Chapitre 50 : Un véritable couple

ShiroiRyu
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Chapitre 50 : Un véritable couple

« J’ai encore du mal à croire que tout ça est réel, Tery. »

« Il le faudra bien pourtant, Elen. Il le faudra bien. »

Il l’embrassa tendrement sur le bout des lèvres, joignant leurs deux visages. S’il comprenait, il devait aussi sortir sa langue et caresser celle d’Elen à l’intérieur de sa bouche ? Alors autant le faire ainsi et réagir correctement. Voilà. Hmmm … Qu’est-ce que c’était bon. Peut-être que sa douleur allait passer avec plus d’amour ?

« Alors, comment est-ce que l’on fait, Tery ? Tu as une idée ? »

« Je … Elen, je ne l’ai jamais fait hein ? J’y connais rien … Enfin, sauf peut-être les bases mais à part ça, je ne sais rien de spécial et … euh … Je pense qu’il faut commencer par des caresses non ? Caresser le corps. »

« Je crois que oui. Tu veux commencer, Tery ? »

Elle posait la question mais c’était pourtant elle qui était déjà en train de dénuder le haut du jeune homme, le mettant rapidement torse nu. Il remarqua qu’elle se mordait la lèvre inférieure, passant un doigt sur son torse avec lenteur. Qu’est-ce qu’il y avait ? Ce n’était pas comme s’il était terriblement musclé hein ? Malgré qu’il soit un soldat, ce n’était pas les muscles la première chose visible chez lui et …

« Tery, il ne faut pas juste regarder. Il faut aussi toucher, non ? Tu veux bien me dénuder ? »

Elle … Elle prenait les commandes ? Sa petite femme aux cheveux blonds, couchée sur le sol, dans la tente, elle lui disait quoi faire ? Pourtant, contrairement aux autres fois où elle s’était montré plus « agressive », là, c’était une petite voix candide et timide qui lui demandait ça. La dénuder ? Maintenant ? Il ne savait pas si c’était … Gloups. Il observa sa poitrine alors que c’était maintenant la main droite entière d’Elen qui caressait son torse. Sa poitrine … il … bon … Il l’avait déjà fait mais c’était un accident. Donc là, ce n’était pas pareil. Non, il ne devait pas se voiler la face. La poitrine d’Elen était devant ses yeux, encore recouverte de tissu et … il venait de poser la main droite sur son sein généreux.

« Ah ! Hmm … » gémit Elen alors qu’il s’apprêtait à retirer sa main mais ne le fit pas en fin de compte. Avec lenteur, il commença un mouvement circulaire sur le sein, remarquant que déjà, Elen était en train de bouger les jambes, les croisant, les décroisant. Ca lui plaisait tant que ça ? Il commença à faire de même avec l’autre sein, Elen bafouillant : « Te … Tery ! C’est mesquin de ta part ! Tu as dit que tu n’y connaissais rien ! »

« Mais je … je te promets que c’est vrai. Je ne sais pas du tout quoi faire ! »

Pas du tout même ! Alors, il suivait son instinct. Etait-ce parce que c’était Elen et pas une autre personne ? C’était peut-être pour ça qu’elle réagissait aussi bien à ses caresses. Et lui aussi, il se sentait déjà transporté ailleurs. Il avait envie de mettre la poitrine d’Elen à nue mais n’osait pas. Pourtant, un petit regard saphir de la jeune femme et il comprit que c’était à lui de prendre les devants. Déglutissant, il retira ses mains de la poitrine d’Elen, les remontant pour chercher à trouver comme lui retirer ce justaucorps.

Elle eut un petit rire tendre et amusé, voyant à quel point il peinait pour y arriver. Elle prit ses deux mains, les posant sur ses épaules avant de commencer à l’aider. Anxieux, tremblant de tout son être, il se laissa guider par la jeune femme, celle-ci posant un doigt sur ses lèvres, toute aussi rouge que lui. Ils avaient si peu de lumière qu’elle était tamisée, n’éclairant que très faiblement la tente, le feu crée pour les réchauffer pendant la nuit étant bien entendu à l’extérieur. Cela rendait le tout bien plus charmant du point de vue de Tery.

« Je suis prête, Tery. Tu peux continuer. »

Elle tentait de le rassurer mais là, elle aussi était plus qu’intimidée par ses propres paroles. Contrairement aux autre fois, elle n’était pas la seule à réagir et à avoir envie. Elle ferma les yeux alors que son justaucorps descendait peu à peu. Elle entendit un murmure de Tery qui la força à rouvrir les yeux. Ceux du jeune homme n’étaient pas rivés sur son visage mais plus bas, fixant … hey ! Elle se camoufla la poitrine avec ses mains, bredouillant :

« Ne me regarde pas comme ça ! On dirait que tu n’as … »

« Jamais vu ça de ma vie ? C’est justement le cas. Elen, s’il te plaît. » dit le jeune homme aux cheveux bruns, plaçant ses mains sur ses poignets pour les retirer de la poitrine d’Elen. Il observa pendant quelques secondes celle-ci … puis recommença à poser ses mains dessus. Elen commença à gémir, Tery étudiant son visage alors qu’elle fermait les yeux. C’était vraiment un tel effet ? Il en eut la réponse quelques minutes plus tard, alors qu’il continuait le traitement. Le corps de la jeune femme aux cheveux blonds était excité, représentant cet état par les petits monts de chair qui pointaient vers le ciel. Ses doigts vinrent les tiller puis, comme un automatisme, il approcha son visage.

« Hiiii ! Te … Tery ! Qu’est-ce que tu fais ? »

Elle commença à mouvoir ses jambes dans tous les sens, finissant par agripper celles du jeune homme, le forçant à se coller contre elle. Qu’il … qu’il arrête ou alors, elle n’allait pas tenir très longtemps. Le jeune homme releva son visage, rouge par l’excitation et la gêne, bredouillant en direction d’Elen :

« Ce … ce n’est pas bon, Elen ? Je me suis trompé quelque part ? »

« Si … si … ça l’est mais … je … je pense qu’il vaut mieux … enfin … continuer à nous déshabiller. Je crois que c’est une meilleure chose, Tery. Enfin tu peux aussi continuer ce que tu faisais hein ? Mais tu n’as pas besoin de tes mains pour ça. »

Elle eut un petit rire alors qu’il hochait la tête, la replongeant contre sa poitrine. Des soupirs se firent entendre de la part d’Elen, Tery continuant son délicieux traitement mammaire. Finalement, le justaucorps arriva jusqu’au pubis blond de la jeune femme, Tery s’arrêtant pour quelques instants. Sans un mot, sans un geste, il comprit qu’il fallait lui retirer complètement le vêtement. Elle se retrouva finalement complètement nue, Tery ouvrant la bouche sans parler, ne pouvant que la contempler. Une main d’Elen vint recouvrir son intimité, l’autre bras venant se placer sous sa poitrine.

« Te … Tery, s’il te plaît … C’est vraiment plus qu’embarrassant quand tu m’étudies comme ça. Je … Je vais faire pareil avec toi ! » s’exclama t-elle.

Elle retira rapidement ses mains pour commencer à débarrasser le jeune homme du peu de vêtements qu’il lui restait. Elle resta bouche bée, observant pour la première fois Tery dans le plus simple appareil. Celui-ci voulu camoufler son anatomie mais Elen prit ses mains, rétorquant avec plus de volonté :

« Hey ! Je suis aussi complètement nue ! »

« Je le sais bien mais ça change rien que c’est gênant. »

« … … … Hahaha. Je veux bien te croire, Tery. C’est très gênant et ce n’est pas avec le feu qui nous illumine que ça rend le tout moins intimidant. Soit c’était avec une lumière bien forte, comme celle du Soleil ou alors plongé dans le noir sans que l’on se voit mais là … »

« Il faut avouer que c’est un peu comme si on avait tout préparé pour ce soir. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns alors qu’elle lui souriait. Elle commença tendrement à ouvrir ses bras pour qu’il puisse se calfeutrer contre elle. Elle avait remarqué son excitation, c’était d’ailleurs la première chose qu’elle avait regardé chez lui. Elle savait qu’il était … prêt comme elle. Elle sentait les lèvres de Tery se poser sur son cou pour l’embrasser longuement, lui laissant une petite marque alors qu’elle cherchait à caresser son dos. Elle s’arrêta, entendant les petits gémissements de douleur de Tery. Elle le regarda, inquiète :

« Te… Tery, je n’ai pas envie d’arrêter ce moment mais … si vraiment … »

« Je pense ressentir plus de plaisir avec toi que de douleur. Autant avoir un peu mal mais être heureux plutôt que de gâcher cet instant. »

« C’est juste … C’est juste … »

Elle n’avait pas de mot pour s’exprimer alors elle devait tout simplement agir. Elle prit le visage de Tery entre ses mains venant l’embrasser longuement et tendrement. Le baiser dura une bonne minute puis lorsqu’il fut terminé, elle baissa les yeux vers l’entrejambe du jeune homme, souriant doucement :

« Je n’ai pas de point de comparaison mais … je pense que ça veut dire que tu es prêt ? »

« C’est le cas, Elen. Je me sens fin prêt … à pouvoir t’honorer. »

A l’écoute du dernier mot, elle voulut balbutier quelques mots mais les doigts de Tery vinrent croiser les siens alors qu’il rapprochait son sexe du sien. Elle hoqueta légèrement lorsqu’il rentra en elle qu’en infime partie. Elle remarquait l’appréhension du jeune homme.

« Je … Elen, si ça fait vraiment mal, je … »

« Ca ne me fera pas mal, j’en suis certaine, Tery. On parle quand même de s’aimer pour la première fois et … pourquoi tu sembles soucieux ? »

« J’ai peur de tout gâcher pour la première fois, c’est tout, Elen. » bredouilla le jeune homme. C’est sûr que ni l’un, ni l’autre, était expert dans la chose … mais Elen lui fit un sourire des plus tendres, caressant sa joue avec douceur.

« Même si tu te loupes la première fois ? Tu recommenceras une seconde fois pour te faire pardonner non ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Tu veux visiblement m’épuiser cette nuit, c’est ça ? »

« Oh tu n’as pas idée, Tery. J’ai tellement attendu ça … le moment où toi et moi nous pourrions nous aimer sans être dérangés, sans interruption. Je ne compte pas te relâcher. »

Pour confirmer ses dires, les genoux d’Elen vinrent rapidement entourer les fesses de Tery pour l’emmener plus profondément en elle. Pourtant, lorsque vint le moment où une résistance se forma dans leur union, elle s’arrêta, fixant Tery de ses yeux bleus. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, Elen hochant la tête pour donner son accord. Elle était prête, elle était terriblement prête.


Elle poussa un petit glapissement au moment où il força le passage, ses ongles se plantant dans les mains de Tery alors que des larmes quittaient ses yeux. C’était fait, c’était finalement fait après tout ce temps. Tery la regarda avec anxiété, bafouillant :

« Je … Je t’ai fait mal hein ? Je ferai mieux de … »

« Tery, tu … tu … tu n’as pas intérêt à partir maintenant sinon … sinon, je t’en voudrai pour le reste de ta vie ! Alors, tu continues ! »

« Mais je t’ai … je t’ai … »

« C’est juste un mauvais moment, j’en suis certaine ! Maintenant, on peut continuer alors tu as intérêt à continuer ! Compris ? »

Elle voulait se montrer autoritaire mais la rougeur à ses joues ainsi que le désir bien visible sur son visage et son corps prouvaient le contraire. Elle était complètement à sa merci … et elle savait en même temps que c’était aussi le cas du jeune homme.

Celui-ci recommença le mouvement de va et vient, la regardant dans les yeux. Elle l’invita à l’embrasser, gardant ses jambes croisées au niveau de ses hanches pour qu’il ne puisse pas s’échapper. Puis subitement, le jeune homme s’immobilisa, comme parcouru de spasmes pendant quelques secondes avant de reculer.

« Ah ! N… Non ! Je … Je … »

Comment est-ce que ça avait pu se passer ainsi ? Elen le regarda avec étonnement, l’étudiant avant de faire de même de son côté. Oh, elle comprenait … elle comprenait parfaitement. Il n’avait même pas eut le temps de prévenir. Et aussi, avec le sang … il pouvait vraiment être inquiet. Pourtant, elle n’était pas triste, loin de là. Elle vint se mettre assise puis à quatre pattes, se dirigeant vers Tery avant de l’enlacer.

« Dis-moi, Tery ? Où est-ce que tu comptes aller là ? »

« Je … Elen, je suis vraiment désolé, je … » bafouilla le jeune homme aux cheveux bruns avant d’être stoppé par Elen, celle-ci l’embrassant longuement.

« Qu’est-ce que j’ai dit, Tery ? La première fois importe peu … s’il y en a une seconde qui vient la rejoindre bien vite. Est-ce que tu crois en être capable ? »

Ce fut à son tour d’être particulièrement gêné. En voyant Elen qui lui souriait, confiance et rassurante, il ne pouvait donner que son maximum, bien entendu ! Il répondit au baiser, reprenant confiance et excitation avant de la remettre couchée sur le dos. Les mains tendues en avant, elle l’invitait à recommencer à la découvrir, mais cette fois-ci, avec plus de lenteur, plus de temps pour les caresses et les baisers, pour s’aimer tous les deux.


Le reste de la nuit se passa ainsi. Elen semblait infatigable, Tery le comprenant par le manque à combler depuis tout ce temps. Mais il répondait présent à ses demandes incessantes. Puis enfin, lorsque tout fut terminé, lorsqu’enfin, elle ferma les yeux pour se reposer, il se coucha contre son sein, endormi sur elle.

Le lendemain matin, nul ne vint les déranger et il fut le premier à se réveiller alors que la journée était déjà bien commencée. Réveillant Elen d’un doux baiser, elle ouvrit ses yeux à son tour, cherchant son masque pendant quelques secondes avant de regarder son corps … et celui de Tery. Elle lui fit un grand sourire :

« Merci pour cette nuit merveilleuse, mon amour. »

« Aucun remerciement puisque le plaisir était partagé, Elen. » murmura le jeune homme, la recouvrant à nouveau de quelques baisers. Il avait mal au dos mais ne le montrait pas. Elle commença à le caresser mais il l’arrêta : « Non, non. Pas maintenant, Elen. Voyons donc. Ils sont réveillés … et surtout, s’ils sont venus dans la tente, je ne dis pas ce qu’ils ont dû penser de toi et moi, loin de là. »

« Que nous nous aimons peut-être ? »

« Surement un peu de ça, oui … mais plutôt notre tenue. »

« Ou notre absence de tenue. » continue-t-elle de dire avant de se mettre à rigoler tendrement devant la nudité du jeune homme. Elle tenta une nouvelle approche mais cette fois-ci, il se laissa faire. « Je ne veux pas ne pas pouvoir profiter de ce merveilleux corps qui m’a fait découvrir le fait d’être une femme toute cette nuit. »

« S’il te plaît, Elen, ne parle pas comme ça, c’est gênant même si c’est tendre. »

« Je comprends, je comprends, moins de blablas … »

Et plus d’action ? Elle passa ses bras autour de son cou mais s’arrêta lorsqu’elle sentit du mouvement autour de la tente. Pfff ! Elle comprenait. Rien du tout ! Rien du tout pour ce matin ! Elle chercha ses habits, regardant les traces de leurs ébats au sol avant de murmurer d’une voix tendre et délicate :

« Les preuves de notre amour, Tery. »

« Et oui, Elen. Et oui … » répondit le jeune homme tout en souriant, reprenant ses propres habits. Il vint embrasser la jeune femme avant de sortir de la tente.

« Alors ? Mon petit Tery ? »

Aussitôt sorti, il fut kidnappé par une autre femme aux cheveux blonds, celle-ci poussant des petits rires tendres et amusés alors qu’il prenait une profonde respiration. Il regarda Clari, lui souriant à son tour avant de dire :

« Oui, ma grande Clari, qu’est-ce qu’il y a ? »

« J’ai eu le sommeil un peu léger cette nuit, je dois t’avouer. »

PFIOU ! Il commença à rougir violemment aux propos de Clari, ne sachant guère où se mettre maintenant. Z… ZUT ! Quand même ! Parler comme ça ! RAH ! Il ne savait pas … A gauche ? A droite ? Ah ! Il tenta de dire quelque chose mais n’y arrivait pas.

« Mais bon, ne t’en fait pas, ça ne me dérange pas. Chaque personne a le droit de profiter un peu de la vie, n’est-ce pas ? Alors, comment est-ce, Tery ? »

« Hein ? Euh ? Mais je n’ai pas à en parler ! C’est vraiment personnel ! Rien de plus, rien de moins ! Je suis désolé mais je n’en parlerai pas ! »

Elle éclata d’un rire franc et amusé avant de lui laisser préparer le petit-déjeuner. Pendant ce temps, Elen était sorti de la tente, une main devant la bouche. Maintenant qu’elle n’avait plus son masque, il pouvait la contempler quand il le désirait. De plus, elle semblait vraiment très bien s’adapter au fait de montrer son visage à découvert sans aucun problème.

« On ne vous a pas trop dérangé cette nuit ? »

Elen avait demandé cela … à Manalena ? Qu’est-ce qui lui prenait de demander une telle chose ? Il s’approcha d’Elen, posant une main sur son épaule pour lui demander d’arrêter. Ce n’était franchement pas … HEY ! Il n’avait rien fait ! Pourquoi est-ce que Manelena le regardait longuement ? Elle ne répondit même pas, passant à côté d’eux sans un mot pour venir s’asseoir devant le feu rallumé par Clari.

« Qu’est-ce qui lui prend ? Je pensais qu’elle aurait réagi … mais je me suis trompé ? »

« Bof, Tery, ce n’est pas bien grave visiblement. »

« Ca l’est si tu n’avais pas lancé les hostilités, Elen. Je veux bien te pardonner ça mais ne recommence pas s’il te plaît, c’est vraiment déplaisant en soit. »

« D’accord, d’accord. Pardon Tery … Non, pardon, mon … amour ? »

« Je pense que … ça nous colle mieux comme ça maintenant. »

Pfiou, pourquoi est-ce que c’était ainsi ? Aussi embarrassant ? Bien entendu, rien n’était résolu. Il ne savait pas pourquoi elle avait les lignes des deux dieux mais … maintenant, ils s’étaient confirmé leur amour respectif. Il ne restait plus qu’à le faire fleurir et à envisager alors un avenir à deux … loin de tout ce qui se passait quotidiennement. Mais il savait que le chemin était encore parcouru d’embûches et bien loin d’être terminé.

« C’est donc ainsi que ça doit se passer ? On ne peut pas arrêter la roue du temps. »

« Ce jour où nous avons reçu ce message divin, nous étions prêts, n’est-ce pas, mon amour ? Nous savions que cela devait arriver. »

Un homme et une femme. Cela faisait depuis longtemps qu’ils n’avaient plus croisé la croute de Tery, Manelena et Clari. Néanmoins, ils continuaient leur petit bout de chemin ensemble, ne se privant pas du bonheur d’être réunis.

« Nous devons nous préparer à ce qui nous attends. Nous devons nous préparer mentalement au pire … même si on sait que cela se produira. »

« Je m’excuse mon tendre amour pour ce qui nous attends. »

« Ne t’en fait guère, ce n’est pas de ta faute. Pourquoi cela le serait ? Où es-tu responsable de ce qui nous attend ? Nul ne le sait, nul ne pouvait le prédire … sauf nous. Mais nous ne devons pas changer le flot du temps. Nous devons les retrouver et les suivre Nous devons les emmener aux prochaines créatures millénaires. Il y en a une qui restera toujours cachée, qu’importe les évènements. Nous allons devoir … ouvrir la voie. »

« Sérest, ma tendre rose, je jure de rester avec toi jusqu’au bout. »

« Je n’en doute jamais … je n’en doute point. Est-ce que tu penses que nos jeunes gens ont fini par enfin se découvrir tous les deux ? Mon délicat Séran. »

« J’en suis convaincu, j’en suis certain. »

Ils se regardent tendrement, venant s’embrasser pendant quelques secondes avant de se prendre la main. Ils sont le sourire de ceux qui ont déjà tout vécu, de ceux qui n’attendent que la mort pour les séparer.

« Pour toujours, Sérest. Même la mort ne peut nous séparer. »

« La mort n’est qu’une étape. Nous nous retrouverons. Nous avons tout préparé, Séran. »

« C’est le cas … c’est le cas … mais après tous ces siècles, est-ce normal … que de nous retrouver séparés une nouvelle fois ? »

« Même si nos corps disparaissent, notre amour est éternel. » murmure Séran.

« Zélisia … » souffla la femme aux cheveux et aux ailes noires.

« Alzar … » souffla l’homme imposant aux cheveux bruns.
Ils se regardèrent pendant quelques secondes avant de s’étreindre, comme si c’était la dernière chose qu’ils pouvaient se permettre. Ils vinrent ensuite s’embrasser une nouvelle fois, se caressant le dos avant que les ailes noires de la Sérest viennent recouvrir l’homme qu’elle aimait. Ils étaient encore ensemble … ensemble jusqu’au bout, tous les deux. Rien n’allait pouvoir les séparer, comme ils se l’étaient dit … il y a de cela des années ou des millénaires.

Chapitre 50 : Un véritable couple

« J’ai encore du mal à croire que tout ça est réel, Tery. »

« Il le faudra bien pourtant, Elen. Il le faudra bien. »

Il l’embrassa tendrement sur le bout des lèvres, joignant leurs deux visages. S’il comprenait, il devait aussi sortir sa langue et caresser celle d’Elen à l’intérieur de sa bouche ? Alors autant le faire ainsi et réagir correctement. Voilà. Hmmm … Qu’est-ce que c’était bon. Peut-être que sa douleur allait passer avec plus d’amour ?

« Alors, comment est-ce que l’on fait, Tery ? Tu as une idée ? »

« Je … Elen, je ne l’ai jamais fait hein ? J’y connais rien … Enfin, sauf peut-être les bases mais à part ça, je ne sais rien de spécial et … euh … Je pense qu’il faut commencer par des caresses non ? Caresser le corps. »

« Je crois que oui. Tu veux commencer, Tery ? »

Elle posait la question mais c’était pourtant elle qui était déjà en train de dénuder le haut du jeune homme, le mettant rapidement torse nu. Il remarqua qu’elle se mordait la lèvre inférieure, passant un doigt sur son torse avec lenteur. Qu’est-ce qu’il y avait ? Ce n’était pas comme s’il était terriblement musclé hein ? Malgré qu’il soit un soldat, ce n’était pas les muscles la première chose visible chez lui et …

« Tery, il ne faut pas juste regarder. Il faut aussi toucher, non ? Tu veux bien me dénuder ? »

Elle … Elle prenait les commandes ? Sa petite femme aux cheveux blonds, couchée sur le sol, dans la tente, elle lui disait quoi faire ? Pourtant, contrairement aux autres fois où elle s’était montré plus « agressive », là, c’était une petite voix candide et timide qui lui demandait ça. La dénuder ? Maintenant ? Il ne savait pas si c’était … Gloups. Il observa sa poitrine alors que c’était maintenant la main droite entière d’Elen qui caressait son torse. Sa poitrine … il … bon … Il l’avait déjà fait mais c’était un accident. Donc là, ce n’était pas pareil. Non, il ne devait pas se voiler la face. La poitrine d’Elen était devant ses yeux, encore recouverte de tissu et … il venait de poser la main droite sur son sein généreux.

« Ah ! Hmm … » gémit Elen alors qu’il s’apprêtait à retirer sa main mais ne le fit pas en fin de compte. Avec lenteur, il commença un mouvement circulaire sur le sein, remarquant que déjà, Elen était en train de bouger les jambes, les croisant, les décroisant. Ca lui plaisait tant que ça ? Il commença à faire de même avec l’autre sein, Elen bafouillant : « Te … Tery ! C’est mesquin de ta part ! Tu as dit que tu n’y connaissais rien ! »

« Mais je … je te promets que c’est vrai. Je ne sais pas du tout quoi faire ! »

Pas du tout même ! Alors, il suivait son instinct. Etait-ce parce que c’était Elen et pas une autre personne ? C’était peut-être pour ça qu’elle réagissait aussi bien à ses caresses. Et lui aussi, il se sentait déjà transporté ailleurs. Il avait envie de mettre la poitrine d’Elen à nue mais n’osait pas. Pourtant, un petit regard saphir de la jeune femme et il comprit que c’était à lui de prendre les devants. Déglutissant, il retira ses mains de la poitrine d’Elen, les remontant pour chercher à trouver comme lui retirer ce justaucorps.

Elle eut un petit rire tendre et amusé, voyant à quel point il peinait pour y arriver. Elle prit ses deux mains, les posant sur ses épaules avant de commencer à l’aider. Anxieux, tremblant de tout son être, il se laissa guider par la jeune femme, celle-ci posant un doigt sur ses lèvres, toute aussi rouge que lui. Ils avaient si peu de lumière qu’elle était tamisée, n’éclairant que très faiblement la tente, le feu crée pour les réchauffer pendant la nuit étant bien entendu à l’extérieur. Cela rendait le tout bien plus charmant du point de vue de Tery.

« Je suis prête, Tery. Tu peux continuer. »

Elle tentait de le rassurer mais là, elle aussi était plus qu’intimidée par ses propres paroles. Contrairement aux autre fois, elle n’était pas la seule à réagir et à avoir envie. Elle ferma les yeux alors que son justaucorps descendait peu à peu. Elle entendit un murmure de Tery qui la força à rouvrir les yeux. Ceux du jeune homme n’étaient pas rivés sur son visage mais plus bas, fixant … hey ! Elle se camoufla la poitrine avec ses mains, bredouillant :

« Ne me regarde pas comme ça ! On dirait que tu n’as … »

« Jamais vu ça de ma vie ? C’est justement le cas. Elen, s’il te plaît. » dit le jeune homme aux cheveux bruns, plaçant ses mains sur ses poignets pour les retirer de la poitrine d’Elen. Il observa pendant quelques secondes celle-ci … puis recommença à poser ses mains dessus. Elen commença à gémir, Tery étudiant son visage alors qu’elle fermait les yeux. C’était vraiment un tel effet ? Il en eut la réponse quelques minutes plus tard, alors qu’il continuait le traitement. Le corps de la jeune femme aux cheveux blonds était excité, représentant cet état par les petits monts de chair qui pointaient vers le ciel. Ses doigts vinrent les tiller puis, comme un automatisme, il approcha son visage.

« Hiiii ! Te … Tery ! Qu’est-ce que tu fais ? »

Elle commença à mouvoir ses jambes dans tous les sens, finissant par agripper celles du jeune homme, le forçant à se coller contre elle. Qu’il … qu’il arrête ou alors, elle n’allait pas tenir très longtemps. Le jeune homme releva son visage, rouge par l’excitation et la gêne, bredouillant en direction d’Elen :

« Ce … ce n’est pas bon, Elen ? Je me suis trompé quelque part ? »

« Si … si … ça l’est mais … je … je pense qu’il vaut mieux … enfin … continuer à nous déshabiller. Je crois que c’est une meilleure chose, Tery. Enfin tu peux aussi continuer ce que tu faisais hein ? Mais tu n’as pas besoin de tes mains pour ça. »

Elle eut un petit rire alors qu’il hochait la tête, la replongeant contre sa poitrine. Des soupirs se firent entendre de la part d’Elen, Tery continuant son délicieux traitement mammaire. Finalement, le justaucorps arriva jusqu’au pubis blond de la jeune femme, Tery s’arrêtant pour quelques instants. Sans un mot, sans un geste, il comprit qu’il fallait lui retirer complètement le vêtement. Elle se retrouva finalement complètement nue, Tery ouvrant la bouche sans parler, ne pouvant que la contempler. Une main d’Elen vint recouvrir son intimité, l’autre bras venant se placer sous sa poitrine.

« Te … Tery, s’il te plaît … C’est vraiment plus qu’embarrassant quand tu m’étudies comme ça. Je … Je vais faire pareil avec toi ! » s’exclama t-elle.

Elle retira rapidement ses mains pour commencer à débarrasser le jeune homme du peu de vêtements qu’il lui restait. Elle resta bouche bée, observant pour la première fois Tery dans le plus simple appareil. Celui-ci voulu camoufler son anatomie mais Elen prit ses mains, rétorquant avec plus de volonté :

« Hey ! Je suis aussi complètement nue ! »

« Je le sais bien mais ça change rien que c’est gênant. »

« … … … Hahaha. Je veux bien te croire, Tery. C’est très gênant et ce n’est pas avec le feu qui nous illumine que ça rend le tout moins intimidant. Soit c’était avec une lumière bien forte, comme celle du Soleil ou alors plongé dans le noir sans que l’on se voit mais là … »

« Il faut avouer que c’est un peu comme si on avait tout préparé pour ce soir. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns alors qu’elle lui souriait. Elle commença tendrement à ouvrir ses bras pour qu’il puisse se calfeutrer contre elle. Elle avait remarqué son excitation, c’était d’ailleurs la première chose qu’elle avait regardé chez lui. Elle savait qu’il était … prêt comme elle. Elle sentait les lèvres de Tery se poser sur son cou pour l’embrasser longuement, lui laissant une petite marque alors qu’elle cherchait à caresser son dos. Elle s’arrêta, entendant les petits gémissements de douleur de Tery. Elle le regarda, inquiète :

« Te… Tery, je n’ai pas envie d’arrêter ce moment mais … si vraiment … »

« Je pense ressentir plus de plaisir avec toi que de douleur. Autant avoir un peu mal mais être heureux plutôt que de gâcher cet instant. »

« C’est juste … C’est juste … »

Elle n’avait pas de mot pour s’exprimer alors elle devait tout simplement agir. Elle prit le visage de Tery entre ses mains venant l’embrasser longuement et tendrement. Le baiser dura une bonne minute puis lorsqu’il fut terminé, elle baissa les yeux vers l’entrejambe du jeune homme, souriant doucement :

« Je n’ai pas de point de comparaison mais … je pense que ça veut dire que tu es prêt ? »

« C’est le cas, Elen. Je me sens fin prêt … à pouvoir t’honorer. »

A l’écoute du dernier mot, elle voulut balbutier quelques mots mais les doigts de Tery vinrent croiser les siens alors qu’il rapprochait son sexe du sien. Elle hoqueta légèrement lorsqu’il rentra en elle qu’en infime partie. Elle remarquait l’appréhension du jeune homme.

« Je … Elen, si ça fait vraiment mal, je … »

« Ca ne me fera pas mal, j’en suis certaine, Tery. On parle quand même de s’aimer pour la première fois et … pourquoi tu sembles soucieux ? »

« J’ai peur de tout gâcher pour la première fois, c’est tout, Elen. » bredouilla le jeune homme. C’est sûr que ni l’un, ni l’autre, était expert dans la chose … mais Elen lui fit un sourire des plus tendres, caressant sa joue avec douceur.

« Même si tu te loupes la première fois ? Tu recommenceras une seconde fois pour te faire pardonner non ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Tu veux visiblement m’épuiser cette nuit, c’est ça ? »

« Oh tu n’as pas idée, Tery. J’ai tellement attendu ça … le moment où toi et moi nous pourrions nous aimer sans être dérangés, sans interruption. Je ne compte pas te relâcher. »

Pour confirmer ses dires, les genoux d’Elen vinrent rapidement entourer les hanches de Tery pour l’emmener plus profondément en elle. Pourtant, lorsque vint le moment où une résistance se forma dans leur union, elle s’arrêta, fixant Tery de ses yeux bleus. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, Elen hochant la tête pour donner son accord. Elle était prête, elle était terriblement prête.


Elle poussa un petit glapissement au moment où il força le passage, ses ongles se plantant dans les mains de Tery alors que des larmes quittaient ses yeux. C’était fait, c’était finalement fait après tout ce temps. Tery la regarda avec anxiété, bafouillant :

« Je … Je t’ai fait mal hein ? Je ferai mieux de … »

« Tery, tu … tu … tu n’as pas intérêt à partir maintenant sinon … sinon, je t’en voudrai pour le reste de ta vie ! Alors, tu continues ! »

« Mais je t’ai … je t’ai … »

« C’est juste un mauvais moment, j’en suis certaine ! Maintenant, on peut continuer alors tu as intérêt à continuer ! Compris ? »

Elle voulait se montrer autoritaire mais la rougeur à ses joues ainsi que le désir bien visible sur son visage et son corps prouvaient le contraire. Elle était complètement à sa merci … et elle savait en même temps que c’était aussi le cas du jeune homme.

Celui-ci recommença le mouvement de va et vient, la regardant dans les yeux. Elle l’invita à l’embrasser, gardant ses jambes croisées au niveau de ses fesses pour qu’il ne puisse pas s’échapper. Puis subitement, le jeune homme s’immobilisa, comme parcouru de spasmes pendant quelques secondes avant de reculer.

« Ah ! N… Non ! Je … Je … »

Comment est-ce que ça avait pu se passer ainsi ? Elen le regarda avec étonnement, l’étudiant avant de faire de même de son côté. Oh, elle comprenait … elle comprenait parfaitement. Il n’avait même pas eut le temps de prévenir. Et aussi, avec le sang … il pouvait vraiment être inquiet. Pourtant, elle n’était pas triste, loin de là. Elle vint se mettre assise puis à quatre pattes, se dirigeant vers Tery avant de l’enlacer.

« Dis-moi, Tery ? Où est-ce que tu comptes aller là ? »

« Je … Elen, je suis vraiment désolé, je … » bafouilla le jeune homme aux cheveux bruns avant d’être stoppé par Elen, celle-ci l’embrassant longuement.

« Qu’est-ce que j’ai dit, Tery ? La première fois importe peu … s’il y en a une seconde qui vient la rejoindre bien vite. Est-ce que tu crois en être capable ? »

Ce fut à son tour d’être particulièrement gêné. En voyant Elen qui lui souriait, confiance et rassurante, il ne pouvait donner que son maximum, bien entendu ! Il répondit au baiser, reprenant confiance et excitation avant de la remettre couchée sur le dos. Les mains tendues en avant, elle l’invitait à recommencer à la découvrir, mais cette fois-ci, avec plus de lenteur, plus de temps pour les caresses et les baisers, pour s’aimer tous les deux.


Le reste de la nuit se passa ainsi. Elen semblait infatigable, Tery le comprenant par le manque à combler depuis tout ce temps. Mais il répondait présent à ses demandes incessantes. Puis enfin, lorsque tout fut terminé, lorsqu’enfin, elle ferma les yeux pour se reposer, il se coucha contre son sein, endormi sur elle.

Le lendemain matin, nul ne vint les déranger et il fut le premier à se réveiller alors que la journée était déjà bien commencée. Réveillant Elen d’un doux baiser, elle ouvrit ses yeux à son tour, cherchant son masque pendant quelques secondes avant de regarder son corps … et celui de Tery. Elle lui fit un grand sourire :

« Merci pour cette nuit merveilleuse, mon amour. »

« Aucun remerciement puisque le plaisir était partagé, Elen. » murmura le jeune homme, la recouvrant à nouveau de quelques baisers. Il avait mal au dos mais ne le montrait pas. Elle commença à le caresser mais il l’arrêta : « Non, non. Pas maintenant, Elen. Voyons donc. Ils sont réveillés … et surtout, s’ils sont venus dans la tente, je ne dis pas ce qu’ils ont dû penser de toi et moi, loin de là. »

« Que nous nous aimons peut-être ? »

« Surement un peu de ça, oui … mais plutôt notre tenue. »

« Ou notre absence de tenue. » continue-t-elle de dire avant de se mettre à rigoler tendrement devant la nudité du jeune homme. Elle tenta une nouvelle approche mais cette fois-ci, il se laissa faire. « Je ne veux pas ne pas pouvoir profiter de ce merveilleux corps qui m’a fait découvrir le fait d’être une femme toute cette nuit. »

« S’il te plaît, Elen, ne parle pas comme ça, c’est gênant même si c’est tendre. »

« Je comprends, je comprends, moins de blablas … »

Et plus d’action ? Elle passa ses bras autour de son cou mais s’arrêta lorsqu’elle sentit du mouvement autour de la tente. Pfff ! Elle comprenait. Rien du tout ! Rien du tout pour ce matin ! Elle chercha ses habits, regardant les traces de leurs ébats au sol avant de murmurer d’une voix tendre et délicate :

« Les preuves de notre amour, Tery. »

« Et oui, Elen. Et oui … » répondit le jeune homme tout en souriant, reprenant ses propres habits. Il vint embrasser la jeune femme avant de sortir de la tente.

« Alors ? Mon petit Tery ? »

Aussitôt sorti, il fut kidnappé par une autre femme aux cheveux blonds, celle-ci poussant des petits rires tendres et amusés alors qu’il prenait une profonde respiration. Il regarda Clari, lui souriant à son tour avant de dire :

« Oui, ma grande Clari, qu’est-ce qu’il y a ? »

« J’ai eu le sommeil un peu léger cette nuit, je dois t’avouer. »

PFIOU ! Il commença à rougir violemment aux propos de Clari, ne sachant guère où se mettre maintenant. Z… ZUT ! Quand même ! Parler comme ça ! RAH ! Il ne savait pas … A gauche ? A droite ? Ah ! Il tenta de dire quelque chose mais n’y arrivait pas.

« Mais bon, ne t’en fait pas, ça ne me dérange pas. Chaque personne a le droit de profiter un peu de la vie, n’est-ce pas ? Alors, comment est-ce, Tery ? »

« Hein ? Euh ? Mais je n’ai pas à en parler ! C’est vraiment personnel ! Rien de plus, rien de moins ! Je suis désolé mais je n’en parlerai pas ! »

Elle éclata d’un rire franc et amusé avant de lui laisser préparer le petit-déjeuner. Pendant ce temps, Elen était sorti de la tente, une main devant la bouche. Maintenant qu’elle n’avait plus son masque, il pouvait la contempler quand il le désirait. De plus, elle semblait vraiment très bien s’adapter au fait de montrer son visage à découvert sans aucun problème.

« On ne vous a pas trop dérangé cette nuit ? »

Elen avait demandé cela … à Manalena ? Qu’est-ce qui lui prenait de demander une telle chose ? Il s’approcha d’Elen, posant une main sur son épaule pour lui demander d’arrêter. Ce n’était franchement pas … HEY ! Il n’avait rien fait ! Pourquoi est-ce que Manelena le regardait longuement ? Elle ne répondit même pas, passant à côté d’eux sans un mot pour venir s’asseoir devant le feu rallumé par Clari.

« Qu’est-ce qui lui prend ? Je pensais qu’elle aurait réagi … mais je me suis trompé ? »

« Bof, Tery, ce n’est pas bien grave visiblement. »

« Ca l’est si tu n’avais pas lancé les hostilités, Elen. Je veux bien te pardonner ça mais ne recommence pas s’il te plaît, c’est vraiment déplaisant en soit. »

« D’accord, d’accord. Pardon Tery … Non, pardon, mon … amour ? »

« Je pense que … ça nous colle mieux comme ça maintenant. »

Pfiou, pourquoi est-ce que c’était ainsi ? Aussi embarrassant ? Bien entendu, rien n’était résolu. Il ne savait pas pourquoi elle avait les lignes des deux dieux mais … maintenant, ils s’étaient confirmé leur amour respectif. Il ne restait plus qu’à le faire fleurir et à envisager alors un avenir à deux … loin de tout ce qui se passait quotidiennement. Mais il savait que le chemin était encore parcouru d’embûches et bien loin d’être terminé.

« C’est donc ainsi que ça doit se passer ? On ne peut pas arrêter la roue du temps. »

« Ce jour où nous avons reçu ce message divin, nous étions prêts, n’est-ce pas, mon amour ? Nous savions que cela devait arriver. »

Un homme et une femme. Cela faisait depuis longtemps qu’ils n’avaient plus croisé la croute de Tery, Manelena et Clari. Néanmoins, ils continuaient leur petit bout de chemin ensemble, ne se privant pas du bonheur d’être réunis.

« Nous devons nous préparer à ce qui nous attends. Nous devons nous préparer mentalement au pire … même si on sait que cela se produira. »

« Je m’excuse mon tendre amour pour ce qui nous attends. »

« Ne t’en fait guère, ce n’est pas de ta faute. Pourquoi cela le serait ? Où es-tu responsable de ce qui nous attend ? Nul ne le sait, nul ne pouvait le prédire … sauf nous. Mais nous ne devons pas changer le flot du temps. Nous devons les retrouver et les suivre Nous devons les emmener aux prochaines créatures millénaires. Il y en a une qui restera toujours cachée, qu’importe les évènements. Nous allons devoir … ouvrir la voie. »

« Sérest, ma tendre rose, je jure de rester avec toi jusqu’au bout. »

« Je n’en doute jamais … je n’en doute point. Est-ce que tu penses que nos jeunes gens ont fini par enfin se découvrir tous les deux ? Mon délicat Séran. »

« J’en suis convaincu, j’en suis certain. »

Ils se regardent tendrement, venant s’embrasser pendant quelques secondes avant de se prendre la main. Ils sont le sourire de ceux qui ont déjà tout vécu, de ceux qui n’attendent que la mort pour les séparer.

« Pour toujours, Sérest. Même la mort ne peut nous séparer. »

« La mort n’est qu’une étape. Nous nous retrouverons. Nous avons tout préparé, Séran. »

« C’est le cas … c’est le cas … mais après tous ces siècles, est-ce normal … que de nous retrouver séparés une nouvelle fois ? »

« Même si nos corps disparaissent, notre amour est éternel. » murmure Séran.

« Zélisia … » souffla la femme aux cheveux et aux ailes noires.

« Alzar … » souffla l’homme imposant aux cheveux bruns.

Ils se regardèrent pendant quelques secondes avant de s’étreindre, comme si c’était la dernière chose qu’ils pouvaient se permettre. Ils vinrent ensuite s’embrasser une nouvelle fois, se caressant le dos avant que les ailes noires de la Sérest viennent recouvrir l’homme qu’elle aimait. Ils étaient encore ensemble … ensemble jusqu’au bout, tous les deux. Rien n’allait pouvoir les séparer, comme ils se l’étaient dit … il y a de cela des années ou des millénaires.

Chapitre 49 : Peu à peu

ShiroiRyu
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Chapitre 49 : Peu à peu

« Qu’est-ce que mon dos fait mal ! »

« Normal, Tery. Je ne peux pas créer des miroirs mais si tu voyais ton dos. Peut-être qu’en demandant à Royan ? Cela te permettrait de voir et de savoir ce qu’il faut faire. »

Il haussa les épaules, s’arrachant un petit cri de douleur avant qu’il ne s’adresse à Royan. Celui-ci poussa un profond soupir, murmurant qu’il était d’accord bien qu’il trouvait cela foncièrement stupide. Il se concentra, faisant apparaître deux plaques de glace.

Il en tendit une à Elen qui avait des gants alors qu’il tenait l’autre.

« Voilà, voilà comment tu es, Tery. Pas vraiment joyeux, non ? »

« Avec les bandages, ça va être difficile de voir quelque chose malheureusement. » soupira le jeune homme aux cheveux bruns. Il remercia Royan et Elen mais lorsque le premier s’apprêtait à briser son miroir de glace, Tery reprit : « Attends un petit peu. Est-ce que tu peux tenir ce miroir pendant encore une trentaine de secondes, s’il te plaît ? »

« Hum ? Si tu veux bien que je ne vois pas pourquoi. Je ne sais pas ce qu’il y a de spécial par rapport à ça et … hein ? Vraiment ? Pour ça ? »

« Juste pour ça. Elen, il faudra prendre une image un de ces jours. Si tu as encore ton miroir avec toi, qu’est-ce que tu en penses ? Pour l’envoyer à ma mère. En fait, si on peut même envoyer plusieurs images avec nous tous réunis, ça serait parfait. »

« Je ne sais pas, je crois que j’ai encore … enfin … Surement. Mais d’abord, nous deux, on en fait plusieurs tous les deux. »

« Visiblement, vous n’avez plus besoin de moi. » soupira l’adolescent aux cheveux bleus avant de s’éloigner. Il voulut briser son miroir de glace mais Elise s’approcha de lui, lui demandant si elle pouvait se regarder. Il cligna des yeux plusieurs fois, les levant en l’air.

« J’ai besoin de me regarder un peu. Avec tout ce qui s’est passé, je dois avoir une mine vraiment affreuse. Je ne suis pas présentable. »

« Vous êtes très bien au naturel, mademoiselle Elise. » dit l’adolescent, ne se souciant guère de ses propos alors qu’Elise hochait la tête.

« Merci pour ce compliment, prince Royan. C’est très gentil de votre part. »

Ce n’était pas bien important. Il haussa les épaules pour bien montrer que cela l’indifférait mais bon, Elise avait le sourire aux lèvres. Il garda le miroir avec lui alors qu’Elise continuait de se regarder. Pendant ce temps, Clari marchait à côté de Manelena qui avait repris des couleurs en une seule soirée.

« Et nous voilà, deux vieilles filles. Qu’allons-nous faire, Manelena ? »

« Je ne sais pas de quoi tu parles et cela ne m’intéresse pas le moins du monde. Maintenant, laisse-moi tranquille avant que je m’énerve, Clari. »

La jeune femme aux couettes blondes voulut rire mais regarda Elen … sans son masque. Elle poussa ensuite un petit soupir bien moins amusé, murmurant :

« La fin d’une réelle époque quand même. Depuis que je la connaissais, je la voyais tout simplement toujours avec son masque. »

« Et maintenant, elle ne le porte plus. Elle ne peut plus le porter puisqu’elle ne le possède plus, brisé en mille morceaux. C’est étrange, vraiment très étrange. »

« Etrange qu’elle soit face visible ? Je ne sais pas si on peut dire ça, Manelena. » dit Clari, continuant de fixer la jeune femme aux cheveux blonds comme elle. Elle fit un petit penchement de tête sur le côté.

« Pas forcément visible. Juste qu’elle le supporte mieux que je ne le pensais. »

« C’est vrai qu’au départ, elle semblait extrêmement réticente à le retirer mais depuis … hmm … le fait que leur relation soit déclarée, elle a quand même voulu changer tout ça non ? »

« Bof, je ne sais pas trop et cela ne m’intéresse pas plus que ça. » marmonna Manelena, mettant tout simplement une main sur le côté.

Elle n’avait pas de temps à perdre avec toutes ces absurdités, loin de là même. Elle fixa Elen pendant quelques secondes avant de se mettre à réfléchir. Qu’est-ce qu’elle comptait faire maintenant qu’elle n’avait plus son masque ? C’était bizarre et différent.

« Tery ? Si tu as besoin que je te supporte, dis-le moi s’il te plaît. »

« Ne t’en fait pas, je peux quand même marcher, Elen mais merci au cas où. »

« De rien, tu sais parfaitement que je suis là pour toi, c’est tout. » déclara la jeune femme à travers ses deux yeux bleus. Elle embrassa rapidement Tery sur la joue, émettant un petit rire tendre avant de prendre son bras entre les siens.

« Promenons-nous tous les deux. »

« Je ne sais pas si c’est vraiment bon. On est pas en état, Elen et … »

« Nous en avons terminé avec cet imbécile de phénix. Il n’avait qu’à pas te toucher, c’est aussi simple que ça. Je ne permettrais à personne de te faire du mal. »

« Je le sais parfaitement mon petit amour. » dit le jeune homme aux cheveux bruns, Elen venant rougir violemment, un peu étonnée.

« Je ne suis pas si petite que ça … mais te voir sans mon masque change vraiment tout, Tery. Je crois que le fait de le perdre a été quelque chose de très bénéfique. »

De très bénéfique ? Il ne sait pas mais il ne trouve pas ça déplaisant. C’est ce qu’il voulait depuis le début. Il passa un doigt sur la joue d’Elen, la caressant. Peut-être qu’enfin de compte, ils peuvent s’aimer tous les deux sans aucune réticence maintenant ?

Ailleurs, dans des couloirs pavés de pierres, un homme à la chevelure grisonnante et à la bure blanche avançait avec lenteur, semblant songeur. Il prit une profonde respiration, ses yeux dorés fixant devant lui la personne qui lui dit :

« Une seconde créature légendaire est morte. Il n’en reste plus que trois. »

« Tout cela se met en place bien plus rapidement que prévu. »

« Oh, te voilà donc ? Est-ce que tu les as ramenés ? »

« Non mais ils sont en sécurité, nous pouvons nous y rendre. Ils ont perdu leurs pouvoirs. Il sera alors facile de les briser maintenant. »

Le vieil homme murmurait cela à une autre personne, celle-ci étant encapuchonnée bien que ses mains laissaient paraître son grand âge à lui aussi. Il fit un mouvement sur le côté, invitant l’autre personne à le suivre dans les couloirs pavés de pierres.

« Les voilà, est-ce que tu sais ce qu’il faut faire ? »

« La méthode ne m’est pas inconnue, loin de là. »

Les deux vieux hommes se regardent pendant quelques secondes avant de se sourire. L’un d’entre eux est facilement reconnaissable : il s’agit du grand prêtre de Shunter. Nul n’a jamais cherché à savoir son nom mais était-ce vraiment important ? Son titre l’était.

« Enfin, nous nous retrouvons. »

« Nous avions décidés de partir chacun de son côté pour remplir nos propres objectifs avant de les lier entre nous. Visiblement, tu as parfaitement réussi du tien. »

« De mon côté, je n’ai aucun souci à rester dans l’ombre. »

« Nous le resterons jusqu’à l’ouverture de la porte. »

« C’était le projet prévu depuis le début. Pour la première fois, nous sommes proches de réussir, rien de plus, rien de moins. »

« Nous sommes venus en ce monde pour une seule et unique raison que nous devons accomplir. Notre objectif est proche. »

« Notre objectif, hahaha … depuis des siècles voire des millénaires, ils n’attendent que ça. Chaque décennie, chaque siècle, notre espèce arrive à sortir … mais si faiblement, espérant alors pouvoir libérer ceux qui sont prisonniers de l’autre côté. »

« Mais bientôt, nous accomplirons leurs désirs. »

Bientôt, ils accompliront enfin ce que tant de personnes attendent depuis des siècles voire des millénaires ! Mais ils ne sont pas seuls ! Indirectement, ils savent qu’ils n’ont pas pu y arriver seuls. Ils sont beaucoup trop vieux pour cela … mais ils avaient trouvé des remplaçants.

« Ils font de l’excellent travail, n’est-ce pas ? Je ne pensais pas que ta petite protégée serait aussi efficace. C’est surprenant. »

« Elle a du potentiel. Tu sais parfaitement ce qu’elle est non ? C’est bien pour ça d’ailleurs que les créatures légendaires ne pourront pas les arrêter. »

« Il n’en reste plus que trois … mais l’un d’entre eux est toujours impossible à retrouver. »

« Il se cache aux yeux des humains. Il sait ce qui risque de se passer s’ils le retrouvent. »

« Hahaha. Ne créons donc pas plus de problèmes par rapport à cela. Laissons les autres le faire à notre place. Voilà les médaillons ? » demande le vieil homme aux cheveux grisâtres alors que le second hoche la tête.
Trois médaillons couleur orange, avec des pierres précieuses ressemblant à des rubis. Des pierres qui semblent fragilisées. Un petit coup du doigt et voilà que l’un des médaillons se désintègre, ne laissant place qu’à des cendres. Un second doigt et un autre médaillon subit le même traitement. Enfin, entre deux mains, le troisième médaillon se retrouve réduit en poussière comme les deux autres. Le vieil homme se tourne vers son comparse, déclarant :

« Objectif accompli. Le second sceau est définitivement levé. »

« Même si … par malheur, nous devrions échouer, d’autres nous remplaceront. Les délais entre chaque « échappée » sont maintenant réduits au minimum de moitié. L’ouverture de la porte nous permettra alors d’espérer notre retour en triomphe ! »

« Combien de temps est-ce que nous avons attendus cela ? »

Ah … Ils se répètent mais ils ont une bonne raison : ils n’ont jamais été plus proches de leurs objectifs que maintenant. Ils sont sur le point de réussir leurs objectifs. Mais il y en a d’autres encore à accomplir. D’autres qui ont une importance qu’il ne faut pas ignorer.

« Quant au roi, que faisons-nous par rapport à lui ? Un moment, sa fille reviendra le voir, qu’importe qu’il ait décidé de l’abandonner ou non. »

« Elle aura une lourde et douloureuse surprise. Il faut qu’ils nous préviennent de son arrivée dans le royaume. Nous devrions prendre contact avec le roi. »

« Pour nous renseigner sur la créature légendaire qui habite dans Shunter. »

C’est exact. C’est exactement ça. Ils doivent se préparer et se renseigner sur la localisation de cette créature légendaire. Il n’en reste plus que trois : celle de Shunter, de Claudiska et de Mekalarma. Mais l’une d’entre elles a toujours été cachée par rapport aux autres. Tsss … Impossible de lui mettre la main dessus. Mais néanmoins, il ne reste plus que neuf médaillons … qui sont entre leurs mains. Il faut juste être patient, ne pas commettre de bêtises. La patience est une vertu, une vertu qui va bientôt les récompenser. Tout n’est plus qu’une question de semaines ou de mois. Hahaha. Ils ne peuvent qu’attendre et apprécier le spectacle que leur donne ce petit groupe qui œuvre pour eux sans même s’en rendre compte. Tout cela est dans leur instinct. Un instinct perverti par la présence des démons.

« Qu’est-ce qui se passe ? Encore un tremblement de terre ? »

Voilà que les citoyens commencèrent à sursauter, se raccrochant à ce qu’ils pouvaient alors qu’Omnosmos dans son entier était pris de tremblement. Sans pourtant qu’il y ait de fissure ou autre, loin de là même, il fallut attendre quelques minutes pour que le calme revienne. Plusieurs personnes parlaient entre elles :

« Deux dans un aussi court laps de temps ? J’habite ici depuis plus de quinze ans, c’est la première fois que ça arrive aussi fréquemment. Des fois, il s’agit d’expériences magiques loupées mais là, on n’a aucune nouvelle à ce sujet. C’est inquiétant. »

« Bah … Nous sommes dans Omnosmos, il n’y a pas d’endroits plus sûr que ça. Il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter, je trouve. »

« Si tu le dis, moi, je ne ferai pas forcément une confiance aveugle avec tout ce qui se passe. T’es au courant des derniers agissements ? Paraitrait que Kalan, le phénix ardent est mort en Honoros ! Par des démons ! Ces créatures de légende ! »

« Ces créatures de légende, c’est surtout que l’on ne s’attendait pas à ce qu’elles soient bien vivantes. Enfin, d’après les rumeurs, elles sont mortes ou scellées … Mais je n’y crois pas, jusqu’à ces derniers jours avec Lavon et Kalan. »

« C’est vrai … Comment est-ce que de simples êtres comme nous pourraient réussir à abattre ces créatures légendaires qui nous protègent depuis des millénaires ? Ce n’est pas possible. Il faut être un monstre pour réussir à les abattre mais surtout les tuer ! »

« Tu le dis bien, un monstre. J’espère qu’ils travaillent sur une solution. »

Ah oui … Eux … bien entendu. Il parlait visiblement du groupe de magiciens reconnu dans Omnosmos voire dans le monde entier. Sans eux, il y avait de fortes chances qu’ils ne s’en sortent pas. Néanmoins, ils avaient confiance en eux. Ils avaient montré de par le passé qu’ils pouvaient résoudre les plus grands problèmes de ce monde.

« Ils nous permettront d’en sortir, j’en suis convaincu. »

« Moi aussi … De toute façon, on ne peut que leur faire confiance, nous n’avons pas le choix, tout simplement. Nous n’avons guère le choix. »

« Guère le choix, c’est exact. Nous ne pouvons qu’attendre. J’espère que l’on aura pas un troisième tremblement de terre sinon, je vais finir par m’y habituer ! »

« Ne blague pas avec ça, c’est quand même plus que sérieux ? Si au moins, on nous signalait pourquoi ça se passe ainsi ? Tu crois que c’est à cause de la mort de Kalan ? »

Le citoyen haussa les épaules, signalant par là qu’il n’en savait strictement rien. Il ne se posait pas la question, loin de là même. Finalement, ils se séparèrent, la vie retrouvant son cours normal à Omnosmos. Bien entendu, cela ne réglait pas le souci mais en attendant, que pouvaient-ils faire à part patienter ? Rien du tout malheureusement. Rien du tout … à part patienter sans rien dire. C’était triste mais c’était ainsi … et pas autrement.

« Alors ? Est-ce que cela confirme ce que nous pensions ? »

« C’est exact, grand archimage Ernold. Un second sceau de la porte a été brisé. »

« Hum … Je vais descendre pour étudier cela de plus près. »

Comme il le désirait. Ils ne pouvaient pas l’arrêter mais qu’il fasse juste attention au cas où. On ne sait jamais sur quoi ou qui il pourrait tomber. Le grand archimage, bien que petit par la taille, descendit les escaliers, avançant pendant plusieurs minutes.

« Nous y voilà. » murmura le gnomold avec lenteur.

« Faites attention quand même à vous, messire Ernold. Les tremblements de terre semblaient provenir de cet endroit. Qu’est-ce qui se passe exactement ? »

« L’ouverture de la porte. Il semblerait que notre époque soit propice à celle-ci. Si tel est le cas, nous devons alors mettre tout en œuvre pour nous préparer. »

« Que faisons-nous alors ? Vous avez une idée ? »

« Nous allons de ce pas contacter chaque monarque et autre dirigeant des cinq royaumes. Nous devons les prévenir à ce sujet, qu’ils se préparent à nous envoyer des armées ou des contingents de soldats. Je sais bien qu’ils sortent d’une guerre mais si la porte s’ouvre maintenant, les problèmes ne feront que commencer. »

« Comme vous le désirez, pensez-vous qu’ils vous écouteront ? »

« Ils n’auront guère réellement le choix. Ils savent pertinemment que je ne les contacte pas pour des raisons mineures et futiles. Maintenant, si tu veux bien me laisser seul quelques minutes, je dois rester là, à observer cette porte. »

« Co … Comme vous le désirez, grand archimage Ernold. »

Quelques secondes plus tard, il est enfin seul. Il n’y a plus personne. Il est maintenant seul … oui seul. Il observe les trois derniers sceaux sur la porte, poussant un soupir avant de dire :

« Même notre race n’a rien pu faire pour stopper cela au final ? Après tous ces siècles ? »

C’est triste à avouer mais c’est la vérité. Il n’y a aucune solution à l’heure actuelle pour ce qu’il comptait faire. Il allait devoir prévenir ses compagnons, les membres de sa race. Dire que pendant des siècles, ils avaient tout fait pour préserver ce monde, pourtant, dans le fond, cela semblait avoir été inutile en fin de compte.

« Non, je ne dois pas penser de la sorte. Malgré que cela soit désolant, nous avons fait de notre mieux pour arriver jusqu’à cette situation. »

C’est comme ça qu’il devait voir les choses. Ce n’était qu’un concours de circonstance si tout ceci se passait ainsi maintenant. Oui, c’était exactement ça. Un concours de circonstance et rien d’autre, ce n’était pas possible autrement de toute façon. Il quitta cet endroit.

« Tery ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu voulais me voir ? »

« Hmm … Oui, Elen. J’ai encore un peu mal au dos mais est-ce que tu veux bien venir ? »

Venir où ? Oh. Il avait tendu ses bras alors qu’ils étaient dans leur tente. C’est vrai que les autres étaient déjà installés voire même endormis dans les tentes à côté. Mais après ça ? Comment faire exactement ? Ah ben zut ! Juste répondre positivement à la demande de Tery ! Elle vient vers lui, se calfeutrant dans ses bras.

« Pourquoi une telle demande, Tery ? »

« Car j’en avais bien besoin. Je n’ai pas le droit de te demander ça ? »

« Si, si, bien entendu ! Bien entendu même ! »

« Alors, reste dans mes bras et ne bouge plus, ma petite Elen. » répondit le jeune homme aux cheveux bruns, caressant doucement son dos. Voilà, c’était parfait, vraiment parfait même. C’était bien mieux si elle se laissait faire de la sorte.

Oh que oui. Elle appréciait aussi que Tery agisse de la sorte mais bon. Comment faire autrement ? Hmm … Vraiment. Ce n’était pas déplaisant, pas du tout même. Elle regarda Tery dans les yeux, faisant un beau sourire avant de dire :

« Que me vaux néanmoins cet honneur ? Me vouloir dans tes bras ? Est-ce que tu serais enfin prêt à succomber à mes charmes ? »

« … … … Surement, oui. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns, rougissant légèrement à cette idée. Elle resta immobile, clignant des yeux plusieurs fois pour être sûre de bien avoir entendu, bredouillant :

« Attention, Tery. Ce que tu as dit, je ne risque pas de l’oublier hein ? Je … Fais attention. »

« J’en suis sûr et convaincu, Elen. Vraiment sûr … mais il faut juste y aller prudemment. Est-ce que tu comprends ? Je ne peux pas … enfin, je … »

« Je sais parfaitement qu’avec ton corps blessé, tu ne peux pas faire de mouvements trop brusque mais … vraiment. »

Elle rougit à son tour puis déposa rapidement un petit baiser sur ses lèvres avant de lui sourire. Elle était prête, elle aussi. Plus que prête même. Mais elle comprenait qu’avec le dos blessé de Tery, c’était trop dangereux.

« Tery ? Est-ce que tu veux bien échanger nos places ? Je me mets sur le dos … et tu es au-dessus de moi, qu’est-ce que tu en penses ? »

« Je … Ahem … Surement, oui, c’est une meilleure idée. »

Il déglutit mais elle chercha à le rassurer en caressant sa joue. Ils pouvaient enfin avoir une nuit à deux … sans qu’il ne la repousse. Ils allaient alors en profiter tous les deux.

Chapitre 48 : Comme invincible

ShiroiRyu
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Chapitre 48 : Comme invincible

« Ce n’est pas possible. Pourquoi maintenant ? Est-ce la véritable raison de notre éveil ? »

Le phénix semblait des plus perturbés alors qu’il s’envolait dans les cieux, à une bonne dizaine de mètres en hauteur. Il fallait dire que le visage haineux d’Elen, aux yeux vairons sur le moment, n’était guère amical. C’était même tout le contraire qui était visible. Elle ait envie de l’anéantir, de le tuer mais ce n’était pas normal !

« Nous sommes du même côté ! Pourquoi vouloir me tuer ?! » hurla le phénix, plongé en pleine incompréhension.

Pourquoi est-ce qu’Elen veut le tuer ? Ce n’est pas normal ! Ce n’est pas logique ! Elle devrait plutôt s’en prendre au jeune homme allongé sur le sol ! NON ! Elle a été perturbée par cet homme, cet homme nommé Tery ! TERY ! TERY ! C’était de sa faute ! Il n’allait pas le laisser vivre ! S’il le tuait, alors, elle reviendrait à la raison ! Elle comprendrait pourquoi il se battait contre les démons ! Pourquoi est-ce qu’il les affrontait !

« Elle est contrôlée par les démons. Je ne peux pas … »

« REDESCENDS ICI ! MAINTENANT ! »

Elen crie en direction du phénix, plantant un cimeterre dans le sol. Quelques secondes plus tard, le cimeterre s’envole dans les cieux, provoquant des arcs électriques autour de lui … et attirant de nombreux morceaux de pierre, comme s’il était aimanté.

Le phénix tenta de faire un mouvement pour esquiver les projectiles électriques et de pierre mais impossible pour lui de les éviter complètement. Son corps fut percuté en de nombreux endroits avant qu’il ne cherche à s’éloigner. Il devait fuir ! Il devait attendre que sa fureur s’atténue ! Ensuite, ils pourront parler !

Si elle voulait bien l’écouter car là, ça ne donnait pas l’impression que ça soit possible. Il commença à s’éloigner puis soudainement, il fut stoppé dans les airs. Comme paralysé, il put à peine tourner son visage vers Elen, celle-ci pointant une main recouverte de veines noires et blanches en sa direction.

« ON NE BOUGE PLUS ! TU REDESCENDS ! MAINTENANT ! »

Comment c’était possible ? Par quelle force pouvait-elle …. AH ! Les pierres ! Les pierres plantées dans son corps ! Les pierres issues de la dernière attaque d’Elen ! Elle s’en servait pour les manipuler …et le faire s’écrouler avec violence sur le sol.

« Les oiseaux de ton espèce, on les mets en cage. On leur arrache les plumes, une par plume. Tu comprends où je veux en venir ? »

C’était une démarche élégante, féminine, bien différente de celle qu’elle avait habituellement. Et avec ses deux cimeterres dans ses mains, elle paraissait terriblement dangereuse. Plus que dangereuse. Et le sourire mauvais à ses lèvres accentuait son côté diabolique.

« Même si tu n’as aucune idée à ce sujet, ça ne fait rien, tout ton corps va l’apprendre. »

Des menaces qu’il ne pouvait pas se permettre de voir mis en application ! Il valait mieux réussir à s’échapper mais la pression exercée par la force d’Elen était impressionnante … comme issue d’un autre monde. Il savait d’où elle provenait ! Il savait d’où elle était !

« Qu’est-ce … qui se passe ? Ah ! Mon dos ! »

« Encore conscient, Tery ? » demanda Manelena avec inquiétude. Elle s’était adossée contre un rocher, Tery dans ses bras.

« On peut juste me dire où je suis ? Enfin, m’expliquer exactement ce que tout ça veut dire ? J’ai … j’ai beaucoup de mal à comprendre là. Ah ! Mon dos ! »

« Pas grand-chose. Pas grand-chose. Enfin, si tu arrives à retourner, ça sera bien mieux. Attends, je vais t’aider. Ne bouge pas trop au lieu. Ça risque de te faire plus mal qu’autre chose. Bon … c’est bien ? N’en profite pas. »

Comme s’il n’avait que ça à faire de profiter de la situation. AIE ! Ca faisait … très très mal … son dos lui faisait horriblement mal ! Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il ne pouvait pas voir son dos donc il ne savait pas du tout son état. Mais à part ça ? A part son état ? AH ! C’était quoi cette blague ?! C’était qui au départ ? Elen ? C’était bien Elen ? Mais l’aura qui émanait d’elle, les lignes sur son corps, il …

« Ce sont des lignes d’Alzar que je vois sur le corps d’Elen ? Manelena, est-ce que tu veux bien m’expliquer car là, je ne crois pas avoir tout compris, pas du tout même. »

« Tu penses que nous avons compris ? Surtout qu’elle utilise les lignes de Zélisia et Alzar en même temps. On ne peut que regarder mais le phénix n’en mène pas large face à elle. »

C’est bien ce qu’il remarquait de son côté. Le phénix ne semblait pas pouvoir faire quelque chose contre elle. Ou alors, c’était autre chose ? C’était quand même assez compliqué en un sens, très compliqué. Il devait se relever mais … AH ! Il n’en était pas capable ! Son dos lui faisait atrocement mal même ! C’était quoi cette blague ? Enfin, il ne pouvait pas se relever, c’était trop horrible ! Beaucoup trop horrible même !

« Pourquoi est-ce que j’ai aussi mal, Manelena ? »

« Car tu m’as protégé et que tu es un imbécile. Ton dos … et encore, tu as de la chance. Ton dos a été sévèrement brûlé. Ce n’est peut-être pas la pire chose qui pouvait t’arriver mais ça ne veut pas dire que tu peux continuer à faire ce genre d’idioties. Compris ? »

« Compris, compris, le message est très bien passé mais il y a des limites quoi. » marmonna le jeune homme. Il ne pouvait pas bouger dans son état et pourtant, il voulait voir Elen. Elen qui continuait de marcher en direction du Phénix.

Pourquoi ? Comment était-ce possible ? Elen, ce n’était pas la jeune femme qu’il connaissait habituellement. Pas du tout même. Mais là, c’était vraiment différent. Est-ce que c’était encore une autre personne ? Que celle qu’il voyait parfois dans sa chambre ? Difficile à savoir, difficile à comprendre. Vraiment très difficile même. Mais il devait quand même chercher à parler avec Elen, lui dire que tout va bien ! Il ouvrit la bouche mais Manelena posa une main sur celle-ci pour le faire taire, disant :

« Ne cherche même pas à la déranger. Elle est notre unique chance de réussir à battre ce phénix. Tu ne vas quand même pas tout gâcher, non plus hein ? »

« Non mais … quand même, c’est embêtant, vraiment très embêtant. »

Il n’était pas très motivé par le fait de laisser Elen dans cet état. Même si bon, il était quand même surpris par ce qui se passait. Comment ne pas réagir quand le femme qu’on aimait montrait des signes des porteurs d’Alzar mais aussi de Zélisia ? Tout cela en même temps ? Comme si de rien n’était ? Et il devait juste regarder ?

« Ca ne me plait vraiment pas cette bêtise. »

Pas du tout même. Il n’aimait pas ce qui était en train de se produire actuellement devant lui. Elen dominait la situation mais d’une façon malsaine. Le phénix arriva à se relever, hurlant que même si c’était elle, il ne se laisserait pas faire. Il combattrait ! Elle ? Il sait exactement ce qu’est Elen ? Alors qu’il parle au lieu !

« Elen … Elen … Elen … »

Il murmurait son nom comme pour se rassurer mais il n’était pas sûr que cela marche exactement. Il n’avait aucune idée mais il était inquiet. Est-ce que c’était au moins réversible ? Est-ce qu’il pouvait espérer retrouver l’ancienne Elen ? Il ne voulait pas que ça recommence, pas du tout même.

Enfin, surtout que cela continue. Il devait se l’avouer. Il avait peur de la perdre, définitivement. Au fur et à mesure que les secondes passaient, il regardait ce qui se trouvait devant lui. Elen … Elen était maintenant en train de se battre contre le Phénix Ardent. Celui-ci avait déployé ses ailes, s’envolant pour cracher des flammes vers elle.
Sauf qu’elle ne se souciait même pas de les éviter. En fait, elle ne faisait aucun mouvement pour les éviter. Pas du tout même. Elle fut entourée par les flammes, sa peau commençant à brûler au niveau de son visage. Elle était folle ou quoi ? FOLLE ? Qu’elle commence à les éviter au lieu ! C’était juste stupide ! Elle allait … Non ? Sa peau se reformait sans aucun problème. Comme si était capable de se régénérer sans causer d’ennuis. Comment … comment était-ce possible ?

« Une guérison instantanée. Digne de Zélisia. Tu es bien celle à laquelle je pensais. »

« Mais de qui il parle ? Enfin, d’Elen, je m’en doute. »

« Oui mais à part ça, il semble savoir autre chose à son sujet. »

Manelena ne faisait que confirmer ses dires, rien de plus. Difficile d’en savoir plus à ce sujet. Car le phénix ne semblait guère motivé à vouloir parler à ce sujet. Très plaisant, vraiment très plaisant alors qu’il ne pouvait pas faire l’intéressant. Oui, le phénix était en train de craindre Elen mais il n’était pas le seul. Lui-même avait peur d’Elen en ce moment même. Peur de la puissance qui émanait du corps de la jeune femme aux cheveux blonds.

Oui, il craignait de ce qui allait se passer, voilà tout. Il ne savait pas comment tout allait se dérouler. Si c’était pour le meilleur ou pour le pire. Il ne pouvait que regarder la suite des évènements sans forcément s’y mêler. Mais était-ce une bonne chose ? Une mauvaise chose ? Difficile à dire, difficile à voir, difficile à connaître.

« Il faut juste qu’elle fasse attention à elle. »

« J’aurai plutôt dit que le phénix fasse attention à lui, Tery. » rétorqua Manelena. Malheureusement, le jeune homme aux cheveux bruns n’avait pas vraiment envie de rire.

« Je veux juste qu’elle soit en sécurité. Rien de moins, rien de plus. J’espère que tout va mieux se passer car sinon, je ne sais pas ce que l’on risque avec tout ça. Ca ne me plait pas vraiment, je dois l’avouer, pas vraiment du tout même. »

« C’est normal et logique mais je ne sais pas pourquoi, je dirai que tu peux être rassuré. Elle ne risque pas d’avoir de gros problèmes. »

« Je ne suis pas vraiment rassuré, ça ne sert à rien, Manelena. Tout ce que tu me dis est inutile. Je ne serai jamais rassuré tant que ce phénix sera vivant. »

Facile à comprendre, très facile même. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas être certain de la suite des évènements. Mais néanmoins, elle ne pouvait pas y faire grand-chose malheureusement. C’était ainsi et pas autrement. Elen … Elen … Elen avait intérêt à s’en sortir indemne ! Car après tout ça, il comptait bien … non, c’était stupide. Mais la voir … il se sentait mal. Il avait peur pour elle !

« ELEN ! SORS-TOI EN DE CE PHENIX ! »

Hein quoi ? Elle a entendu la voix de Tery ! Ca veut donc dire qu’il va bien ? Mais étrangement, elle ne se sent pas motivée à se calmer. Non, cette rage et cette haine qu’elle a au cœur. Cette jalousie, cette envie de frapper, de tuer. Elle a envie de tout déverser sur le phénix ! Et ce n’est pas les flammes ridicules de ce dernier qui feront quelque chose contre elle ! Elle se sent immortelle ! INVINCIBLE !

« Tu ne peux plus rien faire contre moi et tu le sais ! Tu t’en doutes, n’est-ce pas ? »

« Pourquoi est-ce que toi … surtout toi, tu te mets du côté des démons ? Tu as été pervertie, salie, déshonorée. Ils auraient honte de toi ! »

« JE NE SAIS PAS DE QUI TU PARLES ET JE M’EN FICHE ! »

« Pourtant, tu devrais m’écouter au lieu de suivre les voix de ce démon ! Tu es sur la mauvaise voie ! Tu te trompes de chemin ! »

« Qu’importe ! Je me fiche si je me trompe ou non ! T’en prendre à Tery revient à t’en prendre à moi ! Si tu ne voulais pas subir mon courroux, il ne fallait pas alors porter la main sur mon Tery ! C’EST POURTANT SIMPLE ! »

« Impossible de te raisonner. Peut-être que tu renaîtras dans quelques siècles. »

« Je ne sais pas de quoi tu parles et je n’en ai rien à faire. Si tu ne veux pas écouter ce que j’ai à dire, tu n’as qu’à disparaître à jamais ! »

C’était violent, très violent mais elle en était parfaitement capable. Elle allait même surement le montrer d’une minute à l’autre au phénix alors qu’elle forçait l’animal à atterrir au sol avec force et violence. Elle n’hésitait pas à utiliser ses lignes, qu’importe si elles étaient de Zélisia ou d’Alzar. Le plus important était tout simplement de le tuer !

« Te faire disparaître … je vais te faire disparaître ! »

Elle répétait cela, inlassablement, comme en signe de victoire pour confirmer ses propos. Le phénix ne pouvait rien faire contre elle. Rien du tout même ! Il était déjà perdant ! PERDANT ! Mais elle avait un problème : il allait revenir ! Il allait revenir, renaître tant qu’elle ne trouverait pas un moyen de le tuer définitivement !

Mais ça, ça pouvait s’arranger. Ca pouvait s’arranger terriblement ! Ca pouvait être facilement résolu ce petit « problème », hahaha ! Il suffisait de le tuer ! Encore ! Et encore ! Encore ! Encore ! Encore ! Encore ! Elle éclata d’un rire dément alors qu’elle tailladait et tranchait le phénix avec ses cimeterres.
Elle ne s’en privait pas ! Elle ne s’en privait pas ! HAHAHA ! Taillader ! Trancher ! Couper ! Evaporer ! Elle regardait le phénix qui tentait encore de se mouvoir sans pouvoir y arriver ! Elle n’hésitait pas un instant ! Elle n’hésitait plus un seul moment ! Seule sa haine contrôlait ses mouvements, la haine qu’elle éprouvait envers ce phénix qui avait tenté de tuer Tery !

« Mais qu’elle arrête, il faut qu’on l’arrête ! »

« Ca ne sert à rien, Tery. Je ne sais pas comment battre un phénix. » répliqua Manelena avec lenteur alors que le jeune homme était légèrement apeuré. « Peut-être qu’en le tuant sans le laisser renaître, c’est possible ? »

« Mais ce n’est même plus une mise à mort, c’est de la barbarie ! » hurla le jeune homme après les propos de Manelena. Elle ne le voyait pas ?

Lui, il ne pouvait pas ignorer ça ! Il ne pouvait pas ignorer la violence dont était capable Elen ! Celle qu’il l’aimait ! Celle qui était en train de s’acharner sur le phénix comme on le ferait sur un morceau de viande géant !

« Je suis immortel, tu ne peux pas me … »

« On recommence ! Jusqu’à ce que tu ne puisses plus en être capable ! PLUS DU TOUT ! »


Elen n’avait même pas laissé le temps au phénix de renaître après sa seconde résurrection. La tête avait été tranchée d’un coup de cimeterre bien placé alors qu’elle semblait évacuer tout ce cumul de rage. Est-ce qu’elle pensait vraiment que cela serait suffisant ?
Lui-même tremblait en la regardant. Il ne pouvait que trembler en voyant l’horrible chose qu’elle commettait. Elle semblait galvanisée, incapable de s’arrêter tant que le phénix reprendrait son souffle. Est-ce qu’une créature était vraiment immortelle dans le fond ?

La réponse arriva deux heures plus tard. Deux longues heures. Il ne restait plus rien, rien du tout du phénix. Même plus la moindre parcelle, même plus la moindre cendre. Les cimeterres étaient au sol alors qu’Elen était à genoux, haletante, en sueur. Elle avait réussi à abattre le phénix, cette créature immortelle et intuable normalement.

« Hahaha … Hahaha ! Revenir à la vie, mourir, revenir à la vie, mourir ! Il suffit juste de ne plus te donner la possibilité de revenir à la vie ! De te tuer de telle façon que tu ne puisses plus revenir à la vie ! Hahaha ! »

« Elen, c’est bon. C’est bon. »

Il ne sait pas s’il doit s’approcher d’elle ou s’éloigner. Il ne sait pas s’il peut s’avancer jusqu’à elle et ne rien faire du tout. Mais il le fait quand même. Avec lenteur, li se rapproche. Il ne reste vraiment plus rien du phénix. Si encore, il y avait eu des cendres, une belle quantité de cendres mais non, Elen n’avait même pas permis cela.

« C’est fini, Elen. C’est fini … »

Il arrive à peine à bouger. En deux heures, il a économisé ses forces mais là, c’était à peine s’il … pouvait bouger. Ah, il se répétait cela dans le crâne tout en arrivant jusqu’à elle. A sa hauteur, il s’écroula sur son dos, Elen le soutenant sans difficultés.

« Elen, s’il te plaît, tu peux me dire quelque chose ? »

« Tu es encore vivant, Tery ? »

« Je le suis, pourquoi est-ce que je ne le serai pas ? »

« Qu’importe, je m’en contrefiche, de toute façon. C’est terminé. Kalan ne reviendra pas. Hahaha ! Il est mort et enterré ! Définitivement ! Il ne reste plus rien de lui ! Même pas une trace ! Rien ! Même pas une cendre ! Même pas une particule ! Il ne pouvait pas revenir à la vie indéfiniment ! Hahaha ! Pas du tout même ! »

« Je me fiche de ça, Elen, je m’en contrefous. »

« Comme ça, nous sommes deux, c’est une bonne nouvelle hein ? »

Elle ne comprenait pas ? Pas du tout ? Ce sang sur son corps. Tout ça, tout ce qui s’était passé, elle ne comprenait pas ? Pas du tout ? Il passa ses bras autour de son corps, poussant un long râle de douleur avant de ne plus bouger.

« Te … Tery ? Tery ? Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Tery ! Tery ! Tu me parles ? TERY ! »

Les rares lignes noires encore présentes sur le visage d’Elen disparurent complètement alors qu’elle se retournait, vérifiant l’état du jeune homme. Elle … elle savait qu’il avait été gravement blessé mais de là à l’ignorer ! Il … il y avait des limites ! Des limites qu’elle ne se pardonnait pas actuellement ! Elle regarda Tery, commençant à le soulever. Il fallait l’emmener en sécurité ! Il fallait trouver un endroit où le soigner, loin de ce combat !

« Personne, c’est compris ? PERSONNE ne s’approche de lui ! »

« Le message est très bien passé, Elen. » rétorqua Manelena en serrant les dents. Maintenant qu’il était possible de voir le visage de la femme aux yeux bleus, difficile de l’ignorer.

« Il y a intérêt, je ne voudrai pas vous faire de mal. »

Des menaces ? De sa part ? Clairement dites ? Pourtant, c’est bien le cas. Ils sont maintenant tous à l’abri, plus qu’éloignés du combat contre Kalan. Tery n’est pas avec le reste du groupe, emmené dans une tente alors que la jeune femme a déjà appliqué les premiers soins sur son dos. Il était maintenant en train de dormir paisiblement.

« Nous faire du mal ? C’est une blague ? Tu as vu ton état ? »

« Mon état ? C’est celui qui a permis d’abattre Kalan, chose dont tu as été incapable. Elle est belle, la maréchale de Shunter. »

« S’i … s’il vous plaît, arrêtez de vous battre. Nous sommes tous fatigués et exténués par le combat. Il ne faut pas se battre. » bredouilla Elise avec peur.

« Elle a parfaitement raison. La fatigue nous empêche de raisonner correctement. Je nous conseiller d’aller tous nous coucher. Après ces évènements, je ne pense pas que nous ayons faim ou soif de toute façon. Nul ne devrait pouvoir nous déranger normalement. »

« Je vais aller dormir avec Tery et veiller sur lui. »

Elle ne cherchait même pas à s’excuser. Un bref bonne nuit de sa part au reste de l’assemblée et elle était déjà à l’intérieur de la tente. Couché et torse nu, Tery était sur le ventre, le dos était bien visible mais recouvre de plusieurs couches de baume. Horrible … vraiment horrible. C’était plus qu’horrible même.

« La prochaine fois, je ne laisserais pas ça se produire, Tery. »

« Hmm ? Hein ? Elen ? Tu es là ? Il est quelle heure ? Où est-ce que je suis ? »

« Ah ! Tery ! Ne bouge surtout pas s’il te plaît ! »

Elle s’exclama avec vivacité alors que le jeune homme aux cheveux bruns était déjà prêt à se lever pour se redresser. Il voulut se retourner et se mettre sur le dos mais Elen le prit surement par le bras, le tirant à elle avant de l’embrasser. Leurs lèvres restèrent scellées pendant de longues secondes, très longues secondes avant qu’elle ne murmure :

« Ne fait pas un mouvement et laisse-moi tout te raconter. Je vais te permettre de t’installer sur mes genoux … mais tu seras posé sur mon ventre. Ton dos est dans un sale état. »

Hey ! Il n’avait pas perdu la mémoire non plus ! Il savait parfaitement ce qui s’était passé ! Mais quand même, il … oh et puis zut. Il n’avait qu’à se laisser faire. Puis, il y avait le visage d’Elen sans son masque, il était plus que rassuré, terriblement rassuré même. C’en était un peu effrayant … et en même temps rassurant. Hahaha.

Chapitre 47 : Un seul être, deux pouvoirs

ShiroiRyu
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Chapitre 47 : Un seul être, deux pouvoirs

« Tsss, j’ai l’impression que ça ne lui a rien fait. » marmonna le jeune homme aux cheveux bruns, regardant avec dépit l’être de flammes qui virevoltait dans les airs.

« Il fallait s’en douter. Ce n’est pas une simple créature, contrairement à ce que tu crois, Tery. Comment est-ce que tu te portes ? » demanda Clari, observant le jeune homme aux cheveux bruns. Celui-ci haussa tout simplement les épaules, répondant :

« Bien, pourquoi est-ce que ça ne devrait pas aller bien ? »

« Je pensais plus à tes cornes qu’autre chose, Tery. Mais tant mieux alors. Ne me fait pas m’inquiéter de toi plus qu’il n’en faut hein ? »

« Non, non, c’est bon. Je vais bien … je vais bien, oui. »

Il poussa un petit soupir agacé, mettant une main sur son crâne. C’est vrai qu’il avait déjà ses cornes mais il n’était pas sûr que ça soit suffisant. Loin de là même. Il ne se sentait pas encore « manipulé » psychologiquement.

« Bon … Bon … Je dois me concentrer. »

Plus facile à dire qu’à faire. Rien que ça. Mais ce n’était pas l’unique chose qui comptait. Rien que ça … oui … Bon ! Concentration, concentration ! Il n’y a pas que ça ! RAAAAAAAAH ! Le Phénix Ardent ! Il doit abattre ce Phénix ardent maintenant !

« Ah … ah … Ah … A MOI MAINTENANT ! HAHAHAHA ! »

La voix d’Elise brisa le silence avant qu’elle ne commence à courir vers le Phénix. Zu … ZUT ! Ses cornes ! Elle aussi avait ses cornes maintenant ! Pourquoi est-ce que Royan ne l’avait pas empêché ?! Maintenant, ils devaient faire quoi ?!

« Des flammes ! Des flammes ! Rien que des flammes ! »

Elle exaltait, elle exultait. Elle était plus que satisfaite de ce qui se passait actuellement. Mais ce n’était pas le bon moment pour s’emporter ! Il commençait à comprendre. C’était donc ainsi … n’est-ce pas ? Quand lui aussi perdait le contrôle de son corps … c’était donc ça.

C’était donc ainsi qu’il était lorsqu’il n’avait plus le contrôle de son corps. Comment est-ce qu’il devait faire ? Comment est-ce qu’il devait réagir ? Comment bouger ? Comment combattre ça ? Il ne remarquait que les flammes d’Elise qui vinrent frapper le phénix … mais aussi le renforcer ? AH NON ! Ils n’avaient pas besoin de ça !

« ROYAN ! Stoppe Elise ! » s’écria Elen. « Elle est en train de faire des actions complètement inutiles ! Comme si on avait besoin d’utiliser les flammes contre un phénix ?! »

« Je ne sais pas comment je peux la stopper. Je ne sais pas du tout. » rétorqua l’adolescent aux cheveux bleus, commençant à se concentrer. Est-ce qu’envoyer de l’eau serait suffisant ? Il n’en était pas sûr, il n’en était pas convaincu. Mais il devait quand même essayer. Il n’avait rien à perdre de toute façon ! Dans sa main droite, il fit apparaître une sphère aqueuse, la projetant en direction d’Elise. Le visage de celle-ci fut aspergée l’eau, la jeune femme aux cheveux auburn et aux cornes s’arrêtant pour se tourner vers lui.

« Qu’est-ce que tu viens de faire ?! »

« Tout simplement de vous calmer, mademoiselle Elise. Quand les esprits s’échauffent, c’est la meilleure façon de les éteindre. »

« Prince Royan, c’est bien ça ? » bredouilla la femme aux cheveux auburn une nouvelle fois, ses cornes commençant à disparaître comme si de rien n’était.

« C’est exact. C’est bien mon nom. Satisfait et heureux de voir que vous êtes revenue à la normale. Maintenant, je ferai bien de réagir vite. »

Un mouvement de la main et voilà qu’il créait un dôme aqueux autour de la jeune femme, celle-ci voyant des flammes arriver à toute allure vers elle. Néanmoins, protégée de cette manière, elle était à l’abri des flammes.
Mais ce n’était pas seulement un dôme, loin de là même. Lorsque les flammes terminèrent de toucher le dôme, celui-ci forma plusieurs sphères aqueuses, devenant alors complètement glacées. Les sphères percutèrent le corps du phénix, explosant en plusieurs pics verglacés qui se vinrent ensuite fondre.

« Cette chaleur est plus qu’oppressante, je ne peux vraiment rien faire de spécial. » dit l’adolescent aux cheveux bleus, remarquant que le phénix était à peine blessé.

En fait, non, ce n’était pas exactement ça. C’était même bien différent. Il semblait pouvoir se soigner rapidement, bien plus rapidement qu’une créature normale. C’est vrai, qu’ils avaient affaire à un monstre légendaire. Ils ne devaient pas l’oublier. Mais le plus important était de mettre Elise à l’abri. Il la prit par le bras, criant :

« Je vais emmener Elise au loin pour que Kalan ne la focalise pas ! »

« Fais donc, fais donc ! On va tout faire pour qu’il vise uniquement Tery ! » cria Clari avant de pousser un petit rire. Pourtant, il n’y avait rien de drôle.

Mais néanmoins, l’adolescent partait maintenant sur le côté pour emmener Elise en sécurité. Ce n’était pas si simple que ça. Mais au moins, oui, il n’y avait pas que ça, loin de là même. Mais il restait soucieux aussi par rapport à ce qui se passait à côté.

« Faites attention à vous, Tery … et vous autres. »

« Ne te soucie pas de lui, je me charge de sa protection ! » déclara Elen sans rigoler contrairement à Clari. Elle devait rester concentrée.

Concentrée par rapport à ce qui se passait. Tery ? Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Il n’utilisait pas de golem contrairement à Lavon. Il faut surtout dire qu’il n’avait pas le temps pour ça. Et que le phénix commençait à attaquer de plus en plus sérieusement.

« Mes flammes consumeront même vos âmes ! »

Rien que ça ? C’était donc ça la menace du phénix ? Plutôt impressionnante … ou presque. Mais oui, le problème est qu’il mettait maintenant ses menaces à l’exécution. Il descendit en piqué, sa queue venant balayer le paysage devant lui, l’enflammant subitement. Les humains furent obligés de faire des sauts en arrière, se protégeant du mieux qu’ils le pouvaient.

« Impertinentes petites créatures. A qui pensiez-vous avoir affaire ? Vos coups sont inefficaces contre ma personne ! Vous ne pouvez pas me vaincre ! »

« Tu me laisseras y décider par moi-même hein ? » rétorqua Tery alors qu’il se massait le front. Il commençait à avoir sérieusement mal actuellement au crâne.
Ca devenait plus qu’irritant et énervant, surtout qu’il ne pouvait rien faire pour calmer la douleur. Il voulait juste détruire ce monstre ! Rien d’autre ! Juste l’annihiler ! Mais ça, il ne pouvait pas le faire quand il le désirait, quand il le voulait ! RAH ! Ils exagéraient ! Ils exagéraient tous ! Non … ce n’était pas exactement comme ça. C’était plus compliqué que prévu, beaucoup plus compliqué même. Il ne devait pas s’énerver contre les autres.

Les autres n’étaient pas responsables de son état. Ils n’étaient pas responsables de … AH ! ZUT ! Bordel ! Ca l’énervait ! Il réfléchissait beaucoup trop à ça ! BEAUCOUP trop ! Et c’est ça qui allait le perdre plus que le reste ! Sans réfléchir, ne pas réfléchir. Il ne devait pas réfléchir et juste attaquer. Oui, c’était juste ça. Uniquement ça et rien d’autre. Oui, c’était exactement ça. Hahaha ! Oui ! OUI ET OUI !

« Je vais te plomber le crâne avec mes attaques ! Je sais aussi utiliser l’eau ! »

« Tery ! Tu es beaucoup trop près de lui ! » cria Elen alors qu’il ne l’écoutait guère, trop fixé sur son adversaire volant.

Pourtant, lorsqu’il fut balayé d’un vent puissant, il comprit que la femme masquée s’en était mêlé pour le protéger. TSSS ! Ce n’était pas du tout ce qu’il voulait ! Qu’elle le laissait tranquille, rien de plus, rien de moins !

« BORDEL ! J’ai pas besoin d’aide ! Pas du tout ! »

Ca l’énervait que l’on cherche à l’aider alors qu’il en avait pas besoin ! Pourquoi est-ce qu’il ferait ça hein ? HEIN ? NON ! Ca l’énervait pour rien ! Rien du tout même ! Qu’ils ne viennent pas l’embêter ! Qu’Elen ne vienne pas le déranger ! Il en avait assez de ces idiots ! JUSTE ASSEZ ! Complètement assez !

Ah … Ah … Ah … Non ! Il ne devait pas s’emporter mais si ! Il le devait ! Il devait s’emporter ! Il devait s’énerver, s’enrager ! C’était aussi simple que ça ! Tout simplement tout ravager autour de lui ! OUI ! VOILA ! Il se redressa mais le Phénix grattait maintenant le sol avec ses serres, fonçant vers lui.

TSSS ! C’était donc ça qu’il voulait ?! Il allait avoir une sacrée surprise ! Même si ses serres faisaient la taille d’un corps humain, il ne se laisserait pas tomber de cette manière ! Pas sans combattre ! Pas sans … AH ! Le phénix fut foudroyé sur place, poussant un piaillement de souffrance avant de s’écrouler au sol. Son corps laissait s’échapper une fumée épaisse alors que Manelena hurlait :

« TU ES STUPIDE OU QUOI ?! Tu crois vraiment pouvoir lui tenir tête ?! Complètement arriéré ! TU ES LE PIRE DES IDIOTS ! »

Elle haletait ou c’était lui ? Elle semblait même terriblement épuisée alors qu’il voyait l’armure noire qui disparaissait de son corps. Ses yeux rubis, ses lignes noires … elle avait fait quoi là ? C’était quoi cette blague ? Elle était vraiment exténuée. Ohla, ce n’était pas normal. Pas normal du tout.

« Ah … ah … ah … Au moins, j’ai cramé ce poulet ! »

Elle n’avait pas à s’en vanter. Elle était juste épuisée et exténuée. Elle avait vraiment tout donné dans cette attaque. Mais elle ne s’attendait pas à avoir réussi à battre ce poulet géant. Vraiment ? Elle y était arrivée ? Ah … ah … ah …

« Manelena ? Est-ce que ça va bien ? »

Les cornes du jeune homme disparurent peu à peu ou presque. Elles étaient encore présentes mais de façon très minimes. Il la regardait, l’aidant à rester debout tout en lui faisant un petit sourire. Il fit un petit sifflement d’admiration avant de dire :

« On peut dire que tu as fait le ménage. Mais c’était quoi ça ? »

« Une technique plus qu’épuisante. J’ai canalisé l’électricité dans mon épée avant de l’envoyer. Tu devrais savoir que j’étais capable de produire de la foudre non ? »

« Oui, oui … mais pas d’une telle puissance quand même. Viens par là. »

Il devait retrouver le calme et la sérénité pour elle. Il la gardait contre lui, souriant faiblement pour la remercier de tout ce qu’elle avait fait. Grâce à elle, Kalan était maintenant battu. Ca faisait une seconde créature millénaire de morte. Le souci, c’est que visiblement, il avait l’impression que plus il affrontait ces monstres anciens, plus les problèmes s’aggravaient. C’était ainsi et pas autrement … voilà tout.

« Bon, ça ne fait rien, vais pas me compliquer la vie la vie avec tout ça. »

« De quoi est-ce que tu parles encore, toi ? Je peux savoir ? »

« Rien … juste que nous avons réussis à abattre une seconde créature mythique. Le problème, c’est que je ne pense pas que ça soit une bonne idée. »

« Je ne l’ai jamais pensé de mon côté mais qu’importe. Tu me soutiens ? Même sans mon armure, je ne suis pas franchement légère. »

« Je n’aurai pas dit ça comme ça. Tu es juste plus grande que moi, c’est tout. Viens donc, ça devrait être beaucoup plus simple. Oh ! Pfiou, c’est vrai que tu fais ton poids en fin de compte. » dit le jeune homme avant de se prendre un petit coup de poing dans la hanche.

« Rien que ça ? Je vais t’apprendre si tu continues ! Allons voir les autres au lieu. Ils doivent nous attendre. Pfiou … j’ai une mauvaise vue. La luminosité de l’éclair m’a fait un peu mal. »

Ah bon ? C’est vrai qu’elle se frottait les yeux. Mais qu’importe, il était là, prêt à venir l’épauler pour qu’elle n’ait aucun problème ! C’est tout ce qui comptait ! Enfin, à ses yeux, à l’heure actuelle, bien entendu. Il ne pouvait pas dire grand-chose d’autre. Le corps du phénix commença à flamber subitement, Tery se plaçant devant Manelena pour la protéger.

« Qu’est-ce que ça veut dire ?! Je pensais qu’il était mort ?! »

« Ca … ça semble l’être, Tery. » bredouilla Elen alors que les flammes disparaissaient les unes après les autres, laissant … juste un tas de cendres ? C’est ça ? Juste des cendres ? Et rien d’autre ? C’était une blague ou quoi ? Une grosse blague qu’il n’appréciait pas. Il n’y avait rien d’autre à part des cendres.

« Aussi simple que ça donc ? Quand même, c’est assez malin pour ceux qui tentent de récupérer des choses sur son corps. »

« Tery, recule. Il veut ma peau. » murmura Manelena, repoussant le jeune homme avant que son armure noire ne revienne sur son corps. Néanmoins, elle semblait translucide, comme faite de verre. Ca voulait dire quoi ça

« Qu’est-ce que tu racontes, Manelena ? »

« Il n’est pas mort. Je me disais bien … un phénix, ça ne meure pas comme ça ! »

Et puis quoi encore ? Et puis quoi encore ? C’était une blague, n’est-ce pas ? Une grosse blague qu’il n’appréciait pas du tout ! Pas du tout ! Mais lorsque les cendres du phénix commencèrent à se reformer, il comprenait que Manelena ne plaisantait pas à ce sujet. Pas du tout même ! Surtout lorsqu’un piaillement se fit entendre, signe que le phénix était revenu à la vie … mais sans aucune blessure ! Rien que ça ?

« C’est une blague, j’espère ? »

Il aimerait quand même croire que c’est le cas mais il ne se fait pas d’illusions. Ca ne ressemble pas à une blague, pas du tout même. Le phénix est à nouveau là, s’envolant dans les airs comme si de rien n’était. Comme si le précédent combat n’avait jamais eu lieu. C’était juste une vaste plaisanterie qu’il ne supportait pas.

« On doit se débarrasser de lui comment hein ? » demanda le jeune homme, se remettant auprès de Manelena, inquiet pour son armure.

« On ne peut pas réellement. Je ne connais pas de moyens de réussir à tuer un phénix. Il faut dire que je n’ai jamais pensé à l’éventualité de me retrouver en face de l’un d’entre eux. »

« Ca ne m’aide vraiment pas mais bon … »

Il devait quand même se préparer à réceptionner l’attaque de Kalan. Il allait encore être focalisé sur lui. Ah ! Peut-être qu’il valait mieux justement qu’il s’éloigne de Manelena. Il hurla en direction du phénix ardent alors que ses cornes revenaient sur son crâne :

« Et alors ?! Tu es déjà fatigué ou quoi ? Je pensais que tu valais mieux que ça, je suis déçu ! Tu me fais vraiment honte, tu le sais, hein ? »

Pourtant, le phénix ne se tourna même pas vers lui. En fait, il l’ignorait superbement ? Ca voulait dire … quoi ? Manelena ? Il regardait Manelena avec rage ? Ce n’était pas lui qu’il voulait tuer ? C’était quoi cette blague ?! Il cria en direction de son ancienne maréchale :

« MANELENA ! BOUGE DE LA ET VITE ! »

« Je ne peux plus bouger. Je suis … épuisée, désolée. »

« Plus bouger ? ZUT ! BON SANG ! Attends, j’arrive ! »

Bon sang ! Pourquoi maintenant ? POURQUOI MAINTENANT ?! Il poussa un râle de colère alors que ses cornes réapparaissaient. Plus rapide, encore plus rapide ! ENCORE PLUS RAPIDE ! ENCORE PLUS RAPIDE ! PLUS RAPIDE ! Zu … zut … son corps. Il ne sentait plus son corps. En fait, il était léger comme l’air.

Tellement léger … trop léger ! AAAAAAAAH ! Il arriva jusqu’à Manelena, la serrant dans ses bras alors qu’il tournait le dos au phénix ardent. Manelena parut choquée, Tery ayant des yeux complètement rouges alors qu’elle disait :

« Tery ? Mais qu’est … vas te mettre à l’abri ! »

« Encore une fois hein ? Encore une fois hein ? Mais non ! Pas cette fois ! Pas du tout même ! Je ne te laisserai pas disparaître ! JAMAIS ! »

« Tu es un idiot. Est-ce que tu le sais ? Mais … je … »

Elle vient subitement le prendre dans ses bras, malgré que son armure disparaissait complètement de son corps. Tery avait la bouche grande ouverte alors que Manelena pouvait remarquer le souffle de feu qui fonçait droit vers elle et lui. Mais au même moment, elle ressentit la puissance d’Alzar qui se propageait dans tout le corps de Tery. Subitement, un mur de pierre gigantesque se forma derrière Tery … puis une quantité phénomanle d’eau vint percuter le mur, se gelant instantanément pour en faire une seconde couche.

Tery ? Il s’épuisait aussi ? Vraiment ? Qu’il arrête maintenant, ça devenait beaucoup trop dangereux là, beaucoup trop. Mais mais mais … Elle avait confiance en son mur. Elle avait confiance en lui. Elle avait une totale confiance en lui, oui. Elle posa sa tête contre l’épaule du jeune homme, fermant les yeux alors qu’elle sentait la chaleur qui avançait inexorablement vers eux. C’était étrange … cette autre chaleur, si proche d’elle.

Les secondes s’écoulèrent avec lenteur, une extrême lenteur. Mais en même temps, elle se sentait bien … terriblement bien. Lorsqu’elle décida de rouvrir les yeux, Tery était toujours là … et autour d’eux deux, le décor était calciné … recouvert par les flammes. Tout cela sur plusieurs mètres. Les yeux de Tery continuaient de la fixer, longuement, avec attention alors qu’elle clignait plusieurs fois des siens. Rouges … complètement rouges … puis verts. Et les cornes sur le crâne de Tery ? Elles se réduisaient en taille pour disparaître complètement.

« Tu vas bien, hein ? Manelena ? Tu … es en parfaite santé, hein ? »

« Grâce à toi, encore une fois, Tery. Grâce à toi. »

Elle passa une main dans ses cheveux bruns, une main d’une extrême douceur. Mais la joue de Tery glissa de celle-ci, le corps du jeune homme s’écroulant au sol alors qu’elle pouvait finalement apercevoir son dos. Ces brûlures … ces brûlures ! Cette peau noire, cette chaleur … non non et non ! Qu’est-ce qu’elle pensait ? Le dos de Tery ! Le dos de Tery était dans … ah … NON NON ETNON ! Son dos ! Ca allait avoir des séquelles, de grosses séquelles ! Mais ça, elle ne laisserait pas cet acte impuni, il en était hors de question et …

« TERY ! TERY TERY TERY ! TERY ! … … … KALAN ! KAAAAAAALAN ! »

Ce cri ? Elle sursauta sur le coup car ce n’était pas un cri humain. Ce n’était pas un cri qu’un être humain pouvait faire normalement. C’était un cri puissant, capable de glacer le sang, capable de transpercer l’âme d’autrui. Un cri venant d’outremonde. Un cri provenant … d’Elen ? Toutes les têtes se tournèrent vers elle, même celle de Kalan qui vint dire :

« Non … ce n’est pas possible ? Comment … est-ce que … »

Il parlait pour tous et toutes. Le masque blanc d’Elen était en train de se fissurer de plus en plus, sur le point de tomber en morceaux. Mais ce qui était différent, plus que dangereux, c’était l’un de ses deux yeux. Le premier était toujours de couleur bleu mais le second … était complètement rouge ? Puis vint le moment où le masque quitta le visage d’Elen, ne pouvant plus supporter la déferlante de puissance qui émanait d’elle mais pas seulement. Sur le visage, les lignes de Zélisia se croisaient … avec celles d’Alzar ?

« Alzar et Zélisia dans un seul et même corps. Cela veut dire qu’elle … »

« C’est quoi cette blague ? » bafouilla Clari, coupant la parole au phénix ardent alors qu’Elen avait fait disparaître son arc. Sa cape brune avait quitté son corps tandis que deux objets se présentaient dans ses mains. Deux longs cimeterres. L’un avait une lame blanche comme la neige, l’autre noire comme l’onyx. Mais surtout les lames étaient anormalement grandes, dépassant largement le mètre contrairement aux armes habituelles.

« Je vais le tuer … je vais le tuer. » commença à bredouiller Elen.

« Pourquoi est-ce qu’Elen a les lignes d’Alzar aussi ? Ce n‘est pas normal ! »

Mais elle n’avait pas le temps de se préoccuper de ça. Elle commença à soulever Tery, puissant dans ses dernières forces. Ils devaient se mettre à l’abri avant qu’il ne soit trop tard. C’était la dernière chose qu’elle pouvait faire.

« Elen, je vais mettre Tery en sécurité ! » cria Manelena, Elen lui hurlant :

« TU ME L’ENLEVES, JE TE TUES ! COMPRIS ?! »

Ce n’était pas une menace en l’air. Elle le savait parfaitement. Elle avait compris ça. Elen était prête à tout. L’heure des explications allait entendre. Car cette situation en méritait clairement. Mais pour l’heure, impossible de faire quoi que ce soit sans que cela ne pose pas de problèmes. Elen était comme … enragée ! Cela lui rappelait Tery … auparavant.

Chapitre 46 : Le Feu par le Feu

ShiroiRyu
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Chapitre 46 : Le Feu par le Feu

« J’ai déjà réussi à abattre Lavon, je n’hésiterai pas à recommencer. »

« Lavon fut surpris par ta puissance et en est mort. Je ne ferai pas la même bêtise que lui. Loin de là même … Tu vas très vite comprendre à qui tu as affaire. »

« C’est donc ça la créature la plus puissante d’Honoros ? Une sorte de poulet enflammé et prétentieux ? » rétorqua Tery.

Le but était d’énerver cette créature, surtout pour lui faire perdre ses moyens. Contrairement à Lavon, elle n’avait pas un corps très long et impressionnant mais SURTOUT … ils ne se trouvaient pas sur l’eau ou sur la glace … mais sur la terre ferme ! Et ça, c’était un avantage conséquent que son adversaire ne pouvait pas comprendre.

« Clari, Manelena, Elise, Royan et Elen ? Vous voulez bien reculer ? Enfin vous autres ? Je vais m’occuper de son cas une bonne fois pour toutes. »

Il venait de se mettre en position. Il était temps pour lui de se battre mais visiblement, il ne fallait pas trop y croire, loin de là. Car Elen se plaça à côté de lui, rapidement rejoint par tous les autres tandis qu’il soupirait :

« Je pensais pourtant m’être clairement exprimé à ce sujet. »

« Et tu crois vraiment que je vais te laisser te blesser, Tery ? Déjà la dernière fois … »

Elen ne pouvait pas s’en empêcher hein ? Et les autres aussi ? Mais bon, ça ne changeait rien à ce qu’il pensait. A ce qu’il comptait faire ! Il devait profiter et attaquer le plus rapidement possible ! Il plaça sa main devant lui, ses lignes noires bien présentes sur son visage.

« Tu es prêt ? Je vais t’apprendre la vie. »

« La vie ? De la part d’un démon ? Est-ce une blague ? »

Tiens donc, est-ce qu’il devait considérer que le Phénix était capable d’humour pour dire une telle chose. Mais bon, l’heure n’était pas à la rigolade, loin de là même ! Il fallait combattre ! Et aussitôt même ! Il fit apparaître plusieurs pieux de terre, issus du sol avant de dire :

« Bon, on commence alors ? Vous êtes prêts ? »

« Normalement, nous sommes capables de cumuler tous les éléments, ça ne devrait pas être très difficile pour en venir à bout. »

« Manelena, s’il te plaît, quand même, ne le provoque pas. » soupira Tery, Manelena reprenant la parole aussitôt avec une pointe d’agacement :

« De la part de quelqu’un qui a juste cherché à créer des problèmes, ça serait presque drôle si tu n’étais pas aussi sérieux dans tes propos, Tery. »

« Hey, je pensais pas du tout à mal hein ? »

Fallait quand même pas la mettre en colère non plus ! C’était pas le but recherché ! Il ne voulait pas qu’ils s’entretuent ! Enfin, elle devait surement s’en douter. Il ne pensait pas à mal. Pas du tout même. Rah ! Quel idiot mais quel idiot même ! Bon, un peu de respiration, tout ça, reprendre son souffle.

« Pardon, Manelena, ce n’était clairement pas ça que je voulais faire. »

« C’est bon, c’est bon et … »

« Faites attention ! » cria Royan avant que de l’eau n’apparaisse sous la forme d’un mur. Des flammes vinrent percuter le mur, l’évaporant avec une aisance folle alors que Tery clignait des yeux. Royan venait de lui sauver la vie, n’est-ce pas ?
Attention, faire réellement attention à tout ça. S’il ne faisait pas gaffe, il aurait de gros problèmes, de très gros problèmes ! Et il devait se concentrer. Être haineux envers uniquement le phénix. Mais les cornes qui avaient commencé à pousser sur son crâne, c’était clairement mauvais signe. Il avait l’impression de tout oublier.

« Ca me fait un peu mal … il faut que je réagisse ! »

« Fais attention, Tery. Si tu ne vas pas bien, tu recules, d’accord ? »

« Merci Elen mais je suis quand même en état de pouvoir me battre. N’exagérons quand même pas hein ? » rétorqua le jeune homme avec douceur.

Il valait mieux se concentrer. Les cadavres des éclaireurs autour d’eux, il ne fallait pas oublier aussi que s’ils prenaient du temps, Honoros risquait d’envoyer des renforts pour épauler le phénix même si le royaume ne comprendrait pas la situation.

TSSS ! REACTION ! Maintenant ! Créer un golem pourrait être une bonne idée mais le phénix semblait plus malin et aussi encore plus agressif que son comparse aqueux. Tss ! Ca n’allait clairement pas l’aider.

« Je ne peux pas invoquer un golem, désolé. »

« Comme si on avait toujours besoin de toi pour ça ? Faudrait quand même que tu te mettes en tête que tout ne tourne pas autour de toi, Tery ! »

« Manelena ! Tery ne pensait pas à mal en disant ça ! » s’écria la jeune femme masquée de blanc avant de se lancer à l’assaut comme celle en armure noire.

Clari quant à elle observait les alentours. A part les cadavres et quelques rochers, il n’y avait pas grand-chose à sauver. Pas que ça … il y avait aussi les flammes qui les empêchaient de partir. Maintenant, le Phénix était bien décidé à ne pas les laisser s’enfuir. Autant dire que c’était un combat à la vie, à la mort.

« Ca ne me change pas de l’armée ! » éclata de rire Clari avant de se concentrer, des lignes blanches apparaissant sur ses mains. Il n’y avait pas que ça, loin de là ! Hahaha ! Bon ! Elle avait normalement beaucoup à faire ! Enormément à faire même !

Utiliser le vent contre le phénix ? Bonne idée. Elle allait faire ça ! Des flammes revinrent vers eux mais plus précisément Tery. Sauf qu’elles dérivèrent sur le côté, Clari ayant un grand sourire. Des lignes de Zélisia permettaient même de repousser ça ?

Bien bien bien ! Mais quand même, c’était étrange. Elle avait l’impression que le phénix ne se focalisait que sur Tery. Pour vraiment chercher à le détruire. Il ne se souciait pas des flèches d’Elen, des jets aqueux de la part de Royan ou alors même des éclairs issus de l’épée de Manelena ! Vraiment, c’était ainsi et pas autrement ?

« HEY ! Tery, s’il te plaît ! Fais attention quand même ! »

« Pourquoi est-ce que tu me dis ça, Clari ? »

Il ne l’avait pas remarqué ? Focalisé beaucoup trop sur son adversaire, il n’avait rien compris ? Que le phénix cherchait précisément à le tuer ? Et les autres, ça attendrait ? Tout simplement parce qu’il était un démon ? Il fallait qu’il bouge ! Qu’il réagisse ! Enfin qu’il se mette à comprendre que c’est lui qui était en danger !

Mais Tery ne semblait pas saisir la situation. Excité et commençant à être enragé, il n’hésitait pas un seul instant à tout donner depuis qu’Elen avait été en danger. Mais était-ce vraiment suffisant ? Elle ne le pensait pas du tout, loin de là même. C’était tout le contraire, voire pire. Elle s’écria en direction de Manelena :

« MANELENA ! S’il te plaît ! Fais attention à Tery ! Kalan tente de se focaliser uniquement sur lui ! S’il ne se protège pas, il finira carbonisé ! »

« Je le sais bien ! Je ne suis pas stupide non plus ! Mais cet idiot n’arrive même pas à comprendre la situation ! Il ne se soucie même pas de son corps ! Elen ! Essaye de le retenir et de lui parler plutôt ! »

« Je tente, je tente mais il ne m’écoute pas ! » hurla la femme masquée de blanc, décidant de faire disparaître son arc pour se jeter sur le jeune homme, le projetant en arrière avec elle. Elle se retrouva allongée sur lui mais décida de ne pas perdre de temps. Elle se redressa vivement, le regard perturbé à travers ses yeux bleus.

« Elen ! Lâche-moi ! Il risque de nous carboniser tous les deux ! »

« Il ne te carbonisera pas car je vais te protéger, c’est différent, Tery ! »

« Différent comment ? Tu es trop faible ! Tu ne peux pas me protéger ! J’ai réussi à abattre Lavon ! Je vais faire de même avec lui ! Je vais éteindre cet oiseau de malheur ! »

« Non ! Ne me force pas à utiliser la force, Tery, je … »

Il ne la laissa pas terminer sa phrase, la soulevant avec aisance avant de la faire rouler sur le côté. Il se redressa, ayant ses griffes en main. Il vint les recouvrir de terre, poussant un râle de rage. Ne pas s’énerver contre Elen ! Ne pas s’énerver contre elle ! Seulement contre Kalan et personne d’autre ! C’était aussi simple et enrageant que ça ! Il ne devait pas s’énerver, il ne devait pas s’énerve inutilement ! Ca ne servait à rien de s’emporter pour ça ! RAH ! Il allait tout simplement se focaliser sur Kalan et rien d’autre !

Juste sur Kalan et l’agresser ! Le tuer ! Même si c’était un phénix ! Il ne devait pas se focaliser sur le reste ! Juste sur lui ! Rien que lui ! Le tuer ! Le tuer ! C’était ça qui était important ! Juste le tuer ! Rien que ça ! Le reste, il s’en fichait complètement ! Juste tuer ce foutu phénix ! Rien d’autre !

« Qu’est-ce que … c’est quoi ça ? »

« Je ne peux pas te laisser te blesser comme la dernière fois, Tery. »

Des lianes ?! Des plantes ?! C’était une blague hein ? Il se tourna vers Elen, la regardant avec surprise alors qu’il cherchait encore à comprendre comment c’était possible ! Comment faire pousser une plante ici ? Mais surtout …

« Libère-moi maintenant ! C’est compris ? C’est un ordre ! ELEN ! LIBERES-MOI ! »

« Hors de question. Je ne le ferai pas et tu le sais parfaitement. »

« Je te l’ordonne, Elen ! Libère-moi ! MAINTENANT ! Ou alors, je risque d’utiliser la force ! Tu ne comprends pas qu’en me bloquant ainsi, tu m’empêches tout simplement de fuir s’il m’attaque ?! Et il va m’attaquer ! Tu le sais parfaitement ! »

« Ce n’est pas ça. Si je te libères, tu vas foncer tête baissée vers Kalan ! »

Alors, elle se refusait complètement à le libérer ! Il en était hors de question ! Ses lignes blanches sur son corps, elle commença à soulever le jeune homme, bloquant ses jambes et ses bras avec les lianes. Elle faisait quoi là ?!

« Manelena ? Clari ? Royan ? Est-ce que vous pouvez vous en occuper ? »

« Ca ne sera pas forcément possible, je crois bien, malheureusement. »

Manelena disait cela avec lenteur alors que Royan faisait de son mieux pour protéger tout le monde. Est-ce que c’était parce qu’il était un prince ? Ou alors parce que le Phénix, malgré le fait que cela faisait déjà quelques temps, n’était pas encore pleinement conscient ? Capable d’utiliser ses pouvoirs ? Tout ce qu’il savait, c’est qu’il pouvait lui tenir tête par rapport aux flammes de l’imposant oiseau de feu.

« Elen, je ne me répèterai pas ! LIBERES-MOI MAINTENANT ! »

« Il en est hors de … HIIII ! » s’écria la jeune femme aux cheveux blonds, des flammes passant à côté d’elle. Elle avait énormément de mal ! Si en plus, le phénix continuait de la cibler, elle, pour tenter d’atteindre Tery, c’était fichu !

Elle tomba en avant, Tery se retrouvant en train de rouler sur plusieurs mètres. Elle … elle savait parfaitement que c’était stupide mais … mais … ils avaient fait la paix ! Tous les deux ! Elle ne voulait pas que cette paix soit gâchée de la sorte ! Pas maintenant ! Après tout ce qui s’était passé ? Elle voulait conclure ! Elle voulait … non. Non et non ! Elle n’avait pas envie que ça se termine de la sorte ! Pas maintenant ! Pas après qu’ils aient fait la paix !

« Ah … ah … ah … attends, Tery. Je viens te libérer et ensuite, on se met à l’abri. »

C’est étrange, c’était très étrange même. Il ne savait pas comment l’expliquer, loin de là même. Mais Elen, il semblait retrouver un peu la tête grâce à elle. Bon ! Alors, c’est vraiment le pire truc qui pouvait se produire.

« Rien que ça … rien que ça. »

Il se redressa, prenant une profonde respiration avant de se mettre à rechercher autour de lui. Bon ! Elen avait fait une bêtise mais il devait surtout se calmer. Manelena et les autres étaient déjà en train de se battre. Mais le Phénix semblait quand même bien moins puissant que son congénère, c’était assez étonnant en soi.

« Rien que ça. Rien que ça. »

Il se répétait ça tout en relevant Elen. Bon, il devait se concentrer, sérieusement se concentrer sur ce qu’il comptait faire. Ce n’était pas simple, pas du tout simple même. Comment réussir tout ça ? Comment ? Battre ce Phénix serait plus difficile que la normale.

Mais pas impossible ! Loin de là ! Il a réussi à battre Lavon. Il avait donc largement les capacités pour continuer sur cette voie ! Bon ! Le combat, le combat, le combat ! Il observa Manelena et les autres. Ils arrivaient à lui tenir tête et même …ELISE ! Elle était aussi en train de se battre ! Mais sans utiliser ses pouvoirs de démon, néanmoins.

Elle utilisait juste des flammes pour combattre les flammes ? C’était quand même assez saugrenu comme idée mais ce n’était pas impossible. Enfin, ce n’était pas bête non plus hein ? Il était sûr que ça pouvait marcher.
Même s’il pensait dans le fond que l’eau ou la pierre seraient plus utiles. D’ailleurs, est-ce qu’il devait … AAAAAAH ! Il fit un saut sur le côté en même temps qu’Elen, esquivant les flammes avant de reprendre la parole :

« Elen, il faut que tu m’aides. Est-ce que tu pourrais réussir à me protéger ? Je crois que malgré tout ce que je ferai ou dirai, je suis bien obligé de créer un golem, je dirai. »

« Tu n’as pas remarqué qu’il ne fait que te viser depuis le début ? »

« Si, bien entendu, je l’ai parfaitement remarqué même. Et ça m’énerve, ça m’énerve plus que tout ! Il me fout en rogne, Elen ! »

« Ne t‘emporte pas pour aussi peu, tout simplement ! »

Plus facile à dire qu’à faire. Il s’énervait pour un rien depuis que le phénix était là ! Depuis qu’elle était en danger ! C’est pourquoi il s’emportait ! Ce n’était pas possible autrement ! Rah ! Le phénix … le phénix ! AH ! Qu’est-ce que Manelena était en train de faire ?! Elle venait de frapper avec violence un rocher à côté d’elle, l’éclatant en morceaux avant de projeter chaque morceau de pierre d’un coup de pied.
Les morceaux cherchèrent à se planter dans le corps du phénix mais celui-ci les balaya d’un coup d’aile, énervé et furieux lui aussi. Pourtant, il ne semblait pas se préoccuper des autres. Il était seulement focalisé sur Tery et personne d’autre.

« Je ne sais pas ce que je t’ai fait à part être un démon, mais tu peux rêver que je ne me laisserai pas faire ! Il en est hors de question ! »

Il planta ses deux griffes dans le sol, poussant un cri de colère avant de soulever la terre à ses pieds. Deux immenses rochers de forme cylindrique sortirent du sol alors qu’il avait un sourire aux lèvres. VOILA ! C’était ça qu’il devait faire ! CA !

« Tu me diras ce que tu en penses ! »

Il n’hésita pas un seul instant, envoyant les deux cylindres rocailleux en direction du Phénix. Celui-ci les esquiva avec aisance mais quand ils continuèrent leur chemin dans les cieux, Tery poussa un grand éclat de rire, faisant un mouvement de la main vers son visage.

« Il aurait encore mieux valu que tu te les prennes maintenant, ça t’aurait fait moins mal. »

Les deux cylindres de pierre vinrent se fissurer avant d’éclater en morceaux, formant une pluie épineuse et rocailleuse qui se planta dans le dos de l’oiseau de feu mais pas seulement ! Manelena et les autres commencèrent à faire des mouvements pour éviter la pluie de roche, utilisant parfois leurs pouvoirs pour se protéger.

« Je peux savoir ce que tu fous ?! »

« Vous n’avez qu’à vous protéger, rien de plus pourtant ! »

« C’est ce que l’on fait, Tery ! Espèce d’idiot ! » rétorqua Manelena avec un peu de colère dans la voix. C’était quoi cet idiot ?!

Mais au moins, ça semblait être efficace ! Kalan tomba au sol, poussant un piaillement alors que son corps était couché. Sur son dos et ses ailes, de nombreux pieux de pierre s’y trouvaient, semblant faire atrocement mal.

« C’est tout alors ? Tu ne vaux rien par rapport à Lavon. Il y a de quoi être triste. »

Il ne se privait pas pour rabaisser l’oiseau de feu. Avec ses cornes sur son crâne, il se focalisait uniquement la créature légendaire. Elle faisait de même de son côté donc il n’y avait pas de quoi se plaindre hein ?

« Tery, tu peux reculer ? Si Kalan s’est calmé, on va peut-être pouvoir discuter avec lui. »

« Pas vraiment, non. Elen. »

Il disait cela avec nonchalance et un peu d’énervement. Il en était hors de question. Il ne fallait pas rêver. Comme si Kalan allait s’arrêter ?! Elle n’avait pas déjà compris avec Lavon ? Il était impossible de résonner ces créatures stupides ! Ces créatures qui ne pensaient qu’à la violence et à les tuer, lui et Elise ! Ce n’était pas compliqué pourtant !

« Tsss, ce sont des monstres, voilà tout ! »

« Tery, qu’est-ce que tu comptes faire ? » demanda Elen alors qu’elle le voyait s’approcher du phénix flamboyant. Le jeune homme se tourna vers elle, un sourire mauvais aux lèvres :

« Tu ne pensais quand même pas que j’allais le laisser vivre hein ? Il ne faut pas exagérer. Il chercher à me tuer, je vais donc faire de même de son côté. AH ! Puis quoi encore ?! Il ne faut pas abuser ! PAS DU TOUT MÊME ! »

« Tu vas donc le tuer ? C’est comme ça que … »

« Pas besoin de me faire une réflexion de la sorte ! Je ne tomberai pas dans ce piège grossier ! Je n’aurai aucun remord !

Ce n’est pas ce qu’elle voulait dire. Pas du tout même. C’est juste qu’utiliser la violence de cette façon … enfin de cette manière, ça ne lui convenait que très moyennement, voilà tout. Mais elle ne pouvait pas l’empêcher de réagir de la sorte.

« Tery, tu restes en arrière. On dirait bien que Kalan est encore motivé à se battre. »

Ah oui ? C’est vrai. Le phénix est en train de se relever, poussant un nouveau piaillement alors que les morceaux de roche disparaissent de son corps, semblant fondre en lui. C’est quoi ça ? Faire fondre la roche ? Des flammes aussi fortes ? RAH ! Fichu phénix ! C’était presque à croire qu’il n’avait rien du tout ! Quelle blague !

« C’est donc cela dont vous êtes capables ? »

« Ne fait donc pas trop le prétentieux alors que tu tiens à peine debout. »

Tery rétorquait cela, l’homme aux cheveux bruns restant méfiant. Il n’y avait pas que ça. Loin de là même ! Le Phénix était encore capable de se battre ! AH ! Ce n’était pas que ça ! TSSS ! Vraiment, si ça ne tenait qu’à ça !

« Tenir debout ? Cela est bon pour les bipèdes humanoïdes que vous êtes. »

« Tiens donc, rien que ça ? Ca y va au niveau des insultes, visiblement. »

Il émit un petit rictus amusé et énervé. Il n’hésitait pas à leur parler de la sorte, n’est-ce pas hein ? Il ne savait pas ce qu’il allait se prendre dans la tête à cette allure. Mais pas uniquement dans la tête ! HAHAHAHA !

« Alors, pour un début, c’est pas très glorieux, Kalan. Tu me fais presque pitié, je dois t’avouer, hahaha ! HAHAHA ! »

« Tery. » commença à soupirer Elen, encore plus inquiète qu’avant. Elle n’avait pas l’impression que tout était résolu, c’était peut-être même le contraire. Pfff … Elle n’avait aucune idée pour comment se sortir de là malheureusement. Mais bon, elle allait quand même surveiller Tery au cas où. Elle était soucieuse à son sujet. Et en même temps, elle regardait Elise. Elle aussi, elle avait l’impression qu’elle perdait le contrôle de son corps.

Chapitre 45 : Amour et Haine

ShiroiRyu
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Chapitre 45 : Amour et Haine

« Comment devons-nous faire ? »

« Déjà ne pas lui parler de ce qui est arrivé à son comparse. Ca me semble être une bonne idée pour éviter que l’on ne se fasse attaquer dès le départ. »

« Je confirme les propos de Manelena. Ca me semble être une bonne idée. »

Clari semblait des plus sérieuses, réfléchissant à l’éventualité d’un nouvel affrontement avec une créature millénaire. Ce qui causerait bien plus d’ennuis qu’autre chose. Mais bon, ils ne pouvaient pas espérer autre chose. Royan reprit la parole après sa question initiale :

« Est-ce que je me charge de tenter le dialogue ? Manelena, je ne sais pas si cela fut une bonne idée que tu nous accompagnes. »

« A cause de mes lignes d’Alzar ? A première vue, normalement, c’est pas vraiment ça qui pose problème, je crois, non ? »

« Je ne pensais pas à cela mais plutôt au fait que si les éclaireurs d’Honoros te voient, ils risquent de te prendre pour cible. Ils sont dans les environs. »

« Je reste camouflée et je n’ai pas besoin de montrer mon visage pour parler avec ce Kalan. Comme si un piaf enflammé pouvait cerner ce que je suis exactement. »

« Il y a aussi le caractère qui risque de poser problème. Je ne crois pas que Kalan accepte de se faire insulter de la sorte. Voilà tout. »

Elle haussa les épaules avec lenteur, comme pour montrer sa parfaite indifférence envers les propos de Royan. Comme si cela la dérangeait grandement ? Ah ! Ils pouvaient toujours se plaindre, elle en avait strictement rien à faire.

« Allons, allons, Manelena. Tu ne voudrais pas créer plus de problèmes à Tery, hein ? » dit Clari dans un grand rire.

« Qu’est-ce que tu racontes encore, là ? »

« Oh ? Moi, rien du tout, rien du tout même. »

Elle poussa un petit rire amusé alors que Manelena émettait un grognement. Il valait mieux pour elle qu’elle arrête de la provoquer de la sorte. Ca n’emmènerait qu’un gros lot d’ennui. Et elle était sûre que Clari n’en voulait pas, n’est-ce pas ? N’EST-CE PAS ?

« Tsss … on évite de se faire repérer alors par les éclaireurs ? »

« Ca ne va pas être possible. Ils nous verront car Kalan ne pourra nous ignorer très longtemps. » déclara Elen sous son masque blanc fissuré. « Nous sommes des porteuses de Zélisia et nous devons l’interroger. »

« Je me doutes. Tsss … je ne parlerai pas. Mais s’ils commencent à me chercher les embrouilles, ils me trouveront ! Et facilement en plus ! »

Elle s’exclama cela avec une petite pointe d’agacement. Elle n’avait pas envie de rire à ce sujet, elle en avait plus qu’assez de ces conneries ! Alors bon, il ne fallait vraiment pas la faire chié à ce sujet ! Plus qu …

« Manelena, mettez votre capuche. »

Oui, oui, elle avait parfaitement compris quand même ! Elle plaça sa capuche sur le sommet de son crâne, émettant un petit grognement colérique alors que déjà, une dizaine de soldats s’approchait d’eux, peur armés et protégés. En tant qu’éclaireurs, il était normal qu’ils ne soient pas suréquipés pour se défendre.

« Que venez-vous faire sur ce terrain, vous n’y êtes pas autorisé ! »

« Attends un peu, regarde qui c’est cet adolescent. Le prince de Traslord ? »

« C’est pas le royaume qui a perdu sa créature millénaire il y a peu ? » dit un troisième soldat alors que Royan restait parfaitement de marbre.

« Si, si, qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Est-ce que je peux finalement m’exprimer ? » demanda l’adolescent en poussant un léger soupir agacé. Les éclaireurs s’arrêtèrent de parler entre eux, le regardant avant que l’un d’entre eux ne réponde d’une voix lente :

« Bien entendu … prince … Royan si je ne me trompe pas. »

« Vous ne vous trompez pas. Je suis là avec quelques gardes du corps. Elles possèdent toutes des lignes divines. On n’est jamais trop prudents. »

« Pourquoi êtes-vous ici alors, prince Royan ? »

« Pour parler avec le Phénix Ardent. » déclara l’adolescent sans aucune hésitation. Pourquoi mentirait-il dans une telle situation ?

« Impossible. Nous n’avons même pas réussi à lui faire arracher un mot. »

« Laissez-nous faire. Peut-être que nous y arriverons de notre côté. Nous n’avons rien à perdre, n’est-ce pas ? Est-ce que vous comprenez ? »

« Hmm … les ordres sont formels. Nous ne devons personne laisser s’approcher de Kalan, le Phénix Ardent. Mais vous êtes le prince … et vous savez ce qui est arrivé à votre Léviathan des Abysses, si je ne me trompe pas. »

« Bien entendu mais nous n’avons pas le choix. Le réveil de ces créatures millénaires est peut-être un mauvais signe. Nous avons réussi à communiquer avec lui. Nous ne devons pas perdre cette chance une nouvelle fois. Sans eux, nous ne pourrons pas savoir pourquoi ils sont réveillés et qu’est-ce qu’ils nous veulent. »

« Faites comme vous le voulez. Mais on vous aura prévenus hein ? »

Ils ne comprenaient pas ? Qu’importe ce qu’ils disaient, ils avaient déjà eu affaire à Lavon. Maintenant, ils savaient comment réagir. Royan se tourna vers la femme masquée de blanc, murmurant d’une voix lente :

« Je te laisse commencer la discussion ? Ou alors Clari ? Car vous êtes toutes les deux des adeptes de Zélisia, ça sera bien plus simple. »

Des murmures se firent entendre de la part des éclaireurs d’Honoros. Ils ne s’attendaient pas à de telles personnes aux côtés du prince ? Pourtant, c’était une chose plus que normale. Ils regardèrent tous, Elen hochant la tête positivement :

« Comment vais-je l’appeler ? Il se trouve dans les airs. »

« Tu n’as qu’à crier son nom ? » répliqua Clari tout en émettant un petit rire.

Si seulement c’était aussi simple que ça ? Bon, elle ne perdait rien à essayer. Elle prit une profonde respiration avant de crier :

« KALAN ! KALAN ! PHENIX ARDENT ! »

« En plus, tu le fais vraiment ? Hahaha ! » dit Clari tout en s’esclaffant, Elen se tournant aussitôt vers elle. Ce n’était vraiment pas très drôle ! « Mais peut-être que ça marchera ? »

« Je l’espère pour toi car sinon … »

Déjà elle faisait apparaître quelques lignes de Zélisia, légèrement irritée. Mais il valait mieux pour elle qu’elle se calme car sinon, ça risquait de chauffer. Mais le Phénix Ardent se tourna vers le petit groupe composé des éclaireurs d’Honoros et du groupe de Royan.

« On dirait que ça marche pourtant ! »

Kalan descendit en piqué vers eux, ses flammes pourtant si proches ne semblant pas provoquer plus de chaleur que la normale. Non, c’était comme si … les flammes n’étaient pas brûlantes. A cette distance, l’envergure de ses ailes était encore plus impressionnante.

« Zélisia ? J’ai ressenti sa puissance par ici … et il y a aussi un effluve d’Alzar … de ta part. » déclara Kalan.
Une voix assez majestueuse, comme l’oiseau qu’il représentait. Il fallait dire déjà que les phénix, à la base, étaient des créatures vraiment très rares. Mais alors en voir un d’une aussi grande taille et immense, c’était déjà autre chose.

« Visiblement, il t’a aussi repéré. »

Clari a un petit sourire en se tournant vers Manelena, celle-ci gardant son visage sous sa capuche. Heureusement pour la première, elle n’avait pas dit le nom de la seconde ce qui aurait emmené encore plus d’ennuis que prévu. Vraiment, fallait qu’elle se taise.

« Que me voulez-vous ? Que les porteuses des lignes de Zélisia s’adressent à moi directement en connaissant mon nom, vous n’êtes guère là pour simplement vous distraire. »

« Nullement, nous sommes là pour obtenir des renseignements sur vos éveils. Mais pas uniquement, Lavon a été … »

« Tué, nous l’avons tous ressenti à ce moment précis. Nous ne savons guère comment cela est possible mais si tous les médaillons été réunis, cela veut dire que les démons vont finir par se réveiller un jour ou l’autre. Il nous faut alors nous préparer. »

« Mais pourquoi pensez-vous que les démons vont se réveiller ? »

« Car il en est ainsi. Quelqu’un qui complote pour réunir tous les médaillons ne pense pas alors à les utiliser pour sa puissance personnelle. Cela serait beaucoup trop pour lui. Ainsi, il doit être alors au courant que la porte menant au monde des démons peut s’ouvrir avec les médaillons et avec notre mort à nous, les créatures légendaires. »

« Et si nous le savions pas, maintenant, qu’est-ce que vous comptez faire ? » dit Clari tout en émettant un petit sourire. Le Phénix étant une créature bien moins effrayante que le Léviathan, elle n’hésite pas à faire de l’humour.

« Les porteurs des lignes de Zélisia ne sont pas idiots au point de vouloir la destruction de ce de monde. Même ceux d’Alzar ne le désirent pas. Il faut être un démon pour vouloir le retour des démons. Or … il n’y a que peu de chance qu’un démon soit présent en ces terres. Bien qu’il arrive que quelques fois, des engeances arrivent à passer outre la porte et la magie qui entoure Omnosmos. Ce qui leur permet alors de tenter d’accomplir leurs desseins. »

« J’ai une question : si Alzar a créé les démons, pourquoi est-ce que vous avez dit que même les porteurs d’Alzar n’œuvrent pas à cela ? » demanda Elen sous son masque blanc.

« A cause de la relation entre Alzar et Zélisia. Vous qui les considérez comme des Dieux ont pourtant des réactions très humaines. Bien qu’Alzar ait toujours voulu s’opposer à Zélisia, que cela soit avec ses lignes et son unique race démoniaque, il n’a jamais pu nier l’amour qu’il éprouvait pour sa rivale. Celle-ci de son côté, ne demandait que cela. Lorsqu’ils comprirent tous les deux que la race d’Alzar allait voir grand, beaucoup trop grand, mais surtout qu’Alzar avait compris son erreur, il fut difficile pour lui de cacher ses sentiments. »

« C’est donc pour ça que des personnes autres que les démons possèdent les lignes d’Alzar. » murmura Manelena bien qu’elle restait cachée.

« C’est exact. Néanmoins, le problème des lignes d’Alzar fut les sentiments. Lorsque l’on éprouve trop fortement un sentiment qui peut nous emmener à perdre la raison, les lignes d’Alzar deviennent alors incontrôlables ou presque. Il faut une très grande volonté et un esprit très fort pour réussir à utiliser leur potentiel au maximum sans oublier qui est ami et qui ennemi. » répondit le phénix avec lenteur.

« Elle n’a aucun problème à se contrôler. » dit Elen en s’adressant à la personne encapuchonnée, celle-ci ne proférant aucun mot. Elle n’avait pas besoin de préciser cela, loin de là même. Elen garda son regard saphir posé sur Kalan, murmurant : « Est-ce que je peux vous demander quelque chose ? »

« Ne serais-tu pas présomptueuse pour avoir quelque chose à me réclamer ? »

« Non, non ! Pas du tout, ce n’est pas ça ! Mais … est-ce que les démons sont vraiment des êtres aussi monstrueux que ça ? »

« Ils le sont. Cette race, contrairement aux cinq autres, possède une étrangeté qu’Alzar leur a donnée en les créant. C’est d’ailleurs ce qui a f … »

« Pardonnez-moi mais sinon, est-ce que … les démons et les races de Zélisia peuvent s’aimer ? » coupa la femme masquée.
Toutes les têtes se tournèrent vers Elen, celle-ci rougissant violemment sous son masque. Pour une demande saugrenue, c’en était une. Une vraiment très spéciale même. Cela parut même étonner le phénix, la créature ancestrale rapprochant sa tête de la sienne.

« En voilà une chose encore plus étrange. Une telle question ? Pourquoi poser cela ? »

« Juste pour me renseigner, rien de plus. Je … je … »

Elle commençait à trembler devant l’imposant phénix, n’osant guère bouger en attendant qu’il lui permette de le faire. Pourtant, il ne vint rien dire pendant quelques secondes pour finalement murmurer :

« Si Alzar et Zélisia ont réussi à s’aimer malgré leurs différences, rien n’empêche qu’un démon puisse aimer une race de Zélisia. »

« Oh … merci. Vraiment, merci. »

Elle poussa un petit soupir de soulagement mais le phénix rapprocha son visage encore de celui d’Elen. Maintenant, c’était presque comme s’il sentait son souffle chaud. Elle vint déglutir, le phénix disant avec une extrême lenteur :

« Si tu me poses une telle question, c’est que tu connais un démon, n’est-ce pas ? Et que ce démon est dans les environs. Tu penses qu’il y a du bien en lui. Tu estimes qu’il ne causera jamais de tort, qu’il ne créera jamais de problèmes. »

« Je … je n’ai jamais dit ça ! Je … je … »

« Où est ce démon ? Que je l’extermine maintenant. »

Elle fait quelques pas en arrière, impressionnée et inquiète. Elle voulait juste … elle voulait juste que … qu’elle et lui … juste … qu’elle et lui, c’est tout ! Elle ne voulait pas le mettre en danger ! Il en était hors de question ! Elle commença à sangloter, faisant apparaître son arc au bois de couleur blanche.

« Ne … ne m’y forcez pas, Kalan ! Je n’hésiterai … je n’hésiterai pas une seule seconde ! Alors, ne m’y forcez pas ! Je ne veux surtout pas ! » bafouilla-t-elle.

« Alors, donnes-moi ce que je désire. Le démon n’est pas loin. Tu portes son odeur. Dès l’instant où tu en as parlé, tu l’as condamné. »

« Je ne ferai rien de ça ! Rien du tout ! Vous n’y toucherez pas ! »

La flèche quitta l’arc blanc d’Elen alors que Royan, Clari et Manelena ne fassent des sauts de côté. Visiblement, les hostilités venaient de commencer. La flèche se planta dans le corps du phénix sans pour autant le blesser.

« Tu as donc décidé de m’attaque. Tu as agi en connaissance de cause. »

« Je ne peux pas vous laisser vous en prendre à lui. Il en est hors de question. »

« ET VOUS NE LA TOUCHEREZ PAS ! »

Un pieu de terre, plutôt gros et imposant. Un pieu qui vient percuter le corps du phénix avant de le repousser plusieurs mètres au loin dans les airs. Tery est sorti de sa cachette, en colère alors que des lignes noires sont déjà visibles sur son visage.

« Voilà donc le démon qui était près de cette adepte de Zélisia. Je comprends alors ta question. Même si ses cornes ne sont pas apparentes, je sens son côté démoniaque. »

« Elise, il vaut mieux que tu restes cachée. Il ne sait pas que tu es là. » chuchota Tery sans pourtant tourner son regard vers le rocher.

« Vous êtes vraiment sûr, messire Tery ? »

« Si je m’en sors pas, tu seras au moins toujours là. Je suis un démon, pas toi. Je ne sais pas ce que j’ai commis mais s’il me cherche, il me trouve. Reste à l’abri, c’est tout. »

« Comme vous le désirez. »

Et qu’elle arrêtait de le tutoyer, ça le rendait carrément bien plus nerveux que le reste. Il n’était pas fait pour être appelé ainsi ! Il n’aimait pas ! Maintenant que le Phénix avait pris un peu de distance par rapport au quatuor. Les éclaireurs d’Honoros se tournèrent vers Tery, criant subitement :

« C’est l’homme recherché par les cinq royaumes ! Celui qui a enlevé Manelena, la princesse de Shunter ! Un démon ! »

« Je n’ai pas été enlevée par lui. » corrigea Manelena, laissant paraître sa chevelure et son visage avant que son armure noire ne se présente sur son corps.

« Qu’est-ce que … LA PRINCESSE EST LA ?! Vous nous avez menti, prince ?! »

« Non, vous ne m’avez jamais posé la question. Et vous feriez mieux de reculer si vous ne voulez pas être tués par le Phénix Ardent. » corrigea Royan, restant méfiant par rapport à leur réaction. Une mauvaise chose et ça pourrait tourner très mal. Les éclaireurs firent quelques pas en arrière, sortant néanmoins leurs armes.

« Comment pouvons-nous croire le prince ?! Vous savez ce que vous comptez faire ?! »

« Eliminer le phénix ardent, oui. Disparaissez de notre vue si vous ne voulez pas mourir. »

Manelena ne leur laissait pas vraiment le choix. Soit ils décidaient de mourir par elle, soit par le phénix … soit ils partaient. En fait, non. Il valait mieux les tuer. Elle émit un petit rictus sous son casque noir, ses veines se présentant bien que nul ne pouvait le voir. Ou juste ceux qui connaissaient les « symptômes » d’une porteuse des lignes d’Alzar.

Aussi vive que l’éclair, son épée vient produire des lames d’air, tranchant net les corps des éclaireurs alors que Royan la regardait en haussant un sourcil. Clari avait perdu son sourire, Elen s’exclamant :

« Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?! Ils comptaient surement s… »

« S’enfuir ? Je ne le permettrai pas. Et je ne le fais pas pour moi, je ne crains rien. Mais Royan, si Honoros apprend qu’il fut responsable de la mort de Kalan, son royaume risque de rentrer en guerre inutilement avec celui d’Honoros. Ce n’est pas ce qu’il veut non ? »

« Ce n’est pas ce que je désire, c’est vrai, je le reconnais amplement. »

« Alors, ne compliquez pas le tout en les laissant vivre. Des fois, il faut tuer, et ça, il faut se le rentrer dans le crâne, c’est pas bien dur ! »

« Vous semblez croire que vous en ressortirez vivants, vous aussi. » déclara Kalan avec lenteur, poussant un puissant piaillement.

Déjà, des flammes commencèrent à tomber sur la zone autour d’eux, créant presque un halo enflammé, prêt à tout dévorer si quelqu’un osait s’en approcher. Sauf que même Elise était prise parmi les flammes, sortant de sa cachette pour rejoindre le groupe.

« Désolée mais avec les flammes, je préfère rester avec vous. »

« Ca se comprend parfaitement, Elise. Mais tu ne combats pas. On évite à tout prix que ton côté démoniaque se réveille et … »

« DEUX DEMONS ?! DEUX ?! »

Un nouveau cri de la part du phénix ardent et voilà qu’il était maintenant prêt à en découdre. Le jeune homme aux cheveux bruns avait déjà fait paraître ses cornes sur son crâne.

« Il faut que je m’en occupe de mon côté. Ca ne peut plus durer avec cet imbécile. Je crois que les créatures légendaires sont juste des monstres particulièrement imbéciles ! »

« Comment est-ce qu’un démon infâme ose m’insulter de la sorte ? »

Il en avait strictement … rien à faire ? C’est aussi simple que ça. Il s’en fichait complètement. Seulement, il avait tenté de s’en prendre à Elen et ça, il ne pouvait pas le permettre. Surtout alors qu’elle n’avait … fait que poser une simple question.

Chapitre 44 : Le Phénix Ardent

ShiroiRyu
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Chapitre 44 : Le Phénix Ardent

« Tery, tu veux pas faire la paix avec Elen ? »

« Je suis pas vraiment motivé à ça, Clari. Arrête de me poser la même question depuis quatre jours, s’il te plaît. Merci bien. »

Il disait cela de façon irritée pour bien montrer qu’il n’avait clairement pas envie de continuer à parler de tout ça. C’était énervant, vraiment énervant même. Mais il préférait ne rien dire du tout à ce sujet.

« Comme tu veux, comme tu veux, il n’y a aucun problème à ce sujet. »

« Bien entendu sinon, tu n’aurais pas posé la question, n’est-ce pas ? »

Il se montre assez sec mais ça se voit qu’il supportait mal le fait d’être en froid avec Elen. Ils se rapprochaient d’une semaine de conflit entre eux. C’était vraiment une guerre stupide entre leurs deux personnes et aucun ne voulait faire la paix avec l’autre.

« Quand même, je suis sûr que si … toi et elle … »

« Ne dit plus un mot. » coupa aussitôt le jeune homme aux cheveux bruns. Il avait eu aussi cette idée mais il en était hors de question.

Cela reviendrait à dire qu’Elen avait gagné et raison. Et ça, il ne se le permettait pas. Pas du tout même. Elen ne comprenait pas sa faute ? Rien à faire. Il ne fera jamais une telle chose. PAS DU TOUT ! Quitte à ce qu’ils disputés à jamais ! Voilà ce qui arrivait quand on était vraiment trop pressé en amour !

« On se trompe lourdement et on se plante. »

Même si dans le fond, il se demandait s’il n’était pas aussi un peu fautif à moitié. Mais qu’importe, ce n’était pas un problème pour le moment. Il avait beaucoup mieux à faire ! Bien mieux même ! Rien que ça !

« De quoi est-ce que tu parles encore, Tery ? »

« De rien, de rien, Manelena. C’est juste dans ma tête, rien d’autre. »

Elle hausse un sourcil, poussant un léger soupir. S’il le disait. Cela ne la dérange pas non plus. C’était peut-être même une excellente chose. Bien qu’elle n’hésitait pas, elle vient le prendre par le bras, déclarant :

« Reste à mes côtés pendant la petite session de voyage. Mieux on reste discret tous les deux, plus ça passera. On reste au milieu d’eux. »

« Qu’est-ce que tu racontes encore ? On n’a pas eu de soucis ces derniers jours et … »

Il ne dit plus rien quand elle lui lança un regard courroucé. Ok ok ! Il avait parfaitement compris ! Pas besoin de s’énerver pour si peu. Il se laissa prendre le bras, regardant Manelena en haussant un sourcil. Quand même, elle exagérait un peu non ? Voire même grandement d’après ce qu’il comprenait. Enfin, d’après ce qu’il pressentait.

Et il ne pressentait rien de bon, bien loin même. Mais peut-être que c’était juste lui qui pensait de la sorte ? Et qui se faisait surement des idées, non ? Il poussa un léger soupir désabusé avant de se remettre en route. Normalement … normalement …

« Si on suit le chemin qu’on pris les éclaireurs d’Honoros, nous devrions les retrouver très bientôt. Mais aussi ne pas être très très loin de notre cible. »

« Quand c’est le cas, il faudra prévenir alors. »

« D’accord Clari … et d’accord, Royan. On fera ça. Quand ça sera bon, moi et Elise, on ira se cacher. Cette fois-ci, on ne peut pas se permettre une telle agression. »

« Bien compris, messire Tery. On fera comme vous le voulez. » répondit la jeune femme aux cheveux auburn avec un petit sourire attendrissant.

« Pas besoin de m’appeler ainsi, je t’ai déjà dit ça, non ? »

« Oui mais c’est naturel chez moi, je suis vraiment désolée. »

Il fit un petit mouvement de la main pour bien montrer que ce n’était pas bien important avant de se remettre en route. Bon sang ! Ils avaient énormément de chemin à faire ! Beaucoup plus qu’il ne le croyait. Les heures passèrent à une vitesse des plus rapides alors qu’il regardait autour de lui. Quand même, Honoros était différent de ses souvenirs.
D’ailleurs, il se demandait si … cette femme était encore là. Enfin, celle qui lui avait donné l’un des médaillons d’Honoros. Ca commençait à faire bien plus d’une année donc c’était déjà de l’histoire l’ancienne. Il ne devait pas ressasser le passé. Par contre, il avait envoyé une lettre à ces personnes d’Omnosmos. Comme ça, sa mère recevrait ensuite sa lettre. Comme convenu ! Au moins, il savait qu’elle était en sécurité.

« Même si j’aurai quand même voulu une lettre ou deux quoi. »

M’enfin bon, qu’il parle à haute voix n’allait pas vraiment changer grand-chose de toute façon. Il savait que ce n’était pas possible. Sa mère ne pouvait pas lui répondre, pas du tout même. Mais peut-être que lorsqu’elle renverrait une lettre … non ? C’était quand même bien trop compliqué, beaucoup trop même.

« Je m’embrouille inutilement, voilà tout. »

« Tu te parles surtout tout seul, pour pas changer. » répliqua sèchement Manelena en lui donnant une petite claque derrière le crâne.

AIE ! Ca faisait jamais du bien de s’en prendre une ! Elle exagérait ! Il marmonna quelques mots sans vouloir être grossier, sentant que la chaleur avait quand même pris le dessus. Wow ! C’est vrai que là … il commençait à faire sacrément chaud.

« Je crois que l’on se rapproche de Kalan si vous voulez savoir, vous tous. »

« Royan ?! Est-ce que ça va ?! »

L’adolescent était en sueur, bien plus que tous les autres alors qu’Elen avait remarqué son état. La femme masquée s’approcha de lui, Royan la repoussant légèrement.

« Ce n’est rien du tout. Juste un peu de fatigue à cause de la chaleur. Rien d’étonnant puisque je suis issu de Traslord. Il faut se douter que je ne supporte pas le chaud. »

« Attendez quand même un peu, messire Royan. »

Voilà qu’Elise avait maintenant pris un petit mouchoir pour essuyer le front ruisselant de sueur de Royan. Celui-ci, interloqué, resta de marbre alors que Tery se mettait à sourire. Le jeune homme aux cheveux bruns murmura à Manelena :

« Dis-moi, tu ne trouves pas que … »

« Elise est une jeune femme spontanée et naturelle. Un peu comme Clari mais en bien moins agaçante. Il est normal alors que Royan ne sait pas comment réagir face à elle. »

« Nous avons donc le même point de vue à ce sujet. »

Ce qui était étrange car pas banal. Mais pourtant, il ne fit guère la remarque à ce sujet, ne souriant que légèrement. Il valait mieux ne pas trop en parler. Pour une fois que ce n’était pas sur lui que l’on se moquait. Lorsqu’il vit Clari ouvrir la bouche, il mit une main sur celle-ci, chuchotant :

« Arrête tes bêtises, s’il te plaît. Là, ce n’est vraiment pas le moment. »

« Roh, je comprends, je comprends mais tu crois que … »

« On en sait rien et c’est surement une marque de respect mais tu n’as qu’à voir comment il semble stupéfait. Autant laisser faire, non ? »

« Hmmm, on dirait bien que tu penses la même chose que moi donc … d’accord. »

« Merci bien de ta coopération. »

De sa coopération ? Elle eut un petit rire pour bien montrer que ce n’était pas du tout ça. Elle s’amusait et c’était le plus important. Laisser Royan dans cet état était bien plus drôle que tout le reste, ce n’était pourtant pas bien compliqué !

« Royan ? Elise ? Si vous avez terminé, il faut que l’on avance ! Nous sommes presque arrivés à l’endroit où normalement Kalan devrait se trouver. »

« Oui, oui, Tery, c’est bon, nous arrivons. Merci mademoiselle Elise mais qu’une jeune femme utilisant l’élément du feu se préoccupe de l’état du prince du royaume de l’eau, c’est assez ridicule en soi. »

« Je ne comprends pas vraiment … si vous êtes mal, autant vous aider, non ? »

C’était une logique imparable ou presque. S’il était un être démoniaque et mauvais, non, il ne fallait pas l’aider. Mais là …, c’en était presque trop candide. Mais bon, elle semblait être de cette nature et il répondit :

« Tant les faits, c’est le cas. Mais bon, ne nous attardons pas. »

« Comme vous le voulez, prince Royan, je vous suis. »

L’adolescent aux cheveux bleus haussa tout simplement un sourcil avant de se mettre en route pour rejoindre les autres. Quelques secondes plus tard, ils reformaient le groupe tous les six alors que Tery continuait d’éviter de regarder Elen.

« Que des problèmes, rien que des problèmes. »

Il murmurait cela alors que Manelena posait son regard sur lui. Elle cherchait quoi exactement là ? Il aimerait bien le savoir. Mais l’heure n’était pas à connaître ce genre de choses et il poussa un profond soupir.

« Arrête de faire ça, Tery. C’est inutile, ça ne changera rien. »

« Je ne pensais pas changer quelque chose de toute façon à la base hein ? »

« Moui. Je ne suis pas convaincue par tes paroles, tu dois t’en douter. » répliqua la femme aux cheveux argentés avant qu’il ne plonge dans son mutisme.

Qu’importe, ce n’était pas important. Le problème était plus la chaleur qui augmentait au fur et à mesure de leurs avancées. Oui, c’était ça le gros problème. Royan supportait cela difficilement et lui-même commençait aussi à sentir les effets.

« C’est insupportable cette chaleur. »

Finalement Elen avait pris la parole à son tour. Sauf qu’il ne s’attendait pas à ce qu’elle retire sa cape habituelle … pour laisser paraître son justaucorps rouge ? Mais surtout, avec son armure et le reste … enfin … elle était en sueur à cause de la cape.

« Je peux savoir ce que tu regardes par hasard ? »

« Rien du tout. Arrête de te faire des illusions, c’est laid. »

« Tsss ! » termina-t-elle de dire avant de ranger sa cape dans son sac après l’avoir pliée. Il pouvait dire ce qu’il voulait, ça ne changeait rien.

Mais elle remarqua maintenant qu’il continuait de la regarder brièvement. C’est vrai que normalement, en prive, c’était le seul moment où elle retirait sa cape. Bien entendu, elle avait pris l’habitude de laisser ses cheveux prendre l’air mais quand même …. Qu’est-ce qui changeait par rapport à auparavant ? Enfin, au point que Tery la regarde tellement. C’était ça qu’elle voulait depuis le début ! Et maintenant, elle l’obtenait sans savoir comment ? Quelle blague ! Elle ne pouvait pas laisser passer ça. Elle devait en profiter et lui montrer qu’elle était encore capable de l’attirer dans ses filets.

Avec vivacité, elle se déplaça jusqu’à Tery, se plaçant de l’autre côté avant de lui attraper le bras. Plus que surpris, le jeune homme aux cheveux bruns se laissa faire comme si de rien n’était, la regardant avec étonnement.

« Manelena, je te l’embarque. »

Elle ne lui laissait pas le choix de répliquer. Elle emporta le jeune homme avec elle, le tirant de telle façon qu’il était obligé de la suivre. Ils s’éloignèrent de plusieurs mètres par rapport au reste du groupe alors qu’il se permettait de regarder autour de lui.

C’est sûr que le décor changeait grandement de celui de Traslord. Ici, c’était seulement de la pierre dans les environs … des montagnes, des collines, des rochers de différentes tailles, il n’y avait que très peu de verdure et encore, on ne pouvait pas parler de verdure quand l’herbe était plus orangée que verte.
C’était quand même assez saugrenu et surprenant mais pas de quoi le perturber. Non, ce qui le perturbait, c’était de se promener avec Elen sans sa cape. Il n’y avait vraiment que le masque qui le dérangeait et … par rapport à la première fois où il l’avait rencontrée, elle avait encore un peu grandi. Il paraitrait que le passage à l’âge adulte ne forçait pas forcément l’arrêt … de la taille. Enfin, on pouvait encore grandir et il avait senti qu’il avait gagné encore quelques centimètres par rapport au début de son voyage. Le début de son voyage, hein ? C’était avec elle … juste avec elle.

« C’est juste aberrant tout ça. »

« Quoi donc, Tery ? » demanda Elen avec un peu de tremblement dans la voix.

« Que je me sois disputé avec toi pour une raison aussi absurde. Tu es a première personne que je connais depuis le départ de mon village. Je devrais plutôt chérir notre relation au lieu de la briser par nos bêtises. Puis euh … enfin, je … »

« Oui, Tery ? Tu es rouge aux joues, qu’est-ce qui te dérange ? »

« J’ai juste l’impression que ton armure est un peu plus … mise en avant qu’auparavant. Un peu comme si tu avais grandi de ce côté. »

Mais qu’est-ce qu’il lui prenait de parler comme ça ? Quel idiot mais quel idiot ! Surtout que c’était particulièrement monstrueux de parler de la sorte à Elen. Il cherchait un moyen de se réconcilier et voilà ce qu’il était en train de lui dire ? C’était n’importe quoi. Elle allait tout simplement le claquer et il l’aurait mérité.

« Toi aussi, tu as remarqué ? C’est vrai que ça me serre un peu plus qu’auparavant. Je n’ai pas pu rectifier mon armure pour la peine. Mais c’est pareil pour mon justaucorps. »

« Je … n’aurai pas dû parler de ça quand même et … »

« Tery, je m’excuse aussi pour ma conduite en privé. Je comprends mal ce qui se passe avec moi mais je vais tenter d’arranger ça. Mais il faut aussi que je fasse tout pour que je te montrer mes sentiments en public, devant les autres alors je … »

Alors, elle … elle allait faire quoi ? Il la regardait avec étonnement puisqu’elle retira son masque devant le reste du groupe. Sans aucune hésitation, elle vint l’embrasser avec ardeur, ne semblant pas se priver de ce qu’elle a fait.

« Voilà, Tery. On fait la paix, tous les deux ? »

« Je crois que oui … enfin, ça ne me semble pas être une mauvaise idée. »

Il pouvait difficilement s’exprimer autrement. Mais bon, s’ils font la paix entre eux deux, c’était une bonne chose, normalement. Mais quand même, le visage ? Même pas masqué ? Il cligna des yeux plusieurs fois de suite.

« Qu’est-ce qu’il y a, Tery ? Tu es un peu étrange. »

« Ce n’est pas vraiment moi qui est étrange, c’est juste que … tu ne portes pas ton masque là, Elen. Enfin, je vois ton visage en plein jour. »

Mais aussi son corps sous cette armure. Enfin, en partie … Goups. Elle était terriblement … belle. Surtout quand ce n’était pas en privé. Il se sentait un peu fier … mais surtout très heureux de la voir ainsi. Elle tira doucement la langue avant de remettre son masque fissuré sur son visage, rigolant tendrement.

« Fin du spectacle, Tery. »

« C’est un peu dommage mais c’est compréhensible, très compréhensible même. »

Il ne pouvait pas l’en empêcher. Et puis, ils avaient fait la paix tous les deux. C’était une chose vraiment très importante pour lui. D’ailleurs, elle récupéra son bras avant qu’ils ne se remettent tous en marche sauf que cette fois-ci, le silence fut complet, des plus complets même. Il fallait dire que ce qu’avait fait Elen était surprenant et remarquable.
Aucun mot n’était possible à exprimer face à ça. Rien du tout même. Et alors, ils avaient fini par arriver à l’endroit où normalement, les éclaireurs devaient se trouver. Cela n’avait été fait qu’à base de suppositions. Car il était impossible que d’après les données de Clari, les éclaireurs n’avaient pas bougé. MAIS … lorsqu’elle avait interrogé les soldats, elle avait demandé où ils se rendaient et surtout d’où ils venaient.
Ainsi, ils avaient pu tracer un plan du chemin qu’ils suivaient … pour deviner la suite. Et visiblement, ils n’étaient franchement pas très loin de la réussite. Puisque le ciel était maintenant zébré de flammes … oui, de flammes qui disparaissaient avec lenteur. Rien que ça ! Ils en étaient proches, il le sentait !

« Regardez dans le ciel ! »


Elise s’était écriée en première alors qu’il était vrai. Un oiseau enflammé … recouvert par les flammes. Un être de feu. Un gigantesque être de feu qui devait faire cinq mètres de hauteur pour au moins dix d’envergure avec ses ailes. Il était gigantesque, moins impressionnant que Lavon par sa taille mais ça ne changeait rien à cette apparence qu’avait la créature céleste. C’était si … spectaculaire en soi. Vraiment … Tellement spectaculaire et étonnant.

« Qu’est-ce que l’on fait ? »

« Te mettre à l’abri avec Elise. Vous ne sortez pas de votre cachette sous aucun prétexte, compris ? » répliqua Manelena en s’adressant à Tery.

« D’accord, d’accord. Elise ? Tu viens ? Pendant ce temps, essayez de questionner le Phénix Ardent avec tout ce que vous pouvez. »

« On le fera, on le fera … mais il faut que tu arrêtes de nous gonfler avec ça, compris ? »

« Ok … Ok. J’ai compris, Manelena. »

Il poussa un petit soupir désemparé avant de se mettre en action. Il prit la main d’Elise avant de l’emmener derrière un rassemblement de rochers de taille différente. Au moins, ainsi, pas besoin de s’inquiéter, normalement ils devraient être bien cachés.

« Désolée de vous embêter avec ça, messire Tery. »

« Euh, tu ne me déranges pas vraiment. C’est plutôt moi qui cause d’énormes problèmes. Je rappelle que tu n’as rien fait de spécial. »

« Il ne faut pas dire ça ! Vous ne vous contrôliez pas ! »

« Et toi non plus. Nous sommes donc pareils. Mais quand même …cette histoire est juste folle. Tu sais, j’étais juste un garçon qui a perdu son père quand j’étais enfant. Alors bon, quand j’ai décidé de quitter mon village en m’enfuyant, je ne pensais pas que j’aurai les lignes d’Alzar ou même pire, que je sois un démon. »

« Mais au final, vous avez … »

« Rencontré Elen qui m’a tiré de là, oui. Sans elle, je ne sais pas si j’aurai vraiment survécu dans ce monde. Tu sais, Elen, j’ai beaucoup de mal à définir ce que je ressens pour elle. »

« Vous l’aimez, c’est tout ? Non ? Ce n’est pas ça ? »

« Surement … c’est surement ça. Je l’aime mais je n’arrive pas à l’exprimer correctement. »

« Il faudra le lui dire en pleine face. Et puis vous savez, trop de timidité risque de bloquer beaucoup plus que d’aller trop vite. Si vous allez trop vite, cela veut dire au moins que vous vous aimez tous les deux réellement. »

« Je ne veux pas qu’elle croit que … je suis juste attiré par son corps, c’est tout. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns.

« Je ne pense pas qu’elle imagine ça de votre part. Enfin, je me dis ça mais je ne suis pas dans sa tête donc je ne peux pas vous répondre à sa place. »

Bien entendu sinon ça serait beaucoup trop simple. Là, il fallait d’abord régler le souci avec le Phénix Ardent. Ensuite, il verrait pour Elen et lui … comme d’habitude.

Chapitre 43 : Violentes migraines

ShiroiRyu
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Chapitre 43 : Violentes migraines

« Est-ce que ça te convient, Tery ? »

« Elen, tu sais parfaitement que e n’ai pas besoin de nouveaux habits. »

« On ne sait jamais, ne dit pas ça alors que tu n’en sais rien, compris ? »

Elle lui parlait avec tendresse alors qu’il poussait un léger soupir. Il se faisait manipuler comme un enfant. Mais pourquoi est-ce qu’il était las de ce petit jeu avec Elen ? Il ne comprenait pas du tout. Est-ce qu’il ne l’aimait pas ?

Non, non ! Il ne devait pas penser de la sorte. Ce n’était pas une bonne chose ! Pas du tout même ! Elen était la personne qu’il aimait ! Il l’aimait et … pfiou … cela faisait combien d’heures maintenant ? Il revint avec elle vers le reste du groupe, Royan les regardant avec un air agacé sur le visage. Il déclara :

« Vous en avez mis du temps, n’est-ce pas ? »

« Elle voulait faire quelques achats mais j’ai refusé. Clari ? »

« Elle va bien. Normalement, elle devrait pouvoir remarcher correctement. Nous pouvons quitter la ville dès maintenant. »

« Je vais voir avec elle mais aucun problème alors. »

Il quitta Elen, se dirigeant vers Clari. Il lui parle pendant quelques secondes puis la jeune femme aux couettes blondes se lève, aidée par Tery. Comme prévu, ils quittèrent finalement la ville. Normalement, ils avaient encore du temps pour marcher.
Et surtout, ils savaient où se rendre maintenant ! Le reste de la journée se passa tranquillement, Tery étant aux petits soins pour Clari, attendant qu’elle dorme pour quitter enfin la tente dans laquelle Manelena, Elise et elle dormaient maintenant.

« Voilà, elle ne devrait plus se réveiller avant demain matin. »

« Tant mieux … car même avec de l’alcool dans le sang, elle ne fait que parler, parler, parler. Pfiou … elle fatigue grandement. »

« Manelena, on ne parle pas de ses camarades comme ça. » reprit Tery après les paroles de la jeune femme aux cheveux argentés.

« Je dis ce que je pense, bien que cela ne soit pas forcément plaisant pour tout le monde. Voilà tout, c’est aussi simple que cela. Je sais que c’est difficile à admettre pour certains mais ainsi va la vie et pas autrement. »

« Tu n’es pas obligé de parler aussi de la sorte. »

Il émit un léger bâillement. Cette journée avait été épuisante et même s’ils avaient bien avancé, le fait que Clari soit … bourrée n’a pas aidé. Mais tout a une fin et dès demain, il savait que tout serait rentré dans l’ordre ou presque. Manelena vint s’asseoir à côté de lui alors qu’il entendait un petit grognement de la part d’Elen. Elle n’allait quand même pas commencer hein ? Elle exagérait !

« Qu’est-ce qui se passe, Manelena ? »

« Tu n’es pas exténué toi non plus ? Courir à droite et à gauche ? »

« Disons que je le suis un peu … mais que je vais quand même reste debout, par principe. Il faut bien quelqu’un pour surveiller le feu pendant quelques heures. »

« Reposes-toi au lieu, je m’en occupe. »

« Non, non, c’est bon, je peux facilement gérer cela. Ne t’inquiète donc pas à ce sujet. »

« Lorsque je te dis quelque chose, Tery, tu obéis et tu te tais. Je te rappelle que je suis ta maréchale et ça, tu n’as pas intérêt à le contester, compris ? »

Gloups ! Elle semblait plus que sérieuse dans ses propos. Il valait mieux pour lui qu’il se fasse tout petit s’il ne voulait pas avoir de problèmes. Il déglutit avant d’hocher la tête avec lenteur. Bon … il valait mieux ne pas la contrarier hein ?

« Je vais aller me coucher alors. Encore une fois, encore une nouvelle nuit. »

« Je ne vais pas tarder à te rejoindre, Tery. Je finis juste … »

Manelena vint embrasser la joue de Tery, faisant s’arrêter Elen dans ses propos alors qu’elle la regardait avec effarement. Manelena se remit correctement alors que Tery restait droit, cherchant à comprendre réellement ce qui venait de se passer devant ses yeux.

« Euh, je vais y aller dès maintenant. »

Il se dirigea avec vivacité vers la tente, s’y enfonçant rapidement. Quelques secondes plus tard, Elen était elle aussi dans la tente. Royan se tourna vers Manelena, disant :

« Je peux savoir pourquoi est-ce que tu as fait cela ? Ca ne te ressemble pas, Manelena »

« Simplement pour tester sa réaction. C’est tout ce qui comptait pour moi. »

« Rien que cela ? Cette explication me semble déraisonnable. Tu sais parfaitement qu’Elen n’apprécie guère cela, n’est-ce pas ? Elle est sur les nerfs depuis que nous sommes tous réunis. Il vaut mieux ne pas la provoquer inutilement. »

« Je préfère me distraire avec cela. Ca ne me dérange guère qu’elle s’énerve. Ou alors, est-ce autre chose ? » murmura la femme aux cheveux argentés.

« Je ne sais pas ce que tu manigances, Manelena mais … il vaut que tu fasses attention au cas où. Tu ne peux jamais savoir ce que pourrait être la réaction d’Elen. »

« De la jalousie, de la jalousie et uniquement de la jalousie. Tu ferais bien d’aller te coucher. Pareil pour toi, Elise même si tu ne parles pas. »

« Oui, je pense que je vais faire ça. Dormez-bien, mademoiselle Elise. Pareil pour toi, Manelena. Même si je n’apprécie pas ce que tu as fait. »

« Oh. Si tu savais. Si tu savais. »

Les paroles de Manelena restèrent en l’air pendant quelques instants, Royant continuant de l’étudier pendant quelques secondes … avant d’aller dans sa tente en solitaire. Elise regarda Manelena avec lenteur, bredouillant :

« Je … je … si vous êtes la maréchale comme cela a été dit, je voulais juste savoir … Est-ce que vous et Tery, vous … »

« Tu as bien vu non ? Tery est avec Elen. Ca s’arrête là, fin de la discussion, rien d’autre. »

Elise pencha la tête sur le côté. Elle sentait un peu de dépit dans la voix de Manelena ? Ce n’était pas ce qu’elle était en train de penser à l’heure actuelle ? Il valait peut-être mieux ne pas trop s’y attarder ? Sinon, elle risquait d’avoir de gros problèmes.

« Euh bonne nuit, mademoiselle Manelena. Je vais aller dormir à mon tour. »

« Dors donc … dors … je vais veiller sur le feu et ensuite, je verrai quand j’irai me coucher. Rien de plus, rien de moins. »

C’était vraiment de l’amertume non ? A force de discuter avec des dizaines, des centaines, des milliers de personnes … lorsqu’elle travaillait à l’auberge, elle avait fini par être capable de lire dans les voix des gens.

« Vous devriez en parler réellement avec Tery. Je suis sûr qu’il comprendrait. »

« … … … Laisse-moi seule, s’il te plaît. »

Comme elle le désirait. Elle ne pouvait pas forcer une personne à se … non. Rien n’était jamais confirmé et elle le savait parfaitement. Elle jeta un dernier regard à Manelena avant de retourner dans la tente à son tour, laissant seule la femme aux cheveux argentés. Elle s’amusa à faire crépiter le feu, observant les flammes avant de dire :

« Qu’est-ce qu’ils peuvent chercher à comprendre ? »

Elle n’acceptait pas ce qui se passait. Pas du tout même. Elle voulait bien … se battre. Mais elle n’acceptait pas. Elle ne s’acceptait pas. Elle faisait tout pour refouler ça en elle. Il n’y avait pas d’autres solutions. Pas du tout. Elle s’appelait Manelena, elle était la princesse de Shunter, elle était la maréchale Nali, elle était tellement au-dessus du commun des hommes. Mais elle restait une personne comme les autres. Et cela, elle ne pouvait pas y échapper. Elle ne pouvait pas l’ignorer. Elle était comme Clari, Elise et Elen. Mais ça elle ferait tout pour essayer de l’ignorer. Son caractère ne lui permettait pas du tout une telle chose. Elle ne pouvait même pas y penser ou se l’imaginer. C’était aussi simple que ça. Elle devait peut-être aller se coucher ? Comme les autres ? Non, c’était mieux pas. Il valait mieux rester debout.

« Je n’ai que ça à faire de toute façon. »

Elle n’avait aucune autre occupation à l’heure actuelle. Elle sortit son arme, observant la lame de son épée. Contre Lavon, elle fut inutile. Elle était si faible … malgré ses lignes d’Alzar. Est-ce qu’elle se ramollissait ?

« Ah ! Vraiment, je vous jure … »

Elle a encore le temps, n’est-ce pas ? D’attendre et toutes ces choses. Elle a un petit sourire aux lèvres, imperceptible pour ceux qui ne sont pas là. Elle n’en a pas besoin … elle n’a pas besoin de jouer à ce petit jeu.


Ce n’est pas son genre. Après une bonne demi-heure, elle se lève enfin et s’étire. Il vaut mieux pour elle qu’elle rentre dans la tente et aille dormir. Elle s’immobilise devant la tente de Tery, posant une main sur le tissu. Elle le regarde, le touche, le caresse puis s’arrête.

« Tsss … vraiment inutile dans le fond. Vraiment. »

Elle peste légèrement contre elle-même avant de retourner dans sa propre tente. Clari dort déjà, Elise aussi. Elle s’installe et se coucher correctement, observant la toile au-dessus de sa tête. Elle passe une main devant ses yeux, étudiant ses doigts avant de glisser l’index le long de ses lèvres. C’était stupide …

« Tellement stupide. Tss. C’est juste impossible. »

Dans l’autre tente, celle où Tery et Elen dorment, la jeune femme au visage démasqué pour la nuit est à moitié avachie sur le jeune homme. Câline et tendre, elle l’embrasse doucement sur le cou et le visage alors que Tery la repousse délicatement.

« S’il te plaît … ce soir, je suis vraiment fatigué, Elen. »

« Comme tous les soirs, Tery. Comme tous les soirs. Je le sais parfaitement. » répliqua la femme aux cheveux blonds.

« C’est quoi cette remarque dédaigneuse ? »

« Ce n’est pas du dédain. Pas du tout. Juste qu’avec Manelena et puis Clari … et aussi Elise. »

« Tu racontes encore n’importe quoi, Elen. Je n’ai pas envie de discu… »

« Non ! Tu ne saisis pas ! Tu ne saisis rien du tout même ! Tu ne cherches pas à comprendre ! Tu ne comprends rien de rien ! »

« Mais qu’est-ce que je suis censé comprendre ? »

« Je suis jalouse, plus que jalouse. » dit finalement Elen alors qu’il écarquillait les yeux. C’est peut-être la première fois qu’il l’entend lui dire cela de vive voix.

« Tu es jalouse, je le sais hein ? Et … c’est normal ? Je suis un peu heureux. Mais tu es possessive, trop possessive, Elen. C’est ça le problème ? »

« Je suis tellement jalouse que j’en ai parfois mal au crâne. Tu ne comprends pas à quel point j’ai envie de tous les faire disparaître. Que je sois l’unique femme à tes yeux et rien d’autre ! »

« Jalouse, jalouse, quand même pas à ce point non ? »

« SI ! JE LE SUIS ! »

Elle grimpa sur lui, le forçant au sol pour le regard de ses yeux bleus. Il ne comprend pas hein ? Il ne comprenait pas hein ?! Elle devait le lui montrer comment ?! Ce qu’elle disait, ce n’était pas des paroles en l’air ! Pas du tout même !

« Tery, je t’aime à la folie. Rentre-toi ça dans le crâne ! Tu fais tout pour ignorer mes sentiments qui se développent de jour en jour ! TOUT ! »

« Non mais tu es juste un peu … trop zélée. C’est tout. »

« Zélée ? Zélée ? C’est toi qui est trop lent ! Beaucoup trop lent ! Qu’est-ce que je dois faire pour que tu me donnes ton amour ? Même en me déshabillant, tu ne ferais rien ! Est-ce que tu … ne serais pas plutôt attiré par les hommes ? »

Pour un choc, c’en fut un. Qu’Elen dise cela … il ne savait plus du tout où se mettre. Il ne savait pas quoi lui répondre ! Pourquoi est-ce qu’elle faisait une telle chose ? Enfin, pourquoi une telle véhémence à son égard ? C’était quand même très méchant de sa part !

« Je peux savoir ce qui te prend de me parler de la sorte hein ? »

« Je te parle comme j’en ai envie ! Tu n’es juste qu’un idiot qui ne veut jamais avancer ! »

« Bon ben … merci mais je pense que je vais aller dormir maintenant de mon côté. Bonne nuit, Elen ! » dit le jeune homme avec énervement.

Il vint se mettre de côté, lui tournant bien le dos alors qu’Elen faisait de même. Cette fois-ci, hors de question de chercher à se faire pardonner ou autre ! Et puis quoi encore ? C’était une blague hein ? Elle exagérait complètement et il fallait bien qu’elle comprenne ça ! Il ne se laisserait pas faire !

« Dors bien ! C’est tout ce que j’ai à te dire ! »

« Oui, oui, t’as qu’à faire de même, Tery, j’en ai rien à faire ! »

« Comme ça, nous sommes deux sur le sujet ! »

Elle répliqua cela assez sèchement avant de s’éloigner encore plus dans la tente. Elle fit plusieurs mouvements allant jusqu’à l’autre bout. Tsss ! Il valait mieux ne rien dire à ce sujet, c’était tout simplement ridicule et stupide ! Il chercha à fermer les yeux pour trouver le sommeil. Plutôt difficile, c’est la première fois qu’il est réellement en colère contre Elen, surtout pour une raison aussi futile et aberrante. Vraiment … c’est stupide.

Le lendemain matin, il était grognon, très grognon. Lorsqu’il se retourna, ce fut pour voir le visage d’Elen qui le fixait avec ardeur … et une petite pointe de désir. Mais elle détourna son visage, énervée avant de répliquer :

« Si t’as que ça à faire de te réveiller à cette heure, tu n’as qu’à bouger maintenant ! »

« Oui, oui, bien entendu, bien entendu, mademoiselle, la jalouse. »

« Ne commence surtout pas à m’énerver, Tery. »

Il haussa les épaules avant de se relever. Bon ben, c’était une journée grise qui commençait. Une sale journée, très sale journée même. Rien que le fait d’y penser le mettait en rage. Il n’avait pas envie que ça continue sinon …

« Bonjour à vous tous. Désolé pour le réveil tardif. »

« Si tu es parti t’amuser avec Elen comme d’habitude, tu n’as même pas besoin de te justifier. » rétorqua Manelena, Tery répliquant :

« Bonjour à toi aussi, Manelena. Et non, hier, c’était pas pour s’amuser. »

« Qu’est-ce que tu racontes encore, toi ? »

« Ca ne te concerne pas. D’accord ? On s’est compris ? »

Elle haussa un sourcil devant les paroles du jeune homme. Elle ne devait surement pas s’attendre à de tels propos de sa part. Mais elle hocha la tête positivement, remarquant qu’Elen sortait. Elle murmura :

« Qu’est-ce que … »

Ce masque blanc sur son visage ? Il était presque sur le point de tomber en morceaux. Les fissures étaient vraiment trop importantes pour être ignorées. Qu’est-ce qui s’était passé entre eux deux hier ? Une première véritable dispute ?

« Je vais vous faire à manger si ce n’est pas déjà fait. »

« Ne vous inquiétez pas, Tery. Je m’en suis chargée. Je ne suis pas serveuse pour rien. » répondit Elise en rigolant légèrement. Il fit un petit sourire amusé avant de répondre :

« D’accord, d’accord. Je te crois parfaitement, Elise à ce sujet. »

« Tant mieux alors. Si vous voulez manger … et mademoiselle Elen aussi ? »

« Je n’ai pas faim. Je me passerai de petit-déjeuner aujourd’hui. »

Pour sa part, il n’allait pas s’en priver. Elise avait fait un effort, Elen non. Il vint s’asseoir, commençant à manger de son côté alors qu’Elen s’éloignait pour prendre un peu d’air et surtout réfléchir à tout ce qui se passait depuis quelques jours.

En fait, ça ne faisait pas quelques jours. C’était même depuis bien plus longtemps. C’était bien différent … bien plus ancien. C’était depuis la première fois qu’elle avait vu Manelene ou alors la maréchale Nali à l’époque.
Elle ne l’aimait pas. Elle ne l’aimait pas du tout même. Ça ne servait à rien, rien du tout. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’haïr ces femmes. Ce n’était même plus détester mais bien haïr. Surtout avec Manelena qui faisait tout la mettre en colère.

« Elle va finir par y arriver mais elle va finir par le regretter aussi. »

Oh que oui. Elle sent que si elle le désire, elle peut éliminer Manelena d’un claquement de doigts. Ca serai tellement simple, tellement simple. Elle pourrait l’écraser d’un petit mouvement de la main, la réduire en poussières comme si de rien n’était. Mais ce n’était pas ce qu’elle désirait actuellement.

« Ca ne servirait à rien … et Tery m’en voudrait terriblement. »

Mais rien que l’idée de commettre un tel acte était impardonnable. Manelena la faisait souffrir mais est-ce qu’elle devait alors la tuer pour ça ? Ce n’était pas une bonne raison. Sa logique n’était pas fondée sur la mort.

« Tuer quelqu’un pour l’empêcher de nuire … à mes sentiments personnels ? »

Qu’est-ce qui clochait avec elle ? Qu’est-ce qui lui prenait de penser de la sorte ? Ce n’était pas dans ses habitudes de réagir de la sorte. C’était juste monstrueux. Une erreur grossière de sa part de réagir de la sorte.

« Je ne dois pas penser à conquérir Tery comme ça. »

Mais alors comment ? Comment ? Tout ce qu’elle faisait était voué à l’échec dès que cela concernait Tery. Elle n’y arrivait pas le moins du monde. Tout ça était stupide, particulièrement stupide ! Elle était stupide de ne faire aucun effort pour ça !

« Tery mérite quand même mieux … qu’une folle. »

Voilà, elle se considérait comme une folle. Ce n’était pas un bon signe mais elle devait s’ancrer cela dans la tête. Elle était folle de Tery. Vraiment folle de lui. Elle ne pouvait pas se permettre de se passer de lui. Elle ne pouvait pas ça ! C’était trop dur !

« Si Tery n’était plus à côté de moi, ne me prendrait plus dans ses bras, je crois que … je crois que … je crois que j’en mourrai. »

Hahaha. Elle a envie d’en rire. Elle rigolait justement. Un petit rire sinistre et sombre. Un rire qui ne promettait rien de bon. Elle devait en rire … elle devait en rire plutôt qu’en pleurer, voilà tout. Il n’y avait pas d’autres possibilités. Pas d’autres choix.

« Tery … Tery … Tery. »

Elle continua de murmurer son nom jusqu’à retourner auprès du groupe.

Chapitre 42 : Eclaireur

ShiroiRyu
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Chapitre 42 : Eclaireur

« Vous êtes le prince Royan ? Vraiment ? Que faites-vous ici ? »

« Je suis en voyage pour étudier la présence des créatures légendaires dans notre monde. »

« Sauf votre respect, avec seulement quelques personnes, je ne pense pas que vous soyez en sécurité. D’ailleurs, qui sont-elles ? »

« Elles voyagent avec moi depuis déjà tellement de temps que je leur fait pleinement confiance. Je leur confie ma vie sans aucun problème. » termina de dire le prince aux cheveux bleus. Ils avaient été arrêté par un gradé d’Honoros, pas forcément des plus hauts mais qui au moins, reconnaissait le prince de Traslord.

« D’accord, d’accord. En dépit des relations entre le royaume d’Honoros et celui de Traslord, restez quand même sur vos gardes, prince Royan. On ne sait jamais. Tout le monde n’accepte pas toujours votre présence en ces lieux. »

« Je m’en doute fortement. Merci quand même. »

Le supérieur hiérarchique des soldats s’éloigna d’un hochement de tête alors que le prince poussait un soupir. Ce n’était pas forcément la meilleure chose mais au moins, ils savaient qu’il était là. Il se tourna vers Clari, déclarant :

« Il faut aller prévenir Tery et les autres. Merci de m’avoir accompagné. Au moins, avec toi, ils ne risquent pas de te juger car tu as les lignes de Zélisia. »

« Je le sais parfaitement. C’est bien pour ça que je te fais ce petit service. »

« Je pense bien que je n’aurai pas à le rembourser, n’est-ce pas ? »

« Tery s’occupera de cela sans aucun problème. Ne t’en fait donc pas. » répondit Clari avec amusement tandis qu’ils décidaient de retrouver les autres tous les deux.

« Je l’espère bien. Je n’ai pas de temps par rapport à cela. »

« Hahaha ! Ne fait pas donc cette tête. »

Elle plaça son bras sur l’épaule de l’adolescent aux cheveux bleus, marchant à côté de lui. Les deux personnes vinrent chercher Tery, assis à une table avec Elise, Elen et Manelena. Les quatre personnes parlaient entre elles.

« Vous voilà donc de retour ? » dit Tery, se retournant vers eux. « Comment est-ce que cela s’est passé exactement ? »

« Plutôt bien … même si malgré mon statut de prince, je ne suis pas forcément bien accueilli partout. On va devoir rester sur nos gardes. Néanmoins, tant que vous ne vous montrez pas à visage découvert ou alors ne fassiez pas apparaître d’armure, cela devrait suffire. Je veux dire par là que vous ne vous faites pas remarquer … et tout ira très bien, c’est aussi simple que cela. Est-ce particulièrement bien compris ? »

« Ça l’est, ça l’est. Pas besoin d’être aussi … hum, non, rien du tout en fait. »

« Agressif ? Vous pouvez utiliser le terme. Nous sommes vraiment en danger, je tiens juste à le signaler pour ne pas causer plus de tort. »

« Ca se comprend. » répondit le jeune homme aux cheveux bruns.

« Tant mieux. Visiblement, les soldats ne nous dérangeront pas pendant la majorité du temps. Néanmoins, il vaut mieux se méfier et rester sur nos gardes. On ne sait pas ce qui nous attend et nous n’avons pas d’informations précises. »

Difficile d’ignorer tout ça. Mais ils ont besoin de bien plus de connaissances sur le Phénix Ardent. Du moins, où il se trouvait dernièrement. Le prince expliqua les problèmes qu’ils avaient actuellement mais Clari fit un petit geste de la main :

« Ce n’est que ça ? Aucun souci. Si vous pouvez vous me laisser cinq minutes, je pense que je pourrai vous obtenir ce que vous désirez. »

« Qu’est-ce que … Clari ? »

Il demandait à la jeune femme aux couettes blondes ce qu’elle comptait faire mais elle ne lui répondit pas, s’éloignant à petits pas de loup du reste du groupe. Pourquoi est-ce qu’il était anxieux ? Il se tourna vers Manelena mais celle-ci fit un hochement négatif de la tête. Elle-même ne savait pas alors bon …

Il se sentait mal à l’aise, très mal à l’aise. Il signala qu’ils allaient faire une pause en attendant que Clari revienne. Il avait préféré ne pas trop bouger. Assis sur un banc, il regardait à gauche et à droite alors qu’Elen cherchait à discuter avec sa personne.

« Qu’est-ce qui te prend, Tery ? Tu as l’air bizarre. »

« Rien, rien … Est-ce que Clari va bien ? Où est-ce qu’elle est partie ? »

« Je ne sais pas du tout. Il suffit juste de patienter. »

Oui mais en un sens, il était vraiment perdu. Une bonne demi-heure s’écoula et finalement, Clari revint, les cheveux blonds ébouriffés, la tenue un peu dépareillée et le visage rougi. Qu’est-ce que … qu’est-ce que … qu’est-ce que …

« Clari ?! »

Il fut le premier à se redresser, courant vers elle pour la rattraper. Il ne savait pas du tout ce qui l’animait. Cette rage qu’il ressentait dans le cœur. C’était quoi ça ? En s’approchant d’elle, il sentit aussitôt une odeur d’alcool qui émanait d’elle. Il posa ses mains sur les épaules de Clari, disant :

« Qu’est-ce que ça veut dire, je peux savoir ? »

« J’ai obtenu ce que nous voulions … hahaha. »

Il la prend par le bras, la tirant jusqu’à lui alors qu’elle avait un petit sourire aux lèvres. Il était en colère, une colère absurde, il le savait parfaitement mais il était en colère ! Plus qu’en colère même ! Il ne pouvait pas laisser passer ça !

« Qu’est-ce que ça veut dire, Clari ? Tu as l’air … complètement bourrée ! »

« Oh … juste un peu d’alcool et voilà que les langues se délient et … »

Un peu d’alcool ? Un peu d’alcool ? De qui est-ce qu’elle se moquait ? Il avait envie de s’énerver et de … non … il … il … il tremblait de tout son corps, venant serrer Clari dans ses bras tout en demandant avec lenteur :

« Qu’est-ce qu’ils … qu’est-ce qu’ils ont fait exactement ? »

« Hihihi, si tu as peur pour ma vertu, ne sois pas inquiet pour ça, elle est indemne. »


Comment est-ce qu’elle pouvait parler de la sorte ? En ces termes ? Il la força à s’asseoir, demandant sèchement aux autres de leur laisser de la place. Elle était complètement … bourrée. Vraiment, elle l’était !

« Tu crois vraiment que ta vert … vertu me concerne, Clari ? Tu devrais avoir honte de toi, honte d’avoir fait ça et … pourquoi est-ce que tu as fait ça ? »

« Les soldats… d’Honoros ne font pas confiance à Royan. Ils ne me font pas confiance à Elise qui est trop timide. S’ils voient Manelena, ils risqueraient de la reconnaître et pareil pour toi. Est-ce que tu voulais vraiment que ça soit … moi ou Elen qui fasse ça ? »

« Ni l’un, ni l’autre. Bon sang, attends, je te fais monter sur mon dos. J’arrive pas à y croire. Bon sang, je n’y arrive pas du tout ! »

Il devait vraiment contrôler la colère qui l’animait. Mais c’était terriblement difficile. L’envie destructrice qui l’animait, il devait la contrôler. Il vint s’accroupir devant Clari, disant :

« Et ne m’oblige pas à t’y … »

« Sans problèmes, Tery. Je te fais pleinement confiance ! »

Elle ne se priva pas pour « s’écrouler » sur son dos, plaçant ses bras autour de son cou alors qu’il gémissait. Hors de question, vraiment hors de question ! Il en était hors de question ! Réellement hors de question ! Il se tourna vers la femme masquée, disant :

« Il faut qu’on aille trouver un endroit où elle pourra se reposer. »

« On ne peut pas se permettre de perdre plus … »

« Elen, si on n’aide pas Clari, on ne pourra pas savoir ce qu’elle voulait nous dire. C’est aussi simple que ça. Alors bon, on fait un effort, c’est compris ? »

« C’était juste un conseil pour toi, rien de moins, rien de plus hein ? »


Il n’avait vraiment pas envie d’entendre des conseils à l’heure actuelle ! Pas du tout même ! Il ne connaissait pas les détails … de Cari, pas du tout même. Vraiment pas … C’est si impressionnant … tellement impressionnant …

« Clari, attends … Là, ça devrait être bon … »

Il l’avait seulement déposée hors de la ville, loin de là. Adossée à un arbre, il la regardait se reposer, passant une main sur sa joue. Il devait lui trouver de l’eau et vite ! Ou alors en faire ? Il se tourna vers Royan, disant :

« Royan, tu es un prince non ? Ton eau doit être spéciale, tu ne peux pas … combattre son alcool ? Enfin, le fait qu’elle soit saoule ? »

« Je peux toujours essayer mais je ne promets rien, rien du tout même. »

« Fais de ton mieux, s’il te plaît. »

« D’accord … d’accord. Clari ? Veuillez boire cela. »

Le fait qu’il la vouvoie montrait l’inquiétude qu’il éprouvait envers la jeune femme aux couettes blondes. Celle-ci fit un petit sourire alors que l’adolescent créait un petit bol glacé, déversant ensuite de l’eau qu’il avait formée de ses propres mains. La jeune femme laissa le liquide s’insinuer dans son corps, toussotant légèrement. Puis elle reprit des couleurs, ouvrant ses beaux yeux verts devant ceux de Tery, inquiet.

« C’est quoi cette petite mine, Tery ? »

« Celle d’une personne que tu as rendu inquiète par tes actes. »

« Oh … je te le promets, ils n’ont vraiment rien fait sur moi. Héhéhé, j’ai réussi à les empêcher. Mais en contrepartie, j’ai obtenu ce que je voulais. Lorsqu’un soldat boit un peu trop que la normale, il a souvent la langue trop bien pendue. »

« Ca me dérange … ça me dérangement totalement, je te préviens. »

Elle haussa les épaules en réponse à Tery, celui-ci poussant un petit soupir attristé. Elle ne comprenait vraiment pas l’inquiétude qui animait le jeune homme, n’est-ce pas ? Pas du tout même. Elle reprit avec amusement :

« Il semblerait que le Phénix soit suivi par une troupe d’éclaireurs. Je sais même leur prochaine destination et où ils se trouvent actuellement. »

« Ah bon ? Et … tu me promets vraiment qu’ils ne t’ont rien fait ? »

« Promesse de grande sœur ? Ca te convient ? »

Elle eut un grand sourire tendre après avoir dit cela, regardant Tery avec amusement. Il se sentit rougir, baissant la tête alors que Manelena haussait un sourcil, intriguée. Promesse de grande sœur ? Un rapide regard chez les autres et elle remarqua que les autres aussi … ne savaient pas vraiment de quoi parlait la jeune femme aux cheveux blonds. Sauf Tery bien entendu qui hocha la tête positivement.

« Ca me convient … enfin, je crois. »

« Tant mieux alors ! Tu vois qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter, non ? »

« Aucune raison ? J’espère que tu blagues quand même un peu. N’est-ce pas ? Je suis plus que sérieux à ce sujet. »

Et il le lui montrait par le regard qu’il avait actuellement sur sa face./ Rien que ça. Il poussa un petit grognement de colère avant de se redresser puis de s’éloigner. Il fallait juste attendre. Et puis, il avait besoin de souffler là.

« Tery, est-ce que moi aussi, je pourrai t’accaparer un peu ? »

« Elen, je t’ai déjà dit que … »

Sauf que ce n’était pas Elen qui venait de lui parler mais Manelena ? Il se tourna avec surprise vers son ancienne maréchale, la regardant pendant quelques instants, plongé dans l’incompréhension. Il n’était pas sûr d’avoir tout saisi, loin de là.

« Tu es quand même prié de ne pas me confondre avec ta petite amie, d’accord ? »

« Pardon, Manelena. Qu’est-ce que tu me veux ? Je ne suis … vraiment pas d’humeur. »

« Si c’est à cause de Clari, c’est une grande fille. Et malgré son jeune âge, les années où elle fut dans la petite troupe « spéciale » qui était chargée de récupérer les médaillons ou d’exécuter quelques missions pour moi, elle n’a jamais causé de problèmes. »

« Ce n’est pas ça … pas ça du tout. Tu peux pas comprendre, Manelena. J’ai eu honte … qu’on la laisse faire ça. Je ne pensais pas … qu’elle serait capable d’une telle chose. Enfin, d’accomplir une telle chose ! Je me sens tellement honteux maintenant ! »

« Tu peux l’être mais ça ne changea rien à ce qui s’est passé. Et à part quelques habits défroissés, ses cheveux qui partent dans tous les sens, il ne semble rien lui être arrivé de mal. Et grâce à elle, nous savons où nous rendre. »

« Mais elle a utilisé son corps et … »

« Tery, des fois, on doit faire des sacrifices pour obtenir ce que l’on désire. Quitte à nous souiller. Dans le cas de Clari, ce ne fut pas le cas. Elle n’a pas été aussi loin mais note-ça. Un jour, on doit se préparer au pire … au pire. Sans prévenir les autres, sans chercher à les rassurer. Il faut comprendre et faire confiance aux autres. »

Elle posa ses mains sur les épaules du jeune homme, son regard rubis fixant celui émeraude de Tery. Il resta immobile pendant quelques secondes avant de murmurer :

« Si je peux éviter ça … je le ferais … c’est aussi simple que ça. J’empêcherai que de nouveaux drames nous tombent dessus, compris ? »

« Pour l’heure, de notre côté, rien n’est arrivé. Tu n’as pas à t’inquiéter. Maintenant, je préfère que tu te reposes car c’est toi qui fait trop de zèle. »

« Vraiment ? Manelena ? Toi ? »

« Hey, c’est quoi ce ton suspicieux ? Je ne fais rien de mal que je sache en te disant une telle chose, non ? N’exagère pas non plus. »

Elle haussa les épaules, un peu agacée par les remarques de Tery alors que le jeune homme se confondait en excuses. Il bredouilla :

« Pardon, pardon, pardon. Ce n’était pas du tout ce que je voulais dire. »

« Mais tu l’as dit. Ca ne change rien à ce que tu as fait. Désolée pour toi. »

Oui mais bon … Il n’était vraiment pas très malin là. Déjà avec Clari, ça allait mal à cause de son état. Avec Elen, c’était compliqué. Et maintenant, s’il se mettait à dos Manelena … ça ne serait pas vraiment du bonheur, loin de là même.

« Tu veux bien m’excuser alors, Manelena ? »

« Ca dépend. Je verrai. Maintenant que nous avons des informations, que faisons-nous ? »

« D’abord laisser Clari décuver. Ensuite, nous partirons vers l’endroit où se dirigent les éclaireurs d’Honoros. Il ne doit pas être trop loin alors. »

« En espérant surtout que les soldats ne lui ont pas menti. » rétorqua Manelena en haussant les épaules, Tery soupirant légèrement.

« Je ne pense pas … je crois en elle. Et je crois en ce qu’elle a fait pour tout te dire. C’était beaucoup trop dangereux et risqué et stupide … tellement … »

Il ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir malheureusement. Mais bon … il revint vers Clari, observant son état alors qu’Elen le regardait avec désarroi. C’est vrai qu’il ne lui parlait plus trop depuis que Clari était revenue mais quand même.

« Alors ? Comment est-ce que tu vas, Clari ? »

« Ca tambourine un peu dans ma tête … mais ça devrait passer, hahaha. Je suis contente que tu t’inquiètes un peu pour moi, ne t’en fait pas. »

« Ce n’est pas en me disant ça que tu vas réellement me rassurer si tu veux tout savoir. » répond le jeune homme aux cheveux bruns.

« Ca va, ça va … ne t’inquiète donc pas. »

Elle soupira à son tour alors qu’il se redressait. Que Clari aille se bourrer la gueule de cette façon, c’était vraiment la première et la dernière fois. Il ne permettrait plus jamais une telle chose ! Il en était hors de question ! Hors de question qu’elle se mette dans un tel état !

« Attendez juste quelques heures, d’accord ? »

« Oui, Clari. C’est ce que je comptais faire avec toi, si tu veux tout savoir. »

« Oh … bien, bien, je comprends, je comprends. »

Elle émet un petit rire amusé avant de se laisser emporter par Tery une nouvelle fois. L’inquiétude n’était maintenant plus de mise pour eux deux. Ils avaient beaucoup mieux à faire tous les deux maintenant.

« Tu sais quand même le chemin que l’on doit prendre, Clari ? »

« Pas le moins du monde, hahaha ! Je sais où ils sont mais je ne connais pas vraiment Honoros donc je ne sais pas le chemin à suivre ! »

Bon … pendant qu’elle allait reprendre ses esprits, ils allaient plutôt chercher une carte pour savoir la route sur laquelle ils allaient marcher. Autant dire que ça n’allait pas être simple, pas simple du tout même. Finalement, Elen vint lui prendre le bras, disant :

« Tu m’accompagnes, on va trouver un endroit où se renseigner ! »

« Et tu penses que si je demande, ils ne risquent pas de vouloir m’agresser ? »

« Je pose les questions, tu restes auprès de moi, d’accord ? C’est aussi simple que ça. »

Oui bien entendu. C’était logique et normal. Il sentait qu’Elen voulait surtout passer du temps avec lui. Rien d’autre. Il hocha la tête positivement, regardant le reste du groupe avant de partir de son côté avec Elen. Alors qu’il restait camouflé, Elen prenait la parole, interrogeant des marchands et des personnes dans la rue.

« Pardonnez-moi, sauriez-vous où se trouve le … »

Lui-même n’écoutait que d’une oreille distraite. Il ne se sentait pas vraiment concerné par tout ça. Elen n’avait pas besoin de lui. Pas du tout même. C’en était complètement ridicule. Elle exagérait quand même un peu en un sens. Il servait quoi ? De décoration ? C’est bien ça ? Pfff ! Vraiment, elle exagérait même beaucoup.

« Tu vois, Tery ? Grâce à tout ça, je sais où nous rendre maintenant. »

« Tant mieux, tant mieux, Elen. Vraiment tant mieux. On y va maintenant ? »

« Pourquoi est-ce que tu fais cette moue, Tery ? Nous avons tout ce qu’il nous faut mais … on peut aller se promener un peu maintenant. »

« C’était donc ça l’idée que tu avais en tête depuis le début, n’est-ce pas ? » rétorqua le jeune homme aux cheveux bruns avant qu’elle n’émette un petit rire.
Il valait mieux ne pas chercher les problèmes à l’heure actuelle. Lui aussi méritait bien ce genre de petites balades à deux … et uniquement à deux, rien de plus.

Chapitre 41 : Plus intense

ShiroiRyu
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Chapitre 41 : Plus intense

« Non … non … je ne faisais pas ça, je te le promets. »

« Les promesses basées sur les mensonges sont les premières à s’effondrer, Tery. Pourquoi est-ce que tu me mentirais, hein ? »

Elle le força à se mettre sur le dos, grimpant sur lui, ses yeux rubis le fixant avec ardeur. Estomaqué, le jeune homme la regarda avec appréhension, bredouillant :

« Je ne comptais pas te mentir comme ça ! Ne dit … ne dit pas n’importe quoi. »

« Alors pourquoi est-ce que tu trembles hein ? Tu as quelque chose à te reprocher ? A te faire pardonner, Tery ? Mon petit Tery à moi. »

Elle se pencha en avant, restant assise sur le ventre du jeune homme. Son index gauche caressa le torse de Tery, à travers le tissu tout en étudiant son visage parcouru par l’inquiétude. Toujours penchée, elle vient lui chuchoter :

« Une jeune demoiselle qui dort avec un jeune homme, ce n’est pas pour qu’ils restent prudes très longtemps tous les deux, mon petit Tery. »

« Je t’ai déjà dit que je n’aime pas quand tu parles comme ça. »

« Alors, tu n’as qu’à me punir, Teythanaus non ? Si je suis une vilaine fille … qui a des envies et des désirs. Les femmes ne sont pas différentes des hommes sur ces points, tu le sais ? Vous n’êtes pas des bêtes et nous des anges. »

« … … … Non, je suis désolé. Ca ne … »

« Tais-toi un peu ! Tu me fatigues, Tery ! Tu me fatigues vraiment ! Ca ne te dérange pas d’être aussi gentil et mignon et tendre avec les autres femmes ! Mais lorsqu’il s’agit de ta propre femme, ah non ! On fait le timide et la mijaurée ! »

« Arrête s’il te plaît, ça ne me plaît pas. »

« Ne dit plus rien … car qui ne dit mot … consent ! »

Elle se jette sur lui, embrassant goulument le jeune homme. Elle dévore ses lèvres, les suçant alors qu’il repousse Elen. C’est trop inquiétant ! Ca commence réellement à lui faire peur ! Il la repousse avec force, s’en voulant déjà d’utiliser ses pouvoirs. Sauf qu’aussitôt, Elen fit de même de son côté, chacun ayant les mains de l’autre posée sur les épaules.

« Tu veux jouer avec moi, Tery ? On va rigoler ensemble, hahaha ! »

« ASSEZ ! Maintenant, stop ! »

Quitte à utiliser ses lignes d’Alzar, il allait arrêter Elen ! Il allait en discuter et … Pourquoi est-ce qu’elle pleurait ? Avec ses yeux rubis ? Elle pleurait et commençait déjà à sangloter. Il sentit la pression sur ses épaules se faire moins forte puis se retirer.

« Je vais … aller demander une chambre à côté, c’est tout. »

« Est-ce que tu comprends que tu ne sembles pas être dans ton état normal, Elen ? Attends un peu, ne pars quand même pas, je ne vais pas te jeter. Il en est hors de question. »

« … … … Snif. Je veux juste être avec toi. »


Pfiou ! Mais lui aussi ! Il prit la main d’Elen, la tirant vers lui pour qu’elle s’écroule contre son corps. Il commença à lui caresser les cheveux avec lenteur. Il l’embrassa sur les joues et sur le front, remarquant ses yeux rubis.

« Je t’aime aussi, Elen. Et si tu ne t’étais pas jetée sur moi, peut-être que … je pensais aller un peu plus loin que ces derniers jours. Mais tu vois, tu as tout gâché en agissant de la sorte. J’aurai voulu … enfin … que l’on reste juste en sous-vêtement. »

Il tentait de rigoler mais elle le regarda avec effarement, comme si elle avait compris qu’elle avait été coupable et stupide sur ce coup. Elle chercha à descendre les bretelles de son justaucorps mais il l’arrêta d’un simple mouvement.

« Qu’est-ce que j’ai dit ? Tu es trop pressée … et c’est à moi de le faire, Elen. Mais ce soir, ça ne sera pas le cas. Tu viens par ici. »

Il la força à rester collé à lui alors qu’il fermait déjà les yeux. Il devait se renseigner sur Elen. Pourquoi est-ce qu’elle avait un tel comportement dans ces moments ? Il ne savait pas du tout, pas du tout même. C’était ça qui l’inquiétait quand même un peu.

Mais elle trouva rapidement le sommeil, contrairement à ce qu’il pensait. Il la regarda dormir dans ses bras, un sourire aux lèvres, imaginant que tout irait pour le mieux le lendemain. Il ne tarda pas lui-même à trouver le sommeil, chuchotant tendrement et avec affection à la jeune femme aux cheveux blonds :

« Dors bien ma petite déesse … je t’aime tellement. »

Il l’aimait tellement qu’il ne voulait pas se séparer d’elle. Le lendemain matin, elle était toujours collée à lui alors qu’elle avait la bouche entrouverte. Il était certain que si elle ouvrait les yeux, ses pupilles seraient bleues. Mais elle avait grandement sommeil. Epuisée par la marche d’hier ? Il ne savait pas vraiment ce qu’elle avait fait.

Il la laissa s’éveiller et marmonner quelques mots avant d’ouvrir ses yeux. Bleus … comme il l’avait pensé. Elle avait des yeux rouges quand elle était « excitée » ? S’il pouvait dire ça comme ça. Il n’était pas sûr que ça soit le bon terme.

« Bonjour, belle demoiselle. »

« J’ai quand même dormi à tes côtés ? Malgré ce que nous nous sommes dit hier ? »

« A croire que pour aimer, il faut parfois se disputer. » répondit-il en l’embrassant longuement et tendrement. Il lui caresse les cheveux, continuer ce baiser pour bien se faire pardonner aussi par rapport à son comportement d’hier. Lorsqu’il retire ses lèvres, elle est toute rouge, bafouillant quelques mots :

« Euh ben … euh … c’était plutôt agréable … Je crois. Excuses acceptées. »

« Merci beaucoup, mon amour. On va retrouver les autres. »

Il se releva avec rapidité, Elen faisant de même. Elle regarda son masque pendant quelques secondes, l’étudiant avant de dire d’une voix lente :

« C’est bizarre mais j’ai l’impression que mon masque se fissure vraiment de plus en plus, Tery. Il faudrait que je fasse quand même attention un peu au cas où. »

« Oui, oui. Mais bon, allons-y maintenant. »

Il disait cela sur un ton évasif. Il valait mieux qu’elle ne sache pas pourquoi elle … avait de plus en plus de fissures sur ce masque. Ils quittèrent la chambre, descendant les marches ensemble. Clari, Manelena, Elise et Royan étaient déjà présents.

« Il faudrait que vous appreniez tous les deux à vous lever bien plus tôt. »

« Désolé, Manelena … c’est de ma faute. Hier, je me suis un peu disputé avec Elen et donc, il a fallu qu’on récupère nos heures de sommeil après tout ça. »

« Pas besoin de détails, merci bien. »

Elle avait une mine un peu grognonne ou c’était lui ce matin ? Il pencha la tête sur le côté, venant s’installer à côté de Clari alors qu’Elen faisait de même avec lui. Ils commandèrent de quoi déjeuner alors que Manelena le regardait en fronçant les sourcils. Seule Elise semblait encline à parler un peu plus que d’habitude, demandant à Tery :

« Dites, messire Tery, est-ce que … »

« Wow, non, non. Pas besoin de me mettre du messire s’il te plaît. »

Il n’était pas vraiment habitué à ça et surtout, c’était la première fois qu’elle l’appelait ainsi. Il remarquait même qu’elle était un peu gênée et confuse. Qu’est-ce qui se passait ?

« Tu as quelque chose à me demander, Elise ? »

« Hein ? Co … comment est-ce que vous le savez ? »

« Car généralement, quand on se montre aussi gentille, c’est qu’on a une idée dans la tête, hahaha. Ne t’en fait pas, je t’en veux pas. C’est normal et logique. Alors, qu’est-ce que je peux faire pour toi ? Si ce n’est pas trop demandé. »

« Euh … Je voulais … enfin, je vous en dirai plus lorsque nous sortirons de l’auberge si ça ne vous dérange pas trop à ce sujet. »

« Bien sûr que non. Enfin, je n’ai rien du tout contre, bien entendu. Heureux si je peux te rendre un service, bien entendu. »

« Me rendre un service ? Vous le faites déjà en étant à côté de moi pour parler. »

Ohla ! Il avait du mal à comprendre exactement ce qu’elle voulait dire par là mais il se sentit un peu rougir alors qu’il détournait le regard. Il valait mieux pour lui qu’il arrête ces stupidités. Il préféra ne pas continuer à parler, finissant son déjeuner.

Lorsqu’ils quittèrent l’auberge, ce fut pour se préparer à entendre différentes rumeurs et autres choses. Il fallait encore une fois se renseigner pour savoir où se trouvait le Phénix Ardent. Ah … Il était quand même un peu soucieux même s’il voulait éviter de le montrer.
Il ne pouvait pas s’en empêcher. Il était un jeune homme trop anxieux et inquiet par l’avenir, rien d’autre. Ce n’était pas possible autrement. Ce n’était pas possible … autrement. Il poussa un profond soupir de désarroi.

« Alors, Elise ? De quoi est-ce que tu voulais parler exactement ? Je t’écoute. »

« Par rapport au fait que vous êtes comme moi. Enfin, vous savez les cornes, toutes ces choses. Ca fait depuis combien de temps que vous les avez ? »

« Je crois que c’est récent en fait. C’était pendant la guerre entre Shunter et les autres royaumes. Enfin, quand Manelena était prête à se sacrifier »

« Ah bon ? Ce n’était pas parce que vous étiez en danger ? Ou parce que vous avez eu mal au crâne et entendu une voix ? »

« Je crois déjà avoir entendu une voix mais pas à ce moment précis. Quand Manelena fut en danger, j’ai tout simplement pas perdu de temps et je me suis emporté. »

« Vous vous êtes donc … enfin, vos cornes sont venues grâce à ça ? Mais est-ce que vous avez réussi à vous contrôler ou non ? »

« J’ai réussi, même si à chaque fois, je ne m’en rappelle pas. Je sais juste que je n’ai pas blessé Manelena et Clari … ou Elen et Royan. Mais ça, je ne m’en souviens pas. Juste quand j’ai réussi à reprendre conscience, ils allaient bien. »

« Je tiens à le confirmer. » déclara Manelena avec lenteur, Tery la remerciant d’un hochement de tête avant qu’il ne prenne :

« Bref, je n’ai jamais attaqué quiconque que j’aime et apprécie grandement avec mes … enfin, cette particularité, Elise. Et toi ? »

« Je n’ai pas réussi … à me contrôler … et je … je me suis … j’ai tué l’homme qui m’élevait des années, c’était le responsable de la taverne où je travaillais. Un homme vraiment très gentil, il avait perdu sa femme et son enfant … lorsqu’elle a accouché. Il m’a élevé comme si j’étais sa fille. Je n’ai jamais pensé que mes lignes causeraient autant de problèmes. Comme je n’étais qu’une serveuse dans la taverne, je n’ai jamais utilisé mes pouvoirs. Vraiment jamais, je n’ai jamais eu besoin de les utiliser. Et je ne me … suis jamais interrogée sur mes lignes. »

« C’est un peu triste quand même … mais c’est compréhensible. »

« N’étant qu’une fille de tavernier, enfin, je ne connais pas mes parents … »

« Non, non, c’est bon, j’ai parfaitement compris le message, rien de plus, rien de moins. » dit le jeune homme aux cheveux bruns alors qu’Elise faisait un petit sourire.

« Merci de m’avoir écouté quand même. Est-ce que vous voulez bien me parler de vos pouvoirs ? Que je sache ce que je peux faire ? »

« Ohla, je te préviens, je ne sais pas du tout comment cela marche. »

Mais il allait quand même faire de son mieux. Ca ne serait pas simple, pas du tout même. Il poussa un petit soupir, regardant à gauche et à droite tout en continuant de parler :

« Malheureusement, lorsqu’elles apparaissent, je ne suis pas vraiment conscient. J’ai juste la possibilité de fixer ma colère et ma haine sur quelqu’un. A partir de là, mon corps ne m’obéit plus et je ne me rappelle de rien. Je sais juste … que je peux penser. »

« Ca doit être étrange. Est-ce que tu crois que tu as une seconde personnalité ? »

« Je ne sais pas … vraiment. » murmura le jeune homme, tournant son visage vers Elen. S’il y avait bien une personne qui en avait une second, c’était elle, juste elle. Mais ça, il ne pouvait pas le dire à voix haute. Il en était certain.

« Mais quand même, il faut faire attention. Moi, j’ai toute ma tête, je suis pleinement consciente et je sais ce que j’ai fait … Mais je ne peux pas empêcher mon corps de réagir. »

« Ca doit être parce que tu ne te focalises pas sur une seule personne à haïr. Encore que je ne suis pas vraiment le mieux placé à ce moment précis, je détestais tout le monde. Vraiment, j’en voulais au monde entier. Sauf bien entendu à Clari et à Manelena. En fait, je m’en voulais à moi-même aussi d’être si faible et impuissant. »

« Si faible ? Impuissant ? Je … je … je crois que moi aussi. »

Elle n’en était pas sûre ? Ce n’était pas ça qui allait faciliter le dialogue entre eux deux. Mais il ne vint rien dire, attendant qu’elle continue. C’est elle qui avait lancé la conversation quand même hein ? Il ne fallait pas l’oublier.

« Je crois me rappeler que mon père adoptif avait de gros problèmes … avec des voleurs. Ils l’ont menacé et moi, je ne pouvais rien faire, rien du tout. Alors je me suis énervée, je me suis laissée emportée par la colère et j’ai tout rasé. Mais … il est mort par ma faute. »

« Il ne faut jamais dire ça. Tu n’es pas responsable de sa mort, malgré tout ce que tu crois, d’accord ? Tu n’es en rien responsable de ça. Tu ne pouvais pas savoir. »

« Oui mais quand même … je … enfin bon … je … »

« Tututut. Je t’ai dit que ce n’était pas de ta faute alors ça ne l’est pas. Fin de la discussion. »

Il tapota doucement le crâne d’Elise, celle-ci baissant la tête en rougissant, gênée par le geste de Tery. Au moins, ils avaient réussi à dialoguer entre eux. Sauf que ce n’était pas exactement ça … qu’il cherchait. Du moins, en écoutant Elise, il savait qu’il se mettait Elen sur le dos. La preuve, il se tourna vers le visage masqué.

« Tu vas bien toi aussi, Elen ? Aucun problème ? »

« Hein ? Non … non … pas vraiment, je te le promets, rien de plus, rien de moins. »

Pourquoi est-ce qu’il n’est pas convaincu ? La force de l’habitude visiblement. Ces derniers temps, tout fut dur, vraiment très dur. Il s’approcha d’Elen, prenant sa main dans la sienne malgré le fait qu’elle était gantée de son côté.

« Allons récupérer des informations sur ce poulet géant enflammé. »

« Clari, un peu de modération s’il te plaît. On parle d’une créature ancestrale. »

« Blablabla, je le sais bien, Royan, je le sais parfaitement. »

« Pas de dispute, Clari, Royan. S’il vous plaît, tous les deux. » coupa le jeune homme aux cheveux bruns bien qu’il avait un sourire aux lèvres. Tout allait bien entre eux.

« Bien entendu, Tery. Bien entendu, je ne cherchais pas lui faire un reproche ou autre. Juste à la corriger sur le terme à utiliser pour définir le Phénix Ardent, rien de plus. »

« Tant mieux alors s’il n’y a aucune dispute. »

Il préférait ça. Il faut dire qu’après celle d’hier avec Elen, il veut éviter les effusions verbales inutiles. Même si bien entendu, avec Clari, il ne fallait pas chercher à se disputer, elle n’était jamais très sérieuse de toute façon.

« Comment vas-t-on faire pour savoir au sujet du phénix ? Je ne vous vois mal interroger les passants et demander : « Auriez-vous vu Kalan ? » »

« Je ne penses pas qu’ils nous répondront dans ce cas précis, Manelena. »

Tery haussa les épaules, amusé par la phrase de la femme aux cheveux argentés qui vint tout simplement hausser les épaules pour bien monrter que elle, dans le fond, elle en avait strictement rien à faire, c’était aussi simple que ça.

« Si on a fini de parler, commençons à aller tendre l’oreille un peu partout. Les rumeurs doivent aller bon train par rapport à ça. »

« Oui, oui, pas besoin d’être pressée, Manelena. »

« Je ne le suis pas, Tery. Juste que nous perdons notre temps à ne rien faire. »

« Allons, allons, Manelena. On n’a notre temps justement. Respire un peu et restons calme, c’est la meilleure chose à faire. »

Elle émit un léger grognement mais ne lui répondit pas. Elle préférait se taire ? Comme elle le voulait, il ne l’en empêchait pas. Au moins, ils parlaient tous les deux. Et pour la journée, maintenant qu’ils avaient un endroit où dormir …

« Où est-ce que l’on peut trouver … des informations ? »

« En tournant auprès des gardes. Ils sont souvent prêts à parler pour pas grand-chose. C’est une habitude chez les membres militaires. »

« C’est vrai, Clari. Tu as raison. Surtout que si cela avait été toi, il aurait été facile d’obtenir les informations que l’on voulait. »

Il émit un petit rire, Clari faisant une petite moue boudeuse avant de rire à son tour. Les deux personnes vinrent prendre le bras de l’un et de l’autre avant de marcher devant le reste de la troupe. Ils continuèrent de parler alors que Royan s’adressait à Elen :

« Ca ne va pas mademoiselle Elen ? Vous semblez aller mal. »

« Hein ? Euh … ça peut aller, on va dire ça comme ça. »

« Ca n’a pas l’air d’être le cas. D’ailleurs, votre masque est de plus en plus fissuré. Voulez-vous que je prévienne quelques personnes de Traslord ? »

« Pourquoi faire ? Le réparer ? Je ne pense pas que ça soit une bonne idée. Mais merci quand même. C’est sympathique de ta part, Royan. »

Il hocha la tête tout simplement avant de continuer à marcher pour rattraper Tery et Clari. Il rejoignait les deux jeunes adultes tandis qu’Elen restait en retrait avec Elise. Seule Manelena marchait entre les deux groupes.

« Mademoiselle Elen, vous êtes vraiment sûre que tout va bien ? »

« C’est juste un petit souci entre Tery et moi, rien d’autre. Rien de plus, rien de moins. Il n’y a vraiment pas besoin de s’inquiéter à ce sujet. »

« Si vous voulez parler, je n’y connais pas réellement en amour mais à force d’entendre tout le monde en parler à la taverne, je peux quand même vous conseiller un peu. »

« C’est très gentil de ta part. Je retiens ta proposition et je l’accepterai volontiers. Ce soir, nous parlerons toutes les deux, d’accord ? »

« D’accord, d’accord, je note ça ! Merci encore pour tout ce que vous faites pour moi, vous et tout le reste du groupe. »


Elle signala que ce n’était pas bien important et que c’était logique. Elle devait surtout remercier Tery pour tout ce qu’il faisait pour eux. C’était lui, qui, indirectement, dirigeait le reste du groupe. Même s’il ne s’en rendait pas compte, il était le pilier central. Celui sur lequel tout le monde se reposait. Celui sur qui chacun comptait. Peut-être que Tery … ne comprenait pas son rôle dans le fond ? Et peut-être qu’elle devait … le laisser souffler.