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Chapitre 30 : Des informations capitales

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Des informations capitales

« Est-ce que je peux me relever, Sanphinoa ? »

« Hum … oui, il faut, il faut … la principale voudra sûrement te voir. »

La jeune demoiselle aux cheveux bleus se frotta les yeux avant de se redresser, mains posées de chaque côté de Waram. Celui-ci la regarda pendant quelques secondes avant de rapidement mettre une main sur le masque de Sanphinoa.

« Ton masque a faillit tomber. Fais donc attention. Je ne sais même pas ce qui se passerait si tu le perdais devant moi. Je ne sais pas ce que ça change. »

« Il me faudra te tuer, Waram. C’est aussi simple que ça. » dit-elle avec nonchalance alors qu’il clignait des yeux. Ah oui … Bien entendu, elle devait le … QUOI ?!

« Me tuer ? Depuis quand ça marche ainsi ? C’est qu’il y a une horreur sous le masque et qu’en fait, il faudra me tuer pour m’achever et ne plus me faire souffrir ? »

« C’est très méchant, Waram ! Il va falloir arrêter de te moquer de moi ! »

HEY HEY HEY ! Elle était en train de le prendre par le col pour le secouer un peu. Il avait rien dit de méchant non ? C’était juste un peu moqueur, n’est-ce pas ? Pas besoin de s’exciter et s’emporter comme ça. Il ne voulait rien de mal ! Rien du tout ! Il était paix et bonheur et prospérité dans le monde, rien de plus. Qu’est-ce qu’il était en train de penser ?

« Toi et moi, il faudra que l’on discute réellement tous les deux. »

« N’essaie pas de changer de conversation, Waram. Je ne te louperais pas cette fois, hein ? »

« Oui, oui, je le sais parfaitement, Sanphinoa. Tu es terrifiante, très terrifiante. Mais tu sais que lorsque tu gigotes comme ça, tu as ta … «

Mais qu’est-ce qui lui prenait de parler comme ça aussi facilement à Sanphinoa ? Il allait évoquer encore une fois une partie de son anatomie bien visible. Normalement, il se mettrait en rogne et … pourquoi elle le regardait comme ça ?

« Waram ? Il y a un souci ? Tu me regardes étrangement, c’est bizarre, très bizarre. »

« Non rien, je vais bien, du moins, je pense que je vais bien. »

« Tu le penses ? Tu es certain de ça ? Tu ne m’en donnes pas du tout l’impression. »

HEY ! Il savait quand même comment il allait non ? Il émit un grognement mais s’arrêta. Ca ne servait à rien de s’énerver contre Sanphinoa. Surtout qu’il n’avait aucune raison valable pour ça. Il finit par enfin se lever, regardant l’ours toujours endormi :

« Autant le laisser. Le repos lui fera le plus grand bien. Il a le mal du pays et avec les changements horaires, y a de fortes chances qu’il ne sache même pas où il est exactement. Je vous jures, les ours de nos jours, c’est un peu n’importe quoi. »

« Il est quand même bizarre … mais il n’a pas l’air méchant. »

« Je crois que tu aurais dû le voir la première fois que je l’ai rencontré. Son coup de patte est très méchant. Bon, il faut que j’aille voir la principale, moi. »

Il avait dit cela avec une certaine nonchalance et démotivation, regardant juste droit devant lui avant de se frotter le dos. Ah oui, bien entendu. Il avait encore beaucoup à faire et surtout à dire. Ah … Il était déjà fatigué rien qu’à l’idée d’aller accomplir tout ça.

« Si tu n’es pas motivé, je pense que la principale n’aurait aucun problème à ce que tu reportes cette discussion avec elle pour le lendemain, Waram. C’est si important que ça ? »

« Je préfère ne pas mentir et … oui, ça l’est. Du moins il ne faut pas se leurrer, c’est assez important pour que je doives aller la voir. C’est au sujet de l’Antre de la Terre. Tu sais ce qui s’est passé en Afrique, non ? » dit-il alors qu’elle paraissait gênée malgré son masque. « Je sais pas à quoi tu penses mais ce n’est clairement pas ça, Sanphinoa. »

« Je crois … enfin, cette agression. Attends un peu, est-ce que … »

« Hum … Je ne veux pas t’en parler maintenant. » dit-il aussitôt. Alors pourquoi est-ce qu’il avait lancé le sujet ? Elle voulut l’attraper par le bras mais le jeune homme fût plus rapide qu’elle, se dirigeant alors vers la sortie de la chambre.

« Je n’ai pas de temps à perdre avec tout ça, Sanphinoa. Je vais la voir. »

Il marcha à pas vif dans les couloirs, sans un regard vers Sanphinoa qui pourtant était bien décidée à l’accompagner même s’il ne le voulait pas. Où était Sarine d’ailleurs ? Il aurait besoin d’elle normalement. Sûrement en train de se balader et d’aller discuter avec les autres. Dire que généralement, les armures-pokémon accompagnaient toujours leurs propriétaires, lui-même avait la malchance d’avoir une armure-pokémon qui avait l’habitude de se promener comme si de rien n’était. Ah … Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ça ? Il poussa un léger soupir désabusé. Bon, ce n’était pas bien grave en un sens … pas vraiment.

Enfin si, ça l’était car il aurait besoin d’elle. Grumpf, avec de la chance, peut-être qu’elle était déjà auprès de la principale. Si c’était le cas, cela lui ferait gagner un temps assez précieux. Car plus vite il ne verrait plus la principale, mieux il se porterait. Pourtant, il n’avait aucune raison valide de la détester ou de la haïr mais … c’était comme ça.

C’était étrange, vraiment très étrange … et très déplaisant aussi en même temps. Comment est-ce qu’il pouvait expliquer cela ? Enfin non, c’était la nature humaine. Comme il s’énervait pour un rien quand ça concernait Sanphinoa. Ce n’était pas si étrange en fin de compte, il était ainsi fait.

« A quoi est-ce que tu réfléchis, Waram ? Tu as l’air songeur ? »

« Quoi ? Tu es encore là Sanphinoa ? Tu n’as pas compris que je vais sûrement devoir parler à la principale mais seul ? Tu n’es pas invitée, il va falloir que tu te rentres ça dans le crâne. »

« Il y a d’autres façons de le dire, Waram hein ? Tu pourrais être plus poli. »

« Est-ce que tu crois que j’ai une tête à cela ? Sincèrement ? »

Non, pas le moins du monde. Elle prenait même pas la peine de lui répondre. Ils arrivèrent jusqu’à la porte du bureau de la principale, entendant une voix féminine dire :

« Et vous auriez dût voir Waram face à ces derniers. Sincèrement, il continuait sans cesse de se battre. Ca semblait vraiment lui plaire. »

« Je vois, je vois … bien bien bien … Hum, on a de la visite. »

La porte s’ouvrit sans que pour autant un geste ne soit fait. De l’autre côté, Sarine était couchée sur le fauteuil du bureau de la principale tandis que cette dernière la regardait tout en souriant sous son masque. Ses yeux se posèrent sur Waram, celui-ci s’écriant :

« AH ! Te voilà Sarine ! Et qu’est-ce que tu es encore en train de raconter à la principale, je peux savoir ? Pas des conneries, j’espère ! Je te préviens, je ne suis pas revenu pour ce genre de débilités, compris ? J’ai pas que ça à faire ! »

« Il était pourtant si différent dans le monastère. Vous auriez dût voir, principale. Il avait même son petit surnom là-bas. »

« Ne t’avise même pas de le dire ou sinon, je te tues, Sarine. »

« Si mignon et tendre … n’est-ce pas, petit dragonnet de Gliros ? »

« Je … Je … Je … Je t’extermine dès maintenant, SARINE ! » hurla Waram avant de s’apprêter à sauter sur l’armure-pokémon du Diamat. Mais il fût réceptionné dans les airs par les bras de Sanphinoa, celle-ci le ramenant en arrière, collant le dos de l’adolescent contre sa poitrine avant de s’exclamer en rigolant :

« Oui ! J’aime ce surnom ! Je vais le garder ! Dorénavant, je t’appellerai mon petit dragonnet de Gliros ! Ca te colle parfaitement à la peau ! »

« Et voilà merde … La dernière personne que je voulais qu’elle apprenne ce surnom … le connaît maintenant. Je vous hais, Sarine, principale. Je vous hais toutes les deux. Et pas qu’un peu, non pas pour de faux et … »

« Ce n’est pas vraiment de la haine que je ressens dans ton coeur à l’heure actuelle, Waram. Est-ce que cela ne te dérangerait pas de m’expliquer ce que c’est alors ? »

« Quelque chose qui ne vous concerne pas ! Sanphinoa, tu peux me lâcher maintenant ? T’es devenue carrément collante, façon pot de glu depuis mon retour. »

« Tu es parti pendant presque un mois, Waram. Il est alors normal qu’elle s’accroche à toi. Vous n’aviez pas fait la paix avant ton départ, non ? »

« C’est faux, madame la principale. Je suis sûre de me rappeler que Waram est venu. »

« Oh ? Tiens, cela, je ne le savais pas, Waram. Tu veux en dire plus ? »

« MAIS LÂCHEZ-MOI LA GRAPPE UN PEU ! J’étais venu pour parler de tout ce qui s’était passé dans le monastère ! Pas pour servir de cible à des commères de tout âge et toute forme ! C’est pourtant pas compliqué à comprendre non ? »

« … C’est vrai. Sanphinoa, tu peux venir aussi. »

La principale avait dit cela sur un ton neutre, n’incitant pas à une réponse négative. L’adolescente aux cheveux bleus libéra Waram de son étreinte, pénétrant dans le bureau après lui. La principale désigna un autre fauteuil à Waram pour qu’il aille s’asseoir, celui-ci s’exécutant sans réticence. Sarine s’apprêta à quitter le fauteuil pour laisser sa place à Sanphinoa mais celle-ci vint se placer à moitié sur Waram. L’adolescent la regarda :

« Mais je peux savoir ce qui te prend ? T’es drôlement agressive aujourd’hui. »

« C’est la journée où il est hors de question de laisser s’échapper les dragonnets. C’est une journée spéciale qui ne se produit qu’une fois tous les jours. »

« Elle se foutrait pas de ma gueule, là ? » déclara l’adolescent, s’adressant à la femme aux cheveux verts en face de lui. « Bon, qu’est-ce que j’avais à dire ? Ah oui … au sujet de l’Antre de la Terre. Je ne sais pas ce qu’ils ont avec moi mais ils me collent à la peau … et du genre, ils sont très usants et fatigants par rapport à ça. »

« Tu veux bien nous expliquer en détails aussi ton voyage au monastère ? Depuis ton arrivée au Tibet jusqu’à ton départ … un peu forcé, dira t-on. »


Oui, oui, il allait le faire. Grumpf. Sanphinoa prenait un peu trop ses aises. Mais bon, tant qu’elle ne cherchait pas à trop le coller. Il commença à parler, pendant une bonne heure. Jamais la principale ne chercha à l’arrêter. Seule Sarine confirmait d’un hochement de ses têtes ou infirmait d’une petite correction qui était nécessaire.

« J’ai l’impression qu’ils manquent plusieurs parties, pourtant, Waram. »

« Non, je vous aie raconté ce qui était le plus important, dans les moindres détails. Vous savez ce que j’ai en moi même si on n’a aucun détail exactement. »

« On a le plus important. On sait que ta colère n’est pas forcément tienne, justement. »

« Si c’était aussi simple que ça, tous mes problèmes seraient résolus depuis longtemps. »

Il avait fait qu’hausser les épaules, ce qui fit un peu basculé Sanphinoa qui s’écroula à moitié sur lui. Grumpf, il la réceptionna, sans un mot, reprenant la parole :

« Mais maintenant que je suis ici, qu’est-ce que je vais faire exactement ? »

« La même chose que les autres, Waram. Retourner à l’école. Tu as du retard à rattraper. Hum, à ce sujet, j’ordonne à Sanphinoa de te servir d’aide pour tes études. D’après ce que j’ai compris, ce n’est pas la première fois qu’elle le ferait pour toi. »

« Oui, oui, encore une manigance stupide mais d’accord, je veux bien. Je vous jure … »

Ah … Bon, c’était fini alors ? Ils avaient assez discuté de tout et de rien ? L’adolescenrt aux cheveux noirs se massa le front, comme pour soulager sa douleur. C’était usant, vraiment très usant dans le fond … mais il devait faire avec normalement.
Oah … Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre de toute façon ? Il finit par se lever , faisant presque tomber Sanphinoa au sol avant de la rattraper à un bras. Il la déposa doucement sur le sol, regardant la principale avant de dire :

« Si j’ai compris, plus vite, je commence à réviser, plus vite, je serai alors débarrassé de Sanphinoa, n’est-ce pas ? »

« Je n’aurais pas utilisé ces termes, Waram. Mais on va dire que c’est cela. »

« Alors, considérez que c’est bon et que ça sera fait. Comme ça, pas de soucis. Sanphinoa, on va pouvoir y aller et … »

Il s’arrêta dans ses paroles, commençant à tituber dans le bureau. Aussitôt, Sarine se redressa dans son fauteuil, sautant de ce dernier mais ce fût la principale qui réceptionna Waram. Elle passa une main sur son front, murmurant :

« Tu es bouillant, Waram ! Tu n’as pas remarqué cette fièvre ? »

« Depuis quand j’aurais une fièvre ? Depuis quand est-ce que je serais malade ? Ne me considérez pas aussi faible que les autres, compris ? Je ne suis pas comme ça. »

« Pourtant, c’est le cas. Je pensais que dans le train, sur mes genoux, tu t’étais reposé mais il semblerait que ça ne soit pas le cas, Waram. »

« Heiiiiiiiiiiiiin ? Madame la principale, qu’est-ce que vous avez fait ? »

« Lui servir simplement d’oreiller. Il était exténué par le voyage et les événements dans le monastère, je ne voulais donc pas le fatiguer encore plus que cela. »

« Oui mais … enfin bon … pas grave. Je peux m’occuper de Waram ? Et le soigner ? »

« Hum, d’après mes souvenirs, je me rappelles que … oui. Tu es capable de manier l’eau grâce à ton armure-pokémon. Oui, te voilà aussi chargée de sa santé, Sanphinoa. »

« Mais je vais bien, je vous dis ! Vous m’écoutez pas ou … »

Il quittait les bras de la principale pour s’effondrer dans ceux de Sanphinoa. Tête coincée contre la poitrine de l’adolescente, il soupira, soupir étouffé par le tissu. Il en avait assez, tellement assez de tout ça. Qu’on le laisse … juste tranquille.

« Je vais l’emmener dès maintenant, si ça ne vous dérange pas, alors. »

« Bon rétablissement, Waram. Je pense que je vais devoir prévenir les professeurs que tu seras déjà absent malgré ton retour. Ah … ils vont finir par croire que je me moques d’eux. Hahaha … mais néanmoins, fais attention à ta santé, elle reste très importante. »

Grumpf. Si cela était un sujet de moquerie, il n’allait pas apprécier. Mais est-ce qu’il était vraiment malade ? Ou juste son corps qui refusait de lui obéir ? Il se laissa supporter par Sanphinoa avant de partir du bureau de la principale, Sarine toujours à l’intérieur.

« Je ferais mieux d’aller vérifier qu’elle s’occupe bien de lui. Mais est-ce vraiment du hasard s’il est malade uniquement maintenant ? Il ne semblait pas l’être pendant le train ; »

« Changement de climat, changement de fuseau horaire, fatigue, le mental qui lâche, il y a beaucoup de raisons à une maladie, si tu veux tout savoir. »

« D’accord, d’accord, je vous fais confiance à ce sujet, principale. J’y vais tout de suite, je ne préfère ne pas perdre trop de temps maintenant ! »

Comme l’armure-pokemon le désirait. La femme masquée aux cheveux verts fit un petit hochement de tête, Sarine se mettant à galoper hors du bureau pour aller rattraper Sanphinoa et Waram. D’ailleurs, elle n’avait pas encore revue Xalex depuis le temps.

« Je me demande comment elle va depuis tout ce temps. De ce que je crois me rappeler, Waram n’était pas forcément insensible. »

Hahaha ! Mais non, ce n’était pas drôle de se moquer de tout ça. Ah ! Elle avait finit par retrouver Sanphinoa et Waram. L’adolescent était à moitié avachi sur l’épaule de Sanphinoa. Malgré sa petite taille, elle avait encore une sacrée force, ce qui restait très plaisant à observer. Elle l’emmena jusqu’au dortoir, déposant Waram sur son lit, l’ours bleu du Tibet toujours en train de dormir. Vraiment ? Il ne faisait que ça ?

« Alors, Waram, est-ce que je peux … aller prendre de quoi te soigner ? »

« Je vais bien. » marmonna Waram en grognant, Sanphinoa souriant avant de dire :

« Je reviens vite, d’accord ? Ne fait pas trop de bêtises, s’il te plaît. On ne peut pas tout arranger si tu ne fais rien pour cela, compris ? »

« Je ne comprends pas … vous racontez juste n’importe quoi. Laissez-moi tranquille. »

« Je reviens vite, c’est tout ce que tu as à savoir. »

Guillerette, Sanphinoa partit du dortoir alors que Waram observait le plafond, les yeux à moitié clos. Qu’on le laisse tranquille, qu’il meure en paix .Il ne voulait pas d’autrui. Il voulait juste … ah … pourquoi maintenant et pas avant ? Il sentit Sarine qui grimpa sur le lit, se mettant en boule à ses pieds avant de dire :

« Alors, Waram ? Heureux d’être de retour à la maison ? Avec une gentille femme prête à se plier en quatre au moindre de tes désirs ? »

« J’ai pas de maison … et j’ai pas de femme. Laisse-moi tranquille, Sanphi … Sarine. »

« Soit, soit, soit, comme un animal vaillant, je veillerai sur toi en attendant que tu ailles mieux, mon petit dragonnet de Gliros. »

Une longue complainte sortit des lèvres de Waram, comme un cri à l’agonie alors qu’elle émettait un petit rire avec ses deux têtes. Elle savait pertinemment que cela l’embêtait mais qu’importe. Maintenant, il allait retrouver une vie normale dans l’école de Gliros. Mais il n’avait pas encore résolu le problème avec Sanphinoa. Cette longue discussion qu’il voulait avoir avec elle, ils allaient devoir attendre que Waram aille mieux.

Chapitre 29 : Un accueil étouffant

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Un accueil étouffant

« Un peu anxieux, Waram ? Pour ton retour parmi les élèves ? »

« Pas le moins du monde. Je ne vois pas pourquoi je le serais. Ce n’est rien de spécial en fin de compte, n’est-ce pas ? Comme je l’ai dit, je reviens juste comme ça. »

« Juste comme ça ? C’est faible comme raison, très faible, est-ce que tu t’en rends compte ? »

« Mais ça me suffit amplement. Si ça ne convient pas à quelqu’un, j’en ait principalement rien à faire, principale. C’est aussi simple que ça. »

Il avait dit cela sur un ton un peu mauvais mais la principale ne sembla pas être dérangée par ça. Grumpf. Ils étaient tous les deux sur le bateau mais ils n’étaient pas seuls, loin de là. L’ours était tout simplement couché sur le bateau, yeux clos. C’était sa première fois. Sarine, quant à elle, était couchée sur l’épaisse fourrure du colosse poilu.

« Tant qu’ils sont calmes, tous les deux, tant mieux. Mais si le marin apprenait qu’on a emmené un ours sur son bateau, je ne crois pas qu’il apprécierait. »

« Ah pour ça ? Y a pas à s’en faire, Waram ! Je suis au courant hein ? C’est pas comme si c’était la première excentricité que la principale me force à ramener sur son école. La dernière, c’était toi, je tiens à te rappeler. Tu sais, ligoté, toutes ces choses. »

« J’étais libre à l’époque ! Je n’étais pas ligoté ou autre ! »

« Hahaha, visiblement, tu as toujours autant de gueule. Bon, je crois qu’il nous reste deux ou trois heures au grand maximum. Cherchez à vous reposer. »

Grumpf. Se reposer ? Alors qu’il y avait la principale pas loin ? Autant dire qu’il ne fallait pas trop rêver. Il poussa un léger soupir avant de mettre une main devant sa bouche. Fermant les yeux, il finit par s’endormir au bout de quelques minutes. Ce fut la principale, quelques heures plus tard, qui le secoua faiblement :

« Il est l’heure de se réveiller, petit dragonnet de Gliros. »

« GNNNN ! J’aime pas ce surnom ! » s’exclama Waram avant d’ouvrir rapidement ses yeux. Se redressant sur le bateau, il poussa un cri avant de se mettre à tituber.

« Fais donc attention à toi, tu vas te rendre nauséeux en agissant beaucoup trop vite. Ce n’est pas vraiment conseillé, tu le sais ? »

« Mais qu’est-ce que je m’en fous … ET ZUT ! On arrive à voir l’île et l’école ! » s’exclama Waram avant de se retenir au bateau.

« Et attention, le bateau tangue fortement, tu risquerais de tomber. »

« Merci de me prévenir … APRES ! Tiens, qu’est-ce que ça veut dire ? C’est quoi ? »

« Le fameux comité d’accueil dont tu ne voulais pas. Tu te doutes bien que … »

« HORS DE QUESTION ! Ne comptez pas sur moi ! Timber, on plonge dans l’eau, on va prendre un autre chemin que le port ! »

L’ours bleu du Tibet émit un grognement, ne comprenant qu’à moitié jusqu’à ce que Waram le pousse dans l’eau avec lui, à l’arrière du bateau. Comme il se rappelait des différentes zones de l’école, il savait où il pouvait se rendre.

« Suis-moi, ça sera bien mieux ! On va être tranquilles ! »

Timber grogna une nouvelle fois mais commença à nager à la façon d’un ours, aux côtés de Waram. Sanphinoa restait sur l’imposant dos de l’animal, attendant que Waram les emmène là où il avait une si merveilleuse idée, d’après ce dernier.

« On va finir par aller sur la plage, tu verras, ça passera beaucoup mieux en fin de compte. »

« GRAAAAAAAAAH ! » s’exclama l’imposant ours alors que Waram haussait les épaules, éclarant d’une voix nonchalante :

« Et oui, tu auras du sable sur les pattes, du sable dans la fourrure mais tu n’auras qu’à aller te baigner pour faire ta toilette, quoi. »

« GRAAAAAAA GRAAAAAAAH ! » continua de dire l’ours, Waram en ayant visiblement strictement rien à faire alors qu’il continuait de nager, sans un regard en arrière. Oui ? Il s’éloignait du bateau et alors ? Il finit par atterrir sur la plage, prenant une profonde respiration. PFIOU ! Il avait encore de la ressource visiblement !

« Pfiou, ça me manquait pas vraiment cet endroit et … »

Grumpf. Il s’arrêta dans ses propos, regardant tout simplement le banc qu’il voyait au bout de la plage. C’était là-bas qu’il y avait normalement Sanphino. Mais bon, elle devait sûrement l’attendre avec les autres au port. BAH ! De toute façon, plus vite il retournerait dans son dortoir, mieux c’est et … AAAAAAAAAAAAAARGL !

« Timber ! Tu abuses carrément ! M’arroser comme ça, et puis quoi encore ? Tu comprends pas ce que tu as fait ? Je suis complètement trempé ! »

L’ours bleu du Tibet s’était mis à se secouer pour renvoyer l’eau de ses poils. Résultat ? C’était lui qui avait tout reçu en pleine face. Bien entendu ! Grumpf ! Vraiment, cet ours mal léché allait très vite en baver quand il serait dans le dortoir !

« Ah je te préviens, Timber. Hors de question que tu restes parmi nous. Du moins, tu seras ailleurs que dans mon dortoir. J’ai pas envie de t’avoir de mon côté. Puis tu pues l’animal. Rah … les animaux à fourrure, ça a vraiment une odeur horrible quand … »

« Wa… Waram ? Tu es ici ? Mais … »

Il s’arrêta dans ses propos et insultes en direction de l’ours bleu du Tibet. Cette voix, il ne s’était pas trompé, n’est-ce pas ? Il tourna son visage vers la gauche pour voir ce qui ressemblait à une sirène … comme dans les contes. Sauf qu’elle n’avait pas de queue.

Mais elle ressemblait bien aux sirènes des contes où elles cherchaient à dévorer les marins. C’était pas vraiment une naïade avec ses cheveux bleus mal coupés. C’était même plutôt le contraire. Grumpf … mais son corps moulé dans ce qui semblait être un maillot de bain une-pièce. RAAAAAAAAAH ! Cette peau rouge et ces endroits où normalement les croûtes étaient présentes mais ce n’était pas le cas.

« Coucou, Sanphinoa. Oui, je suis de retour et … »

Pouf ! Il se retrouva allongé sur le dos, dans le sable, sans même comprendre ce qui venait de se passer. AH ! Mais Sanphinoa était debout non ? Cela voulait dire qu’elle allait bien, n’est-ce pas ? Elle était complètement sortie du coma et …

« WARAM ! Waram ! Waram, Waram, Waram ! Tu es finalement là ! »

« Je suis là, je suis là … mais si ça continue, je vais passer vie à trépas. Je te rappelle que tu dois me détester et me haïr pour les coups que je t’ai donnés, Sanphinoa. »

« Arrêts donc tes bêtises, c’est du passé, ça ! On s’en fiche du passé ! C’est bien toi ! Laisses-moi te toucher pour être sûre que c’est toi ! »

HEIIIIIIII ? Le toucher ? Lui ? Et puis quoi encore ? Qu’est-ce qu’elle croyait ? Que c’était la fête ou quoi ? Il n’était pas comme ça, non, non, hors de question et .. HUMPF ! Les mains de Sanphinoa se posaient sur ses cheveux, son visage, ses yeux, ses joues, ses bras, son torse … puis ce fut la tête qui se posa sur ce dernier. Sa tête masquée comme d’habitude.

« Non mais ça va quoi ? Tu veux pas de l’aide ? »

Il la repoussa assez violemment, les mains posées sur ses globes de chair, cela par inadvertance avant de la faire tomber sur le côté. Non mais … Puis quoi encore ? Grumpf, cette sensation dans la main, c’était vraiment …

« Aie, c’est comme ça que tu reviens ? En me faisant mal, Waram ? Tu n’as vraiment pas changé en fin de compte. Dire que la principale faisait tout pour me tenir au courant à ton sujet, comme quoi, j’allais te manquer et tout le reste … »

« Personne ne me manque. » marmonna Waram, jetant un regard à l’ours et Sarine. Celle-ci s’éloignait déjà de Waram et Sanphinoa, ordonnant à l’ours de la suivre, chose qu’il fit. Sanphinoa était toujours au sol, bougonnant et marmonnant :

« Tu pourrais être plus délicat, Waram. Sincèrement, c’est très méchant. »

« Je ne suis pas fait pour être gentil, Sanphinoa. » dit-il avant néanmoins de se rapprocher d’elle. Il tendit sa main, finissant par agripper celle de l’adolescent aux cheveux bleus avant de la tirer vers lui. Surprise, elle tomba dans ses bras. Waram la repoussa presque aussitôt mais moins fort qu’auparavant.

« Mais dans le fond, tu l’es toujours. Tu sais, je me rappelles encore … de ce que tu as dit. »

« Qu’est-ce que j’ai dit ? Je n’ai rien dit du tout. Tu as la mémoire défaillante, c’est tout. »

« Non, non, je suis certaine que … oh et je n’ai pas à en parler de toute façon. »

Elle avait finit par ne pas chercher à l’évoquer, Waram la regardant. Ah … Comment faisait-elle pour avoir un corps aussi disgracieux ? Remarquant qu’il l’étudiait, elle croisa les bras au niveau de sa poitrine, se frottant les bras avec ses mains.

« Je sais … je sais … Waram, ce n’est vraiment pas … joli à voir. Malgré tout ce que je fais, tu sais … mais je tentes … vraiment d’arranger ça ! »

« Ben visiblement, c’est pas assez. T’as l’air en piteux état. Encore pire qu’avant … Enfin bon, Sanphinoa, faudrait que l’on rentres, tu n’as pas trop froid ? »

« Oh ? Mais non non. Pas à cause de l’eau, tu dois t’en douter ! Je n’ai pas froid pour des petites futilités comme ça, Waram ! Hahaha. Mais merci de t’en préoccuper, ça me touche énormément, tu sais, Waram. Mais toi ? Tu n’es pas trop fatigué avec le décalage ? »

« Pas du tout. Et encore, tu n’es pas au courant mais j’ai ramené un ours bleu du Tibet avec moi. Visiblement, il va servir d’animal de compagnie dans l’école de Gliros. »

« Un … Un … UN OURS ?! VRAIMENT ?! Mais il faut absolument que tu me racontes tout ce qui s’est passé, Waram ! Absolument ! Je veux tout savoir ! » s’exclama Sanphinoa, allant remettre ses affaires malgré qu’elle était encore légèrement trempée.

« Oui, oui, je vais te raconter tout. Mais tu te fous de ma gueule en plus ?! Je viens de me rappeler que tu as put le voir avec Sarine lorsque je suis arrivé sur la place ! »

Il venait lui-même de comprendre la stupidité de sa remarque. Comment est-ce qu’il avait put tomber dedans ? Enfin, de cette façon. Pfff … Il regarda Sanphinoa avant de soupirer puis de placer une main sur son crâne.

« T’es toujours aussi grande en fait, Sanphinoa. »

« C’est pas sympathique de te moquer de moi, Waram ! C’est pas sympathique. Tu verras, j’ai encore une ou deux années pour grandir. Tu seras surpris ! »

« Dans le bon sens alors. Essaie aussi les pommades ou je ne sais quoi pour tes bras. Je sais pas moi, y a pas de solutions contre tout ça ? »

« Pas le moins du monde. Et j’ai essayé ! Mais la principale m’a dit que c’était juste une forme très très purulente et violente de la puberté. »

« Je vais finir par croire que tu hais la nature et qu’elle te l’a bien rendu. »

« C’est méchant et mesquin … mais ça me manquait, Waram. Tu me manquais. » corrigea Sanphinoa avant de le serrer dans ses bras.

Et zut, y avait bien un point où la nature l’avait gâtée par contre. Qu’est-ce qu’une fille comme elle pouvait faire avec de tels … atouts ? Et pourquoi c’était la première chose à laquelle il pensait quand il la voyait ? Il marmonna :

« Ouais, ouais, je suis méchant, je suis très méchant. Je mange des gamins au petit déjeuner, il ne faut pas l’oublier par contre. »

« Ahlala, je suis alors complètement terrifiée maintenant, Waram ! Complètement … »

Elle éclata d’un grand rire grand tandis qu’il poussait un soupir une nouvelle fois. Zut, maintenant qu’ils étaient seuls et que Sarine n’était pas dans les parages, il pouvait en profiter. Grumpf, pourquoi c’était aussi difficile ?

« Sanphinoa, dès que tout sera plus calme, il faudra que l’on parle, toi et moi. »

« Nous ne sommes pas au calme ici ? Qu’est-ce que tu veux me dire, Waram ? »

« Rien d’important mais non, nous ne sommes pas au calme. Je viendrais te voir, d’accord ? Qu’est-ce que tu en dis ? Tu te sens capable d’attendre ? »

« J’ai bien réussi à t’attendre pendant des semaines, je pense qu’une journée de plus ne me dérange pas le moins du monde. Je peux juste savoir c’est à quel sujet ? » demanda t-elle alors qu’il hochait la tête négativement.

« Quand je dis plus tard, c’est plus tard, Sanphinoa. Ne force pas le tout ou alors, tu risques de le regretter amèrement, est-ce bien compris ? »

« C… Compris, ne t’emportes pas, c’est tout, Waram. D’accord ? Je veux juste rester avec toi pour les prochaines heures. On a tellement à rattraper. Et j’ai tellement à te dire. »

« Oui, oui, on va croire que je suis parti pendant des années. »

Bon, si elle ne se mettait pas en route, il allait le faire. Il quitta la plage, regardant brièvement le banc avant de se mettre à suivre le chemin qui menait à l’école. Ah oui, même si ça ne fait que quelques semaines, il a quelques souvenirs ici. Mais surtout, il remarque les têtes des élèves qui se tournent vers lui lorsqu’il marche.

« Il est de retour, tu as remarqué ? T’as entendu les rumeurs ? »

« Oui oui, c’est pas des rumeurs. Il paraîtrait qu’il est devenu tellement effroyable que même un ours lui sert d’animal de compagnie. »

« Il semblerait qu’il fut emmené dans son dortoir, si ce n’est pas une preuve ça. »
L’ours ? Dans son dortoir ? Il commença à accélérer le pas avant de courir. SARINE ! Mais il ne l’avait pas prévenue ou quoi ? Ne pas emmener Timber dans sa chambre ! Puis quoi encore ?! Il pénétra à toute allure dans le dortoir, un long ronflement se faisant entendre.


Timber était tout simplement avachi sur le sol, à côté du lit où Waram avait l’habitude de dormir. La pièce était vide : même Sarine n’était pas là. Où est-ce qu’elle était passée ? Parce qu’elle allait l’entendre et ça n’allait pas être joli ce qu’il allait lui dire !

« C’est donc lui le vilain gros nounours du Tibet ? Mais il est si mignon ! »

« Timber ? Mignon ? Faut être timbré pour penser ça. »

Elle s’approcha aussitôt de l’ours endormi alors qu’il la laissait faire. Sincèrement, comment pouvait-on trouver un quelconque intérêt à cet ours et …

« Graaaaaaaaa ! » grogna l’ours dans son sommeil, étonné par cette main qui venait de lui caresser son pelage. Mais le second cri perça les tympans de Waram.

« HIIIIIIIII ! Il lui prends quoi ?! » s’exclama Sanphinoa en bondissant sur Waram, le faisant tomber sur le lit, elle sur lui. Leurs lèvres se touchèrent, celles du masque posées sur celles de Waram qui cligna des yeux comme pour bien saisir la situation.

« Mais pourquoi est-ce que tu cries ? »

« Mais mais mais … euh … hiiiii ! Zut zut zut … je suis confuse, Waram ! »

« Oui, ta connerie se diffuse à une vitesse folle, de quoi surprendre tout un peuple. » rétorqua Waram, toujours couché sur le lit. Elle était proche, trop proche. Et malgré le masque, il sentait son souffle chaud près du sien.

« Mais tu vas arrêter d’être aussi méchant avec moi ? Sinon je vais te taper ! »

Oh, qu’elle le fasse, qu’elle le fasse ! Il mit ses mains derrière son crâne, comme pour présenter son torse à Sanphinoa. Celle-ci le frappa plusieurs fois à la suite, cherchant bien par là à lui faire pas trop de mal par ses coups.

« Tes coups sont pareils aux caresses d’un rossignol, Sanphinoa. »

« Est-ce que tu me trouves aussi légère qu’un oiseau, Waram ? » demanda t-elle tout en continuant, Waram clignant des yeux avant de répondre avec neutralité :

« Tu n’as pas vraiment le défaut d’être lourde. Non, tu es petite et légère. Je peux te soulever à une main si je le veux. Bon, bref, tu continues d’essayer de me faire mal, l’important, c’est d’y croire, non ? Tu n’arriveras à rien. »

« Oh que si ! Je suis sûre d’y arriver. J’ai une autre méthode mais infaillible maintenant. » dit-elle avant de reculer ses mains, les présentant à Waram. Elle commença à faire gesticuler les doigts. Qu’est-ce qu’elle comptait manigancer encore ?

« Mais mais mais … Arrêtes ! Je ne suis pas comme ça ! » dit-il, plus que surpris alors qu’elle parcourait ses doigts sur ses hanches comme pour chercher son point faible.

« Oh que je suis sûre que si, il y a une chose que je n’ai jamais entendu chez toi, Waram. Et c’est ton rire. Depuis que tu es ici, tu n’as jamais rigolé. »

« Je ne rigolerais pas. Je ne suis pas comme ça. Tu peux arrêter, c’est inutile ce que tu fais, complètement inutile. Tu perds ton temps avec ça, Sanphinoa. »

« Il semblerait qu’ils soient occupés tous les deux. Oh, je viendrais plus tard. »

Deux petites têtes avaient décidé de jeter œil dans le dortoir, Sanphinoa avachie sur Waram pour chercher à le faire rire. L’armure-pokémon laissa l’adolescent se retenir du mieux qu’il le pouvait, refermant discrètement la porte du dortoir derrière elle.

« Au moins, ils rattrapent le temps perdu. »

Elle allait devoir juste prévenir Raon et Xalex de ne pas rentrer dans le dortoir. Dans celui-ci, l’adolescent était maintenant essoufflé et haletant, Sanphinoa couchée sur lui, respirant aussi rapidement que lui. Elle n’avait pas réussi.

« J’aimerai tellement qu’un jour, tu puisses rigoler, Waram. Tu m’as beaucoup manqué. »

« Un rire n’a de valeur que s’il est sincèr, Sanphinoa. Ce n’est pas en me forçant que tu y arriveras, je tiens à te le signaler. »

Elle savait, elle savait … ah … Et si les gens allaient penser des choses sur eux encore une fois ? Elle prenait le risque. Elle ferma les yeux sous son masque tandis que Waram observait le plafond. Il était vraiment de retour à l’école de Gliros.

Chapitre 28 : De retour à Gliros

ShiroiRyu
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Sixième signe : L’Orbe protectrice

Chapitre 28 : De retour à Gliros

« Où êtes-vous donc ? Montrez-vous. Je n’ai … pas le moral pour des bêtises. »

« Ce ne sont pas des bêtises. Néanmoins, si tu veux bien suivre ma voie, je vais te guider jusqu’à moi. Je ne peux pas te dire où tu es exactement pour le moment. »

« Comme vous voulez. Je n’ai plus que ça à faire de toute façon. Par contre, je tiens à vous signaler que je suis accompagné d’un imposant ours bleu du Tibet. Et que si vous voulez me récupérer, il faudra aussi le prendre avec moi. Il est moche, il est gros, il est imposant et il est poilu … mais il n’a plus personne sur qui veiller. »

Timber émit un grognement, comme s’il comprenait que Waram était en train de l’insulter. Le grognement avait un petit côté plaintif tandis que Waram poussait un léger soupir. Ils se mirent tous les deux en route alors que l’ours bleu du Tibet tapait du museau contre le dos de Waram. Celui-ci se retourna comme pour demander ce qu’il avait.

« Qu’est-ce que tu veux encore ? Ne commence pas à te plaindre de la marche. »

« Ce n’est pas ça, Waram. Je crois justement qu’il te propose de te servir de monture pour la tienne, de marche. Que tu ne sois pas fatigué. »

« J’ai l’impression d’être un enfant sauvage pour avoir un ours comme monture ? »

« Exactement, plus sauvage que toi, y a pas pire, Waram. » répondit Sarine une nouvelle fois alors qu’il haussait les épaules .Puisque c’était ainsi, pourquoi pas ?

Il grimpa sur l’ours, celui-ci s’étant mis à quatre pattes. Bon … et maintenant ? Ah oui, bien entendu, il allait devoir guider le gros colosse poilu vers l’endroit où la voix voulait les emmenait, n’est-ce pas ? Ce n’était pas qu’il faisait confiance à cette voix mais elle avait quelque chose de chaleureux, c’était peut-être pour ça, que pourtant, il se montrait peu réticent à ne pas l’écouter. Il n’avait plus rien à perdre.

C’est pourquoi il marchait, du moins, usait Timber alors qu’il ne se souciait maintenant plus trop de ce qui l’entourait. Pfiou … Il était absent. Les yeux fermés, il ne faisait que parler faiblement à l’ours pendant la route, la voix continuant de s’adresser à lui mentalement :

« D’ici une demie-heure, cela devrait être bon. Je cache ta présence aux yeux de l’Antre de la Terre. Ils ne te trouveront pas. »

« Je ne sais pas si cela doit être rassurant … n’est-ce pas. Vous ne pouvez pas me dire comment est la situation dans le monastère plutôt ? »

« Il ne reste plus rien du monastère. Tu n’as plus à t’en préoccuper maintenant. »

Encore une fois, il avait cette pointe de tristesse dans la voix de son interlocutrice. Celle-ci était visiblement affectée par ce qui s’était déroulé, ce qui voulait dire qu’elle était soit de son côté, soit elle jouait très bien son jeu. Dans tous les cas, pas d’autres solutions.

« Est-ce que cela va être encore long ? Je commence à fatiguer. »

« Plus pour longtemps, tu y es presque. Je dois aussi manipuler les membres de l’Antre de la Terre dont l’un de leurs trois chefs, ce n’est pas aisé. »

« Je me doutes. Evitez de vous faire repérer. Je ne penses pas qu’ils apprécieraient cela. »

« Oh, il y a de fortes chances que ça soit ça. Mais bon, ce n’est pas ce qui est inquétant au final. Ils ne sont guère très effrayants, il faut l’avouer. »

« Ne dites pas ça alors que vous ne savez pas leur véritable puissance ! Ils sont horriblement forts, j’ai put le constater. Et même … en essayant de faire de mon mieux, je n’ai pas réussi à ne faire ne serait-ce que l’égratigner. Il m’arrêtait à un doigt ! »

« Sa caste de chevalier-pokémon est bien supérieure à celle d’un simple chevalier pokémon d’or. Ce sont à peine si ces derniers ont une maigre chance contre lui. »

Encore une fois, cette voix était comme dépitée. Mais cela revenait à ce qu’il pensait. Delphy n’avait aucune chance de s’en sortir. Elle … était sûrement morte, grumpf.

« Elle était préparée à cela. Sa mort en valait la peine … puisque tu es encore libre, Waram. »

« Hey ! Aucune vie ne vaut la peine que d’autres meurent pour elle. Vous comprenez ? AUCUNE ! Alors ne racontez pas n’importe quoi et … »

HEY ! Comment est-ce que cette voix pouvait savoir ça ? Ce n’était pas comme s’il le criait, n’est-ce pas ? Il regarda autour de lui, comme pour être certain. MAIS OUI ! C’est évident ! C’était encore des messages télépathiques ! Cela revenait à dire que la personne qui s’adressait à lui utilisait ses pouvoirs psychiques pour ça.

« C’est exact … Waram. Tu es à ma portée, je vais te téléporter avec Timber. Attention à toi, Waram. Cela risque de secouer en vue de la téléportation nécessaire. »

« Tsss, d’accord même si je pense avoir une idée de la personne à qui je m’adresses. »

Oh ? C’était donc ça ? Le corps de l’adolescent et de l’ours disparurent pour se retrouver dans un endroit qui semblait être une plaine tout ce qu’il y a de plus normal. Mais la personne était la chose qui intéressait le plus Waram à cete occasion.

« Vous … êtes la principale ? Principale, c’est vous alors ? Mais qu’est-ce que … enfin, c’est quoi cette armure que vous avez sur le corps ? C’est vraiment étrange. »

« Tout simplement mon armure-pokémon, Waram. Et bonjour à toi aussi. »

« Oui, oui, bonjour à vous aussi, principale. » marmonna l’adolescent, semblant retrouver presque aussitôt une mauvaise habitude. Mais il regardait tout simplement l’armure sur le corps de la principale. C’était une belle armure-pokémon, vraiment très belle.

« Tu peux l’étudier, si tu le désires, Waram. Ce n’est pas dérangeant. »

Comment est-ce qu’il pouvait réellement définir cette armure-pokémon ? Un casque vert, un masque complètement blanc avec deux yeux rouges. Il pouvait voir la chevelure émeraude qui sortait du casque mais le haut de l’armure avait un magnifique cristal qui en sortait au niveau de son torse. Et cette longue robe blanche métallisée. Elle ne semblait pas la déranger dans ses mouvements, comment est-ce que cela se fait ?

« L’armure-pokémon de la Gardevoir, Waram. Qu’en dis-tu ? »

« Elle est vraiment magnifique. Elle semble être aussi humanisée que celle de la Sidérella. »

« C’est exact. Il existe quelques armures-pokémon qui sont capables de se faire passer pour des humains ou presque. Elles sont très rares mais non pas forcément parmi les plus puissantes. Encore que … je crois connaître une personne où c’est le cas. »

« Oui mais bon, sincèrement, qu’est-ce que je m’en fous, je dois avouer. Qu’est-ce que vous voulez exactement ? N’est-ce pas … enfin qu’est-ce que je racontes ? Vous êtes là pour me ramener, n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompes complètement. »

« Tu ne te trompes pas, Waram. Je suis bien là pour que tu me suives. Viens donc, ça ne sera normalement pas trop difficile, si tu veux tout savoir. »

Pfff ! Elle commençait déjà à la fatiguer ! Ou alors, était-ce parce qu’il était fatigué qu’il était hargneux ? Il regarda la femme dans son armure-pokémon avant de fermer les yeux. Il était en colère, tellement en colère après tout ce qui s’était passé.

Il se retrouva dans les bras de la principale, Sarine disparaissant autour de Waram avec un peu d’étonnement. Mais elle laissa faire la femme masquée, celle-ci passant une main dans les cheveux de Waram, chuchotant :

« Tu as toutes les raisons du monde de les haïr, Waram. Tu n’es pas étrange ou autre. Tu as des sentiments humains … et moi aussi. J’en ait. »

« Aie, vous me faites mal. Vous pourriez … » commença à dire Waram avant de se stopper. Ah oui, il comprenait maintenant. Elle aussi, elle avait perdu … quelqu’un de proche. Si elle l’avait envoyé là-bas, c’est qu’elle devait connaître personnellement Delphy et les autres. Et zut, qu’est-ce qu’il foutait là, à se faire enlacer par une bonne femme ?
Quelques minutes s’écoulèrent jusqu’à ce qu’un grognement se fasse entendre. Timber semblait désirer qu’ils bougent un peu pour être sûr qu’ils puissent tous se mettre en sécurité. Visiblement, l’ours était celui qui réfléchissait le plus à l’heure actuelle entre eux tous.

« Oui, il a totalement raison. Waram, je ressens un peu de pouvoir psychique. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce qu’elles ont fait à ton corps ? Et celui de Timber ? »

« Pour qu’il puisse prendre l’avion avec moi … normalement, ça devrait permettre à Timber d’être dans l’endroit où ils entreposent les bagages, j’imagine. Mais bon, je ne suis pas sûr qu’au final, ça soit une excellente idée que de prendre l’avion. »

« Nous allons passer par le train, ça sera beaucoup mieux, oui. »

Même s’ils allaient mettre plus de temps. Durant les prochaines heures où ils marchèrent, l’adolescent n’avait pas ouvert la bouche, ne faisant guère la conversation. La femme masquée gardait son armure, par mesure de précaution mais ils n’eurent aucun problème. Même en ville, personne ne poussait de cri.
Et pour cause, il voyait les yeux de la femme-masquée devenir complètement roses. Chacun les saluait, l’ours regardant à droite et à gauche, surpris. Waram s’étonna lui-même à tapoter le crâne de l’animal tout en disant :

« Tour de magie. Elle manipule les gens pour qu’ils n’aient pas peur de toi. C’est sacrément efficace, comme tu peux le voir. »

« Graaaaaaaa ! »  répondit l’ours, comme s’il venait de comprendre Waram. Hey, d’ailleurs, cet ours n’était-il pas super intelligent ? Pour comprendre le langage humain ? Ouais, cet animal, il était sacrément doué en fait. Il ne le remarquait que maintenant.
Dans le train, ils avaient pris une cabine complètement vide mais assez spacieuse bien que l’ours prenait tout un pan à lui tout seul, couché et avachi dessus. Pfff, trop d’émotions pou la journée et la femme-masquée … elle gardait encore son armure-pokémon.

« Nous sommes en sécurité, non ? Et pourquoi vous vous êtes déplacée spécialement pour moi ? C’est pas comme si j’étais incapable de revenir seul. »

« Hum, je ne suis pas convaincue à ce sujet, pas du tout, si je peux me permettre. D’après ce que j’ai appris, tu es du genre à très souvent te perdre, Waam. »

« SAAAAAAAA… » commença à crier Waram avant qu’une main ne se pose sur la bouche de Waram. La principale lui montra l’ours endormi, chuchotant :

« Il a besoin de repos. Je crois qu’il a compris qu’il ne risque de plus revoir sa maîtresse. On peut bien lui laisser cela, n’est-ce pas ? »

« … … … Je crois qu’aujourd’hui, on a tou perdu quelque chose. Vas pour ça. Comment va San … enfin vont les autres ? »

« Elle va très bien comme les autres. Ils seront ravis de te revoir, Waram. Tu dois t’en douter, n’est-ce pas ? Tu n’as pas l’air convaincu. »

«  Comment je pourrais l’être ? Après ce que j’ai fait, vous trouvez cela plaisant ? Je suis quand même … un sale type ou presque, il ne faut pas l’oublier. »

« Tu es loin d’être cela, Waram. Tu as changé, n’est-ce pas ? Tu ne crois pas ? Tu n’as pas confiance en ce nouveau toi que tu montres à la face du monde ? Bombes un peu le torsE. Mais pour l’heure, profites plutôt des heures de repos. Tu peux dormir, l’esprit tranquille. Sarine, il en est de même pour toi. »

« Je vais faire cela alors … Waram, je vais m’installer sur Timber. »

« Comme tu veux, Sarine. » dit l’adolescent en haussant les épaules.

Lui-même croisait les bras, fermant les yeux pour se reposer. Mais il ne lui fallut que quelques instants avant de finir par sombrer dans le sommeil. Les évènements avaient été tels qu’il avait eut de la chance de tenir aussi longtemps.

« Tu ne manquais pas qu’à eux, Waram. »

La principale en armure-pokémon de la Gardevoir chuchotait cela alors que peu à peu, le corps de l’adolescent s’effondrait pour se retrouver sur la robe de métal. Celle-ci quitta le corps de la femme-chevalier, une simple robe de tissu s’y trouvant avant qu’elle ne place une main sur les cheveux de Waram.

« Tu restes un enfant … un enfant dont je suis vraiment … fier de toi. »

Et ce n’était pas parce qu’il était lui … que c’était ainsi. Le résultat de tous ses efforts, elle espérait qu’un jour, il soit récompensé pour cela. Mais des efforts étaient nécessaires quotidiennement, elle ne pouvait pas laisser ça de côté.


Ah … Ah … Ah …Alors, comme ça, le monastère avait été détruit. Ignorer complètement l’Antre de la Terre, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle allait devoir prendre quelques mesures au cas où, en prévision de tout ce qui allait se produire.
Mais le plus important restait que Waram se sente bien en revenant à l’école de Gliros. Hum, par contre, lui laisser Timber, Delphy avait eut une idée des plus impressionnantes et surprenantes. Mais après tout, une vie restait une vie, même celle d’un animal.

Une vie restait une vie … Timber méritait de vivre. Et visiblement, malgré ce qu’elle pensait, Waram semblait s’y être habitué assez rapidement. Un ours bleu du Tibet comme animal de compagnie. Il n’y avait bien que Delphy pour ça. Et Sidoni avait accepté.

« Trop jeune pour mourir. C’était beaucoup trop jeune pour ça. »

Ce n’était pas la première fois que des anciens membres de l’école de Gliros mourraient mais cela faisait toujours aussi mal. Waram n’avait peut-être jamais compris que pour elle, chaque enfant était la sien. L’école de Gliros était une gigantesque famille. Dès l’instant où elle avait accepté l’adolescent parmi eux, elle lui avait alors laissé une petite place dans son coeur. Une petite place parmi tant d’autres.

« Mais une place réservée pour toi, Waram. »

Voilà des paroles bien inutiles et qui … pourtant … étaient nécessaire à ses yeux. Ah … Elle avait aussi en vie de dormir. Elle murmura à son armure-pokémon de quitter son corps avant qu’elle ne puisse placer correctement l’adolescent sur ses genoux. Elle l’installa de telle sorte qu’il n’ait pas froid tandis qu’elle caressait chaleureusement sa chevelure, comme le ferait un mère à son fils. Peu à peu, les mains ralentirent leurs mouvements pour finalement s’arrêter.

Elle avait juste scellé la porte de la cabine pour que nul ne vienne les déranger. Le train allait rouler pendant des heures, de longues heures, de très longues heures mais tout cela n’était pas un souci pour elle. Elle avait réussi à récupérer l’adolescent, celui que même l’Antre de la Terre désirait. Elle allait le protéger … comme chaque enfant de l’école.

« Waram, il est l’heure de te lever. Le train est arrêté. »

« Hein que quoi ? Je m’en fous de ça … moi … m’en fout que le train soit arrêté … Ah … »

Il se frottait les yeux en poussant un long baillement. Ah … Vraiment hein ? C’était fatiguant, très fatiguant mais bon, il finit par ouvrir correctement ses yeux avant de regarder où il était. Il redressa aussitôt sa tête, plaçant une main sur son front :

« Oubliez comment j’ai dormi, compris ? »

« Je ne peux pas me faire oublier une telle chose, Waram, tu dois t’en douter, n’est-ce pas ? Mais bon, si tu veux vraiment, je peux essayer, je ne promets rien, bien entendu. »

Grumpf. Il savait qu’elle souriait derrière son masque mais il retrouvait déjà une sale habitude. Dès qu’elle était dans les parages, il avait du mal à rester normal. D’ailleurs, c’était étrange. Avec Arnand et les autres, aucun souci mais avec les filles, toujours un gros problème. Comment cela se faisait-il ? Il n’avait aucune explication à ça.

« Oh, moi, j’en ait une, Waram. Mais je ne penses pas que tu l’accepterais. Tu es prêt à prendre le bateau ou non ? Ou alors, tu préfères que nous nous téléportons ? Nous ne sommes pas si éloignés que ça de l’île … oh encore que … je risque d’avoir une migraine. »

« Rien que pour en ayez une, j’aimerais accepter mais non … je préfère que ça soit calme et reposant, on va donc faire par bateau, d’accord ? »

« Hahaha, je vois, je vois, tu préfères donc que j’ai le temps de prévenir les autres par la pensée pour qu’ils soient là quand tu arrives ? »

« Je n’ai jamais dit ça ! Ne me faites pas dire n’importe quoi, je ne suis pas comme ça ! » s’énerva presqu’aussitôt Warram alors que Sarine soupirait :

« A croire que ce voyage était des plus inutiles en fin de compte. »

« Non, je pense tout simplement qu’il est facile de titiller Waram sur des points assez sensibles en fin de compte. Ce n’est rien de bien grave ou dramatique. »

« Alors arrêtez ça si vous savez que ça va m’énerver non ? C’est pourtant aussi simple que ça ! » s’exclama Waram alors qu’elle poussait un petit rire sans lui répondre pour autant.
Tsss, vraiment ? Vrai que … maintenant qu’il était plus dans le monastère, tout était moins calme et serein. GRUMPF ! Tout ça de la faute de cette femme, pour ne pas changer. Mais bon, au moins, Timber était complètement dépaysé, grognant de tristesse.

« Pfff, tu verras, ce n’est pas si mal l’école de Gliros pour un animal, Timber. D’ailleurs, la principale en fait un élevage, elle les appelle élèves mais il ne faut pas s’y tromper. »

Il avait tenté de rassurer l’ours, celui-ci le regardant en reniflant. Rah merde … Pourquoi est-ce qu’il était aussi empathique avec un ours quoi ? Surtout un ours qui avait voulut le tuer quelques semaines auparavant ? C’était tout simplement stupide.
Mais bon, le désarroi de l’ours était problématique, c’est pourquoi il s’en mêlait. Il pouvait comprendre ce que ça faisait de se faire arracher de son endroit où on habitait. Mais bon, il ne fallait pas qu’il dépérisse. Il se prit un coup sur le sommet du crâne, sans que cela ne lui fasse mal, la principale lui disant :

« Ne parle pas de tes gentils camarades de la sorte, Waram. »

« Quoi ? Qu’ils sont des animaux ? C’est un peu la vérité. Au final, on nous élève pour nous envoyer chez des personnes qui cherchent à nous tuer si on est pas de leur côté. »

« Arrête … s’il te plaît. » répéta t-elle alors qu’il se laissait plonger dans le mutisme.
Il venait pas de faire une gaffe ? C’est vrai que ses paroles … étaient assez violentes, à bien y réfléchir. Il ne faisait pas de cadeaux mais bon … il le pensait vraiment. La principale devait le savoir … mais ce n’était pas pour ça qu’elle dirigeait cette école. Grumpf … Et zut. Ca commençait bien le retour.

Chapitre 27 : Retourner parmi les siens

ShiroiRyu
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Chapitre 27 : Retourner parmi les siens

« Delphy ? Qu’est-ce qui se passe ? Ca n’a pas l’air d’aller ou alors je me trompes. »

« L’avenir reste le même. Malgré ce que tu as fait, il semblerait que le destin ne change pas. Je ne comprends pas … pourquoi tu as agit ainsi … comment tu as put même le repousser. »

« Je ne le comprends pas moi-même mais je ne vais pas me poser trop de questions à ce sujet si tu veux tout savoir. Le plus important, pour moi, c’est tout simplement … de savoir ce qu’il faut faire. Est-ce que nous partons ou non ? »

« Je vais te faire partir, oui. Je vais t’emmener loin de cet endroit, ça sera mieux pour toi. De toute façon, nous avons déjà ton billet, n’est-ce pas ? »

« Comment est-ce que tu peux rester aussi calme, je peux savoir ? »

Il la regardait avec incrédulité avant de cligner des yeux. L’adolescente masquée était toujours aussi imperturbable. Est-ce qu’il avait rêvé ? Non … il ne savait pas … exactement. Mais d’ailleurs, ce n’était pas ça le plus important et le plus problématique. Le plus problématique, c’est qu’au loin, sur la montagne, il pouvait voir un nuage de poussière qui se soulevait. C’était cet homme, n’est-ce pas ?

« Il va bientôt arriver. Delphy, je dois … faire quoi ? Car avec ce qu’il accompli, je suis toujours prêt à me battre si c’est nécessaire. »

« Tu ne feras rien de tout ça. J’imagine qu’il te brisera mais te gardera en vie si nécessaire. Nous-mêmes, nous n’avons aucune utilité à ses yeux … c’est pourquoi il n’hésitera pas à nous tuer. Mais qu’importe, nous étions préparées depuis le début. »

« Comment est-ce que tu peux prétendre ça, Delphy ? Tu crois quand même pas que … »

« Si, c’est le cas. Je pense que je vais te téléporter loin d’ici et me préparer à mon destin. »


NON MAIS … Qu’est-ce qu’elle racontait ?! Qu’il pensait qu’il allait la laisser se donner la mort sans rien dire ?! Elle le prenait pour qui ? Il en était hors de question qu’elle meure comme ça ! Malgré la douleur, il posa ses mains sur ses épaules :

« Je combattrais avec vous ! Jusqu’à ce qu’il faiblisse ! Jusqu’à ce qu’il abandonne ! Mais il ne faut pas espérer que je vous lâche comme ça. »

« Gardes ces actes et ces paroles pour ton retour à l’école de Gliros, Waram. Ces gens attendent là-bas et seront fiers de toi. »

« Je ne sais pas ce qu’est la fierté mais je crois qu’ils seraient déçus que je ne combatte pas jusqu’au bout. De toute façon, tu n’as pas le choix, je refuse la téléportation. »

Elle poussa un profond soupir, comme exaspérée par les propos de Waram. Il ne comprenait pas ce qu’elle venait de dire ? Quand elle parlait du fait qu’il était en danger, ce n’était pas une plaisanterie ! Elle était sérieuse, très sérieuse ! Elle fronça les sourcils, chose invisible sous le masque avant de déclarer d’une voix un peu agacée :

« Je peux te téléporter sans même que tu ne puisses refuser cela, Waram. »

« Ah bon ? Tu veux essayer de voir si ça marchera ou non ? »

Voilà qu’il redevenait l’adolescent insupportable de ses débuts dans le monastère. Pfiou … Comme si tout cela était maintenant voué à l’échec. Néanmoins, elle se devait de garder son calme olympien avant de dire dans un mouvement négatif de la main :

« Inutile, je n’ai pas de temps à perdre et ce n’est pas un jeu, Waram mais la réalité. »

« La réalité ? Un jeu ? Merci de me prendre pour un idiot, je sais parfaitement ce qui se passe, je ne suis pas complètement demeuré non plus hein ? Mais bon … »

« Je n’ai pas dit ça … il faudrait aller voir comment vont Arnand et les autres. » dit Delphy pour changer de sujet. AH ! Arnand ! LES AUTRES ! OUI ! Elle avait parfaitement raison ! Il quitta cette idée avant de se diriger vers la pièce mais elle était vide.

« Hein ? Mais mais mais … où est-ce qu’ils sont passés ? Ils n’ont pas put disparaître comme ça, n’est-ce pas ? C’est juste n’importe quoi. »

« Non, pas n’importe quoi. Tu n’aurais pas oublié une chose, tout simplement ? » dit Delphy dans son dos avant de claquer des doigts. Aussitôt, Arnand et ses frères firent leurs apparitions en même temps que Timber … Mais … ARGGGGGGGL !

L’ours avait couru à quatre pattes vers lui et Delphy. Il s’apprêtait déjà à se faire percuter mais l’ours bleu se plaça à côté de Delphy, se faisant gratter la tête par l’adolescente. Les trois frères s’approchèrent d’eux, disant :

« Il y a du grabuge dehors. Comment est-ce que tout ça se passe exactement ? »

« Plutôt mal si tu veux tout savoir … »

« Disons qu’on a l’un des chefs de l’Antre de la Terre qui veut me capturer et que Delphy veut me téléporter pour me mettre à l’abri. Mais je préfère refuser car sinon, vous courrez à une mort certaine et je refuse ça. »

« Ah … C’est déjà fini pour nous en fin de compte ? » déclara Arnand en poussant un léger soupir désabusé, comme si tout cela l’affectait à peine.

« C’est très sérieux, Arnand. Ce type va tous vous exterminer. Je pense avoir une idée. Je vais quitter le monastère en faisant tout pour qu’il me remarque. S’il me voit, il tentera alors de me capturer. Mais vous pensez pouvoir le reste de l’Antre de la Terre ? Ou alors tout simplement vous enfuir ? Qu’est-ce que vous en dites ? »

« Que je n’aime pas trop cette idée que de te laisser nous protéger alors que c’est l’inverse. Si on se bat, on ira tous se battre ensemble, voilà tout ! »

Ah, c’était exactement son idée à la base mais Delphy ne voulait pas. Bon, avec … AH ! Sidoni ! Il la remarquait finalement, assise contre le mur, son armure-pokémon sur elle.

« Sidoni ? Tu n’as pas l’air d’aller très bien, qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Ah … Ils étaient plutôt nombreux ces gringalets. Je n’arrive pas à croire qu’ils me fatiguent autant. Et dire que je suis très jeune encore. Je n’ai qu’une vingtaine d’années quoi ! »

« Et tes blessures ? Je peux les voir ? On peut, peut-être te soigner. Tu vas rester en retrait pendant que l’on s’occupera de ce type … Ce chevalier-pokémon. Je sais même pas quel est son statut au final mais je crois que je m’en fiches, je ne veux pas le savoir. »

Il avait dit cela avec inquiétude alors qu’elle s’était mise à rire. Elle se redressa, tapant contre sa poitrine avec fierté avant de s’exclamer :

« Si tu as du temps à perdre avec moi, tu ferais mieux de te préoccuper de ta petite personne, Waram. Je vais très bien, super bien même ! »

« Tu en es certaine ? Tu donnes plutôt l’impression de succomber au premier coup donné. »

« Hum … peut-être que oui, au final. » soupira presqu’aussitôt la jeune femme-chevalier. Ah oui, elle ne niait même pas cela. Cela allait être assez difficile alors, si tous les deux commençaient à agir de la sorte.
Mais bon, l’heure n’était pas aux disputes et il se préparait déjà à quitter cette zone cachée du reste grâce aux pouvoirs de Delphy. Il se retrouva subitement paralysé par les pouvoirs psychiques de l’adolescente, celle-ci soupirant doucement :

« Même s’il ne nous retrouve pas, s’il décide détruire cet endroit, nous disparaîtrons aussi, Waram. Si tu tiens tant que ça à nous aider, le mieux est que tu partes maintenant. Nous le retiendront assez longtemps et … »

Un éclair traversa le plafond, brisant ce dernier en morceaux alors que tous esquivaient les pierres qui s’écroulaient. Dans le ciel, un homme trônait, les cheveux blancs en crête, il avait aussi une belle moustache qui partait en pointe des deux côtés.

« Je vais vous exterminer tous ! JUSQU’AU DERNIER ! Et ce n’est pas vos illusions qui pourront vous sauver ! Je ressens votre présence ! »

Il avait lancé son attaque de foudre sans même les voir ? Et il allait continuer ? Mais il était complètement cinglé ce type ou quoi ? Waram poussa un hurlement avant de quitter cet endroit, la paralysie n’étant plus là.

« HEY ! ABRUTI ! Si tu veux m’attraper, vas falloir que tu te dépêches ! Je suis bien plus rapide que toi pour ce genre de courses ! » s’égosilla l’adolescent avec en train.

« Tsss … Pourquoi je ferais ça ? Tu ne peux pas m’échapper. Autant donc tout détruire et ensuite m’occuper de toi, tu verras que … »

« JE T’AI DIT QUE TU ALLAIS ME POURCHASSER ! » hurla Waram une nouvelle fois avant d’ouvrir la bouche, crachant des flammes violettes en direction de l’homme aux cheveux blancs en crête. Celui-ci émit un grognement, se prenant les flammes comme si de rien n’était.

« Tu tiens tant que ça à ce que je te ridiculises ? Puisque c’est ce que tu désires, je vais accéder à ton désir, l’avorton ! »

Il avait décidé de courir le plus vite possible, quittant le monastère avec anxiété alors qu’il sentait que l’homme pouvait le rattraper en un instant. D’ailleurs, ce fut moins de deux minutes qui lui suffirent pour finalement se mettre à sa hauteur, en face de lui.

« Fini de jouer, j’ai assez … »

« Oh que si, on va continuer à jouer. Delphy ! Je comptes sur toi ! J’accepte que tu me téléportes maintenant ! Fais-le et vite … et pardon. »

« Pardon ? Non, je te remercies, je sais parfaitement ce que tu as fait. Mais ne t’inquiètes pas, ils vont normalement s’en sortir. Ils seront téléportés par Sidoni. »

Hahaha. Tant mieux alors. Cela venait confirmer s’il ne se trompait pas … qu’Arnand et ses frères étaient encore en vie. Mais pas seulement, il y avait aussi Timber, il ne l’oubliait pas. Et Sidoni … Ah … Elle était en sécurité alors, n’est-ce pas ? Mais Delphy ?

« Ne t’en fait pas, je me téléporterais moi aussi. J’ai compris … au revoir, Waram. »

« Au revoir, Delphy, on se reverra et … » dit-il alors qu’il sentait son corps se téléporter ailleurs, la voix de Delphy chuchotant :

« Ou adieu, ça sera mieux … je n’ai plus assez … de pouvoir. »

« Plus assez … DELPHY ! DEL … »

Les paroles se turent alors que le silence planait maintenant dans la zone où Waram se retrouvait encore quelques secondes auparavant. L’homme de l’Antre de la Terre la regarda pendant quelques instants avant de présenter de la foudre au-dessus de sa main droite.

« C’est donc ça, n’est-ce pas ? Vous avez décidé de vous foutre de ma gueule ? Ne t’en fait pas, je ne vais pas te tuer tout de suite, je vais te faire souffrir mille fois pour t’être moq … »

Elle s’était déjà préparée au pire, fermant les yeux sous son masque mais rien de tout cela n’arriva. L’homme poussa un cri de surprise, se retrouvant projeté contre un arbre.

« Hey, hey, hey … mais comment c’est ça ? On n’a pas honte de s’en prendre à une faible femme sans défense ? Je vous jure, les mâles, tous des porcs ! »

« Si… Sidoni ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Et Arnand ? Et les autres ? Où est-ce qu’ils sont ? Qu’est-ce que ça … qu’est-ce que tu as fait ? »

« Oh ? Ils sont en sécurité, personne n’est seul. Je me demande si Waram va apprécier ma surprise. Et tu te demandes ce que je fais ici ? Mais je viens tout simplement te chercher ma toute belle, tu ne pensais pas que j’allais t’abandonner, non ? »

« Mais tu as déjà combattue, tu dois être … exténuée, non ? »

« Ah bon ? Mon corps ne le ressens même pas. Bon, je vais t’emmener auprès d’Arnand et des autres, je te souhaites bonne chance ! »

« Mais mon destin et … tu nous rejoindras, non ? »

Elle connaissait déjà la réponse mais ça ne servait à rien. Une pluie de foudre vint s’abattre tout autour d’elles, se rapprochant dangereusement des deux femmes masquées. Mais au dernier moment, Delphy fût téléportée, la foudre percutant Sidoni de plein fouet, ne lui arrachant pourtant aucun cri.

« Ce … n’est pas très gentil de faire cela à une femme. Je suis … douce et délicate. »

« SALOPE ! JUSQU’OU VOUS ALLEZ VOUS MOQUER DE MOI ?! VOUS N’AVEZ PAS L’AIR DE COMPRENDRE QUI JE SUIS ?! »

« Un homme qui a déjà la quarantaine … hahaha … Pardon Xaxié … de t’avoir emporté dans cette galère. Au final, je n’aurais même pas eut la possibilité de la revoir. Dommage, je ne finirais … même pas vieille fille. »

Le corps de la femme-masquée tomba en arrière, fumant avant qu’une foudre ne s’abatte encore une fois sur elle, puis une autre et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un corps calciné par l’électricité à sa place.

« Ah … Ah … Ah … Les salopards. Je les crèverais tous ! Je les crèverais tous ! Ils vont le payer ! JE VAIS LES RETROUVER ! »

Un hurlement se fit entendre dans les alentours du monastère, à plusieurs kilomètres autour de l’homme de l’Antre de la Terre. S’il les retrouvait, il ne fallait pas espérer cher de leur peau. Ailleurs, au beau milieu de la forêt, Waram eut la surprise d’avoir un grognement caractéristique comme premier son lorsqu’il put voir où il était.

« GRAAAAAAA ! Graaaaaaaaaa ! »

Zut ! Qu’est-ce que Timber faisait ici ? Et où est-ce que les autres se trouvaient ? Timber avait un collier autour du cou avec une enveloppe accrochée au cou. Il vint la prendre, l’ouvrant pour remarquer le billet d’avion. AH OUI ! Bien entendu ! Mais aussi une lettre … de la part de Delphy ? Ou Sidoni ? Il n’en savait trop rien mais c’était une écriture féminine, très belle d’ailleurs. Il avait du mal à la lire mais heureusement, ils parlaient le même langage et utilisaient la même écriture.
Juste … de quoi lui souhaite bonne route. Que sa venue avait été bénéfique autant pour eux que pour lui … et bien entendu qu’il fasse la paix avec Sanphinoa. Non mais oh, de quoi est-ce qu’ils se mêlaient ? Ca ne les regardait pas. Mais aussi, des mots écrits à la va-vite, signe qu’ils avaient été rajoutés au dernier instant.

« Prends soin de Timber, normalement, j’ai laissé un peu de pouvoir psychique dans ce collier pour qu’il manipule quelques personnes. Vous devriez pouvoir prendre l’avion. De toute façon, des personnes vous attendront pour vous ramener à l’école de Gliros. Il va me manquer. Fais attention à toi, Waram et portes-toi bien. »

Qu’il se porte bien ? Il savait de qui était l’écriture. C’était de Delphy ! Elle lui avait menti ouvertement … et c’était alors ça … c’était juste … impossible de bien se sentir. Mais il valait mieux qu’il se mette en route avec Timber.

« Timber, il faut que tu me suives, tu es d’accord ? Promets-le moi. C’est assez dangereux, je tiens à te prévenir, à ce sujet. Mais bon … T’en fait pas … »

Il aimerait dire que sa maîtresse va bien mais lui-même n’arrive pas à s’en convaincre. Elle est en danger, comme les autres. Elle est en danger … et il ne peut pas revenir en arrière. Il regarde l’armure-pokémon sur lui avant de chuchoter :

« Sarine, on a encore … la carte ? On peut faire le chemin inverse ? »

« C’est exact, Waram. On y va … Espérons que Timber accepte de t’accompagner mais j’imagine que Delphy l’a mis au courant. Il est plutôt bien dressé et docile en fin de compte. »

L’ours bleu du Tibet vint toucher Waram de son museau, grognant de mécontentement. Bien sûr qu’il n’était pas heureux par les évènements. Waram poussa un soupir, se mettant en route, espérant que le contenu de la route correspondait parfaitement à ce qui était dit.

« Ces monts … sont si importants … j’ai l’impression que l’on va se perdre, Timber. »

« GRAAAAAAH ! Gra gra graaaaaaah ! » répondit l’ours avec mécontentement. Mais non, ils n’allaient pas se perdre ? Ah oui ? Il connaissait mieux l’endroit que lui ?


« Qu’est-ce que … HEY ! Sarine, je … »

Il eut juste le temps de voir le corps de l’ours bleu du Tibet se faire téléporter que lui-même se retrouvait en train de disparaître en même temps. Encore une téléportation ? Mais de qui ? Il eut à peine le temps de faire ne serait-ce qu’un seul mouvement qu’il était déjà ailleurs. Encore plus plongé dans les montagnes ?

« Mais qui s’amuse avec moi ? Je commence à en avoir assez ! »

« Ce n’est pas de l’amusement. Dire que je suis venue beaucoup trop tard pour empêcher cela … C’est vraiment regrettable. » murmura une voix féminine. « Waram, continues de suivre ce chemin, je t’attendrais là-bas … ainsi que Timber. »
Tout en se cachant, bien entendu. Néanmoins, la voix féminine ne semblait pas être celle d’un ennemi, il pouvait donc lui faire confiance, normalement. Mais il n’avait surtout pas la force et le courage de lutter contre ça. Il fallait donc ne pas trop espérer de son côté.

« D’accord, je veux bien vous écouter, j’espère que ça en vaut la peine. »

« Ca en vaut … puisque je vais te ramener à l’école de Gliros, petit dragonnet. »

Il pouffa de surprise. D’où venait cette voix ? C’était Sidoni ? Elle utilisait encore ce terme de petit dragonnet de Gliros ? Il regarda à gauche et à droite, cherchant à savoir d’où provenait cette voix. QU’ELLE SE MONTRE ! Il allait la corriger et ensuite … non.

Il n’était pas comme auparavant. Il avait changé … même si ce n’était qu’un peu. Si cette voix pouvait l’aider à rentrer à l’école de Gliros, il devait accepter de la suivre, de l’écouter. Et même Timber semblait prêt à ça. Bon … Il fallait juste suivre cette voix dans les montagnes. Elle allait les guider jusqu’à la sortie. Mais il aurait donné beaucoup pour avoir des nouvelles des autres membres du monastère.

Chapitre 26 : Seul face à la terreur

ShiroiRyu
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Chapitre 26 : Seul face à la terreur

« Alors ? Qu’est-ce que tu attends ? Montres-moi donc ta véritable force, non ? »

Il avait dit cela avec une petite pointe de vantardise, regardant son adversaire féminin. Bien sûr, il était très sérieux et il se méfiait de cette force … mais qu’importe, le plus important était juste de réussir à gagner un peu de temps pour savoir comment contre-attaquer.

« Si ce n’est que ça … tu risques d’avoir une mauvaise surprise mais soit. Commençons alors ce combat … pour de vrai. » murmura la femme-chevalier pokémon avant de lever le pied droit. Le pied vint se rabaisser, frappant le sol pour le faire éclater autour d’elle, créant un trou avant qu’elle ne saute dans les airs, main gauche en avant.

Il eut le temps d’esquiver le coup, la main venant fissurer le sol au moment de l’impact pour créer un nouveau trou dans le sol. Rien que ça ? PUREE ! Elle n’y allait pas avec le dos de la cuillère. Elle était forte, vraiment très forte, il le savait. Mais lui … l’était normalement plus, n’est-ce pas ? Il se chuchotait ça, Sarine lui répondant :

« Dis-toi pourquoi tu fais ça, Waram. Pourquoi est-ce que tu combats ? Pour quelle raison tu veux rester libre, que tu veux être en vie ? »

« Pour … protéger Arnand et les autres oui ? Mais aussi … rencontrer Sanphinoa. C’est tout ce que je veux faire, c’est l’unique raison, n’est-ce pas ?  C’est ça que tu veux entendre ? »

« Exactement ! Allez, éliminons-la dès maintenant au lieu de perdre notre temps, hein ? »

C’est exact, ne pas perdre leur temps. La femme-chevalier pokémon n’attendrait pas indéfiniment. Il prit une profonde respiration avant de réfléchir à ce qu’il devait faire. Dragon contre dragon, sa faiblesse était aussi sa force.

« SARINEEEEEEEEEE ! DEFONCONS-LUI SA GUEULE ! ET VITE ! »

« Exactement Waram ! Il ne restera plus rien d’elle après notre passage ! On y va ! »

« Ils semblent être parfaitement en accord sur ce point, Galanée. C’est beau. »

« Yenir, tu ne parles presque jamais et tu ouvres la bouches pour confirmer leurs propos ? Comment je dois le prendre ? Aides-moi au lieu, hein ? »

« Oui, oui, je vais le faire. Sans moi, tu ne serais pas capable de toutes ces choses merveilleuses, n’est-ce pas ? Si tu es prête, nous pouvons y aller. »

Mais ce n’était pas une question d’être prête ou non ! Elle était son armure-pokémon. C’était à elle de venir l’aider dès que possible ! Raaaaaaaah ! Elle tourna son visage vers Waram, celui-ci la regardant avec un peu d’étonnement avant de dire :

« Un souci d’armure-pokémon qui n’écoute pas ? J’ai eut le même problème. C’est pour ça que je suis dans ce monastère d’ailleurs. Ca explique pourquoi vous ne pourrez jamais me batte. »

« Ne jamais vous battre, ne jamais vous battre. Yenir, toi aussi, donnes tout ce que tu as ! »

Pfiou … Pfiou … Ah … Ah … Maintenant, il était calme et serein. Oui, il était calme et serein, très calme. C’était étrange mais maintenant, il regardait son adversaire droit dans les yeux, lui chuchotant avec neutralité :

« Et si nous décidions de régler cela en un seul et unique coup ? »

« Hum ? Qu’est-ce que tu proposes ? Pour avoir une telle idée ? »

« Waram, tu crois vraiment qu’elle va accepter une telle chose ? Alors qu’elle a plus d’expérience que toi dans le combat ? Elle serait … »

« Sarine, si je le proposes, c’est bien parce que j’estime que Galanée vas accepter. On charge tous les deux notre puissance au maximum. Je veux voir si je suis vraiment un chevalier-pokémon dragon. Nous nous affronterons sur ce terrain. Que nos armures se percutent en un choc frontal … pour voir ce qu’il en est vraiment. »

« Intéressant. Tu veux donc voir la différence de niveau entre toi et moi ? Basée simplement sur la force brute innée aux dragons ? Vraiment, j’approuve. Yenir ? »

« Ca me semble être bien. De toute façon, si tu gagnes, il sera hors d’état de combattre donc la capture sera bien plus aisée. Il n’y a que des points positifs en fin de compte. »

« C’est bien ce que je pensais. Soit, Waram ! On accepte. Mais je n’aurais aucune retenue dans mes coups. » murmura la femme-chevalier avant qu’une aura violette ne se forme autour d’elle, Galanée poussant un râle pour se donner de la force.

Tant mieux … qu’elle ait acceptée. C’était risible comme idée mais en même temps, c’était une chose qu’il n’avait jamais essayé de prouver avant aujourd’hui. Savoir s’il était vraiment un chevalier-pokémon dragon. Se battre pour son titre, son armure-pokémon.

« Les chevaliers-pokémon dragon sont des êtres très nobles, Waram. »

« Je le sais parfaitement Sarine. Je suis encore très loin de n’arriver ne serait-ce qu’à leurs chevilles. Mais qu’importe, c’est ce que je suis. »

« Allons, allons, il ne faut pas dire ça. Maintenant, à toi de pousser ton cri, Waram. Pour montrer que tu es prêt à te battre. »

Pousser un cri ? C’était ridicule mais … si elle l’avait fait, pourquoi ne pouvait-il pas faire de même ? Contrôler sa force, contrôler la puissance des dragons, il sentait qu’il était encore bien loin du résultat que l’on pouvait espérer avec lui mais qu’importe.
Ce n’était pas ça … ce n’était pas un problème. Il allait bien, il allait parfaitement bien, oui. Tout cela était fatiguant et usant mais ce n’était pas un problème. Il allait pouvoir résoudre ce conflit lié à l’Antre de la Terre à sa façon.

« YAAAAAAAAAA ! » hurla l’adolescent aux cheveux noirs, Galanée clignant des yeux sous son masque. Impossible de le remarquer à cause de ce dernier, mais de la sueur froide s’écoulait de son front alors qu’elle chuchotait :

« C’est quoi ça ? C’est une blague, n’est-ce pas ? »

« Pas le moins du monde, Galanée. Je crois que nous nous sommes trompés lourdement sur notre adversaire. J’estime que nous avons autant de chances de gagner que de perdre. »

« Et zut … Une chance sur deux, quoi ! Bon, ce n’est pas grave, on va faire avec ! » s’écria la femme-chevalier avant de se mettre à marcher vers Waram.

Chaque pas faisait soulever un peu de poussière. Chaque pas touchait le sol plus vite que l’autre. Puis finalement, la marche devint une trotte, Waram faisant de même. La trotte devint une course jusqu’à ce que les deux êtres se percutent, main dans celle de l’autre.

« Oh … C’est vraiment terrifiant. D’où est-ce que tu cachais cette force, Waram ? »

« Je n’en sais rien, mademoiselle Galanée. Je ne sais même pas si j’ai réellement de la force ou non. Ou si c’est autre chose qui me permet ‘d’être aussi fort. Je ne sais rien de tout ça. »

« Tu es vraiment un adolescent remarquable. Dans l’Antre de la Terre, je crois que je demanderais à celle qui s’occupera de t’éduquer. Mais pour ça, il va falloir que je te surpasses, n’est-ce pas ? Tu es prêt ? Je te préviens, il se peut que nos armures-pokémon soient endommagées ! J’Y VAIS ! »

Une éducatrice dragonne ? Du moins, qui lui permettrait de comprendre pourquoi il est ainsi mais aussi tout ce qui l’attends ? Ce n’était … pas déplaisant en fin de compte. D’ailleurs, contrairement au débile en Afrique, elle était plus appréciable. Hein ? C’était quoi ce craquement sonore ? Le masque était en train de se fissurer ?

« Tu as vraiment une force impressionnante … et remarquable. »

« Je ne fais que ce que j’estime être bon et juste, rien de plus. Même si je suis très mal placé pour savoir quel est le bien et quel est le mal dans tout ça. »

« Il ne faut pas dire ça. Les chevaliers-pokémon dragon sont au-dessus de ces principes. Le bien, le mal, le plus important est l’expression de leurs sentiments. C’est ce qui fait leur force de caractère et les rend bien plus puissants que tous les autres chevaliers-pokémon. Est-ce que tu le savais ? Tu es dans la caste de chevaliers-pokémon le plus à même de progresser. »

« Je n’étais pas au courant mais attention à ton masque, il risque de se … »

« Briser ? Oh, qu’importe, si ça en vaut la peine. Mais tu ferais mieux de te concentrer. Tu as des objectifs personnels non ? Qu’est-ce qui se passerait si tu disparaissais ? Tu ne pourrais pas les accomplir, tu te rends compte ? »

« Je le sais parfaitement ! Je ne comptes pas … abandonner comme ça ! »

Mais c’était juste … la première fois qu’il voyait un masque se fendre. Etait-ce à cause de la déferlante de pouvoir qui émanait de chacun d’eux ? Un petit morceau du masque tomba au sol alors que ses doigts serraient plus violemment ceux de Galanée. Celle-ci tenta de reprendre l’ascendant mais rien à faire, elle stationnait au même point.

« Vraiment remarquable … »

Elle reculait de plus en plus, jusqu’à ce que la force de l’adolescent soit trop grande pour elle. Elle fût projetée sur le sol, celui-ci créant un cratère au contact de la jeune femme sur lui. Waram haletait, bredouillant d’une voix lente :

« Ah … Ah … Ah … Vraiment ? C’est juste … »

« Il semblerait que tu n’iras pas rejoindre l’Antre de la Terre dès maintenant. »

« Tu ne vas pas tenter de te relever … pour m’y forcer, c’est ça ? Vous êtes sûre de ça, mademoiselle Galanée ? Pourtant, vous devriez avoir encore de la force. »

« J’en ait … mais mes convictions ne sont pas assez fortes pour les tiennes. C’est dommage, vraiment dommage, t’avoir comme apprenti n’aurait pas été une bonne chose. Ah … Mon masque, j’ai l’impression qu’il va m’exploser au visage. Vraiment impressionnant. »

« J’aimerai éviter cela … est-ce que vous aurez besoin d’aide pour vous relever ? Est-ce que je peux aider ou non ? Je ne sais pas, je proposes. »

« J’imagine qu’il vaut mieux pour moi que je restes allongée au sol. Ah … Qu’est-ce que je vais pouvoir faire maintenant ? La défaite n’est pas tolérée dans l’Antre de la Terre. »

« Alors pourquoi ne pas venir à l’école de Gliros ? Vous feriez sûrement un excellent professeur, non ? Je veux dire .. ça me semble pas être une mauvaise idée dans le fond. »

« Waram … tu … » commença à chuchoter Sarine avant de se taire. Il ne remarquait pas les changements chez lui ? Dire qu’il acceptait de laisser en vie une personne qui voulait pourtant le capturer voire le tuer … si cela n’avait pas été une simple capture. Est-ce qu’il remarquait qu’il laissait cela possible ? Le choix ?

« Une école ? Hahahaha. L’école de Gliros, c’est vrai que j’y étais il y a de cela quelques années. C’est intéressant, vraiment très intéressant. »

« Vous y étiez ? Est-ce que c’était une principale aussi à votre époque ? »

« Hého ! Je te signales que je ne suis pas si vieille que ça. Je vais sur mes vingt-deux ans cette année, non mais … je vous jures. Et oui, c’était bien la même principale que maintenant : une femme-chevalier. Mais elle avait aussi son mari avec elle. »

« Son mari ? Il n’y a aucun homme de ce que je sais avec elle. Enfin, dans son bureau, elle était toujours toute seule d’après mes souvenirs .Vous êtes sûre de ne pas vous être trompée ? Enfin, avec la fatigue, toutes ces choses. »

« Nullement. C’est assez remarquable car ils formaient un couple magnifique. Parfaitement homogène, j’imagine que beaucoup de chevaliers et femmes-chevaliers aimeraient la même chose. On imagine tous que notre vie n’est vouée qu’au combat … et ils ont prouvé le contraire. Il y a une vie ailleurs, autrement qu’en portant notre armure-pokémon. Hahaha … Qu’est-ce que je racontes. La fatigue est là … ah … je suis un peu fatiguée, oui. »

Qu’elle se repose alors, non ? Il n’osait rien dire car bon … ce n’était plus son combat. Il avait gagné mais Sarine ne l’avait pas félicité. C’est dommage mais il allait devoir faire avec. Il poussa un petit soupir avant qu’une voix ne crie dans sa tête :

« ATTENTION WARAM ! RECULES-VITE ! »

Reculer ? La voix de l’Oracle ? Il fit un saut en arrière mais ce ne fût pas lui qui fût touché. Un cri se fit entendre, un cri strident alors qu’une main venait se loger dans le ventre de Galanée. Celle-ci fût prise de soubresaut avant que son corps ne cesse de bouger.

« Galanée ? Hein ? Mais … mais … mais … »

« Ah … Je vous jure. Ces êtres inférieurs qui communiquent avec leurs adversaires alors qu’ils ont perdu leur combat. C’est d’un ridicule. Ils sont donc incapables d’accomplir à peu près correctement ce qu’on leur demander. Vraiment inutiles. »

« Waram ! Il faut que tu t’enfuis, et vite ! »

Encore la voix de la femme-chevalier du Cryptero. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Que son adversaire était bien trop fort pour lui ? BAAAAAAH ! Non, ce n’était … Si. Il comprenait ce que ça voulait dire. Un bref regard lui avait suffit à comprendre.

« Vous êtes pareil que cet homme. Le chevalier-pokémon du Démétéros. »

« Oh … Mon frère, c’est exact. Quel idiot. Dire qu’il a préféré te laisser libre plutôt que de te capturer lui-même. Tout cela par « principe ». Des principes … AH ! Dans l’Antre de la Terre ! Quel imbécile … mais vraiment. Bon, je peux me présenter, n’est-ce pas ? Je suis le chevalier-pokémon du Fulguris. Je suis du même statut que mon frère. Il vaut mieux pour toi que tu abandonnes. Tu ne pourras pas lutter contre moi. »

« Pour quelqu’un qui a décidé de tuer une femme-chevalier de sang-froid alors qu’elle ne voulait plus se battre, l’abandon n’est pas une option. »

« Waram, arrêtes, il n’est pas de ta catégorie. Tu vas droit à la mort ! »

« Sarine, tu veux que je restes sans rien faire alors qu’il vient de la tuer ? Alors qu’elle était de son côté ? Ces êtres sont abominables. Si je ne peux pas leur donner une leçon maintenant, e ne le pourrais jamais ! JE VAIS CORRIGER CA ! »

« Corriger ça ? Me corriger ? Qu’est-ce que c’est attendrissant de ta part. Oui, vraiment, je trouve cela remarquablement amusant. Sais-tu pourquoi l’Antre de la Terre porte un tel nom ? Car mon frère est celui qui se doit d’être le plus respectable et respecté … malgré nos exactions. Nous ne sommes pas là pour être « gentils ». »

« Rien à faire de ce qu tu racontes. Il vaut mieux pour toi que tu la boucles … ET QUE TU RETIRES TON POING DE SON CORPS ! »

« Son corps ? Oh ? Tu parles de celui-là ? Son armure-pokémon est morte … comme elle. Cela dit, un corps étant un corps, il est particulièrement inutile. »

Il avait bien retiré son bras avant de le lever en l’air. La foudre vient s’abattre sur le corps de Galanée, le réduisant en cendres devant les yeux grands ouverts de Waram. Elle … Elle … Elle … Comme ça, en un seul instant ! EN UN SEUL INSTANT !

« Son armure-pokémon reviendra un jour. Mais cela ne m’intéresse pas. »

« Je vais te le faire payer, tu vas voir si cela ne t’intéresseras pas ! JE VAIS TE CREVER ! »

« Fais-donc, fais-donc, tu ne remarques pas que je n’attends que ça depuis le début ? Viens donc me donner une leçon, que je puisses enfin juger de ton niveau. »

Il l’avait cherché ! Il avait fini par le trouver ! Waram poussa un râle de rage avant de bondir vers son adversaire. Celui-ci était emmitouflé dans une épaisse cape brune, cachant intégralement son corps. Mais même en faisant un mouvement, une chose était visible et facile à remarquer : il ne portait pas son armure-pokémon.

« C’est tout ce que tu as à me montrer ? Vraiment ? »

Il avait pourtant mis toute sa force et toute sa haine dans ce coup de poing. D’ailleurs, la déferlante ténébreuse passa derrière l’homme encapuchonné de brun, déchirant un peu ce tissu qui le recouvrait. Mais il l’avait juste arrêté de l’index.

« C’est décevant … et pathétique. C’est donc pour ça que nous sommes venus te chercher ? Heureusement que ce qui est en toi est bien plus intéressant. »

Ce qui est en lui. Ce n’était même pas sa propre personne qu’ils venaient récupérer mais juste la chose qui était dans son corps. Si ce n’était que ça, ils pouvaient la récupérer et le laisser tranquille ! Il en avait rien à faire de tout ça ! RIEN DU TOUT !

« Leçon ? C’est vrai qu’il va être nécessaire d’en donner une. »

Hein ? D’où venait cette voix féminine ? Il eut à peine le temps de saisir la portée de ces dernières paroles alors que son propre index gauche se recouvrait lui aussi d’une aura ténébreuse mais bien plus grande que tout ce qu’il avait connu. La main se déplaça sous la capuche du chevalier-pokémon du Fulguris, l’index venant percuter son front avant de l’envoyer dans les airs, au loin, sur plusieurs kilomètres.

« Hein ? Je … Sarine ? C’est toi qui vient de faire ça ? »

« Pas du tout … mais on ferait mieux de se dépêcher avant qu’il ne soit trop tard. Il faut prévenir tout le monde, ceux qui sont encore en vie. Il faut que l’on parte ! On doit avoir à peine quelques minutes avant qu’il ne revienne et je crois que ce monastère est fichu. On doit s’enfuir, Waram ! S’enfuir avec les autres ! »

« Je le sais, Sarine ! Je le sais … Je le sais ! DELPHY ! Préviens les autres ! Nous devons partir dès maintenant ! VITE ! Avant qu’il ne revienne ! »

« Je … je … D’accord, Waram. » bafouilla l’adolescente masquée, changeant complètement de son habitude où elle restait toujours neutre dans le ton.

Et maintenant ? Les membres de l’Antre de la Terre ? Où est-ce qu’ils étaient ? Normalement, il n’y avait pas que cet homme … et Galanée. Galanée … Il eut un trémolo sur le moment. Elle ne méritait pas un tel sort. Elle ne méritait pas de mourir comme ça ! Mais cet homme ne lui avait pas laissé le choix ! Elle était morte … pour lui.

Combien de survivants pour le monastère ? Y en avait-il ? Et Arnand et les autres ? Comment est-ce qu’ils allaient ? Et Sidoni ? Tout s’était passé en un instant ou presque. Tout avait été ravagé … seulement pour réussir à mettre la main sur sa personne.

Chapitre 25 : Dragon contre Dragon

ShiroiRyu
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Chapitre 25 : Dragon contre Dragon

« Aucune nouvelle. Mais qu’est-ce qui se passe dehors ? »

« On en sait rien, Waram. Le mieux est de patienter et d’attendre, par mesure de précaution. »

« GRAAAAAAAAAAH ! » hurla l’ours bleu alors que Waram était debout, entouré par les trois hommes et Timber. Il serrait les poings, baissant la tête avant de chuchoter :

« Si je n’obtiens aucune réponse dans les minutes qui arrivent, j’irais … »

« Tu ne feras rien, Waram. Il ne faut pas. Si tu commences comme ça, tu vas te tromper de voie et tout ce que nous avons faits pour toi sera perdu. »

« Est-ce pour cela que vous faites … ça ? Tout ça ? C’est juste … absurde. On se connaît à peine, ce n’est pas comme s’il y avait une histoire entre moi et vous. D’ici une semaine, vous aurez déjà oublié ma présence. Alors laissez-moi me battre plutôt que de vous mettre en danger inutilement. Vous êtes voués à un avenir de chevalier-pokémon. Ces personnes veulent votre mort et y arriveront. »

« Oh cela, tu n’en sais rien, Waram. Qu’est-ce qui te fait dire que ça sera le cas ? »

Arnand était le seul qui lui répondait à chaque fois. L’adolescent observait Sarine, murmurant qu’il voulait avoir son armure sur le corps très bientôt. Il n’allait pas rester là sans rien faire. Même s’il ne voulait pas s’en mêler. Il … ne pouvait pas ne rien faire.

« Waram, est-ce que tu es sûr … de ce que tu veux faire ? »

« Sûr et certain, Sarine. Ils n’ont aucune armure-pokémon, ils n’ont aucune chance. Je ne veux pas les voir mourir par ma faute. »

« Si tel est le cas, nous allons … nous lancer dans la bataille alors, Waram. Prépares-toi, cela risque d’être très difficile, je tiens à te prévenir. »

Il était sûr et certain de son choix. L’adolescent aux cheveux noirs prit une profonde respiration alors que l’armure-pokémon s’illuminait, les trois hommes se tournant vers lui.

« Mais qu’est-ce que … » commença à dire Arnand alors que Waram chuchotait :

« Je suis désolé pour mes actes stupides, vraiment désolé. »

Lorsque l’armure-pokémon avait fini de faire son office, se retrouvant sur son corps, il se projeta en avant, faisant tomber à la renverse Arnand et les autres. Il était hors de question de les laisser risquer leurs vies pour lui.

« Je m’excuserai encore une fois après que tout soit terminé, Sarine. Tu en penses quoi ? Est-ce que c’est possible ? J’espère qu’ils ne me haïssent pas. »

« Tu leurs poseras la question après la déculottée que tu vas offrir à ces foutus membres de l’Antre de la Terre. Ils vont devoir comprendre une bonne fois pour toutes. »

C’est ça. Ce n’était pas la première fois qu’ils agissaient de la sorte. Mais auparavant, il n’y avait que Sanphinoa avec lui. Non, pas que .. il y avait eut Sanphinoa en danger. Cette fois-ci, c’était même des personnes innocentes, nullement proches de lui.

« VENEZ PAR ICI QUE JE ME DEBARRASSES DE VOUS ! »

Il avait crié cela tout en regardant le spectacle devant ses yeux. Il y avait quelques membres de l’Antre de la Terre au sol mais la majorité des corps jonchant les pavés étaient ceux du monastère. Des personnes avec qui il avait mangées.

« Waram ? Mais qu’est-ce que tu fais hors de la salle ? J’avais fait exprès d’empêcher quiconque de te voir s’il jetait un œil dans cette pièce. »

Delphy le regardait et lui criait dessus avec une colère non-feinte. C’était qu’ne illusion, n’est-ce pas ? Mais l’adolescente-pokémon était dans un sale état. Il faut dire que la personne qu’elle affrontait, il arrivait facilement à sentir ce qu’elle avait de particulier.

« Une femme-chevalier … liée aux dragons elle aussi. »

« Il faut un dragon pour affronter un dragon, c’est normal, n’est-ce pas ? »

N’est-ce pas ? Cette personne qui s’adressait à lui se retourna enfin pour lui faire face Oui, c’était bien une femme-chevalier. Mais elle avait une étrange armure … bleue et rouge. Elle était très droite dans son découpage, nullement arrondie sur ses épaules ou autres. On aurait presque put croire qu’il s’agissait d’une fausse armure.

« Waram, n’est-ce pas ? Chevalier-pokémon d’argent du Diamat ? Je suis venue te chercher pour l’Antre de la Terre. Tu es prié de me suivre sans quoi, il y a de fortes chances que les rares survivants de cet endroit finissent par rejoindre les autres. »

« Que je vous rejoigne ou non, vous irez sûrement les tuer pour faire disparaître toute accusation à ce sujet, non ? Je vous connais parfaitement. »

« Hum, zut alors, il est plus malin que prévu. On m’avait désigné un adolescent colérique, qui ne réfléchit jamais à ses actes. Mais bon, s’il faut utiliser la force, je n’hésiterais pas alors. Je m’appelle Galanée, femme-chevalier d’argent du Drakkarmin. Mon armure-pokémon s’appelle Yénir. Contrairement à toi, nous savons utiliser nos pouvoirs. »

« Vous faites erreur si vous pensez que je suis incapable de me battre. »

Il avait fait brûler une flamme au-dessus de son poing droit, laissant paraître la belle couleur violette qui émanait de celui-ci. La femme-chevalier, derrière son masque rouge, taillé dans ce qui semblait être de la pierre, le regarda de ses yeux bleus, murmurant :

« Je vois, je vois. Depuis le début, toutes les informations étaient fausses alors. Enfin bon, ce n’était pas pour autant que ça ne va pas être plaisant et distrayant. C’est bien ce que tu comptes faire, n’est-ce pas ? Me distraire hein ? »

« Je ne suis pas là pour m’amuser. Une personne … des personnes m’attendent. »

Il s’était encore une fois trompé dans ses paroles. Où est-ce que Sidoni se trouvait ? Il n’arrivait pas à voir la femme masquée. Aucune trace d’elle, qu’est-ce que ça voulait dire ? Un regard à gauche, un regard à droite mais c’était inutile.

« Delphy ? Où est Sidoni ? Qu’est-ce qu’elle fait ? »

« Elle est déjà en train de téléporter les personnes blessées en sécurité, du moins, celles qui ont une chance de survivre ! Mais toi, laisses-moi m’occuper de Galanée ! »

« Non, tu n’es pas en état de te battre, ne mène pas un combat qui est beaucoup trop dangereux pour toi ! C’est trop risqué et … »

« Je suis l’Oracle, je peux voir le passé et le futur. Je sais déjà ce qui m’attends dans ce combat. Je sais aussi ce qui risque de t’arriver si je te laisses … faire. »

« On s’en fout de tes pouvoirs. L’avenir, c’est toi-même qui te le forge, pas un truc que tu vois dans les feuilles de thé ou le marc de café ! »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Mes pouvoirs ne marchent pas comme ça et … »

« Ne prends pas mes paroles au pied de la lettre non plus. Raaaaaaah ! Mais zut alors, comment je peux me faire écouter si tu ne comprends pas ce que je dis. Bref, Delphy, je me charges de Galanée. Ca ne sera pas trop dur normalement. »

« Humpf, prétentieux. » marmonna Delphy en croisant les bras. Elle était déjà en train de voir par la pensée comment elle pouvait aider Sidoni mais aussi Waram si nécessaire.
La femme-chevalier du Drakkarmin fixa son adversaire, présentant ses bras couverts de pointe rouges alors que l’adolescent étudiait chaque parcelle de cette armure-pokémon. Si c’était aussi une femme-chevalier d’argent, cela devrait être possible à gérer. Mais si d’autres membres de l’Antre de la Terre s’en mêlaient, il n’arriverait pas à la battre. Grumpf, encore une fois, ça allait être du tout ou rien, il en était convaincu.

« Est-ce que tu sembles accepter l’idée que les femmes-chevaliers attaquent en première ? »

« Dans tes rêves ! Dans un combat, pas de favoritisme ! » hurla Waram avant d’ouvrir la bouche, projetant un souffle de flemmes violettes en direction de son adversaire. Celle-ci fit un pas sur le côté pour les éviter, déclarant :

« Il fallait s’en douter, ah … c’est vraiment décevant mais bon. »

« Décevant ? C’est comme ça que tu appelles le fait que j’ai loupé mon attaque, il est vrai que c’est très décevant, je le regretterais presque. Tu sais quoi ? Je vais corriger ça tout de suite, comme ça, ça sera résolu. Tu es prête ? »

« A mon tour plutôt. Je ne vais pas te laisser t’en prendre à moi sans même réagir. »

L’adolescent se mit aussitôt en position de défense, prêt à réceptionner ce que Galanée allait lui préparer. Il n’avait pas confiance du tout en la femme-chevalier qui était son adversaire.

C’est pourquoi il devait jouer tout de suite sur sa force et ne pas hésiter à bourriner complètement sa face. Oui, une façon de pensée très violente mais surtout très efficace ! Cette femme-chevalier n’allait rien comprendre à ce qui allait lui arriver.

« Qu’est-ce que tu attends pour venir m’attaquer ? Je pensais que tu allais me faire. »

« Ne soit donc pas si pressé à t’évanouir, Waram. Et oui, évanouir car je ne dois pas te tuer, ce qui est bien dommage en vue de ton caractère plus qu’impétueux. Tu es un chevalier-pokémon dragon, tu devrais pourtant comprendre qu’il ne faut pas nous provoquer, non ? »

« Je ne fais pas de provocation, juste une simple remarque. Maintenant si tu le prends comme une provocation, tant pis hein ? On ne va pas en faire une maladie. »

« Pfiou ! Mais c’est qu’il amusant ! On y va ! GRAAAAAAAAAA ! »

Hein ? Elle se prend pour une dragonne ou quoi ? L’adolescent au cheveux noirs est déjà prêt à la réceptionner mais contrairement à ce qu’il pensait, elle ne faisait rien pour s’avancer. Elle continuait simplement de l’attaquer à distance, crachant toujours des flammes ou créant alors des lames d’air qu’elle envoyait vers lui.

« Euh … Tu aimes me faire attendre et désirer ? Il faut que je me ramènes ? Car tu es en train de te louper depuis le début, je trouves ça un peu triste, je dois avouer. Si tu as besoin d’aide, tu peux me le dire, je comprendrais hein ? »

Il avait prononcé cela avec une petite pointe d’étonnement en la regardant. BON ! STOP ! Il était là pour attaquer et se défendre en même temps. Il plaça une main sur son front avant de murmurer pour lui-même :

« Sarine, comment sont nos chances ? Est-ce que je peux y arriver ? »

« Très facilement mais bon … pour ça, il faudrait déjà réussir à l’approcher. De même, trop d’arrogance pourrait nous nuire tout autant. »

« Ce n’est pas faux, Sarine. Mais au moins, tu me fais confiance, n’est-ce pas ? »

« Je te fais confiance, Waram. Bien plus depuis notre arrivée ici. Mon existence est liée à la tienne, c’est pourquoi je suis maintenant sûre et certaine. »

« Ah ? Avant, ce n’était pas le cas, hahaha, enfin, je … »

Il s’arrêta de parler, Galanée étant maintenant à sa hauteur, sa main laissant paraître une aura ténébreuse. HEY ! C’était le même genre que lui ! Il fit un pas sur le côté, l’esquivant au bon moment avant que des traces ne se présentent au sol.

« Tu es … exactement comme moi ? Comment ça se fait ? »

« Non, non, n’exagérons pas, je n’ai aucune marge de progrès avec cette armure-pokémon. Alors que toi, tu es encore bien capable d’évoluer … mais pour cela, il va falloir que l’on fasse plus, bien plus … et que tu te laisses capturer. Ce n’est pas le cas ? »

« Comme je l’ai déjà dit, je n’aime pas que l’on me force la main. Que ça soit pour des histoires personnelles ou simplement parce que des types dont j’en ait rien à foutre tentent de me chercher des crosses mais merci d’être venue. »

Il avait dit cela alors qu’il était maintenant à ses côtés. Aussitôt, ses mains vinrent chercher le corps de Galanée pour briser son armure-pokémon. D’ailleurs, celle-ci devait sûrement communiquer de la même méthode que lui avec Sarine.

Pfiou … Concentration, concentration, mais son problème est qu’il n’arrivait pas à rester concentré. Il cherchait toujours du regard Sidoni et Delphy, ainsi que leurs armures-pokémon. Il n’avait pas eut le temps de les voir en armure-pokémon, se demandant à quoi elles ressemblaient ? Un petit message mental vint l’atteindre :

« Ce n’est pas le moment de penser à ça, pervers. »

« Hein que quoi ? Mais mais mais … Je ne pensais pas ainsi. »

« Concentres-toi plutôt sur ce qui se trouve en face. Je vais t’aider à obtenir plus facilement la victoire face à elle. Elle est sûrement la plus dangereuse de cette troupe envoyée. Malgré qu’elle soit aussi qu’une simple femme-chevalier d’argent, elle est supérieure à nous sur beaucoup de points. Difficile de ne pas le remarquer. Bref, tu vas avoir besoin de moi. »

« Je t’écoute, j’espère juste que ça ne va pas me perturber pendant le combat. Je veux éviter d’être blessé. Mais ensuite, quand tout est terminé, il faudra que l’on discute. »

« Comme tu le désires mais après … si je suis encore vivante. »

Tsss ! Il avait bien envie de lui donner une claque par la pensée. Mais ce fût lui qui se chopa une vilaine migraine alors que Galanée cherchait maintenant à le frapper à chaque fois au visage. Elle n’avait rien pour réussir à le mettre réellement en danger ?

« Je pensais sincèrement que tu étais plus forte que ça. C’est donc juste du flan ? »

« Tu peux parer autant de coups que tu le veux, tu vas très vite comprendre que je suis déjà en train de gagner, gringalet. »

Elle avait décidé de continuer à le frapper mais l’adolescent paraît chacun de ses coups. Ah oui ? Rien que ça ? Sincèrement, c’était à peine si elle arrivait à l’égratigner. Il ne devait pas perdre sa concentration et surtout ne pas croire que c’était dans la poche mais sincèrement, si elle ne faisait que ça comme … AH !

« AIE ! Qu’est-ce qui se passe avec mes bras ?! »

« Oh, cela commence déjà à faire effet ? » dit Galanée avant de faire un saut en arrière, sourire derrière son masque rouge. L’adolescent retira le brassard de son armure-pokémon, remarquant les bleus sur son bras droit.

« Comment … mais j’ai toujours paré tes coups ! Et ce n’est pas comme s’ils étaient particulièrement puissants. Qu’est-ce que tu as fait exactement ? »*

« Tout simplement faire que mes frappes passent outre ton armure. Tant que tu es encore en vie, j’imagine que l’antre de la Terre ne m’en voudra pas trop. »

« Ca, tu peux toujours rêver pour que je me laisse faire ! »

Aie aie aie … Ouch ! Il avait l’impression de souffrir à chaque mouvement qu’il faisait. Donc même pour parer les coups, il ne pouvait pas permettre de se faire atteindre. Qu’est-ce qui lui lui restait exactement comme possibilités dans une telle situation ? Car bon, il ne voulait pas paraître pessimiste mais ce n’était clairement pas la joie à l’heure actuelle.

Pfiou … faire passer la douleur, passer outre et se concentrer sur ce qui se trouvait en face de lui. Il prit une profonde respiration, ce n’était qu’un mauvais moment à passer, voilà tout. S’il se concentrait, ça devrait passer outre.


AH PUREE ! Quelque chose venait de se produire dans son cerveau. Comme si la douleur était maintenant totalement absente. Est-ce que c’était Delphy qui venait d’accomplir ça ? Si c’était le cas, elle était tout simplement remarquable !

« Merci du compliment mais ça ne changera pas les blessure sur ton corps. Simplement que tu ne les ressentiras plus, Waram. Fais attention à tes gestes, je tiens à te prévenir. »

« D’accord, d’accord, je vois ce que tu veux dire. Enfin, ce que tu me dis par la pensée, j’ai encore du mal avec ce truc dans mon crâne. C’est étrange et déplaisant. »

« Tu n’as pas à trouver … Hum, fais attention, elle tente de t’abattre par la droite. Un coup dans la nuque, je dirais. »

Ah bon ? Il fit un mouvement pour s’accroupir, esquivant la main tendue de Galanée avant de répondre d’un coup de pied fauché. Le pied frappa dans l’armure de la femme-chevalier, la projetant contre un mur du monastère.

« HEY ! S’il te plaît, ne détruit pas cet endroit ! C’est le lieu où nous vivons tous. »

« Oups, désolé, Delphy, ce n’était vraiment pas voulu. Je te le promets. Pardon. » continua de dire Waram alors que son adversaire se relevait déjà, s’époussetant. Elle n’avait presque rien ressenti ou quoi ? Elle fit un pas en avant puis se stoppa, regardant ses jambes.

« Hum, quelques fourmis dans les jambes. Il semblerait qu’au final, tout ne soit pas si infondé que ça. Cette puissance est bien réelle. Je comprends pourquoi cela les intéresse. »

Peut-être qu’à force de se restreindre pour ne pas le blesser, elle risquait elle-même de se mettre en danger. Il valait alors mieux commencer à se battre sérieusement. Son adversaire était quand même une cible recherchée par son organisation. Rien que pour cela, ça revenait à dire qu’il avait quelque chose d’unique et qu’il ne devait pas être pris à la légère.

« Je tiens à m’excuser. Il semblerait que je t’ai très mal jugé. Par ma faute, je t’ai considéré comme inférieur mais je ne répéterais pas cette erreur. En tant que femme-chevalier dragonne, il est hors de question que je relèves pas ce combat. Battons-nous jusqu’à la mort … ou presque, d’accord ? Pour un adolescent, tu es très plaisant. »

Comment est-ce qu’il devait prendre cette remarque ? Il n’en savait trop rien mais ce n’était normalement pas déplaisant. Pfiou … Pfiou … prendre une profonde respiration et ensuite se concentrer, c’était le mieux à faire, oui.
Donc … Maintenant, elle allait être sérieuse alors que lui l’était depuis le début. Ca voulait dire que c’était le moment où il allait sérieusement en baver ? Il aurait préféré que ça ne soit pas le cas mais puisqu’il en était ainsi, il allait devoir se donner encore plus à fond.

Chapitre 24 : Pour le récupérer

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Pour le récupérer

« Humpf … C’est pour bientôt en fin de compte. Bientôt, je vais partir. »

Il avait dit cela avec une petite pointe de tristesse dans la voix. Difficile d’ignorer que cela l’affectait mais bon, c’était ainsi et pas autrement. Il plaça une main sur son front, étant assis sur un banc pour se reposer. Sarine était à ses côtés, le regardant avec insistance.

« Tu n’as pas l’air heureux de partir, c’est moi ou … »

« Ce n’est pas toi. J’ai l’impression que j’ai oublié quelque chose. Enfin, que je ne fais pas ce que j’aurais dût faire, ça me dérange tellement. »

« Mais pourquoi est-ce que cela te dérange ? Tu as une explication ? Une raison à ça ? »

« Pas du tout justement ! Je sais pas pourquoi, Sarine. Tu crois que … j’ai juste envie … »

« Continuer à t’entraîner avec les autres, c’est ça ? C’est une belle chose. Mais tu as une personne qui t’attends en particulier à l’école de Gliros. »

Elle avait raison, totalement raison. C’était pour cette personne qu’il voulait revenir là-bas. Mais il n’était pas sûr de la marche à suivre. Il poussa un léger soupir dépité avant de mettre une main sur sa bouche. Il était fatigué … sans même savoir pourquoi. Ah si, peut-être le moral. Il était épuisé moralement.

« Je veux juste rentrer à la maison, je crois. »

« La maison ? Tu considères Gliros comme ta maison maintenant ? » demanda Sarine alors qu’il hochait la tête sans prendre la parole. C’est ça, il considérait cet endroit comme sa maison. Sauf qu’il ne voulait pas l’avouer.

… … … Pourquoi est-ce que tout était aussi compliqué ? Ah … Peut-être qu’en parlant avec les autres personnes, il aurait une réponse ? Non, c’était ridicule de penser comme ça. Ah … Juste que tout soit fini, ça serait mieux, tout simplement.

« Je commence à me ramollir, Sarine, je n’aime pas ça. Il va falloir que je devienne bien plus incisif voire méchant même. »

« Tu n’as pas besoin de l’être et surtout pas de t’y forcer, c’est très simple, compris ? » dit l’armure-pokémon en émettant un double grognement de mécontentement. « Essaie de rester toi-même, ça sera déjà énorme, je trouve. »

« D’accord, d’accord, je vais plutôt aller m’entraîner avec Arnand. Ça sera mieux que de me tourner les pouces à ne rien faire ici. »

« Je ne sais pas si ça serait une bonne idée mais pourquoi pas ? Bonne chance, Waram ! »

L’armure-pokémon sauta du banc, se mettant en route pour le suivre tandis qu’il se dirigeait vers Arnand. Ah oui, les trois hommes étaient présents. Et visiblement, ils l’attendaient. C’était aujourd’hui ? Avant qu’il ne parte définitivement de ce monastère ?

« Est-ce que tu es prêt, Waram ? On ne te ménagera pas, je tiens à le signaler. »

« Oui oui, je n’en demandais pas tant, vous savez ? Mais puisqu’il en est ainsi, je peux utiliser une armure-pokémon pour me défendre ? Ou non ? »

« On va plutôt aller vers le « ou non » hein ? On tient quand même à nos vies, question d’importance. On en a toujours besoin, vous en dites quoi ? »

« Que ça ne me semble pas une mauvaise idée que de garder ma vie intacte. Mais ce n’est pas pour cette raison que je ne vais pas te cogner plus fort que les autres jours ! »

« Ohlala, qu’est-ce que j’en tremble. Bon, tu viens, Waram ? T’es peut-être plus jeune que nous mais on va pas te ménager. On va plutôt te faire déménager à coup de pied dans le derrière et coup de poing dans la face ! »

ARF ! L’adolescent aux cheveux noirs s’esclaffa, visiblement étonné par les propos de Rolar. Ah bon ? Puisqu’il en était ainsi, il n’allait pas se priver pour le cibler en premier, tiens ! Ca lui apprendra à faire le malin ! Waram se jeta dans la bataille, Sarine poussant un soupir avant qu’une voix féminine ne dise tout doucement :

« Ah les hommes. S’ils n’étaient pas là, il faudrait les inventer, tu ne trouves pas ? »

« Au moins, pour une fois, Waram est dans une bagarre générale mais non pas pour de mauvaises raisons. Encore que se frapper comme ça, je ne sais pas si on peut dire que ça en est une bonne non plus. »

« Ah ça … Ce sont les mâles virils ! » s’exclama Sidoni avec joie derrière son masque, venant s’asseoir à côté de l’armure-pokémon.

« Des mâles virils … on dirait juste une bande de singes en train de se battre pour une banane. » murmura une seconde voix, Delphy restant debout néanmoins.

« Je crois que cela serait insultant pour les singes. Mais au moins, Waram semble s’amuser avec eux. Cela lui fait du bien. Avec les dernières nouvelles, il a besoin de penser à autre chose, c’est donc … très bon … qu’il ait ça en tête. »

« Ah bon ? Je ne sais pas trop mais si c’est une bonne chose, on ne va pas s’en plaindre. Il ne faut jamais s’en priver, même. » dit Sidoni, rigolant tandis que son armure-pokémon venait se placer à côté d’elle, prenant finalement la parole :

« Le billet pour l’avion de Waram a été pris. Le départ sera ce week-end. »

« Ce n’était pas trop fatiguant de se téléporter sans cesse jusqu’à la ville avec un aéroport le plus proche ? Ca doit être à une bonne centaine de kilomètres du monastère. Tu as bien mérité de te reposer, va. Je comprendrais que tu préfères qu’on te laisse tranquille. »

« Je vais aller prendre un peu de repos, oui. Mais … j’ai eut une mauvaise impression lorsque j’ai été récupérer ce ticket. J’ai l’impression qu’une tempête se prépare. Est-ce que vous êtes au courant, Oracle ? » demanda l’armure-pokémon du Sidérella en se tournant vers elle.

« Une simple prémonition, rien de concret. Mais je l’ai déjà prévenue. »

« Oh ? Hum, est-ce que je dois aussi me préparer au cas où ? » demanda Sidoni avant de se relever, époussetant sa robe pour regarder l’adolescente.

« Par mesure de précaution, il vaut mieux. Je crois que Waram est encore au coeur de ce qui va se dérouler très bientôt. Il sera jusqu’au bout une source d’ennuis. »

« Ne dit pas ça comme ça, c’est très … méchant. Même si tu ne le penses pas de la sorte, il vaut mieux modérer tes propos, d’accord ? »

« Modérer mes paroles, soit … mais Waram reste une source d’ennuis, sans pourtant en être directement responsable. Ce n’est pas lui qui est à l’origine des torts futurs qui vont tomber sur nous. Mais pour le moment, pourquoi ne pas regarder la fin du combat ? »

Elle proposait cela à Sidoni, celle-ci étant déjà prête à partir pour se préparer. Oh, si l’Oracle le décidait ainsi, ça serait stupide de refuser une telle proposition. Totalement stupide mais bon, elle l’était un peu non ?

« Tu ne l’es pas, malgré ce que tu penses de toi-même. »

« Hey, ne lisez pas dans mes pensées, c’est désobligeant. J’ai un peu de choses personnelles à l’intérieur, oh voyons donc. Si cela continue, je n’aurai plus aucun secret pour vous ! »

L’adolescente-chevalier du Cryptero ne répondit pas à la remarque de Sidoni. Elle n’était pas là pour s’amuser, contrairement à elle. Mais le combat était intéressant, très intéressant. Waram donnait tout ce qu’il avait, n’est-ce pas ? Dans ce combat. Même sans son armure-pokémon, il combattait comme un beau diable.

« C’est impressionnant de voir une tele volonté chez un adolescent. Qu’est-ce qui le pousse à combattre avec autant d’entrain ? »

« L’envie d’oublier les histoires du passé. Cette chose que vous avez repérée en lui le trouble énormément. Il donne l’impression qu’il peut disparaître d’un jour ou l’autre. »

« Tellement ? Pourtant, il n’a aucune maladie mortelle ou autre. Cette chose en lui ne lui veut pas foncièrement du mal d’après les premières discussions avec elle. »

« On ne peut pas savoir, on peut que juste se méfier. » murmura Sidoni avant que Sarine ne vienne dire calmement :

« En un sens, c’est une bonne chose. Il a envie de corriger toutes ses erreurs avant qu’il ne soit trop tard. S’il comprend le souci et qu’il tente de réparer ses idioties, je suis tout à fait pour cette rétrospection personnelle. »

« AAAAAAH ! Et zut ! C’est fichu pour moi ! Trop de poings pour trop peu de pieds ! » s’exclama Persio avant de tomber au sol, haletant.

« Plus que deux, c’est qui le suivant ? Ne vous en faites pas, je cognerais tout le monde. »

L’adolescent était partageur. C’était un nouvel homme ! Du moins, c’est ce qu’il aurait faire croire pendant ce combat. Donner plutôt que recevoir, c’était une belle leçon de vie, n’est-ce pas ? Le garçon aux cheveux noirs émit un profond soupir avant de faire un saut en arrière :

« Deux contre un maintenant, c’est bien ça ? »

« Ahlala, la vantardise te perdra, Waram. Il valait mieux se taire et plutôt patienter que la victoire soit tienne, hahahaha ! »

Et voilà qu’Arnand se moquait de lui maintenant.Pfff ! C’est vrai qu’il avait été un peu trop prétentieux. Hum, deux contre un ? Déjà qu’il perdait généralement contre Arnand alors contre lui et son frère, il ne valait mieux pas espérer obtenir la victoire. Il allait devoir renforcer sa défense et attendre le bon moment avant …

« Hey ! Je peux savoir ce que tu fais, Arnand ? »

Rolar s’était exprimé alors qu’Arnand avait essayé de le frapper d’un coup de pied qu’il para d’un mouvement de la main. Arnand fit un saut en arrière ,mettant de la distance entre lui, Rolar et Waram avant de répondre avec amusement :

« Un peu de sérieux, tu ne pensais quand même que ça allait se passer comme ça, hein ? Tu crois que je n’avais pas vu le poing que tu préparais pour moi dès que j’aurais commencé à attaquer Waram ? Allons bon… »

« Une bataille royale est une bataille royale. Au moins, si ça peut rassurer Waram, il était déjà sur le point de trembler rien qu’à cette annonce de nous deux contre lui. »

« N’exagérez pas non plus, je ne suis pas prêt de me laisser faire par vous. Et puis quoi encore ? Je suis sûr et certain que … Non. C’est une bataille royale. »

Il avait compris la leçon la première fois ,il n’allait pas reproduire cette erreur. Les trois hommes se regardèrent en chiens de faïence avant que Waram ne soit le premier à faire un mouvement en direction d’Arnand. Presqu’aussitôt, Rolar chercha à faire de même mais aussitôt lorsque Rolar arriva pour frapper Arnand, Waram changea de cible pour le percuter de son poing en pleine poitrine, le projetant en arrière.

« Wo … Wooooooow … Bordeeeeeeel ! J’ai du mal à respirer ! Aaaaaaah ! »

« Tu n’y as pas été de main morte, Waram. Mais bon, tu voulais tant que ça une finale entre toi et moi, c’est ça ? Ne t’en fait pas, je ne vais pas ménager mes coups, rien que pour toi. »

« Je n’en demandais pas tant que ça mais bon, si c’est proposé aussi gentiment. »


Pfiou, c’était un combat épuisant. Il ne le remarquait que maintenant mais c’était à peine s’il avait le temps de souffler. Son adversaire était tenace et ne lui laissait aucune chance de gagner quelques précieuses secondaires. Il fallait s’en douter : Arnand comme ses frères étaient des adversaires redoutables. Sans eux, ça allait être moins drôle.

« Tu as l’air triste, tu as une explication à cela, Waram ? Comment cela se fait-il ? »

« Non non, je ne suis pas triste … mais je vais tout donner. Au cas où, vous sortirez parfois du monastère ou non ? Ou vous êtes forcés d’y vivre ? »

« Ah ça, on peut le quitter hein ? L’Oracle aussi hein ? Je crois que tu lui as tapé dans … »

« L’oeil que je peux te rendre facilement aveugle, Arnand. J’observe ce combat depuis le début, il vaut mieux alors pour vous deux que vous le terminiez très rapidement, d’accord ? »

« Ooooooh, je ne savais pas qu’elle était là. Et visiblement, on a d’autres spectateurs, Waram. Je crois qu’il va falloir arrêter de se battre. »

Hein ? S’il y avait des spectateurs, pourquoi est-ce qu’ils … L’homme le prit par le bras, le soulevant au-dessus de lui avant de faire un long saut sur le côté. Hey ! Qu’est-ce qui se passait ? Et pourquoi y avait un pieu de terre là où ils se trouvaient auparavant ?

« Ils sont arrivés bien plus tôt que prévu. QUE TOUS SE PREPARENT ! »

Delphy avait hurlé mais pourtant, aucun cri. Simplement un message mental pour tous, même pour lui. Encore sonné par tout ça, il chercha dans le regard d’Arnand ce qui se passait. Celui-ci le déposa au sol avant de soupirer :

« Ah, on s’en doutait que cela arriverait un jour mais aussi vite ? Ils exagèrent franchement. »

« De qui ? De quoi ? Qu’est-ce qui se passe ici ? Je ne comprends pas du tout ! »

« L’Antre de la Terre est venu te récupérer, Waram. Aussi simple que ça. Tu n’es plus dans l’école de Gliros, donc tu n’es plus sous la protection de cette dernière. »

« Mais pourquoi ? Déjà en Afrique, ils étaient là … mais encore maintenant, j’ai quoi qui les intéresse tant que ça ? Qu’est-ce qu’ils … »

« J’ai l’impression qu’ils sont au courant de ce que tu as en toi. Je ne sais pas comment ils ont fait mais on ne peut pas … enfin bon. Viens plutôt, on va te mettre à l’abri. »

« Vous plaisantez hein ? J’ai une armure-pokémon contrairement à vous, je suis capable de me défendre moi-même ! Mais d’où est-ce que l’attaque provient ?! »

« Des montagnes. Ils ne sont pas encore arrivés mais ils nous envoient ça pour nous prévenir. Ils sont plus que vaniteux et prétentieux, ça leur perdra. »

Delphy était venue jusqu’à Waram et Arnand, regardant les deux personnes longuement. Puis finalement, elle leur demanda de bien vouloir la suivre alors que Waram cherchait à voir ce qu’ils allaient faire maintenant tous ensemble.

« Tout le monde a été prévenu. Ce ne sont que beaucoup de chevaliers-pokémon de bronze et quelques chevaliers-pokémon d’argent mais qu’importe, cela devrait être suffisant pour les repousser. De même, ceux qui n’ont pas encore d’armure-pokémon ne sont pas pourtant démunis. Ils vont avoir une mauvaise surprise, très mauvaise surprise. » déclara Sidoni au loin, étant à côté d’une double porte déjà entrouverte.

Dans la pièce, il y avait bien une cinquantaine de personnes, rien que ça. C’était tous des chevaliers-pokémon ? Vrai que toutes les femmes étaient masquées mais il ne s’était jamais réellement posé la question avant aujourd’hui.

« Est-ce que ça sera suffisant ? On en sait trop rien, je vous le demandes alors. »

« Ca le sera … j’espère, ça dépendra de ce qu’ils nous ont envoyé en face. Comme je ne sais pas à quoi m’attendre de leur part, que je ne peux pas juger de leur force sur le moment, il vaut mieux rester très prudent et sur nos gardes. »

Delphy était en quelque sorte la cheffe du monastère, avec son statut d’Oracle, c’est bien ça ? L’adolescent aux cheveux bruns était là, en train de l’écouter, comme tous les autres qui étaient présents en ce lieu. Tous ne faisaient qu’opiner de la tête à ses paroles.

« Nous allons demander aux chevaliers-pokémon adeptes des défenses de bien vouloir se préparer à réceptionner d’autres assauts jusqu’à ce qu’ils finissent par se retrouver jusqu’à nous. Lorsque ça sera le cas, n’hésitez pas à tout donner. »

« Et moi, qu’est-ce que je vais faire, Delphy ? Je ne peux pas rester là, sans aider. »

« Malheureusement, c’est toi qu’ils recherchent, il n’y a aucun doute à ce sujet. Mais nous ne te laisserons pas tomber entre leurs griffes. Tu vas rester dans cet endroit, entouré par Arnand et ses frères pendant que nous allons régler toute cette histoire. »

« HEY ! Mais je peux me battre ! Je suis même plus fort que quiconque avec mon armure-pokémon ! Je peux largement vous épauler ! »

« Ne soit pas aussi vantard … même si nous savons dans le fond que tu dis la vérité. Mais elle nous a demandé de t’aider et te protéger. »

« Oui mais c’est pas pour ça que je dois rester là. Je peux vous épauler ! »

« Assez, ce n’est pas le sujet. Oh, je vais laisser Timber aussi à tes côtés, par mesure de précaution. Je pense que ça sera suffisant, normalement. »

L’ours bleu ? Vraiment ? Il émit un grognement mais il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait par là. Être sûr qu’il était en sécurité. Un carré se forma autour de lui, les trois hommes étant en position en même temps que Timber, l’ours bleu du Tibet émettant un grognement de mécontentement.

« Timber, ne t’en fais pas, je reviens bientôt. Vous autres, allons-y. Nous allons leur réserver un accueil dont ils se rappelleront toute leurs vies, pour le peu qu’il reste de ces dernières. » termina d’annoncer Delphy. Ah oui, elle était pas aussi sage et pure qu’il ne le croyait. « Je ne le suis pas, Waram. Non pas quand on touche à mes protégés. Et je suis bien loin d’être la plus terrifiante à ce sujet. Une certaine directrice est horrible. »

« Euh, je préfère ne pas savoir de quelle directrice on parle. J’ai bien une idée de la personn mais même si elle est très puissante, je ne crois pas qu’elle puisse agir ou parler comme toi, Delphy. Mais bon, je restes en position, il n’y a aucun problème. »

Y en avait un majeur mais ça, même s’il parlait, on ne lui laisserait pas l’occasion de le dire. Il regarda tout simplement l’adolescente masquée. Delphy … Grumpf. Il aurait préféré autre chose que de rester là, les bras croisés, à attendre que tout ça se passe comme si de rien n’était. Sincèrement, c’était n’importe quoi.

« Faites attention à vous tous. Si je sens que ça dégénère, je … »

« Il n’y en aura pas besoin. Tu n’es pas ici par erreur. » coupa Sidoni tout en souriant sous son masque. « On va te montrer de quel bois on se chauffe dans ce monastère ! »

C’était justement ça le problème. Il savait que l’Antre de la Terre avait des méthodes très radicales, beaucoup trop, cela pouvant mener à la mort en face.

Chapitre 23 : Faire la paix

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Faire la paix

« Waram, comment est-ce que tu te sens ? »

« Pas en super forme, j’ai l’impression qu’un troupeau de bisons m’a martelé le crâne pendant que je dormais. Qu’est-ce que vous avez fait exactement ? Je peux savoir ? »

« Rien de bien spécial dans le fond, rien du tout même. Pas de quoi te déranger, loin de là. »

« Ahem, Sarine, j’aimerai avoir plus d’explications qu’un vague : Rien de bien grave. »

Il avait regardé l’armure-pokemon en fronçant les sourcils. Il voulait une réponse et plus que de simples paroles comme ça. Mais elle n’était visiblement pas prête à lui en donner, ce qui n’était clairement pas fait pour lui faire plaisir.

« Ah … De toute façon, il vaut mieux que je demande à l’autre folle et l’Oracle ce qu’il en est exactement. Mais où est-ce qu’elles sont ? »

« Parties se reposer. Elles en avaient bien besoin visiblement. Tu leur demanderas la prochaine fois, Waram. Dans quelques heures, quoi. »

Grumpf, attendre quelques heures, ça ne lui convenait qu’à moitié mais il ne pouvait pas trp donner son avis. Il poussa un profond soupir avant de s’asseoir sur son lit de fortune. C’était fini néanmoins ? Est-ce qu’elle pouvait lui dire ça ?

« De ce que j’en sais, je ne crois pas qu’il y ait besoin de continuer. Tout ce que je peux te dire, Waram, c’est que ce n’était pas une partie de plaisir. »

« Si tu en sais plus que tu ne veux le faire croire, pourquoi est-ce que tu ne me le dis pas plutôt ? Qu’est-ce qui cloche à ce point ? Y a eut un gros problème ou quoi ? Je n’aime pas du tout que l’on me cache la vérité alors s’il te plaît … dis-moi tout. »

« Je ne saurais pas correctement l’expliquer. Essaies alors de patienter un petit peu, s’il te plaît. Ca sera mieux pour tous et toutes. » répondit calmement Sarine.

Oui et ? A partir de là ? Qu’est-ce qu’il allait faire pendant quelques heures ? Se tourner les pouces ? Il regarda droit devant lui, se grattant la joue avec un air un peu confus. Oui mais bon, ce n’était pas vraiment ce dont il était motivé.

« Bon, puisqu’il en est ainsi, je ne vais pas me prendre la tête pour de telles idioties. »

« Ce ne sont pas des bêtises, Waram. Mais dans une telle situation, il vaut mieux que tout soit bien décrit et détaillé. Mais bon, pas maintenant, Waram, ce n’est pas le bon moment. »

« Je le sais, je le sais pfff … Pas besoin de me le répéter, j’ai compris la première fois. »

« Alors, prends ton mal en patience, ça sera bientôt résolu. »

Grumpf. Il croisa les bras, très mécontent, il avait presque retrouvé son aspect grincheux d’avant son arrivée mais quelque chose avait changé mais quoi ? Il n’en savait rien.

Les heures passèrent mais il n’était pas sorti de la chambre. Il avait préféré ne pas prendre de risque en s’entraînant. Le plus important restait tout simplement de patienter. Ce fut en entendant quelques coups à la porte qu’il se redressa dans le lit.

« Qui est-ce ? SI c’est pour me déranger, je tiens à prévenir que c’est pas le bon moment. »

« C’est nous, Waram. Delphy et Sidoni. Est-ce que nous pouvons rentrer ? »

« Vous le pouvez, je ne vais pas vous en empêcher alors que je suis dans votre monastère, hein ? Ca serait complètement stupide de ma part. »

La porte s’ouvrit, laissant place à l’adolescent et à la femme, toutes les deux masquées, comme d’habitude. Elles semblaient épuisées … vraiment épuisées. Mais pour quelle raison ? Qu’est-ce qui avait réussi à les mettre dans cet état ?

« Vous êtes sûres … que tout va bien ? Vous en donnez pas vraiment l’impression. »

« Nous pourrions aller mieux mais ce n’est pas totalement un souci. Nous allons plutôt nous concentrer sur ton cas. Je pense que tu veux plus de détails, n’est-ce pas ? »

« Oui, du genre, ce qui est en moi, pourquoi est-ce que je me comportes comme ça, toutes ces choses. Est-ce que c’est naturel que je m’emporte pour rien ? »

« Ah, pour ce dernier point, je peux te confirmer que c’est bien issu de toi. Tu continueras à insulter et t’énerver pour un oui et pour un non. »

« Me voilà rassuré. Je serais toujours quelqu’un de détesté, pfiou. Tant mieux non ? »

« Mais peut-être que tout peut s’arranger … si tu comprends les raisons qui te poussent à être détesté par tout le monde ? Mais avant, nous allons te raconter dans l’ordre tout ce qui se passe, ça sera bien mieux que te faire attendre inutilement. »

« Attendre inutilement … bon … restons concentrés et dites-moi au lieu, ça sera mieux. »

Il avait poussé un profond soupir, signe d’une fatigue certaine mais pas physique. Juste qu’ils continuaient de tergiverser pour pas grand-chose. Et finalement, elles commencèrent à parler, toutes les deux. Elles parlaient, parlaient, parlaient, racontant au sujet de cette voix en lui, cette chose intrigante. Mais aussi de ce village. Lorsqu’elles lui posèrent la question, il cligna des yeux, disant :

« Euh … Sincèrement, entre nous, j’en ait strictement aucune idée, si vous voulez tout savoir. Je ne vois même pas de quoi vous parlez. »

« Tu en es sûre et certain ? Car il semblerait pourtant que ça soit ton village natal. Tu n’as aucun souvenir de ton passé ? Sarine, pareil ? »

« Pas le moins du monde. J’ai retrouvé Waram abandonné dans des ruines mais à part ça, je sais pas du tout ce qui s’est passé donc bon … je ne peux pas vous aider. Mais donc, Waram vivait dans un village ? Et plutôt impressionnant ? »

« A peu de choses près, c’est exact. C’est ainsi que Waram vivait. »

« Et y a aussi une créature féminine qui vous parle en moi ? Elle a quelle vois ? A quoi est-ce qu’elle ressemble exactement ? Vous avez une idée ? »

« A part des yeux rouges mais aussi des capacités liées aux dragons, on ne sait rien de plus, Waram. Mais il y a aussi un dernier détail. »

Un dernier détail ? Comment ça ? Il regarda les deux femmes-chevalier, attendant une réponse qui n’arriva pas de suite. Il y avait quelque chose de … singulier pour ce détail ? Elles s’observèrent pendant quelques secondes avant de dire :

« Il vaut mieux pour toi que tu sois mis au courant le plus tôt possible, j’imagine, Waram. Cela concerne Sanphinoa. Nous avons vu … en toi aussi. »

Hum ? Comment ça ? Pourquoi ce ton aussi sérieux ? Il s’était déjà apprêté à hurler et à crier mais rien ne sortit de ses lèvres. Delphy posa ses yeux sur le visage de Waram, reprenant d’une voix qui se voulait calme et neutre :

« Il faut que tu fasses la paix avec elle. Tes paroles à son encontre furent très graves. Surtout envers une adolescente aussi timide qu’elle. Au fond de toi, tu connaissais la raison de cette dispute depuis le début mais tu n’as jamais voulu le croire. Résultat : vous vous êtes fâchés. Maintenant, dans ton coeur, tu as envie qu’elle te pardonne et que vous puissiez retrouver la même ambiance qu’auparavant. Mais pas seulement elle, n’est-ce pas ? »

« Grumpf … peut-être que oui en fin de compte. »

Il avait détourné la tête pour ne pas regarder directement les autres personnes présentes en ce lieu. Même Sarine n’avait pas le droit d’observer son visage alors qu’il marmonnait :

« Ca sera mieux. J’ai l’habitude de laisser une mauvaise ambiance, je le sais mais … »

« Ce n’est pas ça le problème, Waram. Ce n’est pas cela du tout … mais tant mieux, tu montres que tu as grandi dans toute cette histoire. »

« Ce n’est pas une question d’avoir grandit ou non ! Pas du tout ! Enfin bon … je veux dire … je trouve ça juste … comment je peux dire … »

« Ne dit rien alors. Profites des prochains jours dans le monastère et ensuite, je te téléporterais hors de cet endroit et nous te raccompagnerons à l’aéroport. Je vais devoir la contacter. »

« HEU ! Non ! Pas besoin de contacter la principale. Elle n’a pas à être au courant que c’est fini, non mais … je veux dire, ça la concerne pas, et puis quoi encore. »

« Il le faut pourtant. Mais je ne suis pas obligée de lui donner les derniers détails, Waram, si cela te dérange tant que ça. Je peux néanmoins, je dois plutôt, lui parler de ce qui se trouve en toi. Au moins, les mesures de précaution seront prises. »

« Est-ce que … je reste quelqu’un de très dangereux ? » demanda faiblement l’adolescent.

« C’est exact mais ce n’est pas pour cela que tu es quelqu »un à qui on ne doit pas se lier. Pour ma part, je pense qu’il va juste te falloir de l’entraînement pour mieux contrôler ses pulsions. Mais surtout que tu cesses de rejeter ce que tu es et ce que tu ressens. »

« Je n’aime pas ressentir des choses que je ne devrais pas ressentir. »

« Pourquoi est-ce que tu dis ça exactement ? En quoi est-ce si dérangeant ? »

« Ce n’est pas une question que ça me dérange ou autre ! Ce n’est pas ça … enfin non … » marmonna faiblement l’adolescent aux cheveux noirs. Et zut ! Il voulait être un peu tranquille. Il avait obtenu ses réponses non ? Donc y avait pas besoin de rester auprès de lui. Qu’on le laisse tranquille plutôt.

« Fais comme tu le désires, Waram. Mais saches que ce n’est pas en rejetant que tu pourras avancer … que ce n’est pas en rejetant que tu progresseras. Il faut que tu acceptes. »

« J’accepterai tout ce qu’il faut tant que l’on me laisse tranquille ! Laissez-moi ! C’est bon, je crois que j’ai compris la première fois, y a pas besoin de plus hein ? Pfff ! »

Il avait encore une fois marmonné tout ça, visiblement très mécontent de la tournure des événements. Les deux femmes quittèrent enfin la chambre alors qu’il plaçait une main sur le crâne gauche de Sarine, le caressant doucement. Il chuchota :

« C’est juste n’importe quoi ce qui m’arrive, Sarine. Tu n’es pas d’accord ? Juste … n’importe quoi. Je ferais la paix avec Sanphinoa … et les autres. »

« Je suis tellement soulagée de t’entendre dire ça, Waram. Tellement … »

« A ce point ? Je veux dire, ça allait sûrement arriver un jour ou l’autre, je ne vois pas pourquoi tu réagis de cette manière, Sarine. »

« Justement, car rien n’était sûr à ce sujet. Tu es Waram, une vraie tête de mule. Tu ne veux pas déjà travailler sur les paroles que tu vas dire à Sanphinoa ? »

« HEIIIIIIIIIN ? Comment ça ? Travailler mes paroles ? Je vais juste dire pardon et zou … non ? C’est pas comme ça que ça se passe ? »

« Pas le moins du monde. Tu vas juste dire pardon ? Mais pardon pour quelle raison ? Pardon à quel sujet ? Est-ce que tu vas dire que tu es fautif ? Est-ce que tu vas corriger tes paroles et dire qu’elle est belle intérieurement ? Que tu apprécies sa compagnie ? »

« HEY HEY HEY ! Je vais pas lui dire tout ça non plus ! Je vais juste m’excuser, je trouve que c’est déjà pas mal, non ? Tu ne crois pas ? »

« Grumpf. Vraiment … je dirais juste grumpf. Je ne suis pas motivé à ça. »

« Viens, on va faire croire que je suis Sanphinoa, d’accord ? Alors, tout d’abord, disons qu’elle t’attends au port, voilà ce que devrais être sa réaction : « WARAAAAAAAAAM ! Tu es enfin de retour ! Tu en as mis du temps, c’était bien au Tibet ? » »

« Hein mais euh … hey, je suis pas prêt mentalement ! »

Surtout que Sarine avait dit exactement ce qu’il attendait de Sanphinoa. Vraiment, il avait presque reconnu sa voix quand elle venait de se faire passer pour elle. La ressemblance était assez remarquable. Il bafouilla :

« Euh je vais bien moi … enfin, c’était chiant et ennuyeux le Tibet. »

« Tu veux pas plutôt tout me raconter en chemin ? Oh Sarine, tu es là aussi ? Waram n’a pas été trop méchant avec les personnes là-bas ? »

« HEY ! Je ne suis pas méchant parce que je le veux, Sanphinoa ! Tu te ca… »

Il s’arrêta dans ses propos, regardant Sarine. Non. Ils allaient arrêter là dès maintenant. Il avait l’impression d’être encore plus ridicule que d’habitude. Sauf qu’il chuchota :

« Euh Sanphinoa, est-ce que toi et moi … on peut parler, tous les deux ? »

« Bien sûr, Waram. C’est ce que nous faisons à l’heure actuelle, non ? »

« Non, non ! Je veux dire … Et merde ! C’est nul ! » s’égosilla l’adolescent aux cheveux noirs avant de frapper contre le coussin. C’était nul et chiant ! Et ennuyeux et ! Et nul ! Vraiment nul ! Il ne faisait que se rendre complètement ridicule par rapport à tout ça.

« On va arrêter là, Sarine. Je préfère. »

« Comme tu le désires, Waram. J’ai l’impression que tu te débrouillais parfaitement, du moins à mes yeux. Je ne comprends pas pourquoi cela te déranges tant que ça. »

« On peut pas reproduire exactement une scène qui ne s’est pas encore produite. Ca dépend des événements, de l’humeur, de toutes ces choses. »

« Correct. » répondit Sarine. Bon, la raison était plus que valide à ses yeux. C’est pourquoi elle l’acceptait. Elle hocha la tête positivement, comme pour lui signaler qu’ils allaient être tranquilles tous les deux. « Bon ben … Si tu veux, tu n’auras qu’à aller t’entraîner non ? »

« Et aller les rassurer car ils ne doivent pas l’être avec toute cette histoire. Même si j’imagine qu’ils ne sont pas au courant exactement de la situation actuelle. »

« Tu leurs raconteras tous les détails que tu tu veux, Waram. Peut-être pas tout décrire car sinon, ils risqueraient d’avoir peur de toi. »

« S’ils ont peur de moi, c’est qu’ils ne sont pas dignes d’intérêt. Je ne verrais pas pourquoi je perdrais mon temps avec eux alors. »

« Si tu le dis, Waram, mais ce n’est peut-être pas aussi simple que ça, tu ne crois pas ? » répondit Sarine une nouvelle fois alors qu’il haussait les épaules. Il s’écroula en suite en arrière, sur son lit, baillant légèrement. Il n’avait pas sommeil mais en même temps, il restait plus que fatigué. Sûrement le contrecoup de toute cette histoire.

« J’en sais rien du tout ! J’ai jamais fait tout ça, moi ! C’est pourtant pas compliqué à comprendre non ? Je ne sais pas comment je dois agir par rapport aux femmes ! »

« Tu verras, c’est très … j’allais dire simple mais en fait non, nous sommes très compliquées. Oh que oui, tu n’as pas fini d’en baver. »

« Me voici maintenant complètement rassuré par tes propos, merci Sarine. Grâce à toi, j’imagine que je dormirais la conscience tranquille ce soir. »

« Oh si ce n’était que ça, hein ? Mais nous savons aussi bien l’un que l’autre que ce n’est pas ainsi. Mais bon … Allez, debout ! Hop hop ! On va aller voir les « mâles ». »

« Pour aller m’entraîner avec eux et penser à autre chose, ça me semble bien comme choix. Ça me semble être une très bonne idée, oui. »

Il quitta la chambre, se donnant des petites claques sur les joues. Il devait retrouver la force ! Bon, il n’allait pas se battre aussi bien qu’auparavant mais il devait quand même se concentrer plutôt que de perdre son temps.

« Oh ? Te voilà donc ? Tu n’es pas sorti ou presque depuis deux jours. Comment ça va ? »

« J’ai une petite forme, rien de plus. Mais … je devrais être capable de m’entraîner. Si vous voulez bien vous entraîner avec moi, bien entendu. »

« Pas de soucis, on va commencer doucement pour réchauffer tes muscles. »

Hein quoi ? Arnand ne disait rien du tout au sujet de son absence ? Il ne cherchait pas à se renseigner ? Ben pourquoi pas ? Enfin, c’était étrange mais il n’allait pas lui parler de ça s’il ne se sentait pas motivé, il n’était pas ainsi.

L’homme se mit en position de défense, l’invitant à amorcer les premières attaques. Waram commença à courir presqu’aussitôt, donnant plusieurs coups de pied et poing. Allez hop hop ! Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression que c’était sans effet ?

« Tu pourrais pousser quelques cris, Arnand ? »

« Oh ? Du genre ? AIE ! OUILLE ! Mais arrêtes, tu me fais mal ? Mais pourquoi est-ce que tu tapes aussi fort ? Mais heyyyyyyy ! Tu peux stopper ça ? »

« Oui, exactement, ça serait parfait, si tu veux bien. »

« Hahaha … Non. Je ne vais pas lésigner sur la contre-attaque si tu te sens capable de faire de l’humour comme ça, Waram ! Tu as l’air d’aller bien mieux que je le pensais. Tu voulais nous inquiéter, moi et mes frères, ou quoi ? »

Hein ? Ils étaient frères tous les trois ? Il n’avait jamais remarqué une ressemblance mais maintenant qu’il le disait, c’est vrai que ça coulait de sources. Les trois hommes s’entraînaient quotidiennement et aspiraient à devenir des chevaliers-pokémon liés au combat. A partir de là, oui, ce n’était pas si surprenant que ça.

Bon, au moins, contrairement à ce qu’il pensait, son corps répondait plutôt bien aux différentes attaques d’Arnand. Oh, bien sûr, il ne pouvait pas les esquiver, il ne faisait que les parer mais au moins, il était capable de se battre.

« Je partirais bientôt, je crois. Une semaine au grand maximum. »

« Zut … Je crois qu’on va devoir se faire une bataille royale avec mes frères. Pour savoir qui est le plus fort de nous quatre. Une sorte de cadeau à notre façon. Intéressé ? »

Intéressé ? Bien sûr que oui ! Ca serait un bon cadeau de départ, ça ! Voilà qu’il était encore plus motivé à se battre maintenant même si ce n’était qu’un entraînement.

Chapitre 22 : Dans l’obscurité

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Dans l’obscurité

« Waram ? Mais qu’est-ce qu tu fais là ? Je te cherche partout depuis une demie-heure. »

« Oh ? Sarine ? Coucou, comment est-ce que tu vas, toi ? Tu vas bien ? »

Il avait une petite mine. Elle chercha une explication mais ce ne fut pas difficile à trouver pourquoi il était ainsi. Visiblement, il avait été … salement touché par toute cette histoire avec cette chose en lui. Il était un monstre ? NON !

« Est-ce que tu veux parler ? Ou non ? » demanda Sarine alors qu’elle venait se placer à côté de lui, l’adolescent s’étant caché contre un mur, derrière des buissons dans le monastère, faisant le vide le plus complet dans son crâne.

« Est-ce que tu penses pouvoir arranger la situation, Sarine ? Par rapport à moi ? »

« Je ne sais pas, je n’ai pas essayé, je ne peux pas te dire, je dois t’avouer. Mais il faut que tu crois en toi et au final, tu verras que tu y arriveras ! »

« S’il te plaît, ne parles pas de cette façon, Sarine. On croirait entendre Sanphinoa. Ce sont des paroles parmi les plus absurdes que j’ai put entendre. »

« Pourquoi … penses-tu que tu vas mal, Waram ? Pourquoi ? Ce n’est pas si mauvais que ça non ? Tout peut s’arranger si tu croises les doigts. »

« Je ne croiserais rien car je ne crois en rien, Sarine. Je … veux juste être seul. Cette discussion est vraiment des plus absurdes. »

« Désolée de vouloir te remonter le moral, on ne m’y reprendra plus. »

« Sarine ? Ce n’est pas ce que je veux dire, tu peux rester … s’il te plaît ? »

S’il te plaît ? Il s’excusait envers elle ? Il allait vraiment très mal. Elle plaça ses têtes sur les genoux de Waram avant de fermer ses yeux. Tranquille, elle devait être tranquille, voilà tout. Tout simplement tranquille et apaisée, oui.

« Waram, tout va s’arranger. Elles vont recommencer ce soir, hein ? Et elles trouveront une solution. Tout ira pour le mieux, promis. »

« J’aimerai bien que ça ne soit pas une promesse en l’air mais malheureusement, ça sera le cas. Ne fait pas de promesses qu’il sera impossible de tenir, Sarine, s’il te plaît. »

« Certaines promesses, même si impossibles à réaliser, sont là pour rassurer autrui. C’est ce que je veux faire avec toi. Te rassurer et te permettre alors de penser à autre chose. Waram… »

Elle bougea une nouvelle fois ses têtes, finissant par grimper sur le corps de l’adolescent comme pour l’enlacer de ses pattes. Ses deux têtes se placèrent sur les épaules de Waram, comme pour lui montrer qu’elle était partout autour de lui.

« Waram, tu n’as pas à t’en préoccuper, d’accord ? Je suis là, je ne t’abandonnerais pas. »

« J’aimerai tellement croire en ces paroles … tellement. »

Il finit par fermer les yeux à son tour, plongé dans le sommeil sans sentir que son corps se retrouvait soulevé par des pouvoirs psychiques avant d’être emmené dans la chambre où l’Oracle logeait. Aussitôt, avec le corps de Sarine près du sien, ils formaient un duo attendrissant. Mais l’Oracle comme Sidoni étaient présentes, l’armure-pokémon de la femme-chevalier du Sidérella faisant de même.

« Puisque les deux dorment, côte à côte, nous allons pouvoir vérifier quelque chose. »

« Quoi donc exactement, Delphy ? » demanda Sidoni en regardant l’Oracle.

« J’ai l’impression que son armure-pokémon est mêlée à cette histoire. De plus, ma propre-armure pokémon sera présente pour nous aider, si nécessaire. »

« Tant mieux car je ne me sens pas des plus rassurées maintenant. Mais si nous trouvons des informations concernant Waram, nous les enverrons aussitôt à notre chère principale qui attends avec impatience le retour de son élève. »

« D’après ce qu’elle m’a dit, il semblerait que d’autres personnes attendent son retour et cela de façon assez exagérée. Du moins, l’une d’entre elles. »

« Je suis sûre et certaine de connaître de qui il s’agit. Enfin, pas personnellement. Mais nous y allons ? Où est donc ton armure-pokémon ? Je ne la vois pas. »

L’Oracle fit qu’un simple geste de la tête évasif pour dire de ne pas se mêler de tout ça avant que ses yeux ne deviennent roses, ceux de Sidoné faisant de même. Xaxié se plaça correctement sur le lit, murmurant :

« Je vais me charger de surveiller tout le monde, comme convenu, alors. »

Elle était prête à utiliser ses propres pouvoirs pour extirper les deux femmes-chevaliers si le danger était trop grand et ça … elle était certaine que ça serait le cas. Mais est-ce qu’elles allaient vraiment plonger dans le subconscient de Sarine elles aussi ?

« Faites tout simplement attention à vous, vous faites un jeu très dangereux. »

C’était la seule remarque qu’elle pouvait donner aux deux femmes-pokémon mais celles-ci étaient déjà parties à l’intérieur de l’âme de Waram. Il fallait espérer que tout se passe bien aisément … plus que la dernière fois.

« Est-ce que tu es là … Atlantia ? Je n’entends pas ta voix et je ne te ressens pas. »

« Je le suis … mais par mesure de sécurité, je me dois d’être la plus discrète possible pour éviter que cette chose en Waram ne n’en prenne à moi si je dois intervenir. »

La voilà encore plus rassurée qu’auparavant. L’armure humanoïde poussa un léger soupir de désarroi avant de se mettre correctement en position. Dès les premiers symptômes, elle pénétrerait avec Atlantia pour les délivrer … en espérant rien de dangereux.

« C’est donc ça que tu as vu, Delphy ? »

« Non, pas du tout, c’est étrange. Ce n’est pas le même endroit que la dernière fois. »

Déjà, elles n’étaient pas plongées dans le noir mais elles se retrouvaient dans ce qui semblait être un endroit … presque paradisiaque ? Un bref regarda autour d’elles et elles pouvaient voir des champs de fleurs, des animaux vivants en harmonie avec les humains. Etait-ce une sorte d’endroit utopique ? Comment cela ?

« Est-ce que c’est de là d’où vient Waram ? Je ne m’attendais pas à une telle … scène. »

« Commençons à marcher. J’ai l’impression que nous sommes pas au bout de nos surprises »

« Si tu le dis, Delphy, je ne fais que te suivre, je tiens à te le signaler. » répondit la femme-masquée de noir et de blanc avant de se mettre à marcher au côté de Delphy.

C’est étrange. Rien n’était possible à arrêter. Dans une telle situation, comment est-ce qu’elles pouvaient espérer continuer ? Non, ce n’était pas ça exactement. Hum, tiens, pouquoi est-ce qu’elle était autat perturbée par toute cette histoire ? Peut-être parce que Waram était un cas vraiment spécial et unique ? Et qu’elle ne le remarquait que maintenant ?

« Ne te mets pas martel en tête, Sidoni. Ça n’arrangera en rien la situation, si tu veux tout savoir. Loin de là même. »

« Oui oui, je le sais parfaitement, je le sais parfaitement. Hum … »

Bien entendu, dans les pensées de Waram, nul ne pouvait savoir qu’elles étaient là. Alors pourquoi est-ce qu’elle avait cette impression malsaine d’être … surveillée ? Un bref regard vers Delphy et elle remarqua que la femme aux cheveux noirs aux pointes blanches pensait pareil de son côté. Elles étaient observées.
Où est-ce que Waram se trouvait ? Elle voulait voir ce dernier lorsqu’il n’était encore qu’un enfant. Juste pour se dire à quel point il était adorable sous cette forme. Mais tiens, pourquoi ce village … avait des hommes et des femmes aussi impressionnantes ? Ce n’était pas normal, loin de là. Il y avait autant de monde que ça ? Ils donnaient tous l’impression d’être aptes à devenir des chevaliers-pokémon, rien que ça !

Tout se changea subitement, le village se retrouvant en flammes et en ruines, des cadavres jonchant le sol de tous les côtés. Comment … était-ce possible ? Qui était responsable d’une telle chose ? Quelle force et violence fallait-il avoir pour être capable de détruire cet endroit ? Ce petit paradis sur Terre … n’existait plus dorénavant.

Ce n’était plus que de la poussière. Pourquoi ? Pourquoi avoir fait ça ? Quel être plus que cruel pouvait engendrer une telle destruction ? Des sanglots et des pleurs se firent entendre alors qu’elles se dirigeaient en courant vers leur origine. Un jeune garçon aux cheveux noirs leur tournait le dos, sanglotant et pleurant toutes les larmes de son corps. Il devait à peine avoir cinq ou six ans, c’était si … jeune.

« Je crois que nous venons de trouver Waram, si je ne me trompes pas, Delphy. »

Elle aussi aurait put le signaler mais oui … Elle amorça un mouvement en direction de l’enfant mais aussitôt, les zones d’ombre s’accentuèrent, engloutissant tout autour d’elles. Puis ce fut le même rire que la dernière fois. Un rire féminin … féminin et mauvais, capable de tout ravager sur son passage, rien que ça.

« Fais attention, Sidoni, cette voix est là. On va peut-être enfin apercevoir à qui elle appartient. Mets-toi sur tes gardes, c’est un conseil. »

« Ne t’en fait pas, je sais déjà où elle se trouve et … »

Elle fit un mouvement vers la droite, ses yeux devenant complètement roses avant d’envoyer une vague psychique, balayant dans le vide. Aucune ruine ne bougea mais pourtant, une ombre auréolée d’une aura violette se présenta au beau milieu des ruines.

« Vous n’avez donc pas compris la première fois ? Vous êtes de retour ? Et visiblement accompagnée. C’est vraiment comme ça que vous voulez fini vos vies ? »

« Et si tu sortais de ta cachette, ma mignonne ? Désolée, je ne suis pas comme Delphy, je n’hésiterai pas un instant à … »

« A chercher à me faire souffrir ? Vous n’avez pas l’air de comprendre la situation. C’est bien pour cela que c’est amusant de se distraire avec vous. Mais soit, puisqu’il en est ainsi, nous allons nous divertir, vous et moi. Voyons voir ce dont vous êtes réellement capables. »

L’enfant fut avalé par les ténèbres, les sanglots continuant pourtant tout autour de Delphy et Sidoni alors que deux yeux rouges recommençaient à les observer. Deux yeux avides de sang, l’envie de meurtre se faisant ressentir clairement chez eux.

« Il vaut mieux pour nous que nous reculions, Sidoni. »

« Hors de question, Delphy. Ce n’est pas en nous cachant que nous arrangerons les choses. On veut aider Waram ou non ? Si tel est le cas, on donne tout ce que l’on a ! VIENS PAR LA ! »

Elle avait compris que ses pouvoirs psychqiues ne fonctionnaient pas la première fois sur cette chose tapie dans l’ombre. Dommage, ça ne voulait pas dire qu’elle était incapable d’avoir d’autres cordes à son arc ! Elle allait le lui montrer dès maintenant !

« Pourquoi est-ce que vous vous acharnez à vouloir lutter contre moi ? »

« Ce n’est pas une question d’acharnement, on veut juste permettre à Waram de souffler un peu et d’avoir une meilleure vie que celle qu’il a actuellement. Tout cela par la faute d’un esprit ou d’une bête ou de je ne sais quoi qui est enfoui en lui. Si tu vois de quoi je veux parler, n’est-ce pas ? Alors si tu comprends tout ça, tu peux t’en aller bien sagement et tout sera résolu, qu’est-ce que tu en dis ? On fait comme ça ? »

« Ah … Waram. Waram … Waram … Vous ne vous préoccupez donc que de lui ? Alors que vous êtes de parfaites inconnues pour sa personne ? Cela est amusant et divertissant. »

« Des inconnues ? Cela peut très bien s’arranger, hahaha. »

Comment est-ce que Sidoni pouvait converser avec cette ennemie ? Elle avait eut raison de l’emmener avec elle. Elle était alors bien plus rassurée. Mais ça ne changeait en rien sur la dangerosité de la situation. La voix féminine reprit :

« Soit … Soit … Je vois aussi que vous avez ramené du renfort à l’extérieur, n’est-ce pas ? Vous pensez vraiment que de simples chevaliers-pokémon d’argent sont capables d’une telle prouesse ? C’est amusant, très amusant. »

« J’aime bien m’amuser … mais si tu nous disais ce que tu veux à Waram plutôt hein ? »

« Il nous sert de réceptacle. Nous aurons besoin de lui dans le futur. Quand il deviendra adulte, ce jour-là, il sera alors parfait pour ce que nous désirons. Peut-être même avant. Il semblerait que le hasard a bien fait les choses. Je ne pensais pas qu’ils seraient si vite réunis. Et dire que dans le fond, tout cela est … »

« Oh, tu en as déjà dit pas mal, tu n’as pas peur de te faire taper sur les doigts par cette force supérieure à qui tu obéis ? Ca serait dommage, non ? »

« Hahaha. Cette force supérieure, n’est-ce pas plutôt moi ? Je n’obéis à rien, ni personne. Mais il est amusant de voir à quel point les humains sont devenus vaniteux et arrogants. C’est la meilleure méthode pour nous inciter à vous briser. Comme ce village où Waram fût né. L’arrogance de ces êtres qui étaient parmi les plus proches des cieux. Ah … Quel plaisir ce fût de les effacer complètement de la surface de ce monde. Mais cela ne vous regarde pas, n’est-ce pas ? Ce n’est que le début. De toute façon, ce monastère disparaîtra. »

« Ce monastère ? Oh, ça veut donc dire que tu peux aussi voir ce qui se trouve à l’extérieur. Tu vois ? Tu en dis trop, beaucoup trop, hahaha ! C’est si facile de pié … »

« Visiblement, une leçon se doit d’être donnée. Vous ne pourrez plus vous échapper de ce monde. Je vais vous engloutir dans les ténèbres de l’âme de Waram »

La voix féminine ne plaisantait plus. Rapidement, les jambes de Sidoni furent enveloppées par une mélasse noire, la jeune femme masquée tentant de se mouvoir sans y arriver. Elle commença à utiliser ses pouvoirs psychiques mais rien à faire. C’était tout simplement impossible de se mouvoir, à son grand désespoir.

« Hey, hey, hey, ce n’est plus très drôle maintenant. Je crois que je ne vais pas app… »

« Quel est ton nom, chose sans forme ? » demanda Delphy bien qu’elle aussi avait ses jambes qui commençaient à s’enfoncer dans cette mélasse, Sidoni criant :

« Ce n’est pas l’heure des questions et des réponses ! Je ne penses pas que ça soit bon pour nous de … et qu’est-ce qu’elles font ? Pourquoi est-ce qu’elles ne nous font pas sortir de là ? On a déjà eut tout ce que l’on voulait ! »

« Vous ne le pouvez pas. Dès l’instant où vous vous êtes décidées à vous confronter à moi, vous vous êtes perdues … définitivement. Une fois mais pas deux. Je ne vous laisserais pas la possibilité de vous enfuir. Cet endroit sera votre tombe et vos êtes seront comme des coquilles vides après que je vous aies dévorées. »

« Quel est ton nom ? Pourquoi ne pas me le dire ? »

« Une simple mesure de précaution … mais si tu veux tout savoir, avant de disparaître, ceux que vous considérés comme les êtres supérieurs de ce monde ne sont rien face à nous. Peut-être connaissent-ils une part de la vérité … mais ils sont bien loin de s’imaginer ce qu’il en est réellement. Pourquoi être aussi insistante pour connaître mon nom, »

« Je ne fais que me renseigner. Ça n’a rien d’important, n’est-ce pas ? » continua de demander Delphy alors que la mélasse arrivait maintenant à hauteur de sa poitrine, comme pour Sidoni. Celle-ci continuait de gesticuler dans tous les sens mais rien à faire. Impossible de se débarrasser de ce liquide ! Comment réussir ?

« Quelle est cette idée que tu as en tête ? Tu as un moyen de t’enfuir, n’est-ce pas ? Tu ferais tout pour m’arracher ce nom. Mais si tu veux tout savoir, il existe une caste de chevaliers-pokémon qui est supérieure à celles de vos plus grands-chevaliers pokémon. A partir de là, je ne peux que te laisser juger cette information. »

« Qu’est-ce que tu es exactement et … »

« Fin des questions et fin de votre vie. Disparaissez maintenant, vous devenez lassantes. »

La mélasse arriva jusqu’au cou des deux femmes-masquées mais le front de Delphy s’illumina à travers le masque, laissant paraître un œil sur ce dernier. Aussitôt, elles arrivèrent à se dégager de la mélasse, la voix féminine soupirant :

« Bien entendu. Tu as très vite compris comment je pouvais vous paralyser. Et pourtant, normalement, vos pouvoirs sont incapables d’une telle prouesse. Mais je comprends maintenant la raison qui fait de toi cette fameuse Oracle. Vous voulez un dernier souvenir de Waram ? Qui montre que tout n’est pas si mauvais en lui ? »

« Pourquoi est-ce que tu ferais ça ? » demanda Delphy avec méfiance, la voix lui répondant presqu’aussitôt avec amusement :

« Pour vous féliciter de vous en êtres sorties, non ? Vous avez été divertissantes mais la prochaine fois que vous cherchez à vous mêler d’une histoire qui dépasse votre entendement, je ne serais d’aucune pitié envers vous. »

Et finalement, le silence s’installa dans la zone où les deux femmes se trouvèrent. Un silence lourd et pesant … jusqu’à ce qu’un rayon de lumière ne les aveugle, finissant par les emmener à une scène où Sidoni émit un grand rire :

« Oh mais bien entendu. Le problème de Waram n’est pas uniquement lié à cet être en lui, loin de là ! Il y avait bien une autre raison, hahaha. »

« Dans le fond, Waram ne reste qu’un adolescent comme les autres. » compléta Delphy.

« De la part d’une autre adolescente, j’aime toujours autant ces répliques. »

« Ne te moques pas de moi, Sidoni. Nous pouvons nous en aller. »

Elles avaient obtenu ce qu’il fallait. Et c’était la dernière fois qu’elles pénétraient dans l’âme de Waram. Du moins, pendant un certain temps. Il y avait de très fortes chances que la prochaine fois qu’elles essayeraient, l’une d’entre elles disparaissent définitivement. Ah … Mais ce dernier voyage, cette dernière zone. L’une comme l’autre ne pouvaient que sourire face à cette révélation qui n’en était pas une au final. Waram était un adolescent comme les autres. Un adolescent tout ce qu’il y a de plus normal.

Chapitre 21 : La raison de son trouble

ShiroiRyu
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Chapitre 21 : La raison de son trouble

« Waram, il est enfin temps … que tu t’installes par là. Si tu veux bien m’accompagner. »

« Je ne suis pas sûr de le vouloir. Néanmoins, ce n’est pas comme si on allait vraiment me laisser le choix, n’est-ce pas ? » rétorqua Waram dans un sourire un peu mauvais. L’adolescent masquée fit un simplement de la tête avant de dire :

« C’est pourtant le cas. Tu es libre de ta décision. Que comptes-tu faire ? Me suivre ou non ? »

« Autant te suivre et on en termine une bonne fois pour toutes. Comme ça, on peut voir ce qui cloche dans ma tête et on peut le résoudre définitivement. »

Il avait tellement changé en si peu de temps. Timber était non-loin d’eux, marchant à quatre pattes aux côtés de Waram. Quoi ? L’ours allait les suivre ? Il allait dire quelque chose mais il préféra se taire. Visiblement, pourquoi devrait-il parler ? Pourquoi ? Ce n’était pas comme si ses paroles auraient une influence sur tout ça.

« Voilà, nous y sommes. Cela est ma propre chambre. Si tu veux bien t’installer sur le fauteuil, je pourrais alors commencer. »

« Ca me semble plutôt coquet pour une chambre d’Oracle dans un monastère. » déclara Waram en regardant autour de lui. Il se retrouva projeté sur le fauteuil, le forçant alors à s’asseoir dessus sans possibilité de se mouvoir. HEY ! Ca faisait mal ça ! Est-ce qu’elle s’en rendait compte ou pas ? Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter comme une folle de la sorte ? Il n’était peut-être pas fait en sucre mais ça changeait pas qu’il y avait l’art et la manière. Mais voilà, elle était maintenant à quelques centimètres de lui, l’observant de ses yeux bleus. Ah … Les contours de l’oeil de son masque étaient justement placés au niveau de ses yeux. C’était étrange mais pas vilain et …

« Concentration, s’il te plaît, Waram. Cela me facilitera énormément le travail. »

« Je le fais, je le fais, je ne sais pas comment je peux me concentrer plus mais je le fais. »

« Faire le vide dans ton esprit sera déjà une très bonne chose. Ensuite, je me chargerais … »

« Ah, pour faire le vide, vous en faites pas, ça ne sera pas bien difficile pour Waram. » déclara Sarine tout en émettant un petit rire amusé. Aussitôt, l’adolescente se tourna vers elle pour la regarder en disant :

« Il en est de même pour toi, Sarine. Je ne peux pas travailler dans de telles conditions. Alors s’il te plaît, il me faut de la concentration. »

« D’accord, je me tais. Surtout si cela peut permettre à Waram d’être soigné … enfin, s’il est malade, chose dont on est pas totalement sûrs en fin de compte »

« Il est malade … mais le problème est : de quoi ? C’est pour cela que je suis ici. C’est pour cela que la principale l’a envoyé en cet endroit. Waram ? Waram ? »

« Oui, oui … je vous entends toutes les deux. On peut y aller ? » marmonna l’adolescent.


Il avait les yeux fermés, bien sagement installé sur le fauteuil. Contrairement à d’habitude, il montrait une obéissance presque exemplaire. Est-ce qu’il voulait à ce point régler son problème ? L’adolescente Oracle l’observa avant de chuchoter à Sarine :

« Il veut retourner à l’école … le plus tôt possible, bien qu’il ne l’acceptera pas. »

« Je m’en doutais … j’espère que tu pourras arranger ça bien rapidement. »

« Je vais faire de mon mieux mais donc … il ne faut me déconcentrer sous aucun prétexte, d’accord ? Je ne plaisantes pas à ce sujet, je suis très sérieuse. Sous aucun prétexte. »

« Vous pouvez arrêter de murmurer comme deux commères ? Je ne me rappelles plus de ton nom ? Defoni ? C’est ça ? Ah … Delphy. Est-ce que tu peux commencer ? »

« Je commence, je commence, ne t’en fais donc pas. » déclara la femme-chevalier du Cryptero avant de placer une main sur le front de Waram.

Aussitôt, ses yeux bleus devinrent roses, signe qu’elle utilisait les pouvoirs psychiques liées à sa constellation et à son armure-pokémon. Alors, qu’est-ce qu’il avait à cacher ? Non, il ne cachait rien car il ne savait pas ce qu’il y avait à cacher Qu’est-ce qu’il y avait à découvrir ?

« Est-ce que je peux parler ou non ? Pendant que tu fais cela ? »

« J’aimerai éviter le plus possible mais je ne peux pas t’en empêcher. Si tu veux de la conversation, nous pouvons le faire alors. »

« Dis moi plutôt ce que tu trouves … »

Pour la première fois depuis longtemps, sa voix était légèrement tremblante. Est-ce qu’il … avait peur ? Peur de ce qu’elle allait découvrir ? Sarine avait posé ses deux têtes en direction de Waram, comme pour le regarder et l’étudier.

« ca ne peut pas être aussi affreux que ça, tu n’as pas à t’inquiéter, Waram. »

« Je ne suis pas inquiet ! Il ne faut pas exagérer, c’est juste la tête d’un adolescent écervelé, ce n’est pas comme si on allait trouveru un complot mondial dans mon crâne hein ? »

Il tentait de se rassurer du mieux qu’il le pouvait mais autant dire que ce n’était pas vraiment la joie. L’adolescent aux cheveux noirs resta parfaitement immobile sur le fauteuil alors que Delphy poussait un cri de surprise :

« Ah ! Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Qu’est-ce … qu’est-ce qui se passe exactement ? Je peux savoir ? Il y a quoi dans ma tête ? Je disais ça pour plaisanter hein ? Même si je suis très nul en humour. »

Et que ce n’était pas du tout son genre. Voilà maintenant qu’il était un peu effrayé par la situation. Pfiou, reprendre une respiration plus calme et posée. Une respiration plus calme et posée … oui. Il allait tout simplement écouter la femme-chevalier du Cryptero.

« C’est vide, complètement vide. »

« Hein quoi ? Je ne plaisantes pas, je veux une véritable réponse. Je ne veux pas faire de l’humour comme ça. Qu’est-ce que ça veut dire, Delphy ? »

« Je ne suis pas d’humeur à m’amuser. Les premières zones de tes pensées sont vides … de tout intérêt. Il n’y a rien qui est relié à ton comportement ou ton passé. C’est étrange. Pourtant, dès les premières zones, cela devrait être visible. Je vais devoir m’y enfoncer plus en profondeur. Il se peut que je sois incapable de communiquer avec toi. »

« Me voilà maintenant complètement rassuré. Je … bonne chance. Fais attention. »

Il était capable de se préoccuper des autres ? C’était plaisant à découvrir, très plaisant. Au moins, il n’était pas juste imbu de sa personne, il montrait par là qu’il avait encore du coeur. Mais elle-même était occupée avec ces zones. Elle devait … y aller plus en profondeur. Prendre une profonde respiration et y aller.

« Bon, je ne suis pas certaine de revenir indemne de tout ça. C’est une chose très dangereuse, surtout quand je ne sais pas où je vais plonger. »

« Euh, tu es sûre de vouloir le faire ? Si tu préfères, on peut se préparer et … »

« Ne te préoccupes pas de ça, c’est très simple. Je ne suis pas n’importe qui. Je suis l’Oracle, je peux voir et lire dans le coeur des gens avec aisance. »

« Oui mais ça ne change pas que tu restes humaine. »

« Est-ce qu’il est toujours comme ça ? » demanda par la pensée Delphy en direction de Sarine, celle-ci étant surprise par le message mental. Elle devait lui répondre ? Comment elle allait faire ? En parlant elle aussi ? Enfin, en pensant ? « Exactement. »

« Il a toujours été ainsi mais bon … on ne se refait pas. Waram reste toujours le même adolescent. Dans le fond, c’est plutôt une bonne chose, non ? »

« L’absence de sincérité peut parfois causer de gros problèmes mais dans son cas précis, je ne penses pas que ça soit un. S’il le faut, est-ce que tu peux aller contacter Sidoni si tu vois que cela dégénère ? Une simple mesure de précaution, bien entendu. »

« Aucun souci de mon côté, je le ferais. Tu peux amorcer ce que tu préparais. »

Tant mieux … pfiou. Elle avait peur elle aussi. Elle avait les mains moïtes alors que de base, ce n’était pas un exercice physique qu’elle allait accomplir mais psychique. A partir de là, autant dire que ce n’était pas vraiment … une bonne chose.

« Waram, je vais y aller dès maintenant et … Waram ? Ne … Ne me dites pas qu’il dort ? »

Narcolepsie ? Elle n’avait pourtant pas utilisé ses pouvoirs … mais est-ce que l’adolescent s’était réellement endormi, yeux fermés, en attendant qu’elle travaille ? Il lui avait fallut à peine cinq minutes pour ça ? Qu’est-ce qu’il était vraiment unique … comme adolescent.

Bon, elle devait se mettre en position. Elle avait du travail et … tout se brouilla autour d’elle. Elle était maintenant plongée dans le noir des plus profonds alors qu’elle tâtonnait dans le vide, utilisant ses pouvoirs psychiques pour se déplacer.

« Je me doutais que cela ne serait pas aussi facile mais … qu’est-ce que … »

Cette pression étouffante. Elle manquait d’air. Elle avait cette impression malsaine qu’un poids énorme cherchait à s’abattre sur ses épaules pour l’étouffer. Elle devait lutter contre ça mais elle ne savait pas d’où il venait. C’était ça ? C’était donc ça ?

« C’est ça … qui se trouve à l’intérieur de Waram ? Comment est-ce qu’il fait … pour tenir autant le coup. Il faut une sacrée volonté pour ça. »

Le problème, c’est qu’elle n’avait aucune forme à donner à cette pression. Elle ne pouvait pas savoir à quoi elle ressemblait car elle ne la voyait pas. Mais si elle n’arrivait pas à se débattre et à se démener par rapport à tout ça, c’était fichu, Waram était fichu … et elle aussi. Il lui fallait continuer et vite.

« Mouiiiin. Snif … snif … pourquoi que je suis seul ? »

Des pleurs ? Des sanglots ? Et cette voix infantile. Elle la reconnaissait car elle avait le même timbre que celle d’un adolescent un peu trop souvent agacé. Elle devait se diriger vers l’origine de cette voix. A partir de là, tout se déclencherait et lui permettrait de trouver une solution à ce problème noueux qu’était l’histoire de Waram.

« Pourquoi faut-il toujours que des personnes extérieures cherchent à se mêler de ce qui ne les regardent pas ? Pourquoi cela ? »

Une petite voix féminine s’adressait maintenant à Delphy. Une voix qui n’avait rien de plaisante. Elle était même très mauvaise à l’écoute. Elle pivota sur elle-même jusqu’à apercevoir deux yeux rubis dans le vide.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? Et surtout, qui êtes-vous ? »

« Juste une simple mesure de précaution pour être sûr que l’on ne vienne pas le déranger. »

« Une mesure de précaution ? Ne pas le déranger ? Qui donc ? Waram ? Une seconde personnalité ? Qu’est-ce que vous voulez exactement ? »

« Une seconde personnalité ? Féminine ? S’il l’apprenait, je crois qu’il n’oserait plus sortir du monastère et qu’il ne parlerait à plus personne. Non, non, non, je n’ai pas à répondre à cette question. Je me chargerais simplement d’une mise en garde. Si tu continues sur cette voie, il y a de fortes chances que tu n’en ressortes pas indemne … voire vivante. »

« Dommage mais je ne suis pas prête à écouter une personne qui ne se montre pas. »

« Dommage, c’est le bon terme, vraiment dommage. Mais soit … » termina de dire la voix féminine avant qu’un claquement de doigts ne se fasse entendre. Aussitôt, dans le noir quatre flammes violettes foncèrent vers Delphy, celle-ci les évitant de justesse.

« Qu’est-ce que vous me voulez et pourquoi faire ça ? »

« Tant de questions qui resteront sans réponse. Je te laisse une seconde chance. Tu n’es pas une mauvaise fille mais tu n’es même pas une adulte. Il serait dommage pour toi de mourir aussi jeune, tu ne crois pas ? Tu as toute la vie devant toi. »

« Et vous pensez qu’en me menaçant, ça arrangera le tout ? »

« Pas le moins du monde mais si tu veux me divertir, tant mieux. Voyons voir ce dont tu es capable. Je ne pense pas que tu tiendras longtemps en tant que simple femme-chevalier d’argent. Des fois, vous vous croyez tellement supérieurs. »


Femme-chevalier d’argent ? Comment est-ce que cette voix était au courant ? Qu’est-ce qui était … non. D’ailleurs, les flammes étaient spéciales non ? Elles étaient de couleur violette, signe qu’elles n’étaient pas forcément liées uniquement au feu … mais aux dragons ? Est-ce que cela avait un rapport avec Sarine aussi ?

« Echec … et mat. Adieu. Tu n’auras été qu’un simple divertissement. »

Elle s’était déconcentrée pendant quelques secondes. Quelques secondes qui avaient suffit à ce que les yeux rouges n’arrivent jusqu’à sa hauteur. Elle n’avait pas eut le temps de voir une griffe s’abattre sur elle que … Le corps de Delphy s’écroula en arrière, rattrapé par celui d’une autre femme-chevalier : Sidoni.

« Visiblement, je suis arrivée à temps, il semblerait. »

« Sido… Sidoni, mais qu’est-ce que tu fais … là ? Pourquoi est-ce que tu es … »

« Car Sarine est venue me chercher aussitôt. Ce n’est pas ce que tu lui avais demandé ? Néanmoins, c’est une bonne chose visiblement. Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Est-ce que je dois tout te raconter ? Bon autant le faire … mais …Waram dort encore ? Il vaut mieux me laisser souffler un peu. »

« Prends ton temps et ton souffle, oui .Rien ne presse mais j’ai l’impression que c’est un échec, n’est-ce pas ? Un échec des plus complets. »

Elle ne répondit pas, montrant par là alors que Sidoni avait parfaitement raison. Mais bon, ce n’était pas cela le problème. Le problème, c’était plutôt ce qui se trouvait en Waram. Sarine posa ses regards sur l’adolescent aux cheveux noirs, venant frotter ses têtes contre ses mains. Il marmonna quelques mots, ouvrant faiblement les yeux :

« Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Y a quoi hein ? Hum ? Euh … »

« Waram, il est temps pour toi de te réveiller, nous sommes déjà le matin. »

« Hein quoi ? Le matin ? Déjà ? Mais mais mais … » commença à bredouiller Waram, ses yeux s’ouvrant en grand pour apercevoir deux femmes-chevaliers masqués. Aussitôt, il fit un mouvement en arrière, se retrouvant une nouvelle fois assis dans le fauteuil.

« Nous allons attendre qu’il soit bien réveillé. Combien de temps … »

« Une bonne demie-heure, une heure, je dirais. Dès que j’ai vu ton corps se mettre à trembler, j’ai préféré ne pas prendre de risque. »

« Tu as bien fait, Sidoni. Tu as bien fait … car je ne suis pas certaine de m’en sortir vivante la prochaine fois, comme ce qu’elle avait dit. »

Sortir vivante ? Ce qu’elle avait dit ? Waram fixa Delphy de ses yeux rouges. C’était aussi dangereux de lire dans ses pensées ? Dans son âme ? Dans son être ? Elle n’exagérait pas un peu par hasard ? D’après ce qu’il voyait, ce n’était pas le cas. Elle avait vraiment encore les mains qui tremblaient. Mais qu’est-ce qui s’était passé ?

« Il y a quelque chose … ou quelqu’un en toi, Waram. Je ne sais pas ce que c’est exactement mais c’est puissant, terriblement puissant.Et ça ne veut pas être dérangé. »

« Quelque chose ? Comme quoi ? Un monstre ou autre ? Vous savez, je ne crois pas à toutes ces histoires donc bon, il faudra faire mieux, je dirais. »

« Ce n’est pas une question de faire mieux ou de ne pas me croire … mais de comprendre qu’il y a de fortes chances que cette chose soit responsable de ton état et de ton comportement. »

Ca reviendrait à dire quoi ? Qu’il n’est même plus maître de ses propres paroles ou actes ? HEY ! Fallait pas trop exagérer non plus hein ? Il avait aussi ses limites ! Il n’était pas juste le carquois d’une entité en lui. Il avait ses pensées, ses sentiments, ses émotions !

« Waram, nous attendrons d’ici quelques heures. Mais saches que ce n’est que le début. Je reviendrais plus tard pour te donner tous les détails … mais aussi, je serais accompagnée par Sidoni. Elle viendra m’aider. »

« Mais il n’y aura personne pour nous sortir de là si tout se passe mal. »

« A deux, nous serons plus fortes s’il y a un problème. Nous n’aurons pas à nous inquiéter et nous pourrons alors plus aisément quitter cet endroit. Mais il est hors de question d’abandonner Waram. Waram, tu as compris ? »

« J’ai … j’ai compris. Je crois que j’ai compris, mais je ne savais pas que je pouvais être une source d’ennuis aussi grande. Sincèrement, ça serait pas mieux de me faire disparaître ou de m’éliminer à cette allure ? Comme ça, tout est réglé. »

« Je ne crois pas que ton corps autoriserait une telle chose, Waram. Du moins, ce qui est en toi. A partir de là … tout sera plus aisé. »

« Je ne sais pas si on peut dire ça comme ça. En fait, la tournure de cette phrase est même plus que déplacée. Je ne sais pas si je dois continuer à parler … »

Pfiou. Il était épuisé, plus qu’épuise. Effondré sur le fauteuil, il se frottat les yeux et mit une main devant la bouche. Il était exténué. Etait-ce le contrecoup de ce voyage dans son être ? Il regarda la femme-chevalier pokémon du Cryptero. Elle aussi avait une petite mine.

« Allez vous reposer … et euh … merci, Sidoni. Même si je ne sais pas trop pourquoi. » reprit Waram alors que Delphy le regardait, disant :

« Mais je suis déjà dans ma chambre, Waram. Par contre, vous n’êtes pas obligés de partir si vous n’en avez pas la force. »

Tant mieux … car c’était justement le cas. Il n’avait pas le courage de quitter le fauteuil. Peut-être plus tard mais pour le moment … c’était fichu pour lui. Il avait l’impression qu’ils venaient de s’enfoncer dans des sables mouvants dont ils n’arriveront pas à s’extirper.