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Chapitre 100 : Des pensées intimes

Chapitre 100 : Des pensées intimes

« Orion ? Est-ce que tu dors ? » demanda la jeune femme en serrant la main du jeune homme dans le lit, celui-ci poussant un petit gémissement avant de dire :

« Je ne pense pas. Tu n’arrives pas à dormir, Samus ? Tu veux que l’on parle ? Mais je ne suis pas fait pour écouter correctement, tu sais… »

« Tu n’es même… pas un peu inquiet pour demain soir ? » lui souffla t-elle tandis qu’ils ouvraient tout les deux leurs yeux.
Inquiet à quel sujet ? C’était plutôt elle qui semblait inquiète non ? Même si il ne voyait pas où était le problème. Elle était libre de ses choix. Il lui fit un petit sourire avant de dire :

« Moi ? Je n’ai rien à craindre. De toute façon, tu sauras te défendre non ? Et puis, tu es capable de l’étaler s’il a un geste déplacé, héhéhé. »

« Oui… C’est vrai… Mais si… Je ne faisais rien du tout ? Si je me laissais faire ? »

Hein ? Que quoi ? Si elle ne faisait rien du tout ? Qu’est-ce qu’elle… Il se gratta l’arrière du crâne pour essayer de la comprendre avant de voir où elle voulait en venir. Ah… Elle parlait donc de ça… Elle pensait vraiment ne rien faire du tout ? AH ! QUELLE BONNE BLAGUE ! Il posa subitement sa main gauche sur le sein droit de la jeune femme, celle-ci s’écriant avant de lui donner une claque sur la joue. Il poussa un gémissement de douleur avant de dire :

« Tu vois ? Toi qui ne feras rien du tout ? Tu es très comique. »

« C’est parce que tu n’es pas doux ! Tu n’as aucune once de délicatesse dans tes gestes ! José le sera, j’en suis sûre ! »

Il s’arrêta de sourire avant de retirer sa main droite de celle de Samus. Alors s’il était plus doux que lui, elle pouvait aller avec lui ! Il n’y avait aucun problème ! Tsss ! Il avait voulu lui rendre service… non pas en malaxant son sein… mais en lui faisant oublier ses soucis. Il émit un petit grognement tout en disant :

« Alors débrouilles toi toute seule. Et vas avec lui ! Tu es devenue une femme, alors tu peux facilement vivre ta vie ailleurs. Il n’y a rien entre nous deux ! Par contre, si tu veux un conseil, préviens-moi quand tu le ramèneras à l’appartement, j’irai me cacher dans le placard héhéhé… ou alors vivre ailleurs ! »

« TU RESTERAS ICI ! Je ne veux pas que tu partes ! Tu n’as qu’à essayer un peu de changer aussi de ton côté ?! Je ne sais pas, tu me dis que je suis plus féminine mais qu’est-ce que je peux dire à ton sujet ? Tu ne comprends rien au cœur d’une femme ! »

« Merci, je le sais parfaitement… Et je ne fais rien pour les… Pfff… Prends ma main à nouveau sinon, on n’arrivera pas à dormir. »

Il avait tendu sa main gauche en arrière pour qu’elle puisse la prendre mais elle alla se rapprocher de lui. Elle le retourna pour l’avoir en face d’elle, lui faisant un petit sourire triste avant de le serrer contre elle. Non… Il ne comprenait rien et il ne cherchait pas à comprendre. C’était vraiment dommage… Vraiment dommage…

« Bon… Samus Aran, tu es priée de t’habiller correctement. On va aller dans une nouvelle boutique pour voir ce que tu peux porter… »

« D’accord, d’accord. Pas besoin de me presser non plus hein ? C’est demain soir… Ce n’est pas ce soir, je te rappelle ! Il était plus de minuit cette nuit quand j’ai dit ça ! »

« Je le sais parfaitement ma grande, allez, dépêche-toi. »

Tout semblait aller pour le mieux… Visiblement… Car intérieurement, rien n’était moins sûr entre eux deux. Il prit sa main avec lenteur, les deux personnes partant de l’appartement pour faire une nouvelle fois les boutiques. Il alla l’emmener dans un magasin de robes, retirant sa main de la sienne avant de lui demander :

« Bon… Tout d’abord, il faut savoir ce que tu aimes… comme robe… Décolleté ? Pas décolleté ? Jusqu’en bas ? Hum… Non… Je ne te vois pas en petite princesse, chignon dans les cheveux et toutes ces choses. »

« Je ne sais pas trop… Qu’est-ce que tu penses de décider pour moi ? Tu sembles t’y connaître particulièrement. Surprends-moi alors, non ? »

Hum… Puisqu’elle le voulait ainsi, il n’allait pas se gêner ! Il commença à prendra différentes robes dans les rayons, observant la jeune femme de haut en bas et de gauche à droite. Hum… Il posa une main sur sa hanche gauche et l’autre sur la hanche droite, observant la distance entre les deux. Il regarda ensuite sa poitrine mais très brièvement sans rougir, ce qui n’était pas le cas de la jeune femme qui détourna le regard. Il voulait vraiment faire son professionnel… On dirait bien… Elle alla lui dire :

« Pas besoin de m’en choisir une cinquantaine hein, Orion ? »

« Samus… Tu te tais et tu me laisses faire. Je fais ce que j’ai à faire ma grande ! »

« D’accord… D’accord… Mais ne prend pas des vêtements… trop ouverts quand même… »

Hum ? Pas trop ouvert ? D’accord ! C’était noté ! Il alla reposer six robes avant d’observer à nouveau Samus, lui faisant un petit sourire en lui disant d’aller essayer plusieurs robes. La jeune femme alla dans une cabine d’essayage, réapparaissant devant Orion plusieurs fois de suite alors que celui-ci hochait la tête positivement et négativement.
Pfff… Elle était rouge de gêne, ne sortant que sa tête de la cabine d’essayage alors qu’il continuait de fouiller dans les rayons. Elle avait décidé que c’était lui qui devait prendre la robe… Comme ça… Que… Enfin… Qu’il apprécie la robe lui aussi… Comme ça, même après ce rendez-vous… Si un jour, ils devaient aller ailleurs… Le jeune homme lui tendit une nouvelle robe, cette fois-ci d’un bleu azur. Celle-ci… Elle allait l’essayer…

Elle se présenta à lui après quelques minutes, lui demandant comment elle était alors qu’elle avait les épaules complètement nues. En regardant de plus près, la robe lui allait jusqu’aux genoux tandis que sa poitrine était intégralement camouflée par le tissu bien que celui-ci était déformée par l’opulence de Samus à ce niveau. Elle passa un doigt dans ses cheveux, regardant ailleurs avant de demander d’une voix un peu intimidée :

« Alors… Comment est-ce que je suis ? »

« Hum… Les bretelles de ton soutien-gorge sont visibles… Tu auras sûrement un soutien-gorge sans bretelles pour éviter qu’on ne voie ces derniers. »

« Je demandais au sujet de la robe… et de moi… Orion… Enfin bon… »

« Tu es très bien dedans. Tu la prends ? Si c’est le cas, alors retourne dans la cabine et remets tes anciens vêtements. Je vais déjà à la caisse en t’attendant. »

Elle était très bien dedans ? C’était tout ? Il était avare de compliment… Mais bon… Elle devait s’en douter avec lui de toute façon. Elle poussa un léger soupir désabusé alors qu’elle fermait les yeux. C’était ainsi que ça devait se passer non ? Et bien… NON ! Ca ne se passera pas comme ça ! Elle sortit après plusieurs minutes de la cabine, tendant la robe à Orion pour qu’il la paye tandis que le jeune homme prenait le sachet.

Dès qu’ils quittèrent le magasin, elle lui empoigna le bras avec force, lui demandant de la suivre alors qu’il ne comprenait pas ce qu’elle faisait. Hein ? Elle l’emmenait dans une autre boutique ? Pour hommes ? Qu’est-ce qu’elle comptait faire ?! Il ne tarda pas à comprendre alors qu’elle observait les vêtements… Les costards cravates ?! ARGLLLLLLLLL ! Il pensait en être débarrassé mais visiblement, ce n’était pas le cas ! BON DIEU !

« Alors, pour toi… Je dirai que le rouge t’ira parfaitement… On sera complémentaires tout les deux ! Bon… Une cravate bleue aussi. »

Hey ! Il n’allait pas se déguiser en… Pfff ! Bon, qu’elle continue de faire ce qu’elle voulait. Voilà tout ! Il la regarda revenir avec sa robe bleue sur le corps tandis que lui-même devait essayer ce costard rouge avec un pantalon de même couleur. Après une bonne demi-heure de bataille où elle le força à rester ainsi, ils sortirent de la boutique, le jeune homme demandant d’une voix qui se voulait d’un calme transcendant :

« Et est-ce que je peux savoir pourquoi je suis habillé de la sorte ? »

« Car nous allons au restaurant tout les deux ! Voilà tout ! Je dois… apprendre… à bien me comporter en restaurant. » dit-elle d’une voix qui sonnait véritablement fausse.
Elle voulait tout simplement passer du temps avec lui… Et avoir son premier rendez-vous… de ce genre avec Orion. Elle se sentirait bien mieux en confiance qu’avec une personne qu’elle ne connaissait pas du tout. Il poussa un profond soupir avant de lui prendre la main droite, les deux personnes marchant tout en évitant de regarder les visages des personnes tournés vers eux. Ils avaient l’air de se pavaner…
Ils arrivèrent dans ce qui ressemblait à un restaurant très huppé, les deux personnes pénétrant à l’instant tandis qu’un homme les attendait à l’accueil, demandant une table pour combien ils désiraient. D’une voix solennelle, le jeune homme signala qu’ils n’étaient que deux : Lui et la demoiselle à ses côtés. Ils se retrouvèrent tout les deux à une table éloignée des autres, une chandelle brûlant entre eux deux.

« Je n’aime pas ce genre d’endroits. Tu ne veux pas que je lève le petit doigt quand je demanderai mon thé ? Et je n’aime pas boire de l’alcool. »

« Arrête de faire la tête… Et essaye de m’apprendre à bien… me comporter. »

C’était plus facile à dire qu’à faire. Elle se comportait déjà très bien et il voyait bien le regard jaloux des quelques hommes se trouvant dans le restaurant, surtout ceux en dîner d’affaires… Mais bon… Ce n’était pas son problème… Comme dire… Il s’en fichait royalement ! Enfin bon… C’est vrai que dans cette robe bleue… Elle était vraiment belle.

Il commença à lui parler, lui expliquant tout ce qu’il y avait à savoir, que cela soit au sujet du nombre de couverts plus important qu’auparavant. Du genre, le premier couteau servait pour telle chose, le second pour une autre… Tout était fait pour être utilisé par un outil différent… Enfin… Qu’importe… Elle se débrouillait très bien.

Ah… Le jeune homme lui expliquait calmement et doucement, c’était une bonne chose… Elle se sentait plus en confiance grâce à lui… Et puis, il lui lançait des petites blagues qui la faisaient rire et sourire. Avec lui, elle avait vraiment l’impression de décompresser. Dire qu’hier, elle s’était la majorité du temps forcer à rire avec José… Enfin bon… Orion… était bien différent des autres hommes.

« Et après ça ? Par contre… Tu ne veux pas goûter un peu à l’alcool ? Mais un seul verre… »

« Je ne suis pas très alcool… En fait, je préfère éviter d’en boire… Mais bon… Ca sera la première fois… donc bon… Autant faire un effort… »

« Alors, je vais commander un verre aussi… Comme toi… Ca sera ma première fois. »

Il héla un serveur, lui demandant l’alcool le plus doux qu’ils avaient alors que celui-ci revenait après quelques minutes avec une bouteille. Il retira le bouchon, servant la jeune femme aux cheveux blonds avant de faire résonner leurs verres. Tout de suite, leurs joues se rosirent, signe que l’alcool faisait déjà effet. La jeune femme et le jeune homme rigolèrent faiblement, annonçant à l’autre qu’un verre était bien suffisant.
Il se montra tout de suite bien plus galant lorsqu’ils quittèrent le restaurant, embrassant longuement la main de Samus alors qu’ils rentraient dans l’appartement après une bonne heure de marche. A l’intérieur, elle alla passer ses deux bras autour du cou d’Orion, celui-ci se laissant faire. Elle aurait bien aimé être plus petite que lui à ce moment là… Mais bon, ce n’était pas le cas. Elle se pencha en avant, le jeune homme la retenant en lui soufflant :

« Il y a un message sur l’écouteur… Et on a passé un peu trop de temps dehors… Vas donc te passer un peu d’eau sur le visage, Samus. »

« D’accord, Orion… C’était vraiment… une très bonne soirée… Et demain… »

« Demain, elle sera encore meilleure pour toi, Samus. Allez va… » lui souffla t-il en retirant les bras de la jeune femme, la laissant s’engouffrer dans sa chambre.

Bon… Qu’est-ce qu’il y avait ? Il se dirigea vers le téléphone, écoutant le message téléphonique qui était de la part du professeur Sorbier. Le professeur Chen et lui avaient quelque chose à lui dire ? Et s’il pouvait les rappeler pour prendre le rendez-vous le plus rapidement possible ? Hum… Et pourquoi pas demain soir ? Samus ne serait pas là.

Il retira sa cravate, la jetant sur le canapé alors qu’il rentrait dans la chambre à son tour. Hum… Samus était tout simplement avachie sur le lit, à moitié endormie. Ah… Ce n’était pas qu’elle ne supportait pas l’alcool… mais comme elle n’en avait pas l’habitude… Elle avait du mal à le tenir correctement.

« Hey… Ma grande… Si tu comptes dormir, je préfère que tu évites de froisser ta robe… Alors, debout ou je te donne un coup de pied aux fesses ! »

« Tu ne veux pas me porter jusque dans la salle de bain… Orion ? »

Pfff ! Vraiment… Il poussa un petit soupir amusé avant de s’exécuter, ayant retiré sa veste. Il la souleva avec difficultés, la jeune femme s’agrippant à lui tandis qu’il l’emmenait dans la salle de bain. Il alla lui jeter un petit peu d’eau sur le visage, la jeune femme se réveillant bien tandis qu’elle faisait de même. La soirée se passa plus tranquillement que les autres soirées, Orion et Samus décidant de se coucher plus tôt que prévu pour que demain, ils puissent passer toute la soirée. Ah… Ils s’endormirent ensembles, l’un logé dans les bras de l’autre, le visage rougi et rapproché à quelques centimètres, chacun sentant l’haleine légèrement alcoolisée de celui en face… Une haleine qui aurait pu les répugner mais qui les firent sourire. Demain… Il y allait avoir sûrement des gros changements… Et au final… Il valait mieux passer une dernière soirée comme ça.

« Orion… Tu es vraiment sûr que… Enfin… Orion… Ca ne me plaît pas… De passer une soirée comme ça et de te laisser seul ici. »

« Seul ici ? Je ne serai pas seul ! J’aurai Tatsu et Midélia pour m’amuser. Ne t’en fait pas et passe une excellente soirée, d’accord ? »

« Je vais faire de mon mieux ! Tu me souhaites bonne chance ? »

« Je ne te souhaite pas bonne chance car je sais que ça va te plaire ! Tu es belle, bien coiffée et on t’a même mis un peu de parfum. Et puis… Surtout… Amuse-toi ! C’est le plus important ! » s’écria t-il en lui donnant une petite tape dans le dos.

« Le seul qui arrive à m’amuser… C’est toi… Orion… » murmura la jeune femme.

« Hein ? De quoi ? Qu’est-ce que tu as dit, Samus ? Tu as dit quelque chose ? »

« Non… Rien du tout… Orion… Tu sais bien que je ne dis jamais rien… Merci de me remotiver… Et tente de passer une bonne soirée… Toi aussi. » lui dit-elle.

Elle alla l’embrasser sur la joue alors qu’il la regardait partir, dans sa magnifique robe bleue et avec sa queue de cheval blonde. Hum… Les deux pokémons étaient déjà sortis pour la saluer à son tour tandis qu’Orion refermait la porte derrière elle. Bon… Qu’est-ce qu’il devait cuisiner pour les deux professeurs et lui ? Bon… Un petit plat bien spécial… Ou non ? Bon ! Et au niveau des boissons ? Pfff ! C’était compliqué ! Héhéhé !

« Vous êtes vraiment ravissante ce soir, mademoiselle Samus. Votre beauté illumine de mille feux ce restaurant où nous nous trouvons. »

« Merci bien… Ce restaurant… C’est… »

Elle ne termina pas sa phrase, remarquant que c’était le même endroit qu’hier. L’homme qui les attendait à l’accueil haussa un sourcil sans rien dire en la remarquant avec un autre homme. Il alla les emmener à une table vide alors que José prenait la carte des menus. Après quelques minutes de réflexion, il lui demanda :

« Que voulez-vous comme alcool, mademoiselle Samus ? Je me posais une question… Samus… Comme Samus Aran ? »

« C’est… exact… Une chasseuse de primes. Est-ce que cela vous dérange ? » l’interrogea t-elle alors qu’il lui faisait un grand sourire pour dire que non.

« C’est tout simplement que je pense être l’homme le plus chanceux de la fédération galactique ce soir. » lui répondit-il tout en murmurant pour lui-même : « Oh oui… Le plus chanceux… »


Le serveur arriva, prenant les commandes des deux personnes tandis que José commandait de l’alcool, elle-même demanda un simple verre d’eau, chose qui étonna José.

« Vous ne prenez pas d’alcool ? Cela est… »

« Je n’ai jamais bu d’alcool de ma vie et je ne pense pas commencer aujourd’hui, j’en suis désolée. » répondit-elle en mentant effrontément.
Boire de l’alcool ? Et puis quoi encore… Elle était avec un inconnu ou presque… Elle n’allait pas boire avec lui… Elle restait quand même sur ses gardes. Et puis, le seul avec qui elle était sûre de pouvoir boire un simple verre, c’était Orion… Et personne d’autre. En parlant d’Orion… Qu’est-ce qu’il devait être en train de faire en ce moment ?

« Mademoiselle Samus ? Mademoiselle Samus ? Vous dormez ? Ma compagnie vous déplaît-elle à ce point ? » demanda José alors qu’elle sortait de ses rêveries.

« Hein ? Non… Je suis désolée… Que disiez-vous ? »

« Et bien… Je vous demandais si vous aviez quelqu’un dans votre vie actuellement. »

« Vous êtes un peu rapide, n’est-ce pas ? J’ai… Non… Je n’ai personne. »

« Alors soit ! Je pense que j’ai donc toutes mes chances pour marquer quelques points ce soir en votre compagnie. » alla dire le jeune homme aux cheveux blonds.
Encore une fois… Elle mentait… D’abord, elle aurait aimé dire qu’elle avait Orion mais puisque leur relation était trop ambiguë… Elle avait menti et avait dit qu’elle n’avait personne… Et puis José… était un peu trop offensif… Déjà qu’avant-hier, elle l’avait trouvé passablement lourd… Est-ce qu’elle faisait une bêtise ?

« Orion… Vous êtes un remarquable cuisinier si vous voulez mon avis. » alla dire avec entrain le professeur Chen tandis que le jeune homme récupérait les trois assiettes.

« Merci beaucoup pour ce compliment, il me va droit au cœur. »

« Mais où est donc Samus ? » demanda le professeur Sorbier pour la première fois de la soirée alors qu’Orion lui répondait :

« Samus est de sortie avec un jeune homme issue d’une classe noble. »

« Tiens donc… Vous n’êtes donc pas ensembles ? »

« Je ne crois pas avoir pensé cela… professeur Sorbier. » termina le jeune homme alors qu’il prenait les couverts et commençait à faire le nettoyage des assiettes.

« C’est vraiment bizarre… Car vous sembliez tellement proches si vous voulez mon avis. Vous habitez ensembles, je n’ai cru voir qu’une seule chambre et puis… »

« Est-ce que l’on peut parler d’autre chose ? Comme de la raison de votre visite… » répondit le jeune homme en terminant de laver ses assiettes.

Oh ? Sujet tabou ? Le jeune homme n’avait pourtant pas changé de timbre de voix mais le regard saphir qu’il avait posé sur le professeur Sorbier lui disait clairement d’arrêter de parler de cela. Le professeur Chen toussa alors qu’Orion allait s’asseoir :

« Et bien… Comme nous te l’avons dit… Cela concerne Terra. Tout d’abord, nous devons te parler de l’influence de la perte d’Heatran sur Sinnoh. Il n’y a pas à s’en faire… Le volcan continue de faire son office et il a été régulé… Même si Heatran est un pokémon légendaire, sa présence n’est donc pas nécessaire et vitale… C’est pourquoi… Après avoir fait des tests sur Heatran, nous sommes là pour te le rendre. Il a d’abord été assez offensif mais il nous a suffit de lui dire ton nom pour qu’il se calme. Nous pensons que ce pokémon te respecte. »

Hum ? Un pokémon comme Heatran le respectait ? Le professeur Sorbier sortit la pokéball contenant Heatran pour la tendre vers Orion. Celui-ci la récupéra pour la mettre à côté de ses deux autres pokéballs, reprenant la parole :

« Et à part cela, je pense que ce n’est pas que pour cela… Que vous m’avez appelé. »

« Nullement… Nous devons te signaler que dorénavant… Les conseils des quatre… ont arrêté… de fonctionner… Comme le système de champion et les ligues pokémons. Tout cela s’est terminé. »

« Que… Quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ?! Ce système était en place depuis une bonne centaine d’années ! Qu’est-ce qui a pu changer tout ça ?! »

« La mort de Marc, la disparition des autres maîtres pokémons… Et l’arrivée d’autres races sur notre planète. Dorénavant… Les champions comme les membres du conseil des quatre… ont décidé de servir Terra d’une autre planète. Chacun est libre de son choix mais je prend le cas de Koga qui est parti en exploration sur d’autres planètes avec un groupe d’aventuriers pour étudier différents poisons. D’autres ont rejoint l’armée de la fédération galactique… Comme le cas de Spectra. D’autres sont là spécialement pour montrer l’art du combat de pokémons sur différentes planètes… Comme certains veulent expliquer ce que sont les pokémons. Enfin… Il existera toujours des tournois mais dorénavant, il n’y aura plus de ligues pokémons puisqu’il n’y a plus besoin de se protéger. Les criminels de notre planète préfèrent se terrer devant la technologie avancée de la fédération galactique. »

« Wah… Wah… Wah… C’est… troublant… comme nouvelles… »

Pfiou… Même si il n’était plus sur Terra, cela lui faisait un choc. Plus de ligue pokémons, plus de champions pokémons, plus rien de rien… Tout avait été chamboulé en moins d’une année… L’avancée de Terra dans la fédération galactique allait être sous la forme de nombreux pas de géants… Comment dire… Il avait du mal à y croire… mais les professeurs ne pouvaient pas mentir à ce sujet.

« Cela fait un choc et il est facile de te comprendre, Orion… »

« Néanmoins, il ne faut pas oublier que nous ne pouvons que progresser… Et surtout que la disparition d’Heatran de cette planète… cause un autre souci… Sans qu’il soit concerné directement car cela touche d’autres pokémons. »

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? »

« Dialga et Palkia… Même si il est rare… voir unique… de les apercevoir… ont disparu à leur tour… Et il en est de même pour Giratina… »

« Les trois dragons de Sinnoh ? Disparus ?! Mais qu’est-ce que ça veut dire ?! » s’écria le jeune homme en se redressant de sa chaise.

« Nous ne connaissons rien des pokémons légendaires… Arceus a façonné… l’univers tout entier selon la légende… Dialga et Palkia sont le temps et l’espace… Peut-être sont-ils sur d’autres planètes ? Il doit en être de même pour d’autres créatures légendaires comme Jirachi. »

« Hahaha…. Je commence à me dire que les ennuis qui vont nous tomber dessus ne sont pas une simple guerre à trois… Non… C’est bien plus grand que ça ou alors je me trompe ? » demanda t-il sur un ton complètement ironique.

« Nul ne le sait mais il vaudrait mieux que tu restes très prudent, Orion. Heatran avec toi, tu seras une cible privilégiée de la part des Phaziens et des pirates de l’espace. » alla dire d’une voix calme le professeur Chen en le regardant.

« HAHAHA ! Ils ne me font pas peur, ne vous en faites pas pour ça ! J’ai la vie dure, pire que tout… On ne peut pas se débarrasser de moi comme si de rien n’était. »

Ce n’était pas forcément ça le problème… C’était autre chose… Cela concernait plus principalement Samus Aran. Les données recueillies à son sujet montraient que parfois, elle pouvait se mettre dans une colère telle… qu’elle avait été responsable de la destruction de plusieurs vaisseaux amiraux des pirates de l’espace… Sans laisser un seul survivant à leur bord. Oui… Si Orion devait mourir, alors… Cela risquait de causer d’énormes problèmes.

« Et c’est ainsi que maintenant, j’ai ce statut social et une future place promise dans les instances supérieures, après quelques années d’études bien entendu. »

« Intéressant, très intéressant. Vous êtes donc très intelligent en plus d’avoir du charisme, c’est cela ? Si j’ai bien compris… » murmura t-elle en mangeant tranquillement un morceau de viande, regardant le jeune homme.

« C’est exact. Mais si un jour, vous voulez arrêter de faire du mercenariat, vous pourrez toujours me contacter et je suis sûr que je pourrai vous trouver une place parmi mon cabinet. Qu’en pensez-vous Samus Aran ? Aimeriez-vous arrêter de participer à cette guerre ? »

« Sûrement… Qui voudrait continuer à faire la guerre ? A part les assoiffés de sang ? » demanda t-elle d’une voix calme mais lente.

« Je ne connais guère la réponse mais je suis content de voir que vous sembliez y réfléchir le plus sérieusement possible. Continuons donc de manger mais je vois que vous avez déjà terminé. Voulez-vous un dessert ? Commandez ce que vous désirez, de toute façon, c’est moi qui paye la note. »

Commander quelque chose ? Mais quoi ? Elle avait terminé son repas car elle s’était sentie incapable de le finir si elle prenait son temps. Elle se sentait mal et anxieuse… Orion était seul… même avec ses deux pokémons… A l’appartement… Qu’est-ce qui lui avait pris d’accepter la proposition de cet homme ? Il n’avait rien de mauvais pourtant… à part son regard lubrique sur sa poitrine… Mais Orion avait le même… Sauf que dans le cas d’Orion… Ce n’était jamais sincère… Orion ne pensait pas à sa poitrine… Il ne pensait pas à son corps… Il ne pensait à rien du tout d’elle… Il était bien différent de cet homme…

« Oh… De la musique… Peut-être que vous aimeriez danser après le repas ? Cela facilitera la digestion et je suis sûr que… »

« Je ne sais pas danser, malheureusement. Je me vois contrainte de refuser votre proposition. » coupa t-elle court en tendant sa main droite.

« Mais cela s’apprend ! Néanmoins, si vous refusez… Je me vois contraint d’accepter vos dires… et de ne guère vouloir vous forcer. »

Bon… Au lieu de parler, elle allait commander quelque chose… même si elle ne devait en manger qu’une partie. C’était triste mais c’était ainsi… Elle poussa un profond soupir qu’elle ne cachait pas aux yeux de José, celui-ci lui demandant :

« Peut-être êtes vous fatiguée ? Après ce repas… Je me chargerai de vous raccompagner dans mon véhicule avec mon propre chauffeur. »

« Ne vous donnez pas cette peine, je n’habite guère très loin. Cela est de ma faute de vous avoir fait perdre votre temps. Je ne suis guère habituée à ce genre de soirée. »

« Oh ! Ce n’est pas un problème ! Et puis, je préfère vous raccompagner car les nuits sont fraîches et les rues ne sont guère sûres. » dit-il tout en continuant de sourire.

Il était vraiment lourd… Bon… Elle accepta la proposition du jeune homme pour qu’il arrête de lui parler tandis qu’elle se disait que c’était vraiment une mauvaise idée que cette soirée. Autant ne pas se voiler la face : Sans Orion, ce n’était pas la même chose. L’humour de José était d’un niveau qui l’exécrait… Surtout que l’humour qui se voulait être drôle tout en étant insultant et méchant, ce n’était pas son genre. Non… Elle préférait les petites piques d’Orion au sujet de sa poitrine… ou sur lui-même… C’était plus… drôle…

Elle se leva après une bonne demi-heure, José l’accompagnant jusqu’à son véhicule, un chauffeur sortant de ce dernier pour lui ouvrir la porte. Il voulait la raccompagner ? C’était à ses risques et périls. Dans la voiture, il tenta plusieurs fois une légère approche, que cela soit au niveau de la main sur la cuisse… puis sur celle de Samus mais celle-ci la refusait automatiquement. Elle allait sérieusement s’énerver…

« Que diriez-vous de boire un dernier verre chez vous ? Pour terminer la soirée… » répondit José en lui faisant un sourire charmeur.

« Hum ? Et pourquoi pas ? Je suis sûre que je dois bien avoir quelque chose à vous servir là-bas. » dit-elle dans un autre sourire.

Oh oui… Elle allait voir la tête décomposée de José lorsqu’il verrait Orion… Et surtout, quand elle allait lui signaler qu’elle dormait avec lui. C’était une douce et agréable… vengeance ? Non… C’était simplement son esprit froid et féminin… Même si Orion et elle n’étaient pas… ensembles… Il suffisait simplement que le jeune homme aux cheveux blancs joue le même jeu qu’elle et ça serait parfait… Héhéhé… Oui…. C’était une très bonne idée. Elle regarda la fenêtre, continuant de repousser ce José.

« Hum… Bon… Et bien… Je serai sur mes gardes… Et ne vous faites pas de soucis… Je vais m’occuper de cette affaire et avec Heatran avec moi, je pense que je n’ai pas à m’inquiéter. »

« Si Dialga… ou Palkia… se présentent face à toi, l’expérience sera bien plus traumatisante qu’avec Heatran. Les pouvoirs qu’ils ont sont presque divins… »

« Aucun problème, professeur Sorbier. Bon… Je vous raccompagne jusqu’à la sortie et merci d’être passés, cela m’a fait plaisir de vous voir tout les deux. »

Il ne mentait pas même si il aurait aimé être seul… Enfin bon… On ne pouvait pas tout avoir aussi, n’est-ce pas ? Il alla ouvrir la porte aux deux vieux hommes, les emmenant jusqu’à l’ascenseur avant de les saluer. Lorsqu’il revint dans l’appartement, il s’écroula sur le canapé, se disant que cela avait été une soirée éreintante.

Comment la soirée de Samus se déroulait ? Il se le demandait… A l’heure qu’il était, ils étaient déjà sûrement en train de roucouler… non ? N’est-ce pas ? Enfin… C’est ce qu’il se disait et il poussa un profond soupir désabusé… Samus s’était bien amusée… C’était le principal… même si c’était sans lui… Il n’avait rien à lui dire…

« Et puis bon… De toute façon… Je ne suis pas là pour gérer sa vie que je sache. »

Oui… Il n’avait aucun acte de propriété sur la jeune femme… Il entendit subitement des bruits de pas dans le couloir… ainsi qu’un rire masculin et la voix de Samus ? Qu… Quoi ?! Elle comptait venir ici ?! Purée ! Il devait disparaître ! Il se redressa vivement, se dirigeant vers la chambre de avant de se cacher dans le placard de celle-ci. Il entendit la porte s’ouvrir, puis la voix de Samus… et de ce José.

« Si vous voulez bien vous installer sur le canapé… Je vais vous servir à boire. »

« C’est plutôt très bien entretenu comme endroit… Vous êtes une véritable fée du logis. »

Où était Orion ? Il n’y avait même pas de trace d’assiette ou autre… Est-ce qu’il était sorti lui aussi de son côté ? Peut-être qu’il… Qu’il avait aussi un rendez-vous ? Non… Il l’aurait quand même prévenue… Ou non ? Elle posa une main sur son cœur alors qu’elle fouillait dans le placard… Ah… Le reste de la bouteille d’hier… C’est vrai… Elle prit deux verres, les remplissant tout en retournant au salon.

« Si vous voulez bien garder mon verre, je vais vérifier quelque chose ailleurs. »

« Bien entendu, mademoiselle Samus… »

Dès qu’elle partit dans la chambre, il ouvrit une poche de sa veste, en ressortant un tube. Il l’ouvrit, prenant un petit cachet blanc pour le mettre dans le verre de Samus. Elle s’était dirigée dans sa chambre, regardant autour d’elle en murmurant :

« Mais où est-il passé ? Je comptais sur lui… Enfin bon… Je vais devoir me débrouiller seule… Pfff… Orion, Orion, Orion… Tu disparais au mauvais moment. »

HEY ! Ce n’était pas de sa faute à lui mais à elle ! Il n’avait rien fait pour mériter ça qu’il le sache ! Il aurait bien aimé sortir du placard mais non… Et au fait, pourquoi est-ce qu’il se cachait ? Il n’avait pas à se cacher mais… Il valait mieux rester dans ce placard.

« Je suis désolée… Pardonnez-moi… J’avais quelque chose à faire… »

« Aucun problème… Trinquons donc ! Je ne pensais pas que vous aviez de l’alcool chez vous. Vous êtes une sacrée cachotière… »

Elle lui fit un petit sourire alors qu’elle observait son verre, le rapprochant de ses lèvres avant de s’arrêter, se disant subitement :

« AH ! Maintenant, je dois voir quelque chose dans la cuisine ! »

« Faites donc.. .Faites donc… Je saurai me montrer patient. »

Elle alla dans la cuisine avec son verre, observant le liquide avant d’actionner le robinet, laissant l’eau s’écouler tout en jetant le contenu de son verre dans le lavabo. Il n’en restait que très peu, qu’elle porta à ses lèvres avant de le recracher. Elle revint deux minutes plus tard, un peu d’alcool à ses lèvres tandis que José se mettait à dire :

« Oh… Vous avez bu en intégralité votre verre ? Et dire que je m’attendais à ce que vous le buviez avec lenteur… »

« Disons que… Je préfère avoir un verre plein qui se vide qu’un verre vide qui se plaint… »

Oh ! Jolie tournure de phrase ! Elle alla s’asseoir à côté de lui, la jeune femme le regardant finir son verre d’alcool alors qu’il reprenait d’une voix lente :

« Ne vous sentiriez-vous pas un peu fatiguée ? Cela fait déjà quelques heures que je suis en votre compagnie et je comprendrai que… »

« Il est vrai que… Je me sens un peu lasse… J’ai les yeux… qui se ferment… »

« Tenez vous donc à moi… Je vais vous raccompagner dans votre chambre. »

Tiens donc… Le loup sortait ses crocs… Lui demander ce genre de choses confirmait ce qu’elle pensait : Il avait du mettre quelque chose dans son verre… Dommage pour lui qu’elle n’en avait pas bu… mais bon… Elle allait jouer le jeu. Elle ferma les yeux à moitié, se laissant emporter par José qui l’emmena dans la chambre.
Qu’est-ce… Elle n’allait quand même pas osé ?! Et s’il était vraiment parti ?! Elle… Elle n’aurait… Non… C’était impossible ! Pourtant… Et pourtant… Il voyait à travers la petite ouverture… Samus qui se reposait dans les bras de José. Celui-ci alla la coucher sur le lit, un grand sourire carnassier aux lèvres. Il lui prit la main, lui soufflant :

« Maintenant… Endormez vous donc, Samus Aran… »
« Merci… Je ne sais pas… pourquoi… Mais j’ai… si sommeil… » murmura la jeune femme.
Puis plus rien… Sauf le souffle de Samus… alors que José observait sa poitrine qui se soulevait dans son tissu. Lentement, il approcha sa main d’elle, la passant sur son bras pour constater que la jeune femme était vraiment douce… Il alla lui détacher les cheveux, l’observant ainsi sans sa queue-de-cheval. Hum…

« Ravissante… Vraiment ravissante… Qui aurait cru que la chasseuse de primes la plus célèbre se trouverait devant moi… prête à se laisser emporter… Miam… »

Il alla dénouer sa cravate, la déposant sur la table de chevet alors qu’Orion continuait d’observer ce qui se passait à travers le placard. Samus… Samus… allait… Il ne lui connaissait pas… d’anciens petits amis… Elle n’allait quand même pas… Avec ce type ?! Pas le premier soir quand même !

« Enfin bon… Il faut se dire que la drogue… a fait son effet… J’aime ces petits cachets… Rapides et efficaces… Elle ne se souviendra de rien… Mais moi… Je crois que je pourrai me vanter d’avoir un merveilleux souvenir… La première fois de Samus… »

Oh… C’était donc ça qu’il voulait faire ? Elle avait très bien fait de se méfier… C’était pour cela qu’elle ne faisait confiance à personne… Sauf peut-être à Orion… Orion n’aurait pas eu besoin de ça… De toute façon… Elle observa le souffle rauque de José qui s’approchait de son visage, caressant ses cheveux. Elle se laissait faire… Jusqu’à un certain point.


Drogué… Il avait drogué… Il avait drogué Samus ? Héhéhé… La jeune femme s’était fait avoir de cette façon ? Hahaha… Il voyait maintenant José qui descendait la robe bleue de Samus pour laisser apparaître le soutien-gorge en dentelle bleue de la jeune femme. José poussa un sifflement d’admiration grossier avant de dire :

« Et bien… Il y a de quoi être ravi avec elle. Je sens que je vais vraiment me faire plaisir ! »

Oh… Oui… Il allait se faire très plaisir… Il allait avoir très mal surtout… Un coup de pied bien placé dans les bijoux et il allait partir la queue entre les jambes ! José se mettait assis au-dessus de son ventre, s’apprêtant à retirer le soutien-gorge de la jeune femme alors qu’elle serrait le poing droit sans qu’il ne la voie. Elle s’armait de patience, attendant qu’il fasse un dernier mouvement, qu’il tente de toucher à son sein et…

« PUTAIN ! TU VAS VOIR CE QUE TU VAS PRENDRE MON SALAUD ! » hurla Orion en sortant subitement du placard, se jetant sur José pour le plaquer au sol.

Que… Que… Orion était là ? Dans le placard ? Qu’est-ce qu’elle devait faire ? Se lever ? Ou alors… Laisser couler ? Elle ouvrit faiblement un œil pour observer le jeune homme qui était en train de se battre avec José, celui-ci ne comprenant pas ce qui se passait.

« Mais arrêtez ! Mais qui êtes-vous ?! Vous ne savez pas qui je suis ?! AIE ! Je… JE … JE SUIS … »

« TON NOM, JE M’EN BAT LES COUILLES ! »

« Si tu me touches… Tu auras des problèmes ! Tu ne pourras plus dormir ! TU NE POURRAS PLUS SORTIR DE CHEZ TOI ! »

« J’EN AI RIEN A FOUTRE ! » hurla le jeune homme en le redressant, l’envoyant contre l’une des vitres qui se brisa derrière eux, l’emmenant sur le balcon.
HORS… DE… QUESTION ! SURTOUT PAS ! Il n’allait pas la laisser se faire violer devant ses yeux ! Même si elle avait été trop conne pour se faire avoir, c’était hors de question de rester là sans réagir ! HORS DE QUESTION ! Il plaqua José contre le bord du balcon tout en lui donnant de nombreux coups de poings au visage et au ventre :

« Je vais te balancer de cet étage ! Il ne restera plus RIEN ! PLUS RIEN DU TOUT de toi ! »

«  Tu n’oseras… Tu n’oseras pas… Tu sais très bien… tout les ennuis que tu vas déjà avoir… Héhéhé… Tu n’oseras pas… »

Orion lui fit un sourire des plus étranges… Un sourire où il montrait toutes ses dents alors qu’il l’empoignait de la main gauche. Lui ? Il n’allait pas oser ? Ah oui ? Ah… oui ? Mais il ne le connaissait pas… C’est vrai… Héhéhé… Il ne le connaissait pas du tout… Il lui donna un nouveau coup de poing au visage, le sonnant alors qu’il reculait… avant de se jeter sur lui en l’emportant par-dessus le bord du balcon, les deux hommes tombant dans le vide.
Oh… Oui… Il pouvait devenir complètement dingue… Et il l’était en ce moment ! Il avait réagit avec folie quand Samus avait été dans cet état… Un autre homme… Surtout ce type… Elle pouvait aller avec n’importe qui ! MAIS PAS CE GENRE DE TYPES ! L’homme s’était déjà évanoui alors qu’ils tombaient inexorablement vers le sol. Il prit une pokéball, l’ouvrant pour laisser apparaître la Migalos noire.

« Midélia ! Crée une toile pour nous agripper contre un mur de l’immeuble ! »

Quoi ?! AH ! C’est vrai ! Ils étaient en train de tomber ! Elle cracha subitement sa toile sur le mur de l’immeuble, Orion agrippant José alors qu’il tendait ses pieds en avant pour éviter de se cogner contre le mur. Il demanda une nouvelle fois à Midélia de créer un cocon autour de José sauf au niveau des poches et du visage, un grand sourire aux lèvres. Elle s’exécuta tandis que le jeune homme fouillait les poches de José, en retirant le tube de cachets. Il en prit plusieurs, les enfonçant dans la bouche de José avant de les lui forcer à avaler.

« Dommage que tu ne te souviendras pas de tout ça ! Je suis sûr que tu aurais vu en moi le Diable ! MIDELIA ! On remonte ! Tu te sens capable de me porter ? »

L’araignée claqua des mandibules pour dire que oui alors qu’il se tenait correctement sur elle, la créature marchant à la verticale. Néanmoins, par mesure de sécurité, de la toile unissait la pokémon et son dresseur, celui-ci remontant jusqu’au dernier étage pour retourner sur le balcon. Là-dessus, il poussa un profond soupir en voyant la vitre brisée, se disant que cela allait faire une nouvelle dépense inutile.


L’idiot… Mais quel idiot… Elle avait été… atteinte… en plein cœur cette fois-ci… Elle ne bougeait pas, les bras croisés au niveau du ventre alors que le haut de sa robe était tombé… Elle restait en soutien-gorge mais ne bougeait pas d’un poil. Elle voulait… entendre la réaction du jeune homme… Il s’approchait d’elle, remarquant que le vent passait maintenant à travers la fenêtre brisée tandis qu’il avait rappelé Midélia.

« Vraiment… Je ne sais même pas me tenir correctement… Pfff… Mais elle… aussi ! Elle aurait pu… éviter de tomber dans ce piège grossier ! Et je ne suis pas jaloux ! PAS DU TOUT ! Je n’ai fait que la protéger ! Comme elle me protège ! C’est tout ! RIEN D’AUTRE ! RIEN D’AUTRE DU TOUT ! »

Il criait tout seul, s’emportant en faisant les cent pas autour du lit. OUI ! C’était tout ! Il n’y avait rien d’autre ! Il n’était pas jaloux ! C’était normal à ses yeux ! Il s’approcha d’elle, se mettant à quatre pattes sur le lit en l’observant :

« C’est vrai quoi ! Elle n’aurait pas pu être vieille, laide et affreuse ?! Non ! Il faut qu’elle attire tous les regards avec sa poitrine ! Normalement, c’est elle qui me protège ! Et pas l’inverse ! Ce n’était pas prévu comme ça ! MAIS… MAIS… »

Mais… Mais… Cela lui convenait… aussi de la protéger. Il observa la poitrine de la jeune femme dans son écrin de dentelle bleue avant de se dire qu’elle… Enfin non… C’était bon… Il n’allait pas penser ça… Mais elle allait avoir froid.

« Bon… Je vais devoir la porter… Mais comment lui remettre sa robe… sans que… Je ne vais quand même pas… Enfin… Si… Mais bon… »

Il n’avait pas le choix. Il la souleva en la serrant bien contre lui, ouvrant le lit d’une main mais avec difficultés… alors que le reste de la robe de Samus tombait au sol sans qu’il ne puisse faire grand-chose. Elle était en sous-vêtements… contre lui… Il commençait déjà à perdre un peu le sens des réalités mais il la déposa rapidement dans le lit, remontant la couverture sur elle tandis qu’il pliait correctement sa robe. Il n’allait pas la froisser…

« Quelle… idiote… Elle peut devenir… tout ce qu’elle veut… Mais qu’elle ne fasse plus ça… Il y a d’autres personnes pour veiller sur elle ! Elle n’a pas besoin d’un autre type ! Je suis présent et ça devrait lui suffire amplement de toute façon ! »

Elle l’observa du coin de l’œil partir de la chambre avec un grand sourire. Il revint quelques minutes plus tard pour se coucher dans son coin, n’osant pas lui prendre la main. Il s’était positionné du côté où le vent soufflait, se le prenant en pleine figure.

« Au moins… Dans cette tenue… Elle n’aura pas froid comme ça. »

Ha… Il avait même prévu ça ? A cause de la vitre brisée ? Elle se fichait pas mal de ce qui été arrivé à José… Non… Elle aurait pu s’en débarrasser d’elle-même… Mais maintenant… Elle en avait la preuve… Au sujet d’Orion… Elle n’y connaissait rien mais elle savait une chose : Ce qu’elle développait pour lui était autre chose qu’une simple amitié. Elle resta immobile pendant une dizaine de minutes, attendant que le jeune homme tente de dormir avant d’amorcer une approche discrète vers lui.
Elle alla le serrer contre elle, sa poitrine contre son dos en posant sa tête sur le haut de celui-ci. C’était peut-être une récompense… basique… et pas franchement énorme… Mais elle espérait que cela lui plairait… C’était aussi simple que cela. Elle tenait à le récompenser… pour ce qu’il avait dit et fait aujourd’hui… Et cela malgré tout ce qu’il avait fait semblant de penser pendant ces deux derniers jours, elle comprenait le jeune homme… et lui seul pouvait la comprendre… elle… Elle s’empêcha d’émettre un petit rire en fermant les yeux.

Samus… Samus… s’était collée à lui… Et bien qu’il avait lui-même quelques vêtements… Il sentait la douce texture de son corps et de la dentelle contre son dos. Ah… Ah… C’était vraiment… gênant… Enfin… Oui… Il avait peur de s’évanouir, chose qu’il n’espérait pas le moins du monde. Peut-être que sa réaction avait été un peu exagérée… Mais sur le coup… Il avait senti une poigne enserrer son cœur et le presser… Comme pour lui dire que si il ne réagissait pas, il allait commettre la pire erreur de son existence…
Alors… Son corps avait réagit… Et il s’était jeté sur José… C’était aussi pathétique et machiste que ça… Il avait sauté sur lui pour l’empêcher de toucher à Samus… Pourtant… Samus n’était pas sa priorité. Rien ne les unissait ! Le baiser qui l’avait fait s’évanouir n’avait aucune signification amoureuse… alors pourquoi est-ce qu’il sentait son cœur battre la chamade ? Il nageait… en pleine confusion…

« Est-ce qu’il se pourrait que… Non… C’est juste impossible… Ce n’est que ça… Samus… est juste… une personne… que j’a… admire… apprécie… ai… énormément. »

Pourtant, il sentait que ses paroles étaient en contradiction avec ses sentiments. Il… Il n’aurait jamais fait ça… Pas sous le coup de cette colère dévastatrice… Alors… Quoi ? Quoi donc ? Il se tourna lentement pour observer le visage souriant de Samus. Est-ce qu’il était vraiment… capable de ne pas être effrayé par elle ? Il passa deux doigts dans ses longs cheveux blonds, jouant à les enrouler autour de ses doigts.

Si c’était réalisable… Si c’était vraiment le cas… Alors… Tant mieux en un sens… Il aurait juste l’impression d’être différent avec elle… Comme elle était différente des autres femmes à ses yeux. Il passa ses deux mains sur le dos nu de Samus, la serrant contre lui en fermant ses yeux à son tour. Il était là pour la protéger… voir plus… peut-être… Si elle le désirait elle aussi. Il ferait tout pour qu’elle soit heureuse…

Chapitre 99 : Confirmation

Chapitre 99 : Confirmation

« A MON TOUR DE RETIRER MON BANDAGE ! » hurla le jeune homme alors qu’il s’amusait à jouer avec celui-ci, agrippant le bras de Samus.

« Hey ! Je ne suis pas une proie, Orion ! Relâche-moi tout de suite avant que je m’énerve ! » s’écria la jeune femme en serrant le morceau de tissu, tirant dessus pour faire tomber en avant Orion. Celui-ci poussa un petit gémissement de douleur.

« J’aurai aimé ne pas me retrouver allongé sur le sol… »

« Et j’aurai aimé que tu évites d’utiliser tes bandeaux super sales sur moi. On ne peut pas tout avoir, Orion. » lui répondit t-elle avant de récupérer le bandage et de le jeter à la poubelle.

« Pffff ! Bon… On va devoir se rendre à l’hôpital pour une vérification des bras… »

« Ca attendra la semaine prochaine ! Maintenant, pour fêter le fait que nous ayons tout les deux nos deux bras, tu penses quoi d’une petite balade ? »

« En… core… RAHHH ! On ne fait que ça ! A part les courses et se documenter. »

« Tu ne resteras pas avachi sur le canapé ! Et c’est ça ou alors, ce soir… »

« Et ce soir quoi ? » lui demanda t-il d’un air amusé tout en se redressant pour se présenter face à elle. Elle pensait à quoi ? Lui faire une menace ? HAHAHA !

Quelle bonne blague ! Il se positionna bien en face d’elle et bien qu’elle portait son habituelle tenue moulante bleue et qu’elle était plus grande que lui, il restait maître de la situation.

« Tu ne veux quand même pas me menacer sur ça ? N’est… ce… pas… »

« Tu sais très bien que tu ne tiendras pas une soirée sans… Orion ! Alors, j’ai dit que l’on sortait et que tu dois te préparer ! Je vais enfiler ma veste et puis je… »

« Tu n’enfileras rien du tout, Samus Aran ! Je ne viendrai pas et tu ne peux pas me menacer sur le fait de dormir sans toi ! Car c’est pareil dans ton cas ! On ne peut pas dormir l’un sans l’autre ! Alors si je ne dors pas, TU ne dors pas ! C’est aussi simple que ça héhéhé ! »

Elle s’arrêta avant de s’enfoncer dans la chambre. Il sifflota tout en retournant sur le canapé, allumant à nouveau la télévision. En fait, il était motivé à sortir aussi, surtout pour fêter dignement la libération de son bras mais… Il avait envie de voir les réactions de Samus. Dire qu’elle avait essayé de le menacer d’une façon puérile… Hahaha… Il n’arrivait pas à le croire : L’empêcher de dormir avec elle…
C’est vrai que… Depuis une semaine, ils dormaient à nouveau ensembles… Oh… Toujours bien habillés, sans se faire autre chose que de se tenir la main… Mais cela avait fait son effet : Ils étaient capables de dormir… mais seulement lorsqu’ils étaient tout les deux dans le lit. Cela devait sûrement s’expliquer par le fait qu’ils avaient pleinement confiance l’un en l’autre et qu’avec la personne en face de soi, il était bien plus facile de s’endormir. Oui… Cette semaine avait été remarquablement bonne… Puisqu’ils ne s’étaient plus disputés réellement depuis tout ce temps.
Elle revient une dizaine de minutes plus tard, ses cheveux blonds attachés en queue-de-cheval alors qu’elle portait sa veste rose en soie, son haut noir et son pantalon en soie. Maintenant qu’il la regardait, légèrement rouge… Elle était plutôt belle pour une femme. Enfin… Elle l’était déjà à la base non ? C’est simplement qu’il ne pensait pas assez souvent à elle. Il se redressa avant de croiser les bras :

« Non, non et non ! Ca ne sert à rien, je ne viendrai pas Samus ! Et tu peux toujours me menacer, c’est moi qui cuisine, qui fait le ménage, qui fait tout ici ! Et si tu me forces à venir, alors attends-moi à des représailles carabinées ! »

« Alors, je prendrai ces représailles ! Et je m’en fiche royalement ! On y va maintenant ! ET MÊME SI JE DOIS TE TRAÎNER S’IL LE FAUT ! »

Ah oui ?! Il descendit du canapé, se couchant sur le sol, ses jambes tendues et ses bras posés en croix sur son torse. Elle pouvait toujours essayer de le soulever, ça ne changera rien du tout ! Enfin… C’est ce qu’il espérait… Samus s’approcha de lui, pliant ses deux jambes avant de prendre une profonde respiration et de le porter avec facilité à la façon d’un sac de patates. Elle alla lui dire d’une voix calme :

« Quand j’ai dit que nous sortions, je ne rigolai pas, Orion ! »

« Ouais, ouais, je crois que j’ai bien compris le message, Samus. Tu peux me reposer au sol ? Et doucement ? Sans me jeter… Du genre, si on peut éviter de… »

« Toi, tu descends avec les escaliers comme punition. » alla t-elle dire.

« Et puis quoi encore ?! Je sais pas ce que tu as consommé mais ça ne devait plus être très fait, Samus ! » cria le jeune homme alors qu’elle rigolait en se dirigeant vers l’ascenseur.

A l’intérieur de celui-ci, pendant qu’ils descendaient, ils se donnèrent instinctivement la main, la jeune femme lui faisant un sourire qu’il lui rendait. Se tenir la main n’impliquait rien d’autre de toute façon… et puis… C’était ainsi depuis tellement longtemps… entre eux. Enfin… Longtemps… Quelques mois ?

« Bon… Tu me sembles bien plus docile, Orion. C’est une bonne chose. »

« Faut dire qu’avec une gardienne comme toi, je n’ai pas vraiment le choix… On ne me laisse même pas m’exprimer correctement ! »

« Ne fait pas ta mauvaise tête, je suis sûre que tu meures d’envie d’aller au parc. »

« Tu apprends trop à me connaître, Samus. Ca en devient effrayant. »

Il lui répétait cette même phrase comme si elle avait une quelconque importance mais bon… C’était la vérité et pourtant, elle n’avait rien d’effrayante… Elle gardait sa main dans la sienne alors qu’ils sortaient de l’immeuble, se dirigeant vers le parc. En chemin, Orion alla brandir ses deux pokémons, libérant la Migalos noire et le Draco rouge pour qu’ils prennent l’air eux aussi. Même si la majorité du temps, ils restaient dans leurs pokéballs. Il n’y avait pas besoin d’autre chose. Les deux pokémons marchèrent et volèrent, dans le cas du Draco, à côté d’eux alors qu’ils arrivaient au parc. Là-bas, le jeune homme et la jeune femme s’installèrent sur un banc, Samus se mettant à lire alors qu’Orion s’amusait avec ses deux pokémons, ayant une petite balle en mousse.

« Spouic, Spouic, fais la balle en mousse. » alla dire Orion en appuyant dessus.

« Draccoooo ! DRA… Draco ! »

Hum… Il envoya la balle dans les airs, le Draco s’envolant à sa suite pour la réceptionner dans sa bouche, la ramenant au jeune homme. Orion émit un grand sourire avant de se lever du banc, prenant un peu d’élan avant d’envoyer au loin la balle. Tout de suite, Tatsu tenta de partir à sa poursuite mais ce fut Midélia qui cracha sa toile, agrippant la balle avant de la ramener à sa bouche.

« Et bien… Midélia… Je vois que tu veux t’amuser aussi. »

« Migalos ! MIGALOS ! Mi… Migalos ! »

« Samus ! Je vais m’éloigner un peu pour jouer avec les pokémons ! »

« Ne te perds pas en route, Orion ! » lui cria t-elle d’une voix amusée alors qu’elle continuait de lire tranquillement, le jeune homme partant à plusieurs mètres.

Lancer la balle, laisser les pokémons la récupérer, les pokémons la lui rendent, relancer la balle et ainsi de suite. C’était un geste machinal mais ça lui rappelait bien ce qu’il avait vécu avec Garmi. Jamais il n’aurait pensé cela un jour. Enfin bon… Demain était justement un autre jour et après Garmi, il ne devait plus se morfondre ! Il avait Samus avec lui et ses deux pokémons ! Alors, autant s’amuser non ?

« Attrapez les petits… loups ? »

Il avait envoyé la balle mais s’était tourné vers Samus qui continuait de lire… Enfin jusqu’à ce qu’un homme qui devait avoir leur âge s’était approcher d’elle en tenant une rose à la main. Il était plutôt bien habillé… Voir même un peu trop bien… Quelqu’un un peu select d’après le regard qu’Orion avait sur lui. Et surtout bien éduqué… Puisqu’il venait prendre la main de Samus pour l’embrasser et la complimenter d’après ce qu’il voyait.

« Bon ben… Je sens qu’il y en a un qui va avoir sacrément mal… »

Il disait cela avec un grand sourire avant de recommencer à jouer avec son Draco et sa Migalos, récupérant la balle pour la lancer une nouvelle fois. Cette fois-ci, les deux pokémons se livraient une bataille infantile pour savoir qui aurait la balle alors qu’il haussait les épaules. Il se lança dans la bataille, affrontant ses deux pokémons en les repoussant du coude tout en disant avec amusement :

« J’ai le droit aussi de me battre non ? »

« Draco ! DRACO ! Dra dra draco ! Draco ! » s’écria le pokémon serpent et rouge avant de commencer à coller son front contre celui de son maître pour le repousser.

La Migalos les sépara en crachant sa toile, récupérant la balle avant de se mettre à courir de ses huit pattes pour s’enfuir. Le jeune homme s’écria en même temps que son Draco, les deux s’unissant pour venir l’arrêter. Plus facile à dire qu’à faire, le Draco arrivait à rattraper peu à peu la Migalos tandis qu’Orion… continuait de courir jusqu’à ce qu’ils arrivent finalement à la prendre en tenaille.

« Tu ne peux pas nous échapper ! Rends-toi et il ne te sera fait aucun mal ! »

« Miga ? Migalos ? Miga Miga… » répondit l’araignée géante avant d’ouvrir sa bouche.

Hein ? Que quoi ? Elle cracha sa toile en direction d’un arbre avant de se tirer vers lui, ses pattes coinçant la balle ! ARGL ! L’enfoirée de première ! Il ordonna à son Draco de geler la toile, celle-ci se brisant au milieu du chemin alors que la Migalos tombait au sol. Ils s’approchèrent d’elle, demandant si elle allait bien alors qu’elle se redressait sur ses huit pattes en poussant un petit gémissement de douleur.

« Désolé ma grande… Faut dire que tu as essayé de nous avoir ! Mais tu t’es faite toi-même avoir héhéhé ! Bon, on retourne voir… Sam… »

Samus… Ah… Elle n’avait toujours pas repoussé le jeune homme ? Non ? Il était même assis à côté d’elle et elle rigolait ? Et bien… Pour une surprise, c’en était une… Bon ben, il n’allait pas les déranger non ? C’était juste… étonnant… que Samus rigole avec quelqu’un… d’autre que lui. Il se donna une claque sur la joue avant de dire :

« Hey ! Je n’ai pas le monopole du rire ! Malheureusement… Sinon, j’ouvrirai un cirque. HEY ! Tatsu, tu voudrais faire partie de mon spectacle ? Tu te tiendrais raide et en équilibre sur un ballon et tu le ferais rouler. Toi, Midélia, tu passerais à travers des cerceaux en feu tout en visant des cibles en leur centre. »

Les deux pokémons le regardèrent d’un air étonné : Il avait de ces idées des fois… Mais bon ! C’était leur dresseur à lui ! Et puis… Au final… Même si leur rencontre n’avait été qu’un simple accident, ils étaient plus qu’heureux d’être les pokémons d’Orion ! Malgré le Phazon qui était en eux, il avait accepté les deux pokémons après la mort de Garmi…

« On dirait que ça n’a pas l’air de vous enchanter… Dommage que je n’ai pas un Phogleur, je lui aurai mis quelques klaxons et il aurait fait un peu de musique pour nous tous. »

Il disait cela tout en jetant un regard vers Samus. Elle avait refermé son livre, parlant avec le jeune homme qui semblait vraiment la draguer… Elle ne se laissait plus faire ? C’était vraiment trop bizarre… Et puis ça l’inquiétait… Elle pouvait faire une mauvaise rencontre ? Mais non ! C’était Samus ! Elle savait parfaitement se défendre de toute façon ! Mais quand même… Qu’est-ce qu’il avait bien ce type ? A pas un sourire éclatant, des cheveux blonds bien coiffés, un corps qui montrait qu’il faisait du sport, une tenue impeccable, des bijoux qui montraient sa richesse… et un charme loin d’être perfectible… Il n’avait pas l’air d’un bellâtre au final… Mais d’un jeune homme bien éduqué, d’une famille très noble…

« Wowowo… Samus se fait courtisée ! » se dit-il avant d’éclater de rire, se couchant dans l’herbe avant de regarder le ciel. Tatsu alla se loger sur son torse tandis que Midélia posait sa tête et son abdomen sur son ventre.

Samus se faisait draguée… Quoi de bien neuf ? Elle était jolie et en plus, en tenue citadine, elle était une femme comme les autres. Ah… Une femme comme les autres… C’était ça qu’elle était actuellement. Il ferma les yeux, caressant ses deux pokémons avant de se dire que ce n’était pas anormal… Elle était belle non ?

« Elle partira… Et vivra dans un magnifique palais… comme une princesse. Les civilisations des autres planètes jouent peut-être sur cela… Ah… Vive la monarchie ! »

Pourquoi il se sentait si mal alors ? Pourquoi ? Il n’arrivait pas à comprendre mais bon… Il restait là, les yeux fermés, son visage dirigé vers le ciel. Qu’importe… Ce qui devait se passer non ? Il n’allait pas commencer à s’imaginer sa vie rien qu’avec Samus.

« Orion… Il est temps de te réveiller… Hého, le dormeur… »

Hum ? Il ouvrit les yeux, voyant le ciel devenu orange alors que le visage de Samus se présentait au-dessus de lui. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Combien d’heures s’était-il assoupi ? Ses deux pokémons dormaient toujours contre lui mais il les rappela pour ne pas les réveiller avant de tourner son visage à gauche et à droite. L’homme était parti…

« Qu’est-ce qui s’est passé, Samus ? Je me suis endormi ? Où est-ce qu’il est ? »

« De qui est-ce que tu parles, Orion ? »

« De l’homme qui t’accompagnait… Tu sais… Ca m’avait l’air d’être un noble… »

« Il l’était… Il m’a même invité à dîner pour dans deux jours. » lui répondit-elle d’une voix lente en détournant le regard.
Ah ? Invitée ? C’était donc une bonne nouvelle, n’est-ce pas ? Enfin… Il l’espérait… Car l’homme semblait lui avoir fait une bonne impression. Il se releva en souriant :

« Alors, on va devoir te trouver une belle tenue pour dans deux jours ! Il faut que tu sois présentable et correcte. Demain, dès le lever du soleil, direction les boutiques, Samus. »

Hein ? Euh… D’accord… C’était comme il le désirait. Elle s’était attendue à un peu plus de réaction du jeune homme mais il ne semblait pas choqué plus que ça par ce qu’il venait d’apprendre. Il alla lui prendre la main avant de dire :

« Et comment s’appelle ce jeune homme ? Il doit avoir un nom assez spécial non ? »

« José Ethorland, neuvième du nom. »

« J’en étais sûr, héhéhé ! » dit-il en rigolant.

AIE ! Elle évita de gémir alors que le jeune homme lui serrait la main avec plus d’insistance. Dans deux jours, elle allait avoir un rendez-vous dans un restaurant ? C’était une première pour elle… Surtout bien habillée… Elle observa le jeune homme, celui-ci gardant sa main dans la sienne. Hey… Il pourrait montrer un peu plus de réaction non ? Non ? Il ne voulait pas ? Elle baissa la tête sans rien dire alors qu’ils retournaient à l’appartement.

Chapitre 98 : La bienveillance de l’autre

Chapitre 98 : La bienveillance de l’autre

« AHHHH ! Enfin mon bras est de nouveau opérationnel ! » s’écria t-elle avec une joie non-contenue en retirant les bandages autour de son bras droit.

« Héhéhéhé ! Bravo, Samus. Moi, j’en ai encore pour une semaine malheureusement. » dit-il avec le même entrain que la jeune femme alors qu’elle faisait quelques mouvements de bras devant lui comme pour lui montrer que tout était parfait.

« Maintenant, il n’y aura plus besoin de se nettoyer le dos mutuellement. Je vais pouvoir me doucher et me laver sans aucun problème ! Pareil pour manger et se… »

« Hey ! Je suis bien content pour toi, Samus ! Moi… J’ai encore une semaine de paralysie du bras gauche héhéhé ! » dit-il avec moins de joie en écoutant les paroles de Samus.

Hum ? Qu’est-ce qui n’allait pas ? Même si il ne le montrait pas, elle sentait qu’il n’était pas aussi heureux qu’il devrait l’être. Ce n’était quand même pas à cause de ça non ? Il n’allait pas se mettre… Enfin… Depuis qu’elle avait fait ses achats, ils avaient passé une semaine où chacun portait ses sous-vêtements pour se laver le dos avant de se laver tout seul. Puis bon… Pour la nourriture, ils trouvaient toujours cela drôle…
Enfin… Il avait pensé qu’elle trouvait ça drôle mais vue la tête qu’elle faisait… Il se disait que cela était plus une plaie qu’autre chose. Il y avait même de fortes chances. Hahaha… Mais quel idiot… Mais quel idiot de croire cela… Il se faisait des idées… Car il n’arrivait pas à mettre un nom à ce qui le reliait à Samus. Une simple amie… n’irait pas vous laver le dos… ne mangerait pas avec vous en utilisant votre bras… Oh… Et puis zut… Il était assez confus… Depuis deux semaines, aucun des deux n’arrivait à réellement dormir et même si aucun ne le montrait réellement, la fatigue devenait de plus en plus pesante.

« Orion ? Tu ne vas quand même pas me dire que tu es triste de ne plus m’aider ainsi ? Tu m’aides déjà énormément rien qu’en restant avec moi. » murmura t-elle en s’approchant de lui, un léger sourire aux lèvres qu’elle ne cachait pas.

« Triste ? Je ne vois pas où. Maintenant, je vais me débrouiller seul comme auparavant, ça ne changera pas hein ? » répondit le jeune homme avant de hausser l’épaule droite.

« Arrête tes bêtises… Tu m’aideras à préparer le repas et toutes ces choses. Quand au fait de se lave, je pourrai te laver le dos MAIS… Je n’aurai plus besoin de toi pour ça. Pas trop déçu ? » dit-elle avec une ironie non-cachée mais nullement malveillante.

« Bof… Je dirai que j’ai déjà marqué bon nombre de points par rapport à n’importe quel autre mâle de l’univers. Je ne crois pas que beaucoup ont pu voir la chasseuse de primes la plus célèbre en sous-vêtements même si c’est de dos. »

« Oui… Oui… C’est vrai, c’est vrai… Et tu as déjà dormi avec elle, ne l’oublies pas. Mais bon… Interdiction de s’en vanter sinon, je risquerai d’être très mécontente. »

Oh… C’était une menace de sa part ? Pourtant, il n’arrivait pas à la prendre au sérieux. Néanmoins maintenant qu’elle avait les deux bras disponibles, elle n’allait plus avoir besoin de lui… et il le savait. Mais bon… Ce n’était pas comme si LUI allait avoir besoin d’elle.

« Orion ? Qu’est-ce que tu fais ? Tu ne prends quand même pas un bain ? Pas avec ton bandage ?! Arrête tes idioties et ouvre-moi la porte ! »

« Après que j’en sois sorti. Je ne voulais pas te le dire mais ce n’est pas la première fois que j’ai un bandage, Samus… Or lorsque tu prends un bain, la seule chose qui te reste à faire est de mettre un sac en plastique autour du bandage et de le serrer complètement de telle sorte que l’eau ne rentre pas. Moi, j’en ai mis deux justement parce que c’est un bandage… Avec un plâtre, un seul est nécessaire. »

Il se moquait d’elle ou quoi ?! Un sac plastique autour du bras ?! Et il avait fait comment pour le serrer ?! Avec les dents ?! Ou alors il avait pris un sac poubelle ! Mais qu’importe ! Il allait la mettre en colère à réagir comme un gamin ! Elle tapait avec violence contre la porte mais rien n’y faisait, il ne voulait pas sortir.
Trente minutes plus tard, elle avait eu la sensation de se retrouver avec un imbécile. Déjà qu’il lui avait montré clairement les deux sacs poubelles autour de son bras gauche lorsqu’il était sorti de la baignoire, maintenant… Il faisait… ça… Il tenait sa fourchette avec les dents, la plantant dans sa viande alors que sa main droite venait couper un morceau. Il était ridicule… Mais surtout… SURTOUT…

« J’en ai marre ! JE NE VEUX PAS MANGER AVEC UN ANIMAL ! »

« Keschtoudi ? » lui demanda t-il en parlant avec la fourchette dans la bouche.

« CA ! ESPECE DE CON ! » hurla t-elle avant de lui jeter le contenu de son assiette au visage. La jeune femme quitta la cuisine, furibonde.

POURQUOI ?! Pourquoi est-ce qu’il voulait lui montrer à tout prix qu’il n’avait pas besoin d’elle ?! Quitte à se rendre pathétique et ridicule ! Il se moquait d’elle ou quoi ?! Elle n’avait rien fait de mal pourtant ! Elle s’était même proposée pour continuer comme avant ! Alors bon… C’était quoi son problème ?! Elle était agréable et serviable non ? Il n’allait quand même pas se mettre dans cet état simplement parce qu’elle… Parce qu’elle n’avait plus besoin de lui ? Ah… C’était peut-être…

« Il y a d’autres moyens que la provocation… L’imbécile… »

Si c’était à cause de ça… Alors elle allait devoir se sacrifier un peu… pour lui. Enfin non… C’était quand même très gênant… Mais… Il avait quand même sa fierté d’homme ? C’était ça ? C’était ça qu’elle devait penser ? Il voulait se rendre utile pour elle ? Elle quitta sa chambre, passant dans la cuisine pour voir que la vaisselle avait été faite par le jeune homme. Elle le retrouva avachi sur le canapé, zappant sans réelle motivation alors qu’elle s’approchait de lui, un petit sourire triste aux lèvres :

« Orion ? Est-ce que tu veux passer la soirée à regarder les étoiles ? Depuis que l’on a l’appartement, nous n’avons pas pu le faire… Car nous avions peur de casser… »

« Tu as deux mains, tu sais t’en servir, alors utilises-les. » répliqua t-il séchement.

« Allons… Tu sais bien que sans toi… Je suis perdue… »

Hum ? Il redressa la tête, ayant entendu une phrase bien singulière. Sans lui, elle était perdue ? C’était vrai ce mensonge ? Il se tourna vers elle, la jeune femme faisant un petit sourire gêné comme pour réellement jouer son jeu. Il se leva avant de soupirer :

« Bien entendu… Je t’ai appris les étoiles… Mais tu ne sais pas tout… Allons-y alors. »

Héhéhé ! Gagné ! Elle avait parfaitement réussi à manipuler le jeune homme sur ce coup ! Elle le regarda avancer vers elle puis passer à côté d’elle alors qu’ils se dirigeaient vers la pièce réservée à l’astronomie. Ah… Une pièce avec une bibliothèque où une bonne centaine de livres avait été déposés… Tous différents bien entendu ! Orion prit l’un d’entre eux, le déposant près de la petite table à côté du télescope alors qu’elle s’installait là-bas.

« Orion… Nous sommes le… »

« Je le sais très bien. Alors, prépares-toi et regarde vers l’est, 45 degrés et avec un zoom de troisième rang, tu devrais réussir à voir Ranastor. »

Elle l’écouta avec attention, suivant ses ordres avant de pousser un petit cri d’émerveillement. Même sans qu’il ne règle de lui-même le télescope… Il arrivait à lui donner la perfection. A chaque fois… Elle était tout simplement époustouflée par les connaissances d’Orion. Elle le força à venir en lui prenant la main droite avant de dire :

« Maintenant, tu restes tranquille et tu regardes les étoiles aussi ! Tu ne vas pas rester en retrait ! Je te préviens, Orion ! »

« Mais lâche-moi ! Tu n’as pas besoin de moi pour ça ! »

« Maintenant, j’ai mes deux mains alors je peux facilement te forcer à regarder les étoiles avec moi ! Et ne dit pas que je n’ai plus besoin de toi ! C’est toi qui te force à faire semblant de ne plus avoir besoin de moi ! Manger en tenant sa fourchette avec les dents, il n’y a qu’un imbécile pour faire comme ça ! » lui répondit-elle en se collant contre son dos, le maintenant contre elle en le serrant de ses deux mains autour de la poitrine.

« Pfff… Tu l’as dit toi-même… Tu n’as pas compris ? Tu as dit toi-même que tu n’avais pas besoin de moi pour manger et cuisiner… et te laver… »

« Et avant que tu ne viennes, comment je me débrouillai ? Seule. Alors je ne vois pas pourquoi ça changerait. »

« Tu n’as rien compris… Samus… Quelque chose… change… Et je n’aime pas le changement… Pas quand il m’affecte… »

« Alors ne te soucie pas de lui… Et parfois, il vaut mieux subir que s’enfuir. »

HA ! C’est elle qui voulait maintenant jouer les philosophes ? Il devait en rire ou en pleurer ? Il ne savait pas du tout… Tout ce qu’il savait… C’est qu’il… C’est qu’il était légèrement perturbé par tout ça…. Elle le gardait contre elle, le libérant d’une main avant de commencer à régler à son tour le télescope. Elle lui murmura qu’il ne restait plus que deux semaines de vacances et qu’elle ne voulait pas les gâcher alors que tout avait si bien commencé.

« Ca ne sert à rien de parler avec toi, Samus… Je ne comprendrai jamais ton côté féminin. »

« Tu préfères mon côté chasseuse de primes ? C’est toi qui m’a rendu aussi gentille alors maintenant, assumes ce que tu m’as fait devenir. »

« Ha… Assumer… Oui… C’est vrai… C’est vrai… Je n’aurai jamais du tenter de te transformer… Nous allons voir les étoiles alors ? Même si je suis éclopé d’un bras et que tu n’as plus besoin de moi ? »

« Il y a tant de choses dont j’ai besoin de toi… Alors arrête de faire la tête. »

Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Il ne le savait pas du tout mais bon… Il valait mieux parfois ne pas poser de questions visiblement. Même si il ne pouvait plus utiliser son bras gauche, il était toujours utile envers la jeune femme. C’était cela… qui lui avait fait peur… Ne plus être utile… Envers elle… Ah… Pourquoi il s’était mis dans tous ses états… pour elle ? Cela faisait combien de temps qu’il était avec elle ?

Plusieurs mois non ? Et depuis tout ce temps… Elle avait appris bien plus de choses sur lui que jamais personne ne l’avait su… Sa phobie des femmes, le fait que Bartholomé était une extraterrestre… Puis avec elle… Il avait vécu la mort de Garmi… Il avait faillit souvent mourir… Tout… Il avait vécu tellement de choses en moins d’une année avec elle… C’était pour ça qu’il voulait se rendre utile… pour elle… C’était simplement pour la remercier d’être à ses côtés non ? Rien de plus… Rien de moins… Enfin, il le pensait…

« Orion ? Tu cogites ? Orion ? Orion ? »

Hein ? Que quoi ? Il tourna son visage vers Samus qui semblait être inquiète de ne pas le voir réagir. Ah… Qu’est-ce qui s’était passé ? BRRRR ! Il trembla légèrement de froid à cause de la hauteur et de la fraîcheur de la nuit. Et puis… Il était si tard ? Il s’était enfoncé dans ses pensées pendant combien de temps ?

« Tu es peut-être fatigué, Orion ? Tu veux que l’on arrête ? Même si ça ne fait que sept heures ? » lui demanda t-elle d’une voix douce.

« Sept heures ? Déjà ? Le temps passe vite… en ta compagnie, Samus. »

« Disons que regarder les étoiles fait que nous ne voyons pas le temps passer. »

« Tu as entièrement raison… Mais je ne sais pas si j’arriverai à dormir… Personnellement. »

« Je ne sais pas non plus… Je n’arrive pas à expliquer pourquoi il est impossible pour nous deux de dormir depuis deux semaines. Qu’est-ce qui a pu changer ? »

Ils avaient chacun leur petite idée sur la question mais aucun des deux n’osait la donner. Il n’y avait qu’une chose qui avait réellement changé depuis qu’ils avaient l’appartement. Avec lenteur, elle alla lui prendre la main, retournant dans la chambre avec lui. Elle ferma la double fenêtre de son autre main alors qu’ils se mettaient tout les deux à rougir faiblement. Elle prenait les devants… Et il s’était mis rapidement à trembler. C’est vrai… En deux semaines… Il y avait une chose qui les empêchait de dormir.
Lentement, elle tirait la couverture du lit pour l’ouvrir, invitant le jeune homme à s’enfoncer à l’intérieur, chose qu’il fit avec bon nombre de soubresauts alors qu’il la regardait. Elle était toujours debout, rougissant violemment avant de venir le rejoindre. Ils se regardèrent pendant de longues secondes avant qu’il ne murmure :

« Après ? Qu’est-ce que l’on fait après ? »

« Rien… Rien du tout… On attend et on ferme les yeux… Tu crois que j’ai vraiment envie… de t’avoir dans mon lit ? Alors qu’on ne sait même pas… Enfin… C’est juste un test… hein… Je suis quand même Samus Aran, je n’ai pas peur de dormir toute seule ! »

« Et moi, je m’appelle Orion ou Ophiuchus ou Théodore Astrum ! »

« Alors… On ne fait qu’un test… Et si ça se confirme… On appliquera ce qu’il faut… »

Il hocha la tête alors qu’elle fermait déjà ses yeux, le jeune homme aux cheveux blancs faisant de même. Ils étaient face à face dans le lit mais assez éloignés… Et bien qu’ils avaient les yeux fermés, chacun savait que l’autre était en train de l’observer. Après plusieurs minutes, elle alla chercher la main droite d’Orion dans la sienne, le jeune homme commençant à dire :

« Mais qu’est-ce… »

« Tais-toi… Orion… Tais-toi… vraiment… s’il te plaît… »

Il ne devait pas lui répondre tandis qu’elle joignait ses doigts pour les croiser avec ceux d’Orion. Ah… Vraiment… Cette sensation de chaleur qu’il ressentait dans sa main droite… était si spéciale… si protectrice… C’était cette sensation qu’il avait perdu il y a deux semaines… C’était cette sensation… que Samus lui procurait…

Elle avait toujours vécu… sur ses gardes… Toujours sur le qui-vive… Elle n’arrivait jamais à dormir réellement… Elle était toujours… prête… à réagir… Mais avec Orion qui se comportait avec insouciance… Elle pouvait souffler… et se calmer… Vivre tranquillement et sereinement… Comme si il était une drogue… Une morphine… Hahaha… C’était bête de le comparer à ça… Mais avec lui… Elle pouvait se reposer.

Lui… Depuis que Bartholomé était mort, il avait du vivre dans l’inquiétude permanente d’un attentat et s’il n’y avait jamais eu Garmi avec lui, il n’aurait jamais pu se reposer… Et malgré cela, le sommeil n’arrivait jamais à venir le chercher. Mais avec Samus… qui avait tout ce qu’il fallait pour le réconforter et le protéger… Il se sentait mieux… Et avec la mort de Garmi… Il n’avait plus qu’elle… Et personne d’autre…

« Bonne nuit, Samus… Dors bien… » souffla t-il à la jeune femme.

« Bonne nuit, Orion… Fais de beaux rêves… Et à demain… » termina t-elle.

Oui… Ils allaient dormir paisiblement tout les deux… Et ils le savaient aussi bien l’un que l’autre. La seconde main de Samus alla enserrer la main droite d’Orion alors que les deux personnes faisaient un léger sourire sans se regarder. Malgré ce qu’ils pensaient et disaient… Ils étaient certains d’une chose dorénavant : Ils avaient besoin de l’autre.

Chapitre 97 : Simple baiser

Chapitre 97 : Simple baiser

« Orion… Tu as compris, n’est-ce pas ? Tu ne bouges pas d’ici, tu vois cette ligne ? Tu n’as pas intérêt à la franchir sinon, tu risques d’avoir très mal ! »

« J’ai bien compris, je ne suis pas stupide… Mais quand même la caissière est… »

« PAS BOUGER ! ASSIS ! » s’écria t-elle alors qu’il se mettait soudainement assis devant l’entrée d’un magasin de sous-vêtements féminins, tirant la langue en la regardant avec des yeux faussement larmoyants. La jeune femme poussa un soupir alors qu’il disait :

« C’est bon, je vous écoute, maîtresse. »

« Si seulement, ça pouvait être possible… Bon, je reviens dans une demi-heure. Reste tranquille et tout se passera bien. »

Elle lui tapota doucement le crâne tout en souriant. Une semaine était passée et ils avaient continué à passer leurs journées ainsi. Le jeune homme avait repris peu à peu son caractère habituel, ce qui était une très bonne chose à ses yeux. Néanmoins, il restait toujours très intimidé dès qu’il s’agissait de se laver avec elle et elle l’était tout autant. Enfin… Il dormait lui-même sur le canapé puisqu’il était possible de l’abaisser pour en faire un lit, laissant seule la jeune femme dormir dans le grand lit dans la chambre.
Néanmoins… Néanmoins… Tout ne s’était pas passé réellement comme prévu et les réveils étaient aussi difficiles pour l’un comme pour l’autre. Bizarrement, ils n’arrivaient pas à dormir mais ils n’avaient aucune explication logique et concrète à donner pour cela. Et aujourd’hui ? Ils se trouvaient devant un magasin de sous-vêtements, Orion ayant été laissé devant l’entrée. Pourquoi cela ? Car il lui avait qu’il valait mieux pour elle qu’elle porte quelque chose sous sa tunique bleue pour éviter les accidents dans la salle de bain. Et puis, cela prouverait qu’elle était plus féminine encore non ?

Pfff… Elle avait été tentée par Orion mais maintenant, elle ne se sentait plus vraiment… motivée. C’est vrai quoi ! Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Surtout pour des sous-vêtements… Encore que… Une fois… Cela faisait déjà quelques semaines… voir mois… Enfin… C’est vrai… Elle avait acheté… Mais c’était pour lui montrer qu’elle pouvait être féminine ! Et qu’est-ce qu’il lui avait répondu ?! Que ça lui allait mais sans plus !

« Pardonnez-moi mademoiselle… Avez-vous besoin d’aide ? »

Hein ? Elle se tourna vers la femme qui s’adressait à elle, ne sachant pas quoi lui répondre. Besoin d’aide ? Non ! Elle avait surtout besoin de sortir ! Ce n’était pas pour elle ce genre d’endroits ! C’est vrai quoi ! Elle répliqua :

« Si il y a un moyen de sortir sans que l’animal qui se tient devant l’entrée me voit… Alors oui, j’ai besoin de vous pour le trouver. »

« Ah… Je vois… Vous êtes timide. Ca ne fait rien, je vais vous aider à trouver ce qui vous ira à merveille, j’en suis sûre et certaine. »

Elle ? Timide ? Il y avait erreur sur la personne ! Elle n’était pas du genre à être timide ! Surtout pas ! Pourtant, elle se fit traîner plus en profondeur dans le magasin, ne sachant pas réellement comment réagir. Ce n’était pas que… Enfin… VOILA QUOI ! Elle ne savait pas quoi faire ! C’était la première fois qu’elle mettait les pieds là-dedans !

Lorsqu’elle ressortit du magasin, vingt minutes plus tard, elle était rouge de honte, deux sachets dans sa main gauche. Orion se redressa subitement, effrayant les personnes qui s’étaient rapprochées de lui pour voir pourquoi il était resté immobile et assis sans rien faire. Il alla vers Samus, lui disant dans un sourire :

« Et bien… Tu as fini de faire tes emplettes, Samus ? »

« Oui, c’est bon. Eloignons-nous d’ici le plus rapidement possible. »

WAOUH ! Comme il s’en été douté, cela avait été une expérience gênante pour elle. Il partit avec elle, la jeune femme mettant le maximum de distance avec le magasin alors qu’ils faisaient finalement une halte après une quinzaine de minutes de marche. Assis sur un banc, les sachets aux pieds de la jeune femme, ils ne dirent rien du tout.

Une fois… Mais pas deux… Ce qu’elle avait acheté… Elle comptait bien le garder pour le restant de son existence ! Bon dieu… Mais qu’est-ce qui lui avait pris d’écouter les paroles d’Orion à ce sujet ? Auparavant, elle se fichait pas mal de ne rien porter sous sa tunique bleue qu’elle sache non ?! Alors pourquoi est-ce que c’était aussi important maintenant ? Parce que les paroles du jeune homme étaient essentielles pour elle ? En parlant d’Orion, celui-ci avait à nouveau un visage sérieux alors qu’il l’approchait de celui de Samus :

« Samus… Aran… Il y a une chose que beaucoup d’hommes dans l’univers se demandent… Est-ce que tu es prête à l’écouter ? Sache que cela peut tout changer suivant ce que tu répondras. Est-ce que tu te sens… »

« Je… Je… Qu’est-ce que c’est, Orion ? » demanda t-elle d’une voix inquiète tandis qu’il ramenait son visage près de son oreille lui soufflant lentement :

« Est-ce que la chasseuse de primes la plus célèbre est plutôt… string ou cul… »

Il n’avait même pas eu le temps de terminer sa phrase que le dos du poing de la jeune femme alla le frapper au visage, le sonnant complètement, le regard ébahi et dirigé vers le ciel. Il était maintenant avachi sur le banc alors qu’elle grognait :

« Ce que je porte ne concerne que MA personne, Orion ! »

« J’ai bien compris le message, cheffe ! » dit-il avec entrain bien qu’il ne bougeait plus.

« Tu es vraiment stupide… mais c’est comme ça que tu es et je trouve que c’est la meilleure façon pour toi d’être… Ne change pas, c’est tout. » murmura t-elle en observant le ciel.

« Qu’est-ce que tu as dit ? Je n’ai rien entendu, j’ai du sang qui coule dans mes oreilles. »

Elle ne lui répondit pas, lui murmurant que c’était juste une phrase sans importance tandis qu’ils restaient maintenant immobiles. Il était revenu… Et ses blagues vaseuses aussi. Oui… C’était comme ça qu’elle pouvait le supporter… malgré les coups qu’elle lui donnait. Elle l’empêcha de fouiller dans les deux sacs, lui donnant un coup de pied dans le genou avant de récupérer les sacs, se relevant :

« On rentre, Orion ! Et dépêche-toi au lieu ! Toute cette balade m’a donné drôlement faim. »

« Bon… Je vais voir ce que je peux cuisiner pour ce soir alors… Si j’ai bien compris. »

« Tu vois que tu peux comprendre quand tu le désires… Bon… Ah oui. Interdiction d’essayer de m’espionner pendant que… J’enfile ça… »

« Roh… C’est le genre de propositions qui donnent JUSTEMENT ENVIE d’y jeter un œil. Puis je suis sûr que tu as pris des culottes de grand-mère. »

« C’est quoi des culottes de grand-mère ? » demanda t-elle d’un ton innocent.

« Hum… Non… Ce n’est rien du tout, tu n’as pas besoin de savoir. De toute façon, ce que tu portes ne me concerne pas du tout, Samus. »

« Alors, tant mieux ! Comme ça, nous serons tout les deux d’accord sur ce point ! »

Voilà… C’était exactement ça… Ou à peu de choses près… Enfin, bon… Ils se tinrent la main alors qu’ils se dirigeaient vers leur appartement, le jeune homme ouvrant la porte à Samus pour qu’elle rentre la première. Il n’allait pas le lui dire à vive voix mais il était quand même vivement intéressé parce qu’elle pouvait porter comme sous-vêtements. Alors qu’elle se dirigeait vers sa chambre en laissant les sacs sur la table se trouvant au salon, il s’approcha de celle-ci sans rien dire, posant une main dessus :

« Et bien… Et bien… Samus préfère t-elle le blanc ? Le rouge ? L’orange ? Le bleu ? Ou alors tout simplement le noir ? »

« Samus préfère quand Orion ne se mêle pas de ce qui ne le regarde pas. »

« Oups… Je me suis dit que j’aurai mieux fait de ne pas parler à voix haute… »

« Hum… Non… Tu aurais mieux fait de ne pas chercher à voir… Je suis partie dans ma chambre exprès pour voir ta réaction. » ironisa t-elle alors qu’elle sortait de la chambre.

« C’est vraiment dramatique à quel point tu sembles si bien me connaître. C’en est même presque effrayant. » annonça le jeune homme en reculant de quelques pas.

« Disons qu’à force de vivre avec toi… On commence à bien saisir le personnage. Recule encore plus et j’éviterai de te briser tes bijoux… » demanda t-elle en prenant ses deux sacs.

« Roh… Mais quelle violence, Samus… Et puis… C’est pour la science ! Et les connaissances universelles ! Imagine la béatitude des hommes lorsqu’ils sauront… »

« CE QUE JE PORTE NE CONCERNE QUE MOI ! Et surtout pas les autres ! Je tiens à ma vie privée ! Alors ne t’avises pas d’en dire plus à mon sujet, Orion ! Ca ne concerne que moi et toi ! Que ça ne sorte pas de cet appartement ! » s’écria la jeune femme.

« Donc si je comprends : Tu me montreras tes sous-vêtements tant que je ne répète à personne ce que tu portes ? Marché conclu ! »

Elle… Elle n’avait jamais dit ça ! Elle poussa un cri de rage avant de quitter la pièce, retournant dans sa chambre pour jeter ses deux sacs sur le lit. Elle referma la porte à clef derrière elle alors qu’Orion reprenait de l’autre côté :

« Et n’oublies pas ! Si je dois les voir dans la salle de bains, évite le blanc ! Ca devient transparent sous l’eau ! »

« MAIS TAISSSSSSSSSSSSS-TOIIIIIIIIIIIII ! » hurla t-elle de désespoir.

Elle n’aurait jamais dû acheter ça… C’était affreux… Mais c’était comme ça et maintenant, elle ne pouvait plus revenir en arrière. Elle alla retirer son top et son short bleu, se mettant complètement nue avant de plonger la main dans l’un des deux sacs. Non… Sincèrement… C’était vraiment… ça… que les femmes portaient non ? Alors pourquoi est-ce que… Car c’était pour les hommes généralement non ? Enfin… C’était en tissu… En dentelle… Mais non ! Elle n’aimait pas ça ! Pourquoi est-ce que la vendeuse lui avait dit que celui irait parfaitement avec sa corpulence ?!

« Hey ! Ne t’évanouis pas, Samus ! Je sais bien que tu aimes les choses… »

« Orion… Ce genre de… chose n’est pas pour moi… Mais il le faut bien… non ? J’ai l’impression… que tout va changer… quand je vais mettre ça… »

« Mais non… Arrête tes bêtises… Et je rigole… Ne me montre pas ça. »

« Je ne comptais pas le faire de toute façon ! » s’écria t-elle une nouvelle fois.

« Alors deviens une jolie femme, capable d’être féminine et de se mettre en valeur sans ressembler à une péripatéticienne de l’espace. Et puis, déjà à la base, je suis sûr que tout t’ira parfaitement, Samus. »

« Merci Orion… Je vais essayer…NON…. NON…. NONNNNNNNNNN ! »

Qu’est-ce qui se passait ?! Il tenta d’ouvrir la porte mais se cogna contre celle-ci en se faisant mal au visage alors qu’il s’écriait subitement :

« Qu’est-ce qu’il y a Samus ?! Qu’est-ce qu’il y a ?! »

« Je ne peux pas… mettre… mon enfin… Tu sais… »

« Soutien-gorge… Ca s’appelle comme ça, Samus. Ouvre-moi la porte en me tournant le dos. Je crois que même pour ça, on aura besoin d’être deux avec nos mains en moins. » annonça t-il d’une voix amusée alors qu’il entendait le cliquetis de la porte qui s’ouvrait.

Il pénétra rapidement à l’intérieur de la pièce, fermant les yeux alors qu’il sentait le souffle chaud de Samus près de lui. Elle était toute proche… et en face… Et puis, plus rien. Elle s’était retournée, murmurant avec de la gêne dans la voix :

« Tu peux regarder… C’est bon… J’ai l’air pathétique… mais bon… S’il te plaît… Ne dit rien… du tout… J’ai déjà… assez honte comme ça… »

Hum ? Honte ? Il ouvrit lentement ses yeux pour voir la jeune femme qui lui tournait bien le dos. Il baissa rapidement son regard, rougissant violemment en voyant qu’elle portait quand même de la dentelle… bleue… Elle tenait son soutien-gorge contre sa poitrine, les bretelles de celui-ci pendant vers le sol. Elle n’avait pas d’autre choix que d’attendre qu’il fasse le premier geste. Il prit une bretelle, la tirant vers l’arrière tout en remarquant que là aussi, c’était du bleu. Elle arrêta de tenir finalement le sous-vêtement contre sa poitrine, prenant l’autre bretelle en tendant la main gauche en arrière.

Finalement, après un premier essai infructueux où le soutien-gorge tomba au sol, Orion le récupérant en disant à Samus de rester comme elle était, ils arrivèrent à mettre le morceau de dentelle sur la jeune femme, celle-ci poussant un profond soupir de soulagement. Elle… Elle en avait enfin terminé… Pourquoi est-ce qu’elle… Et puis finalement… Orion avait pu voir… Mais… La prochaine fois, elle retiendra le fait de ne PLUS faire ces achats et ces choses avec un bras en moins, elle se l’interdisait dorénavant. Elle se retourna, écarquillant en grand les yeux alors qu’Orion venait de déposer ses lèvres… sur sa joue ? Il émit un baiser sonore, rougissant violemment. Il quitta rapidement la chambre en tremblant de tout son corps, refermant la porte derrière lui.

« Samus ! Je crois que je commence à comprendre pourquoi… Je… t’apprécie ! »

« Ah… Et euh… Enfin… Pourquoi, Orion ? »

« Car en même temps que tu tentes de m’aider à surmonter ma phobie, tu tentes de devenir une femme… Et ça… Je trouve ça… Comment dire… mignon… et charmant en un sens… Car c’est ce que tu deviens… Et cette fois-ci, j’ai peur de mes réactions… Mais bon… Si tu deviens une jolie jeune femme, il sera normal que tu te trouves un petit ami, non ? »

Elle fut prise d’un excès de gêne subite alors que le jeune homme se mettait à rigoler. Il ne lui parlait même pas de comment elle était dans ses sous-vêtements au final ? Alors qu’il avait pu y jeter un œil ? Non… Le plus important avait été ce que le jeune homme avait fait… Elle… Elle était sûre… que c’était… Enfin… Le jeune homme… C’était la première fois non ?

Oui… Elle en était certaine… C’était la première fois que le jeune homme venait l’embrasser sur la joue. Et avec ses paroles… Elle se sentait légèrement réconfortée… Le jeune homme lui avait qu’elle devenait une jolie jeune femme… Et cela… Sans se moquer ou lui dire par des détours. En y réfléchissant bien… Oui… C’était bien la première fois… Elle alla se rhabiller, remettant correctement son top et son short bleu avant de se dire pour elle-même :

« De toute façon… Ce n’est pas la tenue qui fait la personne… Ce n’est pas parce que je porte ça… maintenant… Que je suis féminine. »

Elle ne se leurrait pas : La vie amoureuse, ce n’était pas pour elle. Qui pouvait réussir à la supporter elle ? Pas un homme qui préférait la voir rester à la maison… Pas un homme qui voulait de la douceur et de la délicatesse… Peut-être qu’elle était belle… mais elle était rude et violente… lorsqu’elle le cherchait… Oui… Orion avait totalement tord : Personne ne voudrait d’elle… amoureusement et cela qu’importe les vêtements sur elle.

Chapitre 96 : Plus proches

Chapitre 96 : Plus proches

« Orion… Je… Je commence à avoir froid… de rester comme ça… »

« Merci bien… C’est pareil pour moi… Enfin… Voilà… Je crois qu’on a été un peu trop rapides… dans notre… enthousiasme. Samus… Je… Comment dire… Je vais me retourner mais ne te retourne surtout pas, d’accord ?! Tu vas tendre ta main gauche avec la serviette en arrière et au niveau de tes… enfin… de ton postérieur. Tu vas la garder dans ta main et on va la serrer à nous deux. »

Qu’ils se compliquaient la vie inutilement mais… Il n’y avait pas d’autres solutions. Il se retourna alors qu’elle tendait déjà une serviette pour cacher ses fesses. Avec lenteur, il prit une partie de la serviette, la tirant pour entourer complètement le corps de Samus à ce niveau alors qu’il tremblait. Il ne devait surtout pas s’évanouir maintenant ! IMPOSSIBLE ! Il ne devait pas ! Ah… Ah… Avec difficultés et surtout en s’entraidant, ils arrivèrent à nouer la serviette autour de la taille de la jeune femme, Orion poussant un profond soupir de soulagement avant de reprendre :

« On… Euh… Je ne veux pas être vexant, Samus… Mais pour ce qui est de ce qui est en haut… Ca sera un peu plus difficile… Et là, je ne veux même pas m’aventurer… »

« On va la laisser comme ça… L’un comme l’autre, on n’a pas envie que… l’on fasse une bêtise, n’est-ce pas ? On va faire pareil de ton côté, Orion ? D’accord ? »

« Oui… Oui… Je suis tout à fait d’accord… Tu me tends la serviette et puis… Voilà quoi… »

L’un comme l’autre ne savaient pas où se placer. La jeune femme aux cheveux blonds lui tendit une nouvelle serviette, les deux personnes faisant la même manœuvre pour Orion alors qu’après quelques minutes, les deux personnes se retrouvaient enfin avec la taille couverte. Samus prit la parole d’une voix calme :

« Et maintenant ? Qu’est-ce que l’on fait, Orion ? Je pense que l’on va se laver le dos non ? Tu veux que je commencer par toi ? »

« Oui… Ca sera plus simple… Par contre… Samus… Quand je le ferai… Tu prendras une autre serviette ? Que tu placeras… en haut ? Car elle est tellement… imposante… que je pense que je la verrai quand même… »

Elle eut une légère bouffée de chaleur, rougissant faiblement en murmurant que lui alors qu’il venait s’asseoir sur le petit siège. Tout de suite, elle prit un petit seau en bois, le remplissant d’eau chaude avant de le déverser sur le dos du jeune homme. Celui-ci poussa un profond soupir de joie alors qu’elle souriait, commençant à prendre un gant de toilette et du shampooing avant d’étaler celui-ci sur le dos d’Orion. Elle frotta avec délicatesse tandis qu’ils parlaient entre eux :

« Au moins, il y a bien une chose pour laquelle tu es douce, Samus : Le nettoyage de dos. »

« Je n’arrive pas à me dire si tu me complimentes ou non. Je vais donc faire abstraction de ce que tu viens de me dire et continuer. » annonça t-elle alors qu’elle faisait attention avec sa poitrine. Elle ne voulait surtout pas que celle-ci soit au contact d’Orion. Dans sa tenue moulante bleue, cela devenait une habitude mais là… Elle n’avait rien sur le corps.
Rien… Rien… En y réfléchissant bien… Elle n’avait rien du tout oui ! Rien du tout ! Ah… Ah… Elle ne portait rien du tout… Et maintenant… Elle était nue avec Orion ?! Enfin, il y avait bien la serviette… Mais voilà… Elle devait vraiment faire attention. Elle continua de nettoyer son dos, terminant après cinq bonnes minutes alors qu’il se retournait subitement, la jeune femme poussant un cri.

« ORION ! ESPECE DE… »

« C’est bon, j’ai fermé les yeux avant même de regarder. » annonça t-il alors qu’elle vérifiait que c’était bien le cas.

Il se leva, demandant à Samus de s’installer à sa place alors qu’elle prenait une seconde serviette pour se couvrir la poitrine. Mon dieu, qu’elle avait eu peur à ce moment là. Elle était rouge comme une pivoine. Elle ne s’était pas attendue à ça… mais Orion était tout autant gêné qu’elle, elle le savait parfaitement.

« Dis Orion… Je voulais savoir… Est-ce que tu détestes… les grosses poi… »

« Je m’en fous… comme des femmes. Je te coupe tout de suite, Samus. C’est juste que… C’est assez gênant à regarder… Et puis bon…Voilà… Je t’ai tout dit… Et puis, tu sais bien que … Enfin ! Tu as compris ! »

« Oui… Oui… C’est simplement que j’avais… un peu honte… de ça quand même… »

« Toi ? Avoir honte ? C’est presque une blague ? Bon fais attention, je vais commencer à te laver. » annonça t-il d’une voix un peu tremblante.
Toucher la peau nue d’une femme… Ah… Plus le temps passait avec Samus, plus il avait peur des conséquences. Il ne devait pas s’enfuir… mentalement… Cela reviendrait simplement à un nouvel évanouissement. Il frotta son dos avec une extrême lenteur, Samus murmurant :

« Si tu n’y arrives pas… Orion… Ca ne fait rien… Mon dos peut attendre. »

« Arrête tes bêtises, Samus ! J’en suis capable ! Ce n’est pas… Ah… »

Les longs cheveux blonds de la jeune femme étaient collés à son dos et il commença à les retirer, les touchant avec les doigts. C’est vrai qu’ils étaient… longs… Très longs même. Il lui demanda d’une voix lente :

« Tes cheveux ? Tu te les laisses pousser comme ça ? Ils doivent t’arriver jusqu’au bas du dos non ? Je me le demandais… Puisque je les vois… là… »

« J’aurai du me les attacher au lieu de les laisser mais oui… Ils sont comme ça. Je ne me les coupe pas. A la base, je ne me montre pas forcément tout le temps sans mon armure hein ? »

« Cette carapace de métal pour cacher ta personne… et ce que tu es réellement. »

« On va éviter de parler philosophie et autres, d’accord ? » dit-elle en souriant bien qu’il ne pouvait pas voir son visage.

Il continua de laver son dos, passant avec lenteur sa main recouverte du gant de toilette sur celui-ci. Elle était belle… Samus… Elle avait une belle chevelure… Et son dos… était propre… sans défaut… Mais on remarquait qu’elle était musclée… Que cela soit au niveau de ses bras… et des courbes de son dos. Samus était une chasseuse de primes… Une femme qui ne vivait que pour le combat… malgré ses dires…

« On est vraiment pas fait… comme ça… Beaucoup trop différents. »

« Hein ? De quoi ? Qu’est-ce que tu racontes, Orion ? »

« Non… Rien… J’ai bientôt fini… Mais tu vas devoir fermer les yeux, Samus. Je vais aussi te laver les cheveux. » lui signala alors qu’il recouvrait maintenant sa main de shampooing.
Il alla la placer dans les cheveux de Samus, commençant à les malaxer avec une légère ardeur alors qu’elle gémissait entre le plaisir et la douleur. Il était efficace mais assez violent dans ses gestes. Elle savait que ce n’était pas voulu… Elle allait devoir lui expliquer comment elle s’occupait de ses cheveux normalement mais là… Puisqu’il s’était proposé, autant ne pas le déranger. Elle fermait les yeux, le jeune homme continuant de recouvrir ses cheveux de shampooing alors qu’elle lui disait :

« Après, ça sera à ton tour… Mais ça ne devrait pas être aussi long normalement. »

« Même très court… Un peu comme mes cheveux… J’ai quelques pics rebelles mais heureusement que chez moi, mes cheveux ne poussent pas trop rapidement. »

« C’est une jolie couleur… le blanc… Je trouve. Mais… »

« Ils étaient noirs à la base, Samus. »

Hein ? Noir ? Ses cheveux étaient noirs ? Mais elle ne rêvait pas ou alors depuis qu’elle le connaissait, ils étaient toujours blancs. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Elle préféra ne pas lui poser de questions alors qu’il commençait à rincer ses longs cheveux blonds. Ah… Cette fois-ci, il y allait doucement et c’était vraiment agréable.

« BON ! Maintenant, tu ne bouges plus et tu me laisses faire ! »

Plusieurs minutes étaient passées et il se retrouvait à nouveau assis sur le petit tabouret pour se faire laver les cheveux. La jeune femme était assez rapide et vive dans ses gestes, Orion se retrouvant recouvert de mousse dans ses cheveux alors qu’elle rinçait avec précision ses cheveux, partie par partie. En fait, elle le shampooinait plusieurs fois de suite sans en mettre trop, lui expliquant que cela permettait aux cheveux d’être plus solides et d’avoir un meilleur éclat. Il siffla d’admiration devant les connaissances de la jeune femme.

« Plus le temps passe et plus tu montres de féminité… Je vais finir par croire que tu es une véritable femme, Samus. Faut pas me tromper ! »

« Ahlala… Mais quel idiot… Enfin bon… Il serait temps de le remarquer non ? »

Il ne répondit pas, la laissant terminer de lui laver les cheveux bien qu’ils savaient l’un comme l’autre, qu’ils n’avaient pas besoin d’autrui pour ça. Même à une main, il était possible de se laver tout seul mais bon… Il avait proposé… et elle avait accepté… Ils étaient pleinement conscients de ce qu’ils faisaient.
Lorsque les cheveux furent lavés, ils se tournèrent le dos, se lavant le reste du corps tout seul. Là… Par contre… Il ne fallait pas exagérer. Certaines zones étaient très personnelles et les deux jeunes gens étaient aussi confus l’un que l’autre. Enfin, après une bonne vingtaine de minutes, elle murmura d’une voix lente :

« Orion… Est-ce que tu peux… me ramener… Mon short… et mon top bleu ? Je… Je viens de remarquer que… Je n’arriverai pas toute seule à remettre mon… enfin… »

« C’est bon, c’est bon, j’ai parfaitement compris, Samus. Je vais m’habiller moi-même et je te ramène tout ça. Attends un petit peu. »

Merci… Elle aurait aimé dire ce mot mais elle n’y arrivait pas, trop gênée pour ça. Pourquoi est-ce qu’elle se disait que quelque chose clochait entre elle et lui ? Normalement, ce genre de choses… ne se faisait pas non ? Du moins… Pas avec leur relation… Et leur relation au final… Elle ressemblait à quoi ? Orion revint en fermant les yeux, tendant la tenue à Samus :

« Voilà pour toi, Samus. J’espère que ça te conviendra. »

« Je vais m’habiller… Ca devrait être plus facile… Aie… Aie… Faire passer son bras est quand même assez… douloureux… »

« Dis-toi que c’était pareil pour le retirer… Mais bon… Si j’ai bien compris, on ne doit être comme ça que deux à trois semaines mais ensuite, une semaine ou deux de repos pour éviter les exercices trop violents avec nos mains. »

« C’est exactement ça. Dans deux semaines, nous serons libérés de ce poids. »

Elle termina de s’habiller à son tour, le jeune homme rouvrant les yeux avant de prendre un peigne. Qu’est-ce qu’il comptait en faire ? Elle le regarda quitter la salle de bain, venant faire de même avant de s’installer sur le canapé. Elle entendit un bruit de chaise, ne tournant néanmoins pas son visage vers l’origine du son avant de sentir le peigne lui caresser les cheveux… Elle lui demanda d’un air surpris :

« Orion ? Tu fais… »

« Je trouvais simplement dommage que tes cheveux… ne soient pas brossés… Je me disais que je pouvais bien faire cela… Pour te remercier de t’occuper de moi. »

« Tu ne me dois rien, combien de fois, je vais devoir te le répéter ? Enfin bon… Voir que tu as aussi un côté comme ça, tu remontes dans mon estime. »

Elle blaguait bien entendu, elle savait très bien que le jeune homme était déjà haut placé dans son cœur mais bon… Elle se laissait peigner en poussant un profond soupir de soulagement. Il était doué… pour ça… Ou alors… Non… Elle eut un petit sourire triste avant de dire :

« Orion… Est-ce que t’occupais de Garmi ainsi ? »

« Hein ? Que ? La peigner ? Oui… Ca m’arrivait des fois… Mais bon, je vivais dans le confort… Du moins, le confort de mon appartement et nous n’étions que deux… Elle veillait sur moi et je m’occupais d’elle… »

« Hum… D’accord, d’accord… » lui murmura t-elle d’une voix douce.

Elle était un palliatif aux yeux d’Orion. Oui… Il la brossait car elle lui faisait penser à Garmi. Ah… Elle devrait se sentir vexée… Mais non… Elle attendit qu’il termine de la brosser avant de l’inviter à s’asseoir à côté d’elle, chose qu’il fit avec une légère lenteur.

Dès qu’il fut assis à sa gauche, elle alla le forcer à se coucher sur ses genoux, sa tête posée sur ceux-ci alors qu’il se laissait faire sans rien dire. Avec douceur, elle passa sa main dans ses cheveux blancs, caressant sa joue en même temps avant de dire :

« C’était une journée… assez forte en émotions, non ? »

« Oui… Disons que… Ce genre de choses… me fait assez… peur… »

« Mais tu ne t’es pas évanoui non ? Cela veut dire que tu commences à t’habituer à vivre avec une femme. Tu es sur la voie de la guérison, Orion. »

« Si seulement… C’était… possible… On ne guérit pas une chose vieille de dix ans. »

« Tu ne veux pas me dire pourquoi tu as peur des femmes, Orion ? »

Il ne lui répondit pas, ses yeux fermés alors qu’elle se demandait s’il dormait déjà. Cette journée avait été éprouvante… Les deux personnes avaient joué à un jeu dangereux mais aucune d’entre elles n’avait fait de faux pas. C’était une chose… qui montrait qu’ils se faisaient mutuellement confiance et que l’un comme l’autre, aucun ne voulait profiter de la seconde personne.

« Peut-être que… Non… Je ne sais pas vraiment… »

« De quoi, Samus ? Je ne dors pas… Je veux juste rester… un peu comme ça. »

« Je me disais simplement… Que c’était vraiment une très bonne journée… Orion… Mais il ne faut pas croire que demain sera la même chose si on doit se laver ! »

« Nous serons bien obligés de nous aider encore une fois, Samus. Mais bon… Si cela peut te donner plus confiance, je mettrai un bandeau sur les yeux. »

Aucun besoin. Elle lui faisait amplement confiance sur ce coup. Il lui avait montré qu’il n’était pas un simple idiot pervers de toute façon. Elle s’était mise à rire légèrement, une partie des cheveux d’Orion venant lui caresser son ventre nu. C’était amusant en un sens. Elle se pencha en avant, venant l’embrasser sur le front une nouvelle fois. Il ouvrit les yeux subitement, la jeune femme n’étant qu’à quelques centimètres. Il détourna le regard, refermant les yeux sur le ventre de Samus. Il ne savait pas ce qui se passait entre elle et lui.

Chapitre 95 : La garde d’un légendaire

Chapitre 95 : La garde d’un légendaire

« Orion… Orion ? Ce n’est pas parce que tu as un appartement que tu dois maintenant rester au lit pendant des heures hein ? » lui souffla une voix alors qu’il ouvrait faiblement ses yeux.

Il se retrouvait devant l’écran de la télévision ? Est-ce qu’il avait dormi sur le canapé ? Machinalement, il passa sa main droite derrière lui pour caresser le crâne de Garmi avant de remarquer qu’elle n’avait pas de poils au niveau de son visage. Il se retourna, surpris en voyant Samus alors que celle-ci était perplexe. Elle n’était pas un animal qu’elle sache !

« Par… don… Samus… C’est que… Avec Garmi… J’avais l’habitude de dormir à la télévision… et donc le matin… Ca se passait comme ça… »

« Est-ce que je t’ai reproché quelque chose, Orion ? Tu t’es endormi dans la télévision et je n’ai pas osé bouger avec toi… donc nous avons dormi ici. Drôle de façon de passer la première soirée non ? Tu en penses quoi ? »

« Oh… Pas grand-chose, personnellement… Merci Samus. »

« Mais de quoi, Orion ? Qu’est-ce que j’ai pu faire pour que tu me remercies ? »

Il hocha la tête d’un air négatif pour dire que ce n’était pas grand-chose sans lui répondre pour autant. Il s’était simplement rappelé Garmi… à cause d’elle… C’était un peu de la faute à la jeune femme… L’ambiance, le sommeil, la chaleur… Tout… Lui avait rappelé le moment où il dormait avec son Arcanin près de lui. Il se redressa du canapé, gémissant un peu à cause de son bras bandé alors que Samus faisait de même. Il lui demanda d’une voix douce :

« Est-ce que tu as faim, Samus ? Je vais préparer le repas. »

« Tu auras beaucoup de mal, Orion. » lui dit-elle avec un léger sourire.

« Et pourquoi tu penses cela, Samus ? » demanda t-il en s’arrêtant de marcher vers la cuisine.

« Nous n’avons même pas fait les courses… Ca me fait penser : Samus Aran et Ophiuchus ? Pour le petit nom que l’on mettra près de notre porte pour les gens qui ne savent pas qui habite ici ? Si on met Ophiuchus et Samus Aran, ils vont croire diverses choses dont je me passerai volontiers personnellement. »

« Je confirme et je suis d’accord avec toi. Et puis… Ne nous compliquons pas la tête avec ça. Bon… Et bien… Allons d’abord faire les courses ? Samus… Il faudra aussi… Enfin non… Ce n’est pas à moi de penser ça. »

« De quoi donc, Orion ? De quoi tu veux penser ? Enfin… Nous verrons ça… plus tard ? »

Ils n’allaient pas se disputer ce matin. Orion n’avait même pas envie de se moquer d’elle ou de jouer à la titiller, non… Il voulait simplement se reposer comme elle, c’est ça ? Elle alla lui prendra la main droite avec sa main gauche alors qu’ils partaient. Dès qu’ils arrivèrent au pied de l’immeuble, ce fut pour se retrouver en face du professeur Sorbier… entouré de quelques soldats de la fédération. Tout de suite, ils retirèrent leurs mains comme si de rien n’était alors que Sorbier se triturait la barbe. Orion prit la parole :

« Cela est assez… peu commun de vous voir… Bon… Je fabule mais vous voulez pour cela ? » demanda t-il d’un nonchalant avant de sortir une pokéball de sa poche, la tendant à Sorbier qui paru surpris.

« Je n’y croyais pas quand on me l’a annoncé hier… Mais c’était donc vrai… Heatran a été capturé ? Il se pourrait que cela influe… sur l’écosystème de la planète Terra mais bon… Ce n’est pas le cas puisque nous avons déjà envoyé plusieurs Maganon et d’autres pokémons de feu pour continuer à faire que le volcan de Sinnoh puisse fonctionner. Néanmoins… Est-ce que je peux prendre cette pokéball et faire quelques analyses ? Il va falloir que je regarde ce qui s’est passé avec Heatran. »

« Faites attention… Il est normalement… dans son autre forme. Il a gardé la pierre de magma avec lui… Donc voilà… Vous êtes prévenu. Si vous n’avez aucune question, alors, moi et Samus, nous allons faire des courses. Vous savez où nous trouver. »

Il salua les soldats et le professeur avant de continuer son chemin, Samus semblant surprise par la réaction du jeune homme alors qu’ils étaient déjà au loin. Il lui prenait quoi ? Le professeur les regarda partir avant de se dire que le jeune homme avait quelque chose… de changé… Il n’avait pas sa bonne humeur habituelle…

« Orion… Cela m’étonne de te le dire… mais tu as été assez sec avec le professeur à l’instant. » annonça Samus tandis qu’ils pénétraient dans un magasin.

« Je ne vois pas où… Je lui ai donné Heatran, il pourra faire des expériences avec. »

« Je ne parle pas de cela… mais du ton utilisé. Ca reviendrait presque à dire : Vous avez ce que vous voulez alors dégagez et ne me faites pas… »

« Je veux juste passer un peu de temps avec toi, juste me reposer avant que l’on reparte en mission, voilà tout. Est-ce une mauvaise chose, Samus ? »

« Non mais… Je ne te demanderai pas si tu blagues… Car je sais que ce n’est pas le cas. » souffla t-elle alors qu’il s’occupait déjà de récupérer différents aliments.

« Je ne plaisante plus… Je n’en ai pas envie… Ni la motivation… AIE ! »

« Ne tend pas ton bras gauche, tu sais bien que tu ne peux pas l’utiliser. » lui dit-elle avant de tendre le sien pour récupérer l’objet qu’il cherchait.

« Merci Samus, tu es une gentille fille au final. »

« Je me demande comment je dois prendre ces paroles… Enfin… Je ne préfère rien dire, Orion. » termina t-elle avant de soupirer légèrement.

Ils continuèrent de faire les courses, le jeune homme donnant plusieurs indications à Samus qui l’écoutait avec attention. Elle prenait tout ce qu’il lui disait alors qu’il faisait de même de son côté. Après une bonne heure d’achats intempestifs, ils avaient enfin terminé et chacun portait plusieurs sacs avec sa main libre. Ils retournèrent à l’appartement, Orion et Samus rangeant les courses tandis qu’elle lui disait :

« Nous n’avons rien prit au petit déjeuner. »

« Alors, nous mangerons un peu plus à midi… Ce n’est pas plus difficile que ça. On termine de ranger et je prépare le repas. Un peu de viande et puis… Nous verrons. »

« Surprends-moi alors, Orion ! » lui dit-elle avec un nouveau sourire.
Il hocha la tête d’un air positif tandis qu’ils terminaient de tout entreposer dans les différents meubles. Après cela, il lui demanda de bien vouloir partir et s’occuper à autre chose. Elle lui signala qu’elle n’avait pas du tout envie de partir et qu’elle voulait tout simplement le regarder préparer à manger.
Il poussa un léger soupir, lui disant que c’était d’accord tandis qu’il se mettait aux fourneaux. Le problème était quand même… présent… Et il dut lui demander de l’aide. A une main, comment vouliez-vous préparer un repas correct ? La jeune femme s’approcha de lui, écoutant toutes ses consignes tandis qu’il lui disait :

« Le plateau par ici… Le lait de ce côté… Hum… Je vais m’occuper un peu de la viande tandis que tu fais la purée… Ca ne devrait pas être trop difficile. »

« Ahhh ! Sincèrement, un bras en moins et tous les ennuis nous tombent dessus. »

« Heureusement… que nous sommes un peu coordonnés… pour nous guider… »

« Je confirme, Orion, je confirme. Mais n’est-ce pas une bonne chose ? Cela prouve que nous avons l’esprit d’équipe entre nous deux. »

« Oui… C’est vrai… Bon ! Ca devrait être prêt, Samus. Tu peux sortir les deux assiettes, mettre les couverts et tout ce qu’il faut ? »

Elle acquiesça d’un hochement de tête tandis qu’il chauffait le tout, aidant la jeune femme à mettre les verres, à remplir la cruche et enfin à toute mettre sur la table. Après plusieurs minutes, tout était finalement prêt et il déposa un morceau de viande dans chaque assiette avant de servir la purée. C’était un repas tout ce qu’il y avait de plus banal mais c’était bien mieux que rien. Il alla s’asseoir alors qu’elle faisait de même, attendant qu’il débute avant de manger de son côté. Mais il ne fit rien, patientant quelques secondes comme pour réfléchir avant de se donner une claque sur le front :

« Mais quel idiot ! Mais quel idiot ! Je n’y ai pas pensé ! »

« De quoi, Orion ? Il y a un problème ? Il y a l’eau… Le sel… Tout… »

« Ce n’est pas ça le problème, Samus… Comment est-ce que tu veux que l’on coupe la viande ? Nous n’avons pas la possibilité d’utiliser nos deux mains. »

Hein ? Que ? Non… Mais oui… En fait… Il avait totalement raison ! Comment pouvaient-ils manger leur viande avec une main ? Impossible de tenir la fourchette et le couteau dans le même… Hum ? Pendant qu’elle réfléchissait, Orion s’était rapproché d’elle, déposant son assiette à côté de la sienne avant de tenir une fourchette. Il était assis et vraiment collé à elle alors qu’il lui disait :

« Il n’y a pas cinquante mille solutions. Je tiens la fourchette et toi, le couteau. »

« Oh ? D’accord… D’accord… Donc, je pense que nous allons manger pour nous deux. »

Oui, c’était exactement ça. Elle commença à couper la viande qu’Orion maintenait avec sa fourchette avant d’en mettre un morceau à la bouche en plantant la viande avec son couteau. C’était une méthode assez bizarre mais… En un sens… C’était une chose un peu spéciale… Elle coupa un second morceau, se tournant vers Orion avant de dire :

« Ouvre la bouche et fais « Ahhhhh » »

Il s’exécuta, laissant la jeune femme lui engouffrer le morceau à l’intérieur de sa bouche. Il la remercia en la regardant de ses yeux bleus, Samus lui faisant un léger sourire. Pendant plusieurs minutes, chacun donnait à manger à l’autre, Samus et Orion essuyant la bouche de l’autre. La jeune femme murmura d’une voix douce :

« C’est moi ou nous aurions pu nous nourrir nous-mêmes pour la purée ? »

« Ce qui est fait… est fait, Samus. Sans un bras, nous allons avoir du mal… à vivre correctement pendant ce prochain mois. »

« Mais tu sais quoi ? Je trouve que… Enfin… Je t’avouerai que… J’aime bien… cette façon de manger… Enfin… Quand nous devons vraiment nous aider ainsi… »

« C’est la première fois, je crois… que tu dis que tu aimes quelque chose, Samus. »

Hein ? Que quoi ? C’est vrai ? Elle n’y avait même pas pensé sur le coup… Oui… Peut-être. Elle fit un petit sourire en rougissant faiblement alors qu’ils se dirigeaient vers le lavabo. Là encore, ils s’entraidaient, l’un lavant les assiettes, l’autre les nettoyant. Ils semblaient en parfaite harmonie, une harmonie qui pouvait peut-être se briser en un seul instant.

Le reste de l’après-midi fut au nettoyage de l’appartement, celui-ci ayant besoin d’un peu de rangement en plus. Il fallait dire qu’ils avaient tout reçu hier et donc, des papiers et autres traînaient un peu partout. Une corvée fatigante et éreintante… Très éreintante puisque le jeune homme comme la jeune femme se retrouvèrent au bout du compte en sueur.

« Ah… Ah… Ah… Mais bon ! ORION ! On a terminé ! Il n’y a plus rien à faire ! »

« Oui… C’est vrai… Tu as… raison… Samus… Mais comment dire… Tu ferais bien d’aller de laver… Est-ce que tu veux que… je vienne ? Pour t’aider ? »

« Hein ? Que quoi ? Orion, ce n’est pas très… »

Elle s’arrêta de parler alors qu’elle l’observait avec ses yeux bleus. Il était encore sérieux ? C’est vrai qu’elle allait avoir du mal à tenir le pommeau de la douche… et à se laver en même temps… Elle pouvait bien prendre un bain… Mais bon… Elle aurait quand même des difficultés… mais là… C’était un peu… Elle murmura :

« Chacun ira simplement laver le dos de l’autre, d’accord ? Le reste, je pense qu’à une main, nous en sommes tout les deux capables et… »

« Je te promets que je ne regarderai rien du tout. »

« Orion… Fais-moi une blague douteuse… s’il te plaît…. »

Hein ? C’était quoi cette demande saugrenue ? Elle avait une mine légèrement abattue. Elle commençait un peu à perdre espoir ? Parce que c’était de sa faute à lui ? Comment dire… Pfff… Ah… Il devait s’excuser. Il baissa la tête avant de dire :

« Il faut me pardonner, Samus. J’étais en train de m’imaginer te laver tes deux ballons, il faut dire que cela doit être sacrément doux au toucher, avec cette mousse qui recouvre tes pointes et toutes ces choses. Je… »

Elle l’arrêta par une baffe, le jeune homme se mettant à gémir de douleur alors qu’une marque rouge apparaissait sur sa joue. Elle s’écria :

« Même pas en rêve, mon grand ! Seulement le dos et puis c’est tout ! Si je vois que tu as la main baladeuse, je n’hésiterai pas à te briser celle-ci. Tu te retrouveras manchot pendant un mois au complet, compris ?! »

« D’accord, d’accord. C’est bon, le message est clairement passé ! »

Il avait eu sacrément mal mais la jeune femme lui faisait un grand sourire, bougeant ses lèvres comme pour lui dire un mot inaudible. Me…r… ci ? Elle le remerciait ? Bah… Au moins, la claque lui avait remis les idées en place et c’était à lui-même de la remercier en un sens. Ils se dirigèrent vers la salle de bain, un petit siège se trouvant au milieu de la pièce alors qu’ils se tournaient le dos.

« Les dames d’abord, non ? » signala t-il d’une voix un peu tremblante.

« Elle a bon dos, la galanterie, Orion. On prévient quand l’un est nu et l’autre aussi. Voilà tout. On va se recouvrir où il faut, là où il faut… »

Il était parfaitement d’accord avec cette idée ! Ils commencèrent à se déshabiller, les vêtements tombant au sol alors qu’elle lui tendait de sa main valide une serviette pour qu’il se la mette autour de la hanche. Malheureusement, elle comme lui… avaient quelques difficultés avec une main invalide.

Il ne savait pas où se mettre… Il avait peur de ce qui se passait… Et les petits tremblements qu’il entendait montraient que Samu elle aussi était un peu inquiète de la tournure des évènements. Peut-être… Qu’il n’aurait jamais du proposer une telle chose… Et maintenant, il le regrettait amèrement… Enfin… Amèrement… Ce n’était pas… C’était juste que… Voilà… Ils étaient nus… Ils se tournaient le dos… Et ils ne savaient pas quoi faire… L’un sans l’autre… Cela était impossible pour eux de se laver correctement.

Chapitre 94 : Démotivation

Quatrième Partie : L’envoyée des morts

Chapitre 94 : Démotivation

Elle déposa ses lèvres sur le front d’Orion, remettant correctement la couverture sur lui jusqu’au niveau du cou alors que le jeune homme dormait… paisiblement dira t-on. Après les pleurs, elle lui avait murmuré qu’il valait mieux pour lui qu’il dorme et il s’était laissé faire tranquillement. Elle se mit assise sur le bord du lit, commençant à parler toute seule :

« Aurora, qu’en penses-tu alors ? »

« Cela semble si peu crédible… mais pourtant… Cela est la réalité. Il a vécu des choses que peu de gens auraient vécues. Mais je ne pense pas qu’il voudrait que l’on s’apitoie sur son sort. Il semble le faire si bien lui-même. »

« C’est tout simplement horrible. J’ai vraiment de la peine pour lui, Aurora. »

« Essayez de vous entraider tout les deux dans les moments difficiles. »

« Je vais surtout aller le faire dormir près de moi. » annonça la jeune femme aux cheveux blonds avant de se rapprocher d’Orion, posant sa main valide sur la fermeture éclair de sa combinaison, l’ouvrant que très légèrement. Un décolleté peu généreux mais qui promettait beaucoup de choses. Même si c’était assez… gênant, elle voulait l’essayer.


Elle alla se coucher dans le lit, tournant le visage d’Orion vers elle avant de la déposer délicatement sur sa poitrine. Le jeune homme marmonna quelque chose d’intangible alors que le bras droit d’Orion se posait sur le ventre de la jeune femme. La voix d’Aurora se fit entendre, très légèrement railleuse :

« C’est une drôle de méthode que voilà, Samus… Si tu veux bien de mon avis. »

« Ne me la faite pas regretter ! Je pensais qu’Orion serait un peu plus en paix pour cette nuit si… Si… Si je faisais quelque chose de ce genre ! Ce n’est pas de ma faute hein ?! »

« C’est une bonne idée, Samus. Je n’ai jamais dit qu’elle était mauvaise… De cette façon, Orion ressentira la chaleur d’une femme auprès de lui et pourra donc vouloir s’en approcher… Et il se sentira bien mieux. »

« C’est bon, c’est bon ! Pas besoin de me faire un dessin, je sais ce que je fais ! »

« Bonne nuit alors, Samus… Puisque tu ne veux pas continuer à discuter. »

« Oui, oui… C’est ça… Bonne nuit, Aurora. »

Purée, qu’elle avait honte de ce qu’elle faisait et puis… Son décolleté : Etait-il trop grand ? Il n’y avait qu’une petite ouverture dans laquelle Orion avait une partie du visage enfoncée mais bon… Elle alla le garder contre elle, rougissant légèrement avant de fermer les yeux. Elle allait devoir dormir… mais elle voulait surtout qu’Orion se sente bien avec elle… Même si la méthode qu’elle venait d’utiliser était assez spéciale… Elle… Qui n’avait jamais utilisé sa féminité pour ce genre de choses… Voir tout court… Elle alla finalement s’endormir.

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, ce fut pour pousser un petit cri de surprise. Orion… Orion dormait toujours contre elle, dans la même position qu’avant mais… mais… Son décolleté ! Son décolleté s’était agrandi pendant la nuit et laissait voir bien plus qu’auparavant ! Le pire était qu’Orion avait la tête bien logée dessus et… et…

« Hiiii ! Ca chatouille ! » souffla t-elle.


Les cheveux blancs du jeune homme se frottaient contre sa peau nue et lui procuraient des frissons… C’était vraiment… spéciale comme sensation mais pas dérangeant. En y réfléchissant bien, c’était loin d’être déplaisant… Mais un peu trop gênant quand même… Elle poussa faiblement la tête d’Orion, celui-ci marmonnant à nouveau alors qu’elle remontait la fermeture éclair de sa tenue moulante bleue jusqu’en haut, faisant disparaître complètement le décolleté. Elle poussa un petit soupir avant d’observer sa main gauche : Toute sa tenue bleue avait toujours été là pour la protéger… Jamais… Sa peau n’avait été réellement au contact d’autrui…
Même en y réfléchissant bien… Même avec Orion, à chaque fois, elle dormait au grand maximum avec sa tenue moulante bleue. Elle n’avait pas… vraiment connaissance de ce qu’était de toucher réellement. Elle fit disparaître sa tenue moulante bleue au niveau de sa main gauche… Oui… Si elle le désirait… Sa tenue moulante était comme son armure… Elle pourrait même… se mettre…

« Mais qu’est-ce que je pense ?! C’est cet imbécile qui m’a mis cette idée en tête ! »

Elle n’allait pas se mettre comme ça quoi ! Mais mais… Mais… Bon… Elle approcha avec lenteur sa main gauche du visage d’Orion, se mettant à lui caresser la joue. Elle sentait tout de suite la chaleur qui venait parcourir chaque pore de sa peau. C’était une sensation bizarre… mais qu’elle appréciait… Elle continua de lui caresser sa joue avant de poser complètement sa paume contre elle, l’observant en fermant les yeux.

« J’aime ce toucher… » annonça t-elle à elle-même alors qu’elle glissait ses doigts le long de la joue jusqu’à arriver aux lèvres d’Orion, lèvres légèrement humides.

AH ! Elle y repensait mais… mais… Elle s’était déjà assez rapprochée du jeune homme… Un peu trop même ! Lorsqu’elle… Une nuit… Avant qu’il ne s’évanouisse ! Elle eut une légère bouffée de chaleur rien qu’au fait d’y repenser, retirant ses doigts tout en ouvrant les yeux… pour voir ceux d’Orion grand ouverts ?

« Orion ! Je te préviens tout de suite que ce n’est pas… »

« Fais comme tu veux, Samus. De toute façon… Je m’en fiche. »

Hein ? Que quoi ? Faire comme elle voulait ? Et c’était quoi ce ton blasé ?! Le jeune homme alla lui tourner le dos alors qu’elle se collait à lui en reprenant d’une voix calme et douce :

« Orion… Tu ne vas quand même pas te mettre à bouder, n’est-ce pas ? Je sais que tu n’as pas le moral… Je le sais très bien… Mais ne me fait pas la tête… Ne fait pas la tête tout court… Ce matin et cette après-midi… Je vais avoir besoin de toi pour le logement… Pour m’aider à tout placer. Je ne peux rien faire avec une main, hein ? »

« Je n’en ai pas envie… Samus… Et ne me colle pas trop… Même si j’ai dit que tu pouvais tout faire, il y a quand même des restrictions… »

« Hum… Non… Je vais rester ici… car je suis bien… Et puis, tant que tu me feras la tête, je ne bougerai pas… et tu sais très bien que je peux être une sacrée tête de mule. »

« Fais comme tu le désires… Je m’en fiche… »

Elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas mais elle resta collée à lui, plaçant sa tête contre son dos en fermant les yeux. Même si elle lui criait dessus à chaque fois, elle préférait avoir le jeune homme qui lançait des vacheries et des bêtises plus grosses que sa tête plutôt qu’un petit homme démoralisé. Elle rapprocha ses lèvres de son cou avant de déposer un bref baiser dessus, le faisant sursauter en s’écriant :

« Mais qu’est-ce qui te prend, Samus ?! Tu es folle ou quoi ?! »

« Hum… Non… Mais je suis contente. Tu as réagit comme je le voulais. C’est ça n’en avoir rien à faire ? Ce n’est qu’un baiser amical, tu sais bien, non ? »

« NON ! Ce n’est pas un baiser amical ! Ce genre de choses dans le cou ! On le fait simplement lorsqu’on est amoureux ! Ca me parait… »

« Et si j’étais amoureuse de toi, tu t’en ficherais non ? C’est toi-même qui l’as dit. »

« NE RACONTE PAS DE BÊTISES ! » hurla le jeune homme une nouvelle fois alors qu’elle se mettait à rigoler d’un rire franc en reprenant :

« Mais désolée, ce n’est pas le cas. C’est simplement que je voulais voir ta réaction. »

Elle voulait simplement voir sa réaction ?! Mais il allait la taper ! Mais… Mais… Non… Elle lui faisait un grand sourire… Et quand elle faisait ça, ce qui était inhabituel, il ne pouvait pas lui en vouloir. Il avait simplement passé… une très mauvaise nuit… Enfin il croyait… Il avait juste senti une forte chaleur contre lui…

« SAMUS ! Tu as encore voulu me serrer dans tes bras ! HIER ! J’en suis sûr ! »

« Mais qu’est-ce qui te prends ?! Si c’était le cas, ça ne changerait rien à ce que l’on fait d’habitude, alors tu te calmes, s’il te plaît ! »

« Pardon… Samus… C’est à cause d’hier… Je… »

« Je ne veux pas d’excuse, c’est tout. Maintenant, on va se diriger vers la cuisine et manger un petit quelque chose avant de partir, d’accord ?! »

Oui… Oui… Il hocha la tête pour dire qu’il était d’accord, de toute façon, elle ne lui aurait pas laissé le choix, il en était sûr et certain. Elle le regarda d’un air faussement énervé tout en souriant, ce qui faisait un sacré contraste. Néanmoins, ils se dirigèrent vers la cuisine, Orion préparant à manger sans réellement le vouloir, surtout parce que Samus avait faim. Encore qu’il faisait un petit déjeuner assez simple… Lui n’avait pas faim.

Néanmoins, elle le força à manger le reste de son petit-déjeuner à elle avant de dire à Aurora qu’ils partaient pour la journée. Prenant la main du jeune homme dans la sienne, ils quittèrent le vaisseau pour se diriger vers l’appartement vide… L’appartement qui se trouvait au sommet d’un gigantesque gratte-ciel… Un appartement payé par Samus. Elle pénétra à l’intérieur, accompagnée par Orion alors que celui-ci s’approchait de la fenêtre… Et plutôt du balcon derrière la fenêtre.

« C’est beau… quand même… Je n’avais pas remarqué… »

« Et c’est à nous deux, Orion. Dorénavant, nous vivrons ici sans partir, ni déménager. Ca sera un lieu où toi et moi, nous pourrons revenir quand nous le désirons. Alors ? Toujours morose, Orion ? Tu veux peut-être en parler ? »

« Et tu veux que je te dises quoi, Samus ? Sincèrement… De quoi est-ce que tu veux que je te parle ? J’ai été… bercé par une illusion pendant plus de dix-huit ans… Bartho… Personia… était quelqu’un que j’admirai… Elle ne m’a jamais caché la vérité… sauf celle là. Elle m’a tout expliqué… comme le fait que j’ai été acheté… Qu’elle s’occuperait de moi… Que… Je pensais que les expériences n’étaient pas dangereuses… Je voulais lui faire plaisir… et voilà ce que j’ai obtenu… »

« Orion… Est-ce que tu n’as pas compris ce qu’elle a marqué dans ce livre ? Tu as l’intelligence d’une unité Aurora ou non ? »

« Avoir l’intelligence n’implique pas… de tout… savoir ou comprendre… Enfin… Je pense… Je ne sais pas… » murmura t-il alors qu’ils étaient tout les deux sur le balcon.

« Hum… Moi, ce que j’ai cru comprendre dans ce journal, c’est que Personia ne pensait qu’à toit que comme à une expérience… mais au départ… »

« Je le sais bien… C’est juste que… Cela me fait… mal… Peut-être pas le fait que ça soit une femme… Non… Ce n’est pas un problème… Non plus au sujet du fait qu’elle soit une extra-terrestre… Non… Mais c’est à cause… de cet abandon… »

« T’avoir abandonné parce qu’elle t’aimait ? »

« C’est ça, Samus… C’est ça… Je trouve ça… pathétique… et risible comme raison… »

Elle positionna son visage en face de lui, le regardant en fronçant les sourcils alors qu’il haussait l’épaule droite comme si il comprenait ce qu’elle voulait dire par là. Il reprit la parole d’une voix lente, murmurant :

« Mais je ne suis pas mieux de mon côté… Je m’enfuis par rapport à mes sentiments envers les femmes… Je suis tout autant pathétique… qu’elle… Au moins… On remarquera des ressemblances entre elle… et moi… Ah… Je me sens vide… »

« C’est normal… C’est normal, Orion ! Mais bon, au moins, tu as reconnu que tu étais un imbécile puisqu’il a fallut que tu subisses de plein fouet ce que tu fais subir à de nombreuses femmes. C’est moche… mais c’est ainsi… Et dis-toi que moi-même, j’ai du passer par là pour commencer à te comprendre et au final… Tu es quelqu’un de remarquable. »

Pfff ! Elle lui faisait un compliment… Il retourna dans l’appartement vide sans rien dire, faisant simplement un petit sourire discret qu’il cacha alors qu’elle lui demandait de bien vouloir attendre avec elle, l’arrivée des nombreux livreurs. Et Dieu savait qu’elle en avait commandé des choses.

Toute la matinée et toute l’après-midi furent réservées à la réception et à l’installation de tout ce qui allait remplir un appartement : Un canapé en cuir rouge, un écran de télévision qui devait bien faire la moitié de la pièce sur la longueur, des ustensiles de cuisine, que cela soit micro-ondes, four et autres… Lavabo, baignoire, douche, lampes, bibliothèque, tout… Il y avait de tout… Et il regardait simplement défiler tout les objets devant lui… par finir pour un lit à double place qu’ils installèrent dans ce qui semblait être l’unique chambre de l’appartement. Alors que la soirée allait débuter, il prit finalement la parole :

« Pourquoi est-ce qu’il n’y a qu’un seul lit ? Si c’est un appartement à… Samus… »

« Oui ? Orion ? Cela te gêne t-il ? Je pense qu’à force de dormir ensembles, nous savons très bien nous contrôler non ? »

« Oui mais ça finira très mal cette histoire… Et puis bon… Maintenant que… Oh… Et puis zut… Je n’ai même pas envie de me battre pour ça, Samus. »

« Alors ne te bat pas et allons manger ailleurs. Demain, nous irons faire les courses ensembles, d’accord ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

Faire les courses ensembles ? Ah oui ! C’est vrai ! Maintenant qu’ils avaient un appartement, ils allaient bien devoir faire quelques achats… Encore que… Ca ne changeait rien par rapport à avant… Enfin si… Ils allaient devoir bien se nourrir mais ça, il n’y avait aucun problème. Pfff… Personia… Pourquoi est-ce qu’elle avait fait ça ?

Il accompagna Samus sans réelle motivation, mangeant en la regardant brièvement. Maintenant que Garmi n’était plus là, il était un peu… seul… affectivement… Et savoir que Personia était partie… à cause de ses relations… avec lui… n’arrangeait rien. Enfin, il avait ses deux pokémons, voir trois… Les professeurs allaient sûrement venir dans la semaine non ? Enfin… Il s’en fichait.

Lorsqu’ils revinrent dans l’appartement, elle alla simplement se coucher sur le canapé, Orion signalant qu’il allait se coucher sans aucun autre mot. Néanmoins, elle l’empêcha de partir, lui murmurant qu’elle détestait quand il agissait ainsi. Elle s’était redressée, l’empoignant par le bras valide avant de soulever le canapé… pour qu’il se plie et forme un lit ? Elle alla se coucher dessus, gardant le jeune homme contre elle avant de dire :

« Nous allons regarder la télévision tout les deux, Orion. Ca te permettra d’oublier un peu tout tes soucis… et interdiction d’essayer de bouger. »

Elle était derrière lui, le maintenant contre son corps de sa main valide alors qu’il se laissait faire. Elle était… parfois… trop gentille… et embêtante… Mais il appréciait ses petits gestes affectifs… Cela montrait qu’elle s’inquiétait pour lui. Mais il avait peur… Maintenant, il avait peur que Samus s’en aille aussi à force… Il observa l’écran de la télévision avec tristesse avant de fermer les yeux. Samus était là… pour s’occuper de lui… maintenant.

Chapitre 93 : Persona

Chapitre 93 : Persona

Jour vingt-et-unième du sixième mois, année X+12 :

Ces deux années d’attente depuis la naissance du futur projet ont été longues et fastidieuses mais ma patience a été récompensée : L’enfant est entre mes mains. Ses parents n’ont pas hésité un seul instant à me le vendre à prix fort. Ils semblaient même… soulagés de s’en être débarrassés. Il vaut mieux pour moi que j’évite de poser de trop de questions inutiles. Mais comment une chose aussi petite et fragile peut-elle être celle que j’ai attendue toutes ces années ? Et pourtant, en la regardant, j’ai l’impression qu’il est bien celui que je recherchais sur cette planète…

« Au moins, Orion… Nous avons la confirmation que Bartholomé n’était pas de Terra. » murmura Samus alors qu’il hochait la tête en tournant une page.

« Je ne sais pas si cela veut dire que c’est une bonne ou mauvaise nouvelle. »

« Libre à toi de voir ce que tu penses… On continue la lecture, Orion ? » demanda t-elle une nouvelle fois alors qu’il reprenait d’une voix lente :

Jour treizième du huitième mois, année X+12 :

Les premiers tests se sont bien opérés : Comme je m’en doutais, les créatures de cette planète secrètent différents poisons. J’ai commencé par une dose de Chenipan couplée à celle d’un Aspicot. J’ai décidé d’appeler cet enfant Théodore, Théodore Astrum. Cela correspond bien avec le prénom Bartholomé dont je me suis affublée. Quand à l’enfant, il semble dépassé par les évènements et d’un calme olympien. Cela m’a choquée, rares sont les enfants de cet âge et de cette espèce à ne pas rire ou courir en balbutiant quelques mots. Je me demande bien ce qui le pousse à rester aussi tranquille. Peut-être le saurai-je au fur et à mesure des tests ?

« Le gentil petit Orion était vraiment très sage et calme ? »

« Je ne me rappelles plus vraiment de mon enfance… » murmura t-il d’une voix qui sonnait fausse alors qu’il s’apprêtait déjà à tourner une nouvelle page du journal.

« Mensonge, mensonge… Mais bon… Je comprends que tu ne veuilles rien me dire. Chacun a envie de garder une petite part de soi secrète… »

« Je n’ai rien à dévoiler car je n’ai rien à cacher… Mais on dirait… Que tu vas mieux, Samus… C’est une bonne chose… Je n’aime pas te voir triste, ça ne te correspond pas. » souffla le jeune homme alors qu’elle détournait un peu le regard.

Et s’ils continuaient plutôt de lire non ? Ce n’était pas une bonne idée ? Elle lui posa la question alors qu’il tournait la page du journal, s’apprêtant à lire à nouveau ce qui était écrit à l’intérieur… Ce que Bartholomé avait mis… Même si il avait légèrement peur…

Jour premier du troisième mois, année X+13 :

Les imbéciles. Le comité de l’organisation que j’ai crée pour passer inaperçue ont des idées belliqueuses envers ma personne. Les idiots. Ils ne savent pas à qui ils ont affaire. Néanmoins, je me suis jurée de ne plus utiliser mes armes contre autrui. De plus ma technologie étant plus évoluée que celle de cette planète, je ne peux me permettre de riposter et répliquer sans que cela mette en péril ma mission personnelle. Je vais évacuer tout mes soucis en regardant les étoiles. Cette planète est si peu polluée qu’il est possible d’observer les étoiles sans outils mais bon, autant les utiliser si j’en ai, non ? Cette planète est l’une des plus belles… que j’ai pu connaître dans ma vie… Et voir les étoiles à partir d’elle doit être sublime.

« Et bien… Maintenant, tu sais d’où vient ma passion pour les… »

« Chut ! Continue, je suis sûre que ça devient encore plus intéressant. »

« Hum ? Attends un peu, Samus… D’accord, d’accord… Visiblement, Bartholomé avait des choses à raconter. Qu’est-ce qu’il y a de nouveau dedans ? » s’interrogea t-il avant de commencer à tourner une nouvelle page… Encore une… Le livre semblait plutôt épais.

Jour dix-septième du douzième mois, année X+13 :

Choquée… Non, étonnée, c’est le seul mot qui me vient à l’esprit au moment où j’écris ces mots. Hier, l’expérience Puer Stella est venue me voir pendant que j’étudiais les étoiles. Elle m’a demandé de tout lui expliquer mais… Jamais, je n’aurai pensé qu’elle serait capable de l’écouter pendant des heures. Elle était si… captivée mais elle a fini par s’endormir. J’ai du la porter jusque dans sa chambre. Ce petit être humain sembla très prometteur. Peut-être aurons-nous d’autres discussions au sujet des étoiles. Je vais lui apprendre ma passion.

« Et bien… Ce que tu voulais dire… Je pense que la fin de ta phrase était étoiles, non ? »

« C’est exact, Samus… Ca … Je m’en souviens parfaitement. Il avait un télescope mais j’étais beaucoup trop petit pour regarder à partir de celui-ci alors il m’a légèrement porté et j’ai pu jeté un œil… C’était magnifique… Vraiment magnifique… On aurait cru que c’était un tout autre monde… Et je n’avais à peine que trois ans et demi à cette époque… »

« Je me disais, Orion… Ton anniversaire, c’est le 21 juin ? »

« C’est exact… Je suis né le jour de l’été… mais visiblement, je n’étais pas un rayon de soleil aux yeux de tous et de toutes. » murmura t-il avec un peu d’ironie dans sa voix.

« Ce n’est pas vrai et tu le sais très bien, arrêtes de te défavoriser, Orion. Et je veux savoir la suite, alors tu es prié de continuer. »

« Oui ma générale. » annonça t-il en haussant les épaules avec un léger sourire, reprenant la lecture en passant à une nouvelle page du journal.

Jour vingtième du septième mois, année X+14 :

Théodore a maintenant un peu plus de quatre ans et est d’une intelligence et mémoire remarquable pour son âge. J’ai remarqué que l’Arcanin femelle dont je m’occupe semble l’avoir en grande affection. Au niveau des tests, pour ne pas oublier mes objectifs, je peux simplement qu’il se laisse faire avec docilité. Mais pourquoi ai-je l’impression de le sentir si seul et triste ? Il est vrai que je l’empêche de nouer des liens avec autrui pour éviter que l’information sur mes projets soit diffusée malencontreusement par sa faute même si je sais pertinemment qu’il ne serait pas responsable de cela.

« Orion… Tu… Comment… »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » murmura le jeune homme en haussant les épaules, reprenant ensuite : « Je n’ai pas eu une enfance facile… au niveau de l’amitié et autres. »

« Mais maintenant, c’est différent. Continuons… Ce livre ne nous a pas encore tout dit. »

Oui… C’était vrai… Mais plus la lecture avançait, moins il se sentait confiant… Moins il avait envie d’en lire… Une expérience ? Lui ? Il le savait pertinemment… Mais le lire… et savoir que Bartholomé pensait ainsi de lui… lui faisait mal. Enfin bon…

Jour cinquième du premier mois, année X+15 :

Je ne peux l’exprimer clairement. Ayant décidé de fêter Noël, une coutume de cette planète où tout le monde offre des présents à tout le monde, je ne pensais pas que le cadeau offert à l’expérience Théodore allait me montrer une chose que je ne croyais jamais voir : Un sourire sur les lèvres du jeune garçon. Il m’a littéralement sauté dans les bras en me remerciant pour ce livre. Je ne suis pas du tout habituée aux marques d’affection de ce genre. Je crois que je vais devoir lui apprendre un peu de ma langue natale pour qu’il puisse lire ce livre.

« Oh… Orion est donc un sentimental dans l’âme ? »

« Tais-toi, Samus… S’il te plaît… Ce sont des choses comme ça qui sont gênantes… »

« Et ce n’est pas toi qui disait que c’était mignon de voir les autres côtés des personnes ? Et bien, c’est mon cas aussi… Je trouve ça mignon… »

« Ouais… Ouais… Bon… On continue de lire non ? »

Bien entendu ! Elle voulait savoir la suite ! C’était comme un journal intime et ça lui apprendra à mieux connaître Orion. Elle le regardait d’un air légèrement intimidé… Elle se rappelait encore ce qui s’était passé il y a quelques minutes. Elle était confuse à cause de ça mais le jeune homme reprit la lecture :

Jour seizième du dixième mois, année X+15 :

Ma surprise à Théodore semble faire son effet : Les chiots de Xolotla sont déjà les amis de Théodore. Sa relation avec eux semble si parfaite mais je ne dois pas oublier la raison de ma présence sur Terra. Créer l’humain capable de mettre en marche le processeur pour la paix universelle. Une utopie quand on le pense ainsi mais ce n’est pas un rêve chimérique : J’en ai la possibilité et les capacités. Je vais devoir commencer à utiliser les poisons de plus en plus violents car cela ne peut trop durer malheureusement.

Aucun… Aucun mot ne sortit de leur bouche. Ils préféraient ne rien dire. Plus ils avançaient… Plus il était mal à l’aise… Il avait l’impression de se faire souffrir inutilement. Il s’était même mis à légèrement trembler alors que Samus posait sa main gauche sur sa main droite en lui disant de continuer. Il ne fallait pas s’arrêter à mi-chemin.

Jour neuvième du second mois, année X+16 :

Attachant… Voilà le mot qui me vient à l’esprit quand Orion est venu me voir aujourd’hui. Orion ? C’est exact. Le jeune garçon a décidé que je devais l’appeler comme ça dorénavant à cause de l’amitié entre lui et Garmi. La petite Caninos semble si chétive comparée à Cerberus mais le jeune garçon ne la rejette pas : Mieux même ! Il se préoccupe d’elle pour l’aider à s’améliorer. Gentil, aimable, doux, intelligent (Il a déjà appris la majorité de mon alphabet et a commencé à lire le livre que je lui ai offert à Noël.) : Ce jeune garçon est celui que je recherchai depuis toutes ces années.

« Cela te correspond parfaitement, Orion… Il suffisait de voir ton amour par rapport à Garmi pour savoir que tu étais vraiment très attaché à elle. Tu veux t’arrêter maintenant, Orion ? Je te sens un peu… perturbé. »

« Non… Non… On doit continuer, Samus… Sinon… Je n’oserai pas l’ouvrir une nouvelle fois. Est-ce que… tu veux lire à ma place ? » demanda t-il en lui tendant le livre, sa main droite légèrement tremblante.
Elle accepta en le regardant d’un air inquiet, commençant à lire à son tour avant de s’arrêter. C’était elle ou… Hum… Est-ce qu’Orion l’avait remarqué aussi ? Maintenant qu’elle pouvait lire… Une évidence sonnait dans sa tête.

Jour troisième du troisième mois, année X+16 :

Quelle idiote… MAIS QUELLE IDIOTE ! Comment ai-je pu commettre une bêtise pareille ?! Les doses étaient beaucoup trop fortes ! Le maître du poison avait un antidote mais il n’a pas marché. Les deux professeurs m’accompagnant n’ont rien pu faire. Ce qui m’a poussé à faire ce choix est le regard fiévreux d’Orion et surtout ses mots : « Je suis désolé, Maman. Je ne pourrai pas regarder les étoiles avec toi ce soir. » Je me suis demandée si il y avait eu un dysfonctionnement mais les regards des trois humains me montèrent qu’il était simplement en train de délirer. Je n’ai pas eu le choix : J’ai utilisé mon propre sang et ma technologie pour sauver Orion… Je n’avais que cette idée en tête.

« Orion… Est-ce que tu crois que… »

« Continue, Samus… Continue simplement… Je ne veux pas d’avis… Je ne veux pas d’avis, s’il te plaît. » marmonna t-il en baissant la tête, son corps s’étant mis à trembler de partout.

« Comme tu le désires… Mais si tu es dans cet état, j’arrêterai la lecture. »

Elle ne voulait pas qu’il se mette dans un sale état à cause de journal. Plus les secondes avançaient, plus son visage se décomposait. Le pauvre… Ce journal n’était pas n’importe quoi… Non… C’était une histoire.

Jour sixième du neuvième mois, année X+16 :

Cela fait six mois depuis cet incident. J’ai révélé aux trois humains qui j’étais réellement. J’aurai pu les faire disparaître mais je savais pertinemment qu’ils avaient des enfants et le visage d’Orion était revenu dans a mémoire. Je ne sais pas ce qui me prend : Cela fait quinze ans que je suis ici et je ne peux pas faillir maintenant. Je dois essayer de mettre le plus de distance entre Orion et moi. De mes réactions, dépend la survie de ce projet que j’ai monté il y a plusieurs années.

Alors… Koga et les parents de Phoebe… étaient au courant de tout ça… De ce dossier… De l’existence extra-terrestre de Bartholomé. Ils cachaient bien leurs jeux… C’était pour ça qu’ils étaient restés auprès de lui ? Elle l’observa brièvement, remarquant son allure pour voir si elle devait continuer ou non. On dirait que c’était possible… Soit… Elle reprenait alors la lecture de ce journal.

Jour vingt-quatrième du huitième mois, année X+17 :

Deviendrai-je plus sociable ? J’ai invité les deux professeurs, le maître empoisonneur et leur famille à venir passer la journée chez moi. J’ai remarqué qu’Orion appréciait la compagnie d’enfants de son âge mais avec modération. Il me ressemble sur ce point : Il ne montre guère ses sentiments si facilement. Néanmoins, il semblerait que le fait d’avoir un pokémon attire sa sympathie, la preuve étant avec la fille des deux professeurs et son pokémon spectre.

Tiens donc… Spectra… C’était de elle dont Bartholomé parlait sur cette page. Elle n’était pas au courant que cela faisait déjà depuis plusieurs années qu’il la connaissait. Elle se tourna vers lui, faisant un petit sourire avant de dire d’une voix douce :

« Orion… C’est bientôt terminé… Il ne reste plus beaucoup de pages… Est-ce que tu veux savoir le reste ou non ? »

« Au point où j’en suis, je… Je… Je pense que c’est la seule chose qu’il me reste. »

La seule chose qu’il lui reste ? Au point où il en était ? Il était vrai… que le jeune homme… était dans un triste état. Elle avait peur de continuer… Puisque le jeune homme serrait son poing droit à tel point qu’elle avait l’impression qu’il tentait de s’enfoncer ses ongles dans la peau. Elle tourna une nouvelle page avant de se mettre à lire.

Jour huitième du sixième mois, année X+18 :

Je ne peux plus supporter les attaques du comité… mais surtout ma relation avec l’expérience… Non, je ne peux même plus l’appeler expérience Puer Stella mais Orion. Orion est notre petit secret, je suis la seule à pouvoir l’appeler ainsi car je suis la seule à connaître ce surnom. Je dois prendre une décision : Une décision que ma raison approuve mais que mon cœur rejette. Je vais devoir enfouir tout mes projets et ce journal d’études au plus profond de mon être.

Ah… Elle poussa un léger soupir de surprise, ils se rapprochaient de la fin… Il suffisait de regarder les pages restantes mais surtout le fait qu’elles étaient presque totalement toutes blanches. En fait… Il ne restait plus qu’une seule journée… d’après ce qu’elle pouvait voir.

Ah… Ils se rapprochaient de la fin. Avec lenteur, il lui demandait de continuer… Ce n’était pas des sanglots qui parcouraient sa voix mais il était facile de voir qu’il se retenait de ne pas exploser… mais de quoi ? De rage ? De colère ? De tristesse ? Ou alors de tout à la fois ? Elle devait terminer ce livre… maintenant que tout se rapprochait… Mais elle avait la sensation de savoir… ce que la fin réservait.

Jour vingtième du sixième mois, année X+18 :


Les professeurs sont prévenus ainsi que le maître empoisonneur. Les dossiers sont déjà envoyés chez eux pour que le projet Orion continue si le jeune garçon le désire. J’ai décidé de passer ma dernière journée en prenant le premier congé de mon existence avec Orion. Il semblait si surpris mais j’ai pu voir à quel point j’étais attachée à lui. Je ne pensais pas qu’un, je développerai l’instinct maternel, surtout pour un enfant d’une autre race. Et finalement… Je n’ai pas osé lui mentir… En un sens… Je lui ai dit qu’aujourd’hui, j’allais mourir. Orion est un enfant merveilleux : Il n’a pas pleuré. Il a simplement hoché la tête d’un air compréhensif, je me suis sentie mal à cet instant. Je suis simplement une imbécile. Je vais ramener ce livre aux deux professeurs pour qu’ils le gardent avec eux mais avant… Il ne me restera plus qu’une dernière chose à faire.

Et puis ensuite ? Plus rien… Rien du tout… Orion s’était redressé, la tête dirigée vers le sol en serrant son poing droit. Elle s’apprêtait à refermer le livre et à parler mais ce fut lui qui prit la parole en disant d’une voix légèrement énervée :

« Voilà ! Maintenant, on sait tout ! ON SAIT TOUT ! J’aurai préféré ne rien savoir ! Bartholomé… Bartholomé… Bartholomé… »

« Etait une femme, Orion… Une femme extraterrestre qui avait sûrement un équipement pour se faire passer pour un autre. Je suis désolée… »

« Désolée de quoi ?! Qu’est-ce qu’il y a à être désolée ?! Ca ne changera rien ! J’ai… JE N’AURAI JAMAIS DU OUVRIR CE LIVRE ! » hurla t-il en prenant le livre de la main de Samus avant de le jeter au sol, le livre s’ouvrant sur la fin sur une double page blanche.

« ATTENDS ! ORION ! Le livre… Regarde un peu ! »

Quoi encore ?! Est-ce qu’il n’avait pas déjà assez souffert ?! Elle récupéra le livre, commençant à titiller le bord de la double page… avant de laisser apparaître des nouvelles pages ? Et celles-ci était remplies de nombreux signes qu’elle ne connaissait pas. Elle tendit avec lenteur le livre ouvert alors qu’Orion haussait un sourcil :

« Mais… C’est écrit… dans la langue… De mon livre… »
En y réfléchissant bien, elle n’avait jamais entendu parler de ce livre. Il ne lui avait jamais montré même… C’était bizarre… Ou alors, il y avait autre chose ? Néanmoins, le jeune homme murmura d’une voix lente :

« C’est un message… adressé à moi… de la part… »

Jour système du mois galactique de l’année universelle :

Orion… Si tu lis ce livre, c’est que les deux professeurs ont estimé qu’il était temps pour toi de savoir la vérité à mon sujet. Je sais que ce livre… a montré une bien mauvaise partie de moi-même et je n’en suis pas fière. De quel droit pouvais-je te considérer comme une expérience ? Peut-être qu’au départ, c’était ainsi… Mais tu étais… si spécial… Apprendre ma langue, le nom des étoiles, des constellations, ce n’était pas donné à n’importe qui. Tu étais un enfant très spécial, principalement à mes yeux. Il m’a fallut du temps pour admettre que tu avais une part importante dans mon cœur… Ce temps a commencé lorsque tu as été malade, la fois où j’ai injecté mon sang dans le tien pour te sauver. Tu as été fiévreux pendant une semaine mais je me suis occupée de toi… non pas par principe ou par devoir… mais parce que je voulais que tu vois mon visage lorsque tu irais mieux.

Je devrai m’excuser de t’avoir menti pendant toutes ces années… sur ma véritable forme. Moi-même, je ne m’accepte pas en tant que femme… Car j’ai oublié cette idée dès l’instant où je suis devenue une scientifique sur ma planète. Exilée de celle-ci et surtout pourchassée, je me suis installé sur Terra et j’aurai… aimé… terminer ma vie avec toi. Mais malheureusement, je suis une lâche, Orion. Je n’ai pas accepté les sentiments que j’éprouvais pour toi et c’est pour cela que j’ai planifié ma mort… pour disparaître de ta vie… Et pour que tu disparaisses de la mienne. Au moment où tu liras ces lignes, il y a de fortes chances que je ne sois plus dans cette galaxie… Je ne pense pas que nous nous reverrons Orion. J’ai été très heureuse de t’élever pendant ces six ans et tu as été mon petit rayon de soleil, toi l’enfant né le jour de l’été sur votre planète. Personia.

« HAHA… HAHAHA ! HAHAHAHAHAHA ! » éclata de rire le jeune homme en refermant le livre alors qu’elle se demandait si il avait perdu la tête. Elle s’était plutôt attendue à des pleurs de la part du jeune homme mais celui-ci n’était pas n’importe quel homme.

« Orion… Tu vas bien ? Orion ? »

« Samus… Qu’est-ce que tu en penses de tout ça ? Hein ? Sois sincère… Dis ce que tu en penses ! DIS-MOI CE QUE TU EN PENSES ! »

« Que… Bartholomé ou plutôt Personia… t’aimait énormément… malgré le fait que vous ne soyez pas de la même planète… et que tu n’étais pas son réel enfant… »

« Et ensuite ? Et ensuite ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Elle a décidé de partir car elle avait… »

« PEUR ! Voilà ! Elle avait peur de ces sentiments ! ELLE AVAIT PEUR ! MAIS TU SAIS QUOI ?! TU SAIS QUOI ?! » hurla t-il avant de poser sa main droite sur l’épaule de la jeune femme aux longs cheveux blonds.

« Non… Orion… Qu’est-ce que je dois savoir ? » murmura le jeune femme, un peu intimidée.

« C’est le destin qui se venge de moi ! C’est le destin ! Depuis toutes ces années, je vivais avec une femme sans le savoir ! Depuis toutes ces années, je n’ai fait que mentir… TOUJOURS MENTIR ! J’ai joué avec la mort, faisant semblant de disparaître et de ne plus exister pour éviter mes responsabilités ! COMME PERSONIA ! COMME ELLE ! Et puis… Puis… Cette phobie… Ah… Cette phobie qui fait que je ne peux jamais assumer mes sentiments… HAHAHA ! Je suis un lâche mais quelqu’un a été encore plus lâche que moi ! Quelqu’un pour qui j’avais de m’émerveillement ! Quelqu’un qui était plus important pour moi que n’importe qui d’autre ! Et qu’est-ce… Qu’est-ce… Qu’est-ce que j’apprends ? Qu’elle m’a fait subir… exactement la même chose… que j’ai fait subir… pour les mêmes raisons… Samus… C’est injuste ! Même… Même moi… Je ne mérite pas ça… Je ne méritais pas ça… Même moi… Malgré tout ce que j’ai fait… Ah… Je me sens brisé… »

Après avoir prononcé ce dernier mot, il se mit à pleurer tout ce qu’il s’était retenu de déverser pendant la lecture de ce livre. Samus alla le serrer contre elle, le jeune homme explosant en de trop nombreux sanglots, encore pires que la fois où Garmi était morte. Le mensonge… Il avait vécu dans un perpétuel mensonge… Un mensonge que lui-même avait utilisé envers autrui… Un mensonge qui s’était retourné contre lui à son insu.

Chapitre 92 : Briser ses craintes

Chapitre 92 : Briser ses craintes

« Hum… Tu veux une glace ? Il fait sacrément chaud, Samus… »

« Je pensais que nous allions chercher un appartement, Orion ? Ce n’est plus ce que tu veux ? » demanda la jeune femme alors que les deux personnes avaient tout les deux des bandages au bras gauche pour lui, bras droit pour elle. Ils étaient impossibles pour eux de le bouger sans se forcer, le bras étant soutenu de telle façon comme si ils portaient un plâtre.

« Tu n’as donc pas faim ? C’est comme tu veux… Je proposais simplement cela… Car je pensais qu’il faisait assez chaud pour une glace. »

« Je n’ai jamais dit que je ne voulais pas de glace… Et arrête de me faire cette petite tête de chien battu, je déteste ça. » annonça t-elle en poussant un léger soupir.

CHOUETTE ! Il alla courir comme un enfant vers le marchand de glace, Samus le suivant en disant que de toute façon, ils ne pouvaient pas prendre les deux cônes en même temps, vu qu’il avait un bras en moins. Le marchand les regarda avec un grand sourire alors qu’elle préférait ne pas poser de questions sur l’origine de ce sourire. Elle commanda une glace au parfum noix de coco et nougat tandis que lui-même prenait caramel et pistache. Après avoir payé, il reprit la parole en disant :

« Et si pendant que nous mangions, nous continuons de chercher pour un logement ? »

« Pourquoi pas ? Ce n’est pas une mauvaise idée… Et puis… Tu avais raison… »

« J’ai toujours raison, même si je ne sais pas pourquoi tu dis ça… On va manger alors ? » demanda t-il dans un grand sourire en la regardant lécher sa glace.

Il alla subitement donner un coup de langue sur la partie noix de coco alors qu’elle s’écriait que c’était sa glace et qu’il avait la sienne ! Il rétorqua que la sienne n’était pas si mal et elle décida de lui rendre la pareille, venant lécher sa glace. Néanmoins, dans son geste trop zélé, elle termina avec un peut de crème glacée au nougat sur le nez, Orion le remarquant tout en disant d’une voix douce :

« Ah… Même sans les mains, tu arrives à ne pas manger correctement… »

« Qu’est-ce… Qu’est-ce que tu veux dire par là, Orion ? »

« Tu as de la crème glacée sur le nez, ce n’est pas dur. Tu ne sais pas te nourrir… Ah… Mais que vais-je donc faire de toi, Samus ? » demanda t-il avant de passer son petit doigt sur le nez pour récupérer la glace avant de la mettre dans sa bouche, se mettant de sa propre glace sur le menton. Elle rigola légèrement, faisant de même tout en répliquant :

« Fais ce que je dis, pas ce que je fais, Orion. Tu n’es guère mieux que moi, tu remarqueras. »

« Wowowo ! Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je ne sais pas manger… Mais moi, je le reconnais ! AH ! Tiens ! Samus ! Qu’est-ce que tu penses de ça ?! »

« Hum ? De quoi est-ce que tu parles ? Ah… Ne t’excite pas trop, c’est un choix important. »

A force de marcher dans la rue, ils étaient arrivés devant une vitrine proposant différents appartements et maisons. Tout de suite, il signala que ça ne servait à rien d’avoir une gigantesque maison car elle serait bien vide. Elle alla dire la même chose, préférant un petit appartement spacieux alors qu’ils se mettaient à observer les différentes propositions.

« Hum… Tu es vraiment sûr de toi, Orion ? J’ai peur de commettre une bêtise… »

« Toi ? Avoir peur ? Ce n’est pas crédible venant de ta part, Samus. Tu n’as pas à t’en faire et si tu as peur de la cohabitation, dès l’instant où tu en auras marre, n’hésite pas à me balancer dehors avec un coup de pied au cul. »

« Espèce… d’idiot… C’est simplement que… Qu’à part le vaisseau… Je n’ai pas vraiment domicile fixe… Ce n’est pas le fait que tu habites avec moi… qui est gênant… Enfin si ! Quand même un peu ! Tu es un homme, je suis une femme… »

« Et tu crois que je vais aller t’espionner sous la douche ? Non… Je sais me tenir avec les femmes… Alors arrête de stresser un peu ! Tu sais bien que réellement, je ne suis pas comme ça. Bon… Qu’est-ce que tu penses de celui là ? »

Hein ? Non ! Pas celui-là ! Il était vraiment moche ! Et il avait regardé à quelle hauteur il se trouvait ? Il lui demanda pourquoi elle parlait d’hauteur et elle lui signala qu’elle voulait le plus haut possible pour pouvoir voir les étoiles. Il baissa légèrement la tête en rougissant faiblement, ne sachant pas quoi dire alors qu’elle se demandait ce qui lui arrivait. Ils continuèrent d’observer les appartements, passant à l’intérieur de l’agence pour avoir plus de choix. Tout de suite, l’homme qui les servait demanda :

« Vous êtes en couple ? »

« Non, nous sommes seulement deux amis voulant vivre en cohabitation. » répondit Samus.

« Un couple en quelque sorte. » affirma l’homme alors qu’elle commençait à s’énerver.

« Oui… Nous sommes un couple mais elle a un peu de mal à l’accepter. Qu’est-ce que vous auriez comme appartement pour un couple ? Sachant que nous voudrions le plus haut possible si cela se trouve dans un immeuble. Je pense qu’avoir six ou sept pièces serait le minimum. »

« D’abord, la question du payement s’impose : De quelle façon vous vou… »

« Cash. Nous payerons en un coup et dans la journée même donc prenez votre trousseau de clés et laissez-nous choisir lorsque nous le voudrons. »

Payer en cash ? L’homme ne fut pas le seul à être étonné, Orion l’était tout autant. C’était quand même une sacrée somme que de vouloir se payer un appartement… en intégralité… Et surtout en une seule fois. Lorsqu’ils commencèrent à faire la visite des différents lieux, Orion s’approcha d’elle, lui demandant d’une voix faible :

« Tu es sûre de ton coup ? Je sais bien que je t’ai dit que… »

« Je suis sûre de moi. Tais-toi et laisse-moi faire, Orion. »

Wowo ! Elle était motivée la demoiselle, il valait mieux donc éviter de trop l’embêter. Ils continuèrent de visiter les appartements pendant la matinée et la moitié de l’après-midi, la jeune femme décidant pour eux deux car visiblement, il n’avait pas réellement son mot à dire à ce sujet. Enfin, après le quinzième appartement visité, elle annonça :

« Nous prendrons celui-ci ! Il semble être parfait ! Il y a assez de pièces, il est au sommet de l’immeuble… Vous êtes sûr que c’est l’un des plus grands de la capitale ? »

« C’est exact mais son prix… est assez important. Vous êtes vraiment… »

« Ce qui est dit est dit. Annoncez le prix, laissez-nous la clé et Orion, tu m’accompagnes. Il va falloir remplir ce vide. »

« Euh… D’accord, patronne. » répondit-il avec un peu d’ironie et surtout surpris.

C’était plus de l’étonnement qu’autre chose. Il s’était laissé faire complètement par Samus, ne faisant que lui obéir et la suivre alors qu’il ne comprenait pas ce qui s’était passé. Elle semblait complètement changée depuis ce matin et la scène de la glace… comme si elle était pressée d’avoir un appartement… Ou alors… Non… Il n’arrivait pas à la comprendre. Finalement, ils partirent pour faire plusieurs magasins, que cela soit au niveau de la literie, des meubles, des canapés et autres…
Elle ne dépensait pas sans compter… Non… Elle ne prenait que les choses vitales tout en annonçant l’adresse de leur nouvel habitat. Il la laissait faire, ne faisant que la suivre alors qu’il fallut attendre deux à trois heures pour qu’elle arrête finalement de bouger, le jeune homme semblant parfaitement essoufflé. Elle alla lui dire :

« Pour ce soir, on dort dans le vaisseau, Orion. »

« Ok… Ok… C’est bon… Tu ne veux plus bouger ? Tu m’as simplement tué… »

« Et pourquoi ça ? Demain, réveil à l’aurore, nous irons rejeter un œil à l’appartement pour accueillir les livreurs. »

« STOP ! SAMUS ! STOP ! Qu’est-ce qui te prends tout d’un coup ? » s’écria t-il en posant sa main valide sur l’épaule.

« Mais quoi ?! Qu’est-ce qu’il y a Orion ?! Tu n’es pas content ? »

« Tu fais du zèle… Samus… Ca ne te ressemble pas… Pas du tout… Enfin… Pas ce genre de zèle… Tu as un problème ? Tu veux en parler ? »

« Je n’ai pas de problèmes… Je suis simplement… heureuse… voilà tout… Tu ne comprends pas ce que ça représente… pour moi tout ça… D’avoir un logement… Une personne avec qui rentrer… Tu penses vraiment que vivre seul est simple ? Tu avais Garmi… avec toi pendant toutes ces années… Moi, je n’avais rien… Pourquoi avoir un appartement alors qu’il serait vide la plupart du temps ? A quoi ça me servirait d’avoir des objets que je n’utiliserai jamais… A quoi cela me servirait d’avoir un endroit où me reposer… Alors que rien ne m’attend… là-bas. Tu ne veux pas comprendre… que faire ça… Acheter un appartement… Même aussi… rapidement… est peut-être une idée folle… mais pour moi… C’est une chose importante… Cela veut dire que je veux m’installer… Que des fois… J’aimerai simplement avoir ta compagnie… et que je me contenterai simplement de tout ça… Je veux un appartement car je sais qu’avec toi, il sera vivant ! Je n’ai pas besoin d’un lieu dénué de vie moi ! Tu ne comprends pas que maintenant que tu es là, j’ai besoin de choses qui m’importaient peu auparavant ?! Tu es mon acolyte, mon apprenti mais surtout tu es quelqu’un à qui je tiens ! OUPS ! »

Elle posa subitement sa main gauche sur sa bouche, s’éloignant sans rien dire pour se diriger vers la route les emmenant au vaisseau. Il resta simplement immobile en la regardant partir, donnant un petit coup de pied au sol sans jeter un regard aux personnes qui l’observaient. Pfff… Ce n’était pas qu’elle était compliquée… Pas cette fois… Il pouvait la comprendre un peu… Lorsqu’on était seul… On n’avait rarement de repères… On ne savait pas où aller… On ne savait pas où on était réellement… Samus… Depuis quand était-elle dans cet état ? Il aurait bien aimé le savoir.
Il se dirigea vers le vaisseau, rentrant à l’intérieur en voyant que Samus n’était pas dans les environs alors qu’il saluait Aurora. Celle-ci lui fit un simple bonsoir rapide alors qu’il cherchait Samus, celle-ci n’étant pas la cuisine, ni dans la salle de commandes, ni même dans la salle de cuve. Instinctivement, il avait évité la chambre, sachant pertinemment qu’elle était à l’intérieur. Il toqua plusieurs fois avant de demander :

« C’est moi… Je peux rentrer, Samus ? »

« Bien sûr… que tu peux rentrer… Orion… »

Il ouvrit la porte, pénétrant à l’intérieur de la pièce alors que Samus était assise sur le lit, la tête baissée. Elle avait détaché ses longs cheveux blonds, elle qui les portait d’habitude en queue-de-cheval. Il tenta de prendre la parole mais elle fut la première à dire :

« Orion, saches que… Ce que j’ai dit avant… Ce n’est pas… vrai. »

« Tout ce que tu as dit est donc un mensonge ? Ce sont ses paroles que j’ai du mal à croire. Et puis… Bon… Même si… J’ai ma phobie… Je ne vais pas mentir en disant que je ne tiens pas à toi. Moi aussi, je t’apprécie, Samus. »

Elle releva son visage pour le regarder, faisant un petit sourire triste avant de tapoter le lit pour qu’il vienne s’asseoir à côté d’elle, chose qu’il fit. Ils restèrent immobiles pendant de longues minutes alors qu’Orion reprenait :

« Quand à ce que tu as dit… Samus… C’était bien… d’être sincère. Je dirai que tu as été courageuse… de me dire ça… Samus… On dirait que ça voulait sortir de toi… Que tu voulais… que je le sache… Samus… Ca te manque une maison ? »

« Hein ? Que quoi ? Pourquoi est-ce… Je… Orion… Je veux juste… que quelqu’un m’attende… lorsque je rentre… C’est tout… Vivre seule… C’est bien un temps… On se donne des allures de gros dur… mais… Ce n’est pas moi ! Je ne suis pas comme ça, Orion ! C’est juste que je n’aie pas le choix ! Toi… Toi… TOI TU ES CAPABLE DE… DE… »

« Dis-le ! Dis-le que ça sorte une bonne fois pour toutes ! » s’écria le jeune homme.

« TU ES CAPABLE DE SURVIVRE A MES CÔTES ! TU… TU… ES TENACE ! TU NE TE LAISSES PAS ABATTRE ! ALORS… ALORS… Je… Je… Je veux que tu restes avec moi et que tu ne meures pas ! Ne me laisse pas seule même si tu en as la possibilité ! JE NE VEUX PLUS ÊTRE SEULE SI TU ES LA ! » hurla t-elle avant de se jeter sur lui, le plaquant sur le lit.

Oups… Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui dise ça. La solitude était aussi laide que ça ? Il entendrait presque des sanglots et il en eut la confirmation lorsqu’elle se collait complètement à lui pour éviter qu’il ne voit son visage. Qu’est… Qu’est-ce qu’il devait faire ? Si il en faisait trop… Cela allait lui retomber dessus… Il allait avoir encore sa phobie… qui… Ah… Déjà, il se mettait à divaguer… A perdre conscience… NON !

Il pourrait profiter de l’état de faiblesse de Samus mais ce n’était pas son genre ! Il n’était pas comme ça ! Il posa sa main droite sur le dos de Samus, lui soufflant qu’elle aille se faire mal à force de rester dans cette position mais elle ne semblait pas l’écouter. A quel point cela avait-il du être dur pour elle… de dire ça… Elle ne manquait pas de courage… alors que lui ne faisait que s’enfuir de la réalité… De la vérité… Il ne devait pas avoir peur…

« Samus… Relève-toi s’il te plaît… Je crois qu’il est temps… »

« Pardon… Orion… J’ai eu un moment de faiblesse… Ca ne se reproduira plus… » souffla t-elle sans pour autant bouger de sa place.

« C’est parce que tu es capable d’avoir ces faiblesses que tu es humaine… Et je préfère te voir dans cet état… que froide… et insensible… Ca ajoute un peu à ton charme… féminin… »

« Imbécile… » termina t-elle avant de se redresser.

Il la remercia, se levant du lit avant de se diriger vers le placard, la jeune femme le regardant faire. Il s’était penché en avant, allant chercher le dossier… de Bartholomé ? Elle l’observa en se frottant les yeux, Orion venant s’asseoir à côté d’elle tout en disant :

« Il est temps… d’en savoir un peu plus… non ? »

« Tu es certain de ton choix, Orion ? Si tu ne te sens pas… »

« J’ai vaincu et capturé Heatran… J’ai tué Ridley… Et tu n’as pas hésité à te confier à moi… à me dire ce que tu avais sur le cœur… Si tu es capable de te comporter courageusement de la sorte… Alors, je dois faire de même. »

« Vas-y calmement… Ne fait pas de bêtises… Prends ton temps… »

« Je sais ce que j’ai à faire… mais reste près de moi, Samus. »

Elle hocha la tête, collant sa jambe contre la sienne alors qu’il ouvrait le dossier. Un petit calepin fut la première chose qu’il remarqua. Une magnifique étoile était gravée le calepin, celui-ci étant noire sur la couverture et les contours. Il passa un doigt sur le livre, frissonnant légèrement avant de remarquer le titre qui était marqué dessus : Puer Stella. L’enfant des étoiles… Qu’est-ce que cela voulait dire ? Avec lenteur, il l’ouvrit.

Chapitre 91 : Encore du repos

Chapitre 91 : Encore du repos

« Draco ? Draco ? Draco draco draco ? » demanda le serpent à la peau rouge.

« Je ne crois pas parler votre langage petite créature mais vous n’avez pas à vous en faire, ils vont très bien. Ils sont simplement en une légère hibernation pour réparer modérément leurs bras… Même si ils devront se rendre dans une salle de soins… Laissez-les donc dormir. » annonça la voix d’Aurora alors que la Migalos restait dans un coin, le Draco ayant son museau posé contre le verre de la cuve.

Celle-ci était remplie de liquide jaune… mais avec de nombreuses taches rouges à l’intérieur. Le sang des deux personnes… Celles-ci étaient endormies mais offraient un spectacle peu commun. Samus et Orion n’avaient plus leurs armures mais la jeune femme aux cheveux blonds se retrouvait assise, sa tête blottie contre le torse d’Orion alors que celui-ci avait son dos collé contre la cuve. Le jeune homme avait sa main droite entourant le ventre de Samus alors qu’ils dormaient tout les deux. La main gauche du jeune homme et la main droite de la jeune femme pendaient lamentablement vers le sol, comme dénuées de vie alors que de nombreux trous étaient visibles le long des deux bras.

« Draco ? Draccccoooo ! » alla crier le serpent à la peau rouge alors qu’Aurora reprenait d’une voix calme et lente :

« Ca ne sert à rien de t’énerver, Tatsu. Je vais arrêter le vouvoiement puisque tu ne veux pas comprendre. Ils ne sont pas en danger… Loin de là même… Ils vont très bien… Ils sont simplement en train de se reposer. Midélia ? Est-ce que tu pourrais t’occuper de ton ami ? Et lui expliquer ce qui se passe ? »

« Migalos ! Miga ! Migalos miga miga ! » alla répondre l’araignée noire avant de faire claquer ses mandibules, s’approchant du Draco.

Pendant plusieurs minutes, les deux pokémons s’adressèrent à l’un par rapport à l’autre, le Draco restant les yeux fixés sur les deux humains et principalement sur son maître. Il restait inquiet… Surtout que lorsqu’ils étaient montés dans le vaisseau, Orion était tombé au sol ! Il n’avait plus réussi à tenir la douleur une nouvelle fois ! C’était Samus qui avait du le porter jusqu’à la cuve mais… mais mais… C’était lui qui avait décidé de serrer Samus contre son corps… Il avait prétexté qu’il préférait ça de cette façon… plutôt que l’inverse pour éviter de sentir ses seins contre son dos, une simple mesure de précaution.

Elle avait tout simplement rigolé à ce moment là avant de gémir, attendant qu’il s’assoit contre la cuve. Lorsque cela avait été le cas, elle lui avait demandé s’il ne souffrait pas trop mais il lui avait répondu de se taire avant de fermer les yeux. Ah… Qu’est-ce que… Elle s’était presque littéralement jetée contre lui, se calfeutrant correctement contre le torse du jeune homme avec un léger sourire qu’elle ne cachait pas du tout. Elle était contente… de savoir qu’ils s’en étaient sortis… et puis bon… Se reposer… avec quelqu’un d’autre… Ce n’était pas si mal du tout non ?

Il avait posé sa main droite sur le ventre de la jeune femme, celle-ci s’étant montrée légèrement surprise avant de se laisser faire. Elle poussa un léger soupir alors que la cuve était remise en place au niveau du verre, Orion ayant observé ses pokémons quelques instants. Voilà comment cela s’était passé ce petit instant entre eux deux… Cet instant où ils étaient tous heureux… et paisibles… C’était si facile…

Lorsque la cuve s’était vidée, les deux personnes étaient encore endormies, le Draco s’étant mis en boule en entourant la Migalos pour se reposer lui aussi. Ils étaient arrivés depuis plusieurs heures mais elle avait décidé de ne rien faire… Il valait mieux pour eux qu’ils prennent un peu de temps avant d’aller à l’hôpital. Il fallut attendre une bonne demi-heure après la vidée de la cuve pour que la jeune femme ouvre en première les yeux, murmurant :

« Ah… Mon bras droit… Je ne le sens plus… mais… Au moins… Il n’est plus ensanglanté. »

Hum ? Elle tenta de se lever, remarquant une légère résistance en voyant le bras du jeune homme. Ah oui… Elle était contre lui… Bon… Et bien… Puisque la mission avait été une réussite… parfaite dira t-on, elle pouvait bien attendre quelques minutes en plus non ? Hum… Et puis… Orion semblait vraiment vouloir la garder contre lui… Pourquoi pas ? Elle n’avait aucun problème à cela… Elle allait même se permettre une légère fantaisie. Elle bougea légèrement, enfouissant sa tête contre le torse du jeune homme, sa main gauche venant entourer le corps de celui-ci alors qu’elle respirait son odeur. C’était une odeur particulière… Mais qu’elle appréciait.

« Samus… Tu es bien installée ? » alla demander la voix d’Orion dix minutes après.

« Que… Que… Quoi ?! » s’écria t-elle avant de se retirer subitement du torse du jeune homme, rougissant très faiblement. Celui-ci lui faisait un léger sourire avant d’observer son bras gauche. Ah… Il semblait si… mort.

« Est-ce que tu crois… que c’est réparable, Samus ? » l’interrogea t-elle en la regardant avec une légère inquiétude qu’il ne cachait pas.

« Tant que tu n’as pas été amputé ou que ton bras a été complètement fondu, non, tu n’as pas à t’en faire. Et j’ai subie des choses bien pires que ça… Comme du phazon ancré dans mon corps… Alors bon… Tu n’as pas à t’en faire. »

« DRACO ! DRACO ! DRACO ! DRA DRA DRACO ! » s’écria le pokémon, son museau et son visage écrasés contre la vitre de la cuve alors que celle-ci s’abaissait peu à peu.
WOWOWO ! Il n’avait pas prévu que le pokémon se jette sur lui pour l’entourer avant de frotter son museau contre sa joue. Ohla… Les gestes d’affection de la part des pokémons… Il n’en avait jamais réellement sauf de Garmi… C’était quand même bizarre en un sens… Très bizarre mais bon… Ce n’était pas déplaisant. Il tapota simplement le crâne du Draco pour le saluer alors que la Migalos venait à son tour. Il fit la même chose, reprenant la parole :

« Bon… Quand est-ce que nous arriverons à Daiban ? »

« Vous êtes déjà arrivés depuis environ quatre à cinq heures. Deux soldats sont venus vous chercher mais j’ai signalé que vous dormiez ensembles » annonça la voix d’Aurora.

« Ne balance pas ce genre de phrases à double sens, AURORA ! » s’écria Samus.

« Je suis d’accord avec Samus sur ce coup, ils vont se faire des idées, Aurora. » alla dire Orion en terminant la conversation, tous quittant la salle de la cuve.

« Ah ? Vous n’êtes donc pas ensembles ? Je pensais qu’avec le spectacle que vous m’avez donné, il n’y avait plus à se poser de questions à ce sujet. »

« De quel spectacle est-ce que tu parles, toi ? » demanda Samus en serrant les dents.

« De deux personnes semblant être très heureuses d’être l’une contre l’autre et non pas seulement à cause d’un repos bien mérité… Mais peut-être me suis-je trompée ? »

Orion fit un simple geste de la main droite pour dire qu’il ne préférait ne pas s’en préoccuper, Samus serrant le poing gauche en murmurant qu’elle allait vraiment l’écrabouiller si elle continuait. Il rappela finalement ses deux pokémons, demandant à Samus de bien vouloir descendre avec lui pour qu’ils puissent se diriger vers l’hôpital le plus proche.

« Encore vous ?! Mais qu’est-ce qui s’est passé cette fois ? » posa comme questions la secrétaire à l’accueil de l’hôpital en les regardant arriver.

« On vient prendre une carte de membre à vie. On s’est dit que ça reviendrait moins cher au final, n’est-ce pas, Sam… »

Il ne termina pas sa phrase, le coude droit de Samus venant s’enfoncer dans ses hanches légèrement pour lui demander de se taire alors qu’elle reprenait la parole :

« Nous aimerions avoir des radios de nos bras et ensuite, avoir de quoi les réparer. »

« Vous savez que vous êtes bons pour rester encore deux semaines sans rien faire ? »

« Vue le prix auquel nous avons droit en remplissant nos missions, on peut se permettre d’avoir deux semaines de vacances entre chaque mission. » annonça la jeune femme alors que la secrétaire leur signalait après quelques instants qu’il fallait attendre.

Ils s’installèrent correctement tout les deux sur des sièges, patientant en discutant de tout et de rien. Il fallut une bonne demi-heure avant qu’ils ne puissent avoir un médecin qui leur demanda de bien vouloir le suivre. Ah… Ensuite, ils furent obligés de passer sous une radio comme l’avait demandé Samus, les résultats ne tardant pas à paraître :

« Bon… La bonne ou la mauvaise nouvelle ? » alla dire le médecin en regardant les deux radios d’un air désemparé et surtout désabusé.

« La mauvaise nouvelle, bien sûr ! » s’écria Orion avec joie.

« Alors dans votre cas… Vous avez tout les os de votre bras gauche qui sont soit fondus, soit brisés en de multiples morceaux… Réparer tout ça ne sera pas facile mais vous ne pourrez RIEN FAIRE pendant trois semaines au minimum. Dans le cas de la jeune femme, c’est un peu moins grave… Vos os sont simplement troués en de nombreuses parties mais par mesure de précaution, vous resterez trois semaines aussi sans rien faire avec ce bras. »

« Et la bonne nouvelle dans tout ça ? » demanda Samus d’un air neutre.

« Considérez que vous êtes en vacances… forcées mais vous êtes en vacances… »

« Ah ! Mais vous en faites pas, Samus et moi, nous avons l’habitude de ça. Par contre, il n’est vraiment pas possible de prendre un abonne… »

« MAIS TU VAS TE TAIRE BON DIEU ?! » s’écria t-elle en lui enfonçant légèrement son poing gauche dans le ventre alors qu’il pouffait en rigolant.

« Ne vous bagarrez pas ici, je vous en prie. Je vais vous donner tout de suite le rendez-vous pour que vous puissiez repartir dans la soirée Vous pouvez être patients et rester ici une ou deux heures ? Cela ne sera guère trop long. » interrogea le médecin tout en se levant.

Ils hochèrent la tête positivement alors que le médecin s’éloignait. Lorsqu’il eu quitté la pièce, elle se tourna vers Orion, légèrement furieuse du phénomène qu’il causait dans l’hôpital. C’était un endroit très sérieux et strict quand même ! Il haussa l’épaule droite avant de dire :

« Déstresse un peu, Samus ! On est en vacances ! »

« Il n’y a pas de vacances qui tiennent, Orion ! Je n’ai rien contre le fait de devoir me reposer mais ne nous rends pas plus ridicules que nous le sommes déjà ! »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Sinon… Personnellement… Tu ne veux pas que l’on trouve un petit appartement ? Réellement… Pas un truc… Où l’on s’installe une semaine et on repartira en mettant les clés sous la porte. »

« Euh… Et bien… Comment dire… » murmura t-elle ne tentant d’y réfléchir.

Ce n’était pas une idée déplaisante, loin de là même… C’est simplement que… Enfin… La cohabitation était déjà faite depuis plusieurs mois, ils savaient parfaitement vivre ensembles… ou presque… Mais bon… Comment dire… Pfff… Ah… Elle ne savait pas trop. Elle lui demanda d’une voix lente :

« Tu veux vraiment cohabiter avec moi ? Je suis une… femme… très difficile, Orion. »

« Bof… Pas plus difficile qu’une autre et puis bon… Tant que tu ne traînes pas à poil dans l’appartement, je ne vois pas de problèmes. »

« QUE… QUE… ESPECE D’IDIOT ! » hurla t-elle avant de lui donner une violente claque qui le fit tomber de sa chaise.
Cette fois-ci, il l’avait amplement mérité. Elle se releva, commençant à lui donner un premier coup de pied dans les hanches alors qu’il éclatait de rire. C’était un masochiste ou quoi ?! Il aimait se faire frapper par elle ?! Mais quel culot ! MAIS QUEL CULOT ! Elle en avait par-dessus la tête de lui ! Il ne faisait que des conneries !

Au moins, il en était sûr, elle était en pleine forme pour lui faire mal. Il pourrait toujours lui dire qu’il rigolait mais il n’était pas sûr qu’elle aille l’écouter. Dommage, dommage… Il allait devoir subir quelques coups… Mais au moins, il avait trouvé cela assez drôle sur le moment : Samus sans rien… Comme si lui était capable de l’observer comme ça.

« Bon… Je préfère ne rien dire… sur ce que j’ai vu auparavant… Mais je tiens à vous le répéter une dernière fois : Interdiction d’utiliser votre bras gauche dans votre cas et pour vous… Votre bras droit ? J’espère avoir été clair… La réparation s’est faite mais il vous faudra aussi faire un peu d’exercice lorsque vous n’aurez plus ces bandages. »

« D’accord, d’accord, c’est bien noté ! Trois semaines de repos et une semaine de remise en forme, tout est ancré dans ma tête. » répondit le jeune homme.

« Quand à vous… Samus Aran… Si vous pouviez éviter ce genre de mouvements… Comme j’ai pu en voir lorsque je suis revenu, cela faciliterait pas mal de choses. »

« Oui… J’ai parfaitement compris. Je m’en vais. Au revoir. » annonça t-elle sur un ton morose alors que le jeune homme faisait de même.

Ah… Elle s’était rendue encore plus ridicule mais c’était de la faute à Orion cette fois ! Elle n’avait rien fait de mal personnellement ! C’était juste que… RAHHH ! C’était de la faute à Orion ! Toujours de sa faute ! Comme si elle avait envie de se montrer nue devant lui ! Quelle idée saugrenue le jeune homme pouvait-il avoir dans sa tête ?! Surtout qu’il avait une phobie alors joué à la drague avec elle… C’était plutôt mal placé de sa part !

« Samus, tu me boudes ? Ou alors tu réfléchis à l’appartement ? »

« Je suis contrariée par ta faute, ça ne se voit pas ? »

« Roh… Je plaisantais. J’ai aucune envie de te voir nue de toute façon et tu es libre de faire du naturisme dans l’appartement mais préviens-moi avant. »

« Orion… Je vais vraiment t’égorger, tu le sais ? »

« Je le sais, je le sais… Mais bon… Allons dormir à l’hôtel pour le premier soir et demain, on ira chercher un chouette appartement pour nous deux. » alla t-il dire en lui prenant la main gauche, se mettant à marcher un peu plus rapidement.

Pfff… Pourquoi est-ce qu’il ne voulait pas comprendre que ce qu’il disait était vexant en un sens ? Et dans l’autre aussi ? Elle n’était pas naturiste et elle savait parfaitement qu’il ne pensait pas ça… Et puis… Et puis… Lui dire qu’il ne voulait pas la voir nue… C’était encore un coup pour sa féminité. Pourtant… Qu’est-ce que ELLE, elle devait comprendre ? Que le jeune homme ne voulait pas être attiré par elle ? Elle murmura avec un peu de tristesse :

« Dis… Orion… Je voulais savoir… Est-ce que … Je suis jolie ? »

« C’est la phrase typique d’une femme en manque de confiance de soi… mais… Oui. »

Elle serra avec un peu plus d’insistance la main qui était dans la sienne. Au moins… Il ne la trouvait pas laide… C’était déjà une bonne chose. Dormir à l’hôtel… Et demain… Ils iraient faire les agences… Oui… Avoir un petit chez-soi…Qu’ils pourraient aménager… Elle pensait même déjà à l’emplacement d’un télescope… Et une bibliothèque spécialement pour les étoiles. Ah ! Elle réfléchissait déjà à tout ça avant même d’avoir un logement ! Quelle idiote.