Chapitre 23 : Faire la paix

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Faire la paix

« Waram, comment est-ce que tu te sens ? »

« Pas en super forme, j’ai l’impression qu’un troupeau de bisons m’a martelé le crâne pendant que je dormais. Qu’est-ce que vous avez fait exactement ? Je peux savoir ? »

« Rien de bien spécial dans le fond, rien du tout même. Pas de quoi te déranger, loin de là. »

« Ahem, Sarine, j’aimerai avoir plus d’explications qu’un vague : Rien de bien grave. »

Il avait regardé l’armure-pokemon en fronçant les sourcils. Il voulait une réponse et plus que de simples paroles comme ça. Mais elle n’était visiblement pas prête à lui en donner, ce qui n’était clairement pas fait pour lui faire plaisir.

« Ah … De toute façon, il vaut mieux que je demande à l’autre folle et l’Oracle ce qu’il en est exactement. Mais où est-ce qu’elles sont ? »

« Parties se reposer. Elles en avaient bien besoin visiblement. Tu leur demanderas la prochaine fois, Waram. Dans quelques heures, quoi. »

Grumpf, attendre quelques heures, ça ne lui convenait qu’à moitié mais il ne pouvait pas trp donner son avis. Il poussa un profond soupir avant de s’asseoir sur son lit de fortune. C’était fini néanmoins ? Est-ce qu’elle pouvait lui dire ça ?

« De ce que j’en sais, je ne crois pas qu’il y ait besoin de continuer. Tout ce que je peux te dire, Waram, c’est que ce n’était pas une partie de plaisir. »

« Si tu en sais plus que tu ne veux le faire croire, pourquoi est-ce que tu ne me le dis pas plutôt ? Qu’est-ce qui cloche à ce point ? Y a eut un gros problème ou quoi ? Je n’aime pas du tout que l’on me cache la vérité alors s’il te plaît … dis-moi tout. »

« Je ne saurais pas correctement l’expliquer. Essaies alors de patienter un petit peu, s’il te plaît. Ca sera mieux pour tous et toutes. » répondit calmement Sarine.

Oui et ? A partir de là ? Qu’est-ce qu’il allait faire pendant quelques heures ? Se tourner les pouces ? Il regarda droit devant lui, se grattant la joue avec un air un peu confus. Oui mais bon, ce n’était pas vraiment ce dont il était motivé.

« Bon, puisqu’il en est ainsi, je ne vais pas me prendre la tête pour de telles idioties. »

« Ce ne sont pas des bêtises, Waram. Mais dans une telle situation, il vaut mieux que tout soit bien décrit et détaillé. Mais bon, pas maintenant, Waram, ce n’est pas le bon moment. »

« Je le sais, je le sais pfff … Pas besoin de me le répéter, j’ai compris la première fois. »

« Alors, prends ton mal en patience, ça sera bientôt résolu. »

Grumpf. Il croisa les bras, très mécontent, il avait presque retrouvé son aspect grincheux d’avant son arrivée mais quelque chose avait changé mais quoi ? Il n’en savait rien.

Les heures passèrent mais il n’était pas sorti de la chambre. Il avait préféré ne pas prendre de risque en s’entraînant. Le plus important restait tout simplement de patienter. Ce fut en entendant quelques coups à la porte qu’il se redressa dans le lit.

« Qui est-ce ? SI c’est pour me déranger, je tiens à prévenir que c’est pas le bon moment. »

« C’est nous, Waram. Delphy et Sidoni. Est-ce que nous pouvons rentrer ? »

« Vous le pouvez, je ne vais pas vous en empêcher alors que je suis dans votre monastère, hein ? Ca serait complètement stupide de ma part. »

La porte s’ouvrit, laissant place à l’adolescent et à la femme, toutes les deux masquées, comme d’habitude. Elles semblaient épuisées … vraiment épuisées. Mais pour quelle raison ? Qu’est-ce qui avait réussi à les mettre dans cet état ?

« Vous êtes sûres … que tout va bien ? Vous en donnez pas vraiment l’impression. »

« Nous pourrions aller mieux mais ce n’est pas totalement un souci. Nous allons plutôt nous concentrer sur ton cas. Je pense que tu veux plus de détails, n’est-ce pas ? »

« Oui, du genre, ce qui est en moi, pourquoi est-ce que je me comportes comme ça, toutes ces choses. Est-ce que c’est naturel que je m’emporte pour rien ? »

« Ah, pour ce dernier point, je peux te confirmer que c’est bien issu de toi. Tu continueras à insulter et t’énerver pour un oui et pour un non. »

« Me voilà rassuré. Je serais toujours quelqu’un de détesté, pfiou. Tant mieux non ? »

« Mais peut-être que tout peut s’arranger … si tu comprends les raisons qui te poussent à être détesté par tout le monde ? Mais avant, nous allons te raconter dans l’ordre tout ce qui se passe, ça sera bien mieux que te faire attendre inutilement. »

« Attendre inutilement … bon … restons concentrés et dites-moi au lieu, ça sera mieux. »

Il avait poussé un profond soupir, signe d’une fatigue certaine mais pas physique. Juste qu’ils continuaient de tergiverser pour pas grand-chose. Et finalement, elles commencèrent à parler, toutes les deux. Elles parlaient, parlaient, parlaient, racontant au sujet de cette voix en lui, cette chose intrigante. Mais aussi de ce village. Lorsqu’elles lui posèrent la question, il cligna des yeux, disant :

« Euh … Sincèrement, entre nous, j’en ait strictement aucune idée, si vous voulez tout savoir. Je ne vois même pas de quoi vous parlez. »

« Tu en es sûre et certain ? Car il semblerait pourtant que ça soit ton village natal. Tu n’as aucun souvenir de ton passé ? Sarine, pareil ? »

« Pas le moins du monde. J’ai retrouvé Waram abandonné dans des ruines mais à part ça, je sais pas du tout ce qui s’est passé donc bon … je ne peux pas vous aider. Mais donc, Waram vivait dans un village ? Et plutôt impressionnant ? »

« A peu de choses près, c’est exact. C’est ainsi que Waram vivait. »

« Et y a aussi une créature féminine qui vous parle en moi ? Elle a quelle vois ? A quoi est-ce qu’elle ressemble exactement ? Vous avez une idée ? »

« A part des yeux rouges mais aussi des capacités liées aux dragons, on ne sait rien de plus, Waram. Mais il y a aussi un dernier détail. »

Un dernier détail ? Comment ça ? Il regarda les deux femmes-chevalier, attendant une réponse qui n’arriva pas de suite. Il y avait quelque chose de … singulier pour ce détail ? Elles s’observèrent pendant quelques secondes avant de dire :

« Il vaut mieux pour toi que tu sois mis au courant le plus tôt possible, j’imagine, Waram. Cela concerne Sanphinoa. Nous avons vu … en toi aussi. »

Hum ? Comment ça ? Pourquoi ce ton aussi sérieux ? Il s’était déjà apprêté à hurler et à crier mais rien ne sortit de ses lèvres. Delphy posa ses yeux sur le visage de Waram, reprenant d’une voix qui se voulait calme et neutre :

« Il faut que tu fasses la paix avec elle. Tes paroles à son encontre furent très graves. Surtout envers une adolescente aussi timide qu’elle. Au fond de toi, tu connaissais la raison de cette dispute depuis le début mais tu n’as jamais voulu le croire. Résultat : vous vous êtes fâchés. Maintenant, dans ton coeur, tu as envie qu’elle te pardonne et que vous puissiez retrouver la même ambiance qu’auparavant. Mais pas seulement elle, n’est-ce pas ? »

« Grumpf … peut-être que oui en fin de compte. »

Il avait détourné la tête pour ne pas regarder directement les autres personnes présentes en ce lieu. Même Sarine n’avait pas le droit d’observer son visage alors qu’il marmonnait :

« Ca sera mieux. J’ai l’habitude de laisser une mauvaise ambiance, je le sais mais … »

« Ce n’est pas ça le problème, Waram. Ce n’est pas cela du tout … mais tant mieux, tu montres que tu as grandi dans toute cette histoire. »

« Ce n’est pas une question d’avoir grandit ou non ! Pas du tout ! Enfin bon … je veux dire … je trouve ça juste … comment je peux dire … »

« Ne dit rien alors. Profites des prochains jours dans le monastère et ensuite, je te téléporterais hors de cet endroit et nous te raccompagnerons à l’aéroport. Je vais devoir la contacter. »

« HEU ! Non ! Pas besoin de contacter la principale. Elle n’a pas à être au courant que c’est fini, non mais … je veux dire, ça la concerne pas, et puis quoi encore. »

« Il le faut pourtant. Mais je ne suis pas obligée de lui donner les derniers détails, Waram, si cela te dérange tant que ça. Je peux néanmoins, je dois plutôt, lui parler de ce qui se trouve en toi. Au moins, les mesures de précaution seront prises. »

« Est-ce que … je reste quelqu’un de très dangereux ? » demanda faiblement l’adolescent.

« C’est exact mais ce n’est pas pour cela que tu es quelqu »un à qui on ne doit pas se lier. Pour ma part, je pense qu’il va juste te falloir de l’entraînement pour mieux contrôler ses pulsions. Mais surtout que tu cesses de rejeter ce que tu es et ce que tu ressens. »

« Je n’aime pas ressentir des choses que je ne devrais pas ressentir. »

« Pourquoi est-ce que tu dis ça exactement ? En quoi est-ce si dérangeant ? »

« Ce n’est pas une question que ça me dérange ou autre ! Ce n’est pas ça … enfin non … » marmonna faiblement l’adolescent aux cheveux noirs. Et zut ! Il voulait être un peu tranquille. Il avait obtenu ses réponses non ? Donc y avait pas besoin de rester auprès de lui. Qu’on le laisse tranquille plutôt.

« Fais comme tu le désires, Waram. Mais saches que ce n’est pas en rejetant que tu pourras avancer … que ce n’est pas en rejetant que tu progresseras. Il faut que tu acceptes. »

« J’accepterai tout ce qu’il faut tant que l’on me laisse tranquille ! Laissez-moi ! C’est bon, je crois que j’ai compris la première fois, y a pas besoin de plus hein ? Pfff ! »

Il avait encore une fois marmonné tout ça, visiblement très mécontent de la tournure des événements. Les deux femmes quittèrent enfin la chambre alors qu’il plaçait une main sur le crâne gauche de Sarine, le caressant doucement. Il chuchota :

« C’est juste n’importe quoi ce qui m’arrive, Sarine. Tu n’es pas d’accord ? Juste … n’importe quoi. Je ferais la paix avec Sanphinoa … et les autres. »

« Je suis tellement soulagée de t’entendre dire ça, Waram. Tellement … »

« A ce point ? Je veux dire, ça allait sûrement arriver un jour ou l’autre, je ne vois pas pourquoi tu réagis de cette manière, Sarine. »

« Justement, car rien n’était sûr à ce sujet. Tu es Waram, une vraie tête de mule. Tu ne veux pas déjà travailler sur les paroles que tu vas dire à Sanphinoa ? »

« HEIIIIIIIIIN ? Comment ça ? Travailler mes paroles ? Je vais juste dire pardon et zou … non ? C’est pas comme ça que ça se passe ? »

« Pas le moins du monde. Tu vas juste dire pardon ? Mais pardon pour quelle raison ? Pardon à quel sujet ? Est-ce que tu vas dire que tu es fautif ? Est-ce que tu vas corriger tes paroles et dire qu’elle est belle intérieurement ? Que tu apprécies sa compagnie ? »

« HEY HEY HEY ! Je vais pas lui dire tout ça non plus ! Je vais juste m’excuser, je trouve que c’est déjà pas mal, non ? Tu ne crois pas ? »

« Grumpf. Vraiment … je dirais juste grumpf. Je ne suis pas motivé à ça. »

« Viens, on va faire croire que je suis Sanphinoa, d’accord ? Alors, tout d’abord, disons qu’elle t’attends au port, voilà ce que devrais être sa réaction : « WARAAAAAAAAAM ! Tu es enfin de retour ! Tu en as mis du temps, c’était bien au Tibet ? » »

« Hein mais euh … hey, je suis pas prêt mentalement ! »

Surtout que Sarine avait dit exactement ce qu’il attendait de Sanphinoa. Vraiment, il avait presque reconnu sa voix quand elle venait de se faire passer pour elle. La ressemblance était assez remarquable. Il bafouilla :

« Euh je vais bien moi … enfin, c’était chiant et ennuyeux le Tibet. »

« Tu veux pas plutôt tout me raconter en chemin ? Oh Sarine, tu es là aussi ? Waram n’a pas été trop méchant avec les personnes là-bas ? »

« HEY ! Je ne suis pas méchant parce que je le veux, Sanphinoa ! Tu te ca… »

Il s’arrêta dans ses propos, regardant Sarine. Non. Ils allaient arrêter là dès maintenant. Il avait l’impression d’être encore plus ridicule que d’habitude. Sauf qu’il chuchota :

« Euh Sanphinoa, est-ce que toi et moi … on peut parler, tous les deux ? »

« Bien sûr, Waram. C’est ce que nous faisons à l’heure actuelle, non ? »

« Non, non ! Je veux dire … Et merde ! C’est nul ! » s’égosilla l’adolescent aux cheveux noirs avant de frapper contre le coussin. C’était nul et chiant ! Et ennuyeux et ! Et nul ! Vraiment nul ! Il ne faisait que se rendre complètement ridicule par rapport à tout ça.

« On va arrêter là, Sarine. Je préfère. »

« Comme tu le désires, Waram. J’ai l’impression que tu te débrouillais parfaitement, du moins à mes yeux. Je ne comprends pas pourquoi cela te déranges tant que ça. »

« On peut pas reproduire exactement une scène qui ne s’est pas encore produite. Ca dépend des événements, de l’humeur, de toutes ces choses. »

« Correct. » répondit Sarine. Bon, la raison était plus que valide à ses yeux. C’est pourquoi elle l’acceptait. Elle hocha la tête positivement, comme pour lui signaler qu’ils allaient être tranquilles tous les deux. « Bon ben … Si tu veux, tu n’auras qu’à aller t’entraîner non ? »

« Et aller les rassurer car ils ne doivent pas l’être avec toute cette histoire. Même si j’imagine qu’ils ne sont pas au courant exactement de la situation actuelle. »

« Tu leurs raconteras tous les détails que tu tu veux, Waram. Peut-être pas tout décrire car sinon, ils risqueraient d’avoir peur de toi. »

« S’ils ont peur de moi, c’est qu’ils ne sont pas dignes d’intérêt. Je ne verrais pas pourquoi je perdrais mon temps avec eux alors. »

« Si tu le dis, Waram, mais ce n’est peut-être pas aussi simple que ça, tu ne crois pas ? » répondit Sarine une nouvelle fois alors qu’il haussait les épaules. Il s’écroula en suite en arrière, sur son lit, baillant légèrement. Il n’avait pas sommeil mais en même temps, il restait plus que fatigué. Sûrement le contrecoup de toute cette histoire.

« J’en sais rien du tout ! J’ai jamais fait tout ça, moi ! C’est pourtant pas compliqué à comprendre non ? Je ne sais pas comment je dois agir par rapport aux femmes ! »

« Tu verras, c’est très … j’allais dire simple mais en fait non, nous sommes très compliquées. Oh que oui, tu n’as pas fini d’en baver. »

« Me voici maintenant complètement rassuré par tes propos, merci Sarine. Grâce à toi, j’imagine que je dormirais la conscience tranquille ce soir. »

« Oh si ce n’était que ça, hein ? Mais nous savons aussi bien l’un que l’autre que ce n’est pas ainsi. Mais bon … Allez, debout ! Hop hop ! On va aller voir les « mâles ». »

« Pour aller m’entraîner avec eux et penser à autre chose, ça me semble bien comme choix. Ça me semble être une très bonne idée, oui. »

Il quitta la chambre, se donnant des petites claques sur les joues. Il devait retrouver la force ! Bon, il n’allait pas se battre aussi bien qu’auparavant mais il devait quand même se concentrer plutôt que de perdre son temps.

« Oh ? Te voilà donc ? Tu n’es pas sorti ou presque depuis deux jours. Comment ça va ? »

« J’ai une petite forme, rien de plus. Mais … je devrais être capable de m’entraîner. Si vous voulez bien vous entraîner avec moi, bien entendu. »

« Pas de soucis, on va commencer doucement pour réchauffer tes muscles. »

Hein quoi ? Arnand ne disait rien du tout au sujet de son absence ? Il ne cherchait pas à se renseigner ? Ben pourquoi pas ? Enfin, c’était étrange mais il n’allait pas lui parler de ça s’il ne se sentait pas motivé, il n’était pas ainsi.

L’homme se mit en position de défense, l’invitant à amorcer les premières attaques. Waram commença à courir presqu’aussitôt, donnant plusieurs coups de pied et poing. Allez hop hop ! Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression que c’était sans effet ?

« Tu pourrais pousser quelques cris, Arnand ? »

« Oh ? Du genre ? AIE ! OUILLE ! Mais arrêtes, tu me fais mal ? Mais pourquoi est-ce que tu tapes aussi fort ? Mais heyyyyyyy ! Tu peux stopper ça ? »

« Oui, exactement, ça serait parfait, si tu veux bien. »

« Hahaha … Non. Je ne vais pas lésigner sur la contre-attaque si tu te sens capable de faire de l’humour comme ça, Waram ! Tu as l’air d’aller bien mieux que je le pensais. Tu voulais nous inquiéter, moi et mes frères, ou quoi ? »

Hein ? Ils étaient frères tous les trois ? Il n’avait jamais remarqué une ressemblance mais maintenant qu’il le disait, c’est vrai que ça coulait de sources. Les trois hommes s’entraînaient quotidiennement et aspiraient à devenir des chevaliers-pokémon liés au combat. A partir de là, oui, ce n’était pas si surprenant que ça.

Bon, au moins, contrairement à ce qu’il pensait, son corps répondait plutôt bien aux différentes attaques d’Arnand. Oh, bien sûr, il ne pouvait pas les esquiver, il ne faisait que les parer mais au moins, il était capable de se battre.

« Je partirais bientôt, je crois. Une semaine au grand maximum. »

« Zut … Je crois qu’on va devoir se faire une bataille royale avec mes frères. Pour savoir qui est le plus fort de nous quatre. Une sorte de cadeau à notre façon. Intéressé ? »

Intéressé ? Bien sûr que oui ! Ca serait un bon cadeau de départ, ça ! Voilà qu’il était encore plus motivé à se battre maintenant même si ce n’était qu’un entraînement.

Chapitre 22 : Dans l’obscurité

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Dans l’obscurité

« Waram ? Mais qu’est-ce qu tu fais là ? Je te cherche partout depuis une demie-heure. »

« Oh ? Sarine ? Coucou, comment est-ce que tu vas, toi ? Tu vas bien ? »

Il avait une petite mine. Elle chercha une explication mais ce ne fut pas difficile à trouver pourquoi il était ainsi. Visiblement, il avait été … salement touché par toute cette histoire avec cette chose en lui. Il était un monstre ? NON !

« Est-ce que tu veux parler ? Ou non ? » demanda Sarine alors qu’elle venait se placer à côté de lui, l’adolescent s’étant caché contre un mur, derrière des buissons dans le monastère, faisant le vide le plus complet dans son crâne.

« Est-ce que tu penses pouvoir arranger la situation, Sarine ? Par rapport à moi ? »

« Je ne sais pas, je n’ai pas essayé, je ne peux pas te dire, je dois t’avouer. Mais il faut que tu crois en toi et au final, tu verras que tu y arriveras ! »

« S’il te plaît, ne parles pas de cette façon, Sarine. On croirait entendre Sanphinoa. Ce sont des paroles parmi les plus absurdes que j’ai put entendre. »

« Pourquoi … penses-tu que tu vas mal, Waram ? Pourquoi ? Ce n’est pas si mauvais que ça non ? Tout peut s’arranger si tu croises les doigts. »

« Je ne croiserais rien car je ne crois en rien, Sarine. Je … veux juste être seul. Cette discussion est vraiment des plus absurdes. »

« Désolée de vouloir te remonter le moral, on ne m’y reprendra plus. »

« Sarine ? Ce n’est pas ce que je veux dire, tu peux rester … s’il te plaît ? »

S’il te plaît ? Il s’excusait envers elle ? Il allait vraiment très mal. Elle plaça ses têtes sur les genoux de Waram avant de fermer ses yeux. Tranquille, elle devait être tranquille, voilà tout. Tout simplement tranquille et apaisée, oui.

« Waram, tout va s’arranger. Elles vont recommencer ce soir, hein ? Et elles trouveront une solution. Tout ira pour le mieux, promis. »

« J’aimerai bien que ça ne soit pas une promesse en l’air mais malheureusement, ça sera le cas. Ne fait pas de promesses qu’il sera impossible de tenir, Sarine, s’il te plaît. »

« Certaines promesses, même si impossibles à réaliser, sont là pour rassurer autrui. C’est ce que je veux faire avec toi. Te rassurer et te permettre alors de penser à autre chose. Waram… »

Elle bougea une nouvelle fois ses têtes, finissant par grimper sur le corps de l’adolescent comme pour l’enlacer de ses pattes. Ses deux têtes se placèrent sur les épaules de Waram, comme pour lui montrer qu’elle était partout autour de lui.

« Waram, tu n’as pas à t’en préoccuper, d’accord ? Je suis là, je ne t’abandonnerais pas. »

« J’aimerai tellement croire en ces paroles … tellement. »

Il finit par fermer les yeux à son tour, plongé dans le sommeil sans sentir que son corps se retrouvait soulevé par des pouvoirs psychiques avant d’être emmené dans la chambre où l’Oracle logeait. Aussitôt, avec le corps de Sarine près du sien, ils formaient un duo attendrissant. Mais l’Oracle comme Sidoni étaient présentes, l’armure-pokémon de la femme-chevalier du Sidérella faisant de même.

« Puisque les deux dorment, côte à côte, nous allons pouvoir vérifier quelque chose. »

« Quoi donc exactement, Delphy ? » demanda Sidoni en regardant l’Oracle.

« J’ai l’impression que son armure-pokémon est mêlée à cette histoire. De plus, ma propre-armure pokémon sera présente pour nous aider, si nécessaire. »

« Tant mieux car je ne me sens pas des plus rassurées maintenant. Mais si nous trouvons des informations concernant Waram, nous les enverrons aussitôt à notre chère principale qui attends avec impatience le retour de son élève. »

« D’après ce qu’elle m’a dit, il semblerait que d’autres personnes attendent son retour et cela de façon assez exagérée. Du moins, l’une d’entre elles. »

« Je suis sûre et certaine de connaître de qui il s’agit. Enfin, pas personnellement. Mais nous y allons ? Où est donc ton armure-pokémon ? Je ne la vois pas. »

L’Oracle fit qu’un simple geste de la tête évasif pour dire de ne pas se mêler de tout ça avant que ses yeux ne deviennent roses, ceux de Sidoné faisant de même. Xaxié se plaça correctement sur le lit, murmurant :

« Je vais me charger de surveiller tout le monde, comme convenu, alors. »

Elle était prête à utiliser ses propres pouvoirs pour extirper les deux femmes-chevaliers si le danger était trop grand et ça … elle était certaine que ça serait le cas. Mais est-ce qu’elles allaient vraiment plonger dans le subconscient de Sarine elles aussi ?

« Faites tout simplement attention à vous, vous faites un jeu très dangereux. »

C’était la seule remarque qu’elle pouvait donner aux deux femmes-pokémon mais celles-ci étaient déjà parties à l’intérieur de l’âme de Waram. Il fallait espérer que tout se passe bien aisément … plus que la dernière fois.

« Est-ce que tu es là … Atlantia ? Je n’entends pas ta voix et je ne te ressens pas. »

« Je le suis … mais par mesure de sécurité, je me dois d’être la plus discrète possible pour éviter que cette chose en Waram ne n’en prenne à moi si je dois intervenir. »

La voilà encore plus rassurée qu’auparavant. L’armure humanoïde poussa un léger soupir de désarroi avant de se mettre correctement en position. Dès les premiers symptômes, elle pénétrerait avec Atlantia pour les délivrer … en espérant rien de dangereux.

« C’est donc ça que tu as vu, Delphy ? »

« Non, pas du tout, c’est étrange. Ce n’est pas le même endroit que la dernière fois. »

Déjà, elles n’étaient pas plongées dans le noir mais elles se retrouvaient dans ce qui semblait être un endroit … presque paradisiaque ? Un bref regarda autour d’elles et elles pouvaient voir des champs de fleurs, des animaux vivants en harmonie avec les humains. Etait-ce une sorte d’endroit utopique ? Comment cela ?

« Est-ce que c’est de là d’où vient Waram ? Je ne m’attendais pas à une telle … scène. »

« Commençons à marcher. J’ai l’impression que nous sommes pas au bout de nos surprises »

« Si tu le dis, Delphy, je ne fais que te suivre, je tiens à te le signaler. » répondit la femme-masquée de noir et de blanc avant de se mettre à marcher au côté de Delphy.

C’est étrange. Rien n’était possible à arrêter. Dans une telle situation, comment est-ce qu’elles pouvaient espérer continuer ? Non, ce n’était pas ça exactement. Hum, tiens, pouquoi est-ce qu’elle était autat perturbée par toute cette histoire ? Peut-être parce que Waram était un cas vraiment spécial et unique ? Et qu’elle ne le remarquait que maintenant ?

« Ne te mets pas martel en tête, Sidoni. Ça n’arrangera en rien la situation, si tu veux tout savoir. Loin de là même. »

« Oui oui, je le sais parfaitement, je le sais parfaitement. Hum … »

Bien entendu, dans les pensées de Waram, nul ne pouvait savoir qu’elles étaient là. Alors pourquoi est-ce qu’elle avait cette impression malsaine d’être … surveillée ? Un bref regard vers Delphy et elle remarqua que la femme aux cheveux noirs aux pointes blanches pensait pareil de son côté. Elles étaient observées.
Où est-ce que Waram se trouvait ? Elle voulait voir ce dernier lorsqu’il n’était encore qu’un enfant. Juste pour se dire à quel point il était adorable sous cette forme. Mais tiens, pourquoi ce village … avait des hommes et des femmes aussi impressionnantes ? Ce n’était pas normal, loin de là. Il y avait autant de monde que ça ? Ils donnaient tous l’impression d’être aptes à devenir des chevaliers-pokémon, rien que ça !

Tout se changea subitement, le village se retrouvant en flammes et en ruines, des cadavres jonchant le sol de tous les côtés. Comment … était-ce possible ? Qui était responsable d’une telle chose ? Quelle force et violence fallait-il avoir pour être capable de détruire cet endroit ? Ce petit paradis sur Terre … n’existait plus dorénavant.

Ce n’était plus que de la poussière. Pourquoi ? Pourquoi avoir fait ça ? Quel être plus que cruel pouvait engendrer une telle destruction ? Des sanglots et des pleurs se firent entendre alors qu’elles se dirigeaient en courant vers leur origine. Un jeune garçon aux cheveux noirs leur tournait le dos, sanglotant et pleurant toutes les larmes de son corps. Il devait à peine avoir cinq ou six ans, c’était si … jeune.

« Je crois que nous venons de trouver Waram, si je ne me trompes pas, Delphy. »

Elle aussi aurait put le signaler mais oui … Elle amorça un mouvement en direction de l’enfant mais aussitôt, les zones d’ombre s’accentuèrent, engloutissant tout autour d’elles. Puis ce fut le même rire que la dernière fois. Un rire féminin … féminin et mauvais, capable de tout ravager sur son passage, rien que ça.

« Fais attention, Sidoni, cette voix est là. On va peut-être enfin apercevoir à qui elle appartient. Mets-toi sur tes gardes, c’est un conseil. »

« Ne t’en fait pas, je sais déjà où elle se trouve et … »

Elle fit un mouvement vers la droite, ses yeux devenant complètement roses avant d’envoyer une vague psychique, balayant dans le vide. Aucune ruine ne bougea mais pourtant, une ombre auréolée d’une aura violette se présenta au beau milieu des ruines.

« Vous n’avez donc pas compris la première fois ? Vous êtes de retour ? Et visiblement accompagnée. C’est vraiment comme ça que vous voulez fini vos vies ? »

« Et si tu sortais de ta cachette, ma mignonne ? Désolée, je ne suis pas comme Delphy, je n’hésiterai pas un instant à … »

« A chercher à me faire souffrir ? Vous n’avez pas l’air de comprendre la situation. C’est bien pour cela que c’est amusant de se distraire avec vous. Mais soit, puisqu’il en est ainsi, nous allons nous divertir, vous et moi. Voyons voir ce dont vous êtes réellement capables. »

L’enfant fut avalé par les ténèbres, les sanglots continuant pourtant tout autour de Delphy et Sidoni alors que deux yeux rouges recommençaient à les observer. Deux yeux avides de sang, l’envie de meurtre se faisant ressentir clairement chez eux.

« Il vaut mieux pour nous que nous reculions, Sidoni. »

« Hors de question, Delphy. Ce n’est pas en nous cachant que nous arrangerons les choses. On veut aider Waram ou non ? Si tel est le cas, on donne tout ce que l’on a ! VIENS PAR LA ! »

Elle avait compris que ses pouvoirs psychqiues ne fonctionnaient pas la première fois sur cette chose tapie dans l’ombre. Dommage, ça ne voulait pas dire qu’elle était incapable d’avoir d’autres cordes à son arc ! Elle allait le lui montrer dès maintenant !

« Pourquoi est-ce que vous vous acharnez à vouloir lutter contre moi ? »

« Ce n’est pas une question d’acharnement, on veut juste permettre à Waram de souffler un peu et d’avoir une meilleure vie que celle qu’il a actuellement. Tout cela par la faute d’un esprit ou d’une bête ou de je ne sais quoi qui est enfoui en lui. Si tu vois de quoi je veux parler, n’est-ce pas ? Alors si tu comprends tout ça, tu peux t’en aller bien sagement et tout sera résolu, qu’est-ce que tu en dis ? On fait comme ça ? »

« Ah … Waram. Waram … Waram … Vous ne vous préoccupez donc que de lui ? Alors que vous êtes de parfaites inconnues pour sa personne ? Cela est amusant et divertissant. »

« Des inconnues ? Cela peut très bien s’arranger, hahaha. »

Comment est-ce que Sidoni pouvait converser avec cette ennemie ? Elle avait eut raison de l’emmener avec elle. Elle était alors bien plus rassurée. Mais ça ne changeait en rien sur la dangerosité de la situation. La voix féminine reprit :

« Soit … Soit … Je vois aussi que vous avez ramené du renfort à l’extérieur, n’est-ce pas ? Vous pensez vraiment que de simples chevaliers-pokémon d’argent sont capables d’une telle prouesse ? C’est amusant, très amusant. »

« J’aime bien m’amuser … mais si tu nous disais ce que tu veux à Waram plutôt hein ? »

« Il nous sert de réceptacle. Nous aurons besoin de lui dans le futur. Quand il deviendra adulte, ce jour-là, il sera alors parfait pour ce que nous désirons. Peut-être même avant. Il semblerait que le hasard a bien fait les choses. Je ne pensais pas qu’ils seraient si vite réunis. Et dire que dans le fond, tout cela est … »

« Oh, tu en as déjà dit pas mal, tu n’as pas peur de te faire taper sur les doigts par cette force supérieure à qui tu obéis ? Ca serait dommage, non ? »

« Hahaha. Cette force supérieure, n’est-ce pas plutôt moi ? Je n’obéis à rien, ni personne. Mais il est amusant de voir à quel point les humains sont devenus vaniteux et arrogants. C’est la meilleure méthode pour nous inciter à vous briser. Comme ce village où Waram fût né. L’arrogance de ces êtres qui étaient parmi les plus proches des cieux. Ah … Quel plaisir ce fût de les effacer complètement de la surface de ce monde. Mais cela ne vous regarde pas, n’est-ce pas ? Ce n’est que le début. De toute façon, ce monastère disparaîtra. »

« Ce monastère ? Oh, ça veut donc dire que tu peux aussi voir ce qui se trouve à l’extérieur. Tu vois ? Tu en dis trop, beaucoup trop, hahaha ! C’est si facile de pié … »

« Visiblement, une leçon se doit d’être donnée. Vous ne pourrez plus vous échapper de ce monde. Je vais vous engloutir dans les ténèbres de l’âme de Waram »

La voix féminine ne plaisantait plus. Rapidement, les jambes de Sidoni furent enveloppées par une mélasse noire, la jeune femme masquée tentant de se mouvoir sans y arriver. Elle commença à utiliser ses pouvoirs psychiques mais rien à faire. C’était tout simplement impossible de se mouvoir, à son grand désespoir.

« Hey, hey, hey, ce n’est plus très drôle maintenant. Je crois que je ne vais pas app… »

« Quel est ton nom, chose sans forme ? » demanda Delphy bien qu’elle aussi avait ses jambes qui commençaient à s’enfoncer dans cette mélasse, Sidoni criant :

« Ce n’est pas l’heure des questions et des réponses ! Je ne penses pas que ça soit bon pour nous de … et qu’est-ce qu’elles font ? Pourquoi est-ce qu’elles ne nous font pas sortir de là ? On a déjà eut tout ce que l’on voulait ! »

« Vous ne le pouvez pas. Dès l’instant où vous vous êtes décidées à vous confronter à moi, vous vous êtes perdues … définitivement. Une fois mais pas deux. Je ne vous laisserais pas la possibilité de vous enfuir. Cet endroit sera votre tombe et vos êtes seront comme des coquilles vides après que je vous aies dévorées. »

« Quel est ton nom ? Pourquoi ne pas me le dire ? »

« Une simple mesure de précaution … mais si tu veux tout savoir, avant de disparaître, ceux que vous considérés comme les êtres supérieurs de ce monde ne sont rien face à nous. Peut-être connaissent-ils une part de la vérité … mais ils sont bien loin de s’imaginer ce qu’il en est réellement. Pourquoi être aussi insistante pour connaître mon nom, »

« Je ne fais que me renseigner. Ça n’a rien d’important, n’est-ce pas ? » continua de demander Delphy alors que la mélasse arrivait maintenant à hauteur de sa poitrine, comme pour Sidoni. Celle-ci continuait de gesticuler dans tous les sens mais rien à faire. Impossible de se débarrasser de ce liquide ! Comment réussir ?

« Quelle est cette idée que tu as en tête ? Tu as un moyen de t’enfuir, n’est-ce pas ? Tu ferais tout pour m’arracher ce nom. Mais si tu veux tout savoir, il existe une caste de chevaliers-pokémon qui est supérieure à celles de vos plus grands-chevaliers pokémon. A partir de là, je ne peux que te laisser juger cette information. »

« Qu’est-ce que tu es exactement et … »

« Fin des questions et fin de votre vie. Disparaissez maintenant, vous devenez lassantes. »

La mélasse arriva jusqu’au cou des deux femmes-masquées mais le front de Delphy s’illumina à travers le masque, laissant paraître un œil sur ce dernier. Aussitôt, elles arrivèrent à se dégager de la mélasse, la voix féminine soupirant :

« Bien entendu. Tu as très vite compris comment je pouvais vous paralyser. Et pourtant, normalement, vos pouvoirs sont incapables d’une telle prouesse. Mais je comprends maintenant la raison qui fait de toi cette fameuse Oracle. Vous voulez un dernier souvenir de Waram ? Qui montre que tout n’est pas si mauvais en lui ? »

« Pourquoi est-ce que tu ferais ça ? » demanda Delphy avec méfiance, la voix lui répondant presqu’aussitôt avec amusement :

« Pour vous féliciter de vous en êtres sorties, non ? Vous avez été divertissantes mais la prochaine fois que vous cherchez à vous mêler d’une histoire qui dépasse votre entendement, je ne serais d’aucune pitié envers vous. »

Et finalement, le silence s’installa dans la zone où les deux femmes se trouvèrent. Un silence lourd et pesant … jusqu’à ce qu’un rayon de lumière ne les aveugle, finissant par les emmener à une scène où Sidoni émit un grand rire :

« Oh mais bien entendu. Le problème de Waram n’est pas uniquement lié à cet être en lui, loin de là ! Il y avait bien une autre raison, hahaha. »

« Dans le fond, Waram ne reste qu’un adolescent comme les autres. » compléta Delphy.

« De la part d’une autre adolescente, j’aime toujours autant ces répliques. »

« Ne te moques pas de moi, Sidoni. Nous pouvons nous en aller. »

Elles avaient obtenu ce qu’il fallait. Et c’était la dernière fois qu’elles pénétraient dans l’âme de Waram. Du moins, pendant un certain temps. Il y avait de très fortes chances que la prochaine fois qu’elles essayeraient, l’une d’entre elles disparaissent définitivement. Ah … Mais ce dernier voyage, cette dernière zone. L’une comme l’autre ne pouvaient que sourire face à cette révélation qui n’en était pas une au final. Waram était un adolescent comme les autres. Un adolescent tout ce qu’il y a de plus normal.

Chapitre 21 : La raison de son trouble

ShiroiRyu
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Chapitre 21 : La raison de son trouble

« Waram, il est enfin temps … que tu t’installes par là. Si tu veux bien m’accompagner. »

« Je ne suis pas sûr de le vouloir. Néanmoins, ce n’est pas comme si on allait vraiment me laisser le choix, n’est-ce pas ? » rétorqua Waram dans un sourire un peu mauvais. L’adolescent masquée fit un simplement de la tête avant de dire :

« C’est pourtant le cas. Tu es libre de ta décision. Que comptes-tu faire ? Me suivre ou non ? »

« Autant te suivre et on en termine une bonne fois pour toutes. Comme ça, on peut voir ce qui cloche dans ma tête et on peut le résoudre définitivement. »

Il avait tellement changé en si peu de temps. Timber était non-loin d’eux, marchant à quatre pattes aux côtés de Waram. Quoi ? L’ours allait les suivre ? Il allait dire quelque chose mais il préféra se taire. Visiblement, pourquoi devrait-il parler ? Pourquoi ? Ce n’était pas comme si ses paroles auraient une influence sur tout ça.

« Voilà, nous y sommes. Cela est ma propre chambre. Si tu veux bien t’installer sur le fauteuil, je pourrais alors commencer. »

« Ca me semble plutôt coquet pour une chambre d’Oracle dans un monastère. » déclara Waram en regardant autour de lui. Il se retrouva projeté sur le fauteuil, le forçant alors à s’asseoir dessus sans possibilité de se mouvoir. HEY ! Ca faisait mal ça ! Est-ce qu’elle s’en rendait compte ou pas ? Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter comme une folle de la sorte ? Il n’était peut-être pas fait en sucre mais ça changeait pas qu’il y avait l’art et la manière. Mais voilà, elle était maintenant à quelques centimètres de lui, l’observant de ses yeux bleus. Ah … Les contours de l’oeil de son masque étaient justement placés au niveau de ses yeux. C’était étrange mais pas vilain et …

« Concentration, s’il te plaît, Waram. Cela me facilitera énormément le travail. »

« Je le fais, je le fais, je ne sais pas comment je peux me concentrer plus mais je le fais. »

« Faire le vide dans ton esprit sera déjà une très bonne chose. Ensuite, je me chargerais … »

« Ah, pour faire le vide, vous en faites pas, ça ne sera pas bien difficile pour Waram. » déclara Sarine tout en émettant un petit rire amusé. Aussitôt, l’adolescente se tourna vers elle pour la regarder en disant :

« Il en est de même pour toi, Sarine. Je ne peux pas travailler dans de telles conditions. Alors s’il te plaît, il me faut de la concentration. »

« D’accord, je me tais. Surtout si cela peut permettre à Waram d’être soigné … enfin, s’il est malade, chose dont on est pas totalement sûrs en fin de compte »

« Il est malade … mais le problème est : de quoi ? C’est pour cela que je suis ici. C’est pour cela que la principale l’a envoyé en cet endroit. Waram ? Waram ? »

« Oui, oui … je vous entends toutes les deux. On peut y aller ? » marmonna l’adolescent.


Il avait les yeux fermés, bien sagement installé sur le fauteuil. Contrairement à d’habitude, il montrait une obéissance presque exemplaire. Est-ce qu’il voulait à ce point régler son problème ? L’adolescente Oracle l’observa avant de chuchoter à Sarine :

« Il veut retourner à l’école … le plus tôt possible, bien qu’il ne l’acceptera pas. »

« Je m’en doutais … j’espère que tu pourras arranger ça bien rapidement. »

« Je vais faire de mon mieux mais donc … il ne faut me déconcentrer sous aucun prétexte, d’accord ? Je ne plaisantes pas à ce sujet, je suis très sérieuse. Sous aucun prétexte. »

« Vous pouvez arrêter de murmurer comme deux commères ? Je ne me rappelles plus de ton nom ? Defoni ? C’est ça ? Ah … Delphy. Est-ce que tu peux commencer ? »

« Je commence, je commence, ne t’en fais donc pas. » déclara la femme-chevalier du Cryptero avant de placer une main sur le front de Waram.

Aussitôt, ses yeux bleus devinrent roses, signe qu’elle utilisait les pouvoirs psychiques liées à sa constellation et à son armure-pokémon. Alors, qu’est-ce qu’il avait à cacher ? Non, il ne cachait rien car il ne savait pas ce qu’il y avait à cacher Qu’est-ce qu’il y avait à découvrir ?

« Est-ce que je peux parler ou non ? Pendant que tu fais cela ? »

« J’aimerai éviter le plus possible mais je ne peux pas t’en empêcher. Si tu veux de la conversation, nous pouvons le faire alors. »

« Dis moi plutôt ce que tu trouves … »

Pour la première fois depuis longtemps, sa voix était légèrement tremblante. Est-ce qu’il … avait peur ? Peur de ce qu’elle allait découvrir ? Sarine avait posé ses deux têtes en direction de Waram, comme pour le regarder et l’étudier.

« ca ne peut pas être aussi affreux que ça, tu n’as pas à t’inquiéter, Waram. »

« Je ne suis pas inquiet ! Il ne faut pas exagérer, c’est juste la tête d’un adolescent écervelé, ce n’est pas comme si on allait trouveru un complot mondial dans mon crâne hein ? »

Il tentait de se rassurer du mieux qu’il le pouvait mais autant dire que ce n’était pas vraiment la joie. L’adolescent aux cheveux noirs resta parfaitement immobile sur le fauteuil alors que Delphy poussait un cri de surprise :

« Ah ! Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Qu’est-ce … qu’est-ce qui se passe exactement ? Je peux savoir ? Il y a quoi dans ma tête ? Je disais ça pour plaisanter hein ? Même si je suis très nul en humour. »

Et que ce n’était pas du tout son genre. Voilà maintenant qu’il était un peu effrayé par la situation. Pfiou, reprendre une respiration plus calme et posée. Une respiration plus calme et posée … oui. Il allait tout simplement écouter la femme-chevalier du Cryptero.

« C’est vide, complètement vide. »

« Hein quoi ? Je ne plaisantes pas, je veux une véritable réponse. Je ne veux pas faire de l’humour comme ça. Qu’est-ce que ça veut dire, Delphy ? »

« Je ne suis pas d’humeur à m’amuser. Les premières zones de tes pensées sont vides … de tout intérêt. Il n’y a rien qui est relié à ton comportement ou ton passé. C’est étrange. Pourtant, dès les premières zones, cela devrait être visible. Je vais devoir m’y enfoncer plus en profondeur. Il se peut que je sois incapable de communiquer avec toi. »

« Me voilà maintenant complètement rassuré. Je … bonne chance. Fais attention. »

Il était capable de se préoccuper des autres ? C’était plaisant à découvrir, très plaisant. Au moins, il n’était pas juste imbu de sa personne, il montrait par là qu’il avait encore du coeur. Mais elle-même était occupée avec ces zones. Elle devait … y aller plus en profondeur. Prendre une profonde respiration et y aller.

« Bon, je ne suis pas certaine de revenir indemne de tout ça. C’est une chose très dangereuse, surtout quand je ne sais pas où je vais plonger. »

« Euh, tu es sûre de vouloir le faire ? Si tu préfères, on peut se préparer et … »

« Ne te préoccupes pas de ça, c’est très simple. Je ne suis pas n’importe qui. Je suis l’Oracle, je peux voir et lire dans le coeur des gens avec aisance. »

« Oui mais ça ne change pas que tu restes humaine. »

« Est-ce qu’il est toujours comme ça ? » demanda par la pensée Delphy en direction de Sarine, celle-ci étant surprise par le message mental. Elle devait lui répondre ? Comment elle allait faire ? En parlant elle aussi ? Enfin, en pensant ? « Exactement. »

« Il a toujours été ainsi mais bon … on ne se refait pas. Waram reste toujours le même adolescent. Dans le fond, c’est plutôt une bonne chose, non ? »

« L’absence de sincérité peut parfois causer de gros problèmes mais dans son cas précis, je ne penses pas que ça soit un. S’il le faut, est-ce que tu peux aller contacter Sidoni si tu vois que cela dégénère ? Une simple mesure de précaution, bien entendu. »

« Aucun souci de mon côté, je le ferais. Tu peux amorcer ce que tu préparais. »

Tant mieux … pfiou. Elle avait peur elle aussi. Elle avait les mains moïtes alors que de base, ce n’était pas un exercice physique qu’elle allait accomplir mais psychique. A partir de là, autant dire que ce n’était pas vraiment … une bonne chose.

« Waram, je vais y aller dès maintenant et … Waram ? Ne … Ne me dites pas qu’il dort ? »

Narcolepsie ? Elle n’avait pourtant pas utilisé ses pouvoirs … mais est-ce que l’adolescent s’était réellement endormi, yeux fermés, en attendant qu’elle travaille ? Il lui avait fallut à peine cinq minutes pour ça ? Qu’est-ce qu’il était vraiment unique … comme adolescent.

Bon, elle devait se mettre en position. Elle avait du travail et … tout se brouilla autour d’elle. Elle était maintenant plongée dans le noir des plus profonds alors qu’elle tâtonnait dans le vide, utilisant ses pouvoirs psychiques pour se déplacer.

« Je me doutais que cela ne serait pas aussi facile mais … qu’est-ce que … »

Cette pression étouffante. Elle manquait d’air. Elle avait cette impression malsaine qu’un poids énorme cherchait à s’abattre sur ses épaules pour l’étouffer. Elle devait lutter contre ça mais elle ne savait pas d’où il venait. C’était ça ? C’était donc ça ?

« C’est ça … qui se trouve à l’intérieur de Waram ? Comment est-ce qu’il fait … pour tenir autant le coup. Il faut une sacrée volonté pour ça. »

Le problème, c’est qu’elle n’avait aucune forme à donner à cette pression. Elle ne pouvait pas savoir à quoi elle ressemblait car elle ne la voyait pas. Mais si elle n’arrivait pas à se débattre et à se démener par rapport à tout ça, c’était fichu, Waram était fichu … et elle aussi. Il lui fallait continuer et vite.

« Mouiiiin. Snif … snif … pourquoi que je suis seul ? »

Des pleurs ? Des sanglots ? Et cette voix infantile. Elle la reconnaissait car elle avait le même timbre que celle d’un adolescent un peu trop souvent agacé. Elle devait se diriger vers l’origine de cette voix. A partir de là, tout se déclencherait et lui permettrait de trouver une solution à ce problème noueux qu’était l’histoire de Waram.

« Pourquoi faut-il toujours que des personnes extérieures cherchent à se mêler de ce qui ne les regardent pas ? Pourquoi cela ? »

Une petite voix féminine s’adressait maintenant à Delphy. Une voix qui n’avait rien de plaisante. Elle était même très mauvaise à l’écoute. Elle pivota sur elle-même jusqu’à apercevoir deux yeux rubis dans le vide.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? Et surtout, qui êtes-vous ? »

« Juste une simple mesure de précaution pour être sûr que l’on ne vienne pas le déranger. »

« Une mesure de précaution ? Ne pas le déranger ? Qui donc ? Waram ? Une seconde personnalité ? Qu’est-ce que vous voulez exactement ? »

« Une seconde personnalité ? Féminine ? S’il l’apprenait, je crois qu’il n’oserait plus sortir du monastère et qu’il ne parlerait à plus personne. Non, non, non, je n’ai pas à répondre à cette question. Je me chargerais simplement d’une mise en garde. Si tu continues sur cette voie, il y a de fortes chances que tu n’en ressortes pas indemne … voire vivante. »

« Dommage mais je ne suis pas prête à écouter une personne qui ne se montre pas. »

« Dommage, c’est le bon terme, vraiment dommage. Mais soit … » termina de dire la voix féminine avant qu’un claquement de doigts ne se fasse entendre. Aussitôt, dans le noir quatre flammes violettes foncèrent vers Delphy, celle-ci les évitant de justesse.

« Qu’est-ce que vous me voulez et pourquoi faire ça ? »

« Tant de questions qui resteront sans réponse. Je te laisse une seconde chance. Tu n’es pas une mauvaise fille mais tu n’es même pas une adulte. Il serait dommage pour toi de mourir aussi jeune, tu ne crois pas ? Tu as toute la vie devant toi. »

« Et vous pensez qu’en me menaçant, ça arrangera le tout ? »

« Pas le moins du monde mais si tu veux me divertir, tant mieux. Voyons voir ce dont tu es capable. Je ne pense pas que tu tiendras longtemps en tant que simple femme-chevalier d’argent. Des fois, vous vous croyez tellement supérieurs. »


Femme-chevalier d’argent ? Comment est-ce que cette voix était au courant ? Qu’est-ce qui était … non. D’ailleurs, les flammes étaient spéciales non ? Elles étaient de couleur violette, signe qu’elles n’étaient pas forcément liées uniquement au feu … mais aux dragons ? Est-ce que cela avait un rapport avec Sarine aussi ?

« Echec … et mat. Adieu. Tu n’auras été qu’un simple divertissement. »

Elle s’était déconcentrée pendant quelques secondes. Quelques secondes qui avaient suffit à ce que les yeux rouges n’arrivent jusqu’à sa hauteur. Elle n’avait pas eut le temps de voir une griffe s’abattre sur elle que … Le corps de Delphy s’écroula en arrière, rattrapé par celui d’une autre femme-chevalier : Sidoni.

« Visiblement, je suis arrivée à temps, il semblerait. »

« Sido… Sidoni, mais qu’est-ce que tu fais … là ? Pourquoi est-ce que tu es … »

« Car Sarine est venue me chercher aussitôt. Ce n’est pas ce que tu lui avais demandé ? Néanmoins, c’est une bonne chose visiblement. Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Est-ce que je dois tout te raconter ? Bon autant le faire … mais …Waram dort encore ? Il vaut mieux me laisser souffler un peu. »

« Prends ton temps et ton souffle, oui .Rien ne presse mais j’ai l’impression que c’est un échec, n’est-ce pas ? Un échec des plus complets. »

Elle ne répondit pas, montrant par là alors que Sidoni avait parfaitement raison. Mais bon, ce n’était pas cela le problème. Le problème, c’était plutôt ce qui se trouvait en Waram. Sarine posa ses regards sur l’adolescent aux cheveux noirs, venant frotter ses têtes contre ses mains. Il marmonna quelques mots, ouvrant faiblement les yeux :

« Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Y a quoi hein ? Hum ? Euh … »

« Waram, il est temps pour toi de te réveiller, nous sommes déjà le matin. »

« Hein quoi ? Le matin ? Déjà ? Mais mais mais … » commença à bredouiller Waram, ses yeux s’ouvrant en grand pour apercevoir deux femmes-chevaliers masqués. Aussitôt, il fit un mouvement en arrière, se retrouvant une nouvelle fois assis dans le fauteuil.

« Nous allons attendre qu’il soit bien réveillé. Combien de temps … »

« Une bonne demie-heure, une heure, je dirais. Dès que j’ai vu ton corps se mettre à trembler, j’ai préféré ne pas prendre de risque. »

« Tu as bien fait, Sidoni. Tu as bien fait … car je ne suis pas certaine de m’en sortir vivante la prochaine fois, comme ce qu’elle avait dit. »

Sortir vivante ? Ce qu’elle avait dit ? Waram fixa Delphy de ses yeux rouges. C’était aussi dangereux de lire dans ses pensées ? Dans son âme ? Dans son être ? Elle n’exagérait pas un peu par hasard ? D’après ce qu’il voyait, ce n’était pas le cas. Elle avait vraiment encore les mains qui tremblaient. Mais qu’est-ce qui s’était passé ?

« Il y a quelque chose … ou quelqu’un en toi, Waram. Je ne sais pas ce que c’est exactement mais c’est puissant, terriblement puissant.Et ça ne veut pas être dérangé. »

« Quelque chose ? Comme quoi ? Un monstre ou autre ? Vous savez, je ne crois pas à toutes ces histoires donc bon, il faudra faire mieux, je dirais. »

« Ce n’est pas une question de faire mieux ou de ne pas me croire … mais de comprendre qu’il y a de fortes chances que cette chose soit responsable de ton état et de ton comportement. »

Ca reviendrait à dire quoi ? Qu’il n’est même plus maître de ses propres paroles ou actes ? HEY ! Fallait pas trop exagérer non plus hein ? Il avait aussi ses limites ! Il n’était pas juste le carquois d’une entité en lui. Il avait ses pensées, ses sentiments, ses émotions !

« Waram, nous attendrons d’ici quelques heures. Mais saches que ce n’est que le début. Je reviendrais plus tard pour te donner tous les détails … mais aussi, je serais accompagnée par Sidoni. Elle viendra m’aider. »

« Mais il n’y aura personne pour nous sortir de là si tout se passe mal. »

« A deux, nous serons plus fortes s’il y a un problème. Nous n’aurons pas à nous inquiéter et nous pourrons alors plus aisément quitter cet endroit. Mais il est hors de question d’abandonner Waram. Waram, tu as compris ? »

« J’ai … j’ai compris. Je crois que j’ai compris, mais je ne savais pas que je pouvais être une source d’ennuis aussi grande. Sincèrement, ça serait pas mieux de me faire disparaître ou de m’éliminer à cette allure ? Comme ça, tout est réglé. »

« Je ne crois pas que ton corps autoriserait une telle chose, Waram. Du moins, ce qui est en toi. A partir de là … tout sera plus aisé. »

« Je ne sais pas si on peut dire ça comme ça. En fait, la tournure de cette phrase est même plus que déplacée. Je ne sais pas si je dois continuer à parler … »

Pfiou. Il était épuisé, plus qu’épuise. Effondré sur le fauteuil, il se frottat les yeux et mit une main devant la bouche. Il était exténué. Etait-ce le contrecoup de ce voyage dans son être ? Il regarda la femme-chevalier pokémon du Cryptero. Elle aussi avait une petite mine.

« Allez vous reposer … et euh … merci, Sidoni. Même si je ne sais pas trop pourquoi. » reprit Waram alors que Delphy le regardait, disant :

« Mais je suis déjà dans ma chambre, Waram. Par contre, vous n’êtes pas obligés de partir si vous n’en avez pas la force. »

Tant mieux … car c’était justement le cas. Il n’avait pas le courage de quitter le fauteuil. Peut-être plus tard mais pour le moment … c’était fichu pour lui. Il avait l’impression qu’ils venaient de s’enfoncer dans des sables mouvants dont ils n’arriveront pas à s’extirper.

Chapitre 20 : L’oeil de l’Oracle

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : L’oeil de l’Oracle

« Pourquoi est-ce que je dois affronter un ours ? On peut me le dire ? »

« Pour te forger, Waram, pour te forger. On ne dirait pas comme ça mais Timber est pourtant l’une des personnes les plus importantes dans le monastère. »

« Tu rigoles, j’espère, Arnand ? Comment ça serait possible ? » dit tout simplement l’adolescent aux cheveux bruns avant de malaxer son front.

« Car c’est pourtant la vérité, Timber est là depuis aussi longtemps que nous, voire plus. Je me demandes combien de temps il est présent. Enfin bon, c’est une vraie relique ! »

« GRAAAAAAAAA ! » hurla l’ours bleu du Tibet avant de se retourner vers Arnand. Celui-ci émit un petit rire avant de se mettre à courir, pourchassé par l’ours bleu du Tibet.

« Bon, on dirait que mon entraînement est terminé avec lui. C’est étrange. Depuis que je suis là, je n’ai pas encore vu de chevaliers-pokémon. Je me demande s’il y en a vraiment par ici. Au final, je n’en suis pas vraiment sûr. »

« Peut-être que ce n’est pas le cas ? Qui sait ? »

« Sarine, je ne suis pas sûr de savoir si c’est ironique ou non ce que tu dis. Dans le doute ,on va dire que c’est le cas mais je te jures … ah … à part cette femme-chevalier qui est venue me voir pendant que je dormais et l’autre … celle de la Sidérella, il n’y aurait personne ? »

« Peut-être ? Pourquoi pas Waram ? Qu’est-ce qui empêcherait cela ? »

« Je ne sais pas, moi, je ne sais pas du tout. Pourquoi est-ce que je le saurais ? Je ne suis pas au courant de tout, tu sais ? Je n’aie pas la science infuse non plus ! »

« Je n’ai pas dit ça, Waram. Hum, peut-être qu’affronter Timber ne t’a pas fait que du bien, tu ne crois pas ? Tu ne veux pas plutôt aller te reposer ? Ca me semble judicieux. »

« Pour qu’une femme-masquée apparaisse devant moi, me parle comme si elle était carrément étrange et disparaisse ensuite ? Je suis pas sûr de pouvoir accepter ça, pas du tout. »

« Roh, ne fait donc pas l’enfant, Waram. Mais bon, viens, si tu veux, je te surveilles et j’irai même te protéger, qu’est-ce que tu en dis ? »

« Que tu te moques de moi, pour ne pas changer. J’ai l’air de quoi, moi ? »

« Juste d’un enfant en manque d’attention mais ne t’en fait pas, tu as totalement la mienne. » déclara l’armure-pokémon du Diamat avant de rigoler de ses deux têtes.

« Et tu trouves cela amusant, c’est le pire. Des fois, je me dis que je n’ai aucune chance par rapport à tout ce qui m’entoure. »

« C’est sûr que comparé à la chance que tu avais à l’école, d’avoir une gentille demoiselle à tes côtés, malgré tous tes défauts, ce n’est pas vraiment la joie, n’est-ce pas ? »

« Tu peux arrêter de parler de Sanphinoa sans arrêt ? On dirait que tu me fais croire que je ne pense qu’à elle dès que j’ouvre la bouche. »

« Et tu insinuerais que ce n’est pas le cas, Waram ? »

« Oui, ce n’est pas le cas, mademoiselle. Alors s’il te plaît, arrêtes ça dès maintenant car ça devient plus que lassant à la longue et je trouve ça très ennuyeux, merci bien. »

« Bon, d’accord, d’accord, Waram. Je trouve juste ça dommage que tu ne veuilles pas assumer quelques petits points de ta personnalité. D’ailleurs, quand tu reviens, qu’est-ce que tu comptes faire à l’école de Gliros ? Parler à Sanphinoa ? »

« Je verrais, je n’ai pas encore décidé et je ne vois pas pourquoi je déciderais maintenant. Qu’est-ce que tu n’as pas compris quand j’ai dit qu’on arrêtait de parler d’elle ? »

« Je ne sais pas trop, est-ce que tu peux répéter la question ? »

« Ne te fout pas de moi, je déteste encore plus tout cela, Sarine. Je vais aller dans ma chambre, j’ai besoin de me reposer avec tes bêtises. »

« Héhéhé ! Comme je l’ai dit, je vais t’accompagner, Waram. »

Il ne l’avait pas encore remarqué mais un léger changement venait de se produire chez lui. Il n’avait pas crié comme un cinglé pour dire à quel point il haïssait tout et tout le monde.

« Bon … Dormir un peu, pfiou. Sans mentir, juste me faire parler de Sanphinoa sans cesse. »

Il en avait marre qu’on le prenne pour un idiot, du moins encore plus que d’habitude mais bizarrement, en avoir marre … ça ne le dérangeait pas tant que ça. Il pouvait juste souffler un peu et ça serait parfait … ou presque.

« Waram ? Est-ce que tu dors déjà ou non ? Je ne te déranges pas trop, Waram ? »

« Je ne dors pas encore, tu peux venir, Sanp… rah. Sarine. A cause de toi, je mélange vos deux prénoms. T’es vraiment terrible. »

« Je le sais, je le sais, mais c’est pour ça que tu m’adores, non ? Ce n’est pas le cas ? »

« Ne commence pas à exagérer, ça ne se passe pas comme ça, Sarine. Mais bon, je ne dors pas encore. Qu’est-ce que tu me veux ? » soupira l’adolescent, se mettant assis sur le lit tout en regardant l’armure-pokémon qui grimpa dessus.

« Rien de spécial, juste parler de a pluie et du beau temps. Il fait bon dehors, non ? »

« Et plus sérieusement ? Au lieu de tourner autour du pot ? Dis-moi tout. C’est au sujet de cette femme-masquée qui est venue pendant que tu dormais ? Sans même que tu t’en rendes compte ? Si tu t’en veux, tu n’as pas à t’en faire, pas du tout. Ce n’est pas grave, ce n’est rien d’important et y a bien mieux à faire par rapport à tout ça. Tu n’as pas à perdre ton temps et ah … bon sang, je vais dormir, j’ai sacrément sommeil, moi, maintenant. »

Sacrément sommeil ? C’était étrange de la part de Waram mais elle préféra ne rien dire. C’était mieux si elle ne se mêlait pas trop de tout ça. Elle regarda juste l’adolescent plonger dans le sommeil avant se décider à s’installer correctement à côté de lui.

« Peut-être qu’il aurait mieux fallaut que je t’endormes toi aussi, armure-pokémon. »

OH ! Elle ouvrit ses gueules, préparant des flammes en entendant cette voix féminine. Si c’était pour la surprendre, elle avait réussi ! Sauf qu’elle détestait les surprises de ce genre. Cette voix allait devoir s’expliquer et … AH ! Pourquoi est-ce qu’elle était aveugle maintenant ? Qu’est-ce qu’elle avait fait ?

« Où est-ce que vous êtes ? Vous vous cachez de moi et … »

« Je ne me caches pas. Je me dis simplement qu’il est dommage que tu me vois en première sans que le jeune dragonnet de Gliros ne le sache. Pourquoi lui gâcher la surprise ? »

« Quelle surprise ? De quoi est-ce que vous parlez ? Et surtout pourquoi vous faites ça ? »

« Tout simplement pour me préparer … à vous rencontrer … et cela dans vos souvenirs les plus profondéments enfouis. Lui comme toi, vous gardez un sombre secret, qui est au coeur même du comportement de cet adolescent. Je me charge de le découvrir et de voir alors quel est ce secret que vous ne voulez pas que tous sachent. »

« Il n’y a aucun secret car Waram a perdu la mémoire dès sa plus jeune enfance. A partir de là, il ne risque pas de se souvenir de quelque chose il ne sait rien ! »

« Cela est à moi de dire si c’est possible ou non. Néanmoins, tu viens de me livrer une précieuse information. Est-ce que Waram sait qu’il a perdu la mémoire ? Je ne crois pas. Pourquoi le lui cacher ? Pour quelle raison ? »

« Je n’ai aucune raison et je ne le lui caches pas. Il ne me pose pas de questions, je n’ai aucune raison de lui en parler. Partez dès maintenant. »

« Pourquoi finir cette conversation qui vient à peine de commencer ? Pourquoi être aussi pressée par rapport à toute cette histoire, c’est vraiment dommage, non ? »

« Quel est votre but réel avec Waram ? Qu’est-ce que la principale veut de Waram ? »

« Simplement son bonheur … et pour cela, il faut connaître parfaitement cet enfant. »

« Waram n’est plus un enfant Même si c’est un adolescent mal-élevé, la majorité des élèves de l’école de Gliros n’ont plus leurs parents, n’est-ce pa ? Ce n’est donc pas à cause du fait qu’il soit orphelin que ça pose problème. »

« Difficile à expliquer, difficile à exprimer, je remarque et comprends que tu n’es pas une pokémon ordinaire, loin de là. Nous nous reverrons dans la soirée, j’ai laissé cet enfant dormir un peu. Il reste perturbé avec cette histoire de … Sanphinoa. Elle ne semble pas bien belle de ce que je crois comprendre dans ses rêves. Mais même ainsi, ça ne le dérange pas. Pas le moins du monde. Vous êtes un duo très intéressant. »

Et puis plus rien ? La voix avait disparu tandis que Sarine pouvait revoir. Ce n’était pas la première fois qu’elle venait ici cette voix féminine, n’est-ce pas ? C’était donc elle la fameuse Oracle ? Elle n’appréciait pas trop ses méthodes, surtout qu’elle savait maintenant que Waram dormait à cause d’elle, tout simplement.

Quelques heures plus tard, il avait fini par se réveiller, se frottant les yeux avant de s’étirer longuement. Il émit un léger bâillement, posant son regard sur l’épaisse masse poilue qui … ronflait juste au pied du lit. Il marmonna :

« Mais j’y crois pas, il est vraiment là encore ? Comment est-ce qu’il est rentré dans la chambre ? C’est quoi cette blague ? »

« Waram ? Debout ? Déjà ? Il est … hein ? Qu’est-ce que Timber fait ici ? »

« Je considère donc que ce n’est pas toi qui a fait rentrer cet ours dans la chambre. Je vous jure, vraiment, c’est n’importe quoi. Bon … On va se lever, il est quelle heure ? »

Un bref regard dehors, par la fenêtre et il pouvait le deviner : tard. Il était très tard. Ils étaient en pleine nuit, il avait dormi autant que ça ? Malgré les propos de Sarine, visiblement, il avait dormi plus que prévu.

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Waram ? Si c’est pour manger, je ne crois pas qu’ils vont te servir quelque chose. Tout le monde doit dormir, je pense. »

« Je vais juste me promener un peu. On peut profiter de la nuit et du monastère en étant seul. C’est pourquoi je veux m’y rendre. Tu viens ? »

« Pourquoi pas ? Une telle proposition, ça serait bête de refuser. Surtout que le temps semble plutôt bon, j’ai l’impression. Autant en profiter ! Mais je ne te savais pas aussi poétique, Waram. Ou plutôt mélancolique ? »

« Je ne suis ni l’un, ni l’autre, pour qui est-ce que tu me prends ? »

« Je ne sais pas trop, pour la personne qui parcoure mon existence depuis des années. »

« Et c’est maintenant que tu me le dis ? Et ce n’est pas plutôt toi qui essaie de devenir poète ou quelque chose du genre, hein ? »

Elle rigola sans qu’il ne lui rende ce rire. Il n’était pas comme ça, malgré tout ce qui se passait. Bien qu’il changeait peu à peu, il ne voulait pas être aussi « faible ». Il devait toujours se montrer aussi fort … mentalement et physiquement.

« Si je commence à faiblir, ça ne sera pas bon. Oh. »

Il avait fini par quitter la pièce pour se rendre dans les jardins du monastère. Il y avait une légère brise. Rien d’anormal vu la hauteur à laquelle ils se trouvaient tous les deux. Au Tibet, de toute façon, il ne faisait jamais réellement chaud.

« Ah … C’est vraiment joli, dans le fond. Y a aucune pollution ou autre. »

« Tu crois que tu aimerais inviter Sanphinoa à venir ici ? »

« Qu’est-ce que j’ai dit à son sujet, Sarine ? Mais oui, Sanphinoa apprécierait la vue, j’imagine. Elle a toujours été la tête dans les étoiles. Tu crois qu’elle va comment ? Est-ce qu’elle a fini par se réveiller ? » demanda Waram avant de regarder son poing droit. Sa main gauche se posa dessus tandis que Sarine lui répondait :

« Je n’en sais trop rien à ce sujet mais j’imagine que oui. Elle doit t’attendre là-bas. »

« Je ne crois pas, je reste responsable de son état. Elle a mieux en tête que moi. »

« Je n’en suis pas vraiment si sûre et … qu’est-ce qu’il y a, Waram ? Ton poing te fait mal ? »

« Non, mon poing ne me fait pas mal … mais il fait souffrir, Sarine. C’est lui qui est responsable de tous ces maux. Est-ce que tu crois vraiment … que je pourrais corriger tout ça ? Faire autant souffrir avec ma force … je sais bien que je ne suis pas normal, même si je reste un chevalier-pokémon mais tout ça … »

« Tu n’es pas rassuré, c’est ça ? Je dirais que tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. Si on est ici, c’est pour tout arranger, non ? Alors pourquoi avoir peur maintenant ? »

« Pas le moins du monde. Je n’ai pas peur ! Ne me fait pas dire ça … s’il te plaît. »

« Je ne te fais pas dire ça, c’est une constatation. Tu remarques finalement que quelque chose avec cette force et ton caractère, c’est que tu grandis, tu ne crois pas ? »

« Je grandis ? Je ne gagne pas quelques centimètres pourtant, Je reste le même. »

« Grandir non pas cette façon, Waram. C’est pourquoi je me dis que tu as du mal avec les filles, n’est-ce pas ? Mais bon, ce n’est pas grave, tu es ce que tu es. »

« Je ne sais pas comment je dois prendre cette remarque, tu peux me le dire ? »

« Avec le sourire, j’imagine ? Ne t’en fait pas, ce n’est pas très difficile, tu étires tes lèvres de gauche à droite et voilà, c’est parfait. »

Pfff. Il ne sourira pas. Mais bon, il passe une main sur le crâne de droite de l’armure-pokémon du Diamat, regardant juste droit devant lui, sans un mot. Il se sent bizarre depuis qu’il est ici mais ce n’est pas une mauvaise chose, il le sait.

« Je me sens bien, par ici, tu ne trouves pas, Waram ? »

« Si, si, je me sens bien aussi. Je suis un peu soulagé mais … c’est étrange que j’ai dormi autant de temps, tu ne trouves pas ? J’avais autant sommeil que ça ? »

« On dirait bien que oui mais … ce sommeil n’était pas naturel. Quelqu’un d’autre t’a endormi et ce quelqu’un est sûrement en train de nous observer. »

« Je pensais pourtant me montrer discrète mais il semblerait que non. »

Normalement, il aurait réagit de façon assez véhémente mais là, il ne bougea pas d’un poil. Il restait assis, fixant droit devant lui, murmurant :

« Et si vous vous présentiez réellement ? C’est encore pour vous l’ours, n’est-ce pas ? »

« Exactement mais je ne pense pas que cela te dérange, non ? Tu sembles t’en être accomodé très rapidement, cela est surprenant. »

« Pas tant que ça quand on y réfléchit bien. Ce n’était pas le but dans le fond mais qu’importe, ce n’est pas le sujet, vous voulez bien vous montrer ? Plutôt que de rester discrète et cachée dans le fond ? Ça sera beaucoup mieux, je dirais. »

« Soit soit soit … Il est vrai qu’il faut que je me présentes finalement. »

Finalement ? Après tout ce temps ? Ah … Il poussa un léger soupir alors qu’une femme apparaissait devant lui et Sarine. Ah oui, elle n’était pas très petite en fin de compte.

« Je me nommes Delphy. Enchantée. Femme chevalier-pokémon d’argent du Cryptero. Mon armure-pokémon s’appelle Atlantia. »

Euh … C’est normal qu’elle soit aussi jeune ? Dans sa voix, elle devait à peine avoir deux ou trois ans de plus que lui. Il regardait son masque sur son visage. On aurait dit un imposant œil… quant à sa tenue, elle n’avait pas froid ainsi ?

« Non, je n’ai guère froid, Waram, pour répondre à ta question. »

« Evitez de lire dans mes pensées, comme souvent, c’est très déplaisant. »

« Elles sont libres d’accès pour quiconque est capable de les lire. Je tiens à confirmer une chose : je suis l’Oracle de ce monastère. »

« Pourquoi est-ce que vous êtes aussi jeune ? Normalement, vous devriez être aussi vieille que les autres, non ? Enfin, une dizaine d’années au moins. »

« Toute la délicatesse et la candeur d’un adolescent qui n’a aucune expérience avec les femmes. Mais non, si tu veux tout savoir, je n’ai que dix-sept ans au grand maximum. Et je ne suis l’Oracle que depuis deux années. L’amure-pokémon du Cryptero m’accompagne depuis peu mais j’ai été élevée par la précédente porteuse del ‘armure-pokémon. »

« C’est bien mais … en quoi est-ce que tout cela me concerne exactement ? Est-ce que je peux savoir plus précisément ? Je pose la question car je n’en suis pas sûr en vous écoutant hein ? »

« Encore une fois, toute l’amabilité d’un adolescent qui ne comprend rien aux femmes non ? »

L’adolescent haussa les épaules comme pour dire qu’il se sentait pas le moins du monde concerné par tout ça. Il regarda la personne en face de lui. Il pouvait apercevoir des cheveux noirs, assez longs, avec des pointes blanches au bout. La robe qu’elle portait avait des allures de robe de cérémonie. Le col était jaune doré, une ligne horizontale blanche dessous tandis que la poitrine était noire avec un visage aux yeux bleus dessiné dessus.

Au niveau des jambes, par contre, les couleurs étaient bien présentes, chaleureuses. Des lignes claires, qu’elles soient bleues, rouges voire jaunes. Elle était plutôt maigre et pour une prêtresse, elle était plutôt jolie aussi. Beaucoup de plutôt mais bon …

« Enfin bon, je … qu’est-ce qu’il y a ? »

« Tu laisses encore tes pensées vagabonder librement. Merci pour les compliments. Devrions-nous commencer dès maintenant ? »

Commencer quoi ? Pensées ? RAAAAAAAAH ! Elle avait encore lu dans ses pensées ! Pfiou ! Elle allait devoir arrêter cette fille sinon, ça allait mal se passer !

Chapitre 19 : S’entraîner et s’épuiser

ShiroiRyu
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Chapitre 19 : S’entraîner et s’épuiser

« C’est vraiment très intéressant. Je ne m’attendais pas à autant de puissance, même de la part d’un chevalier-pokémon. Vous êtes aussi forts que ça ? »

« Je ne sais pas. Je dirais que oui, du moins, certains ne sont pas forts mais ont une sacrée volonté, ce qui fait qu’ils continuent de se battre jusqu’au bout, même si leur corps les fait souffrir atrocement. Ce sont de vrais chevaliers-pokémon. »

« Tu en connais donc, des personnes comme ça ? Intéressant, vraiment très intéressant. Je trouve que cela est plaisant mais toi aussi, tu es remarquable. Je n’arrive pas vraiment à comprendre pourquoi tu es ici. Tu es très calme, contrairement aux apparences. Même si tu parles parfois trop fort et que tu hausses la voix inutilement. »

« Je sais, je sais … des fois, je cries pour pas grand-chose. On recommence ? »

Il avait dit cela comme pour changer de conversation, regardant juste droit devant lui. Arnand était son adversaire attitré. Cela faisait déjà trois jours qu’il était dans le monastère et étrangement, il se sentait pas si mal là-bas. Il n’arrivait pas à savoir pourquoi mais il se sentait bien parmi eux. Est-ce parce qu’ils mettaient le combat en valeur ?

« Je rappelle que ce n’est pas un combat à mort, blablabla. Evitez de trop vous entretuer, blablabla. Vous connaissez la chanson ! GO ! »

« Merci bien, Sarine. » soupira Waram en levant les yeux au ciel. L’avoir comme arbitre, il n’était plus vraiment sûr que ça soit une bonne idée. Oh que non, pas vraiment, pas du tout même. Sincèrement, qu’est-ce qui pouvait clocher chez elle des fois ?
Mais il n’eut guère le temps de réfléchir à tout ça car visiblement, quelqu’un avait décidé de se servir de lui comme punching-ball. Il évita un premier coup de poing, puis un second accompagné d’un coup de pied. HEY ! Ils n’y allaient pas avec le dos de la cuillère ! Ils étaient sacrément violents dans le fond ! Ils comprenaient pas ce que ça voulait dire de ne pas donner de vrais coups ? ARGL !


Enfin, il pensait à « ils » car son adversaire arrivait presque à se dédoubler à force de se déplacer très rapidement. Même s’il n’était pas un chevalier-pokémon, il avait tout d’un être aussi fort qu’eux. Il comprenait pourquoi un tel homme cherchait à obtenir l’armure-pokémon du Kapoera. Il en avait largement les moyens !

« Combien de temps cela fait que tu combats pour cette armure ? »

« Au moins une dizaine d’années … mais je connaissais son ancien propriétaire. Et je ne veux l’obtenir que lorsque j’aurais le sentiment que je la mérite. »

« Son ancien propriétaire. Ne me dit pas qu’il faut aussi la tuer ? C’est ça ? Enfin, que vous avez tué l’ancien propriétaire ? C’est ce que fut nécessaire pour l’armure-pokémon du Diamat même si je n’ai pas tout compris ! »

« Non, c’est assez compliqué. Des fois, certaines armures-pokémon acceptent sans combattre. Il en est de même pour ceux qui les possèdent. »

Pour toute réponse, Waram haussa les épaules. Tout ce qu’il savait, c’est que son adversaire était doué, très doué … et à partir de là, il ne pouvait pas ignorer la menace potentielle qu’était son adversaire. Bon, coup de pied, coup de pied, coup de tête !

« Ah non, Waram. Une fois mais pas deux, il ne faut pas rêver ! »

Une main se plaça sur son front, le repoussant fortement en arrière, quitte à le faire tomber. Arnand rigola tandis que Waram se relevait en grognant. Oui, l’un comme l’autre avait un pansement sur le front, signe d’un affrontement plutôt brutal.

« Tsss, peur que nos deux crânes résonnent l’un contre l’autre ? »

« Exactement, je tiens à ma santé mentale. Tu te relèves ? Le combat ne fait que débuter ! Je suis sûr que tu vaux mieux que ça ! Hop hop hop ! »

Tss ! Il allait voir ! Il se remit correctement en position de défense, frappant dans ses poings pour mieux observer son adversaire. Humpf, au final, Arnand est assez petit. Juste un bon mètre soixante dix tandis qu’il avait des gris dont le centre formait une pointe dirigée vers le ciel. C’était vraiment très étrange et surprenant. Ses yeux bruns fixaient Waram.

« Et bien ? Qu’est-ce que tu attends ? Tu ne passes plus à l’attaque ? »

« Pour l’heure, je préfère étudier mon adversaire pour ne pas commettre de bêtises. Je ne fais confiance à personne pendant un combat. Mais sinon, tu es sacrément chétif, tu sais ? »

« Tu es le plus doué pour complimenter quelqu’un, on te l’a déjà dit ? »

« Je ne fais qu’être ainsi, je l’ai toujours été mais ça ne change rien du tout. »

Bon puisqu’il ne voulait pas venir se battre, autant aller le chercher ! Waram vint jusqu’à sa hauteur mais alors qu’il allait porter un coup sur la joue d’Arnand, celui-ci bloqua le bras avant de soulever Waram au-dessus de son corps pour le projeter ensuite au sol.

« Nous allons nous arrêter là, Waram pour aujourd’hui. Tes coups deviennent trop prévisibles. On ne veut pas de cela, n’est-ce pas ? »

Un autre grognement caractéristique de Waram comme unique réponse de sa part. Voilà comment il conversait avec les gens. Il resta au sol, Arnand lui signalant qu’il lui laisserait à manger pour le moment. Il n’avait pas envie de manger. Sarine se rapproche de Waram, lui demandant d’une voix amusée :

« Alors, alors, alors … comment est-ce que l’entraînement se passe, je peux savoir ? »

« Comme tu peux le voir, très mal. Je me fais lyncher, tout simplement. »

« Lyncher, lyncher, tu arrives à lui tenir tête quand même. Il ne faut pas te dévaloriser de la sorte, Waram. Pas du tout. Tu veux de l’aide ? »

« Je ne sens presque plus mon dos. Ça ne serait pas de refus, Sarine, je dois t’avouer. »

Un long gémissement et voilà qu’il se retrouvait debout. Les deux têtes le regardèrent avec amusement tandis qu’il murmurait, comme s’il avait réfléchit longuement à la question :

« Qu’est-ce qu’il y a ? On dirait que tu te moques de moi et je ne sais pas pourquoi. »

« Je ne suis pas d’humeur à me moquer de toi. Simplement, j’apprécie grandement le fait que tu arrives à très bien supporter cet endroit en fin de compte. »

« Ce n’est pas comme si je pouvais m’enfuir, tu sais ? Donc je fais avec. »

« Oh, ce n’est pas comme ça que je voulais évoquer quelque chose, hum, je ne sais pas … le fait que tu apprécies de t’entraîner, ce n’est pas une bonne chose ? »

« Je n’apprécie pas de m’entraîner ! Je ne suis pas comme ces fous du combat. »

Il avait aussitôt nié en bloc tout cela. Comme elle s’en doutait. Waram n’avait jamais été sincère ou presque. Pourtant, elle ne fit aucune remarque à ce sujet, l’incitant à la suivre. Direction la cuisine, n’est-ce pas ? Il devait avoir sacrément faim normalement !

« C’est bizarre comme mélange par contre, tu as remarqué ? Entre les pouvoirs psychiques et l’art du combat. Normalement, tous les opposent non ? »

« Et ils se complètent tout autant. Certaines armures-pokémon d’ailleurs, profitent des qualités de ces deux façons de se battre, Waram. » lui murmura une voix féminine à côté de lui.

AH ! MAIS MERDEEEEEEEEE ! C’est pas la première fois qu’elle lui fait ce coup ! Cette femme-chevalier de la Sidérella ! Elle en a pas marre d’apparaître comme ça à ses côtés ? Et en vue du rire, ça l’amuse en plus ! VRAIMENT !

« Tu es si divertissant, Waram. Mais si tu veux tout savoir donc, l’art physique se marie très bien avec l’art psychique. Tout n’est qu’une question de perception. »

« Une question de vue ? Dommage que je sois aveugle ou presque pour ce genre de choses complètement débiles et philosophiques. »

Il avait encore rétorqué cela avec ironie avant de pénétrer dans la cantine. Mais ce n’était pas bon, ce n’était pas ce qu’il voulait, loin de là. Hum, est-ce qu’il était en train de se ramollir ou quoi ? Il n’en savait trop rien mais ça ne lui plaisait pas le moins du monde. Il regarda les personnes présentes dans la cantine avant de se placer seul à une table.

« Hey hey hey .. mais qu’est-ce que tu fais donc, Waram ? Ne vas pas manger en solitaire. »

« Arnand, j’aime bien être tranquille quand je mange. L’un des rares moments où je suis en paix … ou quelque chose du genre. »

« Si ce n’était que ça … mais en fait, il apprécie la compagnie, sauf qu’il ne le dira jamais. Mais il préfère une certaine compagnie féminine. »

« Comme d’habitude, tu ferais mieux de fermer ta bouche, Sarine. »

BOOM ! Remarque cinglante mais qu’elle méritait. D’ailleurs, elle ne chercha pas à contredire cela, l’adolescent se laissant entouré alors par Arnand et ses deux compagnons. GRUMPF ! Manger à quatre ? Vraiment ? Non-loin d’eux, bien qu’elle était seule à sa table, Sidoni conversait à voix basse :

« Vous pensez que c’est le bon moment pour vous le présenter ? Vraiment ? Vous êtes certaine ? Il est vrai qu’il semble plus … enclin à la discussion. »

Visiblement, la discussion semblait avoir son importance et Sarine avait tourné ses deux têtes vers elle. Il fallait dire quelle avait facilement pressenti qu’elle parlait de Waram. En tant que tel, elle ne pouvait pas ignorer … surtout si cela risquait de le mettre en danger.

« Arnand, vous avez une idée de quoi parle Sidoni ? »

« Oh ? Ca ? Ce n’est pas la première fois. Elle communique de la sorte avec l’oracle. J’imagine qu’elles doivent parler de toi. Tu vas bientôt passer à la casserole, Waram. Tu devrais te préparer mentalement. »

« Ne me dites pas que l’Oracle est encore pire que cette … Sidoni ? »

« Oh … ça … Je préfère ne rien dire, je risquerais de gâcher la surprise, ça serait bête. » s’exclama Arnand avant de rigoler légèrement, rapidement rejoint par les autres.

« Bien entendu, moquez-vous du pauvre Waram qui ne sait pas ce qu’il l’attends. »

« Oh que oui, et on en profite ! L’Oracle ne sort que très rarement de son domaine. A partir de là, je ne te mentirais pas à son sujet. »

Sarine avait aussitôt tourné ses têtes en écoutant les propos de Waram. Tiens donc, voilà que lui aussi y mettait du sien dans toute cette histoire. Comme quoi … Enfin, elle ne trouvait pas cela déplaisant, pas du tout. Il reprit :

« Est-ce que c’est une ogresse qui dévore les adolescents ? »

« Pfiou … pire qu ça, elle les engraisse avant de les cuisiner. Elle est comme ça, notre Oracle. Mais par contre, si elle apprend qu’on parle d’elle, on est foutus ! » dit Rolar, l’homme qui se battait généralement avec ses poings.

« Tant mieux, si elle me pose des questions, je serais malheureusement bien obligé de lui répondre. Ca sera dommage pour vous, n’est-ce pas ? »

« Mais en fait, c’est un sacré manipulateur, notre nouvel arrivant. »

« On se méfie jamais assez. » compléta Persio, le troisième homme juste après les propos d’Arnand. Ah … L’adolescent soupira mais de soulagement. Au moins, ils ne prenaient pas mal ses paroles. Il avait cru que ça serait le cas. Le repas fut bien plus agréable ensuite bien qu’il évitait soigneusement de le signaler.

« Et si nous venions t’entraîner ensuite, Waram ? Moi et Persio ? »

« Hum, je ne sais pas trop. Arnand se bat des deux façons. »

« Nous nous spécialisons dans une sorte de combat, c’est encore mieux. Arnand est doué mais nous excellons dans un coin, ce qui est pas une mauvaise chose aussi. »

« Bon, d’accord, visiblement, vous avez envie d’en prendre plein la gueule. Ca serait moche de ma part de ne pas accepter de vous frapper. Après le repas, on ira. »

« C’est bien trop d’honneur que tu me fais, beaucoup trop même. » dit tout simplement l’homme avant de rigoler, rapidement rejoint par les deux autres.

Pfff ! Qu’ils continuent de rire et de se moquer. Ils allaient voir plus tard ! Enfin, un jour, peut-être pas maintenant … enfin dans quelques minutes. Plutôt une heure, le temps de bien digérer. Car oui, le but n’était pas de vomir le repas.

« Je crois que pour le moment, Waram aura besoin de se reposer, si vous le voulez bien. » dit Sérine, coupant alors la conversation entre tout le monde.

« Oh … Si l’armure-pokémon le dit, j’imagine que l’on doit accepter. Elle sait ce qui est le mieux pour son propriétaire. Waram ? On ne te forcera pas. Tu reviendras quand tu seras mieux reposé. Tu devrais écouter Sarine. »

« Oui oui. Je le sais parfaitement, Sarine est mon ange gardien. Elle ne veut que du bien, bla bla bla, je connais la chanson, tout ça. Mais merci de ton inquiétude, Sarine. »

Il émit ensuite un léger bâillement, concordant alors avec les propos de l’armure-pokémon du Diamat. Grumpf. Bon, peut-être une heure ou deux.

« Je devrais peut-être me reposer un peu, je crois bien. J’y vais dès maintenant. »

Il avait fini par se lever, Sarine se redressant pour aller à sa suite. L’adolescent aux cheveux noirs traîna un peu des pieds, un peu déçu de ne pas aller s’entraîner avant de se diriger vers la chambre que le monastère lui avait laissée.

« Allez, hop, au dodo, vilain garçon ! Tu en as trop fait ces derniers jours ! »

« Je le sais, je le sais. » dit l’armure-pokémon avant de sauter sur le lit, Waram s’étant couché, tête contre l’oreiller.

« Je te réveillerais si tu as peur pour cela, Waram. Le mieux est que tu profites pleinement de ce lit. D’ailleurs, si tu veux, je peux inviter notre compagnon ours bleu du Tibet. »

« Sûr qu’il pourrait me tenir bien au chaud vu l’épaisse fourrure qu’il a. Mais il risque aussi de faire éclater le lit. Je me demande comment c’est possible qu’un ours soit là … »

« Les mystères de la vie, Waram ! Dors bien, petit dragonnet de Gliros. » dit-elle tout en rigolant, Waram gromellant sans pour autant lui répondre verbalement. Elle savait pertinemment qu’il n’appréciait pas ce surnom donné par cette fichue femme-chevalier. Maintenant, les autres allaient eux aussi l’appeler comme ça, il s’en serait bien passé.

Les heures s’écoulèrent et finalement, ce fut lorsqu’il ressenti un certain malaise qu’il rouvrit les yeux, se redressant subitement dans son lit. Pourquoi est-ce qu’il s’était senti observé ? Sarine dormait toujours et il eut la surprise de voir que l’ours bleu aussi ! HEY ! BORDEL ! Comment est-ce qu’il était venu ici, lui ?

« J’ai cru remarqué qu’il voulait voir comment tu te portais, Waram. »

Voix féminine ! Mais ce n’était pas celle de la femme-chevalier qu’il connaissait. Il posa son regard sur une femme masquée … mais assise bien sagement sur une chaise, en face de lui. Les jambes croisées, elle était là, en train de l’observer.

« Qui … qui est-ce que vous êtes exactement ? Je peux savoir ? »

« Tu connais pourtant déjà la réponse, n’est-ce pas ? Je peux le lire dans ton coeur. »

« Ah oui, c’est facile alors. Vous êtes l’Oracle. Et c’est vous qui avez invité l’ours bleu dans mon … pfiou … sincèrement. Vous avez pas mieux à faire ? »

« Cet ours s’appelle Timber si tu veux tout savoir. Ce nom ressemble à Tibet et c’est voulu. Je pense que lui et toi, vous serez destinés à de grandes choses. Mais pour cela, il va falloir apprendre à vous connaître. Et aussi commencer par les bases. Je suis l’Oracle, comme tu l’as parfaitement devinée. Je suis celle à l’origine de la création de cet endroit. »

« Et celle pour qui la principale de l’école de Gliros m’a envoyé. Ah … je vous jure. »

« C’est exact mais tu sembles ne pas l’apprécier … bien que dans le fond, c’est tout le contraire. Elle est si douce et agréable à tes yeux. Une personne que tu aurais aimé connaître dans le passé. Et il n’y a pas qu’elle et … »

« STOP ! Je ne veux rien savoi ! Plutôt, qu’est-ce que vous foutez ici ? Vous êtes là pour lire dans mes pensées, c’est ça et  … » s’exclama l’adolescent avant de s’arrêter. Timber émit un grognement de mécontentement, se retournant ensuite. « Mais j’y crois pas, j’ai un ours dans ma chambre qui est dérangé par le fait que je cries. »

« Nous nous reverrons demain matin. Tu vas te rendormir … Timber restera à tes côtés en attendant, Waram. Demain, nous commencerons alors la véritable raison de ta présence en ces lieux. Nous allons devoir nous dépêcher. »

« Qui est ? Et pourquoi nous dépêcher ? Quelque chose presse ? Il y a quelqu’un qui veut ma mort ou autre ? Vous pouvez me le dire hein … »

« Non pas ta mort … mais ta personne. Tu ferais mieux de te reposer, Waram. Nous nous reverrons demain… dors, je le désires. »

Ah oui ? Parce qu’elle le désire, il va … ooooh. L’adolescent s’écroula sur son lit, la couverture se tirant toute seule pour lui permettre de s’y engouffrer. Il n’avait même pas chercher à détailler la personne en face de lui. Il savait juste que c’était une femme.

« Timber, toi aussi, tu es destiné à de grandes choses. Je comptes sur toi. »

La femme masquée disparut, s’étant téléporté alors que l’ours bleu du Tibet émettait un grognement sonore avant de se gratter le ventre. Roulant un peu sur le côté, il percuta juste un peu le lit de Waram sans pour autant réveiller Sarine.

Chapitre 18 : La fureur d’un dragon

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : La fureur d’un dragon

« Hum … Dans le fond, ce n’est vraiment pas si mal, Sarine. »

« Tu l’as dit. Il fait frais, il fait bon, je pensais avoir à un endroit assez douteux et isolé … du genre presque abandonné mais ce n’est pas le cas. Tu as vu les jardins et le potager ? »

Le potager. Là où il avait besoin de faire pousser les fruits et les légumes. Si ce n’était que ça, ça serait très simple mais bon, ce n’était pas le cas. Mais là, il était assis sur un escalier de pierre, regardant juste les personnes qui défilaient devant ses yeux.

« Sincèrement, je me demandes pourquoi nous sommes ici, tu as une idée ? »

« Tout simplement car nous avons besoin de tirer un trait sur toute cette histoire et de passer à autre chose, n’est-ce pas ? Et comme ça, nous pourrons retourner à l’école de Gliros. »

« Pourquoi j’y retournerai ? Ah oui ! Pour montrer à cette foutue principale comment je gère mes soucis. Elle risque d’être surprise et salement, hahaha. »

« Donc tu envisages bel et bien un retour, c’est ça ? »

« Bien sûr que oui ! Pourquoi je n’envisagerais pas de revenir à l’école ? Je lui montrerais à cette foutue principale ce qui lui en coûte de vouloir me titiller. Elle comprendra que je n’aime pas ça du tout et que je suis pas du genre à apprécier son humour débile ! »

« Je ne vois pas pourquoi tu t’emportes mais puisque tu sembles heureux, c’est tant mieux non ? Ou alors, je me trompes complètement ? »

« Tu ne te trompes pas même si je me demandes si tu ne racontes pas n’importe quoi pour ne pas changer. Ca n’a rien à voir avec tout ça, si tu veux tout savoir. »

Hmm, elle était confuse, très confuse, mais l’adolescent semblait plutôt content donc autant continuer sur cette voie, n’est-ce pas ? Mais à part ça, elle voie qu’il regarde attentivement les hommes qui combattent entre eux. Est-ce qu’il voudrait participer à tout ça ?

« Tu sais, je pense que tu peux leur demander de t’entraîner hein ? »

« Je n’ai pas envie de m’entraîner, Sarine. Je ne suis pas là pour ça. Je me demande pourquoi je suis là justement, du moins, précisément. J’ai une vague idée mais ce n’est pas suffisant, loin de là. C’est donc qu’il y a autre chose mais je ne sais pas quoi. »

« Ne te complique donc pas la vie pour pas grand-chose. On t’expliquera quand c’est nécessaire, rien de plus, rien de moins, Waram. »

« Oui oui, on expliquera à l’idiot du village, je connais la chanson. Je sais que je ne suis pas bien malin mais bon, des fois, j’aimerai bien des réponses claires. J’ai l’impression d’être vraiment pris pour un imbécile, c’est tout. »

« Ce n’est pas qu’une impression parfois, Waram. Mais tu es un imbécile que j’adore, c’est tout. » répondit Sarine avant de rire avec ses deux têtes.

« Bonjour, messire Waram. Est-ce que je peux vous demander de bien vouloir me suivre ? »

« Hein que quoi ? Qui est-ce que vous êtes exactement ? »

Il avait tourné son visage vers la voix féminine des plus polies. C’est une armure-pokémon … mais elle était étrangement humanoïde. Faite de noir, blanc et un peu de violet, il avait l’impression de la reconnaître. Ca ressemblait étrangement …

« C’est le cas, je m’appelle Xaxié, je suis l’armure-pokémon d’argent de Sidérella mais aussi celle de Sidoni, bien entendu. »

« Oh, euh, première fois que je vois une armure-pokémon qui ressemble aussi grandement à un être humain. On pourrait presque vous confondre avec l’un d’entre nous. »

« Certaines armure-pokémon sont ainsi. Comme nous sommes dotées de la parole mais que nous possédons aussi des pouvoirs psychiques, c’est beaucoup plus simple pour communiquer, comme vous pouvez le voir, n’est-ce pas ? »

« C’est étrange mais … euh, pourquoi est-ce que je dois vous suivre ? »

« Vous parler un peu de tout ce qui vous attends. Si vous le voulez bien, bien entendu. Je ne veux pas vous forcer à prendre une décision qui ne vous plairait guère. Je ne suis pas ainsi et je m’excuse pour le comportement de Sidoni. Comme vous le remarquerez, elle reste assez unique dans ses paroles et encore plus dans ses actes. »

« Bon, puisque c’est demandé aussi gentiment, je veux bien vous suivre. »

Il ne devait pas trop se montrer perturbé mais il fallait avouer qu’il ne s’attendait pas à une telle chose. Se remettant debout, il suivit l’armure-pokémon, un peu songeur avant de passer une main derrière son crâne. Sarine se redressa elle aussi, disant :

« Je vais vous accompagner, bien entendu. Je ne pense pas qu’il y ait de problèmes par rapport à tout ça, n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompes peut-être et vous voulez … »

« Vous êtes son armure-pokémon. La question ne se pose pas. Je vais vous emmener auprès de Sidoni qui veut absolument pouvoir parler avec Waram. »

« Ce n’est pas vous qui me disiez justement qu’elle était spéciale, Sidoni ? »

Pour toute réponse, il n’eut le droit qu’à un petit sourire de la part de l’armure-pokémon. Elle ressemblait vraiment à une sorte de noble ? Du moins, avec cette robe bouffante noire avec des nœuds blancs … comme ceux de Sidoni. Mais cette coiffure était vraiment spéciale avec deux couettes qui se découpaient en plusieurs sur le côté.

« Non, cette « coiffure » est unique en soi mais n’est pas dérangeante. Bien qn’en tant qu’armure-pokémon, la question ne me dérange pas le moins du monde. »

« Je vois, je vois … enfin, je crois voir, je ne suis pas sûr et convaincu à ce sujet. Mais bon, ce n’est pas bien grave, je dirais. Mais bon, je sais pas ce qu’elle me veut encore. »

Il avait haussé les épaules tout en regardant devant lui, accompagné par l’armure-pokémon du Siderella. Si ce n’était que ça … si ce n’était que ça … si ce n’était que ça … Mais bon, il n’en savait trop rien et à partir de là, difficile d’ouvrir la bouche.
« Oh ! Voilà notre fameux dragonnet de Gliros ! Te voilà enfin ! »

La femme aux cheveux noirs était plus qu’enjouée par la venue de Waram, celui-ci ne comprenant pas trop pourquoi. Ce n’était pas vraiment quelque chose dont il pouvait se vanter, loin de là. Mais bon, ce n’était pas bien important.

« Qu’est-ce que vous me voulez exactement ? Je peux savoir ? »

« J’aimerai tout simplement que tu te rapproches de moi. J’aimerai commencer la première étude de ta personne pour mieux apercevoir le traitement que je vais devoir te faire subir. Attention, ça ne sera pas très joyeux. »

Blablabla, comme s’il allait succombé à une telle menace. Il n’était pas aussi crédule que ça mais bon, il se rapprocha de la femme masquée. Qu’est-ce cela voulait dire ? Ele plaça une main sur son front, murmurant d’une voix plus douce :

« Je vais donc essayer de lire dans ton cœur. Je crois que je n’y arriverais pas mais je pense qu’il vaut mieux essayer que de ne rien faire, n’est-ce pas ? »

« Si ce n’est que ça, faites donc, je ne vais pas vous en empêcher hein ? Et de toute façon, j’imagine que l’on me forcera si je tente de faire ne serait-ce qu’un mauvais mouvement. »

« C’est exactement ça, attention, je suis terrifiante. »

Qu’est-ce qu’elle voulait faire par là ? Essayer de le rassurer ou quoi ? L’adolescent poussa un léger soupir, visiblement fatigué par cette façon de s’amuser de la part de la femme masquée de noir. Si ce n’était que ça pour la distraire, qu’elle s’amuse quoi, mais ce n’était pas du tout son genre à lui. La main toujours posée sur son crâne, il remarqua qu’elle caressait son front puis ses cheveux.

« Dans le fond, tu n’es pas un méchant dragonnet, n’est-ce pas ? Tu as tout simplement peur de trop t’ouvrir aux autres, c’est compréhensible. »

« Ne racontez pas n’importe quoi sur moi car je vous laisse faire votre truc, d’accord ? Je ne suis pas comme ça, pas du tout alors ne jouez pas avec mes nerfs. »

« Je ne le ferais pas, je ne fais que constater des choses très simples en ce qui te concerne, voilà tout. Mais bon, je continue alors, si cela ne te dérange pas trop ? »

« Maintenant que vous avez commencé, autant terminer votre sale boulot non ? »

Il marmonna mais c’était étrange comme il se sentait apaisé par cette main. Les chevaliers-pokémon avec des pouvoirs psychiques étaient vraiment bizarres. Comment pouvaient-elles se rendre capables d’une telle magie ? Comment est-ce qu’il arrivait à être aussi calme et tranquille alors qu’il ne l’était jamais réellement en fin de compte ?

« Hey ? Comment est-ce que c’est possible ? Tu sais que tu es vraiment unique ? »

« Tout le monde l’est, il n’y a pas besoin d’être avec des pouvoirs psychiques pour connaître ça, hein ? Vous le saviez ? »

« Oui oui … mais non, c’est étrange. J’arrive à apercevoir une petite boule en toi. Une boule de colère et de fureur. Qu’importe ce que l’on dit, ce que l’on fait, tu t’emporteras sur tous les sujets. Comme si c’était inné … comme si tu étais nécessairement en train de crier. »

« Nécessaire de crier ? C’est stupide, tellement stupide. Je ne crie pas parce que j’en ait envie, je ne crie pas parce que c’est nécessaire. Je crie parce que l’on m’énerve et m’emporte pour pas grand-chose, loin de là. On dit juste des stupidités autour de moi. »

« Si ce n’était que ça, n’est-ce pas ? Mais il n’y a pas que ça, tu as un mal plus profond, que je n’arrive pas à étudier. Tu es vraiment un cas spécial. »

Pfff ! Ele n’avait pas terminé avec sa psychologie de comptoir ? Il la regarda pendant quelques secondes. Hey, elle sentait bon. C’était ça l’odeur d’une femme propre ? C’était pourquoi elle … AIE ! Pourquoi il se prenait un coup sur le crâne ?

« Par contre, ce manque de délicatesse à l’encontre des femmes, je pense que tu devrais faire quelque chose pour éviter de le répéter, d’accord ? Je crois voir quel est ton souci avec les filles si tu penses de telles choses ? Tu as besoin d’un cours principal d’éducation en société avec les femmes. Je crois qu cela ne te ferait pas de mal. »

« Pfff, je suis avec une fille que je connais depuis des mois. Elle s’appelle Sanphinoa et à partir de là, je peux vous dire qu’elle sent super mauvais. Mais ça ne fait pas d’elle une mauvaise personne. Et aussi, elle a de sacrées croûtes et …  AIIIIIIIIIE ! »

Un second coup sur le crâne lui arracha un nouveau cri de douleur. Il fixa la femme masquée. Elle allait arrêter sinon, il risquait de répliquer aux coups, c’était ce qu’elle voulait ou quoi ? Ou alors, elle avait intérêt à s’expliquer car sinon …

« Bien que tu sois en âge d’avoir des pensées aussi impures, évites de les avoir quand je suis en train de les lire, d’accord ? »

« Je ne vois pas de quoi vous parlez. Ce n’est pas comme si je pensais à … euh … zut. »

Oh ? Est-ce qu’il avait finalement compris le problème ? Il se gratta la joue, assez confus avant de baisser la tête. Hum, d’accord, elle n’avait pas tort du tout. Il pouvait éviter mais c’était vraiment l’unique chose … enfin, la chose la plus importante chez elle et … AH ! Elle allait recommencer à le frapper mais il allait répliquer !

« Ce n’est que ça qui t’intéresse chez une femme ? Tu n’as rien d’autre à envisager pour elle ? Hum, cela ne me concerne pas, je n’ai pas à lire le coeur d’un adolescent. »

« Et si vous vous concentriez plutôt sur la raison qui fait que je sois ici ? Le truc de cette boule de colère qui fait que je m’énerve tout le temps, vous pouvez me l’extraire ? Ça me paraît être n’importe quoi, y a pas mieux comme excuse ? »

Il avait raison. Elle retira sa main après quelques secondes, déclarant que tout était terminé de son côté. L’adolescent aux cheveux noirs se releva, visiblement rassuré à l’idée que tout soit fini tandis qu’il plaçait une main sur son front.

« Pourquoi est-ce que j’ai aussi mal au crâne ? »

« C’est de ma faute, à cause de cette lecture, tu vas te retrouver un peu fatigué. »

La femme aux cheveux noirs tenta d’être rassurante mais il ne se sentait pas pour autant … soulagé. Pourquoi cela ? Car la femme aux cheveux noirs avait réussi ce que la principale n’avait pas réussie. D’ailleurs, pourquoi ? Pourquoi cela ?

« Comment est-ce que vous avez fait ? Je peux savoir ? »

« Ton corps comme ton esprit étaient affaiblis. A partir de là, ce fut beaucoup plus simple pour moi. Et encore, tu te trompes lourdement, Waram. Ce que j’ai fait n’a rien de spécial par rapport à ce que tu es réellement. Je crois qu’elle va devoir s’en mêler personnellement même si je ne suis pas sûre qu’elle le voudra. »

« De qui est-ce que vous parlez ? Je peux savoir ? » demanda Waram, haussant un sourcil. Il y avait une personne pire qu’elle ? Encore plus forte ? Comment était-ce tout simplement possible ? Enfin, ce n’était pas sa réelle préoccupation. AH ! C’était l’autre femme, n’est-ce pas ? Celle dont il avait juste entendu parler auparavant, n’est-ce pas ? Sans même qu’elle ne prenne la parole, elle ne fit qu’hocher la tête positivement.

« Bon … Bon bon … Je peux m’en aller non ? »

« Tu le peux bien que tu ne peux pas quitter le monastère, pour sûr. »

Il n’était pas stupide. Il savait parfaitement ça. En se redressant, il vint s’étirer longuement avant de mettre une main sur sa bouche, se frottant les yeux pendant quelques secondes. Bon bon bon, si ce n’était que ça … mais il regardait Sidoni.

« Vous êtes sûre d’aller bien ? Vous avez une mine affreuse. »

« Oh, ne t’en fait donc pas à ce sujet, il y a souvent pire, bien pire. Je vais bien. Je suis juste aussi un peu fatiguée par rapport à cette lecture psychique. Mais on recommencera dans quelques heures. Je ne peux pas te laisser t’échapper comme ça. »

« Euh, je ne suis pas une proie ou du gibier. Si vous pensez ça de moi, autant vous prévenir tout de suite que la prochaine fois, je cognerai et cela assez méchamment. Compris ? »

« Autant de violence pour un être aussi petit que moi. Ne t’en fait pas, petit dragonnet de Gliros, je ne te ferais aucun mal si cela peut te rassurer. »

« Ce n’est pas à vous de vous en faire pour moi mais plutôt sur votre propre personne. Pfiou, j’ai trop parlé et j’ai l’impression que tout ça était inutile. Je vais plutôt aller me reposer, ça sera bien mieux. Je crois que je suis déjà épuisé rien qu’à communiquer avec vous. Je ne sais pas comment vous faites, vous, les femmes, pour réussir ça. »

AH ! Le grand mystère des femmes ! Dommage, il était beaucoup trop jeune pour ça. Elle le laissa partir, perdant son sourire lorsqu’elle fût seule avec son armure-pokémon. Celle-ci posa son regard sur sa détentrice, disant d’une voix calme :

« Vous êtes plus qu’épuisée, j’ai l’impression que vous mené un combat perdu d’avance. »

« A peu de choses près, c’est le cas. Je ne sais pas ce qu’était cette sphère en lui, dans le plus profond de son âme mais il … a une impureté. D’habitude, les chevaliers-pokémon ont une petite particularité, une partie d’entre eux qui leur permet d’être un chevalier-pokémon. Comme une fraction de leur âme mais ici … Waram, ce n’est pas ça. Cette fraction existe mais elle est auréolée par cette sphère ténébreuse. »

« Il faut pouvoir en parler avec l’oracle. C’est nécessaire. J’imagine que c’est pour ça qu’elle nous l’a envoyé ici. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps. »

« Fais donc. J’imagine que cela se passera dès demain. Le plus vite nous saurons à son sujet, mieux ce sera pour réagir en conséquence. J’ai juste l’impression d’avoir affaire à une bombe qui est prête à exploser à n’importe quel moment. »

« Une bombe au souffle tel qu’il risque de tout balayer. Nous ne pouvons pas prendre plus de risque. Et j’ai aussi cette mauvaise impression que quelque chose de grave va arriver. J’espère que ce n’est qu’une illusion de ma part que je me fais des idées. » termina de dire l’armure-pokémon alors que Sidoni soupirait longuement. Elle aussi l’avait ressenti ?

« A partir de là, nous devrions plutôt nous concentrer sur Waram. Eviter que cette bombe n’explose, d’accord ? Ca sera pour le mieux. Peut-être même que nous pourrions envisager de contrer les effets de cette bombe pour qu’ils lui soient bénéfiques. »

« Cela dépendra de son jugement. Nous ne sommes pas capables de juger correctement de telles choses, malheureusement. »

La femme masquée et son armure-pokémon continuèrent de parler pendant plusieurs minutes, chacun évoquant le souci par rapport à toute cette histoire. Néanmoins, ce n’était pas encore prêt, donc elles n’avaient pas à s’en faire. Si elles pouvaient stopper tout cela, c’était parfait.

Waram, les mains dans les poches, était maintenant songeur. Une sphère de colère et de rage. Elle serait à l’origine de tout ? C’était ridicule ! Complètement ridicule. Comme s’il avait un truc dans le bide qui dictait sa conduite. Elle n’avait pas mieux à faire ?

« Waram, tu veux aller te défouler ? Tu donnes l’impression d’en avoir besoin. »

« Pas faux, pas faux du tout. Allons-y, ça sera mieux, j’imagine. »

« C’est à toi de décider, hein ? Je ne vais pas te forcer, pas du tout, Waram. Qu’est-ce que tu estimes le mieux pour te soulager ? Car je pense que c’est nécessaire que tu décharges cette anxiété en toi qui est présente depuis quelques minutes. »

« Je vais voir pour servir de partenaire d’entraînement à Arnand. » murmura l’adolescent aux cheveux noirs. Une sphère de colère et de haine ? Comme celle d’un dragon ?

C’était juste ridicule et anormal. Il n’était pas comme ça. Il valait mieux que ça, bien mieux. Mais il ne se sentait pas rassuré pour autant. Une main sur le coeur, il respira bruyamment avant de s’arrêter. Bon … bon … bon … direction la zone où ils s’entraînent tous. Il allait devoir ensuite rencontrer cet oracle. En espérant que tout ne dégénère pas.

Chapitre 17 : Dans le monastère

ShiroiRyu
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Chapitre 17 : Dans le monastère

« Est-ce que je peux avoir quelques explications maintenant ? »

« Tu as tout simplement suivi le chemin qui devait te mener à nous. Quant à cet ours bleu du Tibet, il n’avait que pour but de te guider jusqu’à nous, rien de plus, rien de moins. »

« Vous voulez me faire croire que cet ours m’a emmené jusqu’à vous ? Alors qu’il voulait ma peau et inversement ? C’est quoi ça ? Du foutage de gueule ? Car je n’apprécie pas trop que l’on se moque de moi, je tiens à le signaler. »

« Nous ne sommes pas là pour rire de ta personne. La principale de l’école de Gliros nous a contacté. Nous devrions peut-être faire les présentations ? Hum … Ou non. Pour aujourd’hui, je pense que cela peut attendre. Tu as besoin de repos. »

« Je n’ai besoin de rien et surtout pas de personnes dont je ne sais rien. Je suis juste bon pour partir. Je ne compte pas rester ici et je ne comptes pas me laisser manipuler par des personnes qui obéissent aux ordres de la principale de Gliros ! »

« Ah … Elle avait signalé que tu étais une forte tête mais à ce point ? C’est surprenant, très surprenant. A se demander pourquoi autant de haine dans ta personne. »

Voilà qu’il continuait de parler avec cette voix dont il ne voyait rien. Il chercha à se relever mais il sentit qu’une présence l’empêchait de trop se mouvoir. Encore des pouvoirs psychiques ? BORDEL ! ENCORE ?! Pourquoi ?! Qu’est-ce qu’ils avaient tous avec ça ?

« Libérez-moi sinon je vous butes tous ! »

« Tant de colère et de rage … mais bon, tu ne pourras pas quitter l’enceinte du monastère. De toute façon, dans ton état, tu dois t’en douter, n’est-ce pas ? »

Il ne répondit pas à cette voix alors qu’il plaçait une main au sol pour se redresser correctement. Bon, si c’était comme ça, cela lui permettrait alors de se mouvoir. Tant mieux, ah … mais pourquoi est-ce qu’il était ici ? Et l’ours bleu du Tibet le regardait avant de bailler, comme pour signaler qu’il avait fait son travail.

« Je vous le jures, c’est juste n’importe quoi. Ce n’est pas normal … pas du tout ! »

« Si tu le veux, on va te guider pour que tu puisses manger un morceau. Tu as l’air plus qu’affaibli. Tu es sûr d’avoir manger correctement ? » demanda l’un des hommes qu’il avait remarqués. Rien qu’en les observant, impossible de ne pas voir qu’ils étaient des chevaliers-pokémon. Mais de quelle sorte ? Ils semblaient puissants.

« Je mange comme je peux et comme je veux, je n’ai pas besoin d’assistance pour ça. »

« Ce n’est pas vraiment le sujet de ma question mais bon … j’espère que tu aimes la viande car ce n’est pas avec un corps aussi rachitique que ça que tu vas attirer cette fille. »

« De quelle fille est-ce que vous parlez ? » marmonna Waram, surpris par les propos de cet homme. Ils n’étaient quand même pas au courant ? Qu’est-ce que la principale avait dit ?

« Dans ton sommeil, tu n’arrêtais pas de répéter deux noms. Sarine, qui semble être celui de ton armure-pokémon et aussi San … »

« Je veux rien savoir ! Ce nom ne veut rien dire et vous devriez plutôt la boucler au lieu de me parler de ça ! Compris ? Vous avez pas mieux à faire ou quoi ? »

« Oooooh. Sujet fâcheux. Comme quoi, certains ont de la chance de ne pas vouer leur vie qu’à l’art du combat. Allez, viens. Si tu as autant de force pour grogner, tu dois avoir un sacré appétit, j’imagine. Ça sera mieux que de ne rien te donner. »

Tss, il détestait déjà cet endroit. Il ne se sentait pas à l’aise dans un tel lieu. Il avait l’impression qu’il ne pouvait pas respirer. Il se sentait opprimé et … observé. Quelqu’un, cette voix féminine, devait s’amuser avec lui ! Il ne se laisserait pas faire !

« Tu en penses quoi de ton côté ? Il m’a l’air bien vaillant mais … »

« Toi aussi, t’as un peu de malaise en le regardant ? J’ai l’impression que quelque chose cloche avec lui mais je n’arrive pas à savoir quoi. Bon, on part s’entraîner ? »

« Ouaip ! Pas de soucis ! J’en ait bien besoin, je dirais. Trop compliqué ces histoires avec des filles et des sentiments non-avoués. »

Heureusement pour les deux hommes, Waram était déjà assez loin, ne pouvant les entendre tandis que Sarine l’accompagnait. Seul le troisième homme guidait l’adolescent, lui signalant qu’après, s’il le désirait, il pouvait le suivre pour une séance de méditation.

Hum … Ces hommes, ils étaient vraiment chevalier-pokémon ? Maintenant, il n’en était plus totalement convaincu alors qu’il les regardait longuement, comme pour les étudier. Quelque chose clochait mais quoi ? Quoi donc ?

« Tu t’interroges sur nous, n’est-ce pas ? Nous ne sommes pas des chevaliers-pokémon même si nous suivons les consignes de l’une d’entre eux. »

« Alors pourquoi vous me donnez cette impression que vous êtes des chevaliers-pokémon ? »

« Nous cherchons à le devenir. Il n’y a pas d’âge pour cela mais certaines armures-pokémon nécessitent plus qu’un simple lien pour s’unir avec elles. Les armure-pokémon du Tygnon, du Kicklee et du Kapoera sont spéciales. Nous ne devons faire qu’un avec cet art du combat. »

« Mais est-ce qu’elles sont au moins là ? Car je n’ai pas vu d’armure-pokémon pendant que je me déplacais ici. Et c’est étrange … mais je ne veux pas rester là. »

« Il le faudra, deux personnes vous attendaient principalement. Le monastère est plein de vie mais vous êtes dans un coin isolé en attendant que vous vous reposiez, toi et ton armure-pokémon. Elle est d’ailleurs très sage malgré le fait qu’elle soit une dragonne ténébreuse. »

« Sarine ? Sage ? Elle n’arrête pas de parler pour ne rien dire ! Une vraie pipelette ! Sincèrement, vous vous êtes trompés carrément de personnes en considérant qu’elle était « sage ». Oh que oui ! Complètement trompé, je dirais, même ! »

« Hahaha mais au moins, vous semblez être proches, elle et toi, c’est important, une telle proximité, tu sais ? Ca permets énormément de choses, de ce que j’ai compris. »

« Nous ne sommes pas réellement proches, ce n’est qu’une illusion. » soupira l’adolescent, visiblement refroidi dans ses ardeurs maintenant.


Avec ce qui s’était passé ces derniers jours, puis aussi à l’école, il n’avait plus autant confiance en Sarine qu’auparavant. Et sans cette confiance, il ne pouvait arriver à rien, malheureusement. Il le savait parfaitement … et c’était ça qu’il n’appréciait guère.

« Bon par contre, pour la viande, ça ne sera pas de la viande d’ours, je préfère te prévenir. Y aurait Tibber qui nous ferait la gueule pendant des mois si on s’amusait à ça. C’est la première fois que tu vas manger quelque chose du pays, non ? »

« Disons que j’ai vécu dans la montagne ces derniers jours donc niveau cuisson, ce n’était pas vraiment ça, si vous voyez ce que je veux dire par là. »

« Je le vois parfaitement. Ah, au passage, je m’appelles Arnand. »

« Waram mais je pense que mon nom était déjà connu avant même que je n’arrive ici. »

Pour toute réponse, l’homme émit un rire qui contrastait avec l’allure sérieuse et sereine pendant qu’il méditait. Emmené dans ce qui semblait être une cantine, Waram regarda brièvement autour de lui. Oui, il y avait plusieurs dizaines de personnes qui étaient présentes ici, ils étaient plutôt nombreux en fin de compte.

« Des personnes en pèlerinage, des hommes et femmes qui recherchent la paix et le calme intérieur. Ne t’en fait pas, tu rencontreras bien assez celle que tu dois voir. »

« Je ne sais même pas qui je dois voir et pour quelle raison exactement je dois aller la voir. La principale de Gliros m’a juste dit que je devais me rendre ici … et je sais que qu’importe la méthode utilisée, je n’avais pas trop choix que de finir par atterrir ici. »

« Oh tu sais, on ne force rien, ni personne. Si tu veux nous quitter, tu le feras … mais puisque tu es là, pourquoi ne pas en profiter pour régler ton souci, non ? »

« Pff, je sais qu’il y a un problème avec moi mais je ne sais pas quoi. Juste que … ça fait du mal à certaines personnes, c’est tout. Et que j’aimerais éviter ça. »

« Ces personnes, tu y tiens, non ? Même en tant que simple ami ou connaissance, tu n’aimerais pas qu’elles souffrent, non ? Alors, fais le bon choix et restes parmi nous, autant de temps qu’il le faudra, que ça soit une semaine, un mois ou une année. »

« Une année ? Ça me paraît quand même bien long mais si c’est nécessaire … »

« Pas sûr qu’il tiendra aussi longtemps sans … Oh c’est bon, je me tais, je me tais. Ne me foudroies pas du regard, Waram. Je ne pensais pas à mal ! » s’exclama l’armure-pokémon du Diamat tandis qu’il finissait par s’installer à côté d’Arnand, attendant de voir ce que la nourriture d’un monastère avait de spécial. Cela allait lui changer de la cantine de l’école.


Et finalement, après plusieurs bouchées, le tout fut appréciable, très appréciable ! Contrairement à ce qu’il pensait, c’était même plutôt bon, ça se mangeait bien. Ou alors, il avait tellement faim qu’au final, il ne faisait plus vraiment de différence avec le reste. Ça, c’était une possibilité qu’il ne pouvait pas nier.

« Qu’est-ce donc exactement, au passage ? »

« Ragoût de mouton, avec quelques herbes des environs. A force, on finit par s’y habituer. Si tu as un petit malaise au départ, ne t’en fait pas. »

L’adolescent aux cheveux noirs se frotta les yeux pendant quelques secondes. Malaise ? C’est vrai que c’était assez fort mais pas au point de le rendre malade. Sarine la regarda avec amusement. Elle semblait apprécier le fait que Waram reprenne des couleurs.

« Par contre, ensuite, je compte te présenter à celle qui dirige le monastère. Je pense que c’est logique et normal, aucun souci, »

« Oui, oui … plus vite je la verrais, mieux c’est. Comme ça, je peux passer à autre chose et alors, ça sera bien mieux pour chacun et chacune. »

« Tu parles toujours de la sorte, Waram ? Avec ce caractère qui donne l’impression que tu en as rien à faire de toutes les personnes qui t’entourent. A croire que chacun de nos mots glissent sur ta peau sans même t’affecter, tu t’en rends compte ? »

« Je ne suis pas très sociable à la base. Et je m’énerve facilement donc bon … à partir de là. »

« Le premier point est de le reconnaître. A partir de là, tu n’iras qu’en t’améliorant. »


Pfff, pourquoi c’était plus facile de parler à ce type ? Car il lui inspirait confiance ? Car il était du genre à être calme et réfléchi ? Ou alors parce qu’il ne le jugeait pas ? Car ce n’était pas une femme ? Peut-être tout cela à la fois.

« AH ! Arnand, te voilà ! On te cherchait partout. Et visiblement, tu es en compagnie du nouvel arrivant. Waram, c’est ça ton nom ? »

Ah, tiens, une voix masculine. Waram se tourna vers les deux hommes qui s’approchaient d’eux. Hum, il avait put les voir, non ? C’était eux qui géraient normalement dans leur style de combat : l’un avec les pieds, l’autre avec les poings.

« Ben tiens, Waram. Je peux te les présenter : Rolar, qui est là pour devenir le futur chevalier du Tygnon et sinon Persio, lui c’est pour le futur chevalier du Kicklee. »

« Enchantés de te connaître. Ne t’en fait pas, on ne mord pas bien que l’on ne fasse que se battre tous les jours, sans aucune interruption. »

« Je ne me fais aucune inquiétude à ce sujet, si vous saviez. » répondit calmement Waram, finissant son repas alors qu’il remarquait que les deux hommes étaient plus exubérants qu’Arnand. Tant que ça ? Mais bon, ce n’était pas bien important pour lui. Il s’en fichait pas mal dans le fond, il voulait juste finir de manger.

Et lorsqu’il eut terminé, il décida de se lever pour quitter la cantine. Il signala qu’il allait juste digérer un peu et visiter les environs. Visiblement, Arnand lui faisait confiance puisqu’il ne chercha pas à l’arrêter. Sarine était restée en retrait, murmurant qu’elle préférait le laisser seul pendant un instant, ça lui ferait le plus grand bien.

« C’est plutôt pas mal comme endroit, du moins, c’est joli. »

Il avait dit cela à voix basse, les yeux baissés sur le pavé en damier qui se trouvait à ses pieds. C’était un bel endroit, l’air était pur, comme dans l’école de Gliros. Loin de toute civilisation, cela lui permettait alors de profiter des bienfaits de la nature jusqu’à son maximum. Une voix féminine lui chuchota :

« Au final, tu es plutôt un jeune adolescent mélancolique, n’est-ce pas ? »

« Hein que quoi ? Qui … Qui vient de dire ça et … »

Il fit un demi-tour sur lui-même, pivotant avant de se retrouver la tête plongée dans ce qui semblait être une poitrine recouverte de tissu noir. Il retira aussitôt son visage pour se retrouver face à une femme masquée. Le masque était coupé en deux parties, la supérieure était de couleur noire tandis que le bas était violet. La robe ressemblait un peu à celle d’une noble, cachant jusqu’aux pieds de la femme. Faite de noir intégralement, elle avait pourtant quelques imposants nœuds papillons blancs sur le devant en son milieu.

« Bonjour, Waram. Je vois que tu es bien arrivé chez nous. Tes blessures sont disparues, je me suis occupée de cela. Tu devras juste te reposer. »

« Qui … Qui vous êtes ? Je ne crois pas vous connaître ! »

« C’est normal, je ne me suis pas encore présentée mais voyons voir si tu es capable de trouver des détails sur moi. Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Vous êtes avec une armure-pokémon psychique. Vous êtes capable de me parler par la pensée, à partir de là, vous êtes comme la principale de Gliros. Votre prénom ou votre nom, je ne risque pas de le connaître de toute façon. »

« Ce n’est pas faux, c’est exact. Mais voilà, ce n’est pas bien important, n’est-ce pas ? »

« Pourtant, c’est nécessaire pour instaurer un dialogue correct entre deux personnes. Alors, quel est votre nom ? Puisque vous êtes celle qui dirige ce monastère ? »

« Sidoni, enchantée de te connaître, Waram. » dit la femme masquée de noir et violet avant de s’incliner poliment devant lui. Surpris, il fit le même mouvement, ne sachant pas pourquoi il avait décidé de le faire, contrairement à d’habitude.

« Je ne suis pas enchanté par cela, je tiens à prévenir. Je ne le suis pas du tout ! J’espère que vous comprendrez ce que je veux dire par là. »

« Tu es paradoxal mais ça ne te fait que te rendre plus intéressant. Alors, comment s’est passé le repas à la cantine ? Pas trop surprenant ? »

« Ca l’était, je ne connaissais pas du tout votre nourriture. Et c’est vous qui êtes la dresseuse de ce fichu ours bleu du Tibet ? »

« Ce n’est pas le cas. Et oui, je suis désolée mais tu n’as pas rencontré la personne la plus importante du monastère, celle qui t’aidera à régler tous tes soucis. Elle n’est pas encore prête à se présenter à l’heure actuelle. »

« Hein ? Et de qui il s’agit ? Vous pouvez me le dire, non ? Car bon, si c’est encore un coup fourré, je préfère prévenir que je le prendrais très mal. »

« Tu n’as pas à t’en faire mais si elle a réussi à dresser un ours bleu du Tibet, tu dois te douter qu’elle pourra facilement s’occuper d’un mignon dragonnet de Gliros, non ? »

Mignon dragonnet de Gliros ? De qui est-ce qu’elle … AH ! Il eut un petit tremblement lorsqu’il sentit les doigts délicats de la femme-chevalier se poser sur son menton comme pour le relever. Elle avait rapproché son visage masqué à sa hauteur pour mieux le regarder.

« Tu es vraiment intéressant. Je suis sûre que les prochains jours vont être les meilleurs du monastère depuis plusieurs années. N’hésite pas à profiter de tes « vacances » parmi nous. »

Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’il allait se laisser faire ? Il recula un peu, n’osant pas repousser la main avant de faire quelques pas pour s’éloigner. Non mais … il allait plutôt continuer la visite de ce monastère. Cet endroit arrivait déjà le perturber. Sarine revint auprès de lui, quelques minutes plus tard, lui demandant ce qui s’était passé pendant son absence. Il ne répondit pas, marmonnant juste qu’il n’appréciait pas cet endroit.

« Mais qu’est-ce que tu vas y faire, Waram ? Tu comptes rester ? »

« Je ne crois pas qu’ils me laisseront le choix de toute façon. Je vais donc devoir faire ça … et pas autrement, pfff … Je ne sais pas trop ce qui m’attends. »

« Sûrement un entraînement spartiate, je pense que tu devrais te préparer mentalement à tout ça, Waram. Ca risque d’être épuisant mentalement. »

« Si ce n’était que mentalement, ça serait une bonne chose mais ça sera plus que ça. Dis … Sarine, tu crois que j’ai fait des erreurs dans ma vie ? »

L’armure-pokémon s’immobilisa, Waram faisant de même en la regardant. S’il aurait put voir les yeux sur ses deux têtes, il aurait remarqué qu’elle clignait plusieurs fois de ces derniers avant de prendre une profonde respiration.

« Des fois, Waram, je me dis que tu es vraiment spécial et unique. Tu n’as pas remarqué le nombre de bêtises que tu as fait ces dernières semaines ? Des erreurs, tu en fais tout le temps ! Mais tu n’es pas le seul à en faire. Si je suis là, c’est justement pour les prévenir. »

« Prévenir mes idioties ? Pfiou, si tel était le cas, tu n’arrêterais pas de parler, j’imagine. » rétorqua l’adolescent alors que Sarine rigolait franchement, amusée par la réaction de Waram. Ah … Sans lui, tout serait bien triste, oui.

« Il y a de fortes chances que j’ai une extinction de voix avant d’avoir terminé. »

Les premières heures s’étaient bien déroulées dans le monastère. Il avait fait la rencontre de cette femme nommée Sidoni. Mais aussi de trois hommes qui allaient tout faire pour devenir des chevaliers-pokémon. Mais étaient-ce vraiment les seuls à être aussi forts dans le monastère ? Alors que l’adolescent réfléchissait à tout cela, un grognement se fit entendre, le faisant sursauter. Il se tourna vers colère vers l’ours, tendant son poing. Celui-ci se mit à courir à quatre pattes, poursuivi par Waram. Peut-être plus tard, au final.

Chapitre 16 : Malaise

ShiroiRyu
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Chapitre 16 : Malaise

« Waram ? Est-ce que tu peux faire quelques mouvements ? »

« Je dirais oui mais je ne suis pas sûr. Je ne pense pas que je pourrais courir, loin de là. Il ne faut pas espérer grand-chose de mon côté. Par contre, je peux marcher normalement. »

« Essaie de faire quelques pas devant moi, s’il te plaît, Waram. » demanda la Diamat faite de métal tout en le laissant faire. Ainsi, comment allait-il se déplacer ?

« C’est bon, je ne suis pas un demeuré non plus, Sanp… Sarine ! »

Tsss ! Mais qu’est-ce qu’il avait depuis plusieurs jours ? Il ne comprenait rien à rien. Il se trompait de plus en plus entre Sarine et Sanphinoa. Ce n’était pas normal. Ce n’était pas dans son caractère de faire des bêtises aussi grosses.

« Voilà, tu es contente ? Ca te convient ou pas ? Je sais marcher depuis plus de dix ans, ça n’a rien de si étonnant de me voir faire mes premiers pas. »

« Mes félicitations. Viens voir la gentille petite Sarine. Allez, mon petit Waram. »

RAAAAAAAAAAAH ! Elle se fichait complètement de sa tronche ! Néanmoins, il n’allait pas se laisser faire. Il regarda la pokémon, prêt à la poursuivre. Comment était-ce tout simplement possible ? Pas dans son état mais elle ne perdait rien pour attendre ! Sa vengeance sera terrible ! Terriblement terrible même … mais pas pour le moment.

« Bon, si on n’a que ça à faire, remettons-nous en route. »

« Et où est-ce que tu comptes te rendre, Waram ? Tu n’as aucune destination possible pour le moment, n’est-ce pas ? Tu ne crois pas me mentir, n’est-ce pas ? »

« Je verrais, je n’ai rien à perdre, de toute façon. Je ne suis pas à quelques heures près maintenant que j’ai toute la vie devant moi. Le plus important va être d’évité les animaux sauvages pour le moment, jusqu’à ce que mes blessures se rétablissent. Après, nous verrons quoi faire mais pour le moment, pas besoin de s’en préoccuper. »

« Pour le moment, pour le moment, pour le moment, tu ne fais que te répéter, Waram. Tu l’as remarqué, j’espère, non ? Et si tu tentais de voir l’avenir ? »

« Je n’ai pas besoin de ça. Je n’envisage pas d’avenir avec un futur aussi hasardeux. C’est pourquoi je ne me fais aucun souci par rapport à tout ça. »

« Tu es juste parfois sacrément naïf, non ? Tu ne crois pas ? » dit Sarine tout en poussant un double soupir entre ses deux paires de lèvres.

« Comme si tes insultes avaient une quelconque importance à mes yeux, Sarine. »

Mais il était néanmoins un peu agacé. Il fit quelques pas sur le côté, mettant ensuite un peu de distance avec Sarine avant que celle-ci ne se décide complètement à le rejoindre. Bon bon bon ! Elle était heureuse de voir que Waram allait bien. Elle avait été terriblement inquiète.

Mais c’était plus de peur que de mal, c’était donc une bonne chose. Ah … Oui, elle était vraiment soulagée, vraiment soulagée. Elle se répétait cela dans le crâne jusqu’à finir par dire au bout d’une bonne demie-heure de marche :

« Waram, il faut que tu fasses une pause, ça sera parfait pour ton corps. »

« Mais non, mais non, une demie-heure, ce n’est rien. J’ai juste un peu faim. Je vais manger quelques fruits et baies, normalement, elles sont comestibles, non ? »

« Je n’en sais trop rien à ce sujet. Mais il vaut mieux ne rien manger de ce qui est extérieur, surtout si nous n’avons aucune donnée à ce sujet. »

« T’es vraiment pas maline, tu sais ? Ce n’est pas si dangereux. Regarde, je vais le faire dès maintenant et ensuite, tu comprendras que … »

« J’AI DIT NON WARAM ! COMPRIS ?! »

Elle avait poussé un double grognement alors que l’adolescent avait cherché à grimper à un arbre pour prendre quelques baies. Il tomba sur les fesses, surpris avant de se tourner vers elle. HEY ! Elle avait un problème ou quoi ? Il voulait qu’elle l’aide ? Car il pouvait facilement lui régler son compte si c’était ça qu’elle désirait !

« Première et dernière fois que tu fais ça, Sarine. On ne risque rien à manger quelques fruits sauvages ! Surtout si je les prends en hauteur ! T’es complètement débile ! »

« T’as pas vu ton état pour dire ça ! T’as pas l’air de saisir qu’en temps normal, je te laisserais manger tout et n’importe quoi mais là, si tu te chopes une maladie, on ne pourra pas te soigner ! ALORS NON ! TU NE MANGES PÄS DE COCHONNERIES ! »

« Mais je suis pas ton fils ! T’es pas mon ange gardien ! T’es juste une foutue armure-pokémon ! N’oublie pas ta position, compris ? Car j’aimerai pas avoir à me répéter à ce sujet, c’est clair ? Non mais je vous jures, c’est n’importe quoi ! VRAIMENT ! »

« Je suis ton ange gardien, je suis ta protectrice et je fais tout pour que tu sois en … »

« Mon ange gardien ? On parle de celle qui m’a abandonné en plein combat ? Non merci, je crois que j’ai eut ma dose de ta protection. »

« Je … Je … T’es vraiment qu’un pauvre imbécile, Waram. Vraiment le roi des idiots ! Non, peut-être même le dieu des idiots ! »

« Alors chouette, ça me fera au moins un titre que je possède puisque celui de gagnant du tournoi m’a été volé par celle en qui j’avais le plus confiance ! »

Et il continuait de remuer le couteau dans la plaie ? Elle avait fait une erreur. Elle le reconnaissait. Il n’avait pas besoin de continuer ça ! Il n’avait pas besoin d’en dire plus hein ? Cet idiot ! Cet idiot continuait de la faire souffrir, juste par principe. Juste parce que ça l’amusait. Juste parce qu’il devait trouver ça amusant de la voir dans un tel état, non ? Idiot ! C’était juste un idiot ! Un vrai idiot ! Rien qu’un idiot ! Qu’il se débrouille seul.

Elle commença à s’éloigner, jetant juste un regard derrière elle pour voir comment Waram se débrouillait. Il était toujours debout mais parfaitement immobile. Quoi ? Elle l’avait traumatisé par ses paroles ? Ou alors, est-ce qu’il réfléchissait à ce qu’il avait dit ?

« Waram, arrêtes donc de te concentrer sur ça, ça ne marchera pas. »

Aucune réponse de l’intéressé ? Est-ce qu’il boudait ? Si c’était le cas, c’était terriblement immature de sa part, est-ce qu’il s’en rendait compte ? Pfff. Qu’est-ce qu’il avait encore ? Elle se rapprocha de lui, venant donner un petit coup de tête dans le genou de Waram.

« Aller, Waram ! Il faut que l’on bouge, toi et moi. On a mieux … »

Elle s’arrêta dans ses propos, voyant l’adolescent qui tombait en avant. Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que … WARAM ! Elle se rapprocha aussitôt de son corps, le poussant de ses têtes pour le faire tourner sur le dos. Pourquoi est-ce qu’il transpirait autant ? Et pourquoi il respirait aussi bruyamment ? Mais mais mais … Qu’est-ce qu’il avait ? WARAM !

« Waram ! Réponds-moi, s’il te plaît ! »


Mais rien à faire, comment est-ce ce possible ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Waram n’allait pas bien ! Pas bien du tout ! Il était dans un sale état ! Ce n’était pas normal, pas du tout ! Pourquoi est-ce qu’il faisait cela ? Il voulait l’inquiéter inutilement ou quoi ?

« Ce n’est pas drôle de me faire peur comme ça, Waram. Je n’apprécie pas ce genre d’humour, je tiens à te le rappeler, compris ? Alors arrêtes-ça ! »

Mais … non. Waram ne parlait plus. Ses blessures, elle en était certaine. Waram avait été infecté à cause de ses blessures. Et maintenant, si elle ne trouvait pas l’endroit de la carte, autant dire que Waram était foutu ! Elle ne pouvait pas se le permettre !

« Waram … Waram … Waram … Allez, Waram, ce n’est pas drôle du tout. Je n’aime pas cet humour, tu le sais parfaitement hein ? S’il te plaît, Waram, arrêtes ça. Je ne trouve pas ça amusant de ta part, je ne suis pas faite pour ce genre d’humour ! »


Elle bafouillait, cherchant à le soulever pour le mettre sur son dos. Elle devait trouver un endroit où se rendre et vite. Elle devait trouver et vite et …

« GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Non ? Sincèrement ? Maintenant ? L’une de ces têtes se tourna vers l’origine du cri, la forçant à voir qui s’adressait alors à elle. L’ours … C’était le fameux ours bleu du Tibet. Il était là ? Il voulait sa revanche sur Waram ?

« Si tu t’approches de lui, je te conseilles d’être prêt à risquer ta vie. Je ne te ferais aucun cadeau, est-ce bien clair ? J’aurais aucune pitié pour toi. »

Et elle allait le lui prouver dès maintenant. L’aura ténébreuse autour de son corps s’était accentuée, signe qu’elle n’était pas d’humeur à plaisanter. Si ce n’était que ça … Si ce n’était qu’un simple animal, elle n’aurait alors aucune pitié pour lui.

« GRAAAAAAAAAAAH ! GRAH ! »

L’ours voulait quoi ? Pourquoi il faisait demi-tour avant de se mettre à quatre pattes. Il les regardait avant de reprendre sa route mais … il se stoppa à quelques mètres, poussant un autre grognement. HEY ! Il voulait quoi ? C’était aussi simple que ça ?

« Ne me dit pas que tu veux que je te suives ? Pourquoi je le ferais ? C’est à cause de toi … »

A cause de lui que Waram était dans cet état. Mais peut-être était-ce justement pour s’excuser ? S’excuser ? Un animal ? Pourquoi pas. Elle n’avait plus rien à perdre de toute façon. Elle commença à suivre l’ours avant de dire :

« Si c’est un piège, je ne te ferais aucun cadeau, est-ce bien compris ? »

« Graaaaaaah ! Gra … greuh … graaaaaaah. »

Voilà qu’elle conversait avec un animal sauvage. Pas sûr qu’il la comprenne mais comme elle était une armure-pokémon, peut-être qu’elle avait ses chances ? De toute façon, elle n’avait pas trop le choix. Et si par malheur, l’ours tentait de la manipuler …

« Je te le ferais payer très cher, vraiment très cher. Tu le regretteras pour le peu d’existence qu’il te restera de toute façon. Où est-ce que tu nous emmènes ? »

L’ours ne chercha pas à grogner. Il avait une mission ou quoi ? Pour l’inciter à le suivre ? Et cela dura une bonne demie-heure, jusqu’à l’emmener à ce qui semblait être un terrain dégagé. Dans la montagne, c’était rare et la vue était magnifique comme le précipice et …

« AH ! NE ME DIT PAS QUE TU COMPTES … »

« GRAAAAAAAAAAH ! GRAAAAAAH GRAAA GRAAAAA ! »

Non ? Qu’elle se calme ? Et pourquoi ça ? Qu’est-ce qu’il avait à lui montrer de si important pour qu’elle arrête de crier ? Elle baissa les yeux, voyant alors ce que l’ours voulait lui montrer. Comment était-ce tout simplement possible ?

« Mais c’est quoi ça ? On dirait un temple. »

Ce n’était pas un temple pour une divinité … mais ça ressemblait à un monastère. Un monastère très différent de ce qu’elle avait imaginé. Pourquoi ? Qu’est-ce que l’ours avait à gagner en lui montrant ça ? C’est juste … effarant.

« Ne me dit pas que tu comptes m’emmener chez les humains pour que Waram se fasse soigner ? Pourquoi est-ce que … »

L’ours continua à ne pas lui répondre, faisant quelques pas pour descendre la côte et trouver un chemin l’emmenant en bas du précipice. Mais les prochaines minutes furent pour ce chemin. C’était bien l’ours qui était en train de la guider jusqu’au monastère.

« Je ne comprends plus rien dans toute cette histoire, moi. Pourquoi ? »

« Oh, des visiteurs ? C’est bien étrange, non ? »

Une voix masculine qui se fait entendre. Sans même s’en rendre compte, elle était arrivée jusqu’à ce monastère. Waram avait besoin absolument de soin mais elle pouvait apercevoir deux hommes qui s’affrontaient en utilisant uniquement les mains d’un côté, les pieds de l’autre. Qu’est-ce qu’ils faisaient ? Et qui avait parlé ?

« Je suis là, à votre droite, armure-pokémon d’argent du Diamat. »

A sa droite ? Elle observa l’être qui s’adressait à elle. Ah oui, en position de méditation, jambes croisées avec le pied par-dessus le genou de l’autre jambe. C’est étrange mais elle se sentait en pleine confiance ici. Et l’ours bleu du Tibet ? Il poussa un grognement.

« Oui, oui, tu peux aller la voir. Elle veut te féliciter … et te réprimander pour ce que tu as fait. Attention à toi, cela risque de chauffer »

Pendant un bref instant, Sarine avait cru entendre un petit gémissement plaintif de la part de l’ours bleu qui s’enfonça dans le monastère, sans un regard derrière lui. L’ours pouvait se balader comme ça ? Sans aucun problème ? Ah ouais ?

« C’est normal que cet ours puisse faire ça ? Comme si ça ne dérange personne ? »

« Ca l’est mais je ne pense pas que ça soit la première préoccupation, n’est-ce pas ? Si vous voulez bien me suivre, on va se faire reposer Waram et le soigner. »

« Merci bien et … COMMENT VOUS CONNAISSEZ SON NOM ?! »

Elle avait aussitôt ouvert la bouche, prête à cracher des flammes mais l’homme s’était redressé, les deux autres arrêtant de se battre. Aussitôt, il reprit d’une voix calme :

« Tout simplement car nous vous attendions. Vous avez mis plus de temps que prévu mais je pense que la rencontre n’était pas prévue à la base. »

« Vous êtes ;.. ceux que … Waram doit retrouver ? Nous sommes arrivés ? » demanda Sarine avec inquiétude et une pointe de soulagement. Vraiment ? C’était enfin fini ? Elle pouvait alors souffler un peu ? C’en était terminé ? Enfin ? Hahaha. Oui, ça l’était … Elle s’écroula au sol, le corps de Waram roulant au-dessus d’elle. C’était enfin terminé. Elle avait réussi son objectif. Waram était en sécurité ici. Oui …

« Hum ? Est-ce qu’elle se serait évanouie ? A cause de tous les efforts à accomplir ? »

« Qu’est-ce que l’on fait ? Je pense qu’elle va arriver pour nous sermonner si nous ne l’emmenons pas tout de suite se faire soigner. »

« C’est mieux qu’on se dépêche. Je n’ai pas envie de l’entendre nous dire ça. »

Voilà que les trois hommes étaient maintenant réunis, l’un soulevant Waram, l’autre Sarine tandis que le troisième allait tout simplement récupérer le sac de l’adolescent. Bon bon bon, puisqu’il en était ainsi, ils allaient lui trouver un coin tranquille où il pourrait se reposer.

Sanphinoa … Il pensait encore à elle, n’est-ce pas ? Il pensait à son corps chétif et menu, couché dans le lit de l’infirmerie. Il pensait à son corps … si frêle. Il pensait à l’adolescente qui était tout simplement … non.
Où est-ce qu’il se trouvait ? Pourquoi il pensait à ce village en flammes dont elle lui avait parlé avant qu’ils ne se disputent ? Après qu’ils soient revenus tous les deux du voyage en Afrique ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi il entenait les cris ? Pourquoi est-ce qu’il imaginait Sanphinoa comme ça ?
Qu’est-ce qu’il avait à gagner à rêver de tout ça quand cela la concernait elle et non lui ? Vraiment ? C’était … juste … Ah. Même dans ses rêves, il arrivait à se plaindre d’elle. Mais comment c’était possible ? Pourquoi est-ce qu’il avait un rêve lucide ?

« Il serait peut-être temps de te réveiller, Waram, chevalier-pokémon d’argent du Diamat. »

Une voix féminine qui s’adressait à lui puis un grognement caractéristique, qu’il avait reconnu aisément comme celui de l’ours bleu du Tibet ! Il rouvrit ses yeux, se redressant tout en poussant une longue complainte de douleur .

« MAIS AIIIIIIIIIIIIIIIIE ! Pourquoi est-ce que ça fait aussi mal ? »

« Car les onguents font effet sur tes plaies et les purifient. Tu n’étais pas obligé de te relever aussi vite, surtout si c’est pour rouvrir tes blessures. Ne te force pas pour le moment. Reste tranquille et conscient, bien sagement, d’accord ? »

Il voulait surtout savoir pourquoi il était dans ce qui semblait être un bâtiment. Et puis, il remarqua les deux têtes de l’armure-pokémon du Diamat. Les deux têtes qui le fixaient ardemment mais surtout avec une profonde inquiétude :

« Co… Comment est-ce que tu vas, Waram ? »

« J’ai connu mieux mais où est-ce que je suis ? J’en ait strictement aucune idée, tu peux me le dire, Sarine ? Je ne connais pas cet endroit. »

« GRAAAAAAAAAAAAH ! » poussa l’ours à quelques mètres de la droite de Waram, celui-ci sursautant, tombant du lit de fortune sur lequel il avait été emmené. Il se redressa en criant à la mort, désignant l’ours :

« Mais qu’est-ce qu’il fait là, lui ? Je peux savoir ? Puis, je … »

« Euh, il nous a emmenés jusqu’ici. Je crois qu’il est de notre côté. Ou alors, c’est l’animal de compagnie de cet endroit. Mais Waram, c’est là où voulait nous emmener la principale de l’école de Gliros ! Si ce n’est pas un coup du sort, je ne sais pas ce que c’est … »

« Tout simplement des pouvoirs psychiques, rien de plus, Waram. Je suis satisfaite de voir que l’adolescent promis est aussi vivace que prévu. Je ne vois pas ce qu’elle aurait gagné à me mentir de la sorte sinon. » déclara une voix féminine.

« La principale ? Elle est de retour ?! »

Il avait entendu cette voix féminine avec autant d’assurance que celle de la principale. Où est-ce qu’elle se trouvait ? Pourquoi est-ce qu’il ne la voyait pas ? Et il y avait trois hommes qui le regardaient étrangement ? Où est-ce qu’il se trouvait, purée ? Il n’en avait aucune idée et c’était ce qui l’enrageait le plus !

Chapitre 15 : Sans elle

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Sans elle

« J’ai mal … j’ai mal … j’ai vraiment mal … pourquoi ? »

Il avait réussi à s’adosser contre un arbre. L’imposant ours était non-loin de lui, toujours parcouru par quelques spasmes, évanoui. Il n’allait pas s’en sortir à cette allure. Pourquoi est-ce qu’il souffrait autant ? Pourquoi est-ce qu’il avait autant mal ? Pourquoi est-ce que tout cela le faisait autant souffrir ? Pourquoi ? POURQUOI ? Pourquoi est-ce que tout cela n’arrivait qu’à lui ? Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter un tel sort ? Rien du tout normalement ! Rien de rien ! Il n’était pas un mauvais bougre.

« Depuis quand est-ce que je me plains autant ? Est-ce que je suis une chiffe molle ? »

Non, ce n’était pas ça. Il n’était pas faible, loin de là. Il n’était pas faible, il ne l’était pas. Il arriva à se redresser après une dizaine de minutes, une main sur la hanche droite. Est-ce qu’il s’était cassé quelque chose ? D’après ce qu’il sentait, la réponse était non.

« Et où est-ce que Sarine se trouve ? »

Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas là ? Qu’est-ce qu’elle foutait ? Il avait besoin d’elle ! Elle ne l’avait pas encore remarqué ou quoi ? Bon sang, il devait se bouger. Il traîna la patte, finissant par faire quelques mètres avec une lenteur des plus extrêmes. Tout son corps était prêt à s’effondrer mais il était hors de question d’abandonner.

« Je vivrais seul … je suis juste tombé sur le chef de ces montagnes mais un jour … »

Mais un jour, il se vengerait. Il n’avait pas besoin de s’inquiéter. Il était dorénavant le chef de cet endroit, le monarque de ce lieu … oui ! Comme ça qu’il devait y penser. Il devait penser uniquement à la victoire et à la force, rien d’autre.

« Je pourrais toujours tenter de l’achever … ça lui apprendra. »

Il se retourna vers le colosse poilu. Il suffisait juste de planter sa main dans sa gorge. En tant que chevalier-pokémon, il aurait sûrement assez de force pour ça. Surtout s’il ne se retenait pas dans ses gestes, cette fois-ci.

« Tsss, ça n’en vaut pas la peine. Une victoire aussi déloyale serait ridicule. »

Et il valait bien mieux que ça. Il avait encore un peu d’estime personnel. Même s’il était au plus profond et qu’il était tout simplement ridicule, il n’avait pas à s’en faire. Il n’avait pas à s’en faire … il n’avait pas à s’en faire.
Il avait réussi à s’éloigner. Bien entendu, la distance était des plus ridicules mais il était parti. Il avait décidé de suivre le cours d’un ruisseau, et cela pendant plusieurs minutes. Le temps s’écoulait, prenant une bonne heure au minimum avant qu’il ne décide de se reposer. Avachi à côté du ruisseau, il ramenait de l’eau entre ses doigts avant de s’arroser le visage.
Ah … Qu’est-ce que ça lui faisait du bien. Il en avait bien besoin, dans une telle situation. Il avait tellement besoin de cette eau sur son visage. Il en avait tellement besoin pour souffler un peu. Qu’est-ce que ça pouvait le soulager … de cette douleur toujours plus grande.

Sarine ? Où est-ce que Sarine était partie ? Il n’en avait aucune idée et c’était agaçant. Est-ce qu’elle allait bien ? Ce n’était pas qu’il se faisait du souci pour elle, ce n’était pas du tout ça. C’était juste qu’il ne voulait pas qu’elle soit en danger inutilement.

« Elle serait encore capable de se perdre comme une idiote. »

« Qui est-ce que tu traites d’idiote, Waram ? » demanda une voix féminine derrière lui. Pourtant, il n’avait pas la force de se retourner, marmonnant :

« Celle qui est partie sans vérifier que c’était sans danger pour moi en me laissant seul. Tu as réussi à trouver un chemin pour descendre ? Car moi-même, j’ai choisi la solution de facilité si tu vois ce que je veux dire. »

« Arrête donc de raconter des bêtises. Comment est-ce que ton corps va ? Tu peux me le dire ? Tu … AH ! Mais tu saignes de partout ?! »

Voilà enfin les différentes têtes de l’armure-pokémon du Diamat qui se rapprochaient de lui. Bien entendu, elle n’était pas rassurée, il fallait s’en douter mais qu’importe, il n’avait rien fait pour la rassurer. Il la regarda faire avant de marmonner une nouvelle fois :

« Bravo, tu es très intelligente, Sarine. Tu l’as remarqué toute seule ? Félicitations. »

« Evites donc de faire de l’ironie avec moi, tu sais parfaitement que je ne supportes pas le moins du monde ça, compris ? Si tu continues, je risque de me mettre méchamment en colère. Il faut que l’on soigne tes plaies, il y a quoi dans ton sac ? Et la nourriture ? Tout ? Comment est-ce que le contenu va ? Il faut que j’aille vérifier ! »

« Et moi-même, tu t’en fous, n’est-ce pas ? »

« Tu es capable d’ouvrir encore ta grande bouche pour faire le malin, je vois pas ce qui pourrait être plus grave et … RAAAAAAAAH ! Visiblement, la principale était prévenante. Elle a ramené de quoi te soigner. »

Ah oui ? Elle avait deviné qu’il allait se péter un bras, c’est ça ? Enfin, qu’il allait avoir de gros soucis et des blessures ? Pfff. Sarine revint avec des rouleaux de bandages dans ses bouches, les faisant tomber à côté de lui.

« Et je dois tout faire, j’imagine. Je dois aussi me soigner moi-même et … »

« Si tu as la force de te plaindre, tu peux chercher à soigner ce qui est le plus grave non ? Alors, essaies de te taire et ça sera bien mieux. »

« Non mais de quel droit tu te permets de me donner des ordres, Sarine ? Tu veux que je m’occupe de toi ou quoi ? Ca se règle vite, hein ? »

« Et c’est un éclopé qui me menace ? Tu me fais penser aux petits voyous des villes où on se baladait auparavant. Genre, je suis trop un dur et un costaud. Je souffres pas. Chaque blessure est une cicatrice et une médaille de mon vécu. Fermes-la et soignes-toi ! J’ai pas besoin que tu fasses le malin avec moi ! Tant que tu vas bien, ça me suffit ! »

Blablabla. Elle était chiante, très chiante ! Elle ne le remarquait pas ? Car il avait l’impression qu’elle cherchait plus à l’ennuyer qu’autre chose. Sauf qu’il était du genre à ne pas être très patient et … AIIIIIIIIIIE ! Mais ça fait mal !

« Qu’est-ce que tu viens de me balancer dessus ? Je peux savoir ? »

« Tout simplement de l’alcool pour désinfecter. Si on laisse faire la nature, tu vas finir avec des pustules un peu partout, ce n’est pas ça que tu veux, non ? »

Grumpf. Pas vraiment, non. Ce n’était pas du tout son genre pour le moment. Il voulait juste quelque chose de calme et tranquille. Mais toutes ses blessures et …

« Hey ! Sanphinoa, tu peux venir … »

Ah oui. Il s’arrêta dans ses propos. Sanphinoa n’était pas là. Ca serait difficile alors d’avoir quelque chose venant de sa part puisqu’elle n’était pas là. Il regarda l’armure-pokémon du Diamat qui le fixait malgré qu’il ne voyait pas ses yeux.

« Quoi ? Y a un problème, Sarine ? Tu veux que je t’aide à m’étudier comme ça ? »

« Non, non, pas besoin, Waram. Pas besoin … Je remarque juste une petite chose. »

Et cette petite chose devait concerner Sanphinoa, n’est-ce pas ? Tss ! Il valait mieux qu’elle ne continue pas sur cette voie car sinon, il risquait de s’emporter et cela assez salement. Il émit un simple grognement de mécontentement avant de mettre une main sur sa bouche. Ah … Ah … Ah … Vraiment ? C’était comme ça ?

« Tu sais, Waram, il n’y a aucune honte à avoir à ce sujet hein ? »

« Une honte à quel sujet ? De quoi est-ce que tu parles ? Je peux savoir ? » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs, visiblement énervé et agacé.

« Il faudra les appeler ou leur écrire. On verra quand on trouvera l’endroit où nous devons nous rendre et ensuite, nous … »

« Tu n’as pas compris qu’il n’y aura aucun endroit ? Que je m’en fous ? Que tout ce que tu fais ne servira à rien ? C’est pourtant pas compliqué à comprendre ! Mais visiblement, tu as du mal, beaucoup de mal ! Qu’est-ce qui cloche avec toi pour comprendre une chose aussi simple que ça ? Je peux savoir hein ? JE PEUX SAVOIR ? »

« Que tu n’assumes rien du tout. Malgré tes dires, tu es toujours caché. »

« Je ne me caches pas, je ne cache rien du tout et tu regardes n’importe quoi, pour ne pas changer, comme d’habitude, dès que cela te concerne. »

Il avait été visiblement très agacé par les propos de Sarine, encore plus que d’habitude. Une main posée sur son torse, il continua de grogner avant de le serrer avec force, comme s’il cherchait à s’extirper le coeur pour le jeter. Qu’il ait dit le prénom de Sanphinoa, ça ne voulait rien dire ! C’était juste une erreur !

« Au cas où, Waram, si tu as fini de t’énerver, il va falloir que tu changes d’endroit. »

« Et pourquoi ça ? Maintenant, je n’ai même plus le droit de me laver, c’est ça ? »

« Non mais visiblement, on dérange les animaux. Tu ne voudrais pas retomber sur l’un de ces monstres, n’est-ce pas ? Enfin, je ne sais pas sur quoi tu es tombé. »

« UN OURS ! UN OURS ! Tu sais ce qu’est un ours ? Ben il était gigantesque celui-là ! Je ne sais même pas comment j’ai réussi à survivre ! Tous mes coups étaient inefficaces ! »

« Alors que tu es capable de mettre à mal des chevaliers-pokémon d’argent ? J’imagine que tu étais trop perturbé pour frapper avec ta force réelle. »

Sa force réelle ? Qu’est-ce qu’elle insinuait ? Qu’il n’avait pas donné le maximum de lui-même ? Pour qui est-ce qu’elle se prenait ? Il était parfaitement capable de tenir tête à quiconque. Elle racontait n’importe quoi, pour ne pas changer. Sincèrement, elle pouvait pas changer de discours au lieu de raconter n’importe quoi ?

« Tu racontes n’importe quoi. » dit-il avant de soupirer. Obligé de le répéter deux fois dans sa tête pour dire exactement la même phrase. C’était risible. Il chercha à se redresser mais ses jambes flanchèrent sur le coup.

« Hey, hey, hey … Attends un peu, Waram. » soupira l’armure-pokémon avant de se rapprocher de lui, l’invitant à venir se maintenir à l’une de ses têtes.

« Quoi ? Tu crois que j’ai besoin de toi ou quoi ? Je ne suis pas comme ça ! »

« Arrêtes de faire le fanfaron, ça ne marche pas comme ça, Waram. Si je te laisses y aller, tu vas t’écrouler comme une crêpe et je ne veux pas de ça. Alors s’il te plaît … »

Il voulait lui rétorquer que … mais non … Il la laissa faire. Même si elle était plus petite que lui, elle levait bien ses deux têtes pour qu’il puisse s’accrocher à elle. En se déplaçant aussi lentement, ils allaient mettre un temps horrible pour trouver un endroit où se reposer.

« L’ours ne devrait pas te déranger. Tu sais, Waram, il s’agit d’un ours bleu du Tibet. »

« Il n’avait pas vraiment cette couleur à mes yeux. Il était plutôt normal et … enfin bon … C’est sûrement qu’un nom, quoi. Mais comment est-ce possible qu’il soit aussi grand ? »

« Tu es peut-être tombé sur l’un des rares spécimens de cette espèce a être aussi grand ? Mais ensuite, saches qu’ils ont servi à la légende du Yéti et du Bigfoot. »

« Comment est-ce que tu en sais autant à leur sujet ? D’où est-ce que tu connais toutes ces informations ? Tu peux me le dire ? Car je trouve ça très étonnant. »

« Disons simplement que pendant que tu dors, je n’hésite pas à me documenter. Je profite même de tout ça pour aller à la bibliothèque. J’ai interrogé la principale et j’ai ma propre carte d’écolière pour te dire. Étonnant non ? Mais il paraîtrait que beaucoup d’armures-pokémon ont aussi leur propre vie à côté, sans leur propriétaire. »

« Et voilà que ma propre armure-pokémon est plus intelligente que moi. »

« Oh, tu sais, j’ai eut de bons professeurs. Il faut dire que je rencontrais Sanphinoa assez souvent. On ne dirait pas comme ça mais elle est vraiment férue d’histoires et de romans. »

« On le dirait complètement. Sûrement des histoires d’amour bateau où un beau chevalier blanc sur son destrier, vient sauver la princesse en la délivrant d’un méchant dragon. »

« Oh ça … Je crois plutôt qu’elle ne se fait pas d’illusions à ce sujet. »

Si elle chuchotait qu’à l’heure actuelle, Sanphinoa était plus intéressée par le dragon, du moins, la personne qui en possédait une armure-pokémon, elle était sûre de se faire lyncher par Waram. Alors, pour le moment, elle préférait se taire bien qu’un grand sourire se dessinait sue ses lèvres, signe qu’elle comptait s’amuser.

« De toute façon, nous n’avons pas besoin de parler de Sanphinoa, elle n’est pas là. »

« Mais tu dois bien avouer qu’elle est sacrément intelligente, non ? Vu comment elle a réussi à te rendre à peu près correct malgré tout ton retard niveau scolarité. »

« Ouais, c’était franchement pas aisé mais grâce à elle, j’ai réussi à me maintenir à un bon niveau. A croire qu’elle appréciait la cause perdue que j’étais. »

« Oh, je suis sûre qu’il n’y a pas que ça, Waram. Mais toi ? Est-ce que ça ne te dérangeait pas de l’écouter ? De la voir près de toi ? Je veux dire, elle était un peu collante mais comme professeure, elle était franchement pas mal non ? »

« Pas mal ? Elle est excellente. Je peux la critiquer sur plusieurs choses mais pas sur ça. Vu la patience qu’elle avait avec moi, elle ne s’est jamais mise en colère ou autre. Elle a été remarquable, du début jusqu’à la fin. »

« On ne peut donc pas la critiquer sur sa pédagogie ? Et quoi d’autre ? »

« Mais c’est quoi toutes ces questions sur Sanphinoa ? Qu’est-ce qui te prends d’en vouloir trop savoir à son sujet hein ? Surtout que … SALOPERIE ! Ne me dit pas que tu viens de me forcer à parler d’elle pour faire croire qu’elle me manque ! »

Il retira son bras du crâne de Sarine. Comment est-ce qu’elle avait osé le manipuler de la sorte ? Surtout pour ça ! Sanphinoa ! RAH ! Il était tombé dans son piège ! Qu’est-ce qu’elle pouvait aller se faire voir ! Il commença à vouloir se déplacer plus rapidement, gémissant à chaque pas. Malgré la douleur, sa fierté était telle qu’il n’allait pas laisser Sarine se moquer encore plus longtemps de lui.

« Sincèrement, tu n’as que ça à faire ou quoi ? »

« Toujours, dès que ça te concerne, Waram. Mais fais attention à ne pas trop en faire, s’il te plaît. Ton corps n’est pas encore assez reposé. Il faut que tu fasses attention. »

« Même en me le disant deux fois, je ne t’écouterais pas, ça t’apprendra. »

Quel gamin ! Et il croyait quoi quand il disait ça ? Qu’elle allait se sentir vexée ou blessée dans son amour propre ? Elle valait mieux que ça. Elle le regarda continuer à marcher trop rapidement pour son corps bien blessé. Au bout d’une dizaine de minutes, il était à bout de souffle, cherchant à le récupérer en haletant.
Elle vient s’asseoir sagement, comme si de rien n’était, attendant que l’adolescent reprenne la marche, chose qui n’arriva pas. Il s’écroula contre un arbre, une main sur le coeur alors qu’elle venait se rapprocher de lui. Qu’est-ce qu’il avait ? Ca n’allait pas ?

« Hey, Waram, ne t’évanouis pas en cet endroit hein ? Je ne sais pas où nous sommes. La carte, je ne sais pas quel chemin nous avons pris ! »

« Je te rappelle que la carte est inutile. Nous n’avons pas suivi son chemin depuis le début. »

« Ce … n’est pas faux mais bon, on aurait put se repérer à moitié, quoi. »

Comment lui avouer que depuis le début, elle le menait en bateau ? Néanmoins, vu l’état de Waram, ce n’était pas le bon moment pour le provoquer. Elle rapprocha ses visages du sien, le frottant avec tendresse alors qu’il clignait des yeux.

« Je peux savoir ce qui te prend ? Je ne suis pas au seuil de la mort, hein ? »

« Ca ne change pas que j’ai le droit d’être inquiète pour toi, non ? »

« Oui, oui, si tu le dis. Déjà Sanphinoa, maintenant toi, est-ce que toutes les femmes sont comme ça ? A s’inquiéter pour pas grand-chose ? »

« C’est ça, c’est comme ça que marche le comportement féminin. Tu ne le remarques que maintenant, Waram ? Et pourtant, c’est le plus important. »

« Le plus important ? C’est juste se rendre anxieuse pour pas grand-chose. Vous êtes vraiment timbrées, touts les deux. Pfff … »

« Oh Sanphinoa est une vraie boule d’inquiétude mais tu sais aussi que dans le fond, si elle s’en fait autant pour toi, c’est qu’elle a un coeur gros comme ça. »

« Gros comment ? Comme sa poitrine ? » demanda Waram, les deux têtes de l’armure-pokémon de la Diamat se plantant en face de la sienne.

« Vraiment, Waram ? Quand je te dis Sanphinoa, la première chose à laquelle tu penses, c’est ça ? En ce qui la concerne ? »

« Hey, ce n’est pas de ma faute hein ? Je veux dire, je pourrais penser à ses croûtes ou à ses cheveux sales et puants mais je ne le fais pas. »

« Je ne crois pas que ça soit plus flatteur pour elle. Je vais faire comme si je n’avais jamais appris ce détail, Waram. Tu es vraiment navrant, même au Tibet. » soupira l’armure-pokémon alors qu’il récupérait une respiration plus calme. Il était maintenant apaisé ? Est-ce qu’il allait dormir ici ? D’accord, puisqu’il en était ainsi.

Elle allait veiller sur l’adolescent aux cheveux noirs. Elle se le promettait. Mais dormir en pleine après-midi, elle n’était pas convaincue que ça soit la meilleure chose à faire. Elle s’était redressée, tendant ses deux têtes vers les environs. Pour le protéger, elle serait prête à tout, vraiment à tout.
« Je ne laisserais rien, ni personne, s’approcher. Tu peux te reposer, Waram. »

Aucune parole de la part de l’adolescent. Logique. Il était déjà plongé dans le sommeil. Et dire que ce n’était qu’une seconde journée et il était déjà dans un sale état. Elle devait trouver rapidement le lieu où ils devaient se rendre, elle n’était pas sûre de pouvoir le protéger très longtemps. Waram … Pourquoi avoir rendu cela trop compliqué ?

Chapitre 14 : La vie en montagne

ShiroiRyu
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Cinquième signe : Comprendre les autres

Chapitre 14 : La vie en montagne

« Voilà, maintenant, tu dois te débrouiller. Tu as une carte et des vivres. »

Et ce fut le dernier dialogue qu’il eut après être arrivé au Tibet. Oui, on l’avait emmené dans un aéroport douteux, d’où on se demandait s’il y avait vraiment une possibilité de faire voler quoi que ce soit à partir de cet endroit.

Sarine était là mais comme lui, tous les deux, ils parlaient à peine. L’armure-pokémon était présente mais … c’était comme si elle n’existait pas. Il n’était pas capable de lui parler correctement, après tout ce qui s’était passé et il savait que c’était réciproque. Mais il était vraiment seul au final, n’est-ce pas ?

« Sanphinoa … Hahaha. Ni elle, ni les autres ! Je suis enfin libre ! »

Il avait tout simplement jeté la carte en arrière ainsi que le sac de vivres. Il n’avait rien à faire ! Il pouvait reprendre sa vie comme auparavant ! Il ne se préoccupa pas de Sarine qui avait récupéré ce qu’il avait jeté.

« Je n’ai aucune raison de rester dans une ville et de voir pour ce foutu endroit sur cette fichue carte ! Qu’est-ce que l’on s’en fout en fin de compte ! Rien ne me retient ! »

Il voulait rire mais il avait perdu cela depuis des années. Il voulait sourire mais il en était de même. Il n’était pas en position pour cela, alors, il regardait juste droit devant lui. Il n’y avait que des monts à perte de vue.

« Waram, même si tu ne veux pas me parler, je tiens à te signaler … »

« Je m’en contrefous, je n’irais pas voir ce foutu monastère. Je me débrouillerais seul. Je n’ai besoin de rien, ni personne. Ils s’en fichent de toute façon que je revienne. »

« Waram, si tu t’enfonces dans ces montagnes sans une carte, tu seras perdu et tu ne pourras pas espérer revenir. Est-ce que tu t’en rends compte ? »

« Je viens déjà de te répondre, Sarine. Je n’aime pas me répéter inutilement. Pourquoi est-ce que je me chargerais de … Où est-ce que tu vas ? »

« Puisque tu es prêt à aller n’importe où, autant faire comme toi, non ? »

Humpf ? Elle avait compris alors ce qu’il comptait faire ? Amusant ! Elle avait décidé de l’imiter ? C’était une bonne chose. Si elle comprenait ça, il n’y aurait alors aucun souci. Il la regarda faire, se décidant à la suivre puisque de toute façon, ils allaient n’importe où, n’est-ce pas ? C’était bien ce qu’ils avaient prévus, non ?

« C’est quoi cet endroit ? Comment il peut y avoir une forêt aussi épaisse, Sarine ? »

« Tout simplement car ce sont des montagnes. Ça ne consiste pas qu’en d’imposants monts avec que de la roche à perte de vue, Waram. C’est beaucoup plus que ça, tu sais ? »

« Merci de me rappeler que je n’y connais rien en géologie, ça fait toujours plaisir à savoir, Sarine. Tu as d’autres choses à me déclarer, non ? »

« Arrête donc de te plaindre un peu. Je tente de converser avec toi car je risque d’être la seule voix que tu vas entendre à part la tienne pour les prochains jours. »

« Pour le reste de ma vie. Je ne comptes pas me présenter à quiconque dorénavant. »

« Et tu ne comptes pas revenir ? Alors qu’elle t’attend ? Tu comptes l’abandonner comme tu l’as fait là-bas ? Tu ne cherches pas à la revoir ? »

« Je n’ai abandonné personne. Abandonner reviendrait à dire que j’étais avec une personne auparavant, que nous étions proches ou autre mais ce n’est pas le cas. »

« Et si tu arrêtais de te voiler la face, Waram ? Cela arrangerait beaucoup de choses. Surtout par rapport à tout ce qui va se passer. »

Voilà pourquoi il en avait rien à faire de tout ça. Car elle parlait pour ne rien dire. Car elle s’imaginait des choses. Elle cherchait à communiquer avec lui pour avoir un semblant de dialogue, pour lui rappeler qu’il était un être humain, rien que ça.

Mais les premières heures passèrent et voilà qu’il était maintenant assis sur une branche. En ouvrant le sac, il remarquait que c’était vraiment plus que rudimentaire. Oh, c’était gardé au frais mais c’était des conserves qui ne nécessitaient pas d’être réchauffées, quelques fruits, du pain pour mettre le contenu des conserves dedans et voilà …

« C’est donc ça la vie que tu attends, Waram ? »

« La ferme, Sarine. La ferme et la ferme. C’est la vie que j’avais avant d’aller à l’école de Gliros. Rien n’a changé en fin de compte. »

« Tu as presque passé une demie-année là-bas, tout a changé. Tu as put goûter à ce qui attends les êtres normaux comme toi, des adolescents de ton âge. Alors pourquoi est-ce que tu t’efforces de ne pas vouloir comprendre ça, Waram . Qu’est-ce qui t’embête tant que ça ? »

« MAIS TU VAS LA BOUCLER UN PEU ?! Depuis le début, tu me fais chier avec ça ! Pourquoi est-ce que tu es venue si c’est pour toujours me faire la morale ? Tu as pas mieux à faire ? Comme aller te perdre dans ces montagnes et me laisser ENFIN tranquille ? C’est trop te demander ? Je me contrefous encore et encore de Sanphinoa ! »

Elle n’avait jamais évoqué Sanphinoa pendant la soirée alors pourquoi est-ce qu’il en parlait maintenant ? Elle aurait put lui signaler cette petite erreur mais elle savait que ce n’était pas le bon moment pour cela. Cela allait juste l’énerver encore plus. L’adolescent aux cheveux noirs recommença à manger en silence, croquant dans une pomme.

« Je veux juste être tranquille. C’est trop demander, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas trop demander, c’est juste … que je n’aime pas te voir te replier sur toi-même, Waram. Regarde, dans ce sac, tu as normalement un sac de couchage. Ils pensent à toi. »

Un sac de couchage ? Il ne s’en était pas préoccupé lorsqu’il avait ouvert pour récupérer de quoi manger. De toute façon, dans les montagnes, il allait devoir se débrouiller à la dure. Ouvrant le sac de couchage, il regarda avant de s’y engouffrer. Ah ? Il n’y avait pas une tente non plus ? C’était sûrement trop …

« Hey, Waram ! On ne dort pas dehors ! Il va falloir que tu bosses aussi. »

Qu’est-ce que Sarine racontait ? Bosser ? Pourquoi f… Hein ? Il y avait vraiment de quoi monter une tente ? Mais ils avaient vraiment tout mis dedans ou quoi ? Ce n’était pas comme s’il se sentait concerné ou qu’il appréciait le geste, hein ? Mais bon ? Rah. Il ne savait pas monter une tente ! Voilà qu’il regardait chaque objet avec de grands yeux.

« Alors, je dois enfoncer les piquets dans le sol … mais à la main ? Ou il faut un marteau ? Mais il n’y a pas de marteau. Et si je creuse à la main, je ferais un trop grand trou. Ca ne sera pas assez solide et … enfin bon … »

« Ah … Waram. Mets donc le piquet bien droit, tu vas voir. » soupira Sarine avant qu’il ne s’exécute. D’un coup de tête, elle planta le piquet comme si de rien n’était avant de regarder où étaient les autres piquets.

« Ca ne te fait pas si mal au crâne que ça ou … ? »

« Pas tant que ça, Waram. Je suis faite de métal donc bon, avoir mal pour si peu, ça serait étrange. Et en un sens, ressentir la douleur pour un petit coup de tête, il ne faut pas exagérer non plus. Je suis en acier, pas en argent, ni en aluminium. »

« Oui mais bon … Oh et puis zut, rien à faire, dans le fond. »

Voilà que la tente ressemblait maintenant à quelque chose. Mais il avait bien fallut une bonne heure avant que … ah … Merde. Sans même chercher à se plaindre, ne serait-ce que mentalement, il s’engouffra dans la tente puis le sac de couchage. A côté de lui, Sarine s’était mise en boule, ses têtes posées sur son torse.

« Et ce n’est que la première journée, Waram. Comment est-ce que tu comptes vivre dans cet endroit si tu veux tant te débrouiller seul ? Essaies d’y réfléchir. »

Elle-même était en train d’y penser à toute allure mais rien ne venait. Ils n’avaient aucun moyen de communication avec l’extérieur. Pourtant, ils auraient put prendre un portable mais non, Waram avait décidé de ne rien faire. Et de toute façon, ils n’auraient aucun numéro à appeler alors comme ça, c’était décidé, vite et bien.

« Je ferais mieux d’aller me reposer. Il ne fait vraiment pas chaud, même pour moi. » chuchota l’armure-pokémon avant que ses deux bouches de métal ne s’ouvrent pour bailler.
Malgré son poids, elle finit par s’installer tout contre Waram, en boule, fermant ses yeux invisibles sous cette tignasse sur ses deux crânes. Ce n’était pas pour autant qu’elle était aveugle mais elle ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Pour ce soir, c’est bon, ils avaient donné, tous les deux. Ils avaient bien mérité de se reposer, surtout Waram. Surtout qu’en partie, le décalage horaire était présent dans son corps bien qu’il n’en savait rien.

Le lendemain matin, il s’était réveillé à l’aube, en état d’alerte. Sarine n’avait pas compris ce qui se passait mais l’adolescent avait quitté la tente à toute allure, s’éloignant de plusieurs mètres avant de soupirer puis de grogner.

« Je vous jure, je vais devoir m’essuyer avec des orties à cette allure. »

« L’appel de la nature est imprévisible. » ironisa Sarine, se remettant en boule pour quelques minutes, le temps que Waram soit bien réveillé.

Il avait de quoi vivre pour une bonne semaine d’après ce qu’il avait dans le sac. Et en regardant autour de lui, il avait remarqué quelques fruits comestibles bien qu’il n’était pas sûr qu’ils soient bons pour autant. C’était un territoire totalement inconnu qui s’offrait à lui. Sans jeter un œil à Sarine, il demanda :

« C’est où en fait que je dois me rendre ? Si on avait décidé de suivre le chemin de la carte ? »

« Il n’y a pas vraiment d’indications. Juste que c’est un endroit habité, au beau milieu des montagnes. Sûrement un temple ou autre chose du genre. Je ne crois pas que la principale nous emmènerait voir un village abandonné du monde. »

« Ca serait exactement son genre, plutôt. Elle était trop spéciale comme femme-chevalier. »

« Elle était très gentille, hein ? Malgré qu’elle restait étrange mais à part ça … Qu’est-ce que tu en dis, Waram ? Tu en penses quoi ? »

« J’en pense que je m’en fous carrément de tout ça. Mais pourquoi tu me poses la question ? Tu veux connaître mon avis sur tout et sur rien ? »

« Non … enfin, pas quand tu le dis de la sorte, Waram. »

Alors qu’elle se taise. Vrai que la principale était unique en son genre et très appréciable, ça restait une personne qu’il ne pouvait pas sentir à cause de son caractère. Tsss ! Maintenant que c’était bon, ils pouvaient continuer leur chemin perdu dans les montagnes ? Mais encore une fois, c’était Sarine qui le guidait et il ne se sentait pas tellement en confiance.

Quelques heures de marche et ils arrivèrent aux bords de ce qui semblait être un petit précipice. Il voyait le fond, à une quinzaine ou vingtaine de mètres mais une telle chute risquerait de lui faire horriblement mal, qu’il soit chevalier-pokémon ou non.

« Je ne suis pas très enclin à sauter dans le vide. »

« Tu n’avais pas besoin de me le préciser. Bien que je t’aurais arrêté de toute façon, Waram. Mais il va falloir que l’on descende pour autant. Tu veux m’attendre pendant que je vérifie pour trouver un chemin en bas ? »

« Pfff, je vous jures, on peut aussi prendre un autre chemin non ? Ce n’est pas comme si celui qu’on suivait était déjà tout tracé à la base. »

« Non, non. On prend celui-là ! » s’offusqua Sarine, comme si ça la dérangeait qu’il conteste.

« Un chemin ou un autre, qu’est-ce que l’on s’en fout ? »

« C’est le meilleur ! C’est mieux que tu me laisses faire. Est-ce que tu peux patienter, s’il te plaît ? Ca ne sera pas bien long ! »


Sans même lui laisser le temps de répondre, elle sauta dans le vide alors qu’il la regardait atterrir en bas. Comment est-ce qu’elle comptait faire ? C’était un endroit plutôt … dangereux. Et il n’y avait pas trente-six façons de sauter et …

« GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

WOW ! Il sursauta sur le cri, n’ayant pas senti la présence de l’être qui se trouvait derrière lui. En un rapide mouvement, il se retourna pour voir qu’est-ce qui venait de faire ce hurlement. Ah bien entendu ! Un sacré et foutu monstre ! Pour ne pas changer, n’est-ce pas ? TSSSSSSSS ! Mais ce monstre n’était rien d’autre qu’un ours. Pourquoi un monstre ? Car il était salement gigantesque ! Comment c’était possible une telle créature ?

« Hey hey hey … Tu sais ce que je fais aux oursons ? Une bonne claque dans la gueule. »

Mais l’ours se redressa sur ses pattes arrière, se montrant alors de tout son être. He … Hey ! Il n’était pas con mais ça ressemblait terriblement à un homme immense et poilu. Yeti ! Ou alors Big Foot ! Il connaissait ces noms car c’était des histoires pour effrayer les enfants mais il ne pensait pas voir ça de toute sa vie.

« C’est vraiment pas drôle et … »

Il fit un pas en arrière avant de s’arrêter. Et zut ! Cet ours avait été plus malin qu’il ne l’aurait pensé. Il avait attendu que Sarine ne soit plus là pour s’en prendre à lui. Mais surtout, il n’avait pas pensé qu’il se retrouverait piégé avec le précipice derrière lui.

« Bon, si c’est de la baston que tu veux, tu es tombé au bon endroit, j’adore ça. »

Il était un chevalier-pokémon. S’occuper d’un ours serait une tâche des plus aisées. Il suffisait de charger son point et ensuite de frapper la créature et … BOOM !

« J’ai évité de te tuer car j’en avais pas besoin. Maintenant, tu ferais mieux de … »

« GRAAAAAAAAAAAAH ! »

Voilà que l’ours n’avait que peu fléchit par rapport au coup. Est-ce qu’il n’avait pas mis assez de force ? A vouloir trop se retenir, est-ce qu’il s’était ramolli complètement ? C’était n’importe quoi ! Il allait juste …
Il sursauta sur le coup alors qu’il avait roulé sur le côté, remarquant la vilaine plaie au torse. L’ours n’avait pas hésité un instant à lui donner un coup de papatte, lui arrachant alors une partie de son haut pour l’ensanglanter. Qu’est-ce que ça faisait mal !

« Si tu continues comme ça, tu vas finir au-dessus d’une cheminée ? Tu veux vraiment ça ? Tu peux aussi servir comme tapis pour le sol, je te laisses décider ! »

Comme si c’était réellement convaincant. Il ne savait pas pourquoi mais il avait du mal à y croire mais bon … Il recommença à frapper l’ours, cherchant maintenant à esquiver les coups de patte à chaque fois. Il y arrivait, heurusement pour lui mais pour combien de temps ? Il ne devait pas s’en préoccuper, juste trouver une solution et …

« Qu’est-ce que Sarine fout ? Elle en mets du temps à revenir ! »

L’ours émit un grognement, se mettant à quatre pattes avant de courir vers lui pour le percuter de tout son être épais. AH ! Il allait tomber dans le précipice ! Il s’accrocha fermement à la fourrure de l’ours, s’en servant comme appui avec la ferme intention d’inverser cette idée. Il donna plusieurs coups de pied, criant :

« Dégage ! Du balai, gros tas de poils ! Je comptais te laisser faire et c’est comme ça que tu me remercies hein ? Vraiment ? »

Un ! Deux ! Trois ! Il n’hésitait pas sur le nombre de coups mais ce n’était pas suffisant. L’ours bougeait à peine malgré qu’il y mettait tout son être. Il entendit quelques craquements, se demandant d’où ils venaient, jetant un bref regard en arrière. Non … Ce n’était pas une avalanche et …

« MERDE ! LE BORD ! »

Il eut à peine le temps de comprendre la situation avant de faire un saut en arrière, le sol continuant de se fissurer, prêt à s’effondrer d’un instant à l’autre. Est-ce que les attaques de l’ours mais surtout son poids des plus énormes avait eut raison de la fragilité du sol ?

« Bon débarras. Tu t’en sortiras, vue ta carrure et … »

Hein ? Il baissa les yeux en sentant une forte douleur l’envahir à la jambe. L’ours venait de l’agripper à celle-ci. C’était pas possible ! C’ETAIT PAS POSSIBLE ! Waram cria de toutes ses forces alors que le sol disparaissait sous leurs pieds, emportant l’animal colossal ainsi que l’adolescent dans le précipice. Ce ne fut pas uniquement une chute de quinze mètres mais bien plus qu’il ne le pensait. C’était d’ailleurs la seule chose qu’il pensait. Cet afflux de douleur de toutes parts, son corps qui s’ouvrait de tous les côtés, il avait l’impression de mourir à chaque instant. Ce précipice n’en était pas un mais plusieurs. Quinze mètres, c’était l’endroit où il y avait eut une zone plane mais celle-ci s’était brisée en même temps que leur passage, la chute continuant inlassablement.

Il avait finit par presque perdre connaissance. C’était à peine d’ailleurs s’il arrivait à rester conscient. Avec lenteur, ses yeux s’ouvraient faiblement. Tout son être hurlait de douleur mais il avait survécu. Il était tombé sur le monstrueux ours … et il voyait aussi le corps de la créature qui se soulevait. Elle n’était pas morte, n’est-ce pas ? Il devait l’achever … s’il voulait survivre. C’était la loi du plus fort dans ce monde hostile.

« Sarine … où est-ce que tu es … ? Sarine … Sa … »

Ne pas s’évanouir. S’il s’évanouissait, c’était terminé. Il roula sur le côté, tombant de l’ours avant de pousser une longue complainte. Avachi sur le sol, il tenta tout d’abord de se redresser d’une main, puis d’une autre. Mais elles l’abandonnèrent.

Sa face retrouva le sol de pierre tandis qu’il écoutait les grognements de l’ours. Si ce dernier arrivait à se réveiller et se redresser avant lui, c’en était fini de lui. Et dire … qu’il n’avait fallut qu’une journée et demie pour que tout dégénère depuis qu’il n’était plus à l’école. Depuis qu’il était maintenant seul. C’était vraiment … pathétique.