Chapitre 11 : La véritable raison

ShiroiRyu
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Chapitre 11 : La véritable raison

Co… Comment ? Comment Rokar savait-il au sujet des médaillons ? Et surtout depuis quand ? Et puis aussi … que c’était lui qui était responsable de tout ça ? Pour dire qu’il était perturbé, c’était exactement ça … Vraiment perturbé même. Comment était-ce possible ?

« C’est une blague, n’est-ce pas ? Comment un gnomold comme toi pourrait être au courant d’une chose aussi importante ?! Tu racontes n’importe quoi ! Je ne sais pas comment tu as obtenu ce genre d’informations mais ça ne prendra pas avec moi ! » cria le jeune homme avec énervement tout en étant décontenancé.

« Hum ? Comment je pourrai l’être ? Car tu crois que les gnomolds ne se trouvent que dans Shunter ou quoi ? Nous sommes aussi présents que vos peuples … Nous sommes partout … »

« Et en quoi est-ce que cela te concerne ? Pourquoi tu as besoin de savoir une telle chose ? Qu’est-ce que cela t’apporte de savoir que c’est moi ? »

… … … Il attendait la réponse du gnomold avec un peu d’appréhension. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’aurait jamais prévu une telle chose … Que le gnomold soit au courant de ce genre de choses …C’était effrayant … de savoir que même une telle créature connaissait au sujet des médaillons. Rokar émit un grognement qui ressemblait à de la joie, se maintenant sur sa masse posée au sol.

« Dire qu’il y a plus de quinze ans, tu n’étais qu’un petit vaurien … Et maintenant, depuis que tu as des lignes d’Alzar, tu te prends pour un grand, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas le sujet ! Je veux savoir ce que ça veut dire ! Pourquoi est-ce que tu connais tout ça à mon sujet ?! » s’écria le jeune homme une nouvelle fois.

« Si encore tu étais capable de me battre, peut-être que … »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Tery s’était jeté sur lui, ses deux griffes tendues en avant. Des lignes noires … et deux yeux rouges. Oh ? Cela voulait dire qu’il avait perdu le contrôle de son corps ? Intéressant … Mais loin d’être suffisant ! Alors qu’il était à sa hauteur, prêt à lui planter les griffes dans son armure rouge, il souleva sa masse, prêt à l’abattre sur les côtes du jeune homme. Celui-ci s’accroupit aussitôt, poussant un nouveau râle de colère avant de percuter le gnomold avec la ferme intention de le faire tomber.

« HAHAHAHA ! Une épreuve de force ?! Avec moi ?! MAIS POUR QUI TU TE PRENDS MISERABLE AVORTON ?! »

Le gnomold ferma son poing, le frappant avec violence au ventre avant de lui décocher un coup de poing dans le visage. La tête de Tery pencha sur le côté, du sang s’écoulant de ses lèvres alors qu’il grognait à son tour, donnant un coup de tête dans celle du gnomold. Rokar commença à faire de même tandis que Tery cherchait à le griffer avec ses deux armes.

« Et il continue ?! ABANDONNE ! Ca ne servira à rien ! »

« Tant que tu ne me diras pas toute la vérité, je ne te lâcherai pas ! POURQUOI EST-CE QUE TU ES AU COURANT ?! C’est quoi ce que tu me caches, ROKAR ?! »

Amusant … Vraiment très amusant … Il cherchait à tout savoir à son sujet ? Et en même temps … Il n’était pas devenu totalement fou et contrôlé … Cela se voyait dans ses yeux devenus couleur rubis. Hum … C’était quand même assez impressionnant de voir une telle mentalité … Normalement, un homme possédé par Alzar n’aurait aucune chance de se contrôler … correctement. Si il était normal … Mais Tery ne l’était pas.

« J’en ai assez fait pour aujourd’hui, avorton. »

Il le repoussa d’un coup d’épaule, faisant quelques pas en arrière en serrant sa masse à deux mains. Déjà, l’arme semblait se préparer à lancer une nouvelle attaque explosive, Tery croisant ses deux griffes pour parer le coup. Hors de question de reculer cette fois-ci ! Ce gnomold en savait beaucoup trop à son goût !

« Je veux savoir … pourquoi tu es au courant pour les médaillons ! »

« Et à quoi est-ce que cela te servirait ? Tu as besoin de connaître la vérité ? Il vaut mieux mourir ignorant des fois … que de se faire souffrir inutilement. »

Ah oui ?! Ca n’allait pas se passer comme ça ! Qu’est-ce qu’il pouvait utiliser pour se protéger ? AH ! Pourquoi pas ça ?! Avant que la masse à deux mains ne vienne percuter ses griffes, des morceaux de terre se formèrent tout autour d’elles mais aussi des deux bras. Pourtant, l’explosion se produisit bien au contact, le jeune homme se retrouvant projeté en arrière, son dos percutant un arbre alors que Rokar lui criait avec amusement :

« Et bien ! Quelle magie ! Avoir une protection de terre capable de ne pas se réduire en morceaux après l’un de mes coups, je te félici… »

Il s’arrêta au moment même où il roula sur le côté, chose étonnante en vue de l’armure qu’il portait sur son corps. Une claymore s’abattit sur l’endroit où il se trouvait quelques secondes auparavant, une faille se créant après le coup. Une faille dont sortait une lame de vent, tranchant en deux ceux qui se trouvaient au-dessus d’elle. Clari était là, serrant les dents, ses yeux complètement bleus alors que des lignes blanches étaient visibles sur son visage et ses deux bras. Elle tourna son visage vers Rokar, celui-ci paraissant surpris, et loin d’être agréablement. Pourtant, il ne s’empêcha pas de sourire après quelques instants :

« C’est vrai … Il y avait une fille de Zélisia … Assez étonnant en un sens qu’elle soit aussi proche du gamin … Mais bon … Comme quoi, Zélisia et Alzar semblent bien se réincarner peu à peu avec cette génération. »

« Avise-toi de toucher encore à Tery et je te promets que tu n’auras plus la possibilité de marcher à nouveau … voir vivre. »

« Que de belles paroles issues d’une personne bien énervée. » répliqua le gnomold, s’étant relevé, regardant à gauche et à droite. Hum … Il était visiblement temps. Il leva sa masse à deux mains dans les airs, poussant un cri puissant, ralliant tous les gnomolds autour de lui. « On a fini ce qu’il y avait à faire ici. On se retire. » Et si ils ne voulaient pas les laisser partir, ils allaient utiliser les grands moyens. Pourtant, les soldats de Shunter se poussèrent, comme impressionnés ou paralysés par le cri de Rokar. Clari avait fait disparaître ses lignes, courant pour arriver à la hauteur de Tery, le serrant dans ses bras en lui demandant :

« Tout va bien ?! Tery ! Réponds-moi ! Allez ! »

« … … … Tu n’es pas forcée de crier, Clari. Plus de peur que de mal … » marmonna le jeune homme en gémissant de douleur, son dos le faisant souffrir plus que prévu.

« C’est terminé … Les gnomolds sont partis. » chuchota-t-elle, le gardant contre elle malgré leurs blessures. Olin passait les troupes en revue, regardant de tous les côtés comme si il venait de remarquer quelque chose. Il annonça :

« Il semblerait que toutes les troupes de Traslord sont mortes … Quant aux nôtres, nous avons perdu quand même pas mal d’effectifs, presque autant que les gnomolds. Mais … Avec ce gnomold en armure rouge, normalement, nous n’aurions pas pu gagner. Que tout le monde se regroupe et vienne aider ceux qui ne peuvent plus marcher. Nous rentrons au camp. »

« Allez, Tery. Je viens t’aider et te prendre avec moi. » dit Clari avec amusement alors qu’il tentait de la repousser. Pourtant, il ne fit rien contrairement à ce qu’il pensait. Accolé contre la jeune femme, il marcha avec lenteur tandis qu’elle l’aidait. Elle avait un sourire aux lèvres, rien à voir avec la personne qu’il avait vu auparavant.

Pourtant, il allait l’interroger … dès qu’il aurait le temps car là … Ils se retrouvaient dans une tente, seuls tous les deux. Elle avait récupéré quelques bandages pour se soigner et il faisait de même de son côté. Il bandait le bras blessé de Clari par sa faute alors qu’elle l’avait forcé à retirer son haut pour qu’elle observe ses blessures. Clairement gêné par cette idée, il avait néanmoins accepté, lui tournant le dos.

« A part quelques égratignures … Rien de bien spécial. » dit-elle avant de poser sa joue contre le dos nu du jeune homme, celui-ci s’écriant de surprise :

« Mais qu’est-ce que tu fais, Clari ? Hey … Tu pourrais quand même me répondre ! »

« On peut rester comme ça … un petit peu ? J’étais inquiète … Tellement inquiète … Tu te mets vraiment en danger pour rien. Ce Rokar … était effrayant en un sens, tout autant que la vouivre que l’on a affrontée à Clausdiska. »

« … … … Tu sais … … … Enfin bon … Je t’apprécie beaucoup, Clari. » dit-il subitement, se grattant le nez en levant les yeux en l’air.

« Tu crois que ce n’est pas réciproque, Tery ? » répondit la jeune femme en rigolant, passant ses deux bras autour de son torse, poussant un petit soupir de plaisir.

« Enfin, ce que je veux dire par là, c’est que, c’est bien mais … Il ne faut pas trop en faire non plus hein ? Du moins, comment dire, je ne veux pas te vexer mais entre toi et l’Ombre … »

« Tu es libre d’aimer qui tu veux, Tery. » dit-elle, le jeune homme s’étranglant dans ses paroles. Mais qu’elle le laisse terminer !

« Je n’aime pas Elen ! C’est juste que … Bon, entre toi et elle, je l’apprécie plus elle … Mais toi aussi, la maréchale … pareil … Je connais trois femmes exceptionnelles. Et c’est pour cela que je voulais te prévenir au cas où. Je t’apprécie grandement mais je ne t’ai… »

« Tu me rappelles quelqu’un, c’est tout, quelqu’un que j’aimais énormément. »

Encore une fois, il resta bouche bée à l’écoute des paroles de la jeune femme. Qu’elle aimait énormément ? Il n’était pas un remplacement, il tenait à lui dire avant qu’il ne soit trop tard ! Enfin bon … C’était la première fois qu’elle semblait se confesser donc …

« Et euh … Cette personne … Elle savait tout ça ? » demanda t-il. « Car bon … Je … Je ne sais pas … Je ne pense pas connaître car tu as ton passé et j’ai le mien mais …  Bon … »

« Il est mort … Et comme tu lui ressemblais … un peu … Enfin, je ne sais plus vraiment … Mais tu lui ressemblais … Je peux rester s’il te plaît ? »

Il ne comprenait pas du tout ce qu’elle voulait dire mais elle semblait assez perturbée. Il marmonna que oui, se grattant la joue sans savoir où se mettre. C’était plus que gênant tout ça mais … Il ressemblait à quelqu’un ? C’était bizarre mais pas forcément surprenant. Sans qu’il y ait une copie exacte de sa personne, ce n’était pas impossible quoi.

« Mais c’était qui exactement ? Enfin … Si tu veux le dire, je ne vais pas te forcer non plus à tout me dire à ton sujet mais comme c’est le bon moment. »

« C’était mon grand frère, je l’adorai plus que tout. »

Ah. Son grand frère ? Son grand frère ?! Depuis quand avait-elle un grand frère ? Mais quel idiot, c’était normal. Elle aussi avait de la famille ailleurs, ça n’avait rien d’étonnant ou spécial … Juste qu’il ne s’était pas renseigné à son sujet. Il se retourna, la jeune femme restant calfeutrée contre lui en murmurant :

« Je croyais que je pouvais rester un peu plus longtemps quand même. »

« On doit finir les bandages … Mais je ne savais pas que tu avais un frère … Enfin un grand frère … Par contre, ce que tu m’as dit … est bizarre. Au sujet de ton grand frère … Euh … Tu sais bien qu’entre une sœur et un frère … »

« Mais non ! Ce n’est pas comme ça, Tery ! Ne raconte pas n’importe quoi ! » s’écria t-elle, vivement gênée tandis qu’il cherchait à remettre son haut. Elle le laissa faire, reprenant : « C’est juste que mon grand frère … avait aussi des lignes d’Alzar … »

« Hein ? Quoi ? Deux membres de la même famille ayant des lignes différentes ? Je n’ai jamais entendu parler de ça … Enfin, je ne me suis jamais renseigné aussi. »

« Tu sais … Il avait six ans de plus que moi alors bon … Il y avait quand même une différence d’âge mais … Pourquoi est-ce que je te parle de ça, Tery ? Ca ne te concerne pas et tu n’as surement pas envie de penser à de telles choses. »

« Ce n’est pas vrai du … »

Il s’était arrêté de parler tandis que la jeune femme se leva, l’embrassant sur les deux joues avant de dire qu’elle retournait dans sa tente. Maintenant que les éclaireurs de Traslord étaient hors d’état de nuire, ils allaient surement partir d’ici. Donc … Il allait devoir revoir sa mère avant de partir et lui signaler qu’il allait lui écrire, réellement cette fois ! Mais est-ce qu’il allait avoir la permission de parler à sa mère ? Lorsqu’il la demanda à Olin et aux autres gradés, tous acquiescèrent, certains un peu effrayés par le spectacle qu’il avait donné. Ah oui … Ses lignes d’Alzar, si certains n’étaient pas encore au courant avant ce combat, maintenant, c’était le cas … Pfff … Bon, il avait compris. Néanmoins, il dit :

« Merci beaucoup de m’accorder cela. Je vais y aller tout de suite, qu’elle aille crier en voyant que j’ai été un peu blessé à cause des éclaireurs de Traslord, héhéhé. »

« Faut pas faire inquiéter sa maman, Tery ! Ce n’est pas bien ! » répliqua Olin, le jeune homme aux cheveux bruns rigolant, amusé par les paroles de celui qui était maintenant plus gradé que lui. Il lui dit :

« Ne t’en fait pas, Olin. Quand ma mère est en colère, je peux te promettre qu’elle est diabolique et plus qu’impressionnante. Je ne prendrai jamais le risque de l’inquiéter exprès sinon je sais que même toute une tribu de gnomolds ne serait rien par rapport à elle. »

… … … Il paraissait rire mais il était en même temps plus que sérieux. C’était donc … la vérité. Quelqu’un possédant des lignes d’Alzar était capable de craindre … une simple mère au foyer ? Enfin, peut-être était-ce à cause de la relation les unissant.

Lorsqu’il revint chez lui, toquant plusieurs fois à la porte, sa mère lui ouvrit, poussant un petit cri horrifié en apercevant les blessures sur son corps. AIE ! Il savait pourquoi il valait mieux éviter de faire une mission près de l’endroit où vivaient ses proches dorénavant. Ils n’arrêtaient pas d’avoir peur pour la moindre égratignure. Assis sur une chaise tandis qu’elle préparait de nouveaux bandages, il murmura :

« Maman … Y a pas besoin de tout ça, j’ai déjà été soigné hein ? Ce n’est pas si grave que ça. Tu n’as pas à t’inquiéter autant. »

« Bien entendu, bien entendu. Tu veux que je laisse leurs bandeaux crasseux te couvrir tes blessures et t’infecter ? Mais pour quelle mère indigne tu me prends hein ? »

« Ohla ! Si je commence à faire une liste de tout ce qui te rend indigne, je n’ai pas terminé … Euh … Euh non … Je n’ai rien dit du tout. » conclut-il devant le regard de sa mère. Il valait mieux se taire s’il voulait éviter de s’en prendre une dans les dents et une belle d’ailleurs.

« Bon … Montre-moi où tu as été blessé … Alors, ces hommes de Traslord … Vous les avez repoussés ? D’après le fait que tu sois encore en vie, je dirai oui … »

« Merci maman, on voit tout le réconfort qui émane de tes paroles en apprenant que ton fils est encore en vie … Et oui, ils sont tous morts. Mais … On a eu le droit à une visite surprise en plein combat, Maman … Rokar était présent, comme les autres. »

Elle arrêta aussitôt de bander, restant immobile pendant plusieurs secondes alors que ses deux mains tremblaient. Rokar … n’est-ce pas ? Elle n’avait pas entendu souvent ce nom … mais ils savaient aussi bien l’un que l’autre qu’il était plus qu’important pour eux deux. Après quelques instants, elle reprit son travail pour bander les blessures de son fils.

« Et ? Est-ce qu’il est mort lui aussi ? Il ne devait pas être seul, n’est-ce pas ? »

« Pas le moins du monde, maman … Je l’ai affronté et AIE ! Ça fait mal ! Tu serres trop fort, maman ! » s’écria t-il avant que ce ne soit sa mère qui hausse la voix.

« Mais quel idiot j’ai mis au monde ?! Ca ne te suffit pas de devenir un soldat de Shunter, il faut aussi que tu ailles courir droit à la mort ?! »

« HEY ! Ce n’est pas moi qui l’aie invité ! Il s’est incrusté en plein combat ! »

« Je veux bien te croire mais … Arrête tes idioties un peu ! Je ne veux pas perdre mon fils après mon mari par la même créature ! »

« Maman … Je … Enfin … Il avait quel élément ? »

« Hum ? Ton père ? Et bien … Hum … Cela fait quand même un bon nombre d’années. Mais pourquoi est-ce que tu me demandes une telle chose ? » dit-elle, un peu surprise.

« Pour rien … Pour rien du tout. Ne t’inquiète pas … Sinon … Euh … Maman … Tu sais de quel élément je suis ? » demanda t-il une nouvelle fois mais maintenant, encore plus inquiet qu’auparavant, presque apeuré par quelle serait la réaction de sa mère.

« Tu as des lignes d’Alzar. Tu ne penses quand même pas que je n’étais pas au courant, n’est-ce pas ? Tout le village est au courant … Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet, personne ne te jugera chez nous, ou du moins, presque personne. Tu n’as jamais été une source de problèmes et tu nous as sauvé deux fois, je te rappelle. »

« Oui mais bon … Tu sais bien … Maman … Que tout peut changer en un instant. » marmonna le jeune homme, ne sachant guère réellement où se mettre.

Hum ? Et ? Les villageois, contrairement aux citadins, avaient des mœurs différentes de ces derniers. Oh … Bien entendu, les lignes d’Alzar n’étaient guère plus appréciées que dans les villes mais il avait montré plusieurs fois que malgré celles-ci, il était plus que …

« Et puis zut, Maman. Je t’embête avec tout ça, je vais m’en aller. »

« Hum ? Tu dois déjà partir, Tery ? Je te rappelle une chose très importante après ton départ. »

« Je te promets que je t’écrirai … Je n’ai pas envie de me faire à moitié tuer une troisième fois.  J’ai appris mes leçons, je te le promets. »

« … … Il y a intérêt … Par contre, tu n’as pas l’impression d’oublier quelque chose ? » demanda sa mère en se levant, décroisant les bras.

« MAMANNNNNNNN ! J’ai plus de vingt ans ! J’ai passé l’âge de faire ça ! » cria t-il, rougissant légèrement alors qu’elle restait immobile, semblant attendre quelque chose.


Et zut ! Quand même ! Heureusement qu’il n’y avait pas Elen voir surtout Clari car sinon, celle-ci en rajouterait une couche, il s’en doutait ! Il sera sa mère contre lui, celle-ci faisant de même. Pfff … Il n’était pas vraiment très grand dans le fond. Il n’avait rien de bien protecteur à cause de sa taille. Sa mère lui murmura :

« Prend simplement soin de toi, Tery, d’accord ? »

« Oui, Maman … Ne t’en fais pas, je ne me mettrai pas dans des situations abracadabrantesques et je te préviendrais chaque semaine ou chaque mois de ce que je fais. Comme ça, tu éviteras de perdre encore une trentaine de kilogrammes, sinon tu deviendras aussi épaisse qu’une aiguille. »

Il sentit un petit craquement dans son dos, le faisant gémir de douleur alors qu’il apercevait des lignes brunes sur les mains de sa mère. Oh zut … Sa mère reprit :

« J’ai eu l’impression que tu voulais me faire un reproche, est-ce que je me suis trompé Tery ? Ou alors, peut-être que tu as … »

« NON NON ! C’est bon, Maman ! Je n’ai rien dit ! Tu es très bien comme ça ! Encore plus jolie qu’auparavant ! Quand tu faisais cinquante kilos de plus ! »

« … … … Mon fils, je crois qu’il va vraiment falloir que je te donne quelques cours de savoir-vivre avec les femmes Les autres soldats attendront une heure en plus. Assis. »

Gloups … Il valait mieux l’écouter. Sa mère était des fois très effrayantes, il le reconnaissait parfaitement. Bon … Euh … Comment dire … Et pourquoi au passage, il devait apprendre quelques trucs par rapport aux femmes ? C’était quoi ce délire ? Devant le regard de sa mère, il valait mieux éviter de trop l’ouvrir. Il s’était assis dès qu’elle lui avait intimé ceci, baissant les yeux alors que sa mère venait s’asseoir en face de lui.

Une heure plus tard, il était ressorti de chez lui, un peu perturbé et sonné. Il se dirigeait avec nonchalance hors du village, saluant les gardes et les villageois sur son chemin. C’était aussi … difficile que ça ? Et puis bon … Euh … Quand même … Dans tout ce qu’elle disait, il y avait plusieurs choses quand même sacrément perturbantes.

« Tery ? Ça ne va pas ? T’as l’air … assez secoué. » lui demanda Clari lorsqu’il revint au camp, les tentes étant déjà bien moins nombreuses.

« Disons qu’après une discussion avec ma mère, j’en ressors jamais indemne. »

« Hahahaha ! Mais ta mère … Elle est quand même spéciale hein ? Je la trouve vraiment différente des autres villageois. Il y a une certaine … prestance. »

« Prestance ? Tu veux dire puissance plutôt. »

« HAHAHAHA ! Peut-être, peut-être … Mais je suis sûre qu’elle aurait fait une grande dame de Shunter si il n’y avait pas eu cette guerre ou alors si elle était née dans une autre famille. »

« … … … Peut-être mais elle ne serait pas devenue ma mère alors. »

Bonne remarque de la part du jeune homme. Elle lui tapota doucement le crâne. Il était temps de retourner à Midès. Cette mission avait été une réussite, loin d’être parfaite peut-être mais … Bon … La mère de Tery était en sécurité et c’était le plus important aux yeux du jeune homme. Oui … Il ne voulait pas perdre son unique famille.

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