Archives de catégorie : Tome 3 : Sa vie pour elle

Chapitre 11 : Empoisonnement

ShiroiRyu
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Second partie : Ne plus être des enfants

Chapitre 11 : Empoisonnement

Il était amoureux de la princesse Terria. Cette pensée le hantait depuis des mois maintenant. Depuis la soirée avec les Lumivoles et les Mucioles, il le savait. Il le savait parfaitement … Mais en même temps, comment dire … Il n’arrivait pas à se la retirer. Et à côté, il savait aussi bien que le reste que ce n’était pas une bonne chose. Il devait penser à autre chose mais il n’y arrivait pas. La raison principale ? La princesse Terria en elle-même. Car oui, elle n’avait pas abandonné l’idée de venir parler avec lui mais il faisait tout pour lui échapper. Du moins, c’est ce qu’il pensait jusqu’à ce jour.

« Earnos, ordre royal, tu dois te rendre dans la chambre de la princesse. Il paraîtrait que c’est plus qu’important. Et aussi, tu ne peux pas te défiler, elle semblait folle de rage. »

« Je préférai quand même ne pas y aller. Est-ce que tu ne peux pas prétendre que je suis malade ou que je ne me sens pas bien ? » demanda Earnos sur un ton neutre.

« Ah oui ? Pourtant, tu me sembles aller parfaitement bien, Earnos. » murmura une voix derrière un mur avant que ne se présente la princesse Terria. Encore grandie, elle avait encore grandie. Mais lui aussi mais il était si petit … par rapport à elle qui était si imposante, que cela soit en taille ou en stature. Surtout qu’il venait de parfaitement mentir devant la princesse. Le soldat qui avait transmis le message toussa violemment avant de s’éloigner. « Dans ma chambre, maintenant, Earnos. On va mettre les choses au point. »

« Désolé princesse Terria mais j’ai quelque chose de vraiment important à faire et … »

« Et si tu comptes t’enfuir encore une fois, je te mets au cachot. » coupa l’adolescente aux cheveux blonds, déjà proche de la future jeune femme qu’elle allait devenir.

« Princesse Terria, je ne veux vraiment pas vous faire de peine mais aussi vous causer des problèmes. Regardez-moi, vous ne voyez pas à quel point je suis … »

« Je ne veux pas savoir à quel point tu es je ne sais quoi. Tu me suis maintenant. »

Il ne pouvait pas refuser cela. Il ne pouvait pas … mais il allait se sentir mal, très mal. En fait, il se sentait déjà très mal. Il baissa les yeux, accompagnant la princesse alors qu’elle l’emmenait dans sa chambre. La chambre de la princesse Terria. Il se sentait mal, il se sentait très mal. Qu’ils arrêtent ce petit jeu stupide.

« Je ne veux surtout pas être dérangée, est-ce compris ? » dit-elle en s’adressant aux deux soldats Cizayox devant la porte de sa chambre. Les deux soldats hochèrent la tête alors qu’Earnos avait la sienne toujours baissée.

Il pénétra dans la chambre, suivant la princesse Terria alors qu’il n’osait pas observer le décor autour de lui. En fait, il n’osait même pas observer la princesse en face de lui. Il était tout simplement statufié, n’arrivant rien à dire. Elle s’était assise sur son lit à baldaquin.

« Earnos, retire ton casque et regarde-moi. Ordre royal. » annonça tout simplement la princesse Terria alors qu’il s’exécutait pour son casque mais pas pour le regard. Un petit grognement colérique se fit entendre : « Je déteste par-dessus tout me répéter. »

« Voilà, je vous regarde, princesse Terria. » déclara le Coconfort, fixant la princesse sans détourner le regard. Voilà, voilà, c’était bon, et ensuite ?

« Pourquoi tu me fais ça, Earnos ? Est-ce que j’ai été affreuse avec toi quelque part ? Pourquoi tu m’évites autant ? Ca fait des mois, je ne sais pas comment tu fais mais ça fait des mois que tu fais tout pour ne même pas m’adresser la parole. »

« Le travail, l’entraînement, les voyages, toutes ces choses. Et vous savez que vos lettres sont perdues à chaque fois. Je ne peux … »

« Perdues ? Tu les déchires ! Tu crois que je ne demande pas aux Ninjask s’ils ont bien donnés mes lettres ? Tu me prends pour une imbécile ? » s’écria-t-elle avant de se redresser, s’approchant de lui avec vivacité. Le bruit de ses pas montrait qu’elle allait à toute allure vers Earnos, celui-ci étant déconfit dès qu’il s’agissait de la princesse.

Elle le plaqua contre un mur, montrant par là toute la force qu’elle possédait. Une force bien supérieure à celle d’un Coconfort. Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres de l’un de l’autre alors qu’elle reprenait sur un ton irrité : « Arrête de me mentir ! J’essaie depuis des mois de m’excuser pour ce que j’ai fait et toi … Toi … Tu … »

« Princesse Terria, c’était donc ça ? J’avais peur que ça soit autre chose. » soupira l’adolescent aux cheveux blonds, vraiment soulagé. Il avait vraiment eu peur qu’elle lui dise qu’elle l’aimait. Terria le regarda d’un air abasourdi, serrant les poings :

« Et tu … t’attendais à quoi hein ? J’ai l’impression que tu fais tout pour empêcher quelque chose, est-ce que je me trompe hein ? Non … Je ne veux pas savoir … Je pensais que tu étais bien plus courageux comme garçon, je me suis lourdement trompée visiblement. »

« Je ne suis pas courageux, loin de là. Je ne suis qu’un Coconfort, princesse Terria. Les plus courageux sont les Yanmega, Libegon et Drascores. Moi, je ne suis qu’un serviteur du royaume, j’ai juste eu la chance de me retrouver dans l’armée des insectes comme mon père. Sans cela, je n’aurai jamais réussi à … »

« Tu confonds courage et force. Je sais très bien que tu n’es pas fort, loin de là. Mais si la force était une réelle qualité, ça se saurait. Les filles n’ont pas besoin de personnes fortes. Tu peux t’en aller maintenant, Earnos. J’aimerai … être seule. »

« Comme vous le désirez, princesse Terria. Mais est-ce que vous pouvez me lâcher, s’il vous plaît ? Je ne peux pas partir comme … ça. » bredouilla le Coconfort alors qu’elle gardait sa main dans la sienne bien qu’il portait les gantelets dorés allant avec le reste de son armure.

« Voilà … Est-ce que c’est bon, » dit-elle, venant prendre son casque pour le lui redonner. Le Coconfort remercia l’Apireine avant de s’apprêter à quitter la chambre. Cela aurait été bien plus simple de tout lui dire. Si c’était vraiment aussi simple … Il fallait assumer les conséquences de ses actes. AH ! Il aurait bien aimé penser de la sorte mais il n’était pas encore apte à ça … car ce n’était pas sa place, ce n’était pas son rôle.

Maintenant que les mois s’écoulaient, la guerre était terminée avec les Scorvols. Mais voilà qu’une autre guerre se lançait, une guerre interne. Car oui, d’autres personnes voulaient mettre à mal le royaume et il n’avait pas le temps de s’intéresser à ses pensées envers la princesse Terria. Ses sentiments … étaient à mettre de côté.

« Qu’est-ce qu’il y a encore ? » demanda-t-il à d’autres soldats, ces derniers étant en train de discuter. Comme quoi, il avait loupé quelque chose d’important à cause de sa discussion avec la princesse Terria.

« Oh … On vient d’apprendre que les Ningales ont décidé de rentrer en jeu. »

« Ca, c’était déjà connu depuis quelques temps … Mais il y a autre chose ? Comme les Papinox ? Ils sont toujours avec eux, à écouter leurs paroles « éclairées » ? » ironisa l’adolescent, les soldats haussant un sourcil à son écoute.

« Ohla, ça n’a pas l’air d’aller fort, toi. Qu’est-ce qui s’est passé avec la princesse Terria ? Il paraîtrait qu’elle t’a convoqué et que ça n’avait pas l’air d’être très joyeux. »

« Malheureusement, ça ne l’était pas. Mais bref, on est pas là pour parler de ça. Qu’est-ce qu’il y a encore avec eux ? Ils ont fait quoi ? »

« Ils ont tenté d’empoisonner l’eau du royaume, tu sais, la mer à l’ouest, là où nous prenons notre eau. Il paraîtrait qu’ils sont en train de la polluer. Ces Ningales sont complètement fous et stupides, il va falloir qu’on aille les arrêter. Les Arakdos sont déjà sur place. »

« D’accord … D’accord. On part quand ? » demanda le Coconfort en poussant un soupir.

« D’ici demain, il va falloir qu’on protège les Arakdos mais normalement, nous ne serons pas seuls. Il y a aussi des Anoriths et des Armaldos avec nous. »

Tiens … Sans que ça soit la première fois qu’il en voie, ça allait être par contre la première fois qu’il allait les voir sur leur lieu de travail. Intéressant, vraiment intéressant … Et puis bon, plus de distance avec la princesse, c’est une bonne chose.

« Bon … Je vais aller me préparer alors. » signala l’adolescent aux cheveux blonds.

« Comme tu veux mais je te rappelle que c’est demain. Te presse pas hein ? »

« Oui, oui, je suis au courant. » marmonna Earnos avant de s’éloigner des soldats pour retourner dans sa chambre. Néanmoins, dans les couloirs, il rencontra l’être masqué par sa cape. Il passa à côté de lui, l’ignorant comme si de rien n’était.

« Tu devrais faire attention à toi. » souffla la personne avant qu’Earnos ne s’arrête, se tournant vers cette personne. Qu’est-ce qu’elle avait dit ? Il avait cru très mal entendre. Elle venait de le menacer ou il rêvait ?

« Merci bien mais je pense pouvoir me débrouiller. » répondit le Coconfort sans plus s’attarder sur cette personne. Elle lui avait sauvé la vie mais là, elle était exaspérante. Il vint dans sa chambre, allant préparer ses affaires pour un nouveau voyage.

Chapitre 10 : Barrière infranchissable

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Chapitre 10 : Barrière infranchissable

Maintenant, le temps s’était écoulé, de nombreuses semaines et il avait eu ses seize ans. La princesse aussi d’ailleurs. Elle était en âge de se fiancer mais pourtant, rien n’était déclaré entre elle et Holikan. C’était bizarre, franchement bizarre. Mais en même temps, il n’avait pas à se préoccuper de ce genre de choses chez la princesse. La raison principale ? Car ça ne le concernait pas. La princesse pouvait faire son existence comme elle le désirait.
Ensuite, il avait finalement terminé de faire son deuil envers Cassina. Il se sentait un peu mieux et il mettait de plus en plus d’ardeur à la tâche. Et son armure devenait lourde, un peu trop lourde pour lui. Ou alors, était-ce une autre forme de poids qui était sur son corps ? Il ne le savait pas du tout mais c’était … embêtant, très embêtant même.

« Si je ne sais même pas ce que j’ai comme maladie, comment est-ce que je peux compter me soigner ? » se dit-il à lui-même, soupirant longuement.

Il n’osait plus se regarder dans un miroir. Il ne savait pas … Il avait l’impression que la princesse … Il se faisait peut-être des idées mais en même temps, si elle savait que … Non. C’était tout simplement impossible de la part de Terria. Après, il y avait tellement de détails, tellement de choses qui allaient dans ce sens.

« Mais à quoi est-ce que je pense ? Ce genre de choses n’existe pas ! Arrête de te bercer d’illusions mon gaillard, tu es complètement risible et stupide ! »

Quel idiot mais quel idiot ! Il se cogna la tête contre un pilier plusieurs fois de suite. Heureusement pour lui qu’il avait son casque doré sur le crâne sinon, il était bon pour une sacrée migraine. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il était autant perturbé par ce qui s’était passé pendant la fête ? Pourquoi … Pourquoi est-ce qu’il se sentait aussi mal d’avoir déçu terriblement Terria ? Ce n’était pas à cause de son devoir qu’elle lui en voulait, c’était quelque chose de bien plus personnel.

Cette chose personnelle … Il voulait croire que c’était ça mais il ne pouvait pas le savoir. Il n’avait aucune preuve. Et même si c’était le cas ? Qu’est-ce que ça changerait ? Il n’allait rien pouvoir y faire. Il ne fallait pas se battre contre une chimère. C’était tout simplement risible. Risible … et pathétique de sa part.
« Je ne me savais pas aussi lâche que ça. Après, est-ce que c’est réel ? Est-ce la réalité ? Ce que je pense d’elle ? » souffla-t-il à lui-même.

S’il n’était pas certain de tout ça ? Et s’il se trompait ? En un sens, il ne s’était jamais réellement senti proche d’elle. La seule personne extérieure à sa famille avec qui il s’était véritablement lié, c’était Olistar mais ce dernier n’était plus là, depuis longtemps même. Il hocha la tête négativement, posant son regard sur quelques soldats qui l’observaient en silence. C’est vrai qu’il devait être bien pitoyable sur le coup.

« J’arrête mon entraînement pour aujourd’hui, je ne me sens pas en forme. » déclara le Coconfort avant de s’éloigner du terrain d’entraînement. Il se sentait mal et cela sans réelle explication. Dans sa chambre, il retira son épaisse armure dorée avant de s’écrouler sur son lit, fermant les yeux, plongeant dans son sommeil. S’il se sentait proche de la princesse, c’était bien à cause de son devoir, n’est-ce pas ? Et rien d’autre … n’est-ce pas ?

Il trouva difficilement le sommeil, s’imaginant qu’Olistar était encore là à le surveiller. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’Olistar n’était plus là ? Comme l’adolescent ou plutôt le jeune homme maintenant était son confident, il aurait été bien plus simple pour lui de trouver une réponse à ses questions mais non … Rien du tout.

Couché dans son lit, il ne remarqua pas que l’être camouflé par sa cape était présent, assis sur le lit inoccupé en face de lui depuis maintenant plus d’un. Il fallait dire qu’Earnos avait toujours laissé la fenêtre ouverte, comme si cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Ou alors … Qu’il attendait son retour.

L’être encapuchonné se leva comme si de rien n’était, chuchotant quelque chose dans l’oreille du Coconfort qui poussa un grognement dans son sommeil. D’ailleurs, Earnos murmura à son tour, comme pour répondre à son interlocuteur dans son rêve :

« Je suis perdu, tout simplement perdu. Je ne sais pas quoi faire … ou dire … »

L’être lui parla une seconde fois avant de quitter la chambre par la fenêtre avec agilité et une certaine grâce indéniable. L’adolescent termina son sommeil, semblant un peu soulagé dans celui-ci comme s’il avait été réconforté au sujet de quelque chose. Le lendemain matin, il se sentait bien mieux, prêt à soulever des montagnes.

« Ben tiens, y a eu quoi durant la nuit ? » demanda l’un des soldats alors qu’Earnos avait quitté son armure, s’entraînant avec ses deux lances.

« Je ne sais pas … mais j’ai l’impression qu’il était temps que je m’entraîne un peu sans mon armure. Subitement, je me sens beaucoup plus léger. »

« Hahaha ! Tu veux t’entraîner un peu avec moi ? D’habitude, tu as ton armure et tu n’as pas peur des coups mais cette fois, ça sera bien différent. » dit le soldat qui avait tout d’un Yanma.

« Pourquoi pas ? Ca ne peut être qu’une bonne chose … Et c’est mieux que rien du tout. » déclara Earnos en haussant les épaules, un petit sourire aux lèvres.

Peut-être que le poids sur son cœur s’était aussi allégé contrairement à ce qu’il pensait. Il avait passé une très bonne nuit, comme si quelqu’un avait veillé sur lui. Peut-être son ange gardien ? Hahaha ! C’était la première fois depuis très longtemps qu’il se sentait aussi bien. Il était même prêt à aller voir la princesse Terria et à parler entre eux pour régler la situation entre eux deux.
D’ailleurs, contrairement à ce que le Yanma avait pensé, il n’eut aucun mal à le repousser et à esquiver ses coups, allant même jusqu’à loger la pointe de l’une de ses lances au niveau de son cou. Oh, il s’était quand même pris quelques attaques mais bizarrement, son corps avait plutôt très bien réceptionné les dégâts.

« T’es vraiment autant redoutable en attaque qu’en défense. Dommage que tu ne puisses pas cumuler les deux en même temps. »

« Je préfère être très endurant que faire très mal. Une question de principe, je n’aime pas faire souffrir les autres. C’est … aussi simple que ça. » souffla l’adolescent aux cheveux blonds, aidant le Yanma à se relever.

« C’est une bonne chose. Quand même, il faudrait plus de soldats comme ça. Beaucoup n’hésitent pas à prendre des risques inconsidérés, quitte à ne pas faire attention à leurs propres corps alors que ce n’est pas la meilleure des idées. »

« J’ai toujours voulu protéger … plutôt qu’attaquer. C’est mon rôle depuis le début. » murmura Earnos alors que le Yanma signalait qu’il comprenait avant de s’éloigner de son côté. Peut-être qu’il était temps de faire la paix avec la princesse ?

Non. Malgré qu’il fût heureux de tout ça, de la situation, il ne savait pas comment faire exactement. Il valait mieux l’esquiver et s’enfuir plutôt que de chercher la confrontation. Oui, c’était une bonne idée, une très bonne idée même. Il allait la mettre en pratique.

« Earnos ? Tu n’as rien à me dire ? »

« AH ! » fit-il sur un ton plus que surpris alors que la princesse se trouvait en face de lui. Après plus d’un mois où ils s’étaient évités, elle se tenait en face de lui. Oh, elle ne portait pas le magnifique apparat de la dernière fois mais qu’est-ce qu’elle restait belle.

« Earnos, ça ne me plaît pas du tout. Vraiment pas … Sincèrement, je pensais tenir le coup mais se disputer à cause de tout ça, je voulais vraiment … »

« Pardonnez-moi, princesse Terria, je dois réellement m’en aller. Cette fois-ci, il n’est pas question d’entraînement ou autre, il faut que j’aille voir quelque chose en salle de soins, je me suis senti un peu mal hier et donc, je pense que j’ai besoin de repos. »

« Oh. Je vois, Earnos. Repose-toi bien mais sinon, je voulais juste te dire que … »

« Désolé, je n’ai vraiment pas le temps de discuter pour le moment. Pardonnez-moi. » coupa l’adolescent avant de se mettre à courir à toute allure, tenant ses deux lances dans les mains.

« Mais attends quelques secondes, Earnos. »

Elle tendait sa main vers lui mais le Coconfort était parti comme une flèche, la laissant seule et désemparée. Elle abaissa sa main avec lenteur, bredouillant :

« Je voulais juste que l’on fasse la paix … toi et moi. Je ne supporte pas que l’on soit en froid … Pas comme la dernière fois, pas comme au début. »

Au début … Il y avait maintenant huit ans de cela. De l’eau avait coulé sous les ponts et ils avaient grandi. Ils avaient aussi mûri. Des évènements malheureux avaient parcouru leurs vies, c’était pourquoi il devait se réunir et se serrer les coudes. Pourquoi … Pourquoi est-ce qu’il avait préféré faire ça à la place de l’écouter ?

Un lâche, c’était tout ce qu’il était. Purement et simplement un lâche. La princesse Terria, il savait pertinemment pourquoi elle était venue mais il avait préféré s’enfuir. Il avait honte … honte de tout ça et il n’oserait jamais rien faire pour arranger la situation.

Chapitre 9 : Un couple impossible

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Chapitre 9 : Un couple impossible

« Earnos, tu es donc quand même venu à la fête ? J’avais peur que tu ne viennes pas car je ne t’avais pas invité. Tu sais, c’est de ça dont parlait les lettres que je t’écrivais. »

« Je ne suis pas vraiment festif, je suis désolé de vous l’annoncer, princesse Terria et … Pourquoi faites-vous cette tête, princesse ? »

« Nous sommes seuls. Du moins, nous … ne sommes pas en public si tu restes avec moi. Alors je veux que tu me tutoies ici. Et d’ailleurs, pourquoi est-ce que tu as pris tes deux lances avec toi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? » demanda l’adolescente avec interrogation.

« Rien de bien spécial. » mentit le Coconfort, n’osant pas lui annoncer qu’il avait prévu ses armes au cas où pour la protéger. Visiblement, l’adolescente ne semblait pas stupide, le regardant longuement de ses yeux rubis avant de dire :

« Qu’importe, Earnos, est-ce que je peux te demander quelque chose ? Et s’il te plaît, ne refuse pas, ça serait tout simplement de me surveiller et de me protéger. Mon père ne sait pas que j’ai échappé aux deux soldats qui devaient venir avec moi mais s’il me voie avec toi, ça ne devrait pas poser tellement de problèmes, non ? »

« Ne pas me faire apprécier par le roi, je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure chose à faire entre nous. Et arrête de… me regarder avec ses yeux là, tu sais très bien que je ne pourrais pas refuser si tu fais ça. Princesse Terria, s’il te plaît. C’est vraiment risible de ta part de faire une telle chose. Tu es la future reine de ce ro… Bon, j’accepte. »

Elle poussa un petit cri ravi alors qu’il soupirait. Difficile de résister à un tel regard rubis. Mais quand même, qu’il était ridicule face à elle. Elle faisait une bonne quinzaine voir vingtaine de centimètres que lui. Il ressemblait à un gamin par rapport à elle alors qu’ils avaient le même âge et …
Il arrêta de penser alors qu’il sentait les doigts de l’Apireine qui vinrent croiser les siens. Qu’est-ce que … Hey ? Il la fixa longuement, celle-ci lui souriant avant de rire faiblement, un peu de rouge aux joues. Elle murmura :

« Si tu veux me surveiller, il vaut mieux ne pas être séparés non ? Je pense que c’est une bonne idée que de faire ça, tu ne crois pas ? »

« Je ne suis pas sûr que de se tenir la main soit très … respectable. Qu’est-ce qu’Holikan ou le roi diraient à ce sujet ? Essaie d’avoir un peu de tenue. »

« Mais j’ai beaucoup de tenue. Il n’y a aucune honte ou indécence à avoir quand tu es à mes côtés. Earnos, il faut que tu comprennes que toi et moi, cela fait depuis des années que l’on se connait. Même si les gens ne sont pas forcément au courant, c’est normal que toi et moi, nous nous tenions la main, non ? Ou alors, tu vas encore me dire que tu ne te considères pas comme mon ami, ce qui, franchement, me ferait souffrir terriblement, Earnos. »

« S’il te plaît, ne me regarde pas comme ça en disant une telle chose. Nous sommes … proches, c’est tout. Mais je ne sais pas, je ne veux pas que les gens se fassent des idées, c’est tout. » souffla-t-il, Terria rougissant une nouvelle fois.

C’est vrai quoi … Est-ce qu’il était particulièrement idiot ou quoi ? En même temps, elle savait que ce n’était pas normal … Enfin, à ses yeux à elle, ça l’était mais bon … Pourquoi est-ce qu’il ne comprenait pas qu’elle était amoureuse de lui ? Voilà, elle l’avait clairement déclaré … mais dans ses pensées.

« C’est plus dur à dire … qu’on ne le croit. »

« De quoi parles-tu, Terria ? » demanda l’adolescent aux cheveux blonds, la regardant avec interrogation alors qu’elle hochait la tête négativement.

« De rien, ce n’est pas bien important. Dis … Est-ce que l’on peut se rapprocher un peu plus ? Je veux dire, du spectacle. Je ne suis pas sûre de le voir. »

« Si toi, malgré ta taille, tu es incapable de le voir alors moi, je suis plutôt mal barré. Enfin bon, je vais tenter de te faire de la place. » déclara Earnos, tenant la princesse dans sa main alors qu’elle rigolait discrètement. Voilà ce qu’elle attendait de son chevalier servant.

Celui-ci arriva à l’emmener de plus en plus près du lac, usant néanmoins de bon nombre de stratagèmes pour rencontrer le moins de personnes … jusqu’à se retrouver enfoncé dans un minuscule fourré ? Une quinzaine à vingtaine d’arbres et il n’y avait personne ici ? Comment était-ce possible ? Ce n’était pas un coin secret quand même ? Il vit Terria qui s’apprêtait à s’asseoir mais il l’arrêta, retirant sa veste pour la déposer au sol. Elle éclata de rire, récupérant sa veste pour la lui redonner. Elle vint finalement s’asseoir, l’invitant à faire de même à ses côtés avant de dire :

« Tu penses quand même pas qu’une princesse comme moi a peur de se salir ? »

« Je ne sais pas … Ca n’a pas l’air très propre et … »

Il s’arrêta de parler alors qu’elle lui chuchotait de se taire. Ils étaient à une bonne place, une très bonne place même puisque le ballet volant commençait à paraître devant leurs yeux. Les Lumivoles et les Mucioles se rencontraient, tournoyaient autour d’eux alors que la danse se faisait si belle, si gracieuse.

« C’est vraiment beau … Il n’y a rien à redire de ce côté. » souffla Earnos.

« C’est vrai que c’est magnifique en soi. Il faudrait que ça continue indéfiniment et que ça ne s’arrête jamais, tu en penses quoi hein ? Je trouve que ça serait une bonne idée … »

« Je ne sais pas …Ce n’est qu’une fois par an. Mais j’aurai peut-être dû venir plus souvent ici. Maintenant, il est un peu tard. Oh … Je ferai mieux de me taire. Je dérange. »

« Tu ne me déranges pas, Earnos, tu ne me déranges pas. » répondit avec douceur l’Apireine alors qu’elle venait déposer sa tête sur ses épaules.

 

Une bonne partie de son corps était avachi sur l’épaule d’Earnos mais celui-ci restait de marbre. Du moins, il tentait de l’être puisqu’il tremblait un peu. Il ne devait pas penser au fait qu’elle était là, c’était tout. Même si elle cherchait sa main pour la serrer dans la sienne, il devait l’ignorer ou presque, c’était mieux pour tout le monde. Enfin, surtout pour lui et elle. Ce n’était rien du tout … Rien de rien, rien du tout. Oui … Ce n’était rien du tout.

« Earnos ? Est-ce que tu sais ce que ça veut dire cette parade lunaire ? »

« Non, je ne crois pas … Qu’est-ce que cela veut dire, Terria ? Je peux t’appeler ainsi puisque nous sommes seuls tous les deux. Tu vois ? Je fais des efforts. »

« Tu ne le sais vraiment pas ? Ou alors tu te moques de moi ? Je ne pense pas que tu te moques de moi alors je veux bien te le dire. Quand deux personnes voient ensemble … Enfin, quand deux personnes de sexe opposé voient ensemble la parade lunaire des Lumivoles et Mucioles, il est dit qu’elles formeront un couple uni et heureux jusqu’à la fin des temps. »

« Ah ! » dit Earnos, la repoussant doucement après avoir entendu cela. Il hocha la tête négativement plusieurs fois à la suite avant de reprendre la parole : « Il fallait que vous veniez avec Holikan, princesse Terria. »

« Et pourquoi ça, Earnos ? » demanda-t-elle en le regardant longuement.

« Car c’est avec lui que … »

« Il faut vraiment que tu arrêtes de croire ça, espèce d’idiot ! » s’écria aussitôt la princesse, le coupant dans ses paroles. « Qu’est-ce que tu crois encore ? »

« Holikan et vous, vous êtes promis à des fiançailles, bientôt, vous serez adulte comme lui et … » dit le Coconfort avant d’être stoppé par une baffe des plus violentes.

« Holikan et moi, ça s’est déjà terminé avant même d’avoir commencé ! Imbécile, imbécile, t’es qu’un imbécile, Earnos ! »

« Qu’est-ce que j’ai fait princesse pour mériter de telles insultes ? »

« Demande-toi plutôt ce que tu n’as pas fait ! » rétorqua la princesse avant de se lever. « Je m’en vais, je n’ai plus envie de regarder la parade. De toute façon, elle est terminée. »

« Je vous accompagne, princesse Terria. Il vaut mieux que vous ne paraissiez pas seule devant les soldats ou votre père sinon … »

Sinon quoi ? Elle le regarda avec fureur alors qu’il paraissait plus blessé qu’il ne le montrait réellement. Il avait aussi des choses à lui dire mais c’était impossible, tout simplement impossible. Voilà tout … Elle s’éloigna sans même lui répondre alors qu’il reprenait :

« Attends-moi quand même un peu, Terria. Je ne sais pas de quoi mais je veux m’excuser. »

« Si tu ne sais pas pourquoi tu dois t’excuser alors ne t’excuse pas, ça te rend encore plus bête. » répondit-elle sèchement.

Voilà qu’il avait tout loupé. Il ne savait pas exactement de quoi mais il savait qu’il était fautif, terriblement fautif même. Quel idiot dans le fond. Mais c’était pour le mieux s’il pensait cela. Voilà tout … Il prit un autre chemin que celui de l’Apireine, soupirant de tristesse.

Chapitre 8 : Une fête annuelle

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Chapitre 8 : Une fête annuelle

« Earnos ? Tu es prêt pour la fête ? » demanda sa mère alors qu’il avait eu le droit à deux semaines de repos après que la guerre contre les Scorvols se soit arrêtée.

« De quelle fête tu veux parler, Maman ? » s’interrogea l’adolescent, un peu étonné alors que sa mère Coxyclaque arrivait vers lui, poussant un léger soupir.

« La fête des Lumivols et des Mucioles. Où étais-tu donc pendant tout ce temps ? Tu devrais pourtant le savoir, tu es quand même un grand garçon. Tu as bientôt seize ans non ? Tu devrais alors plutôt essayer de te trouver une petite amie. Tu n’as personne dans ton entourage ? Et Herakié dans tout ça ? Il paraitrait qu’elle prend du grade alors qu’elle a à peine un ou deux ans de moins que toi. Mais il faut dire qu’avec son père Scarabrute, elle a de qui tenir au niveau de la force. »

« Je ne veux pas en parler, Maman. Ce n’est pas pour moi tout ça. Et puis, tu sais, après tout ce qui est arrivé … Je préfère ne pas penser à tout ça. » souffla Earnos, coupant court à la discussion en évoquant alors sa sœur Cassina, morte par son petit ami.

« Oui … Mais bon, je veux quand même que tu te prépares, est-ce bien compris ? Tu nous accompagnes même si tu ne veux pas y participer. »

« Comme tu le désires, maman. » souffla l’adolescent, vraiment peu intéressé par tout cela. Il n’avait pas que ça à faire mais bon … D’ailleurs, il ne savait toujours pas ce que la princesse lui voulait. Il fallait dire qu’elle n’avait pas terminé sa lettre mais après ?

« De toute façon, cette année sera vraiment exceptionnelle, tu devrais le savoir ? Et tout cela grâce à tes efforts, Earnos. Même si tu n’es pas forcément récompensé à ta juste valeur, c’est grâce à toi que toutes les races sont réunies. »

« Tant mieux … Vraiment tant mieux pour elles, je suis content pour elles. Mais ce n’est pas une raison pour que je vienne là-bas non plus hein ? »

« Si … C’est une très bonne raison. Tu seras un peu la célébrité de la fête. Même les Scorvols sont autorisés à venir. Il faut bien que l’on tente de les intégrer du mieux qu’on le peut, malgré les paroles du roi. La princesse se bat nuit et jour pour cela. »

« Je suis content pour elle. Elle fait de gros efforts et c’est une bonne chose. Mais je ne veux pas venir inutilement. Et je ne veux pas porter une tenue ridicule, maman. »

« Tu ne porteras rien de ridicule, ne raconte donc pas n’importe quoi. » dit la femme Coxyclaque en tapotant doucement le sommet du crâne de son fils, son fils qui était maintenant aussi grand qu’elle. Aussi grand qu’elle mais toujours plus petit que la princesse. Ah … Il n’avait pas envie de voir la princesse. Ca lui semblait ridicule.

« Bon … C’est quand ? Ce soir, c’est cela ? » souffla l’adolescent aux cheveux blonds sur un ton plus que distant, nullement motivé par tout cela.

« C’est exact … Je vais me préparer ainsi que tes sœurs. Ton père doit rentrer du château dans les heures qui suivent. On s’occupera de vous deux en même temps. Et bien entendu, ne tente même pas de t’échapper, je risquerai de très mal le prendre, Earnos. »

Gloups … D’accord, le message était très bien passé de son côté. Il savait pertinemment que même une Coxyclaque en colère, c’était craindre de s’en prendre plusieurs au visage. Et pendant ce temps ? Qu’est-ce qu’il va faire ? Car ce n’est pas aussi simple que cela … Loin de là même. Il ne savait pas comment s’occuper en attendant cette nuit. D’ailleurs, ses deux sœurs avaient eu le droit à une journée de repos, l’une pour le boutique de fleurs de leur propre mère, l’autre dans le travail de foreuse.

Bon … Il devait se préparer au lieu de penser à tout ça. Quel idiot … Mais quel idiot, il était bête de penser à tout ça. Il ne devait pas se préoccuper de cette histoire, c’était d’un ridicule indescriptible et pourtant, il savait qu’il le fallait bien. Bon, il allait devoir se préparer. Il se répétait cela, se demandant quelle serait la tenue de la princesse pour ce soir. Ah bon, de toute façon, il valait mieux pour lui qu’ils ne se voient pas, surtout durant une telle fête.

« Maman, j’ai l’air particulièrement ridicule dans cette tenue. »

« C’est la même que ton père mais en plus petite, pourquoi est-ce que tu te plains ? Je te trouve vraiment très réussi. Tes sœurs pensent pareil, n’est-ce pas ? »

« Earnos, t’es le plus beau ! Je suis sûre que ta petite amie t’aimeras encore plus ! » dit Olly avec un grand sourire, du haut de ses dix ans.

« Il faudrait que j’en ai déjà une à la base … et ce n’est pas à l’ordre du jour. »

C’est vrai quoi. C’était quoi cette tenue ? Il lui semblait tellement ridicule … Ca ne lui convenait pas du tout. C’est vrai quoi ! Cette veste jaune canari par-dessus un vêtement de tissu noir. Et son pantalon de couleur noire aussi. C’est vrai que ça lui allait bien mais quand même, c’était ridicule, vraiment ridicule.

« Ah ! Je vois la touche qu’il faut te mettre, je suis sûre que tu seras parfait comme ça ! »

Quoi encore ? Qu’est-ce que sa mère allait encore magouiller ? Il n’aimait pas parler de la sorte mais c’était la seule chose qu’il pensait. Sa mère revint avec une longue écharpe blanche de tissu, assez fine. Elle ne semblait pas être là pour couvrir du froid, loin de là même. Qu’il la mette autour du cou.

« Maman, l’écharpe est beaucoup trop grande, je suis vraiment ridicule. »

« Ne raconte pas de sottises, Earnos. Tu es magnifique ! » répondit aussitôt sa mère. Walane s’approcha de son fils, lui tapotant sur l’épaule.

« Le jour où tu deviendras un Dardargnan, ce qui sera bientôt, je pense que je te confierai mes lunettes. D’ailleurs, pour aujourd’hui, je pense que je peux faire une exception. »

Ses lunettes ? Il parlait bien de ses lunettes ? Celles qu’il portait toujours quand il avait été un général ? Et qu’il reportait actuellement ? Des lunettes de verre rouge, c’était ça ! Il avait toujours été émerveillé pendant des années et …

« Il ne manque plus que je prenne mes lances au cas où. On ne sait jamais. »

« NON ! Interdiction de prendre tes lances … HEY ! Où est-ce que tu vas ? » demanda sa mère alors qu’il était déjà remonté dans sa chambre pour récupérer ses armes. Il descendit aussitôt, se dirigeant vers la sortie.

« Je prends quand même mes armes, que tu le veuilles ou non, maman. On n’est jamais trop sûr. La princesse va aussi participer à la fête et il faut quand même la surveiller au cas où. »

« La princesse, la princesse, tu n’as que ce mot-là à la bouche, Earnos. » soupira sa mère avec amusement. Ce n’était pas de sa faute mais il avait des devoirs et il devait les respecter.

« Maintenant, nous pouvons y aller, je suis prêt. » murmura Earnos.

Autant qu’ils y aillent et qu’ils terminent cela aussitôt. Il n’avait pas envie que ça perdure trop longtemps. Il se laissa emmener par ses parents et ses sœurs à l’endroit où allait se passer la fête. Un lac … Un magnifique lac où tous et toutes se trouvaient autour. Bien entendu, il y avait quelques baraques avec des vendeurs de petites marchandises inutiles mais nécessaires. Lui ? Il s’était séparé de ses parents pour faire un tour d’horizon.

« Il y a tellement de monde … C’est vraiment une fête gigantesque. »

Les Lumivoles et Mucioles étaient déjà présents, voletant dans les airs en faisant paraître de nombreuses lumières derrière eux. C’était grâce à eux qu’ils pouvaient avoir un éclairage décent dans le royaume. Il observa les quelques Scorvols et Scorplanes. Tous semblaient gênés, nullement habitués à autant de monde autour d’eux. Certains insectes tentaient une discussion avec eux, chose très plaisante.

« Aie ! » s’écria une voix féminine alors qu’il percutait une personne en face de lui. Comme il regardait autour, il ne l’avait pas remarqué mais surtout, il avait eu la tête à moitié plongée dans une poitrine. Il retira aussitôt sa tête, balbutiant :

« Pardon, pardon, mademoiselle, ce n’était vraiment pas voulu. Je suis réellement confus. Veuillez me pardonner car ce n’était pas intentionnel. »

« Je pense que je peux te pardonner, Earnos. » répondit la voix, accompagnée d’un petit rire.

Hein ? AH ! C’était la princesse Terria ? La princesse Terria était en face de lui ? C’était quoi cette robe somptueuse qu’elle portait ? Ce n’était pas celle habituelle mais elle était aussi voire plus royale. Et ses longs cheveux blonds ? Elle avait aussi une ceinture faite d’anneaux entremêlés par des pétales roses. Mais son haut … et le sien … Ils se ressemblaient étrangement. Jaunes en leurs milieux, noirs sur les bras. Enfin, dans ses cheveux, elle portait un sublime diadème avec un imposant rubis en son milieu.

« Tu es magnifique, Earnos ! On dirait un vrai Dardargnan ! »

« C’est plutôt à moi de vous faire un compliment, ma reine. » répondit-il aussitôt, ses paroles ayant dépassé ses pensées. Elle était vraiment splendide. Ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose que de se trouver sur le même chemin que la princesse.

Chapitre 7 : Une bonne idée

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : Une bonne idée

« Pourquoi caches-tu ce que tu es réellement ? As-tu peur que les autres découvrent ton véritable visage ? » demanda Omnislor, préparant déjà une tempête.

« Nullement, mais il n’est pas encore l’heure de me montrer. Je ne pense pas que cela soit nécessaire. Peut-être que si tu arrives à me battre, alors, j’envisagerai la possibilité de me présenter sous ma véritable apparence. Malheureusement, il n’y a que peu de chances que tu y arrives. Essaye donc de me toucher si tu en es capable. »

Hahaha ! Il était un peu présomptueux, ce petit être, n’est-ce pas ? Mais bon, qu’importe, il allait lui montrer ce qu’il lui en coûtait de venir l’affronter sans même savoir à quoi s’attendre. De toute façon, le Coconfort avait perdu, du moins, cela avait été considéré comme tel et … Hein ?

« Qu’est-ce que … Où est-il passé ? » demanda le Scorvol en regardant autour de lui, n’apercevant plus l’être encapuchonné. Qu’avait-il fait pour disparaître ainsi ?

« Sais-tu qu’en visant des points précis sur son propre corps, on est capable de lui donner un gain de puissance, de vitesse ou d’endurance ? C’est ce que je viens d’accomplir. Pendant que tu combattais, je n’ai fait qu’améliorer toutes mes caractéristiques physiques. »

« Hahaha ! Je vois, je vois, je vois … Il fallait s’y attendre. Intéressant, très intéressant. Et tu penses que cela sera suffisant pour m’abattre ? Je ne veux pas paraître présomptueux mais j’ai tenu face à plusieurs hommes à la suite, et ce ne sont pas quelques blessures qui me feront tomber. Il faudra faire bien plus pour me … »

Le battre ? Ce n’était pas bien difficile. L’être apparut dans le dos du Scorvol, sortant un doigt avant de le planter dans le dos, puis les jambes et les bras de l’imposant homme. Celui-ci poussa un râle de surprise et de désespoir alors que son corps s’affaissa au sol.

« Bien qu’il ne soit pas mortel, ce poison me permet de prendre l’avantage sur mes adversaires, comme tu peux si bien le remarquer. Tu as perdu. Je ne suis pas stupide au point de vouloir faire une confrontation directe avec toi. Reconnais-tu ta défaite ? »

« Hahaha … Je ne sens même plus mon corps. Je ne sais pas ce que tu as fait … exactement mais j’ai perdu … Je ne peux pas me battre dans cet état … Et dire que tu n’as même pas combattu mais une victoire est une victoire. Mon peuple … est perdu. »

« Capturez-le mais ne le tuez pas. Omnislor, demandez à vos hommes de se rendre. Quant au reste, donc vos enfants, femmes et personnes âgées, qu’ils restent ici en attendant. » déclara Earnos, retirant son casque pour montrer son visage en sueur.

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Earnos ? » demanda Holikan.

« Fais-moi tout simplement confiance, Holikan. » murmura le Coconfort alors qu’Omnislor acceptait la proposition de ce dernier. Il ne savait pas ce qu’il préparait mais cela ne pouvait pas être pire que ce qui était prévu initialement. L’homme ainsi que ses soldats furent enchaînés avant d’être accompagnés par l’armée des insectes.

Tous furent emmenés jusqu’au roi, du moins, les plus fidèles hommes d’Omnislor et ce dernier. Earnos et Holikan étaient eux aussi présents, Terria semblant plus que soulagée tandis que les chefs militaires faisaient leurs rapports. Mais pourquoi est-ce qu’Earnos avait demandé une telle chose ? Nul ne le savait à part l’adolescent en lui-même.

« Earnos ? Puis-je savoir la raison de la survie de cet homme qui a causé tant de troubles au royaume ? » demanda le roi après quelques instants.

« La même raison qui m’a poussé à aller voir les Libegons et les Drascores. »

« Je ne comprends pas où tu veux en venir. Pourrais-tu mieux t’exprimer ? » demanda une nouvelle fois Tanator alors que l’Apireine était déjà en train de sourire.

« J’aimerai que les femmes, les enfants et les personnes âgées des Scorvols et des Scorplanes puissent vivre à l’intérieur du royaume. »

« Que dis-tu ?! » s’écria aussitôt le roi, se redressant de son trône alors que même Omnislor semblait surpris par la proposition d’Earnos.

« Bien que la méthode soit très mauvaise, la seule chose que désirait Omnislor était que son peuple puisse trouver un refuge à l’intérieur du royaume des insectes et rien d’autre ! »

« Ces personnes ont commis des actes horribles depuis des siècles ! Je pense que tu es au courant de ce qui s’est passé à la création du royaume ! »

« Et alors ? Que je sache, pendant des siècles, vous avez refusé la présence des Drascores. Les Libegons eux-mêmes ont refusé de rester à cause de tout cela ! Aujourd’hui, il serait temps d’accepter le dernier peuple encore non-présent dans le royaume à revenir en son sein. Néanmoins, Omnislor et ses hommes, je pense qu’ils comprendront, seront emprisonnés ou feront des travaux ingrats pendant des années durant pour expier leurs fautes. »

« Tant que mon peuple retrouve une place parmi le royaume, je suis prêt à tout … » déclara Omnislor, baissant la tête, montrant par là qu’il était vaincu.

« Père, acceptez la proposition. Vous avez fait un effort envers les Rapions et les Drascores alors pourquoi ne pas continuer sur cette voie ? »

Le Coconfort n’osa plus parler, attendant la décision du roi. Un tel acte … Une telle chose. C’était impossible à imaginer et pourtant, c’était bien ce que l’adolescent proposait. Devant le regard insistant de sa fille mais aussi de ses serviteurs, le roi souffla :

« Ils peuvent revenir à une seule condition. Ils seront tous réunis au même endroit. Ils peuvent faire partie intégrante du royaume comme auparavant mais à l’heure actuelle, ils seront regroupés de telle sorte qu’ils seront une communauté à part. Et je serai intransigeant à ce sujet, je ne changerai pas d’avis. Et peut-être qu’au fil des années, nous verrons alors s’il est possible de supprimer cette « barrière » que j’instaure. Maintenant, libre au chef des Scorvols de refuser cette proposition et … »

« Nous acceptons ! Nous acceptons tout de suite ! Il faut néanmoins que quelqu’un aille prévenir ma race de cette nouvelle ! » s’écria aussitôt Omnislor, ravi de tout cela.

« Je me porte garante pour transmettre le message aux Scorvols et aux Scorplanes. Je suis quand même l’ambassadrice des Rapions et des Drascores. Et puisque tout cela n’aurait pas été réalisable sans Earnos, je veux qu’il m’accompagne. »

La princesse avait repris la parole, usant du ton solennel qu’elle possédait maintenant depuis quelques années. En tant que future reine, il était de son devoir de faire comme la précédente monarque. Oh … Et en même temps, elle avait envie de sortir un peu. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, le roi accepta cette proposition, semblant plus que des actes de sa fille.

Celle-ci poussa un petit cri de joie, s’arrêtant en apercevant l’être encapuchonné dans un coin. Ils avaient été prévenu que c’était grâce à lui qu’Omnislor avait été battu aussi facilement … Enfin, tout en n’oubliant pas d’omettre qu’ils s’étaient quand même pris une sérieuse raclée par Omnislor.
Après que l’idée fut acceptée, la princesse Terria s’approcha de l’être encapuchonné lorsqu’ils furent seuls, gardant son sourire. Elle lui demanda de l’accompagner, les deux personnes s’éloignant sous le regard intrigué d’Earnos.

« Alors ? Il paraîtrait que tu as réussi à battre le chef avec facilité. »

« Ce n’était pas bien difficile en soi … Il faut dire que bien que son corps soit très robuste, il ne pouvait rien faire dès qu’il s’agissait d’une attaque à l’intérieur de son être et sur ses muscles. A partir de là, la victoire était facilement acquise. »

« Je vois, je vois ! Bien, toutes mes félicitations. Mais maintenant, est-ce qu’il serait possible que tu retires cette vilaine cape, non ? »

« Princesse Terria, je ne pense pas qu’il soit nécessaire que je me montre maintenant. Je préfère encore garder la surprise pour l’heure … Mais à vous de voir et de décider. »

« Hum … Juste le visage alors. » déclara la princesse, gardant son éternel sourire.

Soit … Si c’était ce qu’elle désirait. L’être camouflé par sa tenue retira sa capuche, la princesse Terria poussant un petit cri ravi avant de le complimenter de différentes façons. Sincèrement, c’était vraiment magnifique en soi.

« Pas besoin de dire autant de choses, ce n’est pas très impressionnant non plus. »

« Oh que si … Le changement est vraiment radical en soi. »

« Peut-être … Je ne sais pas vraiment, je ne suis pas habitué à cela, princesse Terria. »

« Hahaha ! Tu t’y habitueras ! Bon, je dois me préparer, j’ai un voyage diplomatique à accomplir grâce à Earnos. »

L’être remit sa capuche sur son crâne avant de regarder l’Apireine qui s’éloignait gaiement, comme remplie d’une joie immense. Il hocha la tête positivement en la laissant partir. Il en fallait vraiment peu pour que l’adolescente aux cheveux blonds et aux yeux rouges soit heureuse mais bon, il était très facile de comprendre pourquoi.

Chapitre 6 : Aide cachée

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Aide cachée

« Tu n’es encore qu’un adolescent. Mais je sais parfaitement qu’il faut se méfier des apparences, n’est-ce pas ? Je te souhaite bonne chance. »

« Je ne sais pas si la chance me sera utile … Je vais tout simplement faire de mon mieux pour faire durer le combat. » déclara le Yanma, peu enclin à se laisser faire néanmoins.

Il s’approcha de l’arène, pénétrant à l’intérieur avant de se mettre en position de combat. Il devait faire confiance à Earnos. Il savait pertinemment que ce combat allait être perdu. La raison ? C’est qu’il ne savait pas se défendre correctement. Or, face à un homme comme cela, c’était la pire chose qui pouvait lui arriver malheureusement.

Alors … Il devait faire attention. Voilà que l’homme utilisait encore une tempête de sable pour disparaître dans celle-ci. Et zut ! Il recommençait ! Il était hors de question de la laisser faire ! Il s’affaissa subitement sur le sol, évitant les deux bras du Scorvol.

« Hum ? Intéressant, je ne pensais pas que tu aurais appris cela des précédents combats. »

« Vous commencez toujours de la même manière, ensuite, il n’est pas très difficile de savoir ce que vous comptez faire. Je ne fais qu’apprendre ce qui se passe à chaque instant. »

« Et penses-tu pouvoir tenir la cadence assez rapidement ? » demanda Omnislor alors que le Yanma donnait un coup de pied en arrière, frappant dans le ventre du Scorvol. Celui-ci ne recula pas et ne vint pas gémir.

« Je vais faire de mon mieux … pour ton prochain adversaire. Celui-ci ne tombera jamais au sol contrairement à ce que tu crois. »

« Ce Coconfort en armure dorée ? Il paraîtrait qu’il est un chevalier comme toi, n’est-ce pas ? Je suis beaucoup moins impressionné par lui que par mes précédents adversaires. »

« Un conseil … Méfies-toi réellement de lui, tu risques d’être très surpris. Ce garçon est celui qui a ramené les Drascores et les Libegons dans le royaume. »

C’était donc lui ? Omnislor posa son regard sur le Coconfort dans son armure dorée, l’étudiant pendant quelques instants. Quelques instants durant lesquels le Yanma en profita pour lui entailler le torse avec ses griffes à la place de ses mains. Un peu de sang s’écoula d’Omnislor, celui-ci ne réagissant pas à la douleur.

« Soit … Il est temps alors d’en terminer avec toi. »

Sans une once d’hésitation, le Scorvol attrapa le Yanma par le pied, le soulevant avant facilité avant de l’abattre avec violence sut le sol. Il le fit une fois, puis une seconde fois alors qu’Holikan se démenait pour blesser Omnislor. Celui-ci ne semblait pas ressentir les coups jusqu’à envoyer Holikan en plein sur Earnos. L’adolescent au casque doré réceptionna le Yanma, celui-ci étant en piteux état. Il allait avoir besoin de nombreux jours de repos après tout ça. Omnislor fit un petit mouvement du doigt, disant d’une voix amusée :

« A ton tour, Coconfort. Je pense que cela va être très enrichissant. »

« Je ne t’ai pas été d’une grande aide, désolé, Earnos. » murmura Holikan alors que le Coconfort venait déposer le Yanma sur le sol, à côté du reste du groupe. Des applaudissements se firent entendre toutes parts, les Scorvols et les Scorplanes étant fous de joie à l’idée que leur chef arrive à battre autant de personnes.

Ce n’était pas bien grave. Le but était quand même de combattre et pour cela, il n’y avait pas cinquante solutions. Earnos se plaça dans l’arène, prenant une profonde respiration alors que la tempête de sable faisait rage aussitôt. Cette tempête de sable … Cela lui rappelait les moments où il était parti pour chercher le peuple du désert ou plutôt les Libegons.

Il se retourna vivement, plaçant ses bras protégés par les gantelets dorés en croix. Les deux mains d’Omnislor vinrent le percuter sans que pour autant Earnos ne recule. Un sourire se dessina sur les lèvres du Scorvol avant qu’il ne dise :

« Bien bien … Tu as de bons réflexes malgré ton armure mais malheureusement, cela est déjà terminé. Je vais te montrer à quel point on peut faire souffrir directement le corps. »

L’homme aux cheveux violets serra le poing droit, frappant dans les hanches d’Earnos avant de localiser son poing en plein sur la poitrine de l’adolescent. Celui-ci fut projeté en arrière, ses pieds glissant sur de nombreux mètres avant qu’il ne pose un genou au sol.

Ces coups … atteignaient directement son corps. Comment était-ce possible ? Et à chaque coup porté, il avait l’impression d’avoir le souffle coupé. Ce n’était pas normal … Cet homme était terriblement puissant et pourtant, tout son corps s’était renforcé depuis des années. Peut-être comptait-il beaucoup trop sur son armure. Et bien qu’il tienne ses lances dans ses mains, cela ne changeait rien à la situation.

Pourtant, il se releva comme si de rien n’était, un petit sifflement se faisant entendre de la part d’Omnislor. Celui-ci semblait ravi que l’adolescent revienne debout. Sans même prévenir, chose normale, il s’élança vers Earnos, le frappant maintenant dans le cou malgré son casque puis dans les jambes et les bras.

« Sais-tu pourquoi il est impossible de me toucher ? Car j’entends le moindre de tes pas, j’entends le moins battement de ton cœur, c’est ce qui me permet de comprendre ce que tu comptes faire ou non. C’est ce qui me permet d’avoir l’avantage sur toi … Néanmoins, ton cœur est calme et serein, chose étonnante en soi. »

« Je sais parfaitement ce que je dois faire, ce que je dois accomplir. Pourquoi est-ce que je devrai être perturbé ? Je ne faillirai jamais à ma tâche, voilà tout. »

« Je ne peux pas perdre alors que je suis aussi près du but. Je tiens à te rappeler votre promesse, est-ce clair ? »

« Je l’ai parfaitement noté et je l’appliquerai si cela s’avère nécessaire … Mais pour cela, il faudrait réussir à me battre. »

« Tu n’as pas l’air très porté sur l’attaque, tu failleras avant moi. » déclara Omnislor avec calme avant de recommencer ses attaques, l’adolescent essayant de les parer sans y arriver.

C’était vraiment surprenant. Cet adolescent ne semblait jamais tomber. Cet adolescent, malgré tous les coups qu’il lui portait. Il ne tombait pas … Il ne s’inquiétait pas de ses blessures, il était toujours prêt à se battre et à lui tenir tête. Même ses plus puissantes attaques, capables d’assommer un homme voir même de le tuer en un coup, il arrivait à les supporter. Et ce calme … Ce calme olympien.

C’était la première fois qu’il voyait une telle personne. Il ne s’était pas attendu à cela. L’adolescent était souvent à genoux mais finissait toujours debout. Il avait même réussi à le mettre à terre mais il se relevait. Il se relevait … Il se relevait inlassablement et il devait reconnaître que tout cela l’épuisait.

« Vraiment … Une telle volonté … Est-ce pour cela que tu es l’un de ses chevaliers ? Pourtant, avec ce Yanma, je n’ai eu aucune difficulté mais toi … Toi… Qu’est-ce qui te fait toujours te relever hein ? »

« Je ne sais pas … L’adversité peut-être. Je dois toujours l’affronter … Je ne sais pas vraiment ce que je raconte, je suis désolé. Mais ce n’est pas pour autant que je vais arrêter ce combat et … » s’arrêta de dire l’adolescent, titubant au beau milieu de l’arène.

« Dire que je dois affronter un adolescent incapable de tomber au sol pour admettre sa défaite. Je ne sais pas … Je ne sais pas du tout … mais je trouve cela merveilleux ! Continue donc de te battre ! Riposte donc ! C’est ce que je veux ! Chacun doit défendre ses ambitions, chacun a quelque chose à défendre ! C’est pour cela que je suis devenu chef ! Pour mon peuple ! Quitte à m’entourer des pires êtres qui existent ! Tant que je peux protéger ma race, je n’hésiterai pas à utiliser les pires choses pour y arriver ! »

Il le savait parfaitement, c’est ce qu’il avait remarqué dès l’instant où il l’avait entendu. C’est ce que l’homme désirait. Qu’importe ce qu’il devait faire pour y arriver, il n’hésiterait pas sur les moyens. Il devait peut-être … accepter de … tomber ? Ce n’était pas une mauvaise chose ? Et l’homme s’attendait déjà à mourir.

« Je ne peux pas …Je ne peux pas alors qu’elle s’inquiète pour moi. » souffla l’adolescent aux cheveux blonds, sa jambe gauche tremblant jusqu’à le faire s’écrouler à genoux une nouvelle fois. Pourtant, ses yeux rouges continuaient de fixer ardemment ceux dorés d’Omnislor.

« Je ne cherche pas à te tuer … Pourtant, je le devrais … Cela prouverait toute l’estime que j’ai pour toi et que je reconnais ta valeur au combat. »

« Mais je ne crois pas que ça soit suffisant … Ah … Je continuerai et … »

« Je pense que je vais te remplacer. » murmura doucement une voix avant qu’une ombre ne fasse son apparition, atterrissant à côté d’Earnos.

« Qui êtes-vous ? » demanda le Coconfort, aussi étonné qu’Omnislor. »

« Celui qui va mettre un terme au combat contre les Scorvols. Si bien entendu, Omnislor n’a pas peur de m’affronter. » déclara l’être encapuchonné.

Omnislor éclata de rire, signalant que ce n’était pas bien important pour lui. De même, savoir que cette personne avait réussi à traverser les gardes, c’était … plutôt intéressant.

Chapitre 5 : Peine perdue

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Peine perdue

Et comme il l’avait dit, cela faisait maintenant plusieurs mois qu’il se trouvait sur le terrain. Oh, il était bien accompagné et malgré les traîtres, ils prenaient de l’avance au fur et à mesure que les Scorvols et les Scorplanes reculaient.

« Earnos, tu as une lettre de la princesse. » signala un soldat alors qu’il haussait un sourcil. Qu’est-ce que ça voulait dire ? C’est vrai qu’ils étaient en plein repos car vu l’avancée qu’ils avaient sur leurs adversaires, ils n’avaient pas trop à craindre. D’ailleurs, ça ressemblait plus à un … comment dire cela ? Un siège ?

« Qu’est-ce que me veut la princesse ? » demanda l’adolescent en récupérant la lettre. Le sceau royal était présent et il remarquait même qu’elle avait décidé de bien préciser que c’était au chevalier Earnos qu’elle envoyait la lettre. Elle voulait faire quelque chose de plus … officiel, n’est-ce pas ? Pour ne pas se faire repérer.

« Je sais pas mais comme ce n’est pas la première fois qu’elle t’envoie une lettre … »

« Oui … Je vais aller la lire tout de suite, le problème, c’est que je sais à peine écrire correctement. Je vais encore avoir besoin d’aide. » soupira l’adolescent aux cheveux blonds avant de s’éloigner. Il savait à peine lire aussi. Il n’avait pas fait d’études, contrairement à la princesse. Ne le savait-elle pas ?

Ah … Bon, qu’importe, il ouvrit la lettre, commençant à la parcourir des yeux. Elle lui demandait de ses nouvelles, savoir s’il ne s’ennuyait pas vraiment en restant en état de siège. C’était peut-être très gênant et fatiguant, n’est-ce pas ? Enfin, elle lui parlait que le général Walane, son père, continuait de préparer des plans pour défendre le royaume et surtout trouver les différents traîtres. Elle lui annonçait aussi qu’elle n’avait aucun problème de son côté mais qu’elle s’ennuyait car elle ne pouvait pas l’embêter.

« Par contre, elle n’a pas répondu si elle envoyait une lettre aussi à Holikan. Qu’est-ce qui lui prend quand même ? Elle ne devrait pas faire ça … »

Pas du tout même, ce n’était pas conseillé d’envoyer une lettre à un simple soldat. Enfin, juste à un chevalier. Il ne savait pas vraiment comment réagir par rapport à tout cela. C’était perturbant, vraiment perturbant en soi. Hum … Il fallait éviter de se poser des questions car sinon … Il passa une main sur son visage, rougissant faiblement.

« Ça ne se fait pas d’écrire une lettre de la part d’une personne royale à quelqu’un comme moi. » se dit-il faiblement.

Si encore il y avait Olistar, il aurait pu discuter de tout et de rien avec l’adolescent mais là … C’était plutôt difficile. Bon, il n’allait pas perdre son temps et écrire plutôt quelque chose de correct à la princesse. Autant écrire pour la première fois quelque chose dont il était sincère. Il lui demandait de ses nouvelles, signalant que tout cela allait être bientôt terminé. D’ailleurs, il avait remarqué qu’elle n’avait pas terminé sa lettre bien qu’elle avait eu une demande à lui faire. Est-ce qu’il allait rentrer avant que … Que quoi ? C’était bien ça qu’il aimerait lui demander. Enfin bon, il donna la lettre à l’un des Ninjasks qui accompagnaient l’armée. Il était temps d’en terminer avec les Scorvols et les Scorplanes avant qu’il ne soit trop tard. Cela n’allait pas durer très longtemps, il en était sûr. Ce n’était plus qu’une question d’heures ou de jours. Toute façon, la prochaine lettre n’allait pas venir avant une ou deux semaines donc il avait de quoi patienter.

« Comment est-ce que tout s’avance ? Et où en sont les autres parties de l’armée ? »

« Elles ont du mal à avancer mais de notre côté, ça progresse très bien. Nous sommes proches pour atteindre l’endroit où se terre Omnislor. »

Il discutait avec Holikan, l’adolescent étant devenu un adulte. Il n’était pas encore un Yanmega mais il progressait très bien. Depuis qu’Olistar était parti, le Yanma n’était plus aussi motivé et enclin à balancer des paroles racistes sur les insectes qui ne faisaient pas partie du royaume D’ailleurs, comment dire, c’était qu’une impression mais il lui semblait qu’Holikan n’était plus aussi intéressé envers la princesse qu’auparavant. Enfin, est-ce qu’Holikan avait déjà été réellement intéressé au départ ? Les années pouvaient vraiment modifier la personnalité d’un homme et d’une femme ainsi que leurs relations.

« Pourquoi est-ce que je pense à tout ça ? Ça ne me concerne pas. » marmonna le Coconfort.

« De quoi est-ce que tu parles ? Enfin bon, concentre-toi un peu, on va lancer un assaut. »

Depuis qu’Olistar n’était plus là, les deux chevaliers travaillaient ensembles. Alors que le Yanma était chargé de l’attaque, lui se chargeait de le protéger, c’était aussi simple que ça. Oui, c’était ainsi que depuis le début, ils fonctionnaient et …

« Omnislor a un message pour nous ! » s’écria un soldat alors que Scorvols et les Scorplanes semblaient laisser place à une partie de l’armée des insectes. « Mais seuls les plus valeureux et les plus forts soldats pourront l’entendre. Que les Libegons et les Drascores s’emmènent. »

Mais il était hors de question de laisser passer cela ! Le Yanma et le Coconfort se regardèrent. Etant les deux chevaliers de la princesse, il fallait qu’ils voient aussi ce qui se passait. Une troupe d’une dizaine de personnes, composées de Libegons et Drascores mais aussi d’Earnos et Holikan pénétrèrent dans le campement des Scorvols et Scorplanes. Des enfants, des femmes, c’était le dernier « grand » bastion des insectes ennemis.

« Vous voilà donc … Je vous attendais. Souvent, le nombre l’emporte sur la qualité. C’est pourquoi je voulais voir ce que vous valiez réellement en un contre un. » dit une voix masculine alors que tente sortait le chef des Scorvols et Scorplanes. Il désigna une arène tracée dans la terre, des lignes blanches permettant de délimiter les contours.

« Pourquoi devrions-nous participer à cette mascarade ? Il serait bien plus simple de vous éliminer définitivement. » signala Holikan.

« Je veux donner encore un espoir à mon peuple. C’est pourquoi si j’arrive à battre chaque membre de votre groupe, quitte à mourir après, je veux que mon peuple soit sauf et que vous lui permettiez de s’enfuir. Il a été mené par mes paroles mais il s’avère que nous ne pouvons rien faire contre la puissance cumulée des races du royaume des insectes. »

« Holikan, nous acceptons. » signala Earnos, ne laissant pas le Yanma prendre la parole. C’était une bonne idée, de la part de cet homme. Bien qu’il ne semblait pas forcément très intelligent, son peuple passait avant sa propre vie.

Le premier à venir fut un Libegon. Les femmes comme les enfants et quelques hommes Scorvols et Scorplanes se positionnèrent autour de la zone de combat. Est-ce que cet homme n’était pas trop prétentieux ? Car affronter un Libegon ou un Drascore, d’accord, mais une dizaine de personnes, c’était quand même fou.

« De mon côté, je tiens à signaler que je ne vous tuerai pas. Sinon, cela ressemblerait à un piège et ce n’est pas ce que je désire. Aucun acte lâche. » signala Omnislor.

« Soit … Je ne peux rien promettre de mon côté. » déclara le Libegon, se mettant en position de combat, faisant cracher quelques flammes violettes en direction du Scorvol.
Celui-ci fit un geste de la main, une violente tempête se soulevant sur le terrain, aveuglant en partie le Libegon. Les flammes semblèrent toucher le Scorvol mais celui-ci apparut dans le dos du Libegon, croisant les mains avant de les abattre sur le cou de l’homme aux cheveux verts. Celui-ci s’écroula au sol, ne bougeant plus, pris de soubresauts.

« Suivant. » dit Omnislor alors que le petit groupe de l’armée des insectes se regardèrent. Qu’est-ce qui s’était passé ? Il avait visé le cou … et ensuite … Plus rien du tout ? L’homme était tombé au sol sans bouger. Oh, il respirait mais il avait perdu connaissance. Tout cela en un seul coup ? Un Drascore vint dire :

« Je m’en occupe, ça ne sera pas aussi simple cette fois. »

Ils savaient à quoi s’attendre. Cet homme pouvait faire mal, très mal, et cela en un seul coup. Le Drascore se plaça dans l’arène tracée dans le sol alors que débutait le second combat. Un combat qui ne dura à peine plus longtemps que le précédent.

« Mais qu’est-ce que … C’est quoi cette brute ? »

Cinq personnes étaient déjà passées, cinq personnes qui avaient à peine égratignés Omnislor, celui-ci arrivant à esquiver les différents coups malgré sa forte stature. Cinq personnes … Puis six … Puis sept … Et finalement huit … La huitième personne venait de tomber.

« Je ne me sens pas vraiment confiant mais je lui vais faire ravaler sa fierté. » déclara le Yanma avant qu’Earnos pose une main sur son épaule.

« Fais attention à toi, ce n’est pas n’importe qui, tu as pu le voir. »

« Il est puissant, très puissant même. Il aurait pu facilement tuer des centaines de nos soldats mais il ne l’a pas fait. Je ne sais pas qui est réellement cet homme, c’est quoi son véritable but mais je vais tout faire pour le comprendre. »

« Fais quand même attention à toi. Il n’a tué aucun de nous, cela veut dire que ce n’est pas dans ses intentions. Je vais tenter de comprendre ce qu’il fait. » reprit Earnos.

C’était la moindre des choses. De toute façon, qu’importe ce qu’ils allaient faire, ça s’annonçait très mal. Cet homme était puissant, terriblement puissant, bien trop par rapport à ce qui se passait. Pourquoi ne s’était-il pas présenté avant ? Ce n’était pas normal … mais pour cela, il fallait comprendre exactement comment il combattait.

Chapitre 4 : Des amis fidèles

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Des amis fidèles

« MORT AU ROI ! Disparaissez tous ! »

« Qu’est-ce que … Creusez vite un tunnel sous ses pieds ! »

Deux voix qui s’élevèrent dans l’armée alors qu’une violente explosion se fit entendre. Des débris de terre volèrent dans le ciel avant de redescendre. C’était une chose normale et logique alors que la guerre venait de reprendre. Des traîtres, voilà ce qu’il y avait dans les rangs de l’armée des insectes. Des traîtres prêts à se faire exploser pour leurs buts.

« Encore un … Et dire qu’il était digne de confiance. Cela faisait des années qu’il était présent parmi nous … Se faire exploser, ça ne nous permet même pas de savoir s’il était contrôlé ou non. Ces Aeromites en seraient bien capables, j’en suis sûr et certain ! »

« Parler de ça ne le fera pas revenir. Il faut voir si nous avons des blessés ou non et aller les soigner le plus tôt possible. » annonça une seconde personne.

Earnos ? Il était tout simplement en train de regarder ce qui s’était passé. Oui, c’était devenu normal et logique ce genre de petites scènes. C’était triste à dire, c’était triste à voir mais la vie était ainsi faite, qu’ils le veuillent ou non. Il ne pouvait pas espérer revenir en arrière.

« Bon, Férast, tu abuses quand même un peu ! Qu’est-ce que je t’ai dit ? »

« De faire des efforts et de me montrer plus social, Lisian. »

Le Coconfort sous son armure dorée se tourna vers deux adolescents. Deux adolescents devenus un peu trop inséparables depuis le temps. Il fallait dire que Lisian accordait un soin tout particulier à ce que Férast devienne plus ouvert et surtout moins intimidé par tout ce qui se passait autour de lui. C’était mieux, c’était le mieux à faire.

« Visiblement, vous n’êtes pas plus effrayés que ça par la situation, n’est-ce pas ? » signala Earnos en s’adressant aux deux personnes du même âge que lui.

« Hein ? OH ! EARNOS ! Te voilà donc ! » s’écria Lisian avant de s’approcher de lui. Elle lui retira le casque pour le forcer à se montrer à visage découvert. Elle vint l’embrasser sur les joues avant de reprendre sur un ton enjoué : « Comment vas-tu, Earnos ? »

« Ça peut aller … J’espère que vous êtes en pleine forme pour ce qui vous attends, n’est-ce pas ? J’espère que vous voyez de quoi je veux parler, bien entendu. » murmura l’adolescent aux cheveux blonds, Férast hochant la tête.

« On sait que ça risque d’être très long donc on est préparé à un combat de plusieurs mois. » dit le Pomdepik, plus ouvert depuis qu’il passait ses journées avec Lisian.

« De toute façon, on aura toujours des permissions pour revenir voir nos familles si cela s’avère nécessaire. Enfin, pas nécessaire mais si on a le mal du royaume quoi. »

« C’est exact, Lisian. Vous n’auriez pas vu la petite Scarhino ? Enfin non … Mademoiselle Herakié ? Enfin, vous savez de qui je veux parler, n’est-ce pas ? »

« Hahaha ! La folle qui adore se battre ? Elle doit être en train de donner une leçon à quelques personnes qui ont osé contester ses paroles. »

Ses paroles ? Dire qu’elle avait à peine son âge voir un peu moins mais qu’elle avait déjà du grade. Il fallait dire qu’Herakié … n’était pas n’importe qui. Il se dirigea vers l’endroit dont lui parlait Lisian, entendant des cris avant qu’un Scarabrute n’atterrisse à quelques centimètres de lui, assommé par une puissance plus que terrible.

« Bon alors, c’est qui qui faisait encore le malin ? » demanda une voix féminine.

« Oh mademoiselle Herakié, vous êtes toujours aussi forte ! » dit une seconde voix, mais masculine cette fois. De grands éclats de rire se firent entendre avant qu’Earnos ne se présente face à la Scarhino. Celle-ci avait maintenant une coupe à la garçonne et bien que son corps ne montrait pas de véritables muscles, il savait pert …
AH ! Il n’eut même pas le temps de penser plus loin, sentant ses os se briser ou presque malgré son armure dorée sur le corps. La raison ? Herakié l’avait remarqué, le serrant avec force contre elle tout en criant son nom.

« AH ! Earnos, Earnos, Earnos ! Tu es donc venu me dire bonjour ? »

« Prendre un peu de tes nouvelles, oui … si tu veux bien me laisser souffler un peu et ne pas trop me casser en deux, bien entendu car je souffre horriblement. »

« Tainaur ? Tu connais déjà Earnos, non ? Hein ? Je n’arrête pas de t’en parler. » dit la Scarhino, s’adressant à un autre Scarhino de son âge mais qui semblait émerveillé par les prouesses dont était capable Herakié.

« Je vois que tu parles de moi à tout le monde, Herakié. » murmura le Coconfort, haussant les épaules avant de chercher à se masser les hanches, chose plus difficile qu’il n’y paraissait vu qu’il n’avait pas retiré son armure. Tainaur hoche la tête positivement avant de dire :

« Je le connais très bien. Il est considéré comme votre petit ami, c’est ça ? »

« Je ne suis le petit ami de personne. » corrigea aussitôt l’adolescent aux cheveux blonds, Herakié lui donnant une petite tape dans le dos de l’armure, rigolant avec force.

« C’est ce qu’on dit, c’est ce qu’on dit mais un jour, tu verras que tu accepteras. De toute façon, maintenant que nous sommes toujours ensemble, tu ne peux plus vraiment m’échapper hein ? Tu le sais parfaitement, Earnos ! »

« Pourtant, c’est ce que j’aimerai bien, des fois … » souffla l’adolescent aux cheveux blonds, soupirant pendant de longues secondes.

« Roh, ne réagit pas de la sorte ! De toute façon, nous allons tous nous amuser avec ces Scorvols et ces Scorplanes. Il va y avoir des dents qui vont tomber chez eux ! Je vais leur arracher la queue et ensuite la leur faire bouffer. »

« Je ne veux pas savoir cela dans les détails, merci bien. Je venais juste prendre de tes nouvelles car tu dois savoir que l’on risque d’être absent pour de longs mois hein ? »

« Bien sûr que je le sais, et puis quoi encore ? »

« Je voulais juste que tu sois au courant, rien de plus. Je vais donc me retirer. J’ai pris de tes nouvelles et c’est tout ce qui importait. »

« Tu es sûr de ne pas vouloir rester un peu ? Tu pourrais me tenir compagnie en t’entraînant avec moi hein, hein ? Qu’est-ce que tu en penses. » dit la Scarhino avec entrain.

« Non merci, je ne suis clairement pas intéressé là. » répondit l’adolescent en faisant un geste négatif de la main pour bien montrer que ce n’était pas du tout dans ses intentions.

Il s’éloigna d’Herakié, celle-ci annonçant à Tainaur qu’il allait s’entraîner avec elle pour la peine ! L’adolescent Scarhino sembla ravi de la proposition, se mettant lui-même en position pour se battre avec celle qu’il admirait. Une Scarhino comme il en existait peu !

Bon, maintenant que l’armée était prête à partir, du moins, qu’il avait été voir si tout le monde était prêt, ils allaient pouvoir quitter le château bien assez tôt. Peut-être aller prendre quelques affaires et ensuite …

« Princesse Terria. » murmura doucement le Coconfort.

Elle se tenait là, devant lui, clignant simplement des yeux. Après tout, avec ce qui s’était passé récemment, il était normal qu’elle lui en veuille. Bien normal même. Est-ce qu’il devait faire quelque chose pour se faire pardonner ? Ou plutôt dire ?

« Princesse Terria. » répéta-t-il comme un automatisme.

« Chevalier Earnos. » répondit l’Apireine, le regardant fixement. Elle fit un premier pas en sa direction puis un second et un troisième pour passer finalement à côté.

« Veillez bien sur vous pendant ces prochains mois. Moi-même et Holikan ne seront pas là pour vous protéger. » dit le Coconfort.

« … … … Tu ne me tutoies pas, je ne t’adresse pas la parole alors. Nous ne sommes que deux pour le moment. Puisque tu ne veux pas comprendre, ne me parle pas, merci bien. »

« Princesse Terria, cessez donc de … Terria, fais attention à toi. » déclara finalement Earnos, peu habitué à retirer le titre de l’Apireine.

« C’est à moi de te dire ça, Earnos. Reviens en vie et surtout sans blessures. Fais attention à toi, s’il te plaît. »

« On fait la paix alors ? » demanda-t-il alors qu’elle hochait la tête positivement, un petit sourire aux lèvres. C’était bien plus facile quand c’était ainsi, n’est-ce pas ? Comme il n’avait pas son casque doré sur le crâne, elle regarda furtivement derrière elle puis sur les côtés avant d’embrasser le front d’Earnos. Elle lui signala qu’avec cela, ça lui porterait bonheur et protection pour le long combat qui allait l’attendre.

Chapitre 3 : Triste décision

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Triste décision

« Je ferais tout pour que mon peuple retrouve sa place dans le royaume des insectes, quitte à utiliser la force et la violence ! »

Ces paroles trottaient dans la tête de l’adolescent alors que l’armée des insectes était retournée à l’intérieur du royaume. Là-bas, il avait le droit à quelques jours de repos, gracieusement offerts car il avait combattu sur le terrain. Des jours où il avait beaucoup de mal à mettre de l’ordre dans ses idées.

Cet homme … Malgré son imposante stature, malgré ses gestes, il devait lui reconnaître quand même une chose : il se battait pour son peuple. Il n’hésitait pas à braver tous les interdits pour réussir à obtenir ce qu’il désirait. C’était une bonne chose, une très bonne chose même mais la méthode n’était pas très bonne.

« Oh ! Earnos ? Tu n’es pas dans ton armure aujourd’hui ? »

Il avait décidé de se promener dans le château, s’étant vêtu d’une simple tenue noire comme pantalon et d’une veste jaune. Il tourna son visage vers l’Apireine, clignant des yeux plusieurs fois. Elle posa aussitôt une main sur sa poitrine, annonçant :

« Je promets que je ne viens pas t’embêter avec ce qui te concerne personnellement. Je veux juste que toi et moi, nous puissions discuter tous les deux d’une chose qui me tracasse. »

« Je n’ai vraiment pas confiance et je pense que je vais le regretter … Mais de quoi voulez-vous parler, princesse Terria ? » déclara l’adolescent aux cheveux blonds.

« De cet homme … Omnislor. Les soldats nous ont annoncé ce qu’il a dit. »

Omnislor ? Hum ? Elle semblait vraiment sérieuse à ce sujet. Il allait peut-être devoir revoir son jugement. Elle lui prit la main, le tirant vers elle alors qu’elle l’emmenait sur un banc pour qu’ils puissent s’asseoir côte à côte. Lorsque ce fut le cas, elle reprit d’une voix troublée et gênée par quelque chose qu’il ne comprenait surement pas :

« Je voulais savoir ce que tu en penses personnellement. Enfin, de ce qu’il a dit. Je ne sais pas, ça me perturbe un peu, je dois te l’avouer, Earnos. »

« Ce que j’en pense personnellement ? Le fond de l’idée est bonne, la méthode l’est beaucoup moins. Il veut tout simplement la même chose que les Drascores. »

« AH ! Nous sommes d’accord alors à ce sujet ! Il n’est pas fondamentalement mauvais hein ? C’est juste qu’il ne sait pas vraiment comment faire pour se faire entendre et donc, il fait des actes stupides et incompréhensibles. »

« A peu de choses près, c’est à peu près cela, oui. Mais pourquoi vouliez-vous savoir cela ? Ne me dites pas que vous comptez devenir ambassadrice des Scorvols et Scorplanes ? Je le refuse catégoriquement. » déclara l’adolescent aux cheveux blonds, Terria penchant la tête sur le côté, un petit sourire aux lèvres avant de demander d’une voix amusée :

« Et pourquoi cela, Earnos ? Je pense que ça serait une bonne idée. »

« Il en est hors de question. » reprit l’adolescent alors qu’elle se mettait face à lui, son visage à quelques centimètres du sien. Elle demanda une nouvelle fois :

« Je veux savoir pourquoi cela. Si tu ne me dis pas pourquoi, je ne vois pas pourquoi j’accepterai ce que tu me dis. Alors … Pourquoi est-ce que tu ne veux pas que je fasse ça ? »

« Car c’est beaucoup trop dangereux et que je ne suis pas certain de pouvoir vous protéger, princesse Terria. Maintenant que vous le savez, je veux que vous me promettiez de ne pas faire d’idioties de la sorte. Cela n’a rien à voir avec les Rapions et les Drascores. »

« Je le sais parfaitement. Je ne pensais pas réellement à faire ça. Juste que s’il y a l’occasion d’éviter les effusions de sang, il vaut mieux qu’on le fasse, non ? Tu ne penses pas que ça serait une bonne idée ? Enfin, je trouve pour ma part. »

« Si je peux éviter de faire souffrir diverses personnes, c’est ce que je compte appliquer, c’est aussi simple que ça, princesse Terria. Maintenant que nous avons fini de parler, je pense qu’il vaut mieux pour moi que je retourne m’entrainer. »

« De qui est-ce que tu te moques, Earnos ? Tu es en repos ! Et comme tu es en repos, tu vas alors passer du temps avec moi ! » s’écria l’Apireine alors que l’adolescent s’était déjà relevé pour partir ou plutôt « s’enfuir » par rapport à l’adolescente.

« Je dois m’entraîner car d’ici quelques jours, je repars au combat. Je ne peux pas perdre mon temps avec vous, princesse Terria. »

« Tu insinues donc que discuter avec ma royale personne est une perte de temps ? Tu sais que des têtes sont tombées pour moins que ça ? Un tel outrage ne peut pas rester impuni. » déclara solennellement l’adolescente aux cheveux blonds, croisant les bras au niveau de sa poitrine de moyenne taille tandis qu’il la fixait longuement.

« Je n’aime pas beaucoup le chantage, princesse Terria. »

« Et tu penses donc que je vais te faire chanter ? Earnos, je n’aime pas beaucoup le fait que tu essaies de m’esquiver depuis des mois. Tu sais, moi aussi, j’ai des nerfs et il ne faut pas les mettre à rude épreuve, sauf si tu n’as pas peur de subir mon courroux. »

Qu’est-ce qu’elle racontait encore ? Elle n’allait quand même pas faire une bêtise à cause de lui, n’est-ce pas ? Il la fixa longuement, attendant de voir ce qu’elle comptait faire. Est-ce qu’elle était sérieuse ? Le problème avec Terria est qu’elle pouvait l’être … L’autre problème, c’est qu’il ne voulait pas que cela s’aggrave.

« Je pense que je vais prendre le risque et … »

« Tu es sûr de toi ? Tu n’auras pas de seconde chance, Earnos. » coupa l’Apireine.

« BON SANG ! Terria ! Pourquoi est-ce que tu cherches à toujours tout compliquer hein ? Pourquoi ? Je ne veux pas que l’on se parle ! Ca va causer plus de problèmes qu’autre chose et … et … Mais pourquoi est-ce que tu souris ? »

« ENFIN ! ENFIN ET ENFIN ! Il était temps ! Ca faisait depuis longtemps ! Pourquoi est-ce que tu ne l’as pas fait plus tôt ? Je n’attendais que ça ! Il était temps que tu me tutoies, Earnos ! Pourquoi est-ce que tu as mis autant de temps hein ? »

Quoi ? Oh non ! Qu’est-ce qu’il avait fait ? Il posa une main sur son front, faisant un geste de la main comme pour balayer toutes ces mauvaises idées avant de dire d’une voix tremblante :

« Pardonnez-moi, princesse Terria, je n’aurai jamais … »

« OH QUE NON ! Dorénavant, tu vas me tutoyer ! »

Elle venait de le couper, se plaçant bien à côté de lui, se penchant un peu en avant. Quel … Quel idiot. Il était plus petit qu’elle, d’au moins quinze centimètres. C’était une grande fille, une bien grande fille. Et là, elle l’imposait de toute sa stature.

« Que ça soit bien clair, Earnos, je veux que tu me tutoies car tu n’es pas que mon chevalier, tu es bien plus que ça. Je pensais qu’après toutes ces années, tu l’aurais compris. »

« De quoi ? Je … Princesse Terria, sincèrement, je ne pense pas qu’il faut qu’un simple sol… enfin, un simple chevalier soit votre ami. Du moins, je ne suis pas noble ou autre. »

« Ah ! Euh … Oui, bien entendu, mon ami. » bredouilla l’adolescente, se grattant la joue en rougissant un peu, répondant après quelques instant : « Oui mais non, tu n’es pas un noble, tu n’es pas un roturier, tu n’es pas un Coconfort quelconque pour moi, tu es un confident et quelqu’un qui m’a toujours soutenue depuis le début alors non, je ne veux pas que tu me vouvoies quand nous sommes seuls tous les deux. En public, je veux bien comprendre que les gens vont penser des choses mais quand nous sommes seuls, tu me tutoies. »

« Je ne sais pas vraiment … Je ne sais pas trop. Je vais y réfléchir mais là, je préfère que l’on se sépare. Vous êtes beaucoup trop près de moi, princesse Terria. »

Et alors ? Est-ce que c’était un problème ? Elle le fixa de ses yeux rubis tandis qu’il faisait de même. Il prit une profonde respiration avant de faire reculer la princesse, faisant demi-tour sur lui-même pour ne plus avoir à la regarder.

« Earnos, tu sais ce que tu es hein ? Je vais te le dire ! »

« Princesse Terria ? » murmura Earnos, se retournant quand même vers elle à cause du ton employé par la princesse Apireine.

« Tu n’es qu’un imbécile, voilà tout ! Je fais tout pour que l’on soit pas distants et voilà comment tu réagis à chaque fois ! T’es qu’un idiot ! »

« Princesse Terria, un tel langage n’est … »

« Je ne t’entends plus ! » coupa-t-elle avant de s’enfuir de son côté.

Compliqué, c’était vraiment compliqué … Très compliqué. Il se gratta le front avant de partir de son côté. Il ne voulait pas se disputer avec la princesse, simplement, il y avait des choses personnelles qui le mettaient en conflit avec elle.

Chapitre 2 : Un nouveau chef

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Un nouveau chef

« Earnos ? Tu t’entraînes encore ? C’est pour contrer les Scorvols et les Scorplanes ? »

Il hocha la tête positivement alors que le soldat qui s’était adressé à lui éclata de rire. Qu’avait-il fait de drôle pour que celui-ci s’esclaffe ?

« Sincèrement, tu devrais prendre un peu de repos. Pour l’heure, tu n’es pas encore envoyé sur le terrain. Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet, on peut facilement les repousser. On l’a déjà bien fait auparavant, non ? »

« Auparavant, nous avions l’aide des Libegons et des Drascores. » répondit calmement l’adolescent sous son armure dorée, le soldat lui rappelant qu’ils l’ont toujours au cas où il ne s’en rappellerait plus. Oui, les Libegons et les Drascores étaient toujours prêts à les épauler. Ainsi, il n’avait vraiment pas à s’en faire.

« De toute façon, je sais même pas pourquoi je tente de te convaincre. T’es un vrai bloc de marbre depuis des mois. Autant te laisser tranquille et faire ta petite vie pépère. »

« Je ne mène pas une vie de la sorte mais oui, si je peux être tranquille pour m’entraîner … »

« D’ailleurs, un petit truc à ce sujet, je pense que tu devrais éviter d’utiliser deux armes en même temps, du moins, t’as pas l’air si doué avec. »

Est-ce qu’il lui posait des questions ? Non. Alors, qu’il le laisse tranquille. Il savait se débrouiller avec ses deux armes. D’ailleurs, cela faisait maintenant quelques temps qu’il avait décidé de se battre avec deux armes. Il ne pouvait pas rester là, tout simplement à défendre le terrain. Il fallait aussi attaquer … et pour ça …
Pour ça, il avait trouvé la solution. Une solution très facile puisqu’il s’agissait d’utiliser deux lances. Une dans chaque main. Et contrairement à ce que disait ce foutu soldat, il se débrouillait plutôt bien avec. Bon, bien entendu, il n’était pas excellent non plus car il commençait à peine à s’entraîner sérieusement avec mais ce n’était pas aussi aberrant que voulait le faire croire ce soldat. Oui, il n’était pas mauvais, loin de là même.

Mais cela ne changeait rien. Il allait être sur le terrain bien assez tôt. Il le savait parfaitement. Ce n’était qu’une question de jours, qu’une question d’heures. Il termina son entraînement, passant à côté de la princesse Terria qui était venue l’observer sans discrétion. Il ne lui adressait pas la parole depuis qu’elle avait osé parler de sa sœur. Il ne voulait pas lui parler … Il n’en avait pas envie et n’en voyait pas le besoin.

« Earnos, est-ce que nous pouvons discuter ? » demanda la princesse après son passage.

« Non. » répondit aussitôt l’adolescent.

« EARNOS ! Tu vas discuter avec moi et … » s’écria la princesse alors qu’il continuait son chemin, ignorant complètement la princesse Terria. Il ne pouvait pas se permettre de dialoguer avec elle, c’était la pire chose à faire entre eux deux. Il ne voulait pas qu’ils parlent entre eux, c’était juste aberrant et stupide. Il avait … à s’entraîner et à participer à cette guerre, c’était l’unique chose à faire, rien d’autre … Rien du tout.

Et voilà, il se trouvait finalement sur le terrain, comme il l’avait pensé. Il ne se souciait plus de rien, étant dans les premières lignes à cause de son armure dorée et incassable. Enfin, il ne craignait aucune attaque, avançant sans jamais reculer. On lui faisait confiance, il était alors normal qu’il montre qu’il était digne de l’être.

« Mais c’est quoi ce type ? Il continue d’avancer ! »

Les Scorvols qui osaient s’en prendre à lui étaient facilement repoussés alors qu’il amorçait quelques mouvements de ses lances. Oh, il n’en tuait pas ou alors très peu, mais c’était largement mieux que de ne rien tuer.

« Hey ! Earnos, ton armure est un peu fissurée ! » annonça un Insecateur, lui montrant la micro-fissure apparente sur le torse de l’adolescent.

« Ce n’est pas très grave … Leurs coups ne m’affectent pas … même s’ils tentent de me faire souffrir physiquement. Ils ne peuvent rien faire. »

« Je ne parlais pas vraiment de ça mais plutôt pour toi. Sans ton armure, je ne veux pas dire mais en tant que Coconfort, ce n’est pas vraiment le top. »

« Ce n’est pas bien important. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. » répondit une nouvelle fois le Coconfort, peu enclin à discuter pendant une bataille. « Si tu as le temps de parler, il vaut mieux alors combattre. Je ne suis pas apte à attaquer correctement ces personnes. »

« Oui, oui, bien entendu, pas besoin de me le rappeler au cas où. »

Ça ne servait à rien de discuter avec cet adolescent hein ? Il était toujours d’une humeur de … AH ! Un Scorplane était arrivé à sa hauteur, tentant de le tuer en planta la pointe de sa queue dans son cœur mais Earnos vint le protéger. Il repoussa le Scorplane avec facilité alors que le soldat Insecateur bredouillait :

« Merci … Merci bien, j’ai vraiment cru … »

« S’il te plaît, ne perd pas ton objectif de vue. Il faut que tu restes concentré. »

« Oui, je le sais très bien, j’ai juste fauté sur le moment. Ça ne se reproduira plus. »

Si c’était le cas alors il pouvait le laisser seul. Le Coconfort arrêta d’être à côté de l’Insecateur, repartant au combat pour repousser les lignes ennemies. Ces lignes, elles étaient en train de reculer, inexorablement, signe qu’ils prenaient l’ascendant sur le combat.

« Ce n’est plus qu’une question de minutes ou d’heures avant que nous soyons victorieux sur cette partie du royaume. » souffla l’adolescent aux cheveux blonds sous son armure.

Ce n’était plus qu’une question de temps … Et ensuite ? Ils allaient devoir alors exterminer définitivement les Scorvols et les Scorplanes, comme cela serait logique et normal après tout ce qui venait de se passer. Ils avaient quand même essayé de prendre le royaume de force. Et bien que les traîtres fussent morts à l’intérieur même du royaume, il valait mieux se méfier de tous et de toutes. Une simple mesure de … non-confiance.

Le combat venait de se terminer, les lignes ennemies avaient été repoussées et ils avaient gagnés. Une victoire facile, très facile même. Il fallait dire qu’avec l’aide des Libegons et des Drascores, il était difficile pour leurs adversaires de riposter, loin de là même. L’adolescent aux cheveux blonds était assis au sol, poussant un profond soupir.
Quand il combattait, il ne pensait pas à Cassina, sa grande sœur. Il ne pensait pas au fait qu’elle avait été tué lâchement par un être complètement fou … et qui était pourtant son petit ami. Il ne devait pas recommencer à y penser, ce n’était pas bon. L’Insecateur, qui devait avoir cinq ans de plus que lui s’approcha, tenant de quoi s’abreuver dans ses mains.

« Je pense que tu l’as bien mérité … euh … C’est toi, Earnos non ? Le fils du général Walane ? Tu es le seul à avoir une véritable armure dorée sur le corps … »

« Oui, c’est le cas mais ce n’est pas si fameux que ça, il faut le savoir hein ? C’est juste un lien de parenté, je ne serai jamais comme mon père. »

« Il ne faut pas dire ça … Sur le terrain, tu m’as quand même sauvé la vie et … »

« ALERTE ! ALERTE ! Les Scorvols et les Scorplanes lancent une attaque ! » cria une voix, interrompant l’Insecateur. Quoi ? Déjà ? Ils ne perdaient pas de temps ! Et ce n’était pas normal, du moins, pas aussi normal que cela devait l’être. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Tous les membres de l’armée du royaume des insectes se levèrent, se préparant déjà à l’attaque alors qu’une dizaine de Scorvols se présentaient à eux, nullement menaçants.

« Nous avons un message de la part de notre chef. »

De leur chef ? Depuis quand est-ce que ces tribus d’insectes avaient un chef ? Un unique chef ? Ce n’était pas normal. Loin de là même. Les lieutenants de l’armée des insectes se regardèrent, hochant la tête positivement pour bien montrer qu’ils étaient prêts à écouter ce message, qu’importe qui était la personne qui allait leur parler.

« Vous pouvez faire venir votre chef. » signala l’un des lieutenants, les Scorvols se coupant en deux groupes pour laisser passer une personne.

Une personne plus qu’imposante, qui devait mesurer au moins deux mètres de hauteur. Des yeux dorés, des cheveux violets et foncés, l’homme devait avoir une quarantaine d’années mais était surtout une montagne de muscle. Dans son dos ? Des ailes faites de membranes, lui permettant de voler tandis qu’il suffisait de regarder ses deux mains qui se modifiaient pour devenir des pinces. Des pinces qui claquèrent alors que l’homme disait d’une voix forte :

« Je m’appelle Omnislor, chef de la race des Scorplanes et des Scorvols. Depuis tellement de siècle, notre peuple a été banni du royaume des insectes au même titre que les Rapions et les Drascores. Mais aujourd’hui, ce peuple a réussi à retrouver sa place parmi le royaume tandis que mon peuple continue de vivre au-dehors du royaume ! Aujourd’hui, nous déclarons la guerre au royaume des insectes pour réussir à pénétrer à l’intérieur et ainsi nous permettre de vivre une nouvelle fois parmi vous. Nous savons pertinemment que vous refuserez une telle demande, c’est pourquoi nous n’avons pas hésité à nous allier avec les traîtres de votre royaume. Quitte à utiliser les pires moyens pour nous faire entendre, nous pénétrerons dans votre royaume. Dorénavant, préparez-vous à un combat qui pourra durer des décennies. »