Chapitre 1 : Distance

ShiroiRyu
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Premier axe : Séparation

Chapitre 1 : Distance

« Personne n’est toujours pas debout ? »

Elle venait interroger les humains et les pokémons alors qu’elle n’obtenait que des réponses négatives. Non, l’adolescent n’était toujours pas debout. Non, ce n’était pas inquiétant puisque depuis des mois, c’était ainsi. D’accord … Alors, elle allait le lever. Ce n’était pas plus difficile que cela. Mais quand même … Depuis la mort de … Enfin … Elle ne voulait pas vraiment en parler … Ce n’était pas à elle … même si elle ne pouvait s’empêcher d’y penser … Surtout en vue de l’ambiance qui régnait auprès d’eux maintenant. Elle se retrouva devant la porte de la chambre de Personne, amorçant le poing pour toquer. Puis sans rien dire, elle pénétra dans la chambre. Elle allait le réveiller doucement plut …

« Hum ? Metsubi ? Qu’est-ce que tu fais là ? »

Elle resta immobile, remarquant que l’adolescent aux cheveux noirs était déjà réveillé depuis longtemps et venait de finir de se préparer. Elle évita de montrer une mine déçue alors qu’elle pouvait l’observer. Une chemise blanche à bouton, une veste noire de tissu par-dessus, il avait un pantalon de même couleur. Il venait d’avoir treize ans il y a quelques semaines et cela se voyait maintenant. Il avait bien grandi, il mesurait maintenant un mètre trente-cinq et semblait bien bâti. Ses cheveux noirs partaient un peu dans tous les sens mais son visage exprimait quelque chose … de neutre. Pourtant, tout cela semblait être forcé par l’adolescent tandis qu’il se tournait vers elle.

« Un problème, Metsubi ? Ca n’a pas l’air d’aller. Tu m’observes bizarrement depuis quelques secondes … Je sais que je ne m’habille jamais correcte … »

« Non … C’est juste que … Je t’ai connu … à l’âge de cinq ou six … et maintenant … Tu en as le double, c’est tout. Tu as beaucoup changé et grandi. » souffla t-elle alors qu’il haussait un sourcil. Hum … Elle n’avait pas totalement tord. Elle aussi avait bien changé.


Ca faisait sept voir huit ans n’est-ce pas ? Et dieu sait que la jeune fille avait terriblement changé pendant tout ce temps. Plus de traces de saleté, plus de coiffure disparate … Non … Loin de là. Elle avait souvent ses yeux refermés mais lorsqu’elle les rouvrait, ils étaient toujours totalement blancs. Il avait appris … Il savait qu’elle ne pouvait pas laisser voir sa véritable couleur de yeux tant qu’elle aurait ce sang en elle. Mais à côté, ses cheveux noirs formaient toujours deux belles couettes horizontales des deux côtés de son crâne. Elle-même mesurait bien un mètre quarante, le dépassant ainsi de cinq centimètres tandis qu’elle portait un justaucorps moulant de couleur noir. Elle avait aussi deux collants de même couleur tandis que ses épaules étaient mises à nues. Enfin, elle portait de longs gants noirs qui lui allaient jusqu’au dessous de l’épaule. Enfin … Malgré le fait qu’elle portait un justaucorps, elle avait quand même un short bleu par-dessus le haut de ses cuisses pour les recouvrir qu’un t-shirt rouge. Sauf que malgré ce dernier … Il était facile de voir qu’elle devenait une femme … Une belle femme. Et la poitrine à son âge promettait déjà beaucoup de choses. Sauf que … Sauf que … Il n’avait pas à la regarder. Il détourna le regard, marmonnant :

« Oui … Enfin … Toi aussi, tu n’es plus une petite fille … Mais bon … C’est normal puisqu’on devient plus vieux. Bon … On quitte ma chambre, Metsubi ? Tu as bien dormi sinon ? »

Bien entendu ! Il passa à côté d’elle, l’adolescente refermant la porte derrière soi. Il était temps d’y aller avant qu’il ne soit trop tard, oui … Enfin, aujourd’hui allait être une nouvelle journée … Et surtout … Surtout … Elle allait passer du temps avec l’adolescent. Bien qu’il avait changé ces derniers mois. Elle ne connaissait pas Omera mais d’après ce qu’elle avait entendu, il était tombé amoureuse de la Luxray et celle-ci était morte … lors du drame.

« Bonjour, Lasty. Bonjour Fulgé. Bonjour Rina. »

« Bonjour Personne. » répondirent les trois femmes en même temps alors que la Carmache arrêta d’être dans ses pensées. Elle n’avait même pas remarqué qu’ils se retrouvaient face aux trois pokémons légendaires. Des créatures qui observaient Personne d’un semblant d’émotions. Elle … Elle n’aimait pas cela … Elle avait vraiment cette impression que quelque chose s’était brisé à cet instant.

C’était devenu une habitude … Une mauvaise habitude … L’adolescent observa les trois oiseaux légendaires en face de lui et elles faisaient de même. Ce n’était pas de l’animosité … Ce n’était pas de la haine … Ni de la colère … C’était différent … Il était responsable de la mort d’Elugabeth, elles étaient responsables de la mort de Cassy et d’Omera. Qu’on le désire ou non, d’une façon ou d’une autre, chacun avait été à l’origine de ses morts. Chacun avait du mal à pardonner à l’autre … Non, personne ne pardonnait … Ils ne se pardonnaient pas … Mais quelque chose s’était brisé entre eux. Surtout entre lui et Lasty qu’il connaissait depuis plus longtemps que ses deux sœurs.

« Alors en mission, c’est cela ? » demanda Lasty sur un ton neutre.

Il hocha la tête pour lui dire que oui. Ce n’était … C’était dérangeant. Lasty détourna le regard alors que Fulgé et Rina continuaient de le regarder. Six mois ? Plus ? Difficile de savoir car le temps passait avec une lenteur extrême. Oui … Beaucoup trop lentement.

« Je ne sais pas du tout … Vous viendrez avec nous, n’est-ce pas ? » dit-il alors que c’était au tour de l’Artikodin d’hocher la tête. « Vous voulez venir déranger avec nous ? »

« Je crois qu’il vaut mieux que je mange avec mes deux sœurs, Personne. »

« Oui … D’accord, c’est mieux … Pardon d’avoir proposé, Lasty. Bon ben … Bon déjeuner. »

Les trois femmes s’éloignèrent alors que Metsubi les regardait partir. Dur … La discussion n’était pas violente, loin de là mais … Les paroles non plus n’étaient pas odieuses … Mais les regards, l’intonation, tout dans l’atmosphère montrait à quel point un gouffre séparait l’adolescent et celles qui parcouraient sa vie.

« … … … Metsubi ? Nous devrions y aller nous aussi. Tu n’as pas faim ? »

« Si, Personne. » répondit-elle avant de venir placer sa main dans la sienne avec discrétion.

Tout de suite, la main la serra avec une certaine force bien qu’elle ne ressentait pas la douleur. Il était … énervé ? Apeuré ? Attristé ? Tout ce qu’elle savait, c’est qu’il naviguait entre plusieurs sentiments qui se contredisaient mais qui fusionnaient. Elle devait … s’occuper de lui comme il s’était occupé d’elle pour la sauver et la protéger.

Ils étaient assis face à face mais en moins de cinq minutes, elle se retrouvait à côté de lui. Les deux personnes mangèrent sans un mot. Elle aussi … Dans le fond … Si elle n’avait pas blessé Personne pendant … cet instant … Il n’aurait pas été blessé et …

« Tu n’es pas responsable de cela, simplement ton sang, Metsubi. »

Il venait de lire dans ses pensées mais cela était normal. Il la comprenait, elle le comprenait. Toutes les personnes autour d’eux se demandaient pourquoi ils n’étaient pas encore ensembles mais la réponse était simple. De ce côté aussi, malgré les forts sentiments entre eux, quelque chose les séparait … La chose dont elle n’arrêtait pas de penser. Et malgré le fait que Personne dise tout le contraire, ça ne changeait rien car c’était la vérité.

« C’est quoi ces têtes d’enterrement que vous me faites ?! »

« Ah … Sarila … Bonjour, je ne te vois plus très souvent aussi. »

Il releva la tête de son bol alors qu’il apercevait maintenant l’adolescente aux cheveux ver … C’était bizarre et il lui avait déjà fait la remarque mais ses cheveux prenaient peu à peu une teinte violette ou rose … Les pointes avaient déjà cette couleur. Elle aussi avait bien grandi … Très impressionnante même … Bien qu’au niveau … Enfin à un certain niveau, elle n’était pas aussi … bien fournie que Metsubi ? Néanmoins, la grosse différence résidait surtout dans sa tenue vestimentaire. Elle s’était mise à porter des robes lui allant jusqu’à la base des pieds et cela lui allait étrangement à ravir quand on la regardait de plus près. Par contre, elle portait toujours des petits tubes aux bras aux jambes et dans son dos bien qu’ils avaient fortement réduits de taille au fur et à mesure des mois qui s’écoulait.

« Qu’est-ce que tu racontes, Personne ? On part tout le temps ensembles pendant les missions. Tu n’as plus toute ta tête, n’est-ce pas ? »

« Je ne sais pas vraiment … J’en suis réellement désolé … Vraiment désolé, Sarila. »

« Pfff … Ca ne fait rien … Je suis plus triste qu’autre chose … Je ne t’en veux pas. »

« Triste à cause de moi ? » demanda t-il alors qu’elle répondait aussitôt :

« Non, non … Pas du tout … Loin de là même … C’est personnel. »

« Tu as tes menstruations aussi ? » annonça Metsubi alors que l’adolescente aux cheveux verts recracha sa boisson à moitié, arrosant le visage de Personne.

« Hahahaha … Hahaha … Je devrais pourtant m’y faire, c’est pas la première fois que tu me fais le coup en plus … Mais à chaque fois … »

« C’est la vérité. Moi-même, je les aie. » répondit la Carmache alors que Personne lui donnait un petit coup de poing derrière le crâne, très légèrement rougi.

« Ta vie … concernant ces … problèmes entre filles … ne concerne que toi, Metsubi. Comme l’a annoncé Sarila, je ne suis pas sensé être au courant de tout ceci. Merci de t’en abstenir, d’accord ? Ca me gêne plus que tout. »

Elle marmonna quelques excuses tandis que Sarila rigola faiblement. Après son rire, elle avait un sourire tendre et amusé bien qu’il semblait cacher une certaine tristesse aussi. Elle attendit que les deux adolescents se soient calmés avant de reprendre :

« Personne, je ne partirai pas dans la mission avec toi et Metsubi. J’ai quelque chose à faire … C’est assez personnel, oui … »

« Hein ? Euh … Ca concerne tes … problèmes avec ton poison ? Ca ne s’est toujours pas réglé ? » dit l’adolescent aux cheveux noirs sur un ton neutre.

« C’est exact … Mais ce n’est pas bien grave … Juste une vérification comme d’habitude, il n’y a pas besoin de s’inquiéter. »

«  Tant mieux alors … C’est dommage que tu ne viennes pas à la mission. »

Oui … Très dommage. Ils finirent de manger alors que plus personne ne parlait. Metsubi comme Sarila remarquaient qu’il jetait des regards discrets en direction de Lasty et de ses deux sœurs. Les trois femmes mangeaient de leurs côtés et elles acceptaient des missions sans que cela soit avec l’adolescent.
Il se leva finalement, prenant une profonde respiration. Il ne voulait pas y penser mais c’était vraiment très dur, beaucoup trop dur. Tout le monde … Il était distant avec tout le monde et tout le monde l’était avec lui. A part Metsubi qui se rapprochait inexorablement de lui, le reste … s’éloignait. Et encore, même avec Metsubi … A cause de son sang … Ils ne pouvaient pas être réellement proches.

« Bonne chance avec tes tests, Sarila. »

« Ne t’inquiètes pas, ce n’est rien de bien grave. »

Soit … Si elle le disait … Metsubi et Personne partirent de la cantine, laissant seule l’adolescente aux cheveux verts. Elle les regarda avant d’avoir un petit sourire triste, ses yeux se baissant. Elle murmura avec douceur :

« Tu n’es plus vraiment … celui qui se préoccupait des autres … Personne … Tu es … tellement froid depuis la mort d’Omera. Tu n’as même pas cherché à en savoir plus alors qu’auparavant, tu serais mort d’inquiétude. M’enfin … Ce n’est pas si important que ça … Dans le fond … Ca ne concerne que mon corps de toute façon.  Si seulement … J’étais vraiment sûre … que ça ne se passe pas ainsi … Je l’aimerai tellement … »

Mais elle ne pouvait rien y faire. C’était son corps … Et elle avait souvent montré son incapacité à contrôler ce qui l’habitait. Tout dans le fond n’était qu’un pathétique mensonge … Ah … Si cela ne s’annonçait guère bon … Elle allait peut-être devoir … penser réellement à cela bien qu’elle ne l’espérait pas.

Chapitre 42 : Tout un royaume comme ennemi

ShiroiRyu
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Chapitre 42 : Tout un royaume comme ennemi

« Alors ? On commence à faiblir, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que ça fait d’être si faible et impuissante face à nous ? Encore une créature légendaire qui se croit supérieure aux autres hein ? C’est toujours comme ça avec vous ! »

« Je ne vois guère de quoi tu parles, pauvre adepte de Zélisia, néanmoins, avec tes propos, tu viens de tenir tête à tout un empire, est-ce que tu t’en rends compte ? »

« Hahaha ! Et qu’est-ce que cela change réellement dans le fond ? »

« Tu es complètement folle, jeune femme. Tu ne vois donc pas plus loin que le bout de ton nez. Quelle stupidité de ta part, tu te condamnes à une mort certaine ! »

« Et alors ? Comme si je n’y étais pas préparé ? Mais dommage, je ne comptes pas mourir même si vous êtes plusieurs milliers contre moi ! »

Elle pousse un grand rire, cherchant à contrôler les émotions qui parcourent son cœur. Elle est en rage, comme d’habitude mais pourtant, cette fois, Tery n’est pas là, il n’est pas blessé. Est-ce que depuis ce jour, le feu qui dévore son corps s’est enfin animé à tel point qu’il ne peut être stoppé ? Elle ne sait pas, elle ne sait plus ! La seule chose qui l’importe est la mort de cet être en face d’elle ! Elle va l’éliminer !

Elle doit se retenir de s’emporter non ? C’est comme ça, n’est-ce pas ? Hahaha. Non, ce n’est pas comme ça en fait, ce n’est pas du tout ainsi que ça doit se passer. Elle se masse le front, comme pour arrêter de réfléchir alors que Sérest lui dit :

« Reposes-toi, Elen. Tu en fais beaucoup trop, ce n’est pas bon pour toi. »

« De quoi est-ce que tu te mêles, Sérest ? Je vais parfaitement bien et je suis capable d’aider pour combattre cette foutue créature légendaire ! »

« Ne confonds pas vitesse et précipitation. Si tu tiens à Tery malgré ce qu’il est, tu ferais mieux de tout faire pour rester en vie plutôt que de t’emporter face au premier adversaire que tu affrontes sans lui. Tery serait triste s’il devait t’arriver quelque chose. »

Tsss ! Mais de quoi est-ce que cette femme se mêle ? Ca ne la regarde pas ! Elle est la seule qui doit s’occuper de Tery ! Les autres, ça ne les concerne pas ! Pourquoi est-ce qu’elle s’énerve aussi facilement ? Elle n’aime pas ça. Elle n’aime pas s’emporter aussi facilement.

« Si tu commences à libérer tes émotions, tu risques de créer plus de dégâts sur toi-même que sur ton adversaire. Est-ce que c’est cela que tu désires ? »

« Mais tais-toi ! Je n’ai pas besoin de recevoir de conseils ! Si vous voulez m’aider, faites-le en silence plutôt ! Je … Aaaaah . »

Elle poussa un gémissement de douleur, tremblant de tout son être. Ce mal de crâne était affreux ! Elle souffrait plus que la normale. Pourquoi ? POURQUOI ? POURQUOI ? Ce n’était pas logique ! Ce n’était pas à elle de souffrir comme ça ! Elle n’avait pas à avoir aussi mal ! C’était Park la responsable de cette souffrance !

« Je crois que le plus grand problème de l’absence de Tery n’est pas sa force … mais son contrôle sur Elen. Sérest, fais attention, elle risque de provoquer un carnage. »

« Je le sais bien mais ce n’est pas à nous de gérer cela. Elle doit comprendre par elle-même qu’avoir de tels pouvoirs nécessite un contrôle permanent sur ces derniers. »

« Mais si elle ne saisit pas cela, comment faisons nous ? Nous ne pouvons pas la tuer. »

« Nous l’arrêterons alors … mais nous serons en désavantage conséquent. »

Il ne peut pas nier les paroles de sa femme. Le fait qu’Elen, comme à son habitude, semble s’emporter bien plus facilement quand il n’y a pas Hémaltone, est bien une preuve que la jeune femme est vraiment très fragile émotionnellement.

Et la fragilité peut causer d’importants dégâts si on n’y fait guère attention. La preuve en était avec Elen, encore une fois. Celle-ci ne remarquait guère le fait que les soldats mékalarmiens venaient en nombre autour d’eux.

« Clari et les autres n’ont pas réussi à les arrêter ? »

« Ils sont sûrement trop nombreux pour qu’ils puissent s’en occuper. Il ne faut pas oublier que ce sont des centaines de soldats déjà aux alentours. Et avec ce que l’on vient de faire, les dizaines de milliers qui restent vont sûrement pas tarder, Séran ! »

Il avait bien compris le message mais bon … cela restait très ennuyeux. Il fallait envisager d’emmener leur adversaire ailleurs sinon, ça allait très mal se finir. Un cri strident se fit entendre, Elen semblant maintenant comme enragée.

« Pourquoi est-ce que des lignes de Zélisia apparaissent sur ton corps alors que tu sembles plus apte à recevoir les lignes d’Alzar en vue de ton comportement ? Etrange. »

Park gardait son calme mais elle reconnaissait qu’elle commençait à avoir beaucoup de mal face à eux. De plus, les soldats étaient présents mais cela ne changeait pas grand chose à la situation. Ils se faisaient tout simplement tués par ce couple.

« Humpf, il fallait ne pas espérer grand chose de la part de ce peuple qui s’est affaibilit au fil des siècles. Soit … puisqu’il en est ainsi. »


La dirigeante de Mékalarma leva son arme en direction du ciel, la foudre commençant à s’abattre un peu partout autour d’elle. Bien que moins rapide qu’un éclair naturel, la vitesse était telle que le trio avait du mal à tout esquiver à contrario des soldats qui périssaient les uns après les autres sous cette attaque.

Autant dire que la situation pouvait très vite se retourner de leur côté puisque la dirigeante n’hésitait pas à tuer ses soldats tant qu’elle arrivait à les abattre, eux. Dommage néanmoins, ce n’est pas ainsi que ça doit se passer.

« C’est tout ce que tu sais faire ?! Tu crois que tu peux réussir à me battre comme ça ? Ne t’en fait pas ! JE VAIS T’ELIMINER ! »

Elle se comporte exactement comme Tery lorsque celui-ci est emporté par ses cornes démoniaques. Mais elle n’en possède pas, non ? Est-ce que ce sont les lignes d’Alzar qui la mettent dans un tel état sans même qu’elle ne puisse se contrôler ?

« Quelle idée stupide d’avoir laissé Tery. Première et dernière fois. »

« Démon ou non, il est trop important pour elle pour qu’on le laisse de côté. Il sera la clé de toute cette histoire, tu le sais très bien, Sérest, n’est-ce pas ? »

« Dire que cela va se finir d’une manière plus que tragique. Qu’est-ce qu’il est mauvais d’être des héros, Séran, n’est-ce pas ? »

« Nous nous sommes préparés pendant des années pour cela. Nous le savions dès que le départ que cela arriverait. Nous ne pouvons plus revenir en arrière. »

Elle le savait parfaitement. Elle était prête depuis des années. Cela allait être difficile, très difficile mais elle allait tenir bon, elle était prête. Elle vint se coller à son homme, l’observant dans un petit sourire avant de chuchoter :

« Où tu iras, j’irais. Je suis déjà plus qu’heureuse de te connaître. »

« Ne parles pas comme si c’était déjà fini. Nous avons encore du temps devant nous. Nous avons tellement de temps même s’il faut avouer que cela me fait peur … et pourtant, nous devrions alors pouvoir tenir, n’est-ce pas ? Notre but est de survivre. »

Elle ne pouvait qu’acquiescer. Maintenant qu’ils avaient confirmé leurs sentiments une nouvelle fois, ils pouvaient alors retourner à leur objectif : éliminer Park ! Elen gérait parfaitement la situation mais pour combien de temps ?

Ailleurs, Clari était en train de surveiller Royan et Elise. Les deux personnes restaient côte à côte, Royan envoyant parfois un peu d’eau sur le visage d’Elise, comme pour lui permettre de garder son calme malgré que les cornes de la jeune femme étaient sorties. Celle-ci exultait, ne se privant pas de calciner tout ce qui se trouvait autour d’elle, prenant soin néanmoins de ne pas blesser l’adolescent à ses côtés.

« Mais comme c’est merveilleux de vous voir vous battre ensemble ! »

« Clari, si tu as le temps de t’amuser à dire de telles bêtises, il serait mieux que tu te concentres, c’est compris ? J’ai l’impression qu’il y en a une infinité ! J’en tues un, il y en a cinq qui arrivent ! Comment je peux lutter ? »

« Le but est de tenir le coup. On doit empêcher tous ces soldats d’aller aider Park, c’est aussi simple que ça ! Et ne t’en fait pas si tu es blessé, tu sais parfaitement que je peux m’occuper de tes petits bobos, non ? «

« Ne me prends pas pour un enfant, je détestes cela plus que tout le reste, compris ? »

Elle fait une mine effarée, comme si les paroles de Royan venaient de la toucher en plein cœur. Puis elle éclate de rire et se retrouve aux côtés du duo, donnant un coup dans le vide.

« Bon bon bon, puisque tu le prends comme ça, on va faire alors à ma méthode, n’est-ce pas hein ? » conclut la demoiselle aux couettes blondes alors que le coup donné de son imposante épée à deux mains se transformait en lame d’air, tranchant net une dizaine de soldats alignés les uns derrière les autres.

« Tu préfères que je devienne une vilaine grande sœur tortionnaire et qui te fait souffrir mille fois, Royan ? Je peux le faire ! Mais sinon, je peux être ta gentille grande sœur que tu adores plus que tout et dont tu ne peux te passer ! »

« Qu’est-ce que tu peux raconter n’importe quoi alors que la situation exige une concentration optimale, je vous jures. Fais comme tu veux. »

Elle éclata d’un grand rire avant de quitter le sol, se trouvant à environ deux mètres au-dessus de ce dernier. Avec un sourire aux lèvres, elle cibla du regard les soldats de Mékalarma, pointant sa claymore vers eux. Les faire vite décoller sera parfait !

« Puiqu’on est à ce point, autant vous faire une petite démonstration de mes capacités, n’est-ce pas ? Je n’aime pas trop me donner à fond, on dirait alorsque je risque ma vie. »

Royan la regarda, interloqué. Euh … ce n’était pas le cas actuellement ? Qu’est-ce qu’elle était en train de faire alors ? Car bon, lui, à ses yeux, il n’y avait pas vraiment d’autres possibilités. Soit ils tuaient les soldats, soit ils mourraient hein ?

« Elise ? Si tu arrives à te calmer, est-ce que je peux te demander de m’aider ? Tu serais capable de créer un feu que je peux manipuler avec mon vent ? »

« Je peux essayer mais je préfères ne rien prometre. J’ai tellement mal au crâne, j’ai l’impression que mon cerveau va exploser ! »

« Essaies juste, si tu n’en es pas capable, je me débrouillerais ! »

Elle a dit qu’elle allait tenter ! Elle poussa un petit cri enragé avant de créer des voluptes de feu autour d’elle, Clari s’exclamant :

« PARFAIT ! Je te les empruntes maintenant si tu veux bien ! »

Et même si elle ne le voulait pas, ça lui importait peu ! Telle une maestro, Clari bougea son épée comme une baguette, les flammes se gonflant et accompagnant son mouvement, tel un serpent gigantesque qui vint engloutir les soldats mékarlarmiens sur son passage. Un sourire légèrement mauvais aux lèvres, la femme aux couettes blondes s’amusait avec eux.

« Depuis quand est-ce qu’elle est aussi forte ? » demanda Elise, un peu surprise par la puissance qui émanait de Clari, Royan lui répondant :

« Ne pas oublier qu’elle possède les lignes de Zélisia. De base, elle est très puissante. »

« Oui mais bon … quand même, ça déménage ce qu’elle est en train de faire. J’arrive pas à croire que ça soit exactement la même personne » bredouilla Elise, semblant maintenant bien plus calmée qu’auparavant par l’amusement dont faisait preuve Clari.

Pas suffisant ! Ce n’était pas suffisant ! Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas des griffes ou une épée comme Tery et Manelena ? Pourquoi est-ce qu’elle se battait uniquement à l’arc et à rien d’autre ? Et pourquoi elle pensait à MANELENA ?!


« Laissez-vous crever ! QUE JE PUISSE ÊTRE AVEC TERY ! »

ASSEZ ! Puisqu’il en était ainsi, elle allait l’utiliser ! Elle pointa son arc vers les cieux, une flèche se mettant à grandir, encore et encore avant de tirer à travers les nuages. Elle s’exclama en se tournant le couple :

« Mettez vous à l’abri si vous ne voulez pas vous faire transpercer ! HAHAHA ! »

Elle poussa un grand éclat de rire alors qu’une pluie de flèches se mis à s’abattre tout autour d’elle. Les flèches descendent, certaines s’enflammant, d’autres devenant des pointes de glace tandis que certains étaient parcourues par l’électricité.

« Sérest, il n’y a plus aucun doute, n’est-ce pas ? »

« Je ne peux que le confirmer, Séran. On l’a devant nos yeux. Elle est là. »

Ce spectacle d’une jeune femme aux cheveux blonds, complètement folle alors que ses yeux sont vairons : l’un étant complètement rouge, l’autre bleu comme sa couleur naturelle. Un peu comme ses lignes qui alternaient entre le blanc et le noir.

« Alors ? Où est-ce que tu es Park ? Oh .. mais je ne rêves pas où tu es morte ? »

« Ne m’enterres pas trop vite. »

L’humanoïde au corps saurien se tenait debout, des flèches plantées dans son dos, du sang s’écoulant des nombreuses plaies tandis qu’elle observait la jeune femme. C’était étrange. Ce mélange … de pouvoirs. Et surtout, les lignes noires d’Alzar mélangées à celles de Zélisia ? Prévenue … elle avait été prévenue mais pourtant, elle avait fait comme si de rien n’était.

« Quelle idiotie. Ca m’apprendra à ne pas faire attention, hahaha. »

Elle en rigolait. Elle. Une créature légendaire. Un être d’Alzar ou un être de Zélisia n’était pas vraiment effrayant en soi. Et que dire de ceux avec simplement des lignes normales élémentaires ? Hein ? Non, il n’y avait qu’une espèce qui était réellement dangereuse si elle était seule face à elle : les Démons. Et là, elle avait l’impression de se retrouver face à l’une d’entre elle. C’était donc ça, n’est-ce pas ?

« Ah … Ah … Ah … Je ne pourrais pas me laisser faire et me laisser abattre avec des êtres comme vous en face, non ? »

« Tu as encore la force de parler ? Il va falloir que l’on t’achève. On ne peut pas laisser Elen faire tout le travail non plus. »

Le couple se positionna de chaque côté de Park, regardant la dirigeante de Mékalarma. Les deux n’étaient pas en reste et devaient aussi montrer ce dont ils étaient capables !

« Pfiou ! Même après en avoir carbonisé autant, ils sont toujours aussi nombreux. »

« Qu’est-ce que l’on fait ? Je préconise la fuite dans ce genre de cas. » déclara Royan alors qu’Elise répondait aussitôt avec véhémence :

« On ne peut pas ! Il faut tous les éradiquer ! »

« Ils sont beaucoup trop nombreux, mademoiselle Elise. On ne peut pas vous mettre en danger à cause de cela. Je suis désolé mais il vaut mieux que nous nous en allions retrouver les autres. C’est l’unique solution possible. »

« Bon, je veux bien suivre le prince Royan puisque c’est lui qui le demande. »

Elise avait retrouvé un peu son calme tandis que l’adolescent la remerciait d’un hochement de tête positif. Tant mieux alors. Clari leur indiqua une ruelle, les forçant à l’accompagner en se mettant à courir. Elle se trouvait derrière eux, raclant les murs avec sa lame pour les briser et les faire s’effondrer, empêchant leurs poursuivants de les accompagner.

« Et maintenant, il faut que l’on … retrouve … »

Elle s’arrêta dans ses propos, levant les yeux au ciel. Une pluie de flèches de toutes les couleurs était en train de s’abattre sur la zone. Merci Elen ! Elle ne savait pas à quoi jouait la jeune femme mais c’était du genre très dangereux ! Et elle ne pouvait pas supporter ça ! Elle se concentra, déployant un vent des plus puissants autour des trois personnes pour que les flèches ne puissent les atteindre.

« Je ne sais pas ce qu’elle fait mais ça ne me rassure pas vraiment. Dépêchons-nous les enfants, Elen est sûrement en train de commettre une sacrée bêtise ! »

La femme aux couettes blondes n’appréciait pas le déroulement de la situation. Déjà qu’avoir foncé tête baissée, c’était plutôt la logique de Tery mais maintenant, avec cette attaque, elle sentait qu’Elen faisait à peine la différence entre ses alliés et ses ennemis … comme une démone. Elle n’était quand même pas devenue l’une d’entre eux hein ?

Plus vite ! Plus vite ! Plus vite ! Elle devait encore accélérer le rythme et ne pas regarder derrière elle pour être sûre. Sa vitesse épaulait Royan et Elise, elle savait qu’ils étaient derrière elle, elle n’avait pas à s’inquiéter pour ça ! C’était plus pour retrouver Elen et le couple qu’elle avait un petit problème.

« Comment vas t-on faire exactement ? »

« Vous ne pouvez pas m’atteindre au corps à corps sous risque de vous faire électrocuter. Vous ne pouvez pas m’atteindre avec vos sorts car ils sont bien trop faibles. Ce ne sont pas des flèches ridicules qui vont parvenir à m’abattre. Vous ne pouvez que résister jusqu’au moment où la mort finira par s’abattre sur vous. »

« Ne te détournes pas de moi, MONSTRE ! »

« Monstre ? De la part d’une femme qui ne fait pas la différence entre ennemi et alliés ? »

La dirigeante de Mékalarma poussa un grand éclat de rire en se tournant vers Elen. Un monstre ? Elle ? Quand on voit ce qu’elle a fait, c’est plus qu’ironique d’oser parler d’une telle chose ! AH ! Cette pauvre femme est complètement folle !

« Votre salut viendra par votre mort. Vouloir ouvrir les portes du monde démoniaque causera notre perte à tous ! Pourquoi est-ce que les races de ce monde ne veulent pas comprendre qu’elles font erreur ? Pourquoi faut-il toujours que vous vous rebelliez par rapport à vos supérieurs ? Est-ce dans votre nature que de nous tenir tête ? »

« Je ne sais pas vraiment pourquoi on parle philosophie dans ces moments-là mais je peux certifier une chose : je n’ai jamais aimé cela étant adolescente et je n’aime toujours pas ! » déclara une voix derrière Park, celle-ci ayant juste le temps de se retourner avant qu’une lame ne s’enfonce dans son ventre, la traversant complètement tout en l’emportant jusqu’à un mur où elle se logea.

« Clari ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? Et les autres aussi ?! »

« On a décidé de venir t’aider. Visiblement, elle devait pas s’attendre à ce que je projettes mon épée dans son bide. Comme quoi, c’est toujours plaisant de surprendre ! »

Elle éclata d’un rire franc tout en regardant le spectacle. Ah oui, la pluie de flèches venait bien d’Elen, n’est-ce pas ? Et le fait qu’elle ait les yeux vairons n’arrangeait en rien la situation normalement. Mais au moins, c’était fini.

« Je pensais qu’elle serait bien plus résistante. Comme quoi, on juge difficilement une personne avant de lui planter une épée dans le ventre. »

Elle eut un petit rire amusé alors qu’elle se dirigeait vers Park, celle-ci ne bougeant plus. Elle était définitivement morte, en vue de la flaque de sang. Dire que cela avait été aussi simple que ça, même elle en paraissait grandement surprise.

« Clari ! Eloignes-toi maintenant ! PARK N’EST PAS LA DIRIGEANTE ! »

Pas la dirigeante ? Qu’est-ce qu’elle … WOW ! Elle fit un saut en arrière, esquivant de justesse la lame qui avait tenté de la tuer. Park n’était pas la dirigeante … mais l’arme qu’elle tenait dans sa main. Clari se tourna vers Sérest, criant :

« Merci bien pour le conseil, c’était proche ! Sacrément proche ! »

« Tsss, si cette femme ailée n’avait pas ouvert la bouche, tu serais morte à cet instant. » murmura une voix féminine, provenant néanmoins de la dague dans la main de la dirigeante de Mékalarma. Elle s’extirpa sans difficultés, flottant au-dessus du sol. « Je suis Park. Qu’importe les êtres que vous tuez, vous ne pourrez pas m’abattre malgré toutes vos tentatives désespérées pour m’atteindre. »

« Si ça ne te dérange pas, je vais alors récupérer ça. »

Clari répondit comme si de rien n’était, tendant la main vers son épée. Celle-ci se retira du cadavre frais pour arriver dans sa main. Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ? Ça l’épuisait.

Chapitre 41 : L’aimer

ShiroiRyu
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Chapitre 41 : L’aimer

« Gagner de l’argent ? Gagner de l’argent ? C’est bien la première fois que je vous vois parler de ça. Cela doit être bien grave. »

« Non, quand même pas, c’est juste que peu à peu, ça diminue et bien que l’auberge finit par nous connaître à force de dormir là-bas, elle ne va pas nous faire les chambres gratuites. »

« Je me doutes mais … pourquoi êtes-vous venus ici ? » demanda le vieil homme en fixant Tery et Manelena. Le premier vint reprendre la parole :

« Car nous espérions que vous aviez une solution pour nous. Je ne sais pas vraiment : auriez-vous un travail à nous donner ? Pas forcément avec vous personnellement mais une connaissance peut-être ? Vous savez, je ne dis pas non au travail physique. »

« Mëme si ce fut difficile à l’époque de te faire obéir à la moindre de mes paroles, Tery. » soupira Manelena alors que le jeune homme gardait un petit sourire aux lèvres. C’était pas totalement faux, il fallait avouer. Hahaha !

« Je crois qu’il vaut mieux que tu ne rigoles pas. Elle te lance un regard furieux. »

« Mais non, mais non, Manelena sait parfaitement que je ne pense pas à mal grâce à elle. Je la remercies pour tout ce qu’elle m’a appris en fin de compte. »

La femme aux cheveux argentés ne prend pas la peine de lui répondre sauf par un grognement tandis que le jeune homme pousse un petit soupir apaisé. C’était pas vraiment inquiétant et il caressa la chevelure de Manelena. Celle-ci se laissa faire, acte ne passant pas inaperçu aux yeux du vieil homme.

« Bon, qu’est-ce que je peux vous proposer comme travail ? Peut-être que ma femme en aurait un. Je suis sûr que Tery aimerait cela hein ? »

« Disons qu’elle est là pour me faire travailler, pas pour discuter avec moi. » répondit le jeune homme tout en rigolant. C’était pas vraiment quelque chose dont il pouvait être fier.

« Il vaut mieux éviter d’en parler devant ma femme, Tery. J’imagine qu’elle ne serait pas très contente que tu fasses un portait aussi élogieux de sa personne. »

« Oh, n’exagérons pas, j’ai beaucoup aimé l’aider la dernière fois. »

« Je devrais alors peut-être aller la chercher ? Nous allons faire ça en fait. » dit Périk avant de se lever de sa chaise, laissant seuls Manelena et Tery.

« Faites attention à vous ! » s’exclama Tery, faisant rire le vieil homme tandis qu’il avait déjà retiré sa main depuis quelques secondes. « Tu vois, Manelena ? On va finalement trouver un petit travail, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter non ? »

« Tant que je ne l’ai pas devant moi, je préfère ne pas être agréablement surprise. Question de sécurité et de prudence. Tu devrais pourtant savoir que ça ne se passe que rarement comme on l’avait prévu, non ? » rétorqua Manelena en se grattant l’oreille.

Pfff. Et elle ne pouvait pas dire cela sur un ton un peu plus enthousiasmant au final ? Car bon, il faisait cela pour eux deux en attendant qu’Elen et les autres rentrent. C’était pas vraiment difficile de faire un petit sourire non ?

« Oh ? Vous êtes donc bien là ? Comme mon mari me l’a signalé. »

« Ah ! Madame Jésiana, nous vous attendions ! » s’exclama Tery, plus que surpris par l’apparition de la vieille femme. Celle-ci haussa un sourcil, comme pour se demander ce qui prenait au jeune homme de se comporter de la sorte.

« C’est le cas, mon mari m’a dit que vous vouliez me voir. Il semblerait que vous ayez un petit souci financier, c’est bien cela ? Et que vous cherchiez du travail. »

« Le même que la dernière fois ou alors, si vous avez autre chose, ça sera tout aussi bon. Je ne vais pas trop faire le difficile. C’est surtout pour conforter l’argent que nous avons. Je préfère être prévoyant et ne pas commettre trop de bêtises à ce sujet. »

« C’est une bonne chose. Cela semblerait un peu étonnant de ta part que tu l’aies trouvé tout seul. Est-ce Manelena qui t’a parlé de cela ? »

« Euh … je ne m’en rappelles plus en fait. Manelena, est-ce que c’est toi qui … » commença à demander le jeune homme alors qu’elle fait un petit mouvement de la main comme pour bien lui signaler que ce n’est pas à elle de se mêler de tout ça.

« Bon, ce n’est pas le sujet. La raison qui vous pousser à cela ne me concerne pas le moins du monde. Puisque vous voulez du travail, j’en ait. Mais je tiens à vous prévenir. Ne comptez pas vous reposer avant plusieurs heures, voire en fin de journée. Compris ? »

« Cela me rappelle un peu l’armée avec Manelena. Oh zut ! Ma maréchale ! »

Il s’exclama avant de rire à moitié, les deux femmes se tournant vers lui, visiblement nullement amusées ses paroles. Il vint déglutir, détournant la tête. Il valait mieux peut-être la mettre en veilleuse visiblement s’il ne voulait pas avoir de problèmes. Il murmura :

« Je crois que nous sommes d’accord pour vous aider dans tout cela. »

« Alors tant mieux, retroussez vos manches et suivez-moi. »

Aie ! Elle ne lui laissait même pas le temps de souffler en fin de compte. Il prit une profonde respiration, poussant un petit soupir avant de suivre la vieille femme, celle-ci le guidant à travers les rayon remplis de livres, Manelena les suivant sans un mot.

« Tu te rappelles de ce que tu avais fait la dernière fois, Tery ? Dis-toi que ça sera deux fois plus difficile, les derniers livres que nous avons obtenus sont plus qu’épais et il va falloir que tu utilises cette échelle pour atteindre les rangs les plus hauts. »

« Heureusement que je n’ai pas le vertige. Et pour Manelena, que vas t-elle faire ? »

« Je vais lui trouver une occupation, ne t’inquiètes donc pas à son sujet. Manelena ? »

La femme aux cheveux argentés ne fait qu’hocher la tête, accompagnant la vieille dame tandis que Tery poussait un profond soupir. Ah oui ? Vu le boulot, ouch … il va vraiment en baver en fin de compte ! Elles ne lui laissaient aucune minute de répit. Il banda les muscles avant de se mettre au travail ! Hop hop ! Une deux, une deux ! Un bouquin par ici ! Un bouquin par là et voilà l’affaire était résolue ! C’était aussi simple que ça !

Pfiou ? Ca faisait combien d’heures ? Deux ? Trois ? Aaaaaah ! Et il n’avait même pas le droit de se reposer d’après ce qu’il avait compris. Et oui, quand on avait une vieille femme comme tortionnaire, il valait mieux faire le boulot le plus rapidement possible. Il se frotta légèrement les yeux comme pour éviter de bailler en même temps.

« Hep, pas de repos pour les braves. »

Un petit coup sur la tête et il poussa un gémissement de douleur. Il se retourna, voyant Manelena qui continuait son chemin, plusieurs livres en main Elle n’eut même pas un regard vers lui mais bon, elle semblait plutôt apprécier ce qu’elle était en train de faire.

« J’aime beaucoup sa capacité d’adaptation. Si seulement tu pouvais être aussi efficace. »

« Cela me fait assez mal quand vous dites ça, madame Jésiana. Je tentes de faire de mon mieux, vous le savez ? » dit le jeune homme alors qu’il voyait la vieille dame à ses côtés.

« Je le sais bien alors, continues comme ça. Néanmoins, tu me sembles avoir l’esprit un peu ailleurs. Quel est ton problème ? »

Quel était son problème ? Il cligna des yeux, évitant de se lancer dans cette conversation dont il voulait tout faire pour éviter d’en parler. Ca ne concernait pas la vieille femme, loin de là. Bon, il vaut mieux retourner au travail. Il baissa la tête, passant à côté d’elle.

« J’ai encore du travail, j’y retourne, madame Jésiana. Je ne pense pas prendre de repos aujourd’hui, comme vous le vouliez, j’espère que ça vous conviendra. »

Sans attendre sa réponse, il s’éloigna à vive allure, voulant éviter de la regarder mais surtout de discuter avec elle. Il n’avait pas la motivation pour parler de choses qui le dérangeaient vraiment. Il préférait ne pas trop se mêler de tout ça.

« Boulot boulot boulot ! Touchons du bois, c’est du bouleau ! »

« Et voilà qu’il se met à chantonner, oh ma Alzar, priez pour nous. »

Hein ? Manelena elle-même se mettait à dire ça ? Elle passa à nouveau à côté de lui, tenant d’autres livres. Elle faisait presque du zèle ou c’était lui ? Mais bon, ce n’était pas le bon moment pour y réfléchir, travailler, travailler, travaill et …

« Stop, reposes-toi, cela fait cinq heures sans aucun moment de pause. »

Hein ? Quoi ? Il regarda Jésiana, fronçant les sourcils. Cinq heures ? Vraiment ? Il avait passé autant de temps, sans vouloir y réfléchir ? Et Manelena ? Où est-ce qu’elle était exactement ? Il tourna sa tête à gauche puis à droite sans la remarquer. Il souffla :

« Je peux continuer. J’ai besoin de travailler et de m’aérer l’esprit, c’est mieux. »

« J’ai déclaré que tu avais une pause, tu en fais donc une. Faire du zèle ne mènera à rien de bon et tu finiras par te blesser avec tes bêtises. Il vaut mieux pour toi que tu m’écoutes. »

« D’accord, madame Jésiana mais ne me frappez pas hein ? »

Elle haussa un sourcil, se demandant s’il voulait vraiment qu’elle fasse cela pour le satisfaire. Le jeune homme hocha la tête négativement, peu enclin à recevoir un coup sur la face. Pour qui est-ce qu’il la prenait ? Une tortionnaire ou quoi ?

« Je préfère éviter que tu me prennes pour une esclavagiste, Tery. »

« Je n’ai jamais pensé cela, madame Jésiana. Je voulais tenter de faire de l’humour, rien de plus, je peux vous le promettre. Je n’avais aucune mauvaise idée en tête. »

Mais pourtant, il l’avait dit et fait. La femme aux cheveux grisonnants se massa le front. Et dire qu’elle s’était inquiétée légèrement pour lui. Au final, il n’en valait pas la peine ou presque. Elle se retint de soupirer, montrant par là qu’elle n’allait pas chercher plus longtemps pour toute cette histoire.

« Quel est ton problème avec cette jeune demoiselle nommée Manelena ? Penses-tu que je suis aveugle au point de ne pas avoir remarqué que quelque chose cloche entre vous deux depuis que vous êtes partis et revenus presque aussitôt ? Mon mari m’a expliqué. »

« C’est un peu mais pas totalement faux ! Enfin, comment expliquer … hum … non, en fait, il vaut mieux que je n’en parles pas. Je ne veux pas de soucis. »

« Il vaut mieux plutôt que tu t’exprimes plutôt que de me faire perdre mon temps, tu ne crois pas ? Je ne suis guère d’une nature très patiente, je tiens à te le signaler. Du moins, avec quelques personnes. Expliques-moi plus en détails quel est le problème. »

Euh ? Et il faisait ça comment ? En lui racontant la même chose qu’hier ? Visiblement, ce fut ce qu’elle cherchait mais bon … d’accord ? Une petite pause au final. Il haussa les épaules, comme pour montrer que ça ne le dérangeait que moyennement en fin de compte. Il allait s’y faire hein ! Il n’avait pas trop trop à dire mais puisque ça permettait d’avoir un petit moment avec Madame Jésiana, il ne devait pas trop s’en priver. C’était quelque chose de rare et il valait mieux pour lui qu’il en profite le grand maximum.

« Je vois, je vois, tu as du mal à comprendre les femmes. »

« Je sais que c’est facile à deviner vu mon inexpérience mais bon, cela fait toujours aussi mal de l’entendre malheureusement. »

« Tu n’as que ce que tu tu mérites, tu dois t’en douter. Une question me tiraille néanmoins depuis le temps où vous venez dans notre bibliothèque avec le reste du groupe. Est-ce que tu es sûr d’aimer la bonne personne ? »

« Hein quoi ? » bafouilla aussitôt le jeune homme, presque choqué par ses propos.

« Je ne fais que te poser une simple question. Tu es encore très jeune et ça ne serait pas illogique que tu te trompes de voie. »

« Mais pourquoi est-ce que vous dites cela ? Elen ne vous a rien fait non ? »

« Il n’est pas question de cela. J’apprécie cette petite femme aux cheveux blonds mais je veux savoir si vous ne vous êtes pas trop précipités au final entre vous deux. »

Il resta plongé dans son mutisme. Il ne s’était jamais réellement posé la question hein ? Enfin, il voulait dire par là que ça ne lui été jamais venu à l’esprit en fin de compte.

« Je ne crois pas. Je la connais depuis des années. Enfin, Clari et Manelena aussi. Royan pareil. Elise, cela fait peu de temps mais voilà … enfin, c’est une question bizarre que vous me posez, j’avoue que je suis un peu voire bien perdu. »

« J’évoque Manelena. Tu dois bien voir où je veux en venir, n’est-ce pas ? »

« Je crois que oui mais je ne peux pas y répondre, je suis désolé mais c’est bien trop personnel pour que je puisses donner … mon avis. »

« Est-ce que tu l’aimes ? Réponds honnêtement plutôt que de te voiler la face. »

HEY ! Mais de quoi est-ce qu’elle se mêlait ? Ça ne la regardait pas du tout ! Cette histoire était vraiment plus que personnelle. Pour une vieille dame bibliothécaire, elle s’intéressait un peu trop à sa vie sentimentale hein ? Et surtout, qu’est-ce qu’il doit répondre ?

« Si je vous dis que je ne sais pas, est-ce que vous serez satisfaite de la réponse ? »

« Pas le moins du monde alors arrêtes tes absurdités, d’accord ? »

« Je ne sais … vraiment pas. Manelena, c’est Manelena hein ? Ce n’est pas une femme lambada. Elle est unique, comme Elen, comme Clari, comme Elise. Chacune est unique mais voilà, c’est toujours différent ce que je ressens envers Elen qu’envers Manelena. C’est pareil avec … je, enfin bon … »

« Je t’ai posé une simple question à laquelle tu peux répondre : est-ce que tu l’aimes ? »

« Je … ne … je … ne sais pas … exactement. Comment est-ce que je pourrais répondre correctement à cette question ? Comment ? Manelena est vraiment unique. »

« Tery ! Stoppes ce petit jeu stupide maintenant ! Tu es un homme ou non ?! »

Pourquoi est-ce que cette pause tournait à l’interrogatoire ? Est-ce que la vieille femme avait préparé cela depuis des heures ? Des jours ? Alors pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI EST-CE QU’ELLE LUI FAISAIT CELA ?!

« Je ne vois pas pourquoi je devrais vous répondre, madame Jésiana ! Cela ne regarde que moi et uniquement moi ! » dit-il sur un ton effrayé, étant en sueur à cause de toute cette histoire. Il n’avait pas peur, il n’avait pas peur à cause d’elle ! Il n’avait pas peur !

« Alors … Qu’est-ce que tu te dirais exactement ? Quelles seraient tes paroles envers ta propre personne ? Est-ce que tu y as réfléchit ou non ? »

« Je crois que … je l’a… J’aime Elen, c’est tout ce qui compte. Le reste m’importe peu. Madame Jésiana, je retournes travailler. Ma pause est terminée. »

Elle ne l’en empêchait pas cette fois. Elle le laissa partir sans un mot, se déplaçant à l’opposé du jeune homme, passant à côté de Manelena qui était adossée à une étagère, des livres en main .L’air songeuse, elle observait le sol avant de partir se remettre au travail.

Terminer le travail, voilà ce pour quoi il était engagé ici. Les dernières heures passèrent longuement, très longuement, à tel point que Tery se demandait s’il n’y avait pas un peu de magie derrière tout ça mais finalement … tout était enfin fini.

« Je vais pouvoir souffler un peu, on dirait bien. » se murmura le jeune homme aux cheveux brun, passant une main dans ces derniers, l’air songeur.

« On dirait que tu n’as pas fait autant d’efforts que depuis le jour où tu as décidé de faire le mariole avec moi quand nous étions dans l’armée de Shunter, Tery. »

Manelena est là, à côté de lui, un petit sourire aux lèvres qui n’est pas déplaisant à regarder. Le jeune homme hausse les épaules, lui disant :

« Tu as terminé aussi ? Ce n’était pas trop éreintant pour toi ? Je suis épuisé. »

« Messire Périk m’a donné la paye de la journée pour nous deux. Plus un petit supplément. Il faudrait que nous allions le dépenser à l’auberge. J’imagine que tu as faim et soif non ? »

« Pas qu’un peu, oui, je peux te confirmer cela. Aaaaaaaah. »

Il poussa un petit soupir alors qu’elle posait une main sur son épaule, l’invitant à la suivre. Ils saluèrent les deux vieilles personnes avant de quitter la bibliothèque, Manelena l’emmenant jusqu’à l’auberge où ils dorment habituellement.

« Qu’est-ce que tu veux à boire, Tery ? »

« Je ne sais pas trop … mais j’avoue que la gorge sèche, ça commence à me faire mal dès que je la racle. A toi de voir ? Surprends-moi, diras t-on ! »

« Fais attention ,tu sais bien qu’à ce petit jeu de la surprise, tu risques de ne pas forcément comprendre ce qui va se passer hein ? Tu vois où je veux en venir ? »

« Bien entendu, bien entendu, j’en suis terriblement effrayé. »

Mais elle semblait plus que joyeuse par rapport à auparavant. Il n’allait donc pas s’en plaindre. Elle commanda pour eux deux, la jeune femme cherchant à faire la conversation par rapport à auparavant :

« Alors, pour les livres, tu en avais trouvé des intéressant ? »

« AH ! Ne me dit pas que tu me regardais pendant que je les rangeais ? Disons que la majorité des livres me semblait assez lassante mais sinon, oui, bien entendu. Bon, ils sont rangés mais si un jour, je dois retourner à Omnosmos et y vivre, je sais ce que je prendrais comme lecture du soir, voilà tout ! »

« Je vois, je vois, tu parles beaucoup pour dire quelque chose que tu pourrais signaler en une phrase. Tu as toujours été comme ça .Tu parles pour ne rien dire. »

« L’alcool te monte rapidement au nez ce soir, Manelena. » répondit le jeune homme, sourire aux lèvres, visiblement peu embêté par les paroles de la jeune femme aux cheveux argentés.


Elle semblait être de bonne humeur, il n’allait pas la mettre en colère inutilement non ? Surtout après cette parodie de discussion avec madame Jésiana. Il l’avait encore en tête même s’il voulait éviter de trop y réfléchir pour ne pas se compliquer la vie.

« Fichues foutaises, je vous jure. Me forcer à dire ça à voix haute. »

« Tery ? De quoi est-ce que tu parlais donc avec cette vieille femme pendant ta pause ? Tu semblais plutôt agacé, non ? Et tu l’es encore. »

« Rien de particulier, ce n’est pa bien important. Par contre, Manelena, tu en es déjà à ton troisième verre, tu ferais bien d’arrêter. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Je vais parfaitement bien. Ce n’est pas ce genre de petites boissons qui vont me faire du mal si tu t’inquiètes tant que ça pour moi. »

Ce n’était pas vraiment une question d’être inquiet ou non. Il voulait juste la prévenir, rien de plus. La jeune femme n’était pas du genre à boire sans raison et il se doutait que quelque chose la tracassait. Le fait qu’elle remette ça sur la table, est-ce qu’il y avait une chance que Manelena ait put l’entendre ?
Non, si cela avait été le cas, la jeune femme l’aurait déjà vilipendé pour ne pas changer. Elle n’avait pas put entendre car elle aurait réagit en conséquence. Ou alors, était-ce sa façon à elle de réagir en buvant de la sorte ? Non, il s’imaginait mille choses et elles n’étaient pas forcément très bonnes quand il y réfléchissait bien.

« Je ferais mieux de me concentrer plus sérieusement, moi. »

« De quoi est-ce que tu parles, Tery ? Ah … tu ferais mieux de boire et de manger. Je te rappelles qu’elle nous a donné un peu plus que prévu pour que nous puissions en profiter. Pour une fois qu’il y a une raison d’être joyeux, tu ne fais rien ! »

« Disons que je reste un peu surpris mais d’accord, je vais faire un effort ! »

Elle semble tellement de bonne humeur. Un peu comme si elle avait entendu une excellente nouvelle mais qu’elle ne voulait pas faire partager. BAH ! Qu’importe ! La voir sourire est une chose dont il ne peut se passser. Il rougit juste un peu à cause de l’alcool et ses pensées absurdes : qu’importe s’il éprouvait quelque chose pour Manelena, il allait faire taire ses sentiments qui seraient néfastes pour tout le monde.

Epilogue : Tous à l’affût

ShiroiRyu
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Epilogue : Tous à l’affût

« Comment va le gamin ? Ca fait plus d’une semaine qu’il sort à peine de sa chambre. Le chef nous a dit qu’il était exempté de missions pour le prochain mois. »

« Ouais mais bon … Ca me fout les chocottes de le voir comme ça. » répondit un soldat au second qui haussait tout simplement les épaules.

« Faut dire qu’il voulait que l’on déterre les corps mais qu’on a rien retrouvé des trois femmes qu’il cherchait … Rien du tout … Et pourtant, on a retiré toute la roche mais rien de rien … Je me demande même à quoi ça sert. Bon, faut que je m’en aille sinon, ça risque de chauffer pour moi. Si celles qui l’accompagnent entendaient mes paroles … »

Il valait mieux alors se taire, oui … C’était plus prudent. Et de toute façon, des morts, il y en avait tous les jours alors, ce n’était pas la première fois qu’il en voyait, ça ne serait pas la dernière fois non plus.

Assis sur son lit, le dos contre le mur, le jeune garçon avait les jambes repliées vers son visage. Ses deux bras serrant celles-ci contre lui, il semblait observer ses jambes sans un mot. On aurait pu croire qu’il avait un regard songeur mais plus on s’approchait, plus on voyait qu’il semblait perdu par quelque chose.

« Ce sont des monstres … Je ne peux même pas leur donner un enterrement décent … »

Oui … Il ne savait pas qui avait fait ça … Enfin … Plus précisément … Mais il se doutait bien que c’était soit le culte … soit les pokémons légendaires ennemis. Il en avait assez … de tout ça. Dorénavant, chaque fois qu’il allait voir un pokémon légendaire, il n’allait plus poser de questions, il allait tout simplement l’attaquer. C’était l’unique chose qu’il devait avoir en tête s’il voulait mettre un terme à tout cela.

« Personne ? Je peux rentrer … s’il te plaît ? » demanda une voix assez faible.

« Tu le peux, Metsubi … Je ne vais pas t’en empêcher. Pourquoi est-ce que je le ferai de toute façon, hein ? Alors … Tu peux venir quand tu veux. »

La porte de la chambre s’ouvrit, laissant place à la jeune fille aux cheveux noirs. Lorsqu’elle posa ses yeux sur son visage, elle ne put s’empêcher détourner le regard. Il murmura :

« Tu peux me regarder … Je ne t’en veux pas Metsubi. Ce qui devait arriver … arriva. »

« Oui mais … Je … Personne … C’est … C’est … » commença t-elle à balbutier.

« Tu es une grande fille et ce n’est pas de ta faute … mais celle de ton sang. »

Oui mais … Mais … Cette balafre sous son œil droit … Sa joue laissait voir une cicatrice moyenne. La guérison … et ses pouvoirs n’avaient rien pu pour lui. Il s’était remis assis correctement alors qu’elle s’asseyait en face de lui, remontant son haut pour paraître sa peau nue. Il poussa un petit gémissement de douleur. Là … aussi … Il y avait une vilaine balafre en diagonale sur son ventre. Si jeune et pourtant … Il avait déjà tellement souffert. Elle passa ses bras autour de son cou, le serrant avec émotion contre elle.

Ailleurs, dans un bureau, un homme aux cheveux violets lui descendant jusqu’au visage semblait lire un rapport. Quelques secondes plus tard, une jeune fille aux cheveux roses apparut subitement de l’autre côté du bureau, un grand sourire aux lèvres.

« Je ne pensais pas … vous revoir maintenant. »

« Il faut dire que tu n’étais pas facile à attraper hein ? Tu es quand même plus que doué, tu le sais ? Tu serais aussi intelligent que celui qu’Arceus a renvoyé dans les cieux. »

« Ne me comparez à aucun céleste, mère … »

« Je suis désolée de te l’annoncer comme cela … Gégé … Mais c’est la stricte vérité. Mais quand même … Créer l’Ultime Elément dans l’unique but de contrecarrer les projets de la déesse universelle. Tu sais parfaitement que c’est impossible. » murmura Mimi avec douceur et une certaine tendresse impossible à cacher.

L’homme s’était finalement levé, portant une tenue bien différente de celle que l’on pourrait imaginer. Tout de violet sous différentes teintes, il semblait porter un kimono qui s’ouvrait à partir du ventre, laissant voir un pantalon gris sous un pagne violet. Pourtant, malgré son étrange habit, il semblait débordé de charisme.

« Je ne pense pas que cela soit impossible … J’ai déjà récupéré les ADNs des trois oiseaux légendaires et quelques morceaux de peau de la première céleste qui est morte. Heureusement que les habits des trois femmes les possédaient. »

« Et que comptes-tu faire avec cela ? Tu as une idée ? Ou alors une stupidité ? »

« Maintenant que nous avons la puissance d’une créature céleste, il ne sert à rien d’attendre plus longtemps. Je vais proposer un ultimatum à chaque légendaire que nous allons retrouver. Soit ils décident de nous rejoindre, soit ils périssent. Certains ne se laisseront pas faire mais ce n’est pas un problème. Dorénavant, ils sont tous perdus … et leurs mises à mort vont débuter dès les prochaines années. La déesse Arceus comprendra son erreur. Et je vais commencer par vous, mère … »

« Hum ? Par moi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Tu vas me menacer ? »

« Je vais vous faire la proposition suivante … Est-ce que vous voulez me suivre ou non ? Avec ou sans vous, cela ne changera rien à mes projets. » murmura l’homme qui devait avoir plus d’une trentaine d’années, tendant sa main vers la jeune fille aux cheveux roses. Celle-ci eut un petit sourire malicieux aux lèvres, chuchotant :

« Tu menacerais donc ta propre mère ? Ta génitrice ? Alors que tu es la chair de ma chair ? Le sang de mon sang ? Le génome de mes gènes ? »

« Je vous ai permis d’accéder à ma base secrète … Cela fait donc preuve d’une grande estime de ma part envers vous … Je ne renierai pas ce que je suis … Mais si vous vous mettez en travers de mon chemin, je serai obligé de … »

« Et bien, j’accepte ! Je sais aussi que tu as le Rédempteur avec toi … C’est ma manière de me faire pardonner pour ce que je lui ai fait. »

L’homme resta parfaitement immobile et stoïque avant de pousser un soupir qui semblait provenir des profondeurs de son corps. Pour toute réponse, la jeune fille rigola :

« Alors ? Soulagé visiblement hein ? Tu pensais que j’allais refuser ? Allez, avoues-le ! »

« Je n’ai pas besoin d’avouer quelque chose dont il me semble inutile de parler à voix haute. »

« … … … Dis-le sinon je te mets une fessée devant tout le monde en nous téléportant. »

Il haussa un sourcil, fronçant aussitôt les yeux en regardant la jeune fille qui était sa mère. Elle était sérieuse ? C’était cela le pire dans cette histoire … Il prit une profonde respiration, cherchant à se contenir avant de signaler :

« J’avoue que cela m’aurait perturbé que je doive combattre ma mère car elle n’accepte pas d’être avec moi … Cela rappellerait de mauvais souvenirs aux trois oiseaux légendaires qui ont perdu la leur il y a de cela une semaine. »

« C’est pas ce que je veux entendre, Gégé ! »

« Ah … Et je n’aime pas ce prénom ridicule que vous m’avez donné, mère … Je préfère encore mon terme pokémon qui est Mewtwo. Sinon, j’avoue que je suis soulagé de vous savoir à mes côtés. » murmura t-il alors qu’elle tendait ses mains avec un grand sourire. Il n’aimait pas être ridicule mais comme nul ne le voyait. Il se concentra, soulevant sa mère par ses pouvoirs psychiques avant de la ramener contre lui. Il avait le visage neutre tandis qu’elle rigolait de son côté, l’homme posant ses yeux violets ailleurs en attendant que tout cela passe.

« Mais sinon … Est-ce que cela avance tes projets, Gégé ? »

« Bien plus depuis qu’il est arrivé … Grâce à lui et surtout aux oiseaux légendaires, en deux ans et demi, j’ai fais bien plus qu’en deux voir trois décennies. »

« Néanmoins … Tu sais que je te surveillais … Et … »

« Moi-même, je n’apprécie pas cette idée. J’attendrai qu’ils soient morts avant de décider de les recréer. De toute façon, tomber face à face produirait trop de problèmes indescriptibles. »

« Tant mieux alors … Car là, ce n’est plus une question scientifique mais d’éthique et de morale. Or, tu sais parfaitement qu’au niveau de la morale … » reprit la jeune fille.

« Je ferai de mon mieux à ce sujet. Je pense que cela pose un problème mais il faut être prévoyant. Je ne les sortirai qu’en cas de crise. »

« Penses aussi aux personnes qui se trouveront avec elles. Si elles ont une histoire avec … »

Alors là serait un autre problème mais ce n’était pas le sien. Il avait des projets, il les mettait en place. C’était l’unique solution pour décider d’arrêter Arceus … Vouloir tout raser et reconstruire … Quelle idée folle et stupide. On ne balayait pas un monde comme ça !

Des morceaux de verre posés sur la table de chevet. Un tube de colle à moitié ouvert, les morceaux étaient réunis maladroitement comme pour tenter de reformer une sphère bien que tout cela était devenu parfaitement inutile.

Ses yeux verts étaient posés sur les morceaux, cherchant à espérer voir le visage du jeune garçon. Elle … ne savait plus rien de lui … Depuis l’instant où Metsubi s’en était pris à lui. Si elle … Si elle lui avait fait du mal … Alors là, pouvoir ou non, elle allait lui montrer ce qu’elle savait faire ! Enfin … Non … Tout d’abord, elle devait sortir de cet endroit … Mais c’était impossible … Le temps passait lentement, trop lentement à son goût.

Des pas s’approchaient peu à peu de sa chambre avant de s’arrêter devant sa porte. Qu’est-ce qu’elle lui voulait encore cette femme ? Elle n’avait pas envie de lui parler. Pourtant, dès l’instant où elle commença à parler, elle comprit que ce n’était pas celle avec qui elle avait l’habitude de discuter. Non … C’était …

« ARCEUS ! Qu’est-ce que tu me veux encore ?! »

« Je te sens bien … vivante pour une future morte … Crusaé. »

« Morte ? Même pas en rêve … Personne viendra me chercher, j’en suis sûre et certaine. Et tu veux savoir quoi ? Je n’ai pas arrêté de lui parler depuis plusieurs mois ! »

« … … … Soit … … … Considères que ce sont vos dernières discussions. La première pokémon céleste est morte des mains de Personne. »

« Personne ne tuerait pas une pokémon céleste sans raison … Donc ce n’est pas lui qui l’a tuée … C’est encore … »

« Ce n’est pas lui … C’est exact. Mais c’est ce que les autres pokémons célestes pensent. Or Elugabeth était très appréciée parmi ces derniers. Il faut dire qu’elle était parmi ceux qui aimeraient un monde plus calme et en paix … Enfin, parmi les partisanes de ne rien faire au lieu de le détruire et de le reconstruire. »

« Ne t’en fais pas, elle n’est pas la seule à penser ainsi … » marmonna Crusaé entre ses dents, s’étant relevée dans son lit bien qu’elle ne voyait pas la femme de l’autre côté de la porte.

« Dorénavant, je vais laisser les célestes et les terrestres agir comme ils le désirent. Ton cher Personne n’existera plus d’ici quelques temps. »

« Même pas en rêve … Personne ne se fera pas tué de la sorte … Et il viendra me chercher. »

« Penses-tu qu’il y arrivera dans moins de huit ans ? Car c’est ce qu’il te reste à vivre … Je reprendrai ce qui m’appartiens et nous nous unifierons une nouvelle fois. » murmura la voix avec une douceur lugubre. « Oui … Nous ne referons plus qu’une seule et unique entité. Cette fois-ci, je ne te laisserai pas partir … Tu devrais facilement comprendre que ce côté que tu représentes est inutile … Toi-même tu t’es laissée à la perversion de ce monde … Tu as tué, tu t’es énervée, tu es devenue sale … »

« Attends que je réfléchisse à ce que je veux te dire. Ah oui ! Vas te faire voir ! »

« Comme tu voudras … partie humaine d’Arceus. »

Voilà que les pas repartaient tandis qu’elle serrait sa couverture dans ses mains avec rage. Jamais … Jamais ! Elle savait que Personne viendrait l’aider ! Elle savait que le jeune garçon arriverait pour venir la sauver ! Elle n’en doutait pas un instant ! Et ce n’était pas les vulgaires célestes qui allaient lui barrer le passage ! Personne … Dans moins de huit ans … Elle allait disparaître ? Non … Elle ne voulait pas … Surtout pas … Elle voulait continuer de vivre et de vieillir … auprès de Personne.

« Il viendra … hein ? »

Elle chuchotait ses mots à elle-même comme pour se rassurer. Personne viendra. Elle le savait … Le jeune garçon … viendra … pour elle … même si Metsubi était avec lui.

Chapitre 29 : Mûrir

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Mûrir

« Nous devons retrouver Personne ! J’espère qu’il va bien ! Grande sœur … » demanda Fulgé en s’adressant à Rina, celle-ci se faisant aider par sa mère et Lasty à cause de ses deux bras brisés. « Tu veux que je t’aide ou non ? Je vais bien … encore … »

« Tu es dans un état qui n’est pas si différent du mien, Fulgé. Non … C’est bon … Mais … Omera ? Cassy ? Sarila ? Vous pourrez aider Personne au cas où ? »

« Aucun souci ! Mais je ne crois pas qu’il a besoin d’aide. » répondit la jeune fille aux cheveux verts en ricanant légèrement, désignant le jeune garçon couché sur Metsubi.


Elles étaient arrivées dans cette place et Lasty les arrêta aussitôt. Le sol était complètement gelé … Visiblement, le garçon avait bien abusé de ses pouvoirs. Elle ne savait pas comment l’expliquer mais cela … lui faisait chaud au cœur rien que d’y penser.

« AHEM ! Personne ? Personne ? » demanda t-elle alors qu’elle était la seule à se rapprocher puisqu’elle était la seule à pouvoir marcher sur la glace. Metsubi ne semblait pas vouloir bouger, ayant les yeux fermés alors que le sourire de Lasty disparaissait. Qu’est-ce que … Le dos de Personne était dans un sale état ! Metsubi murmura :

« Il … se repose … Il … Il est blessé … vraiment très blessé … et ça ne veut pas … se guérir … »

Elle avait une petite voix apeurée, ouvrant ses deux yeux complètement blancs alors qu’elle le soulevait très faiblement. Il avait les yeux fermés, la respiration assez courte mais …

« QU’EST-CE … ATTENDS ! Pourquoi est-ce qu’il est dans cet état ?! » s’écria la jeune femme aux cheveux bleus, récupérant l’enfant des bras de Metsubi. Le ventre continuait de laisser s’écouler du sang et son visage était salement marqué par une balafre … Ses marques brillaient mais faiblement … Elles ne faisaient pas leurs offices ?! Les pouvoirs de Solor devaient normalement être capables de le soigner ! Rapidement, une plaque de glace se forma sur le ventre, le jeune garçon tiquant et gémissant de douleur en ouvrant ses yeux :

« Las … Lasty ? Tu es là ? Où est-ce … J’ai vraiment la tête qui tourne … Vraiment … »

« Tu es gravement blessé … Très gravement … On va te soigner … »

« C’est de ma faute … Je … Je … Mon sang … Il … Il est revenu … Il m’a retiré mon sceau. »

Elle cherchait à s’exprimer mais pour toute réponse, Lasty soupira longuement, tournant ses yeux rubis vers elle tout en lui tendant sa main. La jeune fille ne comprit pas jusqu’au moment où Lasty prit la sienne, lui permettant de marcher correctement sur la glace.

« Je ne pense pas … que Personne t’en veuille, n’est-ce pas ? Et il est bien plus heureux … »

« Elle est revenue … Mais je ne peux plus parler à Crusaé … Mais Metsubi est revenue … Alors je suis content … Je peux remarcher seul, Lasty. »

Il disait cela bien qu’elle n’était pas du tout convaincue par ses propos. Loin de là même … Ah … Bon … Elle allait l’écouter … Et puis, elle sentait parfaitement que Metsubi voulait s’occuper de lui. Elle le déposa au sol, arrivant devant Omera et les autres femmes.

« Vous allez parfaitement bien … Je suis content … Coucou Omera … Tu vois … Je m’en suis sorti, je te l’avais dit hein ? »

« … … Imbécile va … Tu veux me faire peur ou quoi ? Et regardes la pauvre Cassy, elle est toute tremblante … » marmonna la jeune femme aux yeux dorés, bien qu’elle souriait.

Cassy tremblait de tout son corps, s’approchant de Personne, un début de larmes aux yeux. Hey ! Elle allait quand même pas pleurer, c’était une adulte. Mais … Il savait parfaitement que la Voltali était du genre à se faire énormément de soucis.

« Ne t’en fais pas, Cassy … Je te promets que je vais parfaitement bien. Par contre, je suis déçu … Sarila, tu n’as pas un peu d’inquiétude ? »

« Bof … Pas plus que ça hein ? Ce n’est pas comme si tu allais mourir … Bien que c’est vrai que ce n’est pas très joli quand on regarde. Mais bon … T’en as vu des pires ! »

Ce n’était quand même pas plus rassurant que ça. Metsubi s’approcha de Personne, l’aidant à rester debout et à avancer. C’était difficile … Tout le monde était blessé … ou exténué … Plus que ça même … Mais bon … Pendant une dizaine de minutes, ils traversèrent un dédale de couloirs dans la grotte, ne trouvant pas du tout la sortie. Finalement, après quelques instants, Elugabeth murmura d’une voix douce :

« La sortie … Nous nous éloignons de la sortie … Il semblerait que l’on sait que j’ai échouée. Personne ? Est-ce que tu veux bien t’approcher de moi ? »

Hein ? Metsubi aida le jeune garçon, la femme aux yeux rubis et mère des trois oiseaux légendaires prenant ses deux mains. Aussitôt, les marques du jeune garçon commencèrent à briller alors qu’il en grand ses yeux. Elle … Elle voulait faire ça ?!

« Mère ! Ce n’est pas le bon moment ! Vous êtes déjà fatiguée ! Vous serez au bord de la mort même si Personne ne veut pas vous tuer ! » s’écria Rina.

« C’est le moment plus que nécessaire … Ah ! »

La femme avait poussé un petit cri, titubant en arrière alors que de la sueur s’écoulait de son front. Elle semblait exténuée comme si elle avait fait une course folle. Mais le jeune garçon sentait une énergie nouvelle en lui … Une énergie bien différente … des autres …

« Tu n’as qu’une partie de mes pouvoirs … Mais ne te préoccupes plus que ça de l’autre … Tu la recevras très bientôt, je dirai. Continuons … »

… … … … … Lasty et Rina s’arrêtèrent, se regardant brièvement. Encore une fois, elles comprenaient les propos de leur mère et … Ce n’était guère une bonne chose. Il fallait éviter de prévenir Fulgé … Même si cela allait être très difficile. Ils arrivèrent jusqu’à une nouvelle salle, une grotte complètement refermée sur elle-même et surtout plus qu’assombrie car il n’y avait aucun trou dans le plafond qui permettait de laisser passer la lumière.

« Je vous attendais ! Puisque tu n’es même pas capable de tuer ta propre famille et un simple gamin, on m’a envoyée pour m’occuper de lui ! »

Des flammes vinrent éclairer la salle à partir du plafond. Tout n’était qu’un piège rocailleux, de nombreuses pics sortant du sol comme pour transpercer quiconque ferait un mauvais saut. Et à travers les flammes, des coulées de lave tombaient en direction du sol. Deux yeux de couleur de ce liquide dévastateur …

« Je vais m’occuper de cela … Continuez les filles … Et creusez vous-mêmes un tunnel. Visiblement, cette jeune demoiselle a modifié complètement ce terrain pour nous piéger. » répondit Elugabeth, faisant apparaître deux magnifiques ailes blanches.

« Maman ! Tu es trop fatiguée pour … »

« Ne discutes pas Fulgé ! Et cela m’a fait plaisir de vous revoir mes filles. »

« Maman, non ! Laisses-nous nous battre ! Nous sommes bien plus fortes qu’elle ! »

« Elle n’a jamais voulu nous combattre … Elle veut plutôt nous enterrer vivants. » murmura Elugabeth alors qu’un sourire se dessinait sur le plafond. Un sourire parfaitement visible puisque de la lave s’écoulait de la bouche … d’une adolescente ?! Celle-ci avait quelques morceaux de métal sur elle dont une sorte de masque masque … ressemblant à un crâne ? A côté, ses manches orange foncé semblaient beaucoup trop grandes pour elles alors qu’elle portait un short noir. Néanmoins elle avait aussi de longs collants ou morceaux de tissu orange foncé avec des points orange clair lui remontant presque jusqu’au short. Néanmoins … Elle devait avoir quinze ou seize ans au grand maximum.

Elle retomba lourdement sur le sol, posant un pied sur celui-ci avant qu’une puissante lame de roche ne sorte du sol, transperçant le plafond qui se fissura. Quelques morceaux tombèrent autour d’elle, un grand sourire aux lèvres dessiné. Elle fit apparaître une boule de lave, l’envoyant en direction de Personne mais Elugabeth se positionna devant lui, une trombe d’eau faisant disparaître la boule de lave, créant un nuage de vapeur.

« ENFUYEZ-VOUS MAINTENANT ! »

Elle avait hurlé de toutes ses forces alors qu’elle sentait déjà qu’elle tenait à peine debout. Tous passèrent à côté d’elle, Fulgé, Lasty et Rina jetant un dernier regard à la femme aux yeux rubis. Fulgé eut un petit tic nerveux, sa bouche déglutissant alors qu’elle s’envolait à toute vitesse pour quitter cet endroit. Elle laissait des flammes derrière elle pour guider les autres, Rina et Lasty arrivant à sa suite :

« Fulgé … Il faut que tu saches … » commença Lasty avant que Fulgé ne la coupe aussitôt :

« Je le sais parfaitement, je suis peut-être jeune mais pas bête … Maman ne va pas revenir. »

Oui, c’était exactement ça. Elles étaient toutes les trois devant bien que Lasty restait quand même en retrait pour surveiller les autres, toute la grotte s’étant mise à trembler de plus en plus, le sol semblant s’effondrer.

« Aucun regret à mourir ? Je ne pensais pas que ça serait aussi simple que ça mais visiblement, tu as trahie la déesse Arceus au point de confier tes pouvoirs à un enfant que tu ne connais même pas. C’est stupide et déraisonnable de la part d’une créature céleste comme toi. »

« Je n’ai pas trahie mes filles et c’est ce qui m’importe plus que les paroles de la déesse. Toi … Tu ne vois et ne jures que par elle … Alors qu’elle a tué toute ta famille. »

« J’ai été élue par la déesse Arceus elle-même ! C’est un grand honneur que de la servir ! Disparais sous la lave et sous la pierre ! Voilà la fin de la reine des cieux ! Un dernier message ?! » demanda l’adolescente tout en levant le pied droit pour l’abattre sur le sol plusieurs fois de suite, les rochers s’écroulant tout autour d’elle et Elugabeth.

« Lui faire passer un message et lui dire que je suis désolée de ne pas revenir. Sa proposition de m’emmener dîner tombe à l’eau. Dommage … Car il avait réussi à ramener tout son courage pour m’adresser la parole et surtout me demander cela. Arceus se trompe … mais nul ne l’avoue … Nul n’ose la contredire … Je te plains énormément, Hélys. J’espère qu’un jour, tu découvriras ce qu’est d’avoir une famille …. Nous ne sommes pas parfaits mais nul ne l’accepte … Nul ne l’assume … »

« ASSEZ ! DISPARAIS ! Ma seule famille est la déesse Arceus ! Et ne t’en fais donc pas … Ils vont tous te rejoindre, ils n’en sortiront pas vivants. »

Des halos de lave sortirent du sol en même temps que le plafond s’effondrait sur elles. L’adolescente savait parfaitement qu’elle allait s’en sortir … Mais les autres … NON ! Même pas en rêve ! Elugabeth avait ses yeux clos, restant droite et fière alors que ses deux bras fussent en croix au niveau de son cœur.

Ils étaient tous en train de courir mais la fin ne semblait jamais se montrer alors que le plafond s’écroulait derrière eux. Metsubi et Personne étaient les derniers, la jeune fille ayant énormément du mal à courir avec le jeune garçon. Rina et Fulgé avaient déjà pris bien les devants, Sarila passant à côté de Lasty, semblant courir aussi en s’aidant de ses lianes et racines.

« Bon sang ! Il fallait que je m’en doute ! Personne et Metsubi ne peuvent pas courir dans leur état ! Attendez-moi, j’arrive ! »

« Laissez-nous nous en occuper, Lasty ! » s’écria Omera alors qu’elle arrivait à la hauteur de Metsubi et Personne. Cassy fit de même, Omera soulevant Personne tandis que Cassy prit Metsubi avec elle. « Pendant ce temps, avancez avec vos sœurs et Sarila ! Trouvez une sortie le plus rapidement possible ! »

« … … … C’est vrai … Vous êtes justes fatiguées mais non réellement blessées … Moi-même je serai ralentie beaucoup trop. »

C’était exactement cela ! Sarila et Lasty s’éloignèrent à leur tour alors que Cassy et Omera couraient à la plus grande allure qu’elle le pouvait. Néanmoins, Cassy semblait aller plus rapidement qu’Omera, ralentissant la cadence.

« Non mais continues ! Plus vite on sera sorties, mieux c’est ! Ne t’en fait pas, j’ai des poussées d’adrénaline. C’est la première fois que je ressens ça. » annonça Omera tandis que Metsubi et Cassy partaient à leur tour.

… … … Ca faisait combien de minutes qu’ils couraient ? C’était devenu un véritable labyrinthe souterrain et le jeune garçon avait sa tête plongée dans la poitrine d’Omera, essayant de la retirer bien qu’elle le serrait avec force.

« Evites d’en profiter aussi hein ? C’est un cas de force majeure, Rufus. »

« Je n’en profite pas … C’est juste que c’est la première fois que nous sommes seuls … Ca me fait bizarre … Et puis, c’est la première fois que c’est moi qui a besoin de toi. »

« Tu ne vas quand même pas commencer à faire le macho en disant que c’est à l’homme de sauver la femme hein ? Tu n’es pas comme ça hein ? »

« Pas du tout ! Ah … Ah … Ah … Tu ne devrais pas me faire crier … » marmonna t-il en restant dans ses bras alors qu’elle faisait un petit sourire ému.

« Je me demande à quoi ressemblera mon dresseur dans sept ans … Tu sera sûrement un sacré gaillard hein ? Déjà que je vois que tu fais craquer même tes ennemies … Cette Carmache … On ne dirait pas quand on la regarde mais elle est plutôt mignonne. »

« Tu es jalouse, Omera ? » demanda t-il sur un ton un peu amusé alors que la jeune femme se retenait de crier de douleur lorsqu’un éclat de pierre vint frapper son dos. L’effondrement les rattrapait trop rapidement.

« Pas le moins du monde. Que je sache, tu ne lui as pas dit que tu l’aimais hein ? »

« … … … … … … … … … … »

« D’accord … Je vois que tu veux jouer au playboy, il te faut une fille de toute âge, c’est bien ça ? Bon, non, je ne suis pas jalouse. Tu n’es qu’un enfant, Rufus. »

Il le savait parfaitement … Mais même un enfant avait le droit d’aimer une adulte … Peut-être parce que l’adulte en question était intouchable … Impossible à atteindre … C’était comme un rêve, un but … Mais bon … Il était content d’avoir cette femme avec lui.

Tous étaient sortis ou presque. Cassy vint déposer Metsubi au sol, à côté de Sarila et des trois sœurs tandis que toutes pouvaient voir le spectacle. La montagne s’effondrait morceaux par morceaux tandis que Lasty faisait déjà quelques pas vers la sortie.

« Je vais les chercher … Ils me font plus peur qu’autre chose. »

« Non ! Laissez-moi y aller plutôt ! Je suis la plus rapide de tout le groupe ! » répondit Cassy avant de partir aussitôt dans la grotte, ne laissant pas le choix à Lasty.
Elle avait totalement raison … C’était elle la plus rapide … Et surtout la plus en état. A deux, elles allaient pouvoir facilement extirper Personne de cet endroit. Elle devait leur faire confiance car c’était l’unique possibilité.

« Désolée … Rufus … Je commence à fatiguer … J’ai l’impression que les autres nous ont tous laissés … A cause de moi … » murmura soudainement Omera.

« NORMAL ! Vous allez tous les deux mourir ici ! »

Elle accéléra subitement, prenant une pointe de vitesse avant qu’une coulée de lave n’apparaisse derrière elle en même temps qu’Hélys, celle-ci semblant amusée.

« Bien … Je ne pensais pas que tu avais encore assez de puissance pour ça. »

« Qu’est-ce que ça … veut dire … Elugabeth ? » demanda le jeune garçon en comprenant aussitôt ce que la présence d’Hélys représentait.

« Elle n’est plus de ce monde ! Et vous allez vite la rejoindre ! »

« Pas si je m’en mêle ! » répondit maintenant une voix devant Omera et Personne, les deux personnes remarquant la présence de Cassy. Celle-ci avait un visage des plus sérieux, contrastant avec celui joyeux depuis qu’elle était avec Personne. Elle laissa passer Omera et Personne, l’adolescente aux habits orange faisant déjà apparaître de la lave au bout de ses mains. Néanmoins, elle ne s’attendait pas à recevoir du sable sur le visage, poussant un hurlement de colère avant que Cassy ne rejoigne Omera et Personne.

« Je suis venue t’aider, tu mettais trop de temps, Omera ! »

« Ce n’est pas de refus … Rufus fait son poids ! »

« Saletés, saletés, saletés ! » s’écria Hélys derrière eux, semblant disparaître sous les rochers. Ils étaient sûrs qu’ils n’étaient pas débarrassés d’elle.

Et tout s’accéléra de plus en plus vite … Ce n’était même plus le plafond uniquement mais aussi le sol qui semblait s’effondrer sous leurs pieds … De nombreux pieux de terre sortirent les uns après les autres, comme des lames qui tentaient de les transpercer.

Elle ne voulait pas les lâcher ?! C’était plutôt pénible ! Mais bon … Ils étaient près de la sortie, cela se voyait et s’entendait puisqu’il y avait les cris de Sarila, Lasty et Fulgé pour leur dire qu’elles arrivaient.

« Je ne vous laisserai pas vous échapper ! VOUS ALLEZ TOUS PERIR ICI ! La déesse Arceus sera fière de moi ! »

HORS DE QUESTION ! Enfin, elles arrivaient vers la sortie sauf que des fissures apparaissaient sur le plafond, les dépassant en même temps que tout s’effondrait au fur et à mesure. Ils n’allaient pas y arriver … même si ils apercevaient Metsubi et Sarila devant l’entrée comme pour les attendre.

« Bon et bien … Personne … C’est l’heure de me montrer que tu es un homme et non un enfant, n’est-ce pas ? »

« Hein quoi ? Euh ? Omera ? »

« Tu m’as fait la promesse de ne jamais pleurer … D’être fort et loyal … envers moi et envers tes idéaux … N’oublies jamais que ma loyauté est à toi … Dans la vie … Et dans la mort … Pour moi, c’est quelque chose de bien plus précieux qu’autre chose … »

« Tu étais le meilleur dresseur que j’ai jamais eut, Personne ! Enfin … J’en ai eut que deux mais j’ai été très heureuse avec toi ! C’était mes meilleurs moments ! J’ai eut de la chance de te connaître et je ne le regretterai jamais ! »

Il ne comprit que trop tard ce que cela voulait dire au moment où les lèvres des deux femmes se posèrent sur ses deux joues avant qu’il ne soit soulevé. Il fut projeté en avant, atterrissant sur Metsubi et Sarila avant que la grotte ne s’effondre. Rapidement, Fulgé cracha des flammes en direction de la roche, la faisant fondre avant que Lasty ne la gèle aussitôt. Et elles firent de même sur plusieurs mètres, des fissures apparaissant sur la roche refroidie comme si quelqu’un tentait d’en sortir.
Lui ? Il était à quatre pattes, s’étant mis à marcher avec lenteur vers ce qui avait été l’endroit de la grotte. Tout s’était passé en un instant … Un unique instant où son amour impossible s’était brisé. Il sentit le liquide lacrymal apparaître dans ses yeux mais il hocha violemment la tête plusieurs fois. NON ET NON !

« Personne … Ne … C’est la réalité. Je suis désolée … mais … » commença Rina.

« Non ! Ce n’est pas ça ! Omera … Omera et Cassy … Omera m’a demandé … de ne pas pleurer … D’être fort … Alors je vais l’être pour elle. Je vais vraiment l’être pour elle. »

Il n’allait pas pleurer, pas le moins du monde. Par respect pour les paroles de sa Luxray … Pour sa mémoire … Pour celle de Cassy aussi. Il vint déglutir, une boule dans la gorge. Il avait tellement envie … Il voulait s’abandonner à tout cela … Il voulait crier son désespoir mais il ne devait pas. Il ne le devait pas … Il leva les yeux au ciel, ses yeux rubis observant celui-ci avant qu’il ne murmure :

« Omera … Cassy … Je vous vengerai … C’en est finit … de tout ça …. De toujours attendre qu’ils arrivent sur moi. Si je n’attaque pas, je subirai à chaque fois les morts de mes proches. »

C’était décidé … Finit de se cacher … Finit d’attendre … Il ne pouvait pas quitter l’Ultime Elément comme cela … Il ne pouvait pas … Mais il allait partir pendant ses moments de repos … Dorénavant, la proie allait devenir le chasseur. Assez perdu de temps. Il sentit les bras de Metsubi qui l’entouraient, l’enlaçant avec tendresse alors que des vaisseaux de l’Ultime Elément arrivaient finalement, prêts à accomplir la mission qui était déjà terminée depuis pas mal de temps.

Chapitre 28 : Mère et filles

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : Mère et filles

« Maman ! Pourquoi est-ce que tu fais ça ?! » s’écria Fulgé en s’adressant à la femme aux yeux rubis, celle-ci gardant sa griffe translucide et gigantesque autour de sa main gauche.

« Car Arceus me l’a ordonné … Je me dois d’exécuter ses ordres. Désolée, Fulgé … Mais laissez-vous faire et je vous donnerai une mort rapide. »

Sa griffe gauche se dirigea aussitôt vers Fulgé qui restait parfaitement immobile, trop apeurée et stupéfaite pour pouvoir bouger. Néanmoins, un mur de glace se forma devant elle, des fissures apparaissant sur ce dernier au même instant que Lasty disait :

« Moi aussi, je dois m’excuser Mère … On ne peut pas mourir maintenant. Rina ? »

« C’est déjà fait … Pardon Mère … Nous ne voulions pas vous faire de mal. » annonça la jeune femme aux cheveux dorés, se mettant à battre des ailes. Des éclairs vrillèrent en direction d’Elugabeth, celle-ci faisant apparaître ses ailes à son tour avant de s’envoler, évitant les éclairs avec une telle facilité que cela en était déconcertant.

« RINA ! LASTY ! Qu’est-ce que vous faites ?! Vous allez blesser Maman ! » s’écria Fulgé de toutes ses forces alors que ses deux sœurs ne lui répondaient pas. Elles se regardèrent longuement, Rina hochant la tête. Lasty s’approcha de sa petite sœur, levant la main droite avant de l’abattre sur le cou de l’adolescente. Pourtant, avant qu’elle ne puisse l’atteindre, la main fut arrêtée par Fulgé, celle-ci reprenant : « Qu’est-ce que tu fais, Lasty ?! Pourquoi tu as essayé de me frapper ?! Tu es folle ou quoi ?! »

« … … Ca n’a pas marché, Rina. Qu’est-ce que je dois faire ? » demanda la jeune femme aux cheveux bleus alors que celles aux cheveux blonds et dorés murmurait :

« On n’y peut rien … Si elle ne veut pas se laisser évanouir … Elle va devoir continuer à se battre contre notre mère. »

« Que … Que … Quoi ?! Vous avez fait ça pourquoi ?! Pour ça ?! C’est n’importe … » commença Fulgé alors qu’Elugabeth fermait ses yeux, soupirant très faiblement.

« Elles font cela pour toi, Fulgé. Tes sœurs ne veulent pas que tu assistes à leur mise à mort ou alors à la mienne, voilà tout. Elles veulent te protéger et t’empêcher d’assister à ce combat. Tu devrais plutôt les remercier de se préoccuper de toi, Fulgé. »

« … … … … … Maman … … … … … Je ne veux pas me battre contre toi. » souffla l’adolescente aux ailes enflammées, détournant le regard alors qu’Elugabeth rouvrait ses yeux.

« Je vais en terminer dès maintenant avec vous … »

Hein ? Quoi ? Rina et Lasty revinrent aussitôt se positionner devant Fulgé comme pour la protéger, l’adolescente hochant la tête d’un air négatif. NON ET NON ! Elle ne voulait pas compter sur ses sœurs ! Elle prit une profonde respiration, se mettant à côté de Lasty avant de lui faire un petit sourire. Elle … devait combattre … sa mère. C’était un changement des plus radicaux mais elle le savait … Elle savait que sa mère voulait qu’elle se batte elle aussi.

Un ouragan … Cela ressemblait à un gigantesque ouragan … Mais aussi à un puissant rayon capable de tout balayer. Les trois femmes tentèrent de l’éviter mais cela ne servait à rien. Le cube dans lequel elles se trouvaient …Chaque bord semblait renvoyer l’attaque, créant un véritable piège tout autour d’elle tandis qu’Elugabeth reprenait :

« Inutile … Vous ne pourrez pas vous échapper. Pourquoi aurais-je alors crée ce cube de combat grâce à mes pouvoirs psychiques sinon ? Ce terrain est ma zone … mes filles … Vous semblez l’avoir oublié au fil des années. »

Non … Ce n’était pas le fait d’avoir oublié mais … De le voir en face … L’ouragan vint les percuter de tous les côtés, les envoyant contre les murs translucides du cube, chaque sœur étant séparée des deux autres alors qu’Elugabeth ne faisait que bouger ses deux mains comme pour guider sa puissance.

« Ne pensez pas un seul instant à ce que je m’arrête … Vous continuerez de subir le pouvoir de celle qui dirige les cieux … Je suis désolée … mes filles … »

Désolée ?! Drôle de façon de le montrer ! Lasty poussa un cri, Rina restant parfaitement muette alors que Fulgé s’était mise à briller. Que … C’était une excellente idée ! Rina venait de leur donner une clé pour la victoire ! Le corps de Lasty et Rina commencèrent à briller à leur tour, Elugabeth faisant un petit sourire.

« Je vois … Même moi … Je n’ai pas appris cela … Il faut le reconnaître … C’est ainsi que se forme une famille … Qu’une famille dure … Chacun et chacune a toujours à apprendre des autres. Ma petite Fulgé fut la première à nous montrer ce qu’était réellement le vol d’un oiseau légendaire. Moi-même … Je fus la seconde et ainsi de suite … D’autres oiseaux en sont capables mais pas avec la même grâce et beauté qu’un oiseau légendaire. »

Elle avait parlé … énormément parlé même … beaucoup trop … Les trois sœurs venaient de se séparer, disparaissant les unes après les autres avant de plonger vers elle. Deux griffes crées par le psychisme firent leurs apparitions sur ses mains, les remplaçant alors qu’elle croisait pour se protéger. Néanmoins, les griffes éclatèrent en morceaux dès que Fulgé la percuta. Des entailles apparurent sur son corps après que Lasty vint à sa hauteur … Puis ce fut une longue plaie sur la hanche gauche alors que Rina terminait l’attaque.

Ce n’était rien … Rien du tout … Alors que Rina continuait son chemin pour se mettre à distance d’elle, elle prit son bras, posant ses deux yeux rouges sur ceux de sa fille. Elle lui fit un léger sourire alors que les deux bras de Rina se tordirent subitement, la jeune femme aux cheveux blonds poussant un hurlement de douleur avant d’être projetée par télékinésie contre un mur.
Malgré ses blessures, elle ne semblait avoir aucun mal à se battre ?! Elles étaient trois face à elle ! Comment est-ce que … Non … C’était leur mère … C’était celle … qui dans … une autre vie … avait réussi l’impossible. Calmer la fureur des éléments des cieux … Mettre un terme à cette bataille millénaire et stupide qui opposait les trois oiseaux légendaires entre eux. C’était Elugabeth … Une femme … aux pouvoirs démentiels …

« Fulgé … Je vais éteindre les flammes de la vie en toi … »

Que … Quoi ?! Une puissante trombe d’eau vint asperger l’adolescente en pleine face, l’envoyant à son tour contre un mur. Dès qu’elle bloquée contre celui-ci par l’eau qui continuait de s’abattre sur elle, Elugatbeth claqua des doigts, l’eau se solidifiant au fur et à mesure en direction Fulgé.

« Je ne te laisserai pas faire, Maman ! »

Ce n’était plus Mère de la part de Lasty ? La jeune femme aux cheveux bleus gela d’elle-même l’eau près de Fulgé, brisant ainsi le pouvoir d’Elugabeth alors que l’adolescente s’écroulait au sol. Il était possible de voir des fissures sur les murs translucides, signe que malgré tout, Elugabeth était blessée.

« Ma seconde fille … Tu es la seule encore capable de me tenir tête ? »

« Mère … Ne pensez pas un instant en avoir terminé avec moi. » murmura une voix derrière Elugabeth, celle-ci tournant légèrement sa tête pour voir Rina qui battait des ailes, les deux bras pendant lamentablement vers le sol.

« Je ne pense pas … que le petit … voudrait qu’on abandonne maintenant … Il nous attend … Maman … Nous avons un autre membre dans notre famille … » souffla Fulgé, remerciant Lasty du regard pour l’avoir sauvé avant de s’envoler à son tour.

Elles étaient toujours là … Toutes les trois … Elles étaient dans un triste état comparées à elle … Mais elles continuaient de se battre. Soit … Autant en terminer … définitivement puisque dans le fond, elles avaient résisté au vent. Le sol commença à se soulever, des morceaux de roche tournoyant autour d’Elugabeth :

« Nous sommes nées avec un pouvoir dépassant les siècles et les millénaires … Seules quelques rares créatures en ont conscience … Mes filles, je vais vous enterrer vivantes. »

« Mère … Ne pensez quand même pas à vouloir nous tuer aussi vite. Nous en sommes capables aussi … pour lui. » souffla Rina alors qu’Elugabeth remarquait que les trois sœurs avaient aussi fait soulevé des pans entiers de pierre.

C’était la dernière attaque, n’est-ce pas ? Même elle n’allait pas pouvoir résister à cela … Il fallait être la première à réagir. Les pierres commencèrent à se déplacer dans toute la zone, percutant les murs translucides, les fissurant de plus en plus alors que les quatre femmes tentaient d’esquiver les rochers.
Tout s’accélérait de plus en plus vite, les rochers, les corps, les pieds devenus serres. Des plumes volaient dans tous les sens, certaines produisant des flammes, des éclairs ou alors même des éclats de glace. Puis les murs se réduisirent en éclats de verre, lévitant dans les airs avant de disparaître peu à peu.
Et voilà que le vacarme assourdissant autour d’elles se faisait entendre. Des éclairs parcouraient toute la zone, des corps tombant au sol, de la fumée émanant d’eux. Mais pas seulement … Une fine poudre semblait recouvrir toute une partie de la zone, des personnes tombant les unes après les autres alors que Sarila était dos à dos avec Omera et Cassy. Toutes les trois semblaient extrêmement épuisées, Sarila ayant même les jambes qui tremblaient, des racines les entourant pour éviter de la faire tomber sur le sol.

« Ah … Ah … Ah … Je n’arrive pas à croire qu’on en est déjà fait tombés plus de la moitié … »

« Pour une gamine, tu es drôlement puissante hein ? Mais nous, nous avons été entraînées par mademoiselle Rina, il serait stupide de mourir face à quelques blaireaux qui ne combattent jamais ou qui vénèrent une déesse dont j’en ai strictement rien à faire. » répondit Omera avec zèle, son épaule gauche ensanglantée, signe qu’elle était brisée. Elle ouvrit la bouche, des éclairs en sortant pour venir foudroyer trois personnes devant elle.

« Omera ! Ne dit pas cela ! Je me demande … comment va … Personne … Je suis un peu inquiète pour lui. J’espère qu’il va bien … Je m’en voudrais tant si il était blessé … » murmura Cassy avant de disparaître, de multiples dards venant se planter dans plusieurs personnes en face du trio, la plupart arrêtant leurs attaques ou visant leurs coéquipiers.

« BON SANG ! Ils ne sont que trois ! Et qu’est-ce qui se passe avec la Sainte Elugabeth ?! »

Des décombres se soulevaient les uns après les autres derrière la bataille entre le trio et les membres du culte d’Arceus. Elugabeth fut la première à en sortir, trônant droite et fière au milieu des rochers. Elle avait le visage tourné vers le ciel, voyant le reste de la montagne au-dessus d’elle alors que Lasty, Rina et Fulgé sortaient des ruines à leur tour, toutes les trois en triangle par rapport à Elugabeth. Elles étaient sévèrement blessées, Elugabeth demandant d’une voix lente, calme mais souveraine :

« Vous tenez debout … Vous me tenez tête … comme dans le passé … Lorsque nous nous combattions … Je voulais vous calmer … Mais vous … Vous n’aviez que ces idées de guerre en tête et il m’a fallut du temps pour que vous arrêtiez … de vous lever. Mais ce qui vous donniez cette motivation … était la colère, le désir de vous battre. Mais aujourd’hui, ce n’est plus cela, n’est-ce pas vos filles ? Ce jeune garçon est-il si important à vos yeux ? Au point de continuer à m’affronter alors que vos corps sont brisés ? Fulgé ? Rina ? Lasty ? Répondez-moi … Est-ce lui qui vous permet de m’opposer ? »

« … … … … … »

Aucune des trois sœurs ne prit la parole, Elugabeth soupirant avec un petit sourire aux lèvres. Elle n’en attendait pas moins …. de ses filles. Elle reprit sur le même ton qu’auparavant :

« Vous vous battez pour une même cause … C’est merveilleux … de vous savoir toutes les trois réunies … pour un seul objectif. Même dans le passé, vous vous affrontiez tout en me combattant … Mais là … C’est la première fois que je vois ceci … sans que je vous en donne l’ordre ou l’obligation. »

« … … … … … Maman. » murmurèrent les trois femmes avant qu’Elugabeth ne termine :

« Je vais juger … par moi-même … ce que cet enfant a de si spécial … Outre le fait qu’il soit possesseur des marques d’Arceus … Car ce n’est pas cela qui doit vous attirer chez lui. »

Elle … Elle … Les trois sœurs écarquillèrent les yeux en même temps. Elle venait de dire … que … Qu’elle venait avec elles ?! Leur mère n’était pas du genre à mentir donc …

« MAMANNNNNNNNNNNNNN ! »

Fulgé s’était mise à voler en direction de sa mère, plongeant dans ses bras d’Elugabeth, celle-ci venant lui caresser le dos avec tendresse. Rina et Lasty tombèrent sur les fesses trop fatiguées. Le combat semblant s’être arrêté même pour les membres du culte.

« Sainte Elugabeth … Que venez-vous de … dire ? »

« Je vais avec mes trois filles … Prévenez la grande prêtresse … Ceux qui sont encore capables de bouger, aidez vos compagnons et quittez cette île … Je vais dire aux membres de l’Ultime Elément de ne pas partir à votre recherche. Merci de votre protection, vous pouvez être fiers de vous. » répondit la femme aux yeux rubis, passant à côté d’eux en même temps que les trois oiseaux légendaires.

Personne … Aucun membre du culte encore valide n’osait bouger alors que Cassy, Omera et Sarila prenaient les devants. Cinq minutes plus tard, il n’y avait que le vent provenant du plafond ouvert qui résonnait dans la salle. Plus rien … Rien du tout … Quelques personnes commencèrent à avoir des larmes aux yeux alors que l’un d’entre eux bafouillait :

« Elle nous a abandonnés … La Sainte Elugabeth … nous a abandonné … Est-ce une preuve de la déesse Arceus ? Est-ce que … nous nous trompons ? »

« Rentrons … et questionnons la grande prêtresse. Elle aura la réponse à nos questions … Le doute s’immisce dans nos esprits mais nous ne pouvons rien faire. »

« Normal, vous n’êtes que des simples humains. »

Une voix féminine et railleuse se fit entendre au-dessus d’eux, des pans de roche venant bloquer les issues qui permettraient aux membres du culte d’Arceus de partir.

« Vous êtes vraiment inutiles … Je ne comprends pas pourquoi la déesse perd votre temps avec vous … Vous ne valez pas mieux que les autres … Et à cause de vous … Nous allons perdre notre première pokémon céleste … Dommage, mais je ne compte pas les laisser s’en sortir vivants. Autant terminer le travail commencé … Quand à vous, pathétiques humains, disparaissez de ma vue. »

Le sol se fissura autour d’eux avant qu’un halo de lave ne fasse son apparition, retombant lourdement sur eux. Sans même qu’ils ne puissent hurler, tous furent engloutis par le liquide orange, fondant et disparaissant à l’intérieur.

Chapitre 27 : Lutter contre soi-même

ShiroiRyu
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Chapitre 27 : Lutter contre soi-même

« Allons-y ? D’accord ? » murmura le jeune garçon aux cheveux noirs, battant des ailes avant de produire un violent vent glacé, la jeune fille dardant son regard onyx sur lui. Elle fit une roulade sur le côté, prenant appui sur ses deux pieds avant de foncer vers lui.


Il s’envola aussitôt, la jeune fille plantant ses deux griffes dans le sol. Elle souleva tout un pan de pierre, le prenant entre ses deux mains avant de l’envoyer vers lui. Il l’esquiva en faisant une pirouette aérienne. Il ne voulait pas blesser … Metsubi … Mais visiblement, elle n’avait pas du tout les mêmes remords que lui.

Qu’espérait-il en volant ? Qu’elle ne puisse pas faire de même ? Elle n’allait pas s’envoler non … Elle allait plutôt le forcer à redescendre ! Elle ouvrit la gueule, poussant un hurlement strident avant qu’une aura de sable ne se forme autour d’elle. Une tempête … Une véritable tempête de sable se formait tout autour d’elle mais aussi dans la zone.

« Hein ? Mais tu deviens invisible ou … »

« Ce n’est pas que tu ne veux pas me toucher … Dorénavant, tu ne le pourras pas, Personne. »

« Ah bon ? Si tu crois … AIE ! Mais qu’est-ce … »

Il venait de s’écrier de douleur alors que le sable le percutait de pleine face. Même si cela ne lui faisait rien de spécial, il semblait souffrir à cause de celui-ci. Ce sable … Elle le manipulait ! Donc … Si c’était comme ça … Elle allait bien voir comment il allait réagir ! Il leva la main droite en l’air, l’abaissant en direction de la jeune fille aux cheveux noirs. Une pluie de grêle vint frapper Metsubi, la faisant reculer de quelques pas … sans pour autant l’impressionner plus que cela. Ses blessures aussi étaient mineures …

« Tu penses sincèrement que cela va m’affecter ? Je vais … »

« Metsubi … Je te connais depuis cinq ans … Voir même sept bien que cela fait deux ans que l’on se voit pas intermittences … Et je sais parfaitement que tu es très craintive du froid. Tu venais même te calfeutrer contre toi à chaque fois … Tu crois vraiment que je vais penser un seul instant que tu me mentais depuis le début ? Même si … Sur certains points, c’était vrai … Tu ne me retireras pas en tête que tout ce que tu as fait n’était qu’un simple jeu ! »

« Je n’ai pas de temps à perdre avec cela … Tu ne comprends pas ? Je ne suis pas Metsubi … Je suis plutôt … celle à l’intérieur d’elle … Je suis son sang … Le sang de dragon en elle … Elle-même n’est qu’une jeune fille chétive, timide et incapable de prendre réellement des décisions. Il s’avère qu’elle est capable de certaines actions répugnantes comme celle de t’embrasser mais c’est tout en ce qui la concerne. »

« Ah … Tu l’as dit timide … Et tu crois que cela me gêne ? Je préfère réellement l’avoir en face de toi … plutôt qu’un ersatz d’assassin … Qui me répugne … »

« Moi ? Je te répugne ? Moi … Alors que tu n’es qu’un simple humain ?! Même si tu as les pouvoirs issus de la déesse universelle, ça ne changera rien ! Comment est-ce que tu oses … me dire ça ?! JE VAIS T’EXPLOSER ! Ton corps … ne ressemblera à plus rien ! Tu ne peux pas savoir à quel point ta mort va me soulager … Que je serai heureuse de voir les larmes de Metsubi qui s’écouleront sur ta carcasse démembrée qui ne ressemblera plus qu’à un amas de chair impossible à décrire. »

« Désolé mais ce genre de spectacle ne m’intéresse pas ! Je vais te geler en attendant que ton sang te calme, Metsubi ! Ensuite, tu reviendras avec moi ! »

IMBECILE ! Il pensait quoi ?! Qu’est-ce qu’il comptait faire ?! Sous cette tempête de sable, il ne pouvait pas l’atteindre ! Seule la grêle qu’il produisait avait un impact sur elle … Et encore, il était tout simplement mineur ! Pourtant … Pourtant … Le vent devenait bien plus puissant, repoussant son sable alors qu’elle se couvrait les yeux brièvement. Lorsqu’elle les rouvrit, il était en train de créer un puissant rayon de glace en sa direction. ET ZUT !

Le rayon de glace percuta la zone de plein fouet, la gelant complètement alors qu’il paraissait triste, plus que triste … En arriver à cette extrémité … C’était une chose qu’il ne voulait pas du tout. C’était vraiment … en-dehors de ses moyens … Il ne voulait pas de ça … Lorsque le rayon de glace termina son office, il remarqua qu’il n’y avait aucune trace de la jeune fille aux cheveux noirs.

« Qu’est-ce que … Je suis sûr d’avoir pourtant bien visé ?! »

Cela cachait quelque chose mais quoi ?! Et elle était surtout où ?! Il ne voyait pas du tout ! C’était bizarre … Et il devait se méfier … Mais ce n’était pas chose aisée. Devait-il atterrir à nouveau sur le sol ? C’était beaucoup trop dangereux …

« METSUBI ! Je pensais que tu étais courageuse ! Que tu ne te cacherais pas ?! AH ! De bien belles paroles hein ! » s’écria t-il pour tenter de la faire sortir.

Rien de rien … Elle restait cachée hein ? Bon … Il n’avait pas d’autres choix. Il descendait sur le sol, posant ses deux pieds sur ce dernier. Comme il avait crée la glace, il n’avait aucun mal à prendre appui dessus. Il avait l’avantage du terrain.

Du moins … Jusqu’à ce que celui-ci se fissure sous ses pieds, une griffe aussi grande que sa tête en sortant en même temps que la jeune fille aux cheveux noirs. Comment ?! Il aurait dû s’en douter ! Elle était capable de creuser des tunnels ! Il tenta de reculer, glissant sur le sol à moitié alors que la griffe de Metsubi vint trancher violemment son ventre, plusieurs flots de sang s’en écoulant. Elle hurla :

« BIEN FAIT ! ET MAINTENANT … AU TOUR DE TON VISAGE ! »

« HORS DE QUESTION ! » cria t-il à son tour, crachant du sang sur le visage de Metsubi à l’instant même où la pointe de sa griffe vint arriver sur sa joue droite, traçant une longue entaille sur celle-ci. Plus profondément … Et il aurait été défiguré à vie.

Il roula sur la glace, glissant longuement tout en laissant une longue traînée rouge derrière lui. Bon sang … Même ses pouvoirs n’allaient pas pouvoir guérir une telle blessure sans aucune séquelle et cela allait prendre énormément de temps !

« Ah … Ah … Ah … Ah … Ah … Ca m’a fait … mal … Metsubi ! Tu veux vraiment me tuer ?! Ah … Ah … Ah … »

Il n’avait pas peur … Il n’avait pas peur d’elle … C’est juste que la jeune fille était bien trop différente de celle qu’il connaissait … Il tenta de se relever, titubant sur le côté. Qu’est-ce qui lui prenait ? C’était la première fois qu’il voyait autant flou … Même pendant le combat contre Rokan, cela ne lui était jamais arrivé. Il ne comprenait pas … du tout … Mais il … se sentait si mal …

« La puissance d’un dragon n’a rien à avoir avec ces pathétiques légendaires. Seuls les dragons légendaires pourraient donner plus d’effets dans mes coups. Tes os doivent être brisés … Ton corps doit se vider … Tes yeux ne vont plus exprimer d’émotions. »

« Ah … Ah … Ah … Il en est … hors de question … Omera … Crusaé … Lasty … Elles m’attendent toutes … Et même toi ! »

Il avait du mal à parler sans cracher du sang mais bon, c’était normal avec une telle plaie au ventre ! Il avait presque l’impression de se vider les entrailles. Heureusement qu’il avait glissé dans le fond car sinon … Rien que le fait d’y penser … ERGL ! Il crache du sang, se tenant à genoux alors qu’il n’arrivait plus à rester debout.

« Tu es trop faible … Tu es sur le point de mourir ! Je pourrais te regarder te vider de tes entrailles mais je ne suis pas assez stupide pour cela. Oh … Cela serait une belle torture … Te voir mourir devant mes yeux mais je … »

« Qui … a dit … que j’étais fini ? »

Il s’était relevé subitement, poussant un gémissement de douleur alors qu’elle paraissait étonnée. Il avait encore la force de se battre ? AH ! Quelle bonne blague ! Il tenait à peine sur ses jambes qui tremblaient.

« Le dernier soubresaut du perdant ? Terminons-en mainte … » dit-elle avant de s’arrêter, la même voix sortant de sa bouche mais sous un ton différent : « Ne le touches pas ! Il est déjà blessé par ma faute ! »

« Que … Metsubi ?! C’est bien toi ?! AH ! Tu es revenue à la rai … »

« IMPUDENTE ! De quel droit tu penses pouvoir combattre ce sang ?! De quel droit est-ce que tu crois pouvoir … » hurla la jeune fille tout en se tortillant sur elle-même, se tenant la tête : « Laisses … Laisses-le tranquille ! Personne est très important … pour moi ! Je ne te laisserai plus lui faire du mal ! Plus du tout ! »

« Metsubi … Euh … Tu as besoin d’aide ? Metsu … »

« LA FERME ! NE T’INTERFERE PAS ENTRE MOI ET ELLE D’ACCORD ?! » lui hurla dessus Metsubi tout en reprenant aussitôt : « Ne cries pas sur lui ! Tu l’as déjà fait assez souffrir ! Retournes où tu étais ! Je ne veux plus de toi dans mon corps ! Je ne veux … »

« … … … … METSUBI ! » s’écria t-il avant de foncer vers elle, titubant plusieurs fois avant de se projeter sur elle. Les yeux noirs de la jeune fille s’ouvrirent en grand alors qu’il tombait sur elle, ne bougeant plus d’un poil.

« Qu’est-ce … HAHAHA ! IMBECILE ! ADIEU ! »

Les deux mains devenues griffes commencèrent à lacérer son dos, l’entaillant de plus en plus alors qu’il se retenait de gémir de douleur. En fait … C’était à peine s’il sentait son corps lui répondre. Et il savait que son dos avait perdu de nombreux lambeaux de peau.

« Et voilà le coup de grâce ! DISPARAIS PAUVRE INSECTE ! »

Les griffes s’arrêtèrent subitement alors qu’il fermait les yeux. Il en était certain … Il savait ce que cela voulait dire. Quelques secondes plus tard, il entendit quelques sanglots à côté de lui, tournant faiblement son visage.

« C’est chaud … Personne … C’est vraiment chaud … »

« Enfin .. . De retour, Mestubi … Je suis si content … Je vais me reposer quelques minutes, d’accord ? » marmonna le jeune garçon, poussant un cri de douleur alors qu’il sentait les mains de Metsubi sur son dos. Elle les retira aussitôt mais il reprit : « Non … Remets-les … Ca vaut bien quelques douleurs. »

« Pourquoi ? Pourquoi … tu as fait ça … Pourquoi ? Après tout … Je t’ai … »

« Chut … Metsubi … Chut … Pourquoi ? Car je crois que … Je préfère t’avoir sincèrement de mon côté … Plutôt que de t’avoir comme ennemie … »

« Non pourquoi ?! Pourquoi est-ce que tu fais ça ?! POURQUOI ?! Snif … Je t’ai trahi … J’ai emmené Crusaé loin de toi … Snif … Et puis, je suis trop dangereuse … Avec ce sang en moi. Je te ferai souffrir … tellement souffrir … Je ne pourrai jamais la contenir longtemps, j’ai besoin de tuer, j’ai besoin de voir le sang autour de moi … »

« Allez, calmes-toi, on se laisse cinq minutes de repos … Le temps que ça se referme un peu. Tu n’es pas trop blessée hein ? » demanda t-il alors qu’il savait parfaitement la réponse. Il n’avait même pas réussi à réellement la blesser, contrairement à elle.

Elle ne lui répondit pas, sanglotant très légèrement avant de coller la tête du jeune garçon contre sa poitrine en train de naître. Elle voulait juste rester avec lui, se faire pardonner pour tout ce qu’elle avait fait. Tout … Vraiment tout … Maintenant qu’elle n’avait plus le sceau, elle n’était plus liée au culte … Etait-ce ce que la grande prêtresse voulait ? Non … C’était impossible … La grande prêtresse travaillait pour Arceus. C’était juste stupide de penser ainsi. Mais … Elle ne voulait pas penser à l’heure actuelle. Elle voulait rester avec lui. Après plus de deux ans de séparation, elle avait tant à se faire pardonner.

Chapitre 26 : Ce sang dans ses veines

ShiroiRyu
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Chapitre 26 : Ce sang dans ses veines

« Qu’est-ce qui te prends, Metsubi ?! METSUBI ! »

Ils s’étaient éloignés, enfin … Il courait plutôt pour éviter la jeune fille aux cheveux noirs. Celle-ci serrait les dents, ses deux mains devenues des griffes alors qu’elle tentait de le tuer. De le tuer ?! Oui ! C’était bien ça ! Ce n’était pas la jeune fille qu’il connaissait habituellement ! Il arriva à un cul-de-sac, se retrouvant dans une autre salle comme celle où Elugabeth et ses trois filles se battaient sauf qu’il … n’y avait pas d’autres entrées.

« Qu’est-ce qui se passe avec toi ?! Pourquoi est-ce que tu m’attaques subitement ?! »

« Ah … Ah … J’ai chaud … Très chaud … Per … Personne … S’il te plaît … Vas t-en … Je vais … Je vais me … retenir … Je vais … Ah … Ah … Mon crâne ! »

Elle poussa un nouveau hurlement, s’écroulant à genoux. Elle se tint la tête entre ses deux mains alors qu’il ne savait pas quoi faire. Bien qu’il ait été projeté, ses marques avaient empêché son corps d’être blessé. Mais là … Il devait se rapprocher d’elle pour voir ce qui n’allait pas … Mais c’était peut-être beaucoup trop dangereux ! Beaucoup plus que ça !

Gloups … Comment faire alors ? Il devait l’aider … La voir dans cet état lui faisait mal … Très mal … Elle gémissait et il la voyait même pleurer … Il ne voyait pas ses deux yeux car ils étaient fermés … Mais pourtant … C’était lui ou alors il y avait bien de la fumée qui sortait du dos de la jeune fille ?!

« Qu’est-ce … que … Qu’est-ce que ça veut dire ?! Metsubi ! Qu’est-ce qui se passe avec ton dos ?! Expliques-toi ! METSUBI ! »

« Vas t-en, Personne ! Vas t-en maintenant ! S’il te plaît ! Je … Je … Tout ce qui m’as retenue … Il veut sortir … Je vais … Je vais tous les tuer ! Je vais te tuer si tu ne t’en vas pas ! Vas t’en maintenant ! Personne ! Ca va être comme la dernière fois ! Avant … Avant que je ne te … rencontre … »

« Qu’est-ce qui y a avec ça ?! Qu’est-ce qu’il y avait avant que tu ne me rencontres ?! »

« Ah … Ah … Ah … Il m’a mentie ! Il m’a dit … Il m’a dit … Que ça ne disparaîtrait pas … Sauf si il … Ah … Non … Il ne m’a pas mentie … Il attendait juste … Ah … Juste que … Que je pense une seule fois à … toi … Que tu sois face à moi … »

« Mais qu’est-ce que tu racontes bon sang ?! » s’écria le jeune garçon aux cheveux noirs, faisant quelques pas vers elle.

« N’AVANCES PAS ! SI … SI … SI CA C… CONTINUE … VAS T-EN ! »

« Hors de question ! Maintenant que je t’ai retrouvée et que tu n’as plus de possibilité de t’enfuir … Je crois qu’il est temps de rentrer à la maison. »

« Snif … Snif … Idiot … Tu dis ça alors que … Je t’ai menti … Que je t’ai trahi … Tu t’en fiches … que j’ai fait ça ? Tu t’en fiches que je sois folle ? Que je ne puisse pas contrôler mon corps ? Quand mes émotions sont trop fortes ? »

« Je ne sais pas de quoi tu parles … Mais oui … Je m’en fiche de tout … sauf de toi et Crusaé. Alors … Maintenant, tu vas te calmer … et ensuite, nous allons rentrer avec mes nouvelles amies et toi … On a du temps à rattraper. »

« … … … J’ai tué mes parents … Personne … Je n’avais que quatre ans …Et ce fut à cet âge … que mon sang a commencé à devenir ce qu’il était réellement … »

« Tes parents ? Tu as tué tes parents ? Et c’est quoi ce sang ?! » demanda t-il d’un air inquiet alors que la jeune fille ne bougeait plus, son visage dirigé vers le sol, toujours à genoux.

« Mes parents étaient deux grands dragons … Des héros même … Mais ils ont donné naissance à une aberration … Car celle-ci avait un sang vicié … Un sang contaminé … Une horrible chose qu’un dragon ne peut avoir qu’une fois par millénaire … Qu’un unique dragon sur plusieurs dizaines de génération possède … Et il a fallut que ça soit moi … Mon sang … est ce qu’il y a de plus pur. Je suis sûre qu’il aurait des vertus thérapeutiques d’ici quelques années … J’exagère peut-être snif … »

« Tu commences à divague, Metsubi … Viens, on rentre … »

« NON ! Je ne divague pas ! Mon sang est ce qui me permet d’être différente des autres dragons ! Je suis au-dessus d’eux ! Bien plus puissante qu’eux ! Je pourrai rivaliser avec les pokémons légendaires et célestes ! Je suis … Je suis … Mon sang … est ma colère … Mon sang bouillonne et s’échauffe … Et lorsqu’il s’est activé la première fois … Ceux qui avaient décidé de quitter leur montagne pour me permettre de vivre sont morts … Tu entends, Personne ?! Mes parents avaient le choix entre me tuer ou alors être bannis du royaume des dragons ! Devines ce qu’ils ont fait ?! Devines ce qu’ils ont fait en fin de compte ?! »

« Le bon choix … On n’a pas à tuer un enfant parce qu’il est différent des autres … »

« Même si … Cet enfant est celui qui causera la perte de ses parents quatre ans plus tard ? Même … Si cet enfant est celui qui a commis qui des meurtres abominables tout autour de lui ? Même … Si cet enfant a décidé de garder le corps de ses deux parents … avec soi ? Pour se rappeler à quel point il était mauvais ? A quel point il était une aberration ? »

« … … … … … Je suis sûr que tout ça s’explique. » marmonna t-il, très peu convaincu par ses propres paroles alors qu’elle hochait la tête d’un air négatif sans la relever.

« Tu expliques … le fait que j’ai laissé pourrir le corps de mes parents dans la maison où tu m’as rencontrée ? Tu m’as vue la première fois ? Dans cette chambre scellée ? Tu expliques le fait qu’il y avait des cadavres tout autour de moi et de toi ? Tu n’étais pas impressionné … Juste un peu inquiet … au début … Mais tu as très bien vécu avec moi … Tu t’en fichais … Et moi … Il y avait déjà ce sceau … »

« Ce sceau ? Qu’est-ce que c’est maintenant ?! Je suis perdu ! Tu m’as agressé, tu me sautes dessus, tu ne veux plus me voir, tu me parles que tes parents ont préféré te choisir à la place de te tuer … Puis tu me dis que tu as tué tes parents car tu ne te contrôles pas à cause de ton sang et là tu me parles d’un sceau ! MAIS QU’EST-CE QUI SE PASSE BORDEL ?! »

« Regardes … moi … Une dernière fois … Puis vas t-en loin … Car le sceau disparaît. »

Elle leva une partie de ses cheveux noirs, laissant paraître un symbole sur le cou. C’était bizarre … Ce symbole était complètement bleu et semblait représenter un sablier ? Et surtout, il s’effaçait peu à peu.

« … … … Avant que je ne te rencontre … Entre le moment où mes parents sont morts et celui-ci … Il est venu … Il m’a dit … qu’il pouvait me faire disparaître cette malédiction … Ce mal en moi … Mais que pour cela, je devais me lier d’amitié avec un jeune garçon aux cheveux noirs. Qu’à partir de là, je devais rester près d’une jeune fille nommée Crusaé et attendre le bon moment pour la lui livrer. Désolée … Personne …Je n’étais jamais de ton côté depuis le début … Depuis le tout début … »

« Arrête … C’est une blague hein ? Enfin, tu n’as jamais été très douée dans le social alors je sais que tu n’es pas très forte niveau blague mais quand même ! »

« Ce n’est pas … quelque chose de drôle … Alors vas t-en … Maintenant. Depuis le début, ma mission a été de capturer Crusaé. Mais après … Il y a eut d’autres raisons qui font que … Je voulais qu’elle disparaisse. »

« Ne dit pas ça ! Saches que Crusaé et toi, vous êtes toutes les deux aussi importantes l’une et l’autre pour moi ! »

« Je t’entends … Personne. Je ne pensais pas que Metsubi était en face de toi. » murmura une voix derrière lui alors qu’il sursautait subitement. Cette voix … Crusaé ?! Dans son sac ! Il ouvrit son sac, Metsubi restant immobile et stoïque. Il en sortit une sphère, deux yeux verts apparaissant avant que la voix de Crusaé ne se fasse entendre : « J’ai tout entendu depuis le début. Alors comme ça … Tu es celle qui est la cause de tous nos problèmes entre moi et Personne. Personne est un imbécile de te faire autant confiance … Je me demande même comment il peut t’aimer. »

« Crusaé … Calmes-toi … Moi-même … J’ai du mal … à y croire. Tu sais parfaitement que ce n’est pas possible ce qu’elle dit après tout ce qui s’est passé pendant cinq ans. »

« Mais arrêtes de t’aveugler, Personne ! ARRÊTE ! Tu vois parfaitement qu’elle … »

« Pourquoi est-ce que tu n’es pas parti ? Personne ? » murmura avec lenteur la jeune fille aux cheveux noirs, des fissures apparaissant sur la sphère que Personne en main.

Qu’est-ce que … La marque sur son cou avait totalement disparu … Et il avait la même impression qu’auparavant … Avant qu’il ne se fasse projeté contre un mur ?!

« Per … Personne … Qu’est-ce qui se passe ?! Tout se brouille ! »

« Crusaé ! Je range la sphère dans mon sac, c’est trop dangereux ! Metsubi perd complètement la tête ! Je dois l’arrêter ! »

« Abandonnes-la ! Tues-la ! Tu n’as pas le choix ! Elle t’a fait souffrir ! Encore plus que moi ! Moi … Je … Je … Je te faisais souffrir car je … »

« Assez. »

La voix de Metsubi avait prononcé cet unique mot avant que la sphère n’explose dans les mains du jeune garçon, celui-ci regardant les morceaux tomber les uns après les autres. Son … Son unique lien avec Crusaé … Brisé … Il venait de se faire briser par Metsubi. Il eut un petit tic alors que la jeune fille aux cheveux noirs se redressait, ses deux yeux étant complètement noirs. Elle semblait si calme … trop calme …

Beaucoup trop calme ! Il croisa rapidement ses deux bras devant lui, se faisant projeter une nouvelle fois en arrière bien qu’il se rattrapait aussitôt sur ses deux pieds. Wow … Il avait presque l’impression que ses deux bras venaient de se fissurer … Mais heureusement, ce n’était pas le cas. Par contre … Il avait déjà été blessé par les griffes de la jeune fille.

« La colère des dragons … Depuis des millénaires … Ils enragent contre ces êtres inférieurs qui ne savent guère où sont leurs positions … et contre leurs semblables … Cette colère, cette frustration, ce désir d’annihiler … Je suis l’incarnation et la personnification de cette haine. »

… … … Il s’était mis à trembler légèrement de peur. Le sang qui s’écoulait le long des griffes de la jeune fille … était le sien. Celui qu’il avait perdu à cause des entailles sur ses bras. Elle était dangereuse, très dangereuse … Beaucoup trop même … Et même si il ne voulait pas être effrayé … Il l’était … La jeune fille avait son regard noir dirigé vers lui, faisant un simple geste de la griffe ensanglantée pour projeter du sang vers lui. Qu’est-ce que … Il en reçu sur les yeux, poussant un cri de surprise.

« Bon sang ! METSUBI ! Calmes-toi ! Tu n’es pas toi-même ! »

« Pendant que tu parles … Tu es déjà mort … Tu seras un cadavre comme les autres … Car tu es plus faible que moi. »

Il n’avait même pas l’occasion de la voir alors qu’il sentait déjà une forte chaleur l’envahir. Ah … Ah … Même si il ne voyait pas à cause du sang … Ses deux mains semblaient être si chaudes … AH ! Qu’est-ce qui se passait ?! Maintenant il avait complètement froid !

« … … … … … Je vois … … … … … Elle est là pour te protéger. »

Elle ? Qui donc ? Un petit liquide l’aspergea au niveau du visage. De l’eau … Le sang se retira alors que dans son dos … Deux magnifiques ailes bleues ? Mais il reconnaissait ces ailes … C’était celles de Lasty ? Il voyait un peu de sang qui s’écoulait de celle de droite comme si … Elle l’avait recouvert. Metsubi jeta au sol une touffe de plumes. Sans les ailes de Lasty, il se serait pris la jeune fille aux cheveux noirs de plein fouet.

« Metsubi ? Je pensais que l’incarnation de la colère … serait plus … excitée. »

« Ce n’est pas le cas, Personne. Et ne cites plus mon nom, une créature aussi chétive et faible que toi ne mérite pas de m’appeler par mon prénom. Tu rejoindras les innombrables morts qui entourent mon corps lorsque je suis dans cet état. »

« Je ne me laisserais pas faire … Car il faut que je retrouve Crusaé …Mais pas seulement … Il faut aussi que j’aille aider Lasty et ses sœurs … Et aussi Omera … et les autres. »

« Penses d’abord à vivre … ou à feindre la mort parfaitement … car tu ne quitteras pas cet endroit avec moi en face. » répondit aussitôt la jeune fille aux yeux onyx.

« Oh que si … Mais je vais d’abord te ramener à la raison et te montrer que ton sang n’est qu’une illusion. Si tu as vraiment le contrôle de ton corps, tu devrais pouvoir résister à tout cela ! »

« … … Idiot … … Qui a dit que je voulais qu’il reprenne le contrôle de mon corps ? J’ai vécu avec ce sang depuis plus de douze ans … »

« Qui a dit que tu voulais reprendre le contrôle de ton corps ? Et bien … Pourquoi est-ce que tu aurais eut besoin de cette marque sur le cou pendant des années ? Juste pour faire l’illusion d’une petite fille normale à mes yeux ? La seule idiote ici, c’est toi ! Tu sais parfaitement que je ne suis pas normal, que toi non plus, Crusaé aussi ! Personne ne l’est ! »

« Pourquoi ? Pourquoi ? Hein ? Pourquoi cela ? C’était tout simplement faux ! Comme … »

« Oh la ferme … C’est la première fois que tu me prends vraiment la tête, Metsubi en fin de compte. Je me dis qu’il vaut mieux pour toi que je t’éclate et que je te fasse t’évanouir. Comme ça, ton sang retournera là où il est ! Je vais préférer retrouver ma petite fille complètement stoïque et muette, c’est elle que j’aime ! »

Lui ? Il pensait donc la battre et la faire s’évanouir ? Pathétique … On ne pouvait pas battre une engeance des dragons … On ne pouvait pas se mesurer à elle. Et il pouvait dire qu’il l’aimait … Ca ne changeait rien du tout. Rien de rien … Ce combat allait être le dernier de son existence …

Chapitre 25 : Là où les destinées se croisent

ShiroiRyu
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Chapitre 25 : Là où les destinées se croisent

« … … … Personne ? Où est-ce que tu vas aujourd’hui ? »

« Et bien en mission, pourquoi ça ? Il paraîtrait qu’il y a un … » commença t-il avant de s’arrêter aussitôt, les yeux émeraude l’observant à travers la sphère de verre.

« Il paraitrait qu’il y a un … quoi ? C’est encore un pokémon légendaire ?! C’est ça ?! » demanda la fille qu’il n’avait guère trouvée depuis ces dernières années.

« Oui … Mais bon, tu sais bien que j’en ai trois avec moi. Il n’y a rien à craindre, ce n’est pas comme si j’étais en danger hein ? Alors bon … »

« Je veux venir avec toi ! Emportes-moi avec toi ! » s’écria la jeune fille alors qu’il cherchait à savoir de quoi est-ce qu’elle parlait. La faire venir avec lui ? Elle n’était pas si maligne que ça. Il ne voyait pas du tout comment est-ce qu’il pouvait faire pour cela … C’était assez stupide comme raisonnement, il trouvait …

« Et comment est-ce que je suis sensé faire cela, Crusaé ? Je ne vois pas comment je pourrais te prendre avec moi hein ? Je ne sais même pas où tu es … Et après ces derniers évènements … Je me dis que … il vaut mieux que tu restes en sécurité là où tu es. »

« Et comment ça ?! Ben, c’est simple ! Tu prends la sphère avec toi, comme ça, en même temps, je pourrais te surveiller … Ce qui n’est pas plus mal. » s’écria t-elle à travers l’objet de verre alors qu’il se mettait à soupirer longuement.

« D’accord … D’accord … C’est moins dangereux comme ça de toute façon. Je te prends avec moi mais tu arrêtes de crier et de te plaindre ! Et tu n’as pas besoin de me surveiller. »

« Ouais … Ouais … Là, je suis clairement pas convaincue. Comme ça, je verrais bien comment ça se passe avec les filles autour de toi ? Si il s’avère que … »

« Oui oui … Tu vas encore jouer à la fille jalouse … Même à distance, tu arrives à me persécuter, tu ne trouves pas ça dramatique, Crusaé ? Tu n’as pas changé de toutes ces années … C’est vraiment stupide ! »

« HEIN ?! NE M’INSULTE SURTOUT PAS ! Je ne suis pas stupide ! Pas du tout … C’est juste que … » marmonna t-elle d’une voix un peu enrouée et gênée alors qu’il ne voyait pas où était le problème. « C’est juste que … Tu es entouré de trop de filles ! »

« Je n’ai que ça aussi … Depuis la mort de Malixo, il n’y a plus aucun homme autour de moi. Et je crois qu’à force, je suis plus à même d’être entouré de filles que de garçons. Puis bon … Elles sont toutes plus âgées que moi … La plus jeune après Sarila, elle a seize ou dix-sept ans environ … Donc bon … Et puis, c’est une créature légendaire. »

« … Tu parles des trois oiseaux ?! Et puis, cette Luxray aussi … D’après Sarila, il paraît que … » commença t-elle sans terminer sa phrase. Elle n’osait pas … finir ses paroles. C’était de toute façon à sens unique. La discussion s’arrêta sans que le garçon ne puisse comprendre ce qu’elle voulait dire. C’était … bizarre mais bon … Il prit la sphère, la mettant dans son sac à dos avec lequel il allait partir. Il était temps … d’y aller.

Et voilà ! Ils étaient à nouveau partis dans un vaisseau … Sauf qu’ils étaient les premiers. Chose étonnante, ils allaient être énormément de personnes d’après ce qu’il avait appris au sujet de la mission. Il semblerait que plusieurs vaisseaux étaient en route pour cette île et qu’eux-mêmes étaient les éclaireurs …

« Comme nous sommes les plus puissants, ils veulent éviter les pertes inutiles. » répondit Lasty subitement alors qu’elle lisait sur son visage au sujet de ses réflexions.

« C’est normal … Enfin, pour ma part, je trouve cela normal mais après … »

« C’est normal, Personne. Tu n’as pas à penser le contraire. » annonça Rina, le jeune garçon tournant son visage vers elle. « Les forts doivent protéger les faibles. Cela devrait être une généralité … Quelque chose de commun et de banal … Et actuellement, qu’avons-nous ? Et bien … Les forts dominent les faibles, les maltraitant, faisant d’eux des esclaves. »

« … … … C’est vrai … … … La déesse Arceus veut faire quoi de ce monde ? »

« L’effacer … et le recommencer … » répondit Rina une nouvelle fois.

« Hein ?! Oh bon sang ! Et pourquoi est-ce que Crusaé veut l’en empêcher ?! D’après ce que vous m’avez dit … au fil des mois … Elle est sa partie … non ? Une partie d’elle … »

« Cela est beaucoup trop compliqué à expliquer malheureusement. Je ne saurai pas comment te répondre. » termina Rina alors que le silence planait à nouveau dans le lieu.

D’accord … Il n’allait plus rien dire … Il valait mieux ne rien dire … Cela semblait bien plus compliqué que prévu visiblement. Mais bon … Crusaé … Il pensait à une chose horrible … Si elle n’était qu’une partie de la déesse originelle … Etait-telle réellement vivante alors ? Si ce n’était dans le fond qu’une illusion ?

Il serra avec insistance les bretelles de son sac, la sphère étant à l’intérieur. Ah … Ah … Il ne voulait pas penser à une telle chose mais plus les années passaient, plus il grandissait et plus … Ses pensées devenaient confuses, beaucoup trop confuses.

« Je ne sais pas à quoi tu réfléchis, Rufus mais arrêtes d’y penser. »

Il se prit une petite claque dans le dos du crâne alors qu’Omera lui faisait un léger sourire. Ah … La Luxray était beaucoup plus … sympathique … Enfin, elle l’était déjà … Mais bon … Elle se préoccupait un peu de lui … Dommage qu’elle soit bien plus âgée que lui.

« Ce n’est pas grave … C’est juste … des choses stupides. »

« Je n’en doute pas le moins du monde à ton sujet, Rufus. »

« … … … Je vais éviter de prendre cela autrement que comme un compliment. » marmonna le jeune garçon aux cheveux noirs.

Bon ? Est-ce qu’ils étaient bientôt arrivés ? Car … Il voulait en terminer rapidement avec cette mission … Mais ce pokémon légendaire … Qui cela pouvait être ? Il n’en avait aucune idée et on ne lui avait surtout donné aucune indication à ce sujet.

« Vous voilà arrivés … D’ici deux heures environ, le reste des renforts seront là. Enfin, si vous voulez, vous pouvez patienter mais bon … »

« Ce n’est pas pour cela que nous sommes venus en avance, Capitaine. » répondit Personne en rigolant, l’homme aux cheveux gris hochant la tête d’un air positif.

« Faites attention à vous quand même … Cette île est coupée du monde. »

Oui … Mais bon … C’était tout simplement une mer gigantesque tout autour d’eux … Voir peut-être même un océan ? Tout ce qu’il savait, lui, c’est qu’autour d’eux, il n’y avait que de l’eau … L’île aussi était imposante … Au moins une dizaine de kilomètres de longueur et de largeur … Et avec un gigantesque pic en son milieu.

« Je pense que nous allons devoir monter tout au sommet. » murmura Rina, faisant déjà apparaître ses ailes dans son dos.

« Non … Nous n’allons pas au sommet de cette manière. C’est trop dangereux. On va plutôt s’y rendre à pied à la base … Ensuite, nous verrons ce que l’on va faire. »

Il avait été formel et Rina faisait déjà disparaître ses deux ailes de son dos. Il ne voulait pas qu’elles se mettent en danger et surtout qu’elles les laissent seuls … C’était beaucoup trop dangereux si ils se séparaient … Le légendaire … Il était sûr qu’il y avait quelque chose de bien plus … important que tout ça dans cet endroit.

Une bonne heure de marche voir un petit peu plus et ils étaient arrivés à la base du pic. Enfin … La base … C’était une façon de parler puisqu’il pensait quand même pas à quelque chose d’aussi imposant. Cela ressemblait presque à un gigantesque complexe souterrain en vue des nombreuses grottes qu’il apercevait à différentes hauteurs.

« Per … Personne ?! »

HEIN ?! Il avait arrêté de réfléchir dès le moment où il avait entendu cette voix. Metsubi ! Bon sang ! Elle était encore là ?! C’était le destin ou quoi ?! Cette fois-ci, jamais deux sans trois, il n’y allait pas avoir de quatrième fois !

« Qui est-ce, Metsubi ? Le connais-tu ? Hum … On dirait bien que ce sont des membres … Qu’est-ce que ?! Artikodin ?! Sulfura ?! Electhor ?! »

C’était un homme d’une quarantaine d’années, muni d’une robe de cérémonie et d’un pendentif représentant le symbole d’Arceus. D’après tout son attirail, visiblement, il semblait être celui qui dirigeait la troupe. Le jeune garçon émit un petit sourire devant l’étonnement de l’homme, relevant ses deux manches avant de laisser apparaître ses marques sur ses deux mains. Il murmura avec lenteur :

« Et voilà le clou du spectacle … Nous sommes là pour arrêter le pokémon légendaire qui se trouve en ce lieu. Veuillez vous pousser … Et en même temps, Metsubi vient avec moi. »

« Ces marques … Comment se fait-il que … Non … C’était donc toi ? Par la Déesse Arceus, te voilà enfin ! Notre Sauveur ! Mais comment … Comment se fait-il que tu … sois notre ennemi ? Ce n’est pas normal … Tu devrais être de notre côté … Tu devrais être celui qui dirige les opérations … Tu devrais être celui aux côtés de la Grande Prêtresse ! »

« Je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler … Mais il va falloir nous laisser passer. J’ai un petit compte à rég … »

« Nul besoin de cela. J’arrive de moi-même … Ou je vous invite à les laisser passer … Les uns après les autres … Qu’ils viennent à l’intérieur. »

« Sainte Elugabeth ! Nous ne pouvons pas … » commença à dire l’homme de quarante ans avant d’être aussitôt stoppé par Fulgé :

« MAMAN ?! C’est bien toi ?! MAMAN ! »

Des cris se firent entendre alors que l’adolescente aux ailes de feu avait pénétré dans la grotte, brûlant tout sur son passage. Rina et Lasty se regardèrent pendant de longues secondes avant d’hocher la tête, rentrant à leur tour à l’intérieur. Déjà, des membres du culte s’étaient mis à les suivre alors que tous et toutes les suivaient. Il n’était même pas question de se battre … ou autre … pour l’instant.

« Maman ! Comment est-ce que ça se fait que tu es ici ?! »

Il entendait la voix de Fulgé, arrivant en dernier, accompagné d’Omera, Cassy et Sarila. Wow … C’était un beau spectacle … Baignant dans un halo de lumière, la grotte était ouverte en son plafond. Là … Au beau milieu de l’herbe qui poussait sur la roche … Il y avait … Rina et Lasty devant une personne qui tenait Fulgé dans ses bras.
Une femme … Une très belle femme … aux cheveux gris … blancs ? Non … Il pouvait juste voir une magnifique et longue chevelure … Cette femme devait mesurer deux mètres. Elle avait aussi des yeux rubis purs comme ceux de Lasty. Enfin, sa tenue était assez imposante comme si elle combattait le froid mais il remarquait que tous ses vêtements étaient composés de différentes teintes de bleu … Enfin … La grosse différence qu’il voyait … C’est qu’elle ne semblait ne guère plus âgée que Rina.

« Lasty … Rina … Vous ne voulez pas venir dans mes bras ? Surtout toi … Lasty … Cela fait des années, n’est-ce pas ? »

« Je suis désolée … Mère … Mais j’aimerai que tu relâches Fulgé … »

Pour toute réponse, la femme fit un simple sourire, arrêtant son étreinte sur l’adolescente alors qu’elle faisait un petit geste pour lui dire de retourner auprès de ses deux sœurs. Celles-ci se positionnèrent devant Fulgé, Rina reprenant :

« Mère … Est-ce Arceus qui vous a ordonné cela ? »

« Nullement … Je l’ai décidé de moi-même … Je préfère être celle qui vous tuera … et ensuite mourir seule de désespoir … plutôt que de haïr celui ou celle qui serait responsable de votre mort. Mes filles … Je ne pense pas que vous reviendrez vers moi … vers Arceus. »

Lasty fit un geste négatif de la tête alors qu’Elugabeth tendait sa main gauche vers les trois femmes. Qu’est-ce … C’était une illusion ?! Non … Il voyait bien une gigantesque griffe translucide qui apparaissait autour de la main gauche de …

« Sainte Lugia ! Que faites-vous donc ?! » demanda l’un des membres du culte.

« Occupez vous du jeune garçon et des pokémons qui l’entourent. Quand à mes filles … Elles ne vous gêneront pas. »

La griffe se referma subitement, un cube de verre apparaissant tout autour d’Elugabeth et de ses trois filles alors que le jeune garçon s’approchait, tentant de frapper contre la paroi. Rien … Rien du tout ! Bon sang ! C’était quoi comme pouvoir ?!

« Vous avez entendu les ordres de la Sainte Elugabeth ?! Nous devons … éliminer ces personnes ! Ne vous en prenez pas au garçon, faites-le simplement s’évanouir ! Il a sûrement subit un lavage de cerveau ! Nous ne pouvons pas tuer le don d’Arceus ! L’être qui sera l’apôtre de la purification de ce monde ! »

Qu … QUOI ?! Il fut subitement soulevé par Cassy, celle-ci courant à toute allure avant de le ramener vers l’entrée de la salle. Sarila, Omera et elle étaient positionnées devant lui, Omera marmonnant :

« On ne peut pas les laisser seules … Le problème, c’est que même si on ne s’occupe pas de combat, en affronter cent types … Je ne pense pas que ça soit facile … »

« On va y arriver … Et il faut que Metsu … » commença le jeune garçon avant d’être aussitôt coupé la voix tremblant de la jeune fille aux cheveux noirs.

« Personne … Vas … Vas t-en … Je dois … Je dois tuer … ceux qui s’en prennent à la pokémon céleste … Je … Je … Je ne peux pas m’enfuir alors fais-le ! Fais-le ! Enfuis-toi ! Personne ! ENFUIS-TOI ! ENFUIS-… »

Plus rien. La voix s’était tue subitement, le corps de Metsubi se penchant en avant, son visage tourné vers le sol. Toute la grotte s’était mise à trembler, une aura noire commençant à entourer la jeune Carmache. Puis soudainement, un cri déchira la salle, les quatre pokémons légendaires frissonnant sur le coup. Elugabeth murmura :

« Il l’a finalement retiré … Pourquoi une telle envie de faire souffrir ? »

« Met … subi ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tu cries ?! Est-ce que … »

La jeune fille avait disparu de son champ de vision, ses deux marques aux mains brillant violemment avant qu’une main féminine ne se pose sur son visage. Tout son corps et celui de Metsubi furent projetés en arrière, Omera se tournant vers les deux enfants, de l’étonnement se lisant dans son regard. Elle s’apprêtait à réagir mais la voix de Personne se fit entendre :

« NE VOUS OCCUPEZ PAS DE CA ! Vous êtes trois ! Eliminez ces membres du culte ! On réglera ça plus tard ! BON SANG ! Mais qu’est-ce qui te prend, Metsubi ?! »

Elle n’était pas rassurée par les paroles du jeune garçon, elle semblait même perdue mais Cassy et Sarila l’étaient tout autant ! Elle … devait lui faire confiance … Mais là, elle était plongée en plein dans quelque chose qu’elle ne comprenait pas ! Un combat entre créatures légendaires dont toutes étaient membres de la même famille ?! De l’autre côté, deux personnes qui semblaient visiblement s’apprécier … s’attaquaient ?! Et enfin … Elle … Elle, Cassy et Sarila … contre une centaine de membres du culte ?! Dont une majeure partie de pokémons ?! Et d’autres qui allaient apparaître bientôt ?!

« Les renforts ne sont jamais là quand on en a besoin d’eux. » murmura la jeune fille aux cheveux verts, passant une main sur son dos. Elle ne voulait pas … à avoir à retirer … ses deux tubes … pour ce combat. Mais à cent contre trois … Ce n’était pas gagné d’avance.

Chapitre 24 : Pourquoi

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Pourquoi

« Grande … Grande prêtresse … Vous vouliez me parler ? Encore ? Je vous en prie … Ne m’envoyez plus en mission ! » demanda une jeune fille aux cheveux noirs, agenouillée devant la femme aux longs cheveux verts.

« Pourtant … Il le faut bien … Cela fait quand même six mois depuis ma dernière demande de mission … Et puis, ce n’était qu’un simple coup de chance, non ? Je signale chance car c’est ainsi que tu devrais voir les choses plutôt que d’être attristée par cette nouvelle. »

« Non … Je ne suis pas triste … mais revoir … Personne … Cela voudrait dire que je … risque de trahir le culte d’Arceus et si je le trahis … Je risque de le blesser, je ne peux pas prendre le risque ! Je ne veux pas le blesser ! Ne m’envoyez pas en mission ! Je vous en prie ! » répondit la jeune fille en se redressant subitement.

La femme aux cheveux verts restait parfaitement immobile, tapotant doucement du doigt sur son trône, sa tête retenue par son coude. Elle semblait réfléchir à quelque chose, comme si elle pensait à ce qu’elle devait faire.

« Et bien … Je vais te laisser le choix … Soit tu accomplis mon ultime mission, soit je serais au regret de te rejeter du culte d’Arceus. Le choix est à la fois fort simple … mais difficile … A toi de réfléchir à tout cela. Et tu ne peux pas me poser de questions bien entendu. »

« Mais pourquoi ?! Pourquoi est-ce que vous voulez me forcer à faire ça ?! C’est comme si vous vouliez que j’aille retrouver Personne par hasard ! »

« Que je le veuille … Cela insinuerait alors que ce n’est pas du hasard, n’est-ce pas ? »

« Veuillez ne pas jouer sur les mots ! » s’écria Metsubi, plus gênée et embarrassée qu’autre chose, criant sans pour autant se mettre en colère.

« Je ne joue pas sur les mots … Je ne fais qu’énoncer une vérité, bien que cela soit déplaisant à entendre, il faut que tu acceptes cette mission. »

« MAIS POURQUOI ?! POURQUOI ?! POURQUOI VOUS ME FAITES CA ?! »

« Calmes-toi … sinon … Tu risquerais de retomber dans ce que tu ne désires pas. »

« Je … Je ne veux pas … Je ne veux pas … Je ne veux pas du tout … Je ne veux pas du tout … »

« Je pense que ça sera la dernière chose que je ferais pour toi … Car ces missions sont pour toi. Prépares-toi à te rendre sur l’île Osian avec un groupe d’environ cent adeptes. » annonça finalement la grande prêtresse, Metsubi ouvrant ses yeux blancs, surprise.

« Hein ? Que ? Autant de personnes ? Qu’est-ce qui se passe là-bas ? »

« Et bien … Il semblerait que très bientôt, les membres de l’Ultime Elément vont lancer un assaut contre l’une de nos pokémons célestes. C’est pourquoi vous allez vous charger de sa protection. C’est une mesure de sécurité … »

« Mais une créature céleste … Une pokémon légendaire … Elle devrait pouvoir s’en débarrasser toute seule non ? Elle n’a pas besoin … »

« Il semblerait que le chef de l’Ultime Elément ait des projets bien plus … grands qu’il n’y parait. Depuis que les trois oiseaux légendaires sont avec lui … Il semblerait que ses projets prennent une ampleur des plus inquiétantes. Nous ne savons pas ce qu’il prépare mais si il peut… kidnapper ou ramener cette pokémon céleste de son côté, cela causerait un drame mondial … et même la déesse Arceus risquerait d’avoir des soucis. »

« Il faut donc que j’aille protéger la pokémon céleste dès maintenant. » répondit la jeune fille aux cheveux noirs alors que la grande prêtresse hochait la tête d’un air positif.

« Comprends-tu maintenant pourquoi tu es plus que nécessaire ? Car contrairement aux autres personnes autour de toi, même les dragons, tu es capable de la protéger. Le reste des membres du culte m’importent peu … mais toi … Tu as une réelle importance dans ce monde. Cette maladie n’est pas rien … C’est aussi une bénédiction. »

« N’en faites pas trop non plus, je n’irai pas considérer ça comme une bénédiction ou un miracle … C’est juste que … quelque chose dont je me serais passée volontiers. Je préfère être moins forte mais plus heureuse … avec celui que … je veux … plutôt que de subir tout ceci. »

Il était l’heure pour elle de partir. La grande prêtresse lui fit un petit geste de la main pou lui dire de s’en aller, la jeune fille s’exécutant avant de s’éloigner. Dès l’instant où elle quitta l’endroit, la femme aux cheveux verts se leva, passant une main devant ses yeux avant qu’une voix ne se résonne de derrière un pilier :

« Pourrais-je savoir ce que tu es en train de faire avec mon jouet ? »

« Ton jouet ? Cette jeune dragonne est une créature qui souffre déjà énormément. »

« Insinuerais-tu que tu comptes trahir Arceus ? »

« Tu commences sérieusement à me fatiguer, tu veux que je t’explique pourquoi ? »

Le ton employé par la jeune femme aux cheveux verts n’avait plus rien de doux ou de neutre, une petite pointe d’énervement se faisant entendre alors que l’autre voix restait muette. Elle semblait se diriger vers le pilier d’où provenait la voix, reprenant :

« Car tes paroles m’exaspèrent au plus haut point. C’est cela que je déteste chez toi … Tu te prends pour le centre du monde. Ce n’est pas parce que tu es proche de la déesse Arceus que tu peux te permettre de te comporter ainsi, est-ce bien clair ? Car tu vois … Je suis au même degré de responsabilité que toi … Voir même bien plus. Ce n’est pas à toi qu’Arceus a décidé de confier la gestion de ce monde et d’une partie des humains et pokémons mais à moi … Est-ce que je m’en vante ? Est-ce que je me trouve parfaite ? Est-ce que je manipule ceux autour de moi ? La réponse est non. Alors dorénavant, la prochaine fois que tu essayes de faire l’être surpuissant devant moi, je te conseille de te préparer fortement à accueillir mes pouvoirs car ils t’arriveront en plein visage. Est-ce bien clair ? »

« Tu n’oserais pas … hahaha … Car tu sais que cela rayerai tout ce beau monde autour de toi … Tu n’en serais pas capable, c’est dommage, n’est-ce pas ? Mais oui … Je vois que visiblement, tu n’aimes guère que l’on t’adresse la parole. Il faut dire que tu te dis toi-même imparfaite alors que nous sommes les créatures les plus proches d’Arceus. »

« Personne n’est parfait … Même la déesse Arceus ne l’est pas. »

« BLASPHEME ! Comment est-ce que tu oses ?! Oh … Peut-être que tu aimerais que je le signale à la déesse Arceus ? » demanda la voix sur un ton ironique.

« Vas-y donc … Tu penses me menacer, c’est cela ? Tu penses qu’avec des pathétiques paroles, tu peux m’impressionner et m’effrayer ? »

Le sol s’était mis à trembler, des fissures apparaissant sur le sol alors que les cheveux verts se levaient peu à peu. La grande prêtresse semblait se contrôler mais ce n’était pas suffisant … Elle était réellement sur le point d’exploser.

« On dirait bien que la montagne des dragons risque d’être modifiée à tout jamais héhéhé … Tu veux donc vraiment continuer tout ceci ? Surtout que dès l’instant où tu lèveras la main vers moi, tu seras considérée comme une traîtresse … Les paroles de la déesse ont été claires … Si un pokémon légendaire s’en prend à un autre, encore plus si ce sont deux célestes, celui ou celle qui a attaqué l’autre … sera tout simplement tué. »

« Et alors ? Tu penses que cela me pose un cas de conscience ? Je suis sûre que ce monde serait bien plus tranquille sans une créature comme toi. » répondit-elle aussitôt d’un air sec.

« Tu me tues … Tu meures … Mais je reviendrai à la vie … quelques années plus tard, grâce au pouvoir d’Arceus tandis que de ton côté … Ce n’est pas sûr que tu reviennes hein ? »

« Disparais de là … Je te le conseille réellement. Le culte d’Arceus est entre mes mains. Ses membres sont sous ma protection … S’il s’avère que tu te mêles de la vie de l’un OU … de l’une d’entre eux, je vais très mal le prendre, c’est bien compris ? »

« Héhéhé … Donc tu n’as aucun problème à ce que je finisse de m’amuser avec mon jouet ? Tu sais … Celui que je t’ai prêté … Celui qui était la raison de ma présence ce lieu actuellement … avant que tu ne t’emportes. »

« Qu’est-ce que je viens de dire ? » marmonna la grande prêtresse, le sol arrêtant de trembler bien qu’elle continuait de serrer les dents avec colère.

« Rien du tout … HAHAHAHA ! Je me retire maintenant ! C’était toujours plaisant d’avoir une discussion avec toi ! Toi … qui est si imparfaite comme tu le dis si bien ! »

« … … … … … Disparais d’ici … Et ne reviens jamais y mettre les pieds. »

« BIEN SÛR ! BIEN SÛR ! » s’écria la voix avant de dissiper peu à peu, quelques gardes pénétrant en courant dans la pièce, la jeune femme faisant un simple geste de la main.

« Vous pouvez vous éloigner … Ne posez pas de questions au sujet des fissures et laissez-moi tranquille. Je ne prends plus aucune audience pour la soirée. »

« Comme … vous le désirez, grande prêtresse. »

Elle avait … besoin de se reposer. Lorsque la pièce fut à nouveau vide de toute présence à part la sienne, elle se massa le crâne. Metsubi … Elle ne pouvait pas quitter cet endroit … Car Arceus ne lui pardonnerait pas. Mais la jeune dragonne allait au devant de choses bien trop dangereuses … Surtout si … Cette foutue créature céleste décidait de s’en mêler.

« Nous sommes peut-être de la même race … Mais je ne serai jamais une créature comme elle. » murmura la grande prêtresse.


Il y avait tellement de choses … à faire … Gérer le culte, combattre l’Ultime Elément, calmer les tensions entre les dragons, surveiller ce monde … Surveiller les humains et les pokémons … Mais elle ne regrettait pas son choix.

« Si j’ai décidé d’être l’unique Céleste à faire un tel acte, c’est parce que j’avais la volonté … de le penser ainsi … Nous ne sommes pas parfaits … contrairement aux dires de certains … Loin de là … Moi-même … J’ai un défaut … »

Elle se parlait toute seule mais elle voulait se raisonner. C’était aussi simple que ça. Elle savait que ce qu’elle faisait n’était nullement mauvais pour tous et pour toutes. Simplement … Certains se pensaient au-dessus des autres, c’était là leur problème. Elle-même l’était … Mais elle ne se considérait pas pour autant supérieure. C’était compliqué … de penser ainsi. Peut-être était-ce à cause de l’influence des humains et des pokémons au fil des siècles et des millénaires ? Elle ne le savait pas … réellement … Elle n’obtiendrait jamais de réponses.

« Ce monde est imparfait … Mais c’est ce qui le rend … si beau. »