Chapitre 35 : Attendre en public

ShiroiRyu
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Chapitre 35 : Attendre en public

« Embêtant, c’est vraiment très embêtant. Il n’y a pas d’autres solutions. »

« Vraiment aucune ? On ne sait rien d’autre ? C’est quand même gênant, non ? »

« Je ne te le fais pas dire. Néanmoins, si ça doit se passer ainsi, nous n’avons pas trop le choix. » murmura Clari une seconde fois après les paroles d’Elen.*

Les nouvelles n’étaient pas forcément rassurantes concernant la quatrième créature légendaire. Comme il fallait s’en douter, maintenant qu’elle était entourée par toute une garde, cela serait bien difficile de s’en approcher.

« Et surtout, on ne pourra pas pénétrer là-bas sans se faire repérer. C’est beaucoup trop risqué, n’est-ce pas ? Que devons-nous faire alors ? »

« Tout simplement réfléchir. Nous finirons bien par trouver une solution, non ? »

« Difficile à dire. On ne va que tourner en rond. »

Et surtout, tout donnait l’impression qu’ils ne faisaient rien, ce qui n’était pas faux. Ils n’étaient pas encore dans la capitale Mekalarmienne mais les rumeurs allaient bon train. Il ne fallait pas espérer pénétrer à l’intérieur sans une bonne raison. Même Omnosmos devait paraître bien pitoyable vue le périmètre de sécurité établi.

Tout cela à cause du petit incident avec Tery et Manelena. Tout cela commençait à dater mais cela était terriblement bien ancré dans l’espris des Mékalarmiens ! BAH ! Elen s’en fichait complètement : elle n’était pas là pour faire dans le social. Hein ? Depuis quand est-ce qu’elle ne se préoccupait plus autant des autres ? Etrange, très étrange.

« Je vais partir me promener un peu dans les environs. » déclara t-elle en se levant de sa chaise. Ils avaient trouvé une nouvelle auberge sur leur route en direction de la capitale de Mékalarma. Cela faisait quelques jours de plus et surtout, elle avait reçu une lettre de Tery qu’elle ne voulait pas partager avec les autres. C’était sa lettre !

Isolée après dix bonnes minutes de marche, elle ouvrit celle-ci, commençant à la parcourir. Tery allait bien, très bien. Il lui racontait comment il s’était entraîné avec des mages pour ses golems. Il avait surpris que tout le monde soit très réceptif à ses invocation et pensait continuer sur cette voie bien spéciale.

Et Manelena dans tout ça ? Il lui signalait qu’il voulait penser à la rendre un peu plus heureuse. Elle avait l’air assez perdue sans tout le monde et s’était isolée. Il trouvait cela dommage mais il ne pouvait pas empêcher la jeune femme d’être ainsi.

« Et moi ? Il pourrait aussi y penser un petit peu hein ? Je suis seule, sans lui. Il peut aussi m’envoyer quelques images de lui hein ? »

En parlant des images, il avait écrit aussi qu’il la trouvait superbe, comme à son habitude et qu’il aurait voulu bien plus que de simples images pour le rendre heureux. Dans l’esprit d’Elen, à ce moment précis, elle s’était imaginée leurs retrouvailles.

Des retrouvailles intenses dont elle ne pouvait s’empêcher d’y penser encore maintenant. Est-ce qu’elle devait se montrer un peu plus entreprenante dans les prochaines images ? Elle voulait que Tery l’aime car elle l’aimait de tout son être. Mais elle ne voulait pas passer pour une gourgandine ou une femme de petite vertu !

« Il se contentera donc de ce que je lui enverrais et de rien d’autre ! »

Elle s’exclama cela, prenant finalement de quoi écrire avant de se concentrer sur son objectif. Elle prit une bouffée d’oxygène, regardant le ciel. Ces nuages noirs, qu’est-ce qu’elle n’aimait pas Mekalarma. Tout était trop impersonnel, dénué de vie, d’émotions. Le peuple de Mékalarma était celui qu’elle appréciait le moins.
Quand les créatures légendaires parlaient des démons comme d’êtres affreux, elle avait toujours eut envie de répliquer que les Mékalarmiens étaient pires. Oh, ils ne faisaient pas souffrir mais ils étaient bouffis d’orgueil et de vanité. Si on considérait en plus leurs actions et leurs rapports avec les autres peuples, autant dire que ce n’était pas vraiment glorieux.

« Ah … je devrais plutôt me concentrer sur Tery. Les autres, on s’en fiche ! »

Et surtout qu’elle termine le plus rapidement cette histoire ! Il ne resterait alors plus qu’une seule créature légendaire. L’aigle bicéphale, bien entendu ! L’aigle dont ils n’avaient aucun détails. D’ailleurs, aucune rumeur à Claudiska en parlait.

« C’est comme s’il n’existait pas du tout. »

C’était étrange mais bon, pour le moment, sa première préoccupation, c’était l’élimination de la créature légendaire. Discuter ? Même pas en rêve ! Si chaque créature légendaire avait décidé de s’en prendre à Tery, elle ne voyait pas pourquoi Park serait différente des autres !  Elle ne tomberait pas dans un piège aussi grossier.

« Qu’ils meurent tous s’ils s’en prennent à Tery ! »

AH ! Elle savait parfaitement qu’elle faisait du zèle dès qu’il s’agissait du jeune homme. Elle le savait … et elle n’arrivait pas à le regretter. Poussant un profond soupir, elle chercha alors à se concentrer, réfléchissant à la lettre qu’elle devait écrire.

Bon, déjà, elle devait lui signaler qu’elle n’appréciait que moyennement qu’il fasse autant d’efforts pour Manelena. Surtout après leur petite discussion à tous les deux. Mais bon, tout ça semblait dénué de mauvaises intentions et puis, elle devait faire confiance à Tery malgré sa jalousie. Sa jalousie … car Tery appréciait énormément une autre femme.
Avec Clari, aucune illusion, elle savait parfaitement qu’ils étaient très proches, plus qu’avec elle et lui, mais ce n’était pas la même relation . C’était plus familial. Et oui, elle devait le reconnaître : elle appréciait énormément Clari. Elle était comme le rayon de soleil dans leurs vies : toujours à sourire, toujours à avoir a parole qu’il faut … ou presque.

Bon ! Cette lettre ! Elle se concentrait ou non ? Car elle n’allait pas s’écrire toute seule ! Un deux ! Un deux ! Prendre une profonde respiration, encore une. Elle cherchait ses mots sans forcément les trouver. Avec une image, il n’y avait pas besoin de paroles … normalement.

Mais voilà, elle ne pouvait pas faire que cela. Tery n’aimait pas les femmes stupides. Il lui fallait une demoiselle de caractère. Ou alors, il se contentait d’elle ? Se contenter ? Pourquoi est-ce qu’elle était obligée à chaque fois de se rabaisser ? Elle ne valait pas moins que Manelena hein ? Alors pourquoi toujours se rabaisser plus bas que terre ?

Bon ! Une ou deux images, un peu … plus ouvertes que celles d’auparavant et pour l’écriture ? Hum, signaler ce qu’elle avait appris au sujet de la créature légendaire ! Qu’elle était devenue celle qui dirigeait Mekalarma. Pas que ça, bien entendu ! Il y avait encore pire à côté, tout le reste ! Mais voilà, ça n’allait pas s’arranger.

« Juste le prévenir que la route va être longue …et qu’on ne va pas rentrer tout de suite. »

Rien qu’à cette idée lui faisait pousser un profond soupir. Elle arriva à terminer sa lettre après une bonne demie-heure, évoquant les dernières commodités tout en lui demandant de lui envoyer aussi quelques images ! A Omnosmos, il était forcément possible d’en trouver non ? Alors, qu’il fasse un effort aussi de son côté ! Chacun sa part du travail !

Finalement, la lettre se termina bien plus facilement qu’elle ne le croyait. Avoir des idées lui ouvrait aussi l’appétit ! Lorsque la lettre s’envola, elle retourna à l’auberge, retrouvant les autres. Clari lui demanda si tout était bon, la demoiselle hochant la tête positivement. C’était parfait de son côté et pour eux ?

« Oh et bien, tu sais, nous t’attendions un peu en fait. Tery ne viendra plus perturber ton jugement jusqu’à la prochaine lettre, c’est bon ? »

« C’est à peu près ça … même si la façon dont tu l’évoques n’est pas vraiment plaisante. »

« Roh, ne boudes donc pas, Elen. Tu sais parfaitement que je rigole non ? »

Elle haussa tout simplement les épaules comme pour montrer son indifférence, faisant néanmoins un sourire assurant. Bien entendu, elle n’était pas stupide, elle savait parfaitement que la jeune femme aux cheveux blonds comme elle ne pensait pas à mal.

« Bon, comme on s’en doutait, la sécurité est très relevée. Le vol des livres golémiques ainsi que la mort de l’ancienne dirigeante n’a pas vraiment laissé d’autres choix que d’accentuer tout ça. Ce n’est pas rassurant pour notre mission. »

Finalement, Sérest avait pris la parole, montrant par là qu’ils devaient passer aux choses sérieuses. Bien entendu, comme souvent, la discussion avait dérivé, ce qui n’était guère plaisant. Ils avaient fort à faire, très fort à faire.

« Nous nous rapprochons inexorablement de la capitale et pourtant, nous n’avons toujours pas de plan. Qu’est-ce que nous devons faire ? »

« Attendre ? Patienter ? Difficile à dire, il faut avouer. Je pense que le mieux à accomplir, c’est de voir si elle se déplace. Si elle sort de la capitale, nous pourrons agir en conséquence. En contrepartie, cela risque de durer plus longtemps que prévu. »

« Et si nous agissions pendant un discours ? » demanda Royan avec neutralité.

Toutes les têtes du groupe se tournèrent vers lui, comme pour lui demander s’il était sérieux ou non. L’adolescent aux cheveux bleus, bientôt jeune homme attendit que chacun se calme, bien que nul ne parlait, avant de reprendre la parole :

« La garde sera présente mais nous serons sûrs que la créature légendaire le sera aussi. »

« C’est risqué, beaucoup trop risqué. Je ne pense pas que l’on puisse faire ça. » déclara Elise avec lenteur. « Nous ne pouvons pas vous mettre en danger ainsi, prince Royan. »

« Si cela avait été un problème auparavant, mademoiselle Elise, ce n’est plus le cas. Depuis le temps, je suis habitué à avoir mal. »

« Si nous n’avons pas d’autres solutions, il faudra envisager celle-ci, oui. » soupira Séran, visiblement peu content d’imaginer une telle tactique pour arriver à leurs fins.

« Peut-être que Park partira en voyage diplomatique. Nous ne pouvons pas savoir ce qui est prévu dans les jours qui suivent, c’est pour cela que nous devons nous renseigner. »

« Ca ne sera pas une chose simple … et sans l’aide de Tery et Manelena, rien ne nous arrange réellement malheureusement. »

Visiblement, la situation n’était pas vraiment réjouissante. Commandant à nouveau de quoi boire pour oublier ce climat morose, le groupe plongea dans le mutisme, buvant les nouvelles boissons en silence, sans se parler et sans converser.

« De leur côté, Tery et Manelena partent aussi s’entraîner. »

« Ah bon ? Qu’est-ce qu’ils font exactement ? C’est vrai que tu as reçu une lettre mais tu ne nous as toujours pas dit ce qu’elle contenait. »

« Tery s’entraîne beaucoup trop sur les golems. Ils ont trouvé un terrain d’entraînement pour mages. Il m’a expliqué qu’ils étaient tous surpris mais ravis de le voir. Ca lui a fait chaud au cœur. Quant à Manelena, comme d’habitude pour elle. » marmonna Elen en réponse aux questions de Clari, celle-ci buvant une gorgée avant de rire.

« Oui mais à part ça ? Ils ont fait quoi d’autre ? »

« Ah … Manelena se plaint, pour ne pas changer, il n’y a rien de nouveau par rapport à ça. Comme si cela était vraiment intéressant à savoir. »

« Tu n’as vraiment pas l’air très enjouée, n’est-ce pas ? »

« Je ne le te fais pas dire. Je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps avec ces idioties en ce qui la concerne. Le plus important reste que Tery vas bien. »

« Oh et Manelena aussi, voyons, Elen. Tu ne vas quand même pas penser à mal d’elle non ? Tout simplement parce qu’elle est seule avec lui. Il ne se passera rien. »

« Si tu le dis, tu me permets de ne pas avoir confiance en ça ? »

« Je penses que je peux te le permettre, Elen ! »

Clari se retint de rire tout en regardant Elen. Bien entendu, bien entendu. Pourquoi est-ce que cela devait changer alors ? Ce n’était pas facile de modifier l’avis de quelqu’un sur une personne. Et malheureusement pour Elen par rapport à Manelena, il était bien forgé.

« Donc en récapitulant tout ce que l’on va faire, qu’est-ce que ça donne exactement ? »

« Nous allons tout simplement prendre notre temps par rapport à tout ça. Mais oui, si cela ne s’arrange pas, il faudra envisager l’idée de Royan. »

« Ce n’est qu’une solution en attendant d’en trouver d’autres. Nous ne sommes pas obligés de la suivre si nous finissons par en trouver des meilleures. »

« D’ici là, nous allons tout simplement mettre de côté la proposition de Royan et nous verrons quoi faire d’ici là. Pour l’heure, il faut que nous allions reprendre la marche. »

Finalement, Royan et les autres vinrent se relever. Auberge, marche, auberge, marche, c’était ainsi depuis des journées. Ils étaient vraiment des voyageurs, non ? Et dire qu’ils n’avaient pas encore de problèmes avec Mekalarma. Normalement, toutes les nations devaient être au courant de leurs actes non ? C’était donc étrange qu’ils ne réagissaient qu’à peine.

Voire pas du tout. C’était étrange et assez intriguant. Ils devaient préparer quelque chose mais quoi ? Personne n’en avait une idée tandis que la marche reprenait. La femme aux cheveux blonds poussa un soupir tout en disant :

« Il faudrait quand même que l’on accélère non ? »

« Si tout était aussi simple, nous n’aurions pas besoin d’aller combattre une créature légendaire, tu ne crois pas ? Mais bon … c’est vrai que j’ai l’impression de tourner en rond depuis quelques jours. Vous connaissez cet endroit, Sérest ? Séran ? »

« Pas plus que cela. Même pour nous, Mékalarma n’est pas vraiment un endroit que nous aimons visiter. Sincèrement, cet endroit est dénué de vie, c’en est si triste. »

Personne ne pouvait donner tort à la femme ailée. Des rochers à perte de vue, des nuages noirs dans le ciel, quelques rares bâtiments … et encore plus rares, des piliers métalliques. Ces piliers canalisaient les éclairs qui venaient s’abattre dessus avec une certaine violence.

« Et pourtant, Alzar sait que j’apprécie les éclairs mais regardez-moi tout ça. Qu’est-ce que vous voulez y faire ? Ca ne donne pas envie d’y vivre ! »

« Sérest, nous n’avons pas à nous préoccuper de cela, loin de là. »

« Je le sais bien, Séran. Je le sais bien. Mais voilà, à les voir, on se demande si ce ne sont pas eux les démons. Pourquoi est-ce qu’ils ne sont pas enfermés derrière cette double porte à Omnosmos ? Pourquoi ? Ce n’est pas normal. Dire qu’il y a d’autres entrées qui emmènent au monde démoniaque mais qu’elles sont toutes scellées comme la double porte à Omnosmos. C’est injuste que les démons soient enfermés alors que les Mékalarmiens font pires ! »

« Sérest … calmes-toi, s’il te plaît. » murmura Séran une nouvelle fois, l’imposant homme venant d’Honoros étant là pour la prendre dans ses bras.
Les autres personnes plongèrent dans leur mutisme. C’était la première fois depuis qu’ils les connaissaient … qu’ils parlaient ouvertement de leur attirance vers les Démons. Étrange et presque aussi inquiétant. Néanmoins, une chose était bien ancrée dans l’esprit de chacun : ils n’étaient pas vraiment en désaccord avec les propos de Sérest.
Entre Tery et Elise qui étaient deux démons puis les Mékarlarmiens, il était nullement difficile de savoir à qui allait la préférence dans le groupe. Mais de là à déclarer ouvertement que tous les Démons devaient être libérés, ce n’était qu’une chose dont ils évitaient de trop s’en mêler, oh que oui. Pfiou ! Ce n’était pas à eux de décider ça.

« Le mieux est de changer de sujet, qu’est-ce que vous en pensez ? »

« C’est mieux, oui, Elen. Sérest, tu as peut-être autre chose à dire non ? »

« Pour l’heure, pas vraiment, je n’ai pas envie de trop parler. »

« Comme tu le désires, Sérest. Comme tu le désires. »

Séran poussa un léger soupir, ne cherchant guère la confrontation avec sa femme ailée sur ce coup. Il valait mieux juste patienter un petit peu et attendre, voilà tout. L’imposant homme plongea dans son mutisme à son tour. Il était rare de les voir se disputer, comme quoi, même le plus heureux des couples pouvait avoir des problèmes.

« Les Mekarlarmiens nous créent vraiment que des ennuis même quand ils ne sont pas là. » marmonna Elen en soupirant, Elise disant presque aussitôt :

« Je ne les connais que de ceux qui venaient parfois dans l’auberge où je travaillais. Très rarement ils étaient polis. Ils semblent vraiment vouloir faire monde à part avec leur royaume. Je ne vois pas du tout ce que cela peut leur apporter de bénéfique. »

« J’aimerai bien dire que nous ne sommes pas là pour les juger mais au final, c’est le cas, ils font tout pour que nous réagissions de la sorte. »

« Et à quoi est-ce que cela leur servirait ? S’ils veulent se faire haïr, tant pis pour eux. J’aurai arrêté de les servir si cela n’avait pas été mon métier, pour dire. »

« On va continuer à dire du mal des Mékalarmiens sur tout le chemin, c’est ça ? »

La femme aux couettes blondes avait un petit sourire aux lèvres alors que nul ne cherchait à lui répondre. Ils avaient parfaitement compris le message de Clari. Ils n’avaient pas à perdre leur temps à dire du mal des autres.

« Maintenant que nous sommes tous d’accord sur la marche à suivre, que diriez-vous de simplement parler de tout et de rien ! Cela me fait penser : Elen, tu sais faire apparaître ton arc mais les autres ? Enfin, à part Royan car il ne peut pas le faire même si ça ne le rend pas plus différent que nous hein ? Tu m’en veux pas ? »

« Je ne vois pas pourquoi je t’en voudrais, qu’est-ce que tu as fait de mal pour que ça soit le cas ? Normalement rien du tout, non ? »

« C’est exact ! Rien du tout ! Hahaha ! Mais je préfère te demander. »

« Il vaut mieux alors ne rien demander et juste patienter, non ? Tu ne crois pas ? Que je ne sois pas capable de faire la même chose que vous n’ait pas un problème. »

« Chacun ses diversités ! Donc, bref, si j’ai compris, Manelena, c’est son armure mais le reste, je ne sais pas du tout ce que ça peut être par contre. »

«  Mais toi, Clari ? Tu ne nous as guère dit de quoi il s’agit. Je ne crois pas que tu l’aies montré en fait, depuis tout ce temps. » dit Elen alors que Clari faisait un petit geste du doigt :

« C’est un secret ! J’aime bien garder cette petite part de mystère qui me concerne ! »

Humpf ! Elen haussa un sourcil mais ne vint pas répliquer aux paroles de Clari. Pourquoi est-ce qu’elle le ferait ? Cela ne la concernait pas vraiment en un sens. Du moins, si Clari ne veut pas parler, pourquoi est-ce qu’elle la forcerait ?

« Oh ? Tu n’es pas intéressée, Elen ? Je pensais que tu te motiverais à le trouver. »

« Disons que ça sera en temps et en heure. Peut-être qu’un jour, tu y seras forcée. »

« Oh ? Espérons que ce jour n’arrive pas si rapidement, ça serai bien triste, je dois avouer. »

« Qu’est-ce que tu racontes maintenant, toi ? »

C’était inquiétant et peu rassurant en un sens. Où est-ce qu’elle voulait en venir ? Là, elle était maintenant vaguement inquiète alors que Clari se grattait la joue, regardant droit devant elle comme pour ignorer les autres.

« Le plus important est qu’il suffit juste d’attendre un peu et tout sera alors bon. »

Comme si tout cela n’avait aucune importance. Comment est-ce qu’elle croyait qu’ils devaient réagir après avoir parlé de la sorte ? Elle avait eté un léger froid, contrairement à son habitude, dans la place. Elen se rapprocha d’elle, demandant faiblement :

« T’es sûre que ça va bien, Clari ? Je veux dire … pas de souci en tête ? »

« Pourquoi j’en aurais ? Aucun problème de mon côté et toi ? Tu vas bien ? »

« Oui, oui, je vais, je vais bien. Si tu es sûre que rien ne te dérange, je te laisses tranquille. »

Étrange, vraiment étrange. Elle n’aimait pas ça. La prochaine lettre qu’elle enverrait à Tery concernerait alors Clari. Elle ne pouvait pas laisser ça. Peut-être que Clari ne le montrait pas du tout mais … Tery lui manquait terriblement aussi. Elle ne voulait pas que la jeune femme aux couettes blondes commette une erreur qui pourrait s’avérer très grave si elle décidait de la mettre en application. Hors de question de rester sans rien faire.

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