Chapitre 33 : Une proposition enchanteresse

ShiroiRyu
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Chapitre 33 : Une proposition enchanteresse

« Pfiou … Il fait vraiment bon … Qu’est-ce qu’ils ont tous à nous regarder ? »

« Ils s’imaginent encore des choses, Waram. J’espère que ça ne te dérange pas … »

Sanphinoa chuchotait cela, comme gênée. La dernière fois que cela c’était produit, disons que Waram avait très très mal réagit … et ça s’était très très mal terminé. Mais cette fois-ci, Waram fit un geste de la main avant de dire :

« Qu’ils aillent se faire voir, je n’ai pas que ça à foutre de me bagarrer pour des informations erronées. S’ils ont pas compris la première fois, je vais pas me battre pour qu’ils comprennent une seconde fois. Les imbéciles, ça comprend rien. Qu’importe ce que tu peux leur faire rentrer dans le crâne. Alors pourquoi est-ce que je perdrais mon temps avec eux ? »

« Je ne sais pas trop quoi dire, Waram. J’ai l’impression que tu as changté mais en même temps, tu restes le même. C’est assez dépaysant … mais pas déplaisant ! Est-ce que tu veux que je te racontes tout alors ? Tu verra,s ce n’est pas forcément très joyeux. »

Hum ? Pas forcément très joyeux ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Attention à elle, il risquait de ne pas apprécier. Euh, zut, ce n’était pas elle la responsable mais … elle s’arrêta alors qu’ils n’étaient plus qu’à une centaine de mètres de leur petit coin de plage. Oh, cette fois-ci, ils n’étaient pas les seuls à se diriger là-bas mais bon … Elle le fixa doucement à travers son masque avant de pencher la tête en avant.

« Oui, tes cheveux bleus sont assez propres pour une fois, Sanphinoa. Je pourrais aussi te les complimenter mais … hum … attends un petit peu, je peux toucher ? »

Elle ne lui répondit pas, chose qui lui permettait alors de confirmer ce qu’il pensait. Hum … Quelque chose de franchement déplaisant, quelque chose qu’il n’aimait pas. Ce n’était pas des croûtes, ce n’était pas ça le problème. Le problème, c’était plutôt qu’à certains endroits, il n’y en avait pas … car il n’y avait pas de cheveux ! Ca ne se voyait pas de loin, ça se voyait à peine de près mais il pouvait toucher son crâne et ça l’énervait.

« Qui sont les responsables ? Je veux leurs noms. »

« Tu n’as pas besoin de le savoir. Elles ont été punies. C’est bon, Waram. »

« Elles ? Donc ce sont les mêmes débiles qu’à mon arrivée ? Elles vont voir ce qu’elles vont voir. Je vais leur faire comprendre un principe très simple. »

« Non, tu ne feras rien Waram. Et tu sais pourquoi ? Car c’est déjà le cas. Je me suis défendue bec et ongles contre elles et maintenant, elles ne viennent plus me déranger. C’est juste que ça ne repousse pas aussi vite que prévu. Tu sais, je crois que j’ai un corps un peu spécial. »

« Ah bon ? Je ne l’avais pas remarqué, Sanphinoa Sincèrement, tu m’apprends quelque chose à ton sujet. Sans toi, je ne sais pas ce que je ferais hein ? »

« Ne te moque pas trop de moi, vilain garçon ! Mais … Promis, tu ne leur feras aucun mal ? Je vais bien et on ne m’embête plus dorénavant. Bon, on m’insulte toujours … »

« Les paroles restent des paroles. Les actes, c’est différent. Grumpf … C’est ça que je voulais te dire, je crois. Avec tout ce qui s’est passé depuis mon retour, je l’ai presque complètement oublié mais … Ah … Sanphinoa ? »

Il avait retiré sa main de la chevelure bleue de Sanphinoa, posant ses yeux sur elle pour lui montrer à quel point il était des plus sérieux lorsqu’il avait dit son prénom. Hum … Bon, comment est-ce qu’il pouvait parler correctement ?

« Sanphinoa ? Je tenais tout simplement à dire … Hum … Je tenais à m’excuser pour tout ce que ‘ai dit avant mon départ. Je veux dire par là … enfin … bref, je suis désolé. Mais ça ne suffira pas avec des paroles. Je sais pertinemment que je t’ai fait beaucoup de mal. »

« Disons que sur le coup, ça m’a fait assez souffrir mais je ne t’en veux pas, Waram. »

« Si, tu dois m’en vouloir et tu m’en as voulu. Les autres aussi m’en ont voulu. Ils savaient pertinemment que je n’étais qu’un imbécile notoire. Qui ne méritait pas tout ce que tu avais fait pour moi. J’ai mérité aussi tous les coups que tu m’as donné. »

« Ce n’était pas ce que je désirais pour toi, Waram. Allons bon … Tu sais, c’est du passé. Il faut passer à autre chose hein ? Comme on le dit : on ne va pas se mettre martel en tête, n’est-ce pas ? Tu es un gentil adolescent et … »

« Non ! Je ne suis pas gentil, je ne l’ai jamais été ! Je ne suis pas quelqu’un de gentil ! Je ne suis pas quelqu’un de sympathique et qui aime rendre les gens heureux. Je ne suis pas comme ça et je ne le serais jamais ! Mais je sais reconnaître certaines choses. »

« Et qu’est-ce que tu reconnais, Waram ? Qu’est-ce que tu penses reconnaître ? Dis-le moi, je t’écoute. Nous sommes seuls … bon, on nous regarde mais qu’importe. »

Elle parlait d’une voix étonnamment douce. Un peu comme si on s’adressait à un enfant. Mais d’ailleurs, il ne l’avait jamais remarqué avant aujourd’hui mais alors que son corps était des plus déplaisants, sa voix était fluette et délicate. On aurait put croire qu’elle allait tousser souvent, renifler ou autre … mais non, elle avait toujours eut une voix calme et apaisante. Le genre de voix qui était là pour soulager le coeur et les peines.

« Sanphinoa … ce que je veux dire, c’est que … malgré tout ce que j’ai dit, tu restes une personne très importante pour moi. Peut-être que j’en avais honte à l’époque … que je voulais pas l’assumer ou le croire … mais Sanphinoa, tu es ma première amie ici. Je ne parle pas de Raon ou Xalex que je connais si peu par rapport à toi. Je parles de toi et uniquement toi. Tu es la personne à qui j’accorde le plus d’importance dans ce monde. »

« Le plus d’importance dans ce monde, qu’est-ce que … »

« AH ! J’exagère un peu, je crois. Je raconte n’importe quoi. Je veux dire que si je devais choisir entre plusieurs personnes ou toi, tu serais celle que je détesterais le moins. Tu serais sûrement celle que j’irais défendre à tout prix et sauver, oui. »

« Je vois … La personne que tu hais le moins, ça reviendrait presque à dire que … »

« Je n’ai pas dit haïr. J’ai dit ne pas détester, c’est différent. »

« C’est différent, Waram. C’est différent, c’est vrai. Alors, si tu veux tout savoir, je te pardonne tout ça … ou presque. Je pense qu’il manque un petit geste de réconciliation. Qu’est-ce que tu en dis ? Tu penses pouvoir le faire ? »

« Hum … » marmonna Waram, un peu confus, n’ayant pas l’habitude. Il regarda à gauche puis à droite avant de dire : « Pas ici. Il y a trop de monde, beaucoup trop. Je ne préfère pas, Sanphinoa. Loin de là. Suis-moi, je sais où on peut aller. »

Le suivre ? Oh, bien entendu. Elle n’allait faire que ça de la soirée. Elle l’accompagna, guillerette avant qu’il ne se déplace pour quitter le chemin principal les menant sur la plage. Des buissons, des arbres, des buissons, ils étaient encore assez loin de tout ça. Il n’y avait personne. Ni à gauche, ni à droite. Hum … Vraiment ? Il regarda une nouvelle fois encore. Gauche, droite, personne ? Vraiment personne ? Et au-dessus ? Ni dans les buissons ? Ni derrière un arbre ? Sanphinoa resta muette devant tous les mouvements de Waram.

« Pfiou … bon … Faisons-le dès maintenant … avant que les gens ne s’imaginent des choses. Je te préviens, cinq secondes, pas plus. »

Cinq secondes, c’était déjà plus que suffisant. Mais elle n’allait pas faire un geste, c’était à lui, non ? Il l’attrapa par le bras, la tirant à lui avant de placer ses mains dans son dos. La poitrine de l’adolescente compressée contre son torse, l’adolescent baissa la tête pour pouvoir serrer contre son coeur Sanphinoa. Les cinq secondes devinrent bien cinq minutes, Waram frottant doucement le dos de Sanphinoa alors que celle-ci avait fermé ses yeux.

« Sanphinoa, ça fait combien de temps ? »

« Je dirais trois secondes et demie. Tu n’as pas compté ? »

« Je ne crois pas … trois secondes ? Tu ne me mentirais pas, n’est-ce pas ? Enfin, non, tu n’es pas comme ça. Tu n’as aucune raison de me mentir. »

Alors, ils allaient encore rester pendant quelques temps ainsi. Encore une seconde et demie, d’après ce que Sanphinoa avait dit. Il était parcouru par de nombreux tremblements, ayant du mal à rester droit et fier puis finalement, il la retira de ses bras.

« Voilà, je pense que ça suffit, hein ? Il ne faut pas exagérer. Qu’est-ce que les autres vont dire ? Ils vont encore s’imaginer des choses. »

« Je dirais que je suis tombée mais que tu as réussi à me réceptionner avant la chute. Voilà tout ! Il n’y a pas à s’inquiter à ce sujet, Waram. On repart vers la plage ? »

« Oui, au moins que notre visite ne serve pas à rien. De plus, on doit bien avoir une zone où nous serions tranquilles là-bas, non ? Du moins, je l’espère. »

« Fais-moi confiance. Des coins où on ne pourra pas nous déranger, j’en connais. J’ai des années d’expérience, là-dedans ! » dit-elle tout en rigolant gaiement.

« Je ne sais pas comment tu peux voir la vie du bon côté à chaque fois. »

« Si je commence à désespérer dès le moindre problème, je pense que j’aurais mis fin à mes jours bien plus tôt, Waram. »

« Sanphinoa, je t’interdis de penser à ça … Mais … est-ce que par ma faute … »

« Si cela m’a traversé l’esprit ? J’ai décidé de ne pas te mentir alors, je vais te répondre la vérité. C’est le cas. Je me suis sentie salie, seule, isolée. Je pensais que tu me comprenais un peu, que j’avais quelqu’un avec moi, d’assez fort et courageux. Mais ce ne fut pas le cas. Pourtant, au fond de moi, j’ai continué à croire en toi. »

« Pas trop déçue du résultat, Sanphinoa ? Car bon, je reste … un sale jeune. »

« C’est vrai que tu n’as pas l’air très propre. Il faudra vraiment que tu prennes une douche hein ? Ou alors, j’irais te jeter dans l’eau lorsque nous serons à la plage. »

Elle en serait capable. Elle en avait la force. Il la regarda mais pour toute réponse, il vint subitement placer une main dans son dos avant de la soulever devant lui, la tenant sur ses deux mains. Il murmura avec calme :

« Ou alors, dans cette position, tu ne peux rien faire et c’est moi qui te jetterai à l’eau. Mais bon, j’aurais autre chose à te dire … enfin à te proposer, Sanphinoa. Mais ça sera sûrement à la plage que je te dirais tout ça. »

Encore autre chose ? Elle était gâtée par l’adolescent aujourd’hui, n’est-ce pas ? Pas que ça lui déplaisait, loin de là. Elle en était même plus que ravie … mais elle ne savait pas ce que l’adolescent lui réservait.
Finalement, ce fut lui qui la guida dans la plage. Lui qui ne voulait pas se faire remarquer, est-ce qu’il n’avait pas vu tous les regards posés sur leurs personnes ? Car oui, il la gardait toujours contre lui, dans ses bras.

« Hum … Waram ? Les gens vont finir par se poser des questions à notre sujet, est-ce que tu t’en doutes ou non ? »

« Je croisq ue je n’ai aucun doute à ce sujet, si cela peut te rassurer. Mais qu’importe, ce n’est pas un problème à l’heure actuelle. Nous sommes arrivés, je crois. »

Comment est-ce qu’il pouvait lui dire sans être insultant qu’elle était aussi légère qu’une plume. Et que sentir son dos sur ses mains étaient une bonne chose ? Pas seulement non plus. Pas seulement … Pourquoi, malgré tous les défauts sur son corps, elle avait … ça ? Il était presque obnubilé par … ces deux monts de chair. D’ailleurs, il n’était pas stupide, il arrivait … hein ? C’était de la dentelle ? Une fille comme elle portait de la dentelle ? Quelque chose d’aussi délicat ? Elle était vraiment une femme en fin de compte.

« Waram ? Est-ce que tu comptes me déposer ? »

« Hein ? Oh oui, oui, bien entendu. Ne t’en fait pas, c’est fait tout de suite même. » dit-il, un peu confus alors qu’il laissait les pieds de Sanphinoa retoucher le sol. Ah … Voilà, c’était parfait, vraiment parfait, n’est-ce pas ? Pfiou … Bon … Ils étaient sur la plage.

« Il faut retirer mes sandales. Autant profiter du sable chaud, non ? »

« Tu as raison … parfaitement raison même ! Je vais faire pareil. » dit-il avant de retirer ses chaussures. Bon, contrairement à elle, ses chaussures étaient dans un sale état. Elle les regarda d’ailleurs avant de dire :

« Euh … Hum … Waram ? Dis-moi, si tu veux, j’en parlerais à la principale … mais qu’est-ce que tu dis de l’idée que toi et moi, nous fassions quelques courses un jour ? Je suis sûre que la principale serait d’accord … mais regardes un peu ta tenue ! »

« Elle a quoi ma tenue ? Elle est bien … bon, y a quelques trous dans les vêtements et les chaussures prennent l’eau quand il pleut mais à part ça … »

Si elle n’avait pas eut son masque, elle était sûre et certaine que Waram aurait vu son visage effaré. Comment est-ce qu’il pouvait vivre ainsi ? Néanmoins, tous les deux finirent par s’éloigner sur la plage. Bon, quelques pierres assez grosses et voilà qu’ils étaient cachés derrière celles-ci. L’eau était encore assez éloignée.

« Ca me semble être un bon endroit, Waram. Alors, c’est quoi l’autre surprise dont tu veux me parler ? Je peux savoir ? Dis dis … »

« Ah … Oui, mais tout d’abord, on va s’asseoir car sinon, tu vas t’emporter pour rien. »

« M’emporter pour rien ? C’est une bonne ou une mauvaise nouvelle, Waram en fait ? »

« C’est assez compliqué … Je pense que c’est une bonne nouvelle pour toi. Pour moi, je sens que ça va être le début de la galère. »

Ohla ! Elle avait un petit peu peur mais pourtant, elle évitait de le montrer. Elle attendit patiemment que l’adolescent reprenne la parole, chose qui ne tarda pas :

« Alors, bon, je l’ai décidé tout seul hein ? Je veux dire, personne n’est au courant. Ni Sarine, ni Xalex, ni Raon. D’ailleurs, je ne sais même pas si ça sera accepté mais qu’importe … Au moins, si je donne mon accord, j’imagine que pour les autres, ça sera pareil. »

Elle avait peut-être une petite idée de ce qu’il voulait faire. D’ailleurs, rien qu’à cause de cela, elle en avait le corps qui tremblait, attendant impatiemment la suite. Il reprit d’une voix un peu calme mais troublée :

« Bon, c’est qu’une idée hein ? Mais on a déjà Xalex de notre côté. D’ailleurs, faut aussi que tu sois d’accord car peut-être que ça ne sera pas le cas. »

« Oui mais d’accord par rapport à quoi, Waram ? Qu’est-ce que tu veux ? »

« RAAAAAAAAAAAH ! Ne me brusque pas, Sanphinoa ! Sans ça, je risque pas de te le dire. Bon, on a bien un ours maintenant dans le dortoir … et bon, même si j’y ait pensé un peu avant, je me demandais : hum … Sanphinoa, est-ce que tu veux venir dans notre dortoir ? A moi et aux autres ? Bon, moi, je suis pour. Comme ça, tu seras moins seule et tu seras entourée par des AAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il se retrouva couché dans le sable. Sanphinoa était sur lui et autant dire qu’il pouvait voir … vraiment tout voir … de cette dentelle bleue. Mais elle n’en avait rien à faire, s’exclamant :

« Oui, oui, oui, Waram ! Oui, oui, oui, je le veux ! »

« Mais attends que j’ai terminé ma phrase. Enfin non, je t’ai posé la question et … »

« Oui, je veux bien venir dormir avec toi dans votre dortoir. Enfin, avec vous. Je le veux bien, je veux, je veux, je veux. »

« Sanphinoa, sinon, ta robe n’est pas très épaisse. Je tenais à te le signaler avant qu’il ne soit vraiment trop tard, n’est-ce pas ? Donc euh … je vois tout. »

« J’ai essayé de mettre quelque chose de confortable et de quoi … Ah ! Euh … Euh … ben … euh … Tu peux arrêter de regarder, s’il te plaît ? »

Elle n’allait pas le baffer ou lui crier dessus ? Vraiment ? C’était difficile de ne pas regarder. Cela se balançait sous le nez … et c’était … elle avait vraiment seize ans ? Sanphinoa ? Elle allait vraiment sur seize ans ? Mais en même temps, elle avait des marques rouges même sur ça. C’était vraiment détestable. Il regarda ses bras avant de soupirer.
D’un geste nonchalant, il donna un petit coup dans ses bras, faisant perdre l’équilibre à Sanphinoa qui s’écroula sur lui, l’adolescente poussant un petit cri de surprise. Il vint dire tout simplement avec neutralité :

« Comme ça, je ne vois plus rien, non ? Mais bref, tu veux emménager quand ? »

« Il faut que je demande la permission à la principale. Mais ça ne devrait pas trop tarder non ? Et sinon, pour le week-end, on continue de mon dortoir. »

Profiter, profiter, profiter. C’était lui qui avait l’impression de profiter de Sanphinoa depuis le début. Est-ce qu’il profitait de sa perpétuelle gentillesse ? Tout ce qu’il savait, c’est que même s’il voulait refuser d’y croire, il profitait de la vue de son corps … qui étrangement, lui provoquait quelques sentiments contraires.
Il voulait être révulsé, ses pensées étaient tournées vers ça … mais il ne savait pas comment expliquer, il voyait plus loin que les marques rouges sur son corps. Il arrivait à voir les efforts perpétuels qu’elle accomplissait pour un tel résultat. Il voyait tout ce qu’elle faisait pour ça … il voyait tout ça. Il la voyait … comme elle était.

« Je crois que j’ai trop réfléchi … pour la journée. »

« Merci … Waram. Merci vraiment pour tout. » chuchota faiblement l’adolescente couchée sur lui. Depuis son retour, il n’avait fait que ça : Se retrouver avec Sanphinoa. « Ce … n’était pas si déplaisant à regarder, Waram ? »

« Pas du tout. C’était même agréable et … qu’est-ce que je raconte moi ? Enfin bon, disons que tu n’es pas vilaine comme fille. Voilà, contente ? »

« Très … même si je crois que c’est juste cette partie qui t’intéresse. »

« Hein ? Mais je n’ai jamais dit ça, Sanphinoa ! Je ne suis pas intéressée par ça ! Nous sommes des chevaliers-pokémon ! »

Pourtant, elle émit un petit rire, signe qu’elle se moquait de lui. Le reste de la soirée ? Il ne savait pas comment elle s’était passée. Tout ce qu’il se rappelait, c’est qu’il ne le regrettait pas. Il avait même réussi à supporter Karry et les études avaient été si faciles. Sanphinoa lui expliquait tout avec calme et gentillesse, comme à son habitude. Et enfin, il put dormir paisiblement, dans l’un des nombreux lits abandonnés du dortoir de Sanphinoa. Il était finalement le coeur en paix par rapport à elle.

Chapitre 32 : Plutôt jolie

ShiroiRyu
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Chapitre 32 : Plutôt jolie

« Tiens ? Tu es de retour en fin de compte ? T’as une drôle de mine. »

« Je viens de sortir de plusieurs semaines au Tibet. A côté, j’ai eut une forte fièvre en rentrant ici. Désolé de ne pas avoir la tête de quelqu’un qui va super bien. On tente de faire de son mieux pour ça mais des fois ,faire de son mieux, ce n’est pas suffisant. »

« Ouais, ouais, je vois, je vois. T’es toujours aussi grande bouche … mais c’est bizarre. T’as l’air un peu différent quand même. » dit un élève à Waram, celui-ci haussant les épaules.
Il ne se sentait pas si différent que ça … même si dans le fond, il savait que ce n’était pas totalement faux. Il avait pas une mine très belle à l’heure actuelle.

Pfiou. Il s’installa sur une chaise, à son bureau habituel. Quelques minutes plus tard, les autres élèves arrivaient … puis surtout Sanphinoa. Celle-ci, derrière son masque, le regarda sans un mot. Lui-même n’en dit guère avant de tirer la chaise pour qu’elle puisse s’asseoir.

« Merci, Waram. Karry m’a transmis le message. Il n’y aura aucun problème. »

« Pas de soucis. Et normalement, on commence par dire bonjour, Sanphinoa. Comment est-ce que tu as été élevée ici, je peux le savoir ? »

« Oups. Pardon, Waram. Alors, bonjour, Waram, est-ce que tu as … bien dormi ? » demanda après un court moment de réflexion. Pour toute réponse, il haussa les épaules une nouvelle fois avant d’hocher la tête positivement.

« Est-ce que … j’ai vraiment énormément de retard, Sanphinoa ? »

« Plus que tu ne voudras jamais le croire, Waram. Un mois sans rien apprendre ? Autant signaler que ce n’est pas joyeux. »

« Tu pouvais te montrer plus rassurante, quand même, tu sais ? »

« Je n’ai pas à agir de la sorte dans de tels moments, Waram. Tu devras t’entraîner à la dure, tu sais ce que ça veut dire ? Des heures supplémentaires et … »

Elle se rapprocha de lui, lui chuchotant doucement avant que le professeur n’arrive :

« J’espère que tu vas bien. Et désolée de t’avoir gardé cette nuit. Promis, ça ne recommencera plus. Mais ce soir, on parle vraiment, toi et moi ? Tu ne veux pas voir Raon et Xalex avant ? »

« Ils sont pas à une journée près et à côté, ils vont pouvoir me voir à la cantine. Enfin, toi aussi, d’ailleurs mais ça, qu’importe. Pourquoi est-ce que tu souris sous ce masque ? »

« Car cela me fait penser que tu n’es pas encore au courant à leur sujet. Enfin, tu verras par toi-même à la cantine. Surtout s’ils ont ramené leurs armures-pokémon. »

Hum ? Il allait lui demander de quoi elle parlait mais le professeur arriva, ce qui empêcha l’adolescent de continuer la conversation. Hum, c’était franchement bizarre.

Étrange, c’était tellement étrange … Mais il ne s’ennuyait pas en cours ? Comment cela se faisait ? Normalement, il devait être comme un rat mort dans ces moments. Mais non, il arrivait même à trouver ça potentiellement intéressant sauf que …

« J’y comprends rien du tout ! Comment c’est possible ? »

« Tout simplement car tu as accumulé trop de retard ? Mais ne t’en fait pas, ce retard se rattrapera bien vite dès que je m’occuperais de toi. »

« C’est le moment où je dois me montrer rassuré ou non ? Que je sache tout de suite. » dit l’adolescent alors qu’elle rigolait déjà ses propos.

« On verra ça plus tard. Mais ne t’en fait pas, on fera étape par étape, suivant les matières. On fera un bilan de tout ce qu’il te faut rattraper et … »

« Comment est-ce que tu peux être aussi intelligente, je peux savoir ? » demanda t-il alors qu’elle émettait un petit rire gêné.

« Simplement de longues études, Waram. De très longues études, rien de plus ! Mais merci de te préoccuper de moi, Waram. Je suis pressée d’être ce soir. »

« Humpf. Essaie de te rendre présentable par contre, d’accord ? »

« Je ferais un effort, rien que pour toi, Waram. Je te le promets. »

C’était pas question de promettre ou non. Sur ce point, il en avait strictement rien à faire. C’était juste qu’elle pouvait éviter d’émettre une odeur déplaisante lorsqu’ils allaient se voir ce soir hein ? C’était pourtant super simple.

Grumpf. A la cantine, il avait décidé de s’installer à une table à part mais Sanphinoa était vite arrivée. Et finalement, ils étaient là … eux deux. La jeune demoiselle et l’adolescent aux cheveux couleur feu. Ah … oui, ils étaient là.

« Mais c’était pas une plaisanterie ce que Sarine nous avait dit ? Tu es vraiment de retour ? »

« Est-ce que j’ai l’air assez réel pour ça ? Oui, c’est moi. Je n’étais pas là, hier, dans le dortoir donc c’est logique vous ne m’avez pas vu. Mais s’il y avait Sarine, il était alors normal que je sois là, non ? C’est plutôt logique. »

Plutôt logique ? Mouiiiiiiiii ! Waram tourna son visage vers Xalex, la regardant. Bon, il savait pertinemment que c’était une fille maintenant mais il avait toujours du mal à communiquer avec elle … et visiblement, l’inverse aussi.

« Bonjour à toi aussi, Xalex. Est-ce que tu as perdu ta langue après tout ce temps ? »

« Nullement, Waram. Je regardais simplement ce que nous avions à manger. Rien de plus. Mais bonjour à toi aussi, Waram. Comment est-ce que tu te portes ? Sarine nous a expliqué que tu avais une forte fièvre hier. Mais il semble que cela soit déjà du passé. Y a t-il une recette miracle qui explique ta guérison si miraculeuse ? »

« Hum … pas vraiment, juste besoin d’un peu de repos. »

Il n’allait pas expliquer non plus qu’il avait dormi avec Sanphinoa, corps contre corps et surtout bien au chaud. Sanphinoa était le genre de petite bouillotte qui avait le mérite de réchauffer un être très rapidement rien que par sa présence.

« Je me suis chargée d’éponger son front et toutes ces choses, Xalex. Il en avait bien besoin, rien de plus. Mais bon, il va mieux, c’est le plus important, non ? »

« Bien entendu, Sanphinoa. Je pense que l’on peut te remercier alors. Waram, est-ce que tu reviens dans notre dortoir dès ce soir ? »

« Cette nuit ? Il n’y aura aucun problème à ce sujet. Pas le moins du monde. Je vais juste passer une partie de la soirée avec Sanphinoa dans son dortoir. Malheureusement, la principale m’a forcé à rattraper semaines de retard avec elle. »

« Malheureusement ? Tu as affaire à la personne qui a été classée première aux tests semestriels parmi toutes les classes de l’école et tu te plains ? »

« Hein ? Première ? C’est vrai ça ? » demanda Waram en se tournant vers Sanphinoa. Celle-ci se décomposait presque sur place, bredouillant devant son assiette :

« C’est pas grand-chose non plus. C’est juste que … enfin bon … comme tu n’étais plus là, il fallait bien que je m’occupe l’esprit pour passer le temps … et puis voilà, c’est tout. »

« Y a s’occuper l’esprit et y a défoncer tout le monde aux scores. Ben bravo alors ? Tiens. »

Zou, le dessert était pour l’adolescente aux cheveux bleus. De toute façon, il n’avait pas trop faim et il n’était franchement pas motivé à s’empiffrer après être sorti de la maladie. Elle le remercia avant de terminer son repas puis de s’attaquer aux deux desserts.

« ‘J’ai l’impression de voir un adolescent avec son animal de compagnie, hahaha ! AIE ! »

« Raon, tu es prié d’être plus poli et correct envers les demoiselles, compris ? »

« Oui, m’dame. » marmonna Raon tout en rigolant, s’étant pris un coup dans les hanches de la part de Xalex. Pourtant, pour les deux, le regard de Waram posé sur Sanphinoa en disait long sur le changement de l’adolescent. « Bon ! Si j’ai compris, sinon, Waram, on risque de ne plus te voir pendant de longues journées, c’est ça ? »

« Plutôt de longues soirées mais oui, c’est exactement ça. Je devais m’en douter que j’allais en baver mais au final, j’ai l’impression que je vais devoir me concentrer deux fois plus en deux fois moins de temps. C’est juste horrible. »

« Et encore, Waram, tu te trompes à moitié. On ne peut pas perdre trop notre temps. Il va falloir que tu apprennes les cours du moment plus les cours d’avant. Ce qui fait que ça sera très éreintant et … euh … tu fais quoi ? » demanda t-elle alors que Waram soupirait, ayant pris une serviette pour lui essuyer la tâche de chocolat au niveau du menton. L’adolescent aux cheveux noirs poussa un profond soupir en marmonnant :

« Essaie vraiment d’être à peu près correct. Tu as un masque et dès l’instant où tu en retires une partie pour manger, tu arrives à te salir. Je sais pas comment tu fais, ça tient du prodige. »

« Mais mais mais … c’est juste encore meilleur si c’est offert ! »

« Ouais, ouais, n’en profites pas et n’en abuse pas non plus. Ne pas croire que je vais te filer ça tous les jours non plus hein ? »

« Oh, peut-être que si ? Ca serait ton payement pour mon aide pour les cours. » dit-elle tout en rigolant à son tour, Waram la regardant avec effarement.

« Tu n’oserais pas quand même ? Je veux dire … Oh purée, vous avez échangé Sanphinoa avec quelqu’un d’autre ? Une jumelle maléfique et qui complote ? »

« Rien de tout ça, Waram ! Mais ne t’en fait pas, elle n’est pas aussi monstrueuse qu’elle veut le faire croire. Je suis presque sûr qu’elle te redonnerait ton dessert si tu le lui demandes. Elle n’a pas un coeur de pierre non plus, hein ? »

« C’était pas vraiment le sujet de ma question hein ? » dit-il avec ironie avant de se tourner vers Sanphinoa. Sauf qu’à peine il eut le temps de la regarder qu’une cuillère s’enfonça dans sa bouche, faisant disparaître la mousse au chocolat qui se trouvait dessus.

« Est-ce que c’est bon, Waram ? J’espère que oui ! Et pas de soucis pour partager mes futurs desserts avec toi. De toute façon, j’en ait deux pour les prochains jours à venir ! » s’exclama l’adolescente aux cheveux bleus avec joie alors qu’il posait une main sur son front.

Désespérante. Vraiment désespérante. Il termina son repas, prêt maintenant à reprendre le cours des choses comme auparavant … ou plutôt à comprendre quelque chose aux cours qui l’attendaient. Ah … Sanphinoa était présete à côté de lui pour tous les cours.

« Je me demande pourquoi tu es à côté de moi alors que tu as deux ans de plus et que tu es une tête en ce qui concerne les cours. »

« Car il faut bien une personne relativement douée pour t’expliquer tout ça non ? Tu ne crois pas ? Ca ne sera pas aisé mais on va faire des efforts ! »

« Hey, vous deux ! Je vous rappelle que nous sommes en cours. Vous voudriez pas que la prof s’énerve, non ? » dit un élève à côté du bureau de Sanphinoa et Waram. Il avait pas tort. Se faire repérer dès son retour, ce n’était pas le bon plan. Bon, écouter la prof et ensuite …
Hein ? Quelque chose était bizarre avec ce professeur. Son cours était fluide, facile à comprendre, même pour lui qui avait pourtant du retard. Mais ce n’était pas ça qui était étrange, c’était plutôt la prof en elle-même. Ses cheveux verts brillaient presque, avec deux franges sur le côté. Elle avait des yeux rouges et portait surtout une belle robe blanche. Il avait l’impression aussi qu’elle avait quelque chose qui était planté dans son dos mais quoi ?

« Mais c’est … » commença t-il à dire avant d’avoir sa bouche qui se scella comme par magie. Qu’est-ce que … Des pouvoirs psychiques ? Il n’avait plus aucun doute à ce sujet maintenant. Il en était sûr et certain, cette personne, c’était …

« Tu es prié de ne rien révéler, Waram. »

Grumpf. Message bien compris. Sanphinoa le regarda, demandant quelques explications mais il avait retrouvé l’usage de la parole. Le reste du cours se passa tranquillement, les autres aussi jusqu’à ce qu’il soit enfin l’heure … des cours du soir.

« Waram ? Je vais aller me préparer, tu veux venir après le repas de la cantine ? »

« Je n’ai pas trop faim donc je n’irais pas manger, tu n’as pas à t’en faire. J’arriverais vers dix-huit heures. J’irai juste voir Sarine pour la rassurer. J’imagine qu’elle voudra m’accompagner … cela risque d’être un sacré bordel. Heureusement que nous sommes déjà le week-end et que nous n’avons pas cours durant ces moments. On se croirait vraiment à l’école … »

« Alors, on va passer tout le week-end à ça, Waram ! »

Oh punaise, il avait déjà mal au crâne rien qu’à l’idée d’y penser. Il se frotta les yeux. Bon, puisqu’il en était ainsi, il allait devoir se préparer mentalement. Il s’étira longuement, allant dans le dortoir pour y déposer ses affaires. Sarine était en train de jouer avec Timber, celui-ci ayant visiblement élu définitivement domicile dans cet endroit.

« La principale est vraiment d’accord pour que l’on garde un animal comme ça dans le dortoir ? Il n’y a pas une place réservée à ces derniers ? »

« Pas du tout, Waram ! Tu peux le considérer comme un membre à part entière du dortoir. Il a l’autorisation de se promener hors du dortoir durant la journée mais la nuit, il doit revenir ici et dormir, voilà tout. Nous avons encore quelques lits disponibles donc bon … »

« Si vous le dites … ah … vraiment , Quelle blague, mais quelle blague. »

Il avait vouvoyé car il regardait aussi l’ours bleu du Tibet. Bon, qu’importe, il en avait strictement rien à faire de tout ça. Il ouvrit la bouche pour émettre un long bâillement avant de soupirer, disant calmement :

« Je vais passer le week-end dans le dortoir de Sanphinoa. Plus vite j’aurais fini de rattraper mon retard, mieux c’est. »

« Oh ? On ne te revoit pas pendant deux jours, tu dors là-bas, si j’ai compris ? »

« Je ne comptes pas dormir là-bas. Tu es folle ou quoi ? Un garçon et une fille, dormir alors qu’ils sont seuls ? Pour qui est-ce que tu me prends ? »

« Le point positif dans tout ça, c’est qu’au moins, tu remarques que Sanphinoa est une fille et que tu es un garçon. Il y a du progrès ! »

« Ne te fout pas de moi, tu sais parfaitement que je détestes ça ! »

« Je ne me moques pas, je ne fais que constater quelque chose d’élémentaire. »

« Tu sais quoi ? Je vais tout de suite y aller, ça sera beaucoup mieux. »

Il avait juste récupéré quelques affaires pour les cours … mais aussi au cas où il s’endormirait dans la chambre de Sanphinoa. Il valait mieux être prudent et prévoyant. Bon, cela faisait normalement deux heures depuis la fin des cours. Ca devait être bon.  Il se dirigea vers le dortoir de Sanphioa mais en toquant à la porte, il n’eut que la voix de Karry qui résonna, criant :

« Laisses-moi deviner ? C’est Waram hein ? Alors, tu peux rentrer, Sanphinoa est prête ! »

Bien entend qu’elle avait intérêt à être prête. Ils avaient des cours à rattraper et …

Rien. Il s’était tout simplement immobilisé en regardant l’adolescente qui se tenait en face de lui. Elle portait une fine robe rose qui mettait ses jambes et ses épaules nues en valeur, seulement retenue par deux petites bretelles blanches très fines. Elle portait aussi un petit chapeau de paille qui cachait la majorité de sa chevelure bleue tandis qu’elle avait de petites sandales aux pieds. Hum … Vrai qu’il faisait plutôt beau ces derniers jours … voire même très beau. C’était presque regrettable de ne pas profiter du soleil. Il devait être quoi ? Seize heures non ? Le soleil allait mettre du temps à se coucher.

« Comment … est-ce que je suis, Waram ? »

« Pourquoi tu portes cette tenue, Sanphinoa ? C’est comme ça que tu veux me faire apprendre des cours ? Je suis pas sûr que la méthode soit très bonne. »

« Comment est-ce que je suis … Waram ? Je pensais … à ce que l’on aille se promener un peu. Les cours peuvent attendre ce soir, non ? »

Comment qu’elle était ? Hum… Elle avait fait un sacré brin de toilette et il pouvait voir les nombreuses marques rouges sur ses bras et ses jambes. Mais elle avait peut-être appliqué une pommade … car il avait l’impression que la majeure partie n’était pas là. Normalement, elle en avait beaucoup plus.

« T’es plutôt jolie … » dit-il machinalement, ses paroles dépassant ses pensées. Cela avait été presque instinctif alors que Karry observait l’adolescent en clignant des yeux.

« Ah ben zut alors … Si je m’attendais à ça ! Bon, ben, j’ai rien à redire. T’es toute mignonne, Sanphinoa. Revenez dans la soirée donc. »

Il devait alors déposer ses affaires sur un lit, non ? Il jeta tout simplement son sac alors que Sanphinoa se plaçait devant lui. Il ne devait pas baisser les yeux. Il ne devait pas les baisser malgré la petite taille de Sanphinoa.

« Tu es d’accord pour que nous aillions nous promener tous les deux avant les cours ? »

« Trop de cours à la suite risque de me donner mal au crâne de toute façon. On peut y aller, tu viens ? Et sans Sarine ou Karry, par contre. Je n’ai pas envie de les entendre. »

« C’est tout à fait compréhensible, Waram. J’approuve cela. On y va, seulement toi et moi. Ca nous fera que du bien, surtout que tu vas bien mieux, n’est-ce pas ? Tu n’es plus malade hein ? » demanda t-elle une nouvelle fois comme pour confirmer l’état de Waram.

Pfff ! Il la prit par la main, la tirant hors du dortoir puis hors de l’école. Ils étaient dehors, non ? Elle ne pouvait pas voir qu’il était en parfaite santé ? Oh, il y avait un peu de vent. Sans la regarder, il lui demanda :

« Je le pensais pour ce que j’ai dit dans le dortoir, Sanphinoa. »

« Tu n’as qu’à me le prouver non ? On reste ensemble tout ce week-end ! » répondit l’adolescente, croisant bien ses doigts avec ceux de Waram. Grumpf … Il avait quatorze ans bientôt, elle en avait seize …

« Sanphinoa, tu veux me raconter ce qui s’est passé avec toi pendant ce mois où je n’étais pas là ? Il y a sûrement plein de choses, non ? »
Il avait demandé cela calmement mais Sanphinoa le tira en avant avec elle. Ça pouvait bien attendre quelques minutes, non ?

Chapitre 31 : Prêt à discuter avec elle

ShiroiRyu
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Chapitre 31 : Prêt à discuter avec elle

« Voilà Waram … Comment est-ce que tu te portes ? Ca va mieux ? »

« Est-ce que j’ai l’air d’aller mieux ? Je ne sais pas si je suis mourant mais ça ne m’étonnerait pas que j’en sois proche, très proche. Je suis fatigué et usé par tout ça. »

« Fatigué et usé ? Vraiment ? Mon petit dragonnet de Gliros ? »

« Arrête ça s’il te plaît, c’est un surnom ridicule, encore plus que tout le reste. » marmonna l’adolescent aux cheveux noirs avec lenteur.


Sanphinoa émit un petit rire avant de venir déposer un gant de toilette sur le front de Waram, épongeant alors la sueur qui en coulait. Il ne couvait rien de grave hein ? Elle le regarda avec un petit soupçon d’inquiétude avant de murmurer :

« Waram, si tu ne vas pas bien, tu peux envoyer Sarine me chercher, d’accord ? Compris ? »

« D’accord, d’accord, mais tu t’en vas déjà ? Tu es sûre et certaine ? Ah … »

« Je peux rester cinq minutes de plus, Waram. Mais tu n’es pas souffrant au point que je reste à tes côtés durant toute la nuit, non ? Pas que ça me dérange comme idée, loin de là. » dit l’adolescente masquée aux cheveux bleus.

« Non … non … je ne crois pas … » murmura Waram tout en baillant longuement.

« Tu ne crois pas … mais qu’est-ce que tu en penses exactement ? » demanda doucement Sanphinoa alors qu’elle voyait qu’il avait les yeux fermés. Les autres n’étaient pas là, Timber dormait calmement et Sarine aussi. Elle rapprocha son visage masqué de Waram, souriant doucement avant de chuchoter : « Tu peux tout me dire, Waram, je t’écoute. »

« Je ne sais pas … ce que je pense … je voulais parler avec toi, c’est tout. Mais dans ton dortoir, pas ici … là où on peut être seuls, toi et moi. C’est possible ? »

« Dans ton état, ce n’est pas conseillé, Waram ! Voyons, tu ne peux même pas te lever, j’imagine. Alors faire un aussi long déplacement, c’est de la folie. Même s’il est vrai qu’avoir l’odeur de Timber à côté de soi, ça ne doit pas vraiment aider, hahaha. Hum … »

Elle avait fini par prendre la main de Waram, l’invitant à se lever. Mollement, l’adolescent s’exécuta mais il se retrouva soulevé par Sanphinoa, à sa grande surprise. Il se renfrogna, se collant contre Sanphinoa avant de murmurer :

« Où qu’on va ? Depuis quand est-ce que tu … es aussi forte ? »

« Oh, forte, forte, tu sais, je reste une femme-chevalier. Nous sommes plus forts que la moyenne des gens à la base, hein ? Tu l’oublies un peu ? »

« Je n’oublie rien … je suis juste moins conscient que d’autres … par rapport .. Oh … »

« Oh toi, tu as vraiment une petite mine, Waram. Ne parle plus, je vais t’emmener. »

Grumpf. Il était dans un état pitoyable. Encore plus que dans le monastère. Il n’avait aucune nouvelle des membres là-bas. Est-ce qu’ils étaient vivants ? Encore vivants ? Transporté jusqu’au dortoir abandonné de Sanphinoa, il entendit une voix railleuse :

« Nomdediou ! Ne me dites pas que c’est le puissant Waram qui se fait porter comme ça ? »

« Ta gueule … Karry. Veut pas t’entendre. Vais pas bien. »

« Ouais, je vois ça. Moi, je dis, vaut mieux achever la bête avant qu »elle ne souffre trop. »

« S’il te plaît, Karry. C’est Waram qui a voulu que je l’emmène ici. Il sera alors plus tranquille pour être soigné. Il a besoin de repos. Et ce n’est pas dans un dortoir rempli que ça sera le cas Alors, un petit effort, d’accord ? Tu peux faire ça pour moi ? »

« Hum, d’accord, pour toi, mais je ne fais pas le poisson mort, y a déjà le cachalot qui est avachi sur la plage qu’est ton lit. »

« Karry … s’il te plaît. Tu as écouté ce que je t’ai dit ? »

Oui oui ! Elle avait parfaitement écouté ce qu’elle disait. Ça ne voulait pas dire qu’elle devait respecter sa décision et qu’elle devait laisser Waram couler des heures paisibles dans cet endroit. Pourtant, après avoir déposé Waram dans le lit, Sanphinoa retira son masque, rapprochant son visage de Karry pour dire doucement :

« Ne … l’embête … pas. Compris ? Je ne me répéterai pas. »

« Le message … est très bien passé, Sanphinoa. Tu peux remettre ton masque. »
Brrr ! Qu’elle détestait quand Sanphinoa faisait cela. C’était vraiment horrible. Elle n’avait donc aucun coeur ? Ou alors beaucoup trop ? Si Waram était seulement un peu au courant de ce dont Sanphinoa était capable, il la craindrait plus.

« Tu … n’as plus ton masque, Sanphinoa ? » murmura faiblement Waram, Sanphinoa poussant un petit cri de surprise avant de s’exclamer :

« Non non ! Une simple poussière, je l’ai à nouveau. Je vais me passer un peu d’eau sur le visage, je reviens vite, Waram. Reposes-toi en attendant. »

Elle ne pouvait pas dire mieux. Lorsqu’elle revint quelques minutes plus tard, Waram était profondément endormi, haletant comme un enfant malade … enfant malade qu’il était. Elle le regarda avec tendresse avant de rire.

« Personne à gauche ? Personne à droite ? Hum … Qu’est-ce que les gens vont penser ? »

Oh et puis zut ! Elle était le genre de filles qui ne comprenait jamais de ses erreurs. Mais pourtant … si … elle s’arrêta dans son mouvement. Elle devait veiller sur Waram, pas profiter de la confusion présente. Ca ne serait pas bien et surtout, cela n’améliorerait pas l’état de Waram. Hum … Elle ne devait pas y penser. C’était une mauvaise chose que de se faire des idées de la sorte. Une très mauvaise idée. Hum … Veiller sur Waram.

« Karry, si je m’endors, est-ce que tu peux me réveiller ? »

« Oh, pas de soucis pour ça. Est-ce que tu veux une nageoire métallique en pleine face ? »

« Non, pas me réveiller de cette manière, Karry. Mais … je veux veiller sur Waram. »

« Essaies donc de t’installer sur lui, je pense que tu lui tiendras chaud avec tes … »

L’armure-pokémon s’arrêta dans ses propos. Elle savait parfaitement que Sanphinoa rougissait avec cette histoire, c’est pour ça qu’elle s’en divertissait, amusée. Mais bon, Sanphinoa avait encore lancé un regard noir en sa direction.

« Je n’aime pas que l’on parle trop de cette partie de mon corps, Karry. »

« Pourtant, c’est le seul point qui intéresse Waram en ce qui te concerne. Ah les mâles, toujours les mêmes, quand on y réfléchit bien. Waram n’est pas différent ! »

« Et alors ? Enfin si … ça me dérange ! Mais pourquoi est-ce que je parle de ça avec toi ? Est-ce que je peux savoir ? C’est privé et personnel ! »

« Ah ça, c’est sûr que tu donnes de ta personne, Sanphinoa. C’est même merveilleux de voir à quel point tu fais ça. Bon, allez, je te laisse tranquille. Profites de Waram, il est à ta merci. C’est une occasion unique ! Tu ferais bien de ne pas le regretter. »

Elle … Elle avait totalement raison ! Mais pour ça, elle devait alors se préparer normalement. Mais ça ne serait pas simple. Elle et ses croûtes. Elle et ses cheveux si sales et laids. AAAAAAAAAAAAAAH !

« Je vais aller me faire un brin de toilette, je crois ! »

« Fais donc, fais donc, frottes partout. Et surtout, n’oublie pas ces vilaines croûtes. Ah, je sens que la douche va être dégueulassée … »

« S’il te plaît, ne parles pas comme ça, je te l’ai déjà demandé, Karry. C’est pas la façon de parler d’une fille ! Ca ne se fait pas ! Pas du tout ! Un petit effort alors ? D’accord ? »

Aucune réponse de la part de l’armure-pokémon. Bien sûr qu’elle n’allait pas prendre la parole. Il valait mieux pour elle qu’elle se taise. L’adolescente poussa un profond soupir, retirant son masque et ses habits, observant pendant un instant Waram qui était couché dans son lit. Elle posa ensuite ses yeux sur son propre corps.

« On pourrait presque croire que j’ai des écailles … des écailles de croûtes … »

« Arrêtes tes bêtises et vas sous la douche. Frottes ça avec du savon spécial. Même si c’est que pour quelques heures, tu peux faire quelque chose de ton corps, non ? »

« Oui, oui, Karry. Je pensais que tu n’allais plus parler, est-ce que je me suis trompée ? »

« Tu te trompes tout le temps, tu n’arrangeras rien de toute façon alors zou, vas-y et vite ! »

Oui ! Oui ! Elle avait parfaitement compris le message ! Karry se dirigea vers la douche, l’eau commençant à couler alors que Waram se mettait à marmonner :

« Hmm .. Il se passe quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? »

« Il y a une belle naïade qui se lave rien que pour toi, Waram. » chuchota l’armure-pokémon du Barpau, sautillant pour atterrir à côté de l’adolescent aux yeux fermés.

« Qu’est-ce que tu racontes … encore, Karry ? Ah … J’ai mal … j’ai chaud … si chaud … »

Il commença à se mouvoir dans le lit, bougeant ses pieds pour retirer la couverture. Haletant et gémissant, son haut s’était relevé au niveau de son torse.

« Pfiou mais c’est vraiment pas fameux, Waram. Comment tu fais pour t’en sortir dans la vie ? C’est à se demander. Si je te dis qu’une belle sirène t’attend dans la douche, tu veux pas aller la rejoindre ? Tu vas sur quoi ? Quatorze ans non ? Elle va sur seize. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Je comprends rien à ce que tu racontes ? Hmm … Dodo. »

« Vas donc te passer un peu d’eau sur le visage. Tu pues et tu es en sueur »

Il grommela, finissant par se lever en titubant. Il était à peine conscient de ce qui se passait, traînant le pied. Il se retrouva dans la salle de bain, entendant l’eau qui coule. Il ouvrit la porte, ne remarquant pas la personne qui était sous la douche, derrière le rideau.

« Karry ? Tu pourrais refermer la porte s’il te plaît ? Ou tu viens voir comment vont ma peau ? Je tiens à te le dire, ce n’est pas joli malgré tout. »

L’eau s’écoula du robinet dans le lavabo, Waram s’arrosant le visage et le torse, mouillant son haut avant de grommeler. Sanphinoa recommença à dire :

« Hey, Karry, tu n’es pas obligée de grogner hein ? Je fais ce que je peux avec les moyens du bord, rien d’autre ! Si j’avais une autre solution, je la prendrais tout de suite ! »

« Grumpf … retoune au lit. »

L’adolescente s’immobilisa sous la douche. Ce n’était pas la voix de Karry ça ! Qu’est-ce que … Elle tira en partie le rideau, juste sa tête étant visible. Waram traînait la patte au sol, la tête baissée et trempée. Sanphinoa le regarda, quelques secondes avant de dire :

« W… Waram ! Mais tu fais quoi ? C’est la salle de bain ! Et tu es malade ! Retourne vite te coucher et … HIIIIIIIIIII ! »

Elle avait eut juste le temps de tirer le rideau pour cacher son visage, Waram tournant la tête vers le rideau. Il marmonna :

« J’ai cru … entendre la voix … de Sanphinoa. Pas possible … elle ferait pas ça. Ah … »

« Waram, retournes te coucher … s’il te plaît. Ta santé passe avant tout. »

« Vais le faire, vais le faire, grumpf. Vais le faire … Sanphinoa. »

Il continuait d’émettre un grognement, obéissant néanmoins à l’adolescente aux cheveux bleus. Celle-ci le regarda partir de la pièce, soulagée et tremblante. Ah … Ah … Ah … toutes ces vilaines plaies sur son corps. Elle ne voulait pas les lui montrer mais elle le devait. Mais dans cette tenue ? Non, ce n’était pas possible.

« Je ne peux pas, je ne suis pas encore prête émotionnellement. »

Par contre, d’après ce qu’elle avait compris, Waram s’était levé … alors qu’il dormait quelques minutes auparavant, et assez profondément. Karry était derrière tout ça hein ? Elle n’allait rien perdre pour attendre. Lorsqu’elle sortit de la douche, Karry lui demanda avec une fausse neutralité :

« Alors ? Ta douche ? Elle était comment, Sanphinoa ? »

« Très bien, d’ailleurs, j’ai besoin de te dire quelque chose à ce sujet. Viens donc par là. »

« Qu’est-ce que tu fais, Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que … tu utilises ton eau ? » dit l’armure-pokémon du Barpau avant d’être soulevée par Sanphinoa. Celle-ci était simplement habillée d’une longue serviette blanche.

« Tu t’es assez moquée de moi. Pour la peine, pour la nuit, tu la passeras dans la baignoire. Et bien entendu, je ne veux pas t’entendre te plaindre ou casser la baignoire. »

« MAIS MAIS MAIS … Depuis quand tu es aussi cruelle ? C’est pour mieux profit… »

« Je vais aussi bâillonner ta bouche. Je sens que ça sera beaucoup mieux pour tout le monde en fin de compte, oui. Bonne nuit, Karry. »

« Oh si tu fais ça, tu n’auras plus rien pour te couvrir et je réveillerais alors Waram en même temps. Ca serait bête que Waram puisse te voir dans la tenue de ta naissance maintenant, non ? Alors, non, tu ne me fais pas ça et … »

Elle se retrouva muette, une serviette enfoncée dans la bouche avant d’être tout simplement déposée dans la baignoire. L’armure-pokémon commença à gesticuler à l’intérieur, Sanphinoa referma la porte derrière elle avant de soupirer :

« Vraiment infernale, je ne sais pas ce qui lui a pris de se comporter comme ça. »

Bon, elle était finalement là. Pfiou … Bon, qu’est-ce qu’elle pouvait prendre pour s’habiller ? Rien de bien chaud et étouffant, ce n’était pas bon, pas bon du tout. Hum, vas pour un ensemble bleu marine. Elle n’allait rien porter en haut comme sous-vêtement, cela allait trop lui serrer et puis … hum … non. C’était une idée folle. Voilà, chemise de nuit ouverte un pyjama de toile aussi. Elle était prête. Elle s’observa quelques secondes, passant une main dans ses cheveux puis étudia le reste de son corps.

« Je devrais être normalement prête … et assez bien. Mais est-ce qu’assez bien sera suffisant ou non ? Comment est-ce que tout ça va se passer ? Hum … Zut … »

ET PUIS ZUT ! Assez ! Pour la nuit, c’était décidé ! Si Waram était prêt à discuter avec elle, il le fera mais pour ce soir, c’était elle qui décidait tout. Elle s’approcha de Waram, tirant un peu sur la couverture. Il était encore trempé … il allait se rendre plus malade qu’autre chose.
Elle vient se coller à lui, ses bras autour du corps de Waram pour être sûre de ne pas le perdre. Voilà, il était à elle. Humpf … et surtout, avec la chaleur de son corps, elle était sûre et certaine qu’elle allait pouvoir le soigner et le guérir.
Bien que dans le fond, c’était elle qui en profitait le plus, ravie de la tournure de cette soirée. Elle était autant épuisée que Waram et les cris de Karry pouvaient toujours résonner … sauf qu’il n’y en avait aucun. Oh oui, c’est vrai, elle était muette par sa faute, hahaha ! Elle finit par s’endormir avec Waram dans ses bras. Sa petite taille était un avantage dans cette position. Elle pouvait plus facilement se loger contre lui.

Le lendemain matin, les yeux de Waram s’ouvrirent en premier. Clignant plusieurs fois de ces derniers, il chercha à comprendre. Il se sentait léger, tellement léger. Il n’avait plus mal au crâne ! Il n’était plus malade ! Aucune fièvre ! MIEUX encore ! Il se sentait parfaitement bien ! Il allait même encore mieux qu’avant.

« Pourtant, j’ai pris aucun médicament … normalement. »

Ses souvenirs d’hier étaient encore assez brouillés. Il fallait dire qu’avec une fièvre aussi vive et fulgurante, qui est venue sans même crier gare, il n’avait pas eut la tête à comprendre tout. Néanmoins, ses yeux finirent par se poser sur ce qui semblait être une vue des plus agréables. Sanphinoa était endormie contre lui, masque posée sur son visage mais surtout, cette chemise bleue lui allait à ravir. Et elle avait vraiment … enfin … non.

« Je ferais mieux de me lever. Dormir dans le même lit qu’une fille, ça va encore jaser à mon sujet. J’ai pas besoin de ça, pas en ce moment, et puis quoi encore ? »

Il disait cela mais ce n’était pas déplaisant, loin de là. Mais bon, il était l’heure de se lever, pas de profiter de la vue. Il chercha à se libérer de l’étreinte de Sanphinoa et y arriva mais avec beaucoup de mal. Humpf … Il était presque triste de partir.

Il alla dans la salle de bain, se passant un peu d’eau sur le visage avant de voir Karry dans la baignoire. Il poussa un soupir, allant la soulever et lui retirer le bâillon dans sa bouche. Elle commença à remuer des nageoires mais Waram la déposa au sol avant de quitter la salle de bain, lui disant simplement :

« Tu pourras remercier Sanphinoa de ma part ? Elle est encore en train de dormir. Ah oui … comme je vais mieux, ce soir, je veux pouvoir lui parler. Qu’elle essaye d’être présentable. Enfin, encore plus que ce matin, quoi. »

« Tu as changé, toi. On pourrait même dire en bien, hein ? »

« Je n’ai pas changé et arrêtez de penser ça à mon sujet. Ah … Oui, enfin bon, je m’en vais. Je ne vais pas attendre qu’elle se réveille. Elle risquerait d’être agaçante. »

« Au cas où tu ne le sais pas, elle a veillé sur toi et vérifié que tu irais mieux. »

« Je ne suis pas stupide, je l’avais compris. Signales-lui juste mes remerciements et ce que je t’ai dit, y a pas besoin de plus. Je … vais bien. »

« Pas de soucis, ça sera transmis. Je rajouterai « gros bisoux » en prime. »

« Fais comme tu veux mais j’imagine qu’il vaut mieux éviter si tu ne veux pas terminer encore une fois dans la baignoire, Karry. Bonne journée. »

Pfff … Sanphinoa. Depuis qu’il était revenu, elle n’avait pas décroché de lui. Il allait pouvoir souffler un peu, n’est-ce pas ? Avant ce soir. Ils allaient enfin pouvoir parler, lui et elle. Pfiou, il avait un peu le trac, il devait l’avouer. Mais rien d’étrange n’allait se passer hein ?

Chapitre 30 : Des informations capitales

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Des informations capitales

« Est-ce que je peux me relever, Sanphinoa ? »

« Hum … oui, il faut, il faut … la principale voudra sûrement te voir. »

La jeune demoiselle aux cheveux bleus se frotta les yeux avant de se redresser, mains posées de chaque côté de Waram. Celui-ci la regarda pendant quelques secondes avant de rapidement mettre une main sur le masque de Sanphinoa.

« Ton masque a faillit tomber. Fais donc attention. Je ne sais même pas ce qui se passerait si tu le perdais devant moi. Je ne sais pas ce que ça change. »

« Il me faudra te tuer, Waram. C’est aussi simple que ça. » dit-elle avec nonchalance alors qu’il clignait des yeux. Ah oui … Bien entendu, elle devait le … QUOI ?!

« Me tuer ? Depuis quand ça marche ainsi ? C’est qu’il y a une horreur sous le masque et qu’en fait, il faudra me tuer pour m’achever et ne plus me faire souffrir ? »

« C’est très méchant, Waram ! Il va falloir arrêter de te moquer de moi ! »

HEY HEY HEY ! Elle était en train de le prendre par le col pour le secouer un peu. Il avait rien dit de méchant non ? C’était juste un peu moqueur, n’est-ce pas ? Pas besoin de s’exciter et s’emporter comme ça. Il ne voulait rien de mal ! Rien du tout ! Il était paix et bonheur et prospérité dans le monde, rien de plus. Qu’est-ce qu’il était en train de penser ?

« Toi et moi, il faudra que l’on discute réellement tous les deux. »

« N’essaie pas de changer de conversation, Waram. Je ne te louperais pas cette fois, hein ? »

« Oui, oui, je le sais parfaitement, Sanphinoa. Tu es terrifiante, très terrifiante. Mais tu sais que lorsque tu gigotes comme ça, tu as ta … «

Mais qu’est-ce qui lui prenait de parler comme ça aussi facilement à Sanphinoa ? Il allait évoquer encore une fois une partie de son anatomie bien visible. Normalement, il se mettrait en rogne et … pourquoi elle le regardait comme ça ?

« Waram ? Il y a un souci ? Tu me regardes étrangement, c’est bizarre, très bizarre. »

« Non rien, je vais bien, du moins, je pense que je vais bien. »

« Tu le penses ? Tu es certain de ça ? Tu ne m’en donnes pas du tout l’impression. »

HEY ! Il savait quand même comment il allait non ? Il émit un grognement mais s’arrêta. Ca ne servait à rien de s’énerver contre Sanphinoa. Surtout qu’il n’avait aucune raison valable pour ça. Il finit par enfin se lever, regardant l’ours toujours endormi :

« Autant le laisser. Le repos lui fera le plus grand bien. Il a le mal du pays et avec les changements horaires, y a de fortes chances qu’il ne sache même pas où il est exactement. Je vous jures, les ours de nos jours, c’est un peu n’importe quoi. »

« Il est quand même bizarre … mais il n’a pas l’air méchant. »

« Je crois que tu aurais dû le voir la première fois que je l’ai rencontré. Son coup de patte est très méchant. Bon, il faut que j’aille voir la principale, moi. »

Il avait dit cela avec une certaine nonchalance et démotivation, regardant juste droit devant lui avant de se frotter le dos. Ah oui, bien entendu. Il avait encore beaucoup à faire et surtout à dire. Ah … Il était déjà fatigué rien qu’à l’idée d’aller accomplir tout ça.

« Si tu n’es pas motivé, je pense que la principale n’aurait aucun problème à ce que tu reportes cette discussion avec elle pour le lendemain, Waram. C’est si important que ça ? »

« Je préfère ne pas mentir et … oui, ça l’est. Du moins il ne faut pas se leurrer, c’est assez important pour que je doives aller la voir. C’est au sujet de l’Antre de la Terre. Tu sais ce qui s’est passé en Afrique, non ? » dit-il alors qu’elle paraissait gênée malgré son masque. « Je sais pas à quoi tu penses mais ce n’est clairement pas ça, Sanphinoa. »

« Je crois … enfin, cette agression. Attends un peu, est-ce que … »

« Hum … Je ne veux pas t’en parler maintenant. » dit-il aussitôt. Alors pourquoi est-ce qu’il avait lancé le sujet ? Elle voulut l’attraper par le bras mais le jeune homme fût plus rapide qu’elle, se dirigeant alors vers la sortie de la chambre.

« Je n’ai pas de temps à perdre avec tout ça, Sanphinoa. Je vais la voir. »

Il marcha à pas vif dans les couloirs, sans un regard vers Sanphinoa qui pourtant était bien décidée à l’accompagner même s’il ne le voulait pas. Où était Sarine d’ailleurs ? Il aurait besoin d’elle normalement. Sûrement en train de se balader et d’aller discuter avec les autres. Dire que généralement, les armures-pokémon accompagnaient toujours leurs propriétaires, lui-même avait la malchance d’avoir une armure-pokémon qui avait l’habitude de se promener comme si de rien n’était. Ah … Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ça ? Il poussa un léger soupir désabusé. Bon, ce n’était pas bien grave en un sens … pas vraiment.

Enfin si, ça l’était car il aurait besoin d’elle. Grumpf, avec de la chance, peut-être qu’elle était déjà auprès de la principale. Si c’était le cas, cela lui ferait gagner un temps assez précieux. Car plus vite il ne verrait plus la principale, mieux il se porterait. Pourtant, il n’avait aucune raison valide de la détester ou de la haïr mais … c’était comme ça.

C’était étrange, vraiment très étrange … et très déplaisant aussi en même temps. Comment est-ce qu’il pouvait expliquer cela ? Enfin non, c’était la nature humaine. Comme il s’énervait pour un rien quand ça concernait Sanphinoa. Ce n’était pas si étrange en fin de compte, il était ainsi fait.

« A quoi est-ce que tu réfléchis, Waram ? Tu as l’air songeur ? »

« Quoi ? Tu es encore là Sanphinoa ? Tu n’as pas compris que je vais sûrement devoir parler à la principale mais seul ? Tu n’es pas invitée, il va falloir que tu te rentres ça dans le crâne. »

« Il y a d’autres façons de le dire, Waram hein ? Tu pourrais être plus poli. »

« Est-ce que tu crois que j’ai une tête à cela ? Sincèrement ? »

Non, pas le moins du monde. Elle prenait même pas la peine de lui répondre. Ils arrivèrent jusqu’à la porte du bureau de la principale, entendant une voix féminine dire :

« Et vous auriez dût voir Waram face à ces derniers. Sincèrement, il continuait sans cesse de se battre. Ca semblait vraiment lui plaire. »

« Je vois, je vois … bien bien bien … Hum, on a de la visite. »

La porte s’ouvrit sans que pour autant un geste ne soit fait. De l’autre côté, Sarine était couchée sur le fauteuil du bureau de la principale tandis que cette dernière la regardait tout en souriant sous son masque. Ses yeux se posèrent sur Waram, celui-ci s’écriant :

« AH ! Te voilà Sarine ! Et qu’est-ce que tu es encore en train de raconter à la principale, je peux savoir ? Pas des conneries, j’espère ! Je te préviens, je ne suis pas revenu pour ce genre de débilités, compris ? J’ai pas que ça à faire ! »

« Il était pourtant si différent dans le monastère. Vous auriez dût voir, principale. Il avait même son petit surnom là-bas. »

« Ne t’avise même pas de le dire ou sinon, je te tues, Sarine. »

« Si mignon et tendre … n’est-ce pas, petit dragonnet de Gliros ? »

« Je … Je … Je … Je t’extermine dès maintenant, SARINE ! » hurla Waram avant de s’apprêter à sauter sur l’armure-pokémon du Diamat. Mais il fût réceptionné dans les airs par les bras de Sanphinoa, celle-ci le ramenant en arrière, collant le dos de l’adolescent contre sa poitrine avant de s’exclamer en rigolant :

« Oui ! J’aime ce surnom ! Je vais le garder ! Dorénavant, je t’appellerai mon petit dragonnet de Gliros ! Ca te colle parfaitement à la peau ! »

« Et voilà merde … La dernière personne que je voulais qu’elle apprenne ce surnom … le connaît maintenant. Je vous hais, Sarine, principale. Je vous hais toutes les deux. Et pas qu’un peu, non pas pour de faux et … »

« Ce n’est pas vraiment de la haine que je ressens dans ton coeur à l’heure actuelle, Waram. Est-ce que cela ne te dérangerait pas de m’expliquer ce que c’est alors ? »

« Quelque chose qui ne vous concerne pas ! Sanphinoa, tu peux me lâcher maintenant ? T’es devenue carrément collante, façon pot de glu depuis mon retour. »

« Tu es parti pendant presque un mois, Waram. Il est alors normal qu’elle s’accroche à toi. Vous n’aviez pas fait la paix avant ton départ, non ? »

« C’est faux, madame la principale. Je suis sûre de me rappeler que Waram est venu. »

« Oh ? Tiens, cela, je ne le savais pas, Waram. Tu veux en dire plus ? »

« MAIS LÂCHEZ-MOI LA GRAPPE UN PEU ! J’étais venu pour parler de tout ce qui s’était passé dans le monastère ! Pas pour servir de cible à des commères de tout âge et toute forme ! C’est pourtant pas compliqué à comprendre non ? »

« … C’est vrai. Sanphinoa, tu peux venir aussi. »

La principale avait dit cela sur un ton neutre, n’incitant pas à une réponse négative. L’adolescente aux cheveux bleus libéra Waram de son étreinte, pénétrant dans le bureau après lui. La principale désigna un autre fauteuil à Waram pour qu’il aille s’asseoir, celui-ci s’exécutant sans réticence. Sarine s’apprêta à quitter le fauteuil pour laisser sa place à Sanphinoa mais celle-ci vint se placer à moitié sur Waram. L’adolescent la regarda :

« Mais je peux savoir ce qui te prend ? T’es drôlement agressive aujourd’hui. »

« C’est la journée où il est hors de question de laisser s’échapper les dragonnets. C’est une journée spéciale qui ne se produit qu’une fois tous les jours. »

« Elle se foutrait pas de ma gueule, là ? » déclara l’adolescent, s’adressant à la femme aux cheveux verts en face de lui. « Bon, qu’est-ce que j’avais à dire ? Ah oui … au sujet de l’Antre de la Terre. Je ne sais pas ce qu’ils ont avec moi mais ils me collent à la peau … et du genre, ils sont très usants et fatigants par rapport à ça. »

« Tu veux bien nous expliquer en détails aussi ton voyage au monastère ? Depuis ton arrivée au Tibet jusqu’à ton départ … un peu forcé, dira t-on. »


Oui, oui, il allait le faire. Grumpf. Sanphinoa prenait un peu trop ses aises. Mais bon, tant qu’elle ne cherchait pas à trop le coller. Il commença à parler, pendant une bonne heure. Jamais la principale ne chercha à l’arrêter. Seule Sarine confirmait d’un hochement de ses têtes ou infirmait d’une petite correction qui était nécessaire.

« J’ai l’impression qu’ils manquent plusieurs parties, pourtant, Waram. »

« Non, je vous aie raconté ce qui était le plus important, dans les moindres détails. Vous savez ce que j’ai en moi même si on n’a aucun détail exactement. »

« On a le plus important. On sait que ta colère n’est pas forcément tienne, justement. »

« Si c’était aussi simple que ça, tous mes problèmes seraient résolus depuis longtemps. »

Il avait fait qu’hausser les épaules, ce qui fit un peu basculé Sanphinoa qui s’écroula à moitié sur lui. Grumpf, il la réceptionna, sans un mot, reprenant la parole :

« Mais maintenant que je suis ici, qu’est-ce que je vais faire exactement ? »

« La même chose que les autres, Waram. Retourner à l’école. Tu as du retard à rattraper. Hum, à ce sujet, j’ordonne à Sanphinoa de te servir d’aide pour tes études. D’après ce que j’ai compris, ce n’est pas la première fois qu’elle le ferait pour toi. »

« Oui, oui, encore une manigance stupide mais d’accord, je veux bien. Je vous jure … »

Ah … Bon, c’était fini alors ? Ils avaient assez discuté de tout et de rien ? L’adolescenrt aux cheveux noirs se massa le front, comme pour soulager sa douleur. C’était usant, vraiment très usant dans le fond … mais il devait faire avec normalement.
Oah … Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre de toute façon ? Il finit par se lever , faisant presque tomber Sanphinoa au sol avant de la rattraper à un bras. Il la déposa doucement sur le sol, regardant la principale avant de dire :

« Si j’ai compris, plus vite, je commence à réviser, plus vite, je serai alors débarrassé de Sanphinoa, n’est-ce pas ? »

« Je n’aurais pas utilisé ces termes, Waram. Mais on va dire que c’est cela. »

« Alors, considérez que c’est bon et que ça sera fait. Comme ça, pas de soucis. Sanphinoa, on va pouvoir y aller et … »

Il s’arrêta dans ses paroles, commençant à tituber dans le bureau. Aussitôt, Sarine se redressa dans son fauteuil, sautant de ce dernier mais ce fût la principale qui réceptionna Waram. Elle passa une main sur son front, murmurant :

« Tu es bouillant, Waram ! Tu n’as pas remarqué cette fièvre ? »

« Depuis quand j’aurais une fièvre ? Depuis quand est-ce que je serais malade ? Ne me considérez pas aussi faible que les autres, compris ? Je ne suis pas comme ça. »

« Pourtant, c’est le cas. Je pensais que dans le train, sur mes genoux, tu t’étais reposé mais il semblerait que ça ne soit pas le cas, Waram. »

« Heiiiiiiiiiiiiin ? Madame la principale, qu’est-ce que vous avez fait ? »

« Lui servir simplement d’oreiller. Il était exténué par le voyage et les événements dans le monastère, je ne voulais donc pas le fatiguer encore plus que cela. »

« Oui mais … enfin bon … pas grave. Je peux m’occuper de Waram ? Et le soigner ? »

« Hum, d’après mes souvenirs, je me rappelles que … oui. Tu es capable de manier l’eau grâce à ton armure-pokémon. Oui, te voilà aussi chargée de sa santé, Sanphinoa. »

« Mais je vais bien, je vous dis ! Vous m’écoutez pas ou … »

Il quittait les bras de la principale pour s’effondrer dans ceux de Sanphinoa. Tête coincée contre la poitrine de l’adolescente, il soupira, soupir étouffé par le tissu. Il en avait assez, tellement assez de tout ça. Qu’on le laisse … juste tranquille.

« Je vais l’emmener dès maintenant, si ça ne vous dérange pas, alors. »

« Bon rétablissement, Waram. Je pense que je vais devoir prévenir les professeurs que tu seras déjà absent malgré ton retour. Ah … ils vont finir par croire que je me moques d’eux. Hahaha … mais néanmoins, fais attention à ta santé, elle reste très importante. »

Grumpf. Si cela était un sujet de moquerie, il n’allait pas apprécier. Mais est-ce qu’il était vraiment malade ? Ou juste son corps qui refusait de lui obéir ? Il se laissa supporter par Sanphinoa avant de partir du bureau de la principale, Sarine toujours à l’intérieur.

« Je ferais mieux d’aller vérifier qu’elle s’occupe bien de lui. Mais est-ce vraiment du hasard s’il est malade uniquement maintenant ? Il ne semblait pas l’être pendant le train ; »

« Changement de climat, changement de fuseau horaire, fatigue, le mental qui lâche, il y a beaucoup de raisons à une maladie, si tu veux tout savoir. »

« D’accord, d’accord, je vous fais confiance à ce sujet, principale. J’y vais tout de suite, je ne préfère ne pas perdre trop de temps maintenant ! »

Comme l’armure-pokemon le désirait. La femme masquée aux cheveux verts fit un petit hochement de tête, Sarine se mettant à galoper hors du bureau pour aller rattraper Sanphinoa et Waram. D’ailleurs, elle n’avait pas encore revue Xalex depuis le temps.

« Je me demande comment elle va depuis tout ce temps. De ce que je crois me rappeler, Waram n’était pas forcément insensible. »

Hahaha ! Mais non, ce n’était pas drôle de se moquer de tout ça. Ah ! Elle avait finit par retrouver Sanphinoa et Waram. L’adolescent était à moitié avachi sur l’épaule de Sanphinoa. Malgré sa petite taille, elle avait encore une sacrée force, ce qui restait très plaisant à observer. Elle l’emmena jusqu’au dortoir, déposant Waram sur son lit, l’ours bleu du Tibet toujours en train de dormir. Vraiment ? Il ne faisait que ça ?

« Alors, Waram, est-ce que je peux … aller prendre de quoi te soigner ? »

« Je vais bien. » marmonna Waram en grognant, Sanphinoa souriant avant de dire :

« Je reviens vite, d’accord ? Ne fait pas trop de bêtises, s’il te plaît. On ne peut pas tout arranger si tu ne fais rien pour cela, compris ? »

« Je ne comprends pas … vous racontez juste n’importe quoi. Laissez-moi tranquille. »

« Je reviens vite, c’est tout ce que tu as à savoir. »

Guillerette, Sanphinoa partit du dortoir alors que Waram observait le plafond, les yeux à moitié clos. Qu’on le laisse tranquille, qu’il meure en paix .Il ne voulait pas d’autrui. Il voulait juste … ah … pourquoi maintenant et pas avant ? Il sentit Sarine qui grimpa sur le lit, se mettant en boule à ses pieds avant de dire :

« Alors, Waram ? Heureux d’être de retour à la maison ? Avec une gentille femme prête à se plier en quatre au moindre de tes désirs ? »

« J’ai pas de maison … et j’ai pas de femme. Laisse-moi tranquille, Sanphi … Sarine. »

« Soit, soit, soit, comme un animal vaillant, je veillerai sur toi en attendant que tu ailles mieux, mon petit dragonnet de Gliros. »

Une longue complainte sortit des lèvres de Waram, comme un cri à l’agonie alors qu’elle émettait un petit rire avec ses deux têtes. Elle savait pertinemment que cela l’embêtait mais qu’importe. Maintenant, il allait retrouver une vie normale dans l’école de Gliros. Mais il n’avait pas encore résolu le problème avec Sanphinoa. Cette longue discussion qu’il voulait avoir avec elle, ils allaient devoir attendre que Waram aille mieux.

Chapitre 29 : Un accueil étouffant

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Un accueil étouffant

« Un peu anxieux, Waram ? Pour ton retour parmi les élèves ? »

« Pas le moins du monde. Je ne vois pas pourquoi je le serais. Ce n’est rien de spécial en fin de compte, n’est-ce pas ? Comme je l’ai dit, je reviens juste comme ça. »

« Juste comme ça ? C’est faible comme raison, très faible, est-ce que tu t’en rends compte ? »

« Mais ça me suffit amplement. Si ça ne convient pas à quelqu’un, j’en ait principalement rien à faire, principale. C’est aussi simple que ça. »

Il avait dit cela sur un ton un peu mauvais mais la principale ne sembla pas être dérangée par ça. Grumpf. Ils étaient tous les deux sur le bateau mais ils n’étaient pas seuls, loin de là. L’ours était tout simplement couché sur le bateau, yeux clos. C’était sa première fois. Sarine, quant à elle, était couchée sur l’épaisse fourrure du colosse poilu.

« Tant qu’ils sont calmes, tous les deux, tant mieux. Mais si le marin apprenait qu’on a emmené un ours sur son bateau, je ne crois pas qu’il apprécierait. »

« Ah pour ça ? Y a pas à s’en faire, Waram ! Je suis au courant hein ? C’est pas comme si c’était la première excentricité que la principale me force à ramener sur son école. La dernière, c’était toi, je tiens à te rappeler. Tu sais, ligoté, toutes ces choses. »

« J’étais libre à l’époque ! Je n’étais pas ligoté ou autre ! »

« Hahaha, visiblement, tu as toujours autant de gueule. Bon, je crois qu’il nous reste deux ou trois heures au grand maximum. Cherchez à vous reposer. »

Grumpf. Se reposer ? Alors qu’il y avait la principale pas loin ? Autant dire qu’il ne fallait pas trop rêver. Il poussa un léger soupir avant de mettre une main devant sa bouche. Fermant les yeux, il finit par s’endormir au bout de quelques minutes. Ce fut la principale, quelques heures plus tard, qui le secoua faiblement :

« Il est l’heure de se réveiller, petit dragonnet de Gliros. »

« GNNNN ! J’aime pas ce surnom ! » s’exclama Waram avant d’ouvrir rapidement ses yeux. Se redressant sur le bateau, il poussa un cri avant de se mettre à tituber.

« Fais donc attention à toi, tu vas te rendre nauséeux en agissant beaucoup trop vite. Ce n’est pas vraiment conseillé, tu le sais ? »

« Mais qu’est-ce que je m’en fous … ET ZUT ! On arrive à voir l’île et l’école ! » s’exclama Waram avant de se retenir au bateau.

« Et attention, le bateau tangue fortement, tu risquerais de tomber. »

« Merci de me prévenir … APRES ! Tiens, qu’est-ce que ça veut dire ? C’est quoi ? »

« Le fameux comité d’accueil dont tu ne voulais pas. Tu te doutes bien que … »

« HORS DE QUESTION ! Ne comptez pas sur moi ! Timber, on plonge dans l’eau, on va prendre un autre chemin que le port ! »

L’ours bleu du Tibet émit un grognement, ne comprenant qu’à moitié jusqu’à ce que Waram le pousse dans l’eau avec lui, à l’arrière du bateau. Comme il se rappelait des différentes zones de l’école, il savait où il pouvait se rendre.

« Suis-moi, ça sera bien mieux ! On va être tranquilles ! »

Timber grogna une nouvelle fois mais commença à nager à la façon d’un ours, aux côtés de Waram. Sanphinoa restait sur l’imposant dos de l’animal, attendant que Waram les emmène là où il avait une si merveilleuse idée, d’après ce dernier.

« On va finir par aller sur la plage, tu verras, ça passera beaucoup mieux en fin de compte. »

« GRAAAAAAAAAH ! » s’exclama l’imposant ours alors que Waram haussait les épaules, éclarant d’une voix nonchalante :

« Et oui, tu auras du sable sur les pattes, du sable dans la fourrure mais tu n’auras qu’à aller te baigner pour faire ta toilette, quoi. »

« GRAAAAAAA GRAAAAAAAH ! » continua de dire l’ours, Waram en ayant visiblement strictement rien à faire alors qu’il continuait de nager, sans un regard en arrière. Oui ? Il s’éloignait du bateau et alors ? Il finit par atterrir sur la plage, prenant une profonde respiration. PFIOU ! Il avait encore de la ressource visiblement !

« Pfiou, ça me manquait pas vraiment cet endroit et … »

Grumpf. Il s’arrêta dans ses propos, regardant tout simplement le banc qu’il voyait au bout de la plage. C’était là-bas qu’il y avait normalement Sanphino. Mais bon, elle devait sûrement l’attendre avec les autres au port. BAH ! De toute façon, plus vite il retournerait dans son dortoir, mieux c’est et … AAAAAAAAAAAAAARGL !

« Timber ! Tu abuses carrément ! M’arroser comme ça, et puis quoi encore ? Tu comprends pas ce que tu as fait ? Je suis complètement trempé ! »

L’ours bleu du Tibet s’était mis à se secouer pour renvoyer l’eau de ses poils. Résultat ? C’était lui qui avait tout reçu en pleine face. Bien entendu ! Grumpf ! Vraiment, cet ours mal léché allait très vite en baver quand il serait dans le dortoir !

« Ah je te préviens, Timber. Hors de question que tu restes parmi nous. Du moins, tu seras ailleurs que dans mon dortoir. J’ai pas envie de t’avoir de mon côté. Puis tu pues l’animal. Rah … les animaux à fourrure, ça a vraiment une odeur horrible quand … »

« Wa… Waram ? Tu es ici ? Mais … »

Il s’arrêta dans ses propos et insultes en direction de l’ours bleu du Tibet. Cette voix, il ne s’était pas trompé, n’est-ce pas ? Il tourna son visage vers la gauche pour voir ce qui ressemblait à une sirène … comme dans les contes. Sauf qu’elle n’avait pas de queue.

Mais elle ressemblait bien aux sirènes des contes où elles cherchaient à dévorer les marins. C’était pas vraiment une naïade avec ses cheveux bleus mal coupés. C’était même plutôt le contraire. Grumpf … mais son corps moulé dans ce qui semblait être un maillot de bain une-pièce. RAAAAAAAAAH ! Cette peau rouge et ces endroits où normalement les croûtes étaient présentes mais ce n’était pas le cas.

« Coucou, Sanphinoa. Oui, je suis de retour et … »

Pouf ! Il se retrouva allongé sur le dos, dans le sable, sans même comprendre ce qui venait de se passer. AH ! Mais Sanphinoa était debout non ? Cela voulait dire qu’elle allait bien, n’est-ce pas ? Elle était complètement sortie du coma et …

« WARAM ! Waram ! Waram, Waram, Waram ! Tu es finalement là ! »

« Je suis là, je suis là … mais si ça continue, je vais passer vie à trépas. Je te rappelle que tu dois me détester et me haïr pour les coups que je t’ai donnés, Sanphinoa. »

« Arrêts donc tes bêtises, c’est du passé, ça ! On s’en fiche du passé ! C’est bien toi ! Laisses-moi te toucher pour être sûre que c’est toi ! »

HEIIIIIIII ? Le toucher ? Lui ? Et puis quoi encore ? Qu’est-ce qu’elle croyait ? Que c’était la fête ou quoi ? Il n’était pas comme ça, non, non, hors de question et .. HUMPF ! Les mains de Sanphinoa se posaient sur ses cheveux, son visage, ses yeux, ses joues, ses bras, son torse … puis ce fut la tête qui se posa sur ce dernier. Sa tête masquée comme d’habitude.

« Non mais ça va quoi ? Tu veux pas de l’aide ? »

Il la repoussa assez violemment, les mains posées sur ses globes de chair, cela par inadvertance avant de la faire tomber sur le côté. Non mais … Puis quoi encore ? Grumpf, cette sensation dans la main, c’était vraiment …

« Aie, c’est comme ça que tu reviens ? En me faisant mal, Waram ? Tu n’as vraiment pas changé en fin de compte. Dire que la principale faisait tout pour me tenir au courant à ton sujet, comme quoi, j’allais te manquer et tout le reste … »

« Personne ne me manque. » marmonna Waram, jetant un regard à l’ours et Sarine. Celle-ci s’éloignait déjà de Waram et Sanphinoa, ordonnant à l’ours de la suivre, chose qu’il fit. Sanphinoa était toujours au sol, bougonnant et marmonnant :

« Tu pourrais être plus délicat, Waram. Sincèrement, c’est très méchant. »

« Je ne suis pas fait pour être gentil, Sanphinoa. » dit-il avant néanmoins de se rapprocher d’elle. Il tendit sa main, finissant par agripper celle de l’adolescent aux cheveux bleus avant de la tirer vers lui. Surprise, elle tomba dans ses bras. Waram la repoussa presque aussitôt mais moins fort qu’auparavant.

« Mais dans le fond, tu l’es toujours. Tu sais, je me rappelles encore … de ce que tu as dit. »

« Qu’est-ce que j’ai dit ? Je n’ai rien dit du tout. Tu as la mémoire défaillante, c’est tout. »

« Non, non, je suis certaine que … oh et je n’ai pas à en parler de toute façon. »

Elle avait finit par ne pas chercher à l’évoquer, Waram la regardant. Ah … Comment faisait-elle pour avoir un corps aussi disgracieux ? Remarquant qu’il l’étudiait, elle croisa les bras au niveau de sa poitrine, se frottant les bras avec ses mains.

« Je sais … je sais … Waram, ce n’est vraiment pas … joli à voir. Malgré tout ce que je fais, tu sais … mais je tentes … vraiment d’arranger ça ! »

« Ben visiblement, c’est pas assez. T’as l’air en piteux état. Encore pire qu’avant … Enfin bon, Sanphinoa, faudrait que l’on rentres, tu n’as pas trop froid ? »

« Oh ? Mais non non. Pas à cause de l’eau, tu dois t’en douter ! Je n’ai pas froid pour des petites futilités comme ça, Waram ! Hahaha. Mais merci de t’en préoccuper, ça me touche énormément, tu sais, Waram. Mais toi ? Tu n’es pas trop fatigué avec le décalage ? »

« Pas du tout. Et encore, tu n’es pas au courant mais j’ai ramené un ours bleu du Tibet avec moi. Visiblement, il va servir d’animal de compagnie dans l’école de Gliros. »

« Un … Un … UN OURS ?! VRAIMENT ?! Mais il faut absolument que tu me racontes tout ce qui s’est passé, Waram ! Absolument ! Je veux tout savoir ! » s’exclama Sanphinoa, allant remettre ses affaires malgré qu’elle était encore légèrement trempée.

« Oui, oui, je vais te raconter tout. Mais tu te fous de ma gueule en plus ?! Je viens de me rappeler que tu as put le voir avec Sarine lorsque je suis arrivé sur la place ! »

Il venait lui-même de comprendre la stupidité de sa remarque. Comment est-ce qu’il avait put tomber dedans ? Enfin, de cette façon. Pfff … Il regarda Sanphinoa avant de soupirer puis de placer une main sur son crâne.

« T’es toujours aussi grande en fait, Sanphinoa. »

« C’est pas sympathique de te moquer de moi, Waram ! C’est pas sympathique. Tu verras, j’ai encore une ou deux années pour grandir. Tu seras surpris ! »

« Dans le bon sens alors. Essaie aussi les pommades ou je ne sais quoi pour tes bras. Je sais pas moi, y a pas de solutions contre tout ça ? »

« Pas le moins du monde. Et j’ai essayé ! Mais la principale m’a dit que c’était juste une forme très très purulente et violente de la puberté. »

« Je vais finir par croire que tu hais la nature et qu’elle te l’a bien rendu. »

« C’est méchant et mesquin … mais ça me manquait, Waram. Tu me manquais. » corrigea Sanphinoa avant de le serrer dans ses bras.

Et zut, y avait bien un point où la nature l’avait gâtée par contre. Qu’est-ce qu’une fille comme elle pouvait faire avec de tels … atouts ? Et pourquoi c’était la première chose à laquelle il pensait quand il la voyait ? Il marmonna :

« Ouais, ouais, je suis méchant, je suis très méchant. Je mange des gamins au petit déjeuner, il ne faut pas l’oublier par contre. »

« Ahlala, je suis alors complètement terrifiée maintenant, Waram ! Complètement … »

Elle éclata d’un grand rire grand tandis qu’il poussait un soupir une nouvelle fois. Zut, maintenant qu’ils étaient seuls et que Sarine n’était pas dans les parages, il pouvait en profiter. Grumpf, pourquoi c’était aussi difficile ?

« Sanphinoa, dès que tout sera plus calme, il faudra que l’on parle, toi et moi. »

« Nous ne sommes pas au calme ici ? Qu’est-ce que tu veux me dire, Waram ? »

« Rien d’important mais non, nous ne sommes pas au calme. Je viendrais te voir, d’accord ? Qu’est-ce que tu en dis ? Tu te sens capable d’attendre ? »

« J’ai bien réussi à t’attendre pendant des semaines, je pense qu’une journée de plus ne me dérange pas le moins du monde. Je peux juste savoir c’est à quel sujet ? » demanda t-elle alors qu’il hochait la tête négativement.

« Quand je dis plus tard, c’est plus tard, Sanphinoa. Ne force pas le tout ou alors, tu risques de le regretter amèrement, est-ce bien compris ? »

« C… Compris, ne t’emportes pas, c’est tout, Waram. D’accord ? Je veux juste rester avec toi pour les prochaines heures. On a tellement à rattraper. Et j’ai tellement à te dire. »

« Oui, oui, on va croire que je suis parti pendant des années. »

Bon, si elle ne se mettait pas en route, il allait le faire. Il quitta la plage, regardant brièvement le banc avant de se mettre à suivre le chemin qui menait à l’école. Ah oui, même si ça ne fait que quelques semaines, il a quelques souvenirs ici. Mais surtout, il remarque les têtes des élèves qui se tournent vers lui lorsqu’il marche.

« Il est de retour, tu as remarqué ? T’as entendu les rumeurs ? »

« Oui oui, c’est pas des rumeurs. Il paraîtrait qu’il est devenu tellement effroyable que même un ours lui sert d’animal de compagnie. »

« Il semblerait qu’il fut emmené dans son dortoir, si ce n’est pas une preuve ça. »
L’ours ? Dans son dortoir ? Il commença à accélérer le pas avant de courir. SARINE ! Mais il ne l’avait pas prévenue ou quoi ? Ne pas emmener Timber dans sa chambre ! Puis quoi encore ?! Il pénétra à toute allure dans le dortoir, un long ronflement se faisant entendre.


Timber était tout simplement avachi sur le sol, à côté du lit où Waram avait l’habitude de dormir. La pièce était vide : même Sarine n’était pas là. Où est-ce qu’elle était passée ? Parce qu’elle allait l’entendre et ça n’allait pas être joli ce qu’il allait lui dire !

« C’est donc lui le vilain gros nounours du Tibet ? Mais il est si mignon ! »

« Timber ? Mignon ? Faut être timbré pour penser ça. »

Elle s’approcha aussitôt de l’ours endormi alors qu’il la laissait faire. Sincèrement, comment pouvait-on trouver un quelconque intérêt à cet ours et …

« Graaaaaaaaa ! » grogna l’ours dans son sommeil, étonné par cette main qui venait de lui caresser son pelage. Mais le second cri perça les tympans de Waram.

« HIIIIIIIII ! Il lui prends quoi ?! » s’exclama Sanphinoa en bondissant sur Waram, le faisant tomber sur le lit, elle sur lui. Leurs lèvres se touchèrent, celles du masque posées sur celles de Waram qui cligna des yeux comme pour bien saisir la situation.

« Mais pourquoi est-ce que tu cries ? »

« Mais mais mais … euh … hiiiii ! Zut zut zut … je suis confuse, Waram ! »

« Oui, ta connerie se diffuse à une vitesse folle, de quoi surprendre tout un peuple. » rétorqua Waram, toujours couché sur le lit. Elle était proche, trop proche. Et malgré le masque, il sentait son souffle chaud près du sien.

« Mais tu vas arrêter d’être aussi méchant avec moi ? Sinon je vais te taper ! »

Oh, qu’elle le fasse, qu’elle le fasse ! Il mit ses mains derrière son crâne, comme pour présenter son torse à Sanphinoa. Celle-ci le frappa plusieurs fois à la suite, cherchant bien par là à lui faire pas trop de mal par ses coups.

« Tes coups sont pareils aux caresses d’un rossignol, Sanphinoa. »

« Est-ce que tu me trouves aussi légère qu’un oiseau, Waram ? » demanda t-elle tout en continuant, Waram clignant des yeux avant de répondre avec neutralité :

« Tu n’as pas vraiment le défaut d’être lourde. Non, tu es petite et légère. Je peux te soulever à une main si je le veux. Bon, bref, tu continues d’essayer de me faire mal, l’important, c’est d’y croire, non ? Tu n’arriveras à rien. »

« Oh que si ! Je suis sûre d’y arriver. J’ai une autre méthode mais infaillible maintenant. » dit-elle avant de reculer ses mains, les présentant à Waram. Elle commença à faire gesticuler les doigts. Qu’est-ce qu’elle comptait manigancer encore ?

« Mais mais mais … Arrêtes ! Je ne suis pas comme ça ! » dit-il, plus que surpris alors qu’elle parcourait ses doigts sur ses hanches comme pour chercher son point faible.

« Oh que je suis sûre que si, il y a une chose que je n’ai jamais entendu chez toi, Waram. Et c’est ton rire. Depuis que tu es ici, tu n’as jamais rigolé. »

« Je ne rigolerais pas. Je ne suis pas comme ça. Tu peux arrêter, c’est inutile ce que tu fais, complètement inutile. Tu perds ton temps avec ça, Sanphinoa. »

« Il semblerait qu’ils soient occupés tous les deux. Oh, je viendrais plus tard. »

Deux petites têtes avaient décidé de jeter œil dans le dortoir, Sanphinoa avachie sur Waram pour chercher à le faire rire. L’armure-pokémon laissa l’adolescent se retenir du mieux qu’il le pouvait, refermant discrètement la porte du dortoir derrière elle.

« Au moins, ils rattrapent le temps perdu. »

Elle allait devoir juste prévenir Raon et Xalex de ne pas rentrer dans le dortoir. Dans celui-ci, l’adolescent était maintenant essoufflé et haletant, Sanphinoa couchée sur lui, respirant aussi rapidement que lui. Elle n’avait pas réussi.

« J’aimerai tellement qu’un jour, tu puisses rigoler, Waram. Tu m’as beaucoup manqué. »

« Un rire n’a de valeur que s’il est sincèr, Sanphinoa. Ce n’est pas en me forçant que tu y arriveras, je tiens à te le signaler. »

Elle savait, elle savait … ah … Et si les gens allaient penser des choses sur eux encore une fois ? Elle prenait le risque. Elle ferma les yeux sous son masque tandis que Waram observait le plafond. Il était vraiment de retour à l’école de Gliros.

Chapitre 28 : De retour à Gliros

ShiroiRyu
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Sixième signe : L’Orbe protectrice

Chapitre 28 : De retour à Gliros

« Où êtes-vous donc ? Montrez-vous. Je n’ai … pas le moral pour des bêtises. »

« Ce ne sont pas des bêtises. Néanmoins, si tu veux bien suivre ma voie, je vais te guider jusqu’à moi. Je ne peux pas te dire où tu es exactement pour le moment. »

« Comme vous voulez. Je n’ai plus que ça à faire de toute façon. Par contre, je tiens à vous signaler que je suis accompagné d’un imposant ours bleu du Tibet. Et que si vous voulez me récupérer, il faudra aussi le prendre avec moi. Il est moche, il est gros, il est imposant et il est poilu … mais il n’a plus personne sur qui veiller. »

Timber émit un grognement, comme s’il comprenait que Waram était en train de l’insulter. Le grognement avait un petit côté plaintif tandis que Waram poussait un léger soupir. Ils se mirent tous les deux en route alors que l’ours bleu du Tibet tapait du museau contre le dos de Waram. Celui-ci se retourna comme pour demander ce qu’il avait.

« Qu’est-ce que tu veux encore ? Ne commence pas à te plaindre de la marche. »

« Ce n’est pas ça, Waram. Je crois justement qu’il te propose de te servir de monture pour la tienne, de marche. Que tu ne sois pas fatigué. »

« J’ai l’impression d’être un enfant sauvage pour avoir un ours comme monture ? »

« Exactement, plus sauvage que toi, y a pas pire, Waram. » répondit Sarine une nouvelle fois alors qu’il haussait les épaules .Puisque c’était ainsi, pourquoi pas ?

Il grimpa sur l’ours, celui-ci s’étant mis à quatre pattes. Bon … et maintenant ? Ah oui, bien entendu, il allait devoir guider le gros colosse poilu vers l’endroit où la voix voulait les emmenait, n’est-ce pas ? Ce n’était pas qu’il faisait confiance à cette voix mais elle avait quelque chose de chaleureux, c’était peut-être pour ça, que pourtant, il se montrait peu réticent à ne pas l’écouter. Il n’avait plus rien à perdre.

C’est pourquoi il marchait, du moins, usait Timber alors qu’il ne se souciait maintenant plus trop de ce qui l’entourait. Pfiou … Il était absent. Les yeux fermés, il ne faisait que parler faiblement à l’ours pendant la route, la voix continuant de s’adresser à lui mentalement :

« D’ici une demie-heure, cela devrait être bon. Je cache ta présence aux yeux de l’Antre de la Terre. Ils ne te trouveront pas. »

« Je ne sais pas si cela doit être rassurant … n’est-ce pas. Vous ne pouvez pas me dire comment est la situation dans le monastère plutôt ? »

« Il ne reste plus rien du monastère. Tu n’as plus à t’en préoccuper maintenant. »

Encore une fois, il avait cette pointe de tristesse dans la voix de son interlocutrice. Celle-ci était visiblement affectée par ce qui s’était déroulé, ce qui voulait dire qu’elle était soit de son côté, soit elle jouait très bien son jeu. Dans tous les cas, pas d’autres solutions.

« Est-ce que cela va être encore long ? Je commence à fatiguer. »

« Plus pour longtemps, tu y es presque. Je dois aussi manipuler les membres de l’Antre de la Terre dont l’un de leurs trois chefs, ce n’est pas aisé. »

« Je me doutes. Evitez de vous faire repérer. Je ne penses pas qu’ils apprécieraient cela. »

« Oh, il y a de fortes chances que ça soit ça. Mais bon, ce n’est pas ce qui est inquétant au final. Ils ne sont guère très effrayants, il faut l’avouer. »

« Ne dites pas ça alors que vous ne savez pas leur véritable puissance ! Ils sont horriblement forts, j’ai put le constater. Et même … en essayant de faire de mon mieux, je n’ai pas réussi à ne faire ne serait-ce que l’égratigner. Il m’arrêtait à un doigt ! »

« Sa caste de chevalier-pokémon est bien supérieure à celle d’un simple chevalier pokémon d’or. Ce sont à peine si ces derniers ont une maigre chance contre lui. »

Encore une fois, cette voix était comme dépitée. Mais cela revenait à ce qu’il pensait. Delphy n’avait aucune chance de s’en sortir. Elle … était sûrement morte, grumpf.

« Elle était préparée à cela. Sa mort en valait la peine … puisque tu es encore libre, Waram. »

« Hey ! Aucune vie ne vaut la peine que d’autres meurent pour elle. Vous comprenez ? AUCUNE ! Alors ne racontez pas n’importe quoi et … »

HEY ! Comment est-ce que cette voix pouvait savoir ça ? Ce n’était pas comme s’il le criait, n’est-ce pas ? Il regarda autour de lui, comme pour être certain. MAIS OUI ! C’est évident ! C’était encore des messages télépathiques ! Cela revenait à dire que la personne qui s’adressait à lui utilisait ses pouvoirs psychiques pour ça.

« C’est exact … Waram. Tu es à ma portée, je vais te téléporter avec Timber. Attention à toi, Waram. Cela risque de secouer en vue de la téléportation nécessaire. »

« Tsss, d’accord même si je pense avoir une idée de la personne à qui je m’adresses. »

Oh ? C’était donc ça ? Le corps de l’adolescent et de l’ours disparurent pour se retrouver dans un endroit qui semblait être une plaine tout ce qu’il y a de plus normal. Mais la personne était la chose qui intéressait le plus Waram à cete occasion.

« Vous … êtes la principale ? Principale, c’est vous alors ? Mais qu’est-ce que … enfin, c’est quoi cette armure que vous avez sur le corps ? C’est vraiment étrange. »

« Tout simplement mon armure-pokémon, Waram. Et bonjour à toi aussi. »

« Oui, oui, bonjour à vous aussi, principale. » marmonna l’adolescent, semblant retrouver presque aussitôt une mauvaise habitude. Mais il regardait tout simplement l’armure sur le corps de la principale. C’était une belle armure-pokémon, vraiment très belle.

« Tu peux l’étudier, si tu le désires, Waram. Ce n’est pas dérangeant. »

Comment est-ce qu’il pouvait réellement définir cette armure-pokémon ? Un casque vert, un masque complètement blanc avec deux yeux rouges. Il pouvait voir la chevelure émeraude qui sortait du casque mais le haut de l’armure avait un magnifique cristal qui en sortait au niveau de son torse. Et cette longue robe blanche métallisée. Elle ne semblait pas la déranger dans ses mouvements, comment est-ce que cela se fait ?

« L’armure-pokémon de la Gardevoir, Waram. Qu’en dis-tu ? »

« Elle est vraiment magnifique. Elle semble être aussi humanisée que celle de la Sidérella. »

« C’est exact. Il existe quelques armures-pokémon qui sont capables de se faire passer pour des humains ou presque. Elles sont très rares mais non pas forcément parmi les plus puissantes. Encore que … je crois connaître une personne où c’est le cas. »

« Oui mais bon, sincèrement, qu’est-ce que je m’en fous, je dois avouer. Qu’est-ce que vous voulez exactement ? N’est-ce pas … enfin qu’est-ce que je racontes ? Vous êtes là pour me ramener, n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompes complètement. »

« Tu ne te trompes pas, Waram. Je suis bien là pour que tu me suives. Viens donc, ça ne sera normalement pas trop difficile, si tu veux tout savoir. »

Pfff ! Elle commençait déjà à la fatiguer ! Ou alors, était-ce parce qu’il était fatigué qu’il était hargneux ? Il regarda la femme dans son armure-pokémon avant de fermer les yeux. Il était en colère, tellement en colère après tout ce qui s’était passé.

Il se retrouva dans les bras de la principale, Sarine disparaissant autour de Waram avec un peu d’étonnement. Mais elle laissa faire la femme masquée, celle-ci passant une main dans les cheveux de Waram, chuchotant :

« Tu as toutes les raisons du monde de les haïr, Waram. Tu n’es pas étrange ou autre. Tu as des sentiments humains … et moi aussi. J’en ait. »

« Aie, vous me faites mal. Vous pourriez … » commença à dire Waram avant de se stopper. Ah oui, il comprenait maintenant. Elle aussi, elle avait perdu … quelqu’un de proche. Si elle l’avait envoyé là-bas, c’est qu’elle devait connaître personnellement Delphy et les autres. Et zut, qu’est-ce qu’il foutait là, à se faire enlacer par une bonne femme ?
Quelques minutes s’écoulèrent jusqu’à ce qu’un grognement se fasse entendre. Timber semblait désirer qu’ils bougent un peu pour être sûr qu’ils puissent tous se mettre en sécurité. Visiblement, l’ours était celui qui réfléchissait le plus à l’heure actuelle entre eux tous.

« Oui, il a totalement raison. Waram, je ressens un peu de pouvoir psychique. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce qu’elles ont fait à ton corps ? Et celui de Timber ? »

« Pour qu’il puisse prendre l’avion avec moi … normalement, ça devrait permettre à Timber d’être dans l’endroit où ils entreposent les bagages, j’imagine. Mais bon, je ne suis pas sûr qu’au final, ça soit une excellente idée que de prendre l’avion. »

« Nous allons passer par le train, ça sera beaucoup mieux, oui. »

Même s’ils allaient mettre plus de temps. Durant les prochaines heures où ils marchèrent, l’adolescent n’avait pas ouvert la bouche, ne faisant guère la conversation. La femme masquée gardait son armure, par mesure de précaution mais ils n’eurent aucun problème. Même en ville, personne ne poussait de cri.
Et pour cause, il voyait les yeux de la femme-masquée devenir complètement roses. Chacun les saluait, l’ours regardant à droite et à gauche, surpris. Waram s’étonna lui-même à tapoter le crâne de l’animal tout en disant :

« Tour de magie. Elle manipule les gens pour qu’ils n’aient pas peur de toi. C’est sacrément efficace, comme tu peux le voir. »

« Graaaaaaaa ! »  répondit l’ours, comme s’il venait de comprendre Waram. Hey, d’ailleurs, cet ours n’était-il pas super intelligent ? Pour comprendre le langage humain ? Ouais, cet animal, il était sacrément doué en fait. Il ne le remarquait que maintenant.
Dans le train, ils avaient pris une cabine complètement vide mais assez spacieuse bien que l’ours prenait tout un pan à lui tout seul, couché et avachi dessus. Pfff, trop d’émotions pou la journée et la femme-masquée … elle gardait encore son armure-pokémon.

« Nous sommes en sécurité, non ? Et pourquoi vous vous êtes déplacée spécialement pour moi ? C’est pas comme si j’étais incapable de revenir seul. »

« Hum, je ne suis pas convaincue à ce sujet, pas du tout, si je peux me permettre. D’après ce que j’ai appris, tu es du genre à très souvent te perdre, Waam. »

« SAAAAAAAA… » commença à crier Waram avant qu’une main ne se pose sur la bouche de Waram. La principale lui montra l’ours endormi, chuchotant :

« Il a besoin de repos. Je crois qu’il a compris qu’il ne risque de plus revoir sa maîtresse. On peut bien lui laisser cela, n’est-ce pas ? »

« … … … Je crois qu’aujourd’hui, on a tou perdu quelque chose. Vas pour ça. Comment va San … enfin vont les autres ? »

« Elle va très bien comme les autres. Ils seront ravis de te revoir, Waram. Tu dois t’en douter, n’est-ce pas ? Tu n’as pas l’air convaincu. »

«  Comment je pourrais l’être ? Après ce que j’ai fait, vous trouvez cela plaisant ? Je suis quand même … un sale type ou presque, il ne faut pas l’oublier. »

« Tu es loin d’être cela, Waram. Tu as changé, n’est-ce pas ? Tu ne crois pas ? Tu n’as pas confiance en ce nouveau toi que tu montres à la face du monde ? Bombes un peu le torsE. Mais pour l’heure, profites plutôt des heures de repos. Tu peux dormir, l’esprit tranquille. Sarine, il en est de même pour toi. »

« Je vais faire cela alors … Waram, je vais m’installer sur Timber. »

« Comme tu veux, Sarine. » dit l’adolescent en haussant les épaules.

Lui-même croisait les bras, fermant les yeux pour se reposer. Mais il ne lui fallut que quelques instants avant de finir par sombrer dans le sommeil. Les évènements avaient été tels qu’il avait eut de la chance de tenir aussi longtemps.

« Tu ne manquais pas qu’à eux, Waram. »

La principale en armure-pokémon de la Gardevoir chuchotait cela alors que peu à peu, le corps de l’adolescent s’effondrait pour se retrouver sur la robe de métal. Celle-ci quitta le corps de la femme-chevalier, une simple robe de tissu s’y trouvant avant qu’elle ne place une main sur les cheveux de Waram.

« Tu restes un enfant … un enfant dont je suis vraiment … fier de toi. »

Et ce n’était pas parce qu’il était lui … que c’était ainsi. Le résultat de tous ses efforts, elle espérait qu’un jour, il soit récompensé pour cela. Mais des efforts étaient nécessaires quotidiennement, elle ne pouvait pas laisser ça de côté.


Ah … Ah … Ah …Alors, comme ça, le monastère avait été détruit. Ignorer complètement l’Antre de la Terre, elle ne pouvait pas se le permettre. Elle allait devoir prendre quelques mesures au cas où, en prévision de tout ce qui allait se produire.
Mais le plus important restait que Waram se sente bien en revenant à l’école de Gliros. Hum, par contre, lui laisser Timber, Delphy avait eut une idée des plus impressionnantes et surprenantes. Mais après tout, une vie restait une vie, même celle d’un animal.

Une vie restait une vie … Timber méritait de vivre. Et visiblement, malgré ce qu’elle pensait, Waram semblait s’y être habitué assez rapidement. Un ours bleu du Tibet comme animal de compagnie. Il n’y avait bien que Delphy pour ça. Et Sidoni avait accepté.

« Trop jeune pour mourir. C’était beaucoup trop jeune pour ça. »

Ce n’était pas la première fois que des anciens membres de l’école de Gliros mourraient mais cela faisait toujours aussi mal. Waram n’avait peut-être jamais compris que pour elle, chaque enfant était la sien. L’école de Gliros était une gigantesque famille. Dès l’instant où elle avait accepté l’adolescent parmi eux, elle lui avait alors laissé une petite place dans son coeur. Une petite place parmi tant d’autres.

« Mais une place réservée pour toi, Waram. »

Voilà des paroles bien inutiles et qui … pourtant … étaient nécessaire à ses yeux. Ah … Elle avait aussi en vie de dormir. Elle murmura à son armure-pokémon de quitter son corps avant qu’elle ne puisse placer correctement l’adolescent sur ses genoux. Elle l’installa de telle sorte qu’il n’ait pas froid tandis qu’elle caressait chaleureusement sa chevelure, comme le ferait un mère à son fils. Peu à peu, les mains ralentirent leurs mouvements pour finalement s’arrêter.

Elle avait juste scellé la porte de la cabine pour que nul ne vienne les déranger. Le train allait rouler pendant des heures, de longues heures, de très longues heures mais tout cela n’était pas un souci pour elle. Elle avait réussi à récupérer l’adolescent, celui que même l’Antre de la Terre désirait. Elle allait le protéger … comme chaque enfant de l’école.

« Waram, il est l’heure de te lever. Le train est arrêté. »

« Hein que quoi ? Je m’en fous de ça … moi … m’en fout que le train soit arrêté … Ah … »

Il se frottait les yeux en poussant un long baillement. Ah … Vraiment hein ? C’était fatiguant, très fatiguant mais bon, il finit par ouvrir correctement ses yeux avant de regarder où il était. Il redressa aussitôt sa tête, plaçant une main sur son front :

« Oubliez comment j’ai dormi, compris ? »

« Je ne peux pas me faire oublier une telle chose, Waram, tu dois t’en douter, n’est-ce pas ? Mais bon, si tu veux vraiment, je peux essayer, je ne promets rien, bien entendu. »

Grumpf. Il savait qu’elle souriait derrière son masque mais il retrouvait déjà une sale habitude. Dès qu’elle était dans les parages, il avait du mal à rester normal. D’ailleurs, c’était étrange. Avec Arnand et les autres, aucun souci mais avec les filles, toujours un gros problème. Comment cela se faisait-il ? Il n’avait aucune explication à ça.

« Oh, moi, j’en ait une, Waram. Mais je ne penses pas que tu l’accepterais. Tu es prêt à prendre le bateau ou non ? Ou alors, tu préfères que nous nous téléportons ? Nous ne sommes pas si éloignés que ça de l’île … oh encore que … je risque d’avoir une migraine. »

« Rien que pour en ayez une, j’aimerais accepter mais non … je préfère que ça soit calme et reposant, on va donc faire par bateau, d’accord ? »

« Hahaha, je vois, je vois, tu préfères donc que j’ai le temps de prévenir les autres par la pensée pour qu’ils soient là quand tu arrives ? »

« Je n’ai jamais dit ça ! Ne me faites pas dire n’importe quoi, je ne suis pas comme ça ! » s’énerva presqu’aussitôt Warram alors que Sarine soupirait :

« A croire que ce voyage était des plus inutiles en fin de compte. »

« Non, je pense tout simplement qu’il est facile de titiller Waram sur des points assez sensibles en fin de compte. Ce n’est rien de bien grave ou dramatique. »

« Alors arrêtez ça si vous savez que ça va m’énerver non ? C’est pourtant aussi simple que ça ! » s’exclama Waram alors qu’elle poussait un petit rire sans lui répondre pour autant.
Tsss, vraiment ? Vrai que … maintenant qu’il était plus dans le monastère, tout était moins calme et serein. GRUMPF ! Tout ça de la faute de cette femme, pour ne pas changer. Mais bon, au moins, Timber était complètement dépaysé, grognant de tristesse.

« Pfff, tu verras, ce n’est pas si mal l’école de Gliros pour un animal, Timber. D’ailleurs, la principale en fait un élevage, elle les appelle élèves mais il ne faut pas s’y tromper. »

Il avait tenté de rassurer l’ours, celui-ci le regardant en reniflant. Rah merde … Pourquoi est-ce qu’il était aussi empathique avec un ours quoi ? Surtout un ours qui avait voulut le tuer quelques semaines auparavant ? C’était tout simplement stupide.
Mais bon, le désarroi de l’ours était problématique, c’est pourquoi il s’en mêlait. Il pouvait comprendre ce que ça faisait de se faire arracher de son endroit où on habitait. Mais bon, il ne fallait pas qu’il dépérisse. Il se prit un coup sur le sommet du crâne, sans que cela ne lui fasse mal, la principale lui disant :

« Ne parle pas de tes gentils camarades de la sorte, Waram. »

« Quoi ? Qu’ils sont des animaux ? C’est un peu la vérité. Au final, on nous élève pour nous envoyer chez des personnes qui cherchent à nous tuer si on est pas de leur côté. »

« Arrête … s’il te plaît. » répéta t-elle alors qu’il se laissait plonger dans le mutisme.
Il venait pas de faire une gaffe ? C’est vrai que ses paroles … étaient assez violentes, à bien y réfléchir. Il ne faisait pas de cadeaux mais bon … il le pensait vraiment. La principale devait le savoir … mais ce n’était pas pour ça qu’elle dirigeait cette école. Grumpf … Et zut. Ca commençait bien le retour.

Chapitre 27 : Retourner parmi les siens

ShiroiRyu
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Chapitre 27 : Retourner parmi les siens

« Delphy ? Qu’est-ce qui se passe ? Ca n’a pas l’air d’aller ou alors je me trompes. »

« L’avenir reste le même. Malgré ce que tu as fait, il semblerait que le destin ne change pas. Je ne comprends pas … pourquoi tu as agit ainsi … comment tu as put même le repousser. »

« Je ne le comprends pas moi-même mais je ne vais pas me poser trop de questions à ce sujet si tu veux tout savoir. Le plus important, pour moi, c’est tout simplement … de savoir ce qu’il faut faire. Est-ce que nous partons ou non ? »

« Je vais te faire partir, oui. Je vais t’emmener loin de cet endroit, ça sera mieux pour toi. De toute façon, nous avons déjà ton billet, n’est-ce pas ? »

« Comment est-ce que tu peux rester aussi calme, je peux savoir ? »

Il la regardait avec incrédulité avant de cligner des yeux. L’adolescente masquée était toujours aussi imperturbable. Est-ce qu’il avait rêvé ? Non … il ne savait pas … exactement. Mais d’ailleurs, ce n’était pas ça le plus important et le plus problématique. Le plus problématique, c’est qu’au loin, sur la montagne, il pouvait voir un nuage de poussière qui se soulevait. C’était cet homme, n’est-ce pas ?

« Il va bientôt arriver. Delphy, je dois … faire quoi ? Car avec ce qu’il accompli, je suis toujours prêt à me battre si c’est nécessaire. »

« Tu ne feras rien de tout ça. J’imagine qu’il te brisera mais te gardera en vie si nécessaire. Nous-mêmes, nous n’avons aucune utilité à ses yeux … c’est pourquoi il n’hésitera pas à nous tuer. Mais qu’importe, nous étions préparées depuis le début. »

« Comment est-ce que tu peux prétendre ça, Delphy ? Tu crois quand même pas que … »

« Si, c’est le cas. Je pense que je vais te téléporter loin d’ici et me préparer à mon destin. »


NON MAIS … Qu’est-ce qu’elle racontait ?! Qu’il pensait qu’il allait la laisser se donner la mort sans rien dire ?! Elle le prenait pour qui ? Il en était hors de question qu’elle meure comme ça ! Malgré la douleur, il posa ses mains sur ses épaules :

« Je combattrais avec vous ! Jusqu’à ce qu’il faiblisse ! Jusqu’à ce qu’il abandonne ! Mais il ne faut pas espérer que je vous lâche comme ça. »

« Gardes ces actes et ces paroles pour ton retour à l’école de Gliros, Waram. Ces gens attendent là-bas et seront fiers de toi. »

« Je ne sais pas ce qu’est la fierté mais je crois qu’ils seraient déçus que je ne combatte pas jusqu’au bout. De toute façon, tu n’as pas le choix, je refuse la téléportation. »

Elle poussa un profond soupir, comme exaspérée par les propos de Waram. Il ne comprenait pas ce qu’elle venait de dire ? Quand elle parlait du fait qu’il était en danger, ce n’était pas une plaisanterie ! Elle était sérieuse, très sérieuse ! Elle fronça les sourcils, chose invisible sous le masque avant de déclarer d’une voix un peu agacée :

« Je peux te téléporter sans même que tu ne puisses refuser cela, Waram. »

« Ah bon ? Tu veux essayer de voir si ça marchera ou non ? »

Voilà qu’il redevenait l’adolescent insupportable de ses débuts dans le monastère. Pfiou … Comme si tout cela était maintenant voué à l’échec. Néanmoins, elle se devait de garder son calme olympien avant de dire dans un mouvement négatif de la main :

« Inutile, je n’ai pas de temps à perdre et ce n’est pas un jeu, Waram mais la réalité. »

« La réalité ? Un jeu ? Merci de me prendre pour un idiot, je sais parfaitement ce qui se passe, je ne suis pas complètement demeuré non plus hein ? Mais bon … »

« Je n’ai pas dit ça … il faudrait aller voir comment vont Arnand et les autres. » dit Delphy pour changer de sujet. AH ! Arnand ! LES AUTRES ! OUI ! Elle avait parfaitement raison ! Il quitta cette idée avant de se diriger vers la pièce mais elle était vide.

« Hein ? Mais mais mais … où est-ce qu’ils sont passés ? Ils n’ont pas put disparaître comme ça, n’est-ce pas ? C’est juste n’importe quoi. »

« Non, pas n’importe quoi. Tu n’aurais pas oublié une chose, tout simplement ? » dit Delphy dans son dos avant de claquer des doigts. Aussitôt, Arnand et ses frères firent leurs apparitions en même temps que Timber … Mais … ARGGGGGGGL !

L’ours avait couru à quatre pattes vers lui et Delphy. Il s’apprêtait déjà à se faire percuter mais l’ours bleu se plaça à côté de Delphy, se faisant gratter la tête par l’adolescente. Les trois frères s’approchèrent d’eux, disant :

« Il y a du grabuge dehors. Comment est-ce que tout ça se passe exactement ? »

« Plutôt mal si tu veux tout savoir … »

« Disons qu’on a l’un des chefs de l’Antre de la Terre qui veut me capturer et que Delphy veut me téléporter pour me mettre à l’abri. Mais je préfère refuser car sinon, vous courrez à une mort certaine et je refuse ça. »

« Ah … C’est déjà fini pour nous en fin de compte ? » déclara Arnand en poussant un léger soupir désabusé, comme si tout cela l’affectait à peine.

« C’est très sérieux, Arnand. Ce type va tous vous exterminer. Je pense avoir une idée. Je vais quitter le monastère en faisant tout pour qu’il me remarque. S’il me voit, il tentera alors de me capturer. Mais vous pensez pouvoir le reste de l’Antre de la Terre ? Ou alors tout simplement vous enfuir ? Qu’est-ce que vous en dites ? »

« Que je n’aime pas trop cette idée que de te laisser nous protéger alors que c’est l’inverse. Si on se bat, on ira tous se battre ensemble, voilà tout ! »

Ah, c’était exactement son idée à la base mais Delphy ne voulait pas. Bon, avec … AH ! Sidoni ! Il la remarquait finalement, assise contre le mur, son armure-pokémon sur elle.

« Sidoni ? Tu n’as pas l’air d’aller très bien, qu’est-ce qui ne va pas ? »

« Ah … Ils étaient plutôt nombreux ces gringalets. Je n’arrive pas à croire qu’ils me fatiguent autant. Et dire que je suis très jeune encore. Je n’ai qu’une vingtaine d’années quoi ! »

« Et tes blessures ? Je peux les voir ? On peut, peut-être te soigner. Tu vas rester en retrait pendant que l’on s’occupera de ce type … Ce chevalier-pokémon. Je sais même pas quel est son statut au final mais je crois que je m’en fiches, je ne veux pas le savoir. »

Il avait dit cela avec inquiétude alors qu’elle s’était mise à rire. Elle se redressa, tapant contre sa poitrine avec fierté avant de s’exclamer :

« Si tu as du temps à perdre avec moi, tu ferais mieux de te préoccuper de ta petite personne, Waram. Je vais très bien, super bien même ! »

« Tu en es certaine ? Tu donnes plutôt l’impression de succomber au premier coup donné. »

« Hum … peut-être que oui, au final. » soupira presqu’aussitôt la jeune femme-chevalier. Ah oui, elle ne niait même pas cela. Cela allait être assez difficile alors, si tous les deux commençaient à agir de la sorte.
Mais bon, l’heure n’était pas aux disputes et il se préparait déjà à quitter cette zone cachée du reste grâce aux pouvoirs de Delphy. Il se retrouva subitement paralysé par les pouvoirs psychiques de l’adolescente, celle-ci soupirant doucement :

« Même s’il ne nous retrouve pas, s’il décide détruire cet endroit, nous disparaîtrons aussi, Waram. Si tu tiens tant que ça à nous aider, le mieux est que tu partes maintenant. Nous le retiendront assez longtemps et … »

Un éclair traversa le plafond, brisant ce dernier en morceaux alors que tous esquivaient les pierres qui s’écroulaient. Dans le ciel, un homme trônait, les cheveux blancs en crête, il avait aussi une belle moustache qui partait en pointe des deux côtés.

« Je vais vous exterminer tous ! JUSQU’AU DERNIER ! Et ce n’est pas vos illusions qui pourront vous sauver ! Je ressens votre présence ! »

Il avait lancé son attaque de foudre sans même les voir ? Et il allait continuer ? Mais il était complètement cinglé ce type ou quoi ? Waram poussa un hurlement avant de quitter cet endroit, la paralysie n’étant plus là.

« HEY ! ABRUTI ! Si tu veux m’attraper, vas falloir que tu te dépêches ! Je suis bien plus rapide que toi pour ce genre de courses ! » s’égosilla l’adolescent avec en train.

« Tsss … Pourquoi je ferais ça ? Tu ne peux pas m’échapper. Autant donc tout détruire et ensuite m’occuper de toi, tu verras que … »

« JE T’AI DIT QUE TU ALLAIS ME POURCHASSER ! » hurla Waram une nouvelle fois avant d’ouvrir la bouche, crachant des flammes violettes en direction de l’homme aux cheveux blancs en crête. Celui-ci émit un grognement, se prenant les flammes comme si de rien n’était.

« Tu tiens tant que ça à ce que je te ridiculises ? Puisque c’est ce que tu désires, je vais accéder à ton désir, l’avorton ! »

Il avait décidé de courir le plus vite possible, quittant le monastère avec anxiété alors qu’il sentait que l’homme pouvait le rattraper en un instant. D’ailleurs, ce fut moins de deux minutes qui lui suffirent pour finalement se mettre à sa hauteur, en face de lui.

« Fini de jouer, j’ai assez … »

« Oh que si, on va continuer à jouer. Delphy ! Je comptes sur toi ! J’accepte que tu me téléportes maintenant ! Fais-le et vite … et pardon. »

« Pardon ? Non, je te remercies, je sais parfaitement ce que tu as fait. Mais ne t’inquiètes pas, ils vont normalement s’en sortir. Ils seront téléportés par Sidoni. »

Hahaha. Tant mieux alors. Cela venait confirmer s’il ne se trompait pas … qu’Arnand et ses frères étaient encore en vie. Mais pas seulement, il y avait aussi Timber, il ne l’oubliait pas. Et Sidoni … Ah … Elle était en sécurité alors, n’est-ce pas ? Mais Delphy ?

« Ne t’en fait pas, je me téléporterais moi aussi. J’ai compris … au revoir, Waram. »

« Au revoir, Delphy, on se reverra et … » dit-il alors qu’il sentait son corps se téléporter ailleurs, la voix de Delphy chuchotant :

« Ou adieu, ça sera mieux … je n’ai plus assez … de pouvoir. »

« Plus assez … DELPHY ! DEL … »

Les paroles se turent alors que le silence planait maintenant dans la zone où Waram se retrouvait encore quelques secondes auparavant. L’homme de l’Antre de la Terre la regarda pendant quelques instants avant de présenter de la foudre au-dessus de sa main droite.

« C’est donc ça, n’est-ce pas ? Vous avez décidé de vous foutre de ma gueule ? Ne t’en fait pas, je ne vais pas te tuer tout de suite, je vais te faire souffrir mille fois pour t’être moq … »

Elle s’était déjà préparée au pire, fermant les yeux sous son masque mais rien de tout cela n’arriva. L’homme poussa un cri de surprise, se retrouvant projeté contre un arbre.

« Hey, hey, hey … mais comment c’est ça ? On n’a pas honte de s’en prendre à une faible femme sans défense ? Je vous jure, les mâles, tous des porcs ! »

« Si… Sidoni ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Et Arnand ? Et les autres ? Où est-ce qu’ils sont ? Qu’est-ce que ça … qu’est-ce que tu as fait ? »

« Oh ? Ils sont en sécurité, personne n’est seul. Je me demande si Waram va apprécier ma surprise. Et tu te demandes ce que je fais ici ? Mais je viens tout simplement te chercher ma toute belle, tu ne pensais pas que j’allais t’abandonner, non ? »

« Mais tu as déjà combattue, tu dois être … exténuée, non ? »

« Ah bon ? Mon corps ne le ressens même pas. Bon, je vais t’emmener auprès d’Arnand et des autres, je te souhaites bonne chance ! »

« Mais mon destin et … tu nous rejoindras, non ? »

Elle connaissait déjà la réponse mais ça ne servait à rien. Une pluie de foudre vint s’abattre tout autour d’elles, se rapprochant dangereusement des deux femmes masquées. Mais au dernier moment, Delphy fût téléportée, la foudre percutant Sidoni de plein fouet, ne lui arrachant pourtant aucun cri.

« Ce … n’est pas très gentil de faire cela à une femme. Je suis … douce et délicate. »

« SALOPE ! JUSQU’OU VOUS ALLEZ VOUS MOQUER DE MOI ?! VOUS N’AVEZ PAS L’AIR DE COMPRENDRE QUI JE SUIS ?! »

« Un homme qui a déjà la quarantaine … hahaha … Pardon Xaxié … de t’avoir emporté dans cette galère. Au final, je n’aurais même pas eut la possibilité de la revoir. Dommage, je ne finirais … même pas vieille fille. »

Le corps de la femme-masquée tomba en arrière, fumant avant qu’une foudre ne s’abatte encore une fois sur elle, puis une autre et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un corps calciné par l’électricité à sa place.

« Ah … Ah … Ah … Les salopards. Je les crèverais tous ! Je les crèverais tous ! Ils vont le payer ! JE VAIS LES RETROUVER ! »

Un hurlement se fit entendre dans les alentours du monastère, à plusieurs kilomètres autour de l’homme de l’Antre de la Terre. S’il les retrouvait, il ne fallait pas espérer cher de leur peau. Ailleurs, au beau milieu de la forêt, Waram eut la surprise d’avoir un grognement caractéristique comme premier son lorsqu’il put voir où il était.

« GRAAAAAAA ! Graaaaaaaaaa ! »

Zut ! Qu’est-ce que Timber faisait ici ? Et où est-ce que les autres se trouvaient ? Timber avait un collier autour du cou avec une enveloppe accrochée au cou. Il vint la prendre, l’ouvrant pour remarquer le billet d’avion. AH OUI ! Bien entendu ! Mais aussi une lettre … de la part de Delphy ? Ou Sidoni ? Il n’en savait trop rien mais c’était une écriture féminine, très belle d’ailleurs. Il avait du mal à la lire mais heureusement, ils parlaient le même langage et utilisaient la même écriture.
Juste … de quoi lui souhaite bonne route. Que sa venue avait été bénéfique autant pour eux que pour lui … et bien entendu qu’il fasse la paix avec Sanphinoa. Non mais oh, de quoi est-ce qu’ils se mêlaient ? Ca ne les regardait pas. Mais aussi, des mots écrits à la va-vite, signe qu’ils avaient été rajoutés au dernier instant.

« Prends soin de Timber, normalement, j’ai laissé un peu de pouvoir psychique dans ce collier pour qu’il manipule quelques personnes. Vous devriez pouvoir prendre l’avion. De toute façon, des personnes vous attendront pour vous ramener à l’école de Gliros. Il va me manquer. Fais attention à toi, Waram et portes-toi bien. »

Qu’il se porte bien ? Il savait de qui était l’écriture. C’était de Delphy ! Elle lui avait menti ouvertement … et c’était alors ça … c’était juste … impossible de bien se sentir. Mais il valait mieux qu’il se mette en route avec Timber.

« Timber, il faut que tu me suives, tu es d’accord ? Promets-le moi. C’est assez dangereux, je tiens à te prévenir, à ce sujet. Mais bon … T’en fait pas … »

Il aimerait dire que sa maîtresse va bien mais lui-même n’arrive pas à s’en convaincre. Elle est en danger, comme les autres. Elle est en danger … et il ne peut pas revenir en arrière. Il regarde l’armure-pokémon sur lui avant de chuchoter :

« Sarine, on a encore … la carte ? On peut faire le chemin inverse ? »

« C’est exact, Waram. On y va … Espérons que Timber accepte de t’accompagner mais j’imagine que Delphy l’a mis au courant. Il est plutôt bien dressé et docile en fin de compte. »

L’ours bleu du Tibet vint toucher Waram de son museau, grognant de mécontentement. Bien sûr qu’il n’était pas heureux par les évènements. Waram poussa un soupir, se mettant en route, espérant que le contenu de la route correspondait parfaitement à ce qui était dit.

« Ces monts … sont si importants … j’ai l’impression que l’on va se perdre, Timber. »

« GRAAAAAAH ! Gra gra graaaaaaah ! » répondit l’ours avec mécontentement. Mais non, ils n’allaient pas se perdre ? Ah oui ? Il connaissait mieux l’endroit que lui ?


« Qu’est-ce que … HEY ! Sarine, je … »

Il eut juste le temps de voir le corps de l’ours bleu du Tibet se faire téléporter que lui-même se retrouvait en train de disparaître en même temps. Encore une téléportation ? Mais de qui ? Il eut à peine le temps de faire ne serait-ce qu’un seul mouvement qu’il était déjà ailleurs. Encore plus plongé dans les montagnes ?

« Mais qui s’amuse avec moi ? Je commence à en avoir assez ! »

« Ce n’est pas de l’amusement. Dire que je suis venue beaucoup trop tard pour empêcher cela … C’est vraiment regrettable. » murmura une voix féminine. « Waram, continues de suivre ce chemin, je t’attendrais là-bas … ainsi que Timber. »
Tout en se cachant, bien entendu. Néanmoins, la voix féminine ne semblait pas être celle d’un ennemi, il pouvait donc lui faire confiance, normalement. Mais il n’avait surtout pas la force et le courage de lutter contre ça. Il fallait donc ne pas trop espérer de son côté.

« D’accord, je veux bien vous écouter, j’espère que ça en vaut la peine. »

« Ca en vaut … puisque je vais te ramener à l’école de Gliros, petit dragonnet. »

Il pouffa de surprise. D’où venait cette voix ? C’était Sidoni ? Elle utilisait encore ce terme de petit dragonnet de Gliros ? Il regarda à gauche et à droite, cherchant à savoir d’où provenait cette voix. QU’ELLE SE MONTRE ! Il allait la corriger et ensuite … non.

Il n’était pas comme auparavant. Il avait changé … même si ce n’était qu’un peu. Si cette voix pouvait l’aider à rentrer à l’école de Gliros, il devait accepter de la suivre, de l’écouter. Et même Timber semblait prêt à ça. Bon … Il fallait juste suivre cette voix dans les montagnes. Elle allait les guider jusqu’à la sortie. Mais il aurait donné beaucoup pour avoir des nouvelles des autres membres du monastère.

Chapitre 26 : Seul face à la terreur

ShiroiRyu
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Chapitre 26 : Seul face à la terreur

« Alors ? Qu’est-ce que tu attends ? Montres-moi donc ta véritable force, non ? »

Il avait dit cela avec une petite pointe de vantardise, regardant son adversaire féminin. Bien sûr, il était très sérieux et il se méfiait de cette force … mais qu’importe, le plus important était juste de réussir à gagner un peu de temps pour savoir comment contre-attaquer.

« Si ce n’est que ça … tu risques d’avoir une mauvaise surprise mais soit. Commençons alors ce combat … pour de vrai. » murmura la femme-chevalier pokémon avant de lever le pied droit. Le pied vint se rabaisser, frappant le sol pour le faire éclater autour d’elle, créant un trou avant qu’elle ne saute dans les airs, main gauche en avant.

Il eut le temps d’esquiver le coup, la main venant fissurer le sol au moment de l’impact pour créer un nouveau trou dans le sol. Rien que ça ? PUREE ! Elle n’y allait pas avec le dos de la cuillère. Elle était forte, vraiment très forte, il le savait. Mais lui … l’était normalement plus, n’est-ce pas ? Il se chuchotait ça, Sarine lui répondant :

« Dis-toi pourquoi tu fais ça, Waram. Pourquoi est-ce que tu combats ? Pour quelle raison tu veux rester libre, que tu veux être en vie ? »

« Pour … protéger Arnand et les autres oui ? Mais aussi … rencontrer Sanphinoa. C’est tout ce que je veux faire, c’est l’unique raison, n’est-ce pas ?  C’est ça que tu veux entendre ? »

« Exactement ! Allez, éliminons-la dès maintenant au lieu de perdre notre temps, hein ? »

C’est exact, ne pas perdre leur temps. La femme-chevalier pokémon n’attendrait pas indéfiniment. Il prit une profonde respiration avant de réfléchir à ce qu’il devait faire. Dragon contre dragon, sa faiblesse était aussi sa force.

« SARINEEEEEEEEEE ! DEFONCONS-LUI SA GUEULE ! ET VITE ! »

« Exactement Waram ! Il ne restera plus rien d’elle après notre passage ! On y va ! »

« Ils semblent être parfaitement en accord sur ce point, Galanée. C’est beau. »

« Yenir, tu ne parles presque jamais et tu ouvres la bouches pour confirmer leurs propos ? Comment je dois le prendre ? Aides-moi au lieu, hein ? »

« Oui, oui, je vais le faire. Sans moi, tu ne serais pas capable de toutes ces choses merveilleuses, n’est-ce pas ? Si tu es prête, nous pouvons y aller. »

Mais ce n’était pas une question d’être prête ou non ! Elle était son armure-pokémon. C’était à elle de venir l’aider dès que possible ! Raaaaaaaah ! Elle tourna son visage vers Waram, celui-ci la regardant avec un peu d’étonnement avant de dire :

« Un souci d’armure-pokémon qui n’écoute pas ? J’ai eut le même problème. C’est pour ça que je suis dans ce monastère d’ailleurs. Ca explique pourquoi vous ne pourrez jamais me batte. »

« Ne jamais vous battre, ne jamais vous battre. Yenir, toi aussi, donnes tout ce que tu as ! »

Pfiou … Pfiou … Ah … Ah … Maintenant, il était calme et serein. Oui, il était calme et serein, très calme. C’était étrange mais maintenant, il regardait son adversaire droit dans les yeux, lui chuchotant avec neutralité :

« Et si nous décidions de régler cela en un seul et unique coup ? »

« Hum ? Qu’est-ce que tu proposes ? Pour avoir une telle idée ? »

« Waram, tu crois vraiment qu’elle va accepter une telle chose ? Alors qu’elle a plus d’expérience que toi dans le combat ? Elle serait … »

« Sarine, si je le proposes, c’est bien parce que j’estime que Galanée vas accepter. On charge tous les deux notre puissance au maximum. Je veux voir si je suis vraiment un chevalier-pokémon dragon. Nous nous affronterons sur ce terrain. Que nos armures se percutent en un choc frontal … pour voir ce qu’il en est vraiment. »

« Intéressant. Tu veux donc voir la différence de niveau entre toi et moi ? Basée simplement sur la force brute innée aux dragons ? Vraiment, j’approuve. Yenir ? »

« Ca me semble être bien. De toute façon, si tu gagnes, il sera hors d’état de combattre donc la capture sera bien plus aisée. Il n’y a que des points positifs en fin de compte. »

« C’est bien ce que je pensais. Soit, Waram ! On accepte. Mais je n’aurais aucune retenue dans mes coups. » murmura la femme-chevalier avant qu’une aura violette ne se forme autour d’elle, Galanée poussant un râle pour se donner de la force.

Tant mieux … qu’elle ait acceptée. C’était risible comme idée mais en même temps, c’était une chose qu’il n’avait jamais essayé de prouver avant aujourd’hui. Savoir s’il était vraiment un chevalier-pokémon dragon. Se battre pour son titre, son armure-pokémon.

« Les chevaliers-pokémon dragon sont des êtres très nobles, Waram. »

« Je le sais parfaitement Sarine. Je suis encore très loin de n’arriver ne serait-ce qu’à leurs chevilles. Mais qu’importe, c’est ce que je suis. »

« Allons, allons, il ne faut pas dire ça. Maintenant, à toi de pousser ton cri, Waram. Pour montrer que tu es prêt à te battre. »

Pousser un cri ? C’était ridicule mais … si elle l’avait fait, pourquoi ne pouvait-il pas faire de même ? Contrôler sa force, contrôler la puissance des dragons, il sentait qu’il était encore bien loin du résultat que l’on pouvait espérer avec lui mais qu’importe.
Ce n’était pas ça … ce n’était pas un problème. Il allait bien, il allait parfaitement bien, oui. Tout cela était fatiguant et usant mais ce n’était pas un problème. Il allait pouvoir résoudre ce conflit lié à l’Antre de la Terre à sa façon.

« YAAAAAAAAAA ! » hurla l’adolescent aux cheveux noirs, Galanée clignant des yeux sous son masque. Impossible de le remarquer à cause de ce dernier, mais de la sueur froide s’écoulait de son front alors qu’elle chuchotait :

« C’est quoi ça ? C’est une blague, n’est-ce pas ? »

« Pas le moins du monde, Galanée. Je crois que nous nous sommes trompés lourdement sur notre adversaire. J’estime que nous avons autant de chances de gagner que de perdre. »

« Et zut … Une chance sur deux, quoi ! Bon, ce n’est pas grave, on va faire avec ! » s’écria la femme-chevalier avant de se mettre à marcher vers Waram.

Chaque pas faisait soulever un peu de poussière. Chaque pas touchait le sol plus vite que l’autre. Puis finalement, la marche devint une trotte, Waram faisant de même. La trotte devint une course jusqu’à ce que les deux êtres se percutent, main dans celle de l’autre.

« Oh … C’est vraiment terrifiant. D’où est-ce que tu cachais cette force, Waram ? »

« Je n’en sais rien, mademoiselle Galanée. Je ne sais même pas si j’ai réellement de la force ou non. Ou si c’est autre chose qui me permet ‘d’être aussi fort. Je ne sais rien de tout ça. »

« Tu es vraiment un adolescent remarquable. Dans l’Antre de la Terre, je crois que je demanderais à celle qui s’occupera de t’éduquer. Mais pour ça, il va falloir que je te surpasses, n’est-ce pas ? Tu es prêt ? Je te préviens, il se peut que nos armures-pokémon soient endommagées ! J’Y VAIS ! »

Une éducatrice dragonne ? Du moins, qui lui permettrait de comprendre pourquoi il est ainsi mais aussi tout ce qui l’attends ? Ce n’était … pas déplaisant en fin de compte. D’ailleurs, contrairement au débile en Afrique, elle était plus appréciable. Hein ? C’était quoi ce craquement sonore ? Le masque était en train de se fissurer ?

« Tu as vraiment une force impressionnante … et remarquable. »

« Je ne fais que ce que j’estime être bon et juste, rien de plus. Même si je suis très mal placé pour savoir quel est le bien et quel est le mal dans tout ça. »

« Il ne faut pas dire ça. Les chevaliers-pokémon dragon sont au-dessus de ces principes. Le bien, le mal, le plus important est l’expression de leurs sentiments. C’est ce qui fait leur force de caractère et les rend bien plus puissants que tous les autres chevaliers-pokémon. Est-ce que tu le savais ? Tu es dans la caste de chevaliers-pokémon le plus à même de progresser. »

« Je n’étais pas au courant mais attention à ton masque, il risque de se … »

« Briser ? Oh, qu’importe, si ça en vaut la peine. Mais tu ferais mieux de te concentrer. Tu as des objectifs personnels non ? Qu’est-ce qui se passerait si tu disparaissais ? Tu ne pourrais pas les accomplir, tu te rends compte ? »

« Je le sais parfaitement ! Je ne comptes pas … abandonner comme ça ! »

Mais c’était juste … la première fois qu’il voyait un masque se fendre. Etait-ce à cause de la déferlante de pouvoir qui émanait de chacun d’eux ? Un petit morceau du masque tomba au sol alors que ses doigts serraient plus violemment ceux de Galanée. Celle-ci tenta de reprendre l’ascendant mais rien à faire, elle stationnait au même point.

« Vraiment remarquable … »

Elle reculait de plus en plus, jusqu’à ce que la force de l’adolescent soit trop grande pour elle. Elle fût projetée sur le sol, celui-ci créant un cratère au contact de la jeune femme sur lui. Waram haletait, bredouillant d’une voix lente :

« Ah … Ah … Ah … Vraiment ? C’est juste … »

« Il semblerait que tu n’iras pas rejoindre l’Antre de la Terre dès maintenant. »

« Tu ne vas pas tenter de te relever … pour m’y forcer, c’est ça ? Vous êtes sûre de ça, mademoiselle Galanée ? Pourtant, vous devriez avoir encore de la force. »

« J’en ait … mais mes convictions ne sont pas assez fortes pour les tiennes. C’est dommage, vraiment dommage, t’avoir comme apprenti n’aurait pas été une bonne chose. Ah … Mon masque, j’ai l’impression qu’il va m’exploser au visage. Vraiment impressionnant. »

« J’aimerai éviter cela … est-ce que vous aurez besoin d’aide pour vous relever ? Est-ce que je peux aider ou non ? Je ne sais pas, je proposes. »

« J’imagine qu’il vaut mieux pour moi que je restes allongée au sol. Ah … Qu’est-ce que je vais pouvoir faire maintenant ? La défaite n’est pas tolérée dans l’Antre de la Terre. »

« Alors pourquoi ne pas venir à l’école de Gliros ? Vous feriez sûrement un excellent professeur, non ? Je veux dire .. ça me semble pas être une mauvaise idée dans le fond. »

« Waram … tu … » commença à chuchoter Sarine avant de se taire. Il ne remarquait pas les changements chez lui ? Dire qu’il acceptait de laisser en vie une personne qui voulait pourtant le capturer voire le tuer … si cela n’avait pas été une simple capture. Est-ce qu’il remarquait qu’il laissait cela possible ? Le choix ?

« Une école ? Hahahaha. L’école de Gliros, c’est vrai que j’y étais il y a de cela quelques années. C’est intéressant, vraiment très intéressant. »

« Vous y étiez ? Est-ce que c’était une principale aussi à votre époque ? »

« Hého ! Je te signales que je ne suis pas si vieille que ça. Je vais sur mes vingt-deux ans cette année, non mais … je vous jures. Et oui, c’était bien la même principale que maintenant : une femme-chevalier. Mais elle avait aussi son mari avec elle. »

« Son mari ? Il n’y a aucun homme de ce que je sais avec elle. Enfin, dans son bureau, elle était toujours toute seule d’après mes souvenirs .Vous êtes sûre de ne pas vous être trompée ? Enfin, avec la fatigue, toutes ces choses. »

« Nullement. C’est assez remarquable car ils formaient un couple magnifique. Parfaitement homogène, j’imagine que beaucoup de chevaliers et femmes-chevaliers aimeraient la même chose. On imagine tous que notre vie n’est vouée qu’au combat … et ils ont prouvé le contraire. Il y a une vie ailleurs, autrement qu’en portant notre armure-pokémon. Hahaha … Qu’est-ce que je racontes. La fatigue est là … ah … je suis un peu fatiguée, oui. »

Qu’elle se repose alors, non ? Il n’osait rien dire car bon … ce n’était plus son combat. Il avait gagné mais Sarine ne l’avait pas félicité. C’est dommage mais il allait devoir faire avec. Il poussa un petit soupir avant qu’une voix ne crie dans sa tête :

« ATTENTION WARAM ! RECULES-VITE ! »

Reculer ? La voix de l’Oracle ? Il fit un saut en arrière mais ce ne fût pas lui qui fût touché. Un cri se fit entendre, un cri strident alors qu’une main venait se loger dans le ventre de Galanée. Celle-ci fût prise de soubresaut avant que son corps ne cesse de bouger.

« Galanée ? Hein ? Mais … mais … mais … »

« Ah … Je vous jure. Ces êtres inférieurs qui communiquent avec leurs adversaires alors qu’ils ont perdu leur combat. C’est d’un ridicule. Ils sont donc incapables d’accomplir à peu près correctement ce qu’on leur demander. Vraiment inutiles. »

« Waram ! Il faut que tu t’enfuis, et vite ! »

Encore la voix de la femme-chevalier du Cryptero. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Que son adversaire était bien trop fort pour lui ? BAAAAAAH ! Non, ce n’était … Si. Il comprenait ce que ça voulait dire. Un bref regard lui avait suffit à comprendre.

« Vous êtes pareil que cet homme. Le chevalier-pokémon du Démétéros. »

« Oh … Mon frère, c’est exact. Quel idiot. Dire qu’il a préféré te laisser libre plutôt que de te capturer lui-même. Tout cela par « principe ». Des principes … AH ! Dans l’Antre de la Terre ! Quel imbécile … mais vraiment. Bon, je peux me présenter, n’est-ce pas ? Je suis le chevalier-pokémon du Fulguris. Je suis du même statut que mon frère. Il vaut mieux pour toi que tu abandonnes. Tu ne pourras pas lutter contre moi. »

« Pour quelqu’un qui a décidé de tuer une femme-chevalier de sang-froid alors qu’elle ne voulait plus se battre, l’abandon n’est pas une option. »

« Waram, arrêtes, il n’est pas de ta catégorie. Tu vas droit à la mort ! »

« Sarine, tu veux que je restes sans rien faire alors qu’il vient de la tuer ? Alors qu’elle était de son côté ? Ces êtres sont abominables. Si je ne peux pas leur donner une leçon maintenant, e ne le pourrais jamais ! JE VAIS CORRIGER CA ! »

« Corriger ça ? Me corriger ? Qu’est-ce que c’est attendrissant de ta part. Oui, vraiment, je trouve cela remarquablement amusant. Sais-tu pourquoi l’Antre de la Terre porte un tel nom ? Car mon frère est celui qui se doit d’être le plus respectable et respecté … malgré nos exactions. Nous ne sommes pas là pour être « gentils ». »

« Rien à faire de ce qu tu racontes. Il vaut mieux pour toi que tu la boucles … ET QUE TU RETIRES TON POING DE SON CORPS ! »

« Son corps ? Oh ? Tu parles de celui-là ? Son armure-pokémon est morte … comme elle. Cela dit, un corps étant un corps, il est particulièrement inutile. »

Il avait bien retiré son bras avant de le lever en l’air. La foudre vient s’abattre sur le corps de Galanée, le réduisant en cendres devant les yeux grands ouverts de Waram. Elle … Elle … Elle … Comme ça, en un seul instant ! EN UN SEUL INSTANT !

« Son armure-pokémon reviendra un jour. Mais cela ne m’intéresse pas. »

« Je vais te le faire payer, tu vas voir si cela ne t’intéresseras pas ! JE VAIS TE CREVER ! »

« Fais-donc, fais-donc, tu ne remarques pas que je n’attends que ça depuis le début ? Viens donc me donner une leçon, que je puisses enfin juger de ton niveau. »

Il l’avait cherché ! Il avait fini par le trouver ! Waram poussa un râle de rage avant de bondir vers son adversaire. Celui-ci était emmitouflé dans une épaisse cape brune, cachant intégralement son corps. Mais même en faisant un mouvement, une chose était visible et facile à remarquer : il ne portait pas son armure-pokémon.

« C’est tout ce que tu as à me montrer ? Vraiment ? »

Il avait pourtant mis toute sa force et toute sa haine dans ce coup de poing. D’ailleurs, la déferlante ténébreuse passa derrière l’homme encapuchonné de brun, déchirant un peu ce tissu qui le recouvrait. Mais il l’avait juste arrêté de l’index.

« C’est décevant … et pathétique. C’est donc pour ça que nous sommes venus te chercher ? Heureusement que ce qui est en toi est bien plus intéressant. »

Ce qui est en lui. Ce n’était même pas sa propre personne qu’ils venaient récupérer mais juste la chose qui était dans son corps. Si ce n’était que ça, ils pouvaient la récupérer et le laisser tranquille ! Il en avait rien à faire de tout ça ! RIEN DU TOUT !

« Leçon ? C’est vrai qu’il va être nécessaire d’en donner une. »

Hein ? D’où venait cette voix féminine ? Il eut à peine le temps de saisir la portée de ces dernières paroles alors que son propre index gauche se recouvrait lui aussi d’une aura ténébreuse mais bien plus grande que tout ce qu’il avait connu. La main se déplaça sous la capuche du chevalier-pokémon du Fulguris, l’index venant percuter son front avant de l’envoyer dans les airs, au loin, sur plusieurs kilomètres.

« Hein ? Je … Sarine ? C’est toi qui vient de faire ça ? »

« Pas du tout … mais on ferait mieux de se dépêcher avant qu’il ne soit trop tard. Il faut prévenir tout le monde, ceux qui sont encore en vie. Il faut que l’on parte ! On doit avoir à peine quelques minutes avant qu’il ne revienne et je crois que ce monastère est fichu. On doit s’enfuir, Waram ! S’enfuir avec les autres ! »

« Je le sais, Sarine ! Je le sais … Je le sais ! DELPHY ! Préviens les autres ! Nous devons partir dès maintenant ! VITE ! Avant qu’il ne revienne ! »

« Je … je … D’accord, Waram. » bafouilla l’adolescente masquée, changeant complètement de son habitude où elle restait toujours neutre dans le ton.

Et maintenant ? Les membres de l’Antre de la Terre ? Où est-ce qu’ils étaient ? Normalement, il n’y avait pas que cet homme … et Galanée. Galanée … Il eut un trémolo sur le moment. Elle ne méritait pas un tel sort. Elle ne méritait pas de mourir comme ça ! Mais cet homme ne lui avait pas laissé le choix ! Elle était morte … pour lui.

Combien de survivants pour le monastère ? Y en avait-il ? Et Arnand et les autres ? Comment est-ce qu’ils allaient ? Et Sidoni ? Tout s’était passé en un instant ou presque. Tout avait été ravagé … seulement pour réussir à mettre la main sur sa personne.

Chapitre 25 : Dragon contre Dragon

ShiroiRyu
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Chapitre 25 : Dragon contre Dragon

« Aucune nouvelle. Mais qu’est-ce qui se passe dehors ? »

« On en sait rien, Waram. Le mieux est de patienter et d’attendre, par mesure de précaution. »

« GRAAAAAAAAAAH ! » hurla l’ours bleu alors que Waram était debout, entouré par les trois hommes et Timber. Il serrait les poings, baissant la tête avant de chuchoter :

« Si je n’obtiens aucune réponse dans les minutes qui arrivent, j’irais … »

« Tu ne feras rien, Waram. Il ne faut pas. Si tu commences comme ça, tu vas te tromper de voie et tout ce que nous avons faits pour toi sera perdu. »

« Est-ce pour cela que vous faites … ça ? Tout ça ? C’est juste … absurde. On se connaît à peine, ce n’est pas comme s’il y avait une histoire entre moi et vous. D’ici une semaine, vous aurez déjà oublié ma présence. Alors laissez-moi me battre plutôt que de vous mettre en danger inutilement. Vous êtes voués à un avenir de chevalier-pokémon. Ces personnes veulent votre mort et y arriveront. »

« Oh cela, tu n’en sais rien, Waram. Qu’est-ce qui te fait dire que ça sera le cas ? »

Arnand était le seul qui lui répondait à chaque fois. L’adolescent observait Sarine, murmurant qu’il voulait avoir son armure sur le corps très bientôt. Il n’allait pas rester là sans rien faire. Même s’il ne voulait pas s’en mêler. Il … ne pouvait pas ne rien faire.

« Waram, est-ce que tu es sûr … de ce que tu veux faire ? »

« Sûr et certain, Sarine. Ils n’ont aucune armure-pokémon, ils n’ont aucune chance. Je ne veux pas les voir mourir par ma faute. »

« Si tel est le cas, nous allons … nous lancer dans la bataille alors, Waram. Prépares-toi, cela risque d’être très difficile, je tiens à te prévenir. »

Il était sûr et certain de son choix. L’adolescent aux cheveux noirs prit une profonde respiration alors que l’armure-pokémon s’illuminait, les trois hommes se tournant vers lui.

« Mais qu’est-ce que … » commença à dire Arnand alors que Waram chuchotait :

« Je suis désolé pour mes actes stupides, vraiment désolé. »

Lorsque l’armure-pokémon avait fini de faire son office, se retrouvant sur son corps, il se projeta en avant, faisant tomber à la renverse Arnand et les autres. Il était hors de question de les laisser risquer leurs vies pour lui.

« Je m’excuserai encore une fois après que tout soit terminé, Sarine. Tu en penses quoi ? Est-ce que c’est possible ? J’espère qu’ils ne me haïssent pas. »

« Tu leurs poseras la question après la déculottée que tu vas offrir à ces foutus membres de l’Antre de la Terre. Ils vont devoir comprendre une bonne fois pour toutes. »

C’est ça. Ce n’était pas la première fois qu’ils agissaient de la sorte. Mais auparavant, il n’y avait que Sanphinoa avec lui. Non, pas que .. il y avait eut Sanphinoa en danger. Cette fois-ci, c’était même des personnes innocentes, nullement proches de lui.

« VENEZ PAR ICI QUE JE ME DEBARRASSES DE VOUS ! »

Il avait crié cela tout en regardant le spectacle devant ses yeux. Il y avait quelques membres de l’Antre de la Terre au sol mais la majorité des corps jonchant les pavés étaient ceux du monastère. Des personnes avec qui il avait mangées.

« Waram ? Mais qu’est-ce que tu fais hors de la salle ? J’avais fait exprès d’empêcher quiconque de te voir s’il jetait un œil dans cette pièce. »

Delphy le regardait et lui criait dessus avec une colère non-feinte. C’était qu’ne illusion, n’est-ce pas ? Mais l’adolescente-pokémon était dans un sale état. Il faut dire que la personne qu’elle affrontait, il arrivait facilement à sentir ce qu’elle avait de particulier.

« Une femme-chevalier … liée aux dragons elle aussi. »

« Il faut un dragon pour affronter un dragon, c’est normal, n’est-ce pas ? »

N’est-ce pas ? Cette personne qui s’adressait à lui se retourna enfin pour lui faire face Oui, c’était bien une femme-chevalier. Mais elle avait une étrange armure … bleue et rouge. Elle était très droite dans son découpage, nullement arrondie sur ses épaules ou autres. On aurait presque put croire qu’il s’agissait d’une fausse armure.

« Waram, n’est-ce pas ? Chevalier-pokémon d’argent du Diamat ? Je suis venue te chercher pour l’Antre de la Terre. Tu es prié de me suivre sans quoi, il y a de fortes chances que les rares survivants de cet endroit finissent par rejoindre les autres. »

« Que je vous rejoigne ou non, vous irez sûrement les tuer pour faire disparaître toute accusation à ce sujet, non ? Je vous connais parfaitement. »

« Hum, zut alors, il est plus malin que prévu. On m’avait désigné un adolescent colérique, qui ne réfléchit jamais à ses actes. Mais bon, s’il faut utiliser la force, je n’hésiterais pas alors. Je m’appelle Galanée, femme-chevalier d’argent du Drakkarmin. Mon armure-pokémon s’appelle Yénir. Contrairement à toi, nous savons utiliser nos pouvoirs. »

« Vous faites erreur si vous pensez que je suis incapable de me battre. »

Il avait fait brûler une flamme au-dessus de son poing droit, laissant paraître la belle couleur violette qui émanait de celui-ci. La femme-chevalier, derrière son masque rouge, taillé dans ce qui semblait être de la pierre, le regarda de ses yeux bleus, murmurant :

« Je vois, je vois. Depuis le début, toutes les informations étaient fausses alors. Enfin bon, ce n’était pas pour autant que ça ne va pas être plaisant et distrayant. C’est bien ce que tu comptes faire, n’est-ce pas ? Me distraire hein ? »

« Je ne suis pas là pour m’amuser. Une personne … des personnes m’attendent. »

Il s’était encore une fois trompé dans ses paroles. Où est-ce que Sidoni se trouvait ? Il n’arrivait pas à voir la femme masquée. Aucune trace d’elle, qu’est-ce que ça voulait dire ? Un regard à gauche, un regard à droite mais c’était inutile.

« Delphy ? Où est Sidoni ? Qu’est-ce qu’elle fait ? »

« Elle est déjà en train de téléporter les personnes blessées en sécurité, du moins, celles qui ont une chance de survivre ! Mais toi, laisses-moi m’occuper de Galanée ! »

« Non, tu n’es pas en état de te battre, ne mène pas un combat qui est beaucoup trop dangereux pour toi ! C’est trop risqué et … »

« Je suis l’Oracle, je peux voir le passé et le futur. Je sais déjà ce qui m’attends dans ce combat. Je sais aussi ce qui risque de t’arriver si je te laisses … faire. »

« On s’en fout de tes pouvoirs. L’avenir, c’est toi-même qui te le forge, pas un truc que tu vois dans les feuilles de thé ou le marc de café ! »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Mes pouvoirs ne marchent pas comme ça et … »

« Ne prends pas mes paroles au pied de la lettre non plus. Raaaaaaah ! Mais zut alors, comment je peux me faire écouter si tu ne comprends pas ce que je dis. Bref, Delphy, je me charges de Galanée. Ca ne sera pas trop dur normalement. »

« Humpf, prétentieux. » marmonna Delphy en croisant les bras. Elle était déjà en train de voir par la pensée comment elle pouvait aider Sidoni mais aussi Waram si nécessaire.
La femme-chevalier du Drakkarmin fixa son adversaire, présentant ses bras couverts de pointe rouges alors que l’adolescent étudiait chaque parcelle de cette armure-pokémon. Si c’était aussi une femme-chevalier d’argent, cela devrait être possible à gérer. Mais si d’autres membres de l’Antre de la Terre s’en mêlaient, il n’arriverait pas à la battre. Grumpf, encore une fois, ça allait être du tout ou rien, il en était convaincu.

« Est-ce que tu sembles accepter l’idée que les femmes-chevaliers attaquent en première ? »

« Dans tes rêves ! Dans un combat, pas de favoritisme ! » hurla Waram avant d’ouvrir la bouche, projetant un souffle de flemmes violettes en direction de son adversaire. Celle-ci fit un pas sur le côté pour les éviter, déclarant :

« Il fallait s’en douter, ah … c’est vraiment décevant mais bon. »

« Décevant ? C’est comme ça que tu appelles le fait que j’ai loupé mon attaque, il est vrai que c’est très décevant, je le regretterais presque. Tu sais quoi ? Je vais corriger ça tout de suite, comme ça, ça sera résolu. Tu es prête ? »

« A mon tour plutôt. Je ne vais pas te laisser t’en prendre à moi sans même réagir. »

L’adolescent se mit aussitôt en position de défense, prêt à réceptionner ce que Galanée allait lui préparer. Il n’avait pas confiance du tout en la femme-chevalier qui était son adversaire.

C’est pourquoi il devait jouer tout de suite sur sa force et ne pas hésiter à bourriner complètement sa face. Oui, une façon de pensée très violente mais surtout très efficace ! Cette femme-chevalier n’allait rien comprendre à ce qui allait lui arriver.

« Qu’est-ce que tu attends pour venir m’attaquer ? Je pensais que tu allais me faire. »

« Ne soit donc pas si pressé à t’évanouir, Waram. Et oui, évanouir car je ne dois pas te tuer, ce qui est bien dommage en vue de ton caractère plus qu’impétueux. Tu es un chevalier-pokémon dragon, tu devrais pourtant comprendre qu’il ne faut pas nous provoquer, non ? »

« Je ne fais pas de provocation, juste une simple remarque. Maintenant si tu le prends comme une provocation, tant pis hein ? On ne va pas en faire une maladie. »

« Pfiou ! Mais c’est qu’il amusant ! On y va ! GRAAAAAAAAAA ! »

Hein ? Elle se prend pour une dragonne ou quoi ? L’adolescent au cheveux noirs est déjà prêt à la réceptionner mais contrairement à ce qu’il pensait, elle ne faisait rien pour s’avancer. Elle continuait simplement de l’attaquer à distance, crachant toujours des flammes ou créant alors des lames d’air qu’elle envoyait vers lui.

« Euh … Tu aimes me faire attendre et désirer ? Il faut que je me ramènes ? Car tu es en train de te louper depuis le début, je trouves ça un peu triste, je dois avouer. Si tu as besoin d’aide, tu peux me le dire, je comprendrais hein ? »

Il avait prononcé cela avec une petite pointe d’étonnement en la regardant. BON ! STOP ! Il était là pour attaquer et se défendre en même temps. Il plaça une main sur son front avant de murmurer pour lui-même :

« Sarine, comment sont nos chances ? Est-ce que je peux y arriver ? »

« Très facilement mais bon … pour ça, il faudrait déjà réussir à l’approcher. De même, trop d’arrogance pourrait nous nuire tout autant. »

« Ce n’est pas faux, Sarine. Mais au moins, tu me fais confiance, n’est-ce pas ? »

« Je te fais confiance, Waram. Bien plus depuis notre arrivée ici. Mon existence est liée à la tienne, c’est pourquoi je suis maintenant sûre et certaine. »

« Ah ? Avant, ce n’était pas le cas, hahaha, enfin, je … »

Il s’arrêta de parler, Galanée étant maintenant à sa hauteur, sa main laissant paraître une aura ténébreuse. HEY ! C’était le même genre que lui ! Il fit un pas sur le côté, l’esquivant au bon moment avant que des traces ne se présentent au sol.

« Tu es … exactement comme moi ? Comment ça se fait ? »

« Non, non, n’exagérons pas, je n’ai aucune marge de progrès avec cette armure-pokémon. Alors que toi, tu es encore bien capable d’évoluer … mais pour cela, il va falloir que l’on fasse plus, bien plus … et que tu te laisses capturer. Ce n’est pas le cas ? »

« Comme je l’ai déjà dit, je n’aime pas que l’on me force la main. Que ça soit pour des histoires personnelles ou simplement parce que des types dont j’en ait rien à foutre tentent de me chercher des crosses mais merci d’être venue. »

Il avait dit cela alors qu’il était maintenant à ses côtés. Aussitôt, ses mains vinrent chercher le corps de Galanée pour briser son armure-pokémon. D’ailleurs, celle-ci devait sûrement communiquer de la même méthode que lui avec Sarine.

Pfiou … Concentration, concentration, mais son problème est qu’il n’arrivait pas à rester concentré. Il cherchait toujours du regard Sidoni et Delphy, ainsi que leurs armures-pokémon. Il n’avait pas eut le temps de les voir en armure-pokémon, se demandant à quoi elles ressemblaient ? Un petit message mental vint l’atteindre :

« Ce n’est pas le moment de penser à ça, pervers. »

« Hein que quoi ? Mais mais mais … Je ne pensais pas ainsi. »

« Concentres-toi plutôt sur ce qui se trouve en face. Je vais t’aider à obtenir plus facilement la victoire face à elle. Elle est sûrement la plus dangereuse de cette troupe envoyée. Malgré qu’elle soit aussi qu’une simple femme-chevalier d’argent, elle est supérieure à nous sur beaucoup de points. Difficile de ne pas le remarquer. Bref, tu vas avoir besoin de moi. »

« Je t’écoute, j’espère juste que ça ne va pas me perturber pendant le combat. Je veux éviter d’être blessé. Mais ensuite, quand tout est terminé, il faudra que l’on discute. »

« Comme tu le désires mais après … si je suis encore vivante. »

Tsss ! Il avait bien envie de lui donner une claque par la pensée. Mais ce fût lui qui se chopa une vilaine migraine alors que Galanée cherchait maintenant à le frapper à chaque fois au visage. Elle n’avait rien pour réussir à le mettre réellement en danger ?

« Je pensais sincèrement que tu étais plus forte que ça. C’est donc juste du flan ? »

« Tu peux parer autant de coups que tu le veux, tu vas très vite comprendre que je suis déjà en train de gagner, gringalet. »

Elle avait décidé de continuer à le frapper mais l’adolescent paraît chacun de ses coups. Ah oui ? Rien que ça ? Sincèrement, c’était à peine si elle arrivait à l’égratigner. Il ne devait pas perdre sa concentration et surtout ne pas croire que c’était dans la poche mais sincèrement, si elle ne faisait que ça comme … AH !

« AIE ! Qu’est-ce qui se passe avec mes bras ?! »

« Oh, cela commence déjà à faire effet ? » dit Galanée avant de faire un saut en arrière, sourire derrière son masque rouge. L’adolescent retira le brassard de son armure-pokémon, remarquant les bleus sur son bras droit.

« Comment … mais j’ai toujours paré tes coups ! Et ce n’est pas comme s’ils étaient particulièrement puissants. Qu’est-ce que tu as fait exactement ? »*

« Tout simplement faire que mes frappes passent outre ton armure. Tant que tu es encore en vie, j’imagine que l’antre de la Terre ne m’en voudra pas trop. »

« Ca, tu peux toujours rêver pour que je me laisse faire ! »

Aie aie aie … Ouch ! Il avait l’impression de souffrir à chaque mouvement qu’il faisait. Donc même pour parer les coups, il ne pouvait pas permettre de se faire atteindre. Qu’est-ce qui lui lui restait exactement comme possibilités dans une telle situation ? Car bon, il ne voulait pas paraître pessimiste mais ce n’était clairement pas la joie à l’heure actuelle.

Pfiou … faire passer la douleur, passer outre et se concentrer sur ce qui se trouvait en face de lui. Il prit une profonde respiration, ce n’était qu’un mauvais moment à passer, voilà tout. S’il se concentrait, ça devrait passer outre.


AH PUREE ! Quelque chose venait de se produire dans son cerveau. Comme si la douleur était maintenant totalement absente. Est-ce que c’était Delphy qui venait d’accomplir ça ? Si c’était le cas, elle était tout simplement remarquable !

« Merci du compliment mais ça ne changera pas les blessure sur ton corps. Simplement que tu ne les ressentiras plus, Waram. Fais attention à tes gestes, je tiens à te prévenir. »

« D’accord, d’accord, je vois ce que tu veux dire. Enfin, ce que tu me dis par la pensée, j’ai encore du mal avec ce truc dans mon crâne. C’est étrange et déplaisant. »

« Tu n’as pas à trouver … Hum, fais attention, elle tente de t’abattre par la droite. Un coup dans la nuque, je dirais. »

Ah bon ? Il fit un mouvement pour s’accroupir, esquivant la main tendue de Galanée avant de répondre d’un coup de pied fauché. Le pied frappa dans l’armure de la femme-chevalier, la projetant contre un mur du monastère.

« HEY ! S’il te plaît, ne détruit pas cet endroit ! C’est le lieu où nous vivons tous. »

« Oups, désolé, Delphy, ce n’était vraiment pas voulu. Je te le promets. Pardon. » continua de dire Waram alors que son adversaire se relevait déjà, s’époussetant. Elle n’avait presque rien ressenti ou quoi ? Elle fit un pas en avant puis se stoppa, regardant ses jambes.

« Hum, quelques fourmis dans les jambes. Il semblerait qu’au final, tout ne soit pas si infondé que ça. Cette puissance est bien réelle. Je comprends pourquoi cela les intéresse. »

Peut-être qu’à force de se restreindre pour ne pas le blesser, elle risquait elle-même de se mettre en danger. Il valait alors mieux commencer à se battre sérieusement. Son adversaire était quand même une cible recherchée par son organisation. Rien que pour cela, ça revenait à dire qu’il avait quelque chose d’unique et qu’il ne devait pas être pris à la légère.

« Je tiens à m’excuser. Il semblerait que je t’ai très mal jugé. Par ma faute, je t’ai considéré comme inférieur mais je ne répéterais pas cette erreur. En tant que femme-chevalier dragonne, il est hors de question que je relèves pas ce combat. Battons-nous jusqu’à la mort … ou presque, d’accord ? Pour un adolescent, tu es très plaisant. »

Comment est-ce qu’il devait prendre cette remarque ? Il n’en savait trop rien mais ce n’était normalement pas déplaisant. Pfiou … Pfiou … prendre une profonde respiration et ensuite se concentrer, c’était le mieux à faire, oui.
Donc … Maintenant, elle allait être sérieuse alors que lui l’était depuis le début. Ca voulait dire que c’était le moment où il allait sérieusement en baver ? Il aurait préféré que ça ne soit pas le cas mais puisqu’il en était ainsi, il allait devoir se donner encore plus à fond.

Chapitre 24 : Pour le récupérer

ShiroiRyu
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Chapitre 24 : Pour le récupérer

« Humpf … C’est pour bientôt en fin de compte. Bientôt, je vais partir. »

Il avait dit cela avec une petite pointe de tristesse dans la voix. Difficile d’ignorer que cela l’affectait mais bon, c’était ainsi et pas autrement. Il plaça une main sur son front, étant assis sur un banc pour se reposer. Sarine était à ses côtés, le regardant avec insistance.

« Tu n’as pas l’air heureux de partir, c’est moi ou … »

« Ce n’est pas toi. J’ai l’impression que j’ai oublié quelque chose. Enfin, que je ne fais pas ce que j’aurais dût faire, ça me dérange tellement. »

« Mais pourquoi est-ce que cela te dérange ? Tu as une explication ? Une raison à ça ? »

« Pas du tout justement ! Je sais pas pourquoi, Sarine. Tu crois que … j’ai juste envie … »

« Continuer à t’entraîner avec les autres, c’est ça ? C’est une belle chose. Mais tu as une personne qui t’attends en particulier à l’école de Gliros. »

Elle avait raison, totalement raison. C’était pour cette personne qu’il voulait revenir là-bas. Mais il n’était pas sûr de la marche à suivre. Il poussa un léger soupir dépité avant de mettre une main sur sa bouche. Il était fatigué … sans même savoir pourquoi. Ah si, peut-être le moral. Il était épuisé moralement.

« Je veux juste rentrer à la maison, je crois. »

« La maison ? Tu considères Gliros comme ta maison maintenant ? » demanda Sarine alors qu’il hochait la tête sans prendre la parole. C’est ça, il considérait cet endroit comme sa maison. Sauf qu’il ne voulait pas l’avouer.

… … … Pourquoi est-ce que tout était aussi compliqué ? Ah … Peut-être qu’en parlant avec les autres personnes, il aurait une réponse ? Non, c’était ridicule de penser comme ça. Ah … Juste que tout soit fini, ça serait mieux, tout simplement.

« Je commence à me ramollir, Sarine, je n’aime pas ça. Il va falloir que je devienne bien plus incisif voire méchant même. »

« Tu n’as pas besoin de l’être et surtout pas de t’y forcer, c’est très simple, compris ? » dit l’armure-pokémon en émettant un double grognement de mécontentement. « Essaie de rester toi-même, ça sera déjà énorme, je trouve. »

« D’accord, d’accord, je vais plutôt aller m’entraîner avec Arnand. Ça sera mieux que de me tourner les pouces à ne rien faire ici. »

« Je ne sais pas si ça serait une bonne idée mais pourquoi pas ? Bonne chance, Waram ! »

L’armure-pokémon sauta du banc, se mettant en route pour le suivre tandis qu’il se dirigeait vers Arnand. Ah oui, les trois hommes étaient présents. Et visiblement, ils l’attendaient. C’était aujourd’hui ? Avant qu’il ne parte définitivement de ce monastère ?

« Est-ce que tu es prêt, Waram ? On ne te ménagera pas, je tiens à le signaler. »

« Oui oui, je n’en demandais pas tant, vous savez ? Mais puisqu’il en est ainsi, je peux utiliser une armure-pokémon pour me défendre ? Ou non ? »

« On va plutôt aller vers le « ou non » hein ? On tient quand même à nos vies, question d’importance. On en a toujours besoin, vous en dites quoi ? »

« Que ça ne me semble pas une mauvaise idée que de garder ma vie intacte. Mais ce n’est pas pour cette raison que je ne vais pas te cogner plus fort que les autres jours ! »

« Ohlala, qu’est-ce que j’en tremble. Bon, tu viens, Waram ? T’es peut-être plus jeune que nous mais on va pas te ménager. On va plutôt te faire déménager à coup de pied dans le derrière et coup de poing dans la face ! »

ARF ! L’adolescent aux cheveux noirs s’esclaffa, visiblement étonné par les propos de Rolar. Ah bon ? Puisqu’il en était ainsi, il n’allait pas se priver pour le cibler en premier, tiens ! Ca lui apprendra à faire le malin ! Waram se jeta dans la bataille, Sarine poussant un soupir avant qu’une voix féminine ne dise tout doucement :

« Ah les hommes. S’ils n’étaient pas là, il faudrait les inventer, tu ne trouves pas ? »

« Au moins, pour une fois, Waram est dans une bagarre générale mais non pas pour de mauvaises raisons. Encore que se frapper comme ça, je ne sais pas si on peut dire que ça en est une bonne non plus. »

« Ah ça … Ce sont les mâles virils ! » s’exclama Sidoni avec joie derrière son masque, venant s’asseoir à côté de l’armure-pokémon.

« Des mâles virils … on dirait juste une bande de singes en train de se battre pour une banane. » murmura une seconde voix, Delphy restant debout néanmoins.

« Je crois que cela serait insultant pour les singes. Mais au moins, Waram semble s’amuser avec eux. Cela lui fait du bien. Avec les dernières nouvelles, il a besoin de penser à autre chose, c’est donc … très bon … qu’il ait ça en tête. »

« Ah bon ? Je ne sais pas trop mais si c’est une bonne chose, on ne va pas s’en plaindre. Il ne faut jamais s’en priver, même. » dit Sidoni, rigolant tandis que son armure-pokémon venait se placer à côté d’elle, prenant finalement la parole :

« Le billet pour l’avion de Waram a été pris. Le départ sera ce week-end. »

« Ce n’était pas trop fatiguant de se téléporter sans cesse jusqu’à la ville avec un aéroport le plus proche ? Ca doit être à une bonne centaine de kilomètres du monastère. Tu as bien mérité de te reposer, va. Je comprendrais que tu préfères qu’on te laisse tranquille. »

« Je vais aller prendre un peu de repos, oui. Mais … j’ai eut une mauvaise impression lorsque j’ai été récupérer ce ticket. J’ai l’impression qu’une tempête se prépare. Est-ce que vous êtes au courant, Oracle ? » demanda l’armure-pokémon du Sidérella en se tournant vers elle.

« Une simple prémonition, rien de concret. Mais je l’ai déjà prévenue. »

« Oh ? Hum, est-ce que je dois aussi me préparer au cas où ? » demanda Sidoni avant de se relever, époussetant sa robe pour regarder l’adolescente.

« Par mesure de précaution, il vaut mieux. Je crois que Waram est encore au coeur de ce qui va se dérouler très bientôt. Il sera jusqu’au bout une source d’ennuis. »

« Ne dit pas ça comme ça, c’est très … méchant. Même si tu ne le penses pas de la sorte, il vaut mieux modérer tes propos, d’accord ? »

« Modérer mes paroles, soit … mais Waram reste une source d’ennuis, sans pourtant en être directement responsable. Ce n’est pas lui qui est à l’origine des torts futurs qui vont tomber sur nous. Mais pour le moment, pourquoi ne pas regarder la fin du combat ? »

Elle proposait cela à Sidoni, celle-ci étant déjà prête à partir pour se préparer. Oh, si l’Oracle le décidait ainsi, ça serait stupide de refuser une telle proposition. Totalement stupide mais bon, elle l’était un peu non ?

« Tu ne l’es pas, malgré ce que tu penses de toi-même. »

« Hey, ne lisez pas dans mes pensées, c’est désobligeant. J’ai un peu de choses personnelles à l’intérieur, oh voyons donc. Si cela continue, je n’aurai plus aucun secret pour vous ! »

L’adolescente-chevalier du Cryptero ne répondit pas à la remarque de Sidoni. Elle n’était pas là pour s’amuser, contrairement à elle. Mais le combat était intéressant, très intéressant. Waram donnait tout ce qu’il avait, n’est-ce pas ? Dans ce combat. Même sans son armure-pokémon, il combattait comme un beau diable.

« C’est impressionnant de voir une tele volonté chez un adolescent. Qu’est-ce qui le pousse à combattre avec autant d’entrain ? »

« L’envie d’oublier les histoires du passé. Cette chose que vous avez repérée en lui le trouble énormément. Il donne l’impression qu’il peut disparaître d’un jour ou l’autre. »

« Tellement ? Pourtant, il n’a aucune maladie mortelle ou autre. Cette chose en lui ne lui veut pas foncièrement du mal d’après les premières discussions avec elle. »

« On ne peut pas savoir, on peut que juste se méfier. » murmura Sidoni avant que Sarine ne vienne dire calmement :

« En un sens, c’est une bonne chose. Il a envie de corriger toutes ses erreurs avant qu’il ne soit trop tard. S’il comprend le souci et qu’il tente de réparer ses idioties, je suis tout à fait pour cette rétrospection personnelle. »

« AAAAAAH ! Et zut ! C’est fichu pour moi ! Trop de poings pour trop peu de pieds ! » s’exclama Persio avant de tomber au sol, haletant.

« Plus que deux, c’est qui le suivant ? Ne vous en faites pas, je cognerais tout le monde. »

L’adolescent était partageur. C’était un nouvel homme ! Du moins, c’est ce qu’il aurait faire croire pendant ce combat. Donner plutôt que recevoir, c’était une belle leçon de vie, n’est-ce pas ? Le garçon aux cheveux noirs émit un profond soupir avant de faire un saut en arrière :

« Deux contre un maintenant, c’est bien ça ? »

« Ahlala, la vantardise te perdra, Waram. Il valait mieux se taire et plutôt patienter que la victoire soit tienne, hahahaha ! »

Et voilà qu’Arnand se moquait de lui maintenant.Pfff ! C’est vrai qu’il avait été un peu trop prétentieux. Hum, deux contre un ? Déjà qu’il perdait généralement contre Arnand alors contre lui et son frère, il ne valait mieux pas espérer obtenir la victoire. Il allait devoir renforcer sa défense et attendre le bon moment avant …

« Hey ! Je peux savoir ce que tu fais, Arnand ? »

Rolar s’était exprimé alors qu’Arnand avait essayé de le frapper d’un coup de pied qu’il para d’un mouvement de la main. Arnand fit un saut en arrière ,mettant de la distance entre lui, Rolar et Waram avant de répondre avec amusement :

« Un peu de sérieux, tu ne pensais quand même que ça allait se passer comme ça, hein ? Tu crois que je n’avais pas vu le poing que tu préparais pour moi dès que j’aurais commencé à attaquer Waram ? Allons bon… »

« Une bataille royale est une bataille royale. Au moins, si ça peut rassurer Waram, il était déjà sur le point de trembler rien qu’à cette annonce de nous deux contre lui. »

« N’exagérez pas non plus, je ne suis pas prêt de me laisser faire par vous. Et puis quoi encore ? Je suis sûr et certain que … Non. C’est une bataille royale. »

Il avait compris la leçon la première fois ,il n’allait pas reproduire cette erreur. Les trois hommes se regardèrent en chiens de faïence avant que Waram ne soit le premier à faire un mouvement en direction d’Arnand. Presqu’aussitôt, Rolar chercha à faire de même mais aussitôt lorsque Rolar arriva pour frapper Arnand, Waram changea de cible pour le percuter de son poing en pleine poitrine, le projetant en arrière.

« Wo … Wooooooow … Bordeeeeeeel ! J’ai du mal à respirer ! Aaaaaaah ! »

« Tu n’y as pas été de main morte, Waram. Mais bon, tu voulais tant que ça une finale entre toi et moi, c’est ça ? Ne t’en fait pas, je ne vais pas ménager mes coups, rien que pour toi. »

« Je n’en demandais pas tant que ça mais bon, si c’est proposé aussi gentiment. »


Pfiou, c’était un combat épuisant. Il ne le remarquait que maintenant mais c’était à peine s’il avait le temps de souffler. Son adversaire était tenace et ne lui laissait aucune chance de gagner quelques précieuses secondaires. Il fallait s’en douter : Arnand comme ses frères étaient des adversaires redoutables. Sans eux, ça allait être moins drôle.

« Tu as l’air triste, tu as une explication à cela, Waram ? Comment cela se fait-il ? »

« Non non, je ne suis pas triste … mais je vais tout donner. Au cas où, vous sortirez parfois du monastère ou non ? Ou vous êtes forcés d’y vivre ? »

« Ah ça, on peut le quitter hein ? L’Oracle aussi hein ? Je crois que tu lui as tapé dans … »

« L’oeil que je peux te rendre facilement aveugle, Arnand. J’observe ce combat depuis le début, il vaut mieux alors pour vous deux que vous le terminiez très rapidement, d’accord ? »

« Ooooooh, je ne savais pas qu’elle était là. Et visiblement, on a d’autres spectateurs, Waram. Je crois qu’il va falloir arrêter de se battre. »

Hein ? S’il y avait des spectateurs, pourquoi est-ce qu’ils … L’homme le prit par le bras, le soulevant au-dessus de lui avant de faire un long saut sur le côté. Hey ! Qu’est-ce qui se passait ? Et pourquoi y avait un pieu de terre là où ils se trouvaient auparavant ?

« Ils sont arrivés bien plus tôt que prévu. QUE TOUS SE PREPARENT ! »

Delphy avait hurlé mais pourtant, aucun cri. Simplement un message mental pour tous, même pour lui. Encore sonné par tout ça, il chercha dans le regard d’Arnand ce qui se passait. Celui-ci le déposa au sol avant de soupirer :

« Ah, on s’en doutait que cela arriverait un jour mais aussi vite ? Ils exagèrent franchement. »

« De qui ? De quoi ? Qu’est-ce qui se passe ici ? Je ne comprends pas du tout ! »

« L’Antre de la Terre est venu te récupérer, Waram. Aussi simple que ça. Tu n’es plus dans l’école de Gliros, donc tu n’es plus sous la protection de cette dernière. »

« Mais pourquoi ? Déjà en Afrique, ils étaient là … mais encore maintenant, j’ai quoi qui les intéresse tant que ça ? Qu’est-ce qu’ils … »

« J’ai l’impression qu’ils sont au courant de ce que tu as en toi. Je ne sais pas comment ils ont fait mais on ne peut pas … enfin bon. Viens plutôt, on va te mettre à l’abri. »

« Vous plaisantez hein ? J’ai une armure-pokémon contrairement à vous, je suis capable de me défendre moi-même ! Mais d’où est-ce que l’attaque provient ?! »

« Des montagnes. Ils ne sont pas encore arrivés mais ils nous envoient ça pour nous prévenir. Ils sont plus que vaniteux et prétentieux, ça leur perdra. »

Delphy était venue jusqu’à Waram et Arnand, regardant les deux personnes longuement. Puis finalement, elle leur demanda de bien vouloir la suivre alors que Waram cherchait à voir ce qu’ils allaient faire maintenant tous ensemble.

« Tout le monde a été prévenu. Ce ne sont que beaucoup de chevaliers-pokémon de bronze et quelques chevaliers-pokémon d’argent mais qu’importe, cela devrait être suffisant pour les repousser. De même, ceux qui n’ont pas encore d’armure-pokémon ne sont pas pourtant démunis. Ils vont avoir une mauvaise surprise, très mauvaise surprise. » déclara Sidoni au loin, étant à côté d’une double porte déjà entrouverte.

Dans la pièce, il y avait bien une cinquantaine de personnes, rien que ça. C’était tous des chevaliers-pokémon ? Vrai que toutes les femmes étaient masquées mais il ne s’était jamais réellement posé la question avant aujourd’hui.

« Est-ce que ça sera suffisant ? On en sait trop rien, je vous le demandes alors. »

« Ca le sera … j’espère, ça dépendra de ce qu’ils nous ont envoyé en face. Comme je ne sais pas à quoi m’attendre de leur part, que je ne peux pas juger de leur force sur le moment, il vaut mieux rester très prudent et sur nos gardes. »

Delphy était en quelque sorte la cheffe du monastère, avec son statut d’Oracle, c’est bien ça ? L’adolescent aux cheveux bruns était là, en train de l’écouter, comme tous les autres qui étaient présents en ce lieu. Tous ne faisaient qu’opiner de la tête à ses paroles.

« Nous allons demander aux chevaliers-pokémon adeptes des défenses de bien vouloir se préparer à réceptionner d’autres assauts jusqu’à ce qu’ils finissent par se retrouver jusqu’à nous. Lorsque ça sera le cas, n’hésitez pas à tout donner. »

« Et moi, qu’est-ce que je vais faire, Delphy ? Je ne peux pas rester là, sans aider. »

« Malheureusement, c’est toi qu’ils recherchent, il n’y a aucun doute à ce sujet. Mais nous ne te laisserons pas tomber entre leurs griffes. Tu vas rester dans cet endroit, entouré par Arnand et ses frères pendant que nous allons régler toute cette histoire. »

« HEY ! Mais je peux me battre ! Je suis même plus fort que quiconque avec mon armure-pokémon ! Je peux largement vous épauler ! »

« Ne soit pas aussi vantard … même si nous savons dans le fond que tu dis la vérité. Mais elle nous a demandé de t’aider et te protéger. »

« Oui mais c’est pas pour ça que je dois rester là. Je peux vous épauler ! »

« Assez, ce n’est pas le sujet. Oh, je vais laisser Timber aussi à tes côtés, par mesure de précaution. Je pense que ça sera suffisant, normalement. »

L’ours bleu ? Vraiment ? Il émit un grognement mais il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait par là. Être sûr qu’il était en sécurité. Un carré se forma autour de lui, les trois hommes étant en position en même temps que Timber, l’ours bleu du Tibet émettant un grognement de mécontentement.

« Timber, ne t’en fais pas, je reviens bientôt. Vous autres, allons-y. Nous allons leur réserver un accueil dont ils se rappelleront toute leurs vies, pour le peu qu’il reste de ces dernières. » termina d’annoncer Delphy. Ah oui, elle était pas aussi sage et pure qu’il ne le croyait. « Je ne le suis pas, Waram. Non pas quand on touche à mes protégés. Et je suis bien loin d’être la plus terrifiante à ce sujet. Une certaine directrice est horrible. »

« Euh, je préfère ne pas savoir de quelle directrice on parle. J’ai bien une idée de la personn mais même si elle est très puissante, je ne crois pas qu’elle puisse agir ou parler comme toi, Delphy. Mais bon, je restes en position, il n’y a aucun problème. »

Y en avait un majeur mais ça, même s’il parlait, on ne lui laisserait pas l’occasion de le dire. Il regarda tout simplement l’adolescente masquée. Delphy … Grumpf. Il aurait préféré autre chose que de rester là, les bras croisés, à attendre que tout ça se passe comme si de rien n’était. Sincèrement, c’était n’importe quoi.

« Faites attention à vous tous. Si je sens que ça dégénère, je … »

« Il n’y en aura pas besoin. Tu n’es pas ici par erreur. » coupa Sidoni tout en souriant sous son masque. « On va te montrer de quel bois on se chauffe dans ce monastère ! »

C’était justement ça le problème. Il savait que l’Antre de la Terre avait des méthodes très radicales, beaucoup trop, cela pouvant mener à la mort en face.