Chapitre 7 : La mort aux frontières

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : La mort aux frontières

Encore une nouvelle journée … pour partir en mission. Il poussa un soupir alors qu’il se levait dans son lit. Du moins … Il n’était pas le seul à dormir dedans. Clari était encore endormie tandis qu’il poussait un léger soupir. Sincèrement, un jour, il allait devoir lui expliquer que ça ne se faisait pas. Mais bon … A quoi bon perdre son temps avec elle ? Elle ne semblait pas vouloir l’écouter … Donc ça ne servait à rien du tout.

« Bon … Je me lève … Dans cinq secon … »

« Bonjour, Tery. » murmura soudainement une voix à côté de lui avant qu’il ne se retrouve allongé sur le lit, Clari à moitié sur lui. La tête posée sur son torse, elle avait un sourire aux lèvres tandis qu’elle gardait les yeux fermés. « Bien dormi encore aujourd’hui ? »

« Ca peut aller. A force, on s’habitue à tes ronflements. » répondit-il avec amusement alors que la jeune femme lui tirait tout de suite les joues, un peu rouge de gêne.

« Je ne ronfle pas ! Je ne suis pas comme ça, Tery Vanian ! » s’écria t-elle avant de retirer ses doigts des joues du jeune homme. Elle vint l’embrasser doucement sur la joue droite.

« Si ça ne te dérange pas trop, j’aimerai aussi pouvoir me lever … Il faudrait que l’on se prépare. Même si nous sommes des lèves-tôt, à force de rester dans le lit, on va finir par arriver en retard et je ne crois pas que ça soit une bonne idée. »

« Roh … Nous allons bientôt retourner à Midès. Pourquoi est-ce que tu ne prends pas ton temps un petit peu ? Rien ne presse, Tery. »

Il n’était pas vraiment d’accord avec elle mais elle ne lui laissait pas le moindre choix. Il poussa un petit soupir, la jeune femme semblant surprise tandis qu’il lui caressait le cuir chevelu sans même s’en rendre compte. Il avait pris une certaine habitude de la savoir auprès de lui, il le reconnaissait parfaitement. Etait-ce une mauvaise ou une bonne ? Ce n’était pas à lui de décider. Au final, ça ne lui déplaisait pas.
Elle poussa un petit murmure de plaisir, se laissant faire en rigolant à moitié tandis qu’il ne comprenait pas la raison d’un tel éclat. Pourtant, après cinq minutes, lorsqu’il s’arrêta, elle lui demanda de continuer. Pourtant, il se leva, Clari faisant une petite moue boudeuse attendrissante tandis qu’il se dirigeait vers le bac remplit d’eau. Il s’aspergea le visage, Clari venant le rejoindre avant de faire de même. Elle l’aspergea avec amusement tandis qu’il commença à faire de même de son côté.

« Allez, arrête Clari, on n’a pas de temps à perdre avec tout ça. »

« Je ne sais pas trop … Ca n’a pas duré assez de temps justement … »

« Qu’est-ce qui n’a pas assez duré ? » demanda t-il alors qu’elle ne semblait pas vouloir lui répondre, faisant juste une petite moue boudeuse.

… Il ne savait même pas ce qu’il lui avait fait ce matin ? Ce geste pourtant si simple avait beaucoup d’importance pour elle. Même si ce … Ce n’était pas de la façon là … que les gens le verraient. Enfin à la base, ils n’avaient même pas besoin de le savoir !

Une demi-heure s’écoula et ils quittèrent la chambre, des sacs sur leurs dos. Ils allaient partir … Là, ce n’était qu’une auberge car ils n’étaient pas si nombreux que cela, sept personnes d’après ses souvenirs. Donc, ils pouvaient éviter de dormir dans des tentes … Ah … Des tentes … Vraiment … La vie de soldat n’était clairement pas simple mais bon, il s’y était habitué depuis déjà pas mal de temps …

« Ca fait déjà plus d’une année … Hum … Cela passe beaucoup trop vite. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Tu es encore en train de te parler tout seul, Tery. »

« … … … Fichue habitude. Je me demande de qui je tiens ça. » répondit le jeune homme aux cheveux bruns, passant une main dans ces derniers. C’est vrai … Auparavant, il n’avait jamais eut un tel tic. Enfin bon … Ce n’était pas si grave que ça … tant que ce n’était pas en combat car là, signaler à l’ennemi ce que l’on comptait faire … Ce n’était pas une bonne idée.

Peu à peu, les autres soldats se réveillaient alors que le duo avait déjà terminé de manger. Pour l’heure, il n’avait pas reçu de nouvelles lettres de la petite demoiselle au masque blanc mais ce n’était pas si préoccupant que ça. Il ne pouvait pas espérer recevoir une lettre chaque jour non plus hein ? Lorsque tous furent prêts, ils quittèrent l’auberge dans laquelle ils avaient tous dormis pour se préparer à rentrer à Midès.
Comme à son habitude, il ne parlait pas réellement avec les autres soldats et inversement. A part Olin et Clari, il n’avait pas de relations avec les autres et il n’en voulait pas plus que cela. Autant ne pas perdre plus de temps que cela dans toute cette histoire … Enfin, sans vouloir être malpoli par rapport aux autres soldats. Il n’avait jamais été … très sociable dans le fond … Et cela faisait depuis longtemps que c’était ainsi.

« Hum ? A quoi est-ce que tu penses, Tery ? »

Clari s’était adressée à lui alors qu’Olin s’était dirigé vers les autres soldats pour parler un peu avec lui. Hum … Il se tourna vers la jeune femme aux couettes blondes, lui faisant un petit sourire avant de lui répondre d’une voix neutre :

« Je ne sais pas trop … A pas grand-chose. J’aimerai bien revoir ma mère … Encore une fois, j’ai complètement oublié de la prévenir et de lui écrire ces derniers mois. La dernière fois que j’ai faite une telle chose, elle a perdu plus de vingt kilos. Si elle se met dans le même état qu’auparavant, j’ai bien peur que je puisse la soulever à une main. »

« Tu ne parles pas souvent de ta famille, hein ? »

« Je ne vois pas pourquoi j’en parlerai … Ma mère est assez spéciale mais … bon … »

C’était sa mère donc il l’adorait. Ca n’avait rien du tout à voir avec son père. Oh … Son père, il ne voulait rien savoir à son sujet. Devant son visage tiré par la colère, Clari demanda :

« Ta mère est-elle si mauvaise que ça ? Ca ne semble pas te réjouir … »

« Hein ? Comment ça ? Pas du tout ! Ma mère est vraiment spéciale mais je l’adore ! » répondit-il aussitôt avec entrain. « Ce n’est pas du tout ça ! Non … J’aime … Enfin … »

« Il n’y a pas de honte à dire que tu aimes tes parents, hein ? » dit la jeune femme en souriant, amusée par les rougeurs sur les joues de Tery.

« Je n’aime pas mon père, je le déteste … et je le hais même. Mais par contre, ma mère … »

Sa mère … était vraiment très importante pour lui. C’était elle … qui malgré les apparences … s’était occupée de lui depuis le début. Et puis, il l’adorait, voilà tout ! Bien qu’il ne terminait pas sa phrase, Clari sembla comprendre ce qu’il pensait et lui tapota doucement le dos du crâne avec tendresse, un sourire aux lèvres.

Le voyage continua et dura moins longtemps que prévu. La preuve, ils arrivèrent au beau milieu de la nuit dans la capitale. Oui … Comme ils n’étaient guère loin, tous avaient décidé de continuer la marche même pendant la nuit. Dormir une nouvelle fois à l’auberge et surtout dans la capitale, c’était une bonne chose, une excellente chose même.

Enfin … Sauf quand Clari se colla contre lui pour dormir comme à leur habitude. Une nouvelle nuit s’écoula et il se laissa faire en poussant un petit soupir. La jeune femme à moitié couchée sur lui, il ferma les yeux en même temps qu’elle, s’endormant sans même se poser plus de questions. C’était bien parce qu’il lui faisait confiance … qu’il laissait faire une telle chose. Normalement, il ne fallait même pas rêver pour … faire ça avec une femme ! Enfin, il savait que ce n’était pas normal mais avec Clari … Il avait quand même l’impression que la jeune femme cherchait à être très proche de lui sans pour autant aller trop loin un peu … comme si ils devenaient membres d’une même famille. C’était stupide de penser ainsi … Mais à force, il avait peu à peu accepter cette idée venant de Clari.

« Debout, grosse marmotte ! On doit se dépêcher de se rendre aux baraques de l’armée. Normalement, si nous sommes arrivés à Midès, nous aurions dû dormir là-bas mais Olin a signalé qu’il se prendrait les réprimandes des supérieurs pour nous avoir laisser dormir dans une auberge pour la dernière fois. »


Il ouvrit ses yeux, se rappelant où il était. C’est vrai … Ils dormaient dans une auberge. Enfin non … Ils étaient maintenant à Midès. Ah ! La capitale ! Dire qu’il était revenu à Shunter il n’y a qu’à peine un mois … Ou quelque chose du genre … Il n’avait pas calculé le nombre de jours et en y pensant réellement, il se demandait quel jour ils étaient aujourd’hui.

« Hey … Tu ne veux quand même pas que je vienne vers toi, Tery ? Que je me couche sur toi pour t’embrasser pour te forcer à te lever, n’est-ce pas ? »

« Euh … Non merci, Clari. Je me lève dès maintenant, tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il se redressa dans le lit puis se mit de côté avant de se lever. Clari fit une petite mine boudeuse avant de rire. Ils se préparèrent, descendant pour voir les autres soldats qu’ils saluèrent. Pour paraître plus crédibles, il valait mieux qu’ils retournent tous en même temps pour éviter les soucis.

Tous déjeunèrent tranquillement, partant de tout et de rien. Les quelques missions n’avaient guère été un problème et bien qu’il avait des lignes noires … Il sentait que la méfiance des autres soldats se relâchaient un peu à son égard. Hey ! Il n’était pas si différent des autres quand même hein ? Il n’était pas non un monstre … Ah … Enfin bon … Ce n’était pas le moment de penser de telles choses, surtout qu’ils n’essayaient plus vraiment de l’éviter.

Et puis … Avec ce qui se passait autour d’eux, chacun n’avait pas le temps de penser à soi-même. Voilà qu’ils étaient tous alignés, avec d’autres soldats de Shunter en plusieurs files indiennes. Quelque chose de grave ou d’important s’était passé ou quoi ? Lorsqu’il vit la maréchale, il trembla légèrement.

« Je ne vais pas perdre mon temps à tout vous expliquer … Je pense que la majorité d’entre vous ont déjà vent de ce qui se passe dans le royaume. »

La majorité dont il ne faisait pas partie visiblement. La maréchale s’arrêta devant lui alors qu’il était en tête de file. Gloups … Il déglutit, ne bougeant plus d’un pli. Rien dire … Ne rien dire … Et il ne savait pas ce qui lui arrivait avec la maréchale à chaque fois qu’il la voyait.

« Honoros et Traslord nous assaillent par l’Est. De l’autre côté, il semblerait que Claudiska se prépare aussi à rentrer en guerre contre nous. »

« Et … Et Mekalarma ? J’ai entendu des rumeurs comme quoi le dirigeant précédent était mort par une personne de l’armée de Shunter et qu’ils allaient nous déclarer la guerre. »

Ce fut un soldat qui avait pris la parole, un peu tremblant à l’idée de couper la parole à la maréchale. Celle-ci se positionna devant la file de l’homme qui avait parlé. Plusieurs secondes … et aucune parole … Puis enfin, elle reprit :

« Mekalarma semble étrangement silencieux et n’est pas un problème à l’heure actuelle. Néanmoins, nos espions les surveillent. »

« Mais à côté, on se fait attaquer par trois royaumes sur quatre ! Qu’est-ce qui s’est passé avec eux pour qu’ils s’allient contre nous ?! »

Voilà qu’une femme d’une trentaine d’années avait pris la parole en s’écriant, tous les regards tournés vers elle. Elle avait osé hausser le ton ? Cela était souvent la dernière chose qu’une personne faisait … Enfin, en exagérant un peu quand même.

« … … … … … Les simples soldats n’ont pas à être au courant des actions de leurs supérieurs. Il y a une différence entre ce que vous voyez et la réalité. »

La maréchale s’était adressée à la femme calmement bien que son visage était tourné vers Tery. Celui-ci eut un léger frisson. Qu’est-ce qu’il avait fait cette fois ? HEY ! Elle n’allait pas lui faire de mal quand même non plus hein ?!

… … … Peut-être qu’elle voulait dire par là qu’il était responsable de tout cela ? Enfin … Sans être seul dans l’affaire … Récupérer les médaillons, tuer le dirigeant de Mekalarma, créer des problèmes à Honoros. Il n’y avait qu’à Traslord qu’il n’avait pas posé le pied … mais d’autres si … Enfin … Si ils étaient en guerre contre les quatre autres royaumes, c’était en grande partie à cause de lui ?!

« C’est juste … pas possible … » murmura t-il avec lenteur, tombant subitement au sol. Tout son corps s’était penché en avant alors qu’il s’était évanoui sur le coup.

Lorsqu’il rouvrit ses yeux, il remarqua qu’il était installé dans un lit, tous les autres étant complètement vides. Assis sur une chaise, un homme semblait occupé à écrire. Il voulut se redresser, l’homme se tournant vers lui. Il devait avoir une cinquantaine d’années, le crâne dégarni avec quelques favoris bruns tandis que ses yeux verts étaient derrière des lunettes.

« Veuillez ne pas vous lever de votre lit. Merci bien. »

« … … … Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce que je fais ici exactement ? » demanda le jeune homme, un peu étonné de se retrouver au final dans une salle de repos.

« Vous vous êtes évanoui tout simplement … Au beau milieu de la cour pendant que la maréchale faisait son discours. Ce n’était pas la meilleure idée à faire … Elle vous a soulevé et transporté ici comme un vulgaire sac de pommes de terre. »

« … … … Est-ce qu’elle risque de revenir ? »

« Pourquoi ? Tu as peur de quelque chose ? » demanda subitement une voix de l’autre côté de la porte, celle-ci s’ouvrant pour laisser paraître la femme en armure noire.

Aussitôt, l’homme s’éloigna sans demander son reste, la maréchale referma la porte derrière elle. Chaque pas émit un bruit métallique, Tery se recroquevillant à moitié dans son lit, un peu apeuré. A chaque fois … qu’il voyait la maréchale … Il avait toujours cette impression …

« Je … Je n’ai pas vraiment peur … Enfin … Peut-être que si … »

« Et pourquoi aurais-tu peur par rapport à moi ? As-tu quelque chose à te reprocher ? »

« Je ne sais pas … Le fait que je me sois évanoui pendant votre discours ? Je n’arrive même pas à comprendre pourquoi je me suis évanoui. »

La femme en armure noire vint s’asseoir sur le lit, Tery ayant l’impression que celui-ci s’enfonçait complètement dans le sol. Qu’est-ce … Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Il resta muet pendant deux bonnes minutes, la maréchale n’ouvrant pas la bouche sous son casque avant qu’il ne prenne finalement la parole, disant d’une voix gênée et distante :

« Je crois que je me suis … évanoui … car je suis responsable de tout ce que vous avez dit. »

« Ce que j’ai dit ? Les attaques sur notre royaume ? Tu n’as pas les épaules assez solides pour cela ? Pour te dire que tu es celui qui est à l’origine de tout cela ? »

« Pas du tout ! Je ne suis qu’un soldat ! Il y a encore deux ans, je ne faisais rien de ma vie ! Je n’ai pas la mentalité et le courage pour me tenir responsables de tout ça ! » s’écria t-il en tremblant violemment, ne voulant pas se rappeler de tout cela.

« … … … Tu n’es pas le seul responsable de tout cela. Tu vas sur quel âge ? Vingt ans non ? Dis-toi qu’à vingt-trois ans, je suis déjà maréchale … L’un des plus hauts statuts militaires de notre royaume. A la base, les problèmes de Mekalarma, tu n’étais pas seul que je sache. Pareil pour Claudiska et Honoros. Pfff … Tu n’as toujours pas la mentalité d’un soldat. S’évanouir à cause de cela … C’est vraiment pathétique. »

Elle avait soupiré cela devant le regard surpris du jeune homme. C’était vraiment la maréchale qui parlait … ou alors mademoiselle Nali ? Le ton n’avait pas été violent, c’était même tout le contraire. Il voulut parler mais il sentit que ce n’était pas le moment, se triturant les doigts avant de se prendre un très faible coup de poing métallique sur le front :

« Arrête de te triturer l’esprit avec de telles choses complètement absurdes. Tu es un soldat et ce n’est pas par ta faute que notre royaume est en guerre. Mettre tout sur le dos d’une seule personne, c’est manquer de courage et ne pas assumer ses actes. Ce n’est pas à un simple homme comme toi qu’on doit incomber cette faute. »

« Mademoiselle … Mane … » commença t-il avant de s’arrêter, les yeux rubis sous ce casque de métal noir le fixant, lourds de sens. « Non rien … Et pardonnez-moi pour cet évanouissement. Et pour tout ce que j’ai fait auparavant. »

Le poing vint le frapper plus violemment sur le front, le faisant se recoucher sur le lit alors qu’il poussait un petit cri de douleur. Pourtant, c’était uniquement la main dans un gant de dentelle noir qu’il vit et non le métal.

« Tu crois que tu peux dire une telle chose après tout ce que tu as tenté de faire ? De qui est-ce que tu te moques hein ? Fais attention, à toi … Tery … C’est un conseil. Tu deviens une plaie … peu à peu. Au passage, tu as intérêt à te remettre vite d’aplomb car tu vas bientôt partir en mission … Tu iras te rendre près d’un petit village où il semblerait que les soldats de Traslord se réunissent. Vous allez devoir les arrêter avant qu’ils ne détruisent ce village. »

« Détruire ce village ? Mais est-ce que nous aurons assez de soldats pour cela ? Car si on doit sauver tous les villages, cela sera assez difficile, n’est-ce pas ? »

« Le village de Leskar. » reprit-elle alors qu’il se statufiait.

Est-ce qu’il … avait mal entendu ? Voir très mal entendu ? Il l’espérait … vraiment … Pourtant, il se redressa subitement dans son lit avant de se lever. Ses deux jambes tremblèrent, comme incapables de le porter alors qu’elle avait esquissé un simple geste pour le réceptionner. Pourtant, elle ne bougea pas tandis qu’il se tenait devant elle.

« Et pourquoi est-ce que je n’ai pas été prévenu avant ?! »

« Car tu es ciblé personnellement. En vue de ta réaction, tu aurais pu commettre une bêtise … Et visiblement, tu sembles en vouloir commettre une, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas du tout ça ! Je dois aller au village de Leskar ! Il faut que je les arrête ! »

« Et tu penses que je dois te laisser faire cela, Tery Vanian ? »

« Il le faut ! Il y a ma mère là-bas ! C’est la seule personne qui me reste ! » s’écria t-il en posant ses mains sur les épaules métalliques de la femme en face de lui, plus pour s’y accrocher et se maintenir que pour lui dire de le laisser passer.

« Sais-tu ce que tu es en train de faire exactement, Tery ? Je te conseille de retirer tes mains … si tu veux pouvoir encore les utiliser pour le reste de ta vie. »

« Pardon … mademoiselle Manelena … Je vais demander aux supérieurs pour me rendre à Leskar. » dit-il sans remarquer comment il l’avait appelé.

Il passa à côté d’elle, marchant et titubant pour sortir de la pièce. Elle le laissa faire, ne soupirant même pas tandis qu’elle restait là, le regard droit en direction de la fenêtre en face d’elle. Hum … Elle savait que ce n’était pas la meilleure chose … à faire … Mais bon … Elle avait préféré le prévenir. Elle s’était doutée de la raison de son évanouissement depuis le début. Hum … Quel garçon plus que stupide.

« Mais je vous dis que je vais parfaitement bien ! Je suis prêt pour partir pour Leskar ! »

Une demi-heure plus tard, il était face à un homme d’une quarantaine d’années, assis derrière son bureau. Il ne cherchait même pas à écouter son interlocuteur qui était nul autre que Tery, le jeune homme s’égosillant à nouveau :

« Laissez-moi y aller ! J’ai de la famille là-bas ! Je dois aller les sauver si Traslord les attaque ! Bon sang ! Vous ne m’écoutez même pas ! »

« Bien entendu … Bien entendu … Avez-vous terminé ? J’ai de la paperasse. »

… … … BON SANG ! Il ne devait pas se foutre en colère mais il ne savait pas ce qui le retenait de lui coller un pain dans la figure. Déjà ses veines noires étaient apparues sur sa main droite qu’il avait serrée comme un poing. Ne pas perdre son calme sinon … sinon … Une main gantée de noir métallique vint subitement lui tordre son bras à moitié, lui arrachant un cri de douleur alors que la maréchale dit :

« Ne t’avise même pas de faire cela … Tery. »

« Que … Maréchale … Nali ? »

Aussitôt, l’homme se leva de son bureau, la saluant militairement tandis qu’elle retirait sa main du bras de Tery. L’homme dit :

« Ce jeune homme vous importune t-il ? Il déblatérait au sujet du village de Leskar. »

« Et il partira avec la troupe qui doit se rendre là-bas. Mettez aussi Clari Onival et … cet Olin aussi. Avec eux, il y a de fortes chances que cette affaire soit réglée. »

« Ce sont vos ordres … maréchale … donc je les exécuterai. »

L’homme semblait assez dépité de voir qu’elle s’était rangée du côté de Tery mais la femme en armure noire quitta la pièce, rapidement suivie par Tery. Celui-ci voulut prendre la parole mais elle vint lui dire :

« Ne t’avise … surtout pas pour me remercier. Je fais cela pour me débarrasser de toi. »

Comme ça … C’était dit. Il baissa la main, hochant simplement la tête avant de partir de son côté. Il allait être accompagné d’Olin et Clari … Avec eux, il était impossible qu’il perde … Il allait protéger son village et revoir sa mère en même temps !

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