Chapitre 3 : Du beau monde

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Du beau monde

« Attention, une patrouille ! »

Une seule phrase et tous se figèrent sur place, n’osant plus bouger pour laisser passer plusieurs soldats de Shunter. Ils devaient être une dizaine, ce n’était pas grand-chose mais cela permettait d’éviter que des groupes de Gnomold ne s’en prennent à eux en les attaquant par surprise. Manelena observa la patrouille qui s’éloignait avant de dire :

« Nous pouvons y aller à nouveau. Dépêchons nous avant qu’ils ne reviennent. »

La femme aux cheveux argentés avait pris les commandes, comme à son habitude lorsqu’elle était encore dans les armées. Sous ses ordres, le groupe continuait d’avancer, traversant les chemins et les bois pour se déplacer avec vivacité, Tery poussant un soupir d’apaisement.

« Qu’est-ce que cela fait du bien de retourner à Shunter. J’ai toujours l’impression qu’il me manque quelque chose quand je ne suis pas ici. C’est assez bizarre en soi. »

« Bizarre ? C’est peut-être parce que cela te rappelle quelques souvenirs. »

« De bons souvenirs, Elen, de bons souvenirs ! Pfiou, le pire est passé ! »

Il parlait visiblement plus de la soirée à l’auberge d’il y a deux jours plutôt que des évènements dans les autres nations. Même si dans les deux cas, cela n’avait pas fini de façon joyeuse, il reconnaissait parfaitement que le travail accompli était exceptionnel. Bon, le souci, c’est que tout cela n’annonçait rien de bon pour les prochains.

Il restait trois créatures légendaires mais aucune ne cherchait alors à s’exprimer ? Quelle idiotie. Tout simplement parce qu’il avait des cornes sur le crâne, il était alors un monstre. C’était peut-être réellement le cas hein ? Il ne le niait pas … mais on ne lui laissait pas la possibilité de s’exprimer alors, comment est-ce qu’il devait réagir ?

Il ne savait pas, il n’avait aucune réponse à cela, rien du tout, rien de rien. Il poussa un profond soupir, se disant que ce n’était pas normal … et juste. Mais bon, cette fois-ci, le soupir n’avait rien d’heureux. Elen lui prit le bras, lui faisant un doux sourire comme pour le rassurer avant qu’ils ne se remettent en route. Ils avaient encore beaucoup de marche et …

« HEY ! VOUS ! Ne bougez plus de là ! »

Il se statufia sur place, tout son groupe faisant de même alors qu’il tremblait légèrement. Il remarqua que Manelena avait déjà sa main posée sur la garde de son arme, Il devait vite la prévenir avant que la patrouille n’arrive :

« Manelena, pas de faux mouvements, s’il te plaît. »

« Si je les vois qui nous menacent ou nous posent des problèmes, je te préviens que je n’hésiterai pas une seule seconde à sortir mon arme. Tu as compris ? »

« J’ai parfaitement compris le message, Tery … et je t’ai juste prévenu. Je n’aurai aucune hésitation à faire couler le sang si cela s’avère nécessaire. »

Grmbl. Cela n’arrangerait en rien la situation ! Il se tourna vers les autres personnes présentes. Elles étaient calmes et stoïques … alors pourquoi pas lui ? Car avec les dernières situations, il avait du mal à l’être pour de telles choses. Bon … pfiou …

« Oui, messires ? Qu’est-ce que nous pouvons faire pour vous ? »

Clari avait décidé de prendre la situation en main. Pas que ça le rassurait, loin de là mais il valait mieux regarder ce qu’elle comptait faire. Il l’observa alors que la patrouille était à leur hauteur. Normalement, même si Manelena avait été révélée au grand jour, les gens ne l’avaient vu qu’une première fois de toutes leurs existences. C’était donc impossible ou presque qu’ils arrivent à savoir qui elle était.

« Que faites-vous ici ? Un groupe aussi important que vous, ce n’est pas commun. »

« Nous voyageons de royaume en royaume. Nous sommes un groupe d’aventuriers qui cherche de nouvelles personnes sans jamais ne serait-ce que s’arrêter. »

« Un groupe d’aventuriers, hum ? Et qu’est-ce que vous cherchez comme aventures ? » demande une seconde fois l’un des hommes de la patrouille, tourné vers Clari alors que les autres continuent d’étudier Tery et le reste du groupe.

« Oh des Gnomolds, des bêtes, tout ça. Nous provenons d’Omnosmos, si vous voulez tout savoir. Nous avons beaucoup à faire avec les derniers évènements et vous ? Comment est-ce que cela se passe de votre côté ? Par rapport à la rébellion et au roi ? Les rumeurs vont vite. »

« Cela ne vous concerne pas. Vous pouvez disposer. »

« Merci bien, nous allons y aller. »

Les regards ne lui plaisaient guère. Il avait l’impression d’être surveillé et ça ne lui convenait pas. Il avait peur … vraiment très peur même. Mais quand ils purent commencer à avancer sous le regard inquisiteur de chacun, il se sentait … un peu nauséeux.

« Ben tu vois, Tery ? Ça se passe plutôt bien, non ? »

Clari lui fit cette remarque alors qu’ils étaient en train de marcher depuis une dizaine de minutes, mettant plus de distance qu’il n’en faut avec la patrouille. Lorsqu’elle lui adressa la parole, Tery poussa un profond soupir de soulagement avant de dire :

« Oui, c’est bon … enfin, j’espère qu’on aura pas trop de problèmes. »

« Ah ça, c’est à nous d’en décider. Mais je sais bien que tu ne voulais pas de conflit donc bon … autant tout faire pour que ça soit pas le cas hein ? »

« Oui, merci beaucoup pour tout ça, tu as été une ange sur ce coup. »

« Une ange, une ange. Fais attention, Tery. On dirait que tu me complimentes, tu sais parfaitement ce que je fais avec ça. » répondit-elle avant de l’agripper et de le prendre dans ses bras en rigolant, Elen poussant un petit cri de surprise.

« HEY ! Clari ! Lâche donc mon Tery ! »

« Oh, je ne fais rien de spécial, Elen. Ne t’inquiète donc pas à ce sujet, n’est-ce pas, Tery ? » dit la jeune femme aux couettes blondes, embrassant le jeune homme sur les joues avant de lui tapoter le crâne. Celui-ci vint rougir violemment, n’osant pas trop parler.

« Clari, qu’est-ce que j’ai déjà dit à ce sujet ? »

« Que si je fais ça, Elen risque d’être jalouse, je le sais, je le sais. Ne t’inquiète donc pas, voilà je le lâche parfaitement. Compris ? C’est bien ? »

« Et tu recules un petit peu quand même de lui. » demanda Elen, attrapant Tery dès qu’il fut libéré des crocs de Clari. Celle-ci éclata de rire, faisant quelques pas en arrière tout en levant les mains. Voilà, tout doux, tout doux. C’est parfait.

« Et tu ne t’en approches plus de la journée, Clari ! » dit Tery, essayant d’imiter la voix d’Elen, celle-ci répliquant par une mine boudeuse. Elle faisait ça pour lui aussi ! Ce n’était pas très drôle de se moquer de la sorte ! Pfff …

« Si vous avez du temps pour des choses aussi ridicules que ça, veuillez l’utiliser pour de meilleures raisons, vous trois, compris ? »

« Et voilà qu’elle s’en mêle. Cela ne te concerne pas du tout, Manelena. Laisse-nous tranquille, avec Clari et Tery. Si cela nous amuses, tant mieux. »

Elen allait encore provoquer une bagarre inutile et Tery décida aussitôt de s’en mêler. Il garda Elen contre lui, sans même s’en préoccuper. Maintenant que cette patrouille était partie, ils pouvaient à nouveau avancer sans se préoccuper du reste.

Pendant une demi-journée, ils avancèrent, arrivant en plein Shunter alors que Tery avait pris maintenant les rênes, sachant par où se rendre. Il fallait dire qu’avec Elen, ils avaient un peu visité le royaume … mais surtout les environs où ils se trouvaient.

« Je connais le chemin normalement. Enfin, même si je ne sortais pas vraiment de chez moi, on peut remercier Elen qui m’a fait une visite éclair des environs. »

« Disons que je me rappelles des gnomolds, cela commence à dater, Tery. »

« Oui, c’est vrai, Elen. Bref … Suivez les guides. » déclara Tery en rigolant, amusé par la situation alors que Manelena haussait un sourcil. Pendant ce temps, Royan et Elise parlaient entre eux, comme à leurs habitudes.

« Qu’est-ce que je suis pressé de retrouver ma mère, Elen. »

« Et moi aussi ! Je veux lui … montrer … enfin … toi et moi. »

Il savait de quoi elle parlait et il était parfaitement d’accord. Il voulait quand même l’accord de sa mère pour une telle décision. Bien entendu, même s’il ne l’avait pas, ça ne serait pas plus dramatique que ça mais bon … cela lui ferait tellement plaisir.

Comme les heures s’écoulèrent à toute vitesse, le jeune homme se permis d’accélérer le rythme, voulant espérer arriver au village dans la journée, même si cela devait être en pleine nuit. Ce fut Elise qui chercha à calmer ses ardeurs, lui signalant :

« Tery, il vaudrait mieux que nous nous reposions. Si votre village est gardé et que nous nous montrons à ces heures nocturnes, les soldats se poseront des questions et demanderont alors plus d’informations à notre sujet. Ce n’est pas vraiment ce que nous recherchions, je crois. »

« Je le sais bien … je le sais bien … bon … jusqu’à demain alors mais on se lève à l’aube. »

Aucun grommellement de la part de Manelena, cela lui changeait. Ils passèrent une nuit paisible, non-dérangée par les gnomolds de la région tandis que lui-même avait un peu de mal à trouver le sommeil. Il tournait et se retournait, jusqu’à ce qu’Elen arrive à le calmer en le prenant dans ses bras. Il s’endormit dans ces derniers, la tête posée contre le cœur de la jeune femme. Il était si excité … et si terrifié en même temps.

« C’est aujourd’hui ou rien, tout le monde, d’accord ? »

« Si seulement tu avais montré autant d’entrain à faire de la marche lorsque tu fus dans l’armée. » soupira Manelena, ne semblant pas gênée par le fait de devoir marcher longuement encore aujourd’hui. Heureusement, d’ailleurs, pour eux, tous étaient motivés à accélérer la marche aujourd’hui, ce qui allait permettre un déplacement plus rapide et une possibilité d’arriver jusqu’au village aujourd’hui. Le jeune homme ne chercha même pas à dialoguer, avançant à pas rapide. Plus ils étaient proches, presque il était possible de le voir courir pour aller encore plus vite, toujours plus vite.

« Allez ! Vite vite ! Vite vite ! »

« Tery ! Attends nous un peu ! Tu es trop rapide ! »

« Mais non, mais non ! Je sais parfaitement où nous sommes, Elen ! »

« Je m’en doute ! Je me rappelle de cet endroit aussi mais les autres ne connaissent pas ça ! S’il te plaît ! Attends-nous un peu quand même ! TERY ! »

RAH ! Ils n’avaient fait que cinq heures de marche ! Ils n’étaient quand même pas fatigués non ? C’est vrai que le terrain devenait assez spécial, avec des montées et des descentes, quelques petites escalades et autres, mais y avait pas de quoi pleurer non plus !

« Vous êtes tous prêts ou non ? Car nous allons arriver d’ici vingt minutes au grand maximum. On va juste éviter d’embêter les gnomolds. Ils sont … très teigneux. »

« Tu penses vraiment que les Gnomols iraient chercher le conflit avec six d’entre nous ? » répliqua Manelena, Royan disant calmement :

« Il est vrai que le taux de Gnomolds est anormalement grand en Shunter contrairement aux autres royaumes. Cela ne serait pas anormal de tomber sur certains d’entre eux. »

« Disons qu’ici habite l’un des pires Gnomolds que je connaisse. »

« Quel était son nom ? Je n’ai jamais été mise au courant à ce sujet, Tery. Et pourtant, je pense avoir eu un réseau d’informations des plus importants. »

« Rokar, c’était son nom. Mais cela ne m’étonnerait pas que tu n’aies aucune nouvelle à son sujet, Manelena. Ce n’est pas comme s’il était vraiment connu. »

« Il faut dire que l’endroit où tu habites est quand même dénué d’intérêt ou presque. »

Il haussa un sourcil aux propos de Manelena. Ce n’était pas vraiment fait pour lui plaire, loin de là même. Il s’immobilisa, tout le monde faisant de même sauf Manelena qui mit quelques secondes avant de comprendre que quelque chose clochait.

« Qu’est-ce qui se passe ? Vous êtes finalement fatigués ? »

« Manelena, c’est mon village dont je parle. C’est là où j’habitais. S’il te plaît, corrige tes propos. Ce village est parfait à mes yeux ou presque. C’est un bel endroit où vivre. »

« Je dis tout simplement ce que je pense. Je n’ai pas à m’excuser d’affirmer mes propos. »

« Tu as dit cela comme un avis général, ce qui n’est pas le cas. Je veux juste que tu t’excuses sur ce point, Manelena. » reprit Tery, visiblement peu enclin à continuer tant que Manelena n’avait pas fait d’excuses. Celle-ci se rapprocha de lui, plaçant sa main sur son col avant de le serrer, ne faisant rien d’autre comme geste.

« Je n’ai pas de temps à perdre, Tery. Compris ? Alors arrête ce petit jeu. »

« Et tu crois que j’ai l’air de plaisanter, Manelena ? »

« … … … Tu es agaçant et très énervant sur ce coup, Tery. Je m’excuse, voilà tout. Je verrai ton village de mes propres yeux, ça te convient ? »

« … … … On va dire peut-être que oui. Enfin, c’est bon. Au moins, tu l’as dit, c’est le plus important à mes yeux, merci beaucoup Manelena, c’est très sympathique de ta part de comprendre mon problème. Allons-y. »

Il savait qu’ils étaient proches d’y arriver. Il le ressentait parfaitement. Il connaissait le chemin ! C’était l’histoire d’une heure au grand maximum ! Revoir sa mère ! Il allait revoir sa mère ! Comment est-ce qu’il ne pouvait pas être heureux à ce sujet ?

Qui ne serait pas heureux de revoir sa famille hein ? C’était juste complètement absurde ! Il était pressé, très pressé même d’y aller ! Revoir sa mère ! Il allait pouvoir la serrer dans ses bras avec tendresse et surtout lui présenter ses nouveaux compagnons.
Combien de temps est-ce que cela faisait ? Des mois bien entendu. Mais plus d’une année ? Hum, il n’en était pas si sûr que ça, loin de là. Cela ne faisait pas depuis aussi longtemps qu’il était parti. Aaaah … Mais depuis la dernière fois, tout avait été chamboulé, que cela soit avec l’apparition des monstres légendaires ou alors tout simplement sa relation avec Elen et les autres. Celle qui s’était développée avec … Elen … ah. C’était le genre de surprises qu’il aimait beaucoup, il devait le reconnaître, une très bonne surprise, hahaha.

« Tery ! Le village est en vue ! » s’exclama Elen après une bonne heure de marche.

« Mon village natal … Dépêchons-nous ! Elen ! »

Il lui serra la main, courant à toute vitesse avec elle jusqu’aux portes du village. Là-bas, il s’arrêta devant la milice. Toujours la même … sauf si on rajoute les cheveux grisonnants d’un des hommes. Ces derniers s’observèrent pendant quelques secondes avant de dire :

« Te… Tery ? Tery Vanian ? C’est bien toi ? Tu es sûr de ça ? »

« Je suis sûr de ce que je suis, oui … mais vous ? On dirait que vous avez vu un fantôme. »

« Bien … Bien sûr ! Attends, tu sais que tu es recherché dans tout Shunter ? »

Le jeune homme aux cheveux bruns perdit son sourire alors qu’il regardait Elen. Les autres personnes arrivèrent après lui et Elen, se demandant ce qui se passait. Il voulait juste voir sa mère, c’est tout ! Rien de plus ! Il n’embêterait pas le village et …

« Oh bon sang ! Regarde donc ! Tery a emmené une fille avec lui ?! Et tu crois vraiment qu’on a la tête à se demander s’il faut le dénoncer ou pas ? Arrête tes bêtises, va ! Tu sais parfaitement qu’on le laisse passer. Tery, vas voir ta mère. Par contre, ce sont tous tes compagnons ? Et … » dit le second garde, s’arrêtant devant elle avant de bafouiller : « Est-ce que … c’est vraiment … Tery ? Tu es sûr que … »

« Oui, oui, c’est bien … d’elle. Je vous présente la princesse de Shunter : Manelena. Et aussi, il y a le prince Royan de Traslord. Et enfin, Clari qui est d’une famille noble et Elise, qui est une demoiselle très spéciale elle aussi. »

« Sincèrement ? Tu n’exagères pas un peu ? Tu as vu tout le monde que tu nous ramènes ? »

« Dé … désolé, je vous promets, on ne vient pas créer d’embrouilles. Je voulais juste passer voir ma mère, c’est tout. S’il vous plaît. »

« Fais donc va … Fais donc. Tu peux rentrer … et tout le monde aussi. » dit le premier garde avant de poser son regard sur Elen , l’étudiant longuement de haut en bas avant d’émettre un sourire. Elen commença à rougir violemment.

« Hey, ne l’embêtez pas ! Elle vient à peine de battre sa timidité … enfin, ça fait quelques temps mais c’était la jeune femme masquée de blanc à une époque ! »

« Oh ! La demoiselle de Zélisia, c’est ça ? Visiblement, il fallait bien une personne plus que spéciale pour que l’on puisse te faire craquer comme ça. Elle doit être unique dans le monde, Tery, n’est-ce pas ? Toi qui étais vraiment du genre à éviter tout contact humain. »

« Bon euh … On va éviter de raconter tous mes déboires ! Elen, les autres, venez. »

Il lui prit la main une nouvelle fois, l’attirant contre lui avant de pénétrer dans le village. Puisqu’ils étaient un beau petit groupe, autant dire que les regards étaient tous tournés vers eux. Si on rajoutait en plus le fait qu’il n’y avait pas n’importe qui … bref, de toute façon, c’était pas grave du tout ! Il s’en fichait complètement ! Il se dirigea à toute allure vers la maisonnette où habitait sa mère mais en vue du capharnaüm causé dans le village, la porte était déjà ouverte lorsqu’il la vit au loin.

« Ma mère … est là. Je … »

Il relâcha la main d’Elen, marchant à toute allure, ne courant pas vers sa mère. Celle-ci n’avait pas bougé de sa position, tendant juste les bras lorsqu’il fut presque arrivé. Il vint l’étreindre longuement, la gardant contre lui.

« Bonjour maman … J’espère que tu vas bien. »

« Tery, est-ce que je te brise les os maintenant ou pas ? Pour l’inquiétude que tu m’as donnée, qu’est-ce que tu en penses ? Je te laisse décider. »

« Plus tard, maman. Plus tard, j’ai beaucoup de personnes à te présenter. Enfin, tu en connais déjà quelques, je crois bien. Je vais les emmener jusqu’ici, nous sommes un peu fatigués. »

« Je ne suis pas sûre que j’ai envie de te relâcher, Tery. Qui me dit que tu ne vas pas t’échapper une nouvelle fois ? En me rendant morte d’inquiétude après tout ce que tu as fait hein ? Est-ce que tu te doutes un seul instant de ce que je ressens ? »

« Désolé … maman … est-ce que je peux te raconter tout ce qui s’est passé ? Mais pour ça, il va falloir que tu me lâches. Que je puisse respirer un peu, s’il te plaît. »

« D’accord. Désolée … je ne vais pas te ridiculiser devant tes amis. »

Ce n’était pas vraiment une question de ridiculiser ou non, pas du tout. C’était juste que … Il avait certaines préoccupations dont il voulait lui faire part et pour ça, il avait besoin que tout le monde soit là et surtout … qu’il rentre dans la maison. Il retourna auprès du groupe, disant d’une voix lente et tremblante :

« O … On peut y aller, ne vous en faites pas. »

« Elle m’a l’air d’une gentille femme. » déclara Elise.

« Elle l’est, elle l’est. Enfin, méfiez-vous de l’eau qui dort quand même. Elle reste quand même très impressionnante. Et zut, je me répète. »

« Tery ? Tu lui as déjà parlé de nous deux ou … »

« Pas encore, Elen, pas encore. Tu veux me prendre la main ? »

Il avait posé cette question tout en la regardant tendrement. Elle répondit par l’affirmative, venant chercher sa main pour la serrer en croisant leurs doigts. Ils pénétrèrent dans la maisonnette, accompagnés par Manelena et les autres, la mère de Tery refermant derrière eux, évitant par là tous les regards que les villageois portaient en leur direction.

« Je pense que je vais avoir besoin de beaucoup d’explications. Vous allez devoir me raconter … tout … surtout en commençant par cette recherche … de vos personnes. »

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