Chapitre 87 : Prêt à le suivre jusqu’au bout

« C’est bientôt terminé. Oui … »

Il avait dit cela avec lenteur, regardant brièvement les personnes par la fenêtre. Il n’avait pas remarqué Bel mais il savait qu’elle devait être là. Elle devait l’être obligatoirement. Comment était-ce possible autrement ? Anthea était toujours à côté de lui, prenant sa main avant de dire d’une voix douce mais un peu autoritaire :

« Allons-y Téo. Il faut que nous nous mettions à l’abri. Normalement, même s’ils nous repèrent, ils sauront que nous ne sommes pas belliqueux. »

« Je ne crois pas que ça soit ça qu’ils penseront de moi, je suis désolé de te le dire. » déclara l’adolescent tout en poussant un léger soupir désabusé. Il ne se faisait pas d’illusions. Il n’était pas stupide. Loin de là même. A force, il devinait un peu comment la situation allait devenir. Rien de plus simple. Rien de plus … simple, oui.

« Si tu tombes sur Bel, tu me permets de croire qu’elle ne te fera rien du tout ? »

« Elle, oui. Mais Touko, Touya et Cheren ont un peu voire beaucoup de rancune envers moi. Ils n’hésiteront pas à me faire souffrir comme j’ai fait souffrir Bel. Chose tout ce qui a de plus normal après tout ce qui s’est passé. »

« Ne dit pas de bêtises ! On ne s’en prend pas à un malade, surtout comme toi ! Maintenant, puisque tu ne veux pas bouger, je vais t’y forcer. » dit Anthea, sortant sa Siderella.

« Mais non mais non ! Pas besoin d’utiliser ton pokémon psychique pour ça ! »

Hum ? Elle le fixa longuement, le regardant pour être sûr qu’il ne mentait pas. Il fit quelques pas en arrière, la jeune femme continuant de l’observer. Puis finalement, il marcha dans les couloirs, Anthea faisant un petit geste de la tête à sa Siderella. Pas besoin de s’amuser à lui faire peur encore une fois hein ? Elle rappela sa pokémon, rattrapant Téo.

« J’ai une salle où moi et Concordia, nous allons nous rendre. Il faudrait que tu viennes aussi avec nous, ce n’est pas bon de te laisser seul, Téo. »

« J’avais une idée … de l’endroit où me rendre. Mais je ne sais pas si tu accepteras. »

« Dis toujours et je verrai ensuite ce que je feai. Mais attention, fais attention à ce que tu vas dire hein ? Tu pourrais le regretter si tu dis une bêtise. »

« Non non … Je comptais me rendre juste dans la chambre de N et attendre là-bas. »

« Pourquoi ? Mais … » balbutia Anthea, un peu étonnée des paroles de Téo. « Pourquoi dans la chambre de maître N ? Qu’est-ce qu’il y a de si spécial là-bas ? »

« C’est un peu là-bas que tout a commencé. Et puis N se sentait si seul quand il était enfant, malgré que vous fussiez là, toutes les deux. »

« … … … C’est assez étrange mais je veux bien. Viens … Je vais t’y emmener. »

Il la remercia d’un hochement de tête tandis qu’elle semblait soucieuse. Le laisser seul dans la chambre de N ? Malgré sa maladie ? Malgré ses tumeurs bénignes ? C’était tout simplement … inconcevable ! Elle ne pouvait pas s’empêcher d’être anxieuse.

La jeune femme l’emmena jusqu’à la chambre de B, l’adolescent regardant autour de lui. Elle n’avait vraiment pas changé hein ? Toujours les mêmes jouets. Il s’approcha d’un train miniature, le mettant en marche tandis qu’Anthea demandait :

« Pourquoi est-ce que tu fais cela ? Tu n’as pas besoin de l’activer, tu sais. »

« Je trouve que ça donnera un peu de vie à cette pièce. Ne t’en fait pas, je ne toucherai à rien d’autre, ce n’est pas dans mon but. Tu peux me laisser seul, si tu veux, Anthea. »

« Je passe plus de temps avec toi qu’avec Concordia dernièrement. Je pense que je peux rester un peu, ne t’en fait donc pas. Je serai transparente. »

« Je n’en demande pas autant mais bon … Merci beaucoup de rester avec moi pour occuper l’adolescent que je suis. » répliqua Téo en rigolant un peu, suivi par Anthea.

C’était une belle chambre d’enfant. Il y avait aussi des peluches et même des photos. Des photos représentant N enfant, alors qu’il semblait encore heureux. Avec des pokémons qui l’entouraient. Nullement les siens, loin de là. Il fallait s’en douter mais bon … Les pokémons l’appréciaient et inversement. Vraiment … C’était triste la vie que N avait vécue. Anthea était à côté de Téo, touchant du doigt les différentes peluches représentant des pokémons.

« Hum … Je n’ai jamais eu de peluches étant enfant. N était vraiment gâté par Ghétis … En un sens. Je ne sais pas si on peut dire cela réellement. »

« Ghétis m’a l’air mauvais Autant N est juste assez crédule … Autant Ghétis, j’ai l’impression qu’il ne fait qu’utiliser son fils. »

« Ne dit pas cela du père de notre maître ! »

Pourtant, n’était-ce pas elle qui avait justement pris la parole ? Et qui, encore une fois, avait dit tout simplement N et non maître N ? Du moins, pendant une fois … Mais comment dire … Ce n’était pas aussi simple que ça. Ah … Pfff … De toute façon …

« Anthea, tu ferais mieux d’aller retourner voir Concordia. Les combats vont commencer d’une minute à l’autre et je sens que cela risque d’être assez violent. »

« Et je devrai te laisser seul ? Hors de question, Concordia a des pokémons. Elle peut … »

« J’ai aussi des pokémons et pas n’importe lesquels. S’il te plaît, Anthea, je me sentirai plus rassuré si toi, tu étais à l’abri. Je ne veux pas … que tu sois blessée. »

« Mais je … Teo ! Ne fait pas d’idioties, d’accord ? Je te recontacterai dans une heure ou deux avec mon Vokit. Et j’espère pour toi que tu l’allumeras ! »

Il hocha la tête en lui souriant, Anthea quittant la chambre de N après quelques instants. Le voilà maintenant qui était seul … vraiment seul. Il s’installa sur un pouf de couleur rouge, regardant le petit train qui continuait de tourner et de tourner.
Finalement, une pokéball s’ouvrit, laissant paraître sa Majaspic. Celle-ci poussa un léger cri, frottant son museau contre lui alors qu’il lui souriait. Il caressa son crâne, la créature venant enserrer le pouf et l’adolescent alors qu’il murmurait :

« Anthea n’a pas à s’inquiéter pour moi. Je suis bien entouré, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu en penses, Vélicia ? Hein ? Je … Ah … Je … »

L’adolescent s’arrêta de parler, gémissant de douleur avant de poser une main sur son front. C’était horrible, vraiment horrible même. Tout ce qui se passait dans son corps en ce moment même, il ne pouvait rien faire pour s’occuper de ça.

« Majas … Majaspic… Ma … » murmura la créature, le serrant encore un peu plus contre elle. Elle ne voulait pas lâcher son dresseur et il se murmurait à quel point il avait de la chance d’avoir une créature aussi attentionnée. D’habitude, il croyait que lesVipélierre étaient des créatures assez arrogantes et vaniteuses.
Mais dans le fond, ce n’était pas le cas, loin de là même. C’était plutôt tout le contraire … Les Vipélierre, derrière leur arrogance, étaient des créatures qui se préoccupaient énormément des autres. Il caressa le museau de sa Majaspic, soufflant :

« Au moins, je sais bien que je n’ai rien à craindre avec toi à mes côtés, hein ? Tu es ma plus puissante pokémon pour le moment et rien ne te fera tomber. »

« Majaspic ! MAJA … »

La pokémon s’arrêta de pousser un cri, le palais commençant à trembler alors que des cris fusaient tout autour de la salle. Même s’il ne les comprenait pas, il pouvait les entendre. Qu’est-ce que … ça voulait dire ? Le palais se faisait réellement attaqué ?

« Bon sang ! Vélicia, reste calme et … »

« Maja … Majaspic. » répliqua doucement la créature, signalant par-là que c’était lui qui s’exaltait. Hahaha … Calmé par sa pokémon. Purée … Il devait … vraiment respirer un bon coup. Prendre une profonde respiration.
« Vélicia …Qu’est-ce que je ne ferai pas sans toi hein ? »

C’était bête mais il commençait à comprendre pourquoi N était comme ça. Du moins, comment il pouvait envisager un monde sans pokéballs. Des fois … Il n’y avait pas besoin d’objet pour lier un pokémon à un humain. Il suffisait d’autre chose, d’un lien plus puissant que tout le reste. Ce lien qui unissait Vélicia à lui.
Il enserra le cou de la créature avec ses deux bras, celle-ci remarquant qu’il s’affaiblissait de minute en minute. Il suffisait d’entendre sa respiration pour comprendre à quel point il n’était plus dans un bon état. La créature frotta son museau le long de la joue de Téo, sa longue queue le caressant de haut en bas pour le réchauffer puisqu’il tremblait.

« Cheren ! Vas visiter les autres pièces ! Je m’occupe de celle-ci ! Il ne faudrait pas que Touya se fasse attaqué dans le dos en combattant N ! »

« J’y vais, j’y vais ! Fais attention, les sbires de la Team Plasma peuvent se trouver ni’mport où ! Mais où est-ce que Bel est partie ?! »

Bel ? Il entendait bien ce prénom ? Et puis … En entendant les autres prénoms, il comprenait facilement qui était de l’autre côté de la porte. Il fit un faible sourire à sa Majaspic, lui soufflant doucement pour qu’elle puisse entendre :

« Ne t’en fait pas … Ce n’est pas grave. Je pense que je m’en remettrai. »

« Majaspic … Ma … Maja … Majaspic ? »

« Oui … Il faut que je me prépare à combattre. Toi aussi d’ailleurs. Mais tu seras comme souvent la dernière à combattre sauf si cela s’avère nécessaire. »

Il suffisait juste d’attendre que la porte s’ouvre, chose qui ne tarda pas pour laisser paraître Touko. Ah … La voilà … Il était assis sur le pouf, sa Majaspic tournoyant autour de lui comme pour le protéger. Touko haussa un sourcil, disant :

« Téo ? Qu’est-ce que tu fous là encore ? »

« Oh ? Tu ne vois pas de raisons à ce que je sois ici ? Je pensais que si… Je suis un peu déçu, Touko. Visiblement, tu n’as pas changé après tout ce temps. Toujours la même. »

« Et dire que Bel t’attendait encore comme une idiote … Là, j’en ai ma claque ! Je vais t’étrangler pour la décevoir de plus en plus ! »

Elle s’était mise à courir, prête à frapper Téo mais un mur de feuilles se plaça entre elle et l’adolescent. La Majaspic poussa un petit cri, posant son regard sur Touko pour bien lui montrer qu’elle ne la laisserait pas faire.

« Tsss … Il va falloir que je fasse ça par une autre méthode ! »

« Tu veux donc m’affronter, c’est bien ça ? Est-ce que tu en es sûre ? Je parie que tu t’es faite battre par Bel avec une certaine facilité, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce que … ATTENDS UN PEU ! Comment est-ce que tu sais ça ?! »

« Oh ? J’avais raison ? Je me disais bien que ça serait le cas mais quand même … Jusque-là … Comme quoi, il est parfois si facile de deviner ce qui se passe. Comment je le sais ? J’ai quand même passé une bonne partie de mon temps avec Bel. Je sais exactement ce dont elle est capable, Je la connais en fait depuis des années mais il a fallu qu’un problème arrive, puis un autre et ainsi de suite. Foutu destin. »

« Je ne sais pas vraiment de quoi tu parles et je n’ai même pas envie de discuter avec toi ! Je veux juste en terminer avec ton existence une bonne fois pour toutes ! Bel n’en saura rien ! Peut-être qu’elle sera attristée quelques temps mais elle passera à autre chose ! »

« Tu veux donc … me tuer ? » murmura Téo dans un sourire, penchant la tête sur le côté.

« Si ça s’avère nécessaire, je n’hésiterai pas un instant. »

« MAJAS ! » hurla soudainement Vicélia, un fouet liane venant violemment heurter la joue de Touko, l’entaillant. Il y avait des choses que même la pokémon ne supportait pas.

« Comme quoi … C’est la guerre que veut ta pokémon, elle va l’avoir ! »

Et elle allait lui montrer qu’elle ne plaisantait pas le moins du monde ! Elle ne comptait pas réellement tuer Téo, loin de là, mais tout faire pour que Bel et lui se séparent ! Il lui avait fait tellement de misère qu’elle ne voulait plus que Bel souffre ! Elle prit une pokéball, l’envoyant devant elle alors qu’apparaissait un Aflamanoir.

« Tu veux vraiment brûler ma pokémon, on dirait bien n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas elle qui va combattre, contrairement à ce que tu crois. Soror. »

Il avait dit cela avec une petite pointe d’ironie, sortant sa pokéball. Néanmoins, celle-ci lui glissa des doigts alors qu’il poussait un gémissement. La pokéball s’ouvrit, laissant paraître le Carapagos. Aussitôt, Vélicia enroula Téo, disant :

« Majas ! Majas ! Majaspic, pic pic ! »

« Rien de bien grave … T’en fais pas … Juste un petit souci temporaire. Soror ? Occupe-toi de lui, d’accord ? Et rappelle-toi que la taille ne fait pas tout. »

« Où est-ce que l’on est au fait ? J’ai pas l’impression que ça soit ta chambre. Ou alors, t’as arrêté de grandir mentalement, ce qui correspondrait bien à ton caractère actuel, incapable de murir. De toute façon, j’en ai … »

« Rien à faire ? Tant mieux, ça m’évitera bien des soucis. Cette chambre est celle de N. Tu dis que je ne suis pas assez mûr mais qui es-tu pour juger les autres sur ce point hein ? Tu ne sais rien de N ou de moi. Tu ne sais même pas pourquoi je l’accompagne au lieu de rester à vos côtés. C’est toi l’unique imbécile en ce lieu. »

« Continue de m’insulter et tu risques de le regretter pour le restant de ton existence ! »

« Mon existence qui se résume à moins d’une année ? Hahaha … Ca ne fait rien. Je ne t’insulte pas, je dis simplement la vérité. Tu penses connaître tout sur N et moi mais tu ne sais rien. Tu ne cherches même pas à comprendre la situation. Tu n’as même pas l’air de saisir pourquoi de telles actions hein ? Au cas où tu ne comprendrais pas, je vais te le dire clairement : j’aime Bel ! J’aime totalement Bel ! »

« ALORS POURQUOI TU FAIS CA ?! »

Pourquoi ? Pourquoi qu’il était son ennemi ? Pourquoi est-ce qu’il continuait de se battre contre Bel ou ses amis ? Pourquoi est-ce qu’il suivait N ? Car il n’avait aucune chance de s’en sortir. Et aussi … Car N se serait senti seul s’il n’était pas là. La Team Plasma était majoritairement remplie de menteurs et de faux-semblants.

Chapitre 86 : Mis à genoux

« Téo n’est pas venu … Il ne m’a même pas contacté. »

« Comment ça ? Je pensais que nous avions été clairs à ce sujet ! » dit Touko alors que Bel semblait songeuse, regardant les différentes personnes autour d’elles.

« Oui mais non … Je te l’ai déjà dit, Touko ! Téo et moi, nous sommes maintenant ! Nous sommes tous les deux amoureux ! » répliqua Bel.

« Oui mais ce n’est pas vraiment de ça dont je voulais parler ! En fait, même sa pathétique face, je ne veux pas entendre parler, c’est aussi simple que ça ! »

« Et je ne te laisserai pas l’insulter plus longtemps, Touko ! Maintenant, c’est mon petit ami et je m’inquiète son sujet car il est gravement malade ! »

« Fais comme tu veux Bel, j’en ai assez de te mettre en garde. »

Touko s’éloigna de Bel comme si de rien n’était alors que l’adolescente aux cheveux blonds était plus qu’anxieuse. Le tournoi allait commencer d’ici quelques minutes. Normalement, la finale pour savoir qui allait affronter le conseil des 4 aurait lieu en pleine soirée.

Mais pour le moment, elle devait d’abord affronter tous ses adversaires ! Bref, elle avait encore beaucoup de travail. Elle ne devait pas penser à Téo, il lui avait dit qu’il serait là pour elle lorsqu’elle deviendrait maîtresse d’Unys ! Et elle comptait bien le devenir !

« Téo ? Il est l’heure de te lever. » répondit doucement la voix d’Anthea alors qu’il soupirait et marmonnait dans le lit. Il ouvrit néanmoins ses yeux, remarquant la jeune femme qui était penchée au-dessus de lui. Sa main se posa sur son front avant qu’elle ne murmurer : « Pas de fièvre, ça semble aller mieux qu’hier. Bonne chose … Car sinon, ça aurait été dommage de louper cet évènement, n’est-ce pas, Téo ? Tu as besoin d’aide pour te lever ou c’est bon ? »

« C’est … c’est … C’est bon, Anthea. Je suis disponible. Quand est-ce que ça sera lancé ? »

« Euh … Je crois que cela sera fait en fin d’après-midi. Tu viens de déjeuner ou tu veux manger avec moi ? » demanda Téo doucement.

Elle hocha la tête, poussant un petit rire alors qu’il se levait complètement de son lit, se mettant debout en face d’elle. Il était prêt ! Prêt à aller manger avec elle ! Enfin bref … C’était aussi simple que ça ! Elle lui prit la main, disant :

« Je vais t’emmener dans la salle à manger. On va éviter que tu te fatigues plus qu’il n’en faut hein ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Que j’ai de la chance d’avoir une personne aussi gentille pour s’occuper de moi. »

« Vil flatteur, Téo. Garde ces propos pour Bel, non ? » répondit Anthea en rigolant une nouvelle fois aux propos de l’adolescent. BAH ! Il était tout simplement sérieux et sincère. Il disait toujours la vérité lorsqu’il s’agissait de parler à Anthea. Il ne pouvait pas lui mentir, c’était bête mais c’était ainsi. Il n’y arrivait pas. C’était impossible avec elle.

« Victoire de Bel ! » cria l’arbitre alors de multiples applaudissements se firent entendre.

Elle venait encore d’obtenir la victoire. Une seconde victoire même. Elle regarda les différents résultats dans les autres arènes. Elle fut dépitée de voir que déjà Cheren avait perdu son combat tandis que Touko et Touya avaient réussi. Mais il n’y avait pas qu’eux qui l’intéressait, il y avait aussi une autre personne.

« Flore a réussi … avec facilité. Elle a réussi à battre ses adversaires elle aussi. »

Même maintenant, elle avait décidé de ne pas parler à sa grande sœur, n’y arrivant pas. C’était tout simplement impossible après tout ce qui s’était passé. Pourquoi est-ce que ça changerait maintenant hein ? Pourquoi ? Elle devait juste … rester discrète et obtenir la victoire. En plus, elle avait son sixième pokémon. Elle comptait ne pas l’utiliser sauf en dernier recours. Ce n’était pas qu’il était fort, loin de là. Juste qu’il était différent.

« Ah … Non mais vraiment, je vous jure. Ça commence à devenir terriblement difficile. »

Touko était revenue de son match, poussant un petit gémissement plaintif alors qu’elle se tenait la hanche. Devant l’exaltation du combat, elle avait réussi à avoir un point de côté. Rien que ça ! Mais bon … La victoire était là ! Elle s’arrête, remarquant Bel qui détourna le regard comme si de rien n’était. Touko s’approcha d’elle, disant :

« Tu seras la prochaine sur la liste, Bel. Malheureusement, c’est moi que tu vas devoir affronter au prochain tour. Je ne te ferai pas de cadeau. »

« J’ai promis à Téo que je deviendrai la maîtresse d’Unys. Que tu le veuilles ou non, je deviendrai la maîtresse d’Unys ! Moi, j’ai de bonnes raisons ! »

« De bonnes raisons ? Tu ne me feras pas croire que … Oh et puis zut, je ne veux même pas me battre avec toi, c’est tout. Bel, bonne chance. D’ailleurs, regarde qui donc Touya va devoir affronter, tu risques d’être surprise. »

Pas vraiment de surprise. Elle le savait parfaitement, elle avait regardé le tableau. Mais ce n’était pas une raison pour être heureuse de la situation, loin de là même. Touya allait affronter sa grande sœur. Il allait perdre, elle le savait parfaitement.
« Il ne reste plus beaucoup de personnes de toute façon. »

« Seize, non ? Alors, tu as encore beaucoup de chemin à faire, Bel. La victoire n’est pas aussi proche que tu ne le crois. » reprit Touko avec une petite pointe d’amusement.

« J’ai dit à Téo que je deviendrai la maîtresse et je tiendrai parole ! C’est tout ! »

« Oui, oui … Tu deviendras la maîtresse d’Unys, j’en suis sûre et certaine. Bel, on se revoit pour le match, d’accord ? Et prépare-toi ! »

Grrrr ! Elle n’aimait pas se mettre en colère pour une raison aussi risible mais elle l’était ! Touko ne prenait pas au sérieux ses paroles ! Elle allait lui montrer ce dont elle était capable ! Elle allait voir et elle allait avoir peur, très peur même ! Elle allait comprendre !

Ah … Le petit-déjeuner avait été bon, succulent même ! Comme à son habitude ! Il fallait reconnaitre qu’Anthea savait elle aussi très bien cuisiner ! Oui ! Car il l’avait vue cuisiner devant ses yeux. Bon ! De toute façon, ils n’avaient été que deux à manger. Toutes les autres personnes étaient déjà parties depuis longtemps. Les sbires de la Team Plasma, les Sept sages, N. Tous étaient dans le palais sans qu’il sache pour autant où ils se trouvaient.

« Téo ? Tu veux d’autres vêtements ? C’est une occasion unique. »

« Au point de me faire changer de vêtements ? Je ne sais pas vraiment … Je ne vois pas ce qui m’irait. Non, je vais rester naturel, Anthea. Et toi ? »

« Oh … Moi … Tu sais … Je ne suis pas vraiment faite pour être présentée au public. Mais je pense que N voudrait que tu sois à ses côtés ou non-loin. »

« Mais je ne sais même pas ce qu’il va préparer exactement ! Et je ne suis plus dans la Team Plasma. Toi aussi, non ? Tu n’es pas vraiment de la Team Plasma non ? »

« C’est assez compliqué mais disons que je suis la nourrice de N. Enfin, Concordia aussi. Mais ça, tu le savais déjà depuis longtemps, hein ? Enfin, je me suis occupée de lui depuis des années et donc, je fais partie de la Team Plasma sans réellement en faire partie. »

« Est-ce que tu penses que leurs idées sont bonnes ? Sincèrement ? Je dirai qu’il y a de bonnes choses mais … il manque quand même une partie. J’ai l’impression que ce n’est pas ça qu’il faut pour Unys voire le monde. Mais après, je ne suis qu’un adolescent qui est atteint par une maladie mortelle et presque incurable. »

« Oh … Téo, il faut vraiment que tu arrêtes de parler de la sorte. Tu te fais plus de mal qu’autre chose. Viens par là … »

Elle lui tendait encore les bras, le forçant à venir à l’intérieur, chose qu’il fit. A force, il avait pris cette habitude de rester dans ses bras. Il se sentait vraiment bien … un peu comme dans les bras de sa mère lorsqu’il avait eu certaines crises à cause de sa maladie. Il respira bruyamment, bredouillant à la jeune femme :

« Anthea … Je veux que tout ça soit terminé. Ensuite, je veux réussir à me soigner. Je ne veux pas mourir … Je ne veux pas mourir à cause de ma maladie. »

« Moi non plus, je n’en ai pas envie. Ne t’en fait pas … C’est bientôt terminé, Téo. »

Elle tentait de le rassurer mais elle remarquait les tremblements chez l’adolescent. Il y avait aussi autre chose … dont elle n’avait pas voulu lui parler. Elle l’avait senti quand il s’était endormi contre elle. Mais il ne savait pas … qu’elle l’avait remarqué.

« Téo … N’en profite pas trop non plus hein ? »

« Quelques minutes … juste … J’en ai un peu besoin. »

Elle le savait parfaitement. Sa main glissa sur la hanche de Téo, sentant la légère bosse qui s’y trouvait. Peut-être que Téo ne le savait même pas ? Que son corps avait maintenant plusieurs tumeurs bénignes en lui, signe que sa maladie empirait.

« Désolée … Touko … Mais j’y étais obligée. »

« Je n’arrive toujours pas à y croire. Deux pokémons … Juste deux pokémons. »

C’était bien le nombre utilisé pour réussir à battre les six de Touko. L’adolescente aux cheveux bruns était estomaquée alors que les autres matchs s’étaient déjà terminés. Il ne restait plus que la finale … Les heures avaient défilé à une vitesse folle.

Une finale … comme elle s’y était attendue. Une finale contre sa sœur. Sa sœur Flore … Celle-ci savait maintenant qu’elle était là mais aucune des deux sœurs n’avait adressé la parole à l’autre. Elles n’étaient pas des sœurs à ce moment mais des rivales. Et cela, ni l’une, ni l’autre ne devait l’oublier.

« Aller … Bel … Tu peux y arriver, on va t’encourager ! Tu as vu aussi ? Tes parents sont là. Comme pour ne favoriser ni toi, ni ta sœur, ils se sont montrés discrets mais on les as vus se rendre dans les gradins. »

« Papa et maman sont là ? Je … AH ! Non ! Je ne dois pas me déconcentrer ! » s’écria l’adolescente aux cheveux blonds, se donnant des petites claques sur le visage.

« Aller … C’est la moindre des choses que d’aller t’encourager. Tu as encore du chemin à faire mais ne t’inquiète pas, tu es proche de la ligue ! » répondit Touko, tapotant le dos de Bel tout en lui souriant. Elle faisait des efforts, de gros efforts. Peut-être que Téo était déjà là, en train de l’observer, sans même qu’ils ne s’en rendent compte.

Les minutes s’écoulèrent et les noms des deux finalistes se firent entendre. Il fallait donc qu’elles se présentent dans la dernière arène, celle où allait avoir lieu la finale pour désigner la gagnante qui participerait au combat contre le conseil des 4. L’adolescente et sa sœur aînée se positionnèrent en face de l’une de l’autre.

Mais avant même que le combat ne commence, le sol commença à trembler fortement, des cris se faisant entendre de tous les côtés. Bel rangea sa pokéball, regardant sa sœur qui semblait aussi désemparée qu’elle. Qu’est-ce qui se passait ?

L’arène fut évacuée alors que déjà, les autorités se mettaient en position pour chercher à savoir la raison de ces tremblements de terre. Mais … Il ne fallut guère de temps pour découvrir cela. Le sol s’était ouvert au loin, comme si tout un pan de terre s’était effondré alors que peu à peu, un palais apparaissait. Un gigantesque palais.

Un palais vraiment immense ! Les plus intrigués commencèrent à se diriger vers celui, Bel et ses amis faisant de même alors que Flore allait tout simplement rassurer ses parents. Pourquoi ? Comment était-ce tout simplement possible ? C’était la question qu’il fallait se poser à ce moment précis.

« Ce n’est … pas possible … »

Un homme aux cheveux couleur flamme avait un genou au sol, haletant alors qu’il rappelait son pokémon dans sa pokéball. Le collier de pokéballs qu’il avait autour du cou était au sol lui aussi, chacune d’entre elles semblant avoir fait son office sans pourtant y arriver.

« Pourtant, c’est bel et bien le cas. Vous avez voulu m’arrêter, vous avez perdu. Reconnaissez votre défaite en tant que maître d’Unys, Goyah. »

« Je ne peux pas te laisser tes projets ! Tu te trompes de voie ! »

« Ma voie est déjà toute tracée. Néanmoins, ce n’est pas vous qui pourra m’arrêter. Dites à Touya que je l’attends au sommet de mon palais. Il est le seul qui a une chance de me stopper. Ce n’est pas un vulgaire maître pokémon, incapable de comprendre les créatures qu’il a capturées, qui pourra m’arrêter. »

Cela avait été dit sans prétention. Ce n’était pas dans le caractère de N. Loin de là même. Avant même qu’il ne fasse un déplacement pour retourner en arrière, à l’intérieur de son palais, déjà les premiers curieux arrivaient, dont les membres du conseil des 4.

« Maître Goyah ! Comment est-ce que … «

« Ne vous approchez pas ! Contactez les champions d’arène ! Faites tout ce qui est possible pour entourer le palais. Cette personne est très dangereuse ! Elle possède Reshiram ! » répondit l’homme aux cheveux de feu.

« Je ne possède pas Reshiram. Combien de temps devrais-je le répéter ? Je ne suis pas comme vous. Reshiram est mon ami … Il m’a reconnu. Mais je n’ai pas de temps à perdre avec vous, vous me lassez et me fatiguez. Mon heure est venue et Unys ne sera que la première région à ne plus avoir de pokéballs. Les pokémons seront libres ! »

N éclata de rire avant de finalement pénétrer dans son palais. Il avait jeté un bref coup d’œil à Touya, l’ayant remarqué. L’adolescent aux cheveux bruns semblait rageur alors que déjà, les personnes curieuses étaient autour du maître pokémon d’Unys.

« Visiblement, c’est commencé, n’est-ce pas, Anthea ? »

L’adolescent était à une fenêtre, ayant observé la scène comme de nombreux membres de la Team Plasma. Anthea était à côté de lui, soufflant :

« Maintenant, il ne reste plus qu’une étape. »

« Il faut que N affronte Touya, c’est ça ? Pourquoi donc ? Qu’est-ce que Touya a de si spécial ? J’avoue ne pas comprendre, Anthea. »

« Touya possède Zekrom, l’entité antagoniste de Reshiram. Ainsi … Si N arrive à battre Zekrom, cela confirmera que N est sur la bonne voie. »

« Je ne me sens pas rassuré du tout par cela, Anthea. » répondit l’adolescent.

« Téo … Moi aussi. Nous devrions nous mettre à l’abri. Nous ne sommes pas des combattants. » conclut Anthea.

Elle … Peut-être que non … Mais lui ? Si Touya était là … Bel ne devait pas être si loin que ça. Ainsi … Le tournoi avait tout simplement été interrompu par cette apparition.

Chapitre 85 : Un choix déjà fait

« Téo ? Nous devons y aller maintenant. » murmura Anthea, lui tendant doucement la main alors qu’il la prenait, se mettant debout.

« Oui … Je n’ai pas envie de te faire perdre trop de temps, Anthea. Je suis désolé que tu doives venir me chercher. Je ne suis plus aussi mobile … Encore moins que la dernière fois. Je ne voulais pas trop en parler à Bel mais bon … »

« Je pensais que cette histoire était réglée entre vous deux non ? Tu ne m’aurais quand même pas menti, Téo, n’est-ce pas ? Ni à moi, ni à elle, hein ? »

Il hocha la tête négativement alors qu’il commençait à se mouvoir un peu sur place, faisant les cent pas avant qu’ils ne se mettent à se déplacer vers la ligue pokémon. Sauf qu’il n’allait pas pouvoir y participer … Même s’il allait arriver à l’heure. Ah … Il poussa un petit soupir désabusé, baissant la tête avant de souffler :

« Nous devrions nous dépêcher. Par contre, je ne sais pas si je supporterai les téléportations à outrance. Nous allons nous téléporter combien de fois ? »

« Il m’a fallu une vingtaine de téléportations environ. Ma Siderella est capable de nous téléporter cinq fois avant d’avoir besoin de se reposer une demi-heure voire une heure. »

« Tant mieux … Comme ça, s’il le faut, nous pourrons aussi nous reposer. Après ce match en arène, je ne me sens pas si bien que ça. J’ai dû réfléchir au moyen de battre Watson. »

« Et c’est pour ça que tu es fatigué ? Hum … Est-ce que je peux faire quelque chose ? »

Elle avait dit cela tout en posant une main sur son front, prenant sa température. Il était un peu brûlant et cela était assez inquiétant en soi. Mais elle demanda d’une voix calme :

« J’aimerai savoir … Est-ce que tu prends toujours tes médicaments ? J’espère que oui. »

« C’est le cas, c’est le cas ! Je te le promets, Anthea. Mais je ne sais pas … Un petit coup de fatigue comme ça … Je ne comprends pas vraiment. »

« Hum … Tu m’inquiètes. Viens par là. Je ne peux pas te laisser tranquille. »

Mais surtout, elle ne pouvait pas le laisser seul dans cet état. Il était trop fatigué et exténué pour ça. Vraiment … Elle passa son bras autour de celui de Téo, reprenant la parole :

« Téo, tu ne me lâches pas d’une semelle, d’accord ? Et c’est un ordre. »

« D’accord, d’accord, madame, la cheffe … Je vous écouterai et je vous obéirai. »

Il avait dit cela avec une petite pointe d’ironie alors qu’elle lui donnait un petit coup de doigt sur le lobe de l’oreille. Il poussa un gémissement de douleur mais rigola ensuite. D’accord, d’accord, il allait tout simplement l’écouter sans rien dire, voilà tout. C’était aussi simple que ça. L’adolescent se plaça à côté d’Anthea, attendant la première téléportation tandis qu’Anthea regardait sa Siderella avant de dire calmement :

« Est-ce que tu es prête ? Nous allons y aller avant qu’il ne soit trop tard. »

« Siderella ! » s’exclama la pokémon avant de fermer les yeux. Quelques isntants plus tard, ils devinrent roses, les deux personnes et la Siderella disparaissant complètement de la zone. Ils se retrouvèrent au beau milieu d’un chemin à plusieurs kilomètres de la ville. Du moins, c’est ce qu’il voyait alors qu’il posait une main sur son cœur.

« Ah … Ah … Ah … C’est donc ça une téléportation ? » bredouilla l’adolescent.

« Comment est-ce que ça va ? Dis-moi tout, Téo ! Si ça te dérange tellement, on va y mettre plus de temps, aucun problème pour ma part. »

« Aucun problème … Je pense que ça peut aller. On peut continuer. Je tiendrai le coup. »

Elle n’était pas vraiment rassurée de toute façon. Mais … Si Téo le disait … et en même temps, elle avait aussi d’autres pokémons dans le cas nécessaire. Car oui, elle ne partait plus sans sa Mygavolt, surtout quand Téo était là. Il attendit qu’elle arrête de faire les cents pas.

« Est-ce que nous pouvons y aller ou non alors ? » demanda Téo, espérant qu’elle accepterait cela. Pourtant, elle sembla songeuse, murmurant :

« Nous allons attendre cinq minutes, ce n’est pas un problème. Rien ne presse réellement. De toute façon, il faudra attendre deux jours au grand minimum avant que tout commence. »

« Est-ce que tu es sûre ? Ca semblait … comment dire … assez urgent d’après les paroles de N. Sauf si tu en sais plus que moi à ce sujet, ce qui ne m’étonnerait pas. »

« Disons qu’il faut attendre une certaine personne pour que le maître N fasse son apparition. »

« Est-ce que tu veux parler de Goyah ? D’après ce que j’ai compris, c’est lui que vous attendez non ? Il suffirait de le battre pour être considéré comme le plus puissant dresseur de tout Unys. A partir de là, il sera bien plus simple de contrôler Unys. »

« J’espère que c’est vrai. Du moins … Je l’espère oui … »

Il semblait un peu chamboulé alors qu’Anthea lui reprenait la main. Celle-ci fit un petit sourire, une seconde téléportation se faisant voir. Mais il n’y avait pas que ça, loin de là même. La troisième se passa quasiment aussitôt, puis la quatrième et la cinquième. Lorsqu’elle fut terminée, il posa une main par terre, se retrouvant à genoux.

« Ah … Ah … Vraiment … Je … Je ne supporte pas la téléportation. C’est à noter. »

« Repose-toi. Viens … De toute façon, nous sommes dans la forêt. »

Elle s’installa contre un arbre tandis qu’elle invitait Téo à coucher sa tête sur ses jambes. Il s’exécuta, respirant bruyamment comme s’il manquait d’air. La jeune femme parut légèrement inquiète, caressant les cheveux noirs de l’adolescent. Elle lui demanda de prendre ses médicaments, Téo s’exécutant avant de fermer ses yeux, sa respiration se faisant plus lourde mais aussi plus calme. Il semblait … plus apaisé.

« Téo ? Ne t’avise pas de t’évanouir pendant que je suis là, est-ce bien compris ? »

« Oui … Oui … Mais je … Comment te dire … Enfin … Je ne sais pas comment … »

« Et si tu me parlais un peu de ce qui s’est passé ces derniers jours ? Depuis ton départ ? »

« Ce n’est pas forcément très intéressant si tu veux tout savoir. Mais … Je veux bien t’en parler. Je peux aussi te dire comment j’ai réussi à battre les champions d’arène ? »

« OH ! Pourquoi pas ? Je trouve que c’est une très bonne idée ! Dis-moi comment tu les as combattus, Téo. J’avoue que cela m’a impressionné mais tu as réussi à avoir tous les badges. Ça prouve que tu n’es pas aussi mauvais que tu pensais l’être, hein ? »

Oui … Il y avait un peu de ça. Il commença à prendre la parole mais elle l’arrêta aussitôt. Elle lui demanda de se recouvrir car les nuits commençaient à être froides malgré qu’ils étaient encore en été. Il montra la couverture qui était dans son sac, Anthea la sortant avant de le recouvrir. Mais il commença à gesticuler, venant se mettre assis à côté d’elle. Ainsi, la couverture pouvait aller sur les deux personnes.

Anthea le remercia alors qu’il commençait à parler, se sentant un peu mieux. Il raconta comment son Pyronille avait éclos mais aussi le reste. Sa rencontre avec Carolina, etc. Il parla pendant une bonne demi-heure mais Anthea l’écoutait sans même se plaindre. Loin de là. Elle l’écoutait et lui souriait tendrement.

« Quand même … Qu’est-ce que tu as pu vivre comme aventures en aussi peu de temps. »

« Je ne sais pas si ce sont des aventures mais c’est vrai que j’ai été plutôt gâté. »

« Viens donc par-là, Téo. De toute façon, il est déjà trop tard pour continuer à voyager. »

Viens donc par là ? Qu’est-ce qu’elle voulait qu’il fasse ? Il comprit rapidement où elle voulait en venir quand elle tendit les bras. C’était gênant … très gênant même. Il aimait Bel et même si … Anthea était une jeune femme et n’avait aucune idée en tête de ce genre mais bon … Mais elle lui tendait les bras et … bon … Il se laissa emporter par la fatigue, s’approchant vraiment d’Anthea qui vint l’enlacer contre elle, mettant bien la couverture sur eux deux.
« Je dois te dire bonne nuit, c’est ça, Anthea ? »

« Disons que ça ne serait pas une si mauvaise idée si tu veux tout savoir … Mais à toi de voir, Téo. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Euh … Que je vais te dire bonne nuit, Anthea. Dors bien, d’accord ? »

« Je pense qu’il faut que je te dise pareil. Bonne nuit, Téo. »

Elle l’embrassa sur le front une nouvelle fois et comme auparavant, il se sentait apaisé … apaisé et tranquille. En phase avec lui-même. Bon … Anthea n’avait peut-être pas autant de … Non, il ne devait pas penser ainsi. Anthea était vraiment une jeune femme adorable et qui s’occupait grandement de lui alors qu’il avait quand même bientôt seize ans.

Le lendemain matin, il fut réveillé par un nouveau baiser sur le front alors qu’il gémissait. Lorsqu’il ouvrit les yeux, ce fut pour voir Anthea en face de lui qui lui souriait. Elle était vraiment très proche, trop proche même. Il vint rougir violemment, bredouillant :

« Euh … C’est un peu trop … près là. »

« Hum ? Bien entendu, je m’en doute mais ne t’en fait pas. Je n’ai rien fait qui pourrait compromettre ta relation avec Bel. »

« Je n’en doute pas un instant … mais c’est assez … gênant. »

« Si peu … Mais il est vrai qu’il faut se lever. Nous ne devons pas être en retard, n’est-ce pas ? Téo, tu me ramèneras des fleurs, n’est-ce pas ? »

« Je te l’ai promis non ? Alors, si je peux devenir fleuriste, je le ferai ! Ça sera une bonne idée, non ? Je te donnerai parmi les plus belles fleurs que je ferai pousser. »

« Oh … N’oublie pas que tu dois aussi en faire pousser pour Bel, hein ? Mais c’est une délicate attention de ta part, Téo. Merci beaucoup. »

« Je ne fais que ce que j’estime être bon, c’est tout. » répondit-il avant de finalement se déplacer, la jeune femme le remerciant.

« Allons-y … Nous serons arrivés en fin d’après-midi je dirai. »

En fin d’après-midi ? Si elle le disait … Il ne pouvait que la croire. Il hocha la tête positivement, montrant par là qu’il comprenait ce qu’elle disait. Ils mangèrent un morceau, Anthea ayant pensé à la durée du voyage pour ramener quelque chose.

Puis le voyage recommença, du moins, les téléportations. Comme Anthea l’avait signalé, toutes les cinq téléportations, ils devaient faire une pause d’environ une heure. Pendant cette pause, ils continuaient d’avancer ou alors ils mangeaient. Lui ? Il allait un peu mieux mais avait toujours mauvaise mine à cause de ce voyage.

« Aller … Encore une dizaine de téléportations et c’est bon, Téo. »

« Pfiou … Nous ne voyons même pas encore le plateau de la ligue d’Unys. Tu es sûre que nous sommes proches ? »

« Pas si proches que ça … Mais je pense qu’après la nouvelle session de téléportations, nous devrions voir au loin les montagnes. »

« Les montagnes ? Ah … Oui … C’est vrai qu’il faut faire ça aussi. Pfiou … Nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Par contre, c’est la première fois que je me rends au palais. »

« Du moins, la première fois que tu verras comment nous nous y rendons par d’autres moyens, n’est-ce pas ? Ne t’en fait pas, ce n’est pas aussi impressionnant que ça. Mais bon … Je comprends que tu t’en fais un peu. Aller … Nous y sommes bientôt, Téo. Plus que quelques heures et nous allons y arriver. Tu es un peu anxieux ? »

« Un petit peu … Mais rien de bien énorme si tu veux tout savoir. »

Elle eut un léger sourire alors qu’ils se téléportaient une nouvelle fois. Encore une fois … et encore … et encore … et encore. La journée passa rapidement et il avait préféré ignorer le Vokit. Bel cherchait à le joindre. Elle lui avait même laissé un message vocal pour savoir où il était. Il allait encore rendre anxieuse Bel, il en était sûr et certain.

Ce n’était pas vraiment le but recherché, loin de là même. Mais bon … Finalement, ils arrivèrent après plusieurs heures jusqu’à la ligue pokémon mais ce n’était pas le même … chemin. Il voyait l’imposant bâtiment et les différentes arènes au loin. Il les regarda longuement, murmurant faiblement :

« Dis … Anthea … Est-ce que … la ligue pokémon a déjà commencé ? »

« Les inscriptions se terminent aujourd’hui. Les matchs commenceront demain. »

« Ah … Oui … C’est vrai. » souffla-t-il avec lenteur. Anthea posa une main sur son épaule.

« Téo … Je te dirai bien que tu as encore le choix mais tu as déjà pris ta décision, n’est-ce pas ? Tu ne veux pas aller t’inscrire. Je te laisse encore la possibilité … Je dirai à N que tu n’étais pas au lieu du rendez-vous. »

« … … … Anthea, c’est la première fois que tu l’appelles tout simplement N. Est-ce que tu comprends ce que ça veut dire ? M’enfin non … Ce n’est pas ça. J’ai dit à Bel que je ne serai surement pas là à l’heure. Que je combattrai surement au prochain tournoi. Je lui ai dit que je ne serai pas là à l’heure pour l’inscription. Et je ne veux pas trahir N non plus. Je ne veux trahir aucune de ces deux personnes. »

« Alors … Continuons. Nous y sommes presque, Téo. »

« D’accord … Accélérons et rendons-nous au palais de N. » souffla l’adolescent aux cheveux noirs, posant une main sur son front.

Elle hocha la tête positivement tandis qu’il fermait les yeux. Les téléportations recommencèrent mais il en compta moins que d’habitude. Finalement, il se retrouva aux portes du palais. Encore une fois, il ne savait pas comment s’y rendre mais ce n’était pas important, loin de là même.

« Nous sommes arrivés, Téo donc …Est-ce que tu veux aller voir maître N ? »

« Je pense que ça serait une bonne chose … pour lui et moi mais pas pour la Team Plasma. Non … Je veux bien juste que l’on m’emmène à l’intérieur du palais. »

« Comme tu désires, Téo. Tout sera lancé demain. »

Tout sera terminé demain … alors. Il prit une profonde respiration, pénétrant à l’intérieur du palais alors qu’Anthea l’emmenait dans l’une des nombreuses chambres. Là où il allait pouvoir se reposer en attendant le lendemain. Anxieux … Il se sentait mal … Il était anxieux … très anxieux même. Il se sentait tellement mal … Est-ce qu’il s’était trompé ?

Chapitre 84 : L’avènement est proche

« La victoire ne t’es pas encore acquise. Loin de là même. Si tu veux obtenir le dernier badge, il te faudra réussir à battre mon Tranchodon. »

« Ca ne devrait pas être impossible … Je suis sûr que j’en suis capable. Oui … Soror, protège-toi s’il te plaît. Protège-toi du mieux que tu peux ! »

« Tranchodon, ne lui laisse pas le temps d’agir ! Mets-le hors d’état de combattre le plus vite possible ! Nous ne pouvons pas nous permettre un faux pas ! »

Pourtant, avant même que le Tranchodon ne puisse arriver à la hauteur de la tortue, celle-ci s’était repliée dans sa carapace, les griffes venant percuter la lourde protection de Soro, le projetant au loin. La tortue vint rencontrer le mur, sortant son corps sans pour autant être affecté par le coup reçu. Téo demanda une nouvelle fois :

« RECOMMENCE ! ENCORE ET ENCORE ! »

Comme il le voulait ! Déjà, le Tranchodon sembla exaspéré par l’inefficacité de ses attaques, continuant de projeter la tortue dans tous les sens alors que celle-ci continuait d’améliorer sa défense sans même chercher à attaquer. Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Arrête les attaques au corps à corps, Tranchodon. Ça ne sert à rien. Et surtout, calme-toi. La colère d’un dragon ne doit jamais être montrée. »

Le Tranchodon accepta les propos de son dresseur. Il devait se calmer … mais comment faire ? Malgré toutes ses attaques, la carapace était indemne et le pokémon à l’intérieur ne semblait pas avoir souffert. Téo déclara :

« Ce Tranchodon est adepte des attaques physiques, c’est même son point fort. Néanmoins, si je renforce mon Carapagos qui est un vrai rempart par rapport aux attaques au corps à corps, je peux tenir le plus possible. »

« Mais pour gagner, il faut réussir à me battre … et non à me résister. De même, tu sembles oublier une chose, ce Tranchodon est mon dernier pokémon. Et en tant que tel … Je lui ai appris des techniques bien spéciales. Tranchodon … Guillotine-le. »

Guillotiner ? Guillotiner son pokémon ? Mais il en était hors de question ! Pourtant, le Tranchodon s’approchait dangereusement du Carapagos toujours dans sa carapace. Il était temps … n’est-ce pas ? Temps de lui montrer ce qu’il avait prévu. Cela avait été dangereux, très dangereux même mais il était sûr d’une chose. Ça allait marcher.
« SOROR ! Exuviation ! Maintenant ! »

« Que …Comment est-ce que j’ai pu commettre une telle erreur ? » déclara Watson. Guillotiner un Carapagos était tout simplement impossible ! Alors que le Tranchodon tentait de briser la carapace, le Carapagos en sortit … mais complètement ?! Avec vivacité, tout son corps vint percuter le crâne du Tranchodon avec violence. Le monstrueux pokémon fit quelques pas en arrière, à moitié sonné alors que Soror restait hors de sa carapace.

« Il est l’heure d’en terminer ! MAINTENANT ! Attaque avec tout ce que tu peux ! »

« Tranchodon ! Ne le laisse pas s’approcher de toi ! Utilise tout ce que tu peux pour l’abattre ! Maintenant qu’il n’a plus sa carapace, il est une proie facile ! »

Pourtant, malgré sa taille et sa force, l’imposant Tranchodon semblait incapable d’atteindre ne serait-ce qu’un peu la Carapagos. En fait, celui-ci allait à une vitesse folle, se déplaçant avec une telle vivacité qu’on aurait pu croire un missile.

« Cette pluie … accélère ses mouvements. Si on couple ça au fait qu’il n’a plus sa carapace. »

« Mon Carapagos n’est pas forcément très fort … Pas autant qu’il ne le faudrait face à un dragon … Il n’a pas évolué, je ne sais même pas s’il le peut mais … J’ai pensé à cela … Si on ne peut pas toucher Soror alors je n’ai pas à m’inquiéter au sujet de ces blessures. Même s’il en a reçu un peu, ce n’est rien par rapport à ce qu’il aurait pu subir sans cette stratégie. »

« Admirable. » murmura tout simplement le vieil homme, remarquant son Tranchodon qui luttait désespérément sans y arriver.

« Soror ! Termine-en définitivement avec une attaque de glace ! »

Un rayon de glace sortit de Soror, beaucoup plus puissant que le précédent qui avait attaqué le Drakkarmin. L’imposant monstre fit plusieurs pas en arrière, son torse étant gelé. Puis il poussa un cri, commençant à courir en avant en direction du Carapagos. Celui-ci fit un mouvement sur le côté, juste au bon moment. Car quelques secondes après, le Tranchodon se retrouva au sol, inanimé.

« Perdre mon plus puissant pokémon face à une petite tortue issue d’un ancien temps. Je ne pensais pas cela possible mais comme quoi, il faut toujours se méfier. »

Il avait réussi ! Il avait réussi à obtenir son huitième badge ! Du moins, à obtenir la victoire ! Une victoire bien méritée ! Cette fois-ci, il était vraiment satisfait de sa victoire ! Très satisfait ! Et encore une fois, c’était ses deux nouveaux pokémons qui étaient à l’origine de cette victoire ! Il ne devait pas délaisser Selesti et Lisanée.

« Et bien … Si je m’attendais à cela. AH ! Merci ! »

Le vieil homme avait remercié l’arbitre qui lui avait ramené un petit écrin rectangulaire. Watson l’ouvrit, montrant le dernier badge à Téo mais aussi le petit médaillon qui l’accompagnait. Son dernier badge. Avec un peu de tremblement dans la main droite, Téo vint récupérer les deux objets.

« Toutes mes félicitations, Téo. Tu es maintenant qualifié pour participer à la ligue pokémon. Avec de telles stratégies, tu as toutes tes chances malgré que tes pokémons n’aient pas encore évolué. Si tu arrives à les emmener à maturité, je parle de ton Pyronille et de ton Carapagos, tu auras alors là deux partenaires bien impressionnants. »

« Je … Euh … Merci. Merci pour tout et bonne chance pour votre travail de maire. » termina de dire Téo, s’inclinant respectueusement devant le maire de Janusia. Il fallait maintenant qu’il parte, n’est-ce pas ? Mais avant, il devait prévenir Bel.

Assis sur un banc, il appuie sur son Vokit, s’apprêtant à appeler Bel avant de remarquer qu’au même comment, quelqu’un cherchait à le joindre. N ? Qu’est-ce que … Il appuya pour accepter la communication, voyant l’adolescent. Celui-ci ne portait pas son habituelle casquette contrairement à ce qu’il pensait.

« Euh … Bonjour N … Je t’avoue que je ne m’attendais pas à ton appel. »

« Ah ? Bon … De toute façon, comment est-ce que tu vas ? Tu as l’air d’avoir une meilleure mine bien que tu es toujours aussi pâle. Tu as écouté les conseils que je t’ai donnés ? De toute façon, ce n’est pas de ça dont je veux te parler. »

« N, j’ai eu mon huitième badge, je suis maintenant prêt à affronter la ligue pokémon. »

« C’est une excellente nouvelle non ? Enfin … Ca concerne justement la ligue pokémon. Téo, nous allons bientôt lancer l’assaut sur la ligue … et je veux que tu sois là. Tu ne seras pas chargé de combattre, loin de là. Je veux que tu sois là pendant mon avènement, au moment même où je réussirai à battre Goyah. »

« Tu es sûr de toi ? Je ne crois pas être le mieux placé … »

« Tu es l’un de mes amis. Non … Tu es mon unique ami, Téo. Je veux t’avoir à mes côtés. Et quand nous prendrons le contrôle d’Unys, je forcerai les médecins à te soigner. Qu’est-ce que tu en penses ? Ce n’est pas une proposition ou du chantage. C’est simplement cette idée que j’avais en tête depuis le début. »

« Je … Merci, c’est très gentil de ta part mais je ne sais pas si je mérite vraiment … »

« Ce n’est pas une question de mérite ou autre ! Tu ne mérites rien, ce n’est pas pour ça que je veux que tu sois là ! Est-ce que tu comprends ? »

« Mais comment est-ce que je vais faire pour arriver jusqu’à toi ? »

« Je vais tout simplement demander à Anthea de venir te chercher. Elle a un pokémon psychique. Avec la téléportation, ça ne devrait pas être très lent. Je pense qu’elle peut venir te chercher d’ici le début de soirée et vous serez de retour au milieu de l’après-midi demain. »

« Bon … Je veux bien … Dis à Anthea que je serai près de l’arène de Janusia. » murmura doucement l’adolescent aux cheveux noirs.

« Merci, Téo ! Merci beaucoup ! Ca sera magnifique ! »

« Je ne sais pas si on peut dire ça comme ça … Mais bon … Au moins, ça fait un heureux, n’est-ce pas ? Alors, c’est une bonne nouvelle. »

« Ca en fera des milliers. Les pokémons seront enfin libérés du joug des humains. Mais je t’avoue que je m’attends à ce qu’il y ait quelques problèmes mais je ne crains rien, ni personne. » déclara N alors que Téo hochait la tête positivement. Ils coupèrent la communication après quelques minutes, Téo poussant un profond soupir désabusé. Ah … Ca n’arrangeait pas la situation visiblement.

Mais il ne pouvait pas refuser cela à N, loin de là même. L’adolescent l’avait souvent aidé et surtout, il n’était pas un mauvais bougre. Il se trompait tout simplement de voie … De voie car son père le manipulait. C’était la conclusion à laquelle il était arrivé après tout ce temps.

« Mais pour le moment … Il vaut mieux que je l’appelle elle … »

Oui … Il y avait une autre personne qu’il devait contacter. Bel … Maintenant qu’il n’était plus dérangé, il pouvait le faire même s’il avait un peu peur … Vraiment très peur même. Est-ce qu’il devait lui dire la vérité ? Oublier de la lui dire ? Ou mentir tout simplement.

« TEO ! C’est toi ! YOUPI ! Si tu m’appelles, c’est pour une bonne nouvelle hein hein ? »

« Oui, Bel. J’ai eu mon huitième badge. Voilà. » répondit l’adolescent dans un sourire, montrant le huitième badge à Bel qui poussa un cri de joie.

« YOUPI ! Tu as battu Iris alors ? Elle était forte hein ? Son Tranchodon surtout ! »

« Non, j’ai affronté le maire de Janusia. Il avait aussi un Tranchodon mais j’ai réussi à le battre avec mon Carapagos. J’ai dû réfléchir, je n’y suis pas vraiment habitué. »

« Hihihi ! C’est drôle quand tu dis ça comme ça, Téo. » souffla Bel en rigolant. Il fit un léger sourire amusé. Il ne devait pas l’inquiéter pour rien.

« Enfin voilà … Tu es au courant, Bel. J’espère que tu ne t’inquiètes pas pour moi hein ? »

« Pas du tout ! Mais dis, dis … Tu arrives quant à la ligue pokémon ? Car les inscriptions se terminent demain ! » dit l’adolescente, montrant justement qu’elle était inquiète.

« Je ne sais pas si j’arriverai à temps … mais ce n’est pas grave hein ? Je peux facilement attendre un mois hein ? Mais je vais tenter de me dépêcher, promis. »

« D’accord … Téo, tu veux que je reviennes à Janusia ? Ca sera plus rapide à deux. » demanda Bel alors qu’il répliquait aussitôt :

« HORS DE QUESTION ! Tu ne vas pas risquer de ne pas réussir à t’inscrire à cause de moi ! C’est compris, Bel ? »

« Mais mais mais … J’avais dit que je le ferai avec toi, Téo ! »

« Et alors ? Ca ne change rien ! Tu n’es pas obligée d’être tout le temps avec moi ! Rends-moi au moins fier de toi ! J’arriverai largement à temps pour te voir ridiculiser tes adversaires ! »

« Je ne sais pas si j’y arriverai … mais euh … D’accord, Téo ! Je vais aller m’inscrire dès maintenant ! D’ailleurs, Touko, Touya et Cheren sont déjà là-bas ! »

« Et … Est-ce que ta sœur est aussi là ? » demanda Téo calmement, Bel s’arrêtant de sourire, tremblant un peu avant de bredouiller :

« Oui … Elle est là, Téo. Je l’ai juste aperçue, elle ne m’a pas remarquée. »

« Hum … Attends un petit peu avant de lui mettre une raclée ! Je veux être là quand ça arrivera ! Tu vas lui montrer à elle mais aussi à ton père à quel point tu as changée ! »

« OUI ! C’est vrai, Téo ! Je ne suis plus comme avant ! Je vais réussir à battre la ligue pokémon et à devenir maîtresse pokémon d’Unys ! »

« Juste pendant un mois par contre. Car oui, je compte bien te prendre la place après. » dit-il tout en rigolant une nouvelle fois, Bel rigolant elle aussi.

« Si je me laisserai faire ! Mais ça ne sera pas le cas ! Car je te combattrai avec tous mes pokémons, Téo ! D’ailleurs, j’ai capturé mon sixième pokémon ! »

« Ah bon ? C’est une bonne nouvelle alors ! Mais ne me dit pas, ça sera une surprise. Comme ça, toi aussi, tu seras surprise quand tu verras mes pokémons. »

« Et toi donc, Téo ! Donc … Euh … Je vais aller m’inscrire mais tu te dépêches hein ? C’est jusqu’à demain soir ! Et donc, tu as encore le temps ! »

« Oui, oui … Bel … Je vais le faire. En fait, je vais me mettre en route maintenant si tu veux bien. Je te laisse tranquille. »

« Gros bisoux, Téo. On fait comme avant ? » demanda-t-elle, collant ses lèvres au Vokité, Téo faisant de même de son côté. Il coupa une nouvelle fois la communication alors qu’il soupirait. Il avait réussi à lui faire changer de sujet de conversation, tant mieux.

Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Ah oui … Attendre Anthea … Tout simplement attendre Anthea … Pendant plusieurs heures, il resta tout simplement immobile sur le banc, les yeux fermés, le visage tourné vers le ciel.

« C’est bientôt fini, n’est-ce pas ? Ce cauchemar est bientôt terminé. »

Il posa une main sur son cœur. Il devait encore tenir un peu … Pendant un mois … ou alors moins … Cela dépendait de la situation. Cela dépendait de l’avenir. Il était proche de son but. Il était proche d’arriver à cela …

« Bientôt fini … Vraiment bientôt fini … »

« Téo ? » murmura doucement une voix féminine derrière lui. Il pencha la tête en arrière, remarquant Anthea qui lui souriait. Elle était accompagnée d’une étrange créature noire et humanoïde. Une Siderella.

« Anthea … Tu es déjà arrivée. Ah ! Le … soleil s’est déjà couché ? »

« Comment ça ? Ne me dit pas que tu es reste dans cette position pendant des heures ! »

« Il semblerait que si … Je suis désolé. » bredouila Téo faiblement.
Elle soupira, posant une main sur son front avant de l’embrasser dessus. Il n’était pas l’heure de se disputer. Elle était prête à le ramener au palais de N pour cet évènement.

Chapitre 83 : Un combat des plus ardus

« C’est bizarre … Déjà hier … C’était ainsi … et avant-hier aussi. »

Une journée s’était passée depuis le départ de Bel. Il avait voulu la rassurer une dernière fois avant son départ, l’ayant embrassée pour finir de la convaincre. Au moins, cela avait été efficace. Et il avait été obligé de prendre la couverture que Bel était partie acheter avant de s’en aller. Il n’avait pas refusé ce cadeau. Ainsi, au moins, même s’il était avec ses pokémons, il aurait définitivement moins froid dehors.
Mais bref … Ce n’était pas vraiment le moment de penser à une telle chose. Comme prévu, il était parti s’entraîner durement et longuement pour réussir à améliorer ses pokémons et à faire qu’ils soient plus forts. D’après les paroles de Bel, il lui fallait un dragon ou alors une créature capable de cracher de la glace. Il devait alors compter sur son atout : Soror. Il n’avait pas vraiment d’autres solutions. Il se dirigea vers l’arène, pénétrant à l’intérieur avant de se diriger vers une personne tenant un bloc-notes dans ses mains.

« Pardon. J’aimerai affronter la championne de Janusia si cela est possible. »

« Oh ! Un nouveau dresseur ? Je vais prévenir le maire à ce sujet. Néanmoins, je vous demanderai d’être patient. Avec ses prérogatives et sa fonction, il n’est pas toujours très présent. Peut-être qu’il vous faudra revenir dans l’après-midi ou alors le lendemain. »

« Euh … La petite fille est le maire ? » demanda Téo, un peu étonné.

« Hahaha … Non, non. Loin de là. Mais cette arène a deux champions : l’un qui s’occupe de l’arène le jour, l’une qui s’en occupe la nuit. N’avez-vous pas remarqué à quel point la ville semble différente le jour et la nuit ? Ici, c’est pareil. Même si bien entendu, les pokémons des deux champions restent les mêmes. »

« Euh … Merci de cette précision. Comment est-ce que je saurais quand ça sera bon ? »

« Si vous voulez bien attendre une dizaine de minutes, le temps de passer un coup de fil. »

De passer un coup de fil ? Ah ! Surement pour prendre l’heure où il devra se battre avec le champion de l’arène. Il hocha la tête positivement, laissant faire la personne en face de lui. Il s’éloigna un peu, se mettant assis alors qu’il réfléchissait à sa stratégie. Bon … Ce n’était normalement pas trop difficile mais qu’importe …
Pas trop difficile de savoir qui il allait utiliser. Contrairement à ce qu’il pensait, il n’allait jamais utiliser ses pokémons évolués. Il ne pouvait pas … pas dans une telle situation. Il devait avoir confiance en ses pokémons. Quelques minutes plus tard, la personne revint :

« Votre match sera prêt d’ici dix-sept heures. Normalement, le maire terminera son service et viendra tout de suite vous affronter. »

« Merci beaucoup … Pendant ce temps, je vais aller me préparer et m’entraîner un peu. » dit-il faiblement alors que la personne faisait un geste positif de la main.

« Nous nous reverrons puisque je vous servirai d’arbitre. »

Bon … Pour l’heure, il quitta le bâtiment, se dirigeant vers la sortie de la ville. Encore de l’entraînement, toujours de l’entraînement ! Il devait quand même rester sur ses gardes ! Et pour cause ! Il ne savait pas réellement à qui il avait affaire mais les dragons étaient des créatures surpuissantes et effrayantes !

Ses cinq pokémons sortis, il alla combattre les différentes créatures qui se trouvaient sur son chemin, n’hésitant pas à abuser des faiblesses et des points forts de ses pokémons. Car oui … Il fallait s’en douter : il allait devoir utiliser un pokémon végétal pendant son combat. C’est-à-dire qu’il allait se prendre des attaques de flamme car oui … un dragon sans cracher de flamme, ce n’était pas un véritable dragon.

Endurance, une forte endurance ! Voilà ce qu’il devait avoir dans chacun de ses pokémons ! Néanmoins, ce n’était pas le problème ! Pas pour le moment ! Pourquoi ? Car sans ça … Il ne pouvait pas espérer la victoire ! Sa Majaspic vint frapper un pokémon de sa longue queue, projetant son adversaire en arrière avant que Téo ne remarque l’heure qu’il était.

« Bon … Il est temps de retourner en ville. Pendant que vous vous faites soignés, il sera après bientôt dix-sept heures donc l’heure d’y aller. »

L’heure d’y aller … L’heure d’affronter le dernier champion d’arène. Dans le centre pokémon, il continuait de réfléchir à la situation. Il devait … se préparer mentalement au pire car oui, il n’était pas sûr de ce qui allait l’attendre, loin de là même.

Réfléchir … et rester calme … Il pénétra dans l’arène après avoir été soigné ces cinq pokémons, se retrouvant finalement à un imposant homme aux cheveux gris. Sa moustache et sa barbe étaient si épaisses qu’il ne voyait même pas réellement sa bouche.

« Qu’est-ce que … Enfin … Bonjour. » dit tout simplement Téo.

« C’est donc toi mon adversaire ? Pardon d’avoir mis autant de temps mais je pense que l’on t’a donné l’explication en ce qui concernait ce retard. »

« Ne vous … Ne vous en faites pas, il n’y a aucun problème. En tant que maire de Janusia, vous avez d’autres choses à faire, je comprends parfaitement. »

« Merci bien. J’ai demandé à ce que nous soyons seuls pour ce combat. Sauf bien entendu l’arbitre. Je ne suis pas très adepte des combats en public sauf quand le dresseur adverse préfère cela. Est-ce ton cas ? » demanda l’homme aux cheveux gris.

« Euh … Je préfère aussi que ça soit fait en solitaire. Je vous suis. Par contre, quel est votre nom ? Car je pense que c’est préférable. »

« Je m’appelle Watson. Quel est le tien ? »

« Téo. » murmura faiblement l’adolescent aux cheveux noirs.

« Oh ! Téo ! Iris m’a parlé d’une adolescente nommée Bel qui n’arrêtait pas de parler de ce fameux Téo. Est-ce que j’ai affaire à toi ? » questionna Watson, Téo ne faisant qu’hocher la tête positivement en rougissant faiblement. Bel devait vraiment apprendre à se taire.

Il accompagna Watson, celui-ci l’emmenant jusqu’au lieu où ils allaient combattre. Il fut décidé qu’ils utiliseraient chacun trois pokémons, Watson ne pouvant pas en changer entre temps. Au contraire de Téo qui pouvait envisager de changer au milieu du combat. Le premier pokémon de Watson fit son apparition : un Incisache. Pas forcément très grand et impressionnant mais il restait méfiant.

« Phanan … Fais ton apparition et épaule-moi s’il te plaît ! »

Il ne pouvait qu’implorer l’aide son Pyronille. Voilà que la petite chenille fit son apparition, Téo restant méfiant par rapport à la situation. Il ne savait pas à quoi s’attendre mais combattre les flammes par les flammes serait une bonne chose.
Aucun n’aurait réellement l’avantage normalement, n’est-ce pas ? Il amorça tout de suite son attaque, demandant à Phanan de cracher quelques flammes en direction de l’Incisache. Celui-ci répliqua avec ses propres flammes, englobant celles de Phénan avant de le percuter.

Ca ne servait à rien … C’était beaucoup trop dangereux … Beaucoup plus qu’on ne le croyait. Mais ça, il ne voulait pas y croire avant d’être sûr du résultat ! L’Incisache se lança sur Phanan, donnant plusieurs coups de griffes sur la pauvre chenille.

« TIENS BON ! Tu peux y arriver, Phanan ! Utilise tes flammes ! Brûle-le ! Consume-le comme d’habitude ! Montre-lui ce qu’il en coûte de s’approcher trop près du soleil ! »

Il criait des ordres à son pokémon, espérant qu’il l’écouterait. Mais ce qu’il fit vint marcher. OUI ! Son pokémon était en train de brûler l’Incisache peu à peu. Malgré les blessures et les dégâts, son Pyronille fit tomber en premier son adversaire.

« C’est problématique … Vraiment problématique même. »

Watson rappela son pokémon, observant brièvement le Pyronille. Dès qu’il le touchait, il se brûlait. C’était dangereux en un sens … mais il y avait une solution. Il était temps de montrer pourquoi il était le dernier champion en liste.

« Drakkarmin … Fais ton apparition à ton tour. Autant utiliser tes phrases, n’est-ce pas ? »

« Drakkarmin ? » murmura l’adolescent. Il l’avait déjà affronté récemment. Il savait à quoi s’en tenir face à lui ! Mais pour le moment, il devait …

« Drakkarmin … Attaque à distance son pokémon et termine-en. »

HEIN ? NON NON ! Il fallait qu’il l’attaque tout de suite au corps à corps plutôt ! Il hurla à Phanan de cracher de nouvelles flammes bien qu’il savait que c’était déjà trop tard. Les flammes passèrent outre la sphère violette qu’avait envoyé le Drakkarmin avant de le toucher. Même si c’était la dernière chose à faire … Car oui, la sphère projeta le petit Pyronille en arrière, le rendant inconscient.

« Nous sommes maintenant à égalité. Cela me semble normal après ce que tu as fait à mon Incisache. Sors donc ton second pokémon. »

Son second pokémon ? ll allait voir ! Fini de plaisanter ! Autant passer directement aux choses sérieuses ! Il sortit sa Majaspic, celle-ci poussant un petit cri avant de venir enserrer son dresseur avec tendresse.

« Vélicia, je te fais confiance … Combats-le de toutes tes forces. Tu es capable de résister à ses flammes, non ? Alors … Tu devrais y arriver. »

« Majas ! Ma … Jaspic. Majaspic ! » répondit calmement la créature, libérant son dresseur avant de se présenter face au Drakkarmin.
Cela était un peu ennuyeux, il devait le reconnaître. Il ne s’était pas attendu à affronter un pokémon de plante. Généralement, les personnes qu’il affrontait étaient assez aguerries pour comprendre qu’on n’utilisait pas d’insecte ou de plante face à lui. Mais bref … Cela n’allait pas l’aider pour combattre Téo.

« Drakkarmin, n’hésite plus un instant. Utilise toutes tes griffes et ta puissance ! »

Il ne fallait pas hésité un instant à donner le maximum ! Le dragon poussa un petit cri de colère, fonçant à toute allure vers la Majaspic. Celle-ci resta immobile, le fixant de ses yeux avant de pousser un petit soupir.

« Majaspic ? Majas … Majaspic. » répondit doucement la créature avant de faire apparaître de multiples feuilles qui vinrent frapper et recouvrir le Drakkarmin. Celui-ci se retrouva à attaquer le sol, manquant de précision.
Dommage pour lui mais ce n’était pas ainsi qu’il allait l’avoir ! Sa Majaspic ne se laisserait pas faire et … AH ! La queue du Drakkarmin vint frapper la Majaspic sur le côté, l’envoyant quelques mètres plus loin. La créature poussa un grognement de colère, une nouvelle fois tandis que la Majaspic se redressait.
Puisqu’il en était ainsi … Autant ne pas y aller de main morte ! Elle commença à attaquer avec une Tempêteverte. Cela ressemblait un peu au Photomixeur de sa précédente attaque mais cette fois-ci, les feuilles étaient bien plus violentes qu’auparavant. Le Drakkarmin fut repoussé en arrière sur plusieurs mètres à son tour, posant une patte au sol.

« Une petite question … Est-ce là ta plus puissante créature ? »

« On peut dire cela … Même si contre un dragon, ce n’est pas forcément le meilleur choix. »

« Non … C’est assez impressionnant de voir la confiance qui règne entre vous deux malgré l’adversité dans laquelle vous êtes plongés. Néanmoins, je te concède que tu ne pourras pas gagner contre moi de cette manière. Il faut envisager de m’attaquer sur mes points faibles. »

« Malheureusement, je préfère avoir recours au maximum de pokémons que je peux. Je n’ai pas vraiment d’autres choix mais en attendant … VELICIA ! »

La créature issue du type végétal cracha un liquide violet en direction du Drakkarmin, celui-ci répliquant une nouvelle fois en arrivant à sa hauteur. D’une patte, il souleva l’imposant serpent avant de le projeter contre un mur.

Sa Majaspic était dans un triste état tandis que le Drakkarmin était recouvert par le liquide violet de son pokémon. Bon, ce n’était pas la meilleure chose qui pouvait se produire mais qu’importe. Il rappela sa pokémon, espérant ne pas avoir à l’utiliser plus tard. Il était maintenant temps de sortir son dernier pokémon.

« Soror … Je compte réellement sur toi pour le coup ! SOROR ! »

Il projeta sa pokéball, faisant apparaître son petit Carapagos. Par rapport au Drakkarmin, il semblait si ridicule et chétif. Mais il valait mieux se méfier. D’ailleurs, aussitôt, la petite tortue bleue vint cracher un laser de glace, gelant instantanément son adversaire.

« Hum ? Du premier coup ? C’est quand même peu banal. » déclara Watson.

« Je l’ai entraîné pour ça. Au moins, cela me permettra de préparer le terrain. Fais pleuvoir sur le terrain, Soror ! »

C’était son atout pour ce combat. C’était son atout … Il ne pouvait compter que sur lui ! Le temps que le Drakkarmin soit dégelé, il devait en profiter ! Une fine pluie commença à tomber tandis que Téo réfléchissait à la situation.

« Qu’est-ce que je peux … AH ! BON SANG ! SOROR ! Fais maintenant tes pouvoirs antiques ! Profite-en pour l’affaiblir voire l’éliminer ! »

C’était ça ou alors il avait perdu ! Sa Majaspic ne pouvait plus combattre ! Son Carapagos s’exécuta, des pierres flottant dans les airs avant de percuter le Drakkarmin gelé. Celui-ci s’écroula au sol, le Carapagos tapant dans ses nageoires.

« Bravo SOROR ! J’étais sûr que tu y arriverais ! J’avais bien raison de te faire confiance ! »

« Un laser glace … et une puissance antique. Même s’il n’est pas très puissant pour le moment, continuer à combattre avec ton Carapagos risque de me poser un lourd problème. Je ne peux plus reculer de toute façon. Reviens, Drakkarmin. »

Il rappela son second pokémon, Téo restant sur ses gardes. S’il n’y avait que le Drakkarmin comme second pokémon, qu’est-ce qui était présent en tant que dernier ? Généralement, ils utilisaient leur pokémon le plus puissant pour terminer un combat, quand ils n’avaient pas d’autres choix ! Alors qu’est-ce qui allait … l’attendre ?

« Tranchodon … Il est l’heure d’en terminer. »

Tranchodon ? C’était une blague ? Non … C’était normal d’affronter un dragon de la part d’un champion de type dragon. Mais Tranchodon … Tranchodon ? C’était le genre de créatures que l’on ne voyait que de rares fois dans sa vie ! Téo fit quelques pas en reculant, le Carapagos poussant un petit cri apeuré en voyant l’imposant monstre qui se tenait en face de lui. Avec lenteur et en bredouillant, Téo murmura :

« T’en … T’en fais pas, Soror. On a tout préparé hein ? On a notre plan, n’est-ce pas ? Alors, ne t’en fait pas, nous y sommes presque. D’accord ? Ne t’inquiète pas. On fait comme prévu et ça passera. Tu as la tête dure, très dure même. »

Chapitre 82 : Une journée pas comme les autres

« Bel, c’est vraiment une idée ridicule ! Je suis pire qu’analphabète ! »

« Mais non, mais non, tu n’es pas ridicule. Bon ! Faut que je mette ma veste moi. »

« Ce n’est pas une veste mais un pull … Tu sais, les pulls n’ont pas d’ouverture. Et encore, mettre un pull … Oh et puis zut … Je ne préfère rien dire. »

Pourtant, il avait parlé pendant tout le trajet. Bel était en train de déguster un petit pain au chocolat, en ayant proposé un bout à Téo qui avait refusé poliment. Maintenant qu’elle était là, il pouvait vraiment … apprécier sa compagnie. Finalement, ils arrivèrent jusqu’à un lycée et il s’était demandé une chose : comment était-ce possible que la ville change radicalement entre la nuit et le jour ? Il avait pensé … enfin, que ça ne serait pas aussi radical. Comme quoi … ENFIN BON ! Il n’était pas là pour ça !
Il regardait à gauche et à droite, des adolescents, des tas d’adolescents qui n’étaient pas dresseurs. Du moins, qui n’étaient pas partie en voyage initiatique. Il y en avait tellement … tellement … Il y avait tellement de monde. Et il commençait à être réellement apeuré par la situation. Il avait peur de ce qui se passait. Il prit subitement la main de Bel, bredouillant :

« Ne me lâche surtout pas, Bel. Je … Je ne sais pas où je dois me rendre. »

« T’en fais pas ! J’ai déjà visité les environs avant que nous venions ! Je sais où on doit se rendre et même la classe ! Ne t’inquiète pas, je suis là. »

C’était bête de se sentir rassuré et apaisé par les paroles de Bel mais ça marchait parfaitement. C’était bête … Tellement bête que ça marchait. Mais bon, Bel l’emmenait dans les couloirs, plusieurs têtes se tournant sur leur chemin. Finalement, une femme d’une trentaine d’années était là.

« Vous êtes les deux personnes dont le proviseur m’a parlé ? Je ne vous demande pas de vous présenter, vous le ferez très bien dans quelques minutes. Néanmoins, veuillez mettre votre pull, jeune demoiselle, nous allons rentrer en classe. »

Rassuré … Il devait se rassurer. Il devait vraiment se rassurer. Bel lui prit la main, lui chuchotant de se calmer avant qu’ils ne pénètrent dans la classe. Les autres élèves étaient déjà rentrés puis il fut l’heure des présentations. Côte à côte, Bel et Téo vinrent parler d’eux. Bien entendu, Téo omettait de parler de sa maladie.

« Nous sommes justes là pour une journée mais j’espère que tout se passera bien ! » s’écria l’adolescente avec joie, Téo murmurant :

« Fais attention ! Ne t’excite pas en classe, Bel ! Il faut que tu te tiennes bien. »

« Oups ! C’est vrai ! Désolée, désolée ! Où est-ce que l’on se place ? »

Heureusement pour lui et Bel, ils furent placés au fond de la salle, près des fenêtres. Il était devant et elle se trouvait derrière lui. Il prit les affaires que Bel lui tendait, seuls les livres étant prêtés par le lycée. Il était anxieux, plus qu’anxieux même.
Surtout qu’il sentait le regard des autres élèves pendant qu’il écrivait ce que le professeur disait. Même si les cours … étaient inutiles, il se sentait consciencieux. Il devait écrire correctement et montrer ce dont il était capable.

« Téo, Téo … Dis, dis … Tu as tout écouté ? Tu pourras me donner les cours plus tard ? »

« Bel … Ecoute plutôt ce que dit le professeur au lieu de demander à moi ! »

« Mais euh … Elle parle trop rapidement malheureusement. » murmura l’adolescente aux cheveux blonds. Pourtant, elle fit une petite moue, recommençant à écrire.
Le changement de professeur se fit deux heures plus tard alors que déjà, plusieurs personnes venaient s’approcher de Téo et Bel, les questionnant. D’ailleurs, un garçon demanda à Bel :

« Est-ce que vous êtes ensembles tous les deux ? »

« OUI ! Téo et moi, nous sommes ensembles ! Nous voyageons depuis le début de notre aventure ensembles ! Il combat avec moi et est toujours présent ! »

« Zut ! » pesta le garçon alors que Téo avait un petit sourire de vainqueur. Pas besoin d’être une lumière pour comprendre où avait voulu en venir le lycéen. Puis bon … Bel extrapolait encore un peu trop comme auparavant. Elle en faisait beaucoup trop. Du moins, elle en rajoutait beaucoup trop à son sujet.

Lui ? De son côté ? Disons que peu de filles s’approchaient. Il fallait dire qu’il avait une tête assez cadavérique et enfin bon … Il effrayait plus qu’autre chose malheureusement. Mais bon, ça serait possible de supporter une telle chose.

Finalement, la classe reprit et c’était maintenant au tour des mathématiques pour deux nouvelles heures. Il écouta le professeur, celui-ci remarquant les deux nouveaux élèves pour une seule journée, interrogeant Bel et Téo. Bel faisait preuve d’une plus grande intelligence qu’on ne pouvait le croire tandis que Téo répondait correctement mais sans chercher trop à parler. Il n’était pas du genre très … ouvert et à se mettre en avant.

« Téo, Téo ! Après les cours, c’est l’heure de manger. J’ai encore une surprise pour toi. On se retrouve sur le toit hein, hein ? »

« Bel … Sincèrement, tu peux éviter de parler pendant les cours ? » dit-il en tournant à moitié son visage. Bel était penchée en avant pour mieux lui chuchoter ses paroles.

« AHEM ! Je vous dérange, tous les deux ? » demanda le professeur, Téo bredouillant :

« Désolé, désolé ! Je ne savais pas quelque chose donc je lui ai posé la question ! »

« Tu aurais pu me demander, je suis le professeur, je suis là pour ça. »

Oui mais … Il s’excusa encore une fois, Bel reprenant sa place correctement. Le reste des cours se déroula tranquillement. Quand ce fut terminé, Bel vint lui prendre la main, le traînant avec elle jusqu’au toit de l’immeuble. Qu’est-ce qu’elle avait préparé ?

Et le terme préparé était vraiment celui qui collait parfaitement à la situation. Adossé contre un mur, il remarquait Bel qui ouvrait son sac avant d’en retirer deux petites boîtes recouvertes par des serviettes. Qu’est-ce que …

« J’espère que … ça sera bon, Téo. »

Ca ne pouvait qu’être bon si c’était préparé par Bel ! Elle savait parfaitement cuisiner ! Et il confirma ses pensées après quelques bouchées. Puis il s’arrêta, Bel le regardant manger, les deux coudes maintenant sa tête alors qu’elle murmurait :

« J’aimerai beaucoup te donner à manger, Téo. Je peux, dis, dis ? »

Lui donner à manger ? Ce n’était pas un peu … ridicule ? Mais après ce qu’elle disait, pourquoi pas ? Vraiment … Pourquoi pas ? Il tendit sa boîte à Bel, celle-ci commençant à récupérer les ustensiles avant que Téo n’ouvre la bouche. Il laissa la nourriture s’insinuer dans sa bouche alors que Bel semblait radieuse. Puis subitement, il s’arrêta, remarquant les petites rides au-dessus des yeux de Bel.

« Bel … Tu … Tu as mis combien de temps … pour tout ça ? »

« Le repas ? Oh ! Pas grand-chose ! Juste une heure ou deux ! Tiens ! Mange encore, Téo ! »

« Attends un petit peu … Hier, ce n’était pas préparé non ? Je n’ai rien vu de tout ça. Ne me dit pas que … Attends un peu ! BEL ! Tu es debout depuis quelle heure ? »

« C’est pas important, Téo ! L’important est que tu manges ! »

AH OUI ?! Et bien non ! Il reposa les boîtes sur le côté, fronçant les sourcils alors que Bel ne savait pas du tout quoi faire ! Puis subitement, l’adolescent plaça ses mains sur les bras de Bel, collant ses lèvres contre les siennes pendant plusieurs secondes. Bel écarquilla les yeux, rougissant violemment alors que Téo avait les yeux fermés.

« Té … Téo ? Tu … Enfin, tu as fait … »

« C’était bien la moindre des choses. Vue le mal que tu te donnes pour m’aider à améliorer ma pitoyable existence, je pense que c’est ça que je dois faire. »

« Je peux en avoir un second, dis dis ? » demanda-t-elle sur un ton enjoué, tendant déjà ses lèvres comme si elle connaissait la réponse.

Téo poussa un soupir, unissant ses lèvres avec celle de Bel une nouvelle fois. Puis elle poussa un nouveau cri, se jetant à moitié sur lui pour qu’ils soient réunis contre le mur. Elle caressa sa joue avec la sienne, les frottant plusieurs fois de suite.

« Bel, c’est ridicule ce que tu fais ! Si on nous voit, c’est … »

« J’ai quand même le droit d’embrasser le garçon qui m’embrasse non ? Puis ensuite, on va recommencer à manger tous les deux ! » coupa-t-elle, l’embrassant plusieurs fois sur chaque parcelle de son visage, la fin du déjeuner semblant bien partie.

Encore plus proches qu’avant le déjeuner, les deux personnes étaient maintenant inséparables. A la reprise des cours, elle avait rapproché son bureau du sien, les mettant tous les deux ensemble. La main gauche de Bel venait discrètement se lier à celle de Téo sous les bureaux alors qu’ils écrivaient et écoutaient ce qui se disait.

Puis finalement, toute la journée se termina et il était temps … de remercier Bel encore une fois. Oui, il l’avait adossée à un nouveau mur mais cette fois-ci au dehors du lycée. Maintenant qu’il avait passé l’une des plus merveilleuses journées de son existence, peut-être même la meilleure. Bel tendait les bras en avant, invitant Téo à se rapprocher d’elle, chose qu’il fit. Pourquoi est-ce qu’il devrait refuser d’être heureux ?
Il l’était en ce moment même, lorsqu’il embrassait longuement Bel plusieurs fois à la suite. Lui aussi la recouvrait de multiples baiser comme elle en avait pris l’habitude. Elle ? Elle disait tout simplement que ça la chatouillait, répliquant à ses embrassades par les siennes. Puis finalement, la soirée arriva rapidement et ils étaient à nouveau à l’intérieur de la tente.

Lui ? Il était couché dans le sac de couchage, Bel s’étant préparée pour aller dormir elle aussi. Cette journée … avait été si merveilleuse à ses yeux. Même si cela n’avait été qu’une journée banale, sans sports, juste des notes à écrire, il avait tellement aimé.

« Désolée par contre, Téo, ça ne se reproduira plus … pour l’école. »

« Je crois que j’ai eu tout ce que je voulais grâce à toi. Je ne vais pas encore me plaindre hein ? Bel … Tu veux dormir … comme ça ? »

Il avait tout simplement tendu les bras en avant, pour bien montrer dans quelle position il voulait dormir. C’était une position plus que confortable.

« OUI ! Bien sûr, Téo ! » s’écrit-elle en venant atterrir sur l’adolescent, couchée sur lui. Elle n’était pas contre, loin de là même. Elle recommença à l’embrasser, cela devenant une habitude chez Bel pour lui montrer à quel point elle l’appréciait.

« Seulement dormir Bel, hein ? Mais sinon … Est-ce que je peux te demander quelque chose s’il te plaît ? Enfin, tu es libre de refuser, bien entendu. »

« Dis toujours, Téo ! Après aujourd’hui, je suis prête à tout entendre ! »

« Bel … J’aimerai avoir mon huitième badge tout seul mais aussi me rendre jusqu’à la ligue en solitaire. Attends avant de … »

Elle s’était déjà mise assise sur lui, ses mains posées sur le torse de Téo. Déjà, il voyait la mine renfrognée de Bel qui l’observait, Bel coupant net la parole à Téo :

« Ta mère m’a dit que je devais veiller sur toi et je le ferai ! Et puis, maintenant que tu n’es plus dans la Team Plasma, je veux juste que tu restes le plus longtemps possible avec moi ! »

« Bel … Si je te donne mes raisons, est-ce que tu veux bien les écouter ? »

« D’accord … Je veux bien les écouter, Téo. »

« Bel … Je ne suis pas la personne la plus capable dans ce monde, loin de là même. Mais je veux juste au moins réussir à avoir mes huit badges sans que tu sois toujours derrière moi. De même, toi, tu es capable de progresser bien plus rapidement que moi. Je ne veux pas te retenir plus longtemps alors que tu as besoin d’entraîner tes pokémons pour la ligue. »

« Je ne vois pas du tout où tu veux en venir, Téo. »

« Où je veux en venir … Tout simplement sur le fait que je veux aller jusqu’à la ligue pokémon par mes propres moyens. Je ne veux pas compter sur toi. C’est pas grand-chose non ? Il ne me reste plus rien à faire. D’accord ? »

« C’est vrai … Juste le huitième badge et un peu de chemin dans la grotte … » concéda l’adolescente aux cheveux blonds dans un murmure.

« Alors s’il te plaît, demain matin, on se sépare. Toi, tu vas continuer ton voyage vers la ligue pokémon pendant que moi, je vais finir par m’entraîner et avoir mon huitième badge. Ca ne sera pas très long comme attente, je dirai deux ou trois jours au grand maximum. Qu’est-ce que tu en penses ? Ce n’est pas une bonne idée ? »

« Ce n’est pas une bonne idée … mais tu veux quand même montrer que tu es capable de te débrouiller seul, Téo. »

« C’est ça, Bel ! C’est vraiment ça ! Est-ce que tu veux bien … accepter ma requête ? Mais en contrepartie, tu peux me demander tout ce que tu veux. »

« Tout ce que je veux ? Et c’est vrai de vrai ça ? » dit-elle alors qu’il hochait la tête tout en lui souriant. Il ne reviendrait pas sur sa parole à ce sujet.

« Mais réfléchis bien quand même hein ? »

« Alors, je veux rester avec toi pour toujours ! Et je veux que tu acceptes que je te soigne ! Que j’utilise mon argent pour te soigner ! »

« Nous verrons cela en temps et en heure, Bel. »

Il n’avait pas fait un refus des plus nets contrairement à ce qu’elle pouvait s’attendre. Alors … Téo acceptait qu’elle l’aide ? Du moins … Pas totalement. Elle savait qu’il ne voulait quand même pas de son aide ou alors avec une extrême réticence.

« Bel … Tout d’abord, je tente de me débrouiller seul. Par contre, en dernier recours, nous aviserons ce qu’il faut faire, d’accord ? Est-ce que tu comprends ? »

« Bien entendu. Mais bon … Je veux bien … Mais je t’appellerai tous les jours ! »

Ça, il ne pouvait pas vraiment refuser. Il se laissa embrasser une nouvelle fois par Bel, la gardant contre son cœur, sentant tout son corps contre lui. Elle était vraiment si douce et sentait si bon. Au final, une vie paisible et tranquille, une vie heureuse, ce n’était pas impossible, même pour lui. Humpf … Oui … C’était très plaisant. Il caressa les cheveux dorés de Bel, plongeant dans son sommeil avec elle.

Chapitre 81 : Des projets d’avenir

« C’est bon hein, Téo ? » dit Bel alors qu’elle dévorait une frite par une frite.

« Disons qu’un fastfood, ce n’est pas le mieux. Ce n’est pas un restaurant mais oui, c’est plus que bon, Bel. J’espère que tu vas bien. Ca faisait longtemps, n’est-ce pas ? »

« Depuis le moment où tu m’as encore abandonnée, oui, ça faisait longtemps. »

« Merci de cette remarque très sympathique de ta part, Bel. Je note quand même que … »

Il fut étouffé par une frite qu’elle lui déposa à l’intérieur de la bouche. Il s’arrêta, toussant un peu alors qu’elle émettait un petit rire avant de reprendre :

« Je t’en veux pas du tout, Téo ! Pas pour ça mais parce que tu fais que des bêtises. Ensuite, si tu veux me rendre réellement triste, tu peux le faire hein ? Mais bon … »

« Tu sais parfaitement que ce n’est pas du tout mon but et que je ne le ferai pas ! Et je … »

Elle lui coupa encore la parole avec une nouvelle frite dans sa bouche. Qu’il se calme, hihi ! Il allait se faire du mal une nouvelle fois et ce n’était absolument pas ce qu’elle voulait actuellement ! Loin de là même ! Il s’arrêta de parler, mangeant ses frites et ses nuggets tandis qu’elle buvait sa propre boisson.

« Bon … J’ai terminé de manger, j’en ai vraiment eu assez sur ce coup. »

Elle hocha la tête positivement tout en faisant de même de son côté. De toute façon, elle n’avait pas vraiment faim depuis le début mais elle ne voulait pas le montrer à Téo. Elle s’était juste un peu inquiéter en voyant le visage de l’adolescent qui semblait si amaigri et faible. Elle avait le droit, n’est-ce pas ?

« Téo ? Tu veux faire une promenade pour digérer tout ça hein hein ? »

Hum ? Pourquoi pas ? Pourquoi pas du tout même ? Ce n’était pas un problème, loin de là même. Il se leva, Bel faisant de même de son côté avant d’aller chercher sa main. Il ne disait pas un mot, l’observant discrètement puis leurs deux mains liées. Est-ce qu’il pouvait se considérer comme chanceux ?

« Oui … J’ai de la chance … Enfin, je crois que j’en ai. » murmura-t-il à lui-même mais à voix haute, Bel l’entendant. Elle s’arrêta de marcher, le regardant avant de faire un petit sourire mutin. Elle souffla tendrement :

« Téo, Téo, c’est de moi dont tu parles ? Tu as de la chance de m’avoir ? Haha ! Je rigole ! »

« Oui, j’ai de la chance de t’avoir. C’est tout. »

AH ! Elle ne s’attendait pas à ce que l’adolescent soit aussi sincère. Elle perdit son sourire, semblant un peu confuse à son tour et rougissante. C’était vraiment … gênant quand il disait ça. Mais elle adorait plus que tout ! Elle poussa un petit cri, serrant son bras entre les siens, pressant sa poitrine contre le bras.

« Euh … Bel … Tu es un peu trop près de moi. » chuchota l’adolescent.

« Et alors ? Maintenant que nous sommes ensembles, ce n’est pas un problème non ? C’est comme ça que font les personnes amoureuses. »

« Oui … Surement … Je ne sais pas trop … Enfin, il y a de fortes chances, Bel. »

« Et moi, j’en suis sûre ! Tiens, Téo … Encore pour toi. » dit-elle avant de l’embrasser sur la joue une nouvelle fois. Elle n’arrêtait pas avec ces baisers hein ? Ca faisait au moins le quatrième ou le cinquième de la soirée. A croire qu’elle adorait lui faire ça.

« Je vais finir par croire que tu es manque d’affection, Bel. Je n’ai jamais connu une fille qui faisait autant de petits baisers de la sorte. »

« Mais c’est parce que je suis heureuse ! Vraiment heureuse, Téo ! Et pas seulement parce que tu as dit que tu m’aimais au Vokit mais parce que tu es devant moi ! C’est encore mieux ! »

« Oui mais … Quand même, je … AH ! » dit-il avant d’être coupé une nouvelle fois.

Elle le serra fortement contre elle, posant sa tête contre le torse de Téo. Vraiment … Elle était irrécupérable, n’est-ce pas ? Mais bon … Il n’avait rien contre. Par contre, l’enlacement au beau milieu de la rue, ce n’était pas forcément la chose la plus intime qui soit. Mais bon … Malgré les regards des rares passants dans cette ville si tranquille, il vint la serrer doucement contre lui à son tour, posant ses mains sur son dos.

« Téo … Téo … Tu me jures que tu vas tout faire pour te soigner hein ? Mais je veux aussi t’aider. S’il te plaît … Je veux que tu ailles mieux. »

« Tu n’auras qu’à me laisser la victoire lors de la ligue pokémon et ça sera résolu ! » répondit-il en rigolant un petit peu. Il voulait la rassurer.

« Si je peux le faire, je le ferai ! Et même si je deviens maîtresse pokémon et si tu dois m’affronter, je te laisserai ma place comme ça, tu auras de quoi te soigner ! »

Hahaha … Il avait dit cela sans réellement y croire. Il ne pensait pas arriver jusqu’au conseil des 4. Ca ne servait à rien d’y croire. Mais il voulait qu’elle ne soit pas anxieuse. Il releva le visage de Bel, embrassant son front alors qu’elle semblait surprise.

« Téo … Téo … C’est la première fois que tu m’embrasses ! »

« Et ? Euh … Je n’ai pas le droit ? Et tu n’es pas obligée d’en faire la remarque non plus. Tu pouvais juste te taire et laisser passer. »

« Téo … Téo … Est-ce que tu veux faire comme avec le Vokit ? »

Comme avec le Vokit ? Elle avait dit cela sur un petit ton mielleux alors qu’elle posait un doigt sur sa lèvre inférieure. Elle le regardait avec tendresse alors qu’il comprenait où elle voulait en venir. Comme elle voyait qu’il savait de quoi elle parlait, elle tendit faiblement ses lèvres en avant, fermant les yeux mais il la repoussa un peu.

« J’en ai plus envie maintenant ! Fallait pas me dire ça ! Ça aurait pu se passer tranquillement et calmement si tu n’avais pas fait la remarque. »

« Beuh ! Est-ce que je peux bouder ? » demanda-t-elle alors qu’elle rouvrait ses yeux, quand même bien embêtée. Il fit un geste négatif de la tête. « Mais est-ce que l’on peut aller dormir maintenant, tous les deux ? Dis, dis ? »

« Bien entendu. Je suis un peu fatigué. Mais bon, ma Majaspic me sert maintenant de monture. Tu as pu voir non ? Et toi, de ton côté ? »

« Hahaha ! Je ne te montrerai pas tout de suite mes pokémons ! Comme ça, ça sera un peu la surprise plus tard ! Tu verras plus tard, Téo ! Vivement demain ! »

« Par contre, ton sac me semble un peu plus lourd que d’habitude. Qu’est-ce que tu as fait avec ? » demanda Téo alors qu’elle bredouillait :

« Juste quelques habits. Rien … Rien de plus ! »

Hum … Il valait mieux ne pas demander ce que c’était comme habits. Bel était une adolescente, c’était normal d’apprécier les vêtements. Il n’allait surtout pas lui faire un reproche là-dessus. Bel le libéra finalement de son étreinte avant de l’emmener hors de la ville. Elle se dirigea vers un petit coin boisé, là où généralement, les dresseurs pouvaient planter leurs tentes pour aller se reposer s’ils ne voulaient pas payer un hôtel. Elle commença à planter la tente, Téo venant l’épauler. Ça allait lui faire bizarre …

« J’ai pris l’habitude de me retrouver dans un lit avec ma maladie. Je me demande si je vais pouvoir m’habituer à dormir à nouveau dans un sac de couchage. »

« Car tu as peur d’avoir trop froid ! Moi, j’ai la solution ! »

Ah oui ? Et c’était quoi la solution ? Il ne posa pas la question, attendant néanmoins qu’elle termine de mettre la tente. Il était assez fatigué et tombait de sommeil. Bel était dans le même cas d’après ce qu’il pouvait remarquer. Tant mieux. Il rentra dans la tente, haussant un sourcil avant de remarquer … quelque chose.

« Bel, il y a un souci et un gros. Je ne vois qu’un sac de couchage. Je crois que … »

« Moi, je crois que toi et moi, on va dormir dans le même sac de couchage ! En fait, j’ai pris un grand sac pour nous deux ! C’est un sac de couchage de couples comme il m’a dit le vendeur, hier ! » coupa-t-elle comme à son habitude.

« De … De … De couple ? »

« Ben oui ! C’est ce que nous sommes maintenant, non ? »

… … … C’était vrai. Il ne pouvait pas le nier. Elle retira son chapeau, demandant à Téo de tourner le dos pendant qu’elle allait mettre de quoi dormir. Lui, fit la même chose bien qu’il retirait un peu ses affaires sans rien mettre d’autres. Après tout ce qui s’était passé, il était plutôt du genre à dormir dehors, oui.

« Téo ? Tu n’as pas de pyjama ?! »

Il avait juste laissé son t-shirt et son caleçon, semblant un peu confus alors qu’elle-même … Elle était vraiment mignonne dans cette chemise de nuit orange qui s’allait au bas en tissu. Enfin, elle ne semblait … HEY !

« Je n’ai pas vraiment froid et puis je … »

« Tu viens par ici, tout de suite, Téo ! »

Sans même lui laisser le temps de s’exprimer, elle le força à se coucher dans le sac de couchage, elle faisant de même. Elle se colla tout contre lui, Téo levant les yeux pour regarder la toile. Il valait mieux … que de regarder le décolleté de Bel. Car oui, elle avait laissé un ou deux boutons ouverts et elle ne portait rien dessous. C’est ça qu’il avait remarqué principalement dans sa tenue.

« Téo … Dis … Dis … Quant ta maladie sera soignée, tu voudras faire quoi ? »

« Toi d’abord, Bel. Je ne sais pas du tout ce que tu veux faire … à part devenir maîtresse pokémon. Il y a quand même autre chose, non ? »

« Euh … Oui … Enfin, je crois, je ne suis pas sûre du tout ! Mais euh … Je pensais devenir maîtresse pokémon puis continuer à voyager dans tout Unys. Puis découvrir de nouveaux pokémons et de nouvelles personnes. »

« Tu es vraiment une exploratrice dans l’âme, n’est-ce pas ? Tu penses vraiment qu’aux voyages, voyages … Moi, je suis plutôt sédentaire. »

« Mais si ça ne te plaît pas de voyager, Téo, alors, on s’installera dans un coin et on y bougera plus ! Moi, ce n’est pas un souci ! »

Hein ? Quoi ? Elle pensait vraiment que cela allait durer des années ? Le fait qu’il l’aime et inversement ? Elle était vraiment attachante quand elle pensait ainsi, oui. Mais pour le moment, il fallait peut-être lui répondre :

« Bel … Je veux m’occuper des fleurs et des pokémons plante et insecte. Je ne sais pas vraiment comment faire mais je pense que je vais rester dans ce domaine. »

« Et je t’y aiderai, Téo ! Je t’y aiderai, je te le promets ! Mais … »

Elle s’arrêta, baillant légèrement en mettant une main devant sa bouche. Elle était si mignonne comme ça. Il prit une profonde respiration, la gardant contre lui pour bien sentir son corps. Elle était quand même belle … très belle même.

« Allons dormir, Bel. Il se fait tard et je suis fatigué. »

Elle ne répondit pas, ne faisant que gesticuler légèrement contre lui pour montrer qu’elle acquiesçait d’un hochement de tête. Ils s’endormirent rapidement tous les deux, les mains de l’un posées sur le dos de l’autre pour être sûr de ne pas se détacher.

Le lendemain matin, il fut surpris de voir que le soleil s’était levé mais surtout qu’il devait être à peine sept heures voire même un peu moins. Il remarqua aussi qu’il y avait des habits à côté de lui. C’était quoi ça ?

« Téo ! Téo ! Enfile ce que je t’ai mis à côté de la tente ! J’ai une GROOOOOSSE surprise pour toi si tu es gentil ! Mais il faut que tu te dépêches ! »

Qu’il se dépêche ? D’accord ! D’accord ! Mais il n’était pas sûr de tout comprendre ! Il s’habilla, remarquant qu’il portait une veste brune par-dessus un haut blanc. C’était quoi cette tenue ? Il ne savait pas … Mais il avait aussi un pantalon noir. Il sortit de la tente, bredouillant à Bel alors qu’il ne la voyait pas encore :

« Bel ? Où est-ce que tu as trouvé ça ? C’est bizarre comme tenue. On pourrait presque croire que c’est une tenue d’éco … »

Il ne termina pas sa phrase, regardant l’adolescente en face de lui. Elle portait une jupe noire et une chemise blanche avec un petit nœud rouge. Mais le plus bizarre était aussi de la voir sans même son chapeau habituel. C’était choquant en un sens. Choquant … mais beau.

« Bel … Qu’est-ce que … ça veut dire ? »

« Aujourd’hui, c’est ton premier jour d’école, Téo ! »

« De … De … De quoi ? »

Il avait cru très mal entendre mais Bel avait sa veste brune elle aussi maintenue sur son bras tandis qu’il cherchait à comprendre ce qui se passait. Bel … venait de dire quoi ? Son pre…mier jour d’école ? Mais comment ?

« J’ai demandé à une école si je pouvais venir avec toi pour une seule journée, exceptionnellement ! Car tu n’as jamais été à l’école ! Ça n’a pas été facile mais quand ils ont vu que j’ai même acheté des vêtements pour être comme eux au niveau vestimentaire puis aussi un peu de fourniture, ils ont accepté ! »

« Mais mais mais … Attends un peu, l’école ? Mais je n’y ai jamais été ! Je ne connais rien du tout ! Enfin, si … Ma mère me servait de professeur mais … »

« Aller ! Aller ! Viens ! On y va ! On va d’abord aller à la boulangerie pour acheter des petits pains au chocolat puis ensuite, direction l’école car sinon, on va être en retard ! »

« Mais mais mais … Attends un peu Bel ! Attends un petit peu ! »

« MAIS NON ! On n’attends pas, Téo ! C’est l’heure d’y aller ! »

Mais mais mais ! Il n’avait jamais été à l’école ! C’était trop soudain pour lui ! Comment est-ce que Bel avait fait pour réussir tout ça ? Il avait l’air complètement stupide ! Il le savait ! En plus, elle avait complètement oublié de ranger la tente. Lorsqu’il le lui dit, elle revint en arrière, accélérant le rythme à une vitesse folle. A croire que c’était elle qui était excitée par cela. Enfin … Il ne devait pas nier qu’il l’était aussi … un petit peu … voire beaucoup.

Chapitre 80 : Les rassurer

« Voilà donc Janusia … » murmura faiblement l’adolescent aux cheveux noirs.
Cela faisait maintenant deux jours de marche. Et il était finalement arrivé à ça. Il avait été obligé de réconforter ses pokémons après la défaite cuisante contre Flore. Mais … Maintenant, ce n’était pas pareil. Ce n’était pas ça … qui devait se passer. Loin de là même. Il ne devait pas continuer à penser de la sorte, loin de là même. Il ne devait pas rester fixer sur cette défaite même s’il n’allait pas avancer.
Il le savait parfaitement. Il savait parfaitement … qu’il était moins bon que Bel ou Flore. Mais il faisait des efforts ! Beaucoup d’efforts même ! Il faisait énormément d’efforts pour arriver à ça ! Il regarda Janusia. La nuit allait bientôt tomber. Et bizarrement, la ville semblait si calme et tranquille. Il se dirigea vers le centre pokémon, pénétrant à l’intérieur. Il se dirigea vers l’infirmière Joëlle, tendant ses pokéballs.

« Est-ce que vous pouvez vous en occuper ? Après un combat, j’ai essayé de les soigner mais ça ne sera jamais aussi efficace qu’un véritable soin de la part du centre. »

« Bien entendu. Vous voulez patienter dans la salle à votre disposition ? «

« Je crois que je vais aller vers un ordinateur pour appeler quelqu’un. Est-ce qu’il y en a un de disponible ? » demanda une nouvelle fois l’adolescent, l’infirmière Joëlle lui montrant les différents ordinateurs à sa disposition. Il la remercia d’un hochement de tête avant de se diriger vers l’un d’entre eux. Il était temps … d’affronter une certaine personne.

Une personne redoutable. Enfin, une personne qui le faisait trembler. Peu à peu, il appuyait sur les boutons, prenant une profonde respiration. Il avait un peu peur … Il devait se l’avouer. Il devait l’avouer. Mais ce n’était pas … le moment de flancher. Le visage d’une femme aux longs cheveux noirs fit son apparition à quelques centimètres de l’écran puis subitement collé contre l’écran avant qu’un cri ne se fasse entendre :

« TEO ! TEO ! C’est toi ?! TEO ! »

« Coucou … Maman … » murmura tout simplement l’adolescent, confus et gêné.

« Où est-ce que es ?! AH ! » s’écria une nouvelle fois la femme, posant une main sur ses yeux. Elle n’avait pas pu s’empêcher de retenir ses larmes en le revoyant.

« Je suis à Janusia, Maman. Je suis en direction pour obtenir le huitième badge. »

« J’étais morte d’inquiétude ! Tu es parti sans prévenir depuis des mois ! Si … Si … S’il n’y avait pas eu le professeur Araragi … et cette jeune fille nommée Bel, je n’aurai jamais su ce que tu devenais ! Et ça fait quand même plusieurs semaines voire mois que je n’ai pas eu de tes nouvelles de la part du professeur ou Bel ! »

« Oui … Je n’ai pas vraiment eu le temps de les appeler aussi. Pardon … Euh … Sinon, comment est-ce que tu vas, Maman ? »

« Est-ce que j’ai une tête à aller bien, Téo ? TEO ! »

C’était une question stupide, il le savait parfaitement. Mais bon … Maintenant qu’il avait sa mère en face de lui, il se sentait un peu plus rassuré. Et il espérait que c’était aussi le cas de la femme aux cheveux noirs. Il reprit d’une voix faible :

« Désolé, maman … Enfin … Je ne compte pas rentrer tout de suite. »

« Regarde-moi ces bras ! Et ce visage creusé ! Tu ne vas pas bien du tout, Téo ! »

« Mais si … Maman. Mais si … C’est juste que je ne mange pas beaucoup dernièrement. Mais je prends tous mes médicaments, ne t’en fait pas. »

Par contre, il préférait omettre la partie où il avait eu un arrêt cardiaque. Oui … Il valait mieux pour lui ne pas trop y penser. C’était une question vitale car sinon, il y avait de fortes chances qu’elle tente de l’arrêter dans son voyage et ça, il ne pouvait pas l’accepter.

« Je ne suis pas convaincue du tout. J’ai cru entendre que tu étais à Janusia, tu as bien dit ça hein ? Je vais demander aussitôt à ce … »

« A ce que tu ne fasses rien, MAMAN ! Je suis assez grand pour me débrouiller seul ! »

« PAS LORSQUE L’ON A UNE MALADIE GRAVE, TEO ! »

« SI ! Et tu sais pourquoi ? Car depuis plusieurs mois, tu n’es pas à côté de moi, maman ! Et est-ce que j’ai l’air mourant ? En mauvaise santé ? NON ! Je ne le suis pas ! C’est que je vais bien ! Contrairement à ce que tu veux croire ! »

« Je veux surtout que tu reviennes à la maison et que je n’ai plus à m’inquiéter à ton sujet ! Est-ce trop compliqué de comprendre ça, Téo ? HEIN ? Est-ce que trop compliqué de te dire que je me fais du souci pour mon fils unique mourant et atteint d’une myasthénie ?! »

« Pas besoin d’en parler aussi fort ! Ou alors, tu veux que tout le monde t’entende ? » répondit l’adolescent en serrant les dents.

« Oui ! C’est peut-être le cas ! Comme ça, tu comprendras peut-être un peu la gravité de la situation et tu penseras alors à revenir à la maison ! »

« Jeune homme ! Vos pokémons sont prêts ! »

« Hum … On m’appelle, je reviens d’ici quelques secondes. Que tu vois au moins que je ne suis pas accompagné par n’importe qui. »

Il avait terminé sa phrase par une pointe d’ironie alors qu’il allait chercher ses cinq pokéballs. Il revint devant l’écran montrant sa mère, faisant apparaître son Pyronille avant de dire :

« Phenan … Je commence par le petit dernier. Il est né d’un œuf et donc, il ne connait rien à l’état sauvage. J’ai de grandes espérances pour lui. Comme tu peux le voir, c’est un insecte mais ce n’est pas un problème. Phénan, voilà ma mère. »

« Pyro ? Pyronille ? » demanda le Pokémon, rapprochant son corps d’écran pour observer la personne qui était dessus. Sa mère ne répondit pas, Téo rappelant son Pyronille. Il fit sortir maintenant son Carapagos avant de dire :

« Voilà Soror … Lui, je l’ai fait ressusciter à partir d’un fossile. Mais je crois que le professeur Araragi a dû au moins t’en parler de ça non ? »

« C’est à ce moment précis que j’ai eu de tes nouvelles, c’était les dernières … »

« Oui, bon ! Puisque ça ne t’intéresse pas, désolé Soror, je te rappelle. Je vais maintenant montrer les derniers pokémons qui m’accompagnent. Voilà Lisanée et Selesti. »

Autant sortir les deux pokémons en même temps. Voilà que sa Manternel et sa Fragilady firent leurs apparitions de chaque côté de la chaise sur laquelle il était assise. Les deux pokémons observèrent l’écran, faisant des gestes de la patte pour saluer la femme en face d’elles. La mère de Téo murmura :

« Tu n’aurais pas par hasard beaucoup d’insectes … et de plantes ? »

« Si … C’est même mon gros désavantage. Mais il semblerait qu’inexorablement, je suis attiré par ces pokémons spécifiquement. »

« Tu as toujours aimé les fleurs et les insectes. Ce n’est rien de si étonnant, Téo. » reprit sa mère, semblant s’être calmée maintenant alors qu’une dernière pokéball s’ouvrait sans même qu’il ne fasse quelque chose. Aussitôt, la chaise se retrouva enroulée par le corps de la Majaspic mais aussi Téo.

« Euh … J’allais oublier la plus importante. Mon premier pokémon. Vélicia. Une Majaspic assez attachante comme tu peux le voir. »

« Je vois cela … Elle semble très amicale et sympathique, non ? »

« Plus que ça … C’est avec elle que j’ai le meilleur rapport. Si je me sens vraiment mal, c’est elle qui s’occupe de moi quand je ne vais pas bien. Elle me transporte sur son dos. Donc tu vois, maman, tu n’as pas à t’inquiéter. Mes pokémons sont capables de m’aider mais surtout de comprendre si j’ai un problème. »

« Je vois … mais ce ne sont que des pokémons, ce n’est pas une personne. Si au moins, je savais que tu étais accompagné mais je ne vois même pas Bel. D’ailleurs, Téo, je m’en suis rappelé dernièrement mais Bel, ce n’était pas l’adolescente qui est venue à la maison quand nous avions cette adolescente nommée Percila comme locataire ? »

« Si, si … Maman … Enfin bon … Bel est ailleurs, elle a déjà son huitième badge. Elle n’est pas avec moi, je suis vraiment désolé. »

Les trois pokémons à côté de Téo reculèrent un peu, sa Majaspic le libérant de son étreinte. Pfiou … Il pouvait respirer un peu plus. Il ne remarqua pas que ses pokémons regardaient derrière lui, se poussant un peu. Du moins, il vit simplement sa mère qui haussait un sourcil. Qu’est-ce qu’il y avait ? Il avait dit une bêtise ? Peut-être que sa mère appréciait grandement Bel et que le fait qu’il ne soit pas avec elle … Enfin bon, il …

« COUCOU ! DEVINE QUI C’EST ?! »

AH ! Deux mains se posèrent sur ses yeux alors qu’il sursautait sur sa chaise. Celle-ci tomba sur le côté, Téo tombant lui-même sur la personne derrière lui. Un petit gémissement de la part de la personne mais aussi de lui et il savait à qui il avait affaire.

« Bel … Mais je croyais que tu étais partie de Janusia … »

Ce fut la seule chose qu’il put dire alors qu’il avait ses mains posées par inadvertance à un endroit dont il aurait préféré ne pas les mettre. Il retira ses mains, se redressant avant d’aider Bel. Pfiou … C’était difficile … Très difficile même de l’aider à se lever.

« Je suis jamais partie ! Hihihi ! Fallait bien que je te fasse une surprise ! Et tu n’étais même pas au courant alors, je crois que j’ai réussi mon coup ! Coucou, Téo. »

Elle vint subitement l’embrasser sur la joue, le décontenançant. Puis il se rappela que sa mère était à l’écran ! ET ZUT ! Ca ne se faisait pas ! Il bredouilla aussitôt à sa mère :

« Maman, ce n’est pas ce que tu crois ! »

« OH ! Mais c’est la maman de Téo. Bonjour madame ! Vous allez bien depuis tout ce temps ? Vous avez vue ? Téo a plein de beaux pokémons ! Et en plus, il a réussi à avoir ses deux badges durant le même jour ! »

« Bel … Calme-toi, tu vas effrayer ma mère. » bafouilla Téo. Il ne savait pas du tout où il devait se mettre après le baiser de l’adolescente sur la joue. Sa mère avait toujours le regard suspicieux, puis subitement, Bel vint prendre le bras de Téo entre les siens, reprenant :

« Et puis, j’ai aussi une grande nouvelle à vous dire ! Téo et moi, on est ensemble ! »

Ah ! Il … Il … Il ne savait pas quoi répondre maintenant. Il avait la bouche grande ouverte, Bel revenant l’embrasser sur la joue, prenant maintenant sa main dans la sienne. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Qu’est-ce qu’il devait faire maintenant ?

« Téo … Est-ce que c’est vrai ce que vient de me dire Bel ? Est-ce que toi et elle, vous … »

« Maman … C’est un peu compliqué. Enfin, je ne sais pas trop comment l’expliquer. Je t’avoue que je ne sais pas trop comment te le dire malheureusement. »

« Je crois que j’ai déjà ma réponse. Je prends ça pour un oui. Bel … Est-ce que je peux te demander une chose ? De t’occuper de mon imbécile de fils. Il ne comprend pas qu’il joue avec sa santé. Mais si je sais qu’il est à côté de toi, je serai plus sereine et je le laisserai continuer son voyage alors qu’il est si près du but. »

« Maman ! Ca ne se fait pas ! Je ne suis pas un enfant et … »

« BIEN ENTENDU ! Téo veille sur moi car sans lui, mon père ne m’aurait jamais laissé partir ! Alors, moi, je fais pareil de mon côté ! Je vais veiller sur lui car sinon, il ne pourra pas continuer son voyage ! Alors, je suis d’accord ! »

« Tant mieux alors … Téo, je te laisse à la charge de Bel. Ne sois pas un poids pour elle et termine ton voyage le plus rapidement possible. »

« Oui, oui ! C’est bon ! Pfff ! Je coupe la communication ! »

Il était maintenant plus que gêné. Il arrêta de parler avec sa mère, ayant éteint l’écran et stoppé la discussion. Maintenant, il se tournait vers Bel qui se penchait un peu en avant, un grand sourire aux lèvres. Il murmura :

« Comment ça se fait que tu es ici ? Je pensais … que tu étais partie à la ligue pokémon. »

« Pas du tout ! Hihihi ! Même si tu as mis un peu de temps pour venir jusqu’à Janusia, je voulais t’attendre mais en même temps, j’ai pu tout préparer. »

« Préparer quoi ? Qu’est-ce que tu as encore manigancé, Bel ? » demanda l’adolescent, Bel posant un doigt sur les lèvres de Téo.

« Je ne te le dirai pas ! Tu verras demain ! Car c’est un secret ! »

« Demain ? Que … Oh zut ! C’est vrai qu’il fait déjà nuit ! J’ai complètement oublié ça. Je suis vraiment stupide des fois. Revenez dans vos pokéballs. » dit-il à l’encontre de ses pokémons, ces dernières s’exécutant sans un mot.

« Alors, tu sais quoi ? Comme on est encore pas trop tard, on va aller manger tous les deux un petit morceau ! Puis ensuite, on va trouver un endroit où on mettra la tente puis on va dormir tous les deux ! D’accord hein hein ? »

« Euh … Je ne suis pas sûr que ça … Oh et puis zut … »

« Maintenant que l’on est ensembles, ce n’est pas effrayant de dormir tous les deux non ? »

« Ce n’est pas vraiment ça, Bel … Pas du tout même. »

Mais bon … Il était au moins heureux de la revoir. Cela avait été une surprise … Une agréable surprise même. Il le reconnaissait amplement. Bel vint lui prend les mains dans les siennes, l’embrassant encore une fois sur la joue avant de murmurer :

« On y va maintenant, Téo ? On va quitter le centre pokémon puis on va manger un petit bout ! Car je suis sûre que tu n’as rien mangé ! Je le vois sur ton visage ! »

« Ca se voit tellement que ça ? Pfff … Bon, je veux bien aller manger. Tu m’y conduis ? Puisque tu connais si bien Janusia. Quand même, cette ville est plus tranquille que je n’aurai cru en ce qui concerne les bâtiments. »

« Hihihi ! Demain, je te ferai visiter la ville ! »

Demain était un autre jour. Ils quittèrent le centre pokémon, Bel tenant sa main alors qu’il prenait une profonde respiration. Dans le fond, cette chaleur dans sa main, c’était vraiment l’unique chose importante pour lui à ce moment précis.

Chapitre 79 : Belle comme une fleur

« Qu’est-ce que … »

Alors qu’il était sur le dos de sa Majaspic, un petit Poichigeon fit son apparition dans les airs, ayant un petit colis attaché au cou. Il fonça vers l’adolescent, poussant des petits roucoulements tout en tournant autour de Téo.

« Hein ? Quoi ? C’est pour moi ? Mais comment est-ce que ça se fait ? Enfin bon … Je … Euh … C’est un colis pour moi ? Mais de la part de qui ? »

« Druuu Poichi ! Poichi ! » répondit le pigeon ne pouvant guère réellement aider Téo avec cela. L’adolescent soupira, récupérant le colis avant que le Poichigeon ne décolle dans les airs, s’en allant. Hein ? C’était de la part de Carolina ? Il l’avait à peine quittée une journée et voilà qu’elle lui écrivait déjà ? Elle était plutôt forte comme fille ! Et il ne pensait pas à une partie de son anatomie quand il disait ça !

Alors … C’était quoi ? Que … Qu’est-ce que … Une pierre ? Une pierre qui brillait comme la lumière du soleil ! Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il commença à lire la petite lettre qui était à côté de la pierre, marmonnant :

« Alors, si j’ai bien compris, c’est une pierre Soleil … Un cadeau de sa part pour le moment passé avec elle dans l’avion, moui … Et ensuite ? »

Et ensuite ? Cette pierre Soleil lui permettrait de faire évoluer sa Chlorobule ? Ah bon ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’était même pas au courant. Il faut dire qu’au niveau des pokémons, il n’avait pas des connaissances impressionnantes contrairement aux apparences. Il sortit sa Chlorobule, la regardant longuement avant de dire :

« Selesti ? Est-ce que tu veux évoluer ? Je te le demande maintenant car je ne suis pas sûr que je puisse le faire un autre moment. Si c’est le cas, tu dois toucher cette pierre, d’accord ? Par contre, je suis désolé, je ne t’ai même pas dit bonjour. »

« Chloro … Chlorobule ! Bule, bule, bule. » répondit doucement la pokémon avant de s’approcher de la pierre, reculant finalement après quelques secondes.

« Hum … Tu n’en as pas envie, ça se comprend parfaitement. C’est un peu effrayant. »
Pourtant, elle sauta subitement sur la main de Téo qui tenait la pierre, la créature commençant à briller fortement avant de changer de forme et de grandir. C’est vrai … Elle n’était pas forcément très grande même maintenant, mais qu’est-ce qu’elle était jolie. La Majaspic s’approcha d’elle, l’étudiant de gauche à droite alors que Téo disait :

« Je pensais que tu ne voulais pas … Comme quoi, je me suis trompé lourdement. Tu es toute belle, toi aussi, ma … petite Fragilady, c’est ça ? »

« FRAGI ! FRAGILADY ! » s’écria la pokémon, tournoyant sur elle-même, laissant un petit peu de pollen de la fleur sur son crâne tout en poussant des petits cris de joie. Au moins, elle était heureuse, c’était quand même le plus important dans l’histoire. Mais bon … Autant sortir tous ses pokémons et continuer à marcher avec eux.

Il aurait bien dit avec elles mais ce n’était pas totalement le cas. Il avait quand même deux pokémons mâle d’après ce qu’il remarquait. D’ailleurs, il se demandait quand est-ce que sa Couverdure allait évoluer. En y réfléchissant bien, elle était l’une de ses premières pokémon mais elle avait encore du chemin à faire.

« Trouvons un endroit où nous reposer. Nous devrions arriver à Janusia d’ici deux ou trois jours normalement. » murmura l’adolescent calmement.

Calmement … ou faiblement … Il ne savait pas du tout, à part qu’il était un peu fatigué à cause de tout cela. Mais ce n’était pas que ça, loin de là. Pfiou … Il avait encore ses médicaments mais il les prenait à peine. Quant au fait de manger … Il n’avait pas faim.
Comme si Vélicia avait remarqué son problème, elle frotta son museau contre sa joue, remontrant son cou pour l’inviter à s’accroche une nouvelle fois autour. Chose qu’il fit avec encore un peu de réticence. Il n’aimait pas se servir de ses pokémons de la sorte. C’était un peu monstrueux il trouvait.
Peut-être que les paroles de N revenaient dans sa mémoire ? Du moins, ce genre de propos comme quoi les pokémons n’étaient pas des objets. Vraiment … Qu’est-ce qu’il était bête de penser de la sorte … Hum … Pas vraiment, il était lui-même tout simplement.

« Oh ? Quelqu’un ? Je ne pensais pas trouver une autre personne dans ce coin reculé des abords de Janusia. Je me suis pourtant assez éloigné de la ville. »

Ses cinq pokémons s’arrêtèrent de bouger alors qu’il rouvrait ses yeux. Il avait pas rêvé, normalement, n’est-ce pas ? D’où est-ce qu’elle venait ? Il remarqua une jeune femme, qui devait avoir une vingtaine d’années voire un peu plus. Elle avait de longs cheveux blonds, des yeux bleus et portait une veste orange ainsi qu’un top noir. Elle avait un pantalon moulant de même couleur, trois pokéballs en main.

« Est-ce que tu as besoin de soin ? Voire une Majaspic servir de transport est vraiment rare. »

« Non … Non … C’est bon … mais à qui est-ce que j’ai affaire ? »

« Je ne peux pas te le dire, j’en suis vraiment désolée. Ou alors, seulement si nous faisons un petit combat de pokémons. Qu’est-ce que tu en penses ? J’ai besoin d’entraînement avant d’aller affronter la ligue ce mois-ci. »

« La ligue … Qu’est-ce que … Ca veut dire que vous avez déjà les huit badges ? »

« C’est exact ! Mais ce n’est pas aussi impressionnant qu’on ne le croit. Alors ? Qu’en penses-tu ? Est-ce que tu veux quand même essayer de m’affronter ? Cela me plairait beaucoup si je peux te l’admettre. »

« Euh … Je n’ai que sept badges et si vous avez souvent participé à la ligue pokémon, je dois vous admettre que malheureusement, je ne serai pas à votre taille. »

« Il ne faut jamais dire jamais ! Et tu sais pourquoi ? Car c’est en perdant que l’on progresse aussi ! Ainsi, la victoire n’est qu’éphémère. L’important est d’évoluer dans le bon sens. »

« Je ne suis pas vraiment sûr de tout comprendre, malheureusement. J’en suis désolé. »

« Ne t’excuse donc pas pour cela. Mais est-ce que tu veux bien ? »

Elle était quand même plutôt insistante comme femme non ? Il valait mieux se méfier en même temps. Mais après tout … Peut-être que cela lui permettrait de voir ce que sa Fragilady valait maintenant ? Il hocha la tête, murmurant :

« Je veux bien vous affronter. Par contre, vous remarquerez que mon équipe n’est pas forcément très homogène. Je ne recherche pas la victoire à tout prix. »

« Drôle de paroles de la part d’un dresseur. Pourtant, c’est bien un but à atteindre. Mais je comprends où tu veux en venir et j’accepte de n’utiliser que trois de mes pokémons. Et non forcément ceux qui sont avantagés par rapport aux tiens. Tu peux utiliser tes cinq pokémons si tu le désires, ça ne me dérange pas. »

« Euh … Je préfère éviter. Enfin bon … Selesti, vas donc te préparer. »

« Fragi ? Fragilady ! Fragi ! FRAGILADY ! » s’exclama la pokémon avec joie alors qu’il hochait la tête doucement. Bien entendu qu’elle allait être de la partie elle aussi.

Maintenant … Il fallait juste voir comment ça allait se passer. Il ne le sentait pas … Pas du tout même pour dire. Qu’est-ce qu’il allait affronter ? Du moins … Qu’est-ce que sa Fragilady allait affronter ? La jeune femme fit quelques pas en arrière, réfléchissant pendant quelques secondes avant de s’exclamer :

« Voilà ! Tu es prêt ? Voici donc mon premier pokémon ! Drakkarmin ! »

QUOI ?! Un Dragon ?! Et elle disait qu’elle allait y aller doucement ! MON ŒIL ! Il ne répondit pas, tentant de rester calme alors que sa Fragilady reculait un peu de peur. Pourtant, elle se montra plus forte que prévue et commença tout de suite à attaquer, des fleurs apparaissant autour d’elle alors qu’elle se mettait à danser.

Elle évita tout d’abord les premières flammes du Drakkarmin, envoyant ses pétales sur lui alors qu’en même temps, tout s’accélérait peu à peu. Les flammes du Drakkarmin vinrent percuter la Fragilady alors que celle-ci tentait désespérément de lutter mais rien à faire. Malgré son évolution, elle ne pouvait pas faire le poids face à un dragon.

« Hum … J’ai peut-être visé un peu trop haut au départ. Néanmoins, que ta Fragilady sache danser tout de suite montre qu’elle a fait de très gros efforts. Elle est capable de devenir redoutable plus tard. Est-ce que tu veux déjà appeler ton second pokémon ? »

BIEN SUR ! Mais cette fois-ci, il n’allait pas laisser le choix au Drakkarmin ! La preuve ? Il fit appel à son Carapagos ! Il lui demanda aussitôt de lancer un rayon de glace ! Le rayon percuta le Drakkarmin, celui-ci faisant quelques pas en reculant.

« Hum … Cela risque d’être dangereux. Qu’importe sa taille, il faut toujours se méfier de son adversaire. Reviens donc, Drakkarmin. Je pense que je vais déjà faire appel à un autre pokémon au cas-où. Simplement pour te donner une petite surprise. Ohmassacre ! Fais ton apparition ! » répondit la jeune femme avec entrain.

Ohmassacre ? Mais c’était quoi cette différence de niveau avec lui ? Il vit apparaître maintenant une créature ressemblant à un serpent avec deux longues pattes. Mais ce n’était pas n’importe quoi. Il le savait parfaitement.

D’ailleurs, il en eut la démonstration quelques instants plus tard. Un éclair vint percuter avec violence son Carapagos, le mettant hors de combat comme si de rien n’était. La décharge avait été si forte … qu’il n’avait rien pu faire. BON ! Il n’avait pas le choix ! Il savait ce qu’il devait faire ! Il appela sa Couverdure. Avec elle, il allait pouvoir gagner ! La raison était simple : les plantes étaient plus résistantes à l’électricité qu’on ne le croyait !

« Couverdure ! Continue de te protéger ! Renforce ta défense au maximum ! Que ses éclairs soient inefficaces ! »

Il fallait qu’il se convainque qu’il en était capable. Plus facile à dire qu’à faire mais bon … Pourtant, la petite créature plaça ses pattes en forme de feuilles devant elle.

« Hum ? C’est ce que j’attendais de ta part mais ça ne sera pas suffisant. Ohmassacre … Lance-flammes. » murmura la femme avec lenteur.
QUOI ?! LANCE-FLAMMES ?! Il écarquilla les yeux, clignant plusieurs fois pour être sûr d’avoir bien compris ! Mais ce fut bien un souffle de feu qui sortit de la gueule du Ohmassacre, venant recouvrir le corps de la Couverdure ! Elle n’allait pas survivre après une telle chose ! BON SANG !

« C’est quoi ça ? Comment ça se fait que … Enfin … Non … »

« De ? Qu’il ait appris une telle attaque ? Des fois, il faut surprendre son adversaire et … »

Elle s’arrêta, fronçant les sourcils alors qu’elle remarquait que la Couverdure était encore debout et s’illuminait. Hum … Ca serait un peu plus problématique qu’auparavant mais rien de bien dangereux normalement. Pourtant, la créature vint grandir à son tour, des pattes lui poussant alors qu’elle paraissait devant Téo.

« Manternel ! Man … Mante … Manternel. »

Et même sans attendre que l’Ohmassacre ne réagisse après son évolution, elle courut vers lui, le frappant lourdement de ses deux faux. Le pokémon recula plusieurs fois, recommençant à cracher ses flammes mais la Manternel se déplaçait avec vivacité.

Un peu trop rapide même pour ce Ohmassacre. Celui-ci tenta bien d’utiliser ses flammes mais rien à faire, elle les esquivait. Il poussa un hurlement de rage avant qu’une onde de choc ne se ferme autour de lui, paralysant la Manternel.
Ca ne servait à rien … Les pokémons de son adversaire étaient beaucoup plus doués que les siens. Mais surtout beaucoup plus expérimentés. Qu’est-ce qu’il pouvait y faire hein ? Rien du tout malheureusement. Rien de rien … Il ne pouvait rien faire. Déjà sa Majaspic se présentait pour se battre mais il fit un geste de la main.

« Je ne préfère pas continuer. La différence de niveau est clairement visible. »

« Tu ne peux pas avoir avant de juger. Pourquoi abandonnes-tu aussi rapidement ? »

« Car je suis réaliste. Je vois à quel point la ligue pokémon est difficile. Je vois aussi ce qui me manque … Ce qui me manque réellement. Merci pour ce combat et de m’avoir ouvert les yeux. Maintenant, il faut que j’aille soigner mes pokémons pour qu’ils puissent se reposer. Je ne laisserai pas Majaspic se faire abattre de la même manière. Et il est hors de question que mon Pyronille qui est né il y a à peine quelques jours se batte lui aussi. »

« … … … Le problème de ton équipe, c’est qu’elle n’est pas homogène. Néanmoins, tu as des capacités, tu as de bons pokémons. Mais tu as deux insectes et trois plantes. Sur cinq pokémons, cela est beaucoup trop gros. Tu devrais envisager un sixième pokémon ou alors quelques changements dans ton équipe. »

« Je trouve mon équipe très bien comme elle est … Je ne recherche pas la puissance, loin de là même. Je veux juste être en harmonie avec mes pokémons. »

« Encore un principe un peu bizarre venant de la part d’une personne qui se dit dresseuse. Mais si tu as eu tes sept badges, ce n’est pas rien. Je suis désolée d’avoir utilisé mes pokémons de la sorte. Même si cela ne m’a pas servi à grand-chose, j’espère au moins que tu as appris de ce combat. » déclara la jeune femme en face de lui.

« Oui … Beaucoup plus qu’on ne le pense. Est-ce que je peux au moins vous demander votre nom ? Si ce n’est pas trop indiscret. »

« Bien entendu. Je m’appelle Flore, et toi ? »

« Téo … Merci beaucoup pour ce que vous avez fait. Maintenant, je vais vous laisser tranquille, si ça ne vous dérange pas trop. »

Ce n’était pas du tout le cas. Pourquoi est-ce qu’il pensait ainsi ? Elle le regarda néanmoins partir sans un mot, Téo ayant rappelé ses quatre pokémons, laissant Vélicia dehors. Il revint passer ses bras autour de son cou.
Il n’avait pas besoin de ça. Aujourd’hui, il avait subi une déculottée des plus sévères. Et le pire ? C’est que ça lui rappelait la première fois qu’il s’était fait battre par Bel. Cela avait été tellement violent … que … Mais il ne voulait pas y penser. Il ne devait pas. Il ne changerait pas de pokémons, loin de là. Il prendrait seulement les pokémons qu’il appréciait avec lui. Tant qu’il se sentait en osmose avec eux, c’était le plus important. Même si … Il devait mourir car il n’arriverait pas à battre la ligue pokémon à cause de ça.
« Par contre, ce nom … Flore … Ca me dit quelque chose mais quoi. » murmura l’adolescent alors que la Majaspic l’emmenait en sécurité plus loin.

Ce nom … AH ! Il savait d’où il venait ! Ce nom ressemblait à celui de la grande sœur de Bel ! Il … Quand même pas ? Ou alors … Les cheveux blonds … C’était quand même loin d’être une coïncidence non ? Puis, elle traînait près de Janusia pour s’entraîner pour la ligue pokémon. Il venait vraiment … de rencontrer la sœur de Bel ?

Huitième partie : Affliction

Chapitre 78 : Prêt à l’assaut

« BON ! Direction maintenant Janusia. J’ai beaucoup de travail sur la planche ! » se dit-il tout en se motivant. C’était bête mais il aurait bien aimé que Bel l’attende à Janusia. Il avait demandé le contraire mais dans le fond, c’est ce qu’il aurait voulu. Après tout ce qui s’était dit, il avait quand même espéré un peu s’en sortir. Il ne savait pas pourquoi … mais la bonne humeur de l’adolescente, ses actions ridiculement niaises … Il trouvait que ça lui donnait une sacrée motivation. Il avait envie de plus, beaucoup plus quand elle était là. Il avait l’impression d’être une autre personne. Une personne qui était vivante. C’est vrai … Voilà ce qu’elle lui donnait comme impression : d’être vivant.

Vivant … Ce n’était plus vraiment le cas depuis son arrêt cardiaque mais qu’importe. Du moins, pour le moment, ça l’importait peu. Alors qu’il marchait en direction de Janusia, il jetait un coup d’œil au Vokit sur son bras. Sincèrement … Embrasser l’écran. Rien que le fait d’y repenser lui donnait le rouge aux joues. Est-ce qu’il était devenu aussi stupide qu’elle ? De penser qu’il pouvait l’aimer comme elle l’aimait ? Peut-être … A son contact, il était devenu sacrément stupide. Ou alors, il l’était depuis le début. Même si ce n’était pas voulu, Percila avec son amnésie, lui avait changé sa vision des choses.

Et donc, il avait oublié Bel alors que s’il l’avait connue depuis le début … Du moins, qu’il avait continué de la voir, il aurait … Qu’est-ce que ça aurait changé dans son existence ? Est-ce qu’il serait devenu un dresseur ? Il ne sait pas. Il aurait peut-être continué à vouloir faire pousser des fleurs, malgré sa maladie. Il n’aurait pas cet esprit combattif. Et Bel … Est-ce qu’elle serait partie pour devenir dressseuse ?

Il ne savait pas du tout … Pas du tout et il ne pouvait pas regarder en arrière. Il ne pouvait pas s’imaginer une autre vie après tout ce qui s’était passé. Oui … Ca ne servait à rien de s’imaginer des choses alors qu’elles étaient terminées depuis longtemps ou qu’elles n’existeraient jamais. Oui … Maintenant, il devait se tourner vers son avenir. Et son avenir, actuellement, c’était Bel, c’était Janusia. Oh … Il n’y avait pas que ça.

« AH ! Je sais ce que je dois faire ! Je sais ce que … Anthea ! Je vais la contacter ! »

Et il contacterait ensuite N et Carmine. Autant leur donner des nouvelles car en une journée, il s’était passé tellement de choses … Il ne pouvait pas le nier. Des choses d’une importance réelle. Des choses vraiment … Ah … Bel … Bon, il n’allait pas parler de la poitrine de Carolina même si c’était la première chose dont il se rappelait chez cette championne. Par contre, il pouvait bien parler de son amnésié et du reste, comme les fleurs.

« Hum ? Téo ? OH ! C’est bien toi ! Je ne m’attendais pas à avoir aussi vite de tes nouvelles ! Alors ? Quoi de neuf depuis … hier ? »

« Beaucoup de choses ! Je commence par quoi ? AH ! Je sais ! Je commence par … le fait que j’ai déjà les sept badges ! J’en avais cinq et … »

« Co… Comment est-ce que tu as fait ça ? Tu as réussi à te rendre dans deux villes aussi rapidement que ça ? Enfin, je dois d’abord te dire mes félicitations. Je ne pensais pas que tu y arriverais aussi rapidement. Tu as beaucoup de choses à me dire, on dirait bien. »

« Et pas qu’un peu ! Je vais commencer par l’une des nouvelles. Mon œuf a éclos ! »

« Oh ? Et alors ? Quel pokémon contenait-il ? Je suis sûre qu’il est spécial. » dit Anthea, un sourire aux lèvres en voyant la joie de l’adolescent.

« Un Pyronille ! Tu sais, c’est un insecte de feu ! Mais je te dirai pourquoi il est spécial bien plus tard ! Enfin bref, j’ai affronté mon sixième champion d’arène. Enfin, une championne nommée Carolina. Elle est pilote d’avion et … »

Il n’arrêtait plus de parler. En fait, il semblait même impossible à arrêter sur le sujet. Il remarquait à peine qu’il parlait sur le même ton et la même vivacité que Bel mais qu’importe, ce n’était pas le moment de penser de la sorte.

« Alors, j’ai utilisé mon Pyronille et il m’a donné la victoire ! Enfin, même s’il venait à peine d’éclore quelques minutes avant, il a voulu se battre et me montrer ce qu’il savait faire. J’avoue que j’ai été vraiment étonné sur ce coup. »

« Tu as un certain contact avec les pokémons. Il se peut que ta maladie t’ait renforcé, Téo. »

« Euh … Ca … Je t’avoue que je ne sais pas, je n’y ai pas vraiment réfléchit si tu veux savoir, Anthea. Enfin … Je vais continuer si tu veux bien. »

Maintenant, il lui parlait du voyage en avion qu’il avait fait mais aussi de sa passion qui était les fleurs. Anthea paru surprise d’une telle passion, rigolant un peu avant de dire :

« Je te vois bien t’occuper des fleurs. Je trouve que ça correspond bien à ton caractère. »

« Euh … Je ne suis pas sûr que l’on aurait dit ça de moi, Anthea. » bredouilla l’adolescent, plus gêné qu’autre chose par les paroles d’Anthea.

« Et je suis sûre que si, si les gens apprenaient à connaître avant de juger sur les apparences. Tu es un adolescent très doux, Téo. »

« STOP ! Je ne suis pas là pour parler de moi ! Du moins, pas comme ça … Enfin bref, après ça, comment dire … Où est-ce que j’en étais maintenant ? »

Il ne savait plus … Il avait perdu la suite de son histoire ! AH SI ! Maintenant, il racontait comment il avait rencontré Percila, Cynthia et Thierry mais aussi comment il avait retrouvé la mémoire après l’amnésie mais aussi comment il avait connu Bel.

« Visiblement … Des fois, on oublie certaines choses sans s’en rendre compte. Est-ce que Bel a aussi perdu la mémoire ? Si tel est le cas, est-ce qu’elle l’a retrouvée après tout cela ? »

« C’est le cas ! » répondit l’adolescent, Anthea lui demandant aussitôt :

« Oh … Ca veut donc dire que tu l’as contactée, n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompe … »

« Tu ne te trompe pas, Anthea. Dès que j’ai pu, je l’ai appelée. Elle va bien et elle a même eu son huitième badge. Elle est vraiment au-dessus de moi. »

« Ne dit pas cela … Et de quoi est-ce que vous avez parlé d’autre ? »

Il ne savait pas vraiment s’il pouvait en parler. Bon … La petite scène de fin, il préférait la zapper. Ca ne concernait que Bel et lui. Par contre, est-ce qu’il pouvait dire à Anthea qu’il avait avoué ses sentiments à Bel ? Peut-être que …

« Anthea … J’ai dit … Enfin … J’ai dit à Bel que je l’aimais et c’est réciproque. » bredouilla-t-il finalement en rougissant, Anthea poussant un petit cri de joie.

« Et bien ! C’est une bonne nouvelle non ? Pourquoi est-ce que tu fais cette tête ? »

« Il n’y a pas que ça, Anthea. Enfin … Comme nous n’étions pas à côté l’un de l’autre … Enfin, garde ça pour toi car c’est vraiment ridicule mais … Je te fais confiance. Enfin bref … Elle a voulu qu’on s’embrasse par Vokit. C’est stupide non ? »

« Hum … J’aurai plutôt dit que c’était une marque touchante et mignonne de sa part. Même s’il y a de la distance par rapport à vous deux, vous êtes très proches. Je pense qu’elle voulait en venir à là si tu veux tout savoir, Téo. »

« Peut-être … Enfin … Voilà, j’ai tout dit. » conclut-il alors qu’elle hochait la tête. Tant mieux alors. Il semblait aller bien … Ou presque, il n’y avait qu’un autre point mais qui la dérangeait cette fois. Elle le regarda pendant quelques instants avant de dire :

« Téo, tu es quand même bien pâle. J’espère que tu manges correctement. »

« Bien sûr que oui ! Pourquoi est-ce que je ne mangerai pas correctement ? Enfin bon … J’ai mangé si c’est ça qui t’inquiète. Par contre, je vais te laisser, je dois continuer mon voyage. »

« Fais attention à toi et mange … d’accord ? Tu me recontactes dès que tu as avancé dans ton aventure. Je suis pressée de voir … AH ! Je me disais ! Quand tu deviendras fleuriste, est-ce que tu m’offriras des fleurs ? »

« Bien sûr que oui ! Tu seras l’une des premières personnes à qui j’en enverrai ! » répondit-il alors qu’elle hochait la tête positivement.

La communication fut finalement stoppée alors qu’il soupirait de joie. Tant mieux … Si tout cela s’était bien passé. Il avait peur d’en avoir trop fait. Par contre, elle marquait un point. Il n’avait pas mangé depuis le début … Enfin si … Mais rien de bien consistant. Ce n’était pas autant qu’on aurait pu le croire ou qu’un adolescent de son âge aurait mangé. Quelque chose clochait avec son corps ? Il devait faire attention au cas où.

Mais bon ! Il n’avait pas qu’Anthea à contacter. Maintenant, il fallait contacter une autre personne et pas n’importe laquelle. Il appuya sur son Vokit, choisissant un nouveau nom dans son répertoire avant d’attendre. Il fallut presque une demi-minute avant que le visage de N ne se fasse voir. Il semblait être dans une pièce.

« Téo ? Que … Bonjour ! Je ne m’attendais pas à ce que tu m’appelles maintenant ? »

« Est-ce que je dérange ? Tu sembles être dans le palais. Je peux rappeler s’il le faut. »

« Pas du tout. Du moins, si, tu déranges mais pas les bonnes personnes. Qu’est-ce que tu veux me dire ? Ca semble important, non ? Et de toute façon, je devais te parler, moi aussi. »

« Ah ? Alors, tu peux commencer s’il te plaît. C’est surtout plus important. Par contre, euh … J’espère que ce n’est pas en rapport avec la Team Plasma. Après ce qui s’est passé … »

« Nous allons bientôt affronter la ligue pokémon et son maître. Si j’arrive à le battre, tout Unys sera à nous. A partir de là, un nouveau monde s’ouvrira devant nos yeux. Je veux que tu sois là quand ça arrivera. Est-ce que c’est trop demandé ? »

« Pas vraiment … Enfin … Je ne veux plus réellement avoir affaire à la Team Plasma. Toi, Anthea ou monsieur Carmine, ça ne me dérange pas mais eux … »

« Je comprends parfaitement où tu veux en venir. Cette décision a été prise sans même me consulter. Je dois t’avouer que je n’ai pas apprécié le moins du monde qu’on fasse une telle action sans même m’en parler. C’est le genre de choses que je ne supporte pas le moins du monde ! Bref … Je ne voulais pas te parler de ça, du moins pas maintenant. Qu’as-tu donc à me dire ? Maintenant que tu es libre … »

Libre ? C’était exactement le terme à utiliser. Il était maintenant libre de toutes contraintes. Il commença à parler de tout et de rien, racontant au sujet des deux champions d’arène mais aussi de son Pyronille sorti de l’œuf. N n’apprécia que moyennement qu’il combatte aussitôt mais Téo arriva à trouver les mots justes, surtout en ce qui concerne le septième champion d’arène. Il expliqua qu’il trouvait vraiment merveilleux Phanan après tout ça.

« Et il semblerait aussi que ta Lianaja soit très proche de toi, n’est-ce pas ? Si une Lianaja enserre un humain, cela montre une grande affection de sa part. »

« Tant mieux alors … J’avais peur d’avoir mal compris ces signes. Enfin … A côté, j’ai aussi revue Bel, du moins par Vokit. »

Il était une vraie pipelette. Il devait l’avouer. Il n’arrivait pas à se taire. Maintenant qu’il était lancé et qu’il pouvait parler avec les autres … Bref, quand il commença à parler de Bel et de ce qui s’était passé, comme la déclaration amoureuse, N fit un petit hochement de tête positif à son tour, murmurant :

« Bel est cette adolescente aux cheveux blonds, n’est-ce pas ? Elle semble un peu candide d’après ce que j’ai pu voir mais elle a aussi un esprit très combattif. En même temps, elle déborde d’amour et d’après ce que je peux voir depuis … quelques temps, elle semble faire partie de cette catégorie d’humains capables de vivre en harmonie avec les pokémons. »

« Tu as aussi un peu changé, N. » murmura doucement Téo.

« Ah bon ? Tu le penses vraiment ? Je ne pensais pas vraiment que ça soit le cas … mais si tu le dis, c’est que dans le fond, ça doit être un peu vrai. J’ai l’impression d’être dans l’erreur depuis le début mais ce n’est qu’un mauvais moment à passer. »

« Je ne dirai pas que c’est un mauvais moment. Tu t’ouvres tout simplement à plus de personnes, c’est donc une très bonne chose, je trouve. »

« Peut-être ! Enfin bon, dès que ça sera prêt, j’aimerai que tu reviennes au palais et … »

« Messire N ! Nous n’avons pas de temps à perdre ! Veuillez en terminer avec cette conversation ! » cria une voix masculine.

« D’accord, d’accord, je me dépêche. Nul besoin de s’exciter. Enfin … Téo, dès que ça sera prêt, je te recontacterai, d’accord ? »

« D’ailleurs, est-ce que tu peux dire à messire Carmine que je vais bien ? » questionna l’adolescente aux cheveux noirs.

« Pas de problèmes … Enfin, tu vas bien, tu vas bien, tu as une mauvaise mine. Si je te rappelle et que tu mets plus de cinq secondes à décrocher, je te préviens, je prends Reshiram et je reviens te chercher. D’ailleurs, tu devrais manger un peu plus, Téo. »

« Pourquoi est-ce que tout le monde me dit ça ? Je vais bien ! Je n’ai pas que la peau sur les os non plus ! » répliqua Téo, poussant un petit soupir exaspéré.

« Car c’est l’impression que tu donnes pourtant. Bref, essaye de bien te nourrir et tu as toutes mes félicitations pour Bel ! J’espère que vous serez heureux, tous les deux. »

La bénédiction du chef de la Team Plasma. Ca valait quelque chose, n’est-ce pas ? Il coupa la communication avec N, poussant un nouveau soupir mais d’apaisement. Oui … Il se sentait maintenant apaisé. Il avait réussi à contacter Anthea et N et à leur parler.

Et maintenant ? Tout simplement rien du tout … Il était un peu fatigué d’avoir autant parlé. Sans même qu’il ne fasse quelque chose, une pokéball s’ouvrit, laissant apparaître Vélicia. La Majaspic le regarda pendant quelques instants.

« Qu’est-ce qu’il y a, Vélicia ? »

« Majaspic ! Majas ? Majaspic, pic pic … Majas. »

Elle lui demandait quoi ? Mais non ! Ça ne se faisait pas ! Elle lui tournait le dos, lui présentant la base de son cou en attendant qu’il accepte sa proposition. Avec réticence, il passa ses bras autour du cou de la Majaspic, se collant contre elle de tout son corps.

« Vraiment … Ne sort pas de cette pokéball si c’est pour faire une telle chose. »

« Majaspic, ma … Majaspic, maja. » répondit la Majaspic calmement.

« Oui mais non ! Ça ne se fait pas ! Même si … C’est un peu vrai que je suis épuisé … Que tu me serves de moyen de locomotion … Surtout que je ne suis pas léger. »

Elle ne répondit pas, glissant sur le sol tout en servant de monture à son dresseur. Malgré qu’il ne fût pas démonstratif, Vélicia était vraiment sa pokémon préférée. Il fallait dire qu’elle était la première de ses pokémons mais en même temps, que malgré les apparences, elle tenait fortement à son dresseur. Il prit une profonde respiration, fermant les yeux alors qu’elle se rendait vers Janusia, suivant le chemin à travers les terrains herbeux.