Chapitre 17 : Des nouvelles à prendre

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Des nouvelles à prendre

« Ernold va bien … et il reste le plus agréable des Gnomolds que je connaisse. »

« Oh, merci de te servir de moi comme exemple. Je pense que je dois m’en sentir flatté. »

« Si tu le dis. Je n’ai que très peu parlé avec lui mais je reconnais qu’il a des connaissances et des capacités extraordinaires. En plus, il est exactement l’idée que je me fais d’un grand archimage. Puissant et bienveillant, bien qu’il évite d’abuser de sa force. »

« C’est vraiment tout lui … mais il reste toujours aussi vieux ? Car il commence à faire son temps … vu que les archimages sont rarement de jeunes personnes. »

« Ah ça, c’est sûr qu’il a le poil grisonnant et qu’il commence à se faire âgé de ce que j’ai pu voir mais il reste très sage et … »

Il s’arrêta dans ses paroles, se demandant ce qu’il était réellement en train de faire. Il parlait bien d’un Gnomold … avec celui qui était son pire ennemi ?

« Oui ? Et ? Quoi d’autre ? Tu as commencé une phrase, termines-la maintenant. »

« Ernold est un Gnomold très bien. Je ne peux pas en dire autant du reste des Gnomolds que je connais. Pas du tout même. »

« HAHAHAHA ! Bien entendu … bien entendu … oui. Comment pourrais-tu dire du bien du Gnomold qui a tué ton père et d’autres membres de la milice. Tu as de la chance que j’ai décidé de te laisser vivre … oui. »

« De la chance, je ne sais pas si on peut appeler ça de la chance … mais avec tout ce que j’ai vécu en quittant le village, je ne regrette rien. »

Il suffisait de voir de qui il s’était entouré. Il était bien accompagné, très bien accompagné … et il ne le regrettait pas le moins du monde. Il avait découvert des personnes merveilleuses dont celle qui, il espérait, allait parcourir le reste de sa vie.

« Héhéhé, tu devrais alors plutôt me remercier, non ? »

« Te remercier, n’exagères pas non plus. Je ne compte pas remercier un tueur en série. »

« Et que dois-je dire d’une personne qui met en danger la survie de ce monde à cause de ses origines de démon ? Ta mère ne t’a jamais prévenu à ce sujet ? »

« Je ne vois pas pourquoi elle me préviendrait au sujet de quelque chose qui fait que tout le monde doit me haïr et cela sans aucune raison valable puisque les démons sont inconnus de tous et de toutes. Je suis né avec ça, ça ne fait pas de moi un monstre dès la naissance. »

« Héhéhé … Si seulement, c’en était ainsi. Il suffit de voir la princesse qui t’accompagne, n’est-ce pas ? Est-ce que sa vie n’aurait pas changé complètement le jour où elle est née ? Si son existence n’avait pas été reliée au monde de la royauté ? Les origines d’une personne font beaucoup … beaucoup plus que tu ne veux le croire … et l’admettre. »

… … … Il n’avait pas à répondre cela car il savait que Rokar n’avait pas tort. Ce n’était pas une raison pour lui donner raison, hors de question.

« Tery, je commence à perdre patience. »

« Reste calme quand même Manelena, s’il te plaît. Bon ! Euh … Rokar, on se combat ou pas ? Que je sache … je n’aime pas poser ce genre de questions mais … »

« Vous n’êtes pas mes cibles aujourd’hui, j’ai mieux à faire. »

Hein ? Pas ses cibles ? Il cligna des yeux, s’apprêtant à demander de quoi il parlait mais il les regarda tout simplement s’éloigner, dans de petits rires. C’était … vraiment Rokar. Il ne s’était pas trompé, loin de là. Ah … Ah … Ah … Vraiment ?

« Ils sont partis. Il n’y a plus aucune trace d’eux. » déclara Sérest, elle et Séran étant resté particulièrement muets pendant toute la longue discussion.

« Bon, tant mieux en un sens, on n’a pas eu besoin de se battre même … si … bon … »

« Même si bon ? Tu voulais te battre ? C’est ça ? »

Manelena lui criait dessus mais il préférait éviter de se mêler de ça. Il n’avait pas la tête à vouloir se disputer pour de telles futilités. Il avait beaucoup mieux à faire. Il était inquiet … c’était quoi ce qu’ils devaient faire ? Rokar et les autres ? Il n’était pas rassuré.

« Je veux que l’on retourne au village et vite ! »

Il venait enfin de s’exprimer. Il n’était pas rassuré donc il voulait revoir sa mère ! Sans même attendre leurs réponses, il s’était mis à marcher à toute allure, regardant à gauche et à droite. C’est bon, il reconnaissait le chemin maintenant.

« Je sais par où on doit passer ! Suivez-moi maintenant ! » cria-t-il, espérant que ses paroles n’étaient pas prises à la légère.

Car oui, il voulait être sûr que sa mère était en sécurité. Et ça, tant qu’il ne la verrait pas, il ne pouvait pas le confirmer. C’est pourquoi dès l’instant où il vit que les autres le suivaient, il accéléra sa course, n’hésitant pas à les laisser derrière si nécessaire. Plus vite ! Encore plus vite ! Toujours plus vite ! Ne jamais s’arrêter !

Ne jamais s’arrêter ! Oui ! Un point au cœur, il avait fini par arriver jusqu’au village, haletant devant la milice qui lui demanda ce qui se passait. Prétextant qu’il préférait aller voir sa mère le plus tôt possible, que ses blessures n’étaient pas bien grave, il passa à côté d’eux sans même chercher à plus converser maintenant.

« Attends nous un peu, Tery ! Tu exagères ! »

Elen était arrivée après lui, essoufflée alors qu’il avait un petit sourire. Il s’excusait sans pourtant ouvrir la bouche. C’est vrai, il … avait un peu exagéré là. Il s’arrêta, se retournant vers les autres pour les attendre comme le désirait Elen.

Bon, visiblement, ce n’était pas le village que Rokar et ses compagnons ciblaient. Mais alors, qu’est-ce que c’était ? Enfin, tant que tout le monde était tranquille, il n’allait pas trop poser de questions et juste attendre patiemment plus d’informations à ce sujet.

« MAMAN ! MAMAN ! MAMAN ! »

« Cela faisait bien longtemps que je ne t’avais pas entendu crier … » soupira une voix féminine alors que la porte de la maisonnée s’ouvrait, laissant paraître la mère de Tery. « Que se passes-t-il et … Tery ?! »

Elle venait de crier alors qu’elle remarquait le corps encore taché de sang de son fils. Sans lui laisser le temps de souffler, elle le tira à l’intérieur de la maisonnée, laissant la porte grande ouverte. Il se retrouva emmené à la cuisine, forcé à s’asseoir.

« Si tu bouges, je te tues, d’accord ? »

« Mais maman ! Je te promets que ce sont que de petites blessures ! Rien de grave ! »

« Rien de grave ?! De qui est-ce que tu te moques ? Tu veux que je t’explique ce que je pense de tes paroles ? Fais attention à toi ! »

Elle est véritablement en colère, Tery poussant un petit soupir une nouvelle fois alors que le reste de la troupe n’arrive, Clari rigolant grandement avant de dire :

« On dirait bien qu’une personne n’est pas contente, n’est-ce pas ? »

« Ah ça … Je te promets que ce n’est pas simple du tout mais bon … montrez vos blessures s’il le faut, je pense qu’elle pourra aussi vous soigner. Ma mère sait faire pas mal de trucs ! »

« De trucs ? C’est comme ça que tu parles de moi, Tery ? Je te rappelle qu’étant enfant, tu ne faisais que commettre des bêtises. Il fallait bien que je répare ces dernières. Sauf que depuis ce temps, tu as bien grandi et … tes actes sont beaucoup plus dangereux ou fous. »

« Désolé … mais … enfin, on a eu quelques soucis. Mais ce n’était pas les Gnomolds. »

« Les Gnomolds n’auraient rien pu faire contre vous, vu les personnes qui t’accompagnent. »

C’est vrai que … enfin, il était très bien accompagné maintenant. C’était un compliment pour les autres mais en même temps, cela voulait juste dire que d’habitude, il n’était franchement pas bien malin … ce qui n’était pas totalement faux.

« Aie, aie, aie ! Ca pique ! Maman ! Tu utilises encore des herbes bizarres ?! »

« J’utilise simplement ce qui est nécessaire d’appliquer sur tes plaies. Pendant ce temps, est-ce que l’un d’entre vous peut m’expliquer ce qui s’est passé ? Hmmm … Manelena. »

« Je ne vois pas pourquoi je le ferai. Je n’explique pas très bien. »

« Qu’importe, ça sera mieux que mon fils qui poussera des petits cris entre chaque phrase. »

HEY ! Ca le faisait passer pour une chochotte ! Ce qu’il n’était pas, bien entendu ! C’est juste que … OUILLE ! Ça pique ! Ouille ! Ouille ! Ouille ! Hey ! Qu’elle arrête ça ! ARGL ! Il prit une profonde respiration tout en serrant les dos, jusqu’à ce qu’elle dise :

« Voilà, c’est terminé. Qui est la suivante ? Ou le suivant ? Royan, ici, maintenant. »

« Oui madame. » bredouilla l’adolescent, choqué par les paroles de la mère de Tery avant de s’asseoir sur la chaise, n’osant pas la contredire. Tery eut un petit rire en le voyant gémir à son tour alors qu’elle décidait de le soigner. Bon, ce n’était pas grand-chose contrairement à lui mais c’était quand même bien efficace, on n’allait pas se plaindre.

« Suivante ! Manelena, tu passeras en dernière, continues de me raconter. »

Personne n’osait prendre la parole. Sérest et Séran étaient partis à l’auberge, signalant qu’ils allaient se soigner mutuellement. Tery ne préféra pas demander plus de détails alors que c’était au tour de Clari de se faire soigner. Elle par contre, était dans un état aussi déplorable que Tery bien qu’elle continuait de s’amuser :

« Merci beaucoup mère, pour les soins ! »

« Mère ? Toujours aussi blagueuse il semblerait. Tery n’arrête pas de me parler de toi, Clari. Il t’appelle même grande sœur. Je dois donc t’appeler « ma fille » ? »

AH MAIS NON ! Il ne fallait pas que sa mère se mette à jouer de la même façon avec Clari ! RAAAAAAAAH ! Mais non ! Mais non ! Ca n’allait pas se passer comme ça ! Il ne fallait quand même pas trop exagérer non plus hein ? Pffff !

« Suivante ! Elen ? A ton tour. » déclara la mère de Tery, la demoiselle aux cheveux blonds un peu hirsutes venant s’asseoir. La mère reprit la parole : « Hum ? Tu n’as pas l’air si blessée que ça, c’est étrange. Par contre, je ne l’avais pas remarqué au départ mais tes cheveux poussent merveilleusement bien, il semblerait. »

« C’est vrai ? Je … Hum … Je voulais juste les faire pousser un peu sur les côtés, comme deux longues mèches qui tombent au niveau des oreilles. »

« Oui, oui … mon fils a de la chance … beaucoup de la chance. »

Pfff. Elle n’était pas obligée de trop parler aussi hein ? Enfin, il voulait dire : il suffisait de voir à quel point Elen était en train de rougir comme une enfant pendant que Manelena arrêtait de raconter ce qui se passait, visiblement agacée. Quelques minutes s’écoulèrent mais sa mère semblait prendre plus de temps avec Elen.

« Et voilà, c’est enfin fini. Maintenant, il ne reste plus que toi, Manelena. »

« C’est bon, mes blessures ne sont pas si graves que ça et … »

« Assise, maintenant, Manelena. » coupa sèchement la mère de Tery.

« Je ne pense pas, non. Si mes blessures ne sont pas si importantes, je ne vais pas me faire soigner. Fin de la discussion, je vais maintenant … »

« Assise, maintenant, Manelena. » répéta la mère de Tery, celui-ci commençant à trembler. Aie, aie, aie … elle n’allait quand même pas faire du zèle non plus hein ?

« Vous me fatiguez, que vous soyez la mère de Tery ou non. Faisons-le. »

Manelena avait soupiré, visiblement nullement inquiète par ces propos. Elle vint s’asseoir, se laissant appliquer les premiers soins avant que Tery ne remarque que sa mère lui chuchotait quelque chose dans le creux de l’oreille, Manelena répliquant aussitôt :

« Qu’est-ce que vous racontez ?! JE VOUS … »

Mais la mère ne lui laissa pas terminer son cri, continuant de lui parler avant que la femme aux cheveux argentés ne s’arrête et s’immobilise. Etrange, vraiment très étrange. Surtout quand il vit que Manelena n’osait plus répondre, rougissant légèrement.

Qu’est-ce qui venait de se passer devant ses yeux ? Il cligna de ces derniers plusieurs fois à la suite avant de chercher à comprendre la situation mais non … là … réussir à clouer le bec à Manelena, c’était quand même surprenant. Surtout que sa mère semblait parfaitement comprendre l’effet qu’elle venait de produire sur l’ancienne maréchale.

Il avait du mal à y croire mais c’était pourtant le cas. Comment est-ce qu’elle avait réussi ce tour de passe-passe ? Sa mère était une sorcière, ce n’était pas possible autrement ! Lorsque les soins furent terminés, Manelena marmonna :

« Je vais prendre un peu l’air, j’en ai besoin, je crois. »

« Reviens pour le souper. Tu as quelques heures devant toi, donc. »

Elle ne répondit pas à la mère de Tery, quittant la demeure alors que le jeune homme aux cheveux bruns s’approchait de celle qui lui avait donné la vie, demandant :

« Maman, qu’est-ce que tu as dit à Manelena ? Elle était toute sage. »

« Cela ne concerne que les filles, Tery. C’était quelque chose de privé alors pourquoi le demandes-tu ? Depuis quand te sens-tu concerné par ses secrets ? »

« Je ne voulais pas dire ça comme ça … pas du tout même. Enfin bon, j’ai compris que tu ne me répondras pas donc ce n’est pas grave. Je me demande si je dois aller la voir. »

« Tu peux toujours essayer, je suis sûre que cela serait très drôle. »

« Drôle ? Ça ne me rassure pas du tout, là. Bon, je vais la voir maintenant. »

Il ne se préoccupa pas des suppliques d’Elen. Il ne savait pas ce que sa mère avait dit à Manelena mais cela semblait assez grave … enfin, à ses yeux ! Il n’était pas convaincu que ça soit réellement le cas mais qu’importe. Il quitta à son tour la maisonnette familiale, cherchant du regard Manelena. Pfiou, elle n’était pas partie bien loin, elle était adossée à un arbre.

« Coucou, Manelena. Je viens voir si tu vas bien. »

« Tery ? Que … Si c’est ta mère qui m’envoie, je te préviens que … »

« Non, non ! C’est juste moi, je ne sais pas mais te voir détaler de la sorte, c’était quand même surprenant et plutôt inquiétant donc je préfère prendre de tes nouvelles. »

« Je suis partie il y a même pas cinq minutes ! Tu peux me laisser respirer un peu non ? »

« Oui oui … mais j’ai le droit aussi de me faire du souci non ? »

« Pfff. Fais comme tu veux, je veux juste être tranquille un peu alors ne parle pas. »

Oui mais ça ne changeait rien au fait qu’elle n’avait pas l’air en super forme. Elle le regardait parfois brièvement avant de détourner presque aussitôt la tête pour être sûre de ne pas avoir à l’observer. HEY ! C’était quand même un peu vexant quand elle faisait ça.

« Je sais pas ce que ma mère t’a dit mais ne le prend pas en considération. »

« La ferme, Tery. Ce que ta mère a dit est la vérité, elle arrive facilement à lire en moi et ça m’énerve. Je ne sais pas ce qu’elle est réellement mais si je le trouve un jour, je … »

« Ne lui fait pas de mal, c’est ma dernière famille. Ne me la retire pas sinon … » commença-t-il à dire bien que l’idée même que Manelena le fasse souffrir maintenant était une aberration.

« Sinon quoi ? Tu me prends pour une tortionnaire ? Je ne lui ferai aucun mal. »

« Pfiou, tant mieux … me voilà vraiment soulagé, je t’avoue que j’avais sacrément peur. »

Peur de quoi ? Elle haussa un sourcil pour se demander s’il plaisantait mais dans le fond … ce n’était même pas le cas. Il avait vraiment toujours autant peur pour sa mère ? Quelle fils à sa maman, il était un peu pathétique mais … ça … à force … elle le savait, de toute façon.

« C’est ça le pire, je crois … que tu sois sérieux. »

« Que je sois sérieux ? Comment ça ? Le pire ? C’est un peu insultant quand tu parles ainsi. »

« Car c’est peut-être le but ? Non, je ne veux pas être insultante et ce n’était rien contre toi »

Elle semblait avoir terriblement de mal à parler dernièrement. Enfin, il l’avait remarqué bien trop rapidement, depuis que sa mère et elle … avaient discuté. Qu’est-ce que sa mère avait pu dire à la jeune femme ? C’est ça qu’il voulait trouver ! Pfff !

Mais rien n’arriva dans son crâne. C’était le calme plat, le désert le plus complet. Il prit une profonde respiration avant de se venir s’installer à côté d’elle, de l’autre côté de l’arbre, disant d’une voix qui se voulait calme :

« Tu comptes quand même pas quitter le groupe non ? »

« Pourquoi est-ce que je ferai ça ? Est-ce que tu veux me voir partir, Tery ? »

« Non non, pas du tout ! C’est tout le contraire même ! Tu sais bien que ça m’embêterait que tu ne puisses plus venir avec nous. Tu es importante. »

« Importante à quel point ? Même en étant une princesse, on a bien nullement hésité à me sacrifier. Je ne vois pas pourquoi je serai importante. »

« Hein ? Et depuis quand est-ce que tu … sembles aussi désabusée ? Ça ne te ressemble pas du tout, tu t’en doutes, non ? »

Il lui disait cela mais était-ce que sa mère avait dit à Manelena ? Non, la jeune femme habituellement protégée par une armure noire avait rougit après les paroles de sa mère. C’est que quelque chose avait été dit non ?

« Je ne suis pas désabusée. Simplement, je sais ce qui m’attends, je sais ce qui se passe, je sais ce que tout cela veut dire, voilà tout. Mais bon … pourquoi est-ce que je te parle en fait ? »

« Car cela ne te dérange pas vraiment dans le fond ? Et que tu as besoin de parler ? »

« Ne raconte pas n’importe quoi. Si j’ai besoin de parler, ça ne serait pas avec toi. »

« D’accord, je m’en vais alors. On mangera bientôt … enfin je crois. »

« Tery ? Qu’est-ce que tu fais ? Je croyais que tu voulais parler. » demanda Manelena mais il fit un geste négatif de la main avant de lui répondre :

« Je ne suis pas de bonne compagnie. A force, ça va finir par rentrer dans mon crâne. »

« Je n’ai jamais dit ça … enfin, pas de cette façon, Tery. Tu sais bien ce que je veux dire non ? » soupira-t-elle mais le garçon aux cheveux bruns retourna à la maison.

Elle resta seule, un peu désemparée avant de mettre une main sur son front. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça se passait toujours ainsi avec Tery ? Toujours de cette façon ? Sa mère avait totalement lu en elle. Sa mère était terrifiante, non pas seulement par la physique mais aussi par ses méthodes.

« Pourquoi est-ce que je suis aussi nulle ? »

Pourquoi dès l’instant où il est là, elle s’exprime comme une garce ? Comme une femme détestable ? Et surtout, pourquoi est-ce qu’il continuait de lui parler ? De lui adresser la parole ? Pourquoi ? Pourquoi ?

« Qu’est-ce qui cloche avec lui ? Qu’est-ce qui cloche avec moi ? »

Elle devait retourner à l’intérieur. Elle prit une profonde respiration. De toute façon, c’était trop tard. C’était sa première bataille personnelle … et elle avait perdu avant même qu’elle ne combatte. Elle était pathétique. Elle ne montrait aucun esprit combattif depuis le début.

« Comment est-ce j’ai pu tomber aussi bas ? » se chuchota-t-elle, retournant à la maison.

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