Chapitre 25 : Retrait définitif

ShiroiRyu
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Troisième axe : Le Léviathan des abysses

Chapitre 25 : Retrait définitif

« C’est donc ça, Traslord ? C’est quand même beau … Y a pas forcément beaucoup de végétation aussi luxuriante que Shunter mais je me sens un peu apaisé. »

« Tery, tu dis vraiment tout ce qui te passe par la tête ? »

Royan lui fit la remarque alors que Tery rigolait légèrement, un peu gêné avant de dire :

« Désolé, désolé, ça m’arrive comme ça. Je ne fais pas vraiment attention … Je suis vraiment désolé à ce sujet. Mais bon, tu devrais être content que je félicite ton royaume non ? »

« Je ne sais pas … De cette manière, c’est un peu irritant même si tu ne penses pas à mal, j’en suis sûr et certain. » déclara Royan tandis que Tery haussait les épaules. Le jeune homme aux cheveux bruns tourna son visage vers Manelena, celle-ci le remarquant, faisant de même mais pour éviter de le voir. Hey ! C’était quoi cette réaction ?

« Tiens, tiens, tiens. » murmura Clari au niveau de son oreille. Hum ? « On dirait bien qu’il y a quelque chose de spécial depuis hier. Tu veux bien me raconter tout ? »

« Même pas en rêve et tu sais pourquoi ? Car je sais que tu risquerais de tout répéter. Je préfère donc me méfier … Question de sécurité. »

« Donc il s’est bien passé quelque chose entre vous deux. Je ne me suis pas trompée. »

« Il ne s’est rien passé. Tu te fais des illusions et tu sais parfaitement que ce n’est pas bon du tout, n’est-ce pas ? Alors, arrêtes ça tout de suite. Manelena et moi, c’est personnel. Nous avons des points en commun, voilà tout. »

Il continuait de parler à voix basse mais ne pouvait pas éviter le regard inquisiteur d’Elen. Il fallait dire qu’avec Manelena, ce n’était pas si simple que ça. Très très loin même. Mais bon … Elen, il ne voulait pas la rendre jalouse alors il se calmait. D’ailleurs, alors qu’il discutait avec Clari, Elen vint prendre son bras, le tirant vers elle.

« Tery, je vais te faire visiter un peu les environs. Je suis sûre que tu aimeras grandement tout ce qui se passe. Et puis, il faut que l’on trouve un port pour voyager. »

« Au cas où, si tu as le mal de mer, je … »

Elen fixa Royan à travers son masque blanc, l’adolescent s’arrêtant aussitôt dans ses paroles. D’accord, c’était parfaitement compréhensible ce qu’elle voulait. Donc, c’est bien pour ça qu’il restait muet maintenant.

« Si j’ai le mal de mer, tu … » commença à demander Tery, Elen reprenant :

« Ça ne fait rien pour le moment. Tu ne devrais pas trop t’en occuper, Tery. »

« Comme vous voulez même si ça me surprend et m’étonne un peu si je peux le dire. »

En fait pas qu’un peu … Mais bon … Il ne voulait pas déranger Elen, loin de là. Il avait déjà assez de soucis en tête … et puis bon, avec ces créatures mythiques, il se sentait un peu anxieux. Il possédait les lignes d’Alzar et il était un démon, donc bon …

« Ce n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler quelque chose de joyeux, loin de là. »

Il aurait aimé être autre chose qu’un démon mais ça, il ne pouvait pas en vouloir … à sa mère. Il était sûr qu’elle n’était pas au courant, loin de là même. Ah … Vraiment … Qu’est-ce qu’il avait fait pour être ainsi ? Il ne remarqua même pas que tous les regards étaient tournés vers lui, soucieux de son état.

« Qu’est-ce qu’il y a, Tery ? Tu as dit une phrase étrange. »

« Ah bon ? Oh rien de spécial, pas de quoi s’en faire. »

Elen n’était pas convaincue le moins du monde. Pas du tout même. Tery avait toujours un petit tic verbal quand il allait mal. Et là, en disant exactement ce à quoi s’elle s’attendait, elle savait alors que ça n’allait pas.

Mais bon, elle savait aussi que Tery ne dirait rien du tout. Alors bon … Qu’est-ce qu’elle pouvait dire ou faire ? Juste patienter … C’est tout. Car elle n’allait pas le forcer. Elle allait juste vérifier qu’il ne fasse pas de bêtises ou autres, c’est tout. C’était préférable, oui …

« Royan, nous devrions trouver des soldats non ? Pour que tu puisses montrer ton retour. »

« Je ne suis pas convaincu de la démarche, comme je l’avais déjà signalé auparavant. Il vaudrait mieux éviter d’avoir des ennuis, n’est-ce pas ? »

« Ca ne fait rien. Je suis un démon, Manelena est recherchée. Mais tu es le prince donc bon, tes paroles ont plus de valeur que celles d’autres personnes non ? Du moins, dans ton royaume … C’est ce que j’espère. »

« Je vois, je vois … Oui … Ca me semble correct. D’accord. Nous irons trouver un village avec un port et si des personnes nous remarquent, je me chargerai de cela. »

« Merci bien, Royan. Ca réglera pas mal de problèmes actuellement. »

« Si ce n’est que cela qui peut te rassurer, c’est une bonne chose. »

« Oh, oui, oui, bien entendu. » dit le jeune homme aux cheveux bruns. Il se demandait juste s’il y avait un moyen au sujet de son état de démon. Rah ! Dès qu’il ne pensait pas à Manelena ou Elen, il pensait à sa propre condition ! Être un démon … Un démon ! C’était vraiment une chose horrible pour lui, enfin, à ses yeux.

Mais bon … Est-ce qu’être un démon faisait de lui un être maléfique forcément ? Il n’en était pas convaincu du tout. Mais bon, la majorité des gens ne penserait pas comme lui. Car oui, démon est égal à démoniaque, sanguinaire. Si en plus de posséder les lignes d’Alzar, il est encore plus monstrueux … autant dire que les gens vont se fier aux apparences et malheureusement, niveau apparence, il est plutôt horrible avec ses cornes quand elles sont là. D’ailleurs, si au moins, il pouvait être conscient …
Au moins qu’il sache ce qu’il faisait. Car il n’avait pas été réellement conscient de ses actes lorsqu’il avait sauvé Manelena. Oui, il ne l’avait pas dit à tout le monde et c’était mieux ainsi. Si les gens apprenaient … Enfin, si le groupe apprenait ça, dès qu’il serait à nouveau possédé par les cornes, ils allaient être effrayés.
Il ne voulait pas de ça … Il ne voulait pas être possédé par les cornes de démon. Il ne voulait pas du tout. Il ne le voulait pas ! IL NE LE VOULAIT PAS ! C’était aussi simple que ça ! Il ne voulait pas devenir un démon ou quelque chose de ce genre ! Il en était hors de question ! Hors de question de devenir un être monstrueux !
Et cette fille … qui avait aussi des cornes de démon, il devait l’aider. Il ne devait pas l’abandonner. Même si ça ne ferait pas plaisir à Elen, il devait l’aider quand même. Il ne pouvait pas la laisser seule. Ca serait bien plus simple à plusieurs. Avoir une autre personne possédant ces cornes, il supporterait plus facilement tout ça.
Mais ce n’était pas possible. Il ne savait pas comment faire. Il ne savait pas où elle était. Et puis, il n’arrêtait pas de penser à tout ça alors qu’il suffisait de parler avec Elen de tout et de rien. D’avoir une simple conversation, une conversation basique ! Rien d’autre ! Mais non, il n’y avait rien de tout ça, pour ne pas changer. Quel idiot mais quel …

« AIE ! » s’écria-t-il subitement, s’étant pris un doigt sur le front. Elen venait de lui barrer le chemin, faisant un geste de la main pour inciter les autres à continuer. Clari voulut s’arrêter mais Manelena la prit par le bras, disant :

« Arrête tes bêtises et laisses-les. »

Qu’est-ce qui lui prenait à Elen ? Enfin, d’agir de la sorte ! Ca faisait mal quand même ! Enfin, bref ! Elle était en face de lui et il espérait avoir des explications assez rapidement quand même ! Il ne fallait pas exagérer non plus !

« C’est quoi ces marmonnements que tu fais ? »

« Hein ? Quels marmonnements ? Je ne fais rien de spécial. »

Elle le regarda fixement et avec un peu d’énervement. Elle prit une profonde respiration, soulevant sa main gantée de rouge avant de s’approcher de sa joue comme pour le baffer. Mais elle n’en fait rien, caressant juste celle-ci.

« Fermes les yeux. »

« Hein ? Mais pourquoi est-ce que … »

« Fermes les yeux ou je te baffes. Je ne sais pas comment m’occuper correctement de toi. »

Il ne comprenait pas mais il ferma les yeux. Quelques secondes plus tard, il était en train de goûter aux lèvres d’Elen, celle-ci continuant le baiser avec lenteur, semblant apprécier ce moment. Puis lorsqu’il rouvrit les yeux après le baiser, elle avait remis son masque sur son visage, murmurant faiblement :

« Je n’aime pas quand tu ne parles pas, quand tu restes dans ton coin, quand tu sembles en proie au doute, je ne sais pas, je ne veux pas que tu t’isoles. »

« Je ne m’iso… » commença-t-il à dire avant de s’arrêter.

Il ne devait pas se mentir. Lorsqu’il était ainsi, il n’aimait pas vraiment parler aux autres … et il s’en voulait quand même beaucoup. Mais il y avait autre chose.

« Dis-moi, tu ne profites pas un peu trop de la situation dernièrement ? »

« Hein ? Euh ? Comment ça ? »

« Dès que tu le peux, tu commences à m’embrasser en retirant ton masque. Bien que tu cherches toujours à éviter de le faire devant les autres. »

« Je ne sais pas … mais dès que je te vois triste, j’ai envie de ça. C’est comme un automatisme, Tery. Je crois que c’est pour rattraper tout le temps perdu entre nous deux. Est-ce que ça te gêne ? Ou te dérange ? Je peux arrêter hein ? »

« N’arrête surtout pas. Tu es mon oxygène. Mais quand même, tu me demandes de ne pas m’isoler mais c’est toi qui le fait pour m’avoir rien qu’à toi. »

Elle rigole légèrement avant de murmurer que ce n’est pas totalement faux. Elle préférait l’avoir juste pour elle, quoi de plus normal ? Mais bon, elle comprenait que ça aussi, ça le dérangeait. Elle prit sa main dans la sienne, murmurant :

« Allons retrouver les autres. Et je veux t’entendre discuter avec eux d’accord ? »

« D’accord, d’accord. Une vraie mère poule. Je pense quand même que ce n’est pas si grave si je garde mes pensées pour moi-même. »

« Tery … » commença-t-elle à dire alors qu’il rigolait, faisant quelques gestes de sa main libre pour signaler qu’il blaguait. Enfin, qu’il tentait de blaguait.

Sauf qu’elle ne le croyait pas le moins du monde, le regardant avec suspicion. Il vient déglutir, ne sachant pas vraiment où se mettre tandis qu’elle se mettait à courir avec lui derrière. Quelques instants plus tard, ils avaient rejoint le groupe.

« Encore à se faire des baisers en toute discrétion ? »

« Clari, cela ne te regardes pas. Arrête d’être agaçante. » dit Manelena en soupirant.

« Hey, je ne fais que me renseigner. Ne soit donc pas jalouse, Manelena. Un jour, peut-être que toi aussi, tu pourras espérer ça. »

« Non. » rétorque la femme aux cheveux argentés avec rapidité. Elle montrait bien par-là que ce n’était pas dans ses ambitions personnelles et qu’elle n’espérait rien de ce côté. Tery la regarda avec une pointe de tristesse. Il n’aimait pas quand elle se comportait ainsi mais il comprenait aussi pourquoi elle réagissait de la sorte, il ne pouvait pas lui en vouloir.

Pourtant, elle remarqua qu’il la regardait et elle détourna le regard. Après ce qui s’était passé hier, il était vrai qu’elle ne voulait pas forcément qu’ils discutent tous les deux. Il comprenait parfaitement … Parfaitement, oui.

« Enfin bref, Royan, tu connais bien tout ton royaume ou … »

« Je connais surtout la partie de glace puisqu’il paraîtrait que j’ai le cœur aussi froid que la glace. Même si je ne comprends pas pourquoi les gens disent cela. »

« Oh … Ils se trompent surement, il n’y a pas d’autres raisons. »


Tery avait dit cela avec une petite pointe d’ironie, Clari rigolant faiblement alors que Tery se prenait une légère claque derrière le crâne, gémissant de douleur. Elen vint dire :

« Ne te moques pas de lui, c’est compris ? Je n’ai pas envie d’être de mauvaise humeur, Tery. Ce n’est pas ton genre de faire ça … Du moins, ton véritable genre. »

« Et ton véritable genre n’est pas de me donner des claques. Je tiens à le rappeler car bon, ça fait quand même sacrément mal les claques. »

« Oh … Ne t’en fait donc pas pour ça, Tery. Les claques pour la journée. »

Elle ne continua pas sa phrase, la laissant implicite alors que le jeune homme aux cheveux bruns gémissait faiblement. Bien entendu, ça ne lui faisait pas réellement mal mais bon. C’était quand même pour le principe.

« Ce que vous faites ne nous concerne pas, j’espère ne pas avoir à me répéter. » déclare avec lenteur Manelena, un peu irritée.

« Ne t’en fait pas, nous ne parlerons pas plus de tout ça. »

« Je l’espère bien. Ça ne concerne que vous. »

« S’il vous plaît, Manelena, Elen, ne vous battez pas. Surtout que vous avez presque le même nom toutes les deux. » dit Tery en soupirant.
Il n’a pas vraiment envie d’une bagarre actuellement, loin de là même. Les deux femmes se jaugèrent du regard avant de ne plus s’adresser la parole. Il fallait dire que Manelena avait lancé une petite pique pas forcément nécessaire pour le moment, loin de là même.

« Je ne me bats pas, je ne fais que répondre à Manelena, rien de plus. »

« Je ne fais que déclarer la vérité. Cela devrait être une formalité. Bientôt, vous allez nous expliquer que vous avez copulé ensemble ? Cela intéresse peut-être Clari mais nullement moi et Royan. »

Le terme utilisé fit mouche au visage du jeune homme aux cheveux bruns, celui-ci accélérant aussitôt la marche. Après ce qui s’était passé hier, il ne voulait pas vraiment penser à ça … Copuler, c’était pour les animaux. S’aimer, c’était pour les humains.

« Manelena, c’est vraiment stupide de ta part. »

C’est tout ce qu’il avait à dire à son sujet. Il la regarda pendant quelques secondes avant de pousser un profond soupir désemparé. Ça ne lui plaisait pas le moins du monde ce qu’elle venait de dire, pas du tout même.

« Et de quel droit tu te permets de me dire ça, Tery ? »

« Du même que le tien, Manelena. Elen essaye juste d’être un peu extravertie car elle est très timide de nature. Et encore, elle n’en fait pas trop. Elle préfère quand nous sommes seuls, ce qui n’est pas dérangeant normalement. Ce n’est pas comme si deux minutes d’arrêt allaient tout chambouler, voilà tout. »

« Redis moi cela en face pour voir, Tery ? »

Elle se plaça en face de lui, posant son visage à la hauteur du sien. Comme elle était plus grande que lui, c’était une chose normale. Mais pourtant, il ne flancha pas, posant son front contre celui de Manelena, souriant faiblement.

« S’il te plaît, Manelena. Je ne veux pas d’ennuis avec toi ou n’importe qui d’autre. »

« Bien entendu … Bien entendu. Nous verrons cela plus tard. »

Elle recula finalement son visage alors qu’il soupirait. La savoir aussi près de lui, ça le chamboulait plus que tout quand même. Ce n’était pas des problèmes qu’il recherchait, loin de là. Il ne voulait pas causer … d’ennuis, pas du tout même.

Il regarda Elen, celle-ci le remerciant brièvement pour ses paroles alors qu’il retournait auprès d’elle. C’était mieux comme ça … Quand personne ne se tapait sur la tête de l’autre. Mais bon, il ne devait pas se faire de faux espoirs, c’était jus temporaire.

« Tery, tu sais, je crois vraiment que Manelena … est un peu jalouse. »

Comme ils étaient à une bonne distance des trois autres personnes, Elen parlait librement, Tery haussant un sourcil, murmurant :

« Je ne penses pas non. Mais comme elle n’a plus que nous, je pense qu’elle ne veut pas être délaissée, c’est surtout ça, de mon point de vue, Elen. »

« Surement … Surement, Tery. Je dois me faire des idées. Je me trompe surement. »

« On en sait rien et il vaut mieux ne rien savoir. Manelena nous en parlera quand elle se sentira le courage de le faire. C’est aussi simple que ça. »

Elle comprenait où il voulait en venir. Même si il l’aimait elle, il ne pouvait pas s’empêcher de penser à Manelena. Même s’il ne veut pas le montrer, elle sait qu’il tient quand même grandement à cette femme. Il suffit de voir comment il a réagi calmement lorsqu’elle s’est présentée à lui en face à face. Ah … Tout ça parce qu’elle avait son visage découvert, elle en était sûre et certaine … C’est ça en fait, la différence entre Manelena et elle. C’était une différence infime et pourtant si grande, si importante.

Elle posa une main sur son masque, le serrant avec force. Quelques fissures se présentèrent mais elle s’arrêta dans son mouvement. Elle n’y arriverait pas … Pas du tout même. Elle le savait parfaitement … Elle n’y arriverait pas.
Ce n’était pas aussi simple que ça … Pas du tout même. Elle ne pouvait pas le faire en un claquement de doigts, c’était tout simplement impossible pour elle. Elle n’y arriverait pas. Elle manquait tellement de courage.

« Comme quoi, tout n’est pas possible à atteindre. »

« De quoi, Elen ? De quoi est-ce que tu parles ? »

« Oh, ce n’est pas grand-chose, tu vois ? Je pensais juste à mon masque, rien d’autre. Tu as remarqué qu’il est un peu fissuré ? »

Elle cherchait à changer de conversation pour ne pas avoir à discuter avec lui. Pourtant, le jeune homme passa sa main sur le masque, disant :

« C’est vrai, je sens quelques fissures. Mais elles n’étaient pas là avant non ? Peut-être que le masque est plus fragile qu’on ne le croit ? Je me rappelle quand même de ce que j’ai fait … ah … Je regrette encore. Tu imagines si j’avais été plus puissant à l’époque ? Je ne veux pas penser un seul instant au fait que … j’aurai pu te tuer. »

« Ne penses donc pas à ça, Tery. Dis-toi que moi aussi, j’aurai pu commettre une énorme bêtise mais au final, on ne l’a pas fait. Et c’est tant mieux non ? »

Si chacun se rendait anxieux par rapport à l’autre, ça n’allait pas être très bon. Loin de là même … Elle retira le gant de sa main gauche, venant croiser ses doigts avec ceux de Tery tout en souriant sous son masque. Elle vint dire :

« Pas de quoi s’inquiéter, Tery. Pas du tout même … Ne t’en fait pas. »

« J’aimerai bien être aussi optimiste que toi à ce sujet. Mais bon … C’est vrai. On n’a rien fait de mal et puis bon, c’est mieux que ce que ça aurait pu être. »

« Exactement, bien mieux même. La preuve, nous sommes réunis, toi et moi. »

« C’est exactement ça, Elen. C’est exactement ça. »

« Et puis, pour mon masque, nous verrons bien en temps et en heures aussi. » dit-elle avec entrain. Si elle cherchait à se compliquer la vie tout de suite, elle n’aurait que des ennuis. Autant ne pas se prendre la tête inutilement pour le moment.

Elle avait tout son temps avec Tery. Mais un jour … Un jour, elle se le promettait : elle retirerait son masque définitivement. Qu’importe ce que les gens diront. Elle voulait que Tery puisse la voir ainsi à chaque minute qui s’écoule, sans jamais chercher à savoir ce qu’elle pensait sous ce masque. Oui … Un jour, il ne serait plus là.

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