Chapitre 9 : Arme bactériologique

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Chapitre 9 : Arme bactériologique

« Ric, nous n’avons aucune mission aujourd’hui ? » me demande Lania alors que ça fait maintenant plus d’une semaine que j’ai retiré l’un de ces bracelets.

« Pour l’instant, non … De toute façon, aujourd’hui, je ne compte pas travailler. J’ai autre chose à faire. Tu peux rester ici. »

Je lui réponds gentiment bien que ces derniers jours furent éprouvants. Elle continue ses petits assauts répétés mais j’arrive à les contenir. Disons que malgré ses pouvoirs, elle s’empêche un peu d’aller trop loin et souvent, je l’y aide d’une bonne claque dans la figure. Une simple mesure de précaution pour être sûr qu’elle se calme au cas où.
Mais je ne suis pas sûr du bien fondé de ma démarche. Je regrette un petit peu de ce qui s’est passé auparavant. J’aurai peut-être dû éviter de lui retirer le bracelet ? Mais en même temps, depuis qu’elle peut utiliser, ne serait-ce qu’une partie de ses pouvoirs, elle semble aller bien mieux qu’auparavant. Je préfère la voir heureuse et souriante. De même, à mon grand étonnement, elle n’a pas cherché à récupérer la clé pour retirer le second bracelet.

« Et pourquoi est-ce que je ferai ça, Ric ? Hein ? C’est quand même méchant de ta part de penser ça à mon sujet ! » s’écrit soudainement Lania alors que je suis sceptique.

« Tu n’as quand même pas utilisé tes pouvoirs pour … »

« J’y suis obligée ! Ça me permet de savoir quand tu penses à moi … d’une autre façon. Et ainsi, de me préparer physiquement, c’est tout. »

Je me donne une claque sur le front avant de marmonner qu’elle est complètement stupide. C’est vrai, elle est capable de lire dans les pensées, je l’oublie quelques fois … et on voit ce que ça donne comme résultat, n’est-ce pas ? Je m’en veux des fois … Je m’en veux même assez souvent à cause de tout ça. Pourtant, contre mauvaise fortune, bon cœur, je réponds :

« Arrête ça. Bon, tu restes à la maison pendant que je m’en vais. »

Elle hoche la tête positivement et docilement tandis que je quitte l’appartement. Tant qu’elle écoute ce que je dis, je ne vois pas de raison de lui remettre ses bracelets une nouvelle fois. Si elle se montre exemplaire, on envisagera le second bracelet en moins. Enfin, elle n’a quand même pas essayé d’utiliser ses pouvoirs pour me coucher sur le lit. Peut-être que sa « preuve d’amour » nécessite quand même mon consentement ? Pfff … Sinon, ça serait du viol … Me faire violer par une pokémon ? Quelle idée complètement stupide ! Mais au cas où, il vaudrait mieux que je me méfie.

« On ne sait jamais … Bon, direction Helene. »


Je suis enjoué à l’idée de la revoir. Enfin enjoué de mon côté, anxieux du sien … Car j’espère qu’elle va avoir les résultats des analyses de son corps. Elle semblait si fatiguée la dernière fois … Je n’ai pas de raison de m’inquiéter qu’elle avait dit … Mais bien entendu. Sachant que le métier qu’elle fait n’est pas vraiment sécurisé, je me méfie. J’arrive finalement jusqu’au quartier où Helene officie habituellement, celle-ci me faisant un grand sourire qui disparait pour laisser place à un peu d’étonnement. Elle me dit :

« Ric ? Tu as décidé de venir avec … Lania au final ? C’est la première fois que je la vois dehors avec toi. Enfin bon, ça ne peut pas lui faire du mal, surtout si elle s’est recouverte. »

Hein quoi ? Comment ça ? Je me retourne pour voir la Gardevoir qui est encapuchonnée, une longue cape recouvrant sa poitrine et le reste de son corps. Seul son visage blanc et ses yeux dorés sont visibles. Mais ce n’est pas pour sa tenue que je suis surpris mais plutôt … par sa venue ! Qu’est-ce qu’elle fait ça ici ?

« Je peux savoir la raison de ta présence ici, Lania ? »

« Je voulais juste t’accompagner … » murmure-t-elle faiblement en rougissant. Lania lui sourit, s’approchant d’elle avant de dire d’une voix amusée :

« Ca me fait bizarre de te voir en face, Lania. Ce n’est pas la première fois que nous nous parlons réellement en même temps ? »

« Si … Car Ric ne veut pas que je me présente à toi d’habitude. Je suis jalouse de toi. » annonce la Gardevoir directement, sans perdre de temps.

« Oh ? Et pourquoi cela ? » demande alors la jeune femme alors que je lui fais un geste pour essayer de la convaincre de ne pas continuer sur cette voie. Pourtant, maintenant, la Gardevoir est lancée et reprend :

« Car il t’appartient … et je lui appartiens. Mais je ne me laisserai pas faire. »

Helene hausse les épaules comme si ça ne la dérangeait pas le moins du monde. J’aurai quand même aimé un peu plus de réaction, j’ai l’impression que je l’ennuie plus qu’autre chose. Enfin bon, elle me regarde avec un peu de rouge aux joues et je me demande alors si elle est gênée par ce que vient de dire Lania. Peut-être que dans le fond, Helene m’ai…

J’arrête de penser à ça alors que le regard de Lania est posé sur moi … puis subitement sur Helene. Voilà que la Gardevoir a un visage plus que surpris … avant de sourire sauf que ce sourire n’a rien de chaleureux ou machiavélique. Pourtant, Helene ne parait pas étonnée, fermant ses yeux. Je ne peux pas savoir ce qui se passe entre les deux femmes … Euh non ! Entre cette Gardevoir et cette femme.

« Alors … Il semblerait que tu lises dans les pensées des gens ? Tu sais que c’est une vilaine habitude non ? Tu ne devrais pas. »

« J’ai découvert quelque chose de très intéressant. Je me demande si Ric est au courant. »

« Tu peux toujours le lui dire … si tu veux le rendre malheureux. Je ne pense pas que ça soit ton but, n’est-ce pas ? Je ne te veux aucun mal … malgré ce que je suis. Comme je ne veux pas faire souffrir Ric, est-ce que tu peux sentir si je suis sincère ? »

« … … Ça me fait mal de le reconnaître mais on dirait que c’est le cas. De toute façon, tu as d’autres choses à dire à Ric alors autant que tu les lui annonces dès maintenant. »

« Euh … Les filles, je peux savoir à quoi vous pensez ? »

Je demande cela car je suis un peu inquiet. Elles n’arrêtent pas de s’observer depuis quelques instants donc je suis plutôt mitigé. Je n’ai pas envie que ça finisse dans le sang ou alors avec des blessures. Pourtant, Helene me sourit avant de murmurer :

« Ne t’en fait pas … Ce n’est pas bien important mais c’est une bonne chose que tu sois là. J’ai à te parler au sujet d’un important réseau de drogues … bien que ça ne soit pas dans l’Inglaterre que ça se passe. Il faudra traverser l’océan si tu veux t’en occuper. Mais ça concerne la Triafa donc je pense que tu serais intéressé. »

« Vas-y … Dis-moi tout si ça ne te dérange pas. »

« En Calambie, tu connais ce pays non ? Et bien, sache que ceux qui dirigent tout ce cartel de drogues font partie de la Triafa. Mais bon, il y a un problème plus que majeur. »

« Ah bon ? Et lequel ? » demandé-je, toujours prêt à avoir plus d’informations sur le sujet.

« Il n’y a pas de justice à proprement parler. Oh bien entendu, des policiers tentent de faire régner la loi mais autant te prévenir que ce sont plutôt les membres du cartel qui dirigent tout ça. Donc si tu y vas en pensant les arrêter, tu cours droit au suicide. »

« Je ne compte pas mourir … mais je note quand même cet endroit au cas où. Je pense que je m’y rendrai après en avoir terminé ici. Tu viendras m’accompagner ? »

Je lui prends la main et la tire vers moi. Je veux que Lania comprenne parfaitement que j’éprouve quelque chose pour Helene, qu’elle le veuille ou non. Je tente même de l’embrasser mais Helene me repousse faiblement, posant un doigt sur mes lèvres.

« Je peux savoir ce que tu fais, Ric ? Un peu de décence quand même non ? Et dire que je suis dans cette tenue … Hahaha … L’hôpital qui se moque de la charité, n’est-ce pas ? »

Je ne lui réponds pas, un peu décontenancé. Comme elle me repousse et ne répond pas à ma proposition, je prends cela pour un refuse clair et net. J’hoche la tête avant de m’éloigner, je n’ai pas envie de rester plus longtemps ici. Ça ne me plait pas du tout.

« Ric ? Ric ! » crie alors Helene sans que je me retourne. Je pousse un petit soupir, une main dans une poche, l’autre la saluant sa la regarder. Si je commence à me faire des illusions, ce n’est pas bon pour moi. Je ne suis plus aussi crédule qu’avant, n’est-ce pas ?

Je jette juste un rapide coup d’œil à Lania. Celle-ci se tient toujours en face d’Helene. Est-ce que je dois les arrêter ? Je ne sais pas vraiment … Je ne sais pas si c’est une bonne idée. J’ai beaucoup de mal à m’imaginer Lania lui faire du mal. Oui, Lania est une Gardevoir très douce et très gentille. Je murmure tout simplement avant d’être trop loin :

« Ne perds pas trop de temps et rentre à la maison ensuite, Lania. »

« Ça ne sera pas très long. Je veux juste confirmer quelque chose. »

Confirmer quelque chose ? Je demande bien quoi mais je laisse les deux personnes seules alors que je retourne à l’appartement. Je ne suis plus concerné par cela. Maintenant que je ne suis plus là, Lania demande de vive voix :

« Je peux savoir ce que tu comptes faire à Ric ? Maintenant que j’ai une partie de mes pouvoirs, je peux le défendre bien plus facilement. »

« Je ne compte rien lui faire … Tu devrais éviter les menaces de la sorte si tu ne sais guère ce qui se passe réellement … Tu n’es au courant de rien. »

« Il suffirait que je lise tes pensées pour en savoir bien plus non ? Arme bactériologique … Puisque c’est ainsi que tu t’appelles intérieurement. »

La Gardevoir observe longuement la jeune femme de ses yeux dorés. Croisant les bras à hauteur de sa poitrine, elle attend quelques secondes avant de se téléporter. De toute façon, sa première préoccupation est de protéger Ric, qu’importe si cela doit nuire à ses fréquentations. Elle veillerait sur lui.

Chapitre 8 : A moitié

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Chapitre 8 : A moitié

« Et bien … Tu peux rentrer non ? Attends juste que je dépose Lania dans mon lit. »

Je demande aussi à Helene de m’ouvrir la porte après avoir pris mes clés. Avec la Gardevoir dans les bras, j’ai un peu de mal à avoir une main libre. Helene se place devant moi, ouvrant l’appartement avant que je m’y engouffre.

Je vais dans ma chambre, retirant les bras de la Gardevoir d’autour de mon cou. Je la dépose dans mon lit. Passant une main dans ses cheveux bleus, je lui dis doucement :

« Dors bien, Lania. Helene est là, je vais parler avec elle. Ça semble important. »

Plus qu’important même pour qu’Helene arrive jusqu’à chez moi. D’ailleurs, c’est même la première fois que je la vois venir chez moi. C’est plus qu’étonnant … Je ferme la porte de la chambre avant de retourner dans le salon. Là-bas, Helene m’attends impatiemment. Lorsqu’elle me voit, elle se relève du fauteuil, s’approchant de moi.

« Comment vas-tu ? Mais tu es blessé ? Et tu n’as même pas cherché à te désinfecter. Attends un peu … Est-ce que la balle est encore dans ton bras ? »

« Je ne sais pas, regarde voir de l’autre côté. Si y a un trou, c’est qu’elle est sortie. Le reste, ce sont des petits picotements faits par une pokémon. Rien de bien dangereux ou dramatique, sans mentir, il n’y a pas de raison de s’inquiéter pour aussi peu. »

« Bien entendu, bien entendu. On ne me l’a fait pas à moi. Bon … Si tu veux bien me raconter tout ce qui s’est passé, ensuite, je fais de même. »

Je rougis un peu en me mettant torse nu pour qu’elle puisse mieux m’observer. Contrairement à ce que je crois, elle se débrouille très bien pour ausculter mon corps. C’est là que je vois que je ne connais rien par rapport à ce qu’elle est … réellement.

« Bon … La balle n’est plus là, tant mieux. Aucun risque d’infection. Tu as de quoi bander ou pas ? Et un peu d’alcool aussi … Mieux vaut prendre ses précautions au cas où. »

« Je ne sais pas … Peut-être dans la salle de bain, je suis désolé Helene de te causer autant de problèmes. Ce n’est vraiment pas voulu de ma part. »

« Je m’en doute. » me dit-elle alors qu’elle s’enfonce maintenant dans la salle de bain pour revenir quelques instants plus tard avec la boîte à pharmacie que j’ai. Mesure de précaution. On ne sait jamais quand ça tourne mal.

« Euh … Par contre, je pense pouvoir me débrouiller tout seul pour soigner mes blessures au torse. Tu ne veux pas me dire pourquoi tu es là ? »

« Je pensais que nous commencions par toi ? Raconte-moi tout, d’accord ? »

Aie, aie, aie. Voilà qu’elle se montre autoritaire. Je n’ai vraiment pas de chance ! Mais bon, je me laisse faire alors que je lui raconte ce qui s’est passé exactement. Elle parait surprise d’entendre au sujet de cette Altaria et je lui signale qu’elle fait partie de la Triafa.

« Tu ne pourrais pas lui mettre un nom dessus ? Enfin, obtenir des informations à son sujet ? Ça me serait vraiment très utile. »

« Je vais faire de mon mieux d’accord ? Je préfère ne rien te promettre, on ne sait jamais. Tu comprends ? Aller … Tu te laisses faire pendant que je te bande autour du torse ? Et en même temps, je te raconte ce qui s’est passé de mon côté. »

Bon, d’accord. J’ai compris. Je me tais, je la mets en veilleuse et je la laisse parler. Bon … Qu’est-ce qu’elle a de beau à me raconter ? Je ne tarde pas à le savoir. Sans rentrer dans les détails, j’apprends qu’elle est sur un gros coup.

Un gros coup qui ne me plait pas vraiment. Elle risque de se mettre en danger avec tout ça. D’ailleurs, j’ai envie de lui parler plus longuement, de lui dire tellement de choses mais maintenant, je ne suis plus sûr. Je remarque aussi qu’elle halète drôlement comme si … Elle était malade ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

« Ça n’a pas l’air d’aller … Helene … Tu as été voir un médecin ? »

« Je n’ai pas l’argent pour ça …et je te promets que ce n’est pas aussi grave que ça en a l’air. » me répond t-elle avec neutralité. HEY ! Elle blague ou quoi ?

« Je n’ai jamais parlé que ça soit grave ! Juste que si tu as un rhume ou une grippe, il faut que tu ailles te faire soigner ! Mais maintenant que tu viens de me dire ça, je suis encore moins rassuré ! Qu’est-ce qu’il y a ? C’est dangereux ? Comment est-ce que tu vas ? »

Je pose mes mains sur les épaules d’Helene, celle-ci me faisant un petit sourire pour me rassurer. BON SANG ! Qu’elle arrête avec ça ! Ça n’a rien de drôle ou tendre ! C’est inquiétant, tout simplement inquiétant !

« Je t’ai dit que tu n’as pas de soucis à te faire ? Tu ne me fais pas confiance, Ric ? »

« Pas pour ça ! C’est quoi ta maladie ? Ça se soigne ? Réponds-moi ! Je ne peux pas laisser la personne que j’aime dans cet état ! Je … »

Je m’arrête dans mes propos, rougissant violemment comme un adolescent. Qu’est-ce que je viens de dire ? Je vois Helene qui continue de me sourire avant de retirer mes mains de ses bras. Ohla … Elle n’a que dix-huit ans ou dix-neuf … J’en ai vingt-quatre … Et c’est moi qui suis le gamin entre nous deux. Je dois me contrôler mais j’avoue que là … Je viens de commettre une lourde erreur. Elle me souffle :

« Merci beaucoup … Ric … Mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas important du tout et … »

« Tiens ! Prends cet argent, ça devrait au moins couvrir la consultation ! Ne refuse pas ! »

Je cherche une échappatoire à ce que je viens de dire. Je sors plusieurs billets, les tendant à Helene pour les lui mettre ensuite dans la main et refermer celle-ci sur la liasse. Je ne veux pas qu’elle parler de ce que je viens de dire. Il en est hors de question !

« Va te soigner et reviens me voir quand tu auras de nouvelles informations ou tout simplement, quand tu veux, d’accord ? Fais-le pour moi. »

« Comme tu le désires … Mais tu n’as pas à t’inquiéter. »

C’est une raison de plus pour que je m’inquiète ! Est-ce si difficile de comprendre cela ? Pourtant, elle me remercie et m’embrasse sur la joue avant de passer une main dessus, comme pour essuyer ce qu’elle vient de faire.

« Je vais m’en aller maintenant. Dors bien auprès de cette petite Gardevoir hein ? »

« Je compte dormir mais sûrement dans le salon. Je ne vais pas rester avec elle, il en est hors de question. Pas après tout ça… Je te raccompagne ? »

« Je sais comment rentrer toute seule, ne t’en fait pas, on ne va pas m’agresser dans la rue. »

Elle éclate de rire avant que je ne lui prenne le bras, venant la serrer contre moi. Même si je m’en veux d’avoir dit ça … Je veux aussi qu’elle comprenne que je me fais beaucoup de soucis pour elle, beaucoup plus qu’elle ne le croit. Je l’embrasse sur le front.


Elle reste pendant quelques secondes dans mes bras avant de s’en extirper. Elle ne dit plus rien du tout, ne faisant que sourire avant de quitter l’appartement. Me voilà encore désespérément seul. Lorsque je me retourne, Lania est devant moi, à moitié endormie. Elle a un petit côté rageur peint sur le visage avant de se rapprocher de moi.

« Ric … Pourquoi tu fais ça à elle et pas à moi ? »

« On ne va pas répéter cela … encore une fois. Néanmoins, puisque tu es réveillé, je voulais te remercier pour tes nombreux conseils. »

« Je n’ai rien fait de spécial … Ric … Mais je veux bien la même récompense qu’elle. »

«  Tu vas avoir encore mieux. » lui dis-je en souriant alors qu’elle rougit violemment. Voilà qu’elle se fait des idées de sa récompense.

Je m’approche d’elle et sort une clé. Elle semble surprise alors que je prends sa main droite. Avec délicatesse, je fais tourner la clé dans l’orifice du bracelet, celui-ci se retirant pour tomber au sol. Aussitôt, elle ferme ses yeux pour les rouvrir quelques instants plus tard sauf qu’ils sont roses. Elle soulève un coussin, poussant un cri de joie.

« Mes pouvoirs sont revenus ! Enfin, pas totalement mais je peux les utiliser ! »

« Je le suis dit qu’il valait mieux t’avoir à mes côtés non ? Que tu serves à quelque chose au lieu que je sois forcé de te protéger tout le temps. »

« Merci, merci, merci, Ric ! Merci tellement ! » s’écrie-elle en me sautant dessus. Déjà, je la sens parcourir mon corps de ses mains mais je la repousse faiblement.

« Si je fais cela, c’est aussi parce que je te fais confiance, est-ce clair ? Je veux que tu contrôles tes émotions et tes sentiments. »

Elle hoche la tête plusieurs fois de suite avant de tendre ses lèvres. J’ai l’impression qu’elle ne comprend pas du tout ce que je viens de dire. Néanmoins, ses lèvres se posent sur ma joue avant qu’elle ne frotte la sienne contre celle-ci. Moui … D’accord, je peux laisser passer ça.

« Je vais me coucher, je suis vraiment fatigué. »

J’annonce cela à Lania avant de me diriger vers ma chambre. Bien … Elle ne me suit pas. Tant mieux, je n’aurai pas voulu la repousser assez sèchement. Je m’installe dans mon lit, sans autre forme de procès avant de fermer les yeux. Avec tout ce qui s’est passé, la fatigue m’emmène rapidement au pays du sommeil.

Pourtant, alors que je suis proche de sombrer dans mon sommeil, j’arrive quand même à sentir une présence familière dans le lit. Mais aucun son ne s’est fait entendre comme le grincement d’une porte, signe qu’elle est rentrée dans ma chambre. Je me fais surement des illusions et finit par m’endormir totalement. Et sans que je ne le remarque car elle s’est téléporté, Lania est auprès de moi, collée contre mon dos en poussant des petits gémissements de plaisir. Elle a de la chance que je ne sois pas réveillé.

Chapitre 7 : Demi-teinte

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Chapitre 7 : Demi-teinte

« R … Ric ? Qu’est-ce que tu vas faire ? » me demande Lania avec un peu de tremblement dans la voix. Qu’est-ce que je vais faire ? C’est très simple.

« C’est la seule personne véritable qui pourrait nous donner des informations sur la Triafa mais aussi sur toi. Est-ce que tu penses réellement que je vais la laisser partir ? »

Elle connait déjà la réponse à cette question rhétorique. Néanmoins, alors que je tente de m’avancer, elle me prend par le bras, bafouillant :

« Arrête … C’est quand même beaucoup trop dangereux. Je ne peux pas te laisser te faire blesser juste pour obtenir des informations, Ric. »

« Et depuis quand est-ce que tu t’inquiètes de ma personne ? » demandé-je avec une petite pointe d’ironie bien que je sois un peu amusé par la situation. Et visiblement, mon ironie comme mon humour sont très mal placés puisqu’elle me regarde avec effroi. A croire que j’ai réussi à la choquer pour une chose aussi futile que ça.

« Depuis toujours, Ric ! Depuis toujours ! Alors, il vaut mieux s’en aller et … »

« Laisser ces policiers se battre ? Hors de question, je suis désolé mais non. Je dois quand même faire mon rôle de « justicier » même si je ne pose pas de questions à cette Altaria. »

Ca ne sert à rien de discuter avec moi. Quand j’ai une idée en tête, il vaut mieux me laisser la continuer. Elle sanglote un peu tandis que je m’éloigne légèrement d’elle. Néanmoins, elle me suit, quelques policiers se tournant vers nous, surpris.

« Qu’est-ce que vous faites ? Vous êtes avec eux ? Vous avez une pokémon étrange et … »

« Ca s’appelle une Gardevoir et est-ce que j’ai une tête de dealer ou vendeur d’organes ? Non, je ne crois pas du tout même. Je suis là pour vous épauler. Est-ce que vous pouvez vous charger des autres, je vais tenter de voir ce que je peux faire pour cette Altaria. »

« Une Altaria ? Vous blaguez quand même … Une pokémon ? Enfin une humaine qui est une pokémon ? Qu’est-ce que vous racontez ? Non mais attendez un peu … On est quand même au courant que les pokémons dans certains endroits « chauds » peuvent avoir une apparence vaguement humaine mais des pokémons complètement humains … »

« Ne posez pas plus de questions, je vais m’occuper de ça. »

Et comment est-ce que je vais faire ? Tout simplement en haranguant l’Altaria. Je brandis mon pistolet et vise la femme dans les airs. Une balle quitte mon arme, filant vers la femme dans les airs. Celle-ci se tourne vers moi, faisant un geste de la main. Un courant d’air stoppe la balle avant de me la renvoyer.
« AH ! BOR … » m’écris-je alors que la balle traverse mon bras gauche. Je serre les dents, gémissant pour ne pas crier de douleur.

« RIC ! Mais qu’est-ce que je t’avais dit ? Tu es blessé maintenant ! »

Lania me crie dessus, pour bien montrer qu’elle est en « colère » si c’est possible puisqu’elle ne peut plus vraiment utiliser ses pouvoirs et montrer ses sentiments. De même, je la sens aussi très inquiète. Il faut dire que se prendre une balle dans le bras, ce n’est pas la meilleure chose à subir. Je pose une main sur ma blessure, regardant l’Altaria avant de dire :

« Tu es capable de parler, n’est-ce pas ? Ça se voit ! »

« Pour qui me prends-tu, ridicule humain ? Pour une être illettrée et idiote ? Je vais te le faire payer de ta vie si tu continues sur cette voie. »

« Je ne crois pas avoir dit cela … Mais bon … »

Je regarde autour de moi. Je vois les policiers qui s’enfuient ou qui tentent de s’occuper des autres. L’Altaria a les yeux fixés sur moi. Elle descend peu à peu, me permettant alors que de l’observer plus en détail. Elle a deux longues tresses de cheveux bleus, des yeux de même couleur, magnifiques d’ailleurs … comme deux saphirs. Elle porte une tenue de plus élégantes, ressemblant un peu à une diva d’opéra avec cette unique robe pour la recouvrir. Je ne vais pas jusqu’à comparer un certain endroit avec celui de Lania.

« Tu ne sembles pas me craindre … ni être effrayé par ma présence … comme si tu étais déjà habitué à rencontrer une pokémon comme moi. »

« Lania est exactement comme toi donc bon … Non, désolé, je ne suis pas effrayé ou étonné de te voir. Je suis même plutôt heureux de cela. »

« La … nia ? Lezuna ? » murmure la jeune femme aux cheveux bleus.

J’hoche la tête pour répondre par l’affirmatif avant de tourner mon visage vers la Gardevoir. Celle-ci est toujours derrière moi, un peu apeurée tandis que l’Altaria l’observe.

« Lania Lenuza … Ainsi, tu étais donc ici. Depuis le temps que nous te recherchions … Et visiblement, tu as même réussi à trouver un humain. Détestable … C’est vraiment détestable. Je suis sûre qu’il t’a salie pour que tu puisses activer tes pouvoirs, n’est-ce pas ? Nous avons été modifiées de la sorte. »

« Non … Non … Il n’a rien fait du tout. » bredouille la Gardevoir derrière moi.

Voilà que l’Altaria hausse un sourcil en me regardant de haut en bas. Un sourire se dessine sur ses lèvres mais il n’a rien de chaleureux. Un peu comme le rire qui vient suivre.

« Soit c’est un parfait idiot qui ne comprends pas l’arme qu’il a entre ses mains, soit c’est juste un simplet puceau qui ne cherche pas à … »

« Et je ne vois pas de personnes à tes côtés … L’Altaria. » coupé-je. « Je ne vais pas me laisser insulter par toi alors qu’il semblerait que tu sois dans le même cas que Lania. »

« Quelle grande gueule que tu possèdes. Je pense qu’une petite leçon s’impose. »

« Ah bon ? Et qu’est-ce que tu vas me faire ? »

« ARRÊTE RIC ! Ne la provoque pas ! Tu sais bien que je ne peux pas utiliser mes pouvoirs ! » crie Lania derrière moi alors que je tiens mon pistolet.

Je n’ai pas peur de cette Altaria. Elle ne s’est pas présentée mais ça ne tardera pas à l’être puisque je ne vais pas hésiter à utiliser mon poing pour lui adresser la parole. Elle bat des ailes avant de foncer vers moi. Je ne compte pas utiliser des balles maintenant. Ça ne servirait à rien et surtout, comme elle semble en savoir bien plus que les autres, il vaut mieux pour moi que je tente de communiquer.
Enfin, communiquer à ma façon. Je l’attends de pied ferme, prêt à la frapper avec la crosse de mon arme mais elle esquive mon coup. Elle tend un doigt, le plantant de nombreux endroits sur mon torse avant que du sang n’en sorte en plusieurs endroits. Ce n’est pas très puissant mais ça fait son effet. Je m’écroule à genoux, la regardant en souriant.

« Tsss … Il fallait que je m’en doute. Je ne peux pas battre une Altaria comme ça. »

« Tu as été un peu trop présomptueux … Beaucoup trop même. Mais alors pourquoi ne pas avoir développé les pouvoirs de Lania ? Elle aurait pu facilement être à mon niveau. »

« Question de principe : je ne baise pas avec des pokémons. »

Je suis un peu vulgaire dans mes propos mais je sens que l’intérêt de l’Altaria est de plus en en plus dirigé vers moi. Elle mord à l’hameçon … Dommage que personnellement, je n’ai pas de quoi la ferrer. Elle me répond :

« Et moi donc ? Je n’ai pas l’apparence d’une pokémon. Tu ne pourrais même pas le savoir si tu ne m’avais pas vue avec mes ailes. Mais tu vois, je suis une dragonne puisque je suis une Altaria … Je n’ai pas besoin d’un humain pour devenir plus forte. Démonstration ? »

Démonstration ? Qu’est-ce qu’elle comptait faire encore ? Je la vois tourner son visage vers une bande de policiers qui s’apprêtait à récupérer une cargaison. Elle ouvre la bouche, des flammes de couleur violette en sortant. Un dracosouffle ? Les flammes vont recouvrir les policiers, ces derniers poussant des hurlements avant de s’effondrer au sol.

« Cette Gardevoir n’est encore qu’un échec … ou une demi-réussite. Mais elle était spéciale dès le départ. Rien qu’avec sa chevelure et ses yeux. Cela se voit … Hahaha. »

« Je considère Lania comme une amie. Cela me fait bizarre de savoir qu’elle peut parler mais dire que c’est une échec, c’est un peu du foutage de gueule de ta part. Tu m’as l’air un peu trop présomptueuse. Viens donc te battre si … »

« ARRÊTE RIC ! Je ne veux pas me répéter ! On ne peut rien faire contre elle ! » me crie Lania une nouvelle fois. « Ne la provoque pas alors que tu fais tout pour bloquer mes pouvoirs ! Avec ces menottes, je ne peux vraiment pas t’aider ! »

« Des menottes ? Ces bracelets pour contenir nos pouvoirs ? Tu es vraiment ridicule comme humain. A quoi est-ce que cela te sert ? » me demanda l’Altaria.

« A éviter qu’elle me saute dessus en pleine nuit. Elle ressemble plus à une humaine comme ça. Les humaines n’ont pas de pouvoir à la base. »

« Tu es franchement bizarre. Je pourrai facilement te tuer … Mais tu me retires toute motivation. De toute façon, nos cargaisons sont déjà parties … du moins, celles qui restent. Je n’ai pas à perdre mon temps ici. »

« Tu es de la Triafa ? Ce nom doit te dire quelque chose. »

Elle ne me réponde pas, posant son regard arrogant sur ma personne. Je ne sais pas … si c’est de la pitié à mon égard mais elle décolle dans les airs. Finalement, lorsqu’elle est à plusieurs mètres en hauteur, elle me dit :

« Nous nous reverrons de toute façon … si tu te mêles un peu trop de ce qui ne te regarde pas. De toute façon, maintenant que je sais où se trouve Lania, tu n’auras plus un instant de répit. Bonne chance car tu vas en avoir besoin. »

De la chance ? Je regarde l’Altaria avant de comprendre où elle veut en venir. Maintenant qu’ils savent que Lania est là, les problèmes vont accourir. BORDEL ! Comment est-ce que j’ai pu oublier une telle chose ?!

« Lania ! Il faut que l’on te mette à l’abri le plus rapidement possible ! »

« Tant que nous ne sommes pas sûrs de ce qu’elle dit, il vaut mieux rester non ? Et juste nous préparer à partir au cas où. »

Elle me dit cela tout en venant m’enlacer. J’entends ses quelques sanglots. Elle est morte d’inquiétude pour moi. A croire que depuis ces tristes évènements avec la mort de mon meilleur ami, de son père et de mon Ponchien, j’ai quelques tendances suicidaires. Je lui caresse ses cheveux bleus avant de la serrer contre moi.

« Ne t’en fait donc pas pour cela … Ce n’est rien de bien grave. »

Il me faut bien la rassurer. Maintenant, tout est terminé. Je suis déjà prêt à partir mais certains policiers m’interrogent. Je donne mon nom et diverses autres informations alors que je constate la victoire que nous avons eue … ou à moitié. Car malheureusement, on ne peut pas dire que ce fut éclatant de notre côté. Si une « simple » Altaria est capable de faire une telle chose, je me demande alors comment cela va se passer pour le reste.

Lors du retour à mon appartement, Lania s’est endormie. Je crois que le trop plein d’émotions et mes blessures ont eu raison de son énergie. Lorsque nous arrivons, je la détache et la soulève. Elle réagit faiblement, passant ses mains autour de mon cou.

« Ric ? Ric ? Tu es enfin là ! Pourquoi est-ce que tu ne répondais pas à mes coups de fil ? »

Alors que je me dirige vers la porte de mon appartement, j’entends une voix familière. Je me tourne pour apercevoir … Helene ? Qu’est-ce qu’elle fait ici ? Elle parait aussi surprise que moi, non pas à cause de ce que je suis en train de faire mais surtout à cause de mes blessures. Il est vrai que je souffre mais je ne le montre pas. Mais qu’est-ce qu’elle fait ici ? Elle semble m’avoir attendu depuis pas mal de temps maintenant.

Chapitre 6 : Attaque aérienne

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Attaque aérienne

« Tu penses vraiment que c’est une bonne idée, Ric ? »

« Ça l’est … mais seulement si on se montre discret. Tu restes auprès de moi et tu ne bouges pas si je ne t’en donne pas l’autorisation, d’accord ? »

Je n’aime pas me montrer trop autoritaire mais des fois, quand il le faut, il le faut hein ? Bon … Nous avançons avec furtivité à travers les entrepôts. Ce qu’avait dit Lania se confirma rapidement : des véhicules, de nombreux véhicules sont présents un peu partout dans la zone. Et des hommes et des femmes sont présents aussi … comme des pokémons.
Problématique … Très problématique … Et je n’ai pas vraiment envie d’utiliser mes pokémons pour cela. Question de principe : après la perte de mon ami fidèle, j’évite d’utiliser des pokémons sauf quand c’est nécessaire. Bien entendu, j’ai deux nouveaux pokémons donc je m’occupe affectueusement, ce qui rend d’ailleurs un peu jalouse Lania … Mais en même temps, je ne veux pas qu’ils se battent ou risquent leurs vies.

C’est aussi simple que ça. Je tiens à ce qu’ils s’en sortent. Avec Lania, nous arrivons à nous approcher de trois personnes qui discutent entre elles. D’après leurs propos, ce sont des petites pointures mais qu’importe, je veux savoir ce qui se passe réellement ici. Je n’ai pas besoin de beaucoup plus.

« Alors … Paraitrait que là, on est juste ici pour faire l’inventaire ? Y a vraiment besoin d’autant de monde ? Ça ne serait pas une blague par hasard ? »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Les ordres sont les ordres, je ne suis pas là pour savoir ce qui se trouve là-dedans ou non. De toute façon, on va devoir se rendre au port en pleine nuit. Là-bas, les autres nous attendront pour qu’on leur file toute la marchandise. »

« Ah ouais la marchandise … De la bonne qualité il paraîtrait … »

Je commence déjà à trembler. Si par marchandise, ils rajoutent … des femmes, des hommes, des pokémons à moitié humains, je crois que je vais faire un malheur. J’ai déjà eu ma dose … Je serre avec plus d’insistance le bras de Lania. Peut-être est-ce un automatisme ?

Je ne sais pas … Mais elle apprécie quand même que je me montre aussi protecteur envers elle. Elle ne peut rien faire, juste rester auprès de moi. Je la serre contre mon torse, adossé à un mur de ces nombreux entrepôts. J’ai de la chance … si on peut dire cela. De nombreux conteneurs avec des ordures me permettent de me cacher derrière eux.

« Ah … Ah … C’est exaltant, Ric. » murmure la Gardevoir, collée contre moi. Elle est rouge de fatigue mais aussi d’émotions.

« Chut … Ne parle pas, Lania. Tu vas nous faire nous repérer. » réponds-je alors qu’elle se tait aussitôt. C’est vrai que c’est … spécial … Une certaine dose d’adrénaline est en moi depuis que Lania est à mes côtés.

Ça doit être le goût de l’aventure. Du moins, si je pense de la sorte, c’est un comportement de gamin mais dans le fond … Je sais que je n’ai pas totalement tort. Lania est plus importante que je ne veux le croire. Je me rends auprès d’un autre entrepôt, me demandant quand est-ce que les policiers vont arriver. Même si je ne leur fait pas confiance, un peu d’aide serait la bienvenue. Si j’ai compris, ils ont un autre rendez-vous plus tard.

Puis en quelques instants, des hurlements se font entendre, des téléportations, des tirs, tout se passe autour de moi sans que je ne m’en mêle. Avec Lania, nous nous sommes cachés dans une poubelle. Dommage pour l’odeur mais bon, on n’a pas vraiment le choix en même temps.

J’attends environ un quart d’heure, Lania collant son nez contre mon torse, essayant de respirer le moins possible cette odeur putride. Elle tente de marmonner qu’en rentrant, nous prendrons une douche ensemble mais elle sait parfaitement qu’il en est hors de question. Je ne suis pas ce genre d’homme. Quand est-ce qu’elle le comprendra ? Surement jamais.
Puis finalement, je ressors des ordures, aidant Lania à faire de même. Elle s’écroula sur elle alors que je lui retire une peau de banane sur l’épaule. Hum … Dommage … Sa jolie robe blanche est salie maintenant. Enfin, c’est la vie et je ne vais rien me reprocher hein ? C’est comme ça que ça doit se passer.
Avec Lania, je quitte cette zone industrielle sans que les policiers me remarquent. Ils ont réussi un léger coup de filet mais ce n’est pas assez … La véritable transaction va commencer dans la soirée. Je retourne à l’appartement avec Lania, celle-ci me tirant en direction de la salle de bains pour passer un peu de temps avec moi. Je la repousse avant de prendre la parole sur un ton neutre :

« Vas te laver et ensuite, je fais de même. »

« Je peux venir ce soir ? Si ça ne te dérange pas trop … Tu sais, j’ai vraiment trouvé ça excitant, Ric. Encore plus que d’espérer avoir tes faveurs. »

« La comparaison est quand même … assez spéciale mais je prends ça pour un compliment. Je vais te le dire : Moi aussi, cela m’a plu … Du moins, plus que je ne le pensais. C’est pourquoi je suis d’accord. Tu viens avec moi. Par contre, comme d’habitude, tu fais attention hein ? C’est quand même une mission risquée. »

« Aucun problème. Tant que je suis avec toi … Je vais aller dans la douche. Tu ne veux vraiment pas me rejoindre, Ric ? »

« … … … Arrête tes bêtises et vas-y dès maintenant. » dis-je en lui donnant une petite tape amicale dans le dos. Elle rigole légèrement, autant amusée que moi par la situation.
Ca fait bien plus plaisir d’avoir ce genre de relations avec une Gardevoir même si elle peut parler … que celles que nous avons d’habitude. Bon … Ce n’est pas tout mais il faut que je prépare et que je prévienne encore une fois la police pour ce soir. Même s’ils ne sont pas au courant de qui leur donne ces informations pour la majorité des cas, je suis toujours là pour les épauler. Et en même temps, je …

« Ric, il n’y a plus d’eau chaude. Tu peux venir voir ? »

« Je ne tomberai pas dans un piège aussi grossier, Lania. Termine de te laver pour que je puisse y aller ensuite. »

J’entends un petit soupir de la part de la Gardevoir. A force, je la connais et je sais comment éviter de me faire avoir par ses paroles. Quelques minutes plus tard, enroulée dans une serviette, elle sort de la salle de bain. Je ferme aussitôt mes yeux car je sais qu’elle a l’habitude de la retirer. J’entends même le bruit de la serviette qui tombe au sol.

Elle me dit qu’elle a fait une surprise et j’ouvre faiblement mes yeux pour voir qu’elle s’est rhabillée. Tiens donc, c’est nouveau ça. Je fonce sous la douche. Il faut que j’arrête de penser à des perversités dès qu’elle est là. Je commence à trop l’imaginer d’une mauvaise manière. Je me lave avec frénésie et quelques minutes après, je suis moi-même prêt.

« On va tout de suite en voiture, Lania. Pas une minute à perdre. En même temps, je vais aller prévenir la police quand nous serons là-bas. »

« Dis-leur de prendre des renforts hein ? Car ils vont en avoir besoin s’il y a de la population là-bas. Tu ne crois pas que c’est une bonne idée ? »

« Ça l’est, Lania. D’ailleurs, je suis content de voir que tu as fini réellement par me tutoyer. » dis-je calmement alors que nous quittons l’appartement.

Dans ma voiture, nous ne parlons pas. Elle sait se montrer discrète et calme. Bien, bien, bien, il y a une vraie progression chez elle ! Nous voilà dans le port avec une demi-heure de conduite. Portable en main, j’appelle la police pour les prévenir d’un très gros coup avant de signaler que je suis le même informateur que dans l’après-midi. Sachant que ces foutus contrebandiers sont sur le qui-vive, il vaut mieux avoir de sérieux renforts.

Dans le port, il est malheureusement impossible pour moi de ne faire ne serait-ce qu’un seul mouvement … Disons que si je veux risquer ma vie, je pourrai facilement le faire. Je pourrai aussi tenter de sortir de la voiture, me présenter à côté de Lania en disant que c’est une marchandise mais déjà, ça ne me tente pas trop, ensuite, je ne veux plus qu’elle se considère ainsi. Et en même temps, c’est trop dangereux.

« Nous n’avons plus qu’à attendre, Lania. Il faut que nous soyons patients … »

« Je le suis … Mais est-ce que tu as remarqué les nombreux bateaux qui sont amarrés ? Je crois qu’ils vont partir un peu partout après avoir pris les chargements. »

« Je les aie remarqué … Ne t’inquiète pas pour ça, je ne pense pas que ça soit si important pour nous. Les policiers pourront les arrêter. Il y a sûrement même des garde-côtes pour les empêcher de s’enfuir, tu vois ? »

« Je vois … Je vois … Je te fais confiance, Ric. » me répète-t-elle. J’aimerai tellement lui dire la même chose mais ce n’est pas possible. Si cela était vraiment le cas, j’aurai confiance en ses paroles … Or, c’est non. Je ne peux pas … Je ne peux pas m’en empêcher.

Je rumine mes pensées avant d’entendre le bruit des hélicoptères. Ils ont décidé d’utiliser l’artillerie lourde ! Déjà, de nombreux tirs sifflent au loin alors que d’autres véhicules passent à côté de ma voiture qui est à une distance raisonnable. Finalement, je décide de descendre après deux minutes, accompagné par Lania. Je cours auprès des autres policiers, signalant mon nom et aussi que je suis celui qui les as appelés. Des hélicoptères, des véhicules, il y a même quelques personnes lourdement armées. Ce n’est pas une plaisanterie… Ca me rappelle des souvenirs que je considère comme mauvais, très mauvais même. Mais contre mauvaise fortune, bon cœur, je tente de contrôler mes sentiments.

Me voilà sur le terrain, Lania derrière moi. Je me charge de la protéger alors que j’ai mon arme en main. C’est une véritable guerre qui se déroule sous mes yeux. Je fais de mon mieux pour éviter les flammes, les éclairs, les jets de glace, de roche ou alors tout simplement de conteneurs envoyés dans le ciel. Autant dire que ce n’est pas la joie.

« Ric … Je peux te servir de yeux … si tu préfères. Ainsi, je peux te prévenir quand il y a une attaque sur un côté ou un autre non ? »

« Avant de penser à me protéger, essaie de voir pour toi, non ? Qu’est-ce que tu en penses ? Personnellement, je trouve que ce n’est pas une mauvaise idée. »

« Ne sois pas ironique, Ric. Je veux juste t’aider, c’est tout. Attention ! Sur la droite ! Des flammes ! » crie-t-elle soudainement avant de me tirer en arrière.


Des flammes passent devant mes yeux mais je réagis promptement et tue sans trembler le pokémon responsable de ces flammes. Voilà une bonne « chose » qui est faite ! Peu à peu, je sens que nous prenons l’ascendant. Il faut dire que les moyens policiers ont l’air d’être bien plus nombreux qu’on ne le croit. Après, nous sommes dans la capitale de l’Inglaterre, rien de bien surprenant, ce n’est pas la police de quartier.

« AAAAAAAAH ! »

Je vois un policier qui passe à côté de moi, comme renvoyé avec violence en arrière par une violente bourrasque. Des explosions … de la part des hélicoptères policiers qui tombent au sol ? C’est quoi cette blague ? Ce n’est pas une blague … Hahaha … Mais j’ai pas envie de rire ! Pas du tout même !

« Y a un pokémon dans le ciel ! Y en a un ! » hurle un policier alors que je tourne ma tête en direction du ciel. C’est vrai … Il y a une forme ailée dans le ciel.
Mais ce n’est pas un pokémon … Pas du tout même. Je le vois bien … Ce n’est pas un pokémon ! C’est une humaine ! Une humaine avec des ailes de coton ? Elle a les traits d’une Altaria ! C’est elle la responsable de ce massacre !

« Lania … Est-ce que c’est ce que je pense réellement ? » tenté-je de murmurer, abasourdi alors que j’essaie de raisonner correctement.

« Je ne suis pas sûre que ça soit le cas … Mais elle semble avoir les traits … »

« C’est bien ce que je pensais … Elle est du même genre que toi. Lania … Nous avons affaire à une membre de la Triafa visiblement. »

Je ne peux m’empêcher de constater cela en jetant un regard à cette Altaria dans les airs. Alors que Lania a une apparence à moitié humaine, cette Altaria a plus une apparence à moitié pokémon … avec ses ailes de coton. Les problèmes viennent d’arriver puisque que visiblement, elle sait utiliser ses pouvoirs … contrairement à Lania.

Chapitre 5 : Divers trafics

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Divers trafics

« Toujours aucun coup de fil … Ca commence à m’inquiéter. Je ne devrai pas pour autant. » murmuré-je avec une petite pointe d’énervement.

« Il faut être patient. Monsieur Casior est sûrement occupé à obtenir des informations qui pourraient vous être utile, maître Ric. »

« Qu’est-ce que je t’ai déjà dit au sujet de ce maître ? Tu as du mal à comprendre ou quoi ? »

« Je suis vraiment désolée … Ce n’était pas ce que je voulais dire … Mais je vous voyais un peu énervé, c’est pourquoi j’ai décidé de vous dire cela. »

Oui, bien entendu, je m’en doute. Je ne suis pas stupide non plus mais qu’importe, ce n’est pas ça. Mais bon … Je suis un peu sur les nerfs, je ne le nie pas. Mais bon … Je suis un peu fatigué de jouer au jeu du chat et de la souris en ce qui concerne Helene. Je tourne en rond avec elle sans jamais avancer, ça me fatigue et je suis las. J’ai tellement envie d’aller plus loin mais elle m’en empêche. Pourquoi ? Est-ce qu’elle ne veut pas d’elle car elle est « sale » ? Mais pour moi, ça ne change rien du tout.

« Ric ? Pourquoi ne pas accomplir quelques missions pour penser à autre chose ? N’est-ce pas une bonne idée ? J’espère que oui … Ça serait bien mieux. »

« Hum ? En clair, tu me demandes de faire mon travail, c’est ça ? Merci bien de cette remarque de ta part, je note ta proposition et ensuite, je pense que … »

« Ce n’était pas une remarque, juste une idée comme cela. Je ne pensais pas à mal. »

Oui, bien entendu, je le sais parfaitement. Elle tente de faire des efforts depuis déjà quelques jours. Il faut dire qu’avec tout ce qui s’est passé, il vaut mieux pour elle qu’elle la mette en veilleuse car sinon, je risque d’être très méchant à son encontre. Ainsi, si elle ne se calme pas ou ne montre pas un caractère exemplaire, elle y passe.

Elle semble avoir remarqué que je pose mon regard sur elle et même si elle se penche un peu pour m’offrir la vue de ses seins, elle n’a pas cette lueur perverse qui l’anime. Il faut dire qu’avec ces menottes qui l’empêchent d’être exaltée mais aussi d’utiliser ses pouvoirs, elle est aussi douce qu’un Wattouat.

« Alors ? Qu’en penses-tu ? J’espère que ce n’est pas une mauvaise idée … »

« Hum ? Oui … Bien entendu, non, ce n’est pas une mauvaise idée, loin de là même. Je pense qu’elle est très appréciable. Il faut bien travailler pour vivre de toute façon. »

« Est-ce que … je peux t’accompagner si ça ne te dérange pas ? » me demande-t-elle alors que je suis un peu étonné. C’est bien elle qui propose cela ?

« Tu serais plus un boulet qu’autre chose. Tu ne sais même pas quoi faire. »

« Alors, tu peux toujours m’apprendre cela, non ? Pourquoi pas ? Ne refuse-pas, s’il te plaît. » m’implore-t-elle de ses beaux yeux dorés. Oui, je ne nie pas qu’elle soit belle.

« Mouais. Je ne suis pas vraiment convaincu mais comme les premières missions s’agissent d’histoire de maris ou de femmes cocus, je pense que tu peux venir. Aller, en route, on ne perd pas de temps. »

Je la voix faire un grand sourire éclatant, comme si elle venait d’apprendre la plus fabuleuse des nouvelles. Il lui en faut vraiment peu à cette Gardevoir pour être heureuse. A croire qu’il suffit juste que je lui adresse la parole … Je vais finir par penser que c’est un peu gênant tout ça. Je ferai mieux de me concentrer au lieu, j’ai des missions à remplir.
Assise à côté de moi dans la voiture, elle a ses deux mains posées sur ses jambes. La ceinture de sécurité est en diagonale, logée entre sa poitrine alors qu’elle regarde la route sans un mot. On pourrait presque lui donner le bon Arceus.

« Ric, je crois qu’il faut que tu regardes la route, n’est-ce pas ? »

« Oui, oui, t’en fais pas, qu’est-ce que tu veux que je regarde d’autre, de toute façon ? »

« Tu m’observes depuis le début. Est-ce que le fait que ma ceinture de sécurité soit mise de la sorte te dérange ou non ? Si tu me dis qu’elle te dérange, tu n’as pas à t’inquiéter, je la positionnerai autrement. Mais je suis contente quand même que tu me regardes, ça me fait dire que tu penses quand même un peu à moi. »

« … …. Tu es folle ma pauvre fille, il faudrait sérieusement que tu arrêtes de penser de la sorte, tu risquerais d’être plus que déçue. »

Je ne peux m’empêcher de lui répliquer de la sorte. Ce n’est pas dit méchamment, loin de là même mais bon … C’est ainsi et pas autrement. Bon … Alors, cette fameuse histoire de mari cocu qui me demande des preuves de l’adultère de sa femme ?
Hum … Et bien, ce n’est pas très joli. Nous devons nous rendre dans un endroit que je n’affectionne pas particulièrement : les bars à putes. Je recouvre fortement la poitrine de ma Gardevoir, lui demandant de ne pas la montrer. Lorsque nous pénétrons dans l’un d’entre eux, normalement où se trouve ma cible, elle me chuchote :

« Il n’y a que toi qui a le droit de la voir, Ric. »

« Et bien alors, qu’elle reste camouflée à l’intérieur alors. Je ne veux pas que les gens sachent que tu es spéciale, c’est compris ? »

« Je suis seulement à toi. » murmure-t-elle avec tendresse avant de prendre mon bras pour le coller contre elle. Elle vint dire avec douceur : « Comme ça, ils ne s’approcheront pas de moi, d’accord ? Ils vont sûrement te demander si tu veux une salle privée avec moi ou toutes ces choses … et en même temps, je ne veux pas être un poids pour toi. Mais surtout … Je ne veux pas être seule dans un tel endroit. »

« Ne me quitte pas d’une semelle, tu crois que cet endroit me plait ou quoi ? »

« Je sais que ce n’est pas le cas … Je le sens mais en même temps … Je suis un peu inquiète. Tu sais, je n’aime pas vraiment ces endroits … Je suis juste amoureuse d’une personne : toi. »

Hum ? Jolie déclaration mais bon, qui n’avait aucune raison d’être puisqu’elle était une pokémon. Mais j’avoue que la sentir aussi fragile est plus mignon que je ne le pensais. Je la garde auprès de moi pendant toute la durée de la mission, observant discrètement ma cible et prenant des photos et des preuves comme quoi, il rend sa femme cocue. Pauvre femme … Moi, j’aimerai tellement en avoir une à aimer.

« Messire ? Voudriez-vous boire avec votre … amie ? »

Une serveuse m’hèle alors que je fais un geste négatif de la main. Non, non … Je n’ai pas vraiment envie de boire. Je me sens à nouveau mal quand je vois ces pokémons à moitié humains. Pourquoi une telle création ? Une telle abomination ? N’avaient-ils aucune décence ? Sincèrement, c’était tout simplement horrible !

« Ma petite Gardevoir, nous devons nous en aller. » dis-je alors que Lania joue son rôle.

« Garde … Gardevoir ! » réponds-t-elle avant de venir m’embrasser sur la joue et de se montrer très câline. Ah la garce ! Mais en même temps, elle n’en profite pas plus que ça. Je joue le jeu en lui caressant le crâne, quittant cet endroit malsain.
De retour dans la voiture, je regarde la petite caméra que j’avais prise avec moi. Tant mieux … J’ai des photos des preuves de l’adultère, de même, cette personne était assez riche et occupait un poste important. Il se peut que je reçoive une prime plus grande que normalement.


Et c’est le cas ! Le lendemain, alors que Lania m’accompagne, toujours avec une partie de son anatomie camouflée pour éviter les soupçons, la femme cocue me récompense. Et autant dire que je ne m’attendais pas à autant. Hahaha … Drôle de pensée puisque je me répète.
Pourtant, je vois Lania qui ne sourit pas. Nous nous en allons alors que je remercie la femme. Avec un liquide comme ça, c’est vraiment la joie. Je n’aurai même plus besoin de travailler pour la journée normalement ! Ce n’était … que du bonheur comme on dirait chez moi !


Je m’installe dans la voiture mais je regarde à nouveau Lania. Il y a un problème. Elle semble dubitative et inquiète. Ce n’est pas normal. Je lui montre la liasse de billets que j’ai en main, un sourire aux lèvres mais rien du tout.

« Bon, tu vas arrêter de faire la gueule ou alors, tu vas me dire ce qu’il y a ? »

« Est-ce que nous pouvons nous rendre dans le secteur industriel ? Il va y avoir un transfert de drogues … mais aussi d’organes. »

Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle n’a plus toute sa tête ou quoi ? Je la regarde avec incrédulité, cherchant à savoir de quoi elle parle. Elle me surprend et m’étonne … mais ce n’est pas forcément une bonne chose. J’attends plus d’explications, celles-ci arrivant rapidement de la part de la Gardevoir.

« Et bien … Pendant que tu discutais avec cette femme pour récupérer ton argent, j’ai regardé autour de moi. Comme elle ne s’en est pas douter car je ne suis qu’une … pokémon, j’ai observé les environs et j’ai vu différents papiers. Je pense que si tu avais regardé cela, elle aurait essayé de les cacher mais … »

« C’est très bien, Lania. C’est vraiment très bien. Mes félicitations. »

Je lui caresse le sommet du crâne avec douceur. Ce n’était peut-être pas une mauvaise idée que de la garder avec moi. Même si elle n’a plus ses pouvoirs, elle est visiblement capable d’en avoir bien plus dans le crâne qu’on ne le croit.

« Je fais tout simplement ça … pour toi, Ric. Tu le sais bien. »

Je le sais parfaitement même … mais non, elle n’aura pas ce qu’elle désire. Peut-être que je vais quand même réfléchir à l’éventualité de lui retirer l’une de ces menottes roses … enfin bracelets maintenant. Même si elle n’a qu’une partie de ses pouvoirs … Hum.

« Allons-y donc … Tu sais exactement où ça se trouve. »

« Je connais l’adresse, Ric. » me répond t-elle. Tiens, d’ailleurs, ce n’est pas une illusion ou alors, elle me tutoie ? Bien bien bien … Y a des progrès fulgurants depuis qu’elle est à mes côtés. On va pouvoir faire quelque chose d’elle !


Bon, c’est un peu méchant ce que je dis mais je commence à avoir un peu d’affection pour elle. Si elle continue sur cette voie, je vais y réfléchir. Oui … Mais pour l’instant, j’ai une nouvelle mission à commencer ! Un trafic d’organes et de drogue ? Je vais m’en mêler ! C’est plus mon côté policier qui rentre en action que mon côté détective. Nous voilà dans la zone industrielle alors que nous arrivons devant plusieurs entrepôts. Je descends de voiture, prenant mon portable.

« J’appelle les policiers. Je ne veux pas commettre de bêtises comme … »

« D’accord, Ric. Je pense que c’est une bonne idée. Tu ne peux pas y aller tout seul. Nous les attendons ou non ? » demande Lania alors que j’hoche la tête négativement. On n’a pas vraiment le temps d’attendre hein ? Y a bien plus important.

Une nouvelle mission … Je ne pense pas que cela a un rapport avec la Triafa mais qu’importe. En même temps, Lania est avec moi. Je devrai peut-être retirer l’un de ces bracelets ? Seulement si tout tourne très mal. Mais bon … Avec de tels renforts, ça risque d’être plutôt facile comme prise.

Chapitre 4 : Jalousie maladive

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Chapitre 4 : Jalousie maladive

« Bon … Lania, tu peux rester à la maison pour aujourd’hui, c’est compris ? »

« Pourquoi ça, Ric ? Où est-ce que tu vas ? Normalement, si tu me demandes ça, c’est qu’il n’y a pas de travail qui t’attends, non ? » me demande la Gardevoir d’un air méfiant. Mais sincèrement, pour qui est-ce qu’elle me prend ?

« Tu n’es pas ma petite amie, Lania. Tu n’es qu’une Gardevoir, une simple pokémon. Je tiens à te rappeler ta place, c’est compris ? Ne me demande plus jamais ça sinon, je risquerai de m’énerver assez violemment la prochaine fois, c’est compris ? »

« Je posais … une question en toute innocence. Je n’ai pas le droit de savoir où tu vas ? »

« Eh bien, tu peux être « jalouse » d’une humaine puisque je vais tout simplement retrouver Hélène pour passer un peu de temps avec elle. »

Je lui réponds plus que sèchement. J’en ai assez de ce comportement de la part de la Gardevoir et je sais que je ne peux pas faire autrement avec elle. Il n’y a pas d’autres méthodes pour qu’elle comprenne que ma vie privée ne la concerne pas. Non mais … Des fois, elle peut être agréable à regarder mais d’autres fois … Quelle chieuse !

« Ce n’était que pour savoir. Tu es libre de ta vie … »

Je la sens un peu amère mais qu’importe. Je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur le sort de cette pauvre petite Gardevoir épeurée. Si je l’ai prise avec moi à l’époque, c’est bien parce qu’elle est spéciale. Je m’occupe d’elle, elle s’occupe de moi mais rien de plus. J’ai l’impression qu’elle attend vraiment bien … plus de moi. Or, je n’ai rien à lui offrir de la sorte. Surtout pas une petite péripétie sexuelle et des galipettes. Sincèrement, avec une Gardevoir ? Bon, encore … Il faut le reconnaître : Elle n’est pas vilaine, loin de là. C’est une créature humanoïde à la base et bon, de la sorte, ce n’est pas aussi laid que ça doit l’être. Mais si je pense comme ça, alors, j’en fini pas, je testerai avec une Lockpin et ainsi de suite ! Par contre, il en serait hors de question que ça soit avec une Mackogneur. Celle que j’ai vue il y a de cela plusieurs mois, son image est restée gravée dans ma mémoire.

« … … … Ric. »

Je sors de ma torpeur et de mes pensées pour voir qu’elle s’est encore collée à moi. Purée ! Elle n’arrête pas ou quoi ? Je tente de la repousser mais elle s’accroche désespérément à moi, reprenant d’une voix plaintive :

« Si j’étais pas si humaine, tu m’aurais laissé t’enlacer hein hein ? Si je n’étais pas aussi collante … et si attirée sexuellement … tu m’aurais laissé t’enlacer ? Je sais que les Gardevoirs font souvent ça à leurs dresseurs, c’est dans leur nature ! »

« Si t’étais une Gardevoir, est-ce que tu l’es ? Je ne crois pas. Du moins, pas une Gardevoir normale. Et même si c’était le cas, je trouverai ça gênant de voir une Gardevoir aussi obsédée à l’idée de m’enlacer. Si tu veux bien, maintenant, j’ai un rencard. » répond-je alors qu’elle arrête finalement son étreinte. Peut-être que le message est bien passé ? Si seulement … c’était le cas. Je préfère encore partir avant qu’elle ne recommence.

Sur le chemin qui me mène à l’endroit où Hélène officie d’habitude, je regarde mon portable. Aucun coup de fil de la part de Casior, il fallait que je m’en doute de toute façon. Ce n’est pas comme si j’avais l’habitude d’en avoir. Puis bon … Casior était devenu le maire de la ville, il avait donc d’autres responsabilités en plus de celles habituelles à un policier.
J’arrive jusqu’à la ruelle où Hélène se trouve quotidiennement bien que je ne l’ai pas aperçue ces derniers temps. Je ne peux pas la forcer à me voir même si cela m’attriste de savoir qu’elle fait un tel travail … J’aimerai tellement l’arrêter, l’en empêcher mais bon …

« Hey beau gosse … Tu veux m’accompagner ? »

Je me retourne pour apercevoir la plus charmante demoiselle que je n’ai jamais vue. Aujourd’hui pas de maquillage, pas de tenue très courte, pas de haut pigeonnant, non, rien de tout ça. Juste une femme … au naturel. C’est comme ça que je la préfère.

« Ça serait avec joie, jolie damoiselle. »

Je tends mon bras qu’elle récupère avec amusement. Nous allons nous promener pour aujourd’hui et je ne veux surtout pas être dérangé par quiconque ! J’ai décidé de l’emmener ailleurs, loin de cet endroit où elle « travaille » quotidiennement. Aujourd’hui, c’est le centre-ville avec toutes les boutiques qu’il possède.

« Tu en penses quoi de cette robe ? Tu ne trouves pas qu’elle t’irait très bien ? »

« Je ne sais pas trop … Tu comprends, je ne sors pas vraiment habituellement … »

« Sauf aujourd’hui car c’est exceptionnel alors aujourd’hui, tu te comportes comme une femme tout ce qu’il y a de plus normal, avec ses envies, ses désirs et toutes ces choses. »

J’essaye de me montrer autoritaire mais elle ne peut s’empêcher de rire Je n’arrive pas à me mettre en colère avec elle contrairement à une certaine Gardevoir. D’ailleurs, celle-ci occupe un peu mes pensées à mon insu. Elle ne pourrait pas être ailleurs que dans mon esprit ?

« Tu as l’air ailleurs … Ric. Je me disais : Tu ne m’as jamais présenté cette fameuse … Lania. A quoi ressembles-t-elle ? Je crois savoir que tu habites avec elle. »

« Nous en avons déjà parlé, n’est-ce pas ? Je ne pense pas que ça soit une bonne idée … qu’elle te voit et inversement. Je t’ai déjà dit à quoi elle ressemblait et en même temps … ça ne me plaît pas vraiment. Allons-nous installer à une terrasse. Je ne connais pas très bien Landre et les coutumes inglataises. Tu vas pouvoir m’apprendre quelque chose. »

« Cette Gardevoir doit être quand même bien spéciale non ? Mais je suis heureuse que tu me considères digne de confiance … C’est même l’une des premières choses que tu m’as dites lors de notre seconde rencontre. »

« Hahaha. Ah … Notre première rencontre … puis notre seconde pour gagner ta confiance et inversement. Au moins, j’étais sûr qu’avec de telles paroles, tu me croirais. »

Elle émet un nouveau rire et je tente une approche discrète qui consiste à lui prendre la main. Je la sens d’abord me repousser, puis me caresser les doigts avant de les serrer entre les siens. Je suis heureux, je suis un homme heureux en ce moment même.
Assis autour d’une petite table alors que nous avons chacun une tasse de thé accompagné de quelques viennoiseries, je l’observe avec tendresse. Nous ne nous parlons pas … mais j’aimerai tellement la convaincre de venir avec moi. De faire un autre métier, je n’aurai aucun remord, aucun scrupule à éliminer la personne qui tire les ficelles … Car oui, étant une prostituée, elle ne peut pas de débrouiller seule.

« Tu es encore plongé dans tes pensées, Ric Aula. Tu penses à quoi ? A cette Lania encore une fois ? Ça ne m’étonnerait pas … Tu me parles souvent d’elle. »

« Tu exagères … Ce n’est pas totalement vrai. J’ai juste parlé un peu d’elle et de ses folies. Tu sais, sans vouloir dénigrer ton métier, tu t’y connais bien mieux que moi en caractère de ce genre et c’est pour ça que je t’en parlais … pour essayer de la calmer Mais enfin bref, je ne pensais pas à ça du tout, Hélène, je te le promets. C’était surtout sur le fait que tu étais magnifique aujourd’hui et que je tenais à te le dire. »

« Et bien, voilà une remarque des plus charmantes de ta part. »

Je ne peux m’empêcher de rire après tout ce qui a été dit entre nous. Elle en sait tellement à mon sujet et inversement … Mais bon, je lui fais entièrement confiance … et inversement ? Je ne sais pas vraiment, j’ai l’impression de commettre une faute professionnelle … sauf que maintenant, je suis libre de mes choix et de mes actes.


Nous finissons notre thé avant de se lever. Nous allons encore promener, main dans la main. Lorsqu’il est l’heure de se séparer, je tente une nouvelle fois une approche discrète pour poser mes lèvres sur les siennes. Elle me repousse tendrement, murmurant :

« Ne sois donc pas si pressé, ça ne servirait à rien. »

« Je prendrai tout le temps qu’il faudra. Je te le promets. »

« Soit … Je l’espère. Tu m’accompagnes ? » me demande-t-elle.
Pourquoi poser une question dont elle connait la réponse ? Nous quittons le centre-ville pour nous rendre dans le quartier où elle habite … et travaille. Je ne veux pas me séparer d’elle, je n’ai vraiment pas envie de la quitter … Il doit y avoir un moyen … Un vrai moyen de …

« Et bien, merci beaucoup pour la petite balade, c’était agréable, Ric. » dit calmement Hélène alors que j’esquisse un mouvement pour la retenir, bredouillant :

« Attends un peu, Hélène. On a encore du temps non ? »

« Malheureusement, non … Nous n’avons pas de temps. Je suis désolée … mais nous nous reverrons … comme d’habitude. » termine-t-elle de dire avant de me laisser seul. Pourquoi est-ce que je me sens si vide ? Pourquoi j’ai l’impression de faire subir la même chose à Lania ? Elle veut obtenir quelque chose qu’elle n’aura jamais. Comme moi … Je sens que je ne pourrais jamais acquérir Hélène. Pourquoi ? Une prémonition ?

Je décide de rentrer chez moi. Je n’oublierai jamais cette journée. Je ne veux pas l’oublier. Pour la première fois depuis fort longtemps, je me sens calme et apaisé malgré tout ce qui se passe autour de moi. Ah … Si seulement cela pouvait durer plus longtemps … beaucoup plus longtemps. Je tourne la clé mais dès l’instant où je fais un premier pas, une ombre blanche et bleue me saute au cou, cherchant à m’embrasser sur les lèvres.

« Ric ! Ric ! Retire-moi ces fichues menottes ! Je n’en peux plus ! »

« Et moi, si tu me relâches … »

Je tente de continuer ma phrase mais elle n’est plus qu’à quelques centimètres de moi. Je suis obligé de mettre une main entre ma bouche et son visage pour qu’elle évite de l’embrasser. Qu’est-ce qui lui prend ? Elle est encore plus agressive que d’habitude ! Et je ne parle pas d’une agressivité perverse, mais bel et bien d’une autre forme … de violence.

« Tu me racontes ce qui se passes avec toi ou quoi ? »

« J’en ai marre ! VRAIMENT MARRE ! Je ne suis pas jalouse ! »

Ah ouais ? Et c’était quoi ça alors ? Mais elle avait un comportement plus qu’humain … et enfantin. Je la repousse et je lui ordonne de se calmer. Jalouse de qui ? D’Hélène ? Elle n’a pas à l’être car elle n’est qu’une pokémon et pas une humaine ! Qu’elle se mette ça dans le crâne ! Elle est différente ! Rien à voir avec les autres ! PFFFF ! Ma journée est finalement gâchée encore une fois par cette créature. Je dois penser à m’en débarrasser.

Ailleurs, dans la chambre qui lui servait de « lieu d’accueil » pour ses clients, la jeune femme aux cheveux bruns prend un portable, regardant sa liste de messages. Après lecture, elle commence à tapoter sur le clavier numérique avant de prendre la parole :

« Vous m’avez laissé un message, n’est-ce pas ? Est-ce pour faire comme d’habitude ? Mon corps est entièrement prêt … »

« Tu amadoues la cible, tu utilises tes charmes, tu lui laisses un « cadeau » comme tu sais si bien le faire et ensuite, tu disparais et ça se met en marche quelques jours plus tard. »

« Ouais, ouais … Je connais les consignes habituelles. Donc, on opte pour la version qui met du temps … pour éviter toutes les traces. C’est un gros morceau ? » demande la jeune femme, poussant un profond soupir hors du téléphone.

« Si je te demande de faire ça en douceur, c’est pour une bonne raison non ? »

« Ouais … Je m’en doutais … Bon … Je me mets en piste d’ici quelques heures, le temps de me préparer … physiquement on va dire. »

« La cible t’attends, tu diras que tu viens de la part de la Triafa. Si ça ne passe pas, tu citeras mon quatrième nom. »

Ouais, ouais, elle sait, elle sait. Elle coupe la conversation, grommelant un peu. Encore une mission à accomplir. Dommage pour sa cible, elle risque de ne jamais s’en relever.

Chapitre 3 : Un allié de la justice

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Un allié de la justice

« Je dois appeler quelqu’un, Lania. Tu restes là-bas et tu ne me suis pas. »

« Ce n’est quand même pas … » commence-t-elle à demander, prête à montrer un peu de sa jalousie. Néanmoins, je lui rétorque sèchement :

« Arrête un peu tes bêtises, espèce d’idiote. Tu sais parfaitement que ça ne peut pas être Hélène. La raison est simple : elle n’a pas de numéro fixe. »

Je l’entends pousser un petit soupir de soulagement qui m’agace. Je hais quand elle fait une telle chose, ça m’énerve plus que tout le reste. J’ai mon portable en main, m’éloignant de cette Gardevoir un peu trop jalouse avant de passer mon coup de fil.

« Casior à l’appareil. » répond une voix dans mon appareil.

« Casior ? C’est Ric Aula. C’était pour prendre un peu de vos nouvelles et surtout donner un peu des miennes si ça ne vous dérange pas. » réponds-je en cherchant à garder mon calme pour éviter de penser à cette imbécile de Gardevoir. Celle-ci a réussi à me mettre sur les nerfs et je ne vais pas supporter plus longtemps tout ce qui se passe.

« Ah ! Ric ! Enfin tu es là ! Je pensais que tu avais eu de sérieux soucis ! Tu ne m’as pas téléphoné depuis plus d’un mois. Je pensais vraiment au pire en ce qui te concerne ! »

Au pire ? Je ne suis pas mort donc il n’y a pas à s’inquiéter de cela. De même, l’appeler peu est une chose pour être sûr que nos conversations ne sont pas suivies. Mais bref, ce n’est pas le plus important et je commence à reprendre la parole :

« Casior, je n’ai malheureusement pas le temps de discuter de ma personne. Je ne suis pas là pour ça. J’ai finalement pu mettre la main sur le nom de cette organisation … qui a causé tellement de dégâts dans la ville. »

« Hum ? Soit … Donne-moi donc ce nom et je lancerai une rechercher intensive en ce qui les concerne, tu peux en être sûr et certain, Ric. »

« Triafa. Je n’ai pas d’autres données à ce niveau mais je pense que c’est la piste à suivre et qu’elle est très bonne. Je ne peux rien te dire d’autre car mon informateur se met souvent en danger pour obtenir ces informations. Je suis désolé. »

Je ne peux pas faire autrement. Je ne peux pas donner le nom de mon informateur, ou plutôt de mon informatrice. Je n’ai pas envie de mettre en danger Hélène qui en fait déjà tant pour moi. D’ailleurs, elle en fait tellement mais elle ne demande rien en retour. Ça m’exaspère, ça m’exaspère plus que tout car j’ai l’impression de profiter d’elle. J’aimerai tellement profiter d’elle d’une autre façon mais elle m’en empêche à chaque fois.

« C’est … exaspérant à la longue. »

« Hum ? De quoi donc, Ric ? Le fait de nous entraider ? Je pensais que tu préférais quand nous allions nos forces ensemble. Après tout ce qui s’est passé, ce n’était pas une mauvaise idée et j’ai été content de savoir que tu allais bien. » m’annonce la voix dans mon portable.

« Et moi donc ? Je ne pensais pas que quelqu’un allait me répondre … mais après avoir vu ton nom sur ces pages, j’ai préféré lancer un coup de fil le plus vite possible. »

« Casior ? Casior ? C’est bien toi ? C’est vraiment toi ? Je suis si heureux de savoir qu’au moins quelqu’un va bien ! »

« Ce n’est pas très drôle de se moquer de moi, Casior. » murmuré-je avec un peu d’amusement dans la voix. Il venait de répéter exactement ce que j’avais dit à l’époque. M’enfin, ce qui était fait était fait et je ne peux m’empêcher d’être soulagé à chaque fois que j’entends sa voix. Du moins, la grande majorité du temps.

« Par contre, Ric … Je suis désolé … mais je n’ai toujours pas retrouvé leurs corps. »

Voilà pourquoi à certains moments, je préfère ne pas écouter sa voix. Je ne fais qu’hocher la tête à un être invisible en face de moi avant de reprendre :

« Ce n’est pas très grave. Tu sais, je suis partisan du « tant qu’on n’a pas vu le corps, ils sont en vie. » mais en même temps … avec ce que j’ai vu en face de moi … et ce qui s’est passé, je ne me berce pas trop d’illusions non plus. »

« Ne fait donc pas ceci … Tu ne peux jamais savoir … Peut-être qu’ils sont en vie, si tel est le cas, je l’espère pour toi, Ric. » me répond Casior à travers l’appareil. Je me sens obligé de changer de sujet pour ne pas perdre le contrôle de moi.

« Sinon dans la ville … Qu’est-ce que ça devient ? L’épuration est en marche ? »

« C’est pas vraiment le terme que j’emploierai pour parler du travail que je fais … mais c’est en très bonne progression. Les personnes autour de moi sont de toute confiance et je n’ai pas à m’inquiéter de vérifier derrière moi quand je sors. »

« Tant mieux … Tant mieux alors … J’avais peur que ça ne change rien … après tout ce qui s’est passé … C’est … bon à savoir. » murmuré-je en poussant un soupir de soulagement.

« Tu sais parfaitement que depuis le temps, je suis devenu le maire de la ville non ? En plus d’être la plus éminente personnalité policière. C’est pourquoi cette ville deviendra ce que nous avons désiré tous les deux … Non … Ce que les véritables justiciers ont toujours voulu qu’elle soit : un havre de paix et de sécurité. »

« Je l’espère tellement, Casior. Je l’espère tellement … »

Je ne suis pas las mais soulagé, comme il peut l’entendre. Je suis plus que soulagé de savoir que tout va bien à l’heure actuelle. Si seulement c’était possible que ça soit le cas de mon côté aussi … mais ce n’est pas ça, loin de là même.

« D’ailleurs, comment se porte cette … Gardevoir ? Lania, c’est cela ? Avoir une créature aussi intelligente à tes côtés, capable de raisonner, ça doit être assez spécial non ? De même, comme elle est en relation avec cette Triafa, il faut que tu la protèges à tout prix. »

« Pour être spéciale, elle l’est … Je confirme ça. » dis-je avec ironie. J’aurai préféré avoir une Gardevoir un peu plus normale … sous toutes ses formes. Je reprends : « La conversation va être bientôt ter … »

« Auparavant, je préfère te dire quelque chose.  Du moins … Que j’estime être assez important. » me coupe calmement la voix de l’autre côté.

« Hum ? Et c’est quoi ? Si ce n’est pas trop indiscret. Ah bien entendu que tu vas me le dire puisque c’est plutôt important. »

« Fais attention à toi … Sérieusement. Autant un policier a de la chance d’avoir des « amis » autour de soi, autant un détective privé est livré à lui-même la majorité du temps. Tu n’as personne sur qui tu peux compter. Si tu te fais remarquer, ce n’est pas la police qui sera visée mais simplement ta personne. Le courroux des criminels ne sera pas aveugle mais ciblé. De même, si tu as trouvé des informations sur cette Triafa, tu peux t’attendre à ce qu’elle réagisse en conséquence et se mette sur ton dos. »

« Ca ne sera pas le mien mais celui de mon informateur ! Désolé mais je dois quitter maintenant, Casior ! Je ne peux pas perdre de temps ! »

« Hey, mais attends, Ric ! Rappelle-moi quand tu as du nouveau ou inversement ! Tiens-toi toujours prêt à recevoir un coup de fil ma part, c’est compris ? »

« Oui, oui ! Merci bien, je note ta proposition ! Je dois m’en aller, sérieusement ! » dit-je avec zèle avant de couper la conversation. C’est bien ce que je pensais … Hélène risque d’avoir de gros problèmes ! Il faut que je lui mette la main dessus le plus vite possible. Mais en même temps, je ne peux rien faire pour l’instant et il faut que je passe à autre chose.

Je retourne à mon bureau, du moins, c’est ce que je tente de faire car dès l’instant où je pénètre à l’intérieur de la pièce où Lania officie, celle-ci me saute au cou, poussant des petits cris de joie. J’ai envie de la repousser mais elle me regarde tendrement de ses yeux dorés, chose un peu surprenante et je la laisse parler :

« Ric … Pendant que tu parlais au téléphone, j’ai décidé de tout finir … Il n’y a plus rien à faire. Tous les appels sont passés, tous les dossiers sont classés, tout est rangé et ordonné. »

« Hein ? Et bien … Euh … C’est une bonne nouvelle donc ? »

Je suis étonné du son comportement mais elle semble être sincère. C’est un peu surprenant quand on connait ce dont elle est capable, surtout après ces petites « attaques » assez récentes. Elle semble vouloir quelque chose … mais elle sait parfaitement qu’elle ne l’aura pas. Du moins, pas de mon côté. Mais en contrepartie, ne rien faire est contraire à mon étiquette. Avec douceur, je tapote doucement le crâne de la Gardevoir, soufflant tendrement :

« C’est très bien, Lania. C’est très bien même. »

« Dis, Ric … Tu ne veux pas retirer mes bracelets s’il te plaît ? S’il te plaît … Ça serait vraiment très gentil de ta part si tu me récompensais comme ça …. » murmure-t-elle avant de passer un doigt le long de mon torse, rougissant faiblement. Elle espère m’amadouer mais ça ne marche pas ainsi avec moi. Néanmoins, je la repousse gentiment avant de répondre :

« Ça ne sert à rien, Lania. Tant que tu n’aurais pas fait des progrès comportementaux, tu peux toujours espérer sans rien obtenir en retour. »

« Mais Ric, je suis une Gardevoir ! Je mérite quand même d’utilises mes pouvoirs non ? »

« Si tu étais … normale … Or, avec ces protubérances, tu ne l’es pas. Avec ton caractère nymphomane, non plus. Je suis désolé mais c’est ainsi, Lania. Ne soit pas aussi agressive physiquement, cache plus tes formes et peut-être que j’envisagerai un jour de te retirer tes bracelets … Ce n’est bon pour personne. Tu es sans sécurité … sans pouvoirs et … »

« Si tu me libérais de ces bracelets, je pourrai alors me défendre. » me coupe-t-elle, sachant que je faiblis un peu dans mes pensées.

« Et surtout utiliser tes pouvoirs pour me forcer à copu … Je préfère ne même pas dire ce mot car il me donne envie de vomir. »

« Est-ce que je suis si horrible que ça ? Je pensais … enfin … Non. »

Non ? Je la regarde avec un peu d’étonnement. Elle a finalement accepté l’idée que je ne compte jamais faire quelque chose avec elle ? Si elle progresse sur cette voie, je peux envisager sérieusement de lui retirer un bracelet dans le futur. Ça ne serait pas une mauvaise idée puisque je peux avoir besoin de renforts … et que je sens qu’au final, Lania doit avoir des pouvoirs bien plus grands que les autres créatures de son espèce.

« Je vais y réfléchir sérieusement, Lania … Mais pour l’instant, il en est hors de question, c’est aussi simple que ça, d’accord ? »

« … … … D’accord, Ric. De toute façon, c’est toi qui a les clés et tu es le seul à savoir où elles sont. Je ne te volerai pas … et je ne te forcerai pas non plus. »

A la bonne heure ! Je suis plus que satisfait de la conversation. Par contre, je me libère finalement de son étreinte. Il ne faudrait quand même pas pousser non plus. J’ai beau m’être montré gentil, il y avait certaines limites. Maintenant, je devais essayer de retrouver la trace d’Hélène pour savoir si tout allait bien ou non.

Chapitre 2 : Utiliser son corps

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Utiliser son corps

« Est-ce que je suis assez propre pour toi ou non ? » questionné-je la jeune femme.

« Hum … C’est passable, messire Ric Aula. » me dit-elle avant de rire un petit peu. C’est vrai que la douche m’avait fait du bien mais bon … Généralement, lorsque l’on est avec une prostituée, c’est souvent pour l’utiliser … sauf dans un contexte bien précis.

Je m’installe à côté d’elle, Hélène étant déjà assise sur le lit. C’est vrai qu’elle était attirante … enfin … Car je me l’imaginais sans tout ce maquillage qui était tout simplement horrible. Mais voilà, je ne veux pas trop lui en parler, de peur de la perturber.

« Euh … Sinon, quoi de neuf, Hélène ? »

Je me sens plus qu’un peu stupide à poser une telle question. Mais bon, elle continue de me sourire, savant pertinemment que j’étais venu pour une bonne raison. Elle me souffle tendrement dans le creux de l’oreille, me faisant trembler :

« Je n’ai pas encore ta réponse, Ric mais saches que je pense l’obtenir dans les jours qui suivent. Du moins, peut-être même cette nuit. Il semblerait que je sois de la partie. »

« Ça ne me plaît pas du tout de te laisser faire ça toute seule. Tu le sais parfaitement, Hélène. Et je prenais des nouvelles … pour savoir si tu allais bien … »

Elle paraît surprise par mes propos. Pourtant, elle sait pertinemment que je ne suis pas là simplement pour l’utiliser comme indicatrice. Pourtant, des fois, j’ai l’impression que le courant passe très difficilement entre nous deux.

« Ben, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je vais plutôt bien. Enfin, comme tous les jours pour une femme comme moi, c’est tout ! Y a rien de bien spécial, non plus hein ? »

« Oui mais bon … Ce n’est pas de ça dont je parlais. Y a rien eut de mauvais aujourd’hui ? »

Elle sait de quoi je veux parler. En tant que … péripatéticienne, elle est souvent confrontée à des personnes de toutes les sortes, même les pires. Mais même quand c’est ainsi, elle reste tout simplement muette et ça m’exaspère ! Ça m’exaspère plus que tout !

« Pas de plus mauvais que les autres jours, Ric. Tu arrêtes de me couver ? »

« Je ne te couve pas, je me renseigne tout simplement sur ton état, rien de plus. »
« Ouais, c’est ce que je disais, tu me couves. Je n’ai pas l’air d’être une gamine si t’as pas remarqué encore hein ? Peut-être que tu pourrais profiter un peu de ce que je suis si t’arrêtais de me coller autant. C’est aussi simple que ça. »

« C’est vrai ce que tu me proposes ? Fais attention car je risquerai de te prendre au mot et tu le sais parfaitement, Hélène. » terminé-je de dire alors qu’elle continuait de me sourire. Elle savait aussi bien que moi que ça ne servait à rien. Je n’aurais jamais son corps … et cela pour une raison qui m’est obscure. Une raison qui m’énerve au plus haut point d’ailleurs … mais je préfère ne rien dire et juste la regarder. Ça me suffit amplement.

Nous nous regardons pendant de longues secondes sans que l’un ou l’autre ne prenne la parole. Il vaut mieux … ne rien dire du tout et laisser la magie … Ah mais à quoi est-ce que je pense ? Elle me repousse faiblement avant de se relever :

« Dès que j’ai du nouveau concernant cette bande de connards, je te contacte. »

« Fais attention à toi … C’est tout ce que je te demande. »

Elle me rigole au nez mais elle sait que je suis plus que sérieux à ce sujet. Pourtant, la jeune femme se relève, me disant qu’il vaut mieux que je parte dès maintenant avant que d’autres prostituées ne la soupçonnent. Je cherche à l’embrasser sur les joues mais elle me refuse même cela. J’ai l’air pathétique … vraiment pathétique.

« Aller, bonne route, tu connais le chemin, je crois non ? »

« Oui, oui … Tu as mon numéro, Hélène, non ? » demandé-je, espérant lui faire un peu plus de conversation que ça au cas où. Elle me répond calmement :

« Bien sûr que oui, espèce d’idiot. C’est juste mon portable qui change à chaque fois que je t’appelle, pas envie de me faire gauler par ces imbéciles. »

« … … … Si tel est le cas, essaye de me prévenir au cas où. Merci. »

« Ouais, bien entendu … Si j’ai une embrouille, autant que j’en emmène d’autre avec moi. T’as vraiment des idées connes des fois, Ric … Mais merci. »

Merci ? Je veux lui répondre mais elle a refermé la porte de l’appartement entre elle et moi. Voilà … C’est ainsi que ça se passe la majorité du temps. Je me sens … seul … des fois. Je mets les mains dans les poches avant de quitter l’immeuble, saluant brièvement une prostituée qui monte avec un client. Muni de mon imperméable et de mon chapeau, je ne suis pas reconnaissable et heureusement, je ne veux pas qu’elle ait plus d’ennuis.

Je vais rentrer à la maison, ça sera mieux. Du moins, la maison … Le misérable appartement qui me sert de logement. Il faut dire que jouer les détectives, ce n’est pas ça qui rapporte le plus. Heureusement, je ne suis pas alcoolique ou fumeur, loin de là même. Bon … Il faut que je rentre … mais je ne suis pas motivé.

« Je suis sûr qu’elle en a profité … pour être dans mon lit. Je sais aussi ce que ça veut dire … Pfff … Ces bracelets roses sont vraiment inutiles des fois. »

Je me parle tout seul pour avoir une conversation même si je sais que c’est particulièrement stupide et risible. Ah … Bon ! Assez perdu de temps ! J’accélère le mouvement, me rendant dans mon modeste appartement avant de tourner la clé tout doucement. Je pénètre chez moi, regardant autour de moi.

C’est ça que je déteste chez Lania : En dépit de tout ce que je dis, elle fait tout pour que mon existence soit la meilleure. Le ménage, le repassage, cette idiote de Gardevoir est bien trop intelligente. Et moi ? Et bien, je la laisse dormir sur le canapé bien que j’ai un lit à deux places. Sauf qu’aujourd’hui, le canapé est vide.

Je vais d’abord dans la salle de bains … ou plutôt la salle de douche et des toilettes avec un lavabo pour se laver le matin. Rien que ça … Je m’observe dans la glace, poussant un soupir. J’ai vraiment une sale tête : l’anxiété de laisser Hélène tout seul me met dans un sale état. Bon … De toute façon, je suis vraiment trop fatigué. Je retire mon pantalon et mon haut, restant simplement en T-shirt et caleçon.
Je m’insinue dans mon lit, mettant une main devant la bouche pour étouffer un bâillement. J’ai plus que sommeil avec toutes ces bêtises et j’ai vraiment envie de dormir. Je ferme les yeux, prêt à aller chercher le sommeil avant de sentir de petits mouvements de l’autre côté du lit. Puis rapidement, comme si la créature s’était déplacée à la vitesse de l’éclair, une poitrine généreuse se colle contre mon torse.

« Tu as mis beaucoup de temps à revenir, Ric. »

« Et toi, puisque tu ne dors pas, tu peux visiblement quitter mon lit. Tu aurais pu dormir tranquillement si tu avais été de me sauter dessus. »

Je la repousse assez sèchement alors qu’elle ne peut pas lutter contre ma force. Il faut dire que même fatigué, je suis assez costaud pour repousser une créature sans ses pouvoirs psychiques. Je tourne mon visage vers elle, ses yeux dorés me regardant avec envie.

« Pourquoi est-ce que tu as voir une humaine qui vend son corps à autrui ? Et non à toi ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas de mon corps ? Moi, je ne serai qu’à toi … Jusqu’à la fin … Et rien d’autre. »

« Assez … Je te laisse une chance de dormir encore avec moi dans le lit pour ce soir. Tu vas de l’autre côté, tu n’ouvres plus la bouche et tu dors. Je suis trop fatigué pour chercher à parler avec toi et je n’ai vraiment pas envie de me battre. »

« Si tu me donnais les clés des bracelets … Tu serais le plus heureux des hommes, je ferai tout pour que ça soit le cas, Ric. Je peux te le promettre. » me souffle-t-elle dans le creux de l’oreille. Je la repousse une nouvelle fois mais avec plus de force, l’entendant crier.

« Assez ! Vipère ! Ne me force pas à te frapper, c’est compris ? Dégage de ma chambre ! »

« Je pensais que … Tu voulais un peu de chaleur … »

« Oui mais d’une humaine, pas d’une expérience ratée génétiquement, un mélange de femme et de pokémon ! Maintenant, tu me laisses tranquille ! »

Malgré mes dires, elle ne quitte pas la chambre. Elle s’installe juste à l’autre bout du lit, comme je lui avait conseillé quelques instants auparavant. Je suis prêt à lui dire de définitivement partir mais je me retiens.
Je me dis que ce n’est pas de sa faute … Elle est gentillet et agréable comme créature … Comme cette Lockpin qui n’avait rien compris de sa nouvelle condition … Mais non, cette Gardevoir était plus intelligente qu’une simple Lockpin. Mais à cause de ces expériences sur son corps, voilà le résultat … Voilà ce qu’elle était devenue. Je m’endors avec ces idées noires alors que je ne remarque pas que Lania se rapproche plus discrètement qu’avant.

Le lendemain, réveil en sursaut alors que j’entends quelques ronronnements de plaisir contre moi. Je vois la moitié du corps de Lania avachi sur mon torse. Elle a le sourire aux lèvres. Purée … J’ai l’impression d’avoir une pokémon avec moi. Enfin, l’un des chiens … comme un Caninos ou un Ponchien.
Dommage que cette créature juchée sur mon corps ne ressemble en rien à l’un d’entre eux. Je la repousse mais beaucoup plus doucement qu’hier soir. Je ne vais quand même pas faire preuve de violence envers la Gardevoir non ? Je me montre plutôt doux et prévenant avant de la mettre au milieu du lit.
C’est vrai que la chaleur de son corps est quand même bien … agréable mais non, c’est une pokémon. Je me relève, fronçant les sourcils alors que j’ai du mal à me lever. Je ferai mieux d’aller directement dans la salle de bain. L’eau de la douche s’écoule sur mon corps après que j’ai retiré mes habits pendant que j’entends la voix de Lania de l’autre côté de la porte :

« Maître Ric Aula, je suis prête à partir quand vous le désirez. »

« Pas le moins du monde. Tu vas te laver avant. » m’écrié-je avant de quitter la douche, mettant une serviette autour de la taille. J’ouvre la porte, la Gardevoir rougissant à ma vue. Ah mais quel idiot … Je n’arrange vraiment pas la situation. « Sous la douche, dès maintenant, Lania. »

Je me montre froid et autoritaire pour qu’elle comprenne que je ne rigole pas avec cela. Elle hoche la tête avant de s’engouffrer sous la douche à son tour. Je la vois retirer sa robe blanche et tout ce qui compose sa tenue. Etant à moitié-humaine, ça ne m’étonne pas mais je suis déjà prêt à sortir de la douche.

« Maître Ric Aula, où avez-vous mis le shampooing ? »

« Normalement, il doit être à côté du verre qui a nos deux brosses à … »

Je m’arrête dans mes propos, marmonnant quelques paroles insultantes alors que je vois le sourire de Lania. Elle a sorti la tête de l’autre côté du rideau … mais aussi le haut de son corps. Elle sait que j’ai pu voir … ce que je n’avais pas à voir.

Je prends mon portable, remarquant que j’ai reçu un appel en absence d’un numéro que je ne connais pas. Je l’emmène à mon oreille, appuyant auparavant sur plusieurs boutons pour pouvoir écouter ce fameux message.

« Triafa … Blurps ! »

Un message bref … mais dont je reconnais la voix : Hélène ! Autant le premier mot me permet d’apprendre ce que je recherchai depuis des mois autant le second … J’ai l’impression qu’elle a souffert … comme si elle était en train de vomir. Qu’est-ce que ces enfoirés lui ont fait ? Qu’est-ce qu’elle a dû faire pour obtenir cette information ?

« Voilà, je suis toute propre, maître Ric ! » dit en rigolant la Gardevoir qui sort de la douche, propre comme un sou neuf. Pourtant, elle perd son sourire en voyant l’air énervé qui est peint sur mon visage. Je peux obtenir ce que je désire mais à quel prix ?!

Chapitre 1 : Une nouvelle vie

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Chapitre 1 : Une nouvelle vie

« Encore une nouvelle affaire pour vous, maître Ric Aula. » murmure une voix féminine et douce alors que je lève la tête de mes nombreux papiers.

« Je croyais t’avoir déjà demandé de ne pas m’appeler maître. » rétorqué-je avant d’émettre un petit grognement significatif de mon mécontentement.

Il faut dire qu’avec le peu de place que j’ai autour de moi, j’ai l’impression d’étouffer. Je suis dans un bureau rempli de différents documents, livres, vêtements et autres affaires plus ou moins utiles. De même, il est difficile pour moi de me déplacer correctement dans tout ce fatras autour de ma personne. Enfin bon … Ce n’est pas le plus important pour moi.

« Mais je pense que c’est ainsi que je dois vous appeler, maître Ric Aula. »

« Je vais sérieusement me fâcher, Lania. Me suis-je bien fait comprendre ? »

Lania est une Gardevoir qui m’accompagne maintenant depuis plusieurs mois. Oui, ça fait plusieurs mois que je suis installé en Inglaterre depuis … ces événements. Je me suis coupé du monde dans lequel je vivais depuis des années pour commencer une nouvelle vie. Mais ça ne veut pas dire que j’ai abandonné ce que je faisais auparavant. J’ai ouvert ma propre agence de détective bien que je suis le seul à l’intérieur. Enfin, presque seul … Il faut dire que Lania est plus que spéciale.

Elle est issue d’une série d’expériences dont je n’ai guère vraiment les détails. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est une sorte de mélange entre une femme et une Gardevoir. Ou plutôt, pour aller directement au but : elle a une poitrine généreuse et son corps n’est pas si différent de celui d’une humaine. Bref, d’autres soucis étaient présents quand je l’ai rencontrée la première fois mais ce n’est plus important dorénavant.
D’ailleurs, je me nomme maintenant Ric Aula pour une seule bonne raison : le changement d’identité. Je ne veux pas que l’on sache que je suis encore vivant même si je me doute que c’est déjà fait. Ah … Mais voilà, je ne suis plus Auré mais Aula. Le changement peut
paraître ridicule mais ce n’est rien du tout. Je vois Lania qui se penche vers moi, un dossier en main alors qu’elle me laisse voir son décolleté généreux.

« Lania, si c’est encore une tentative pour que je te retire tes menottes, je pensais avoir été clair à ce sujet : je refuse. »

« … … … Mais pourquoi cela ? Je ne pense pas vous faire de mal, maître Ric. » murmure la jolie créature aux yeux dorés et aux cheveux bleus bien que sa peau soit entièrement blanche.

« Je n’ai pas à te répondre à ce sujet, c’est aussi simple que ça. »

« S’il vous plaît, je veux vraiment être libre de mes chaînes. C’est monstrueux de votre part. Je ne compte pas en profiter. »

Et alors ? Je la regarde en fronçant les sourcils. Elle peut dire tout ce qu’elle désire, ça ne change rien à mon point de vue sur la question. Mais ce n’est pas la première fois qu’elle me demande une telle chose. Il faut dire qu’actuellement, elle ne peut faire que cela car elle est aussi faible qu’une humaine. Du moins, on peut dire ça comme ça. Et pour une seule et unique raison : les deux menottes roses qu’elle porte aux bras. Du moins, des menottes sans aucune chaîne entre elles. Mais elles sont terriblement efficaces puisqu’il s’agit tout simplement de retirer les pouvoirs de la Gardevoir mais aussi sa lubricité.

« Il en est hors de question. Dois-je te rappeler ce qui se passait la première fois ? »

« Je ne contrôle pas parfaitement les élans de mon corps, je suis désolée. Mais il s’avère que je pense réellement à vous et que je veux que vous soyez mon dresseur. »

« Ton dresseur égal ton amant. Et je n’ai pas envie de coucher avec une pokémon pour une raison aussi débile. Maintenant que tu m’as donné le dossier, tu peux retourner à ton travail. » répliqué-je avec un peu d’énervement.

Cela me fait un peu mal au cœur de la voir partir avec dépit et tristesse mais c’est ainsi que ça doit se passer et pas autrement. Je ne suis pas assez … dingue pour penser à une telle éventualité envers Lania. D’ailleurs, je me suis un peu renseigné sur cette Gardevoir et je lui ai demandé plusieurs renseignements à son sujet.
J’ai dû les payer de façon assez … spéciale puisqu’il s’agissait d’un payement en nature et encore une fois, rien que le fait d’y penser me dégoûte. Enfin non, pas complètement. Disons que ce n’était rien de bien horrible ou vulgaire, c’était juste un enlacement prolongé. Je ne lui en avait pas donné plus. Mais ce dont je m’en voulais, c’était bien d’avoir ressenti de l’affection et de la tendresse … comme si j’avais serré une femme dans mes bras alors que ce n’était qu’une pokémon. Voilà tout. Mais ce qui était fait était fait.

Et même si je trouve cela repoussant, je l’ai fait et je ne peux pas retourner en arrière. Mais maintenant, je sais des choses sur lesquelles je m’étais trompé. Tout d’abord, j’ai décidé d’écrire et de remplir des dossiers portant le nom des affaires que j’ai accomplies. La première concernant Lania porte le nom de « La perle Pokémon ». Mais voilà, Lania n’est pas la représentation d’une perle mais d’une pierre : La Lapis-Lazuli. Cela se voit au final dans ses cheveux et ses yeux. Une pierre bleue avec des parcelles dorées.

Enfin … Ce n’est pas le plus important et j’ai autre chose à faire. Car oui, j’ai décidé de me renseigner au sujet de cette organisation qui a créé Lania. Du moins, qui l’a rendue ainsi. Je sais que je me rapproche peu à peu de son nom et à partir de là, je sais aussi que cela me permettra alors de connaître toute la vérité à ce sujet, du moins, de partir sur de nouvelles bases … saines ou non.

Ah … Je commence à fatiguer et quand je vois les nombreux dossiers devant mes yeux, je suis déjà fatigué avant même d’avoir commencé. Je ferai mieux d’abandonner pour la journée. De toute façon, je suis occupé ce soir. Je me lève de mon fauteuil avant de me diriger hors de mon bureau. La seconde pièce est toute aussi grande et sert simplement de réception où la Gardevoir fait son office. Elle m’aperçoit, ses yeux dorés sur moi.

« Où est-ce que vous comptez aller, maître Ric Aula ? » demande-t-elle doucement.

« Comme d’habitude … Je vais voir mon informateur. »

« Voir votre informateur. Ce n’est pas le moment pour cela. »

« Hum ? Et en quoi ? Je suis libre d’aller le voir quand je le désire, Lania. N’oublie pas ta place, c’est compris ? » répondit-je avec une pointe d’agacement.

Même si elle est bien plus docile et calme qu’auparavant, il y a certains moments où elle réagit de la sorte et c’est plus qu’exaspérant. Je tente de me calmer alors qu’elle reprend :

« C’est un fléau … Qui vous dit que ce n’est pas du double jeu ? »

« Car je lui fais confiance, contrairement à toi. De même, je vais être sur le point d’obtenir le nom de l’organisation qui t’a créée. Tu devrais être plutôt satisfaite. »

« Satisfaite ? D’être enchaînée alors que je voudrai être libre … et vous garder contre moi. » murmure la Gardevoir avec un petit signe de dépit.

« Il faut vraiment que tu arrêtes avec ça, c’est problématique. Je me demande même si je ne devrais pas t’emmener voir un psychologue pour pokémons. »

« Et qu’il se pose des questions au sujet de mes seins ? Libre à vous. »

Tsss ! Qu’est-ce qu’elle peut m’énerver ! Qu’est-ce qu’elle peut me prendre la tête quand elle parle ainsi ! Je me positionne en face d’elle et elle m’offre alors une vue pigeonnante sur son décolleté. Mais ça ne marche pas, elle doit le savoir à force. Je frappe du poing sur le bureau à partir duquel elle travaille et reprend :

« Si tu ne veux faire aucune amélioration, libre à toi de partir, c’est compris ? Je te rappelle ce que j’ai perdu à cause de ta petite personne ? Hein ? »

« Je ne voulais pas… que ça se passe ainsi. »

« Oui, bien entendu, mais ça s’est passé comme ça ! Tout simplement parce que tu es venu dans mon monde ! Je suis bien gentil mais il ne faudrait pas me pousser à bout ! »

« Je n’ai jamais voulu ça ! C’est tout ! Tu dois me croire ! Je … Je veux juste … Je pense juste que tu es celui avec qui je dois me lier … »

Et voilà qu’elle recommence à faire la petite Gardevoir timide. Dommage que je ne sois pas attendri. La mort de mon meilleur ami, celle du seul souvenir de mon père, celle de celui que je considérais comme un père, il y a tellement de choses que je peux lui imputer.

« On en a assez discuté à ce sujet, c’est clair ? Maintenant, si tu veux bien me laisser tranquille, je vais m’en aller. »

« Ah ! Mais attends un peu … Tu seras là ce soir ? »

« Et en quoi est-ce que ça te concerne ? » demandé-je avec une pointe d’énervement.

Elle ne répond pas, ne faisant que baisser la tête. Tsss … Voilà pourquoi elle m’énerve des fois. J’ai pas envie de m’emporter contre elle mais on dirait qu’elle fait tout pour que ça soit le cas. Je passe ma main sur le sommet de son crâne avant de reprendre :

« Je verrais de toute façon. Tu peux aller dormir si je rentre trop tard. »

« Dans ton lit ? » demande-t-elle sans que je ne cherche à lui donner ma réponse.
De toute façon, qu’importe ce que je dis, elle ne se prive pas pour y aller si je rentre trop tard. Ca ne date pas d’aujourd’hui, ça ne s’arrêtera pas demain. Je quitte la pièce et donc le bureau dans lequel j’officie avant de marcher à pied dans les ruelles sombres de la ville de Landre, capitale de l’Inglaterre.

« Hey beau gosse, tu veux monter ? » me demande une voix féminine.

Encore l’une de ces femmes qui est prête à vendre son corps pour un peu d’argent … Argent qui partira de toute façon en grosse majorité chez ceux qui les dirigent. Néanmoins, je me retourne pour apercevoir une jeune femme aux cheveux bouclés de couleur brun. Elle est vraiment très peu vêtue, portant des bas de couleur noir, une mini-jupe vraiment très petite mais aussi un haut moulant et ouvert pour permettre d’apercevoir une partie de sa poitrine.

« Hélène. Comment vas-tu ? » demandé-je avec un sourire.

« Tu montes ou tu vas me regarder comme ça ? »

J’émets un petit rire avant de dire que oui. Elle m’emmène dans un immeuble, celui où elle officie d’habitude. Elle tourne la clé dans une serrure, m’invitant dans son appartement. Ou plutôt, l’endroit où … elle se vend. Je m’installe sur le lit alors qu’elle referme la porte derrière elle. Je tends mes bras pour que la jeune femme s’insinue à l’intérieur.

« Ah … Toujours aussi musclé … Et toujours aussi sale, n’est-ce pas ? »

« Disons que je transpire énormément dans ce bureau. Je me vois mal ouvrir la fenêtre et … »

« Ca ne fait rien. Tu veux prendre une douche ? Ca paraîtra plus crédible non ? » dit-elle en rigolant alors que j’acquiesce d’un hochement de tête avant de demander :

« Tu ne veux pas m’accompagner plutôt ? Ca sera encore plus crédible. »

« Arrête donc tes bêtises, Ric. Tu sais parfaitement que je refuse ça. »

« Et même si je cherchais à payer tes services ? Réellement, je veux dire … » murmuré-je avec lenteur alors qu’elle détournait son regard émeraude.

« Je refuserai encore une fois. Tu vaux mieux que ça … Vas te laver maintenant. »

« Oui, m’dame Hélène. » terminé-je de dire avant de m’enfoncer dans la douche.

« Et tu as intérêt à bien te frotter derrière les oreilles ! »

J’éclate de rire à l’écoute de ses dernières paroles tout en refermant la porte derrière moi. La jeune femme va m’attendre de toute façon. Nous sommes quand même bien plus qu’un simple client et une « vendeuse » de charme. Oui … C’est comme ça que je conçois ma relation.

Chapitre 9 : Ailleurs pour se battre

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Ailleurs pour se battre

« Pourquoi ne pas avoir pris une voiture ? »

« La ferme, la ferme et la ferme ! » hurlé-je avec plus de dégoût que de haine dans mes paroles. La Gardevoir plonge dans le mutisme et j’espère qu’elle a parfaitement compris que je ne veux plus avoir affaire à elle ! Je ne veux plus la revoir dès qu’elle sera définitivement e sécurité ! Par sa faute … Par sa faute … Rérox … Et tout le monde dans le commissariat ou presque ! Il faut que je prévienne Casior ! Je prends mon portable, m’arrêtant de courir. Je gémis de douleur à cause de ma jambe blessée. Après une trentaine de secondes, je peste avec rage. Casior, mon chef, n’a pas décroché. Je suis obligé de lui laisser un message vocal, lui expliquant ce qui s’est passé et ce que je compte faire. Pendant que je parle, je vois la Gardevoir à genoux devant moi et je pense tout de suite à une idée obscène. Je la repousse du pied gauche avant de m’écrouler au sol. Ma cuisse droite blessée, je ne peux pas me soutenir sur celle-ci seulement à cause de mon geste.

« Ne t’avise surtout pas de m’approcher, c’est compris, Lania ? SURTOUT AVEC CE GENRE DE CHOSES DANS LE CRÂNE ! Je ne suis pas un poképhile et je ne le serai jamais ! Tu n’es qu’une traînée pokémon ! »

« … … … Je voulais simplement arrêter l’hémorragie. En tant que pokémon psychique, mon intelligence est supérieure à la moyenne. En tant qu’être hybride, j’ai encore plus de capacités intellectuelles qu’auparavant. Si tu avais affaire à une pokémon hybride comme moi, elle aurait une réflexion lambda. Mais je comprends que tu ne veuilles pas me faire confiance. Je n’ai pas besoin d’avoir des pouvoirs psychiques pour comprendre ta haine envers moi. »

« … La ferme. Je ne te hais pas … Ce n’est pas ta faute. Si n’avions pas voulu vous sauver … toi et les autres … Rien de tout ça ne serait arrivé. »

Pendant que je parle, elle se mit à genoux devant moi, déchirant avec difficultés une partie de mon pantalon avant d’en faire une compresse autour de ma blessure. Je gémis une nouvelle fois de douleur pendant qu’elle me dit :

« La balle n’est plus dans la jambe. Elle l’a traversé complètement. C’est à se demander comment tu as réussi à marcher comme ça. »

« … La ferme. Tu te comportes normalement alors qu’à chaque fois que je te voyais, tu étais limite en train de te masturber devant moi ? Tu crois que je vais tomber dans ce piège ? »

« Mes pouvoirs sont scellés … Je ne suis qu’une simple marionnette sans émotions, ni sentiments en ce moment même. Mais mon cerveau n’est pas bloqué, comme ma réflexion. Je suis donc capable de co … »

« Tu vas me faire croire que tu sautes sur n’importe quel homme à cause de tes pouvoirs ? Tu ne te fous pas un peu de ma gueule ? » crié-je alors que je l’emmène avec moi. On doit sortir de la ville, aller ailleurs, quitter ce pays. Je ne peux pas espérer rester plus longtemps ici.

« Je ne suis pas une catin. J’ai été modifiée génétiquement pour utiliser la majeure partie de mon cerveau et de mes pouvoirs. Mais en même temps, ils ont trafiqué mon corps pour que je sois plus réceptive à l’odeur que certaines personnes dégagent. Un peu comme vous avec du parfum pour attirer l’être convoité dans vos bras. Ici, ce n’est pas réellement la même chose puisque je parle de l’essence même du corps humain. Et autant, celui des autres est repoussant, autant le tien m’attire grandement. »

« Si c’est aussi repoussant, pourquoi tu te jettes sur eux ? »

J’ai besoin de lui parler, de faire de la conversation avec cette créature chimérique, celle que l’on ne peut imaginer que dans nos rêves les plus tordus. Pourtant, elle est en face de moi, bien réelle, en train de me parler calmement, comme le ferait n’importe quelle femme. Je la sens un peu offusquée par mes paroles, pourtant, aucune émotion ne trahit son visage alors qu’elle m’adresse la parole avec calme :

« Ce n’est pas que je le veux mais je ne peux pas m’en empêcher. Si tu préfères une image, cela consisterait à une drogue dure. Tu voudrais ne plus y toucher mais tu t’enfonces quotidiennement dans la dépravation et l’abus. »

« … … … D’accord. » dis-je tout simplement.
Je ne vois pas quoi lui répondre d’autre. Je ne dirai pas qu’elle m’a convaincu mais ses paroles me semblent justes et fondées par un bon raisonnement. Mais dès l’instant où j’arrête de discuter, je repense à ce qui s’est passé il y a encore une quinzaine de minutes. Je ne peux toujours pas y croire … Et pourtant … C’est la triste réalité. Mais je me sens un peu … mieux après cette discussion avec Lania.

Nous sommes proches de la sortie de la ville et je me dirige vers un endroit que je connais parfaitement bien. Il s’agit du chemin que j’ai emprunté il y a maintenant plusieurs semaines de cela. C’était là-bas que j’avais découvert le bunker et surtout que j’avais sauvé …

« C’est ici que le héros dont je veux être la dame a réussi à me retirer des bras de ces monstres. Néanmoins, le héros fut apeuré par mon apparence et dégoûté par mes envies. Il m’a alors rejeté et je me suis perdue dans la ville, me disant que ça ne servait à rien de courir. Je fus une nouvelle fois capturée … mais le héros est revenu me délivrer. »

« Je ne suis pas un héros. Et à la base, je ne savais même pas que tu étais capturée une nouvelle fois. J’ai tout simplement décidé de te sauver en même temps que les autres. La première fois, c’était voulu car je ne pouvais pas les laisser faire. La seconde fois aussi. »

« Oh. Je pensais que c’était parce que tu avais accepté de m’avoir à tes côtés. Mais après ce qui s’est passé, le coup de pied pour me repousser, je comprends qu’au final, je te dégoûte toujours autant. » termine-t-elle de dire avec neutralité.

Je pousse un petit grognement de mécontentement. J’ai l’air de passer pour le méchant de service ! Pourtant, c’est elle qui est en partie responsable de mn comportement envers elle ! Elle est … Non … C’est plutôt ce que lui ont fait ces types. Je décide ne pas lui répondre, la prenant par la main alors que je remarque à quel point elle est douce. Les Gardevoirs sont déjà à la base des créatures très mignonnes et délicates. Enfin, il en existe des mâles et avec tout ce que l’on peut s’imaginer, j’en ai la nausée. Je suis obligé de m’arrêter, ayant une image ancrée dans ma tête tandis que je mets une main devant ma bouche.

« Tu ne vas pas bien ? » me questionne-t-elle avant que je n’entende un petit gémissement de douleur de sa part. Le ton qu’elle a utilisé … Il est triste non ? Je le remarque tandis que j’essaye d’effacer cette image dans ma tête. Loin d’être difficile à faire puisque j’entends une voiture derrière nous. J’empoigne la Gardevoir avant de me retourner. Je roule sur le côté, emportant Lania avec moi. La voiture passe juste à gauche de l’endroit où je me trouvais quelques secondes encore auparavant. Elle freine, s’immobilisant tandis que je la reconnais facilement. Loïc … C’est celle de Loïc ! Quel idiot ! Mais quel idiot ! C’est normal qu’avec une voiture, il aille bien plus vite que nous deux ! Surtout que j’ai une balle dans la cuisse !

Loïc descend de la voiture, un sourire aux lèvres tandis que je le vois tenir son pistolet dans une main. Dans l’autre ? Il tient une clé … et je remarque que c’est celle des menottes roses de la Gardevoir ! D’ailleurs, ces menottes ressemblent plus à des bracelets. Quand j’ai voulu lui prendre la main, je pensais avoir une résistance entre les deux mains mais la petite chaîne de fer avait totalement disparu. Sûrement un objet en rapport avec les pouvoirs psychiques … capables de disparaître ou d’apparaître. Je me relève, aidant la Gardevoir à faire de même tandis que Loïc prend la parole en s’adressant à moi :

« Ton Ponchien m’a assez retenu … et surtout fait perdre beaucoup trop de temps, Ric. Où comptais-tu aller ? Quitter le pays ? Tenter de te rendre en Inglaterre ? Tu penses réellement que nous ne sommes pas partout ? »

« Qu’est-ce que tu as fait de Rérox ? » dis-je en essayant de garder mon calme.

« Il est partit rejoindre son ancien maître. Tués par la même personne. »

J’écarquille les yeux, de peur d’avoir mal compris ce qu’il vient de dire. J’ai mal au cœur, je me sens mal une nouvelle fois mais ce n’est plus une nausée qui m’envahit, c’est autre chose. De l’amertume ? Du dégoût ? Ce n’est pas de la répugnance, loin de là. Je m’en veux … Je m’en veux terriblement d’avoir crû en cet homme.

« Mais bon … Ils sont heureux là où ils se trouvent, n’est-ce pas ? Avec ta mère morte à ta naissance, ça n’a rien de bien étonnant. Mais sois content, je vais tout faire pour que tu ailles les rejoindre. Je peux bien te promettre ça. Ca sera rapide et indolore. » continue de dire Loïc alors que je commence à trembler.

« Pourquoi … Pourquoi est-ce que tu parles d’eux ? Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? »

Ce n’est plus du l’heure du vouvoiement. Ce n’est plus mon héros, ce n’est plus l’homme auquel je voulais ressembler … que je prenais comme exemple … que je considérais comme mon père. Ce n’est plus rien de tout ça.

« Je te dirai bien l’appât du gain, la protection de ma famille mais tu sais aussi bien que moi que ça sonnerait faux dans ma bouche. Alors, je ne vais pas te faire languir plus longtemps et tout simplement te parler de l’évolution. Je veux être du bon côté lorsque cela arrivera. »

« … … Tout ça pour ça ? Juste par une simple envie ? Et pour Lania ? Tu comptais vraiment … faire ça ? Avec elle ? C’est juste … »

« Horrible ? Répugnant ? C’est ce que tu as envie de dire ? Et alors ? Cette pokémon n’est qu’un objet comme tant d’autres. Ces créatures ont besoin de nous pour survivre. Je leur offre la possibilité d’avoir une utilité puisque maintenant, ce sont des monstres. Ne penses-tu pas qu’il vaut mieux que Lania soit avec moi plutôt qu’à écumer les bordels ? »

« Bordels dont vous avez le contrôle … » annoncé-je avec agacement et énervement. Je serre mon arme dans ma main, ayant du mal à garder le contrôle.

« Oh … Ca, ce n’est qu’un point mineur. De toute façon, ton père m’a posé la même question il y a de cela des années. Je pense que tu connais ma réponse, n’est-ce pas ? »

Je suis à bout de nerfs et je commets LA bêtise … ou alors le signe de ma délivrance. Je tire une première fois sur le torse de Loïc. Puis une seconde fois, une troisième fois, je continue de tirer au même endroit jusqu’à ce que mon chargeur soit vide et que j’entende le cliquetis caractéristique d’une manque de balles. Loïc s’écroule en arrière, mais je continue encore et encore d’appuyer sur la gâchette. Jusqu’à ce se pose la main de Lania sur mon arme.

« C’est terminé … Nous pouvons nous en aller, Ric. »
Mais pour nous diriger vers quel endroit ? Quelle ville ? Quel pays ? Loïc … Ses paroles … L’Inglaterre. Je connaissais bien l’Inglis comme langue. Peut-être que je pouvais refaire mon existence là-bas ? Mais … Loïc avait dit qu’ils étaient partout. Je vois la Gardevoir qui se dirige vers le corps de Loïc ou plutôt à quelques centimètres de ce dernier. Je vais la rejoindre et je la vois prendre la clé de ces bracelets roses. Aussitôt, je la récupère. Elle me regarde avec étonnement tandis que je lui réponds :

« Non … Je vais la garder au cas où. Une simple mesure de précaution. »

« Mais sans cela, je ne pourrai jamais retrouver une partie de mes pouvoirs. Je suis aussi inoffensive qu’une femme humaine voir encore plus faible qu’elle. » dit-elle avec surprise mais pourtant avec toujours cet air neutre peint au visage.

Je me dirige maintenant vers la voiture. Les clés sont bien sur le contact. Je peux l’utiliser … et partir de cet endroit. Je fais un geste de la tête vers la Gardevoir, celle-ci prenant la place passager sans plus de mots. Visiblement, elle ne semble pas avoir apprécié ce que j’ai fait … mais c’est pour le mieux.

« Où allons-nous alors ? » me demande-t-elle néanmoins après quinze minutes de route.

« En Inglaterre. C’est un pays formé sur une île au nord-ouest de là où j’habite. »

Elle hoche la tête positivement mais je préfère la mettre à l’aise et la rassurer. Pendant que je conduis, je murmure doucement :

« Maintenant … Je n’ai plus rien du tout qui me rattache ici. Même si ne sais pas si tu vas l’accepter, si tu veux, tu peux venir avec moi là-bas. Au moins, tu seras plus à l’abri qu’en étant seule. Mais je tiens à te le dire tout de suite : je vais continuer à chercher ce qui se passe dans ce monde pourri où on ne peut faire confiance à personne. »

« Je veux rester avec toi. » réponds-t-elle tout simplement alors que moi comme elle, nous allons quitter le pays. Dorénavant, j’agirai seul selon ma propre morale … qu’importe si cela consiste à se salir les mains ou à se trouver dans des histoires loin d’être claires.