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Chapitre 1 : Imperméable

Première partie : Pour une paix définitive dans le royaume

Chapitre 1 : Imperméable

Quinze ans maintenant. C’était son âge alors qu’il était maintenant à nouveau un chevalier de la princesse Terria. Toujours recouvert de son armure dorée, il ne faisait qu’éviter que les émeutes ne se propagent dans le royaume. Depuis quelques temps, le peuple pouvait souffler un peu, ce qui était une bonne chose mais ce n’était pas pour autant qu’ils devaient se reposer. L’adolescent aux cheveux blonds était méconnaissable, œuvrant du mieux qu’il le pouvait pour son royaume. Il faisait de son mieux … oui …

De son mieux … Il ferma les yeux alors qu’il était assis sur un banc. Son casque doré posé à côté de lui, il regarda le ciel avant de pousser un soupir. Il faisait son travail, c’était le plus important à l’heure actuelle. Le reste ? Il n’était pas sûr d’y accorder un quelconque intérêt pour le moment. Ah … Il soupira une nouvelle fois, passant ses mains sur son visage. Il avait quinze ans mais pourtant il lui semblait en avoir tellement plus.

« Ce n’est plus pareil de toute façon. J’ai échoué depuis le début. »

Depuis le début, il s’était trompé, il avait échoué … Il avait complètement raté ce qu’il devait faire. Protéger son royaume ? Ah … C’était bien beau. Protéger son peuple ? Ah … C’était risible. Protéger la princesse ? Ah … C’était son devoir. Mais protéger sa famille ? Ah … Il avait bien échoué là-dessus. Risible, c’en était risible.

« Je ne vaux rien du tout. » murmura-t-il à l’unique personne, c’est-à-dire lui.

Il ne pouvait pas se retirer cette idée de la tête, cette idée macabre et lugubre où il était l’unique responsable de la mort de sa sœur. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Sa famille passait avant le royaume, il ne devait pas l’oublier. Non … Ce n’était pas ce qu’un chevalier devrait penser mais qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Ce n’était pas eux qui avaient perdu un proche non ? Hein ? Si … Surement, chacun avait perdu une personne importante, malgré tout ce qu’il pouvait penser. Tout le monde pouvait perdre quelqu’un du jour au lendemain.

« Ça ne changera rien. Rien du tout. Rien … Rien … Rien. »

Il était ainsi depuis la fin des évènements. Il n’avait fait qu’œuvrer à protéger son royaume, ne laissant personne lui adresser la parole ou presque. Tout ce qu’il voulait, c’était ruminer ses pensées sans qu’on le dérange. Que ça soit Férast, que ça soit Lisian, que ça soit n’importe qui. Il s’en fichait cordialement.

« Bon … Il vaudrait mieux que je m’occupe de surveiller les alentours du château. Autant aider les soldats à faire leur travail. »

Il se leva de son banc, remettant son casque sans grande conviction alors qu’il se dirigeait vers les couloirs protégés par un toit soutenu par plusieurs colonnes. Il s’en fichait de tout cela, il n’en avait rien à faire. La seule chose qui l’importait était de terminer tout ça. Pourquoi est-ce qu’il avait des pensées aussi négatives ? Tout cela à cause de cet évènement. Il s’en voulait, il s’en voulait depuis tellement de mois. Il souffrait … terriblement.

« Earnos. » murmura une douce voix féminine alors qu’il s’immobilisait.

« Princesse Terria. Que puis-je faire pour vous ? » murmura faiblement l’adolescent sous son casque doré alors qu’en face de lui, la princesse du royaume se trouvait là. Oui … Depuis les derniers évènements, elle avait le droit de parcourir le château sans aucun garde. Une restriction que le roi avait finalement levée. Une restriction absurde.

« Tu ne voudrais pas que l’on parle un peu tous les deux ? C’est une bonne idée non ? »

« Non, ce n’est pas une bonne idée, désolé de vous l’annoncer de la sorte, princesse Terria. »

« J’estime quand même que c’est une bonne idée. Tu es mon chevalier et tu vas alors m’écouter parler pendant des minutes s’il le faut. » annonça l’adolescente aux cheveux blonds et aux yeux rubis comme lui.

« Princesse Terria, cessez donc tout cela. C’est plus ridicule qu’autre chose. Je n’ai guère envie de parler de choses inutiles. Vous le savez pertinemment. »

« Je le sais mais ça ne m’empêche pas que j’ai besoin que l’on discute, toi et moi. Je ne sais pas où tu comptais te rendre mais tu as un ordre royal à accomplir. »

« Un ordre royal ? » murmura Earnos avec interrogation avant d’hausser les épaules. Il était obligé de l’accepter. Ils se dirigèrent à nouveau vers le banc qu’il avait quitté il y avait encore quelques minutes. Restant assis, il ne murmura aucun mot, Terria brisant le silence :

« Tu pourrais quand même parler un peu hein ? Tu ne vas pas me laisser faire toute seule le travail non plus hein ? Earnos, je te parle. »

« Princesse Terria, c’est vous qui vouliez une telle chose. Personnellement, je ne suis pas intéressé par une discussion qui ne mènera à rien. »

« Earnos, arrête de faire ta tête de mule, ce n’est pas de ça dont je veux parler. J’ai envie que tu te confis à moi. Tu sais très bien que … »

« Je sais très bien que je n’ai pas à me confier à personne. Princesse, si vous n’avez rien à me dire, s’il vous plaît, veuillez ne pas me déranger inutilement. Si encore, vous aviez des nouvelles d’Olistar, cela aurait pu m’intéresser mais ce n’est pas le cas. » coupa l’adolescent, évitant de faire entendre l’agacement dans sa voix.

« Des nouvelles d’Olistar, des nouvelles d’Olistar, pourquoi est-ce que tu veux savoir ça ? Ce n’est pas parce que tu n’as pas de nouvelles de sa personne depuis bientôt un an que … »

« Avec lui, il était bien plus facile de se confier. Vous êtes une princesse, je suis un soldat. Je n’ai pas à parler de ça à des personnes de votre rang. » coupa une nouvelle fois Earnos.

« Et quand elle est morte, c’était qui qui était à tes côtés hein ? C’était moi, Earnos ! Et quand on a perdu un proche chacun, le rang n’a rien à voir ! J’ai perdu ma mère, tu as perdu ta sœur, il est normal que l’on se réconforte tous les … »

« ASSEZ ! Ne parlez plus de ma sœur ! C’est compris ? Elle est morte ! Morte et enterrée ! Je ne veux plus qu’on parle ! » hurla Earnos, se redressant vivement.

Il n’avait pas envie d’en parler avec quiconque ! Il avait évoqué Olistar pour qu’ils changent de sujet mais elle avait eu la mauvaise idée de continuer sur le même. L’idiote ! Elle était tout simplement idiote ! Il en voulait à la princesse de parler de ça ! Il en voulait au roi … Il en voulait tellement … ah … Quel idiot … Quel imbécile.

« Je ne voulais pas te mettre en colère, Earnos, je te le promets. »

« Je ne veux plus en parler ! C’est compris ? La seule chose qui m’intéresse, c’est qu’on me laisse tranquille ! Princesse Terria, je suis désolé mais je m’en vais, j’ai des choses vraiment plus importantes à faire que de discuter de ça ! »

« Attends un peu, Earnos ! » répondit Terria, se levant à son tour pour tenter de lui prendre le bras. Mais vu l’épaisseur de l’armure dorée sur le corps du Coconfort mais aussi celle de la petite main gracile de l’Apireine, cela fut impossible.

« Quoi encore ? » demanda Earnos, grognant sous son armure, n’ayant pas montré son visage à la princesse depuis le début de la conversation.

« Ça ne sert à rien de se lamenter sur son sort. Elle est morte, Earnos. Moi aussi, j’ai eu beaucoup de mal à admettre que ma mère était morte. Je ne pouvais rien y faire, tu n’as rien pu y faire. Il faut que tu continues d’avancer. »

« J’étais pourtant clair à ce … »

« ASSEZ ! Earnos ! Ne devient pas mon père qui n’a toujours pas oublié ma mère ! Il n’a pas réussi à passer outre cet événement. Tu sais … aussi bien que moi. »

Il ne lui répondit pas, restant imperméable à tout ce qu’elle disait. Il n’avait pas besoin d’en entendre plus, il n’avait pas besoin d’en savoir plus. Sans un mot, il s’éloigna de la princesse Terria, laissant seule la future monarque de ce royaume.

Celle-ci le regardait partir avec tristesse, cherchant à le suivre. Pourtant, il s’arrêta de marcher, l’adolescente faisant de même. Il fit un pas, elle faisait la même chose. Puis il se retourna pour lui faire face, ses yeux rubis posés sur ceux de la princesse.

« Princesse Terria, arrêtez ce petit jeu stupide. »

« Je n’arrête rien que je n’ai pas commencé. Si tu considères que tout cela est basé sur un jeu, tu te trompes lourdement. Je ne t’abandonnerai pas, Earnos. Tu es bien trop important pour moi. » souffla l’adolescente aux cheveux blonds.

« Vous l’êtes pour moi mais l’inverse est faux. Je ne suis qu’un soldat. N’accordez pas d’importance à ma personne alors que cela est inutile. »

« Ce n’est pas le cas ! Tu n’es pas inutile ! Tu es … »

Mais il s’était mis à courir, profitant de la confusion de l’Apireine pour mettre un maximum de distance et disparaître de sa vue. La laissant décontenancée, l’adolescent ne semblait plus maintenant se préoccuper de sa relation avec celle qui serait un jour la future reine.

Chapitre 68 : Près de Traslord

Chapitre 68 : Près de Traslord

« Je vais voir ce qu’elle a … »

« Ce qu’elle a ? Comment ça ? Ca reste qu’un golem hein ? »

Il haussa les épaules aux paroles de Manelena. Il avait juste l’impression que puisque ce golem était issue de la nature et de la végétation, c’était alors un golem féminin. Mais oui, Manelena n’avait pas tort, ça reste une simple création. Il s’avança vers le golem, celui-ci continuant de le fixer pendant quelques secondes avant qu’il ne tende une main :

« Merci de les avoir protégées, comme je te l’avais demandé. »

Le golem resta immobile pendant de longues secondes avant de finalement hocher la tête. Le jeune homme poussa un léger soupir de soulagement. Tant mieux, il avait eut peur d’avoir encore plus de problèmes qu’auparavant. Visiblement, ça ne serait pas le cas.

« Voilà, tout est bon, tout est rentré dans l’ordre. Vous n’avez rien à craindre. »

« Tu en es sûr et certain ? Ton golem reste quand même bien étrange. »

« Je sais, je sais mais je te promets qu’il ne causera aucun tort. »

Voilà que Manelena haussait un sourcil suspicieux. Bien entendu, pourquoi est-ce qu’elle le croirait aussi facilement, n’est-ce pas ? Il poussa un petit soupir. Dommage mais bon, il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait penser par là.

Il posa une main sur son front, l’autre claquant des doigts pour faire disparaître le golem. Bête, c’était vraiment bête mais si cela pouvait rassurer Manelena, autant le faire. Il regarda la femme aux cheveux blonds avec inquétude, se demandant si cela la dérangeait ou non.

« Aucun souci de ton côté, Elen ? Tu n’as pas peur ou autre ? »

« Pas vraiment bien que je restais sur la défensive au cas où. On ne sait jamais à quoi s’attendre exactement hein ? Donc, c’est juste une mesure de précaution. »

Il était vrai qu’il remarquait que maintenant, elle était en position défensive et une flèche était apparue sur son arc. Néanmoins, maintenant que le golem n’était plus là, l’arc disparut en même temps que la flèche avant qu’il ne dise :

« Allons-y ? Je sais où se trouve l’autre groupe avec mon golem. Ca paraît peut-être étrange mais j’arrive à les localiser. »

« Ca paraît pas étrange, ça l’est complètement. C’est quoi encore ce pouvoir ? Tu vas finir par arrêter d’évoluer quand, tu peux me le dire ? »

Il haussa les épaules en réponse à Manelena. Comme s’il pouvait le savoir à sa place ? Il n’était même pas certain de tout ça. La seule chose qui lui importait réellement, c’était surtout de savoir comment tous les autres allaient. Il prit rapidement de la vitesse, bien décidé à suivre son instinct et ce nouveau « sens » qu’il possédait.
Il lui fallut moins de quelques minutes pour retrouver Elise, Sérant et Sérest. Comme pour les assassins avec Manelena et Elen, le golem avait visiblement fait tout le travail et cela avec une efficacité remarquable et effrayante. Elise le regardait, ses yeux rouges, des cornes sur son crâne avant de bredouiller faiblement :

« Ce … Ce golem était vraiment … vraiment très bizarre, Tery. On avait l’impression qu’il était vivant, qu’il voulait hurler. Ils ont essayé de le détruire mais à chaque fois, il se reconstituait en récupérant des morceaux du sol. »

« Ne t’en fait pas, Elise Il semblerait qu’il ne soit pas le seul. Malheureusement, je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi, je suis désolé. »

Mais il allait régler ce petit problème. Le golem se tourna vers lui et il savait qu’il ne ferait rien de mal. Néanmoins, les cadavres étaient très explicites : ils ressemblaient plus à une bouillie informe en de nombreux endroits.

« Il ne reste plus qu’à trouver Clari et Royan. Normalement, ils ne devraient pas avoir trop de problèmes, j’imagine. C’est Clari. »

« Cette confiance aveugle en elle te perdra, Tery. Elle reste une simple adepte de Zélisia tandis que Royan, bien que ses pouvoirs aquatiques soient immenses et qu’il soit un prince, n’a pourtant aucune prédisposition à pouvoir lutter contre des assassins. »

Pfff ! Merci Manelena ! Alors qu’auparavant, il se sentait rassuré, elle venait de réussir à lui insinuer un certain doute. Ils allaient retrouver Clari et Royan, et vite ! Il prit un pas des plus rapides, délaissant alors le reste du groupe. Où est-ce que Clari et Royan pouvaient se trouver ? Contrairement aux deux autres duos, il n’avait pas la possibilité de les trouver aisément, c’était dommage … et vraiment ennuyeux sur le coup.

Vite, vite vite ! Et vite ! Il devait accélérer le pas, encore plus ! A gauche ? A droite ? Il devait juste s’imaginer le chemin qu’aurait pris Clari. La connaissance, ça ne l’étonnerait pas qu’elle ait choisie d’être proche de la bordure de la forêt. Cela lui permettrait alors de se battre bien plus facilement avec ses pouvoirs élémentaires principalement axés sur le vent.

OUI ! Il allait essayer ça ! Il se dirigea au niveau de la bordure de la forêt, espérant que cela serait suffisant pour ce qu’il comptait faire. Il ne lui fallut que quelques minutes pour arriver, regardant maintenant autour de lui. Bien entendu, aucune trace de Clari et Royan. Comme si cela ne suffisait pas pour ne pas le rassurer.
Le sol se mit à trembler comme si un lourd objet venait de tomber. D’ailleurs, c’est bien ce qu’il avait entendu ! Un arbre ? Un arbre venait de s’écrouler ? VITE ! C’était sûrement Clari et Royan ! Quel idiot, il aurait put envisager la création d’un troisième golem pour eux. Il avait pleinement confiance en Clari, ça ne voulait pas dire qu’elle était capable de gérer cette situation sans aucun souci. Si les assassins se focalisaient sur Royan, Clari aurait à peine la chance de pouvoir attaquer !

« Il faut que j’aille les aider ! IL LE FAUT ! »

« Hum ? Tu n’es pas obligé de chercher à te parler seul, Tery. »

Hein ? Manelena ? Et Elen ? Elles avaient réussi à le rattraper aisément. Avec elles à ses côtés, il se dirigeait vers l’origine du bruit où l’arbre était tombé. Ses lignes noires bien visibles sur son visage, ses yeux rubis fixant devant lui.

« Je ne sais pas ce qui se passe là-bas mais ça ne me rassure pas le moins du monde. »

« Moins de blablas, plus de pas, Tery. »

Oui, il le savait ! Elle n’avait pas besoin de le lui dire ! Finalement, les secondes s’écoulèrent à une vitesse folle alors qu’il arrivait auprès de ce qui semblait être une scène de guerre. Des trous se trouvaient partout, des arbres étant déracinés et des traces de sang se trouvant un peu partout. Il remarquait trois cadavres au sol tandis qu’heureusement pour lui, aucun ne s’agissait de Clari et Royan … mais il ne les voyait pas.
Une griffe faite de terre sur sa main droite, il restait sur ses gardes. Où est-ce qu’ils étaient ? Et où est-ce que Royan se trouvait ? Et Clari ? Une petite voix s’adressa à lui sur le côté gauche, le forçant à se tourner pour remarquer Royan qui avait l’épaule gauche en sang.

« … Te … Tery ? Ah … Tu es là ? Il faut aller l’aider. Depuis le début, elle combat à quatre contre une ! Je n’ai rien put faire pour l’aider. »

« Ne t’en veut pas, je vais arranger ça, si tu penses que ça te dérange. Tu n’as pas à t’en soucier, pas le moins du monde. »

Le jeune homme avait du mal à s’exprimer, étant un peu perdu alors que ses yeux regardaient autour de lui puis au-dessus. Clari ! Et un homme dont la dague était parcourue par la foudre. Non, il n’y en avait pas qu’une dague, il en avait plusieurs autour de lui … et aussi plantées dans les arbres. Ils combattaient sur les branches ! CLARI !

Il voyait l’état de la jeune femme. Déplorable ! Elle était dans un état assez grave ! L’hurlement qui sortit de ses lèvres avait quelque chose de bestial alors que d’autres griffes apparaissaient maintenant mais au niveau de ses pieds et son autre main. Tout de suite, il était en train de grimper à un arbre, comme un animal sauvage, ses griffes de terre s’enfonçant dans l’écorce jusqu’à ce qu’il finisse par arriver à la hauteur de l’assassin. Celui-ci, malgré le cri, ne s’était pas retourné sur le moment.

« Tery ? Mais qu’est-ce qui te prends ? Zou, zou, je m’en occupes et … »

Clari n’eut pas le temps de terminer sa phrase comme l’assassin de se retourner. Le coup de griffe au niveau du crâne vint tout simplement retirer ce dernier du reste du corps. Un corps qui tomba de la branche sur plusieurs mètres avant de s’écrouler au sol. Les yeux rouges de Tery fixèrent Clari avant qu’elle ne range son arme. Il pouvait voir, les entailles, les blessurs, le visage ensanglanté. Elle avait des marques de brûlures causées par les flammes et la foudre mais il y a aussi quelques endroits où la peau était en train de craqueler. Elle …

« Ah … viens donc par là, je sais que tu attends que ça. »

Qu’il attende que quoi ? Qu’il l’enguirlande pour son état ? Non ! C’était de sa faute ! C’était de sa faute si elle était ainsi. Il descendit mollement, ses griffes de pierre disparaissant.

« Et bien alors, Tery ? Tu ne viens pas ? Et dire que je me proposais … »

Il se jeta dans ses bras, venant se serrer contre elle pendant de longues secondes. Elle poussa un gémissement de douleur, disant en rigolant faiblement :

« Hey, hey, hey ! S’il te plaît, fais un peu attention, j’ai mal, hahaha. »

« ‘il te plaît, pardonnes-moi, pardonnes-moi, pardonnes-moi. »

« Je te pardonnes bien que je ne vois pas de quoi tu as à t’excuser, Tery. Il n’y a pas mortr de femme hein ? Je suis encore bien vivante et toujours prête à botter des fesses ! »

Aucune réponse de la part du jeune homme. Restant enfoui contre elle, il n’écouta pas les paroles de Royan qui poussa un soupir avant de dire :

« Visiblement, il ne se fait pas autant de soucis pour moi. Ah … Après, je n’ai pas à me plaindre de mon état, cela aurait été bien pire sans Clari. »

« De toute façon, je crois bien que quelqu’un … »

« PRINCE ROYAN ! » s’écria une voix féminine avant même qu’Elen ne termine sa phrase. Aussitôt, l’adolescent aux cheveux bleus se retrouva dans les bras d’Elise, celle-ci n’ayant nullement peur de se salir par le sang.

« Ah, zut, je vois que vous êtes là, mademoiselle Elise. »

« Ah zut ? Ce n’est pas des parolesq ue l’on doit prononcer dans votre état ! Euh … Elen, est-ce que vous pouvez le soigner ? Monsieur Sérant ? S’il vous plaît ? »

« Je vais m’occuper de cela, ne t’en fait donc pas. » déclara l’imposant homme d’Honoros.

« Merci … beaucoup et pour tout. Merci tellement, je … suis tellement … ah … »

Elle semblait déjà être sur le point de s’évanouir alors que l’homme faisait un petit sourire. Tery n’avait pas quitté les bras de Clari, Elen les regardant avec un peu de jalousie. Le jeune homme tremblait encore tandis que Clari caressait le dos de son crâne.

« J’ai l’impression d’avoir un grand enfant dans les bras. »

« Il ne fallait pas m’inquiéter comme ça … snif … quel idiot. J’aurais dût créer un troisième golem ! J’aurais dût ! Mais la prochaine fois, je n’oublierai pas ! Je te le promets ! »

« Mais oui, Tery. Mais oui … » soupira Clari en allant embrasser ses cheveux. Elen eut une petite boule dans la gorge alors que Manelena murmurait faiblement :

« Je ne savais pas … qu’ils étaient aussi proches. »

« Ne raconte pas n’importe quoi, Tery n’est pas aussi proche que ça. Enfin, je crois mais … c’est vraiment étrange. Enfin, qu’il réagisse comme ça. »

Elle n’avait aucun mal à reconnaître que Tery et Clari avaient une relation vraiment spéciale et unique … mais pas à ce point. Enfin, pas de cette intensité. Elle avait l’impression qu’elle n’avait pas sa place à l’heure actuelle.


Il fallut un bon quart d’heure pour que Tery accepte enfin de quitter les bras de Clari. Les yeux rougis, il se les frotta pendant quelques secondes avant de se redresser. Avec lenteur, il déglutit pour dire, le regard tourné de telle façon que l’on ne voyait plus son visage :

« Nous devrions nous rendre dès maintenant hors de la forêt. Je pense que pour le moment, nous n’aurons aucun souci … mais on est jamais sûrs. Royan ? Est-ce que je peux te demander quelque chose ? Enfin, à toi de voir si c’est une bonne idée. »

« Et quelle est cette idée ? Car si tu ne l’évoques pas, nous n’irons pas très loin. »

« Simplement nous rapprocher des frontières entre Traslord et Claudiska. Normalement, à partir de là, tu ne devrais avoir aucun problème à pouvoir nous protéger à moitié, non ? »

« Malheureusement, ce n’est pas aussi simple. Car bien que je sois le prince, il y a de fortes chances que certains assassins aient peu de réticence à m’éliminer. Même si je vois ce que tu veux faire et que je comprends où tu veux en venir. »

« C’est dommage mais bon, merci. On essaye néanmoins ? »

« Cela peut réduire le nombre d’assassins qui nous poursuit mais ça ne les arrêtera pas tous. C’est leur mission et ils sont entraînés à cela. »

« Qu’importe, moins d’assassins est toujours une bonne chose. Faisons cela alors, sans même nous poser plus de questions à ce sujet ! »

Le jeune homme semblait avoir repris des couleurs alors qu’il regardai tout le monde. Vraiment, il n’y avait que Clari et Royan qui avaient été blessés. Mais l’un comme l’autre étaient déjà en train de se faire soigner. Et il ne souriait pas, bien entendu.

Comment aurait-il put dans une telle situation ? Il n’était horrible ou immonde. Ce n’était pas lui qui aurait put faire ça. Reprenant la route, la marche fut plus laborieuse bien que sans problèmes cette fois. Visiblement, ils avaient éliminé la première vague d’assassins mais combien allaient-ils en avoir encore ? Y avait-il vraiment une limite ?

Il n’en était pas réellement convaincu. Il ne savait pas comment l’expliquer mais avec la défaite actuelle, il était sûr qu’ils allaient pouvoir souffler un petit peu. Tery tapa du poing contre son coeur, regardant tout le monde avant de dire :

« Nous allons chercher la ville la plus proche pour nous reposer. Même si on aura encore des assassins dans notre dos, je suis sûr et certain que ça ne nous causera que peu d’ennuis contrairement à auparavant. Donc ne vous faites aucun souci à ce sujet, d’accord ? »

« Et qu’est-ce qui te convint de penser de la sorte, Tery ? Qu’est-ce qui te rassure tant ? »

« Ce qui me rassure ? Tout simplement que nous en avons éliminé une vingtaine non ? »

Elle ne répondit pas mais d’après un rapide calcul, ils ne devaient pas être loin de ce résultat, oui. Mais cela ne changeait pas … hmm, si. Une vingtaine de personnes était morte, ce qui voulait dire alors que vingt personnes allaient manquer à l’appel. Les lettres et autres n’allaient avoir aucune réponse.


A partir de là, ils allaient donc bénéficier d’un laps de temps … qui allait leur permettre de profiter d’une nuit. De toute façon, vu comment Clari était blessée, c’était la meilleure chose à faire. Grumpf. Elle n’aimait pas l’avouer mais la relation entre Tery et Clari était d’un tout autre niveau que les autres à ce sujet.

Pourquoi est ce qu’ils étaient aussi proches ? Même entre Elen et Tery, il n’y avait pas une telle complicité. Non, ce n’était pas de la complicité mais une dévotion. L’inquiétude de Tery, ses larmes, ses pleurs, ses sanglots, ses tremblements. Même pour les retrouvailles avec Elen, il n’avait pas eut une telle réaction.
C’était anormal, totalement anormal … ou alors, était-ce tout simplement une relation qui n’était pas possible à expliquer ? C’était peut-être la meilleure réponse à tout cela. Elle passa une main sur son front. Ce n’était pas le moment de réfléchir à tout cela.
La marche fut plus lente qu’auparavant, Clari ayant du mal à se déplacer. Néanmoins, Tery était aux petits soins avec elle. Elle avait encore la force de plaisanter, lui demandant si’l voulait bien lui permettre de la porte. Il avait répondu qu’il en était hors de question mais elle avait alors tout simplement éclaté de rire.

Elle avait la force … et une telle volonté. Elle n’avait jamais cherché à mieux à connaître les personnes autour d’elle mais d’après ce qu’elle savait sur Clari, elle était issue d’une famille noble dont la lignée était parmi les plus anciennes de Shunter. Le genre de familles dont la félicité se basait sur les lignes de Zélisia tandis que les lignes d’Alzar étaient voués à disparaître d’une façon des plus étranges.
Ils avaient eut un fils, n’est-ce pas ? Un fils plus âgé que Clari. Oh, maintenant, Clari devait à peu près avoir son âge à elle, Manelena. Peut-être un peu moins. Tery avait aussi une vingtaine d’années voire plus. Elle ? La différence d’âge avec lui devait avoisiner les cinq ans environ, elle pensait. Pourquoi est-ce qu’elle se compliquait la vie à savoir ce genre de détails tout ce qu’il y avait de plus insignifiant ? Ce n’était pas comme si elle allait pouvoir se servir d’un tel renseignement et …

« Ah ! Ca ne paye pas de mine mais je suis sûr que nous devrions trouver de quoi dormir et manger pour la nuit ! Profitons-en dès maintenant ! »

Hein ? Comment ? Ils étaient déjà arrivés ? Sauf qu’ils étaient en fin d’après-midi. Rien que ça ! Elle avait été plongée dans ses pensées pendant aussi longtemps ? Elle n’arrivait pas à le croire mais pourtant, la vérité était là, devant ses yeux. Pfiou.

« Teryyyyyyyyyy ! Est-ce que tu veux bien dormir avec moi ce soir ? Au cas où mes blessures me feront mal pendant la nuit ? » demanda Clari sur un ton faussement implorant. Le jeune homme aux cheveux bruns se tourna vers elle, lui répondant :

« Pourquoi pas ? Ça me semble logique, oui. Mais je ne pourrais qu’atténuer la douleur. »

« Ne te force pas, va ! Tu es porteur des lignes d’Alzar, non de Zélisia. Par contre, si Elen veut bien rester, je ne dirais pas non. »

« Hein ? Euh … Hmm, d’accord. Pourquoi pas ? »

Elen avait été un peu perturbée par la réponse de Tery, celui-ci n’ayant guère attendu avant de répondre par l’affirmative. Néanmoins, maintenant que Clari lui proposait cela, elle aurait du mal à refuser. Elle regarda Tery, celui-ci hochant la tête avant qu’elle ne dise :

« D’accord, je veux bien, il n’y a aucun problème à cela. Mais ne t’avise pas de trop parler. Je dormirais dans la même chambre que vous. »

« Tery et le prince Royan n’auront qu’à dormir dans la même chambre, non ? Cela fera un peu de compagnie avec qui discuter, non ? »

« Au cas où il faudrait refaire mes bandages, non ? Cela ne te dérange pas, Tery ? » questionna l’adolescent aux cheveux bleus. Tery fait un mouvement de la main avant de souffler d’une voix calme :

« Aucun souci pour ma part. Mais comme pour Clari, ne comptes pas sur moi pour pouvoir te soigner. Etant d’Alzar, mon truc est plus de faire souffrir les autres que de les, tu dois le savoir, n’es-ce pas ? Si tel est le cas, au final, le nombre de chambres va être réduite à trois. Tant mieux, ça fera quelques économies. On ne va pas dire non hein ? »

« Ne commence pas à te focaliser sur l’argent, c’est assez laid. »

Manelena lui avait fait la remarque tandis qu’il haussait un sourcil. Laid ? C’est pas vraiment le terme qu’il aurait utilisé mais bon, elle n’avait pas vraiment tort. Se prendre la tête pour de l’argent n’allait emmener à rien de bon dans le groupe.

Finalement, avec tout cela, il avait fini par se rapprocher de Traslord. Bien entendu, ils allaient encore sûrement devoir prendre un bateau ou deux … voire plus. Bien entendu, ils allaient encore devoir gérer cet argent mais bon …

« Bon, allons prendre plutôt les chambres au lieu. »

Des lits séparés, que des lits séparés, sauf pour la chambre avec un lit double pour Sérest et Séran. Dommage d’ailleurs, il n’a pas put voir la véritable force de Sérest. Il savait néanmoins qu’elle était douée, franchement très douée. Mais à côté, il n’avait jamais eut de véritable combat contre les adeptes de Zélisia et Alzar. Cela allait arriver un jour ou l’autre et il n’était pas sûr à quoi s’attendre. Est-ce que Sérest et Séran étaient des cas à part ? Ce n’était pas la première fois qu’ils parlaient de se considérer comme des héros.
Comme des héros … Ah … Cette idée, il ne savait pas trop quoi en penser. Il continuait de trouver cela étrange mais qu’importe. Ils étaient efficaces et puis bon, ils se rapprochaient peu à peu du reste du groupe. Plus lentement qu’Elise qui avait déjà ses marques parmi eux mais Tery appréciait cela. Prenant les chambres dans l’auberge, il grimpa bien rapidement dans la sienne après qu’il soit sûr que Royan le suivait. Pfiou, cette journée avait eut son lot de surprises, pas forcément bonnes d’ailleurs.

Epilogue : Une carapace autour de son cœur

Epilogue : Une carapace autour de son cœur

« Pour le bilan des morts, on va attendre. Veuillez plutôt vous occuper des blessés. »

C’était terminé … C’était finalement terminé … Il avait été emmené dans la salle des soins intensifs, au même titre que son père. Il avait réussi à protéger son père … Il avait réussi à le sauver. C’était le plus important pour lui. C’était …

« Earnos ? Est-ce que je peux te parler ? » demanda Olistar, arrivant jusque lui. Le Rapion avait quelques bandages mais un petit sourire aux lèvres. Il semblait heureux et soulagé … par de nombreuses choses. Le Coconfort hocha la tête, regardant brièvement son père qui était à quelques mètres de lui. Il était blessé mais conscient, c’était le plus important. Et avec ce qui venait de se passer, il y avait de fortes chances qu’il n’y ait plus de rébellion de la sorte pendant de nombreux mois voir années.

« Euh … Tu le peux … Mais bon … Ca a l’air assez important non ? »

« Ça l’est. Je vais être bref, Earnos. Je vais devoir partir … Et je ne suis pas sûr de revenir malheureusement. Je ne peux pas te donner d’explications mais si je reviens, tu sauras tout, d’accord ? Il est temps pour moi de passer à mon rite pour devenir un Drascore. »

« Je co… comprends, Olisatr. J’espère que tu y arriveras. Bonne chance … »

Le Rapion hocha la tête pour le remercier de ses paroles avant de quitter la pièce. C’est bizarre … Il se sentait un peu vide sans Olistar. Ce genre de paroles n’était pas à prendre à la légère, n’est-ce pas ? Pas du tout même … Mais bon … Il devait lui faire confiance.

Ailleurs, le Rapion traversa les couloirs pour se diriger hors du château. Dire qu’il allait falloir du temps pour que tout soit nettoyé, tout aille pour le mieux mais bon … Ce n’était pas pour ça qu’il devait s’en faire : Earnos allait bien.

« Tsss … Maintenant, tu comptes t’en aller ? Puisque votre plan a échoué ? » dit une voix avec ironie, le Rapion se tournant vers le Yanma. Avec lenteur, Olistar s’approcha de lui, gardant un sourire aux lèvres avant de dire :

« Ce n’est pas bien important de toute façon … Mon projet pour mettre à mal la royauté peut attendre quelques années, n’est-ce pas ? Désolé, Holikan … »

Désolé ? Pour quelle raison ? Même si les paroles du Rapion avaient été dites avec ironie, l’excuse ne l’était pas. Il n’eut pas le temps de lui demander ce qui se passait qu’Olistar posa ses lèvres sur les siennes pendant quelques secondes. Lorsque le Rapion les retira, il était plus qu’étonné et surpris, Olistar reprenant :

« Je dois m’en aller. Tu as fait un grand geste aujourd’hui. C’était ma façon à moi de te remercier de m’avoir sauvé, Holikan. Dorénavant, tu vas devoir te trouver un autre rival, n’est-ce pas ? Mais garde cette avancée dans tes relations avec les Drascores. Apprends à mieux les connaître … Merci bien, je m’en vais. Je ne suis pas sûr que nous nous revoyions. »

Comment ? Hey ! Il avait besoin d’explications ! Il venait de se faire embrasser par un garçon, son pire ennemi en plus ! QU’IL NE S’EN AILLE PAS ! BORDEL !

Il pouvait finalement souffler … Un peu … Prendre un peu de repos tandis qu’il observait son père qui cherchait à se lever. Il voulait prévenir sa femme qu’il allait bien. C’était normal, tout à fait normal. Sa famille était inquiète, plus que tout.

« Je peux marcher normalement. Ca devrait aller … Vous m’avez soigné et je suis juste bon pour avoir quelques blessures, rien de plus. » dit le Dardargnan avant de se lever, montrant qu’il allait plutôt bien malgré tous les coups qu’il avait reçus.

« Messire Walane ? Le jeune Earnos ? Le roi aimerait vous parler à tous les deux. » demanda un soldat en rentrant dans la salle des soins. Le roi voulait le voir lui aussi ? Il se leva avec difficultés, observant l’armure dorée qui avait fait son office après toutes ces années. Dommage … Vraiment dommage … Mais elle avait servi à quelque chose de noble. Accompagné de son père, ils se dirigèrent vers la salle du trône où le roi et la princesse Terria les attendaient tous les deux. Il y avait des Libegons et des Drascores à côté d’eux ainsi que des Yanmegas. Son père posa un genou au sol devant le roi, Earnos faisant de même une seconde plus tard.

« Earnos … Les Libegons et les Drascores m’ont tout expliqué à ton sujet. Il semblerait que cela soit toi qui les as réunis pour nous porter secours. Malgré mes dures paroles il y a de cela quelques années, je ne peux ignorer tout ce que tu as fait pour ton royaume. C’est pourquoi, j’ai décidé, si bien entendu tu veux en refaire partie, de te laisser la possibilité de retourner dans l’armée des insectes. Bien entendu, tu seras dans la section dans laquelle Walane, ton père, officie, il n’en serait autrement. Après ce que vous nous avez montré … C’est une chose tout à fait normale et … »

« Père … S’il vous plaît … » murmura l’adolescente aux couettes blondes.

« Hum ? Oui … Bon … D’accord, c’est vraiment parce qu’il a été exceptionnel que j’ai accepté ta requête. Earnos, si tu retournes dans l’armée, tu redev… »

« ROI TANATOR ! ROI TANATOR ! » s’écria un soldat tout en ouvrant les portes de la salle du trône. Il sembla essoufflé, comme s’il venait de faire une course des plus éreintantes. Le roi n’avait pu terminer sa phrase mais devant l’air apeuré du soldat, il décida de le laisser continuer à prendre la parole. « Messire Walane est ici ? C’est important ! Il faut absolument que vous veniez le plus rapidement possible ! Le jeune Earnos aussi ? Ah … Peut-être que pour lui … Il est encore trop jeune pour … »

« Pour ? » demanda le roi, le soldat hochant la tête négativement. Il ne voulait pas en parler ici. Pas devant les autres ! Il reprit :

« Veuillez me suivre, s’il vous plaît … Il faut que nous fassions vite … C’est arrivé … comme ça. On l’a découverte il y a trente minutes et … »

« On l’a découverte ? » murmura Walane, un peu surpris. « Pardonnez-moi, roi Tanator mais il semblerait que ça soit plus qu’important et … »

« Nous vous accompagnons. Dans ton état, cela vaut mieux que nous soyons près de vous. » annonça le roi, demandant aux Libegons, Drascores et Yanmega de les accompagner, la princesse étant priée de les rejoindre. Le soldat les emmena hors du château.

Qu’est-ce qui se passait ? Pourquoi y avait-il un tel attroupement au beau milieu de la place ? Il était à peine neuf ou dix heures du matin. Le soldat demanda aux personnes de se disperser tandis qu’il murmurait à Walane de se rapprocher. Le Dardargnan acquiesça, posant une main sur sa bouche avant de trembler.

« Co … Comment … est-ce … »

« Papa ? Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Earnos, forçant le passage. Il s’arrêta, s’immobilisant alors que ses yeux rubis fixaient le corps étendu sur le sol, baignant dans son sang. « Ca … Cassi … Grande sœur ! »

Il avait crié en cherchant à se rapprocher du corps de la Coxy mais les soldats vinrent l’arrêter. Il voulut se débattre, qu’on le laisse se rapprocher de sa sœur mais ils étaient beaucoup trop nombreux. Le roi Tanator et la princesse Terria s’approchèrent à leur tour, l’Apireine poussant un petit cri de surprise.

« Je veux une explication … Vite … » bredouilla l’homme aux cheveux blonds, contrôlant difficilement ses émotions pour ne pas pleurer.

« Elle a été assassinée il y a environ quelques heures. D’après les marques de son agression, il semblerait qu’un Papinox soit responsable de cela. »

« RAOR ! C’EST RAOR ! C’EST RAOR QUI A FAIT CA ! » hurla soudainement le Coconfort avant de s’écrouler à genoux. Comme son père, il n’allait pas pleurer. Raor … Pourquoi est-ce que Raor … a accompli une telle chose ?

« Comment est-ce que je vais expliquer ça … à Niny … et aux filles. »

Le Dardargnan était plus qu’abattu mais pas autant que le Coconfort. Les deux membres de la famille de la Coxy continuèrent de regarder le cadavre de Cassina. Raor … Où est-ce que le Papinox était parti maintenant ? Où est-ce qu’il se trouvait ? La bonne nouvelle venait d’être gâchée par un acte horrible.



Plusieurs semaines s’étaient écoulées. Quelques gardes étaient présents autour d’une tombe. C’était le strict minimum alors que rares étaient les personnes présentes pour l’enterrement de Cassina. La famille de la Coxy, la femme qui l’avait employée, de rares amis proches … puis le roi et la princesse étaient présents, la raison même des soldats autour de la tombe.

« Puisses-tu reposer en paix dorénavant … »

Voilà … Avec la jeune femme enfouie sous terre, tout venait de se terminer. L’adolescent aux cheveux blonds resta immobile pendant quelques secondes, fermant les yeux. Il n’avait pas pleuré … comme son père. Seules les femmes de sa famille s’étaient laissé aller aux larmes. Il leva la tête en direction du ciel avant de reposer son regard sur la tombe. Il fit un demi-tour sur lui-même, ignorant les condoléances des soldats et des autres personnes.

Il s’était éloigné sans un mot, espérant être seul. Les personnes de son entourage avaient expliqué que l’adolescent ne parlait que très peu dorénavant … comme auparavant, avant qu’il ne rentre dans l’armée, lorsqu’il n’avait encore huit ou neuf ans. Pourquoi est-ce que tout cela devait arriver … Pourquoi ?

« Earnos ? » murmura une voix derrière lui, l’adolescent tournant son visage de moitié.

« Terria … Je voudrais être seul, s’il te plaît. »

Même si elle était étonnée d’entendre le Coconfort la tutoyer, elle essaya de lui sourire tout en s’approchant de lui. Elle avait eu l’autorisation de réconforter Earnos comme …

« S’il vous plaît … Laissez-moi seul … Je veux vraiment être seul … » reprit l’adolescent aux cheveux blonds, ne bougeant pas de sa position.

« Tu sais, Earnos … Je crois que je dois refuser ce que tu demandes. Après tout, tu as toujours tout fait pour me réconforter … après … ça. » chuchota Terria, pensant à l’assassinat de sa mère. Earnos trembla un peu alors qu’elle était à quelques centimètres de lui. « C’est normal alors que je sois là pour toi … »

« Je veux juste être se… » murmura le Coconfort avant de se retrouver enlacé par la princesse. Impassible, il voulut reprendre la parole mais elle l’arrêta, caressant ses cheveux.

« Mais tu ne seras plus seul. Tu ne seras … »

« Je suis tout seul … Je suis tout seul … Depuis le début … Depuis le début … Comment est-ce que je peux protéger tout le monde si je ne peux même pas protéger ma famille, Terria ? Comment est-ce que je suis sensé faire hein ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal pour mériter ça ? Pourquoi est-ce que ça arrive à moi ? Mon père a failli mourir en défendant le royaume mais ma sœur est morte alors qu’elle n’avait rien demandé ! Rien du tout ! »

Ce fut le moment où il explosa en larmes contre elle. Elle le sentait qui tremblait de tout son corps. Voilà … qu’il pleure … qu’il pleure contre elle. Elle était là … Elle était là pour lui. C’était la première fois qu’elle le voyait aussi faible, aussi fragile. En d’autres circonstances, elle aurait trouvé cela charmant mais elle n’avait pas la tête à ça. Elle n’avait pas à penser de la sorte. Tout ce qui comptait, c’était le bonheur de son chevalier. Et là, pour l’instant, ce n’était pas réellement le cas. Sa main glissant dans les cheveux blonds d’Earnos, elle serrait l’adolescent contre sa poitrine. Elle … Elle … Elle aussi était triste … plus que triste. Elle chuchota faiblement pour qu’il puisse l’entendre :

« Earnos … Tu sais ce que j’ai toujours voulu de ta part ? Voir chez toi ? Quelque chose d’improbable … en ce qui me concerne. Quelque chose que j’estime plus qu’important à mes yeux que tout le reste. Je veux te voir me sourire, je veux te voir être heureux … Mais c’est si fragile … Le bonheur. Tout peut basculer en un instant. Je ne crois pas que je verrais un jour un sourire sur tes lèvres mais ça ne fait rien. Ça ne me dérange pas. Reste simplement à mes côtés en tant que chevalier et nous nous soutiendrons mutuellement dorénavant. Je suis là pour toi comme tu l’as toujours été pour moi. »
Pour ce genre d’épreuves, il ne serait plus jamais seul dorénavant.

Chapitre 69 : Pour une paix éphémère

Chapitre 69 : Pour une paix éphémère

« Tu es de retour Earnos ? Qu’est-ce que … Du sang sur ton casque ? Retire-le ! » dit Olistar, ne laissant guère réellement le choix à l’adolescent aux cheveux blonds. Lorsqu’il lui enleva le casque, le Rapion fut surpris de voir … qu’il n’avait rien du tout. Mais aussi le regard qu’il avait. Qu’est-ce qui s’était passé avec le Coconfort ? « Quand tout ça est terminé … Il faudra que l’on en parle un peu tous les deux, Earnos. »

« Hors de question, Olistar. Tu as tes secrets, j’ai les miens … Et je ne peux surtout pas te révéler celui-ci, ça serait beaucoup trop dangereux pour tout le monde. »

« Earnos … Tu ne me fais donc pas confiance ? » demanda le Rapion, Earnos cherchant à lui sourire sans pour autant y arriver. Il hocha la tête positivement néanmoins avant de reprendre son casque. Il le remit devant le Rapion, murmurant :

« Ce n’est rien de bien grave … Voilà tout … Il n’y a pas à s’inquiéter. »

« Bien entendu. Tu veux essayer de me rassurer ? Ça ne marche pas comme ça. Bref, tu peux compter sur moi si cela s’avère nécessaire. De toute façon, je suis à tes côtés quoi qu’il en coûte au royaume. C’est envers toi que je partage mon existence et non pas envers le royaume, Earnos. Est-ce que tu comprends ? »

… … … Il ne répondit pas au Rapion car bizarrement, cela lui rappelait quelque chose d’assez … pathétique. C’était un peu ce qu’il pensait envers la princesse. C’était elle qu’il servait, pas le royaume. C’était elle qu’il protégeait, pas le royaume.

« Merci beaucoup, Olistar. Tu es plus qu’un ami. »

Il avait dit cela avec une certaine nonchalance, espérant que cela servirait à combler le désir d’Olistar. Il ne voulait pas l’inquiéter plus que cela … Pas du tout … Mais juste qu’il venait de sauver la famille de Passy … Il venait de laisser en vie le père de sa nièce … mais le sien ? Le sien ? Est-ce que l’on y pensait hein ? Est-ce que l’on pensait à ce qui se passait hein ? Non … Personne ne s’en inquiétait ici présent sauf lui.

« Il faut que l’on arrive jusqu’à la salle du trône, le plus rapidement possible. Il le faut le plus vite possible. Il faut retrouver tout le monde. »

« Calme-toi, Earnos. Nous y sommes presque non ? A partir de là, la majorité des personnes ici présentes connaissent le chemin. » dit Olistar, Holikan étant resté muet le long du chemin. Il n’avait plus ouvert la bouche depuis que le Rapion l’avait remercié de le sauver.

« Je suis calme … Je suis très calme. Mais si on pouvait juste accélérer. »

« Earnos … Ton père va très bien. » annonça Holikan, prenant finalement la parole. « Ton père n’est pas n’importe qui. C’est lui-même qui protège le roi et la princesse à l’heure actuelle. S’il devait lui arriver malheur, nul doute que le château serait au courant … Or aucune nouvelle, c’est une bonne nouvelle. »

« D’accord, Holikan. Comme tu es proche du roi … Tu ne mens pas. » chuchota Earnos, bien qu’il ne laissait transparaître aucune émotion à travers sa voix sous son casque.

Pourquoi mentirait-il pour une telle chose ? Mais maintenant, de nouvelles troupes avaient rejoint le groupe qui s’agrandissait de plus en plus. Sur son passage, nul ne pouvait espérer les arrêter alors qu’ils avançaient peu à peu vers la salle du trône. Là-bas se trouvait le gros des troupes ennemies mais donc aussi le dernier rempart pour protéger le roi.

« Veuillez nous laisser passer. » demanda Earnos avec calme devant les nombreux Scorvols mais aussi autres insectes munis de différentes armes et armures sur leurs corps. De nombreux nobles et militaires d’après ce qu’il voyait. Dire qu’il en connaissait une partie … même de loin. L’un des Scorvols s’esclaffa :

« Mais c’est un petit comique ce gars ? Il croit vraiment qu’on va … »

« C’était l’un des chevaliers de la princesse. D’ailleurs, l’autre chevalier l’accompagne et l’ambassadeur des Rapions aussi. Si on arrive à tous les tuer, autant dire que cela arrangera notre situation pour de nombreuses choses. » coupa l’un des militaires, un nouvel Insecateur d’après ce qu’Earnos remarquait.

« J’ai eu ma réponse … Vous allez recevoir la vôtre alors. Nous pouvons commencer l’assaut pour sauver le roi et la princesse. »

Malgré qu’il ait donné les commandes à Holikan, celui-ci lui avait laissé la possibilité de parler. Et voilà ce que le résultat donnait : des combats d’une violence inouïe alors que l’adolescent dans son armure dorée faisait de son mieux pour protéger le maximum de personnes bien que de nombreux trous commençaient à se faire percevoir dans son armure.

« Vous n’avez pas écouté ce que mon Earnos a dit auparavant ? Débarrassez le plancher ! »

Son Earnos ? Il se tourna avec incrédulité vers Olistar, celui-ci émettant un petit rire avant de planter son dard dans le corps d’un militaire pour l’envoyer vers un Scorvol. Puis soudainement, les portes s’effondrèrent sous la puissance des coups donnés.

« Qu’est-ce qui vient de se passer de l’autre côté ? » demanda une voix faible.


Une voix vers qui le Coconfort se tourna aussitôt. Des Scorvols, des Insecateurs, des Cizayox, des Coxyclaques, des Apitrinis, tout … Tout … Il y avait tellement d’insectes dans la salle du trône mais il savait vers où regarder.

« Pa … Papa ? » balbutia l’adolescent dans son armure dorée trouée.

« Earnos ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu n’aurais jamais dû venir là ! » s’écria le Dardargnan.

« Bon … sang … C’est pire que prévu. » murmura Holikan. Il avait peut-être enjolivé un peu trop la situation. Beaucoup trop même.
Les gardes du roi étaient beaucoup moins nombreux qu’il ne le pensait et surtout … Les cadavres jonchaient de partout le sol. La princesse était derrière son père et de multiples soldats tandis que le roi était auprès de Walane. Walane … Celui-ci était peut-être dans le pire état parmi les soldats chargés de protéger la royauté. Ses bras pendaient lamentablement vers le sol, des entailles les parcourant de partout tandis qu’il tentait de serrer deux lances dans ses mains. Il haletait, se maintenant plus qu’autre chose grâce à ses armes plantées dans le sol. Pourtant, malgré l’inquiétude de voir son fils dans la salle du trône, ses yeux rubis et rageur étaient posés sur les soldats en face de lui.

« Comment est-ce qu’on a pu perdre autant de temps face à ces types ? Ils sont cinq fois moins que nous ! Ce n’est pas possible de se faire battre comme ça ! »

« Vas dire ça à ce général Walane hein ?! Moi, je n’ai pas envie de me faire planter par ses lances ! Bordel ! Il porte bien son surnom de Walane l’éclair ! Mais il est presque sur le point de claquer, il tient à peine debout. »

« Vous … ne toucherez pas à un cheveu … du roi et de sa fille ! » s’écria l’homme de bientôt plus de cinquante ans alors qu’il se redressait correctement, soulevant ses deux lances pour les pointer en direction de ses adversaires.
Qu’il arrête … Il en faisait trop ! Beaucoup trop ! Il n’avait plus l’âge pour ça ! Plus du tout même ! Et il voyait aussi que le roi était un peu blessé, signe qu’il avait combattu ! Il devait agir … Il devait réagir avant qu’il ne soit trop tard ! Trop tard, trop tard, c’était toujours trop tard ! C’était toujours trop tard ce genre de choses !

« Olistar … S’il … S’il te plaît, aide-moi avant qu’il … »

« ON N’A PLUS RIEN A PERDRE ! FORCEZ-LE BARRAGE ! PRENEZ SES LANCES DANS VOS CORPS MAIS EMPÊCHEZ-LE D’EN TUER PLUS ENCORE ! »

Un ennemi qui venait de crier cet ordre, des hurlements se faisant entendre alors que les dernières lignes fonçaient vers les ultimes troupes du roi et son père. NON ! IL N’ALLAIT PAS LAISSER FAIRE CA !

« Epaulez Earnos ! Attaquez-les de dos ! » hurla Holikan à son tour.

C’était les dernières attaques. C’était les derniers combattants. Ensuite, ils seraient tous sauvés ! C’était ainsi et pas autrement ! C’était comme ça que ça marchait et pas autrement ! Son père allait être sauvé, son père allait être sauvé ! Des lames vinrent frapper son armure, ses bras, ses cuisses, son casque. Il entendait même le craquellement des armes mais aussi de son armure. Elle n’allait plus tenir très longtemps mais il s’en fichait. Il ne voulait pas … Il ne voulait pas que ça se passe comme ça !

IL NE VOULAIT PAS ! De toutes ses forces, il poussa ses adversaires. La douleur était omniprésente sur la globalité de son corps alors qu’il entendait les cris des autres lui dire qu’il était complètement fou de se jeter dans la bataille. Son père n’était qu’à quelques mètres, en train de défendre de sa vie le roi et la princesse. Fou ? Il l’était sûrement ! Mais il avait de bonnes raisons pour ça ! Il avait de très bonnes raisons !

« Earnos … Tu es un idiot … de venir jusqu’ici … Tu n’es plus un soldat. »

« Papa … Je n’allais pas te laisser … seul. » répondit le Coconfort, son casque doré se fendant en deux alors qu’il n’était plus à quelques centimètres de son père. Les deux étaient dans un état plus que pitoyable, le père autant que le fils. Le Dardargnan posa une main sur l’épaule du Coconfort avant de lui sourire, s’écroulant sur lui-même en emportant son fils.

Chapitre 68 : Ne plus les mettre en danger

Chapitre 68 : Ne plus les mettre en danger

« Est-ce que ça va, Olistar ? » demanda Earnos en se rapprochant du Rapion. Celui-ci continuait de regarder le Yanma. Holikan fit un petit soupir dépité avant de détourner le regard tandis que le Rapion rougissait faiblement.

« Ca … ça va … Enfin … Je crois … Je ne suis plus vraiment sûr maintenant … Désolé. Qu’est-ce qui se passe ? Enfin, qu’est-ce que nous allons faire ? » demanda le Rapion avant de se relever grâce à Earnos.

« Toi ? Ce que tu comptes faire ? Tu ferais mieux de retourner dans ton clan et d’arrêter de venir nous embêter … Dire que tu as failli mourir comme ce Drascore … » dit avec ironie le Yanma, Olistar poussant un petit soupir à son tour, répondant :

« Merci beaucoup Holikan. Sans toi, je serai probablement mort à l’heure actuelle. Je te dois la vie, merci pour tout. Je te revaudrais cela un autre jour, je te le promets … mais ça ne sera pas possible pour l’instant. Nous devrions aller retrouver le roi et la princesse. Tu es au courant de l’endroit où ils sont ? Il semblerait que ça soit la débandade un peu partout. »

« Hum ? Ils sont en sécurité pour l’instant mais nous avons entendu parler que le château venait d’être ouvert et que des renforts … C’est vous qui êtes derrière tout ça ? »

« C’est le cas. Nous ne devons pas perdre plus de temps. Je répète cette phrase depuis le début, je suis désolé mais … Ils sont en danger et il faut aller les sauver. » dit le Coconfort, soulagé de savoir qu’Olistar allait bien mais inquiet pour le roi, la princesse … mais surtout son père.

Son père dont il n’avait aucune nouvelle … Car oui, ils avaient parlé du roi et de la princesse mais pas de Walane, son père. Et il n’osait pas poser la question à son sujet. Il avait peur d’une réponse négative ou alors qui risquait de plus que lui déplaire. Il ne devait pas avoir peur de la situation … Il n’avait rien d’anormal, rien du tout … Oui … C’était ça … Il n’y avait rien de bizarre, rien du tout.

« Bon … Maintenant que vous êtes là et que vous êtes les responsables de tout ça, on a intérêt à se dépêcher avant que ça ne pose trop de problèmes. Ils vont sûrement lancer des offensives dans tous les couloirs. Restons regroupés avec vous, les autres troupes se débrouilleront plus que bien sans que nous soyons forcément dans leurs pattes. » annonça le Yanma.

« Oui … C’est sûr. » murmura tout simplement le Coconfort. Heureusement qu’il n’était pas possible de voir son visage sous son casque doré sinon, il serait facile de remarquer qu’il était plus qu’anxieux par la situation.

« Ca n’a pas l’air d’aller … Enfin, d’après ce que je ressens, Earnos. » dit Olistar.

« Rien de bien grave … Rien du tout. Est-ce que nous pouvons y aller ? Holikan, tu es de l’armée contrairement à nous. Il serait normal que tu nous guides. »

« Aucun problème à ça.Ca me parait normal aussi. » répondit le Yanma alors que des murmures se firent entendre de la part des Libegons et des Drascores. Qu’est-ce qu’il prenait à l’adolescent dans son armure dorée ? Jusque-là, ils n’avaient eu aucun souci à le suivre alors pourquoi confier ses pouvoirs à une autre personne ? Bizarre.

Mais l’avancée fut des plus rudes, contrairement à tout ce qu’ils avaient pensé. Il fallait dire que les morts et les combats pleuvaient de partout. Heureusement pour lui, il vérifiait que les personnes avec lui n’avaient aucun souci. Il ne devait pas avoir peur … de les aider. C’était normal lorsque l’on voulait protéger son royaume, de protéger chaque personne avec qui il était proche. D’ailleurs … Olistar … Il avait vraiment eu peur sur le coup.

« Hum ? Qu’est-ce que … Encore un groupe ? » dit le Yanma, prêt à combattre.
Encore un groupe composé de Scorvols mais de différentes autres races d’insectes. Pourtant, le Coconfort n’avait d’yeux que pour une seule de ces personnes. Une seule et unique personne qui tremblait un peu en les remarquant. Ce n’était pas de la peur, c’était différent, c’était autre chose … Mais quoi ? Il n’arrivait pas à deviner ce que cette personne pensait mais il était sûr d’une chose, il était hors de question de la laisser s’enfuir !

« Je m’occupe du COXYCLAQUE ! NE ME SUIVEZ PAS ! C’EST COMPRIS ?! »

Il avait hurlé de toutes ses forces, avec une certaine rage au cœur alors qu’il courait à toute allure vers le Coxyclaque. Cet homme aux cheveux rouges, cet homme … Il n’avait pas à être surpris ! La seule chose qu’il voulait, c’était des explications ! DE SIMPLES EXPLICATIONS POUR FAIRE UNE TELLE CHOSE ! Les Scorvols et les autres insectes tentèrent de l’arrêter mais il vint les percuter, son armure dorée étant parcourue par de nombreux trous alors qu’il continuait son chemin.
L’imbécile … Il pensait vraiment pouvoir s’échapper ? Oui il n’était qu’un adolescent ! OUI ! Il portait une armure sur le corps ! Mais il avait quelque chose que ce Coxyclaque n’avait pas ! De l’endurance et de l’entraînement ! Il allait rattraper ce Coxyclaque et ensuite … Et ensuite … Il devait garder son calme.

« SA … LA … ROS ! ARRÊTE-TOI MAINTENANT ! »

Le Coxyclaque sursauta en entendant son nom, se retournant vers l’être à l’armure dorée. Il ne connaissait pas ce Coconfort ! Qu’est-ce qu’il faisait ici ? Comment savait-il son nom ? Il aurait bien aimé s’arrêter mais il en était hors de question ! Il en était …

« C’est un cul-de-sac. Les combats ont détruit ce couloir. Il est impossible pour toi de t’enfuir. J’ai besoin d’explications … de très bonnes explications. »

« Je ne me laisserai pas faire. Il en est hors de question. Je n’irai pas mourir pendant que je me bats contre le roi. Je retournerai chez ma famille et … »

« Ta famille ? De qui est-ce que tu te moques hein ? DE QUI TU TE FOUS ? TA FAMILLE ? Comment est-ce que Passy et Cassiopi font sans toi ? Tu n’es jamais là d’après ce que Passy m’a dit ! Et je te vois … Tu es donc un … traître … »

« Comment … est-ce que tu connais le nom de ma femme et de ma fille ? Vous vous êtes informés à leurs sujets mais elles n’ont rien à voir dans cette affaire et … »

« LA FERME SARALOS ! » hurla l’adolescent en prenant son casque doré, lui envoyant le heaume en plein sur le front, ensanglantant l’homme aux cheveux rouges sur le coup.

« Comment est-ce que tu connais mon nom ? Et celui de ma femme et de mon … Attends un peu ? Earnos ? Tu es … Oui … Tu étais l’un des chevaliers de la princesse Terria mais normalement, tu ne devrais plus être … » dit le Coxyclaque, posant une main sur son front en sang, Earnos serrant les poings pour garder son calme.

« Je suis bel et bien devant toi ! C’est à moi de te poser cette question ! Qu’est-ce que tu fais ? Depuis quand est-ce que tu fais ça ? JE VEUX SAVOIR ! Comment est-ce que tu oses faire ça à Passy et à Cassiopi ? Je devrais te tuer puisque tu es un traître … Je devrais mais … Je vais te laisser une chance, je veux te laisser une chance … Mais je ne suis même pas sûr que tu ne vas pas me mentir ! »

« Je suis parmi les rebelles depuis des années et … »

« Je ne t’ai pas dit de me raconter ta vie ! » s’écria l’adolescent une nouvelle fois. Malgré qu’il lui avait posé la question, il ne voulait pas savoir la réponse. Il y en avait une autre … Une autre qui le mettait hors de lui, contrairement à tout ce qu’il pensait. « Passy … Est-ce que tu as fait semblant de l’aimer ? Est-ce que tu as fait tout ça simplement pour te rapprocher du roi ? Tu savais que notre père était un ancien général … n’est-ce pas ? »

« Je n’ai pas épousé ta sœur pour ça ! Tu n’es encore qu’un enfant, Earnos ! Mais tu ne peux pas savoir ce qu’il m’en coûte de faire ça ! Je ne peux pas … »

« Je devrais te tuer … Je devrais te tuer … Je devrais te tuer … Mais si je fais ça, ma grande sœur serait triste. Ma nièce serait triste. Ne plus avoir de père parce que celui-ci a fait n’importe quoi de sa vie. » murmura l’adolescent aux cheveux blonds.

« J’aime vraiment Passy … Crois-moi Earnos … Mes idéaux ne sont pas ceux de ta sœur mais je l’aime vraiment … Comme ma fille que je ne vois que trop peu … mais nous devons arrêter ce joug du roi … Le roi est en train de réduire le royaume à néant. Tu n’as pas remarqué des changements chez lui ? »

« Je ne veux pas d’explications ! Je ne veux pas d’excuses ! Je veux juste que tu t’en ailles ! Que tu quittes le château ! Que tu remettes plus les pieds ici et que tu quittes cet endroit à jamais ! Que je ne te revois plus en face de moi pendant ce genre de moment … Sinon … Sinon, je crois que je ne me retiendrai pas … La famille … Comment est-ce que l’on peut négliger sa famille comme ça ? Hein ? Hein ? »

« Earnos … Si vraiment, la vie était aussi facile, j’aurai pris une autre voie, je peux te le prome … » commença à dire le Coxyclaque avant qu’un dard qui devait faire au minimum le diamètre de sa tête ne s’enfonce dans le mur à côté de lui.

« Vas t-en avant que je ne me retienne plus … Tu peux t’en sortir sain et sauf … Ne me fais pas changer d’avis. Je veux juste te revoir avec un métier normal … Je veux que ma famille soit heureuse jusqu’au bout … Je ne veux pas qu’elle soit inquiète. Rend malheureuse ma grande sœur et je te promets que tu le regretteras toute ta vie … aussi courte soit-elle. »

Ce Coconfort … C’était vraiment aussi important pour lui sa famille ? Le Coxyclaque ne fit qu’hocher la tête avant de marcher à côté de lui. Il lui avait laissé une chance, il n’allait pas la rejeter. Il valait mieux pour qu’il quitte ces traîtres … ces rebelles.

Chapitre 67 : La mort en face et dans le dos

Chapitre 67 : La mort en face et dans le dos

« L’infiltration a parfaitement réussi, Earnos. » annonça Olistar.

« Le groupe chargé d’aller ouvrir la double porte devrait facilement pouvoir s’en occuper. Facilement car nous ne sommes pas dedans. Nous sommes moins forts qu’un Libegon ou un Drascore, n’est-ce pas ? Enfin, sans vouloir te vexer. »

« Hum ? Je ne t’en veux pas, Earnos. Je pense la même chose. Mais néanmoins, nous devrions faire le ménage autour de la double porte à l’intérieur du château. Ainsi, ça serait beaucoup plus simple pour ceux qui doivent ouvrir la double porte. »

Il était particulièrement d’accord avec ça. De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix ! Et Olistar était à ses côtés. Maintenant, le but était de ne pas perdre plus de temps. Ils allaient accélérer le rythme ! Accompagné d’un Drascore et de deux Libegons, les deux adolescents décidèrent de se mouvoir dans le couloir. Généralement occupés par les Scorvols qui faisaient la garde, il n’y avait pas vraiment de solution à tout cela. D’ailleurs, il pouvait entendre leurs conversations, étant plus qu’inquiet pour la suite des évènements.

« Paraîtrait que le roi et ses gardes se sont regroupés dans la salle du trône, c’est ça ? Qu’est-ce que ça donne là-bas ? On n’a bientôt réussi à occuper la globalité du palais, hahaha. »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je ne suis pas au courant de tout, moi. Mais paraîtrait que c’est juste une question de jours ou d’heures avant qu’on arrive à enfoncer cet endroit et à capturer le roi et la princesse ainsi que les différents gardes.  Enfin … Capturer … »

C’était une façon de parler, bien entendu. Il était hors de question de les laisser vivre. Les Scorvols éclatèrent de rire avant que deux dards ne se plantent dans leur gorge. Aucune trace de sang, rien du tout … Il n’y avait rien du tout. Mais cela permettait tout simplement de ne pas se faire repérer. Maintenant, il fallait continuer les efforts.
L’endroit où ils allaient pouvoir ouvrir la double porte n’était plus très loin … Mais d’après ce qu’il voyait, les soucis étaient bien présents. De nombreux Scorvols cherchaient à pénétrer dans la salle des commandes, là où il fallait activer différents leviers pour ouvrir la double porte. Même s’ils étaient cinq Libegons et Drascores, ils n’allaient pas pouvoir tenir très longtemps ! Il fallait les aider !

« J’y vais en premier … » murmura l’adolescent aux cheveux blonds, prenant une profonde respiration. Il devait faire confiance en son armure.
Il poussa un cri avant de se mettre à courir, l’épaule gauche en avant. Les Scorvols se retournèrent vers lui, surpris avant de chercher à l’attaquer. Leurs armes percutèrent un mur invisible alors qu’ils se retrouvaient repoussés sur le côté, s’écroulant sans même réellement comprendre comment un Coconfort venait de les mettre à terre. Avant même qu’ils ne se relèvent, Olistar était proche d’eux, comme les autres, murmurant :

« Vous n’essayiez quand même pas de blesser Earnos non ? Si tel était le cas, il se pourrait que je sois très méchant. Ça serait vraiment stupide de votre part … »

« Vous … Vous êtes combien à l’intérieur ? Vous avez fait com… »

Le Scorvol ne put terminer sa phrase, son corps se calcinant dans des flammes violettes en même temps que des dards se plantaient en lui mais aussi en ses compagnons. Earnos se tourna vers le second groupe, criant :

« Maintenant, profitez-en pour ouvrir la double porte ! Ensuite, je pense que nous devrions nous préparer à les attaquer de dos ! Il ne faut pas viser ceux qui seront tournés vers nous mais plutôt ceux qui nous tournent le dos ! On peut les attaquer à distance non ? »

« C’est le cas … Sauf pour toi malheureusement. » dit Olistar pour se montrer un peu rassurant malgré ce qui se passait actuellement.

« Alors, il vaut mieux que l’on fasse ça le plus rapidement possible. » dit le Coconfort, se demandant comment était-ce possible qu’il soit remplit d’entrain à cette idée.

Il ne savait pas si c’était une guerre … une guerre civile ou militaire mais qu’importe, il était motivé à ce qu’elle se termine le plus rapidement possible ! Et pour ça, il n’y avait pas cinquante mille solutions de toute façon ! Un tremblement se produisit alors que les Libegons et les Drascores venaient d’activer plusieurs leviers et manivelles.

« Il faut maintenant que l’on se rende dehors. La double porte n’est pas trop loin de cet endroit. » annonça Olistar en prenant les devants.


Pourtant … Dès l’ouverture de la porte, tout ne se passa pas comme prévu. Oh … Les Scorvols furent repoussés en arrière donc ils venaient vers leur direction, ce qui avait permis de les tuer facilement mais en même temps. C’était une invasion dans l’invasion. Les Libegons et les Drascores avaient profité de l’ouverture pour surprendre leurs adversaires et voilà que des bruits de combat résonnaient dans la totalité du château.
« Il faut que l’on reste sur nos gardes, la situation n’est pas sous contrôle. » dit Earnos en espérant que chacun allait l’écouter.

« Maintenant, il faut que nous restions tous ensemble pendant que nous nous déplacions. »

C’était Olistar qui confirmait ses dires pour être sûr que tout le monde écoute le Coconfort. Maintenant qu’ils avaient l’attention de tout le monde, mais surtout que les renforts allaient arriver puisque la double porte était grande ouverte, il était temps …

De lancer un nouvel assaut ! Avec les compagnons qui étaient les siens depuis le début des opérations, il s’élança à travers les couloirs. Etant le seul à porter une lourde armure dorée, il était celui qui passait devant les autres, connaissant parfaitement le terrain. Mais voilà … Tout … Tout s’était chamboulé en quelques instants.

« Eliminez le roi ! C’est maintenant ou jamais ! » s’écria un Cizayox qu’il avait connu comme étant l’un des généraux les plus présents aux côtés du roi.

C’était ça … C’était donc ça qui était en train de se dérouler. C’était les actions de la dernière chance. Maintenant que le château venait d’être repris … ou plutôt que les Scorvols venaient d’en perdre le contrôle, les traîtres allaient tout faire pour tenter d’abattre le roi et la princesse avant qu’il ne soit trop tard. C’était maintenant une course contre la montre.

Une course contre la montre qu’il devait remporter à tout prix ! Il ne savait pas pourquoi exactement … il était anxieux, si anxieux envers le roi et la princesse mais il … il ne pouvait pas arrêter tant qu’ils n’étaient pas en sécurité ! Courant à travers les couloirs, ils furent arrêtés par une troupe de soldats mais mélangée à des Scorvols.

« Vite ! Aidez-nous avant qu’il ne soit trop tard ! » s’écrit l’un des soldats.
Pourtant lorsqu’ils furent à la portée des soldats, les Drascores comme les Libegons commencèrent à tuer quiconque, ne se privant pas de tous les attaquer alors que chacun et chacune hurlait de douleur. Earnos murmura calmement :

« Pourquoi alors étiez-vous en train de discuter calmement avant que nous arrivions ? Pourquoi n’y a-t-il aucune trace de bataille ? Heureusement que nous ne sommes pas des imbéciles … Vouloir nous tromper de la sorte. Disparaissez. »

Voilà. Cela avait été rapide et efficace … Une excellente chose qui permettait alors à tous de s’avancer bien plus rapidement par rapport à la situation. Il était temps d’en terminer … Les couloirs interminables du château, certains étant bloqués par des éboulements … Mais bon, ils étaient de plus en plus proches de la salle du trône !

« Est-ce vraiment aussi loin que ça ? » demanda l’un des Drascores.

« Malheureusement, oui … Le château est un vrai labyrinthe quand on ne le connaît pas. De même, il est plutôt imposant et gigantesque comme vous avez pu le voir. »
Il voulait les rassurer, il voulait tellement que tout … AH ! Un autre groupe d’ennemis ! Mais cette fois, ils semblaient les attendre. C’était suspicieux, plus que suspicieux mais qu’importe. Ils n’avaient pas de temps à perdre ! Ils commencèrent à les attaquer, le combat faisant rage tandis qu’Olistar était vers le fond comme les Drascores. Ils attaquaient à distance et cela leur permettait alors de ne pas être blessés et …

« ILS ATTAQUENT PAR DERRIERE ! » s’écria un Drascore avant de se prendre deux lames dans le dos. Qu… QUOI ? Olistar ! OLISTAR !

Aussitôt, il se retourna pour courir vers le Rapion. Non et non ! NON ET NON ! ET NON ! Il n’allait pas … Il n’allait pas laisser faire ça ! Il en était hors de question. Sans même se poser de questions, il vit deux Insecateurs plus que bien habillés qui allaient s’en prendre au Rapion, leurs lames dans les airs. Même … Même Olistar ne pourrait pas … Il ne voulait même pas … Il ne voulait même pas y penser !

« Qu’est-ce que … » balbutia un Insecateur, un cimeterre logé dans son cœur, le second Insecateur ayant subi le même sort.

« Vérifiez lorsque vous attaquez dans le dos … que vous n’êtes pas attaquables dans le dos. De même, si un jour, quelqu’un doit s’en prendre à ce Rapion, c’est moi et nul autre. »

Un Yanma … accompagné de plusieurs autres membres de sa race. Holikan ? Holikan venait de sauver la vie d’Olistar ? C’était juste impossible … Mais en même temps, c’était pourtant la réalité. Olistar devait la vie au Yanma aux cheveux verts.

Chapitre 66 : Le peuple gronde

Chapitre 66 : Le peuple gronde

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu racontes ? »

« Je sais pas … mais j’ai l’impression que les ennuis vont arriver de plus en plus rapidement. Faudrait vraiment se dépêcher … Enfin, c’est un conseil. »
Deux Scorvols étaient en train de parler entre eux, semblant être chargés de surveiller les ruelles. Puis soudainement, sans même qu’ils ne puissent réagir, plusieurs pieux se plantèrent dans le corps, les transperçant. Un peu de sang aux lèvres, l’un des deux bredouilla :

« Je … Je … Ah … Il faut prévenir … les autres. »

Les prévenir ? Mais de quoi ? Plusieurs ombres passèrent à côté des cadavres, les ignorant complètement tandis que le château se rapprochait de plus en plus. A la commande d’une petite troupe de personnes toutes plus âgées que lui, l’adolescent aux cheveux blonds et à l’armure dorée observait les alentours. Aucun problème pour l’instant … Puis soudainement, il entendit des cris, signe d’un combat plutôt proche.

« Nous devons prendre un autre chemin avant qu’on se fasse repérer. S’ils considèrent qu’il y a des renforts qui arrivent, ça pourrait être plus problématique. Il faut espérer que les autres groupes ont déjà commencé à faire le ménage autour du château … »

Normalement, c’était déjà le cas d’après ce qu’il apprit mais il valait mieux être sûr. Il demanda à deux Drascores de partir en éclaireur pour signaler si les murs du château étaient saufs ou non. Les deux Drascores revinrent, recouverts légèrement de sang, un sourire aux lèvres. Hum ? Qu’est-ce qui s’était passé ? L’un des Drascores vint dire dans un sourire :

« Maintenant, ils sont sûrs. Il n’y aura plus de problèmes de ce côté-là. Normalement, nous devrions pouvoir passer comme tu le désires, petit Coconfort. »

Petit Coconfort ? Il avait un prénom ! Enfin bon, ce n’était pas l’heure d’une telle réflexion. Surtout qu’il n’avait pas donné son nom à tout le monde. C’était le bon moment alors ! Ils étaient juste une dizaine, mais c’était plus que suffisant d’après ce qu’il comptait faire. Le tout était de faire cela discrètement … très discrètement même.

« Euh … Earnos … Tu sais … Quand ça sera terminé, il faudra que l’on parle vraiment tous les deux. Maintenant que tu as pu voir les gens de ma race … » murmura Olistar qui était parmi les dix personnes présentes à côté de lui.

« Hum ? Hein ? Oui bien entendu … Mais ne t’en fait pas, je les trouve plutôt sympathiques. Même si parfois, ils sont un peu effrayants. On parle quand même de personnes qui savent manipuler les poisons. Mais en même temps, ils sont plus que gentils. Ils n’ont pas mis de période de réflexion à vouloir me suivre … »

« Car tu n’es pas n’importe qui, tu es LE Coconfort. Enfin bref … Après tout ça, j’aimerai te parler en privé tous les deux si ça ne te dérange pas bien entendu. »

« Pas vraiment … Ca peut nous faire du bien puisque l’on ne s’est pas vu depuis pendant quelques mois. » termina de dire le Coconfort alors qu’ils arrivaient jusqu’au château.

Des combats … De très nombreux combats … Mais pas de leur côté. C’était parfait ! Il demanda aux personnes de le suivre alors qu’il se collait contre un mur. Voilà … C’était ici que les deux enfants avaient l’habitude de passer. Il commença à faire bouger les buissons, désignant le trou qui se trouvait derrière eux.

« Et depuis des années, personne n’a jamais rien remarqué ? » demanda l’un des Libegons, un sourire aux lèvres devant le système ingénieux de la princesse.

« Bien sûr que non. Le but n’est pas de l’utiliser n’importe quand. Il faut l’utiliser très rarement sinon, nous serions suivis et alors, le trou serait rebouché. Le mieux serait qu’un Drascore passe le premier pour pouvoir éliminer les Scorvols présents dans le château. »

Ils acquiescèrent, sachant pertinemment que l’adolescent avait raison. Le premier Drascore passa par le trou pendant qu’ils patientèrent. Ils devaient attendre qu’il revienne. Quelques minutes plus tard, une voix de l’autre côté du mur chuchota :

« C’est bon. J’ai fait le ménage … Nous ne devrions plus avoir de problèmes. »

« Qu’un ou deux Libegons passent d’abord puis ensuite Olistar, puis le reste des personnes et je terminerai de passer en remettant correctement les buissons devant nous. Par contre, veuillez vraiment ne rien dire à ce sujet même si c’est le roi qui vous le demande. Même si ce n’est pas très sécurisé au final … Tant que personne ne le sait … C’est vraiment quelque chose d’important, ce que je vous demande. C’est un peu le secret entre la princesse et moi. Si elle apprenait que je vous l’ai révélé, elle m’en voudrait terriblement. »

Le Coconfort parut un peu confus et gêné bien que cela ne se voyait pas. Il attendit que tout le monde passe devant lui avant de retirer son armure morceau par morceau. Il fit passer les morceaux par l’orifice. Chaque morceau avait à peine la taille suffisante pour passer … Enfin, surtout le plastron doré mais heureusement qu’il avait décidé d’éviter de passer avec toute son armure sur lui. Le volume l’aurait bloqué.


Il ressortit de l’autre côté tandis que tout le monde l’attendait. Quelques sourires se firent à son apparition. C’était la première fois pour une bonne majorité de Libegons et Drascores qu’ils l’apercevaient sans son armure. M’enfin, ce n’était pas le plus important d’après ce qu’il savait, n’est-ce pas ? Il remit son armure, reprenant la parole :

« Maintenant, notre but est de traverser différents couloirs jusqu’à trouver la salle avec le mécanisme de l’ouverture de la double porte. Même si ça parait dangereux, nous irons nous séparer en deux groupes quand ça sera fait. La raison est simple : il faut des personnes pour attaquer les Scorvols par derrière. De même, ne vous étonnez pas si certains insectes se battent dans le château, nous devons épauler les forces du roi. »

« D’ailleurs à ce sujet … Je tiens à signaler que les forces du roi restent quand même confuses. J’ai dû tuer un ou deux Yanmas qui étaient des traîtres. Il faut se méfier vraiment de tout le monde dans le château. Sauf si vous êtes sûrs de ce que vous faites. »

« Euh … Au cas où, faites attention aux Yanmas. Certains sont un peu … excités mais sont bien du côté du roi. » annonça Olistar après le premier Drascore qui était passé. Il avait une petite pensée pour Holikan sur le moment. Il valait mieux éviter les ennuis de la sorte.

Alors que l’assaut du château venait d’être lancé maintenant des deux côtés, le soleil venait de se lever une nouvelle fois dans le ciel. Un soleil gorgé de sang, des cris fusèrent dans la majorité des villages et des villes tandis que les Scorvols s’exprimaient entre eux :

« Bon sang ! Prévenez-les ! Prévenez-les le plus rapidement possible ! »

« Quoi ? Qu’est-ce qui se passe encore ? T’as l’air apeuré ! »

« Ils attaquent ! Tout le monde attaque ! Je ne sais pas ce qui se passe ici mais les villageois sont complètement fous furieux ! Il y a quelques Libegons et Drascores avec eux qui les dirigent ! Faut prévenir les Ningales et les autres types qui nous ont permis de rentrer dans le royaume ! On ne peut pas les … »

« BORDEL ! JE VIENS D’APPRENDRE UNE MAUVAISE NOUVELLE ! Le château est assiégé ! On est en train de le perdre ! »

« T’es con ou quoi ? On était en train de l’assiéger justement ! On ne risque pas de le perdre puisqu’on ne l’a pas encore eut ! On est à peine à l’intérieur, avec tous ces foutus nobles et autres insectes qui veulent voir tomber le roi ! »

« T’as rien compris, imbécile ! Je suis en train de te dire qu’on se fait attaqués à l’intérieur par d’autres personnes que la garde royale ! On ne sait même pas comment ils ont réussi à pénétrer à l’intérieur mais ça sent les emmerdes ! »

Ah ouais ? Plus que tout même ! Qu’est-ce que ça voulait dire ? C’était quoi ce bordel ? C’était quoi ce qui se passait ici ? Ce n’était pas normal ! Comment est-ce que le plan de ces fichus rebelles pouvait être faussé à ce point ? Ils n’avaient pas prévu ça ! Ils n’avaient pas prévu de se faire tuer ! C’était pas pour ça qu’ils se battaient !

« On a notre place dans ce royaume ! On mérite d’y vivre comme les autres ! Battez-vous ! Eliminez même les rebelles s’ils décident de nous abandonner ! Nous continuerons à lutter contre tout le monde ! Nous leurs montrerons leurs erreurs du passé ! Nous nous vengerons pour tout ce qu’ils ont fait depuis des siècles et des siècles ! »

Il en était hors de question … Quitte à ce qu’ils se fassent trahir par ces insectes, il valait mieux que ce soit eux qui commencent les premiers. Ils allaient combattre jusqu’à la mort ! Jusqu’à ce que la mort ! Ils n’hésiteraient pas à se sacrifier si cela était nécessaire ! Ils n’avaient pas enduré tout cela pour abandonner maintenant !

« S’ils veulent se battre … Si ces insectes veulent lutter contre nous … Ils ont intérêt à être préparés. Ils vont comprendre ce que c’est qu’affronter les Scorvols. »

« On ferait mieux de se préparer au cas où. On ne sait pas du tout ce qui nous attends maintenant … Avec toutes ces embrouilles … »

Oui. Il vaut mieux ne pas perdre de temps. Eliminer ces intrus dans le château, repousser ceux qui tentaient de reprendre le château par la double porte et aussi mettre à mal les peuplades insectes pour qu’ils puissent obtenir enfin ce qu’ils désiraient depuis des siècles. Il était temps pour eux de reprendre ce qui leur était dû : la nationalité des insectes !

Chapitre 65 : La confiance des autres races

Chapitre 65 : La confiance des autres races

« Bonne nuit, Maman. Je vais aller dormir dès maintenant. Je suis fatigué … et surtout, je ne suis pas vraiment motivé. » murmura l’adolescent aux cheveux blonds.

« Hum ? Déjà ? Euh … D’accord. Bonne nuit, Earnos. » répondit sa mère alors qu’il allait dans sa chambre, au-dessus de la boutique de fleurs.

Il ne comptait pas dormir … mais il allait encore faire peur à sa mère. Ce qu’il comptait faire n’allait pas la rassurer le moins du monde. D’autres jours étaient passés et il avait pris une décision très difficile … plus que difficile même. Hors de question de rester là sans rien faire.

La nuit tomba … et lui se leva. Il était l’heure … Cela allait être très dangereux car les Scorvols agissaient pendant la nuit. Il avait eu la bonne idée de mettre son armure dorée dans une ruelle juste à côté de la boutique au cas où. Avec discrétion, il quitta sa chambre, sortant de chez lui avant d’endosser son armure dorée. Il avait une idée … une idée folle mais bon.

Il savait où se rendre … Mais pourtant, il se déplaça avec le plus de silence possible malgré sa lourde armure. Il savait où se rendre … Il savait où se rendre … Il continua de marcher pendant plusieurs minutes, celles-ci se transformant en une heure, puis deux, puis trois … jusqu’à ce qu’il trouve enfin l’endroit où ILS logeaient … Les Libegons. Lorsqu’il se présenta à eux, la surprise fut de taille. Pourquoi est-ce que le jeune Coconfort était venu ? Sania et Sando n’étaient pas là, étant près du roi pour le défendre comme la princesse Terria. Mais les Libegons le connaissaient bien, cet adolescent en armure dorée.

« J’ai le moyen de nous faire rentrer dans le château. A partir de là … Nous pourrons alors lancer une attaque de l’intérieur pour permettre l’ouverture des portes du château. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Est-ce que tu es sûr de ce que tu avances ? Tes paroles ne sont pas à prendre à la légère, jeune Coconfort. »

« Je suis sûr et certain de ce que je dis. » reprit l’adolescent aux cheveux blonds. « Néanmoins, il faudra être assez maigre pour ce que je compte faire. De même, il faudra aussi penser à les occuper en les attaquant constamment devant la double porte du château. »

« Hum … Il faut que nous en discutions avec les autres. Il se fait plutôt tard, et nous ne sommes pas encore très bien réveillés. »

« Aucun problème, je peux attendre. De toute façon, il faut aller ailleurs avant de faire ce plan. Nous devons demander de l’aide aux Drascores. Vous seriez là pour la puissance, eux seront présents pour la discrétion. » répondit le Coconfort comme pour inciter les Libegons à accepter sa proposition. Il fallait dire qu’il n’était qu’un adolescent … normal.

« Hum … Tu sembles avoir pensé à tout. Cela semble être un peu fou mais il s’avère que cela a le mérite d’être testé. » annonça une nouvelle fois le Libegon.

Maintenant, il avait juste à patienter … Juste à patienter voilà tout … Le reste n’était pas important … Rien du tout … Il fallait qu’ils acceptent, il fallait qu’ils acceptent ! Une trentaine de minutes s’écoulèrent jusqu’à ce que le Libegon revienne. La proposition était acceptée … s’il signalait quel était son plan. Il n’avait pas le choix.

« Ingénieux … mais plutôt très dangereux, je tiens à le signaler. » dit l’un des Libegons bien que tous acceptaient son idée.

« Alors … Est-ce que je peux toujours compter sur les Libegons ou non ? C’est un plan en plusieurs étapes mais il ne faut surtout pas en louper une seule. » dit le Coconfort.

« Cela va de soi … Où devons-nous nous retrouver alors ? Car se déplacer en un seul gros groupe risque de poser de nombreux problèmes. »

« Je pensais à plusieurs points d’attaque. Je me rappelle un peu des environs du château mais aussi de l’intérieur. Mais je suis sûr et certain qu’ils ne savent pas au sujet de ce passage. C’est pourquoi nous nous rendrons ici … A partir de là, il faudra même séparer le groupe au cas où … Mais je pense qu’il faudrait que j’en parle avec ceux qui partent de chez nous mais aussi les Drascores. Ca évitera de répéter tout cela. »

« Hahahaha … Tu as quatorze ans non ? Bientôt quinze ? » dit l’un des Libegons qui devait au minimum en avoir le triple.

« Euh … Oui … Je vais avoir quinze dans quelques temps. Pourquoi cela ? » osa-t-il demander, un peu étonné de la question.

« C’est vraiment ce que Sania nous avait dit à ton sujet. Tu ne nous connais pas, nous sommes les Libegons qui se sont occupés de la Cheniti. »

« Ah ! C’était vous ? Merci beaucoup alors ! Elle en est revenue vraiment changée ! » s’écria le Coconfort pour remercier les Libegons. Ils éclatèrent de rire une nouvelle fois, lui signalant qu’il était temps qu’ils aillent chercher les Drascores.

Les Drascores … Il avait un peu peur de leurs réactions mais il était maintenant accompagné d’une troupe de Libegons. Enfin, une partie de la troupe car oui, il valait mieux ne pas se déplacer en paquet trop nombreux. Enfin, qu’importe ! Le plus important était de se rendre chez les Drascores. D’abord suspicieux, une petite voix s’éleva parmi eux :

« Earnos ? Qu’est-ce que tu fais ici ? A cette heure ? Et accompagné par des Libegons ? »

« Olistar ? Euh … Tu as l’air un peu différent dans le ton … Enfin, je ne sais pas vraiment pourquoi mais ce n’est pas vraiment important. Je suis venu car je veux que l’on reprenne le château. C’est pourquoi je suis là. » annonça Earnos alors qu’Olistar ouvrait en grand ses yeux violets. L’un des Drascores demanda :

« Il est sérieux ou … »

« Plus que sérieux. C’est pourquoi il est exceptionnel, héhéhé. Tu veux peut-être venir chez nous ? Enfin, leur expliquer un peu mieux ce que tu comptes faire, Earnos ? » répondit Olistar, demandant à ce que l’on le laisse passer. Surtout, s’il était accompagné par des Libegons, ça prouvait au moins sa bonne foi.

« Euh … Ca serait sympathique de votre part car je vais vraiment avoir besoin de vous sur le coup. Je ne peux demander qu’aux Drascores et aux Libegons car les autres races ne m’écouteront pas. Mais je tiens à signaler tout d’abord que ce n’est pas parce que je connais Olistar qu’il faut juger mes paroles à d’autres valeurs que celle d’un étranger. »

Oh ? Tiens donc … Demander une telle chose n’était pas bonne pour lui, loin de là même. Il devait alors faire attention à ce qu’il allait dire. Il fut invité à pénétrer à l’intérieur, continuant son chemin jusqu’à ce qu’il soit entouré par de nombreux Drascores. Olistar mit une main devant sa bouche, à moitié endormi, bien qu’il lui sourit tendrement.

« Alors … J’ai besoin de vous pour quelque chose de relativement important. Je sais que vous êtes doués pour les poisons mais aussi sûrement pour la furtivité, non ? »

« Hum … Lorsque l’on utilise les poisons, nos habitudes font qu’il vaut mieux que nous soyons discrets dans nos travaux plutôt que de le crier sur tous les toits. » répondit l’un des Drascores avec un peu d’ironie amusée.

« Alors … Voilà à quoi je pensais. Je vais vous expliquer. » déclara l’adolescent aux cheveux blonds avant de prendre la parole.


Tout d’abord, il y eut plusieurs hochements de tête pour dire qu’ils comprenaient. Ensuite, de nombreux murmures et questions furent posés. Il valait mieux se renseigner complètement. Comment est-ce que l’adolescent était au courant d’une telle chose ? Il expliqua ses années passées avec la princesse et dans le château lui avaient permis de comprendre comment fonctionnait le château et surtout à quoi il ressemblait de l’intérieur. Puis finalement, la discussion fut terminée. Il avait tout expliqué et il suffisait maintenant qu’ils acceptent. Deux Drascores se tournèrent vers Olistar, désignant Earnos du doigt bien que ce fut impoli.

« Où est-ce que tu l’as trouvé ce Coconfort ? » demanda l’un d’entre eux.

« Oh … Dans une ruelle alors que je tentais de savoir où était la princesse. Il a eu la mauvaise surprise de tomber sur moi et de vouloir se battre contre moi. Au final, sa foreuse a été explosée par mes soins et il en a voulu terriblement à la princesse. »

« Olistar ! On avait dit qu’on ne parlait plus de ça ! PFFFF ! Maintenant, ils risquent de ne plus me prendre au sérieux. » s’écria le Coconfort, un peu gêné bien qu’on ne pouvait rien voir sous son casque doré.

« Hum ? Et pourquoi cela ? Ton plan est un peu fou … mais en même temps plus que réaliste. Tu as privilégié la puissance et la rapidité d’exécution ainsi que la discrétion. De même, tu sembles avoir réfléchit à plusieurs voies possibles. Je ne vois aucune raison pour ma part de ne pas te suivre. Nous pourrions même lancer une attaque d’ici une heure … mais je pense qu’il vaut mieux que cela attende quelques jours, le temps de tout préparer, n’est-ce pas ? Pour ce soir, je pense qu’il est assez tard et si vous voulez, vous pouvez dormir ici. Je suis sûr même qu’Olistar sera ravi de dormir avec toi, Earnos. »

« Hum ? Euh … Ca risque d’inquiéter un peu ma mère … Mais je pense que je peux. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que je dors avec Olistar. » annonça le Coconfort.
Que … Quoi ? La surprise se lut sur quelques Drascores avant que des éclats de rire ne résonnent. Qu’est-ce qu’il avait dit de si spécial ? Enfin bon … Il était maintenant un peu rassuré. Le plan serait mis en action d’ici les prochains jours.

Chapitre 64 : L’inquiétude d’un enfant

Chapitre 64 : L’inquiétude d’un enfant

« Maman … Ca fait combien de temps que Papa se trouve là-bas ? »

« Déjà un bon mois … Mais tout a l’air de bien aller … Enfin, d’après ses lettres. Après, je ne sais pas si elles sont vraies ou non. J’espère que c’est le cas. » dit la femme aux cheveux rouges à ses deux filles tandis qu’Earnos était assis sur une chaise, l’air penseur. Il ne devait pas … Il ne devait pas se prendre la tête avec ça.

« Papa n’a rien dit d’autre dans ses lettres ? Du genre, s’il y avait une progression ou non ? »

« Il ne m’a rien dit à ce sujet. Il ne veut pas nous inquiéter plus que nous le sommes déjà. Néanmoins, il a dit que tout va bien et que la princesse et le roi sont en sécurité. Ce qui est une excellente chose, d’ailleurs. »

Une excellente chose, une excellente chose, il n’en était pas si convaincu que ça. Sa grande sœur Passy venait souvent les voir, signalant que son mari était très occupé avec son travail. Enfin, il y avait aussi sa petite fille. D’ailleurs, elle apprenait à parler à peu près correctement pour son âge et il devait avouer que c’était l’une des seules choses qui lui mettaient du baume au cœur. Il était content de voir la jeune fille, sa nièce qui allait si bien.

« Papa viendra bientôt, maman ? » demanda justement la petite fille aux cheveux rouges, Passy hochant la tête positivement avant de lui répondre :

« Bien entendu ! Papa reviendra plus que rapidement ! En attendant, tonton Earnos va venir s’amuser avec toi, n’est-ce pas ? »

« Hum ? Oui … Bien entendu. Peut-être que Jiane et Olly voudront elles aussi s’amuser un peu. » dit-il en s’adressant à ses petites sœurs.

Les deux filles hochèrent la tête à leur tour avant d’accompagner l’adolescent aux cheveux blonds dehors, celui-ci tenant la petite fille aux cheveux rouges par la main. Il ne restait plus que Passy et sa mère, celle-ci attendant qu’Earnos soit bien parti avant de souffler :

« Ah … Vraiment … J’ai peur qu’il ne fasse une bêtise un jour ou l’autre. Je ne devrais pas m’inquiéter de la sorte mais je ne suis jamais sûre ce qu’il pense réellement. »

« Earnos est maintenant un adolescent. Il sait peser le pour et le contre dans chacun de ses actes non ? Fais donc confiance en ton fils, maman. »

« C’est mon unique fils, Passy … Je ne veux pas qu’il lui arrive malheur … Ni à lui, ni à Walane, ni à personne de notre famille, voilà tout. »

« Ca se comprendre parfaitement, Maman … Mais ce n’est pas en restant fixé sur cette inquiétude que ça arrangera tout hein ? Tant qu’Earnos s’occupe de Cassiopi, il n’aura pas la tête à penser à tous les problèmes actuels. » répondit la jeune femme aux cheveux rouges.

« Si seulement tu dis vrai, ma fille … Si seulement tu pouvais dire vrai … Et toi ? Comment vont tes recherches sur les étoiles ? Est-ce qu’elles avancent ? Et avec Saralos ? Nous ne le voyons pas beaucoup d’ailleurs. » dit la mère Coxy avec calme.

« Son travail est vraiment éprouvant mais ça ne me dérange pas. Je sais qu’il fait de son mieux pour éviter que les problèmes ne s’accentuent. Nous avons de la chance que les Scorvols ne soient jamais dans nos environs. »
Niny voulait bien croire les paroles de sa fille. Elles en avaient de la chance … mais pour combien de temps ? Car il n’était pas rare d’entendre maintenant que de nombreux villages se faisaient attaqués par les Scorvols. En même temps, les Drascores et les Libegons se chargeaient de protéger le maximum de citoyens. D’ailleurs, les Mimigal et les Migalos étaient aussi sur ces affaires, arrivant à contacter le maximum de personnes tout en permettant aux Ninjask de faire leurs rôles convenablement.

« Vraiment … Cette situation me déplaît plus que tout. » reprit Niny.

« Tu n’es pas la seule, maman. D’ailleurs, comment ça se passe avec Cassina ? Je ne la vois pas souvent elle aussi. Elle est toujours dans cette autre boutique de fleurs ? Comment ça se passe avec son petit amoureux ? »

« Pas si bien d’après ce que je sais … Il faut dire que Cassina est encore plus anxieuse qu’Earnos au sujet de ton père. Tu sais parfaitement qu’elle adore ton père non ? Alors, le savoir hors de la maison, en train de combattre et de protéger le roi … »

« Qu’est-ce que cela aurait été … si Papa avait repris ses fonctions de général bien plus tôt. » dit la jeune femme aux cheveux rouges alors que sa mère confirmait ses dires. C’est vrai …

Ailleurs, dans une boutique de fleurs, un adolescent était auprès d’une jeune femme aux cheveux rouges. Une autre Coxy … comme sa mère. Même si elles n’étaient plus dans la même boutique, elles faisaient le même métier.

« Cassina … Pourquoi est-ce que tu ne prends pas un peu de repos ? » demanda l’adolescent alors que Cassina rétorquait sèchement :

« Tu crois vraiment que mon père se repose, lui ? Hein ? »

« Je ne disais cela que pour que tu te calmes … Tu as l’air un peu énervée ces derniers jours. Je voulais juste que nous passions un peu de temps ensembles. Ca fait longtemps qu’on n’a pas pu se voir plus longtemps que ça et je pensais que … »

« Tu penses mal ! C’est tout ! Maintenant, si tu comptes être dans mes pattes, je te conseille de débarrasser le plancher, Raor ! Je dois travailler pour oublier tout ça ! »

« … … … Tu es vraiment méchante, Cassina. » bredouilla l’adolescent, contrôlant avec peine ses larmes, la Coxy se tournant vers lui pour être sûre de bien le voir.

« Et alors ? Je ne suis pas méchante mais réaliste ! J’ai envie que tu me laisses tranquille ! C’est pas compliqué pourtant ! Je veux travailler, pas que tu sois dans mes pattes ! Si tu n’arrives pas à comprendre ça, ce n’est pas de ma faute ! T’es pas stupide pour autant non ? Alors arrête de pleurer comme une madeleine ! »

« Snif … Snif … Tu m’as menti depuis toutes ces années ! »

« MAIS NON BORDEL ! TU ME FAIS CHIER LA ! TU NE COMPRENDS JAMAIS RIEN RAOR ! J’AI PAS QUE CA A FOUTRE DE M’OCCUPER DE TES SAUTS D’HUMEUR ! T’as du mal à saisir que j’ai pas le temps de m’intéresser à toi ? Tu n’es pas seul dans mon monde ! Mon père est quand même plus important que toi ! Toi, au lieu de glander et de ne rien faire de ta vie, pourquoi tu n’irais pas aider ceux qui tentent de reprendre le château hein ? Et de voir si mon père va bien ? Tu n’arrives pas à comprendre ça ? »

« Snif … Snif … Je … Je vais te … »

« Coucou Cassina ! Coucou Raor … » dit Earnos en rentrant dans la boutique, accompagné des trois filles. La première phrase avait été dite avec entrain tandis que la seconde changea subitement de ton. Qu’est-ce qui s’était passé ici ? Pourquoi est-ce que Raor était dans cet état et en larmes ? Il avait entendu des cris avant de rentrer mais quand même …

« Hum ? Ah ! Earnos ? Jiane ? Olly ? Qu’est-ce que vous faites ici ? » demanda la jeune femme aux cheveux rouges, surprise par l’arrivée des membres de sa famille. « Oh ! Et c’est la petite Cassiopi ? Qu’est-ce qu’elle est mignonne ! »

« Snif … Snif … Ca se voit que tu ne veux plus de moiiiiiii ! »

Raor quitta le bâtiment en courant, la petite famille le regardant partir avec appréhension. Cassina soupira, Earnos lui demandant avec calme :

« Est-ce que ça ne va pas avec Raor ? Il avait vraiment l’air chamboulé … »

« Ce n’est pas vraiment ça, Earnos. C’est juste que Raor n’arrive pas à comprendre que je ne peux pas passer tout mon temps avec lui. »

« Ah … Je pensais que tu ne l’aimais plus et que vous veniez de vous séparer. » reprit aussitôt le Coconfort, Cassina émettant un petit sourire triste :

« Il n’est peut-être pas le meilleur des insectes mais je suis avec lui depuis des années. C’est juste que ces derniers temps, il est plus que collant. Et avec ce qui se passe … Enfin bref, je ne vais pas te faire un dessin. Je pense que tu es assez grand pour comprendre que l’amour, c’est plus que compliqué, n’est-ce pas ? »

« Bien entendu … Enfin je crois. Je ne suis pas sûr … »

« Hum … Plutôt, parlons d’autre chose … Est-ce que tu as des nouvelles de papa ? Comment ça se passe ? J’aimerai vraiment bien le savoir. » dit la Coxy avec appréhension.

« Pas vraiment, grande sœur … Pas vraiment, ça me gêne aussi mais bon … Maman m’a dit qu’il n’y avait pas à s’en faire. Elle a sûrement dit ça pour ne pas inquiéter toute la famille. »

« Oui bien entendu … Bien entendu. »

Mais ça ne changeait rien à la situation. Leur père était le seul à combattre dans la famille. Et qui ne serait pas inquiéter pour un membre de sa famille qui était au combat depuis déjà plusieurs semaines hein ? Ce n’était pas … normal de ne rien faire.

Chapitre 63 : Le siège du château

Chapitre 63 : Le siège du château

« Princesse Terria … M’excusez-vous pour ce geste déplacé ? Je ne voulais pas utiliser la violence, je vous en prie, croyez-moi. »

« La violence … Tu dis n’importe quoi. Tu as juste voulu éviter que je ne m’enfuie. Mais j’ai mal pour autre chose. Je ne suis pas sûre que tu puisses comprendre. Tu fais tout pour ne pas comprendre de toute façon dès qu’il s’agit de moi. » répliqua-t-elle alors qu’ils marchaient côte à côte. Il tenait dans sa main son casque doré, ayant remis son armure sur lui.

« Je ne suis pas sûr que mon niveau intellectuel soit aussi élevé que le … »

« Tais-toi, Earnos. Tais-toi, je t’en supplie. Tu es vraiment un gentil garçon … très gentil même … Toujours prévenant, toujours prêt à écouter la moindre de mes paroles, la moindre de mes demandes mais tu … Tu es tellement … Tellement … distant. Je ne sais pas ce qui se passe avec toi, Earnos. J’avais besoin de te le dire mais puisque nous ne sommes plus des enfants, autant se dire toute la vérité non ? » dit-elle en s’arrêtant dans le couloir. Comme elle était accompagnée, les gardes avaient cessé de partir à sa recherche.

« Toute la vérité ? Que voulez-vous … dire par là ? » demanda Earnos, s’arrêtant lui aussi.

« Earnos … Est-ce que tu … m’a… … m’ai…. » commença à dire l’adolescente, ayant bien plus de mal que ce qu’elle ne croyait. Il fallait dire qu’employer ce mot était quand même plus difficile qu’elle ne le pensait. « Est-ce que tu m’aimes bien ? Je veux savoir ! »

« Bien sûr, princesse Terria. Vous étiez inquiète à ce sujet ? Si je ne vous appréciais pas, je n’aurai jamais cherché à continuer à vous servir et puis … »

« Merci, merci, merci ! » s’écria-t-elle avec joie avant de lui sauter au cou. Autant dire que c’était un peu spécial vu qu’il portait son armure dorée sur le corps et qu’elle était plus grande que lui. Il parut surpris, la laissant faire tout en disant :

« Euh … Je ne vois pas de quoi me remercier, princesse Terria. Vous devriez pourtant le savoir que je vous apprécie. Quel insecte n’aimerait pas sa princesse ? »

« Beaucoup d’insectes car je ne suis pas parfaite. Mais toi, tu continues de m’apprécier comme d’habitude alors, ça me suffit. » annonça-t-elle avant de redescendre du Coconfort.

« Si vous le dites … Je trouve ça un peu stupide de leur part. Néanmoins, je ne suis pas dans leur tête et je ne peux pas savoir ce qu’ils pensent réellement de tout ça. Mais si vous étiez … inquiète à ce sujet, vous devriez pourtant le savoir que je ne vous déteste pas. »

« Des fois, tu donnes quand même cette impression, Earnos. Tu es toujours trop … distant avec moi. Mais merci … Je me sens apaisée … vraiment apaisée … »

Tant mieux pour elle alors. Il ne pensait pas que la princesse se torturait l’esprit à cause de lui. Il devait vraiment faire attention à ce qu’il disait et ce qu’il faisait surtout. Il raccompagna la princesse jusqu’à la salle du trône, celle-ci lui souriant chaleureusement. Ce n’était pas encore pour aujourd’hui qu’elle aurait un sourire de la part du Coconfort mais elle y travaillerait. Au moins, il ne la détestait pas, c’était rassurant pour elle.

Lorsqu’il rentra chez lui, ce fut pour se faire accueillir par les membres de sa famille sauf son père et les sœurs aînées. D’ailleurs, Jiane était elle aussi en train de grandir et de devenir une adolescente aux cheveux blonds. Il était un peu fier d’elle, apprenant qu’elle devenait une Coconfort très résistante et capable de soulever de lourds poids … contrairement à lui. Par contre, lorsque sa mère lui demanda de retirer son casque, il eut légèrement peur bien qu’il s’exécuta. Ce fut le moment qu’elle attendait pour le baffer avec une légère violence tandis qu’il comprenait parfaitement pourquoi il la recevait.

« Idiot ! Tu voulais nous rendre mortes de peur ? Et je ne te parle pas de ton père qui a essayé de voir avec le roi ou l’armée pour essayer de retrouver ta trace ! Heureusement que nous n’avons eu des nouvelles assez rapides de ce … Libegon nommé Sando ! Qu’est-ce qui t’as pris de faire ça hein ? Je veux une explication ! Et elle a intérêt à être bonne ! » dit la femme aux cheveux rouges, un peu en colère.

« Pardon maman … Mais je suis content de vous revoir … J’avais peur qu’il … vous arrive quelque chose de grave avec tout ce qui se passe dans le royaume … »

« Tu aurais alors mieux de ne pas partir, si c’était pour t’inquiéter autant, Earnos ? Mais qu’est-ce que tu as grandi … Et cette armure te va toujours aussi bien ? » demanda sa mère alors qu’il rigolait faiblement avant de dire :

« Tu sais, maman … Parmi toutes les personnes que je connais, je ne suis pas vraiment très grand hein ? D’ailleurs, il suffit de comparer ma taille aux autres membres de la famille pour voir que je suis encore très petit. Papa a eu de la chance d’être plus grand que la moyenne des Dardargnans car sinon, il ferait une tête de moins que toi. »

Les trois filles éclatèrent de rire. C’est vrai qu’il marquait un point. Les Dardargnans n’avaient pas vraiment tout pour eux, sauf peut-être une volonté sans failles de servir autrui mais au moins, cette volonté leur ouvrait tellement de portes et de chemins. Maintenant qu’il avait retrouvé sa famille, il allait pouvoir se reposer. Ensuite ? Il verrait … Il verrait … Il devait trouver une occupation. Le roi ne lui avait toujours pas pardonné ce qu’il avait fait avec la princesse il y a de cela quelques années.

Couché sur son lit qu’il n’avait plus senti depuis des années, il observa le plafond, plaçant ses deux mains derrière la tête. C’était un joli plafond hein ? Il essayait de penser à des choses inutiles pour ne pas se torturer l’esprit. Peut-être qu’il pouvait voir avec son père pour retourner dans l’armée en tant que simple soldat ? Il ne serait plus le chevalier de la princesse Terria mais qu’importe, il pourrait continuer à servir son royaume.
Mais après … Il n’était pas sûr que ça soit la meilleure des idées. Mais après, c’était la seule qu’il appréciait en partie. Ah … Peut-être qu’en dormant et en discutant de cela avec son père et sa mère, ça serait bien mieux ? Hum … Peut-être, oui … Il se coucha sur le côté, fermant les yeux avant de se rappeler de ce qui s’était passé aujourd’hui.

« Elle était quand même … maigre … Mais en même temps, si forte … »

Il secoua la tête avec vivacité pour retirer cette pensée absurde. La princesse Terria n’avait pas à se trouver là. C’était tout … S’il commençait à imaginer de telles choses, il valait mieux pour lui d’arrêter de la protéger … Surtout après ce qu’elle avait dit, il ne voulait pas de ça.

Mais tout se passa en quelques jours. Alors qu’il était la boutique de fleurs pour épauler sa mère et Olly, plusieurs personnes du village étaient venues pour leur annoncer une nouvelle des plus graves : Les Scorvols avaient réussi à pénétrer dans le royaume !

« Mais mais … Walane est dans le château actuellement ! » s’écria la femme aux cheveux rouges alors que l’une des personnes lui disait aussitôt :

« Ce n’est pas tout ! Les Scorvols entourent complètement le château ! Il est impossible d’en rentrer et d’en sortir ! Même les Libegons et les Drascores n’arrivent pas à retirer le siège qui vient d’être installé autour du château. »

« Quoi … Quoi ? Papa est dans le château ? Il faut aller le libérer ! Je vais aller m’occuper de ça ! » dit Earnos avant de s’apprêter à quitter la boutique.
Pourtant, sa mère l’arrêta aussitôt, avant même qu’il ne sorte. Il était hors de question qu’il parte de là. La raison était pourtant très simple quand on y réfléchissait bien.

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Earnos ? Tu serais tout seul alors que les Scorvols sont bien plus nombreux ? Fais confiance en ton père. Il n’est pas n’importe qui, je tiens à te le rappeler. Mais … Ca ne veut pas dire que nous devrions rester sans rien faire. La meilleure chose à faire actuellement, c’est de se renseigner et de se tenir au courant de ce qui se passe à l’intérieur du château mais aussi la raison pour laquelle les Scorvols ont réussi à rentrer dans le royaume. Ce n’est pas normal. »

« C’est vrai … Maman … J’ai voulu aller trop vite, désolé … » marmonna l’adolescent.

« MAMAN ! MAMAN ! Est-ce que papa est là ? » hurla une voix avant de rentrer dans la boutique, Cassina faisant son apparition, visiblement plus qu’essoufflée par la course depuis l’autre boutique de fleurs où elle travaillait maintenant.

« Malheureusement non … Il s’est rendu au château comme à son habitude, Cassina. » murmura la femme aux cheveux rouges, Cassina commençant à trembler.

« Faites qu’il aille bien … Faites qu’il aille bien … »

« Il ira très bien, comme je l’ai dit à ton frère. Mais … Nous devrions prévenir Passy. » termina d’annoncer Niny, la mère de cette petite famille.

« Maman ! Je vais m’en occuper ! » répondit aussitôt Earnos. Il avait besoin de sortir et vite ! La situation ne lui plaisait pas du tout, loin de là même. Ah … Ah … Sa mère le laissa partir bien qu’elle n’était pas rassurée que ça.

« Ne commet surtout pas de bêtises, Earnos, c’est compris ? »

« Oui, maman ! Je vais juste prévenir Passy ! C’est promis ! » cria-t-il à la Coxy avant de quitter la boutique de fleurs.

Pourquoi est-ce qu’il fallait que les problèmes s’amoncellent de la sorte hein ? Pourquoi ? Ce n’était pas normal ! Et surtout … Il espérait que son père allait bien. Il n’était plus … si jeune.