Chapitre 42 : Utilisation interdite

ShiroiRyu
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Chapitre 42 : Utilisation interdite

Voilà … Tous les haut-gradés s’étaient réunis dans la tente du roi pour discuter entre eux des récents évènements. Lui ? Et bien, il était dans sa tente, essayant de se concentrer sur le livre golémique qu’il avait en main. C’était bien plus difficile qu’il ne le croyait. Après ce qui s’était passé avec la maréchale, il était assez … perturbé.

«  Hum ? Tery ! Tery ! Devine qui c’est ! » cria une voix féminine alors que la jeune femme aux cheveux blonds se présentait à l’intérieur de la tente, un sourire aux lèvres.

« Clari … Bonjour, qu’est-ce que tu fais là ? » demanda-t-il avec calme alors qu’elle continuait de lui sourire. Elle lui répondit :

« Je viens occuper tes journées trop monotones … Je suis sûre que tu dois être triste que la maréchale soit occupée, n’est-ce pas ? Tu ne me feras pas croire que ça te laisse indifférent de toute façon ! Ça se voit parfaitement qu’entre elle et toi, y a un truc. »

« Dommage que ce ne sont que des paroles en l’air, sans aucun argument ou autre … Car si tu avais réellement cherché, tu saurais que ce n’est pas du tout le cas. Je n’ai fait que soigner ses blessures car j’estimais que c’était normal après ce qui s’est passé lorsque je suis parti en exploration avec elle en direction des mékalarmiens. »

« Exploration avec elle … Qu’est-ce qui s’est passé ? Dis-moi tout ! Dis-moi tout ! »

« T’es pire qu’une commère ! » s’écria le jeune homme alors qu’il rougissait faiblement. Clari s’était tout simplement jetée sur lui ou presque.

« Mais aller ! Raconte un petit peu à ta meilleure amie qui soit, Tery ! » dit-elle avec entrain alors qu’il cherchait à s’enfuir. Non et non ! Ca ne concernait que lui et la maréchale ce qui s’était passé avec la scène de la branche trop grosse qui lui était tombé sur le crâne.

« Je n’ai pas envie d’en parler … Tu sais, je peux aussi avoir un peu d’intimité hein ? Ce n’est pas un luxe qui appartient à tous les autres. »

« Hum … Je ne sais pas trop … C’est juste que je trouve ça tellement … surprenant et mignon en même temps ! Tu ne peux pas comprendre comme ça me plaît tellement ce que tu me dis. Enfin, après, vous ne faites plus rien pour vous cacher. Je me demande même comment les autres généraux réagissent à tout ça. »

« C’est du domaine de la vie privée. Ils n’ont même pas à s’en mêler de cette histoire à la base. » marmonna le jeune homme aux cheveux bruns.

« Si seulement c’était aussi simple que ça. Car bon, en apparence, la maréchale est quand même effroyable, Tery … Et là, dès que tu es dans les parages, c’est tout le contraire. »

« Hum ? Hein ? Faudrait quand même pas exagérer, elle est toujours aussi impressionnante et inquiétante, la maréchale, même quand je suis là. C’est quand même un peu … »

Clari le fixa longuement de ses yeux verts pour bien lui montrer qu’elle ne croyait pas un traitre mot de ce qu’il disait. M’enfin, quand même … C’était exagéré non ? La maréchale n’était pas à ce point différente avec lui. Même si … Il aurait bien aimé dans le fond.

Ou alors peut-être que si ? Enfin, qu’importe, ce n’était pas très important … même si dans le fond, ça l’était quand même un peu. RAHHHHH ! Pourquoi est-ce qu’il était aussi perturbé par tout ça hein ? Pourquoi ? RAHHH ! C’était encore de la faute à Clari ! Qu’est-ce qu’elle pouvait faire sans cesse pour le parasiter hein ? Même pas le temps de souffler !

Ailleurs, dans la tente du roi, celui-ci était en réunion avec tous ses généraux et la maréchale. Tous se trouvaient autour d’une table pour une seule et même raison : la débâcle qui avait emmené à la cuisante défaite contre l’armée de Mékalarma. Le roi fut le premier à prendre la parole, disant sur un ton qui se voulait calme :

« Pouvez-vous m’expliquer pourquoi l’armée de Shunter s’est lancé dans un combat qui semblait gagné d’avance ? Ne dit-on pas que la précipitation est l’ennemie de la raison et de la victoire ? Vous avez été trop prétentieux et nous avons perdu une partie de nos effectifs. De même, j’ai entendu de nombreux soldats me dire que l’un d’entre eux les avait prévenus que le terrain était piégé et que l’armée ennemie semblait préparer quelque chose. »

« Tery Vanian. » répondit la maréchale alors que toutes les têtes se tournaient vers elle : « Il fut celui qui a montré les pièges des mékarlarmiens avant que notre armée ne se fasse avoir. De même, il est celui qui a demandé à l’un des hauts-gradés de prévenir les soldats de reculer avant qu’ils ne tombent dans le piège … mais il s’avère que certains n’ont guère pris ses paroles en importance. En dépit de ses apparences, Tery Vanian a certaines capacités … insoupçonnées même par lui-même. »

« Est-ce pour cela qu’il est toujours à vos côtés ? Nous ne pouvons guère prendre en considération vos propos le concernant, maréchale. » dit l’un des généraux, un petit sourire ironique aux lèvres avant que la femme en armure noire ne place son regard rubis sur lui.

« Il possède les lignes d’Alzar et est capable de les contrôler. Cela, vous devriez le savoir depuis déjà assez longtemps, n’est-ce pas ? » rétorqua la maréchale. Pourtant, de nombreux murmures se firent entendre alors que le roi toussotait. « Visiblement, ça ne semble pas être le cas pour une majorité d’entre vous. Tery Vanian est l’un de nos atouts dans cette guerre. Sa puissance est telle que vous tous réunis n’avez sûrement aucune chance de pouvoir le battre s’il est sérieux. Néanmoins, ce n’est justement pas le cas et il est encore un peu trop … brut. C’est pourquoi je m’occupe de son cas pour le forger de telle façon qu’il puisse nous être utile pour les futures années à venir. Avec lui à nos côtés, notre armée s’en retrouvera renforcée. »

« Merci bien pour vos paroles … maréchale. » annonça le roi, signalant par là qu’il coupait court à la petite conversation entre la maréchale et les autres membres présents.

« Comme vous le désirez, roi Theor. » murmura la maréchale.

« Ce Tery Vanian … en dépit du fait qu’il soit issu du bas peuple, qu’il n’a pas l’étoffe d’un grand soldat, semble avoir quelques capacités qui pourraient sauver les vies de nos soldats Dorénavant, essayez de prendre en compte ces paroles sur le moment si elles vous semblent un tant soit peu rationnelles et posées. De même, je vous demande à tous de mettre votre égo de côté dans de telles circonstances. Nous devons éviter de reproduire ce qui s’est passé hier. Cette guerre contre Mékalarma risque de durer plus longtemps que prévue. De même, je me dois de donner des consignes par rapport aux guerres en cours sur les autres frontières. »

Les généraux hochèrent la tête, ne pouvant que confirmer les propos du roi alors que celui-ci gardait la parole. Certains hommes se regardèrent alors qu’il était possible de voir que seule la maréchale représentait le sexe féminin dans la tente.

« Si je vous ai réunis ici, ce n’est pas uniquement pour cela. » reprit le roi avec calme.

Il se pencha sur le côté, prenant un objet au sol avant de le déposer sur la table. Un coffret … Il ouvrit ce dernier, en sortant plusieurs médaillons de différentes couleurs alors que les généraux semblaient interloqués.

« Je pense que vous êtes au courant de ce qu’il s’agit. Les différents médaillons que nos soldats ont récupéré ces dernières années Une partie d’entre eux sont dans les mains d’autrui bien que nous n’avons aucun renseignement à ce sujet. »

« Ces médaillons … n’est-ce pas ceux qui nous permettraient d’obtenir la victoire contre les mékalarmiens ? Si tel est le cas, peut-être qu’il vaudrait mieux nous les confier ? » demanda l’un des généraux, le roi se tournant vers lui avant de répondre :

« Si vous voulez mourir … Faites donc alors. »

Le monarque tendit la boîte au général qui avait pris la parole, celui-ci semblant un peu étonné des paroles de son roi. Il pencha la main vers les médaillons mais s’arrêta avant d’en prendre un. Si le roi proférait de telles paroles, c’est bien parce qu’il y avait une raison.

« Hum … Vous avez fait le bon choix. Ces médaillons ne peuvent être utilisés que par des personnes possédant les lignes d’Alzar ou de Zélisia. Ils sont plus … « aptes » à résister au contrecoup de leurs utilisations. »

« Vous avez dit Alzar ou Zélisia … Pourquoi ne pas envoyer ce … Tery Vanian ? » demanda un autre général. Sur le coup, il était vrai que ça semblait être une bonne idée. Et il y avait d’autres personnes possédant des lignes d’Alzar et de Zélisia non ?

« Car il ne saurait pas les utiliser correctement. De même, cela doit rester entre nous mais les médaillons qui sont utilisés par des personnes ne possédant les lignes des deux dieux sont destinées à mourir dans les heures qui suivent. Même si ce Tery Vanian serait capable de les utiliser à pleine puissance, le sacrifice d’une vie semble rendre les médaillons bien plus forts encore. C’est pourquoi nous allons prendre … »

« Les soldats les plus réticents à se battre et leur demander d’utiliser les médaillons pour les motiver à affronter les mékalarmiens. En possession d’une telle arme, ils ne seront jamais conscients de ce qui se passera ensuite. »

La maréchale avait continué les propos du roi, faisant un signe de la tête pour s’excuser d’avoir pris la parole. Le roi fit un geste de la main pour dire que ce n’était pas bien gave alors que les généraux se regardaient entre eux. Au final … D’après ce qui était dit, ils allaient tout simplement sacrifier de nombreux soldats pour combattre les mékalarmiens et leurs nombreux pièges. La guerre allait prendre un nouveau tournant grâce à cela.

« Tu crois que le roi et les généraux parlent de quoi ? »

« Hum ? Je ne sais pas … et je ne pense pas que nous saurons un jour. » répondit-il calmement alors qu’il se redressait de son lit.

« Tu n’as même pas l’air intéressé un tout petit peu … pfff … »

« Et qu’est-ce que tu veux que je te dise ? On est que de simples soldats, c’est tout ! Pas de quoi se prendre la tête, Clari. Enfin bon, tu comptes partir quand ? »

Il disait cela avec neutralité bien qu’il l’incitait clairement à partir. Pourtant, en même temps, c’était juste une petite pique envers la jeune femme. C’était bon d’avoir quelqu’un avec qui il pouvait parler quotidiennement. Oh oui, il n’avait pas à se plaindre.

« Jamais ! Je veux venir t’embêter autant que je le peux, Tery. »

« Tu te comportes encore une fois comme une enfant, Clari, tu le sais ? »

« Hum ? Oui et ? » répondit-elle avec amusement avant de lui faire un sourire tendre. Elle vint s’asseoir à côté de lui, reprenant : « Tu sais … Tery, j’ai quand même l’impression d’avoir un … Ah non … Je n’ai rien dit. »

« Termine les phrases que tu commences, Clari. C’est quand même mieux que de ne rien dire. » murmura le jeune homme alors qu’il était un peu étonné de la réaction de Clari.

Bon ce n’était pas le plus important … Ah … Il n’aimait pas rester là à ne rien faire. Il pouvait quand même aller chercher de quoi s’occuper ? Lire son livre sur les golems ! Lire, lire, lire ! Il avait toujours cette pensée en tête. Clari le vit prendre l’un de ses nombreux livres avant de dire en rigolant :

« Sincèrement, je vais finir par croire que tu n’es pas un soldat mais un érudit. Dès que je te parle, t’es tout de suite plongé dans ton bouquin ! »

« Ne va pas croire que c’est parce que tu m’ennuies hein ? C’est juste que … Je dois m’occuper en même temps car bon … »

« Hum … Je ne sais pas vraiment. Je sais quoi faire ! Je sais … Je me répète hein ? »

Elle se comportait un peu comme une adolescente quand elle s’adressait à lui. Comme pour confirmer ce qu’il pensait, il tapota doucement le crâne de Clari, celle-ci se laissant faire en émettant un petit rire. Et bien … Il lui en fallait peu à la grande demoiselle ou quoi ?

« Arrête de te répéter si tu n’as rien à dire. » annonça le jeune homme.

« Je crois que tu pouvais t’abstenir de dire cela, Tery. »

« Toi-même … Je vais m’arrêter-là, je crois. » répondit finalement le jeune homme avant de rire un peu. Il valait mieux ne pas chercher plus longtemps que ça les ennuis. De toute façon, ce n’était pas bien important et c’était juste un moyen de communiquer entre eux.

Ce genre de dispute était sans importance mais bon, ça faisait toujours son petit effet. Maintenant, il allait pouvoir arrêter de se préoccuper de Clari et recommencer à lire. Mais peut-être qu’elle avait raison … Il passait son temps à bouquiner au sujet des golems. Il ne devait pas se voiler la face : il trouvait ces livres plus qu’intéressants.

Comme s’ils contenaient un savoir ancestral. D’ailleurs, il se demandait même si quelqu’un avait déjà réuni tous les livres golémiques … Et surtout … Qu’est-ce qu’il en avait fait alors. Un golem de cinquante mètres de hauteur ? Hahaha ! L’idée était effarante mais il était sûr que cela était possible ! D’ailleurs, d’après ce qu’il avait compris, plus de livres demandait plus de pouvoirs … Et donc même en avoir une centaine serait inutile si on n’avait pas le mental nécessaire pour cela.

« Bon … De toute façon, c’est pas vraiment grave. »

« Qu’est-ce qui n’est pas grave, Tery ? » demanda la jeune femme aux cheveux blonds.

« Juste qu’il faudrait que j’arrête de penser à voix haute, c’est tout. »

« Paraitrait que c’est plutôt utile en plein combat … Sinon, tu risques de prévenir les autres par rapport à ce que tu vas faire. Ça serait bête non ? »

« Très bête … Bon, je sors un peu. J’en ai marre de rester ici, désolé. »

Il se leva de son lit, Clari faisant de même de son côté. Ils quittèrent la tente ensemble, Tery regardant autour de lui. Est-ce qu’ils allaient lancer un second assaut ou non ? Il fit un premier pas puis un second avant de se retrouver agrippé par le bras.

« Tery Vanian, dans ma tente, maintenant. Clari, il en est de même pour toi. »

HEY HEY HEY ! Il fut traîné de force par la maréchale, la jeune femme aux cheveux blonds les suivant alors qu’ils retournaient dans une tente. La maréchale le relâcha, le jeune homme se massant le bras en gémissant un peu de douleur : ça faisait mal quand même.

« Comme vous êtes deux personnes relativement importantes, je tiens à vous le dire … »

Puis plus rien. La femme en armure de plaques noires ne disait plus rien. Les deux personnes se regardèrent, un peu surpris par les propos de la maréchale. Qu’est-ce qu’elle avait essayé de dire ? Elle semblait tiraillée par quelque chose.

« Maréchale ? Ça ne va pas ? » murmura le jeune homme avec appréhension.

« Hum … Si … Peut-être … Je ne sais plus vraiment. »

Elle vint s’installer sur son fauteuil, faisant un petit geste de la main pour dire que ce n’était pas bien grave. Ca n’avait pas l’air d’aller … Il répéta la question, s’approchant de la maréchale avant que celle-ci ne le repousse assez violemment.

« Je peux savoir ce que tu fous ? Tu te crois tout permis alors qu’il y a Clari ou quoi ? » dit-elle avec énervement alors que Clari rigolait :

« Oh si c’est que ça … Je vous laisse en tête à tête, maréchale, Tery. »

« TOI, TU RESTES ICI ! » hurla violemment la maréchale.

OHLA ! Elle était en mode colérique ! Clari garda son sourire bien qu’elle ne décida de ne plus bouger. Elle était toujours amusée avec la facilité à laquelle elle pouvait jouer sur les nerfs de la femme en armure de plaque noire.

« Clari, sincèrement, je ne sais pas pourquoi tu fais ça … mais la maréchale est bien moins patiente que moi. Tu joues trop sur ses nerfs et elle n’hésitera pas à te tuer … ou tout simplement à te torturer. Arrête tes bêtises. Maréchale … Est-ce que je peux vous voir ? Si ça ne vous dérange pas trop … bien entendu. »

« … D’accord. » soupira la maréchale, faisant disparaître son casque noir pour laisser paraître son visage, ses yeux rubis et ses cheveux argentés. Avec douceur, il passa ses mains sur les joues de Manelena puis ensuite son front.


C’était bizarre de ne pas ressentir la peur … alors qu’elle pouvait facilement le tuer sur place. Connaissant la maréchale, ça serait même surement possible. Elle aurait dû réagir après un tel geste … mais il n’en fut rien. Elle se laissa faire jusqu’à ce qu’il murmure :

« On dirait que vous avez une mauvaise mine … comme si vous n’aviez pas bien dormie … ou alors que vous avez appris une nouvelle terrifiante, je ne sais pas ce que je dois croire maintenant. Vous avez peut-être une explication ? »

« Non … J’en ai aucune qui te concerne. Et retire tes mains ! T’es vraiment trop familier avec moi, Tery Vanian ! » dit la jeune femme aux yeux rubis avant de le repousser avec violence.

Il ne pensait pas à mal … Pas du tout même … Mais visiblement, cela ne convenait pas à la maréchale. Il pouvait parfaitement comprendre ça. Clari s’était retournée, regardant l’entrée de l’imposante tente pour empêcher que quiconque ne pénètre à l’intérieur par inadvertance et surtout devant une telle scène.

« Je ne voulais pas vous offusquer, je suis juste un peu préoccupé. Pardon. »

« Ne te préoccupe pas de moi mais plutôt de ce qui risque de t’attendre sur le terrain d’ici quelques heures ou jours. Les mékalarmiens ne sont pas à prendre à la légère. »

« Je le sais parfaitement … Enfin, moi, je le sais … Mais les autres … Peut-être que vous devriez prévenir les autres personnes gradées ou les soldats à tout … »

« Ils n’ont pas besoin d’être au courant. Pour une fois, ils utiliseront un organe peu usité chez eux : leur cerveau. » rétorqua-t-elle sèchement, faisant apparaitre son casque sur son crâne. « Maintenant, vous pouvez disparaître tous les deux. Je ne sais même plus pourquoi je voulais vous contacter … Ca ne devait pas être si important que ça. »

« Peut-être étiez-vous simplement inquiète pour Tery après la réunion avec le roi et les autres généraux. » annonça Clari avant de s’en aller aussitôt, n’attendant pas la réplique de la maréchale. Tery était toujours là, regardant la femme en armure noire.

« Je ne sais pas ce qui s’est passé pendant la réunion mais faites-moi confiance, je ne laisserai personne vous faire du mal, maréchale. Je vous l’ai promis. »

« Assez … Disparais de ma vue … Tu ne sais rien de ce qui va se passer. »

« Et ne vous inquiétez pas à mon sujet, je commence à me dire que j’ai la vie dure. Je ne risque pas d’avoir de problèmes. » dit-il avec entrain, se tapant le torse comme pour la rassurer. Il devait paraître bien ridicule à ses yeux mais bon … Il disait ce qu’il pensait, comme à son habitude et ça ne changerait rien à ses convictions. « Mais bref … Maréchale, même si c’est peut-être, j’espère un peu que c’est bien pour la raison qu’à citer Clari … que vous m’avez fait venir ici. Vous savez … Essayez de ne plus penser comme une maréchale … comme une soldate et pensez plus à vous. »

« Je n’ai pas besoin de ce genre de consignes, Tery Vanian. »

« Pensez un peu … avec votre cœur ? J’espère que j’ai pas l’air trop pitoyable quand je dis ça. Je sais que vous êtes une femme forte, très forte même … »

« Arrête et pars de cette tente avant que je m’énerve réellement. »

« Comme vous le désirez, maréchale Nali. » murmura-t-il avec douceur avant de se diriger vers l’entrée de la tente. Lorsqu’il voulut passer à travers, elle reprit :

« Attends un peu, Tery Vanian. Je veux te dire … Je ne sais pas ce qui se passe avec moi … par rapport à ta personne. Je ne sais plus où j’en suis réellement. »

« … … … J’ai l’impression que c’est une confession ou un avant. J’ai l’impression que c’est la première fois depuis longtemps que vous me parlez de la sorte. »

« Oh arrête un peu de m’adresser la parole ainsi, c’est compris ? Je ne sais pas ce qui se passe avec moi … Je ne sais pas du tout. Tu me perturbes, Tery Vanian. C’est la première fois qu’un soldat aussi pitoyable que toi me met dans cet état et me préoccupe autant, tu comprends ? Avec tes lignes d’Alzar, ton incapacité intellectuelle qui fait que tu ne sais pas te débrouiller seul, tes paroles et tes réflexions complètement stupides et aberrantes ! Tu me fatigues, Tery Vanian ! Tu me fatigues plus que tout ! »

« Alors, je vais vous laisser tranquille, maré … Je vais te laisser te reposer, Manelena. Merci d’être sincère. » chuchote le jeune homme avant de hocher la tête en sa direction.

« Attends un peu … Tery. Pendant le prochain acte de cette guerre … »

« Oui ? Que se passe-t-il, maréchale ? Qu’est-ce qu’il y avec ça ? »

« Fais attention à toi, d’accord ? » souffle-t-elle, comme si elle avait utilisé toutes ses forces pour prononcer ces quelques paroles. Il émet un petit sourire avant de répondre :

« Ne vous inquiétez pas, je vais veiller sur mon propre corps mais aussi le vôtre. C’est vous que je servirai jusqu’au bout. Mais maintenant, je vais m’en aller avant que ma présence ne pose trop de problèmes à votre personne. »

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