- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 25 : Balade nocturne
« Elen ? Est-ce que tu dors ? »
Question stupide mais il n’attendait pas vraiment de réponse non plus. Il observa la jeune femme aux cheveux blonds dans le lit, venant l’embrasser doucement sur le front avant de se lever, se rhabillant. Cela faisait deux bonnes heures et la nuit était tombée maintenant. Il quitta la chambre avec discrétion, faisant le moins de bruit posible avant d’observer le couloir de l’étage où ils avaient pris des chambres.
Bon, normalement, il n’allait poser aucun problème mais on n’était jamais sûr. Doucement, très doucement et … hein ? Il tourna son visage vers le bout du couloir. Quelqu’un était présent à la fenêtre, cachant les rayons de la lune. Manelena ? Il s’approcha d’elle mais alors qu’il était à mi-chemin, elle murmura :
« Tu n’arrives pas à dormir non plus, Tery ? »
« Disons que j’avais prévu une balade. Et comme je prévois mes balades, j’aime les exécuter. Je comptais partir une ou deux heures pour me promener. Comment il fait dehors ? »
« Froid. Sûrement. Je ne sais pas. » répond t-elle avec nonchalance, n’ayant pas quitté la fenêtre des yeux alors qu’il poussait un petit soupir.
« Est-ce que tu veux venir te promener aussi ? «
« Pourquoi pas ? C’est demandé si gentiment, je ne vois pas de raisons de refuser cela. »
Elle se releva et il pouvait la contempler. Dans la nuit, le fait qu’elle porte cette jupe de métal faisait briller les rayons de lune sur celle-ci. Et cette chemise blanc sur son corps ne laissait paraître que des formes royales. Si on rajoutait ça à ses yeux rouges et ses cheveux argentés, il comprenait toujours pas pourquoi elle n’avait personne dans sa vie.
« On y va ? Ou alors, tu comptes me regarder comme ça pendant longtemps ? »
« J’observais juste ton visage. Tu es peut-être une fille de la nuit ? » dit-il alors qu’elle haussait un sourcil inquisiteur, murmurant :
« Sais-tu au moins ce que tu viens de dire, Tery ? Je ne pense pas car tu n’aurais jamais fait un tel affront mais bon … il vaut mieux demander. »
« Tout simplement que tu es bien plus radieuse le soir ? Regarde un peu la lune, ça reflète parfaitement dans tes cheveux. »
« Pourquoi je n’attendais rien d’autre de ta part, Tery ? Les femmes de la nuit, ce sont les prostituées, tu sais, celles qui font du charme avec leur corps et … »
« Ohla, ohla, ohla ! Je pensais jamais ça de toi, je te le promets ! »
« Tu n’as pas besoin de me le promettre, je le sais parfaitement. Tu n’es pas de ce genre, Tery. Bon ? On y va ou tu comptes me faire patienter pendant quelques heures ? »
Oups ! Il prit la main de Manelena, la tirant derrière lui avant de se mettre en route. Autant ne pas perdre trop de temps donc ! Ils descendirent les escaliers ensemble, Manelena ne réagissant pas au contact de leurs mains, le laissant faire. Dehors, le jeune homme s’arrêta, observant la lune avant de dire :
« On y va alors ? Qu’est-ce que tu en penses ? »
« J’en pense seulement que je voudrai bien savoir où tu va m’emmener si ça ne te dérange pas trop de me le dire. Qu’est-ce que tu en dis ? »
« Oh ? Je vais juste me promener. Je me sens en sécurité, ici, je ne sais pas pourquoi. »
« Nous possédons tous les deux lignes d’Alzar. Nous sommes en sécurité partout ou presque. Dans cette ville comme dans les autres, il y a toujours quelque chose ou quelqu’un qui attend dans un coin de rue, prêt à nous étriper. »
« C’est très rassurant, dis-moi. Et à part ça ? Bref, on y va et puis zut ! »
Elle poussa un petit soupir, regardant le sol à ses pieds. Pourquoi pas ? Il était en forme malgré l’heure tardive, elle n’allait pas lui reprocher ça. Et puis, elle n’était pas vraiment épuisée non plus. Ils se remirent en route tandis que la jeune femme ne disait plus un seul mot, masquant le faible sourire à ses lèvres. De toute façon, il n’y avaot personne pour les déranger ce soir. Autant qu’elle en profite pour se reposer.
« C’est dommage que les autres ne soient pas là. Enfin, c’est de leur faute, pas la nôtre. »
« Oui, oui, c’est vraiment très dommage »
Cela avait été dit avec ironie mais il préféra ne pas relever cette dernière. Les minutes s’écoulèrent et ils marchaient tout le temps dans les zones éclairées. Lorsqu’enfin elle décida de prendre la parole, ce fut pour dire :
« Je ne te savais pas aussi effrayé, Tery. »
« Effrayé ? De quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? Moi ? Je suis effrayé par quoi ? »
« Oh, ne fais donc pas l’innocent. Tu crois que je n’ai pas repéré ton petit manège ? Tu as peur de te faire égorger dans une ruelle sombre ? »
« Mais non, tu dis n’importe quoi. Je vais te le montrer. On prends celle-là pour aller en face. Tu vas vite comprendre ! »
Comme piqué au vif, le jeune homme serra plus fortement la main de Manelena, l’emmenant dans un coin où les lumières de la ville ne pouvaient atteindre. C’est vrai que c’était un peu sinistre quand même. Pourquoi est-ce qu’elle avait voulu ça ?
« Tery ? Si je suis seule avec toi, en ce lieu, est-ce que tu chercherais à me tuer ? »
« Que que que … quoi ? Qu’est-ce que ? »
« Oh non, je n’ai rien dit, Tery. Je disais : dans ce coin, certains pourraient chercher à nous tuer. Rien de bien étrange non ? Viens, on continue à fouiller de tous les côtés. »
Fouiller ? Quoi ? Les ordures ? Elle n’exagère pas un peu non ? Il la regarde mais elle a un sourire aux lèvres qui l’incite à prendre des ruelles dans ces ruelles juste au cas où. Heureusement, ce n’est pas un coin pour les ordures mais les rayons de lune passent à peine en cet endroit, éclairant uniquement leurs visages.
« Alors ? Qu’est-ce qu’il y a de bien dans cette ruelle ? »
« Rien de spécial. Ici, on peut commettre un meurtre sans que personne ne le remarque. »
« Je peux savoir ce qui se passe avec toi ? Parler de meurtres, j’ai pas vraiment l’habitude. Ca m’étonne de ta part. Ca ne va pas ou quoi ? Tu es venue te promener avec moi juste pour ça ? Si c’est le cas, il vaut mieux rentrer. »
« Tery, est-ce que tu chercheras à me tuer ? »
« J’en étais sûr que j’avais bien entendu la première fois ! Pourquoi est-ce que tu penses ça ? J’ai une tête de tueur en série ou quoi ? D’un criminel ? »
« Je ne parle pas de ça, arrête tes imbécilités. Je parle de tout le reste. De lorsque tu es sous cette forme démoniaque, incontrôlable ou presque. »
« Et moi, je suis déçu que depuis qu’Onyr t’a mis ça en tête, tu n’arrêtes pas d’y réfléchir. C’est vrai quoi ! En plus, c’est toi qui s’inquiète de ça ! Manelena, l’ancienne maréchale de Shunter ! Ce n’est pas Elen ou Elise, pas du tout ! Non, c’est celle qui est crainte et respectée par tous ses hommes. Du moins, à l’époque car maintenant, elle ne l’est plus. »
« Arrête tes idioties, je suis plus que sérieuse dans mes propos, tu ne le comprends pas ? Essaie d’être un peu sérieux pour une fois dans ton existence ! »
« Et ça te dérange tant que ça que je sois sérieux maintenant, Manelena ? » dit-il, se plaçant bien en face d’elle pour qu’elle puisse voir son visage.
« Toi ? Sérieux ? Si c’était le cas, tu aurais répondu à ma question. Est-ce que c’est le cas ? J’en suis pas vraiment certaine hein. D’après ce que je peux voir. »
« Ne raconte pas n’importe quoi. De toute façon ce qui est fait est fait. »
« Et où est-ce que tu veux en venir avec de tels propos qui n’ont aucun sens s’ils ne sont pas accompagnés ? Tery, est-ce que tu comptes me tuer ? »
« Le simple fait que tu te poses la question est déjà un aveu de faiblesse et de manque de confiance envers moi. Je n’ai pas envie de te répondre mais je le ferai : je ne compte pas te tuer, comme je ne compte pas tuer quiconque dans le groupe. Si tu n’arrives pas à te rentrer ça dans le crâne, Manelena, que tu sois ma maréchale ou ma princesse, je ne pourrai rien y faire. Autant que tu quittes le groupe maintenant plutôt que de continuer sur cette voie, c’est aussi simple que ça non ? Qu’est-ce que tu en penses ? Ça en vaut la peine pour toi ? »
« Est-ce que tu me fais une menace, Tery ? »
« Est-ce que ça a l’air d’être une menace à tes yeux, Manelena ? Je veux juste que l’on mette ENCORE une fois les choses au clair, voilà tout. C’est désolant d’en arriver là mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu imagines même l’idée que je puisse vouloir vous tuer. »
« Peut-être que tu ne le veux pas, mais inconsciemment, qui te dit que tu ne le feras pas ? »
« Si je suis incapable de garder ma conscience, je préfère encore que l’on me tue avant que je ne perde totalement cette dernière. Ca sera beaucoup mieux. Pourquoi je devrai encore vivre avec les regrets d’avoir tué mes proches ? Je préfère disparaître et les laisser vivre. »
« Et comment est-ce que tu peux certifier cela ? »
« Je ne le peux pas, c’est pour ça que je reste auprès de tout le monde. Pour que vous puissiez m’arrêter si cela s’avère nécessaire. Voilà tout. Je ne peux que vous faire confiance pour ça. »
« Faire confiance. Est-ce que tu me fais confiance aussi, Tery ? » demanda la femme aux cheveux gris alors qu’il hochait la tête positivement. La question ne devait même pas se poser mais il vint pourtant lui donner son avis par rapport à lui. « Je te fais confiance. Je pourrai même te confier ma vie car je sais qu’elle serait entre de bonnes mains. »
« Alors pourquoi est-ce que tu n’arrives pas à être rassurée par toute cette histoire ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui te dérange tant dans les paroles d’Onyr ? »
« Le simple fait d’imaginer que tu puisses vouloir nous tuer. Déjà cet aspect démoniaque, je n’ croyais pas. Je me disais : comment est-ce que possible que Tery soit ainsi ? »
« Puis la réalité est là, froide et sinistre, devant nos yeux. »
Il avait complété sa phrase mais elle ne vint pas le lui réprimander. Il passa une main sur son front, comme gêné, faisant quelques mouvements pour sortir de la ruelle. Elle vint le suivre alors qu’il observait le sol, mettant les mains dans les poches :
« Celui qui le vit le plus mal, c’est moi. Je ne pensais pas être considéré comme un monstre. Des fois, j’ai envie de retourner chez ma mère à Leskar et de ne plus sortir de chez moi, comme auparavant, lorsque mon père est mort. »
« Qu’est-ce que tu racontes là, Tery ? Je peux savoir ? Tu n’es pas un monstre. Bon, tu possèdes lignes d’Alzar et tu as cet aspect mythologique qui fait que personne ou presque ne te ressemble. C’est peut-être un coup du destin avec Elise mais à part ça … »
« Manelena, soyons un peu francs et sérieux. Je suis un monstre. Je le sais, c’est tout. C’est comme ça. Tant que moi je le sais … mais que les autres ne me le répètent pas, tant mieux. Je préfère encore garder ça au fond de moi, que les gens le remarquent mais n’en parlent pas. Ce n’est pas physiquement que ça fait le plus mal, pas du tout. »
Elle ne lui répondit pas. Le jeune homme avait baissé la tête, un peu déconfit. Lui qui voulait passer une bonne soirée à se promener dans les rues d’Omnosmos, il venait de se la pourrir.
Alors qu’il s’apprêtait déjà à retourner à l’auberge, Manelena lui attrapa son bras, venant placer ses mains autour de avant d’y déposer la tête. Elle murmura :
« On va éviter de parler, tous les deux. On continue la balade. Ça sera mieux. »
« Si tu le dis, Manelena. Je ne sais pas si c’est forcément mieux mais peut-être. »
Et zut, par sa faute, elle venait de gâcher la soirée. Elle n’avait pas put s’empêcher de proférer de telles bêtises. Maintenant, Tery n’avait que des idées noires en tête. Franchement, cela n’était pourtant pas si difficile de se la fermer et de juste patienter non ? Alors pourquoi est-ce qu’elle se sentait obligée d’en rajouter ? De mettre de l’huile sur le feu ? Sans un mot, elle stoppa Tery après qu’ils aient marché pendant une bonne dizaine de minutes dans le silence de la nuit. Elle prit le jeune homme dans ses bras, lui chuchotant :
« Tu sais, Tery. Ce n’est que de la peur à ton égard. Non pas envers ta personne mais envers ce qui t’arrive. Je ne peux pas rester là sans rien faire mais … je ne sais pas quoi faire. »
Elle avouait tout simplement son incapacité à pouvoir le tirer de là. C’était peut-être cela qui inquiétait le plus la jeune femme ? Il se retira des bras celle-ci, la fixant de ses ses yeux verts avant de dire avec le plus grand calme possible :
« Je préfère quand même quand tu es sincère, au moins, je n’ai pas à me questionner à ce sujet. Enfin, non, je raconte un peu n’importe quoi. Je ne sais pas quoi dire maintenant. »
« Alors ne dis rien, je te l’ai pourtant déjà répété non ? »
Peut-être. Mais bon … elle avait peur pour lui ? C’était donc à lui de la rassurer. Ce fut lui alors qui la prit dans ses bras. Ne comprenant pas le geste, elle tenta de s’en échapper pendant quelques secondes avant de se laisser faire. De toute façon, ces derniers temps, les nuits étaient assez froides. Se promener dans les rues d’Omnosmos à cette heure-ci n’aidait pas vraiment à la réchauffer alors pourquoi pas ?
« Les rues sont quand même bien désertes malgré l’heure. »
« A quoi est-ce que tu t’attendais à pleine nuit ? A un marché noir ou autre ? »
« Non non ! Je sais pas. Une aussi grande ville, on parle quand même de la capitale du monde et pourtant, la nuit, c’est si tranquille. »
« Que veux-tu que je te dise exactement, Tery ? Que ce n’est peut-être que ce quartier qui n’est pas très animé au départ ? On pourrait aller ailleurs. »
« Je ne suis pas vraiment motivé à bouger si je peux me permettre de dire ça. »
« Tss, pourquoi est-ce que j’en doutais ? Si ce n’est que ça, nous pouvons alors repartir, je n’ai aucune raison de rester dans ce coin sinistre. »
Hey ! Il devait lui rappeler que c’était elle qui avait voulut venir ici ? Lui-même n’avait rien demandé à ce sujet, il tenait à le signaler. Mais bon, il n’avait pas envie de se disputer.
Il reprit la route avec elle, marchant lentement tout en jetant un bref regard autour de lui. Personne à ces heures, oui. Puis bon, il n’avait pas vraiment l’habitude que ça soit elle qui vienne le prendre dans ses bras. Au moins, il était rassuré sur un point : elle avait peur surtout pour lui et non à cause de lui. Finissant de revenir dans l’auberge, toujours ouverte qu’importe l’heure, il vint dire :
« Bonne nuit, Manelena. Dors bien quand même. »
« Et toi, oublies tout ce que je t’ai dit, ça sera mieux. Je n’ai pas envie que les choses se compliquent encore plus qu’elles ne le sont aujourd’hui. »
« Je m’en doute mais je ne compte pas oublier ce que tu as dit ou ce que tu as fait. J’espère qu’il en sera toujours de même pour toi. »
« Pourquoi faut-il toujours que tu n’en fasses qu’à ta tête ? Tu peux me le dire ? »
« Si tout était aussi simple dans la vie, elle n’aurait aucun goût, non ? Bonne nuit, Manelena. Dors bien et à demain, on aura du boulot, je tiens à te prévenir. »
« Merci de me le rappeler quand même. »
Il savait que cela avait été dit avec une petite pointe d’ironie mais il ne lui en voulait pas le moins du monde. Il hocha simplement avant de monter à l’étage, retournant discrètement dans sa chambre. Allant se coucher auprès d’Elen, il vint s’endormir bien rapidement.
Le lendemain matin, il fut réveillé par un baiser de la jeune demoiselle aux cheveux blonds tandis qu’il marmonnait quelques paroles. Aie, aie, aie, il était encore un peu fatigué. Combien de temps est-ce qu’ils avaient marché Manelena et lui hier ? Il n’en avait aucune idée. Il n’avait pas fait attention. Mais bon ! Ce qui était fait était fait !
« Tu veux bien te lever ou alors, tu préfères que je reste auprès de toi ? »
« La seconde solution me semble la plus plaisante. »
Il tendit ensuite ses bras, Elen venant déposer ses épaulettes sur la chaise, grimpant sur le lit pour arriver sur le corps du jeune homme, le drap entre eux. Il tira ce dernier, incitant alors Elen à venir se coller contre lui. Les baisers vinrent des deux personnes puis enfin, au bout d’une bonne dizaine de minutes, il décida qu’il était temps de sortir du lit.
Ils retrouvèrent les autres en bas, Manelena étant déjà debout. Elle ne fit qu’un simple hochement de tête en les voyant, continuant de déjeuner. Wow ! Elle ne semblait même pas un peu fatiguée, c’était quand même impressionnant en y réfléchissant bien.
« Bien dormi, Tery ? » demanda Clari alors qu’il s’installait à côté d’elle.
« J’ai un peu profité de la matinée mais sinon, oui, je n’avais pas vraiment à me plaindre, il faut avouer et toi ? Ça s’est bien passé ? »
« Oui, oui, il faisait plutôt beau cette nuit. On a une belle vue par la fenêtre. »
Hein ? Est-ce qu’elle aurait put par hasard les voir ? Il préférait éviter que ça soit le cas mais bon, peut-être qu’il se faisait des illusions et des idées. Il ne devait pas trop se compliquer la vie avec ça. Il mangea son petit-déjeuner bien tranquillement, saluant Sérest et Séran qui descendirent alors qu’ils avaient déjà bien entamé la matinée comme le repas.
« Que faisons-nous aujourd’hui ? » demanda Elen alors que Tery répondait aussitôt :
« On retourne à la bibliothèque sauf si vous avez une autre idée en tête. »
« Pourquoi ne pas aller en Mékalarma ? Que je sache, nous avons rencontrés que trois des cinq créatures légendaires non ? En attendant de trouver des indices sur l’aigle bicéphale, nous pourrions aller voir la quatrième. Qu’est-ce que vous en pensez ? »
Qu’est-ce qu’il en pensait ? Il devait s’exprimer après les propos de Sérest ? Il préféra attendre les autres avis. Il trouvait cela un peu précipité. Il aurait aimé rester une semaine ou deux dans Omnosmos cette fois. Prendre un peu de « vrai » repos au lieu de partir sans même réellement souffler. Elen fut la première à déclarer :
« Pourquoi pas ? Je ne vois pas de problèmes de mon côté. »
« Le plus tôt sera le mieux non ? Et peut-être qu’ainsi, on aura des informations sur la cinquième créature légendaire ? »
« Rappelez-vous quand même les paroles du grand archimage : même si par malheur, les cinq créatures légendaires venaient à mourir, la porte ne s’ouvrirait pas. » dit Tery après les paroles d’Elen puis d’Elise.
« C’est vrai, mais bon, o nn’a pas grand chose à craindre de ce côté non ? »
« Je veux dire, Elise, que j’aimerai éviter que l’on fonce tête baissée dans un autre combat. Déjà que Mékalarma n’aime pas vraiment les étrangers et veut surtout nous tuer … à cause d’un petit incident qui date depuis quelques temps. »
Il avait regardé Manelena, celle-ci pouffant un peu. Bien que ce n’était pas son genre de sourire, elle en avait pourtant un aux lèvres avant de répondre :
« Cela leur apprendra. Que je sache, tu as récupéré quelques lignes sur les golems à cette époque, non ? Des livres dont tu commences à posséder une bonne quantité non ? »
« Je devrai peut-être retourner à la bibliothèque et demander à messire Périk s’il veut bien me donner un endroit où les entreposer. Normalement, je n’en ait besoin que d’un seul puisqu’ils sont tous liés entre eux. Comme j’ai déjà acquis les connaissances sur … »
« Pour le moment, nous allons voir ça, oui. »
Manelena n’avait pas laissé le temps à Tery de terminer sa phrase. Celui-ci la regarda, un peu surpris avant d’hocher la tête. Clari n’avait pas pris la parole, Royan non plus. Il en était de même pour Séran mais au final, tous étaient d’accord : ils allaient retourner à la bibliothèque et obtenir quelques informations avant le départ vers Mékalarma.