Tous les articles par ShiroiRyu

Chapitre 21 : Révélation au monde

Troisième partie : Perdre sa raison de vivre

Chapitre 21 : Révélation au monde

«Que dis-tu, Holikan ? Répète donc voir, mes oreilles semblent m’abandonner. »

« Je suis désolé de me répéter, roi Théor mais je ne peux épouser votre fille malheureusement et dans de telles conditions. Je suis au regret de vous annoncer que cela m’est impossible maintenant et pour une bonne et unique raison : la femme à mes côtés. »

La femme à ses côtés ? Le Yanmega, les nobles et les soldats posèrent leurs yeux sur la Drascore, celle-ci restant imperturbable bien qu’elle avait un petit sourire aux lèvres.

« Tu préfères donc abandonner le futur trône ? »

« Si je n’éprouve aucun sentiment amoureux envers la princesse Terria, je ne veux pas que la future génération de monarque soit basée sur une relation sans aucune fondation amoureuse. »

« Je ne peux rien faire pour contredire ton choix. Je ne vais pas forcer un homme à épouser ma fille s’il ne l’aime pas. Tu as ma bénédiction pour cette relation, Holikan et bien que tu ne seras jamais monarque, cela ne veut pas dire que je ne veux pas t’avoir à ses côtés quand ma fille deviendra la future reine de ce royaume. »

« Bien entendu, roi Théor. Si vous voulez bien m’excuser, il est maintenant temps pour moi de répondre à d’autres obligations plus personnelles. »

Le roi hocha la tête positivement tandis qu’Holikan quittait la salle du trône, tenant la main d’Olistar dans la sienne. Un profond soupir de soulagement se fit entendre, quelques têtes se tournant vers la princesse sauf celle du roi qui restait perturbé par cette nouvelle.

Lui ? Le Coconfort ? Il était tout simplement resté debout, comme les autres soldats. Holikan n’était plus alors un problème. Il fallait s’en douter mais maintenant … Il pouvait être un peu soulagé par tout ça. Il allait … non … Il ne fallait pas rêver. On ne reconnaîtrait jamais … ses sentiments envers la princesse Terria. D’ailleurs, celle-ci avait posé son regard sur lui avant qu’il ne détourne la tête en rougissant. Ce qui s’était passé hier … Il valait mieux l’oublier car sinon, cela reviendrait à se faire souffrir.

« Roi Théor, qu’allez-vous donc faire maintenant ? » demanda l’un des nobles.

« Quoi donc ? Faire quoi ? A quel sujet ? De quoi est-ce que vous parlez ? »

« Au sujet de votre fille. Maintenant que son prétendant n’est plus présent, que comptais-vous faire ? Un tournoi pour la main de votre fille ? »

« Je ne sais pas … Je n’y ai pas encore réfléchit. Je suis sous le choc de cette nouvelle. Je préfère attendre et patienter, je ne peux faire que cela par rapport aux événements. »

Tant mieux alors ! L’Apireine exultait de joie alors qu’Earnos restait de marbre. Il ne devait pas montrer qu’il était heureux. Ça ne se faisait pas. Surtout pas en de pareilles circonstances. Mais bon, il était un peu content d’apprendre cela quand même, il le reconnaissait. Ah … Il était aussi heureux pour Olistar et Holikan.

« Personne à gauche, personne à droite. » murmura une voix féminine.

« Terria, je ne pense pas que ça soit une bonne idée de … » commença à dire Earnos avant de se retrouver plongé dans un profond mutisme, les lèvres de Terria se collant sur les siennes en un profond et long baiser de plusieurs secondes. Finalement, elle les retira, remettant correctement ses cheveux blonds avant de dire d’une voix enjouée :

« Tu as entendu, Earnos ? Olistar et Holikan ! C’est une très bonne nouvelle non ? Vraiment très bonne, je trouve. Je suis contente pour eux deux. »

« Oui, bien entendu, je veux bien te croire que tu es heureuse … Bien sûr. »

« Hum ! Tu n’as pas l’air de l’être. Personne à droite, personne à gauche, personne derrière nous. » reprit la princesse avant d’embrasser une nouvelle fois Earnos.

NON ! Il ne fallait pas faire ça ! Il la repoussa légèrement en arrière, stoppant le baiser bien que lui-même aurait voulu le continuer lui aussi. Il la regarda avec un peu de colère.

« Princesse Terria, stoppez-ça maintenant. Retournez d’où vous venez, je vais moi-même aller m’entraîner de mon côté. Veuillez ne pas m’importuner ! »

« Oh … Bien entendu, je suis désolée, Earnos. J’espère que tu vas bientôt te considérer comme un Dardargnan. Tu l’es déjà depuis bien longtemps même si tu n’y crois pas. »

Il haussa les épaules pour dire que tout cela le rendait complètement indifférent alors qu’il était temps pour eux de se séparer. Elle avait encore réussi à l’emmener dans un coin, il n’arrivait pas à y croire ! Purée, si ça se découvrait, il pouvait dire adieu à la vie car oui, il était impossible pour eux deux de s’aimer. Il n’avait que cette pensée en tête et aucune autre. Comment penser autrement alors que le roi cherchait un insecte fort pour sa fille hein ? Ce n’était pas avec lui qu’elle serait protégée, loin de là.

« Tiens ? Tu as pu rentrer, Earnos ? »

« J’ai eu l’autorisation. Il faut dire que mon corps n’est pas encore parfaitement remis de tout ce qui s’est passé. Ça ne fait que quelques jours. J’ai essayé de m’entraîner mais je n’y suis pas arrivé malheureusement. Pfff … »

Il était retourné à la boutique de fleurs, là où sa mère travaillait avec sa fille. Il poussa un profond soupir déboussolé avant de s’installer sur une chaise.

« Tu as l’air vraiment exténué. Ne te force pas si tu es blessé hein ? Par contre, qu’est-ce que c’est que ces cheveux blonds ? » demanda sa mère en se rapprochant de lui.

« Les miens peut-être ? J’ai les cheveux blonds, maman. » ironisa l’adolescent en haussant les épaules avant de signaler qu’il allait dans sa chambre. Il passa à côté de la Coxyclaque, celle-ci prenant un long fil doré entre les doigts avant de poser un regard interrogateur sur son fils. Est-ce que ce dernier ne serait-il pas en train de cacher quelque chose ?

Les journées passèrent et certains insectes nobles comptaient maintenant fleurette à la princesse Apireine. Sans être exceptionnellement jaloux, l’adolescent aux cheveux blonds n’appréciait guère que ces personnes s’accaparent Terria. Pourtant, il restait à distance respectable d’elle car ce n’était pas son devoir de se mêler de ce genre de choses.

« Earnos ! Tu attends quoi pour venir me frayer un chemin ? »

Hum ? La princesse venait de s’exprimer en sa direction, tendant la main vers les airs pour bien montrer qu’elle avait besoin d’aide. Ah … C’était bien l’un des rares moments où il était plus qu’utile. Il s’approcha de la cour autour de l’Apireine, n’hésitant pas à pousser de l’épaule les prétendants tout en déclarant.

« La princesse Terria aimerait bien être tranquille. Elle est ravie que vous lui accordiez une certaine attention mais trop, c’est trop. » déclara le futur Dardargnan.

« Et c’est quand même gênant que vous m’entouriez tous. J’ai besoin de souffler aussi ! »

Elle se laissait extirper de tout ce beau monde par Earnos, celui-ci marchant à côté d’elle alors qu’ils se dirigeaient à nouveau vers les couloirs qui menaient à la chambre de la princesse. Comme il était son chevalier et qu’Holikan devait maintenant s’occuper aussi d’Olistar, ils étaient seuls pendant le trajet, passant à côté de quelques soldats. Finalement, elle murmura à voix basse et faiblement :

« Dis … Earnos, tu n’es pas un peu jaloux du monde qui m’entoure ? »

« Pas le moins du monde, Terria. Je te l’avais déjà signalé : il vaut mieux trouver un insecte fort et puissant pour toi. »

« C’est exact, jeune Earnos. Merci de mettre un peu de plomb dans la cervelle de ma fille ! » déclara une voix derrière eux, les faisant sursauter.
Heureusement qu’ils ne se tenaient pas la main car ils se trouvaient maintenant en face du roi. Celui-ci, ses yeux rubis posés sur sa fille et son chevalier, les regardaient pendant quelques instants avant de soupirer à son tour.

« Terria, tu es quand même priée de ne pas rejeter chaque insecte qui vient te faire la cour. L’un d’entre eux sera ton potentiel futur mari. Ces insectes sont pour la plupart très forts. »

« Oui … Père … Mais je n’ai pas encore la tête à cela. » marmonna Terria, visiblement un peu irritée de ne pas pouvoir passer plus de temps avec Earnos.

« Earnos, je te fais confiance pour la convaincre. Maintenant qu’Holikan passe des vacances avec cette Drascore nommée Olistar, tu es le seul qui soit chargé de protéger Terria. Ah ! Quel gâchis … Pourtant, il avait du potentiel, beaucoup de potentiel … »

Le roi s’en alla, laissant seuls les deux adolescents. Il ne fallait pas se faire d’illusions à ce sujet, loin de là même. Le roi n’accepterait jamais qu’il puisse aimer Terria et inversement. Il emmena la princesse dans sa chambre sans un mot, celle-ci tendant ses lèvres discrètement. Il posa un doigt sur ces dernières, la repoussant faiblement avant de la laisser seule.

Chapitre 20 : Par la force

Chapitre 20 : Par la force

« Pardonnez-moi, princesse Terria. Je ne voulais pas … »

« Je ne te pardonne pas du tout, Earnos. Et tu sais pourquoi ? Car je vais faire pareil que toi lorsque j’ai cassé ta foreuse il y a de cela plus de huit ans. »

Hein ? Mais ça commençait à dater sérieusement ! C’était vraiment plus que ridicule de lui en vouloir de la même façon qu’il y avait huit ans. Ils n’étaient plus des enfants ! Ils pouvaient se comporter comme des personnes responsables, non ?

« Et est-ce que tu veux savoir pourquoi ? Car j’attendais quand même cette soirée avec impatience mais toi, tu as encore tout gâché ! Tu vois le souci ? Tu nous as tous invité mais tu as décidé de partir sans même prévenir. A croire que tu voulais juste te débarrasser de nous ! On est sensé le prendre comment quand tu fais une telle chose hein ? Réponds-moi Earnos ! »

« Princesse, ce n’est ni l’heure, ni l’endroit de se donner en spectacle. Vous risquez d’attirer tous les regards sur vous. » murmura Earnos, cherchant à calmer l’adolescente.

« Ah ! Bien entendu, tu as raison ! Tu sais quoi ? » dit Terria en prenant la main directement dans la sienne et le tire dans la chambre d’Earnos.

Là-bas, elle n’hésite pas un instant à le plaquer contre le mur, posant ses deux mains sur celui-ci pour le bloquer. Hors de question qu’il s’échappe. Et de toute façon, elle remarquait qu’il allait parfaitement bien physiquement.

« Princesse, vous ne devriez pas être dans la chambre de votre chevalier. »

« Ah oui ? Et pourquoi donc ? Donne-moi une bonne explication pour que je ne sois pas dans la chambre d’un ami proche hein ? Vas-y, je t’écoute. »

« Je vous trouve … bien menaçante. Qu’est-ce que les filles vous ont dit ? Qu’est-ce qu’Olistar a encore raconté pour que vous soyez comme ça ? »

« ON NE PARLE PAS D’OLISTAR ! On parle de toi et de moi, Earnos ! Tu comprends ? » cria l’Apireine, rapprochant dangereusement son visage du sien.

« Oui mais … reculez … AIE ! » s’arrêta-t-il avant de se prendre une baffe de la part de l’Apireine. Il chercha une explication qui ne tarda pas à se faire entendre :

« Tu me tutoies dorénavant. Est-ce bien compris ? Rentres-toi ça dans le crâne, Earnos. »

« Oui mais pas besoin d’être aussi violente, je comprends avec des mots hein ? » bredouilla l’adolescent, décontenancé et un peu apeuré par l’imposante forme de la princesse.

« Ah non … Ah non, non … Tu ne m’auras pas de cette manière, Earnos. Pas cette fois, tu ne comprends pas avec des mots, loin de là. Tu te moques de moi depuis le début alors, je suis obligée d’utiliser la force pour que tu comprennes. »

« Mais comprendre quoi ? Où est-ce que vous voulez en venir, princesse … AH NON ! Pas la claque ! NON ! Je veux dire, où tu veux en venir ? »

« Devine un peu, imbécile ! Qu’est-ce que tu ressens pour moi hein ? »

Ce … que … HEIN ? Quoi ? C’était quoi cette question ? Il vint rougir violemment, clignant des yeux plusieurs fois à la suite pour être sûr d’avoir bien entendu. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Il n’était pas sûr du tout … mais … mais …

« Je ne ressens que du devoir envers ta personne, Terria. Je ne fais qu’accomplir mon rôle de chevalier pour te protéger, voilà tout. »

« Mauvaise réponse ! » répondit-elle, collant subitement ses lèvres contre les siennes, les yeux d’Earnos s’ouvrant en grand. Que … Que … Non … Ce n’était pas possible hein ? C’était pas … C’était pas … Pourtant, il avait le visage de Terria collé contre le sien. Elle avait fermé les yeux, les rouvrant après quelques instants avant de retirer ses lèvres.

La princesse … La princesse venait de l’embrasser ! Il s’était mis à trembler mais d’excitation, n’arrivant pas à croire que c’était la réalité. Ah … Terria, venait de l’embrasser, Terria venait de l’embrasser et ce n’était pas une erreur en vue de la durée du baiser. Il savait pertinemment qu’elle l’aimait et … et … C’était réciproque ! Mais il y avait tellement de différences entre eux deux !  Pourtant, elle rougissait et elle souriait, aussi gênée et perturbée que lui. Finalement, elle reprit d’une voix forte :

« Je vais répéter ce que je t’ai dit. Tu as intérêt à me répondre la vérité. »

« Que … quoi ? De quoi ? Quelle question ? Tu vas répéter quoi ? »

« Qu’est-ce que tu ressens pour moi, Earnos ? » reprit l’adolescente aux cheveux blonds, reposant ses deux mains sur le mur pour bloquer le Coconfort.

« Terria, sincèrement, je préfère ne pas y répondre. Ça ne se fait pas et ça ne va causer … »

« Je veux une réponse claire, Earnos ! J’en veux une maintenant ! Et ce n’est pas de la part de la princesse de ton royaume que je te demande ça, compris ? »

« Terria, sincèrement, ça ne va pas rien mener de bon ! Ce n’est pas possible et tu le sais aussi bien que moi ! Alors, arrêtons-nous en-là avant qu’il ne soit trop tard et que nous le regrettons. Tu vois où je veux en venir, non ? Terria, s’il te plaît, c’est juste stu … »

Encore une fois, il fut plongé dans le mutisme par les lèvres de la princesse. Celle-ci avait pris son visage entre ses mains, l’embrassant longuement. En fait, il sentait même qu’elle lui caressait un peu les dents avec la langue avant de chercher la sienne. Elle … Elle n’avait pas peur de ce genre de baisers ? Lui-même, il sentait ses forces défaillir.
Il ne cherchait même plus vraiment à lutter contre ça. Pourquoi est-ce qu’il le ferait ? C’était aussi ce qu’il désirait depuis le début, non ? Alors … Pourquoi combattre ça ? Il le savait … Ses pensées avaient une explication rationnelle … mais son cœur et son corps avaient d’autres idées. La preuve en était qu’il avait posé ses mains sur les hanches de Terria, la fixant longuement jusqu’à ce qu’elle retire ses lèvres.

« Je vais poser la même question qu’auparavant, Earnos. Je veux une réponse maintenant. Ta véritable réponse, d’accord ? Alors … »

« Ça ne sert à rien, Terria. Ça ne sert à rien. Je ne suis qu’un Coconfort, je ne deviendrai qu’un simple Dardargnan. Les Apireines sont faites pour être avec des insectes forts ! Tu crois que j’ai le droit de t’aimer ? Mais non ! Ce n’est pas ça ! Je t’aime, je t’aime vraiment ! Si tu n’avais pas été une Apireine, je t’aurai déjà embrassé plusieurs fois. Je ne veux pas faillir à mon devoir, je ne veux pas mélanger mes sentiments à ce dernier ! Je ne veux pas que l’on se fasse de faux espoirs, je ne veux pas croire à ça. »

Elle ne lui répondit pas, restant près de lui tout en tendant ses lèvres, fermant les yeux à moitié. NON ! Il ne devait pas répondre à ça ! C’était de la provocation de la part de Terria ! C’était juste aberrant que la princesse du royaume ne comprenne pas ce qui se passait … si … si … si tout cela … était révélé au grand jour. Il attendit quelques secondes, Terria continuant de le fixer de ses yeux mi-clos, ses lèvres toujours à portée de l’adolescent.

« Et zut ! Terria, princesse, tu le fais vraiment exprès ! Je suis sensé faire quoi moi quand je vois ça hein ? Qu’est-ce que je suis sensé faire ? »

Il parlait à voix haute, surtout à lui-même avant de coller brièvement ses lèvres sur celle de Terria pour confirmer que ses sentiments étaient réciproques. Oh, ça n’avait duré qu’une seconde, même pas mais cela semblait avoir suffi à l’Apireine qui poussa un cri de joie.

« Ça a marché ! Ça a marché ! Ce qu’Olistar et Lisian avaient dit, ça s’est vraiment réalisé. »

« Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? De ? Qu’est-ce qu’elles ont dit ? »

« Elles m’ont convaincu d’être beaucoup plus agressive dans mes actes pour être sûre. C’était vraiment très … gênant … en un sens. Car bon, c’était ma première fois hein ? Mais dans le fond, ça a permis à ce que tu me dises que tu m’aimes. C’était le tout pour le tout comme elles me l’ont dit ! C’était tout ou rien ! »

« Et je suis tombé en plein dans le piège. Bon sang ! Maintenant que tu as réussi ton coup, il vaut mieux que tu quittes ma chambre. »

Bien entendu … Bien entendu … Bien entendu ! Elle éclata de rire avant de lui prendre la main pour l’emmener jusqu’à la porte. Là-bas, ce fut lui qui l’ouvrit, retirant sa main pour qu’elle puisse partir. Pourtant, elle se positionna devant la porte, regardant à gauche et à droite avant de se pencher en avant, tendant ses lèvres une nouvelle fois.

« Pour me souhaiter bonne nuit, Earnos. »

« Terria … Qu’est-ce que tu vas faire si on se fait repérer ? »

« Juste un tout petit et je pars ensuite. » déclara l’adolescente aux cheveux blonds.
Bon … Un petit alors. Il regarda à gauche et à droite. Il n’y avait personne. Il embrassa une nouvelle fois la princesse, celle-ci poussant un petit cri ravi et étouffé avant de s’en aller gaiement. Il referma la porte derrière lui, soupirant d’angoisse et de joie en même temps.

Chapitre 19 : Un plan machiavélique

Chapitre 19 : Un plan machiavélique

« Earnos. Quelqu’un t’attends devant l’entrée de la boutique. »

Hein quoi ? Déjà ? Bon, heureusement qu’il s’était préparé à l’avance. Mais qui l’attendait ? Quand même … pas … Si ? Lorsqu’il descendit les escaliers, il poussa un petit soupir de soulagement. Il avait cru que c’était Terria mais il s’agissait d’Olistar … et la jeune femme était vraiment ravissante. Très belle, il devait le reconnaître.

« Bonsoir Olistar, tu es déjà prête ? Je ne pensais pas que c’était toi. »

« Oh ? Tu attendais quelqu’un d’autre ? » dit la jeune femme, le laissant sortir de la boutique de fleurs avant qu’elle ne reprenne : « Ne t’en fait donc pas, je ne fais que l’accompagner avec Holikan. D’ailleurs, j’ai proposée à ce dernier de me suivre. Toi, ta « cavalière » est juste à côté. Mais bon, c’est elle que tu attendais non ? »

Sa cavalière ? Il haussa un sourcil en apercevant la princesse. Elle aussi était ravissante. D’ailleurs, Holikan était présent, Férast et Lisian aussi. Par contre, Herakié avait décidé de ne pas venir, elle voulait s’entraîner d’après ce qu’il avait compris. Bien sûr, des soldats accompagnaient tout ce petit monde.

« On peut me dire pourquoi j’ai invité la princesse Terria ? Enfin bon … Les gens vont s’imaginer des choses. Heureusement que j’ai pensé à inviter tout le monde. » soupira Earnos, un petit grognement sonore se faisant entendre. Il tourna son visage vers l’Apireine, celle-ci croisant les bras au niveau de sa poitrine, visiblement en colère.

« J’ai vraiment l’impression que tu cherches à mettre ta monarque en colère, Earnos. » déclara Holikan, Olistar éclatant de rire avant de dire au Yanma :

« Ne t’en fait donc pas pour lui. Je pense que la princesse comme nous tous, nous savons à quel point Earnos a toujours eu des difficultés majeures à s’exprimer. Princesse Terria, il voulait tout simplement dire que … »

« Olistar, s’il te plaît, tais-toi. Bon … Par contre, je suis désolé mais on va y aller doucement. » murmura l’adolescent aux cheveux blonds.

« AH ! Mais attends un peu, Earnos ! Passe ton bras autour du mien. » déclara l’Apireine, s’approchant d’Earnos avant même que Lisian ne dise quelque chose. En fait, la Cheniti n’avait même pas cherché à réagir contrairement aux apparences.

« Princesse Terria, une personne de votre rang n’a pas à épauler un estropié comme moi. » dit le Coconfort, cherchant à la repousser. Non mais, elle se montrait en spectacle. Qu’est-ce que les soldats allaient dire ? Holikan était le favori de la princesse.

« Je serai une princesse bien pathétique si je n’étais pas capable de remercier la personne qui m’a sauvée la vie au point de risquer la sienne. »

« Il y a beaucoup de sol … » commença à dire Earnos avant qu’Olistar ne l’interrompe.

« Earnos, s’il te plaît, tais-toi. Cela nous fera des vacances. »

Wow ! Il ne s’attendait pas à une telle remarque de la part de la Drascore mais il vint la mettre en veilleuse, comme « mademoiselle » le désirait. Il fit une petite mine boudeuse, Terria lui murmurant que ce n’était pas grave. Bon … De toute façon, ils étaient partis pour se balader, n’est-ce pas ?

Enfin, malgré la distance, car il fallait quand même une bonne heure de marche, ils n’eurent aucune réticence à se rendre à l’endroit où le ballet aquatique allait se faire. Le petit groupe s’installa sur place, une place de choix en raison de la présence de la princesse. D’ailleurs, le roi était aussi venu mais était parti du côté de Walane puisqu’ils étaient deux bons amis.

« Hum ? Earnos … Regarde-moi donc ça. »

La Drascore lui adressait la parole ? Il aurait bien aimé lui dire quelque chose à Olistar mais il vint plutôt regarder de quoi elle parlait. AH ! Il y avait … Il y avait … Sélinar. D’ailleurs, il était en train de discuter avec Arolyna. Une discussion plutôt mouvementée.

« Ils ne seraient pas en train de se disputer ? » murmura Earnos. Il se trompa lourdement puisqu’Arolyna sauta au cou de l’Anorith avant de l’embrasser longuement. Sans même comprendre, il vint rougir violemment.

« On dirait bien qu’ils ont fait la paix s’ils se disputaient. » souffla Olistar en rigolant. « C’est quand même mignon … d’assumer son amour. On dirait bien qu’ils ont réussi à arrêter de se cacher la vérité, tous les deux. »

« Cela doit être bien d’être amoureuse. » marmonna Terria sans regarder Earnos, celui-ci ne répondant pas. Lisian déclara que de toute façon, chez les Chenitis, elles avaient le moyen de rendre quelqu’un amoureux grâce à leurs féminités.

« Est-ce que je suis féminine ? » demanda la princesse Terria en s’adressant à Lisian et à Olistar. La Cheniti regarda la princesse pendant quelques instants avant de dire :

« Je pense que oui. Vous êtes très féminine, princesse Terria. Nulle inquiétude à ce sujet. »

« Il faudrait quand même néanmoins se montrer un peu plus … offensive dira-t-on si vous voulez attraper l’élu de votre cœur, princesse Terria. » compléta Olistar.

« Hein ? Plus offensive ? Comment ça ? Vous pouvez me donner des conseils ? »

« Soyez plus douce à son égard, montrez-lui par de petites attentions que vous tenez à lui et que vous voudriez aller un peu plus loin. »

« Mais si je l’ai déjà fait, que je lui ai même dit, je suis sensée faire comment ? » demanda la princesse avec un peu de honte après les paroles d’Olistar. Earnos, Holikan et Férast se désintéressaient complètement de la conversation, du moins, c’était le cas pour les deux premiers mais Férast buvait les paroles de la Cheniti.

Pourquoi est-ce qu’elles parlaient de ça ? Elles étaient forcées ou quoi ? C’était tout simplement ridicule. Et surtout, qu’est-ce que Lisian et Olistar allaient dire à la princesse ? Elles allaient lui raconter des bêtises. De monstrueuses bêtises !

D’ailleurs, il avait signalé à Holikan qu’il allait mettre un peu de distance avec elles pour ne pas être dérangé par leurs conversations. Il valait mieux cela qu’autre chose, n’est-ce pas ? Etrangement, les filles le laissèrent tranquille. Au loin, il avait regardé le ballet aquatique. C’est vrai … Les Arakdos savaient vraiment bien danser. Danser sur l’eau, comme s’ils glissaient dessus. Une Arakado dansait spécialement pour un Anorith.
Un Anorith qui en avait vraiment de la chance, n’est-ce pas ? L’élu d’une personne … Une personne encore plus importante dans le cœur que sa propre famille. Mais pour ça … Il fallait avoir du courage. Il resta ainsi pendant une bonne demie-heure, ne cherchant pas à rejoindre les autres. Il s’en fichait … Il ne se sentait pas si bien que ça. Et ses blessures lui faisaient encore plutôt mal.
« Je ferai mieux de rentrer aussitôt … un peu avant la fin du spectacle. »

Et ensuite, direction au lit pour se reposer. Il se sentait d’humeur morose alors que c’était l’heure de la fête. Il était risible, vraiment risible dans le fond. Il valait mieux … ne pas se montrer. Il ne voulait pas gâcher la fête. Lorsqu’il sentit que celle-ci s’approchait de sa fin, il décida qu’il était temps de rentrer.

Les mains dans les poches, sans même un regard en arrière, il se dirigea vers son village puis vers le château. Il voulait être seul … tout simplement seul. C’était bête, n’est-ce pas ? De manquer de courage dans la vie privée alors que sur le terrain, il n’hésitait pas à prendre les risques les plus stupides et inconsidérés.

« Ah … De toute façon … Qu’est que ça changerait ? »

Il se parlait tout seul pour se donner l’illusion de ne pas s’en vouloir. Il arriva dans le château, commençant à parcourir les couloirs avant qu’une main ne se pose sur son épaule gauche. Il se retourna aussitôt, remarquant Olistar, Holikan et la princesse Terria.

« Tu es parti sans nous prévenir, Earnos. » murmura Olistar.

« Je me sentais fatigué. J’ai encore besoin de repos, il faut me comprendre. »

« Que tu partes n’est pas là le problème, que tu ne préviennes pas, par contre … Là, c’est bien plus gênant, Earnos. Surtout que tu nous as invités, je te le rappelle. » reprit Olistar, Holikan cherchant à prendre la parole mais la Drascore fit un petit geste de la main.
« Pardonnez-moi, vous tous. Je ne voulais pas … Enfin, voilà … Je pense qu’il vaut mieux que j’aille me coucher. Excusez-moi de vous avoir tout gâché. »

« Ce n’est pas à moi ou à Holikan que tu dois t’excuser. Holikan, tu m’accompagnes. »

« Hum ? Hein … Euh … Je ne sais pas trop … » balbutia le Yanma, un peu choqué d’entendre la Drascore lui parler ainsi. Pourtant, il s’exécuta, à la grande surprise d’Earnos. Celui-ci était maintenant seul dans le couloir menant à sa chambre … seul avec la princesse Terria. Celle-ci le fixait longuement.

« Je pense que je vais attendre tes excuses, Earnos. »

Chapitre 18 : Repos forcé

Chapitre 18 : Repos forcé

« Une semaine complète sans bouger ? Sans aucune activité physique ? Mais ils se moquent de moi ? Je vais parfaitement bien ! »

L’adolescent aux cheveux blonds avait de nombreux bandages autour du corps mais aussi sur le front alors qu’il se trouvait assis dans un lit. Sa famille était venue le voir mais aussi ses proches amis. Lisian et Férast avaient pris de ses nouvelles, Férast étant de plus en plus ouvert à la discussion. Sincèrement, il s’était grandement amélioré depuis le temps. Et en même temps … Il remarquait aussi que les deux personnes semblaient drôlement proches. Même si bien entendu, pour Lisian, il n’y avait aucune chance qu’elle soit amoureuse de Férast. Pourtant, Earnos savait que c’était le cas.

« Bien entendu, bien entendu. D’ailleurs, il paraîtrait que la princesse Terria a fait toute une scène à cause de tes blessures. Tu sais, foncer dans le tas alors que tu avais les blessures de Raor sur ton corps, ce n’était pas la meilleure des idées. Tu es parfaitement imprévisible et incontrôlable depuis quelques temps. » dit une jeune femme aux cheveux violets, assise et amusée par les paroles de l’adolescent aux cheveux blonds.

« Bien sûr, bien sûr, maintenant c’est de ma faute. Et pourquoi ça le serait, Olistar ? »

« Car il paraîtrait que tu t’es jeté sur deux Papinox kamikazes ? Que tu as été projeté par le souffle de l’explosion et qu’enfin, tu as été sauvé par la princesse Terria. »

« HEIN ? De quoi ? De quoi j’ai été sauvé par la princesse Terria ? Depuis quand ? Je ne suis même pas au courant de ça ! Ce n’est pas normal ! »

« Pas normal d’être sauvé par la princesse. Hum … Je crois me rappeler de quelqu’un qui disait qu’il savait qu’il était plus faible que la princesse mais que ça ne le dérangeait pas ou quelque chose du genre. Qu’il avait fait une promesse … Et puis bon, tu sais, se faire sauver par des filles, c’est un peu ton quotidien, Earnos, n’est-ce pas ? »

« HEY ! Ne te moque pas de moi ! C’est … Pfff … Enfin bon … Maintenant, tu es ma gardienne. C’est vraiment embêtant. Je vais faire quoi pendant une semaine ? Je peux quand même marcher un peu non ? »

« Je pense que tu en auras l’autorisation. D’ailleurs, par contre, tu sais que tu es en position de faiblesse ? » dit la Drascore avec un grand sourire, Earnos ne comprenant pas du tout où elle voulait en venir. Position de faiblesse ? La Drascore se leva, reprenant la parole : « Tu sais ce que ça veut dire ? Que tu ne peux plus bouger. »

« Dis plutôt ce que tu manigances au lieu de … »

« Est-ce que je peux enfin rentrer ? » murmura une voix féminine de l’autre côté de la porte.

« Je te l’ai assaisonné. A vous de le dévorer tout cru. »

AH ! Mais il avait reconnu cette voix ! Il jeta un regard furieux à Olistar, celle-ci se penchant en avant pour l’embrasser sur le front, lui disant de bien se soigner. Aussitôt, il arrêta d’être en colère, regardant l’Apireine qui pénétrait dans la chambre tandis qu’Olistar partait.

« Princesse Terria, que venez-vous faire dans la chambre d’un simple soldat ? »

« Mon chevalier. » corrigea-t-elle, refermant la porte derrière elle. « Et nous sommes seuls donc tu peux me tutoyer … mais non pas t’échapper. »

« Tu n’attendais que ça hein ? Bon … Maintenant que je suis paralysée, cela veut dire que l’on va pouvoir discuter pendant des heures durant, c’est ça ? »

« Je ne pense pas … J’ai aussi d’autres occupations, tu sais hein ? Enfin, sans vouloir te mettre en colère, bien entendu, Earnos. Mais bon, il est normal que j’aille remercier la personne qui est venue me sauver la vie, voilà tout. »

« Et il est normal que je fasse de même. Je serai peut-être mort à l’heure qui est. Comme chevalier, on a déjà vu … Quoi ? C’est quoi ce regard où tu fronce les sourcils ? Qu’est-ce que j’ai dit de mal encore une fois ? » demanda le Coconfort en observant l’Apireine.

« Tu es un grand chevalier ! Alors, tu ne vas pas recommencer avec ça ! »

« Oui, oui … Enfin bon … Pourquoi est-ce que tu es là ? Tu vas profiter de ma convalescence pour me dire tout ce que tu voulais ? Tu sais que si je pouvais m’enfuir, je le fer… »

Il se prit une baffe des plus violentes sur la joue droite, lui arrachant un cri de douleur alors que la princesse Terria s’était penchée au-dessus du lit. Elle était à quelques centimètres d’Earnos, le regard froncé avant qu’elle ne dise :

« Ne me force plus jamais à recommencer, Earnos. D’accord ? Car là, j’ai vraiment l’impression que tu me demandes de partir. Et là, je ne veux surtout pas croire que c’est le cas, n’est-ce pas ? Tu ne me demanderai pas de partir, n’est-ce pas ? Du moins, pas de cette façon Car je ne crois pas être un poids pour toi. »

« Pas du tout, pas du tout ! Non non ! Me frappe pas plus ! C’est bon ! La leçon est bien passée. Pourquoi est-ce que tu as fait ? Et je ne veux surtout pas te faire partir de là ! C’est juste plus compliqué que ça ne le paraît. » marmonna Earnos, détournant le regard.

« Mais qu’est-ce qui est compliqué ? Ce n’est pas plutôt toi qui complique tout par hasard ? Et on m’a expliqué ce qui s’est passé aussi pour Raor. Earnos, malgré tout ce qui s’est passé, tu as toujours fait passer tout le monde avant toi, tu n’as jamais arrêté de te préoccuper des autres et tu préfères éviter tout ce qui a un rapport avec toi. «

« Ce n’est pas du tout ça. Voilà pourquoi je n’ai pas envie d’en parler. Par contre, Terria, tu pourrais un peu reculer ? Tu vas finir par t’écrouler sur moi. »

« Et si c’était le cas ? Ca serait juste une maladresse, non ? » dit-elle avec un peu d’ironie dans le ton, Earnos hochant la tête négativement.

« Maladresse ou non, ça me ferait surtout très mal. Je suis blessé, princesse. » murmura l’adolescent, espérant que cette raison conviendra à Terria. En même temps, c’était pour une toute autre raison qu’il voulait éviter qu’elle soit aussi proche de lui mais celle-là, il ne pouvait pas là lui dire en face. C’était trop difficile.

Bon … Pourquoi est-ce qu’elle était là ? Elle était revenue s’asseoir alors qu’il l’observait discrètement. Hier … Il avait quand même pu la voir en robe de chambre. Mais bon, il n’était pas le seul dans le fond et ça l’embêtait grandement. Elle ? Ça ne semblait pas la déranger que d’autres personnes la voient ainsi. Il n’était quand même pas jaloux pour une raison aussi stupide ? Enfin, c’est surtout que …

« Earnos ? Enfin, si j’étais venue, c’est aussi pour te demander quelque chose. »

« Quoi ? Je … Sincèrement, j’espère que ce n’est pas quelque chose d’important. »

« Et si c’était le cas ? Ça te poserait un problème ? Tu n’obéirais pas à la demande de la princesse de ton royaume ? » dit l’adolescente aux cheveux blonds.

« Il faut voir la demande et ce n’est pas parce que tu es la princesse que je l’exécuterai mais parce que tu es mon … amie, Terria. »

AH ! Il venait de rougir ! Elle le remarquait ! Elle le savait maintenant ! Elle savait parfaitement ce que ça voulait dire ! M’enfin, elle ne devait pas être mieux après ce qu’il venait de dire. Bien sûr que oui … Tous les deux, ils étaient comme ça. Elle murmura avec un peu de tendresse et surtout avec délicatesse :

« Tu es aussi mon ami, Earnos. Enfin … Plus que ça … Mais … Je devais surtout te mettre au courant. Tous les soldats qui ont participé aux opérations maritimes pour empêcher l’eau du royaume d’être empoisonnées. Ils sont invités à un festival aquatique de la part des Armaldos et des Arakdos. Tu sais ce que ça veut dire ? »

« Euh … Que normalement, je suis invité mais que dans mon état, il vaut mieux ne pas trop espérer ? » murmura l’adolescent avec déconfiture.

« Non … Enfin, les soldats peuvent inviter les amis proches et d’autres personnes. En fait, tout le monde pourrait venir mais les personnes prioritaires sont les soldats qui ont défendus les Arakdos et qui ont protégé l’eau du royaume. Tu sais qui tu vas inviter ? »

« Je pensais inviter Olistar mais dans le fond, si je comprends bien, elle devrait être aussi invitée à la base. » murmura l’adolescent, faisant semblant de ne pas voir la moue boudeuse de la princesse. « Peut-être Férast, Lisian, Herakié, bien entendu, ma famille aussi. Hum … Je ne sais pas qui d’autre. Je ne vois pas … »

« Tu n’as pas d’idée ? » chuchota Terria, un peu empreinte d’espoir.

« Hum … Est-ce que tu serais intéressée pour venir ? Enfin non, tu as sûrement autre chose à faire que ça et puis, si vraiment tu voulais venir, tu es la princesse, tu peux venir… »

« J’accepte ta proposition, Earnos ! Je veux bien venir avec toi ! Je vais déjà me préparer ! »

« HEY ! HEY ! Terria ! Qu’est-ce que … »

L’adolescente aux cheveux blonds était partie comme une flèche. Il avait juste voulu la titiller. Bien sûr qu’il l’aurait invitée même s’il était sûr qu’elle n’avait pas eu besoin de ça.

Chapitre 17 : Une aide offensive

Chapitre 17 : Une aide offensive

Il avait … décidé d’emmener le corps de Raor chez sa mère. Les parents de Raor n’étaient plus présents depuis des années de toute façon. Avec difficultés, il expliqua tout à sa mère, celle-ci fondant en larmes quand il lui raconta ce qui s’était passé, du début à la fin. Il ne pouvait pas se permettre autre chose. Il ne le pouvait pas, c’était beaucoup trop difficile … beaucoup trop. Mais elle avait accepté, malgré tout ce qui s’était passé, malgré qu’il était l’assassin de sa fille, elle avait accepté.

« Earnos … Il faut beaucoup de courage, tu sais ? » murmura Olistar alors qu’ils se dirigeaient vers le château.

« Pourquoi ? De quoi ? Où est-ce qu’il faut du courage ? » demanda-t-il faiblement, visiblement peu chaleureux à cause des derniers évènements. Les blessures sur son corps ? Il avait préféré ne pas les montrer à sa mère. Elles ne lui faisaient pas mal.

« Tu aurais pu le tuer … Tu aurais pu le tuer sous le coup de la vengeance mais tu ne l’as pas fait. Tu as fait … beaucoup mieux. Tu lui as offert une sorte de rédemption et surtout ton pardon. C’est vraiment important, Earnos, ce que tu as fait. »

« Le pardon ne ramène pas les morts. Je ne veux plus que quelqu’un proche de moi ne meure … de cette manière ou d’une autre. »

« Ça n’arrivera pas … sauf de vieillesse. On ferait mieux de rentrer. Mais … Qu’est-ce que ça veut dire ? » souffla la Drascore en prenant Earnos par le bras.
Elle le tira dans une ruelle, lui disant de se taire alors qu’une cinquantaine de personnes passaient devant eux. Des Papinox ? Et des Ningales ? Qu’est-ce qu’ils faisaient là ? Ils n’allaient quand même pas attaquer le château avec aussi peu de monde ?

« Les fous … Earnos, il faut que l’on aille les arrêter. Il serait stupide pour eux de mourir sans même qu’ils ne comprennent ce qui leur arrive. »

« Je ne vois pas pourquoi je devrais faire quelque chose du genre. Tu as bien vu ce que cela donne quand je tente de sauver une personne non ? »

« Ne raconte pas de bêtise, Earnos. Bon … Il faut quand même que nous rentrions dans le château avant qu’ils ne fassent une erreur. Des fois, je me demande quand même pourquoi je perds mon temps avec eux. Il serait tellement plus simple de les battre. »

« Je ne sais pas … Je ne veux pas savoir plutôt. Désolé … Je ne veux pas t’embêter avec ça, Olistar. Occupons-nous de tout cela, comme tu l’as dit. »

« Je ne te demande pas d’être motivé, Earnos, loin de là. Je vois parfaitement que ce n’est pas le cas … Mais si on veut éviter encore plus de problèmes, il vaut mieux… »

Une puissante explosion se fit entendre, Olistar comme Earnos accélérant le pas, se mettant à courir à toute allure. Là, ce n’était pas du tout prévu ce qui venait de se passer. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? Ils arrivèrent jusqu’au château, celui-ci étant en état d’alerte alors que la nuit était tombée maintenant.

Un trou … Il y avait un trou dans le mur ? Et pas un petit ! Il y avait aussi les restes … de ce qu’avait été un Papinox d’après un rapide regard. Horrible … Mais ce n’était pas le moment de s’attarder dessus. Les deux personnes pénétrèrent dans le trou, voyant une bataille qui avait commencé depuis déjà quelques minutes.

« ALERTE ! ALERTE ! Les Papinox et les Ningales attaquent le château ! »

« Cette préparation faite à partir des parties explosives des Foretress est vraiment très efficace. Ces bombes sont plus que puissantes. » murmurèrent deux Ningales à distance de la scène de combat. Malgré leurs faiblesses apparentes, les Papinox utilisaient leurs pouvoirs psychiques pour repousser leurs adversaires.

« Je peux savoir ce que vous faites tous les deux ? » demanda Olistar calmement, s’étant placée derrière les deux Ningales. Ces derniers se retournèrent vivement, se préparant à se battre mais deux lances se plantèrent en haut du dos.

« On ne le saura jamais, Olistar. » murmura calmement Earnos, la Drascore haussant les épaules pour bien montrer que ça ne l’aurait surement pas intéressé.
Par contre, ils étaient nombreux, très nombreux même. Il y avait sûrement la cinquantaine de personnes qu’ils avaient vues auparavant mais là, ils devaient être bien trois cents voir cinq cents personnes. Et dans le château, cela commençait à être une sacrée hécatombe. Il fallait dire que les explosions de la sorte, ce n’était pas si commun que ça chez eux. Et pour l’heure, il avait surtout une préoccupation bien plus importante en tête.

« JE VAIS VOIR COMMENT VA LA PRINCESSE ! » cria-t-il soudainement.

« Je t’accompagne mais évite de t’exciter de la sorte, d’accord ? » dit Olistar, courant à sa suite alors qu’ils pénétraient dans les couloirs.

D’ailleurs, les couloirs étaient déjà noirs de monde, les combats faisant même rage à l’intérieur. D’autres explosions se firent entendre et sentir, les tremblements produits leur faisant presque perdre l’équilibre.

Des trous … Les murs étaient parcourus de trous alors que les Ningales en profitaient pour traverser les couloirs avec facilité, passant outre les défenses des gardes du château. Ils n’hésitaient pas … Ils n’hésitaient pas à sacrifier les Papinox pour ça ? Bande …

« Earnos, ils se dirigent vers la chambre du roi et celle de la princesse ! »

« Je m’occupe de la princesse ! Si tu veux, tu m’accompagnes mais je ne pense pas que le roi soit réellement en danger. »

« Je ne pense pas non plus … mais je vais quand même aller voir. Bonne chance. » souffla la Drascore avant de partir vers la gauche alors qu’il allait tout droit. Heureusement qu’il connaissait le château parfaitement, il ne perdait pas de temps à trouver la chambre de la princesse. Du moins, de nombreux gardes étaient présents mais des trous aussi.

« Laissez-moi passer ! » hurla l’adolescent aux cheveux blonds, pénétrant dans l’un des trous qui menait à l’intérieur de la chambre. Sans crier gare, il planta ses lances dans les premiers Ningales qu’il voyait. La princesse était déjà debout, entourée par de nombreux Yanmegas alors qu’elle portait une robe de chambre couleur dorée.

« Earnos ? Fais attention à toi, ils sont tous chargés d’explosifs ! »

La princesse le mettait en garde ? Et puis quoi encore ? Il savait pertinemment ce qu’il devait faire ! La solution était simple, très simple même ! La solution ? Elle consistait tout simplement à les virer de là ! Et pour ça …

« N’hésitez pas à vous rapprocher le plus possible pour tout faire sauter ! »

Mais il allait se la fermer ce type ? Il allait lui montrer de quel bois il se chauffait ! Il remarqua deux Papinox qui couraient vers les gardes et la princesse. Bien que cela était un rempart humain, une explosion aurait des conséquences désastreuses.

Il était hors de question que ces types ne touchent à un seul des cheveux de Terria ! Criant de rage, il fonça vers les deux hommes, plantant ses lances dans le ventre tout en continuant de courir. Ils allaient sûrement tout faire exploser ! Alors autant que ça soit fait dehors ! Un terrible fracas se fit entendre alors que les vitres de la fenêtre de Terria furent traversées par Earnos et les deux Papinox. Au même moment, deux explosions se firent voir, Earnos décollant en arrière, un Papinox semblant l’attendre pour le tuer.

« Ne t’avise pas de le toucher ! »

Le rubis sur le front de l’Apireine s’était mis à briller au même moment qu’un rocher percuta le Papinox, l’écrasant contre un mur. Earnos s’écroula au sol alors que des cris fusèrent dans tous les sens. Les Apitrinis venaient d’arriver et en vue du regard qu’ils avaient, cela allait être un véritable massacre pour les Ningales et les Papinox. D’ailleurs, les premiers délaissaient les seconds pour s’enfuir par tous les moyens possibles.

« Les lâches ! » dit l’un des soldats autour de la princesse.


Pourtant, celle-ci les poussa maintenant qu’il n’y avait plus rien à craindre. Les Papinox étaient repoussés hors de la chambre tandis que l’adolescent restait couché au sol. Visiblement, l’explosion l’avait bien plus secoué qu’on ne l’aurait cru.

« Earnos ? Earnos ! Tu m’entends ? Earnos ! Qu’on appelle un médecin ! Earnos est évanoui ! Vite ! Dépêchez-vous ! »

Quelques soldats s’exécutèrent tandis que le reste des Ningales et Papinox étaient en train de perdre du terrain. Terria avait déjà positionné l’adolescent correctement, folle d’inquiétude. Elle passa ses mains sur le torse d’Earnos, puis son oreille pour être sûre que ce n’était rien de grave. Il respirait encore mais … Pourquoi sa main était ensanglantée ? Elle déchira la tenue de l’adolescent, remarquant les nombreux entailles encore fraîches sur son torse mais aussi une majeure partie de son corps.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? DEPECHEZ-VOUS ! Ramenez-moi un médecin ! Pourquoi est-ce qu’il n’est pas encore là ? » hurla de toutes ses forces la princesse Apireine.

Chapitre 16 : Sa lumière

Chapitre 16 : Sa lumière

« Raor … Est-ce que tu regrettes ce que tu as fait ? » murmura Earnos, serrant de toutes ses forces ses deux lances. Le jeune homme en face de lui pencha la tête sur le côté, soufflant :

« Si je te tue, il y a des chances qu’elle revienne non ? Je ne voulais pas lui faire de mal … Je ne voulais pas du tout. Je ne voulais pas … Je veux juste … »

« BORDEL ! EST-CE QUE TU T’EN VEUX OU NON ? MERDE ! »

« Je vais te tuer … et elle reviendra ! ELLE REVIENDRA ! »

« ELLE NE REVIENDRA PAS CAR TU L’AS TUEE ! FOUS-TOI CA DANS … »

L’adolescent aux cheveux blonds se stoppa, une entaille se faisant voir sur sa hanche sans même qu’il ne puisse réagir. Ce n’était rien … A peine une goutte de sang. Mais l’attaque avait été si imprévisible voir même … invisible.

« Un peu de sang ! Ce n’est pas suffisant ! Ça ne suffira pas à la faire revenir ! Il en faut beaucoup plus ! Il en faut beaucoup plus ! Je vais devoir te tuer … Oui … Oui … Puis si ça ne suffit pas … Je tuerai ses sœurs, puis ses parents … Puis ses amis, tout le monde. »

« TU NE TOUCHERAS PAS A UN SEUL CHEVEU DE MA FAMILLE ! »

« Earnos ! Arrête tout de suite de te battre si tu ne peux pas te contrôler ! » cria Olistar après les paroles du Coconfort. Celui-ci s’immobilisa aussitôt, se tournant vers la Drascore.

« Je ne vais pas … Ne t’en mêle pas … C’est mon problème, Olistar ! C’est mon problème ! »

« Si tu le tues, tu ne seras pas mieux que lui. » répondit la jeune femme aux cheveux violets, croisant les bras au niveau de sa poitrine alors qu’il répliquait :

« Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? J’ai déjà tué auparavant, ça ne changera rien ! »

« Pas sur le coup de la colère, pas par pur souci de vengeance … Mais libre à toi. Je ne m’occupe plus de ce combat qui est le tien. Mais tu vas me décevoir. »

Qu’importe ! Pour le moment, il s’en fichait de décevoir ou non ! Il avait Raor en face de lui et il était temps de lui faire payer tout ce qu’il lui avait fait ! Cette souffrance … Ah … Ah … Il avait les larmes aux yeux, comme Raor. Comme Raor ? Le Papinox était en train de pleurer, un sourire aux lèvres.

« C’est si bon … Tout ce sang qui s’écoule … Earnos, tu vas faire revenir Cassina, ce n’est pas ce que tu veux hein ? Hein ? Tu ne veux pas la faire revenir ? »

« Je voudrai qu’elle revienne ! Si tu pouvais mourir pour qu’elle revienne, je le ferai ! » hurla l’adolescent, fonçant vers le Papinox, ses deux lances en avant.

Pourtant, les deux armes passèrent à côté du Papinox, ne le touchant pas … En fait, le Coconfort venait de se casser la figure à côté de Raor, celui-ci lacérant son dos.

L’adolescent cria de douleur, des lignes de sang se faisant voir sur son dos avant qu’il ne se relève, repoussant Raor d’un coup d’épaule. Il récupéra ensuite ses lances mais celles-ci volèrent dans les airs avant d’atterrir au loin. Olistar ouvrit la bouche, disant :

« Earnos, il utilise des pou… Non, rien. »

Ca exaspérait la jeune femme de faire cela mais elle devait bien ancrer tout ça dans le crâne de l’adolescent. Celui-ci ne se tournait même pas vers elle, ne l’écoutant pas. De toute façon, vu à quel point il était enragé, ça ne servait à rien de lui adresser la parole.

« Pourquoi tu ne veux pas mourir ? Tu ne veux pas qu’elle revienne ? »

« Elle ne reviendra pas … Elle ne reviendra pas … Elle ne reviendra pas. »

Il devait retrouver son calme mais ce n’était pas facile. Cet être était tellement insensible. C’était tout simplement affreux de le laisser vivre encore une minute de plus ! Mais il allait régler ça ! Il allait régler cette histoire avant que …
Ses lances … Il n’arrivait pas à les tenir correctement en main. Il n’y arrivait pas. Il sentait comme une force supérieure pour l’empêcher de les prendre. Mais il ne se laissait pas faire. Il faisait son maximum pour ne pas les lâcher. Il était hors de question … Hors de question de le laisser faire comme il le voulait !

« Pourquoi … Pourquoi est-ce que tu ne tombes pas ? Laisse-toi faire, c’est pour Cassina, Earnos. On fait cela tous les deux pour Cassina. »

« Elle ne reviendra pas ! FOUS-TOI CA DANS LE CRÂNE ! Elle ne deviendra pas une Munja ! Elle ne deviendra personne ! »

« NE RACONTE PAS N’IMPORTE QUOI ! Elle reviendra ! Elle reviendra ! Comme avant ! On sera à nouveau ensemble ! On a été séparés, c’est tout ! »

Quel idiot ! Quel idiot ! Mais quel idiot ! Ce Papinox était plus à plaindre qu’à vouloir tuer. Il ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver de la pitié envers lui. C’était bien l’unique chose qu’il éprouvait envers le jeune homme. Et cette pitié cumulée à la rage qu’il avait au fond de lui, il était impossible pour lui de tomber. Les Papinox n’étaient pas très forts à la base, juste imprévisibles, plus qu’imprévisibles, non ?

Pourtant, il tenait bon. Bien qu’il n’avait pas l’ascendant, il continuait de garder ses lances dans ses mains. Il voyait aussi que le Papinox était en train de s’épuiser. Comme souvent, avec la majorité de ses adversaires, c’était ainsi. Il ne gagnait pas sur la puissance mais sur la durée et là, il était en train de prendre l’ascendant.

« LAISSE-MOI RETROUVER MA LUMIERE ! LAISSE-MOI FAIRE REVIVRE CASSINA ! » hurla le Papinox, poussant en arrière Earnos par ses pouvoirs psychiques. Pourtant l’adolescent n’avait reculé que de quelques mètres.

« Tu ne la retrouveras pas. Par ta faute, elle est morte … Reconnais que tu l’as tuée ! Que c’est par ton unique faute qu’elle est morte ! Que c’est toi le responsable de ton malheur ! »

Comme choqué d’apprendre la sinistre vérité, le Papinox balbutia, se tenant la tête entre ses deux mains pour la secouer de gauche à droite. Non et non ! NON ET NON ! Ce n’était pas possible ! Il voulait sauver Cassina ! Il veut la garder pour lui ! Il ne voulait pas qu’elle parte ! Il ne voulait pas qu’elle s’éloigne ! Earnos profita de la confusion pour courir vers lui mais surtout en terminer une bonne fois pour toutes.
Pourtant, lorsque ses deux lances arrivèrent à hauteur de Raor qui était statufié sur place, les deux lances vinrent simplement blesser les hanches du Papinox. Olistar regarda la scène, poussant un profond soupir de soulagement alors que Raor s’écroulait à genoux, continuant de se tenir la tête. Il ne semblait même pas avoir remarqué ses blessures.

« J’aimais Cassina, j’aimais Cassina, je l’aimais toujours. Je ne voulais pas qu’elle s’en aille, je ne voulais pas qu’elle m’abandonne, je l’aimais, je l’aimais comme un fou. Je ne pouvais pas vivre sans elle, je ne pouvais pas me passer d’elle. Elle était la seule à me considérer différemment des autres. Elle était la seule à être aussi gentille, à s’inquiéter pour moi. »

« Disparais de ma vue … Je ne te tuerai pas. Je ne te tuerai pas car ça n’arrangerait pas la situation. Ça ne changerait rien à ce qui se passe. »

« Cassina … Je ne retrouverai jamais Cassina … Ma lumière … Cassina … Cassina est morte. Cassina ne reviendra pas. Si elle voulait vraiment revenir … Si elle était vraiment triste, elle serait revenue en tant que Munja. Ça veut dire qu’elle n’était pas triste de mourir de mes mains. Ça voulait dire ça … Les Munjas sont des insectes revenus à la vie car leur première existence n’a jamais été satisfaisante ou heureuse … en un certain point. Ah … Ah … Cassina, CASSINA ! Pourquoi tu n’es pas revenue ? POURQUOI ? »

« Arrête, tu es ridicule, Raor. » murmura Earnos, continuant de pleurer en même temps que le Papinox. Ils ne pouvaient faire que ça tous les deux dorénavant. Ils ne pouvaient que pleurer la perte d’un être cher. Raor éclata de rire, se redressant, la tête penchée sur le côté.

« Attends-moi, Cassina. Je viens … Je viens… » chuchota le Papinox, Earnos criant :

« Raor ! ARRÊTE CA ! RAOR ! »

Pourtant, le Papinox venait de planter ses doigts dans sa jugulaire, du sang giclant de l’ouverture au niveau du cou. Raor hoqueta, commençant à marcher avec lenteur vers Earnos et Olistar. Le Coconfort voulut interrompre la marche du Papinox mais Olistar vint placer ses mains autour de la taille et des bras du Coconfort. Elle le tira sur le côté, Earnos lui hurlant dessus pour savoir ce qu’elle comptait faire.

« Ma lumière … Ma lumière … Ma lumière … Elle va … Elle est là … Je la vois … Je la vois … Cassina est là. Elle m’attendait tout simplement. Elle ne m’en veut pas. Earnos, elle ne m’en veut pas. Ta grande sœur ne m’en veut pas. Elle m’aime encore. »

« Laisse-le … Earnos … Laisse-le sombrer dans sa folie jusqu’à la fin. »

Une folie qui soignait les plaies de l’âme brisée d’un Papinox. Un Papinox qui s’approchait de la tombe de Cassina. Avec lenteur, l’être s’écroula sur la tombe, ses larmes se mélangeant à son sang. Il était partit rejoindre celle à qui il avait retiré la vie, celle qu’il aimait.

Chapitre 15 : Face à face

Chapitre 15 : Face à face

« Qu’est-ce que la situation donne ? » demanda Earnos alors qu’il parlait à Olistar. Celle-ci était toujours à ses côtés alors qu’ils étaient à nouveau dans le château royal, comme le reste de l’armée des insectes. Le retour avait été fait à une vitesse prodigieuse.

« Bien que du côté des Ningales, cela semble être le calme plat, on ne peut pas en dire autant des Papinox. Ils sont complètement fous voir aliénés. »

« Et à part ça ? Quoi de nouveau ? » dit l’adolescent aux cheveux blonds, ne portant maintenant plus d’armure alors qu’Olistar lui tendait ses deux lances.

Ils allaient plutôt en discuter pendant une petite séance d’entraînement, n’est-ce pas ? Les coups tombèrent avec rapidité, Earnos sachant pertinemment qu’Olistar n’était pas sérieux, loin de là. La raison était simple : il arrivait à être au même niveau que la Drascore.

« Disons que ce n’est pas aussi normal que tu veuilles le prétendre, Earnos. Les Papinox sont des illuminés qui profèrent des paroles incompréhensibles pour obtenir la lumière mais sinon, ils ne sont pas si dangereux que ça. »

« Tu m’excuseras si je pense un peu le contraire ? » répondit Earnos alors qu’elle hochait la tête positivement. Bien sûr. Elle savait pertinemment à qui il pensait quand il venait de dire cela. Mais bon … Elle ne pouvait rien faire pour soulager sa peine malheureusement.

« Par contre, en même temps, on a appris que certains Papinox se faisaient plus remarquer que d’autres, ce qui n’est pas si normal que cela. »

D’autres Papinox ? Il haussa un sourcil, arrêtant de se battre. Elle en profita pour le mettre à terre après l’avoir désarmé avec facilité. Il resta couché, observant le ciel en silence. Comme ils étaient dans la cour du château, il le pouvait. D’autres Papinox, est-ce qu’il y avait une chance que … Non … Cela n’était pas possible.

« Je pense que tu n’as pas de détails et de noms à mettre sur ces fameux Papinox, hein ? » demanda-t-il finalement après quelques instants.

« Pas le moins du monde, pardonne-moi, Earnos. Oh … Quelqu’un est en train de me lancer un regard un peu furieux. » dit Olistar avant de rire.

« Tu ne vas pas me dire qu’Holikan va encore recommencer non ? Enfin, le connaissant, s’il a encore la haine des Drascores et s’il apprend qu’il s’est fait battre par une fille depuis des années, il risque de ne pas apprécier réellement. »

« Oh … Pour une fois, ce n’est pas lui qui pense ça de moi, loin de là même. Disons que j’ai exagéré un peu avec le terme haineux. »
Alors de qui est-ce qu’elle parlait ? Elle fit un bref mouvement de tête vers la gauche, l’adolescent évitant de regarder vers cette direction, ne faisant que tourner les yeux. AH ! La princesse Terria était là ? Et elle avait une mine plutôt boudeuse. Même si elle était en très bons termes avec Olistar, maintenant qu’Earnos savait qu’elle était une fille … Elle n’aimait pas vraiment la voir tourner autour. Il se gratta la joue, gêné avant de dire avec amusement :

« J’espère qu’elle ne se fait pas trop d’idées à ce sujet. »

« Oh … Il y a des chances que ça soit le cas. Ménage-la très bien, hein ? » dit la jeune femme en lui donnant un petit coup dans les hanches.

« Je ne sais pas trop … Enfin, je préfère ne pas trop y penser si tu veux bien. » souffla l’adolescent aux cheveux blonds, un peu gêné. La Drascore répliqua :

« Bien entendu, bien entendu. Arrête donc de te tracasser, j’ai dit que j’allais m’occuper de cette histoire et tu sais aussi bien que moi que j’aime tenir parole. »

« Oui mais non. Je préférai ne pas avoir d’aide de ta part, si possible, bien entendu. Comment dire … C’est assez gênant que quelqu’un s’occupe de ça. » bafouilla Earnos, baissant la tête d’un air plus que confus. La princesse Terria quitta sa place, s’approchant d’eux deux avant de dire d’une voix douce et délicate :

« Earnos ? Tu veux de l’aide pour te relever ? Olistar, quand même, pour ton retour, tu aurais pu y aller un peu plus doucement. »

« Oh, ne vous en faites pas princesse Terria, je ne suis pas en sucre. Je peux aussi me relever sans aucun problème. » annonça Earnos, se redressant pour bien lui montrer que ce n’était pas bien grave. Pourtant, il ne disait maintenant plus rien, un peu comme la princesse qui était devenue complètement muette. Olistar poussa un soupir avant de dire :

« Bon … Je dois m’en aller pour me préparer pour ce soir. Earnos, on se retrouve devant les portes du château à vingt heures, d’accord ? »
« Hein ? Oui, bien entendu mais … » dit l’adolescent, encore un peu étonné, ne sachant pas du tout de quoi elle parlait. Terria regarda Olistar qui partait, faisant un petit geste de la main à Earnos et à elle. Elle fit la même chose de son côté, attendant qu’Olistar ne soit plus là avant de dire d’une voix qui se voulait distante :

« Tiens, vous avez quelque chose de prévu avec Olistar ? »

« Il paraîtrait. » murmura Earnos, se grattant la joue avant de commencer à s’éloigner. Pourtant, Terria était encore à ses côtés, marchant à sa suite :

« Vous allez faire quoi de beau tous les deux ? Tu peux me le dire ? »

« Je ne peux pas le dire car je ne le sais même pas moi-même. » déclara Earnos, voulant éviter de continuer cette conversation entre eux deux.

« Tu te moques de moi, je suis sûre et certaine ! » dit la princesse Terria avec énervement.

« Pas du tout, par contre, si ça ne vous dérange pas, je dois partir. »

HEY … HEY ! Il allait encore la laisser en plan ! Maintenant qu’il n’avait plus son armure, il n’eut aucune difficulté à lui échapper, la laissant seule et décontenancée. Mais aussi un peu colérique pour une raison qui ne semblait concerner que les deux adolescents.

Alors … Pourquoi est-ce qu’elle lui avait dit devenir à vingt heures ? Il n’avait pas de retard, s’étant dirigé vers les portes du château. Tiens ? Olistar était déjà présente mais surtout … Elle tenait un bouquet de fleurs. Elle le remarqua, lui faisant un petit sourire mais qui semblait chaleureux … mais triste en même temps. Lui ? Il avait toujours ses deux lances attachées dans le dos, une simple mesure de sécurité.

« Pourquoi ces fleurs ? » demanda-t-il, la jeune femme lui soufflant :

« Je n’ai pas pu encore lui rendre visite. Cela serait stupide de ma part de l’ignorer. »

« … … … Tu n’es pas forcée, Olistar. » dit le Coconfort alors qu’elle hochait la tête négativement. C’était quand même important pour elle.
Les deux personnes quittèrent le château, se dirigeant vers le cimetière du village d’Earnos. Oh … La marche était quand même assez longue mais ils n’étaient pas épuisés l’un comme l’autre. Pourtant, ils étaient aussi silencieux l’un que l’autre.

Finalement, ils arrivèrent au cimetière, celui où logeait le corps de sa grande sœur, Cassina. Olistar avait décidé de se rendre là-bas pour lui donner ses adieux. C’est vrai qu’elle était partie avant qu’ils apprennent cela, n’est-ce pas ?

« Je me suis toujours tenue au courant de ce qui se passait à ton encontre, Earnos. Mais aussi par rapport à la princesse et au royaume. Je ne pouvais pas revenir auparavant … Je tiens à m’excuser d’avoir mis autant de temps. »

« Ce n’est pas de ta faute, Olistar. Ce n’est pas de ta faute. » murmura Earnos.

« Qu’est-ce que vous faites ici ? Laissez Cassina tranquille ! Laissez-là pour qu’elle revienne sous la forme d’une Munja ! Je lui ai encore rapporté des corps ! »

Les deux personnes se retournèrent pour apercevoir un jeune homme. Celui-ci tenait dans ses mains le corps d’une femme qui devait avoir une vingtaine d’années. Un corps sans vie, lacérés sur les bras, ensanglanté de partout. Aussitôt, Earnos sortit ses deux lances, sa poigne se faisant bien plus forte.

« Raor … Te voilà … Au final, tu ne t’es jamais réellement enfui hein ? Qu’est-ce … QU’EST-CE QUE TU FOUS ?! »

« J’apporte des corps à Cassina. Cassina reviendra à la vie sous la forme d’une Munja mais ça ne me dérange pas. Elle reviendra et elle me pardonnera. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes ? Cassina … Cassina est morte de tes mains ! » hurla l’adolescent, Olistar cherchant à le calmer.

« Bien sûr. Bien sûr … Que je suis bête … Je n’aurai pas dû tuer ces personnes. Il vaut mieux tuer quelqu’un de sa famille pour être sûre qu’elle revienne. » annonça le Papinox, jetant le cadavre comme si de rien n’était. Earnos poussa Olistar en arrière, criant :

« Tu ne toucheras plus à une seule personne, Raor ! »

Chapitre 14 : Quelques explications

Chapitre 14 : Quelques explications

« Mais Olistar, je … Si c’est toi, pourquoi est-ce que tu as ces … »

« Earnos, toute ton éducation est à refaire. Ca s’appelle une poitrine. C’est ce que les femmes possèdent pour les différencier des hommes. » déclara la Drascore.

« Je sais parfaitement ce que c’est que ça ! Mais je veux savoir pourquoi ? Comment ça se fait ? AH ! Ne me lâche pas ! » s’écria l’adolescent aux cheveux blonds, serrant la Drascore autour du cou, un peu apeuré, chose plutôt rarissime.

« Car je suis peut-être une fille depuis le départ ? Tu ne t’es jamais posé la question ? » souffla Olistar en rigolant un peu, gardant Earnos contre elle.

« AH ! Mais ça veut dire que depuis le début … Oh punaise, oh punaise, oh punaise. »

Il avait dormi avec une fille depuis des années ? Et puis les différentes scènes ? AH ! Comme sa tête posée sur son épaule ! Oh punaise ! Il était plus que troublé et perturbé par les évènements, Olistar éclatant de rire avant de s’arrêter. Ses cheveux vinrent prendre un Papinox par le cou avant qu’elle ne murmure :

« Prière de ne pas déranger nos retrouvailles. »

Sans hésitation, elle éclata la face du Papinox contre la coque d’un bateau avant de laisser couler le corps de la personne. Bon, il était temps de remonter à la surface, n’est-ce pas ? Elle se dirigea vers l’un des rares bateaux encore en parfait état, de nombreux Papinox et Ningales étant capturés dessus.
Lui ? Il ne savait pas quoi dire, littéralement sous le choc de cette annonce de la part de la Drascore. LA Drascore. Olistar était une fille, une véritable fille. Enfin, une fille en chair et en os. Il était choqué, complètement choqué et cela semblait amuser terriblement Olistar qui vint passer son bras autour de lui avant de dire :

« Il paraîtrait aussi que tu en fais voir des vertes et des pas mûres à la princesse, n’est-ce pas ? Tu n’as pas honte, Earnos ? Ça se voit parfaitement … Enfin, non, je ne vais pas m’immiscer dans votre relation à tous les deux, ça ne se fait pas. »

« Oui, enfin bon … Je … Enfin bref, Olistar, je suis content de te revoir. Tu n’as donné aucune nouvelle depuis plus d’un an et j’avoue que … J’ai été un peu triste de ne pas avoir de nouvelles de ta part. Tu étais passée où ? »

« Je suis retourné chez moi … Tu ne m’en veux quand même pas d’avoir retrouvé mon clan non ? Il fallait que je passe mon test pour devenir une Drascore. »

« Mais tu ne pouvais pas le passer ici ? Tu n’as donné aucune nouvelle. Mais après, il est vrai que je ne connais même pas ta famille. » souffla l’adolescent aux cheveux blonds.

« Oh … Elle … Ce n’est pas très important, je suis orpheline, Earnos. Tu sais, certains Drascores préfèrent abandonner leurs enfants qu’ils considèrent trop faibles. C’est la vie hein ? » dit-elle en rigolant un peu, lui la regardant avec stupéfaction.

Elle le fixa longuement, gardant son sourire. Oui ? C’était pour quelle raison qu’il était en train de la regarder ? Ah. Peut-être pour ça. Elle tapota doucement le crâne d’Earnos alors qu’il prenait son bras dans une main.

« Euh … Tu sais, tu n’es pas seule non plus, Olistar hein ? Même si c’est stupide … »

« Je n’ai plus besoin de cette famille qui m’a abandonnée, Earnos. Tu veux savoir pourquoi ? Je vais te le dire. Car … »

« Tu es comme une sœur pour moi. » « Tu es comme un frère pour moi. »

Les deux personnes se regardèrent pendant quelques instants avant de s’étreindre. Il était bête, il était vraiment bête d’avoir mis tellement de temps à dire ça à Olistar. Et surtout, qu’est-ce qu’il était heureux de la revoir ! Oh oui ! Il était même fou de joie ! D’ailleurs, il oubliait quelque chose de vraiment important.

« Je tiens à te remercier de m’avoir sauvé la vie, Olistar. La surprise passée, j’ai complètement zappé ça. Ça ne se fait pas et … »

« Ce n’est rien, je n’ai fait que ce que j’avais à faire hein ? Bon par contre, il faudrait que l’on aille voir ce que l’on va faire de toutes ces personnes. Elles n’ont pas hésité à empoisonner l’eau. D’ailleurs, je … Non rien. »

Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire ? Du moins, qu’est-ce qu’elle avait voulu dire ? Il la regarda avec interrogation, attendant de voir où voulait en venir la jeune femme aux cheveux violets. Pourtant, elle n’en fit rien. Bon, ben … Il verrait plus tard à ce sujet.

« Euh, faudrait peut-être que l’on se prépare. Je me demande où est cet Anorith qui … »

« ET DISPARAISSEZ DE NOS EAUX ! » hurlèrent plusieurs voix dont celle de Sélinar. Le jeune homme aux cheveux bleus avait soulevé un Papinox avec facilité en même temps que certains Armaldos faisaient de même. Ils les jetèrent sur les Ningales qui s’affaissèrent sous le poids, incapables de bouger.

Une bonne chose qui venait d’être faite. C’est ce que l’adolescent aux cheveux blond avait envie de dire mais bon … Il était temps de ramener tout ce petit monde sur la terre ferme. Ceux qui étaient morts, les Armaldos allaient les repêcher. Mêmes s’ils étaient des salopards, il était hors de question de laisser leurs cadavres ainsi.

Ils avaient quand même plus de dignité que ces personnes. Pendant le trajet du retour, Earnos remarqua qu’Olistar avait un peu froid à cause du fait qu’elle était trempée. Lui n’était pas vraiment mieux. Ils se collèrent l’un à l’autre alors que des serviettes leur étaient tendues. Ils continuèrent de parler de tout et de rien.
« AH ! Finalement on peut remettre les pieds sur quelque chose de solide. » signala Earnos en sautant du bateau pour atterrir au sol.

« AH ! Tiens donc, tu crois que tu ne verras plus la mer plus tard ? Ne t’en fais pas, je vais t’apprendre à nager, tu vas voir. Mais là, ce n’est pas le moment. »

« Je ne compte pas remettre les pieds sur un bateau avant quelques temps, Olistar. » déclara l’adolescent sans effronterie par rapport à la jeune femme.

Oh … Qui parlait donc d’aller sur un bateau ? Il se trompait lourdement. Elle ne comptait pas faire ça, loin de là même. Ils allaient juste se rendre à un lac et à partir de là, elle allait se charger de son éducation maritime.

Lui ? Il se sentait maintenant bien moins rassuré avec le regard que lui lançait la jeune femme aux cheveux violets. Pourtant, il savait qu’il n’avait rien à craindre, loin de là même. Elle n’était pas méchante, hahaha … Oui … Vraiment … Il posa son regard sur l’Anorith, celui-ci étant en train de discuter avec la petite Arakdo.

« Si seulement c’était aussi simple. » soupira le Coconfort avec dépit.

« Ca le sera maintenant que je suis de retour, Earnos. » déclara Olistar alors qu’il ne lui avait même pas parlé de quoi il s’agissait. Elle savait quand même ? Et zut. Il était si facile et prévisible à lire ? C’était quand même plus que gênant.

Enfin bon, l’heure n’était pas à se poser des questions mais plutôt à savoir ce qu’ils allaient faire. La réponse ne tarda pas puisque des Ninjask arrivèrent à toute allure vers le capitaine de l’armée des insectes, leur signalant que les Ningales ont décidé d’attaquer le royaume avec l’aide des Papinox. Earnos cligna des yeux plusieurs fois avant qu’Olistar ne murmure :

« Hum … Ils ont été plutôt malins sur ce coup. Ils ont encore essayé de profiter de la séparation de l’armée pour s’en prendre au roi. »

« Il faudrait bien qu’un jour, ils comprennent que ça ne servira à rien non ? »

« Je ne suis pas sûre que ça leur rentre dans la tête, Earnos. »

Il voulait bien croire Olistar. Il haussa les épaules, alors que le capitaine annonçait qu’ils partaient aussitôt en direction du royaume. Les prisonniers furent confiés aux Armaldos, ces derniers signalant qu’ils allaient se charger de les envoyer le plus tôt possible.

Et maintenant ? Eh bien, il marchait à côté d’Olistar. Soulagé … Il était vraiment soulagé de savoir qu’elle allait bien. Mais en même temps, soulagé car il avait quelqu’un avec qui il pouvait discuter … surtout une confidente. Ah … Oui … Cela allait être beaucoup plus facile dans le fond maintenant.

« De quoi est-ce que tu veux parler, Earnos ? Peut-être de quelque chose de plus personnel ? Oh, d’ailleurs, ça me fait penser. »

Elle vint lui donner un petit coup sur le sommet du crâne, lui arrachant un petit cri de douleurs alors qu’il balbutiait quelques mots pour comprendre la raison d’un tel acte.

« Pour ton langage envers moi, tu ne pensais quand même pas que j’avais oublié, hein ? »

« Pardon, pardon, pardon, Olistar. Promis, je ne recommencerai plus. » annonça le Coconfort avec confusion avant qu’elle ne rigole. Bien sûr qu’elle savait qu’il ne réitérerait pas cela.

Chapitre 13 : La vérité sur sa personne

Chapitre 13 : La vérité sur sa personne

« Alors ? Pas de mal de mer ? » demanda l’être encapuchonné en s’adressant à Earnos.
Celui-ci se tenait à la rambarde du bateau sur lequel il était monté avec une vingtaine de soldats et l’être encapuchonné. Bien entendu, quelques Armaldos étaient présent eux aussi. Enfin, il y avait ce fameux Anorith … C’était quoi encore son nom ? Sélinar, n’est-ce pas ? Un nom plutôt sympathique mais après …

« Je vais plutôt bien. Arrête de faire semblant de t’inquiéter pour moi, ça ne marche pas comme ça, est-ce bien compris ? Je ne tomberai pas dans ton piège grossier. »

« Si tu as le mal de mer, j’ai une bonne solution pour le résoudre. » annonça l’Anorith, celui-ci portant une tenue verte avec de nombreuses rayures noires. Il y avait aussi quelques symboles rouges sur sa tenue. Earnos se tourna vers lui, penchant la tête sur le côté.

« Ce n’est pas bien grave, ça passera. C’est juste que je ne suis pas habitué à cela mais sinon, il n’y pas de quoi s’inquiéter. Dis, je peux te poser une question ? » demanda Earnos.

« Bien sûr, tu es l’un des deux chevaliers de la princesse Terria non ? Je me demande bien ce qu’un simple Anorith comme moi peut faire pour toi. »

« Bien plus que tu ne le crois. Bon … Par contre, je ne veux pas en parler devant lui. » dit le Coconfort, posant son regard sur la personne encapuchonnée. Celle-ci haussa les épaules, s’en allant pour laisser les deux personnes seules.

Tout de suite, Earnos attaqua sur la relation entre l’Anorith et l’Arakdo. Comme il le pensait, le jeune homme fut décontenancé par une telle question, répondant qu’il trouve tout simplement merveilleuse l’Arakdo et la danse qu’elle peut faire sur la mer. Il aime beaucoup l’observer mais il préfère ne pas trop la déranger. Elle a sa propre vie et elle n’est pas avec lui. Comme Earnos le pensait, les deux personnes semblent s’apprécier réellement bien que malheureusement, il semblerait que l’un comme l’autre n’arrive pas à dévoiler ses sentiments.

« Mais attends, si tu me poses une telle question, c’est que tu … Enfin, toi aussi ? »

« Je ne sais pas vraiment je dois l’avouer. Je suis un peu perdu par rapport à tout ça malheureusement. Je ne sais pas par où commencer, je ne sais pas quoi faire. Elle est quand même bien différente de moi et … »

« Je te comprends. Je n’arrive pas à m’imaginer avec Arolyna. Pourtant, on se connaît depuis longtemps, je l’ai sauvée de la noyade alors qu’elle était encore qu’une enfant. Enfin, je n’ai que deux ans de plus qu’elle mais elle débutait sur sa marche sur l’eau … Et elle ne voulait pas que quelqu’un la voie alors elle s’était éloignée et … Pourquoi est-ce que je te raconte ça ? Je ne sais même pas si ça t’intéresse. »

« Je ne sais pas … Ça a l’air de ressembler un peu à ce que je vis. Enfin, je crois. » souffla le Coconfort, les deux garçons soupirant en même temps. C’était compliqué, vraiment compliqué. L’amour posait beaucoup plus de problèmes qu’on ne pouvait le croire. Ah … Ils étaient vraiment deux idiots incapables de déclarer ouvertement ce qu’ils ressentaient. Visiblement, il n’était pas le seul dans ce cas précis.

« ATTENTION ! Bateaux en vue ! Préparez-vous à accoster ! »

L’un des soldats, celui qui dirigeait la troupe sur le bateau, venait de crier en leur désignant de nombreux points à l’horizon. C’est vrai, ces formes au loin … Des bateaux ! Et ils étaient en train de déverser quelque chose dans l’eau ! Peut-être que … S’il y avait des Papinox … AH ! Il poussa un gémissement de douleur.

« Ça ne va pas ? Tu as mal au cœur ? » demanda Sélinar en le regardant.

« Non … Non, je pense que ça va passer, enfin, je l’espère. »

Il se sentait exaspéré et énervé. S’il pouvait lui mettre la main dessus, il n’allait pas s’en priver ! Pas du tout ! L’accostage se fit avec violence alors qu’il sautait sur l’autre bateau, tenant ses lances dans ses mains. Il allait tous les abattre !

Les Ningales se cachaient derrière les Papinox, ces derniers se comportant comme des déments, hurlant qu’on ne leur emportera pas leurs lumières. Leurs lumières ? Ces Ningales ? Ils étaient complètement fous et déraisonnable. Hors de question de les laisser causer encore plus de problèmes !

« N’hésitez pas à les blesser gravement ! S’ils veulent polluer notre eau, on ne va pas se laisse faire ! Evitez juste de faire des morts ! »

« Ça revient un peu au contraire de ce qui a été dit à l’instant. » murmura l’adolescent dans son armure dorée, gardant bien appui mais nullement son calme.

Nullement son calme ? Car il tentait de trouver s’il était là … S’il était présent … Il était un Papinox ! Il ne l’oubliait pas ! Il n’oubliait pas qu’il était là ! Il devait lui mettre la main dessus et ensuite, ils allaient avoir une petite explication tous les deux !

« Purée, avec ces combats, les bateaux tanguent beaucoup trop ! » cria un soldat, Earnos n’émettant aucune remarque à ce sujet.

Il n’avait pas à se préoccuper du tangage … si ça se disait ainsi bien entendu. D’ailleurs, il plantait ses lances dans les Ningales et les Papinox sans pour autant que cela soit dramatique. Il visait plutôt des endroits sûrs pour les immobiliser, comme les jambes ou les bras. Généralement, c’était suffisant pour qu’ils arrêtent de bouger. L’être encapuchonné était à côté de lui, se battant avec facilité.

« Je te préviens tout de suite, je n’ai pas besoin de ton aide alors disparais. »

« Qui a dit que je me battais pour toi ? Je pense que tu te mets un peu trop en valeur, Earnos. Tu es un peu trop prétentieux. »

« Ce n’est pas de la prétention, tu me colles depuis le début. Tu crois que je n’ai pas remarqué ton manège ou quoi ? » dit l’adolescent avec énervement, poussant avec violence trois Ningales en arrière, les faisant tomber du bateau.

« Tu n’étais pas forcé de faire cela … Enfin, les Armaldos iront les récupérer. » soupira l’être encapuchonné après ce que venait de faire Earnos.

« Je me débarrasse d’eux pour qu’ils comprennent la leçon. Des fois, il faut utiliser la force pour que cela pénètre dans la boîte crânienne de … »

Qu’est-ce qui se passait ? Le bateau était en train d’être secoué de plus en plus ! Au bord de celui-ci, il remarqua que les Papinox et les Ningales étaient en train de secouer le bateau, utilisant leurs pouvoirs pour cela.

« Earnos, fais attention à ne pas tomber, avec ton armure, ça serait … Earnos ? » dit la personne encapuchonnée alors qu’elle n’entendait aucune réponse.

Aucune réponse, qu’est-ce que … ça veut dire ? L’adolescent en armure dorée n’était plus à bord ? Aussitôt, l’être encapuchonné sauta dans l’eau, sa capuche et sa cape volant en arrière. Les rares Ningales et Papinox qui tentèrent de l’arrêter furent instantanément paralysés, coulant à pic à leurs tours.

Quel idiot … Avec sa vantardise mal placée, il avait dit à cette personne qu’il arrivait à nager. Or … Comment il aurait pu ? Il n’avait jamais été dans un lac, il n’avait jamais été dans de l’eau de telle façon qu’il n’avait pas pied. Ah … Il gardait la bouche fermée, se laissant couler à pic alors qu’il ne pouvait rien faire. Il devait garder son calme. Pourquoi ? Car c’était l’unique chose à faire en une telle situation.

Pourtant, il avait peur. Il avait vraiment peur de mourir. Il avait peur de mourir sans pouvoir dire ses sentiments à la princesse Terria. Sa famille ? Et ses amis ? Qu’est-ce qu’ils allaient penser s’il devait mourir ? Ah … Il devait quand même essayer de se battre. Peut-être qu’en se débarrassant de son armure dorée ? Mais d’abord, il devait ouvrir les yeux, chose qu’il fit. Quelqu’un était en train de venir en face de lui ?

Il voyait une femme … Une jeune femme aux cheveux violets. D’ailleurs, ses cheveux semblaient se réunir pour former une longue pince. Une pince qui vint découper en morceaux son armure dorée. Son armure dorée … si résistante … venait d’être détruite ? Mais surtout, la pince vint l’agripper au niveau de la hanche, le tirant vers la jeune femme aux cheveux violets. Elle portait une robe qui lui allait jusqu’en haut des cuisses tandis qu’elle avait aussi de longues bottes. Elle était plutôt jolie … et cette sensation de la connaître …
Mais à quoi est-ce qu’il pensait ? Il ne chercha pas à se débattre, aidant juste la jeune femme à l’aider à remonter à la surface. Pourquoi … Pourquoi est-ce qu’il lui semblait la connaître ? Ce n’était pas normal. Pas à son goût. Enfin, il put prendre une bouffée d’air frais alors qu’ils sortaient la tête tous les deux de l’eau.

« Ah … Ah … Ah … Vraiment, je t’avais bien dit que tu ne pouvais pas nager avec cette armure … Et c’était quoi ces battements de pied, Earnos ? J’ai l’impression que j’ai raté complètement ton apprentissage pendant toutes ces années. Ah … Je pars pendant un an et voilà ce que tu deviens. Et c’est quoi ce comportement ? Earnos ? »

« Olis … Olistar ? C’est toi mais … Tu as ces … Enfin … Je … Olistar ! » s’écria l’adolescent, cherchant à foncer sur la Drascore. Néanmoins, il donnait plus l’impression de s’agripper à elle pour éviter de coller. Elle le retint contre sa poitrine, rigolant avec lui.

Chapitre 12 : Il était un petit navire

Chapitre 12 : Il était un petit navire

« Pourquoi est-ce que tu as dit cela ? » demanda Earnos alors qu’ils étaient bientôt arrivé à la zone d’eau qui était normalement empoisonnée.

« Hum ? De quoi est-ce que tu veux parler ? » demanda l’être encapuchonné en s’adressant à lui, un sourire aux lèvres.

« Tu sais parfaitement de quoi je veux parler. De ce que tu m’as dit hier avant que l’on parte. Je veux des explications à ce sujet. »

« Et pourquoi devrais-je te les donner ? Si tu as une bonne raison à cela, alors peut-être… que j’envisagerai de te répondre. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« En fait, je ne veux même pas savoir mais je te trouve déjà plus qu’exaspérant à ce sujet. » rétorqua l’adolescent, plus irrité qu’autre chose à cause de cette personne. Il fallait dire que faire une telle menace hier, ça n’allait pas passer inaperçu.

Enfin, à ses yeux car il n’était pas sûr que cette personne y accorde une quelconque importance. C’était qui cette personne ? Et pourquoi est-ce qu’elle ne se montrait pas hein ? C’était irritant, très irritant, elle avait des choses à se reprocher ? A se cacher ?

« Et je peux savoir pourquoi tu nous ne montres pas ton visage ? Il est si laid ? »

« Oh … Quel vilain langage de ta part, je ne m’attendais pas à de telles paroles venant de toi. Je suis un peu choqué. Je te pensais plus calme et réservé … mais comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences, n’est-ce pas ? »

« Je ne suis pas comme cela d’habitude mais je ne sais pas pourquoi, tu as quelque chose de vraiment exaspérant et énervant, désolé de te l’annoncer de la sorte. »

« Oh … J’espère donc voir ton véritable visage l’un de ces jours. Ne me déçois pas, d’accord ? » déclara la personne en émettant un petit rire amusé.

Qu’est-ce qu’il y avait de drôle dans ses paroles ? Rien du tout ! Alors qu’il arrête ça car c’était vraiment exaspérant à la longue ! Il avait l’impression qu’il se moquait de lui de haut en bas ! Enfin, il n’allait pas se préoccuper de ça mais plutôt de ce qui se passait. Car oui, à force de se battre verbalement avec cette personne, ils avaient fini par arriver. Arriver où ? Eh bien au bord de la mer. Ah ! Maintenant qu’il y pensait …

« Je n’ai jamais au bord de l’eau. Je ne me suis jamais baigné. »

« Et tu ne sais donc pas nager ? » demanda l’être encapuchonné à ses côtés.

« Bien sûr que si, je ne suis quand même pas risible à ce point. » annonça le Coconfort avec un peu de vantardise mal placée, tapotant contre son torse de métal doré.

« Soit … Mais un conseil, retire quand même ton armure si on va sur l’eau, tu ne sais pas ce qui pourrait t’arriver si tu tombais … dedans. » souffla l’être encapuchonné alors qu’Earnos s’immobilisait. Encore une menace … et même pas voilée cette fois !

Au bord de l’eau … voir même sur l’eau, des personnes portant de petits chapeaux jaunes et munies de vêtements bleus étaient en train de s’occuper du liquide bleu. Du moins, bleu à la base car il avait une teinte un peu verdâtre dont émanait une odeur plus qu’horrible. Il se pinça le nez alors que des Arakdos venaient s’approcher d’eux.

« Les soldats de l’armée des insectes ? Merci d’être venu le plus rapidement possible. » déclara l’un d’entre eux, un homme qui devait avoir une cinquantaine d’années.

« Quelle est la situation actuelle ? » demanda le commandant Yanmega chargé de la troupe.

« Pas si mauvaise mais on préfère se méfier actuellement. On ne sait pas où sont passé les Ningales et les Papinox mais ce n’est pas bon signe. Il semblerait qu’ils se sont dirigés à des kilomètres du rivage en attendant de se préparer à empoisonner l’eau une nouvelle fois. »

« Il nous faut alors contacter les Armaldos. Nous ne pouvons pas prendre de risques plus longtemps. Nous allons devoir voyager avec eux sur leurs bateaux. »

« Je peux vous y emmener ! » déclara une adolescente aux cheveux bleus, retirant son chapeau jaune avec un grand sourire.

Hum hein ? Comment dire … Elle était toute mignonne, il devait le reconnaître. Elle respirait la joie de vivre et semblait plus qu’heureuse de rendre service à l’armée des insectes. L’homme qui semblait être le chef de la petite troupe d’Arakdos soupira avant de dire :

« Fais-donc Arolyna. Je sais bien que tu n’attendais que ça pour échapper au travail. »

« Ce n’est pas vrai ! Vous le savez parfaitement que c’est juste pour qu’on entretienne de bonnes relations avec les Anoriths. »

« Oui, oui … Un Anorith en particulier. Ne t’en fait pas, nous connaissons la chanson. »

L’adolescente vint rougir violemment avant de dire que ce n’était pas du tout le cas. Pourtant, tout son corps prétendait le contraire. Finalement, l’armée vint la suivre, quittant le bord de la mer avant de les emmener à des bâtiments non-loin de là. Un port, c’était un port avec une taverne voir plusieurs d’entre elles pour les Anoriths et les Armaldos. De nombreux bateaux étaient déposés un peu partout sur l’eau.

« Venez, je sais où on va les trouver. Ils doivent être en train de boire encore une fois. »

« Vous semblez réellement heureuse d’aller dans cette taverne. Pourtant, je ne sais pas ce qu’il y a de si spécial à dialoguer avec les Anoriths. » murmura un soldat à l’adolescente aux cheveux bleus, celle-ci haussant les épaules.

« Oh ce n’est pas très important, vous verrez bien de toute façon. »

Si elle le disait. Earnos la regardait avec appréhension. Si seulement c’était aussi simple que ça … de dévoiler ses sentiments. Mais bon … Il n’avait pas à se préoccuper des problèmes des autres, il en avait déjà bien assez avec les siens. De toute façon, sous son armure dorée, personne ne pouvait le voir alors pourquoi devrait-il s’intéresser à tout cela ?

Le commandant ainsi qu’Earnos, l’être encapuchonné et plusieurs soldats pénétrèrent dans une taverne à la suite d’Arolyna. Celle-ci se dirigea aussitôt vers le tavernier, l’homme éclatant de rire avant de perdre son sourire. Il observa les hommes derrière Arolyna, arrêant de nettoyer son verre. Les discussions se stoppèrent en même temps qu’Arolyna avait pris la parole, le tavernier disant à l’adolescente :

« Sélinar est dehors, sur le bateau habituel. Si tu veux aller lui dire bonjour. »

« J’y vais tout de suite. Je ne vais pas le déranger, il doit sûrement être en train de remettre correctement les cordages. » déclara l’adolescente, saluant les personnes de l’armée avant de quitter la taverne. Le commandant signala à son tour :

« Je pense que je vais aller m’entretenir avec l’Armaldo qui dirige cette taverne. Pendant ce temps, allez dehors vous tous. »

« Comme vous le désirez. » répondirent les soldats, Earnos et l’être camouflé par sa cape avant de quitter la taverne à leur tour.
Le Coconfort regarda autour de lui, remarquant la petite Arakdo ainsi qu’un Anorith qui devait avoir … En fait, c’était un jeune homme Anorith. Il était plutôt bien bâti bien qu’il semblait avoir quelques difficultés à parler avec l’Arakdo. Elle aussi semblait avoir du mal à s’adresser à l’Anorith.

« J’ai l’impression d’être en face de deux … »

Ah … Il s’arrêta dans ses paroles. Mais quel idiot … Il savait pertinemment à qui ces derniers lui faisaient penser. Tout simplement à lui et à la princesse Terria. Sauf que … Comment dire … Ah … Bon, la princesse Terria, ça ne semblait pas la déranger. Lui de son côté, c’était plutôt le contraire. Ah ! Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça ?

« T’as l’air troublé, on dirait que tu as des peines amoureuses ou quoi ? »

« Je ne crois pas que ça te concerne. » murmura l’adolescent, sachant pertinemment qui s’adressait à lui. Il valait mieux attendre qu’ils montent sur un bateau au lieu de patienter ici. Il aurait bien aimé parler avec cet Anorith, savoir quelques petites choses.

« Oh … Et pourquoi pas ? Quel est le problème ? Peut-être que je pourrai t’aider, si tu le désires, non ? Ça ne serait pas une mauvaise chose. »

« Toi ? Avoir de l’aide de ta part ? Même pas en rêve. Enfin, j’en ai déjà reçu auparavant et je pense que c’est plus que nécessaire. Je n’ai pas besoin du reste de ta part. »

« Si tu le dis, c’est bien dommage. Je suis sûr que plus tard, tu me demanderas mon aide. Je le sais parfaitement, tu ne peux pas tromper mes sens. » souffla l’être encapuchonné avant de rire, s’éloignant du Coconfort.

Et à part ça ? Quand est-ce qu’ils partaient ? Puis cet Anorith, il allait sûrement voyager avec lui. Ça serait le bon moment pour discuter avec … Et en savoir un peu plus. Pff, mais à quoi est-ce qu’il pensait réellement hein ? Il verrait sur le bateau pour savoir quoi faire.