Chapitre 40 : Deux contre un

ShiroiRyu
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Chapitre 40 : Deux contre un

Oui…Son sommeil n’avait pas été fameux mais il avait eut au moins le mérite de le reposer et de lui permettre de reprendre quelques forces, chose dont il avait bien besoin après les derniers évènements. Sa Togetic contre lui, il avait ouvert les yeux en regardant la petite créature ailée et blanche d’un air surpris, se demandant ce qu’elle faisait là. Rapidement, il s’était rappelé la raison de sa présence à ses côtés et il avait poussé un profond soupir. Maintenant…Il devait se rendre à Rivamar à nouveau ou alors… chercher un autre endroit où serait localisé un port ? Il ne voulait plus y penser.
« Enfin réveillée ? »

« Togetic ? Toge toge ? »

Titania avait ouvert ses yeux, posant deux questions à Thierry. Elle voulait savoir s’il allait mieux et s’l… était prêt à pardonner à Cynthia. Un petit rictus se fit sur les lèvres du jeune homme au moment où il entendit ce nom bien que prononcé d’une façon animale. Non, il ne lui avait pas pardonné, il ne pouvait pas lui pardonner de cette façon. Titanit fit une petite mine, signe qu’elle était bien plus triste que lui.

« Ca ne sert à rien de me faire cette petite tête. Je ne suis pas du genre à me laisser faire par ça. Donne-moi une bonne raison de lui pardonner ! »

« Togetic ? »

« NON ! Ca, ce n’est pas une bonne raison ! »

Il avait rougit subitement à la phrase de Togetic, la rappelant dans sa pokéball pour qu’elle se taise. Il n’avait pas à parler avec elle de ces sujets ! Elle n’était encore qu’une gamine voilà tout ! De plus… Cela ne la concernait pas et puis c’était tout ! Le soleil s’était à peine levé et il avait décidé de descendre sur la plage pour prendre un peu l’air.

« Personne… Il n’y a personne… Vraiment personne. »

Personne avec qui faire de la conversation, personne avec qui s’enguirlander, personne avec qui rigoler… ou sourire ? Avait-il au moins une fois sourit pour elle ? Il essayait de s’en rappeler mais voyait que seuls ses sourires après cet évènements étaient présents… Les autres ? Il n’y en avait pas.

« Cynthia ? Tu pourrais me donner la réponse, toi ? Moi aussi… J’ai une chose secrète mais… Je n’ai pas tué mes parents pour ça. »

C’est vrai… Depuis que son père était mort ainsi que ses pokémons, il avait décidé de se venger… pour elle. C’était la seule chose qu’il pouvait faire. Ensuite… Il comptait disparaître et l’abandonner car elle n’aurait pas mérité pire maître que lui. Un léger souffle de vent vint toucher ses cheveux, le forçant à regarder le ciel.

« Pfff… Je sens que je vais y être forcé au final. »

Il remonta pour se retrouver à nouveau au bord du précipice. Vraiment… Il devait lui écrire une lettre ou au moins la contacter. Peut-être qu’ils pouvaient discuter tous les deux.

« Héhéhé. C’était donc là que tu t’étais réfugié. Un chouette petit coin, il faut l’admettre. »

« Et tu as vu la hauteur de ce précipice ? Une chute et zou… Tous les os qui se brisent. »

Il s’était retourné dès qu’il avait entendu la première vois qui s’adressait à lui. Instinctivement, il avait posé une main sur ses pokéballs tout en regardant qui s’approchait de lui. Deux personnes… d’une quarantaine d’années. Nul besoin de réfléchir trop longtemps pour savoir qui ils étaient… Malgré la présence de rides sur leurs visages, ils étaient restés les mêmes…

« Qu’est ce que vous faites là ? Vous voulez subir le même sort que votre copain ? Je m’en suis occupé très facilement. »

« Oh… Il parle de Teram, c’est vrai que nous n’avons pas eut de nouvelles de lui depuis plusieurs jours. Qu’est-ce qu’il est devenu ? »

« Mort enterré, ça répond à ta question ? »

« HAHAHA ! Cet imbécile s’est fait tué de la pire façon qui pouvait lui arriver ! »

L’un des deux hommes venait d’éclater de rire. Des longs cheveux bleus lui allant jusqu’aux épaules, il avait un grand sourire sur les lèvres tandis que l’autre restait parfaitement de marbre. Ses cheveux blonds semblaient électriques et partaient dans tous les sens tandis qu’il fermait les yeux. Celui-ci prit la parole sur un ton neutre :

« Je vais être clair, Thierry. Nous sommes là pour te tuer. »

« Tant mieux, j’envisageais la même chose pour votre avenir, Felar et Baro. »

Felar ? Ce fut celui qui venait de lui parler, l’homme aux cheveux blonds. Une pokéball dans sa main, il la jeta au sol. Un animal quadrupède fit son apparition une peau bleue et des poils jaunes sur le corps. Le haut de sa crinière ressemblait à un pic et il eut un petit cri, de l’électricité parcourant son corps à ce moment :

« ELEC ! ELECSPRINT ! »

« C’est à mon tour ? D’accord ! Vas-y Flagadoss ! Ramène ta fraise ! »

Et bien… En voilà un homme excité ! Baro sortait sa pokéball, l’envoyant devant lui pour faire apparaître une grosse créature rose de plus d’un mètre soixante. Elle semblait avoir un grand coquillage qui lui mordait la queue, le coquillage ayant deux yeux observant Thierry. Quand à la créature rose… Elle n’était tout simplement pas très éveillée. Le jeune homme aux cheveux bruns eut un grand sourire malgré le fait qu’il voyait déjà deux des pokémons de ses adversaires. Deux pokéballs dans ses mains, il réfléchissait à la situation : Le maître élémentaire de l’eau et le maître élémentaire de la foudre. Rien que ça. Thierry prit la parole sur un ton sérieux et assuré :

« Je n’ai pas à m’en faire avec vous deux. On va régler cette histoire et après, il n’en restera plus que deux. Je sens que ca va être très divertissant ! »

Pas réussie à dormir… La tête dans le potage, sa longue chevelure blonde lui retombait sur le visage alors qu’elle se redressait dans son lit. Elle avait quelques cernes aux yeux et rien de bien fameux au réveil… Personne n’était venu la déranger comme elle en avait convenu… Tant mieux… Elle ne voulait voir personne. Elle rentra sous la douche, ne remarquant même pas qu’elle avait gardé sa robe de nuit noire sur le corps. Elle était si exténuée… et si isolée. Pas de cri pour lui dire de s’éloigner, pas de dispute avec un jeune homme aux yeux couleur rubis, rien de rien… Rien du tout.

« Fatiguée… Je suis fatiguée par tout ça. Je devrais tout quitter. »

Une idée stupide qui avait germé dans son crâne après cette dispute. Quitter son rôle de maîtresse de Sinnoh et sa famille. Vivre comme un ermite comme il l’avait été. Peut-être qu’après tout ça, elle aurait enfin compris Thierry ? Pourquoi avait-il eut de telles réactions, pourquoi s’était-il emporté de la sorte ?

« THIERRYYYYYYY ! IMBECILE ! »

Elle criait sous la douche, ressortant complètement trempée, sa robe de chambre noire lui moulant son corps de femme. Elle se mettait en colère mais pas pour les mêmes raisons que lui. Elle se mettait en colère car il ne lui avait pas laissé le temps de s’expliquer. Elle se mettait en colère car cet IMBECILE n’avait pas esquissé ne serait-ce qu’un geste pour la retenir lorsqu’elle s’en était allé. Même pas un appel ou alors une tentative pour lui écrire ! Elle était tellement en colère qu’elle ne remarquait pas que cela ne faisait qu’un jour qu’elle n’était plus avec lui, qu’elle ne lui avait pas laissé le temps de réagir et surtout restée près de lui pour discuter lorsqu’ils seraient calmes.

« C’est quoi ça ? Une lettre ? De la part de… »

Elle s’arrêtait de se marteler mentalement le crâne en voyant la lettre. Ca ne pouvait pas être… Thierry ? Non ! C’était impossible mais intérieurement, elle voulait y croire. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle ouvrait la lettre. Rapidement, le sourire disparu alors qu’elle continuait de la lire… La personne qui en était l’auteur, elle s’en fichait pas mal mais ce qu’elle contenait…

« THIERRY ! »

Elle relâcha la lettre, cet évènement en rappelant un autre pas si lointain. Cette fois-ci, ce n’était pas une blague ou mal expliqué. Thierry allait avoir de gros ennuis ! Elle se débarrassa de sa robe de chambre noire trempée, enfilant rapidement des sous-vêtements de dentelle de même couleur ainsi que son habituelle tenue noire. Elle devait se dépêcher de retourner là-bas avant qu’il ne soit trop tard ! Alors qu’elle sortait de sa demeure, elle eut la désagréable surprise de voir trois hommes et une vieille femme devant elle : Le conseil des quatre au grand complet.

« Cynthia… Tu es la maîtresse de Sinnoh. Pouvons-nous savoir où tu comptes aller ? Tu viens à peine d’arriver que tu comptes repartir ? Ton rôle ne consiste pas à voyager par-delà le monde, jeune fille. »

« Madame Terry, je n’ai pas à expliquer mes choix. »

« Tu es devant le conseil des quatre… Quatre personnes qui ont juré avec toi de protéger Sinnoh des malheurs qui y habitent. Les maîtres élémentaires ne sont pas tous disparus et une organisation criminelle se fait de plus en plus entendre. »

« Vous voulez parler de la Team Galaxie ? Je me contrefiche d’eux, ce n’est pas le problème le plus important en ce moment ! »

« Mais il pourrait le devenir si tu n’es plus là. Quelle serait l’image du conseil si tu décidais de t’enfuir à nouveau ? Cette image que tu as préservée pendant plus de cinq and pour laver le blason terni de la ligue de Sinnoh. Pourquoi créer tant de problèmes maintenant ? »

« Car j’aime quelqu’un et que cette personne est en danger à cause des maîtres élémentaires ! LAISSEZ MOI PARTIR VERS RIVAMAR ! »

Oh ! La vieille femme aux cheveux gris fut légèrement surprise par les propos de Cynthia. Ainsi, c’était donc ça la raison de cet énervement ? Il fallait le dire tout simplement. C’était si rare que Cynthia se mette en colère, la personne qu’elle aimait devait être très importante à ses yeux. Elle eut un petit soupir avant de se tourner vers un homme d’une trentaine d’années et avec des cheveux violets.

« Tu veux bien Lucio ? »

« Comme vous le désirez, madame Terry. »

Les deux autres hommes dont Aaron hochèrent la tête en s’éloignant. Lucio fit apparaître un pokémon qu’elle connaissait bien puisque ce n’était rien d’autre qu’un Mr.mime. Celui-ci se mit à accomplir de nombreux gestes alors que les yeux de Cynthia se fermaient peu à peu. Elle tenta de résister mais n’y arriva pas, s’écroulant au sol avec un souffle court.

« Merci bien… Cela est triste à admettre mais nous ne pouvons pas la laisser partir une nouvelle fois. Je ne sais pas quel homme lui a fait tourné la tête mais d’après les dires d’Aaron, ils semblant s’être disputés hier. Néanmoins, il semble aussi être en danger. »

« Est-ce que ça serait… ce Thierry ? »

« Il y a de fortes chances, Aaron. »

« Regardez ce que j’ai trouvé… Elle est partie à toute vitesse en laissant tomber cette lettre. »

Lucio s’était dirigé vers l’entrée du lieu où habitait Cynthia. Il avait récupéré la lettre, la lisant à voix haute alors que le troisième homme s’exprimait enfin. Il portait un T-Shirt jaune avec un col et avait une coiffure afro rouge.

« Hey ! Mais c’est lui ? Alors il n’y a pas à s’en faire ! »

« Adrien. Vas y avec Lucio, Aaron et moi, nous allons nous occuper de surveiller Cynthia. »

« Comme vous le voulez ! Lucio, tu ne veux pas utiliser tes pouvoirs « Wooohouuu » pour nous téléporter ? »

« Adrien, essaye d’être sérieux s’il te plaît. »

Le Mr.Mime de Lucio n’étant pas rentré dans sa pokéball, celui-ci fit disparaître les deux hommes alors que Aaron et Terry s’approchaient de Cynthia, couchée sur le sol. Elle dormait mais non pas d’un sommeil paisible, celui-ci étant légèrement tourmenté. Elle n’avait pas apprécié d’être endormie de la sorte et tentait de contrer l’hypnose dans laquelle elle était tombée.

« Têtdenoeu, Ptéreurdécieu, double attaque Séisme ! »

Il avait décidé d’utiliser les grands moyens contre eux. La queue du Ptéra et les nombreuses lianes bleues du Bouldeneu frappèrent le sol avec violence, un puissant tremblement de terre se produisant. De nombreux morceaux de rocher percutèrent l’Elecsprint, un flot de sang s’écoulant de son crâne pour signaler qu’il était mort sur le coup alors que le Flagadoss était déjà salement amoché. Un coup de queue de la part de Ptéreurdécieu et ce fut terminé pour la grosse créature rose. Pourtant Felar et Baro ne semblaient pas inquiets pour autant.

« C’est bien… C’est bien mieux même. »

« Il offre plus de résistance que prévu héhéhé. »

«  Baro, reste néanmoins sur tes gardes. La dernière fois que nous avons combattue ensemble date de plusieurs années. »

« Comment tu veux que je l’oublis ?! C’était dans cette grotte où ses deux pauvres archéologues se trouvaient là ! »

« Si vous avez terminé de parler, je crois que je vais débarrasser le monde de deux salopards de votre genre ! Ptéreurdécieu, vas en bouffer un ! »

Baro éclata de rire, ses cheveux bleus volant dans au gré du vent alors que Falir restait parfaitement calme. Les deux hommes sortirent de nouvelles pokéballs, le terrain s’étant légèrement fissuré à cause des tremblements de terre. L’oiseau préhistorique de roche n’était qu’à quelques centimètres de l’homme aux cheveux blonds avant qu’un puissant jet d’eau ne vienne le frapper, une sorte de poisson lanterne de couleur bleue faisant son apparition devant Baro. Il avait deux sphères brillantes rattachées à son crâne. Soudainement, le ciel se couvrit, la foudre venant s’abattre sur le Ptera qui fut électrocuté sans pouvoir se protéger ou esquiver le coup. Une sorte de chien entièrement jaune avec un col blanc se trouvait devant Faril. Tous ses poils étaient hérissés et il semblait très agressif… Le créateur de cette foudre. Ptéreurdécieu tomba au sol, son corps étant recouvert de spasmes alors que des morceaux de peau rocheuse tombaient autour de lui. Il n’en avait plus pour très longtemps à vivre.

« Vois-tu… Personne ne résiste à notre combinaison… Que cela soit un homme ou un pokémon. La dernière fois que nous l’avons utilisé… »

« Ce fut pour punir cette petite garce de ne pas avoir écouter le chef. Nous l’avions pourtant prévenu héhéhé… Mais elle n’a rien voulu entendre. Ses parents sont morts d’un coup ! Comme ça ! Une petite décharge renforcée par de l’eau conductrice crachée par un Lanturn et le tour était joué. Les pauvres, ils n’ont rien compris à ce qui leurs sont tombés dessus, ils n’ont même pas eut le temps de se protéger. »

Parents ? Petite garce ? Ils parlaient de… Cynthia ? C’était là… le sacrifice ? Elle avait… perdu ses parents mais il n’en connaissait pas la raison avant aujourd’hui. C’était donc ça ? Elle n’avait pas décidé de les abandonner pour devenir la maîtresse de Sinnoh ? Il commença à rire d’un air nerveux alors qu’il ne rappelait pas son Ptera. C’était inutile… C’était inutile maintenant… Il releva la tête, ses lèvres ensanglantées par le fait qu’il venait de se mordre les lèvres. Encore une fois, il avait fait une connerie mais cette fois-ci, c’était la dernière ! Il se le promettait !

« Maintenant… J’ai une nouvelle raison de vous éclater ! »

« A deux contre un ? Cela est un combat perdu d’avance. »

« Et si le combat se déroule en deux contre deux ? »

Une voix venait de se faire entendre derrière les deux maîtres élémentaires. Rapidement, un Capidextre faisait son apparition alors qu’une ombre avec une veste bleue l’accompagnait. Cet homme… n’était rien d’autre que Tanguy ! Celui-ci avait les bras croisés, un léger sourire aux lèvres tandis que Thierry lui demandait :

« Mais qu’est-ce que tu fais ici ?! »

« Mon rôle de champion d’arène. Je tiens à signaler que toi et Cynthia avaient une voix qui porte loin. Je n’ai jamais vu un couple aussi bruyant. Cynthia et le conseil des quatre ont été prévenus. Dommage que vous ne soyez pas très discrets, chers maîtres élémentaires. Maintenant que vous n’êtes plus de la ligue de Sinnoh, je pense qu’il est temps de régler ce petit problème. »

« TOI ! Tu es celui qui convoitait ma place de maître élémentaire de la foudre ! »

Tanguy fit un petit geste négatif de la tête alors que maintenant, les forces venaient d’être rééquilibrées. Le combat allait recommencer… mais s’annonçait-il meilleur pour autant ? Nul ne le savait.

Chapitre 39 : Un petit peu de bonheur

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Chapitre 39 : Un petit peu de bonheur

« Alors que ça soit clair, vous dites son prénom ou vous rapportez à elle et je vous étripe. Je me suis bien fait comprendre ?! »

A qui donc s’exprimait-il ? A ses pokémons… Il avait sorti ses derniers alors qu’il avait quitté la ville de Rivamar. Il n’avait plus de raisons d’aller vers la ligue pokémon. Devant lui se trouvait respectivement de gauche à droite : Son Nostenfer, sa Leveinard, Son Bouldeneu, son Mr.mime, son Ptéra et enfin pour finir sa petite Togepi. Celle-ci ne comprenait pas vraiment ce qui se passait alors que les autres pokémons hochaient la tête d’un air triste. Certains s’étaient attachés à Cynthia.

« Maintenant que tout est terminé, on retourne à Hoenn. Je ne vois pas ce que je fous encore ici. De toute façon, je ne vois pas ce que j’ai à faire. »

« Trouiiiiiiiii ! Togepi ? »
La petite créature d’une trentaine de centimètres se dirigeait vers lui, les bras grands ouverts. Les autres pokémons la regardaient d’un air consterné. Elle n’avait pas peur de lui alors qu’il était dans cet état ?!

« Je peux savoir ce que tu me veux toi ?! »

« Toge ? Togepi ! Toge togepi ! »

« Je t’ai dit de te taire à son sujet ! Embarquez la avec vous ! On part maintenant ! »

Il avait ordonné à ses cinq autres pokémons de s’occuper de la petite Togepi, celle-ci baissant ses petits bras avec tristesse. Elle avait ressenti quelque chose qu’elle n’appréciait pas mais pouvait-elle l’exprimer ? Des lianes bleues entourèrent la petite créature à coquille blanche et décorée. Elle fut soulevée dans les airs avant d’être posée sur Têtdenoeu, celui-ci rigolant alors qu’elle s’accrochait à ses lianes en les tenant dans ses pattes. Les autres pokémons sourirent tandis que Thierry avançait sans même un regard vers eux.


Plusieurs heures s’étaient passées depuis le départ de Cynthia et il ressentait toujours une extrême colère envers elle. Cela ne servait à rien, il ne pouvait pas se calmer. Il n’y arrivait pas ! Son cœur battait la chamade rien qu’en repensant à cette femme aux longs cheveux blonds. Depuis le début, elle lui avait menti ! Depuis le jour où elle avait décidé de partir à l’aventure avec lui ! Il avait été trahi ! Il posait une main sur son cœur, tenant le tissu de son vêtement blanc dans sa main.

« Merde… MERDE… MERDE MERDE MERDE ! »

Il devait trouver un moyen de se passer les nerfs, il ne savait pas quoi, il ne savait pas où mais si il ne déversait pas toute sa rage d’ici quelques minutes, il allait exploser. Il rappela ses cinq pokémons, gardant son Ptera avant de grimper sur son dos. Il lui ordonna de l’emmener à un endroit… Un endroit que seules deux personnes dont lui connaissait. Il fallut une quinzaine de minutes pour arriver au bord d’un précipice. Sous lui ? Une petite plage. En bas à droite de l’endroit où il était ? De nombreux rochers avec un petit passage entre eux. Devant lui ? De l’eau… De l’eau à perte de vue. Il poussa un soupir, passant une main dans ses cheveux bruns. Voilà l’endroit qui allait lui permettre de se calmer.

« Cynthia ? Tu es de retour ? Nous n’attendions pas… »

« LA FERME ! JE NE VEUX RIEN SA… »

Elle posa une main sur sa bouche, vomissant entre ses doigts alors qu’elle tombait à genoux. Elle avait exagéré, elle le savait mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Un homme de vingt-cinq ans avec des cheveux verts et une longue mèche pointée en l’air de même couleur s’approcha d’elle, l’air inquiet.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu es blessée ? »

« NE ME TOUCHEZ PAS ! JE NE VEUX RIEN SAVOIR !

Elle se releva, Tellus l’aidant à se maintenir debout avec ses ailerons. Elle repoussa le jeune homme aux cheveux verts, marchant d’un pas lent mais décidé vers l’endroit où elle allait pouvoir se reposer.

« Que personne ne vienne me déranger ! Que ça soit toi Aaron ou n’importe qui du conseil des quatre, je ne veux voir PERSONNE ! »

« Mais qu’est-ce qui s’est passé ? »

« CELA NE VOUS CONCERNE PAS ! »

Elle n’allait pas lui répondre, il n’avait pas à connaître la raison de ce malaise. Elle avait décidé d’aller à une vitesse quasi-maximale avec sa Carchacrok. Le voyage avait prit une demie-journée et Tellus avait dut la serrer entre ses deux ailerons pour éviter qu’elle ne tombe de son corps. Elle avait exagéré… tellement exagéré pour oublier cet homme. Enfermée dans la maison qui lui était réservée grâce à son titre de maîtresse de Sinnoh, elle se dirigea vers la salle de bain, se passant un peu d’eau sur le visage. Elle se regarda dans le miroir, ses cheveux blonds légèrement trempés. Elle remarqua la cape blanche autour de son cou. Cette cape, c’était celle…

« Thierry… Pour… »

Elle éclata en sanglots, tombant à genoux en laissant s’écouler ses larmes sur le sol carrelé. Pourquoi avait-il était aussi cruel cette fois ? Elle pouvait tout lui pardonner, ses excès de colère, de rage mais ça… Ca… Elle aurait put lui dire que ce n’était pas vrai, qu’elle n’avait pas sacrifié ses parents mais à quoi cela aurait servit ?! Ce qu’il pensait d’elle n’était-il pas dicté par son cœur ?

« Pourquoi m’infliger une telle chose ? Je pensais que nous étions ensemble… Que tu serais là pour me faire oublier cette vie… »

Cette vie où elle restait là, tel un oiseau en cage en attendant qu’un prétendant au titre de maître de Sinnoh n’apparaisse. Elle aurait tant aimé qu’il soit là, devant elle… Non pas pour la combattre mais pour lui dire de ne plus s’en faire… qu’il y avait une vie à côté de son rôle de maîtresse de Sinnoh. Combien de temps devait-elle encore perdre avant de pouvoir espérer ne serait-ce qu’une parcelle de relations ? Thierry… lui manquait déjà. Mais elle ne pouvait pas… lui pardonner ce qu’il avait dit… pas maintenant… pas après ce qu’il avait fait. Elle lui avait offert son premier baiser, prétextant un état à moitié endormi pour expliquer ce geste. Et cette nuit… Hier… Ils avaient dormi ensemble et il n’était pas malade… Elle avait dormi en sentant son corps contre le sien, ce corps si tendre et aimant. Elle se faisait trop de mal à y penser mais… Cela lui manquait tant Thierry était la seule chose dont elle avait besoin en tant que Cynthia à part sa famille ! Le reste lui importait peu !

« Mangez ça et on va se coucher. Demain, on quitte la région et on prend un bateau en partance pour l’île d’Hoenn. Retour au bercail ! Moi, je vais prendre l’air. »

Il laissa ses pokémons manger tranquillement ce qu’il avait préparé pour eux alors qu’il observait le précipice au-dessous de lui. Qu’importe si le sol était recouvert de sable, une chute de cette hauteur et tout était terminé. Il eut un petit sourire triste alors qu’il se tournait vers son Nostenfer puis son Ptera. Cela ne servait à rien, il n’avait pas besoin d’eux. Il n’avait besoin de personne…

« Besoin… d’aller voir la mer. »

Il s’était mis à marcher pour trouver un chemin. Quelques minutes plus tard, il se retrouvait sur la plage dominante, prenant le petit passage entre les rochers pour arriver à l’endroit où… Il avait décidé de mettre de la crème solaire sur Cynthia ? Rien que le fait de se rappeler de cet évènement lui fit monter la température au visage, rougissant ses joues. Il ne devait plus y penser ! Il marcha pendant de longues minutes, s’arrêtant près du bord de l’eau, évitant néanmoins de se faire trempé.

« Papa… Délikiat. »

Il sanglota en observant la mer. Il ne devait plus y penser mais c’était impossible. Son père était mort et avec lui… étaient morts ses pokémons. Il se rappelait de ces journées où il montait sur le dos du Locklass de son père, parcourant pendant de longues heures la mer pour simplement admirer cette dernière. Aucune pêche, aucune capture, seulement l’eau à perte de vue. Quelques pokémons approchaient d’eux et il avait même put voir quelques Barpau mangeaient près de lui… lorsqu’il n’était encore qu’un enfant de six ans.

« Toge ? »

Il n’avait pas entendu le petit cri. Il s’en fichait pas mal de toute façon. Il se rappelait de ce jour… ce jour dans les gradins. Cet être… Cet homme… Il n’avait pas hésité un seul instant à faire ça ! La foudre s’était abattue sur Délikiat, oh non… Ce n’était pas une simple foudre comme la majorité des pokémons pouvait en créer mais une foudre meurtrière, une foudre faite pour tuer celui qui se la prenait de plein fouet !

« Togepi ! Togepi ! »

Délikiat n’avait pas survécu au coup… Cela avait été la cinquième mort d’une longue série. Tout ce qui s’était ensuivi était gravé en sa mémoire. Et pour couronner le tout… Non, il ne devait plus y penser. C’était si difficile. Il poussa un profond soupir, essuyant les rares larmes au-dessous de ses yeux avant de se tourner vers le bord du précipice en levant le regard. Ses pokémons devaient déjà dormir… Il en était sûr. Ils ne se posaient pas ce genre de questions inutiles comme lui.

« C’est quoi ça ? »
Il voyait une petite ombre blanche au bord du précipice. Fermant légèrement les yeux pour tenter de mieux détailler l’ombre, il poussa un petit cri en voyant à qui appartenait cette ombre. Titania était en train de le saluer avec un grand sourire. Mais elle était dingue ou quoi ?! Maintenant qu’il l’avait vu, la Togepi s’avançait de plus en plus… pour marcher dans le vide. Malheureusement, les lois de la pesanteur faisaient leurs offices. Elle était en train de tomber alors qu’il s’écria de toutes ses forces :

« MAIS MERDE ! »

Courant à toute allure et à perdre haleine, il se dirigeait vers l’endroit où devait atterrir Titania et perdre la vie. Mais qu’est-ce qui avait pris à la petite créature de faire une telle chose ?! Il glissa sur le sol, entrouvrant ses bras sous la forme d’une coupole pour réceptionner la petite Togepi. Celle-ci fut surprise, des petites larmes apparaissant au bout de ces yeux alors qu’elle sanglotait. Elle n’arrivait pas à comprendre ce qui venait de se passer :

« Mais t’es dingue ou quoi ?! T’as faillit mourir avec tes bêtises ! »

« Togeeeeeeeeeee ! Togepi ! »

« Non, c’est bon, calme toi. Pfff… Vraiment. »

« Togepiiii togeeeeepiiii ! »

Elle continuait de pleurer et il prit une longue respiration. Il se releva avant de se mettre à la bercer avec tendresse pour la faire taire. Cela semblait fonctionner puisque les sanglots étaient de moins en moins nombreux. Au bout de plusieurs minutes, Thierry lui demanda :

« Tu m’expliques ce que tu as fait là ? »

« Toge… Togepi. Togepi… Toge toge piiiiii ! »

« Ah… Mais non… Mais non… Je ne suis pas triste. »

« Togepi ! Togepi Togepi ! »

Cela ne servait à rien de lui mentir, elle le savait bien qu’il était triste et elle était là pour le réconforter si besoin. C’est même pour cela qu’elle n’avait pas réussi à dormir. Elle frotta ses deux petites mains contre les joues de Thierry, celui-ci ayant un sourire triste en regardant Titania. Comment pouvoir donner du bonheur aux autres il n’était même pas capable d’en avoir lui-même. Il ferma les yeux, serrant la petite créature contre lui. Combien de temps était-il resté là ? Il ne le savait pas… Cinq… Dix minutes voir quinze. Il trouvait que Titania avait pris un peu plus de poids pendant ces minutes. Quand il ouvrit les yeux, il remarqua qu’il avait peut-être fermé les yeux pendant plus d’une heure au final mais surtout…

« Togetic ? »

« Hein ? De ? Titania ? »

Une petite créature ailée et blanche lévitait au-dessus du sol avec un grand sourire devant lui. Elle devait mesurer soixante centimètres et des petites figures géométriques rouges et bleues se trouvaient sur son ventre. Des petites cornes étaient visibles sur son crâne mais la créature était entièrement blanche.

« Titania ? C’est bien toi ? Mais pourquoi… Tu n’étais pas heureuse avec moi, non ? »

« Togetic ! Togetic toge toge ! »

« Comment ça ? Tu étais vraiment très heureuse avec moi mais moi je ne l’étais pas ? C’est pour ça que tu… as évolué ? »

La Togetic hocha la tête d’un air affirmatif avant de prendre la tête de Thierry entre ses deux pattes. Elle déposa un petit baiser sur son front puis tournoya autour de lui en poussant des petits cris. Titania… avait évolué mais sans son aide. Elle voulait simplement le rendre heureux ? Car elle pensait qu’il était triste… Il pouvait se mentir à lui-même mais non à elle. Il baissa la tête, demandant à Titania de vouloir le suivre. Ils allaient rentrer tout les deux, il était temps d’aller se coucher. Cynthia… Qu’est-ce qu’il devait faire avec Cynthia ? Peut-être qu’il avait été trop violent dans ses propos. Mais elle… avait sacrifié ses deux parents pour son rôle de maîtresse de Sinnoh ! Il s’était dirigé dans sa tente, Titania quand à elle s’avançant vers sa pokéball pour rentrer à l’intérieur.

« Titania, reste la et viens par là. »

« Togetic ? »

Son dresseur voulait quelque chose ? Elle pénétra à l’intérieur de la tente, Thierry venant serrer la Togetic contre lui alors qu’il se couchait dans la tente. Il ne disait plus rien, Titania se laissant faire alors qu’il fermait les yeux. Puisqu’elle était au courant, il pouvait se laisser aller. Les petites ailes de Titania se mirent à battre rapidement alors qu’elle ressentait toute la tristesse du jeune homme dans ses bras. Elle tapota délicatement les cheveux bruns de Thierry, celui-ci murmurant :

« J’ai besoin… de quelqu’un avec moi. »

Puis plus rien… Il arrêtait de parler alors que Titania le gardait contre elle. Il avait dormi contre le corps de femme de Cynthia, respirant l’odeur qui émanait d’elle, c’était un parfum si agréable qu’il ne pouvait pas l’oublier. Elle lui avait dit… avant de partir en pleurant… qu’elle l’aimait. Et lui, il avait cru qu’elle ne voulait pas de cela. Pourquoi s’était-il trompé de la sorte ? Mais et les parents de Cynthia alors ?
Il cherchait le sommeil, cherchant à effacer de sa mémoire cette chevelure blonde, ces yeux argentés, cette poitrine généreuse, cette voix enchanteresse mais… Il n’y arrivait pas. Il s’était mis à pleurer, trouvant en Titania le réconfort qui lui manquait tant. Si il était malheureux, c’était le devoir sa Togetic de s’occuper de lui et vu ce qu’il allait passer comme nuit, il allait en avoir besoin de cette consolation.

Chapitre 38 : Rejet complet

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Chapitre 38 : Rejet complet

« Je… je… Est-ce que nous pouvons aller ailleurs ? »

« Tu comptes t’enfuir ?! Ca sert à quoi d’aller ailleurs ?! Si tu as quelque chose à me dire, dis le moi maintenant et en face ! »

Elle tenta de lui prendre la main pour le faire bouger. Ce n’était pas qu’elle avait honte de le dire en public mais elle voulait trouver un endroit calme. Il retira sa main avec une mine de dégoût avant de se mettre à la suivre. Elle ne perdait pour rien attendre. Ils marchèrent pendant une dizaine de minutes, toujours en direction du nord. Elle semblait avoir une idée en tête. Descendant les marches d’un long escalier puisque Rivamar n’était pas une ville considérée comme plane, ils se retrouvèrent sur une petite plage isolée. D’un geste lent, elle pointa un doigt vers l’horizon :

« Là-bas, à des dizaines voir des centaines de kilomètres, il y a une grotte au milieu de ce que l’on peut appeler la Route Victoire. De nombreux dresseurs doivent pénétrer à l’intérieur et réussir à passer cette dernière pour arriver à la Ligue Pokémon. J’ai dut y accéder aussi. »

« Tu cherches quoi là ? Je peux savoir ce que tu tentes de m’expliquer ?! »

« Essaye… de te calmer. Sais-tu pourquoi je suis là avec toi ? »

« Car ça t’amuse de jouer avec moi ?! Avec mes pensées et mes sentiments ?! Car tu penses que c’est très marrant de me cacher que tu es la maîtresse de Sinnoh ?! Depuis quand tu es cette dernière ?! »

« Depuis l’âge de quinze ans. Je suis la maîtresse de Sinnoh depuis cinq ans. »

« ET POURQUOI TU NE ME L’AS JAMAIS DIT ?! »

Aie, il recommençait à s’énerver. Elle devait maintenant tout lui avouer, sans rien lui cacher. Elle tenta de reprendre ses mains dans les siennes, cherchant par ce geste à l’apaiser mais rien n’y faisait, il ne cherchait même pas à taire visuellement son dégoût.

« Commençons par le commencement. Il y a plusieurs mois, la ligue pokémon de Sinnoh a reçu un étrange message de la part des champions d’arènes. Il paraissait qu’un jeune homme d’une vingtaine d’années avait ridiculisé les trois premiers champions d’arène en leur mettant une victoire parfaite et technique. Cela pouvait paraître invraisemblable mais pourtant, il valait mieux prendre ses précautions. Pourquoi autant d’inquiétude ? Car pendant une vingtaine d’années, nous avons vécu sous le joug des maîtres élémentaires. »

« Tsss… Et maintenant, depuis cinq ans, vous vivez tous en paix et en harmonie dans le meilleur des mondes. Que c’est mignon… »

« TAIS TOI S’IL TE PLAÎT ! »

Elle lui criait dessus mais n’était pas en colère. Elle était apeurée et attristée par la situation. Elle tentait de tout lui expliquer mais l’écoutait-il au moins ? Ce n’était peut-être même pas la peine si…

« Me gueule pas dessus ! Tu essayes de faire celle qui peut m’enguirlander alors que c’est elle la fautive dans cette histoire ?! »

« ARRÊTE ! LAISSE MOI FINIR ! »

« Tssss ! Vas y, continue de baragouiner, qu’on voie jusqu’à où ton plan machiavélique s’étend. Je suis « pressé » de savoir cela. »

« Nous avions peur que l’un des maîtres élémentaires ait pris un apprenti. Pourquoi cette pensée ? Car comment un nouveau dresseur pouvait-il ridiculiser autant les champions d’arène de cette façon ? J’ai été envoyé pour te surveiller et voir si tu étais au service des maîtres élémentaires. »

« Moi…. MOI A LEUR SERVICE ?! MAIS JE VAIS T’EGOR… »

« C’est ce que nous pensions ! Rappelle toi la façon dont tu m’as agressé la première fois ?! Si tu étais vraiment au service des maîtres élémentaires, tu m’aurais reconnu ! Te rappelles-tu de cette Milobellus qui t’a agressé dans la forêt ? Elle m’appartient et elle se nomme Vénus. Je voulais tester ta force pour voir si tu représentais un véritable danger. C’est là que j’ai appris que tu n’hésiterais pas à mourir pour ça… Tu avais le caractère parfait d’un élève lobotomisé pour accomplir leurs desseins. »

« Merci… Tu n’arranges pas ton cas là ! T’as d’autres choses que tu m’as cachées ?! Peut-être que ta famille n’est pas ta famille mais des comédiens ? »

Co… Comment osait-il penser une telle chose de sa part ?! Ses grands-parents et sa petite sœur étaient des comédiens ? De simples acteurs faits pour l’apitoyer ? C’était à elle de se mettre à trembler. Le jeune homme pouvait être en colère, il avait toutes les raisons de se mettre en colère mais… il y avait certaines limites.

« Puis… Normalement, après le petit incident comme quoi tu m’avais enlevé, le conseil des quatre m’a envoyé une première lettre à laquelle je n’ai pas répondu. Ils voulaient que je revienne… puis une seconde lettre est arrivée : Je devais rejoindre à tout prix la ligue pokémon car les cinq maîtres élémentaires ressortaient de l’ombre à nouveau. »

« Tsss… C’est le moment où tu t’es mise à pleurer comme une madeleine dans mes bras pour que j’aille voir ta famille à Célestia, c’est ça ?! »

« Exactement… Et lorsque je suis arrivé à la ligue pokémon, ils m’ont signalé qu’en fait, tu étais en danger. Tu vois ? UNIQUEMENT pour me dire cela ! Les cinq maîtres élémentaires avaient un rapport avec toi mais je ne voyais pas quelles étaient tes relations avec eux. J’étais inquiète, très inquiète ! »

« Pour qui ? Te fous pas de moi ! Toi, tu es inquiète pour personne ! »

« JE NE MENS PAS ! Tu es quelqu’un de très important pour moi ! J’ai perdu plusieurs journées inutilement et j’ai refusé de rester à la ligue pokémon même si c’était l’endroit le plus sécurisé ! Je suis visée par les maîtres élémentaires mais tu l’es aussi ! C’est pour ça que je voulais rester avec toi ! J’en ai rien à faire de mon rôle de maîtresse de Sinnoh si je ne peux même pas protéger ceux que… »

« Que quoi ? Tu n’es même pas capable de terminer ta phrase ! Ne te fous pas de moi ! Toi, la maîtresse de Sinnoh, tu ne pensais qu’à ton pouvoir ! »

« Est-ce que je suis réellement comme ça pour toi ?! EST-CE QUE JE NE PENSE QU’A MOI-MÊME ?! »

Elle lui criait dessus, sa main droite posée sur son cœur. Etait-ce vraiment l’image qu’il avait d’elle à ce jour ? Un petit rictus mauvais se dessinait sur les lèvres de Thierry tandis qu’il reprenait la parole :

« Si ce n’était pas le cas, pourquoi alors avoir décidé de me laisser soigner ta famille ? Tu pouvais y aller mais tu as préféré consolider ton rôle de maîtresse de Sinnoh. »

« Je t’ai dit que… »

« J’ai pas terminé. Je te l’ai dit ce jour : Tu me dégoûtais. Tu préférais penser à autre chose qu’à ta propre famille. A ce moment-là, je n’étais pas sincère mais maintenant, je le suis. Tu sais pourquoi tu me répugnes ? Car la seule chose qui t’intéresse est ta propre personne. Tu joues avec les personnes qui t’entourent pour simplement te distraire et les utiliser. »

« JE NE SUIS PAS COMME CA ! »

« Alors si tu n’es pas comme ça, pourquoi ne m’avoir jamais dit que tu étais la maîtresse de Sinnoh ? Toute ton histoire, je m’en fiche au final. Quelle est donc cette raison qui te retenait de tout me dire ? Le fait que ta couverture serait brisée ? Que je ne voudrais plus te protéger et t’emmener loin de Sinnoh ? C’est vrai quoi… Tu n’avais pas besoin de moi pour combattre les maîtres élémentaires puisque tu avais déjà réussi une première fois. »

« Je… J’étais heureuse de savoir que quelqu’un ne connaissait pas mon identité. Pour toute l’île de Sinnoh, je représente la personne à suivre. Je suis une idole, une célébrité, ma puissance et mon caractère m’ont rendue admirée de tous et de toutes mais… Je n’ai aucune relation à part ma famille. Toi, tu t’en fichais pas mal de moi… Que j’ai une Carchacrok ou non, tu en n’avait rien à faire. Puis… Toi, je pouvais être moi-même. Je n’avais pas l’habitude de dialoguer avec des personnes au sujet de tout et de rien. Je suis enfermée dans une cage dorée : Avoir le pouvoir implique le fait que j’ai une image à préserver, que je suis là pour des millions de personnes, ces personnes… que je dois protéger. Mais moi… Qui me protégera ? Je suis peut-être considérée comme la plus forte des dresseuses de Sinnoh, cela n’empêche pas que… Je suis une femme avant d’être une dresseuse mais cela… Tout le monde s’en fiche. Même les dragueurs sur la plage devaient se douter de ma renommée. Les rares personnes qui s’approchent de moi le font car je suis la maîtresse de Sinnoh et non Cynthia. Mais toi… Tu n’étais pas au courant, tu ne connaissais que Cynthia, pas une autre femme. C’est pour cela que… Je m’en fichais du comportement que j’avais en public puisque j’étais avec toi… »

« Oh… Tu vas me faire pleurer. Voilà les grandes eaux qui remontent à la surface. »

Qu’il était infect et infâme, rien à voir avec le jeune homme prévenant de ces derniers jours. Retour à celui qu’elle avait connu. Elle avait une mine déconfite alors qu’elle observait de ses yeux argentés Thierry. Celui-ci avait toujours son sourire aux lèvres, un sourire mauvais pour lui montrer qu’il se fichait pas mal de tout ce qu’elle avait dit.

« Ce que j’ai dis pendant toutes ces journées, ce que j’ai fais avec toi, rien n’est faux. Toutes mes paroles et tous mes gestes sont véridiques. Je me suis inquiétée pour toi. J’avais peur que tu te morfonds sur toi-même, que tu arrêtes de vivre ou d’exister car tu n’avais plus de buts dans ta vie. Comment est-ce que tu aurais réagit si je t’avais énoncé dès le départ qu’il n’existait plus de maîtres élémentaires ? Que les cinq maîtres avaient disparu dans la nature ! Je ne voulais pas te faire souffrir ! Tu m’as annoncé tant de fois que tu n’avais pas d’autres buts que de battre les maîtres élémentaires ! JE NE VOULAIS PAS TE VOIR DISPARAÎTRE ! Tu comprends ça ?! »

« Tsss… Des excuses, de parfaites excuses. Tu penses sincèrement que j’allais faire quoi après tout ça ?! Tu m’as menti ! Depuis le début ! Et ça, tu ne pourras pas me le faire oublier ! Tu penses quoi là ?! Que j’allais te dire « Oh, c’est bon, ce n’est pas trop grave. » ? Et bien tu t’es trompée ! »

« Je suis venue à toute vitesse ce matin, j’avais peur que tu fasses une bêtise. Tu m’as écrit que tu n’avais plus de raisons de vivre. Qu’est-ce que je devais en penser ? »

« Que je compte me suicider après tout ça ? »

Elle resta interdite, le regardant d’un air effaré. Il ne semblait pas plaisanter sur ce coup malgré son sourire. Sans même attendre de réponse de la part de Cynthia, il s’était mis à marcher sur le sable pour s’éloigner. Elle lui attrapa le bras, le serrant avec force avant de dire d’une voix inquiète mais sérieuse :

« Bien entendu ! J’avais peur que tu fasses une bêtise après tout ça ! »

« Et qu’est-ce que j’ai dis la dernière fois ? Preuve que tu ne m’écoutes pas, que tu en as rien à foutre de ce que j’ai dis ! Qu’est-ce que j’ai dis hein ?! »

Il retira son bras avec vélocité, empoignant ses deux bras avant de la tirer vers lui. De ses yeux rouges, il la regardait alors qu’elle n’était qu’à quelques centimètres de lui. Vraiment… Même si il était en colère, elle ne pouvait pas s’empêcher de …

« J’ai dis que je te protégerais ! Que malgré tous les problèmes que je vais avoir, je te cacherais dans Hoenn ! Que ta famille allait te rejoindre ! Mais tout ça, tu t’en foutais n’est-ce pas ?! Cela te faisait rire intérieurement. Ce pauvre type qui disait de bien belles paroles alors qu’il ne servait à rien ! »

« CE N’EST PAS VRAI ! Tu ne peux pas savoir comme cela m’a fait plaisir. Tu étais là pour moi, rien que pour moi ! Tu ne pensais qu’à Cynthia et pas la maîtresse de Sinnoh ! Pendant des mois, je t’ai vu changé peu à peu à mon contact, j’ai appris à te connaître et je te découvrais des qualités que nul ne soupçonne ! J’ai remarqué à quel point tu étais doux, tendre, que tu aimais les pokémons et que tu ne faisais que semblant depuis le départ ! Tu n’as donc pas compris à quel point je tiens à toi ?! »

Il arrêtait de sourire, l’écoutant parler pendant qu’il ne disait plus rien. Pour qui se prenait-elle de lui parler de la sorte ? Tenir à lui ? Et depuis quand ? Après tout ce qu’elle avait dit, après tout ce qu’elle avait, après tous ces mensonges, qu’est-ce qu’elle espérait…

« Tenir à moi ? Alors que tu prétendais le contraire hier ? Dois-je te rappeler ce que tu m’as dit ?! Que tu ne voulais pas que je sois malheureux à cause de toi ! Est-ce que j’ai l’air heureux pour toi ?! »

« Non mais… »

« Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi ! Tanguy m’a tout dit à ton sujet ! Il y a cinq ans, tu as affronté Tanguy ! Il y a cinq ans, tu as décidé de sacrifier tes parents ! »

Elle resta stupéfaite. Sacrifier ses parents ? Qu’est-ce que… Tanguy n’aurait jamais dit ça. Ses yeux grands ouverts, elle était immobile devant les yeux de Thierry. Celui-ci claqua des doigts pour la faire réagir mais ça ne servait à rien.

« Hého, cocotte ! Tu dors ?! »

« J’aurais… délibérément sacrifier mes parents ? »

« Oui, c’est ce que j’ai crut comprendre. Tanguy a parlé de deux sacrifices pour devenir maîtresse de Sinnoh. »

« Est-ce que tu… le penses vraiment ? Est-ce que tu me crois capable de faire ça ? »

« Oui… Tu en serais bien capable vue la façon dont tu … »

Une claque vola sur la joue droite de Thierry. Non pas une simple claque mais celle donnée avec violence, tellement violente que le jeune homme se retrouva allongé sur le sable, sonné par le coup. Elle était en train de trembler de tout son être, des larmes aux yeux en s’écriant :

« Tu n’es qu’un pauvre con ! Comment est-ce que j’aurais put faire ça ?! TU PENSES SINCEREMENT QUE JE TUERAIS MES PARENTS ?! Tu n’es qu’un imbécile ! JAMAIS je ne l’aurais fait ! JAMAIS ! »

Elle sortie une pokéball de sa poche, faisant apparaître Tellus en grimpant dessus. Elle était tout autant en colère que Thierry, celui-ci s’étant relevé.

« TU RESTES LA ! »

« NON ! JE N’AI RIEN A FAIRE AVEC UN TYPE QUI JE PENSE QUE JE SUIS UNE MEURTRIERE PARRICIDE ! »

Elle s’envolait déjà sur le dos de sa Carchacrok, se murmurant pour elle-même à voix haute :

« Comment est-ce que j’ai put t’aimer ? Comment ? JE TE HAIS THIERRY ! JE NE VEUX PLUS TE VOIR ! JAMAIS ! »

« C’EST PAREIL POUR MOI ! »

Elle s’éloignait au-dessus de la mer, un dernier regard vers Thierry qui était debout sur la plage. Quelle imbécile… Elle y avait cru… Hier, elle avait tout fait pour refouler ses sentiments, elle avait eut peur de sa réaction… Elle s’était attendue à ce qu’il soit en colère et elle pensait qu’après quelques heures, cela serait passé mais lui… Il avait été odieux, pire que ça même. Dire qu’il pensait qu’elle avait tué ses parents, qu’elle ne pensait qu’à son pouvoir en tant que maîtresse de Sinnoh… Comment… Comment est-ce qu’elle avait put l’aimer ?! Elle continua de pleurer, s’accrochant au cou de Tellus, collant son visage contre ce dernier en laissant ses larmes se déverser dans la mer. Elle allait retourner à la ligue pokémon et tout oublier… Oublier jusqu’à la moindre parcelle de cet homme.

Chapitre 37 : La maîtresse de Sinnoh

ShiroiRyu
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Chapitre 37 : La maîtresse de Sinnoh

« Bon… Je sais ce que je vais faire. Je n’ai pas vraiment d’autre choix de toute façon ! Jakan Chyng, ramène toi et éclate vite cette pieuvre ! »

Il brandit une pokéball dans sa main droite, l’envoyant dans les airs avant que n’apparaisse le Kicklee aux jambes élastiques. Sans même attendre d’ordre de la part de Thierry, Jakan vint allonger son pied droit pour venir frapper le sommet du crâne avec ce dernier. Une fois puis une autre et la pieuvre fut légèrement secouée par le coup qu’elle venait de recevoir. Cela l’avait assez secoué sans pour autant le blesser gravement.

« Pas mal… Pas mal du tout même mais cela ne sera pas suffisant si tu veux mon avis. Il faudra bien mieux que ça. Octillery, asperge le d’encre. »

La pieuvre recula légèrement son visage avec sa trompe, celle-ci se mettant à trembler avant de créer une puissante boule d’encre en direction du Kicklee. Celui-ci fit un saut en hauteur pour esquiver la boule mais déjà, d’autres projectiles le visaient. Dans les airs, il était beaucoup plus dur d’esquiver les coups. Son pied gauche renvoyait les sphères d’encre sur le sol, aspergeant l’arène du liquide noir alors qu’il atterrissait devant la pieuvre.

« Jakan, quitte à prendre des risques, fais les bien. Attaque de Close combat, maintenant ! »

Ils étaient si proches et il était impossible pour l’un et pour l’autre de s’enfuir ou de se protéger. Les coups se mettaient à pleuvoir des deux côtés, les nombreux tentacules de l’Octillery venant frapper le corps du Kicklee tandis que ce dernier ne se gênait pas pour frapper de toutes ses forces et avec violence sur le crâne de la pieuvre orange. Au bout de cinq minutes de long combat, la victoire n’était pas encore décidée et Thierry semblait anxieux. Il devait remporter ce combat pour prendre un certain avantage sur Tanguy mais après…

« Octillery… Utilise tes pouvoirs psychiques, ça a assez duré. »

Quoi ?! Merde ! Il devait réagir tout de suite ou alors il était sûr que Jakan n’allait pas s’en sortir ! Thierry prit la parole en criant :

« JAKAN ! Esquive ça avec tes Reflets ! VITE ! »

Une sphère d’énergie multicolore s’était formée entre les tentacules de l’Octillery et alors que le Kicklee n’était qu’à quelques centimètres de la pieuvre, celle-ci envoya ses pouvoirs psychiques condensés sur Jakan. A la surprise de Tanguy, le Kicklee avait eut le temps de se créer un double illusoire, celui-ci disparaissant en se prenant le coup. Quelques instants plus tard, un long pied vint se placer sur le côté droit de l’Octillery. Les nombreux tentacules tentèrent de s’accrocher au sol mais les ventouses n’étaient pas assez résistantes et la pieuvre s’envola contre un mur de métal. Lorsqu’elle retomba au sol, le constat était fait… Octillery était hors de combat. Tanguy rappela son pokémon tandis que le Kicklee se présentait devant Thierry. Il était salement blessé et il était possible de voir qu’il n’avait pas vraiment esquivé complètement la rafale psychique.

« Soit… Deux pokémons contre zéro. C’est un très bon score et pour ce combat, je ne fais pas semblant. Ceci est un véritable match et je remarque que tes deux pokémons sont dans un sale état. Il arrivera un moment où tu n’auras plus le choix. »

« Envoie ton troisième pokémon, j’irais l’exploser aussi. Plus vite tu perds, plus vite je me rapproche du conseil des quatre et du maître. »

« Comme tu le désires. Voilà donc mon troisième pokémon. Capidextre ! »

« Jakan, fais comme tu le sens, ne lui laisse pas la possibilité de t’attaquer en premier ! »

Le Kicklee fit tournoyer son pied autour de lui pour former un cercle de protection très basique alors qu’apparaissait le troisième pokémon de Tanguy. Celui-ci avait la forme d’un singe violet d’un mètre vingt. Il avait deux queues derrière lui qui se terminaient par deux mains à trois doigts. Celui-ci avait tenté dès son arrivée de s’en prendre à Jakan mais le coup de pied l’avait légèrement repoussé.

« Vas y Jakan ! Même si cela doit être ton dernier coup, envoie tout ce que tu as ! Inflige lui tout ce que tu as ! »

« Capidextre, protège toi à ton tour ! »

Le singe avait mis ses deux mains devant lui pour parer le coup qu’il allait recevoir. Le Kicklee bien qu’il était dans un triste état semblait animé d’une puissance rare. Il se retrouva à la hauteur du Capidextre, frappant ses deux mains d’un violent coup de pied gauche. Les deux mains furent levées dans les airs, mettant sans protection le singe violet. Celui-ci décida de réagir tout de suite, réunissant ses deux mains en un seul poing. Le pied droit de Jakan alla frapper le Capidextre au visage au même moment où les deux mains de celui-ci venaient s’abattre sur la tête du Kicklee. Le Capidextre fut projeté en arrière alors que Jakan était écrasé au sol, inconscient. Le simien se releva avec difficulté : La protection n’avait pas été suffisante mais cela était moins grave que si il l’avait reçu de plein fouet.

« Ton Kicklee est maintenant inconscient. Il ne t’en reste plus que trois. Donne ton maximum si tu veux te rapprocher de ton but. »

« Je n’ai pas besoin de tes conseils pour ça. Tu vas voir ce qui va t’attendre ! »

Il rappela Jakan dans sa pokéball avant d’en sortir une autre. Celle-ci était violette et grise. Un pokémon terrifiant… très terrifiant. Avec un grand sourire, il envoya sa pokéball sur le sol, une forme ailée en sortant.

« Ptéreurdécieu, attrape cette proie et élimine la dès maintenant ! »

Le monstre qui était apparu ressemblait à un oiseau préhistorique : Un ptérodactyle en bon et due forme surtout qu’il n’avait pas l’air très sympathique. L’oiseau des anciens temps ouvrit la gueule, poussant un long cri strident :

« PTERAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

« Hum… C’est une bonne chose mais qui te dit que cela sera suffisant ? »

« J’ai confiance en lui. Ptéreurdécieu, vas y maintenant ! Vas le cogner avec ta tête ! »

« Capidextre, pro… »

Il n’avait pas le temps de terminer sa phrase que le Ptéra était déjà en train de se diriger vers le singe violet. Quelle vitesse phénoménale ! Rien à voir avec les anciens combats ! La tête du Ptera vint toucher celle du Capidextre mais au lieu de le faire reculer et envoyer en arrière, les deux serres du dinosaure bloquèrent le corps du singe. Pendant une trentaine de secondes, la tête du ptérodactyle percuta plusieurs fois celle du singe violet, celui-ci tentant de se le frapper sans efficacité. Le corps de l’oiseau étant fait en pierre, ce n’était pas avec ce genre de coups risibles qu’il allait souffrir.

« Stop… Arrête ton Ptera. Mon troisième pokémon n’est plus capable de se battre. »

« Hum… Tu as raison. Ptéreurdécieu, stop. Tu en as assez fait mais tu as été remarquable. »

« Pteraaaaaaaaaaaaa ! »

L’oiseau de pierre relâcha son emprise sur le Capidextre, celui-ci s’écroulant au sol, les yeux clos. Le combat s’était terminé et il ne restait plus qu’un seul pokémon pour Tanguy alors que du côté de Thierry, il en avait toujours trois dont deux en parfait état. Tout allait se finir d’ici quelques minutes. Tanguy eut un petit soupir tout en rappelant son Capidextre :

« Tant mieux… Voilà ce qui rend les combats de pokémons intéressants. Savoir qu’il n’est plus possible de reculer, qu’il n’y a pas d’autre choix que d’aller de l’avant. Donner le maximum pour obtenir la victoire, quitte à perdre toute son humanité ou alors ces choses qui nous sont chères. Il existe des personnes qui ont laissé leurs sentiments de côté pour obtenir le pouvoir et le protéger. Là est le rôle des maîtres des îles. »

« Protéger le pouvoir ? Mais de qui ? Si ils abusent de ce pouvoir, ils n’ont pas à l’avoir ! Je mettrais un terme à tout ça ! »

« Et pourquoi cela ? Pour une fois que l’île de Sinnoh est en paix, tu veux arrêter tout ça ? »

Il ne savait pas de quoi il parlait mais quelque chose de malsain se faisait sentir autour de lui. Tanguy… était-il avec les maîtres élémentaires ? Il parlait de protéger le pouvoir, de sacrifice et cela ne lui plaisait pas. Il attendait que Tanguy sorte son dernier pokémon. L’homme aux cheveux blonds avait sa pokéball en main, envoyant celle-ci sur le sol d’acier de l’arène. La pokéball s’ouvrit pour laisser apparaître une forme à quatre pattes.

« Merci Tellus ! Reviens dans ta pokéball ! Je dois me dépêcher ! »

La jeune femme se retrouvait devant l’arène de Rivamar. Il n’y avait personne… Elle avait perdu une quinzaine de minutes à retrouver cet endroit, se disant que cela faisait pas mal de temps qu’elle n’y était retournée. Tanguy était quelqu’un d’assez spécial : Il pouvait paraître totalement blasé si il n’appréciait pas le combat mais après…Elle ne devait pas y penser. Elle pénétra à l’intérieur de l’arène, remarquant qu’il n’y avait personne. C’est vrai qu’il était encore assez tôt dans la matinée ! Elle entendit des paroles et des bruits de combats. Celui-ci avait déjà commencé ?! Elle devait y aller maintenant ! Elle se mit à courir à l’intérieur de l’arène pour trouver son chemin.

« Lux…ray. »

Un lion à la fourrure noire et bleue poussa un cri non-agressif. Sa crinière était entièrement noire tandis que ses yeux dorés étaient posés sur le Ptera. Il ne semblait pas avoir peur de l’oiseau de roche. Thierry avait un grand sourire, signe qu’il savait que le combat allait être gagné d’avance. Il ordonna au ptérodactyle :

« Ptéreurdécieu, on va utiliser cette attaque spéciale ! »

Le Ptera arrêta de voler dans les airs, se retrouvant à quelques centimètres au-dessus du sol avant de donner un puissant coup de queue dans le sol. Celui-ci fut parcouru de tremblements, des morceaux de métal volant dans les airs tandis que le séisme continuait de s’opérer. Le Luxray eut un petit regard surpris mais réagit tout aussitôt. Il sauta en l’air, atterrissant sur les pentes de métal formées par le séisme, courant peu à peu en direction du Ptéra. De l’électricité se condensa tout autour de lui alors que sa gueule laissait apparaître ses crocs qui avaient pris une teinte bleutée.

« Luxray, utilise donc tes crocs de glace puis électrocute le un peu. »

Le lion noir et bleu bondit au cou du Ptera qui n’avait pas eut le temps de s’envoler, plantant ses crocs dans la gorge de roche de Ptéreurdécieu. L’oiseau tenta de s’envoler et de repousser le lion mais celui-ci ne semblait pas se soucier de se prendre des coups de serre. Les ailes battaient de moins en moins vite tandis que le sourire de Thierry avait disparu. Ce n’était pas prévu… Il s’était douté qu’il pouvait utiliser de l’électricité mais pas de la glace… Et me… Il devait arrêter avant qu’il ne soit trop tard ! Têtdenoeu n’allait pas pouvoir battre ce Luxray ! Thierry s’était mis à trembler, il ne pouvait pas utiliser son Triopikeur et il n’allait plus avoir le choix. Ses yeux rubis étaient rentrés dans leurs orbites, signe qu’il n’arrivait plus à gérer la situation.

« Termine en avec ce Ptera, Luxray. »

« NONNNNNNNNNNNN ! »

Tanguy semblait surpris par le cri de Thierry, l’observant sans comprendre ce qui se passait. Un flot électrique se déversa dans le corps de roche du Ptera, l’oiseau poussant un cri strident qui fit mal aux crânes du Luxray et Tanguy. Thierry était à genoux, se disant qu’il n’avait plus qu’un pokémon…et dans un sale état. Un très sale état…

« Appelle ton dernier pokémon ou ton Saquedeneu. Libre à toi de voir. Le combat n’est pas terminé. »

« Je… Je… Héhéhé… Je vais devoir l’utiliser alors… mais PAS MAINTENANT ! Têtdenoeu ! Ne le laisse pas te battre ! »

Il avait finalement fait son choix, il devait tenter le tout pour le tout ! Il rappela son Ptera, sortant son Saquedeneu qui semblait avoir du mal à se tenir debout. Tanguy avait une main sur son front, le mal de crâne causé par le cri du Ptera restait présent.

« Luxray, mord ce monstre de lianes ! Utilise tes crocs de feu ! »

Quoi ?! Il avait aussi la possibilité de mordre avec la puissance des flammes en lui ?! Mais c’était quoi ce Luxray ?! Thierry tremblait de tout son être : Ce lion bleu et noir était bien plus rapide que Têtdenoeu, il n’y avait aucune chance qu’il tienne le coup face à ce dernier ! Il allait perdre et devoir l’utiliser. Sa main droite s’était placée dans sa poche, il devait se concentrer… ne pas avoir peur… ET MERDE ! Il n’allait pas avoir le choix !


Cynthia venait d’arriver bien que les deux hommes ne l’avaient pas encore vu. Tanguy en était déjà à utiliser son Luxray ? Cela voulait dire que la fin du combat était proche mais… Pourquoi Thierry était dans cet état ? Il semblait très nerveux et en sueur. Il y avait un problème quelque part ? Et mais attendez un peu… Le Luxray se comportait bizarrement. Un regard sur le corps de ce dernier et elle remarqua qu’il avait l’air d’avoir quelques problèmes.

Les crocs enflammés du Luxray claquèrent à une dizaine de centimètres du Saquedeneu. Il s’était loupé ? Mais comment… Pourquoi ?! Tanguy comprit enfin ce qui s’était passé : Lorsque le Ptera était tombé, son cri avait réussi à les sonner tous les deux et son Luxray était en train de rechercher ses pères. Les yeux rubis de Thierry s’illuminèrent : Il y avait une chance… Une chance de gagner ! Il devait en profiter !

« TÊTDENOEU ! Utilise tes pouvoirs antiques ! »

Ses pouvoirs antiques ? Thierry fit un saut en arrière alors que le morceau de terre sur lequel il se trouvait se mettait à se fissurer avant de se lever dans les airs. Le corps de Têtdenoeu brilla alors que le morceau de pierre éclatait derrière lui. Les nombreux rochers volèrent vers le Luxray qui en évita une majeure partie. Têtdenoeu s’était mis à doubler de taille, deux longues pattes faisant son apparition. Il était en train… d’évoluer ? Depuis combien de temps Thierry avait empêché son pokémon de devenir ce qu’il était réellement ?

« Ca ne sera pas suffisant ! Ton Bouldeneu restera dans le même état qu’avant ! Luxray, profite en qu’il soit blessé et en train d’évoluer pour l’attaquer. »

Le Luxray se mit à crier, se relevant avec une légère difficulté tout en courant avec vélocité vers l’immense créature recouverte de lianes bleues. Seuls ses deux yeux blancs étaient visibles et le Luxray se mit à mordre Têtdenoeu. Celui-ci s’enflamma en légère partie, de nombreuses lianes tombant au sol. Le problème était là : Dès qu’une liane tombait, deux autres apparaissaient. Les deux mains du Bouldeneu tentèrent de prendre Luxray mais celui-ci s’échappa. Deux mains, quatre, huit, seize, trente-deux… Toutes les lianes autour du corps de Têtdenoeu formaient maintenant de nombreux bras. Le Luxray tentait de donner des coups de crocs mais fut débordé, tous les bras le bloquant dans les airs.

« C’est la fin ! Têtdenoeu, crée le plus puissant des tremblements de terre que n’a jamais connu Rivamar de son existence ! »

Le corps du Luxray percuta le sol avec une violence inouïe, toute l’arène se mettant à trembler alors que quelques fissures apparaissaient autour des trois personnes. Quelques légères fissures étaient visibles mais rien de bien grave. Le Bouldeneu retira ses nombreuses pattes, le Luxray étant couché sur le sol, terrassé par le coup qu’il venait de recevoir. Tanguy rappela son dernier pokémon : Le combat était terminé. Et avec une défaite de quatre pokémons contre deux, sa défaite était presque synonyme de claque. L’homme aux cheveux blonds éclata de rire en sortant un badge ressemblant à un phare et pour cause, c’était le dernier badge. Il s’approcha de Thierry tout en disant :

« Et bien… J’avais raison ! Totalement raison même ! Dommage que cela ne m’arrive qu’une fois tous les cinq ans mais ce combat me rappelait ceux que j’ai dut faire contre Quentin ou Cynthia. Tu viens d’obtenir le dernier badge : Le badge Phare ! Même si ton équipe n’est pas encore parfaite, je suis sûr que tu causeras du souci au conseil des quatre voir même à Cynthia ! Je suis pressé de voir votre combat ! »

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? »

Thierry récupéra le huitième badge, le rangeant avec les sept autres. Il avait enfin terminé mais qu’est-ce que Tanguy voulait dire par là ? Derrière eux, à cinq mètres se trouvait la jeune femme aux longs cheveux blonds. Nul besoin d’être devin pour savoir ce que Tanguy venait de dire à Thierry. Elle s’avança alors que les yeux bleus de l’homme à la veste de même couleur se posaient sur elle :

« Tiens… Mais qui voilà donc ? La maîtresse de Sinnoh en personne. Bonjour, Cynthia. Ton ami vient de mettre une sacrée raclée, cela m’a rappelé mon combat contre toi héhéhé ! »

Elle s’était mise à déglutir, perdant là toute contenance alors que Thierry avait baissé son visage en tremblant. Les deux poings du jeune homme s’étaient serrés. Elle était sûre qu’il avait tout entendu, que maintenant… C’était trop tard. Elle avait voulu l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard mais maintenant… Tanguy arrêta de sourire alors que Thierry passa à côté de Cynthia, sans même la regarder. On aurait put croire qu’il allait lui dire quelque chose mais il n’en fit rien. Il quitta l’arène sans un mot tandis que la tristesse était peinte sur le visage de Cynthia.

« Est-ce que j’ai fais une bêtise, Cynthia ? Il n’était pas au courant ? Tu n’as rien dit pendant tout ce temps ? Tu ferais mieux d’aller le voir. »

« JE N’AI PAS BESOIN DE CONSEILS ! »

Elle venait de lui crier dessus alors qu’elle passait une main sur son front.

« Ce n’est pas de ta faute… Désolée… Je vais… Bravo pour ton combat, je m’en vais. »

C’était tout ce qu’elle avait à lui dire. Elle devait parler avec Thierry. Elle salua Tanguy d’un geste de la main avant de quitter l’arène. Le jeune homme aux cheveux bruns se tenait là, devant elle, les poings toujours serrés. Il ne semblait pas en colère, ni même triste ou heureux. Il avait simplement le regard froncé et ses poings restaient serrés.

« Mademoiselle la maîtresse de Sinnoh. »

« Thierry, écoute moi… Je voulais te l’annon… »

« QU’EST-CE QUE J’AI A ECOUTER ?! T’ENTENDRE DIRE QUE TU ME MENS DEPUIS TOUS CES MOIS ?! NON ! CE N’EST PAS CA LE PROBLEME ! LE PROBLEME EST QUE TU ES LA MAÎTRESSE DE SINNOH ! DONNES MOI DONC LA RAISON QUI ME POUSSE A ME BATTRE MAINTENANT ?! »

La neutralité dans sa voix n’avait pas tardé à se muer en une colère des plus visibles et sonores. Dans ce lieu en hauteur où nul ne se trouvait à part eux deux, les yeux rubis de Thierry dardaient toute sa rage vers Cynthia.

Chapitre 36 : Impossibilité technique

ShiroiRyu
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Chapitre 36 : Impossibilité technique

« Hummmm ? Thierry ? Thierry ? »

Elle ouvrait ses yeux en espérant voir le jeune homme devant elle mais ce ne fut pas le cas. Elle était seule dans le lit double. Elle se frotta les yeux, redressant le haut de son corps avec une pointe de tristesse dans son regard. Il… n’avait pas dormi ici de la soirée ? Est-ce qu’il… avait décidé de partir après ce qu’elle lui avait dit ? Elle devait se préparer très rapidement et partir à sa recherche. Elle devait tout lui expliquer ! Elle se dirigea vers la salle de bains, se débarrassant de sa nuisette noire pour se doucher, laissant l’eau s’écouler sur son corps.

Après une quinzaine de minutes où elle s’était lavée, habillée et coiffée, elle sortit de la salle de bains dans sa veste noire. Il était grand temps de discuter avec Thierry car elle avait l’impression que tout ne s’était pas bien déroulé depuis hier. De moins, que le message n’était pas très bien passé. Elle remarqua une lettre posée à côté des clés et la prit. L’ouvrant, elle remarqua que l’écriture était celle de Thierry et que cette lettre lui était destinée :

« Bonjour Cynthia, bien dormie ? J’ai préféré me lever très tôt aujourd’hui car je sais que le champion de Rivamar est du genre à être un matinal. Je sais que cela ne correspond pas vraiment pas à ma façon de penser et que cela peut paraître bizarre mais je tenais à te dire que j’ai passé une agréable nuit en ta compagnie.

Oh bien entendu, j’ai compris ce que tu voulais me dire hier. Je ne resterais pas avec toi après la fin des maîtres élémentaires. Néanmoins, je n’ai pas oublié ma promesse : Je t’emmènerais loin de Sinnoh et j’irais te cacher dans Hoenn. Là-bas, tu ne seras pas une criminelle. Ensuite, j’irais chercher ta petite sœur et tes grands-parents. Cela prendra beaucoup de temps car tes grands-parents sont vieux et qu’il ne faut pas se presser mais vous serez réunis. Après tout ça, je m’en irais et je vous laisserais. Je pense que je n’aurais plus de raisons de vivre. »

HEIN ?! Plus de raison de vivre ?! Elle jeta la feuille au sol avant de se mettre à courir. Si elle croyait ce qui était écrit sur la feuille, elle devait le calmer tout de suite et mettre les points sur les i pour lui faire oublier cette idée complètement stupide ! Elle sortait l’une de ses pokéballs, faisant apparaître sa Carchacrok avant de lui crier :

« Emmène moi le plus vite possible à l’arène de Rivamar ! C’est une question de survie ! »

Et bien ? Vu le rictus qu’avait sa maîtresse sur ses lèvres, il valait mieux ne pas l’énerver ou poser de questions. Si elle devait se dépêcher, aucun problème, elle était très douée pour ça ! Cynthia grimpa sur le dos de Tellus, la Carchacrok déployant ses ailerons avant de s’envoler dans les airs.


Non mais vraiment… Le pire dans tout ça, c’est qu’il le lui avait écrit tout ça alors que son histoire dans Sinnoh n’était pas encore terminée ! Est-ce qu’il avait fait cela à dessein pour jouer avec ses sentiments ? Si tel était le cas, il allait l’entendre ! Oh, pas seulement lui mais toute l’arène de Rivamar. Et ce qu’elle allait lui dire n’allait pas être jolie à entendre.

Devant Thierry, un homme de trente-cinq ans se tenait là, le visage morose et sans sentiments. Il observait le jeune homme aux cheveux bruns d’un regard distrait alors que celui-ci sortait une pokéball de sa poche, un grand sourire aux lèvres. Voilà qu’il se trouvait devant le dernier champion de Sinnoh, ensuite…

« Est-ce que tu es sûr de vouloir te battre contre moi ? Je tiens à te signaler que rares sont les personnes qui ont réussies à me battre. Je suis las de tous ces combats auxquels je n’accorde plus aucun intérêt. Ces dernières années, je ne me rappelle que d’un ou deux combats qui sont importants à mes yeux. Tu devrais éviter de me combattre et arrêter ta quête des huit badges de Sinnoh, cela ne t’apportera rien de bon. »

« Je ne vais pas reculer maintenant. J’ai une mission à accomplir et tu es la dernière barrière avant ce foutu conseil des quatre. Si je veux lui permettre d’être heureuse, je ne dois pas abandonner. Affronte moi si tu en as le courage ! »

« Obtenir… la force pour quelqu’un d’autre ? »

C’était un concept plutôt intéressant. Aucune personne ne lui avait dit une telle chose depuis cinq ans, depuis ce jour… Et encore… Cinq autres années s’étaient passées auparavant. Ils étaient si peu à imaginer une telle chose et pourtant, c’était cela qui était le plus important. L’homme à la veste bleu et à la coiffure blonde en bataille se releva :

« Pour qui te bats-tu ? »

« Pour la pokémon qui est dans cette pokéball. Je connais tes règles et je sais que ton combat ne se fait qu’en quatre contre quatre. Elle n’aura pas à combattre donc. »

« Une pokémon ? C’est un concept encore plus rare que celui de combattre pour une autre personne. Ainsi… Cette pokémon est plus importante à tes yeux que ton père ? »

Il se statufia en écoutant les propos de Tanguy. Il venait de parler de son père ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? C’est vrai qu’il était déjà là il y a dix ans mais… Qu’est-ce que cela lui apportait de parler de lui maintenant ?

« Non… Tu n’as pas à t’en faire, je ne parle pas de lui pour te perturber, simplement… Cela me rappelait le fait qu’il m’avait dit la même chose, du moins à quelques mots près. Lui aussi avait une pokémon qu’il n’utilisait jamais en combat sauf lors de la finale contre Henric. »

« Ne dit plus ce nom… »

« Ce jour là, tout a été aussi claire que de l’eau de roche à mes yeux. J’avais cerné la véritable personnalité de ton père Quentin. Que cela soit pour sa pokémon ou son fils, il s’était battu avec acharnement mais tout avait une fin… »

« Je t’ai demandé de te taire… Ne prononce plus ce nom à ce type ! »

« Nul était à l’abri de sa force et ça… Ils l’ont su. Ils ont décidé d’essayer de te tuer, n’est-ce pas ? Nous, les champions, nous ne craignions rien. Ils ne pouvaient pas lever leurs mains vers nous mais l’inverse était vrai… Si l’un tentait de lever la main envers un champion ou un membre du conseil des quatre, le retrait du titre se serait fait. »

« ASSEZ ! ON VA SE BATTRE MAINTENANT ! »

Il rangeait sa pokéball en tremblant, sortant une autre avant de faire apparaître Têtdenoeu. Le Saquedeneu se présentait devant lui, bougeant ses nombreuses lianes bleues tandis que Tanguy poussa un long soupir.

« Ne sois pas si pressé, le combat n’a pas encore commencé. Il est encore un peu tôt mais je pense que tu ne voudrais pas de nombreux spectateurs. Accompagne moi, le stade dans l’arène est par là, nous serons seuls et tranquilles. »

Il se calma aussitôt, poussant un profond soupir tout en se mettant à marcher derrière Tanguy. Le Saquedeneu se mit à suivre son maître alors que les deux hommes s’enfonçaient dans l’arène. Celle-ci était continuellement parcourue d’électricité mais il n’était pas possible de se faire électrocuter car une barrière protégeait le tout.

« Quentin était le premier homme à s’adresser de la sorte envers moi. Le combat que j’ai mené contre lui était l’un des plus impressionnants de ma carrière. C’est même à cause de lui que je me suis mis à me sentir las de tous ces combats sans intérêt. Les dresseurs qui arrivent devant moi se croient capables de soulever des montagnes. Des fois, si ils trop exaspérants, je m’occupe de leur donner une leçon. Dans le cas contraire, je fais semblant de combattre mais je les laisse gagner. Ce ne sont que des enfants ou des adolescents qui auraient put être prometteurs si ils comprenaient la dureté de la vie. »

« Pourquoi me raconter tout ça maintenant ? »

« Car je sais qu’avec toi, ce combat sera différent… si tu ne te laisses pas emporter par tes émotions. Ton père était la première personne à me battre alors que j’utilisais toute ma puissance. Une seconde personne a réussi à me forcer à user de toutes mes techniques. »

« Et cette personne sera moi ! Heu non… Il y a une erreur. Tu parles au passé. »

« Oui, tu t’es trompé. Cette seconde personne avait aussi un but dans sa vie. Un but noble qu’elle a réussi à accomplir au sacrifice de deux vies très chères à ses yeux. »

« Deux vies ? De qui est-ce que tu parles ? »

« D’une jeune femme nommée Cynthia. »

Est-ce qu’il parlait de sa Cynthia ? Non… Ce n’était pas possible. Il n’existait pas qu’une seule Cynthia donc ça devait être quelqu’un d’autre, c’était obligé. Tanguy ne se moquait pas de lui… Il semblait bien sérieux et ils étaient arrivés au milieu de la zone de combat. Celle-ci était fait entièrement de métal sauf en ce qui concernait l’endroit où se trouvaient les deux hommes. Le Saquedeneu se présenta devant Thierry alors que Tanguy fit grandir une pokéball dans sa main.

« Quatre pokémons, le gagnant est celui qui emmènera les quatre pokémons de son adversaire au tapis. Nous sommes seuls et voilà mon premier pokémon. »

Sans plus attendre, il fit apparaître un Raichu devant Têtdenoeu alors que Thierry ne répondait pas. Tanguy ne semblait pas mentir mais qu’est-ce qu’il avait voulu dire par « sacrifice » ? Cette idée lui restait en tête et il n’arrivait pas à se concentrer. Cynthia… Qu’est-ce qui se passait avec elle ? Elle avait perdu ses deux parents il y a combien d’années ?

« Le combat a commencé, Thierry. Si tu ne veux pas débuter, je te forcerais. Raichu, commence à attaquer. »

« RAICHU ! »

La souris orange et électrique poussa un cri avant de courir vers le Saquedeneu. Sans plus attendre, son poing s’ouvrit sous la forme d’une main tendue qui alla s’abattre sur le crâne de Têtedeneu… si il avait un crâne à la base. Plusieurs lianes furent déchirées tandis que la créature reculait sous l’assaut, cela réveillant Thierry de sa torpeur. Qu’importe ce que Tanguy disait, il mettrait tout ça au clair avec Cynthia après.

« Têtdenoeu, te laisse pas faire et paralyse le un peu ! »

Le Saquedeneu se mit à réagir aussitôt que son maître venait de s’adresser à lui. De nombreuses lianes bleues s’allongèrent, entourant le Raichu pour l’enlacer de toutes ses forces. Un léger craquement se fit entendre après plusieurs secondes tandis que le monstre invisible sous ses lianes retirait ces dernières.
Raichu avait été touché par cette attaque… Oh, elle n’avait pas été très puissante mais elle avait servit à affaiblir le rat électrique mais surtout… à le ralentir ! Sans plus attendre, deux lianes allèrent le frapper sur le visage et sur le haut du crâne, claquant comme des fouets alors que le Raichu subissait les assauts du Saquedeneu. Tanguy ne laissait aucune émotion durant ce combat alors que Thierry faisait de même. Néanmoins, Thierry prit la parole :

« J’aimerais… savoir au sujet de cette Cynthia. Est-ce que… »

« Tu vois bien de qui je parle. Vous êtes souvent à la une des journaux, je tiens à vous le dire. Surtout dans l’un des derniers magazines sortis. Tu étais en train de la prendre sur ton dos, cette photo a fait la une de nombreux journaux et ils n’étaient pas très contents là-haut. »

« AH ! JE M’EN FOUS D’EUX ! »

Il avait crié ces paroles pour le prévenir qu’il ne se préoccupait même pas des maîtres élémentaires. Ils allaient bientôt tomber de toute façon. Cynthia et lui avaient été pris en photo ? C’est vrai que… Cynthia semblait être plutôt connue, il avait un peu oublié la période où il avait été arrêté par la police pour quelque chose qu’il n’avait pas commis. Mais le pire dans tout ça était… que la Cynthia dont parlait Tanguy était bien celle qu’il connaissait. Cynthia avait sacrifié deux personnes… Ses parents ? Mais surtout… Il y avait autre chose encore : Tanguy l’avait déjà affronté et même si la Carchacrok de Cynthia était assez puissante, elle ne pouvait pas s’occuper de quatre pokémons à la suite. Cynthia était une dresseuse ? Une tueuse ? Il était vraiment décontenancé par tout ça.

« Raichu, ne te laisse pas faire. Attaque le plus rapidement possible, quitte à ne pas le blesser trop gravement ! »

La souris électrique de quatre-vingts centimètres bien que blessée se mit à disparaître à la vitesse de l’éclair alors que ses bruits de pas résonnaient dans l’arène. Thierry ferma les yeux, murmurant quelque chose pour lui-même. Il devait se ressaisir et ne plus penser à ça… pour l’instant. La salle se mit à trembler légèrement alors que Thierry prit la parole, répétant mais à voix haute ce qu’il venait de dire à Têtdenoeu :

« Têtdenoeu, envahi la salle avec tes lianes, qu’il ne s’échappe pas d’ici. »

Les lianes bleues s’étaient mises à grandir de plus en plus mais se plantèrent dans le sol à la grande surprise de Tanguy. Un véritable enracinement se forma autour de Têtdenoeu, celui-ci ayant fermé les yeux quelques secondes après son maître. Alors que le Raichu apparaissait devant le Saquedeneu pour venir le frapper de ses poings avant de s’éloigner, les lianes bleues se réunirent autour de la souris électrique orange pour former une unique et gigantesque liane qui claqua comme un puissant fouet sur le dos du Raichu. Bien que l’arène été faite de métal, les lianes n’avaient eurent aucun mal à pénétrer à l’intérieur de celle-ci. Le Raichu lui-même avait formé un petit cratère en percutant le sol alors que Tanguy murmurait :

« Une première victoire pour toi. Tant mieux… Mais ce n’est que le début. Raichu, reviens donc. Nous allons passer à une chose plus sérieuse. Octillery, viens donc. »

Le pokémon était rappelé dans sa pokéball alors que Tanguy en sortait une autre. Quelques instants plus tard, une sorte de pieuvre faisait son apparition, une pieuvre de couleur rouge et avec un regard qui pouvait montrer qu’elle n’était pas d’une grande intelligence. Encore fallait-il le confirmer après. Un pokémon aquatique face à son pokémon liée aux végétaux ? C’était plutôt audacieux mais Thierry restait sur ses gardes.

« Octillery, montre lui que tu es capable de refroidir les plantes. »

La preuve prit une longue inspiration avec la trompe qu’elle avait avant de cracher un puissant souffle de glace sur le Saquedeneu. Thierry lui cria d’éviter le coup mais c’était déjà trop tard. La créature aux lianes bleues se prit l’attaque en tombant en arrière, de nombreuses lianes se gelant instantanément avant de se briser. Têtdenoeu était haletant et semblait souffrir mais était encore conscient.

« Têtdenoeu, reviens donc. Tu en as assez fait. »

Il rappela son Saquedeneu alors qu’il avait déjà une autre pokéball dans sa main libre. Sans plus attendre, il envoya la pokéball, celle-ci s’ouvrit… pour ne rien laisser sortir. Thierry fut étonné mais tenta de se calmer. Il avait mal fait ou quoi ? Il lança la pokéball à nouveau mais rien de rien. Il y avait un problème.

« Triopikeur. Je suis sûr et certain que c’est ce pokémon. »

« Co… Comment es-tu au courant de mon pokémon ? »

« Aucun pokémon ne refuserait d’apparaître complètement sauf ce dernier… Si encore, ton pokémon n’avait pas envie de se battre, on verrait sa forme mais là, rien du tout. Je suis désolé de te le dire mais tu ne peux pas appeler ton pokémon. Je te laisse en choisir un autre plutôt que celui-là. Tu auras toujours la possibilité d’en avoir deux après. »

« Merci bien mais… Je ne suis pas aidé sur ce coup. »

Aie ! Il n’y avait pas pensé, il n’avait pas prévu ça. Il avait bien ses deux autres pokémons en tête mais pour le troisième, il était maintenant mal barré…POURQUOI avait-il décidé aujourd’hui de n’en prendre que cinq au lieu de ses six habituels ?! De plus… Le cinquième était inutilisable ! Tout était très mal parti !

Chapitre 35 : Terne

ShiroiRyu
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Chapitre 35 : Terne

« Bonjour Thierry. »

« Bon… Bonjour Cynthia. »

Voilà l’une des rares discussions qu’ils avaient depuis quelques jours, depuis cet instant… Il n’osait plus vraiment la regarder en face et il n’arrivait plus à s’énerver autant qu’auparavant. A chaque fois qu’il la voyait, il se focalisait sur ces lèvres… ces lèvres qui s’étaient posées sur les siennes. Rien que le fait d’y repenser le mettait dans un état proche de la transe. Ils n’avaient pas discuté de ce baiser et il ne ferait pas le premier pas. C’était aussi son premier baiser en un sens et… RAHHHH ! Il ne devait plus y penser !


Pendant ces quelques jours, ils s’étaient rapprochés de plus en plus de Rivamar et la ville côtière faisait son apparition sous la forme d’un magnifique phare. Cynthia s’arrêta, baissant la tête comme si elle était en pleine réflexion. Quelque chose la gênait mais quoi ? Il s’était arrêté à son tour, se tournant vers elle :

« Il y a un problème ? Nous ferions mieux de nous dépêcher, on pourrait y arriver avant la nuit. Sauf… Si tu as quelque chose à me dire. »

« C’est… à ce sujet… au sujet de moi… et de toi. »

Il évitait de montrer sa surprise, tremblant légèrement en la regardant. Est-ce qu’elle voulait parler du baiser ? De celui qu’elle lui avait donné ? Il hocha la tête d’un air négatif en fermant les yeux, non, ça ne pouvait pas être ça ! Qu’il arrête de se bercer d’illusions !

« Est-ce… que tu m’en voudrais si je t’ai menti depuis le départ ? »

« Hein ? De ? Attend un peu… De quoi tu veux parler ? »

Mentir à quel sujet ? Rapidement, il tentait de voir de quel mensonge elle pouvait parler ? Le baiser ? La mort de Teram ? Son histoire ? Sa famille ? Non… Attend un peu… Elle ne pouvait pas lui mentir sur sa famille, celle-ci ne pouvait pas être complice donc non, ce n’était pas ça. Mais alors quoi ?

« Et bien voilà… Je… Disons… Que… Je ne suis pas réellement dresseuse de pokémons. »

« Ah ? Mais ça, je le savais depuis le début ! »

Il lui fit un sourire, le premier depuis qu’elle le connaissait. Il s’approcha d’elle alors qu’il l’observait de ses yeux rubis. Depuis qu’elle l’avait embrassé, il la voyait un peu autrement. Il ne savait pas comment l’expliquer mais ils s’étaient mal compris puisqu’il reprit la parole :

« Si tu étais vraiment une dresseuse de pokémons, tu aurais récupéré les badges en même temps que moi ! A part ta Carchacrok, je ne sais pas si tu en as d’autres mais tu n’as pas à t’en faire pour ça. Ne fait pas cette tête. Bon, on se dépêche ou non ? Car j’aimerais y arriver avant la nuit, on pourra prendre un hôtel et j’irais affronter ce Tanguy. »

« Mais je… Ce n’était pas… »

Il reprit la route, la laissant un peu en arrière. Ce n’était pas de ça qu’elle voulait parlé. C’était au sujet… de son rôle de maîtresse de Sinnoh et de… Ah… Elle n’y arrivait pas ! Elle aussi se rappelait le baiser qu’elle lui avait donné. Dire qu’elle n’avait jamais pensé à sa vie amoureuse avant de passer ses journées avec Thierry, maintenant, elle se disait que tout… allait très mal se finir dans cette histoire. Elle devait retarder l’échéance au plus tard.

La journée se passa sans autre évènement et ils arrivèrent finalement à Rivamar. Le jeune homme aux cheveux bruns alla au centre pokémon pour vérifier si tous ses pokémons étaient en parfaite santé alors que Cynthia cherchait un endroit pour la nuit. De nombreuses têtes se retournaient à chacun de ses pas : Rivamar était la dernière ville avant la Ligue Pokémon de Sinnoh et donc… Beaucoup plus de monde la connaissait. Elle avait honte… honte d’être présente en public… honte de ce qu’elle cachait à Thierry. Elle se mit à courir pour échapper aux regards. Elle n’osait plus se montrer. Dire que si elle avait décidé de garder la cape blanche de Thierry… Mais attend un peu ! Elle l’avait gardé ! Le jeune homme bien que chamboulé depuis ce moment, restait toujours sur ses gardes et lui demandait de l’être tout autant. Elle ouvrit son sac, sortant la cape blanche avant de se la mettre de telle façon que son visage et sa chevelure blonde était cachée.

« Comment ça, tu me trouves différent ? »

« … »

« Non mais c’est vrai… Tu as totalement raison mais tu n’as pas à t’en faire, je n’abandonne pas mon premier but seulement… J’ai aussi d’autres choses en tête maintenant. »

« … »

« Oui mais non… Enfin, si… Peut-être. Je ne peux pas te dire. Ne t’inquiètes pas, je ne t’oublies pas. Tu restes ce qui est de plus important à mon cœur, je te le promets. »

Il s’excusait encore envers un pokémon mais cette fois-ci, il l’avait en face de lui bien qu’ils étaient seuls dans la pièce. Heureusement que personne n’était là pour voir avec qui il parlait. Après une bonne demie-heure, il récupéra finalement ses six pokémons qui n’avaient pas besoin de soin en particulier. Il sortit du centre pokémon, cherchant du regard l’endroit où aurait put se rendre Cynthia. Après une vingtaine de minutes, il préféra demander quelques informations à une personne dans la rue, cela montrant qu’il avait changé depuis le temps. Il y a plusieurs mois, il ne lui aurait même pas adressé la parole.

« Pardonnez moi mais… n’auriez vous pas vu une jeune femme à peu près de mon âge avec de longs cheveux blonds et une sorte de veste noire sur le corps ? »

« Mais vous parlez de Cynthia ! Si je savais où elle était, je ne l’aurais pas dit ! »

Hum ? Il restait stoïque, se demandant comment ce type connaissait le nom de Cynthia. Puis rapidement, il se mit à s’inquiéter : Et si ce type était au service des maîtres élémentaires ?! MERDE ! Ils venaient bien de mettre un avis de recherche sur le nom de la jeune femme ! Il devait se dépêcher ! Il prit une pokéball, la faisant grandir avant de sortir Soprallegro :

« Bon mon grand ! On a un problème ! Aide moi à la retrouver ! »

« Nostenfer ! »
C’était la première fois qu’il voyait son maître aussi inquiet et il se disait que cela devait être très grave. Soprallegro poussa un second cri, s’envolant dans Rivamar pour partir à la recherche de Cynthia. Il lui fallut une dizaine de minutes pour voir une personne qui se cachait sous… La cape blanche de Thierry ! Le Nostenfer s’approcha de la personne, se positionnant devant elle. Un petit cri féminin sortit de sous la cape :

« Soprallegro ! »

« Nostenfer ? Nosten enfer ! Nostenfer ! Nostenfer enfer ? »

Il lui demandait de le suivre pour qu’il l’emmène à Thierry. La jeune femme fit un bref mouvement de la tête pour lui dire qu’elle était d’accord. Cinq minutes passées, elle voyait le jeune homme au loin. Sans crier, elle courue vers lui en lui sautant dans les bras quelques secondes après. Le petit moment de joie passé après quelques secondes, Thierry prit la main de Cynthia dans la sienne avant de lui murmurer :

« Il faut absolument qu’on trouve un endroit pour la nuit ! Reste sous cette cape ! Tu es recherchée, ils ont sûrement mis ta tête à prix. Je te l’avais bien dit ! »

« Désolée Thierry, je suis vraiment désolée… Mais ils ne me recherchent pas pour la chose à laquelle tu penses, je suis vraiment désolée… »

« Pourquoi iraient-ils te chercher sinon ? Je suis là pour te protéger, je te le promets. Tu sortiras de Sinnoh sans encombres et en vie… contrairement à mon père. »

« Mais… Thierry. »

Pourquoi c’était de plus en plus dur de tout lui dire ? Elle se laissait emportée par le jeune homme, celui-ci gardant sa main dans la sienne. Elle était si chaude… si forte. Ses yeux argentés étudiaient Thierry : Sous ses airs de grand dur, il était vraiment quelqu’un de… très protecteur, quelqu’un qui se souciait des personnes qu’il appréciait. Elle préférait dire ce mot puisqu’elle n’était pas sûre des sentiments à son égard.

« Tiens ! Un hôtel ! Par contre, ce soir… Exceptionnellement, on dort dans la même chambre, d’accord ? Je préfère prévenir que guérir. »

« Je… Euh… D’accord, Thierry ! Fais comme tu le désires, je suis sous ta protection. »

Quand elle eut terminée de parler, il l’observa et eut un geste envers elle dont elle ne se serait jamais doutée. Il passa sa main dans ses cheveux blonds tout en caressant sa joue droite. Elle trembla sur le moment, se demandant ce qui se passait. Il retira sa main, subitement gêné par ce qu’il venait de faire tout en murmurant :

« Je suis désolé… Je n’aurais pas dut. Suis moi, je prends la parole et tu restes muette. »

Elle hocha la tête alors qu’il se dirigeait vers l’hôtel avec elle. A l’intérieur, il s’avança devant l’accueil, demandant une unique chambre pour deux tout en sortant la monnaie nécessaire pour la nuit. Ils montèrent au second étage, Thierry ouvrant la porte pour inviter Cynthia à rentrer à l’intérieur.

« Je… dormirais sur… »

« Dans le lit avec moi. J’ai… besoin que l’on me protège. Plus sérieusement, tu en fais beaucoup trop pour moi, Thierry. Je ne mérite pas toute ton attention. »

« Nous devons nous préparer. Demain, je récupère le huitième badge et ensuite, je m’en prends au conseil des quatre. »

« Pourquoi tu sembles plus confiant ? Je pensais que Tanguy t’inquiétait. »

« Tout a changé… depuis quelques jours. »

Il ne la regardait pas, refermant la porte derrière lui avant de la fermer à clé. Sans expliquer ce qu’il voulait dire par là, il déposa son sac près de la salle de bain, pénétrant à l’intérieur pour s’observer dans le miroir. C’est bien… Il n’avait pas une sale tête. Il semblait ne pas avoir entendu les paroles de Cynthia au sujet de l’endroit où il dormait. Il revint dans la chambre, Cynthia couchée sur le lit, les bras tendus, ses yeux posés sur le plafond.

« Qu’est-ce qui a changé, Thierry ? Tu veux bien m’expliquer ? »

« J’ai… changé mes plans. »

Il la regarda pendant quelques instants et elle remarqua très vite qu’il parlait d’elle. Elle rougit comme une enfant que l’on complimentait avant de se lever du lit. Elle devait arrêter tout ça avant qu’il ne soit trop tard. D’une voix tremblante, elle lui dit :

« Thierry… Ne… te fais pas d’illusions à mon sujet. Je ne veux pas que tu sois malheureux à cause de moi. »

Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? A nouveau, son cerveau se mit en ébullition pour réfléchir à toute vitesse. Elle le regardait d’un air désolé qui voulait dire tant de choses mais pour lui, cela lui faisait la sensation d’une douche froide. C’est sûr qu’il s’était fait de fausses idées mais… AH ! Il devait se ressaisir, c’était de sa faute.

« Oui… Enfin, je vois ce que tu veux dire, Cynthia. Ca ne fait rien. »

Il lui fit un petit sourire pour lui dire que ce n’était pas grave, un faux sourire. Cynthia baissa la regard : Elle avait l’impression qu’ils s’étaient mal compris ou alors… Qu’il pensait à autre chose. Elle se leva, se dirigeant vers la salle de bain avec son sac. Elle poussa un profond soupir tandis que Thierry s’asseyait sur le lit. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Mais qu’est-ce qu’il allait faire ?!

« Je vais prendre un peu l’air, Cynthia. Est-ce que je peux ? »

« Tu n’as pas besoin de mon autorisation mais reviens vite. Nous devons dormir ensemble. Tu as promis de me surveiller. »

Se moquait-elle de lui ? Après ce qu’elle venait de lui dire ? Il préférait ne pas l’écouter mais… AHHHH ! Il se frotta les cheveux avec frénésie en sortant de la chambre puis de l’hôtel. Elle était finalement prête à aller s’endormir, ayant revêtu sa nuisette noire. Elle se couchait déjà dans le lit mais rester réveillée, elle attendait le retour de Thierry.

Les mains dans les poches, le jeune homme s’était mis à réfléchir sur la situation. Qu’est-ce qu’il devait penser de Cynthia ? Elle était jeune, jolie et surtout très sérieuse. Elle n’était pas du genre à être superficielle alors qu’est-ce qu’il devait penser de tout ça ?! Il devait avoir une discussion avec elle ! Savoir ce qu’elle pensait réellement de lui ! Il s’était laissé avoir par ce sentiment si désirable !

« Pardon. »

« Pardon. »

Il venait de percuter quelqu’un qui s’excusa en même temps que lui. Il ne se retourna pas, marchant dans la ville pendant environ deux heures. Dans la nuit, seul le phare brillait dans le noir. Heureusement qu’il était au-dessus des immeubles et qu’il était plutôt gigantesque sinon la lumière devait fortement gênée les personnes qui dorment. Enfin bon… Il avait réfléchit mais n’avait aucune idée en tête.

« Cynthia ? Est-ce que tu dors ? »

Il était revenu à l’hôtel et remarqua que la porte de sa chambre n’était pas fermée. En fait, la lumière de la chambre n’était pas éteinte mais la jeune femme aux cheveux blonds dormait, un livre posé sur sa poitrine. Elle avait sûrement veillé pour l’attendre mais puisqu’il avait mis tellement de temps, elle n’avait pas résisté à l’appel du sommeil. Il s’approcha d’elle, s’asseyant sur le lit en la regardant.

« Je suis… fatigué de tout ça. Si seulement… Je pouvais tout te dire… à son sujet… et à mon sujet. Je suis le chemin de mon père… jusqu’au bout. »

Il alla embrasser Cynthia sur le front, se demandant si il aurait put l’embrasser plus bas. Non… Ce n’était pas possible. Dire qu’il avait tout fait pour résister à ce sentiment et maintenant… Il se retrouvait comme un gamin amoureux qui ne savait pas s’y prendre avec la personne qu’il aimait, cette personne qui lui cachait des choses.

« Est-ce… que le sceau du secret sera assez fort pour préserver ce que j’ai pour toi ? »

Il se le demandait sincèrement. Il y a plusieurs semaines, il se serait bien foutu de ce qu’elle était mais maintenant, c’était différent. Il s’était occupé de sa grand-mère, il avait appris à la connaître, elle était la jeune fille de son enfance, tant de choses la rapprochaient de lui. Il prit le livre qui était sur Cynthia, le refermant puis le rangeant dans le sac de la jeune femme. Il remonta la couverture sur elle, un petit sourire aux lèvres alors qu’il fermait les yeux pour tenter de s’endormir mais il n’y arriva pas… Du moins, si. Il avait réussi à s’endormir mais le haut de son corps se pencha sur le côté, faisant tomber sa tête juste à côté de celle de Cynthia. Il lui tournait le dos mais la jeune femme aux cheveux blonds poussa un petit soupir durant son sommeil, sentant Thierry près d’elle. En réponse à ce soupir, le jeune homme se retourna. Elle vint placer sa tête sur le torse de Thierry, un petit sourire aux lèvres : Son rêve venait de prendre une tournure plus intime ce qui n’était pas pour lui déplaire.

Chapitre 34 : Affection partagée

ShiroiRyu
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Chapitre 34 : Affection partagée

« Cynthia, je suis de retour. J’ai pris nos affaires puisque tu préfères rester ici. »

« Merci beaucoup, Thierry. C’est très gentil de ta part. »

« Pfff… Ce n’est rien. Mais bon, maintenant, il ne reste plus qu’à se recoucher pendant une heure pour finir le bronzage. »

Il déposa toutes leurs affaires sur le sol, déployant la serviette de Cynthia puis la sienne, les collant l’une contre l’autre sans rien dire. Elle l’observait faire le travail sans qu’il lui demande de l’aide, un léger sourire triste aux lèvres : Ce Locklass… Il était vraiment important pour Thierry sinon… Il n’aurait jamais fait un dessin de ce dernier dans le sol. Il ouvrit le sac de Cynthia, sortant le tube de crème solaire en le lui tendant :

« Tiens, comme ça, on termine l’autre côté. »

« Tu ne veux pas m’en mettre ? Tu as si bien commencé avec le dos… »

« Pfff… Vraiment, tu n’es même pas capable d’utiliser tes mains. »

Il poussa un profond soupir en appuyant sur le tube, sortant la crème solaire alors qu’elle se mettait sur le dos. Il commença à étaler la crème sur les deux jambes de Cynthia qui se laissait faire, attaquant ensuite les épaules à nouveau. Elle avait un sourire amusée en le regardant marcher tout autour d’elle pour venir lui mettre de la crème sur ses membres. Il n’osait pas passer au-dessus d’elle pour ça. Finalement, après les épaules, il s’arrêta :

« Voilà, c’est fait. Pour moi, tu n’as… »

« Tu as oublié un endroit Thierry. »

Elle désigna son ventre d’un grand sourire, observant la réaction du jeune homme. Celui-ci était rouge de gêne et balbutia :

« Désolé mais là, tu n’as pas besoin de… HEYYY ! »

Elle ne lui avait pas laissé terminer sa phrase, empoignant les deux bras de Thierry pour lui placer ses mains sur son ventre. Il avait poussé un cri de gêne alors qu’elle lui faisait faire les mouvements. Mon dieu, que c’était vraiment si mignon de le voir intimidé, cela n’avait plus rien à voir avec le Thierry de Verchamps, la première fois qu’elle l’avait rencontré. Celui qui n’avait pas hésité à aller se battre avec elle. Ils avaient franchi une grande étape depuis ce moment et maintenant, elle pouvait voir peut-être le vrai Thierry ? Alors qu’il arrivait en bas de sa poitrine à cause d’elle, il retira avec vélocité ses deux mains en s’écriant :

« C’est bon là ! Tu en as assez ! »

« Ho…C’est vrai. Tu es un vrai petit ange, Thierry. »

Elle rigola avec allégresse tandis qu’il se couchait sur sa serviette, son visage enfoui dans cette dernière. Vraiment, elle abusait ! Il avait presque … en fait non, il avait touché le bas du bandeau qui recouvrait la poitrine de la jeune femme et donc indirectement… Il ne devait plus y penser ! Une ombre passa au-dessus de lui, Cynthia s’étant levée avec de la crème solaire sur ses deux mains :

« Thierry…C’est mon tour. »

« Je t’ai dit que je ne voulais pas ! Lâche moi, Cynthia ! »

Elle le força à se retourner, le jeune homme tentant de s’échapper avant qu’il ne soit trop tard mais il pouffa alors que Cynthia venait s’asseoir sur son ventre, une jambe de part et d’autre. Purée ! Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter comme ça ?! Maintenant, elle aussi rougissait, légèrement gênée par ce qu’elle faisait. Elle était devenue un peu plus entreprenante après avoir remarqué la timidité du jeune homme. Elle commença à lui étaler à son tour de la crème solaire sur les épaules. Le jeune homme n’osait pas bouger, observant Cynthia avec un regard à moitié apeuré et à moitié pervers. Il avait une vision loin d’être déplaisante et il l’appréciait mais… Il n’aimait pas la tournure que prenait la chose.

« Arrête ça, Cynthia. Ca ne se fait pas ! »

« De quoi ? De te mettre de la crème ? Tu n’as pas à t’en faire. »

« Mais non ! Pourquoi tu t’installes sur moi ?! On n’est pas ensembles que je sache ! Arrête tes bêtises et descends de là ! »

« Pas avant d’avoir terminé. »

« Me force pas à te pousser… »

Elle ne l’écoutait plus, attaquant ses jambes pendant une minute avant de s’en prendre au ventre du jeune homme. Il était assez musclé sans pour autant avoir une carrure d’athlète. Il prenait soin de son corps et ne mangeait pas de choses trop grasses… Alors qu’elle parcourait son torse avec précision, Thierry se mit à trembler. Quelques secondes après, elle fut projetée sur le côté, poussant un cri de douleur en sentant le mal à son pied gauche.

« Je t’ai dit d’arrêter ! Je sais me mettre de la crème solaire ! »

« Je voulais simplement… te remercier. Où est le mal dans tout ça ?! »

« Tu n’as pas à faire ce genre de trucs, c’est TOUT ! »

« Tu n’as donc RIEN pour… »

« Rien pour ?! Fini tes phrases au lieu de chercher une explication foireuse ! De toute façon, installe toi sur ta serviette et on finit de bronzer ! »

Il termina l’étalage de crème solaire sur sa peau alors qu’elle baissait légèrement la tête en direction du sable. Qu’est-ce qui lui prenait ? Elle n’avait pas à être aussi triste pour une chose aussi futile que ça. Elle avait simplement souffert du rejet du jeune homme ou alors de la blessure à son pied gauche ? Thierry ne l’avait même pas remarqué… Il n’avait aucun intérêt pour elle, voilà tout. Elle devait se faire une raison. Finalement, elle alla se coucher sur sa serviette, sur le dos alors qu’elle fermait les yeux.

« Ne t’enfuis pas… cette fois, d’accord ? »

« De quoi tu parles ? Je ne me suis pas enfui ! Tsss, t’es lourde, dors un peu et c’est bon. »

Bien entendu qu’il n’allait pas s’enfuir, de toute façon, il ne voyait pas pourquoi il le ferait. Il devait maintenant la surveiller et l’emmener loin de Sinnoh. Après, il irait chercher sa famille et… Oui, ils allaient vivre ailleurs. Dans Hoenn, ils seraient tranquilles. Contrairement à elle, il n’avait pas fermé ses yeux, regardant le ciel bleu au-dessus d’eux. Tout allait se compliquer après l’obtention du huitième badge. Si un premier maître élémentaire était tombé, il n’y avait aucun doute que les autres allaient suivre… Mais une question se posait : Comment allait-il faire pour le conseil des quatre qui s’était réduit maintenant à trois ? Tsss… La question ne se posait même pas ! Il ne participerait pas à un combat en public contre eux, voilà tout ! Ils avaient peur, ils commençaient à avoir peur ! Il tourna son visage vers Cynthia, la jeune femme aux longs cheveux blonds ayant posé ses deux mains sur son ventre. Elle avait retiré les rubans noirs dans ses cheveux et il se disait… Il préférait ne rien se dire. Il l’observa pendant quelques secondes avant de fermer les yeux à son tour.
Une heure s’écoula et ce fut elle qui le réveilla en lui pinçant légèrement la joue. Il ouvrit les yeux en gémissant de douleur, demandant à Cynthia la raison de cette attaque. Elle lui signala que le vent commençait à se lever et qu’il était peut-être temps de partir et d’aller s’installer quelque part pour y passer la nuit. Il se leva en grognant légèrement, la jeune femme ayant mise sa serviette autour des épaules. Il prit la parole en soulevant les sacs :

« Je prend le tout. On se dirige vers les cabines et on se change. Ensuite, on s’éloignera de cet endroit et on s’installera dans un coin pour monter les tentes. »

« Ce n’est pas trop lourd ? Tu ne veux pas un peu d’aide ? Laisse moi porter mon sac. »

« Pas envie. Je l’ai pris en venant ici, je le prends en revenant. »

Il se dirigeait vers le petit chemin entre les roches, ne jetant même pas un regard à Cynthia qui le voyait s’éloigner. Elle fit un premier pas avant de gémir de douleur : Son pied gauche s’était réveillé au niveau de sa blessure mais elle devait prendre sur elle-même pour ne pas gêner plus longtemps Thierry. Celui-ci était déjà à l’embranchement, se retournant pour lui crier de toutes ses forces :

« Tu te dépêches ?! On aura le temps de planter notre tente dans le sable et de dormir dedans à cette allure ! »

« Oui ! Oui ! J’arrive ! Je regarde un peu le paysage pour m’en rappeler ! »

Elle mentait très mal mais bon, vu comment il la forçait, elle n’avait pas autre chose à dire. Elle gémissait de plus en plus en marchant vers le passage dans lequel Thierry s’était engouffré. Il n’avait aucune décence, il s’en fichait pas mal qu’elle était blessée au pied gauche parce que monsieur s’était décidé à s’éloigner de l’endroit de départ. Se maintenant contre les rochers alors qu’elle traversait le passage, elle marchait d’un pas lent tout en entendant des bruits d’un sac qui tombe sur le sable. Qu’est-ce que Thierry faisait ? Elle le retrouva accroupie à quelques mètres du passage, les deux sacs posés sur le sol sableux. Elle prit la parole d’une voix intriguée :

« Que fais-tu Thierry ? »

« On inverse les rôles : Tu prends les sacs sur ton dos. »

« Mais je… Tu ne manques pas de culot quand même ! Tu pourrais au moins porter les sacs, tu … »

« Et moi, je te porte sur mon dos. Dépêche. »

« Hein ? Que quoi ? »

Elle avait crut mal entendre : Thierry lui demandait de monter sur son dos ? Mais pourquoi faire ? La réponse se trouvait au niveau de son pied gauche quand elle tenta de s’approcher de lui. Depuis quand était-il au courant pour sa blessure ? Il se releva, voyant qu’elle avançait à la vitesse d’une tortue. Il ouvrit son sac, sortant des bandelettes.

« Met toi assise que je m’occupe de ta blessure. Tu n’es même pas capable de régler ce petit souci toute seule. »

« Mais je… HIIII ! »

Il souleva son pied gauche, la faisant tomber fesses les premières sur le sable. Elle se laissa faire sans rien dire : Oui, il n’était pas très délicat, du moins, c’était l’impression qu’il donnait. Un bandage de fortune autour de sa blessure, elle regarda le jeune homme faire le travail. Il se remit accroupi devant elle, lui tournant le dos :

« Aller ! Monte ! »

« Mais c’est bon maintenant, je suis capable … »

« Je t’ai dit de monter ! Te fous pas de moi ! T’as voulu t’amuser à grimper sur des rochers et tu t’es plantée. Prends toi en à toi-même mais je te conseille de m’écouter ! Maintenant, grimpe avant que je m’énerve et récupère les deux sacs avant ! »

Il n’était pas sincère avec lui-même, elle le voyait bien. Il faisait semblant de s’énerver alors qu’il s’inquiétait pour elle. Elle prit les deux sacs, les mettant sur chaque épaule avant de s’approcher de Thierry. Malheureusement, les deux sacs tombèrent alors qu’elle tentait de grimper sur lui et il soupira.

« Bon… Je vois ce qu’on va faire. Prend en un sur ton dos et dépose l’autre autour de mon cou, ça va être plus efficace. »

« Mais ça ne va pas te tirer dessus et t’étrangler ? »

« Mais on s’en fout de ça ! Fais ce que je te dis ! »

Bon, bon… Pas besoin de s’énerver pour de faux quand même. Elle s’exécuta rapidement, s’inquiétant néanmoins un peu pour lui. Après une minute, elle entoura le cou du jeune homme de ses bras, appuyant sa poitrine contre le dos de son crâne alors qu’il tenait ses deux jambes pour la porter. Il avait un peu de mal à se déplacer vu tout le poids qu’il avait sur lui mais il marchait et se dirigeait vers l’endroit où se trouvait tout le monde.

« Dis moi… Je ne veux pas revenir vers les autres. Nous pourrions nous changer dans la tente. Qu’en penses-tu ? »

« Tu te changes dans TA tente et je me change dans MA tente ! »

« Hééééé ! Mais oui ! Je ne vais pas me mettre nue devant toi ! »

Elle lui tira l’oreille gauche en rigolant très légèrement, collant maintenant sa poitrine contre le dos de Thierry tout en posant son visage contre le dos du crâne de ce dernier. Elle semblait si heureuse et contente que cela intriguait un peu le jeune homme. Qu’est-ce qu’il y avait avec elle ? Enfin bon… Malgré les regards que posaient les quelques personnes en passant à côté d’elles, Thierry continuait de porter Cynthia sur son dos, la jeune femme ayant fermé les yeux pour se reposer. Une trentaine de minutes où il fut enfin exténué, ils s’étaient finalement retrouvé dans un coin avec de l’herbe et isolé de tous. Il déposa Cynthia sur le sol, ne la réveillant pas alors qu’il montait les deux tentes sans rien dire. Elle avait peut-être besoin de dormir encore un peu ? Après quelques minutes, il secoua légèrement le bras de Cynthia :

« Hého, la marmotte ! Faut se réveiller sinon tu dormiras pas de la soirée ! J’ai pas que à faire de te chaperonner ! »

« Hum… Quel… Quel heure il est ? »

Elle ouvrait ses yeux argentés pour voir le visage de Thierry puis les deux tentes qui étaient déjà montées. Elle se redressa, remarquant qu’il avait déposa les deux serviettes sur elle pour éviter qu’elle n’ai froid. C’en était trop, vraiment trop pour elle. Elle était encore à moitié ensommeillée et elle n’était pas vraiment sûre de ce qu’elle allait faire. Elle s’approcha de Thierry, celui-ci s’étant mis à sortir la nourriture pour le repas de la soirée.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu veux une réponse à ta question ? Il est… »

Il n’avait pas le temps de terminer sa phrase qu’elle alla lui coller un baiser très rapide et délicat sur les lèvres. Avec un grand sourire et les yeux à moitié clos qui montraient qu’elle était encore presque endormie, elle lui dit :

« C’est en remerciement de tout ce que tu as fait pour moi, Thierry. Garde le… bien d’accord ? C’est mon premier. »

« Ah…Euh… Je… »

« Je vais dans ma tente pour me rhabiller. »

Il hocha la tête, trop confus pour répondre. Il n’avait pas encore conscience de ce qui venait de se passer. Elle l’avait bien… embrassé ? Il n’avait pas rêvé ? Euh… Mais qu’est-ce qu’il devait faire ? Il devait réagir comment ? Il ne savait pas mais maintenant, il avait un nouveau problème dans sa tête. Ca n’avait pas été déplaisant mais… euh… Il tourna son regard vers la jeune femme aux longs cheveux blonds qui s’était enfoncée dans sa tente. Il n’avait pas prévu ça… Il se donna une petite claque sur la joue pour bien se réveiller : Cela ne voulait rien dire ! Rien dire du tout ! Elle n’était pas pleinement consciente de ce qu’elle venait de faire, c’était obligé voilà tout ! Il ne devait plus y penser.

Chapitre 33 : S’amuser

ShiroiRyu
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Chapitre 33 : S’amuser

« Qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi tu te caches les yeux ? »

« Car je n’ai pas envie de te voir, voilà tout ! Tu ne penses pas que tu exagères ?! Je t’ai dit que l’on a de gros problèmes sur le dos et toi, tu penses simplement à aller à la plage ! »

« Ce que je pense surtout, c’est me décontracter avec tout ce qui s’est passé ces derniers jours, voilà tout ! Tu ne sers à rien des fois ! »

« Mais je n’ai pas de maillot de bain ! »

« Espèce de sale menteur, tu te moques de moi ! »

Il avait finalement retiré ses mains qui cachaient ses yeux, commençant à se disputer avec Cynthia. Ils se donnaient en spectacle sur la plage devant tout le monde mais ne semblaient pas remarqué ce petit problème. Finalement, au bout de cinq longues minutes de négociation, il accepta la proposition de Cynthia :

« Bon… Si je me mets en maillot de bain et que je vais me coucher sur le sable, tu promets de ne pas m’embêter pour le reste de la journée ? »

« Ceci est une promesse et elle ne pourra pas être brisée. »

« Marché conclu alors ! »

Il serra la main de la jeune femme aux longs cheveux blonds se disant que c’était convenable comme marché. Il alla se réfugier dans l’un des vestiaires en bois près du bord de la plage pour se déshabiller. Il revint quelques minutes après avec un boxer gris, ayant sorti un magazine de son sac alors qu’elle courrait vers lui.

« Voilà, t’es contente ?! Je me suis mis en maillot de bain ! Je vais trouver un coin tranquille et me coucher sur le sable. »

« Tu ne veux même pas prendre la température de l’eau ? »

« Pas envie. Vas barboter avec les gamins là-bas. Tu es une grande fille, tu n’as pas besoin de moi pour faire mumuse avec de l’eau. »

Elle lui tira la langue d’une mine boudeuse avant de s’éloigner de lui. Il sortit sa serviette pour la plage, une bande blanche et large cachant le motif dessus. Une simple précaution pour que Cynthia ne se pose pas de questions au sujet de ce qui était dessiné. Il alla se mettre dans un coin légèrement isolé des autres, installant sa serviette sur le sable avant de se coucher dessus. Cynthia était assez grande pour se débrouiller toute seule, néanmoins, il restait sur ses gardes.

« Pfff… De toute façon, je n’ai pas à m’inquiéter pour elle. Qu’est-ce que j’en ai… »

Il ne pouvait plus se dire ça : Maintenant, il en avait quelque chose à faire de la jeune femme aux cheveux blonds qui s’approchait de l’eau. Elle poussa un petit cri mélangé à un rire en sentant l’eau sur ses pieds : Qu’elle était froide ! Elle se retira légèrement avant de s’approcher à nouveau : Il fallait qu’elle y aille d’un coup sec sinon, elle ne pourrait jamais rentrer totalement dans l’eau !

« Pffff ! Mais quelle gamine. Bon, elle n’a pas besoin de moi alors farniente. »

Il déposa le magazine qu’il n’avait même pas commencé à lire sur son visage, fermant les yeux pour se laisser emporter par ses songes. Il faisait beau et donc il n’avait pas à s’inquiéter pour le froid. Cette plage et celle qui avoisinait Rivamar étaient reconnues pour être les plus chaudes de Sinnoh. Ils pouvaient rester ici jusqu’au coucher du soleil que le vent n’irait pas les frapper de sa fraîcheur.

« Thierry… Thierry… Thierry… »

« Qu’est-ce qu’il y a encore ? »

« THIERRY ! »

Hein ?! Cette fois-ci, il ouvrit ses yeux, redressant le haut de son corps en faisant tomber le magazine qui était sur son visage. Cynthia venait de crier son nom et il tourna son visage tout autour de lui pour voir où elle se trouvait. La jeune femme lui lançait presque des cris de détresse en levant la main en sa direction. Deux jeunes hommes fort bien bâtis en ce qui concernait leurs physiques l’entouraient en parlant avec elle. Néanmoins, d’après le regard qu’elle avait, elle semblait plus gênée ou intimidée qu’autre chose. Il poussa un profond soupir, se disant qu’elle n’avait pas besoin de lui pour régler ce problème. Elle avait montré à maintes fois qu’elle savait se défendre.

« Je sais pas pourquoi tu cris ce nom ma jolie mais tu ne veux pas passer un peu de temps avec nous ? »

« Mon corps, c’est de la dynamite. Regarde donc ces muscles ! »

« Je ne veux rien avoir à faire avec vous. Lâchez moi un peu ! »

Elle retirait son bras tenu par l’un des deux hommes mais celui-ci le récupéra en la tirant presque. L’autre semblait être fait tout en muscles et sans cervelle. Celui qui venait de prendre le bras de Cynthia semblait être le chef et Thierry soupira à nouveau en se relevant. Le truc de la dynamite, il ne pensait pas l’entendre un jour mais bon… Il s’approcha de Cynthia et des deux hommes, la jeune femme émettant un grand sourire en le voyant venir. Celui qui avait lancé cette phrase se tourna vers lui : Il était aussi grand que Cynthia et Thierry ce qui n’était pas rien en un sens.

« Qu’est-ce que tu me veux toi ?! »

« Simplement vérifier quelque chose. Cynthia, cache toi les yeux. »

Hein ? Elle s’exécuta alors qu’il descendit subitement le maillot de bain du jeune homme tout en muscles, une grande mine triste sur son visage alors que des éclats de rire se faisaient entendre autour d’eux :

« Que c’est triste… Vraiment très triste… Un corps tout en dynamite et pourtant une si petite mèche. Tu ne dois pas souvent allumer des femmes avec ça, c’est pour ça que tu forces ces dernières à te suivre avec ton compagnon ? »

« SALAUDDDDDDDD ! »

L’homme avait esquissé un geste pour venir le frapper mais avec le maillot de bain en bas des jambes, il s’écroula à côté de Thierry, celui-ci venant lui enfoncer la tête dans le sable pour lui en faire avaler une partie. Le jeune homme aux yeux rubis s’approchait maintenant de l’autre homme qui maintenait toujours le bras de Cynthia dans sa main.

« Tu veux bien la lâcher ? »

« Et pourquoi ça ?! Elle vient avec moi ! Moi et elle, on va discuter tout les deux ! Dégage de là avorton ! »

« Pour quelqu’un qui fait presque une tête de moins que moi, je suis sensé le prendre comment ? Tu es sûr de ne pas vouloir la relâcher ? »

Il était vrai que le type était moins grand que son comparse donc de Thierry et Cynthia mais il semblait un tant soit peu plus intelligent mais l’était-il assez pour comprendre ? Visiblement non puisqu’il relâcha le bras de Cynthia pour venir frapper Thierry au visage avec son poing droit. La tête du jeune homme aux cheveux bruns fit un mouvement de côté, du sang s’écoulant de ses lèvres alors qu’il disait d’une voix amusée :

« Imbécile… Je vais te faire siffler ! »

« Hein ? Ca t’a pas… ARGGGGG ! »

La main gauche de Thierry se plaça sur les bourses du jeune homme à travers son maillot de bain rouge, écrasant ces dernières avec une face sadique sur le visage. Le jeune homme tremblait sur ses jambes en implorant Thierry de le lâcher, souffrant d’une manière que seuls les hommes pouvaient connaître. C’était fait d’une manière brutale et les personnes autour d’eux s’étaient arrêtées de rire. Finalement, au bout d’une trentaine de secondes, il relâcha l’emprise sur les bourses du jeune homme :

« Maintenant, disparais et vas faire des châteaux de sable ! Tsss… Je dois aller me laver les mains maintenant. Voilà ce que c’est de s’amuser à des conneries. »

Il passa à côté de Cynthia comme si elle n’existait pas, une mine de dégoût sur son visage en regardant sa main gauche. Les enfants s’éloignèrent de Thierry alors qu’il plongeait sa main gauche dans l’eau pour la nettoyer bien qu’elle n’était pas sale. Cynthia alla s’approcher de lui, un petit sourire confus aux lèvres :

« Merci beaucoup… Thierry. »

« Genre, tu avais besoin de moi. C’était des pauvres types mais tu as préféré que je vienne te sauver, c’est ça ? »

« Ce n’est pas… En fait… Peut-être… Je voulais surtout te faire lever de ta serviette. Tu les as quand même bien écrasés. »

« Tsss ! Bon, je retourne sur ma serviette maintenant. »

« AH NON ! Cette fois-ci, tu restes avec moi ! »

Alors qu’il allait se diriger pour sortir de l’eau, elle plaça ses deux mains sur le torse du jeune homme, le poussant subitement. Il tomba en arrière dans l’eau en poussant un cri alors qu’elle éclatait de rire. Il ressortit de l’eau, complètement trempé et furieux de s’être fait attaqué de la sorte. Elle s’était mise à courir pour lui échapper alors qu’il criait :

« SI JE T’ATTRAPE, JE TE NOIES CYNTHIA ! »

Il courait derrière elle, leurs courses ralenties par l’eau dans leurs jambes. Néanmoins, elle prenait un peu d’avance alors qu’ils s’éloignaient de plus en plus des autres. Après une minute de course, il se mit à bondir sur elle en poussant un cri de rage, sa main droite allant prendre la tête de Cynthia pour la plonger dans l’eau deux secondes avant de la ressortir.

« Je t’ai eut ! »

« Pas encore mon grand ! Je vais te rendre la pareille ! »

« Je t’attend, on va bien voir ça ! »

Ils commençaient à se livrer une véritable bataille aquatique, à distance de tout les autres. L’un n’avait pas le temps de couler l’autre que celui-ci réagissait en conséquence, venant percuter le ventre du premier pour le faire s’écrouler dans l’eau. Elle savait se mouvoir et lui aussi et aucun ne prenait l’ascendant.

« T’as eut ta dose, Cynthia ?! »

« Jamais ! Je ne m’arrêterais pas avant de t’avoir… HIIIII ! »

D’un geste vif, il s’était retrouvé derrière elle, plaçant ses deux mains autour du ventre de Cynthia. Il venait de la soulever, la jeune femme aux longs cheveux blonds se débattant de toutes ses forces pour échapper à Thierry. Alors qu’elle se retrouvait au-dessus de lui, elle arriva finalement à se libérer de Thierry, le problème était le fait qu’elle était au-dessus du jeune homme, tombant sur ce dernier. Celui-ci voulut ouvrir la bouche pour crier mais but la tasse, la jeune femme subissant le même sort au final. Ils sortirent la tête de l’eau en toussotant, chacun tentant de recracher l’eau avalée :

« Keu, keu ! Keu ! Fallait pas te… Keu keu libérer ! »

« Ca… Keu keu ! va ? »

Elle lui tapota le dos pour lui faire cracher de l’eau un peu plus, le jeune homme faisant de même de son côté. Ils avaient un peu abusé, il fallait le reconnaître. Il était peut-être temps d’y aller maintenant. Il prit les devants, sortant de l’eau en continuant de tousser alors que Cynthia le suivait. Il se dirigea vers sa serviette, Cynthia fouillant dans son sac pour sortir la sienne et s’installer à côté de lui avec un grand sourire aux lèvres.

« Et bien ! Aucune galanterie. Tu n’as pas hésité un instant à essayer de me noyer plusieurs fois ! »

« Je te signale que tu as fait pareil de ton côté. T’es pas une femme, t’es un monstre, c’est obligé ! Je ne vois pas ce que tu pourrais être à la place ! »

« Mais euh ! Ce n’est pas très correct de dire ça ! Mais tu t’es amusé quand même ? »

« Ah… Je… Hum… »

Il ne lui répondit pas, observant maintenant le soleil dans le ciel pour éviter de répondre. Elle s’approcha de lui, la main de la jeune femme frôlant la sienne. Il trembla légèrement avant d’essayer d’émettre un sourire :

« Je… crois que… c’était pas mal oui. »

« AH ! Merci Thierry ! »

Elle se jeta à son cou, son corps se collant contre le sien alors qu’elle était couchée sur lui avec un grand sourire. Il se mit à rougir subitement, elle était encore assez mouillée et… hum… On pourrait dire que… le tissu en bandeau autour de sa poitrine… lui moulait encore un peu plus cette dernière.

« Tu sais, avec tout ce qui se passe autour de nous, tous ces problèmes et autres, je trouvais que tu avais une petite mine, c’est pourquoi je voulais aller à la plage pour te distraire un peu. Tu penses que j’ai bien fait ou non ? Est-ce que tu penses que j’ai réussi ? »

« Tu… mais pourquoi tu me poses ces questions ?! Et qu’est-ce que tu fais sur moi ?! »

Il la poussa légèrement sur le côté, pour la faire retourner à sa serviette alors qu’il était rouge de gêne. Ce n’était pas bon, pas bon du tout. Il ne pouvait pas réagir de la sorte avec Cynthia, tout allait beaucoup trop vite maintenant ! En fait non, depuis qu’elle était là, il commençait à se poser des questions. La jeune femme avait baissé ses yeux argentés, légèrement attristée de ne pas recevoir de réponses de la part de Thierry.

« Et… alors ? »

« Alors quoi ? Tu veux… Pfff ! Oui, j’ai bien apprécié ce moment, c’était pas mal mais ce n’est pas pour ça que j’ai oublié le fait que tu es recherchée mais pour ce moment, on peut rester encore à la plage. De toute façon, on n’a pas d’autre choix. »

« Tu veux bien me mettre de la crème solaire sur le dos ? »

« HEIN ?! De quoi ?! »

« C’est pour me protéger du soleil. Tu veux bien… s’il te plaît ? »

« ARGGGGGGGGGGGGGGGG ! Qu’est-ce que j’ai fais pour mériter ça ?! »

« C’est une torture ou quoi ? Je te demande un petit service c’est tout. »

Il poussa un petit gémissement plaintif comme celui d’un chiot qui venait de commettre une bêtise. Elle se mettait sur le ventre, tendant la crème solaire à Thierry qui ne savait pas où se mettre. Celui-ci tremblait alors qu’il appuyait sur le tube en regardant le dos quasi-nu de Cynthia. Il s’approcha d’elle, ne sachant pas par où commencer. Peut-être avec les épaules ? Il alla placer ses deux mains crémeuses sur les épaules de Cynthia, celle-ci poussant un petit cri sous le froid de la crème. Elle se laissa finalement faire alors qu’elle lui tendait ses deux bras pour mettre de la crème dessus. Il s’appliquait avec délicatesse à ce sujet et Cynthia le lui fit la remarque :

« Tu sais… Après ce que tu as donné comme raclée à ces deux hommes, c’est à se demander comment tu peux être aussi doux. »

« Te fous pas de moi ou j’arrête ! J’ai déjà trop honte de le faire. Je te préviens, je te fais seulement le dos et le reste, tu peux le faire toute seule ! »

« Ohhhh ! S’il te plaît, Thierry. Tu t’occupes si bien de moi. Je pouvais faire les épaules toute seule aussi mais tu t’es chargé d’elles. »

« Mais tu te fous de moi ?! J’ai pas que… Cynthia… »

Il s’était mis à sangloter, quelques larmes s’écoulant de ses yeux alors qu’elle se retournait pour voir ce qui se passait. Elle serra le jeune homme contre elle, ne comprenant pas ce qui se passait avec lui.

« Qu’est-ce qu’il y a, Thierry ? Pourquoi tu pleures ? »

« Car tu m’utilises comme un objet ! Tu joues avec mes sentiments et tu me fais me contredire. Ce n’est pas drôle et je suis fatigué ! »

« Et c’est pour ça que tu pleures ? Tu sais… J’allais te proposer de te mettre de l’huile solaire sur le dos après que tu l’ais fait pour moi. Est-ce que cela suffira à te dire que tu n’es pas considéré comme un objet ? »

Et bien… Elle avait été surprise par les sanglots de Thierry et elle se disait qu’il était peut-être plus fragile qu’il ne le montrait à la base. Le jeune homme aux cheveux bruns hocha un peu la tête alors qu’elle se remettait sur le ventre pour qu’il finisse le travail qu’il avait commencé. Qu’est-ce qui lui avait pris de pleurer comme ça ? A cause d’elle ? Il s’était laissé aller quelques instants, quelques instants de faiblesse où il s’était dévoilé devant la jeune femme. Il avait des sentiments contraires envers elle et le reste de Sinnoh : Il ne voulait pas se rapprocher de cette femme et inversement, il sentait qu’elle prenait peu à peu une part importante dans sa vie. Il devait la sauver maintenant et l’emmener loin de Sinnoh. Et après ? Qu’est-ce qu’il allait faire avec elle ? Il ne savait pas… Pas du tout même. Il en avait terminé avec la crème solaire et Cynthia se releva avec un sourire aux lèvres, lui prenant le tube des mains en lui demandant se de mettre sur le ventre.

« C’est ton tour, Thierry ! Laisse toi faire, d’accord ? »

« Mais je ne veux… Oh et puis zut, fais comme tu veux. »

Il se mit sur le ventre, grognant légèrement alors qu’elle s’appliquait avec autant de délicatesse que lui à barbouiller son dos de crème solaire. Un petit moment, elle pensait à lui dessiner un sourire sur ce dernier mais elle se disait que ce n’était pas une bonne idée après tout. Après cinq minutes où elle lui mettait de la crème sur les bras et les jambes, elle alla se coucher sur le ventre à côté de lui. Thierry murmura en fermant les yeux :

« Et maintenant, on se tait et on bronze. »

« Et dire qu’il y a à peine une heure ou deux, tu ne voulais même pas te mettre en maillot de bain. Je suis fière de moi sur ce coup. Dans trente minutes ou une heure, on change de position et on s’en remet une couche sur le ventre, d’accord ? »

« Oui, oui, c’est bon. Maintenant, on se repose ! »

Il grogna à nouveau alors qu’il tournait son visage pour ne pas la voir. De son côté, elle l’observait de son œil argenté non camouflé par sa mèche blonde, un petit sourire aux lèvres. C’était Thierry… C’était vraiment lui, c’était le jeune garçon devenu homme. Elle ferma son œil, se disant qu’après cette journée… Une heure et demie s’écoula et elle se réveilla alors que le jeune homme n’était plus sur sa serviette. Où est-ce qu’il était passé ? Elle se leva à son tour, le cherchant du regard sans le trouver. Il n’était pas allé dans l’eau, il n’était pas parmi les personnes sur le côté droit de l’endroit où ils se trouvaient. C’est vrai qu’ils s’étaient éloignés après les petits problèmes avec les deux personnes auparavant mais quand même… Elle se mit à marcher, criant son nom sans entendre de réponses. Au bout de cinq minutes de recherche, elle le trouva finalement, assis sur un coin de plage caché par de nombreux rochers. Elle avait dut les escalader en se disant que c’était inutile. Elle descendit les rochers, s’ouvrant légèrement le pied gauche en gémissant de douleur alors que Thierry ne l’avait pas remarqué. Il prit un petit caillou, le jetant dans l’eau d’un air morose.

« Thierry ? »

« Ah. Tu es là. Dé… solé d’être parti comme ça. Mais tu es passée par où ? »

« Par ces rochers. C’était assez difficile mais… »

« Ne t’inquiète pas, on peut retourner à nos serviettes, j’ai trouvé cet endroit. »

« Tu ne préfères pas… que l’on reste ici ? »

« Comme tu le désires. Reste ici, je vais chercher nos affaires. »

Sans lui laisser le temps de donner sa réponse, Thierry disparu en se déplaçant à travers un petit passage entre les rochers qu’elle s’était obligée à grimper. Quelle nulle ! Elle n’avait même pas vérifié complètement ! Dire qu’elle avait été inquiète pour Thierry et qu’elle n’avait pas réfléchi à la situation. Il était parti et elle observait ce coin isolé : Il n’y avait vraiment personne… Un endroit bien tranquille avec uniquement le bruit des vagues. En regardant autour d’elle, elle remarquait qu’il n’y avait aucun moyen d’accéder à cet endroit sauf à travers le petit passage emprunté. La mer devant elle, un immense mur de pierre d’une trentaine de mètres derrière elle, oui… C’était vraiment un coin paisible. Elle posa son regard sur le sable, remarquant un petit symbole dans ce dernier à l’endroit où se trouvait Thierry. Même si cela avait été fait grossièrement avec le doigt, elle reconnaissait un Locklass dessiné. Un Locklass… C’était l’un des pokémons de Quentin.

Chapitre 32 : Maillot de bain

ShiroiRyu
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Chapitre 32 : Maillot de bain

« Aie, aie, aie… Qu’est-ce qui s’est encore passé ? »

Il ouvrait faiblement ses yeux rouges en tentant de connecter ses neurones pour trouver une réponse à sa question. En fait, la première chose qu’il voyait fut le visage de Cynthia. Celui-ci était légèrement sali par de la terre et il la trouvait pas si mal comme ça. Le problème était qu’elle était trop près de lui et il tenta de reculer. Malheureusement pour lui, il percuta un autre corps. Il leva les yeux en l’air… pour apercevoir une Carchacrok endormie ?! Mieux valait éviter de la réveiller. Il s’écria légèrement :

« Ah mais je me souviens ! J’ai vu Teram ! Où est-ce qu’il … »

Arf ! Il devait quitter l’étreinte de la jeune femme aux cheveux blonds et voir où il se trouvait mais il n’y arrivait pas ! Si il tentait de faire ça, Cynthia allait se réveiller et ensuite la Carchacrok. Il n’avait pas vraiment envie de s’amuser à réveiller l’imposante créature au-dessus d’eux. Si elle était du genre colérique au réveil…

« Mais qu’est-ce que je fous alors… Pfff… AIE ! »

Il allait passer une main sur son front mais cria légèrement de douleur. C’était quoi ça ? Ah ! Mais il s’en rappelait ! Il avait fait une gigantesque chute à cause d’une fissure crée par le maître de l’élément terrestre et Cynthia s’était retrouvée avec lui durant la chute.

« Et qu’est-ce qui s’est passé après ça ? »

Il tentait de se rappeler de ce qu’il avait fait à ce moment précis. Il s’était ouvert le front mais c’était la résultante de son acte. Il observa Cynthia pour trouver la réponse. La jeune femme gardait sa main sur son poignet comme pour s’accrocher à lui. AH ! Mais voilà ce qui s’était passé ! Il avait serré Cynthia dans ses bras et il avait appelé Tapélétop ! Maintenant, il s’en rappelait ! Même si il n’était pas ouvert au front, il savait qu’il s’était blessé car il souffrait encore légèrement. Elle avait dut s’occuper de lui.

« Et merde… Maintenant, je fais le sauveur de ces dames… »

Il tentait de se donner une raison valable pour avoir fait une telle chose. Sauver une femme en danger ? Cela aurait put être la plus logique. Sauver quelqu’un que l’on apprécie énormément ? Peut-être… si il était encore capable d’apprécier quelqu’un. Il l’avait sauvé… car son père avait fait de même avec lui. Ils s’étaient promis de ne rien dire à ce sujet et c’était ce qu’il avait fait. Lorsqu’il était venu après le huitième badge récupéré par son père, il avait été la cible des maîtres élémentaires, lui, le pauvre enfant âgé d’une dizaine d’années. Il avait faillit mourir à cause de cette attaque mais il s’en était sorti vivant grâce à son père.

« Thi… Thierry ? Tu es réveillé ? »

« Ca ne se voit pas ? T’as besoin de lu… »

Il s’arrêta alors qu’elle ouvrait ses yeux argentés. Elle était si proche de lui… Elle fit un petit geste vers Thierry, sa main droite dirigé vers lui avant de rappeler Tellus dans sa pokéball. Elle émit un petit sourire un peu intimidé avant de prendre la parole :

« Ca va mieux ? »

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Où est Teram ?! »

Le sourire disparu sur ses lèvres. Qu’est-ce qu’elle devait lui dire ? Maintenant, elle savait tout à son sujet. Elle savait la vérité sur la mort de son père, cette vérité qu’il s’était empêché de voir. Dire qu’il pensait que son père avait été tué par les maîtres élémentaires alors qu’il s’était tout simplement pendu. Est-ce qu’elle devait lui dire qu’elle venait de tuer l’un des cinq hommes qu’il haïssait le plus dans ce monde ? Elle… Elle ne devait pas lui mentir à ce sujet, c’était impossible !

« Il est mort, Thierry. »

« Hein, que quoi ? J’ai cru mal entendre. Tu viens de me dire quoi ? »

« Teram est mort. Je… suis responsable de sa mort. C’était lui ou nous. Il est au-dessous de nous… à plusieurs mètres sous terre. »

« Ha… Ha… Ha… »

« Thierry ? »

Il rigolait faiblement puis subitement, il éclata de rire. Ainsi, l’un d’entre eux venait de mourir ? C’était mieux qu’il ne le pensait ! BIEN MIEUX QU’IL NE LE PENSAIT ! Teram était mort ! Ce salopard qui n’avait pas hésité un instant à s’en prendre à lui et à son père ! Le premier de ces maîtres élémentaires qui avait été envoyé pour le tuer pour simplement menacer son père ! Il était devenu hystérique en quelques secondes et Cynthia le regardait d’un air inquiet. Le comportement du jeune homme était singulier… et effrayant.

« Thierry… Calme toi. Ne te met pas dans cet état. Je suis… désolée. »

Elle le serra dans ses bras sans qu’il ne comprenne exactement la raison de cet enlacement. Ses tremblements nerveux s’arrêtaient peu à peu tandis qu’il comprenait la situation : Cynthia venait de tuer un homme pour lui. Elle n’avait pas hésité un instant à tuer quelqu’un pour sa personne… et lui… de son côté n’avait rien fait pour elle. Il s’était refroidi rien qu’à cette pensée : Voilà pourquoi il ne voulait pas avoir quelqu’un d’autre avec lui… Il ne voulait pas que cette personne soit inculpée à sa place et… il avait échoué.

« C’est bon, Thierry ? Tu… »

« Cynthia, je… je… Ah… TU ES UNE IMBECILE ! »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? »

Il la repoussa avec une forte violence, la faisant tomber en arrière alors qu’ils étaient assis sur le sol. Elle cria de douleur tout en s’écroulant sur le dos. Mais qu’est-ce qui lui prenait ?! Elle releva le haut de son corps mais se retrouva plaquée sur le sol, Thierry sur elle. Le jeune homme n’était qu’à quelques centimètres d’elle, leurs visages assez rapprochés. Elle s’attendait à voir de la colère ou de la rage dans son regard avec ce qu’il venait de faire mais pas… à de la peur. Thierry avait un visage très inquiet en continuant de crier mais d’une voix moins forte :

« Tu viens de tuer un homme ! UN HOMME ! Tu as commis un meurtre ! Tu n’avais pas à faire ça ! Maintenant, tu vas avoir… »

« Des problèmes ? Car j’ai sauvé un autre homme ? »

« LA JUSTICE DE SINNOH EST POURRIE ! Tu ne pourras pas t’en tirer ! »

« Tu… t’inquiètes pour moi ? »

Et bien, pour une surprise, c’en était une. Cette fois-ci, le jeune homme n’avait pas de remords par rapport au passé de Cynthia et donc… Il était vraiment soucieux pour la jeune femme et elle seule ? Elle eut un petit sourire tendre alors qu’il s’était mis à légèrement rougir. C’était bien la première fois qu’elle le voyait comme ça.

« Mais mais mais… No… Oui ! Tu vas maintenant être recherchée par la police ! Tu as tué l’un des membres du conseil des 4 ! Ils ne vont pas te laisser partir comme ça ! »

« Et… si ils ne sont pas au courant ? »

Quelle imbécile ! Elle pensait vraiment que personne ne serait au courant que Teram serait mort ? C’était complètement idiot de penser de la sorte ! Comment avait-elle pour survivre autant de temps avec un comportement de la sorte ? Il avait ses deux mains posées sur les côtés de Cynthia, toujours au-dessus d’elle. D’un geste vif, la jeune femme aux cheveux blonds fit un mouvement avec ses propres mains, faisant s’écrouler Thierry sur elle, collant le jeune homme contre elle en l’enlaçant.

« Je t’ai dit que ça ne sert à rien de s’inquiéter à ce sujet. Ils s’en fichent royalement de lui. Mais je te remercie vraiment de te soucier de moi. Plus je te vois, plus je me dis que tu es quelqu’un de franchement adorable dans le fond. »

« HEIN ?! »

Il se retira des bras de Cynthia en s’écriant. Non mais qu’est-ce qu’elle disait ?! Ce n’était pas ça du tout ! Elle racontait de ses conneries ! Il s’était levé alors qu’elle faisait de même, un grand sourire sur ses lèvres. Déjà oubliée la mort de Teram ? Sûrement pas mais elle n’avait pas à s’en faire : L’homme était recherché mort ou vif pour les crimes qu’il avait commis, les quatre autres étaient au même point.

« Au passage, où est-ce que nous sommes ? »

« Je dirais à quelques kilomètres de Verchamps. On n’y croirait pas mais on a fait un long chemin sous la terre. Tellus nous a emmené en sécurité. »

« Sécurité… C’est toi qui le dis ! Prend ça ! »

Il lui tendit sa cape blanche et brune à cause de la salissure de la terre, la jeune femme ne comprenant pas où il voulait en venir. Il poussa un profond soupir en grognant. Il mit la cape autour du cou de la jeune femme, accomplissant divers gestes pour finalement arriver à cacher la chevelure blonde de Cynthia. Seul son visage était visible et encore, il fallait qu’elle relève la tête pour cela.

« Dorénavant, tu restes près de moi jusqu’à ce que j’en ai terminé avec les autres maîtres élémentaires. Et même après cela, on quittera la région de Sinnoh et on disparaîtra dans la nature comme les criminels que nous serons ! »

« Oh ? Donc plus d’abandon après Rivamar ? »

« Imbécile ! Ne rigole pas avec ça ! Tu es devenue une assassine ! Tu vas devoir vivre comme une paria et camouflée jusqu’au reste de ta vie ! Tu devras refaire toute ta vie, tu ne pourras plus voir ta famille ! »

« On dirait que tu t’es préparé à tout ça depuis longtemps… »

« Tss bien sûr ! Depuis qu’ils ont… »

« Tué ton père… Je le sais, Thierry. Teram n’a pas arrêté de le crier. Allons y, tu n’as pas à t’en faire pour moi. Je me débrouillerais après tout ça. »

Elle semblait étrangement calme pour quelqu’un qui venait de commettre un meurtre et il la regarda prendre la marche devant lui. Maintenant qu’il savait qu’elle avait tué Teram, il n’y avait plus aucun doute sur sa fidélité : Elle n’était pas avec eux. Au moins, elle était en sécurité avec lui. Il devait maintenant la protéger… Ca ferait simplement la seconde personne qu’il devait protéger. Dire qu’il avait tout fait pour éviter une telle bêtise mais il s’était attaché à cette pauvre abrutie qui était devant lui ! Plusieurs heures s’écoulèrent et il faisait déjà presque nuit. Ils allaient rentrer dans Verchamps mais il l’arrêta :

« Tu restes ici ! Je vais acheter quelques provisions mais tu ne bouges pas d’un poil ! Tu peux monter la tente à quelques mètres de là mais ce soir et dorénavant, on ne dormira plus à l’hôtel ! Je ne sais pas combien de temps ça va prendre pour qu’ils soient au courant mais il vaut mieux se préparer maintenant. »

« Thierry… On dirait une vraie mère poule. Je t’ai dit que c’était bon. Tu n’as pas à t’en faire. On peut aller dans l’hô… »

« NON ! J’ai dis NON ! Tu m’écoutes bordel ?! On n’est pas en sécurité dans Sinnoh ! »

Elle haussa les épaules, voyant que cela ne servait à rien de discuter avec Thierry sur ce point. Il était sûr de croire qu’ils étaient maintenant recherchés mais au moins, il s’intéressait tout de suite beaucoup plus à elle. En fait, il était si inquiet pour elle qu’elle le trouvait attachant. Comme quoi, même si il lui avait fallut attendre plusieurs mois pour ça, elle avait réussi à percer cette carapace dans laquelle il s’était réfugié.

« Bon, j’y vais mais je te préviens ! Tu ne fais aucune bêtise ! »

« PRO… MIS ! »

Elle rigola très légèrement alors qu’il s’éloignait. De son côté, elle préparait la tente pour cette nuit. Comme il avait dit, une seule tente devait être montée et non les deux. Lorsqu’il arriva une bonne demie-heure plus tard, il semblait légèrement soucieux : Elle n’avait pas menti et pourtant… C’était quand même étrange. A la télévision, personne ne parlait de la mort de Teram. Normalement, même si le cadavre n’avait pas encore été trouvé, il savait que les maîtres élémentaires étaient déjà au courant.

Sans même s’en rendre compte, la soirée se passa tranquillement, très tranquillement, les deux personnes ne parlant pas ou peu pendant cet instant. Enfin, il se dirigea dans sa tente, ne remarquant même pas que la jeune femme venait s’y réfugier à son tour. Il était si fatigué avec tout ce qui s’était passé pendant cette journée. Elle alla l’embrasser sur le front pour lui souhaiter la bonne nuit. La nuit se déroula sans anicroches.

Le lendemain, ils étaient déjà en route pour voyager vers Rivamar, Cynthia ayant retirée la cape blanche pour la rendre à Thierry. Celui-ci n’accepta pas au départ mais elle lui annonça qu’elle n’en avait pas besoin. Finalement, ils se retrouvèrent sur une étendue sablée dans laquelle ils retiraient leurs chaussures pour marcher pieds nus.

« Thierry ? Tu ne voudrais pas te reposer un peu ? On n’est pas en retard quand même. »

« Plus de temps on perdra pour aller à Rivamar, plus de temps tu seras en danger. »

« Mais arrête avec ça ! Je ne suis pas en danger, Thierry ! Si je dois être protégée, je me protégerais ! J’ai des pokémons pour ça ! »

« J’en ai rien à foutre ! C’est moi qui t’ai foutu dans cette merde ! C’est à moi de t’en sortir ! Tu restes avec moi, un point c’est tout ! »

« Et si je m’en vais ? »

« Qu’est-ce que… »

Elle s’était mise à rire avant de courir à toute vitesse dans le sable. Elle savait exactement où se rendre dans cet endroit. Ce n’était pas un désert, loin de là… C’était une plage avec un hôtel non-loin de cette dernière. Là, pour l’instant, ils ne voyaient personne mais elle savait qu’ils se rapprochaient de l’océan et lui aussi devait s’en douter.

« Je peux savoir ce que tu fous ?! »

« On va aller s’amuser un peu à la plage ! Voilà tout ! »

« Mais j’en ai pas envie ! »

Il s’arrêta de courir alors qu’il entendait le bruit de la mer. Arf ! Il n’aimait plus cette mer ! Plus du tout ! Maintenant qu’il s’était arrêté, il remarqua qu’il y avait des personnes autour d’eux. Combien de temps avait-il couru ? Dix minutes ? Vingt ? Et Cynthia, elle était passée où ?! Il avait simplement détourné le regard pendant deux minutes et elle avait complètement disparu de sa vue ! Il vagabonda à la recherche de la jeune femme, marchant dans le sable avec anxiété. Et si… Elle s’était faite kidnappée ?! Peut-être que la police l’avait bien retrouvé ! Et merde, pourquoi il s’inquiétait pour elle ?! Car elle lui avait sauvé la vie ? Rah ! Il ne pouvait pas la quitter des yeux un seul instant ! Pendant cinq minutes, il se mit à la chercher, évitant les enfants qui couraient dans le sable ainsi que les autres personnes. Il sursauta subitement en sentant deux mains sur ses yeux :

« Qui est-ce ? »

« La chieuse ! »

Elle lui tira l’oreille droite en rigolant tandis qu’il se retournait. Si il était un homme normal et intéressé par les filles, il aurait put trouver Cynthia irrésistible. C’est vrai quoi… Elle portait simplement un maillot de bain noir à mi-chemin entre le string et la culotte et pour le haut… AIE ! Le haut, il ne s’était pas attendu à ça ! Elle portait un bandeau noir qui recouvrait intégralement sa poitrine, la compressant à l’intérieur. Néanmoins, le bandeau moulait quand même ses formes appétissantes et il n’y avait pas besoin de décolleté. Il passa une main devant ses yeux pour les cacher. Vraiment, il n’était pas un homme normal. Il n’allait pas tomber dans ce piège grossier, du moins… Il l’espérait.

Chapitre 31 : Pendaison

ShiroiRyu
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Chapitre 31 : Pendaison

« Où est-ce que nous sommes ? Ahhhh… Thierry ? Thierry ? »

Elle passait une main sur son crâne, une forte douleur l’envahissant alors qu’elle tentait de se lever. Malheureusement, elle glissa et se retrouva couchée sur le sol en poussant un petit cri. Thierry ne lui répondait pas mais autre chose se chargea de ça :

« Triopikeur ! Trio ! Trio ! »

Une créature tricéphale fit son apparition devant Cynthia, ses yeux exprimant une certaine joie de la voir. Néanmoins, il ne fallut qu’une dizaine de secondes au Triopikeur pour qu’il se rende compte que quelque chose clochait dans ce lieu.

« Tu… es un pokémon de Thierry ? Tapélétop ? »

« TRIO ! Triopikeur ! »

C’est vrai, même si elle ne comprenait pas ce que disait le pokémon, elle savait qu’il y avait un problème. Il n’y avait que peu de lumière et beaucoup de roche au-dessus d’eux. Où se trouvaient-ils ? Dans une grotte ? Ce n’était pas possible… Ce n’était pas une grotte souterraine. Est-ce que… le Triopikeur avait creusé cette galerie avec une extrême rapidité ? Maintenant qu’elle y réfléchissait, elle se rappelait avoir glissé longuement et pendant de longues secondes. Elle se retourna et remarqua que le terrain était en pente… mais qu’il y avait un plafond. Elle avait aussi un peu de mal à respirer mais ce n’était pas ça le plus grave. Elle cria en baissant son regard :

« THIERRY ! »

Le jeune homme était évanoui, une vilaine plaie sur le côté gauche de son front. Il avait été sévèrement ouvert par une pierre et du sang s’écoulait tel un ruisseau sur son visage. Qu’est-ce qui s’était passé ?! Non… C’était… C’était pour ça ? C’était donc pour cette raison qu’il avait décidé d’être le premier à atterrir ? Car il savait à l’avance ce qui allait se passer ? Imbécile ! C’était un imbécile ! Elle sortit son mouchoir blanc en même temps que sa pokéball, criant le nom de sa Milobellus :

« Venus ! Viens vite par ici ! J’ai besoin de toi ! »

« Milo… bellus ?! »

« Je n’ai pas le temps de t’expliquer, aide moi ! Je sais que tu as des dons pour te soigner grâce à de l’eau, tu peux faire pareil en trempant mon mouchoir ? »

La Milobellus était apparue, tentant de se mouvoir avec une grande difficulté dans cet espace exigu. Sa maîtresse désignait le jeune homme et le mouchoir blanc qu’elle avait en main. Les deux antennes de Venus se mirent à trembler légèrement tandis qu’elle ouvrait la bouche, laissant s’écouler un fin filet d’eau qui alla tremper le mouchoir blanc de Cynthia. La jeune femme s’approcha de Thierry, lui posant le mouchoir en boule sur la plaie avec douceur.

« Venus ? Tu… veux bien accompagner ce Triopikeur et voir si il y a une sortie dans cet endroit, s’il te plaît. »

La Milobellus cria légèrement alors qu’apparaissait Tapélétop à nouveau. Il s’était réfugié lorsque Cynthia avait appelé Venus mais maintenant qu’il savait qu’elles étaient pleines de bonne intention, il n’avait pas à s’inquiéter. Il se mit à disparaître rapidement pour apparaître à une dizaine de mètres, demandant à la Milobellus de bien vouloir le suivre. Comme il travaillait souvent sous terre, il pouvait la guider avec plus de facilité. De son côté, Cynthia restait près de Thierry, passant une main dans ses cheveux bruns, l’autre maintenant le mouchoir blanc trempé tel une compresse sur la blessure du jeune homme.

« Tu n’avais pas besoin de faire ça… Je pouvais appeler Tellus pour m’aider. Il faudra m’expliquer pourquoi tu as fait une telle chose. Ce n’est pas toi… ou alors est-ce plutôt ta vraie personnalité ? Je n’arrive pas à comprendre. Je n’arrive pas à te cerner Thierry. »

« En voilà une phrase touchante. »

« Hein ? Qui est là ?! »

« Allons bon… »

La voix résonnait dans le tunnel comme si il y avait de l’écho. D’où elle provenait ? Au-dessus ? Derrière ? Sur les côtés ? Elle ne savait pas ! Elle restait sur ses gardes, une pokéball dans sa main tandis qu’elle restait près de Thierry.

« Tu devrais pourtant me reconnaître, moi… Le troisième maître élémentaire. »

Le troisième maître élémentaire… Elle replongeait dans se souvenirs pour tenter d’y mettre de l’ordre. Il y avait cinq éléments et ces cinq types en dominaient un chacun. Néanmoins, ils étaient plus ou moins puissants et il ne fallait pas spécialement se fier à leurs dominations.

« Tu veux un indice ? Je suis responsable de la fissure qui a causé votre perte en vous enfonçant dans les profondeurs héhéhé. »

« Teram ?! Où est-ce que tu es ?! Montre toi, espèce de lâche ! »

« Moi ? Un lâche ? Allons bon… Tu ne devrais pas m’énerver alors que tu es entre la vie et la mort, ensevelie sous des tonnes de terre ! Remercie donc ce fiston à son papa, il a réagit au bon moment pour te sauver ! »

Un cri d’éléphant résonna maintenant dans les tunnels alors qu’elle restait parfaitement immobile. Elle ne pouvait pas bouger avec Thierry près d’elle. Elle serra le jeune homme contre elle, celui-ci ne semblant pas réagir depuis déjà plusieurs minutes.

« C’est quand même dommage qu’il soit mort pour te sauver. Une chute pareille, on ne peut pas survivre héhéhé. »

« NE RACONTE PAS N’IMPORTE QUOI ! Montre toi ! »

« Me montrer ? Comme tu le désires. Le seul prix sera ta vie ! Toi, celle qui a gâché nos existences depuis ce jour ! »

Le mur de pierre qui se trouvait à sa droite se fissura légèrement puis explosa subitement alors qu’apparaissait une sorte d’éléphant miniature et de couleur grise. Enfin, miniature, il mesurait quand même bien un mètre dix de hauteur et son dos semblait recouvert d’une armure noire et épaisse rattachée à sa trompe.

« DONNNNNN ! »

Le Donphan émit un barrissement alors qu’une forme humaine apparaissait derrière lui : Des cheveux bruns en bataille, un homme d’une quarantaine d’années se tenait fièrement, un grand sourire aux lèvres, un sourire maléfique et dénué de bonnes intentions.

« Cela faisait longtemps n’est-ce pas ? Petite garce. »

« Je n’ai eut aucun mal à vous battre, toi et ton équipe. Tu as décidé d’enfin te montrer après toutes ces années où vous vous êtes enfuis comme des lâches, n’est-ce pas Teram ? »

« Tu l’ouvres un peu trop pour une jeune prétentieuse qui s’inquiète pour l’homme qui se tient auprès d’elle. Tu as vérifié si il étai encore vivant ? »

« Son cœur bat encore ! Qu’est-ce que tu fais là ?! »

Elle gardait la main posée sur sa pokéball, prête à l’utiliser dès l’instant où il tentait de faire ne serait-ce qu’un seul geste envers elle. Elle devait protéger Thierry de tout son corps, il avait bien fait ça pour elle, c’était la moindre des choses !

« Mon chef te l’avait pourtant promis. Tu n’as même pas eut peur… comme cet homme que tu tiens dans tes bras. Des fous… Voilà ce que vous êtes. Vous êtes revenus malgré nos menaces, vous avez continué à vous battre et tu nous as porté un sacré coup, un coup bien plus fort que le père de Thierry ! »

« Après ce que vous aviez fait à ce dernier, c’était mon devoir de vous arrêter. »

« Mais pour ça… Tu as perdu quelque chose de précieux. »

Un sourire se dessinait à nouveau sur ses lèvres, un sourire qui montrait qu’il se moquait ouvertement de la jeune femme. Elle avait souffert de leurs fautes, elle avait tellement souffert à cause d’eux… en fait surtout à cause de lui mais elle devait se douter de ça.

« C’est dommage quand même. Nous sommes dans un tunnel qui risque de s’écrouler d’une minute à l’autre, tu as demandé à tes pokémons de partir à la recherche d’une sortie. Tu n’as guère de solutions. Tu devrais te laisser mourir tranquillement. »

« Je ne m’arrêterais jamais avant que vous soyez tous les cinq en prison ou morts ! »

« Morts ? Toi ? Tu voudrais donc nous tuer ? Je vois que le caractère de ce jeune homme s’est ancré un peu en toi. Un désir de vengeance… Tu voudrais nous tuer mais tu sais que tu ne pourras pas y arriver. Pendant ces années qui se sont écoulées, nous sommes devenus plus forts, bien plus forts. La victoire ne te sera plus acquise héhéhé ! »

« Désolée pour toi mais je ne suis pas prête à me laisser faire et ce que tu dis n’as aucun sens. Je n’ai pas été influencée par Thierry ! »

« NE FAIS PAS UN GESTE ! »

Elle allait activer la pokéball contenant Tellus mais Teram ne semblait pas de cet avis. Il avait sorti un second pokémon ressemblant à une sorte de mante religieuse faite de roche mais sans ailes. Elle avait deux faux à la place de griffes et poussa un petit cri tout en ramenant l’une des faux au niveau de la gorge de Cynthia.

« Kabutops ! »

« Ahhhh… C’est vraiment une bonne nouvelle : Dire que tu vas mourir et que le fils de cet homme va aussi mourir. Le pauvre garçon, dire qu’il a fait tout ce chemin pour nous… et qu’il n’est même pas au courant de la vérité. Dire qu’il a toujours cru que nous étions responsables de la mort de son père, c’est vrai… Je confirme, nous en sommes la raison de sa mort. Tout avait été prémédité pour que tout cela ressemble à un meurtre mais en fait… Nous n’avons rien fait du tout. »

« Qu’est… Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Oh, ce pauvre type nommé Quentin, on n’a même pas eut besoin de s’en débarrasser après sa défaite contre le grand chef. Tu sais celle où il a tout perdu. »

« Et ça te fait rire ? »

« Je t’ai dit de ne pas bouger ! »

Elle gardait difficilement son sang-froid mais la lame du Kabutops sur sa gorge lui demandait de rester calme. Ce salopard, où est-ce qu’il voulait en venir ?! Elle savait bien ce qui s’était passé lors de ce dernier combat ! Ce pauvre Quentin…

« Après cette défaite, il n’a plus été le même. On a bien essayé de le menacer mais il ne répondait plus. Il n’avait plus la même ferveur. Il n’y avait qu’à voir sa tête à la télévision ! Ah ces fameux journalistes qui acclamaient la victoire de notre grand chef ! On a ridiculisé ce type, on l’a traîné dans la boue, tout ce qui avait fait de lui une idole s’est brisée en un instant ! Mais tu vois le pire, c’est qu’il n’a même pas pensé à son fils. Il a abandonné le jeune homme qui est dans tes bras ! »

« JAMAIS ! Quentin n’aurait jamais fait ça de son vivant ! »

« Et pourtant si, tu veux savoir ce qu’il s’est fait dans la chambre de son hôtel ? C’est vrai qu’il y avait un peu d’eau sur le sol et que cela faisait penser à l’un d’entre nous mais je vais te donner un petit indice. Tu devrais t’en rappeler… »

Teram passa une main sur sa gorge comme pour s’étrangler, l’autre lui tirant les cheveux alors qu’il sortait sa langue. Ses yeux bruns semblaient partir dans tous les sens… C’est vrai que cela pouvait paraître ridicule en un sens quand on l’observait mais elle avait tout de suite compris ce qu’il voulait dire par là. Voilà… Voilà pourquoi elle avait complètement oublié Thierry. Elle se rappelait du regard du jeune garçon lorsqu’il avait été le premier à découvrir son père pendu dans la chambre de son hôtel… Un regard complètement vide : Il s’était mis à pleurer pendant une dizaine de minutes en s’écroulant à genoux sur le sol alors qu’elle était partie appeler la police. Thierry avait été choqué pendant plusieurs semaines et était resté à l’hôpital pendant tout ce temps. Il n’avait plus parlé et elle était passée tous les jours pour le voir… Mais rien, aucune réponse de sa part. La seule chose qu’il avait fait avait été d’observer la télévision et ses nombreuses émissions qui relataient le décès de son père. Et puis un soir… Alors qu’elle allait partir, il lui avait retenu le bras :

« Il est venu… cette après-midi. »

« De qui tu parles, Thierry ? Hey ! Mais attends, tu me parles ! »

« Bande de faux-jetons. Depuis le départ, vous vous êtes moqués de lui. Vous vous êtes moqués de mon père. »

Le regard qu’il lui avait lancé, voilà la raison qui l’avait poussé à l’oublier. Cette chambre qu’elle avait scellée dans sa mémoire. Ses yeux remplis d’une haine et d’une profonde tristesse : Une haine envers Sinnoh. Elle serra avec plus d’insistance le jeune homme qui était évanoui dans ses bras. Maintenant qu’il était là, il n’était plus question de l’abandonner ou de se cacher. Ce jour là, elle aurait dut l’arrêter. Ce jour là, elle aurait dut éviter de le laisser s’enfuir de l’hôpital ! Il avait disparu pendant des années, ne laissant plus aucune trace de sa personne. Les recherches avaient été faites dans Sinnoh mais il ne se trouvait plus dans cette région. Il était déjà parti ailleurs. Un centre pokémon avait même été cambriolé, un seul pokémon ayant été volé.

« Je vois que la mémoire t’es revenue finalement. Tu as toujours ignoré l’existence de ce jeune homme depuis plusieurs années. Seule ton idée de nous battre restait en toi. Tu devais sauver le pitoyable honneur sali de ce fameux Quentin ! AH ! Ce type était un moins que rien ! Il ne méritait même pas de vivre et c’est pour ça qu’il s’est pendu ! Il a tout abandonné après la mort de ses pokémons ! Tout ce qu’il avait fait pendant ces années ont servi à rien ! Il était faible et impuissant face à nous et il est mort ! MORT ! Tu comprends ça ?! »

« Raclure… Je ne te laisserais plus vivre, c’est décidé. Même si mon rôle de maîtresse de Sinnoh devrait me l’interdire, je ne vous laisserais pas vivre une journée de plus, TOI et tes AMIS ! J’irais vous traquer pour THIERRY ! VENUS, HYDROCANON ! »

« Hein ? De quoi ?! »

Il se retourna vivement en même temps que son Kabutops et son Donphan alors qu’apparaissait l’immense serpent de mer. Le problème venait surtout des tremblements de terre qui se produisait au-dessous de la Milobellus. Cynthia rappela rapidement Venus tandis qu’elle faisait sortir Tellus de sa pokéball. La Carchacrok recouvrit le corps de Cynthia qui maintenait Thierry contre elle. Tellus poussa un cri en direction du Triopikeur du jeune homme, celui-ci hochant ses trois têtes avant de creuser un trou dans le sol. Il était temps de partir et d’enterrer vivant cet enfoiré ! Le sol et le plafond se mirent à trembler alors que Teram ne comprenait que trop tard ce qui se passait. Il tenta d’appeler ses différents pokémons tandis que Tellus criait de toutes ses forces en détruisant le plafond avec un puissant rayon. Sortir de cet abîme de désespoir et de haine, enterrer l’un des cinq maîtres élémentaires, voilà ce qui venait de se dérouler. Au milieu d’une plaine désertique mais herbeuse, un trou se forma, une Carchacrok s’en extirpant en s’envolant alors qu’apparaissait à côté d’elle un Triopikeur. Tellus déposa Cynthia sur le sol, la jeune femme couchant Thierry dans l’herbe.

« Tout… est terminé pour l’un d’entre eux. Je… m’excuse, Thierry. J’aurais dut être là pour toi il y a de cela dix ans. Maintenant, je dois rattraper le retard perdu. »

Elle alla se coucher contre lui, se disant qu’elle était épuisée par ce qui venait de se passer. Tout cela avait duré une heure ou deux au grand maximum et pourtant, elle s’était donnée à son maximum. La Carchacrok rabattit ses ailes sur elle-même pour se reposer, Tapélétop rentrait dans sa pokéball.