Chapitre 8 : Vanille et chocolat

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Vanille et chocolat

« Téo ? Dis, dis … J’ai une idée ! Je m’occupe du Flamajou tandis que tu t’occupes du Feuillajou ! Qu’est-ce que tu en penses ? C’est une bonne idée non ? » s’écria l’adolescente aux cheveux blonds, son Moustillon tapant contre du poing contre son coquillage.

« Qui a dit que je devais t’écouter ? Je m’occupe du Feuillajou même si tu ne le voulais pas ! Je ne vais pas combattre un élément de feu alors que j’ai un pokémon végétal ! Je ne suis pas stupide comme toi ! » répondit-il séchement, ordonnant à son Vipélierre de se mettre en position de combat. Il allait régler cette histoire le plus rapidement possible !

Il pointa sa main en direction du singe à la coiffure ressemblant à un chou-fleur. Il ordonna à son Vipélierre d’utiliser ses lianes pour se battre contre lui. Néanmoins, dès l’instant où les lianes s’approchèrent du singe, des flammes vinrent les réduire en cendres. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Des flammes se dirigèrent maintenant vers Vipélierre. Une seule attaque … ou deux au grand maximum et c’était foutu.

« Moustillon ! Utilise ton pistolet à eau sur les flammes ! VITE ! » s’écria la voix de Bel à ses côtés avant que les flammes ne soient éteintes.

« BEL ! Qu’est-ce que je t’ai dit ? Tu me laisses m’occuper de mon pokémon ! Tu t’occupes du tien ! C’est pas plus compliqué ! »

« Mais tu ne comprends pas qu’ils jouent ensembles, Téo ? Qu’ils combattent côte à côte ? Si je n’avais pas éteint les flammes, nous aurions … »

« Mais je m’en fous ! Tu n’as qu’à te battre contre ce Flamajou et de mon côté, je m’occupe de mon singe ! VOILA TOUT ! Maintenant, la ferme ! » hurla-t-il en lui coupant la parole.

« Téo ! Mais écoute-moi un peu ! Dis, dis, tu m’écoutes ? S’il te plaît ! »

MAIS QU’ELLE LA FERME ! Ce n’était pas compliqué à comprendre pourtant ? Qu’elle la boucle, qu’elle se taise, qu’elle la mette en veilleuse ! Il allait devoir lui dire de combien de façons différentes pour qu’elle comprenne hein ? HEIN ? Finalement, l’adolescente baissa la tête pendant quelques secondes avant de la redresser.

« Moustillon, utilise ton coquillage pour frapper ce Flamajou ! »

Le pokémon aqueux poussa un petit cri de guerre, retirant son arme avant de se mettre à courir vers le singe de feu. Celui-ci fit un geste de la patte droite pour lui dire de venir. Le Moustillon sauta dans les airs, prêt à abattre sa lame coquillage en direction du Flamajou. Néanmoins, avant même qu’il n’arrive à le toucher, une liane vint le frapper dans les airs, l’envoyant au tapis tandis que la seconde liane parait les coups du Vipélierre.

« Téo ? Tu as du mal ? » demanda Bel, nullement offusquée et embêtée par le fait que son pokémon doive en affronter deux.

« Je n’ai aucun problème ! C’est bien compris ? Je peux me débrouiller seul ! Vipélierre, utilise tes lianes pour ligoter ce Feuillajou ! » répondit séchement Téo, ne voulant pas continuer cette conversation avec Bel. Il en avait assez de l’écouter !

De l’autre côté, les deux frères sommeliers ne semblaient avoir aucun problème, souriant aux deux adolescents en face d’eux. L’un comme l’autre étaient amusés par la situation et surtout l’énervement de Téo, les deux singes attendant leurs ordres pour attaquer.

« Peut-être ne sont-ils pas encore prêts ? Rachid ? »

« Cela se pourrait, Armando. Pourtant, je n’arrive pas à me retirer cette odeur particulière qui émane de ces deux personnes. Je suis sûr qu’il est possible de la relever un peu. Il suffirait peut-être de frapper la pâte de leur relation pour qu’elle gonfle et prenne une autre forme ? »

« Nous devons alors attaquer leurs pokémons ? Peut-être qu’alors il comprendra ce qu’est le travail d’équipe. Je suis prêt dès que tu le seras, Rachid. »

« Alors … Montrons-leur ce qu’est l’association de saveurs ! Feuillajou, envoie donc tes graines sur ce pauvre Moustillon. » annonça Rachid en claquant des doigts.

« Flamajou ? Brûle donc ce petit Vipélierre mais fais-le à feu doux, il faut bien le cuisiner. » répondit à sa suite Armando, claquant des doigts lui aussi.

Le singe à la fourrure de feu tapa plusieurs fois contre sa poitrine avant d’ouvrir la bouche. Un léger souffle de flammes en sortit, prêt à brûler tout ce que le Vipélierre de Téo possédait. Dans ce cas précis, il n’avait rien avec lui mais si il avait porté une baie, elle aurait été consumée sans même pouvoir être utilisée.
Le Moustillon de Bel et le Vipélierre de Téo se prirent la double attaque, tombant sur le sol avant de se redresser. Néanmoins, avant même qu’ils puissent réagir à nouveau, leurs deux adversaires recommencèrent leurs attaques, donnant un double coup de poing qui les firent voler en arrière. Le combat prenait une tournure problématique. Mais surtout unilatérale.

Bel demanda à Téo si tout allait bien, regardant l’état de leurs deux pokémons. Ils pouvaient encore combattre bien sûr … Mais … mais … Il y avait tellement de blessures. S’ils ne décidaient pas de se battre ensembles, alors, ils allaient tous simplement perdre ! Et elle savait que Téo ne voulait pas perdre !

« Téo … Dis, dis … Il faut vraiment que l’on attaque ensembles sinon, on n’y arrivera pas. »

« Je t’ai déjà pourtant dit ce que je pensais de ça, tu es stupide ou quoi ? »

Elle plongea dans son mutisme, la bouche fermée tout en serrant le poing droit. Pourquoi est-ce qu’il ne comprenait pas ? Pourquoi est-ce qu’il ne voulait pas comprendre ? Pourquoi est-ce qu’il créait autant de problèmes ?

« BON ! TU LE BOUGES OU QUOI TON MOUSTILLON ? » hurla l’adolescent à ses côtés, lui criant dans les oreilles au point de la faire sursauter.

« Tu n’es pas obligé de crier, Téo. Je t’entends … » murmura t-elle faiblement.

« Je suis bien obligé de crier car tu n’écoutes rien ! Tu peux arrêter de te comporter comme une imbécile et te battre correctement ? T’es vraiment un boulet ! »

« TU … TU … TU ES UN IDIOT, TEO ! » cria l’adolescente aux cheveux blonds, ses yeux verts commençant à briller. Il s’arrêta dans ses gestes, la regardant d’un air hébété. Les deux sommeliers demandèrent à leurs pokémons de stopper leurs attaques.

« Tu peux répéter ce que tu viens de dire ? J’ai cru mal entendre. »

« Tu n’es qu’un idiot, un idiot, un idiot ! » répéta plusieurs fois de suite l’adolescente aux cheveux blonds, fermant les yeux en se penchant un peu en avant comme pour s’égosiller. « Pourquoi tu ne comprends pas qu’on doit travailler en équipe ? Pourquoi tu ne comprends pas qu’on risque de perdre car tu ne fais que des bêtises avec ton Vipélierre ? Pourquoi est-ce que tu ne m’écoutes pas quand je te parle ? Pourquoi est-ce que tu n’arrêtes pas de me crier dessus ? Pourquoi est-ce que tu … »

« Pourquoi est-ce que tu ne la mets pas en veilleuse ? »

« Mais mais mais … Téo ! Ecoute-moi un peu quand même s’il te plaît ! » reprit-elle, visiblement réticente à se taire.

« Si j’écoute ce que tu dis pendant le combat … Est-ce que tu la boucles ? » demanda t-il calmement alors qu’elle se taisait, baissant la tête avec confusion. Elle hocha faiblement et positivement la tête alors qu’il reprenait : « Alors, c’est bon … Tu peux arrêter de pleurer comme une gamine. Maintenant, je veux bien t’écouter. »

« Alors … Il faudrait que … Je vais encore lancer mon attaque sur Flamajou. Il faudrait que tu protèges Moustillon en contrant les lianes de Feuillajou avec celles de ton Vipélierre. S’il faut, tu peux aussi essayer d’aider mon Moustillon à se déplacer plus rapidement en enroulant les lianes autour de son corps pour le déplacer. Il peut servir de projectile. Tu en penses quoi ? » demanda-t-elle à voix basse, un peu gênée.

« Je dirais que ça peut fonctionner. » marmonna simplement l’adolescent.

Pfff … Le pire dans tout cela, c’est que cette technique pouvait particulièrement bien marché. Il se sentait un peu humilié … mais pour le coup, il lui avait dit qu’il exécuterait ses ordres. Les deux sommeliers se regardèrent pendant quelques secondes avant de s’exclamer :

« Feuillajou, Flamajou ! Unissez vos efforts ! Combattez vos adversaires en utilisant vos meilleures techniques ! Montrez-leur comment vous êtes à l’unisson ! »

Les deux singes poussèrent des cris, tapant contre leur poitrine avant de courir à quatre pattes. Le Feuillajou crachait de nombreuses graines en direction du Moustillon mais le Vipélierre de Téo les repoussait avec ses lianes. Le Flamajou courait vers le Vipélierre de Téo, se préparant à utiliser ses griffes pour s’en prendre au pokémon plante. Néanmoins, les griffes rencontrèrent le coquillage du Moustillon de Bel, celui-ci s’en servant comme une épée, repoussant avec violence son adversaire. Le Flamajou percuta son compagnon végétal, les deux pokémons s’écroulant au sol en gémissant.

« C’est maintenant qu’il faut attaquer Téo ! Tu es prêt ? On fait l’attaque dont je t’ai parlée ! »

C’est bon ! Il avait compris ! Qu’elle était chiante quand elle s’y mettait ! Mais bon … Il fallait en profiter comme elle le disait si bien. Il demanda à son Vipélierre d’écouter ce que Bel avait à lui dire. Les deux compagnons aqueux et végétal coururent vers les deux singes, ces derniers commençant à se relever. Le Moustillon de Bel sauta dans les airs, tenant son coquillage à deux mains, formant une lame aqueuse grâce à cela.
Alors qu’il s’apprêtait à atterrir sur le Boappu pour le frapper, le Feuillajou sortit deux lianes, s’apprêtant à stopper le Moustillon dans les airs. Néanmoins, les lianes qui entourèrent le pokémon de type eau fut celles du Vipélierre de Téo, le pokémon végétal l’envoyant avec puissance sur le Flamajou. La tête du Moustillon percuta celle du Feuillajou, les sonnant à moitié tous les deux tandis que le Flamajou se redressa, prêt à cracher des flammes en direction du pokémon de Téo. Néanmoins, un cri se fit entendre, le Feuillajou se retrouvant envoyé contre un mur, s’évanouissant sous la puissante charge du Moustillon de Bel.

Comme énervé par l’évanouissement de son compagnon, le Flamajou poussa quelques rugissements, crachant de nombreuses flammes en direction du Vipélierre de Téo. Néanmoins, celui-ci se retrouva arrosé par le Moustillon, les flammes venant recouvrir son corps végétal. Le pokémon de Téo cria légèrement de douleur mais remarqua que les flammes ne semblaient pas aussi dangereuses qu’auparavant. Il fallait réagir aussitôt ! Il donna plusieurs claques avec ses fouets au singe de feu, le repoussant jusqu’à ce que le Moustillon soit à côté du Vipélierre. Là, Bel s’écria avec ardeur :

« Téo ! Il faut le faire maintenant ! Il n’aura pas le temps de réagir ! »

« Je ne suis pas sourd non plus ! Vipélierre, entoure Moustillon avec tes lianes, fais-le tournoyer et projette-le sur le Flamajou ! »

Le Vipélierre haussa les épaules, sortant deux lianes qui vinrent serrer le Moustillon autour de la taille. D’un geste nonchalant, le pokémon végétal fit percuter le pokémon aqueux sur le singe de feu, celui-ci se retrouvant renvoyé en arrière, secoué par le coup. Mais les seuls cris qui résonnèrent dans l’arène furent ceux du Moustillon. Après une bonne quinzaine de secondes où il tournoya dans les airs grâce au Vipélierre de Téo. Celui-ci projeta le Moustillon à toute vitesse en direction du Flamajou. Retrouvant ses esprits, le pokémon au coquillage chargea sa lame à partir de celui-ci, donnant un unique coup au Flamajou avant d’atterrir à deux mètres derrière le singe de feu. Son coquillage en main, il ne bougea plus jusqu’à ce que le pokémon de Armando ne s’écroule au sol, inconscient.

« Feuillajou et Flamajou sont inconscients. Les vainqueurs de ce combat sont Vipélierre et Moustillon ! » cria Noa, des applaudissements nourris se faisant entendre alors que le Moustillon s’écroulait au sol en secouant sa tête à cause du tournis.

« HIIIIIIIIIIIIIIIIII ! Téooooooooooooo ! »

« Bel ?! Mais contrôle-toi ! Contrôle-toi ! » demanda Téo alors que l’adolescente courait vers lui, les bras en avant. Elle le fit tomber au sol en sautant en sa direction, faisant plusieurs roulades sur le terrain de l’arène.

« On a gagné ! On a gagné notre premier badge, Téo ! »

« ARGLLLLL ! Calme-toi ! Je sais qu’on a gagné ! Je sais qu’on a gagné ! HEYYYYY ! Mais tu vas me laisser respirer, Bel ? »

Mais rien à faire, l’adolescente semblait comme folle, folle de joie bien sûr. Elle colla sa joue droite contre la sienne, restant sur lui pendant trois bonnes minutes alors que des murmures et des rires résonnèrent dans l’arène. Il fallait dire que le spectacle d’après-combat était tout aussi intéressant que celui qu’ils venaient de recevoir. Enfin, elle le relâcha, rouge aux deux joues mais heureuse comme si elle venait de recevoir une forte somme d’argent … si elle était un tant soit peu intéressée par cela. Rachid s’approcha d’eux, deux badges rachitiques dans ses mains. Les badges ressemblaient à un triple losange aux bordures dorées, trois pierres de couleur bleue, rouge et verte étant ancrées à l’intérieur des losanges.

« Mes félicitations, mademoiselle Bel, messire Téo, vous venez d’acquérir le premier badge de votre longue quête initiatique ! »

« Oui … Oui … Merci bien, je n’ai pas besoin de remerciements et d’acclamations. La seule chose qui m’intéresse, c’est d’aller me rendre au second badge. » marmonna l’adolescent alors que le sommelier aux cheveux verts leur déposa les badges dans les mains mais aussi un médaillon de couleur dorée avec un symbole représentant le badge.

« Vous pourrez les revendre pour acquérir un peu d’argent. C’est ainsi que ça se passe lorsque vous gagnez contre un champion d’arène. »

« C’est une très bonne nouvelle ! Tu n’es pas d’accord, Téo ? »

« Je tenais à vous dire que vous ressemblez comme à deux parfums de glace. L’une est comme la vanille : douce mais épicée dans ses origines tandis que l’autre est comme le chocolat, dur à l’extérieur mais au cœur fondant pour la vanille. Ils semblent être opposés mais pourtant, ils sont souvent associés, se mélangeant pour donner un arôme et une saveur bien particulière et appréciée par tous. »

« Je n’ai pas tout compris mais ça a l’air d’être un compliment alors merci beaucoup ! » annonça Bel avant de rire, Téo fronçant les sourcils.

« Il vaut mieux s’abstenir de parler si c’est pour dire de telles choses. Maintenant qu’on a fini, je vais me rendre à la ville de Maillard. » dit Téo alors qu’il s’éloignait sans même saluer Rachid. Bel commença à courir derrière lui, s’écriant :

« Hey ! Mais attends-moi, Téo ! On part ensembles encore non ? On a fait une bonne équipe hein hein ? Téooooooooo ! Mais attends-moi ! »

« Et bien … Quel couple détonnant. Je ne m’attendais pas à rencontrer un tel duo. Comme quoi, la vie est comme une boîte de chocolats. Toujours pleine de surprises, on ne sait jamais ce qui peut nous attendre lorsque l’on décide de l’ouvrir. » annonça Rachid en regardant Téo et Bel qui quittaient l’arène mais aussi le restaurant.

Lorsqu’ils furent dehors, l’adolescent remit correctement son béret. Ce n’était que le début … Il y avait encore sept badges à récupérer. Mais au moins … Avec ce médaillon dans sa main, il avançait dans ses projets. Maintenant, direction Shi … Il fut arrêté dans ses pensées, Bel retombant sur son dos, s’y accrochant. Et zut, c’est vrai qu’il y avait encore elle.

Chapitre 7 : Une association de saveurs

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Chapitre 7 : Une association de saveurs

Le lendemain matin, il s’était déjà apprêté à se lever avant qu’elle ne soit réveillée mais il eut la mauvaise surprise de voir qu’elle n’était déjà plus dans la tente. Mauvaise surprise ? Dans quel sens ? Ce n’était pas difficile à savoir. Cela voulait dire qu’elle l’attendait dehors et qu’elle était déjà réveillée … et donc qu’elle pouvait savoir si il comptait s’enfuir ou non. Son idée était donc déjà fichue d’avance. Pfff …

« Qu’est-ce que je vais faire alors ? Si elle m’attend … Ca ne sert à rien de perdre plus de temps … Autant y aller dès maintenant. Pfff … C’est vraiment ennuyeux ! »

Il se mit à quatre pattes, sortant de la tente alors qu’une certaine odeur se faisait entendre. C’était plutôt … bon … Enfin, ça sentait bon. Mais ça, il le savait parfaitement. L’adolescente aux cheveux blonds était à genoux devant un petit feu qu’elle avait préparé. Est-ce qu’elle était au courant qu’ils étaient dans un parc ? Dans une ville ? Elle allait avoir de sacrés problèmes. Après, quand il regarda de plus près, il vit qu’il y avait déjà un cercle de pierres qui permettait de délimiter l’endroit où elle pouvait faire un feu. Ah … Elle en avait de la chance car sinon, elle aurait eu de sacrés problèmes.

« Je peux savoir ce que tu fais, Bel ? » demanda t-il avec calme bien que rien qu’en la regardant, il se sentait déjà sur le point de s’énerver.

« Tu es réveillé, Téo ? Dis, dis, tu as beaucoup faim ? Car je suis en train de préparer le petit-déjeuner ! Je suis sûre que ça va te plaire ! J’ai essayé d’éviter de faire des bêtises comme la dernière fois ! Ca ne tombera pas, je peux te le promettre ! » annonça Bel en se retournant pour le regarder, lui faisant un grand sourire jovial.

« Hors de question. Je ne peux pas mourir d’intoxication, je préfère encore souffrir atrocement plutôt que de goûter à ta nourriture ! »

« Ce n’est pas gentil de ta part … Je ne suis pas bête ! Je sais quand même faire à manger correctement ! Tiens, je vais te montrer ! Goûte voir ! Tu verras que c’est très bon ! » dit-elle avant de plonger une grosse cuillère dans la casserole qu’elle chauffait au-dessus du feu.

« J’ai dit hors de question, je tiens à ma vie ! »

« Mais allerrrrrrr ! S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît, s’il … »

« J’ai dit non ! Ne me force pas à me répéter ! De toute façon, j’en ai rien à faire ! Rien du tout ! Je m’en vais maintenant comme ça, tu ne me casseras pas les … »

Il s’arrêta avant de prononcer cette insulte. Avec le peu de choses qu’il connaissait à son sujet, il était sûr qu’elle serait choquée à vie. Autant ne pas lui faire perdre sa naïveté exaspérante. Sans même terminer sa phrase, il s’éloigna d’elle, Bel se relevant tout en faisant tomber la casserole par accident. Elle poussa un cri de surprise, s’exclamant :

« Ma nourriture ! Téo, Téo, viens m’aider s’il te plaît ! Ca va salir l’herbe et les rochers ! »

Mais il était déjà parti depuis longtemps. Il s’était éloigné sans même se retourner. Il n’en avait rien à faire de l’herbe, des pierres et des petits oiseaux qui chantaient.

Il se dirigea sans s’arrêter en direction de l’endroit où normalement se trouvait l’arène. Sauf que … Il ne s’était pas attendu à ce que l’arène ressemble à un restaurant. Oh, il avait été au courant que chaque arène avait sa petite spécialité … mais quand même. Un restaurant ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il pénétra à l’intérieur avec un peu d’appréhension.
Des personnes … Oh comme ce n’était que le matin, il n’y avait pas tant de clients que ça. Mais voilà, certaines déjeunaient, d’autres ne faisaient qu’observer les trois serveurs. Hum ? Il n’avait que trois personnes pour les servir ? Bizarre, bizarre … Enfin, ces trois personnes semblaient être frères … ou alors des jumeaux … C’était assez compliqué à savoir mais ils étaient habillés de noir et de blanc, comme des sommeliers ou alors des … serveurs, c’était aussi simple que ça. L’un avait des cheveux rouges, l’autre des cheveux verts et le troisième des cheveux bleus. Ils devaient sûrement avoir son âge mais ce n’était pas pour ça qu’il était venu dans cet endroit. Où est-ce que l’arène se trouvait ?

« AHHHHHHHHH ! TE VOILA TEO ! » s’écria une voix derrière lui, le faisant sursauter en même temps que la double porte s’ouvrait.
BORDEL ! Il n’en était jamais débarrassé ? Il se retourna pour apercevoir Bel qui s’était exclamée, le désignant du doigt tout en reprenant sa respiration. ARGLLLL ! Qu’elle le laisse tranquille ! Elle s’approcha de lui à toute allure, tous les regards tournés vers eux. HEY ! Elle ne remarquait pas qu’elle se rendait ridicule ? Ah non ! Cette fille était juste une plaie béante sur laquelle elle rajoutait du sel à chaque passage pour le faire encore plus souffrir ! Elle arriva à sa hauteur et avant même qu’il ne puisse prendre la parole, elle regarda autour d’eux avant de s’exclamer dans un grand éclat de rire :

« AHHHH ! Je vois, je vois ! Tu voulais que l’on mange dans un restaurant ! C’est vraiment une très bonne idée ! M’enfin … Tu as quand même été assez méchant dans tes paroles, Téo. Ce n’est pas très bien de parler comme ça hein ? »

Elle bougeait son doigt pour le réprimander. Elle le prenait pour qui ? Un gamin ? Et il n’était pas venu dans un restaurant pour manger ! A la base, il était venu pour avoir un combat en arène ! Il tenta de s’échapper mais elle lui prit la main, le tirant vers une table libre où elle le força à s’installer à côté de lui.

« J’ai un peu d’argent alors, on peut aller manger tous les deux ! Prends ce que tu veux mais il ne faut pas que ça soit trop lourd. Ce n’est que le matin ! » annonça Bel en rigolant tandis qu’il se massait le front. Qu’on le laisse souffler … Qu’on le laisse tranquille. S’il vous plaît … C’était une véritable torture psychologique, auditive et phy … Non, de ce côté-là, il ne pouvait pas lui reprocher grand-chose.

« Tu ne peux pas me laisser tranquille deux minutes ? » demanda t-il sèchement.

« Qu’est-ce que tu disais ? AH ! Monsieur le serveur ! Monsieur le serveur, j’ai fait mon choix. » dit Bel sans avoir réellement compris ce que Téo lui demandait. Le serveur aux cheveux verts s’approcha d’eux, s’inclinant respectueusement avant demander :

« Oui ? Que puis-je vous servir, belle demoiselle au parfum si délicat mais vif. »

« Et voilà que je suis tombé sur un dragueur de première. » marmonna Téo en levant les yeux en l’air, se disant qu’il n’avait vraiment pas de chance depuis qu’il avait commencé son aventure. Bel rigola légèrement, répondant :

« Je ne comprends pas tout à ce que vous dites mais je voudrai alors … »

« Où est-ce que l’arène se trouve ? » coupa l’adolescent aux cheveux noirs.

« Et bien, mon ami à l’odeur épicée, vous vous y trouvez. Je m’appelle Rachid et je serai votre serveur pour aujourd’hui. Que voulez-vous donc commander ? »

« Un combat en arène, tout de suite et maintenant ! » s’écria l’adolescent, commençant à être exaspéré par tout ce qui se passait.

« Téo ! On mange d’abord puis ensuite, on ira en arène pour affronter le champion, je te le promets. Mais d’abord, il faut manger ! » annonça Bel, gardant toujours son sourire.

« Oh ! Vous êtes donc bien ensembles ? Que voulez-vous commander ? Vous voyagez depuis longtemps ? Cette odeur si exquise qui émane de votre relation titille mes capteurs olfactifs ! Je sens quelque chose de spécial ! »

« Je crois que je vais plutôt me barrer. Il me prend la tête. » marmonna Téo, s’apprêtant à se lever avant que Bel ne lui prenne le bras. Elle commença à commander, demandant à ce que Rachid prenne la même chose pour l’adolescent qui n’arrêtait pas de ronchonner à côté d’elle. Elle avait bien utilisé ce verbe pour le décrire ? Enfin, cela avait été avec amusement comme à son habitude mais bon … Vraiment.

Il n’avait pas le choix, n’est-ce pas ? Il commença à manger sans rien dire. C’était elle qui payait … et même si c’était avec réticence, il avait accepté. Il avait commandé quelque chose de simple : du riz avec de la sauce et quelques morceaux de viande. Ce n’était même plus un petit-déjeuner mais un déjeuner. Et dire qu’il avait laissé Bel commander en fin de compte, ce n’était même pas lui. Il mangea tranquillement, regardant comment elle faisait de son côté. Non … Elle était propre, très propre même. Enfin, malgré ses imbécilités permanentes, elle savait se comporter correctement … ou presque.

« Tu as un grain de riz sur la joue. Et dire que je pensais que tu mangeais convenablement. » marmonna Téo avant de poser un doigt sur le bord des lèvres inférieures de l’adolescente.

« Hihi ! Merci beaucoup, Téo. Tu vois que tu es en fait très gentil. Mais tu ne manges pas très bien non plus ! Tu en as un toi aussi. » s’exclama Bel, se penchant en avant pour récupérer à son tour un grain de riz qui se trouvait juste sous le nez de l’adolescent.

Elle avala le grain de riz avec un grand sourire, l’adolescent la fixant pendant de longues secondes avant de pousser un grand soupir. Il était las … très las … même. Mais bon … Elle pouvait être un petit peu sympathique quand elle le désirait. Il jeta un bref regard sur les trois serveurs, ces derniers discutant à leurs sujets … puisqu’ils lançaient plusieurs coups d’œil en leur direction. Il voulait simplement avoir une arène ! Enfin, un combat en arène ! Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas l’avoir ? Avait-il fait quelque chose de mal ? Qu’il sache, ce n’était pourtant pas le cas ! Pfff … C’était vraiment embêtant là. Il termina son repas, s’essuyant la bouche tandis qu’elle faisait de même au même moment.

Dent s’approcha du duo, un plateau en main pour récupérer les assiettes vides. Il demanda si leurs repas avaient été à leur convenance. Téo ne répondit pas, Bel remerciant Rachid pour le repas alors que celui-ci disait à nouveau :

« Si vous voulez bien patienter … Nous avons une déclaration à vous faire. »

« Je suis là pour un combat en arène. On peut finalement l’avoir ou alors, ce n’est pas le bon endroit ? » demanda Téo, de plus en plus exaspéré.

« Si vous voulez bien attendre trois petites minutes, je vais ramener vos plateaux à la cuisine et ensuite, nous pourrons alors commencer. »

Ensuite nous pourrons commencer ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’eut pas le temps de poser une question que le serveur partit. Pfff … Ca devenait de plus en plus énervant. Il n’allait pas tenir très longtemps dans de telles conditions. Il tapota sur la table avec frénésie, Bel le regardant faire avec amusement. Finalement, les trois serveurs s’approchèrent d’eux, celui aux cheveux bleus disant :

« Si vous voulez bien nous pardonner pour l’attente, je m’appelle Noa. Vous connaissez déjà mon frère Rachid et voici Armando. Si vous voulez bien suivre Rachid et Armando pendant que je me dois de faire une annonce dans le restaurant, je vous en serais gré. »

« Hein ? Mais on n’a pas que ça à faire ! BON SANG ! C’est si diffi … »

« Téo, on les écoute ! Puis, peut-être qu’ils vont nous emmener jusqu’au champion ! »

Hum ? C’était peut-être la première fois qu’il l’entendait dire quelque chose qui pouvait paraître sensé aujourd’hui. Il hocha la tête, se levant alors que Bel lui prenait le bras. Il retira ses mains, suivant Rachid et Armando. Ils s’enfoncèrent derrière une double porte, descendant des escaliers tandis qu’il se demandait où ils les emmenaient. Peut-être qu’elle avait raison dans le fond ? Ils allaient vraiment les emmener là-bas ? Hum …

« Il fait quand même un peu froid contrairement au restaurant. » murmura Bel, reprenant le bras de Téo entre ses mains, celui-ci la repoussant une nouvelle fois.

« Veuillez nous en excuser. Cela est normal puisque l’endroit où nous allons est beaucoup plus grand que le restaurant bien qu’il soit souterrain. »

Bien qu’il soit souterrain ? Plus ils avançaient, plus il se disait que Bel avait raison … bien qu’il restait dubitatif. Néanmoins, il ne put qu’accepter la vérité : Bel ne s’était pas trompée. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient devant un gigantesque terrain d’arène … avec les tribunes tout autour. Mais surtout … Surtout … Il y avait déjà plusieurs personnes ? Il n’eut aucun mal à les reconnaître puisqu’il s’agissait des clients du restaurant dans leur grande majorité ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il observa un coin de la salle, remarquant un ascenseur par lequel Noa arrivait, accompagné d’autres spectateurs.

« On peut me dire pourquoi nous n’avons pas pris l’ascenseur ? » demanda t-il.

« Car nous devions préparer le terrain où vous allez nous affronter. » annonça Rachid alors que Armando ne faisait qu’acquiescer d’un hochement de tête.

« Vous affronter ? Vous êtes plusieurs champions en même temps ? »

« Et Rachid a eu une idée des plus intéressantes ! » s’exclama Armando avec entrain.

« Des plus savoureuses, tu veux dire ! Je veux vous proposer un deux contre deux. Votre couple contre moi et mon frère ! Un pokémon de chaque côté ! Si vous gagnez, vous recevrez tous les deux le badge de cette arène. Si vous perdez … Aucun badge pour vous. C’est aussi simple que ça ! Cela mettra un peu de piment à votre relation, qui je trouve, est des plus piquantes, me tromperai-je ? » continua de dire Rachid.

« Hors de question que je participe avec elle ! » s’écria aussitôt Téo. « Je ne veux pas risquer de perdre à cause de ses actions ! »

« Je suis d’accord ! » s’égosilla Bel, Téo s’arrêtant aussitôt. Elle était d’accord ? « Je veux bien participer avec Téo ! Ça sera encore plus drôle de se battre à deux contre deux ! »

Et me … A force de se balader avec elle, il avait très mal compris ce qu’elle avait dit au départ. Il pensait qu’elle aussi ne voulait pas se battre avec lui. Mais quel idiot d’avoir imaginé une telle chose ! Elle était trop stupide pour qu’elle refuse ça ! Elle n’avait pas remarqué qu’il était plus faible qu’elle ! Ca lui déchirait le cœur, ça lui donnait envie de vomir mais … Elle avait réussi à l’exploser complètement pendant leur précédent combat … Combat qui datait d’hier. Elle n’allait quand même pas faire ça alors !

« Alors c’est décidé ! Cela sera donc un combat en deux contre deux ! Donnons à ce combat un goût exceptionnel, qui fera saliver les papilles de nos chers spectateurs ! » s’écria Rachid avec joie avant de s’éloigner avec son frère.

« Tu es complètement stupide et idiote, Bel ! Tu risques de perdre ! » murmura Téo quand les deux serveurs furent assez distants.

« Ah bon ? Mais je risque de gagner et avec toi en plus ! Dis, dis, tu t’imagines ? Si nous gagnons notre premier badge ensembles, ça sera super hein hein ? »

« … Je ne veux pas gagner un badge avec l’aide de quelqu’un. Je me débrouillerai seul pendant ce combat ! Tu n’as qu’à t’occuper de ton propre adversaire, moi je m’occuperai du mien ! » s’égosilla Téo avec un peu de colère devant le caractère de Bel. Celle-ci s’arrêta de sourire, sortant une pokéball avant de lui dire :

« Mais nous sommes une équipe dorénavant. »

Une équipe ? Lui et elle ? AH ! Hors de question ! Il prit une pokéball à son tour, Noa servant d’arbitre alors qu’il prenait la parole. Il annonçait les règles du combat qui allait avoir lieu tandis que Téo se mettait en position. RAH ! Il ne voulait surtout pas travailler avec Bel, c’était une idée complètement stupide ! Stupide, stupide, stupide ! Il envoya sa pokéball devant lui, faisant apparaître son Vipélierre tandis que Bel faisait de même avec son Moustillon. AH ! Elle sortait aussi le grand jeu visiblement … Ils avaient une chance, n’est-ce pas ? Ou … pas … Il voyait apparaître devant lui un Feuillajou … mais aussi un Flamajou.

Chapitre 6 : La nuit ne sera jamais tranquille

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : La nuit ne sera jamais tranquille

« Et maintenant ? Qu’est-ce que l’on fait tous les deux ? » demanda t-elle alors qu’ils sortaient ensembles du centre pokémon. Il avait récupéré ses deux pokéballs donc il n’avait plus à y rester. L’adolescente continuait de lui parler bien qu’il essayait de l’ignorer. Pourtant, au bout d’une trentaine de secondes, il lui répondit :

« Toi, je ne sais pas … Mais moi, je compte aller me préparer pour me reposer. Dès demain, j’irai à l’arène pour tenter d’avoir mon premier badge. Fais ta vie, je fais la mienne de mon côté. C’est aussi simple que ça à comprendre, non ? Ou alors, trop compliqué pour toi ? »

« Non, non. Ce n’est pas compliqué du tout, ne t’inquiète pas pour moi ! Dis, dis, tu veux que l’on trouve un hôtel pour dormir tous les deux ? Comme c’est une assez grande ville, il doit bien en avoir un ou deux non, tu ne penses pas ? »

« Tu n’arrives pas à saisir ce que j’ai dit à ce sujet ? Fais comme tu veux ! Tu es une grande fille ou alors simplement une assistée sociale ? »

Encore une fois, il venait d’être insultant envers l’adolescente mais celle-ci lui fit un grand sourire, comme nullement perturbée par l’insulte qu’elle avait reçue. Quand même … Elle ne pouvait pas raisonner comme une fille normale ? Donc répliquer en l’insultant à son tour ? Car quoi ? Elle espérait qu’elle serait plus appréciée en souriant tout le temps ? Ça ne marchait pas comme ça dans la vraie vie, elle allait devoir l’apprendre un jour l’autre !

« … … … Dis, dis … Téo ? Il commence à faire un peu froid non ? Tu ne veux pas que l’on trouve un hôtel alors ? Ça serait bien mieux … Et le soleil commence à tomber. Ce n’est pas vraiment le moment de rester devant le centre pokémon sans rien faire. »

« Aller … Je m’en vais de mon côté. Fais ta vie, ton existence … Tu es libre de tes actes, de tes choix, de tes paroles. Moi, je vais aller dormir ailleurs. »
« Heyyyyy ! Mais tu es mon ami maintenant ! On doit donc rester ensembles tous les deux ! » s’écria-t-elle avant de se mettre à le suivre.

« SOS amitié, ce n’est pas chez moi qu’il faut aller le chercher. On n’achète pas ses amis de la sorte. Je parie que tu n’en as aucun à cause de ta personnalité. »

Il ne pouvait pas s’en empêcher. Dès qu’elle ouvrait la bouche, il avait l’impression de pouvoir la frapper verbalement, tel un punching-ball humain. C’était stupide de se comporter de la sorte mais elle n’avait pas qu’à le coller ! Il n’avait rien fait pour mériter un tel traitement. OUI ! Il ne méritait pas d’avoir un pot de colle attaché à lui !

« J’ai quelques amis … Ils débutent aussi … en tant que dresseurs … Mais j’étais tellement pressée que je suis partie avant eux. C’est là que je t’ai rencontré, Téo ! Tu sais, le moment où je suis tombée sur toi ! » dit-elle avant de rigoler fortement, comme amusée par ses propres paroles. Il haussa les épaules, ne lui répondant pas. Oui, il s’en rappelait fortement … Il fallait dire que recevoir une adolescente sur lui … C’était quand même spécial comme scène. Il ne pouvait pas l’oublier et la mettre dans un coin de son esprit.

« Fais comme tu veux … Je suis assez fatigué de me répéter là. »

« Alors, viens avec moi ! On va trouver un hôtel pour dormir ! Comme ça, on n’aura … »

« Va dormir à l’hôtel, je vais dormir au-dehors de la ville. Je n’ai pas à dépenser d’argent pour de telles choses alors que je peux dormir gratuitement. »

Dormir dehors ? Mais mais mais ! Elle parut étonnée, ses yeux verts s’ouvrant en grand. Il ne plaisantait pas. De toute façon, depuis le début, elle ne l’avait jamais réellement vu sourire … ni même rire. Non, il se moquait toujours d’elle mais sans que ça soit drôle. Enfin, elle, elle trouvait cela amusant mais lui, de son côté, ça n’avait pas l’air d’être le cas.

Mais avant qu’il ne fasse une bêtise et se dirige au-dehors de la ville, elle devait l’arrêter ! Même si elle n’avait pas beaucoup visité la ville à cause de son attente devant le Battle Club, elle savait quelques petites choses qu’il ne pouvait pas ignorer ! Elle se plaça devant lui pour barrer son chemin, prenant ses mains dans les siennes. Elle lui répondit avec un sourire :

« Téo, Téo ! Si tu ne veux pas dormir dans un hôtel, il y a un autre endroit où … »

« Non, je ne veux pas que ça soit payant. Et lâche mes mains. » marmonna l’adolescent avant de retirer les siennes de celles de Bel.

« Mais, mais, mais tu me laisses un peu parler ? » répondit-elle en faisant une petite moue, posant ses deux mains sur les hanches. « Je sais bien que tu n’aimes pas m’écouter mais écoute quand même ! Il y a un parc dans la ville ! Là-bas, on peut planter la tente et dormir. C’est un endroit spécialement réservé pour les dresseurs qui ne veulent pas perdre de temps le lendemain pour affronter le champion »

« Hum ? D’accord … Je vais alors m’y rendre. Maintenant, tu peux partir et aller à ton hôtel. Merci pour l’information, c’est bien ça que je dois dire non ? »

« Hein ? Mais non ! Mais non ! Pas du tout ! Tu n’as pas besoin de me remercier puisque je viens avec toi ! C’est moi qui a la tente ! Enfin, c’est toi qui la porte mais elle est à moi ! » s’égosilla la fille aux cheveux blonds, Téo se massant le front.

« Alors je vais te donner la tente et tu me lâc… »

« Allons-y maintenant avant qu’il ne soit trop tard ! Il n’y aura peut-être plus de place ! » le coupa t-elle en lui prenant la main, le tirant derrière elle.

Qu’on lui retire les piles … Il n’y avait pas un interrupteur pour la stopper ? Il se laissa traîner, n’ayant plus trop de volonté pour l’heure. Il était las, vraiment las, et ce n’était pas à cause de la fatigue sur son corps. C’était bel et bien à cause de Bel … C’était quoi cette réflexion stupide et son petit jeu de mots qu’il venait de se faire ? Il courut avec elle, du moins à cause d’elle jusqu’à arriver à …
Jusqu’au milieu d’une rue commerciale. Devant la mine déconfite et surtout étonnée de l’adolescente, il comprit qu’elle s’était encore trompée de chemin. Ce n’était pas possible … C’était juste une illusion, une erreur … Mais pourtant, c’était ce qui venait d’arriver. Il poussa un profond soupir, passant une main dans ses cheveux noirs. Qu’elle ne fasse rien du tout, c’était la meilleure chose à faire pour éviter les ennuis.

« Tu es plus que problématique comme fille. Evite de te rendre utile, tu emmènes plus de problèmes qu’autre chose … Pfff …. Bon … Si tu veux bien me suivre. »

« Hein ?! C’est vrai ! ALORS ALLONS-Y MAINTENANT ! »

Elle venait de crier, comme folle de joie alors qu’elle prenait dans ses mains. Qu’est-ce qui se passait avec elle ? Il avait dit quoi de si spécial pour qu’elle s’extasie de la sorte ? Pfff … Vraiment … Heureusement qu’il était fatigué car là, il ne l’aurait pas supportée plus longtemps. Maintenant qu’il était le guide, elle ne faisait que marcher à côté de lui, un grand sourire aux lèvres. Contrairement à elle, il lisait les panneaux, prenant divers chemins jusqu’à se rendre à une sorte de parc entouré par des grilles. Un parc assez grand, du moins, pour une dizaine ou quinzaine de tentes avec un peu d’espace entre elles.

Pourtant, il n’y avait que deux ou trois tentes, quelques personnes plus ou moins âgées comme eux s’y trouvaient aussi. Ils pénétrèrent dans le parc, s’installant dans un coin isolé alors qu’il retirait le sac de son dos. Bel s’était mise accroupie, son éternel sourire aux lèvres tandis qu’elle ouvrait le sac pour retirer la tente. Pendant plusieurs minutes, maintenant qu’ils étaient préparés, ils bataillèrent pour monter la tente jusqu’à ce qu’elle ait une forme plus que convenable. Lorsque qu’elle fut mise, il dit à Bel :

« Maintenant tu peux aller à l’hôtel et me laisser tranquille. »

« Hein ? Mais non, mais non ! Je ne compte pas partir maintenant ! On va dormir dans la tente tous les deux ! Je ne vais pas te laisser seul dans cet endroit ! »

« De quoi ? Tu crois que je vais dormir avec toi dans la même tente ? En plus d’être une idiote, tu es une exhibitionniste ? » répondit-il avec incrédulité.

« Dis pas de mots compliqués ! Mais toute façon, on a déjà dormi dans la même tente tous les deux ! Tu le sais très bien en plus ! Tu es gêné de dormir avec moi ? » demanda t-elle alors qu’il était assis dans l’herbe. Lui gêné par elle ? Et puis quoi encore ? C’était juste une pauvre adolescente complètement folle et stupide ! Il n’était pas gêné par ça ! Elle se pencha en avant, se mettant à quatre pattes pour rapprocher son visage du sien. « Tu me réponds, dis, dis ? C’est moi qui te gêne, Téo ? »

« Oh la ferme, tu me fatigues. Fais ce que tu veux avec ta tente, je dormirai dehors. » marmonna-t-il, posant sa main sur le visage de Bel avant de la repousser. L’adolescente tomba sur les fesses, poussant un petit gémissement de douleur.

« Ce n’était pas gentil du tout de ta part, Téo ! Et puis, tu dis que tu vas dormir dehors mais tu ne le feras pas ! NA ! » s’écria Bel en lui tirant la langue, s’enfonçant dans la tente.

Hein ? Quoi ? Il resta stoïque alors qu’elle était rentrée dans la tente. Il avait cru mal entendre ou … Elle avait décidé d’aller bouder ? Les paroles avaient eu un ton infantile. Pfff … De toute façon, ce n’était qu’une gamine alors bon. Il n’allait pas se préoccuper d’elle plus longtemps à ce sujet. Ce n’était pas son problème.
Par contre … Il n’avait pas mangé … et elle aussi. Néanmoins, il ne mangeait que très peu, la force de l’habitude. Il n’était pas forcément très musclé aussi il fallait dire. Son ventre grogna un peu tandis qu’il ouvrait son sac banane. Il prit quelque chose à l’intérieur avant de l’avaler. Si elle avait faim, elle n’avait qu’à se faire à manger, VOILA !

Pourtant, les minutes puis les heures commencèrent à défiler, la tente ne s’ouvrant pas. Elle avait décidé de bouder éternellement ou quoi ? Il se releva, se disant qu’il était bientôt l’heure pour lui de dormir. Autant voir ce qu’elle faisait. Il ouvrit la tente, rentrant sa tête à l’intérieur pour voir l’adolescente sur le ventre. Elle balançait ses pieds de haut en bas, des livres déposés à côté d’elle. Elle était en train de lire ? Elle ?

D’ailleurs ? Qu’est-ce qu’elle lisait ? Un petit regard sur la gauche, là où était déposé les livres et il vit que tous concernaient les pokémons. D’ailleurs, certains étaient quand même un peu épais non ? Depuis quand était-elle en train de lire ? Et surtout, pourquoi est-ce qu’elle était en train de lire ? A cause de l’ouverture de la tente et en vue du léger vent froid qui rentra dans la tente, elle se retourna, apercevant Téo.

« Tu viens dormir ici ? Je n’avais pas très faim et comme toi, tu n’avais pas très faim non plus alors je n’ai rien fait. Mais si tu as faim, je peux faire à manger hein hein ? » dit-elle en rigolant un peu. Il avait sûrement rêvé, oui …

Ca ne pouvait pas être elle qui avait dit cela … quelques heures auparavant. Et puis … Il avait quelques questions pour elle mais il allait plutôt les garder pour lui. Il n’avait clairement pas envie qu’elle croit qu’il portait de l’intérêt à ce qu’elle faisait. De toute façon, une idiote restait une idiote, qu’importe le nombre de livres qu’elle tentait de lire. Il sortit sa tête de la tente sans lui répondre. Qu’elle continue de lire, ce n’était pas son problème.

« Tu reviens quand tu veux à l’intérieur, Téo. Tu peux dormir quand tu le veux ! »

ASSEZ ! Elle le fatiguait plus que tout ! Il en avait marre d’elle ! Il ne savait pas pourquoi mais il était fatigué à force de l’entendre ! Son sac de couchage sorti, il s’engouffra à l’intérieur avant de fermer les yeux. Voilà … Il allait dormir même si le vent lui frappait le visage. Il allait dormir sans même se préoccuper de l’adolescente à l’intérieur. Qu’elle arrête d’être trop simplette et surtout trop gentille.
Les minutes s’écoulèrent peu à peu mais le vent en plus d’être fort, lui soufflait dans les oreilles. Comment est-ce qu’il pouvait dormir hein ? Ses deux yeux s’ouvrirent tandis qu’il regardait le ciel. Un peu difficile de voir les étoiles avec les quelques lumières de la ville. Il était quelle heure ? Il s’en fichait … Il ne devait pas se préoccuper de ça. La seule chose importante pour lui … C’était obtenir les badges … Les battre … Et le reste, il ne s’y intéressait pas. Encore quelques minutes et il se redressa. C’était quoi cette lumière dans la tente ? Elle était encore en train de lire ? Il allait mettre le fait qu’il n’arrivait pas à dormir sur le compte de Bel, voilà ! Aucun scrupule à ça ! Il se releva, quittant son sac de couchage pour se diriger vers la tente.

« Je peux savoir ce que tu fais encore ? T’es en train de lire ? Tu ne t’arrêtes pas ? »

Il avait dit cela tout en rentrant dans la tente. L’adolescente poussa un cri alors qu’elle était sur ses genoux. Il remarqua facilement qu’elle s’était endormie dans cette position. A cause de ses paroles, elle s’était réveillée brusquement. Elle tomba sur le côté, se prenant la petite lampe torche qu’elle utilisait dans les côtes. Elle gémit faiblement de douleur, se redressant avant de remarquer que Téo l’observait en clignant plusieurs fois des yeux.

« Dis … Dis … Tu ne veux vraiment pas dormir dans la tente s’il te plaît ? » murmura l’adolescente aux cheveux blonds, à moitié endormie encore.

« Et pourquoi est-ce que je ferai ça ? Et tu crois que c’est une position pour dormir ? »

« Je t’attendais … J’attendais que tu viennes dans la tente pour dormir. » chuchota Bel avec lenteur tandis qu’il passait une main sur son visage.

« Et tu vas me dire que tu m’attendais tout ce temps ? Tu te fous de ma gueule ou quoi ? »

« Mais mais mais non ! Je te promets que je ne me moque pas de toi ! Je te le promets, Téo ! C’est juste qu’il fait très froid dehors … et que c’est mieux de dormir tous les deux dans la tente. Je me sentirai … un peu mal de te savoir seul. »

« MAIS ARRÊTE DE TE PREOCCUPER DE MOI ! ARRÊTE ! »

« Mais mais mais … Tu es mon ami. » dit-elle tout simplement en baissant la tête. Il était trop exténué pour se battre là. Et elle aussi d’ailleurs, sauf qu’elle ne cherchait pas la bagarre. Et puis son ami, son ami, qu’elle arrête avec ça !

« C’est bon, j’accepte de dormir dans ta tente mais tu m’éteins cette lumière. Je ne dors pas avec une veilleuse comme un gamin. »

« Bien entendu. » répondit-elle avec un grand rire coupé par un bâillement.

Il reprit son sac de couchage, revenant dans la tente. Il se coucha dans un coin, tournant le dos à l’adolescente. Il avait envie de dormir maintenant, vraiment envie de dormir. Cette journée avait été épuisante sur tous les fronts, à tous les moments, à tous les instants.

« C’est quand même mieux de dormir dans la tente, non ? Hein hein ? »

« Tais-toi … J’essaie de dormir. » marmonna l’adolescent aux cheveux noirs, fermant ses yeux tandis qu’elle-même était rentrée dans son sac de couchage.

« Mais quand même … C’est mieux non ? Hein hein ? » reprit-elle avec entrain.

« Tu peux pas te taire et dormir ? Il se fait tard, là ! »

« Comme tu veux … Mais moi, je préfère quand j’ai quelqu’un à côté de moi. Je me sens moins seule comme ça. » termina Bel, fermant les yeux à son tour.

Voilà. Il allait pouvoir souffler et respirer un peu. Enfin … Plutôt dormir dans ce cas précis. Elle avait décidé de la mettre en veilleuse. Cette nuit, il n’avait jamais passé une pire nuit de toute son existence. Peut-être qu’il exagérait un tout petit peu mais il se sentait sincère dans ses propos. Cette fille allait le tuer à petit feu si elle restait à côté de lui. Après le premier badge, ils allaient se séparer, il allait tout faire pour cela. Il trouverait une solution.

« Dis … Dis … C’est toujours mieux d’être deux que tout seul … hein ? » chuchota Bel alors qu’elle était déjà endormie, Téo ne répondant pas à cette question.

Chapitre 5 : Une capacité insoupçonnée

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Chapitre 5 : Une capacité insoupçonnée

« Dis, dis ! Il faudra que l’on entraîne nos pokémons ensembles hein hein ? Pour qu’ils deviennent fort tous les quatre ! »

« Non … Pas avec toi, c’est bien compris ? » murmura l’adolescent alors qu’ils arrivaient finalement après plusieurs jours dans la ville d’Ogoesse. Une belle ville … Pas forcément très grande mais qui avait au moins le mérite d’avoir une arène. Une arène dans laquelle il allait se rendre pour avoir son premier badge !

« C’EST MAGNIFIQUE ! » s’écria-t-elle, le jeune homme poussant un râle de douleur en mettant ses deux mains sur ses oreilles. BORDEL ! Elle ne pouvait pas la mettre en veilleuse hein ? C’était trop demandé ? Elle commença à courir devant lui, un grand sourire aux lèvres avant de s’arrêter subitement après plusieurs mètres. Elle revint vers lui, prenant sa main dans les siennes en disant : « Tu viens avec moi d’accord ? Dis, dis ! On visite la ville tous les deux ? Je ne la connais pas et je ne veux surtout pas me perdre ! »

« Et j’aimerai tant pourtant que ça soit le cas. » marmonna-t-il de façon qu’elle ne comprenne pas ce qu’il dise … Ce qui visiblement fut le cas puisqu’elle répondit :

« Tu aimerais tant la visiter avec moi ? MERCI TEO ! »

Hein ? Comment est-ce qu’il s’était foutu dans cette situation ? NON ET NON ! Il en était hors de question ! Il ne voulait absolument pas visiter la ville avec elle ! Qu’est-ce qu’elle racontait ? Qu’elle le lâche ! AHHHHH ! Qu’elle le laisse tranquille ! Il tenta de se débattre mais il n’en avait pas la force ! Alors comme en signe d’abandon, il se laissa traîner par Bel, celle-ci lui faisant voir différents magasins dont il n’en avait vraiment rien à faire.
Du moins … Jusqu’à ce qu’ils découvrent le bâtiment qui était le plus intéressant à ses yeux. Oui … Un magnifique bâtiment qui ne faisait qu’un étage … au toit vert et aux murs bleus … Avec le symbole d’une pokéball dessus. Sur la rainure noire de la pokéball, il était marqué dessus : « Battle Club ». Un endroit pour se battre !

« TEO ! TEO ! Dis, dis ! Et si on venait s’entraîner dans le Battle Club ? Qu’est-ce que tu en penses, qu’est-ce que tu en penses ? Hein hein ? Teo ! »

« MAIS LACHE-MOI ! OUI ! ON VA FAIRE UN COMBAT ! OUI ! MAIS LAISSE-MOI SOUFFLER ! BON SANG ! C’est trop te demander ?! »

Il avait hurlé aussi fort qu’elle, se tenant la tête pendant quelques secondes alors que plusieurs personnes se tournaient vers eux. L’adolescente s’était arrêtée dans son exaltation, le regardant avec de grands yeux ronds avant de reprendre sur un ton enjoué :

« Alors, qu’est-ce que l’on attends ? HEIN ? HEIN ? »

« J’attends que tu me lâches pendant une heure ! C’est compris ? Laisse-moi une heure de répit ! J’ai des choses à faire … SEUL pendant une heure ! »

« Est-ce que je peux t’accompagner ? » demanda-t-elle, Téo lui lançant un regard rageur avant de s’en aller. Bon … D’accord ! Elle avait compris ! Elle allait patienter pendant une heure ! Ça ne devait pas être si difficile que ça non ?

Lui de son côté avait mis le plus de distance par rapport au Battle Club. Il allait devoir se battre contre elle et c’était le plus navrant ! Mais pour l’heure, il avait un autre endroit à visiter, bien plus important que ces combats pathétiques de Pokémon ! Il s’arrêta devant un bâtiment complètement blanc, pénétrant à l’intérieur sans une once d’hésitation. Il était temps qu’il y aille à l’intérieur … Encore un peu … et cela aurait pu prendre une tournure bien plus grave. Hum … Oui … Heureusement qu’elle avait accepté de le laisser s’éloigner pendant une heure quoi ! Une unique heure salvatrice !

Et elle ? Pendant ce temps ? Elle s’était adossée contre le mur du « Battle Club ». Plusieurs fois, on lui demanda si elle voulait rentrer à l’intérieur. Plusieurs fois, elle hocha la tête négativement en signalant qu’elle attendait un ami. Elle semblait réellement impatiente de s’entraîner contre Téo. Elle se triturait les doigts, chantonnant gaiement en réfléchissant à la stratégie qu’elle allait appliquer contre l’adolescent. Est-ce que cela faisait une heure ? Elle ne savait pas mais elle gardait le sourire aux lèvres, toujours heureuse et prête.

Finalement, une demi-heure s’écoula … puis une heure … Et lorsqu’elle demanda l’heure à quelqu’un, elle remarqua que Téo était en retard. Où est-ce qu’il était ? C’était bizarre pour un garçon d’être en retard. Mais bon … Il le pouvait hein ? Elle ne lui en empêchait pas du tout … Elle espérait juste qu’il n’avait pas de problème. Son sourire s’agrandit bien plus lorsqu’elle vit l’adolescent qui arrivait vers elle.

« Tu es un peu en retard, Téo ! » dit-elle avec entrain tandis qu’il rétorquait :

« Un souci avec ça ? J’ai le droit d’être en retard … Ça ne fait qu’une demi-heure. »

« Une demi-heure ? Alors, ce n’est pas trop grave ! Viens ! On y va maintenant avant que le Battle Club ne ferme ! Tu veux faire quoi comme combat alors ? Hein hein ? »

« On verra selon nos disponibilités … » marmonna Téo, évitant qu’elle lui prenne la main en les mettant dans les poches. Hors de question.

Ils pénétrèrent dans le bâtiment, s’adressant à un homme moustachu. Celui-ci demanda leurs noms, posant différentes questions s’ils voulaient qu’ils soient mis en contact quand quelqu’un se proposait pour les affronter et diverses autres choses. Bel voulut accepter mais Téo refusa, signalant qu’il était juste là pour mettre une raclée à l’adolescente.

« Nous voudrions nous affronter en deux contre deux ! » dit Bel en rigolant aux propos de Téo. Celui-ci se renfrogna, elle ne le prenait pas au sérieux ? Elle allait le regretter !

« Hum … Donc une petite arène … Aucun problème. Veuillez me suivre alors. » annonça l’homme à la moustache, les emmenant dans une salle plutôt petite … Environ une quinzaine de mètres sur une dizaine de mètres. Sur le sol était dessiné le terrain sur lequel ils allaient s’affronter tous les deux. Téo se présenta sur une partie du terrain, Bel faisant de même en reprenant la parole sur un ton enjoué :

« Téo ? On fait comment ? Un contre un ? Ou deux contre deux ? »

« Deux contre deux … Et on va faire un petit jeu … Si je gagne … Tu disparais de ma vie … Est-ce bien compris ? » dit l’adolescent avec calme malgré la froideur de ses propos.

« Hein ? Mais pourquoi ça ? Ça ne te plaît pas d’être avec moi ? » demanda-t-elle avec un peu d’étonnement alors qu’il répliquait :

« C’est pas forcément ça … Mais je préfère me débrouiller seul. Tu as compris alors ce que je te propose ? Si tu perds, tu débarrasses le plancher. »

« Et si je gagne … Si je gagne … Euh … » dit-elle, posant un doigt sur sa joue en levant les yeux en l’air. Elle semblait réfléchir profondément.

« Qui a dit que tu allais gagner ? N’y pense même pas … Sinon tu risques d’être étonnée. »

« Si je gagne … Je veux que tu restes avec moi ! Que tu deviennes mon ami ! »
Cela avait été dit sur un ton tellement enfantin que ça en était presque désarmant. Néanmoins, il ne laissa rien paraître sur son visage tandis qu’il présentait ses pokéballs. Deux … Comme le nombre qu’elle devait en avoir. Il envoya son Vipélierre, autant y aller tout de suite avec le gros des troupes … Celui qui avait réussi à battre son Moustillon avec facilité.

« Tu comptais encore l’utiliser ? Mais tu sais bien que maintenant, j’ai un autre pokémon hein ? Dis, dis, tu t’en rappelles hein ? VENIPATTE ! APPARAIT ! »

Elle envoya sa pokéball en avant avec une certaine grâce … mais lourdeur alors qu’il haussait un sourcil, surpris par le ton employé par l’adolescente. Et ses yeux verts … Est-ce qu’il n’avait pas rêvé ou … Brrr ! Ca ne devait être qu’une simple illusion ! Néanmoins, le fait qu’elle ait utilisé Venipatte n’allait rien arranger ! Mais il avait plus d’un tour dans son sac ! Puisqu’il valait mieux ne pas utiliser les …

« Venipatte ! Utilise ton venin avec tes dards ! »

Hein quoi ? Mais elle ne lui laissait même pas le temps de réfléchir à la question ou quoi ? Vipélierre esquiva avec agilité les dards qui fonçaient vers lui, Téo lui disant de réagir avec une charme. Mais dès qu’il fut à la hauteur du Venipatte, Bel reprit :

« Utilise encore tes dards ! Maintenant qu’il est à ta portée, ça doit être bien plus simple ! »

Comment ça ? Vipélierre ne pouvait pas les éviter ! Le pokémon plante se prit plusieurs dards sur le corps, tombant en arrière avant de se relever avec difficultés. Il tenta de faire un mouvement, posant une patte au sol, souffrant. Il … Il n’était quand même pas …

« Mais tu viens de l’empoisonner ou quoi ? Vipélierre ! Charge-le maintenant ! »

« Venipatte, mets-toi en boule et roule lui-dessus ! »

Mais c’était quoi cette blague ? C’ETAIT QUOI CETTE BLAGUE ? L’adolescente en face de lui, ce n’était pas Bel ! Ce n’était pas elle ! C’était quoi cette fille qui ne lui laissait pas le temps de répliquer ? Le Venipatte de Bel venait d’écraser son Vipélierre, celui-ci s’évanouissant sous le poison et les coups reçus. Que … Que … Quoi ?

« C’est juste une blague ! Ce n’est pas possible ! »

« Tu vas devenir mon ami, Téo ! Et on sera ensembles pour avoir les badges ! » s’écria Bel avec joie et amusement alors qu’il rappelait son pokémon.

Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il ne se sentait pas rassuré ? POURQUOI est-ce qu’il avait cette inquiétude ? C’était juste une fille stupide ! Complètement stupide ! Qui avait eu un coup de chance contre lui ! Rien d’autre ! RIEN DE RIEN ! Sa petite Larveyette apparue devant lui, il avait quand même vérifié le sexe de son pokémon bien qu’il ne l’avait pas encore fait pour son Vipélierre.

Elle ? Elle venait de rappeler son Venipatte pour faire sortir son Moustillon. HAHAHA ! Elle venait de faire une faute des plus graves ! Elle allait facilement le battre ! Sa Larveyette avait toute ses chances contre son Moustillon ! OUI ! C’était pour ça qu’il allait … Allait … Allait … Sa Larveyette se fit charger violemment par le Moustillon tandis que Bel pointait sa main en avant, criant à son pokémon avec zèle :

« Charge-la ! Charge-la ! Charge-la ! Puis utilise ton coquillage pour l’achever ! »

« L’achever ? Hors de question ! Larveyette ! Mord-lui la peau ! Tu en es capable non ? Et utilise aussi ta sécrétion pour le ralentir ! »

Se faire battre par Bel ? Hors de question ! Hors de question que Bel le batte ! Hors de question qu’une abrutie arrive à le battre ! Hors de question, hors de question, hors de question ! Ah … Ah … Ah … NON ! NON ET NON ! Il voyait sa Larveyette, trop sonnée par l’attaque pour pouvoir réagir aux nombreuses charges.
Puis le Moustillon prit son coquillage, fendant l’air avec comme si c’était une lame … pour l’abattre tel un couperet sur le crâne du Larveyette. Sa pokémon se pencha en arrière avant de s’écrouler, sonnée et évanouie. L’arbitre du match leva un drapeau en direction de Bel. Il se tourna vers elle, prenant la parole d’une forte voix :

« La Larveyette de Téo est hors de combat. Le vainqueur du match est Bel. »

« YOUPI ! Bravo Mousti ! Bravo Venipatte ! Vous avez été excellents ! » s’écria l’adolescente avant de rappeler son Moustillon. Téo fit de même de son côté, tournant sur lui-même à 180 degrés. Aussitôt, l’adolescent courue vers lui, lui disant :

« Téo ! Téo ! Tu vas alors devenir mon ami comme prévu hein hein ? J’ai gagné ! »

« Devenir ton ami ? Même pas en rêve … On ne devient pas ami de la sorte. » répliqua l’adolescent aux cheveux noirs avant de s’éloigner sans plus de mot.

« Dis, dis, tu veux dire par là que tu te considérais déjà comme mon ami ? C’est ça ? »

« LAISSE… MOI… TRANQUILLE ! Espèce de boulet ! » s’écria Téo avant de la repousser en arrière, la faisant tomber sur les fesses. Elle poussa un petit gémissement de douleur.

« Mais mais mais mais … Téo ! Attends-moi ! J’ai gagné ! »

Elle parlait mais ça ne changeait rien à la situation. Téo s’était mis à courir à sa vitesse habituelle, donc plutôt lente, pour mettre le maximum de distance avec elle.

Où est-ce qu’il fallait passer ? Elle était maintenant un peu inquiète. Elle avait quitté le Battle Club, regardant à gauche et à droite pour retrouver sa trace. Est-ce qu’elle avait un peu exagéré ? Mais … Ce qu’il avait demandé était quand même beaucoup trop pour elle. Elle était sérieuse, très sérieuse dans ce qu’elle avait dit ! Mais lui … aussi … Où est-ce qu’il était parti ? Enfin … Comme une flèche … Bien que c’était une flèche très lente.

« Téo ! Téo ! Où est-ce que tu es ? Téo ! Réponds-moi ! » s’écria-t-elle dans la rue, ne semblant pas être gênée par les regards interloqués des personnes autour d’elle.

Téo … Qu’est-ce qu’il était parti faire ? Où est-ce qu’il se trouve ? Elle devait retrouver sa trace ! Mais elle n’avait aucun indice … AH ! Peut-être que si ! Il se trouvait peut-être là-bas ! Ça lui paraissait même normal et logique maintenant ! Elle courut à toute allure en direction du centre pokémon, pénétrant à l’intérieur avant d’hurler :

« TEO ! TU ES LA ?! REPOND-MOI ! »

… … … Il s’était aussitôt caché dans un coin. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Pourquoi est-ce qu’elle ne le laissait pas tranquille ? Pourquoi ? Il avait fait quoi pour mériter pareil tourment hein ? Il voulait le savoir ! Il devait surement sortir … de cet endroit pour se montrer … Mais pas avec elle ! Pas parce qu’elle était là ! Avec lenteur, il quitta sa cachette, les yeux émeraude de Bel se tournant aussitôt vers lui.

« Mais qu’est-ce que tu faisais dans un coin derrière le mur ? Dis, dis, tu peux me dire pourquoi tu es ici ? Pourquoi tu es parti aussi rapidement ? »

« … … … Mes pokémons étaient inconscients, ce n’est pas normal que j’aille les soigner au centre pokémon ? » dit-il avec ironie mais surtout sur un ton mensonger.

« … AH ! Bien sûr ! Que je suis bête ! Mes pokémons ne sont pas fatigués mais les tiens, oui ! Pardon, pardon, pardon. Mais tu sais, tu n’avais pas besoin d’être aussi pressé hein ? Dis, dis, la prochaine fois, tu peux m’attendre aussi ? »

« Je ne vois pas pourquoi je devrais t’attendre … Je n’ai pas que ça à faire. »

« Car nous sommes amis, non ? Et les amis, ça s’entraide ! »

« Je ne crois pas t’avoir dit que j’étais ton ami. » marmonna l’adolescent en récupérant ses deux pokémons, ne regardant pas Bel pour éviter de voir son sourire.

« Car j’ai gagné contre toi et on avait dit que si je gagnais, tu devenais mon ami. Tu ne peux pas savoir comme je suis si contente ! Mais maintenant qu’on a fait tout ça, il commence déjà à être tard, très tard même ! » dit-elle avec entrain tandis qu’il ne l’observait pas. Et alors ? Ce n’était pas son problème … Qu’elle le laisse tranquille, c’était tout ce qu’il lui demandait. Il avait un peu … de rage d’avoir perdu contre elle.

Chapitre 4 : Une capture assez spéciale

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Une capture assez spéciale

« Je ne savais pas que la ville était aussi loin que ça. » dit Bel avec joie alors qu’ils marchaient sur un chemin de terre, Téo ne faisant qu’hausser les épaules en réponse à l’adolescente. Il lui répondit calmement :

« Nous n’avons pas de vélo, je ne sais pas en faire et e n’ai pas envie d’en faire. De même, nous n’avons pas encore les possibilités de voler pour nous déplacer bien plus rapidement. Ca ne s’apprend pas comme ça de grimper sur un pokémon et de l’utiliser. »

« Tu en sais des choses hein ? C’est vraiment ton premier voyage, dis dis ? » demanda la jeune fille aux cheveux blonds, se penchant un peu en avant tout en le regardant.

« C’est mon premier voyage … Je viens de débuter … Tu ne réfléchis pas ou quoi ? Tu m’as même vu récupérer mon premier pokémon ! »

« Héhé ! C’est vrai, c’est vrai ! De toute façon, je compte bien te battre dès que je le peux ! Là, je n’ai pas encore pu entraîner mon Moustillon ! Mais dès que ça sera fait, tu verras à quel point je peux être forte ! » dit Bel en rigolant fortement, comme amusée par ses propres propos. Il lui en fallait vraiment très peu à cette fille pour être heureuse.

« Bien entendu … Et tu ne veux pas aussi devenir maîtresse de la ligue tant qu’on y est ? »

« Bien entendu ! Je veux être la grande maîtresse de la ligue d’Unys et je le deviendrai ! » dit-elle avec entrain et motivation, une bien grande motivation d’ailleurs.

« Pfff … C’est vraiment un désir complètement puéril. » marmonna Téo alors qu’elle parut surprise par ses paroles. Elle lui demanda avec interrogation :

« Tu ne veux pas devenir maître de la ligue d’Unys ? Tu veux faire quoi alors ? »

« Ca ne te concerne pas … Et devenir maître de la ligue n’est que le premier pas dans mes plans … Oui … Tu n’as pas à savoir ce que je veux faire ! »

« Dis, dis, dis le moi ! Aller ! On est amis hein hein ? Alors, tu peux me le dire ! »

Elle s’était mise à tourner autour de lui, cherchant à obtenir les réponses qu’elle désirait de l part de l’adolescent. Celui-ci resta imperturbable, un masque d’ignorance peint sur son visage. Finalement, elle fit une petite moue boudeuse, ses mains posées sur ses hanches :

« Ce n’est pas très drôle. Tu pourrais quand même le dire hein hein ? »

« Je ne vois pas pourquoi je te dirai une telle chose. C’est personnel. » termina-t-il de dire alors que Bel poussa un profond soupir.

« C’est dommage. Moi, j’aime bien connaître de nouvelles personnes surtout quand elles sont agréables et gentilles comme toi. » annonça Bel avec un grand sourire blanc.

« Il y a erreur sur la personne. Je ne suis pas agréable et gentil. » répliqua aussitôt le garçon aux cheveux noirs en faisant un geste négatif de la main.

« Et bien, moi, je trouve que si ! Et je ne me trompe pas sur ça ! »

Oh qu’elle cesse de parler un peu. Une telle affirmation alors qu’elle ne le connaissait pas … C’était particulièrement risible et pathétique ! Pfff … Il tenta d’accélérer le pas mais elle le rattrapa avec facilité. Pourquoi est-ce qu’il avait accepté intérieurement qu’elle vienne jusqu’à la ville avec lui ? Car il savait qu’il pouvait s’en débarrasser ensuite ? Oui … C’était sûrement ça … car il ne comptait pas être accompagné par elle pour le reste du voyage.


Une trentaine de minutes plus tard, Bel avait cessé de tenter de lui faire la conversation. Il fallait dire qu’au bout de quinze minutes de monologue, même elle semblait être lasse d’entendre uniquement sa voix. Néanmoins, il se méfiait quand même … Elle pouvait toujours essayer de l’ouvrir une nouvelle fois sans même qu’il puisse l’arrêter. Ça ne tarda pas à arriver puisque finalement, alors qu’elle observait à gauche et à droite, elle lui dit :

« Dis, dis, Téo ! Je me disais … On ne devrait pas combattre quelques pokémons ? Pour que les nôtres puissent s’entraîner un peu ? Et puis, il faudrait aussi en capturer non non ? »

« Tiens, je vais te poser une question par rapport à ton dialogue : quel est le plus grand mal de de ce monde ? Est-ce que tu connais la réponse ? »

« Euh … Euh … Euh … Tu peux me donner un indice s’il te plaît ? »

« L’indifférence ou l’ignorance ? Je vais te répondre alors : je ne sais pas et je m’en fous. Voilà ce que je ressens par rapport à tes paroles. »

Hein ? Quoi ? Maintenant, elle était plus que perturbée ! Elle se pressa un peu le crâne pour réfléchir, l’adolescent avançant sans même chercher à voir si elle le suivait. Elle revint rapidement vers lui, lui demandant avec un peu de gêne :

« Dis, dis … Téo … Tu veux bien m’expliquer ta blague ? Je ne l’ai pas comprise. »

« … … … Mais ce n’était pas une blague ! RAHHHHHHHH ! Bon, je vais te l’expliquer clairement puisque visiblement, tu as BEAUCOUP de mal à tout saisir. Arrête de vouloir parler avec moi, je ne te répondrai pas ! Arrête de me poser des questions, je n’en ai rien à faire. Si il faut capturer tel ou tel pokémon, mais qu’est-ce que j’en sais hein ? »

« Mais mais mais … Ce n’était pas une blague alors ? Je comprends tout de travers. »

« WAOUH ! GRANDE NOUVELLE ! On va peut-être pouvoir faire quelque chose de toi ! »

« Mais pourquoi est-ce que tu es si méchant ? » murmura-t-elle, un peu effrayée.

« PARCE QUEEEEEEEEEEEEEEEE ! » hurla t-il avec rage avant de se mettre à courir.

C’était quoi cette vitesse ? Elle le voyait courir … mais comme si c’était au ralenti. Il n’allait pas du tout vite. Mais elle avait eu un peu mal aux oreilles avec son cri. C’était quoi son souci ? Elle pouvait toujours l’aider hein ? Elle courut à sa suite, le rattrapant avec aisance alors qu’elle voyait qu’il était déjà très fatigué. L’adolescent s’arrêta de courir aussitôt, l’observant avant de lui dire, énervé :

« Arrête de me suivre ou de me parler sinon … Sinon, je vais te frapper ! »

« Me … Me frapper ? Mais pourquoi ? Je ne t’ai rien fait moi ! AH ! Il y a des pokémons ! Regarde, regarde, Téo ! » s’écria-t-elle subitement en lui prenant la main, le tirant vers la droite en lui montrant deux petites créatures.

Les deux créatures étaient des insectes. L’un d’entre eux avait une carapace rouge, ressemblant à une larve avec le haut du corps plus gros que le reste. Il avait deux yeux jaunes, semblant un peu colérique dans le regard. Il avait le bas du corps de couleur vert. Bel prit son pokédex, le pointant vers le pokémon avant de regarder ce qui était marqué dessus.

« Alors … Il s’appelle Venipatte ! C’est un pokémon insecte, Téo ! »

« J’ai l’impression d’avoir affaire à une génie. » ironisa l’adolescent, prenant son pokédex à son tour avant de cibler l’autre pokémon. « Larveyette … Un autre insecte. » reprit-il en désignant du regard l’insecte qu’il voyait.

Celui-ci ressemblait à une chenille de couleur verte, le haut de sa tête étant jaune. Elle avait comme une feuille en partie mordue autour d’elle. Elle avait quand même un regard plus sympathique que le Venipatte. L’adolescent sortit une pokéball, Bel faisant de même.

« Moi, je prends Venipatte. Toi, tu fais ce que tu veux mais je vais capturer celui-là ! » dit Téo alors qu’il envoyait sa pokéball face au Venipatte.

« Alors … Moi, je vais attaquer le Larveyette alors ! » répondit l’adolescente, brandissant sa pokéball avant de la lancer … en plein sur le pauvre pokémon qui poussa un petit cri de douleur. Les deux pokéballs s’ouvrirent, le Moustillon sortant du côté de Bel tandis que le Vipélierre faisait son apparition face au Venipatte.

« Je ne te souhaite pas bonne chance. Je me fiche que tu captures ou non ce pokémon. »

« Et bien, moi, je te la souhaite ! Capturons ces deux pokémons, Téo ! »

« La chance, c’est un principe pour tenter de pallier à sa faiblesse personnelle. Je n’ai pas besoin de ça. » termina de dire l’adolescent avant de se concentrer.

Alors … Qu’est-ce qu’il allait pouvoir faire ? Sachant qu’il n’avait pas de chance car il affrontait un insecte avec une plante … Humpf … Ce n’était pas bon … Pas bon du tout même. Il poussa un léger soupir exaspéré avant de dire :

« Vipélierre, vas-y … Lance-lui une simple charge .On ne peut pas faire beaucoup mieux que ça de toute façon pour débuter le combat. »

« Vipé ! » répondit le pokémon, courant sur ses deux petites pattes avant de faire un bond en avant, sa tête percutant le Venipatte qui recula sous le coup. Néanmoins, il répondit aussitôt par une attaque assez spéciale. Il se mit sous forme de boule, roulant en direction du Vipélierre. L’adolescent cria à son pokémon avant qu’il ne subisse l’attaque :

« Frappe-le ! Donne-lui un coup de fouet avec tes lianes pour le faire dériver sur le côté ! »

Le Vipélierre s’exécuta, des fouets sortant de ses épaules avant qu’il ne donne une violente claque sur le côté du Venipatte. Le pokémon insecte continua sa roulade sur le côté, percutant un arbre qui le sonna à moitié. Voilà une chose qui était bien faite ! L’adolescent tourna son visage vers Bel. Et elle ? Elle se débrouillait comment ? Comme elle était pas douée …

« Moustillon ! Utilise ton pistolet à eau mais ne lui fait pas trop mal ! »

Ne pas lui faire trop mal ? Elle se prenait pour qui ? Une samaritaine ? Elle ne risquait pas de capturer un pokémon de la sorte avec une telle mentalité ! Tsss ! Autant se préoccuper plus de son combat que de celui d’une imbécile. Il observa à nouveau le Venipatte, celui-ci ayant retrouvé ses esprits alors que son Vipélierre attendait les ordres. Bon … Une nouvelle charge alors ? Il pointa sa main vers l’insecte en disant :

« Vipélierre, charge-moi cette créature ! Fais de telle sorte que tu le percutes contre l’arbre, il sera normalement assez affaibli pour que je le capture ! »*

« Vipé… LIERRE ! » répondit le pokémon, obéissant aux ordres de son dresseur, courant à toute allure vers le Venipatte. Néanmoins, celui-ci esquiva l’attaque juste à temps pour que le pokémon végétal aille percuter l’arbre. Mais le Vipélierre sortit ses fouets, entourant l’arbre pour faire un demi-tour sur lui-même, prendre de l’élan et frapper l’insecte dans le dos du cou. Le Venipatte s’écroula au sol, évanoui et prêt à être capturé.

« Voilà ! Parfait ! Pour ma part, c’est terminé, Bel ! » s’écria l’adolescent, regrettant aussitôt ses paroles. Qu’est-ce qui lui prenait de dire ça à cette fille complètement folle ? Il plongea la main dans l’une de ses poches, extirpant une pokéball neuve qu’il fait grandir.

« C’est mon cas aussi, Téo ! Mais … Mais … Mais … Je n’arrive pas à trouver une pokéball ! » dit-elle alors qu’il avait la bouche grande ouverte. ENCORE ?!

PUREE ! Quelle idiote ! Il courut vers elle, fouillant dans son sac pour l’aider. Mais qu’est-ce qu’elle foutait ? Pourquoi est-ce qu’il faisait ça ? HEIN ? POURQUOI ? Il en extirpa une pokéball, la tendant à l’adolescente, celle-ci rigolant, un peu gênée en lui disant :

« Merci beaucoup, Téo ! Tu vois que tu es trop gentil hein ? On les capture ? »

« TAIS-TOI ET LANCE AU LIEU DE PARLER ! »

« D’ac … D’accord ! Je … Je la lance ! » répondit Bel tandis qu’elle tremblait. Elle devait se concentrer … puis lancer la pokéball ! Puis lancer la pokéball ! Elle se positionna à côté de Téo, visant la chenille alors qu’elle tendait la main en arrière.

« Mais est-ce que tu vas la lancer ? PUREE ! Je ne t’attends pas, moi ! Venipatte, tu es à moi ! » cria l’adolescent, entendant Bel qui criait à son tour.
Qu’est-ce que … QU’EST-CE QUE ?! Qu’est-ce que cette fille venait de faire ? Il eut à peine le temps de voir Bel qui fermait les yeux et s’écrouler sur lui qu’il envoya sa pokéball en même temps qu’elle. Sauf qu’il remarqua qu’il avait ciblé le Larveyette tandis que chez Bel, sa pokéball avait touché par inadvertance le Venipatte. Les deux sphères bougèrent pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’un petit bip sonore se fasse entendre, signe de la capture.

« Téo ! On a réussi à capturer nos pokémons ! » s’égosilla l’adolescente, à moitié à cheval sur Téo, celui-ci ayant la poitrine de Bel juste à quelques centimètres de son visage.

« Es … Espèce d’idiote ! Ca te prend souvent de fermer les yeux pendant une capture ? On s’est trompé de pokémon ! J’ai capturé Larveyette et toi Venipatte ! »

« HEIN ? CE N’EST PAS VRAI ! » dit-elle en se relevant tout de suite, se dirigeant vers les pokéballs. Une dans chaque main, elle étudia les deux tandis qu’il se relevait avec difficulté.

« Alors ? Qui est-ce qui avait raison encore une fois ? Dis-le ! »

« Euh … Et bien … Il y a beaucoup de poussière sur l’une d’entre elles … Et c’est celle qui continent le Venipatte. » murmura l’adolescente avec gêne tandis qu’il s’approchait d’elle. Il récupéra l’autre pokéball, pestant :

« Donc j’ai capturé un Larveyette et toi un Venipatte. Super … Ce n’était pas du tout celui que je voulais mais maintenant, je vais être obligé de me trimballer avec un pokémon que je ne veux pas. Quelle bonne nouvelle … »

« Téo … Même si … Même si … Même si ce n’est pas le pokémon que l’on désirait, tu sais ce que ça veut dire hein hein ? » demanda-t-elle avec un grand sourire.

« Non … Mais je crois que tu vas me le dire dans quelques secondes. »

Pour toute réponse, elle l’enlaça avec joie, poussant des petits cris ravis avant de reprendre :

« On a capturé nos premiers pokémons ! Tu imagines ? C’est le début ! Je suis si contente ! »

« Mais lâche-moi bon sang ! Ce n’est même pas les bons ! »

Il se retira des bras de Bel, aucune réaction peinte sur son visage tandis qu’il se frottait les bras pour retirer la poussière qu’il avait récupérée en tombant. Pfff … Complètement folle cette fille … Elle s’exaltait pour un rien. Il rangea sa pokéball, rappelant son Vipélierre tandis qu’elle faisait de même avec son Moustillon.

« Maintenant, nous avons deux pokémons chacun ! »

« Waouh … Tu as fait des progrès ? Tu sais compter jusqu’à là ? »

« Hey ! Ce n’est pas gentil de ta part, Téo ! Maintenant que nous avons capturé chacun pokémon que l’autre voulait au départ, il y a un lien entre nous deux ! » dit Bel avec amusement tandis qu’il fronçait les sourcils.

« Faut vraiment que tu arrêtes … Ca devient grave chez toi. »

Pour toute réponse, elle émit un grand rire. Il venait de capturer son premier pokémon mais il ne se sentait pas plus joyeux que ça. Il fallait dire que ce n’était pas celui qu’il pensait avoir … et en même temps … La voir tellement heureuse le mettait en colère sans qu’il n’arrive à expliquer pourquoi. Tsss … Toujours joyeuse … C’était énervant ça.

Chapitre 3 : Une plaie et un poids

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Une plaie et un poids

« Ce n’est pas très gentil de ta part de me dire ça ! Mais en même temps … Tu m’as quand même attendue en partie ! C’était gentil de ta part ! »

Il était gentil ou non ? Qu’est-ce qui clochait dans son crâne à cette fille ? Elle était toujours en train de sourire, de rire, de rigoler, elle n’avait que ça à faire ? Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’elle racontait ? Dès qu’elle était partie, il n’avait pas hésité à aller de son côté. Il lui demanda avec calme bien qu’elle l’exaspérait :

« Est-ce que tu peux m’expliquer pourquoi est-ce que tu dis ça ? Je ne crois pas t’avoir attendue … au cas où tu ne l’aurais pas encore remarqué. »

« Et bien, tu peux dire tout ce que tu veux mais je sais que tu m’attendais ! Tu as juste pris un peu d’avance ! Tu n’étais pas très loin de l’endroit de départ. Tu marchais simplement très lentement. » annonça l’adolescente aux yeux verts, poussant un petit rire candide.

Co … Comment ? Il n’avait pas grandement avancé ? Il s’observa de haut en bas avant de pester contre lui-même. Purée ! Voilà ce qu’il n’aimait pas du tout ! Il détestait même tout ça ! Tsss ! Vraiment, pourquoi est-ce qu’il perdait son temps de la sorte ? Il commença à courir, Bel poussant un cri en sa direction :

« He … HEYYYYYYYY ! Mais attends moiiiiiii ! C’est lourd ce sac ! »

« Je ne t’ai jamais dit de prendre un truc aussi gros que toi ! C’est de ta faute ! Je ne veux pas te voir, c’est pourtant bien clair et simple à comprendre non ? Alors laisse-moi tranquille et va jouer avec les pokémons ! Je veux me débrouiller seul ! »

« Tu dis ça en plaisantant ! Regarde ! Je suis déjà à ta hauteur ! Tu ne cours pas très vite ! » lui dit Bel alors qu’elle arrivait à côté de lui, l’adolescent arrêtant de courir.

Pourquoi ? POURQUOI fallait-il que ça le lâche maintenant ? Il tourna son visage furieux vers Bel, la fille aux cheveux blonds le regardant avec amusement.

« Dis, dis, tu ne voudrais pas porter un peu ce sac ? Il est très très lourd ! Même trop lourd ! Il me fait un peu mal au dos ! Il y a une tente dedans et un sac de couchage et d’autres choses ! »

« Même pas en rêve … Je ne suis pas ton larbin, tu n’avais qu’à faire attention ! Il n’y a que les idiotes qui prennent des objets trop lourds pour elles. »

« S’il te plaîttttttttttt ! » reprit Bel, se plaçant en face de lui, clignant des yeux plusieurs fois avec l’air d’un petit Ponchiot battu. Il eut un petit tic nerveux bien que son visage resta impassible avant de tirer avec force sur son sac qu’elle avait sur le dos.

« C’est bien parce que tu es une fille que je fais ça ! Et après, bon débarras ! » éructa t-il avec un peu de colère dans la voix, plaçant le sac de Bel sur son dos.

« Merci merci merci merci beaucoup Téo ! Tu es un véritable ange ! »

« Non, je suis plutôt un démon si tu continues de me suivre ! »

« Mais c’est normal que je te suive … Tu as mon sac ! » dit Bel avec franchise en rigolant. Son rire était cristallin et on sentait qu’elle ne se moquait pas de lui. Elle disait simplement la vérité mais de manière souvent édulcorée ou franche.

« Par la faute à qui ? Hein ? Hein ? C’est de la faute à qui si j’ai ce sac ? »

« C’est de ma fauteeeeeeee ! Dis, dis ! Pour te remercier, j’ai une grande idée ! Je vais te faire à manger ! Je sais cuisiner un peu, enfin, je sais manger surtout ! »

Oh … mon … dieu. Elle ne s’arrêtait jamais ? Il n’y avait pas un bouton pour la mettre en pause ? La stopper ? Il avait vraiment besoin de se reposer là … Il se sentait mal rien qu’en la regardant … Oh que oui … Il avait besoin … de souffler. Il poussa un profond soupir avant de penser qu’il ne devait pas s’en préoccuper. Elle allait bien le lâcher un moment hein ? Il l’espérait car il ne pourrait pas la supporter plus longtemps !

Finalement, les heures passèrent jusqu’à ce que le soleil commence à se coucher. Il signala qu’il allait stopper la marche pour aujourd’hui. Elle hocha la tête positivement, reprenant le sac avant de l’ouvrir. Elle sortit la tente, du moins de quoi la monter avant de regarder la notice. Elle parut particulièrement embarrassée et confuse avant de commencer à essayer de monter la tente. Lui ? Il s’était installé sur le sol, la regardant faire.
Pendant une bonne dizaine de minutes, il la voyait lutter contre la tente pour tenter de lui donner une forme convenable mais surtout tenter de faire durer cette forme. Autant dire que ce n’était pas gagné … Elle n’était pas douée avec ses doigts hein ? Particulièrement stupide aussi … mais ça, il ne pouvait pas le nier. Il poussa un profond soupir avant de se lever.

« Bon ! Laisse-moi faire ! Tu n’es visiblement pas douée du tout ! T’as déjà essayé d’utiliser tes dix doigts ? Est-ce que tu arrives à compter jusqu’à dix ? » ironisa l’adolescent.

« Mais mais mais ! C’est la première fois que je monte une tente moi ! Je ne l’ai jamais fait auparavant ! Dis, dis … Tu veux bien la monter pour moi ? »

« Je préfère encore essayer de le faire, oui … plutôt que d’assister au spectacle pathétique que tu m’offres. Pfff … Pousses-toi un peu. »

Mais lui-même n’était guère plus doué que l’adolescente. Lui aussi … C’était sa première fois qu’il montait une tente bien qu’il ne voulait surtout pas le reconnaître. Accroupie à côté de lui, Bel le regardait faire, lui disant plusieurs fois si une telle chose n’allait pas dans une autre. Mais qu’elle le laisse tranquille ! Au bout d’une dizaine de minutes, il s’avoua vaincu à son tour, se couchant sur le sol.

« Et si nous travaillions à deux hein ? Dis dis ! C’est peut-être mieux à deux ! »

« Oh tais-toi un peu … Tu me fatigues encore plus que la tente. » marmonna l’adolescent tout en acceptant pourtant son aide. Finalement, contrairement à ce qu’il pensait, ils réussirent à monter la tente avec l’aide de l’autre. Elle n’avait pas une fière allure mais elle tenait debout, c’était déjà une grande avancée. Bien entendu, il ne parlait pas du reste hein ? Il y avait tellement … d’autres choses … Bon ! Maintenant qu’elle avait sa tente, qu’elle le laisse tranquille pour le reste de la soirée !

« Aller ! Je vais faire à manger ! J’ai pris de quoi cuisiner ! Dis, dis, tu mangeras hein ? »

« Même pas en rêve, l’intoxication alimentaire, c’est très mauvais pour débuter un voyage. »

« Beuh … Ce n’est pas drôle ce que tu dis ! » répondit l’adolescente en lui tirant la langue, sortant tous les ustensiles et ingrédients nécessaires.
Peur … Très peur … Il avait TRES peur de ce qui allait se passer ! Il la voyait tenir un couteau de cuisine et il s’était reculé aussitôt. Il devait l’arrêter mais il n’en avait clairement pas l’intention. C’était trop dangereux de s’approcher d’elle ! Même si elle savait quoi faire … C’était la méthode utilisée et surtout les petits antécédents qu’il lui connaissait le gros problème. Ah … Ah … Ah … Pourtant, l’adolescente semblait des plus sérieuses dans ce qu’elle faisait, faisant très attention à ne pas commettre de bêtises.

« C’est prêt, Téo ! Tu vas me dire ce que tu en penses hein hein ? »

Oui, oui … Ou non. Il n’avait pas envie de risquer sa vie. Pourtant, vue de loin, le repas qu’elle avait préparé … semblait comestible. Il s’approcha avec lenteur, comme le ferait un pokémon sauvage sur ses gardes avant de récupérer l’assiette qu’elle lui tendait. Cela ressemblait à de la soupe avec quelques morceaux de viande qui flottaient à la surface. L’odeur qui en émanait avait quelque chose … d’exquis et savoureux. Bizarre, très bizarre. Ca devait être le repas en lui-même … le piège fatal qui allait l’emmener dans un autre monde. Ah … Méfiance, méfiance. Il prit un morceau en bouche, le mâchant légèrement alors qu’elle attendait sa réponse. Finalement, il baissa la tête par dépit avant de murmurer :

« C’est plutôt bon … Ça se mange facilement … »

« C’est vrai ? YOUPI ! Je suis trop contente ! J’ai toujours cuisiné pour ma famille ! J’avais peur que ça ne soit pas assez bon pour d’autres personnes ! » s’écria-t-elle de joie avant de se lever brusquement. La casserole dans laquelle le repas se trouvait fut projetée dans les airs. Le contenu de celle-ci termina sa route sur l’adolescent, celui-ci poussant un hurlement de douleur avant de se rouler au sol.

« C’EST CHAUD ! CA BRÜLE ! CA BRÛLE ! »

« HIIIIIIIIIII ! Attends ! ATTENDS TEO ! J’ai de quoi … Où elles sont … Où sont mes bouteilles d’eau ? » bafouilla l’adolescente en cherchant dans son sac sans trouver ce qu’elle voulait. Finalement, après une trentaine de secondes, elle prit une bouteille, l’ouvrant avant d’asperger Téo avec le liquide.


Celui-ci s’arrêta de se rouler au sol, ses vêtements trempés et salis comme son visage. Il se releva, sa face restant imperturbable bien qu’on sentait dans les tremblements de son corps qu’il était en colère, grandement en colère. Il pointa Bel du doigt avant de s’exclamer :

« TU ES UNE VERITABLE CATASTROPHE AMBULANTE ! NE T’APPROCHE PLUS DE MOI, C’EST BIEN COMPRIS ? »

« Mais mais mais … Je ne l’ai pas fait exprès, Téo ! Téo ? Téo ? Parle ! Dis dis ! Parle-moi s’il te plaît ! Parleeeeeeeee moiiiiiii ! »

Mais rien n’y faisait. Il s’était éloigné, mettant un minimum de cinq mètres par rapport à l’adolescente. Qu’est-ce qui lui avait pris de croire qu’elle pouvait être … « normale » ? Hein ? Hein ? Stupide stupide stupide ! Cette fille était une imbécile ! Mais pas seulement, elle n’était pas douée de ses mains ! Elle ne savait rien faire correctement !

Il ne la regarda même pas commencer à nettoyer la casserole et les couverts alors qu’elle paraissait dépitée et attristée. Elle semblait s’en vouloir de s’être ratée ? Et bien qu’elle apprenne à utiliser ses mains au lieu de faire n’importe quoi ! Lorsqu’elle eut terminé, elle s’approcha de lui ou du moins tenta jusqu’à ce qu’il s’écrit :

« Pas moins de cinq mètres ! Si tu as quelque chose à me dire, tu me le dis à distance ! »

« Je … Je … Tu devrais aller dormir dans la tente … Il est quand même … assez tard et il va faire froid. »  dit-elle, se triturant les doigts d’un air gêné alors qu’elle se frottait les jambes sous sa robe blanche. Il fit un geste de la main négatif avant de lui répondre :

« Même pas en rêve. Va te coucher dans la tente, moi je dors dehors et demain, je me tire d’ici ! Tu es un danger pour l’humanité ! »

« Ne dit pas ça ! Je … Je suis désolée ! Je … Je ne l’ai pas fait exprès ! » bafouilla l’adolescente alors qu’elle restait sur place, continuant son petit manège avec ses doigts.

« Et ta naissance, est-ce qu’elle était voulue ou non ? » répliqua-t-il, Bel s’immobilisant, la bouche un peu ouverte de surprise.
« Je … Je vais aller dormir alors dans la tente. Tu peux quand même venir quand tu veux. »

« On lui dira … Ouais, ouais. » fit Téo alors qu’elle pénétrait dans la tente, le regardant pendant quelques secondes pour qu’il change d’avis.

Pour toute réponse, il prit son sac de couchage, s’installant non-loin du feu avant de se coucher à l’intérieur. Il ferma les yeux, cherchant le sommeil tout en pensant intérieurement qu’il avait peut-être exagéré. Ça ne se faisait pas d’insulter une adolescente qui tentait de faire de son mieux. Le problème était … tout simplement qu’elle était une plaie. Elle ne faisait que commettre des bêtises !

Pfff … Une bonne heure passa avant qu’il ne se relève. Le vent avait éteint le feu et il se les pelait dehors ! Il n’avait clairement pas envie de rester sous le froid. Il se dirigea vers la tente, pénétrant à l’intérieur avant de remarquer que l’adolescente dormait dans un sac de couchage … mais aussi sur une petite couverture de laine bleue. La couverture était assez grande pour deux personnes. Elle n’avait quand même pas prévu qu’il reste avec elle hein ?

Il se plaça à l’autre extrémité de la couverture, déposant son sac de couchage dessus avant de s’y engouffrer. Il ferma les yeux, remarquant que Bel lui tournait le dos. Tant mieux, il ne voulait absolument pas la voir et la réveiller. Elle risquerait de lui prendre encore la tête. Il s’endormit rapidement tandis que du côté de l’adolescente, celle-ci avait les yeux émeraude ouverts. Elle eut un petit rire quasiment muet, se murmurant avant de s’endormir :

« C’est mieux de dormir quand on n’a pas froid et … qu’il soit aussi venu. »

Le lendemain matin, elle se réveilla à moitié lorsqu’elle sentit du mouvement sur la couverture. Ouvrant ses yeux à moitié, elle ne prit pourtant guère la parole, jetant discrètement un regard vers Téo. Celui-ci s’était levé, quittant la tente. Il était un peu matinal, non ? Enfin … Qu’importe … Elle était contente qu’il soit venu dormir ici. Elle retrouva le sommeil même si ce ne fut que pour un quart d’heure.

Lorsqu’elle se leva définitivement, elle eut la mauvaise surprise … de voir que Téo n’était plus là ! Avec vitesse, elle rangea ses affaires, le sac de couchage et la tente avant de partir à sa recherche. Ce n’était pas drôle ! Pas drôle du tout même ! Heureusement, il n’avait pas vérifié qu’il avait laissé des traces de pas sur le sol !

Elle le rattrapa avec aisance, remarquant encore une fois qu’il n’avait pas mis tellement de distance par rapport à l’endroit où ils se trouvaient auparavant. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, il parut surpris … et surtout dépité. Il prit une profonde respiration, ne lui adressant guère la parole avant de recommencer à marcher.

« Dis … Dis … Bonjour Téo ! Comment est-ce que tu vas ce matin ? »

« Ça pouvait aller avant que tu n’arrives. Maintenant que l’on a dormi, tu peux prendre de l’avance et me laisser marcher seul ? Et je ne t’ai pas dit quelque chose ? Cinq mètres de distance entre toi et moi ! Alors, exécution ! »

« Tu as bien dormi sinon ? La couverture, c’était au cas où il ferait encore un peu plus froid dehors. Et puis, c’est plus doux au toucher que la toile de la tente hein hein ? »

« J’ai l’impression de mal m’exprimer ou quoi ? Cinq mètres ! CINQ ! » dit-il avec énervement alors qu’elle n’obéissait pas.

« Mais sinon … Désolée pour la cuisine … J’ai fait une bêtise hier mais j’étais quand même bien contente que tu aies apprécié ma nourriture ! »

« Apprécié ? Je n’ai même pas pu y goûter puisque les trois quarts sont partis sur le sol ! Tu n’entends pas mon ventre qui gronde ! Laisse-moi tranquille ! »

Son ventre qui gronde ? Elle avait bien le sien qui commença à faire du bruit, la faisant rougir un petit peu. C’était gênant … mais elle aussi n’avait rien mangé hier. En fait, elle n’avait même pas eu une seule bouchée de son propre repas.

… … … Pfff. Elle n’avait en plus aucune décence. Laisser son ventre faire un tel bruit, c’était vraiment pathétique. Mais il avait parfaitement saisi le message : elle aussi subissait les erreurs qu’elle commettait. Il voulait se débarrasser d’elle … mais pas en pleine nature.

« On va ensemble jusqu’à Ogoesse. Ensuite, tu quittes le plancher. »

« Youpi ! On va rester ensemble ! » s’écria-t-elle avec joie alors qu’il se demandait si elle n’avait pas oublié la seconde partie de ce qu’il venait de dire.

Et maintenant ? Et maintenant … Il voulait juste accélérer le pas. Plus vite tout cela serait terminé, plus vite il retrouverait alors son mode de vie habituel.

Chapitre 2 : Perdue dans les hautes herbes

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Perdue dans les hautes herbes

« Pardonnez-moi, auriez-vous aperçu une adolescente aux cheveux blonds, yeux verts, porte une longue robe blanche. Elle a un caractère assez simplet et court surement un peu partout. Elle a mon âge normalement et est assez excitée comme personne. »

Il s’était adressé à une dixième personne, celle-ci hochant la tête négativement pour dire qu’elle ne l’avait pas vue. Il poussa un profond soupir, se disant que ça n’allait pas être aussi simple que prévu. Il recommença à marcher, serrant un peu les dents. Pourquoi est-ce qu’il devait perdre son temps avec elle ? Si elle n’était pas trop bête, elle pouvait toujours …

« Oui mais non … Elle est justement plus que stupide. » murmura-t-il à lui-même en passant une main sur son visage. Il n’était vraiment pas gâté.
Cela faisait maintenant une quinzaine de minutes qu’il marchait, n’ayant pas perdu de temps pour questionner les gens autour de lui. Bon … Il y avait trois femmes âgées d’une quarantaine d’années qui discutaient entre elles. Elles avaient les têtes de celles qui se mêlaient de tout et de n’importe quoi … Mais surtout de ce qui ne les concernait pas. Il s’approcha des trois femmes, celles-ci tournant leurs têtes vers lui avant qu’il ne demande :

« Pardonnez-moi de vous déranger. Auriez-vous vu une adolescente qui doit avoir mon âge. Elle a des cheveux blonds, un chapeau vert avec une rayure blanche en son milieu. La réflexion ne semble pas vraiment être son fort et elle est un peu nigaude. Elle a aussi des yeux verts, un sac de même couleur qu’elle porte en bandoulière. Je dois la retrouver. »

« Et bien … Un jeune garçon des plus polis. Cela fait plaisir à voir. Pour la jeune fille que tu recherches, elle est partie vers là. » dit l’une des femmes, désignant la sortie de la ville à en pointant vers l’Est de leur position. « Il est vrai qu’elle semblait assez … survoltée. Mais quand même courir dans cette tenue … Je me demande si c’est humainement possible. »

« Je ne crois pas. Merci beaucoup de vos réponses mesdames. Bonne journée à vous. » dit l’adolescent en hochant la tête vers le bas.

Bon … Maintenant, il avait une piste. Le problème était : voulait-il la suivre ou non ? Sa main se posa sur son sac autour de sa taille. La réponse était : il n’avait pas le choix. Il s’éloigna des trois femmes qui recommencèrent à parler entre elles avec visiblement un autre sujet de conversation qu’il préférait ignorer.
Il quitta la ville, regardant autour de lui. Maintenant qu’il était hors de la civilisation, où est-ce qu’il devait se rendre. Penser comme quelqu’un qui ne réfléchissait pas. S’il était une adolescente particulièrement inepte, où est-ce qu’il irait ? La réponse était pourtant bien simple : capturer son premier pokémon et entraîner le sien.

« Elle s’est sûrement dirigée vers les hautes herbes avoisinantes. » se dit-il calmement avant de quitter le chemin de terre qui conduisait vers une autre ville.

Maintenant … Où est-ce qu’elle était passée ? Il était arrivé dans les herbes, étant assez grand pour éviter de s’y perdre. Pourtant, pourquoi avait-il cette impression sinistre que … cela devait être le cas de l’adolescente ? Vraiment … Plus vite il la trouverait, plus vite il en serait débarrassé et pourrait alors commencer son voyage. S’il perdait trop de temps …

« AHHHHHHHH ! Pourquoi je n’ai pas pris de pokéball ? Pourquoi ? Pourquoi ? Peut-être que j’en ai fait tomber une pendant que j’ouvrais mon sac ? AHHHHHHH ! »

« Trouvée. » dit-il tout simplement après avoir entendu les cris sur sa droite.

Il se dirigea vers l’origine des cris, voyant Bel qui était à quatre pattes sur le sol. Elle n’avait aucune décence ou quoi ? Elle cherchait avec fébrilité dans les herbes une pokéball qu’elle n’avait jamais possédée. Vraiment … Hum ? Qu’est-ce que … Ah. Il apercevait son Moustillon qui cherchait avec elle. L’un semblait aussi idiot que l’autre. Et à côté d’eux ? Un pigeon qui était à moitié sonné après les attaques subies de plein fouet visiblement

« Un Poichigeon … d’après ce que j’ai appris. » murmura-t-il calmement.
Dès qu’il prit la parole, l’adolescente se redressa subitement, courant vers lui avant de s’écrouler à moitié sur son torse. Il y avait au moins quelque chose de rempli chez elle, pensa-t-il alors qu’elle redressait sa tête, les yeux presque larmoyants.

« Téo ! Téo ! S’il te plaît, dis-moi que tu as une pokéball ! Tu me la donnes, dis dis ? Je te promets de te la rendre plus tard ! S’il te plaît ! » demanda-t-elle presque en l’implorant.

« Si tu peux te calmer … Ca serait bien mieux. » répondit l’adolescent avant de la repousser faiblement bien qu’elle reprenait sur le même ton exalté :

« MAIS JE NE PEUX PASSSSSSSSSSSSSSSSS ! Il va s’enfuir ! Alors tu as une pokéball, hein hein ? S’il te plaît ! J’en ai vraiment besoin ! Plus que tout ! »

« C’est bon … C’est bon … J’ai des pokéballs … Mais elles sont aussi à toi. » dit-il en ouvrant sa sacoche, sortant cinq petites sphères rouges et blanches qu’elle récupéra plus que rapidement en le remerciant brièvement. Elle se retourna vers le Poichigeon, poussant un autre cri assez strident qui força Téo à boucher ses oreilles tandis que le pokémon pigeon n’était plus présent. Il s’était enfui pendant qu’elle recherchait une pokéball.

« Il n’est plus là ! NONNNNNNNNNNNN ! POICHIGEON ! Attends un peu ! POICHIGEON ! Moustillon ! On court derrière lui ! Moustillon ? Tu es où ? »

Elle tourna sur elle-même jusqu’à entendre une petite plainte à ses pieds. Son pokémon se trouvait à ses pieds, à moitié écrasé par l’adolescente tandis que Téo poussait un profond soupir. Vite … Il devait mettre de la distance avec elle. Il avait peur que ça soit contagieux. Il ne voulait pas risquer de subir une telle maladie.

« Mijumiju ! Pardon ! Viens donc dans mes bras ! Dis, dis, Téo, tu veux bien m’aider à capturer ce Poichigeon ? Il ne doit pas être très loin ! »

« Je passe pour ce tour. » répondit l’adolescent en abaissant un peu son béret. Il ouvrit à nouveau son sac banane autour de la taille avant d’en sortir un pokédex.

« AH ! Mais c’est un pokédex ! MAIS MAIS MAIS … J’ai oublié le mien chez le professeur Araragi ! Je dois y aller tout de suite ! » s’exclama-t-elle, s’apprêtant à courir avant qu’il ne l’arrête en la tenant par le bras. Elle ne pouvait pas se calmer … deux secondes ?

« Je peux savoir où tu comptes te rendre … Bel, n’est-ce pas ? » demanda-t-il calmement.

« Mais je dois retourner chez le professeur Araragi pour aller récupérer mon pokédex ! Dis, dis, tu veux m’accompagner ? Ça sera bien mieux que d’y aller seule ! »

« Et tu penses que je suis venu pour te parler ? Car tu as de beaux yeux ? »

« Hihihi ! Merci du compliment, c’est très gentil de ta part ! » rougissant un peu tout en rigolant comme à son habitude. Elle ne comprenait pas l’ironie ou quoi ? Il brandit le pokédex en sa direction, l’adolescente se demandant ce qu’il faisait.

« C’est ton pokédex … Le professeur Araragi m’a demandé de te le transmettre … comme les cinq pokéballs que tu as prises il y a peu de temps. Maintenant que c’est … »

« AHHHH ! Merci, merci, merci mille fois merci ! » dit Bel en s’inclinant plusieurs fois devant l’adolescent. Stop … Stop ! Qu’elle arrête ! Il allait avoir la tête qui allait exploser avec toutes ces bêtises ! Qu’elle se calme ! Qu’elle se calme bon sang !

Elle lui donnait sérieusement mal au crâne avec toute cette histoire. Ne pouvait-elle pas se calmer un peu ? Quelques secondes ? Juste quelques secondes. Ah … Ah … Bon … Il ne devait pas y penser. Juste mettre le maximum de distance avec elle et c’était parfait. Il fit un petit geste de la main pour la saluer avant de dire :

« Je m’en vais de mon côté. Bonne route … Deviens une bonne dresseuse. »

Il ne disait pas qu’il espérait la revoir car ce n’était pas le cas. Il n’arriverait pas à la supporter plus longtemps que ça. Alors qu’il marchait pour partir, elle se mit rapidement à sa hauteur, un grand sourire aux lèvres :

« Je peux t’accompagner un peu ? Plus on est fous, plus on rit ! Et puis, en même temps … Tu m’as aidé donc c’est normal que je vienne avec toi un peu ! »

« Ne te force pas. Je préfère voyager seul pour débuter avec mes premiers combats en arène. »

« Dis, dis … Tu penses capturer quels pokémons ? Tu as déjà une idée ? Dis-le-moi ! » continua-t-elle de prononcer, Téo se demandant si il n’avait pas été … très mal compris ou quoi par rapport à elle ? Il y avait sérieusement quelque chose qui clochait chez elle.

« Je peux te poser une question ? Toute simple bien entendu … » dit-il en s’arrêtant de marcher, se tournant vers elle. Elle était plutôt grande pour son âge. Aussi grande que lui d’ailleurs … C’était plutôt surprenant.

« Bien sûr ! Pose-la ! Ne t’en fait pas, je te répondrai bien entendu ! Je peux bien répondre à la personne qui m’a donné mon pokédex et qui m’a ramené des pokéballs ! »

« Qu’est-ce que tu n’as pas compris dans le « je préfère voyager seul. » ? » reprit l’adolescent aux cheveux noirs, attendant la réponse de Bel avec calme, son visage ne laissant trahir aucune expression comme imperturbable.

« Tu as dit que tu préférais ! Ce n’est pas pareil que de vouloir ou d’être obligé de voyager seul, hihihi ! » répondit-elle en s’exclamant avec joie.

« … … … Ah. Tu veux donc que je te le dise de telle manière que tu comprennes ce que je veux exprimer. Soit … Bel, j’aimerai que tu me laisses tranquille. »

« Hors de question ! » s’exclama-t-elle alors qu’il haussait un sourcil, chose qui semblait être plus que difficile pour l’adolescent. Il avait cru mal entendre. « Ne te met pas en colère mais c’est ma façon de te remercier pour ce que tu as fait pour moi ! C’est tout simplement comme ça que je compte te remercier ! »

« Tu peux me remercier en partant de là. Je veux voyager seul. J’ai bien utilisé le verbe « vouloir » au cas où tu n’aurais pas cerné mes propos. »

« Pourquoi est-ce que tu es si méchant ? Dis, dis, je crois que je vais encore t’accompagner plus longtemps parce que tu m’as l’air si triste ! Je n’aime pas voir des personnes tristes ! » dit-elle avec un petit sourire alors qu’il recommençait à marcher, ne lui répondant pas.


Autant l’ignorer, ça serait beaucoup plus simple. Elle allait finir par se lasser. S’il continuait de marcher sans même chercher à se reposer, elle allait bien être fatiguée au bout d’un moment et ainsi ne plus le suivre. Oh … Il allait faire ça. Il commença à accélérer le pas, l’adolescente faisant de même en reprenant la parole :

« Oh ! Tu veux que l’on se rende directement vers la prochaine ville ? Comme tu le veux ! Ainsi, on pourra dormir à l’auberge ! C’est une bonne idée non ? »

« … … … Tu crois que je vais dépenser de l’argent dans ça ? » demanda-t-il calmement, s’arrêtant pour lui faire face. Hors de question de la laisser continuer ainsi.

« Tu … Tu vas dormir où ? » dit-elle avec un peu d’inquiétude, l’impression de comprendre ce qui finalement allait se passer ou du moins se dire.

« Dehors … Tu crois que j’ai un sac à dos en plus de mon sac banane pour quelle raison ? »

« HEINNNNNNNNNN ? Tu ne vas quand même pas dormir dehors non ! » s’écria-t-elle avec force, se penchant à moitié en avant pour être sûre d’avoir très bien entendu. « C’est remplit de poussière et de microbes, tu vas te salir et tu vas avoir froid et tu vas entendre des bruits sinistres et tu vas te faire attaquer par des pokémons sauvages et il va pleuvoir ! »

« Mais tu vas arrêter avec tes paroles dignes d’un scénario catastrophe ? » répondit-il sur le même ton qu’elle, l’adolescente se calmant complètement.

« Mais mais mais mais ! Je ne veux pas dormir dehors moi ! Je n’ai pas de tente ! Je n’ai même pas de sac de couchage ! Je n’ai rien du tout moi ! » s’exclama Bel. Le visage de Téo resta imperturbable bien que le ton semblait amusé mais guère joyeux :

« Comme c’est dommage, n’est-ce pas ? Tu vas devoir alors revenir en ville toute seule. Si tu veux devenir une dresseuse pokémon, ne t’attends pas à rester en ville tout le temps. Bon sur ce point, je continue mon chemin. Au revoir … ou plutôt Adieu. »

« Hummmmmmmm ! Bon ! C’est d’accord ! Je vais aller m’acheter une tente, il fera moins froid et je serai en même temps protégée ! Tu pourras dormir à l’intérieur ! Dis, dis tu viens avec moi pour acheter la tente ? » demanda l’adolescente en reprenant son sourire habituel.

« Même pas en rêve. Maintenant, si tu ne comptes pas dormir à la belle étoile, adieu. »

« Alors je vais vite en acheter une ! Tu m’attends hein hein hein ? » dit Bel en rapprochant son visage à quelques centimètres du sien. Bon … Ce n’était pas dans ses habitudes, il détestait même faire cela … Mais voilà.

« Bien entendu … Dépêche-toi donc. Je t’attendrai ici. » annonça l’adolescent avec calme en croisant les bras. Bel le regarda pendant une dizaine de secondes avant de s’écrier :

« JE ME DEPÊCHE ALORS ! JE FAIS VITE ! »

Dès qu’il ne la vit plus, il poussa un profond soupir apaisé. Finalement, il avait réussi à s’en débarrasser. Maintenant qu’il était seul, il murmura pour lui-même :

« Quelle idiote. Bon … Maintenant, je peux finalement m’en aller. »

Ça lui apprendra à ne pas surveiller ses mains derrière lui. Elle n’avait pas remarqué le croisement de doigts. Geste puéril, un peu comme les réactions de l’adolescente depuis le début selon lui. Maintenant qu’elle était partie, il pouvait enfin souffler. Il n’avait besoin de rien, ni personne. S’il était parti à l’aventure, ce n’était pas pour être accompagné. S’il était parti conquérir les badges et la ligue d’Unys … Ce n’était pas pour devenir le maître. Une demi-heure passa, l’adolescent suivant maintenant le chemin de terre qui le conduirait alors à la ville d’Ogoesse, là où se trouverait le premier badge qu’il tenterait alors d’avoir. Non, il allait l’avoir ! Puis les autres aussi. C’était ainsi et nullement autrement. Hum … Il allait aussi devoir commencer à capturer quelques pokémons au cas où. Bon … Il allait devoir progresser et acquérir de l’expérience si il voulait espérer arriver jusqu’à la ligue d’Unys. Mais pour l’heure, il …

« TEO ! TEOOOOOOOOO ! ATTENDS-MOI ! »

Ce … Ce n’était pas possible hein ? Il avait très mal entendu, n’est-ce pas ? Il ne voulait pas se retourner mais il s’était immobilisé. C’était juste inconcevable … Il marchait depuis une demi-heure sans interruption. Le temps qu’elle retourne en ville, qu’elle trouve le magasin, qu’elle fasse les achats, puis ensuite qu’elle revienne au point de départ avant de remarquer qu’il n’était plus là, cela … était … sauf si elle … Elle s’était mise à courir mais … mais … Avec lenteur, il fit une rotation de 180 degrés sur lui-même, gardant la bouche grande ouverte. Cette fille … Cette fille … Cette fille était en train de courir vers lui avec un sac aussi gros que la moitié de son corps sur le dos. Le pire était qu’elle semblait n’avoir aucun problème à le rejoindre. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, ce fut pour s’écrouler au sol, plus parce qu’elle n’avait pas vu la pierre qui obstruait le chemin que par fatigue. Elle poussa un petit gémissement de douleur avant de dire d’une voix plaintive :

« Tu ne m’as pas attendu, Téo ! Tu n’as pas respecté ta promesse ! Dis, dis pourquoi tu as fait ça ? Ce n’était pas du tout gentil de ta part ! »

« … … … Tu es complètement stupide comme fille. »

Chapitre 1 : Ça fait mal

ShiroiRyu
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Premier évènement : Percussion

Chapitre 1 : Ça fait mal

« Hum … Tu t’appelles donc Téo et tu viens recevoir ton premier pokémon, c’est cela ? » demanda une femme qui devait avoir une trentaine d’années, proche surement de la quarantaine. Elle portait une blouse blanche et un tailleur composé d’une veste blanche et d’une jupe verte. Des cheveux bruns, des yeux verts, elle observait l’adolescent qui se tenait en face d’elle. Ayant un bloc-notes dans les mains, elle le parcourait de haut en bas avant de reprendre la parole calmement : « Ainsi, malgré le fait que tu aies seize ans, tu n’as jamais eu de pokémons. D’après ce que je lis, cela est dû … »

« Ce n’est pas très important, madame Araragi. Pendant ses dernières années, je me suis quand même renseigné un peu sur les pokémons et je pensais que …Qu’il serait temps que je me lance dans l’aventure. »

« Ce n’est pas très grave. Sache de toute façon que tu n’es pas le premier, ni le dernier des adolescents à recevoir son premier pokémon à cet âge. Notre région est même l’une des rares à avoir une moyenne d’âge aussi haute pour nos jeunes dresseurs. »

La femme aux cheveux bruns s’adressait à un jeune garçon portant un béret de couleur rouge sur ses cheveux noirs. Ses yeux bleus fixaient le professeur en face de lui alors qu’il avait une banane de couleur jaune au niveau de la ceinture. Il portait un T-shirt noir accompagné d’une veste brune qui semblait dans un état assez déplorable. Enfin, son pantalon était de même couleur que son T-shirt. Sur son dos trônait fièrement un sac.

« Je comprends ce que vous dites. Mais j’ai quelques questions, je ne suis jamais sorti de chez moi et je me demandais si … Je pouvais y arriver ? »

« Chacun peut y arriver tant qu’il fait des efforts. Néanmoins, tu resteras sous surveillance à cause de ton cas assez spécial. Je pense que tu comprends par-là que c’est assez dangereux de ta part d’accomplir une telle chose. »

« Je … Je comprends bien sûr. Mais ne vous en faites pas, j’ai tout ce qu’il faut dans ma banane. Il n’y a rien à craindre à ce sujet. Merci beaucoup de votre préoccupation. » dit l’adolescent aux cheveux noirs avec calme.

« Ah … Si seulement je pouvais avoir plus de personnes comme toi, aussi calmes et stoïques. Généralement, la majorité du temps, les nouveaux dresseurs sont assez … exaltés dira-t-on. Bon. Je vais aller chercher les trois pokémons parmi lesquels tu pourras choisir. En attendant, est-ce que tu veux bien patienter dehors ? Comme je veux te montrer les capacités de chacun, il vaut mieux le faire à l’extérieur. »

« Je comprends … Je serai là-bas à vous attendre, professeur Araragi. » dit l’adolescent avant de se diriger vers la sortie du bâtiment.
Dehors, il faisait un temps radieux, Téo regardant brièvement le soleil. Hum … C’était une bonne journée pour débuter son aventure. De toute façon, il devait bien la commencer. Il ne pouvait pas toujours compter sur sa mère. Il était maintenant capable d’assumer ses responsabilités et ses problèmes. Hum … Bon, le professeur en mettait du …

« A … A… ATTENTION ! AHHHHHHHH ! » s’écria une voix féminine avant de le percuter, le faisant tomber au sol.
Qu’est-ce qui venait de se passer ? Il était à moitié sonné, son visage ne montrant aucune émotion alors qu’il observait la personne qui s’était écroulé sur lui. Enfin … Ce qu’il en voyait puisqu’il remarquait simplement un imposant chapeau vert avec une rayure blanche en son milieu. Avec lenteur, il tira dessus, le soulevant pour apercevoir une masse de cheveux blonds. Les yeux de l’adolescente s’ouvrirent, laissant paraître deux yeux verts qui le fixèrent longuement. Elle se redressa aussitôt, bafouillant avec vitesse :

« Pardon pardon ! Je ne voyais pas où j’allais et je regardais le soleil qui est si beau ! Dis, dis, c’est un beau temps n’est-ce pas ? J’aimerai bien qu’il dure tout le temps ! J’aime beaucoup le soleil et surtout quand le vent ne tape pas trop fort ! Est-ce que tu vas bien ? AH ! Désolée, je dois me rendre tout de suite chez le professeur Araragi ! »

« Nous sommes chez le professeur Araragi. » annonça Téo calmement, essayant de relier le flot d’informations entre eux pour y trouver une quelconque liaison. Résultat ? Il n’y en avait aucune. C’était quoi le rapport entre le professeur Araragi et le soleil ? Et le vent ? Enfin bon, le problème n’était pas là. Cette fille ? Elle devait avoir son âge d’après ce qu’il pouvait constater au niveau physique. Elle avait une longue robe blanche qui lui arrivait jusqu’aux genoux, des collants oranges avec un haut de couleur qui était ouvert en son milieu. Enfin, elle avait aussi un sac à bandoulière de couleur verte qui allait de pair avec ses yeux et le chapeau qu’elle récupéra, toujours confuse.

« Nous sommes chez le professeur Araragi ? Mais c’est une très bonne nouvelle ! Professeur Araragi, professeur Arara … »

Il n’avait même pas eu le temps de prévenir l’adolescente se prit une porte en pleine face, celle-ci s’étant ouverte vers l’extérieur pour laisser paraître le professeur Araragi. Un petit gémissement plaintif et voilà que l’adolescente se massa le front et le nez, sanglotant un peu.

« Oh ! Pardon … Ne serais-tu pas Bel ? Je t’attendais depuis ton coup de fil. Tu arrives au bon moment puisque j’allais distribuer l’un de ces trois pokémons à Téo. » dit le professeur Araragi, tenant les trois pokéballs dans ses mains, aidant Bel à se relever de l’autre. Pendant ce laps de temps, Téo s’était mis lui-même debout, observant les trois sphères rouges et blanches dans la main du professeur Araragi. Parmi elles, son premier pokémon.

« Si ! Si ! C’est moi ! Je devais arriver plus tôt mais je ne pouvais pas ! Enfin, mon réveil n’a pas sonné et je ne me suis dépêchée et … et … »

« C’est bon. Je comprends parfaitement. Néanmoins, puisque tu es arrivée en deuxième, il est normal que Téo choisisse le premier. Téo … Je vais donc te présenter les trois pokémons. Je vais commencer par Vipélierre, un pokémon de type plante. » annonça le professeur avant de brandir une pokéball, la jetant devant elle. Aussitôt, une petite créature bipède et de couleur verte fit son apparition.

« Vous pouvez me montrer les autres ? » demanda Téo calmement.

« Bien sûr. Le second pokémon est Moustillon. Il est de type eau. » répondit la femme professeur, jetant une seconde pokéball au sol. Une loutre bipède comme Vipélierre fit son apparition, poussant des petits cris de joie.

« Dites, dites ! Et le troisième ? Et le troisième ? Je suis sûre que c’est Gruikui ! » répondit Bel avec frénésie alors que le professeur lui souriait. Pour toute réponse, la scientifique envoya la dernière pokéball en direction du sol, la sphère s’ouvrant pour laisser paraître un petit cochon dont la majorité du corps était orange, sauf le bas qui était de couleur noire ainsi que son front, une marque jaune s’y trouvant par-dessus.

« Voilà donc vos trois pokémons. Téo, à toi de choisir. » dit le professeur Araragi alors que l’adolescent fit un petit geste de la main en direction de Bel.

« Qu’elle choisisse la première. Même si elle est arrivée en retard, elle semblait attendre depuis bien plus longtemps que moi. »

« Merci ! Merci merci ! Merci beaucoup ! Merci beaucoup … euh … C’est quoi encore ton prénom ? Oh ! Je vais choisir Moustillon ! Mousti, Mousti ! » répondit à grande vitesse l’adolescente aux cheveux blonds, s’agenouillant en tendant les deux mains vers la loutre bipède. Celle-ci courut à toute allure vers elle, sautant dans ses bras avant de pousser des petits cris de joie conjugués à ceux de Bel.

« Pour ma part … Je crois que je vais choisir Vipélierre. Désolé, Gruikui. » annonça le garçon au béret rouge, tendant simplement sa main gauche vers le pokémon végétal. Celui-ci s’avança tranquillement vers lui, se plaçant devant l’adolescent tandis que le professeur prenait la parole, rappelant Gruikui dans sa pokéball :

« Tu n’as pas à t’en faire. Il trouvera très rapidement un dresseur qui lui conviendra. Maintenant que vous avez chacun votre pokémon, je vais devoir … »

« Téo ! Dis, dis ! On combat ! Maintenant ! » s’écria l’adolescente, coupant la parole au professeur Araragi qui sembla surprise d’une telle audace. Finalement, un sourire se dessina chez la femme qui reprit calmement :

« Pourquoi pas ? C’est un moyen comme un autre de débuter en tant que dresseur pokémon. Qu’est-ce que tu en penses, Téo ? Es-tu d’accord avec cette idée ? »

« Je ne crois pas qu’elle me laisse le choix. » répondit l’adolescent en poussant un soupir. Cette fille était montée sur ressorts, ce n’était pas possible autrement.

« Alors, si vous voulez bien m’accompagner, je vais vous emmener dans une petite salle où vous pourrez vous affronter tous les deux. »

« Tu vas voir, Téo ! C’est vraiment trop génial les combats de pokémons ! » dit l’adolescente avec entrain alors qu’il haussait simplement les épaules avec difficulté.
Si ça lui plaisait tant que ça … Plus vite il en terminait, plus vite il serait débarrassé d’elle, plus vite il pouvait alors commencer la collecte des badges. Il suivit le professeur et l’adolescente, n’ayant pas répondu à cette dernière pour éviter de lancer une conversation qui lui donnerait la migraine plus qu’autre chose.
Les deux adolescents se retrouvèrent face à face dans une petite arène qui semblait être spécialement emménagée par le professeur Araragi. Celle-ci se tenait au-dehors de l’arène, servant d’arbitre. Elle prit la parole :

« Ce combat se déroulera en un contre un. Le pokémon qui perd son combat perd donc le match. Ce match opposera Vipélierre de Téo à Moustillon de Bel. Vous pouvez commencer. »

« Moustillon ! Fonce tout de suite sur ton adversaire ! » s’écria Bel, exaltée par le combat.

Hum ? Elle y allait franchement. Il demanda à son Vipélierre de faire attention et d’esquiver la charge du Moustillon. Avec facilité, la créature verte fit un geste sur le côté, la charge de Moustillon continuant sur sa lancée. Téo dirigea sa main vers l’adversaire de son pokémon, prenant la parole plus que calmement :

« Fais de même, Vipélierre. Normalement, tu devrais être capable de créer des lianes ? Alors, fouette son Moustillon dès que possible. Qu’il comprenne que cela fasse mal. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Deux lianes sortirent du col du pokémon végétal alors que Moustillon se retournait pour lui faire face. Lorsque les lianes arrivèrent à sa hauteur, le pokémon aqueux semblait bien peiné jusqu’à ce que Bel crie une nouvelle fois :

« Ne te préoccupe pas de ses lianes ! Tire-lui dessus avec ton pistolet à eau ! »

Grossière erreur, plus que grossière même. Il demanda à son pokémon de ne pas s’intéresser à la projection aqueuse, lui ordonnant de donner une violente claque sur le Moustillon de son adversaire. La tête du pokémon loutre vira sur le côté, son pistolet d’eau allant percuter un mur. Téo reprit la parole :

« Termine-en maintenant qu’il est sonné. Fonce sur lui et débarrasse-toi de ton adversaire. »

Le pokémon s’exécuta, frappant de tout son corps contre le Moustillon, l’envoyant hors du terrain désignant l’arène. La loutre tenta de se relever en gémissant de douleur mais deux lianes entourèrent son corps, le faisant rencontrer le sol plusieurs fois jusqu’à ce qu’enfin, il ne bouge plus, évanoui par les trop nombreuses attaques.

« Moustillon est hors de combat. Le vainqueur de ce combat est Téo. » annonça le professeur Araragi, Téo poussant un léger soupir, son visage ne trahissant aucune émotion alors qu’il regardait Bel. Celle-ci avait rappelé son pokémon tandis qu’il lui disait :

« Il est normal que tu perdes. Tu avais déjà … »

« Ça ne fait rien, Moustillon ! Tu ne t’es pas encore assez entraîné pour réussir à battre un pokémon qui est d’un type avantagé par rapport au tien mais ce n’est pas grave ! »

« Tu as voulu me combattre en sachant que tu allais perdre ? Tu es stupide ou quoi ? » demanda t-il, surpris d’une telle chose.

« Oui ! Mais je pensais vraiment que je pouvais te battre tout de suite ! Je me suis trompée mais ça ne fait rien ! Je vais commencer à m’entraîner tout de suite ! Au revoir, professeur Araragi ! Au revoir, Téo ! Dis, dis, on combattra une nouvelle fois dès que j’aurai d’autres pokémons hein ! » dit l’adolescente avant de les saluer puis de partir. Il n’avait pas rêvé, n’est-ce pas ? Il tourna son visage vers le professeur, celle-ci semblant désemparée. Il dit :

« J’ai cru rêver ou elle a confirmé qu’elle était idiote ? »

« Je crois bien que oui. Elle ne m’a même pas laissé le temps de lui donner son pokédex. Hum … Est-ce que tu veux bien m’accompagner, Téo ? »

Hein ? Oui, bien sûr. Il suivit le professeur Araragi jusqu’à son bureau. Là-bas, l’un des assistants du professeur prit la pokéball de Téo pour soigner Vipélierre tandis que la femme en blouse blanche lui tendait deux pokédex. Elle lui annonça :

« Je pense que tu n’as pas besoin d’explications à ce sujet. Tu me semblais déjà bien au courant pour que je t’en parle à nouveau. Néanmoins, je te donne aussi le pokédex de Bel. Si tu la revois sur ton chemin, est-ce que tu pourras le lui donner ? »

« Oui bien sûr. Comme vous le voulez. » répondit-il bien que cela le dérangeait. Il n’avait pas vraiment … envie de revoir cette hystérique.

« Oh. Bien entendu. J’allais oublier … Puisque tu débutes, je dois aussi te donner cinq pokéballs neuves pour que tu puisses capturer tes premiers pokémons. Bien sûr, il y en a cinq autres pour Bel. Ah … Quelle tête en l’air, cette fille. » soupira le professeur, passant une main sur sa joue droite tout en hochant la tête.

« J’ai … vu cela … Merci encore pour tout. » répondit poliment l’adolescent aux cheveux noirs en s’inclinant devant elle.

« Ce n’est pas tout. Je tiens à te rappeler ce que tu dois faire quotidiennement. Si tu te lances dans l’aventure, tu dois prendre tes précautions. Je suis en partie responsable de tes débuts. S’il t’arrivait ne serait-ce qu’un malheur, je pourrai avoir quelques problèmes. »

« Ne vous inquiétez pas à ce sujet. Vous n’aurez aucun message qui préviendra que tout ira mal de mon côté. » annonça Téo tandis qu’il rangeait dans une poche ses cinq pokéballs et son pokédex, dans l’autre le pokédex de Bel ainsi que ses pokéballs.

« Hum … Normalement, elle ne devrait pas avoir quitté la ville. Enfin, je l’espère. Tu peux essayer de la retrouver avant qu’elle ne commette une bêtise ? »

« Je vais voir … Je vais m’en aller. » termina de dire l’adolescent, semblant peu convaincu par les paroles du professeur par rapport à Bel.

« S’il te plaît, Téo. Je te fais confiance à ce sujet. Maintenant, si tu as d’autres questions pendant ton périple, tu peux me contacter grâce à ton pokédex. »

Oui, il le savait bien. Il remercia le professeur, quittant le bâtiment avant de fermer les yeux, baissant la tête d’un air déconfit. Il n’avait vraiment pas envie de se mettre à la recherche de cette adolescente. Le problème fut qu’un Pokédex était un objet très important, presque vital pour un nouveau dresseur. Il allait devoir la retrouver … D’après les paroles du professeur, elle devait se trouver dans la ville … ou les alentours.

Chapitre 88 : Jumeaux

ShiroiRyu
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Chapitre 88 : Jumeaux

« Clari … Clari … Clari … je t’ai vengée … comme promis. J’ai vengé la mort de ma grande sœur adorée. J’ai vengé celle qui a toujours été à mes côtés. »

Il avait toujours ses cornes sur le sommet du crâne ainsi que ses yeux complètement rouges. Mais le corps de Clari était maintenant à l’abri de tous et de toutes. Parcouru par des tremblements presque incontrôlables, le jeune homme aux cheveux bruns hoqueta avant de bredouiller d’une voix lente :

« Je ne peux pas te laisser mourir comme ça, Clari. JE NE PEUX PAS ! »


Il criait avec rage, tentant de se contrôler mais il n’y arrivait pas. Cette voix dans sa tête continuait inlassablement son rôle, se vantant de cet acte en lui disant qu’il avait bien fait. Il avait réussi à venger la mort de celle qu’il adorait comme sa famille.

« Olin est mort. De tels amis ne méritent pas ma considération mais toi … Clari … TOI ! TOI TOI TOI ! Toi tu mérites tout ! Hors de question … ah … ah … que tu meures. Hors … »

Il ouvrit la bouche, la rapprochant du visage de Clari. Pourtant, leurs lèvres ne se frôlèrent guère, une fumée blanche quittant les lèvres de Clari pour finir par être inhalée par la bouche de Tery. Celui-ci haleta pendant quelques instants avant de murmurer :

« Tu seras toujours avec moi dorénavant, Clari .Tu seras toujours avec moi, Clari. HAHAHAHAHAHA ! Ah oui … toujours. »

Il rigolait tout en pleurant et sanglotant, des larmes coulant le long de ses joues. Manelena et Elen, il devait aller auprès d’elles. Il devait les protéger. VITE ! Il commença à accélérer sa course, se déplaçant à toute allure pour prendre un maximum de vitesse.

« Où elles sont … où elles sont … les rebelles sont presque tous morts ici. Qui c’est qui a réussi à les tuer ? Mais pas seulement eux … les soldats aussi. »

Il n’avait aucun souvenir du massacre qu’il avait commis. Il était responsable de tout ce carnage mais pourtant, quelque part, dans le coin de son esprit. Ah … Ah … Ah … Elen et Manelena, il fallait vite les retrouver !

« Je dois me dépêcher, hahaha. Il faut aller les protéger ! »

AH ! C’était quoi ce petit message codé ? Hey, il s’en rappelait. Manelena lui en avait parlé dans l’armée. Ces symboles, ces carrés, ces losanges et autres, il fallait utiliser une certaine partie de leur nom pour transmettre un message.

« Je sais par où elles sont passées. Comment est-ce que Manelena put cacher ça ? »

Il en avait strictement aucune idée et c’était peut-être pour ça que c’était surprenant. Ah … Il semblait aller mieux. Il avait encore ses cornes sur le sommet du crâne mais ses yeux redevenaient normaux. Est-ce qu’il avait tiré un trait sur la mort de Clari ? Nullement. Mais pour l’heure, autre chose, de bien plus important, nécessitait toute sa concentration. S’il pouvait pleurer les morts, il devait protéger les vivants.

« Comment se fait-il qu’un passage souterrain existe pour mener jusqu’au château ? »

« C’est l’inverse plutôt. Un passage pour s’en échapper. Certains prisonniers à l’époque de mon grand-père avaient réussi à creuser dans la roche et à s’enfuir. Nous n’avions jamais trouvé comment ils avaient réussi à s’enfuir. »

« Alors, comment cela se fait-il que tu sois au courant ? Et surtout que tu n’aies prévenu personne à ce sujet ? Ce n’est pas ton genre, non ? »

« Durant mon enfance, je préférais être seule … et les cachots abandonnés ne me faisaient pas peur. J’ai trouvé cet endroit par hasard, rien de plus, rien de moins. Arrêtes donc de te poser des questions et avances plutôt. » répondit la femme aux cheveux argentés avec agacement.
Les deux demoiselles marchaient tranquillement dans ce qui semblait être une grotte souterraine. Une petite flamme trônait au-dessus de la main de Manelena, celle-ci servant pour éclairer l’endroit. Pas très grand ni très spacieux, il permettait néanmoins à quelques personnes de s’y déplacer bien que tout fût très rudimentaire.

« J’espère qu’il ne va pas mettre trop de temps à venir. »

« Tery ? Tout dépend de son état de compréhension de mon message. S’il a retrouvé ses esprits et qu’il réfléchit un peu, cela ne devrait alors poser aucun problème. Par contre, si ce n’est pas le cas et qu’il reste l’imbécile notoire qu’il a toujours été … nous ne sommes pas tirées d’affaire pour tout avouer. Loin de là. » soupira Manelena une nouvelle fois.

« Je veux qu’il soit avec nous. Et toi, qu’est-ce que tu vas faire exactement ? »

« Simplement déjà retrouver mon père, ensuite, je verrais … Enfin, pas mon père, le roi. »

« Tu peux dire ton père, ça ne me dérange pas. Tu es quand même de son sang. Tu as de la chance d’avoir un membre de ta famille. »

Humpf. C’était le moment émotions ? Dommage pour elle, cela ne l’apitoyait pas le moins du monde. Elle en avait même strictement rien à faire. Pourquoi est-ce que cela aurait une quelconque importance à ses yeux ? Elle n’était pas sentimentale. Elle répondit d’une voix un peu sèche en direction d’Elen :

« Le sang n’a rien à voir après de tels actes et paroles. Tout ce qu’il a fait pendant des années fait qu’il ne mérite pas ce que je n’ai jamais reçu. »

« Je ne vais pas m’attarder sur cela. J’imagine que ça doit être assez personnel, non ? »

« Ne cherche pas à t’immiscer dans des affaires qui ne te concernent pas, oui. » rétorqua la femme aux cheveux argentés, grognant de plus en plus.

« Ah … Tery me manque tant en fin de compte. Ca ne sert à rien, toi et moi, c’est tout simplement impossible de se comprendre. »

« Autant de temps pour enfin savoir ça ? Bravo, Elen. Nous sommes trop différentes. »

« Tu pourrais juste faire un effort aussi de ton côté hein ? »

Pour toute réponse, elle n’en eut aucune de la part de Manelena. Bon ben, fin de la discussion Même si intérieurement, elle savait que Manelena n’était pas en colère contre elle, loin de là. C’était tout simplement qu’elle n’avait pas la tête à communiquer avec les autres en ce moment. C’était compréhensif.
Elle jeta un bref regard en arrière. C’était elle ou elle entendait des bruits de pas … très rapides ? Et cela malgré la distance ? Manelena s’arrêta à son tour, tenant fermement son épée tout en produisant quelques arcs électriques grâce à ses lignes d’Alzar.

« Tery n’aurait quand même pas la stupidité de venir comme un idiot en courant aussi vite, n’est-ce pas ? Humpf … si. Tery est justement le genre d’homme à courir de la sorte. »

Mais par mesure de précaution, elle restait sur ses gardes. Le bruit des pas accélérait de plus en plus, jusqu’à ce que qu’une ombre ne saute en avant, finissant par atterrir devant Manelena et Elen. La seconde avait brandit son arc, bandant une flèche avant qu’une voix ne murmure avec soulagement :

« Finalement, j’ai réussi à mettre la main sur vous. Tant mieux. J’avais peur que ça ne soit pas le cas en fin de compte. Bon … continuons à avancer. »

Tery était devant elles, se redressant pour se remettre correctement sur pied. Elles ne rêvaient pas ou alors … il venait tout simplement de courir à quatre pattes jusqu’à elles ? Comme un animal ? Vraiment ? Mais ça n’avait guère d’importance.

« Comment est-ce que ça se passe, Tery ? Tu peux supporter la pression ? »

« Je vais bien … je vais mal … très mal mais je peux tenir le coup. Je peux juste faire que tout se passe le plus rapidement possible. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. J’ai vu un vrai massacre parmi les rebelles et les soldats. Je me rappelle juste que j’ai tué … Olin pour ce qu’il a fait … et que ce n’était vraiment pas joli. J’ai aussi ce sentiment permanent de haïr tout le monde, que je dois détruire et ravager Shunter mais … c’est juste une pensée. »

« Tant que ça ne reste qu’une pensée et pas une action concrète car je n’hésiterai pas un seul instant à te tuer, Tery, si cela nous met tous en danger. »

Manelena ne pouvait décemment pas le regarder en face. Elle parlait, elle parlait mais elle n’arriverait pas à agir. Elle n’en avait pas le courage contre lui. Clari … était morte. On pouvait se le répéter plusieurs fois, la vérité resterait la même. Elen se plaça à côté de Tery, observant ses cornes avec inquiétude, demandant faiblement :

« Tu ne veux pas plutôt cacher tout ça, Tery ? »

« Je n’y arriverais pas … pas pour le moment. Il va me falloir plusieurs heures et il se peut que même après, ils reviennent spontanément. Je ne veux pas vous effrayer mais … ce n’est pas ce que je veux … mais je ne rien prédire, pardon. »

« Arrêtez de vous parler, tous les deux. On prend un retard absurde. » coupa Manelena.

Comme souvent, elle montrait de l’agacement mais aussi de l’appréhension bien que Tery comme Elen ne pouvaient pas le remarquer. Au bout de presque une heure de marche, le trio avait finit par se retrouver devant un mur de briques.

« Laissez-moi faire … pour éviter que tout ne s’écroule sur vos têtes. De plus, un tel passage secret peut être utile dans le futur. »

Aucun souci, c’était elle qui prenait en main le reste des opérations de toute façon. Elle avait continué à tapoter les briques, les retirant une par une alors qu’ils apercevaient à peine … ARG ! C’était quoi cette odeur horrible qui venait jusqu’à leurs nezs.

« Les cadavres entassés, la crasse, les rats … les prisons n’ont jamais été très plaisantes à la base, ce n’était pas leur but. D’ailleurs, Tery, tu dois t’en rappeler non ? »

« Disons que je préfère justement ne pas m’en rappeler si tu veux bien. » rétorque le jeune homme cornu en soupirant. Il avait essayé de sourire mais le cœur ne s’y prêtait pas. Comment cela aurait-il put être possible ?

« Vous pouvez passer maintenant. Tery ? Tu as vu comment j’ai retiré les briques ? Utilises tes pouvoirs pour les remettre, ça sera beaucoup plus rapide. Perdre cinq-dix minutes à nouveau, ce n’est pas vraiment une chose que l’on peut se permettre. »

Elle avait totalement raison. Il confirmait cela d’un hochement de tête positif avant que ses lignes d’Alzar ne paraissent sur ses mains. Peu à peu, des petites mains de terre sortirent du sol, soulevant les briques pour refermer le passage derrière eux.

« Et bien entendu, ne vous avisez pas d’en parler à quiconque sinon, je vous le ferais regretter pour le reste de votre existence, bien compris ? »

« Message très bien passé, tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. »

Il avait dit cela avec une certaine nonchalance, regardant droit devant lui tout en mettant une main devant sa bouche. Ils étaient dans les prisons du château. Normalement, ils devraient entendre des combats et des luttes, non ? Pourtant, un silence planait dans le château.

« Les rebelles ne seraient pas encore arrivés ici ? »

« Tu penses sincèrement que le château tomberait aussi aisément ? Ces idiots de rebelles sont beaucoup trop orgueilleux. Par contre, je n’ai pas l’impression de voir des gardes dans les environs et c’est cela qui reste le plus inquiétant. »

Elle avait murmuré cela en se massant le crâne. Quelque chose continuait de clocher mais quoi ? Et pourquoi n’arrivait-elle pas à se retirer Tery de la tête ? Elle l’avait déjà vu en train de pleurer. Elle l’avait déjà vu aussi affaibli et risible, ce n’était pas la première fois. Et pourtant, pourtant … quelque chose était différent. C’était la perte d’un être cher.
Clari était tout simplement Clari. Une femme soldate qui avait été proche d’elle, comme ces autres personnes. Du moins, elle faisait partie de ce petit groupuscule … mais Clari, tout cela avait changé au fur et à mesure. Est-ce qu’elle aussi … avait été affectée par sa mort ?

Stupidités ! Elle n’était pas aussi faible et risible que ça, au point de s’émouvoir de la mort d’une femme qui avait été une épine dans le pied depuis des années. Cette personne qui avait toujours le sourire aux lèvres, le regard bienveillant, comme si elle était joyeuse en permanence. Cette personne était morte. Les simples d’esprit ne valaient pas la peine que l’on s’intéresse à elles, elles ne méritaient pas sa considération.

« Manelena ! C’est … C’est étrange … Regardez donc tous les deux … Tery. »

« Qu’est-ce qu’il y a, Elen ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tu … » dit le jeune homme aux cheveux bruns avant de remarquer le problème.

« Les soldats royaux ?! Ils sont morts ? Qui c’est … »

Il avait commencé à courir vers eux pour pouvoir mieux observer la situation. Les soldats étaient morts, pourtant, leurs corps étaient encore chauds. Cela devait faire depuis peu. Il se retourna vers Manelena, lui disant :

« Tu es sûre et certaine que personne n’a put venir ici par ton passage secret ? »

« Pas le moins du monde, Tery mais … MON PERE ! LE ROI ! VITE ! »

Elle avait eut un petit moment de lucidité. Si les soldats étaient morts, cela voulait dire que son père était en grave danger. Non pas qu’elle se préoccupait de lui mais qui serait assez fou … non, assez fort pour réussir à faire ça ! La vie de son père était en danger !

Elle connaissait le chemin pour se rendre jusqu’à la salle du trône. C’était sûrement l’endroit où il devait être. Il n’avait pas besoin d’aller ailleurs normalement. Ah … Ah … Non, c’était peut-être trop dangereux donc il était dans sa chambre ?

« Pourquoi est-ce que tu t’arrêtes, Manelena ? On s’est trompé de chemin ? »

« Non … non … pas du tout. Nous allons nous séparer, Elen tu pars vers la droite, en direction des chambres royales. Tery, tu vas du côté gauche. Je vais avec toi mais je te dirais quand tu pourras aussi partir de ton côté. »

Elle ne comprenait pas tout, sauf que la jeune femme aux cheveux argentés donnait encore et toujours des ordres pour ne pas changer. Mais cette fois-ci, elle ne devait pas répliquer ou la contredire. Elle ne fit qu’hocher la tête positivement.

Ils se séparèrent comme convenu, une minute plus tard alors que Tery lui disait de faire attention, Elen souriant en répliquant qu’il n’avait pas à s’en faire. Néanmoins, lorsqu’il courait à côté de Manelena, contrairement à ce qu’il pensait, ils ne se séparèrent pas.

« Qu’est-ce que ça veut dire, Manelena ? Je ne dois pas partir ? »

« Tu le dois … tu le dois … Tery. Mais pas maintenant, il se peut que j’ai besoin de toi très bientôt. Nous sommes proches de la salle du trône. »

« Comme tu le veux, tu crois qu’une troisième force est à l’oeuvre, c’est ça ? »

Elle le regarde brièvement, surprise qu’il ait eut cette idée. Elle n’avait pas voulu l’évoquer mais il y avait de fortes chances que oui … un troisième groupe soit à l’oeuvre pour profiter de toute la confusion qui règne dans cet endroit.

« Nous y sommes, Tery et … c’est bien ce que je pensais. »

Elle s’était immobilisée. Il y avait bien une dizaine de corps au sol. Tous des soldats de Shunter, des haut-gradés militaires, qu’elle avait connus dans le passé. Elle tenait fermement sa lame à la main, signe qu’elle enrageait intérieurement.

« Tery, prépares toi aussi à combattre au cas où, on n’aura sûrement pas le choix. »

Sûrement pas le choix ? Elle n’était pas au courant n’est-ce pas ? Lui-même portant les lignes d’Alzar mais surtout ses cornes sur son crâne, tout cela le prévenait de ce qui se trouvait derrière ces portes. Il y avait une puissance horrible et terrifiante de l’autre côté.

« Oui, oui … Manelena mais prépares-toi à fuir si c’est nécessaire, d’accord ? »

« Fuir ? Moi ? Pour qui est-ce que tu me prends ? Je tiens toujours tête aux personnes en face de moi. La fuite n’est jamais une solution envisageable. »

Oui mais chez lui, c’était le cas. Surtout lorsque cela concernait la survie des personnes autour de lui. La survie … chose qu’il avait échoué. Ah … Ah … Ne pas y penser pour le moment. Ce n’était pas le bon moment pour y penser, pas du tout. PAS DU TOUT !

Ils pénétrèrent dans la salle du trône. Là encore, quelques cadavres étaient présents … mais ce n’était pas uniquement ceux des soldats. Il y avait aussi quelques figures de la haute noblesse d’après les parures qu’elles arboraient.
Ce n’était pas cela le choc principal. Deux êtres tournaient le dos à Manelena et Elen. Deux êtres aux cheveux grisonnants. Mais ils ne les connaissaient pas. Le plus important restait la personne assise sur son trône. Il ne la connaissait qu’à peine et pourtant, les rares fois où il avait put la voir, elle lui avait laissé une impression encore ancrée dans son être. Cette personne, le roi de Shunter … avait une dague plantée dans le coeur.

« PERE ! » s’écria la femme aux cheveux argentés, prête à foncer vers le monarque. Tery l’arrêta d’une main posée sur son épaule, l’un des deux êtres devant eux prenant la parole :

« Oh … et bien … et bien … et bien … Ils sont finalement arrivés. Nous ne faisions qu’attendre leurs apparitions, nous ne sommes donc pas déçus, n’est-ce pas ? »

« Pas le moins du monde. Mais c’est étonnant, je pensais que la petite Elen serait avec eux. Pourtant, j’ai ressenti sa présence dans le château. »

« Qui êtes-vous ? » demanda Tery, lignes noires paraissant sur son visage, les yeux redevenant peu à peu rouge vif.

« Grand prêtre. » murmura Manelena, pointant sa lame en direction de l’un des deux vieillards, celui-ci émettant un grand rire avant de se faire foudroyer sur place.

« C’est bien moi, Manelena. » répondit l’homme foudroyé, des cornes paraissant sur son crâne avant qu’il ne se retourne, yeux rouges mais non pas en intégralité comme Tery.

« Qu’avez-vous fait de mon père ?! »

« Est-ce que la colère vous aveugle, princesse de Shunter ? Votre père est mort. Son cadavre est sur le trône. Il savait pertinemment que sa mort était proche. Il savait pertinemment ce qui l’attendait mais il n’a pas cherché à lutter contre cela. Il faut dire qu’il nous a suffit de quelques phrases pour qu’il se laisse tuer : « Votre fille veut prendre le pouvoir à votre place. Trépassez pour qu’un nouveau royaume voit le jour. » Après cela, il nous a suffit de simplement planter la lame dans son corps pour le tuer. »

« JE VAIS VOUS TUER ! » hurla Manelena, son armure noire sur la globalité de son corps alors que Tery emarquait quelques symboles rouges sur les morceaux de métal.

C’était la première fois qu’il voyait cela mais surtout, Manelena avait perdu toute contenance, disparaissant de son champ de vision. Aussi vive qu’un éclair malgré sa lourde armure, elle était déjà au niveau des deux vieilles personnes. Ces dernières se ressemblaient étrangement. Des jumeaux ?

« Il est bon pour certaines personnes de comprendre leurs places dans ce monde. Vous n’êtes rien par rapport aux Démons. »

Deux mains se posèrent sur le visage casqué de Manelena avant de la projeter au sol, l’épée de la jeune femme quittant sa main. Malgré leur âge qui paraissait avancé, les vieillards étaient plus que vaillants et forts. Mais surtout, le second vieillard avait lui aussi maintenant des cornes sur le sommet de son crâne.

« Tery ! Manelena ! J’ai ressenti une énergie démoniaque dans la salle du trône et … »

« Voilà donc la dernière invitée qui se présente à nous. Cela faisait longtemps que je ne t’avais plus vue … Elen. Tu as bien grandie depuis tout ce temps. »

Une ombre aux cheveux blonds avait pénétré dans la salle du trône, alertée par ce sentiment de malaise qui l’envahissait. Avec appréhension, elle regarda autour d’elle avant de cligner des yeux. Pendant plusieurs secondes, elle s’immobilisa avant de bredouiller :

« O… Oracle ? V… Vous êtes vivant ? Mais comment ? »

Epilogue : Une dernière chose

ShiroiRyu
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Epilogue : Une dernière chose

« Merci beaucoup, HiAndromon. » murmura l’adolescent aux cheveux blonds.

« De rien, vous avez encore une heure environ d’après nos données. » répondit le Digimon avant de s’éloigner. Lui ? Il marchait en direction d’un arbre. L’Angewomon était adossée à celui-ci, croissant les bras. Il arriva à sa hauteur sans rien dire.

« Alors … Combien de temps il te reste environ ? » demanda-t-elle faiblement. Un peu gêné, l’adolescent se passa une main derrière la tête avant de dire :

« Environ une heure. Mieux vaut compter cinquante minutes. Tu veux que l’on parle tous les deux ? Enfin … C’est seulement si tu en as envie bien entendu. Je ne peux pas te forcer. »

Même s’il ne voyait pas son regard à cause de son masque, il savait qu’elle l’observait. Elle réfléchissait à la demande de l’adolescent, le garçon aux cheveux blonds détournant son visage. Où est-ce qu’il pouvait aller ? Car là … C’était un peu perturbant.

« De quoi est-ce que tu veux parler, Solitan ? Tu vas bientôt me quitter et je ne pourrais rien faire pour t’en empêcher. Alors … Tu vas m’abandonner et tes pokémons seront toujours auprès de toi. Je ne vois pas ce que je peux faire d’autre … »

« Je te dirai bien de m’accompagner mais je ne suis pas sûr que ta tenue soit très appropriée … et les ailes non plus. Enfin, tu risquerais d’attirer beaucoup trop l’attention. Et surtout, surtout, je ne compte pas t’abandonner ! Pourquoi est-ce que tu dis une aussi grosse bêtise ? Je vais voir avec le Digigotchi pour le modifier, on doit bien être capable de se parler encore non ? Ça te gênerait tant que ça ? »

« Ce n’est pas une question de gêne ou de Digigotchi ! Je m’en fiche de ça ! Moi, tout ce que je veux, c’est que tu sois à mes côtés ! Tes pokémons ont bien de la chance de toujours t’avoir auprès d’eux ! Moi, je ne peux pas en dire autant hein ! Et pourtant, je pense te mériter autant qu’eux ! Pourquoi est-ce que tu ne restes pas plutôt ici ? » cria-t-elle avec véhémence.

« Car ce n’est pas ma place … et tu le sais parfaitement. Sélania ? Est-ce que je peux m’asseoir ? » demanda-t-il en désignant l’arbre sur lequel elle était adossée. Sans un mot, elle vint s’asseoir, invitant l’adolescent à faire de même de son côté.

Il allait le lui dire … Il allait lui dire ce qu’il comptait faire en fait … Ce qu’il comptait devenir. Il allait lui dire qu’il ne comptait pas abandonner le Digimonde, pas après ce qu’il venait d’apprendre. Il avait sûrement laissé une mauvaise empreinte de son passage, une très mauvaise empreinte même … Mais en même temps … En même temps … Il n’avait pas fait de son mieux. Il allait lui dire … ce qu’il comptait devenir.


Là, dès qu’il aurait terminé ses habitudes, il allait se lancer dans l’électronique. Il s’était même renseigné sur bon nombre de livres pour comprendre le mécanisme des Digigotchis. N’était-ce pas comme ça qu’il avait réussi à la sauver ? Lorsqu’il lui dit cela, elle eut un petit sourire intimidé avant de baisser la tête. C’est vrai qu’il lui avait sauvé la vie … Et elle le lui rappelait autant de fois qu’elle le pouvait.

« Tu vois ? Je vais tout faire pour garder le contact avec toi, Sélania et … »

Le demi-masque de métal fut posé au sol en même temps qu’il se plongeait dans son mutisme. Deux yeux saphir qui l’observèrent longuement alors que les mains de Sélania se posaient sur ses joues, ses lèvres sur les siennes. Il écarquilla les yeux, abasourdi par le baiser de l’Angewomon avant de s’agiter dans tous les sens. Lorsqu’elle arrêta le baiser, il était sous le choc, voir presque inconscient.

« Cela doit changer des petits coup de langue de ma forme de Gatomon, n’est-ce pas ? Tu es sûr de ne pas vouloir rester ici plus longtemps, Solitan ? S’il … te … plaît ? »

Elle s’était mise à quatre pattes sur l’adolescent, offrant la vision de sa poitrine généreuse et si peu recouverte à celui-ci. Non, non et non ! A cause d’une trop forte excitation, il plaça une main sur son nez, sentant l’hémorragie qui arrivait. Il s’écria :

« Sélania ! Une Angewomon ne se comporte pas comme ça ! C’est vraiment très … bas comme attitude de ta part ! Tu ne devrais pas faire … »

« Une Angewomon est une Digimon femelle comme les autres. Pourquoi crois-tu qu’il existe des Angemons et des Angewomons ? Tu nous prends pour des exemples de pureté ? Ça me rappelle aussi l’histoire avec la Justice … Solitan. »

« Oui, enfin bon … Sélania, je ne changerai pas d’avis. Je préfère rentrer chez moi, ils doivent tous être morts d’inquiétude depuis le temps. » annonça l’adolescent aux cheveux blonds.


Elle reprit son demi-masque pour le mettre sur son visage, cachant ses yeux bleus bien que quelques larmes glissaient le long de ses joues. Aie, aie, aie, il a fait pleurer Sélania ! Il tendit ses bras pour réceptionner la femme ailée, celle-ci s’y engouffrant. Il était désolé mais c’était ainsi et pas autrement.

« Pourquoi est-ce que tu t’inquiètes autant, Sélania ? Ce n’est pas si dramatique non plus. »

« Tu es le premier humain qui soit arrivé dans le Digimonde, tu es MON humain à moi. Tu es le premier humain à être arrivé et tu es mon humain. Tu es à personne d’autre. Chaque digimon n’a le droit qu’à un humain ! Je ne sais pas si chaque humain n’a le droit qu’à un digimon mais tu es à moi et à aucun autre digimon ! Ou même pokémon ! »

« Te voilà drôlement possessive … Tu devrais plutôt te calmer. Je ne suis à personne même si c’est quand même … mignon de ta part. Je vais tout faire pour que nous restions en contact. De même, je vais essayer de tout faire pour trouver le moyen de m’emmener dans le Digimonde quand je le désire. D’accord ? Comme ça, nous nous reverrons. »

« … … … Je ne sais pas trop. C’est beaucoup de … suppositions. » marmonna l’Angewomon, peu convaincue par les dires de Solitan. Pourtant, il vint l’embrasser sur les joues pour le rassurer. A force de parler, il allait presque manquer « sa faille ». Elle ? Elle n’avait pas cherché à le prévenir qu’il était bientôt trop tard. Malheureusement, un Andromon était venu pour le prévenir et il fut l’heure de partir. Elle vint l’enlacer longuement tandis que l’adolescent arrêta l’étreinte. Dans un dernier petit sourire, il traversa la faille alors qu’elle lui murmurait de rester. Pourtant, il était déjà trop tard. Elle pouvait toujours essayer de le suivre mais … Elle n’était pas sûre … Pas sûr du tout. Puis la faille disparue … Devant elle et l’Andromon, il ne restait plus rien du tout. Il était retourné chez lui.

Ailleurs, dans un endroit obscurci, un sourire se dessinait dans les ténèbres. Une voix calme et lente se fit entendre :

« Visiblement … Mon jouet a été repoussé … par vous savez qui … Il fallait s’y attendre. Ils ne sont pas au courant de ce que cela impliquait. Mais nous pouvons remercier mon jouet. Dorénavant, pendant qu’ils combattaient contre lui, les Digimons et cet humain ne se sont pas préoccupés de l’afflux de Pokémons dans ce monde. Nous allons pouvoir les étudier … comme les humains qui sont arrivés par les failles créées par mon jouet. »

« D’ailleurs, en parlant de jouet, on en fait quoi ? On le laisse là où il se trouve ? » demanda une seconde voix alors que la première reprenait :

« On va le laisser … Cela nous fera un peu de distraction et surtout apprendra à mon jouet à ne pas prendre à la légère les humains. »

« Et cet humain ? Qu’est-ce que nous en faisons ? Il est retourné dans son monde … avec des connaissances provenant du Digimonde. N’est-ce pas problématique ? » questionna une troisième voix. Pourtant, comme auparavant, la première annonça :

« Nulle inquiétude … Tout cela est normal. Parfaitement normal. Dorénavant, il est dans la paume de ma main … Je peux le manipuler comme il le désire … sans qu’il s’en rende compte. Peut-être est-il le premier humain … mais il sera le plus important. Les failles nous ont permis de revenir sur le devant … Dorénavant, nous allons prendre le contrôle du Digimonde. Pour cela, je vous demande de remercier cet humain. »

Les autres voix se turent avant que le silence ne règne à nouveau. Nul remerciement car cela n’avait pas besoin d’être dit. Tout était dans les pensées de chacun.

Dans un autre endroit, tout aussi obscurci que le précédent, un œuf se trouvait au beau milieu du vide. Coloré de lignes vertes et dorées, une petite voix féminines se fit entendre, en larmes :

« Snif … Snif … Pourquoi tu n’es pas venu me chercher, Solitan ? Snif … Je suis pourtant ta Digimon … Snif … Mais pourquoi tu n’es pas venu ? »

L’œuf tremblait sur lui-même, comme pris de soubresauts incontrôlables.

« J’ai si froid … Quelqu’un ? S’il vous plaît … Quelqu’un ? Solitan ? Solitan ? »

Aucune réponse autour de l’œuf. Nul ne savait où il se trouvait, nul ne venait voir où elle était, nul ne savait qu’elle existait, nul se posait la question.

« Snif, snif … Je ne veux plus être toute seule, Solitan. Je ne veux plus … J’en ai assez. Ca fait des années … et tu ne m’as donné aucune nouvelle. »

L’œuf continua de trembler sur lui-même sans pour autant qu’une petite craquelure n’apparaisse sur sa coquille. Puis finalement, l’œuf s’immobilisa alors que les sanglots continuaient de se faire entendre même s’ils devenaient de moins en moins forts jusqu’à être totalement étouffés. Puis le silence … Le silence régna.

Pendant le transfert, l’adolescent aux cheveux blonds eut un flash : un flash lui remémorant le premier Digigotchi qu’il avait eu. A l’âge de huit ans, ce fut la première chose qu’il avait réussi à s’acheter après la mort de ses parents dans un accident de voiture. Il s’en rappelait tellement bien … de cette scène … Une mauvaise chute car il n’avait pas vu le trottoir … puis le Digigotchi qu’il avait acheté roula au beau milieu de la route, un camion le réduisant en poussières. Devant ses larmes, le marchand lui avait dit d’en prendre un second, que c’était un cadeau de sa part. C’était là qu’il avait reçu le Digigotchi contenant Sélania. Et ça … Ca faisait maintenant plus de huit ans qu’il l’avait. Beaucoup changeaient de Digigotchi au cours de leurs existences … mais pas lui.