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Chapitre 41 : Tromperie

ShiroiRyu
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Chapitre 41 : Tromperie

« Doucement … Tout doucement … Voilà … »

« C’est plutôt gênante comme situation … » marmonna le jeune homme alors qu’il se retrouvait accroché à Manelena, ses deux mains posées sur son ventre pour la tenir contre lui. Il se trouvait dans son dos alors que la jeune femme atterrissait avec douceur sur le sol, Clari les accompagnant quelques secondes plus tard.

« Et maintenant ? Que faisons-nous ? » murmura faiblement Clari pour bien signaler qu’il fallait être discret à ce niveau. Manelena regarda les environs, étant arrivés dans une pièce complètement vide. Etrange … Vraiment étrange … Aucun garde ? Non … Ce n’était pas ça.

« Nous allons d’abord nous déplacer pour étudier les lieux … Nous n’avons rien d’autre à faire. Clari, Tery, vous me suivez et on ne parle pas d’accord ? »

Les deux personnes hochèrent la tête en même temps, signe qu’elles allaient l’écouter. Elles n’avaient pas le choix de toute façon, ils étaient en lieu parfaitement inconnu alors il valait mieux prendre le plus de précaution.

Ils commencèrent à marcher à pas de loup, Manelena menant la danse tandis qu’ils avançaient à travers les différentes pièces. En tant que temple, cela n’avait pas la même structure qu’un palais. Malgré le fait qu’il soit plutôt grand, la différence résidait principalement dans le remplissage des pièces. Dans un temple, à part quelques statues, il n’y avait pas réellement d’objets de valeur dans les couloirs ou les pièces les plus importantes au niveau de la taille. Pourtant, c’était calme, beaucoup trop calme.

« Même moi, je sais qu’il y a une embrouille, hein ? » murmura Tery.

« Soit ils nous attendent dans un coin, soit on fait fausse route. » annonça Manelena.

« Attention ! J’entends des bruits de pas ! Cachez-vous derrière une colonne et ne bougez plus ! » vint dire Clari avec anxiété alors que chacun s’exécutait rapidement.

Des Mekalarmiens … Et ils avaient différentes armes dont il n’en connaissait pas une majorité … C’était quoi cet objet métallique avec une boule qui semblait briller au bout ? Cela ressemblait à une arme capable de tuer avec des projectiles mais c’était la première fois qu’il en voyait une de ce genre … Rien à voir avec les arcs ou les arbalètes ! Enfin bon …

« Où est-ce qu’ils sont ?! Nos soldats sur les toits nous ont signalé la présence de trois individus sur ce toit ! Nous devons les trouver maintenant ! »

« On a des indices sur ce qu’ils sont ! Ils proviennent de Shunter donc ne serons pas du tout un problème ! Il suffit de les trouver et on tire à vue ! »

« Aucun souci ! Ils sont si faciles à abattre de toute façon ! »

… … … AH ! Ils les jugeaient bien trop facilement ! Les humanoïdes sauriens continuèrent leur chemin, les laissant seuls bien qu’ils ne bougèrent pas pendant deux bonnes minutes. Manelena semblait assez énervée par leurs paroles, le jeune homme ne comprenant pas vraiment pourquoi. Elle n’était quand même pas en colère parce qu’ils pensaient ainsi ? Ca n’avait rien d’étonnant mais bon … Pas besoin de se mettre en boule non plus.

« Qu’est-ce que l’on fait ? On tente de continuer à poursuivre notre chemin ? Je suis en train de me demander … Comment est-ce que l’on va sortir ? »

« … … Tu verras en temps et en heures, Tery. Je pensais faire une sortie discrète mais après ce qu’ils ont dit, je ne vais pas me gêner … » répondit Manelena, passant une main dans ses cheveux gris. Elle avait une idée des plus lugubres en tête, il en était sûr !

« Tant que ce n’est pas dangereux pour les autres … Enfin bon … Dangereux pour nous, ça ne me gêne pas. Continuons l’exploration du temple. »

Il prenait un peu les devants, ne voulant pas que Manelena ne commette de bêtises. Une simple mesure de sécurité en vue du léger énervement qui animait la jeune femme aux cheveux d’argent. Restant devant Clari et Manelena, la première avait un sourire en regardant Tery. Quand il se comportait comme cela, il avait une certaine prestance. Il ne tremblait même pas, on avait plutôt l’impression qu’il faisait tout pour éviter qu’ils aient des ennuis. Pourtant, il s’arrêta au milieu du chemin, disant :

« Manelena … Je ne pense pas que les médaillons soient dans la chambre du dirigeant. »

« Je ne pense pas non plus … Ca m’étonnerait, c’est beaucoup trop gros sinon. »

« Donc, nous devrions fouiller chaque pièce mais les Mekalarmiens sont loin d’être des idiots, je pense qu’ils vont nous tendre un piège, tu t’en doutes, n’est-ce pas ? »

« Comme si cela était impossible … Mais oui … Il faut se préparer à cette éventualité. »

Oui enfin bon … Il valait mieux recommencer à avancer hein ? Si ce n’était qu’une mesure de sécurité comme une autre. Le jeune homme prit une profonde respiration, se mettant à accélérer le pas devant les deux femmes. Hum ? Courir ? La discrétion allait vite disparaître à cause de ça non ? Et pourtant, elles n’entendirent aucun bruit ou alors tellement léger qu’il était difficile de savoir que c’était celui d’un homme.

« Arrête-toi Tery ! Comment est-ce que tu fais ça ?! » s’écria Manelena assez surprise.

« Comment quoi ? Comment je fais quoi ? Je ne comprends pas. »

« Tu n’utilises pas ta magie non ? Alors comment est-ce que tu fais pour être aussi silencieux ? » demanda t-elle une nouvelle fois.

« Hein ? Comment ça ? Ah ? Mais je n’utilise aucune magie, oui ! C’est juste ma façon de courir ! » dit-il en souriant, les deux femmes baissant la tête pour voir ses pieds. Il semblait se tenir uniquement sur la pointe ou presque, Clari lui demandant :

« Ca ne te fait pas mal ? C’est plutôt difficile ça … Mais ça n’explique pas … »

« Ca explique tout. Puisqu’il ne pose qu’une partie de ses pieds au sol à chaque pas, ses déplacements se font moins sonores. Néanmoins, il faut aussi prendre en compte qu’il n’a pas des bouts de métal sur le corps, ce qui aide aussi à la furtivité. Mais quand même, ce n’est pas le genre de choses que l’on apprend dans les écoles militaires. Comment est-ce tu sais cela ? »

« Hum … Euh … C’est comme ça, ça n’a rien de bien spécial hein ? Je faisais ça habituellement quand je voulais me montrer discret pour partir de la maison. Cela faisait toujours crier ma mère héhéhé ! »

« Donc au final, tu as appris une tactique furtive sans même t’en rendre compte ? Juste pour faire crier ta mère ? Vraiment … Tu es spécial … Je me demande même si tu ne ferais pas mieux d’être un assassin au lieu d’un soldat ou un magicien. » répondit la jeune femme aux cheveux d’argent alors qu’il la regardait avec un peu de surprise.

« Non merci … Mon but n’est pas de tuer des gens dans le dos … Enfin, je préfère éviter. On ne me paye pas pour tuer des personnes mais pour en protéger d’autres. Je suis plus du genre à vouloir défendre qu’attaquer. »

« Alors que fais-tu là Tery ? Car je ne crois pas que tu défends ton royaume à l’heure actuelle. » répondit Manelena en lui souriant, semblant bien plus calme maintenant.

« Je ne sais pas … Je suis là pour la même raison que toi. »

Bonne réponse. Elle gardait son sourire, lui disant de reprendre les devants puisqu’il semblait si bien courir alors que Clari ne disait rien du tout. Le jeune homme se remit à courir à sa manière si spéciale, semblant se déplacer avec agilité. Vraiment … Elle y pensait maintenant mais avec un tel mouvement dans les jambes, pourquoi n’était-il pas plus doué au combat ? C’était une question bizarre mais … Pour elle, elle semblait logique.

HUM ! Ils étaient arrivés devant une double porte de belle taille, n’étant tombés sur aucun garde. Un petit regard à gauche puis à droite et la porte fut ouvert. Chance ? Destin ? Nul ne le savait mais ils étaient tombés sur la bonne salle visiblement. En face d’eux, dans une demi-sphère de verre, trois objets étaient visibles. Trois belles pierres de couleur dorées et de différentes formes. L’une ressemblait à un losange protégé par un contour métallique noir joint à une chaîne pour former un pendentif. L’autre avait la forme d’un bracelet dont la pierre dorée était rectangulaire et ancrée dans le métal brun. Enfin la dernière pierre était de forme sphérique et ancrée dans un collier de métal blanc.

« Ca sent le piège … Ca sent le piège … Je ne suis pas rassuré du tout. »

« Qui le serait, Tery ? » demanda Clari alors qu’ils s’avançaient vers la demi-sphère avant que le jeune homme ne les arrête. Au sol … Il y avait plusieurs dalles blanches mais certaines d’entre elles étaient parsemées de lignes dorées.

« Ca sent le piège … Ils nous attendent, Manelena, Clair. Ils nous attendent. Qu’est-ce que l’on fait ? La discrétion n’est pas de mise mais … »

« On va essayer quand même de les récupérer en douceur mais cela m’étonne aussi que leur système de sécurité ne soit pas plus poussé. C’est un piège … mais … Il se pourrait même … »

Elle ne voulait pas l’envisager mais c’était une possibilité assez importante. La jeune femme demanda à Clari de venir l’aider alors qu’il observait derrière eux.

« Je vais vérifier qu’il n’y a personne dans les environs. Vous … Vous vous débrouillez ? »

« Ne t’en fait pas … On va faire cela avec discrétion. » répondit Manelena alors qu’elle avait fait apparaître deux chaînes de terre, Clari faisant de même de son côté.

Les quatre chaînes entourèrent la demi-sphère de verre, des arcs électriques apparaissant autour de celle-ci sans pour autant affecter les deux femmes avec leurs chaînes. AH ! C’était normal ! L’électricité ne pouvait réellement passer à cause de la terre donc elles étaient immunisées ! La demi-sphère fut retenue en hauteur par les deux chaînes de Manelena, celles de Clari venant passer vers les trois objets qu’ils étaient venus chercher.

Elle envoya les trois objets en direction de Tery, ce dernier les récupérant après s’être retourné. La demi-sphère fut reposée là où elle se trouvait à la base bien qu’il n’y avait plus rien sous cette dernière. Les deux femmes revinrent vers lui, le jeune homme observant les trois objets qu’il avait en main.

« Hum … Ca m’étonne quand même … J’ai l’impression que ce sont plus des jouets qu’autre chose. Manelena, Clari ? Nous n’avons pas une méthode pour savoir si ce sont … »

« Des faux médaillons ? C’est exact, déchets de Shunteriens. »

Il ne prit même pas la peine de se retourner avec rapidité, ne faisant que pousser un soupir alors que Clari et Manelena ne semblaient même pas surprises. Il fit quelques pas vers elles, se mettant en ligne avec elles avant de finalement se retourner pour observer la personne qui venait de prendre la parole.

Il voyait un sourire sur l’homme-lézard à la peau et aux écailles rubis. Il semblait porter une lourde masse à deux mains, la pointe de l’arme étant tendue vers eux. Pfff … Non mais vraiment … Il avait aussi un casque avec une pointe sur le sommet ainsi qu’une armure de métal verte qui recouvrait sa poitrine. Néanmoins, ses jambes et ses bras étaient sans protection tandis qu’il était accompagné de quatre autres membres de son espèce. Deux avaient la même couleur de peau que lui tandis que les deux autres étaient de couleur brune.

« Clari … Manelena, les trois rouges sont pour vous. Je m’occupe des deux bruns. »

« … … … Tu es sûr de cela ? Deux contre toi, n’est-ce pas de la vantardise mal placée ? » demanda la jeune femme aux cheveux d’argent, ayant sorti son épée longue.

Les soldats de Mekalarma commencèrent à reculer, du moins les trois ayant une peau de couleur rouge tandis que les deux sauriens humanoïdes bruns ne semblaient guère apeurés. Clari fit juste glisser son épée à deux mains le long du sol, un sourire aux lèvres alors que des lignes blanches apparaissaient sur ses bras.

« Qu’est-ce … que … Zélisia ?! Vous êtes des adeptes de Zélisia ?! »

« Mer… Merde ! Chef ! On ferait mieux d’appeler des renforts ! »

« Zélisia n’est pas un problème, ils savent surtout se soigner mais au niveau du combat, ils ne sont pas plus doués que les autres. Le problème aurait été … »

« Une adepte d’Alzar, c’est bien cela ? » murmura Manelena alors qu’à son tour, des lignes noires apparaissaient le long de ses bras et son visage, ses yeux rubis posés sur les sauriens humanoïdes. Maintenant, ils étaient tous en train de reculer.

« Qu’est-ce que … deux personnes opposées comme vous font ensembles ?! »

« Pourquoi devrions-nous vous répondre hein ? » signala Clari alors que le jeune homme aux cheveux bruns prenait ses griffes pour les mettre à ses deux mains. Il murmura :

« Manelena … Je vais essayer ce que tu m’as dit … Je vais me le fixer dans le crâne. »

« Bonne chance … Rares sont ceux qui arrivent à rester calmes et conscients … Mais si tu y arrives, ne serait-ce qu’une minute, tu auras la victoire lors des combats. »

Oui, il était d’accord. Il hocha la tête, ses deux yeux verts se fermant. Des lignes noires apparaissaient sur ses deux bras et son visage, ses yeux se rouvrant pour laisser paraître des pupilles de couleur rubis.

« QUOI ?! BORDEL ! ILS SONT TROIS ! Prévenez les autres ! »

Voilà que l’un des soldats mékalarmiens s’était mis à courir pour quitter la pièce, Tery créant un pieu de terre au bout de l’une de ses griffes pour viser directement dans le dos du crâne. Le pieu s’enfonça dans la tête de soldat qui s’enfuyait, ayant traversé son casque avec facilité.

Un petit sifflement admiratif se fit entendre, Manelena venant de le faire en posant sa main libre sur l’épaule du jeune homme aux cheveux bruns. Il valait mieux ne pas perdre de temps ! Le jeune homme et les deux femmes coururent à l’unisson en direction des quatre soldats, ces derniers semblant pris au dépourvu.

Normalement, c’était leurs adversaires qui devaient être surpris et sur la défensive et non eux ! Ce n’était pas logique ! Ils avaient été repérés en train de voler les pendentifs ! Alors, ils devaient être plutôt surpris ! Mais non … NON ! ET NON ! C’était quoi ça ?! Des flammes volèrent dans tous les sens, les trois soldats à la peau rouge ayant ouvert leurs bouches pour cela. De l’autre côté, le seul soldat à la peau écailleuse et brune tentait bien que mal de tenir le rythme face à Tery.

« Je ne peux pas tenir longtemps … Je ne vais pas tenir longtemps … »

« Mais qu’est-ce que tu racontes, espèce de cinglé ?! »

« Tout a une durée … Je le hais … Je le hais … Il n’y a que lui que je hais … Il n’y a que lui … » marmonnait le jeune homme alors que le soldat remarquait que Tery était en sueur.

« Qu’est-ce que tu es … toi … T’es encore moins normal que cette shunterienne. »

C’était à peine s’il l’écoutait. Le mékalarmien avait sorti son arme, une sorte de machette autour de laquelle de l’électricité passait bien qu’il n’avait pas l’élément correspondant. Il tentait tant bien que mal de frapper le jeune homme avec mais celui-ci bougeait avec agilité, esquivant les coups les uns après les autres. C’était un combat perdu d’avance.

Du côté des deux femmes, le combat était encore plus impressionnant de facilité. Malgré le fait qu’elles n’étaient que deux face à trois soldats, elles dominaient complètement le combat, gérant leurs adversaires avec une aisance révoltante.

« Finissons-en maintenant, vous nous gênez pour partir. »

« AH ! Pour partir ? Mais de toute façon, même si nous devons mourir, vous avez échoué ! Ce ne sont que des bibelots que vous avez avec vous ! Ce ne sont pas les vrais pendentifs ! »

« Bon et bien … Si tel est le cas, nous n’avons pas besoin de perdre plus de temps. » répondit à nouveau Manelena après le soldat avant de courir avec vélocité malgré les morceaux d’armure sur son corps. Elle arriva à la hauteur du soldat, la lame de son épée longue venant taillader son cou, du sang giclant sur le visage de la jeune femme.


Du côté de Clari, celle-ci avait crée une bourrasque pour projeter les deux soldats contre un mur, n’hésitant même pas un instant à envoyer son épée à deux mains se planter dans l’un d’entre eux. Il ne restait plus qu’un seul soldat de leur côté, Manelena venant mettre un terme à sa vie, logeant son épée dans son cou alors que Clari récupérait son arme.

« Comment est-ce que Tery se débrouille ?! »

Elle était plus inquiète pour le jeune homme que pour la mission qui venait sûrement d’échouer. Elle se tourna vers Tery, remarquant que le jeune homme continuait d’esquiver les attaques avec facilité, ses lignes noires parcourant son visage tandis que ses yeux rubis exprimaient une haine indescriptible.

« … … … Il se bat plutôt bien … Ca n’a rien à voir avec avant. » murmura Manelena avec lenteur, extirpant sa lame à son tour avant de s’aligner avec Clari. Ils n’allaient pas être gênés pour partir puisqu’ils n’avaient pas eut le temps de prévenir, néanmoins, plus ils resteront ici, plus les problèmes allaient accourir.

« Je ne sais pas … J’ai l’impression qu’il ne fait qu’éviter les coups sans vouloir attaquer. Il va s’épuiser à forcer … » marmonna la jeune femme aux couettes blondes.

« Hum ? Attends un peu … Tu as raison … Qu’est-ce qu’il est en train … TERY ! Je t’ordonne de le tuer sur le champ ! Tu as compris ?! C’est un ORDRE ! »

Le jeune homme s’arrêta subitement au son de la voix de Manelena, Clari tournant son visage vers elle. C’était quoi … cette voix ? Qu’elle venait d’entendre ? Le dernier soldat mékalarmien tenta de profiter de l’immobilisation de Tery pour l’attaquer mais celui-ci planta sa griffe droite dans son crâne. Il la descendit pour tracer plusieurs lignes verticales le long du corps avant de donner un coup de pied pour l’envoyer au loin.

Ah … Ah … Ah … Il s’écroula à genoux, cherchant à reprendre sa respiration alors que les lignes noires disparaissaient de son visage. Il avait cru … Il avait cru perdre le contrôle de son corps. C’était encore différent des autres fois comme si … comme si … Tout son corps n’avait plus voulu lui répondre au fur et à mesure que le temps passait. Ah … Ah … Puis il avait entendu la voix de Manelena, lui ordonnant quelque chose. Une voix impériale et il s’était exécuté sans même savoir pourquoi. Mais il avait réussi …

« Tu es capable de te lever, Tery ? »

« … … Mane … lena … Je … Je suis fatigué, je me sens vraiment exténué … Crevé … ah … »

« C’est normal, on dirait que tu as utilisé tes lignes noires un peu trop longtemps. » répondit la jeune femme en l’aidant à se relever, faisant un petit sourire.

« Je voulais tenir plus longtemps … Donc je ne sais pas ce que j’ai fait réellement. »

« Des merveilles, Tery. Des merveilles … » répondit une nouvelle fois Manelena en gardant son sourire, lui demandant ensuite s’il pouvait marcher tout seul. Il signala que lui alors qu’elle se mettait à courir, Clari faisant de même.

« Alors, nous devons nous dépêcher ! Accélère le rythme, Tery ! »

« J’ai dit que je pouvais marcher, pas courir ! » cria le jeune homme avant de tenter de les suivre en courant à son tour. Il avait beaucoup de mal mais il se mettait à leur hauteur, respirant bruyamment et rapidement.

« Ca ne va pas, Tery ? Tu es complètement rouge. » murmura Clari d’un air inquiet.

« … … J’ai chaud au cœur … Je pense que ça doit être à cause des lignes, faut pas s’en faire. »

« On va devoir chercher une sortie de secours … On ne peut pas passer par l’entrée du temple. Suivez-moi … Protégez vous le visage avec vos mains car cela va faire mal. »

Hein ? Pourquoi est-ce qu’elle … HEY ! C’était quoi ce gigantesque poing de roche à la place de la main droite de la jeune femme aux cheveux argentés ?! Le poing devait faire au minimum deux fois la taille d’une tête humaine ! Clari ne disait rien du tout alors qu’elle épaulait Tery au cas où il serait exténué.


Violent … L’acte que Manelena venait de commettre était d’une violence inouïe. Tout un mur explosa en morceau, créant un trou béant de trois mètres de diamètre.

« … … … … … Manelena … … … … … » murmura le jeune homme, immobile.

« Allez ! On se dépêche ! Bon ! Clari, aide-moi au lieu ! De toute façon, nous avons échoué et nous ne pouvons pas retourner à l’auberge ! »

C’était la réalité … C’était la vérité. Il fut soulevé par Manelena et Clari comme la dernière fois, les deux femmes l’emportant avec elles dans un endroit où ils pourraient se reposer pour quelques minutes. Car oui … Déjà dans le ciel et sur le sol, plusieurs orbes électriques parcouraient les ruelles et les toits, émettant de fortes lumières vers une direction tout en tournoyant sur elles-mêmes. Des systèmes de sécurité … perfectionnés par les mékalarmiens.

Et voilà … Assis les uns contre les autres dans une ruelle, ils reprenaient leurs souffles, Manelena serrant avec force les trois médaillons. Ils se fissurèrent avant d’être réduits en poussière. Ce n’était pas bon ! Pas bon du tout ! Où est-ce que les médaillons étaient réellement ?! Tomber dans un piège aussi grossier … Ils s’en été tous doutés !

Chapitre 40 : Trop facile

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Chapitre 40 : Trop facile

« Hum … Vous êtes sortis seuls hier soir, n’est-ce pas ? » demanda Clari en observant les deux autres personnes alors qu’ils étaient tous autour d’une table pour déjeuner.

« Ahem … Nous devions discuter de mes lignes noires. Rien de bien spécial. » répondit aussitôt Tery bien qu’il ne semblait nullement gêné par ses propos.

« Je confirme les dires de Tery à ce sujet. Nous n’avons rien fait de spécial, tu n’as pas à t’inquiéter pour cela. » reprit Manelena en buvant le liquide contenu dans sa tasse.

« Et vous dites exactement la même chose, est-ce que je suis sensée vous croire ? »

« Libre à toi, Clari. » termina le jeune homme alors qu’il voyait la mine légèrement boudeuse de la part de la jeune femme aux cheveux blonds.

Bah … Elle allait s’en remettre. De toute façon, ils n’étaient pas là pour se disputer. Ils devaient préparer leur petite mission pour récupérer les trois médaillons. Mais comment faire ? Ils ne connaissaient pas vraiment les environs et puis … Ils étaient plutôt mal partis au final. Ils ne savaient pas vraiment quoi faire …

« Ahhhhh ! » souffla t-il en murmurant quelques mots intangibles aux oreilles des deux femmes. Il n’allait pas se démoraliser pour si peu mais ils n’étaient que trois … Et là, contrairement à Honoros, il était sûr et certain qu’il n’allait pas avoir de l’aide intérieure. Ah non … Il n’allait pas ravoir une jeune femme pour l’épauler malheureusement.

« Qu’est-ce qui se passe, Tery ? Un manque flagrant de confiance, c’est ça ? »

« C’est exact Manelena … Je le sens très très mal personnellement. » répondit le jeune homme aux cheveux bruns alors que Manelena posait sa main sur la sienne.

« Ne t’en fais pas, j’ai pourtant dit clairement que nous allions régler ce problème rapidement. Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. Fais-moi confiance, je sais parfaitement quoi faire. »

Hum … Oui … D’accord. Il vint lui sourire, la jeune femme aux cheveux d’argent lui rendant celui-ci tandis que Clari haussait les épaules. Ne rien dire et ne rien faire surtout. Ce n’était pas comme si il y avait … quelque chose non ? Pourtant, le regard que lançait Tery à Manelena était différent des autres fois. Il semblait lui faire réellement confiance, autant qu’à elle alors qu’il lui avait fallut plusieurs semaines pour ça. Et là, Manelena, en quelques jours, avait réussi cet exploit ? C’était complètement absurde !

… … Et ça continuait lorsqu’ils se retrouvaient dehors. Elle était délaissée, Tery parlant avec Manelena de tout et de rien. La discussion était inutile, elle ne rapportait rien du tout à leur mission mais … Ils continuaient de parler, inlassablement. Elle commençait elle-même à perdre les pédales. Elle prit soudainement le bras de Manelena, lui disant avec énervement :

« Suis-moi ! Je dois te parler ! Et en privé ! Toi, tu restes ici, Tery ! »

« Elle va s’emporter et se mettre en colère. » répondit Manelena avec lenteur tandis qu’il hochait la tête d’un air positif, les deux femmes disparaissant de sa vue.

« Je peux savoir ce que tu fais avec Tery ?! Tu ne serais pas en train de le draguer ?! »

« Quel est le rapport avec la mission, Clari ? Car je n’arrive pas à le voir personnellement. » répondit avec nonchalance la jeune femme aux cheveux gris.

« Ne change pas de sujet de conversation ! Ce n’est pas pour la mission que je te parle ! »

« Tu es jalouse de moi et amoureuse de lui ? Dis-le clairement qu’on en termine une bonne fois pour toutes au lieu de tourner autour du pot, d’accord ? »

« Je ne suis pas jalouse de toi et je ne suis pas amoureuse de lui, c’est bien clair ? Ce n’est pas de l’amour que j’éprouve envers lui ! »

« Alors cela doit être autre chose … Ca n’aurait pas un rapport avec … »

« Qu’est-ce que … tu racontes encore ? » murmura Clari d’un air intrigué alors que quelques mots sortirent de la bouche de Manelena, celle-ci restant stoïque et neutre.

« Et bien ? Tu ne dis plus rien maintenant ? Qu’est-ce qui t’empêche de me répondre ? » demanda Manelena en craquant sa nuque d’un geste lent, Clari s’étant mise à trembler.

« Comment … Comment est-ce que tu es au courant d’une telle chose ?! »

« Tu sais … C’est très rare hein ? Et puis, tu proviens d’une famille noble assez proche du roi de Traslord, je suis quand même loin d’être stupide. Est-ce que tu veux… »

« TAIS-TOI ! N’en dit pas plus ! C’est bon ! J’ai compris ! Tout mais tais-toi ! »

« … … Je ne dirais rien à Tery puisque ça ne le concerne pas personnellement mais évite de l’imaginer comme un remplacement. Ce qui est arrivé est arrivé … »

« Je sais très bien … Je le sais parfaitement … » murmura la jeune femme aux couettes blondes avant de serrer les poings. Elle le savait que … ce n’était pas possible.


Mais comment Manelena était au courant d’une telle chose ? Elle devait être plus qu’une simple soldate au service de la maréchale … Bien plus que ça … Mais elle était quoi ? Peut-être au service du roi ? Car niveau renseignements, elle était plus qu’informée à ce sujet.

Mais bon, ce n’était pas grave. Tant qu’elle ne parlait pas à Tery de tout ceci, elle pouvait reprendre le cours normal des choses. Mais bon, est-ce qu’il y avait vraiment quelque chose de normal dans tout ceci ? Manelena reprit la parole, lui disant :

« On ferait mieux de rejoindre Tery. Je suis sûre qu’il est capable de se perdre. »

« C’est exact … C’est Tery après tout. » répondit Clari dans un léger sourire, essayant déjà d’oublier tout ce qui venait de se dire et de se passer.

Les deux femmes quittèrent la ruelle, recherchant Tery qui était resté immobile au beau milieu de la ruelle. Il avait l’air d’un simplet à regarder tout autour de lui comme si de rien n’était. Manelena rigola légèrement avant de se rapprocher de lui dans son dos, posant ses deux mains sur ses yeux tout en lui demandant :

« Devine qui c’est, Tery ! Je suis sûre que tu ne trouveras pas ! »

« Hum ? J’ai l’impression de jouer à ça à chaque fois. Je dirai Manelena d’après la voix mais aussi d’autres choses dont je préfère éviter de parler. »

Il disait cela en se retournant, apercevant le sourire de Manelena alors que Clari semblait … assez bizarre non ? Quelque chose s’était passé mais quoi ? Peut-être qu’il devait interroger la jeune femme aux couettes blondes ? Mais comment faire pour que cela soit fait discrètement ? Il y avait quand même Manelena avec eux.

« Bon … Par contre, cette journée, c’est journée d’informations, c’est bien cela ? »

« A peu de choses près … Oui … Mais on ne va pas perdre trop notre temps. » répondit Manelena alors qu’ils marchaient dans les ruelles. Comme c’était la capitale de Mekalarma, il fallait s’attendre à énormément de personnes mais ce n’était pas vraiment le cas. Soit ils étaient partis trop tôt de l’auberge, soit Mekalarma était vraiment un royaume peu apprécié pour le tourisme. Bizarrement, il envisageait surtout la seconde solution.

Pendant une bonne heure de marche, évitant ces drôles de véhicule qui marchaient à l’électricité alors qu’ils étudiaient le monde autour d’eux. Surprenant, c’était vraiment surprenant quand on y réfléchissait bien. Les sortes de tour qui protégeaient des éclairs au-dessus de leurs têtes étaient en fait … des absorbeurs qui permettaient d’offrir de l’énergie à toute la capitale. Peut-être que …

« Ca m’étonne quand même … que tout soit régulé par ces pylônes non ? »

« Mekalarma est le royaume le plus développé de notre monde … mais cela grâce à l’électricité qu’il a réussi à capturer. Sans cette électricité, ils seraient bien perdus. » répondit Manelena à Tery, celui-ci continuant de réfléchir sans se préoccuper réellement du monde autour de lui. Pourtant, la tête baissée, il percuta quelque chose de doux, ses yeux se levant vers le visage de Clari alors qu’il retirait aussitôt sa tête.

« Désolé ! J’étais perdu et plongé dans mes pensées ! »

« Ca ne fait rien, Tery. Nous sommes arrivés à destination. » répondit Clari alors qu’il observait le bâtiment derrière elle et Manelena.


Cela ressemblait plus à un temple avec ses nombreuses colonnes dorées … Elles étaient en or ? Non … Mais tout ce qu’il savait, c’est que ce temple semblait bien immense, les colonnes devant faire une quinzaine de mètres de hauteur. A côté de chaque colonne, il y avait un garde, ces fameux humanoïdes avec des écailles de différentes couleurs et une queue de saurien. Hum … Tiens …

« Dites-moi mais … Ces Mekalarmiens, ils ne sont pas faciles à deviner quel élément ils utilisent par hasard ? » demanda le jeune homme en s’adressant à Manelena et Clari.

« Comment ça ? Tu peux deviner leur élément ? » interrogea Clari.

« Et bien … Regarde leurs écailles et leurs queues … Ce n’est pas un indice ? Doré, jaune pour l’électricité, rouge pour les flammes, bleue pour l’eau, brune pour la terre et verte pour le vent ? Encore que je ne suis pas sûr pour le vent. »

« Ce sont bien des lignes vertes pour ceux utilisant le vent, je confirme. » répondit Manelena alors qu’elle reprenait sur un ton moins neutre mais amusé : « Par contre, ta déduction est très bonne, Tery. C’est même l’une des raisons qui fait que les Mekalarmiens cherchent à être le royaume le plus développé. »

« Mais bon … Ca ne nous avance pas plus que cela … Qu’est-ce que nous faisons ? » demanda t-il avec lenteur alors que Clari semblait réfléchir à tout cela.

« J’envisage la possibilité de faire un tour d’horizon et d’agir dans la soirée. Peut-être que nous pourrons visiter l’intérieur mais cela m’étonnerait. Je me demande à quoi ressemble ce fameux dirigeant … Il doit être plutôt bien logé en tant que chef de la plus grande nation de notre beau monde, n’est-ce pas, Manelena ? »

« Hum … Je ne sais pas trop … Cela serait étonnant qu’il vit comme un pauvre mais en vue des comportements assez durs et froids, je ne pense pas que ce dirigeant pavoise dans sa tenue, cela m’étonnerait fortement si vous voulez tout savoir. Quand à faire quelque chose, il vaut mieux ne pas trop y penser … Nous savons au moins où nous rendre … Cela prendra peut-être plusieurs jours mais nous allons réfléchir. »

Hum ? C’était une bonne solution. Ils ne perdaient rien du tout dans l’affaire de toute façon. Le jeune homme aux cheveux bruns hocha la tête d’un air positif alors que Clari se rangeait aux idées de Manelena. Pendant le reste de la journée, ils continuèrent d’étudier le temple sous toutes les coutures, passant et repassant devant celui-ci avec des intervalles d’une heure pour éviter les soupçons. Surtout que les gardes les regardaient bizarrement, comme pour les étudier. Des gens de Shunter n’étaient guère appréciés surtout avec cette guerre qui continuait encore et toujours. Tiens au passage …

« Manelena, tu as des nouvelles de l’avancée de la guerre contre Honoros ? Puisque tu nous as rejoints il y a peu, tu dois être au courant non ? »

« Par rapport à Honoros et leurs médaillons ? D’après ce que je sais, le second médaillon a été récupéré au prix de nombreuses vies. Le troisième est porté disparu. »

« Et au sujet de la guerre en elle-même ? Car je me rappelle que les gens d’Honoros pouvaient facilement nous … »

« Nous reculons de jour en jour, les recherches officieuses des médaillons se font de moins en moins nombreuses … et s’espacent … »

Aie … Il ne voulait plus en savoir trop. Il ne voulait pas savoir le reste. C’est juste que son village était … quand même assez distant des frontières donc il n’avait rien à craindre pour sa mère. AH ! Sa mère ! Il devrait lui écrire mais là, ce n’était pas le moment. Ils retournèrent à l’auberge, chacun s’installant sur son lit alors qu’ils se préparaient mentalement pour ce soir. Cela allait être la première visite … Combien de fois allaient-ils devoir passer devant ce temple avant d’espérer rentrer à l’intérieur ? Rien n’était moins sûr !

« Bon et bien … On commence ? Manelena, tu as l’air la plus discrète et expérimentée de nous trois, tu nous diriges ? » demanda t-il avec lenteur.

« Aucun souci. Vous me suivez et je vous emmène à l’intérieur de ce temple s’il n’est pas bien gardé. Nous allons avoir besoin de nous trois si on veut espérer passer. »

L’idée était bien ancrée dans chaque esprit alors qu’ils quittaient l’auberge à nouveau. Les trois personnes se dirigèrent à vive allure, se faisant discrètes néanmoins tandis qu’elles se dirigeaient vers ce fameux temple. Cette fois-ci, la garde semblait être renforcée d’après un rapide constat. Ce qui n’était pas une bonne nouvelle.

« Bon et bien … Il va falloir réfléchir à rentrer de force … Mais pas de face … Les gardes ont l’air de faire le tour du temple. On pourrait bien passer par le toit mais cela ne m’étonnerait pas qu’il y ait quelques personnes qui nous attendent. »

« Alors que faisons-nous ? On ne peut pas ne pas essayer, Manelena. » répondit Clari tandis qu’il ne faisait qu’hocher la tête. Elles étaient bien plus expérimentées que lui. Il n’était qu’un débutant, qu’un simple débutant …

« On va essayer … Mais par le plafond … Mais tout d’abord … Il nous faut trouver un moyen de nous rendre au sommet d’un des toits avoisinants. »

Elle jeta un regard à gauche et à droite, désignant de ses yeux rubis un bâtiment faisant une vingtaine de mètres. Cela ressemblait à une auberge aussi non ? Mais une auberge bien différente de celle où ils dormaient. C’était le grand luxe car à côté du temple où séjournait ce dirigeant ? Bon … Maintenant, il fallait trouver comment monter …


Elle emmena le jeune homme et la jeune femme dans la ruelle entre l’auberge et un autre bâtiment de moindre taille. Il se demanda ce qu’ils devaient faire, Manelena émettant un petit sourire amusé en voyant le désarroi du jeune homme. Sans lui laisser le temps de parler, des lignes noires apparurent sur ses deux mains, une sorte de chaîne faite de terre apparaissant dans chacune de ses mains. Au bout de chaque chaîne, une pointe affûtée s’y trouvait.
… … … … … Qu’est-ce que Manelena était réellement ? Une telle femme … C’était impossible qu’elle existe et pourtant, elle était bien devant lui. Elle plantait les chaînes dans les murs, creusant un trou assez profond pour bien y être enfoncé … Et puis … Et puis … Elle utilisait la seule force de ses bras pour se tirer vers le sommet du plus petit des bâtiments qui faisait quand même une bonne quinzaine de mètres.

« … … … … … Oh Zélisia … … Je n’ai jamais connu une telle femme. » marmonna t-il avec lenteur alors que Clari semblait toute aussi étonnée de la prouesse de Manelena. Et puis … La jeune femme aux yeux rubis arriva au sommet du plus petit des deux bâtiments, tendant sa main tout en disant :

« Lorsque vous arriverez à mi-hauteur en faisant la même chose, envoyez-moi l’une de vos chaînes, cela sera bien plus facile. »

« Je ne suis pas sûr d’y arriver. » murmura Tery alors que Clari commençait déjà à son tour à grimper, utilisant la même méthode que Manelena avec aisance.

Et lui ? Et bien … Il faisait apparaître des chaînes de terre, ressemblant à celles des deux femmes avant de tenter de les imiter. Il commença à grimper, poussant de toutes ses forces avant de voir qu’il y arrivait. Oh … Avec énormément de mal mais il y arrivait ! Il semblait vraiment heureux de cela jusqu’au moment où l’une des chaînes se brisa, le jeune homme se retrouvant au-dessus du vide, à environ huit mètres de hauteur, son corps pendant en direction du sol.

« AH ! TERY ! Je viens t’aider ! »

« Laisse-le, Clari. Ca ne sert à rien qu’il nous accompagne si il n’est pas capable de faire cela. » répondit Manelena avec neutralité, la jeune femme aux cheveux blonds la regardant d’un air atterré. Comment … Comment est-ce qu’elle pouvait dire cela ? Elle n’avait aucun cœur sur le moment ? Rien à voir avec la femme de ces derniers jours.
Pourtant, le jeune homme observait le vide, prenant une profonde respiration avant de faire apparaître une nouvelle chaîne de terre, ses lignes noires étant bien plus présentes qu’auparavant. Il recommença à grimper, semblant se fatiguer de plus en plus au fur et à mesure qu’il faisait apparaître des chaînes. C’était aussi difficile que ça ?

Finalement, Tery vint au sommet du bâtiment, semblant exténué tandis que Clari s’approchait de lui pour voir comment il allait. Manelena restait immobile, observant les environs avant de prendre une profonde respiration. Elle aida le jeune homme à se relever, prenant la parole :

« Serres-toi contre moi, visiblement, tu es épuisé hein ? »

« On va dire que ce n’est pas la grande forme, oui … » murmura t-il avec lenteur.

« Bon … Alors, tu attends quoi ? » demanda Manelena en lui souriant, le tirant par le bras avant de le prendre contre elle. Son visage comme ses deux mains étaient parcourus par des lignes noires tandis qu’il sentait un léger souffle sur son visage et son corps … Du vent ? Il se retint de pousser un cri alors qu’il voyait Manelena qui venait de sauter … en faisant un bond prodigieux de cinq mètres de hauteur ?!

Elle avait réussi à atteindre l’autre bâtiment, celui sur lequel Manelena voulait qu’ils aillent. Il n’eut pas le temps de réagir alors que Manelena sauta à son tour, l’emportant avec elle sur l’autre toit. Lorsqu’elle vint atterrir, il remarqua qu’il s’était vraiment collé contre elle, comme apeuré par la situation. Mer … MERDE ! Pourquoi est-ce qu’il n’était pas plus courageux ou fort que ça ?! Ca faisait combien de temps qu’il était dans l’armée hein ?

« Hum … Tu pourrais quand même quitter mes bras, c’est fini … Tery. » marmonna Manelena, légèrement rouge alors qu’il s’extirpait, confus et gêné lui aussi.

« Par… Pardon … Ce n’était pas du tout voulu … Je suis vraiment désolé … »

« Ca ne fait rien … Bon … Envisageons maintenant la possibilité de nous rendre sur le toit de ce temple. » répondit Manelena, préférant ne plus parler de ce sujet. Clari se retint de dire ce qu’elle pensait de ce qui s’était passé mais bon … C’était mieux de ne pas continuer surtout si cela allait être un sujet de discorde. Maintenant, il était temps d’étudier la question pour atterrir sur le toit. La magie du vent allait être nécessaire de toute façon.

Une dizaine de minutes passèrent, Manelena étudiant le temple et surtout les quelques rondes tout autour. De même, elle observait le toit du temple remarquant que plusieurs fenêtres de verre donnaient sur celui-ci. AH ! C’était le parfait endroit pour passer donc !

« Nous allons encore faire un petit saut. Par mesure de précaution, je vais envisager le fait que nous soyons deux à porter Tery. »

« J’ai plus l’impression d’être un poids qu’autre chose … » marmonna le jeune homme aux cheveux bruns alors que Manelena lui tapotait délicatement le crâne.

« Pas le moins du monde … Tu es juste … inutile en attendant mais après, nous aurons besoin de toi. Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. »

« Je ne sais pas du tout si je dois être heureux ou triste de ce que tu viens dire. » marmonna le jeune homme alors qu’elle gardait son sourire.

Elle le prit par le bras, Clari faisant de même. L’une était à gauche, ses lignes noires présentes, l’autre était à droite, des lignes blanches apparues sur elle. C’était vraiment … pathétique. Il avait l’impression de ne pas s’améliorer. Oui, c’était exactement ça ! Qu’importe les journées qui passaient, il avait cette impression !

Il fut soulevé par les deux femmes, celles-ci ayant projeté du vent ensembles sous leurs pieds avant de sauter dans les airs. L’atterrissage se fit avec douceur mais surtout sans bruit, Tery ne regardant même pas les deux femmes qui lui souriaient. Il n’avait pas envie de rire … Pas du tout à ce moment là. Manelena s’approcha d’une fenêtre, demandant à Clari :

« Tu sais bien utiliser les flammes ou non ? »

« On va dire que c’est plutôt moyen … Pourquoi cela ? »

« Pour rien, pour rien … Tery ? Tu veux te rendre utile ? Vraiment utile ? Retient le verre avant qu’il ne tombe. »

« J’ai l’impression d’être un enfant à qui on donne quelque chose à faire juste pour qu’il arrête de bouder. » marmonna t-il avec lenteur.

« Justement, si tu peux arrêter de bouder, je te donnerai un baiser si cette mission est réussie. » répondit Manelena alors qu’il rougissait violemment à la proposition de la jeune femme. Ah … Ah … Quand même …

Il n’avait … rien contre ça. Il jeta un regard à Clari, celle-ci croisant les bras sans rien dire. Il n’avait pas à s’excuser mais bon … Il ne savait pas quoi dire du tout. Il s’approcha de Manelena, celle-ci posant ses mains sur les bords de la fenêtre, ceux-ci se mettant à fondre avec rapidité. Elle lui demanda d’utiliser sa magie de la terre pour se former une petite carapace de pierre sur ses mains, chose qu’il exécuta avec brio.

La fenêtre fut retirée de son emplacement alors qu’elle désignait la pièce sous eux. Tout se passait parfaitement, trop parfaitement même. Chacun savait qu’il y avait un problème … mais ils ne pouvaient pas reculer, ce n’était pas une possibilité.

Chapitre 39 : Une raison pour haïr

ShiroiRyu
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Chapitre 39 : Une raison pour haïr

« Est-ce qu’il y a un moyen de ne plus avoir ces lignes ? Et plutôt des lignes normales ? »

« Pas un seul d’après mes connaissances. Tu dois vivre avec tes lignes noires ! Accepte-les au lieu de les renier ! Ce n’est pas difficile, Tery pourtant ! Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as tellement peur que ça ? Quand je t’ai porté sur mon dos … »

« … … … … … Je n’ai pas envie de répondre. » murmura t-il avec lenteur, détournant le regard. Cela avait été un épisode assez gênant dont il se serait bien passé personnellement.

« Et pourtant, tu vas me répondre, Tery Vanian. »

Il haussa un sourcil aux propos de la jeune femme, semblant surpris d’entendre un tel ton de la part de Manelena. Celle-ci toussa légèrement, reprenant la parole d’une voix plus douce :

« Je peux facilement t’aider si tu le désires mais tu ne cherches même pas à t’améliorer. »

« Je ne veux pas m’améliorer pour tout détruire. »

« Alors pourquoi est-ce que tu as rejoint l’armée ?! Tu n’es quand même pas candide non ?! Ou idéaliste ?! Tu ne veux quand même pas un monde en paix hein ?! »

« … … Je n’ai jamais dit cela ! Ce n’est pas le problème de tuer ! Ce n’est pas du tout ça ! C’est tuer sans même être conscient ! Quand j’ai mes lignes noires, je ne suis plus conscient de ce que je fais … C’est … C’est … »

« Comme la majorité des personnes ayant des lignes d’Alzar, c’est tout. Tu laisses libre cours à tes sentiments néfastes et ils prennent le dessus sur ton corps, voilà tout. » répondit Manelena, ayant un léger sourire attendri en voyant le regard que le jeune homme lui portait.

« Mais … Et toi ? Tu n’es pas touchée par les lignes d’Alzar ? » demanda t-il, un peu surpris quand il y réfléchissait bien. C’était … bizarre quand même.

« Hum ? Je suis une fille donc je suis déjà un cas très rare mais … Bon … Est-ce que tu veux mon petit secret ? Pour pouvoir contrôler tes lignes noires très facilement ? Comme ça, tu auras toujours un avantage sur les personnes ayant des lignes d’Alzar. »

« Et pourquoi est-ce que tu ferais cela ? » demanda t-il, restant surpris quand même par la décision de la jeune femme. Si c’était un secret … Pourquoi le lui donner ?

« Je ne sais pas ? Peut-être que je t’apprécie contrairement à toi car ça n’a pas l’air d’être réciproque. » dit-elle alors qu’il s’écriait presque en haussant la voix :

« Ce n’est pas du tout ça ! Je … Euh … t’apprécie aussi beaucoup. »

« Ah bon ? Je ne pensais pas autant que ça. » répondit-elle en rigolant, voyant la gêne du jeune homme aux cheveux bruns. Il en avait trop dit n’est-ce pas ? Elle reprit avec amusement : « Alors … Tu ne vas peut-être pas y croire mais tout est une question de focalisation. Tu dois penser à une seule chose … Porter tes sentiments néfastes sur une unique personne. Je vais mieux m’exprimer. Imagine qu’Elen, c’est bien ça son prénom hein ? Imagine qu’Elen soit blessée par un soldat, contre qui tu porterais ta colère ? »

« Contre le soldat bien entendu ! »

« Et qui d’autre ? » demanda t-elle avec lenteur alors qu’il ne comprenait pas la question.

« Hein ? Qui d’autre ? Il n’y a qu’un soldat non ? »

« Est-ce que tu ne porterais pas ta colère contre Elen qui s’est faite blessée ? Contre toi-même qui n’as pas réussi à la protéger ? Contre les personnes autour de vous ? »

« Et bien … Contre le soldat non ? Je ne vois pas pourquoi je me mettrai en colère contre Elen ou contre moi … Ou alors contre les personnes autour de moi. Ce n’est pas de leur faute. »

« Je ne sais pas si c’est de la naïveté ou alors une réponse des plus sincères. » dit-elle en poussant un léger soupir assez apaisé, comme si elle s’attendait à ces paroles.

« … … … Est-ce que tu te moques de moi, Manelena ? Je n’arrive pas à me mettre réellement en colère, je suis désolé … mais je suis comme ça. Enfin … Réellement … Pas comme tu le voudrais, je suis sûr. » murmura t-il avec lenteur.

« … … … Hum ? Comme je le voudrais ? Enfin bon … Tu veux savoir mon secret alors ? Je peux te le dire … Mais il faudra te taire car de toute façon, il n’est pas aussi simple que cela. »

« Je veux bien car tu m’intrigues un peu. C’est quoi cette méthode ? »

« Et bien, je t’ai déjà donné un élément de réponse mais je vais te le dire plus explicitement : La haine … C’est la haine le premier moteur pour utiliser tes lignes noires. Dès l’instant où tu te fais dévorer par la haine, ta puissance se montre réellement et est décuplée. Alors, au sujet de cette haine, si je t’ai posé cette question, c’est pour une bonne raison. Si tu veux réussir à te contrôler, il te faut fixer un objectif … Un point qui sera le centre de ta haine. Ca peut être une personne, un objet, un lieu, un évènement, qu’importe … Il faut que dès l’instant où tu veuilles utiliser ta magie, tu te concentres sur ce point. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple que cela et à part moi, je ne connais personne qui … »

« Comme ça ? » demanda t-il d’une voix calme alors que des veines noires apparaissaient sur son visages, ses yeux devenant rouge rubis. La jeune femme eut un léger mouvement de recul, plus étonnée qu’apeurée par ce qu’elle voyait.

« … … … … Du premier coup ? Ce n’est pas possible. »

Elle disait cela mais ce qu’elle voyait était tout simplement prodigieux. Le jeune homme, malgré la sueur qui s’écoulait de son front et sa respiration rapide, semblait … capable de se contrôler. Pourtant, après une vingtaine de secondes, il posa un genou au sol, la bouche grande ouverte, poussant des râles tandis que ses lignes noires disparaissaient. Même si cela n’avait été … que pendant une minute au grand maximum .

« Comment … est-ce que tu as fait cela, Tery ? Tu ne devrais même pas réussir à faire ce que tu viens d’accomplir. Tu as déjà réussi … à trouver quelque chose comme objectif ? »

« Il n’y a qu’une seule personne que je peux haïr … de tout mon cœur … Qu’une seule personne que je hais plus que tout au monde … Une seule personne qui est capable de m’emmener dans une haine viscérale … »

« Hum … J’avoue être un peu sceptique sur ce que tu dis. Porter une telle haine à l’égard d’une personne est vraiment très rare … Il faut une excellente raison, une raison qui change quasiment la vision que l’on a du monde autour de soi. »

« Héhéhé … Hahaha … Mais ne t’en fait pas … Manelena … Ne t’en fais donc pas … »

Il venait de rigoler mais elle voyait que cela était d’un air nerveux. Il avait vraiment quelqu’un qu’il haïssait plus que tout au monde ? C’était plutôt … surprenant. Mais ce n’était pas à elle de poser des questions à ce sujet.

« … … Et après ? Qu’est-ce qu’il y a d’autres à savoir, Manelena ? Sur ces lignes noires ? J’ai vraiment l’impression que … Qu’avec ce que tu m’as dit, ça change tout. »

« A peu de choses près, tout ceux ayant des lignes noires et qui s’y intéressent savent ce que je t’ai dit. Le problème vient sur l’application de la chose. Mais toi … J’avoue que je suis étonnée … Franchement étonnée … Tu caches bien ton jeu hein ? » dit-elle en souriant alors qu’il semblait avoir repris sa respiration.

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Capable d’être aussi haineux … Je t’ai vu un peu colérique, infantile mais pas … Haineux à ce point … C’est vraiment remarquable en un sens. »

« Rien de bien stupéfiant … Je ne vois pas ce qu’il y a d’étonnant. »

Elle s’était rapprochée de lui, l’observant longuement de ses yeux rubis, gardant son sourire sur ses lèvres. Elle semblait heureuse de le voir ainsi … De le voir d’une autre façon … Le jeune homme restait immobile, toujours contre le mur de la ruelle.

« … … … Tu veux savoir contre qui je porte cette haine, Manelena ? Je te dois bien cela … »

« Je ne dirai pas que je serai ravie de l’apprendre car je ne vois pas ce qu’il y a de bien … »

« C’est mon père. Voilà tout. »

Il avait dit cela avec une certaine nonchalance. Clair et précis … Il ne venait pas d’omettre un détail ou autre … Son père ? C’était envers son père qu’il ressentait une telle haine ? C’était vraiment … bizarre … Mais … Mais … Ses yeux rubis restaient fixés sur lui, les deux mains de la jeune femme aux cheveux d’argent tremblant légèrement.

« Qu’est-ce que … » murmura t-il, surpris.

« Reste ainsi pendant une bonne minute et tais-toi. Tu … es bizarre … C’est stupide. » souffla t-elle alors qu’elle venait de l’enlacer, le serrant contre sa poitrine. Il … Il … Il n’osait plus du tout bouger, ce n’était pas pareil qu’avec Clari. Il avait l’impression d’avoir quelque chose d’unique de la part de Manelena, comme si c’était la première fois qu’elle faisait une telle chose de toute son existence.

« Ne t’en fais pas … Tery. Tu n’es pas le seul dans ce cas. »

« Je ne pense pas que … beaucoup de personnes … aient un tel sentiment envers leur paternel. Encore que ce ne soit pas si rare que ça que des enfants se fassent frapper par leurs parents … Mais il n’y a pas que ça … chez moi. C’est plus profond. »

« Tu n’as plus à parler … Je sens que tu ne me mens pas. »

« … … … … … Manelena ? Est-ce que toi aussi, tu … »

« Si tu veux tout savoir, je porte moi-même une haine intense envers une unique personne. Moi aussi, cela fait depuis des années que c’est comme cela… »

« On pourrait peut-être se retirer des bras de l’autre ? Car c’est assez gênant … » murmura t-il avec lenteur, sa tête toujours bien logée.

« Oui, tu as totalement raison. C’est de ma faute, cela risque de porter à confusion. » répondit-elle en le détachant de ses bras, l’observant d’un fin sourire. Elle était un petit rouge de gêne non ? Elle reprit la parole : « Tu veux savoir autre chose ? Ce que seuls les lignes d’Alzar et de Zélisia sont capables de faire ? Je peux bien te l’annoncer mais bien que ça soit beaucoup trop tard pour espérer y arriver maintenant. »

« De quoi ? De quoi est-ce que tu parles ? » demanda t-il avec un peu d’intérêt. Elle parlait des deux sortes de lignes donc cela voulait dire que ce n’était pas forcément dangereux.

« La matérialisation d’un objet … Nous sommes les seuls capables de faire une telle chose dans un degré bien supérieur à la moyenne. Je vais te poser une question : Est-ce que … Cette femme masquée faisait apparaître un objet, que ça soit une arme ou un bouclier ou autre, comme par magie, sans que tu saches d’où il provenait ? »

Hum … Elle parlait d’Elen, n’est-ce pas ? Alors … Il fallait y réfléchir …Il commença à penser à tout cela, cherchant à deviner la chose dont parlait Manelena. Quelque chose qui apparaissait … qui apparaissait … Hum … Il ne l’avait vue que peu souvent Elen. C’était même assez triste en y réfléchissant. Puis soudainement, il s’exclama :

« Son arc ! Et ses flèches aussi ! Elle fait souvent apparaître tout ça quand elle se bat ! »

« Oh … Donc c’est une archère ? C’est sur que c’est beaucoup mieux que les femmes utilisant les armes au corps à corps. Généralement, celles qui sont au corps à corps sont fortes et robustes mais d’après la carrure de cette jeune femme, cela m’étonnerait qu’elle soit douée. »

« Oh … Elle utilise … des dagues aussi ! Je m’en rappelle car j’ai été blessé par ces dernières. » répondit-il dans un léger sourire, ne pouvant pas cacher sa joie.

« Tu es amusé car elle a réussi à te blesser ? »

« Non … Non … Juste que … J’ai vraiment envie de la revoir. »

Hum ? Elle haussa un sourcil aux paroles du jeune homme. Hum … Ce n’était pas son affaire mais bon … Elle reprit aussitôt :

« Qu’importe ce que tu penses réellement d’elle, ce n’est pas à moi de te dire qui tu dois aimer ou qui tu dois détester. »

« Ai… Aimer ? Ah non non ! Ne vous faites pas de fausses idées, Manelena ! Euh, ne t’en fais pas ! Ca serait bête de penser ainsi ! »

« Hum … Enfin bon … Qu’importe, nous n’allons pas nous attarder sur ce sujet. Les lignes d’Alzar comme les lignes de Zélisia nous permettent d’avoir un objet ou quelque chose de plus … personnel en nous. Dans le cas de cette jeune femme, c’est son arc. »

« Quelque chose de plus ? Comment cela ? » demanda t-il, un peu étonné.

« Cela peut sembler effrayant mais Alzar et Zélisia étaient des dieux. Avoir une partie de leurs pouvoirs, c’est avoir des capacités insoupçonnées. Ainsi, il n’est pas stupide de s’imaginer qu’il est possible deux nouveaux bras entièrement noirs ou blancs selon nos lignes. »

« C’est vraiment … saugrenu. Et c’est quoi l’utilité d’avoir deux bras en plus ? »

« Hum … Ca se voit que tu ne te bats pas souvent, n’est-ce pas hein ? »

« C’est une remarque ? » demanda t-il alors qu’il souriait, voyant que la jeune femme tremblait un peu. Il fallait dire que cette tenue n’était pas très adaptée pour les sorties de nuit non plus hein ? Hum …

« Exactement ! Enfin bon … Je vais te répondre. Avoir deux bras en plus, capables de se mouvoir comme si ils étaient réellement issus de ton corps, cela donne un net avantage en combat. Si tu as du mal à parer une épée, est-ce que tu arriverais à parer deux, trois, voir quatre épées en même temps ? C’est tout bonnement impossible. »

« Mais est-ce que la personne avec quatre bras arrivera à se battre correctement ? »

« Bonne remarque … Bien entendu, cela demande de l’entraînement et ça ne se fera pas en un jour. Comme tu utilises tes lignes noires que très rarement et depuis peu, je ne pense pas que tu seras capable d’avoir ta propre arme ou ton propre objet avant longtemps. »

« D’accord … Mais d’ailleurs, si tu as des lignes noires, c’est quoi ton objet spécial ? »

« C’est un secret. » dit-elle dans un grand sourire alors qu’il rougissait légèrement, reprenant aussitôt la parole en bafouillant :

« On … On ferait mieux de rentrer. Tu as l’air d’avoir très froid. »

« C’est exact … Il ne fait vraiment pas chaud et Clari risque de se poser des questions.. » répondit Manelena alors qu’il ne savait pas réellement quoi faire dans une telle situation. Il resta près d’elle, les deux personnes retournant dans l’auberge puis dans leur chambre. Pas un bruit … Que le silence … Et aucune sécurité … L’auberge n’était pas surveillée.

« Bonne nuit, non ? » dit la jeune femme aux yeux rubis alors qu’ils étaient retournés tous les deux dans leurs lits.

« Je ne sais pas … Je ne suis pas vraiment fatigué … Pourquoi est-ce que tu es rentrée dans l’armée de Shunter, Manelena ? »

« C’est l’heure des questions personnelles ? » demanda t-elle en émettant un petit rire.

« Euh … Enfin … Si tu ne veux pas, je comprendrais. C’est personnel justement donc … »

« Je n’ai pas rejoint l’armée de mon plein gré au départ … Plus par obligation … Encore, qu’au final, c’était une obligation morale … Donc je ne sais pas si on peut dire que c’est de mon plein gré ou non. Et toi ? »

« Je voulais rejoindre mes sauveurs. Dans Midès, après m’être enfui pendant quelques minutes, j’ai réussi à me perdre et à me mettre dans une embrouille pas possible. Et bref … J’ai été sauvé par des personnes dont je ne connais même pas le nom en fin de compte. J’ai rejoint l’armée et … »

« Mais tu n’étais pas avec cette jeune femme au départ ? »

« Ma vie est compliquée … Très compliquée … Si certains évènements ne s’étaient pas produits, il y aurait de fortes chances que je sois encore avec elle à l’heure actuelle. »

« Tu regrettes ce qui s’est passé ? » demanda t-elle alors qu’il hochait la tête d’un air négatif dans son lit, prenant la parole :

« Pas du tout … Je n’ai pas à regretter. Au moins, ma mère ne pourra pas dire que je suis un vagabond ou autres … Et puis, je ne l’avais même pas prévenue que j’avais quitté le village natal donc quand j’ai eut une mission à Leskar, je peux te dire sincèrement qu’elle était morte d’inquiétude et bon … Voilà tout. »

« Au final, tu ronchonnes souvent mais tu es un brave garçon, c’est ça ? »

« Ne dit pas ça comme ça ! Tu vas finir par croire que je suis quelqu’un de bien ! » répondit-il sur un ton légèrement exaspéré mais surtout gêné.

« Et ce n’est pas du tout le cas ? Je me serais donc trompée à ton égard depuis le début ? C’est vraiment dommage, Tery … vraiment … »

« Je ne veux pas que tu crois une chose alors que ce n’est pas vrai … C’est tout, Manelena. » dit-il avec lenteur comme désabusé par la réponse de la jeune femme.

« Hum … Dernière petite question mais personnelle à mon tour : Si tu revois la jeune femme sur cette photo, qu’est-ce que tu lui diras ou feras en premier ? »

« Fe… Feras ? Comment … Comment est-ce que tu veux … Je ne vois pas … »

« Ca sera quoi ta première réaction ? Sur le moment ? »

« Je … Je ne sais pas du tout. Je ne sais pas du tout … Oui … »

Il avait plusieurs idées en tête, plusieurs réactions mais c’était vraiment très personnel donc il valait mieux ne pas y penser. Déjà, revoir Elen serait une agréable surprise, une excellente surprise même ! Avait-elle changée mentalement en plusieurs mois ? Car physiquement, elle n’était pas si différente que ça d’après ce qu’il avait remarqué …

Pfff … Pourquoi est-ce qu’il pensait à Elen de cette façon ? Et puis, comment est-ce qu’il réagirait ? Est-ce qu’il serait gêné ? De présenter Manelena et Clari à Elen ? D’après ce qu’il avait crû lire, elle était accompagnée elle aussi mais pas par n’importe qui ! Par le prince de Traslord en personne ! Hahaha !


Elle était spéciale comme fille … Donc un prince, ce n’était pas une mauvaise idée … Hein ? De quoi est-ce qu’il parlait ? A quoi est-ce qu’il pensait plutôt ? Ce n’était pas ses affaires ! Pas du tout même ! Ca ne le concernait pas ! Elen faisait sa vie … Et lui … Et bien … Il … Et bien … Il faisait la sienne !

« Tu es étrangement muet depuis que je t’ai posé cette question, Tery. »

« Hein ? Que quoi ? Ah … Non, ce n’est pas grave, rien de bien compliqué. »

« Tu l’as dit toi-même, tu ne sais pas quelle sera ta réaction n’est-ce pas ? »

« … … C’est bête mais je ne sais pas comment réagir avec elle. Je la considère comme une amie ? Comme une ennemie ? Comme quelqu’un proche de moi ? Comme une inconnue ? Est-ce que je dois la saluer ? Rester neutre ? Prendre sa main pour la serrer ? L’embrasser sur la joue sans son masque ? Est-ce que je dois me mettre sur mes gardes car ça fait deux fois qu’elle a essayé de me tuer ? Je serais stupide de l’accueillir à bras ouverts. »

« Mais tu es stupide non ? » dit-elle en émettant un petit rire discret.

« C’est sympathique de ta part d’entendre ça … Mais oui … Je dois l’être. »

« C’est le premier pas vers la guérison. Tu deviendras moins stupide au fil du temps, voilà tout. » répondit Manelena alors qu’il tentait d’apercevoir ses deux yeux rubis.

Elle était vraiment jolie, n’est-ce pas ? Comme demoiselle ? Non ? Comme fille ? Tiens ? Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça ? Pourquoi est-ce qu’il avait cette idée en tête ? Déjà avec Clari, c’était assez difficile … Mais avec Manelena qui était toute aussi belle voir encore plus que lui, ça l’était encore plus.

« Euh … Bonne nuit, Manelena. Fais de beaux rêves. »

« Toi aussi, Tery. Dans les jours qui suivent, on va régler ce problème avec les médaillons. Cela risque d’être très dangereux mais comme tu es encore néophyte, je te défendrai. »

« Merci bien … Manelena. Ca ne fait que … quelques jours ? Même pas … Et je t’apprécie déjà. » termina t-il en se retournant pour ne plus avoir à la regarder. Il allait vagabonder ses pensées ailleurs … dans un autre endroit … réfléchi à autre chose en dormant.

Chapitre 38 : Lui redonner le moral dans la capitale

ShiroiRyu
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Chapitre 38 : Lui redonner le moral dans la capitale

«  … … … … … »

Il ne disait plus rien du tout, observant la cité devant lui. Ils n’étaient pas encore totalement rentrés dans la capitale mais déjà ce qu’il voyait était plus qu’impressionnant. Des bâtiments faits de métal et de pierre, quatre pylônes positionnés en carré tout autour de la capitale bien qu’ils étaient quand même à l’intérieur mais vers les bords, et puis et puis …

« Tu restes ici ? Ou tu veux peut-être que l’on rentre à l’intérieur ? »

Clari lui avait demandé cela alors qu’il restait bouche bée et muet. Il … Il ne savait pas du tout au final … Rien du tout même … Et puis … Avec les derniers évènements … Ah ! Il devait éviter d’y penser mais le regard triste qu’il avait montrait clairement que ça restait gravé dans son esprit. Il prit une profonde respiration avant de dire :

« Nous pouvons y aller … Je suis désolé d’avoir la tête ailleurs. »

Manelena comme Clari ne lui répondirent pas. Il n’y avait pas de quoi être désolé. La jeune femme aux cheveux blonds lui prit la main, lui faisant un léger sourire comme pour lui dire de ne pas s’en faire. Aux portes de la capitale, ils furent arrêté par de nombreux sauriens humanoïdes, ces derniers ayant des armures grises sur leurs corps … Mais la première chose qu’il voyait sur leurs armures … était le fait qu’elles avaient de nombreuses sphères de différentes couleurs en elles.

« Royaume d’origine, armement sur vous, vos noms, prénoms et une simple vérification. »

… … Hein ? Il haussa un sourcil d’étonnement alors que Clari sortait son épée à deux mains, Tery se tournant vers Manelena. Qu’est-ce qu’elle utilisait comme arme ? Il la vit sortir une simple épée longue, celle-ci ayant néanmoins une topaze impériale au beau milieu de sa garde. Les gardes semblèrent étonnés, tout autant que Clari tandis que lui restait de marbre.

« Comment est-ce que vous avez eut une telle pierre ? »

« Un simple cadeau de ma famille, voilà tout. Je sais très bien que les topazes impériales sont très rares mais non, malheureusement, cette épée n’est pas à vendre. » répondit Manelena en récupérant son arme, venant la ranger tandis que Tery tendait ses deux griffes.

« Rien de bien spéciale pour elles. Ce sont des griffes basiques. »

« Désolé de ne pas être spécial … Je n’ai jamais voulu l’être. » répliqua le jeune homme aux cheveux bruns alors que les soldats haussaient un sourcil en lui redonnant ses armes.
« Vous pouvez passer … Vous avez l’air en règle bien que vous provenez de Shunter. Ce n’est pas comme si ce royaume était inquiétant à la base. »

Hum… Qu’est-ce qu’il en avait à faire ce royaume ? Ce qui l’intéressait était les trois médaillons … Et puis après … Après … Rien du tout … Rien de rien … Rien de rien de rien … du tout … Ah … Il retournerait surement auprès de l’armée de Shunter mais là… Ce n’était pas le moment de penser au futur mais à ce qui se passait actuellement.

« On va chercher un endroit où dormir ce soir. » murmura le jeune homme avant de se mettre en route, pénétrant à l’intérieur de la capitale.
Il ne semblait même pas se soucier de ce qu’il avait autour de lui. Il ne regardait pas les somptueuses ruelles faites de pierres ainsi que les nombreuses machines autour de lui. Rien de rien … Il avait plutôt envie de se reposer … sur un lit et de ne rien faire de la journée.

« Pardonnez-moi mais j’aimerai réserver une chambre … »

« Deux s’il vous plaît. » murmura une voix dans son dos, une voix qu’il reconnut comme celle de Clari. Il avait trouvé une auberge plus que potable, heureusement qu’ils étaient dans la capitale … Là, il n’y avait pas de problèmes.

« Hum … D’accord. » annonça l’aubergiste avant de signaler le prix pour deux chambres dont une à deux lits. Clari rétorqua aussitôt :

« Non. Deux chambres dont une à un lit de couple. »

Quoi ?! Il pensait qu’ils avaient arrêté de faire ceci. Il reprit aussitôt :

« Une chambre avec deux lits sera très bien oui. »

« Vous prenez une chambre avec un lit ? Ou une chambre avec deux lits ? Ah ! Foutus touristes ! Vous me fatiguez ! Pour la peine, ça sera une chambre avec trois lits ! » annonça l’aubergiste avant de récupérer l’argent et de donner une unique clé.

Mais c’était quoi ça ?! Et le respect du client dans cette affaire ? Ils n’eurent pas leur mot à dire, Manelena récupérant la clé en poussant un profond soupir. Ah … Non mais vraiment… Qu’est-ce qu’elle allait faire d’eux ? Elle se le demandait réellement en fin de compte.

Ils déposèrent leurs affaires dans la chambre, Tery ouvrant la fenêtre pour voir la vue du quatrième étage où ils allaient séjourner pour les prochains jours. C’était une belle vue … mais … Pfff … Depuis qu’il avait utilisé ses lignes noires et qu’il avait remarqué les vêtements déchirés au ventre de Clari … Il … Il … Voilà …

« Tery ! Prépare-toi ! On va se balader un peu ! »

« Je refuse … Je ne veux pas … Et nous nous sommes déjà baladés la dernière fois. Nous ne sommes pas dans un endroit pour s’amuser, Clari. » souffla t-il sans même se préoccuper plus longtemps de la jeune femme aux cheveux blonds, celle-ci faisant une petite mine dubitative.

« Tery ? Est-ce que tu veux bien te promener avec nous s’il te plaît ? » murmura Manelena en s’approchant de lui, le jeune homme rougissant légèrement.

« Je ne préfère pas … C’est juste une question … de sécurité … » bafouilla t-il alors que Manelena lui prit le bras droit, le tirant vers elle.

« Tu n’as pas besoin d’être inquiet pour ta sécurité ! Nous sommes là pour te protéger ! » annonça Manelena en lui souriant.

Ce n’était pas pour lui … mais pour elles … Ces lignes noires … Elles étaient beaucoup trop dangereuses … Beaucoup trop ! Il devait … Il devait en parler réellement avec quelqu’un, tout dire, tout savoir … Pourquoi ? S’il n’y avait pas un moyen de les retirer ?

Sans même qu’il ne puisse dire quelque chose, il fut tiré hors de la chambre, Clari étant derrière eux tandis que Manelena ressemblait quand même un peu à celle-ci … Parfois, au niveau du caractère. Ah … Par contre, ils ne se prenaient pas la main au contraire de lui et Clari mais … Bon … Ce n’était pas un problème non plus hein ? Ce n’était pas comme si … Il en avait besoin. Même si … Manelena connaissait bien plus de choses qu’il ne le croyait.

« … … … … … Je n’ai pas envie de sortir, vous le savez très bien. » marmonna t-il alors qu’il se retrouvait déjà dehors, sans même avoir le choix de décider.

« Ca ne fait rien, Tery. Je pense qu’une petite balade te fera justement le plus grand bien. » répondit Clari tandis que Manelena marchait à côté de lui, l’observant discrètement comme si elle avait quelque chose à lui dire sans y arriver.

« Manelena ? » demanda t-il alors qu’il se tournait vers elle, la jeune femme aux yeux rubis sursautant légèrement, surprise par Tery. Il reprit aussitôt : « Est-ce que je peux te demander quelque chose ? C’est très simple … Mais bon … »

« Hein ? Oui … Bien sûr. Tu le peux … Il n’y a aucun problème. » répondit-elle alors qu’il se rapprochait d’elle, lui demandant de baisser la tête pour lui murmurer quelque chose dans le creux de l’oreille. Rien que ce geste, il était rouge de gêne.

« J’ai honte d’être petit. » commença t-il à dire alors qu’elle haussait un sourcil, se demandant si c’était juste cela qu’il avait envie de dire. Pourtant, il continua : « Est-ce que l’on pourra … parler seul à seule ? S’il te plaît ? Et merci … de n’avoir rien dit au sujet de ma petite baisse de morale après le combat, je … T’es une chouette femme. »

Manelena rougit subitement, détournant la tête alors que Clari s’était arrêtée, les regardant d’un air suspicieux. Ce fut surtout la réaction de Manelena qui lui fit lever un sourcil d’appréhension. Qu’est-ce qu’il avait dit ? Pour que Manelena rougisse, cela devait être quelque chose de plutôt gênant non ? Pourtant, la jeune femme aux cheveux argentés s’approcha de Tery à son tour, lui murmurant dans le creux de l’oreille :

« Si tu veux, je t’apprendrai tout ce que je sais sur les lignes noires mais il te faut la motivation. Pleurer et se cacher de ce que l’on possède ne te feront pas avancer dans la vie. D’accord ? Alors, si tu veux … Ce soir, nous quitterons la chambre discrètement tout les deux, d’accord ? Si c’est oui, hoche la tête. »

En tête à tête ? Avec Manelena ? Ce fut à son tour d’avoir le rouge aux joues, le jeune homme hochant la tête plusieurs fois de suite avant de se faire tirer en avant par Clari.

« Hého ! Joli cœur ! Je croyais que tu n’avais pas le moral mais tu dragues ! »

« Mais … Mais non ! Ne raconte pas de bêtises ! Je ne suis pas comme ça, Clari ! Tu le sais très bien et je te le répète à chaque fois ! » s’écria t-il sur un ton gêné.

« Oui, oui … Bien sûr. Et qu’est-ce que la maréchale dirait si elle savait que celui qui l’idolâtre tente de s’attirer les faveurs de son envoyé ? »

« Mais arrête ! Elle va se faire des idées encore une fois, à cause de toi ! »

« Ne t’en fais plus à ce sujet, Tery. Je ne me fais aucune idée, je sais juste que Clari est du genre très possessive comme femme, c’est tout ce que je me dis. » dit la jeune femme aux cheveux d’argent en rigolant légèrement.

« Hein ? Que quoi ? Possessive ? Loin de là, même ! Tery peut aller avec n’importe quelle autre femme, ça ne me dérange pas ! »

« Oh ? Soit … Et bien, Tery ? Que dirais-tu de finir la promenade avec moi ? » annonça Manelena en tendant sa main vers lui, le jeune homme aux cheveux bruns baissant un peu la tête avant de se donner des petites claques sur les joues.

« Je suis un homme ou non ? Si une jolie femme me propose une telle chose, je dois accepter ! Allez ! Pour pas faire de jalouses, je ferai mieux de prendre les deux mains car de toute façon, ce n’est pas comme si cette situation allait déboucher sur quelque chose de plus profond ! »

« Tery … J’ai un petit conseil à te donner. » reprit Manelena alors qu’il tournait sa tête vers elle. « Evite tout simplement de parler à voix haute en la présence des deux femmes que tu tentes de draguer. C’est un petit conseil si tu ne veux pas que ça finisse mal. »

« Euh … Je retiendrai le message. » dis t-il avant de poser sa main sur celle de Manelena. Clari était rouge mais non pas de gêne cette fois-ci, elle semblait en train de bouillonner de l’intérieur avant de prendre une profonde respiration.

« Bon … Qu’est-ce que l’on attend alors ? Je vais laisser les deux tourtereaux s’amuser ensembles, non ? Je ne suis pas si diabolique que ça, Tery. »

Ah ? Il était loin d’être sûr à ce sujet, il devait se l’avouer. Il observa la jeune femme aux couettes blondes. Il n’était pas un gamin entouré de deux petites filles. C’est vrai … Il ne pouvait pas réellement se permettre de prendre les mains des deux femmes. Mais celle de Manelena était vraiment douce et chaleureuse. Il se demandait à quoi ressemblerait la femme sans cette armure qui recouvrait une partie de son corps …  Enfin … En y réfléchissant bien … Elen aussi devait être plutôt jolie sans toute cette armure. Juste avec des vêtements normaux non ? Quand on y réfléchissait bien … Lui … Il ne portait que du cuir et encore … Il ne pouvait pas porter de lourdes choses car il devait se déplacer avec agilité lorsqu’il utilisait ses deux griffes. Enfin bon …
Ce n’était pas le moment de penser à ça. Et même si … Il ne sentait pas réellement les doigts de Manelena puisqu’elle portait des petits gants noirs aux mains mais … C’était toujours assez bizarre. Il se rappelait de ces moments avec Elen. Est-ce que serrer la main d’une fille impliquait plus de choses qu’il ne le pensait ? Il appréciait énormément Clari malgré tout ce qu’il disait, il en était de même pour Elen. Manelena, c’était un peu spéciale mais elle n’était pas réticente à lui prendre la main donc bon … Enfin, c’était beaucoup trop rapide avec elle mais depuis qu’il avait rencontré Elen, il était moins … brusque par rapport aux femmes. Enfin ! Il n’allait pas se compliquer la vie avec tout ça !

La journée passa plutôt bien, le jeune homme se sentant beaucoup mieux qu’au départ. Il fallait dire qu’il tentait de faire sourire Manelena et Clari alors qu’ils se baladaient à travers les ruelles. Heureusement pour eux, il y avait quand même quelques quartiers marchands, plusieurs petits objets mécaniques étant vendus… Enfin, c’était des objets bizarres mais …

« C’est pas un poulet en métal ? » demanda t-il en désignant une sorte de petit objet de fer qui bougeait avec lenteur, un tube en métal sortant de son derrière pour cracher un peu de fumée.

« C’est le cas. Par contre, c’est un ancien modèle. Les nouveaux sont donnés avec des piles. »

Piles ? Qu’est-ce que c’était que cela ? Il voulut se renseigner et on lui expliqua que ce fut des petits objets qu’on insérait dans des objets de métal et capables de produire de l’électricité. C’était d’un mécanisme assez complexe et il ne pouvait pas l’expliquer concrètement. C’était pourquoi il valait mieux ne pas poser de questions à ce sujet …

Puis vint le moment où ils retournèrent dans l’auberge … Dans la fameuse chambre où ils allaient dormir tous les trois. Tout de suite, il se retourna, se dirigeant vers la sortie de la chambre avant d’annoncer d’une voix lente :

« Je vous laisse vous mettre en tenue de nuit. Je ne crois pas que je suis nécessaire. »

« Je tiens à te le confirmer, Tery. » dit Manelena en gardant son sourire.

« Ah … Moi, ce n’est pas comme si tu ne m’avais jamais vue comme ça, Tery, hein ? Je te rappelle que nous étions encore fiancés il y a quelques temps. »

« Oui mais non ! Et ne dit pas ça devant Manelena ! Elle va croire des choses après ! »

« Croire quoi … Tery ? » murmura la jeune femme au regard rubis.

« Non rien du tout ! Rien de rien ! Allez, je vous laisse ! » répondit-il avant de quitter la chambre subitement. Il vint se coller contre un mur, réfléchissant à tout ce qui s’était passé aujourd’hui. Heureusement … qu’elles étaient là … Même Manelena qui était présente depuis à peine quelques jours … était importante pour sa sanité.

« Sans ces deux filles, je pense que je pourrai devenir fou. »

C’était stupide … de vouloir utiliser ces lignes noires. Mais … Manelena semblait si douée contrairement à lui. Elle était forte, très forte … Par contre, il le reconnaissait. Ses deux yeux étaient vraiment sublimes. Il se surprit à rougir encore une fois. Elle était belle … Manelena. Il se demandait s’il n’était pas en train de tomber amoureux. Le coup de foudre à Mékalarma ? On aurait put croire à un mauvais conte pour les petites filles.

« De toute façon, il ne faut pas rêver … C’est pas pour moi tout ça. »

Il valait mieux ne pas penser à tout ça. Il attendit une dizaine de minutes avant de toquer à la porte, demandant s’il pouvait rentrer. Il entendit que oui, pénétrant dans la chambre à nouveau. Oh … C’était plutôt spécial … Manelena portait un short de tissu rouge et un haut de même couleur qui recouvrait sa poitrine, cela ressemblait à un top. On voyait son nombril … et c’était plutôt … Enfin … C’était assez remarquable … En parlant de remarquable, il apercevait bien que … Voilà … NON ! Ce n’était pas le moment de penser ainsi ! Clari quand à elle, portait une robe de chambre de couleur bleue. Ca lui allait plutôt bien même si on ne voyait plus ses pieds.

« Euh … Oui … Enfin bon … Moi … Je crois que je vais dormir comme ça. » murmura t-il devant le regard intrigué des deux jeunes femmes. Un regard qui se posa aussitôt sur la fenêtre, une petite lettre volante faisant son apparition.

« HEY ! C’est elle ! Ca faisait longtemps ! » reprit-il en s’écriant, se dirigeant vers la fenêtre pour l’ouvrir et prendre la lettre volante.

« Et bien … Manelena ? Tu peux maintenant te considérer comme inexistante à ses yeux. »

« Oh … Je vois … Je vois … Mais c’est donc une lettre de la jeune demoiselle qu’il a en photo ? Il a complètement changé depuis qu’il a vu cette lettre. »

« Et oui … Tu es invisible … comme moi dorénavant. » répondit Clari alors qu’elle s’asseyait sur son lit, Manelena faisant de même avec le sien.

Ah … Ah … Cette lettre … On voyait bien qu’elle était troublée … Ses phrases étaient difficiles à comprendre. Il était bien content que ce qu’il avait écrit avec Clari ait marché. La jeune femme aux yeux bleus l’avait remercié au sujet de ses compliments … Et puis …

« Elle m’a dit qu’elle m’enverrait d’autres images … lorsqu’elle aura le courage d’en refaire d’autres. Hum ? Hein ? Elle est partie vers le royaume de Claudiska ? Elle est donc vraiment proche, n’est-ce pas ? »

« Tu vois ? Il ne nous considère même pas comme présentes. Il se parle tout seul maintenant. Tu devrais le regarder, c’est plutôt drôle quand on y réfléchit bien. »

Manelena hocha la tête aux paroles de Clari, elle aussi semblant amusée par la situation. Le jeune homme était drôle en un sens. Très drôle même … Il s’était mis assis sur une chaise devant le petit bureau de la chambre, continuant de lire sa lettre.

« Et comment s’appelle cette demoiselle, Clari ? »

« Je ne peux pas te dire son vrai nom … Mais si tu veux utiliser tes lignes pour cela, tu le peux … Allez et oh puis zut ! Hein ! Elle s’appelle Elen mais ne le répète pas devant elle, on ne doit pas savoir qu’on a vu son visage ni son corps hein ? »

« CLARIIIIIIIIIIII ! LA FERME ! Je t’avais dit de ne pas balancer son prénom ! » hurla soudainement Tery en se retournant vers elle, assez furieux envers la jeune femme.

« Oh tais-toi, Tery ! T’es gonflant ! De toute façon, Manelena l’aurait forcément appris. T’es complètement dans les nuages quand tu commences à lire tes lettres ! Dis-le clairement que t’es à fond sur Elen et on t’en voudra pas ! »

« Même pas en rêve … Car ce n’est pas le cas. Arrête de te faire des illusions. Moi-même, je ne m’en fais pas à ce sujet. Je suis juste content d’avoir ces lettres. »

Hein ? Les deux femmes le regardèrent en haussant un sourcil. Il y avait une certaine … démotivation dans ses paroles. Le jeune homme était en fait un sacré pessimiste quand on y réfléchissait bien, n’est-ce pas ?

« Je vais aller lui écrire avant qu’il ne soit trop tard. »

« Tu as besoin de moi pour cela ? » demanda Clari alors qu’il hochait la tête d’un air négatif.

« Non non … Ne t’en fais pas, c’est tout bon. »
Il savait quoi écrire à Elen. C’était quand même honteux en un sens pour lui … Car il allait tout lui dire par rapport à ce qui s’était passé. Oui … C’était exactement cela … Hum … Il prit une profonde respiration tandis qu’il se mettait à écrire avec une certaine frénésie. Il allait tout lui raconter ! Lui dire à quel point il était anxieux à cause de ses lignes noires, le fait qu’une nouvelle femme soit venue pour les aider, qu’elle a des lignes noires et qu’au final, il trouvait cela terriblement banal. A force, il avait vu moins de personnes normales que de personnes spéciales … HAHAHA !

« Bonne nuit, Tery. »

« Bonne nuit les filles. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns alors qu’ils étaient tous couchés dans chaque lit. Il avait terminé sa lettre mais ne l’avait pas encore envoyée. Il allait peut-être modifier quelques petites choses mais pour … AH ! Il entendit un peu de bruit, se tournant vers Manelena. Les yeux rubis de la jeune femme … Il pouvait les voir dans le noir. Elle se dirigea vers la porte, l’ouvrant avec lenteur sans émettre de son contrairement à sa levée, quittant la chambre. Il se leva à son tour, se déplaçant avec discrétion pour quitter la chambre à son tour.
Heureusement pour lui, il était possible de quitter l’auberge. Il n’allait pas chercher d’explications mais un dispositif de sécurité faisait qu’il était possible de quitter et rentrer dans l’auberge sans avoir besoin de fermer les portes. Ils avaient vraiment confiance hein ? Enfin bon … Euh … Il se retrouvait contre un mur de l’auberge, du côté d’une ruelle peu éclairée. Il voyait Manelena, les bras croisés autour de la poitrine, adossée contre un mur, dans sa tenue pour dormir. Elle n’avait pas froid ? Il se rapprocha d’elle, les deux yeux rouges se posant aussitôt sur lui :

« Tery … Tu es venu visiblement. »

« Euh … Je viens pour ce que vous savez, mademoiselle Manelena. »

« Allons bon, tu ne m’as pas appelé mademoiselle depuis que je suis arrivée. Tu ne va pas commencer maintenant parce que tu es gêné par la situation quand même hein ? »

« Enfin si … Enfin non … Et puis … Bon, surtout, tu n’as pas froid dans cette tenue ? »

« Je ne pense pas que ça soit le sujet de la conversation que tu voulais avoir, Tery. » répondit-elle en lui souriant, retirant ses deux bras croisés pour s’approcher de lui. Elle vint se positionner juste en face de lui, les deux personnes étant adossées contre un mur opposé par rapport à l’autre. « Parlons plutôt de ces lignes noires … Celles d’Alzar. »

Chapitre 37 : Avoir peur de soi

ShiroiRyu
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Chapitre 37 : Avoir peur de soi

« … … … … … »

Une journée était passée et il ne disait plus rien du tout alors qu’ils étaient à quelques kilomètres d’une ville. D’après les renseignements de Manelena, ils n’étaient plus vraiment très loin de la capitale justement. Ils allaient pouvoir s’y rendre bien assez tôt mais …

« … On devrait réellement éviter tout ceci, s’il vous plaît. » murmura t-il avec une extrême lenteur alors que Clari donnait quelques coups de son épée gigantesque dans le vide.

« Pourquoi cela ? Tu as peur, Tery ? » demanda Manelena alors qu’elle lui demandait ses deux griffes qu’il n’avait guère utilisées souvent ces derniers temps. Elle commença à faire apparaître ses lignes noires sur ses deux mains, une protection bleue et aqueuse se formant autour de chaque griffe avant qu’elle ne se dirige vers Clari pour faire de même.

« Je n’ai pas peur ! Pas peur du tout ! Ne dit pas n’importe quoi ! » répliqua t-il bien qu’il tremblait légèrement à l’idée d’affronter Clari. Pourquoi … Pourquoi… « Pourquoi est-ce qu’il faut absolument que chaque femme que je rencontre soit une perche de deux mètres de hauteur, plutôt mignonne mais surtout surpuissante et capable de me donner des claques d’une telle puissance que je vole à chaque coup ? »

Hein ? Manelena et Clari se tournèrent vers lui alors qu’il posait son regard sur elles. Qu’est-ce … Qu’est-ce … QU’EST-CE QU’IL VENAIT DE DIRE A VOIX HAUTE ?! Les deux femmes l’observèrent avec un petit rire avant que Clari ne dise :

« Tu as entendu, Manelena ? Je crois que Tery vient de nous complimenter sur notre beauté. Tu ne le trouves pas trop mignon quand il parle comme ça ? »

« Plutôt, oui … Enfin, il y a quand même le reste qui n’est pas vraiment très flatteur non plus hein ? A croire que nous sommes des femmes barbares d’Honoros à ses yeux. »

« Je n’ai jamais dit çaaaaaaa ! Arrêtez de vous moquez de moi, s’il vous plaît ! »

Le plus effrayant n’était pas de les combattre mais surtout de ne pas perdre la face quand elles discutaient. Depuis que Manelena était arrivée, qu’elle avait le même âge ou presque que Clari et lui, les deux filles parlaient souvent entre elles mais surtout de lui … Il était souvent le sujet de conversation des deux demoiselles.

« … … … C’est presque à croire qu’Elen me manque … Elle savait se taire des fois… »

Enfin bon … Elen lui manquait tout court de l’autre côté. Il devait le reconnaître … Quand il voyait Manelena et Clari, il se disait qu’il en avait de la chance. Mais est-ce que c’en était de même avec Elen ? Quand il y réfléchissait bien, il était toujours entouré de femmes très puissantes … Et quel homme assez stupide allait se laisser dorloter par elles sans pouvoir réussir à les défendre ? Il devait devenir plus fort … pour elles … Et pour Elen aussi !

« On peut commencer quand vous voulez ! » s’écria t-il alors que Clari hocha la tête en direction de Manelena, serrant son épée. Elle prit la parole :

« C’est moi qui commence avec toi, Tery. Je te rappelle que ce n’est pas qu’un simple entraînement hein ? Il faut que tu penses à utiliser tes lignes noires. »

« Si c’est pour te blesser … Il en est hors de question. » répliqua t-il avec lenteur.

« Oui, oui … Est-ce que je dois envisager la possibilité de te tuer, Tery ? » demanda Clari avant de foncer subitement vers lui, son épée à deux mains tendue vers lui.

Elle … Elle était sérieuse hein ?! Il mit ses deux griffes en croix pour parer le coup, tout son corps décollant en arrière sous la puissance donnée par l’arme de Clari. Il roula plusieurs fois de suite, prenant une profonde respiration très rapide. C’était quoi ça ?!

« Hey ! Tu n’as pas pris appui sur tes pieds ! Tu aurais facilement pu parer ça, Tery ! »

« AH OUAIS ?! T’as vu la taille de ton arme ?! Et les miennes ?! C’est quoi ce délire ?! »

« Ne trouve pas d’excuses, Tery ! Tu dois devenir plus fort ! Beaucoup plus fort ! Je ne pensais pas que tu étais aussi faible quand même ?! » hurla Clari alors qu’il serrait les dents.

C’est sûr ! Il n’était pas très fort ! Il le reconnaissait même ! Il se demandait même pourquoi il avait survécu tout ce temps hein ?! Pourquoi est-ce qu’il n’était pas mort contre le Glumarx, contre ce ver géant ayant un médaillon, contre les soldats d’Honoros, pendant l’entraînement de la maréchale ! Il y avait tellement de fois où il était sur le point de mourir et …

« ATTENTION, TERY ! Elle arrive ! » hurla Manelena alors qu’il reprenait conscience de l’endroit où il était. Ils n’étaient pas loin d’un pylône, des éclairs s’abattant autour d’eux à environ deux cent mètres de distance. Heureusement, ce pylône semblait plus grand et important que les précédents, signe qu’ils se rapprochaient de la capitale plus sécurisée que les autres villes, ce qui était normal en soi.

Il vint percuter le dit pylône, sentant que son dos craquait. Il voulut ouvrir la bouche pour crier mais aucun son ne sortit tandis qu’il retombait au sol. Ah … … … … C’était ça que le soldat d’Honoros avait affronté ? Comment est-ce qu’il s’en était sorti vivant ?!

« … … … Tery … … … » murmura Clari en poussant un profond soupir tandis qu’il se relevait déjà avec une certaine difficulté. Elle reprit avec lenteur : « Si j’étais sérieuse, j’utiliserai mes lignes pour te combattre … Mais je ne le fais pas. Est-ce que c’est cela que tu veux me montrer ? Que tu as besoin d’être protégé ? Pourquoi est-ce que tu es rentré dans l’armée si c’est pour être aussi faible ? Je commence à comprendre la maréchale … »

« Co… Comment ça ? » bafouilla t-il alors qu’il apercevait même de la pitié dans son regard.

« Tu peux être très puissant avec tes lignes d’Alzar … Mais tu n’as même pas la motivation pour te battre. En fait, pourquoi est-ce que tu as rejoint l’armée ? Pourquoi est-ce que tu es parti de ton village ou de ta ville ? Pourquoi est-ce que tu as décidé de faire un métier qui te forcerait à te battre ? Tu aurais pu faire un métier bien plus simple … que celui-là. »

« … … … … … »

Il ne lui répondit pas, baissant la tête comme pour réfléchir. Ce n’était pas aussi simple que ça. Pas du tout même … Elle ne savait rien … Elle ne savait rien du tout au sujet de ses motivations et autres ! Il n’avait jamais voulut réellement se battre ! Une seule pensée lui bloquait l’esprit … l’empêchant de réellement vouloir se battre … Du moins, de lui donner la motivation que chaque combattant devait avoir à chaque instant …

« … … … … C’est complètement inutile. » dit-il alors qu’il commençait déjà à retirer ses deux griffes sans rien dire d’autre.

« Est-ce que je peux savoir ce que tu fais, Tery ? » demanda d’une voix calme Clari tandis que Manelena restait en retrait.

« J’ai dit que c’était inutile… C’est pas difficile à comprendre, Clari. » répéta t-il avec un léger agacement tandis qu’elle s’approchait de lui.

« Remet tes deux griffes, Tery … s’il te plaît ? » dit la jeune femme avec douceur.

« Pas question, le combat est terminé, rentre-toi ça dans le crâne. »

« Oh … Soit … Si je dois me rentrer ça dans le crâne, je vais donc te forcer à vouloir te battre et à te mettre en colère contre moi. »

Il fut projeté sur le sol, la jeune femme ayant tendu sa main vers lui avec un petit sourire triste aux lèvres. Le vent avait été si … violent ?! Et elle avait ses lignes blanches sur ses mains ? Il sentit un léger souffle le caresser sur le corps … comme pour fouiller quelque chose ? Il remarqua l’image d’Elen qui était sortie de la poche intérieure de sa tenue alors qu’il écarquillait les yeux.

« Qu’est-ce que tu vas faire avec cette image ?! »

« Oh ? Je vais simplement te donner envie de combattre. C’est tout. »

Sans même lui laisser le temps de répliquer, l’image fut déchirée par de nombreuses entailles, tombant en morceaux devant lui alors qu’il balbutiait :

« Ca ne changera rien du tout … Tu es complètement stupide. »

Hum ? Peut-être hein ? Elle se retourna, un petit sourire aux lèvres tandis qu’elle se rapprochait de Manelena qui était toujours à plusieurs mètres de Tery. Elle murmura à la jeune femme aux yeux rubis :

« Je pense que c’est pour bientôt … Merci encore pour le coup de main de cette nuit. »

« Ca n’a rien de bien surprenant quand on se trouve dans un tel royaume. Tu penses qu’il comprendra dans combien de temps ? »

« Je ne sais pas … Mais je devrais quand même me méfier non ? »

« Il commence à trembler … C’est vrai. » souffla Manelena tandis que le jeune homme observait de ses yeux verts les morceaux de l’image d’Elen.

« De toute façon … Je n’en ai rien à faire non ? » murmura t-il pour lui-même sans réussir à comprendre pourquoi il tremblait autant.

Ce n’était pas comme … si cette image était importante non ? Ce n’était pas comme si … Elen avait eut énormément de mal à la faire non plus hein ? Ce n’est pas comme si c’était l’un des premiers cadeaux qu’il recevait d’une femme n’est-ce pas ? Et puis … Et puis … Pourquoi est-ce qu’elle avait fait ça hein ?! Pourquoi ?!

Il se redressa en remettant ses deux griffes sur ses mains. Pou une fois … Qu’on lui offrait quelque chose … Non … Elen lui avait souvent acheté des objets … lorsqu’ils avaient commencé à se connaître. Les livres, ses griffes, cette image … Ah … Et puis, pourquoi ? Pourquoi dès qu’il s’agissait d’Elen, il se mettait dans une rage incompréhensible ? Pourquoi ? Il s’en rappelait mais lorsque que Clari avait fait semblant de vouloir déchirer l’image, il avait faillit utiliser ses lignes noires mais là …

« Qu’est-ce que … »

Elle eut à peine le temps de parer une griffe avec sa lame et faire un saut sur le côté pour éviter la seconde que déjà il était à nouveau en train de l’attaquer. Les yeux du jeune homme étaient devenus rubis, Manelena haussant un sourcil :

« Mais … C’est vraiment différent du combat contre la maréchale. »

« Différent tout court ! Je l’ai jamais vu aussi énervé ! »

Elle fut repoussée en arrière par une attaque du jeune homme, celui-ci ne parlant même plus. Hey … Il ne comptait quand même pas la tuer hein ?! Ce n’était qu’un entraînement ! Il ne devait pas l’oublier ! Elle décida de répliquer, créant une lame de vent pour tenter de le faire reculer mais le jeune homme ne se priva pas pour foncer complètement vers elle, se créant une légère entaille à l’épaule gauche.

« Ahhhh ! » s’écria t-il sans pour autant ressentir la douleur, des petites flammes apparaissant au bout de chacune de ses griffes.

Dix flammes ?! Même si elles étaient plutôt petites, baser sa magie que la quantité et non la puissance, c’était plutôt impressionnant … Surtout de la part d’une personne qui n’était pas motivée à se battre. Il donna un coup de griffe juste devant Clari, les cinq flammes quittant sa griffe pour venir foncer vers Clari. La jeune femme aux boucles blondes prit une profonde respiration, donnant un coup d’épée dans le vide, créant une nouvelle lame de vent … pour renvoyer les flammes vers Tery ?!

« STOP ! Je crois que c’est bon ! Il vaut mieux s’arrêter là ! » s’écria Manelena.

« J’aimerai bien mais il ne compte pas s’arr… »

Elle s’arrêta de parler, remarquant que le jeune homme ne s’était pas préoccupé des brûlures sur son corps à cause des flammes … Et surtout … Qu’il venait de tracer cinq lignes sanguinolentes sur sa poitrine ?! AH ! ZUT ! Elle devait mieux se concentrer ! Mais là, il devenait vraiment dangereux ! Comment le faire arrêter ?! Elle n’allait quand même pas réellement blesser Tery hein ?! Ce n’était qu’un entraînement ! Elle avait utilisé ses lignes de Zélisia et le vent pour tenter de le calmer mais là …

« On va se calmer, d’accord ? » vint dire une voix assez douce mais autoritaire alors que le visage de Tery se retrouva violemment collé contre le sol, son bras gauche tiré en arrière tandis que Manelena se trouvait sur son dos. Elle était prête à lui briser le bras si …

« Tery, on ne te veut rien de mal… Personne ne te hais … et tu ne hais personne … Alors, on va se calmer d’accord ? » répéta Manelena tandis que Clari la regardait faire, un peu surprise par la puissance de la jeune femme aux cheveux gris. Elle semblait à peine utiliser ses lignes noires alors que le jeune homme émettait un grognement.

« Tu es sûre qu’il va bien ? Je … La dernière fois … Je … »

Clari s’arrêta aussitôt dans ses paroles, Manelena la regardant brièvement tandis que la jeune femme aux couettes blondes détournait le regard. Tery tentait de se relever mais Manelena semblait avoir le parfait contrôle de la situation, reprenant la parole :

« Sincèrement … Calme-toi … Briser une personne avec des lignes d’Alzar n’est pas vraiment la meilleure chose à faire, surtout en période de guerre. Je comprends parfaitement ce qui se passe ici … Mais si tu veux tout savoir … »

Elle rapprocha sa bouche de son oreille, venant lui murmurer doucement :

« Cette image n’est pas déchirée … Ce n’était qu’une pâle copie. Tu n’as pas à t’en faire. Elle est toujours intacte. Alors, tu peux te calmer … »

L’image ? Elen était intacte ? Elle allait bien ? Sa respiration commença à se faire plus lente, ses yeux reprenant peu à peu leur teinte émeraude tandis qu’il balbutiait :

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Est-ce que l’Ombre va bien ? Elle n’a pas été … attaquée ? »

« L’Ombre ? » demanda Manalena en regardant Clari, celle-ci haussant les épaules avant de s’écrier subitement :

« Ca doit être surement elle ! Enfin bon … Non … Elle va très bien … Même si elle n’est pas là à côté de toi. J’en suis désolée, Tery mais il va falloir te contenter de nous deux. »

« … … … … … D’accord. » murmura t-il en fermant ses yeux, semblant s’assoupir complètement alors que Manelena comme Clari semblaient surprises de la réaction du jeune homme. Un sourire passa sur leurs lèvres alors que Manelena se retirait du dos de Tery, ayant déjà arrêté de tirer sur son bras.

Clari souleva le jeune homme avec facilité tandis que Manelena sortait l’image d’Elen pour la mettre dans la tenue de Tery. Hum … C’était quand même spécial comme utilisation des lignes, elle devait réellement le reconnaître. Hum …

« C’est la première fois qu’il utilise ses lignes comme ça, Clari ? »

« Pas vraiment … Mais … Comment dire … Déjà la dernière fois, quand j’avais voulu déchirer l’image pour de faux, il avait commencé à les utiliser. Donc … Je ne sais pas trop … Mais dès qu’on fait du mal à cette personne, il semble perdre le contrôle de son corps. »

« Hum … Il faudra qu’il nous explique tout cela. »

Mais pour l’heure, elles allaient avancer. Du moins, elles essayèrent mais Clari poussa un gémissement de douleur à cause de ses blessures, Manelena disant d’une voix calme :

« Allez … Donne-le moi. Je vais le porter sur mon dos en attendant que tu te soignes avec tes lignes de Zélisia. Il n’y a aucun problème. Nous ne pouvons pas réellement attendre. Notre mission nous attend quand même. »

Hum … Oui … En moins de temps qu’il n’en fallait, elle avait déjà réussi à montrer sa bonne foi. Même si elle était contre l’idée de laisser Tery, elle ne pouvait rien faire contre ses blessures avec lui sur son dos. Elle s’agenouilla, retirant Tery de son dos avant d’aider Manelena à le prendre sur le sien. Les bras autour du cou de la jeune femme aux cheveux argentés, le jeune homme restait évanoui comme si de rien n’était.

Deux heures plus tard, il avait gardé ses yeux fermés, le visage attristé par quelque chose qu’il n’arrivait pas à expliquer. L’odeur qu’il sentait … était spéciale … Il n’arrivait pas à savoir ce que c’était … Mais d’après ce qu’il entendait, il se trouvait sur le dos de Manelena. Il n’arrivait même pas à être gêné … Non, il se sentait triste, terriblement triste. Il ne montrait que des mauvais côtés, à chaque fois.
Il disait clairement qu’il n’avait pas la motivation pour se battre, qu’il ne voulait pas utiliser ses lignes noires et qu’il … Qu’il … Non. Il n’y avait rien à expliquer. Il était clairement fautif dans cette histoire. Il entendit Clari qui murmurait :

« Est-ce que tu crois que Tery en profite là ? »

« Sûrement, il est sur le dos de l’une des plus jolies jeunes femmes de Shunter. » répondit Manelena en rigolant légèrement tandis que Clari reprenait :

« Il est franchement gâté. Mais quand même … Ces lignes noires me perturbent … Je pensais qu’il suffisait simplement de se mettre dans une colère noire ou d’avoir des sentiments vraiment néfastes … Mais pas comme ça … Je veux dire …. Pouvoir les utiliser seulement si on fait telle ou telle chose. »

« Je pense que chez Tery, c’est plus compliqué que prévu. Si ça ne tenait qu’à moi mais je ne suis pas une pure magicienne, je dirai que cette jeune femme sur l’image est celle qui déclenche ses pouvoirs. Il s’est sûrement passé quelque chose de très important avec elle dans le passé et il faudra le questionner exactement à ce sujet. »

« Si elle … n’était pas vivante, j’aurai pensé que c’était un souvenir très marquant et que c’était pour cela qu’il gardait son image mais … Comme elle est vivante, ça doit être autre chose. Mais je ne sais pas … Je ne connais pas trop Tery malheureusement. »

« C’est sûrement depuis le moment où il a affronté ce scorpion géant. Il a signalé à la maréchale que c’était cela qui avait été le déclencheur de ses pouvoirs … mais que ça tout ceci s’était très mal déroulé ensuite. »

« Mais … Mais … De toute façon, je suis sûre que c’est à cause de sa relation avec cette femme qu’il a peur des lignes noires. »

Elles n’étaient pas si loin de la vérité. Pas du tout même … Sans même le remarquer, il avait collé plus profondément sa tête dans les cheveux de Manelena. Il ne le savait pas mais la jeune femme sentait parfaitement que le jeune homme la serrait avec plus d’insistance. Il était réveillé … depuis quand ? Elle ne lui poserait pas la question. C’était à lui de se confier à ce sujet … Le jeune homme aux cheveux bruns gardait ses yeux fermés, murmurant dans le creux de l’oreille de Manelena :

« … Elle a essayé de me tuer … dès l’instant … où j’avais mes lignes noires. »

« … … … … … … … … … … »

« Mais je sais … que ce n’était pas de sa faute … Je ne connais rien … Je ne suis qu’un imbécile qui ne sait même pas … ce qu’il est … Les lignes d’Alzar sont maléfiques … et je ne veux pas blesser les personnes qui me sont proches à cause d’elles … »

Encore une fois, elle ne lui répondit pas. Elle faisait semblant de l’ignorer pour ne pas montrer à Clari qu’il était réveillé. Le jeune homme aux cheveux bruns continua :

« Je ne veux pas me battre comme ça … Je ne veux pas me battre … si je suis aussi dangereux pour mes proches et mes amis … que pour mes ennemis. Je hais ces lignes noires. Je ne veux pas être son ennemi à elle … pas après ce qu’elle a fait pour moi. »

… … … … … Les yeux rubis de Manelena restèrent sans émotions. Ce n’était pas à elle de lui répondre. Il voulait se confier à quelqu’un et elle allait être sa confidente s’il le désirait … Clari aussi le pouvait. De toute façon, les deux femmes continueraient d’en parler entre elles.

« Je devrais arrêter de parler de tout ça … et démissionner de mon rôle de soldat. C’est juste que … Sans ça … Je ne peux même pas … penser à un autre travail. Je ne veux pas rendre ma mère triste. Après un mari mort, elle ne mérite pas d’avoir une tare comme fils. Mais si je ne suis pas un soldat, je n’ai aucune compétence à côté … Je ne sais rien faire et … »

Hein ? C’était elle ou … Elle entendait des sanglots de la part de Tery ? Bon, elle ne devait rien dire. Clari ne se doutait de rien, de rien du tout même. Et puis, il fallait que ça sorte au bout d’un moment. Elle s’était faite à cette idée que Tery n’avait rien d’un véritable soldat mais alors pourquoi avoir rejoint l’armée ? Car c’était une solution de facilité ? Elle n’en était pas si sûre que ça … Mais bon … Généralement, ce n’était pas plutôt l’inverse ? La jeune femme qui pleurait sur l’épaule du jeune homme ? Le monde à l’envers …

« Est-ce qu’il n’est pas trop lourd pour toi ? » demanda Clari en se tournant vers Manelena, ses griffures ayant disparu depuis qu’elle s’était soignée.

« Non, non ! Il est aussi léger qu’une plume. Je pense que d’ici une journée ou deux, nous serons dans les environs de la capitale. » annonça la jeune femme aux cheveux blancs.

Chapitre 36 : Aux mêmes pouvoirs

ShiroiRyu
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Chapitre 36 : Aux mêmes pouvoirs

« Hein ? Vous dormez dans la même chambre ?! »

« Oui mais … Chut ! On le fait seulement car on doit se faire passer pour un couple. C’est plus facile pour les déplacements, Manelena. » dit-il d’un air gêné. Il reprit aussitôt après quelques secondes de réflexion : « Mais maintenant que tu es là … Je crois qu’on va éviter de faire cela. Ca sera difficile de te faire passer pour notre fille. »

Un petit trait d’humour de sa part pour essayer de décoincer l’ambiance alors qu’ils se trouvaient tous dans la chambre où Clari et Tery dormaient ensembles. La jeune femme aux cheveux argentés émit un petit haussement de sourcil avant de sourire.

« Je vois, je vois. De toute façon, je crois être plus âgée que vous. »

Hum ? Hein ? Que quoi ? Il se tourna vers Manelena, l’observant de haut en bas. Elle ? Plus âgée qu’eux ? Pourtant, avec son visage juvénile … C’était plutôt dur à imaginer. Il se prit un coup derrière le crâne, Clari faisant une mine légèrement colérique.

« Tu peux arrêter de l’étudier sous toutes les coutures comme un vieux pervers ?! »

« MAIS MAIS MAIS … Je ne faisais pas cela ! » répondit-il en rougissant violemment, disant tout de suite : « C’est juste qu’en la regardant, on ne dirait pas qu’elle est plus âgée que nous ! Je ne sais pas … Je lui donne même dix-huit ans voir un peu moins ! Et ça me fait penser que je ne me sais même plus quelle date nous sommes … »

« Il faut toujours se méfier des apparences, Tery ! Je suis âgée de vingt-et-un ans. » répondit Manelena en lui souriant délicatement.

« Vingt-et-un ans, ce n’est pas vieux, vous savez … » répondit-il aussitôt.

« Quel vil flatteur que voilà. Il est toujours ainsi ? » demanda Manelena en s’adressant à Clari, celle-ci émettant un petit grognement avant de coincer la tête du jeune homme sous un bras. Il commença à gémir de douleur en tentant de parler mais ce fut Clari la première :

« Non ! Justement, il n’est pas du tout comme ça d’habitude ! Je ne sais pas ce qui lui prend mais ça ne me plait pas du tout. »

« Laissez-le, ce n’est pas un problème. Je le trouve plutôt amusant comme garçon. Même si il ne paraît pas très sérieux pour la mission que la maréchale nous a confiée. » reprit la jeune femme aux cheveux argentés tandis qu’il se mettait à rougir violemment après ses paroles.

« D’accord, d’accord … Ah … Tu dois être content, n’est-ce pas, Tery ? Tu as une touche. Fais attention, si tu es infidèle, la maréchale risque de ne pas très apprécié. »

« Co… Comment ça ? Qu’est-ce que cela veut dire par rapport à la maréchale ? »

« NON ! Mais ne raconte pas n’importe quoi, Clari ! Elle va se faire de fausses idées ! Elle n’arrête pas de me dire que j’ai une attirance pour les femmes plus grandes que moi et qui aiment me maltraiter. Donc, elle correspondrait parfaitement aux critères comme la maréchale. » dit-il en s’écriant légèrement de gêne.

« Et … ce n’est pas le cas ? » demanda Manelena en le regardant, un peu de rouge apparaissant sur ses joues en se tournant vers lui.

« … … … Mais si, mais si ! Enfin, non ! Et puis zut ! Vous m’embrouillez toutes les deux ! Je ne pense pas à ça alors que je suis un soldat ! » bafouilla t-il.

« Être un soldat n’empêche pas d’avoir des sentiments envers le sexe opposé, qu’ils soient amoureux ou non. » répondit Manelena sur un ton qui se voulait véridique.

« Oui mais … C’est pas la même chose. » répliqua t-il sans savoir quoi dire alors qu’il sortait aussitôt de la pièce puis de l’auberge sans même leur laisser le temps de répondre.

« Mais où est-ce qu’il va ? Qu’est-ce qu’il fait ? » demanda Manelena en se relevant de la chaise à côté du bureau.

« Oh … Ne t’en fait pas, il me fait souvent ça quand il est gêné. Par contre … J’aimerai bien savoir à quoi tu joues. Tu es vraiment envoyée par la maréchale ? Car ça m’étonne quand même un peu qu’elle nous envoie une personne qui ne me semble pas avoir d’expérience. »

« Ou alors, j’ai peut-être plus d’expérience que toi, Clari mais tu n’en sais rien ? » murmura la jeune femme aux yeux rubis alors que Clari haussait un sourcil. Etait-ce une légère provocation ? Pourtant, avec le ton donné, elle avait plutôt l’impression que c’était la vérité.

« Fais comme tu veux, je n’en ai rien à faire, personnellement, je pense … »

« Est-ce que tu aimes Tery ? » annonça Manalena directement à Clari, celle-ci semblant surprise d’une telle question avant de rougir légèrement.

« Tu n’as pas à savoir ce que je ressens, c’est tout. Et c’est bien plus compliqué que ça … Tu ne peux pas réellement comprendre de toute façon. Bon allez, on va rechercher Tery. Il risquerait de se mettre dans le pétrin comme d’habitude car de nous trois, c’est lui le moins doué de nous tous. »

« Ce n’est pas très flatteur pour lui mais bon … Je vais aller le chercher ! De toute façon, je suis sûre qu’il veut me parler ! Ca se voit dans son regard ! »

« Mais attends un peu, je viens au… »

Elle n’avait pas eut le temps de terminer sa phrase que la jeune femme aux cheveux d’argent était partie de la chambre à son tour. Qu’est-ce que … Elle n’allait quand même pas commencer à s’installer entre elle et Tery hein ?! Sinon, il y avait des chances qu’elle devienne plus méchante que prévue … et elle n’en avait pas envie. Et puis zut ! Elle allait le retrouver en premier ! Elle savait pertinemment où il se rendait à chaque fois dans chaque ville ! Il était si prévisible quand on le connaissait ! Elle sortit à son tour, se mettant à courir.

« Ah ! Te voilà enfin, Tery ! Où est-ce que … » s’arrêta t-elle alors qu’il y avait environ quinze mètres entre elle et lui. Elle était déjà là … Elle avait réussi à le trouver à travers les ruelles … et les personnes. Comment est-ce qu’elle avait fait cela ?! Elle n’allait pas se laisser faire ! PAS DU TOUT MÊME ! Elle s’avança sans trembler une seule fois, arrivant vers Manelena et Tery avant de dire :

« Tery ! Je pensais à quelque chose ! Pourquoi ne pas repartir tout de suite hors de la ville ? »

« Mais nous ne savons même pas si nous sommes près … de cette capitale. »

« Vous recherchez le dirigeant ? Pourquoi cela ? » demanda Manelena en les regardant.

« Car il y a de fortes chances que ça soit lui qui ait les médaillons que l’on recherche. »

« OH ! C’est vrai ? » demanda t-elle d’un air plus que surpris. Ce n’était pas de la comédie … Elle ne semblait pas trop en faire. Elle était vraiment très surprise. C’était le constat que Clari avait fait après les courtes paroles de Manelena.

« Alors, comme tu peux le voir, Manelena, il ne nous reste plus qu’à nous rendre à la capitale de Mekalarma mais nous ne savons pas exactement la distance entre cette ville et Mekalarma. » dit le jeune homme aux cheveux bruns.

« C’est pour cela que j’ai pensé à prendre une carte du royaume ! » dit Manelena avec un grand sourire alors que le jeune homme semblait heureux de voir que malgré le fait qu’elle était avec eux depuis moins de quelques heures, elle avait déjà pensé à tout.

Ils avaient finalement décidé de quitter la ville dès le lendemain, Clari prétextant qu’ils avaient déjà payé leur nuit à l’auberge alors il fallait en profiter. Le lendemain matin, elle remarqua aussitôt que le jeune homme était presque accroché à Manelena, la jeune femme aux cheveux argentés semblant s’en accommoder très bien.

« C’est donc vrai que tu as des lignes noires ? Mais comment est-ce que tu t’imagines avec elles ? » demanda t-il avec un certain intérêt.

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? M’imaginer avec elles ? »

« Et bien ? Ce n’est pas trop dur ? Je ne sais pas … J’ai l’impression qu’avoir ces lignes noires … C’est loin d’être une bénédiction … C’est plutôt le contraire même. »

« Tery, je croyais t’avoir déjà dit que ce n’est pas le fait d’avoir des lignes noires ou blanches qui font de toi une autre personne ! » s’écria Clari soudainement, prenant la parole alors qu’ils marchaient sur la route qui devaient les mener à cette soi-disante capitale.

« Hein ? Quoi ? Oui mais … Tu avais dit que … Ce n’était que de la comédie la dernière fois. Je ne pensais pas que ça t’embêtait réellement … Et puis, tu as des lignes de Zélisia, toi. Ce n’est pas la même chose que moi ou Manelena. »

« Je t’ai déjà dit que ce n’était pas … »

Elle s’arrêta dans ses paroles, serrant le poing droit. De la comédie ? Il n’avait pas du tout compris que ça n’avait rien d’une comédie la dernière fois à la bibliothèque ! Ces lignes noires n’étaient pas un poison contrairement à ce qu’il disait ! Grrrr !

« Alors au sujet des lignes noires … Tu penses du mal à cause de quoi ? Du fait que tu peux devenir incontrôlables à cause d’elles ? »

« C’est … Enfin … J’avoue que ça me fait peur … J’ai arrêté de les utiliser pour le combat car je ne veux pas faire de mal à ceux qui m’entourent. »

« Et donc, comment est-ce que tu te combats ? » demanda Manelena, assez surprise.

« Et bien, en fait … En y réfléchissant bien, je n’ai jamais eut réellement à me battre. Donc je n’ai plus utilisé mes lignes noires depuis … le combat contre la maréchale. »

« Tu as affronté la maréchale ?! » s’exclama Manelena alors que Clari se sentait laissée pour compte, ne disant plus rien du tout.

« Enfin … Je dirais plutôt qu’elle m’a fait du mal … Comme d’habitude en fait. Enfin bon … Ca fait quand même beaucoup de temps pour l’entraînement, ensuite j’ai été torturé et … »

« Elle n’a pas l’air de te porter dans son cœur. » dit la jeune femme aux cheveux d’argent.

« Je ne pense pas que ça soit une question de me porter dans son cœur ou non. Je n’ai pas cette impression, c’est peut-être bête et je me fais sûrement des idées. »

« Hum ? Où est-ce que tu veux en venir ? » demanda Clari alors qu’il reprenait :

« Je me fais sûrement des idées, non … J’ai plus l’impression que la maréchale veuille que je devienne assez puissant … J’ai une question : Y a-t-il beaucoup de personnes avec des lignes noires dans notre armée ? Peut-être que vous le savez ? Clari ? Manelena ? »

« Tu demandes cela comme si c’était assez évident … Tu sais, je ne veux pas que tu te fasses des illusions mais nous sommes plusieurs millions dans chaque royaume. Il doit y avoir un millier de personnes avec des lignes noires ou blanches, je n’en sais pas plus, je suis désolée, Tery. Mais pourquoi une telle question ? Dans notre armée, je pense qu’au grand maximum, nous devons être cinq ou dix ce qui est déjà un chiffre relativement important. Il y en a sûrement qui sont des magiciens mais tu sais les lignes d’Alzar sont plus souvent utilisées pour commettre des crimes donc se retrouver du côté de la justice avec elles, c’est une tâche vraiment difficile en fin de compte. Surtout que nous n’avons pas une réputation très élogieuse mais dis-toi une chose : Ce sont ceux qui ont peur de nous qui ont fabriqué cette image malsaine des lignes d’Alzar et donc notre réputation. Je vais t’en faire la démonstration … tout de suite même. »

Ils s’arrêtèrent aussitôt alors qu’ils ne comprenaient pas ce qu’ils voulaient dire. La jeune femme aux cheveux d’argent fit un léger sourire, relevant ses deux manches avant de laisser apparaître ses lignes noires sur celles-ci. Peu à peu, elles apparaissaient le long de son cou puis au niveau de ses yeux. C’était la … première fois qu’il voyait une personne autre que lui avec des lignes noires. Il avait peur … légèrement peur, il le reconnaissait. Les yeux rubis semblaient exprimer toute la démence possible tandis qu’elle murmurait :

« Nos lignes d’Alzar sont plus puissantes quand nous avons affaire à des sentiments néfastes et mauvais. C’est pourquoi il faut se concentrer bien plus que si nous avions des lignes de Zélisia. Si tu veux tout savoir, alors que Zélisia était proche de ses peuples, Alzar a laissé les siens s’occuper d’eux-mêmes. Ainsi, utiliser les pouvoirs issus de Zélisia n’est pas difficile par contre, les nôtres le sont un peu plus. »

« Arrête … Arrête ça, Manelena ! Je ne veux pas que tu deviennes folle ! »

« Ne t’en fait donc pas, Tery, je ne le serais pas. J’ai canalisé mes émotions sur une seule et même idée, ça me permet alors de ne pas perdre le contrôle de mon corps. »

« Mais mais mais mais … NON ! Arrête ça ! » dit-il d’un air apeuré alors qu’elle semblait autant surprise que Clari de la réaction du jeune homme. Ses veines noires disparurent tandis qu’il cherchait à se calmer, posant une main sur son crâne. Il … Il n’avait jamais eut de problèmes avant … lorsqu’il avait lui-même utilisé ses lignes pour s’entraîner contre la maréchale alors pourquoi maintenant ?

« … … … … Dis-moi, Tery ? Tu n’aurais pas plutôt peur de tes propres lignes ? » demanda Manelena alors qu’il semblait se calmer après cinq bonnes minutes.

« Non … Non … Ce n’est pas ça … Pas ça du tout … Je ne veux pas les utiliser … Je ne veux pas … C’est pas la même chose. C’est juste que … »

Depuis le jour où il avait faillit mourir à cause de ses lignes noires de la main d’Elen, il n’osait plus … Il n’y arrivait plus … Il avait bien plus peur qu’autre chose … En fait, ce n’est pas ce qu’elle venait de dire ? Enfin qu’importe, il … Il … Puis aussi, avec l’entraînement contre la maréchale, il n’avait pas réellement utilisé ses lignes noires.

« Dis-moi … Lorsque tu t’es battu contre la maréchale, tu faisais comment alors ? Comment je suis au courant ? Et bien … Je vous observais tout simplement. »

« La maréchale … J’ai essayé de faire de mon mieux … En utilisant mes lignes … sans les utiliser … Ce n’était pas Alzar que je voulais utiliser mais le fait de pouvoir gérer les autres éléments … Il y a même pas un an, je n’étais même pas capable d’utiliser la magie et de savoir me battre … C’est grâce à elle que j’ai réussi à devenir un peu plus … adulte. »

« Ah … Il parle de sa petite copine. » annonça Clari en poussant un léger soupir, Manelena haussant un sourcil d’appréhension alors que Tery s’écriait :

« Je t’ai déjà dit que ce n’était pas ma petite copine ! »

« Hum ? Ce n’est pas la personne qui t’a sauvé la vie ? » demanda Manelena alors qu’il la regardait d’un air interloqué, murmurant :

« Mais comment est-ce que tu sais tout cela ?! »

« Je sais beaucoup de choses, hihi. Tu n’as pas à t’en faire mais donc … C’est une femme ? Et à quoi ressemble t-elle ? »

« Oh si tu savais, Manelena … Elle est définitivement craquante mais elle est encore plus timide que lui d’après ce que j’ai cru remarqué. Mais bon … Peut-être que dans le fond, Tery préfère les femmes plus petites que lui ? » demanda Clari en le regardant.

« Sincèrement … Clari … Tu me fatigues avec ça. C’est quoi ton problème avec mes relations avec les femmes hein ? »

« Je ne faisais que te taquiner, Tery. Rien de plus, rien de moins. Tu me l’as dit toi-même. La petite demoiselle masquée de blanc est la première dans ton cœur. »

« Je vais m’énerver, Clari. » murmura t-il avec lenteur.

« Il n’y a que la vérité qui blesse, Tery. Puis de toute façon, je ne vois pas ce qu’il y a de gênant à être aimé et inversement hein ? » dit-elle alors qu’il sentait bien un peu d’agacement dans la voix de la jeune femme. C’était à lui d’être agacé, pas à Clari ! C’était quoi son problème avec elle ? Ah … Peut-être ça ? Il souffla doucement :

« Dommage que ce sont les paroles d’une femme jalouse. »

Elle tiqua aussitôt sur les paroles de Tery, serrant les dents avant de détourner la tête sans rien dire. Elle ne répondrait pas à la provocation du jeune homme. Manelena rigola avec amusement, reprenant la parole en disant :

« Vous êtes plutôt mignons tous les deux à vous disputer ainsi. On pourrait vraiment croire que vous êtes en couple, hein ? Avec vos petites chamailleries habituelles. »

« C’est normalement pour ce que l’on doit passer aux yeux des autres mais bon … Certains ne veulent pas faire d’efforts à ce sujet. »

« Il n’y a plus besoin de jouer la comédie, Clari. Je me vois mal annoncer que j’ai deux femmes pour moi. La polygamie n’est pas autorisée en Shunter. Et je ne sais pas vraiment quels sont les autres points de vue à ce sujet et surtout, ça ne m’intéresse pas. »

« Tery ? Est-ce que je peux te proposer quelque chose ? » demanda la jeune femme aux yeux rubis alors qu’il se tournait vers elle, hochant la tête d’un air positif.

« Bien entendu … Mais si c’est me faire passer pour ton fiancé, je suis au regret d’annoncer que non. Déjà que les dernières semaines ont été assez éprouvantes de ce côté … »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ?! » s’écria Clari, visiblement bien énervée cette fois.

« Oh rien … ma bibiche. » dit-il en détournant le regard puis en sifflant. C’était bizarre mais ça l’amusait lui aussi de réussir à la voir s’énerver pour si peu.

« Hahaha ! Enfin bon, Tery, est-ce que tu veux t’entraîner avec moi ? Comme nous avons les mêmes lignes, ça sera bien plus simple. Car tu sais, c’est du gâchis de ne pas vouloir utiliser ses lignes noires alors que tu les possèdes. »

« Hein ? Que quoi ? » dit-il avec appréhension comme si il avait mal entendu. Clari arrêta de bouder tandis qu’elle tournait son visage vers Manelena à son tour. Elle proposait au jeune homme de venir … l’aider à s’entraîner ? Pourquoi est-ce qu’elle n’y avait jamais pensé elle-même ? Si le jeune homme n’était pas sûr de sa force, cela semblait logique de lui porter un peu d’aide à ce sujet non ? Pourquoi est-ce qu’elle … ET ZUTTTTTT !

« Si je peux aider aussi, je le ferais ! » s’écria t-elle subitement.

« Hein ? Que quoi ? » répéta t-il alors qu’il tournait son visage vers Clari maintenant. Deux femmes pour s’entraîner ? Il était sûr qu’une bonne majorité d’hommes aurait été ravis à sa place mais … bon … Il se sentait relativement peu en confiance avec deux femmes plus grandes que lui, plutôt mignonnes, surtout Manelena mais malheureusement bien plus fortes que lui. Non, il n’allait pas se vanter et dire que ça serait plutôt un entraînement pour elles. Non, il n’était pas comme ça mais …

« Je préfère éviter sincèrement. Je ne veux pas que l’on se blesse inutilement. C’est une simple mesure de précaution, j’espère que vous comprenez ce que je veux dire, mesdemoiselles. Je ne veux pas … »

« Que tu me donnes d’excuses, Tery. Manelena, c’était une très bonne idée. » annonça Clari en continuant la phrase du jeune homme alors que celui-ci n’avait pas voulut dire cela.

« Je n’en doute pas du tout. Et puis, je suis sûre qu’en fin de compte, ça sera une très bonne expérience pour Tery. Il a un peu de gras sur les bras. » répondit Manelena alors qu’il se mettait à rougir violemment. COMMENT ?!

« Je ne suis pas gros ! Je fais attention à mon poids ! Je ne mange même que très peu ! » s’écria t-il avec un peu d’énervement en direction de Manelena. Non mais oh ! Elle était là depuis moins d’un jour et elle se permettait de lui faire des commentaires !

« Je ne crois pas que Tery comprenne énormément l’humour d’une femme. »

« Je n’ai pas à avoir d’humour et des conseils sur mon poids de la part de deux femmes comme vous. » répliqua t-il aussitôt alors que Manelena semblait surprise, fronçant légèrement les sourcils en même temps que Clari.

« Qu’insinuerais-tu par là, Tery ? » murmura avec lenteur Clari avant de s’approcher de lui, le jeune homme faisant quelques pas en arrière.

Il percuta quelque chose d’assez … doux ? Brrrr ! Il s’était mis à trembler, levant la tête en direction du ciel pou voir les yeux rubis posés sur lui. Gloups … Il était pris en tenaille.

« Je … Je … Je n’insinuai rien du tout ! N’imaginez pas des choses comme vous le voulez ! »

« Hum … Manelena ? Qu’est-ce que tu avais compris dans ses paroles ? »

« Je ne sais pas, je pense qu’il avait en tête de nous dire que nous n’étions pas jolies, un peu comme si nous étions un peu trop … enveloppées à certains endroits. »

« Je … Je … Je n’oserai jamais ! » balbutia t-il alors qu’il tentait de s’échapper, les deux mains de Manelena se posant sur son torse pour l’empêcher de t’enfuir.

« Et où comptes-tu aller comme ça, jeune homme ? Tu n’oserais pas t’enfuir n’est-ce pas ? Cela voudrait montrer que tu as quelque chose à te reprocher … Mais est-ce le cas ? » souffla la jeune femme aux cheveux gris tandis qu’il tremblait. Cela allait très mal se passer.

Chapitre 35 : Arrivée providentielle

ShiroiRyu
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Chapitre 35 : Arrivée providentielle

« Tery … Parle-moi s’il te plaît. »

… … … Pourtant, il ne lui répondit pas, ne semblant même pas avoir remarqué qu’elle avait parlé. Il courait sans un mot vers un nouveau pylône, évitant de justesse un éclair alors qu’elle était déjà à ses côtés. Hier … Ils avaient dormi à la belle étoile … Contre un pylône assez éloigné des autres … Ils n’avaient pas été dérangé par les serpents mais il ne lui avait pas adressé la parole depuis l’envoi de la lettre.

« S’il te plaît ! S’il te plaît ! S’il te … »

Il venait de la repousser alors qu’elle n’arrêtait pas de lui parler, cherchant à lui faire décrocher un mot. La jeune femme retomba sur les fesses, poussant un petit gémissement de douleur alors que le jeune homme la regardait d’un air sombre.

« Par… Pardon … Tery … Snif … Ce n’était pas … voulu … mais mais … Mais… »

Hey ! Elle n’allait quand même pas pleurer hein ?! Elle était une jeune femme, pas une gamine de douze ans ! Pourtant, elle ne se relevait pas alors qu’il la regardait d’un air légèrement étonné. Elle … Elle … Elle allait avoir quelques larmes aux yeux ! Non, non et non ! Hors de question que …

Il vint s’accroupir subitement devant elle alors qu’il la voyait en train de passer ses deux mains sur ses yeux. Elle allait commencer à pleurer ou … Il fut rapidement enlacé par Clari, le serrant contre elle avec insistance alors qu’il poussa un cri de surprise. Qu’est-ce … Qu’est-ce … HEY ! Qu’elle le lâche ! Elle … Elle …

« Désolée … Tery … Je veux juste que tu ne penses pas réellement à d’autres femmes … »

« Je ne sais pas à quoi tu t’attends de ma part mais n’espère pas me séduire de cette manière. Ca ne marche plus comme ça. On est déjà trop souvent collés l’un contre l’autre pour que ton corps puisse encore me faire de l’effet. »

« C’est pas ça du tout … Je disais cela en plaisantant … pour la maréchale mais … Après, quand tu as commencé à rougir, je pensais que … »

« Si je devais mettre un ordre de préférence, ça serait d’abord Elen, puis toi et ensuite la maréchale. Surtout que la maréchale se retrouverait tout en bas de la liste ou presque. »

« Mais … Tu étais en train de rougir et puis … Enfin … »

« Tu ne comprends pas que je peux être gêné tout simplement ?! C’est comme si tu disais à la première femme que l’on rencontrera que je la trouve mignonne ! Je rougirai comme un imbécile en essayant de dire que ce n’est pas le cas alors que je ne la connais pas du tout ! »

« Ah … Oui … C’est vrai … Ca semble logique même … Pardon, Tery. »

Elle disait cela tout en le gardant contre elle, poussant un soupir apaisé avant d’embrasser ses cheveux bruns. Elle n’avait rien du tout compris au final. Elle pouvait être stupidement … jalouse des fois … Vraiment très stupide même … Par contre, elle avait bien compris qu’Elen était au-dessus d’elle dans cette fameuse … liste. Ca ne l’étonnait pas. Cette jeune femme semblait être assez spéciale pour Tery visiblement.

Mais à côté … Hum … Elle observa Tery, lui faisant un grand sourire proche du carnassier alors qu’il s’était mis à tressaillir. Elle avait une drôle d’idée en tête ! Une idée qui n’allait pas du tout lui plaire, il en était sûr. Il murmura :

« Tu ne penses pas à une idiotie hein ? Promets-le-moi, Clari. »

« Pas du tout ! On n’y va maintenant ? Car j’aimerai bien dormir dans un lit avec toi pour ce soir, Tery… d’accord ? »

« Quand tu parles comme ça, ça me donne vraiment l’impression que toi et moi, nous sortons ensembles. Je ne sais pas si c’est une bonne chose. »

Hein ? Elle était en train de rougir légèrement, détournant le regard alors qu’il prenait une profonde respiration pour ne pas faire de même. Il ne voulait pas monter sa gêne quand même à la jeune femme aux couettes blondes.

« Alors ? On n’y va ? Qu’est-ce que l’on attend ? »

« Le déluge, bien entendu, Clari ! Bon … Il va falloir encore que l’on se dépêche, n’est-ce pas ? Ca ne va pas être simple, j’en suis sûr. »

« Je t’avoue que je ne sais même pas à quelle distance nous sommes … »

« Bon et bien ? Nous verrons cela quand nous continuerons à avancer. »

« Pour le peuple le plus développé au monde, je trouve que c’est un peu vide parfois. » dit-elle alors qu’il tendait sa main vers elle.

Hum ? Seulement sa main ? Elle le tira vers elle avant de le serrer contre sa poitrine, faisant apparaître ses lignes blanches sur son visage mais aussi ses deux pieds. Comme portés par le vent, ils commencèrent à léviter à quelques centimètres du sol, se déplaçant à une vitesse assez prodigieuse alors qu’ils allaient tout droit.
Quand même … Une telle tempête était-elle naturelle ? Il devait bien y avoir une raison à tout ceci, n’est-ce pas ? Car bon … Sinon, il ne voyait pas du tout, il devait se l’avouer … Puis bon … Malgré le froid dût au déplacement très rapide, il avait plutôt très chaud … Pourquoi ? Hum … Il avait une bonne explication mais un peu trop honteuse. Disons qu’il n’était pas très grand comparé à Clari et qu’il était plutôt bien positionné contre elle.

« HEY ! Fais attention, Tery ! Tu risques de tomber ! Serres-plus fort ! »

Oui mais … Voilà quoi ! Hum … Enfin bon … Il prit sa respiration avant de loger sa tête contre sa poitrine pas forcément volumineuse pour sa taille mais plutôt généreuse quand même … pour quelqu’un contre lui. Pffff … Il avait vraiment très chaud ! Vivement qu’il apprenne à utiliser le vent comme Clari car ce genre de déplacements … C’était vraiment une … chose bien différente … et pas du tout son genre surtout.

« Ahhhhh ! Enfin bon … Voilà ! Tery ? Et bien … Tu as de la fièvre ? »

Ils étaient arrivés à un autre pylône … Mais surtout à une ville bien plus importante que la précédente. Enfin … Arrivés, ils étaient encore à un peu de distance, du genre quelques kilomètres mais les pylônes gigantesques dans le ciel pour protéger de la foudre montraient clairement de la civilisation au loin.

« Allons-y Tery. On va se rendre à cette ville. Je ne pense pas que ça soit l’endroit que nous recherchons mais il vaut mieux avoir un lit bien chaud qu’autre chose ! »

« … … … Ah, tu arrives tellement rapidement à changer de comportement que c’en est plus que déroutant. Bon … Je te suis. Normalement, les éclairs ne devraient pas nous atteindre. »

Oui, il avait commencé à comprendre comment cela se passait aux abords des villes de Mekalarma. Les pylônes de plus ou moins grande taille attiraient la foudre vers eux, protégeant les citoyens tout en les aidant. Oui … C’était exactement ça ! Ils utilisaient aussi l’électricité produite en très grande quantité à des fins … scientifiques, mécaniques ou autres ? Il commençait peu à peu à comprendre comment cela marchait.

« Clari, Mekalarma utilise l’énergie issue de son élément d’une excellent façon, c’est ça ? »

« Hein ? Oui … Enfin, c’est bien cela. Pourquoi ? »

« Je ne sais pas … Je me posais la question quand je vois tout cela. Pourquoi est-ce que notre royaume n’est pas ainsi ? » demanda t-il alors qu’ils marchaient côte à côte.

« Car l’énergie issue de la terre, ce n’est pas aussi simple que ça. C’est plus … compliqué. Les autres peuvent utiliser le feu, l’eau, le vent, l’électricité … Nous, qu’est-ce que l’on peut utiliser ? Des morceaux de pierre ? »

« C’est complètement risible … C’est exact. » répondit-il en baissant la tête. Peu à peu, il comprenait pourquoi le royaume de Shunter semblait complètement dépassé par rapport aux autres. Pourtant, il ne savait pas comment l’expliquer mais …

« Qu’importe ce que les autres ont, je préfère Shunter. » murmura Clari alors qu’il se tournait vers elle avec un peu d’étonnement.

Elle venait de dire exactement ce qu’il pensait. Pourtant, elle ne souriait pas donc, cela voulait dire qu’elle était sérieuse et qu’elle n’avait pas deviné ce qu’il pensait. Il … Pour une surprise, c’en était une. Il reprit sous le même ton :

« Je sais pas … Mais quand je vois le décor des autres, je trouve que c’est triste et que ça manque de vie. Je n’ai pas beaucoup voyagé, je ne suis pas beaucoup sorti … Même si ça doit faire sûrement un an voir un peu plus que je suis parti mais … C’est triste et morne … tout autour de nous. Ces royaumes ne sont pas magnifiques. »

« Ca manque juste un peu de forêt, de fleurs, de soleil … Un peu de tout. Tu crois qu’on a le mal du royaume, Tery ? Du genre, qu’on se sent nostalgiques car l’endroit où nous vivons est différent des autres ? C’est celui où nous sommes nés à la base. »

Il haussa les épaules pour dire qu’il n’en savait pas plus qu’elle à ce sujet. Il sentait juste qu’il préférait Shunter pour l’instant. Mekalarma était de loin l’endroit qu’il détestait le plus quand il le voyait. Et dieu sait qu’il n’aimait guère ce lieu.

Ils pénétrèrent dans une nouvelle ville, celle-ci ressemblant à l’autre mais tout simplement en plus grande. En fait, c’était même … étrange qu’elle ressemble tant à l’autre ville. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas l’étrange machine à quatre roues dont se servaient les Mekalarmiens pour se déplacer sans se fatiguer. Elle était faite de métal et … puis bon … Les Mekalarmiens se trouvaient dedans sans rien faire sauf …

« FAIS ATTENTION OU TU MARCHES, IMBECILE ! »

Hein ?! Il sursauta en même temps qu’il se faisait tiré en arrière par Clari, celle-ci le gardant contre lui alors que la machine avait tout simplement accéléré… Il … Il aurait put se faire écraser ?! C’était quoi cette chose ?! Surtout que contrairement à la première fois, il l’avait vue de plus près ! Brrr !

« Tu devrais faire sérieusement attention, Tery. Tu sais aussi bien que moi que ces routes sont dangereuses. Chez nous, on peut apercevoir les chevaux à distance malgré leur vitesse mais ici … C’est bien trop rapide ! »

« Oui … Oui … J’ai pu voir ça … Ca fait peur rien qu’en y pensant. »

« Allons trouver plutôt une auberge qui nous accepte ! » dit-elle avec un peu d’entrain bien que la tâche allait sûrement s’avérer difficile. Dans l’ancienne ville, ils avaient mis du temps et s’étaient retrouvés à dormir à la belle étoile en-dehors de la ville plusieurs fois.

Oh ! Ce n’était pas aussi dérangeant que cela en avait l’air non plus Dormir dans la même tente, cela amusait la jeune femme tandis que ça gênait le jeune homme. Enfin bon ! Ce n’était pas le moment de repenser à tout ça ! Il s’était mis à marcher avec une certaine frénésie, espérant sincèrement qu’ils allaient trouver une auberge.

Heureusement pour eux, cela ne tarda pas et au bout d’une vingtaine de minutes, ils étaient déjà à une table, bien mieux lotis qu’auparavant tandis qu’elle avait déjà commandé de quoi se ressourcer. Le jeune homme sembla réfléchir à quelque chose, murmurant :

« On ne sait même pas la distance qu’il y a entre cette ville et celle que nous recherchons. »

« On va se renseigner un tout petit peu. Même si nous sommes encore plus détestés que les personnes des autres royaumes, ma gentillesse légendaire et ton sourire ravageur nous ouvriront bon nombre de portes ! »

« Avant de nous les claquer au nez. » termina t-il en souriant légèrement à la remarque de la jeune femme mais aussi la sienne. Clari rigola alors que les repas étaient servis, l’un comme l’autre se mettant à manger sans rien dire.

… … … … … Il l’observait pendant le repas, la jeune femme faisant de même. Ah … Depuis qu’il était tout seul avec elle et qu’il la voyait contrairement à Elen … Puis il y avait aussi le fait de dormir avec elle chaque soir … Et puis son caractère …

« Hum ? C’est un peu trop chaud pour toi, Tery ? Tu es rouge. »

« Hein ? Que quoi ? Ah ! Non, non ! Ne t’en fais pas pour ça. »

Brrr ! Il ne devait pas penser à ça ! C’était une idée complètement malsaine ! Ils finirent leurs repas, la jeune femme signalant qu’elle allait rester dans la chambre pour la journée. Elle avait envie de se reposer. Lui-même avait décidé de faire la même chose, non pas pour le repos mais simplement qu’il n’avait pas envie de se balader, voilà tout.

Encore une fois, ils étaient en train de lire. Lui, son livre sur les golems bien que la dernière fois, cela avait été assez … difficile tandis qu’elle … Et puis, il ne savait pas ce qu’elle était en train de lire et il ne voulait pas la déranger plus que cela. Pourtant, une heure plus tard, une lettre ailée tapa contre la vitre de la fenêtre, Clari l’ouvrant pour la laisser rentrer.

Lui ? Il s’était aussitôt redressé, légèrement rouge aux joues. Une lettre d’Elen ? Déjà ? C’était bien plus rapide que prévu ! Il avait un peu peur de la réaction de la jeune femme à sa réponse pour la photo. Ah … Non … Pourtant, ce n’était pas pour lui mais pour Clari. Hey … Hey … Ca faisait combien de temps pour la lettre ? Même pas deux jours, n’est-ce pas ?

« Ce n’est pas un peu trop rapide ? » demanda t-il alors que Clari hochait la tête.

« Certaines lettres semblent se déplacer plus rapidement que d’autres. Enfin je … »

Elle ne vint rien dire, ouvrant tout simplement la lettre alors qu’il était anxieux. Non … Non et non ! C’était une lettre pour Clari ! Sûrement de la maréchale ! Il allait se faire taper sur les doigts et ça ne lui plaisait guère !

« Tery … On a un sérieux problème. » dit-elle après deux minutes.

« Hein ? Quoi ? Comment ça ? Un sérieux problème ? Où ça ? Ne me dit pas qu’elle … »

« Non non et heureusement ! La maréchale ne va pas venir sinon, je pense que là, ça ne serait pas un problème mais plutôt une hécatombe … Simplement … Elle a décidé d’envoyer quelqu’un pour nous épauler. Je n’ai jamais entendu son nom, je ne sais même pas à quoi elle ressemble mais elle sait parfaitement à quoi nous ressemblons. Elle a dit que devant notre manque de sérieux dans la mission, elle va envoyer une autre personne pour nous aider et surtout accélérer le tout. Normalement, elle arrive dans deux jours ?! »

« … … … … … Je ne sais pas si je dois être soulagé qu’elle ne vienne pas … ou ennuyé qu’elle nous envoie une autre personne. Par contre, j’ai entendu encore … elle ? C’est encore une femme ? Et elle a quoi de spéciale ? »

« Des lignes d’Alzar … Ce qui rend cette personne vraiment très spéciale même. »

« Une femme avec des lignes d’Alzar. Maintenant, j’ai de quoi être effrayé … Surtout si elle est envoyée par la maréchale … Car avouons-le … A part toi, les autres gaillards n’étaient guère très accueillants. Surtout Salazar … Lui, je le retiens. Mais ça me fait penser. Tu ne connais pas du tout la personne qu’elle va nous envoyer ? Car tu es quand même plutôt … dans les hautes sphères non ? Enfin … Je sais pas … Mais tu n’es pas une soldate de base. »

« Hahaha. Et heureusement non ? Par contre, moi, je ne sais rien du tout sur elle. J’étais avec Salazar et les autres mais je ne crois pas avoir déjà vue une femme avec des lignes d’Alzar. »

« Euh … Sinon … Plus personnellement … Qu’est-ce qu’elle a dit au sujet de ce que tu as raconté comme idiotie ? » demanda t-il d’un air un peu gêné.

« Elle … n’en parle pas. » murmura t-elle avec lenteur.

« Je suis un homme mort. » dit-il comme si on venait d’annoncer une sentence. Il se cacha la tête sous son oreiller, Clari tentant de rigoler mais n’y arrivant pas. Elle déposa la lettre sur la table, se levant de sa chaise avant de s’approcher de lui. Elle lui murmura :

« Ne t’en fait pas … Si la maréchale tente de lever la main vers toi, je préviendrais que c’est entièrement de ma faute. Tu ne te feras pas torturé comme la dernière fois. »

« Je ne sais même pas si j’ai encore les marques … Et je ne veux pas savoir … »

« Allez … Ne t’en fais pas, je te le promets réellement, Tery. »

Oui mais non, il n’était pas du tout convaincu. Il tenta de fermer les yeux, Clari lui retirant le coussin de sa tête avant de l’embrasser sur la joue. Il vint rougir violemment, la regardant avec étonnement alors qu’elle souriait. Qu’est-ce … Qu’elle ne fasse plus cela ! Il … Il … Brrrr ! Il ouvrit subitement les couvertures, s’y engouffrant. Le reste de la journée allait se passer tranquillement … Enfin … Il l’espérait.

« Normalement … C’est aujourd’hui qu’elle arrive, non ? Si on considère que la réponse est partie il y a deux jours, que ça a mis une journée pour arriver et … »

« Arrête de trembler, Tery ! Elle ne va pas te manger ! »

« Tu n’en sais rien ! Tu ne sais pas du tout à quoi elle ressemble ! Peut-être qu’elle est encore plus grande que toi, qu’elle a des muscles partout, le regard haineux ! Peut-être qu’elle est encore pire que la maréchale ! »

« Mais tu n’en sais rien non plus ! Et on ne sait même pas à quoi elle ressemble … »

Voilà que la journée s’était déroulée très rapidement et que le lendemain, ils attendaient devant l’auberge. Comment est-ce que cette personne allait les reconnaître ? Voilà qu’il recommençait à trembler de peur, quelques têtes se tournant vers eux. Etait-ce cette femme ? Non c’était une femme d’Honoros … Celle-ci ? Non ! Elle, ça se voyait bien qu’elle venait de Mekalarma ! Merde … Merde … Et merde !

« Pardonnez-moi … mais ne seriez-vous pas Tery Vanian et Clari Onival ? » demanda une petite voix alors qu’ils se tournaient vers la personne à l’origine de celle-ci.

« Si ! Si ! Je … … Ah attendez un peu ! Ne nous tuez pas ! »

Il avait dit cela comme si il n’arrivait plus à se contrôler, Clari ouvrant en grand ses deux yeux pour observer la personne qui s’était adressée à eux. Elle donna une petite tape sur le dos du crâne de Tery pour lui dire de regarder la femme en face d’eux.

Grande … Elle était très grande… Autant que Clari … Voir un peu plus ? La première chose qu’il put dire quand il la regarda réellement, ce fut :

« Pourquoi faut-il que je sois le nain de service alors que je suis un homme ? »

« … … … Hihihi ! » rigola Clari alors que la femme faisait de même.


Le pire était qu’il ne pensait pas être drôle. Enfin bon … La femme en face de lui était plutôt jeune, un visage assez juvénile. Comment dire … On ne pouvait pas lui donner l’art de la guerre lorsque l’on voyait son visage. En parlant de son visage, elle avait deux yeux rubis … vraiment très beaux, il fallait le reconnaître. Et puis, au final, elle avait de longs cheveux argentés … Oui, oui … Ils étaient argentés, ressemblant à des fils de tissu brillant au soleil. Ses cheveux lui allaient jusqu’au dos et lorsqu’il regarda la taille de ceux-ci, il s’arrêta sur … Il détourna aussitôt le regard. NON ! Il n’avait pas comparé ! Non ! Il n’avait pas remarqué que ses attributs étaient plus imposants que ceux de Clari ! En y pensant … Ceux d’Elen étaient aussi assez importants non ? Par rapport à ce qu’il remarquait, Clari était pas mal mais c’était plutôt moyen pour sa taille. Ceux de la jeune femme aux cheveux gris …

« MAIS A QUOI JE PENSE ?! » s’écria t-il en se donnant une claque sur le front.

« Dites … Ca lui arrive souvent, cela ? » demanda la jeune femme.

« Des fois, ça lui prend comme ça. Il n’y a pas à s’en faire. Il est un peu spécial… Je pense que tu es au courant qu’il est comme toi, non ? »

« Oui, oui ! La maréchale Nali m’a mise au courant ! Mais il vaut mieux se taire à ce sujet non ? » répondit la jeune femme aux cheveux gris.

« C’est … C’est exact. » murmura le jeune homme avant d’observer la jeune femme. Elle avait plusieurs morceaux d’armures sur elle de couleur blanche. Des gantelets, des épaulettes, des genouillères … Et aussi une jupe faite de métal blanc. En y regardant bien … Elle était plutôt jolie quand même non ? Elle avait une partie d’armure qui recouvrait sa poitrine jusqu’au nombril. Elle portait des morceaux de tissu noir sur les parties non-protégées par l’armure.

« Euh … Enfin bon… Vous séjournez ici ? Je vais aller prendre une chambre. »

« Hein ? Mais attends un petit peu ! » dit-il alors que la jeune femme aux cheveux argentés s’arrêtait, le regardant avec un petit sourire.

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a … Tery ? C’est cela ? »

« Euh … Il faudrait peut-être déjà que l’on se présente. Enfin, déjà fait … pour moi. Je suis Tery et voilà Clari. »

« Oh ? Moi ? Et bien, je m’appelle Manelena. Heureuse de vous rencontrer ! » dit-elle dans un grand sourire alors qu’il rougissait une nouvelle fois sans réussir à s’expliquer.

Chapitre 34 : Systèmes de sécurité

ShiroiRyu
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Chapitre 34 : Systèmes de sécurité

« Hahaha ! On va se faire une petite balade en plein air ! »

« Sincèrement, Clari … Ce qui se passe autour de nous ne me donne pas du tout envie de ri… »

Il n’avait pas terminé sa phrase que la foudre venait s’abattre devant eux à environ une cinquantaine de mètres. Ce n’était pas une blague … Et il sursauta encore une fois alors que Clari semblait elle-même un peu impressionnée bien qu’amusée en même temps.

« Mais c’est quand même assez drôle, tu ne trouves pas ? Il suffit de sortir de chaque ville pour se retrouver face à ça ou presque … »

« Oui mais non … J’y suis pas encore habitué et de l’autre côté, il n’y en avait pas autant que les dernière fois. Là, ça donne presque l’impression qu’Alzar et Zélisia ne sont pas contents et décident de ravager cette terre. »

« C’est un peu exagéré mais bon … Nous sommes en sécurité, n’est-ce pas ? »

Sincèrement ? Il n’était pas vraiment convaincu par ça. Ils étaient debout, au beau milieu d’une route. Adossé contre un pylône, celui-ci avait un magnifique cristal de couleur doré quoi pointait au bout … Un cristal qui semblait créer une sorte de sphère invisible sur plusieurs mètres de diamètre pour les protéger de la foudre.

« On attend que ça se calme, Clari ? Ou tu veux que l’on avance ? » demanda t-il d’une voix qui se voulait neutre alors qu’il retirait son dos du pylône.

« Le mieux sera d’attendre un tout petit peu, du genre cinq à dix minutes. Par contre, ensuite, on court en direction du prochain pylône hein ? »

De toute façon, avaient-ils le choix ? Nullement. Il vint se positionner à côté de Clari, celle-ci venant lui prendre la main gauche puisqu’ils allaient courir ensembles. Il ne fallait pas que l’un des deux soit derrière l’autre sinon …

« TERY ! C’EST BON ! ON Y VA ! »

Hein ? Que quoi ? Il se retrouva soudainement tiré en avant alors qu’ils couraient comme deux dératés. Dire qu’au-dessus d’eux, de nombreux nuages noires grondaient, signe que la foudre allait s’abattre une nouvelle fois. Ce fut le cas mais à plusieurs kilomètres d’eux, puis une seconde fois, une troisième fois. C’était une véritable pluie d’éclairs qui s’abattait tout autour d’eux alors qu’ils arrivaient jusqu’à un second pylône.
Le jeune homme vint s’asseoir contre celui-ci, respirant bruyamment alors que la jeune femme aux couettes blondes semblait moins fatiguée mais avait un peu de sueur au front. Elle vint s’asseoir à côté de lui, un petit sourire aux lèvres avant de murmurer :

« Au moins, tu es sûr que tu ne prendras pas de poids en courant ainsi. A cette allure, je suis même sûre que je vais perdre quelques kilos, hihi. Qu’est-ce que tu en penses, Tery ? Est-ce que tu me trouves trop grosse ? » demanda t-elle sur un ton neutre alors qu’elle dardait son regard sur lui, signe qu’il devait réellement se méfier de ce qu’il allait dire à ce sujet.

« Je suis vraiment obligé de répondre, Clari ? » dit-il en poussant un léger soupir.

« Il vaut mieux pour toi et que tu fasses aussi attention à ce que tu dis. »

« … … … … … D’accord. Donc tu es très bien comme tu es à l’heure actuelle. »

Hum … Est-ce qu’il était sincère ? Elle l’observa avant d’hocher la tête d’un air positif. Il semblait vraiment sincère. Hum … Soit ! Elle vint l’embrasser rapidement sur la joue, le jeune homme reculant légèrement sous la surprise.

« Arrête ça, je t’ai déjà dit ! C’est pas clair comment je m’exprime ?! »

« Hum … Pas assez au point de vouloir stopper ça. »

Grrrr ! BON ! Est-ce qu’ils continuaient à avancer ou non ?! Car bon, ce n’était pas avec ce genre d’actions qu’ils allaient se rapprocher de la capitale ! Il courut subitement en abandonnant Clari derrière lui, celle-ci criant de toutes ses forces :

« Non mais attends, TERY ! Ne cours pas comme ça ! Tu risques de te faire foudroyer ! »

« Mais non ! Tu n’as qu’à me rattraper au lieu, idiote de Clari ! »

Hein ?! Il venait de l’insulter ou elle rêvait ?! HEY ! Ca n’allait pas se passer comme ça ! Pas du tout même ! Hého ! La jeune femme commença à courir très rapidement à sa suite, semblant utiliser le vent à son aise grâce à ses lignes blanches.

« Et bien ? On essaye de m’échapper, Tery ? Accroche-toi ! » dit-elle en arrivant à sa hauteur, le prenant par le bras avant de se déplacer encore plus rapidement qu’auparavant.

Qu’est-ce … La course n’avait rien à voir avec celle d’auparavant ! Ils se déplaçaient bien plus vite qu’auparavant, le jeune homme et la jeune femme se déplaçant à travers les zones de sécurité jusqu’à ce qu’elle soit épuisée.
Et épuisée ? Elle ne l’était pas même après une bonne heure de course effrénée. Elle ne s’arrêtait jamais ou quoi ?! Il la regardait avec effarement, la jeune femme l’ayant forcé à monter sur ses épaules. Purée, qu’il était complètement ridicule ! Vraiment ridicule … Non mais sincèrement … Il avait vraiment honte …

Puis finalement, ils s’arrêtèrent dans une zone claire. Zone claire ? C’était l’une des rares zones où aucun nuage ne semblait apparaître dans le ciel … Etalée sur environ un à cinq kilomètres, le ciel était complètement bleu, aucun pylône n’étant installé puisqu’il n’était pas nécessaire. Il demanda d’une voix lente :

« Est-ce que je peux descendre … maintenant ? S’il te plaît ? »

« Hum … Je ne sais pas trop en fin de compte … Peut-être que oui ? Peut-être que non ? » répondit-elle avant de s’accroupir, le jeune homme descendant d’elle. Qu’elle arrête ce genre de chose, c’était vraiment gênant ! Elle ne comprenait pas qu’il fallait un peu de pudeur quand même … Enfin, la pudeur … C’était quand même essentiel non ? Et si les gens les voyaient ? Qu’est-ce qu’ils diraient à ce sujet ?

« Par contre, mon petit Tery, on a un petit problème au cas où »

« Hein ? Que ? Comment ça ? Où il y avait un problème ? »

Elle désigna un point au loin, le jeune homme tendant l’oreille avant d’entendre plusieurs sifflements. Ce n’était quand même pas des Mekalarmiens ?! Il tourna son visage vers Clari, lui demandant à nouveau d’une voix un peu troublée :

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Tu crois que … »

« Ce ne sont pas des amis au cas où tu n’aurais pas encore compris, Tery. De l’autre côté, il me semblerait que ce ne sont pas des Mekalarmiens donc … »

Des monstres ? C’était des monstres ? Et bien donc … Il poussa un profond soupir, comme soulagé alors qu’il commençait déjà mettre ses griffes au bout de ses deux mains. Il devait se l’avouer : Il n’était pas mécontent d’une telle chose. Clari le regarda avec un peu d’appréhension, ne comprenant pas pourquoi il se sentait si bien alors qu’elle sortait elle-même son épée à deux mains. Elle se préparait au combat ?

« Il est hors de question que tu t’amuses seul, Tery. Tu t’en doutes bien, non ? »

« Tu sais parfaitement que ce n’est pas une question de m’amuser ou non. » soupira t-il alors que la jeune femme lui souriait.

Peu à peu, les sifflotements se faisaient de plus en plus forts, signe qu’ils se rapprochaient puis … Puis … Il haussa un sourcil d’appréhension alors qu’il apercevait des serpents de dix centimètres de diamètre pour environ deux mètres de longueur. Ils avaient des écailles couleur rubis, contrastant légèrement avec les yeux dorés qu’ils possédaient.

« … … .. Ce n’est que ça ? » murmura t-il avec apaisement alors qu’il restait néanmoins sur ses gardes, Clari reprenant aussitôt :

« Méfie-toi toujours des apparences, Tery. On ne sait pas ce qui se … »

Hein ? Elle n’eut même pas le temps de terminer sa phrase que l’un des serpents s’était déplacé avec vélocité, bien trop rapide pour qu’on puisse l’arrêter. Le serpent avait tout simplement bondit à la vitesse de l’éclair vers Tery, plantant ses crocs dans son bras droit avant qu’une violente décharge électrique ne parcoure l’intégralité de son corps. Il hurla de douleur, son corps étant pris de spasmes avant que le serpent ne soit tranché juste à quelques centimètres de sa tête par l’épée de la jeune femme. Tery balbutia quelques paroles, faisant quelques pas en arrière alors que Clari le réceptionnait :

« Tery ?! Comment est-ce que tu vas ?! Tu m’entends ?! »

« Ils … Ils … Ils paralysent leurs proies avec … avec … de l’électricité … Ce sont de véritables … Ah … Brrr ! J’ai la mâchoire … qu’à du mal … »

« Arrête de parler, on va devoir se reposer. Mais quand à eux … »

Le jeune homme s’écroula sur le côté, son corps parcouru de tremblements alors qu’elle prenait une profonde respiration. Elle planta son épée à deux mains dans le sol, des lignes blanches parcourant ses deux bras tandis qu’elle fermait les yeux. Ils étaient une vingtaine de serpents … Une bonne vingtaine … Surement une bande pour tenter de les paralyser pour pouvoir les dévorer tranquillement ensuite.

Dès l’instant où l’un tenta de se jeter sur elle, une lame de vent vint trancher le serpent en deux, plusieurs autres faisant leurs apparitions pour couper ses camarades les uns après les autres. Lorsqu’il ne resta plus que trois survivants, les serpents commencèrent à s’éloigner, sifflant de colère tandis qu’elle poussait un petit soupir, posant une main sur son front. Hum … Elle était légèrement en sueur mais cela pouvait s’expliquer facilement puisque les nombreuses lames crées avaient été assez puissantes et rapides pour trancher dans le vif.

« … … Maintenant … TERY ! » s’écria t-elle sans pour autant être inquiète, le jeune homme restant allongé sur le sol sans bouger.

Hey … Il était paralysé non ? Il pouvait encore parler mais … avec beaucoup de difficultés. Ah … Ah … Il ne pouvait pas bouger par contre … C’était stupide mais bon.

« Alors … Comment va mon petit convalescent ? » demanda t-elle en lui souriant.

« Ca pourrait … aller mieux … Combien de temps est-ce que je vais rester comme ça ? »

« Je n’en sais rien du tout. Je vais devoir te porter sur mon dos encore. Tu commences à t’y habituer de toute façon non ? Avoue que tu le fais exprès rien que pour ça. »

« Tu… Tu crois vraiment que … Ah … Zut ! »

« Arrête de parler … Et dis-moi simplement si ça te fait mal. »

Elle avait déjà rangé son épée à deux mains pour la mettre dans son dos, s’accroupissant devant le jeune homme avant de le soulever devant elle.

« Qu’est-ce … Qu’est-ce que tu fais ?! C’est … C’est … Ah ! Repose-moi ! C’est … C’est complètement rid…. ridicule ! »

« Blablabla ! Non et non ! Mon petit Tery est blessé donc … »

« Porte-moi … normalement ! J’ai l’air … débile ! »

Hihihi ! Elle éclata de rire, le jeune homme ne pouvant faire que parler alors qu’elle lui souriait avec affection. BORDEL ! Ils avaient le même âge ! Elle ne pouvait pas comprendre à quel point ce genre de scènes était déplacé ?! Sincèrement … Il avait honte ! Très honte !

… … … Dès l’instant où il pourrait recommencé à bouger, il lui montrera de quel bois il se chauffait ! Car là … C’était vraiment risible et pathétique ! Et Clari qui lui faisait un grand sourire de conquérante ! Elle y prenait du plaisir hein ?! Il détourna le regard, la seule chose qu’il était capable de faire à l’heure actuelle. Pathétique … Il l’était vraiment …

« Nous sommes aux abords d’une ville, Tery. »

« AH ! JE PEUX ENFIN BOUGER ! » s’écria t-il subitement, se mouvant dans les bras de Clari … avant de s’écrouler au sol, face contre terre.

Et me… Il aurait mieux fait d’attendre un peu. Un grand rire se fit entendre de la part de la jeune femme aux couettes blondes alors qu’il émettait un grognement. Pourquoi fallait-il que ça lui arrive hein ?! Pourquoi ?! Qu’est-ce qu’il avait fait au bon dieu pour mériter une telle chose ?! Il se le demandait sincèrement !

« Est-ce que tu veux de l’aide, Tery ? Ou alors, tu préfères éviter que je te relève ? »

« C’est bon… Tu ferais mieux de te taire, Clari. Je crois que tu en as assez fait pour aujourd’hui si tu veux tout savoir. »

« Roh … Qu’il est mignon quand il boude. » dit-elle tout en le levant du sol.

Il la repoussa très faiblement alors qu’elle continuait de sourire, ne disant plus rien du tout. Le jeune homme s’épousseta comme elle l’avait fait auparavant, prenant une profonde respiration. Bon … Où se trouvaient-ils au final ? Hum … A nouveau sous les nuages noirs et les éclairs … YOUPI ! Il était vraiment heureux …

Très heureux même puisqu’il faisait un grand sourire. Après, savoir s’il était vrai, c’était une autre paire de manches ! Pour elle, il l’était puisqu’elle vint l’accoler contre elle, ses deux mains passant autour de son cou d’un air amusé. Hum … Bon, encore une fois, aujourd’hui, il abandonnait la partie. Il se laissa faire, poussant un profond soupir.

« Tu penses que nous sommes encore loin de ce fameux dirigeant ? »

« A l’allure où nous avançons, nous devrions mettre une bonne semaine. Tu devrais être content non ? Tu recevras encore des lettres d’Elen entre temps ! »

« Merci bien … Au moins, c’est ça qui va me remonter un peu le moral … »

« Fais attention, je pourrais être un peu jalouse si tu continues … »

« Hum ? Bien entendu … Tu crois que je fais tout ça pour ? »

« … … ROH ! Tu n’oserais pas hein ?! » dit-elle en s’écriant avec joie, le serrant un peu plus contre elle tandis qu’il repoussait un profond soupir.
Bien entendu que non … Qu’est-ce qu’il en avait à faire qu’elle soit jalouse ou non. Jalouse d’Elen et pour quelle raison ? Il n’y avait rien entre Elen et lui. Comme il n’y avait rien entre Clari et lui … Bon … Au lieu de se distraire de cette façon … Est-ce qu’ils pouvaient commencer sérieusement à se mettre en route ?!

« Au passage … Maintenant que j’y pense, est-ce que tu as prévenu la maréchale ou une autre personne de notre mission ? Du moins, de l’avancée de notre mission ? »

« Et bien … Bien entendu ! Il fallait prévenir la maréchale Nali comme il en était convenu. Par contre, je me demande toujours comment mes lettres arrivent à destination. A part décrire son armure noire précisément et le fait que ça soit une femme, je ne sais rien d’elle. »

« … … Je me demande quand même à quoi elle ressemble … Soit c’est une vraie laideronne, soit nous avons affaire à une véritable beauté froide. »

Hein ? Elle le regarda d’un air étonné, le jeune homme aux cheveux bruns semblant légèrement perdu dans les cieux. Il semblait … assez évasif … Non, pas évasif. Il était plutôt du genre à avoir un petit sourire aux lèvres sans que l’on puisse savoir ce qui lui passait par la tête s’il ne parlait pas. Elle murmura :

« Tery ? Ne me dit quand même pas que tu serais en train de tomber amoure… »

« Hahaha ! Pas le moins du monde ! Pourquoi est-ce que je le serais ? Sincèrement ? Elle me torture, me blesse, me crie dessus ! » répondit-il aussitôt bien qu’elle remarqua quelques rougeurs sur ses deux joues.


Masochiste … Elle avait l’impression que le jeune homme aux cheveux bruns était masochiste … Et savoir ce genre de choses était assez déplaisant … En fait, c’était plutôt au sujet de la maréchale Nali. Si elle apprenait …

« Tiens ! Je sais ce que je vais écrire aujourd’hui ! » dit-elle à voix haute bien que le jeune homme aux cheveux bruns ne semblait pas l’avoir entendue.
Hum … Elle fit une petite moue boudeuse alors qu’elle se disait intérieurement que la maréchale Nali allait être très … heureuse d’apprendre cela au sujet de Tery. Elle tourna son visage vers ce dernier, faisant maintenant un grand sourire.

« Qu’est-ce … Qu’est-ce que tu prépares comme magouille encore ? »

« Moi ? Mais rien du tout. Je te le promets, Tery ! Je te montrerai même ce que je fais ! »

« Là, j’ai encore plus de raisons de me méfier, Clari. »

Hihihi ! Elle était vraiment diabolique sur ce coup et en fait … Elle voulait aussi savoir la réaction de la maréchale. Est-ce qu’elle avait déjà repoussé bon nombre d’hommes ? Et puis, peut-être qu’elle avait deux fois l’âge de Tery ?

« Hum ? Tery ? Est-ce que tu préfères les femmes mûres ou non ? »

« Que … Que … Mais qu’est-ce que tu racontes encore ?! » dit-il avec une certaine appréhension alors qu’elle reprenait aussitôt la parole :

« Et bien, c’est très simple. Est-ce que tu préfères les femmes qui ont plus d’expérience que toi ? Qui ont pas mal d’années en plus ou alors … »

« MAIS C’EST QUOI CES QUESTIONS TORDUES ?! » s’écria t-il alors qu’elle continuait de l’observer. Ils n’avaient pas avancé depuis déjà plusieurs minutes tandis qu’il semblait sur le point d’exploser de rage … mais aussi de gêne ?

« Je te demandais simplement, c’est quoi ton style de femmes, c’est tout … »

« Et en quoi est-ce que ça te concerne ? Enfin bon, non, je n’aime pas les femmes trop âgées ! Je sais pas pour quoi tu me prends mais je sens que c’est déjà une sale chose ! »

« Ah … Pas de chance alors, tu ne pourras rien espérer de la maréchale… »

« Que quoi ?! Qu’est-ce que tu racontes encore ?! » dit-il en balbutiant.

« Et bien, devine un peu ! Elle est maréchale … MARECHALE ! C’est le plus grade dans notre armée ! Tu penses qu’elle a quel âge ? Vingt ans ? Ne rêve pas ! »

« … … JE NE PENSE RIEN D’ELLE SUR CE PLAN ! »

Pfff … Pourquoi est-ce qu’elle croyait que … C’est vrai que la maréchale était … impressionnante et stupéfiante … Puis bon … Sa voix était puissante … Ah … Comment dire … Brrr … Non ! Il ne devait pas penser à mal … Il ne voulait pas se faire torturer !

Il observait le ciel, regardant les nuages noirs sans plus se préoccuper des éclairs. A force de perdre du temps, ils avaient finalement repris leurs souffles. Il n’entendit pas le petit frottement caractéristique qui signalait que quelqu’un était en train d’écrire. Lorsqu’il tourna finalement son visage vers Clari, ce fut pour voir une petite lettre ailée qui s’était mise à disparaître dans le ciel, évitant avec facilité les éclairs. Tout de suite, il ne comprit pas ce qu’elle venait de faire mais elle murmura avec lenteur :

« Oh … Une simple lettre envoyée à la maréchale. »

« … … … … … Et tu as marqué quoi dedans ? » demanda t-il en tentant de rester calme.

« Oh ! Pas grand-chose, ne t’en fais donc pas. Simplement deux, trois petites broutilles. »

« Des broutilles ressemblant à ce que tu essayes de faire croire à la maréchale que j’ai … »

« Oh ! Peut-être que oui … Peut-être que non, Tery ! » dit-elle en haussant les épaules.

« Bon et bien … Peut-être que cette nuit, même si nous n’arrivons pas à cette ville, tu peux toujours rêver pour que l’on dorme ensembles. »

« Hein ? Mais … Mais attends un peu, Tery ! » dit-elle avec appréhension.

« Pas besoin d’être une lumière … pour savoir ce que tu as envoyé à la maréchale. »

« … … … … … »

Elle ne prononça aucun mot, ne faisant que baisser la tête. Peut-être qu’elle avait un tout petit peu exagéré ? Auparavant, cela avait été souvent fait sous le ton de la plaisanterie mais … Voir le jeune homme rougir l’avait légèrement mise en colère et elle pensait que c’était une sorte de punition qu’il méritait amplement. Mais bon … Elle … Enfin Tery … Elle savait que c’était un problème personnel mais … Elle … Elle baissa la tête, déconfite.

Chapitre 33 : En extirper sa puissance

ShiroiRyu
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Chapitre 33 : En extirper sa puissance

« Ahhhh … Rien de rien … Rien du tout. » annonça le jeune homme, se penchant en arrière sur sa chaise alors qu’elle arrêtait de lire à son tour.

« Hum … C’est vraiment une tâche plus difficile que prévue, il faut se l’avouer. »

Hum … Il se frotta les yeux, bâillant légèrement alors qu’elle lui faisait un grand sourire tendre. Qu’il était vraiment mignon ainsi, n’est-ce pas ? Elle referma son livre, prenant celui de Tery alors que celui-ci se remettait aussitôt correctement :

« Qu’est-ce que tu fais ? J’étais en train de le lire ! »

« Repose-toi donc un peu, je vais m’occuper de ça. Ca ne me pose aucun souci. » répondit-elle en gardant son sourire, le jeune homme poussant un petit grognement. Il prit un autre livre, l’ouvrant avant de s’enfoncer dans la lecture.

« Tu sais … Je n’aime pas du tout rester là sans rien faire, surtout quand tu te mets à travailler avec autant d’ardeur alors … Il est hors de question que je te laisse tout faire. » murmura t-il en rougissant légèrement. Elle souffla avec amusement :

« D’accord, d’accord … Je vois que monsieur Tery est du genre à ne pas aimer recevoir de l’aide d’une autre personne, n’est-ce pas ? Ou alors, est-ce parce que tu je suis une femme ? »

« Parce que tu es une femme … C’est quand même stupide de te laisser tout faire, ça me fait paraître sous un mauvais jour et c’est clairement pas ce que j’ai envie de montrer. »

… … … Il ne pouvait pas être sincère ? Il voulait tout simplement lui montrer qu’elle n’avait pas à s’en faire et qu’il n’allait pas la laisser seule, c’était tout.

Voilà, les minutes défilaient les uns après les autres alors qu’ils continuaient leurs recherches infructueuses. Pfiou … Ca devenait vraiment long là … Et ils n’avaient rien … Rien du tout. Mais de l’autre côté, lui-même apprenait quelques petites choses bien qu’elles étaient toutes liées entre elles. Il murmura avec lenteur :

« Pourquoi est-ce que les lignes d’Alzar créent autant de mal … Pourquoi ? Je n’arrête pas de lire que les plus graves évènements causés dans notre monde sont de la faute de personnes ayant des lignes noires. Et celle-là ? La guerre des sanglots … Une vingtaine de personnes qui étaient réunies ensembles et ayant des lignes noires. Il a fallut plus de dix-mille hommes pour les arrêter. Je… Je… Je… »

« ASSEZ ! » s’écria Clari aussitôt alors que plusieurs têtes se relevaient vers leur direction. Elle venait de claquer le livre en le refermant. Elle se releva, faisant un geste du doigt comme pour lui dire de se lever alors qu’il s’exécutait aussitôt, un peu apeuré.

« Que … Qu’est-ce qu’il y a, Clari ? Un souci ? »

« Nous nous en allons, je sais ce qu’il y a à savoir… pour aujourd’hui. » répondit-elle sur un ton légèrement irrité bien qu’il ne savait pas ce qui se passait. Elle lui prit la main, saluant brièvement le bibliothécaire alors qu’il se faisait tirer en avant. HEY ! HEYYYY !

« Mais qu’est-ce qui te prend Clari ?! HEY ! CALME-TOI ! »

« … Pourquoi est-ce que tu ne comprends pas ? »

… … … Comprendre quoi ? Ils avaient arrêté de courir après deux bonnes minutes, la jeune femme aux cheveux blonds se tournant avec lenteur vers lui. Elle en avait assez … Vraiment assez de ce qu’il disait … Elle murmura à nouveau :

« Ces lignes noires … Ce que ces personnes ont fait dans le passé ne concernent qu’elles ! Tu n’es pas ces personnes et il faut que tu t’ancres ça dans la tête ! »

« Oui mais non … Ce n’est pas aussi simple, je … »

« ASSEZ ! TERY ! ASSEZ ! » hurla t-elle, plusieurs têtes se tournant vers eux alors qu’elle venait de le plaquer contre un mur, ses deux mains posées de part et d’autre de sa tête.

« Calme … Calme-toi, Clari. C’est bon, j’ai compris … J’ai compris … Je ne me renseignerai plus à ce sujet, c’est bon. On va éviter de continuer de parler de ça et puis … »

« Non, ça n’arrangera rien car tu ne veux rien arranger, tu es complètement stupide et déraisonnable comme homme, c’est tout. Et ça … Et ça … »

Hein ? Il jetait un bref regard aux deux bras de Clari, voyant qu’elle tremblait légèrement. Hey … Hey ! Il ne voulait pas qu’elle pleure non plus ! C’était pas celle qu’il connaissait depuis quelques temps déjà. Il bafouilla :

« C’est bon, Clari … C’est bon … Je suis désolé, vraiment désolé. Arrête, ne te met pas à pleurer, pas en public. Et puis, ça ne te ressemble pas. »

« Je ne vais pas pleurer, tu n’as pas à t’en faire à ce sujet … Ce n’est pas du tout ça. »

« Alors, c’est quoi le problème ? » demanda t-il avant qu’elle ne sorte un livre de sa tenue, le regardant avec un petit sourire.

« Ce n’était qu’une simple comédie. » murmura t-elle doucement.
Qu’… Qu’une simple comédie ?! De qui est-ce qu’elle se moquait ?! Il passa une main sur son front, déconcerté par la jeune femme aux cheveux blonds alors qu’elle cachait à nouveau le livre avant de prendre sa main.

« On va retourner à l’auberge pour pouvoir se documenter dessus tranquillement. »

« … Comme … Comme tu veux … En fin de compte, je n’arriverai jamais à te comprendre. »

« Hihihi ! Le cœur d’une femme est plein de mystères ! » répondit-elle.

Oui mais bon … Ses cris avaient été si … réalistes … Et il s’était vraiment senti fautif dans cette affaire. Est-ce que tout cela n’avait été qu’une pure comédie ? Plus le temps passait … Plus il était perturbé par la jeune femme aux cheveux blonds, il devait se l’avouer.

Couché sur le lit, observant l’image d’Elen en la caressant du bout des doigts, il laissait Clari lire tranquillement sur une chaise près du bureau. Ils étaient retournés à l’auberge, la jeune femme ayant annoncé qu’elle ne voulait pas être dérangée. Hum … … …

« Clari ? Je peux quand même te poser une question ou non ? »

« Vas-y, tu sais bien que je te répondrai de toute façon. »

« Quel est le livre que tu as pris ? C’est sur les médaillons ? Les lignes ? »

« Ni l’un, ni l’autre héhéhé … Un livre sur l’histoire de Mekalarma. » répondit-elle alors qu’il se redressait sur le lit, rangeant l’image d’Elen. Pourquoi ça ? Il demanda aussitôt :

« En quoi est-ce que cela va nous aider ? Je n’arrive pas à comprendre, je dois te l’avouer. »

« Si je n’ai pas trouvé d’informations au sujet des médaillons dans les autres livres, il faut donc voir si ils en parlent dans l’histoire. Les Mekalarmiens ont un GROS problème. »

« Ah bon ? Et c’est quoi, Clari ? » demanda t-il une nouvelle fois, légèrement intéressé.

« Ils sont complètement narcissiques ! Ils ne pensent qu’à eux, à se mettre en valeur et il m’a suffit de lire le début de ce bouquin pour confirmer tout ça. »

« Ah bon ? » répéta t-il comme s’il n’était pas réellement convaincu de tout cela, la jeune femme se tournant vers lui en poussant un léger soupir.

« Bien entendu ! Ils estiment qu’ils sont grands, forts et puissants ! Bien entendu, leurs victoires étaient splendides mais leurs défaites étaient dût à une attaque en traître de la part de leurs ennemis, ces lâches … »

« Hahaha ! Je vois, je vois, j’ai finalement compris ce que tu voulais dire mais le rapport avec les médaillons ? Où est-il ? Car je suis quand même perplexe un peu. »

« Et bien … Regarde-moi ça … Tu vas voir pourquoi j’ai pris ce livre. »

Elle s’était relevée avant de venir s’asseoir à côté de lui, ayant le livre ouvert à une certaine page. Elle commença à lui lire au cas où :

« Souvent dans le livre, il paraîtrait qu’il y a plusieurs héros de guerre ou des dirigeants ayant utilisé les médaillons pour obtenir le pouvoir et l’utiliser contre leurs ennemis. Ou alors tout simplement pour gouverner … »

« Ils ont donc ces médaillons depuis le départ … Mais ça, je crois qu’on le savait déjà non ? Que les médaillons n’étaient pas perdus au beau milieu du royaume. »

« C’est exact mais … On ne savait pas où ils se trouvaient ? Maintenant, nous avons une indication ou du moins, une localisation majeure … Et c’est tout simplement à l’endroit où se trouve le dirigeant actuel ! … … … … … Ce qui au fond n’est guère une bonne nouvelle. » murmura t-elle avec lenteur en fermant les deux yeux. Pas du tout même …

« … … … Donc on doit se rendre dans l’endroit où celui qui dirige Mekalarma et tenter de lui prendre ses trois médaillons, c’est cela ? »

« A peu de choses près … Ca ressemble à cela oui … Et donc, c’est tout simplement … »

« Du suicide, je le sais très bien. Mais qu’est-ce qui est passé par la tête de la maréchale pour qu’elle fasse une telle chose ? »

« … … … … Je ne sais pas … Peut-être est-ce une punition ? »

HAHAHA ! Il rigola légèrement à la phrase de Clari, celle-ci lui faisant un sourire amusé. Elle vint subitement l’enlacer dans ses bras, lui murmurant :

« Ne t’en fait donc pas, Tery. Même si c’est une punition, hors de question que nous mourrons ici, je peux te le promettre. »

… … … Il vint rougir légèrement, essayant de balbutier quelque chose sans y arriver. C’était ça qu’il n’arrivait pas à comprendre des fois … Quand la jeune femme aux cheveux blonds réagissait ainsi. Des fois, elle faisait cela … naturellement et sans une raison pour l’intimider … Quand c’était ainsi, il réagissait violemment en la repoussant un peu … Mais des fois, comme dans ce moment actuel et bien … Il … Il … Il fermait les yeux, restant ainsi sans rien dire. Il aurait aimé être plus fort des fois … pour ne pas avoir à être protégé par Clari. La jeune femme n’avait pas à faire tout cela pour lui. Pas du tout même … Pas du tout. Ils restèrent ainsi deux bonnes minutes, le jeune homme respirant contre son corps.

« N’en profite pas trop, non plus hein ? »

« Que … Que ! Bien sûr que non ! » répondit-il en retirant sa tête aussitôt.

Et voilà ! C’était de ça dont il parlait intérieurement ! Elle venait cacher les petits moments en parlant de la sorte ! Il était quand même légèrement rouge aux lèvres alors que la jeune femme retournait s’asseoir sur la chaise, le livre sur posé sur le bureau.

« Je finis de lire ce livre, ensuite, on va voir exactement ce que l’on va faire. »

« Aucun problème, de toute façon, c’est toi la cheffe du groupe. »

« Blablabla, je ne suis cheffe de rien du tout dans notre duo. Nous sommes partenaires et puis c’est tout, Tery. Bon, occupes-toi en attendant que je lise ce livre. »

« Je vais faire de même avec celui des golems … Peut-être que ça me fera du bien de lire un petit peu à ce sujet. Je vais tenter de m’entraîner là-dessus. »

« Fais donc petit homme ! Et si tu as un problème, je t’expliquerai. » répondit-elle tout en rigolant affectueusement, chacun retournant à sa lecture.


Bizarrement, il la supportait bien plus qu’il ne le pensait. Comme quoi, il fallait juste qu’il s’adapte à la personnalité assez spéciale des personnes autour de lui pour les apprécier. Héhéhé … C’était quand même assez spéciale comme méthode, il devait le reconnaître mais bon … Si elle fonctionnait, pourquoi pas ?

Une nouvelle heure s’écoula rapidement tandis que Clari était vraiment plongée dans son livre. Lui-même semblait rester sur la même page, comme pour être sûr de vraiment comprendre quelque chose. Il avait le regard froncé, signe que soit cela lui déplaisait de lire, soit il avait du mal à saisir une notion ou deux.

Pourtant, Clari referma son livre, retournant s’asseoir à côté de lui tout en émettant un petit sourire. L’un comme l’autre ne vint rien dire alors qu’il continuait sa lecture. Pourtant, la jeune femme aux tresses blondes semblait assez insistante, comme si elle attendait quelque chose de la part de Tery. Enfin, celui-ci murmura :

« Que puis-je faire pour toi, Clari ? Tu m’as l’air assez … »

« Hum … Rien … Je me repose un petit peu … J’ai fini de lire et je sais à peu près où nous allons devoir nous rendre, voilà tout. »

« Et alors ? Où devons-nous nous rendre ? » répondit-il sur un ton neutre.

« Dans la ville où ce fameux dirigeant se trouve. »

« … … … Merci de cette réponse bien que j’estimais qu’elle n’était pas nécessaire. Tu sais au moins dans quelle ville se trouve ce dirigeant ? »

« J’ai bien une idée oui … Si la ville n’a pas changé de nom entre temps. » dit-elle alors qu’il refermait son livre sur les golems, poussant un profond soupir.

« Bon et bien … On reste ici pour la journée puis on se remet en route. »

« Par contre, toi, ça n’a pas l’air d’aller depuis que tu as lu ton livre. Il y avait quelque chose de déplaisant dedans ? Tu as lu quelque chose qu’il ne fallait pas ? »

« Oh rien … Ce n’est pas bien important. Tu n’as pas du tout à t’en faire à ce sujet, loin de là même ! Ce n’est pas du tout un problème. »

« … … … … Je n’aime pas du tout les mensonges, Tery. Alors tu veux bien me le dire, s’il te plaît ? » demanda t-elle d’une voix douce mais qui était bien plus lourde qu’elle ne le paraissait, signe qu’il valait mieux obtempérer.

« … … … … Juste que j’ai lu au sujet de la création d’un golem particulier, non pas fait à base de terre mais de sang et de chair morte, ça ne m’a pas donné du tout envie d’essayer. »

« Alors tu n’as pas à y penser, c’est tout ! » répliqua t-elle aussitôt.

« Si c’était aussi simple … Rien que l’image me répugne … Et ils disent que ce genre de golems et leurs créateurs ne sont guère reconnus et appréciés. Je veux bien les croire. »

Bien entendu, il y avait d’autres golems à créer, du genre avec du métal … ou alors des morceaux issus des roches volcaniques … Brrr ! Il s’était mis à trembler rien qu’en y pensant. Il ne voulait jamais créer une telle monstruosité … Jamais ! Il ne le ferait jamais !

« … … Ne t’en fait donc pas, Tery. Reposons-nous pour la journée, allons nous balader dans cette ville pourrie et dès demain, on part en direction de l’endroit où se trouve ce fameux dirigeant. On va devoir essayer de le forcer à nous livrer les trois médaillons. »

« D’accord. Bon, et bien … Tu as intérêt à te préparer alors. »

Hihihi ! Elle lui fit un grand sourire, se relevant du lit alors qu’elle se dirigeait vers une bassine et un miroir pour se passer de l’eau sur le visage. Ce n’était pas le grand luxe mais ce n’était pas aussi l’auberge de première classe non plus. Enfin … L’aubergiste lui avait même signalé que les Mekalarmiens avaient été capables de créer un réseau de tuyaux capable de transporter l’eau et la purifier pour la faire s’écouler dans les bâtiments qu’ils administraient et cela quand ils le désiraient. Malheureusement, l’auberge acceptant les étrangers, ils n’avaient pas été compris dans ce fameux réseau.

Pfff ! De toute façon, il s’en fichait royalement ! Il referma son livre, s’arrêtant avant d’ouvrir la bouche lorsqu’il posa son regard sur Clari. Celle-ci avait détaché ses deux couettes blondes, laissant tomber son imposante chevelure dorée le long de son dos. Gloups ! Il fut pris d’un violent rougissement, ne sachant guère l’expliquer alors qu’il détournait la tête en la hochant d’un air négatif.

« Hum ? Et bien, Tery ? Que se passe t-il donc ? »

Elle avait très bien remarqué la gêne du jeune homme en l’observant dans le miroir, gardant ses cheveux détachés. Elle se tourna vers lui, faisant quelques pas alors qu’elle voyait parfaitement le rouge aux joues de Tery, celui-ci balbutiant :

« Rien … Rien du tout. C’est bon … »

« Je ne dirai pas vraiment cela … Tu as un peu de fièvre ? »

Elle jouait avec lui, il le savait parfaitement ! Il le savait parfaitement mais l’idée qu’il avait eut comme quoi, c’était une femme … Comme quoi … Elle était une femme, lui avait traversé l’esprit… C’est vrai … Elle se pencha en avant, posant son front contre le sien alors qu’il s’écriait avec un peu de peur :

« Non ! C’est bon ! Je n’ai pas de fièvre ! Tu n’as pas à t’en faire ! »

« Hum … Le petit Tery n’aimerait-il pas que je garde plutôt mes cheveux détachés rien que pour ses yeux à lui ? »

« Ja … JAMAIS ! » dit-il en reculant sa tête, se cognant contre le mur. Il poussa un petit cri de douleur, gémissant alors qu’elle arrêtait de sourire à moitié. Elle passa une main derrière son crâne, le lui caressant tout en lui demandant si il n’avait pas trop mal. Il ne lui répondit pas, la jeune femme aux cheveux blonds retournant attacher ses deux cheveux pour former deux couettes. Elle reprit la parole : « C’est bon ! Tu peux maintenant arrêter d’être gêné ! J’ai remis mes deux petites couettes anti-gêne ! »

« Te moques pas de moi, Clari ! »

« Oh mais je ne moque pas, je sais juste qu’un certain jeune homme préfère les femmes assez grandes, élancées et avec les cheveux longs. »

« CE N’EST PAS VRAI ! » hurla t-il alors qu’elle éclatait de rire.

« Bien entendu … Bien entendu … Allez ! Je suis prête ! On peut y aller ! Ou alors … Peut-être que tu voudrais que j’envoie une lettre à la maréchale ? »

« Hein ? Que ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu ferais cela ? »

« Je ne sais pas à quoi elle ressemble mais elle a déjà une partie que tu aimes bien chez les femmes. Elle est plutôt grande. » dit-elle en rigolant.

« Mais tu vas arrêter avec ça, Clari ?! » s’écria t-il alors qu’elle lui tapotait la tête avec affection, signalant qu’ils pouvaient maintenant partir.

Finalement, ils se retrouvaient dehors une nouvelle fois. Elle avait même retiré sa grande épée pour la journée, signe qu’elle comptait vraiment profiter de la journée, n’est-ce pas ? Pourtant, elle n’arrêtait pas de le regarder pendant la marche et inversement, le jeune homme ne sachant pas réellement où se mettre alors qu’elle émettait un petit sourire.

« Qu’est-ce qu’il y a de drôle, Clari ? J’espère que ce n’est pas encore à cause de moi. »

« Si si … C’est bien de ta faute, Tery … Enfin … Non … Je suis plutôt contente. »

« Hein ? Et pourquoi cela ? Qu’est-ce qui te rend joyeuse ? »

« Je ne sais pas … J’ai juste l’impression que depuis que nous sommes à Mekalarma, nous nous sommes rapprochés bien plus qu’à Honoros. »

Hein ?! Il baissa la tête, remarquant leurs deux mains liées avant de retirer subitement la sienne, balbutiant d’une voix légèrement troublée :

« Nous devons juste jouer un rôle ! Un rôle ! Rien d’autre, Clari ! »

« Je ne le pensais pas autrement, Tery. Mais tu dois quand même avouer que c’est quand même différent d’Honoros, n’est-ce pas ? Tu ne trouves pas ? »

« … … … Un peu … Oui … » murmura t-il en baissant la tête, légèrement gêné.

« C’est mieux une relation comme ça qu’une relation conflictuelle. » dit-elle avant de reprendre sa main dans la sienne, le jeune homme se laissant faire.

Il avait beaucoup de retard dans ce domaine … Elen lui avait appris à rattraper ses erreurs du passé au niveau des armes et de la magie … Mais en ce qui concernait les sentiments envers autrui, il était très loin d’être à niveau. … … … … Il regarda furtivement Clari, se disant qu’elle aussi pouvait être son professeur en quelque sorte.

Chapitre 32 : Au-dessus de tout

ShiroiRyu
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Chapitre 32 : Au-dessus de tout

« Ah … Merci encore pour hier, Clari. » répondit le jeune homme aux cheveux bruns.

« Hum ? Au sujet de la lettre ? Je devrais plutôt me montrer jalouse, n’est-ce pas ? Que je sais que tu es en communication avec une aussi jolie demoiselle. »

« A toi de voir, je ne sais même pas pourquoi tu devrais l’être. Il n’y a rien entre toi et moi comme il n’y a rien entre moi et elle. » dit-il aussitôt alors que la jeune femme faisait une légère moue boudeuse.

Ils avaient passé la nuit à l’auberge, signalant qu’ils reviendraient surement pour les prochains jours. Même si ils n’allaient pas vraiment quitter la ville, autant dire qu’ils n’allaient pas regretter d’avoir un bon lit pour une fois.

« … … … Qu’est-ce que l’on peut faire aujourd’hui ? Je n’aime pas ce pays. »

« Tu n’es pas le seul. Les gens normaux ne viennent jamais ici pour faire du tourisme de toute façon. Ca me semble si froid et austère. Je peux rester près de toi ? » demanda t-elle sans même attendre sa réponse, prenant son bras avec ses deux mains pour se coller près de lui.

« De toute façon, je ne sais même pas pourquoi tu me demandes. Tu te sers sans prévenir. »

« Me servir, me servir … Bien entendu, Tery ! Oups ! Pardon ! »

Elle venait de bousculer une personne, celle-ci se retournant vers elle d’un air furieux. Une langue de serpent, une queue de couleur dorée qui venait frapper le sol. Il ressemblait à un saurien humanoïde sans pour autant en avoir toutes les caractéristiques. Il n’avait pas d’écailles sur la totalité de son corps mais simplement sur sa queue tandis qu’il devait bien mesure la même taille que Clari, chose qui n’était pas si banale que ça pour lui qui était quand même plus petit qu’elle. Il semblait relativement furieux et cria :

« Vous pourriez faire attention où vous mettez les pieds, bande de cloportes de Shunter ! »

« Et vous, vous pourriez modérer vos paroles hein ?! Elle s’est excusée ! » reprit aussitôt Tery alors que Clari, le tirait en avant, disant aussitôt :

« C’est bon, ce n’est rien, Tery … On ne va pas se préoccuper de ça. »

Elle le forçait à avancer, l’être reptilien le regardant d’un air mauvais en grognant. Il s’apprêtait même à réagir mais préféra ne pas se préoccuper de cela plus longtemps. Pourtant, dès qu’il fit un pas, l’homme s’écroula au sol, comme bousculé par une brusque bourrasque de vent. Il se releva aussitôt, furieux avant de se retourner mais Tery et Clari n’étaient déjà plus là. Dans une petite ruelle assez étroite, l’un collé contre l’autre, le jeune homme émettait un petit rire alors que Clari faisait de même :

« Et après, tu me demandes de ne pas m’en faire c’est ça ? Tu n’es pas mieux, Clari. »

« J’ai dit que tu n’avais pas à t’en occuper … Je n’ai jamais dit que je n’allais pas régler son compte. Ca lui apprendra à ce Mékalarmien. On ne me parle pas comme ça. »

« Rappelle-moi d’éviter d’être ton ennemi, Clari. »

« Aucun problème pour cela, tu le sais très bien de toute façon qu’il ne faut pas me provoquer. » dit-elle en rigolant légèrement, le jeune homme préférant ne pas répondre.

… … … Ils se baladaient dans la cité, le jeune homme comme la jeune femme regardant autour d’eux d’un air entre l’émerveillement et le dégoût. Ils n’arrivaient pas à l’exprimer clairement mais cet endroit était … horrible en un sens. A part eux deux, il n’y avait que peu de personnes qui semblaient provenir des autres royaumes. Ils voyaient deux ou trois d’Honoros, quatre avec des branchies, Clari lui signalant qu’ils venaient de Traslord et enfin une personne avec des ailes de plumes, une personne de Claudiska.

« Quand je te parle, j’ai l’impression d’être un véritable abruti, Clari. »

« Ne t’en fait pas, ce n’est peut-être pas une impression, Tery. »

« Hein ? Que quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ça ? » dit-il en la regardant.

« Oh rien … Je te laisse essayer de deviner ! » répondit-elle avec un grand sourire alors que le jeune homme aux cheveux bruns tentait de réfléchir à tout ça. « Ne te fait pas trop de mal non plus hein ? Quand on n’a pas l’habitude… »

« Mais tu vas arrêter de m’insulter ?! »

Elle éclata de rire alors qu’elle venait finalement lui prendre la main, le tirant en avant. La recherche des médaillons allait être longue et fastidieuse. Trente minutes plus tard, ils étaient dans une auberge, l’un en face de l’autre alors qu’ils mangeaient.

« Ah … On n’a vraiment aucun indice, n’est-ce pas ? »

« Hum ? De quoi, Tery ? Au sujet des médaillons ? Ne t’en fait donc pas … Je suis sûre que nous les trouverons bien assez tôt. La seule chose dont je suis au courant, c’est qu’ils ne sont pas dans les pattes d’un monstre. »

« Ca me fait penser qu’à part à Shunter, les médaillons se trouvent généralement dans les mains d’une personne. C’était déjà le cas avec le royaume d’Honoros et ici … Il doit être surement aussi chez quelqu’un … Voir chez plusieurs personnes puisqu’il y en a trois. »

« Je ne veux pas être médisante envers mon royaume mais Shunter est de loin très en retard par rapport aux autres royaumes. Si tu veux tout savoir, je pense que l’on peut dire que nous sommes sous-évolués contrairement aux autres royaumes. »

« Sous-évolués ? Ca veut dire quoi exactement ? Que nous ne sommes pas aussi développés que les autres royaumes ? Pourtant, celui d’Honoros n’était pas très différent. »

« Et pourtant … Et pourtant, tu n’as vue qu’une partie d’Honoros donc tu es loin de tout savoir. Et là, le peuple de Mekalarma est de loin le peuple le plus évolué parmi les cinq royaumes. Bien entendu, ce n’est rien de bien transcendant comparé à ce qui se trouve au centre de notre monde. Là, c’est encore autre chose. » dit-elle en lui souriant.

« Le centre … C’est presque considéré comme un rêve voir un mythe pour certains … »

« Disons que peu de personnes rentrent là-bas et peu en sortent … Généralement, c’est de façon définitive si ce n’est pas pour commercer. J’ai dût y aller une seule fois durant toute ma jeunesse. » répondit t-elle alors qu’il écarquillait les yeux d’étonnement.
« Tu… Tu… Tu y as été ?! »

« Bien entendu … Mais comme je te l’ai dit, ça n’a été qu’une fois … Et je devais avoir une dizaine d’années tout au plus. Rien de bien important si tu veux savoir. »

« Mais c’était comment alors ?! Tu peux me dire à quoi ça ressemblait ?! »

Hum ? Elle était étonnée de voir une telle ardeur dans les propos du jeune homme. Avait-elle touché un point sensible ? Le jeune homme aux cheveux bruns la regardait avec intérêt, comme si c’était la première fois qu’elle le voyait ainsi.

« Euh … Tu sais, ça doit bien faire bientôt dix ans ? Ou neuf … Donc ce n’est plus très frais dans ma tête non plus hein ? »

« Ca ne fait rien, ce n’est pas un problème. Alors ? A quoi est-ce ça ressemblait ? »

« D’après mes souvenirs … Il y avait d’imposants bâtiments … que ça soit dans les airs ou sur terre, c’est un peu un mélange de tout d’après ce dont je me rappelle … Il y avait aussi une sorte de bâtiment assez imposant où le plus grand magicien de chaque royaume devait s’y trouver. Ils étaient donc cinq mais ça, tu devrais le savoir quand même non ? »

« Oui, oui … Je m’en rappelle bien … Enfin, c’est une des choses que je savais … Chaque élément a sa … personnification. Cinq personnes maîtrisant parfaitement l’élément dont ils sont issus. Leurs magies doivent être vraiment impressionnantes, je suis sûr. »

« Je ne sais pas du tout, je ne les ai pas vus … Enfin bon, le centre est aussi l’un des rares endroits où on a érigé quelques temples en l’honneur de la déesse Zélisia et du dieu Alzar. Il est bon de te le dire puisque c’est assez rare. »

« C’est vrai que depuis que je suis parti de mon village, je n’ai jamais vu un seul autel envers eux deux … Enfin, envers Alzar, je comprendrais encore mais envers Zélisia … »

« Que veux-tu ? C’est dans la nature de la majorité des gens de ne pas honorer les dieux. Seules quelques rares personnes le font. »

« Je m’en doute bien … Mais je trouve ça assez déraisonnable en un sens … »

« Hum ? Déraisonnable ? Toi ? Tu penses cela ? » dit-elle avec un peu de suspicion alors qu’il hochait la tête d’un air positif.

« Comparés à certaines personnes, j’estime qu’ils en ont fait bien plus pour nous qu’elles et qu’on devrait leur montrer un peu plus de respect. »

« … … …. Tu m’impressionnes un tout petit peu plus, Tery. Mais est-ce que tu sais de quoi est-ce que tu parles au moins ? » demanda la jeune femme en lui souriant.

« Hein ? Comment ça ? De quoi est-ce je parle ? »

« Au sujet du dieu Alzar et de la déesse Zélisia ? Pas vraiment … Je sais juste que j’ai loupé la majorité des cours de combat et de magie durant mon enfance mais à côté, sans être un élève intelligent, j’écoutais … Mais ça fait déjà quelques temps. Je me rappelle surtout de ce que tout le monde connaît. Alzar, c’est le vilain de service et Zélisia, c’est notre sauveuse. »

« Tu en sais donc presque autant que moi … Hahaha. »

« … … … Avec ton air sûr de toi, je pensais que tu allais m’en dire plus mais bon … Visiblement, tu n’as pas la science infuse non plus ! »

« Hého … Je ne suis pas un puits de connaissances non plus. Par contre, si je peux te donner un autre renseignement, c’est Zélisia qui est à notre origine. C’est elle qui a crée les cinq races qui gouvernent ce monde et bien entendu avec toutes les petites créatures et ces choses. »

« … … Hum … … … Elle avait sûrement beaucoup de boulot à faire, n’est-ce pas ? »

« Je ne sais pas, je ne lui ai jamais posé la question, Tery. » répondit-elle en souriant alors que le jeune homme haussait les épaules.

« Bon alors … On finit le repas et on repart en chasse, Clari. »

Elle hochait la tête d’un air positif, terminant de manger alors qu’il faisait de même. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient à nouveau dans les ruelles, en quête d’informations au sujet des médaillons. Le problème était quand même assez grave.

« … … … … Clari ? Tu penses que l’on devait kidnapper quelqu’un et le forcer à parler ? »

« Tiens donc … Je ne pensais pas entendre une telle méthode de ta bouche, Tery. »

« Hey ! On n’a pas d’autres solutions non ? Enfin si … Sûrement … Mais bon … »

« Tu deviens un vrai petit soldat ! » répondit-elle en rigolant, venant le garder contre sa hanche droite, le jeune homme aux cheveux bruns se mettant à rougir sur la distance très relative entre elle et lui.

« Ce n’est pas une idée de soldat … C’est juste que j’ai envie de rentrer un peu au pays, voilà tout. » répondit-il en baissant la tête.

Le mal du pays ? Hum … Elle l’observa avec un peu de tendresse, lui tapotant doucement la tête en lui murmurant de ne pas s’en faire. Elle reprit d’une voix tendre :

« On va aller voir dans les librairies ou la bibliothèque si cette ville en a une. Je pense que même si les bibliothécaires ne sont pas aimables, ils devraient pouvoir nous renseigner à ce sujet, n’est-ce pas ? Enfin, ce n’est qu’une idée comme cela, Tery. »

« Je pense qu’elle est très bonne … Et bien moins dangereuse que la mienne. »

« Alors, en direction de la librairie ! Peut-être que nous pourrons vraiment accélérer nos recherches à grands pas ! » dit-elle en souriant.


Ils étaient à nouveau dehors, le jeune homme aux cheveux bruns ayant sa main dans celle de la jeune femme aux couettes blondes. Oh … C’était devenu une légère habitude depuis le moment où ils devaient se faire passer pour un jeune couple. A force, ni l’un, ni l’autre ne rougissait de cet acte devenu anodin.

« … … … Hum ! Déjà que je n’aime pas vraiment ces villes, en plus, on s’y perd trop facilement … Ah ! Voilà une carte de la ville. »

Elle disait cela avant de s’approcher d’un panneau de verre … Enfin … C’était assez spécial. Il avait un panneau représentant une carte de la ville avec un petit point lumineux de couleur rouge pour indiquer où ils se trouvaient. Elle observa le panneau avant de poser son doigt à un endroit précis. Comme par magie, ce qui était le cas, le point lumineux rouge commença à se diriger vers l’endroit où ils voulaient se diriger. Il laissait derrière lui une petite traînée rouge alors que Clari disait :

« Et bien, on n’a plus qu’à suivre ce chemin. Tu peux le noter dans ta tête aussi au cas où ? »

« Hum … Je vais essayer, je ne promets rien du tout, Clari. »

« Ne t’en fait pas, je ne te demanderai jamais de trop réfléchir. » répondit-elle en rigolant alors qu’il émettait un petit grognement mécontent.

Après une bonne minute où il mémorisa le chemin à suivre, ils repartirent, n’ayant finalement aucun mal à trouver la bibliothèque. Un bâtiment fait entièrement … de métal ?! Avec un étage ?! Enfin, l’étage était moins surprenant mais l’architecture de métal par contre … C’était la première fois qu’il voyait un bâtiment entièrement fait ainsi.

« Et bien tu attends quoi, Tery ? Le déluge ? Si on veut trouver ce que l’on cherche, il faut rentrer à l’intérieur. Par contre, laisse-moi faire hein ? »

« D’accord, d’accord … Tu as l’air de savoir ce que tu veux … »

Il disait cela avec une certaine monotonie alors qu’ils pénétraient à l’intérieur du bâtiment. Tout de suite, le décor était totalement différent, complètement même … Là encore, ce n’était pas du bois ou de la pierre qui ornait le sol mais du métal … Et les livres … Et bien, il n’y en avait aucun ! Aucun livre du tout !

« La recherche va être très difficile … Beaucoup trop même. »

« Ne dit pas cela, Tery. On va aller interroger la ou le bibliothécaire. Enfin, plutôt la chose qui sert de bibliothécaire. » répondit-elle en désignant un lézard humanoïde dont le sexe semblait indéterminé pour l’un comme pour l’autre. Ils s’approchèrent de l’être, Clari allant prendre la parole comme elle l’avait décidé. Elle demanda d’une voix douce :

« Pardonnez-moi mais nous aimerions trouver des livres sur les nombreux mythes et légendes de notre monde, comme les dieux Alzar et Zélisia. Pourriez-vous nous indiquer où se trouve le rayon parlant de l’histoire de ces derniers ? »

Sans même lui répondre, le saurien humanoïde désigna d’un doigt une rangée en hauteur, le premier étage étant joignable en passant par des escaliers. Elle remercia l’être à la queue écailleuse de couleur bleue avant de dire à Tery de la suivre.


Ils montèrent à l’étage, le jeune homme passant une main sur son front alors qu’ils se retrouvaient face à des plaques translucides de verre jointes avec des plaques de métal. Comme par hasard … Bien entendu … Grrr … Il fronça les sourcils en murmurant :

« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué hein ? »

« Roh … Ne dit pas ça ! C’est comme pour la carte de la ville … Regarde … On a toute une liste des livres et on pose le doigt dessus … et … »

Elle s’exécuta en lui souriant, passant un doigt sur une écriture enregistrée sur la plaque translucide, un petit courant électrique se faisant voir, semblant effacer le titre pour désigner une rangée puis le nombre de livres à passer en partant vers la gauche.

« Les Mekalarmiens sont des êtres très intelligents … Avec l’utilisation de l’électricité, ils sont capables de choses merveilleuses. Dommage qu’ils aient un caractère vraiment pourri. »

« Tiens, pour une fois, nous sommes parfaitement d’accord, Clari. Qu’est-ce que tu recherches en fait ? Car je ne pense pas que tu puisses chercher médaillons dans ce système de lecture non ? Enfin non …Tu m’as compris, j’espère. »

« Juste sur la mythologie concernant les deux dieux. Contrairement à ce que je pensais, il n’y en a pas tant que ça. Visiblement, croire aux deux dieux n’est pas une chose qui les intéresse grandement. Hum … Ils ont par contre bon nombre de livres d’histoire sur leur peuple. »

« Tu veux que l’on se sépare dans la lecture ? Par contre, je n’ai pas de niveau très élevé pour la lecture … Enfin … Y aura pas mal de mots que je ne comprendrai pas. »

Elle rigola très légèrement, lui passant une main dans les cheveux pour lui caresser ces derniers. Devant ce geste, il ne put s’empêcher d’avoir un peu de rouge aux joues, la regardant d’un certain air pour lui dire qu’il ne comprenait pas pourquoi elle faisait cela.

« J’es … J’espère que tu as une bonne explication ! »

« Tu n’avais vraiment pas menti quand tu disais que tu n’étais encore qu’un enfant hein ? »

« Hein ? Qu’est-ce que tu racontes par là maintenant ? »

« Si tu as un problème avec un mot, tu peux venir voir ta grande sœur. »

Elle lui faisait un grand sourire qu’il ne comprit pas le moins du monde. Sa grande sœur ?! HEY ! Il n’était pas un gamin ! Il fit pourtant une petite mine boudeuse alors qu’elle prenait déjà plusieurs livres, lui en tendant quelques uns. D’accord … Ils s’installèrent à une table, côte à côte, le jeune homme regardant furtivement et quelques fois la jeune femme. Après plusieurs minutes, elle se tourna vers lui :

« Et bien … Tu m’observes depuis déjà cinq minutes. Un souci, Tery ? »

« Non rien … Rien du tout … Rien de rien … Je vais tenter de comprendre. »

« Roh … Si tu as un problème, je t’ai dit que tu pouvais venir. » répondit la jeune femme aux cheveux blonds avant de prendre sa chaise pour venir s’asseoir à côté de lui, à quelques centimètres. Elle avait bien entendu récupérer ses propres livres avant de dire : « Bon, alors … Tu vas me dire ce que tu ne comprends pas ? »

« Et bien … Je ne sais pas si ils utilisent une autre écriture que la nôtre … mais ce mot … Exaltation … Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« C’est quand on est vraiment très excité … Mais où est-ce que tu as vu ça ? »

Il désigna une portion de texte qu’elle commença à lire tout en chuchotant :

« Le pouvoir d’Alzar emmène l’exaltation des corps qui le possèdent. Tu t’inquiètes au sujet de tes lignes, Tery ? C’est bien ça ? »

« … Un petit peu … Il paraît que l’on devient fou et un peu incontrôlable … Donc bon … Voilà quoi … C’était juste pour me renseigner. »

« Ne t’en fait pas … C’est ce que les gens veulent faire croire à ceux qui possèdent des lignes d’Alzar. Même si il est vrai qu’ils deviennent vraiment des êtres sanglants, capables de tout tuer, ils ne sont pas plus fous qu’un autre. Est-ce que tu te considères comme fou ? »

« … … Je ne crois pas, mais tu sais, Elen, elle a essayé de me tuer à cause de cela. »

« Hahaha … Et maintenant, elle t’envoie une image d’elle sans son masque. Comme quoi, le fait de dire que souvent femme varie, ce ne sont pas des paroles en l’air. »

« J’aime bien cette image quand même … Enfin, ça prouve que nos relations sont un peu meilleures que celles d’auparavant. Même si dans le fond, ça fait plusieurs mois que je ne l’ai pas revue. Je me demande ce qu’elle devient réellement. »

Hum … Elle l’observa pendant quelques instants, le regard légèrement froncé avant de l’embrasser sur la joue, lui disant avec amusement :

« Comment est-ce que tu oses parler d’une autre femme alors que tu en as une superbe à côté de toi ? Fais quand même attention à ce que tu dis, Tery. »

« Mais ne m’embrasse pas en public, Clari ! Ca ne se fait pas ! »

Il était devenu un peu rouge, comme à chaque fois qu’elle faisait d’un geste d’affection envers lui. Puis sans rien dire, il retourna à la lecture de son livre, Clari le regardant pendant quelques secondes avant de lui faire un petit sourire. Elle aussi retournait à la recherche d’informations au sujet de ces fameux médaillons.