- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 3 : De mission en mission
« Nous y voilà ! Ce n’est qu’une modeste tribu de Gnomolds mais avec ces guerres qui se préparent, nous devons les tuer avant qu’ils ne nous assaillent en même temps que les armées ennemies. » murmura Olin en désignant un point à l’horizon avec son doigt.
« Donc … On doit les éradiquer et les combattre, c’est bien cela ? Ca ne devrait pas être trop dur. » répondit le jeune homme aux cheveux bruns alors que Clari sortait déjà son imposante claymore, faisant apparaître des lignes blanches sur ses deux bras.
« Zélisia … C’est la première fois que je vois une personne avec des lignes comme ça. » murmura Olin en regardant Clari tandis qu’il tournait ensuite son regard vers Tery. Un regard qu’il retira aussitôt, se grattant la joue. Pourtant, ce n’était pas passé inaperçu aux yeux de Tery. Hum … Il s’en doutait … Il était au courant … Il avait préféré ne pas voir les visages des autres soldats mais il le savait … Pfff …
« Bon … Je vais prendre un peu d’avance. »
Tery avait dit cela en poussant un profond soupir, se mettant à courir tout en ayant déjà ses deux griffes aux mains. Clari lui dit de l’attendre, courant à sa suite. Le duo arriva rapidement à la hauteur d’un simple camp de Gnomolds. Ils devaient être bien une dizaine à une quinzaine de membres, tous surpris de voir les deux humains. Pourtant, ils ne tardèrent pas à sortir les armes, criant :
« DES HUMAINS ! TUEZ-LES ! CE SONT SUREMENT DES ECLAIREURS ! »
Et pourtant, moins d’une dizaine de minutes plus tard, alors que les soldats arrivaient, le camp était déjà dévasté. Ils purent voir les lignes noires sur le visage de Tery avant qu’elles ne disparaissent. Clari était à côté de lui, un sourire aux lèvres en lui tapotant doucement le derrière du crâne, disant :
« C’était parfait, tu vois, Tery ? Pas besoin d’avoir peur de perdre le contrôle. Tu arrives parfaitement à gérer cette situation. »
« Oui mais non … Si par malheur, j’arrête de penser à ça … Je ne sais pas ce qui se passera … Je ne sais pas du tout … Et cela m’effraie vraiment … » murmura le jeune homme aux cheveux bruns tandis qu’elle rangeait son arme dans son dos, prenant sa main :
« Pas besoin d’avoir peur … Si vraiment tu deviens dingue, je m’occuperai personnellement de ton cas … Et tu sais parfaitement ce que cela veut dire, n’est-ce pas ? »
« Que je risque d’avoir très mal … Je le sais parfaitement … oui … On peut arrêter de parler de perfection ? Ca me donne mal au crâne et je suis loin de l’être d’après mes souvenirs. »
« Roh … Qui serait donc parfait ? Les autres n’ont pas à te juger sur tes lignes, surtout quand on sait que tu arrives à les contrôler. »
Elle l’avait enlacé tendrement derrière lui, passant ses deux mains autour de son cou alors que les soldats ne disaient plus rien. Olin signala simplement qu’il était temps de rentrer puisque le camp avait été détruit bien plus rapidement que prévu. Tery se laissa faire par la jeune femme aux couettes blondes, restant près d’elle sans rien dire de plus. Lorsqu’ils retournèrent à la base, les soldats se séparèrent tandis qu’il restait seul avec Clari. Olin dit qu’il allait prévenir au sujet de la réussite de la mission. Finalement, ils étaient à nouveau isolés, Tery poussant un léger soupir tout en disant :
« Je vais aller me reposer dans ma chambre si j’en ai une. »
« Tu veux que je m’invite aussi, Tery ? Tu sais bien que ça ne me dérange pas hein ? » répondit la jeune femme avec un sourire.
« Je pense qu’ils se font déjà assez d’idées à nos sujets. Je ne vais pas leur permettre d’alimenter encore plus leurs débats. Désolé mais je préfère refuser. »
« Bon … Et bien, je prend ça pour un oui alors ! »
Elle rigola une nouvelle fois avant de l’accompagner. Il préféra ne pas lui répondre, haussant les épaules tout en se dirigeant vers les bâtiments. Il remarquait les regards posés sur lui et sur Clari … C’était plus de la crainte qu’autre chose … le concernant … Pfff … Et si il écrivait à Elen ? Ah non … Malheureusement, il devait déjà attendre sa lettre à la base. Couché sur son lit quelques minutes plus tard, il marmonna entre ses dents :
« Et quand est-ce qu’elle va m’écrire alors ? »
« Je te rappelle que je suis là, Tery. On ne pense pas à une autre femme en ma présence. » répliqua la jeune femme aux couettes blondes en faisant une légère moue boudeuse.
« Je suis désolé, Clari … C’est juste … que j’ai besoin de lui parler … Avec tout ce qui s’est passé, j’ai assez mal … et puis bon … Voilà quoi. »
« Tu as l’impression qu’elle est indispensable à tes yeux mais tu sais, ce n’est pas le cas hein ? Si tu as besoin de parler, je suis là aussi. Et je sais aussi bien que toi que c’est au sujet de tes lignes d’Alzar alors attention, j’arrive ! »
HEIN ?! La jeune femme aux couettes blondes avait déposé son arme sur le sol, retirant quelques morceaux de métal qui ornaient sa tenue avant de n’être plus que recouverte par des vêtements. Même si il avait eut le temps de réagir, il ne s’était pas attendu à ce qu’elle saute sur le lit juste à côté de lui. Il poussa un cri de surprise, se retrouvant enlacé par Clari alors qu’il tentait de dire :
« Non mais si des personnes rentrent ?! Qu’est-ce qu’ils vont dire ?! »
« J’ai fermé la porte à clé, Tery. Je ne suis pas bête … Mais à côté … Si c’est juste le voyeurisme qui te dérange, cela veut dire que le reste ne te gêne guère ? » chuchota t-elle dans le creux de son oreille alors qu’il tremblait, collant son dos contre le mur en plaçant ses mains devant lui. Qu’elle arrête de s’approcher ! Il n’acceptait surtout pas cela !
« Clari ! Ca devient vraiment lassant tout ça ! Je ne veux pas de ça ! Nous ne sommes pas assez proches et ce n’est pas en allant trop vite que ça arrangera les choses ! »
« … … … Imbécile. Ca ne se refuse pas une invitation par une femme … Surtout si on est célibataire, sans petite amie et qu’on n’y connait rien. » marmonna t-elle avant de se retourner, reprenant aussitôt : « De toute façon, je ne parlais pas de ça … Je voulais juste te réconforter si tu avais besoin de parler pour les lignes d’Alzar mais visiblement, dans le fond, tu n’as pas l’air si triste que ça alors je vais m’en aller ! »
« Tu boudes, Clari ? » chuchota t-il doucement alors qu’elle tremblait en entendant ce ton.
« N’envisage même pas la possibilité que tu t’excuses de cette manière, Tery. Ca ne marche pas comme ça avec moi ! Je tiens à te le signaler au cas où ! »
« Oh … D’accord … Je me sentais un peu mal … C’est vrai … Les regards des autres, l’ignorance ou le refus de la maréchale … Le fait que l’Ombre ne m’ait toujours pas répondu … Mes lignes d’Alzar … C’est vraiment trop de problèmes en tête. »
Elle ne se retourna pas, étant toujours de dos par rapport à lui. Pfff … C’était bête … Il refusait à chaque fois l’affection de Clari mais en même temps … Quand il n’en avait pas … Il se sentait un peu triste et seul. Pfff …
« Clari … Allez … Tu vas arrêter de bouder ? S’il te plaît ? Ca me manque … un peu. » marmonna le jeune homme en se rapprochant d’elle, un peu tremblant. Dès qu’il fut à portée, elle se retourna, collant ses deux mains contre lui avant de l’enlacer longuement.
« Attrapé, le petit Tery ! » s’écria t-elle avec joie alors que le jeune homme étouffait un cri, sa tête plongée dans sa poitrine. Il tenta de bouger, s’arrêtant au bout d’une quinzaine de secondes tandis qu’elle disait : « J’aime bien t’avoir par les sentiments, ça marche tout le temps ! La preuve … Regarde où est-ce que tu te trouves ? »
« Laisse-moi … respirer ! Tu m’étouffes avec tout ça ! » dit-il, du moins, tenta t-il de dire.
« Tout ça ? Oh … Donc, ce n’est pas … rien du tout ? » reprit-elle alors qu’il rougissait, fermant finalement les yeux sans plus rien dire.
Hum ? Quoi ? Elle lui extirpa un peu la tête de sa poitrine pour voir sa réaction, se demandant si elle avait exagéré ou non. Pour toute réponse, le jeune homme rouvrit ses yeux, la regardant longuement. Elle le redéposa contre son corps, souriant.
Voilà, comme ça … Elle était contente … Et lui-même ne trouvait pas cela déplaisant. De toute façon, il ne détestait pas Clari alors bon … Pourquoi refuser une telle marque d’affection ? Et puis … Si ça pouvait lui faire plaisir à la jeune femme, autant accepter. Il fallait juste éviter que les gens croient que cela allait plus loin.
Il ne s’en serait jamais douté mais il s’était finalement endormi au bout d’une dizaine de minutes, contrastant avec ses paroles. Dire qu’il pensait ne pas réussir à dormir avec tout ce qui s’était passé ces derniers jours, le regard des autres … Clari n’avait pas menti, l’avoir à ses côtés avait quelque chose de vraiment réconfortant et tendre.
Lorsqu’il se réveilla, quelques heures plus tard, il était couché à côté de Clari, celle-ci ayant fermé ses yeux pour s’endormir à son tour. Voilà, c’était le seul moment où il pouvait dire qu’elle était mignonne … Lorsqu’elle dormait. Bien qu’un peu gêné par cette position qui lui rappelait quelques souvenirs avec Elen, il restait couché, observant le plafond. Avec lenteur, il tendit sa main droite, faisant apparaître ses lignes noires. Il suffisait de penser à son père … pour que la haine l’envahisse … Il ne lui pardonnerait jamais … pour ce qu’il avait fait. Pas le moins du monde. Un petit murmure et voilà que Clari déposait sa tête contre son épaule, un petit sourire aux lèvres en même temps qu’elle dormait.
Bon … Ce n’était pas si embêtant que ça… Mais ce n’était pas pareil qu’avec Elen ou la maréchale … Il n’arrivait pas à croire que … Clari fasse réellement ça pour lui. Il avait l’impression que ce n’était pas lui qu’elle recherchait mais c’était comme souvent à ses yeux, une réflexion complètement stupide pour sa part. Bon … Est-ce qu’il devait se lever ? Laisser tranquille Clari ? En vue de sa position, il en était hors de question hein ?
« Clari … Il est l’heure de te réveiller … Je sais que tu ne dors pas. »
Aucune réponse de la part de la jeune femme. Il posa un doigt sur sa joue, appuyant légèrement dessus. Aucune réaction. Hum … La connaissant, elle pouvait sûrement faire exprès n’est-ce pas ? Il tira un peu sur la joue de la jeune femme, ayant pour seule réaction de la faire se coller bien plus contre lui, la moitié supérieure du corps se calfeutrant contre son torse. Oh purée … Bon … Il n’allait plus bouger.
Les heures s’écoulèrent à nouveau et il avait plus que chaud. Quand il rouvrit ses yeux, il vit le visage de Clari à quelques centimètres du sien. Ses joues étaient rougies alors qu’elle était bien réveillée, l’observant longuement. Qu’est-ce que … Il recula aussitôt, la jeune femme faisant de même. Bon sang ! Son cœur battait à deux cents à l’heure alors qu’il cherchait à parler sans y arriver. Qu’est-ce qui lui prenait ?!
« Pardon … Je ne voulais pas te réveiller, Tery. Tu dormais si paisiblement … On est en pleine nuit … A force de dormir … Enfin bon … Nous avons encore plusieurs missions. Pendant que tu dormais … Je suis partie pour prendre des nouvelles avant qu’il ne fasse trop nuit et … »
« D’a… D’accord … C’est bon. » répondit-il en tremblant un peu, trouvant cela bizarre que la jeune femme réagisse de la même façon que lui. Il n’avait pas l’habitude, pas du tout même. C’était assez inquiétant. Il se leva, se dirigeant vers la fenêtre. C’est vrai … Il faisait nuit … Et assez frais en même temps. Pfff … Il avait dormi trop de temps ou quoi ?
« On en a pour encore combien de missions, Clari ? » demanda t-il lentement.
« Je ne sais pas … Jusqu’à ce que Manelena veuille bien te faire revenir près d’elle. Tu es doué hein ? Pour jouer avec le cœur des femmes qui sont proches de toi. On ne dirait pas comme ça mais dans le fond … Je suis sûr que ça te plaît ce que la maréchale fait. »
« Pas le moins du monde. Tu te fais des illusions, Clari. » répliqua le jeune homme avant de retourner se coucher sur son lit, observant le plafond. « Au passage, maintenant que je suis réveillé, tu comptes quand même aller dans ton lit hein ? »
« Hum … C’est une proposition ma foi intéressante mais j’en ai une autre en tête. Puisque j’ai commencé la journée à dormir avec toi, je compte bien la terminer. Au passage, ce n’est pas une proposition. » dit-elle en se contredisant presque aussitôt. Elle s’installa confortablement, attendant la réponse du jeune homme qui ne vint pas. Il avait déjà essayé de chercher le sommeil, le trouvant rapidement alors qu’elle se collait près de lui pour s’endormir elle aussi.
Les jours s’écoulèrent les uns après les autres jusqu’à ce qu’une semaine se soit déroulée. Le missions étaient assez différentes et diversifiées. Ils eurent même à escorter un groupe de vilageois pour qu’ils soient en sécurité, loin des combats entre les deux armées. Il y avait bien entendu aussi des chasses mais de l’exploration, du repérage et autres. Et la semaine s’était écoulée très rapidement, ne lui permettant pas de penser un instant au reste.
Lorsqu’il eut le temps de se reposer, il était couché sur son lit, prenant une profonde respiration. Vraiment … Il était exténué à chaque fin de mission mais bon … Au moins, la paye serait plutôt bonne grâce aux primes pour les missions et cela lui faisait plaisir. Il allait pouvoir en envoyer une bonne partie à sa mère. Tiens … Il allait devoir lui écrire. Il n’arrêtait pas de le dire mais ne le faisait jamais. Quel fils indigne quand on y réfléchissait ! Quelques coups à la porte et il demanda qui était là.
« Devine donc, espèce de niais ! » rigola une voix féminine de l’autre côté alors qu’il soupirait, ne cherchant pas à ouvrir la porte. Pourtant, il sentait déjà un léger vent qui passait sous celle-ci, le forçant à se lever. Il tourna la clé, Clari apparaissant devant lui, un sourire radieux aux lèvres. Aussitôt qu’elle l’avait en face d’elle, elle vint l’enlacer, reprenant la parole : « Devine qui vient dormir encore avec toi ?! »
« Je pensais avoir été clair, Clari. Il faut arrêter ça. » murmura le jeune homme en ne remarquant pas la petite blague verbale qu’il venait de faire. Pourtant, elle ne semblait même pas l’entendre, l’invitant à s’installer sur le lit alors qu’elle semblait déjà avoir retiré son équipement dans sa propre chambre. Pfff … Il se plaça dans le lit à nouveau avant d’entendre des petits coups contre la fenêtre. Il se redressa aussitôt, courant vers celle-ci. La jeune femme aux couettes blondes fit une petite moue boudeuse tout en disant :
« Tu oses répondre et penser à une autre femme alors qu’il y en a une qui t’attend dans ton lit, Tery. Tu devrais avoir honte de toi. »
« Je sais que je suis un rustre, tu n’arrêtes pas de me le répéter dès que je pense à Elen, Clari. » répliqua t-il alors qu’il ouvrait la fenêtre, laissant la petite lettre ailée rentrer. C’était bien … une lettre d’elle. Ah … Il se sentait soulagé et heureux en un sens. Clari s’était redressée dans le lit, se mettant assise alors que lui-même allait s’asseoir sur une chaise en bois pour pouvoir lire tranquillement.
Des nouvelles … C’était vraiment des nouvelles d’Elen ! Elle signalait qu’elle était bientôt arrivée chez l’Oracle, que Royan était toujours aussi embêtant quand il s’y mettait mais qu’elle continuait à être heureuse rien qu’en pensant à Tery. Rah … Elle allait le faire rougir. En observant la lettre, il remarqua qu’une image était jointe. Hein ? Qu’est-ce que …
« AH ! Tu rougis ! Me dit pas qu’elle t’a envoyé une image perverse ?! » s’écria Clari en se levant du lit, le jeune homme tentant de cacher aussitôt la lettre et ce qui était joint avec. Il ne put résister au vent que Clari utilisa contre lui, la jeune femme récupérant l’image avec facilité avant de la regarder, haussant un sourcil.
« Et bien … Qu’est-ce qu’elle a de spécial cette image ? Je n’arrive pas à voir où est … le truc. Tu peux m’expliquer si ça ne te dérange pas trop ? »
« Tu ne la trouves pas… radieuse, toi ? Et puis … Y a une certaine … candeur ? Je ne sais pas … Enfin … Tu sais … Elle n’est pas forcément très féminine à la base contrairement à toi ou Manelena … Enfin, vous savez vous mettre en valeur toutes les deux … Mais elle … Elle est toujours camouflée sous ses capes. »
Radieuse ? Candeur ? Absence de féminité ? Hum … C’était bizarre mais … Bon … Il était vrai que sur cette image, la jeune femme aux yeux bleus avait quelque chose de spécial. Mais comment l’expliquer … Hum … Bon … Elle rendit l’image au jeune homme, celui-ci la rangeant avec les autres en la regardant une dernière fois.
L’image représentait Elen, sans son masque mais néanmoins avec les capes sur son corps à moitié découvert. Elle se trouvait assise sur un tronc d’arbre, les jambes croisées, les deux mains nues posées sur ces dernières. Elle avait un petit sourire aux lèvres, les joues légèrement rougies par l’émotion ou alors la gêne, il ne pouvait pas le savoir. Mais … Il la trouvait plutôt mignonne comme ça. Clari était retournée dans le lit, l’observant écrire pour répondre à Elen. Elle murmura :
« Dépêche-toi quand même, Tery sinon le lit risque d’être froid. »
« Je me dépêche … Ca ne devrait pas prendre trop de temps. »
Et pourtant, il lui fallut presque trois quarts d’heures pour terminer sa lettre. Lorsqu’il l’avait laissé voler, il se retourna pour voir Clari qui s’était endormie à force de l’attendre. Il n’avait pas menti … au sujet de Clari. Elle était une jolie fille … C’est bizarre mais il n’arrivait pas à la considérer comme une possibilité amoureuse. Enfin … Amoureuse … Il n’avait jamais penser réellement à l’amour de toute façon à la base.
Bon … Qu’est-ce qu’il allait faire demain ? Il ne le savait pas le moins du monde mais au moins, il était sûr d’une chose : il allait devoir dormir. En y réfléchissant … bien … Est-ce que dormir avec Manelena … avant qu’il ne sache la vérité aurait été une bonne chose ? Il avouait avoir un peu peur d’elle.
Quand à Elen … Et bien … Elen … Hum … En y réfléchissant plus profondément … Avoir Elen auprès de lui … C’est comme serrer un petit corps contre le sien. Enfin … Avoir une femme plus grande que lui en face … Ca avait quelque chose d’assez impressionnant en un sens, il le reconnaissait parfaitement. Mais de l’autre côté … Serrer Elen, c’était bien différent de serrer Clari ou Manelena. Enfin … Quand il l’avait pu pour Manelena. Peut-être parce qu’avec Elen, c’était totalement différent ? Les deux personnes ne se voyaient que trop peu au goût de Tery.
« Tery … Tu attends … quoi ? » marmonna Clari dans le lit, gesticulant faiblement, complètement endormie ou presque. Elle parlait dans son sommeil ou c’était lui ?
« J’arrive, j’arrive, Clari. Ne t’en fait donc pas, dors. »
« Pas … si tu n’es pas là … Tery. » répondit-elle avant de bailler légèrement, le jeune homme souriant en observant Clari.
Bon … Ce n’était plus l’heure de se poser des questions. Il commençait sérieusement à être tard et en attendant une nouvelle réponse, il allait tout simplement rejoindre Clari dans le lit. Il s’installa confortablement dans celui-ci, la jeune femme venant aussitôt l’enlacer en posant sa tête près de la sienne tandis qu’il rougissait. Il ne savait pas quoi penser de Clari … Mais au moins, il ne pouvait pas dire qu’il la détestait ou qu’il restait neutre face à elle. C’était même complètement différent. Il avait de l’affection pour elle, beaucoup d’affection même. Mais ça ne dépassait pas ce stade, loin de là même.
Il s’endormit rapidement auprès de la jeune femme, préférant ne plus penser sauf à ce qui allait l’attendre les prochains jours. Et il avait eut entièrement raison. Les missions s’amoncelaient les unes après les autres, ne lui permettant pas de souffler un seul instant avec Clari. Celle-ci prenait plutôt bien tout cela, ne semblant pas être gênée que la maréchale la prenne comme tête de turc avec lui.
« Sincèrement … Tu penses qu’elle va nous permettre de respirer bientôt ? » demanda t-il alors que les journées s’écoulaient les unes après les autres.
« Pas le moins du monde ! Mais bon … Tant que tu es à mes côtés, ça passe facilement. »
« … … … Bon … D’accord, j’avoue aussi qu’avoir des personnes avec qui passer le temps, ça aide beaucoup plus à supporter la situation. » marmonna le jeune homme aux cheveux bruns alors qu’elle semblait surprise. Il assumait ça ? Oh …
« Et puis … Cet Olin m’a l’air assez sympathique … C’était un ami à toi avant ? Il n’a pas l’air plus dérangé que ça par tes lignes noires … Contrairement aux autres. »
« Tant que je t’ai à mes côtés ou alors Olin, ça me suffit complètement. » répliqua t-il en passant une main sur son front, Clari restant encore plus étonnée qu’auparavant.
Roh … Il n’allait pas arrêter ses compliments, c’était cela ? Elle devait le remercier, n’est-ce pas ? Elle tenta de s’approcher de lui mais il l’esquiva aussitôt. Ah non … Pas de familiarités entre eux ! Du moins, pas en public. Surtout que bon … C’était déjà assez gênant de dormir ensembles dans le même lit.
« Bon … Si tu as terminé d’essayer de me coller, Clari, on a encore du travail. »
« On n’a QUE du travail. Tu n’as même pas pu souffler un peu depuis tout ce temps. Et je ne parle même pas de ce qui nous attend à côté hein ? »
« Pas besoin d’en parler … C’est exact. » murmura le jeune homme en gardant son sourire.
Il ne savait pas comment il devait prendre tout cela … Mais pour lui, c’était un test de la part de la maréchale Nali … Vivre avec des personnes haïssant les lignes … Il pouvait alors penser à les haïr à son tour … Et devenir fou … Mais bon … Ou de l’autre côté, accepter le regard des autres et ainsi vivre paisiblement.
« Et alors ? Qu’est-ce que tu attends, Tery ? On doit y aller. »
Oui … Il était peut-être trop optimiste des fois … Mais avec la maréchale, il ne voyait que ça … Enfin, il préférait voir le bon côté des choses avec elle. La maréchale était … Une personne bien plus compliquée qu’on ne le croyait. Et c’était cela qu’il voulait … comprendre … Il voulait comprendre la maréchale … Malgré les dires … Il la trouvait plus fragile que n’importe quelle autre femme … au même niveau qu’Elen.