Chapitre 70 : Portée disparue

ShiroiRyu
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Chapitre 70 : Portée disparue

« Pourquoi est-ce que tu es aussi anxieux, Tery, aujourd’hui ? »

« Je ne sais pas, Elen. J’ai un petit … peu … une sorte de malaise. Je n’arrive pas à l’exprimer correctement. Cela m’embête réellement mais … voilà. »

« Ne me dit pas que c’est à cause d’hier quand même ? »

Elle cligna des yeux, surprise par le jeune homme alors que celui-ci bafouillait quelques mots, cherchant aussitôt à dire d’une voix un peu surprise :

« Non non ! Pas du tout ! Pas du tout ! Loin de là ! Ce n’est pas du tout ça ! Ne t’en fait pas sur ce côté, je ne pensais pas à ça ! Pas vraiment, Elen. C’est juste … Un mauvais pressentiment. Et pourtant, ce n’est pas relié à moi, je crois. »

« Qu’est-ce que tu peux être étrange quand même … mais bon, c’est ainsi que j’ai décidé de t’aimer, Tery, et rien ne me fera changer d’avis. »

Hahaha. Si seulement c’était aussi simple que ça. Il eut un petit sourire béat avant de se rejoindre les autres avec Elen. Peut-être que tout allait s’arranger dans la journée ? Il ne pouvait pas prévoir l’avenir donc bon, ça serait une bonne chose qu’il ne lui arrive aucun malheur. Ah … mais pourquoi est-ce qu’il était ainsi ?
Malgré la matinée qui s’écoula, le jeune homme regardait avec anxiété autour de lui. Traslord n’était plus vraiment si loin et c’était tant mieux. Il devrait être ravi, n’est-ce pas ? Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il … n’y arrivait pas ? A être heureux ? Pourquoi ?

A l’heure du déjeuner, il observait simplement la marmite devant ses yeux tandis qu’il laissait Elen et Sérest cuisiner pour eux. Depuis que Sérest avait dit qu’elle en était capable, Elen faisait tout pour apprendre du côté de la femme ailée.

« Tery ! Tery ! Dis-moi donc si cela te goûte ou non ! »

Elle était vraiment motivée, n’est-ce pas ? Vouloir lui faire plaisir lui tenait tant à coeur que ça ? Il n’allait pas nier que cela le rendait heureux mais … pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI ? Il mangea pourtant d’un bon appétit, Elen attendant son commentaire.

« Pour une première fois, ton ragoût est plutôt bon. Cela manque d’assaisonnement et il y a un peu trop de sel. Je … »

La mine déconfite d’Elen le stoppa dans ses paroles. Il entendit un gros soupir de la part de Manelena alors que Clari murmurait un « Ouhlala ». Ben quoi ? Il disait la vérité non ? Elle n’attendait pas un tel commentaire de sa part ? Si ce n’était pas le cas, pourquoi lui avoir alors posé la question ? C’était plutôt bête non ? Oh …

« Mais ne t’en fait pas, avec un tel niveau en tant que débutante, il te faudra justement peu de temps pour réussir à être une excellete cuisinière. Bravo Elen. »

« Ah ! Merci Tery ! Ce n’est pas grand-chose, tu sais hein ? »

Maintenant, elle avait retrouvé le sourire, se triturant les cheveux blonds d’un doigt pour en enrouler une mèche. Elle retourna auprès de Sérest, lui chuchotant ce que Tery avait dit bien que la femme ailée l’avait déjà entendu.


Il continua de manger comme si de rien n’était, concentré sur ce qui se trouvait dans sa gamelle. Ah, peut-être que ce malaise allait disparaître avec l’estomac rempli ? Et puis dans le fond, même si le repas n’était point parfait, l’effort d’Elen valait mieux le trop plein de sel qu’elle avait mis. Il était convaincu que Sérest l’avait laissée faire pour qu’elle apprenne de ses erreurs. Et pour cela, il ne pouvait remercier que la femme de Claudiska.

Lorsque le début d’après-midi commença, ce fut l’estomac bien remplit qu’il se remit en route, les autres venant le suivre. Si ce n’était que ça … mais non. L’anxiété continuait de l’animer jusqu’à finalement prendre une forme de petite taille et ailée. Il cligna des yeux, une lettre finissant par lui tomber sur le visage.

« Tery ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu reçois du courrier ? Tu sais que c’est dangereux ce que tu fais ? A quoi est-ce que tu penses ?! » s’exclama Manelena avec colère.

« N… Non, c’est pas du tout ça. C’est pas du tout ça … Je … C’est une lettre fixe. Normalement, elle est envoyée à une personne qui ne bouge que peu voire pas du tout de son point initial. » bredouilla le jeune homme.

« Mais si c’est le cas … pourquoi est-ce que tu en recevrais une ? Alors que l’on se déplace tous les jours ? Ou alors, est-ce que … » commença à dire Royan, comprenant un peu la réaction du jeune homme qui s’était mis à trembler.

« C’est une lettre que j’ai envoyée … mais qui est revenue. »

« Une lettre que tu as envoyé à qui ? Ne me dit pas que … Ce ne sont pas Jésiana et Périk, je dois m’en douter. Tu aurais envoyé une lettre qu’à une autre personne. »

« Ma mère. Sauf qu’elle est revenue. Ce qui veut dire que ma mère … Il faut que je rentre vite à Shunter ! » s’écria le jeune homme, Manelena l’attrapant par le bras pour le tirer contre elle. Elle lui dit d’une voix qui se voulait neutre bien que légèrement inquiète :

« Je pense avoir saisi le problème mais non, tu ne peux pas foncer tête baissée, Tery. »

« Mais je ne sais pas ce qui se passe ! Si j’ai cette lettre, cela veut dire que ma mère n’est plus là ! Elle n’est plus dans le village de Leskar ! »

« Et alors ? Pourquoi est-ce que cela t’effraie ? Elle a peut-être décidé de voya … »

« Ma … mère n’a jamais … FAIT DE VOYAGE ! JAMAIS ! Elle est restée toutes ces années auprès de moi ! Elle n’aurait jamais commencé à quitter le village sans même me tenir au courant ! Est-ce bien cormpris ?! »

Il repoussa Manelena avec un peu de violence, Elise s’approchant du jeune homme. Elle commença lui murmurer quelques mots, Tery gardant la tête baissée, le poing serré tandis que l’autre évitait de froisser l’enveloppe ailée.

« Attendre quelques jours, tu es sûre de ça ? »

« C’est le mieux à faire que de s’inquiéter sans avoir de raison pour cela. Tu renverras la lettre et alors, si elle revient, là tu pourras te poser des questions. »

« Car si elle reste au même endroit à sa nouvelle destination, l’enveloppe ira la trouver. Oui … C’est vrai que c’est mieux comme ça. »

« C’est exact. Tu vois ? Alors, ne te fait pas de soucis. Ca ne servira à rien sauf à te donner des aigreurs d’estomac, ce qui n’est pas vraiment une bonne chose. »

« Merci encore, Elise. Je vais prendre tes paroles en compte. »

« Fais donc et arrêtes donc de te faire du souci, d’accord ? Tu me le promets ? »

« Je te le promets … oui, je te le promets … »

Elle lui adressait un grand sourire avant de tapoter doucement son crâne. Hey ! Ce n’était pas un gamin mais … bon … il se laissa faire. Il ne voulait pas continuer à leur montrer son anxiété même si elle restait présente.

Bon, ne pas leur montrer … ça … ne pas leur montrer ça. Pfiou ! Il prit une profonde respiration comme pour évacuer le stress. Voilà, ça allait mieux. Oui, pour quelques heures, il devait penser à autre chose sinon, ça n’allait rien arranger.

Mais ce qui était fait était fait. Elen se retrouvait à ses côtés, la mine soucieuse, cherchant à voir si elle pouvait faire quelque chose pour arranger ça. Il ne fit que lui prendre la main, pour la serrer dans la sienne alors qu’ils arrivaient aux environs d’une nouvelle ville mais surtout du bord d’une nouvelle île. Un bord des plus spéciaux puisque tout un pan de terre était comme une longue pente qui descendait sur des kilomètres et des kilomètres.

« Qu’est-ce donc que cet endroit ? C’est la première fois que je le rencontre. »

« C’est ce que l’on appelle un terrain relais. C’est ici que se passe la liaison entre Traslord et Claudiska. Il n’existe pas que des bateaux volants et donc, cette ville est presque à la frontière de Traslord. Lorsque nous descendrons de cet endroit, nous finirons par atterrir à Traslord. »

« Cela doit être assez spécial comme façon de se mouvoir. Je veux dire, marcher pendant des heures sur une longue pente, qui ne fait que descendre, descendre, descendre … »

« Et oui mais c’est ainsi. La première fois, cela surprend. Ensuite, certains s’y habituent tellement facilement qu’ils ont inventé des machines et des moyens de locomotion pour glisser le long du terrain en pente. C’est un sport assez dangereux. » continua de répondre Royan aux propos de Tery, celui-ci clignant des yeux.

« Ça ne me serait pas venu à l’esprit. Déjà y aller normalement ne me semble pas mal. »

« C’est la meilleure idée à avoir. Nous ne sommes pas là pour nous mettre en danger inutilement juste pour avoir quelques sensations fortes. Les jeunes adultes … ah … »

« Ah … Certains sont parfois usants, vraiment très usants … Si on m’avait dit. »

Le jeune homme poussa un léger soupir avant de mettre une main sur son front comme pour le masser. Si ce n’était que ça, tout aurait été bon … mais ce sport ? A chaque jour qui passait, il avait l’impression de découvrir une nouvelle facette de ce monde. Encore que ce n’était pas forcément très malin de la part des personnes qui aimaient ce sport mais … bon …

« Au moins, je sais à quoi m’attendre, non ? Espérons juste que quelqu’un ne propose pas ce jeu à Clari, elle serait encore capable de vouloir y participer. »

« Ce que tu dis me fait mal, très mal, Tery. Je ne pensais pas ça de ta part. »

« Hein que quoi ? Euh désolé, Clari ! Tu sais parfaitement que je ne le pense pas ! Pas du tout ! S’il te plaît ! » s’exclama Tery alors qu’il allait vers la demoiselle aux cheveux blonds.

Celle-ci eut un grand sourire avant de rigoler. Elle prenait comme souvent, que peu de sérieux aux propos du jeune homme et au monde qui l’entourait. Un jour, cela allait lui faire défaut et elle n’allait rien comprendre à ce qui allait lui tomber dessus.

« Tery, Tery, Tery, mais oui, mais oui, mais oui. »

« Arrêtes donc de te moquer de toi. Tu sais parfaitement que je le prends très mal, Clari. »

« Oh … S’il te plaît, Tery. Comme tu le dis si bien, nous savons l’un et l’autre que nous ne nous voulons pas de mal chacun, non ? »

« Ce n’est pas une question de se vouloir du mal ou non. »

Mais le sujet de la conversation devenait ridicule donc il arrêta les frais dès maintenant. Il n’avait pas envie de provoquer un ennui verbal pour ne pas changer, comme d’habitude. Au bout du compte, ils ne mirent guère de temps avant d’arriver, contrairement à ce que le jeune homme aurait pensé. Tant mieux en soi.

« Nous prendrons des chambres pour cette nuit. Ensuite, nous descendrons vers les frontières de Traslord. Je n’ai pas l’impression que l’on le trouvera ici. »

« Tu n’as pas vraiment essayé aussi, en fin de compte, Tery. » répliqua Manelena. Bah ? Et alors ? Tous n’acceptaient pas son idée concernant la tour alors pourquoi devait-il perdre son temps à rester en ce royaume hein ?

« Pas grave, je pense que nous nous en remettrons, Manelena. »

« Évite alors d’être effronté, je n’apprécie pas ce caractère. Te voilà prévenu. »

« Bien entendu. Mais pour cela, il ne fallait pas provoquer ce caractère, tu ne crois pas ? Pff, mais qu’est-ce que je raconte au final ? Pardon Manelena. »

Encore une fois, le mouvement de la main signala qu’il ne voulait pas chercher d’ennuis. Il n’avait pas le moral pour se disputer. La lettre continuait de le perturber.

Le fait qu’elle soit de retour était sa principale source dinquiétude. Difficile de rester de marbre alors qu’il ne voyait guère ce qu’il pouvait faire d’autre. Il ne pouvait quand même pas décider de retourner à Shunter non ?
Ça serait complètement stupide … surtout lorsqu’il avait dit à Manelena qu’ils nne pouvaient pas y aller. Ca serait juste aberrant qu’ils se déplacent pour lui mais pas pour elle. Il ne voulait pas. Il avait un peu d’estime personnel au point de ne pas mettre ses sentiments en avant dans cette histoire. Pfff … Mais quel idiot.
La nuit était tombée et chacun avait retrouvé sa place dans les différentes chambres. Comme auparavant, Royan était seul dans la sienne, Manelena, Clari et Elise étaient ensemble, Sérest et Séran de même tandis qu’Elen et lui-même dormaient eux aussi.

Pourtant, les mains dans les poches, il s’était dirigé vers la fenêtre pour regarder dehors et surtout le ciel. Comme ils n’étaient plus parmi les hautes îles de Claudiska, il y avait bien quelques points dans l’horizon, au milieu des nuages, qui donnaient parfaitement l’impression qu’ils étaient encore dans le ciel … mais sous plusieurs îles.

« C’est surprenant comme ce monde arrive à être unique dans chaque royaume. »

« Bien entendu, lorsque je suis réveillée, la seule personne debout faut que ça soit toi. »

Il tourna son visage vers la gauche, ses lèvre faisant un sourire alors qu’il voyait Manelena qui était à la fenêtre de sa chambre. Bien entendu, n’est-ce pas ?

« Je manquais de sommeil, rien d’autre, Manelena. Désolé pour toi. »

« Désolé pour quelle raison ? Tu te sens responsable de mon manque de sommeil. Ta lettre t’ennuie plus que tout, non ? Je suis sûre sûre que c’est cela. »

« Difficile de te le cacher, oui … Mais ce n’est pas difficile à deviner. »

« Loin de là … Tu te morfonds. Tu veux que l’on sorte de là ? Ça ne sera pas bien difficile et je pense que ça sera mieux que … »

« Pour éviter de réveiller les autres ? Ce n’est pas conseillé. Elen a le sommeil très léger ces derniers temps. JE ne sais pas si c’est l’air de Claudiska qui la rend ainsi ou non. On peut toujours continuer à chuchoter, non ? »

« Cela est bien ridicule à la base … mais bon, d’accord. Puisqu’il en est ainsi, je ne vais pas dire non et prétendre que cela ne me plait pas. »

« Et puis, nous n’avons rien à cacher, non, Manelena ? »

Qu’est-ce qu’elle voudrait lui cacher ? Ce n’est pas comme s’il savait déjà tout de son histoire ? Pourtant, à force, elle avait finit par se confier au jeune homme sur de plus en plus de point. Ainsi, s’il y avait bien un confident à qui elle avait osé tout raconter, c’était lui.

« Rien du tout, Tery. Rien du tout. Parlons donc … nous n’avons rien de mieux à faire. »

« Nous pouvons aussi dormir, n’est-ce pas ? »

« Si tu le prends comme cela, ça ne sera pas difficile. Bonne nuit, Tery. »

Elle s’apprêta à refermer la fenêtre mais il fit un peti « Hey hey hey » comme pour lui dire d’attendre. Où était donc l’humour de la jeune demoiselle ? Elle ne voyait pas qu’il plaisantait ? C’était tout simplement idiot de réagir de la sorte.

« Manelena, tu m’en veux pour Shunter ? Le fait de ne pas vouloir s’y rendre ? »

« Non. Et je ne devrais plutôt te poser la question. Car c’est bien toi qui a le plus de soucis actuellement avec cela, non ? Tu veux retourner à Shunter. »

Elle ne posait pas la question, elle l’affirmait ouvertement et … il ne pouvait pas contester ça. Comment pouvoir prétendre le contraire ? Il se tritura les doigts, marmonnant :

« Je n’ai aucune nouvelle d’elle. Elle est tout ce qui me reste dans ce monde. »

« Contrairement à moi, oui. Mais surtout, elle est un membre de ta famille que tu apprécies. »

« Même si je … enfin, par rapport à ton passé et ton histoire, je me doutes que tu dois être un peu inquiète par rapport à lui, non ? »

« Pas le moins du monde. Qu’il disparaisse et cela sera tant mieux pour tout. »

Aucun tremblement dans sa voix et pourtant, il était sûr et certain que la jeune femme ne désirait pas que le roi de Shunter subisse un malheur. Bien entendu, elle n’allait pas l’avouer, cela serait beaucoup trop simple.

« Je n’ai pas envie d’attendre quelques jours, Manelena. Et si la lettre me revenait une seconde fois ? Comment est-ce que je dois le prendre ? »

« Comme un mauvais présage, rien de plus. Bon, je pensais que la discussion serait plus intéressante mais je vais te dire bonne nuit définitivement. »

« Tu ne veux pas rester un peu … Manelena ? »

La voix avait quelque chose de plaintive tandis qu’elle soupirait. Bon, s’il utilisait une telle technique pour l’amadouer, elle n’aurait aucune chance d’y résister. Elle se pencha en avant, de plus en plus jusqu’à venir … HEIN ?!

« Mais tu es folle ? Qu’est-ce que … »

Il y avait bien un rebord à l’extérieur de l’auberge. Non pas de quoi permettre de s’y installer correctement … mais pour ceux qui étaient agiles, c’était parfait. Comme pour un assassin, d’ailleurs. Il n’eut pas le temps de pousser un cri qu’elle finit par l’attraper par le bras, le tirant vers elle. Quelques instants plus tard, alors qu’il avait fermé les yeux, il se retrouvait … sur le toit de l’auberge ? Il cligna des yeux, commençant à grelotter de froid.

« Mais mais mais … hein ? Qu’est-ce que … »

« Nous ne sommes pas les seuls à profiter de la nuit. »

Sans un mot, elle désigna devant eux. Ah oui, pas faux. Il y avait plusieurs couples qui se trouvaient sur les toits. Dans chaque couple, il y avait une personne ailée, sûrement celle qui avait aidé l’autre à monter. Et il voyait aussi les ailes se replier sur eux.

« Peut-être … encore que laisser les fenêtres ouvertes, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée. Pas du tout même … mais bon … »

« Ce n’est pas le problème, loin de là. »

« Oui, oui, je le sais hein ? Je ne parlais pas de ça … enfin, il n’y a pas de vent donc ça passe mais bon, à part cela … enfin qu’importe, voilà tout ! »

Il s’était exclamé alors qu’elle soupirait. Il pouvait pas se taire et juste regarder droit devant eux ? Car bon, la vue n’était pas déplaisante, n’est-ce pas ? Alors qu’ils en profitent tous les deux et qu’il la boucle. Ah … vraiment.

« J’ai un peu froid, pas toi, Manelena ? »

« Il ne fait pas très chaud. Et encore, de quoi est-ce que tu te plains ? La nuit à Claudiska, c’est normalement beaucoup plus frais. Mais nous sommes proches de Traslord donc nous ne sommes pas en attitude. Bon … »

Sans permettre au jeune homme de répliquer, son bras se plaça sur l’épaule gauche de Tery, l’emmenant contre elle. Celui-ci commença à rougir comme un enfant pris en faute, s’immobilisant et se statufiant sur place.
Il jouait un jeu dangereux, un jeu très dangereux … et pourtant il se laissa faire. Car bon, Manelena n’avait fait que ça. Et surtout, il devait avouer que vu la taille de la femme aux cheveux argentés, se loger contre elle était parfait pour obtenir de la chaleur humaine.

« Un geste déplacé et tu n’auras plus de main ; »

Aucune réponse de sa part. Les yeux rubis de Manelena se posèrent sur Tery, celui-ci ayant déjà fermé les siens. Il semblait apaisé. Ah bon ? Elle donnait cela comme impression ? Il pouvait être serein quand elle était avec lui ? Quelle idiotie.

« Je me demande même ce que je fous sur un toit en pleine nuit. »

C’était juste stupide de sa part d’avoir agit de la sorte. Et pourtant, c’était le cas. Elle agissait bien ainsi … Elle poussa un léger soupir, calfeutrant un peu mieux le jeune homme contre elle tandis qu’il commençait à roupiller. HEY ! Il n’allait pas dormir ici hein ?
« Tery, ne t’avises pas de plonger dans le sommeil en ma compagnie. »

« Hein ? Euh … Oui … Désolé, le froid, je crois. » marmonna le jeune homme, surpris par les paroles de Manelena. Ah oui, qu’est-ce qu’elle foutait hein ? Ça allait être une sacrée nuit.

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