Chapitre 30 : Attaque

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Attaque

« Hey ! Arrête toi là ! »

« Pourquoi me suivez vous ? »

La voix était neutre tandis que l’homme camouflé de noir se retournait vers Cynthia. Il n’était pas possible de voir à travers son masque et on pouvait même se demander si lui-même était capable de voir. Il ne s’était pas arrêté, marchant en arrière alors que Cynthia tentait d’arriver à sa portée. Quand à Thierry, il était difficile de savoir où il était puisqu’elle avait déjà pris une remarquable avance.

« J’ai quelques questions à vous poser alors vous allez gentiment rester ici ! »

« Et si je n’en ai point envie d’y répondre ? »

« Je vous y forcerais ! »

« Soit…Si c’est ce que vous voulez… mais vous devriez faire attention à votre camarade. »

« Hein ? De quoi ?! Thierry ? »

Celui-ci avait finalement rejoint Cynthia, le visage légèrement en sueur alors que Mimolet s’activait à faire ses nombreux gestes. Pfff ! Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle était la maîtresse de Sinnoh maintenant. Peut-être que cela aurait été utile pour arrêter Fixed Smile mais maintenant, c’était trop tard ! La Lockpin au pelage de coton jaune observa Cynthia de ses yeux rubis alors que cette dernière faisait sortir Tellus de sa pokéball.

« Mademoiselle, vous êtes en train d’agresser une honnête personne. »

« Il n’y a rien d’honnête à se cacher derrière un masque ! Ne vous moquez pas de moi ! Où êtes vous passé pendant dix années ?! »

« Cela ne vous concerne point mademoiselle. Lapinette, nous partons. »

« Lockpin, Lock. »

« Je vous ai dit de vous arrêter ! »

Les deux bras de Cynthia furent bloqués par ceux de Thierry, celui-ci empêchant la jeune femme aux longs cheveux blonds de commettre une bêtise. Qu’est-ce lui prenait de se comporter comme ça ?! Les rôles étaient inversés ?!

« Mais Cynthia, tu es folle ?! Cet homme ne t’a rien fait ! »

« LAISSE MOI ! Tu es de mèche avec lui ! »

« Ne raconte pas de bêtises ! Fixed Smile, veuillez partir avant qu’elle ne vous saute dessus. Je la retiens, ne vous en faites pas. »

L’homme au masque blanc et noir hocha la tête pour dire qu’il avait bien compris le message de Thierry. Il se tourna vers sa Lockpin, lui murmurant quelque chose dans l’oreille alors que le trio se donnait en public. Rapidement les deux pattes avant de Lapinette se mirent à creuser le sol avec rapidité pour s’enfuir alors que l’homme se remettait à courir.

« TELLUS ! Poursuis la ! Ne les laisse pas s’échapper ! »

« Mais tu vas arrêter tes idioties ?! Rappelle ta pokémon ! »

« Lâche moi ! Tu n’as pas l’air de comprendre que cet individu est peut-être de mèche avec les maîtres élémentaires ?! »

« Tu racontes n’importe quoi, Cynthia… »

Il poussa un profond soupir, relâchant la jeune femme aux cheveux blonds. La Carchacrok de cette dernière était partie creuser un trou dans le sol à la poursuite de la Lockpin. Sa mission devait être accomplie et elle n’allait pas se gêner pour ça !

« Tu es vraiment stupide et arriérée comme femme. Voilà tout ce que j’ai à te dire. »

« Comment tu oses me dire ça ?! Toi qui t’énerve pour un rien ! »

« Huhu. »

Il rigola légèrement alors que le visage de Cynthia se teintait de rouge. Non mais il se moquait d’elle ou quoi ? D’une voix douce, il murmura tout en s’en allant :

« C’est le cas. C’est le cas. Mais j’ai mes raisons de me comporter de la sorte. Toi, tu n’apprécies simplement pas que l’on te cache quelque chose. C’est dommage, Cynthia. Vraiment dommage car ce trait de caractère ne plait pas aux hommes. »

« Mais… Pour qui tu te prends ?! Tu crois que je veux te plaire ou quoi ?! »

Vraiment, tout avait été inversé sur le moment et il éclata de rire en se retirant. Direction, l’hôtel qu’ils avaient pris la dernière fois. Si elle voulait s’énerver, c’était son problème, pas le sien. Le spectacle avait été effarant et elle pesta légèrement de rage :

« Non mais il se passe quoi ici ?! Thierry qui se comporte comme quelqu’un de calme, moi qui me mets en colère pour quelqu’un que je ne connais pas et… »

Elle prit une profonde respiration, cherchant à se calmer avant de passer une main dans sa mèche de cheveux blonds. Voilà, c’était bien mieux. Elle se dirigea vers la sortie de la ville, attendant des nouvelles de Tellus. Celle-ci vint après une quinzaine de minutes, signalant qu’elle avait perdu la trace de la Lockpin mais qu’elle avait récupéré un morceau de coton jaune. Légèrement surprise par ça, Cynthia prit le morceau entre ses doigts :

« Cette pokémon perdrait ses poils ? Ce n’est pas possible. Pas pendant un tunnel. Tu as réussi à l’attaquer ou je ne sais quoi ? »

« Carcha ! »

« Non ? Bizarre… C’est vraiment bizarre. Mais attend un peu ?! C’est du synthétique ! »

Elle se disait bien qu’il y avait quelque chose qui clochait. Le morceau de coton jaune n’était pas naturel, il ne provenait pas de cette Lockpin mais d’autre part. Et pourtant, Tellus l’avait récupéré en la poursuivant ? Non, c’était vraiment intriguant, bien plus qu’elle ne le pensait. Cette Lockpin se camouflait avec un autre coton ? Mais pourquoi ?

« Tu es enfin revenue ? Tu t’es calmée ? »

« Ne m’adresse pas la parole, espèce de traître. »

Elle était retournée à l’hôtel, récupérant la clé de la chambre qu’elle avait prise pour la soirée. Thierry l’attendait sur le pas de la porte, son visage fermé mais avec un air narquois dans son ton :

« Mais c’est qu’elle est encore énervée la petite enfant. Vraiment, quelle gamine quand tu le veux. Au moins, ça montre que tu n’es pas parfaite. »

« Tu t’es assez foutu de moi, Thierry. Je ne sais pas à quoi tu joues mais je déteste que l’on se moque de moi. »

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler. Ne t’inquiètes pas pour les échecs, ça arrive à tout le monde. Faut seulement s’y habituer. »

« On dirait que cela sent le vécu. Comme lors du combat contre Charles qui t’a laissé gagner car monsieur Thierry s’était évanoui comme un pauvre enfant. »

« Oh une attaque très basse de la part de mademoiselle Cynthia. »

Il s’approcha d’elle, gardant son visage neutre sans pour autant être énervé. Il y avait vraiment quelque chose qui clochait avec le jeune homme depuis qu’ils avaient observé ce Fixed Smile et cette Lockpin. Elle était sûre qu’il avait un rapport avec lui mais lequel ?!

« Vraiment… Je ne pensais pas cela de toi. Savoir que tu es quelqu’un qui a la critique facile et qui s’emporte… Tu viens de briser l’image que j’avais de toi. »

« Ce que tu penses de moi, je m’en contrefiche, Thierry. Lâche moi et ne m’adresse plus la parole. Demain, tu n’as pas besoin de m’attendre pour te rendre à Rivamar. »

L’air neutre de Thierry quitta son visage. Il n’avait pas rêvé ou elle venait de lui dire qu’elle le lâchait enfin ? Comment devait-il le prendre ? Il devait se sentir heureux de savoir qu’elle allait enfin quitter sa vie mais bon…

« Tu plaisantes, n’est-ce pas ? Pourquoi tu ne veux plus rester avec moi ? »

« A quoi cela sert de rester avec une personne si elle a des secrets pour toi. Tu ne veux toujours pas assumer que tu es le fils de Quentin, tu ne me dis rien du tout et tu crois que je devrais rester avec moi ? »

« Et toi, de ton côté ? Tu crois que tu n’as pas de secrets pour moi ? Je tiens à te rappeler que je ne sais rien de ce que tu es actuellement ! Tu te trimballes avec une CARCHACROK ! UNE CARCHACROK ! Ce n’est pas n’importe quel pokémon ! C’est très dur d’en avoir un ! Et elle doit être très puissante, bien plus que tous mes pokémons ! »

« N’essaye pas de mettre la faute sur moi ! Moi aussi, j’ai mes secrets puisque toi, tu ne veux rien me dire ! »

« Qui a commencé à jouer en premier à ça ? »

Il termina sa phrase, se dirigeant vers la porte de sa chambre. Il n’aimait pas la tournure du dialogue entre eux : Il se rapprochait un peu trop de Cynthia et inversement, ils le savaient aussi bien l’un que l’autre. Or, chacun de son côté ne pouvait permettre une telle chose. Il ouvrit la porte de sa chambre, allant à l’intérieur tout en lui disant :

« Si tu veux vraiment savoir et si ça te permet de te rendre plus heureuse, oui, je suis bien le fils de Quentin, cet homme qui est mort il y a dix ans. Maintenant, tu vas pouvoir dormir en paix. Je ne me rappelle pas de toi et des autres car je vous ai tous effacé de ma mémoire ce jour où il est mort. Tu crois que je déteste tous les gens de Sinnoh pourquoi ? Car vous êtes responsables de sa mort. Vous, vos journalistes, vos magazines, vos télévisions, tout cet audimat et ces personnes autour de ça. Les maîtres élémentaires, j’ai juré de tous les tuer et ça, tu ne pourras pas m’en empêcher. J’ai mes secrets que je veux garder pour moi, tu as les tiens. Si tu n’es pas capable d’accepter ça, je ne vois pas pourquoi nous devrions continuer à discuter. Je dirais simplement que c’était plutôt bien avec toi pendant tout ce temps. J’ai eut du mal à te supporter mais au final, tu pourrais être une brave femme si on te connaît bien. »

« Thi… Thierry. Attend un… »

« Demain, tu fais comme tu veux mais je quitte Unionpolis. A toi de voir si tu veux me voir obtenir le dernier badge de Rivamar et mettre un terme à la folie des maîtres élémentaires ou non, je ne peux pas te forcer. Bonne journée et bonne soirée, je ne mangerais pas aujourd’hui. »

Il ferma la porte derrière lui, refermant celle-ci à clé cette fois. Il n’avait pas oublié le petit problème de la dernière fois. Elle avait exagéré, elle lui cachait bien son rôle de maîtresse Sinnoh depuis plusieurs mois de peur de lui briser ses rêves. Elle était vraiment… stupide. Elle alla toquer à la porte de Thierry avant qu’il ne soit trop tard.

« Thierry, je sais que tu es derrière cette porte. Ecoute moi… »

Aucune réponse de la part de Thierry, il n’avait pas put se coucher aussi vite, cela faisait à peine cinq minutes, même pas. Elle savait qu’il l’écoutait mais il ne lui répondait pas. Elle reprit la parole d’une voix lente et triste :

« Je… C’est vrai que… Je te cache des choses, Thierry. Depuis le début, je te mens mais… c’est pour ta sécurité. Je ne veux pas que tu souffres surtout avec tout ce qui s’est passé depuis notre rencontre. Tu sais… »

« Tais toi, c’est bon. Je t’entends assez. Tu en as trop dit. Si tu veux, prépare toi demain à neuf heures, on part d’Unionpolis et on oublie tout ça. »

Elle hocha la tête avec un petit sourire triste : Au moins, ils étaient d’accords sur ce point. Ils pouvaient recommencer à zéro dans cette histoire. Elle devait néanmoins se faire pardonner demain. Elle avait une petite idée en tête mais elle était légèrement émue. C’était tout ce qu’elle voulait : Pouvoir continuer à discuter avec Thierry. Avec lui, elle était considérée comme une femme normale. Il n’hésitait pas à lui crier dessus, à s’énerver et autre et elle appréciait ça. Oh non, elle n’était pas masochiste néanmoins, elle aimait ce côté de Thierry qui montrait qu’il s’en fichait de son statut de maîtresse de Sinnoh puisqu’il ne le connaissait pas. Elle se dirigea vers sa propre chambre, réfléchissant à ce qui allait se passer demain. Oui… Demain, elle allait lui faire ça, elle espérait que ça suffirait amplement.

Le lendemain arriva et Thierry observa l’heure qu’il était sur sa pokémontre : Neuf heures, il était temps de partir vers Rivamar. Revenir à Verchamps puis passer par les deux ou trois plages et ensuite, ils allaient arriver sur cette ville côtière avec un gigantesque phare. Il ouvrit la porte de sa chambre, n’ayant le temps que de voir une ombre noire qui fonçait vers lui. Deux lèvres se posèrent sur sa joue alors qu’il se faisait enlacer par les bras de Cynthia. Il poussa un cri :

« Arggggggggggg ! Mais qu’est-ce qui se passe ?! »

« Bonjour Thierry ! Tu as bien dormi ? »

« Mais lâche moi ! Lâche moi ! T’es trop collante ! »

Il se retira des bras de Cynthia, se demandant ce qui lui passait dans le crâne de réagir comme ça. Il l’observa de ses yeux rubis, plongeant ces derniers dans ceux argentés de la jeune femme aux cheveux blonds. Elle semblait un peu confuse, se demandant si elle avait exagéré avec l’étreinte et le baiser sur ses joues. Ainsi, c’était là la façon qu’elle avait trouvé pour s’excuser par rapport à hier ? Il ne savait pas trop comment le prendre mais bon, cela partait d’une bonne attention. Il n’allait pas pouvoir s’énerver sur ce coup.

« J’ai bien dormi. Et toi ? Tu es prête pour Rivamar ? »

« J’ai eut un peu de mal mais… Oui, je suis prête ! Nous pouvons y aller. »

Voilà, tout était réglé et aucun n’allait rappeler à l’autre les évènements d’hier. Ils quittèrent l’hôtel puis la ville au bout d’une trentaine de minutes, devant faire quelques achats pour les prochains jours. Heureusement, tout allait se passer bien mieux maintenant. Ils discutaient et Thierry se montrait même agréable contrairement aux autres jours. Lui aussi voulait se faire pardonner de son côté pour hier, ce qui n’était pas plus mal en un sens.

« Nous allons nous diriger vers Verchamps puisque c’est là la ville qui ferait office d’arrêt. Tu es d’accord avec ça, Cynthia ? »

« Bien entendu ! Je suis assez… pressée de retourner là-bas, Thierry. »

« Vous pensez pouvoir y arriver en vie ? Je suis désolé mais je ne pense pas pouvoir vous laisser faire ça. Adieu. »

Hein ? De quoi ? Une voix venait de s’adresser à eux et ils n’eurent même pas le temps de se retourner. Une fissure s’ouvrait sous leurs pieds, Cynthia poussa un cri alors que le regard rubis de Thierry se posa rapidement sur la personne. Une chevelure brune en bataille, un regard de même couleur et un sourire narquois. C’était un maître élémentaire ! Néanmoins, il n’avait pas le temps de penser à ça !

« Cynthia, accroche toi s’il te plaît ! Tapélétop ! »

Elle observait le jeune homme aux cheveux bruns qui venait de la serrer contre lui. Elle se surprise à rougir en sentant l’étreinte de ce dernier, une étreinte très forte mais… délicate. D’un geste vif, il se retourna pour qu’elle soit au-dessus de lui alors qu’il était dos par rapport au sol qui se rapprochait de lui. Il connaissait bien cette situation, il la connaissait que trop bien ! Il fit sortir une pokéball entièrement brune de sa poche, fermant les yeux alors que sortait une créature de la sphère. Il devait lui faire confiance à sa créature et Cynthia devait faire confiance à Thierry. Celui-ci avait ses deux mains posées sur son dos, la recouvrant de sa cape blanche. Vu la chute qu’ils allaient faire, il n’allait pas s’en sortir indemne mais c’était là le moindre de ses soucis.

Chapitre 29 : Fantasmagorique

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Chapitre 29 : Fantasmagorique

« Pffff… Trois jours avec toi, c’est insupportable ! »

« Tu dis toujours cela mais tu me supportes de plus en plus. »

Elle eut un petit sourire alors qu’ils arrivaient finalement dans Unionpolis. La ville n’avait pas changé et c’était normal… Même si il commençait à faire un peu plus froid qu’auparavant, le changement de saison se faisait sentir. Pourtant, le soleil était toujours haut dans le ciel et il ne devait être qu’à peine midi voir treize heures. Cynthia marchait aux côtés de Thierry, celui-ci semblant toujours être d’une humeur de Caninos.

« Et qu’est-ce que l’on fait ici, Thierry ? »

« On s’arrête pour la journée, on fait des provisions, je vais m’acheter un magazine ou deux et toi, tu vas dans ton coin et tu me gonfles pas. C’est tout. »

« On se donne rendez-vous où ? Tu ne veux pas te balader avec moi ? Tu es gêné ? »

« Mais tu vas te la fermer ! Je te rappelle que je ne suis pas celui que tu connaissais ! »

« Mais tu reconnais que tu étais le jeune garçon que je connaissais. »

« NON ! Je n’ai jamais dit ça ! Tu me gonfles ! On se rejoint là où tu veux mais me gonfle pas plus que ça ! »

Purée ! Qu’elle était chiante ! VRAIMENT chiante ! Elle ne pouvait pas se taire des fois ? Il l’observa de ses yeux rubis, les fronçant légèrement alors qu’elle se dirigeait vers lui. Elle lui donna une petite claque sur la joue, une claque qui n’avait aucune force ou violence. Elle lui fit un grand sourire avant de prendre la parole :

« Tu vas te calmer un peu ? Tu es vraiment trop agressif comme jeune homme. Je vais aller voir un ou deux concours, tu ne veux pas m’accompagner, s’il te plaît ? »

« Pas que ça à foutre. »

« S’il… te… plaît ? »

Elle répétait ses trois derniers mots en le regardant d’un air suppliant. Ce n’était pas le même regard qu’auparavant, c’était autre chose. Il grogna légèrement, reculant de quelques pas pour ne pas voir ses deux yeux argentés. Qu’est-ce qui lui prenait de faire ce genre de tentatives ridicules pour l’amadouer ?! Il ne marchait pas comme ça !

« D’accord, on y va. »

Hein ?! Il posa subitement ses deux mains sur sa bouche, se demandant si les propos venaient bien de lui. Il avait accepté ?! Elle fut un peu surprise d’entendre cette réponse mais le cacha rapidement, prenant sa main avant de rigoler.

« Alors, allons y ! Je suis sûre qu’il y aura des spectacles magnifiques. »

« Dans quelle galère je me suis foutu ?! »

Il soupira longuement, se laissant traîner par la jeune femme aux longs cheveux blonds. Qu’est-ce qui lui avait pris d’accepter ça ?! Cynthia semblait si heureuse qu’il ait accepté, il se gratta légèrement le front, se disant que ça ne pouvait pas être si terrible que ça. Tant qu’elle était contente, ça lui suffisait.

« Bonjour ! Nous voudrions deux places pour le concours de Grâce. »

« Hum… Mais, nous ne nous sommes pas déjà vus ? Du moins… Vos deux têtes me disent quelque chose. Laissez moi réfléchir. »

« Prend nos places, Cynthia, je vais sortir un peu. Pas envie de me faire repéré dès le départ. »

« Et voilà qu’il boude… »

Elle passa une main dans ses cheveux alors que le jeune homme s’éloignait. Elle regarda la femme à l’accueil qui vendait les tickets, sortant son portefeuille. Elle donna la monnaie nécessaire pour l’achat des deux tickets avant de quitter le centre de concours pokémon.

« Thierry ? Où es-tu ? Thierry ? J’ai nos tickets, ça commencera dans une heure environ. Thierry ? Thierry ! »

Où est-ce qu’il était passé ? Elle souffla avant de se mettre à sa recherche. La recherche dura moins de cinq minutes puisqu’elle le vit sortir d’une ruelle, accompagné de Mimolet. Celui-ci faisait ses gestes habituels mais ils semblaient plus lents… comme si il avait moins de mal à les accomplir. Elle haussa un sourcil puis posa son regard sur Thierry :

« Je peux savoir ce que tu faisais dans cette ruelle ? »

Elle fit un petit geste en se dirigeant vers lui. Il ne l’avait pas encore remarqué et il fut très surpris de la voir. Il se positionna devant l’entrée de la ruelle comme pour l’empêcher de pénétrer à l’intérieur :

« Tu ne dois pas passer par là ! »

« Et je peux savoir pourquoi ? »

« Tu… »

Elle ne lui laissait même pas commencer à parler qu’elle fit un petit geste pour passer à côté de Thierry et de Mimolet. Elle remarqua une ombre camouflée de noire qui s’éloignait et sortait de l’autre ruelle. Seulement quelques secondes mais elle l’avait reconnue : Cette ombre… C’était… Elle se tourna vers Thierry, la suspicion dans les yeux :

« Tu le connais ? »

« No… Non ! »

« ARRÊTE DE MENTIR ! »

« Je te le promets ! Pourquoi je le connaîtrais ?! »

« Alors pourquoi tu m’empêches de le poursuivre ? »

« T’empêcher ? Ce n’est pas ça. Si tu veux passer, ben fais le. »

Il se mit sur le côté, laissant la ruelle disponible à Cynthia. Elle était en colère, vraiment TRES en colère. Elle posa son regard sur Thierry, un rictus sur les lèvres. Celui-ci l’observait d’un air étonné et un peu inquiet. Mimolet de son côté faisait ses petits gestes machinaux :

« Quelles sont tes relations avec Fixed Smile, Thierry ?! »

« Mais aucune je te dis ! On va voir ton foutu concours ou non ?! »

« NE ME PARLE PAS COMME CA ! »

Elle lui envoya une claque bien réelle cette fois-ci. Elle ne lui avait jamais menti comme lui l’avait fait à cet instant. Il savait bien qu’elle était intéressée par cette histoire avec Fixed Smile, elle en avait parlé parfois pendant les journées où ils marchaient l’un à côté de l’autre. Elle lui envoya son ticket dans la figure tandis qu’elle partait d’une démarche rapide et rageuse. Oui, elle était en colère, vraiment en colère cette fois. Mimolet avait gémit en même temps que Thierry lorsqu’il s’était pris la claque, celui-ci prenant la parole d’une voix lente :

«  Je ne comprendrais jamais les femmes. Je ne vois pas où est le problème, n’est-ce pas Mimolet ? Tu n’es pas d’accord ? »

« M.Mime mime mime ! M.Mime ! »

Il récupéra le morceau de papier qui était tombé sur le sol, étrangement calme après le claque de Cynthia. Celle-ci était vraiment furieuse d’après son constat. Dommage, c’était vraiment dommage. Il fit un petit geste à Mimolet de le suivre tandis qu’ils se dirigeaient vers le centre de concours pokémon. A l’intérieur, il chercha du regard la jeune femme à la tenue noire, la remarquant. Il n’y avait personne à côté d’elle. Il s’approcha de Cynthia, murmurant :

« Cette place est-elle libre ? »
Lentement, elle tourna son visage vers lui, le front rabaissé pour voir si il se moquait d’elle. Elle était encore énervée… TRES énervée. Sans rien dire, elle reposa son regard vers l’endroit où allait se passer le concours de grâce. Il alla s’asseoir à côté d’elle, se disant que le léger trait d’humour qu’il avait voulu avoir avait loupé complètement.

« Je ne te pardonnerais pas ça. »

« Bof… Je m’en fous. Tu fais comme tu veux même si ce n’était pas une raison pour s’énerver comme tu l’as fait. Libre à toi de me croire ou non. Si je te dis que je n’ai pas de secrets, tu penseras le contraire mais c’est pareil pour toi. Je ne te connais pas vraiment. »

Elle ne lui répondit pas, le jeune homme s’installant paisiblement sur sa place tandis que le début du concours commença. Mimolet alla se placer à côté de Thierry puisqu’il n’y avait personne à cet emplacement, continuant ses petits gestes rapides. Au bout de la fin du concours Super, Cynthia grogna :

« Qu’est-ce qu’il fait à chaque fois là, Mimolet ? »

« T’évites de t’énerver sur lui. Il ne t’a rien fait. Mimolet aime beaucoup les concours pokémons, que ça te plaise ou non. Si tu n’es pas contente, tu peux partir. »

« Je ne parle pas de ça ! Je parle de ces gestes bizarres. Qu’est-ce qui lui prend ?! »

« Je pense qu’il est un peu stressé de voir des pokémons se montrer en spectacle. »

« Si il a tant envie d’y participer, inscrit le mais qu’il arrête ça. »

« T’en prend pas à lui d’accord ?! Il t’a rien fait ! »

Les deux personnes se regardèrent en chiens de faïence, plusieurs chuchotements se faisant entendre. Ils gênaient les autres spectateurs et ils devaient se calmer sinon ils allaient se faire virer de la place. Elle se remit en position, ne posant même pas un seul regard sur Thierry maintenant. Celui-ci fit la même chose de son côté et le concours Hyper allait commencer. Aujourd’hui, ce n’était pas se donner en spectacle avec ses techniques mais avec une danse que les autres pokémons devaient imiter et suivre de leurs mieux. Il y avait donc de fortes chances que le concours Master soit le même.

Une quinzaine de minutes s’écoula à son tour, un laps de temps beaucoup plus court que le précédent concours qu’ils avaient vu puisque cela consistait simplement à passer quatre chansons choisies par les propriétaires des pokémons et à laisser les pokémons danser sur ces dernières. Rarement, il y avait quelques musiques un peu « spéciales » et non dans le genre habituel mais cela ne gênait pas les juges lorsqu’il s’agissait du concours de Sang-Froid ou autre. Finalement, les quatre personnes participant au concours Master de Grâce firent leurs apparitions et elle remarqua tout de suite que Fixed Smile était présent parmi elles. Elle se tourna vers Thierry pendant quelques secondes avant de reposer son regard sur Fixed Smile… Sa Lockpin était toujours avec lui, portant une robe de couleur rose mais dont un trou avait été crée pour laisser sortir sa petite queue de coton jaune.

« Tiens… Voilà celui que tu voulais. Maintenant, tu t’es calmée ? »

« Non… Et je ne te pardonnerais pas avant plusieurs jours, Thierry. Je n’aime pas que l’on me mens, saches le. »

« Oh mademoiselle Cynthia ne me pardonnera pas… Toute façon, j’en ai rien à faire. J’ai mes secrets, tu as tes secrets, c’est tout. Regarde ton spectacle avec des types qui se ridiculisent, eux ainsi que leurs pokémons. »

Elle ne lui répondit pas, elle le boudait et même si ce n’était pas là le comportement d’une maîtresse de Sinnoh, chose qu’il ne savait pas, c’était là le comportement d’une femme tout ce qu’il y avait de plus normale. Il haussa les épaules en se disant qu’elle pouvait vraiment paraître pénible quand elle s’y mettait, encore plus que lui à certains moments.

Finalement, la première chanson commença et il ferma les yeux, ne se préoccupant même pas des pokémons qui dansaient sur cette chanson. Une Roselia, une Lockpin, un Farfuret et une Girafarig, rien que ça. De toute façon, il s’en fichait pas mal. La seule chose qui l’intéressait était que ce concours se termine le plus rapidement. La première chanson se déroula sans problèmes, chaque pokémon ayant suivi les rythmes du Girafarig en tentant de l’imiter d’une façon ou d’une autre dans sa danse.
C’était bien plus difficile que prévu et c’était normal : Chaque pokémon dansait d’une façon différente mais tous avaient un certain rythme qu’il était possible de suivre si on s’entraînait très souvent. La Lockpin restait immobile, frottant ses deux pattes les unes contre les autres. L’homme à la cape noire et au masque à deux couleurs passa une main sur la tête de la Lockpin, la caressant délicatement. Celle-ci posa ses yeux rubis sur l’homme à la cape noire qui le recouvrait avant de foncer dans ses bras en poussant un petit cri. Quelques instants plus tard, la seconde musique commençait, ce n’était pas encore la leur. Lapinette se déchaîna dans chacun de ses gestes, sa petite robe rose se relevant des fois pendant ses pas de danse. Elle suivait parfaitement le rythme du Farfuret tandis que Cynthia murmurait :

« On dirait… qu’elle a toujours fait ça. »

Il ne disait rien, rien du tout comme si il était plongé dans ses souvenirs. Les gestes de Mimolet étaient plus lents tandis que Cynthia observait cette Lockpin. Elle ne savait pas pourquoi mais elle sentait que cette créature cachait bien son jeu… bien plus qu’il n’y paraissait. Ses gestes, ses techniques… Déjà la première fois, elle avait été émerveillée mais aussi étonnée par elle. La troisième chanson commença finalement et c’était au tour de Lapinette de prendre les devants. Une musique au piano commença, une musique très lente et douce tandis que la créature au pelage de coton jaune s’était mise à danser à la vitesse de la musique. Les autres pokémons n’avaient aucun mal à l’accompagner mais il y avait quelque chose de bizarre derrière cette danse : On sentait qu’elle ne donnait pas son potentiel maximum dedans. Elle leva la patte droite dans les airs tout en marchant sur la pointe des pieds à la façon d’une ballerine avant que n’accélère subitement la musique au piano. C’était toujours le même instrument mais le rythme avait changé. Soudainement, la créature se mis à danser avec vélocité, tournoyant sur elle-même tout en faisant des sauts gracieux et divers gestes qui faisaient s’acclamer les spectateurs. Les autres pokémons avaient perdu le rythme et tentait tant bien que mal de la suivre mais c’était impossible. Finalement après cinq minutes où la musique changeait du vif au lent, la Lockpin s’inclina gracieusement devant tout le monde. Cynthia observa la créature qui s’approchait de son maître puis Thierry. Celui-ci semblait bien moins… vivace que la dernière fois. Il semblait même dormir et Mimolet s’était presque arrêté de faire ses gestes.

« Mesdemoiselles, mesdames et messieurs, notre grand gagnant du concours Master de Grâce est Fixed Smile ainsi que Lapinette ! »

Cela pouvait paraître irréaliste qu’une pokémon gagne deux concours différents et pourtant… C’était bien le cas. La beauté et la grâce dans un même corps. La créature lapine alla chercher son ruban avant de retourner vers Fixed Smile, celui-ci lui ouvrant légèrement ses bras pour qu’elle vienne s’y réfugier à l’intérieur du haut de ses un mètre vingt. Le spectacle était charmant et tendre. Fixed Smile s’inclina à son tour pour saluer les spectateurs tandis qu’il s’éloignait puisque la fin du concours venait de se faire. Cynthia se releva subitement, secouant Thierry pour le réveiller :

« On va à sa poursuite ! »

« Hein ? De qui ? Quoi ? Où ? »

« Je parle de Fixed Smile ! Réveille toi bien, moi je vais déjà l’attendre à son vestiaire, cette fois-ci, il ne m’échappera pas ! »

Elle s’était mise à courir, bousculant quelques spectateurs alors que Thierry posait une main devant sa bouche en baillant. Vraiment, qu’est-ce qui lui prenait de réagir de la sorte ? Pfff… Il se tourna vers Mimolet, se levant à son tour en disant :

« On y va aussi. Tu sais bien ce qui va nous arriver si on la laisse faire cette folle. »

Chapitre 28 : Retour à Unionpolis

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Chapitre 28 : Retour à Unionpolis

« Oh ? Vous êtes déjà là, messire Thierry ? Vous êtes bien matinal. »

« Qu’est-ce que j’ai fais pour mériter du messire ? »

« Oh… Rien du tout. Je vais de ce pas prendre vos pokémons.»

L’infirmière rigola légèrement alors qu’il restait immobile, tapotant des doigts sur le comptoir. Il devait attendre ses pokémons et voir si ils s’étaient bien reposés ou non. Pfff… Ce qu’il pensait de Cynthia ? Elle ne perdait rien pour attendre cette femme ! Lui claquer la porte au nez, et puis quoi encore ?! Aucune délicatesse et aucun charme ! Il devait aussi se mettre à réfléchir à la situation : Tanguy n’était plus qu’à quelques jours de lui et il n’avait aucune idée sur les consignes à suivre. Il savait simplement que c’était du quatre contre quatre et il avait déjà une idée en tête, du moins…

« Voilà vos pokémons. »

« Hum… Merci. Je peux prendre l’un de vos ordinateurs ? J’ai quelques petites choses à faire. »

« Bien entendu ! Ils sont fait pour ça. Vous pouvez les utiliser autant que vous vous voulez, ce n’est pas comme si des gens venaient à six heures du matin. »

« A part moi… Ah… Enfin bon, merci. »

Il soupira, récupérant ses nombreuses pokéballs avant de se diriger vers l’un des ordinateurs, l’allumant. Il jeta un œil à l’écran, un petit cri s’en faisant sortir, un cri qui rappelait celui d’un pokémon qui venait de s’éveiller.

« Hey ! Tu dors encore ? Regarde ça. »

Il ouvrit sa veste blanche, sortant le septième badge qu’il venait de récupérer alors qu’un autre cri se faisait entendre, un petit cri de joie. Seul lui pouvait l’entendre, ayant mis des écouteurs sur les oreilles. C’était une simple précaution. Il regardait souvent autour de lui pour éviter que quelqu’un d’autre ne voit le pokémon à lequel il venait de montrer le badge.

« Héhéhé. On s’y rapproche. Je suis sûr qu’ils sont fiers de nous. »

« … … … … … »

« Mais qu’est-ce que tu dis ? Pourquoi tu me fais la tête ? Car je ne passe pas beaucoup de temps avec toi ? Je suis désolé mais tu sais bien que j’ai des badges à récupérer et puis bon, entre nous, je préfère éviter de t’utiliser pour ça. »

« … … … … … »

« Ne me regarde pas comme ça ! Ce n’est pas de ma faute ! Je t’ai déjà dit que je ne pouvais pas te prendre avec moi. »

« … … … … … »

« Ah non ! Je ne veux… Arrête ça, je t’ai dit ! Ca va me faire une place en moins ! Oh et puis zut… Ok, je vais te prendre ! »

Il ne pouvait pas lui refuser ça, cela faisait plusieurs semaines que le pokémon n’était pas sorti. Une pokéball rose bonbon et brune. Elle trembla légèrement pour dire que le pokémon semblait très heureux d’avoir été choisi alors qu’il soupira très longuement. Pfff… Vraiment, il allait devoir maintenant se débrouiller avec cinq pokémons. En un sens, ce n’était pas trop gênant pour lui puisqu’il ne pouvait utiliser que quatre pokémons contre Tanguy. Qui devait-il choisir ? D’après ses souvenirs, il avait un Capidextre, deux pokémons électriques et un Octillery. Il se rappelait facilement des deux pokémons qui n’étaient pas électriques car ils étaient spéciaux mais les autres…

« Reste tranquille, j’ai autre chose à faire. De toute façon, je tiens à te prévenir que tu ne sortiras pas en public. Bon… Qu’est-ce que je vais prendre pour contrer ces deux pokémons électriques ? AH ! J’en ai bien un, voir même deux. »

Oui… Son pokémon préhistorique et un autre qui lui était très utile. Ces deux pokémons allaient lui être bien plus utiles que prévu. Il y avait aussi… Non ! Il ne devait même pas penser à l’utiliser en combat. C’était INTERDIT ! C’était ce qu’il s’était dit depuis ce jour, il ne voulait pas l’utiliser. Bon… Alors, il devait rentrer deux pokémons pour laisser place aux deux autres. Hum… Oui, il allait ramener les deux là, c’était comme ça et puis, ils seraient inutiles face à Tanguy, on parlait d’un véritable combat ! Un combat bien plus dur que tout les autres ! Après quelques minutes, tout était fait et il regardait sa pokéball entièrement grise et une autre entièrement brune, voilà de quoi bien combattre face à lui.

« Vous vous en allez déjà ? Vous avez terminé ? »

« Oui… De toute façon, je ne compte pas rester trop longtemps ici. »

« Ah… C’est dommage. Vous reviendrez ici ? »

« A voir. C’est pas mal comme endroit. Bon, je m’en vais. Au revoir. »

« Au revoir, messire Thierry ! »

L’infirmière lui fit un petit geste de la main avec un grand sourire, ses joues se rougissant alors qu’il s’éloignait sans comprendre une telle réaction. Elle n’était quand même pas tombée sous son charme ? Pfff… C’était quoi ce délire ? Il avait rien fait pour ça et si des gens commençaient à l’apprécier parce qu’il devenait célèbre, ça n’allait pas se passer très bien. Il devait maintenant retourner à l’hôtel et parler avec Cynthia mais vu l’humeur de chienne qu’elle avait, valait mieux pas la déranger à nouveau. Il se donna une légère claque sur le front : Depuis quand avait-il peur des représailles d’une personne de Sinnoh ?! Car cette personne le connaissait dans le passé ?! Jamais !

« Bon… Je vais aller me balader et je reviendrais dans quelques heures, ça ne sera pas plus mal. Je vais devoir discuter avec mes pokémons de toute façon. »

Il s’éloigna du centre pokémon, sortant les deux pokéballs qu’il avait récupéré il y a quelques minutes. Voilà qu’il allait faire un petit bilan de ce qui allait se passer dans les prochains jours. Trois heures s’écoulèrent et le soleil venait finalement de se lever dans le ciel. Cela avait été assez dur mais tout avait été expliqué. Il rentra à l’hôtel, allant vers les escaliers pour monter à l’étage alors que l’homme à l’accueil l’arrêta :

« La jeune femme aux longs cheveux blonds qui vous accompagnait m’a dit que vous deviez l’attendre dans la salle de repas pour le petit-déjeuner. »

« Ah… Elle est donc levée. Tant mieux, on pourra se mettre plus tôt en route. »

« Vous devriez faire… attention. Elle semblait d’une humeur vraiment dure. »

« Pfff… De toute façon, j’ai l’habitude avec elle. »

Il haussa les épaules, nullement surpris d’entendre ça de la part de l’homme à l’accueil. Il se dirigea vers la salle où bon nombre de personnes se trouvaient déjà à des tables, les gens discutant entre eux. Il remarqua Cynthia qui avait la tête baissée, mangeant discrètement un croissant. Elle ne l’avait pas vu ou alors elle faisait semblant de ne pas le voir. Néanmoins, elle portait son habituel habit noir et semblait bien coiffée… contrairement à ce matin.

« T’es enfin réveillée ? Alors, mademoiselle la marmotte se permet de se lever à des heures aussi tardives ? »

« Thierry… Je dois te dire quelque chose au sujet de ce matin. »

« Oui, c’est quoi ? Il y a un hic ? »

« Je vais te le dire dans l’oreille. »

Elle se leva délicatement, fermant les yeux pendant quelques secondes en prenant une longue respiration. Elle se dirigea vers Thierry, celui-ci tendant l’oreille pour savoir ce qu’elle avait à lui dire de si important. Elle était à sa hauteur et alors qu’il s’attendait à ce qu’elle prenne la parole, c’est ce qu’elle fit :

« Ce que tu vas recevoir est pour m’avoir réveillé à six heures du matin et m’avoir crié dessus au même moment. »

« Hein ? De ? »

*SBAF !* Une violente claque vint arrivée sur sa joue gauche sans qu’il ne comprenne d’où elle venait. Abasourdi, il regarda la jeune femme aux longs cheveux blonds avec de grands yeux rubis. Les gens s’étaient arrêtés de discuter entre eux, la claque ayant résonné dans toute la pièce. Quelques secondes plus tard, elle reprit la parole :

« Et ça, c’est simplement pour te dire bonjour, Thierry. »

Elle alla embrasser sa joue gauche indemne alors que celle de droite s’était déjà mit à rougir sous l’effet de la claque. Les personnes recommencèrent à manger, se disant que ce n’était là qu’une simple dispute de couple. Cynthia alla s’asseoir sur sa chaise, invitant Thierry à faire de même avec un léger sourire aux lèvres :

« Si tu as faim, tu devrais venir à ma table. J’ai pris quelques croissants de plus ainsi qu’un café en trop puisque je sais que tu en bois. »

« Heu… Oui… D’accord ? »

Il était complètement sonné par le coup qu’il venait de recevoir, se demandant où est-ce qu’il était. Il alla s’asseoir sans rien dire, les yeux dans la vague sans comprendre réellement ce qui venait de se passer. Il mangea sans un mot, Cynthia faisant de même.

« Thierry ? Tu pourras éviter de refaire ce genre de choses dorénavant ? Enfin… Je veux dire au sujet du cri à six heures du matin. »

« Mais, mais, mais… Attend un peu ! C’est de ta faute ! »

Voilà ! Il était maintenant de nouveau en état de marche si on pouvait considérer qu’il était un robot, ce qui n’était nullement le cas. Il tapa sur la table en reprenant la parole :

« Qu’est-ce qui t’as pris de venir squatter ma chambre pendant que je dormais ?! »

« Comme je te l’ai dit, je voulais simplement savoir si tu dormais paisiblement après ces évènements. Tu devrais être content que quelqu’un veille sur toi. »

« J’ai pas besoin d’être materné ! Non mais tu me prends pour un gamin ?! »

« Arrête de crier et calme toi. Tu es sûr de me dire toute la vérité ? Tu n’aurais pas un manque à combler ? »

« Fini de manger et on se barre d’ici ! J’ai déjà plus faim ! »

Il se releva, donnant par inadvertance un coup de genou dans la table, faisant tomber sa tasse de café. Il évita de recevoir le liquide qui se renversait sur la table avant de s’éloigner en grognant. Elle faisait encore sa … de psychologue et il détestait ça ! Non mais pour qui elle se prenait ?! Elle ferma les yeux, s’excusant à la personne qui arrivait pour essuyer, lui demandant de pardonner le jeune homme qui avait quitté la salle.

« Putain ! Elle me prend trop la tête cette femme ! Bon, je remonte dans ma chambre, j’ai des trucs à récupérer ! »

Il s’était adressé à l’homme à l’accueil qui préféra se taire. De son côté, Cynthia finissait son petit-déjeuner en soupirant : En quoi c’était si gênant de montrer qu’on était fragile ? C’est vrai… qu’elle aussi ne le montrait pas mais bon… Faire ce que l’on te dit et pas ce que l’on fait. En un sens, elle pouvait le comprendre mais il n’acceptait pas ceci. Elle termina son déjeuner, se dirigeant à son tour vers la sortie avant de monter à l’étage. Lorsqu’elle arriva à la porte de Thierry, elle entendit de nombreux grognements et des cris. Elle eut un petit rire amusé qu’elle camoufla en allant dans sa chambre. Vraiment… Quel cas. Une demie-heure plus tard, ils étaient enfin prêts à partir.

« Et on se dépêche ! J’ai été chercher mes pokémons, on a nos provisions, on s’en va tout de suite ! Direction, Unionpolis ! »

« Comme tu le désires, nous y serons d’ici deux ou trois jours je dirais. Tu as quelque chose à faire là-bas avant de te rendre à Rivamar ? »

« Non mais on va pas faire zéro arrêt dans les villes ! Il faudra bien faire quelques achats. Tu ne réfléchis pas trop, n’est-ce pas ?! »

« Si tu peux éviter de m’insulter… Puisque cela t’amuse tellement de me crier dessus, tu ne vois aucun inconvénient à ce que je prenne de l’avance sur le départ ? Tellus ? »

Elle fit apparaître sa Carchacrok, grimpant sur cette dernière avant de la faire s’envoler. Sans lui laisser le temps de dire quelque chose, elle s’éloignait déjà de la ville de Frimapic. Il s’énerva en tapant du pied sur le sol, appelant Soprallegro en sautant sur son dos.

« SUIS LA ! ON VA LA REJOINDRE ! Ensuite, je lui fais sa fête à celle là ! Non mais quelle garce ! »

« Nostenfer ! »

Ils disparurent à la suite de Cynthia et Tellus, le jeune homme semblant être énervé par le geste de Cynthia. Qu’est-ce qu’elle voulait faire avec lui ?! Jouer avec ses nerfs ?! Si c’était le cas, elle avait réussi d’une main de maître ! Oubliés les souvenirs d’hier, retour à l’ancien Thierry qui s’énervait pour un rien ! Ca n’avait pas duré !

« Héhéhé… Je n’ai pas rêvé. Pas du tout même. En voilà une bonne nouvelle. Ils vont être heureux d’apprendre que la maîtresse de Sinnoh et le fils de ce type se connaissent. On va faire deux pierres d’un coup. »

Une personne retira ses lunettes de soleil en observant Thierry qui s’éloignait dans le ciel. Tout allait se mettre en place d’ici quelques jours. Il fallait maintenant prévenir les autres. Les yeux saphir observèrent la neige qui se mettait à tomber en continue sur la région de la ville de Frimapic. Il n’allait pas y avoir de violentes tempêtes avant plusieurs mois…

« Ahhhh… Cette neige si pure et si belle… C’est dommage de devoir la ternir avec du sang. Le voile blanc deviendra rouge. »

La personne remit ses lunettes, sortant une pokéball de sa poche avec un petit sourire aux lèvres. Il était temps de se mettre en route.

« Sors de là Blakan, on s’en va. »

Un Blizzaroi sortit de la pokéball, un Blizzaroi ressemblant étrangement à celui qui avait été responsable de la tempête d’il y a quelques jours. Le monstre à la fourrure blanche poussa un cri strident alors que la personne monta sur son dos. Le monstre se mit en marche, quittant la ville de Frimapic.

« Tu sais où tu dois me conduire. En direction du Mont Couronné, on retourne à la base là-bas. Il vaut mieux les prévenir tout de suite. Le projet va enfin se mettre en marche. »

Chapitre 27 : Avant le départ

ShiroiRyu
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Chapitre 27 : Avant le départ

« Ca suffit, Cynthia. Tu peux me lâcher ? »

« C’est…bon ? Tu vas mieux ? Si ce n’est pas le cas, tu peux rester. Ce n’est pas gênant. »

« Ca l’est, ça l’est beaucoup même. Il vaut mieux éviter de se faire des illusions, je te préviens. »

Il passa une main sur ses yeux pour essuyer ses larmes avant de poser ses mains sur celles de Cynthia. Il retira ces dernières qui se trouvaient autour de son ventre avant de se retourner. Elle voyait ses yeux rouges et elle baissa un peu la tête, légèrement gênée d’avoir vu une partie de lui que nul ne connaissait.

« Tu veux m’accompagner à Rivamar ? »

Elle releva son regard, surprise de l’entendre lui proposer une telle chose envers elle. Elle eut un petit sourire, réfléchissant à la question pendant moins de cinq secondes avant de lui dire d’une voix légèrement enjouée :

« Bien entendu, Thierry. Il ne te reste plus qu’un champion d’arène et tu auras enfin tous tes badges, ce n’est pas merveilleux ? »

« Bien sûr. Ca l’est… Je vais bientôt pouvoir les rencontrer, je me demande si ils me reconnaîtront héhéhé. Je vais leur faire une sacrée peur ! C’est bizarre que les journaux ne parlent pas de moi à ce sujet. Je dois être si effrayant. »

« Un vrai monstre, je confirme. Un monstre qui arrive à faire évoluer son Nosferalto en Nostenfer, l’une des rares races à évoluer seulement si elle apprécie son dresseur. Et je ne parle pas de sa Leveinard et de sa Togepi, j’avoue que tu es vraiment effroyable comme personne, hihihi. »

Elle rigola faiblement alors qu’il se retournait pour ne pas la regarder. Non mais… Il avait le droit de choisir ses pokémons encore ! Bien entendu, c’est assez étonnant de voir qu’un type comme lui, patibulaire, agressif et mesquin, était capable d’avoir deux créatures aussi mignonnes et gentilles qu’une Togepi et une Leveinard mais c’était son choix !

« Nous sommes au milieu de l’après-midi. Nous avons encore le temps d’arriver jusqu’au Mont Couronné si on part maintenant. Tu penses que c’est une bonne idée ? »

« Aucun problème pour ma part mais… Ce Tanguy… Je sais qu’il est vraiment très fort. D’après ce que j’ai comme informations, il est peut-être aussi fort que le conseil des quatre. »

« Et au… sujet de ce conseil des quatre, tu as des informations ? »

Elle avait perdu son sourire tandis qu’il se retournait vers elle pour la regarder dans les yeux. Est-ce qu’elle était vraiment aussi ignorante que ça ? Pourtant, elle était une femme de Sinnoh, il n’y avait aucun doute. Néanmoins… Avoir une Carchacrok comme pokémon, elle ne devait pas être n’importe qui, du moins, pas une dresseuse banale. Il ferma ses yeux rubis, les ouvrant après quelques secondes en prenant la parole :

« Bien sûr que oui. Le conseil des quatre et son maître sont composés de cinq personnes vraiment affreuses ! Ils se font appelés les seigneurs élémentaires car chacun domine un élément. D’après mes souvenirs, c’était le feu, l’eau, la foudre, la terre et le végétal. Le végétal n’est pas vraiment un élément mais est lié à la nature donc en quelque sorte aux éléments. »

« Et… C’est tout ? »

« Ce sont mes anciens souvenirs, ils ne sont peut-être plus trop… clairs mais tu n’as pas à t’en faire, je risque pas de les oublier ! Mais pourquoi tu me poses cette question ? Tu as une Carchacrok, tu es donc une dresseuse et tu devrais être au courant. Ca me fait penser que je n’ai jamais vu tes autres pokémons. Tu en as d’autres n’est-ce pas ? »

« Ah… Euh non ! Ma Carchacrok est la seule amie que j’ai. Je te posais ces questions car je voulais en apprendre un peu plus. Je suis souvent dans les livres mais rarement dans les autres choses, voilà tout. »

Hum… Ca paraissait suspicieux mais il hocha la tête d’un air positif pour dire qu’il était d’accord. De toute façon, il n’en savait pas trop à son sujet alors qu’elle… Elle se doutait de quelque chose. Il fit un petit geste de la main pour lui dire que tout était bon et qu’ils pouvaient quitter Frimapic.

Elle avait eut de la chance sur ce coup. Les seigneurs élémentaires… Rien qu’à entendre leurs noms à nouveau, elle avait du mal à contrôler son émotion. Dire qu’ils avaient disparus après sa nomination en tant que maîtresse de Sinnoh ! Si elle pouvait seulement leur mettre la main dessus, tout serait enfin terminé !

« Hey ! Qu’est-ce que tu fais ?! Tu rêvasses ?! »

« Hein ? Ah oui ! Désolée, j’étais en train de réfléchir à des petites choses. Tu as déjà appelé Soprallegro ? »

« Oh… Merde… Je me disais que j’avais oublié quelque chose ! Mes pokémons ! »

Elle le regarda pendant plusieurs secondes, stupéfaite tandis qu’il se donnait une violente claque sur le front. Le pire était qu’il ne blaguait pas à ce sujet. Elle éclata subitement d’un grand rire magistral, ayant du mal à se contrôler en voyant la tête déconfite du jeune homme aux cheveux bruns. Celui-ci se mit à grogner :

« Non mais te moque pas ! Ca peut arriver à tout le monde ! Rah ! »

« Non mais… T’entendre le dire de cette façon, puis la marque rouge que tu viens de te faire sur le front, c’est quand même assez spéciale. »

« Non mais personne n’est parfait, sauf moi… Enfin presque. »

« Allons au centre pokémon et évite de trop en dire, tu t’enfonces, Thierry. »

Il allait lui dire ses quatre vérités mais il se retenait et haussa les épaules. Il fronça les sourcils, la regardant dans ses yeux argentés avant de se diriger vers le centre pokémon. C’est vrai que maintenant, en y réfléchissant, ils ne pouvaient pas partir avant demain. Il annonça la chose à Cynthia qui acquiesça pour signaler qu’ils pouvaient dormir ici pour ce soir. Ils se dirigèrent dans un hôtel où une forte chaleur se fit sentir dès qu’ils pénétrèrent à l’intérieur. Lorsqu’il posa la question à la personne de l’accueil, celle-lui lui répondit :

« Comme il y a de nombreux visiteurs qui viennent à Frimapic et qui ne sont pas habitués à cette fraîcheur, nous avons installés de nombreux radiateurs ici et là dans tout l’hôtel. »

« Vous en avez plutôt abusé ! Pfff… Pfff… Bon, deux chambres s’il vous plaît. »

« Bien, comme vous le désirez. Mais vous n’êtes… »

« Impossible. »

Les deux personnes avaient prononcé le même mot au même instant. Visiblement, encore une fois, elles étaient d’accords sur ce point et Cynthia lui fit un sourire, sourire qu’il ne lui rendait pas. Il récupéra sa clé, regardant celle que la jeune femme aux longs cheveux blonds avait récupéré : Encore une fois, ils étaient côte à côte. Ils montèrent au troisième étage et alors qu’il s’apprêtait à rentrer dans sa chambre, Cynthia prit la parole :

« Tu veux dîner avec moi ce soir, Thierry ? »

« Non merci, je suis épuisé après ce combat et j’en ai clairement pas envie. »

« Tu fais encore ta forte tête ? Tu pourrais arrêter de faire ça quand même. »

Elle croisait ses bras au niveau de sa poitrine, le visage légèrement froncé alors qu’elle l’observait de ses yeux argentés. Il baissa la tête, murmurant pour elle :

« Dé… solé mais je n’ai pas vraiment la tête à manger avec quelqu’un ce soir. »

« Thierry, si tu as des soucis, signale le moi. »

« Arrête de faire la samaritaine, Cynthia. C’est tout ce que je te demande pour l’instant mais sinon… Je te remercie quand même pour cette après-midi même si… J’ai montré une partie de moi que j’aurais préféré cacher à tous. »

« Tu as honte d’être humain ? »

Il ne répondit pas, ouvrant la porte de sa chambre, pénétrant à l’intérieur. Quelques secondes avant de fermer sa porte, il disait d’une voix faible :

« Bonne soirée, Cynthia. »

« Bonne soirée, Thierry et… repose toi bien. »

Elle poussa un profond soupir alors que la porte se refermait finalement. Le jeune homme avait changé peu à peu de caractère : Il était passé du stade colérique et emporté à un stade qui montrait une grande fragilité. En un sens, ce n’était guère mieux mais quelque part, cela la rendait heureuse de savoir que le jeune homme était celui qu’elle avait connu dans le passé, qu’importent les dires de ce dernier. Il restait simplement à savoir pourquoi il n’assumait pas cela. En quoi cela était-il gênant d’être ami avec des gens de Sinnoh ? Et puis… Il se rapprochait de plus en plus du conseil des quatre et un jour… Ils allaient être ennemis et adversaires et surtout… Elle ne lui avait toujours rien dit au sujet des seigneurs élémentaires, la peur d’appréhender la réaction du jeune homme l’empêchant de lui annoncer la vérité. Elle s’écroula sur son lit, regardant le plafond avant de fermer les yeux :

« La vie est si compliquée… tellement compliquée. »

Dans sa chambre, il se dirigea tout de suite vers la salle de bain pour se passer un peu d’eau sur le visage. Il s’observa dans le miroir, regardant l’être qu’il était… La moitié de sa vie n’avait été qu’une longue torture physique et psychologique pour lui-même : Il ne s’offrait aucun plaisir mais c’était le contraire pour ses pokémons bien qu’il ne le montrait pas en public. Il était strict… TRES strict mais pas violent. Il n’oserait pas taper un seul de ses pokémons mais maintenant… Maintenant qu’il avait revu cette photo, tout commençait peu à peu à revenir dans sa mémoire… Ce mois à Sinnoh où tout avait été magique mais aussi tragique, ce mois où ensuite… Il n’avait plus été le même. Cynthia, Gladys, Pierrick, ces trois enfants avaient été ses amis. Il sortit de la salle de bain, ouvrant son portefeuille pour y sortir une photo déchirée… La même que celle de Cynthia mais il ne restait plus rien des autres… Il se voyait bien tenir la main à une personne mais il l’avait découpé elle aussi. Maintenant… Il savait bien que c’était elle. Il restait uniquement son père et lui.

« Papa… Je… J’ai bientôt réussi. Je continue à suivre tes pas… Je continue. »

Il se dirigea près d’une fenêtre, l’ouvrant complètement pour laisser l’air froid de la ville de Frimapic rentrer en arrière. Bien entendu, il s’était mis à trembler de froid mais il se laissa faire pendant plusieurs minutes, ses deux coudes posés sur le rebord de la fenêtre. Il jeta un regard vers la gauche, se disant que dans la chambre voisine se trouvait la jeune femme aux yeux argentés. Pfff… C’était si fatiguant et ennuyeux.

« Je ferais mieux d’aller me coucher au lieu de penser à ces conneries. »

Il referma la fenêtre, allant se coucher sur le lit en allumant la télévision. Quelques minutes lui suffirent à éteindre la télévision, vraiment, ce genre de choses n’était pas fait pour lui. Finalement, il allait s’endormir tout de suite et cela n’était pas plus mal. Le lendemain matin, alors qu’il devait être uniquement cinq ou six heures, il se releva dans son lit, se disant qu’il avait bien dormir quasiment une demie-journée vue l’heure à laquelle il s’était couché. Il se demanda si Cynthia avait fait de même ou non. D’après ses dires, elle avait décidé de dîner donc non, ce n’était pas le gars. Tiens… Qu’est-ce que l’écharpe noire de la jeune femme faisait ici ? Il avait remarqué l’objet de tissu sur une chaise et il s’interrogea sur sa provenance. Il ne lui fallut qu’une vingtaine de secondes pour se dire que la jeune femme était venue pendant son sommeil ! Elle ne manquait pas de culot ! Il retourna dans la salle de bain pour bien se réveiller, s’habillant pour paraître plus présentable avant de sortir de la chambre, écharpe noire à la main. Il toqua avec force contre la porte de Cynthia :

« CYNTHIA ! Cynthia ! Ouvre moi ! Faut qu’on parle ! »

Niveau discrétion, il y avait beaucoup mieux mais il n’avait pas envie de discuter. Il n’avait pas oublié la journée d’hier mais si elle se mettait à l’espionner pendant qu’il dormait, ça n’allait pas se passer comme ça ! Dire qu’il avait oublié de refermer sa porte à clé avant d’aller se coucher, elle en avait profité !

« Thi… Thierry, qu’est-ce… qu’il y a ? Il est quelle heure ? »

Elle venait visiblement de se laver et semblait avoir la tête dans les nuages. Elle ouvrit sa porte, se présentant à Thierry avec sa robe de chambre de fin tissu noir. Elle se frottait ses yeux argentés, cherchant à voir ce que voulait le jeune homme pour la réveiller à une heure aussi tardive. La bretelle droite de sa robe était descendue à moitié, en montrant un peu plus que prévu sans que cela soit pour autant indécent. En se cachant les yeux, il lui remonta sa bretelle alors qu’elle lui disait :

« Tu… m’as réveillé que pour ça ? »

« Non ! Je veux parler de cette écharpe noire ! Qu’est-ce qu’elle fout dans ma chambre ? »

« Ah… ça. »

Les yeux à moitié clos, elle observa l’écharpe noire en mettant une main devant sa bouche… Vraiment, il n’avait que ça à faire à six heures du matin. Elle dit d’une voix douce mais presque imperceptible :

« Je… suis passée avant d’aller dormir. Je voulais… voir si tu dormais bien… à cause d’hier. Maintenant, si tu veux… »

« Mais ça ne se fait pas ! Ce n’est pas correct bordel ! »

« Thierry… Je ne sais pas quelle heure il est et je n’ai pas envie de le savoir… »

« Attend un peu, faut qu’on règle ça ! »

« Thierry, bonne nuit … et à dans quelques heures. »

Elle prit l’écharpe noire des mains de Thierry avant de lui claquer la porte au nez. Le jeune homme fut stupéfait par la réaction de Cynthia, se demandant ce qui lui prenait de réagir comme ça. Qu’est-ce qu’il avait fait de mal ?! Il avait simplement besoin d’explications, ce n’était pas dur ! Ou alors… Peut-être qu’il aurait dut attendre qu’elle soit réveillée avant de lui poser ses questions ?

Vraiment… Il n’avait que ça à faire. Oui, elle était bien venue vers vingt-deux ou vingt-trois heures dans la chambre en voyant qu’il n’avait pas fermé sa porte. Elle s’était approchée de lui et avait passé une main sur son visage pour voir si il dormait paisiblement. Elle voulait simplement voir si tout se passait bien pour lui. Avec tous les évènements de la journée, le septième badge mais surtout la photo, elle s’était montrée un peu inquiète, surtout quand il avait décidé de rester dans sa chambre. Au final, il était resté le même et ce n’était pas plus mal. Il lui criait dessus mais qu’importe, il n’avait pas changé d’un pouce pour l’instant. Elle posa une main devant sa bouche, observant l’heure qu’il était sur la petite horloge au-dessus de la télévision avant de retourner dans le lit. Elle pouvait encore dormir quelques heures.

Chapitre 26 : Photo

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Chapitre 26 : Photo

« Désolé de quoi ? »

Elle s’arrêta de sourire, remarquant que le jeune homme semblait avoir du mal à trouver ses mots. Elle se dirigea vers lui, prenant la parole :

« Tu ne voudrais pas marcher un peu ? Nous allons déposer tes pokémons au centre et ensuite, nous parlerons, tu le veux bien ? »

Elle parlait d’une voix étonnamment douce, comme si elle incitait le jeune homme à accepter sa proposition. De toute façon, il n’avait rien d’autre à faire. Il hocha la tête d’un air positif, sortant ses pokéballs alors qu’ils se mettaient en route en direction du centre. Après une vingtaine de minutes, ils se retrouvèrent à l’intérieur, Thierry donnant ses pokémons à l’infirmière qui se trouvait à l’intérieur :

« Vous pouvez les garder pour la nuit ? Deux d’entre eux auront besoin d’un long repos. Ce sont la Togepi et le Nostenfer. »

« Aucun problème pour cela. Vous pouvez simplement me donner votre nom au cas où ? »

« Thierry mais pourquoi cette question ? »

« Oh ! C’est donc bien vous qui avez remporté le combat dans l’arène il y a moins d’une heure ! Je vais m’occuper de vos pokémons tout de suite ! »

L’infirmière disparue avec les nombreuses pokéballs du jeune homme qui semblait surpris par une telle réaction. Il pointa du doigt la femme qui partait, Cynthia ayant un petit sourire aux lèvres avant de dire :

« Tu commences à devenir assez célèbre, voilà tout. Bientôt, tu auras des milliers de fans qui seront prêts à t’acclamer et à t’applaudir, comme dans l’arène de Frimapic. »

« Pfff… Je me contrefous de tout ça. Il y a une seule chose qui m’intéresse et c’est SA mort. »

« Thierry… Je n’aime pas le ton que tu viens d’employer. Viens par là. »

Elle lui prit le bras, Thierry se laissant traîner par la jeune femme sans rien dire. Qu’est-ce qu’elle voulait lui dire de si important ?! Il n’avait rien fait de mal ! Ils s’éloignèrent du centre pokémon, marchant pendant deux à trois minutes avant qu’elle n’installe le jeune homme sur un banc. Celui-ci s’énervait déjà :

« Qu’est-ce qu’il y a comme problème ?! »

« Tu as dit que tu voulais voir quelqu’un mourir. Je n’aime pas vraiment cette psychologie, Thierry. De plus, tu voulais me dire quelque chose… »

« J’en ai plus envie ! Tu commences déjà me fatiguer alors que ça fait seulement quelques minutes que l’on s’est retrouvés ! »

« Thierry… Est-ce que tu pourrais être sincère pour une fois dans ta vie ? »

Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ?! Comme si il n’était pas sincère dans ses dires ?! Il se releva mais elle posa ses deux mains sur ses épaules, lui demandant de rester assis alors qu’elle venait s’asseoir à côté de lui. Elle dirigea ses yeux vers le ciel enneigé, alors qu’il lui criait presque :

« Je vois pas ce que tu veux dire ! Si t’as… »

« Tu voulais t’excuser. Je t’écoute Thierry. »

Saleté ! Elle changeait de conversation trop rapidement pour lui ! Qu’est-ce qu’il devait lui dire ?! Du moins, de quelle façon ?! Et si il restait soi-même plutôt que d’essayer de se créer une fausse personnalité ?

« Ouais… Et bien, je suis au courant pour tes parents. »

Elle arrêta de sourire et de le regarder. Elle baissa la tête sans rien dire alors qu’il se disait qu’il avait été encore plus imbécile qu’auparavant. Il aurait prononcé : Je sais que tes géniteurs sont crevés et ça se serait terminé de la même manière. Elle prit la parole d’une voix très faible qu’il ne lui connaissait pas :

« Ca ne fait rien… Ils sont morts il y a six ans, je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort pendant toutes ces années. Tant… que je sais qu’ils sont dans mon cœur, cela me suffit amplement. Je n’ai pas besoin d’autre chose. »

« Tu as une gentille famille. Tes grands-parents sont très gentils et Elisa aussi. »

« Ah… C’est vrai, ma grand-mère va bien mieux ? Ma recette a marché ? »

« Oui… Très bien marché même. Tu es très douée contrairement à moi… »

« Pourquoi me flattes-tu ? Tu penses que je suis désespérée ? »

« Non mais… »

Il devait se rattraper, voilà tout. Ce n’était pas très difficile mais bon… Il n’était pas doué pour le social. Il baissa son regard, remarquant l’écharpe blanche qu’il avait autour du cou avant de la retirer. Elle le regarda faire, ouvrant légèrement la bouche en comprenant d’où elle provenait. Il entoura le cou de la jeune femme avec l’écharpe blanche, Cynthia en ayant déjà une noire à la base.

« C’est à toi. Je te la rends. Je n’ai pas à garder ce qui n’est pas à moi. »

« Ah… Je… C’est vrai que c’était mon écharpe… mais lorsque je n’étais qu’une enfant. Je crois que c’était avant… »

Elle ne termina pas sa phrase, retirant l’écharpe pour la remettre autour du cou de Thierry avec un petit sourire triste. Elle lui allait si bien avec sa cape blanche… Quasiment habillé entièrement de blanc alors qu’elle était entièrement habillée de noir… Ils étaient si différents et pour la première fois, il s’était surpris à rougir en la laissant faire. Pour éviter de rendre ce moment trop gênant, il prit la parole :

« Je voulais savoir… Est-ce que l’on se connaît, Cynthia ? »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu veux dire par là ? Bien entendu que l’on se connaît. »

« Non, je veux dire… Est-ce que l’on s’est déjà vus… avant ? »

Elle fut surprise par les propos de Thierry : Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Elle le regarda longuement, ayant fini de lui remettre l’écharpe blanche autour du cou. Elle restait là, le fixant pour réfléchir à la question, est-ce qu’elle connaissait déjà le jeune homme ?

« Je ne crois pas… Du moins… Je ne pense pas. Tu es déjà venu à Sinnoh, non ? »

« Hein ? Mais comment tu le sais ? »

Oups… Elle venait de gaffer et le jeune homme la regarda d’un air surpris. Cynthia était au courant de ça ? Pourtant, d’après ses connaissances, il n’en avait jamais parlé. Il allait ouvrir la bouche mais Cynthia fut la première à prendre la parole :

« Et bien, je… Comment dire… Ne me regarde pas comme ça, c’est simplement que… Voilà, tu me rappelais quelqu’un dans mon passé. »

C’était faux, elle ne se rappelait pas de lui et elle lui avait dit il y a quelques secondes auparavant qu’elle ne pensait pas le connaître. Mais c’est vrai que… En y pensant pendant quelques instants… Elle n’avait rien à perdre ! Elle mettait une main dans sa poche droite :

« Thierry, je vais te montrer quelque chose qu’à part ma famille, nul n’a jamais vu. Tu me promets de ne pas te moquer de moi ? »

« Hum… Sauf si c’est vraiment quelque chose de comique… »

« Thierry, promet le moi ! Si les autres le savaient, je suis sûre que l’on me prendrait pour une enfant voir une gamine. »

Elle le regardait étrangement avec presque des larmes dans ses yeux argentés. La dernière fois qu’il les avait vus, il n’avait rien put faire contre ça. Et cette fois… C’était encore le cas. Il hocha la tête pour promettre à la jeune femme qu’il se tairait. Elle eut à nouveau un petit sourire, sortant une sorte de portefeuille avant de l’ouvrir. Elle regarda à l’intérieur avant d’en extraire une photo :

« Normalement… Je ne le la montre à personne mais voilà… Il y a quelque chose qui me fait penser que tu aurais un rapport avec ça. Les deux autres enfants sont Gladys et Pierrick. Tu les connais bien, ce sont les champions actuels de Charbourg et Frimapic. »

Il ne lui répondit pas, observant avec inquiétude la photo qu’elle lui avait tendue. Ces deux adultes… Il les avait déjà vus. C’était les parents de Cynthia. A côté du père de Cynthia, un autre homme se tenait là : Des cheveux rouges foncés et assez mal-coiffés, il avait un léger sourire aux lèvres ainsi qu’une barbe naissante. Il portait une sorte de cape déchirée et noire autour du cou et avait ses deux mains posées sur les épaules d’un jeune garçon d’une dizaine d’années. Celui-ci avait des cheveux de la même couleur que l’homme et portait une paire de lunettes devant ses yeux. L’homme avait un léger sourire sur la photo.

« Ce sont Charles et Pierrick. C’était rare de le voir sourire. »

A côté du jeune garçon se tenait une jeune fille qui devait avoir huit ans au maximum. Elle portait une jupe brune et un gros pull bleu sur elle. Elle avait deux yeux orange et des petites couettes noires. Elle semblait assez ridicule avec son gros pull bleu et ses grandes chaussettes rayées de blancs et bleues. Il ne répondit pas à la seconde phrase de Cynthia :

« Gladys. Tu as remarqué qu’aujourd’hui, elle préfère ne plus avoir de pulls sur elle ? Elle n’aimait pas ça, elle étouffait à l’intérieur. »

Cynthia avait son regard posé sur la personne à sa gauche avec un grand sourire et il se statufia en voyant qui se trouvait sur cette photo. Un jeune garçon d’une dizaine d’années, des cheveux bruns partant dans tous les sens, ses yeux rouges observaient la personne qui semblait prendre la photo. Entre ses mains se trouvait un œuf d’une vingtaine de centimètres rayés de brun et rose.

« Ce jeune garçon me fait penser à toi… Regarde qui est à sa gauche et derrière eux. »

Il avait du mal à détacher son regard du jeune garçon mais le fit, remarquant la petite fille aux couettes blondes qu’était Cynthia. Celle-ci semblait plus âgée que sur la photo qu’il avait déjà vue et il remarquait les petits rubans noirs dans ses cheveux. Elle avait encore sa jupe blanche et il remarqua que la jeune fille était assez proche du jeune garçon. Le problème était la personne derrière eux : Un homme qui avait une main posée sur l’épaule de la jeune fille et du jeune garçon. Des cheveux bruns qui s’étalaient sous la forme d’une mèche au milieu de son front, il devait bien avoir la trentaine voir le milieu de la trentaine. Il avait deux yeux bleus et un magnifique sourire aux lèvres, signe qu’il était heureux. Cynthia reprit la parole :

« Cet homme… était mon héros. Et le jeune garçon était son fils. Le jeune garçon n’est venu qu’une fois pendant environ un mois. »

« Tais toi… »

Elle s’était plongée dans ses souvenirs alors que la main de Thierry tremblait légèrement en tenant la photo. Qu’est-ce que cette photo foutait là ?! Comment Cynthia avait-elle une photo de ce genre avec elle ?! Ce n’était pas possible. Elle n’avait pas entendu les paroles de Thierry et continuait de dire :

« C’est bête de penser ça à mon âge… D’avoir un héros alors que j’ai vingt ans… Mais cet homme restera mon idole, celui que je ne ferais qu’admirer à chaque fois. Je garde cette photo car j’espère retrouver son fils un jour. Ces seigneurs élémentaires… »

« Tais toi, Cynthia. »

« Pour… Thierry ? Ca ne va pas ? Tu as froid ? »

Elle s’approchait de lui, alertée par les tremblements qui se produisaient sur le corps du jeune homme. Il n’arrivait pas à les contrôler et ses spasmes étaient de plus en plus nombreux et violents. Sans se préoccuper de la photographie qui tombait sur les genoux de Thierry, elle enlaça le jeune homme, cherchant à arrêter ses tremblements.

« Thierry… Est-ce que tu es son fils ? Le fils de Quentin ? J’ai oublié son nom, j’ai oublié son souvenir, cette photo est la seule chose qu’il me reste de lui. »

« Je… Je ne suis pas ce… ce… celui dont tu… tu parles. »

Il lui mentait délibérément et elle ne savait pas comment réagir face aux paroles de Thierry. Si il n’était pas le fils de Quentin, il ne se serait pas mis à trembler comme ça, ce n’était pas possible… ou alors il avait froid, très froid. Elle se colla un peu plus contre lui, frottant le dos du jeune homme alors que la buée sortait de leurs bouches :

« Cet homme… était vraiment quelqu’un admirable. Fort, puissant et humble… Il relevait des défis que d’autres pensaient impossibles. Les seigneurs élémentaires étaient craints mais ce furent eux qui tremblaient au fur et à mesure des badges que Quentin récupérait. Le pire était qu’il prenait son temps… Il est resté à Sinnoh et était admiré de la majorité des personnes, qu’importent ce que disaient les journaux. Il savait tellement bien s’occuper de ses pokémons et était si gentil… Il était quelqu’un que l’on ne pouvait pas détester sauf si on était jaloux ou un adversaire haineux. Il disait toujours qu’il se battait pour son fils mais n’a jamais parlé de sa femme. En fait, nous ne l’avons jamais vu mais je sais qu’il ne répondait pas aux questions la concernant. Thierry ? Tu es vraiment sûr… »

« OUI JE TE DIS ! Lâche moi un peu ! »

D’un geste étonnamment doux, il rendit la photo à la jeune femme aux longs cheveux blonds avant de quitter ses bras pour se lever. Il l’avait fait d’une manière assez violente qui contrastait avec celle d’il y a quelques secondes. Sans rien dire, il mit les deux mains dans les poches et marchait d’un pas rapide pour s’éloigner de là. Cynthia rangea sa photo avant de se mettre à sa poursuite, lui criant :

« Mais Thierry ! Pourquoi tu réagis comme ça ? »

« LÂCHE MOI JE T’AI DIS ! Je ne suis pas ce gamin et je ne le serais jamais ! »

« Mais même si tu ne l’es pas, ça ne change rien ! »

« Tu veux tout savoir ?! C’est ça ?! T’aimerais savoir qui sont mes parents ?! Je vais te le dire ! Comparé à toi qui a vécu des années heureuses avec ton père et ta mère, moi, je n’ai rien eut de tout ça ! Je n’ai JAMAIS eut de mère ! »

« Qu’est-ce… »

« Elle est morte quand je suis né ! Tu as compris ça ?! MORTE ! Alors est-ce que je pourrais être heureux si j’étais le gamin de ta photo ?! »

Elle le rattrapa avec vélocité alors qu’il s’était mis à tousser à force de parler et de crier. Il s’était arrêté et il n’eut pas le temps de se remettre en route qu’elle venait se mettre contre son dos avec tendresse. Maintenant, elle pouvait le comprendre de mieux en mieux et c’était une chose qui lui faisait extrêmement plaisir. Elle était sûre que Thierry était le jeune garçon de sa photo et si… il était son fils alors…

« Et merde… »
Les deux mots résonnaient comme une longue plainte alors qu’il s’était mis à pleurer. Dire qu’à la base, il avait parlé à Cynthia pour se faire pardonner et s’excuser, la réconforter si cela s’avérait nécessaire et là… C’était lui qui se faisait réconforter au final.

Chapitre 25 : Excuses

ShiroiRyu
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Chapitre 25 : Excuses

« Togepi ! Toge ! »

« Je suis désolée mais si tu pensais m’amadouer avec ça, tu as échoué ! Pirianne, évite de lui faire trop mal mais rend inconsciente cette petite Togepi ! »

« Titania… Tu veux bien préparer une petite sphère des ténèbres et la donner à Pirianne ? »

La petite créature de trente centimètres leva les deux pattes en l’air tout en avançant vers Pirianne. Celle-ci ouvrait la paume de sa main droite, prête à frapper Titania mais posa subitement un genou au sol, haletant très rapidement. Gladys s’écria :

« Qu’est-ce qu’il y a Pirianne ?! Ca ne va pas ?! »

« Le poison commence à faire son effet. »

« Tu veux dire que… Soprallegro a quand même réussi à empoisonner Pirianne ? »

« Exactement… Mais tu devrais t’inquiéter de ce qui va arriver à elle. »

De quoi ? Le regard orange de Gladys se posa sur sa Charmina. Devant la créature rose, la petite Togepi était finalement arrivée et avait fait apparaître une petite sphère noire et violette qui rappelait celle que Mimolet avait utilisé il y a de cela quelques temps contre Kiméra. Titania présenta la sphère noire à Pirianne avant de se mettre à courir en poussant des petits cris. Quelques secondes plus tard, la sphère explosa sous les cris de Gladys :

« PIRIANNE ! »

« C’est terminé pour ta Charmina. Dommage pour elle mais elle vient de se faire battre par une petite et mignonne créature. »

« Ce n’est pas terminé ! Qui te dit qu’elle a perdu ? »

« Le fait qu’elle était salement empoisonné et qu’elle vient de se prendre un cadeau de la part de Titania peut-être ? »

« Rien n’est dit ! »

Ahhhh ! Pourquoi s’emportait-elle comme ça ?! Car le jeune homme lui parlait de cette façon ? Elle ne pouvait que répliquer à ça ! La fumée disparaissait après l’explosion et elle constata avec regret que Pirianne était bel et bien évanouie. L’arbitre prit la parole :

« Pirianne est hors de combat. Titania est la gagnante du quatrième combat. Mademoiselle la championne de Frimapic, veuillez appeler votre dernier pokémon. »

« Tu sais qui c’est. Tu l’as déjà vu il y a quelques heures. »

« Oui, oui ! Vas y, ramène donc Friola, tu verras que même elle ne peut rien faire face à Titania. Tu comprendras donc le sens du mot défaite. »

« Thierry, tu pourrais quand même être un peu plus correct. C’est un combat diffusé à la télévision. Tu n’as donc aucune honte à parler comme ça devant les caméras ? »

« De quoi ? Tu disais quelque chose ? »

Il s’était mis un doigt dans l’oreille droite, se grattant l’intérieur en sifflotant un petit air. Cynthia passa une main sur son front en soupirant :

« Vraiment … Thierry… Tu es irrécupérable ! »

« Mademoiselle Gladys, veuillez appeler votre dernier pokémon ! »

« Oui, oui je le fais ! Friola ! Viens par ici et gèle cette Togepi ! »

Elle faisait revenir Pirianne dans sa pokéball alors qu’elle fermait les yeux. Thierry était vraiment insupportable des fois. Il avait tellement confiance en lui… Il était toujours trop différent de celui qu’il avait été il y a dix ans mais elle ne pouvait s’empêcher de revoir le jeune garçon de son enfance devant elle. Elle hocha la tête pour se retirer cette idée : Ici, il n’y avait pas d’ami, seulement un combat contre un adversaire ! Elle prit sa dernière pokéball, la jetant au sol alors qu’une violente tempête de neige fit son apparition : Une tempête encore plus forte que celle causée par la Blizzi au premier combat. Titania recula légèrement, prise de peur en voyant l’abomination qui se tenait devant elle : Une Blizzzaroi qui fronçait ses yeux roses vers elle. Elle poussa un cri de terreur en sanglotant, courant vers Thierry qui s’était agenouillé pour la récupérer :

« Triiiiiiii ! Toge… Togepi ! Toge toge ! »

« Mais non, il ne faut pas avoir peur. Tu crois vraiment qu’un gros truc comme ça te fera mal ? Il n’arrivera même pas à te toucher. »

« Triiii ! Togepi… Toge toge toge… »

« Il va falloir faire un effort, s’il te plaît ? »

Il posa son doigt sur le nez de la Togepi, celle-ci ouvrant en grand ses yeux en amande. Il y avait de quoi être ému par un tel spectacle et plusieurs spectateurs se demandaient si cette personne était vraiment celle que tant de monde craignait ? Cynthia passa une main sur sa mèche blonde qui cachait la partie gauche de son visage, murmurant pour elle :

« Est-ce que tu ne serais pas un éleveur dans l’âme, Thierry ? Tu cachais bien ton jeu depuis le début. Dire que tu as de tels pokémons avec toi. »

Il y avait trop de contraste entre Thierry qui s’adressait à son adversaire ou à d’autres personnes et Thierry qui parlait à Titania. Il semblait si tendre… et si affectueux. Il tendit son index à Titania pour qu’elle joue avec et lui redonner plus de confiance et de courage. Une vingtaine de secondes s’écoula et il déposa la Togepi sur le sol. Celle-ci semblait maintenant de nouveau prête à se battre… contre l’abominable Blizzaroi qui se tenait devant elle. Elle tenta de faire un regard qui se voulait dur mais n’y arriva pas. Friola eut l’air un peu surprise d’un tel geste et rigola légèrement :

« Blizza Blizza Blizzaroi ! »

« Friola, évite de trop la blesser, d’accord ? Rend la juste inopérante à se battre. »

La Blizzaroi poussa un cri pour dire qu’elle exécuterait les ordres de sa dresseuse avec grand plaisir. Quel pokémon domestiqué et non maléfique oserait faire vraiment mal à une aussi mignonne petite créature ? Elle devait simplement la geler, ça suffirait amplement pour permettre à ce combat de se terminer. Friola leva ses deux pattes dans les airs, la tempête de neige qui s’abattait sur l’arène se faisant un peu plus forte. Quelques morceaux de grêle venaient maintenant frapper la petite Togepi qui se protégeait avec ses pattes. Il ne fallut qu’une vingtaine de secondes pour qu’un cercueil de glace n’entoure Titania alors que Gladys prenait la parole :

« C’est terminé, Thierry. Cela fait ton deuxième pokémon qui tombe au combat. Il ne t’en restera plus que deux. »

« Je tiens à te rappeler qu’il ne t’en reste plus qu’un. »

« Mais c’est mon plus puissant ! N’essaye pas de m’avoir avec une astuce ou une autre ! Arbitre, veuillez déclarer la fin du cinquième combat ! »

« Titania ? Tu peux sortir et montrer à cette chère Gladys que tu n’es pas hors de combat ? »

Sur l’un des écrans de télévision, Cynthia observait le cercueil de glace qui commençait à se fissurer légèrement. La Togepi avait les yeux fermés mais pourtant, il était possible de voir qu’elle était toujours consciente. Lentement, ses deux pattes avant se mettaient à bouger tandis que Cynthia et la majorité des spectateurs dans l’arène murmuraient :

« Une attaque Métronome ? »

« Ne me prenez pas pour un imbécile ! Je vais vous montrer ce que c’est un vrai combat ! Titania, Déflagration !

« Toge… PIIIII ! »

Le cercueil de glace explosa en morceaux alors que la petite créature blanche de trente centimètres continuait de bouger ses pattes avant de faire apparaître un puissant souffle de feu devant elle. La neige se mettait à fondre à son contact et l’attaque frappa de plein fouet la Blizzaroi qui s’écroula au sol. Comme elle adorait le froid, elle était très vulnérable au feu… Comme elle était liée à la nature avec ses pattes pouvant faire apparaître des racines, elle l’était tout autant sur ce côté.

« FRIOLA ! Ce n’est pas possible ! Comment elle sait cette technique ?! »

« Je te l’ai pourtant dit. Mes pokémons ne sont pas communs ou banaux. Ils ont appris des choses que peu d’autres oseraient leur faire apprendre. Même si l’attaque de Titania est très faible, les faiblesses de Friola ont eut raison d’elle. »

« Blizza…roi ! »

Oups… Elle était encore consciente et Titania était déjà très affaiblie… mais Friola l’était tout autant. La Blizzaroi était parcourue de nombreuses brûlures et se tenait sur ses deux pattes en tremblant mais elle était toujours là. Quelques flammes continuaient de la brûler tandis qu’elle semblait réellement en colère. JAMAIS elle n’aurait cru que cette petite créature était capable de produire autant de dégâts sur son corps !

« Encore debout ?! Et merde ! Titania, recule ! »

« Togepi ! Toge toge ! »

« Friola, fais lui mordre la glace ! »

La Blizzaroi ne répondit pas mais leva les deux pattes en l’air comme auparavant. Cette fois-ci, de nombreux éclats de glace sortaient de ses pattes, tous se dirigeant vers Titania qui avançait lentement vers Thierry. Friola tomba au sol après cette attaque, une petite lueur passant dans les yeux du jeune homme.

« ARBITRE ! Le combat est terminé ! »

« De quoi ? »

Sans attendre que l’arbitre comprenne ce qui se passait, Thierry fit grandir l’une de ses pokéballs : Celle de couleur rose et blanche. Rapidement, Lachanceuse apparue derrière Titania, se prenant les éclats de glace à la place de la Togepi. La Leveinard poussa un petit cri de douleur et gémit sous cette attaque mais resta fière et droite tandis que Titania se retournait vers elle avec un grand sourire, sourire qu’elle lui rendait.

« Thierry, vous n’avez pas le droit… »

« Friola est inconsciente, arbitre. Il a raison. Le combat est terminé depuis l’instant où ma Blizzaroi est tombée. Il a eut raison, il vaut mieux éviter les évanouissements inutiles. »

Elle baissa la tête pour admettre sa défaite. Déjà, elle s’était mise à retirer son pull autour de la taille, fouillant à l’intérieur de l’une de ses manches pour retirer un badge à deux montagnes en pointes mais pour les experts en pokémon, le badge ressemblait plus à la tête d’un Goinfrex. L’arbitre reprit la parole :

« Cinquième et dernier combat terminé. Friola est inconsciente, la victoire revient donc à Titania. Le match est terminé et le gagnant est donc Thierry ! Je vous demande de l’applaudir bien fort s’il vous plaît ! »

Un silence parcouru la salle… C’est vrai… Le jeune homme avait gagné son combat d’une main de maître bien qu’il avait faillit perdre un deuxième pokémon pendant le combat. Il ne lui restait plus qu’un seul champion à combattre et il allait pouvoir se retrouver face à ce type ! Il allait lui faire payer toutes ces années ! Il ne se préoccupait pas des applaudissements ou autres, de toute façon, il s’en foutait royalement. La petite Togepi lui tira légèrement sur le pantalon pour vouloir un câlin, le jeune homme la soulevant avec un petit sourire :

« Toi tu es de la graine de future championne ! »

Finalement, les spectateurs allèrent l’applaudir à sa grande surprise en même temps que la Togepi poussait des petits cris de joie. Il rappela Lachanceuse dans sa pokéball, fit de même avec Titania avant de s’approcher de Gladys, tendant la main droite.

« Mon badge, s’il te plaît, Gladys. »

« Si je te le donne… Tu partiras… Et tu continueras ta quête… »

« Exactement. Ne me met pas des bâtons dans les roues, tu es la première à m’avoir mis presque deux pokémons évanouis, ce n’est pas rien. »

Est-ce qu’elle devait trouver un réconfort dans les paroles de Thierry ? Elle ne savait pas trop mais elle fit un petit sourire avant de lui poser le septième badge tant mérité : Le badge Glaçon. Il hocha la tête pour la saluer et déjà, il se retournait pour quitter l’arène.

« Att…ATTENDS ! Est-ce que tu reviendras à Frimapic pour me voir ? »

« Je ne sais pas. On verra bien… Tu m’as l’air assez importante on dirait. Je peux bien t’accorder un peu de mon temps quand je serais maître de Sinnoh. »
Peut-être qu’il se vantait… Non c’était même sûr. Les spectateurs étaient médusés de voir que le jeune homme pensait sincèrement battre la maîtresse de Sinnoh… celle qui avait réussi à éliminer ces personnes… Il fit un petit geste de la main envers Gladys avant de quitter finalement l’arène de Frimapic. Dehors, il continuait de neiger et il remit correctement l’écharpe blanche autour de son cou. Finalement… Elle n’était pas arrivée. C’est vrai… Elle avait des choses plus importantes que ça à faire.

Il avait fait une cinquantaine de pas dans la neige, tête légèrement baissée. Il n’avait pas le temps de réfléchir à autre chose qu’au dernier champion : Tanguy. Celui-ci était bien différent des autres, il était le plus proche de la ligue et le plus puissant de tous les champions. Une voix féminine le coupa dans ses réflexions :

« Bravo Thierry. »

Il releva son regard rubis du sol enneigé pour le poser sur la personne qui venait de s’adresser à lui. Cynthia, de ses yeux argentés mais qui semblaient dorés sous la neige, l’observait avec un petit sourire aux lèvres. Sa première phrase allait fuser :

« Qu’est-ce que tu … »

Il s’arrêta au milieu de sa phrase, la regardant dans les yeux avant de pousser un léger soupir. Il n’arrivait pas à se mettre en colère contre elle… pas maintenant… pas à ce moment. Ca faisait plusieurs jours seulement qu’elle était partie, une semaine voir dix jours au grand maximum et pourtant… Il avait ressenti un léger vide. Est-ce que Gladys avait dit la vérité ? Connaissait-il vraiment Cynthia, la jeune femme aux couettes noires et Pierrick ? Il ne savait pas… pas du tout. Il baissa à nouveau le regard, les deux personnes séparées du monde à ce moment là. Lentement, il murmura en serrant le poing droit :

« Tes… grands-parents vont bien… Ta petite sœur aussi… Mais… Je suis désolé, Cynthia. »

Chapitre 24 : Faire fondre son coeur

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Faire fondre son coeur

« Ca y est, c’est bon, t’as été utile et tu m’as emmenée au centre pokémon. Maintenant, je vais choisir mes pokémons, merci bien, au revoir. »

« Mais je… »

« Me colle pas, c’est bon ! Non, mais je te jure ! Retourne dans ton arène ! Je vais pas te dire quel pokémon je vais prendre pour te foutre une raclée ! »

« D’accord… Si tu le prends comme ça… En quittant le centre pokémon, dirige toi vers l’Est et dès que tu es au centre de la ville, tu trouveras l’arène près de là. »

« C’est bon, j’ai compris. Au revoir ! »

C’était presque si il voulait la jeter dehors. Il posa ses deux mains sur le dos de la jeune femme aux couettes noires, la poussant vers la sortie alors qu’il était facile de voir qu’elle voulait rester pour discuter avec lui. Diable qu’elle était collante ! Elle ne pouvait pas le laisser souffler un peu ?! Il se présenta devant la machine utilisée pour stocker ses pokéballs contenant ses pokémons, s’arrêtant devant l’une d’entre elles avec un petit sourire :

« Hey, tu t’es inquiétée pour moi ? Tu n’avais pas à t’en faire, je suis loin de me faire avoir comme ça héhéhé. Mais non, calme toi, je ne suis pas en danger. Je vais avoir besoin de toi, d’ici peu de temps. Qu’est-ce que tu en penses ? Tu voudrais faire encore un petit peu de temps avec moi ? Je vais prendre notre amie, elle n’est pas très forte mais elle me sera bien utile, je suis sûr qu’elle va aimer sortir un peu. Tu en penses quoi ? »

L’ordinateur lui répondit d’une voix enjouée et il eut un nouveau petit sourire avant de le saluer. Finalement, une pokéball apparue devant lui… Une pokéball entièrement blanche. Voilà le pokémon qu’il allait utiliser contre Gladys. Vu le caractère de la jeune femme, il était sûr que ce pokémon allait prendre un avantage stratégique sur son adversaire ! Ou alors… Il valait mieux ne pas l’utiliser mais en cas de dernier recours… Oui… Voilà ce qu’il allait faire héhéhé. Finalement, il quitta le centre pokémon avec un sourire démoniaque aux lèvres : Tout allait se dérouler comme prévu.
PFIOU ! Dire qu’elle avait du demander à Tellus d’utiliser sa vitesse quasi-maximale tout en s’accrochant avec difficulté aux ailerons de cette dernière, elle était finalement arrivée à moyenne distance de la ville de Frimapic. La tempête pouvait se lever, Tellus en avait déjà vu pire que ça ! Néanmoins, elle ne serait pas arrivée avant une ou deux heures et elle n’avait pas remarqué de traces de la part de Thierry. Il devait être sûrement en sécurité.
Intérieurement, elle maudissait ce foutu conseil des quatre. De quoi se mêlait-il ? Ce n’était pas son affaire ! Si elle avait décidé de s’occuper de Thierry plus longtemps que prévu, c’est pour une bonne raison ! Elle appréciait le jeune homme et voulait voir jusqu’où il pouvait se rendre. De plus, elle ne savait pas pourquoi mais Thierry lui rappelait quelqu’un, une personne qu’elle s’était retirée de l’esprit… Un peu comme les autres. Le héros qu’elle admirait était un fier combattant, quelqu’un qui n’avait jamais peur du danger et du défi. Thierry avait fait exactement la même chose que lui contre Charles et Kiméra, c’est pourquoi elle se disait que ce garçon était celui… de sa photo. Intérieurement, elle voulait penser à ça… Intérieurement, elle voulait y croire… Elle savait que Gladys et Pierrick étaient toujours là mais Thierry avait disparu de la circulation pendant plus de dix ans.

« Je suis là, Glaaaaaaaaaaa ! »

Il allait crier le nom de la jeune femme mais se retrouva soudainement au sol, venant de glisser sur ce dernier en poussant un cri de détresse. Ce sol était glacé ! Comment il pouvait se déplacer correctement avec tout ça ?! Il tenta de se relever mais n’y arriva et commençait déjà à s’énerver. Finalement, une personne s’approcha de lui. C’était Gladys et elle lui souriait en tendant sa main droite :

« Prend ma main et accroche toi, je vais t’emmener vers le centre de l’arène. »

« Non mais t’as pas idée d’inventer des truc pareils ?! J’ai faillit me briser le dos avec ces conneries ! Je te jure ! »

« Hihihi ! J’en étais sûre que tu allais faire cette erreur, c’est pourquoi je n’ai rien dit quand tu t’es énervé. »

« Et ça t’amuse en plus ?! T’es vraiment la championne de Frimapic ? »

« Tu ne le penses pas ? Mais qui suis-je alors ? »

Il poussa un grognement de colère alors qu’il s’était relevé. S’aidant de la jeune femme aux couettes noires qui marchait avec aisance sur la glace, il se retrouva finalement au centre de l’arène, un entre recouvert de neige. Quelques spectateurs se présentaient peu à peu, chacun marchant avec facilité sur la glace. Purée… Il s’était rendu ridicule à cause d’elle !

« Bon on commence quand ?! J’ai un septième badge à récupérer ! »

« On doit attendre, l’arbitre. Ah ! Le voilà ! »

Un homme recouvert d’une épaisse doudoune de fourrure blanche s’approcha de Thierry puis de Gladys qui lui murmura quelques paroles. L’arbitre hocha la tête d’un air positif, se mettant au milieu de l’arène avant de prendre la parole :

« Mesdames et messieurs qui êtes présents dans l’arène de Frimapic ! Aujourd’hui va se dérouler un combat pour le badge glaçon entre notre championne d’arène, je vous prie d’applaudir mademoiselle Gladys ! »

De nombreux applaudissements nourris se firent entendre bien qu’il s’était attendu à bien plus de la part des spectateurs. Certains d’entre eux n’avaient même pas levé leurs mains pour l’applaudir et il grinça des dents : C’était quand même leur championne !

« De l’autre côté, je tiens à vous présenter son challenger, le jeune homme qui porte une magnifique écharpe blanche autour du cou, son nom est Thierry ! »

Un petit applaudissement de la part de Gladys et il fut surpris d’une telle chose de la part de son adversaire. Ici, ils étaient des ennemis et en-dehors, il ne l’appréciait pas plus que ça. Du moins, c’est ce qu’il voulait se faire croire et il espérait que ça marcherait. Malheureusement, ce n’était pas le cas. Enfin, Gladys applaudissait et quelques personnes suivirent : Si la championne applaudissait, c’est que le jeune homme ne devait pas être si mauvais que ça.

« N’espère pas un remerciement de ma part ! »

« Je n’en attendais pas, Thierry. »

« Ce combat se déroulera à quatre pokémons contre quatre. Veuillez appeler vos premiers pokémon s’il vous plaît ! »

« Il m’en faudra seulement trois voir deux si je gère bien. »

« Hey hey hey, Thierry, ne me crois pas pour quelqu’un de faible ! Je suis la seconde plus forte des champions de Sinnoh ! Du moins… On peut considérer ça comme ça ! »

« Arrête de parler et sors ton pokémon qu’on rigole. »

Il avait déjà une pokéball à la main : Une pokéball violette et bleue. Il était du genre à changer ses pokéballs pour qu’elles correspondent à ses pokémons. Gladys eut un petit sourire aux lèvres avant de faire sortir son premier pokémon : Une petite Blizzi nommée Estari d’après les dires de Gladys quand elle cria son nom.

« Mouais… Je dois sérieusement m’inquiéter ou non ? Soprallegro, extermine moi ce truc ridicule. On ne va pas faire durer plus longtemps le combat ! »

La pokéball bleue et violette s’ouvrit pour faire apparaître le Nostenfer, celui-ci se mettant à tourner très rapidement autour d’Estari. La Blizzi l’observait pour tenter de l’arrêter mais soudainement, une tempête de neige se leva et Thierry eut un léger grognement :

« Et oui, Thierry ! Tu devrais le savoir : Les Blizzis et les Blizzarois sont capables de contrôler la neige et de provoquer des tempêtes qu’importe les endroits où ils se trouvent. C’est dommage mais tu pars avec un sérieux désavantage. Pourquoi tu utilises un pokémon de ce genre contre moi ? Car Estera est à moitié une plante ? »

« Tsss… On ne parle pas pendant un combat ! Dis au revoir à ton pokémon ! Soprallegro, réduit moi cette créature à néant ! »

Le Nostenfer poussa un cri strident avant de disparaître de la vue des combattants. La Blizzi tenta bien de le suivre mais cela ne servait à rien, il se déplaçait trop rapidement. Soudainement, une légère entaille apparue sur le corps de la Blizzi, Gladys prenant la parole sur un ton alerte :

« Estera ! Envoie quelques éclats de glace autour de toi ! »

Tsss ! Elle réfléchissait très rapidement elle aussi ! La Blizzi écouta les paroles de Gladys, levant ses deux pattes avant de les tendre. Elle tourna sur elle-même, des petits morceaux de glace durcie partant dans tous les sens, un petit cri venant de la part de Soprallegro se faisant entendre dans l’arène. Ca plus la grêle… Grrr ! Un violent coup d’aile frappa Estera dans le dos, Soprallegro apparaissant à la vue de tous alors que la Blizzi tombait au sol. L’arbitre prit la parole en observant la créature qui ne bougeait plus.

« Estera est hors de combat ! Le premier combat est gagné par Soprallegro ! Mademoiselle Gladys, veuillez appeler votre second pokémon ! »

« Pfff ! Je vois, je vois… Pas mal du tout. Tali, viens donc par là et tranche cette chauve-souris, on va lui apprendre à ne pas me prendre au sérieux ! »

Hum ? Tali ? Qui était-ce encore ? Le problème avec Gladys, c’est qu’elle avait nommé ses pokémons et qu’il n’avait pas retenu le nom de ces derniers. Estera fut rappelée dans sa pokéball alors que Thierry observait la jeune femme aux couettes noires qui lançait une nouvelle pokéball sur le sol. Une petite créature bipédique bleue avec un cristal rouge planté dans le dos du crâne et trois dans le dos se tenait devant lui. Une Farfuret ? Hum… Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter : Soprallegro était le plus rapide en ce qui concernait le combat !

« C’est tout ce que tu as à me proposer ? Soprallegro, occupe toi d’elle avec tu-sais-quoi. »

« Nostenfer ! »

« Tali, fais en de même mais… ralentis le un peu. »

Elle avait un petit sourire qui ne promettait rien de bon. Soprallegro fit briller ses quatre paires d’ailes dans le ciel, la tempête s’étant arrêtée après l’évanouissement de la Blizzi. La Farfuret ferma les yeux pour se concentrer, un léger souffle glacé tournant autour d’elle avant qu’elle ne se prenne avec violence les ailes de Soprallegro en pleine face… qui étaient devenues en métal ?! Visiblement, il avait tout prévu mais elle aussi ! De la grêle était apparue sur les ailes du Nostenfer, celui-ci se mettant à remonter vers le plafond de l’arène en poussant quelques gémissements de douleur :

« Et voilà comment on élimine quelqu’un un peu trop rapide à mon goût. »

« Ce n’est pas terminé ! Soprallegro, elle n’a pas eut son compte ! File lui, une seconde dose ! Qu’elle comprenne qu’on n’est pas là pour plaisanter ! »

« Tali, fais quelques éclats de glace comme Estera ! »

Arg ! L’enflure ! Elle pensait à le blesser à nouveau et Soprallegro allait être de plus en plus blessé surtout qu’il était un pokémon qui avait besoin de ces ailes ! De nombreux morceaux de glace allèrent frapper le Nostenfer qui gémissait de douleur, cette fois-ci, il avait du mal à bien voler dans le ciel et on pouvait voir qu’il était salement touché.

« Tente de tenir le plus longtemps possible, Soprallegro ! Tu dois blesser au moins le prochain voir réussir à le battre pour que je la fasse sortir. Héhéhé… Gladys, tu vas avoir une surprise, tu vas être étonnée. »

« Qu’est-ce que tu prépares ? AH ! TALI ! »

Elle avait détourné son regard du combat pendant quelques secondes et sa Farfuret se retrouva au sol, une vilaine marque sur le front tandis que l’arbitre reprit la parole :

« Tali est hors de combat. Le second combat est gagné par Soprallegro ! Championne Gladys, veuillez appeler votre troisième pokémon ! »

Elle fit revenir Tali en gardant son sourire. Cette fois-ci, Thierry n’allait pas s’en remettre. Elle sortit une nouvelle pokéball de sa poche tout en s’écriant :

« Pirianne ! Envoie tout de suite un poing foudroyant ! »

La pokéball s’ouvrit lorsqu’elle l’envoya au sol, une créature bipédique faisant son apparition avec une sorte de pantalon et chapeau rose. Une Charmina qui n’attendit pas avant de concentrer la foudre dans son poing droit, allant courir vers le Nostenfer déjà sérieusement blessé par les attaques auparavant. Soprallegro était quand même plus rapide que Pirianne et Thierry poussa un profond soupir, c’était trop tard :

« Soprallegro, empoisonne la. Je ferais appel à elle après toi. »

« Nos… tenfer. »

Ils s’étaient mis d’accord et le Nostenfer planta ses crocs dans la Charmina qui cria de douleur sans pour autant souffrir terriblement. Son poing droit vint percuter la face de la chauve-souris violette, celle-ci tombant au sol sans se relever. Visiblement, elle n’avait rien put faire de plus que ça. L’arbitre leva la main en direction de Thierry :

« Soprallegro est hors de combat. Pirianne gagne le troisième combat. Messire Thierry, veuillez appeler votre prochain pokémon ! »

« Le combat est terminé, Gladys. Je ne plaisante plus. »

« Tu oublies qu’il me reste un prochain pokémon après celui-là. »

« Il ne pourra rien faire contre celui-là. Titania, fais donc ton apparition ma petite. »

Il rappelait son Nostenfer alors qu’il sortait finalement sa pokéball entièrement blanche. Son arme secrète… Une arme qu’il n’avait jamais utilisé jusque là… Du moins, en public. Il eut un petit sourire sadique avant d’envoyer la pokéball. Celle-ci s’ouvrit pour laisser apparaître…

« Enfin arrivée ! Je ne vais pas perdre de temps ! »

Elle avait demandé à Tellus d’accélérer le rythme et elles étaient à Frimapic avec une bonne heure d’avance au minimum. Est-ce que Thierry était déjà en train de combattre ? Elle devait aller à l’arène de Frimapic le plus tôt possible.

« MOUAHAHAHA ! Il veut terminer le combat avec ça ?! »

Un adolescent venait de s’exclamer devant la vitrine d’un magasin d’électroménager. Sur les télévisions de la vitrine, le combat qui se déroulait dans l’arène était visible. Cynthia s’approcha de l’écran pour observer le combat et haussa un sourcil… Thierry… était définitivement plein de ressources. Comment aurait-elle put croire un jour qu’il ait un tel pokémon ? Sur les écrans, une petite créature ronde de trente centimètres avec des pics sur la tête poussa un petit cri affectueux et tendre :

« Trouiiiiiii ! Togepi ! Toge ! »

La petite créature portait une coquille d’œuf avec des nombreuses figures géométriques dessinées dessus. Elles étaient rouges et bleues et Titania faisait quelques mouvements des mains avec un grand sourire.

« Thierry, Thierry, Thierry… Vraiment… Comment veux-tu être sérieux dans ton caractère de grand dur avec… elle ? »

Elle eut un grand sourire sur ses lèvres, décidant qu’il valait mieux regarder la suite du combat sur ce petit écran pour accueillir le jeune homme à la sortie. Gladys, de son côté, paraissait toute aussi surprise que les spectateurs par l’apparition de la Togepi. Elle s’écria :

« Elle est trop mignonne ! Elle est à toi ?! »

« Mignonne… mais dangereuse. Mais oui… Elle est à moi. »

Chapitre 23 : Nous étions quatre

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Nous étions quatre

Aucune explication. Il n’avait aucune explication à ceci. Comment arrivait-il à dormir aussi tranquillement et avec une personne qu’il ne connaissait pas ? Elle avait beau dire qu’elle le connaissait, lui ne s’en rappelait pas ! Elle s’était serrée contre lui pendant qu’il dormait et il s’était tout de suite réveillé. Il avait bien tenté de se débattre mais elle s’était mise à parler dans son sommeil :

« Tout les quatre… ensemble. Ses plus grands fans. »

Ses fans ? Mais de qui parlait-elle ? Il avait bien une idée en tête mais il voulait se la retirer tout de suite, il ne devait pas penser à ça. Mais il n’y arrivait pas ! Ca ne servait à rien ! Il ne pouvait pas s’empêcher de penser à lui ! De plus… Il ne sentait pas mal. Il ne vomissait pas comme avec Cynthia… C’était vraiment bizarre. Et dire que Gladys continuait de murmurer dans son sommeil ces mêmes phrases. Ca lui tapait sur le système mais il devait savoir :

« Ses plus grands fans ? De qui parles-tu ? »

Elle trembla légèrement, le serrant plus contre lui et il sentit sa poitrine contre son dos. Visiblement, il faisait une chaleur torrentielle sous la couverture puisque la chemise blanche de la jeune femme était trempée et il le remarquait bien. Elle murmura à nouveau pendant qu’elle dormait, répondant à Thierry :

« Monsieur Quentin… »

« Quentin ?! »

Aie ! Il n’y avait plus aucun doute ! Plus aucun doute possible ! Elle ne se moquait pas de lui, c’était impossible qu’elle se moque de lui ! Elle connaissait le nom de son père, elle ne plaisantait pas mais pourquoi ne se souvenait-il pas de la jeune femme ? Elle avait dit qu’elle, Pierrick et Cynthia le connaissaient mais pourtant les deux derniers n’avaient rien dit ou alors ils jouaient bien le jeu. Il retira les deux mains de Gladys autour de son ventre. Il se retourna avant de l’enlacer contre lui :

« Continue… Continue de parler de lui. Quel était son pokémon préféré ? »

« C’est… C’était Palinette. Une jolie Lockpin, une très jolie Lockpin. Elle était très forte. »

La jeune femme aux couettes noires lui répondait comme si de rien n’était. Elle semblait faire la conversation à quelqu’un dans ses rêves mais se doutait-elle un instant que la personne qui lui posait ces questions était avec elle, en train de l’enlacer ? Il y avait peu de chances. Du côté de Thierry, il ne cherchait même pas à cacher les émotions qui parcouraient son être à ce moment. Il continuait de lui poser des questions :

« C’était quoi son but ? »

« Conquérir Sinnoh et rendre heureux son fils Thierry. Il était gentil, Thierry. »

« Mais ça on s’en fout qu’il était gentil ! Est-ce qu’il était fort ? »

« Très fort ! Très très fort ! Et tout le monde l’aimait beaucoup. Le papa de Pierrick l’appréciait énormément et ils étaient amis. »

« Charles… »

Le nom du champion de Joliberges. Il était le père de Pierrick et ça il le savait. Pourquoi avait-il effacé tous les souvenirs de ces moments dans sa mémoire ? Il n’avait aucune explication mais il devait remercier la jeune femme aux couettes noires. Grâce à elle, il se sentait un peu mieux au fond de lui, savoir que d’autres… n’avaient pas oublié son père avait suffit à le rendre heureux. Un jour, il retournera à Charbourg et ira saluer et discuter avec Pierrick. Peut-être qu’il allait lui permettre de retrouver d’autres souvenirs. Même si il ne se souvenait de rien, il pouvait toujours s’aider de lui, de Gladys et de Cynthia… Cynthia ! Il fallait qu’il lui pose des questions lorsqu’il allait la voir ! Finalement, il s’endormit contre Gladys, ne lui posant plus de questions.
Le lendemain matin, il se réveilla, les yeux à moitié clos, remarquant que la jeune femme aux couettes noires était partie de ses bras. En un sens, ça lui était égal, il s’en fichait pas mal mais quand même… Comment se fait-il qu’il n’ait rien ressenti ? Gladys se présenta à lui, quelques boutons de sa chemise blanche ouverts pour laisser apparaître un décolleté qui pouvait promettre bien plus que prévu bien qu’il n’égalait pas celui de Cynthia. Il se donna une claque sur le front, se disant que ce n’était pas l’heure de penser à de tels trucs.

« Bien dormi, Thierry ? »

« Oué, oué, ça peut aller mais faut pas croire que je redormirais une seconde fois. »

« Une seconde fois avec moi ? Ou une seconde fois tout court ? »

« Fais pas la maligne ! »

Elle éclata de rire alors qu’il se levait, remarquant que sa propre veste était ouverte légèrement. Il observa Gladys qui détourna le regard en rougissant. Il poussa un léger grognement pour lui dire qu’il n’appréciait pas ce genre de choses et elle alla se réfugier dans la cuisine. Quand à lui, il se dirigea vers la salle de bain pour se donner un petit coup d’eau sur le visage.

« Je vais préparer le petit-déjeuner. Tu aimes quoi ? »

« Je m’en fous ! Comme si ça m’intéressait que tu saches ce qui me plaît ? Je te rappelle que je suis ton futur adversaire ! »

« Ce n’est pas pour cela que je dois tenter de t’empoisonner pour le repas. »

Elle rigola à nouveau, Thierry ne lui répondant pas tandis qu’il s’observait dans le miroir. Il avait une sale mine… du moins pour lui. Il avait le regard clair et heureux, comme si il avait passé la meilleure nuit de toute sa vie. Il n’aimait pas ça : On commence comme ça et on finit par oublier la raison qui le poussait à être à Sinnoh.

« Je vais vérifier si la tempête s’est arrêtée. »

« Ce n’est pas le cas, ne te fatigue pas pour rien ! »

Néanmoins, il alla vérifier, ne faisant guère confiance à Gladys. Visiblement, il avait déjà oublié la nuit qui s’était déroulée avec elle. Il se dirigea vers la porte d’entrée, ouvrant cette dernière avant de recevoir à nouveau un violent souffle de neige dans le visage. Elle avait raison… totalement raison. Gladys sortit de la cuisine, posant sur la table quelques œufs sur le plat, des tartines et quelques bols contenant un liquide brun et chaud.

« Viens donc t’asseoir, Thierry. Heureusement que je sais quand même cuisiner. Dans ce genre de moments, ce n’est pas une compétence inutile hihi. »

« Ca se terminera jamais ce truc ? »

« Allons fais pas cette tête ! Je t’ai dit hier qu’elle s’arrêtera aujourd’hui. Il te suffit juste d’attendre quelques heures et je te guiderais à Frimapic, d’accord ? »

« Pourquoi tu irais guider ton ennemi ?! Je te rappelle que je suis ton futur adversaire. »

« Oui, oui. Parle toujours, tu m’intéresses Thierry ! J’ai le droit de choisir encore si je veux aider quelqu’un ou non. »

Tsss ! Elle était aussi caractérielle que Cynthia mais sous une autre forme. Il alla s’installer en grognant légèrement, ne cherchant même pas à regarder Gladys dans ses yeux orange. Il alla manger sans aucun mot, la jeune femme faisant de même. Le petit-déjeuner se passa dans le silence, Gladys tentant bien de faire la conversation mais il refusait obstinément de lui répondre. C’était quoi son problème ?

« Tu m’en veux, Thierry ? J’ai fait quelque chose de mal ? »

« Non mais me prend pas la tête ! Je ne veux pas que tu croies qu’il y a quelque chose entre toi et moi. Evite de penser que je suis gentil avec toi ! »

« Je n’ai jamais pensé cela, c’est toi qui te fixe cette idée, hihi. »

Mais pourquoi il avait à s’expliquer de toute façon ?! C’était pas son problème ! Tout se mélangeait dans sa tête depuis qu’il avait vu Gladys, depuis qu’il avait dormi avec elle. Il termina son repas, se préparant à sortir à nouveau alors que déjà la jeune femme au pull autour de la hanche reprit la parole :

« Mais qu’est-ce que tu vas faire ?! »

« Ca ne se voit pas ?! Je vais sortir d’ici ! J’en ai assez de rester dans cet endroit ! »

« Mais… Et la tempête ?! Tu vas faire une bêtise ! »

« Mais je m’en contrefous ! J’ai pas que ça à faire de rester avec toi et prendre la dînette ! »

« Mais pourquoi… Tu as tant changé ? »

Elle s’était approchée de lui, serrant sa main gauche de ses deux mains en baissant la tête. Elle voulait une réponse de sa part, savoir si c’était bien là la raison qui l’avait fait devenir ainsi. Thierry ne retira pas sa main, se trouvant devant la porte. Finalement, après une quinzaine de secondes, il dit sur un ton fatigué :

« Chacun change Gladys. Je ne sais pas qui était celui que tu as connu mais je ne suis plus ce dernier. Maintenant, lâche ma main et laisse moi aller à Frimapic. »

« Je t’accompagne ! Je ne peux pas te laisser partir tout seul ! Tiens bien ma main et prépare tes affaires ! »

« Elles sont déjà prêtes… »

« HIIII ! Mais pas les miennes ! Attends quelques minutes s’il te plaît ! »

Il poussa un profond soupir désabusé alors que la jeune femme relâchait ses deux mains. Elle était surexcitée mais vraiment chaleureuse. Comment avait-elle réussi à être championne de Frimapic, ville réputée pour son grand froid ? Une manieuse de glace aussi gentille et amicale, elle était un paradoxe à elle-même. Elle revient finalement après huit minutes, ayant refermé les boutons de sa chemise blanche tandis qu’il avait bien remis son écharpe blanche autour de son cou. Il prit tout de suite la parole :

« Hey mais… Tu ne vas pas y aller comme ça ?! »

« Et pourquoi ? Où est le problème ? Ma tenue n’est pas bien ? »

« Mais t’es arriérée ou quoi ?! Il doit faire moins vingt dehors et toi, tu restes dans cette tenue ! Vas t’habiller un peu plus chaudement ! »

« Mais j’ai que ça sur le dos et arrête de me crier dessus ! Je n’ai pas peur de la tempête ! Tu vas voir comment je me débrouille ! Friola, viens donc devant moi ! »

Devant les yeux étonnés de Thierry apparu un Blizzaroi… Plutôt une reine si on jouait sur les mots. Elle ressemblait exactement à la créature qu’il avait rencontrée hier. Rapidement, la colère lui montait déjà mais il se rappela que celui qui l’avait attaqué ressemblait à un mâle. De plus, d’après ses connaissances…

« Laisse moi voir un truc. Je n’ai pas touché l’autre mais je veux vérifier quelque chose. »

« Mais qu’est-ce que tu lui fais ? »

Il touchait la fourrure de la Blizzaroi, remarquant bien que celle-ci était plus épaisse que l’autre. Malgré sa mauvaise vision dans la neige, le cri de celui qui l’avait attaqué était bien plus masculin que féminin. Finalement, il poussa un nouveau soupir avant de dire :

« Non rien, c’est bon. Mais en quoi ta Blizzaroi va nous aider ? »

« Héhéhé ! Friola, tu veux bien lui montrer ce que tu sais faire ? »

« Blizza ! »

La créature à la fourrure blanche ouvrit la porte, se positionnant devant Thierry et Gladys. Celle-ci demanda au jeune homme de bien rester derrière Friola alors qu’ils sortaient finalement de la cabane. Après plusieurs minutes, il comprit ce qui se passait : La tempête de neige était bien là mais… Elle semblait éviter la Blizzaroi comme si cette dernière était en train de la contrôler. C’est vrai ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé sur le coup ?

« Les Blizzarois et leurs sous-évolutions, les Blizzis, sont capables de contrôle les tempêtes de neige du moins pour éviter qu’elles ne s’abattent sur eux. »

« Mais mais mais mais… En y réfléchissant… »

« Quoi donc, Thierry ? Tu sembles choqué. »

« Mais pourquoi tu n’as pas fait ça hier ?! On aurait put partir d’ici plus tôt ! »

« Oups… Disons que… J’ai un peu oublié. »

Elle se tapota légèrement le dos de sa tête pour dire qu’elle était désolée alors qu’il l’observait d’un air suspicieux. Se moquait-elle de lui ? Il y avait intérêt que ça ne soit pas le cas, il n’était pas du genre à apprécier ce genre de blagues. Ils restèrent derrière Friola alors que la tempête de neige semblait s’arrêter peu à peu bien qu’elle ne disparaissait jamais totalement. Maintenant, il arrivait à voir à peu près convenablement et il s’était mis en mode grognon :

« J’espère qu’on arrive bientôt. Plus vite, je m’occupe de toi, plus vite je me barre d’ici. »

« Non mais ne boudes quand même pas ? Je t’ai dit que j’étais désolée, Thierry. Désolée ! »

« Ca ne change rien qu’on a perdu une journée pour rien et que j’ai dû dormir avec toi. »

« Dis tout de suite que c’était déplaisant ! »

Elle lui tira la langue tandis qu’il ne lui répondait pas. Sincèrement, il avait gaspillé une journée inutilement à cause de ça ! Mais en un sens… Il devait aussi remercier la jeune femme aux longues couettes noires pour la soirée qu’il avait passé. En un sens et il devait le reconnaître, grâce à elle, il avait maintenant une petite raison de plus de rester à Sinnoh. Une raison qu’il n’arrivait pas encore à expliquer parfaitement mais si il était lié à Pierrick, Gladys et Cynthia, alors il y avait une petite chance qu’il retrouve ce pan de mémoire qu’il avait perdu ce jour là. Une partie des souvenirs qu’il avait oublié… Ce moment où il n’était qu’un simple enfant… Ce moment où il avait encore son héros devant ses yeux, le seul qui comptait véritablement pour lui. Plusieurs heures se déroulèrent, Friola guidant les deux jeunes personnes comme si elle connaissait le chemin avant que finalement, ils n’arrivent à une sorte d’escalier recouvert partiellement de neige. Gladys prit la parole en souriant :

« Nous voilà arrivés à Frimapic ! »

« Emmène moi directement à ton arène, on va se battre… Oh et puis non, montre moi où se trouve le centre pokémon, j’ai quelques petits trucs à faire avant. »

Elle haussa les épaules avec un petit sourire amusé. En un sens, il lui parlait et c’était une très bonne chose. Il ne restait plus qu’à changer son caractère pour le rendre moins grincheux et c’était parfait. D’un pas lent mais sûr, les deux personnes se dirigèrent dans la ville de Frimapic, Gladys l’emmenant vers le lieu qu’il voulait. D’ici quelques heures au grand maximum, le septième champion allait affronter son challenger.

Chapitre 22 : Il y a dix ans

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Il y a dix ans

« La championne de Frimapic. Qu’est-ce que vous foutez là, au beau milieu de nulle part ? »

Elle eut un petit air surpris en entendant la voix de Thierry. C’était donc vrai, il ne se rappelait pas d’elle ou des autres… Ni d’elle, ni de personne. Pierrick lui avait signalé qu’il l’avait à peine reconnu lorsqu’ils s’étaient retrouvés. Finalement, elle prit la parole d’une voix qui voulait légèrement enjouée mais qui n’en avait pas le ton :

« Je… C’est ici que je viens me ressourcer quelques fois pour être en communion avec mes pokémons. Mais tu es bien… Thierry ? »

« Tu te répètes, t’as déjà dit mon nom que je sache. Les autres champions t’ont prévenu n’est-ce pas ? Maintenant que t’es là, on va pouvoir s’affronter pour le septième badge ! »

« Non non ! »

Il était hors de question de se battre maintenant ! Qu’est-ce qui prenait au jeune homme de se comporter comme ça ? Il était si différent de celui qu’elle avait connu dans le passé mais elle devait tenter de lui rappeler qui elle était :

« Je… Je suis Gladys ! Tu ne me reconnais pas, Thierry ? »

« Bien sûr que je te connais ! »

Elle poussa un petit soupir de soulagement, heureuse de savoir que finalement, le jeune homme ne l’avait pas totalement oublié. Malheureusement, sa joie fut de courte durée puisque Thierry reprit la parole :

« T’es la championne de Frimapic ! Donc, je dois seulement t’affronter pour avoir le prochain badge glaçon.  Ce n’est pas dur. »

« Mais nonnnnnnnnnn ! »

Elle s’approcha de lui, le secouant légèrement au niveau des bras. Du moins, elle essaya puisqu’elle mesurait bien trente centimètres de moins que lui. Il baissa la tête pour voir la jeune femme aux longues couettes noires qui tentait de le faire réagir.

« Je peux savoir ce que tu fous ? Ne fais pas genre, on se connaît. »

« Non mais Thierry, tu m’as oublié ? Je n’y croyais pas pourtant ! Comment tu as put m’oublier ? Tu ne te rappelles vraiment pas de moi ? Rappelle toi lorsque tu es venu à Sinnoh, j’étais là ! »

« Hein ? Que quoi ? »

Comment cette fille savait-elle qu’il était déjà venu à Sinnoh ? Il l’observa plus attentivement, passant une main sur son crâne pour tenter de retrouver quelques souvenirs enfouis dans sa mémoire. Il grogna longuement et s’arrêta subitement de réfléchir alors que Gladys le serrait dans ses bras en criant presque de joie :

« Je suis si contente de te revoir ! »

« Hein ?! Mais lâche moi ! T’es folle, ma pauvre fille ! »

« Non, je ne suis pas folle ! Je ne pensais pas te revoir mais lorsque j’ai entendu parler de toi dans les journaux ou à la télévision, je me suis demandée ce qui te passait par la tête. Ils sont complètement fous de penser que tu kidnappais Cynthia ! »

« Ca y est, c’est bon, j’ai ma dose. Je ne sais pas de quoi tu parles. Je me barre d’ici ! »

Il se retira des bras de Gladys, ouvrant la porte de la modeste demeure avant de se faire recouvrir de neige en pleine face. La tempête était devenue de plus en plus violente et Gladys éclata de rire lorsqu’il se retourna, recouverte de neige sur le visage. La jeune femme aux couettes noires et au pull bleu autour de la taille s’approcha de lui avec une serviette, lui essuyant le visage en disant :

« Tu ne pourras pas partir avant demain je dirais. La tempête de neige ne risque pas de se terminer puisqu’elle vient de débuter. »

« Je m’en fous ! Lâche moi la grappe ! Je vais sortir à nouveau et aller à Frimapic, je t’attendrais là-bas puisque tu ne veux pas te battre ici. Tu seras obligée de te battre ! »

« Mais je n’ai rien contre le fait de me battre mais c’est seulement ça qui t’intéresse en retrouvant une amie perdue depuis plus de dix ans ?! »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes ma folle ?! Je ne crois pas qu’on se connaisse ! »

« Si ! On se connaît tous : Toi, moi, Cynthia et Pierrick ! »

« Ca y est, t’as le cerveau gelé, c’est pas possible. »

Qu’est-ce qu’il avait à se voiler la face ? Est-ce que c’était à cause de ces évènements qui s’étaient déroulés après… leur première rencontre ? Peut-être qu’il essayait de tout faire pour ne pas se rappeler de ce moment. Cela expliquerait beaucoup de choses alors. Elle arrêta d’essuyer le visage de Thierry, l’invitant à s’asseoir sur une chaise.

Il se passait quelque chose de malsain dans l’air. Il ne savait pas pourquoi mais il n’arrivait pas à détester la jeune femme qui s’était réfugiée dans la cuisine. Il tentait de concentrer le maximum de ses souvenirs pour se faire une idée sur cette personne mais il ne restait rien… rien du tout. Seule cette chose était dans sa mémoire, cette chose du passé… La raison de sa présence à Sinnoh.

« Dis moi, qu’est-ce qui t’as pris d’aller à Frimapic par ce temps ? Tu aurais dut attendre un peu quand même. Une tempête de ce genre, ça n’arrive qu’une fois par année. »

« Je n’avais pas que ça à faire, je dois aller le plus rapidement à la ligue pokémon et abattre le maître de cette dernière. Je vais leur faire payer. »

« Ah… Je comprends, je comprends. »

Elle préférait ne pas lui dire qu’ils étaient portés disparus depuis déjà plusieurs années… Depuis cinq ans pour être précis : Cynthia était devenue la maîtresse de Sinnoh à l’âge de quinze ans et ils n’étaient plus restés maîtres de cette ligue après ça. Toutes ces choses s’étaient enfin terminées et une ère de paix s’était installée. Elle arriva avec une casserole et deux assiettes qu’elle déposa l’une en face de l’autre. Elle fit glisser un liquide dans l’assiette : De la soupe avec quelques croûtons de pain dedans.

« Tiens, bois un peu de ça. Tu me diras ce que tu en penses d’accord ? »

« Qui a dit que je voulais boire ton truc ? »

« Arrête de faire la tête et bois seulement, ça me fera très plaisir que tu me dises ce que tu en penses, d’accord ? »

« Si tu le dis… Arrête de croire qu’on est amis. »

« Mais c’est le cas ! Tu es dur de la feuille quand tu t’y mets ! C’est moi la championne de Frimapic, je suis sensée me comporter comme une fille froide et distante mais tu veux prendre mon travail ou quoi ? »

Elle rigola longuement alors qu’elle revenait avec deux cuillères, s’installant en face de lui. Ils commencèrent à manger tranquillement, Thierry ne disant aucun mot tandis que Gladys tentait de lui parler et de lui faire la conversation :

« Ca fait quand même très longtemps. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis contente de te revoir, Thierry. Mais tu sais… »

« Stop. On mange, ensuite je me barre d’ici. »

« Mais arrrrrrrrrêteeeeeee avec ça ! Tu ne partiras pas d’ici avant demain, je t’en empêcherais ! Tu dormiras avec moi ce soir ! »

« Hors de question. »

Ils terminèrent de manger et il observa la tempête de neige par l’une des fenêtres du petit chalet dans lequel ils se trouvaient. Au final, cet endroit était bien plus grand que prévu. Il fit sortir ses quatre pokémons, les invitant à se rapprocher du feu alors que Gladys s’exclamait :

« Ils sont si mignons ! Ils sont tous à toi, Thierry ? »

« Ca ne se voit pas ? Tu as besoin d’une paire de lunettes ? »

« Ils doivent bien t’aimer, surtout le Nostenfer. Allez y, rapprochez vous du feu. Pour ma part, mes pokémons resteront dans leurs pokéballs. »

« Normal… On n’aurait pas idée de laisser se rapprocher du feu des pokémons aimant le froid hivernal et la neige. »

« Exactement hihi ! Allez, viens ! On va parler un peu de tout et de rien ! »

Visiblement, il n’avait même pas le droit de discuter qu’il se retrouvait déjà assis auprès du feu, Gladys couchée sur le ventre en battant des pied dans le vide. Elle semblait si heureuse de le voir mais il ne savait pas pourquoi. Est-ce qu’ils se connaissaient vraiment ? Pourtant, il ne se rappelait pas d’avoir déjà vu Cynthia ou Pierrick dans le passé. Alors elle…

« Raconte moi comment tu as battu Kiméra ! Il paraît que tu ne l’as fait qu’avec un seul pokémon. C’est vrai n’est-ce pas ? »

« A ce que je vois, je suis sacrément célèbre. Oui, c’est bien le cas. C’est lui qui s’est chargé des trois pokémons de Kiméra. Ramène toi Mimolet et viens te présenter à la jeune fille. »

Gladys poussa un petit rire en voyant le M.mime qui s’avançait vers elle en hochant la tête pour la saluer. Thierry ne disait plus rien, attendant qu’elle prenne la parole :

« C’est un drôle de nom pour un M.mime mais je trouve qu’il lui va bien. Alors, toi, c’est Mimolet et les autres ? »

« Le Nostenfer, c’est Soprallegro. La Leveinard, c’est Lachanceuse et enfin le Saquedeneu c’est Têtdenoeu. »

Elle éclata de rire en écoutant les noms des pokémons de Thierry et celui-ci se demanda si il devait être vexé ou non. Les quatre pokémons regardaient leur dresseur puis la jeune fille qui essuya quelques larmes de choix en disant :

« Ce sont des noms supers ! Je n’ai jamais doutée de toi. Tu as toujours des chouettes noms pour eux. Quand même, Têtdenoeu et Lachanceuse… Ou alors Soprallegro et Mimolet. »

« Hey ! Ce sont des noms qui leur convient très bien ! »

« Au moins… Snif… Tu les aimes beaucoup pour leur donner un nom personnalisé. Généralement, les dresseurs se fichent royalement de leurs pokémons ou ne sont pas assez proches d’eux pour leur donner un petit surnom affectif. »

« Hey ! Ne raconte pas de bêtises ! Je n’aime pas mes pokémons ! »

« Et moi, je dis le contraire ! Alors ne me contredis pas ! »

« Non mais elle me cherche ! »

Il se releva, visiblement furieux alors qu’elle faisait de même mais avec un grand sourire sur les lèvres. En un sens, elle ressemblait à Cynthia. Elle était l’une des rares filles à l’énerver et cela arrivait à le mettre sur les nerfs. Ce n’était pas possible qu’une telle femme existe ! Dans Sinnoh, jamais il n’avait trouvé des personnes qui lui portaient autant sur les nerfs que Cynthia ou Gladys !

« C’est bon ! Fini de s’amuser ! Il est temps d’aller au lit ! »

« Ben vas te coucher et me gonfle pas ! »

« Tu peux venir dormir avec moi. De toute façon, tu n’auras pas le choix, il n’y a qu’un seul lit ici et c’est celui qui se trouve dans cette chambre. Il est une place donc il faudra se serrer. »

« HORS… DE… QUESTION ! Je préfère encore dormir sur le sol plutôt qu’avec une folle et une inconnue ! De plus, j’ai des gros problèmes qui me forcent à vomir si je reste trop près d’une personne humaine. »

« Non mais c’est quoi cette blague ? »

Mais il ne blaguait pas ! C’était vraiment le cas ! Il suffisait de se rappeler la scène avec Cynthia ! Cela s’était très mal terminé en un sens ! Il se posa machinalement une main sur le ventre alors qu’elle lui murmurait :

« Me dit pas que tu es gynéphobe quand même ? »

« Hein ?! Mais ne raconte pas n’importe quoi ! Je n’ai pas peur des femmes ! Pareil pour les hommes ! Seulement, je n’aime pas être en contact avec les autres ! »

« Tu dis des bêtises. On va faire un test. Tu restes une heure avec moi. Si tu vois que tu te sens mal, tu pourras t’en aller sinon… Tu restes. »

« Et pourquoi je devrais t’écouter ? »

Elle hocha les épaules avec un petit sourire, retirant le pull autour de ses hanches. Quelques secondes après, elle retira ses chaussures et ses longues chaussettes et il se posa une question qui paraissait absurde sur le moment : Elle n’avait pas froid avec cette tenue ? Finalement, il se laissa faire, intrigué par la jeune femme qui devait avoir tout au plus deux ans de moins que lui. Elle s’installa dans un lit une place mais recouvert d’une grosse couverture épaisse en laine. Il grogna légèrement :

« Une seule heure, ensuite, je m’en vais. »

« Sauf si tu veux rester. »

Elle alla se réfugier sous la couverture se mettant de dos en rougissant. Finalement, tout n’était pas perdu pour Thierry. C’était un peu dommage qu’il ne se rappelle pas d’elle mais bon, il ne semblait pas être aussi méchant que le désignait tous les autres champions. Un peu Ursaring sur les bords mais qui ne l’était pas ? Thierry alla se mettre dos à dos par rapport à Gladys alors qu’elle lui disait bonne nuit. Il poussa un simple grognement en fermant les yeux, se disant que d’ici quinze minutes, il allait dégueuler à nouveau.
Finalement, rien de tout cela ne se produisit. Il ne sentait mal à l’aise ou n’avait pas mal au ventre comme il s’y attendait. Cela faisait déjà bien une heure qu’il était dans le lit, les yeux grands ouverts en observant la tempête de neige dehors. Il y avait un problème… Est-ce que le fait de passer ses journées avec Cynthia avait réussi à le soigner de son mal ? C’était impossible ! Après dix ans, il ne pouvait pas se soigner comme ça ! Ou alors, c’était cette… Gladys qui prétendait le connaître. Le fait qu’il se sente en confiance auprès d’elle, confiance qu’il n’avait jamais ou très rarement donnée ces dernières années à des personnes lui permettait de se sentir mieux ? C’était peut-être pour ça… que la dernière fois avec Cynthia sur lui, il ne s’était pas senti mal. Etait-il… vraiment en train de changer ? Et est-ce que c’était une bonne chose ? Il ferma ses yeux rubis, s’endormant une dizaine de minutes après. Pendant la nuit, Gladys alla se retourner pour se coller contre le jeune homme pendant son sommeil, murmurant :

« Tout les quatre… ensemble. Ses plus grands fans. »

Chapitre 21 : Chaud et froid

ShiroiRyu
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Chapitre 21 : Chaud et froid

Quelques jours auparavant, près d’un lieu où peu des gens peuvent accéder, une créature aux ailerons bleus se posa en douceur devant un bâtiment magnifique aux couleurs noire et jaune. La jeune femme aux longs cheveux blonds descendit du Carchacrok avant de rappeler la créature, une personne portant des lunettes courant vers elle :

« Mademoiselle Cynthia ! Enfin, vous voilà ! Nous vous attendions depuis plusieurs jours. Vous n’aviez pas répondu à notre première lettre alors nous… »

« Cessez là toutes vos paroles et expliquez moi où est le problème. »

« Vous semblez énervée. »

Bien entendu qu’elle l’était ! Elle n’avait pas put aller voir ses grands-parents et c’était la pire des choses qui pouvaient lui arriver. Heureusement que Thierry avait accepté sa modeste demande, elle poussa un profond soupir en imaginant le jeune homme découvrir sa famille. Elle eut un petit sourire avant de dire :

« Non, ça peut aller. Mais je dois partir au plus tôt. Pourquoi m’avoir appelé ? »

« Nous avons eut quelques informations au sujet de l’homme que vous recherchiez… et aussi au sujet des cinq maîtres. »

« Les cinq maîtres ? »

C’était surtout le dernier point qui venait l’intéresser. Qu’est-ce qu’il y avait avec eux ? Après la défaite causée de ses propres mains sur ces derniers, ils s’étaient éclipsés pendant des années en lui promettant de la faire souffrir… Malheureusement, c’était déjà le cas.

« Oui, ils se sont fait entendre dernièrement. Cela semble avoir un rapport avec le jeune homme avec lequel vous sortez. »

« Que que quoi ? Que je sors ? J’ai été envoyée par les champions d’arène pour le suivre, ne vous faites pas d’illusions là-dessus, je vous prie ! »

« Ne vous mettez pas dans cet état, je ne fais qu’annoncer ce que les personnes disent autour de moi. Le jeune homme qui vous accompagne, il semble les intéresser. »

« Hein ? Mais… »

« Votre ami est en danger voilà tout. »

« Et vous m’envoyez une lettre pour que je vienne ici et que vous me le disiez en personne ?! Mais vous êtes complètement ridicule ! »
Elle faisait déjà réapparaître Tellus, s’apprêtant à repartir mais quatre personnes sortaient du bâtiment… Le conseil des quatre composé de trois jeunes hommes et d’une vieille femme. Cette dernière prit la parole d’une voix sûre :

« Il y a un changement de programme : Cynthia, nous ne pouvons pas te permettre de prendre plus de risques en t’éloignant plus longtemps de la ligue pokémon. Cet endroit est le plus sûr de Sinnoh. Tu vas devoir rester ici pendant que nous allons envoyer quelqu’un d’autre pour surveiller Thierry. Tu étais peut-être en danger permanent avec lui. »

« Je suis seule juge de qui est potentiellement dangereux pour moi ou non. Si vous n’avez rien d’autre à dire, je m’en vais tout de suite ! »

« Jeune fille ! Ce n’est pas une bonne idée, loin de là. D’après ce que nous avons eut comme informations, le jeune homme se dirige vers Frimapic. Il sera trop tard pour toi d’arriver avant que l’un des maîtres s’en prenne à lui. »

« C’est encore à moi d’en décider. Tellus, on s’en va. Vous, vous restez ici. »

Thierry ? En danger ? Pourquoi ne l’avaient-ils pas simplement prévenu par lettre au lieu de lui demander de venir ?! Elle n’avait rien à craindre mais dans le cas de Thierry, c’était autre chose ! Elle allait s’en vouloir si le jeune homme était blessé par sa faute ! Déjà, elle repartait sur sa Carchacrok, se dirigeant le plus rapidement possible vers Frimapic. Quand au jeune homme, celui-ci était retourné près de la grotte où il s’était retrouvé blessé, remarquant que le Machopeur n’y était plus.

« Bon, Soprallegro, l’est temps de sortir. On va voir si tu es content de me revoir après toutes ces journées. »

Il prit une pokéball dans sa main, celle qui correspondait à son Nosferalto, la créature en sortant… bien que ce n’était pas celle à laquelle il s’attendait. Une créature avec ses quatre paires d’ailes violettes, des yeux dorés, un petit sourire aux lèvres. La peau à l’intérieur des ailes était bleue et la créature poussa un petit cri :

« Nostenfer ! »

« Ah ben merde alors ! Dis moi… Comment t’as fait ça toi ? »

Soprallegro tournait autour de Thierry en continuant de crier alors que le jeune homme l’observait. Depuis quand était-il devenu un Nostenfer ? Il avait évolué ? Non… Mais quand ? Il devait savoir ! La créature était maintenant presque aussi grande que Thierry et posa au sol avec son sourire. Elle attendait qu’il dise quelque chose :

« Oh punaise. Me dit pas que c’est avec le Machopeur ? Tu l’as éclaté comment ? »

La créature donna des violents coups d’aile dans le vent pour lui montrer ce qu’elle avait fait subir au Machopeur alors que Thierry rigola très légèrement. Son Nosferalto avait évolué ! Son Nosferalto avait ENFIN évolué ! C’était si… spécial. Non mais attendez un peu, qu’est-ce qui lui prenait de rire comme ça ? Il grogna pour se redonner une contenance avant de dire :

« Et bien maintenant que tu as évolué, tu dois être capable de mieux me guider encore, non ? Alors direction Frimapic, tu me guides ! »

« Nostenfer ! Nosten ! »

« Et non, tu te plains pas ! Ne commence pas comme ça. »

« Nosten ? Nostenfer ? Nosten tenfer ! »

« De quoi, cette écharpe ? T’as pas besoin de savoir d’où elle vient ! C’est pour Frimapic ! »

Il n’avait pas à dire d’où elle provenait cette écharpe. Avait-il honte d’avoir reçu un cadeau de la part d’une inconnue ? En quelque sorte… Oui. Le Nostenfer préféra se taire, s’enfonçant dans la grotte alors que Thierry se mettait à le suivre. Plusieurs heures se passèrent où ni l’un, ni l’autre ne se reposait.

« Tu sais où tu m’emmènes hein ? On veut aller dans un endroit froid ! »

« Nostenfer ! Nosten ! Nosten… Nostenfer ? »

« Oui, une entrée avec un vent glacé qui en sort, t’es capable de trouver ça ?! »

« Nostenfer. Tenfer ! »

« Hey ! Me parle pas comme ça blaireau ! Dis tout de suite que je te déconcentre. »

Soprallegro cria légèrement à nouveau. Thierry baissa la tête en ronchonnant, suivant son nouveau Nostenfer. Il fallut trois nouvelles heures dont vingt minutes où ils se reposèrent pour finalement sortir de la grotte. Soudainement, une tempête de neige alla frapper Thierry au visage, le faisant fermer les yeux. Il grogna en rappelant son Nostenfer :

« Mais c’est quoi cette embrouille ?! Je savais qu’il ne faisait pas très beau en direction de Frimapic mais je ne savais pas que c’était de ce genre ! Et dire que j’ai complètement zappé l’idée de prendre l’un de mes pokémons pour me guider. Purée, Soprallegro, t’as fait du bon boulot mais c’est tout ! »

Maintenant, qu’est-ce qu’il devait faire ? Il n’y voyait rien à cinq mètres devant lui et il ne savait même pas où il mettait les pieds. La seule chose qu’il remarquait, c’était que cette tempête de neige ne semblait pas vouloir s’arrêter et de venait de plus en plus imposante à chaque instant, que du bonheur en perspective !


Il était quand même venu ? Tiens donc… C’était vraiment ce garçon, celui qui accompagnait toujours cette greluche. Dire que cela allait être si triste de mettre un terme à son existence tout de suite. Une petite lumière fit son apparition dans le vide, un grognement tonitruant résonnant dans l’immensité de la montagne :

« C’était quoi ce bruit ?! »

Non il n’avait pas peur ! Il n’était pas du genre à avoir peur pour tout et pour rien, le problème était qu’il ne voyait rien donc qu’il ne savait pas d’où venait ce bruit et surtout qui en était à l’origine. Instinctivement, il mit son écharpe blanche autour de la bouche en poussant un petit grognement à son tour :

« Je m’emmerde. J’ai même plus de discussions. »

Heyyyyyy ! Mais qu’est-ce qu’il disait là ?! Plus de discussions ? Depuis quand c’était un problème ? Il s’en foutait, c’était un solitaire ! Il n’était pas du genre à avoir besoin de la compagnie d’une femme du genre de Cynthia ! Cynthia… Dire qu’il s’était permis ce genre de propos à son égard. Pfff… Juste le fait de penser à la jeune femme le mettait mal à l’aise. Il s’était trompé sur elle et il le reconnaissait. Du moins… En partie. Pourquoi ne s’était-elle pas occupée de sa famille ? Dire qu’elle avait déjà perdu ses parents.

« Heureusement que j’étais là pour sauver la mise ! »

Héhéhé ! C’est vrai ! Sans lui, qu’est-ce qu’elle aurait fait ? Elle n’aurait pas eut le choix ! Il se donna une claque sur le front après cette réflexion, il n’y avait pas de quoi être fier de ce qu’il pensait. A choisir entre son travail et sa famille, son choix était vite fait pour lui… mais pour elle, peut-être que le travail était bien plus important ? Elle ne pouvait pas être au service de l’un d’entre eux, il en était sûr. Une jeune femme de son genre avec un caractère comme le sien…

« Mais qu’est-ce qui me prend de penser à elle ? Je n’arrête pas de l’avoir dans le crâne depuis ces derniers jours ! »

Purée ! Depuis l’instant où il avait appris qu’elle avait perdu ses parents, il ne pouvait s’empêcher de penser à elle, c’était plus fort que lui. Tous ses sourires, tous ces rires, est-ce qu’un seul d’entre eux était vrai ? Elle n’avait pas à se cacher la vérité, elle n’avait pas à se voiler la face. Si elle était triste, qu’elle le montre mais qu’elle ne prétende pas le contraire !

« Blizzaroi ! »

Il se retourna en entendant ce cri : Un pokémon était là ? D’après ce qu’il avait entendu, ça ne semblait pas être un petit pokémon super faible et il avait raison. Dans le déluge de neige, une forme apparaissait… Une forme menaçante et mesurant plus de deux mètres de hauteur. Une créature à la fourrure blanche et verte au niveau des bras et de ses pieds. Qu’est-ce qu’un Blizzaroi venait faire ici ? Oh mais quel con ! Il n’avait pas pris son pokémon de feu ! Il n’avait pas été très malin sur ce coup !

« Qu’est-ce que tu veux ?! Me cherche pas, je suis pas d’humeur à discuter avec toi ! »

« BLIZZAROI ! »

Visiblement, la créature non plus. Elle frappa dans le sol avec violence, gelant ce dernier avant d’en extirper un morceau. Le Blizzaroi l’envoya en direction de Thierry qui fit un saut sur le côté, tombant dans la neige. Et dire qu’il ne savait même pas si il était proche ou non de Frimapic mais ça à cette allure et avec les problèmes qu’il avait sur le dos, il en était de moins en moins sûr !

Le sol se remit à trembler au-dessous de lui et il fit subitement un saut en arrière avant de voir que des racines sortaient de l’endroit où il se trouvait. Visiblement, cet imbécile n’allait pas le laisser tranquille ! De toute façon, il n’avait pas que ça à faire ! Il fit apparaître Soprallegro, lui demandant de le prendre avec ses ailes et de l’emmener le plus loin possible. La chauve-souris violette hocha la tête pour dire qu’elle avait bien compris le message, créant des ultrasons pour envoyer une vague de neige sur le Blizzaroi avant de s’éloigner. Une ombre se plaça derrière la créature, poussant un petit rire amusé :

« Et bien… Pendant le court laps de temps où il a disparu de nos visions, je vois que son Nosferalto a évolué. Cela risque de devenir plus gênant que prévu héhéhé. Je vais devoir simplement prévenir le chef au cas où. Reviens par ici, tu ne sers à rien. »

Le Blizzaroi disparu dans un flash de lumière tandis que l’ombre fit la même chose. Visiblement, son rôle pour l’instant s’était achevé. Sur le dos de Soprallegro, Thierry tentait de voir devant lui mais visiblement, ça ne servait à rien, impossible de sa voir où ils étaient.

« T’évite de me lâcher en plein vol, d’accord ?! On est super hauts là ! »

« Nostenfer ! Nosten ! »

« Tiens le coup, c’est tout ce que je te demande, je sais pas trop ce qu’on peut faire mais il vaut mieux essayer de trouver un coin pour se reposer. Essaye de voir si tu peux trouver une petite grotte isolée ou je ne sais pas… Une cabane quoi ! »

Soprallegro ne répliquait pas. Il avait froid, si froid… De plus, ce n’était plus de la neige qui s’abattait sur eux mais de la grêle. Thierry remarqua rapidement qu’il y avait un problème avec son Nostenfer et il soupira longuement. Il étendit sa cape blanche au-dessus de la chauve-souris violette, lui disant :

« Continue de voler, je m’occupe de te protéger de la grêle. Ca sera mieux que de s’écraser je ne sais où. »

Et après, on pouvait lui demander pourquoi il avait évolué ? Ce n’était pas si difficile. Dans ces moments importants, Thierry prenait les bonnes décisions et savait se faire apprécier par lui. C’était pour cela que lors du moment où ce Machopeur avait osé s’en prendre à lui en le blessant sérieusement, il s’était énervé et avait évoluer.

« Hey ! Regarde en bas ! Je ne rêve pas ! On dirait de la fumée ! »

Les yeux dorés du Nostenfer descendirent en suivant l’endroit où Thierry posait son doigt. C’est vrai ! Il avait raison ! Puisqu’il le voulait, ils devaient donc atterrir près de cette fumée. De plus, il était fatigué donc c’était tout bon pour sa personne. Soprallegro se dirigea avec rapidité mais précision vers l’origine de la fumée. Au bout de quelques minutes, la chauve-souris violette et le jeune homme aux cheveux bruns arrivaient finalement devant une modeste maisonnette faite de bois et visiblement occupée.

« On va juste demander notre chemin ! Ne te fais pas d’illusions en pensant aller te reposer bien au chaud à l’intérieur. Faut pas croire que je vais demander l’hospitalité dedans. »

Le Nostenfer poussa un petit gémissement plaintif avant que Thierry ne le rappelle dans sa pokéball. Le jeune homme s’approcha de la porte, remettant bien l’écharpe blanche autour de son cou et de sa bouche. Il ne fallait pas croire qu’il allait être amical avec tout le monde ! Il avait simplement envie de parler avec Cynthia de quelques petits trucs. Il toqua à la porte de la demeure, se disant que normalement, quelqu’un devait se trouver à l’intérieur. Une petite voix féminine se fit entendre :

« Oui, oui j’arrive ! Vous êtes vraiment fou pour sortir dans cette tempête ! »

« Hey ! C’est pas de ma faute ! Je viens d’arriver, pfff ! J’ai pas besoin d’aide, juste d’une information ! »

En fait, la personne ne lui laissa pas d’autre choix que de rentrer à l’intérieur, lui tirant le bras avant de refermer la porte derrière eux. Il ouvrit les yeux, surpris par la jeune femme qu’il voyait. Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’elle faisait là ? La jeune femme aux yeux orange et aux couettes noires attachées par plusieurs rubans bleus recula légèrement. Comment avait-elle fait pour se retrouver avec celui qui était l’ennemi le plus craint actuellement des champions ? Elle tenta d’ouvrir la bouche mais n’y arriva pas. D’habitude, elle n’avait pas tant de mal que ça à parler. D’après ce que les champions avaient dit, il avait tellement changé après toutes ces années… Elle lui fit un petit signe de la main avant de murmurer :

« Si je pensais te revoir ici, Thierry. Ca fait longtemps. »

Il y avait peu de chances qu’il la reconnaisse, du moins pas de la façon dont elle aurait aimé qu’il la reconnaisse. Elle… Gladys, la championne de Frimapic.