- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 13 : Ses principes
« Est-ce que vous avez tout préparé ? »
« Maréchale… Tout est en place, personne n’essayera de vous déranger. »
La femme en armure de plaques noires hocha la tête pour dire que c’était bon alors que les quatre gardes qui l’accompagnaient habituellement s’éloignaient sans rien dire de plus. En face d’elle ? Le jeune homme aux cheveux bruns était menotté au niveau des pieds et des bras par des chaînes en fer tandis qu’il était torse nu. Il gardait la tête baissée et il n’avait aucune marque qui montrait qu’il s’était rebellé pour éviter son châtiment.
« Tu n’essayeras même pas de t’enfuir ? J’ai l’impression que tu as changé un peu, Tery… Pas forcément en bien… Mais on dirait que tu as compris à quel point il est nécessaire d’être responsable de ses actes. »
« Je ne renierai pas cette idée… Loin de moi… Vous pouvez commencer, maréchale Nali. »
« Je ne serai même pas désolée de faire cela… car il se peut que j’y prenne du plaisir… Tu ne préfères même pas une mort rapide plutôt qu’une mort lente ? »
« Ca changera quoi au final, maréchale ? Dans les deux cas, je serai mort… Peut-être que la seule chose que je voudrai… Ca serait un… morceau de bois pour y planter mes dents… »
« Pour ne pas avoir à hurler ? Tu as peur que les autres entendent tes cris ? Tu n’as pas à t’en faire, ils savent parfaitement ce que je vais te faire… Mais tu ferais mieux de ne pas t’inquiéter de ça… Car tu n’es pas vraiment en position de t’en faire pour les autres. »
« Et pour Clari et les autres… Est-ce qu’ils vont subir la même chose ? J’aimerai que ça ne soit pas le cas… si c’est possible… Ils n’ont vraiment rien à voir avec ça… C’est moi seul qui suis responsable de tout ça… Je vous le promets, maréchale Nali. »
« Tes paroles n’ont aucune valeur puisque ce sont celles d’un traître. Mais je crois en celles de Salazar et du reste du groupe. RAMENEZ-MOI UN MORCEAU DE BOIS ! » s’écria t-elle soudainement en se retournant vers l’entrée de la tente.
Plusieurs pas s’éloignèrent avant qu’un soldat ne revienne avec une barre de bois qui n’était guère plus grande qu’une demi-main. Le garde alla donner le morceau de bois à la maréchale avant de s’éloigner. La femme en armure noire s’approcha de Tery, le regardant longuement avant de reprendre :
« Je déteste les traîtres au royaume de Shunter… Les imbéciles de ton genre ne méritent pas de vivre… Tu as eu la bénédiction d’un dieu… et tu as gâché ta chance… Seuls les idiots sont ainsi. Enfourne-ça dans ta bouche, je vais commencer. »
Elle plaça le morceau de bois dans la bouche du jeune homme, celui-ci plantant ses dents dessus. Il observa la maréchale de ses yeux verts, se disant que jamais… Il n’aurait pensé en arriver là… Ah… Il était vraiment désolé pour Elen sur ce coup… ARGGGG ! Pourquoi est-ce qu’il pensait à elle sur ce coup ?! De toute façon, ils étaient ennemis ! Elle le lui avait dit clairement la dernière fois qu’ils s’étaient vus…
Le premier coup arriva aussi violemment que rapidement, sans même qu’il ne puisse ouvrir la bouche. Enfin, c’était stupide de penser à ouvrir la bouche. Ses dents se plantèrent dans le morceau de bois alors qu’une marque apparaissait sur son dos. La maréchale Nali avait dans ses mains une sorte de fouet complètement noir. Contrairement à un fouet normal, celui-ci semblait avoir de ridicules petits pics… ridicules seulement quand on les voyait.
« Ce n’est que le début… Tu n’as pas fini d’en baver, Tery. Mais je crois que le fouet est assez démodé… Je préfère appliquer ma propre méthode. »
Sa propre méthode ? Il commençait à ouvrir les yeux, remarquant qu’elle tenait une sorte de sphère de métal d’environ quinze à vingt centimètres dans ses deux mains. Il n’arrivait pas à voir ce qu’elle préparait mais il sentait qu’elle utilisait la magie… Quelques secondes plus tard, la sphère de métal éclata en millier de morceaux, allant tous se loger dans son torse. Sur le moment, il eut un tremblement, des larmes de douleur arrivant à ses yeux alors qu’il n’osait pas regarder son torse nu… avec les morceaux plantés sur la majeure partie de sa peau. Ah… Ah… C’était… C’était quoi comme technique ça ?
« Te briser les membres un par un serait trop simple… Et trop banal… Je n’aime pas la banalité… Je vais donc tout simplement continuer… »
Elle semblait prendre un malin plaisir… à le faire souffrir… Mais il ne bronchait pas… Malgré les larmes à ses yeux, il restait neutre… Il ne criait pas… Et il ne ferait rien pour se mouvoir… NON ! Il accepterait sa punition complètement ! La femme en armure noire sortit maintenant ce qui ressemblait à une cinquantaine d’aiguilles assez longues et épaisses. Les aiguilles commencèrent à briller d’une couleur orangée, la femme reprenant :
« Des aiguilles de chaleur… Il suffit d’insuffler un peu de l’élément du feu pour qu’elle garde cette chaleur… Est-ce que tu sais que l’une des zones les plus sensibles chez nous est le bout de nos doigts ? Je vais t’en faire une démonstration. »
Elle prit l’une des aiguilles, son autre main bloquant celle de droite du jeune homme. Avec lenteur, elle alla planter l’une des aiguilles dans le pouce, le pénétrant habilement pour que l’aiguille ne le traverse pas mais s’enfonce bien à l’intérieur.
AHHHH ! AHHHH ! AHHHH ! Qu’est-ce que c’était que ça ?! Qu’est-ce que ça … AHHH ! Purée ! Ca faisait atrocement mal ! Qu’elle… ar… NON… NON… NON ! Elle ne devait pas arrêter ! Il le méritait complètement ! Du début jusqu’à la fin ! Il devait se retenir d’hurler mais ses dents s’étaient ancrées dans le morceau de bois, des échardes s’étant plantées dans ses gencives. Pendant plusieurs minutes, elle inséra les aiguilles dans chacun de ses doigts, le jeune homme faisant tout pour rester conscient alors qu’elle murmurait :
« Tu as une plus grande volonté que prévu… Il faut le reconnaître… Car normalement, il y aurait eu de fortes chances que tu t’évanouisses… C’est ça qui te rend différent d’un soldat de base… Alors pourquoi est-ce que tu as gâché la possibilité de devenir quelqu’un d’important ? Pourquoi est-ce que tu as décidé de faire échouer cette mission ? »
Le ton n’avait rien de doux, non… Il était particulièrement neutre et dénué d’émotions… Mais c’était la première fois que la maréchale… lui parlait sans lui donner d’ordres… ou en lui criant dessus… Comme si elle s’adressait à lui… d’égal à égal. Il ne répondit pas, baissant la tête avant de fermer les yeux. Ce qu’il avait fait… Il reconnaissait ses fautes… C’était ça qui était le plus important… Ce qu’il pensait de son échec… Hahaha… Il valait mieux ne pas en parler pour ne pas se rendre ridicule par lui-même…
« Je vois que tu ne veux pas répondre… Libre à toi. Maintenant que le haut de ton corps est assez endommagé, je vais m’en prendre au reste… »
Hum… Il y avait bien cette méthode… Mais le jeune homme n’allait plus tenir très longtemps, cela se voyait à son regard. Pourtant… Il accepterait jusqu’au bout ? Hum… Ils allaient voir cela… Elle prit quelques dagues de petite taille, les lames étant presque minuscules… Cela ressemblerait presque à des aiguilles… mais avec un fourreau au bout.
« Bon… Tout d’abord… Nous allons voir où se trouve tes veines… Je pense que tu comprends… Ce que cela veut dire… n’est-ce pas ? Tu vas te retrouver tout simplement paralysé aux jambes le temps que je décide de quelle façon tu dois mourir. »
Il aurait bien hoché la tête pour dire qu’il comprenait mais il n’en avait pas la force. Il la regarda longuement, la maréchale Nali semblant suspicieuse… Ce regard… Ce n’était pas celui d’un traître… ou de quelqu’un qui avait peur… Ah… Hum… La peur… D’être découvert ? Qu’elle découvre quelque chose ?
« Qu’est-ce que tu me caches encore, Tery Vanian ? »
Elle n’aimait pas ce regard… Ce regard mensonger… Cette preuve que le jeune homme avait encore un secret pour elle… Tsss ! Elle lui donna un violent coup de poing au visage, Tery sanglotant alors que plus d’échardes s’enfonçaient dans ses gencives. Elle… Elle ne devait pas faire ça… Pas voir… Pas…
« Avoue que tu me caches quelque chose TERY VANIAN ! »
Il ne lui répondait pas, il ne lui répondrait pas ! Elle ne devait pas regarder dans son pantalon… NON ! Pourquoi est-ce qu’elle regardait vers là ?! Car il… Il avait posé… son regard sur son pantalon ? Non… Elle le regarda mais la femme reprit sur un ton un peu… amusé ? Oui… C’était bien amusé… Elle annonça :
« Dans ton pantalon ? Quelque chose dans tes poches ? Un souvenir de ta mère ? »
Pour la première fois, il tenta de se mouvoir, d’échapper à la torture mais cela ne servait à rien… Il ne pouvait même pas bouger d’un poil. La maréchale Nali ne se fit pas prier, déchirant complètement la poche gauche d’un coup d’épée… Rien de ce côté… Alors peut-être de l’autre… Oui… Quelque chose tomba au sol… Un médaillon ?
« C’est bien ce que je pensais… Un penden… »
Elle s’arrêta de parler, prenant l’objet dans sa main avant de l’observer pendant quelques instants. Comment… Comment… Il voyait son visage pris de tremblements… Comme le reste de son corps… avant de se mettre à hurler à plein poumons :
« RAMENEZ-VOUS ICI TOUT DE SUITE ! »
A qui s’adressait-elle ? Enfin, ce n’était pas le plus important… Les quatre gardes pénétrèrent dans la tente en toute hâte, étonnés de voir la maréchale crier pour les appeler.
« Lequel d’entre vous a retiré le haut de Tery ?! »
« C’est… C’est moi… » annonça l’un des gardes en s’avançant avec tremblement.
« Je vais te poser une simple… question… Vraiment toute simple… Lorsque tu as décidé de lui retirer son haut… Est-ce que tu n’as pensé un seul instant à voir s’il avait quelque chose dans son pantalon ? » demanda t-elle en serrant le poing droit.
« J’avoue que je n’y ai pas pen… »
Le garde n’eut pas le temps de terminer sa phrase que le poing droit de la maréchale vint le frapper au niveau du visage, l’envoyant percuter un second garde. Les deux s’écroulèrent au sol avant qu’elle ne reprenne d’un air furieux :
« TU NE PENSES PAS ?! C’EST CA ?! JE N’AI PAS BESOIN DE PERSONNES QUI NE SAVENT PAS PENSER ! A CAUSE DE VOUS… JE… JE… Disparaissez… Disparaissez avant que je ne décide de le tuer… Que plus personne ne pénètre dans la tente pendant la prochaine heure… sinon… Sinon… Je crois que je l’écartèlerais… »
Les deux gardes encore debout aidèrent les deux autres à se relever, quittant avec rapidité la tente alors qu’elle se retournait vers Tery. Elle plaça sa main sur le morceau de bois dans la bouche du jeune homme, l’extirpant d’un coup sec. Le jeune homme s’écria de douleur, crachant du sang et de minuscules échardes de bois alors que la maréchale jetait le morceau au sol, recouvert de sang.
« Cela t’amuse hein ? Ca t’amuse de jouer avec mes nerfs, Tery ? Depuis quand est-ce que tu as ce médaillon ? Pourquoi est-ce que tu ne l’as pas dit ? Tu voulais garder tout… Non… Ca ne peut pas être pour l’honneur… Sinon… Tu me l’aurais signalé après qu’ils soient tous partis… Alors pourquoi espèce d’imbécile ?! Qu’est-ce qui s’est passé réellement ?! »
« Je… Je n’ai… pas à le di… »
« Ca ne t’a pas suffit ce que je t’ai fait ?! Je peux défaire le tout… Ca sera aussi douloureux ! » cria t-elle en retirant d’un coup sec les cinq aiguilles plantées dans les doigts de la main droite de Tery. Le jeune homme ferma la bouche, évitant de pousser un hurlement alors qu’elle faisait de même avec l’autre main. Il murmura :
« A.. A quoi… ça vous servira de savoir… tout ça ? »
« NE ME POSE PAS DE QUESTIONS ET REPOND ! »
« Si vous le voulez… Si vous le voulez vraiment alors… Perrine… m’a confié son médaillon… J’étais au courant… qu’elle n’était pas dans son lit… Elle a remplacé son médaillon… avec une pierre de feu… Je l’ai prévenue… qu’elle risquait de mourir si elle gardait cet objet avec elle… Et elle m’a écouté… Maintenant… Comme ça, elle est sauve… Et il y aura beaucoup moins de morts… que prévu… Ce n’était pas du tout ce que vous pensiez hein ? Vous auriez voulu… que ça se passe dans le sang… »
« NE ME FAIT PAS DIRE CE QUE JE NE PENSE PAS D’ACCORD ?! » hurla t-elle de toutes ses forces en le frappant au ventre, lui faisant cracher du sang.
Ah… Ah… Ah… Cet homme… Pour qui il se prenait ?! Pour qui il pensait se prendre ?! Pour qui il croyait être pris ?! Pour un sauveur ?! Un héros ?! Un idéaliste compétent ?! Il se foutait de sa gueule ?! Ah… Ah… Non… Ce n’était pas bon… Pas du tout… Elle empoigna son menton, le forçant à la regarder en face alors que pour la première fois, il voyait ses yeux rouges… Deux yeux rouges… comme ceux d’un démon.
« Tu espères quoi ?! Une médaille ?! Que je te félicite ?! »
« Est-ce que vous croyez que… je suis comme ça… maréchale Nali ? »
« Non… Héhéhé… Je sais très bien que tu n’es pas comme ça… Et ça m’énerve… J’ai envie de te tuer… de t’écarteler… Tu es tout ce que je hais… Tu agis sur tes principes hein ?! Tu te disais : Si je peux éviter des morts, alors je le fais. POUR QUI EST-CE QUE TU TE PRENDS ?! Nous sommes en guerre ! Si ce n’était pas eux qui tombaient, c’était toi et ton groupe ! Tu aurais voulu que ça soit Clari et les autres qui meurent à la place de cette… Perrine ?! C’est ça que tu désirais ?! »
« Non… Non… Mais… Perrine… m’a annoncé… Qu’ils ne seraient pas en danger… Mais qu’ils devaient quand même… faire attention au cas où… »
« ET TU CROIS TOUT CE QUE L’ON TE DIT ?! » hurla t-elle une nouvelle fois, son poing venant frapper son torse, lui coupant la respiration pendant quelques secondes en même temps qu’il recrachait du sang, la femme se mettant à gémir.
« Je te hais… Tery… Je te hais plus que tout… Tu pensais connaître la souffrance avec moi… Je vais te montrer ce que c’est… que souffrir… Tu vas le payer… Tu vas voir… Oui… Tu n’as même pas compris… que les autres n’en avaient rien à faire de ta petite et pitoyable personne… Regarde comment ils t’ont abandonné lâchement… lorsque ils ont signalé que tu n’avais pas le médaillon ! Et tu veux faire confiance à ça ?! »
« Je donne ma confiance… à qui je pense… la mériter… Si des personnes que j’apprécie… sont en danger… Alors je ferai tout pour essayer de les aider… Je ne parle pas de les sauver… Car contrairement à une Clari… ou à vous… Je suis loin d’être puissant… Donc je ne peux faire… que ça… pour les aider… Sans qu’ils risquent leurs vies… »
Ah… Ah… Ah… Elle devait se contrôler à nouveau. Cet imbécile… lui tapait sur les nerfs… Un imbécile pareil… Ses réactions n’étaient même pas celles d’un héros… Il ne disait pas… qu’il risquerait sa vie… Il ne disait pas… qu’il sauverait tout le monde… Seulement les personnes… qui étaient aptes à avoir sa confiance… Ce n’était même pas de l’égoïsme… Ou… Ah… Ah… Ah… Elle repositionna son visage en face de lui, ses yeux rubis semblant le tailler au plus profond de l’âme du jeune homme.
« Première… et dernière fois… que tu fais quelque chose de ce genre… avec un groupe… La prochaine fois… Je ne te laisserai pas cette chance… J’irai moi-même… te tuer… Est-ce que c’est clair ? Je ne peux même pas te torturer pour traîtrise… Espèce de masochiste pathétique… Tu as accompli ta mission… Mais je me retiens de t’égorger maintenant… De t’étrangler jusqu’à ce que plus un souffle ne sorte de tes lèvres… »
Ah… Ah…. Ah… Oui… Elle alla briser les deux chaînes retenant les bras du jeune homme avec ses propres mains. Le corps de Tery tomba en avant, percutant le sol avec violence tandis que ses pieds étaient toujours attachés. Elle souleva son visage par les cheveux, l’obligeant à le regarder encore une fois. Il lui fit un léger sourire ensanglanté, murmurant :
« Si vous le voulez… Je pourrai vous faire confiance aussi… maréchale Nali… Héhéhé… »
Elle eut un tic qu’il ne pouvait pas voir. Elle ? Obtenir la confiance d’un homme comme lui ? Pour… Pour… Pour qui il se prenait ? Pour… A… A… A qui croyait-il s’adressait ?! Elle… Elle allait le tuer… L’égorger… Tout… Tout… Elle brisa les deux dernières chaînes, les deux jambes tombant au sol à leur tour. Elle posa son soleret sur la tête du jeune homme, l’enfonçant dans le sol de la tente avant de reprendre :
« Je vois que la torture n’était pas suffisante… Je devrais sérieusement te couper la langue… ou un bras… Ou un autre membre… héhéhé… »
« Héhéhé… Pardon… maréchale… Vraiment… Je m’excuse… de n’avoir rien dit… Je sais… que j’aurai dû… plus tôt… Mais je ne voulais pas être jugé… pour ça… Je ne voulais pas que vous croyez que… Je fais ça pour la gloire… ou pour vous impressionner… »
« M’impressionner ? De quelle manière ? Par la ruse et la vilénie employées avec cette… femme d’Honoros ? Rares sont les personnes à m’impressionner et tu ne feras jamais partie de ces dernières… Sauf si tu deviens capable d’utiliser les lignes noires d’Alzar à ton avantage… Alors là… Nous pourrons y réfléchir… Mais tu n’es même pas en état de tenir debout… Tu ne devrais même pas réussir à parler avec la bouche dans cet état… »
« Disons… Que je suis très tenace… quand il le faut… »
« Tss… Rien que le fait que de te parler m’énerve à nouveau… Je préférai encore quand je te torturai… Tu n’ouvrais pas la bouche pour dire des insanités. J’en ai… marre… de toi… mais je ne peux pas me débarrasser de ta personne… »
« Je vous remercie maréchale… Est-ce que vous pouvez retirer votre pied… s’il vous plaît ? »
Hein ? Oh… Oui… Sa botte de fer se leva, la femme poussant un léger soupir entre l’exaspération… et autre chose… Elle n’arrivait même pas à définir ce que c’était exactement… En y réfléchissant bien… Elle observa le jeune homme allongé dans la tente, du sang autour de lui et un peu partout… Cela avait été un véritable carnage… en y réfléchissant bien… Et tout ça… pour quelque chose qu’il n’avait pas mérité. Elle murmura :
« La prochaine fois… Tu fais comme on te dit de faire… Et non comme tu as envie de faire… Tu n’es pas une entité capable de réagir par elle-même… Tu n’es qu’un pion parmi tant d’autres… Les pions… obéissent… et n’ont pas de volonté propre. Maintenant, tu vas rester ici et ne pas faire un simple mouvement… Tsss… Je vais faire venir quelqu’un pour te soigner… Qu’est-ce que tu peux m’énerver… »
Elle émit un léger grognement entremêlé de soupir alors qu’elle quittait la tente. Cette affaire était… vraiment saugrenue… Elle ne devait plus y penser… maintenant… Oui… Il valait mieux oublier complètement tout ça… Et ne plus réfléchir… Ah… Quelques minutes plus tard, le jeune homme était toujours allongé sur le sol, entendant des bruits de pas. Il se retrouva soulevé, une voix féminine qu’il connaissait déjà, lui soufflant :
« Et bien… Pour la mettre dans cet état… Tu es vraiment intéressant, Tery, n’est-ce pas ? »
« Cl… Clari ? Qu’est-ce que tu… fais là ? »
Elle ne lui répondit pas, le gardant auprès d’elle alors qu’il se faisait transporté. Quelques instants après, il était couché sur ce qui lui servait de lit dans une tente à sa disposition. Il avait ses yeux légèrement ouverts, voyant le visage de Clari alors que celle-ci lui souriait d’un air légèrement triste. Elle murmura avec lenteur :
« Pardon… de n’avoir rien fait… pour arrêter les paroles de Salazar… »
« Que je sache… Ce n’est pas de ta faute… Je suis entièrement responsable… puisque c’est à cause de moi que la mission… a échoué en un sens… Dis… Clari ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Et aussi… Dis sincèrement… Tu penses quoi de moi ? Après tout ça ? » demanda t-il alors qu’il observait les yeux verts de la jeune femme.
« Ce que je pense de toi ? Hum… Je ne sais pas trop… Que tu n’es pas fait pour être un soldat… Mais bon… Je te l’ai déjà dit hein ? Et puis… Voilà tout… Enfin… J’aime bien… ton comportement… Même si il est un peu suicidaire… Ne te met pas trop en danger… Tu en fais beaucoup trop… sans réfléchir aux réels risques… Et je vais te soigner. » annonça t-elle alors qu’elle relevait ses manches, le jeune homme ouvrant la bouche d’un air stupéfait.
Des lignes blanches… parcouraient les deux bras de la jeune femme aux cheveux blonds… Elle l’observait avec un grand sourire, posant ses mains sur son torse tandis qu’il ne savait pas quoi dire. Pourtant, il ouvrit la bouche pour s’adresser à elle :
« Depuis… Zélisia… Ses lignes… Tu… »
« La maréchale nous avait bien dit que tu étais d’Alzar… Du moins, que tu avais ses lignes. Tu pensais tromper qui ? Allez… Ne t’en fais pas… Je vais bien m’occuper de toi. »
Il n’aimait pas… quand elle disait ça… Mais là… Il n’avait pas la possibilité de l’empêcher de faire ça… Et puis… Avec elle… Il se sentait bien… bizarrement… Il se laissa faire par la jeune femme, celle-ci passant ses mains sur ses jambes et ses bras alors qu’elle reprenait :
« Mais quand même… Tu devrais faire sérieusement attention… Ce n’est pas conseillé de faire ce genre de choses si tu n’es pas capable… de supporter… Enfin… Je n’arrive pas à m’exprimer… quand il s’agit de toi… Tery… »
« C’est une déclaration d’amour ? » souffla t-il en rigolant très légèrement, ne pouvant pas faire mieux à cause de son état.
Elle éclata de rire, lui donnant un petit coup dans le torse pour éviter de lui faire trop mal. Il fallait qu’il soit blessé pour être aussi blagueur ? Le paradoxe personnifié ce Tery.