Chapitre 46 : Bien trop tard

ShiroiRyu
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Chapitre 46 : Bien trop tard

La nouvelle avait été annoncée qu’une partie de l’armée de Shunter avait été défaite dans le désert. Mais en même temps, que les mékalarmiens s’étaient alliés aux traslorrois. Et encore, qu’est-ce que ça allait donner si les deux autres armées venaient les aider ? Ils n’allaient jamais pouvoir combattre contre quatre royaumes en même temps ! Du moins, en un seul combat ! En une seule et unique armée.

Couché sur son lit, le jeune homme se tournait vers la toile de sa tente. De l’autre côté de cette toile, il y avait une autre tente … Celle de la maréchale. Il n’arrêtait pas de penser à elle sans pouvoir réellement comprendre la raison. Du moins, il essayait de ne pas la comprendre. Car oui, une telle personne, il savait qu’il n’était pas fait pour elle. Il valait mieux revoir ses ambitions et espérer atteindre quelque chose de plus « petit ».

M’enfin, dis comme ça, c’était considéré Elen comme … HEY ! Pourquoi est-ce qu’il avait pensé à Elen aussitôt ? Déjà, il n’avait pas à penser de la sorte envers la jeune femme masquée de blanc ! Ensuite, ce n’était pas possible quelque chose avec elle. La raison était simple … C’était … C’était … C’était quoi ?

Alors qu’il sortait de sa tente pour se diriger vers celle où tout le monde allait prendre le déjeuner, Clari l’attendait avec un petit sourire au coin des lèvres. Elle tenait une lettre ailée à la main, celle-ci continuant de se débattre comme pour s’échapper. Hum ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? C’était quoi ça ?

« Qu’est-ce que tu fais à cette lettre, Clari ? » demanda le jeune homme.

« Oh rien du tout … Il semblerait qu’elle voulait arriver jusqu’à toi. C’est pourquoi je me disais que c’était une bonne idée de t’attendre, héhéhé. Je me demande qui a pu t’écrire. »

« Je me demande si tu veux bien me la donner, s’il te plaît ? » répondit aussitôt Tery en tendant sa main. La jeune femme fit semblant de réfléchir avant de soupirer. Elle déposa la lettre ailée dans les mains de Tery, la lettre stoppant ses mouvements d’ailes. « Est-ce que tu peux signaler que je déjeunerai plus tard ? »

« Bien entendu, tu crois qu’ils vont t’attendre, Tery ? Je te rapporterai quelque chose, vas donc écrire à ta dulcinée aux cheveux blonds et aux yeux bleus. »

Elle se moquait encore de lui, il le savait parfaitement. Néanmoins, il ne lui répondit pas, se dirigeant vers sa tente avant d’ouvrir la lettre. Avoir des nouvelles d’Elen était toujours une très bonne chose pour lui. Ça lui permettait de … se soulager un peu la conscience et l’esprit. En même temps, il en avait bien besoin avec tout ce qui se passait autour de lui. Installé sur son lit, il commença à lire la lettre qu’il avait reçue, se disant à lui-même :

« Qu’est-ce qu’elle va me raconter de beau cette fois-ci ? »

Mais il était sûr et certain d’une chose : elle n’allait pas lui envoyer d’image d’elle. Qu’est-ce qu’elle voulait lui dire ? AH ! Elle lui en voulait terriblement de ne pas lui dire où il se trouvait. Ce n’était pas de sa faute … mais c’était pour sa sécurité. Par contre, la chose à laquelle il ne s’était pas attendu, c’était bel et bien l’énervement caractéristique qu’il arrivait à lire dans la lettre. Elle était en colère, très en colère même.

« Ça m’étonne … grandement en fait. Je devrais peut-être lui dire où je me trouve à peu près. Mais je ne sais même pas où je suis exactement. Ça ne sert à rien … rien du tout. »

Même si elle était énervée, il ne pouvait pas faire autrement. Il devait laisser tomber cette idée. Elen n’avait pas besoin de venir. Il pouvait se débrouiller seul. Par contre, il allait lui raconter l’histoire des médaillons et aussi du golem.

« Bon, j’ai au moins de quoi remplir cette lettre et … »

« Héhéhé. Je peux au moins savoir ce que tu as écris ? Ah ! Tu n’as même pas commencé ! » murmura la voix de Clari avant que celle-ci ne pénètre complètement dans la tente. Dans ses mains, elle tenait un petit plateau qui contenait plusieurs pains ouverts en deux, une petite carafe d’eau et deux verres. « J’ai prétexté que tu te sentais trop fatigué pour te lever. Bon, bien entendu, ça fait trop flemmard mais … »

« Merci beaucoup et non, je n’ai pas encore écris. »

Il disait cela en haussant les épaules alors qu’elle se mettait à rire. Elle déposa le plateau sur le lit, faisant attention à ce que rien ne se renverse, comme la cruche. Parfait, au moins, comme ça, ils allaient pouvoir parler tous les deux. Sans lui laisser le temps de réagir, elle prit la lettre d’Elen, la regardant avec vélocité.

« On dirait que ça chauffe entre vous deux. Elle n’a pas l’air d’avoir apprécié ce que tu lui as écrit. Tu n’as pas envie de lui dire où est-ce que l’on se trouve ? Tu as des choses à lui cacher ? Je ne sais pas … Comme une certaine relation avec une certaine maréchale ? »

« RAH ! Arrête avec ça ! Tu sais parfaitement qu’il n’y a rien du tout ! Et je ne fais pas d’illusions contrairement à toi ! Tu crois vraiment que la maréchale et moi, ça pourrait fonctionner entre nous deux ? »

« Ne jamais dire jamais. Tu ne sais pas ce qui peut arriver. Personnellement, je te dirai de réfléchir réellement à qui est-ce que tu préfères. Le souci, c’est que ce n’est pas facile du tout. Dans le fond, si on y réfléchit, tu as une personne très présente à côté de toi. De l’autre côté, tu as une personne qui est plus que distante mais avec qui tu te sens très proche, c’est ça ? »

Hein ? Hum ? Il ne savait pas vraiment quoi lui répondre. Il prit l’un des pains qui étaient beurrés à l’intérieur avec un peu de confiture. Elle avait plutôt bien étalé le tout puisque rien ne tomba sur le lit. Croquant à l’intérieur, il vit Clari qui le regardait avec affection comme à son habitude. Bon … Par contre, pourquoi parler de ses relations amoureuses ?

« Avec Elen, c’est de la distance. Mais ça ne veut pas dire que je ne l’aime pas. En même temps, c’est compliqué avec elle. Dès le départ, ça l’était. Ensuite, avec la maréchale, je ne sais pas quoi dire. Là aussi, c’est compliqué. Je préfère encore ne pas me poser de questions et plutôt laisser faire le destin de ce côté-là. »

« C’est plutôt stupide de ta part, je trouve. Tu devrais essayer de le forcer. Mais après tout, tu restes très indécis. Il faudrait faire une autre confrontation entre la maréchale et Elen pour savoir qui est-ce qui t’apprécies le plus. A partir de là, tu pourrais faire ton choix non ? Tu ne trouves pas que c’est une bonne idée ? » dit-elle tandis qu’il terminait son pain.

Une bonne idée ? Il n’en était jamais très sûr. Et puis bon … Ce genre de confrontation était ridicule. Il n’était pas un morceau de viande ! Et surtout, il n’était pas un prix ! Il ne se pensait pas aussi « bien » pour être considéré comme ça.

« Bref, je vais lui écrire et ensuite, je vais lui … »

« Dis-lui donc où est-ce que nous nous trouvons, ça sera beaucoup mieux, non ? Elle semble vouloir t’apercevoir à tout prix, il serait bête de ne pas répondre à ses attentes. »

« Je préfère encore ne rien dire plutôt que de l’inquiéter. » marmonna le jeune homme aux cheveux bruns. Il n’était pas d’accord. C’était complètement stupide. Il savait ce qu’il allait lui écrire. Lui raconter au sujet des médaillons, des soldats et aussi du golem.
Sans même prêter plus longtemps attention à Clari, il commença à écrire, prenant son temps pour ne pas se tromper dans ses mots. Ah oui, bien entendu, il ne fallait pas oublier le petit « tu me manques tellement » au beau milieu du texte. Elle faisait toujours ça, autant lui répondre de la même manière non ?

Sans même remarquer que Clari l’observait en train d’écrire, il continua sa lettre, lui racontant au sujet des soldats utilisant les médaillons, ce qui leur était arrivé et toutes ces choses. Pfiou … C’était compliqué et … HEY ! Qu’est-ce que ça voulait dire !

« Clari ! Lâche ma lettre ! Qu’est-ce que tu fais ?! » s’écria le jeune homme alors que Clari avait récupéré le morceau de papier de Tery.

« Tu l’as terminée, non ? Alors, il suffit de l’envoyer et ensuite, ça sera terminé. Je vais le faire à ta place, de toute façon, tu as déjà rentré ses coordonnées physiques. »

Pourquoi est-ce qu’il était méfiant envers elle ? Car elle préparait surement quelque chose de mauvais, très mauvais même ! Il fit semblant de lui tourner le dos bien qu’il jetait un regard en arrière. Il la vit commencer à écrire quelque chose à son tour. Il arriva rapidement à sa hauteur, cherchant à l’arrêter.

« Qu’est-ce que tu as écris encore ? HEY ! Ne met pas n’importe quoi ! C’est quoi ça ? J’ai tellement envie de te serrer dans mes bras ! MAIS JE NE SUIS PAS COMME CA ! Elle ne reconnaîtra pas mon écriture de toute façon ! ARRÊTE CLARI ! »

« Attends que je termine par « je t’embrasse très fort ». Et voilà ! Envole-toi ! »

Elle utilisait ses lignes de Zélisia pour tenir à distance le jeune homme. Dès qu’elle eut terminé de refermer la lettre, elle vint serrer Tery dans ses bras, l’empêchant de stopper la lettre qui quitta la tente. Lorsqu’elle fut assez éloignée, après plusieurs minutes, elle le relâcha, le jeune homme serrant les poings.

« Allons, ne te mets pas en colère. Je t’ai juste donné un petit coup de main. »

« OUAIS BIEN SÛR ! T’es juste une idiote ! Comme d’habitude, Clari ! Comme d’habitude ! T’es juste une idiote qui veut contrôler ma vie ! » cria le jeune homme. Il en avait assez ! Elle faisait toujours tout pour l’emm … embêter !

Il quitta la tente, ne terminant pas le petit-déjeuner qu’elle lui avait rapporté. Voilà comment gâcher une journée à cause d’elle ! Bon sang ! Sa main sur son visage, il était en train de rougir violemment à ce que Clari avait écrit. Ce n’était pas lui … pas du tout ! RAH ! Il était gêné, plus que gêné ! Qu’est-ce qu’Elen allait lui répondre ? Si elle disait « elle aussi » ? Non, c’était impossible. En plus, là, au beau milieu des tentes, il se donnait en spectacle, quelques soldats le regardant après qu’il fut sorti après avoir crié.

Bon … Ca ne servait à rien de s’énerver. Du moins, ce qui était fait était fait. Il affronterait Elen en face si elle lui posait des questions. Bien entendu, le mieux serait qu’elle ne lui en pose pas et qu’elle vienne juste l’étreindre, ça faciliterait quand même beaucoup de choses. De l’autre côté, une étreinte d’Elen, c’était quand même … pas une mauvaise idée. Du moins, il ne trouvait pas ça déplaisant, loin de là même.

Brrr ! Il se faisait des idées, ce n’était pas bon du tout. Tout ça était de la faute de Clari ! A cause d’elle, il s’imaginait des choses ! BON ! De toute façon, pour le reste de la journée, il allait tout simplement suivre les ordres et aussi pour le reste de cette guerre. Si Elen lui répondait, il éviterait de lui répondre le jour même. Ainsi, ça permettrait de penser à autre chose. Humpf … De toute façon, à l’allure que prenait cette guerre, elle était loin d’être terminée. C’était bien ce qu’il pensait de tout ça.

Humpf … Pour la paix avec Clari, il verrait plus tard mais il n’avait pas la motivation sur le moment. Après tout, il y avait des préoccupations bien plus importantes sur le moment. Pour les lettres à Elen, il y répondrait en fin de compte. Pourquoi est-ce qu’il était aussi indécis par rapport à la jeune femme masquée ?

Ce qu’il pensa se réalisa bien plus que prévu. Trois mois s’étaient déroulés en quelques instants. Il recevait une lettre d’Elen une fois toutes les deux semaines. Une semaine pour la recevoir, une semaine pour l’écrire correctement et elle la recevait au bout d’une semaine sûrement. Ensuite, elle perdait moins de temps que lui puisqu’elle arrivait rapidement. De toute façon, ce n’était pas le plus important.

Le plus important était la situation dans tout le royaume. Contrairement à ce qui avait été annoncé, non, malgré les médaillons, ils n’étaient pas en bonne position. Sur les autres terrains, la situation était telle qu’ils pouvaient tenir malgré les mois qui s’écoulaient … mais ici … Après les traslorois, voilà que les honoriens étaient aussi de la partie. Cela faisait donc trois royaumes en même temps.

Bien entendu, en trois mois, il avait pardonné à Clari mais sa situation avec la maréchale n’avait pas changé. En même temps, tout le monde était à nerf de peau. Il n’y avait pas un seul moment où ils pouvaient se reposer. Ils avaient même dû perdre quelques kilomètres car leurs forces devenaient trop grandes. Bien entendu, les médaillons étaient toujours utilisés mais cela faisait des soldats en moins à chaque utilisation.

Bref, la situation n’était pas très bonne et les morts étaient de plus en plus nombreuses. Heureusement que de leurs côtés, il y avait bon nombre de porteurs des lignes de Zélisia. D’ailleurs, des porteurs des lignes d’Alzar étaient aussi assez réunis pour lancer une offensive sur les armées ennemies. Mais voilà, Alzar et Zélisia n’étaient pas présents que dans le royaume de Shunter, loin de là. Les lignes étaient présentes dans tous les royaumes. Donc … Du côté des ennemis, ils avaient aussi des adeptes d’Alzar et Zélisia.

La seule différence, c’est que Shunter semblait plus « propice » à en avoir, voilà tout. Le nombre était bien plus important dans le royaume de Shunter que nulle part ailleurs. Mais voilà, les porteurs des lignes d’Alzar étaient incontrôlables dès qu’ils utilisaient un peu trop leurs pouvoirs. Ainsi, généralement, c’était aussi un aller sans retour pour une grande partie d’entre eux. Ils ne pouvaient pas envoyer un seul Porteur car celui-ci se ferait tué. Ils ne pouvaient pas en envoyer plusieurs en même temps car ils se combattaient jusqu’à la mort après qu’ils en aient terminé avec leurs adversaires.

Bref, la situation était à l’avantage de personne, voilà le gros souci, le TRES gros souci qu’ils avaient dans l’armée de Shunter. Il n’y avait pas de solution miracle et à force, le nombre de soldats diminuait au fur et à mesure. De son côté personnel, il avait aussi décidé d’écrire à sa mère pour la rassurer sur la situation. Comme cela faisait plusieurs mois, c’était tout ce qu’il y avait de plus normal à ses yeux.

« Encore en train d’écrire ? Tu ne fais que cela de tes journées lorsque tu n’es pas sur le terrain. »

Il tourna son visage vers la personne qui s’était adressé à lui. Un petit sourire aux lèvres, il regarda la femme en armure noire. Ces trois derniers jours, cela avait été un peu de repos, ce qui n’était pas du tout une mauvaise chose, loin de là même. Ils pouvaient souffler ou plutôt, de son côté, il pouvait écrire ses lettres ou alors faire des petites annotations au crayon magique sur ses livres golémiques.
Crayon magique ? Bien entendu. Il suffisait d’écrire et si on voulait effacer, il suffisait de répéter à voix haute la partie que l’on voulait effacer avant de souffler sur la feuille de papier où était inscrits les mots. C’était plutôt une invention ingénieuse. Néanmoins, maintenant, il devait parler à la maréchale puisqu’elle lui avait adressé la parole.

« C’est bête mais je ne sais pas … Ca m’occupe l’esprit. En même temps, je note quelques petites remarques sur les différents golems. »

« Hum ? De quelle sorte ? » demanda-t-elle avant de s’asseoir à côté de lui. Comme il était en-dehors de sa tente pour profiter un peu du plein air et que Clari n’était pas là, normalement, les soldats n’allaient pas se poser de questions qu’elle soit assise à côté de lui.

« Je ne crois pas que vous puissiez les voir puisqu’elles sont inscrites dans le livre mais du genre, je note des détails par rapport aux différents golems. »

« Tu peux donner un exemple car tu te répètes … » reprit la femme en armure noire.

« Et bien … Disons que je veux faire un golem par rapport à l’élément de la terre, au royaume de Shunter. Sauf que la terre, c’est aussi la nature. Alors, je pourrai faire un golem lié aux plantes au lieu d’un golem de roche. Il en est de même pour les trois formes de l’eau. Un golem aqueux qui serait difficile à toucher mais un coup d’électricité et il est mort. Ou un golem de glace très puissant, capable de geler l’ennemi mais très fragile aussi si on ne prend pas ses précautions. Enfin, un golem composé de nuage sera un peu plus difficile car il faut savoir manier l’air et l’eau en même temps. Par contre, un golem composé d’air est différent d’un golem nuageux. C’est cela qui est plutôt bien avec les golems, on peut les créer à partir de tout et n’importe quoi ! »

« … … … Je ne demandais pas autant d’informations, Tery. » annonça Manelena après quelques secondes où n’avait pris la parole. « Mais bon … Après cette guerre, tu n’as jamais pensé à rejoindre un groupe de magiciens ? Plutôt que de soldats ? »

« Euh … Je n’y ai pas vraiment pensé et vous savez, il faut plutôt être intelligent. »

« Encore une fois, tu te dévalues par rapport à tes capacités. Si tu es capable d’imaginer et créer des golems, c’est que tu n’es pas aussi stupide que tu ne le penses. »

C’était toujours quelque chose de spécial … de recevoir un compliment de la part de la maréchale. Mais bon, il ne devait pas s’y attarder. Il ne manquait pas de confiance, c’est juste que plusieurs années perdues à ne rien faire à cause de la mort de son père … et ensuite, il avait eu le résultat lorsqu’il avait quitté le village pour la première fois.
« Si cette guerre se termine définitivement, penses donc à ta reconversion. Tu n’es pas fait pour être soldat. Comme tu as bien combattu durant ces quelques années, tu peux sûrement trouver un métier ailleurs. Tes connaissances dans les golems seront plus qu’utiles. » annonça la maréchale calmement.

Pourquoi est-ce qu’elle voulait tant qu’il arrête d’être un soldat ? Ca ne le gênait pas tant que ça. Il combattait pour son royaume, il avait déjà tué pour son royaume. Il avait récupéré des médaillons, visiter beaucoup de lieux. Pourquoi est-ce que la maréchale s’efforçait à tout faire pour qu’il quitte sa fonction ? Il ne savait pas …

« Maréchale, vous voulez que je quitte l’armée ? Je ne suis pas assez bien comme soldat ? »

« Ce n’est pas exactement cela … Tery. Tu n’as pas la personnalité d’un soldat … Tu es beaucoup trop … « protecteur » contrairement aux autres. Pourquoi est-ce que je dois expliquer mes propos hum ? » demanda-t-elle avec une pointe d’agacement.

« Je ne voulais surtout pas vous forcer la main … C’est juste que des fois, j’ai cette impression, c’est tout. Maréchale, et vous ? Vous n’avez jamais pensé à quitter l’armée ? Vous êtes très jeune et pourtant, vous êtes celle qui dirige toute une armée. Vous savez, le poids des responsabilités, le regard des généraux bien plus vieux que vous, cela doit peser beaucoup sur vos épaules. »

« Mais de quoi est-ce je me mêle, Tery ? Est-ce que tu crois que j’ai une tête à faire cela ? L’armée est toute mon existence, je suis à l’intérieur depuis l’âge de dix ans et … »

Elle s’arrêta dans ses propos alors qu’il clignait des yeux. Depuis l’âge de dix ans ? C’était la première fois qu’il entendait une telle chose. Enfin, c’était la première fois qu’elle lui parlait de son passé. Heureusement, personne n’était autour d’eux dont leur conversation était privée. Elle reprit aussitôt :

« Je te conseille d’oublier ce que je viens de te dire sinon … »

« Maréchale, cela veut dire que vous avez passé plus de la moitié de votre vie à faire ça ? Je … Je trouve que c’est plutôt triste. » coupa le jeune homme en se grattant le derrière du crâne. C’était triste mais surtout gênant pour lui d’apprendre ça. La maréchale avait vraiment vécu une existence très spéciale mais c’était ça … qui la rendait ainsi. « Je comprends si vous ne voulez plus continuer à m’en dire plus. »

« C’était une erreur de ma part. Tu n’es en rien responsable de cela. Mais puisque j’ai commencé, autant en terminer maintenant. Puisque tu as réussi à calculer que j’ai passé la moitié de ma vie dans l’armée de Shunter, tu peux maintenant arrêter de t’imaginer qu’il est possible pour moi de quitter l’armée pour une reconversion ailleurs. »

« Il ne faut pas dire ça. Je suis sûr et certain que vous pourriez être … différente. Du moins, que vous avez des capacités qui font que vous êtes autre chose qu’une simple maréchale. »

« … … … Non. » termina de dire la femme en armure noires avant de se relever.

« Je suis sûr que si … même si vous ne voulez pas le reconnaître. »

« Je sais encore mieux que toi ce dont je suis capable ou non ! Ne me force pas à être vulgaire et à te frapper, Tery Vanian ! Est-ce compris ?! »

« Je ne veux pas vous énerver mais je veux simplement que vous sachiez que si vous n’êtes pas capable de faire quelque chose alors moi, de mon côté, je ne suis guère mieux. »

« Arrête tes conneries un peu … C’est quoi ce genre de réflexions aberrantes ? » grogna la femme en armure noire, se penchant vers lui. « Ça te sert à quoi de me parler de la sorte ? Tu n’as pas l’impression que tu joues avec ton existence à chaque fois que tu m’adresses la parole ? Tu devrais me craindre plutôt que de me parler ! »

« Je n’y arrives pas … Peut-être parce que j’ai découvert qui vous étiez sous votre armure, c’est tout. Je ne peux pas m’empêcher de vous imaginer sans cette armure et donc de penser à la femme qui se trouve dessous et … »

Une claque plus que violente vint le frapper sur la joue, la femme en armure de plaques noires se mettant à trembler avant de bredouiller :

« Ne t’avise même plus de penser à moi de la sorte, c’est compris, TERY ?! Sinon, je te brise en morceaux ! Que ça soit clair ! »

« Mais mais … Je … Je ne pensais pas à mal ? Qu’est-ce que vous vous êtes im… AH NON ! AH NON ! Ce n’était pas une réflexion comme ça ! Pas du tout ! Pardon, pardon ! »

Il vint se confondre en excuses plusieurs fois à la suite, espérant qu’elle lui pardonnerait car sur le coup, il y avait une grosse erreur de compréhension entre tous les deux. Il ne pensait pas à ça du tout. Il n’oserait jamais surtout ! Il se redressa, la joue rougie avant de poser ses mains sur les épaules de Manelena. Elle était quand même plus grande que lui.

« Veullez vraiment me croire, maréchale Nali. Je ne pensais pas du tout à ça ! Vous me connaissez bien non ? S’il vous plaît ! »

Elle le força à retirer ses mains de ses épaules, émettant tout simplement un grognement avant de s’éloigner. Vraiment … Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter un tel sort ? Pourtant, il n’avait pas pensé à mal … Pas du tout même.

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