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Chapitre 42 : En proie à l’insurrection

Chapitre 42 : En proie à l’insurrection

Deux longs mois s’étaient écoulés et le résultat n’était pas convaincant sauf pour le Rapion. Olistar était tellement fort par rapport aux autres qu’il avait été décidé qu’il allait combattre contre trois Kraknoix en même temps. Et encore, même à trois contre un, il arrivait à les combattre sans trop de difficultés. La différence entre eux … était tellement violente. De leur côté, à Earnos, Lisian et Férast, c’était tout simplement le contraire. Un Kraknoix pour eux trois. D’ailleurs, Lisian n’acceptait nullement qu’on la rabaisse au niveau de Férast, combattant toujours avec fureur avant de finir à terre en première.


« Earnos … Nous devrions faire comme d’habitude. » murmura Férast alors que Lisian restait au sol, ne pouvant déjà plus bouger.

« Bien entendu … Reste derrière moi et attaque quand tu le peux. » répondit Earnos calmement. C’était une méthode pas forcément très efficace mais qu’importe.

Il allait servir de bouclier face au Kraknoix qui les regardait avec amusement. Un coup, puis un deuxième, un troisième et … plus rien. Un cri derrière lui et Férast se retrouvait encore une fois au sol. Trop lent … Il était beaucoup trop lent !

« C’est terminé encore une fois pour vous ! Dommage ! »

Le Kraknoix disait avec un petit rire bien qu’il était loin d’être moqueur. En deux mois, ils s’étaient déjà bien ancrés dans la tribu des Libegons avec lesquels ils vivaient. Ancré un peu comme le coup qu’il sentit derrière sa nuque, le faisant tomber en avant dans le sable.
Encore un retour au pays des songes, rien que ça. Mais il ne devait pas exagérer : il savait que cet entraînement était plus que difficile. Ça lui rappelait ses débuts dans l’armée du royaume des insectes. Maintenant, il devait se concentrer. Enfin, un peu comme les autres. Mais Lisian aussi ! Férast faisait de son mieux mais Lisian était toujours assez perturbante.

« Pfff … De toute façon, pour l’instant, on ne peut rien faire. Il va falloir attendre un peu plus longtemps pour que ça fasse effet … »

Mais dire que même avec son armure, il n’arrivait pas à blesser un Kraknoix, c’était juste une blague … de très mauvais goût mais c’était une blague. Pourtant, il savait que c’était bel et bien la réalité. Des cris se firent entendre, les trois Kraknoix s’écroulant au sol.

« Hum ? Je pensais que ça allait tenir plus longtemps, tous les trois. C’est vraiment dommage. » murmura Olistar, faisant disparaître son dard.

« Il semblerait que tu sois bientôt prêt pour combattre un Vibraninf. » annonça la femme aux cheveux verts qui s’occupait d’eux depuis le début. Elle portait le nom de Sania car oui, ils avaient quand même appris les noms des personnes qu’ils côtoyaient depuis le temps.

« Hum ? Ce sont les adolescents de votre race, n’est-ce pas ? Mais ils perdent en puissance d’attaque d’après mes souvenirs … Ils n’ont pas l’air aussi forts que vos enfants. » annonça le Rapion avec neutralité, la Libegon hochant la tête positivement. D’ailleurs, il y a deux mois, c’était la première fois qu’il avait vu le Rapion utiliser son dard. Auparavant, il ne l’avait jamais fait. Si même Olistar devait être sérieux … Alors la différence était très grande, trop grande pour eux. Mais il ne devait pas abandonner ! Il se l’interdisait !

Finalement, ils durent se reposer comme à chaque fin d’entraînement. Et qui disait repos, disait alors le moment pour obtenir des informations. Comme Sando était toujours là-bas, c’était lui qui envoyait des informations. Et tout cela grâce au vent … Le conseiller du roi était vraiment puissant, très puissant même. Capable de faire une telle chose … Et cela sans avoir besoin des Ninjasks pour le courrier.

« Euh … Comment va le royaume des insectes ? » demanda finalement Earnos, posant la question qui le taraudait depuis déjà tellement de temps.

« Hum ? Ah … Bien entendu, tu as quand même de la famille là-bas. Il en est de même pour chacun d’entre vous. Nous n’avons pas posé ces questions à Sando mais la prochaine fois, ça sera le cas. Pour l’heure, nous pouvons vous expliquer ce qui se passe dans votre royaume. »

Pourtant, rien ne vient … comme s’ils voulaient cacher quelque chose. Sania ne disait rien du tout. Pourquoi est-ce qu’elle ne parlait pas ? Pourquoi est-ce qu’elle ne continuait pas ce qu’elle avait à dire ? Quelque chose s’était passé au royaume ou quoi ? Olistar lui-même semblait soucieux, murmurant :

« Vous pouvez nous expliquer ce qui se passe. Ca ne sert à rien de nous cacher la vérité. Vous ne nous rendrez plus anxieux qu’autre chose. »

« Soit … Si vous préférez savoir toute la vérité, le royaume des insectes est finalement rentré dans une guerre civile. Je suis désolée de vous l’annoncer comme ça. »

Une guerre civile ? Sur le coup, il ne comprit pas vraiment qu’est-ce que ça voulait dire. Il se tourna vers Férast, puis Lisian et finalement Olistar. Oh … Il n’était pas stupide mais … Une guerre civile … Ce n’était pas ce qui se passait déjà depuis pas mal de temps ? Ou alors, il avait peut-être mal cerné le problème. Il y avait de fortes chances que ça soit ça. Il avait mal compris le problème … Il n’y avait que ça.

« Vous pouvez continuer ? Et nous donner plus de détails s’il vous plaît ? » reprit Olistar, semblant être le plus conscient de la situation parmi les quatre personnes.

« Les Papilords sont les premiers à avoir amorcé la guerre civile. Néanmoins, derrière tout cela, de nombreux Ningales sont responsables et les contrôlent. »

« Tsss … Les Papilords … Ce sont vraiment des déchets, ceux-là. » marmonna Lisian entre ses dents, visiblement en colère pour une raison qui ne la concernait qu’elle.

« Reprenez s’il vous plaît. » questionna le Rapion, espérant que Lisian allait se taire pour laisser parler la Libegon. Celle-ci avait des informations à leur donner, ce n’était pas le moment de se battre ou de donner son avis.

« Malheureusement, ce n’est pas tout. Il semblerait que les Papinox posent aussi de gros problèmes. De nombreux meurtres leur sont liés d’après ce que Sando sait. »

Les Papinox … Ca lui rappelait quelqu’un mais il ne savait pas qui. Il avait une idée de la personne mais il n’arrivait pas à lui mettre un nom malheureusement. C’était bizarre … mais en même temps, c’était plus qu’inquiétant ce qu’il entendait. Le royaume était à feu et à sang ! Comment s’en réjouir hein ?

« Continuez … encore s’il vous plaît. » murmura le Rapion, beaucoup moins enclin à connaître la suite bien qu’il le fallait. C’était problématique, plus que problématique même.

« Par contre, les nombreux Aéromites qui posaient problème auparavant semblent ne donner aucune nouvelle d’eux. Là-aussi, cela semble inquiétant. »

« Ils attendent le bon moment pour agir. » chuchota Férast en baissant la tête. Il ne parlait toujours que très peu et pourtant, ce qu’il venait de dire semblait normal et véridique.

« C’est sûrement le cas, oui. Par contre, si vous voulez des nouvelles un peu plus joyeuses, je peux vous en donner mais je ne suis pas sûre que ça soit à votre goût. » dit la Libegon.

« Est-ce que ce sont vraiment de bonnes nouvelles pour nous ? » demanda faiblement Earnos.

« Je ne crois pas … Je suis désolée mais ce n’est joyeux que pour le royaume. »

« Vous pouvez toujours le dire … Ca nous mettra peut-être un peu de baume au cœur alors. »

« Hum … Les Maskadras continuent de faire la fête. Ils sont toujours joyeux et tentent de rendre heureuses les personnes qui sont démoralisées par ce qui se passe. En même temps, il est dit que les Crikziks et les Melokriks entonnent des chansons et des musiques pour le peuple. Bon bien entendu, ces deux races d’insectes ne sont pas parmi les plus … généreuses qui soient et quelques vols ont été signalés. »

« D’accord … Enfin, tout n’est pas si laid que ça, c’est ce que je dois comprendre ? Enfin, ce que nous devons comprendre ? » dit le garçon aux cheveux blonds.

« C’est exact … Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. Le royaume tiendra … Et la royauté aussi. Sando est quand même un Libegon … De même, la garde royale va rentrer en action et tous les insectes, qui, habituellement ont un rôle au-dehors de l’armée, vont revenir dans celle-ci. »

« L’armée des insectes … Elle va tout balayer sur son passage … » murmura Earnos.

Mais pourtant, il n’était pas rassuré, loin de là même. Il était inquiet, inquiet pour sa famille, inquiet pour le royaume mais aussi inquiet pour la princesse. Dans de telles conditions, il était impossible pour elle se pouvoir vivre au-dehors du château. Il en était sûr et certain. Il se sentait mal pour elle … si mal … mais il n’était plus son chevalier. Il devait continuer à devenir plus fort pour pouvoir la protéger, sans aucune émotion à côté, comme il l’avait toujours fait. S’il décidait autre chose … Alors, il fauterait …

« Merci beaucoup pour tout. Si on pourra prendre d’autres nouvelles … ça sera mieux. Enfin, quand vous en aurez. » conclut le Coconfort, remettant son armure dorée sur lui. Il devait devenir plus fort et obtenir les réponses à ses questions. Mais là … Il n’était pas encore assez puissant pour mériter ces réponses, il le savait. Par contre, Lisian lui causait quelques soucis depuis que Sania avait parlé des Papinox. Qu’est-ce que lui prenait ?

Chapitre 41 : Mis à terre

Cinquième partie : Faire fi du passé, du présent et du futur

Chapitre 41 : Mis à terre

« Soyez prêts dès demain. Pour aujourd’hui, vous pouvez vous reposer. » dit la femme aux cheveux verts alors que les quatre enfants étaient réunis ensembles. Ils avaient eu à manger et à boire. Et autant dire que chez les Libegons, les repas étaient gastronomiques. C’était normal de par leur condition de dragon des insectes mais quand même … Il n’avait jamais été aussi remplit auparavant. Ou alors, peut-être était-ce parce qu’en plusieurs semaines, son estomac s’était adapté au peu de nourriture disponible ?

« Prêts pour quelle raison ? » demanda Olistar alors qu’Earnos avait complètement oublié de poser la question. C’est vrai, ils n’étaient même pas au courant de ce qu’ils allaient faire tous les quatre. Ils pouvaient quand même espérer avoir des explications non ? La femme se tourna vers Olistar, l’observant avant de faire un sourire et de lui dire :

« Vous entraîner bien entendu. Vous ne pensiez quand même pas partir d’ici en n’ayant que des réponses à vos questions, non ? Cela serait beaucoup trop simple. Vous avez réussi à traverser notre tempête, vous ne pensiez pas quand même repartir aussi vite non ? »

« … Non. Si je peux en apprendre plus sur … Qu’est-ce que vous avez dit ? Nous entraîner ? Mais je suis loin d’être fort. A part Olistar et Lisian, je ne suis pas sûr que ça soit utile de faire quelque chose pour moi et Férast. » bredouilla le Coconfort.

« Hum ? Si c’est ainsi que tu le prends … Dommage que ça ne soit pas ce que je pense de ta personne. Les Libegons sont libres de leurs choix. Dès demain, tu t’entraîneras comme les autres, que tu le désires ou non. Ici, tu dois obéir à nos règles, jeune Coconfort. »

« Je m’appelle Earnos, Olistar est le Rapion, Lisian est la Cheniti et Férast le Pomdepik. »

« Puisque tu n’acceptes même pas un simple entraînement, je ne vois pas pourquoi je devrai t’appeler par ton prénom. Dorénavant, ça sera ainsi. Tu ne porteras plus que le nom de ta race jusqu’à ce que j’estime que tu sois capable de porter ton prénom. Sando a confiance en toi. »

Hein ? Mais mais mais … C’était parce qu’il avait mis la femme en colère qu’elle disait ça ? Parce qu’il avait voulu refuser l’entraînement ? Enfin non ! Il n’avait pas voulu le refuser ! Ce n’était pas ça du tout ! Loin de là mais … Mais … D’ailleurs c’était qui ce Sando ? Il tenta de prendre la parole mais Olistar posa une main sur son épaule, la femme étant partie.

« Dis-toi que c’est un bon moyen de prouver ta valeur, n’est-ce pas ? »

« Oui mais bon … Quand même … C’est assez violent … Je veux dire … J’ai été nommé. »

« On continuera de t’appeler Earnos pour éviter que tu oublies ton prénom. » répondit le Rapion en rigolant un peu, signe qu’il se moquait de lui.

Ce n’était pas drôle du tout ! Enfin, il ne trouvait pas ça drôle du tout ! C’était quand même offensant quoi ! Il avait un nom ! Pfff … Tout ça pour une parole qu’il ne pensait pas déplacée … Voilà le résultat visiblement hein ? Il n’avait rien fait pour mériter ça. Bon, maintenant, ils allaient se reposer, il verrait demain pour changer ça.

Ils furent emmenés dans deux huttes différentes, l’une pour les garçons, l’autre pour la jeune fille. C’était aussi simple que ça. Pour la première fois depuis déjà plus plusieurs jours, ils purent dormir dans un lit confortable, plus que confortable même. Il fallait dire que tout ce qui semblait provenait des Libegons avait quelque chose de … supérieur.
Le lendemain matin, ils furent tous réveillés de bonne humeur, Lisian apparaissant après les trois garçons, le visage à moitié endormi et ses cheveux courts de couleur brun assez ébouriffés. Lorsqu’elle vit Earnos qui l’observait, elle poussa un petit cri avant de retourner dans la hutte. Le Coconfort haussa un sourcil, murmurant :

« Qu’est-ce qui lui prends ? On aurait cru qu’elle a vu le diable. »

« Oh … Je ne suis pas sûr que ça soit le diable qu’elle ait vu … Je pense plutôt qu’elle voulait éviter que tu ne la voies comme ça, Earnos. » répondit Olistar.

« C’est franchement compliqué une fille … Je devrais même pas chercher à les comprendre, ça risquerait de m’emmener plus d’ennuis qu’autre chose. »

« Hahaha … Sûrement, sûrement … Bon … Qu’est-ce que nous allons subir comme entraînement de la part des Libegons ? Je t’avoue que c’est la première fois que je vois ça de leur part. Je me demande quand même en quoi ça consiste. »

« Surement quelque chose de très difficile et compliqué. » prononça Férast, ne parlant que toujours très peu malgré ce qui s’était passé hier.

Quelque chose de très difficile et compliqué ? Il essayait d’imaginer ce que ça pourrait être mais bon, rien ne paraissait très crédible. Lisian revint quelques minutes plus tard et il fut décidé qu’ils allaient déjeuner avant de s’entraîner. Lors de la petite séance où ils purent se remplir l’estomac. Puis finalement, quatre enfants qui devaient avoir à peine huit à dix ans se présentèrent à eux. Tous portaient des habits orange, des mandibules dessinés sur leurs vêtements. Ils avaient un petit sourire aux lèvres avant que l’un d’entre eux ne dise :

« C’est bon, hein ? Je vous conseille de bien manger car ensuite, vous risqueriez de tout recracher. Faites attention quand même à ne pas trop manger. »

« Hum ? Hein ? Qu’est-ce que vous êtes en train de raconter ? » demanda Lisian, peu amusée à parler avec les quatre gamins en face d’eux.

« Oh … Tout simplement que vous allez devoir vous battre contre nous. On préfère vous prévenir avant que vous ayez trop mal pour pouvoir parler. »

« Un petit peu prétentieux, n’est-ce pas ? » dit l’adolescent aux cheveux violets, terminant son petit-déjeuner sans même s’offusquer des paroles des enfants.

« Seuls ceux qui ont la puissance peuvent se permettre ce genre de prétention. »

Et en plus de ça, il était beau-parleur le gamin aux habits orange. Rien que ça … Enfin bon … Entre dire et faire, tout était bien différent. Ils allaient voir ça sur le terrain, quand ils allaient s’affronter, ça serait aussi simple que ça pour leur permettre de voir ce qu’ils valaient réellement, n’est-ce pas ? Aucun des membres du quatuor n’était inquiet.

« Vous allez vous combattre jusqu’à ce que l’un d’entre vous abandonne. » dit l’un des Libegons en s’adressant aux huit enfants. « Les Kraknoix sont priés de ne pas utiliser toutes leurs capacités sauf si cela s’avère nécessaire. »
Kraknoix ? C’était donc les enfants des Libegons ? Il se mettait déjà en position de défense, avec son armure dorée sur son corps alors qu’il attendait le Kraknoix. Celui-ci ne tarda pas à arriver, donnant un simple coup de poing dans l’armure. Le garçon aux cheveux blonds recula de deux pas, plus qu’étonné. Il avait senti le coup … Il l’avait bien senti !

« Déjà terminé ? Ca n’a même pas duré trente secondes ! »

Il se tourna brièvement vers la voix d’un enfant. Férast était au sol, assommé par le coup d’un des Kraknoix. Comment c’était possible ? Comment c’était …

« Tu ferais mieux de ne pas te détourner du combat. » répondit son adversaire, le frappant avec violence au niveau du visage. Il avait peut-être son casque mais ce coup … Il l’avait tellement bien senti ! Il pencha en arrière mais se redressa, secouant sa tête. Il avait failli perdre conscience sur le coup !

« C’y était presque … Pfiou … Mais qu’est-ce que vous êtes ? »

« Oh ? Il va en falloir plusieurs pour que tu t’écroules ? Je pensais qu’un seul suffisait. »

Et bien, il pouvait toujours rê … Un second coup vint le frapper, puis un troisième, un quatrième et ainsi de suite. Il n’avait plus ressenti ça depuis des années … depuis le début de ses entraînements contre Olistar. C’était quoi cette différence entre eux ? Cette impuissance qu’il ressentait ? C’était tout simplement … impossible.

« Au moins, tu as réussi à tenir un peu plus que tes deux compagnons. » ironisa le Kraknoix, le garçon aux cheveux blonds étant à peine conscient. Il pouvait voir Férast et Lisian qui étaient aussi au sol. Les deux avaient repris connaissance. Il ne restait plus qu’Olistar.

« Purée … T’es plus résistant que les autres ! Mais tu tomberas pour les rejoindre ! » s’écria le Kraknoix alors que le Rapion évitait avec agilité les différentes attaques du jeune garçon.

« Hum ? J’ai plusieurs années d’expérience … Pensais-tu vraiment pouvoir réussir à me battre comme les autres ? Je suis l’ambassadeur des Rapions et des Drascores. Si je ne suis pas capable de me défendre tout seul contre une agression, je ne mérite pas ce titre. Maintenant, il est l’heure pour toi d’aller dormir. Les enfants à ton âge ont besoin de sommeil. » dit le Rapion calmement.

« Attends un peu ! Tu vas voir ce que tu … »

« Je t’ai demandé de dormir. Fin du combat. » termina d’annoncer Olistar avant qu’une longue queue n’apparaisse dans son dos. Un dard se trouvait au bout, venant se loger en plein cœur du Kraknoix. Celui-ci s’écroula au sol, pris légèrement de spasmes avant de s’endormir. Ca avait été aussi … simple que ça ?

Chapitre 40 : Dragons du désert

Chapitre 40 : Dragons du désert

« Earnos ? Est-ce que ça va ? » demanda d’une voix inquiète Olistar, le ton utilisé étant bien plus doux que toutes les autres fois.


Le jeune garçon aux cheveux blonds ne lui répondit pas, continuant d’avancer comme si de rien n’était. Il n’entendait rien du tout … Il ne voyait rien du tout … Il ne faisait qu’obéir à son corps. Son corps ne faisait répondre qu’à cette attaque incessante de la tempête de sable.

« Qu’est-ce qui se passe avec Earnos ? Il m’effraie un peu … pas en lui-même mais plutôt par rapport à ce qui lui arrive. Pourquoi est-ce qu’il ne t’a pas répondu ? »

C’était maintenant autour de Lisian de se poser des questions, cherchant à converser avec Olistar pour avoir une réponse. Férast, quant à lui, restait muet comme le Coconfort. Le Rapion poussa un léger soupir, haussant les épaules avant de dire :

« Je ne sais pas le moins du monde. Je ne vois pas ce qui se passe avec lui … Mais on ferait mieux de le surveiller au cas où. Il ne faudrait pas qu’il lui arrive un problème. »

Un problème ? De quelle sorte ? Ce n’était pas en lui disant ça qu’il allait la rassurer ! Pourtant, grâce à Earnos, la tempête de sable n’était plus rien, loin de ça même. Ils allaient bientôt finir par en terminer avec elle… jusqu’à ce que ce fichu peuple du désert accepte leur venue ! C’était aussi simple que ça !

« Quand est-ce que c’est terminé ? Earnos, tu peux parler maintenant ? »


Olistar continuait de chercher à lui faire la conversation mais ça ne servait à rien. Le jeune garçon aux cheveux blonds était plongé dans son monde, celui où il luttait contre cette tempête. Puis finalement, la tempête se fit plus douce, plus calme, plus tranquille … avant de disparaître complètement. Quand ce fut le cas, la première chose qui se passa fut l’écroulement du Coconfort dans le sable.

« EARNOS ! » hurla l’Olistar, encore plus fortement que la Cheniti.

Déjà, il était accroupi, retournant Earnos pour pouvoir voir son visage. Il lui retira son casque, le garçon respirant bruyamment, dégoulinant de sueur. Il semblait avoir produit un effort surhumain. Il ouvrit ses yeux rubis à moitié, murmurant :

« La tempête est terminée … n’est-ce pas ? Alors … Si c’est bon … Nous pouvons … donc continuer … Nous devons trouver ce peuple. »

« Le choix qu’elle a fait fut l’un des meilleurs de son existence, Earnos. » chuchota doucement Olistar, passant trois doigts sur la joue du jeune garçon.

Celui-ci se releva avec rapidité, retirant le sable sur son armure dorée. Il reprit le casque que Lisian lui tendait. Elle avait un petit sourire intimidé aux lèvres. Il fallait dire qu’après une telle démonstration, elle aussi savait qu’elle avait fait le bon choix. Mais maintenant qu’ils avaient passé la tempête, qu’est-ce qu’ils allaient faire ?

« La tempête est en train de revenir … » dit calmement Férast.
Quoi ? Ils n’abandonnaient donc jamais la partie ? Ils ne comprenaient pas quand il fallait reconnaître leur défaite ? Earnos en avait assez fait ! N’avait-il pas assez prouvé leur valeur ? Même s’il était du genre souvent bien calme, il avait aussi ses limites et là, ce fameux peuple du désert commençait à le mettre à bout.

« La tempête n’est pas aussi violente qu’auparavant … »

C’était maintenant Earnos qui avait pris la parole, commençant à marcher à travers la tempête, n’ayant aucun mal à pénétrer à l’intérieur. Qu’est-ce … Ah oui … Ils pouvaient marcher sans problèmes. Par contre, ils devaient suivre le chemin d’Earnos. Celui-ci était normal, contrairement à auparavant.

La tempête … Elle les guidait, n’est-ce pas ? C’était facile à deviner quand on voyait avec quelle aisance ils se déplaçaient dans cette tempête. C’était aussi simple que ça … Mais pourtant, cela revenait à se faire manipuler. Ils étaient en train de les guider … pour les éloigner d’eux. Pourtant, personne ne prit la parole.

« La tempête recommence à se faire plus douce … Il semblerait que nous soyons bientôt définitivement sorti. » annonça Earnos.

« C’est exact, jeune garçon aux cheveux couleur soleil. »

La tempête disparut complètement, comme pour répondre aux paroles de la voix féminine qui venait de s’exprimer. Voilà … Maintenant qu’il n’y avait plus de tempête, ils pouvaient voir autour d’eux. Cinq personnes … Il y avait cinq personnes en face d’eux. Tous portaient des robes de couleur verte, brune comme le sable et orange. Tous avaient leurs visages encapuchonnés alors que la voix féminine reprenait, provenant de la personne au milieu :

« Ainsi … C’est donc toi … qui a réussi à traverser notre tempête ? Normalement, cela ne devrait pas être possible et pourtant … La réalité est là … en face de nous. Surprenant de la part d’un … « simple » Coconfort si je puisse dire. Tu es loin d’être le plus imposant des insectes, dans toutes les catégories qui existent et pourtant, ton corps est d’acier et ton âme est de fer, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce que vous voulez … dire par là ? » demanda le garçon dans son épaisse armure dorée. Les personnes encapuchonnées se regardèrent entre elles, semblant étonnées de la réponse d’Earnos. La voix féminine reprit calmement :

« Visiblement … Tes capacités sont insoupçonnées … Que faites-vous donc dans le désert ? Un tel groupe, composé principalement d’enfants, n’aurait jamais dû parcourir une telle distance … mais surtout arriver jusqu’à nous. »

« Êtes-vous le peuple du désert ? » demanda le jeune garçon aux cheveux blonds.

« Si tel est le cas, que peut faire le peuple du désert pour toi ? »

« J’ai plusieurs questions à leur poser … sur le royaume des insectes, sur les Munjas, sur tellement de choses. Ils ont les réponses, il semblerait. »

« Alors tu te trouves au bon endroit, petit homme. »

Petit homme ? Il retira son casque doré, haussant un sourcil devant une telle appellation. C’était bizarre qu’on le nomme comme ça. Qu’est-ce qu’il avait fait de spécial ? Les deux groupes ne parlèrent pas, seul lui et cette femme tenaient la conversation.

« Je vois … d’ailleurs que tu me sembles être très spécial, n’est-ce pas ? » annonça une nouvelle fois la personne au centre du groupe en face de lui. Qu’est-ce qu’il avait de spécial maintenant ? Il commençait à nager en eau trouble, ne comprenant vraiment pas du tout où il se trouvait … ou du moins ce qui se passait.

« Est-ce que vous pouvez me donner plus d’explications s’il vous plaît ? Je crois que ça risque d’être ma première question … enfin, si ça ne vous dérange pas bien entendu. »

« Cela ne me dérange pas le moins du monde et je vais donc te répondre. Tu es accompagné d’un Rapion, une race qui n’a pourtant au départ, aucune chance de se lier avec une autre. Ensuite, une Cheniti … Si elle est avec toi, c’est qu’elle est soit intéressée par ta personne, donc que tu es spécial, soit par l’un des deux autres garçons à tes côtés. Pour terminer, un Pomdepik. D’après le regard qu’il a, il semblerait qu’il soit en bon chemin pour devenir un futur Foretress. Là encore, le doute est permis sur qui est son maître mais il semblerait que ça soit toi … bien que je ne pense pas que tu le considères comme un esclave. »

« Vous en savez vraiment des choses … Vous êtes vraiment le peuple du désert alors. Je suis bien tombé ! Tant mieux alors ! Cette marche dans le désert … valait le coup. »

« Un tel nom … Le peuple du désert … pourrait nous confondre avec les Rapions et les Drascores. Bien que nous soyons tout aussi éloignés du royaume des insectes qu’eux bien que cela ne soit pas pour les mêmes raisons, nous avons notre propre nom. »

Finalement, la personne au milieu des cinq êtres encapuchonnés retira la capuche qui recouvrait son visage. Dévoilant deux longues tresses de couleur émeraude, elle avait deux magnifiques yeux rubis alors qu’elle semblait avoir une trentaine d’années. Pourtant, son visage restait beau et juvénile en même temps. C’était assez bizarre.

« Nous sommes les Libegons, un peuple parmi les plus anciens existants du royaume des insectes. Nous sommes considérés comme les dragons du désert. Nous avons quitté le royaume il y a de cela des siècles, voir des millénaires. La présence d’une autre race d’insectes sur nos terres est quelque chose d’exceptionnel. Néanmoins, je ne pense pas qu’il soit l’heure de parler de cela. Vous êtes exténués, surtout toi … jeune garçon. Quel est ton nom ? » demanda la femme aux tresses vertes.

« Ear … Earnos … mademoiselle. » répondit-il en tremblant alors qu’elle s’approchait de lui. Lorsqu’elle fut à quelques centimètres de lui, il s’écroula contre son corps, la femme n’ayant aucun problème à le tenir contre elle malgré la lourde armure dorée.

« Et bien, Earnos … Toi et tes amis êtes les bienvenus chez nous. Veuillez nous suivre. Nous allons vous emmener dans un endroit où vous pourrez vous reposer. » annonça la Libegon tout en soulevant le garçon aux cheveux blonds avec facilité. Ils avaient finalement réussi à atteindre leur objectif : trouver le peuple du désert.

Chapitre 39 : Un mur impossible à stopper

Chapitre 39 : Un mur impossible à stopper

« Lisian … Sincèrement, arrête. C’est vraiment perturbant. » murmura Earnos alors que Lisian était toujours accrochée à son bras.
Une bonne semaine était passée mais chacun s’adaptait à la nourriture qui consistait simplement à des cactus. C’était aussi simple que ça … Mais voilà … Ils n’avaient pas le choix et aucune ne s’en plaignait. On ne pouvait pas tout avoir dans son existence. C’est pourquoi ils continuaient d’avancer sans même réellement savoir où ils allaient.

« Hors de question ! Je n’ai surtout pas envie de me perdre ! » répondit la jeune fille.

« Tu ne risques pas de te perdre, Lisian. Tu le sais aussi bien que moi. »

« Non, je ne suis pas aussi sûre que toi à ce sujet. Je ne veux surtout pas te lâcher ! » s’écria-t-elle. Mais zut alors ! Pourquoi est-ce qu’elle ne voulait pas comprendre qu’il en avait assez d’être agrippé de la sorte ? Ce n’était pourtant pas difficile à comprendre. Il tenta de la repousser mais rien n’y fit. D’ailleurs, il avait remarqué quelque chose d’étrange et de singulier pendant ces derniers jours.

Lisian … Lisian ne s’adressait jamais à Olistar ou Férast. Du moins, sauf quand il leur parlait. Alors, elle tentait de se mêler à la conversation et de se rendre plus intéressante. C’était une impression malsaine et mauvaise … comme si elle voulait essayer de s’accaparer tout son être, que ça soit son corps physique ou alors ses paroles. Elle ne voulait pas le lâcher … mais en même temps, elle ignorait ouvertement le Rapion et le Pomdepik. Et ça, il ne trouvait pas du tout que c’était plaisant, loin de là.

« Lisian, tu pourrais aussi parler à Férast et à Olistar hein ? »

« Je n’en ai pas envie, je ne vois pas pourquoi je leur parlerai. » répliqua la jeune fille sur un ton effronté. Elle ne semblait même pas comprendre le mal qu’elle était en train de faire.

« Ce n’est pas bien grave, Earnos. Si elle veut s’intéresser uniquement à ta personne, ça ne concerne qu’elle. Pour ma part, je ne vois pas ce que j’aurai à lui dire. » annonça Olistar, haussant les épaules avant de regarder autour d’eux.


Heureusement qu’Olistar était là pour les guider justement. Sans lui, ils se seraient perdus … ou plutôt, ils se seraient encore plus perdus. Il le savait très bien. Mais bon, qu’est-ce qu’il pouvait faire contre ça ? Rien du tout. Et Lisian qui ne le lâchait pas d’une semelle. Elle était vraiment collante ! Il avait l’impression de retrouver Herakié mais en pire ! Et c’était peut-être parce qu’il était plus grand maintenant mais ça devenait plus qu’exaspérant.

« Lisian … Relâche-moi maintenant. » murmura-t-il sur un ton sec.

« J’ai dit que … Bon d’accord. D’accord … Pfff … Mais on se donne quand même la main. » annonça la jeune fille aux cheveux bruns en le regardant après quelques secondes.

« On peut faire cela … si tu veux vraiment ne pas te perdre. Mais ne recommence plus ça. » termina-t-il de dire sur le même ton qu’auparavant. Est-ce qu’il était en colère ? Elle n’osa pas poser la question mais il était vrai qu’il parlait d’une voix un peu … froide.

D’autres jours s’écoulèrent mais aucune avancée. Finalement, ils durent faire une pause à cause de la fatigue et de la chaleur. Heureusement qu’Olistar était là, heureusement qu’il était là, il n’arrêtait pas de se dire ça quand il voyait le Rapion. Sans lui, ils seraient déjà morts tous les trois, depuis longtemps même.

« Puis-je proposer une idée, Earnos ? » demanda Férast.

Sur le coup, le Coconfort comme les deux autres enfants clignèrent des yeux plusieurs fois, semblant abasourdis par ce qu’ils venaient d’entendre. C’était bien … Férast qui venait de dire cela ? Celui qu’ils connaissaient tous ? Earnos fit un petit geste de la main en disant :

« Pourquoi pas ? Elle ne peut pas être mauvaise pour que tu veuilles prendre la parole. »

« Mon idée est très simple : quittons ce désert et n’en revenons plus. Je ne crois pas que ça soit possible de travers le désert. Nous devrions faire marche arrière. »

« Impossible. » coupa Olistar, les trois têtes se tournant vers eux. « On ne peut pas revenir en arrière, malgré tout ce que tu désires. La raison est simple : nous sommes perdus dans ce désert. Est-ce que tu te rappelles de chaque chemin que nous avons pris dans le sable depuis plus de dix jours, voire deux semaines ? Si tel est le cas, on a nos chances. Si tu te trompes, c’en est fini de nous. Je me base par rapport à ce que nous faisons. »

« Je suis d’accord avec Olistar, désolé Férast. Nous n’allons pas abandonner maintenant alors que nous ne savons pas si nous sommes proches ou non. Olistar nous guide vers les endroits où se trouvent le plus de Cactus pour que nous puissions survivre. C’est grâce aux gourdes remplies d’eau que nous survivons … C’est grâce aux fleurs cueillies par Olistar que nous avons à manger. On ne peut pas arrêter maintenant. »

« Je comprends. Pardonnez-moi pour cette idée, Earnos. » murmura le Pomdepik, baissant la tête d’un air déçu. Earnos reprit aussitôt, sentant qu’il avait fait une bêtise :

« Mais attends un peu, Férast ! Si tu en as d’autres, je serai ravi de les écouter ! N’est-ce pas, Olistar ? N’est-ce pas, Lisian ? Ca fait du bien que tu proposes ça ! »

« Oui, bien entendu. Et ton idée n’est pas stupide, loin de là. Je comprends parfaitement que tu voudrais rentrer mais maintenant, ce n’est plus possible. » continua le Rapion après les paroles du Coconfort. C’était vrai que c’était spécial et ils ne devaient surtout pas abandonner ça ! Pour une fois qu’il prenait la parole …

« T’est du genre à ne pas l’ouvrir inutilement, c’est tout, le Pomdepik. » conclut Lisian en pouffant d’un air hautain. Même si ça n’en donnait pas l’impression, elle venait aussi de le complimenter, c’était donc une bonne journée.

« D’accord … Mais alors, nous devrions reprendre la route le plus tôt possible. » termina de dire Férast avant de se lever.

Oh bien entendu ! Ils étaient tous d’accord sur ce point. Les trois autres enfants vinrent se lever à leur tour. Il valait mieux pour qu’ils repartent le plus rapidement possible. Même s’ils ne savaient pas où se rendre, avec de la chance ou peut-être quelques recherches, ils finiraient par trouver des indices sur la localisation de ce peuple du désert.

« C’est quoi cette tempête ?! »

La nuit allait tomber … ou presque … mais avec une telle tempête … C’était impossible d’espérer dormir ou mettre une tente. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et Lisian qui avait crié pour avoir une explication ! Les trois garçons restaient stoïques, chacun comme à son habitude. Ce fut Olistar qui brisa le silence :

« Ils sont de l’autre côté … Ce sont eux qui veulent nous empêcher d’avancer. »

« Le peuple du désert veut nous empêcher de les trouver ? C’est cela ? » demanda Earnos pour confirmer les dires du Rapion.

« Je réitère mon idée de faire marche arrière. Nous ne sommes pas la bienvenue, Earnos. » dit Férast, Lisian répondant aussitôt :

« Je suis d’accord avec le Pomdepik sur ce point. Ça me tente pas vraiment … »

« Hors de question de reculer maintenant. Restez derrière moi, nous allons traverser cette tempête. » affirma le garçon aux cheveux blond dans son armure dorée.


Le peuple du désert … Ceux qui avaient des réponses à ses questions … Sur Douély, sur le royaume, sur le passé du royaume … Sur tout ce qui se passait ! Il n’allait pas reculer maintenant … NON ! Ses deux rouges semblèrent briller avant qu’il ne lève le pied droit pour l’abaisser quelques centimètres plus loin devant lui. La tempête se fit bien plus violente, Olistar comme Férast et Lisian se retrouvant renvoyée en arrière. Seul Earnos était encore debout, continuant d’avancer comme si de rien n’était.

« Diri … Diri … Mettez-vous derrière lui et vite ! »

Olistar venait de crier, se redressant tout en aidant Lisian et Férast à faire de même. Rapidement, les trois enfants se placèrent derrière Earnos. C’était bizarre … Ils pouvaient marcher facilement derrière lui … comme si le vent ne venait pas les atteindre. D’ailleurs, pas un seul grain de sable ne les toucha.
Tous pouvaient voir que le sable passait à côté d’Earnos comme repoussé par quelque chose d’invisible et pourtant, bien présent. Ils n’avaient aucun souci pour marcher et pourtant la tempête redoublait d’effort pour tenter de les repousser. Pendant un court instant, les pieds d’Earnos glissèrent en arrière, le jeune garçon aux cheveux blonds serrant les dents sous son casque doré. Il murmura :

« Mon corps est d’acier, mon âme est de fer … Empêchez-moi d’avancer, vous ne ferez que retarder ma venue. Continuez donc … inlassablement … mais vous ne pourrez m’arrêter. »

Un court moment, les yeux du Rapion s’écarquillèrent. Ce qu’il venait de voir devant Earnos … Une sorte de mur. C’était un mur invisible. Le garçon aux cheveux blonds venait de créer de quoi lutter contre la tempête. Et ils allaient traverser cette tempête grâce à lui ! Il était sûr d’avoir fait le bon choix en lui faisant confiance. Il n’y avait pas à regretter sa décision.

Chapitre 38 : Mieux se comprendre

Chapitre 38 : Mieux se comprendre

« Pourquoi avez-vous décidé de venir avec moi sincèrement ? »

Il posa la question qui le taraudait depuis une demi-heure. Il fallait dire qu’ils avaient accéléré le rythme après l’attaque sur les Scorvols. Maintenant, le désert n’était plus si loin que ça. Il était même à portée de vue d’après ce qu’il remarquait.

« Oh … Si tu savais réellement, Earnos, je pense que tu serais surpris. » murmura Olistar avec un petit sourire aux coins des lèvres. Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’aimait pas vraiment quand Olistar disait une telle chose. Ca l’inquiétait et ça l’effrayait un peu, il devait l’avouer.

« Je vous suivrais où vous irez, c’est tout, Earnos. » répondit Férast calmement, comme à son habitude. Lui, de son côté, il s’attendait à une telle réponse. C’était bien ce qui collait au personnage. D’ailleurs, ce petit voyage allait lui permettre de modeler un peu mieux le comportement de Férast. Il était hors de question de le laisser dans un tel état.

« Moi, c’est parce que j’ai décidé de t’accompagner, c’est tout ! Il est normal qu’une femme accompagne son futur mari non ? Moi, je trouve ça normal et logique ! » dit Lisian avec un grand éclat de rire, venant prendre le bras d’Earnos entre les seins.
Il tenta de la repousser mais visiblement, ça ne servait à rien. Elle était accrochée, très bien accrochée même .Trop bien … Ça lui rappelait quelqu’un … Une certaine Scarhino. Ce n’était pas déplaisant, juste bien gênant.

Bon … Et bien, si maintenant, il avait affaire à ses trois compagnons, il savait à quoi s’attendre. Et voilà … A force de parler, ils arrivèrent aux abords du désert. Du sable … Du sable … Que du sable à perte de vue … Oh … Et quelques cactus aussi. Olistar dût remarquer son air un peu étonné, lui disant :

« Ne t’inquiète donc pas, ça parait impressionnant comme ça mais ça ne l’est pas vraiment. Ce n’est pas aussi monstrueux que tu pourrais le croire. »

« Je ne suis pas inquiet … Juste que je préfère me poser les bonnes questions maintenant : comment va-t-on faire pour manger et boire ? Je ne crois pas que les cactus soient comestibles. » répondit-il calmement.

« Et c’est là que tu te trompes ! Ne t’en fait donc pas, je pense que tu seras plus qu’agréablement surpris par le désert. Par contre, c’est juste un peu chaud. »

Pourquoi est-ce qu’il se sentait autant en confiance grâce à Olistar ? Il ne savait pas le moins du monde. Mais pourtant, il fallait le reconnaître : Olistar inspirait la confiance en soi. Il semblait si sûr de ce qu’il disait et faisait. Rien à voir avec lui qui était bien trop souvent en proie au doute ces derniers jours.

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Que tu risques d’avoir un régime peu diversifié … mais au moins très nourrissant. On survivra dans le désert, tu n’as pas à t’en faire, Earnos. »

Et pour cause ! Lorsqu’après plusieurs heures de marche, ils furent obligés de se reposer, il put voir où voulait en venir Olistar. C’était … C’était si normal … quand il le regardait faire. L’adolescente aux cheveux violets tranchait un cactus dans le désert, le retournant toue en coupant les épines pour éviter que cela ne pique.

« Et voilà le résultat … Regardez donc à l’intérieur. »

De l’eau ? Il y avait vraiment de l’eau dans ces cactus ? Il n’était pas au courant. Du moins, il venait d’apprendre quelque chose qu’il ne pensait jamais savoir de toute sa vie … s’il n’avait pas décidé de venir dans le désert.

« Et regardez donc les fleurs de ce cactus, vous voyez ? Elles sont comestibles. Bien entendu, comme je te l’avais annoncé, Earnos, ça ne sera pas le meilleur des repas mais … »

« Ca sera toujours meilleur que ce que nous mangions à l’armée dans le château. » rétorqua Earnos, Olistar restant muet pendant quelques secondes avant d’éclater de rire.

« C’est vrai … C’est vrai … Il faut dire que les repas là-bas sont parfois plus que douteux. »

« D’où est-ce que tu sais tout ça, Olistar ? Ca m’étonne quand même … Je ne me serai jamais posé la question avant aujourd’hui … de savoir que le cactus était comestible. » reprit néanmoins Earnos, Olistar lui faisant un petit sourire amusé.

« Tout simplement car j’ai vécu dans le désert. Je te le rappelle encore une fois, Earnos ? Je suis un habitant du désert à la base. Même si cela faisait quand même pas mal de temps que je n’étais pas revenu ici … Je ne peux pas oublier mes origines. »

Il marquait un point là-dessus. Il provenait du désert. Il fallait dire que depuis quelques années, il ne le voyait qu’au château ou dans le royaume alors bon … Olistar était quand même un Rapion bien spécial n’est-ce-pas ? Il l’observa pendant quelques secondes, penchant la tête sur le côté. Pourtant, une forme féminine se jeta sur le dos du Coconfort, le faisant s’écrouler sur le sable loin d’être chaud. Et oui, ils étaient partie en pleine nuit, là, le soleil venait à peine de se lever.

« Earnossssss ! Arrête donc de regarder qu’Olistar ! Tu ne vas quand même pas me faire croire que tu aimes les hommes juste pour ne pas être avec moi hein ? »

« Mais non … Je n’ai jamais dit ça. Par contre, tu me fais mal, Lisian. Tu peux descendre s’il te plaît ? Avec cette armure sur le corps, je me demande même comment tu as réussi à me faire tomber dans le sable. »

« Oh … J’ai juste un peu de force, ce n’est rien de bien imposant mais ça suffit pour ce genre de cas ! » dit en rigolant la jeune fille recouverte de quelques morceaux de pierre sur le corps.

Bon et bien … Si elle ne voulait pas se lever, il allait tout simplement la forcer un peu. Sans réelles difficultés, contrairement à ce qu’il pensait, il se redressa, Lisian s’accrochant bien autour de son cou. Cette armure dorée … Il allait sûrement calciner à l’intérieur avec les températures du désert. Néanmoins, c’était une protection plus que nécessaire et il ne pouvait pas se résoudre à l’abandonner.

Et voilà … Une première journée dans le désert était passée. Il avait du mal à croire à cela mais bon … D’ailleurs, toute la journée, il avait porté Lisian sur ses épaules. Avec une telle armure, ce n’était pas un poids supplémentaire qui allait le déranger. Et là, pendant la nuit, alors que le froid arrivait à vive allure, ils étaient tous endormis dans la même tente. Il fallait dire qu’il fallait se tenir un peu chaud à cause du froid du désert.

« Lisian, arrête d’en profiter ! »

« Mais j’ai froid, Earnos ! » répondit la jeune fille, se collant bien à lui tandis qu’Olistar et Férast étaient chacun d’un côté et de l’autre d’Earnos.

« Avec tout ce que tu as sur le corps, tu te moques de moi non ? Olistar, c’est normal qu’il fasse aussi froid la nuit ? » dit-il en changeant de conversation.

« C’est normal, tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. C’est comme ça que l’on s’habitue aux fortes et basses températures chez nous. »

« Je vois … Je vois … Mais tu penses qu’on va mettre beaucoup de temps avant de trouver ce fameux peuple du désert ? » demanda une nouvelle fois Earnos.

« Cela dépend … Tu n’as aucune information à ce sujet, je pense non ? »

« A part peut-être qu’il s’agit de la même race que celle de l’homme qui est toujours aux côtés du roi, je ne crois pas en connaître d’autres. »

« Les insectes du désert. » murmura calmement le Rapion, tournant son visage vers Earnos.

« Hum ? Qu’est-ce qu’il y a ? Ah … Elle semble s’être endormie. Férast aussi. Ca me fait quand même bizarre d’être entouré par plusieurs personnes. »

« Ce n’est pas une si mauvaise chose non ? » dit doucement Olistar, le garçon aux cheveux blonds soupirant faiblement.

Il n’était pas sûr que ça soit mauvais oui … Enfin, il ne trouvait pas ça déplaisant, il devait l’avouer. Il passa une main le long du dos de Lisian, celle-ci tremblant un peu, marmonnant quelques paroles dans son sommeil avant de serrer un peu plus contre lui.

« Je ne sais pas vraiment en même temps. Tout ce que je veux, c’est trouver ce peuple du désert et obtenir des réponses à mes questions. »

« Qui sont ? » questionna le Rapion.

« Oh … Rien de bien important … Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. »

Hum ? Raison de plus pour se méfier. Earnos lui cachait quelque chose … Mais n’était-ce pas pour cela qu’il l’accompagnait ? De toute façon, lui-même, de son côté, cachait quelque chose au jeune garçon aux cheveux blonds. Les deux garçons vinrent s’endormir quelques minutes plus tard, tous devant réfléchir à ce qui allait se passer dès demain … et dans les prochains jours. La recherche du peuple du désert ne faisait que commencer.

Chapitre 37 : Des compagnons pour la route

Chapitre 37 : Des compagnons pour la route

« Aller … Le désert n’est pas si loin que ça. » murmura le garçon aux cheveux blonds. Il devait juste accélérer le rythme. Il avait décidé de continuer … et de ne pas abandonner. Ce n’était pas le moment de flancher alors que … Non. Personne ne comptait sur lui car personne ne l’attendait, personne n’était au courant de ce qu’il comptait faire.
Il aurait aimé en rire mais il était rarement d’humeur joyeuse. Sa main passant sur son front, il poussa un léger soupir, ses pas se faisant plus rapide tandis qu’il se sentait quand même plus anxieux. Il ne savait pas pourquoi … mais quelque chose clochait ou flanchait non ? Ce n’était pas normal … Il y avait un problème, non ?
« Tiens donc, un simple gamin qui se balade hors de son lit en pleine nuit. Des fois, ils ne sont vraiment pas très intelligents, hahaha. »

Il mit aussitôt ses deux mains en croix devant lui, se prenant un violent coup qui ne fit pourtant que le reculer. Cette voix moqueuse et masculine … Elle provenait d’un adulte et d’après ce qu’il avait entendu, elle était loin d’être sympathique. Cela ne tarda pas à se confirmer lorsqu’il aperçut un Scorvol en face de lui.

« Et bien ? Qu’est-ce que tu fous dehors à cette heure-ci ? Tu ne sais pas que sortir de ton petit village est plus que dangereux ? Dommage pour toi mais ton papa et ta maman risquent de ne plus te revoir ! Crève, gamin ! » hurla le Scorvol.

Pourtant, au bout de deux minutes d’attaques incessantes, l’homme était essoufflé alors que les bras d’Earnos étaient recouverts par des marques. Mais il était toujours debout et loin d’être blessé. Il posa son regard rubis sur le Scorvol, ne prenant pas la parole. L’homme fut plus qu’irrité, grognant et marmonnant entre les dents :

« Petit connard de Coconfort … J’aurai dû me douter en voyant cette façon de se protéger. Tu crois vraiment qu’un gamin comme toi va pouvoir tenir plus longtemps ? »

Il ne lui répondit pas, restant parfaitement muet. Dans ce genre de situations, autant laisser l’autre s’égosiller car ça le fatiguerait. De son côté, il n’avait pas besoin de parler. Pourtant, plus il restait silencieux, plus l’homme s’emportait et s’énervait. Cinq nouvelles minutes passèrent et de son côté, il avait lancé quelques petites attaques avec sa foreuse. Résultat, c’était le Scorvol qui était blessé alors que lui n’avait que quelques marques.

« Tu te fous de ma gueule ? Tu te fous de ma gueule ? Comment est-ce qu’un gamin comme toi peut me blesser ? Moi ? »

« Je faisais partie de l’armée … » murmura faiblement le jeune garçon aux cheveux blonds.

« Toi ? Dans l’armée ? Ah putain ! Je me disais bien qu’il y avait un truc qui cloche ! Mais même pour ça, tu n’es pas le premier que je bute … Ce n’est pas normal ! »

Ce n’était pas normal et alors ? En quoi est-ce que ça l’intéressait ? Ce n’était pas son problème … Loin de là même. Alors si on pouvait le lancer tranquille et lui permettre tout simplement d’avancer et de continuer son chemin, ça serait bien mieux. Car il n’était pas là pour se battre contrairement à ce que croyait ce Scorvol.

« Qu’est-ce que tu essaies de faire ? De passer à côté de moi ? De t’enfuir ? Je ne te laisserai pas faire ! Ne te fout pas de ma gueule ! » s’écria le Scorvol.

« Je n’ai pas envie de me battre voilà tout … C’est pourquoi je ne chercherai pas à te combattre. C’est aussi simple que ça et … »

« Ben qu’est-ce que tu fous ? T’en mets du temps dans ta ronde ! » annonça une seconde voix, Earnos haussant un sourcil. Zut ! Voilà que deux autres Scorvols étaient présents ! Et il était maintenant entouré par les trois hommes.

« Y a juste un parasite qui pense pouvoir traverser notre coin en vie. Je tente de lui expliquer la vie mais ça n’a pas l’air de marcher. Il a plutôt la vie dure. » reprit le premier homme, celui qui tentait de le tuer depuis le début.

Tentait de le tuer … depuis le début. Dit comme ça, il remarquait maintenant quel était le problème. Il n’avait même pas eu peur de mourir. Ce n’était pas normal … de ne pas avoir peur de mourir … pour un garçon de son âge. Est-ce qu’avoir été un soldat l’empêchait de raisonner correctement ? Ce n’était pas impossible … loin de là mais quand même.

« T’es juste un boulet … Même pas capable d’éliminer ne serait-ce qu’un gamin. Tu nous faite honte. T’en fais pas, ça sera rapporté aux autres. »

« Ah non ! La ferme à ce sujet ! Vous avez qu’à essayer si vous êtes aussi malins ! »

Visiblement, ils n’allaient pas se priver. Qu’est-ce qu’il pouvait faire dans une telle situation ? Pas grand-chose à part se protéger. Il était maintenant un peu plus anxieux depuis qu’il s’était mis en tête qu’il allait mourir. C’était une réaction plus normale … bien plus normale … Finalement, ses parades avec ses mains ne servirent plus à grand-chose. Des entailles se présentèrent un peu partout sur son corps, signe qu’il était de plus en plus blessé.

« Et bien tu vois ? Suffit juste de le frapper un peu partout ! »

« C’est parce que nous sommes trois ! Sinon, ce gamin serait capable de se protéger de tous nos coups ! C’est plus simple à plusieurs ! » répondit le premier Scorvol.

« Ce n’est pas le courage qui vous envahit, les Scorvols. »

Hein ? Ce n’était pas lui qui venait de dire ça. Pourtant, les trois Scorvols s’arrêtèrent, le regardant avec rage. De quel droit il se permettait de les insulter de la sorte ? Il cherchait vraiment à crever ? Il allait avoir de gros problèmes puisqu’il le prenait de la sorte ! Les trois se lancèrent sur lui en même temps mais subitement, un dard se plant dans la gorge de l’un des Scorvols, le tuant sur le coup.

« Vous êtes priés de ne pas chercher … à blesser mon ami. » reprit la voix qu’il reconnut comme celle d’Olistar, en plus du corps du Rapion.

« Et mon petit ami ! » s’égosilla une nouvelle voix mais féminine cette fois-ci. Un rocher d’une taille deux plus grosse qu’un homme vint écraser un second Scorvol, le troisième reculant, plus que surpris. Ca voulait dire quoi ? Le gamin avait des renforts ?

« Comment des … Comment des … enfants peuvent réussir à nous … »

« Vous feriez mieux de vous enfuir. Nous ne voulons pas de mal. » chuchota une voix derrière le Scorvol, celui-ci sursautant en se retournant pour apercevoir un Pomdepik plus que particulier. Il avait plusieurs sacs sur le dos, dont l’un qui semblait assez imposant sur le coup. Le Scorvol serra les dents avant de s’écrier :

« Vous nous le payerez ! Vous ne sortirez pas de cet endroit vivant ! Je vous le promets ! Tenter de nous attaquer par surprise ! »

« Nous voulons seulement nous rendre dans le désert. » répondit Earnos avec calme, lui-même surpris de voir apparaître Olistar, Férast et Lisian. Ils étaient en pleine nuit, qu’est-ce qu’ils faisaient donc là ?
Le Scorvol sembla étonné d’entendre cela de la part du Coconfort avant de pester. Il s’éloigna pour s’enfuir, ne cherchant plus à blesser Earnos. Lorsqu’ils furent tous les quatre, il se tourna vers les trois enfants, disant :

« Pourquoi êtes-vous là ? Comment saviez-vous que j’étais ici ? »

« Pour la raison que tu as dit à ce Scorvol : nous nous rendons dans le désert … avec toi. »

« Hum ? Mais c’est beaucoup trop dangereux pour vous. Je ne peux pas vous laisser faire … Je suis vraiment désolé, Olistar. » répondit-il à l’adolescent aux cheveux violets, celui-ci faisant un petit sourire avant de faire un geste de la tête à Férast.

« Nous avons aussi récupéré quelque chose qui t’appartient … Quand tu as quitté l’armée des insectes, elle fut délaissée et mise de côté. Elle est à toi à la base car tu es la seule à la porter. » murmura faiblement Férast.

De quoi ? Attendez … Ce qu’il avait sur son dos, ce n’était quand même pas. Pourtant, le garçon se retourna, laissant tomber l’imposant sac qui doublait de taille par rapport aux autres. Il avait porté ça … sur son dos ? Ça ? C’était … C’était l’armure dorée ! Celle qu’il avait utilisée pour combattre les Scorvols et les Scorplanes.

« Nous avons eu le droit à un petit message de la part d’un homme aux cheveux verts. Tu dois bien le connaître puisqu’il a dit que tu comptais partir vers le désert. Il semblerait que tu sois à la recherche de quelque chose, n’est-ce pas mon amour ? Il est hors de question que je te laisse te mettre en danger sans que je m’en mêle. »

« Lisian … Je ne suis pas comme ça, sache-le. »

« Oui mais tu vas devoir reconnaître qu’à quatre, ça sera beaucoup plus facile si nous nous faisons attaqués, n’est-ce pas ? » rétorqua Olistar, montrant par là qu’au final, Earnos n’avait pas vraiment le choix.

« C’est beaucoup trop dangereux … mais ça sera plus plaisant ensembles. » termina de dire le Coconfort avant d’enfiler son armure. Maintenant, il avait moins à s’inquiéter … Il se sentait plus rassuré avec eux à ses côtés. La traversée allait commencer.

Chapitre 36 : Par soi-même

Chapitre 36 : Par soi-même

« Alors ? Qu’as-tu de beau à me raconter, Earnos ? » demanda la femme aux cheveux rouges, ressemblant de plus en plus à sa mère.

« Euh … Je ne sais pas trop … désolé … grande sœur. Je voulais juste venir te voir. »

Ah bon ? C’était une excuse un peu simple, non ? Pourtant, elle ne fit que lui sourire, le garçon aux cheveux blonds continuant de regarder le bambin qui était installé dans son berceau. Elle avait déjà quel âge ? Il n’était même pas sûr de ça … Il n’avait pas posé la question. Par contre, il y avait quelque chose qui l’intriguait.

« Où est ton mari, grande sœur ? Je ne l’ai pas vu dans la maison. » demanda-t-il.

« Tu parles de Saralos ? Eh bien, il travaille. Ça ne te semble pas normal ? Moi-même, je travaille à la maison car je ne peux pas la quitter à cause de Cassiopi. »

Elle marquait un point. Ca paraissait plus logique quand c’était dit de la sorte. Quel idiot sur le coup ! Enfin, ça ne s’arrangeait pas avec le temps. Il bredouilla quelques excuses, cherchant à se faire pardonner aussitôt en demandant :

« Et Saralos étudie toujours les étoiles dans le ciel ou non ? »

« Toujours … Moi-même, je les regarde chaque soir. Il me faut bien apprendre leurs noms si je veux être la digne femme de Saralos, n’est-ce pas ? » murmura-t-elle en rigolant.

C’était si bien d’être marié ? A voir Passy qui était si heureuse, il se disait que oui. Mais bon … En plus, les bébés étaient si mignons ! Maintenant qu’il était assez grand, il remarquait à quel point ils étaient affectueux. Dommage qu’il était bien trop jeune quand les deux dernières de sa famille furent nées. Maintenant, il pouvait rattraper le temps perdu.

« Que veux-tu boire, Earnos ? Et on parle de moi, on parle de moi … J’ai cru comprendre que tu avais été renvoyé de l’armée des insectes ? »

« Euh … Euh … Oui … C’est parce que j’ai commis une faute très grave. J’ai emmené la princesse Terria hors du château. Elle voulait prendre un peu l’air, à force d’être enfermée dans sa chambre. Tu sais … Même lorsqu’elle peut sortir pour son travail d’ambassadrice, et encore, et bien, elle est toujours entourée. Elle ne peut jamais être seule, sauf quand elle est dans sa chambre et encore … C’est pour ça que j’ai accepté sa proposition. »

« Ahlala … Et laisse-moi deviner … Papa et Maman n’étaient pas d’accord avec ça non plus ? Il faut dire qu’en tant qu’adulte responsable, ce que tu as fait était une grosse erreur, une énorme erreur même. Mais en même temps, maintenant … Je ne peux pas te reprocher ça. Je sais parfaitement que Terria a besoin d’être un peu libre. Ce n’est pas bon pour une enfant de son âge de n’avoir aucune possibilité de se mouvoir. »

« Comment ça se fait que tu ne dis pas princesse Terria ? » questionna-t-il, un peu surpris par l’absence de terme royal dans la bouche de sa sœur.

« Et bien ? Nous connaissons le roi et sa fille non ? Je ne vois aucun mal à l’appeler de la sorte. Il n’y a bien que toi dans la famille qui l’appelle encore par son statut royal. Ca a un certain charme en soi. D’ailleurs, tu ne crois pas qu’il est l’heure d’avoir une petite amie ? Tu as maintenant l’âge non ? »

« Vous n’arrêtez pas avec ça, toi et Cassina ! » s’écria soudainement Earnos, apeurant un peu le bambin dans le berceau. Aussitôt, il vint la calmer, tendant son doigt en souriant.

« Car c’est notre rôle de grandes sœurs de t’embêter sur ce point. D’ailleurs, à son âge, Cassina était déjà avec Raor non ? Alors, qu’attends-tu donc ? »

« Je ne veux pas en parler car je ne pense pas que ça soit important, grande sœur. » marmonna Earnos en détournant le regard. C’était un sujet qu’il n’appréciait pas vraiment … pas du tout même. Pourtant, la jeune femme reprit :

« Et bien ? Si tu veux, nous pouvons parler d’autre chose non ? Qu’est-ce que papa et maman ont dit à ton sujet ? Qu’est-ce qu’ils comptent faire maintenant ? »

« Ils ont décidé qu’il valait mieux que je recommence à forer … Enfin, selon eux, c’est la meilleure chose à faire. Maintenant que j’ai un corps plus musclé. »

« Hum. Je ne suis pas sûre que ça soit la meilleure idée à avoir. Mais de toute façon, là, tu me dis ce que papa et maman veulent que tu fasses … mais toi ? Maintenant, qu’est-ce que tu veux faire ou devenir ? » demanda-t-elle une nouvelle fois.

Il n’avait qu’une idée en tête. Une seule sur le moment. Elle n’était pas bien compliquée mais complètement aberrante, voilà tout. Il prit la parole, murmurant :

« Je comptais aller dans le désert. J’ai vu l’homme aux cheveux verts qui est toujours à côté du roi. Enfin … Il m’a dit de me rendre dans le désert et de trouver un peuple qui n’est pas les Rapions ni les Drascores. Est-ce que tu sais quelque chose à ce sujet ? »

« Sur le moment, ça ne me dit rien du tout, je suis désolée, Earnos. Mais tu as quand même réfléchit à ce que tu viens de dire ? Ce n’est pas une décision à prendre à la légère. D’ailleurs, depuis quand écoutes-tu aussi facilement les inconnus ? »

« Je ne sais pas … Il m’a donné l’impression de ne pas mentir … et de me confier une mission. Je ne sais pas exactement pourquoi mais c’est comme ça que je l’ai ressenti, grande sœur. Est-ce que je fais une bêtise si je vais dans le désert ? »

Elle poussa un petit soupir, arrivant à sa hauteur alors que Cassiopi dormait maintenant dans son berceau. Elle avait tout du petit ange, avec ses petites tignasses rouges qui se présentaient peu à peu sur le sommet de son crâne.

« Sûrement … Ca va être même une grosse bêtise. C’est un endroit dangereux … mais contrairement à maman et à papa, je pense qu’il vaut mieux que tu y ailles … mais accompagné. Essaie de trouver une personne ou deux en qui tu as parfaitement confiance. Ainsi, au moins, tu ne seras pas seul s’il y a un problème. »

« Merci Passy ! Tu es vraiment chouette comme grande sœur ! »

Il s’était redressé correctement, serrant sa grande sœur dans ses bras. Au moins, avec elle, il était sûr de son choix. Elle venait de confirmer ce qu’il pensait. Enfin, maintenant … Ce qu’il allait faire, c’était de prévenir ses parents qu’il ne comptait pas changer d’avis. En même temps … Il allait peut-être voir avec Férast, ça risquait de le changer ce petit voyage.

« Bon … Je crois que je vais partir. » annonça Earnos.

« Je crois qu’il est l’heure oui. Dis bonjour à papa et à maman de ma part, d’accord ? »

« Bien entendu, Passy ! Au revoir, Cassiopi. Lorsque je reviendrai, tu auras déjà un peu grandi depuis le temps, je pense. »

Aucune réponse de la part du bébé. Il fallait dire que puisqu’il était endormi, cela aurait été difficile de toute façon. Il embrassa sa grande sœur sur les joues avant de se diriger vers la sortie. Voilà tout … Il n’avait rien d’autre à faire. Il quitta la demeure de Passy, retournant vers la boutique de fleurs familiale.
Pourtant, lorsqu’il revint, il ne dit rien au sujet de sa conversation avec Passy. Il n’y arrivait pas … Il n’aimait pas mentir. Mais là … S’il prenait la parole … S’il leur disait … ce qu’il comptait faire, ça risquait de ne pas très bien se passer. Hum … Gloups …

« Et bien ? Tu ne dis rien ce soir, Earnos. Tu ne nous en veux pas, j’espère ? » demanda sa mère alors qu’il hochait la tête négativement. « On fait ça car c’est pour ton bien. Tu veux commettre une folie et on ne peut pas te laisser faire. »

Il ne répondit pas une nouvelle fois. Oui … Il était désolé, vraiment désolé pour eux … mais il était hors de question de ne rien faire. Il ne voulait pas rester là sans rien faire … Il était stupide, il le savait parfaitement mais bon. C’était ainsi et il ne pouvait pas changer. Il ne voulait plus rester un foreur, pas après ce qu’il avait vécu.


La nuit était tombée et il était pourtant toujours réveillé. Il était même debout, au beau milieu de sa chambre. Un sac déjà préparé, il prit une profonde respiration. Il était désolé, tellement désolé mais il en était ainsi. Avec discrétion, il quitta la demeure familiale, se dirigeant au travers des ruelles de son village. Il savait où se rendre … par où partir.

« Je suis sûr qu’ils vont m’en vouloir pendant de longs mois. »

Il avait soufflé cela alors qu’il marchait dans la nuit. Pourquoi est-ce que ça se passait ainsi ? Il était sûr qu’il allait au-devant de gros problèmes, de gros ennuis, très gros ennuis même mais bon … Il en était ainsi. Vraiment … Il se stoppa au beau milieu de la rue. Il n’y avait personne à cette heure, loin de là. Il avait embarqué aussi sa foreuse, prêt à l’utiliser au cas où il y aurait des soucis.

« Peut-être que je vais devoir me battre … Peut-être que je ne reviendrai plus … »

Peut-être que c’était la dernière fois … qu’il les voyait. Brrr … Maintenant qu’il y pensait, il n’était pas trop tard hein ? Il n’avait pas à avoir honte de ne pas partir mais en même temps … Ne pas continuer reviendrait à abandonner … S’il faisait cela, c’était pour connaître, pour apprendre la vérité. Pour retrouver Douély et protéger la princesse Terria … à distance.

Chapitre 35 : Un refus cinglant

Chapitre 35 : Un refus cinglant

« Earnos ? Est-ce que tu peux répéter ce que tu viens de dire ? J’ai cru très mal entendre. » murmura son père, alors que toute la famille était réunie … ou presque. Ses deux grandes sœurs n’étaient point-là.
« J’ai décidé de me rendre dans le désert sous les conseils de l’homme qui est toujours aux côtés du roi. Il m’a dit que là-bas, j’obtiendrai des réponses. »
« Arrête un peu tes idioties ! Tu ne crois pas en avoir trop fait ces dernier temps ? » s’écria soudainement le Dardargnan, tapant du poing sur la table. « Depuis quand es-tu devenu aussi irresponsable hein ? Réponds-moi donc mon fils ! Tu étais la fierté de notre famille ! »
« J’espère toujours l’être … Et je pensais que vous me feriez confiance. Je ne fais pas cela pour moi … Je n’ai jamais accompli ce genre de choses pour moi-même. »
« Nous le savons parfaitement … Ce que ton père veut dire, c’est que ce que tu comptes est juste stupide. Tu n’as jamais entendu parler de ces explorateurs Papilusion ? Ceux qui s’enfonçaient dans le désert sans jamais en revenir ? Et lorsqu’on les revoyait, ils semblaient complètement perdus et déboussolés ? Tu n’es pas fait pour la découverte et l’exploration et ce n’est pas parce qu’un homme proche du roi te l’a dit que tu dois l’écouter. » annonça sa mère avec calme tandis qu’il fronçait les sourcils avant de baisser la tête.
« Ça ne fait rien … Je pense que ce qu’a dit cet homme est juste et bon. » marmonna le jeune garçon aux cheveux blonds, visiblement peu enclin à ne pas partir.
« Tu es prêt à écouter d’illustres inconnus ? Au lieu de tes parents ? » demanda son père alors que les deux jeunes sœurs d’Earnos ne faisaient qu’écouter la conversation sans y prendre part. De toute façon, pour les deux, elles avaient encore du mal à comprendre ce qui se passait. Le Coconfort reprit la parole :
« Ce n’est pas du tout ça … Pourquoi devrais-je rester ici ? »
« Car j’ai discuté avec mon chef pour te reprendre. Il va falloir que tu fasses une période d’essai, comme tout débutant qui soit mais normalement, avec ton entraînement dans l’armée et tes nouveaux muscles, tu ne devrais avoir aucun mal à retrouver du travail. »
« Papa, est-ce que tu crois que je veux redevenir foreur ? » demanda le garçon aux yeux rubis.
« Qu … Quoi ? Et qu’est-ce que tu veux devenir ? Si tu penses à redevenir soldat, il en est hors de question. A cause de tes actes, la princesse fut en danger. Le roi refusera toute demande de ta part à ce sujet. »
« Non … Ca ne fait rien. Je vais aller voir Cassina dans l’autre boutique de fleurs de la ville voisine. » marmonna Earnos avant de se lever de table.
Ses deux petites sœurs allaient plus que bien et il était rassuré à ce niveau. Mais maintenant, il n’y avait pas que cela, il le savait parfaitement. Il se leva, faisant un petit geste de sa main pour saluer sa famille avant de quitter la demeure familiale. Ils ne voulaient pas comprendre … Ils étaient bêtes, vraiment bêtes sur ce coup. Il ne pensait à rien de mal.

Direction la boutique de fleurs où Cassina allait apprendre le métier de fleuriste, logique en soi mais bon … Si elle avait décidé de quitter la boutique familiale, c’était pour apprendre de nouveaux arts dans la culture des fleurs. Et oui, sa mère n’était pas la seule à montrer toute la beauté des fleurs, loin de là même.
Lorsqu’il la retrouva, ils commencèrent à discuter de tout et de rien. Il lui parla de son projet mais non pas du refus de ses parents. Il ne voulait pas qu’elle lui donne son avis. Il était sûr que ça serait négatif là aussi. Ce n’était pas ce qu’il ne voulait … Pas du tout. Néanmoins, l’adolescent bientôt femme avait aussi quelques soucis d’après le regard qu’elle avait.
« Qu’est-ce qu’il y a grande sœur ? Ca n’a pas l’air … d’aller bien. »
« Hum ? Non … Rien de bien grave. C’est Raor … mais tu sais, ce sont des choses d’adolescent … Je ne suis pas sûr que tu puisses comprendre. » dit-elle en lui souriant.
« Dis-le moi toujours … Je peux peut-être t’aider même si je ne suis pas sûr de tout comprendre. » annonça-t-il en lui souriant.
« Hum … Mais pour ça, il faudrait … OH ! Mais j’oublie que tu as douze ans maintenant. Et bien … Comment ça se passe les amours avec Herakié ? Ou alors, peut-être que tu en aimes une autre ? J’ai cru comprendre qu’une Cheniti n’arrêtait pas de te tourner autour. Raconte-moi tout va ! » s’écria l’adolescente avec un grand sourire aux lèvres.
« Hein ? Quoi ? Mais non ! Ne dit pas n’importe quoi ! Je ne pense pas à ça du tout ! » répondit Earnos en balbutiant un peu. Ca ne le concernait pas …
« Roh … Que tu es gêné … Donc tu caches quelque chose. Enfin bon … Ca concerne Raor … Il n’a pas l’air d’aller très bien ces derniers jours. Tu pourrais aller le voir ? Et pour ton idée, tu es assez grand et tu en as déjà bien plus fait que bon nombre d’autres enfants de ton âge. Je dirai que c’est à toi de décider, Earnos. »
AH ! Sa sœur venait de dire des paroles qui le confortaient dans son choix. Il était content … si content de savoir qu’elle était d’accord avec lui sur ce point. Il la remercia, l’embrassant sur les deux joues tout en lui souhaitant de bien travailler. Bon … Il devait aller voir Raor. Ca ne pouvait pas lui faire de mal. Il retrouva facilement l’adolescent, celui-ci ayant l’air vraiment déprimé et maussade. Ca n’avait pas l’air d’aller …
Il discuta avec lui, l’adolescent semblant plus que perdu … Il dût le convaincre plusieurs fois que Cassina l’aimait énormément, même si lui-même comprenait pas vraiment toutes ces choses sur l’amour mais il était sûr d’une chose : Cassina l’aimait. L’adolescent acquiesça à ses propos, plusieurs fois de suite.

« Tu as compris maintenant ? Si c’est le cas, je dois m’en aller. Il faut que j’aille voir ma grande sœur. La plus grande quoi. » dit Earnos.
« Merci pour tout, Earnos. Ne t’en fait pas, ça va beaucoup mieux. »
Tant mieux alors ! Car bon, il n’était pas fait pour être le facteur dans ce genre de relations entre sa sœur et son petit ami. Maintenant, il n’y avait plus qu’une personne à voir … enfin deux. Héhéhé … Il allait enfin pouvoir regarder de plus près son neveu ou sa nièce, il oubliait à chaque fois. Il était content, très content même. Direction Passy !
Mais quand même … En même temps, Raor était inquiétant. Sur le chemin, il y pensa plus longtemps. L’adolescent était sinistre des fois … Il parlait de perdre la vie, que celle-ci n’avait aucune importance sans Cassina … Il devait vraiment aller voir quelqu’un ou trouver la force de se battre pour être un bon petit ami à Cassina.
« Ah … De toute façon, moi, j’y connais rien à ces choses. » marmonna-t-il à lui-même, levant les yeux vers le ciel. L’amour, toutes ces choses, très peu pour lui.

Car bon … Il fallait être sincère. Il n’aimait pas Herakié, ni Lisian. Oh … Il les appréciait fortement, surtout Herakié qu’il connaissait depuis des années mais après … Ce n’était pas du tout ça … Disons qu’il n’avait jamais envisagé cette chose pour lui. Il n’était qu’un enfant alors bon … Pourquoi se prendre la tête avec ça ?

« Bon, au lieu de penser à ces choses stupides, je ferai mieux de trouver Passy ! Je ne sais même pas où elle habite exactement ! »
Sur le coup, ce n’était pas très malin de sa part. Il savait dans quel quartier elle vivait mais après … Aucun autre indice. Il savait juste aussi qu’elle voulait devenir astronome … comme son mari. D’ailleurs, il ne l’avait plus vu depuis des années lui aussi. Enfin, un peu comme Passy d’ailleurs. Vraiment, il valait mieux qu’il arrête de trop penser, ça n’allait que lui causer quelques soucis. Il s’approcha des différentes fenêtres pour observer les personnes à l’intérieur mais avec discrétion. Peut-être qu’il retrouverait sa sœur de cette façon.
« Earnos ! Que fais-tu donc de la sorte ?! »
Il sursauta sur le coup, se retournant pour voir qui venait de lui parler. Sa sœur ! Sa grande sœur ! Passy était là ! Avec ses cheveux rouges caractéristiques des Coxys et des Coxyclaques ! Mais mais … Ah … Il se sentit gêné, bafouillant :
« Je … Je cherchais la maison où tu habitais … grande sœur. »
« Hum ? Et bien, tu m’as trouvée, n’est-ce pas ? » répondit-elle en lui souriant, nullement colérique contrairement à ce qu’il avait pensé.
D’ailleurs, sa grande sœur avait un morceau de tissu autour de la poitrine, passant par-delà son épaule droite … AH ! Ca permettait de tenir le bébé contre elle ! C’était lui ! C’était elle ! Enfin, c’était l’enfant dont il était le parrain ! Il s’approcha aussitôt de Passy, l’embrassant pour la saluer avant de reprendre :
« Euh euh … Grande sœur ? Il s’appelle comment alors ? Je … »
« Elle, tu veux dire. Tu parles de ta nièce, Earnos. Elle porte le nom de Cassiopi. »
« C’est vraiment un joli nom ! Coucou Cassiopi ! » dit-il en rapprochant un doigt, celui-ci se retrouvant encerclé par les petites mains boudinées de l’enfant. Passy l’invita à la suivre pour lui montrer où elle habitait et surtout qu’ils aillent discuter tous les deux. Ils avaient aussi des choses à se dire, n’est-ce pas ? Cela faisait très longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus.

Chapitre 34 : Le peuple du désert

Chapitre 34 : Le peuple du désert

« Qu’est-ce que vous faites ici ? Je ne crois pas vous connaître … » murmura Earnos. Oh … Il l’avait déjà vu cet homme … mais après ça … Et bien rien d’autre.

« Et bien, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de me présenter. Néanmoins, je pense qu’être à côté de cette personne te prouvera que je ne suis pas un être qui te veut du mal. »

L’homme aux cheveux verts fit un petit sourire alors que derrière lui se présentait un garçon qu’il reconnut facilement. S’agissant de Férast, le Pomdepik restait imperturbable comme à son habitude. Pourtant, ce fut lui qui prit la parole avec calme :

« Earnos, je devais vous accompagner à chaque instant. Mais à cause des dernières actions du roi, vous avez quitté l’armée sans même m’en laisser la possibilité. »

« Férast, je t’ai déjà demandé d’arrêter de ne penser qu’à moi. Essaie d’avoir une personnalité propre … où tu ne penses qu’à toi et pas aux autres. »

Pour toute réponse, le Pomdepik haussa simplement les épaules, comme si les paroles d’Earnos ne l’affectaient pas le moins du monde. Pfff … Ca ne servait à rien de parler avec lui. Par contre, que cet homme très proche du roi soit présent, ça voulait dire autre chose. Car bon, ce n’était sûrement pas pour présenter uniquement le Pomdepik à lui hum ? Il n’était quand même pas crédule à ce point. Il lui demanda :

« Qui êtes-vous réellement ? Si vous servez le roi, vous ne devriez pas vous trouver près du quartier des Munjas. Je ne crois pas que ça soit la meilleure chose à faire. »

« Je suis libre de mes actes et de mes choix. Le roi a toute autorité sur son peuple mais est-ce que tout son peuple acquiert à son autorité ? »

Après une telle phrase, il s’était mis en position de défense. Là, il n’appréciait pas le moins du monde ce qu’il venait d’entendre. Cet homme … Qu’est-ce qu’il était réellement ? Il n’allait pas se laisser faire. Avec son entraînement, son corps était fait pour tenir le coup. Pendant ce temps, Férast allait pouvoir prévenir les autres et …

« Tu n’as nul besoin de te mettre en situation de combat. Je ne suis pas belliqueux. Je veux simplement dire par là que le roi n’a pas besoin de connaître tous mes faits et gestes, n’est-ce pas ? Tu n’es pas d’accord à ce sujet ? »

« … … … Vous parlez de la princesse Terria. Vous savez parfaitement où tout cela m’a mené … Et je ne le regretterai pas. Mais vous ne m’avez toujours pas dit ce que vous voulez. » rétorqua le garçon aux cheveux blonds.

« Je crois que tu as eu une conversation des plus intéressantes avec les Munjas ou je me trompe, hum ? » murmura calmement l’homme aux yeux rubis. « C’est pourquoi je suis là … J’ai envie de tester ta volonté. Cela pourrait être physiquement mais la différence est telle que ça serait parfaitement inutile. C’est pourquoi je vais tout simplement te demander jusqu’où serais-tu capable d’aller pour ton royaume et pour ta princesse ? »

« … … … Je comptais aller dans le désert. » chuchota faiblement Earnos.

« C’est bien ce que je pensais … Je me doutais de cette réponse. »

Ah oui ? Il aurait bien voulu ironiser sur la chose mais il préféra rester muet. Et maintenant qu’il était sûr de ça, qu’est-ce qu’il comptait dire ou faire ? Il attendait de voir ce que l’homme allait annoncer puisque visiblement, c’était la raison de sa présence ici.

« Par où devrai-je commencer ? Je ne sais guère … Peut-être par t’expliquer un peu ce que je compte faire de toi ? Mais avant, je devrais peut-être te poser une autre question ? »

« … … … Posez là s’il vous plaît au lieu de tourner autour du pot. Je pense que ça serait beaucoup mieux pour tout le monde. »

« Hahaha … Voilà pourquoi il faut se méfier de certaines personnes. On ne dirait pas aux premiers abords, mais elles sont plus impétueuses qu’on ne le croit. Je vais te poser donc une question : que sais-tu de l’histoire de notre royaume ? De la raison qui a poussé les Rapions et les Drascores à s’opposer à la monarchie depuis tellement de siècles ? » demanda l’homme.

« Je n’en sais rien … alors arrêtez de tourner autour du pot. Je ne sais rien du monde qui m’entoure si c’est ça que vous voulez connaître. Maintenant que c’est fait, pouvez-vous me dire de quelle race vous faites partie ? Car je ne le sais pas … Vous n’avez pas l’air d’être un Yanma bien que vous ressemblez à cette race … »

« C’est le cas … Je ne suis pas un Yanma, je suis d’une race inconnue à ton existence et à celle d’une majorité des insectes du royaume. Néanmoins, cela ne veut pas dire que je ne suis pas un insecte. Contrairement aux apparences, je suis autant un insecte que vous. Mais nous ne sommes pas là pour parler de moi, n’est-ce pas ? Je vais donc te donner les bases qui te permettront alors de te poser les bonnes questions. »

Les bonnes questions ? Les bases ? De quoi est-ce qu’il parlait ? Comme il n’y avait encore que quelques minutes, ils discutaient des Rapions et des Drascores, il y avait des chances que cela soit en rapport avec eux … ou le passé du royaume ?

« Et bien … Je pourrais aussi te parler des Munjas … De ce qu’ils sont … ou ce qu’ils étaient auparavant. Mais je pense que cela attendra. Le plus important pour toi est de te rendre dans le désert … mais nullement à l’endroit où se trouvent les Rapions et les Drascores. Je ne vais pas tergiverser plus longtemps à ce sujet : la raison que les Rapions et les Drascores affrontaient le royaume se trouve au sein même de la royauté. Ils sont liés à cette dernière depuis la création du royaume des insectes. A cause d’un malheureux incident … qui a permis la création de ce royaume, il a fallu que les Rapions et les Drascores soient exilés. A cause de la haine de cette race, les insectes ont pu se réunir et former le monde dans lequel tu vis aujourd’hui. Néanmoins, chaque race d’insecte n’est pas fondamentalement mauvaise en soi … Sache ceci, Earnos, chaque insecte a sa place dans le royaume. Si tu n’envisages pas un royaume où tout le monde peut vivre, ton royaume est voué au déclin. Malgré les siècles qui se sont passés, la haine des Rapions et des Drascores a perduré. Ce fut la reine Seiry qui a tendu en première la main vers ce peuple. C’est elle qui a permis d’œuvrer pour une paix fragile et qui est éphémère … s’il s’avère que le roi continu sur cette voie. Mais toi-même, tu sais parfaitement que les Rapions ne sont pas mauvais. Le seul qui soit présent auprès de la royauté est un ami que tu estimes fortement, n’est-ce pas ? » termina de dire l’homme aux cheveux verts après sa longue tirade.

Il hocha la tête. Il ne se mentait pas … Olistar était un ami fidèle et sincère. Et prétendre le contraire juste pour obtenir les faveurs de la noblesse et de la royauté, ce n’était pas du tout son style, loin de là même. En réponse à son hochement de tête, l’homme fit un petit sourire avant de reprendre la parole :

« Méfies-toi des apparences à son sujet … mais aussi de son rôle. Contrairement à ce qu’il croit être, ce Rapion est bien plus présent dans les rouages de la royauté que tu ne le crois. Et toi-même, tu es ancré dans ce mécanisme. Il en est de même pour ton ami Pomdepik bien que son rôle soit moins important. Si tu veux pouvoir protéger le royaume, je te conseille de te rendre dans le désert au nord-est du royaume. »

« Mais attendez un peu … Il n’y a rien du tout au nord-est ! Il n’y a aucune civilisation ! »

« Que viens-je de te dire ? De te méfier des apparences … Si tu es jugé à ta juste valeur alors, tu découvriras la vérité … mais pas seulement … Ta personnalité aidera beaucoup à la construction future de ce royaume. »

La construction future de ce royaume ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et surtout … Être jugé à sa juste valeur ? Il voulut connaître la réponse mais l’homme à la chevelure verte fit apparaître des ailes dans son dos avant de s’envoler.

« Dorénavant, tu es libre de ton destin. Mais ne t’inquiètes pas à ce sujet, je suis sûr de tes compétences. Tu seras capable de les rencontrer. Fais attention à toi … car le désert n’est pas seulement ton ennemi … mais un allié précieux. »

Mais mais mais … Qu’est-ce que ça voulait dire ? HEY ! Qu’il ne s’enfuit pas pendant qu’il avait encore des questions ! Pourtant, l’homme disparu sans laisser plus de traces, laissant seuls Earnos et Férast. Le Pomdepik se rapprocha de lui, disant :

« Qu’allez-vous donc faire, Earnos maintenant ? »

« Je ne sais pas … Mais tu devrais retourner chez toi … Je compte voir ce que je vais faire … peut-être me rendre dans le désert … Mais un tel voyage se doit d’être préparé. »

« Comme vous le désirez, je tiens à signaler que je vous accompagnerai. »

« Tout simplement car tu n’es pas capable de réfléchir pour toi-même et que tu es obligé de me suivre, c’est ça ? » dit avec un peu d’ironie Earnos.

« C’est exact. » répondit calmement Pomdepik, confirmant par là son rôle d’objet qu’il continuait d’ancrer dans sa personnalité.

« Fais comme tu veux, je ne suis pas sûr de partir de toute façon. » termina de dire Earnos, faisant un geste de la main pour signaler qu’il n’en avait rien à faire. Il était un peu las d’essayer de lui faire perdre cette habitude.

Le désert … C’était un endroit dangereux … très dangereux même … Mais c’était aussi l’endroit où il devait se rendre. Peut-être pour devenir plus fort ? Pour obtenir des réponses ? Mais lorsqu’il les obtiendrait, qu’est-ce qu’il allait faire ? Pour l’heure, il ne savait pas.

Chapitre 33 : L’être le plus proche du roi

Chapitre 33 : L’être le plus proche du roi

« Earnos ? Est-ce que je peux savoir où tu vas ? » demanda sa mère.

« Je vais me promener un peu. Je crois que j’en ai besoin … Car je suis un peu trop fatigué depuis quelques jours. Ca peut me faire que du bien, maman. »

« Hum … D’accord. Mais rentre vite hein ? Ne t’avise surtout pas de t’éclipser. Tu nous as déjà causé assez de problèmes même si ce n’était pas entièrement ta faute. » termina de dire sa mère alors qu’il hochait la tête.
Oui … Il avait parfaitement compris le message en ce qui le concernait. Ses parents ne lui faisaient plus confiance maintenant, c’était aussi simple que ça. Pourquoi chercher compliqué, n’est-ce pas ? Il sortit de la boutique, poussant un petit soupir avant de regarder le ciel. Oui … Ca ne servait à rien du tout. Rien de rien même …


Il n’était plus un chevalier … ni même un soldat de l’armée des insectes. Comment faire alors hein ? Ce n’était pas aussi simple que ça. Il le savait parfaitement … mais bon … Il allait devoir se trouver une occupation car sinon, ça risquait de poser un problème dans le futur. Mais est-ce qu’il avait encore envie d’être foreur ? Il se murmura la réponse :

« Ca ne sert à rien de se voiler la face. Je vais m’ennuyer … Je sais où je vais me rendre. Au moins, je trouverai peut-être un indice. »

Un indice sur l’endroit où elle était partie. Oui … Il allait chercher des informations sur Douély. Sans une once de remords d’avoir menti en partie à ses parents, il se dirigea vers le quartier des Munjas, toujours aussi peu animé. Pourtant, quelques-uns d’entre eux étaient dans les rues, mais aucun ne parlait, ne discutait avec un autre.

« C’est toujours aussi … mort ici. »

Il avait soufflé cela, se disant que personne ne l’entendrait alors qu’il se dirigeait maintenant vers la maisonnette de Douély. Oh … Elle n’était plus très abandonnée puisqu’il avait été à l’intérieur avec la princesse. Maintenant qu’il y réfléchissait, cela avait été une sacrée expérience hum ? Dormir avec la princesse Terria. Dans le même lit … Dire qu’il était déjà plus qu’intimidé quand cela avait été le cas avec Douély …

« Je devais être sûrement trop fatigué pour réfléchir correctement à ça. » se dit-il, espérant trouver par là une bonne raison.
Et maintenant ? C’était l’heure d’aller chercher des informations … Des réponses à ses questions. Mais où exactement ? Déjà quand il était venu la dernière fois avec la princesse, il n’avait rien trouvé. Bon, il n’avait pas pu bien chercher … Mais quand même, ce n’était pas exactement la même chose hein ?

« Dans les affaires … Euh … C’est un peu personnel ça … »

Il n’était quand même pas bête à ce point. Ça ne faisait pas … Peut-être dans les meubles, dans les pièces ? Mais pas dans les vêtements … Quand même, pourquoi être partie sans prévenir ? Ca faisait tellement de mois … Peut-être même plus d’une année non ?

Il vagabonda dans la maisonnette vide, poussant de nombreux soupirs, ne cherchant même pas à le compter. Où est-ce qu’elle était passée ? Même s’il n’y pensait pas tout le temps, il était quand même plus qu’inquiet envers la jeune femme. Ah … Avec ses bandages … Pfff … Il n’aimait pas être seul dans cet endroit … Surtout sans Douély.
Il vint s’installer sur le canapé, restant assis pendant quelques secondes avant de s’y coucher. Il devait fermer les yeux pour réfléchir un peu à tout ça. Elle ne lui avait donné aucun indice. La seule chose dont il se rappelait, c’est qu’elle avait disparu après qu’il ait emmené la princesse la voir … Et donc après qu’elle ait fait apparaître l’âme de la reine Seiry. Ensuite … C’était le vide, le vide le plus complet, le plus total.

« … … … Mademoiselle Douély. » marmonna-t-il faiblement.

Il se redressa après une bonne heure de sommeil bien qu’il n’avait pas calculé la durée exacte de son mini-sommeil. Il était l’heure de partir … Ca ne servait à rien de rester ici de toute façon … Il n’avait aucune information. Lorsqu’il se dirigea vers la sortie de la maisonnette de Douély, il s’immobilisa aussitôt avant de dire :

« Qu’est-ce que ça veut dire ? »

Et il avait besoin clairement d’une bonne explication. Deux Munjas lui bloquaient l’entrée … avant de lui permettre de sortir mais ça lui permettait aussi de remarquer qu’ils étaient nombreux, très nombreux même. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Ils formaient deux files avec un espace au centre … pour le laisser avancer.

C’était intriguant … et effrayant en même temps. Oui … Très effrayant même. Mais pourtant, il vint marcher sans craindre ce qui allait se passer. S’il devait lui arriver un problème aujourd’hui, alors, autant qu’il arrive le plus rapidement possible et qu’on en finisse ! Il prit une profonde respiration, quittant la demeure de Douély avant de s’arrêter au milieu des Munjas. Ils étaient au minimum une dizaine, voir une vingtaine.

« Que me voulez-vous ? » demanda le garçon aux cheveux blonds.

« Tu l’as abandonnée. » murmura l’un des Munjas. Le Coconfort répliqua aussitôt :

« Je n’ai abandonné personne, c’est compris ?! Je la recherche encore ! Je sais parfaitement que vous parlez de mademoiselle Douély ! »

« Pourquoi as-tu décidé de l’abandonner ? Alors qu’elle te faisait confiance ? »

« Ne racontez pas n’importe quoi ! Vous ne savez rien de cette histoire ! » hurla le jeune garçon, comme pris au vif par cette discussion.

« Et toi … Que sais-tu de l’histoire de ton peuple ? De ceux qui ont fait ce que ce royaume est devenu aujourd’hui ? Tu ne sais rien … Tu ne connais guère le monde dans lequel tu vis … Dans lequel tu es né … Tu ne sais rien … des Munjas … Tu ne sais rien de cette Munja. »

« LA FERME ! TAISEZ-VOUS ! Je ne vous ai pas demandé votre avis ! Si vous ne savez pas où est Douély, alors, ne me parlez pas ! »

« Poses tes questions au peuple du désert … Eux connaissent aussi cette histoire. Eux pourraient t’aider à retrouver cette Munja si importante pour toi. »

Oui bien entendu ! Mais pour l’heure, il n’avait VRAIMENT pas envie de parler avec eux ! Il repoussa ses personnes, du moins, essaya de les repousser sans pour autant y arriver. Qu’est-ce qu’ils comptaient faire ? Ils allaient le laisser sortir, oui ou non ? D’ailleurs, ce peuple du désert … De qui est-ce qu’ils parlaient ?

« Ce sont les Rapions et les Drascores ? » demanda-t-il aux Munjas alors qu’il ne pouvait pas s’éloigner puisque toujours entouré.

« Nullement … L’un de ces représentants se trouve dans le royaume. Tu n’as qu’à aller le trouver. Il n’est guère loin de notre quartier actuellement. Il semble même … t’attendre. »

De quoi est-ce qu’ils parlaient ? Enfin … De qui plutôt ? Une personne ? Non-loin du quartier des Munjas ? Et ils avaient répondu que ce n’était pas les Rapions et les Drascores … Donc qui ?  Voilà que les Munjas s’éloignaient les uns après les autres, lui laissant la voie libre … Mais il n’avait pas du tout confiance, loin de là même.

« Qu’est-ce qu’ils sont tous en train de manigancer ? »

Oui … Il n’aimait pas du tout la tournure des événements ! Il s’éloigna le plus rapidement possible, évitant néanmoins de courir pour ne pas paraître suspect. Pourtant, lorsqu’il quitta le quartier des Munjas, une voix masculine l’interpella :

« Je te vois bien pressé, jeune Coconfort. Aurais-tu l’inquiétude qui perle sur ton front ? »

De quoi ? Perler ? Il passa une main sur son front, c’est vrai qu’il était en sueur. Mais de là à dire que c’était de l’inquiétude … Enfin, il était anxieux un peu aussi, il le reconnaissait. Mais avant … Avant de penser à tout ça …

« Arrêtez de vous cacher et venez donc vous présenter à moi ! Vous êtes celui dont parlaient les Munjas, n’est-ce pas ? »

« C’est exact … Je ne vais pas tarder à me présenter puisqu’il faut que l’on parle tous les deux. Néanmoins, tu dois déjà me connaître, ne serait-ce que de vue. Puisque tu n’es plus lié à l’armée, ni à la princesse, il s’avère que tu es le choix parfait. »

« Mais de quoi parlez-vous ? J’en ai assez des cachotteries ! » marmonna le garçon aux cheveux blonds avec un peu de colère. Là, il commençait à ne plus supporter tout ça.

« Soit … Soit … Je me présente donc. » annonça calmement la voix.

« … … … Assez perdu de temps ! »

Pourtant, il s’arrêta de parler lorsqu’une ombre vint atterrir depuis la voie des airs. Un homme ? Une chevelure émeraude … Des yeux rubis … et une allure royale. Il ne s’en rappelait plus vraiment … Ah si ! Il voyait d’où venait cette personne ! Même si ça n’avait qu’en de rares fois, cet homme était celui qui accompagnait souvent le roi !