Chapitre 72 : Rejet

ShiroiRyu
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Chapitre 72 : Rejet

« Xano, avant toute chose… »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a, Shymi ? »

Il ne savait pas pourquoi mais il avait cette désagréable impression de tromper ses quatre Reines avec la jeune femme aux longs cheveux verts. Entre elles, il ne s’était jamais posé de questions mais là, quand il s’agissait de Shymi, il avait vraiment un peu le trac. Il avait déjà relevé légèrement la robe blanche de la jeune femme pour voir qu’elle portait une culotte en dentelle verte et légèrement translucide.

« Je tiens à te dire qu’en tant que Déesse, je peux décider d’être enceinte dès la première fois ou non. Ainsi, pendant l’acte, si je le désire, je peux avoir ton enfant. Je pense qu’il vaut mieux pour moi de te prévenir plutôt que de te laisser dans l’embarras. »

« Heu… Heu… J’ai… J’ai déjà dit à Nelya que je trouve que ce n’est pas le moment pour avoir un enfant alors si tu pouvais… »

« Je comprend… Ne t’inquiète pas, je te promet de ne pas avoir ton enfant avant que tout soit terminé. D’accord ? Lorsque tout sera terminé, nous pourrons nous aimer à nouveau ? »

Il hocha la tête d’un air positif alors qu’elle s’affairait à lui retirer son pantalon pour le laisser seulement en caleçon gris. Visiblement, lui aussi avait bien grandi depuis toutes ces années. Elle poussa un petit rire alors qu’il lui demandait de l’aider à retirer sa robe. Elle leva ses deux mains pour qu’il puisse finalement enlever le morceau de tissu blanc, laissant apparaître l’imposante poitrine aux yeux de Xano. Mon dieu… Qu’elle était grande ! Encore plus grande que celle de Luna. C’en était même presque exagéré. Il était déjà rapidement excité et Shymi l’avait remarqué, massant son caleçon avec délectation :

« Xano ? C’est pour moi tout ça ? »

« Oui. Tout mon corps n’est rien qu’à toi pour cette nuit. »

« Je suis vraiment gâtée ! »

Elle rigola à nouveau alors qu’il se laissait enivrer par ses caresses. Elle était vraiment très experte dans ces gestes et il se demandait si elle n’équivalait pas Oriane sur ces nombreuses techniques. Un physique aussi beau que celui de Luna, des techniques aussi douées que celles d’Oriane, il se demandait si il ne couchait pas avec les trois femmes en même temps. Il manquait plus qu’il ne trouve qu’une petite partie de Nelya en elle et il aurait le trio en une seule personne. Il se retrouva subitement sans caleçon alors qu’elle retirait son dernier habit. Elle avait empoigné son sexe pour ramener le jeune homme vers elle et la coucher sur sa poitrine. Elle lui murmura dans l’oreille :

« Xano… Je dois te dire autre chose. »

« Qu…Qu’est-ce qu’il y a encore, Shymi ? »

« Tu dois savoir que… Même si ça ne parait pas si évident que ça, ma grande sœur est le Valet de la Connaissance. Elle sait des choses sur l’avenir et bon nombre d’autres sujets. Si tu as une question à lui poser, tu pourras lui demander. Je crois que si tu es capable de faire sur-évoluer un pokémon, tu pourras obtenir ces pouvoirs. Est-ce que je me trompe ? »

Il répondit par l’affirmatif, ne comprenant pas où elle voulait en venir. Est-ce qu’elle voulait vraiment le faire avec lui ou discuter ? Il n’aimait pas les sensations qui le tiraillaient au niveau de son cœur mais pourtant : Shymi était très mignonne, très belle, elle l’aimait et il l’aimait ! Il n’avait aucun regret à faire ça ! Aucun, n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme si il devait d’être fidèle à une personne.

« Sinon… Je suis le Valet de l’Amour. Est-ce que tu en veux une preuve ? »

« Bien entendu. Je me demande pourquoi tu l’es. »

« Car je dois donner de l’Amour au Joker Blanc. Je dois le rendre heureux et me donner entièrement à lui. Xano, viens s’il te plaît. »

Elle alla l’embrasser alors qu’il se demandait si elle lui mentait ou non. Elle prenait sa tête entre ses deux mains pour l’embrasser alors que celles de Xano étaient posées sur ses formes généreuses, les caressant pour durcir les deux mamelons. Elle poussait des petits gémissements plaintifs alors qu’elle sanglotait à moitié : Vraiment, c’était si bon… Si spécial et dire qu’elle avait attendu toutes ces années pour ça. Lentement, elle ouvrait ses cuisses pour lui permettre de venir en elle alors qu’elle lui murmurait :

« Sois doux, d’accord ? Avant d’être une Déesse… Je suis une femme. »

« Je le sais très bien et ne t’inquiète pas pour ça. Je ferais de mon mieux pour te rendre heureuse et inversement, c’est bien ça ? »

Elle avait quelques larmes aux yeux alors qu’il rentrait en elle avec délicatesse. C’était complètement différent d’Oriane ou Luna. Il avait l’impression d’avoir finalement trouvé sa place dans le monde alors qu’il donnait plusieurs coups en elle. C’était presque pareil qu’avec Nelya, cette impression de se sentir enfin chez soi.

« Xano… XANO… XANO ! »

Elle ne se retenait pas de crier comme une furie, sachant pertinemment que personne ne pouvait rentrer en ce lieu. Les cris de Shymi donnaient de la vigueur au jeune homme alors qu’il la pénétrait maintenant avec vitesse, de nombreuses fleurs se déracinant à chaque fois qu’il exprimait son amour envers cette jeune femme qui avait été la première fille qu’il connaissait à Ryoran. Sans comprendre ce qui venait de se passer, il poussa subitement un râle avant de jouir en elle.

« Heu… Heu… Heu… Mais mais mais… »

Attend, ce n’était pas possible. Il ne venait quand même pas d’être… précoce ?! Il fit une mine déconfite à Shymi mais celle-ci souriait avec affection. Elle aussi semblait être au paradis d’après ce qu’il pouvait remarquer au niveau de son entrejambe : Cela n’avait duré qu’une quinzaine de minutes tout au plus.

« Je… Je… Je suis désolé, Shymi. D’habitude, je suis… »

« De quoi ? Désolé d’être resté en moi ? »

Elle le prit dans ses bras, le collant contre elle sans qu’il ne se retire. Elle roulait dans le champ de fleurs avec le jeune homme dans ses bras. Son enlacement était particulier : Il ressentait tout le corps de la jeune femme contre lui mais plus encore : Il ressentait tout l’amour qu’elle avait pour lui. Un amour d’une déesse envers un homme, d’une femme envers un homme, d’une fille envers un garçon. Elle avait cultivé les fleurs de ses sentiments pendant toutes ces années pour lui mais il se sentait honteux d’avoir été aussi rapide :

« Shymi. Si tu veux… Nous pouvons recommencer. Je te promets de faire bien mieux. J’ai été pathétique sur ce coup. »

« Il vaut mieux ne le faire qu’une fois pour l’instant. Xano, j’ai été très heureuse de te connaître, tu le sais ? »

« Mais moi aussi. »

Il alla l’embrasser alors qu’il se retirait de son corps. Si elle ne voulait le faire qu’une fois, soit… Il ne pouvait rien dire. Mais quand même, il aurait aimé découvrir son corps un peu plus longtemps. Ils se rhabillèrent alors qu’elle lui prenait la main :

« Nous allons devoir retourner près des autres. Je suis exténuée. »

« Shymi… Pour le Valet… Tu ne plaisantais pas, hein ? »

« Hein ? Mais non. Je suis bien le Valet de l’Amour et ma grande sœur Drimali est celui de la Connaissance. Tu pourras lui poser tes questions demain. Je pense que tout le monde dort en ce moment. Je suis exténuée ! »

« Mais nous ne l’avons fait qu’une fois. »

« Il n’y a pas besoin de le faire une dizaine de fois pour se sentir fatiguée. Bonne nuit Xano… et encore merci d’avoir accepté de le faire avec la femme pourrie gâtée que je suis. »

Elle déposa un petit baiser sur sa joue tout en souriant. L’entendre dire cela l’avait légèrement choqué mais il ne préférait rien laisser paraître. Lentement, le décor changea alors qu’ils se retrouvaient près du campement mais à une distance telle que personne ne pouvait les remarquer. Shymi quitta la main de Xano en le regardant de ses yeux verts avant de retourner dans la tente. Quand à lui, il se posa dos contre un arbre avant de s’asseoir. C’est vrai qu’il était aussi très fatigué. A l’intérieur de la tente, Shymi se coucha près de sa sœur alors que celle-ci avait les yeux ouverts :

« Alors, Shymi ? Est-ce… »

« Oui grande sœur mais… J’ai décidé de le garder, qu’importe ce que tu m’as dit. »

« Libre à toi. Je ne veux pas que tu sois malheureuse. Tu es sûre de ton choix ? »

« Je pourrais me dire au moins qu’un jour, il m’a aimé. Qu’un jour, il a bien voulu de moi et que sa graine est dans mon corps. Qu’importe ce qui… »

Shymi sanglota légèrement alors que les mains de sa grande sœur se posaient sur son dos. Drimali enlaça sa petite sœur avec affection alors que celle-ci se mettait à pleurer. Elles ne pouvaient rien contre ça, si tout avait été décidé, alors il valait mieux l’accepter. Dire qu’elle aurait put se taire et ne rien dire… Mais non, Shymi était sa petite sœur malgré le fait qu’elles n’aient pas les mêmes mères. Les deux déesses s’endormirent l’une contre l’autre alors que l’unique œil de Tyrania était ouvert sur le côté. Elle avait tout entendu, tout remarqué mais restait là sans rien dire.

Le lendemain matin, tout le monde se leva de bonne heure et Xano remarqua ses provisions : Avec la troupe qui s’était multipliée par deux, il était grand temps de faire plusieurs achats car ils n’allaient même pas tenir une semaine avec ce qu’ils avaient actuellement. Il prépara le repas sans rien dire, saluant toutes les personnes. Drimali le complimenta sur sa cuisine, lui signalant qu’elle lui rappelait étrangement celle d’une autre personne. Il rigola légèrement avant de lui dire :

« Normal ! C’est ta petite sœur qui m’a tout appris il y a quelques années. Même si entre temps, je me suis amélioré, j’ai toujours les mêmes bases qu’elle. »

« Et bien… Je vois que tu dois être quelqu’un de spécial. Elle ne cuisine que très rarement et quand ça lui plaît. »

« Grande sœur ! Ne dit pas ça devant les autres ! »

Drimali souriait à Shymi alors que celle-ci lui rendait son sourire. Les autres personnes rigolèrent légèrement sauf Tyrania alors que Xano trouvait ça étrange que Drimali et Shymi soient aussi complices. C’est vrai que la dernière fois remontait à plusieurs années, mais il se souvenait qu’elles ne s’aimaient pas particulièrement. C’est fou ce que les années pouvaient changer chez les personnes et leurs relations. Drimali prit la parole :

« Combien de temps penses-tu qu’il nous faudra pour atteindre Ryoran ? »

« Nous pourrions utiliser nos pokémons pour nous déplacer plus rapidement mais cela va assez les fatiguer. Quand à moi, je grimperais sur le dos de Nelya. Pour Tyrania, je pense qu’elle pourrait être portée par Oriane. Pour vous, je vous verrais bien sur le dos de Malasa et quand à Shymi, elle pourrait être portée par Luna. Mais je vous avoue que ça ne m’enchante pas vraiment : Cela va tous nous fatiguer un peu trop et est-ce que ça presse ? »

« Plus le temps passera, plus Riza pourra se préparer mais je pense qu’il vaut mieux marcher aussi. Nous ne pouvons pas laisser en arrière les autres. »

« Alors, c’est décidé ! On va trouver une ville et faire quelques courses ! Ensuite, nous nous mettrons en route vers Ryoran. Mademoiselle Drimali, il faudra que l’on discute au sujet de quelque chose. »

« Tes pouvoirs d’humain sur-évolué ? Quand tu veux mais je tiens à te prévenir : Je ne pourrais pas t’aider à les faire apparaître et à les utiliser. »

« Ca ne fait rien, tant que tu peux m’expliquer quelques petits trucs, que j’évite de servir à rien pendant les prochains combats, ça serait pas plus mal. »

« Alors nous pourrons parler quand tu le veux. »

Il s’inclina pour la remercier avant de s’approcher de Tyrania pour lui tendre une assiette. Il lui demanda si elle avait bien dormi mais elle répondit par la négative sur un ton presque agressif. Il préféra ne pas lui poser d’autres questions, se demandant ce qui se passait. Enfin bon, ce n’était pas l’heure de s’interroger et le reste de la journée se déroula dans une ville qui était proche : Acheter une seconde tente aussi grande que la première, faire des provisions pour une semaine et douze personnes, et toutes ces petites choses.

« Xano, quand même… Tu ne trouves pas que toutes les personnes nous regardent ? »

« Hum… »

Il tourna son visage autour de lui : C’est vrai que la majorité des regards se portaient sur eux mais bon, il savait bien pourquoi ils le regardaient. Il était l’unique homme parmi six femmes plus resplendissantes les unes que les autres dont deux assez spéciales : Une paire de neuf queues de renarde qui bougeaient toutes seules et une avec des petites ailes blanches au-dessus des oreilles. Ni Drimali, ni Tyrania ne semblaient pas remarquées les regards et il soupira légèrement avant de dire :

« Disons simplement que nous sommes douze dont quatre pokémons qui nous suivent, on ne passe pas inaperçus. »

« Ah bon, si tu le dis. Je n’ai plus l’habitude de voyager parmi les humains. »

« Si tu commences à les appeler humains, tu vas encore plus attirer l’attention Shymi. »

Elle murmura un petit désolé avant de lui prendre le bras gauche. Elle l’observa et remarqua qu’il avait bien grandi depuis toutes ces années. Nelya était la plus grande, ensuite venait Drimali puis lui. Tyrania faisait la taille de Xano mais les autres femmes étaient un peu plus petites que lui. Enfin, rien de bien grave. La journée se déroula sans accrocs et ils étaient déjà repartis de la ville alors qu’ils se dirigeaient vers Ryoran.

« Deux à trois semaines, je dirais Drimali. En calculant notre rapport de kilomètres par jour, je pense que nous y serons dans ces délais. »

Il avait dit cela alors que la nuit était retombée pour la seconde fois sur le groupe. Voilà que la seconde journée allait se terminer mais cette fois-ci, une seconde tente avait fait son apparition. Beaucoup de secondes choses en quelques secondes. Il rigola pour lui-même devant le regard étonné des personnes, certaines lui demandant ce qui se passait. Il préféra ne pas s’expliquer alors qu’ils finissaient le repas. Cette fois-ci, Shymi et Drimali dormaient ensembles avec leurs pokémons autour d’elles alors que Xano dormait avec les quatre femmes près de lui. Moins d’une demie-heure après que tout le monde soit endormi, deux doigts lui pincèrent le bras, lui arrachant un petit cri de douleur :

« Aie ! Mais qu’est-ce… »

« Xano ? »

« Tyrania ? Il y a un problème ? Si tu n’arrives pas à dormir, tu peux te coller contre moi. »

« Tu l’as fait, n’est-ce pas ? »

« De quoi tu veux parler ? Qu’est-ce que j’ai fais ? »

Elle se releva dans la tente, lui faisant un petit geste pour lui dire de se lever lui aussi. Ils sortirent de la tente en évitant soigneusement de réveiller Luna, Nelya et Oriane. Depuis qu’elle était devenue une humaine, l’ancienne Xatu au pelage bleu n’avait aucun mal à s’endormir chaque nuit. Ils s’éloignèrent d’une vingtaine de mètres alors qu’elle s’adressait à lui, sur un ton légèrement énervé :

« Ne fais pas l’innocent ! Tu sais bien de quoi je veux parler. »

« Non, sincèrement, je n’arrive pas à voir… »

« Toi et Shymi ! »

« Oups… »

C’était le seul mot qu’il avait réussi à décrocher après ce que Tyrania venait de dire. Ainsi, elle était au courant ? Est-ce que… Shymi lui avait dit ? Non… Les deux ne s’étaient pas approchées de toute la journée, il en était sûr. Tyrania transforma sa main droite en griffe avant de s’approcher de lui, collant la griffe contre la joue de Xano :

« Répond ! Tu l’as bien fait, non ?! »

« Je… Oui, je l’ai fait. Mais en quoi ça te concerne ? Je croyais que tu étais d’accord ! »

« Imbécile ! Tu crois vraiment tout ce que je te dis ?! Même si je suis l’une de tes quatre Reines, je… non rien. Dès l’instant où une femme te dit qu’elle te trouve à son goût, tu vas coucher avec ?! »

« Non mais… C’était Shymi quand même. »

« Qu’elle s’appelle Shymi ou je ne sais qui, ça ne change rien ! Est-ce que tu n’arrêtes pas de penser avec ton sexe ?! C’est lui qui te contrôle ou quoi ?! Répond moi au lieu de me regarder d’un air abruti ! »

« Mais pourquoi tu cries ?! Je ne l’ai fait qu’une fois avec elle ! Je ne vois pas de raison de s’énerver pour si peu ! »

« Mais tu COMPRENDS RIEN BORDEL ! Est-ce que ça t’arrive de réfléchir un tant soit peu ?! Tu ne penses qu’à baiser ma parole ?! »

« Mais tu vas arrêter de gueuler ?! Tu veux réveiller tout le monde ou quoi ?! »

Il lui empoigna le bras droit, la griffe de Tyrania redevenant une simple main de femme. Elle retira son bras avec dégoût alors qu’elle fermait son œil violet. Elle recula légèrement avant de lui dire :

« Je gueule si je le veux, d’accord ? Tu es vraiment un arriéré dès qu’il s’agit des sentiments ! Tu ne pourrais pas te décider un jour ?! »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Laisse tomber, t’es vraiment pas fini comme mec ! Je me demande pourquoi j’espère encore quelque chose de ta part ! »

« Vraiment, j’arrive pas à te cerner. Où est le problème ? J’ai déjà couché avec Oriane, Nelya et Luna. Alors en quoi ça te dérange que ça soit Shymi ? Vous n’allez quand même pas parier pour savoir qui couchera avec moi la première ?! »

Non mais… QUEL CULOT ! Elle sortie rapidement un papier violet, récitant quelques psaumes avant de le coller sur la paume de sa main droite. Elle fit de même avec sa main gauche avant de venir le frapper en plein ventre, avec son poing droit.

« Une petite malédiction de ma part : Je ne pourrais jamais te blesser avec mes poings mais tu vas souffrir, espèce de CONNARD ! »

Le nombre des coups qu’elle donnait à la minute dépassait tout entendement alors qu’il se retrouvait rapidement à genoux, une forte envie de vomir lui prenant sans pourtant arriver à recracher ses tripes. Malgré les centaines de coups de poing, il ne paraissait pas blessé outre mesure mais qu’il avait mal, très MAL ! Les coups de Tyrania le frappaient de l’intérieur et il ne se rappelait que trop bien les nombreuses morsures qu’elle lui donnait auparavant. Il regrettait presque sa forme pokémon.

« Mais merde ! C’est si difficile de comprendre mon cœur ?! T’AS AUTANT DE MAL QUE CA OU QUOI ?! »

« De… quoi tu veux parler ? Arrête ! Je ne t’ai rien fait ! »

« Justement ! Tu ne m’as rien fait ! Rien du tout ! Hier encore, tu étais prêt à m’embrasser ! Hier encore, tu m’as pris dans tes bras en me protégeant de Shymi ! Hier encore, j’avais l’impression d’être unique à tes yeux ! Mais toi, t’es le roi des CONS ! »

Elle s’arrêta finalement tout en retenant ses larmes : Il était plié en deux sous la douleur alors qu’il n’avait aucune marque. C’était donc ça ce qu’il avait ressenti hier avec Shymi ? Du remord de rendre malheureuse Tyrania ? Celle-ci retira les deux papiers violets sur ses mains avant de lui dire d’une voix triste :

« Puisque tu n’es pas capable de cerner tes sentiments et les miens, ne m’adresse plus la parole, n’esquisse même pas un geste envers moi et évite même de poser ton regard sur ma personne. Retourne donc coucher avec tes Reines et ta Déesse mais pour ma part, tu es mort et tu as disparu de ma vie. »

Elle passa à côté de lui comme si il n’existait pas, se dirigeant dans la tente alors qu’il restait avachi sur le sol. Les paroles de Tyrania avaient eut raison de lui. Qu’importe le nombre de coups qu’elle lui avait donné, c’était bel et bien les dernières paroles de la jeune femme aux cheveux dorés qui venaient de l’achever. Il resta allongé sur le sol, ses yeux vairons complètement vides : Faire un trait sur cet amour. Il l’avait bien mérité car justement il ne valait pas celui de Tyrania, cette Goupix qu’il avait connu il y a six ans. Son cœur saignait, il le sentait. Qu’importent ses disputes avec les autres Reines ou Shymi, c’était avec elle qu’il souffrait le plus. N’aimer que Tyrania… Cela ne l’aurait pas gêné. Il devait faire un trait sur cette histoire maintenant. La tête contre le sol, il ne murmurait rien, se laissant emporter par sa tourmente alors qu’il s’endormait.

Chapitre 71 : Groupe

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Huitième Partie : Le Valet du Désespoir

Chapitre 71 : Groupe

« Dès l’instant où tu as détruit cette porte, la barrière qu’avait installé le Joker Noir autour de toi a été évincée pendant quelques instants. Juperus t’a repéré pendant ce laps de temps et nous a demandé de venir t’aider. »

« Que que…. Attends, tu veux dire que depuis tout ce temps, si je n’ai pas de nouvelles de vous, c’est simplement car j’ai une barrière autour de moi ?! »

« Exactement, Xano. Cette barrière crée des interférences et nous empêchent de te repérer, que ça soit toi ou alors les Taisos. »

« Donc si je résume bien… Les Taisos et le Joker Noir sont de mèche. Ca ne m’étonnait guère mais bon, maintenant, on est fixés. »

Il poussa un léger soupir alors qu’il était toujours dans les bras de Tyrania. Celle-ci observa de son unique œil encore valide la femme aux longs cheveux verts. Niveau poitrine, Shymi la battait facilement. Pfff…Néanmoins, ce n’était pas elle qui avait Xano dans ses bras alors bon… Elle s’en fichait pas mal. Shymi ouvrit la bouche avant de dire :

« Ca fait longtemps, Xano. Tu as bien grandi depuis le temps quand même, plusieurs années même. »

« Heu oui… Shymi, tu es toujours voir encore plus jolie qu’auparavant. Comment vas tuuuuuuuuu…. »

Shymi le percuta en sautant sur lui, lui faisant quitter les bras de Tyrania devant le regard ahuri de cette dernière. La femme aux longs cheveux verts et aux deux roses dans les cheveux frotta quelques fois son corps contre celui de Xano avant de lui dire :

« Tu m’as énormément manqué, Xano. »

« Moi aussi mais… Il y a d’autres façons de… »

Elle allait déjà rapprocher ses lèvres des siennes sans attendre son consentement mais neuf queues dorées allèrent la pousser avec violence dans l’herbe alors que Tyrania prenait la parole, l’air légèrement énervée :

« Je vois que tu es toujours aussi nymphomane. T’arrives à voir tes pieds avec ta poitrine ? »

Shymi se releva, tapotant sa robe blanche comme si de rien n’était avant d’observer Tyrania de haut en bas et d’avoir un sourire narquois aux lèvres :

« De la part d’une femme qui préfère garder ses queues et ses oreilles de Feunard qu’elle tente de cacher avec son chapeau ridicule, je ne sais pas si je dois être vexée. »

« Pourtant tu devrais l’être. Je me suis toujours demandé : Tu réfléchis avec tes seins ou avec ton cerveau ? Je ne sais pas, je dirais que les premiers sont plus gros que le second. »

« Et toi, tu n’as toujours pas décidée de profiter de ces produits miracles qu’on appelle l’anti-puces ? »

« Je suis sûre que si je souffle dans ton oreille droite, je pourrais avoir de l’air qui ressors dans l’oreille gauche. »

« Et toi, je ne savais pas que tu avais essayé de te rendre belle. La mode cicatrice au beau milieu du visage, je ne suis pas sûre que ça marche. »

Tyrania s’arrêta de parler, un rictus aux lèvres. Xano s’était relevé et observait le sourire de vainqueur de Shymi. Drimali n’avait rien dit du tout, trouvant cela d’une normalité affligeante que les deux femmes se disputent entre elles. Lentement, Xano se dirigea vers Tyrania avant de poser la face droite de son visage contre son torse, cachant sa cicatrice à la vue de Drimali et Shymi. Celle-ci avait ouvert la bouche de surprise alors que Drimali avait haussé un sourcil d’étonnement. Quand à Tyrania, celle-ci se surpris à rougir violemment, en proie à une grande confusion qu’elle ne se connaissait pas.

« Shymi, on n’attaque pas sur ce genre de choses. »

« Mais c’est elle qui… »

« Je viens de te dire que l’on n’attaque pas sur ça. Tu crois qu’elle a voulu une cicatrice ou quoi ? La poitrine chez une femme, c’est dans la normalité des choses. Se moquer d’une cicatrice qui défigure Tyrania et la complexer là-dessus, ce n’est pas vraiment ce que j’espérais de toi. »

« Mais attend un peu, je voulais simplement te saluer ! »

« Ca ne change rien sur le fait que les paroles peuvent blesser. Les petites piques sur ta poitrine ou sur ses poils, ça passe. Sa cicatrice, je t’interdis de t’en moquer, est-ce que j’ai été clair ? »

Shymi baissa son regard émeraude sur ses mains qu’elle se triturait. Elle ne s’était pas vraiment attendue à ça de la part de Xano et Tyrania restait dans les bras du jeune homme. Elle n’arrivait pas vraiment à comprendre pourquoi mais elle s’était retrouvée complètement intimidée par lui au moment où il avait prononcé ses mots. Shymi s’avança tristement vers Xano avant de lui murmurer :

« Je… m’excuse pour ce que j’ai dit. Tu m’en veux ? »

« Non… C’est bon. Mais arrêtez de vous disputer pour un rien. De plus, je ne sais toujours pas pourquoi vous êtes ici, toutes les deux. »

« Tu as bien grandi depuis le temps, Xano. »

Drimali s’avança vers lui à son tour alors qu’elle l’observait de ses yeux saphir. C’est vrai qu’il avait bien grandi depuis le temps. Il était devenu un jeune homme bien charmant. Maintenant qu’il était presque devenu un adulte, les choses allaient se corser.

« Et bien… Nous sommes là pour t’épauler comme je te l’ai dit il y a quelques minutes. Tu devrais pourtant savoir pourquoi je dis cela : Ton futur adversaire est le Valet de la Rancoeur. Il y a de fortes chances que le Valet du Désespoir soit avec elle. »

« Mais vous ne savez… Ah si. Toi, tu sais te battre mais c’est trop dangereux pour Shymi ! »

« Shymi, est-ce que tu veux bien te présenter à Xano ? »

La jeune femme aux longs cheveux verts s’inclina devant Xano avec un petit sourire presque candide. Elle arrêta sa révérence avant de faire apparaître deux pokémons devant elle : Parapara, une sorte d’insecte avec un gigantesque champignon sur le dos ainsi qu’une étrange plante avec des ventouses derrière le crâne.

« Tu ne t’en rappelles peut-être pas mais j’ai aussi des pokémons. Voilà Parapapa, mon Parasect et Valésia, ma Vacilys. »

« Mais ça ne sera jamais suffisant contre eux ?! Mes derniers combats étaient contre des pokémons sur-évolués ! »

« Mais ne t’inquiète pas pour ça, tu auras quelques surprises. »

« Hey ! Mais c’est le gamin d’il y a quelques années ! C’est sur lui que tu fantasmes, Shymi ? C’est vrai qu’avec sa chevelure blanche, il est pas mal. »

Le Parasect venait de s’adresser au groupe alors que Xano semblait surpris. C’est vrai qu’en y réfléchissant, Drimali avait bien sa Vibraninf qui s’était adressé à lui la première fois qu’il l’avait rencontré. En parlant de cette Vibraninf, elle fit son apparition derrière la jeune femme aux oreilles ailées mais elle avait maintenant changé de forme pour devenir une magnifique Libegon aux yeux rubis :

« Tiens. Ca faisait longtemps, Xano. La dernière fois, tu n’étais pas conscient. C’était dommage. Tu te rappelles qui je suis ? »

« Heu non… Un indice ? »

« Malasa ! Pfff… Drimali, il n’est même pas capable de se rappeler de moi. »

« Ca fait presque cinq ou six ans, Malasa. Il ne t’a vu qu’une seule fois, tu ne crois pas qu’il allait se souvenir de ton nom. »

« Oui mais bon… Quand même. »

C’était quoi cette véritable ménagerie ambulante ?! Un Parasect, une Vacilys, une Libegon. Il ne manquait plus que Drimali fasse sortir une seconde… Et merde ! Il ne pouvait même pas terminer ses pensées avant qu’une sorte d’hippocampe de presque deux mètres fasse son apparition de l’autre côté de Drimali. L’Hyporoi plongea dans l’eau avant de s’écrier :

« Plutôt bonne, c’est vrai. Bonjour Xano Likan, j’ai souvent entendu parler de toi. Je m’appelle Kéli, enchantée de te connaître. »

« Heu… Bonjour. Drimali, Shymi, vous m’expliquez ? »

Il était vraiment confus : Voir autant de monde, ça lui rappelait presque la dernière fois qu’il avait vu Oria. Ainsi, il avait Tyrania dans ses bras, quatre pokémons autour de lui et deux femmes à ses côtés. Vraiment, c’était un gigantesque bordel.

« Et je suis sensé faire quoi avec vous ? »

« Nous allons rester à tes côtés jusqu’à Ryoran, là-bas, nous combattrons les deux Valets pour affaiblir les troupes du Joker Noir. »

« Teuh teuh… HEIN ?! MAIS ATTEND UN PEU ! Je ne vais pas pouvoir TOUS vous héberger dans la tente ! Déjà que j’ai du l’agrandir depuis l’époque où Oriane et Luna sont devenues des femmes. »

« Xano ? Elles sont combien avec toi ? »

Shymi s’était mise à faire une mine boudeuse en entendant le nom des deux autres reines de Xano. Si Tyrania était devenue une femme, alors les autres l’étaient sûrement. Il annonça clairement qu’elles étaient quatre femmes avec lui et Shymi murmura :

« Et bien… Même papa n’en a pas autant. »

« En parlant de notre père… »

« Oui, il faudrait le mettre au courant pour Riza. »

« Je n’ai aucun moyen de communiquer avec lui ou Clemona. Je suis désolée, Xano. »

Il poussa un profond soupir : Il aurait aimé éviter d’avoir à se battre contre celle qui avait sacrifié son amour pour celui de l’homme qu’elle aimait il y a de cela deux cent ans. Non, vraiment il n’avait pas de chance.

« Bon, je vais devoir vous présentes aux autres reines. »

Il passa une main sur son front, comme si il sentait que ça n’allait pas être si facile. Tyrania quitta finalement ses bras avec un léger regret alors qu’elle lançait un regard moquer envers Shymi. Ce n’était pas elle qu’il avait choisi. La jeune femme aux longs cheveux verts ne répliqua pas, ne voulant pas se mettre à dos Xano.

Pour une réunion de groupe, ça l’était et c’était un joyeux bordel. Chacun et chacune parlait en même temps que l’autre et il se demanda qu’est-ce qui allait se passer avec tout ça. Les pokémons capables de s’adresser aux autres qui avaient sur-évolués étaient en pleine discussion pour savoir si Xano était un bon ou un mauvais dresseur. Oriane balança quelques détails saugrenues et éveillant l’intérêt de Shymi alors qu’elle regardait Drimali dans les yeux. Elle avait été sa pokémon dans les Cieux mais ce n’était plus le cas maintenant. Luna et Shymi se battaient pour savoir qui aimait le plus Xano mais il ne préféra même pas s’interférer entre les deux femmes, celles-ci se percutant front contre front, poitrine contre poitrine. Les plus calmes et plus sereins étaient visiblement Drimali, Tyrania et Nelya qui étaient à l’écart du groupe, mangeant tranquillement sans se poser de questions.

« Bon écoutez moi ! Ecoutez moi tous ! Avec l’arrivée de Drimali et de Shymi ainsi que de leurs compagnons, nous venons de doubler le nombre de personnes présentes donc il va falloir faire quelque chose pour la tente. Est-ce que les… pokémons seraient capables de dormir dehors pour laisser place aux… humains ? »

« Aucun problème pour ma part. »

« Pareil pour moi. »

Les quatre pokémons s’étaient mis d’accord avec la proposition de Xano et il poussa un soupir de soulagement : Au moins, ils n’allaient pas avoir de problèmes de ce côté. C’était tant mieux et cela permettait d’éviter des disputes inutiles. Il reprit la parole :

« Alors bon, on va faire comme ça : Les quatre pokémons dormiront au coin du feu ou près de l’eau si il faut. Quand aux six jeunes demoiselles que voilà, elles dormiront toutes dans la tente. Je pense qu’il y aura assez de place. J’ai bien réussir à dormir avec trois d’entre elles et une Feunard donc je ne pense pas que ça soit impossible. »

Shymi prit rapidement la parole. Elle avait tout de suite remarqué le problème et allait le lui signaler :

« Et toi, tu vas dormir où ? »

« Et bien, ça me parait logique ! Je vais dormir dehors tout simplement. Ca ne me gêne pas. »

« Je ne peux pas accepter, Xano. Je suis désolée mais ma petite sœur et moi sommes arrivées par surprise, c’est pourquoi je dois refuser cette proposition. »

« Et moi, je vous l’interdis mademoiselle Drimali. Vous croyez vraiment qu’un homme raisonnable laisserait deux jeunes femmes dormir dans le froid alors qu’il se repose à quelques mètres d’elles ? J’ai quand même une morale ! »

Drimali poussa un léger soupir avant de poser son regard saphir sur lui. Visiblement, il lui été interdit de discuter avec lui à ce sujet. Il avait vraiment bien mûri depuis la dernière fois : Il était devenu un jeune homme vraiment très charmant. La soirée se déroula tranquillement et plus paisiblement que la journée et il avait déjà repris la parole :

« Comme il va nous falloir quelques semaines avant d’arriver à Ryoran, dès que nous trouverons une ville d’une taille acceptable, j’irais acheter une nouvelle tente pour que tout le monde puisse dormir avec les autres, d’accord ? »

« Mais… dans quelques jours, ça sera ton anniversaire, Xano ! »

Il ne répondit pas à la phrase de Shymi. Les quatre Reines n’avaient pas du tout oublié ce détail qui était si important à leurs yeux. Il toussa légèrement avant de se tourner vers Drimali pour qu’elle acquiesce à ses dernières paroles. Shymi préféra se taire tout en se demandant si elle avait encore dit une bêtise ou non. Après plus d’une heure de discussion, tout le monde alla se coucher, les quatre pokémons s’étant réunis en cercle alors que Xano s’était accolé à un arbre. Les six femmes quand à elles étaient rentrées dans la tente, Shymi et Drimali le remerciant de ce geste fort galant. La nuit était déjà tombée depuis une bonne demie-heure mais il n’arrivait pas à dormir : Maintenant qu’il savait que Shymi et Drimali étaient là, il ne pouvait même plus espérer embrasser ses quatre Reines. Dire… qu’il avait été si proche de Tyrania cette après-midi. Il ferma les yeux en murmurant :

« Dommage… Je crois que ça aurait été le moment le plus heureux de ma vie. »

« Lequel, celui de me revoir ? »

La voix de Shymi résonna dans ses oreilles alors qu’il ouvrait subitement les yeux. Où était-il ?! Ce n’était plus la petite clairière près du coin d’eau ! Il se retrouva allongé sur le sol rempli de fleurs jaunes et roses alors que Shymi poussait un petit rire, passant ses jambes autour de ses hanches avant de s’asseoir sur lui, les mains posées sur son torse.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Tu es simplement dans ma dimension. A part toi et moi, personne ne peut rentrer… sauf peut-être mes parents et Juperus. »

« Heu mais qu’est-ce que tu fous ?! »

Elle lui retirait son haut comme si de rien n’était avant de pousser un petit cri surpris. Cette cicatrice devait lui faire atrocement mal. Elle se pencha lentement, lui donnant une vue plus qu’agréable sur ses formes qui devaient égaliser voir dépasser celles de Luna. Visiblement, elle ne portait rien sous sa robe blanche. Elle vint déposer de délicats baiser sur le torse du jeune homme avant de lui dire :

« Je viens seulement panser tes blessures. »

« Non mais tu as une autre idée en tête ! »

« Une idée qui me trotte depuis des années, oui. Dis, Xano, tu ne m’aimes toujours pas ? »

L’art et la manière de poser les questions délicates avec un soupçon de tristesse. Elle le regardait de ses yeux émeraude et brumeux comme si elle allait s’apprêter à pleurer. Qu’est-ce qu’il devait dire dans ces moments là ?! Il ne détestait pas la jeune femme mais ce n’était pas comme si il l’aimait comme il aimait ses quatre Reines.

« Je t’apprécie Shymi. Tu es comme une sœur pour moi. »

« Tu n’as pas répondu à ma question : Je veux savoir si tu m’aimes comme une femme ou non ! Tu es mon prince charmant, je te rappelle ! Quand nous nous sommes rencontrés, tu aimais épier mes sous-vêtements. »

« Mais j’étais jeune à l’époque ! Je n’avais que douze ans et toi aussi ! »

« Et tu as grandi maintenant et moi aussi. Nous pouvons faire des choses qui nous étaient interdites auparavant. »

Il avait une petite idée des choses dont elle voulait parler mais il n’en avait guère envie. Enfin si ! Il en avait envie, Shymi était définitivement très mignonne et savoir qu’elle l’aimait le rendait fou de joie mais il ne pouvait pas se permettre d’aimer une déesse : Elles étaient au-dessus de lui, il n’était qu’un simple humain, qu’un simple envoyé, c’était même pour ça qu’il avait décidé d’oublier Shymi auparavant.

« Non mais… J’aime déjà Luna, Oriane, Nelya et Tyrania. Ce sont mes quatre Reines. »

« Et… alors ? Si tu es capable d’aimer quatre femmes, tu seras bien capable d’en aimer une cinquième n’est-ce pas ? »

« Non mais tu ne comprends pas ! Tu n’es pas humaine ! Tu es une DEESSE ! »

« Et ça change quoi ? Je suis une femme et j’ai des besoins que seul un homme peut combler ! Je n’irais pas voir ailleurs. C’est toi ou rien ! »

Il devait se sentir flatté d’être autant aimé mais quand même… Il ne pouvait pas se permettre une telle chose. Il poussa un cri de surprise alors qu’elle bougeait ses hanches qui se trouvaient sur son pantalon. Qu’est-ce qu’elle voulait faire avec ce genre de choses ?! A cette allure, il allait se retrouver avec une…

« Oh ! Mais je ne rêve pas ou tu… Je ne te laisse pas indifférente, Xano. »

« Shymi, si l’autre personne n’est pas consentante, ça s’appelle du viol alors arrête tout de suite, ça vaut mieux avant de commettre une bêtise que tu regretteras. Pourquoi tu n’irais pas te chercher un homme qui t’aimerais follement et complètement ? »

« AH NON ! Ce que j’aime chez toi, c’est la perversité que tu tentes de dissimuler alors que tu jettes toujours un regard sur les parties de certaines femmes. »

« Je ne suis pas comme ça ! »

Elle posa ses lèvres sur les siennes, l’embrassant follement en entremêlant leurs deux langues alors qu’elle s’était couchée sur lu, le haut du corps affaissé sur le sien pour frotter sa poitrine contre son torse, son entrejambe sur le sien. C’est bon, il n’allait plus pouvoir tenir contre elle mais il ne devait pas abandonner la partie ! Il repoussa Shymi, reprenant son souffle en haletant avant de dire :

« Mais qu’est-ce que tu veux à la fin ?! »

« Simplement que tu m’aimes. Est-ce trop demander ? Tu aimes tes quatre Reines, tu aimes quatre femmes alors je me disais que tu pourrais… avoir une cinquième place pour moi. »

« Ce n’est pas comme ça l’amour ! Tu crois vraiment que je peux décider d’un moment à un autre d’aimer une personne sur commande ? »

« Non mais… Ca fait tellement d’années que j’attends… Que j’espère que tu changes d’avis à mon sujet. Mais maintenant que tu as quatre femmes rien que pour toi, tu m’as oublié. »

Aie… Elle utilisait maintenant les sentiments pour obtenir ce qu’elle voulait. Elle restait couchée sur lui mais ne faisait plus aucun geste sensuel pour l’attirer dans ses filets. Il passa une main dans ses longs cheveux verts avant de lui murmurer :

« Ce n’est pas vrai. Simplement… Tu n’étais plus là. Tu es partie pendant des années donc nous nous sommes éloignés, voilà tout. »

« Mais maintenant, nous sommes de nouveau ensembles. Les Valets seront bientôt morts et le monde sera enfin en paix. Tu pourras retourner avec nous dans les Cieux. Je serai fière et heureuse de porter tes enfants. »

« Ah mais… Quand même… Tu t’aventures un peu loin. Bon, Shymi, viens par là. »

Il releva son visage, allant l’embrasser longuement et délicatement alors qu’elle se laissait faire. C’était bien plus plaisant quand c’était lui qui faisait les premiers pas. Peut-être que son rêve allait se réaliser finalement après toutes ces années.

« Une fois, d’accord ? Une seule fois… Je ne pourrais pas plus. »

« Xano… Si tu ne veux pas, dis le clairement, s’il te plaît. Je ne veux pas que tu fasses ça car tu te sens obligé. »

« Et bien je… »

Elle avait compris et elle se releva alors qu’il montrait un visage désolé. Soudainement, elle fut recouchée sur le sol, sans comprendre ce qui se passait. Couchée dans le champ de fleurs qui caractérisait sa dimension, elle observait le regard vairon du jeune homme sur elle.

« Xano ? »

« Aucun problème. Si tu veux le faire plusieurs fois, je suis d’accord mais je ne veux pas que tu te crois… salie car je veux que ça soit clair : Je t’aime énormément mais, c’est pareil pour Tyrania et les autres. »

Elle poussa un petit rire amusé devant le regard sérieux du jeune homme avant de placer ses deux mains derrière le cou de celui-ci, l’emmenant vers elle. Ils allaient enfin s’aimer dans cette dimension où nul n’allait les déranger.

Chapitre 70 : Caresse

ShiroiRyu
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Chapitre 70 : Caresse

« Bon… Xano, maintenant, il est temps qu’on parle. Nelya et les autres, venez aussi. »

Les trois femmes s’exécutèrent sous les ordres de Tyrania, toujours légèrement craintives faces à cette femme qui avait montré deux côtés si différents en quelques minutes. Xano s’était finalement retiré des bras de Tyrania alors qu’elle s’adressait aux quatre personnes sur un ton légèrement autoritaire :

« Bon, j’ai eut quelques informations au sujet de nos ennemis et ça ne va pas être très plaisant… surtout que tu connais la cheffe, Xano. »

« Hein, que quoi ? »

Il avait perdu son sourire aux paroles de Tyrania alors que déjà Nelya refermait les yeux, se mettant à réfléchir à toute vitesse sur les femmes qu’avait connues Xano pendant toutes ces années. Luna et Oriane restaient muettes alors que Tyrania reprenait la parole :

« Notre ennemie, la cheffe des Taisos se trouve dans la ville de Ryoran. Pour Luna et Nelya, il y a peu de chances qu’elles connaissent cette ville mais pour toi, moi et Oriane, c’est autre chose. »

« Que veux-tu dire par là, Tyrania ? La ville de Ryoran, on n’a pas remis les pieds là-bas depuis des années ! »

« Et c’est là que se trouve notre ennemie. Tu la connais bien… C’est même elle qui t’a permis de participer au tournoi. »

Participer au combat. Il n’y avait qu’une seule personne qui avait été aussi gentille avec lui alors qu’il s’était trouvé dans cette ville, seul et abandonné. Une vieille femme du nom de Pastia Ira, une descendante de Riza Ira.

« Pourquoi cette vieille femme… voudrait nous tuer ? Elle a pourtant été si gentille. C’est bien de Pastia Ira dont tu parles, n’est-ce pas ? Je n’arrive pas trop à y croire. »

« Pourtant… C’est la stricte vérité, Xano. La femme qui a sauvé Loxen était l’une de ses anciennes pokémons. »

« Berthra ? L’Ecremeuh ? Je me demande à quoi elle doit ressembler. »

Une pensée saugrenue lui traversa l’esprit et il se surprit à rougir subitement. Toutes les femmes se tournèrent vers lui et une claque faite de neuf queues dorées arriva à sa joue sans qu’il ne comprenne d’où elle venait.

« Je préfère même pas savoir à quoi tu étais en train de penser. Enfin bon… Non, ce n’était pas Berthra. C’était plutôt un spectre et cela pourrait expliquer pourquoi Pastia Ira n’est pas son véritable prénom. Vu que Loxen était capable d’utiliser des morceaux de glace sans symbiose, je ne vois qu’un pokémon capable de faire cela : Une Momartik. Enfin bon, cette femme n’est plus notre ennemie. Seule Pastia Ira est notre adversaire. Voilà tout, dès demain, nous nous mettrons en route vers Ryoran. »

« Ce n’est pas une bonne idée. Il y aura des personnes innocentes impliquées là-dedans. »

« Nous trouverons un endroit isolé comme l’arène. Je suis sûr qu’avec le temps que nous allons mettre, elle sera déjà préparée à nous accueillir. Il est temps de se reposer, je te rappelle que tu as une vilaine blessure au torse. »

« Ce n’est pas si grave ! Il fait encore jour. On peut se mettre en… »

Il s’arrêta en regardant les quatre femmes : Tyrania était en parfaite santé mais les trois autres, ce n’était pas vraiment le cas. Il poussa un petit soupir avant de s’approcher d’elles et de leur dire d’une voix gentille :

« Nous allons simplement trouver un coin plus accueillant d’accord ? Donnez moi la main, Luna et Oriane. Quand à toi, Nelya, grimpe sur mon dos. Avec tout ce que tu as tenté d’accomplir, ça m’étonne que tu arrives encore à être debout. »

« Mais je crois que mon corps va très bien au contraire du tien. »

« Arrête de mentir. Tyrania, tu peux nous montrer le chemin ? »

La jeune femme aux cheveux dorés inclina la tête avec un petit sourire avant de prendre le commandement de la petite troupe. Xano força Nelya à monter sur son dos alors qu’elle était plus grande que lui alors Luna et Oriane prenaient ses deux mains. Ils marchaient tous très lentement, Tyrania les emmenant dans un coin moins dévasté par son onde de feu.
Après plus d’une demie-heure de marche, ils arrivaient finalement dans un coin un peu plus boisé et Xano déposa Nelya sur le sol, celle-ci étant rouge de gêne de s’être faite ainsi traitée par lui. Elle n’avait pas l’habitude de le voir aussi gentil, cela cachait peut-être quelque chose. Xano observa son sac à dos qu’il avait récupéré après la bataille en murmurant :

« Bon les filles, mettez vous dans un coin et reposez vous ! Je m’occupe de tout ce soir ! »

« Mais tu es quand même blessé ! »

« Moins que toi, Nelya. Ce n’est pas une petite blessure anodine qui va m’empêcher de monter la tente et de vous nourrir. »

Borné, voilà ce qu’il était et elle ne pouvait pas l’arrêter dans ces moments là. Pour prouver ses dires, il retira violemment le papier violet qui recouvrait sa blessure avec un léger rictus de douleur. La blessure avait presque disparu et s’était déjà refermée en grande partie alors qu’il reprenait la parole, se tournant vers Tyrania :

« Comment ça se fait que tu es capable de soigner ? Je ne te savais pas ce genre de pouvoirs… »

« Ce n’est pas une guérison mais une fausse malédiction. Ce papier comportait la malédiction suivante : Ta blessure se soignera très rapidement mais en échange, tu garderas les marques de celle-ci pendant quelques temps. »

« Ah, ce n’est que ça ? »

Il éclata de rire avant de regarder la cicatrice sur son torse. Ainsi, elle allait disparaître au bout de quelques jours ou semaines ? Bah… Ce n’était pas si gênant que ça de toute façon. Il regarda Tyrania, un petit sourire aux lèvres en voyant la cicatrice sur son œil. Est-ce qu’il se moquait d’elle ? C’était la première idée qui venait au cerveau de la jeune femme et elle s’apprêtait déjà à s’énerver voir même à pleurer de le savoir aussi cruel mais ça ne semblait pas être le cas.

« Tyrania ! Tu peux venir m’aider ? Tu es en parfaite santé donc tu es capable de monter la tente avec moi, d’accord ? »

« Hein ? Euh… Oui. »

Oriane soupira légèrement alors que Tyrania s’avançait vers Xano pour prendre la toile de la tente et donc aider le jeune homme. Maintenant, elles allaient toutes être reléguées au second plan avec l’arrivée de Tyrania sous sa forme humaine. Enfin bon… Savoir Xano heureux, c’était déjà plus que satisfaisant. Peut-être devait-elle lui signaler qu’elle était une envoyée de Drimali ? C’est vrai… qu’à part le fait qu’elle soit l’une de ces pokémons, elle était aussi une envoyée céleste. Tyrania qui s’était rapprochée de Xano, put entendre le murmure de ce dernier alors qu’il sortait les piquets :

« Tu sais… Je me demandais si je ne devais pas avoir une cicatrice comme toi, Tyrania. »

« Hein ? Mais pourquoi tu dis une chose aussi absurde ? J’ai perdu mon œil droit à cause de cette cicatrice. Ma mère me l’a causé avant de mourir de la main de Loxen. Elle n’était pas… si méchante au final. »

« Je ne sais pas. Je ne veux pas te laisser seule maintenant et je ne veux pas que tu croies que tu seras délaissée à cause de ta cicatrice. »

« S’il te plaît… Arrête ça. Je vais finir par penser que tu me prends en pitié. »

« Jamais ! Simplement… Je… Enfin, tu es ma première pokémon et donc, j’ai une affection particulière pour toi. Donc je me dis que j’aimerais que tu sois heureuse. »

« Je le suis, bougre d’imbécile. J’ai attendu ce moment depuis des années, simplement, je ne vais pas le crier sur tous les toits ! »

Les trois autres femmes se tournèrent vers Tyrania qui venait justement de crier sur le jeune homme. Au moins… Elle était restée elle-même. Il y avait encore une petite chance de se faire aimer de la part de Xano. Les regards éloquents des trois femmes envers le jeune homme n’avaient pas échappé à Tyrania et celle-ci lui murmura :

« Pour Nelya, Oriane et Luna, je veux te demander quelque chose : Fais comme si je n’étais pas devenue une humaine, s’il te plaît. »

« Que que que… Mais… Mais… Pourquoi ? Je croyais que tu voulais être une véritable humaine depuis tant de temps. »

« Je te dirais tout cette nuit, d’accord ? »

Si c’était ce qu’elle voulait, il ne pouvait pas aller contre sa décision. Le reste de la journée se passa sous les nombreuses chamailleries entre Tyrania et Xano devant le regard interloqué des trois femmes. Qu’est-ce qui se passait ? Depuis qu’ils avaient monté la tente, elle et lui ne faisaient que de disputer. N’étaient-ils pas heureux de se revoir ? Non, vraiment, elles ne comprenaient rien. Oriane s’était tournée vers Nelya pour voir si elle pouvait deviner si ces disputes étaient réelles ou fausses :

« Alors… Tu en penses quoi ? »

« Ils ne jouent pas la comédie. Si on ne les arrête pas, ça va finir dans le sang. »

« AH ! C’est pour moi alors ! XANO ! Xano ! Calme toi ! Ne t’énerve pas pour si peu ! »

Luna courait en direction des deux personnes qui allaient limite se sauter dessus pour s’étrangler avant d’enlacer Xano dans ses bras. Il continuait de vociférer des insultes en direction de Tyrania mais Luna l’arrêta en l’embrassant subitement sur les lèvres. Cela fonctionna parfaitement puisqu’il fut tout de suite calmé. Tyrania s’exclama :

« Non mais pour rouler des pelles, tu peux éviter de faire ça en public, espèce de dépravé ! »

« On est jalouse ? Tu devrais plutôt monter la tente au lieu de parler. »

Il rigola en retirant ses lèvres de Luna, caressant les cheveux blancs de la jeune femme en voyant que Tyrania jetait au sol avec rage quelques piquets. Elle s’éloigna en poussant des grognements alors qu’Oriane et Nelya s’approchaient de Xano. Oriane fut la première à prendre la parole :

« Les choses ne changent pas… qu’importent les formes qu’elles ont. Xano, tu devrais quand même être plus gentil avec elle. Tu viens à peine de la retrouver et vous vous battez comme Caninos et Miaouss. »

« Hey ! Ce n’est pas de ma faute si elle a sa crise d’hystérie à chaque fois que je lui dis quelque chose. Si elle n’est pas contente, elle peut se barrer ! »

« Tu ne le penses pas sérieusement, n’est-ce pas ? »

« Non, Nelya. Mais quand même, y a des fois où j’aimerais qu’elle se comporte réellement comme une femme, ce n’est pas plus dur que ça ! »

Il poussa un profond soupir avant de dire aux trois femmes de s’éloigner. Il devait finir de monter la tente. Après une trentaine de minutes, tout était prêt et il avait déjà été cherché quelques branches pour le feu. Il fouilla dans son sac avant de sortir les rations de la soirée alors que Nelya observait les alentours en murmurant :

« Tyrania n’est toujours pas revenue. Elle ne s’est quand même pas perdue ? »

« Rien à faire ! On ne va pas s’inquiéter pour elle dès qu’elle met du temps ! Elle reviendra ! Elle a bien mis trois mois à nous retrouver mais elle est revenue. »

« Mais pourquoi tu es si méchant, Xano ?! Ca ne te ressemble pas ! Hier encore, tu étais mort d’inquiétude pour elle et là, limite si tu ne voudrais pas la jeter ! »

Même Luna ne semblait pas apprécier les paroles du jeune homme aux longs cheveux blancs. Il en avait peut-être trop fait. C’est vrai que là… Au niveau de ces paroles, il avait quand même exagéré. Il ne pensait pas vraiment ça mais quand même… Devant le regard inquisiteur des trois femmes, il poussa un léger soupir avant de dire :

« Bon… Je vais aller la chercher. Ne me regardez pas comme ça, c’est pas ma faute ! Je l’aime tout autant que vous simplement…Son caractère me tape sur le système. »

« Nous allons préparer le repas en attendant. »

Pff… De toute façon, il n’avait pas le choix. Il haussa les épaules alors que Nelya s’affairait déjà pour préparer le repas, Luna et Oriane à ses côtés. Il s’éloigna d’elles tout en marchant dans la forêt, les deux mains dans les poches. Son torse nu, quelques muscles sur ce dernier accompagnés d’une vilaine cicatrice, il murmurait le nom de Tyrania :

« Hého ? Tyty ? Où tu es Tyty ? »

« C’est quoi ce surnom débile ? »

Elle se retrouvait derrière lui et il se retourna rapidement avec un petit sourire aux lèvres. Elle lui prit la main droite dans la sienne avec affection alors qu’ils marchaient dans la forêt. Elle prenait déjà la parole d’une voix douce :

« Merci… pour ce que tu fais même si tu n’y vas pas de main morte. »

« Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tu veux que je fasse ça… mais bon. Si ça peut te faire plaisir. »

« Quand j’étais une pokémon, j’étais jalouse de Luna et des autres qui pouvaient te prendre dans leurs bras, t’embrasser et dormir contre toi mais maintenant… Je ne veux pas qu’elles soient jalouses ou tristes car tu ne resteras qu’avec moi. Tu l’as toi-même dit : Je suis ta préférée et j’aurais donc un traitement de faveur. Crois-tu vraiment que ça soit une bonne chose ? »

« Je ne sais pas trop… En ce qui concerne l’amour, je t’avoue que je suis plutôt indécis et que je ne comprend pas grand-chose. »

Ils marchaient pendant cinq à dix minutes, main dans la main. Il sentait la douceur des doigts de la jeune femme dans les siens et ils arrivaient finalement au bord d’un lac. Elle retira ses sandales alors qu’il faisait de même. Ils allèrent s’asseoir l’un contre l’autre tandis qu’elle lui disait :

« Je ne veux pas qu’elles soient malheureuses. Je sais que ce n’est pas vraiment moi qui dis ça mais je les comprends et je ne veux pas qu’elles souffrent car elles penseront que tu les aimeras moins. Reste comme ça, joue ton rôle et elles seront heureuses. Bien entendu, rien ne t’empêchera de coucher avec elles. De toute façon, tu ne te serais pas gêné pour le faire sans mon consentement, je me trompe. »

« Je ne sais plus vraiment… Luna m’a dit hier quelque chose de véridique. Vous êtes les femmes d’un seul homme, vous en aimez un seul et cela jusqu’à la fin de votre vie. Mais ce n’est pas vrai pour l’inverse : Je ne suis pas l’homme d’une seule femme. J’ai quatre femmes que je dois aimer de manière égale et équitable. Je ne peux pas en aimer une seule car cela ferait trop de mal aux trois autres. »

« Dans certains clans ou tribus, les mâles dominants peuvent avoir plusieurs femmes. Alors pourquoi pas les humains ? »

« Mais je ne suis pas un animal ! Je trouve ça… immoral. Je trouve que le comportement de Ryusuke était vraiment malsain : Coucher et avoir des enfants avec deux femmes différentes avant de partir à la recherche d’une troisième. Mais moi… Au final, je ne suis pas vraiment mieux. J’ai quatre femmes. »

Il posa sa tête sur ses genoux qu’il avait ramenés à la hauteur de son visage. Il était bien plus troublé qu’il ne le montrait et Tyrania le regardait de son œil violet. Elle lui caressa tendrement le dos de ses neuf queues de renardes avant de poser sa tête contre son épaule droite. Elle reprit la parole :

« Même si… Ca va gâcher notre moment, je dois te dire quelque chose Xano. Au sujet de Pastia Ira. D’après ce que cette Frizy m’a dit, Pastia Ira est un fantôme. »

« Elle… est donc morte ? Mais… Elle semblait bien réelle il y a quelques années. Est-ce qu’elle est morte entre temps ? »

« Non, non… En fait, elle est morte il y a plus d’un siècle. Elle m’a tout raconté à son sujet. L’origine de la ville de Ryoran, la personne qui l’a construite. Xano, on se rapproche de la fin. Notre ennemie… Pastia Ira est le Valet de la Rancoeur. »

« De quoi tu parles ? Le Valet de la Rancoeur ? Attend un peu… Ce n’est pas la prophétie dont on parle ? »

« Mais ce n’est pas tout : Le Valet de la Rancoeur est Riza Ira. »

Il resta muet pendant plusieurs minutes : Le Valet de la Rancoeur était donc Riza Ira. Riza Ira étant morte il y a plus d’une centaine d’années donc son âme errait dans ce monde. Mais pourquoi était-elle devenue le Valet de la Rancœur ? Ce n’était pas normal… Il devait y avoir une autre raison derrière tout ça. Ryusuke et Clemona étaient-ils au courant que Riza Ira était de nouveau en ce monde ? Il y avait peu de chances puisque l’homme avait passé plusieurs décennies à la rechercher.

« Je n’aurais pas du… en parler maintenant. Tu sembles perdu dans tes pensées, Xano. »

« Je ne sais plus ce que je dois faire. Après l’amour vient maintenant les décisions de ce genre. Si nous… tuons le Valet de la Rancoeur, nous tuons Riza Ira, nous tuons donc la raison de vivre de Ryusuke depuis des décennies. Est-ce que je peux me permettre une telle chose ? Je n’ai pas le droit de la tuer mais… »

« C’est tuer ou être tué. Elle ne se privera pas pour t’abattre. »

« C’est si compliqué, Tyrania. Si compliqué… On essayera de la raisonner avant de chercher le combat. Qu’en penses-tu ? »

« Ce n’est pas sûr de marcher mais nous n’avons pas d’autres choix. Xano ? »

Il s’était mis à sangloter en pensant aux choses qui parcouraient son existence depuis ces dernières années. Ses quatre Reines, les Dieux, la prophétie, Malar, Ryusuke et Riza, à chaque fois, il faisait la mauvaise décision alors il allait encore se tromper, il le savait. Il ne pouvait pas la tuer, c’était impossible ! Il nageait en pleine confusion et Tyrania lui tapotait doucement le dos :

« Tu es un grand garçon. Arrête donc de pleurer comme un enfant. Aller, viens dans mes bras pour te consoler. »

Elle changea de position pour l’avoir en face d’elle alors qu’elle ouvrait ses bras. Il avait arrêté de sangloter pour émettre un petit sourire triste. Il se réfugia dans les bras de Tyrania en reniflant légèrement. C’est vrai qu’il avait besoin d’être dorloté en ce moment et seule elle se trouvait en ce lieu. Les neuf queues de la femme aux cheveux dorés entouraient son dos alors qu’il avait posé son visage sur la poitrine de Tyrania.

« Je te préviens, tu n’as pas intérêt à avoir un geste déplacé sinon je t’écartèle. »

« Promis ! »

« … C’était une invitation, Xano. Si tu veux, tu peux mais n’abuse pas non plus. »

Elle passa une main sur les yeux du jeune homme, lui essuyant ses larmes alors qu’il relevait son regard vers elle. Son œil violet était vraiment magnifique et cette… cicatrice, elle était belle même avec elle. Il leva légèrement la main gauche pour caresser son visage et cette cicatrice. Elle trembla de peur alors qu’il s’approchait de cette chair morte et pourtant en vie il y a seulement quelques jours.

« C’est spécial au toucher mais savoir que tu es une humaine rend vraiment la chose plus agréable. On n’a attendu combien de temps Tyrania ? »

« Je crois qu’on a attendu trop longtemps. Ce n’est pas le moment où… tu dois m’embrasser et inversement ? »

Il hocha la tête avec un petit sourire alors qu’elle fermait déjà son œil, tendant ses lèvres vers lui. Il humecta ses propres lèvres, sentant son cœur battre à toute vitesse alors qu’il pouvait voir la jeune femme devant lui : C’était… Tyrania. Il allait enfin pouvoir faire ce qu’il voulait depuis tant d’années. Il ferma ses yeux et rapprochaient ses lèvres avant qu’une voix ne dise :

« Tiens. J’ai l’impression que l’on dérange. »

Ils ouvrirent soudainement leurs yeux alors qu’ils regardaient autour d’eux. Deux femmes sortaient des bois, l’une aux longs cheveux verts et à la poitrine bien fournie dans une robe blanche magnifique. Elle avait deux roses dans les cheveux et un petit sourire amusé aux lèvres. L’autre femme semblait plus âgée, avait de longs cheveux bleus et une robe blanche elle aussi. Sa poitrine était plus modeste que celle de la femme aux cheveux verts mais elle avait deux petites ailes blanches au-dessus de ses oreilles. Xano observa les deux femmes avant de murmurer :

« Shymi… et Drimali. Mais que… faites vous là ? »

Chapitre 69 : Ange et démon

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Chapitre 69 : Ange et démon

« Petite idiote, tu penses vra… »

Il n’avait même pas terminé sa phrase qu’elle était déjà devant lui, sa griffe droite refermée en un poing alors qu’elle venait le frapper au visage. Les lunettes noires venaient d’exploser en morceaux, laissant apparaître deux yeux verts alors qu’il gémissait de douleur. Ce coup avait été bien plus puissant que tout ceux qu’il avait reçus depuis le début !

« Tu devrais me prendre plus au sérieux si tu veux tenter vivre plus de deux minutes. Je ne suis pas aussi gentille que Luna et les autres. »

« TOI… TOI… TOI tu vas voir ! »

Cinq nouvelles sphères rouges et blanches s’ouvraient alors que le corps monstrueux de Loxen continuait de se transformer. Deux nouvelles paires d’ailes, l’une étant violette, l’autre verte tandis qu’une trompe apparaissait à côté de la foreuse qui lui servait de nez. Deux gigantesques pinces étaient apparues au-dessus de ses deux griffes alors que Tyrania gardait son sourire aux lèvres, disant :

« Combien ça t’en fait ? Quinze ? Vingt ? Ca ne changera rien à la situation. Tu ne ressemblais pas déjà à grand-chose auparavant mais là, tu es vraiment abominable. Tu ferais mieux d’abandonner ce combat et t’enfuir… si je ne décide pas de te tuer avant. »

« Tu as une grande gueule alors que tu te trouves seule ! Les trois autres n’ont rien put faire contre moi ! »

« C ‘est normal. Elles sont faibles contrairement à moi. »

Oriane et Luna grognèrent tandis que Nelya restait stoïque. Même si il y avait une part de vérité dans les paroles de Tyrania, ce n’était pas une façon de le dire ! La femme aux cheveux dorés gardait le sourire aux lèvres alors qu’elle faisait apparaître une boule de feu dans une griffe puis une seconde dans l’autre.

« Où en étions nous ? Ah oui… A ton éradication ! Je vais te montrer comment on peut mourir plusieurs fois d’affilée ! »

La première boule de feu partie en direction de la tête de Loxen, lui arrachant un cri de douleur alors que la seconde venait brûler les ailes de couleur verte. Pour elle, ça n’avait pas été très difficile de savoir qu’il avait pris les ailes d’un Tropius. Déjà, il poussait un second cri mais cette fois-ci à moitié animal. Alors qu’il criait, une tête apparaissait à côté de la sienne : Brune, elle ressemblait à celle d’un monstre avec une carapace verte sur son sommet. Sans crier gare, la griffe droite de Tyrania la trancha au niveau de la gorge, la tête tombant sur le sol en roulant alors que Loxen reculait en hurlant à la mort.

« Un en moins, il en reste combien ? »

Qu’est-ce qui se passait ? Il se retenait de vomir alors que tout son corps souffrait mille fois ! La tête du Tropius avait roulé sur le sol et les deux ailes vertes avaient disparu de son corps monstrueux. Mais là n’était pas le problème : Son corps…Il avait eut un moment où une forte douleur l’avait frappé à la tête et toutes les âmes vides des pokémons avaient tenté de prendre le dessus sur lui : Il s’était forcé rapidement à se rappeler l’unique raison de sa présence en ces lieux et il s’était remis en garde.

« Tu n’as pas ton compte ? Tu veux toujours te battre ? Tu es faible, encore plus faible qu’Oriane et les autres. Si encore tu étais capable de faire devenir humain un pokémon, peut-être serais-tu vraiment fort mais vu ton caractère, cela m’étonnerait qu’un seul pokémon ne veuille de toi. »

« TA GUEULE SALOPE ! »

Oh ? Elle avait visé un point sensible visiblement. La vérité blessait toujours. Elle passa un doigt sur ses lèvres alors que les dernières sphères rouges et blanches s’ouvraient. Il n’avait plus rien d’humain, les composés de chair, les différentes queues, griffes, serres, pattes, écailles, poils… Non il n’avait plus rien d’un humain. Rapidement, le concentré de masse et de chair s’approchait de Tyrania mais à une vitesse extrêmement lente.

« Trop de symbioses est mauvais pour le corps. Tu devrais pourtant savoir que le maximum de pokémons que peut avoir un dresseur avec lui est de six. Du moins, en théorie. Dans la pratique, rien n’interdit à un homme d’avoir une cinquantaine de pokémons avec lui. Avec les symbioses, il est déjà très difficile d’en faire deux ou trois en même temps et ce que tu prétendais être comme un avantage est en fait un inconvénient. Il est temps de te mutiler. »

Elle racla ses deux griffes l’une contre l’autre alors que Loxen avançait vers elle. Elle disparue soudainement de sa vue avant de lui trancher l’une de ses deux pinces, la tête d’un Kraboss faisant son apparition à côté de celle de l’homme aux yeux verts. Sans attendre de réaction de la part du monstre, elle trancha subitement l’autre pince, faisant apparaître de l’autre côté du visage de Loxen, la tête d’un Colhomard. Sans ménagement et comme si cela était fait avec une extrême facilité. Les deux têtes tombèrent au sol alors que Tyrania murmurait sur le ton de l’amusement démentiel :

« Deux et trois. Il n’en reste que vingt-quatre, c’est ça Nelya ? »

« Euh… Oui mais… J’ai une question ? »

« Laquelle ? Dépêches toi puisque je vais l’emmener loin de cet endroit pour éviter que Xano soit blessé encore plus, héhéhé. »

« J’en ai deux : C’est quoi ce que tu as mis sur le corps de Xano ? Ce bout de papier. Sinon, pourquoi tu ne coupes pas la tête de Loxen pour terminer plus rapidement le combat ? »

« Oh ça… »

Toute sa griffe droite s’était mise à briller d’une forte lumière blanche alors que Loxen était finalement arrivé à sa hauteur. Elle lui tournait le dos et ses multiples appendices étaient tous dirigés vers elle. Elle poussa un léger soupir avant de se retourner subitement, déversant toute l’énergie qu’elle avait accumulée dans sa griffe droite pour la placer sur le corps de Loxen. Des nombreux morceaux de métal et de roche volèrent dans tous les sens alors qu’il était expulsé en arrière. Sa bouche s’ouvrait, son visage se déformant horriblement alors qu’il vomissait différents corps morts : Celui d’un Rhinastoc, d’un Airmure, d’un Archeodong et d’un Galeking. Ils étaient tous recouverts d’un épais liquide blanc et Luna eut une mine de dégoût. Même Nelya semblait surprise par cette réaction : Normalement, lors d’une annulation de symbiose, le pokémon devait apparaître à côté mais pas être vomi ou alors séparé de cette façon.

« Je veux simplement le faire souffrir et lui faire payer pour tout ce qu’il a fait. Il lui reste encore vingt morts à subir avant d’aller rejoindre ceux qu’il a osés manipuler et tuer. »

Elle éclata d’un rire sadique avant de se remettre en face de Loxen. Pendant la discussion, elle avait regardé longuement Xano avec un sourire candide mais maintenant, elle avait une toute autre face. Lentement, elle murmura pour les trois femmes :

« Eloignez vous… ou alors protégez vous. »

Elle craqua ses deux griffes alors qu’elle retournait vers Loxen qui reprenait peu à peu un corps à peu près normal. Depuis qu’il ne lui restait plus qu’une vingtaine de symbioses, il devenait de moins en moins difforme mais ce n’était pas pour cela que son caractère changeait. Il continuait d’insulter Tyrania, celle-ci éclatant toujours de rire alors qu’elle le laissait faire.

Pourquoi n’arrivait-il pas à la toucher ?! Pourquoi n’arrivait-il pas à la blesser ?! Il était le Taiso Dominateur ! Il se battait pour une bonne raison ! Il se battait pour elle ! L’unique pensée qu’il avait été dirigé vers cette femme aux cheveux violets, cette créature qui l’avait sortit des abysses il y a plus de vingt ans ! Il ne pouvait pas se laisser faire par cette petite garce aux cheveux dorés !

« MARREEEEEEEEEEE ! »

Autant donner le tout pour le tout ! Son corps s’illumina de partout alors que des têtes apparaissaient de part et d’autres. Chacune représentait un pokémon différent, chaque tête ayant les yeux entièrement blancs. Il n’allait pas se laisser battre ! Quitte à être exténué après cette tactique, il allait la buter !

« C’est triste de s’énerver pour si peu. Que vas-tu faire ? »

« Raclure… RACLURE ! Je ne te laisserais pas m’empêcher de le tuer ! JE DOIS LE TUER ! Ensuite… Ensuite… Je la kidnapperais ! »

« Tu penses être encore en vie après mon passage ? »

Tyrania éclata de rire alors que chaque bouche s’ouvrait pour créer une sphère à l’intérieur. Une attaque combinée de plusieurs lasers… Hum… Ce n’était pas une mauvaise idée mais il y avait un gros défaut à cette technique. Soudainement, elle était à la hauteur de Loxen, tranchant toutes les têtes dirigés vers elle. Cinq nouvelles têtes roulèrent sur le sol alors que des rayons sortaient dans tous les sens… sans toucher Tyrania.

« Que que que… »

Il n’arrivait pas à le croire ! Elle n’avait rien ! Rien du tout ! Ses pensées étaient déjà en train de se brouiller et il vacillait sur le sol. Il reprenait peu à peu une forme humaine au niveau du visage et du cou mais le reste de son corps était toujours sous l’assaut des quinze différents pokémons avait qui il avait fait une symbiose. Il ne pouvait pas perdre ! Pas maintenant ! Comme si il ne remarquait plus Tyrania, il s’était mis à ramper vers Xano qui était toujours évanoui et entouré des trois femmes. Celles-ci s’étaient immobilisées, incapables de réagir devant la monstruosité qui arrivait vers elles.

« Je peux savoir où tu comptes aller ? »

« Le tuer ! JE VAIS LE TUER ! Si je meurs maintenant, je ne serais pas capable de la retrouver ! »

« Pfff… Tu es fatiguant. Tais toi un peu. »

Un halo de feu entoura subitement Loxen mais celui-ci le traversa comme si il ne ressentait pas la douleur. Tyrania haussa un sourcil, légèrement étonnée par le fait que ses flammes n’avaient pas blessé Loxen. Hum… Devenait-il plus puissant à chaque fois qu’il perdait une nouvelle tête ? Il valait peut-être mieux le tuer maintenant. Elle s’élança à sa poursuite alors que Loxen arrivait vers les trois femmes et Xano. Qui était le monstre ? Loxen ou alors l’humaine qui avait été autrefois Tyrania. Celle-ci poussa un rire sadique alors qu’elle s’apprêtait à trancher la tête de Loxen.

« Dégage ! »

Une nouvelle tête remplaça celle de Loxen, venant se faire découper à sa place alors que ses pattes repoussaient Tyrania avec violence. Elle fut envoyé contre un arbre alors que Nelya fermait les yeux, se concentrant tout en disant aux deux autres femmes :

« Restez groupées et serrez vous contre Xano. »

Elle téléporta tout le groupe à une centaine de mètres de Loxen, celui-ci explosant le sol avec ses nombreux appendices alors que Tyrania revenait vers lui, visiblement énervée par le fait de s’être fait expulsée par Loxen. Si il voulait jouer à ça, ils allaient être deux ! Elle s’était retenue depuis le début ! Rapidement, son corps s’enflamma alors qu’elle venait frapper de toutes ses forces dans le dos du monstre. Le corps de celui-ci se mit subitement à chauffer voir à fondre alors que Loxen poussait un cri rauque :

« Arrête ça ! ARRETE ! NE M’EN EMPECHE PAS ! »

« Tu voudrais donc que j’abandonne Xano alors que je viens de le retrouver ? Faudrait être complètement arriéré pour t’obéir ! »

« JE VEUX LA RETROUVER ! Ma princesse de glace ! »

« Ta princesse… de glace ? Qu’est-ce que tu racontes comme bêtises ? »

« Ils ne me laisseront plus la revoir ! Je vais te tuer ! Ensuite, je le tuerais lui ! »

C’était elle ou alors les Taisos n’avaient jamais réellement envie de faire partir de ce groupe ? A part Arkan, elle commençait sérieusement à se poser des questions sur ce groupe. Enfin bon, elle n’était pas là pour se questionner. Son propre corps commençait à émettre une forte chaleur, signe qu’elle allait utiliser une technique qui allait laisser quelques séquelles sur son corps. Son front se mettait à émettre de la sueur alors que sa robe rouge lui collait à la peau. Subitement, elle s’enflamma entièrement sans que ses vêtements ne se consument pour autant.

« FRIZY ! Je veux voir Frizy ! »

Il avait maintenant peur… peur de ne plus la revoir et il sombrait dans une folie conservatrice. Il ne pensait qu’à elle, c’était là le secret de sa force, le secret de sa domination. Ecraser ces pauvres âmes vides de pokémon grâce à la sienne, grâce à cette vision de Frizy ! Il tentait d’en terminer avec Tyrania mais dès l’instant où il tentait de la toucher, son corps se mettait à fondre. Ce fut ces nombreuses tentacules qui disparurent en premières. Les minutes s’écoulaient et il ne comprenait pas ce qui se passait : Ses forces disparaissaient les unes après les autres, des flammes s’échappant des mains de Tyrania. Plus le temps passait, plus il reprenait une forme à peu près humaine… Dix… Huit… Six… Quatre… Deux… Il ne lui restait plus que deux symbioses et il haletait :

« FRIZY ! Je… JE … JE… »

« Tu me fatigues avec cette Frizy. Si tu voulais vivre avec elle, il ne fallait pas faire de conneries ! »

« FRIZY ! »

« LA FERME ET CREVE ! »

Elle en avait marre de cet homme qui avait utilisé le mauvais moyen pour protéger celle dont il n’arrêtait pas de parler. Si il voulait la sauver, on pouvait se donner les moyens mais il ne fallait pas se tromper ! Elle le frappa plusieurs fois au ventre, lui faisant cracher du sang alors que de nombreuses blessures étaient maintenant présentes sur le corps de Loxen. Un nouveau cadavre de pokémon tomba à côté de lui, celui d’un Dardargnan. Il leva une main vers Tyrania alors que la dernière symbiose s’achevait :

« Je…Fri… Frizy… FRI…zy… FRIZY ! »

La paume de sa main s’ouvrit subitement pour laisser apparaître un cristal bleu. Celui-ci fut expulsé de la paume, éraflant la joue de Tyrania qui n’avait pas eut le temps de l’esquiver. Elle était maintenant surprise : L’homme n’avait plus aucun pokémon en symbiose et pourtant, il avait été capable d’utiliser un pouvoir de ce genre ?! Loxen continuait de créer de nombreux cristaux de glace qu’il envoyait vers la femme à la robe rouge moulant son corps à cause de la sueur. Elle créait quelques petites flammes pour faire fondre les cristaux, alors qu’elle s’exclamait :

« Tu as la vie dure ! Mais maintenant… C’est terminé ! VAS EN ENFER ! »

Soudainement, un brouillard se leva alors qu’elle allait achever Loxen. Elle tourna son regard tout autour d’elle alors qu’une voix féminine se faisait entendre :

« Je ne… pourrais pas te laisser faire ça, Reine de Cœur. Loxen est celui qui m’a éveillé. Qu’importe les dires de celle qui est ma maîtresse, j’ai fais mon choix. Vous ne pourrez pas le tuer car je vais vous en empêcher. Simplement… Je vais vous faire une proposition : Si vous décidez de le laisser vivre, je vous donnerais quelques indices. A vous de décider. »

Tsss… La voix était douce mais froide et Tyrania lui aurait bien répondu d’aller se faire voir et qu’elle n’allait pas se gêner pour la tuer aussi mais comme elle ne voyait rien… Il valait mieux calmer le jeu. Elle prit la parole :

« Je veux bien. Raconte ce que tu as à raconter et après barre toi d’ici, je veux tuer celui ou celle qui est derrière tout ça ! »

« Le pouvoir… que tu as vu. Celui de Loxen avec les cristaux de glace, ce pouvoir est issu de ma personne. Dès l’instant où un humain a éveillé et sur-évolué un pokémon, il lui est possible d’utiliser ses capacités. Néanmoins, ces pouvoirs sont généralement latents et il faut provoquer une réaction sur l’humain pour qu’il puisse les utiliser. Dans le cas du Joker blanc, il pourrait donc utiliser les pouvoirs de vous quatre. »

« Hum…C’est très intéressant mais qui me dit que tu ne me mens pas ? Qu’est-ce qui te pousserait à me dire ça ? »

« Ma… maîtresse a changé depuis le jour où elle a appris qu’elle ne le reverrait plus… qu’elle a appris que cet homme lui avait menti et qu’il était parti avec une autre. Elle l’a attendu dans la mort après toutes ces promesses mais il n’est jamais venu. Moi-même, j’étais avec elle pour la distraire en attendant qu’il meurt vienne la rejoindre. Elle était si gentille, si douce… Elle adorait parler de cet homme.  Nous étions deux mais je ne peux pas t’en parler plus. »

« Est-tu cette Frizy dont il a tant parlé ? »

La voix ne répondit pas comme si elle cherchait une réponse. Tyrania concentrait son regard pour essayer de voir à travers le brouillard mais ne remarqua qu’une forme féminine ainsi qu’un corps couché sur le sol. Finalement, après une vingtaine de secondes, la voix lui répondit :

« Je suis Frizy et j’étais l’une des pokémons au service du Valet de la Rancœur. »

« Où se trouve t-elle ? Derrière cette porte que j’ai fait fondre ? »

« Non… Cette porte et cet endroit n’est qu’un leurre pour berner les forces mystiques qui arrivent dans ce monde. »

« Ne tourne pas autour de pot et dis tout de suite où elle se trouve. »

« Comment sais-tu que c’est une femme ? »

« Tu as parlé de ta maîtresse et du Valet de la Rancœur ensuite. »

« C’est… vrai. La Valet de la Rancœur se trouve dans la ville de Ryoran. Sais-tu pourquoi cette ville porte ce nom ? »

« Je ne crois pas que cela m’intéresse. »

Elle en avait déjà assez entendu. Valet de la Rancœur dans la ville de Ryoran, Xano avait aussi des pouvoirs cachés grâce à elle et aux autres Reines. Bref, le prochain endroit était cette ville et c’était tout ce qui lui importait. Néanmoins, Frizy continua de parler :

« Tu devrais pourtant. Cette ville est assez jeune et récente si on la considère par rapport aux autres villes. Elle doit avoir dans les presque deux cent années. Il était une fois une jeune femme éperdument amoureuse d’un homme. Celui-ci l’avait remarqué et appréciait les petits gestes de la jeune femme. Néanmoins, elle savait qu’il en aimait une autre et elle a toujours tout fait pour qu’ils puissent vivre heureux. Après plus d’une année d’efforts, le jeune homme et la jeune femme s’avouèrent enfin leurs sentiments alors que celle-ci qui avait tant fait pour eux deux s’éloigna sans un mot. Pendant des années, elle a combattu des hommes et des femmes sur toute la planète sans perdre un seul de ses matchs. On pouvait la considérer comme la maîtresse du monde pokémon : Nul ne pouvait l’arrêter, nul ne pouvait la battre. Jamais en ce monde n’avait existé une pareille femme. Mais celle-ci malgré toutes ses victoires restait triste et seule. Elle gardait le souvenir de cet homme en elle et ne pouvait s’empêcher de l’aimer. Celui-ci tentait toujours de communiquer avec elle mais elle ne répondait pas à ses appels, ni à ses lettres ou alors à ses messages télévisés car oui… Cet homme était mondialement connu lui aussi.

Elle décida après une quinzaine d’années de se marier avec un homme qu’elle n’aimait pas, un homme très riche et qui pensait qu’avec cela, il pouvait facilement se l’acheter. Elle s’est donnée avec lui avec dégoût et ils eurent plusieurs enfants mais là n’est pas la question. Cette femme avait demandé l’impossible à son mari : Créer une ville et y installer une arène pour elle. Malgré le coût faramineux, il s’exécuta pour cette femme qui était si jolie : Il ne voulait pas perdre une beauté pareille et surtout une femme célèbre. Quelques années s’écoulèrent et la femme était devenue une championne d’arène officielle, voir même la meilleure. Les plus grands et les plus prestigieux combats de pokémons passèrent dans son arène où on lui décerna le grade unique de Grande Maîtresse des Pokémons. Plusieurs anciens maîtres pokémons dont celui qu’elle avait battu il y a quelques années avaient décidé à l’unanimité de lui donner ce titre mais rien n’y faisait… Elle était toujours aussi triste et vide, se disant qu’elle ne pouvait avoir la chose la plus précieuse en ce monde à ses yeux : L’amour de cet homme. Il lui avait fait de nombreuses promesses, lui disant qu’après la mort, ils pouvaient se retrouver, qu’après la mort, il n’y avait plus de règles et de frontières. La femme de cet homme était au courant des nombreux envois de son mari mais elle était d’accord, elle savait à quel point son homme aimait cette femme même si ce n’était pas du même amour.

Cette femme est devenue le Valet de la Rancœur. »

« Ce que tu dis n’est pas logique : Si cette femme a crée cette ville il y a deux cent ans environ, cela voudrait dire qu’elle est… »

« Morte. C’est bel et bien le cas. Cette femme est morte depuis plus d’une centaine d’années et son âme erre dans la ville de Ryoran. Ryoran est le nom de cette ville car il est composé de la première syllabe de l’homme qu’elle aimait et de quelques lettres de son nom de famille : Ryusuke Dranok. »

« Mais alors… La femme dont tu parles est… »

« Riza Ira, Valet de la Rancœur et Grande Maîtresse des Pokémons. Elle est toujours en vie sous le nom de Pastia Ira. Maintenant que tu sais tout, je dois partir. Si il arrive, je ne pourrais pas défendre Loxen. Au revoir… ou Adieu. Je ne pense pas que nous nous reverrons. »

Le brouillard s’épaissit soudainement avant de disparaître. Il n’y avait plus aucune trace du corps de Loxen ! Seul les cadavres des vingt-sept pokémons étaient au sol mais tout était terminé. Un nouveau Taiso était tombé et ils allaient pouvoir mettre enfin un terme à cette folie. Elle observa ses vêtements ensanglantés avant de soupirer. Elle se retourna pour se diriger vers les trois femmes et Xano, un petit sourire aux lèvres. Un petit chapeau de tissu rouge cachait maintenant ses deux oreilles, étant apparu alors que le jeune homme ouvrait faiblement les yeux. Luna et Oriane s’étaient reculées alors que Tyrania s’était approchée de lui : Elles avaient peur d’elle après le spectacle qu’elle avait donné face à Loxen. Même Nelya avait fait quelques pas en arrière, se disant qu’il valait mieux être sur ses gardes.

« Ty…Tyrania ? Ton… œil droit. »

Elle s’était mise à rougir violemment en le regardant se réveiller. Maintenant, il était conscient et pouvait voir cette vilaine cicatrice qui la défigurait. D’une voix triste et tendre, elle lui répondit, les deux mains en arrière :

« Ce n’est rien, Xano. Ce n’est pas si grave sauf si… Tu ne veux plus de moi car je suis devenue laide ? »

« Mais bien sûr que… »

Il se releva en poussant un cri de douleur, une main posée sur son torse nu. Il ne remarqua pas qu’il avait un papier posé sur le torse et s’approchait d’elle alors qu’elle souriait timidement. Il avait donc encore la force de se lever ? Il posa ses deux mains sur les épaules de Tyrania, elle faisait exactement sa taille alors qu’il regardait son visage avec affection.

« Tu es bien plus jolie que n’importe quelle femme sur cette planète. Cette cicatrice t’embellie de façon remarquable. »

C’était exagéré mais elle poussa un petit rire que seul lui pouvait entendre, les autres femmes étant trop éloignées pour ça. Plusieurs secondes s’écoulèrent et ils ne disaient plus rien. Lentement, elle lui murmura d’une voix douce :

« Ce n’est pas le moment où tu dois me prendre dans mes bras ? Je ne sais pas encore contrôler mon corps donc j’ai mes queues et mes oreilles qui sont toujours là. Loxen est parti, tu n’as pas à… »

Il l’enlaça longuement avant qu’elle ne termine sa phrase. Parler de Riza Ira, des Valets et de toutes ces choses, cela pouvait bien attendre la nuit. Elle déplaça ses deux mains sur le dos de Xano pour le serrer contre elle avant qu’il ne murmure :

« Tyrania… Je crois que tu es trempée. Je sens ta poitrine contre moi. »

Lentement, l’une des neuf grandes queues de Tyrania derrière elle se raidit avant de venir donner un léger coup derrière la tête du jeune homme. Celui-ci poussa un petit râle de douleur alors qu’elle lui murmurait en rigolant qu’il était simplement un imbécile de gâcher des moments pareils.

Chapitre 68 : Tout lui dire

ShiroiRyu
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Chapitre 68 : Tout lui dire

« Xano, tu m’étrangles. »

« TYRANIA ! »

Si il pouvait pleurer en ce moment, il ne se serait pas gêné mais l’instant n’était pas aux sentiments et il retira ses bras autour de la fourrure de Tyrania avant d’émettre un petit rictus, lui murmurant :

« Mais tu pues ! Tu ne t’es pas lavée ou quoi ?! »

« T’as que ça à dire pour nos retrouvailles ?! »

L’une des queues dorées alla le frapper à la joue pour le faire tomber en arrière. Le coup n’avait pas été donné avec violence mais juste à titre de prévention. Plus vite il s’éloignait, mieux ce sera. Il n’avait pas encore remarqué son nouveau visage, ce visage si affreux… Maintenant qu’elle était à près de lui, elle avait peur de sa réaction mais au moins, il n’avait pas changé et elle était si contente de le retrouver.

« Enfin bon… Je suis désolée mais ces derniers temps, je n’ai pas eut vraiment le temps de me préoccuper de ma personne. »

« Je m’en contrefous de tout ça ! Tu es revenue et ça me suffit ! »

Le Dracaufeu s’était relevé, visiblement assez furieux de s’être pris ces nombreux coups de la part de Tyrania alors que celle-ci l’observait de son unique œil violet. Elle ouvrit la gueule avant de pousser un puissant cri qui résonna dans les bois, un cri effrayant et surprenant. Le Dracaufeu trembla légèrement : Malgré son absence de pensées à cause du virus Ivoil, il pouvait encore ressentir la peur. Rapidement, il battit des ailes avant de se diriger à toute allure vers Loxen. Celui-ci s’était bouché les oreilles alors que Luna, Oriane et Nelya s’étaient retournées vers l’endroit d’où provenait le cri :

« Et dire que je pensais qu’elle était morte dans cette explosion. Fini de rigoler, je ne vais pas risquer ma vie inutilement en sachant que vous êtes maintenant quatre ! »

« Qu’est-ce que… »

Le Dracaufeu fonçait vers lui alors que Luna avait posé son regard rubis sur le dragon orange. Elle l’attendait de pied ferme mais déjà le dragon orange disparaissait en s’illuminant, Loxen venant d’avoir une seconde queue qui lui poussa juste au-dessus de la première, une queue au bout enflammé. Rapidement, il se mit à créer un puissant souffle de feu en direction de Luna, celle-ci tentant de l’esquiver bien que c’était trop tard. Soudainement, Tyrania se positionna devant elle, se prenant les flammes alors que Luna reculait en murmurant :

« Mais mais… »

« Les flammes ne me font rien. Ce n’est pas comme si je pouvais mourir à cause d’elles. De toute façon… J’ai une bonne raison de m’occuper de lui. »

« Tyrania, qu’est-ce qui t’es… »

Nelya et Oriane avaient finalement remarqué ce qui avait changé chez elle. Luna et Xano n’étaient pas encore au courant et ils n’avaient pas besoin de l’être. Elle grogna légèrement pour les arrêter avant même qu’elles ne tentent de finir leurs phrases. Une petite chose s’illumina au milieu de ses huit queues alors que l’une d’entre d’elles envoyait l’objet en direction de Xano qui était sorti des bois.

« XANO ! Prend le médaillon ! Je crois qu’il est grand temps d’avoir une discussion toi et moi ! On va s’occuper de lui en même temps ! »

« Oui cheffe ! »

Il s’exclama en rigolant alors qu’il récupérait le médaillon blanc-gris. Il y avait toujours cette représentation magnifique de la Feunard gravée dessus et il eut un petit sourire en voyant une minuscule fissure sur l’un des bords. C’est vrai… Il était enfin temps de tout savoir à son sujet. Déjà, il caressa le médaillon alors qu’il s’illuminait en même temps que Tyrania.

« Ce n’est pas comme ça que vous allez me battre ! Vous n’êtes qu’une pathétique et simple symbiose ! J’en suis à ma cinquième symbiose ! VOYEZ LA DIFFERENCE ! »

Loxen battit de ses ailes insectoïdes alors que la fin de l’illumination arrivait sur Xano. Ah… Cette chaleur, elle lui avait tant manqué ! Il se sentait si heureux en ce moment et les pensées de Tyrania arrivaient directement dans son cerveau. Elle aussi était contente de le voir, si contente… Loxen était à la hauteur de Xano, prêt à le frapper de toutes ses forces avec ses coudes de roche.

« Et ? C’est sensé me faire quoi ? Tu n’es pas capable d’arriver à mon niveau, Loxen. Tu peux faire deux, trois, cinq ou dix symbioses, ça ne changera rien si tu ne connais pas les pokémons avec qui tu les fais. De plus, tu broies leurs volontés. Seraient-ils heureux de voir que tu les manipules ? »

Xano avait arrêté l’attaque avec son bras gauche avant de lui décocher un violent coup dans les gencives, l’homme aux lunettes noires et à la coupe afro volant en arrière sans comprendre ce qui venait de le frapper. Les lunettes noires se fissurèrent légèrement alors qu’il se redressait : Cette… Feunard était vraiment très puissante mais comment pouvait-elle le blesser, lui ? Avec ses cinq symbioses, il devait être invincible pour la majorité des hommes ! Xano passa une main sur son torse velu de poils dorés en souriant :

« Même si tu… as une mauvaise odeur Tyrania, tes poils sont toujours aussi doux au toucher. On s’occupe de lui et je te fous à l’eau. »

« Xano ? Je… voulais te dire quelque chose depuis toutes ces années. Est-ce… que tu es prêt à m’écouter ? »

Elle avait un ton qui se voulait neutre mais il pouvait ressentir toute la tristesse de Tyrania dans cette voix. Il hocha la tête dans le vide alors que Nelya et les deux autres femmes comprenaient ce qui se passait : Tyrania discutait avec Xano à l’intérieur de son crâne. Oriane fit apparaître ses serres à la place de ses deux pieds avant de crier à Nelya et Luna :

« Les filles ! On essaye de s’occuper de lui ! Je crois qu’ils vont avoir une longue discussion ! Laissons les se parler un peu ! »

« Aucun problème pour ma part. De toute façon, je ne pensais pas faire autre chose. »

« Pfff… Elle est revenue et elle va s’accaparer encore un peu plus Xano ! Mais bon… Si il a fait son choix, je ne peux pas lui en vouloir. De toute façon, je préfère le savoir heureux. »
Les trois femmes se jetèrent sur Loxen qui s’était relevé après le violent uppercut qu’il avait reçu. Si elles voulaient se battre, elles étaient bien tombées ! De toute façon, le coup qu’il avait pris, cela n’avait été que de la chance ! Xano s’était légèrement reculé, restant debout tout en son dos contre un arbre.

« Comme tu peux t’en douter… J’ai eut… quelques problèmes dans mon enfance. »

Voilà qu’elle se mettait à lui raconter finalement sa vie antérieure, celle qu’elle avait avant de le rencontrer, celle qui lui avait causé tant de souffrances. Il fermait les yeux, ses pensées fusionnant avec celles de Tyrania pour lui permettre une image précise de son passé. Treize années auparavant, elle marchait tout en bout de file avec quelques autres Goupix et de nombreux Feunards devant eux.

« Qu’est-ce qu’on lui a mis à ce Chaglam ! Il a rien compris à ce qui lui est arrivé ! »

« Oui mais faut dire qu’il voulait s’en prendre à nous trois ! »

Elle les écoutait sans parler alors qu’elle marchait avec eux. Sa fourrure argentée était bien différente de celles des autres Goupix. Bien qu’elle était la dernière descendante de Zyla et de Merak, elle était appréciée de tous et de toutes. Sa fourrure argentée était le signe d’une très grande puissance et destinée d’après les dires de Kalix, l’aînée des Feunards dans la famille et mère de Merak. Son grand-père était mort au cours d’un combat contre un puissant Dracolosse qui s’en était pris à la famille. Les trois Feunards qui étaient devant les autres étaient simplement ceux les plus respectés, les plus puissants et les chefs du groupe : Merak au milieu, Zyla à sa droite et Kalix à sa gauche. Chacun et chacune écoutait avec attention les ordres de ces trois Feunards. Malgré sa taille chétive par rapport aux deux autres chefs, Kalix était appréciée des Goupix pour ses nombreuses histoires sur le monde et sur ses connaissances. Vieille de presque huit cents cinquante années, elle avait vécu bien plus longtemps que tous les Feunards se trouvant en ce lieu. La nuit, les jeunes l’entouraient alors que les Feunards allaient chasser pour nourrir leurs enfants. Du moins, leurs enfants… Une bonne partie était issue de la famille de Zyla et Merak mais de nombreux Feunards non reliés par le sang avec eux les avaient rejoints avec leurs progénitures. Crainte et respectée, cette famille de Feunards était reconnue comme très dangereuse pour les humains.

« Dis grand-mère Kalix, pourquoi les humains sont encore en ce monde ? »

« Les humains sont comme nous, Palan. Ils ont le droit de vivre sur cette Terre. Simplement, nous sommes en désaccord permanent avec eux, c’est pourquoi nous ne faisons que les attaquer et nous protéger de leurs nombreux assauts. »

« Dis grand-mère Kalix, c’est vrai qu’à l’époque où tu étais une jeune Goupix, les humains n’avaient pas ces étranges sphères rouges et blanches qui font apparaître les autres animaux ? »

« Exactement Otina, en ce temps, les pokémons et les humains devaient avoir une véritable relation entre eux et savoir se comprendre. En ce temps, une bonne partie des créatures et même les Feunards étaient leurs amis. Comme nous n’étions pas capturés contre notre volonté par les hommes, nos relations étaient pures et sincères. »

« Alors pourquoi ils ont inventé ces sphères rouges et blanches ? Cela ne leur plaisait plus d’avoir ces relations ? »

« Tout simplement que parmi les humains, certains sont maléfiques et veulent diriger ce monde. Mais les humains ne sont pas tous mauvais, simplement, ils ont choisi l’option de facilité et nous ne pouvons pas leur en vouloir. Nous aussi, nous avons quelques dissidents et donc… »

« Arrête donc de raconter ce genre de bêtises, Kalix. Tous les hommes sont mauvais et cela ne changera jamais. »

Les Goupix se retournaient vers la Feunard au pelage brun. Celle-ci était arrivée alors que la vieille Feunard racontait son histoire. Elle jeta un regard de même couleur que son pelage avant de dire :

« Il est l’heure d’aller se nourrir et ensuite de se coucher. Nous resterons ici. Partez maintenant vous rassasier. »

Les Goupix poussèrent des glapissements de joie alors que Zyla s’éloignait, suivant cette dernière pour aller se nourrir. Seule Tyrania était restée près de sa grand-mère, celle-ci ayant remarqué la présence de la jeune Goupix au pelage argenté. Les yeux jaunes de la vieille Feunard se posèrent sur elle avant de dire :

« Alors, tu n’as pas faim Tyrania ? Tu ne veux pas manger ? »

« Et toi grand-mère, pourquoi tu ne manges jamais ? »

« Oh que si, je mange, ne te fais pas de soucis pour ça. Simplement, je consomme beaucoup moins que vous. Les vieilles Feunards comme moi n’ont pas besoin d’être nourries souvent. »

« Mère… Ce n’est pas raisonnable. »

Un magnifique Feunard à la fourrure rougeoyante était apparu avec quelques morceaux de viande au-dessus de ses neufs queues. Il devait bien mesurer dans les deux mètres cinquante et s’était approché de Tyrania et de Kalix. Des yeux de couleur argentée posés sur les deux créatures, il déposa les morceaux sur le sol avant de dire :

« Veuillez manger au lieu de dire de telles choses. Vous êtes celle que tout le monde respecte et admire. Vous êtes un modèle auquel bon nombre de Feunards aimeraient ressembler. »

« Moi je l’aime vraiment beaucoup grand-mère Kalix ! »

« Ah… Tyrania, Tyrania, Tyrania, tu embêtes encore ta grand-mère ? Vilaine fille. »

« Elle ne m’ennuie pas, mon fils. J’étais en train de raconter … »

« Dis Père ! Je voulais savoir : Est-ce que tous les hommes sont mauvais ? »

« Tu devrais manger au lieu de dire des bêtises. Tu es beaucoup trop jeune pour ça. »

Les deux Feunards se regardèrent dans les yeux alors qu’elle obéissait à son père. Il valait mieux ne rien dire à ce sujet. Il était le seul au courant des antécédents de sa mère. Quelques semaines s’étaient écoulées et les Goupix s’amusaient à moyenne distance des Feunards qui s’étaient réunis pour discuter entre eux. Une sorte de gros papillon à la peau bleue et aux yeux rouges s’approcha des Goupix avant de venir les narguer en tournant autour. Les jeunes renards s’étaient déjà redressés sur leurs pattes en glapissant avant qu’une voix ne se fasse entendre :

« Restez ici ! Ne vous laissez pas avoir par ce …TYRANIA ! »

La jeune renarde au pelage argenté n’avait pas écouté la consigne, se mettant à poursuivre avec vélocité le Papillusion qui s’enfuyait. Après une course de plus de cinq cent mètres, elle arriva finalement devant un jeune garçon qui avait les yeux fermés. Une coupe au bol, les cheveux noirs, il ouvrit ses deux yeux rouges avant de murmurer :

« Tiens ? Une Goupix ? Qu’est-ce que tu fais là ? »
Elle s’était mise à grogner, poussant quelques glapissements pour signaler qu’elle n’allait pas se laisse faire mais le jeune garçon s’était agenouillé, tendant sa main droite vers elle. Elle n’avait pas hésité à le mordre mais celui-ci ne semblait même pas ressentir la douleur. Ses yeux vairons posés sur lui, elle essayait de comprendre la réaction de l’enfant mais celui-ci prenait la parole :

« Moi, je m’appelle Malar. Toi, tu t’appelles Tyrania, c’est ça ? Tu veux être mon amie ? »

Il l’avait regardé avec un léger sourire aux lèvres alors qu’elle retirait ses crocs, apeurée par la situation. Comment Malar connaissait-il déjà son nom ? Elle s’était enfuie alors que l’enfant lui avait demandé de ne pas partir d’une voix triste. Elle était retournée près des autres Goupix, se faisant crier dessus par Zyla pour ce qu’elle venait de faire. Quelques journées s’étaient déroulées et à chaque fois, dès l’instant où elle était seule, Malar revenait près d’elle, lui demandant de bien vouloir être son amie. Elle avait bien tente de le retirer de son esprit, de l’oublier mais rien n’y faisait. Elle n’en avait jamais parlé mais le poids de sa conscience devint trop lourd et elle demanda à Kalix alors qu’elles étaient seules :

« Grand-mère Kalix… Est-ce que les humains sont tous mauvais ? »

« Pourquoi cette question, chair de ma chair ? »

« Je… Tu promets de ne pas le dire ? Et bien… J’ai rencontré un… jeune humain et il veut que je sois son amie. »

« Et toi que veux-tu ? »

Elle ne semblait même pas étonnée de savoir que Tyrania parlait avec un humain. Sa grand-mère était vraiment spéciale. Elle était tellement… superbe. C’était vraiment celle qu’elle admirait le plus au monde. Décontenancée par les propos de sa grand-mère, elle lui répondit :

« Je ne sais pas trop. Il fait un peu peur… mais il n’a pas l’air méchant. C’est un enfant comme moi ! Tu crois que… je peux devenir son amie ? Mais qu’est-ce que les autres vont dire ? »

« Pourquoi devrais-tu le leur dire ? Tu peux tout simplement t’amuser avec lui en lui demandant de ne pas te capturer et ensuite revenir ici comme si de rien n’était. »

« Dis… Grand-mère, tu connais beaucoup les humains, non ? Tu n’as jamais voulu devenir l’amie de l’un d’entre eux ? »

« Oh que si… Plus d’une fois, j’ai voulu le devenir et tout ça pour un unique homme. Mais cela remonte à fort longtemps… J’avais à peine six cents années voir un peu plus mais je m’en rappelle de cet homme. J’étais en train de chasser mais j’avais surestimé l’ennemi et mal m’en a pris. J’étais couverte de blessures et j’ai perdu mon chemin. »

« Et alors ? Et alors ? Et où était Papa et les autres ? »

« Ils n’étaient pas là. J’étais encore capable de me débrouiller toute seule à cette époque… Du moins, j’y croyais jusqu’à ce jour. Gravement blessée, j’errais dans les bois quand je l’ai vu… Cet homme. Il devait avoir une quarantaine d’années et des cheveux noirs qui montraient qu’il n’aimait pas se coiffer. Il était aussi en train de les perdre et j’avais remarqué que certains de ses cheveux devenaient gris. Il s’est approché de moi mais j’ai grogné pour lui signaler que j’étais encore capable de me battre. Je ne voulais pas me laisser faire, je n’allais pas devenir l’un de leurs outils ! »

« Continue grand-mère ! Continue ! »

« Malheureusement, j’avais beau grogné, je n’étais pas en état de continuer à me battre et je me suis évanouie. Quand je me suis réveillé, j’ai remarqué que j’avais beaucoup de bandages et que mes blessures étaient guéries en majorité pour une bonne partie. L’homme dormait sur une chaise, sa tête posée sur la table d’opération. Il avait veillé pendant toute la journée et la nuit à ce que je ne suis plus en danger de mort. J’ai essayé de m’échapper avant de me laisser amadouer mais mon corps était trop faible. Il s’est réveillé et m’a signalé qu’il ne valait mieux pas bouger maintenant. Je n’avais que faire de l’avis d’un humain mais il avait totalement raison. Il s’est présenté à moi et je retiendrais toujours ce nom : Analos Enéka. »

« C’était donc un gentil humain puisqu’il t’a soigné ! »

« Exactement… Un humain comme j’aimerais tant en voir dans ce monde. Je me suis laissé faire et il m’a tout raconté. Auparavant, il travaillait pour une organisation criminelle et faisait des manipulations sur les pokémons. Quand j’ai appris ça, je l’ai simplement ignoré car ce n’était pas si important. Il était si sincère et n’avait jamais esquissé un seul geste pour me capturer. Jamais il ne m’avait demandé si je voulais être son pokémon. Il voulait simplement me soigner car il avait une dette envers les pokémons. Il voulait faire de son mieux pour se faire pardonner. Après deux semaines, j’étais maintenant en parfaite condition physique et je lui ai adieu. Je ne pouvais pas rester avec lui alors que je l’aurais tant voulu. J’avais tellement de choses à gérer, je ne pouvais pas les abandonner pour un humain. »

« Tu l’aimais bien donc ? »

« Oui… Si je n’avais pas eut de famille, je l’aurais rejoint, j’en suis sûre. J’ai appris quelques années plus tard qu’il était mort d’une façon atroce par l’organisation criminelle qu’il avait quittée. Je me suis dit à ce moment là : Si seulement j’étais restée avec lui… Je l’aurais protégé et rien ne serait arrivé. »

« Mais c’est triste comme histoire ! Pourquoi tu ne la racontes jamais ? »

« Car notre famille déteste les humains. Ta mère, Zyla voue une haine farouche à ces derniers. Elle prend de plus en plus de poids dans les décisions et je n’ai pas mon mot à dire. Est-ce que tu as envie de passer le reste de ta vie avec cet humain ? Si c’est le cas, tu devrais aller le rejoindre et t’amuser avec lui. Je ne dirais rien. »

« Moi non plus ! »

Oui… Sa grand-mère… Elle l’aimait tant, elle l’admirait car elle la comprenait si facilement. Un mois s’était passé : Le jeune garçon et elle s’amusaient à chaque fois qu’ils se voyaient. Etrangement, il était toujours derrière eux mais elle ne se posait pas de questions. Un jour, sa mère s’était approchée d’elle et lui avait donné un violent coup de patte en grognant :

« Toi ! Tu as l’odeur d’un humain ! Je pensais que c’était par erreur mais depuis plus d’un mois, tu disparais pendant quasiment une heure ! Où est-ce que tu traînes ?! »

« Zyla… Calme toi, voyons. Tyrania a sûrement une bonne explication. »

« Je… Je… Je rencontre un humain. Il s’appelle Malar et il est très gentil ! Les humains ne sont pas tous méchants comme vous le dites, Mère ! »

« IDIOTE ! Que tous les Feunards se réunissent ! Nous allons devoir discuter de ce que nous allons faire d’elle ! »

Un second coup de patte dans sa tête et elle était tombée au sol. Les Goupix s’étaient tous reculés comme dégoûtés par Tyrania. Seule Kalix était restée à distance d’elle mais en la regardant de ses yeux tristes… Elle ne pouvait rien faire. Finalement, elle s’éloigna pour rejoindre les autres Feunards. La décision avait été sans appel : Elle devait quitter la famille pour éviter de ramener le malheur sur eux avec cet humain. Kalix avait fait de son mieux mais Zyla s’était montrée si convaincante…Les dernières paroles de sa famille provenaient de sa mère alors qu’une aura noire l’entourait :

« Vraiment. Tu as été très stupide, trop stupide ! T’approcher d’un humain et l’apprécier ! Tu me fais honte, Tyrania ! Je te rejette et je te bannis de la famille ! Dorénavant, ton nom sera la Rejetée, celle qui est exclue car elle est impure mais ne compte pas t’en tirer comme ça ! Tu ne pourras pas vivre tranquille avec cet humain. Je vais te maudire… te maudire d’une telle façon que tu ne pourras jamais aimer un humain réellement. Te maudire que JAMAIS tu ne trouveras le bonheur avec les humains ! »

Elle n’avait même pas eut peur. Elle s’en fichait pas mal puisque de toute façon, elle allait être avec celui qu’elle voulait. Elle s’était finalement mise en route en poussant des petits glapissements pour trouver Malar et lui dire qu’elle était libre, que maintenant, elle pouvait toujours avec lui. Ils s’étaient retrouvés dans une clairière et elle s’était mise à courir avec en glapissement de joie. Un violent coup dans le ventre l’avait stoppé net dans son saut pour arriver dans les bras de Malar. Elle ne l’avait pas vu venir et déjà le jeune garçon s’était mis à éclater de rire :

« Alors, comme ça, tu n’as plus de famille ? Tant mieux, ça sera bien mieux. Héhéhé, et dire que tu es tombée dans mon piège. Tu crois vraiment que j’ai besoin d’une chétive et faible créature comme toi ? Tu es laide avec tes deux yeux vairons ! Cela prouve que tu es une ratée, un simple déchet ! »

« Gou… Goupix ? »

« Tu ne comprends pas ?! Tu ne comprends pas ?! J’AI FAIS SIMPLEMENT CA CAR TU M’AMUSES ! J’aime faire souffrir des stupides créatures pures et innocentes comme toi ! »

Ce qui s’était passé ensuite l’avait laissé dans un état proche de la mort. Ruée de coups de pieds et de poings, elle s’était cachée dans un trou abandonné, ne sortant qu’à la lueur de la nuit pour tenter de se nourrir. Du haut de ses huit ans, Malar lui avait montré toute la cruauté des humains et elle s’était laissée trompée de cette façon. Vivre seule et isolée pendant presque cinq années, elle avait détesté toutes ces créatures si heureuses et en famille, qu’elles soient humaines ou pokémons. Finalement, lorsqu’elle avait dix années, elle s’était faite capturée sans qu’elle ne puisse se défendre. Pendant deux ans, personne n’avait réussi à se lier avec elle, elle n’avait pas hésité à montrer ses crocs, à mordre ou à brûler quiconque tentait de s’approcher d’elle. Les uns après les autres, les centres des scientifiques donnant les pokémons aux futures générations de douze ans abandonnaient la pokémon à un nouvel endroit. Et enfin… Elle l’avait trouvé…

« Au départ… Tu me faisais penser à Malar et je n’étais pas prête à me laisser faire. Et au fur et à mesure, j’ai… remarqué que jamais tu ne m’abandonneras. Je suis heureuse d’être avec toi Xano, Xano ? »

Tout les deux s’étaient laissés emportés par la vague des souvenirs de Tyrania. Il s’était mis rapidement à pleurer, se disant qu’ENFIN, il savait tout à son sujet, qu’ENFIN, il avait le sentiment de la connaître réellement. Ils n’avaient pas entendus les faibles cris des trois femmes alors qu’un monstre difforme et composé d’une quinzaine de pokémons s’était mis à courir vers lui. Seul le visage était encore la preuve que Loxen était un humain. Xano s’était frotté les yeux avant de finalement remarquer le monstre qui s’avançait rapidement vers lui. Instinctivement, il avait arrêté la symbiose, Tyrania réapparaissant derrière lui, une neuvième et magnifique queue dorée venant compléter sa fourrure. Enfin, elle était complète. La lame d’une faux alla tracer une ligne diagonale et sanguinolente sur le torse de Xano : La lame d’un Insecateur. Il tomba au sol, les yeux vairons grands ouverts et larmoyants de l’histoire de Tyrania. Le médaillon de la Feunard s’était mis se fissurer de plus en plus alors qu’elle murmurait :

« Pas maintenant… Pas maintenant… Pas maintenant… Pas… Après lui avoir tout dit. Je… Je suis libre, je pouvais être avec lui et toi… Toi… »

Son corps s’était mis à rayonner alors que le médaillon éclatait enfin en morceaux. Six années… Six années de sa vie passée avec lui, ce n’était que le début d’une longue existence à ses côtés. Une existence qu’elle savait être heureuse. La Feunard s’approcha de Xano alors qu’elle s’illuminait, venant poser son museau sur le jeune homme aux yeux grands ouverts, il ne semblait plus répondre, était-il encore conscient… ou même vivant ? Une sphère rougeâtre entourait maintenant Tyrania alors que soudainement, Nelya se téléportait à côté de Luna et Oriane, créant une puissant barrière magique.

« NE BOUGEZ SURTOUT PAS ! »

Loxen fut violemment envoyé contre plusieurs arbres, chaque arbre se détruisant à son contact à cause de la puissance dégagée par Tyrania. La sphère rougeâtre se mettait à grandir avant de provoquer une onde enflammée, une onde de feu qui calcina tout ce qui se trouvait autour à plus d’un kilomètre. Les roches étaient fondues, la porte de fer l’était tout autant voir même trouée en partie. Il ne restait plus aucun arbre et Nelya était tombée à genoux, le front en sueur et la respiration haletante. Normalement, les abris étaient capables de protéger de n’importe quelle attaque mais là… Elle avait vraiment cru que ce dernier n’allait pas tenir le coup. La vague de flammes avait finalement disparu alors qu’une forme féminine tenait Xano dans ses bras. Rapidement, elle posa une main sur la blessure du jeune homme avant de murmure d’une voix élégante :

« Tu n’es… pas en danger de mort. Tant mieux, Xano. »

L’ombre féminine déposa le jeune homme contre un arbre, posant une sorte de papier violet sur sa vilaine blessure alors qu’elle se relevait. Loxen était assez brûlé mais ne semblait même pas avoir souffert de la déflagration. Qu’est-ce qui s’était passé ?! Il ne voyait que le dos de la personne devant lui : Neuf queues magnifiques de couleur dorée et aux bords argentés, deux longues oreilles de renarde, une chevelure assez courte et dorée. Elle semblait porter une longue robe rouge et la voix féminine reprenait la parole en poussant un petit rire. Lentement, elle se retournait alors que ses doigts se tortillaient dans tous les sens avant de laisser apparaître des ongles tranchants comme des lames de rasoir :

« Loxen… D’abord tu tues ma mère, ensuite, tu décides de t’en prendre à Xano. Je ne sais pas la raison qui pousse un humain à commettre de telles monstruosités mais au final cela m’importe peu. J’ai attendu ce moment depuis des années. Dès le jour où j’ai su qu’il était possible de devenir une humaine, j’ai essayé de faire mon maximum pour en devenir une. Je voulais lui montrer à quel point j’étais heureuse avec lui, à quel point j’aimais ce jeune homme. Tu es capable de faire un nombre illimitée de symbioses n’est-ce pas ? Si il n’est pas possible de te tuer d’une manière normale… Je ne vais pas me gêner : Je vais te déchiqueter, morceaux par morceaux. Qu’importe tes symbioses, il va simplement me suffire d’éliminer toutes VOS PITOYABLES VIES ! »

Une longue cicatrice sur son œil droite, un sourire démoniaque aux lèvres, elle portait un long tissu bleu par-dessus sa robe rouge, camouflant ses formes. Il y avait de nombreux dessins sur le tissu bleu et son unique œil violet était dirigé vers cet homme. Elle murmura pour les trois femmes dans un coin :

« Surveillez Xano, ça ne va pas être long. »

Chapitre 67 : Mutant

ShiroiRyu
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Chapitre 67 : Mutant

« Xano, si tu veux bien me suivre, je vais vous guider vers le dernier endroit où j’ai ressenti ces deux personnes. »

« Aucun problème. Oriane, Luna, vous restez derrière moi au cas où ? Même si je n’aime pas être protégé, je ne peux pas me permettre de faire l’imbécile. »

Les deux femmes hochèrent la tête alors qu’Oriane se plaça sur derrière Xano mais du côté droit tandis que Luna prenait le côté gauche. Le ton était resté neutre comme il l’avait été depuis toute la matinée. Il se passait quelque chose mais ni Nelya, ni Oriane ne savait ce que c’était. La jeune femme aux cheveux violets attachés avait bien demandé à Luna si elle savait quelque chose mais celle-ci lui avait répondu qu’elle ne savait rien… rien du tout.

Une heure s’était écoulée et ils avaient maintenant parcouru quelques kilomètres mais à pied mais aucun ne s’était plaint, ce n’était pas le moment pour. Nelya guidait la petite troupe alors qu’elle fermait l’un de ses deux yeux bleus pour se concentrer. Elle ressentait à nouveau une présence… une présence qui les suivait et une autre qui était immobile. Il valait mieux ne pas inquiéter les autres.

« Quand nous serons face à ces personnes, j’irais me mettre dans un coin pour éviter de vous gêner. Quand même… Les sur-évolutions ont un problème : Je ne peux plus faire de symbiose avec vous. »

« Bien sûr que si, Xano ! Tu peux toujours en faire avec nous mais d’une autre manière. »

« Hein ? De… comment Oriane ? »

Il ne voyait vraiment pas comment il pouvait refaire une symbiose avec les trois femmes mais Oriane semblait avoir une idée en tête. Elle s’approcha de lui pour se mettre à sa hauteur, venant lui murmurer dans l’oreille :

« La symbiose, c’est la fusion des corps. Il suffit simplement de nous faire fusionner… autrement si tu vois ce que je veux dire. »

« Que… que… Que… Oriane ! Tu ne penses vraiment qu’à ça ! »

Il s’écriait fortement alors qu’elle rigola en venant l’embrasser rapidement sur ses lèvres. Pfff, quelle imbécile ! Il était maintenant fortement gêné à cause d’elle, elle n’avait vraiment que ça à faire de l’embêter avec ce genre de bêtises ! Elle reprit la parole pour lui murmurer à nouveau d’une voix plus douce :

« Au moins… Tu ne restes pas de glace. J’avais peur… »

« Peur de quoi ? Je ne vais pas disparaître. »

« Non mais tu semblais anormalement froid depuis ce matin. Je ne savais pas ce qui se passait. Si tu as des soucis, je suis là, d’accord ? »

« Tu n’as pas à t’en faire, j’ai juste réfléchi un peu. »

« Je t’aime, Xano. »

Elle déposa un baiser sonore sur la joue du jeune homme alors que Nelya s’était arrêtée. Elle avait entendu toute la conversation mais avait fait comme si de rien n’était. De son côté, Luna n’avait rien dit, préférant penser qu’il valait mieux laisser Oriane s’occuper de tout ça. Il n’avait pas répondu aux paroles de la jeune femme aux yeux améthyste mais rougissait légèrement : Ce n’était même pas à cause de sa poitrine collée contre son bras droit mais à cause de ses paroles.

« Nous ne sommes plus très loin, Xano. Je sens qu’il est très proche de nous. Oriane, Luna, si vous voulez bien vous préparer ? »

« Tu restes en arrière Xano, d’accord ? »

« Je veux quand même m’approcher pour voir qui est notre ennemi. »

Oriane soupira légèrement, lui signalant que ce n’était pas une bonne idée car il se pouvait que leur adversaire ne se prive pas pour l’attaquer dès qu’il le verrait. Il répliqua au tac à tac qu’il était assez grand pour prendre ses décisions tout seul. Finalement, ils traversèrent la dernière barrière d’arbre avant d’arriver devant une gigantesque porte faite de métal. Elle se trouvait au pied d’une montagne qui était deux fois plus grande que celle qui avait disparu hier. Xano tourna son regard à gauche et à droite pour voir où se trouvait leur ennemi avant de tenter de se rapprocher de la porte. Rapidement, Nelya le retint par le col grâce à ses pouvoirs psychiques avant de le tirer en arrière. Trois dards de très grande taille venaient de se planter à l’endroit même où il se trouvait il y a quelques instants :

« Je vois qu’il y a des personnes plus douées que d’autres. Dommage, cela m’aurait facilité la tâche de te tuer tout de suite. »

« Avant même de commencer à te régler ton compte, tu ne veux pas me dire ce que votre chef t’a fait ? Que je sache si t’es récupérable ou non. »

Xano venait de s’adresser à l’ombre dans le ciel qui avait tenté de le tuer avec ses dards. Loxen avait deux paires insectoïdes dans son dos, deux dards à la place des mains et des antennes sur le sommet du crâne. Outre sa coiffure afro ridicule et blonde ainsi que sa paire de lunettes noires, il était possible de voir qu’il entretenait bien son corps puisqu’il avait retiré son haut pour être torse nu. Nelya parlait à haute voix tout en le regardant d’un air neutre comme à son habitude :

« Vingt… Vingt-cinq… Vingt-sept. »

« Qu’est-ce qu’elle calcule la grande demoiselle ? »

« Le nombre de pokéballs que tu as sur toi. Tu possèdes vingt-sept pokéballs dont une utilisée d’après le premier constat. »

« Ding ding ! Correct ! Elle est franchement très douée ! Bon, bon, bon, puisque tu veux tout savoir, ma cheffe ne m’a rien fait. C’est plutôt l’une de ses sbires qui m’a fait quelque chose à laquelle je lui serais toujours redevable. »

« Laisse moi deviner : Tu étais souffrant, seul et isolé de tout le monde mais ce sbire est venu te chercher et t’as sauvé la vie. Depuis, tu lui voues un culte sans bornes. »

« C’est presque cela. »

Il arrêta de battre des ailes avant de se poser sur le sol à cinq mètres de Xano. A travers les lunettes noires, Loxen semblait l’étudier avec parcimonie pour voir si c’était vraiment lui qui avait causé tant de problèmes à la cheffe. Pourtant… Il ne semblait pas si fort que ça. Donc… C’était les trois jolies femmes qui étaient à côté de lui qui étaient sa puissance de feu. Ce n’était pas plus mal, d’abord tuer les trois femmes, ensuite le jeune homme.

« Néanmoins… Tu te trompes, je reste du côté d’une unique personne, de ce fameux sbire. Je ferais tout pour lui puisqu’il m’a donner une nouvelle vie. Sans cette personne, je serais encore en train d’errer dans les rues de ce taudis comme un pauvre animal affamé. Devoir manger les ordures, ne jamais se laver, se prendre des coups de la part d’inconnus qui en ont rien à faire de ta personne… Cette personne m’a permis de m’extirper de cet endroit et j’ai développé mes capacités. »

« Cela ne me dit toujours pas ton nom. Tu préfères que l’on se batte dès maintenant ou alors tu préfères te rendre et abandonner ? »

« Loxen… Taiso dominateur, je suis le gardien de cet endroit et le dernier rempart qui te conduira à ma cheffe. Je suis désolé mais d’habitude, je suis d’humeur plus joyeuse. Aujourd’hui est une journée très noire, la nuit va tomber plus rapidement pour toi… Mais tu ne verras pas le jour se lever. »

« Si tu comptes t’approcher de lui, je serais forcée de te découper en tranches. »

Luna s’était positionnée devant Xano, faisant apparaître ses deux griffes blanches à la place de ses mains alors que Loxen ne disait rien, son regard posé sur elle. Il poussa un sifflement d’admiration alors qu’Oriane et Nelya faisaient déjà apparaître leurs ailes dans leurs dos.

« Et bien mon gars… Tu ne dois pas t’ennuyer avec elle. »

« Hein que quoi ? »

« Non mais si elle m’entendait, elle irait me planter mais quand même… Ta copine avec ses deux griffes, elle a bu trop de lait durant son enfance ou quoi ?! »

« Xano ? Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? »

Il passa une main sur son front d’un geste exaspéré. Ce type… était aussi un pervers et pas des meilleurs ! Il recula Luna alors qu’il était rouge aux joues, Luna ne voyant pas ce que Loxen disait avec sa sur-consommation de lait.

« Mais Xano, dis moi ! »

« Tu dois souvent en profiter avec elle, avoue ! Les pokémons devenues humaines sont bien meilleures que les humaines elles-mêmes. Elles ont besoin d’être dressées. »

« Il dit simplement que tu as une poitrine hors norme. »

« HIIIIIIIIIIIIIII ! »

Elle poussa un cri de gêne avant de se cacher sa poitrine dans sa tenue moulante de couleur blanche avec ses deux griffes. Vraiment, elle le détestait déjà. Oriane avait un petit sourire aux lèvres alors qu’elle avait écouté les paroles de Loxen tandis que Nelya restait impassible, ses yeux s’étant fermés. Rapidement, elle tentait déjà d’envisager la possibilité d’abattre son adversaire grâce à ses pouvoirs psychiques mais elle n’y arriva pas, fronçant les sourcils en murmurant :

« Son âme… Je n’arrive pas à la manipuler pour utiliser mes pouvoirs psychiques. »

« Tiens… La jeune femme aux deux yeux blancs tracés sur sa poitrine semble être une ancienne pokémon de type psychique. Je me trompe ? C’est dommage mais je ne suis pas du genre à être manipulé, je préfère manipuler plus personnellement mais maintenant, on finit de dis… »

« Pour ma part, c’est déjà fait depuis quelques temps ! »

Oriane venait de crier en direction de Loxen avant qu’un puissant rayon ne vienne frapper le jeune homme aux lunettes noires dans le ventre, l’envoyant contre un pan de la montagne. De nombreux rochers tombèrent sur le corps de Loxen alors qu’Oriane prit une longue respiration comme si l’utilisation de cette attaque venait de l’épuiser. Xano s’était tourné vers elle, surpris de la réaction de la jeune femme :

« Que… Mais euh… Oriane ? »

« Nous n’avons pas à converser avec l’ennemi. Si il préfère perdre son temps à parler avec nous, je ne vois pas pourquoi je resterais là, les bras croisés en attendant qu’il vienne nous attaquer. J’ai simplement décidé de l’attaquer en première. »

« C’est un peu… brutale comme action mais tu as toutes mes félicitations. »

Il rigola très légèrement alors que les trois femmes faisaient déjà disparaître leurs ailes et autres attributs qui montraient de quelles pokémons elles provenaient. Et bien… Cette affaire avait été rondement menée d’une main de maîtresse et il prit celle d’Oriane pour venir la porter à ses lèvres et l’embrasser.

« Gente damoiselle, vous avez été d’une efficacité remarquable. »

« Je vous en prie, messire Xano. Point en public. »

« Il est un peu trop tôt pour m’enterrer. »

Les rochers se soulevèrent au-dessus du sol alors que les sourires disparaissaient des lèvres de Xano et Oriane. Au lieu de retomber, les roches stationnaient dans les airs avant d’être expulsés en direction des quatre personnes. Nelya se plaça devant le trio avant de faire quelques gestes de la main, faisant dériver les pierres de leurs directions originales.

« C’est vrai… Une ancienne Xatu. Intéressant. »
Loxen était indemne, de longues moustaches se trouvant au-dessus de ses lèvres alors qu’il avait deux cuillères dans ses mains. Ses ailes d’insecte étaient toujours dans son dos alors que sa peau s’était recouverte d’une magnifique carapace de métal. Nelya le regarda d’un air intrigué avant de dire sur un ton neutre :

« Trois pokémons : Un Dardargnan, un Alakazam et un Steelix ou du moins, un pokémon recouvert de métal. Le dernier, je ne peux pas le confirmer. »

« Elle est vraiment très intelligente cette ancienne Xatu. Elle ne t’ennuie pas à parler toujours comme ça ? »

« Souvent… Souvent… Mais elle a de très bons côtés. Par contre, c’est à moi de te poser une question : Comment fais-tu pour rester en symbiose avec trois pokémons ? »

C’est vrai… Il avait presque perdu son âme lorsqu’il avait fait quatre symbioses en même temps alors comment un humain normal pouvait-il faire trois symbioses sans avoir quelques problèmes ? Un trou s’était formé derrière Loxen alors que celui-ci souriait, visiblement amusé par ce que Xano lui demandait :

« Lors d’une symbiose, il faut que les deux âmes soient en résonance pour permettre une fusion parfaite et donc plus puissante. Dans mon cas, c’est un peu différent. Pourquoi on m’appelle le Taiso Dominateur ? Tout simplement car je suis capable de dominer les autres âmes avec qui je suis en résonance. Ces idées d’humains capables d’éveiller leurs pokémons et autres, AH ! Ce ne sont que des pathétiques choses ! Tuer ou être tué. Dévorer ses prédateurs pour ne pas être ses gibiers. Dans certains cas, les pokémons peuvent prendre le contrôle de l’humain avec qui ils font une symbiose. Cela a du t’arriver dans tes débuts, n’est-ce pas ? Dans mon cas, je suis capable d’écraser les âmes des pokémons qui font des symbioses avec moi si je reste fixé sur une seule et unique pensée. Ainsi, je n’ai plus besoin d’être en phase avec les pokémons pour utiliser leurs pouvoirs. Continuons si tu le veux bien, je dois t’enterrer et te tuer. »

Rapidement, il utilisait ses pouvoirs psychiques. Comme il était impossible de voir ses yeux sous les lunettes noires, rien ne signalait qu’il était en train d’user de sa force psychique… sauf le fait que les deux cuillères dans ses mains se pliaient. Xano se retrouva en train de léviter dans les airs tout en s’écriant :

« Me…MERDE ! On me tire dans tous les sens ! On est en train de tirer sur tous mes membres ! »

Ca faisait mal ! TRES MAL ! Comme si on commençait à briser ses bras et ses jambes pour s’amuser avant de venir s’attaquer à son crâne, il tentait de se débattre mais n’y arrivait pas. Soudainement, il se retrouva en train de tomber dans le vide, rapidement réceptionné par Nelya qui le portait dans ses bras en lui murmurant :

« Recule… donc. Nous allons nous occuper de lui. »

« Et je vois qu’elle n’est pas faible. Vraiment, tu choisis très bien tes pokémons. »

« Tu… t’en es pris à lui. »

Nelya déposa Xano sur le sol alors qu’il se mettait à rougir. Il aimait vraiment quand elle parlait comme ça. Il se mit debout, reculant légèrement avant de se mettre derrière un arbre. Ainsi, Loxen ne pourra pas le toucher et utiliser ses pouvoirs psychiques. Oriane quand à elle s’était mise à soupirer en voyant que l’homme n’avait reçu presque aucune blessure à cause de son laser :

« Et bien, tu as une carapace sacrément solide mais jusqu’à où ? Je ne sais pas trop comment tu vas faire pour résister à nous trois. »

« Ne t’inquiète donc pas pour ça, ma jolie. Si je vois que vous êtes un peu trop puissantes, je changerais la donne mais pour l’instant, viens donc te battre qu’on rigole. »

« AVEC GRAND PLAISIR ! »

C’était Luna qui venait de crier, ses deux griffes blanches tendues en avant alors qu’elle se dirigeait vers Loxen en colère. Comment avait-il osé s’en prendre à Xano de cette façon ?! C’était vraiment une tactique de lâche que de ne pas à avoir à lever le moindre doigt pour le blesser ! Sa griffe gauche percuta le bras droit de Loxen qui avait fait tomber sa cuillère pour reprendre sa forme de dard pour parer le coup.

« Tiens, la mademoiselle aux gros seins semble un peu énervée. J’ai osé m’en prendre à celui qui te tâte et te tète chaque nuit ? »

« SALE PORC ! »

« Heu… Ce n’est pas très conseillé de l’énerver. Enfin bon, ce que j’en dis moi… »

Oriane hocha les épaules avant de faire un saut en arrière. Elle fit un signe à Nelya pour lui dire de s’envoler avec elle. Lentement puis de plus en plus rapidement, Nelya se mettait à battre de ses magnifiques ailes rouges alors qu’un vent se soulevait en direction de Loxen, venant le frapper au visage alors qu’il rigolait tout en énervant Luna.

« Arrête de bouger ! Je vais t’écarteler ! Tu n’as pas le droit de dire ça ! Seul Xano peut se permettre de me parler comme ça ! »

« Ohlala, quelle chance. Il a une femme toute prête pour lui chaque soir. Il doit être heureux mais il n’irait pas voir ailleurs des fois ? Tu dois être du genre collante si tu ne fais que parler de lui chaque jour. »

« LUNA ! Calme toi et ne l’écoute pas ! On s’en fout de ce qu’il dit ! »

Xano lui criait dessus pour essayer de la raisonner mais visiblement cela ne servait à rien. De plus, Loxen faisait tout la titiller comme de frotter son dard contre sa poitrine sans pour autant la blesser. Elle voulait le tuer et lui… s’amusait ? Il ne semblait pas prendre la situation au sérieux. Il se pensait donc bien supérieur aux trois femmes ?

« Luna ! Tu ferais bien de te pousser, ça va faire mal ! »

C’est vrai qu’ils avaient quitté l’endroit où se trouvait la grotte pour s’affronter dans les bois aux alentours. Luna avait entendu la voix d’Oriane et fit rapidement plusieurs sauts en arrière tout en utilisant ses ailes alors que l’ancienne Altaria brillait d’une couleur dorée. Le vent étant avec elle, cette attaque allait faire très mal. Loxen observa la jeune femme aux longs cheveux violets avant de faire réapparaître ses deux cuillères pour utiliser ses pouvoirs psychiques. Déjà, il créait une barrière pour se préparer à atténuer voir à arrêter le coup d’Oriane qui s’était mise à foncer en piqué vers lui. Si elle arrivait à cette vitesse vers lui, il allait avoir sacrément mal ! Sa barrière éclata en morceaux alors que Nelya se retrouvait à côté de lui, murmurant :

« Tu n’es pas habitué à utiliser tes pouvoirs psychiques. Ce genre de barrière pathétique est si facile à briser. »

« Que… Hahaha ! Bien… Bien… C’est vrai, vous n’êtes pas si faibles que ça ! »

« Qu’est-ce qui te fait rire ? »

« Vous êtes si faciles à berner ! Viens donc ma jolie, je vais te réceptionner ! »

Une nouvelle pokéball s’ouvrait au moment même où Oriane était déjà en train d’arriver à toute allure vers lui. Une longue queue grise et faite de roche vint frapper Nelya pour l’envoyer au loin sans qu’elle ne comprenne d’où venait le coup alors que deux pattes étaient apparues au-dessus des deux mains. A la place du nez de Loxen se trouvait maintenant une foreuse tandis qu’Oriane venait percuter l’homme à la coupe afro de plein fouet. Celui-ci la freinait dans son élan avec ses deux grosses pattes grises alors qu’il reculait sous la puissance du coup :

« Dommage… Dommage… Il faudra faire bien mieux que ça et pendant ce temps, une personne est en danger héhéhé. »

« Quatre symbioses ?! Mais qu’est-ce que tu es ?! »

« Je suis simplement un humain qui ne reste fixé que sur un seul objectif ! Tu ferais mieux de surveiller ton pauvre petit Joker Blanc, il va avoir quelques soucis héhéhé. »

Elle se retourna, trop inquiète envers le jeune homme aux longs cheveux blancs. Si manipulable dès qu’il s’agissait de Xano, elle ne remarqua pas le coude de roche qui alla la frapper au niveau de la joue, l’envoyant contre un arbre. Du côté de Xano, il était toujours caché derrière son arbre, voyant la situation d’un œil extérieur. Si seulement il pouvait aider Nelya, Oriane et Luna ! Malheureusement, il n’avait aucun pouvoir et cela l’énervait plus que tout ! Il ne vit pas que le sol s’était ouvert derrière lui et il n’eut le temps que de se retourner avant qu’un effroyable dragon bipédique et orange se tienne devant lui. Le bout de sa queue était enflammé et ses yeux étaient entièrement blancs. Ce Dracaufeu avait crée un tunnel ?! Il était dos contre l’arbre, observant la créature avec une légère appréhension, il ne devait pas avoir peur… Ne pas avoir peur… Le monstre ouvrait la gueule pour se préparer à cracher un puissant souffle de feu. Une ombre passa au-dessus de Xano avant que huit queues au bout argenté ne viennent frapper le dragon orange au visage, le faisant tituber sur le côté. Ce n’était pas suffisant mais déjà la tête de l’ombre alla frapper le Dracaufeu au ventre, l’envoyant dans le décor. La première réaction de Xano fut un immense cri de joie alors qu’il ne voyait que le dos de la renarde de plus d’un mètre de hauteur, ce pelage doré, ses huit magnifiques queues, cette voix qu’il n’avait plus entendu depuis des mois :

« Tu n’es pas blessé, Xano ? »

« TYRANIA ! »

Qu’importe la situation, qu’importe le moment, qu’importe l’endroit, il s’en fichait royalement ! Il alla se jeter au cou de la Feunard alors que celle-ci lui tournait le dos. Il l’enlaçait avec affection, si heureux de la revoir.

Chapitre 66 : La retrouver

ShiroiRyu
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Chapitre 66 : La retrouver

« Mais qu’est-ce qui se passe ?! »

« Reste couché et ne bouge pas, Xano ! »

Oriane lui plaquait la tête au sol, le protégeant de son corps alors que Luna et Nelya volaient dans les alentours. Ce tremblement n’était pas normal, il n’avait pas été causé par la nature. Elles en étaient sûres ! Luna pointa du doigt une direction tout en s’adressant à Nelya :

« Ne… Nelya. Regarde ça ! Regarde ! »

« Qu’est-ce qu’il y a ? Comment… »

Même elle n’arrivait pas à le croire… Toute une montagne venait de disparaître en un instant. C’était donc là la raison de ce tremblement mais qu’est-ce qui avait causé ça ? Elles retournèrent vers Xano, lui faisant son rapport alors qu’il se relevait, se massant le crâne à cause de l’appui continu d’Oriane sur sa tête.

« Une montagne qui a disparu ? Vous avez rêvé les filles. »

« Laisse moi t’y emmener, Xano. Oriane, Luna, suivez moi dans les airs. Puisqu’il ne veut pas croire nos paroles, nous devons lui montrer la vérité. »

Sans attendre l’accord du jeune homme, la femme aux cheveux bleus lui empoigna les deux bras, le serrant contre elle avant de faire apparaître ses deux ailes rouges dans son dos. Rapidement, ils dépassaient les cimes des bois alors que Luna et Oriane les suivaient. Non… Elles n’avaient pas menti mais ce n’était pas croyable. Comment une montagne pouvait disparaître aussi rapidement ?

« Nous devrions y aller ! Dirigeons nous vers l’endroit où se trouvait la montagne. Je suis sûr que c’est là que se trouvent nos ennemis ! »

« C’est plutôt risquée comme action, Xano. Tu ne voudrais pas y réfléchir ? »

« Pas le temps ! Tu crois qu’ils vont nous attendre ?! Nous sommes dans les montagnes Valéennes, donc dans l’endroit où se situe la base de l’ennemi ! »

« Si tu veux… Oriane, Luna, vous avez entendu Xano. Préparez vous, nous allons voler au-dessus des arbres même si ce n’est pas très conseillé. »

Pendant le voyage, elle lui murmurait simplement de se préparer mentalement et physiquement. Comme ils volaient au-dessus des arbres, ils étaient des proies très faciles pour quiconque se trouvait en embuscade et en surveillance. Heureusement pour eux, il ne semblait y avoir personne et déjà, ils purent poser leurs pieds au sol alors qu’il se mettait déjà à inspecter les alentours.
Tout le sommet de la montagne avait disparu et celle-ci était maintenant coupée en deux, une grande surface plane se trouvant à la place de son sommet. Cette même surface était parfaitement lisse et ils étaient seuls, parfaitement seuls dans ce lieu. Il se retourna vers Luna et les autres femmes avant de leur dire :

« Bon, on se sépare en quatre ! Chacun s’occupe d’un côté. Luna tu prends celui au Sud de notre position, Nelya l’Est, Oriane l’Ouest et moi je prends le Nord. Essayez voir de trouver quelques indices ou je ne sais quoi. »

Les trois femmes hochèrent la tête avant de s’éloigner chacune de leur côté. Pour sa part, il se dirigea en courant vers le nord, se disant que tout allait être terminé d’ici quelques heures. Tout était sur le point de se finir et il le savait, son intuition ne pouvait pas le tromper sur ce point ! Il se mit à fouiller dans les alentours, suivant les chemins montagneux qui se trouvaient sur l’amont de ce qui restait de la montagne.

Des bruits… Elle entendait des bruits… Elle ne rêvait pas, elle n’était pas aveugle ou sourd. Elle entendait bel et bien des bruits… Même des voix ! Elle ouvrit faiblement ses deux yeux, une violente douleur s’abattant sur la surface droite de son visage. Vouloir ouvrir quelque chose qui était mort était une mauvaise idée, une très mauvaise idée. Son œil gauche observait où elle était : Des feuilles, plein de feuilles. Elle se trouvait dans un buisson. Elle entendait maintenant des voix mais n’arrivait pas à les reconnaître, elle était trop blessée et sonnée pour réfléchir plus longtemps à ça.

« Vous avez quelque chose de votre côté ?! »

Aucune réponse de leurs parts. Il se donna une violente claque sur le front : Mais quel con ! Comment pouvait-il ouvrir sa bouche à ce moment ?! Surtout qu’il savait que c’était parfaitement inutile, elles ne risquaient pas de l’entendre mais en plus, si il y avait des personnes autour de lui, il indiquait sa présence. Mais quel bouffon ! Il se redonna une nouvelle claque avant de fermer sa bouche pour éviter de parler à nouveau.
Xa… Xano… Il était près d’elle. Elle avait… entendu sa voix. Elle était sûre… de l’avoir entendu. Elle n’avait… pas rêvé. Pas du tout. Ce n’était pas possible… Il était… vraiment là ? Elle avait déjà senti que la malédiction avait disparu en même temps que ses blessures. Sa mère… était vraiment morte ? Sans savoir pourquoi, elle ressentait maintenant un grand vide en elle. Comme Elis, sa mère avait toujours caché une partie d’elle pour la protection de son enfant. Qu’importe les chemins choisis, Xano et elle… étaient pareils. Elle voulait ouvrir sa bouche, crier en sa direction mais aucun mot ne sortait de sa bouche. Elle était si fatiguée alors qu’elle n’était plus en danger.

« Et bien, heureusement que tu étais là ma jolie ! Sans toi, je ne sais pas ce que je serais devenu. »

« Fais attention… Je ne veux pas te voir disparaître… Pas toi. Je ne pourrais plus te sauver. Rappelle toi que je ne suis pas sensée rester avec toi. »

« Ma belle, je le sais fort bien. Ne t’inquiètes pas, j’ai bien compris la leçon ! »

« Au passage… Ils sont très près de nous, fais attention à toi quand tu rentreras à la base. »

« Tu penses vraiment que j’ai peur d’eux ? Ils ne pourront rien contre moi avec mon âme héhéhé. Je suis capable de les dominer ! »

« Tu n’es pas en état de faire le fier. Vas te reposer à la base. »

Deux autres voix ? Et elles n’étaient pas si éloignées de Xano ! Elle devait le prévenir ! Elle tenta de se lever, se tenant sur ses deux pattes avec difficultés. Elle avait si mal à son corps… Ses blessures étaient soignées mais cela ne l’empêchait pas d’avoir des courbatures. Inutile, c’était vraiment inutile de tenter de bouger avant une bonne heure. Elle ne pouvait faire qu’une chose, une chose particulièrement stupide :

« Ne fonce… pas tête baissée dedans, s’il te plaît. »

Elle ouvrit la bouche, se concentrant avant de cracher un puissant souffle de feu en direction du ciel, brûlant le buisson autour d’elle alors qu’une boule enflammée traversait les airs. Instinctivement, Oriane, Nelya et Luna se tournèrent vers la provenance de la boule de feu. Chacune se dirigeaient vers cet endroit, l’ancienne Xatu tentant de rentrer en communication télépathique avec Xano mais celui-ci semblait avoir bloqué son esprit.

« Il y a un souci. Je n’arrive pas à parler avec Xano. Il doit avoir un problème. »

« Hein ? Non… Ce n’est quand même pas… »

« On a pas le temps de discuter ! Xano est peut-être en danger ! »

Les trois femmes battirent des ailes à pleine vitesse alors que Xano s’était immobilisé. Il avait eut un pressentiment dès l’instant où il avait vu cette lumière qui s’envolait dans le ciel. A cause des arbres, il n’avait pu définir exactement ce qu’était cette lumière mais il avait compris ce qu’elle représentait. Rapidement, il s’était caché dans un buisson alors que deux personnes passaient devant lui après quelques minutes. Il n’avait pas réussi à voir à quoi elles ressemblaient, une sorte de brouillard étrange entourant les deux personnes.

« Tyrania ? Tu es là ? Tyrania ? Tyrania ? »

Il était sûr que c’était grâce à elle qu’il ne s’était pas fait repéré. Il en mettrait sa main à couper ! Il sortit de son buisson, commençant à chercher dans les alentours avec une minutie qu’il ne se connaissait pas. Où était-elle ? Où était-elle ?! Elle était près de lui, si près de lui après tout ce temps !

Quelle… imbécile. Elle n’y avait pas pensé sur le coup mais… Son ouïe était bien plus développée que celle d’un humain. Voilà pourquoi elle pouvait les entendre mais pas les voir… Ils étaient peut-être à plus d’une centaine de mètres d’elle. Pff… Même le destin semblait s’en mêler. Elle espérait seulement qu’il n’y avait personne d’assez intelligent pour comprendre d’où provenait exactement la boule de feu grâce à sa direction et à l’angle pris.

« Arrêtez ! »

Nelya stoppa Luna et Oriane dans les airs grâce à ces pouvoirs psychiques. Les deux femmes furent surprises de ce geste et déjà se retournaient vers elle :

« Mais qu’est-ce que tu fous ?! Xano est peut-être… »

« Calme toi Oriane. Deux personnes sont en train de se diriger vers la direction prise par cette boule de feu. Même si je ne suis pas capable de savoir qui se déplacent, je peux sentir leurs présences. Elles se déplacent très rapidement et il y en a deux qui sont assez proches de nous. Ah non… Il n’en reste plus qu’une seule. »

« Mais qu’est-ce qui se passe ?! »

« On va vers cette personne qui reste immobile ! Elle ne semble pas bouger ! »

Pourquoi avait-elle senti une seconde présence ? S’était-elle trompée ? Ce n’était pas possible, elle n’était pas du genre à rater ses lectures. C’était même grâce à cela qu’elle avait rencontré Xano la première fois ! Au bout de cinq minutes, elles se retrouvaient devant lui, Luna venant l’enlacer en sanglotant presque alors qu’Oriane prenait la parole :

« Non mais je peux savoir ce que tu as fait, Xano ?! Nous avons vu une boule de feu et… »

« C’est Tyrania. »

« Comment ça, Tyrania ?! Où elle est ? »

« Je ne sais pas mais… C’est elle. Elle m’a permis de me cacher avant de me faire repérer. Deux personnes sont à nos trousses et on est proches de leur base, j’en suis sûr. Mais d’abord… »

« D’abord ? »

« On cherche Tyrania ! Elle est dans le coin ! »

Seule Nelya restait immobile et muette : Les deux personnes qu’elle avait senti auparavant, elle venait de perdre leurs traces. Mentalement, elle se notait le dernier endroit où elle avait put encore les repérer alors que Xano et les deux autres femmes se mettaient déjà à la recherche de Tyrania. Pendant plus de deux heures, chacun cherchait de son côté sans pour autant être trop éloigné l’un de l’autre.

Ils étaient à sa recherche… Elle le savait et elle gardait son unique œil ouvert. Elle allait enfin pouvoir le revoir après presque trois mois d’absence. Comment allait-il la trouver ? Elle avait tellement changé depuis ce temps… Ses muscles étaient devenus bien plus puissants, ses poils plus sales et cette… cicatrice. Elle n’était plus vraiment la Tyrania qu’il avait connu dans le passé. Elle pouvait se déplacer maintenant, elle le savait… mais elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas qu’il la voie dans cet état, elle était maintenant déplorable.
Plusieurs heures s’écoulèrent et il avait décidé d’installer son campement ici, qu’importent les paroles de Nelya au sujet de la sécurité. Si Tyrania était près de lui, ils ne partiraient pas avant de l’avoir trouvé !

« Xano… Je le répète mais ce n’est pas une bonne idée. Si nous faisons une fumée, ils pourront nous repérer. »

« Je m’en fous ! Tyrania est proche de moi, je le sens ! »

« Arrête avec ça, tu n’as pas un don pour repérer les personnes autour de toi. J’ai ce don et je ne ressens personne à plusieurs centaines de mètres. »

« Et des fois, tu peux te tromper. Fin de la discussion. Si vous avez tant d’inquiétudes à ce sujet, je vais rester toute la nuit éveillé pendant que vous dormirez. »

Il n’allait pas pouvoir dormir de toute façon. Savoir qu’elle était si proche et pourtant si loin de lui le mettait dans un état d’excitation incontrôlable. Il se sentait capable de combattre n’importe qui rien qu’en pensant à Tyrania. Tyrania… Sa fourrure dorée… Ses magnifiques yeux vairons. Des yeux vairons comme les siens. Il poussa un petit rire alors que les trois femmes ne comprenaient pas la raison de ce dernier.

« Allez vous coucher, je reste debout. Je ne bougerais pas d’ici de toute façon. »

« Mais tu n’as pas de pou… »

« Personne ne m’arrêtera alors qu’elle se trouve dans les environs. Que ça soit un Taiso, Malar, Juperus ou même vous, personne ne pourra m’empêcher de la voir. »

Oriane poussa un léger soupir avant de s’approcher de lui, venant l’embrasser sur la joue pour lui souhaiter bonne nuit. Nelya hocha simplement la tête alors que Luna venait déposer un doux baiser sur ses lèvres en lui murmurant :

« Ne pense pas qu’à elle, d’accord ? Il y a d’autres femmes qui t’aiment. J’ai du mal… à accepter que tu sois à plusieurs d’entre nous comme j’ai du mal à accepter que tu te focalises que sur elle dans ces moments. »

« Je suis désolé Luna mais tu sais bien que vous êtes toutes importantes pour moi. Tyrania est la seule qui ne soit pas devenue humaine. »

« Et ta première pokémon, je le sais bien. »

« Tu ne peux pas savoir ce qu’elle a ressenti en vous voyant devenir humaines avant elle. Être le premier pokémon d’une personne ou inversement, cela crée une connexion entre eux qui ne peut pas être brisée même dans la mort. »

« Elle est… spéciale pour toi. »

« Vous l’êtes toutes à mes yeux. Vous êtes toutes spéciales et je vous aime toutes mais elle… Malgré son caractère, malgré son comportement, ses problèmes, ses morsures, toutes ces choses qui montraient qu’elle me détestait, je ne peux m’empêcher de penser à elle. »

« Je l’envie… Je l’envie vraiment… Elle a une place que je n’aurais jamais dans ton cœur. »

« Ne dit pas ça, Luna, d’accord ? Tu devrais plutôt aller te coucher au lieu de penser à ce que je dis comme bêtises. Je ne suis même pas sûr de savoir ce que je dis exactement. »

« Tu resteras avec nous ? Après tous ces évènements… Après la fin des Taisos et du Joker Noir, est-ce que tu accepteras… de me garder avec toi ? »

« Peut-être que je deviendrais à nouveau l’envoyé de Juperus et si c’est le cas, il se peut que nous ne nous voyons plus jamais. »

Elle le regardait d’un air effaré et apeuré : Elle avait dit ça sous un ton sentimental comme si le moment s’y prêtait mais elle ne voulait pas être séparée de lui ! Nelya et Oriane s’étaient déjà couchées mais elle… Elle restait près de lui. Ses excès de colère, de possessivité et toutes les choses qu’elle faisait pour attirer son attention ou lui montrer son amour, elle ne voulait pas perdre tout ce qu’elle avait pour lui. Il la serra dans ses bras, la réconfortant avec affection avant de lui dire qu’il rigolait : Jamais il n’allait abandonner l’une de ces quatre Reines.

« Même si je dois devenir à nouveau l’envoyé de Juperus, je la forcerais pour que vous puissiez m’accompagner. Nous aurons l’éternité pour nous aimer. Quand même… Je me souviens l’avoir critiqué dans le passé mais je ne suis guère mieux. »

« De qui tu parles ? »

« Ah oui… C’est vrai, tu ne le connais pas. Je veux parler d’un homme nommé Ryusuke. Il est le Dieu Supérieur des humains mais avant ça, il y a deux cent ans, il est celui qui m’a tué. Il aimait passionnément une Gardevoir nommée Clémona. Elle, tu dois la connaître. Enfin bref, tout ça pour te dire qu’il est le père de Drimali et de Shymi donc qu’il a deux mères différentes. Au final, je le critiquais sur le fait qu’il aimait deux femmes différentes mais… Je ne suis guère mieux. »

« Pourquoi ça ? Car tu nous aimes toutes les quatre ? »

« Exactement. C’est assez malsain du côté des humains. Mais vous, vous étiez des pokémons. Je ne pense pas que la notion d’amour unique ou de fidélité soit dans vos esprits. »

Elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’il voulait dire par là. Peut-être que ses pensées étaient vraiment confuses ? Depuis qu’ils étaient dans les montagnes, depuis qu’il savait que Tyrania était proche d’eux, il semblait être rentré dans un état second. Elle alla l’embrasser une nouvelle fois avant de se diriger vers la tente. Elle s’arrêta devant l’entrée de celle-ci, lui murmurant d’une voix sûre mais triste :

« Si… Par notion de fidélité, tu penses au fait que je ne suis qu’à toi… C’est le cas. Je n’aurais jamais aucun autre homme dans mon cœur mais toi… Tu as quatre femmes, quatre femmes qui t’aiment réellement. Nous sommes toutes les femmes d’un seul homme, un unique homme mais toi… Tu es l’homme de quatre femmes, ton cœur est divisé en quatre parties qui battent pour nous. Que ça soit moi, Oriane, Nelya ou alors Tyrania, chacune lutte contre l’autre pour s’accaparer une plus grande zone de ton cœur. »

« Luna… Bonne nuit. »

« Oui… Bonne nuit, Xano. Désolée de t’avoir parler de ça. »

Elle pénétra dans la tente alors qu’il se laissait tomber sur le sol. L’amour… C’était vraiment si compliqué : Il couchait avec trois femmes différentes, chacune connaissait les deux autres, chacune était amie avec les deux autres mais elles les aimaient sincèrement. Et dire qu’il y a quelques années, il s’était interdit de coucher avec Shymi car il ne l’aimait pas. Mais au final, est-ce qu’il aimait réellement l’une des trois femmes ?

« Imbécile. »

Il prononça pour lui-même cette insulte alors qu’il se relevait, observant les flammes qui se trouvaient devant lui. Des flammes qui lui rappelaient cette petite renarde qu’il avait élevé depuis presque un tiers de sa vie. Juperus… et ses médaillons. Etait-ce vraiment une aussi bonne idée que ça ? Plus le temps passait, plus il se posait des questions à ce sujet.

Elle apercevait la fumée dans le ciel, la fumée d’un feu allumé par des humains. C’était Xano… Elle le savait bien mais elle ne pouvait pas revenir… Elle était devenue si laide depuis cet instant… Si elle devait devenir une humaine, elle se transformerait véritablement en monstre et ça… Elle ne pouvait pas se le permettre. Elle se lécha la patte droite avant de se la plaquer sur la cicatrice qui traversait son œil droit.

« Nous partons. Elle n’est pas ici. J’ai du me tromper… »

« Tu semblais pourtant si confiant hier, il s’est passé quelque chose ? »

Les yeux saphir de Nelya étaient dirigés vers lui, essayant de lire dans son cœur. Il ferma rapidement ses yeux vairons comme pour éviter à la jeune femme de comprendre des choses qu’elle n’avait pas à savoir. Il prit la parole sur un ton ennuyé :

« Non… J’ai simplement revu mes priorités. Ca ne devait pas être Tyrania. Allons y, nous devons trouver les deux personnes qui semblaient me rechercher hier. »

Il y avait quelque chose qui clochait avec les dires de Xano mais où ? Il jeta un regard vers Luna, un regard empreint de tristesse comme si elle était la raison de son changement de comportement. Celle-ci détourna le regard : Ce n’était pas dur de comprendre à quoi il pensait. Il poussa un léger soupir alors qu’il se mettait en marche, les deux mains dans les poches.

« Xano ? Xano ? Où il est passé ? »

Elle se redressa subitement comme si elle n’avait jamais été blessée. Elle avait perdu sa trace ! Et dire qu’elle avait réfléchit pendant toute la nuit à ce qu’elle devait faire faire… Pourquoi se faisait-elle autant de mal à chaque fois ? Elle ne devait pas se poser de questions ! Elle devait se présenter à Xano et qu’importe ce qui allait se passer après, elle allait au moins le retrouver, c’était la seule chose qui l’importait !

« Ils s’approchent… Loxen, tu vas jouer ton rôle de gardien. »

« J’ai compris, j’ai compris. Pfff… Vous n’êtes vraiment pas cools quand vous vous y mettez. Faut savoir décompresser quelques fois. »

« Là n’est pas la question. Tu as faillit mourir hier mais Frizy t’a sauvé la vie… encore une fois. Elle avait l’ordre de ne plus s’approcher de toi pour des raisons autres que professionnelles. »

« Mais elle m’a sauvé la vie ! »

« Elle a été punie pour la peine. »

« QUOI ?! Mais elle n’a rien fait ! »

« Obéis et tais toi. Sois respectueux envers celle qui t’a permis de vivre. »

« ET MERDE ! Vous… »

La personne avait déjà disparu dans les ténèbres alors qu’il poussa un râle de colère. Ils avaient encore touché à sa princesse ! Un jour…Oui, un jour, ils allaient disparaître tous les deux : Elle et lui ! Ils n’allaient plus se séparer mais avant… Oui… Avant… Il avait autre chose à faire ! Eliminer le Joker Blanc et ses quatre Reines. Il mit ses gants noirs sur ses mains, ses lunettes devant ses yeux alors qu’il observait les nombreuses ceintures qui parcouraient ses hanches, son corps en diagonale et ses deux jambes. De nombreuses sphères de différentes couleurs étaient toutes autour de lui… Il devait bien y en avoir une vingtaine voir une trentaine. Lentement, la porte de métal s’ouvrit pour pénétrer le plafond de la grotte dans laquelle se trouvait la base des Taisos… Une base complètement ridicule puisqu’il n’existait pas de groupe des Taisos. Ils n’étaient à peine qu’une poignée d’hommes et de femmes qu’elle avait recrutés un jour mais lui… Il était son garde personnel mais aussi le fruit de sa colère envers Frizy. A cause de lui, sa princesse souffrait. Il ne pouvait plus laisser passer ça !

Chapitre 65 : Dieux

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Chapitre 65 : Dieux

« Mon œil ! MON ŒIL ! »

Elle se roulait sur le sol, se tordant de douleur alors que du sang s’écoulait sur le sol par flots. Elle n’arrivait plus à voir, elle avait perdu son œil droit ! Ce n’était pas possible ! Pas son œil ! Zyla l’observait d’un air neutre avant de lui dire :

« Je t’avais simplement prévenu. Tu n’as pas voulu m’écouter. Tu as préféré croire qu’il y avait une vie avec les humains. Voilà pour la peine… Crois-tu vraiment que ton humain voudra de toi avec un œil en moins ? Tu es devenue deux fois moins efficace maintenant. »

« POURQUOI ?! Pourquoi tu as fait ça ?! Tu étais obligée d’en arriver à de telles extrémités ?! Qu’est-ce qui te gêne dans le fait que j’aime un humain ?! »

« Tu étais stupide et irraisonnable, je t’ai simplement permis de te montrer la lumière de la réalité. Qu’est-ce que tu es au final, Tyrania ? »

Une question piège ? Ce n’en était pas une mais instinctivement, la Feunard qui était couchée au sol, une cicatrice parcourant son visage à partir de son œil droit, lui répondit :

« Je suis la Feunard de Xano Likan ! »

« Tu es une Feunard… Et là est le problème. »

« Quel est le problème avec ça ?! Ne cherche pas d’excuses pour ton geste ! Je vais t’éliminer, mère ! Je vais t’éliminer pour ce que tu as fait ! Xano me gardera avec lui ! Qu’importe ce que tu m’as fait ! »

Les dernières queues dorées aux bouts argentés de Tyrania s’enflammèrent finalement alors qu’elle se relevait, ivre de colère et de rage. Son œil gauche violet était en parfait état et outre le fait qu’elle venait de lui crever un œil, sa haine envers Zyla était telle qu’elle ne ressentait plus la douleur dans les autres parties de son corps. Elle disparue de la vue de sa mère, faisant briller ses huit queues dorées pour les rendre aussi tranchantes que de l’acier. Zyla fit un saut en hauteur pour esquiver le coup, murmurant :

« Et pour combien de temps ? Combien de temps crois-tu que ce Xano te gardera ? »

« Jusqu’à la fin ! Il ne me quittera jamais ! Il ne m’abandonnera jamais et je le sais ! »

« Et après ? Même si lui ou toi ne le voulaient pas, il y a une chose contre laquelle vous ne pouvez rien faire : Le poids des ans. »

« Explique toi ! »

Le combat continuait de se faire alors qu’elles discutaient toutes les deux. Ne comprenait-elle pas ce qu’elle voulait dire par là ? Ce n’était pourtant pas si difficile et c’était à elle de lui montrer qu’elle se trompait de voie. La voie des humains n’était pas autorisée pour eux… Pas pour les Feunards !

« Et quand Xano sera mort, qu’est-ce que tu feras ? »

« Je mourrais en même temps que lui, ce n’est pas plus dur que ça ! »

« Tu crois vraiment que c’est réalisable ? Xano vivra combien de temps d’après toi ? Quatre-vingts ans ? Quatre-vingts dix ? »

« Je ne vois pas où tu… Non… »

Elle s’écroula au sol non pas à cause de la douleur mais parce qu’elle venait enfin de cerner ce que sa mère venait de lui dire. Xano allait vivre quatre-vingts ans et mourir. Il en serait sûrement de même pour Nelya, Oriane et Luna mais elle… ELLE ! Les Feunards étaient connus pour vivre des centaines d’années voir pouvant même dépasser le millénaire !

« Quatre-vingts ans et après ? Il ne sera plus là et tu n’auras que du remord et de la tristesse. Penserais-tu vraiment être capable de supporter plus de neuf cent années de solitude ? Les Feunards sont l’égal des Dieux, nous avons une résistance qu’aucun ou alors de très rares créatures peuvent avoir, il en est autant pour notre âge. Même si nous ne portons pas ce titre de Dieu qui revient à des personnes d’un autre lieu, d’un autre monde… »

« Juperus. »

« Tu connais son nom ? C’est la Déesse Supérieure du Ciel, celle à l’origine de ce monde. C’est de ses mains que cette Terre existe. Entre temps, nous sommes apparus, les humains aussi mais nous ne pouvons pas vivre avec eux. »

« MENSONGE ! Nous pouvons cohabiter avec eux ! »

« J’ai dis vivre…Pas cohabiter. Nous pouvons les laisser peupler une partie de cette Terre mais nous ne pouvons rester avec eux. Nous sommes les gardiens des flammes, comme les Dracolosses sont les gardiens mystiques chargés de sauver de nombreuses personnes en mer. »

« Les Dracolosses sont les Dracolosses ! Moi, je suis moi ! »

« Arrête d’être têtue. Tu ne comprends pas pourquoi je suis aussi calme après toutes ces années ? Alors que je criais que je voulais la mort de tous ces humains lorsque tu étais là ? »

« TAIS TOI ! »

Elle ne voulait plus l’écouter ! Elle en avait trop dit ! C’en était trop pour elle ! Elle voulait rester avec Xano pour toujours, POUR TOUJOURS ! Ce n’était pas plus dur que ça ! Quatre-vingt années avec lui, ça lui suffisait amplement ! Après, elle se fichait pas mal de son existence si elle en avait passée une partie avec lui !

« Je resterais quand même avec lui ! Qu’importe ce que tu diras, qu’importe ce que tu me feras ! Même après sa mort, je resterais avec lui, je veillerais sur son corps et je le protégerais ! Tu n’as pas l’air de comprendre ce que peuvent ressentir nos âmes lorsque nous sommes avec les humains ! »

« La sensation de ne plus être considérés comme des Dieux, de ne plus avoir besoin de se montrer hautains et prétentieux, de ne plus grogner ou alors être malveillant envers les humains… Tu crois vraiment que je ne connais rien aux humains ? »

Ca ne servait à rien, elle ne l’écoutait plus. Déjà, elle s’était remise à bondir sur sa mère, faisant claquer ses dents alors que celle-ci ne faisait que de brefs pas sur le côté pour éviter les morsures de sa fille. Pourquoi ne voulait-elle pas accepter la vérité ? Cet humain était-il vraiment aussi exceptionnel pour qu’elle ne pense qu’à lui ?

Ne plus penser aux paroles de sa mère, ne plus penser aux paroles de cette saleté de Feunard qui ne pouvait pas comprendre ce qu’elle ressentait ! Xano allait quand même la trouver belle malgré sa cicatrice, elle allait quand même la garder avec lui, ils allaient vivre et elle allait devenir une humaine ! Les neufs queues de Zyla allèrent la frapper dans la hanche, endroit où avait déjà souffert. Sa rage n’arrivait plus à contenir la douleur et elle poussa un long râle tout en se retrouvant couchée sur le côté. Elle était si fatiguée… mais elle ne pouvait pas abandonner. Elle sentait que le vide se trouvait derrière elle, le vide qu’elle ne voulait pas voir. Ce n’était pas l’heure de faire le grand saut. Elle se releva avec difficultés :

« J’ai plus de six cents années. Kalix en avait plus de huit cents. Tu ne penses pas qu’en ce temps, nous n’avons pas connu d’humains ? »

« Comment tu es au courant pour Kalix ?! Elle ne l’avait jamais dit à personne sauf à moi ! »

« Je suis au courant de bon nombre de choses. Ceux qui ont déjà été avec des humains gardent leurs odeurs pour la vie. Toi… Tu as bon nombre d’odeurs mais il y en a une qui reste en permanence sur la tienne, celle de l’humain avec qui tu veux rester. »

« Et en quoi, ça m’intéresse ?! Je me fiche de l’odeur que j’ai ! A cause de toi, je viens de perdre mon œil et tu voudrais que je t’écoute ?! »

« Mon humain était quelqu’un de vraiment admirable… Un homme d’une lignée de manieurs de longs sabres recourbés que les gens appellent Katanas. Ils étaient très célèbres mais aussi très puissants, quiconque osait les défier ne devait guère tenir à sa vie. Mon humain était aussi quelqu’un de très gentil et admirable… Il a bien vécu, j’étais toujours à ses côtés, que cela du début de son existence jusqu’à l’extinction de cette dernière. J’ai vécu plus de trois cents années dans cette lignée mais cet homme était celui que je préférais… Son nom, je n’ai pas à le dire, c’est le secret que je garde en moi jusqu’à la fin de ma vie. »

Mais elle s’en foutait de ça ! Elle en avait vraiment rien à faire ! Elle ne voyait même pas l’intérêt d’en parler ! Sa mère avait déjà été avec un humain et alors ?! Sa grand-mère l’avait été aussi ! Ce n’est pas pour ça qu’elle pouvait lui pardonner le traitement qu’elle lui avait infligé ! Ce n’était pas pour ça qu’elle pouvait lui pardonner tout ce qu’elle avait subi dans le passé à cause d’elle ! Ses nombreuses morsures, ses nombreux coups de pattes quand elle disait qu’elle voulait partir avec cet humain !

« Mais son fils… Son fils était un traître… Je l’avais souvent mis en garde contre ce dernier mais il ne m’écoutait pas. Il avait pleinement confiance en sa famille et c’était normal… La famille, c’est sacré. Qu’importe ce que l’on peut dire, nous n’en avons qu’une seule comme nous n’avons qu’une mère. »

« Arrête de tourner autour du pot ! Si tu veux me dire quelque chose, annonce le maintenant ! Je prend la décence de t’écouter. »

« Tu as acquis une grande bouche à ce que je vois… Tu n’as donc aucun respect pour celle qui t’a mise au monde ? Cet humain était très spécial pour moi, il n’y avait pas de médaillons ou de pokéballs à cette époque mais on m’a retiré mon humain, on l’a simplement empoisonné et lorsqu’il s’est endormi, il ne s’est jamais réveillé. Je devais veiller sur lui et maintenant, on me forçait à être la gardienne de celui qui avait tué mon maître ? Je l’ai simplement éliminé de ce monde et j’ai été poursuivie… Poursuivie pendant toutes ces années… Pendant plus de trois cents autres années, ils n’ont cessé de me poursuivre, de vouloir me reprendre. Pour eux, j’étais l’égal d’une déesse, je n’étais pas comme ces Feunards que l’on pouvaient avoir avec une pierre de feu. J’avais l’expérience et la puissance, j’avais ce qu’aucune autre ne pouvait posséder. Cette lignée continue encore et toujours de me poursuivre. Les cendres et les corps que tu peux voir sur ce chemin, ce sont les leurs. »

« Et alors ? Ce n’est pas parce que cet humain était un véritable enfoiré qu’ils le sont tous ! »

« Je le sais bien… mais il y a des choses que l’on ne peut réparer. Si il n’avait pas été empoisonné, si il n’était pas mort prématurément, j’aurais put faire mon deuil, j’aurais put vivre en sachant qu’il est mort en étant heureux mais depuis trois cents années… »

Elle faisait un pas en direction de Tyrania, puis un second. Ses mèches de poils brunes étaient légèrement ensanglantés mais étaient-ce de son sang ou alors de celui de la Feunard à la fourrure dorée ? A part elles, personne ne pouvaient le savoir. Elle avait les larmes aux yeux et continuait d’avancer en direction de Tyrania :

« J’ai le poids de son remord dans mon cœur. Je ne trouverais jamais d’autres humains comme lui. Crois-tu vraiment que la vie vaut la peine d’être vécue à nouveau alors que l’on s’est attachés aux humains ? Ces derniers peuvent créer des miracles sans que l’on ne soient là. Mais ils sont éphémères… Ils ne vivent qu’une centaine d’années au maximum… et ils disparaissent. »

« … »

Elle ne répondait pas aux propos de sa mère. Elle semblait sincère, vraiment sincère… Le cœur d’une femme était impossible à lire… même pour les personnes qui étaient proches de cette dernière. Qu’est-ce qu’elle avait voulu faire par là au final ? Maintenant, tout avait été commencé et la roue de la vie ne pouvait être stoppée. Zyla se retrouva devant Tyrania. Comme elle était plus grande qu’elle, sa tête était bien au-dessus de celle de sa fille et elle vint caresser son visage de son museau :

« J’ai simplement voulu te mettre en garde… Ne pas souffrir comme je l’ai fait. »

« Xano… n’est pas un humain. C’était un envoyé céleste… Un envoyé de Juperus. »

« Dornrek ? L’humain que tu aimes est DornRek ? Mais… ce n’est pas un humain. »

« Comme je viens de te le dire, il n’est pas comme celui que protégeais… Il est d’une chose supérieure à moi et à toi. »

« Ca ne change rien à la situation. Son corps est celui d’un humain, toutes les créatures déifiques de ce monde sont au courant qu’ils se trament quelque chose. Sais-tu où nous sommes ? »

Non… Elle ne savait pas, elle ne s’était même pas posée la question. Seule arrêter cette malédiction avait été sa priorité depuis presque trois mois. Sa mère sortit sa langue, venant lécher la cicatrice qu’elle lui avait causée. Elle poussa un léger cri de douleur mais ne bougea pas. Sa mère lui montrait de l’affection alors qu’elle ne l’avait jamais alors qu’elle n’était qu’une enfant ?

« Cette blessure ne pourra pas être soignée…Maintenant, est-ce que veux arrêter ce combat qui est inutile ? »

« Non… Je ne l’arrêterais pas… sauf si tu annules ma malédiction ! Je veux revoir Xano ! »

« Il court droit à une mort certaine. Les créatures déifiques se rapprochent de plus en plus de ce lieu qui est le noyau central du Mal en ce monde. Nous sommes dans les montagnes Valéennes et je suis à la recherche de ce mal. Inexorablement, la prophétie se met en route et celui que tu protèges se dirige vers cet endroit. Il ne doit plus être très loin, ce n’est qu’une question de temps. Ta malédiction… Je ne peux l’annuler sauf par ma mort. »

« Je peux arranger ça héhéhé ! »

Une ombre gigantesque se profila dans le ciel avant de venir s’abattre sur le haut de la montagne où elles se trouvaient… Deux paires d’ailes différentes, une apparence qui ne semblait plus humaine et pourtant une voix qui montrait qu’il était clairement un humain. Qu’est-ce que cette chose faisait ici ?! Zyla se positionna devant sa fille comme pour faire rempart de son corps avant de s’écrier :

« Tu t’es enfin montré ! Vous vous êtes décidés à sortir de votre trou ?! Ils arrivent les uns après les autres ! D’ici quelques semaines, vous serez rayés de la surface de cette planète ! »

« Moi ? Disparaître ? Ne dit pas de bêtises de ce genre, il en faudra bien plus que ça pour m’éliminer. Nous avons déjà éliminé une grande majorité de la famille la plus puissante parmi les Feunards, il ne reste plus que vous deux. Dommage que votre échauffourée m’a permis de vous repérer. A qui ai-je affaire ? L’une des Reines et une Feunard à la puissance presque divine… si elle n’avait pas été autant affaiblie par ce combat. »

« ZYLA ! Ma mère se nomme Zyla ! »

« Tais toi Tyrania. Ainsi… Tu es l’une des quatre Reines ? Jamais… je n’aurais pu te tuer de toutes façons. Une mère n’a pas à tuer son enfant. »

« Que c’est tendre et touchante comme scène. Dommage qu’elle doive se terminer maintenant. »

« Qui es-tu saleté d’humain ?! »

« Loxen, Taiso dominateur. Peut-être que tu ne connais pas ce nom mais ta fille doit bien savoir de quoi je parle, n’est-ce pas mes belles ? »

Quatre griffes sortaient des deux bras de Loxen pour venir se planter juste à l’endroit où Tyrania et Zyla se trouvaient il y a quelques secondes. La Feunard de deux mètres de hauteur grogna légèrement alors qu’elle faisait déjà apparaître une flamme à l’intérieur de sa bouche :

« Tu ne toucheras pas à elle ! Tyrania ! Enfuis toi ! Vas rejoindre ton dresseur, vas rejoindre le Joker Blanc, je vais le retenir du mieux que je le peux ! »

Ce spectacle… Ce fameux spectacle d’une mère protégeant son enfant. Où l’avait-elle déjà vu ? Cela ne datait pourtant de pas tant de temps que cela… Moins d’une année avec Elis. Sa mère était prête à la protéger ? Après tout ce qu’elle lui avait fait ? Tsss ! Et puis quoi encore ! Elle fit apparaître une sphère de feu à l’intérieur de sa bouche avant de se positionner à côté de sa mère, lui criant :

« Tu crois vraiment que je vais t’écouter ?! Cela fait depuis plus de dix ans que je ne t’ai jamais écouté, je ne vais pas commencer maintenant ! »

« Sale fille. Tu me fais honte. »

Elle venait de dire cela sur le ton de la plaisanterie car elles savaient autant l’une que l’autre que ce n’était plus l’heure de se battre. Cet homme avait une coupe afro de couleur jaune flash et vraiment horrible. A part cela, il ne semblait pas avoir grand-chose d’humain. De nombreuses ailes, des griffes qui sortaient de ses bras et une épaisse peau écailleuse étaient son corps. Une paire de lunettes noires cachait ses yeux et un sourire était dessiné sur ses lèvres. Il prit la parole en regardant les deux flammes :

« Vous pensez vraiment que vos flammes vont m’atteindre ?! Animaux répugnants, comprenez donc votre place ! »

C’était à son tour d’ouvrir la gueule pour faire apparaître un puissant souffle de flammes violettes qu’il crachait en direction des deux renardes. Celles-ci esquivèrent instinctivement, se doutant bien que ce n’étaient pas des véritables flammes que Loxen venait d’utiliser. Il était impossible pour elles de les battre à l’heure actuelle et elle le savait bien. Zyla poussa un profond soupir avant de faire apparaître un halo de flammes autour du sommet.

« Je peux savoir ce que tu comptes faire ? Je pensais t’avoir dit que les flammes ne pouvaient pas m’atteindre. »

« Je n’ai jamais considéré comme la possibilité de te vaincre… du moins pas dans mon état et c’est pour ça que tu nous as attendu. Tu voulais profiter que l’on soient blessées pour nous attaquer par derrière. »

« Et oui ! Quand même, tu es relativement intelligente… pour une créature. »

« Quand on utilise des tactiques aussi viles et basses, on ressemble plus à un cafard qu’autre chose. Je préfère être un animal dénué d’intelligence qu’un avorton de ton espèce ! »

« Je vois que l’on parle beaucoup mais il est temps de mettre un terme à ta vie ! »

Pff… Il était temps ! Elle disparaissait de la vue de Tyrania en même temps que Loxen. Si il voulait un véritable combat malgré l’état déplorable de la Feunard au pelage brun, elle allait lui en donner ! Tyrania tournait son œil violet de tous les côtés pour tenter de suivre le combat mais n’y arrivait pas. Sa mère n’avait-elle rien donné lors de son propre combat contre elle ? Maintenant qu’elle était là en tant que spectatrice, elle pouvait voir à quel point le combat qu’elle venait de mener contre sa mère était bien différent de celui qu’elle voyait actuellement. La voie de sa mère résonna à ses oreilles :

« Prépare toi… Tyrania… Serre les dents… »

« Qu’est-ce… »

Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps aux paroles de sa mère que celle-ci réapparaissait devant elle. Les yeux bruns posés sur Tyrania, Zyla donna un puissant coup de tête, la faisant traverser les flammes de l’halo… pour la faire plonger dans le vide. Juste à la fin… Elle venait de la trahir ?

« Survis… puisque tu es la dernière de notre famille. »

« Elle ne pourra pas rester en vie à cette hauteur. Tu es complètement arriérée ! »

« Je lui fais pleinement confiance. Quand à toi… Tu n’as pas compris ce qui vient de se passer, n’est-ce pas ? Ma famille… Elle est toujours présente autour de moi depuis des années. »

Quoi ?! Ce n’était pas vrai… Il tourna son regard très rapidement pour remarquer que des sortes de fumées blanches traversaient les flammes qu’elle avait crée. De nombreuses fumées blanches à l’apparence de différents Feunards de diverses tailles. Des esprits… Ils étaient tous là depuis des années, ils étaient restés près d’elle pendant tout ce temps.

« Celui qui m’a permis de rester en vie a très mal joué. Nous ne pouvons pas mourir aussi facilement. Nous restons toujours en vie jusqu’à ce que nous ayons accompli notre dernière volonté. C’est là notre force. »

« Qu’est-ce que tu vas faire comme conneries ?! »

Déjà, les spectres rentraient les uns après les autres dans le corps de Zyla. Ses blessures se refermaient les unes après les autres alors qu’elle se mettait à grandir. Trois… Quatre… Cinq mètres, elle était maintenant presque trois fois plus grande que l’humain qui se tenait devant elle. Déjà, son corps s’était enflammé complètement alors qu’elle souriait, un glapissement sortant de ses lèvres :

« Le mal de ce monde doit disparaître et je vais emporter l’un de ces suppôts avec moi ! »

Ce qui s’était passé à ce moment là ? Personne ne le savait mais la majeure partie de la montagne disparue dans une magnifique explosion qui fit trembler la terre sur des dizaines de kilomètres. Il ne fallait jamais sous-estimer la puissance d’êtres considérés comme des divinités, cela avait été l’erreur de Loxen. En bas de la montagne ou plutôt de ce qui en restait, un corps s’était retrouvé couvert par de nombreux buissons. Des blessures étaient apparentes sur sa majeure partie et le souffle de la Feunard au pelage doré était très faible. La cicatrice qui allait se former à la place de son œil droit s’était remise à saigner. Tout était terminé… Une aura noire était apparue très légèrement autour d’elle avant de disparaître, une fumée blanche s’approchant d’elle avant de la pénétrer. C’était la dernière chose qu’elle pouvait faire pour elle. Les blessures du corps de Tyrania se refermèrent mais la cicatrice restait indéniablement.

Chapitre 64 : Mère et fille

ShiroiRyu
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Chapitre 64 : Mère et fille

« Comment il peut faire aussi chaud dans cet endroit ? »

Elle se répétait inlassablement cette question à chaque fois qu’elle voyait cette partie des montagnes des régions Valéennes. Au lointain, il était possible de voir que le haut des montagnes était enneigé mais ici, rien du tout, il n’y avait de que de la verdure et une forte chaleur presque irréelle se faisait sentir.

« Tout est de ta faute, Zyla, n’est-ce pas ? Ou plutôt devrais-je dire Mère. Dire que tu es capable de faire changer la nature dans le lieu où tu te rends. »

Avait-elle perçu sa présence dans les montagnes ? Il y avait de fortes chances puisque d’après les dires de Kalix, elle était capable de la retrouver et inversement à cause du lien qu’elle avait crée avant de mourir. Pourquoi devait-elle arriver à de telles choses ? Car elle était la raison de sa malédiction, elle était celle qui était la raison de sa venue en ce lieu.

« Xano ? Que fais-tu en ce moment ? Est-ce… que tu m’as déjà oublié ? »

Cela allait faire presque trois mois qu’elle était partie. Plus exactement, deux mois et trois semaines pour être précis. Il ne restait plus qu’une semaine avant la majorité du jeune homme qu’était Xano Likan. Il n’y avait aucune chance qu’elle y arrive à temps. De toute façon, qui pouvait dire si elle allait s’en sortir vivante ou non face à sa mère ?

« Je suis fatiguée de parcourir ces routes… Vraiment trop fatiguée. »

Depuis qu’elle était partie, son corps s’était élancé et agrandi, ses pattes étaient devenues bien plus puissantes et fortes. Elle avait dut vivre toute seule et se battre pour survivre. Rare étaient les fous qui tentaient de s’en prendre à elle mais si quelqu’un venait la provoquer pour la combattre, elle n’hésitait pas à le blesser gravement jusqu’à ce qu’il comprenne la leçon. Si elle devait devenir une humaine sous cette forme, à quoi allait-elle ressembler ? A un véritable monstre sans une once de féminité, elle le savait bien.

« On se fait du souci pour Xano ? Héhéhé. »

Une mèche de cheveux noirs avec une coupe au bol de cheveux blonds, deux yeux rouges dirigés vers elle alors qu’il était assis sur une pierre. Malar l’observait avec un petit sourire : Comme à son habitude, il s’était permis de l’espionner et de la suivre pour le simple fait qu’il trouvait ça amusant. Bizarrement, depuis presque deux mois, il éprouvait quelques difficultés à retrouver sa trace. Il sentait que ce n’était pas l’œuvre de Juperus, non cette pauvre femme était trop occupée à protéger Xano et à l’empêcher de le découvrir depuis la dernière fois mais alors, qui ? Qui se permettait de le gêner ?

« Que fais-tu ici ? Je n’ai pas besoin de ta présence. »

« Tu crois que je ne sais pas où tu vas ? Tu te diriges droit dans la gueule du loup. Tu penses encore à arrêter ta petite malédiction, n’est-ce pas ? Et pour quelle raison ? Xano est mort, les trois autres Reines aussi. »

Blaguait-il ? C’est vrai qu’elle ne pouvait pas savoir ce qui se passait chez eux mais Malar gardait son sourire sur les lèvres. Il était impossible de connaître les pensées de l’homme en habit noir avec une longue cape grise autour de lui. Elle posa son regard vairon sur lui avant de soupirer, se remettant en marche :

« Tu mens et cela se voit très facilement. Si tu n’es là que pour dire des absurdités, tu ferais mieux de partir. Tu m’insupportes. »

« Oh… Je vois que l’on n’aime plus les plaisanteries ? Peut-être que tu préférais quand c’était Xano qui les racontait ? »

« Je pensais m’être bien fait comprendre. Si tu restes près de moi, je ne pourrais te garantir la vie sauve. »

Malar éclata de rire alors qu’il marchait à côté d’elle. Il ne semblait même pas se soucier des paroles de la Feunard. Il n’avait visiblement pas peur de cette dernière… et l’inverse ? C’est vrai, c’était le premier constat qu’il avait fait en la revoyant après ces deux mois : Elle ne semblait plus le craindre comme auparavant. Quelque chose avait changé en elle mais il ne pouvait se l’expliquer.

« Depuis quand tu oses me parler comme ça, petite sotte ? »

« Depuis que tu n’es qu’un simple humain. Si tu n’as que ça à faire, pars d’ici. J’ai des choses plus importantes que de m’amuser avec un humain de la pire espèce. »

« Attend un peu pour voir ! »

Une aura noire entourait son poing droit alors qu’il se dirigeait vers Tyrania pour venir la frapper de toutes ses forces et lui montrer qu’il ne plaisantait plus. Elle ne pouvait pas se permettre ce genre de caractères, pas avec lui ! Elle s’immobilisa, tournant son visage neutre vers lui alors qu’elle soupirait :

« Tu m’insupportes, Malar. Tu ne peux rien contre moi à cet instant. »

Il fut violemment renvoyé au sol sans qu’il ne comprenne ce qui venait de se passer. Une sorte de fumée grise entourait Tyrania et la protégeait des coups alors qu’il se relevait. Qu’est-ce que… Plus il regardait la fumée, plus il avait l’impression de voir une forme dans celle-ci. Une forme qu’il reconnaissait facilement puisqu’elle représentait une Feunard à neuf queues.

« Elle me protège des personnes de ton espèce. Pars d’ici puisque tu sais maintenant que tu es faible. La prochaine fois, je serais moins clémente. »

« Saloperie de Feunard, ne joue pas avec moi ! Je suis Malar, je suis son Elu ! »

Son élu ? Parlait-il de cette personne qui semblait dirigé dans l’ombre le jeune homme ? Il s’était déjà mis à courir à nouveau vers elle mais il s’arrêta avant de tenter de la frapper. Il ferma les yeux, hochant la tête plusieurs fois à la suite avant de grogner :

« Tu ne perds rien pour attendre sale Feunard ! »

« Tu as terminé ? »

Il cracha au sol de rage avant de s’enfoncer dans ce dernier comme il avait pris l’habitude. Il ne savait pas pourquoi mais il n’arrivait pas à toucher cette Feunard. Néanmoins, si Elle lui avait dit de ne plus se soucier d’elle, alors il devait l’obéir. De toute façon, il ne pouvait pas faire grand-chose maintenant. Il n’était pas encore prêt à être utilisé.

Il était finalement parti ? Et elle avait réussir à lui tenir tête. Elle n’arrivait pas à le croire et pourtant, c’était bel et bien le cas. Elle poussa un long glapissement en direction du ciel : Elle venait d’affronter et de battre l’une de ses plus grandes peurs ! Mais elle savait que ce n’était pas seulement grâce à elle. La fumée blanche arrêta de tourner autour d’elle avant de se présenter sous la forme d’une Feunard au pelage gris :

« Merci… grand-mère. »

« Cet homme semble être définitivement mauvais. J’ai rempli ma dernière mission en tant qu’esprit errant. »

« Au revoir, un jour, je serais capable de communiquer avec vous dans la Mort. »

« Ce jour n’arrivera pas avant très longtemps. Fais attention à Zyla. »

Comme pour répondre à l’inquiétude de Kalix, un glapissement traversa les montagnes. Un glapissement qui semblait être un cri de rage et de colère. Plusieurs oiseaux s’envolèrent des arbres de la montagne dans laquelle elle se trouvait alors que l’esprit disparaissait peu à peu pour ne plus jamais revenir.

« Zyla… C’était elle. Elle semble toujours être aussi emportée. »

Maintenant qu’elle savait d’où provenait ce cri qui avait répondu au sien, elle n’avait plus qu’à se diriger vers cet endroit et retrouver sa chère mère après plus de douze ans de séparation. Il était temps de mettre un terme à cette malédiction et déjà, elle ne ressentait plus la protection de sa grand-mère. Elle avait accompli son dernier geste avant de disparaître.

« Xano, je ne serais plus très long ! Attend moi s’il te plaît ! »

Elle criait pour elle-même avant de se mettre à courir à toute allure en direction du cri. Tout allait se terminer très bientôt et elle le savait. Allait-il la reconnaître quand elle allait revenir ? Elle ne savait pas et ce n’était pas là son problème. Il lui fallut deux journées pour finalement ressentir une forte chaleur autour d’elle : Zyla était proche, très proche et elle le savait. Maintenant, il fallait simplement la trouver.

« Que viens-tu faire sur mon domaine, faible créature ? Si tu as une bonne explication, je n’irais pas te tuer. »

« Je vois que l’on ne change pas les choses habituelles. »

« Qui es-tu pour te permettre un tel langage envers moi ? »

« Cela fait donc tellement de temps que l’on ne me reconnaît pas ? »

Finalement, elle était arrivée au sommet de la montagne après plusieurs difficultés. La voix provenait de là et elle n’avait aperçu que deux yeux bruns posés sur elle. Même si l’air était plutôt frais à cette hauteur, un rapide coup d’œil autour d’elle lui démontrait le contraire : Le sol était calciné, la roche était rougeoyante et elle se disait qu’aucune créature ne pouvait poser un pied sur ce sol sans se brûler. Heureusement que les Feunards étaient reconnus pour absorber les flammes, qu’importent leurs puissances.

« Tu es… elle. J’ai senti ta présence depuis plusieurs semaines et mois mais je ne pensais pas te revoir aussitôt. Que viens-tu faire ici Rejetée ? »

« Toujours aussi heureuse de me voir à ce que je remarque, Mère. »

Finalement, une créature sauta dans les airs avant d’atterrir au sommet devant elle. Une renarde à neuf queues et mesurant dans les deux mètres de hauteur. Elle avait deux yeux bruns et sa fourrure était magnifique et brune. Ses neuf queues brunes avaient un bout argenté et on pouvait apercevoir que sa fourrure était absente pour laisser place à de nombreuses cicatrices. Un filet de bave s’écoulait de sa gueule alors qu’elle prenait la parole :

« Répond à cette question et je te laisserais peut-être partir. Tu ne manques pas de culot de venir en ce lieu pour me voir après tout ce que tu as fait. »

« Je pensais que c’était évident. Je suis là pour faire disparaître la malédiction que tu as mise sur moi il y a de cela treize ans. »

« Tu es toujours avec cet humain ? Ce… Malar ? Et tu voudrais que je te laisse être avec lui, que tu puisses l’aimer réellement et lui montrer à quel point tu tiens à lui ? Pauvre idiote, penses-tu réellement que je vais accéder à ta demande ? »

« Qui a dit que j’étais là pour te demander ? Je ne suis pas avec Malar mais avec un magnifique et merveilleux humain. Tu ne peux pas savoir ce que c’est d’être liée à un humain, toi qui es haineuse avec cette race depuis tant d’années. »

Elle n’avait même pas le temps de réagir que déjà, les neuf queues brunes s’abattirent sur elle avec violence, le sol se fissurant très légèrement alors que Zyla posait une de ses pattes sur la tête de Tyrania.

« Tu te permets ce genre de remarques alors que tu ne sais rien de mon existence et de ce que j’ai vécu. Ton père et sa mère étaient des pauvres fous idéalistes, comme toi en ce moment. Ces humains sont la peste de ce monde, ils doivent disparaître de ce lieu et je ne me gênerais pas pour les anéantir les uns après les autres ! »

« J’ai appuyé sur un endroit où il ne fallait pas ? Tu crois vraiment que je suis aussi faible qu’auparavant ? Je vais te montrer qu’il ne faudra pas me prendre à la légère ! »

Inutile d’utiliser des flammes dans ce combat, elles savaient autant l’une que l’autre que c’était la chose à ne pas faire dans un combat entre deux Feunards. Seule la force brute allait montrer qui était la plus puissante aujourd’hui. Les huit queues de Tyrania claquèrent la joue de Zyla, la faisant chavirer sur le côté pour lui retirer sa patte sur la tête de la Feunard au pelage doré. Celle-ci s’extirpa rapidement avant de se mettre en position devant Zyla. Un long glapissement de colère et la Feunard au pelage brun poussa le même.

« Il est vrai… que tu es devenue plus forte car tu es devenue une Feunard mais cela ne changera rien ! Ton cœur est perverti par ces maudits humains ! »

« Je ne te demande pas de me comprendre, je suis là simplement pour retirer cette malédiction. Tu crois que ça me fait plaisir de te voir ?! Tu n’as qu’à annuler cette malédiction et je ne serais plus ici ! »

« Te moquerais-tu de moi ? Maintenant que tu es ici, je ne te laisserais pas partir ! Tu es la raison de la fin de notre famille ! »

« MENSONGE ! Grand-mère Kalix m’a tout raconté ! C’est Malar qui a tué notre famille ! »

« Il suffit ! Je n’ai pas de temps à perdre avec toi ! Tu veux annuler cette malédiction ?! Il faudra me tuer pour ça ! »

Impossible de discuter avec elle et de toute façon, elle n’était pas prête à parler ! Les deux Feunards disparurent de la surface alors qu’elles se déplaçaient à grande vitesse autour de la place. Le bruit de leurs pas résonnait dans le vide, de nombreux grognement venant les rejoindre alors que des flammes apparaissaient au bout de leurs queues. Deux pour Tyrania, une pour Zyla.

« Le savais-tu ? Plus nous possédons de queues, plus nous sommes appréciées et aimées de nos dresseurs. Plus nous avons de queues, plus nous sommes puissantes. »

« Et plus nous faisons flamber nos queues, plus notre force augmente. Tu crois que je ne l’ai jamais remarqué après toutes ces années ?! »

« Tu n’es pas une petite sotte. Dommage que tu aies choisi la mauvaise voie ! A cause de nos relations avec les humains, notre famille a disparu ! »

« Tu ne fais que de te répéter ! Si tu as quelque chose à dire, viens te battre au lieu ! »

Elle n’avait utilisé qu’une flamme au bout de sa queue et pourtant, elle faisait jeu égal avec elle. Vraiment… Sa mère était bien plus puissante qu’auparavant, elle avait essayé de l’énerver pour la mettre en colère et donc profiter de sa confusion mais elle semblait si calme bien que sa voix trahissait parfois son emportement. Vraiment…

« Tu devrais arrêter de penser à ton humain. »

Hein ? Quoi ?! Elle s’était retrouvée à sa hauteur sans qu’elle ne la remarque. Les crocs de la Feunard au pelage brun vinrent se planter dans sa peau avant de s’extirper. Elle cracha un morceau de peau alors qu’une plaie sanguinolente apparaissait à la place de l’endroit où se trouvait la fourrure dorée de Tyrania. Celle-ci avait gémit de douleur mais s’était retenue de crier. L’heure n’était pas à la plaisanterie et sa mère avait véritablement l’intention de la tuer ! Elle ne devait pas se retenir et utiliser le maximum de ses forces. Sa troisième queue se mit à s’enflammer alors qu’elle grognait :

« Je ne pensais pas à lui mais je devrais visiblement. Je vais te montrer simplement la véritable puissance d’une Feunard domestiquée ! »

« Comme un vulgaire Caninos ! Tu te compares à ces chiens ?! Tu es tombée bien bas ! »

La remarque blessa la Feunard au pelage doré et cela avait pour raison de l’énerver encore plus. Rapidement, une quatrième puis une cinquième queue s’enflammèrent devant les yeux de la renarde d’environ deux mètres de hauteur. C’était à son tour de disparaître à toute vitesse, le regard brun se posant à chaque endroit où les pas se faisaient entendre. Elle était en train de tourner autour d’elle en attendant qu’elle fasse une erreur.

« Tu n’as que ça à me montrer ? »
Non, il y avait quelque chose qui clochait mais elle ne savait pas quoi… Rapidement, un déluge de flammes se présentait autour d’elle et elle se demandait si sa fille venait de perdre la tête ? Ne savait-elle pas que les Feunards étaient capables d’absorber les flammes et de les rendre plus forts ? Non, elle avait imaginé une tactique qu’elle ne connaissait pas. Elle n’entendait plus ses pas et soudainement, le sol s’affaissa sous elle avant que n’apparaisse Tyrania. Elle planta ses crocs au niveau de la gorge de Zyla mais celle-ci fit rapidement un pas en avant, se laissant mordre au niveau du côté gauche du corps.

« A mon tour de t’offrir un petit cadeau ! »

Elle adorait Xano et elle allait lui montrer toute la puissance qui émanait d’elle quand il s’agissait de lui. Rapidement, son corps se mit à s’illuminer avant qu’elle ne blesse Zyla sur le côté gauche, extirpant ses crocs mais ce n’était pas terminé et elle percuta l’endroit de la blessure avec sa tête tout en pensant à Xano. Elle… Elle ne pouvait pas comprendre ce qu’était d’être aimée par un dresseur, ce qu’était de sentir le corps de ce dernier contre le sien. Non, elle était complètement à la ramasse et elle allait lui montrer !

« Je vois que tu décides enfin à être sérieuse… MAIS CE N’EST PAS POUR CA QUE TU ARRIVERAS A ME BATTRE ! »

Deux, trois, quatre et cinq queues qui s’enflammaient chez la Feunard au pelage brun. Elle aussi avait décidé de ne plus plaisanter. Comment cette petite Feunard pouvait se permettre de la blesser, elle ?! Elle qui était la seule preuve de l’existence lointain d’une famille de Feunards des plus respectables, une famille de Feunards qui avait totalement disparu il y a plusieurs années ! Elle s’était mise à foncer en direction de Tyrania, leurs deux têtes se percutant en même temps, provoquant une explosion sous la chaleur de leurs deux corps. Elles n’hésitaient pas à tout donner pour éliminer l’autre.

« AH ! Ca fait mal ! »

Il posa une main sur son cœur, un genou à terre. Qu’est-ce qui venait de se passer ? Luna fut rapidement à ses côtés, regardant pour voir si il était blessé. Elle était très inquiète alors qu’il venait simplement de dire qu’il avait mal. Tyrania était en train de se battre, il en était sûr. Elle était en train de se battre et il ne pouvait pas l’aider. Il ferma les yeux, se murmurant intérieurement :

« Tyrania… Reviens vivante. Je t’en prie. »

« Xano ?! »

La fumée de l’explosion disparue alors qu’elle haletait : Sa mère était vraiment très puissante… bien plus qu’auparavant. Est-ce que la haine et le désir de vengeance sur la race humaine l’avaient rendu à un niveau égalant celle de la reine Teli ? Et si… C’était le cas ? Si elle était aussi forte que Teli… Alors les problèmes allaient être nombreux, bien plus nombreux qu’elle le pensait.

« Me tenir tête sur tous les sens du terme, c’est bien, mais est-ce que tu es encore capable de te battre ? »

C’est vrai… Son front était maintenant en sang et le liquide rougeâtre s’écoulait de ces derniers alors que Zyla ne semblait pas avoir souffert du contact physique avec sa fille. Ce n’était pas possible, comment avait-elle fait pour tenir face tant de puissance ? Une sixième queue s’enflamma chez les deux Feunards : L’apogée de la puissance se rapprochait de plus en plus.

« Je tiendrais autant de temps qu’il le faudra ! Je suis là pour me permettre de vivre paisiblement avec mon dresseur et toi tu m’en empêches avec ta foutue malédiction ! LAISSE MOI VIVRE ! »

« Petite imbécile. Tu as l’air d’oublier ce que nous sommes réellement. Nous ne sommes pas de simples pokémons, nous sommes des créatures équivalentes à des Dieux ! »

Qu’elle était stupide… de croire qu’un humain et une Feunard pouvait vivre heureux tout les deux. C’était impossible et elle le savait bien mieux qu’elle ! Il était temps de lui montrer la dure réalité de la vie ! Les trois dernières queues au bout argenté se mirent à s’enflammer alors qu’elle disparaissait de la vue de Tyrania : Voilà qu’elle venait d’utiliser le maximum de sa force. Elle devait lui montrer à quel point les liaisons avec les humains étaient mauvaises.

« Tu crois vraiment qu’il va encore t’aimer après ça ?!! »

La première des neuf queues vint frapper le sol juste devant Tyrania qui ne semblait même pas pouvoir réagir vu la vitesse à laquelle sa mère se déplaçait. Inexorablement, les queues aussi tranchantes que du métal se rapprochaient de son visage qu’elle reculait instinctivement. La seconde, la troisième, la quatrième furent évitées de justesse alors qu’elle grognait :

« Ce n’est pas avec ce genre de tactiques douteuses que tu vas m’empêcher de le revoir ! »

« Rejetée ! Tu vas finalement comprendre l’origine de ton nom ! »

La cinquième et la sixième queue étaient si proches d’elle mais elle fit un geste sur le côté pour n’être que faiblement touchée sur la hanche droite. Enfin, Zyla réapparaissait devant elle, un sourire neutre dessiné sur ses lèvres :

« Dis adieu à ta beauté qui caractérisait les Feunards. »

La septième queue frôla sa joue droite, traçant une légère ligne de sang alors que la huitième faisait de même mais à une hauteur différente. Elle… Non… Elle allait… La neuvième queue brune traça une longue plaie sanguinolente et diagonale sur le visage de Tyrania. Celle-ci s’écroula de douleur, poussant un hurlement qui résonna en écho dans les montagnes avoisinantes. Son œil droit n’était plus.

Chapitre 63 : Ivre de plaisir

ShiroiRyu
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Chapitre 63 : Ivre de plaisir

« Oria ? C’est bon ? »

Il était finalement revenu avec ses trois femmes alors que la lumière s’éteignait peu à peu près de la jeune femme aux cheveux rouges. Celle-ci avait à ses côtés deux oiseaux de différentes taille : L’un était plus grand que l’autre, presque autant que la jeune femme. L’autre avait une longue mèche bleue au-dessus de son crâne et devait mesurer à peine moins d’un mètre. Un Roucarnage et un Etouraptor. Elle sécha rapidement ses larmes avant de dire à Xano :

« Oui… Ca l’est. Tout est bon. Ils sont bel et bien redevenus des pokémons mais au moins… Ils sont soignés, n’est-ce pas ? »

« D’après les dires de Ronyl, c’est le cas. J’ai put constaté les effets de l’antidote sur Paria donc je pense que c’est bon. Si lui a réussi à avoir une humaine à partir d’une pokémon, je pense que toi, il n’y aura aucun souci. Cela n’est plus qu’une question de temps. Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Maintenant, tu ne seras plus recherchée par les Taisos donc tu es tranquille et tu n’as pas à t’en faire. »

« Je crois que je vais participer à quelques combats avec Rek et Iny puisqu’ils sont redevenus deux pokémons. Qu’en pensez vous ? »

« Roucar ! »

« Raptor ? »

« Tiens, j’y pense sur le moment, j’ai un petit quelque chose à te dire. Je suis sûr que ça te fera très plaisir. Je l’ai appris il n’y a quelques années. »

Il s’approcha d’elle, lui murmurant plusieurs phrases. Souvent, elle pensait qu’il blaguait et le lui signalait d’un geste de la main mais il ne semblait pas rire. Quelques instants après, elle s’approcha des deux oiseaux leur demandant de montrer leurs médaillons. Bizarrement, ils étaient revenus et ne semblaient plus être fissurés. Ils avaient une belle couleur blanche et grise et elle ferma l’une de ses mains en même temps que ses yeux. Soudainement, elle poussa un cri de stupeur avant de dire :

« HEY ! Mais ça marche Xano ! Ca marche ! »

Elle lui sauta dans les bras pour lui remercier de l’avoir prévenu d’une telle chose. Rapidement, elle fit une symbiose avec Iny, de magnifiques ailes brunes apparaissant dans son dos alors qu’elle se mettait à parler avec l’Etouraptor. Finalement, elle arrêta la symbiose avant de se tourner vers Xano :

« Mais toi… Tu ne comprends pas ce qu’ils disent ? »

« Avec de l’entraînement ou si je les connaissais bien mieux, je pense que je pourrais les comprendre parfaitement mais là, je ne peux pas. Dans le cas de Tyrania, je sais exactement ce qu’elle dit. En fait, tu comprendras simplement les pokémons avec qui tu as déjà fait une symbiose ou que tu connais plutôt bien comme les pokémons d’un ami ou de la famille. »

« Merci beaucoup ! Je vais quand même pouvoir leur parler malgré leurs formes de pokémon ! Mais toi, qu’est-ce que tu vas faire ? »

« Je vais aller leur dire deux mots aux derniers Taisos. Il est temps de se débarrasser de cette gangrène purulente. »

« Je ne pourrais pas t’aider… Pas avec eux sous forme de pokémons. »

« Ce n’est rien ! De toute façon, je sais que Tyrania reviendra entre temps ! »

Il était temps de se séparer mais cette fois-ci, Oria lui fit la promesse de venir l’aider dès que Rek et Iny étaient redevenus des humains. Entre temps, elle pensait capturer un ou deux autres pokémons oiseaux pour essayer de faire quelques symbioses si cela s’avérait nécessaire dans le futur. Elle vint enlacer le jeune homme, celui-ci se laissant faire. Elle grimpa finalement sur le dos de son Etouraptor avant de décoller au loin vers l’horizon.

« Pfff… Tout est réglé. Donc il ne me reste plus qu’à me diriger vers ces foutues montagnes mais avant… Je pense qu’il sera temps d’aller dormir. Nelya ? Tu me portes sur ton dos ? On va se trouver un petit coin dans la forêt pour planter la tente et mettre au lit Luna. Elle dort presque sur place. »

« Hein, que quoi ?! Même pas vrai ! »

Pourtant, un long bâillement de sa part démontra le contraire et déjà, ce furent à leurs tours de partir par la voix des airs. Une vingtaine de minutes plus tard, il était en train de monter la tente alors que Luna dormait à moitié debout. Elle avait du mal à garder ses yeux ouverts et était celle qui s’était le plus épuisée pour cette journée mémorable.

« Dis… Xano ? »

« Oui, Luna ? Tu as un souci ? »

« Non mais… Tu penses que cela va mettre combien de temps pour que Rek et Iny redeviennent des humains ? »

« Je ne sais pas… Je ne suis pas devin, non plus. Mais je pense que vu leurs rapports et tout ce qu’ils ont vécus, en moins d’une année, ils seront de retour. D’habitude, les pokémons ne deviennent que très rarement des humains mais à cause de ce virus Ivoil, ils sont capables d’avoir une fausse apparence humaine. Je pense que ce virus n’était pas si mauvais dans le fond, cela peut permettre aux humains et aux pokémons de s’entendre et de discuter entre eux. Je me demande si Ronyl avait pensé à ça. »

« Il y a de fortes chances, Xano. Si il a modifié le virus Berserk pour le faire devenir le virus Ivoil, il savait que cela pouvait provoquer ce genre de choses. Il est vraiment très doué. »

« Dommage… qu’il soit mort. Au final, il avait une place parmi les hommes. »

« Nous n’avons pas trouvé leurs cadavres. Un jour, ils se présenteront à nouveau devant nous. Mais il faudra voir si ça sera en tant qu’ennemis ou non. »

Il hocha les épaules après les dires d’Oriane à ce sujet. Finalement, la tente fut montée et il prépara le repas alors que la fin de la soirée se passa dans le calme. Tout le monde alla se coucher. Il serait Oriane de sa main gauche, Luna de sa main droite tandis que Nelya le recouvrait de ses ailes rouges alors qu’il ne sentait rien d’autre chez elle. Une heure s’écoula, puis une seconde et enfin une troisième. Tout le monde dormait déjà d’un profond sommeil mais lui gardait ses yeux vairons ouverts.

« Pfff… A force de trop réfléchir à Tyrania, je n’arrive plus à dormir tranquillement. »

« Tu devrais pourtant tenter de t’endormir. Si tu le désires, je pourrais dévorer tes cauchemars même si cela n’a pas un très bon goût. »

« Nelya ? Tu ne dors jamais ? »

« Je ne dormirais jamais en sachant que tu n’as pas sommeil. »

« Tu veux aller te promener ? Contrairement à Oriane ou Luna, nous n’avons pas fait les fous toute la soirée. »

« J’accepte cette proposition. »

En moins de temps qu’il n’avait pour dire ouf, il fut téléporté en-dehors de la tente alors que Nelya faisait son apparition à ses côtés. Il lui prit instinctivement la main droite avant de se mettre à marcher dans la forêt, à travers les bois. Vraiment, il n’y avait qu’avec elle qu’il pouvait se permettre de faire ce genre de balades nocturnes. Ce n’était pas pour lui déplaire comme il aimait se le dire instinctivement.

« Et dire que bientôt, nous allons devoir mener un combat encore plus effroyable que celui contre Ronyl. J’ai eut très peur à ce moment là. »

« Tu ne pouvais pas savoir qu’il avait ce virus en lui et que cette Evoli était spéciale. Le Destin, tu ne peux le prédire exactement. »

« Je croyais que c’était ton travail ? Tu es une fausse Xatu alors ? Qui êtes vous, mademoiselle ? Vous n’êtes pas Nelya ! »

« Est-ce une blague ? Cela est assez drôle en y réfléchissant. Dire que j’étais simplement venue pour te prévenir au sujet de tes quatre Reines, maintenant, je passe mes nuits à tes côtés et cela ne me dérange pas. »

« Heureux de te l’entendre dire. »

« Le ciel est magnifique ce soir… mais les arbres nous cachent la vue. »

« Cherchons une plaine ! De toute façon, elles dorment d’un sommeil lourd, elles ne s’apercevront jamais de nos disparitions. »

Elle ne l’empêcha pas de la faire courir à travers les bois. Il serrait sa main avec une extrême délicatesse alors qu’il cherchait une sortie à travers les bois. Il allait toujours dans le même sens, se disant qu’au bout d’un moment, il allait bien finir par sortir des bois et ce fut le cas ! Ils se retrouvèrent finalement devant une vaste pleine verte et il retira ses chaussures.

« Que fais-tu, Xano ? »

« Fais pareil ! Tu vas voir, c’est assez bizarre mais c’est plutôt drôle comme sensations. »

Elle ne comprenait pas mais elle retira ses chaussures à son tour alors qu’elle se mettait à marcher dans l’herbe. Celle-ci lui chatouillait les doigts de pied et elle se mit à trembler légèrement avant de le signaler à Xano. Celui-ci se la prit par la main avant de se mettre à courir. Elle se laissait emporter par le jeune homme qui semblait vraiment très actif à une heure aussi tardive. Au bout de deux minutes, il se coucha au sol, lâchant la main de Nelya avant de l’inviter à venir se coucher à côté d’elle dans l’herbe.

« Tu voulais voir le ciel, non ? Et bien, voilà, tu peux le voir ! »

« C’est vraiment beau… Les Xatus ont l’habitude voir ce ciel puisqu’ils ne dorment que très rarement. Pour ma part, depuis que je suis avec toi et les autres femmes, je dors très souvent donc je n’ai guère l’habitude de le revoir. Il est magnifique… »

« Un véritable dragueur dirait que ton père a du voler les étoiles dans le ciel pour te les mettre dans les yeux car tu es encore plus jolie que ce dernier. »

« C’est vraiment stupide d’être un dragueur. Tu ne dirais pas ce genre de choses, n’est-ce pas ? Tu n’es pas un dragueur. »

« Dire quoi ? Que tu es vraiment très belle ? Je le pense sincèrement. »

Couchés sur l’herbe, ils restaient immobiles comme deux personnes liées par un amour platonique. Lentement, il alla chercher la main de Nelya. Celle-ci la recula légèrement, frissonnante avant de venir loger sa main dans celle de Xano. Ses doigts glissaient à travers les siens et il tourna son visage vers elle, un léger sourire dessiné sur ses lèvres. Il était rouge de gêne comme il ne l’avait plus été depuis tant de temps… depuis qu’il l’avait fait avec Luna pour la première fois. A force de le faire avec elle et Oriane, il ne ressentait plus aucune gêne, simplement de l’amour envers eux.

« Tu voulais me dire quelque chose ce soir, non ? Tu peux me le dire, nous sommes seuls. »

« Ce n’est rien, ce n’était qu’une vague idée en l’air. Je pensais à quelque chose d’assez stupide mais tu es déjà très heureux sans moi. »

« Ne dit pas ce genre de choses ! Je ne voulais pas en arriver là mais tu n’arrives jamais à être sincère dans tes sentiments. »

Il roula sur le côté tout en tirant Nelya vers lui alors qu’ils étaient couchés sur le sol. Il se retrouva rapidement sur elle, déposant ses lèvres sur les siennes pour venir l’embrasser avec envie et volupté. Elle se laissa faire, fermant les yeux alors qu’il collait son torse contre la poitrine de la jeune femme à travers sa robe bleue. Il continua le baiser pendant une trentaine de secondes avant de lui dire :

« Tu sais quoi ? Tu ne vas rien me demander. C’est à moi de te poser cette question : Nelya, est-ce que tu veux bien… t’unifier à moi ? »

Elle resta muette pendant plusieurs minutes comme si elle réfléchissait à la situation. Elle n’aurait jamais eut le courage de lui demander une telle chose et il le savait bien. Elle avait tenté de lui parler ce soir mais Luna était arrivée à l’improviste. Avait-il réussi à lire ses sentiments ? Ces sentiments qu’elle tentait de refouler à chaque instant où elle utilisait ses pouvoirs mais aussi à chaque fois qu’il était là, proche d’elle. A force, elle avait arrêté de se battre contre cette force dont elle ne connaissait pas l’existence mais dont elle avait tant entendu parler.

« Je… veux bien mais qu’est-ce que je dois faire ? »

« Simplement laisser ton corps réagir proprement à ça. Tu peux tenter de faire ce que tu veux mais il vaut mieux te laisser faire pour la première fois. Mais d’abord… »

Il posa une main sur le bas de la robe bleue de la jeune femme, la regardant dans ses yeux saphir alors qu’elle se crispait automatiquement. Lentement, il releva peu à peu la robe de la jeune femme, mettant le bas de ses jambes à nu. Déjà ses longues jambes étaient à découvert alors qu’il s’approchait de ses hanches. Elle posa subitement une main sur son bras, sentant une forte chaleur en elle, une chaleur incomparable à celles d’auparavant :

« Nelya, il le faut bien un moment. »

« Je… Je ne sais pas… si c’est le moment. C’est… gênant. »

« Tu es gênée ? Alors tu es devenue une véritable femme à partir de maintenant. »

Il ne pouvait rêver mieux que de l’entendre dire une telle chose. Il retira la main de Nelya sur son bras avec sa main libre alors qu’il l’embrassait longuement. Elle était rouge de gêne et c’était parfait. Il releva la robe avant de poser son regard, légèrement étonné : Elle ne portait rien du tout sous sa robe ? Elle était entièrement nue et il voyait déjà son sexe… Ses petites lèvres roses tremblotantes du désir qu’elle tentait de réfréner. Il eut une petite idée coquine et tandis qu’elle avait les yeux fermés, il descendit rapidement son visage vers l’entrejambe de la jeune femme, venant mordiller très délicatement son clitoris. Rapidement, le corps de Nelya fut parcouru de nombreux spasmes alors qu’elle poussa un cri :

« AHHHH ! Qu’est ce qui se passe ?! »

« Je vais simplement t’initier à ce que tu mérites depuis tellement de temps. »

« Non, Xano. Ne fais pas ça, ce n’est pas propre ! »

Qu’importe ce qu’elle disait, elle ne pouvait pas s’empêcher d’apprécier le traitement qu’il venait de lui infliger. Il s’était réfugié sous la robe de Nelya sans pour autant la déchirer, seule sa tête se trouvant sous le tissu bleu de la jeune femme. Elle tentait de l’arrêter mais avec une fausse force qui démontrait que ce n’était pas ce qu’elle voulait. Il venait maintenant de rentrer sa langue dans son intimité, lui procurant des sensations dont elle ne connaissait pas l’existence avant maintenant. Ainsi, c’était ce qu’avait ressenti Luna et Oriane quand Xano s’était occupé d’elles ? C’était… vraiment divin.

« Xa… Xano… Xano… S’il te plaît… Ne t’arrête pas… Pas maintenant. S’il te plaît… Continue pour moi, je t’en supplie. Pourquoi mon… corps réagit comme ça ? »

« Peut-être que tu apprécies simplement et que tu es capable de te comporter comme une véritable humaine ? »

Il retira finalement sa langue en elle avant de sortir sa tête de la robe bleue. Il commença à la remonter de plus en plus, voyant le nombril de la jeune femme avant d’y déposer un baiser. Finalement, il arrivait à la hauteur de sa poitrine et il préférait ne pas se poser de questions au sujet de cette dernière. L’habit disparu subitement alors qu’il l’avait en main, la montrant complètement nue sous le regard ahuri de Xano. Elle avait une main posée sur son visage, ses yeux saphir grands ouverts alors qu’elle disait :

« Je pensais qu’il était mieux… d’utiliser mes pouvoirs pour ça. Ai-je commis une bêtise ? »

« Heu non, non ! Simplement que disons… C’est une façon un peu spéciale de se débarrasser des vêtements. »

« Je vais faire aussi disparaître les tiens. AH ! Mais qu’est-ce que… Huuuum. »

Elle n’avait pas terminé sa phrase que déjà, il s’était attaqué à sa poitrine, donnant des petits coups de langue sur les deux seins aux tétons dardés. Ils étaient bien plus petits que ceux de Luna ou Oriane mais ce n’était pas pour autant qu’elle était plate. Elle avait tout simplement une poitrine de femme normale et ce n’était pas plus mal en un sens. Elle gémissait de plaisir alors qu’il octroyait un service un peu spécial à la jeune femme. Déjà, il sentait ses habits disparaître les uns après les autres, ces vêtements étant déposés sur le côté en étant bien pliés comme du linge neuf. Il arrêta son traitement avant de se coucher sur elle, excité d’une certaine façon qu’il avait du mal à cacher : Quand même, il couchait avec trois femmes et à chaque fois, c’était différent. Alors qu’il connaissait de fond en comble Oriane et Luna, c’était sa première fois avec Nelya et il se sentait à nouveau si bien. Il alla se coucher sur elle, se rappelant qu’elle était bien plus grande que lui. Il avait sa tête déposée sur sa poitrine, son sexe frottant contre le sien alors qu’il respirait son odeur si particulière :

« Xano, c’est comme cela que ça se passe chez les humains ? Je ne sais pas… donc je te demande. C’est un peu particulier… mais ce n’est pas déplaisant. »

« Mais non, petit sotte ! Ah non, grande sotte ! Ce n’est pas terminé, cela vient à peine de commencer. Tu ne crois pas que… »

« On peut rester comme ça ? Je n’ai pas un besoin ardent en ce moment d’avoir ce que vous appelez un rapport sexuel. »

Comme elle voulait, il n’allait pas lui refuser ça. Il se calfeutra avec un petit sourire contre elle alors qu’elle lui caressait le dos tendrement. Ils étaient nus l’un contre l’autre mais il n’y avait rien de pervers ou alors d’envie démentielle de faire l’amour. Ce n’était pas Oriane, ce n’était pas Luna, c’était simplement Nelya. Il ferma les yeux alors que déjà, son corps ne ressentait plus l’extase qui l’avait pris il y a quelques minutes. Il avait légèrement froid, voir très froid puisqu’il était nu. Elle le remarqua aussitôt et fit apparaître ses deux ailes dans son dos, lui donnant l’air d’un ange aux ailes de sang. Elle passa ses deux ailes autour de lui alors qu’il ronronnait contre elle avec envie. Même elle, elle appréciait cet instant : Le savoir contre elle, ce corps juvénile et plein de vie, celui d’un jeune homme qui l’avait insulté la première fois qu’ils s’étaient rencontrés… Tant de choses s’étaient passées depuis. Une vingtaine de minutes s’écoulèrent et ils pouvaient passer la nuit comme ça, chacun le savait.

« Xano, je pense que l’on peut s’unir maintenant. »

« Comme tu le désires. Je te préviens, cela va faire assez mal au début. »

« Souffrir pour avoir du plaisir, cela n’est pas un concept masochiste ? »

« Hahaha ! Vraiment… Nelya. »

Il préféra ne rien dire alors qu’il remontait son visage pour venir l’embrasser. Il devait se remettre un peu en forme avant de la faire devenir une véritable femme. Elle se chargea de ce petit problème avec ces deux mains, accomplissant son devoir d’une façon vraiment troublante et sensuelle. Elle était si efficace dans ses gestes qu’il se retrouva rapidement avec une excitation comme il n’en avait jamais connu. Lentement, elle écarta ses deux jambes pour lui permettre de la faire sienne. Il lui demanda simplement de le tenir contre elle avec ses deux mains alors qu’il la pénétrait doucement pour déchirer l’hymen la première fois. Un léger flot de sang vint recouvrir l’herbe verte alors qu’elle gémissait de bonheur à nouveau.

C’était encore meilleur qu’au départ, elle sentait une décharge électrique qui parcourait son corps alors qu’elle se faisait prendre dans l’herbe fraîche. La fraîcheur de la nuit n’arrivait même pas à recouvrir son corps si chaud alors qu’elle retenait Xano contre elle pendant qu’il donnait des nombreux coups en elle. Ils continuèrent ainsi pendant plus d’une demie-heure, ne faisant que se rouler dans l’herbe pour que l’un se retrouve au-dessus de l’autre pendant l’acte. Enfin, elle poussa un long cri strident en sentant que quelque chose la remplissait de l’intérieur au même moment où elle se crispait. Elle haletait très rapidement alors qu’il poussa à son tour un léger cri :

« Mais c’est quoi ça ?! »

« De quoi, Xano ? Il y a un problème ? »

Il posa rapidement ses yeux vairons sur les seins de la jeune femme ruisselant de sueur. Il y avait un liquide qui s’écoulait de ces mamelons : Il ne venait quand même pas de la mettre… enceinte dès la première fois ?! Pas aussi rapidement ! Il était presque affolé, se disant qu’il était beaucoup trop tôt pour être père alors que Nelya lui caressait tendrement les cheveux pour le calmer.

« Xano ? Tu sembles inquiet. Ce n’est pas à cause de ça quand même ? »

« Mais je je je je je… Attend, ne me dit pas que tu es… »

« Xano, si c’était le cas, cela voudrait dire que je t’ai déjà trahi et trompé, est-ce que cela te semble possible ? »

« Non mais… Je n’ai pas l’habitude que… Voilà mais voilà quoi ! »

« Ah… Disons simplement que certaines femelles peuvent créer ce liquide lactaire sans être enceintes. Cela serait déplaisant que je porte ton enfant ? »

Elle le regardait à nouveau avec son air sérieux et neutre alors qu’ils venaient de s’unifier il y a quelques minutes. Il avait découvert un côté de la jeune femme que nul n’allait connaître à part lui. Il semblait plutôt confus et déjà, il était rapidement pris de remords pour ses paroles. Il correspondait au salopard qui couchait avec une femme sans prendre ses responsabilités et déjà, il alla l’embrasser, disant d’une voix troublée :

« Non et je m’excuse. Je ne voulais pas te vexer ou dire que je ne voulais pas que tu aies mon enfant. J’ai été simplement étonné par ton corps. Je serais très heureux que tu portes mon enfant mais n’est-ce pas un peu trop tôt ? Nous n’avons même pas dix-huit ans ! De plus, il y a encore quelques problèmes à régler. Après que tout soit terminé, nous pourrons tout faire pour en avoir un, qu’en penses-tu ? »

« Fais-tu ce genre de propositions à Oriane ou à Luna ? Avoir un enfant de trois femmes différentes, cela peut s’apparenter à de la polygamie et n’est apprécier qu’en de rares endroits. »

« Disons simplement qu’Oriane et Luna pensent plus à… coucher avec moi qu’à leurs avenirs de mères. Je ne pense pas que cela leur déplaise si cela devait leur arriver un jour. »

Elle alla l’embrasser longuement alors qu’il se laissait faire, ému par le geste de l’ancienne Xatu. Celle-ci prenait les devants et ce n’était pas déplaisant en un sens. Enfin, ils durent se rhabiller et ils savaient que ce moment allait rester gravé dans leurs mémoires. Elle faisait apparaître à nouveau ses vêtements sur elle puis elle s’occupa de Xano grâce à ces pouvoirs psychiques, reprenant son air neutre qui la caractérisait tant.

« Xano… J’ai passé une très bonne soirée avec toi et uniquement toi. Néanmoins, je dois te prévenir que nos soirées en tête à tête ne se termineront pas toujours comme cela. Ne te fais pas de faus… »

« Je ne me fais rien du tout. Tu es Nelya, tu resteras Nelya. On pourra continuer à se balader comme si de rien n’était, cela ne me gênera pas du tout. »

« De toute façon, tu as déjà Luna et Oriane si tu as besoin d’un envie sexuel primaire. »

« Je ne considère pas Luna et Oriane comme des objets, hein ? C’est pareil pour toi mais c’est vrai qu’elles sont plus aptes à vouloir le faire avec moi. Je devrais plutôt arrêter de le faire aussi souvent, voilà tout. »

« Exactement, c’est pour cela que je te préviens que je ne suis pas disponible sur commande contrairement à elles. Je n’ai pas une envie sexuelle dévorante et passionnée, je ne suis pas une femme comme elles. »

Elle s’était déjà retournée, se préparant à partir avec lui alors qu’elle avait remise ses chaussures rouges. Il passa ses deux mains sur son ventre pour la tenir contre elle alors qu’il reprenait la parole :

« Je le sais bien mais c’est pour ça que tu es différente d’elle. J’ai simplement passé une merveilleuse soirée en ta compagnie et j’aimerais pouvoir en passer d’autres avec toi. Je dois donc te remercier de cette nuit. »

« C’est… à moi de te remercier. Tu m’as permis de t’aimer alors que tu aurais pu refusé et te contenter de Luna et Oriane. Je ne sais pas si tout ce qui s’est passé provenait de ton corps en excitation ou alors de tes sentiments mais pour ma part… Je t’aime réellement, Xano. Je ne suis pas capable de le montrer comme les autres mais je t’aime. Si un jour, tu as besoin d’un peu de compagnie féminine car Oriane et Luna dorment profondément, je serais là pour toi. »

« Et si elles ne dorment pas ? J’ai quand même le droit de venir te voir ? »

Elle ne répondit pas, sachant qu’elle s’était contredite en moins de quelques minutes. Elle baissa son regard saphir vers l’herbe, retenant les larmes qui perlaient au bord de ses yeux. Elle qui se considérait si inutile et comme la cinquième roue du carrosse depuis qu’elle était devenue une humaine. Elle qui se considérait simplement comme inexistante à ses yeux car elle ne se comportait pas comme Luna ou Oriane. Elle n’allait jamais sauter dans les bras de Xano ou alors pousser des petits cris ou porter des sous-vêtements affriolants et pourtant…

« Rentrons, il commence à faire un peu frais maintenant. »

« Oui, Xano. Je pourrais dormir avec toi ? De la même façon que dans la grotte, si tu t’en souviens ? »

« Avec plaisir, Nelya. »

Il lui prit la main alors qu’ils se dirigeaient d’un pas lent dans les bois pour retourner vers la tente où dormaient Oriane et Luna. Dès demain, ils allaient reprendre leurs routes et se diriger vers les montagnes Valéennes.