Chapitre 36 : Une beauté cachée

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 36 : Une beauté cachée

« Pourquoi est-ce que je dois faire ça ? Et surtout, pourquoi vous faites cela ? »

« Oh ? Moi ? Car on m’a dit que cela serait intéressant. La jeunesse devrait parfois profiter du temps qu’il possède. Est-ce si déplaisant que ça ? »

« Je n’ai pas dit cela … Jésiana. Enfin, madame Jésiana. » soupira la femme aux cheveux argentés. Elle n’aimait pas cela, loin de là. Pourtant, elle avait les cheveux attachés en un seul chignon formé dans le dos de son crâne.

« Voilà, au moins, ta coiffure est parfaite, Manelena. Tu devrais te regarder. »

« Je n’en ait pas besoin. Je sais parfaitement le résultat, je vous fais confiance. Je trouves ça vraiment impertinent de sa part de vous demander ça ! »

« Et que dois-je dire de mon mari ? C’est bien lui qui a accepté toute cette histoire. Et moi, je n’ai fait que suivre ses belles paroles. »

« Mais comment est-ce que Tery a put imaginer une telle chose ? Normalement, il doit le faire avec Elen ! Pas avec moi ! Ce n’est pas logique ! »

« Évites donc de trop te tracasser par rapport à cette histoire, d’accord ? Il vaut mieux que tu profites de ta journée, enfin de votre soirée. Bon, normalement, cette robe est un peu vieille mais elle devrait faire l’affaire. Je n’avais jamais remarqué à quel point tu étais aussi grande. »

La femme aux cheveux blancs se releva, se regardant dans l’imposant miroir en face d’elle. Jésiana était à ses côtés, un léger sourire aux lèvres. Sa robe était plus que convenable, contrairement à ce qu’elle pensait. Elle demanda :

« Est-ce que tu veux bien te tourner sur toi-même ? »

« J’avais peur que cette robe en dévoile trop … mais il semblerait que non. Je n’aurais jamais dût m’inquiéter à ce sujet. Tant mieux en un sens. »

« Et cette couleur, elle est loin d’être criarde, n’est-ce pas ? Le but n’est pas d’attirer le regard de tous les hommes mais simplement de l’un d’entre eux, n’est-ce pas ? »

« Je ne vois pas où vous voulez en venir, Jé… madame Jésiana. »

« Oh, je penses que tu le remarqueras par toi-même plus tard. Je n’ai pas à me faire du souci à ce sujet. Montres-moi donc une nouvelle fois ? Est-ce les manches ne sont pas trop longues ? Hum … pour le décolleté en V, tu es un plus fournie que moi à cette époque. Cela tire un peu le tissu mais bon, ce n’est pas un problème. »

« Mais pourquoi est-ce que Tery ferait une telle chose ? Qu’est-ce que cela lui apporterait ? Je ne comprends pas le moins du monde. »

« Tu n’auras qu’à lui poser cette question par toi-même. Je ne pense pas que tu aies besoin d’un éventail. Profitez-bien de votre soirée à tous les deux. »

A tous les deux ? Elle n’arrivait pas à croire que c’était Jésiana qui venait de dire cela. Mais surtout que c’était elle dans cette tenue. C’était donc ça la surprise de Tery ? Lorsqu’il lui avait demandé de parler avec Jésiana et de se rendre à la bibliothèque, elle n’aurait jamais cru cela et pourtant … c’était le cas. Tery .. quel idiot.

« Est-ce que Manelena est prête ? De notre côté, c’est bon. » vient dire une voix derrière la porte, celle de Périk alors que sa femme répondait aussitôt :

« Encore une minute ou deux, pour finaliser un peu tout ça. »

« Je me demandes vraiment ce que vous avez préparé toutes les deux. Enfin bon, Tery est impatient de voir Manelena, il le dit lui-même. »

La jeune femme aux cheveux argentés resta interdit. Elle n’avait rien entendu. Rien du tout. Elle ne voulait rien entendre. Elle ne bougea pas, laissant Jésiana terminer son œuvre. Elle ne voulait rien entendre, rien voir, rien de tout cela n’existait. Pourquoi avait-elle accepté aussi vite ? Sans même réfléchir à la conséquence de ses actes.

« Je suis vraiment une idiote d’avoir voulu que ça se passe ainsi. »

« Oh ? Je me disais la même chose avec Périk à cette époque. Comme quoi, certaines femmes ne sont pas si différentes, malgré les décennies qui s’écoulent. Voilà, tu es parfaite. »

« Pourquoi est-ce que je n’ai pas attendu avant de donner ma réponse ? Pourquoi ? »

« Car cela est venu de ton cœur, directement. Maintenant, vas-y. »

La vieille femme tapota doucement le dos de Manelena, l’invitant à sortir. Celle-ci se montra plus que réticente, n’arrivant guère à avancer alors qu’elle posait sa main sur la poignée de la porte. Ne pas avoir peur … et ne rien regretter. Pour une soirée seulement ?

« J’y vais, madame Jésiana. Merci pour tout ce que vous avez fait. Je tenterais de tout faire pour que vous ne le regrettiez pas. »

« Ce n’est pas pour moi que tu dois faire cela mais pour toi. Profites de ta soirée. »

Elle hocha la tête positivement comme pour dire qu’elle allait essayer de faire de son mieux. C’était bien l’unique chose qu’elle avait en tête. Ah … Profonde respiration, profonde respiration. Elle ouvrit la porte, sortant rapidement en ignorant Tery et Perik.

« Nous y allons dès maintenant, Tery. Et dépêches-toi, je n’ai pas de temps à perdre. »

« Hey ? Mais attends ! Je devrais peut-être te compliment non ? Sur ta robe et … »

« Si tu le fais, je ne te promets pas que tu resteras en vie d’ici la fin de la soirée. »

« Euh bonne soirée monsieur Périk ! Bonne soirée madame Jésiana ! » s’écrit le jeune homme alors que Manelena l’a pris par le bras, le tirant hors de la bibliothèque. Il fait déjà nuit dans Omnosmos, pourtant, le jeune homme n’observe guère le ciel en ce moment.

« Bon, où est-ce que l’on doit se rendre ? J’espère que tu n’as pas prévu la calèche car je te préviens, je t’écrabouille les pieds avec les chaussons que j’ai. »

« Tu es très belle, Manelena. » dit-il tout simplement alors qu’elle resta interdite. Se tournant vers lui pour être sûre de bien avoir entendu, elle prit une profonde respiration. Le jeune homme était plus que sérieux dans ses dires.

« Qu’est-ce que tu racontes là ? Je tiens à te rappeler que je n’apprécie pas cet humour. »

« Pourquoi est-ce que je plaisanterais ? Sincèrement ? »

« Car pourquoi est-ce que tu dirais une telle chose ? En ce qui me concerne ? »

Le jeune homme poussa un profond soupir à son tour, regardant la demoiselle aux cheveux argentés. Cette robe noie bouffante lui allait parfaitement. Il n’y avait pas les épaules nues, le décolleté était visible mais non exagéré, loin de là, seulement à cause des formes de la demoiselle. Les manches étaient longues et il n’y avait aucun froufrou ou autre. Elle touchait le sol et les manches … en fait, non, le truc principal, c’est que tout était en noir.

« Arrête de me regarder comme un morceau de viande, je ne supportes pas ça. »

« Ce n’était pas mon intention, Manelena, je peux te le garantir. Juste, le noir te vas vraiment bien et je crois que … »

« Tery, une seule remarque à te faire. » coupa sèchement Manelena, venant subitement le prendre par le col avant de le soulever au-dessus du sol. « Tu ne comptes pas t’amuser dans le dos d’Elen, n’est-ce pas ? Tu ne serais pas un salaud de la pire espèce comme les autres soldats, non ? Car des personnes de la sorte, pendant que leurs femmes sont loin, j’en ai rencontré bon nombre quand j’étais dans l’armée. Et certains ont même essayé de m’avoir dans leur lit, ils ont fini dans une tombe. Alors expliques-moi ce que tu fais. »

« J’ai déjà tout écrit à Elen. Je ne lui caches rien, rien du tout ! »

« Alors pourquoi est-ce que tu fais ça ? Qu’est-ce que ça t’apporte ? »

« Simplement un peu de joie pour toi. C’est tout. Ces derniers jours, tu étais vraiment morose, Manelena. Je ne vais pas cacher le fait que je t’apprécies énormément. »

« Tu fais donc ça pour moi tout en sachant que je n’aime pas danser et m’habiller de la sorte. Est-ce que tu es naturellement stupide ? »

« Tu poses encore la question après tout ce temps passé à mes côtés ? » demanda le jeune homme aux cheveux bruns, sourire aux lèvres alors qu’elle le relâchait.

« Plus vraiment. Profitons de la soirée. Je ne voudrais pas que la robe de madame Jésiana soit gâchée mais nous marchons. La calèche, c’est beaucoup trop. »

« D’accord, d’accord. Mademoiselle Manelena ? » dit le jeune homme, tendant sa main vers elle tout en lui souriant une nouvelle fois. Elle posa sa main dans la sienne, répondant :

« Messire Tery, je suis à vous pour toute une soirée. »

Les doigts se croisèrent doucement, le jeune homme guidant alors la marche comme si de rien n’était. Direction ce qu’il avait prévu pour elle et lui ! Sur le chemin, les têtes se tournaient vers eux mais Manelena faisait tout pour les ignorer. Le jeune homme, quant à lui, ne regardait que devant sa personne. Des rires et de la musique résonnaient dans les rues, signe qu’ils se rapprochaient inexorablement de l’endroit où il avaient rendez-vous.

« Nous sommes arrivés, Manelena. J’espère que tu n’es pas trop anxieuse. »

« Qu’est-ce que tu racontes donc. Je ne peux pas être anxieuse, pas du tout. »

Alors pourquoi est-ce qu’elle savait qu’elle serrait un peu plus fortement les mains de Tery ? Car elle l’était terriblement. Ce n’était pas fait pour elle. Pas du tout. Tery avait sortit deux tickets, les présentant à la personne chargée de l’accueil.

« Bonne soirée messire, madame. Profitez donc de celle-ci. »

« Du madame … j’ai vraiment l’air d’une dame, Tery ? Tu en penses quoi ? »

« Que c’est le cas. Tu es magnifique. Par contre, je préfères te prévenir, je ne sais pas danser du tout. J’espère que tu ne m’en voudras pas. »

« Tu ferais mieux de préparer tes pieds aux miens car je ne suis guère mieux. »

Elle eut un petit sourire amusé, semblant finalement se détendre. Le jeune homme regarda les différents apéritifs et autres consommation sur les tables, souriant à son tour.

« Est-ce que tu as un peu faim avant Manelena ? Je t’avoue qu’enfiler cette tenue puis me préparer pendant des heures, ça m’a ouvert l’appétit. »

« Allons-y alors. Je ne dirais pas non à quelque chose pour me désaltérer, je l’avoue. »

Ensemble, ils se dirigèrent vers une table, prenant un verre chacun avant de commencer à se servir un liquide rouge. Le jeune homme le ramena à son nez, commençant à le renifler avant de le porter à sa bouche. Il émit un petit rictus de surprise avant de dire :

« Je ne connaissais pas du tout comme alcool. C’est sûr que c’est bien différent de ce que l’on boit d’habitude. Et toi, Manelena ? »

« Ce n’est pas si mauvais, il faut reconnaître. Oh ? Regardes-moi donc cela. »

« Hey, attends moi un peu, j’en veux aussi, Manelena ! »

Ils ne se préoccupaient pas des regards autour d’eux. C’est sûr que leur comportement était bien différente de l’élégance qui caractérisait la noblesse présente en cet endroit mais qu’importe, ils s’amusaient tous les deux. Commençant à manger doucement, les deux personnes n’avaient guère un intérêt pour les personnes qui les entouraient. Puis subitement, ils s’immobilisèrent tous les deux, une douce musique commençant au violoncelle.

« Hum ? Est-ce que mademoiselle Manelena me ferait l’honneur ? »

« Sincèrement, Tery, je ne suis pas sûre que cela soit une bonne chose. » dit-elle avant de remarquer qu’au final, chacun n’avait pas libéré la main de l’autre, même pendant qu’ils mangeaient tous les deux. Elle ne vint rien dire, déposant son verre avant de tirer Tery en arrière comme pour lui signaler qu’elle était d’accord dans le fond.

« Alors, essaies voir de suivre mon mouvement, d’accord ? Et ne t’avises surtout pas de commettre une erreur car il y a de fortes chances que je ne te pardonnes pas sinon. »

« Je le sais, Manelena, je le sais. Bon, alors, gauche, droite ? »

Il disait cela mais il n’avait aucune idée de comment tout cela doit se passer. Légèrement décontenancé, le jeune homme aux cheveux bruns observa les personnes autour d’eux. Alors, ce qu’il devait faire, c’était ça … ça et ça !

« Hum ? Tu décides de mener la danse, Tery ? »

« Je tentes, ça serait plus juste comme affirmation, Manelena. Dis-moi si je te fais mal. »

« Ne t’inquiète pas. Si c’est le cas, je n’hésiterais pas à te faire subir la même chose, non ? Moi aussi, je ne suis guère douée. Quand même, quelle idée de nous emmener ici. »

« On ne peut pas prétendre que c’est ennuyeux non ? C’est peut-être une occasion unique dans notre vie, Manelena. Autant en profiter. »

Pfff ! Elle ne répondit pas à cette affirmation, ne pouvant réellement la contester de toute façon. Le jeune homme savait parfaitement ce qu’elle pensait de tout ça, non ? Pourtant … et pourtant, elle ne pouvait prétendre le contraire. Elle se sentait calme et sereine. Aucune idée obscure ne venait la perturber, aucune pensée triste ne venait la déranger.

« Ce n’est pas si mal, oui. Pour une fois que tu as eut une bonne idée. »

« Puis-je inviter cette charmante demoiselle à partager une danse avec moi ? »

Ils s’arrêtèrent tous les deux alors qu’un individu d’une trentaine d’années, habillé encore plus élégamment que Tery ou la majorité des personnes ici présentes, tendait sa main vers Manelena. Celle-ci la regarda sans rien dire avant de murmurer :

« Malheureusement, c’est impossible. Cet homme est mon unique partenaire pour la soirée et inversement. Néanmoins, merci de votre proposition. »

« Oh, soit, c’est ma foi fort dommage. Je vous laisse profiter de cette soirée entre vous. »

L’homme s’éloigna tandis que Tery n’osait pas ouvrir la bouche. Manelena venait tout simplement de refuser une danse pour rester avec lui ? C’était flatteur, très flatteur. Il eut un petit sourire niais qui n’échappa pas à la jeune femme aux cheveux blancs. Celle-ci souleva légèrement sa robe avant de la mettre par-dessus le pied droit de Tery, venant l’écraser du sien. Celui-ci se retint de crier de douleur, regardant Manelena.

« Ne t’imagines donc pas des choses, compris ? »

« Le message est très bien passé mais … la méthode est douloureuse, aie, aie, aie. »

« Cela t’apprendra à avoir le sourire le plus débile que tu m’aies jamais offert. Compris ? »

Oui, oui. Il ne se répétera pas. Il poussa juste un petit gémissement de douleur, se tortillant sur place alors qu’elle reprenait la danse bien sagement. Le jeune homme la regarda, voulant marmonner quelque chose sans que cela n’arrive.

« Quelle agréable soirée, il faut avouer, n’est-ce pas ? »

« Ne te moques pas de moi, Manelena. Mes pieds pleurent encore par ta faute. Tu es une diablesse de me faire souffrir de la sorte, tu le sais ? »

« Je le sais parfaitement. C’est peut-être pour ça que j’apprécie cette soirée, non ? »

Pff ! Quand elle parlait comme ça, il avait l’impression qu’elle adorait la situation. Bon, si tel était le cas, il ne pouvait pas lui en vouloir alors. Il poussa un petit soupir amusé alors que les danses continuaient, le jeune homme se sentant un peu ailleurs.

« On danse depuis presque deux heures, Tery, est-ce que tu l’as remarqué ? »

« Pas du tout, je dois t’avouer. Ca fait autant de temps que ça ? Je ne suis pas fatigué. Et toi ? Est-ce que tu as envie de rentrer, Manelena ? »

« Pourquoi pas ? Je pense que nous avons assez profité de la soirée, oui. On y va. »

Elle disait cela avec un peu d’entrain alors qu’il gardait sa main, la tirant hors de cette salle. Finalement, l’air frais leur faisait un bien fou, le jeune homme s’étirant un peu avant de se mettre en route, tout sourire !

« C’était comment à tes yeux ? »

« Un peu mollasson, ce n’est pas mon genre d’événement, la nourriture était très bonne mais cette musique … et que dire de ces personnes. Le monde de la noblesse n’est vraiment pa fait pour moi, loin de là. Je me … »

« Humpf, c’était donc une mauvaise soirée en fin de compte. Il fallait s’en douter en un sens. Désolé Manelena, ce n’était pas voulu que je gâche ta soirée. » murmura le jeune homme avant qu’elle ne place sa main au-dessous de son épaule droite, l’attirant à elle pour un geste plus familier que le croisement de doigts entre leurs mains.

« Quand on est en bonne compagnie, ce genre de soirée passe bien plus facilement. Ne t’en ait pas, Tery. Grâce à toi, j’ai l’esprit un peu plus tranquille. Tu devrais… hum, non. Il vaut mieux attendre. Rentrons, il fait de plus en plus frais, Tery. » murmura la jeune femme aux cheveux argentés. Elle se colla un peu plus contre lui, sans aucune gêne ou réticence alors qu’ils se dirigeaient maintenant vers l’auberge où ils avaient leur chambre à chacun. La marche fut extrêmement lente, au plus grand plaisir des deux personnes.

« Et voilà … malgré l’heure, je pense que nous aurons quelques regards tournés vers nous. »

« Ca ne me dérange pas, Manelena. Pour ma part, je vais juste monter à l’étage et m’enfermer dans ma chambre. Je t’avoue que je suis extrêmement fatigué. »

« J’ai la même idée en tête personnellement. Bon, cela veut dire que nous n’avons qu’à nous séparer à ce moment précis, non ? »

« C’était le but recherché de toute façon. » répliqua le jeune homme dans un grand sourire jusqu’à ce qu’ils finissent par arriver à l’auberge.


A l’intérieur, quelques rares têtes se tournèrent vers eux mas ils ne vinrent rien dire, grimpant à l’étage, quelques sifflements se faisant entendre, Manelena comme Tery les ignorant complètement. Lorsqu’il arrivèrent devant leurs chambres, elle retira sa main de celle de Tery, ne l’ayant presque guère quitté de toute la soirée.

« Ferme les yeux, Tery. » ordonna t-elle, le jeune homme s’exécutant, un peu inquiet.

Il sentit les lèvres de Manelena qui se posèrent sur sa joue pendant quelques secondes, en un long baiser sonore avant de les retirer. Le jeune homme rouvrit ses yeux, les écarquillant pour être sûr de bien avoir compris ce qui venait de se passer. Mais voilà que Manelena était déjà de l’autre côté de la porte de sa chambre, disant tout simplement :

« Bonne nuit, Tery. Merci pour la soirée à et demain. Nous nous reverrons. »

Euh, logique non ? Qu’ils se reverront, c’est bien ce qu’il voulait à la base. Comment est-ce qu’il devait définir cette soirée en fin de compte ? Une pure réussite ? Car bon, Manelena avait l’air d’avoir grandement apprécié. Retournant dans sa chambre, il finit par se coucher sur son lit, fermant la porte à clé auparavant.

« Je crois que je ne devrais pas me préoccuper de tout ça. Elle a sourit, elle était heureuse et c’est le plus important à l’heure actuelle, oui ! »

Hahaha .Oui. Il poussa un petit soupir de soulagement. Il avait bien écrit à Elen qu’il comptait occuper Manelena pour lui faire retrouver le sourire. Le souci, c’est qu’il n’avait pas signalé de quelle façon il comptait faire ça.

« Le mieux serait que la prochaine fois, ça soit avec elle. Je suis sûr que madame Jésiana accepterait pleinement ça. Si elle a rendu service à Manelena, ça ne devrait pas la déranger pour Elen, j’en suis sûr et certain. J’en suis convaincu ! »

Oui oui oui ! Et oui ! Bon ! Maintenant qu’il se sentait un peu plus rassuré par tout cela, il pouvait alors s’endormir. Elen lui manquait terriblement mais … il devait s’avouer que s’il n’avait pas été avec elle, il aurait bien aimé courtisé Manelena. Mais voilà, Manelena était une femme … unique en soi. Il ne pouvait pas se l’imaginer avec quelqu’un, même lui.


Hahaha ! Dire qu’il avait déjà eut ce genre de pensées dans le passé mais voilà qu’elles revenaient. Manelena lui chamboulait vraiment toute son existence. Est-ce qu’elle s’en rendait compte des fois ? Car il n’en était pas vraiment convaincu au final.

Laisser un commentaire