Chapitre 32 : Des liens qui existent

ShiroiRyu
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Chapitre 32 : Des liens qui existent

« Tu es sûre que c’était la meilleure chose à faire, Manelena ? »

« Hum ? ‘L’idée de ne pas continuer à se rapprocher de l’armée de Mékalarma ? Tu tiens donc tant que ça à mourir ? Si c’est le cas, tu peux y retourner, je ne t’oblige pas à rester auprès de moi. » répondit-elle sèchement alors qu’il murmurait :

« Je ne sais pas … Je trouve que l’on a fait tout cela pour pas grand-chose. On manque d’informations … Je crois que je vais y aller. »
Elle s’immobilisa aussitôt après les paroles de Tery. Avant même qu’il ne fasse un mouvement, elle lui empoigna le bras, la forçant à rester auprès d’elle avant de dire sur un ton énervé :

« Tu arrêtes tes conneries et tu ne bouges pas d’ici. Si je te vois à plus de cinq mètres de moi, je n’hésite pas à te planter mon épée dans la gorge. Tu as bien compris, Tery Vanian ? Ou il faut que je me répète ? Fais attention à ce que tu vas dire. »

« Je … Je crois que j’ai compris le message, Manelena. Je ne voulais pas t’énerver. »

« Oh … Mais il faut dire qu’elle est plutôt inquiète pour toi, Tery. Si elle annonce que c’est bien trop dangereux pour nous quatre, ce n’est pas pour que tu y ailles seul non plus hein ? » murmura Sérest en lui faisant un petit sourire discret.
Ah oui … Peut-être … Sûrement. M’enfin, Manelena n’était pas du genre à craindre pour la vie des autres. Ou encore, parce que c’était la maréchale, la vie de chaque soldat était importante à ses yeux … Oh, c’était peut-être ça dans le fond. Il ne savait pas et il n’avait pas envie de lui poser la question. Il voulait éviter les problèmes, pas les engendrer.

Mais bon … Ca ne serait pas si mal si la maréchale se préoccupait un peu de lui. Mais bon, il ne fallait pas fantasmer aussi ! M’enfin, s’il pouvait aussi se retirer de la tête qu’il parlait à la maréchale lorsqu’il s’adressait à Manelena, ça serait bien mieux. C’était quand même un sacré voyage qui s’était déroulé depuis tout ce temps non ?

« Il nous faudra plusieurs jours pour retourner à Midès. Je ne pense pas que l’armée mékalarmienne fera une grande avancée entre temps. Elle semblait attendre quelque chose. Ca n’annonce rien de bon. » dit Manelena après une bonne heure de marche.

« On va pouvoir souffler alors … Est-ce que l’on tente de trouver une ville pour dormir aujourd’hui ? Enfin … Un endroit où se reposer … »

Hum ? C’était quoi cette … Ah … C’était correct. Ils étaient en pleine nuit et bien que chacun évitait de le montrer, tous étaient fatigués et exténués. Maintenant que Tery en avait fait la remarque, Sérest passa une main devant sa bouche, son mari faisant de même. Manelena leur jeta un regard en biais avant d’annoncer :

« Bon … Trouvons un coin tranquille, installons vite fait les tentes et allons-nous coucher. »

Tout le monde acquiesça d’un hochement de tête, le quatuor étant maintenant bien loin du bruit du tonnerre et des éclairs même s’il était encore possible de les voir à distance.

Les tentes furent rapidement mises côte à côte et les deux « couples » se séparèrent pour pénétrer à l’intérieur. Tery se coucha aussitôt sur son côté, fermant les yeux avant de chercher le sommeil. Pourtant, une forme vint se coller contre lui mais bizarrement, il ne chercha pas à savoir pourquoi Manelena faisait ça. Il murmura doucement :

« Bonne nuit, Manelena. Dors bien … J’ai eu ma dose aujourd’hui. »

« Bonne nuit, Tery. De même pour ton sommeil. » répondit la jeune femme. Pendant deux bonnes minutes, le silence plana entre eux deux jusqu’à ce qu’elle reprenne : « Si je fais cela, c’est pour éviter les mauvaises surprises le lendemain. »

« Je n’ai rien dit et je ne dirai rien. »

« Tant mieux alors … J’ai sommeil et je suis fatiguée. » termina-t-elle de dire bien que cela sonnait comme une évidence. Le jeune homme ne lui répondit pas, sentant la tête de Manelena contre son dos. Il devait se comporter comme un soldat … enfin, comme un homme avec Manelena. Il ne pouvait pas être aussi … simplet qu’avec Elen. S’il commençait à penser à Elen alors qu’il dormait avec une autre femme, ce n’était pas forcément la meilleure des idées qu’il avait eu. Enfin bon … Demain était un autre jour. Et comme il ne voyait pas encore Elen et surtout qu’il n’y avait rien entre eux deux, il n’avait pas à s’en faire.
Le lendemain matin, il fut le premier à se réveiller, tentant de reculer un peu sur sa position avant de remarquer quelque chose derrière lui. Ah ! Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour se souvenir que Manelena était auprès de lui. La maréchale hein ? Il s’apprêtait à partir mais il remarqua les mains autour de son torse, comme pour l’enlacer. Cette femme … dans le fond … C’était quoi ce qu’elle désirait réellement ?

« Bon … De toute façon, je peux rester comme ça pendant quelques minutes, ce n’est pas vraiment un problème … et ce n’est pas du tout dérangeant. »

Ah non, il ne se plaignait pas du tout de sa position ! Il garda les yeux ouverts, observant la toile de la tente en face de lui. La maréchale … Qu’est-ce qu’elle était réellement ? Il se posait la question pour essayer de la comprendre. Elle n’était pas méchante, simplement un peu violente. Elle ne tuait pas … « inutilement » ? Oui, il pouvait dire ça en quelque sorte … Car bon, elle tuait quand même beaucoup.

« Mais bon … C’est pour le royaume et simplement ceux qui nous attaquent. Elle ne tuerait pas pour des raisons aussi futiles. Elle n’est pas comme ça … »

Pas du tout même. Il le savait parfaitement … Mais bon … Hum … Et lui à côté ? Il était un soldat, il avait même perdu du grade dans le fond. La maréchale était une jeune femme, enfin, un peu plus vieille de deux ou trois ans, il ne lui avait pas demandé son âge en même temps hein ? Mais qu’importe …

« Hmmm … » marmonna la jeune femme aux cheveux argentés derrière lui. Il n’avait pas à se retourner car sinon, elle pourrait encore croire qu’il avait commis une bêtise. Il attendit qu’elle se réveille, chose qu’il remarqua lorsque le corps de Manelena se retira de son dos.

« Bonjour, Manelena. Tu as bien dormi, j’espère ? »

« Peut mieux faire … J’étais bien trop fatiguée pour réfléchir à si j’avais bien dormi ou non. »

« Hahahaha … Moi, ça peut aller aussi. J’étais exténué donc … Je me suis endormi rapidement. » répondit-il en rigolant un peu.

« Tant mieux alors. Bon, ne perdons pas de temps. Je ne pense pas qu’ils soient réveillés puisqu’hier, ils furent les premiers à aller dans la tente. »

Elle quitta la tente, rapidement rejointe par Tery. Comme elle l’avait annoncé, le couple n’était toujours pas réveillé. Rien de bien surprenant comme ce qu’il avait annoncé. La jeune femme ralluma le feu avec facilité, Tery venant s’asseoir près de celui-ci. Il n’avait pas vraiment faim … Et en même temps, il était pressé de retourner à Midès. De l’autre côté … Il devait s’avouer qu’il attendait la lettre d’Elen.

Ah … L’autre couple ne tarda pas à se lever, moins d’un quart d’heure après eux. Pendant ce délai, il parla un peu à Manelena bien qu’il n’avait aucun sujet de conversation. Mais bon, ça suffisait amplement et lorsque tout le monde fut correctement réveillé, il fut décidé qu’ils allaient accélérer le rythme pour toute la journée. Le plus tôt, ils arrivaient à Midès, le mieux cela serait pour lui et Manelena.

La journée se déroula rapidement, très rapidement même. Rien de bien nouveau à se mettre sous la dent, aucune lettre. De même, il ne s’était rien passé de bien transcendant. D’après un rapide calcul néanmoins, Manelena avait annoncé que d’ici deux journées au grand maximum, ils seraient alors de retour à Midès. Ce qui était une excellente nouvelle bien entendu. Il ne manquait plus qu’il reçoive une lettre pendant qu’ils allaient là-bas.

Mais bon … Une nouvelle journée se passa sans aucun problème bien qu’ils ne furent pas arriver comme il en était convenu. Et bien entendu, aucune lettre non plus. Ce n’était pas si grave ou si important. Enfin … Il se demandait comment elle allait prendre ce qu’il avait dit car il n’était pas forcément doué avec les femmes. Bien qu’avec Manelena, ça se passait de mieux en mieux au fil des journées. Ah … Oui … Il devait reconnaître qu’il n’était pas mécontent du déroulement des évènements entre elle et lui.

Finalement, au bout d’une nouvelle demi-journée qui se déroula, ils s’arrêtèrent pour manger un morceau. Oh, ils n’avaient pas dormi dans un village pendant ces derniers jours et c’était à peine s’ils étaient passés chez un marchand pour se ravitailler. Au moins, ils avaient eu de quoi manger. Mais là … Pour aujourd’hui, d’après ce que Manelena avait dit, c’était tout bon, n’est-ce pas ? Du moins, ils étaient proches de Midès.

« Il va être l’heure de nous séparer. » annonça Sérest calmement alors qu’ils mangeaient.

« Hum … Nous allons nous rendre à Midès donc à partir de là, nos chemins divergent. » continua Manelena, nullement attristée par cette nouvelle.

« C’est dommage. Au final, je ne sais même pas si vous êtes forts ou non. » demanda Tery, un grand sourire se dessinant sur les lèvres de Séran.

« Tu le sauras un jour … Si nous nous reverrons, voilà tout ! » dit l’homme avec amusement tout en engloutissant sa nourriture.

S’ils se reverraient ? Bien entendu … Il y avait peu de chances, il le savait parfaitement. Il suffisait de voir avec Elen. Ce que la distance avait fait entre eux deux … Ils ne se voyaient guère plus … Et ça l’attristait … Oui, il était triste. Mais en même temps, il n’était pas seul actuellement donc bon, il n’avait pas à se plaindre.

Puis finalement, ils arrivèrent … à Midès. Du moins, la capitale n’était plus si loin. Et puis, une autre « preuve » était arrivée droit sur lui. Sous la forme d’une lettre qu’il reconnut facilement comme celle qu’Elen lui envoyait. Hum … Mais il n’allait pas la lire maintenant. C’était bizarre mais c’était la meilleure chose à faire pour lui.

« Bon … Les enfants … Nous allons devoir vous laisser. Nous n’avons pas à nous rendre à Midès tout de suite. » annonça calmement Sérest.

« Vous partez déjà ? » demanda Tery, un peu étonné et en même temps triste de cette nouvelle bien qu’il s’était préparé ces derniers jours à cela.

« Mais cela ne veut pas dire que nous ne prendrons pas des nouvelles des uns et des autres, n’est-ce pas ? Si tu le veux bien, bien entendu. »

« Comme vous le voulez. Ce n’est pas la première lettre que j’écrirai. » murmura le jeune homme en montrant la lettre bien que le couple ne connaissait pas qui en était à l’origine.

« Et ça ne sera pas la dernière … Bon … On vous accompagne encore jusqu’aux portes de Midès, on se fait la bise et on se sépare, d’accord ? »

« Ca serait mieux … Oui. Je vous remercie déjà pour tout. »

« Oh ? Pour tout ? Mais qu’avons-nous donc fait pour toi ? » questionna la femme aux ailes blanches, lui souriant avec amusement.

« Oh … Si vous saviez tout ce que vous avez fait. Je me sens bien mieux maintenant. »

Hum ? Elle voulut reprendre la parole mais elle n’avait rien à dire par rapport à ce que le jeune homme venait de souffler. Celui-ci avait maintenant aussi un sourire aux lèvres, signe de sa joie et de bonne humeur. Il n’avait pas oublié l’attaque des mékalarmiens qui était très proche … ni même leur armée mais qu’importe.

Pour les derniers instants où ils allaient être tous les quatre, il fut impossible à arrêter au niveau verbal. Il continuait de discuter de tout et de rien avec Sérest et Séran, essayant d’avoir une conversation normale avec eux. Manelena ne disait rien, elle remarquait le petit manège u jeune homme. Visiblement, il n’avait guère envie de se séparer des deux personnes.

Pourtant, c’était bien ce qu’ils allaient faire. Ils n’avaient pas le choix. Le jeune homme allait devoir des adieux « déchirants » à Sérest et Séran. Elle, de son côté, elle n’y accordait aucune importance. C’était même tout le contraire … Elle se désintéressait complètement d’eux deux … ou presque. Elle allait juste se renseigner sur Omnosmos et aussi sur les envoyés des médaillons. Car … C’était un peu … Hum … Elle restait quand même méfiante, malgré tout ce que ces deux personnes faisaient pour empêcher cela. Elles avaient une raison … Et surtout, qu’un tel couple soit possible relevait de l’impossible.

Oui … Elle n’y croyait pas le moins du monde à ce genre d’amour. Surtout de la part d’un porteur des lignes d’Alzar … et d’une porteuse des lignes de Zélisia. Tsss … C’était un peu comme avec Tery et cette … Elen. Ce n’était qu’un feu de paille. Une illusion pathétique. Une chimère inconcevable. Quand on avait ce genre de pouvoirs, on ne pouvait pas penser de la sorte. Loin de là même. Mais bon … Tery était encore bien innocent.

Bien trop innocent sur ce domaine. Oh … Elle ne disait pas qu’elle s’y connaissait particulièrement elle aussi hein ? Loin de là même. C’était juste que … Ce fût une simple question de bon sens, du moins, à ses yeux. Mais bon … Entre ce qu’elle pensait et ce qu’elle disait, tout était bien différent, très différent même.
Puis finalement, ils arrivèrent aux portes de Midès. Du moins, les portes ouest. Sans même s’en soucier, elle ne fit que saluer brièvement Sérest et Séran avant de rentrer dans Midès. Elle savait que Tery allait faire des adieux déchirants ou quelque chose du genre. Elle n’avait pas envie de le voir dans un état pitoyable.

« Euh … Et bien voilà, c’est l’heure … Sérest, Séran. »

« Hum ? Tu ne vas quand même pas te mettre à pleurer, n’est-ce pas ? Je ne crois pas que la maréchale Nali aimerait te voir ainsi. » annonça Sérest dans un grand sourire.

« Que, que, quoi ? » balbutia le jeune homme, reculant un peu sous l’étonnement.

« Oh ? Tu ne penses pas que parce nous provenions d’Omnosmos, nous n’étions pas au courant ? Nous jouions le jeu mais il faut avouer que c’était très divertissant. »

Oui, mais mais … Comment … Dire … Gloups … Il se sentait très mal sur le coup. Ils savaient que Manelena était la maréchale depuis le début ? Alors, alors, euh … Mais pourquoi est-ce qu’ils avaient fait ça ? Séran s’approcha de lui, posant une main sur son épaule avant de dire dans un sourire :

« Bon … D’après nos informations, elle était quand même un peu plus petite à l’époque. Il faut dire qu’au bout de quelques années, elle a changé. Mais bon, en vue de son importance et de son physique un peu spécial, je parle de sa chevelure et de ses yeux, elle n’est pas facile à ignorer. Bien que d’habitude, elle porte une armure noire, n’est-ce pas ? »

« … … Oui … C’est bien la maréchale de Shunter. Je ne savais pas à quoi elle ressemblait il y a encore quelques mois donc savoir que d’autres l’ont déjà vue … sans cette armure. »

« Cela te rend un peu moins spécial, n’est-ce pas ? »

« Non non ! Je ne suis pas spécial ou autre ! Loin de là, il y a d’autres personnes qui l’ont déjà vue … comme ça … Enfin bon … Euh … Désolé. » marmonna Tery en baissant la tête.

« Tu n’as pas à être désolé et si tu veux tout savoir, c’est bien la première fois que d’après nos informateurs, elle se « promène » avec un homme pendant plusieurs journées. Je pense que nous allons te laisser sur ces belles paroles, n’est-ce pas ? Tu sais à quoi nous ressemblons, si tu as besoin de parler, tu nous écris et nous te répondrons. » termina de dire Sérest, venant l’embrasser sur les deux joues. Séran lui serra la main tandis qu’il les regardait partir.

Il n’avait pas … forcément tout compris. Mais il savait qu’ils venaient de dire quelque chose de plutôt important. Enfin, Sérest était bien plus bavarde que son mari mais les deux étaient un couple plus que spécial à ses yeux. Rah ! Pourquoi est-ce qu’il s’attachait aussi facilement aux autres ? Pourquoi ? Ca lui avait joué des tours dans le passé !

Enfin bon … Où est-ce que Manelena était passé ? Il était rentré dans la ville, se sentant un peu vide bien qu’il tenait la lettre d’Elen dans ses mains. Il y avait au moins une chose positive dans tout cela … n’est-ce pas ? C’est qu’il y avait toujours quelqu’un pour « penser » à lui. Ah … Pourquoi est-ce qu’il commençait à penser de la sorte ?

« Bouh. » murmura une voix à côté de lui, le faisant moyennement sursauté. Il se tourna vers la gauche, remarquant Manelena qui s’était adossée à un mur, les bras croisés.

« Je … Je croyais que vous … étiez déjà … »

« Jusqu’à preuve du contraire, je suis avec toi jusqu’à ce nous retournions exactement à cet endroit. De quoi est-ce que tu as parlé avec Sérest et Séran avant qu’ils ne partent ? »

« Rien du tout. Je vous le … Je te le promets, Manelena. Du moins, ce n’était pas important. »

« J’espère que tu ne t’es pas mis à pleurer comme une madeleine. Bon … Dès que nous serons proches du château et des casernes, on se sépare. Je dois … »

« Ne continuez pas, j’ai parfaitement compris, mademoiselle. »

Hum ? Il avait quand même un ton un peu triste. Qu’importe … Ce n’était pas son problème, loin de là même. Elle n’avait pas à se préoccuper des pensées du jeune homme. Ils avancèrent tous les deux, côte à côte, dans les ruelles de Midès. Plusieurs têtes se tournèrent vers eux, Tery évitant d’être gêné par ce regard qui était surtout porté sur Manelena.

« Si les gens savaient … la vérité, ils seraient stupéfaits. »

« Si la vérité éclatait au grand jour, je t’éclaterai en morceaux, Tery. »

« Euh … Si elle éclate, ça ne viendra pas de moi. Ça, je peux vous le confirmer. »

« Je le sais parfaitement … Tu es peut-être stupide, faible, chétif et un parfait imbécile … Mais au moins, il y a une chose dont je suis sûre te concernant : tu ne me trahiras pas … que cela soit physiquement ou verbalement. »

Ah … Euh … Il voulut lui demander si elle croyait vraiment ce qu’elle disait mais il préféra se taire. Oui, oui, il valait mieux se taire. Manelena venait de dire clairement qu’elle lui faisait confiance. Ah … C’était donc … pas si mal que ça en fin de compte.

« Par contre, tu n’as pas à t’imaginer des choses. Je préfère te prévenir tout de suite. Tu vaux simplement un peu mieux que la majorité des soldats … mais cela, tu le savais déjà grâce à tes lignes d’Alzar. Bon … Accélérons le rythme. »

Comme elle le désirait. C’était elle qui était aux commandes. Ils prirent de la vitesse, la marche étant plus rapide maintenant qu’elle avait terminé de parler. Finalement, en moins d’une demi-heure, ils arrivèrent à l’endroit où ils devaient se séparer. Il se tourna vers elle, la regardant pendant quelques instants avant d’hocher la tête.

« Au revoir, mademoiselle. Nous nous reverrons plus tard. »

C’était bizarre. Elle était toujours étonnée de le voir réagir de la sorte. Disons que le voir parler … comme ça … Elle avait toujours cette impression qu’il essayait d’être le plus neutre et distant possible. Un peu comme elle avec tout le monde. Enfin bon … Elle le regarda partir avant de faire de même de son côté. Rapidement, au détour d’un coin, une femme en armure de plaque noire fit son apparition, les gardes semblant étonnés de la voir.

« Mar… Maréchale Nali ! Vous êtes de retour ? »

« C’est exact. Je dois voir le roi le plus vite possible. J’ai un message important à lui transmettre. Ne me faites pas perdre mon temps. »

« Oui … Oui ! Bien entendu ! Le roi est avec ses généraux ! Vous le trouverez dans la salle des opérations, maréchale Nali ! Sans indiscrétion, où étiez-vous depuis tout ce temps ? »

« C’est justement très indiscret de votre part. Cela ne concerne que moi et le royaume de Shunter. Merci bien de me laisser passer maintenant. »

« Ah ! Oui ! Bien sûr ! Pardonnez mes paroles ! » répondit le soldat alors qu’ils la laissèrent passer. Oui … En quoi est-ce que tout cela les concernait ?

De toute façon … Elle était sûre qu’elle avait été suivie … Du moins, que tout ce qu’elle avait fait avait été écrit … ou référencé … C’était ainsi lorsque l’on était la maréchale. Et qu’importe ce que l’on essayait, tout … était jugé.

« Hum … Je suis sûre d’avoir des questions à répondre et des comptes à rendre. »

Sauf qu’il y avait peu de chances que cela soit en rapport avec sa mission … mais plus du côté personnel. Pourquoi être parti avec une unique personne, hum ? C’était pourtant facile … à expliquer, n’est-ce pas ? Pourtant, avant de rejoindre le roi et ses généraux, elle s’arrêta. Simple ? Maintenant, elle n’en était plus aussi sûre.

« Je n’ai pas de raisons … correctes ? Quelle idée stupide ! »

Oui, elle avait une raison … mais laquelle ? Elle n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Peut-être que lorsque le moment serait venu … ou alors, s’ils ne posaient guère de question, ça serait encore mieux. Elle n’avait pas à s’exprimer sur tout.

« Est-ce que j’ai au moins le droit à ma vie privée ? Mais de quoi est-ce que je parle … Avoir une vie privée ? Moi ? Quelle blague. Je n’ai pas à penser à ça. »

Pas du tout même. Pourquoi est-ce qu’elle envisagerait une vie privée ? De la sorte ? C’était tout simplement ridicule. Elle n’avait rien à cacher, surtout pas à son peuple et à son roi. Finalement, elle rejoint celui-ci ainsi que les généraux. L’heure était à la parole.

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