Chapitre 19 : Refus d’obtempérer

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : Refus d’obtempérer

« Tu vas la montrer ta magie ? Je vais te forcer à la dévoiler ! » s’écria son adversaire.

Il pouvait toujours rêver ! Il ne voulait pas l’utiliser ! Surtout pas devant eux ! A défaut de se moquer de lui, ils allaient être effrayés, ce qui n’était guère mieux. Il ne voulait pas finir une nouvelle fois par combattre une personne à qui il tenait. Dans ce cas précis, il ne tenait à personne alors l’affaire était réglée mais quand même.

« Tery, je t’ordonne d’utiliser ta magie maintenant. » annonça la femme en armure noire.

« Mais… Mais… Je ne peux pas ! C’est impossible ! » s’écria le jeune homme.

« APPLICATION MAINTENANT ! »

Bon… Il devait lui obéir… ou alors combattre son adversaire sans faire apparaître ses veines noires. Pourquoi n’avait-il pas de gants et des longues manches ? Un peu comme l’Ombre ! Ca aurait été bien plus simple de cette façon ! Personne n’aurait remarqué ses lignes noires ! Il fit une roulade se le côté, évitant les flammes générées par la lame d’Onan. Les flammes ne semblaient même pas faire souffrir l’homme. Etait-il ignifugé à ses propres flammes ? Peut-être. Il ne pouvait pas vraiment se poser de questions pour l’instant.

« Alors, tu ne veux pas l’écouter ? Si tu continues, tu vas perdre le combat. »

« Comme si la victoire m’intéressait. Ce n’est qu’un… combat d’entraînement ! »

« L’occasion rêvée de montrer ce que nous valons aux yeux des autres ! »

Ainsi… Il combattait simplement pour impressionner les autres personnes ici ? Tss ! Raison de plus pour ne pas se montrer en spectacle ! Ripant les lames de ses griffes les unes contre les autres, il courut en direction d’Onan, essayant de ne plus se préoccuper de la flamme crée par sa lame. Il y avait bien un moyen de le contrer mais il allait souffrir pour ça. De sa griffe gauche, il alla frapper la lame chauffée par le feu du jeune homme aux cheveux blonds.

« C’est risqué, tu ne crois pas, non ? Tu vas te faire mal. » murmura Onan en souriant.

Et c’était le cas, il serra les dents pour ne pas crier de douleur en sentant les flammes qui venaient lécher sa griffe qui ne fondait pas pourtant. C’était du bon travail d’artisan mais ça n’allait pas lui suffire à gagner le combat ! De sa griffe droite, il tenta de frapper Onan au niveau du visage mais la lame vint se planter dans la rondache, le jeune homme reprenant :

« Et maintenant, on va s’amuser à rapprocher les flammes près de ton visage, mendiant ! »

« Fais ça et je te promets que je t’écrase ! » hurla aussitôt Tery.

L’écraser ? C’était drôle de l’entendre dire ça alors qu’il faisait son maximum pour ne pas hurler à la mort. Il voyait Tery qui tentait de retirer ses griffes de sa rondache mais il faisait plusieurs gestes pour le gêner. Voilà ce qui allait lui en coûter de se lancer à corps perdu contre quelqu’un qui sait manipuler le feu ! Peu à peu, la distance entre les flammes de sa lame et le visage d’Tery diminuait avant qu’un cri ne se fasse entendre :

« Le combat est terminé ! Onan, arrête ça maintenant ! Tu as gagné ! »

« Pfff, ce n’est pas drôle. Ca n’a pas duré dix minutes. » murmura Onan.

« Tu penses donc que l’armée et le combat sont des jeux ? »

La voix impériale de la femme en armure de plaques noires résonna aux oreilles d’Tery qui semblait légèrement sonné par tout ça. Onan s’excusa, les flammes disparaissant en même temps que ses veines rouges. Non, non, il ne pensait pas que c’était un jeu, loin de là ! Tery était tombé à genoux, reprenant son souffle alors qu’il entendait les pas métalliques de la femme. Il ouvrit la bouche, prononçant :

« Pour… Pourquoi ? Je pouvais encore … encore combattre ! »

« La ferme ! C’est à moi de te poser une question ! Pourquoi tu as rejoint l’armée si ce n’est pour te battre ?! Peut-être que tes camarades seraient morts à cause de ton inactivité ! »

Elle vint le frapper dans les côtes, le faisant rouler au sol tandis qu’il cracha en gémissant. Ca faisait sacrément mal un soleret ! Onan eut le droit à quelques félicitations de la part des autres nobles, le remerciant d’avoir remis Tery à sa place. Le jeune homme aux cheveux blonds signala que ce n’était pas grand-chose, que c’était normal mais la femme se retourna subitement avant de reprendre d’une voix irritée :

« Bark, Palio, mettez vous sur le terrain ! MAINTENANT ! »

« Mais il y a ce… » commença à dire l’un des nobles.

« EXECUTION J’AI DIS ! » hurla la femme en plaques noires.

Ohla ! Elle était furieuse ou quoi ? Les deux hommes se positionnèrent devant, attendant qu’elle lance le début du combat. Tery ne s’était toujours pas relevé mais fut soulevé par le col comme un vulgaire pantin. La main gantée de plaques noires alla l’éjecter en-dehors de la zone de combat tandis qu’elle reprenait :

« Commencez le combat ! Vous avez intérêt à le faire DES MAINTENANT ! »

Elle ne se préoccupait pas du combat, continuant de s’approcher de Tery pour le relever une nouvelle fois, le plaquant contre un mur alors qu’il se laissait faire. Elle lui murmura :

« Toi, dès que c’est terminé, tu ne perds rien pour attendre. Je vais m’occuper de ton cas. »

« Je n’ai simplement pas… envie d’utiliser ma magie. »

« PAS ENVIE ? Non mais de quel droit te permets-tu de ne pas avoir envie ! »

Elle lui donna une violente claque, la joue de Tery commençant à saigner à cause du gant de métal. Elle le laissa finalement assis contre le mur, ne se préoccupant plus de lui. Elle retourna vers les autres personnes pour observer le combat à leurs côtés. Ca ne faisait même pas une journée… et il se l’était déjà mise sur le dos.

« Non mais tu fais quoi là ! » s’écria la femme en armure noire avec énervement.

« Dé… Désolé mais il m’arrive parfois de perdre le contrôle de mon eau. »

« Alors ne l’utilise pas si c’est pour te louper comme ça ! Sur un terrain, tu risquerais de créer des dommages collatéraux et de blesser tes compagnons ! »

« Pardon cheffe ! Je ne recommencerais plus ! » répondit le soldat en s’excusant.

« C’est bon, le combat est terminé. Tu as perdu ! »

Vraiment, ils trouvaient qu’elle était bien moins sympathique depuis qu’elle s’en prenait à eux. L’énervement qu’elle ressentait à l’égard de Tery ne faisait qu’accentuer sa colère et ses cris. Au final, c’était eux qui subissaient par la faute du jeune homme aux cheveux bruns ! A la fin, il allait en baver et ça n’allait pas être joli.

« Bon ! Que la finale entre les deux derniers combattants se fasse ! Après ça, je vous expliquerais ce qui va se dérouler. » annonça celle qui les dirigeait.

Il allait bien mieux maintenant. Il pouvait observer les deux « champions » qui combattaient avec ardeur. Les autres avaient quelques égratignures et blessures mais ils semblaient plutôt contents d’eux. Lui ? Il était resté assis contre le mur, ne s’étant pas relevé. Pourquoi faire ? Il n’allait pas retourner vers eux et taper la discussion.

« T’as fini de rester cloîtré ? Ou tu veux de l’aide ? »

« Vous… ne regardez pas le combat ? » dit-il en se redressant, surpris par la femme.

« Pourquoi ça ? J’ai déjà pris ma décision vous concernant, toi et les autres. Relève-toi et vas les rejoindre. C’est bientôt terminé. Et plus vite que ça. »

Elle semblait s’être calmée et il poussa un petit soupir de soulagement. Tant mieux… remit correctement debout, ayant retiré ses deux griffes. Il marcha en direction des personnes de son groupe sans pour autant leur adresser la parole. Il pouvait quand même entendre les murmures qu’ils avaient entre eux :

« Ca ne lui a pas suffit la raclée qu’il a pris. Il en redemande. »

« Il va être bon pour se faire malmener héhéhé. » chuchota un second homme.

« Vous avez finis de parler ?! Taisez-vous un peu ! »

Ah… Finalement, elle n’était pas calmée et plusieurs regards se tournèrent vers Tery, celui-ci faisant semblant de les ignorer comme si ça ne le concernait pas. Il n’avait rien à se reprocher. Si cette femme s’énervait pour un rien et aussi facilement, en quoi il était responsable ? Bon, il faisait un peu son indifférent et sa tête de mule mais il savait très bien qu’il était la raison de l’énervement de cette femme. Simplement, il ne voulait pas se prendre la tête plus longtemps avec cette histoire. Il observa la fin du dernier combat, remarquant que les deux jeunes hommes maniaient aussi bien la magie que l’arme.

« Vous vous demandez à quoi ces nombreux combats ont servis, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas pour évaluer nos compétences ? » osa demander un homme.

« Si c’était uniquement pour ça, vous comprendriez mes choix mais malheureusement ce n’est pas que ça ! Ces combats m’ont permis de vous épuiser et ainsi de vous maîtriser. Dorénavant, vous savez à quoi vous attendre si vous vous permettez de déroger aux règles. »

Même si elle ne visait pas particulièrement Tery, tout le monde voyait de qui elle parlait. Il y eut quelques toussotements amusés alors qu’elle faisait les cent pas devant les seize hommes qui se tenaient devant elles. Certains étaient légèrement blessés, d’autres presque indemnes mais celui dans le plus sale état était Tery. Malheureusement, ce n’était pas le résultat des deux combats qu’il avait menés mais plu de la femme en armure noire.

« Ainsi, je vais donner les noms des quatre personnes qui auront la possibilité de gérer une petite troupe car ici, le but n’est pas simplement de savoir se battre mais aussi de faire que tout le monde revienne en vie. Pour ça, il faut savoir commander, or ce n’est pas le cas de tout le monde. Bon… Voilà les noms… »

Lentement, elle prononça le nom du vainqueur de ce minuscule tournoi puis du finaliste perdant. Enfin, le troisième nom était celui qui avait perdu en demi-finale contre le vainqueur du tournoi et le dernier… était quelqu’un éliminé au second tour. Ce quelqu’un était…

« Tery Vanian. Voilà, les quatre noms sont donnés. »

« Hein ? Mais… Pourquoi lui ? » demanda l’un des hommes, plus que surpris comme le reste.

« Quelqu’un conteste t-il mon choix ? Si c’est le cas, qu’il vienne me le dire en face. »

« Non mais… Expliquez nous, pourquoi ce paysan ? »

« Je t’entends parfaitement, tu sais. » murmura Tery calmement.

Il soupira bien qu’il était aussi surpris que les autres. Qu’est-ce qu’il avait fait de spécial ? Rien ! Rien du tout ! Il voulait aussi comprendre la raison qui poussait cette femme à le choisir comme l’un des…chefs ? Il se présenta devant la femme, s’apprêtant à parler mais ce fut elle la première à répondre :

« Je n’ai pas à m’expliquer. J’ai donné les quatre noms, vous allez bientôt rejoindre les autres groupes et enfin, on vous affectera vos dortoirs. Mettez vous en file indienne devant moi et déposez vos armes et boucliers dans le sac. Tery, tu viens m’aider. »

« Mais pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fais ? »

Il ronchonna légèrement, se disant qu’elle allait lui en faire voir de toutes les couleurs. Il allait devoir se montrer bien plus gentil et obéissant car sinon, il sentait bien les nombreuses corvées qui allaient lui tomber dessus. En plus, si on rajoute les coups qu’il s’était pris, il allait finir estropié en moins d’un mois, peut-être un nouveau record ? Il s’installa à côté de la femme dans son armure de plaques noires, tenant le sac pendant que chacun passait devant lui pour déposer les armes et les rondaches utilisées. Chacun émettait un petit sourire en le voyant fatigué et exténué par tout ça. La femme en plaques noirs dit :

« Maintenant que toutes les armes sont entreposées, vous pouvez sortir de là. Continuez toujours tout droit, vous devriez pouvoir rejoindre les autres. »

Il s’apprêtait à partir, ayant terminé son travail mais la main de métal se posa sur son épaule pour lui signaler que c’était loin d’être fini entre elle et lui. Il observa les personnes s’éloignaient en portant leurs regards sur lui. Il allait encore souffrir, il en était sûr. Lorsqu’il ne resta plus personne, la femme à l’armure de plaques noires reprit la parole :

« Maintenant, tu vas me montrer ta magie terrestre. »

« Heu… Nous allons être en retard. » murmura-t-il avec un peu d’appréhension.

« Ici, c’est moi qui parle, d’accord ? Tu as assez fait l’histrion, maintenant tu… »

« Mais sincèrement, je préfèrerais ne pas la montrer. »

Il reçu un violent coup de poing au niveau de la joue droite, venant l’entailler une nouvelle fois avant qu’il ne se retrouve au sol. Ca faisait vraiment trop mal ces choses ! Est-ce que cette femme ne pouvait pas comprendre les réticences qu’il avait à montrer ses lignes noires ?! Il se releva en passant une main sur sa joue, disant :

« Pourquoi… vous voulez savoir si je suis capable d’utiliser la magie ? »

« Ce n’est pas en ça que je me pose des questions mais plutôt sur ton refus d’obéir. Tu as quelque chose à cacher et dans l’armée, il vaut mieux ne rien cacher si tu veux rester en vie. Les traîtres ne font pas long feu. Comprends-tu maintenant ? »

« Mais je ne suis pas un traître ! Simplement… »

« Je ne te demande pas de me créer des rochers de deux mètres de diamètre mais de voir si tu es réellement capable d’utiliser la magie. Les mensonges peuvent causer énormément de pertes… que ça soit matérielles, physiques ou mentales. »

« Bon, bon… Je veux bien vous montrer mais je vous en prie, ne me jugez pas ! »

« Te juger ? Sur quoi ? » demanda-t-elle, un peu étonnée.

Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Sa dernière phrase venait de lui faire porter une réelle interrogation sur le jeune homme qu’elle voyait. Celui-ci trembla légèrement, tentant de se donner une contenance qu’il n’avait pas. Il devait se concentrer pour faire apparaître une pierre dans sa main, ça devrait suffire à cette femme. Enfin … Il espérait.

Lentement, des traits noirs apparurent sur son bras droit alors qu’il fermait ses yeux verts. Pendant quelques secondes, de la poussière se réunissait autour de lui avant de former une pierre d’une taille de cinq centimètres sur cinq bien qu’elle avait un aspect proche d’une forme sphérique. Il poussa un léger soupir, montrant le résultat de sa magie à la femme à l’armure de plaques noires. Maintenant, il avait plutôt peur … de sa réaction.

« Voilà… Vous avez la preuve que je sais utiliser la magie. »

« Oui… C’est bon, vas rejoindre les autres. » répondit-elle avec neutralité.

« Vous… Vous n’avez pas de questions à me poser ? Enfin des choses à … »

« A quel sujet ? Vas les rejoindre maintenant ! »

« D’accord, cheffe ! Je me mets tout de suite… Ah ! ZUT ! »

Il poussa un petit cri alors qu’elle se retournait vers lui. Il s’était déjà dirigé vers la sortie mais il revenait vers la femme. Qu’est-ce qu’il y avait encore ?! Il s’excusa plusieurs fois, lui signalant qu’il avait oublié son sac pour y mettre ses deux griffes.

« Je vais… J’y vais maintenant. » dit Tery en tremblant légèrement.

« C’est bon, reste ici à m’attendre. D’après ce que j’ai remarqué, tu es loin de briller par ton intelligence. Tu risquerais de te perdre même en ligne droite. »

« Ce n’est pas très sympathique. Enfin … C’est peut-être vrai car je ne connais rien ici. »

« Je suis ta supérieure. Je ne suis pas faite pour être sympathique. »

Elle souleva avec facilité le sac qui contenait les nombreuses armes ayant servies pour l’entraînement d’aujourd’hui. Elle lui demanda de passer devant elle tandis qu’ils se mirent en route. Ils quittèrent la salle côte à côte, le jeune homme aux cheveux bruns ne prononçant aucune parole tandis que la femme ne disait rien. Elle ne paraissait pas surprise par ses veines noires et il se demandait pourquoi…

« Vous êtes tous là ? Vous avez terminé depuis quand ? »

Les quatre gardes qui avaient gérée l’inscription avec la femme se positionnèrent à ses côtés. Elle observa les différents papiers qu’ils lui tendirent avant de hocher plusieurs fois de suite la tête. Après plusieurs minutes, elle tapa dans ses mains pour que tout le monde se taise.

« Bon ! Maintenant que tout est terminé, vous êtes déclarés officiellement comme des membres de l’armée de Midès mais ce n’est pas uniquement cela. Aujourd’hui, c’était une phase d’entraînement armée. Mais nous n’avons pas besoin de personnes qui ne pensent qu’à blesser et à tuer, nous avons aussi besoin de personne utilisant principalement leurs magies à des fins plus ou moins utiles. C’est pourquoi dès demain, nous commencerons différents tests pour vous répertorier dans certaines classes. Certains seront peut-être plus utiles en tant que couverture arrière ou alors en tant que première ligne. Tout n’est pas si simple et tenir une arme dans votre main ne fait pas de vous un combattant. Nous allons vous conduire dans vos chambres et le réveil se fera à l’aube, aux environs de cinq heures. »

Elle tapa une nouvelle fois dans ses mains, ordonnant aux quatre gardes de conduire les nouveaux membres de l’armée dans leurs dortoirs. Elle murmura à l’oreille d’un des gardes en ciblant Tery de son regard. Alors qu’il se mettait à suivre le groupe, le garde à qui elle s’était adressée prit le bras de Tery pour le tirer hors du groupe.

« Toi. Tu me suis. On va t’emmener dans un endroit qui correspond plus à ta classe. »

« Ma classe ? Qu’est-ce que… » commença le jeune homme à dire.

« Tu n’as pas à poser de questions. Les types comme toi n’ont pas une place dans les dortoirs les mieux lotis ! Tu ne t’en doutais quand même pas ? »

« Je ne comprend pas. Enfin … Je dois mieux … me taire et vous accompagner. »

Il suivit le garde, ne voulant pas désobéir aux ordres bien qu’il ne voyait pas ce qu’il pouvait faire d’autre. Les personnes comme lui… C’est vrai. Il n’était pas un noble contrairement aux autres. Il n’allait donc pas se retrouver avec ces derniers dans les dortoirs. En y réfléchissant bien, ce n’était pas forcément une mauvaise chose quoi. Il n’allait pas avoir à les écouter et surtout à les voir ! Pendant une dizaine de minutes, ils marchèrent jusqu’à ce qu’il entende des voix au langage bien moins développé que celui auquel il s’était habitué pendant la journée. Ils étaient arrivés devant un long bâtiment avec deux étages.

« C’est là que tu habiteras dorénavant. Tu as déjà toutes tes affaires et ces personnes proviennent du même endroit que toi : la basse société. Certains sont fils d’artisan, d’autres de simples fermiers, ils ne savent peut-être même pas se battre. »

« Su… per. Je vois… C’est l’endroit rêvé. » ironisa le jeune homme.

« Tu feras certainement moins le fier quand tu verras à quoi ils ressemblent puisque tu vas les côtoyer pendant longtemps, très longtemps. »

« Comment ça ? Où voulez vous en venir ? » demanda Tery, un peu plus inquiet.

« Tu sauras bien assez tôt. Comme ce que m’a dit la maréchale Nali, tu devras sûrement t’occuper d’un petit groupe d’entre eux. Bonne chance héhéhé. »

C’était une bénédiction ou une malédiction ? Qu’est-ce que cette femme lui voulait pour le faire autant souffrir ? Il ne comprenait pas du tout ses actions ! Des fois, il pensait qu’elle le tirait d’affaire, des fois, c’était tout le contraire. Vraiment… Il se posait trop de questions des fois ! Ils pénétrèrent à l’intérieur du bâtiment, des cris se faisant entendre alors qu’ils montaient à l’étage, Tery tenant son sac sur son épaule. Passant au second étage, ils se retrouvèrent devant une porte avec un chiffre marqué dessus. Il ne se préoccupa pas de le retenir, remarquant simplement qu’il se retrouvait tout au fond du couloir.

« Voilà l’endroit où tu pourras dormir, c’est toujours mieux que les chambres à plusieurs. Une partie de cet étage est réservée à ceux qui commanderont le reste des troupes. Ce n’est pas parce que tu as été choisi que tu seras absent des tests demain. Aller, prends ta clé et espérons que tu vivras plus longtemps qu’un trimestre. » annonça le garde avant de s’éloigner.

Réjouissant… Il récupéra la clé que l’homme lui tendait, s’engouffrant à l’intérieur de sa chambre avant de s’enfermer. Il jeta le sac au sol, ne regardant même pas ce qui se trouvait autour de lui. Il vint atterrir sur son lit, remarquant qu’il était loin d’être mauvais. L’armée… C’était si compliqué. Ces histoires de commandement, de classes, toutes ces choses lui donnaient mal au crâne. Dormir… serait une bonne chose pour oublier.

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