnos. » annonça Sania en lui souriant, montrant par là … les étendues verdoyantes qui se trouvaient non-loin de l’endroit où ils étaient. De l’herbe ! De la véritable herbe ! Des arbres aussi ! Une forêt ! S’il avait été quelqu’un d’exalté, il aurait poussé un cri de joie.

« Tant mieux … finalement … De retour à la maison alors ? » murmura le Coconfort.
« Pas encore, Earnos … Pas encore. Nous devons rejoindre le royaume ou plutôt le château du roi. Je pense qu’il sera surpris de voir que tu es accompagné. »

Hum ? Pourquoi être surpris ? Ça n’avait rien d’étonnant … Enfin si. Il ne devait pas se mentir à lui-même. C’était étonnant de voir des Libegons sortir de chez eux mais au final, ils avaient adopté très rapidement la vie de nomades pendant ces quelques jours. A croire qu’ils avaient fait ça durant toute leur existe …

Il s’arrêta de penser, de nombreux murmures se faisant entendre avant qu’au loin, un brouillard ne se lève. Des personnes … Un bon nombre de personnes arrivait à toute allure vers eux ?! Ils allaient les attaquer ? Il s’était déjà mis en position remettant son casque sur son crâne mais pourtant, ni les Libegons, ni Olistar ne semblaient inquiétés.

« Calme-toi donc, Earnos. Ce sont des amis … C’est vrai que tu n’as pas dû en voir souvent dans ton existence, hein ? Voilà donc … des membres de ma race. »

Des membres de sa race ? Des Rapions et des Drascores ? Il fut plus que surpris lorsque les hommes se rapprochèrent d’eux. Olistar s’avança vers les différentes hommes et femmes aux cheveux violets. Oh … Certains avaient des couleurs différentes pour les tenues et les cheveux, comme les Libegons mais on voyait bien les traits caractéristiques des Rapions et des Drascores. D’ailleurs, Olistar était en train de discuter avec eux et Sania aussi. Un Drascore s’inclina respectueusement devant la Libegon tandis qu’il sentit qu’on parlait de lui. La raison était simple … Olistar venait de le désigner du regard, un sourire aux lèvres.

« Qu’est-ce qu’ils peuvent se dire ? Je me le demande … » murmura Lisian à côté de lui.

« Ça doit être sûrement très important. Enfin, je l’espère … Mais tu imagines ? Ce sont deux peuples qui vivent dans le désert et je crois que les Rapions et les Drascores ont une vie très dure à la base et … Qu’est-ce que … »

Olistar était en train de rougir faiblement en le regardant alors que certains Rapions et Drascores semblaient se moquer d’Olistar. Bizarre … Il ne savait pas ce qui se passait réellement là-bas mais ça avait l’air d’être bien drôle. Dommage qu’il ne participe pas aux « festivités », n’est-ce pas ? Mais quand même … Qu’est-ce qui se disait là-bas ? Olistar revint vers lui, un sourire aux lèvres avant de dire :

« Viens donc par là. Férast, Lisian, vous êtes aussi de la partie. »

« Hum ? Hein ? Hey … Hey ! Me tire pas comme ça, Olistar ! » répondit l’adolescent aux cheveux blonds, un peu surpris par la joie qui débordait de la part du Rapion. C’est vrai que … Ne pas voir ses proches ou ses amis pendant des années … C’était triste. Alors les revoir ensuite, ça donnait envie de rire et d’être heureux. Il comprenait parfaitement l’adolescent sur ce coup. Néanmoins, il ne se présenta pas face aux Rapions et aux Drascores, ne faisant que les saluer d’un hochement de tête.

« Voilà donc le fameux Coconfort dont n’arrête pas de parler notre petit Olistar ? Et bien … Comme quoi, ça change réellement des autres que l’on voit habituellement. Ton armure n’est pas un peu trop lourde par contre ? Ca a l’air plus qu’épais quand on la regarde comme ça. »

« Non non … C’est plutôt … léger à force. Enfin … Je n’ai pas tant de mal que ça à bouger. Enfin … Je crois. » murmura Earnos en s’adressant au Drascore qui avait pris la parole.
Olistar n’arrêtait pas de parler de lui ? Qu’est-ce qu’il avait de si spécial pour que le Rapion en parle autant aux autres ? Enfin bon … Ca ne le concernait pas … Il ne devait pas poser ce genre de questions. Mais voilà … Bon … Il valait mieux qu’il reparte. Il reprit :

« Je vais attendre que l’on recommence à se mouvoir. Nous devrions rentrer dans le royaume le plus rapidement possible. Il faut que l’on … »

« Aille voir la princesse Terria. Je le sais parfaitement, Earnos. Ne t’inquiète donc pas pour ça. » dit l’adolescent aux cheveux violets, Earnos répondant aussitôt :

« Je ne pensais pas à ce que l’on aille voir la princesse Terria mais plutôt le roi pour lui signaler notre retour et que nous avons ramené quelques personnes avec nous. De même, il faut que l’on aille raconter la vérité au sujet de ton peuple ! »

« On ne dirait pas comme ça … Mais il est plutôt très agité comme garçon non ? » demanda une nouvelle fois le même Drascore qu’auparavant.

« C’est ça qui le rend vraiment si spécial. » répondit Olistar en souriant à Earnos. Le Drascore se rapprocha de l’adolescent aux cheveux violets, celui-ci hochant la tête négativement plusieurs fois à la suite, murmurant :

« Non, non … Ils ne sont pas au courant. De toute façon, je ne pense pas que ça sera possible de garder tout ça secret bien plus longtemps. »

« De toute façon, que tu le désires ou non, tu as bientôt ta majorité et tu sais ce qui risque de se passer, n’est-ce pas ? » reprit le Drascore à voix haute.
Oui, il savait parfaitement ce que tout cela voulait dire. Néanmoins … Néanmoins, il préférait attendre encore un tout petit peu. Le plus longtemps possible plutôt … Ca serait bien mieux pour lui … Enfin, il l’espérait au fond. Ses yeux se posèrent encore une fois sur Earnos. Si l’adolescent apprenait encore qu’il avait un secret pour lui … Pfff …

« Est-ce que nous ne devrions pas reprendre la route ? Je pense que vous nous accompagnez tous ? » demanda Earnos alors que le Drascore émit un grand rire, en même temps que les autres membres de sa race. Qu’est-ce qu’il avait dit de si drôle ?
Pourtant, malgré le rire, tous confirmèrent ses dires. Oui … Avec les Libegons, ils allaient faire le chemin eux aussi. Le Coconfort ne savait pas pourquoi mais il avait l’impression d’être au milieu de quelque chose d’exceptionnel, vraiment exceptionnel.

Et pour cause ! Pour la première fois, il voyait la réelle puissance des Libegons en action ! la raison était très simple : ils devaient traverser les campements de Scorvols et Scorplanes pour réussir à pénétrer dans le royaume. Et autant dire qu’après leurs passages, il ne restait plus grand-chose de leurs adversaires.

Il aurait pu être heureux de cette victoire mais voilà … Ce n’était jamais plaisant de tuer autrui … même si c’était la guerre. D’ailleurs, il était le chevalier… Enfin, il avait été le chevalier de la princesse Terria mais il n’aimait pas vraiment être un soldat. Il n’était pas fait pour ça, voilà tout. Il n’était pas un vrai combattant.

« Vous savez vu ces personnes ? Ce sont des Rapions ? Des Drascores ? Mais qu’est-ce que cette race fait ici ? N’étaient-ils pas bannis ? Et ces personnes aux cheveux verts ? »

« Elles sont magnifiques … Ce sont des nobles ? Mais je ne connais pas leurs noms. »

« Qu’est-ce qu’un Coconfort fait avec une Cheniti et un Pomdepik avec eux ? D’ailleurs, ce Coconfort a une armure vraiment bizarre non ? »

« Et bien … Earnos, que tu le veuilles ou non, la célébrité va être à toi. » dit Olistar en lui souriant, Earnos ne lui répondant pas. Ce n’était pas pour lui tout ça.

Il n’avait jamais voulu être célèbre ou reconnu dans le royaume hein ? Son seul désir était de servir la royauté … et surtout la princesse Terria. D’ailleurs, les gardes royaux les laissèrent passer pour qu’ils puissent pénétrer dans le château, du moins, une partie des Drascores et des Libegons. Les autres personnes pouvaient s’installer ailleurs en attendant.

Voilà … Ils étaient dans le château et aussitôt, le roi avait été demandé ainsi que la majorité des nobles et des hauts-gradés militaires. Des murmures, de trop nombreux murmures alors que les Drascores et les Libegons s’inclinaient devant le roi et la princesse. Exceptionnellement, les quatre membres de l’expédition furent acceptés lors de la réunion.

« Avant toute chose … Nous devrions néanmoins faire une épuration. » murmura Sania, semblant parler pour la majorité des Libegons présents dans la salle du trône.

D’un claquement de doigts, plusieurs hommes et femmes commencèrent à se consumer, dévorés par les flammes violettes tandis que d’autres furent percés au cœur par de nombreux dards de la part des Drascores. Aussitôt, les survivants vinrent entourer le roi, prêts à le défendre avec ardeur tandis que la princesse ne bougeait pas de son trône.

« C’était quand même une méthode radicale … Sania. » murmura une voix masculine, Sando se présentant de derrière le trône de la princesse.

« Il fallait bien purger les environs du roi pour que celui-ci ne soit plus en danger de mort à tout instant … comme la princesse Terria. Maintenant, il n’y a plus de traîtres ici. Néanmoins, est-ce que ainsi que tu comptes me saluer après toutes ces années, mon amour ? »

Mon amour ? Earnos tourna son visage vers Sando, celui-ci s’approchant de Sania avant de l’embrasser très rapidement. Ils étaient mariés ? Ensembles ? Mais … Enfin bon … Ca ne le concernait pas normalement. Enfin, c’était ça non ?

Chapitre 59 : L’heure du départ

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 59 : L’heure du départ

« Est-ce que vous êtes tous prêts ? Cela fait quand même un bout de temps, n’est-ce pas ? »

« On doit se rapprocher de plus de deux ans, je crois … Je suis encore loin de mes quinze ans mais je pense que vous comprenez l’idée, madame Sania. » murmura l’adolescent alors que les quatre enfants avaient leurs sacs sur le dos. Ils étaient tous prêts à partir et à quitter finalement les Libegons. Nul n’avait essayé de rester plus longtemps, sachant qu’il fallait absolument revenir le plus rapidement possible au royaume.

« Je vois, je vois … Mais tu as très bien grandi, plus que ce que je ne le pensais. Si tu veux avoir plus d’informations au sujet du royaume des insectes, tu devrais interroger les Munjas. Ces derniers savent tellement de choses et … Ai-je dit quelque chose de déplaisant ? » demanda la femme aux cheveux verts, un peu surprise.

« Non … Rien … Ce n’est pas bien important. C’est juste que je connais une Munja en particulier et que … Voilà … Elle est disparue depuis maintenant plusieurs années. Elle a été capable de faire revenir l’esprit de la reine Seiry pendant une heure puis ensuite, elle n’a plus donné de nouvelles d’elle … C’était … Une Munja que je connaissais depuis très longtemps et dont … Enfin, ce n’est pas bien important, désolé. » chuchota Earnos, ayant le visage un peu terne, comme si cela l’affectait de discuter avec les Munjas.

« Je vois … Je vois … Même si tu prétends le contraire, j’ai l’impression que ce n’est pas ce que tu penses réellement. Néanmoins, je ne t’embêterais pas plus longtemps sur le sujet, je te le promets. Vous pourrez partir dans environ une heure. » annonça Sania.

« Mais quand même, aujourd’hui, il y a beaucoup de mouvement. » chuchota Férast à Lisian, celle-ci hochant la tête positivement.

« C’est bizarre toute cette foule qui s’excite. On dirait qu’elle attendait quelque chose. Ce n’est quand même pas à cause de nous ? » demanda Olistar.

« Oh … Vous verrez cela à la fin de la journée, dans une heure environ. Maintenant, les enfants, je dois vous laisser. J’ai quelques … petites choses à faire. » dit Sania avant de partir de son côté, laissant les quatre adolescents entre eux. Olistar se tourna vers Earnos, se rapprochant de lui avant de lui poser une question :

« Cette Munja … Ce n’est pas celle que la princesse a pu voir ? Et que le roi a tenté d’avoir pour qu’il puisse revoir l’esprit de la reine Seiry ? »

« Tu es drôlement au courant quand même. Enfin … Comme tu es au service de la princesse, à la façon d’un chevalier plutôt discret, je pense que c’est normal qu’elle t’ait prévenu à ce sujet mais oui, c’est bien de mademoiselle Douély dont je parlais. Enfin bon, ce n’est pas bien important … Comme le reste. » répondit le Coconfort, haussant les épaules comme pour bien montrer que ça ne l’affectait pas plus que ça alors que c’était pourtant le cas.

« Toute façon, elle devra bien se remontrer un jour, les Munjas sont immortels. »

Ah bon ? Les Munjas étaient immortels ? Première chose qu’il apprenait. Il n’était même pas au courant. Enfin, il verrait ça plus tard. Le départ était proche, même s’ils devaient attendre une heure pour une raison un peu plus qu’obscure.

Et une heure plus tard, ils avaient de quoi être surpris. Sania était devant eux, tirant derrière elle une charrette contenant de nombreux objets … comme ceux que l’on mettait dans une maison pour la décorer. Qu’est-ce-que ça voulait dire ? Earnos s’approcha de la femme aux cheveux verts, demandant d’une voix un peu troublée :

« Madame Sania … Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Hum ? Et bien, tout simplement que pour vous guider hors du désert, vous aurez besoin d’une personne qui le connaît parfaitement non ? » répondit la femme avec un petit sourire aux lèvres devant l’air surpris des quatre adolescents. C’est vrai qu’ils s’étaient guidé un peu n’importe comment la première fois.

« Je ne parle pas de ça … Mais de CA ! » reprit Earnos en désignant la troupe derrière elle. Ce n’était même pas deux ou trois personnes qui accompagnaient Sania ! Mais toute la tribu ! Tout le village ! Et le pire, c’est que Lisian désigna une tempête de sable qui se levait au loin mais elle semblait tout sauf naturelle.

« J’ai l’impression que d’autres Libegons viennent vers nous. » murmura l’adolescente faiblement, un peu étonnée elle aussi. Pourtant, lorsqu’elle vit les autres Libegons, elle eut un petit sourire aux lèvres. C’était la tribu qui s’était occupé d’elle lors … de sa fuite pendant plus d’une année ! Qu’est-ce qu’ils faisaient là ? Earnos gardait ses yeux rivés sur Sania, attendant des explications qui n’arrivaient toujours pas.

« Nous avons tout simplement décidés de nous joindre à vous pour la route mais aussi pour venir rejoindre le royaume. Il semblerait qu’il ait quelques problèmes et je suis sûre que nos jeunes Vibraninfs et Libegons sont motivés à épauler les autres insectes qui jusque-là étaient pour eux de parfaits inconnus. Disons que c’est autant une découverte qu’autre chose … »

« Vous êtes vraiment sûrs de faire le bon choix ? Je veux dire, cela fait plusieurs siècles … voir bien plus longtemps que ça … que vous n’êtes pas sortis du désert et … » demanda Earnos, encore un peu sous le choc de la révélation.

« Il n’y a aucun problème. Si tu parles de notre habitat, nous trouverons bien quelques pans de désert où nous pourrons alors habiter. Ou alors … Nous emmènerons le désert avec nous. »

« Vous me faites un peu peur quand vous parlez de la sorte, madame Sania. » répondit l’adolescent aux cheveux blonds, toujours plus qu’étonné par ce qu’il venait d’entendre.

« Il n’y a pas de quoi l’être pour autant. Néanmoins, les dernières préparations sont terminées, nous pouvons y aller dès maintenant. »

« Alors … Euh … Je vous laisse prendre les commandes. » dit Earnos en laissant passer la femme devant lui. Ça lui semblait logique puisque Sania était celle qui semblait diriger toute la tribu depuis des années. La femme le remercia d’un petit sourire avant de signaler qu’il était temps pour tout le monde de partir. Ils n’avaient pas peur ? De découvrir un autre monde ? Car ça faisait depuis tellement de temps qu’ils étaient reclus …

Mais bon … Qui était-il pour juger de la chose ? Il n’était qu’un simple Coconfort et rien d’autre. Il commença à suivre Sania, restant auprès d’Olistar et des deux autres adolescents. Au moins, il étaient réunis pour le petit voyage qu’ils allaient accomplir mais combien de temps allaient-ils perdre pour retourner au royaume ? Il posa la question à Sania.

« Hum ? Combien de temps ? Je ne sais guère, je n’ai pas calculé la durée … Mais connaissant le terrain et sachant que tu avais dit que vous aviez mis dix jours … Je pense que l’on peut réduire la durée d’au moins de moitié. » répondit Sania.

« Hein ? Ce que … Vous vous rappelez de ce que j’ai dit il y a quelques années ? »

« Bien entendu. Chaque parcelle d’informations, chaque pierre, chaque grain de sable a son importance. Je préfère tout noter dans mon cerveau pour être sûre qu’un jour ou l’autre, cela puisse être utilisé pour diverses raisons. »

« C’est impressionnant quand même … Enfin, je trouve … Je ne sais pas vraiment. » marmonna l’adolescent aux cheveux blonds, toujours surpris par cette femme.

« Hum ? Non, c’est de l’entraînement. Comme toi, tu es capable de toujours rester debout malgré l’adversité, moi-même, j’utilise mon cerveau au maximum de ses capacités, voilà tout. » termina de dire la femme avec un nouveau sourire.

« Oh … Earnos n’utiliserait donc pas toutes les facultés de son cerveau ? Première nouvelle. » chuchota Olistar, rigolant faiblement devant la petite pique lancée à Earnos.

« C’est pas très sympa de ta part, Olistar. Je suis plus manuel qu’intellectuel, c’est tout. »

« Mais bon … Je rigolais et ce que tu dis est particulièrement faux. Tu sais très bien utiliser ton cerveau quand il le faut. Tu deviendras aussi intelligent que ce Dardargnan, j’en suis sûr et certain ! » répondit le Rapion comme pour le rassurer.

« Si je peux éviter de terminer … comme lui … »
ROH ! Qu’il arrête d’être démoralisé ! Ca n’allait l’emmener à rien du tout ! Loin de là même ! Pffff … Olistar lui donna une petite claque derrière le crâne. Pour une fois qu’il n’avait pas mis son casque doré sur sa tête, il allait le regretter. Le Coconfort poussa un petit cri de douleur, demandant une explication.

« Ca, c’est parce que tu penses encore à cette histoire qui s’est passée il y a plusieurs siècles voir millénaires de ça ! Ce n’est pas la même chose aujourd’hui ! Ca ne terminera pas mal ! »

« Qu’est-ce qui ne se terminera pas mal ? » demanda Earnos à Olistar.

« Hum ? Non … Rien du tout … Enfin … Ça ne me concerne pas pour l’instant. Nous verrons cela plus tard. Pour l’heure, il faut que nous avancions. »

Il avait quand même l’impression qu’Olistar lui cachait encore une fois quelque chose. Les secrets entre eux, ce n’était pas terminé depuis le temps ? Visiblement non. Bon … Ca ne faisait rien du tout. Ce n’était pas si … important, enfin … Il espérait.

Chapitre 58 : Un tribut mortel

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 58 : Un tribut mortel

« Et bien … Peut-être devrai-je commencer par le début ? Ou alors tout de suite passer aux choses plus sérieuses ? Je ne sais guère. » murmura la Libegon, semblant un peu confuse.

« Il faudrait peut-être expliquer l’enfance d’Oraura et Crapiscal ? » dit Earnos.

« Hum … Peut-être. Il faut savoir qu’Oraura était une Apireine unique … Il n’y avait pas d’autre insecte comme elle, c’est pour ça qu’elle était spéciale. Mais aussi pour cela qu’elle était seule puisqu’elle n’avait pas de famille. Sa famille, c’était les autres insectes. Il en était de même pour Crapiscal, un Aspicot qui avait vu ses parents mourir devant ses yeux pour sauver la vie d’Oraura. Leur relation était détestable, plus que détestable même. »

« Pourquoi ça ? » demanda Lisian, Sania lui faisant un sourire avant de répondre :

« Imagine donc un enfant âgé de cinq ans qui voit ses parents disparaître pour sauver une fille qui n’est pas la leur. Tu ne penses pas que cet enfant en voudrait terriblement à la fille sauvée ? Les deux premières années furent terribles pour la jeune fille : malgré tout l’amour que lui portaient les citoyens, il y avait une seule personne qui faisait tout pour lui rendre la vie impossible. Je pense que vous avez deviné qui était cette personne : Crapiscal. Elle a tenté maintes fois de lui faire plaisir, de le rendre heureux mais il ne s’est jamais laissé faire. La haine que lui portait le jeune garçon était bien trop forte pour que ses tentatives soient couronnées de succès. »

« Je ne sais pas … mais cela me rappelle deux personnes que je ne connais plutôt bien. » chuchota Olistar, ses yeux se posant sur l’adolescent aux cheveux blonds. Lui ? Lui et qui donc ? Il ne voyait pas du tout où il voulait … Ah non ! Ce n’était quand même pas pareil ! Entre ça et ce qui s’était passé avec Terria, c’était quand même bien différent ! Il s’était comporté comme l’enfant qu’il était lorsqu’il avait vu sa foreuse se faire détruire …

« Par toi ! Ah bien entendu ! C’est par toi que ma foreuse a été détruite, Olistar. Même si c’était pour protéger la princesse ! » s’écria le Coconfort.

« Hahaha ! Quand même, à l’époque, je n’y allais pas de main morte sur toi. Mais oui … Enfin bref, je ne crois pas que c’est important. Vous pouvez continuer madame Sania. »

« Merci bien, Olistar. » dit la Libegon. « Pourtant, elle continua, continua, continua … Et cela sans même chercher à se rapprocher des autres. Elle disait toujours que tout l’amour d’un peuple n’était rien si elle n’était pas appréciée par une seule personne. Puis un jour, alors qu’ils avaient dix ans, quelques garçons un peu trop entêtés commencèrent à l’embêter un peu trop. Jaloux que la jeune fille fût bien trop appréciée par tout le monde, le jeune Aspicot s’en prit à eux, n’hésitant pas à les frapper et à les repousser en hurlant qu’il était le seul à pouvoir lui faire mal. Pendant la bagarre, un accident des plus graves aurait pu se produire si Crapiscal n’avait pas été là pour sauver Oraura. Des bouts de verre qui tombent des ordures et ça aurait pu être un drame. Enfin … Ce le fut pour Oraura car pour l’avoir sauvée des morceaux de verre, le jeune garçon perdit son œil gauche. Lorsqu’elle voulut le remercier, il s’éloigna sans même chercher à lui répondre mais leurs destins étaient scellés. »

« J’ai l’impression d’écouter les histoires à l’eau de rose de ma mère. » murmura Earnos, ne niant pas pour autant qu’il appréciait ce qu’il écoutait, un peu comme les autres adolescents.

« Disons que tout n’est pas si rose. Pourtant, à partir de là, tout changea du tout au tout. Maintenant, Oraura était toujours aux côtés de Crapiscal et celui-ci ne cherchait pas à la repousser. Disons qu’après ce qui venait de se passer, les deux enfants étaient réunis à jamais. Les années passèrent et dans tout le peuple des insectes, on connaissait l’histoire d’Oraura et Crapiscal. Crapiscal, un insecte pas comme les autres. Même s’il n’était pas du tout puissant, il était plus que débrouillard et arrivait à se sortir de situations dangereuses avec facilité mais surtout, le peuple était en pâmoison devant ce jeune couple devenu inséparable. Il était impossible d’imaginer l’un sans l’autre. Mais vous vous rappelez de ce que je vous avais dit à l’époque ? Au sujet du peuple des insectes ? »

« Qu’il n’était pas unifié et qu’au fur et à mesure … Il commençait à se détruire. C’est pourquoi il avait été mis en place l’idée du tournoi. » répondit Olistar.

« C’est exact. L’idée était plaisante, très plaisante mais en même temps … Oraura avait tout à fait confiance en Crapiscal. Elle était sûre que Crapiscal gagnerait le tournoi organisé pour obtenir ses faveurs. Mais durant toute la durée du tournoi et les deux mois auparavant, il fut impossible pour les deux personnes de se voir. Il ne fallait aucune faveur, aucun privilège pour n’importe lequel des participants. Crapiscal avait bien rétorqué que le tournoi ne l’intéressait pas, qu’on laisse Oraura choisir celle qu’elle désirait et qu’il ne voulait absolument pas devenir un roi car ce n’était pas ce qu’il recherchait chez l’Apireine devenue une belle femme entre temps. Mais ça n’a pas convaincu et il dût se battre. Se battre et gagner … Chose qu’il fit avec son incroyable ingéniosité reconnue parmi le peuple des insectes. Même les insectes les plus forts tombèrent face à lui. Mais voilà, la finale le faisait affronter un Drascore, considéré comme un prétendant de grande valeur. »

« Je commence à comprendre … C’est clair comme de l’eau de roche. Madame Sania, est-ce que je peux continuer s’il vous plaît ? » demanda Lisian, Earnos et les autres semblant surpris par la Cheniti. La Libegon fit un geste de la main, invitant Lisian à prendre alors la parole puisqu’elle le désirait. « Merci beaucoup. Alors, avant que la finale ne commence, Crapiscal et Oraura se sont retrouvés discrètement. L’un aimant l’autre de tout son corps, ils ne purent penser que le Dardargnan perde son combat contre le Drascore. Pourtant, le Dardargnan n’était vraiment pas rassuré à ce sujet. C’est pourquoi ils ont alors décidé de mettre en place une fausse accusation sur le Drascore. C’est tout simplement horrible mais cela a parfaitement marché. Ainsi, nul ne saurait qu’ils étaient les responsables de tout cela. Non, c’était même pire ou « mieux » ! Ça dépend en fait de comment on prend le point de vue. Car voilà, l’Apireine et le Dardargnan étaient plus qu’apprécies et donc, voir ce couple se conclure finalement plaisait à tout un peuple. »

« C’est cela … Tous savaient que les Drascores et les Scorvols n’étaient pas responsables de cela mais personne ne chercha le véritable coupable car tous étaient heureux de la situation. C’est aussi simple que cela et plus que satisfaisant … Finalement, le premier couple royal fit son apparition et le royaume commença à se créer. »

« Un couple qui n’avait de royal que de nom. » marmonna Earnos en détournant le regard. Il n’appréciait pas du tout ce qu’il apprenait mais en même temps … En même temps … « Ils s’aimaient … et ont tout fait pour ne pas perdre leur amour. C’est vraiment immonde d’avoir exilé deux peuples pour conserver leur amour. Mais en même temps … C’est juste compréhensible … Compréhensible et affreux … Ils ont sacrifié les Drascores et les Scorvols pour pouvoir continuer de s’aimer. Ils devaient vraiment … s’aimer. »

Il avait terminé avec une pointe d’amertume. Être capable d’aimer une personne à ce point et d’être aimé à ce tour. Il ne savait pas s’il en était capable. Aimer une personne à ce point, c’était juste … inconcevable. Il n’arrivait pas à le croire. Il reposa son regard sur la Libegon. Celle-ci avait un étrange sourire aux lèvres, comme … triste.

« Je ne vous ai pas raconté la suite de l’histoire concernant la première Apireine du royaume. Vous avez besoin de savoir. Earnos, la fin devrait te « plaire » puisque tu sembles en vouloir à ce couple royal. »

« Apprécier le fait que d’autres souffrent, je ne crois pas que ça soit mon genre, désolé, madame Sania mais vous pouvez reprendre. »

« Et bien … Vient le jour où le couple royal annonça la venue d’un heureux événement. Le premier enfant royal allait naître … Mais souvent, on dit que pour chaque vie qui s’éteint, une nouvelle apparaît … Visiblement, le destin avait décidé de se venger de ce qu’ils avaient fait aux deux peuples exilés. »

« Vous ne voulez quand même pas dire que … » commença à demander Olistar, les yeux grands ouverts avant de baisser la tête, les mains tremblantes.

« La nouvelle reine ne garda pas son rôle très longtemps. Comme pour montrer qu’elle avait été le fruit conçu d’un amour peut-être irréalisé, la petite Apireine qui fût née emporta avec elle sa mère. Le roi, dans son amour sans fin envers celle qu’il avait aimé depuis des années, mit un terme à sa vie quelques jours plus tard, laissant une nouvelle fois une Apireine orpheline. Mais celle-ci fut une nouvelle fois élevée par son peuple avec ses préceptes et le royaume des insectes perdura … Et bien ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

Plusieurs reniflements se firent entendre du côté de Lisian, celle-ci ayant quelques larmes aux yeux. Olistar en avait aussi un peu tandis que Férast retenait les siennes. Seul Earnos semblait imperméable à tout ça ou presque. Il tapota doucement le dos d’Olistar, il ne s’était pas attendu à ce que l’adolescent soit « émotif » par rapport à cette histoire. Tout en laissant Olistar pleurer légèrement contre lui, il dit à la Libegon :

« Merci de m’avoir tout dit à ce sujet. Comme quoi, il ne faut pas jouer avec le destin. Même si c’est affreux à savoir … Il faut accepter la réalité. Peut-être que tout cela ne serait pas arrivé si ils avaient décidé de continuer le tournoi normalement. »

« Ce que tu dis est un peu … froid, Earnos, est-ce que tu en prends conscience ? Pour toi, est-ce que tout faire pour la personne que tu aimes n’a aucune importance ? Tu serais prêt à l’abandonner au premier rempart ? » demanda la femme aux cheveux verts.

« Je ne sais pas … Je ne m’attache pas de la sorte aux autres, pardonnez-moi de répondre de la sorte, je ne pensais pas à mal. Aller … Olistar, tu n’as pas à t’en faire. C’est une vieille histoire et pour moi, tu es un insecte du royaume … comme tout ton peuple. » répondit l’adolescent aux cheveux blonds, Olistar lui faisant un petit sourire.


Il passa une main sur ses yeux, essuyant les petites larmes qui s’y trouvaient avant de se redresser correctement, un peu rouge aux joues. Earnos avait dit des phrases assez dures mais cela semblait compréhensible … si on connaissait l’adolescent aux cheveux blonds.

Chapitre 57 : Trahis dès le départ

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 57 : Trahis dès le départ

« Aie, aie, aie … Ca fait mal, Olistar. »

« Arrête de faire l’enfant, Earnos. Après tout ce que tu t’es pris comme coups, c’est normal que tu souffres non ? Voilà, ça devrait être bien mieux maintenant. » annonça l’adolescent aux cheveux violets alors qu’il terminait de bander les hanches d’Earnos.

« Je ne sais même plus ce qui s’est réellement passé … J’ai gagné non ? Hein ? D’après ce que vous m’avez dit … Mais je n’ai pas compris … »

« Oui, tu as gagné … Et donc, pour l’heure, je suis toujours ton ami, Earnos. » murmura Olistar en lui faisant un grand sourire, Earnos ne faisant qu’hocher la tête.

C’était une bonne chose alors. Et bientôt, ils allaient quitter les Libegons Il était temps … Ce n’était pas que c’était déplaisant comme endroit, loin de là même. Mais voilà, il voulait rentrer et c’était le plus important pour lui à l’heure actuelle. Sania arriva vers le duo, Férast et Lisian ayant laissé les deux adolescents seuls. En voyant Olistar, la Libegon fit un petit sourire avant de dire d’une voix douce :

« Earnos … Lorsque tu te sentiras prêt, je pourrais vous raconter la raison qui a poussé les Libegons à quitter le royaume dès sa création. »

« Et ensuite, est-ce que vous pourrez nous aider à nous préparer pour partir ? Car nous devons retourner au royaume le plus rapidement possible … Enfin, ça serait sympathique de votre part. » murmura Earnos tandis qu’Olistar rougissait en remarquant que Sania continuait de le regarder. Il arrêta de bander les bras d’Earnos, se mettant correctement à côté de lui.

« Bien entendu. Nous te réservons même une petite surprise de ce côté-là. Je pense que tu seras heureux de l’avoir quand tu la verras. » répondit Sania.

Hein ? Est-ce que vous ne pouvez pas m’en dire plus tout de suite ? Ca serait mieux. »

« Non non. Chacun son tour … Maintenant, je vais laisser Olistar terminer de te soigner. Bonne soirée, les enfants. Nous nous revoyons dans une heure, lorsque tout le monde sera réuni, d’accord ? » dit la Libegon avant de s’éloigner.
Pourquoi est-ce qu’elle semblait si heureuse ? Elle avait appris quelque chose de drôle ? Lorsqu’elle fut partit, Olistar recommença les bandages sur le corps d’Earnos, celui-ci se laissant faire tout en gémissant plusieurs fois de douleur. Bon … Ce n’était pas très important et il verrait tout cela bien plus tard de toute façon. Il se tourna vers Olistar, demandant :

« Est-ce que tu as une idée de ce que voulait dire madame Sania ? »

« Je ne suis pas certain de tout cela … mais qu’importe. Ce n’est pas bien important, Earnos. Je pense que la surprise sera très bonne si c’est celle à laquelle je pense. »

Olistar ne venait vraiment pas de l’aider sur ce coup. Cette fameuse surprise si bonne, qu’est-ce qu’elle était hein ? C’était pour ça surtout qu’il lui avait posé la question. Enfin bref … Ce soir, de toute façon, ils allaient connaître le fin mot de l’histoire.

Finalement, le soir arriva et les quatre adolescents se retrouvaient autour de Sania. La femme Libegon semblait les attendre depuis déjà quelques minutes. Lorsqu’ils furent tous prêts à l’écouter, elle commença à prendre la parole d’une voix calme :

« Alors … Tout d’abord, je me devais de vous rappeler où nous nous en étions arrêté, n’est-ce pas ? Quelqu’un s’en rappelle-t-il ou alors dois-je le répéter ? »

« Cela s’est terminé par le tournoi qui avait été gagné par le Dardargnan après que la supercherie concernant la tentative d’assassinat du Drascore soit tombée à l’eau. » répondit Earnos, ne voulant vraiment pas se rappeler de cette scène.

« C’est exact … Alors, comme je vous l’avais dit, les Drascores et les Scorvols ont été bannis du royaume des insectes, n’est-ce pas ? Et bien, sachez que les Libegons ont décidé de ne pas rejoindre la création du royaume pour une seule et unique raison. »

Une seule et unique raison ? Il voulait cette confirmation … cette hypothèse qui trottait dans sa tête depuis des mois … Il était sûr que c’était ça. Il en était sûr et certain. Un tournoi … Un tournoi comme ça, avec une finale qui n’eut jamais lieu … Ce n’était pas possible !

« Et bien … Je ne vais pas tergiverser plus longtemps : la finale du tournoi a été trafiquée de toutes pièces. La seule et unique raison de l’arrêt de cette finale, ce fut l’arrestation du Drascore et de nombreux Scorvols, n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce que tombé subitement au bon moment ? Du moins, alors que la finale allait avoir lieu ? »

« Pour empêcher le Drascores de gagner … voilà tout. » murmura Earnos.

Il ne se faisait pas d’illusions sur la victoire du Drascore si le combat avait eu lieu. D’ailleurs, s’il avait été au courant de plus de détails, il aurait même pensé que le Dardargnan de l’époque s’imaginait la même chose : une victoire impossible à acquérir. Tout de suite, dans sa tête, il commença à s’imaginer mille choses par rapport à cette nouvelle.
Le tournoi avait été faussé … Les Drascores avaient été injustement été ciblés et jugés comme coupables. Non, même pas jugés … Sinon, ça aurait été plus facile pour eux de se défendre. Il y avait quelque chose qui clochait dans tout ça. Une question qui paraissait stupide mais qui visiblement avait son importance : à qui profitait l’accusation du Drascore ?

« Madame Sania … Avec la défaite du Drascore, du moins, le retirement du Drascore, il n’y avait plus d’adversaire pour le Dardargnan non ? Ils auraient pu prendre l’insecte qui avait perdu contre le Drascore pour refaire une finale non ? Ca aurait été plus juste alors. »

« Très bonne remarque, Earnos. Mais voilà, le tournoi s’acheva sur la victoire de Crapiscal, le Dardargnan dont je n’arrête pas de parler depuis déjà plusieurs minutes. »

« Ce n’est pas normal, madame Sania ! » s’écrit l’adolescent aux cheveux blonds. Ce n’était pas normal ! Tout ce tournoi était une vaste plaisanterie.

« Ce tournoi a été monté de toutes pièces pour permettre à une seule et unique personne de devenir le premier roi du royaume des insectes. Du moins, c’était l’idée prévue … Mais lorsque les combats sont emmenés à aller dans un sens ou à un autre … Ce n’est plus un véritable tournoi, juste une vaste plaisanterie de très mauvais goût. Mais je diffame un peu … Seule la finale semble avoir été manipulée. Tout le reste se passa normalement. Mais voilà … Les personnes auraient dû avoir plus confiance en les deux combattants. »

Qu’est-ce qu’elle voulait dire ? Non … Il commençait à comprendre ce qui se passait réellement en fait … Seule la finale avait été trafiquée … Car c’était le seul combat qui posait réellement problème, qui avait créé une vive inquiétude chez certaines personnes. Un tel acte avait été fomenté simplement pour s’assurer qu’une seule personne gagnerait le tournoi. Si cela avait été un combat normal, sans grand danger … Du moins, équilibré …

« Alors … Est-ce que celui à l’origine de cette accusation est en fait Crapiscal ? » osa-t-il demander finalement, cette question le taraudant depuis plusieurs minutes.

« Nous ne rejoindrons pas le royaume des insectes tant que la vérité n’éclatera pas au grand jour, Earnos. C’est la raison même de notre présence dans le désert au lieu d’être parmi vous. » dit la Libegon, ne semblant pas vouloir répondre à sa question.
Avait-il demandé quelque chose qui fâchait ? Non … Ce n’était pas vraiment ça. Elle n’était pas en colère. Elle voulait juste qu’il comprenne quelque chose … comme le Rapion, le Pomdepik et la Cheniti. Ils étaient maintenant les quatre dans la confidence : l’histoire des insectes était fausse depuis le début.

« Et si la vérité était révélée alors à tout le monde ? Si tout le peuple des insectes apprenait en fait la vérité ? Ne serait-ce pas une bonne chose ? » demanda Férast finalement, Lisian lui donnant un petit coup dans les hanches pour qu’il se taise. La Libegon parlait, ce n’était pas le moment de prendre la parole. « Aie ! Mademoiselle Lisian, je ne faisais que poser une question. On m’a toujours dit qu’il fallait prendre la parole lorsque cela était nécessaire ou alors même quand ça n’était pas le cas. Avec ce que vous venez de dire, madame Sania, ça serait normal que tout le monde sache ça ? »

« Le peuple des insectes vit depuis des siècles voir bien plus avec cette idée préconçue en tête. C’est pourquoi on ne peut pas changer des siècles d’histoire avec seulement quelques paroles de la part d’un peuple qui a décidé de s’exiler depuis la création du royaume. Mais l’idée est louable, Férast. Encore une bonne chose de ta part. » répondit Sania, Lisian redonnant un coup dans la hanche de Férast avant de le complimenter.

« Est-ce que c’est le Dardargnan qui est responsable de cet acte ? De cette fausse accusation envers le Drascore ou non ? » demanda une nouvelle fois l’adolescent aux cheveux blonds, Olistar posant sa main sur la sienne. Ça ne servait à rien … de la questionner à ce sujet. Il voyait parfaitement qu’Earnos allait se sentir mal que sa race soit responsable de l’exil de la sienne mais ce n’était pas important, loin de là même.

« Je vais tout vous raconter … puisque nous connaissons la vérité depuis le temps. Il faut remonter avant le tournoi … Et il faut s’intéresser aux protagonistes de cette histoire … Les deux principaux protagonistes même : Oraura et Crapiscal. »

« Le Dardargnan et l’Apireine. » murmura faiblement Earnos après les paroles de Sania. Rien que par le ton employé par la Libegon, il était maintenant sûr d’une chose : ils étaient à l’origine de ce drame. Mais pourquoi ? Pourquoi faire une telle chose à deux peuples ? Deux peuples qui n’avaient rien demandé ? Qui pensaient qu’ils étaient égaux ?

Chapitre 56 : Lutter pour survivre

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 56 : Lutter pour survivre

« Commençons par quelque chose de facile d’accord ? Juste pour évaluer ton niveau. »

Des petites ailles sortirent du dos du Vibraninf. Avec frénésie, elles commencèrent à battre à toute allure, jusqu’à provoquer une vague de son qui frappa Earnos en plein cœur. Qu’est-ce que … Son armure dorée ? Son armure n’avait servi à rien ? L’adolescent aux cheveux blonds recula, gémissant faiblement de douleur.

« Comment est-ce que ça se fait ? Normalement, ça ne devrait pas être aussi … »

« Violent ? Te faire mal ? Qu’importe la carapace que tu as sur toi, le son attaque directement ton système nerveux. Je pourrais continuer comme cela et te battre de la sorte mais ça ne serait pas drôle. J’ai déjà eu ma réponse visiblement. Tu n’as pas l’air d’être très intéressant contrairement au Rapion. » annonça le Vibraninf avec calme.

Et il pensait qu’il allait rester là sans rien faire ? Même si le coup lui avait fait plutôt mal, il était hors de question de rester là sans rien faire ! L’adolescent s’avança à toute allure, enfin, celle imposée par son armure. Il arriva à la hauteur du Vibraninf, nullement apeuré par sa venue. D’un geste ample, il fit apparaître un dard au bout de sa main droite, tentant de la planter dans le corps de l’adolescent.

« Attention … Tu risquerais de te faire mal avec cette arme. » répondit l’adolescent aux habits verts et aux ailes de même couleur, posant une main pour l’arrêter, s’égratignant à peine. « Au moins, tu arrives à me blesser, c’est déjà ça, n’est-ce pas ? »

« … … … Tu es vraiment trop prétentieux. » murmura faiblement Earnos avant de reculer pour éviter l’attaque du Vibraninf. Néanmoins, celui-ci commença à tournoyer sur lui-même, une minuscule tornade se formant autour de lui avant d’envelopper le Coconfort.
Comment ça … Comment était-ce possible ? Malgré sa lourde armure, il sentait son corps qui se soulevait … jusqu’à quitter le sol ? Il s’envola en direction du ciel avant d’atterrir lourdement sur le sol. Ah … Ah … Lisian cria :

« EARNOS ! Allez ! Ce n’est pas un simple Vibraninf qui va t’arrêter ! Ça n’a rien à voir avec cette tempête de sable ! Tu peux le faire ! »

« Je suis d’accord avec mademoiselle Lisian ! Vous pouvez le faire, Earnos ! »

Il peut le faire … Il peut le faire … Plus facile à dire, n’est-ce pas ? Il se releva néanmoins, se mettant bien en face du Vibraninf, envoyant un petit dard de sa paume gauche recouverte par un gantelet doré. Le Vibraninf ne chercha même pas à l’éviter, Sania fronçant les sourcils, murmurant pour elle-même :

« Il est beaucoup trop sûr de lui … Beaucoup trop. »

« Tu continues avec ses misérables attaques ? Tu n’as donc pas peur de te blesser ? Hahaha ! Bon ! Aller ! Finit de rigoler ! On va passer aux choses sérieuses ! » s’écria le Vibraninf, ouvrant la bouche avant qu’un souffle de feu n’en sorte … Non … Ce n’était pas des flammes réelles mais autre chose … Quelque chose de bien plus dangereux !

Il tenta de les éviter mais se retrouva balayé par l’attaque, restant néanmoins debout alors qu’il observait son armure. Avec une telle chaleur … en plus de celle du désert, il commençait à avoir la tête qui tourne. C’était vraiment impossible d’obtenir la victoire ? Comme l’avait si bien dit, Olistar … Il n’était vraiment pas à la hauteur …

« Alors ? Tu comptes perdre en étant debout ? Désolé mais comme il a été dit, le combat ne s’arrêtera pas tant que l’un d’entre nous ne sera pas évanoui ou alors décidera d’abandonner ! Aller ! Voyons voir si tu peux résister à mes coups physiques maintenant ! »

Ses coups physiques ? Cela voulait dire qu’il allait se rapprocher de lui ? L’adolescent dans son armure dorée ne bougea plus. C’était comme avec la tempête … comme avec la tempête. Il avait réussi à la combattre et à la traverser. Il ne devait pas abandonner maintenant. Lorsque le Vibraninf se présenta à quelques centimètres de lui, deux dards vinrent frapper l’adolescent en plein dans le torse, celui-ci poussant un cri de surprise avant de faire un saut en arrière. Le Vibraninf posa une main sur les deux petites plaies crées avant de dire :

« Ah ! Quel idiot ! Ca m’apprendra à ne pas faire attention ! Ca commence à être un peu trop nombreux … Il vaut mieux que je termine de t’abattre le plus rapidement possible. »

Il allait lui montrer pourquoi il était proche d’être un Libegon ! Sa main droite se transforma en une grosse griffe, aussi tranchante que la lame d’une arme d’après ce que le Coconfort pouvait voir. Pourtant, comme auparavant, il ne se mut guère. Le Vibraninf cria en sa direction avant de foncer vers lui. L’une des attaques liées aux dragons ! Il allait voir ce qu’il allait voir ! Il n’allait pas s’en remettre ! La griffe traça plusieurs rayures sur l’armure dorée, la traversant avec facilité, laissant voir le vêtement puis la peau ensanglantée d’Earnos. Celui-ci fit plusieurs pas en arrière, ses pieds commençant à trembler.

Ce n’était pas possible … Tout simplement pas possible … La différence était beaucoup trop grande entre eux deux. La puissance d’un Vibraninf n’avait rien à voir avec celle des autres insectes. Mais en même temps, le Vibraninf semblait moins fort que les Kraknoix bien que ses capacités étaient plus … versatiles. Ah … Pourquoi y penser ? Il était beaucoup trop faible … Mais tout ce qu’il avait fait depuis le début n’avait servi à rien au final ? Il avait fait tout cet entraînement, il avait passé plusieurs années de sa vie ici … pour rien ? Son corps se pencha en arrière, prêt à s’écrouler pour ne pas se relever.

« Même le plus ridicule des insectes peut infliger la pire des défaites au plus grand prédateur. Nous sommes tous des insectes, Earnos mais ça ne veut pas dire qu’un Coconfort ne peut pas battre un Vibraninf. Ce n’est pas ton armure qui te rend si résistant mais ton cœur. »

Le pied droit du Coconfort se planta dans le sol, évitant de le faire tomber alors que son corps se redressait avec difficultés, le faisant se pencher en avant sur le moment. Olistar … C’était la voix d’Olistar qui s’adressait à lui. Il tourna son visage vers la droite, apercevant le Rapion qui croisait les bras, toujours le visage en colère.

« Arrête tes idioties … Tu allais te laisser perdre, n’est-ce pas ? Je ne crois pas avoir passé mon temps avec quelqu’un qui se démoralise et se démotive dès la première difficulté venue. Je n’encourage pas les perdants, Earnos … ni même les lâches et ceux qui abandonnent. Tu as donc intérêt à faire bien mieux que ça si tu ne veux pas que je t’ignore à vie. Ce n’est pas une menace mais une condition pour ta victoire. » annonça Olistar.

Perdre ? Il en était hors de question. Son amitié avec le Rapion était trop important … Comme le reste ! D’un pas décidé, il se dirigea vers le Vibraninf. Ses yeux rubis semblèrent briller sous le casque doré alors que le Vibraninf reculait un peu.

« Bon sang ! Il me fout un peu les jetons ! Si tu continues, ça risque de mal se terminer ! »

Et il ne plaisantait pas ! Il cracha plusieurs flammes violettes en direction du Coconfort, les flammes semblant percuter un mur invisible. Une nouvelle fois, Sania haussa un sourcil. C’était … cela qui avait empêché la tempête de l’arrêter. Le Vibraninf continua de reculer avant de garder un appui sur ses jambes. Il n’avait pas peur d’un simple Coconfort ! Les flammes redoublèrent de violence mais pourtant, Earnos ne reculait pas. Il semblait impossible à arrêter jusqu’à arriver à hauteur du Vibraninf. Plusieurs dards vinrent se planter dans les bras et les jambes de l’adolescent aux habits verts qui émit un rictus de douleur. Ce n’était pas dangereux, mais ça faisait un peu mal !

« Tu n’arriveras pas à me battre avec des attaques aussi faibles ! » s’égosilla le Vibraninf, ne semblant nullement inquiet sur la tournure du combat. Un moment ou à un autre, il ne pourra plus combattre et alors, il allait gagner !



Le combat venait de se terminer après plus d’une heure sans aucune interruption. Le Vibraninf comme le Coconfort étaient toujours debout. Pourtant, de nombreux trous parcouraient chaque parcelle de peau du Vibraninf, celui-ci haletant en bredouillant :

« Comment … Comment est-ce possible … qu’il tienne encore debout ? Ses attaques sont ridicules ! Complètement ridicules ! Il ne devrait même pas réussir à … à … Hahaha ! Il faut que je sache, il faut que je sache ! »

Avec lenteur, le Vibraninf s’approcha du Coconfort qui était de nouveau stoïque et immobile. Pourtant, lorsqu’il fut à quelques centimètres de lui, d’autres dards sortirent des paumes gantées d’Earnos, se logeant sur le torse de l’adolescent, là où il n’y avait encore pas de trous. Le Vibraninf éclata de rire, donnant un violent coup dans le casque dorée pour le faire tomber en même temps que son propre corps.

« Le con … Il fait comment … pour … » murmura l’adolescent aux cheveux verts avant de fermer les yeux, plongeant dans l’inconscience.

Lisian et Férast coururent vers Earnos, semblant plus qu’heureux de la victoire de l’adolescent. Celui-ci avait toujours ses yeux rubis qui fixaient devant lui. Lorsqu’ils s’approchèrent de lui, les deux mains tentèrent de jeter des dards sur la Cheniti et le Pomdepik. Néanmoins, Olistar, dans son dos, immobilisa les deux mains d’Earnos, lui chuchotant avec douceur dans le creux de l’oreille :

« C’est terminé, Earnos … Tu as réussi … comme la dernière fois. Je savais que tu pouvais y arriver. Maintenant … Tu peux arrêter. » Lorsqu’il eut terminé de dire cela, les mains pendirent en direction du sol alors qu’Earnos s’écroulait en arrière, tombant sur Olistar.

Chapitre 55 : Une dernière épreuve

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 55 : Une dernière épreuve

« Il faut que l’on rentre le plus tôt possible, Olistar. » dit Earnos, Olistar poussant un petit soupir avant de lui répondre :

« Je le sais parfaitement mais qu’est-ce que je t’ai déjà dit hier ? Avant que tu ne commences à partir dans tous les sens hum ? »

« Que ça ne servait à rien de se presser, ça n’arrangerait pas la situation. J’ai compris, Olistar, j’ai parfaitement compris. » annonça l’adolescent aux cheveux blonds, poussant un petit soupir désabusé à son tour. Il devait quand même demander aux Libegons quand est-ce qu’ils pouvaient partir ? Mais en même temps, s’il pouvait apprendre la suite de l’histoire … ou alors répondre tout simplement à une autre question. Il se dirigea vers Sanis, la femme Libegon l’observant longuement, attendant qu’il lui pose la question qui le taraudait. Finalement, il demanda après quelques secondes :

« Est-ce que vous pouvez me dire pourquoi les Libegons ne sont pas rattachés au royaume ? C’est assez étonnant quand on y réfléchit bien. »

« Hum … Très bonne question, qui mériterait une réponse, c’est exact. Mais cela reviendrait à te dire ce qui se trouve sous cette histoire. Je ne suis pas sûr que tu puisses obtenir la réponse actuellement, Earnos. Tu es encore un peu … trop faible pour cela. »

Faible ? Il était piqué au vif sur la remarque mais resta parfaitement stoïque. Il n’avait pas à s’emporter, c’était bien Olistar qui lui avait signalé cela n’est-ce pas ? Alors bon … Il valait mieux qu’il lui réponde calmement et doucement :

« Je pense être assez fort pour cela. Néanmoins, je veux juste connaître cette réponse. Je ne demande pas grand-chose … Enfin, je pense que c’est le cas. Mais en même temps, j’aimerai savoir s’il va être possible de rentrer bientôt ? J’ai appris des nouvelles assez … déplaisantes de ce qui se passe au royaume et je ne voudrai pas m’attarder trop longtemps ici. »

« Et bien … Un dernier test et je pense que ça sera une bonne chose. Si tu l’accomplis, alors je te révélerai tout ce qu’il y a à savoir sur cette histoire mais aussi la raison qui fait que les Libegons sont indépendants du royaume des insectes. » déclara solennellement la Libegon.

D’ailleurs, en parlant de Libegon, il ne s’était jamais réellement posé la question mais tous les autres Libegons l’écoutaient attentivement, sans même chercher à la contredire. Est-ce que Sania était une Libegon plutôt puissante ? Il valait mieux pour lui ne pas la mettre en colère non ? Surtout si c’était une dragonne des insectes.

« Et c’est quoi ce dernier test ? » demanda Earnos, se disant que c’était sûrement un piège.

« Tout simplement combattre un Vibraninf bientôt adulte … Donc proche de devenir un Libegon. A partir de là, j’estimerai si oui ou non, tu pourras … »

« Il en est hors de question. Moi-même, j’ai beaucoup de mal à combattre un Vibraninf presque adulte alors il est hors de question qu’Earnos mette sa vie en danger juste pour obtenir quelques bribes d’informations. » coupa Olistar, croisant les bras au niveau du torse, le regard froncé vers la Libegon. « Si vous voulez faire passer un test, autant que ça soit avec moi mais Earnos ne combattra pas contre un Vibraninf, il n’est pas prêt. »

« Olistar … » murmura Earnos, un peu étonné du comportement du Rapion.

« Earnos, ce que je dis est pour ton bien. » reprit Olistar.

« Je le ferai, il n’y a aucun problème. Mais ensuite, je veux que l’on nous aide à nous préparer à partir. » dit l’adolescent aux cheveux blonds en s’adressant à Sania.

Mais pourquoi est-ce qu’il ne l’avait pas écouté ? C’était vraiment pour éviter qu’il n’ait de problèmes qu’il avait dit ça. Le Rapion fit une mine déçue tandis que Férast et Lisian n’avaient pas pris la parole. Il valait mieux ne rien dire pour l’instant.

« Soit … Je vais donc prévenir un Vibraninf de se préparer pour ce combat, Earnos. Je te conseille d’en faire de même. Le combat aura lieu au milieu de l’après-midi. » termina de dire Sania avant de quitter le groupe composé des quatre adolescents.

Lorsqu’elle ne fut plus là, Olistar se positionna en face d’Earnos, semblant un peu en colère. Pourtant, ce fut Lisian qui prit la parole, avec un peu de joie et de crainte dans la voix :

« Earnos ! Je t’encouragerai pour ton combat ! Tu vas réussir à le battre, j’en suis vraiment sûre ! Tu en as les capacités, tu as bien réussi à traverser la tempête ! »

« Je suis d’accord avec mademoiselle Lisian. Earnos, vous devriez sûrement y arriver tant que vous vous concentrez et que vous protégez correctement votre corps. »

« Mademoiselle Lisian ? » dit Earnos, un peu surpris, la Cheniti détournant son regard en sifflotant et en rougissant un peu. Qu’est-ce que la Cheniti avait fait au pauvre Pomdepik pour qu’elle ait un tel « traitement » ? Visiblement, elle le manipulait un peu mais tant que ça ne menait à rien de mal, autant ne pas s’en préoccuper.

« Faites comme vous voulez. Earnos, tu ne viendras pas te plaindre si tu finis dans un triste état. » annonça Olistar, s’apprêtant à s’en aller en faisant un demi-tour sur lui-même.

« Olistar ! Attends un peu ! » s’écria Earnos, l’arrêtant en lui prenant la main. Le Rapion se stoppa aussitôt, observant leurs deux mains.

« Euh … Ça me fait penser un peu … Vous êtes souvent ensemble tous les deux. » murmura Lisian, commençant à rougir violemment.

« Hein ? Et alors ? Qu’est-ce que ça change ? Olistar et moi nous discutons souvent de tout et de rien … Ca n’a rien à voir avec je ne sais quoi. Et de toute façon, Olistar est un garçon et moi aussi donc bon … » reprit Earnos, Olistar gardant sa main dans la sienne.

« D’ailleurs, il ne faut pas se faire d’illusions. Earnos et moi n’avons qu’une relation amicale. Par contre, des fois, il me rappelle qu’il est particulièrement bête. Bon … De toute façon, je ne vois pas en quoi cela est gênant que nous passions du temps dans notre coin, isolés. » répondit le Rapion, retirant finalement sa main de celle d’Earnos avant de s’éloigner. Visiblement, il n’avait pas du tout apprécié que le Coconfort accepte ce combat.

Bizarre … C’était vraiment bizarre. Le garçon aux cheveux blonds observa sa main qui n’avait plus la chaleur de celle d’Olistar. C’est vrai que ce que Lisian avait dit … était surprenant mais réaliste. Depuis quelques temps, il était toujours aux côté d’Olistar et inversement. On ne peut pas nier le rapprochement entre les deux adolescents … Enfin, Olistar était bientôt un homme non ? Bientôt un adulte …

C’était bête de penser de la sorte à force de laisser les minutes qui s’écoulent les unes après les autres. Vraiment … Enfin bon, il ne devait pas y penser, c’était stupide de s’attarder là-dessus. Il devait se préparer le combat contre le Vibraninf mais il se sentait moins rassuré. Olistar avait toujours été là pour le conseiller et cette fois-ci, il avait tout simplement refusé son conseil. Qu’est-ce qui lui avait pris de faire une telle chose ?

Enfin bon … Il se retrouvait assis sur un rocher, son casque doré posé à côté de lui. Il avait demandé à ne pas être dérangé, il voulait réfléchir … seul à tout ça. C’était aussi simple que ça. Il avait besoin de réfléchir … de savoir ce qu’il comptait faire. Sur le moment, ça lui paraissait simple mais après … Il n’en était plus aussi sûr.

« C’est moins plaisant de regarder le ciel quand Olistar n’est pas là. » murmura-t-il pour lui-même. Bien moins plaisant … C’était même … triste.

« Qui as-dit que je n’étais pas là ? Évite de m’ignorer et tu verras que je ne suis pas loin. »

Olistar ? Il se tourna vers la droite, là d’où provenait la voix de Rapion avant de remarquer … qu’il n’était pas présent. Ah ! Maintenant, il entendait des voix, rien que ça. Bon ! Ça allait être bientôt l’heure ! Il se redressa, remarquant que Lisian et Férast l’observaient au loin, parlant entre eux. Qu’est-ce qu’il y avait de si spécial ?
Quelques minutes plus tard, il se trouva en face de son adversaire. C’est vrai que le Vibraninf … avait l’air quand même plus impressionnant que lui. Il fallait dire qu’il n’était âgé que de quatorze ans, contrairement à son adversaire qui en avait dix-sept, qui était bien plus grand que lui et avait des habits verts sur le corps. Enfin … Des morceaux d’armure en terre de couleur vert … comme des brassards ou autre. C’était assez impressionnant comme habit et pas commun en plus. Mais bref … Il était prêt … même s’il avait le tract.

« Ceci est un véritable duel … pas un entraînement. C’est pourquoi tous les coups sont permis sauf bien sûr ceux qui peuvent attenter à la vie d’autrui. Le premier des deux qui abandonnera ou sera évanoui sera déclaré comme perdant du combat. »

« C’est donc toi mon adversaire ? Après ce combat contre Olistar, je pense que ça ne peut pas me faire du mal d’avoir un ennemi bien moins puissant. »

« Je tâcherai de faire de mon mieux … et le mieux que je puisse faire contre toi est de gagner ce combat. » annonça l’adolescent dans son armure dorée, mettant le casque sur son crâne.

Il n’avait pas pris sa foreuse avec lui mais ce n’était pas grave. Depuis le temps, avec cette épaisse armure dorée, il se savait protéger … Il savait qu’il n’avait pas besoin de prendre sa foreuse. D’ailleurs, sa foreuse avait été une arme, un objet … Alors que son propre corps pouvait l’être tout autant. Mais il se sentait mal … très mal … Olistar n’était pas là, ne semblant pas vouloir regarder ce combat. Ca risquait de mal se finir.

Chapitre 54 : Le retour d’un Grand

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 54 : Le retour d’un Grand

« Comment osez-vous m’accuser de trahison ?! Vous avez le culot de dire ça ! »

« Je ne fais pas que vous accusez, j’ai les preuves formelles que vous avez essayé d’attenter à la vie du roi ! Gardes ! Tuez-le dès maintenant ! »

« Ces mêmes preuves que j’ai contre vous et que je comptais donner au roi ? Gardes, ne l’écoutez pas ! Tuez-le avant qu’il ne tenter de s’enfuir ! »

La confusion et le désordre régnait dans le château et dans ses alentours. De nombreux gradés militaires ou nobles se menaçaient les uns par rapport aux autres, signe des problèmes qui devenaient de plus en plus nombreux dans le royaume. Les simples soldats qui n’avaient rien demandé ne savaient pas où donner de la tête.

« Roi Tanator, il faut faire quelque chose. Alors que nous prenons finalement un peu d’avance sur la guerre contre les Scorvols, voilà que le royaume se détruit de l’intérieur ! Il faut donner de nouveaux ordres, des consignes claires ! Cela ne peut plus durer ! » dit l’un des conseillers du roi, un Papinox plus que joliment habillé, signe qu’il provenait de la haute noblesse.

« Je ne peux pas prendre ce genre de décisions à la légère … loin de là. Il faut établir une réunion de crises. Que tous les conseillers se réunissent d’ici les prochaines heures. Nous avons beaucoup de choses à faire … et surtout à évoquer. »

Le roi s’était levé de son trône, signe qu’il ne comptait pas rester là, les bras croisés. Néanmoins, il ne pouvait pas faire grand-chose tout seul. Son peuple était en train de se déchirer à cause de cette guerre qui n’avait que trop durer. Il savait parfaitement que de nombreux traîtres se trouvaient au sein même du château mais il était dans l’impossibilité de mettre la main dessus. En même temps, les Rapions et les Drascores étaient toujours prêts à épauler le royaume, comme ils étaient déjà en train de le faire.

Il n’aimait pas le reconnaître car ce peuple avait été son ennemi il y a à peine quelques décennies mais … Ils étaient efficaces, très efficaces … et étaient plus dignes de confiance que certaines personnes proches de lui. Peut-être qu’il allait devoir réellement envisager de leur permettre de revenir dans le royaume. AH NON ! Quelle idée absurde ! Il en était hors de question ! Pas tant qu’il serait en vie ! Mais quand même … Si sa fille et sa femme n’avaient pas été là … pour faire leurs rôles d’ambassadrices …

« … … Seiry … … » murmura l’homme qui commençait à être âgé.

« Roi Tanator ? Que devons-nous faire alors ? » demanda le conseiller, toujours agenouillé alors que le roi semblait plus que distant.

« Hum ? Je vous ai demandé de tous les réunir … Nous allons essayer de régler ce problème le plus rapidement. Je pense que je me suis bien exprimé, non ? »

« Comme vous le désirez, roi Tanator. Je vais vous laisser maintenant. » répondit le conseiller avant de se redresser. Il quitta la salle du trône sans un mot tandis que le roi restait seul avec les quelques gardes près de la porte. A cette distance, il ne pouvait que le voir, non pas l’entendre, sinon, ils auraient pu écouter le nom de la reine Seiry plusieurs fois de suite.

Dans le désert des Libegons, du courrier était arrivé pour les quatre adolescents. Même Lisian avait envoyé une lettre à sa mère bien qu’elle ne lui parlait pas réellement de ce qui se passait ici. Elle signalait juste qu’elle était très bien accompagnée et qu’avec les autres, elle se sentait en confiance pour réussir à capturer l’homme qu’elle désirait.

« Alors ? Quelles sont les nouvelles de ton côté, Earnos ? » demanda Olistar, tenant deux lettres dans ses mains. L’adolescent aux cheveux blonds haussa un sourcil avant de dire :

« Rien de bien fameux. Il paraîtrait que ça ne va pas vraiment fort … Mais je ne peux rien faire. Je me demande quand est-ce que nous pourrons rentrer, Olistar. Et toi ? Qu’est-ce ça donne ? La princesse te dit quoi ? »

« Hum ? Pas grand-chose. Elle a fait une balade avec Holikan et ça a l’air de lui plaire. »

« Bonne nouvelle pour elle. C’est vrai qu’ils doivent se fiancer bientôt. » murmura le jeune garçon aux cheveux blonds, regardant la seconde lettre. « Et c’est quoi la seconde lettre ? Ah sûrement ta famille … non ? »

« Pas exactement. Enfin … Si … Mais ils sont en train de coincer les Scorplanes et les Scorvols et de les prendre en tenaille avec l’armée du royaume des insectes. Ainsi, nous commençons à prendre de plus en plus l’ascendant sur eux. Mais cela prend beaucoup de temps … Je ne savais pas qu’ils étaient aussi nombreux en face. »

« Peut-être … Je t’avoue que je n’ai pas cherché à compter le nombre d’ennemis qu’il y avait lorsque nous avons réussi à traverser leurs lignes il y a quelques années … enfin … Quand j’étais encore un chevalier à l’époque. »

Hum ? Etait-ce un petit trait d’humour discret de la part du Coconfort ? Le Rapion le regarda avec un petit sourire aux lèvres. C’est vrai … Ils pouvaient quand même se permettre d’avoir le sourire aux lèvres, tout s’arrangeait pour le mieux.

« Euh … C’est bien pour vous deux mais de mon côté, ce n’est pas vraiment folichon. Je ne sais pas si vous êtes au courant de ce qui se passe dans le royaume. » annonça Lisian, tenant sa lettre dans sa main. C’est vrai que sa mère était une Cheniselle et faisait partie de l’armée même du royaume des insectes.

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » demanda Earnos, plus qu’étonné.

« Et bien … Les Ningales continuent de faire parler d’eux. Et il semblerait qu’ils soient accompagnés par les Papilords. Enfin, une partie de ces derniers les accompagnent. Je ne sais pas exactement comment ça se passe c’est ainsi. Par contre, ce qui est plus inquiétant, ce sont les Papinox. D’habitude, ils étaient très calmes mais il semblerait que dernièrement, ils commettent de plus en plus de meurtres sans aucun rapport les uns par rapport aux autres. Les Melokriks et leurs enfants n’hésitent pas à aller dépouiller les cadavres maintenant. Mais bon … Là encore, tout n’est pas tout noir non plus. » dit la Cheniti, cherchant à reprendre son souffle après ce long dialogue. « Il semblerait que toute l’armée soit maintenant position. Les Armaldos ont décidé de quitter leurs bateaux pour venir épauler l’armée ainsi que les Papilusions, les Mimitoss et les Charmillons. Normalement, ça ne devrait être plus qu’une question de mois si tout se passe bien. »

Si tout se passait bien … n’est-ce pas ? Il se sentait un peu rassuré jusqu’à ce qu’elle dise ça. Une petite tape dans le dos de la part d’Olistar et il se sentait déjà mieux. Ça ne servait à rien de se prendre la tête avec toute cette histoire. D’ailleurs, en parlant d’histoire, même si les mois s’étaient écoulés … Il n’avait pas oublié celle-ci.
« Ah … Par contre, il y a vraiment une très bonne nouvelle ! D’ailleurs, tout le monde fut étonné à ce moment-là mais ils ont appris quelque chose. »

« Hein ? De quoi ? » demanda Earnos une nouvelle fois, surpris de la voir faire un grand sourire. Férast comme Olistar écoutèrent l’adolescente aux cheveux bruns, faisant de même qu’Earnos qui s’interrogeait au sujet des paroles de Lisian.

« Et bien, ma mère m’a signalé qu’un ancien grand général était de retour pour épauler le roi. C’est l’un de ses plus proches amis, qui a toujours été là dans les moments les plus durs lorsqu’il y a eu cette guerre il y a bientôt vingt ans ! Enfin, plus de vingt ans maintenant. »

Pourquoi est-ce qu’il avait peur ? Pourquoi est-ce qu’il avait un peu le tract ? Il ne savait pas comment … l’expliquer mais ça lui faisait mal au cœur. Il y avait une bêtise … quelque chose qui lui disait qu’il y avait un gros problème dans les paroles de Lisian. Olistar dût surement remarquer qu’il se sentait mal et qu’il tremblait, lui chuchotant :

« Earnos ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu m’inquiètes un peu là. »

« Je … Je connais une personne qui est proche du roi et qui était un ancien général. Je … »

« Attends un peu. Tu ne penses quand même pas que c’est lui ? » interrogea l’adolescent aux cheveux violets, Earnos hochant la tête positivement.

« De quoi est-ce que vous parlez tous les deux ? Vous n’avez même pas entendu le nom du général ! C’est le général Walane ! C’était un grand général à son époque ! Il paraît qu’il a dirigé des milliers et des milliers d’insectes sans que nul ne contredise ses ordres ! Il était respecté par tous ses hommes et … »

« PAPA ! » hurla soudainement Earnos. Sans même laisser le temps aux autres de réagir, il courut en direction du désert avec la ferme intention de rentrer chez lui. Il avait tout fait pour éviter que sa famille ne soit en danger alors savoir que son père retournait dans l’armée … Il en était hors de question ! Hors de question !

« Bon sang … Je vais aller le rattraper. Prévenez les Libegons qu’il faut sérieusement penser à ce que l’on rentre le plus tôt possible ! » s’écria le Rapion, commençant à courir derrière Earnos pour le rattraper, laissant seuls Férast et Lisian.

« Le père d’Earnos était le grand Walane ? C’est normal alors … qu’il soit comme ça … Enfin, qu’il ait une telle aura. » murmura Lisian, sous le choc de la révélation.

« Je ne savais pas non plus, Lisian. Mais quand même … » répondit Férast, ne sachant guère quoi dire. Peut-être que le départ des Libegons allait être plus proche que chacun ne le croyait. Il y avait de fortes chances qu’ils soient rentrés au royaume le plus rapidement possible. Mais il y avait sûrement des dernières choses à faire ici.

Chapitre 53 : Promenade informative

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 53 : Promenade informative

« Dis, dis … Tu savais qu’Earnos et les autres étaient chez les Libegons ? Ca m’étonne quand même … Enfin, c’est plutôt étonnant. On ne dirait pas comme ça, mais quand même … »

« Hum … Il est avec Olistar, un Pomdepik et une Cheniti d’après les renseignements que j’ai à leurs sujets. Il faut dire que dans le fond, ce qui se passe est vraiment exceptionnel. C’est rare que les Libegons acceptent les autres insectes dans leurs tribus. De même, rien que le fait qu’ils arrivent jusqu’à chez eux a été un exploit. » dit l’adolescent aux cheveux verts, cherchant à faire la conversation ou plutôt, à continuer celle que la princesse venait de lancer. Ce n’était pas une chose facile car elle avait parlé d’un sujet assez délicat.

« Mais quand même … C’est surprenant qu’Earnos soit aussi capable que ça. Enfin, non … Qu’il ait réussi à traverser le désert. Mais comme il était avec Olistar, je sais bien qu’il n’y avait aucun doute à avoir là-dessus. Il est entre de très bonnes mains ! »

« De très bonnes mains ? Vous parlez de celles d’Olistar ? Je ne suis pas sûr que ça soit le terme que j’aurai employé pour définir dans quel endroit se trouve, Earnos. »

« Arrête donc un peu de faire le rabat-joie, Holikan ! C’est quoi vraiment ton problème avec Olistar ? Le fait qu’il arrive à te battre une bonne partie du temps ? » demanda la princesse, un petit sourire moqueur aux lèvres. Aussitôt, l’adolescent s’empourpra avant de s’écrier :

« Ce n’est nullement cela, princesse ! Et ce que vous dites est une diffamation ! Je ne perds guère contre Olistar, nous nous sommes pas battus depuis plus d’une année ! »

« C’est normal, espèce d’idiot ! Il n’est pas là depuis tout ce temps ! Sinon, tu serais encore en train de te battre contre lui ! Ou de lui crier que tu ne lui fais pas confiance, tout ça ! Pourquoi est-ce que tu n’es pas aussi ouvert qu’Earnos hein ? » demanda la princesse en soupirant.

Comment ça, comme Earnos ? Qu’est-ce que le Coconfort avait de si spécial pour que la princesse Terria le complimente de la sorte ? Il avait bien envie de le savoir. Mais visiblement, elle avait autre chose en tête. Elle vint s’asseoir sur un banc au beau milieu des jardins du château, reprenant la parole :

« De toute façon … Que tu le veuilles ou non, maintenant, Olistar est quelqu’un de très important pour le royaume. Sans lui, nous aurions perdu la confiance des Rapions et des Drascores depuis longtemps. Mais voilà ! »

« Mais voilà quoi ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? » s’exprima l’adolescent calmement.

« Voilà ! Olistar est toujours avec nous, il s’est très bien intégré dans le château et tu es l’un des rares à ne pas l’apprécier. Quand même … Quand est-ce que tu arrêteras de faire le bougon hein ? Ca ne te va pas du tout ! »

« Je ne fais pas le bougon et je n’ai jamais dit que je détestais Olistar. Il est un excellent rival, néanmoins, il ne fait aucun doute qu’en ces temps et ces climats de suspicion, il fasse partie des principaux concernés par les récents évènements ! » s’écria le Yanma.

« Oui bien sûr. Je suis sûr que depuis le désert, il supervise les opérations des Scorvols. »

Elle avait dit cela avec ironie, posant son regard rubis sur le Yanma. Il se sentit un peu offusqué et blessé par les paroles de l’adolescente. Il n’avait jamais dit ça comme ça ! Pourquoi est-ce qu’elle lui adressait la parole de la sorte ? Il tentait tout simplement de la réconforter … après ces nombreux mois où elle fut enfermée ! Mais le résultat n’était pas celui escompté. Elle avait toujours la hargne !

« Et sinon … Puisque je parle des Scorvols, qu’est-ce que ça donne au sujet de leurs attaques ? Je suis sûre que les Drascores viennent nous aider. »

« … … … C’est le cas, princesse Terria. » marmonna l’adolescent, visiblement peu heureux de confirmer les dires de la princesse.

« Je le savais ! Même si je ne suis plus ambassadrice, j’ai écrit pour les prévenir qu’Olistar était avec un chevalier en qui j’ai toute confiance ! Enfin … Non, ça ne colle pas … Car ça ne fait que peu de temps que j’étais au courant qu’Earnos et Olistar se trouvent chez les Libegons. » murmura l’adolescente, un peu étonnée par sa réflexion.

« C’est Sando, le Libegon qui est proche du roi, votre père, qui les as prévenus de la situation concernant leur ambassadeur et Earnos. Lui aussi semble avoir de grands projets pour ce Coconfort. Je n’arrive pas à savoir ce qu’il a de si … exceptionnel. » murmura Holikan, un peu dépité d’exprimer un peu de …

« Mais tu ne serais pas un peu jaloux d’Earnos par hasard ? » demanda la fille aux cheveux blonds, faisant un grand sourire. Il aurait pu répliquer avec colère mais …

« Peut-être un peu … Earnos par-ci, Earnos par-là … Au final, vous ne parlez que d’eux deux alors que nous sommes seuls, princesse Terria. » chuchota l’adolescent.

Hein ? Quoi … Oups … Il marquait un point. Hahaha … Elle émit un petit rire assez candide en rougissant. C’est vrai. Elle balança ses pieds dans le vide, les observant sans rien dire alors qu’elle rougissait faiblement. C’est vrai qu’il se montrait quand même plus attentionné qu’auparavant. Il fallait le comprendre : ça faisait quand même un bon bout de temps qu’il n’avait plus remplit sa fonction.

« Princesse Terria, d’ailleurs … Je voulais vous dire que vos deux couettes sont magnifiques. Cela vous correspond très bien. »

« Tu n’es qu’un vil flatteur, Holikan. » chuchota l’adolescente aux cheveux blonds, rougissant bien plus maintenant. Elle ne savait pas ce qui se passait mais elle avait quand même un … Enfin, son cœur battait la chamade sans qu’elle n’arrive à savoir pourquoi.

« Je ne fais que complimenter ce qui est beau, princesse. »

« Merci … Mais c’est un peu gênant de t’entendre dire ça, Holikan. » répondit-elle, espérant qu’ils allaient changer de conversation. Ce n’était pas que ça … Enfin si ! Ca l’embêtait un peu ! Elle savait qu’il était sincère et qu’il voulait bien faire … Mais Holikan était quand même trop proche de son père, c’était ça le gros problème pour elle.

« Je le conçois alors j’arrête les flagorneries, princesse Terria. »

« Ne parle donc pas comme ça … Ce n’est pas bien grave et je te pardonne tout de suite. »

« Merci beaucoup de votre compréhension, princesse Terria. J’espère que la sortie vous plaît quand même. » osa-t-il dire alors qu’elle hochait la tête.

« Bien sûr que oui ! Ne t’inquiète pas, ça va très bien ! Et ça fait vraiment du bien de prendre l’air … Ah … Oui … C’est bon … Enfin, je peux toujours ouvrir ma fenêtre mais avec les barreaux, c’est moins plaisant. J’ai l’impression d’être une prisonnière. »

« Le roi fait cela pour votre sécurité, princesse Terria. J’espère que vous le comprenez. »

« … Je le comprends mais ça ne veut pas dire que j’accepte ce qu’il a fait. » rétorqua-t-elle avec un pointe d’irritation dans la voix. Ca ne lui plaisait pas d’être enfermée !

« Je le conçois que ses méthodes sont un peu excessives … Vous êtes en sécurité dans tout le château. Tant que plusieurs soldats vous accompagnent, vous devriez pouvoir vous déplacer librement à l’intérieur. Sinon, ce n’est pas une bonne chose de rester sans surveillance. »

« … … Toi ? C’est bien toi qui vient de parler, Holikan ? » demanda l’adolescente aux cheveux blonds, plus que surprise par les paroles d’Holikan. Celui-ci haussa un sourcil : qu’avait-il dit de si spécial pour qu’elle le regarde avec amusement, ses yeux rubis posés sur lui. « Je n’arrive pas à croire que tu viens de te plaindre un peu de mon père ! »

« Hein quoi ? Bien sûr que non, princesse ! Je ne me plains guère du roi ! Je ne me le permettrai pas ! Pourquoi dites-vous une telle chose ? »

« Car pourtant, c’est le cas ! Tu as dit que mon père était un peu excessif ! »

« Comment est-ce que j’ai … pu dire une telle chose. M’en prendre au roi … Je suis vraiment immonde comme personnage. » murmura faiblement l’adolescent aux cheveux verts. Pourtant, des lèvres se posèrent sur sa joue, la princesse venant de l’embrasser.

« Car tu as montré que tu n’étais pas vraiment borné, tu as le droit à un baiser. Maintenant, si tu commences à être plus ouvert d’esprit, tu pourras même apprécier Olistar. »

« Ah non ! Ca … C’est hors de question, princesse Terria ! » s’égosilla l’adolescent avant de se relever vivement, la princesse faisant de même.

« Et bien alors … Plus de baiser de la part de la princesse ! Et en même temps, je te signale que je veux épouser quelqu’un qui est très ouvert et qui pense pouvoir unifier tous les insectes du royaume … C’est-à-dire, ramener les Libegons, les Drascores, les Scorvols et tous les autres insectes dans le royaume ! Alors, tu vois, tu as encore beaucoup de travail. »

« Je tâcherai de ne pas vous décevoir, princesse Terria même si ce que vous demandez ou ce que vous comptez faire relève de l’impossible ou presque. »

Il s’inclina respectueusement devant la princesse Terria, tendant sa main. Elle déposa la sienne avant de serrer celle du Yanma. Il était temps pour elle de retourner dans sa chambre. Au moins, elle avait sorti et avait eu une discussion avec celui qui serait son fiancé un jour.

Chapitre 52 : Inquiète pour son chevalier

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 52 : Inquiète pour son chevalier

« Est-ce que tu peux me rendre ce petit service ou non ? Parler aux Ninjask et leur demander des informations s’il te plaît ? C’est vraiment important … »

« Comme vous le désirez, princesse Terria. Depuis que vous avez reçu cette lettre, vous semblez bien différente si je peux me permettre. Provenez-t-elle de ce Rapion ? » demanda poliment une Apitrini qui devait avoir une dizaine d’années.

« C’est exact … Ce Rapion est quelqu’un de vraiment très important pour moi. Tu dois le savoir. Mais surtout il est à côté d’une personne dont je dois absolument prendre des nouvelles. Il s’appelle Earnos et est un Coconfort. »

« Comme vous le voudrez, princesse Terria ! J’accomplirai vos désirs ! » s’écria l’Apitrini avant de récupérer la lettre que lui tendait l’adolescente.

La jeune fille quitta la chambre royale, disparaissant au beau milieu des trop nombreux gardes qui surveillaient maintenant la princesse. Celle-ci poussa un profond soupir, s’approchant de la fenêtre avant de l’ouvrir … Oh … Elle pouvait l’ouvrir de l’intérieur mais maintenant, de trop nombreuses barres de fer étaient présentes.

Elle avait bien grandi, elle aussi, en une année. Oh … Même si elle ne pouvait plus sortir de chez elle, elle continuait de grandir et de s’épanouir comme la princesse qu’elle était. Ses cheveux s’étaient allongés à tel point qu’ils lui arrivaient jusqu’au bas du dos. Résultat ? Elle avait décidé d’en faire deux longues couettes qui étaient attachées au sommet de son crâne. Ainsi, elle pouvait mieux les brosser. Bien entendu, le rubis ancré dans son front était toujours aussi beau et brillant, montrant qu’elle était soignée et correctement nourrie.

« Mais ça ne change rien du tout au fait que je ne suis plus libre. C’est à peine si je peux marcher dans le couloir de l’autre côté de la porte. »

Et en même temps, malgré sa condition « précaire », ses pensées étaient majoritairement tournées vers une personne, au loin. Oui … Une personne qui était si loin, dans le désert … Avec les Libegons. Elle lui faisait confiance mais elle restait plus qu’inquiète à son sujet. Et s’il lui arrivait malheur ? Déjà qu’à cause d’elle, il avait perdu son travail … C’était un peu comme si c’était un exil maintenant.

Un violent exil … bien trop violent même. Malgré le temps qui passait, savoir qu’il n’était pas revenu depuis tout ce temps était tout simplement affreux. Comment est-ce qu’il pouvait laisser sa famille comme ça ? Alors que la situation ne s’améliorait pas vraiment ici hein ? Pourquoi est-ce que … Pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas à se sortir du crâne l’adolescent. Enfin … Ca faisait tellement de temps, il avait aussi un peu changé entre temps. D’ailleurs, c’était quelque chose qu’elle avait remarqué mais … La Munja. Enfin, Douély, cette Munja. Malgré les années qui s’étaient écoulées, elle n’avait pas vieillit. C’était bizarre, elle ne s’était pas souvent renseignée sur ces insectes mais ça serait peut-être le bon moment mais elle avait l’impression qu’elle n’apprendrait à leur sujet.

« Toute façon … A quoi est-ce que ça servirait hein ? Ce n’est pas comme si Earnos était important. Il se fiche complètement de savoir que j’ai retrouvé Douély. Et puis bon … Il ne sourira jamais pour moi. » marmonna l’adolescente, retournant se coiffer.

Ailleurs, dans le désert où les Libegons vivaient, Earnos et Olistar étaient assis côte à côte, regardant une nouvelle fois le ciel étoilé alors que la nuit était tombée depuis déjà une bonne heure. L’un comme l’autre ne semblaient pas avoir sommeil, les deux adolescents conversant à propos de différentes choses, même si le sujet actuel était assez spécial.

« Quand même … Depuis son retour et malgré ses belles paroles, j’ai remarqué que Lisian est plus souvent à côté de Férast que de toi, Earnos. » murmura le Rapion.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Elle a décidé qu’il fallait qu’elle l’entraîne et lui apprenne à être un véritable homme, comme ça, il aurait ses chances avec une Cheniti. J’ai l’impression qu’elle veut tenter de changer la vision qu’ont les autres des Chenitis. »

« Hum … C’est quand même une bonne chose, n’est-ce pas ? Enfin, c’est sympathique de sa part. Sinon … Earnos, j’ai reçu une lettre de la princesse, ce qui me fait penser qu’il serait temps que je t’annonce quelque chose. Ce que je voulais te dire il y a … et bien maintenant plus d’une année, non ? » reprit Olistar, l’adolescent aux cheveux blonds se tournant vers lui.

« Tes petites cachotteries avec les Libegons ? Enfin … Je ne suis pas sûr que ça soit bien que tu me le dises … Ça a l’air assez privé. » répondit sans sourire le Coconfort.

« Ca l’est mais ce n’est pas vraiment de ça dont je voulais parler. Donc, pour ce qui est des Libegons et de moi, je crois que tu peux toujours attendre une réponse, hahaha. Non, c’est autre chose même si j’espère que ça ne remettra pas en cause ce que tu penses de moi. »

« Laisse-moi deviner, tu es au service de la princesse ou des Rapions depuis des années et comme j’avais l’air « potentiellement » intéressant à leurs yeux, ils t’ont envoyé pour faire ami-ami avec moi. C’est bien ça ? »

Le Rapion fut surpris, commençant à rougir faiblement avant de passer une main dans ses cheveux violets. Il eut un petit rire confus, détournant le regard avant de dire :

« On ne croirait pas quand on te regarde mais tu réfléchis quand même beaucoup non ? Enfin, ce n’est pas exactement ça … Mais ce n’est pas totalement faux. C’est bien la princesse qui m’a envoyé à tes côtés depuis bon nombre d’années … En fait, elle a remarqué que je t’appréciais et elle m’a demandé de te protéger au cas où. La princesse est vraiment très inquiète pour toi. Tu commets pas mal de bêtises à cause d’elle et donc, bien que tu la protèges tout le temps, elle a honte que tu ne sois pas protéger. C’est pour ça qu’elle m’a demandé une telle chose. Je suis un peu ton insecte gardien, Earnos. »

« Et tu pensais que ça allait changer quelque chose que je sache ça ? Enfin … Ca ne changera rien par rapport à moi … de mon côté, peut-être du tien alors. Mais sinon, ça montre juste que la princesse Terria est bête. Elle n’a pas à penser à un simple Coconfort comme moi. Si tu lui écris, dis-lui que je vais bien et qu’elle arrête de se faire du souci pour ma personne. Il y a bien mieux à côté d’elle. Je reste son chevalier, malgré tout ce qui s’est passé. Elle n’a pas à s’en faire à ce sujet. » termina de dire le garçon aux cheveux blonds.

« C’est peut-être pour cela qu’elle voulait que je garde un œil sur toi. Car tu es son chevalier et je suis votre ami à tous les deux. » annonça le Rapion avec calme avant de pousser un profond soupir. Il posa sa tête contre l’épaule gauche d’Earnos, soulagé de s’être livré.

« He … Hey … Olistar … Fais attention quand même. Ne t’endors pas non plus. Je sais bien que la fatigue, tout ça … Ca nous a quand même … »

« Je ne dors pas. Je me repose, voilà tout. J’ai pu enfin te le dire. Tu sais … Les Rapions et les Drascores ne sont pas différents des autres insectes. Nous ne sommes pas plus monstrueux ou spéciaux que les autres. »

« Hum ? Je crois l’avoir très bien remarqué, Olistar. Tu es comme les autres insectes, du moins, à mes yeux, tu es différent d’eux … mais du bon côté. » répondit le Coconfort.

« Quand même. Quel beau parleur tu fais, ça ne fait plus aucun doute pourquoi la princesse a préféré te garder comme chevalier malgré ta soi-disant faiblesse. » chuchota doucement Olistar, les yeux fermés, Earnos clignant les siens plusieurs fois avant de reprendre :

« Euh … Pourquoi ça ? Qu’est-ce que j’ai dit de spécial encore une fois ? »

« Rien du tout … Rien du tout … Disons que tu as ta façon à toi d’être fort et que c’est cette façon qui fait que l’on n’a pas à s’inquiéter quand tu es là. Bonne nuit, Earnos. »

« Bonne nuit, Olis … HEIN ? He … Hey ! Olistar ! Tu ne vas quand même pas, dormir … »

Mais c’était déjà trop tard. Le Rapion s’était déjà profondément endormi contre son épaule. Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ça ? Il resta immobile pendant deux bonnes minutes, un peu rouge aux joues. C’était bizarre de trouver ce genre de paroles … réconfortantes non ? Il souleva le Rapion sans aucun mal. On ne croirait pas en sachant à quel point Olistar était puissant mais … il était vraiment frêle en fin de compte. Il l’emmena dans la hutte où les quatre adolescents dormaient, puis déposa dans son lit avant d’aller dans le sien. Férast et Lisian dormaient déjà depuis pas mal de temps d’après ce qu’il avait remarqué. Il valait mieux qu’il ne perde pas de temps de son côté lui aussi.

« Princesse Terria ? Princesse Terria, je voulais savoir … Voudriez-vous bien sortir vous promener ? J’ai reçu l’autorisation du roi. »

Hum ? Hein ? Ca lui rappelait quelque chose. Hier, elle avait envoyé l’Apitrini pour donner sa lettre à Olistar. Avec lui à ses côtés, elle était quand même plus rassurée pour Earnos. Mais la phrase d’Holikan … lui rappelait quelque chose. Ah bien sûr ! C’était y a plus d’un an ! Sauf que cette fois-ci …

« Attends juste cinq minutes, Holikan. Je me prépare et c’est bon. »

« Hein ? Vous acceptez princesse Terria ? Enfin une bonne nouvelle ! Je vous attends avec impatience dehors alors ! » dit la voix masculine de l’autre côté.

« D’accord, d’accord. Ne sois pas trop pressé non plus. Ca n’a rien de bien exceptionnel non plus. » dit l’adolescente aux cheveux blonds, un sourire aux lèvres bien qu’il ne pouvait pas le voir. Ce n’était qu’une balade à deux.
Et rien d’autre ! Mais elle allait pouvoir sortir un peu, autant ne pas refuser cette opportunité, surtout qu’elle était d’humeur joyeuse pour une fois.

Chapitre 51 : Faire la paix avec elle

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Sixième partie : Dans l’insouciance de l’adolescence

Chapitre 51 : Faire la paix avec elle

« Après votre entraînement, vous pourrez aller écrire à vos familles. Même toi, Olistar. » annonça Sania alors que les trois adolescents s’entraînaient maintenant avec ardeur. Férast et Earnos affrontaient toujours un Kraknoix bien que chacun avait le sien maintenant. Olistar … ah … Olistar, c’était toujours bien différent avec lui.

Car oui, le Rapion était tout simplement au-dessus d’eux deux. C’était tout simplement différent … et monstrueux. Il arrivait à s’occuper de deux Vibraninfs en même temps ! Sans même sourciller ou presque ! C’était d’un tout autre niveau ! Quelque chose de bien plus grand et imposant ! Impossible à arrêter même !

« D’accord, merci beaucoup. Vous pourrez quand même m’aider pour l’écriture ? Je n’ai plus écrit depuis longtemps et je ne suis pas sûr que je puisse encore … écrire correctement. Je n’ai jamais été réellement doué pour ça, je n’ai jamais été à l’école à la base. Alors, j’ai toujours appris sur le moment ce qui n’est pas vraiment bon. » murmura l’adolescent aux cheveux blonds, passant une main dans ses derniers.

« Hum ? Aucun problème. D’ailleurs, il semblerait qu’un nouvel entraînement vient de se présenter à toi, Earnos. Désormais, nous aurons aussi des cours d’école. Apprendre les bases ne sera pas bien difficile maintenant que vous êtes adolescents. Férast, tu es invité aussi à venir suivre les cours. Il en est de même pour Olistar. D’ailleurs, Olistar, il faudra que nous parlions tous les deux à ce sujet. »

Hum ? De quoi ? Le Coconfort posa son regard sur le Rapion. C’est vrai qu’il y avait quelque chose de différent depuis ces derniers mois chez lui. Il ne savait pas comment l’expliquer mais voilà … Olistar semblait différent depuis tout ce temps.

« Je vois, je vois. Aucun problème. Je viendrai vous voir après les cours. » signala le Rapion, faisant se percuter les deux Vibraninfs avec aisance.

« AIE ! Ca fait mal ! » s’écrièrent les deux adolescents Vibraninfs tandis que Férast répondait calmement à Sania par rapport à sa proposition :

« Je viendrai suivre aussi les cours puisque vous me l’avez demandé. Enfin, proposé. Je suis d’accord pour les suivre. J’ai …bien envie …d’apprendre. »

« Alors, tant mieux. D’ailleurs, il y aura quelqu’un d’autre qui viendra suivre mes cours puisqu’il en est ainsi. » annonça la Libegon avec un petit sourire aux lèvres.

« Ah bon ? Tant mieux alors … Euh … Enfin, je pense que c’est une bonne chose. Je ne suis même pas sûr de ça. » répondit l’adolescent aux cheveux blonds avec calme.

« Hahaha … Tu verras bien. Je vous laisse continuer vos entraînements. Je risque de vous perturber avec tout cela. D’ailleurs, il semblerait qu’Olistar, je te fasse peut-être bientôt affronter un nouveau Libegon. Mais cette fois-ci, je ne crois pas que ça soit aussi simple. »

Le Rapion aux cheveux violets hocha la tête positivement. Aucun problème pour lui.

Après l’entrainement, ils purent se reposer pour environ une heure. Ensuite, ils n’avaient alors qu’à se diriger vers le petit bâtiment où quelques élèves rentraient et sortaient quotidiennement. A cette heure-ci, personne n’était présent … sauf les trois adolescents. Il aurait trouvé cela drôle à une époque d’aller à l’école à son âge mais là … Il n’avait vraiment pas envie de rire. Sania prit la parole :

« Vous êtes tous présents ? Installez-vous donc sur les chaises. Nous attendons le quatrième élève qui doit arriver d’une minute à l’autre. Les Libegons ont été la chercher. »

Hum ? Hein ? De quoi ? La chercher ? Earnos s’apprêtait à s’asseoir comme Olistar et Férast mais il resta debout à cette annonce. Il avait cru mal entendre … Enfin, ça aurait été bien mieux s’il avait bien entendu mais bon.

« Est-ce que je peux rentrer maintenant ? » murmura faiblement une voix féminine de l’autre côté de la porte, la Libegon lui répondant avec un sourire aux lèvres :

« Bien entendu … Ne perdons donc pas plus de temps. Bon retour parmi eux, Lisian. »

« Lisian ? C’est vraiment elle ? » demanda le Coconfort, se dirigeant aussitôt vers la porte à toute allure. Celle-ci eut à peine le temps de s’ouvrir alors qu’une adolescente faisait son apparition en face d’Earnos. Olistar et Férast s’étaient levé tous les deux à leur tour.

« … … … Coucou, Earnos. Tu as grandi quand même en un an. » murmura faiblement la demoiselle en face du Coconfort.

« Hum ? Hein ? Euh oui, bien entendu. » répondit le Coconfort, un peu étonné du ton utilisé par l’adolescente. Elle aussi avait bien changé en une année. Une année où elle fut élevée par les Libegons mais seule, sans les autres membres du quatuor.


Ses cheveux bruns s’étaient allongés pour aller jusqu’au bas du cou tandis qu’elle portait une robe brune recouverte par de nombreux morceaux de pierre. La robe lui allait jusqu’aux genoux tandis que l’adolescente avait maintenant quelques formes féminines. Il fallait dire qu’elle avait quatorze ans, comme le reste du groupe … sauf Olistar qui en avait dix-sept. Dix-sept ans ! C’était quand même plus qu’étonnant quand il y réfléchissait. Olistar semblait si à l’aise par rapport aux autres … malgré son âge « avancé ».

« Pardon à Férast et à Olistar pour tout ce que j’ai dit il y a maintenant plus d’un an. Je ne voulais pas vous ignorer réellement … Enfin si … A l’époque, c’était le cas. Je ne pensais qu’à Earnos, que j’estimais être comme l’unique homme que je côtoierai durant toute ma vie mais il s’avère que tout ça n’était qu’un mensonge crée par les membres de mon espèce. Je voulais m’excuser pour tout ce que j’ai … »

« Euh ? Et tu ne crois pas que je devrais aussi m’excuser ? » coupa le Coconfort. Visiblement, lui aussi avait à se faire pardonner. « Je n’ai franchement pas été mieux de mon côté hein ? Dire des choses aussi horribles. Pardon, Lisian. »
Il s’inclina devant l’adolescente Cheniti, celle-ci faisant un petit geste de la main pour dire que ce n’est pas bien grave avant de subitement venir l’étreindre pendant une bonne trentaine de secondes. Elle chuchota avec un petit sourire :

« Ca ne veut pas dire pour autant que j’abandonne la partie. »

Quelle partie ? De quoi est-ce qu’elle … Oh ! Il comprenait. Enfin bon … Il était d’accord pour ça même si elle risquait de perdre. Après l’avoir étreint, elle fit de même avec Olistar, semblant surprise sur le coup. Puis ce fut au tour de Férast, l’adolescent aux cheveux bleus ayant un peu de rouge aux joues, chose qui ne passa pas inaperçu chez les deux autres personnes. D’ailleurs, Olistar vint sourire à Earnos, celui-ci haussant les épaules pour dire que ça ne le concernait pas même s’il trouvait cela amusant en un sens.

« Et bien … Maintenant que les retrouvailles sont faites, pourrions-nous commencer les cours ? » demanda Sania en tapant dans ses mains.
Ah ! Bien entendu ! Lisian arrêter de serrer Férast contre elle, les quatre adolescents retournant s’asseoir. En un an, beaucoup de choses avaient changé … Mais dans le royaume … Comment est-ce que tout se déroulait ? Comment est-ce que tout se passait ? Devant le regard distant d’Earnos, Sania reprit la parole :

« Sachez qu’après ces quelques cours, nous irons écrire les lettres que vous enverrez à vos familles ou alors à vos amis. Nous avons de quoi vous permettre de les contacter. Ne vous inquiétez pas le moins du monde pour cela. »

Ah ? Oui. Il avait complètement oublié ça. Qu’il était un peu bête sur le coup quand même. Mais bon, il savait à qui écrire … A ses parents pour les rassurer. Gloups … Il venait d’y penser. Ca faisait énormément de temps … Enfin, il espérait que Sando les avait quand même prévenus au cas où car sinon, ça risquait de barder.


Finalement, les premières lettres partirent le lendemain. Lisian et Olistar donnèrent quelques conseils à Férast et Earnos pour écrire les leurs. Ils étaient tous les quatre réunis depuis la traversée du désert, cela semblait si normal et logique d’épauler un ami. Maintenant, il suffisait simplement d’attendre une réponse.

« Roi Tanator ? Nous avons une lettre de la part d’Olistar, le Rapion ambassadeur. Normalement, elle est destinée à votre fille. » annonça un soldat, tenant une lettre dans ses mains. Le roi ne bougea pas de son trône, murmurant :

« Est-ce que vous avez vérifié que la lettre ne continent aucun poison ? Ou n’est pas dangereuse ? Si tel est le cas, vous pouvez aller la lui donner. »

« Vous ne voulez pas la lire ? Il semblerait que d’autres lettres soient venues en même temps. Cela concerne un Pomdepik, une Cheniti et un Coconfort. Le Coconfort est le jeune Earnos qui était l’un des chevaliers de la princesse Terria. D’après les Ninjasks, il semblerait qu’ils se trouvent tous actuellement dans les tribus de Libegon. »

« Les tribus de Libegon ? Comment est-ce … » commença à dire le roi, plus surpris qu’autre chose par cette annonce. Néanmoins, il s’arrêta de parler, faisant juste un geste de la main.

Il pouvait quand même laisser le courrier à sa fille. Déjà que depuis tout ce temps, elle ne pouvait plus sortir. Il n’allait quand même pas l’empêcher d’avoir une lettre de ce Rapion si elle ne présentait aucun danger. Il ne devait pas … l’emprisonner même si c’était trop tard.