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Chapitre 20 : L’oeil de l’Oracle

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : L’oeil de l’Oracle

« Pourquoi est-ce que je dois affronter un ours ? On peut me le dire ? »

« Pour te forger, Waram, pour te forger. On ne dirait pas comme ça mais Timber est pourtant l’une des personnes les plus importantes dans le monastère. »

« Tu rigoles, j’espère, Arnand ? Comment ça serait possible ? » dit tout simplement l’adolescent aux cheveux bruns avant de malaxer son front.

« Car c’est pourtant la vérité, Timber est là depuis aussi longtemps que nous, voire plus. Je me demandes combien de temps il est présent. Enfin bon, c’est une vraie relique ! »

« GRAAAAAAAAA ! » hurla l’ours bleu du Tibet avant de se retourner vers Arnand. Celui-ci émit un petit rire avant de se mettre à courir, pourchassé par l’ours bleu du Tibet.

« Bon, on dirait que mon entraînement est terminé avec lui. C’est étrange. Depuis que je suis là, je n’ai pas encore vu de chevaliers-pokémon. Je me demande s’il y en a vraiment par ici. Au final, je n’en suis pas vraiment sûr. »

« Peut-être que ce n’est pas le cas ? Qui sait ? »

« Sarine, je ne suis pas sûr de savoir si c’est ironique ou non ce que tu dis. Dans le doute ,on va dire que c’est le cas mais je te jures … ah … à part cette femme-chevalier qui est venue me voir pendant que je dormais et l’autre … celle de la Sidérella, il n’y aurait personne ? »

« Peut-être ? Pourquoi pas Waram ? Qu’est-ce qui empêcherait cela ? »

« Je ne sais pas, moi, je ne sais pas du tout. Pourquoi est-ce que je le saurais ? Je ne suis pas au courant de tout, tu sais ? Je n’aie pas la science infuse non plus ! »

« Je n’ai pas dit ça, Waram. Hum, peut-être qu’affronter Timber ne t’a pas fait que du bien, tu ne crois pas ? Tu ne veux pas plutôt aller te reposer ? Ca me semble judicieux. »

« Pour qu’une femme-masquée apparaisse devant moi, me parle comme si elle était carrément étrange et disparaisse ensuite ? Je suis pas sûr de pouvoir accepter ça, pas du tout. »

« Roh, ne fait donc pas l’enfant, Waram. Mais bon, viens, si tu veux, je te surveilles et j’irai même te protéger, qu’est-ce que tu en dis ? »

« Que tu te moques de moi, pour ne pas changer. J’ai l’air de quoi, moi ? »

« Juste d’un enfant en manque d’attention mais ne t’en fait pas, tu as totalement la mienne. » déclara l’armure-pokémon du Diamat avant de rigoler de ses deux têtes.

« Et tu trouves cela amusant, c’est le pire. Des fois, je me dis que je n’ai aucune chance par rapport à tout ce qui m’entoure. »

« C’est sûr que comparé à la chance que tu avais à l’école, d’avoir une gentille demoiselle à tes côtés, malgré tous tes défauts, ce n’est pas vraiment la joie, n’est-ce pas ? »

« Tu peux arrêter de parler de Sanphinoa sans arrêt ? On dirait que tu me fais croire que je ne pense qu’à elle dès que j’ouvre la bouche. »

« Et tu insinuerais que ce n’est pas le cas, Waram ? »

« Oui, ce n’est pas le cas, mademoiselle. Alors s’il te plaît, arrêtes ça dès maintenant car ça devient plus que lassant à la longue et je trouve ça très ennuyeux, merci bien. »

« Bon, d’accord, d’accord, Waram. Je trouve juste ça dommage que tu ne veuilles pas assumer quelques petits points de ta personnalité. D’ailleurs, quand tu reviens, qu’est-ce que tu comptes faire à l’école de Gliros ? Parler à Sanphinoa ? »

« Je verrais, je n’ai pas encore décidé et je ne vois pas pourquoi je déciderais maintenant. Qu’est-ce que tu n’as pas compris quand j’ai dit qu’on arrêtait de parler d’elle ? »

« Je ne sais pas trop, est-ce que tu peux répéter la question ? »

« Ne te fout pas de moi, je déteste encore plus tout cela, Sarine. Je vais aller dans ma chambre, j’ai besoin de me reposer avec tes bêtises. »

« Héhéhé ! Comme je l’ai dit, je vais t’accompagner, Waram. »

Il ne l’avait pas encore remarqué mais un léger changement venait de se produire chez lui. Il n’avait pas crié comme un cinglé pour dire à quel point il haïssait tout et tout le monde.

« Bon … Dormir un peu, pfiou. Sans mentir, juste me faire parler de Sanphinoa sans cesse. »

Il en avait marre qu’on le prenne pour un idiot, du moins encore plus que d’habitude mais bizarrement, en avoir marre … ça ne le dérangeait pas tant que ça. Il pouvait juste souffler un peu et ça serait parfait … ou presque.

« Waram ? Est-ce que tu dors déjà ou non ? Je ne te déranges pas trop, Waram ? »

« Je ne dors pas encore, tu peux venir, Sanp… rah. Sarine. A cause de toi, je mélange vos deux prénoms. T’es vraiment terrible. »

« Je le sais, je le sais, mais c’est pour ça que tu m’adores, non ? Ce n’est pas le cas ? »

« Ne commence pas à exagérer, ça ne se passe pas comme ça, Sarine. Mais bon, je ne dors pas encore. Qu’est-ce que tu me veux ? » soupira l’adolescent, se mettant assis sur le lit tout en regardant l’armure-pokémon qui grimpa dessus.

« Rien de spécial, juste parler de a pluie et du beau temps. Il fait bon dehors, non ? »

« Et plus sérieusement ? Au lieu de tourner autour du pot ? Dis-moi tout. C’est au sujet de cette femme-masquée qui est venue pendant que tu dormais ? Sans même que tu t’en rendes compte ? Si tu t’en veux, tu n’as pas à t’en faire, pas du tout. Ce n’est pas grave, ce n’est rien d’important et y a bien mieux à faire par rapport à tout ça. Tu n’as pas à perdre ton temps et ah … bon sang, je vais dormir, j’ai sacrément sommeil, moi, maintenant. »

Sacrément sommeil ? C’était étrange de la part de Waram mais elle préféra ne rien dire. C’était mieux si elle ne se mêlait pas trop de tout ça. Elle regarda juste l’adolescent plonger dans le sommeil avant se décider à s’installer correctement à côté de lui.

« Peut-être qu’il aurait mieux fallaut que je t’endormes toi aussi, armure-pokémon. »

OH ! Elle ouvrit ses gueules, préparant des flammes en entendant cette voix féminine. Si c’était pour la surprendre, elle avait réussi ! Sauf qu’elle détestait les surprises de ce genre. Cette voix allait devoir s’expliquer et … AH ! Pourquoi est-ce qu’elle était aveugle maintenant ? Qu’est-ce qu’elle avait fait ?

« Où est-ce que vous êtes ? Vous vous cachez de moi et … »

« Je ne me caches pas. Je me dis simplement qu’il est dommage que tu me vois en première sans que le jeune dragonnet de Gliros ne le sache. Pourquoi lui gâcher la surprise ? »

« Quelle surprise ? De quoi est-ce que vous parlez ? Et surtout pourquoi vous faites ça ? »

« Tout simplement pour me préparer … à vous rencontrer … et cela dans vos souvenirs les plus profondéments enfouis. Lui comme toi, vous gardez un sombre secret, qui est au coeur même du comportement de cet adolescent. Je me charge de le découvrir et de voir alors quel est ce secret que vous ne voulez pas que tous sachent. »

« Il n’y a aucun secret car Waram a perdu la mémoire dès sa plus jeune enfance. A partir de là, il ne risque pas de se souvenir de quelque chose il ne sait rien ! »

« Cela est à moi de dire si c’est possible ou non. Néanmoins, tu viens de me livrer une précieuse information. Est-ce que Waram sait qu’il a perdu la mémoire ? Je ne crois pas. Pourquoi le lui cacher ? Pour quelle raison ? »

« Je n’ai aucune raison et je ne le lui caches pas. Il ne me pose pas de questions, je n’ai aucune raison de lui en parler. Partez dès maintenant. »

« Pourquoi finir cette conversation qui vient à peine de commencer ? Pourquoi être aussi pressée par rapport à toute cette histoire, c’est vraiment dommage, non ? »

« Quel est votre but réel avec Waram ? Qu’est-ce que la principale veut de Waram ? »

« Simplement son bonheur … et pour cela, il faut connaître parfaitement cet enfant. »

« Waram n’est plus un enfant Même si c’est un adolescent mal-élevé, la majorité des élèves de l’école de Gliros n’ont plus leurs parents, n’est-ce pa ? Ce n’est donc pas à cause du fait qu’il soit orphelin que ça pose problème. »

« Difficile à expliquer, difficile à exprimer, je remarque et comprends que tu n’es pas une pokémon ordinaire, loin de là. Nous nous reverrons dans la soirée, j’ai laissé cet enfant dormir un peu. Il reste perturbé avec cette histoire de … Sanphinoa. Elle ne semble pas bien belle de ce que je crois comprendre dans ses rêves. Mais même ainsi, ça ne le dérange pas. Pas le moins du monde. Vous êtes un duo très intéressant. »

Et puis plus rien ? La voix avait disparu tandis que Sarine pouvait revoir. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait ici cette voix féminine, n’est-ce pas ? C’était donc elle la fameuse Oracle ? Elle n’appréciait pas trop ses méthodes, surtout qu’elle savait maintenant que Waram dormait à cause d’elle, tout simplement.

Quelques heures plus tard, il avait fini par se réveiller, se frottant les yeux avant de s’étirer longuement. Il émit un léger bâillement, posant son regard sur l’épaisse masse poilue qui … ronflait juste au pied du lit. Il marmonna :

« Mais j’y crois pas, il est vraiment là encore ? Comment est-ce qu’il est rentré dans la chambre ? C’est quoi cette blague ? »

« Waram ? Debout ? Déjà ? Il est … hein ? Qu’est-ce que Timber fait ici ? »

« Je considère donc que ce n’est pas toi qui a fait rentrer cet ours dans la chambre. Je vous jure, vraiment, c’est n’importe quoi. Bon … On va se lever, il est quelle heure ? »

Un bref regard dehors, par la fenêtre et il pouvait le deviner : tard. Il était très tard. Ils étaient en pleine nuit, il avait dormi autant que ça ? Malgré les propos de Sarine, visiblement, il avait dormi plus que prévu.

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Waram ? Si c’est pour manger, je ne crois pas qu’ils vont te servir quelque chose. Tout le monde doit dormir, je pense. »

« Je vais juste me promener un peu. On peut profiter de la nuit et du monastère en étant seul. C’est pourquoi je veux m’y rendre. Tu viens ? »

« Pourquoi pas ? Une telle proposition, ça serait bête de refuser. Surtout que le temps semble plutôt bon, j’ai l’impression. Autant en profiter ! Mais je ne te savais pas aussi poétique, Waram. Ou plutôt mélancolique ? »

« Je ne suis ni l’un, ni l’autre, pour qui est-ce que tu me prends ? »

« Je ne sais pas trop, pour la personne qui parcoure mon existence depuis des années. »

« Et c’est maintenant que tu me le dis ? Et ce n’est pas plutôt toi qui essaie de devenir poète ou quelque chose du genre, hein ? »

Elle rigola sans qu’il ne lui rende ce rire. Il n’était pas comme ça, malgré tout ce qui se passait. Bien qu’il changeait peu à peu, il ne voulait pas être aussi « faible ». Il devait toujours se montrer aussi fort … mentalement et physiquement.

« Si je commence à faiblir, ça ne sera pas bon. Oh. »

Il avait fini par quitter la pièce pour se rendre dans les jardins du monastère. Il y avait une légère brise. Rien d’anormal vu la hauteur à laquelle ils se trouvaient tous les deux. Au Tibet, de toute façon, il ne faisait jamais réellement chaud.

« Ah … C’est vraiment joli, dans le fond. Y a aucune pollution ou autre. »

« Tu crois que tu aimerais inviter Sanphinoa à venir ici ? »

« Qu’est-ce que j’ai dit à son sujet, Sarine ? Mais oui, Sanphinoa apprécierait la vue, j’imagine. Elle a toujours été la tête dans les étoiles. Tu crois qu’elle va comment ? Est-ce qu’elle a fini par se réveiller ? » demanda Waram avant de regarder son poing droit. Sa main gauche se posa dessus tandis que Sarine lui répondait :

« Je n’en sais trop rien à ce sujet mais j’imagine que oui. Elle doit t’attendre là-bas. »

« Je ne crois pas, je reste responsable de son état. Elle a mieux en tête que moi. »

« Je n’en suis pas vraiment si sûre et … qu’est-ce qu’il y a, Waram ? Ton poing te fait mal ? »

« Non, mon poing ne me fait pas mal … mais il fait souffrir, Sarine. C’est lui qui est responsable de tous ces maux. Est-ce que tu crois vraiment … que je pourrais corriger tout ça ? Faire autant souffrir avec ma force … je sais bien que je ne suis pas normal, même si je reste un chevalier-pokémon mais tout ça … »

« Tu n’es pas rassuré, c’est ça ? Je dirais que tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. Si on est ici, c’est pour tout arranger, non ? Alors pourquoi avoir peur maintenant ? »

« Pas le moins du monde. Je n’ai pas peur ! Ne me fait pas dire ça … s’il te plaît. »

« Je ne te fais pas dire ça, c’est une constatation. Tu remarques finalement que quelque chose avec cette force et ton caractère, c’est que tu grandis, tu ne crois pas ? »

« Je grandis ? Je ne gagne pas quelques centimètres pourtant, Je reste le même. »

« Grandir non pas cette façon, Waram. C’est pourquoi je me dis que tu as du mal avec les filles, n’est-ce pas ? Mais bon, ce n’est pas grave, tu es ce que tu es. »

« Je ne sais pas comment je dois prendre cette remarque, tu peux me le dire ? »

« Avec le sourire, j’imagine ? Ne t’en fait pas, ce n’est pas très difficile, tu étires tes lèvres de gauche à droite et voilà, c’est parfait. »

Pfff. Il ne sourira pas. Mais bon, il passe une main sur le crâne de droite de l’armure-pokémon du Diamat, regardant juste droit devant lui, sans un mot. Il se sent bizarre depuis qu’il est ici mais ce n’est pas une mauvaise chose, il le sait.

« Je me sens bien, par ici, tu ne trouves pas, Waram ? »

« Si, si, je me sens bien aussi. Je suis un peu soulagé mais … c’est étrange que j’ai dormi autant de temps, tu ne trouves pas ? J’avais autant sommeil que ça ? »

« On dirait bien que oui mais … ce sommeil n’était pas naturel. Quelqu’un d’autre t’a endormi et ce quelqu’un est sûrement en train de nous observer. »

« Je pensais pourtant me montrer discrète mais il semblerait que non. »

Normalement, il aurait réagit de façon assez véhémente mais là, il ne bougea pas d’un poil. Il restait assis, fixant droit devant lui, murmurant :

« Et si vous vous présentiez réellement ? C’est encore pour vous l’ours, n’est-ce pas ? »

« Exactement mais je ne pense pas que cela te dérange, non ? Tu sembles t’en être accomodé très rapidement, cela est surprenant. »

« Pas tant que ça quand on y réfléchit bien. Ce n’était pas le but dans le fond mais qu’importe, ce n’est pas le sujet, vous voulez bien vous montrer ? Plutôt que de rester discrète et cachée dans le fond ? Ça sera beaucoup mieux, je dirais. »

« Soit soit soit … Il est vrai qu’il faut que je me présentes finalement. »

Finalement ? Après tout ce temps ? Ah … Il poussa un léger soupir alors qu’une femme apparaissait devant lui et Sarine. Ah oui, elle n’était pas très petite en fin de compte.

« Je me nommes Delphy. Enchantée. Femme chevalier-pokémon d’argent du Cryptero. Mon armure-pokémon s’appelle Atlantia. »

Euh … C’est normal qu’elle soit aussi jeune ? Dans sa voix, elle devait à peine avoir deux ou trois ans de plus que lui. Il regardait son masque sur son visage. On aurait dit un imposant œil… quant à sa tenue, elle n’avait pas froid ainsi ?

« Non, je n’ai guère froid, Waram, pour répondre à ta question. »

« Evitez de lire dans mes pensées, comme souvent, c’est très déplaisant. »

« Elles sont libres d’accès pour quiconque est capable de les lire. Je tiens à confirmer une chose : je suis l’Oracle de ce monastère. »

« Pourquoi est-ce que vous êtes aussi jeune ? Normalement, vous devriez être aussi vieille que les autres, non ? Enfin, une dizaine d’années au moins. »

« Toute la délicatesse et la candeur d’un adolescent qui n’a aucune expérience avec les femmes. Mais non, si tu veux tout savoir, je n’ai que dix-sept ans au grand maximum. Et je ne suis l’Oracle que depuis deux années. L’amure-pokémon du Cryptero m’accompagne depuis peu mais j’ai été élevée par la précédente porteuse del ‘armure-pokémon. »

« C’est bien mais … en quoi est-ce que tout cela me concerne exactement ? Est-ce que je peux savoir plus précisément ? Je pose la question car je n’en suis pas sûr en vous écoutant hein ? »

« Encore une fois, toute l’amabilité d’un adolescent qui ne comprend rien aux femmes non ? »

L’adolescent haussa les épaules comme pour dire qu’il se sentait pas le moins du monde concerné par tout ça. Il regarda la personne en face de lui. Il pouvait apercevoir des cheveux noirs, assez longs, avec des pointes blanches au bout. La robe qu’elle portait avait des allures de robe de cérémonie. Le col était jaune doré, une ligne horizontale blanche dessous tandis que la poitrine était noire avec un visage aux yeux bleus dessiné dessus.

Au niveau des jambes, par contre, les couleurs étaient bien présentes, chaleureuses. Des lignes claires, qu’elles soient bleues, rouges voire jaunes. Elle était plutôt maigre et pour une prêtresse, elle était plutôt jolie aussi. Beaucoup de plutôt mais bon …

« Enfin bon, je … qu’est-ce qu’il y a ? »

« Tu laisses encore tes pensées vagabonder librement. Merci pour les compliments. Devrions-nous commencer dès maintenant ? »

Commencer quoi ? Pensées ? RAAAAAAAAH ! Elle avait encore lu dans ses pensées ! Pfiou ! Elle allait devoir arrêter cette fille sinon, ça allait mal se passer !

Chapitre 19 : S’entraîner et s’épuiser

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : S’entraîner et s’épuiser

« C’est vraiment très intéressant. Je ne m’attendais pas à autant de puissance, même de la part d’un chevalier-pokémon. Vous êtes aussi forts que ça ? »

« Je ne sais pas. Je dirais que oui, du moins, certains ne sont pas forts mais ont une sacrée volonté, ce qui fait qu’ils continuent de se battre jusqu’au bout, même si leur corps les fait souffrir atrocement. Ce sont de vrais chevaliers-pokémon. »

« Tu en connais donc, des personnes comme ça ? Intéressant, vraiment très intéressant. Je trouve que cela est plaisant mais toi aussi, tu es remarquable. Je n’arrive pas vraiment à comprendre pourquoi tu es ici. Tu es très calme, contrairement aux apparences. Même si tu parles parfois trop fort et que tu hausses la voix inutilement. »

« Je sais, je sais … des fois, je cries pour pas grand-chose. On recommence ? »

Il avait dit cela comme pour changer de conversation, regardant juste droit devant lui. Arnand était son adversaire attitré. Cela faisait déjà trois jours qu’il était dans le monastère et étrangement, il se sentait pas si mal là-bas. Il n’arrivait pas à savoir pourquoi mais il se sentait bien parmi eux. Est-ce parce qu’ils mettaient le combat en valeur ?

« Je rappelle que ce n’est pas un combat à mort, blablabla. Evitez de trop vous entretuer, blablabla. Vous connaissez la chanson ! GO ! »

« Merci bien, Sarine. » soupira Waram en levant les yeux au ciel. L’avoir comme arbitre, il n’était plus vraiment sûr que ça soit une bonne idée. Oh que non, pas vraiment, pas du tout même. Sincèrement, qu’est-ce qui pouvait clocher chez elle des fois ?
Mais il n’eut guère le temps de réfléchir à tout ça car visiblement, quelqu’un avait décidé de se servir de lui comme punching-ball. Il évita un premier coup de poing, puis un second accompagné d’un coup de pied. HEY ! Ils n’y allaient pas avec le dos de la cuillère ! Ils étaient sacrément violents dans le fond ! Ils comprenaient pas ce que ça voulait dire de ne pas donner de vrais coups ? ARGL !


Enfin, il pensait à « ils » car son adversaire arrivait presque à se dédoubler à force de se déplacer très rapidement. Même s’il n’était pas un chevalier-pokémon, il avait tout d’un être aussi fort qu’eux. Il comprenait pourquoi un tel homme cherchait à obtenir l’armure-pokémon du Kapoera. Il en avait largement les moyens !

« Combien de temps cela fait que tu combats pour cette armure ? »

« Au moins une dizaine d’années … mais je connaissais son ancien propriétaire. Et je ne veux l’obtenir que lorsque j’aurais le sentiment que je la mérite. »

« Son ancien propriétaire. Ne me dit pas qu’il faut aussi la tuer ? C’est ça ? Enfin, que vous avez tué l’ancien propriétaire ? C’est ce que fut nécessaire pour l’armure-pokémon du Diamat même si je n’ai pas tout compris ! »

« Non, c’est assez compliqué. Des fois, certaines armures-pokémon acceptent sans combattre. Il en est de même pour ceux qui les possèdent. »

Pour toute réponse, Waram haussa les épaules. Tout ce qu’il savait, c’est que son adversaire était doué, très doué … et à partir de là, il ne pouvait pas ignorer la menace potentielle qu’était son adversaire. Bon, coup de pied, coup de pied, coup de tête !

« Ah non, Waram. Une fois mais pas deux, il ne faut pas rêver ! »

Une main se plaça sur son front, le repoussant fortement en arrière, quitte à le faire tomber. Arnand rigola tandis que Waram se relevait en grognant. Oui, l’un comme l’autre avait un pansement sur le front, signe d’un affrontement plutôt brutal.

« Tsss, peur que nos deux crânes résonnent l’un contre l’autre ? »

« Exactement, je tiens à ma santé mentale. Tu te relèves ? Le combat ne fait que débuter ! Je suis sûr que tu vaux mieux que ça ! Hop hop hop ! »

Tss ! Il allait voir ! Il se remit correctement en position de défense, frappant dans ses poings pour mieux observer son adversaire. Humpf, au final, Arnand est assez petit. Juste un bon mètre soixante dix tandis qu’il avait des gris dont le centre formait une pointe dirigée vers le ciel. C’était vraiment très étrange et surprenant. Ses yeux bruns fixaient Waram.

« Et bien ? Qu’est-ce que tu attends ? Tu ne passes plus à l’attaque ? »

« Pour l’heure, je préfère étudier mon adversaire pour ne pas commettre de bêtises. Je ne fais confiance à personne pendant un combat. Mais sinon, tu es sacrément chétif, tu sais ? »

« Tu es le plus doué pour complimenter quelqu’un, on te l’a déjà dit ? »

« Je ne fais qu’être ainsi, je l’ai toujours été mais ça ne change rien du tout. »

Bon puisqu’il ne voulait pas venir se battre, autant aller le chercher ! Waram vint jusqu’à sa hauteur mais alors qu’il allait porter un coup sur la joue d’Arnand, celui-ci bloqua le bras avant de soulever Waram au-dessus de son corps pour le projeter ensuite au sol.

« Nous allons nous arrêter là, Waram pour aujourd’hui. Tes coups deviennent trop prévisibles. On ne veut pas de cela, n’est-ce pas ? »

Un autre grognement caractéristique de Waram comme unique réponse de sa part. Voilà comment il conversait avec les gens. Il resta au sol, Arnand lui signalant qu’il lui laisserait à manger pour le moment. Il n’avait pas envie de manger. Sarine se rapproche de Waram, lui demandant d’une voix amusée :

« Alors, alors, alors … comment est-ce que l’entraînement se passe, je peux savoir ? »

« Comme tu peux le voir, très mal. Je me fais lyncher, tout simplement. »

« Lyncher, lyncher, tu arrives à lui tenir tête quand même. Il ne faut pas te dévaloriser de la sorte, Waram. Pas du tout. Tu veux de l’aide ? »

« Je ne sens presque plus mon dos. Ça ne serait pas de refus, Sarine, je dois t’avouer. »

Un long gémissement et voilà qu’il se retrouvait debout. Les deux têtes le regardèrent avec amusement tandis qu’il murmurait, comme s’il avait réfléchit longuement à la question :

« Qu’est-ce qu’il y a ? On dirait que tu te moques de moi et je ne sais pas pourquoi. »

« Je ne suis pas d’humeur à me moquer de toi. Simplement, j’apprécie grandement le fait que tu arrives à très bien supporter cet endroit en fin de compte. »

« Ce n’est pas comme si je pouvais m’enfuir, tu sais ? Donc je fais avec. »

« Oh, ce n’est pas comme ça que je voulais évoquer quelque chose, hum, je ne sais pas … le fait que tu apprécies de t’entraîner, ce n’est pas une bonne chose ? »

« Je n’apprécie pas de m’entraîner ! Je ne suis pas comme ces fous du combat. »

Il avait aussitôt nié en bloc tout cela. Comme elle s’en doutait. Waram n’avait jamais été sincère ou presque. Pourtant, elle ne fit aucune remarque à ce sujet, l’incitant à la suivre. Direction la cuisine, n’est-ce pas ? Il devait avoir sacrément faim normalement !

« C’est bizarre comme mélange par contre, tu as remarqué ? Entre les pouvoirs psychiques et l’art du combat. Normalement, tous les opposent non ? »

« Et ils se complètent tout autant. Certaines armures-pokémon d’ailleurs, profitent des qualités de ces deux façons de se battre, Waram. » lui murmura une voix féminine à côté de lui.

AH ! MAIS MERDEEEEEEEEE ! C’est pas la première fois qu’elle lui fait ce coup ! Cette femme-chevalier de la Sidérella ! Elle en a pas marre d’apparaître comme ça à ses côtés ? Et en vue du rire, ça l’amuse en plus ! VRAIMENT !

« Tu es si divertissant, Waram. Mais si tu veux tout savoir donc, l’art physique se marie très bien avec l’art psychique. Tout n’est qu’une question de perception. »

« Une question de vue ? Dommage que je sois aveugle ou presque pour ce genre de choses complètement débiles et philosophiques. »

Il avait encore rétorqué cela avec ironie avant de pénétrer dans la cantine. Mais ce n’était pas bon, ce n’était pas ce qu’il voulait, loin de là. Hum, est-ce qu’il était en train de se ramollir ou quoi ? Il n’en savait trop rien mais ça ne lui plaisait pas le moins du monde. Il regarda les personnes présentes dans la cantine avant de se placer seul à une table.

« Hey hey hey .. mais qu’est-ce que tu fais donc, Waram ? Ne vas pas manger en solitaire. »

« Arnand, j’aime bien être tranquille quand je mange. L’un des rares moments où je suis en paix … ou quelque chose du genre. »

« Si ce n’était que ça … mais en fait, il apprécie la compagnie, sauf qu’il ne le dira jamais. Mais il préfère une certaine compagnie féminine. »

« Comme d’habitude, tu ferais mieux de fermer ta bouche, Sarine. »

BOOM ! Remarque cinglante mais qu’elle méritait. D’ailleurs, elle ne chercha pas à contredire cela, l’adolescent se laissant entouré alors par Arnand et ses deux compagnons. GRUMPF ! Manger à quatre ? Vraiment ? Non-loin d’eux, bien qu’elle était seule à sa table, Sidoni conversait à voix basse :

« Vous pensez que c’est le bon moment pour vous le présenter ? Vraiment ? Vous êtes certaine ? Il est vrai qu’il semble plus … enclin à la discussion. »

Visiblement, la discussion semblait avoir son importance et Sarine avait tourné ses deux têtes vers elle. Il fallait dire quelle avait facilement pressenti qu’elle parlait de Waram. En tant que tel, elle ne pouvait pas ignorer … surtout si cela risquait de le mettre en danger.

« Arnand, vous avez une idée de quoi parle Sidoni ? »

« Oh ? Ca ? Ce n’est pas la première fois. Elle communique de la sorte avec l’oracle. J’imagine qu’elles doivent parler de toi. Tu vas bientôt passer à la casserole, Waram. Tu devrais te préparer mentalement. »

« Ne me dites pas que l’Oracle est encore pire que cette … Sidoni ? »

« Oh … ça … Je préfère ne rien dire, je risquerais de gâcher la surprise, ça serait bête. » s’exclama Arnand avant de rigoler légèrement, rapidement rejoint par les autres.

« Bien entendu, moquez-vous du pauvre Waram qui ne sait pas ce qu’il l’attends. »

« Oh que oui, et on en profite ! L’Oracle ne sort que très rarement de son domaine. A partir de là, je ne te mentirais pas à son sujet. »

Sarine avait aussitôt tourné ses têtes en écoutant les propos de Waram. Tiens donc, voilà que lui aussi y mettait du sien dans toute cette histoire. Comme quoi … Enfin, elle ne trouvait pas cela déplaisant, pas du tout. Il reprit :

« Est-ce que c’est une ogresse qui dévore les adolescents ? »

« Pfiou … pire qu ça, elle les engraisse avant de les cuisiner. Elle est comme ça, notre Oracle. Mais par contre, si elle apprend qu’on parle d’elle, on est foutus ! » dit Rolar, l’homme qui se battait généralement avec ses poings.

« Tant mieux, si elle me pose des questions, je serais malheureusement bien obligé de lui répondre. Ca sera dommage pour vous, n’est-ce pas ? »

« Mais en fait, c’est un sacré manipulateur, notre nouvel arrivant. »

« On se méfie jamais assez. » compléta Persio, le troisième homme juste après les propos d’Arnand. Ah … L’adolescent soupira mais de soulagement. Au moins, ils ne prenaient pas mal ses paroles. Il avait cru que ça serait le cas. Le repas fut bien plus agréable ensuite bien qu’il évitait soigneusement de le signaler.

« Et si nous venions t’entraîner ensuite, Waram ? Moi et Persio ? »

« Hum, je ne sais pas trop. Arnand se bat des deux façons. »

« Nous nous spécialisons dans une sorte de combat, c’est encore mieux. Arnand est doué mais nous excellons dans un coin, ce qui est pas une mauvaise chose aussi. »

« Bon, d’accord, visiblement, vous avez envie d’en prendre plein la gueule. Ca serait moche de ma part de ne pas accepter de vous frapper. Après le repas, on ira. »

« C’est bien trop d’honneur que tu me fais, beaucoup trop même. » dit tout simplement l’homme avant de rigoler, rapidement rejoint par les deux autres.

Pfff ! Qu’ils continuent de rire et de se moquer. Ils allaient voir plus tard ! Enfin, un jour, peut-être pas maintenant … enfin dans quelques minutes. Plutôt une heure, le temps de bien digérer. Car oui, le but n’était pas de vomir le repas.

« Je crois que pour le moment, Waram aura besoin de se reposer, si vous le voulez bien. » dit Sérine, coupant alors la conversation entre tout le monde.

« Oh … Si l’armure-pokémon le dit, j’imagine que l’on doit accepter. Elle sait ce qui est le mieux pour son propriétaire. Waram ? On ne te forcera pas. Tu reviendras quand tu seras mieux reposé. Tu devrais écouter Sarine. »

« Oui oui. Je le sais parfaitement, Sarine est mon ange gardien. Elle ne veut que du bien, bla bla bla, je connais la chanson, tout ça. Mais merci de ton inquiétude, Sarine. »

Il émit ensuite un léger bâillement, concordant alors avec les propos de l’armure-pokémon du Diamat. Grumpf. Bon, peut-être une heure ou deux.

« Je devrais peut-être me reposer un peu, je crois bien. J’y vais dès maintenant. »

Il avait fini par se lever, Sarine se redressant pour aller à sa suite. L’adolescent aux cheveux noirs traîna un peu des pieds, un peu déçu de ne pas aller s’entraîner avant de se diriger vers la chambre que le monastère lui avait laissée.

« Allez, hop, au dodo, vilain garçon ! Tu en as trop fait ces derniers jours ! »

« Je le sais, je le sais. » dit l’armure-pokémon avant de sauter sur le lit, Waram s’étant couché, tête contre l’oreiller.

« Je te réveillerais si tu as peur pour cela, Waram. Le mieux est que tu profites pleinement de ce lit. D’ailleurs, si tu veux, je peux inviter notre compagnon ours bleu du Tibet. »

« Sûr qu’il pourrait me tenir bien au chaud vu l’épaisse fourrure qu’il a. Mais il risque aussi de faire éclater le lit. Je me demande comment c’est possible qu’un ours soit là … »

« Les mystères de la vie, Waram ! Dors bien, petit dragonnet de Gliros. » dit-elle tout en rigolant, Waram gromellant sans pour autant lui répondre verbalement. Elle savait pertinemment qu’il n’appréciait pas ce surnom donné par cette fichue femme-chevalier. Maintenant, les autres allaient eux aussi l’appeler comme ça, il s’en serait bien passé.

Les heures s’écoulèrent et finalement, ce fut lorsqu’il ressenti un certain malaise qu’il rouvrit les yeux, se redressant subitement dans son lit. Pourquoi est-ce qu’il s’était senti observé ? Sarine dormait toujours et il eut la surprise de voir que l’ours bleu aussi ! HEY ! BORDEL ! Comment est-ce qu’il était venu ici, lui ?

« J’ai cru remarqué qu’il voulait voir comment tu te portais, Waram. »

Voix féminine ! Mais ce n’était pas celle de la femme-chevalier qu’il connaissait. Il posa son regard sur une femme masquée … mais assise bien sagement sur une chaise, en face de lui. Les jambes croisées, elle était là, en train de l’observer.

« Qui … qui est-ce que vous êtes exactement ? Je peux savoir ? »

« Tu connais pourtant déjà la réponse, n’est-ce pas ? Je peux le lire dans ton coeur. »

« Ah oui, c’est facile alors. Vous êtes l’Oracle. Et c’est vous qui avez invité l’ours bleu dans mon … pfiou … sincèrement. Vous avez pas mieux à faire ? »

« Cet ours s’appelle Timber si tu veux tout savoir. Ce nom ressemble à Tibet et c’est voulu. Je pense que lui et toi, vous serez destinés à de grandes choses. Mais pour cela, il va falloir apprendre à vous connaître. Et aussi commencer par les bases. Je suis l’Oracle, comme tu l’as parfaitement devinée. Je suis celle à l’origine de la création de cet endroit. »

« Et celle pour qui la principale de l’école de Gliros m’a envoyé. Ah … je vous jure. »

« C’est exact mais tu sembles ne pas l’apprécier … bien que dans le fond, c’est tout le contraire. Elle est si douce et agréable à tes yeux. Une personne que tu aurais aimé connaître dans le passé. Et il n’y a pas qu’elle et … »

« STOP ! Je ne veux rien savoi ! Plutôt, qu’est-ce que vous foutez ici ? Vous êtes là pour lire dans mes pensées, c’est ça et  … » s’exclama l’adolescent avant de s’arrêter. Timber émit un grognement de mécontentement, se retournant ensuite. « Mais j’y crois pas, j’ai un ours dans ma chambre qui est dérangé par le fait que je cries. »

« Nous nous reverrons demain matin. Tu vas te rendormir … Timber restera à tes côtés en attendant, Waram. Demain, nous commencerons alors la véritable raison de ta présence en ces lieux. Nous allons devoir nous dépêcher. »

« Qui est ? Et pourquoi nous dépêcher ? Quelque chose presse ? Il y a quelqu’un qui veut ma mort ou autre ? Vous pouvez me le dire hein … »

« Non pas ta mort … mais ta personne. Tu ferais mieux de te reposer, Waram. Nous nous reverrons demain… dors, je le désires. »

Ah oui ? Parce qu’elle le désire, il va … ooooh. L’adolescent s’écroula sur son lit, la couverture se tirant toute seule pour lui permettre de s’y engouffrer. Il n’avait même pas chercher à détailler la personne en face de lui. Il savait juste que c’était une femme.

« Timber, toi aussi, tu es destiné à de grandes choses. Je comptes sur toi. »

La femme masquée disparut, s’étant téléporté alors que l’ours bleu du Tibet émettait un grognement sonore avant de se gratter le ventre. Roulant un peu sur le côté, il percuta juste un peu le lit de Waram sans pour autant réveiller Sarine.

Chapitre 18 : La fureur d’un dragon

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : La fureur d’un dragon

« Hum … Dans le fond, ce n’est vraiment pas si mal, Sarine. »

« Tu l’as dit. Il fait frais, il fait bon, je pensais avoir à un endroit assez douteux et isolé … du genre presque abandonné mais ce n’est pas le cas. Tu as vu les jardins et le potager ? »

Le potager. Là où il avait besoin de faire pousser les fruits et les légumes. Si ce n’était que ça, ça serait très simple mais bon, ce n’était pas le cas. Mais là, il était assis sur un escalier de pierre, regardant juste les personnes qui défilaient devant ses yeux.

« Sincèrement, je me demandes pourquoi nous sommes ici, tu as une idée ? »

« Tout simplement car nous avons besoin de tirer un trait sur toute cette histoire et de passer à autre chose, n’est-ce pas ? Et comme ça, nous pourrons retourner à l’école de Gliros. »

« Pourquoi j’y retournerai ? Ah oui ! Pour montrer à cette foutue principale comment je gère mes soucis. Elle risque d’être surprise et salement, hahaha. »

« Donc tu envisages bel et bien un retour, c’est ça ? »

« Bien sûr que oui ! Pourquoi je n’envisagerais pas de revenir à l’école ? Je lui montrerais à cette foutue principale ce qui lui en coûte de vouloir me titiller. Elle comprendra que je n’aime pas ça du tout et que je suis pas du genre à apprécier son humour débile ! »

« Je ne vois pas pourquoi tu t’emportes mais puisque tu sembles heureux, c’est tant mieux non ? Ou alors, je me trompes complètement ? »

« Tu ne te trompes pas même si je me demandes si tu ne racontes pas n’importe quoi pour ne pas changer. Ca n’a rien à voir avec tout ça, si tu veux tout savoir. »

Hmm, elle était confuse, très confuse, mais l’adolescent semblait plutôt content donc autant continuer sur cette voie, n’est-ce pas ? Mais à part ça, elle voie qu’il regarde attentivement les hommes qui combattent entre eux. Est-ce qu’il voudrait participer à tout ça ?

« Tu sais, je pense que tu peux leur demander de t’entraîner hein ? »

« Je n’ai pas envie de m’entraîner, Sarine. Je ne suis pas là pour ça. Je me demande pourquoi je suis là justement, du moins, précisément. J’ai une vague idée mais ce n’est pas suffisant, loin de là. C’est donc qu’il y a autre chose mais je ne sais pas quoi. »

« Ne te complique donc pas la vie pour pas grand-chose. On t’expliquera quand c’est nécessaire, rien de plus, rien de moins, Waram. »

« Oui oui, on expliquera à l’idiot du village, je connais la chanson. Je sais que je ne suis pas bien malin mais bon, des fois, j’aimerai bien des réponses claires. J’ai l’impression d’être vraiment pris pour un imbécile, c’est tout. »

« Ce n’est pas qu’une impression parfois, Waram. Mais tu es un imbécile que j’adore, c’est tout. » répondit Sarine avant de rire avec ses deux têtes.

« Bonjour, messire Waram. Est-ce que je peux vous demander de bien vouloir me suivre ? »

« Hein que quoi ? Qui est-ce que vous êtes exactement ? »

Il avait tourné son visage vers la voix féminine des plus polies. C’est une armure-pokémon … mais elle était étrangement humanoïde. Faite de noir, blanc et un peu de violet, il avait l’impression de la reconnaître. Ca ressemblait étrangement …

« C’est le cas, je m’appelle Xaxié, je suis l’armure-pokémon d’argent de Sidérella mais aussi celle de Sidoni, bien entendu. »

« Oh, euh, première fois que je vois une armure-pokémon qui ressemble aussi grandement à un être humain. On pourrait presque vous confondre avec l’un d’entre nous. »

« Certaines armure-pokémon sont ainsi. Comme nous sommes dotées de la parole mais que nous possédons aussi des pouvoirs psychiques, c’est beaucoup plus simple pour communiquer, comme vous pouvez le voir, n’est-ce pas ? »

« C’est étrange mais … euh, pourquoi est-ce que je dois vous suivre ? »

« Vous parler un peu de tout ce qui vous attends. Si vous le voulez bien, bien entendu. Je ne veux pas vous forcer à prendre une décision qui ne vous plairait guère. Je ne suis pas ainsi et je m’excuse pour le comportement de Sidoni. Comme vous le remarquerez, elle reste assez unique dans ses paroles et encore plus dans ses actes. »

« Bon, puisque c’est demandé aussi gentiment, je veux bien vous suivre. »

Il ne devait pas trop se montrer perturbé mais il fallait avouer qu’il ne s’attendait pas à une telle chose. Se remettant debout, il suivit l’armure-pokémon, un peu songeur avant de passer une main derrière son crâne. Sarine se redressa elle aussi, disant :

« Je vais vous accompagner, bien entendu. Je ne pense pas qu’il y ait de problèmes par rapport à tout ça, n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompes peut-être et vous voulez … »

« Vous êtes son armure-pokémon. La question ne se pose pas. Je vais vous emmener auprès de Sidoni qui veut absolument pouvoir parler avec Waram. »

« Ce n’est pas vous qui me disiez justement qu’elle était spéciale, Sidoni ? »

Pour toute réponse, il n’eut le droit qu’à un petit sourire de la part de l’armure-pokémon. Elle ressemblait vraiment à une sorte de noble ? Du moins, avec cette robe bouffante noire avec des nœuds blancs … comme ceux de Sidoni. Mais cette coiffure était vraiment spéciale avec deux couettes qui se découpaient en plusieurs sur le côté.

« Non, cette « coiffure » est unique en soi mais n’est pas dérangeante. Bien qn’en tant qu’armure-pokémon, la question ne me dérange pas le moins du monde. »

« Je vois, je vois … enfin, je crois voir, je ne suis pas sûr et convaincu à ce sujet. Mais bon, ce n’est pas bien grave, je dirais. Mais bon, je sais pas ce qu’elle me veut encore. »

Il avait haussé les épaules tout en regardant devant lui, accompagné par l’armure-pokémon du Siderella. Si ce n’était que ça … si ce n’était que ça … si ce n’était que ça … Mais bon, il n’en savait trop rien et à partir de là, difficile d’ouvrir la bouche.
« Oh ! Voilà notre fameux dragonnet de Gliros ! Te voilà enfin ! »

La femme aux cheveux noirs était plus qu’enjouée par la venue de Waram, celui-ci ne comprenant pas trop pourquoi. Ce n’était pas vraiment quelque chose dont il pouvait se vanter, loin de là. Mais bon, ce n’était pas bien important.

« Qu’est-ce que vous me voulez exactement ? Je peux savoir ? »

« J’aimerai tout simplement que tu te rapproches de moi. J’aimerai commencer la première étude de ta personne pour mieux apercevoir le traitement que je vais devoir te faire subir. Attention, ça ne sera pas très joyeux. »

Blablabla, comme s’il allait succombé à une telle menace. Il n’était pas aussi crédule que ça mais bon, il se rapprocha de la femme masquée. Qu’est-ce cela voulait dire ? Ele plaça une main sur son front, murmurant d’une voix plus douce :

« Je vais donc essayer de lire dans ton cœur. Je crois que je n’y arriverais pas mais je pense qu’il vaut mieux essayer que de ne rien faire, n’est-ce pas ? »

« Si ce n’est que ça, faites donc, je ne vais pas vous en empêcher hein ? Et de toute façon, j’imagine que l’on me forcera si je tente de faire ne serait-ce qu’un mauvais mouvement. »

« C’est exactement ça, attention, je suis terrifiante. »

Qu’est-ce qu’elle voulait faire par là ? Essayer de le rassurer ou quoi ? L’adolescent poussa un léger soupir, visiblement fatigué par cette façon de s’amuser de la part de la femme masquée de noir. Si ce n’était que ça pour la distraire, qu’elle s’amuse quoi, mais ce n’était pas du tout son genre à lui. La main toujours posée sur son crâne, il remarqua qu’elle caressait son front puis ses cheveux.

« Dans le fond, tu n’es pas un méchant dragonnet, n’est-ce pas ? Tu as tout simplement peur de trop t’ouvrir aux autres, c’est compréhensible. »

« Ne racontez pas n’importe quoi sur moi car je vous laisse faire votre truc, d’accord ? Je ne suis pas comme ça, pas du tout alors ne jouez pas avec mes nerfs. »

« Je ne le ferais pas, je ne fais que constater des choses très simples en ce qui te concerne, voilà tout. Mais bon, je continue alors, si cela ne te dérange pas trop ? »

« Maintenant que vous avez commencé, autant terminer votre sale boulot non ? »

Il marmonna mais c’était étrange comme il se sentait apaisé par cette main. Les chevaliers-pokémon avec des pouvoirs psychiques étaient vraiment bizarres. Comment pouvaient-elles se rendre capables d’une telle magie ? Comment est-ce qu’il arrivait à être aussi calme et tranquille alors qu’il ne l’était jamais réellement en fin de compte ?

« Hey ? Comment est-ce que c’est possible ? Tu sais que tu es vraiment unique ? »

« Tout le monde l’est, il n’y a pas besoin d’être avec des pouvoirs psychiques pour connaître ça, hein ? Vous le saviez ? »

« Oui oui … mais non, c’est étrange. J’arrive à apercevoir une petite boule en toi. Une boule de colère et de fureur. Qu’importe ce que l’on dit, ce que l’on fait, tu t’emporteras sur tous les sujets. Comme si c’était inné … comme si tu étais nécessairement en train de crier. »

« Nécessaire de crier ? C’est stupide, tellement stupide. Je ne crie pas parce que j’en ait envie, je ne crie pas parce que c’est nécessaire. Je crie parce que l’on m’énerve et m’emporte pour pas grand-chose, loin de là. On dit juste des stupidités autour de moi. »

« Si ce n’était que ça, n’est-ce pas ? Mais il n’y a pas que ça, tu as un mal plus profond, que je n’arrive pas à étudier. Tu es vraiment un cas spécial. »

Pfff ! Ele n’avait pas terminé avec sa psychologie de comptoir ? Il la regarda pendant quelques secondes. Hey, elle sentait bon. C’était ça l’odeur d’une femme propre ? C’était pourquoi elle … AIE ! Pourquoi il se prenait un coup sur le crâne ?

« Par contre, ce manque de délicatesse à l’encontre des femmes, je pense que tu devrais faire quelque chose pour éviter de le répéter, d’accord ? Je crois voir quel est ton souci avec les filles si tu penses de telles choses ? Tu as besoin d’un cours principal d’éducation en société avec les femmes. Je crois qu cela ne te ferait pas de mal. »

« Pfff, je suis avec une fille que je connais depuis des mois. Elle s’appelle Sanphinoa et à partir de là, je peux vous dire qu’elle sent super mauvais. Mais ça ne fait pas d’elle une mauvaise personne. Et aussi, elle a de sacrées croûtes et …  AIIIIIIIIIE ! »

Un second coup sur le crâne lui arracha un nouveau cri de douleur. Il fixa la femme masquée. Elle allait arrêter sinon, il risquait de répliquer aux coups, c’était ce qu’elle voulait ou quoi ? Ou alors, elle avait intérêt à s’expliquer car sinon …

« Bien que tu sois en âge d’avoir des pensées aussi impures, évites de les avoir quand je suis en train de les lire, d’accord ? »

« Je ne vois pas de quoi vous parlez. Ce n’est pas comme si je pensais à … euh … zut. »

Oh ? Est-ce qu’il avait finalement compris le problème ? Il se gratta la joue, assez confus avant de baisser la tête. Hum, d’accord, elle n’avait pas tort du tout. Il pouvait éviter mais c’était vraiment l’unique chose … enfin, la chose la plus importante chez elle et … AH ! Elle allait recommencer à le frapper mais il allait répliquer !

« Ce n’est que ça qui t’intéresse chez une femme ? Tu n’as rien d’autre à envisager pour elle ? Hum, cela ne me concerne pas, je n’ai pas à lire le coeur d’un adolescent. »

« Et si vous vous concentriez plutôt sur la raison qui fait que je sois ici ? Le truc de cette boule de colère qui fait que je m’énerve tout le temps, vous pouvez me l’extraire ? Ça me paraît être n’importe quoi, y a pas mieux comme excuse ? »

Il avait raison. Elle retira sa main après quelques secondes, déclarant que tout était terminé de son côté. L’adolescent aux cheveux noirs se releva, visiblement rassuré à l’idée que tout soit fini tandis qu’il plaçait une main sur son front.

« Pourquoi est-ce que j’ai aussi mal au crâne ? »

« C’est de ma faute, à cause de cette lecture, tu vas te retrouver un peu fatigué. »

La femme aux cheveux noirs tenta d’être rassurante mais il ne se sentait pas pour autant … soulagé. Pourquoi cela ? Car la femme aux cheveux noirs avait réussi ce que la principale n’avait pas réussie. D’ailleurs, pourquoi ? Pourquoi cela ?

« Comment est-ce que vous avez fait ? Je peux savoir ? »

« Ton corps comme ton esprit étaient affaiblis. A partir de là, ce fut beaucoup plus simple pour moi. Et encore, tu te trompes lourdement, Waram. Ce que j’ai fait n’a rien de spécial par rapport à ce que tu es réellement. Je crois qu’elle va devoir s’en mêler personnellement même si je ne suis pas sûre qu’elle le voudra. »

« De qui est-ce que vous parlez ? Je peux savoir ? » demanda Waram, haussant un sourcil. Il y avait une personne pire qu’elle ? Encore plus forte ? Comment était-ce tout simplement possible ? Enfin, ce n’était pas sa réelle préoccupation. AH ! C’était l’autre femme, n’est-ce pas ? Celle dont il avait juste entendu parler auparavant, n’est-ce pas ? Sans même qu’elle ne prenne la parole, elle ne fit qu’hocher la tête positivement.

« Bon … Bon bon … Je peux m’en aller non ? »

« Tu le peux bien que tu ne peux pas quitter le monastère, pour sûr. »

Il n’était pas stupide. Il savait parfaitement ça. En se redressant, il vint s’étirer longuement avant de mettre une main sur sa bouche, se frottant les yeux pendant quelques secondes. Bon bon bon, si ce n’était que ça … mais il regardait Sidoni.

« Vous êtes sûre d’aller bien ? Vous avez une mine affreuse. »

« Oh, ne t’en fait donc pas à ce sujet, il y a souvent pire, bien pire. Je vais bien. Je suis juste aussi un peu fatiguée par rapport à cette lecture psychique. Mais on recommencera dans quelques heures. Je ne peux pas te laisser t’échapper comme ça. »

« Euh, je ne suis pas une proie ou du gibier. Si vous pensez ça de moi, autant vous prévenir tout de suite que la prochaine fois, je cognerai et cela assez méchamment. Compris ? »

« Autant de violence pour un être aussi petit que moi. Ne t’en fait pas, petit dragonnet de Gliros, je ne te ferais aucun mal si cela peut te rassurer. »

« Ce n’est pas à vous de vous en faire pour moi mais plutôt sur votre propre personne. Pfiou, j’ai trop parlé et j’ai l’impression que tout ça était inutile. Je vais plutôt aller me reposer, ça sera bien mieux. Je crois que je suis déjà épuisé rien qu’à communiquer avec vous. Je ne sais pas comment vous faites, vous, les femmes, pour réussir ça. »

AH ! Le grand mystère des femmes ! Dommage, il était beaucoup trop jeune pour ça. Elle le laissa partir, perdant son sourire lorsqu’elle fût seule avec son armure-pokémon. Celle-ci posa son regard sur sa détentrice, disant d’une voix calme :

« Vous êtes plus qu’épuisée, j’ai l’impression que vous mené un combat perdu d’avance. »

« A peu de choses près, c’est le cas. Je ne sais pas ce qu’était cette sphère en lui, dans le plus profond de son âme mais il … a une impureté. D’habitude, les chevaliers-pokémon ont une petite particularité, une partie d’entre eux qui leur permet d’être un chevalier-pokémon. Comme une fraction de leur âme mais ici … Waram, ce n’est pas ça. Cette fraction existe mais elle est auréolée par cette sphère ténébreuse. »

« Il faut pouvoir en parler avec l’oracle. C’est nécessaire. J’imagine que c’est pour ça qu’elle nous l’a envoyé ici. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps. »

« Fais donc. J’imagine que cela se passera dès demain. Le plus vite nous saurons à son sujet, mieux ce sera pour réagir en conséquence. J’ai juste l’impression d’avoir affaire à une bombe qui est prête à exploser à n’importe quel moment. »

« Une bombe au souffle tel qu’il risque de tout balayer. Nous ne pouvons pas prendre plus de risque. Et j’ai aussi cette mauvaise impression que quelque chose de grave va arriver. J’espère que ce n’est qu’une illusion de ma part que je me fais des idées. » termina de dire l’armure-pokémon alors que Sidoni soupirait longuement. Elle aussi l’avait ressenti ?

« A partir de là, nous devrions plutôt nous concentrer sur Waram. Eviter que cette bombe n’explose, d’accord ? Ca sera pour le mieux. Peut-être même que nous pourrions envisager de contrer les effets de cette bombe pour qu’ils lui soient bénéfiques. »

« Cela dépendra de son jugement. Nous ne sommes pas capables de juger correctement de telles choses, malheureusement. »

La femme masquée et son armure-pokémon continuèrent de parler pendant plusieurs minutes, chacun évoquant le souci par rapport à toute cette histoire. Néanmoins, ce n’était pas encore prêt, donc elles n’avaient pas à s’en faire. Si elles pouvaient stopper tout cela, c’était parfait.

Waram, les mains dans les poches, était maintenant songeur. Une sphère de colère et de rage. Elle serait à l’origine de tout ? C’était ridicule ! Complètement ridicule. Comme s’il avait un truc dans le bide qui dictait sa conduite. Elle n’avait pas mieux à faire ?

« Waram, tu veux aller te défouler ? Tu donnes l’impression d’en avoir besoin. »

« Pas faux, pas faux du tout. Allons-y, ça sera mieux, j’imagine. »

« C’est à toi de décider, hein ? Je ne vais pas te forcer, pas du tout, Waram. Qu’est-ce que tu estimes le mieux pour te soulager ? Car je pense que c’est nécessaire que tu décharges cette anxiété en toi qui est présente depuis quelques minutes. »

« Je vais voir pour servir de partenaire d’entraînement à Arnand. » murmura l’adolescent aux cheveux noirs. Une sphère de colère et de haine ? Comme celle d’un dragon ?

C’était juste ridicule et anormal. Il n’était pas comme ça. Il valait mieux que ça, bien mieux. Mais il ne se sentait pas rassuré pour autant. Une main sur le coeur, il respira bruyamment avant de s’arrêter. Bon … bon … bon … direction la zone où ils s’entraînent tous. Il allait devoir ensuite rencontrer cet oracle. En espérant que tout ne dégénère pas.

Chapitre 17 : Dans le monastère

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Dans le monastère

« Est-ce que je peux avoir quelques explications maintenant ? »

« Tu as tout simplement suivi le chemin qui devait te mener à nous. Quant à cet ours bleu du Tibet, il n’avait que pour but de te guider jusqu’à nous, rien de plus, rien de moins. »

« Vous voulez me faire croire que cet ours m’a emmené jusqu’à vous ? Alors qu’il voulait ma peau et inversement ? C’est quoi ça ? Du foutage de gueule ? Car je n’apprécie pas trop que l’on se moque de moi, je tiens à le signaler. »

« Nous ne sommes pas là pour rire de ta personne. La principale de l’école de Gliros nous a contacté. Nous devrions peut-être faire les présentations ? Hum … Ou non. Pour aujourd’hui, je pense que cela peut attendre. Tu as besoin de repos. »

« Je n’ai besoin de rien et surtout pas de personnes dont je ne sais rien. Je suis juste bon pour partir. Je ne compte pas rester ici et je ne comptes pas me laisser manipuler par des personnes qui obéissent aux ordres de la principale de Gliros ! »

« Ah … Elle avait signalé que tu étais une forte tête mais à ce point ? C’est surprenant, très surprenant. A se demander pourquoi autant de haine dans ta personne. »

Voilà qu’il continuait de parler avec cette voix dont il ne voyait rien. Il chercha à se relever mais il sentit qu’une présence l’empêchait de trop se mouvoir. Encore des pouvoirs psychiques ? BORDEL ! ENCORE ?! Pourquoi ?! Qu’est-ce qu’ils avaient tous avec ça ?

« Libérez-moi sinon je vous butes tous ! »

« Tant de colère et de rage … mais bon, tu ne pourras pas quitter l’enceinte du monastère. De toute façon, dans ton état, tu dois t’en douter, n’est-ce pas ? »

Il ne répondit pas à cette voix alors qu’il plaçait une main au sol pour se redresser correctement. Bon, si c’était comme ça, cela lui permettrait alors de se mouvoir. Tant mieux, ah … mais pourquoi est-ce qu’il était ici ? Et l’ours bleu du Tibet le regardait avant de bailler, comme pour signaler qu’il avait fait son travail.

« Je vous le jures, c’est juste n’importe quoi. Ce n’est pas normal … pas du tout ! »

« Si tu le veux, on va te guider pour que tu puisses manger un morceau. Tu as l’air plus qu’affaibli. Tu es sûr d’avoir manger correctement ? » demanda l’un des hommes qu’il avait remarqués. Rien qu’en les observant, impossible de ne pas voir qu’ils étaient des chevaliers-pokémon. Mais de quelle sorte ? Ils semblaient puissants.

« Je mange comme je peux et comme je veux, je n’ai pas besoin d’assistance pour ça. »

« Ce n’est pas vraiment le sujet de ma question mais bon … j’espère que tu aimes la viande car ce n’est pas avec un corps aussi rachitique que ça que tu vas attirer cette fille. »

« De quelle fille est-ce que vous parlez ? » marmonna Waram, surpris par les propos de cet homme. Ils n’étaient quand même pas au courant ? Qu’est-ce que la principale avait dit ?

« Dans ton sommeil, tu n’arrêtais pas de répéter deux noms. Sarine, qui semble être celui de ton armure-pokémon et aussi San … »

« Je veux rien savoir ! Ce nom ne veut rien dire et vous devriez plutôt la boucler au lieu de me parler de ça ! Compris ? Vous avez pas mieux à faire ou quoi ? »

« Oooooh. Sujet fâcheux. Comme quoi, certains ont de la chance de ne pas vouer leur vie qu’à l’art du combat. Allez, viens. Si tu as autant de force pour grogner, tu dois avoir un sacré appétit, j’imagine. Ça sera mieux que de ne rien te donner. »

Tss, il détestait déjà cet endroit. Il ne se sentait pas à l’aise dans un tel lieu. Il avait l’impression qu’il ne pouvait pas respirer. Il se sentait opprimé et … observé. Quelqu’un, cette voix féminine, devait s’amuser avec lui ! Il ne se laisserait pas faire !

« Tu en penses quoi de ton côté ? Il m’a l’air bien vaillant mais … »

« Toi aussi, t’as un peu de malaise en le regardant ? J’ai l’impression que quelque chose cloche avec lui mais je n’arrive pas à savoir quoi. Bon, on part s’entraîner ? »

« Ouaip ! Pas de soucis ! J’en ait bien besoin, je dirais. Trop compliqué ces histoires avec des filles et des sentiments non-avoués. »

Heureusement pour les deux hommes, Waram était déjà assez loin, ne pouvant les entendre tandis que Sarine l’accompagnait. Seul le troisième homme guidait l’adolescent, lui signalant qu’après, s’il le désirait, il pouvait le suivre pour une séance de méditation.

Hum … Ces hommes, ils étaient vraiment chevalier-pokémon ? Maintenant, il n’en était plus totalement convaincu alors qu’il les regardait longuement, comme pour les étudier. Quelque chose clochait mais quoi ? Quoi donc ?

« Tu t’interroges sur nous, n’est-ce pas ? Nous ne sommes pas des chevaliers-pokémon même si nous suivons les consignes de l’une d’entre eux. »

« Alors pourquoi vous me donnez cette impression que vous êtes des chevaliers-pokémon ? »

« Nous cherchons à le devenir. Il n’y a pas d’âge pour cela mais certaines armures-pokémon nécessitent plus qu’un simple lien pour s’unir avec elles. Les armure-pokémon du Tygnon, du Kicklee et du Kapoera sont spéciales. Nous ne devons faire qu’un avec cet art du combat. »

« Mais est-ce qu’elles sont au moins là ? Car je n’ai pas vu d’armure-pokémon pendant que je me déplacais ici. Et c’est étrange … mais je ne veux pas rester là. »

« Il le faudra, deux personnes vous attendaient principalement. Le monastère est plein de vie mais vous êtes dans un coin isolé en attendant que vous vous reposiez, toi et ton armure-pokémon. Elle est d’ailleurs très sage malgré le fait qu’elle soit une dragonne ténébreuse. »

« Sarine ? Sage ? Elle n’arrête pas de parler pour ne rien dire ! Une vraie pipelette ! Sincèrement, vous vous êtes trompés carrément de personnes en considérant qu’elle était « sage ». Oh que oui ! Complètement trompé, je dirais, même ! »

« Hahaha mais au moins, vous semblez être proches, elle et toi, c’est important, une telle proximité, tu sais ? Ca permets énormément de choses, de ce que j’ai compris. »

« Nous ne sommes pas réellement proches, ce n’est qu’une illusion. » soupira l’adolescent, visiblement refroidi dans ses ardeurs maintenant.


Avec ce qui s’était passé ces derniers jours, puis aussi à l’école, il n’avait plus autant confiance en Sarine qu’auparavant. Et sans cette confiance, il ne pouvait arriver à rien, malheureusement. Il le savait parfaitement … et c’était ça qu’il n’appréciait guère.

« Bon par contre, pour la viande, ça ne sera pas de la viande d’ours, je préfère te prévenir. Y aurait Tibber qui nous ferait la gueule pendant des mois si on s’amusait à ça. C’est la première fois que tu vas manger quelque chose du pays, non ? »

« Disons que j’ai vécu dans la montagne ces derniers jours donc niveau cuisson, ce n’était pas vraiment ça, si vous voyez ce que je veux dire par là. »

« Je le vois parfaitement. Ah, au passage, je m’appelles Arnand. »

« Waram mais je pense que mon nom était déjà connu avant même que je n’arrive ici. »

Pour toute réponse, l’homme émit un rire qui contrastait avec l’allure sérieuse et sereine pendant qu’il méditait. Emmené dans ce qui semblait être une cantine, Waram regarda brièvement autour de lui. Oui, il y avait plusieurs dizaines de personnes qui étaient présentes ici, ils étaient plutôt nombreux en fin de compte.

« Des personnes en pèlerinage, des hommes et femmes qui recherchent la paix et le calme intérieur. Ne t’en fait pas, tu rencontreras bien assez celle que tu dois voir. »

« Je ne sais même pas qui je dois voir et pour quelle raison exactement je dois aller la voir. La principale de Gliros m’a juste dit que je devais me rendre ici … et je sais que qu’importe la méthode utilisée, je n’avais pas trop choix que de finir par atterrir ici. »

« Oh tu sais, on ne force rien, ni personne. Si tu veux nous quitter, tu le feras … mais puisque tu es là, pourquoi ne pas en profiter pour régler ton souci, non ? »

« Pff, je sais qu’il y a un problème avec moi mais je ne sais pas quoi. Juste que … ça fait du mal à certaines personnes, c’est tout. Et que j’aimerais éviter ça. »

« Ces personnes, tu y tiens, non ? Même en tant que simple ami ou connaissance, tu n’aimerais pas qu’elles souffrent, non ? Alors, fais le bon choix et restes parmi nous, autant de temps qu’il le faudra, que ça soit une semaine, un mois ou une année. »

« Une année ? Ça me paraît quand même bien long mais si c’est nécessaire … »

« Pas sûr qu’il tiendra aussi longtemps sans … Oh c’est bon, je me tais, je me tais. Ne me foudroies pas du regard, Waram. Je ne pensais pas à mal ! » s’exclama l’armure-pokémon du Diamat tandis qu’il finissait par s’installer à côté d’Arnand, attendant de voir ce que la nourriture d’un monastère avait de spécial. Cela allait lui changer de la cantine de l’école.


Et finalement, après plusieurs bouchées, le tout fut appréciable, très appréciable ! Contrairement à ce qu’il pensait, c’était même plutôt bon, ça se mangeait bien. Ou alors, il avait tellement faim qu’au final, il ne faisait plus vraiment de différence avec le reste. Ça, c’était une possibilité qu’il ne pouvait pas nier.

« Qu’est-ce donc exactement, au passage ? »

« Ragoût de mouton, avec quelques herbes des environs. A force, on finit par s’y habituer. Si tu as un petit malaise au départ, ne t’en fait pas. »

L’adolescent aux cheveux noirs se frotta les yeux pendant quelques secondes. Malaise ? C’est vrai que c’était assez fort mais pas au point de le rendre malade. Sarine la regarda avec amusement. Elle semblait apprécier le fait que Waram reprenne des couleurs.

« Par contre, ensuite, je compte te présenter à celle qui dirige le monastère. Je pense que c’est logique et normal, aucun souci, »

« Oui, oui … plus vite je la verrais, mieux c’est. Comme ça, je peux passer à autre chose et alors, ça sera bien mieux pour chacun et chacune. »

« Tu parles toujours de la sorte, Waram ? Avec ce caractère qui donne l’impression que tu en as rien à faire de toutes les personnes qui t’entourent. A croire que chacun de nos mots glissent sur ta peau sans même t’affecter, tu t’en rends compte ? »

« Je ne suis pas très sociable à la base. Et je m’énerve facilement donc bon … à partir de là. »

« Le premier point est de le reconnaître. A partir de là, tu n’iras qu’en t’améliorant. »


Pfff, pourquoi c’était plus facile de parler à ce type ? Car il lui inspirait confiance ? Car il était du genre à être calme et réfléchi ? Ou alors parce qu’il ne le jugeait pas ? Car ce n’était pas une femme ? Peut-être tout cela à la fois.

« AH ! Arnand, te voilà ! On te cherchait partout. Et visiblement, tu es en compagnie du nouvel arrivant. Waram, c’est ça ton nom ? »

Ah, tiens, une voix masculine. Waram se tourna vers les deux hommes qui s’approchaient d’eux. Hum, il avait put les voir, non ? C’était eux qui géraient normalement dans leur style de combat : l’un avec les pieds, l’autre avec les poings.

« Ben tiens, Waram. Je peux te les présenter : Rolar, qui est là pour devenir le futur chevalier du Tygnon et sinon Persio, lui c’est pour le futur chevalier du Kicklee. »

« Enchantés de te connaître. Ne t’en fait pas, on ne mord pas bien que l’on ne fasse que se battre tous les jours, sans aucune interruption. »

« Je ne me fais aucune inquiétude à ce sujet, si vous saviez. » répondit calmement Waram, finissant son repas alors qu’il remarquait que les deux hommes étaient plus exubérants qu’Arnand. Tant que ça ? Mais bon, ce n’était pas bien important pour lui. Il s’en fichait pas mal dans le fond, il voulait juste finir de manger.

Et lorsqu’il eut terminé, il décida de se lever pour quitter la cantine. Il signala qu’il allait juste digérer un peu et visiter les environs. Visiblement, Arnand lui faisait confiance puisqu’il ne chercha pas à l’arrêter. Sarine était restée en retrait, murmurant qu’elle préférait le laisser seul pendant un instant, ça lui ferait le plus grand bien.

« C’est plutôt pas mal comme endroit, du moins, c’est joli. »

Il avait dit cela à voix basse, les yeux baissés sur le pavé en damier qui se trouvait à ses pieds. C’était un bel endroit, l’air était pur, comme dans l’école de Gliros. Loin de toute civilisation, cela lui permettait alors de profiter des bienfaits de la nature jusqu’à son maximum. Une voix féminine lui chuchota :

« Au final, tu es plutôt un jeune adolescent mélancolique, n’est-ce pas ? »

« Hein que quoi ? Qui … Qui vient de dire ça et … »

Il fit un demi-tour sur lui-même, pivotant avant de se retrouver la tête plongée dans ce qui semblait être une poitrine recouverte de tissu noir. Il retira aussitôt son visage pour se retrouver face à une femme masquée. Le masque était coupé en deux parties, la supérieure était de couleur noire tandis que le bas était violet. La robe ressemblait un peu à celle d’une noble, cachant jusqu’aux pieds de la femme. Faite de noir intégralement, elle avait pourtant quelques imposants nœuds papillons blancs sur le devant en son milieu.

« Bonjour, Waram. Je vois que tu es bien arrivé chez nous. Tes blessures sont disparues, je me suis occupée de cela. Tu devras juste te reposer. »

« Qui … Qui vous êtes ? Je ne crois pas vous connaître ! »

« C’est normal, je ne me suis pas encore présentée mais voyons voir si tu es capable de trouver des détails sur moi. Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Vous êtes avec une armure-pokémon psychique. Vous êtes capable de me parler par la pensée, à partir de là, vous êtes comme la principale de Gliros. Votre prénom ou votre nom, je ne risque pas de le connaître de toute façon. »

« Ce n’est pas faux, c’est exact. Mais voilà, ce n’est pas bien important, n’est-ce pas ? »

« Pourtant, c’est nécessaire pour instaurer un dialogue correct entre deux personnes. Alors, quel est votre nom ? Puisque vous êtes celle qui dirige ce monastère ? »

« Sidoni, enchantée de te connaître, Waram. » dit la femme masquée de noir et violet avant de s’incliner poliment devant lui. Surpris, il fit le même mouvement, ne sachant pas pourquoi il avait décidé de le faire, contrairement à d’habitude.

« Je ne suis pas enchanté par cela, je tiens à prévenir. Je ne le suis pas du tout ! J’espère que vous comprendrez ce que je veux dire par là. »

« Tu es paradoxal mais ça ne te fait que te rendre plus intéressant. Alors, comment s’est passé le repas à la cantine ? Pas trop surprenant ? »

« Ca l’était, je ne connaissais pas du tout votre nourriture. Et c’est vous qui êtes la dresseuse de ce fichu ours bleu du Tibet ? »

« Ce n’est pas le cas. Et oui, je suis désolée mais tu n’as pas rencontré la personne la plus importante du monastère, celle qui t’aidera à régler tous tes soucis. Elle n’est pas encore prête à se présenter à l’heure actuelle. »

« Hein ? Et de qui il s’agit ? Vous pouvez me le dire, non ? Car bon, si c’est encore un coup fourré, je préfère prévenir que je le prendrais très mal. »

« Tu n’as pas à t’en faire mais si elle a réussi à dresser un ours bleu du Tibet, tu dois te douter qu’elle pourra facilement s’occuper d’un mignon dragonnet de Gliros, non ? »

Mignon dragonnet de Gliros ? De qui est-ce qu’elle … AH ! Il eut un petit tremblement lorsqu’il sentit les doigts délicats de la femme-chevalier se poser sur son menton comme pour le relever. Elle avait rapproché son visage masqué à sa hauteur pour mieux le regarder.

« Tu es vraiment intéressant. Je suis sûre que les prochains jours vont être les meilleurs du monastère depuis plusieurs années. N’hésite pas à profiter de tes « vacances » parmi nous. »

Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’il allait se laisser faire ? Il recula un peu, n’osant pas repousser la main avant de faire quelques pas pour s’éloigner. Non mais … il allait plutôt continuer la visite de ce monastère. Cet endroit arrivait déjà le perturber. Sarine revint auprès de lui, quelques minutes plus tard, lui demandant ce qui s’était passé pendant son absence. Il ne répondit pas, marmonnant juste qu’il n’appréciait pas cet endroit.

« Mais qu’est-ce que tu vas y faire, Waram ? Tu comptes rester ? »

« Je ne crois pas qu’ils me laisseront le choix de toute façon. Je vais donc devoir faire ça … et pas autrement, pfff … Je ne sais pas trop ce qui m’attends. »

« Sûrement un entraînement spartiate, je pense que tu devrais te préparer mentalement à tout ça, Waram. Ca risque d’être épuisant mentalement. »

« Si ce n’était que mentalement, ça serait une bonne chose mais ça sera plus que ça. Dis … Sarine, tu crois que j’ai fait des erreurs dans ma vie ? »

L’armure-pokémon s’immobilisa, Waram faisant de même en la regardant. S’il aurait put voir les yeux sur ses deux têtes, il aurait remarqué qu’elle clignait plusieurs fois de ces derniers avant de prendre une profonde respiration.

« Des fois, Waram, je me dis que tu es vraiment spécial et unique. Tu n’as pas remarqué le nombre de bêtises que tu as fait ces dernières semaines ? Des erreurs, tu en fais tout le temps ! Mais tu n’es pas le seul à en faire. Si je suis là, c’est justement pour les prévenir. »

« Prévenir mes idioties ? Pfiou, si tel était le cas, tu n’arrêterais pas de parler, j’imagine. » rétorqua l’adolescent alors que Sarine rigolait franchement, amusée par la réaction de Waram. Ah … Sans lui, tout serait bien triste, oui.

« Il y a de fortes chances que j’ai une extinction de voix avant d’avoir terminé. »

Les premières heures s’étaient bien déroulées dans le monastère. Il avait fait la rencontre de cette femme nommée Sidoni. Mais aussi de trois hommes qui allaient tout faire pour devenir des chevaliers-pokémon. Mais étaient-ce vraiment les seuls à être aussi forts dans le monastère ? Alors que l’adolescent réfléchissait à tout cela, un grognement se fit entendre, le faisant sursauter. Il se tourna vers colère vers l’ours, tendant son poing. Celui-ci se mit à courir à quatre pattes, poursuivi par Waram. Peut-être plus tard, au final.

Chapitre 16 : Malaise

ShiroiRyu
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Chapitre 16 : Malaise

« Waram ? Est-ce que tu peux faire quelques mouvements ? »

« Je dirais oui mais je ne suis pas sûr. Je ne pense pas que je pourrais courir, loin de là. Il ne faut pas espérer grand-chose de mon côté. Par contre, je peux marcher normalement. »

« Essaie de faire quelques pas devant moi, s’il te plaît, Waram. » demanda la Diamat faite de métal tout en le laissant faire. Ainsi, comment allait-il se déplacer ?

« C’est bon, je ne suis pas un demeuré non plus, Sanp… Sarine ! »

Tsss ! Mais qu’est-ce qu’il avait depuis plusieurs jours ? Il ne comprenait rien à rien. Il se trompait de plus en plus entre Sarine et Sanphinoa. Ce n’était pas normal. Ce n’était pas dans son caractère de faire des bêtises aussi grosses.

« Voilà, tu es contente ? Ca te convient ou pas ? Je sais marcher depuis plus de dix ans, ça n’a rien de si étonnant de me voir faire mes premiers pas. »

« Mes félicitations. Viens voir la gentille petite Sarine. Allez, mon petit Waram. »

RAAAAAAAAAAAH ! Elle se fichait complètement de sa tronche ! Néanmoins, il n’allait pas se laisser faire. Il regarda la pokémon, prêt à la poursuivre. Comment était-ce tout simplement possible ? Pas dans son état mais elle ne perdait rien pour attendre ! Sa vengeance sera terrible ! Terriblement terrible même … mais pas pour le moment.

« Bon, si on n’a que ça à faire, remettons-nous en route. »

« Et où est-ce que tu comptes te rendre, Waram ? Tu n’as aucune destination possible pour le moment, n’est-ce pas ? Tu ne crois pas me mentir, n’est-ce pas ? »

« Je verrais, je n’ai rien à perdre, de toute façon. Je ne suis pas à quelques heures près maintenant que j’ai toute la vie devant moi. Le plus important va être d’évité les animaux sauvages pour le moment, jusqu’à ce que mes blessures se rétablissent. Après, nous verrons quoi faire mais pour le moment, pas besoin de s’en préoccuper. »

« Pour le moment, pour le moment, pour le moment, tu ne fais que te répéter, Waram. Tu l’as remarqué, j’espère, non ? Et si tu tentais de voir l’avenir ? »

« Je n’ai pas besoin de ça. Je n’envisage pas d’avenir avec un futur aussi hasardeux. C’est pourquoi je ne me fais aucun souci par rapport à tout ça. »

« Tu es juste parfois sacrément naïf, non ? Tu ne crois pas ? » dit Sarine tout en poussant un double soupir entre ses deux paires de lèvres.

« Comme si tes insultes avaient une quelconque importance à mes yeux, Sarine. »

Mais il était néanmoins un peu agacé. Il fit quelques pas sur le côté, mettant ensuite un peu de distance avec Sarine avant que celle-ci ne se décide complètement à le rejoindre. Bon bon bon ! Elle était heureuse de voir que Waram allait bien. Elle avait été terriblement inquiète.

Mais c’était plus de peur que de mal, c’était donc une bonne chose. Ah … Oui, elle était vraiment soulagée, vraiment soulagée. Elle se répétait cela dans le crâne jusqu’à finir par dire au bout d’une bonne demie-heure de marche :

« Waram, il faut que tu fasses une pause, ça sera parfait pour ton corps. »

« Mais non, mais non, une demie-heure, ce n’est rien. J’ai juste un peu faim. Je vais manger quelques fruits et baies, normalement, elles sont comestibles, non ? »

« Je n’en sais trop rien à ce sujet. Mais il vaut mieux ne rien manger de ce qui est extérieur, surtout si nous n’avons aucune donnée à ce sujet. »

« T’es vraiment pas maline, tu sais ? Ce n’est pas si dangereux. Regarde, je vais le faire dès maintenant et ensuite, tu comprendras que … »

« J’AI DIT NON WARAM ! COMPRIS ?! »

Elle avait poussé un double grognement alors que l’adolescent avait cherché à grimper à un arbre pour prendre quelques baies. Il tomba sur les fesses, surpris avant de se tourner vers elle. HEY ! Elle avait un problème ou quoi ? Il voulait qu’elle l’aide ? Car il pouvait facilement lui régler son compte si c’était ça qu’elle désirait !

« Première et dernière fois que tu fais ça, Sarine. On ne risque rien à manger quelques fruits sauvages ! Surtout si je les prends en hauteur ! T’es complètement débile ! »

« T’as pas vu ton état pour dire ça ! T’as pas l’air de saisir qu’en temps normal, je te laisserais manger tout et n’importe quoi mais là, si tu te chopes une maladie, on ne pourra pas te soigner ! ALORS NON ! TU NE MANGES PÄS DE COCHONNERIES ! »

« Mais je suis pas ton fils ! T’es pas mon ange gardien ! T’es juste une foutue armure-pokémon ! N’oublie pas ta position, compris ? Car j’aimerai pas avoir à me répéter à ce sujet, c’est clair ? Non mais je vous jures, c’est n’importe quoi ! VRAIMENT ! »

« Je suis ton ange gardien, je suis ta protectrice et je fais tout pour que tu sois en … »

« Mon ange gardien ? On parle de celle qui m’a abandonné en plein combat ? Non merci, je crois que j’ai eut ma dose de ta protection. »

« Je … Je … T’es vraiment qu’un pauvre imbécile, Waram. Vraiment le roi des idiots ! Non, peut-être même le dieu des idiots ! »

« Alors chouette, ça me fera au moins un titre que je possède puisque celui de gagnant du tournoi m’a été volé par celle en qui j’avais le plus confiance ! »

Et il continuait de remuer le couteau dans la plaie ? Elle avait fait une erreur. Elle le reconnaissait. Il n’avait pas besoin de continuer ça ! Il n’avait pas besoin d’en dire plus hein ? Cet idiot ! Cet idiot continuait de la faire souffrir, juste par principe. Juste parce que ça l’amusait. Juste parce qu’il devait trouver ça amusant de la voir dans un tel état, non ? Idiot ! C’était juste un idiot ! Un vrai idiot ! Rien qu’un idiot ! Qu’il se débrouille seul.

Elle commença à s’éloigner, jetant juste un regard derrière elle pour voir comment Waram se débrouillait. Il était toujours debout mais parfaitement immobile. Quoi ? Elle l’avait traumatisé par ses paroles ? Ou alors, est-ce qu’il réfléchissait à ce qu’il avait dit ?

« Waram, arrêtes donc de te concentrer sur ça, ça ne marchera pas. »

Aucune réponse de l’intéressé ? Est-ce qu’il boudait ? Si c’était le cas, c’était terriblement immature de sa part, est-ce qu’il s’en rendait compte ? Pfff. Qu’est-ce qu’il avait encore ? Elle se rapprocha de lui, venant donner un petit coup de tête dans le genou de Waram.

« Aller, Waram ! Il faut que l’on bouge, toi et moi. On a mieux … »

Elle s’arrêta dans ses propos, voyant l’adolescent qui tombait en avant. Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que … WARAM ! Elle se rapprocha aussitôt de son corps, le poussant de ses têtes pour le faire tourner sur le dos. Pourquoi est-ce qu’il transpirait autant ? Et pourquoi il respirait aussi bruyamment ? Mais mais mais … Qu’est-ce qu’il avait ? WARAM !

« Waram ! Réponds-moi, s’il te plaît ! »


Mais rien à faire, comment est-ce ce possible ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Waram n’allait pas bien ! Pas bien du tout ! Il était dans un sale état ! Ce n’était pas normal, pas du tout ! Pourquoi est-ce qu’il faisait cela ? Il voulait l’inquiéter inutilement ou quoi ?

« Ce n’est pas drôle de me faire peur comme ça, Waram. Je n’apprécie pas ce genre d’humour, je tiens à te le rappeler, compris ? Alors arrêtes-ça ! »

Mais … non. Waram ne parlait plus. Ses blessures, elle en était certaine. Waram avait été infecté à cause de ses blessures. Et maintenant, si elle ne trouvait pas l’endroit de la carte, autant dire que Waram était foutu ! Elle ne pouvait pas se le permettre !

« Waram … Waram … Waram … Allez, Waram, ce n’est pas drôle du tout. Je n’aime pas cet humour, tu le sais parfaitement hein ? S’il te plaît, Waram, arrêtes ça. Je ne trouve pas ça amusant de ta part, je ne suis pas faite pour ce genre d’humour ! »


Elle bafouillait, cherchant à le soulever pour le mettre sur son dos. Elle devait trouver un endroit où se rendre et vite. Elle devait trouver et vite et …

« GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Non ? Sincèrement ? Maintenant ? L’une de ces têtes se tourna vers l’origine du cri, la forçant à voir qui s’adressait alors à elle. L’ours … C’était le fameux ours bleu du Tibet. Il était là ? Il voulait sa revanche sur Waram ?

« Si tu t’approches de lui, je te conseilles d’être prêt à risquer ta vie. Je ne te ferais aucun cadeau, est-ce bien clair ? J’aurais aucune pitié pour toi. »

Et elle allait le lui prouver dès maintenant. L’aura ténébreuse autour de son corps s’était accentuée, signe qu’elle n’était pas d’humeur à plaisanter. Si ce n’était que ça … Si ce n’était qu’un simple animal, elle n’aurait alors aucune pitié pour lui.

« GRAAAAAAAAAAAH ! GRAH ! »

L’ours voulait quoi ? Pourquoi il faisait demi-tour avant de se mettre à quatre pattes. Il les regardait avant de reprendre sa route mais … il se stoppa à quelques mètres, poussant un autre grognement. HEY ! Il voulait quoi ? C’était aussi simple que ça ?

« Ne me dit pas que tu veux que je te suives ? Pourquoi je le ferais ? C’est à cause de toi … »

A cause de lui que Waram était dans cet état. Mais peut-être était-ce justement pour s’excuser ? S’excuser ? Un animal ? Pourquoi pas. Elle n’avait plus rien à perdre de toute façon. Elle commença à suivre l’ours avant de dire :

« Si c’est un piège, je ne te ferais aucun cadeau, est-ce bien compris ? »

« Graaaaaaah ! Gra … greuh … graaaaaaah. »

Voilà qu’elle conversait avec un animal sauvage. Pas sûr qu’il la comprenne mais comme elle était une armure-pokémon, peut-être qu’elle avait ses chances ? De toute façon, elle n’avait pas trop le choix. Et si par malheur, l’ours tentait de la manipuler …

« Je te le ferais payer très cher, vraiment très cher. Tu le regretteras pour le peu d’existence qu’il te restera de toute façon. Où est-ce que tu nous emmènes ? »

L’ours ne chercha pas à grogner. Il avait une mission ou quoi ? Pour l’inciter à le suivre ? Et cela dura une bonne demie-heure, jusqu’à l’emmener à ce qui semblait être un terrain dégagé. Dans la montagne, c’était rare et la vue était magnifique comme le précipice et …

« AH ! NE ME DIT PAS QUE TU COMPTES … »

« GRAAAAAAAAAAH ! GRAAAAAAH GRAAA GRAAAAA ! »

Non ? Qu’elle se calme ? Et pourquoi ça ? Qu’est-ce qu’il avait à lui montrer de si important pour qu’elle arrête de crier ? Elle baissa les yeux, voyant alors ce que l’ours voulait lui montrer. Comment était-ce tout simplement possible ?

« Mais c’est quoi ça ? On dirait un temple. »

Ce n’était pas un temple pour une divinité … mais ça ressemblait à un monastère. Un monastère très différent de ce qu’elle avait imaginé. Pourquoi ? Qu’est-ce que l’ours avait à gagner en lui montrant ça ? C’est juste … effarant.

« Ne me dit pas que tu comptes m’emmener chez les humains pour que Waram se fasse soigner ? Pourquoi est-ce que … »

L’ours continua à ne pas lui répondre, faisant quelques pas pour descendre la côte et trouver un chemin l’emmenant en bas du précipice. Mais les prochaines minutes furent pour ce chemin. C’était bien l’ours qui était en train de la guider jusqu’au monastère.

« Je ne comprends plus rien dans toute cette histoire, moi. Pourquoi ? »

« Oh, des visiteurs ? C’est bien étrange, non ? »

Une voix masculine qui se fait entendre. Sans même s’en rendre compte, elle était arrivée jusqu’à ce monastère. Waram avait besoin absolument de soin mais elle pouvait apercevoir deux hommes qui s’affrontaient en utilisant uniquement les mains d’un côté, les pieds de l’autre. Qu’est-ce qu’ils faisaient ? Et qui avait parlé ?

« Je suis là, à votre droite, armure-pokémon d’argent du Diamat. »

A sa droite ? Elle observa l’être qui s’adressait à elle. Ah oui, en position de méditation, jambes croisées avec le pied par-dessus le genou de l’autre jambe. C’est étrange mais elle se sentait en pleine confiance ici. Et l’ours bleu du Tibet ? Il poussa un grognement.

« Oui, oui, tu peux aller la voir. Elle veut te féliciter … et te réprimander pour ce que tu as fait. Attention à toi, cela risque de chauffer »

Pendant un bref instant, Sarine avait cru entendre un petit gémissement plaintif de la part de l’ours bleu qui s’enfonça dans le monastère, sans un regard derrière lui. L’ours pouvait se balader comme ça ? Sans aucun problème ? Ah ouais ?

« C’est normal que cet ours puisse faire ça ? Comme si ça ne dérange personne ? »

« Ca l’est mais je ne pense pas que ça soit la première préoccupation, n’est-ce pas ? Si vous voulez bien me suivre, on va se faire reposer Waram et le soigner. »

« Merci bien et … COMMENT VOUS CONNAISSEZ SON NOM ?! »

Elle avait aussitôt ouvert la bouche, prête à cracher des flammes mais l’homme s’était redressé, les deux autres arrêtant de se battre. Aussitôt, il reprit d’une voix calme :

« Tout simplement car nous vous attendions. Vous avez mis plus de temps que prévu mais je pense que la rencontre n’était pas prévue à la base. »

« Vous êtes ;.. ceux que … Waram doit retrouver ? Nous sommes arrivés ? » demanda Sarine avec inquiétude et une pointe de soulagement. Vraiment ? C’était enfin fini ? Elle pouvait alors souffler un peu ? C’en était terminé ? Enfin ? Hahaha. Oui, ça l’était … Elle s’écroula au sol, le corps de Waram roulant au-dessus d’elle. C’était enfin terminé. Elle avait réussi son objectif. Waram était en sécurité ici. Oui …

« Hum ? Est-ce qu’elle se serait évanouie ? A cause de tous les efforts à accomplir ? »

« Qu’est-ce que l’on fait ? Je pense qu’elle va arriver pour nous sermonner si nous ne l’emmenons pas tout de suite se faire soigner. »

« C’est mieux qu’on se dépêche. Je n’ai pas envie de l’entendre nous dire ça. »

Voilà que les trois hommes étaient maintenant réunis, l’un soulevant Waram, l’autre Sarine tandis que le troisième allait tout simplement récupérer le sac de l’adolescent. Bon bon bon, puisqu’il en était ainsi, ils allaient lui trouver un coin tranquille où il pourrait se reposer.

Sanphinoa … Il pensait encore à elle, n’est-ce pas ? Il pensait à son corps chétif et menu, couché dans le lit de l’infirmerie. Il pensait à son corps … si frêle. Il pensait à l’adolescente qui était tout simplement … non.
Où est-ce qu’il se trouvait ? Pourquoi il pensait à ce village en flammes dont elle lui avait parlé avant qu’ils ne se disputent ? Après qu’ils soient revenus tous les deux du voyage en Afrique ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi il entenait les cris ? Pourquoi est-ce qu’il imaginait Sanphinoa comme ça ?
Qu’est-ce qu’il avait à gagner à rêver de tout ça quand cela la concernait elle et non lui ? Vraiment ? C’était … juste … Ah. Même dans ses rêves, il arrivait à se plaindre d’elle. Mais comment c’était possible ? Pourquoi est-ce qu’il avait un rêve lucide ?

« Il serait peut-être temps de te réveiller, Waram, chevalier-pokémon d’argent du Diamat. »

Une voix féminine qui s’adressait à lui puis un grognement caractéristique, qu’il avait reconnu aisément comme celui de l’ours bleu du Tibet ! Il rouvrit ses yeux, se redressant tout en poussant une longue complainte de douleur .

« MAIS AIIIIIIIIIIIIIIIIE ! Pourquoi est-ce que ça fait aussi mal ? »

« Car les onguents font effet sur tes plaies et les purifient. Tu n’étais pas obligé de te relever aussi vite, surtout si c’est pour rouvrir tes blessures. Ne te force pas pour le moment. Reste tranquille et conscient, bien sagement, d’accord ? »

Il voulait surtout savoir pourquoi il était dans ce qui semblait être un bâtiment. Et puis, il remarqua les deux têtes de l’armure-pokémon du Diamat. Les deux têtes qui le fixaient ardemment mais surtout avec une profonde inquiétude :

« Co… Comment est-ce que tu vas, Waram ? »

« J’ai connu mieux mais où est-ce que je suis ? J’en ait strictement aucune idée, tu peux me le dire, Sarine ? Je ne connais pas cet endroit. »

« GRAAAAAAAAAAAAH ! » poussa l’ours à quelques mètres de la droite de Waram, celui-ci sursautant, tombant du lit de fortune sur lequel il avait été emmené. Il se redressa en criant à la mort, désignant l’ours :

« Mais qu’est-ce qu’il fait là, lui ? Je peux savoir ? Puis, je … »

« Euh, il nous a emmenés jusqu’ici. Je crois qu’il est de notre côté. Ou alors, c’est l’animal de compagnie de cet endroit. Mais Waram, c’est là où voulait nous emmener la principale de l’école de Gliros ! Si ce n’est pas un coup du sort, je ne sais pas ce que c’est … »

« Tout simplement des pouvoirs psychiques, rien de plus, Waram. Je suis satisfaite de voir que l’adolescent promis est aussi vivace que prévu. Je ne vois pas ce qu’elle aurait gagné à me mentir de la sorte sinon. » déclara une voix féminine.

« La principale ? Elle est de retour ?! »

Il avait entendu cette voix féminine avec autant d’assurance que celle de la principale. Où est-ce qu’elle se trouvait ? Pourquoi est-ce qu’il ne la voyait pas ? Et il y avait trois hommes qui le regardaient étrangement ? Où est-ce qu’il se trouvait, purée ? Il n’en avait aucune idée et c’était ce qui l’enrageait le plus !

Chapitre 15 : Sans elle

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Sans elle

« J’ai mal … j’ai mal … j’ai vraiment mal … pourquoi ? »

Il avait réussi à s’adosser contre un arbre. L’imposant ours était non-loin de lui, toujours parcouru par quelques spasmes, évanoui. Il n’allait pas s’en sortir à cette allure. Pourquoi est-ce qu’il souffrait autant ? Pourquoi est-ce qu’il avait autant mal ? Pourquoi est-ce que tout cela le faisait autant souffrir ? Pourquoi ? POURQUOI ? Pourquoi est-ce que tout cela n’arrivait qu’à lui ? Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter un tel sort ? Rien du tout normalement ! Rien de rien ! Il n’était pas un mauvais bougre.

« Depuis quand est-ce que je me plains autant ? Est-ce que je suis une chiffe molle ? »

Non, ce n’était pas ça. Il n’était pas faible, loin de là. Il n’était pas faible, il ne l’était pas. Il arriva à se redresser après une dizaine de minutes, une main sur la hanche droite. Est-ce qu’il s’était cassé quelque chose ? D’après ce qu’il sentait, la réponse était non.

« Et où est-ce que Sarine se trouve ? »

Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas là ? Qu’est-ce qu’elle foutait ? Il avait besoin d’elle ! Elle ne l’avait pas encore remarqué ou quoi ? Bon sang, il devait se bouger. Il traîna la patte, finissant par faire quelques mètres avec une lenteur des plus extrêmes. Tout son corps était prêt à s’effondrer mais il était hors de question d’abandonner.

« Je vivrais seul … je suis juste tombé sur le chef de ces montagnes mais un jour … »

Mais un jour, il se vengerait. Il n’avait pas besoin de s’inquiéter. Il était dorénavant le chef de cet endroit, le monarque de ce lieu … oui ! Comme ça qu’il devait y penser. Il devait penser uniquement à la victoire et à la force, rien d’autre.

« Je pourrais toujours tenter de l’achever … ça lui apprendra. »

Il se retourna vers le colosse poilu. Il suffisait juste de planter sa main dans sa gorge. En tant que chevalier-pokémon, il aurait sûrement assez de force pour ça. Surtout s’il ne se retenait pas dans ses gestes, cette fois-ci.

« Tsss, ça n’en vaut pas la peine. Une victoire aussi déloyale serait ridicule. »

Et il valait bien mieux que ça. Il avait encore un peu d’estime personnel. Même s’il était au plus profond et qu’il était tout simplement ridicule, il n’avait pas à s’en faire. Il n’avait pas à s’en faire … il n’avait pas à s’en faire.
Il avait réussi à s’éloigner. Bien entendu, la distance était des plus ridicules mais il était parti. Il avait décidé de suivre le cours d’un ruisseau, et cela pendant plusieurs minutes. Le temps s’écoulait, prenant une bonne heure au minimum avant qu’il ne décide de se reposer. Avachi à côté du ruisseau, il ramenait de l’eau entre ses doigts avant de s’arroser le visage.
Ah … Qu’est-ce que ça lui faisait du bien. Il en avait bien besoin, dans une telle situation. Il avait tellement besoin de cette eau sur son visage. Il en avait tellement besoin pour souffler un peu. Qu’est-ce que ça pouvait le soulager … de cette douleur toujours plus grande.

Sarine ? Où est-ce que Sarine était partie ? Il n’en avait aucune idée et c’était agaçant. Est-ce qu’elle allait bien ? Ce n’était pas qu’il se faisait du souci pour elle, ce n’était pas du tout ça. C’était juste qu’il ne voulait pas qu’elle soit en danger inutilement.

« Elle serait encore capable de se perdre comme une idiote. »

« Qui est-ce que tu traites d’idiote, Waram ? » demanda une voix féminine derrière lui. Pourtant, il n’avait pas la force de se retourner, marmonnant :

« Celle qui est partie sans vérifier que c’était sans danger pour moi en me laissant seul. Tu as réussi à trouver un chemin pour descendre ? Car moi-même, j’ai choisi la solution de facilité si tu vois ce que je veux dire. »

« Arrête donc de raconter des bêtises. Comment est-ce que ton corps va ? Tu peux me le dire ? Tu … AH ! Mais tu saignes de partout ?! »

Voilà enfin les différentes têtes de l’armure-pokémon du Diamat qui se rapprochaient de lui. Bien entendu, elle n’était pas rassurée, il fallait s’en douter mais qu’importe, il n’avait rien fait pour la rassurer. Il la regarda faire avant de marmonner une nouvelle fois :

« Bravo, tu es très intelligente, Sarine. Tu l’as remarqué toute seule ? Félicitations. »

« Evites donc de faire de l’ironie avec moi, tu sais parfaitement que je ne supportes pas le moins du monde ça, compris ? Si tu continues, je risque de me mettre méchamment en colère. Il faut que l’on soigne tes plaies, il y a quoi dans ton sac ? Et la nourriture ? Tout ? Comment est-ce que le contenu va ? Il faut que j’aille vérifier ! »

« Et moi-même, tu t’en fous, n’est-ce pas ? »

« Tu es capable d’ouvrir encore ta grande bouche pour faire le malin, je vois pas ce qui pourrait être plus grave et … RAAAAAAAAH ! Visiblement, la principale était prévenante. Elle a ramené de quoi te soigner. »

Ah oui ? Elle avait deviné qu’il allait se péter un bras, c’est ça ? Enfin, qu’il allait avoir de gros soucis et des blessures ? Pfff. Sarine revint avec des rouleaux de bandages dans ses bouches, les faisant tomber à côté de lui.

« Et je dois tout faire, j’imagine. Je dois aussi me soigner moi-même et … »

« Si tu as la force de te plaindre, tu peux chercher à soigner ce qui est le plus grave non ? Alors, essaies de te taire et ça sera bien mieux. »

« Non mais de quel droit tu te permets de me donner des ordres, Sarine ? Tu veux que je m’occupe de toi ou quoi ? Ca se règle vite, hein ? »

« Et c’est un éclopé qui me menace ? Tu me fais penser aux petits voyous des villes où on se baladait auparavant. Genre, je suis trop un dur et un costaud. Je souffres pas. Chaque blessure est une cicatrice et une médaille de mon vécu. Fermes-la et soignes-toi ! J’ai pas besoin que tu fasses le malin avec moi ! Tant que tu vas bien, ça me suffit ! »

Blablabla. Elle était chiante, très chiante ! Elle ne le remarquait pas ? Car il avait l’impression qu’elle cherchait plus à l’ennuyer qu’autre chose. Sauf qu’il était du genre à ne pas être très patient et … AIIIIIIIIIIE ! Mais ça fait mal !

« Qu’est-ce que tu viens de me balancer dessus ? Je peux savoir ? »

« Tout simplement de l’alcool pour désinfecter. Si on laisse faire la nature, tu vas finir avec des pustules un peu partout, ce n’est pas ça que tu veux, non ? »

Grumpf. Pas vraiment, non. Ce n’était pas du tout son genre pour le moment. Il voulait juste quelque chose de calme et tranquille. Mais toutes ses blessures et …

« Hey ! Sanphinoa, tu peux venir … »

Ah oui. Il s’arrêta dans ses propos. Sanphinoa n’était pas là. Ca serait difficile alors d’avoir quelque chose venant de sa part puisqu’elle n’était pas là. Il regarda l’armure-pokémon du Diamat qui le fixait malgré qu’il ne voyait pas ses yeux.

« Quoi ? Y a un problème, Sarine ? Tu veux que je t’aide à m’étudier comme ça ? »

« Non, non, pas besoin, Waram. Pas besoin … Je remarque juste une petite chose. »

Et cette petite chose devait concerner Sanphinoa, n’est-ce pas ? Tss ! Il valait mieux qu’elle ne continue pas sur cette voie car sinon, il risquait de s’emporter et cela assez salement. Il émit un simple grognement de mécontentement avant de mettre une main sur sa bouche. Ah … Ah … Ah … Vraiment ? C’était comme ça ?

« Tu sais, Waram, il n’y a aucune honte à avoir à ce sujet hein ? »

« Une honte à quel sujet ? De quoi est-ce que tu parles ? Je peux savoir ? » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs, visiblement énervé et agacé.

« Il faudra les appeler ou leur écrire. On verra quand on trouvera l’endroit où nous devons nous rendre et ensuite, nous … »

« Tu n’as pas compris qu’il n’y aura aucun endroit ? Que je m’en fous ? Que tout ce que tu fais ne servira à rien ? C’est pourtant pas compliqué à comprendre ! Mais visiblement, tu as du mal, beaucoup de mal ! Qu’est-ce qui cloche avec toi pour comprendre une chose aussi simple que ça ? Je peux savoir hein ? JE PEUX SAVOIR ? »

« Que tu n’assumes rien du tout. Malgré tes dires, tu es toujours caché. »

« Je ne me caches pas, je ne cache rien du tout et tu regardes n’importe quoi, pour ne pas changer, comme d’habitude, dès que cela te concerne. »

Il avait été visiblement très agacé par les propos de Sarine, encore plus que d’habitude. Une main posée sur son torse, il continua de grogner avant de le serrer avec force, comme s’il cherchait à s’extirper le coeur pour le jeter. Qu’il ait dit le prénom de Sanphinoa, ça ne voulait rien dire ! C’était juste une erreur !

« Au cas où, Waram, si tu as fini de t’énerver, il va falloir que tu changes d’endroit. »

« Et pourquoi ça ? Maintenant, je n’ai même plus le droit de me laver, c’est ça ? »

« Non mais visiblement, on dérange les animaux. Tu ne voudrais pas retomber sur l’un de ces monstres, n’est-ce pas ? Enfin, je ne sais pas sur quoi tu es tombé. »

« UN OURS ! UN OURS ! Tu sais ce qu’est un ours ? Ben il était gigantesque celui-là ! Je ne sais même pas comment j’ai réussi à survivre ! Tous mes coups étaient inefficaces ! »

« Alors que tu es capable de mettre à mal des chevaliers-pokémon d’argent ? J’imagine que tu étais trop perturbé pour frapper avec ta force réelle. »

Sa force réelle ? Qu’est-ce qu’elle insinuait ? Qu’il n’avait pas donné le maximum de lui-même ? Pour qui est-ce qu’elle se prenait ? Il était parfaitement capable de tenir tête à quiconque. Elle racontait n’importe quoi, pour ne pas changer. Sincèrement, elle pouvait pas changer de discours au lieu de raconter n’importe quoi ?

« Tu racontes n’importe quoi. » dit-il avant de soupirer. Obligé de le répéter deux fois dans sa tête pour dire exactement la même phrase. C’était risible. Il chercha à se redresser mais ses jambes flanchèrent sur le coup.

« Hey, hey, hey … Attends un peu, Waram. » soupira l’armure-pokémon avant de se rapprocher de lui, l’invitant à venir se maintenir à l’une de ses têtes.

« Quoi ? Tu crois que j’ai besoin de toi ou quoi ? Je ne suis pas comme ça ! »

« Arrêtes de faire le fanfaron, ça ne marche pas comme ça, Waram. Si je te laisses y aller, tu vas t’écrouler comme une crêpe et je ne veux pas de ça. Alors s’il te plaît … »

Il voulait lui rétorquer que … mais non … Il la laissa faire. Même si elle était plus petite que lui, elle levait bien ses deux têtes pour qu’il puisse s’accrocher à elle. En se déplaçant aussi lentement, ils allaient mettre un temps horrible pour trouver un endroit où se reposer.

« L’ours ne devrait pas te déranger. Tu sais, Waram, il s’agit d’un ours bleu du Tibet. »

« Il n’avait pas vraiment cette couleur à mes yeux. Il était plutôt normal et … enfin bon … C’est sûrement qu’un nom, quoi. Mais comment est-ce possible qu’il soit aussi grand ? »

« Tu es peut-être tombé sur l’un des rares spécimens de cette espèce a être aussi grand ? Mais ensuite, saches qu’ils ont servi à la légende du Yéti et du Bigfoot. »

« Comment est-ce que tu en sais autant à leur sujet ? D’où est-ce que tu connais toutes ces informations ? Tu peux me le dire ? Car je trouve ça très étonnant. »

« Disons simplement que pendant que tu dors, je n’hésite pas à me documenter. Je profite même de tout ça pour aller à la bibliothèque. J’ai interrogé la principale et j’ai ma propre carte d’écolière pour te dire. Étonnant non ? Mais il paraîtrait que beaucoup d’armures-pokémon ont aussi leur propre vie à côté, sans leur propriétaire. »

« Et voilà que ma propre armure-pokémon est plus intelligente que moi. »

« Oh, tu sais, j’ai eut de bons professeurs. Il faut dire que je rencontrais Sanphinoa assez souvent. On ne dirait pas comme ça mais elle est vraiment férue d’histoires et de romans. »

« On le dirait complètement. Sûrement des histoires d’amour bateau où un beau chevalier blanc sur son destrier, vient sauver la princesse en la délivrant d’un méchant dragon. »

« Oh ça … Je crois plutôt qu’elle ne se fait pas d’illusions à ce sujet. »

Si elle chuchotait qu’à l’heure actuelle, Sanphinoa était plus intéressée par le dragon, du moins, la personne qui en possédait une armure-pokémon, elle était sûre de se faire lyncher par Waram. Alors, pour le moment, elle préférait se taire bien qu’un grand sourire se dessinait sue ses lèvres, signe qu’elle comptait s’amuser.

« De toute façon, nous n’avons pas besoin de parler de Sanphinoa, elle n’est pas là. »

« Mais tu dois bien avouer qu’elle est sacrément intelligente, non ? Vu comment elle a réussi à te rendre à peu près correct malgré tout ton retard niveau scolarité. »

« Ouais, c’était franchement pas aisé mais grâce à elle, j’ai réussi à me maintenir à un bon niveau. A croire qu’elle appréciait la cause perdue que j’étais. »

« Oh, je suis sûre qu’il n’y a pas que ça, Waram. Mais toi ? Est-ce que ça ne te dérangeait pas de l’écouter ? De la voir près de toi ? Je veux dire, elle était un peu collante mais comme professeure, elle était franchement pas mal non ? »

« Pas mal ? Elle est excellente. Je peux la critiquer sur plusieurs choses mais pas sur ça. Vu la patience qu’elle avait avec moi, elle ne s’est jamais mise en colère ou autre. Elle a été remarquable, du début jusqu’à la fin. »

« On ne peut donc pas la critiquer sur sa pédagogie ? Et quoi d’autre ? »

« Mais c’est quoi toutes ces questions sur Sanphinoa ? Qu’est-ce qui te prends d’en vouloir trop savoir à son sujet hein ? Surtout que … SALOPERIE ! Ne me dit pas que tu viens de me forcer à parler d’elle pour faire croire qu’elle me manque ! »

Il retira son bras du crâne de Sarine. Comment est-ce qu’elle avait osé le manipuler de la sorte ? Surtout pour ça ! Sanphinoa ! RAH ! Il était tombé dans son piège ! Qu’est-ce qu’elle pouvait aller se faire voir ! Il commença à vouloir se déplacer plus rapidement, gémissant à chaque pas. Malgré la douleur, sa fierté était telle qu’il n’allait pas laisser Sarine se moquer encore plus longtemps de lui.

« Sincèrement, tu n’as que ça à faire ou quoi ? »

« Toujours, dès que ça te concerne, Waram. Mais fais attention à ne pas trop en faire, s’il te plaît. Ton corps n’est pas encore assez reposé. Il faut que tu fasses attention. »

« Même en me le disant deux fois, je ne t’écouterais pas, ça t’apprendra. »

Quel gamin ! Et il croyait quoi quand il disait ça ? Qu’elle allait se sentir vexée ou blessée dans son amour propre ? Elle valait mieux que ça. Elle le regarda continuer à marcher trop rapidement pour son corps bien blessé. Au bout d’une dizaine de minutes, il était à bout de souffle, cherchant à le récupérer en haletant.
Elle vient s’asseoir sagement, comme si de rien n’était, attendant que l’adolescent reprenne la marche, chose qui n’arriva pas. Il s’écroula contre un arbre, une main sur le coeur alors qu’elle venait se rapprocher de lui. Qu’est-ce qu’il avait ? Ca n’allait pas ?

« Hey, Waram, ne t’évanouis pas en cet endroit hein ? Je ne sais pas où nous sommes. La carte, je ne sais pas quel chemin nous avons pris ! »

« Je te rappelle que la carte est inutile. Nous n’avons pas suivi son chemin depuis le début. »

« Ce … n’est pas faux mais bon, on aurait put se repérer à moitié, quoi. »

Comment lui avouer que depuis le début, elle le menait en bateau ? Néanmoins, vu l’état de Waram, ce n’était pas le bon moment pour le provoquer. Elle rapprocha ses visages du sien, le frottant avec tendresse alors qu’il clignait des yeux.

« Je peux savoir ce qui te prend ? Je ne suis pas au seuil de la mort, hein ? »

« Ca ne change pas que j’ai le droit d’être inquiète pour toi, non ? »

« Oui, oui, si tu le dis. Déjà Sanphinoa, maintenant toi, est-ce que toutes les femmes sont comme ça ? A s’inquiéter pour pas grand-chose ? »

« C’est ça, c’est comme ça que marche le comportement féminin. Tu ne le remarques que maintenant, Waram ? Et pourtant, c’est le plus important. »

« Le plus important ? C’est juste se rendre anxieuse pour pas grand-chose. Vous êtes vraiment timbrées, touts les deux. Pfff … »

« Oh Sanphinoa est une vraie boule d’inquiétude mais tu sais aussi que dans le fond, si elle s’en fait autant pour toi, c’est qu’elle a un coeur gros comme ça. »

« Gros comment ? Comme sa poitrine ? » demanda Waram, les deux têtes de l’armure-pokémon de la Diamat se plantant en face de la sienne.

« Vraiment, Waram ? Quand je te dis Sanphinoa, la première chose à laquelle tu penses, c’est ça ? En ce qui la concerne ? »

« Hey, ce n’est pas de ma faute hein ? Je veux dire, je pourrais penser à ses croûtes ou à ses cheveux sales et puants mais je ne le fais pas. »

« Je ne crois pas que ça soit plus flatteur pour elle. Je vais faire comme si je n’avais jamais appris ce détail, Waram. Tu es vraiment navrant, même au Tibet. » soupira l’armure-pokémon alors qu’il récupérait une respiration plus calme. Il était maintenant apaisé ? Est-ce qu’il allait dormir ici ? D’accord, puisqu’il en était ainsi.

Elle allait veiller sur l’adolescent aux cheveux noirs. Elle se le promettait. Mais dormir en pleine après-midi, elle n’était pas convaincue que ça soit la meilleure chose à faire. Elle s’était redressée, tendant ses deux têtes vers les environs. Pour le protéger, elle serait prête à tout, vraiment à tout.
« Je ne laisserais rien, ni personne, s’approcher. Tu peux te reposer, Waram. »

Aucune parole de la part de l’adolescent. Logique. Il était déjà plongé dans le sommeil. Et dire que ce n’était qu’une seconde journée et il était déjà dans un sale état. Elle devait trouver rapidement le lieu où ils devaient se rendre, elle n’était pas sûre de pouvoir le protéger très longtemps. Waram … Pourquoi avoir rendu cela trop compliqué ?

Chapitre 14 : La vie en montagne

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : La vie en montagne

« Voilà, maintenant, tu dois te débrouiller. Tu as une carte et des vivres. »

Et ce fut le dernier dialogue qu’il eut après être arrivé au Tibet. Oui, on l’avait emmené dans un aéroport douteux, d’où on se demandait s’il y avait vraiment une possibilité de faire voler quoi que ce soit à partir de cet endroit.

Sarine était là mais comme lui, tous les deux, ils parlaient à peine. L’armure-pokémon était présente mais … c’était comme si elle n’existait pas. Il n’était pas capable de lui parler correctement, après tout ce qui s’était passé et il savait que c’était réciproque. Mais il était vraiment seul au final, n’est-ce pas ?

« Sanphinoa … Hahaha. Ni elle, ni les autres ! Je suis enfin libre ! »

Il avait tout simplement jeté la carte en arrière ainsi que le sac de vivres. Il n’avait rien à faire ! Il pouvait reprendre sa vie comme auparavant ! Il ne se préoccupa pas de Sarine qui avait récupéré ce qu’il avait jeté.

« Je n’ai aucune raison de rester dans une ville et de voir pour ce foutu endroit sur cette fichue carte ! Qu’est-ce que l’on s’en fout en fin de compte ! Rien ne me retient ! »

Il voulait rire mais il avait perdu cela depuis des années. Il voulait sourire mais il en était de même. Il n’était pas en position pour cela, alors, il regardait juste droit devant lui. Il n’y avait que des monts à perte de vue.

« Waram, même si tu ne veux pas me parler, je tiens à te signaler … »

« Je m’en contrefous, je n’irais pas voir ce foutu monastère. Je me débrouillerais seul. Je n’ai besoin de rien, ni personne. Ils s’en fichent de toute façon que je revienne. »

« Waram, si tu t’enfonces dans ces montagnes sans une carte, tu seras perdu et tu ne pourras pas espérer revenir. Est-ce que tu t’en rends compte ? »

« Je viens déjà de te répondre, Sarine. Je n’aime pas me répéter inutilement. Pourquoi est-ce que je me chargerais de … Où est-ce que tu vas ? »

« Puisque tu es prêt à aller n’importe où, autant faire comme toi, non ? »

Humpf ? Elle avait compris alors ce qu’il comptait faire ? Amusant ! Elle avait décidé de l’imiter ? C’était une bonne chose. Si elle comprenait ça, il n’y aurait alors aucun souci. Il la regarda faire, se décidant à la suivre puisque de toute façon, ils allaient n’importe où, n’est-ce pas ? C’était bien ce qu’ils avaient prévus, non ?

« C’est quoi cet endroit ? Comment il peut y avoir une forêt aussi épaisse, Sarine ? »

« Tout simplement car ce sont des montagnes. Ça ne consiste pas qu’en d’imposants monts avec que de la roche à perte de vue, Waram. C’est beaucoup plus que ça, tu sais ? »

« Merci de me rappeler que je n’y connais rien en géologie, ça fait toujours plaisir à savoir, Sarine. Tu as d’autres choses à me déclarer, non ? »

« Arrête donc de te plaindre un peu. Je tente de converser avec toi car je risque d’être la seule voix que tu vas entendre à part la tienne pour les prochains jours. »

« Pour le reste de ma vie. Je ne comptes pas me présenter à quiconque dorénavant. »

« Et tu ne comptes pas revenir ? Alors qu’elle t’attend ? Tu comptes l’abandonner comme tu l’as fait là-bas ? Tu ne cherches pas à la revoir ? »

« Je n’ai abandonné personne. Abandonner reviendrait à dire que j’étais avec une personne auparavant, que nous étions proches ou autre mais ce n’est pas le cas. »

« Et si tu arrêtais de te voiler la face, Waram ? Cela arrangerait beaucoup de choses. Surtout par rapport à tout ce qui va se passer. »

Voilà pourquoi il en avait rien à faire de tout ça. Car elle parlait pour ne rien dire. Car elle s’imaginait des choses. Elle cherchait à communiquer avec lui pour avoir un semblant de dialogue, pour lui rappeler qu’il était un être humain, rien que ça.

Mais les premières heures passèrent et voilà qu’il était maintenant assis sur une branche. En ouvrant le sac, il remarquait que c’était vraiment plus que rudimentaire. Oh, c’était gardé au frais mais c’était des conserves qui ne nécessitaient pas d’être réchauffées, quelques fruits, du pain pour mettre le contenu des conserves dedans et voilà …

« C’est donc ça la vie que tu attends, Waram ? »

« La ferme, Sarine. La ferme et la ferme. C’est la vie que j’avais avant d’aller à l’école de Gliros. Rien n’a changé en fin de compte. »

« Tu as presque passé une demie-année là-bas, tout a changé. Tu as put goûter à ce qui attends les êtres normaux comme toi, des adolescents de ton âge. Alors pourquoi est-ce que tu t’efforces de ne pas vouloir comprendre ça, Waram . Qu’est-ce qui t’embête tant que ça ? »

« MAIS TU VAS LA BOUCLER UN PEU ?! Depuis le début, tu me fais chier avec ça ! Pourquoi est-ce que tu es venue si c’est pour toujours me faire la morale ? Tu as pas mieux à faire ? Comme aller te perdre dans ces montagnes et me laisser ENFIN tranquille ? C’est trop te demander ? Je me contrefous encore et encore de Sanphinoa ! »

Elle n’avait jamais évoqué Sanphinoa pendant la soirée alors pourquoi est-ce qu’il en parlait maintenant ? Elle aurait put lui signaler cette petite erreur mais elle savait que ce n’était pas le bon moment pour cela. Cela allait juste l’énerver encore plus. L’adolescent aux cheveux noirs recommença à manger en silence, croquant dans une pomme.

« Je veux juste être tranquille. C’est trop demander, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas trop demander, c’est juste … que je n’aime pas te voir te replier sur toi-même, Waram. Regarde, dans ce sac, tu as normalement un sac de couchage. Ils pensent à toi. »

Un sac de couchage ? Il ne s’en était pas préoccupé lorsqu’il avait ouvert pour récupérer de quoi manger. De toute façon, dans les montagnes, il allait devoir se débrouiller à la dure. Ouvrant le sac de couchage, il regarda avant de s’y engouffrer. Ah ? Il n’y avait pas une tente non plus ? C’était sûrement trop …

« Hey, Waram ! On ne dort pas dehors ! Il va falloir que tu bosses aussi. »

Qu’est-ce que Sarine racontait ? Bosser ? Pourquoi f… Hein ? Il y avait vraiment de quoi monter une tente ? Mais ils avaient vraiment tout mis dedans ou quoi ? Ce n’était pas comme s’il se sentait concerné ou qu’il appréciait le geste, hein ? Mais bon ? Rah. Il ne savait pas monter une tente ! Voilà qu’il regardait chaque objet avec de grands yeux.

« Alors, je dois enfoncer les piquets dans le sol … mais à la main ? Ou il faut un marteau ? Mais il n’y a pas de marteau. Et si je creuse à la main, je ferais un trop grand trou. Ca ne sera pas assez solide et … enfin bon … »

« Ah … Waram. Mets donc le piquet bien droit, tu vas voir. » soupira Sarine avant qu’il ne s’exécute. D’un coup de tête, elle planta le piquet comme si de rien n’était avant de regarder où étaient les autres piquets.

« Ca ne te fait pas si mal au crâne que ça ou … ? »

« Pas tant que ça, Waram. Je suis faite de métal donc bon, avoir mal pour si peu, ça serait étrange. Et en un sens, ressentir la douleur pour un petit coup de tête, il ne faut pas exagérer non plus. Je suis en acier, pas en argent, ni en aluminium. »

« Oui mais bon … Oh et puis zut, rien à faire, dans le fond. »

Voilà que la tente ressemblait maintenant à quelque chose. Mais il avait bien fallut une bonne heure avant que … ah … Merde. Sans même chercher à se plaindre, ne serait-ce que mentalement, il s’engouffra dans la tente puis le sac de couchage. A côté de lui, Sarine s’était mise en boule, ses têtes posées sur son torse.

« Et ce n’est que la première journée, Waram. Comment est-ce que tu comptes vivre dans cet endroit si tu veux tant te débrouiller seul ? Essaies d’y réfléchir. »

Elle-même était en train d’y penser à toute allure mais rien ne venait. Ils n’avaient aucun moyen de communication avec l’extérieur. Pourtant, ils auraient put prendre un portable mais non, Waram avait décidé de ne rien faire. Et de toute façon, ils n’auraient aucun numéro à appeler alors comme ça, c’était décidé, vite et bien.

« Je ferais mieux d’aller me reposer. Il ne fait vraiment pas chaud, même pour moi. » chuchota l’armure-pokémon avant que ses deux bouches de métal ne s’ouvrent pour bailler.
Malgré son poids, elle finit par s’installer tout contre Waram, en boule, fermant ses yeux invisibles sous cette tignasse sur ses deux crânes. Ce n’était pas pour autant qu’elle était aveugle mais elle ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Pour ce soir, c’est bon, ils avaient donné, tous les deux. Ils avaient bien mérité de se reposer, surtout Waram. Surtout qu’en partie, le décalage horaire était présent dans son corps bien qu’il n’en savait rien.

Le lendemain matin, il s’était réveillé à l’aube, en état d’alerte. Sarine n’avait pas compris ce qui se passait mais l’adolescent avait quitté la tente à toute allure, s’éloignant de plusieurs mètres avant de soupirer puis de grogner.

« Je vous jure, je vais devoir m’essuyer avec des orties à cette allure. »

« L’appel de la nature est imprévisible. » ironisa Sarine, se remettant en boule pour quelques minutes, le temps que Waram soit bien réveillé.

Il avait de quoi vivre pour une bonne semaine d’après ce qu’il avait dans le sac. Et en regardant autour de lui, il avait remarqué quelques fruits comestibles bien qu’il n’était pas sûr qu’ils soient bons pour autant. C’était un territoire totalement inconnu qui s’offrait à lui. Sans jeter un œil à Sarine, il demanda :

« C’est où en fait que je dois me rendre ? Si on avait décidé de suivre le chemin de la carte ? »

« Il n’y a pas vraiment d’indications. Juste que c’est un endroit habité, au beau milieu des montagnes. Sûrement un temple ou autre chose du genre. Je ne crois pas que la principale nous emmènerait voir un village abandonné du monde. »

« Ca serait exactement son genre, plutôt. Elle était trop spéciale comme femme-chevalier. »

« Elle était très gentille, hein ? Malgré qu’elle restait étrange mais à part ça … Qu’est-ce que tu en dis, Waram ? Tu en penses quoi ? »

« J’en pense que je m’en fous carrément de tout ça. Mais pourquoi tu me poses la question ? Tu veux connaître mon avis sur tout et sur rien ? »

« Non … enfin, pas quand tu le dis de la sorte, Waram. »

Alors qu’elle se taise. Vrai que la principale était unique en son genre et très appréciable, ça restait une personne qu’il ne pouvait pas sentir à cause de son caractère. Tsss ! Maintenant que c’était bon, ils pouvaient continuer leur chemin perdu dans les montagnes ? Mais encore une fois, c’était Sarine qui le guidait et il ne se sentait pas tellement en confiance.

Quelques heures de marche et ils arrivèrent aux bords de ce qui semblait être un petit précipice. Il voyait le fond, à une quinzaine ou vingtaine de mètres mais une telle chute risquerait de lui faire horriblement mal, qu’il soit chevalier-pokémon ou non.

« Je ne suis pas très enclin à sauter dans le vide. »

« Tu n’avais pas besoin de me le préciser. Bien que je t’aurais arrêté de toute façon, Waram. Mais il va falloir que l’on descende pour autant. Tu veux m’attendre pendant que je vérifie pour trouver un chemin en bas ? »

« Pfff, je vous jures, on peut aussi prendre un autre chemin non ? Ce n’est pas comme si celui qu’on suivait était déjà tout tracé à la base. »

« Non, non. On prend celui-là ! » s’offusqua Sarine, comme si ça la dérangeait qu’il conteste.

« Un chemin ou un autre, qu’est-ce que l’on s’en fout ? »

« C’est le meilleur ! C’est mieux que tu me laisses faire. Est-ce que tu peux patienter, s’il te plaît ? Ca ne sera pas bien long ! »


Sans même lui laisser le temps de répondre, elle sauta dans le vide alors qu’il la regardait atterrir en bas. Comment est-ce qu’elle comptait faire ? C’était un endroit plutôt … dangereux. Et il n’y avait pas trente-six façons de sauter et …

« GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

WOW ! Il sursauta sur le cri, n’ayant pas senti la présence de l’être qui se trouvait derrière lui. En un rapide mouvement, il se retourna pour voir qu’est-ce qui venait de faire ce hurlement. Ah bien entendu ! Un sacré et foutu monstre ! Pour ne pas changer, n’est-ce pas ? TSSSSSSSS ! Mais ce monstre n’était rien d’autre qu’un ours. Pourquoi un monstre ? Car il était salement gigantesque ! Comment c’était possible une telle créature ?

« Hey hey hey … Tu sais ce que je fais aux oursons ? Une bonne claque dans la gueule. »

Mais l’ours se redressa sur ses pattes arrière, se montrant alors de tout son être. He … Hey ! Il n’était pas con mais ça ressemblait terriblement à un homme immense et poilu. Yeti ! Ou alors Big Foot ! Il connaissait ces noms car c’était des histoires pour effrayer les enfants mais il ne pensait pas voir ça de toute sa vie.

« C’est vraiment pas drôle et … »

Il fit un pas en arrière avant de s’arrêter. Et zut ! Cet ours avait été plus malin qu’il ne l’aurait pensé. Il avait attendu que Sarine ne soit plus là pour s’en prendre à lui. Mais surtout, il n’avait pas pensé qu’il se retrouverait piégé avec le précipice derrière lui.

« Bon, si c’est de la baston que tu veux, tu es tombé au bon endroit, j’adore ça. »

Il était un chevalier-pokémon. S’occuper d’un ours serait une tâche des plus aisées. Il suffisait de charger son point et ensuite de frapper la créature et … BOOM !

« J’ai évité de te tuer car j’en avais pas besoin. Maintenant, tu ferais mieux de … »

« GRAAAAAAAAAAAAH ! »

Voilà que l’ours n’avait que peu fléchit par rapport au coup. Est-ce qu’il n’avait pas mis assez de force ? A vouloir trop se retenir, est-ce qu’il s’était ramolli complètement ? C’était n’importe quoi ! Il allait juste …
Il sursauta sur le coup alors qu’il avait roulé sur le côté, remarquant la vilaine plaie au torse. L’ours n’avait pas hésité un instant à lui donner un coup de papatte, lui arrachant alors une partie de son haut pour l’ensanglanter. Qu’est-ce que ça faisait mal !

« Si tu continues comme ça, tu vas finir au-dessus d’une cheminée ? Tu veux vraiment ça ? Tu peux aussi servir comme tapis pour le sol, je te laisses décider ! »

Comme si c’était réellement convaincant. Il ne savait pas pourquoi mais il avait du mal à y croire mais bon … Il recommença à frapper l’ours, cherchant maintenant à esquiver les coups de patte à chaque fois. Il y arrivait, heurusement pour lui mais pour combien de temps ? Il ne devait pas s’en préoccuper, juste trouver une solution et …

« Qu’est-ce que Sarine fout ? Elle en mets du temps à revenir ! »

L’ours émit un grognement, se mettant à quatre pattes avant de courir vers lui pour le percuter de tout son être épais. AH ! Il allait tomber dans le précipice ! Il s’accrocha fermement à la fourrure de l’ours, s’en servant comme appui avec la ferme intention d’inverser cette idée. Il donna plusieurs coups de pied, criant :

« Dégage ! Du balai, gros tas de poils ! Je comptais te laisser faire et c’est comme ça que tu me remercies hein ? Vraiment ? »

Un ! Deux ! Trois ! Il n’hésitait pas sur le nombre de coups mais ce n’était pas suffisant. L’ours bougeait à peine malgré qu’il y mettait tout son être. Il entendit quelques craquements, se demandant d’où ils venaient, jetant un bref regard en arrière. Non … Ce n’était pas une avalanche et …

« MERDE ! LE BORD ! »

Il eut à peine le temps de comprendre la situation avant de faire un saut en arrière, le sol continuant de se fissurer, prêt à s’effondrer d’un instant à l’autre. Est-ce que les attaques de l’ours mais surtout son poids des plus énormes avait eut raison de la fragilité du sol ?

« Bon débarras. Tu t’en sortiras, vue ta carrure et … »

Hein ? Il baissa les yeux en sentant une forte douleur l’envahir à la jambe. L’ours venait de l’agripper à celle-ci. C’était pas possible ! C’ETAIT PAS POSSIBLE ! Waram cria de toutes ses forces alors que le sol disparaissait sous leurs pieds, emportant l’animal colossal ainsi que l’adolescent dans le précipice. Ce ne fut pas uniquement une chute de quinze mètres mais bien plus qu’il ne le pensait. C’était d’ailleurs la seule chose qu’il pensait. Cet afflux de douleur de toutes parts, son corps qui s’ouvrait de tous les côtés, il avait l’impression de mourir à chaque instant. Ce précipice n’en était pas un mais plusieurs. Quinze mètres, c’était l’endroit où il y avait eut une zone plane mais celle-ci s’était brisée en même temps que leur passage, la chute continuant inlassablement.

Il avait finit par presque perdre connaissance. C’était à peine d’ailleurs s’il arrivait à rester conscient. Avec lenteur, ses yeux s’ouvraient faiblement. Tout son être hurlait de douleur mais il avait survécu. Il était tombé sur le monstrueux ours … et il voyait aussi le corps de la créature qui se soulevait. Elle n’était pas morte, n’est-ce pas ? Il devait l’achever … s’il voulait survivre. C’était la loi du plus fort dans ce monde hostile.

« Sarine … où est-ce que tu es … ? Sarine … Sa … »

Ne pas s’évanouir. S’il s’évanouissait, c’était terminé. Il roula sur le côté, tombant de l’ours avant de pousser une longue complainte. Avachi sur le sol, il tenta tout d’abord de se redresser d’une main, puis d’une autre. Mais elles l’abandonnèrent.

Sa face retrouva le sol de pierre tandis qu’il écoutait les grognements de l’ours. Si ce dernier arrivait à se réveiller et se redresser avant lui, c’en était fini de lui. Et dire … qu’il n’avait fallut qu’une journée et demie pour que tout dégénère depuis qu’il n’était plus à l’école. Depuis qu’il était maintenant seul. C’était vraiment … pathétique.

Chapitre 13 : En exil

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : En exil

« Waram. Tu es un problème pour l’école, tu le sais, n’est-ce pas ? »

« Alors, faites-moi partir et le plus vite possible. Ce n’est pas comme si cette école avait de l’importance à mes yeux. Je peux facilement passer outre. J’ai beaucoup mieux à faire. Laissez-moi tranquille, je me débrouillerais seul. »

« Que tu es virulent et mesquin dans tes propos. Mais oui, tu vas quitter l’école. »

Hein quoi ? Il releva son regard vers la principale. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Elle venait de confirmer qu’il allait quitter l’école, n’est-ce pas ? Ca ne la dérangeait pas ? Il écarquilla les yeux, surpris avant de bafouiller :

« Ah bon ? Je vais quitter l’école ? Vraiment ? Mais … euh … »

« Oui, tu es incapable de te contrôler et c’est là ton plus gros problème. De même, Sarine est en partie responsable de tout cela et je ne peux pas rester là sans rien faire. Je vais donc vous exiler, toi et elle, loin de cette école. Vous ne pourrez revenir que lorsque tout sera réglé et que vous soyez enfin en paix tous les deux et unis. »

« Et qui vous dit que je reviendrais ? Je ne crois pas avoir promis cela, non ? »

« Tu reviendras par toi-même, je le sais, je le sens. Tu ne peux pas t’empêcher. Ici se trouve des êtres qui sont importants à tes yeux, Waram. Pourquoi te voiler la face ? »

« Me voiler la face ? Je ne me voiles pas la face ! Arrêtez de regarder ce que vous voulez voir et … quoi encore ? Qu’est-ce qui vous prends ? »

« Waram, si tu as quelque chose à faire ou à dire avant ton départ, tu ferais bien de te préparer. D’ici ce soir, tu ne seras plus là. »

« Je ne sais même pas où vous m’emmenez ! Ne racontez pas n’importe quoi ! Où est-ce que je vais atterrir ? Qu’est-ce que vous allez faire ? DITES-LE MOI ! »

« Tu vas être envoyé au Tibet … et seul. Tu ne seras accompagné que de Sarine. »

Au Tibet ? Au Tibet ? Et c’était où le Tibet ? Il connaissait de nom mais à part ça … C’était pas un endroit avec les montagnes, etc ? Elle voulait faire quoi ? Qu’il devienne moine ? C’est ça ? Qu’il recherche l’osmose et le nirvana ?

« Je n’ai pas à vous obéir et à vous écouter, principale. Je refuse d’y aller. »

« Oh mais Waram, tu n’auras guère le choix. Tu es un danger pour toi-même et les personnes qui t’entourent. Il est de mon devoir que mes élèves soient en sécurité. »

« J’ai dit que je ne le ferais pas ! Vous êtes bouchée ou quoi ? JE NE LE FERAIS PAS ! HORS DE QUESTION ! JE NE FERAIS RIEN DU TOUT ! »

« Pourquoi est-ce que tu t’évertues à une telle chose ? Tu rends tout cela plus compliqué. »

Qu’elle aille se faire foutre ! Il se releva, visiblement énervé alors qu’elle mettait une main devant sa bouche masquée. Elle avait parfaitement lu cette pensée ? Tant mieux ! Car il pouvait en avoir d’autres ! Et bien plus violentes !

« Je vous hais, vous et votre foutue école, vous et vos élèves ! Je vous hais tous ! »

« Soit, mais je fais ce qui est le mieux pour les élèves … et toi. »

« Ce n’est pas en répétant la même phrase que vous arriverez à me manipuler ! »

Il quitta le bureau avec fureur alors que Sarine regardait la femme aux cheveux verts. Elle aurait voulu lui poser mille questions mais toutes se bousculaient dans sa tête. Ce fut la principale qui lui chuchota doucement :

« Fais attention à lui, tu sais qu’il est fragile, n’est-ce pas ? »

« Et vous pensez qu’en l’envoyant au Tibet, la situation s’améliorera ? »

« Il sera accompagné par des personnes que j’estime énormément, Sarine. Je suis sûre et certaine que vous reviendrez bien vite parmi nous. Le plus dur ne sera pas que pour lui. »

Ah bon ? Elle allait demander à quel sujet mais rapidement, elle comprit. Malgré les dires de Waram, certaines personnes pensaient à lui et cela assez énormément. Des personnes … qu’il fallait qu’il voie avant de s’en aller au Tibet. Elle allait l’aider, c’était mieux.


Mais visiblement, elle n’avait pas besoin. Waram s’était dirigé tout seul vers l’infirmerie. Il n’y avait personne à l’heure actuelle et la porte n’était pas fermée. A partir de là, c’était beaucoup plus aisé pour qu’il puisse voir Sanphinoa.

« Pfff, tu dors encore ? Quand est-ce que tu vas te réveiller ? Tu vas faire comme si c’était simplement lorsque je serais parti, c’est ça ? Et après, tu vas questionner tout le monde, tu vas sangloter et pleurer car je ne serais plus là, j’imagine ? »

Qu’est-ce qu’il baragouinait ? Sanphinoa le détestait et le haissait maintenant. Enfin, il n’en était pas totalement sûr, il devait avouer. Qu’est-ce qu’elle allait penser de lui ? Mais surtout, elle allait faire comment quand il ne serait plus là ? Il marmonna :

« Tu vas encore chouiner, essayer de trouver une personne pour être amie-amie avec elle et tout le reste, n’est-ce pas ? C’est toujours comme ça. »

Toujours comme ça avec elle. Elle était incapa… mais non. Qu’est-ce qu’il se racontait ? Il voulait se rassurer ou quoi ? Faire croire qu’il était important aux yeux de Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que cela l’intéressait ? Pourquoi est-ce qu’il devait se sentir concerné à ce point ? Quel idiot mais quel idiot.

« De toute façon, tout est foutu, pour ne pas changer. Pourquoi pas ? Pfff, tu fais chier ! Pourquoi tu veux pas te réveiller ? T’attends quoi ? Que je te secoue comme un prunier ? »

« Hmm … Hmm … Hmm … Ah. Waram. Waram. »

Hein quoi ? Elle était VRAIMENT en train de se réveiller ? Elle pouvait pas attendre qu’il soit parti pour ça ? Regardant d’un air un peu affolé à gauche et à droite, il bredouilla :

« Ouais, ouais, Sanphinoa, je suis là. Tu devrais plutôt dormir. »

« Non … Plus sommeil. Hmm … Plus du tout … »

Elle était VRAIMENT réveillée maintenant ! Toujours autant surpris, il cherchait déjà à se lever mais la poigne sur son bras l’en empêcha. OUCH ! Elle faisait mal là ! C’était quoi cette force ? Elle se redressa dans le lit, faiblement, la couverture tombant pour dévoiler son corps recouvert de bandages. Il eut un petit moment où tout se stoppa, ses yeux posés sur ce qui semblait être deux sphères d’une taille plus que généreuse pour une adolescente de quinze bientôt seize ans.

« Euh … Tu pourrais me lâcher un peu, Sanphinoa ? »

« Hmm .. Non. Je ne veux pas te lâcher, Waram. Je suis bien avec toi, très bien. »

Oui mais bon, qu’elle dise ça et … AH ! Elle dormait encore à moitié. Elle venait à peine de sortir de son inconscience. Elle était encore secouée. La vraie Sanphinoa ne se comporterait pas de la sorte. Mais quand même, comment une gamine mentalement pouvait … enfin. NON ! Qu’est-ce qu’il était ? Un pervers ou quoi ? NON ! Pas comme ça !

« Et bien pourtant, tu vas devoir faire sans moi bientôt. Je vais m’en aller, Sanphinoa. »

« Hein ? Quoi ? Nan ! Pas me quitter. »

Bon, visiblement, elle était encore endormie à moitié. Il prit les mains de l’adolescente dans les siennes, regardant encore une fois à gauche et à droite. Rah, ses bras, les endroits où il n’y avait pas les bandages, il y avait ces foutues croûtes !

« C’est vraiment énervant de se dire que si tu n’avais pas … »

« Pardonne. Moi, je m’en fiches … »

Hein?Pfiou, non, ça devenait trop difficile de communiquer avec une personne qui semblait à moitié attardée quand elle était endormie. Il avait l’impression qu’elle était sous sédatifs. Peut-être à cause de la douleur ? Mais les blessures, c’était à cause de lui. Donc il n’avait pas vraiment à donner son avis à ce sujet, pas du tout. Déglutissant, il regarda tout simplement devant lui avant de se frotter le bras. Bon, il avait encore les mains de Sanphinoa.

« Tu vas tout simplement dormir encore. Et lorsque tu te réveilleras, tu reprendras une vie normale, sans que je ne sois là. »

Voilà. Doucement, il força l’adolescente à se recoucher. Reprenant la couverture, il jeta un dernier regard sur son corps. Sous ce masque devait se trouver un visage des plus hideux. Mais c’était Sanphinoa. Il … n’avait jamais voulu la faire souffrir. Hideux ? Ah non. Sa peau avait été douce lorsqu’il avait put lui caresser la joue avec tendresse. Très douce même, cela l’avait surpris. Elle finit par replonger dans le sommeil avant qu’il ne quitte l’infirmerie.

Voilà, c’était bon. Il avait fait ce qu’il avait à faire. Il passa une main sur son front, remarquant finalement Sarine qui était au beau milieu du couloir. Quoi ? Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Elle n’avait rien de mieux à faire ou quoi ?

« J’ai pas envie d’en parler. Du balai, je vais devoir me préparer pour le Tibet. »

« J’ai put entendre une partie de ta conversation, Waram. »

Et alors ? Grand bien lui en fasse ! Mais qu’elle ne s’avise pas de la répéter à quiconque, ça pourrait très mal se finir si elle le décidait, d’accord ? L’armure-pokémon resta parfaitement de marbre aux propos de Waram, venant le suivre sans rien dire.

« Comment est-ce que tu te sens, Waram ? »

« Comment est-ce que je devrais me sentir ? Tu as une idée en tête ou quoi ? Je ne sais pas et je m’en fous. J’en ait rien à faire de tout ça. Et ne t’avises pas de parler de Sanphinoa sinon … »

« Sinon quoi ? Il va falloir prévenir néanmoins la principale ou l’infirmière. Savoir que Sanphinoa s’est réveillé est une excellente chose. Tu n’as aucune lettre à lui écrire ? »


AH ! Est-ce qu’il avait une tête à écrire des lettres ? Elle se foutait de sa gueule ou quoi ? Il allait lui hurler dessus mais il préféra se retenir, préparant ses affaires. D’ailleurs, comment devait-il tout préparer ? Des affaires ? De quoi manger ? Une valise ? Il ne savait même pas comment tout cela allait se passer ! Il ne savait pas où il allait être emmené !

« C’est n’importe quoi, j’ai mieux à foutre de mes journées, quoi. »

« Prends le strict minimum. Je ne pense pas que nous irons au Tibet pour faire une visite de courtoisie. Du genre, un baluchon et encore. »

Pfff ! Comme auparavant, alors ? Rapidement, il jeta le reste de ses affaires sur un côté du lit. GRUMPF ! Purée, il avait beaucoup à faire, pour ne pas changer ! Pas un instant à lui pour souffler ! On ne lui permettait pas de se reposer.

« Tiens ? Waram ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Où est-ce que tu étais ? »

« Nulle part. Enfin, dans le bureau de la principale. Mais je ne restes pas. »

Il avait répondu à Raon sans même se retourner. Ils étaient à nouveau amis ? S’ils pouvaient se considérer comme tels ? Un petit rire et voilà qu’Istiti faisait à nouveau acte de présence. Bien entendu, comment il pouvait oublier ce macaque ?

« Tu restes pas ? Tu changes de dortoir ? Je sais bien que ce ne fut pas la joie ces derniers temps mais de là à partir et … »

« T’as rien compris. Je ne vais plus rester à l’école et je ne crois pas que je vais rester. »

« Hein quoi ? Mais tu ne peux pas quitter l’école ! Je t’ai déjà dit que la principale ne te laissera pas faire ! Arrêtes de réagir comme ça, Waram et … »

« Mais tu vas la fermer un peu ? Je viens de te dire que c’est la principale qui me fout à la porte ! Je vais partir au Tibet ! »

« Te mettre à la porte ? Pas possible ! La principale est pas comme ça. Elle a le coeur sur la main, elle a sûrement une bonne raison. »

« Tu n’auras qu’à lui demander. Heureusement qu’il n’y a pas Xalex. Je n’aurais pas à m’expliquer deux fois de suite. Bon, je vais m’en aller de suite. »

Il n’aimait pas l’ambiance actuelle. Terminant de préparer quelques habits, il prit néanmoins des livres d’école avec lui au cas où. Oui, c’était complètement stupide mais … hum … Il ne savait pas quand il allait rentrer. Et s’il avait un mois à rattraper, Sanphinoa allait encore devoir perdre du temps avec lui.

« Hey, Waram. Tu sais, on t’en voulait … pour ce que tu as dit à Sanphinoa. »

« Continuez de m’en vouloir, ça s’est pas arrangé. Ah si, peut-être à moitié. Elle a fini par se réveiller. Tu n’auras qu’à aller le signaler. Salut ! »

« Hein ? Sanphinoa s’est réveillée ? Mais comment tu es au courant ? »

Il n’avait pas à répondre à la question de Raon. Il se dirigea vers la porte du dortoir avant d’abandonner cet endroit. Raon n’avait qu’à poser la question à Sanphinoa hein ? Lui-même ne devait plus s’y intéresser. Bon … Les couloirs, il devait éviter les autres personnes.

Finalement, il se rendait vers l’endroit d’où il était arrivé. Un semblant de port avec un bateau qui était amarré, prêt à partir lorsque cela était nécessaire. Mais bon, pour l’heure, il était vraiment en avance et le marin le regarda, étonné.

« Euh … On m’a dit qu’il fallait partir ce soir, on a changé les horaires ? »

« Je ne sais même pas ce qui va se passer. On m’a dit de venir ici. J’imagine que je devais devoir prendre l’avion ensuite, c’est ça ? »

« Exactement ! Du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre, moi. Après, je suis pas sûr que ça soit exactement ça mais ça ne devrait pas être loin de la vérité, moi je dis. »

« Vous êtes vraiment d’aucune utilité. Voilà ce que moi je dis. »

« Ah ! Mais c’est toi le petit morveux de la dernière fois ! Ca commence à dater mais difficile de t’oublier Toi que je dois emmener près de l’aéroport. Bon ben, on va plutôt partir tout de suite. Plus vite on sera débarrassés de toi, mieus c’est ! »

« Et réciproquement, vous devez vous en douter, n’est-ce pas ? »

Il avait dit cela sur un ton ironique avant de grimper sur le pont du bateau. Sarine était là, muette, ayant à peine jeté un œil pendant que les deux personnes se disputaient. Elle positionna sa tête sur le bord, regardant la mer alors que le bateau levait l’ancre pour quitter l’école de Gliros. Voilà, c’était mieux ainsi. Il n’aurait pas à s’en faire.

Assis contre le bord du bateau, il ferma les yeux, ses jambes recroquevillées contre son ventre. Il n’avait pas envie de parler et même si Sarine s’installa à côté de lui, il ne chercha pas à parler. Pourquoi est-ce qu’il le ferait ?

« Waram ? Plus vite on réglera ton souci au Tibet, plus vite on rentrera. »

« Mais j’en ait rien à foutre, moi ! Vraiment rien à faire ! Pourquoi est-ce que tu crois que je dois prendre ça en considération ? Je veux dire, je m’en fiches ! Ca ne me gêne pas ! »

« Arrêtes donc de faire la forte tête, ça vaut mieux. »

« Je n’ai pas envie de te parler. C’est toi qui me force à communiquer avec toi. Je ne t’ai rien demandé, moi. J’en ait marre. »

« Sanphinoa, tu penses que tu vas lui manquer ? » demanda Sarine alors qu’il hochait la tête négativement. Pas après leur discussion à tous les deux : « Et est-ce qu’elle va te manquer ? »

Il la regarda avec effarement. Elle avait que ça à dire ou quoi ? A demander ? Comme si la réponse n’était pas connue d’avance. Il voulut lui répondre mais s’arrêta dans le mouvement de ses lèvres. Pourquoi il avait autant de mal à répondre ?

« Je ne sais pas. Je ne crois pas, Sarine. Alors arrêtes avec tes questions stupides. »

« J’ai eut la réponse que je désirais, Waram. On se repose, maintenant, toi et moi ? »

Comme elle voulait. Mais visiblement, elle avait décidé qu’il lui servirait de siège pour reposer sa tête. Elle plaça celle-ci sur les jambes de Waram, l’adolescent se laissant faire. Quelques minutes après, sa main venait caressait les crânes métalliques de la créature, avec lenteur, comme s’il s’agissait d’une fourrure.

« Tu es vraiment spéciale, est-ce que tu le sais ? »

« Je le sais parfaitement. Mais merci de me le rappeler, Waram. Cela fait toujours plaisir à entendre, venant de toi. Cela me convient … et me rassure. »

« Je ne vois pas ce qu’il y a de rassurant à te dire que tu es spéciale. »

« Car cela veut dire qu’à tes yeux, je le suis. J’espère que d’autres pourront avoir cette place dans ton coeur, un jour. Je l’espère tellement. »

« On évite de faire dans le sentimentalisme. Je ne suis pas comme ça. »

« Moi non plus ! Moi non plus ! Par contre, essaies de tout faire pour que je sois acceptée à tes côtés pendant le voyage en avion. J’ai pas envie de finir dans une cage. »

Hum. Ce n’était pas faux. Il n’y avait pas encore réfléchit mais elle venait de parler d’un point qui lui semblait très important à ses yeux. C’était donc cela ? Oui, ce n’était pas faux, il allait devoir se préparer avec elle, par mesure de précaution. Et les arguments ? Hum, bah, de toute façon, il y avait peu de chances qu’il n’y ait pas un avion préparé pour les accueillir.

Hum … Aller au Tibet, c’était loin, très loin de l’école normalement. Il ne savait pas où l’école se trouvait mais il était sûr que c’était loin des montagnes et de tout le reste. L’adolescent serra avec un peu plus d’insistance Sarine contre lui, sans un mot.
Et à son retour ? Qu’est-ce qui allait changer ? Et s’il n’y avait pas de retour ? Comment est-ce qu’ils allaient tous faire ? Personne ne se posait la question, de toute façon. Humpf … Est-ce qu’il allait devoir leur écrire ? Pourquoi est-ce qu’il se compliquait autant la vie ?

Chapitre 12 : Décevoir

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Décevoir

Un coup vint le frapper en plein torse et il avait l’impression que son cœur allait quitter sa poitrine. Comme s’il avait le souffle coupé, il haleta plusieurs fois tout en regardant avec fureur son adversaire. Celui-ci n’avait pas ménagé ses attaques mais surtout, il n’avait eut aucune hésitation. C’était donc ça la différence entre une personne sans son armure et une personne avec son armure ? La différence de force ? Non, la force était la même, c’était plutôt de l’ordre de la résistance que cela était complètement différent.

« Rien à faire, rien à faire, rien à faire ! RIEN A FAIRE ! »

Il se battait pour lui-même puisque personne ne semblait vouloir s’accrocher à sa personne ! Il se battait pour obtenir cette victoire ! Pour quitter cette école ! Pour abandonner tout le monde une nouvelle fois ! Et ensuite ? Il serait encore attaché à d’autres personnes. S’il rejoignait une organisation, qu’est-ce qui changerait réellement dans le fond ? Rien du tout.

« C’est tout simplement ridicule … que de continuer à se battre en fin de compte. »

« Tu as décidé alors d’abandonner ? Hahaha ! »

« Te fout pas de ma gueule ! Hors de question d’abandonner face à un type comme toi ! Je préférerais encore mourir plutôt que ça ! »

Toujours une aussi grande gueule, n’est-ce pas ? Mais quand il allait comprendre la leçon, peut-être que cela lui suffirait pour saisir à quel point il se plantait complètement ? De toute façon, c’était lui qui voulait livrer le combat jusqu’à la fin. Il ne faisait qu’accepter ce qu’il désirait, on ne pouvait pas lui reprocher ça.

« Puisque c’est ce que tu désires, de toute façon, c’est foutu pour toi. »

Et il croyait qu’il ne le savait pas ? Tout était foutu depuis le moment où Sarine avait décidé de l’abandonner comme les autres ! Il ne pouvait pas espérer avoir un sponsor ! Il ne pouvait rien espérer … rien du tout. Il était livré à lui-même, voilà tout.

ET CA NE LE DERANGEAIT PAS LE MOINS DU MONDE ! Même s’il en pleurait, enragé comme une bête sauvage. Il avait réussi à atteindre le chevalier-pokémon d’argent du Cochignon et il avait planté ses dents dans le bras de son adversaire.

« MERDE ! IL VIENT DE ME MORDRE ! Il est complètement timbré ce type ! »

L’imposant adolescent secoua son bras vivement pour faire lâcher prise à Waram. Celui-ci tomba à la renverse, un morceau de peau ensanglanté entre ses dents blanches. Un morceau qu’il recracha, se mettant à quatre pattes.

« Jamais … jamais … juste sur soi-même ! JAMAIS ! »

« Cette fois, t’as clairement abusé ! Cette leçon, je vais te la graver à vie dans ton corps ! » hurla Graphon avant brandir les défenses sur ses poignets. Il allait le planter avec, quitte à lui laisser une cicatrice bien laide. Mais ce qu’il venait de faire, ce petit enfoiré sans son armure, il allait lui faire payer le prix … A VIE ! A tout jamais !
Mais contrairement à ce qu’il pensait, Waram avait encore de la hargne à revendre. Pire ! Il se déplaçait plus rapidement dans cette position à quatre pattes ! Comment c’était possible ?! Ce n’était pas un être humain pour se comporter comme ça ! C’était tout simplement monstrueux. Il avait affaire à un monstre !

« C’est pas un combat, ça ! Je participe pas pour affronter une bête sauvage ! »

Et c’était quoi cette impression malsaine qu’il avait en le regardant ? Du genre, ses mains et ses pieds. Même si ce n’était qu’une émanation de la force qui animait chaque chevalier-pokémon, il avait vraiment l’impression d’avoir affaire à l’armure-pokémon et non le chevalier. Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Mais tu vas dégager, sale bête ?! J’ai pas que ça à foutre de me battre avec toi ! »

Un autre coup de pied dans le ventre de Waram et voilà que l’adolescent se retrouve renvoyé en arrière, ouvrant la bouche alors qu’un filet de bave en sort. Un hurlement strident se fait entendre en même temps qu’une vague de puissance émane de lui, soulevant la poussière dans l’arène pour aveugler tout le monde.

« Où est-ce qu’il est passé maintenant ? Ca devient franchement glauque et … »

De la sueur glacée s’écoula le long du cou de Graphon lorsque dans le brouillard, deux yeux rouges l’observaient. Deux yeux rouges furtifs avant qu’ils ne se retrouvent en un clin d’oeil à sa hauteur. L’adolescent chercha à se protéger mais rien ne se passa. Seul un cri strident résonna dans l’arène. Lorsque la poussière se souleva, Waram était maintenant au sol, aux pieds de Graphon, évanoui.

« Hein ? Il s’est passé quoi ? J’ai rien fait pourtant. »

« Vain.. .Vainqueur : Graphon, chevalier d’argent du Cochignon ! »

« Wow. Mais … Enfin … Super. » chercha à dire l’adolescent, jetant un regard à Waram qui était au sol. Pourquoi il avait eut l’impression d’avoir affaire à un monstre ?

« Toutes mes félicitations. Tu ferais mieux d’aller te reposer, Graphon. » lui dit l’arbitre alors que l’adolescent secouait la tête, encore surpris.

« Je veux bien mais pour lui ? Faut le transporter ou … »

« Nous allons nous en charger. Il semblerait que quelques petits incidents mineurs se soient déroulés pendant ce combat. Ca ne te regarde pas. Profites plutôt de te reposer car vu ce qui t’attends demain, tu risques d’en avoir besoin. »

« C’est pas faux. Je ne sais pas qui ça va être mais il aura un avantage. »

Graphon poussa un soupir avant de quitter l’arène. Il n’y eut aucun applaudissement, les spectateurs restants les yeux rivés sur Waram, comme pour attendre son réveil. L’adolescent avait montré une telle force de caractère, monstrueuse et animale que cela ne pouvait pas s’arrêter ainsi. Et pourtant, il fut tout simplement soulevé avant d’être emmené ailleurs.

Dans le dortoir de l’adolescent, l’armure-pokémon était avachie sur le lit, le regard plongé dans le vide, autant que pourrait l’être une armure-pokémon. C’est lorsque Raon pénétra dans le dortoir à son tour qu’elle releva la tête.

« Waram n’est toujours pas là, Raon ? »

« Hein ? Euh, t’es pas au courant ? Waram a perdu et salement. Mais faut dire que j’ai appris que tu l’avais quitté en plein combat. C’est aberrant d’avoir fait ça ! Qu’est-ce qui t’a pris de réagir de la sorte, Sarine ? C’est pas ton genre, non ? »

« Hihihi ! Elle a juste donné une bonne leçon de vie au vilain, vilain garçon ! Ca lui apprendra à se comporter de la sorte ! Où qu’il est vilain ! »

« Istiti, arrêtes de parler comme une gamine hystérique. Je discutais avec Sarine. Bref, Sarine, il paraîtrait qu’il a été emmené à l’infirmerie mais quand j’ai voulu aller le voir, on m’a dit qu’il n’était pas là et qu’il n’avait jamais été emmené là-bas. Je sais pas trop ce qui se passe. »

« Il se passe qu’il est pas dans son état normal par notre faute, par ma faute. Toute cette histoire avec Sanphinoa a trop duré, beaucoup trop ! »

« Faut dire qu’il l’a vraiment alignée. Ce combat était juste horrible. »

« Waram ne méritait pas ça ! Sanphinoa non plus ! Mais nous, on a continué à accuser Waram de tous les maux du monde ! Comme s’il était le seul responsable de tout ça ! Je sais que c’est un idiot ! Je sais que c’est un imbécile ! Je le connais depuis des années et … »

« Attends, Waram et toi, vous vous connaissez depuis autant de temps ? Mais il est un chevalier-pokémon depuis combien de temps ? »

« Presque sept ans. Cela fait sept ans que je suis avec lui et … »

« Attends, attends,Waram a quatorze ans maintenant. Mais il en avait treize non ? Donc il t’a connu à l’âge de six ans ? Mais mais mais … Aucun chevalier-pokémon n’a une armure-pokémon aussi jeune ! Ce n’est pas normal ! »

« Et pourtant, c’est notre histoire, à lui et moi. Je sais qu’elle surprend mais nous avons toujours été ainsi, lui et moi. »

« Faudra m’expliquer ça, enfin, me raconter ça plus tard. Pour l’heure, on ferait mieux d’aller le trouver. On part chacun de notre côté, d’accord ? » déclara Raon alors qu’elle quittait le lit pour dire d’une voix lente :

« Dès qu’on le retrouve, on l’allonge à côté de Sanphinoa et on les attache. »

« Ca me semble être une bonne idée. On demandera à une femme-chevalier pokémon adepte des végétaux. Quelques lianes bien serrées seront parfaites pour eux deux. » termina de dire Raon tout en rigolant, quittant le dortoir pour partir vers la gauche.

« Bon ben au boulot. » se dit l’armure-pokémon du Diamat pour elle-même.

Sauf qu’elle n’avait aucune indication sur l’endroit où Waram pouvait se trouver. C’était le désert complet, comme si tout cela était impossible à deviner. L’adolescent avait totalement disparu et même l’arbitre ne savait pas où il se trouvait.

« Mais zut ! C’est pas possible ! On veut pas me faire une farce quand même ? »

Elle avait passé l’âge d’être prise pour une idiote ! Même si elle n’était faite que de métal, cela ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas le droit aux sentiments ! De plus en plus anxieuse, elle accélérait ses pas, interrogeant tous les élèves.

« Waram ? Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Rien à faire de ce type. »

« Tu le cherches ? Après l’avoir abandonné ? Sérieusement ? T’as pas mieux à faire ? Fallait pas l’abandonner si tu voulais pas le perdre. »

« J’ai cru entendre des dires comme quoi il avait disparu, subitement, comme ça ! »

Des dires ? Des rumeurs ? Disparition complète ? AH ! Il n’y avait qu’un endroit où Waram pouvait se trouver ! Mais pourquoi est-ce qu’elle aurait fait ça ? Courant à toute allure, l’armure-pokémon fonça tête baissée vers la porte du bureau de la principale mais ne la percuta pas, bloquée par un pouvoir psychique.

« Sarine, ce n’est pas de cette manière que l’on toque à une porte. »

Impossible de voir la personne mais elle reconnaissait cette voix. Elle tourna sur elle-même, comme pour se demander si elle allait paraître quelque part mais la porte s’ouvrit, tout seule avant qu’elle ne pénètre dans le bureau.

« Qu’est-ce que je peux faire pour toi, Sarine ? Tu crées un peu de désordre dans l’école. »

« Je recherche Waram. Je n’ai aucune nouvelle à son sujet depuis le combat qu’il a perdu et je commence à être réellement inquiète à son sujet. Vous avez des nouvelles ? »

« Bien entendu. Il se repose dans le bureau de la principale. »

« Ah ! Pfiou, tant mieux, je vais aller la … HEY ! Mais je suis dans le bureau de la principale ! » s’exclama l’armure-pokémon avant de regarder de tous les côtés. Elle repéra l’adolescent couché sur le canapé, une couverture en laine verte sur son corps.

« Et il se repose, oui. Alors, il va falloir éviter de crier, d’accord ? Je suis sûre que tu comprends cela. » continua de dire la femme masquée aux cheveux verts.

« Oui, oui, je comprends, je comprends parfaitement, bien entendu mais … »

« Pourquoi ? Tout simplement qu’en vue du spectacle que Waram a fait, je ne pouvais décemment pas le laisser dans l’infirmerie. »

« Vous … Vous voulez bien me raconter ? J’ai osé faire une chose que je regrette terriblement. Vous voulez bien ? » répéta Sarine longuement.

« Bien entendu, je ne vois aucune raison de te refuser cela. Est-ce que tu veux t’installer aux côtés de Waram ? Je pense que ta présence est nécessaire. »

« Je ne suis pas sûre que je mérite cela, madame. »

« Ne fait donc pas trop de chichis. J’imagine que Waram t’aura déjà pardonné demain. Mais pour cela, il va falloir que tu restes présente à ses côtés. Surtout que je ne peux pas rester sans rien faire après ce qu’il a accompli. Il va me falloir prendre des sanctions. »

« Sa… Sanctions ? Ne le renvoyez pas de l’école, je vous en prie ! Je sais que ça se passe très mal ces derniers jours mais ça va s’améliorer ! Je vous le promets ! »

L’armure-pokémon s’alarma, visiblement effrayée à l’idée que Waram se retrouve à nouveau seul, comme auparavant. Avec des tremblements dans le corps de métal, elle reprit :

« S’il vous plaît ! Réfléchissez ! Je vous en pries ! Ne lui faites pas subir cela. »

« Qui a dit que je parlais de le renvoyer de l’école ? Chaque élève est aussi important à mes yeux. Hmm … A qui est-ce que je peux faire croire ça ? Je ne suis pas parfaite. J’ai moi-même mes préférences et mes petits chouchous. »

Est-ce qu’elle voulait dire par là que Waram en faisait partie ? Le sourire sous le masque était énigmatique, ne laissant pas vraiment de réponse à cette question. Surtout qu’elle était certaine que la principale était en train de lire dans ses pensées. Les pensées d’une armure-pokémon ! Comme si ce n’était pas surprenant !

« Alors, par où devons nous commencer ? Par le comportement étrange, à moitié animal de Waram. Est-ce que tu es au courant ? »

« O… Oui, je suis au courant à ce sujet. C’est vrai qu’il a eut quelques moments de … »

« Et tu as omis le fait que toi et Waram, vous vous connaissez depuis des années non ? »

« C’est le cas mais … on ne m’a jamais posé la question. Comment vous pouvez savoir ceci ? Est-ce que Raon vous l’a dit ou alors… »

« C’est exact. Je lisais déjà vos pensées lorsque vous étiez en train de discuter, tous les deux, il y a de cela quelques minutes. »

« AH ! C’était donc pour ça mais … on peut parler de ça plus tard ? Enfin de moi et Waram, mais plus tard. Je veux juste savoir ce que vous allez lui faire. Mais aussi ce qui s’est passé pendant le combat après mon départ. »

« Soit soit soit … Rien ne presse et nous pouvons facilement discuter le temps que Waram se réveille. Quel pauvre enfant. »

Le soupir qui sortit de sous le masque blanc de la femme aux cheveux verts sembla interminable aux oreilles de Sarine. Celle-ci baissa sa tête de métal, n’osant plus regarder la principale, attendant qu’elle reprenne la parole et lui raconte tout.

Où est-ce qu’il se trouvait ? Il entendait deux voix féminines mais rien de plus. Ses yeux s’ouvrirent légèrement, observant le plafond au-dessus de lui. Au moins une bonne chose, il avait un toit sur la tête mais après ? Où est-ce qu’il se trouvait ?

« C’est donc ce qui lui est arrivé. Mais je ne sais pas pourquoi maintenant … Cela faisait depuis si longtemps … même en Afrique, ce n’était pas arrivé. »

« Cela doit être relié à ses sentiments. Avec la confusion et le désarroi qui l’ont animés, il fut perdu et à partir de là, complètement décontenancé. »

« C’est peut-être ça, oui … mais je … »

« Il semblerait que Waram se soit réveillé. Nous pouvons alors commencer à l’interroger. »

La principale avait coupé la parole à Sarine, celle-ci se tournant vers l’adolescent qui gesticulait sur le canapé. Il se redressa sous la couverture, se mettant assis en gémissant, comme si un violent mal de crâne venait de l’envahir.

« Aie … Aie … Aie … Mais qu’est-ce qui s’est passé ici ? On peut me le dire ? »

« Bien entendu. Tu es dans le bureau de la principale. Je suis la principale et voilà Sarine, l’armure-pokémon qui est la tienne. »

« Je suis pas d’humeur à l’humour, principale. Ah … Mal au crâne. Trop mal. »

« Je ne le suis pas non plus ,Waram. Surtout pas après ce que tu as accompli. »

Accompli ? Rapidement, ses neurones commencent à se reconnecter entre eux. Ah oui ! Il s’en rappelle maintenant ! Tout ce qui s’est passé. Et Sarine est là ? Celle qui l’a abandonné lâchement ? Comme un moins que rien ?

« Ce n’est pas vraiment l’heure d’en vouloir à Sarine, tu ne crois pas ? »

« Je ne crois en rien. Pourquoi je ne suis pas dans un lit de l’infirmerie ? Je sens à peine mon corps, j’ai l’impression que tout est brisé. »

« Pourquoi est-ce que tu aurais voulu te retrouver là-bas ? »

Il n’allait pas lui répondre. S’il signalait que cela était principalement pour voir l’état de Sanphinoa, elle se moquerait de lui et …

« Oh, je vois. C’est une raison très appréciable mais elle aussi va bien. Beaucoup parlent de coma mais cela reviendrait à dire que tu l’as blessée très gravement. Elle a juste besoin de repos, de très long repos, Waram. Mais maintenant, nous allons parler de toi et de la sanction que tu vas encourir pour avoir agit de la sorte pendant le tournoi. Tu dois te douter que tu as perdu, n’est-ce pas ? Mais as-tu une idée de la façon ? »

« Pas le moins du monde. Qu’importe la méthode, seul le résultat compte … et visiblement, j’ai été plus que mauvais, vraiment très mauvais. Tss, pathétique encore une fois. »

« Je ne dirais pas cela mais tu es libre de le penser. Néanmoins, tu n’es donc pas au courant. Nous allons donc devoir tout t’expliquer depuis le début, aussi déplaisant cela est-il. »

Aussi déplaisant cela est-il ? Ah oui ? Et qu’est-ce qu’elle allait encore inventer pour lui causer des embrouilles ? De toute façon, tout était fichu. Il ne fallait pas espérer obtenir le soutien de quelqu’un maintenant, il en était convaincu. Tout avait été une nouvelle fois voué à l’échec. Encore … une fois. Encore une fois.

Chapitre 11 : Quand tout l’abandonne

ShiroiRyu
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Chapitre 11 : Quand tout l’abandonne

« Waram ? Il faut que tu te lèves. »

« Je suis debout, je suis parfaitement debout, Sarine. »

L’adolescent aux cheveux noirs avait les yeux ouverts, de petits yeux d’après ce que Sarine pouvait voir. Est-ce qu’il avait vraiment réussi à bien dormir ce soir ? Elle n’en était pas réellement convaincue mais cela, elle s’en fichait. Il finit par quitter le lit, mettant une main devant sa bouche tandis qu’elle reprenait :

« Waram, tu as ton combat dans moins d’une heure, je dirais. Tu as juste le temps de manger et après de t’en aller. N’oublie pas d’avoir quelque chose dans l’estomac. »

« Je ne pense pas manger. Cela sera un petit malus que je m’inflige mais ça ne rendra que le combat plus intéressant. De toute façon, qu’est-ce qu’on s’en fiche, non ? »

« On ne s’en fiche pas, Waram mais bon, fais comme tu veux. De toute façon, tu n’écoutes personne et personne ne veut t’écouter. Un jour, tu finiras seul, Waram. »

Seulement dans un jour ? Alors, ce n’était pas bien grave. Il vint lui répliquer cela mais le grognement issu de l’armure-pokémon lui fit hausser un sourcil. Bien qu’il n’avait pas dit cela avec humour, elle n’était normalement pas aussi soupe-au-lait que ça. Qu’est-ce qui lui prenait encore à celle-là ? Ça n’allait pas dans sa petite tête ? Pfff, elle devait encore lui en vouloir pour Sanphinoa ? Alors, il n’avait pas à s’intéresser à cette bouderie de sa part.

Alors, il y avait encore un combat qui l’attendait ? Bof, ce n’était pas très intéressant. Mais lorsqu’il se présenta dans l’arène, des grognements se firent entendre de tous les côtés. Les chevaliers-pokémon qui ont perdu et ceux qui ne participaient pas depuis le début, ils lui en voulaient ? Qu’importe ! RIEN A FAIRE !

« Les perdants et les absents n’ont pas voix au chapitre. »

« Et voici Graphon, chevalier-pokémon d’argent du Cochignon ! »

Chevalier-pokémon d’argent ? Vraiment ? Peut-être qu’il allait devoir se montrer plus sérieux dans ce combat que prévu. Tant mieux, ça n’en sera plus que distrayant. Mais … hum ? Purée, c’était vraiment un adolescent le colosse qui devait bien faire un mètre quatre-vingts ? Vraiment ? C’était quoi cette blague ?

« C’est donc toi dont tout le monde parle ? Waram ? Moi et Farfan, on va te geler les os ! »

« Merci de me déclarer par là que tu es adepte du froid. Ce n’est pas la première fois que j’affronte un chevalier-pokémon qui utilise ce dernier. Si tu espérais me faire peur, tu te trompes complètement à ce sujet. »

« Te faire peur ? Non, je vais juste te donner une petite leçon d’humilité que tu n’oubliera pas de sitôt ! Attends juste que ça débute ! »

« Waram contre Graphon, que le match commence ! » s’écria l’arbitre.

Que le match commence ? Alors, aucune hésitation ! Il court vers son adversaire, frappant le sol pour produire plusieurs éclats de pierre, s’en servant pour les projeter sur son adversaire. Celui-ci, vu sa carrure, ne pouvait pas les esquiver et juste se protéger.

« Tu vois ? C’est beaucoup plus simple face à un gros tas comme toi ! »

Il frappa dans le bide de Graphon, déchargeant une attaque ténébreuse à partir de son poing. L’imposant adolescent en face de lui, eut un mouvement de recul avant d’émettre un petit rire. Ses cheveux bruns, cachant en partie ses yeux bleus, se relevèrent après le passage de sa main dessus. Il ouvrit la bouche, un léger souffle glacé en sortant.

« C’est donc ça la puissance du chevalier-pokémon d’argent du Diamat ? Rien à craindre. »

« Essaie donc de faire le malin, je vais vite te péter les dents. »

Il donna un second coup puis un troisième dans le ventre de Graphon. Qu’est-ce qu’il avait aujourd’hui ? Ce n’était quand même pas à cause du fait qu’il n’avait pas mangé ? C’était tout simplement ridicule ! Ce n’était pas la première fois qu’il ne mangeait pas au réveil.

« C’est n’importe quoi ! Je vais te faire bouffer tes dents ! »

« Mais je n’attends que ça. Mais d’abord, si ça te dérange pas, c’est à moi d’attaquer. »

Il croyait quoi ? Que c’était chacun son tour ? Même pas en rêve, le gros lard. Il donna un coup de poing dans son visage, comme pour bien lui montrer qu’il ne plaisantait pas mais son adversaire le prit par le bras, le soulevant au-dessus du sol.

« Hey hey hey, mais c’est que tu me ferais mal hein ? »

L’haleine glacée parcouru la face de Waram ainsi que le haut de son corps, des petits éclats glacés suivant celle-ci pour se planter dans les bras de l’adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci retrouva le plancher des vaches tout en haletant.

« Hey ? Vous avez remarqué ? Il semble pas dans son état normal. »

« Bien fait ! Après ce qu’il a fait subir à Sanphinoa, la femme-chevalier du Barpau, c’est tout ce qu’il mérite de toute façon. »

« Ouais, j’ai aucun remord à ce qu’il en bave ! Ca lui apprendra à cet imbécile. Non mais je vous jure, même si c’est elle … y a des limites ! »

Tsss ! Quelle bande de faux-jetons et de cloportes. Tous des connards et des enfoirés. Ils voulaient prétendre être sympathiques envers Sanphinoa mais ils n’avaient jamais esquissé ne serait-ce qu’un seul mouvement pour venir l’aider.

« Héhéhé, si tu as le temps de tourner la tête du combat, tu n’as donc aucun remord à perdre, n’est-ce pas ? Puisque tu ne le prends pas au sérieux. »

« Oh que si, je le prends au sérieux, plus qu’il n’en faut mais j’ai pas de temps pour toi ! »

Peut-être qu’il pouvait aller revoir Sanphinoa après le combat ? Tsss ! Mais qu’est-ce qu’il pensait exactement ? Elle était plongée dans le coma par sa faute. Il ne pouvait pas arranger, surtout par sa présence et … AH !

« MERDE ! MES YEUX ! Ca veut dire quoi ça ?! »

Il s’était tout simplement pris un jet de boue en pleine face, l’aveuglant sur le coup et le faisant s’enrager sur place. Il retira la majorité de la boue sur son visage, cherchant à mieux voir ce qui se passait mais rien à faire. RIEN A FAIRE !

« Et pendant ce temps-là, le petit chevalier-pokémon rencontre mes défenses. »

Il sentit deux pointes percer son torse. Malgré la boue, à cette distance, il arrivait à voir deux défenses, une au bout de chaque gant du chevalier-pokémon du Cochignon. Celles-ci s’étaient plantées dans son torse, lui arrachant un hurlement de douleur.

« BORDEL ! Mais ça fait mal ! Comment c’est possible ? Le précédent combat contre la femme-chevalier du Farfuret, ce n’était pas comme ça ! »

« Ah ? Et tu pensais que chaque combat serait le même ? C’est amusant de voir ta réaction, très amusant. En fait, ça me fait même sacrément rire, hahaha ! »

Il trouvait ça drôle ? PAS LUI ! Il allait lui casser les dents ! Puisqu’il avait planté ses défenses dans son armure, il savait où il était. Tenant fermement les deux bras de son adversaire, il se souleva par la force de ses mains avant de lui envoyer son genou en plein visage. Finalement, Graphon recula une nouvelle fois, surpris par le coup.

« Mais t’as essayé de casser mon nez ou quoi ?! »

« J’ai essayé ? Tu insinues que je n’ai pas réussi ? C’est dommage, je vais devoir recommencer jusqu’à ce que je finisse par y arriver. »

Et puisqu’il adorait utiliser ses défenses, il allait lui montrer ses crocs. Les mains tendues en avant, un double rugissement émana de chaque paume avant qu’elles ne se ferment et s’ouvrent en continu, des claquements de dents se faisant entendre.

« Mais il me bouffe des parties ! Graphon ! Il est complètement malade ce type ou quoi ? »

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu racontes par … WOW ! »

« Waram ? Mais tu es fou ?! Qu’est-ce que tu viens de faire ?! »

« Et maintenant, c’est à ton tour de me faire la morale. J’en ait marre. »

Qu’est-ce qu’il avait fait ? Juste refermer ses deux paumes sur les hanches du chevalier-pokémon du Cochignon. Les paumes avaient alors arraché l’armure à ces deux endroits, comme si elles étaient dotées de vie. Une nourriture des plus saines … ou malsaines, cela dépendait tout simplement du point de vue. Mais bon, il relâcha les morceaux d’armure, les faisant tomber au sol avant d’intimer à son adversaire de venir.

« Qu’est-ce que tu attends ? Tu aurais peur du grand méchant Waram ? »

« Je vais te le faire payer d’avoir fait souffrir mon armure-pokémon. »

« Et alors ? Ca ne reste qu’une armure-pokémon, rien de plus, rien de moins ! Ce n’est pas comme si elle dotée d’une vie réelle ! »

« Quel monstre. Quel enfoiré ! Certaines armures sont des êtres proches de leurs chevaliers. »

Si les spectateurs pouvaient se permettre d’ouvrir leur bouche pour donner leur avis, qu’ils cherchent plutôt à la boucler. Ou alors, qu’ils viennent dans l’arène pour se battre. Il les attendait ! Il n’attendait que ça ! Qu’ils bougent pour …

« Ah ! Pourquoi ? » s’exclama t-il alors que son corps se penchait en avant. Son armure était devenue soudainement plus lourde d’un coup.
Grumpf ! Il se remit correctement debout et droit. Son adversaire était encore un peu sous le choc de cette attaque. Tant mieux ! Il allait lui en faire baver encore et encore. Comme un taureau des plus furieux, il fonça tête baissée vers lui. Son crâne casqué rencontra le ventre de l’imposant être, l’emmenant dans sa course folle jusqu’à ce qu’il percute un mur derrière lui. Sans pouvoi regarder son visage, le sien étant tourné vers le sol, Waram lui dit :

« Et maintenant, on va passer au véritable nettoyage de l’ordure que tu es. »

Son corps se recouvrit de flammes violettes, son adversaire commençant à hurler de douleur alors que la voix de Sarine arrivait aux oreilles de Waram :

« Tu es en train de le tuer, Waram. »

« Et alors ? Qu’est-ce que tu ça me fasses ? C’est un combat pour le tournoi. Ce ne sont plus des petites frappes que j’affronte mais des combattants aguerris. Je n’ai pas de temps à perdre pour me faire du souci sur mes adversaires. »

« Tu es en train de le tuer, Waram. Arrêtes donc cela, il vaut mieux. »

« Dis moi pourquoi tu es devenue plus lourdre tout d’un coup ! »

« Waram, toi et moi sommes en conflit par rapport à nos idéaux. »

De quoi est-ce qu’elle parle ? Alors ? Son adversaire n’est pas encore prêt à abandonner ? Malgré la douleur qui parcoure son corps ? Tant pis pour lui, il va tout simplement se morfondre et hurler encore et encore … encore et encore …

« Waram, toi et moi, nous ne nous comprenons plus. Nous ne sommes plus liés. Il faut que cela cesse maintenant ou cela deviendra irréversible. »

« Mais qu’est-ce que tu baragouines ? Y a rien de tout ça ! Rien du tout. On va plutôt … Hein ? Comment ça ? T’as pas l’air de souffrir. » dit Waram à Graphon alors que celui-ci avait arrêté d’hurler, ricanant longuement.

« C’était amusant pendant un temps mais je suis un vrai dur. »

Amusant pendant combien de temps ? Qu’est-ce qu’il racontait là ? Hein ? Il ne lui avait presque rien fait ? Sosu cet amas de graisse ou de muscle, ce type avait réussi à ne pas souffrir de ses coups ? N’IMPORTE QUOI ! Il n’acceptait pas ça !

« Comment c’est possible ? Comment est-ce que tu as fait ça ? »

« Je dois me répéter ? Mais pas besoin ! DORS ! »

Il l’avait pris par le coup, le soulevant de le plaquer sur le sol, celui-ci se fissurant sous la violence de l’impact. Waram cracha du sang, cherchant à retrouver ses esprits. Son armure ne lui répondait pas ! Pourquoi ? Il devait se défendre !

« Sarine ! Tu vois bien qu’il est encore capable de se battre ! Il faut que je l’éclate ! »

« Pour chercher à le tuer ? Il va tout simplement t’assommer pour que tu perdes la victoire, rien de plus, Waram. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer. »

« Qu’est-ce que tu fous ? Mais qu’est-ce que tu es en train de foutre ?! » hurla Waram, se débattant alors que ses yeux rouges fixaient subitement le visage de Graphon.

« T’as encore la volonté de me lancer un regard aussi haineux ? C’est marrant. On va se charger de rectifier ça tout de suite hein ? En t’achevant ! »

En l’achevant ? Pour ça, il faudrait qu’il se laisse faire. Et actuellement, il avait une sacrée hargne mais pas seulement envers son adversaire mais aussi sa propre armure. Il ne savait pas à quoi Sarine était en train de jouer mais c’était le genre de jeux qu’il n’affectionnait pas du tout ! Le genre de jeux qui arrivait parfaitement à le foutre hors de lui.

« Bon puisqu’on ne peut même pas compter sur sa propre armure, je vais te régler ton compte à ma manière, tu auras plus de dents après que je me sois occupé de toi. »

Une bien belle menace qu’il comptait mettre en application. Et il s’acharnait véritablement sur son adversaire. Celui-ci arrivait à la geler sur place mais à chaque fois, il se libérait, comme si l’ardeur de sa colère surpassait le froid de Graphon.

« Ouais, je commence à comprendre pourquoi tout le monde te considères comme si spécial en fait, c’est super surprenant que tu tiennes debout malgré ton armure-pokémon du dragon. Tu devrais être pourtant être au sol depuis longtemps. »

« Je ne suis pas aussi pathétique que les adversaires que tu as affrontés dans le passé, Graphon. Tu vas vite comprendre ton erreur en cherchant à me tenir tête. Plus le temps passe, plus tu es sur la pente qui t’emmène vers la mort. »

« Tu comptes donc me tuer ? Ou me foutre alors dans le coma comme l’autre fille ? »

« NE T’AVISES PLUS DE PARLER DE SANPHINOA ! » hurla Waram, s’acharnant de plus en plus violemment sur son adversaire pour l’empêcher de continuer à parler.

Mais tout s’arrêta subitement. Alors que son adversaire était au sol, bien conscient et capable de se relever, lui-même s’immobilisa en haletant. Son armure était encore plus lourde qu’avant. Il n’arrivait plus du tout à bouger !

« Sarine ? Qu’est-ce que tu fous ? Ca veut dire quoi ça ? POURQUOI JE PEUX PLUS BOUGER ? QU’EST-CE QUE TU AS FAIT ?! »

« Je ne peux plus cautionner ça, Waram. Je sais que tu as été très affecté par Sanphinoa. Encore plus en connaissant son état mais je ne peux pas te laisser continuer sur cette voie. Je suis désolée mais … tu vas devoir te débrouiller sans moi. »

« JE NE PENSES PAS A SANPHINOA ! NE RACONTE PAS … »

Son corps s’illumina dans sa globalité avant qu’il n se retrouve torse nu. Hébété, il regarda autour de lui jusqu’à apercevoir l’armure-pokémon en train de marcher vers la sortie.

« C’est quoi cette blague, Sarine ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Et le combat ? »

« C’est le tien mais non pas le mien. Je ne veux pas que tu me mêles à ça maintenant. Je préfères que tu te débrouilles seul dorénavant pour ça. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes ? Qu’est-ce que tu baragouines ? C’est n’importe quoi ce que tu fais, tu t’en rends compte ou pas ? »

Mais elle quitta véritablement l’arène, le laissant seul face à son adversaire encore en armure. Celui-ci avait perdu son sourire narquois, tournant son visage vers l’arbitre.

« Dites, qu’est-ce que l’on fait dans ce cas précis ? »

« Normalement, c’est beaucoup trop dangereux pour que l’on continue le combat. Il vaut mieux l’arrêter dès maintenant et … »

« LA FERME ! JE NE PERDRAIS PAS DE CETTE FACON ! »

Le poing de Waram percuta le visage de Graphon, le faisant tourner de côté. Celui-ci se massa la joue en gémissant, grognant ensuite après quelques secondes :

« Bon, visiblement, il a encore de la hargne. Je le fais vite s’évanouir et c’est réglé ? »

« Normalement, les règles interdiraient de continuer ce combat mais … fais-donc. »

Les règles ? AH ! Ca veut dire que ce type est en train de bafouer les règles de l’école en laissant un chevalier-pokémon se battre sans armure contre l’un qui en possède une. Tant mieux, il en avait rien à faire.

« Viens donc, le gros. Avec ou sans armure, je vais t’écraser. Vous me haissez tellement que vous en êtes à bafouer vos propres règles. C’est amusante comme ironie ! »

« Oh ? Et tu serais le premier à te plaindre tout cela ? C’est bien ça ? »

« Exactement. Alors ramènes ta fraise que je l’écrase vite fait. »

Même sa propre armure-pokémon avait enfin décidé de l’abandonner définitivement. Cela revenait à dire qu’il était seul, complètement seul. Il ne pouvait alors compter que sur lui-même. Ses yeux se brouillèrent, devenant un instant complètement noirs. Graphon fit un pas en arrière, surprise tout en disant :

« Wow, c’est quoi ce délire ? Comment est-ce que tu as fait ce truc ? »

« Parles moins et viens te battre ! »

C’était tout ce qu’il attendait de toute façon. Qu’on vienne tenter de l’arrêter dorénavant.