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Chapitre 44 : Un mal toujours présent

Quatrième partie : Retrouver l’être qui m’est cher

Chapitre 44 : Un mal toujours présent

« Et maintenant ? Que pouvons-nous faire réellement ? »

L’Hylien observa la zone autour de lui. De retour dans le monde des pokémons, il pouvait se demander quel chemin suivre. Le plus gros problème restait malheureusement le fait qu’ils n’avaient aucune indication sur le chemin à suivre.

« Nous devons trouver les morceaux de cette épée non ? Pourquoi est-ce qu’il a fallu que l’esprit de cette épée se réveille maintenant ? » marmonna la diablotine en Link.

« Je ne sais pas. Auparavant, je n’avais jamais eu ça. Je t’avoue que cela m’étonne, Midona. Mais tu ne veux pas sortir un peu ? »

« Arrête avec ça, je t’ai déjà dit ! Je ne veux pas sortir ! C’est fatiguant à la longue ! Si je ne suis pas motivée pour sortir, me force pas ! » s’écria la créature aux cheveux couleur flamme.

« Je ne voulais pas t’énerver. Pardon Midona. »

Ce n’était pas son but, loin de là. C’était juste que … Il ait un peu de mal à mettre ses pensées au clair. Malgré le fait qu’il soit sorti du royaume du crépuscule, voilà tout. Mais bon, il n’allait pas embêter Midona avec cela, ni le Motisma, ni Fay d’ailleurs. Ni personne si possible … Ses pokémons non plus.

« Faisons quelques pas avant de nous mettre en route. Peut-être qu’en trouvant un petit village, on aura alors quelques informations sur des problèmes récents dans les alentours. »

La recherche d’informations était toujours une possibilité bien que rarement usitée. Mais généralement, en réunissant les informations, on finissait toujours par obtenir quelque chose de capital. C’est pourquoi cela ne le dérangeait pas de perdre un peu de temps quelques fois. Voilà tout simplement son mode de vie actuel.

Ah … Ah … Ah … Il passa une main sur son front, épongeant la sueur qui s’en écoulait. Cela commençait à devenir un peu problématique de sentir aussi mal. Ce n’était pas normal, vraiment pas normal. Il devait trouver un moyen de régler tout cela mais c’était bizarre que son corps ne se soigne pas naturellement. Pourtant, dans le royaume d’Hyrule, il en était ainsi. Parfois, il récupérait de l’énergie vitale en éliminant les monstres. Comme un léger flux qui s’insinuait en lui pour guérir ses blessures.
Mais là, dans le monde des pokémons, il n’y avait rien de tout cela. Peut-être était-ce ça ? Qui le rendait aussi … faible ? Il ne pouvait pas se permettre de retourner dans le royaume d’Hyrule sans avoir réparé l’épée. Non, c’était tout simplement impossible. Ah … Ah … Ah… Pfou ! Il arrêta de marcher, le Motisma se stoppant lui aussi.

« Qu’est-ce qu’il y a, Link ? Tu as vu quelque chose ? »

« Hein ? Non, non. Pas du tout. Enfin, il fait plutôt bon ici. Cela me change du royaume d’Hyrule qui était assez sinistre à cause de Ganondorf. »

Il espérait que l’excuse passerait. Le Motisma ne sembla pas plus se préoccuper de ça, reprenant la route alors que Link poussait un petit soupir soulagé. Tant mieux … Il n’y avait pas de soucis visiblement. Alors qu’il recommençait à marcher, Midona vint dire :

« Hmm … C’est moi ou tu marches plus que tu ne coures, Link ? »

« Euh … Oui, je marche, mais qu’est-ce qu’il y a de si étonnant à cela, Midona ? »

« D’habitude, tu ne faisais que courir à la même vitesse. Cela te permettait de garder ton corps en forme et tu ne t’épuisais pas. Mais là, depuis que je suis avec toi, je remarque que tu n’as jamais décidé de courir. Ce n’est pas normal. »

« Ah bon ? Peut-être que j’ai pris une mauvaise manie. »

Il ne fallait surtout pas qu’elle se pose de questions ! Car avec Midona, il était sûr qu’elle découvrirait ce qui se passe avec lui. Il ne voulait surtout pas qu’elle commence à s’inquiéter à son sujet. Ah non ! Il en était hors de question. Il commença à trottiner, préférant lui montrer qu’il allait bien. Oui, c’était mieux que de l’inquiéter.

« Maître Link ? Maître Link ? Est-ce que je peux vous dire quelque chose ? »

« Oh ? Tu vas mieux, Fay ? Tu t’es assez reposée ? Fais attention à ta santé quand même. »

« Cela concerne les fragments de l’épée. Je suis capable de les repérer. Ainsi, si vous me demandez le chemin à suivre, je pourrai alors vous guider. »

« OH ! Bonne nouvelle ! C’est vraiment une bonne chose ! Merci bien, Fay ! Je ne pensais pas que tu pourrais nous aider de la sorte ! »

« Par contre, il semblerait qu’une information vous concernant soit inquiétante. »

Ah bon ? Quelle information ? Il accéléra un peu le rythme de sa course, sa respiration se faisant saccadée. Rassurer Midona, rassurer Midona, c’était important. Plus important qu’on ne pouvait le croire. C’était tout. Il devait …

« La température de votre corps est en hausse, votre respiration est irrégulière, vous semblez développer les symptômes d’une … »

Le corps de Link s’écroula sans prévenir, l’hylien haletant alors qu’il avait les yeux fermés. Aussitôt le Motisma se retourna, surpris, alors qu’une petite fumée noire sortait du corps de Link. La diablotine s’approcha de lui, posant une main sur son front :

« Mais il est brûlant ?! Depuis quand est-ce qu’il est comme ça ?! »

« Qu’il transpire plus que d’habitude ? Cela doit bien faire plusieurs jours et … »

« ET TU NE ME PREVIENS QUE MAINTENANT ?! » hurla Midona alors que ses cheveux prirent la forme d’un poing gigantesque. Le Motisma poussa un cri de surprise, commençant déjà à s’enfuir mais le poing s’ouvrit, plaçant le corps de Link entre ses doigts. « Qu’est-ce que ça veut dire ?! Toi ! Fay ! Tu semblais savoir ce qu’il a ! »

« Je ne connais pas les maladies de ce monde. Néanmoins, en vue de l’état actuel de son corps, il y a des chances que la maladie qui est en train de l’infecter soit mortelle. Je vous conseille donc de vous rendre le plus rapidement possible dans un établissement qui sera capable de le soigner. Je suis désolée mais je dois me reposer. Je me sens faible. »

« Tsss ! Vraiment inutile ! Je dois tout faire ! On se retrouve à peine et il arrive déjà à me rendre inquiète à son sujet ! »

Son corps s’illumina d’une lumière noire avant qu’elle ne reprenne sa forme féminine. Ses cheveux arrêtèrent de serrer Link, le corps de l’Hylien atterrissant dans les bras de Midona alors qu’elle s’était mise à flotter au-dessus du sol. Quelques secondes plus tard, elle accéléra à une vitesse stupéfiante. Elle devait trouver un soigneur et vite !

Chapitre 43 : Un but personnel

Chapitre 43 : Un but personnel

« Euh … Bon … Mademoiselle ? »

Il ne savait pas vraiment comment s’exprimer envers une … personne invisible. Il avait l’air bien ridicule à s’exprimer à un morceau de métal mais la voix provenait bien de là. Chétive, elle murmurait à nouveau avec lenteur :

« Maître … Link. Les siècles ont passé. »

« Maître Link ? Mais de … Les siècles ? De quoi est-ce que tu parles ? Et qui es-tu ? » demanda une nouvelle fois l’hylien avec lenteur, nageant en pleine incompréhension.

« Je m’appelle Fay … Je suis l’esprit de l’épée sainte. Normalement, je fus scellée dans celle-ci en même temps que l’avatar du néant mais … je me sens si faible … et je suis maintenant réveillée à nouveau. Je ne comprends pas réellement mais … cela me rend heureuse. Nous nous sommes enfin retrouvés, dans une nouvelle vie, maître … Link. » souffla la voix, parlant sur un ton un peu machinal, ce qui était assez dérangeant en soi.

« Ahem … Et si tu nous disais ton nom ? » demanda Midona alors que Link répondait :

« Mais elle vient de nous le dire, Midona. Elle s’appelle Fay. Mais l’épée … avait un esprit en lui ? Mais attends un peu, si l’épée est brisée, tu … »

« Je … suis assez faible … Pardon maître … Je ne peux pas vous aider sous cette forme. J’arrive à peine à garder conscience … J’en suis désolée. »

« Ah non, non ! Ne t’excuse pas, Fay ! C’est de ma faute, je ne pensais pas que Giratina arriverait à briser l’épée comme ça ! Je vais tout faire pour te réparer ! »

« C’est bon, c’est bon ! Pas besoin d’en faire des tonnes ! » coupa Midona, visiblement un peu irritée par quelque chose dont il ne comprenait pas l’origine. « On va aller l’aider, ce morceau de métal. De toute façon, on a besoin d’elle pour combattre Giratina et Desperos. »

« Maître … Il y a 80% de chances que l’irritation de la femme nommée Midona à mon encontre soit dû à des sentiments issus de la jalousie. »

« Que … Que … Quoi ?! » s’écria Midona, comme irritée et énervée maintenant.

« C’est vrai, Midona ? Tu n’as pas de raisons d’être jal … »

« Tais-toi, LINK ! » s’emporte Midona, son corps s’illuminant avant de rétrécir, prenant la forme d’une petite diablotine aux cheveux hirsutes et orangés. Sans hésitation, elle vient mordre l’épaule de Link, celui-ci poussant un gémissement de douleur. Puis quelques instants plus tard, elle s’enfonça dans le corps de l’hylien.

« Midona … Midona ? Qu’est-ce que tu fais ? Hey ! Midona ! Sincèrement, ce n’est pas drôle ! » dit Link, tournant sur lui-même sans que pour autant Midona lui réponde.

« Maître … Link. Je dois … me reposer. Je me sens si faible … Pardon. »

« Non, ce n’est pas grave. Fais donc et je vais tenter de retrouver les autres morceaux et de reforger l’épée. Je vais faire de mon mieux pour que tu ailles mieux. »

« Merci … maître Link. Malgré nos vies passées … Vous êtes exactement le même. Les âmes ne changent pas … visiblement. Je suis … heureuse … je crois. »

Elle était heureuse ? Enfin … C’est ce qu’il comprenait. Il devait l’être alors, n’est-ce pas ? Et bon … Il remarqua que maintenant, la garde de l’épée était silencieuse, Link observant le Motisma. Celui-ci émit un petit sifflement avant de dire :

« Visiblement, t’as la côte auprès des femmes ou je me trompe ? »

« Je ne vois pas de quoi tu veux … parler … Loin de là même. » répondit faiblement l’hylien, ne voulant pas aller sur ce terrain glissant.

Et maintenant ? Où est-ce qu’il devait aller ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Difficile à dire … Mais sans même qu’il ne parle, un portail dimensionnel s’ouvrit. Celui issu du royaume du crépuscule. Avec lenteur, il murmura :

« Merci Midona … Mais tu peux ressortir, si tu veux … »

« Pas envie … » marmonna la créature en lui alors que le Motisma rigolait et jubilait.

« Hahaha ! La princesse Midona qui boude ! Quand je dirai ça aux Twilis ! »

Aussitôt, un poing gigantesque sortit de l’ombre de Link, menaçant le Motisma. Celui-ci poussa un petit cri d’effroi, s’éloignant tandis que Link soupirait. Il vint rentrer dans le portail sans même chercher à en savoir plus.
Lorsqu’il en sortit, le soleil vint lui taper sur le crâne, le faisant gémir un peu de douleur. Aie, aie, aie … Il se sentait déjà mal. Il toussa un peu, regardant autour de lui. Ils étaient à nouveau dans le monde des pokémons. Enfin … Celui hors du royaume d’Hyrule.

« Midona ? Tu ne veux pas sortir ? Tu peux résister au soleil maintenant non ? »

« … … … Pas envie. Je ne suis pas motivée à cela. Et je préfère rester là où je suis. » marmonna la diablotine ancrée en lui, étant dans son ombre.

« Oh … S’il te plaît, Midona … C’est quand même mieux de te parler avec toi à mes côtés qu’avec mon ombre. » demanda doucement Link, Midona soupirant à son tour.

« Bon … D’accord … Je veux bien … Mais ne me cherche pas des ennuis hein ? »

« Je te le promets, Midona. » déclara l’hylien alors qu’une forme sortait de son ombre, laissant paraître Midona. « Cela reste bizarre de te voir sans ton masque. »

« Je peux toujours en fabriquer un qui y ressemble bien qu’il n’aura pas de pouvoirs … Ca te perturbe tant que ça ? Bon … Je vais le faire. » murmura la diablotine, concentrant sa magie entre ses mains avant de créer un masque de pierre, comme celui qu’elle utilisait auparavant. Cachant son œil gauche, il avait deux pointes dirigées vers le ciel tandis que Midona regardait Link, reprenant la parole avec lenteur :

« Est-ce que ça te convient quand même ? Ou non ? Normalement, ça devrait être bon … Je crois … Je n’en suis pas sûre. »

« Si … Si … Ca va parfaitement … Enfin, je me sens plus serein maintenant. »

« Et je dois le prendre comment ça ? Ma forme normale ne te convient pas ? » dit-elle alors qu’il bredouillait quelques excuses. Néanmoins, elle le laissa parler tout en l’ignorant à moitié. Il était temps de … de quoi d’ailleurs ?

Ils n’avaient aucun but … enfin, aucune idée de l’endroit où se rendre pour trouver les autres morceaux de l’épée. En même temps, ils allaient devoir se renseigner par rapport à ce monde. Même si Midona s’y connaissait bien mieux que lui, ce n’était pas pour autant qu’elle en savait énormément en ce qui concernait les pokémons.


Mais maintenant, elle était avec lui et rien que le voyager avec Midona suffisait de mettre du baume au cœur de l’hylien. Il allait pouvoir retrouver un rythme normal … pour ses aventures. Toute cette histoire n’était pas terminée … Non … Elle venait de commencer.

Chapitre 42 : La première partie accompagnée

Chapitre 42 : La première partie accompagnée

« Midona … Est-ce que cela ne te dérange pas …d’aller dans la lumière ? »

« Link … Vraiment. » soupira la jeune femme alors qu’elle se plaçait bien en face de lui, le regardant de ses yeux rubis. « J’ai l’impression que tu me considères comme une petite princesse fragile et de porcelaine. Après la démonstration, je pensais que tu avais compris parfaitement que ce n’était pas le cas, n’est-ce pas ? »

« Je … Oui … C’est vrai … C’est juste que … Enfin … Je n’ai pas l’habitude de te voir de la sorte, voilà tout … C’est ça. Je ne suis pas habitué. »

« Suis-je tellement belle que tu es incapable d’ouvrir la bouche, Link ? »

Il ne répondit pas, détournant la tête pendant un bref instant avant de la repositionner en face d’elle. Il ne devait pas être gêné, pas du tout mais en même temps … Lorsqu’il la voyait, ce n’était pas la même chose que d’habitude, loin de là.

Comment pouvait-il exprimer cela clairement et simplement ? Il ne savait pas … Il ne savait pas du tout même. Tout ce qu’il savait … C’était ce qui se passait actuellement et puis … Et puis … Ah … Il … Il poussa un soupir à son tour, passant une main sur son front.

« Il faut que l’on aille dans le monde des humains et des pokémons, hors de ton royaume, Link. Il faut que l’on aille te chercher des antidotes bien que … Attends un peu. Au final, je pense que je peux t’en concocter un. Avec les pokémons qui sont arrivés depuis quelques mois maintenant, ça ne devrait pas être si difficile. »

« Je … D’accord, je te laisse faire. »

« Je ne serais pas très longue. Tu te charges de le surveiller. »

Elle avait donné un ordre au Motisma qui se chargea d’y obéir pendant que la jeune femme issue de la race des Twilis s’éloignait. Lorsqu’elle fut assez loin, le Motisma envoya une légère décharge électrique à Link criant :

« Saleté ! T’arrive à peine et t’en profites déjà plus que moi ! Vraiment ! Ça m’énerve ça ! »

« AIE ! Mais de quoi est-ce que tu parles ?! Ça ne se fait pas ce que tu viens de me faire ! »

« Ouais, ouais ! Tu sais parfaitement ce dont je veux parler ! Tu te foutrais pas un peu de ma gueule par hasard ? Tu sais parfaitement que ça m’énerve ça ! Tsss ! Le corps de la princesse … J’ai à peine eu le temps de le toucher et voilà comment … »

« Je ne suis pas responsable de tes actes. » marmonna Link, restant assis au sol.

« Ouais, ouais ! Trouve pas d’excuse, ça ne marchera pas ! Et … »

« Tu arrêtes de l’importuner ? » dit une voix féminine, faisant trembler le Motisma. Midona était déjà revenue, tenant une feuille gigantesque dans ses mains, un liquide de couleur orange s’y trouvant à l’intérieur. Elle demanda à Link de bien vouloir le boire.

Il s’exécuta, faisant la moue après avoir bu le liquide. Il toussa violemment, Midona lui tapotant le dos en lui murmurant que ça va passer. Normalement, le poison allait disparaître et il allait se sentir bien mieux. Elle vint s’asseoir à côté de lui, ramenant ses jambes jusqu’au visage avant de murmurer :

« Nous partirons quand tu iras mieux … Link, d’accord ? »

« D’accord … D’accord … J’ai l’air vraiment ridicule dans mon état. »

« Bien sûr que non … Considère cela comme un remboursement pour m’avoir sauvé la vie il y a de cela fort longtemps … après que j’ai été touchée de plein fouet par l’esprit de lumière … Enfin, je ne vais pas te le rappeler. »

Oui … C’était un souvenir douloureux, plutôt douloureux oui. Il préféra ne rien dire, regardant juste devant lui sans un mot. Midona était assise à côté de lui … sous sa forme humanoïde … Enfin non, sa véritable forme. C’était différent.

« Link ? D’ailleurs, j’ai quelque chose pour toi. Enfin … Je pense te le donner plus tard … quand tu iras mieux. Mais … Dis-le-moi d’accord ? »

« Je vais un peu mieux … oui … mais pas encore. C’est … étrange de te parler ainsi. »

« Oh ? De me parler ainsi ? Et tu préférais me parler comment ? » répliqua-t-elle tout en rigolant légèrement, amusée par les paroles de Link.

« Non enfin …De te parler sous cette forme … Mais bon … Ce n’est pas grave. »

Oh … Si c’était ainsi qu’il le disait, elle n’allait pas l’en empêcher. Loin de là même … Elle observa le ciel, sa main allant chercher discrètement les doigts de Link pour aller les croiser avec les siens. Finalement, quelques minutes plus tard, il semblait aller bien mieux, du moins, en apparence et Midona demanda :

« Tu penses pouvoir tenir le coup, Link ? »

« J’en suis sûr et certain. Montre-moi donc la surprise, Midona. » dit l’hylien alors qu’elle souriait, tendant légèrement ses bras vers lui.

« Mais je suis la surprise. Cela ne te convient pas, Link ? » murmura la jeune femme, Link bredouillant quelques mots alors qu’elle rigolait : « Non … Je sais parfaitement que ce n’est pas ça que tu voulais. Mais je pense que cela te plaira. »

« Euh … En un sens, c’était … plaisante … comme surprise. » chuchota très faiblement Link, Midona lui disant aussitôt d’une voix douce :

« Tu disais … Link ? Que marmonnes-tu ? »

« Rien … Rien de spécial … Ce n’est pas bien important. Tu me montres alors ? » dit-il alors qu’elle hochait la tête, faisant apparaître un trou dimensionnel à côté d’elle. Elle y plongea la main, semblant fouiner à l’intérieur tout en disant :

« Devine ce qui est tombé dans mon royaume après que j’ai mis une raclée à Desperos. Tiens … Je suis sûr que cela va te faire plaisir. »

Lui faire plaisir ? Il … Hein ? Mais c’était … C’était la garde de l’épée légendaire ? Comment cela se faisait-il qu’elle était là ? Comment était-ce tout simplement possible qu’elle soit là ? Il ne comprenait pas ! Mais … D’après ce que Midona avait dit …

« Elle est à toi, n’est-ce pas ? Nous allons trouver les autres morceaux, Link. Ensuite, nous pourrons la reforger et … »

« Maître ? » coupa faiblement une petite voix. Midona s’arrêta dans ses propos, regardant à gauche puis à droite. Link fit de même tandis que le Motisma flottait au-dessus d’eux. Ils avaient tous entendu cette voix.

« Peut-être une hallucination collective, non ? Qu’est-ce que tu … Link ? »

« L’épée … Elle vient de parler. » murmura faiblement l’hylien. Il en était sûr … La faible voix provenait de l’épée. Mais comment était-ce possible ?

Chapitre 41 : Mis à mal

Chapitre 41 : Mis à mal

« Link … Reste bien contre moi. Il en est de même pour toi. » dit Midona en s’adressant au Motisma, celui-ci se dirigeant vers sa jambe gauche. « Et quant à vous … Vous êtes très mal tombés. Je n’aurai aucune pitié. »

Aucune … Ses nombreuses pattes arachnides commencèrent à se désarticuler, montrant par là qu’elles étaient bien constituées à la base par ses cheveux et sa puissance ténébreuse. Sans hésitation, les pattes vinrent écraser les pokémons et les différents monstres issus du royaume ou du crépuscule. Sans hésitation, elle ne perdait pas de temps à les écrabouiller.

C’était purement et tout simplement un massacre. Un massacre complet alors que Link entendait le rire cristallin mais maléfique de Midona. Celle-ci prenait un tel plaisir à éliminer les créatures autour d’elle … et maintenant … Il s’en rappelait … Il s’en rappelait parfaitement. Il fixa les yeux rubis de la jeune femme, celle-ci continuant son carnage tout en posant ses yeux sur les siens. Elle souffla :

« Oui, Link ? Un problème ? J’espère que tu n’as quand même pas une hésitation à ce que je fasse cela … non ? Ils veulent me tuer, je ne fais que me… défendre. »

« Non … C’est juste que … J’ai oublié à quel point tu étais puissante. »

« Hahaha ! Je vois, je vois … Tu sembles aussi oublier que bien que je … n’ai pas la même forme qu’auparavant, j’ai les mêmes pouvoirs … voire même bien plus. Mais … Link … Je … Non. C’est mieux d’en finir maintenant. »

Il ne restait déjà plus beaucoup de pokémons et de monstres tandis que Link la regardait les éliminer, un par un … Il voyait même le sang qui s’écoulait le long des « pattes » faites de cheveux et d’énergie ténébreuse. Finalement, il ne resta plus un seul adversaire, seul Giratina se trouvant dans les airs, sans pour autant les attaquer.

« Viens donc par là … mon petit. » murmura Midona, invitant du doigt Giratina à venir l’affronter, un sourire narquois aux lèvres.

« Je ne suis pas stupide … à ce point. Tsss … Ce n’est que partie remise et … »

« Oh ? Tu préfères t’enfuir ? Tu ne veux pas faire comme ton ami Desperos ? Il pensait réussir à me blesser et à me tuer ? Tu te rappelles du résultat ? »

« Hein mais … Attends un peu … Midona, tu n’étais pas mortellement blessée ? Par Desperos et Giratina ? » bredouilla Link avec confusion.

« Link ? Tu as l’habitude de croire ce que les autres te disent ? Enfin … tes ennemis ? Comme si deux vermines de la sorte pouvaient réellement me faire du mal. »

« Je … suis vraiment désolé d’avoir cru cela, Midona. »

« Ca ne fait rien … Rien du tout. Ce qui me dérange bien plus, c’est que tu sois blessé par des êtres aussi ridicules et faibles qu’eux. Sincèrement … Sans moi, qu’est-ce que tu risques de devenir, Link ? Surtout après ce que j’ai su … au sujet de l’épée de légende. »

« Je ne sais pas … J’étais perdu … sans toi à mes côtés. »

« … Ce n’était pas vraiment là où je voulais en venir mais c’est … Enfin … GIRATINA ! QU’EST-CE QUE TU ATTENDS ?! Tu veux que je vienne te chercher ?! »

Cette fois-ci, les différentes pattes arachnides se réunirent pour former un seul et unique poing aux couleurs orange et noire. Un poing d’une taille gigantesque, encore plus grande que les deux humanoïdes. Elle fixa Giratina, celui-ci commençant à reculer dans les airs.

« Bon …Visiblement, tu n’es pas enclin à cela. Je vais donc venir te … »

« SORCIERE ! » hurla le pokémon avant qu’un portail ne se crée derrière lui … Il se retourna, juste à temps alors que le poing formé par Midona ne vienne le frapper en pleine face, le projetant à plusieurs mètres au loin.

« Tu n’es pas le seul à pouvoir créer des portails …et je n’aime pas vraiment que l’on m’insulte. Vraiment … Le manque de politesse envers les personnes royales … »

Elle passa une main devant sa bouche alors que Giratina était à terre, à plusieurs dizaine de mètres au loin. Link remarqua qu’il se redressait et même à cette distance, le gémissement de douleur se fit entendre tandis qu’il s’en allait.

« Déjà fini visiblement … Je … »

Midona arrêta de parler, remarquant qu’elle serrait toujours Link contre elle. Avec lenteur, elle retira sa main du dos de l’hylien, arrêtant donc son étreinte. Un peu rouge aux joues, elle se gratta la joue avant de dire :

« Je suis désolée … mais je termine quelque chose pour calmer Giratina et Desperos au cas où ils tenteraient de revenir la prochaine fois. »

 

Il la laissa faire, lui-même étant un peu gêné alors qu’elle se retourne vers l’obélisque. Elle posa une main dessus, les lignes vertes commençant à s’illuminer de part t d’autre. Soudainement, une puissante aura se déploya, devenant invisible après quelques secondes.

« Voilà … Ils peuvent toujours essayer de détruire cet obélisque, ils n’y arriveront pas. Bon et maintenant …Toi et moi … »

Lui et elle ? Elle se retourna pour se mettre face à face, le Motisma flottant autour d’elle avant de venir se coller contre sa poitrine, disant :

« Princesse Midona ! Je suis si heureux de vous revoir ! J’avais… »

« Je t’ai déjà pourtant dit quelque chose à ce sujet. Tu peux faire ce que tu veux avec les autres Twilis mais ça ne fonctionne pas avec moi. »

Comme manipulé par une force psychique, le Motisma fut retiré de son emplacement, projeté à quelques mètres dans les airs alors que Midona poussait un soupir. Elle semblait regretter ce qu’elle avait fait il y a fort longtemps … comme lui donner la parole.

« Link, je tenais à te dire que … »

« MIDONA ! ENFIN ! » coupa l’hylien avant de prendre sa main dans la sienne. « Cette fois-ci, je veux être sûr que tu ne risques pas de t’enfuir ! »

« Link, je … Enfin … Tu sais parfaitement que … Oh arrête un peu, Link. »

Link avait posé un genou au sol, comme il devait le faire face à une princesse, qu’elle soit d’hyrule ou d’un autre royaume. Il ferma les yeux, reprenant :

« Princesse Midona, vos derniers actes après la mort de Ganondorf sont autant de coups de poignards dans mon cœur que vous avez meurtri. Des mois durant, je suis parti à la recherche d’un moyen de retourner dans le monde du crépuscule et vous posez cette question : pourquoi ? Pourquoi avoir fait cela ? Pourquoi avoir brisé le miroir du crépuscule ? Pourquoi m’avoir empêché de rester avec vous ? »

« J’espère pour toi que tu comptes t’arrêter à me vouvoyer, je ne vais pas supporter ça très longtemps. Et j’espère aussi que tu vas te mettre debout rapidement car je ne vais pas supporter ce petit manège très … C’est quoi ce regard ? »

Ce n’était pas une question posée avec énervement, loin de là. Juste que Link avait relevé la tête pour poser ses yeux en face de ceux de Midona. Celle-ci le fixa longuement, ne clignant guère avant de finalement détourner la tête, murmurant :

« Link, j’habite le monde du crépuscule, tu habites le royaume d’Hyrule. Dès le départ, nous ne sommes pas de la même … »

« Nous le sommes. Votre race vivait dans le royaume d’Hyrule auparavant. Cela veut dire que même malgré les siècles … nous ne sommes pas différents, toi et moi. »

« … … … Link ? Où est-ce que tu veux en venir ? » dit-elle alors qu’il ne s’était pas redressé. Elle gardait sa main dans la sienne. Link répondit :

« Je veux que tu m’accompagnes comme auparavant. Ganondorf n’est pas définitivement mort … Desperos et Giratina vont tout faire pour le faire revenir et je me disais que … Il serait bon d’être accompagné par la même personne qui m’a suivi durant toute ma quête. »

« … … … Est-ce uniquement pour cela ? » demanda-t-elle avec lenteur, Link clignant des yeux plusieurs fois de suite avant de bredouiller :

« N … Non … Midona. Tu es … importante. »

« Et je pense en gagner encore plus, de l’importance au fil de l’aventure qui nous attends. » déclara la jeune femme aux cheveux orange, le forçant à se relever alors qu’elle apercevait le sourire de l’hylien à sa réponse. Un sourire qui arriva lui aussi à ses lèvres. Cette fois-ci, il avait réussi à la retrouver. Cette fois-ci, il avait réussi à ne pas la perdre. Cette fois-ci, il ferait tout pour qu’ils ne soient pas séparés.

Chapitre 79 : La fin d’une comédie

Chapitre 79 : La fin d’une comédie

« Ah … Je suis déjà en manque de confort. »


Elen avait fait une petite remarque sur le ton de la plaisanterie. Cela faisait à peine quelques heures qu’ils avaient quitté le village des rebelles. Avant de partir, Manelena avait récupéré un papier de la part de celui qui dirigeait les rebelles. Personne n’avait osé lui poser la question car cela ne les regardait pas le moins du monde.

« On fera une petite pause d’ici une heure, le temps de manger un peu. Comme on a fait quelques provisions, cela devrait être assez consistant. »

« Heureusement que Manelena était là pour les rebelles. Ils ont accepté de nous offrir tout cela gratuitement, comme si cela ne les dérangeait guère. »

« Pour atteindre mes objectifs, je suis prête à beaucoup de choses. Vous allez devoir l’apprendre très rapidement à vos risques et périls. »

« Pourquoi est-ce que tu prends ce ton menaçant, Manelena ? Je te rappelle que tu es avec nous, tu n’as pas à t’inquiéter ou à t’en faire pour ta sécurité. »

« Ce n’est pas une question de sécurité, Tery. » marmonna la femme aux cheveux argentés. Bon bon, au moins, elle lui avait décroché un mot. C’était toujours ça de gagné, non ?

Toujours ça … Oui, il faudrait qu’il positive de la sorte mais des fois, il a juste envie d’affaisser ses épaules. Manelena était redevenue la femme froide et sans émotions d’antan. Celle de leur début ? Peut-être même pire.

Il ne voulait pas que cela se reproduise mais il ne pouvait pas empêcher tout ça. Simplement, ce n’était pas une bonne chose que tout se dérouler de cette façon. Alors, il devait prendre sur lui-même et espérer que tout s’arrange. Pendant qu’il servait le repas, il fixait Manelena du regard ,espérant attirer son attention mais elle mangea paisiblement.

Humpf … Assis à côté d’Elen, il n’avait guère faim. Il sentait que cela inquiétait la jeune femme et les autres, même Clari avait perdu son sourire pour lui demander s’il voulait que sa grande sœur lui donne à manger. Il avait voulu la rassurer d’un grand sourire mais il sentait que ce n’était pas suffisant pour ça. Il fallait faire plus, toujours plus, encore plus. Plus jusqu’à ce que tout déborde. Plus jusqu’à l’épuisement total.

Au final, une première journée se déroula sans encombre. Ce n’était pas lui mais Manelena qui les guidait. Pourtant, il avait l’impression qu’ils ne se dirigeaient pas tout de suite vers Midès mais plutôt par quelques détours. Mais elle semblait être sûre de son idée donc il ne chercha pas à trouver où était le problème. Ce n’était pas le moment de faire du sentimentalisme et de se poser des questions.

« Je vais faire quelques tours de garde puis j’irais réveiller Séran pour qu’il prenne le tour ensuite. Aucun problème ? » déclara Tery en regardant l’imposant homme aux oreilles pointues. Celui-ci signala que ça ne le dérangeait pas, tous étant d’accord avec Tery. Bon … Alors, c’était parfait. Cela allait l’occuper.

Mais ça ne changerait pas une chose : le mal de ventre et le grognement qui sortait de ce dernier. Avachi sur le tronc d’arbre qui lui servait de siège, il regarda les branches se consumer dans le feu. Manelena. Il n’avait que la jeune femme en tête depuis cet instant dans le village des rebelles. Même si elle ne l’accepterait jamais, il la considérait comme une personne plus qu’importante dans sa vie.
Une personne à qui il la confierait justement, cette vie qui avait trop de fois rencontré des obstacles auxquels il n’aurait jamais pensé lorsqu’il avait décidé de s’enfuir de son village natal. Aujourd’hui, tout avait changé, tout était différent. Il n’était pas ce héros de conte pour enfants dont les ménestrels chantaient les louanges dans les auberges. Il n’avait pas une fille au village qui attendait impatiemment son retour. Il n’avait pas une vie amoureuse tranquille, il n’était pas un héros, sans peur, sans reproche, loin d’être parfait.
Il était tout simplement comme ça … et il n’arrivait pas à se dire que Manelena aussi. Lui qui voulait tant la voir comme une « femme », elle avait montré par ses paroles qu’elle l’était beaucoup plus qu’il ne le croyait. Alors pourquoi ?
Pourquoi est-ce que tout cela le dérangeait ? Pourquoi est-ce qu’il avait autant de mal à mettre correctement ses pensées dans tout ça ? Pourquoi est-ce qu’il se compliquait la vie avec … Ah ? Ses pensées furent d’ailleurs perturbées. Manelena avait quitté la tente qu’elle partageait avec Clari et Elise. Elle venait lui faire des reproches ?

« Je ne veux pas me bagarrer, Manelena. Je tiens à te le dire, tout simplement. »

« Mange un morceau au lieu. Entendre ton ventre me tape sur les nerfs … et méchamment. »

« Je n’ai vraiment pas faim du tout. Donc non, je ne penses pas le faire. »

Elle émit un nouveau grognement et se plaça en face de lui, venant s’accroupir que son visage se retrouve à la hauteur du sien. D’une pichenette sur le front, il eut à peine le temps de remarquer la minuscule ligne d’Alzar sur le doigt avant de se retrouver projeté en arrière.

« Tu n’as pas vraiment tout saisi, Tery Vanian. Ce n’était pas une réclamation ou un conseil, c’était un ordre que tu vas t’empresser d’obéir et vite fait. Je compte dormir correctement ce soir. Bon, qu’est-ce qu’il y a dans les sacs pour faire à manger ? »

Aie, aie, aie, il se frotta le front en gémissant de douleur. Elle n’y avait pas été avec le dos de la cuillère mais ça faisait mal ! Il se remit correctement debout. Il avait tant de mots à lui crier dessus mais il s’arrêta dans son mouvement, il n’était pas convaincu que cela arrange la situation. Puis surtout, elle était concentrée sur le casserole.
Elle faisait quoi ? Est-ce qu’elle était … vraiment en train de cuisiner ? Ou alors, il rêvait et ce n’était qu’une illusion ? Mais pourtant, c’était bel et bien le cas, lui tendant après quelques minutes une assiette remplie d’une mixture étrange et odorante. Le plus surprenant était le fait que le tout n’était pas déplaisant à regarder et sentir.

« Essaies de manger ça, ça devrait te permettre de tenir sans manger pendant une journée ou deux. Tu n’as pas besoin de plus de toute façon, n’est-ce pas ? »

« Je ne dirais pas ça comme ça. Et c’est quoi ça ? Depuis quand tu … »

« Depuis toujours. Espèce d’imbécile. Tu n’as pas l’air de saisir que je fus dans l’armée de Shunter dès mon plu jeune âge. En tant que tel, les missions à l’extérieur étaient très difficiles. Tu crois que je devais compter sur quelqu’un d’autre pour me nourrir ? »

« Non, je n’ai pas dit ça mais … ça semble plutôt bon. Je peux vraiment ? »

Qu’il ne la force pas à se répéter, elle détestait ça. Avec un peu de réticence, il enfonça une première bouchée entre ses lèvres, puis une seconde. C’est vrai que c’était assez lourd comme repas. Il avait l’impression qu’une seule cuillère suffisait à remplir son estomac, qui, pourtant en réclamait toujours plus. Manelena poussa un soupir avant de se redresser :

« Bon, normalement ,on ne devrait plus l’entendre dorénavant. Je repars me coucher. »

« Attends un peu. Je dois te remercier non ? Pour ce repas, tu ne crois pas ? »

« Quand c’est forcé, ça n’a aucun intérêt. Maintenant, fait que ton estomac se calme car la prochaine fois, je pense que j’irais l’extirper de ton corps à mains nues, compris ? »

« Message très bien passé mais Manelena … A quel point est-ce que tu es prête à tout perdre pour réussir à arriver jusqu’au roi ? »

« A quel point ? » répéta t-elle, ses yeux se plissant légèrement en regardant Tery. « Je verrais si je décide que tu es apte à l’apprendre ou non. Mais pour aujourd’hui, je n’ai pas encore oublié ce que nous nous sommes dit, tous les deux. »

« Je te ne considère pas comme une traîtresse à mes yeux, Manelena. »

« Qu’importe comment tu me vois, ce n’est pas bien grave. Je me contrefiche de tout cela. Mais pourtant, tu l’as déclaré ouvertement. »

Est-ce qu’elle allait lui laisser la possibilité de s’exprimer ? En la voyant s’enfoncer dans la tente, il comprenait que c’était parfaitement inutile et impossible. Finalement, quelques heures plus tard, Séran sortit de la tente, lui demandant pourquoi il n’avait pas été le chercher. Pour toute réponse, Tery haussa les épaules avant d’aller rejoindre Elen au pays des songes, même si ce n’était que pour quelques heures.

Le lendemain matin, ils avaient décidé de passer par les routes de terre de Shunter. C’était beaucoup moins sécurisé pour eux qui voulaient jouer la discrétion mais la distance et le temps gagné pour arriver au prochain camp des rebelles étaient grandement réduits.

« A cette allure, si on ne fait pas de mauvaises rencontres, on devrait arriver d’ici une journée ou deux, au grand maximum. »

« C’est plutôt honnête. J’imagine qu’ils ne s’attendront pas à nous voir arriver aussi tôt. » répondit Royan après les paroles de Tery.

« De toute façon, les rumeurs étant des rumeurs, l’armée impériale doit déjà être au courant que nous sommes maintenant du côté des rebelles. Du moins, d’après ce que les rebelles aurons transmis « par mégarde ». » compléta Manelena sur un ton froid.

« Cela permet de semer la confusion dans les troupes adverses. Même si je ne suis que moyennement d’accord avec cette méthode, il faut avouer qu’elle reste sacrément efficace. Enfin, on ne va pas leur reprocher ça non plus. » lui répondit Tery calmement.

« Je n’ai pas parler de reproche de la sorte. Mais bon, je ne vois pas pourquoi je m’efforce de continuer à discuter de tout ça pour le moment. »

« Car cela nous permettrait d’avoir une conversation raisonnée entre toi et moi. Mais aussi le reste du groupe, chose qui ne me paraît pas si étrange, non ? »

« Si tu le dis, Tery, si tu le dis. » soupira Manelena, visiblement épuisée par tout cela. Il est vrai que depuis quelques temps, elle avait l’air fatiguée et cela pour peu de choses. Il n’y avait aucune explication raisonnable à cet état, à part les conversations avec les rebelles qui semblaient interminables quand il la voyait avec eux.

« Je pense que nous devrions … » commença à reprendre Tery avant de s’arrêter. Comme à l’affût, il se positionna, sortant ses griffes pour attaquer.

« Oh ? Tu l’as aussi remarqué, Tery ? Le vent m’a prévenu. Ils doivent être une dizaine et vu le poids et le cliquetis du métal, j’imagine que ce sont des soldats de Shunter. »

Clari avait gardé son sourire aux lèvres tout en fixant le jeune homme aux cheveux bruns. Celui-ci hocha la tête positivement. S’il n’était pas le seul à l’avoir remarqué, cela voulait dire que la situation était encore contrôlable. Mais maintenant ? Ils n’avaient aucun endroit où se cacher. Est-ce qu’ils allaient devoir se battre ?

« Bon bon bon ! Visiblement, il va falloir que l’on s’occupe de quelques personnes. »

« S’ils ne sont pas menaçants, on ne fait rien du tout, d’accord ? »

Il préférait calmer aussitôt les ardeurs de Clari. Les autres acquiescèrent : pas besoin de faire autant de violence pour si peu. Surtout s’il n’y avait pas besoin d’en venir aux mains. Le groupe continua sa route, arrivant à la hauteur d’une troupe d’une dizaine de soldats, comme Clari l’avait annoncé quelques minutes auparavant.
Ils passèrent à côté d’eux, sans un mot et sans un regard. Le but était de ne pas montrer qu’ils avaient peur ou qu’ils étaient inquiets de leur réaction. Plus vite ils « ignoraient » les soldats, mieux ce serait pour tout le monde.

« HEY ! Vous ! Arrêtez-vous ! » s’exclama une voix derrière eux alors que le jeune homme se retournait presqu’aussitôt, demandant d’une voix calme :

« Oui ? Que pouvons-nous faire pour vous ? »

« On fait une tournée d’inspection car il paraîtrait que de nombreux rebelles se trouvent dans les environs. On va devoir fouiller vos sacs et que vous ouvriez vos vestes et autres vêtements. Pour être sûr que vous ne portez pas des artifices rebelles. Question de sécurité. »

« Comme vous le désirez, bien entendu. Bon ben, nos sacs. » répondit Tery.

Il se montra nonchalant alors que la fouille arrivait maintenant. Il ne fit qu’un simple regard envers les autres pour les laisser fouiller. Néanmoins, quand une main fût un peu trop baladeuse sur Elen au niveau de son épaule droite, le soldat poussa un cri.

« AH ! Mais qu’est-ce … Y a des insectes dans le coin ?! »

« Je ne crois pas ? Pourquoi ça ? Enfin bon, ils sont inoffensifs. Mais pourquoi est-ce que vous êtes aussi nombreux ? Ce n’est pas normal de voir un groupe aussi important. »

« Les Gnomolds hésiteront plus à nous attaquer si nous sommes tous ensembles. Plus nous sommes nombreux, plus ils sont inquiets alors. »

« C’est à double tranchant. Ils peuvent venir avec plus de membres et vous sauter dessus car vous êtes alors des cibles potentielles encore plus intéressantes à leurs yeux. »

« C’est vrai, c’est une chose mais merci de nous avoir prévenus. Y a t-il des détails que nous devrions apprendre ? Comme des zones à éviter ? »

« Les bois, principalement les bois. Mais ça, vous vous en doutiez si vous êtes préparés pour les Gnomolds. Et évitez les petits villages. Bonne route. »

« A vous aussi. Merci de nous avoir répondus. » finalisa Tery alors que tous les soldats partaient de leur côté, le groupe de Tery allant à l’opposé. Tout s’était très bien passé. Est-ce que Manelena était vraiment si méconnaissable que ça ? Et Royan ? C’était les habits qui devaient influencer en partie, vint se dire Tery pour lui-même.

Quelques minutes plus tard, lorsqu’ils s’étaient assez éloignés des autres, Tery poussa un profond soupir de soulagement, Clari lui tapotant doucement le dos comme pour le féliciter par rapport à ses réactions. Elle vint lui dire :

« Et bien ? Respires un bon coup, n’est-ce pas ? »

« Disons que le plus dur fût passé mais ce n’est pas suffisant. On ne sait pas si d’autres groupes, moins stupides que celui-ci, nous arrêtera. » reprit aussitôt Manelena.

« Oui, je reste méfiant par rapport à ça, On ne sait jamais sur quoi on peut tomber. Mais merci, Clari, ça me fait plaisir. Et Manelena, bien entendu. »

« De rien, si je le pense, c’est tant mieux, non ? »

« C’est exact, vu que c’est sincère. » répondit la jeune femme aux couettes blondes, sourire aux lèvres alors que Tery posait brièvement ses yeux sur Manelena. Il savait qu’elle n’aurait pas hésité à une seule et unique chose : éliminer les soldats de shunter. C’est pour ça qu’il avait voulu modérer les ardeurs de la femme aux cheveux argentés. S’il pouvait éviter de tuer gratuitement, surtout des personnes qui ne demandaient pas cela …

« Je sais à quoi tu penses, Tery. Et ça me répugne, que ça soit clair. »

« Et je le sais aussi de ton côté, Manelena, ça se lit dans ton regard. »

« Alors tant mieux, maintenant, arrêtes de m’observer comme ça. »

« Elise ? Royan ? Sérest ? Séran ? Vous n’avez rien à dire de votre côté ? D’ailleurs, Royan, je reste surpris qu’ils ne t’aient pas remarqué. » dit Tery en questionnant l’adolescent.

« Mon visage a changé, comme mon corps, depuis le jour où j’ai quitté le palais royal de Traslord. Les années passent et c’est pour cela que tous ne me reconnaissent pas. »

« C’est peut-être pour cela. Tu es un jeune adulte maintenant. Ou tu vas t’en rapprocher. »

« Disons qu’on ne fête guère nos anniversaires depuis que je suis avec vous, je ne sais pas quel âge je devrais avoir actuellement. Peut-être devrions-nous demander la date que nous sommes la prochaine fois que nous nous arrêterons ? »

Ah ? Ha… Hahahaha. Le jeune homme éclata de rire alors que Royan ne faisait qu’un faible sourire. Oui, il était totalement dans le vrai. Ils ne s’étaient jamais intéressés aux dates depuis ce jour et à part imaginer dans sa tête le fil des mois qui s’écoulaient, c’était difficile d’avoir une idée réelle de la date exacte. Même à Omnosmos, il n’avait jamais senti la nécessité.

« Ne vous préoccupez pas du temps passé mais plutôt du temps qu’il nous reste avant d’arriver jusqu’à Midès. A partir de là, cela sera beaucoup plus difficile. »

« Je le sais parfaitement, Manelena. Je le sais parfaitement mais bon … Je veux juste espérer que tout se passe bien. Rien d’anormal à cela, non ? »

« Pas le moins du monde, Tery. Pas le moins du monde. D’ailleurs, heureusement que ces imbéciles de soldats n’ont pas cherché trop loin chez moi. »

Manelena plaça une main dans le décolleté de sa tenue, extirpant le bout de papier qui contenait les informations sur la localisation du prochain camp des rebelles à atteindre, plus proche de Midès que celui où ils s’étaient reposés.

« Bien entendu, qu’ils tentent de passer la main à cet endroit et ils se retrouvaient manchots tellement rapidement qu’ils n’auraient même pas la sensation du toucher qui arrive jusqu’à leurs nerfs. Je ne suis pas là pour plaisanter. »

« Ça, je pense que tout le monde l’avait remarqué, si tu veux tout savoir. »

Il avait dit cela dans un sourire, ayant évité de trop s’attarder sur Manelena lorsqu’elle avait accomplit ce geste. Surtout qu’Elen était dans les environs. Manelena remit correctement le bout de papier là où il se trouvait avant de dire :

« Bref, d’après la carte, il devrait y avoir un village ou deux dans les environs. Nous pourrons nous reposer car l’armée de Shunter ne passe jamais par là. »

« Une bonne nouvelle même si ça ne sera pas gratuit contrairement au village des rebelles. Mais vu le peu qu’ils nous ont donné pour la route ainsi que les quelques vivres qui nous restaient, ça sera la meilleure solution possible. » vient conclure Sérest, son mari acquiesçant d’un marmonnement. Il était d’accord, cela était évident, surtout qu’ils manquaient de viande.

Dans la soirée, il avait décidé de reprendre son tour de garde. C’était l’un des rares moments où Manelena se réveillait pour venir discuter avec lui. Elle prétextait qu’elle n’arrivait pas à dormir mais il savait … enfin, il espérait que c’était pour parler avec lui qu’elle faisait tout cela. Il s’en contenterait, tout simplement.

« Je veux tuer mon père, Tery. Je veux tuer mon père et récupérer son trône. »

Il n’avait rien dit à l’annonce des propos de Manelena. Non pas qu’il ne le croyait pas … mais il n’avait pas posé la question. Il ne fit qu’hocher la tête positivement, comme pour signaler qu’il avait bien entendu tout en la regardant doucement. Si elle estimait que c’était la meilleure chose à faire, il n’allait pas l’en empêcher, loin de là.

« Je veux mettre un terme à son règne. Je veux permettre au royaume de Shunter de retrouver la paix dans laquelle il était plongé pendant de nombreuses années. »

Encore une fois, il ne lui répondait pas. Qu’est-ce qu’il aurait put dire ? Qu’il était d’accord avec elle ? Qu’il approuvait ses actes et paroles ? Non, il n’était pas comme ça et elle devait s’en douter. Il la fixe de ses yeux verts avant de chuchoter finalement :

« Tu es prête à tout pour le royaume, n’est-ce pas ? »

« C’est exact. Je n’aurai aucune hésitation pour arriver à mes fins. Mais maintenant, tu sais pourquoi je noues des contacts avec les rebelles. Satisfait ? Tu vas pouvoir dormir paisiblement sur tes deux oreilles cette nuit ? »

« On va dire que oui … mais j’ai encore mon tour de garde à terminer. »

« Bien entendu. Alors, tu vas aller te coucher et moi-même, je vais m’occuper de finir ta nuit plutôt que de te laisser te crever de fatigue. »

« Ou alors, je peux rester une heure de plus pour que tu te sentes moins seule. Même si plonger dans nos pensées les plus profondes en regardant un feu de camp, ça a quelque chose de poétique, tu ne crois pas ? »

Elle émit un petit rictus à cette idée, signe qu’elle n’appréciait guère l’humour du jeune homme. Pourtant, elle ne vint pas le contredire. Elle commença à fixer le feu de camp devant elle, à l’opposé du jeune homme en face. Elle grogna entre ses dents :

« Tout ce qui est lyrique et poétique est inutile, Tery. »

« Je ne sais pas. Des fois ,cela fait du bien d’entendre quelques mots, qui, reliés entre eux, forment une belle phrase ou rime. Tu ne crois pas ? Bon, par contre, il ne faut pas espérer cela de ma part. Je n’ai pas la carrure pour. »

« Je ne me suis jamais posé la question de toute façon. »

Le jeune homme aux cheveux bruns haussa les épaules, amusé par la réponse de Manelena. Bon, une heure avec elle et il allait au lit. Au moins, il savait exactement ce qu’elle désirait, c’était une bonne chose, une très bonne chose. Ah … Oui. Il aimait mieux la connaître.

Chapitre 40 : Quitte à tout perdre

Chapitre 40 : Quitte à tout perdre

« Link … Il faudrait plutôt accélérer le rythme. »

« Je sais … Je sais … Mais … Avec le poison … et aussi je ne sais quoi … Ah … »

Ah … C’était l’unique juste qu’il pouvait faire. Il ne pouvait pas accélérer le rythme. De plus, ils étaient en train de suivre le chemin pris par Giratina. Le souci ? C’est qu’ils ne le voyaient pas … Ils ne le trouvaient pas. Par où était-il passé ? C’est lorsque Motisma désigna un portail au sol que Link comprit ce que Giratina avait fait.

« Nous devrions le suivre … Il ne doit quand même pas s’attendre à ce que nous arrivions aussi vite. Est-ce que tu peux quand même … »

« Vérifier ? Ouais, ouais … Je vais le faire. »

Il n’avait de toute façon pas autre chose à accomplir. Il pénétra dans le portail, déclarant à Link qu’il pouvait y venir dès maintenant. Link rentra à son tour dans le portail, observant brièvement les alentours avant de se remettre en route et de remarquer que …

« Encore un ? Mais qu’est-ce que Giratina fait avec ça ? »

« Cela lui permet de se déplacer très rapidement et de parcourir une grande distance. Mais je ne pense pas qu’il soit arrivé près de la princesse Midona. Nous devrions vraiment nous dépêcher ! On fait quoi alors ? On rentre dans l’autre ? »

« Je ne crois pas que nous ayons vraiment le choix de toute façon. »

Il avait répondu cela avec une certaine fatigue, non pas à cause des évènements mais à cause de son état de santé. Il était si faible … vraiment si faible … Il avait besoin de se reposer mais il ne le pouvait pas. Il rentra dans la faille dimensionnelle, arrivant maintenant à une succession d’autres failles. Sans même demander son avis à Motisma, il rentra dans une autre, encore une autre et encore une autre. Autour de lui, les décors changeaient, lui rappelant le royaume d’hyrule, celui du crépuscule ou alors celui … avec les pokémons. Il ne savait pas comment cet endroit s’appelait donc il préférait le nommer de la sorte.

Ah … Ah … Ah … Pfiou. Bon … Normalement, il n’était plus très loin … n’est-ce pas ? Plus très loin. Ah … Peut-être ? Il ne savait pas. Il n’avait aucune confirmation à cela. Aucune confirmation … et voilà donc le souci. Il poussa un gémissement de douleur, regardant en face de lui. Il était dans le royaume du crépuscule à nouveau.

« Une petite île … »

Ce furent les seuls mots qu’il prononça alors qu’il remarquait qu’il se retrouvait sur un chemin de pierre … Sauf que le chemin était très court et que des deux côtés, c’était le vide complet … Et qu’il ne semblait pas avoir de fond.

« Je te conseille d’éviter de faire des imbécilités … C’est plutôt dangereux par ici. Même si je ne sais pas trop où ça va nous emmener là … »

« Je le sais parfaitement … Nul besoin de me le préciser. »

Pas du tout besoin … non … Même s’il n’était pas en état pour réfléchir correctement, il était quand même lucide contrairement à ce que l’on pouvait croire. Bon … Il traversa le chemin, remarquant que celui-ci s’allongeait de plus en plus … jusqu’à l’emmener encore à une grotte ? Mais de petite taille … trop petite pour que Giratina puisse y rentrer. Alors pourquoi y avait-il un portail ? Ah non !
« Ce n’est pas un portail de Giratina ? Mais du crépuscule ? » murmura faiblement l’hylien, ayant parfaitement remarqué la différence après quelques secondes.

« Et ? On fait quoi ? Là, par contre, on risque peut-être de se trouver hors de l’endroit où on devrait se rendre. J’ai même l’impression qu’en fait, la majorité des portails que nous avons pris ne sont pas issus de Giratina. »

« Je n’ai pas vérifié leur différences … en les pénétrant. Peut-être que nous avons pénétré plusieurs portails du crépuscule sans même nous en rendre compte ? »

« Sans même que tu t’en rendes compte, tu veux dire ! Moi, j’ai rien fait, t’es le seul responsable à ce sujet ! Faudrait pas tendre à abuser non plus ! »

« … … … Allons-y … et espérons. » murmura faiblement Link tout en pénétrant dans le portail du crépuscule. Il allait voir où tout cela allait l’emmener.

L’emmener … dans un nouvel endroit ? Mais encore issu du royaume du crépuscule. Un pilier … Un pilier gigantesque, fait de pierre noire mais qui brillait avec des lignes vertes. En fait, c’était plutôt un obélisque. Il semblait très distant, au moins un bon kilomètre. Mais impossible de l’ignorer … comme Giratina. Giratina qui était présent dans les airs, tournoyant autour de l’obélisque.

« MIDONA EST LA-BAS ! » s’écria Link avec colère.

Et il était hors de question de ne rien faire ! RIEN DU TOUT ! Galvanisé par cela, il commença à courir à toute allure malgré sa fatigue, ne se préoccupant pas de sa santé. Même le Motisma avait du mal à suivre à cause de la vitesse à laquelle il allait.

Finalement, il arriva jusqu’à une succession de rochers alignés les uns à côtés des autres et de différentes tailles. A force de courir, il avait fini par arriver jusqu’à la zone où se trouvait l’obélisque et pas seulement …

« Des pokémons, il y a plus d’une vingtaine de pokémons. Et pas seulement, il y a aussi des monstres … et … et … »

« Midona est là ! » s’écria une nouvelle fois Link en montrant une forme humaine au pied de l’obéliques. Midona était là … Elle était là … entourée par tous ces monstres et ces pokémons ! Et Giratina qui semblait surveiller ce qui se passait.

« Et alors ? T’attends quoi pour te mêler de tout ça Link ? Que je vienne t’aider ? J’y vais ! »

« Attends un peu quand même ! Il faut que … »

Non il avait entièrement raison. Il ne pouvait pas ignorer ce qui se passait ! Il ne pouvait pas perdre du temps ! Loin de là ! Sans hésitation, il vint bondir à partir d’un rocher en hauteur. Qu’importe la distance, même s’il devait se faire mal, il était prêt à tout ! A TOUT ! Il se retrouva au beau milieu des monstres et des pokémons, sortant son arme.
Sans hésitation, il traversa la foule alors que le Motisma était déjà arrivé au niveau de Midona. Lui-même ne tarda pas à se retrouver face à elle, faisant un léger sourire pour lui montrer qu’il était là. Finalement ….La femme le regarda avec un certain amusement avant de murmurer d’une voix douce :

« Eh bien … Link ? Je pensais que … »

« Je pensais que tu étais morte par Desperos et Giratina ! J’étais inquiet ! »

« Oh … » répondit tout simplement Midona, gardant néanmoins son sourire, soufflant : « Donc … Tu es venu pour quelle raison, Link ? »

« Te sauver bien entendu ! Tu ne peux pas lutter contre autant de pokémons et de monstres ! »

« … … … Idiot. » termina de dire la jeune femme avant de placer sa main sur le bras gauche de Link. Elle le tira à elle, l’épée tombant au sol alors que Link se retrouvait collé contre la jeune femme. Elle était plus grande que lui, d’au moins une bonne quinzaine voire vingtaine de centimètres.

« TUEZ-LES ! TUEZ CES TROIS VERMINES ! »

Giratina s’était mis à crier dans le ciel, le sourire de Midona disparaissant alors qu’elle avait placé une main sur la hanche de Link, celui-ci gémissant de douleur. Elle était maintenant contrariée, plus que contrariée même.

« Ils t’ont encore blessé … n’est-ce pas Link ? » demanda-t-elle alors qu’il ne répondait pas, gêné et confus. Il était blessé … et elle était en parfaite santé. « Tu ne veux pas répondre, je comprends … Mais je te remercie d’avoir voulu essayé de me sauver. Malgré tes blessures … et ce mal qui te ronge visiblement. »

Alors, il était normal que ce soit elle qui s’occupe d’eux n’est-ce pas ? Plus que le fait de se défendre, la première raison était la plus importante : ils avaient blessé gravement Link. Elle ferma les yeux, ses cheveux couleur de feu lévitant peu à peu, comme doués de vie. Autour d’eux, déjà de nombreux tentacules obscurs se présentaient, formant une sorte d’araignée gigantesque dont les pattes étaient constituées des cheveux de Midona et de son énergie ténébreuse. La base de l’araignée était tout simplement le corps de Midona, corps qui serrait Link contre lui.

Chapitre 39 : Encerclée

Chapitre 39 : Encerclée

« Motisma … Si cela s’avère nécessaire, il vaut peut-être mieux que tu tentes de t’enfuir après … Je pense que ça serait la meilleure solution. »

« Ah ouais ? Si c’était vraiment une solution, je ne serai déjà plus là. Tu crois vraiment que Giratina va me laisser partir comme ça ? Faut pas rêver ! Il veut se battre, on va lui donner ce qu’il cherche ! Même si par contre, je ne crois pas qu’on gagnera. »

Oh ? Lui non plus ne le pensait pas. Mais il lui fallait un peu de temps pour réfléchir à quoi faire. Sortant son épée, il regardait déjà Giratina. Le pokémon était prêt à tout pour le tuer, il le savait … A part les flammes, Giratina était capable de se fondre dans le décor, n’est-ce pas ? Et dans le royaume du crépuscule, il devait être invisible aux yeux de Link et Motisma. Il pouvait facilement les attaquer par surprise.

Mais ce ne fut pas le cas. Poussant un cri de rage, des morceaux de pierre se soulevèrent peu à peu, provenant du sol. Qu’est-ce que … Il n’avait pas des pouvoirs psychiques ? Mais alors … Comment est-ce que … AH ! Une pierre projetée sur lui vint l’envoyer en arrière malgré qu’il ait mis son bouclier en parade. Couché sur le sol, il toussa, crachant un peu de sang.

« … Zu … Zut … Mon corps … Il réagit à peine … »

Il ne pouvait pas bouger alors qu’une seconde pierre arrivait droit sur lui, prête à l’écraser. Mais l’une de ses pokéballs s’ouvrit, Galzy donnant un coup de crâne dans la pierre pour protéger son dresseur. Link la remercia avec lenteur, toussant une nouvelle fois.

« … … … Même en étant tous ensembles, vous ne pourrez rien contre moi. Toi … Cette petite Rhinocorne. Je vais vous montrer comment on s’en occupe. »

Les griffes noires aux pointes rubis de Giratina vinrent se mettre à émaner une aura noire autour d’elles. Soudainement, plusieurs d’entre elles vinrent frapper la Rhinocorne, traversant avec facilité son corps de pierre.

« Imbécile… Cela se voit parfaitement que tu ne connais pas les pokémons. Sinon, tu saurais que les corps de pierre sont inefficaces contre mes coups spectraux. »

Il ne le savait pas … Il ne connaissait pas très bien le monde des pokémons. Donc … Galzy était en danger ? Malgré ce qui s’était passé ? Malgré son corps ? ZUT ! Il devait la rappeler mais la pokémon refusa malgré ses blessures, Barnos faisant son apparition à son tour.

« Ah non ! Ne sortez pas tous ! Ce combat n’est pas le vôtre ! »

« INSECATEUR ! » s’écria le pokémon ressemblant à une mante avant de se jeter sur Giratina, ses faux raclant contre la peau du pokémon sans pour autant le blesser.

« Des égratignures … C’est cela que tu veux me donner, misérable … insecte ? Oui, cela te correspond parfaitement ! DISPARAIS ! »

Sans hésitation, Giratina utilisa sa queue pour écraser Barnos au sol, celui-ci poussant un cri d’effroi, se retrouvant enfoncé dans le sol. Le Motisma produisit une imposante boule électrique avant de la projeter sur le Giratina, le forçant à se pousser. Link arriva à la hauteur de l’Insecateur, regardant son état qui était déjà bien triste. Ne pas combattre … Il ne pouvait pas combattre. Alors le mieux qu’il pouvait faire … C’était de tout faire pour que les pokémons ne soient pas blessés.

« Tu as osé … essayer de m’électrocuter, n’est-ce pas ? »

Giratina s’était tourné vers le Motisma, le fixant de ses yeux rubis. Il amorça un mouvement vers lui alors qu’il se mettait ensuite à pester. Il ne pouvait pas bouger ! Il allait le payer ! Il ouvrit la gueule mais celle-ci se referma aussitôt.

« VITE ! LINK ! Il faut en profiter avant qu’il puisse rebouger ! Tu voulais savoir si je pouvais paralyser un ennemi ! Tu as ta réponse ! »
Que … Paralyser Giratina ? Rien que ça ?! Mais mais mais … Comment est-ce qu’il … avait réussi cela ? Comment était-ce tout simplement possible ? Enfin non … Ce n’était vraiment pas le moment de penser à ça ! Il devait prendre en compte ce que le Motisma venait de dire.

« Galzy ! Reviens dans ta pokéball ! Motisma ! On y va ! »

Il valait mieux s’échapper pendant que Giratina était paralysé ! C’était une idée … horrible car il détestait la fuite mais c’était aussi l’unique solution s’il ne voulait pas mourir. Ils commencèrent à s’éloigner, Giratina hurlant :

« ENFUYEZ-VOUS ! ENFUYEZ-VOUS BANDE DE LARVES ! DE TOUTE FACON, CETTE FEMME EST DEJA CONSIDEREE COMME MORTE ! »

Midona ! Ca, c’était les paroles à ne pas prononcer. Il se retourna vers Giratina, le Motisma lui donnant un petit choc électrique avant de déclarer :

« Ne l’écoute pas ! C’est un piège pour te faire revenir vers lui ! »

« Il ne plaisante pas … Ce qu’il dit est vrai. Pourquoi mentirait-il maintenant ? Midona est en danger … à cause de lui et de Desperos ! »

« Ce n’est qu’une question de minutes … D’ailleurs, tu ne le vois pas ? »

Qu’est-ce qu’il devait … Hein ? Deux pokémons étaient apparus à côté de Giratina, commençant à pousser des cris. Ressemblant à insectes jaunes aux yeux rouges mais avec des ailes blanches, les pokémons continuaient de dire :

« Nin … Ninjask jask jask … Ninjask jask ! »

« Hum ? Vous avez réussi à l’encercler ? Vraiment ? Où se trouve-t-elle ? Tsss … J’arrive tout de suite. » murmura Giratina, cherchant à se mouvoir sans y arriver ou presque. Car après quelques secondes, ce fut le cas. « Toi … Cela pourrait prendre peu de temps mais à cause de ce Motisma, il suffirait qu’il me paralyse pour m’empêcher de voir la mort de cette femme et cela … Je ne peux pas me le permettre ! HAHAHA ! »

« Ne … fait … » commença à dire Link bien qu’il se sentait incapable cette fois d’empêcher Giratina de faire cela. Il regarda l’imposant pokémon qui partait, accompagné des deux Ninjasks. Pourquoi ? Pourquoi était-il incapable de se battre ?

« Hey Link … Je n’ai pas envie qu’ils tuent la princesse Midona de mon côté. Donc, j’espère que t’es motivé à aller leur foutre une raclée car c’est bien ce que je compte faire. »

« … … … Nous ne risquons pas d’être une plaie pour elle ? Enfin bon … Oui … Allons la retrouver pour l’emmener en sécurité. Il faut rattraper Giratina le plus rapidement possible. »

C’était une priorité. Malheureusement, pour dépasser Giratina, cela serait impossible. Comment pouvait-il espérer arriver avant Giratina jusqu’à Midona ? Il ne savait même pas où elle se trouvait ! A partir de là … Ils étaient les mains liées. Mais ce n’était pas pour ça qu’il devait abandonner. Il était peut-être trop faible pour le moment mais il allait tout faire pour que Midona en sécurité, il se le promettait.

Chapitre 38 : Auparavant inaccessible

Chapitre 38 : Auparavant inaccessible

« Et où est-ce que tu crois que l’on devrait se rendre ? Je suis pas sûr que tu connaisses vraiment le chemin de toute façon, non ? »

« Non … Je ne le connais pas … Pas du tout même. Mais je sais néanmoins que ce n’est pas en restant inactif que j’avancerai. »

Il marquait un point mais ce n’était pas une raison pour faire une réflexion de la sorte. C’était plutôt moche de lui parler comme ça et il n’appréciait que moyennement. Mais après, Link était dans un triste état physique donc il allait mettre ce genre de réflexions sur le compte de la fatigue. Et si ce n’était pas la fatigue, ça risquait de très mal se finir pour lui.

« Bon … De toute façon, le royaume du crépuscule, c’est pas forcément le pire endroit. Des plaines, des rochers, des trucs technologiques que même chez nous, nous n’avons pas. Quoi de beau dans le meilleur des mondes ? Rien du tout. »

Un peu d’ironie lui faisait du bien, beaucoup de bien même en ces temps obscurcis. Bon ? Où est-ce qu’ils étaient ? Après toute cette marche, ils arrivèrent jusqu’à un paysage qui semblait rocailleux, difficile à arpenter. En fait, il était impossible de grimper à cause des pentes et de la hauteur des différentes pierres.

« Et comment est-ce que tu vas faire petit malin maintenant ? »

« Tu vas te rendre encore une fois utile, Motisma. Tu peux te mettre en hauteur et servir une nouvelle fois d’aimant pour mon grappin ? »

« Est-ce que j’ai vraiment une tête à faire ce genre de trucs ? Non mais sérieusement, tu réfléchis un peu à ce que tu dis ? C’est n’importe quoi ! Tsss ! Vraiment, on me prend vraiment pour un imbécile, des fois ! »

« S’il te plaît … » murmura faiblement Link alors que le Motisma s’écriait avec rage :

« OUAIS OUAIS ! J’ai parfaitement compris ! TSSS ! »

Le Motisma s’éloigna, s’envolant au-dessus de plusieurs rochers tandis que Link le remerciait d’un hochement de tête. Quelques secondes plus tard, l’hylien utilisait son grappin en hauteur, la pointe se dirigeant automatiquement vers le Motisma.

« Purée ! T’es pas léger ! VRAIMENT PAS ! Et dire que je dois faire ça sans aucun problème ! PUREE ! FAIS CHIER ! »

Il continuait de pester tandis que Link continuait de le remercier d’un hochement de tête, utilisant un bouton sur le grappin pour l’emmener jusqu’au Motisma. Et voilà … C’était bien plus facile quand on avait un bon compagnon pour cela.

« Merci beaucoup, Motisma. Sincèrement … Je suis vraiment sincère. »

« Non merci … Ca ne marche pas les compliments. J’espère que j’ai juste une fois à le faire car sinon, ça risque carrément de pas me plaire cette histoire, d’accord ? » déclara le Motisma, Link hochant la tête bien qu’il savait que le pokémon l’aiderait quand même malgré ses dires.

Mais grâce à son grappin, l’escalade fut plus une partie de plaisir qu’autre chose. Enfin, si on pouvait prétendre avoir du plaisir avec une telle activité, ce qui n’était pas réellement sûr. Il … n’avait pas la tête à penser à de bonnes idées actuellement. Loin de là … Ah … Il devait aussi trouver un moyen de communiquer avec la princesse Zelda. Car là, il n’avait pas de nouvelles d’elle, ce qui n’était vraiment pas une bonne chose.

« A quoi est-ce que tu penses encore ? T’en as pas marre de te torturer le crâne avec tout ça ? Faut avancer dans la vie et arrêter de penser à toutes ces questions ! Un jour, t’auras des réponses mais pour l’heure, qu’est-ce que l’on s’en fout non ? »

« … … … Si tout était aussi simple, je l’aurai déjà fait depuis longtemps mais ce n’est pas du tout le cas. Je suis désolé, ça ne marche pas ainsi. »

« Fais comme tu veux au final, tu n’as qu’à te débrouiller. » termina de dire Motisma, visiblement énervé maintenant. Quand tout n’allait pas dans son sens, il s’emportait. Mais bon, il pouvait comprendre son énervement, c’était normal après tout. En même temps … Il fallait qu’ils trouvent où se rendre. Il regarda autour d’eux, ne remarquant que des zones rocheuses ou recouvertes d’herbes. Bien entendu, la lumière de la lune dans le ciel permettait de voir tout autour … de meilleure façon mais ce n’était pas cela.

« Il n’y a pas de civilisation dans le coin. Où sommes-nous donc sensés nous rendre ? »

« Si tel était le cas, tu crois que je te le dirai pas ? Pfff … On n’a vraiment aucun indice ? »

Rien de rien malheureusement. C’était ainsi et pas autrement sinon, il le lui aurait dit. Pourquoi ne l’aurait-il pas fait ? Hum … Link vint s’asseoir dans l’herbe, regardant devant lui. Des plaines, des plaines mais toujours peu de vie. Le royaume du crépuscule était quand même dans un triste état. Peut-être que les pokémons les aideraient bien plus que ça ? Peut-être oui … Et Midona ? Pourquoi ne pas permettre aux hyliens de les aider ? Pourquoi ne pas lui permettre de l’aider, elle ? Hein ? Il pouvait se rendre grandement utile mais non … Elle avait décidé de briser ce miroir et cela l’avait plus qu’affligé… Il devait se l’avouer.

« Hum ? Et on fait quoi là ? » dit le Motisma, posant sa question avant de se mettre à côté de Link, celui-ci regardant l’horizon sans rien dire pendant quelques instants.

Il y avait quelque chose de bizarre… non ? Un point à l’horizon était en train de se déplacer à toute allure vers lui. Comment … HEIN ?! Mais c’était Giratina ?! Le dragon poussa un cri strident, ouvrant la gueule avant qu’un souffle de flammes violettes ne sorte de celle-ci.

« DISPARAIS LINK ! ENFIN ! »

Link hurla au Motisma de se mettre à couvert alors que le souffle passa au-dessus d’eux. Giratina était là ? Et visiblement, il était venu les chercher ! Il avait réellement envie de se battre ! Mais il n’était pas en état pour ça ! ET ZUT !

« Vous voilà donc … Je savais que vous seriez venus jusqu’ici … Desperos m’a prévenu de votre arrivée. Mais cette fois-ci … Je ne compte pas vous laisser vivre, non … »

Quitte à ce qu’il utilise son autre forme pour les écraser. Mais cela ne s’avérait pas nécessaire pour eux. Desperos lui avait parlé de l’état de santé de Link. Cela allait être simple, très simple même … normalement … Mais on ne pouvait jamais prévoir ce qui allait se passer. Ah … Giratina arriva à la hauteur de Link, le regardant de ses yeux rubis.

« Desperos … m’a tout dit … oui … Tu es incapable de te battre, n’est-ce pas ? Mais j’en ai assez de ce petit jeu … J’en ai vraiment assez. »

« Il ne fallait pas … s’interposer entre moi et Midona. Il ne fallait pas commettre tout cela si tu es incapable de te battre pour ! »

« Me battre pour ? C’est ce que je vais faire ! OUI ! C’est ce que je vais faire ! Me battre et t’écraser ! Cette fois-ci, je ne te laisserai pas t’échapper … Jamais deux sans trois hein ? Quel proverbe absurde … Oui … »

Il allait montrer que tous les proverbes n’étaient pas fondés. Il allait montrer ce qu’il leur en coûtait de venir se tenir en face de lui … sans échappatoire cette fois-ci. Oui … Ils allaient le payer de leurs vies … Cette fois-ci, il n’y avait aucun moyen pour eux de s’enfuir.

Chapitre 37 : Les habitants du royaume

Chapitre 37 : Les habitants du royaume

« Nous sommes retournés dans le monde du crépuscule … encore une fois ? »

« C’est exact, Link. Mais bon … Ca ne veut pas dire que tout s’est arrangé entre temps hein ? Y a encore pas mal de travail normalement. »

Pas mal de travail ? Ah … Il voyait la réflexion qu’il voulait faire en fait. Oui … C’est vrai, il le reconnaissait amplement. Ils n’étaient pas tirés d’affaire. Ils devaient trouver un endroit où se reposer pour quelques minutes. Il devait aussi soigner ses pokémons. Normalement, il avait quelques potions pour cela. Il prit ses pokéballs, faisant ressortir ses pokémons avant de sortir les potions en spray, commençant à les appliquer sur les trois pokémons.

« AH ! Ca fait vraiment du bien ces petits trucs quand même ! » s’écria le Motisma avec joie.

Il voulait bien le croire …Enfin, presque. Il ne pouvait pas goûter à ça non plus hein ? Ce n’était pas pour lui mais pour les pokémons. Il attendit que le spray fasse son effet, félicitant ses pokémons et le Motisma pour la victoire sur le Nostenfer.

« Après un temple pokémon, voilà que nous sommes dans le royaume du crépuscule. Motisma, essayons de retrouver Midona. Je n’ai pas confiance dans les paroles de Desperos. »

« Comme si tu pouvais vraiment écouter les absurdités dites par ce type. »

Il le savait parfaitement … Oui … Il le savait parfaitement. Il amorça un premier mouvement en rappelant ses pokémons mais constata de la lumière à l’autre bout de cette plaine. Des personnes ? Des personnes bien vivantes ? Peut-être des Twilis ! Des membres de la race de Midona ! Ca ne serait pas la première fois qu’il en verrait mais bon …
Il commença à courir malgré sa fatigue, arrivant jusqu’à l’endroit où se trouvait de la lumière. Un convoi … Du moins, plusieurs caravanes qui étaient tirés par des pokémons équidés avec des crinières de feu … comme ceux qu’il avait rencontrés au début de son aventure hors du royaume d’Hyrule.

« … … … »

Ces petites créatures … Avec de gros yeux rouges, un corps à moitié noir, à moitié blanc … et des cheveux blonds … ainsi que des dessins sur le ventre, c’était bien les Twilis. Mais n’avaient-ils pas progressé ? Du moins, retrouver complètement leur apparence originale ? Peut-être que tout n’était pas résolu au final, qu’il s’était voilé la face … peut-être.

« Vous ne pouvez pas me parler … n’est-ce pas ? »

« PONYYYY PONYYYYTA ! » répondit l’un des Ponytas, le Motisma s’approchant de la créature alors que les Twilis ne bougeaient plus, restant immobiles.

« Elle tient à me signaler que les Twilis n’ont pas encore repris leur forme originelle malheureusement. De même, il semblerait qu’ils soient intimidés par ta présence, Link. Tu es un hylien, la race qui a décidé de les sceller dans ce monde il y a fort longtemps donc … ils sont quand même un peu réticents à parler bien qu’ils soient heureux que tu aies tué Ganondorf et Xant il y a maintenant quelques temps. »

« Euh … Dis-leur que ce n’est pas bien grave. Enfin … Que c’est tant mieux. Mais … Comment se fait-il qu’ils ont des pokémons avec eux ? »

Car il n’y avait pas que des Ponytas mais aussi des petits Pichus, Pikachus et autres créatures d’après les cris qu’il entendait de la part de ces petites bêtes. Le Motisma poussa un soupir, ce n’était pas vraiment son truc d’être l’interprète mais bon …

« Bon … Ils signalent que peu après que tu aies réussi à battre Ganondorf, les pokémons sont apparus dans le royaume du crépuscule. Bien qu’ils fussent effrayés, la princesse Midona leur a signalé qu’ils n’étaient pas belliqueux. Depuis ce temps, les Twilis utilisent les pokémons pour leur permettre de reconstruire tout ce qui a été perdu au fil des années. »

« Oh … C’est vrai qu’après tout ce qu’à fait Xant et cette malédiction … Mais comment est-ce possible que les pokémons soient présents ici ? »

« Ils ne savent pas eux-mêmes. Tout d’abord, ils pensaient que la princesse Midona était responsable de cela grâce à ses pouvoirs mais ce ne fut pas le cas. Il paraitrait qu’un pokémon terriblement puissant a ouvert de nombreuses failles dans ce monde et qu’à partir de là, les pokémons sont apparus les uns après les autres. Eux aussi furent effrayés mais à force, ils ont finir par s’adapter et accepter de vivre ici, avec eux. Bien entendu, les plantes ont quelques problèmes à pousser mais la lumière de la lune ici leur permet néanmoins de se développer bien que ce n’est pas aussi naturel que s’ils avaient été dans le royaume d’hyrule ou alors le monde d’où provient les pokémons. HEY ! T’es sûr que t’es vraiment timide, toi ? J’ai l’impression que tu te fous un peu de ma gueule. »

Le Motisma s’adressait au Twili dont il faisait la traduction des paroles. Link eut un petit sourire, amusé par la réflexion du pokémon spectre. C’est vrai qu’en y réfléchissant bien, c’était un peu ça … mais bon … En même temps, il y avait autre chose qui était important et ça, il ne devait pas l’oublier. Link demanda :

« Où se trouve donc la princesse Midona ? Il faut que j’aille lui parler. »

« La princesse Midona est en sécurité. Dernièrement, elle fut attaquée par des pokémons et d’autres créatures étranges ainsi qu’un humain. »

Hum … Il parlait de l’attaque de Desperos et de Giratina envers la princesse Midona. C’est vrai … Il n’oubliait pas ça, pas du tout même. Et c’était ça qui était dommage … Il n’avait pas été capable de l’aider mais maintenant, il devait savoir.

« Est-ce qu’elle va bien ? Où est-ce qu’elle se trouve ? »

« Ils ne peuvent pas nous le dire car cela est secret et même eux ne le savent pas. Ils ne sont que des Twilis itinérants, utilisant la magie et les pokémons pour divertir les autres Twilis qui sont encore dans la tourmente à cause des derniers évènements. »

« Oh … Je vois … Une troupe de saltimbanques qui veulent apporter de la joie aux autres. Désolé de les avoir déranger avec cela. Nous allons les laisser tranquilles. »

« Ils sont désolé de ne pas pouvoir nous aider mais ils ont remarqué que la princesse Midona garde souvent une mèche de cheveux blonds dans un petit cristal. »

Une mèche de cheveux blonds ? Il est vrai que … Midona avait l’habitude de lui tirer les cheveux quand elle était énervée sous sa forme de diablotine mais bon … De là à garder une mèche de cheveux ? Peut-être un souvenir ? Néanmoins, il remercia les Twilis avant de les laisser partie de leur côté.

Il attendit deux bonnes minutes, prenant une profonde respiration pour réfléchir à tout ça. Midona était blessée … sûrement … Ou alors, elle avait réussi à blesser par inadvertance Desperos avant de s’enfuir. Car oui … Il se rappelait que Desperos avait été blessé. Ah … Bon … Il n’y avait pas que ça.

« Motisma, essayons d’avoir un indice sur où se trouve Midona. »

« Ouais, ouais … De toute façon, même si le royaume du crépuscule est plutôt grand, ça ne change rien au fait que la princesse Midona ne peut pas être à cinquante endroits différents. Aller, on va se mettre en route. »

Le Motisma était aussi motivé que lui à retrouver Midona, il le savait parfaitement. Mais bon … Il ne fallait pas faire de zèle. Il était quand même empoisonné … par le Nostenfer. L’air ambiant du royaume du crépuscule lui faisait un peu de bien mais le poison était toujours ancré en lui … et autre chose aussi, cette chose qui le faisait souffrir depuis le début.

Chapitre 36 : La fuite comme solution

Chapitre 36 : La fuite comme solution

« Alors ? Qu’est-ce que tu comptes faire ? Tu es faible et impuissant face à moi. Tu ne peux rien contre moi … Tu es … inutile sans ton arme. HAHAHA ! »

Sans son arme ? AH ! Il savait quoi faire ! Il … n’y avait pas pensé sur le coup mais il n’avait rien à perdre. Rien du tout même. Enfin … C’était juste une chose à tester. Une tentative absurde et rien d’autre. Il sortit subitement son grappin, le tendant vers Desperos.

« Tu blagues, n’est-ce pas ? Il est vrai que je ne pourrais pas arrêter ton grappin mais … c’est bien trop ridicule. Vraiment, tu me désespères, Link. »

Ah ? Tant mieux alors car c’était le but voulu. Il activa son grappin, la pointe se dirigeant vers Desperos qui fit un pas sur le côté, l’évitant avec aisance.

« … … … Cela devient ridicule et désespérant, ça ne me fait plus rire du tout. »

Plus du tout … Et il allait donc s’en occuper maintenant. Avant qu’il … Hum ? La pointe ne se retirait pas et ne revenait pas ? Qu’est-ce que ça voulait … dire ? Link s’avançait … Non ! Il était en train de flotter au-dessus du sol, tiré par le grappin ! SALETE ! Il n’avait pas cherché à le toucher depuis le début ! Desperos eut à peine le temps de mettre sa lance en parade que l’arme s’envola dans les airs, le coup de Link étant bien trop puissant. Atterrissant à quelques mètres de là, la lance fut figée dans le sol tandis que Desperos souriait nerveusement, grinçant des dents.

« Ah … Ah … Ah … Malin … Vraiment … Vraiment très malin ! Je t’applaudis ! Il faut reconnaître que c’était ingénieux ! VRAIMENT ! »

Il n’avait pas cherché à récupérer son arme, ne faisant que taper dans ses mains pour féliciter Link qui était en train de récupérer des forces. Il n’avait pas réussi à le blesser … et bizarrement, Desperos semblait ravi de la tournure des évènements.

« Vraiment … Tu es étonnant. Une action désespérée, qui aurait pu me coûter la vie ! OUI ! Vraiment ! Elle aurait pu ! » déclara Desperos, récupérant son arme avant de la faire tournoyer autour de lui, un sourire mauvais aux lèvres.

« Nos … ten … fer. »

Une petite voix faible se fit entendre, Desperos et Link tournant la tête vers le Nostenfer. Celui-ci était salement blessé, flottant légèrement au-dessus du sol avant de s’écrouler aux côtés de Desperos, s’évanouissant. Celui-ci leva le pied droite, le positionnant au-dessus de la tête du Nostenfer avant de déclarer avec lenteur :

« Tu es inutile … vraiment … Incapable de retenir trois simples pokémons ? Dispa … »

Le pied s’arrêta avant d’achever le Nostenfer, Desperos gémissant de douleur. Il ne termina pas son geste, grognant avant de rappeler le pokémon dans sa pokéball. Il serra la lance, observant maintenant ce qui se passait. Les trois pokémons accompagnant Link vinrent l’entourer, formant un cocon protecteur autour de l’hylien blessé. Celui-ci les remercia dans un souffle, s’adressant ensuite à Desperos :

« Nous sommes quatre contre toi … Qu’est-ce que tu comptes faire maintenant ? »

« Hahaha ! Quatre ? Et alors ? Regarde donc ton état … et celui de tes pokémons. Vous pensez vraiment être capable de vous battre ? »

Il n’avait pas totalement tort sur le coup. D’ailleurs … C’était vrai. Desperos était encore en parfait état … Non, c’était même pire que ça. Le sourire mauvais qu’il avait aux lèvres, il avait l’impression d’avoir affaire à une personne complètement différente. C’était ça qui étrange et effrayant. Link observa le plafond, celui-ci continuant de laisser paraître le soleil comme si de rien n’était. Peut-être que …

« Vraiment … Que vous soyez quatre ou cinquante ne changera rien. Mais ne t’en fait pas, Link, elle ira bientôt te rejoindre, cette princesse du crépuscule. »

« Elle n’est donc pas morte … C’est bien ce que je pensais. Tant mieux … » soupira de joie l’hylien, cette nouvelle lui faisant le plus grand plaisir.

« Hein ? Avec ce que je lui ai fait subir, il n’y a aucune chance qu’elle en réchappe. Peut-être qu’elle est déjà morte, héhéhé. »

Il en avait assez, il valait mieux ne pas perdre plus de temps avec cet homme. Il … ne pouvait pas le battre maintenant. Alors, il n’avait pas d’autres choix, n’est-ce pas ? Avec lenteur, il rappela ses deux pokémons, soufflant au Motisma :

« Tu peux vérifier … si c’est solide en haut ? S’il te plaît … »

« Hum ? Je vois ce que tu as en tête mais c’est un peu voir complètement fou, tu le sais ? »

« Est-ce que tu as une meilleure idée, Motisma ? Nous ne sommes pas capable de … »

« Non, non … C’est parfait. J’y vais tout de suite avant qu’il ne se doute de quelque chose. »

« Des messes basses ? Héhéhé … Vous ne craignez vraiment rien, tous les deux. » souffla l’homme avec lenteur, faisant quelques pas en leur direction. Aussitôt, le Motisma s’envola sans même s’intéresser plus longtemps à Link. « Et on dirait bien qu’il a décidé de t’abandonner. C’est ce que je devrai penser, n’est-ce pas ? »

Pourquoi ? Ce n’était pas le cas ? Et zut … C’était encore plus embêtant que prévu, vraiment très embêtant même. Zut et zut … Et zut … Il devait rester concentré, ça serait la meilleure chose à faire en un tel instant. Mais à côté … Comment faire réellement ?
« Qu’est-ce que tu comptes faire alors ? Disparaître de ma vue ? Comme un voleur ? Héhéhé … Vraiment … Link … Tu es désespérant. »

« Je ne fais que chercher une solution à mes problèmes. »

Et le plus gros problème actuellement était Desperos. Il fallait reconnaître lorsque la défaite était présente. Et actuellement … C’était le cas. Il était trop faible physiquement pour pouvoir combattre contre lui. Desperos … qui continuait d’avancer en sa direction.

« Alors, alors ? Comment est-ce que … »

« C’est bon, LINK ! J’AI TROUVE UN ENDROIT ! »

« Tant mieux … Puisque tu es capable de produire de l’électricité …Sers-moi de guide. »

Lui servir de guide ? Ah oui ! Ce n’était pas bête ! Pas du tout même ! Le Motisma ne quitta pas le plafond, Desperos restant immobile maintenant, regardant Link avec un grand sourire. Link tendit son grappin dans les airs, l’activant bien que la chaîne se déplaçait toute seule, comme attirée … par le Motisma ?

« Hum … Se servir du Motisma comme d’un aimant … Vraiment surprenant. »

« Tu ne comptes pas m’arrêter ? »

Pour toute réponse, Desperos haussa les épaules avec nonchalance, gardant son sourire tandis que le grappin de Link se plantait dans le plafond. Quelques instants plus tard, tout le corps de l’hylien fut transporté en hauteur, Link s’attachant à une partie solide du plafond avant de finir par grimper dessus. Il jeta un dernier regard à Desperos, celui-ci lui faisant un petit geste la main comme pour le saluer.

« … … … Il est vraiment effrayant en un sens. »

C’était la seule constatation qu’il put faire alors qu’il regardait maintenant où il était … Ce n’était pas vraiment le sommet du temple mais il était passé à l’étage supérieur. Bien entendu, sauf s’il était capable de voler, ce qui ne serait qu’à moitié étonnant, Desperos ne pouvait pas les rejoindre. Link regarda les blessures du Motisma, murmurant :

« Il faut sortir d’ici avant qu’il ne soit trop tard. »

« Bonne déduction, prenons cette porte puisque de toute façon, n’a pas trop le choix. »

Il marquait un point. Oui … Enfin … Il n’avait que peu confiance en tout ça mais Desperos … Non … Il ne devait pas penser à cette mort. La Kangourex … Cet homme était un monstre, non pas un humain mais un monstre. Link et Motisma passèrent la porte mais aussitôt, lorsqu’ils furent éloignés de quelques mètres, la porte se referma, disparaissant … comme si elle n’avait jamais existé ? Et devant eux se trouvaient une gigantesque plaine … alors qu’il n’y avait aucun soleil … mais plutôt une lune dans le ciel. La plaine semblait néanmoins plus vivante qu’auparavant et surtout …

« Le royaume du crépuscule ? Nous venons d’y rentrer ? »

Difficile à croire … ou non. Maintenant, ils avaient l’habitude tous les deux. Mais … Il n’y avait pas de chemin retour. Et en même temps, Link n’allait pas se plaindre, loin de là.