Chapitre 24 : Une enfance troublante

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Une enfance troublante

« Vous voulez refaire une petite pause ? Deux heures à lire tous ces livres doivent sûrement donner mal au crâne non ? Qu’est-ce que vous en pensez ? »

« Pourquoi pas ? Je suis pour, de mon côté. » déclara Elise en se frottant les yeux. On voyait bien qu’elle n’était pas habituée à passer autant de temps dans les livres.

« Alors faisons-le. Ne perdons donc pas de temps par rapport à tout ça, ça serait tout simplement ridicule. Une pause d’une quinzaine de minutes sera bon ; »

« Je pars me promener un peu dans la bibliothèque. » répondit le jeune homme. Ils n’avaient pas été dérangé par Périk et Jésiana, trouvant cela étrange.

« Je peux venir aussi, Tery ? » demanda Elen alors qu’il hochait la tête. Pourquoi est-ce qu’il refuserait ça ? Il n’en voyait aucune raison à la base.

« Bien entendu. Si tu veux bien me suivre alors. Et puis comme ça, si je crée des problèmes, j’aurai au moins quelqu’un pour m’arrêter. »

Il eut un petit rire alors que Manelena fronçait les sourcils. Elle marmonna de façon inaudible, replongeant dans son livre. Pour elle, il n’y avait aucune pause.

« Elise ? Royan ? Clari ? Vous restez ici aussi ? Ca ne vous dérange donc pas trop ? »

« Pas vraiment, ne t’en fait pas. Je continue de veiller sur mademoiselle Elise si elle a besoin d’aide pour un mot ou une sentence. »

« De mon côté, Tery, je reste avec Manelena. Jene voudrai pas qu’elle se sente seule. »

L’intéressée émit un petit grognement tandis que le jeune homme hochait positivement la tête Puisqu’il en était ainsi, autant y aller que tous les deux. Elen prit rapidement sa main, un grand sourire aux lèvres avant qu’ils ne partent tous les deux se balader dans la bibliothèque. Le jeune homme aux cheveux bruns regarda les différents rayons, disant :

« Autant de livres. Je ne pense pas qu’une vie entière suffirait pour tout ça, hein ? »

« Ça dépend de ta facilité à lire, je dirai. Mais je pense pareil, Tery. Ça me semble trop nombreux. Il y en a beaucoup trop pour nous. »

« Surement. Tu as envie de les compter ? Pour faire passer le temps ? »

« Vous n’avez visiblement que cela pour vous le faire perdre, n’est-ce pas ? »

Il sursauta un peu sur le coup, se retournant pour apercevoir alors la vieille femme. Celle-ci avait toujours le regard sévère en fixant Tery, reprenant la parole :

« Que faites-vous donc à vagabonder de la sorte, Tery ? Je vous avais pourtant prévenu, n’est-ce pas ? Cela me semble très étonnant après ce que je vous aie dit. Ne comprenez vous donc pas de simples paroles comme les miennes ? »

« Ohla, ohla, ohla. Euh, on ne faisait que se reposer. Pendant deux heures, on a lu, lu et encore lu, sans rien trouver. Il faut que l’on évite de trop fatiguer les yeux aussi, madame Jésiana. »

« Hum. Argument convaincant et recevable. Vous pouvez disposer. »

Heu ! Dit de cette manière, ça donnait l’impression qu’elle voulait juste se débarrasser d’eux. Ce n’était pas bien sympathique à entendre ça hein ? Il s’apprêta à partir mais Jésiana l’arrêta, lui demandant doucement :

« Tery, j’aurai quelques questions à vous poser. »

« Hein ? Euh ? Promis, je n’ai rien déchiré ou cassé dans la bibliothèque. »

« Quand tu évoques une telle chose, cela veut dire que tu as dans l’idée d’accomplir un tel méfait. Est-ce ainsi ou alors, peut-être me fais-je quelques suppositions des plus sinistres ? »

« Euh, non, non ! Nullement ! Enfin, eh, posez vos questions, madame Jésiana. »

« Comment était votre enfance ? »

WOW ! Il ne s’attendait pas du tout à une telle question. Pourtant, d’après le regard de madame Jésiana, il sentait qu’elle était sérieuse. Comment était son enfance ? Etait-ce à cause de la lettre de sa mère ? Elle leur avait parlé de ça ? Mais pour quelle raison ?

« Je ne sais pas trop ce que j’ai à dire à ce sujet. Qu’est-ce que je peux vous raconter exactement ? Je n’ai pas eut une enfance très chouette. »

« Je ne sais pas. Comment se comportait votre mère ? Votre père ? De petits détails sans importance, mais qui, pourtant réunis ensemble, peuvent former quelque chose. »

« Sincèrement ? Vous vous imaginez trop de choses en ce qui me concerne. Je suis vraiment très basique. Pour tout vous dire, et je pense qu’Elen pourra confirmer, je n’ai jamais utilié ma magie ou combattu avant d’être un jeune adulte. Elen est celle qui m’a sauvé la vie au début. C’était la première fois que nous nous rencontrions. »

« Oh que oui. Avec les gnomolds et tout le reste. Je me rappelle aussi de tes débuts, c’était un peu catastrophique. Et aussi les nombreux problèmes que tu me causais ! »

« Dire que ça fait déjà quelques années. Tellement de temps en fin de compte ? »


Trois ? Quatre ? Presque cinq ? En y réfléchissant bien, il ne fêtait même pas son anniversaire. Il n’y pensait pas le moins du monde. Il eut un petit coup de déprime.

« Je me sens presque vieux maintenant, avec toute cette histoire. » soupire le jeune homme tandis que la vieille femme continue de le regarder :

« Il n’y a aucune raison pour se comporter de la sorte. De telles paroles sont absurdes. »

« Disons que sur le coup, je viens de voir que le temps passe et … »

Il ne termina pas sa phrase, poussant un autre soupir tandis que Jésiana ne semblait pas vouloir s’arrêter, continuant de lui poser des questions auxquelles il devait répondre. Après quelques minutes, il demanda tout simplement :

« Pourquoi voudriez-vous connaître tout cela ? »

« De simples questions par rapport à ce que votre mère nous envoyait comme lettre. Elle est maintenant au courant que nous servons de facteurs entre vous deux. Il ne faudrait pas l’inquiéter inutilement, n’est-ce pas ? C’est pourquoi je me renseigne à votre sujet. »

« C’est vrai que ça serait bête de s’embêter avec ça mais bon, au moins, vous êtes rassurée ? »

« On va dire que oui, vous pouvez retourner avec les autres. »

Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression d’entendre un professeur ou alors tout simplement sa mère lui adresser la parole ? Enfin bon, ça restaité étonnant mais bon, il n’allait pas embêter la vieille femme, surtout s’il voulait éviter de la mettre en colère inutilement.

Retrouvant sa place parmi les autres, il plongea une nouvelle fois dans les livres, ne se préoccupant plus du reste du monde qui l’entourait. Il fallait néanmoins reconnaître que malgré leurs lectures, ils n’en retiraient rien du tout ou presque. Les archimages avaient sûrement déjà lu tous ces livres et il se demandait si tout cela était bien utile encore en fin de compte. Il ne devait pas soupirer. Cela reviendrait à dire qu’il abandonnait la partie.

« Je ne peux pas faire ça ! On continue ! »

« Hmm ? Tu n’es pas obligé d’exprimer tes pensées à voix haute, Tery. » me répond Manelena en fronçant les sourcils. Je le sais bien mais au moins, entendre ma voix permet de me rassurer. Les autres sont si concentrés, même Clari ! C’est pour dire à quel point ce qu’ils font est quelque chose de très très important.

Clari lève parfois le regard de son livre pour le loger dans le sien avant de sourire. C’est vrai, ils n’ont pas encore parlé de cette idée de guilde aux autres. Ils pourraient toujours se renseigner non ? Ça ne serait pas une si mauvaise idée.

Mais oui, ce n’était pas du tout mauvais en y réfléchissant bien. Ca serait une sacrée bonne chose en fin de compte ! Ils étaient à Omnosmos, ils pouvaient alors avoir toutes les informations qu’ils désiraient ! Oui ! Il fera ça plus tard !

« Tery ? Auriez-vous encore quelques minutes à m’accorder ? »

« Madame Jésiana ? » déclara le jeune homme aux cheveux bruns, toujours autant surpris de voir que la vieille femme cherchait encore à lui faire la conversation.

« Il semblerait que j’ai d’autres questions à vous poser. »

« Bien entendu. Euh, je suis désolé, tout le monde, je vais parler avec madame Jésiana. »

« Fais donc. Pour qu’elle vienne jusqu’à t’interroger, c’est que cela doit être important. »

Même Manelena s’accordait à dire qu’une telle demande était exceptionnelle. C’est vrai qu’ils ne connaissaient pas trop la vieille femme mais rapidement, ils avaient appris comment était son caractère. C’est pourquoi cela restait étonnant. Il se leva, murmurant à Elen qu’il ferait vite avant de refaire quelques pas avec la dame d’un âge avancé.

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous, madame Jésiana ? »

« Toujours plus de questions à votre sujet. De ce que j’ai compris dans la lettre, vous aviez un père, n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompe lourdement à ce sujet. »

« Non non ! Enfin, non … pas du tout. Mon père est bien mort. »

« Et le reste de votre famille ? A part votre mère ? N’avez vous pas d’autres personnes relatives ? Comme un frère ? Une sœur ? De grands-parents ? »

« Non. Pas du tout. Ma mère est tout ce qu’il me reste. C’est pour ça que je la protège. »

« C’est une noble qualité. Des fois, on ne remarque pas ces petits détail en observant une personne. C’est pour cela que ça surprend, et dans le bon sens du terme. »

« Hahaha. Je sais, je sais mais bon, ma mère vous en as tant dit que ça à mon sujet ? Je veux dire, j’ai l’impression quelle vous a tout raconté à mon sujet. »

« Nullement, c’est bien pour cela que je me renseigne. Donc, vous n’avez aucun grand-parent, que cela soit du côté paternel ou maternel, c’est bien cela ? »

« Rien du tout malheureusement. En même temps, à part le village de Leskar, je ne quittais jamais les environs et je n’ai jamais posé une telle question à ma mère. »

« Je vois, je vois. Soit, j’ai finalement eut tout ce que je voulais. Si vous voulez bien me pardonner, Tery Vanian. » dit la vieille femme avant de se retourner, s’éloignant à pas vif. Le jeune homme cligna des yeux, se demandant ce qui se passait exactement.

Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Il allait retrouver les autres, expliquant un peu ce qui s’était passé, rappelant aussi l’heure tardive. Ils allaient bientôt devoir partir de toute façon. Ils avaient encore beaucoup de travail à faire, ils reviendraient sûrement demain voire après-demain. Ils avaient beaucoup de jours devant eux.

« Quand même, c’est étrange non ? Comme réaction, vous ne trouvez pas ? »

« Ca l’est, mais pas au point de se prendre la tête par rapport à ça. Si tu as fini, nous pouvons nous en aller ? Je commence à avoir une sacrée migraine. »

« Oui oui, Manelena. Je vais juste remercier messire Périk et madame Jésiana pour leur accueil. Sans eux, nous aurions surement mis encore plus de temps à cela. »

Sauf que cette fois-ci, lorsqu’il se leva, tout le monde fit de même. Il n’avait pas besoin d’être seul pour cela non ? Le jeune homme s’en soucia peu, montrant par là que ça ne le concernait guère vraiment de toute façon. Ce n’était pas un problème à ses yeux.

Lorsqu’il voulut chercher le couple de personnes âgées, il ne trouva que Périk. Le vieil homme sembla songeur, remarquant finalement Tery et ses compagnons, surpris. Il observa par la fenêtre l’heure qu’il était avant de soupirer :

« Je vois, je vois, oui. Il est vrai qu’il est déjà bien tard, je le reconnais. »

« Je ne vois pas madame Jésiana, elle est déjà partie ? »

« Elle était plus fatiguée et exténuée que d’habitude. Vous avez un message ? »

« Dites-lui alors de bien se reposer. Elle m’a posé beaucoup de questions aujourd’hui, je pense qu’elle ne devait pas s’attendre à ce que je réponde à toutes ses questions. »

« Autant que ça ? Elle m’en a un peu parlé. Je pense que c’est bien pour cette raison. »

« J’espère que ce n’était pas trop usant. Pourtant, c’est elle qui est venue vers nous. »

« Je confirme les propos de Tery. Plusieurs fois, elle est venue l’interroger et lui demander de répondre à quelques questions. » déclara Elen après le jeune homme, celui-ci la remerciant de le servir d’appui dans ses dires. Cela faisait toujours plaisir à entendre de toute’ façon !

« Ne vous inquiétez donc pas, je suis sûr qu’elle reviendra en parfaite forme plus tard. »

« Je l’espère vraiment, je ne voudrai pas lui causer trop de problèmes non plus. »

« Je ne pense pas que ça soit le cas. Néanmoins, il est vrai qu’il va être bientôt l’heure de fermer la bibliothèque. Hum ? Ce regard soucieux est-il à cause de ma femme ? »

« Désolé, je sais que vous m’avez dit de ne pas m’inquiéter mais c’est comme ça, j’y arrive pas autrement. Ça m’embête, ça m’embête tellement. »

« Si vous voulez, je lui parlerez et demain, quand vous reviendrez, elle s’excusera. »

« Ah, non non ! Pas besoin qu’elle s’excuse ! Nous nous en allons maintenant, désolé. Bonne soirée à vous deux et à demain ! »


Il ne savait pas pourquoi mais il préférait partir et vite ! Il prit la main d’Elen, la tirant derrière lui tandis que les autres vinrent le suivre. Ils étaient tous un peu surpris de sa réaction mais lorsqu’il fut dehors, il murmura :

« Je n’avais pas envie de les déranger. Enfin, vous savez avec madame Jésiana, hein ? »

« Qu’est-ce que l’on doit savoir, Tery ? » rétorqua Manelena.

« Roh ! N’exagérez pas non plus ! Je veux parler du fait qu’elle est très sérieuse et qu’elle aime bien me réprimander. Je n’avais pas envie de créer encore plus d’ennuis que maintenant, c’est pourquoi j’ai demandé à ce que l’on partes maintenant. »

« Ce que je voudrais surtout savoir, c’est ce que tu lui as dit pour qu’elle se porte malade. »

Mais rien de spécial ! Pourquoi est-ce que tout de suite, elle s’imaginait des choses ? Il n’était pas un tortionnaire ou autre ! Il ne pensait pas à mal, il ne fallait pas exagérer. Ce n’était pas un monstre hein ? Il tenta de s’expliquer, racontant la petite discussion entre madame Jésiana et lui tandis que la jeune femme aux cheveux argentés semblait songeuse.

« Je vois, je vois, elle s’interroge sur ta famille car ta mère les as contactés directement. »

« Tu vois ? Rien de bien méchant ou étonnant, non ? Je ne comprends pas pourquoi ça semble si dérangeant en un sens. Mais bon, des fois, je ne suis pas dans la tête des autres donc je n’ai vraiment pas mon avis à dire à ce sujet. On retourne à l’auberge tout le monde ? »

« Pourquoi pas ? Ce n’est pas un peu pour ça que nous avons quitté la bibliothèque ? »

« Avant, nous pourrions toujours aller manger un morceau. Après, on peut aller se coucher. Enfin, chacun fait comme il le désire hein ? Je ne veux pas causer trop de problèmes. »

Tout le monde parut surpris des paroles de Tery alors que celui-ci passait une main derrière son crâne. Qu’est-ce qu’il avait dit de si louche ? Il n’y avait rien dit de mauvais pourtant non ? Bref, il n’allait pas s’interroger plus longtemps à ce sujet.

Ailleurs, dans la bibliothèque, le vieil homme terminait de fermer le bâtiment avant de passer par une porte dont seuls lui et sa femme avaient la clé. Quelques minutes plus tard, il était à l’étage, dans la partie logement de la bibliothèque, observant sa femme qui était assise sur un fauteuil, l’air songeur, plongée dans ses passées.

« On dirait que tu viens de trouver la Vérité. Celle que tu recherchais depuis des années. »

« Je n’en suis pas encore convaincue. Je ne crois pas que ça soit possible. J’aimerai pourtant que ça soit le cas mais rien ne le confirme. » chuchota Jésiana.

« Il faudrait quitter Omnosmos pour un bon mois. »

« Hein ? Mais tu imagines fermer la bibliothèque pendant tout ce temps ? Omnosmos ne le permettrait pas ! C’est impossible ! Tout simplement impossible ! »

« Et alors ? Que comptes-tu faire ? Nous pourrions toujours trouver quelqu’un pour nous remplacer, non ? Pendant ce laps de temps. Je suis sûr que c’est possible. »

« Je ne peux pas. » bredouilla la vieille femme, ne faisant que regarder devant elle.

« Après tout ce temps, tu penses vraiment que c’est le moment de ne pas vouloir ? »

« Ce n’est pas que je ne veux pas ! Ne mélange pas tout et … »

« Un peu de sérieux, mon amour. Nous avons assez perdu de temps non ? »

Elle ne répondit pas, préférant ignorer le visage de son mari. Ses mains tremblaient, son mari en posant une sur celle de droite pour tenter de la calmer. Il reprit avec douceur :

« Pourquoi devrions-nous attendre ? Nous pouvons continuer cela, non ? »

« Continuer quoi ? A lui écrire ? Tu penses vraiment que c’est utile ? Qu’elle s’en doute ? »

« Tu sais aussi bien que moi qu’elle est loin d’être idiote. »

« Je vais juste attendre. Nous n’avons pas besoin d’être pressés. »

« Comme tu le désires. Cela ne te ressemble pas d’être aussi peu courageuse mais ça se comprend après tout ce temps. Est-ce que tu préfères qu’il soit parti pour cela ? »

« C’est pour le mieux. Je n’ai pas envie de recommencer ce que j’ai fait aujourd’hui. »

« Cela me fait penser qu’il m’a dit de te demander de bien vouloir te reposer pour que tu sois en meilleure forme. Quel garçon sympathique, n’est-ce pas ? »

« Oui, il l’est. Mais ce n’est pas pour ça que je me montrerai plus gentille à son égard. Je n’ai pas à devenir plus sympathique juste parce qu’il l’est. »

Il ne répondit pas, ayant déjà obtenu sa réponse même si elle ne s’en rendait pas compte. Il s’éloigna, retournant dans son bureau car il avait encore beaucoup à faire. Le travail ne pouvait pas attendre ! La vieille femme resta assise, regardant devant elle, passant une main sur son front avant de se murmurer à elle-même :

« Pourquoi est-ce qu’il a fallut que cela arrive maintenant ? Après toutes ces années ? »

Elle n’arrivait pas à comprendre quel jeu du destin avait décidé de se lancer alors qu’ils vivaient paisiblement et tranquillement dans Omnosmos. Elle se releva de son fauteuil, allant se chercher de quoi boire. Pour ce soir, elle pouvait faire une exception et ne pas avoir peur de s’abreuver plus que de raison … ou presque.

Dans l’auberge, le jeune homme aux cheveux bruns ne s’inquiétait guère outre-mesure pour tout ce qui se passait autour de lui. Mangeant gaiement, accompagné par Elen et les autres, il discuta de leurs différentes recherches, remarquant que généralement, ils n’avaient malheureusement rien obtenu, ce qui était bien dommage en soi.

« Pour aujourd’hui, on va se reposer sauf si vous voulez une petite balade nocturne ? »

« Je suis désolée, Tery. Je suis un peu fatiguée. »

Elen avait refusé sa proposition mais il hocha la tête positivement. Ça se comprenait. Ils avaient énormément travaillé aujourd’hui, de quoi grandement les épuiser. Néanmoins, il avait besoin de marcher un peu. Sérest et Séran, qui étaient de retour, signalèrent qu’ils allaient se promener à deux, chose normale pour un couple.

« Ce n’est pas bien grave. Terminons alors de manger et de boire. »

Il était un peu déçu mais qu’importe. Il attendrait qu’Elen soit endormie pour faire sa propre balade nocturne. Il n’avait aucune raison de ne pas y aller, même si les autres ne le voulaient pas. S’il avait envie de se promener, il le ferait, hahaha.

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