Tous les articles par ShiroiRyu

Chapitre 24 : Rivalité exubérante

Chapitre 24 : Rivalité exubérante

« N’hésitez pas à les confronter de face ! Ils ne sont pas aussi dangereux qu’ils en ont l’air ! » s’écria l’un des commandants de la troupe, portant une belle armure bleue de Scarhino sur son corps. Ah … C’était donc quelqu’un de la race d’Herakié ? Rien qu’à voir son allure, il n’y avait aucun doute sur la question : il avait l’air plus que puissant. La preuve en fut lorsqu’il attrapa un Scorplane en plein dans les airs, le faisant tournoyer autour de lui avant de le projeter sur plusieurs Scorvols. Puissant … Très puissant même … Gloups …

« Earnos … Ne t’éloigne pas trop de moi au cas où. » annonça Olistar calmement, lui tournant le dos en collant celui-ci contre celui de l’enfant aux cheveux blonds.

« D’accord … Olistar mais tu n’as pas à t’en faire. Je sais aussi me battre hein ? »

« Oui … Mais bon … Tu vas devoir protéger Herakié donc tu ne pourras pas te battre avec tous tes moyens, voilà tout. Férast, puisque tu aimes te rendre inutile, essayes de protéger Earnos pendant qu’il protège Herakié ? »

C’était une question ironique mais Férast ne tarda pas à répondre sur un ton neutre :

« Je n’ai pas besoin de vos conseils pour cela. Je sais parfaitement ce que je dois faire. »

Si c’était le cas alors tant mieux. Olistar observait les Scorvols et les Scorplanes. La plupart était déjà bien trop occupé avec le reste des soldats. Pfiou … Ca risquait de très mal se finir cette histoire. Pourtant, en moins de cinq minutes, trois Scorvols se tournèrent vers eux. L’un d’entre eux prit la parole, un sourire sadique aux lèvres :

« Des gamins … Ce sont les meilleurs à égorger ! »

« Laisse-moi la fille, c’est mon genre préféré ! » répondit un second tandis que le troisième éclata tout simplement d’un rire sadique et complètement fou.
Férast se préparait déjà à réceptionner l’attaque d’un des Scorvols, Earnos de même tandis qu’Olistar opérait plutôt pour attaquer avant même que son Scorvol n’arrive vers lui.

« NON MAIS ON NE TOUCHE PAS MON EARNOS ! »

Le cri provenait d’Herakié, celle-ci ayant repoussé l’Aspicot pour le faire tomber sur le côté. Un seul coup de poing en plein dans le ventre du Scorvol complètement déboussolé par le coup impromptu de la Scarhino et voilà qu’il se retrouvait à terre, en train de cracher du sang. Les deux autres Scorvols s’arrêtèrent en plein dans leurs mouvements, Olistar plantant les doigts de ses mains dans le cou de son adversaire pour le tuer tandis que Férast ne fit que le pousser violemment en arrière.

« Alors ? Tu veux blesser mon Earnos ? » murmura Herakié, soulevant un homme qui faisait bien deux tête de plus qu’elle par le col. Elle n’attendit pas la réponse du Scorvol pour lui en décocher une dans les dents avant de reprendre : « Dis que tu t’excuses sinon je te fais mal. »

« Le sang de Scarabrute dans une Scarhino … est vraiment effrayant. » chuchota Olistar, ne pouvant que constater la puissance d’Herakié devant lui.

« Je ne te le fais pas dire. C’est pour ça … que … J’ai toujours peur d’elle. »

« Peur ? Hum … Tu devrais plutôt être heureux d’avoir une telle gardienne. » ironisa Olistar avant de s’écrier quelques secondes plus tard : « Attention ! Il y en a d’autres qui arrivent ! »

D’autres ? Mais comment était-ce possible ? Il eut à peine le temps de se protéger en plaçant ses bras et mouvant son corps telle une carapace qu’il fut écrasé au sol. Un Scorvol était arrivé tellement vite … Il tenta de se protéger une nouvelle fois mais Herakié balança son adversaire sur celui qui tentait de le tuer, Earnos murmurant :

« Merci beaucoup Herakié … Je t’en dois une … »

« Ils sont beaucoup trop nombreux ! Ce n’est pas normal ! On va vite se faire dépasser ! » répondit Olistar, arrivant à tenir tête à deux Scorvols en même temps. Férast, de son côté, ne faisait que se prendre des coups sans pour autant souffrir. Son adversaire criait même :

« Mais c’est un bloc de métal ce gamin ou quoi ? »

« Vous ne toucherez pas … à Earnos. » chuchota l’enfant que cela avait déjà été fait sans même qu’il le remarque. L’Aspicot regarda à gauche et à droite. La situation n’était pas des plus joyeuses. Les Scorvols étaient nombreux, très nombreux … En fait, ils étaient bien plus nombreux qu’eux. Et dirigés par les Scorplanes, ça n’aidait en rien à la situation.

Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça se passait comme ça ? A cette allure, ils allaient tous mourir ? Et lui … Il ne pouvait rien faire. Férast était un mur … Olistar savait parfaitement se battre … Et Herakié écrasait n’importe quel adversaire auquel il ne causait même pas de problèmes malgré ses nombreux mois d’entraînement !


Il était si faible … Tellement faible … Il le savait pourtant ! Il le savait mais il ne voulait jamais y croire ! Résultat, il ne servait à rien ! Rien du tout ! Il s’était mis à trembler, pensant à la situation devant lui. Comment ? Comment devait-il protéger la princesse avec une puissance aussi faible ? Un corps aussi ridicule ?

« Insectes répugnants ! Scorvols et Scorplanes ! Il est l’heure de disparaître ! »

Des voix qui provenaient du ciel ? Les combats s’arrêtèrent pour quelques secondes avant que des pierres ne soient projetées un peu partout sur les Scorvols. Des femmes … De magnifiques femmes variant entre des filles de dix ans … à des femmes mûres d’une quarantaine d’années mais à la beauté éclatante et rayonnante.

« Les Cheniselles sont de la partie. Le combat est terminé. » annonça Olistar avec calme.

« Des Cheniselles ? Ce sont elles qui d’habitude…. »

« C’est exact … Mais tu comprendras pourquoi elles sont considérées comme des combattantes hors-pair. » continua de dire Olistar.
Tout ce qu’il voyait … C’est qu’il ne voyait rien … Rien sur les montagnes, rien dans les airs … Puis soudainement, plusieurs pans des montagnes commencèrent à se mouvoir. Elles étaient encore plus nombreuses que prévu ? WAOUH ! Et elles étaient sacrément armées ! Certaines avec de belles armures roses moulant leurs formes avantageuses mais aussi des lames … D’autres étaient recouvertes d’une lourde carapace de pierre … Et d’autres n’avaient que des feuilles sur la peau … Mais les trois sortes de Cheniselle étaient sublimes.

Et surtout monstrueusement fortes ! En mois d’une dizaine de minutes, les Scorvols et les Scorplanes furent repoussés par les forces maintenant bien plus nombreuses de l’armée des insectes C’était … vraiment … stupéfiant. Il ne remarqua pas une forme juvénile qui courut vers lui avant de sauter dans ses bras pour le serrer contre elle.

« Earnos ! Tu vas bien ! J’avais si peur pour toi ! »

« Li … Lisian ? Tu es venue toi aussi pour combattre ? Je … » commença à balbutier Earnos.

« Earnos ! C’est qui cette fille qui croit que tu es à elle ? Dis-lui que je suis ton amoureuse ! »

« Ton amoureuse ? Mais elle raconte cette folle de Scarhino ? »

Aie ! Des problèmes venaient de disparaître pour que d’autres apparaissent ! Pourtant, il resta muet. Il n’était … pas motivé à les séparer. Mais Olistar lui faisait un geste discret pour demander de les calmer mais quoi faire ? S’il n’arrivait pas à s’occuper d’un Scorvol … alors comment séparer une Scarhino et une Cheniti hein ? Non … Il était tout simplement …

« NE TOUCHE PAS A MON EARNOS ! » hurla soudainement Herakié, tentant de frapper Lisian qui fit un geste sur le côté pour l’éviter.

« Non mais ton Earnos, il est pour moi ! Qu’est-ce que tu racontes ! »

Aie ! Mais il n’allait pas pouvoir les séparer ! Pourtant, avant que ça ne dégénère, une fine poudre vint s’abattre sur les deux filles, celles-ci s’écroulant au sol, endormies.

« Vraiment … Qu’est-ce que nous allons faire d’elle ? Si … motivée à se trouver déjà un homme à cet âge … Au moins, elle est une parfaite Cheniti. »

C’était l’une des femmes qui avait pris la parole, soulevant Lisian pour la récupérer. Lui ? Il s’occupait de prendre Herakié de son côté. Pour un premier combat, il avait été risible … plus que risible même. C’était quand même bien honteux. Mais bon … Il ne fit que baisser la tête tandis qu’il écoutait le reste des conversations.
Elles allaient les accompagner … Et les Ninjask aussi … C’était un ordre du roi … Plusieurs soldats semblèrent heureux mais furent rapidement remis à leurs places La plupart des Cheniselles déjà présentes avaient un homme, comble du désespoir pour la majorité masculine parmi les soldats, soupir de soulagement pour quelques rares soldates qui s’étaient entichées d’un membre de la troupe.
« Je crois que … Je vais ramener Hérakié dans sa tente. »

« Earnos ? » demanda Olistar, remarquant l’air triste peint sur le visage du jeune garçon aux cheveux blonds. Il n’était pas apte au combat et il ne le serait jamais. Il essayait de s’ancrer cela le crâne avant de se continuer à se faire des illusions.

Chapitre 23 : Le premier assaut

Chapitre 23 : Le premier assaut

« Earnos … Fais « ahhh » » demanda Hérakié.

« Je sais manger tout seul, Herakié. Je ne suis pas bête non plus. » annonce le jeune garçon aux cheveux blonds, un peu gêné par ce que faisait Herakié pour lui.

Olistar et Férast sont à côté d’eux, Olistar regardant avec amusement ce qui se passe tandis que Férast reste stoïque et neutre comme à son habitude. Il ne semble même pas s’intéresser à tout ce qui se passe autour de lui. Plusieurs jours se sont écoulés depuis la petite scène d’Herakié et maintenant, elle est déjà bien investie dans l’armée des insectes. D’ailleurs, on pourrait presque croire qu’elle est dans cette dernière depuis longtemps. Il faut dire que les trois soldats n’ont jamais infirmé avoir perdu contre elle … Bon heureusement, la vérité était qu’elle s’était occupée des soldats les uns après les autres, pas en même temps. Il ne manquerait plus que ça … Les trois soldats en même temps ! Ca serait tout simplement un monstre de puissance ! Bien plus effrayant que tout le reste !

« Oui mais non ! Il faut que tu fasses ce que je te dis ! Aller ! Fais-le ! »

« Non, non et non. Ce que j’ai dit, je ne changerai pas mon point de vue ! Maintenant, laisse-moi manger tran… »

Il ne put terminer sa phrase alors qu’elle le forçait à avaler la cuillère qu’elle lui tendait. Gloups … Argl ! Il allait s’étrangler avec cette cuillère ! Pourtant, il avala le contenu sans broncher, étant bien obligé de toute façon puisque sinon, elle risquait de lui faire les gros yeux. Il toussa après qu’elle ait retiré la cuillère, Herakié reprenant :

« Et ben alors ? Tu ne trouvais pas ça bon ? Ca l’est hein ? Hein ? »

« C’est passable … Meilleur que ce que les soldats mangent d’habitude … Enfin, c’est toujours le même repas pourtant, non ? Comment ça se fait que … »

« Oh ? Ben tu sais bien qu’avec mon père, on ne mange pas toujours très bien … Alors je cuisine un peu, je mélange tout et puis voilà … »

« C’est vrai. Bon … Mais toi, tu cuisines ? Toi ? » demanda-t-il sur un ton surpris, Herakié rougissant un peu avant de se triturer les doigts :

« Il le faut bien … Papa ne veut pas d’une nouvelle femme. Alors … Comme elle n’est plus là depuis des années … Et bien, je me débrouille toute seule. »

« Ah ! J’oubliais des fois. Pardon, Herakié. Je ne voulais pas. » répondit-il en cherchant à s’excuser pour ce qu’il venait de dire.

« Hein ? Ah ! Mais ce n’est pas de ta faute ! Tu sais que ma mère … est morte quand je suis née alors mon père a eu un peu de mal à s’occuper de moi. »

C’est vrai qu’elle ne faisait jamais rien pour se plaindre de sa situation. Ne pas avoir de mère … et un père Scarabrute … pour une jeune fille Scarhino, c’était plutôt singulier. Mais bon, Herakié, bien qu’elle était collante, était quand même une jeune fille très gentille.

Quant à la situation … Malheureusement, ils étaient bien loin d’arriver chez les Scorplanes et les Scorvols, oh que oui. Bien que chaque soir, ils montaient des tentes où les quatre enfants dormaient ensembles dans l’une d’entre elles.

Mais à part ça ? Aucune nouvelle car oui, ils étaient encore bien trop loin d’une des zones où normalement les ennemis se trouvaient. Ils n’avaient pas encore complètement quitté le royaume des insectes, cela se voyant aux nombreux arbres autour d’eux. D’après ce qu’il avait compris, les Scorvols et Scorplanes préféraient vivre dans les montagnes et se servir de ces dernières pour foncer en direction de leurs proies et les dépouiller mais … Sincèrement … Qui comptait venir dans un tel endroit ?

Déjà pas lui … Ca, il en était sûr et certain. C’était peut-être pour ça que les Scorvols et les Scorplanes attaquaient ? Car ils n’avaient rien à manger de leur côté ? Enfin, rien à dépouiller ? Oh … Il ne comptait pas les plaindre non plus. Ils n’avaient qu’à arrêter de commettre ce genre de crimes et … Bon, de toute façon, ça ne servait à rien d’y penser et la raison était simple : ils avaient tué la reine Seiry et rien que pour cela, tout un peuple ne comptait en laisser aucun en vie, loin de là. Le roi lui-même ne se priverait pas de les éradiquer jusqu’au dernier … Oui …

Bon … Une nouvelle journée commençait et Herakié ne relâchait pas le bras d’Earnos. Elle essayait même de le complimenter en lui murmurant à quel point il était devenu plus costaud. Elle pourrait même le frapper qu’elle était sûre qu’il n’aurait pas vraiment mal. Lui … Il voulait plutôt éviter qu’elle ne teste cela. Si Herakié avait tout simplement mis à mal plusieurs soldats, qu’importe l’entraînement qu’il avait, il était sûr que ça ferait très mal avec Herakié.

« Earnos ? Tu ne parles pas beaucoup … Tu vas bien ? »

« Hum ? Herakié ? Bien entendu ! Pourquoi ça n’irait pas ? Je parle peu pendant qu’on marche … Tu n’as pas remarqué que c’est pareil depuis plusieurs jours ? Tous les soldats font comme ça … Ca n’a rien d’étonnant hein ? »

« Oui mais quand même … C’est un peu étonnant, je trouve. »

« Si tu veux, on peut discuter de tout et de rien. Ca ne me dérange pas. Il faut juste que l’on fasse quand même un peu attention à tout cela. Car on ne doit pas retarder les autres. »

« C’est d’accord ! Alors … Euh … Ca se passait comment dans l’armée ? Hein ? Hein ? Tu veux bien me le dire ? Car tu n’en parles jamais. Tu es le chevalier de la princesse ? J’espère que tu fais pas de bêtises juste pour l’impressionner ! »

« Je ne fais rien de tout ça, Herakié. Tu le sais aussi bien que moi. » murmura le garçon aux cheveux blonds en haussant les épaules.

« Dis … Elle est comment la princesse quand tu la vois souvent ? Elle est comme toutes les autres filles ou non ? Car elle est quand même plutôt jolie. »

« Je ne la vois pas tous les jours, Herakié. Elle est très rarement présente. Si tu te renseignes un peu, tu peux apprendre alors qu’elle est souvent en train de parler pour tenter d’unir les Drascores, les Rapions et le royaume des insectes. D’ailleurs, Olistar est un Rapion. »

Il désigna du regard l’adolescent aux cheveux violets, celui-ci faisant un petit sourire pour répondre physiquement aux propos d’Earnos. Par contre, du côté de Férast, c’était juste le calme plat … Rien … Rien … Rien du tout même. Il ne disait rien du tout.

« Et sinon … Tu l’aimes bien la princesse ? Car d’après les rumeurs, il est dit que la princesse est fiancée à l’un de ses chevaliers. C’est quand même … »

« T’as de drôles de questions, des fois … Non, ce n’est pas-moi si tu veux tout savoir. Elle est fiancée à Holikan, un Yanma. Tu crois vraiment qu’une Apireine et un Aspicot, c’est possible ? Il faut éviter de dire des bêtises. Ah ! Sinon, pour te répondre, je l’aime bien. Mais toi, tu ne l’aimes pas donc ? »

« Hein ? Mais si ! La princesse n’a pas eu de chances avec la reine Seiry. C’est pour ça que je te posais la question … Elle est peut-être des fois assez triste. »

« Oui, peut-être … On va changer de conversation. » termina t-il de dire comme pour bien signaler qu’il n’avait clairement pas envie de continuer à parler de cela.

La Scarhino ne posa pas plus de questions à ce sujet. Elle comprenait parfaitement qu’Earnos ne voulait pas parler de cela. C’était son droit. De même, de toute façon, ils devaient accélérer le rythme car ils prenaient un peu de retard par rapport au reste des troupes. Ah … Enfin un peu de calme, il ne le regrettait pas.

Les tentes furent installées une nouvelle fois pour la nui, les quatre enfants rentrant dans l’une d’entre elles pour aller dormir. Néanmoins, bizarrement, cette nuit-là, il n’arrivait pas à s’endormir. Il ne savait pas pourquoi … mais … Il n’y arrivait pas, c’est tout. Il se releva dans son sac de couchage. La voix d’Olistar résonna dans la tente :

« Toi non plus, tu ne peux pas trouver le sommeil ? »

« Je ne sais pas … J’ai une mauvaise impression, c’est tout. »

Il quitta son sac de couchage puis sa tente, rapidement rejoint par Olistar. Les deux enfants observèrent le ciel étoilé bien que d’autres soldats étaient debout, plus pour la surveillance qu’autre chose. Finalement, un cri déchira la nuit :

« ILS SONT LA ! ILS NOUS ATTAQUENT ! »

« Faire toujours confiance à son impression. » murmura l’adolescent avec calme.

« Il faut que j’aille réveiller Férast et Herakié ! Surtout la mettre à l’abri ! »

Il retourna dans la tente, secouant aussitôt la Scarhino et le Pomdepik. Il rejoint rapidement les soldats à l’extérieur, des rires se faisant entendre à l’horizon mais surtout au-dessus d’eux. Le ciel étoilé était maintenant parcouru par plusieurs ombres ailées.

Est-ce qu’ils allaient combattre ? Car ils n’étaient que des enfants … comme les autres. Et ils étaient entourés par de nombreux soldats. Néanmoins, s’ils étaient dans l’armée des insectes, c’est qu’ils étaient normalement capables de se défendre ! Son … premier vrai combat !

Chapitre 22 : Une surprise bien forte

Chapitre 22 : Une surprise bien forte

« Mais maman … C’est un petit voyage ! » s’écria le jeune garçon aux cheveux blonds.

« Un petit voyage ? C’est ce que tu dis ! Tu ne sais pas combien de temps tu risques de partir ! Tu vas devoir apprendre à nettoyer tes habits, à te débrouiller seul, à vivre en communauté. »

« Mais maman ! Je sais déjà faire tout ça ! Maman ! C’est gênant ! »

« Mais mon fils va partir au loin ! Loin du royaume ! Ce n’est pas pareil que rester dans le château du roi ! Chéri, dis-lui de faire attention ! » s’écria la femme aux cheveux rouges alors que l’homme soupirait avec un sourire aux lèvres.

« Earnos .. .Tu ne veux pas inquiéter ta mère, n’est-ce pas ? Alors évite de te faire blesser. »

« Blesser ? C’est décidé ! Tu ne pars pas, Earnos ! » annonça sa mère avant de venir enlacer le jeune garçon. Une longue plainte sortit de sa bouche :

« Mais maman ! Papa ! T’es bête ou quoi ? Maintenant, elle veut plus me lâcher ! »

« Ah … Vraiment … Laisse-le donc tranquille. » murmura le Dardargnan, se rapprochant de la femme pour qu’elle puisse libérer son fils. Ce fut avec une extrême réticence. Mais dès l’instant où la mère ne fut plus en train d’entourer Earnos, c’était alors les deux plus jeunes sœurs qui firent cela à leur tour.

« Je crois que je ne vais pas pouvoir partir … » marmonna Earnos bien qu’il était quand même plus que touché par ces réactions. Au moins, il ne pouvait pas nier qu’il était aimé dans sa famille. Son père poussa un petit rire avant de dire à ses deux filles :

« Votre grand frère reviendra. Laissez-le donc un peu vivre aussi, non ? Il savait à quoi cela consistait d’être dans l’armée du royaume des insectes lorsqu’il a décidé d’accepter. »

Mais rien à faire, les deux filles ne voulurent guère le lâcher. Enfin, pourtant, au bout de cinq à dix minutes de discussion intense où il annonçait que oui, il ferait très attention, oui, il ne combattrait pas les vilaines Scorplanes, elles le libérèrent. Malheureusement, ses deux grandes sœurs n’étaient guère là mais il ne pouvait pas leur en vouloir, elles avaient elles aussi leurs vies. Surtout avec cette naissance pour l’aînée de la famille.

« Bon … Et bien … Je dois m’en aller. » annonça le jeune Aspicot, un lourd sac sur son dos bien que le poids ne semblait guère le déranger.

« Fais vraiment attention … s’il te plaît, Earnos. » murmura sa mère, son père la retenant.

« Tu nous rends déjà très fiers de toi … Mais je suis sûr que tu le pourras encore plus. » annonça celui-ci en lui souriant.

« Grand frère … » dirent les deux jeunes filles, baissant la tête en retenant leurs larmes. Mais hey ! Il comptait revenir ! Il avait l’impression que c’était un voyage sans retour ! Bon ! Il valait mieux pour lui qu’il parte dès maintenant car sinon, il ne savait pas s’il aurait le courage d’abandonner sa famille … pendant plusieurs mois.

Mais dès l’instant où il commença à marcher à côté des autres soldats, il oublia tous ses soucis. Accompagné de Férast et Olistar, il parlait avec eux deux sur le trajet. Pendant combien de temps allaient-il voyager ? Sur quelle distance ? Il ne se posait la question que maintenant et c’était un peu tard non ?

« Arrête donc de réfléchir ! » annonça Olistar, lui donnant une petite tape dans le dos avec un grand sourire. Il toussa sur le coup, bafouillant :

« Je n’ai pas ce genre de choses en tête … Enfin bon … Ce n’est pas dramatique. »

« Justement, ça ne l’est pas. Tu reverras toute ta famille … Et en même temps, tu sais bien que l’on pourra leur écrire non ? Ils auront toujours de tes nouvelles. »

« Ah ? Ah bon ? Ah … Mais c’est une très bonne nouvelle ça ! Je n’étais pas au courant, justement ! » s’écria le jeune garçon avec joie.

« Ah et bien tu vois … Je préfère quand t’es comme ça. » dit Olistar alors que Férast restait muet depuis le début, ne faisant qu’hocher la tête aux paroles des deux autres enfants.

« Héhéhé. Tu sais toujours ce qu’il faut dire pour me remonter le moral, Olistar. Merci. »

Le Rapion haussa simplement les épaules en souriant. C’était normal … Avec ce qu’on lui avait demandé de faire, c’était tout ce qu’il y avait de plus … logique. Oui … On pouvait appeler ça de la logique. Mais en même temps, c’est bien parce que ça lui plaisait.

Sinon … Il n’aurait jamais fait ça hein ? Mais quand même, le jour … où ça s’était déroulé, il avait eu du mal à y croire. Une telle demande ? Il n’avait pu s’empêcher de sourire à cette demande … car non pas qu’elle semblait irréelle… C’était juste si … Oh … Il n’y avait pas réellement de mots pour décrire cela, loin de là même.

« A quoi est-ce que tu penses, Olistar ? »

« Hum ? En quoi est-ce que cela te concerne, Earnos ? Les Rapions ont leurs petits secrets. » annonça l’adolescent en lui faisant un clin d’œil.

« Bah … Je pensais que tu pouvais quand même le dire, c’est si important que ça ? »

« Hum … Pas vraiment, mais disons que si tu le savais, tu risquerais d’être plus que surpris ! Peut-être qu’un jour, je te l’annoncerai … Mais tu as encore le temps ! » répondit Olistar en émettant un petit rire. Earnos se tourna vers Férast, lui disant :

« Et toi ? Tu n’as rien à dire ? Tu es quand même capable de réfléchir non ? »

« Oui, bien entendu … Mais je ne vois pas ce que j’ai à dire … Je n’ai pas à penser de la sorte si ce n’est pas nécessaire pour toi, Earnos. »

« J’espère que ce voyage va changer un peu tout ça. » marmonna Earnos, plus énervé qu’autre chose par les propos de Férast. Comme souvent, ce genre de « larve », il n’aimait pas. Pourquoi est-ce qu’il ne réagissait pas plus que ça hein ? Il était quand même vivant !

« EARNOSSSSSSSSSSSSSSS ! »

Il eut à peine le temps de se retourner pour voir d’où provenait ce cri avant de se faire violemment percuté par une forme féminine à peine moins âgée que lui. Des cheveux bleus foncés, une tenue de même couleur … Et une puissance dévastatrice. Il venait de se retrouver tout simplement allongé sur le sol, sans même avoir pu bouger. Pourtant, cette forme, il la reconnaissait entre mille puisqu’il s’agissait de …

« Herakié ? Qu’est-ce que tu fa… Qu’est-ce que tu fais ici ? »

« Méchant ! Méchant ! Méchant ! Tu ne m’as même pas prévenu que tu étais parti ! Heureusement que j’ai demandé à tes parents où est-ce que tu allais ! »

« Je répète ma question … Qu’est-ce que tu fais ici ? » dit-il nonchalamment.

« J’ai rejoint l’armée des insectes pour cette mission ! »

Il ouvrit la bouche de stupéfaction alors que les gardes s’étaient arrêtés autour d’eux. Certains avaient l’air gêné, comme si quelque chose les taraudait. Il chercha à reprendre ses esprits, demandant à nouveau avec calme :

« Euh … Est-ce que tu peux répéter s’il te plaît ? J’ai dû mal entendre … Tu n’es pas dans l’armée des insectes que je sache. Comment est-ce que tu as pu venir ici ? »

« Oh c’est très simple ! Tu vois ces hommes ? » dit-elle en désignant trois soldats qui n’avaient rien de bien spécial. Lorsqu’elle les pointa du doigt, ils se rétractèrent, reculant un peu. « Et bien, je leur ai demandé de rejoindre l’armée. Ils n’ont pas voulu et ils m’ont dit qu’il fallait savoir se battre pour ça ! Alors, je leur ai dit que si j’arrivais à les battre, je venais quand même avec eux ! Devine qui c’est qui a gagné ! »

« Je crois que j’ai ma réponse devant moi … ou sur moi. Mais Hérakié ! C’est dangereux ! »

« Dangereux ! Je m’en fiche ! On va passer beaucoup de temps ensemble ! » s’écria t-elle avec joie tout en rigolant.

Mais mais mais ! Comment est-ce que ces trois soldats avaient pu laisser une jeune fille les battre ? Non ! C’était Herakié ! Ce n’était pas n’importe quelle fille mais quand même ! Pourquoi est-ce qu’ils avaient accepté une telle chose ? Un homme s’approcha d’eux, un Cizayox à la belle armure rubis, prit la parole :

« Bon … J’ai pu tout entendre … Et en vue de la distance maintenant, il n’y a pas de retour en arrière. Elle semble avoir bien préparé son coup. Earnos, tu es chargé de sa sécurité, j’espère que tu comprends qu’en raison de ta relation avec elle, tu es le mieux placé. »

« Mais mais … Mais … Je … »

« Tu as entendu, Earnos ? C’est vraiment super hein ! »

Oui, c’était super … Youpi. Il était fou de joie. Mais en même temps, il n’était pas mécontent.

Chapitre 21 : Sortir du royaume

Troisième partie : Une monarchie brisée

Chapitre 21 : Sortir du royaume

Malgré ce qui s’était passé, le problème avec les Chenitis, les Cheniselles et les nombreux enlèvements qui leur été liés, le royaume semblait aller beaucoup mieux depuis quelques semaines. Il fallait dire qu’avec les nombreuses arrestations, le peuple semblait souffler un peu et pour cause : avec tout ce qui s’était passé, c’était la moindre des choses !

Mais bon … Ca ne voulait pas dire que tout était arrangé ou que le calme était définitivement installé. Loin de là. Ah … Avec tout ce qui s’était passé, il n’avait pas une minute à perdre. Et puis bon, en même temps, il ne s’était pas occupé du cas Lisian. Ce n’est pas qu’il ignorait la jeune fille, loin de là même … C’était juste que … Elle n’avait pas l’air méchante malgré la race dont elle était issue. Après, il n’avait jamais jugé une personne suivant sa race, sinon, il aurait dit des choses plutôt mauvaises sur Olistar. Et là ? C’était tout le contraire. Olistar était un ami, un grand ami même. Il n’avait pas honte de le reconnaître même si … Il devait avouer que la différence d’âge le perturbait un peu. En même temps, il avait aussi le cas Férast. Sans le considérer comme un ami, il essayait de le rendre un peu plus social mais surtout indépendant. C’était loin d’être gagné. Et puis … Il y avait aussi Holikan. Oh, lui, c’était une bonne connaissance, pas forcément un ami. Mais il l’appréciait. Et la princesse Terria ? Et bien, par rapport à la princesse Terria.

« Je suis son chevalier, tout simplement. »

« Oh ? Encore en train de penser à la princesse Terria ? »
Hum ? Il était assis sur son lit, Olistar étant de même à côté de lui sur son propre lit. Aujourd’hui, c’était jour de repos car le roi avait signalé qu’il avait une annonce importante à faire et qu’il voulait que tous les soldats soient prêts à partir. A partir où ? Lui, le jeune Aspicot qu’il était, n’en savait rien du tout. Et Olistar était resté muet comme une tombe à ce sujet. D’ailleurs, il devait lui répondre et vite !

« Je pense toujours à la princesse Terria. Je suis son chevalier, Olistar. »

« Oh bien entendu ! Bon … Il semblerait que ça soit dans une trentaine de minutes. Allez, tu t’habilles ? Du moins, soit un peu plus présentable quand même. »

« J’ai l’impression d’être à la maison quand tu me parles comme ça, Olistar. » répondit le jeune garçon en soupirant. « Et pourtant, chez moi, il n’y a que des filles puisque je n’ai que des sœurs. Bon … Je vais essayer d’être mieux ! »

« Hahahaha ! Et si je dois continuer comme ça, je te préviens … Si tu n’es pas propre au visage, je m’occupe de ton cas et je passe le gant sur ton visage jusqu’à ce qu’il brille ! »

« HEY ! OLISTAR ! » s’écria le jeune garçon un peu gêné alors qu’il enfonçait dans la salle de bains. Bon sang ! Ca lui faisait penser à un grand frère trop protecteur !


Quelques minutes tard, il revint plus tard, le visage propre comme un sou neuf. Olistar passa un doigt sur la joue droite d’Earnos, rigolant car celui-ci se laissait faire. Malgré ses complaintes, il essayait quand même de paraître bien. Ah … Le jeune Aspicot avait bien changé depuis quelques années, n’est-ce pas ? Rien à voir avec leur première rencontre.

Maintenant, ils partaient tous les deux de la chambre, se dirigeant vers l’endroit où les soldats devaient se réunir mais où surtout le roi allait faire une annonce de la plus haute importance. Rapidement, il fut rejoint par Férast et Lisian, le quatuor attendant que le roi se présente. Il fallut une quinzaine de minutes pour qu’enfin, le monarque se présente devant tous et toutes. Après un salut militaire de la part de son armée, il prit la parole :

« Mes loyaux soldats, bien qu’aujourd’hui, notre royaume soit enfin en paix en son intérieur après cette année de troubles, cela ne veut guère dire que tout notre royaume est purifié de la gangrène qui a emmené à la mort de celle qui fut ma femme et votre reine. »

Où est-ce qu’il voulait en venir ? Car il ne contactait pas l’armée pour de telles choses. Il avait encore à dire, bien plus même. Il avait parlé d’une purification d’après ce qu’il avait compris. Mais de quelle purification parlait-il ? Car avec cet homme … Il fallait maintenant se méfier un peu de chacun de ses propos. Il tourna son visage vers Olistar, celui-ci hochant sa tête positivement pour lui dire qu’il allait bientôt entendre la raison qui avait poussé le roi à réunir son armée devant lui.

« La gangrène porte un nom … Le nom de la race qui a emmené la reine Seiry à la mort. Je veux parler des Scorplanes et des Scorvols ! Vivant dans les montagnes reculées de notre royaume, ce sont eux les responsables de ce cataclysme qui s’est abattu sur notre royaume et c’est pourquoi dès aujourd’hui, l’armée des insectes sera envoyée pour aller les anéantir ! Du moins, une partie de l’armée … Celle qui est devant mes yeux ! Les différentes troupes qui la composent vous permettront de subvenir à tous vos besoins, que cela soit logistique, militaire ou autre. Vous partirez dès ce soir et vous reviendrez vainqueurs. Longue vie au royaume des insectes ! » s’écria le roi avant d’être repris par ses fidèles sujets.

C’était donc ça ? Une nouvelle guerre ? Mais à l’extérieur du royaume ? Enfin, pas réellement … Le royaume des insectes était gigantesque mais beaucoup d’endroits ne rentraient pas dans la juridiction du palais royal. C’est pourquoi, on parlait d’extérieur au royaume des insectes. Ainsi … Lorsque cela concernait les Scorvols et les Scorplanes, il était nul doute qu’ils n’obéissaient pas aux mêmes règles qu’eux.

« Donc … C’était ça la grosse surprise du roi ? » murmura un soldat. « Une guerre ? Enfin bon, ça ne peut pas nous faire du mal. Le royaume n’est pas souvent sur le pied de guerre justement. A part faire nos rôles de gardes, il n’y a eu de gros affrontements depuis des années … Enfin, y a bien une décennie ou deux. »

« La guerre contre les Rapions et les Drascores ? Match nul. Ils étaient sur leur terrain et les troupes du roi n’ont jamais pu atteindre les Rapions et leur tribu principale. » répondit un second soldat, comme pour compléter le premier.

« Ah … Bon … Earnos, c’est pas tout ça mais je crois que je vais rentrer tout de suite dans notre chambre. » dit calmement Olistar comme soudainement las après qu’il ait appris cette nouvelle … bien que normalement, c’était déjà le cas depuis longtemps non ? Earnos le regarda partir, Lisian en profitant aussitôt le prendre par le bras.

« Earnos ? On va s’entraîner tous les deux ? C’est plutôt une bonne idée non ? »

« J’aurai plutôt voulu me reposer … Enfin, aller voir comment va Olistar, je le trouvais bizarre sur le coup. Ca serait la meille … »

« Non, non et non ! Tu dois venir t’entraîner ! Férast ! Toi, tu vas voir comment Olistar va ! »

« Je n’écoute que les paroles d’Earnos. » répondit sèchement le Pomdepik, la Cheniti fronçant le regard, comme si elle n’appréciait pas qu’il conteste ses paroles.

« S’il te plaît, Férast … Je serai plus rassuré pour Olistar. »


Même si il n’appréciait pas de donner des … ordres au Pomdepik, il était bien obligé de faire cela pour que celui-ci décide de bouger. Vraiment … Il devait trouver un moyen pour que Férast arrête d’être un assisté.
Enfin … Ca … Il fallait trouver la solution et c’était loin d’être facile même. Bon … Par contre, avec Lisian qui n’arrêtait pas de le coller, ce n’était pas forcément très rassurant. Est-ce qu’elle allait l’enlever ? En la regardant, toujours souriante et avec son sourire rieur, il avait vraiment du mal à y croire. Non … Elle n’était pas méchante.

« Alors … Euh … On va se battre tous les deux mais doucement d’accord ? »

« Dis … Pourquoi est-ce que vous enlevez des garçons ? »

Il avait posé aussitôt la question qui l’embarrassait depuis le début. Maintenant qu’ils étaient seuls, bien qu’entourés par d’autres personnes qui venaient s’entraîner elles aussi, il voulait mettre les choses au clair. Alors autant qu’ils en discutent tous les deux. Elle parut surprise avant de faire un grand sourire à Earnos :

« Et bien ! On ne les enlève pas ! On rend les garçons très heureux avec nous. Tu ne sais pas que vivre avec une Cheniselle, c’est être heureux pour le reste de sa vie ? »

« Euh … Je ne suis pas sûr qu’être séparé de sa famille, de ses enfants, de la femme qu’on aime, c’est être heureux si tu veux tout savoir. »

… … … Hum … … … Quand même pas. Les hommes qu’elle voyait avec les autres filles Chenitis et Cheniselles semblaient plus qu’heureux. Mais elle était aussi au courant que c’était grâce à diverses choses … pas uniquement l’amour que chaque Cheniselle portait à un homme en particulier. Elle reprit :

« Mais alors, tu veux dire que les Cheniselles n’ont pas le droit d’aimer une personne ? C’est méchant de ta part, Earnos, ça ! »

« Je … Je n’ai pas dit ça. J’ai juste dit … qu’il fallait leur laisser le choix, c’est tout. »

« Et si ce choix était mauvais, hein ? Hein ?  Bon, on discute plus de ça ! »

Ca ne servait à rien d’en parler avec elle. Elle avait ses idées sur le sujet, lui avait les siennes, ils ne pouvaient pas être d’accord. De toute façon, il avait déjà bien d’autres problèmes en tête. Du genre, annoncer la terrible nouvelle à sa famille au sujet de son départ.

Chapitre 20 : Disparitions en masse

Chapitre 20 : Disparitions en masse

« Earnos … Dorénavant, tu restes près de moi sans même chercher à savoir pourquoi, d’accord ? » annonça Olistar tandis que le garçon aux cheveux blonds s’habillait correctement pour la journée. Le Rapion avait l’air soucieux, l’enfant demandant :

« Il se passe quelque chose, Olistar ? Tu peux quand même me dire s’il te plaît ? »

« Hum … Je pense que de toute façon, tu le verras par toi-même. Dire qu’elles se sont mises en action maintenant. Comme si cela ne suffisait pas. »

Mais de quoi est-ce qu’il parlait ? Il avait bien envie de le savoir ! Pourtant, le Rapion ne lui répondit pas alors qu’ils quittaient la chambre commune. Lorsqu’ils se dirigèrent vers la zone où ils s’entraînaient, Earnos cligna des yeux plusieurs fois. Ce n’était … pas normal non ?

« Olistar … Je l’avais déjà remarqué un peu auparavant mais maintenant … Est-ce normal que … y a de moins en moins de monde ? Enfin, c’est peut-être moi qui m’imagine des choses, je ne sais pas … Il faut dire que ça ne serait pas la première fois. »

« Tu restes à côté de moi et de Férast et normalement, il ne t’arrivera rien de mal. » répondit tout simplement le Rapion, posant une main sur son épaule. C’était un peu comme un garde du corps non ? Enfin, c’est l’impression que l’adolescent lui donnait.

« Mais ça ne m’explique pas tout. Pourquoi est-ce qu’il y a de moins en moins de monde ? Il n’y a quand même pas quelque chose … comme une guerre hein ? Et je ne suis pas au courant. Ah … Mais quel id… »

« C’est simplement la période de capture des mâles chez les Chenitis et les Cheniselles. » annonça une voix derrière le duo. Ils se retournèrent pour apercevoir Férast. Le jeune garçon Pomdepik remarqua le signe d’Olistar pour lui demander de se taire.

« Hein ? Capture des mâles ? Mais qu’est-ce que c’est ? » demanda Earnos, Olistar se donnant une claque sur le front. Maintenant, il était hors de question que le Pomdepik ne parle pas. Celui-ci ne perdit pas de temps à répondre à Earnos :

« Chaque année, les Chenitis âgées de dix ans jusqu’à quarante ans parcourent le royaume pour trouver la personne avec laquelle elles vont passer une partie de leurs vies et avoir des enfants. Cela leur permet alors d’avoir une future descendance. »

« Euh … Olistar ? Est-ce que ça veut dire que Lisian … » commença à murmurer Earnos.

« C’est le cas … Lisian a visiblement jeté son dévolu sur toi. » annonça clairement Olistar en soupirant. Il aurait préféré qu’il ne soit pas au courant.

« Mais pourquoi une telle méthode ? Et … Si l’homme n’aime pas cette Cheniti ? »

« Tu n’as pas à t’en faire à ce sujet. Elles sont très efficaces et persuasives. Les Chenitis et les Cheniselles sont parmi les plus belles femmes du royaume. Elles peuvent utiliser quelques … hormones pour attirer n’importe quel homme dans leurs bras. Et si malgré tout cela, ça ne marche pas, et bien … Elles tuent tout simplement l’homme. Elles sont plutôt jalouses. »

« Très … charmant ? » chuchota Earnos. Lisian ne lui semblait pourtant pas être une mauvaise fille … Il s’était peut-être trompé ? « Et le roi pense quoi de tout ça ? Il laisse faire tout ça ? Alors que c’est pourtant … »

« Le roi a déclaré il y a quelques jours que les hommes et les adolescents enlevés par les Chenitis et les Cheniselles sont des hommes exceptionnels. Leur existence sera parfaite et ils n’auront jamais à regretter d’avoir ces femmes avec eux. »

« Plus ça avance, plus je commence à m’inquiéter à ce sujet. » termina de dire l’Aspicot après les paroles de Férast. Il n’était guère rassuré avec toute cette histoire. Pas du tout même. Bon … Alors, est-ce qu’il pouvait se permettre d’ignorer cela ? Maintenant qu’il savait la vérité ? D’ailleurs, si il comprenait, ça voulait dire que … « Olistar ? Férast ? Je peux vous demander quelque chose ? Enfin, juste une confirmation. »

« Dis toujours … Je sens que la question ne va pas me plaire. »

« Ce sont bien … les Cheniselles qui ont dévasté ma chambre ? Elles voulaient m’enlever ? Comme les autres ? C’est bien ça ? Ou je me trompe … »

« Tu ne trompes pas, Earnos … Tu ne trompes pas. Je suis désolé de te le dire ainsi. Mais ne t’inquiète pas. Les Cheniselles ne sont pas assez stupides pour s’en prendre à l’ambassadeur des Rapions et des Drascores. Cela causerait un grave incident diplomatique. Oh, peut-être que le roi, ça ne le gênerait pas … Mais si la princesse Terria apprenait à ce sujet … Oh. Je suis sûr qu’elle ne pardonnerait pas du tout qu’on s’en prenne à toi. »

La dernière phrase avait été dite avec une petite pointe d’amusement, Earnos haussant un sourcil. Qu’est-ce qu’il y avait de drôle ? Il avait besoin encore une fois d’une bonne explication car là … Il était plutôt perdu. Il répondit après Olistar :

« Peut-être que je devrais discuter avec Lisian ? Pour qu’elle arrête ça ? Elle n’a pas l’air méchante … Enfin … Pour moi. Elle est juste un peu … collante comme Herakié. »

Collante ? Oh … C’était le bon adjectif concernant la jeune fille Cheniti. D’ailleurs, elle n’était plus aussi présente depuis plusieurs jours. Peut-être était-ce à cause de l’échec de ses consœurs concernant Earnos ? Hum, si c’était le cas, il n’y avait pas à regretter. Elle ne méritait pas le petit Aspicot qui faisait tant d’efforts.

« Ce n’est pas la meilleure des idées. Lorsqu’elle viendra, tu lui parleras mais ne cherche pas à aller vers elle … sauf si … Peut-être que tu voudrais être son homme pour la vie ? »

« J’ai déjà dit que je n’aimais pas vraiment ça … à Herakié. Ce n’est pas pour accepter une autre fille. Même si entre une Scarhino et une Cheniti, le choix n’est pas forcément très difficile. M’enfin … Ca reste encore à prouver. »

« Hum ? Je ne sais pas vraiment ce que tu veux dire par là mais ne te laisse pas manipuler, d’accord ? Décide toujours par toi-même … et jamais à cause des autres. » murmura Olistar en tapotant son épaule, invitant Férast et l’Aspicot à venir s’entraîner. Il était peut-être temps de s’occuper non ? Au lieu de papoter de diverses choses qui n’étaient pas forcément … des plus joyeuses. Enfin ! Il était là pour vérifier qu’Earnos ne fasse pas d’idioties !

Bien que la nouvelle de la capture de nombreux hommes et enfants masculins ne plaisaient guère dans le royaume des insectes, surtout pour les petites amies et femmes des kidnappés, le royaume restait prospère. Oh … Avec tous ses évènements, il ne fallait pas oublier que les nobles et les nombreux traîtres au royaume étaient toujours présents.
Des traîtres qui, malgré leurs nombreuses mises à mort par le roi, continuaient d’affluer comme si de rien n’était. Ils ne semblaient guère apeurés par l’idée de mourir … tant qu’ils pouvaient essayer de venir mettre un terme à la monarchie. Mais si seulement, il n’y avait que cela mais c’était loin d’être le cas, bien loin même.

« Euh … Olistar ? Tu as vraiment envie de t’entraîner ? »

« Pourquoi est-ce que tu dis cela, Earnos ? » murmura le Rapion, le regard un peu perdu ailleurs tandis que l’Aspicot lui répondait :

« Je ne sais pas … Tu n’as pas l’air vraiment motivé pour te battre on dirait. »

« Oh ? Tu es si sûr que cela de ce que tu dis ? » annonça Olistar en rigolant un peu, fauchant les deux jambes de l’Aspicot pour qu’il se retrouve au sol. Il fit de même avec le Pomdepik bien que celui-ci avait à peine réagit pour l’attaquer.

« Aie, aie, aie … Mais tu ne préviens même pas quand tu décides d’attaquer ! »

« Ton ennemi ne s’attardera pas à te le signaler, Earnos. »

« Oui, je sais bien mais bon … Ca fait quand même mal ! Enfin plus autant qu’avant. » dit le jeune garçon aux cheveux blonds, se relevant comme si de rien n’était.

Hum ? Il voulait bien le croire. Depuis le temps, l’enfant ne se plaignait plus que rarement à cause des douleurs causées pendant l’entraînement. Cela allait être pour bientôt, n’est-ce pas ? Le jour où l’Aspicot allait se forger une carapace quasiment impénétrable … mais qui ne valait jamais celles d’un bon nombre d’autres insectes.

« Je suis sûr que tu aurais été un excellent insecte … si tu avais été d’une autre race. »

« Hein ? De quoi est-ce que tu parles, Olistar ? » questionna le jeune garçon en regardant l’adolescent aux cheveux violets. Celui-ci haussa les épaules.

« Rien de bien important, Earnos … Rien de bien important … Vous êtes prêts tous les deux ? Je pense que je peux facilement m’occuper de vous deux. »

« Ne soit pas trop prétentieux, Olistar ! » s’écria Earnos en fonçant sur lui. « Un jour, j’arriverai à te battre ! Tu verras bien ! »

« Oh … Quand ce jour arrivera … Je verrais ce que je dois faire. »

Il éclata de rire pour réceptionner l’enfant aux cheveux blonds, le faisant passer par-dessus son corps. Ca ne servait à rien de l’inquiéter avec cette histoire de guerre contre les Scorvols et les Scorplanes. Oh que non. Il n’avait pas besoin de le savoir.

Chapitre 19 : Fête mortuaire

Chapitre 19 : Fête mortuaire

« Earnos ? Tu es au courant des derniers événements ? »

« Hein ? De quoi Olistar ? Qu’est-ce qu’il y a avec tout ça ? » demanda le jeune garçon aux cheveux blonds, attendant de voir de quoi parlait Olistar.

« Et bien … Les premiers nobles sont finalement morts. Même si ce n’est pas joli à voir, ni même à entendre, le roi commence peu à peu à protéger ses arrières et son entourage. »

« On parle des nobles qui sont de mèche avec … ce qui s’est passé pour la reine Seiry ? »

« C’est exact … D’ailleurs, le roi a voulu donner un exemple. Sais-tu quel jour nous sommes aujourd’hui ? Oh … C’est un jour particulier … et assez sinistre en soi. Je me demande ce que le roi a en tête avec une telle fête. » murmura Olistar calmement.

« Une fête ? Une fête pour quelle raison ? Est-ce vraiment le moment pour … »

« Une fête pour l’anniversaire de la mort de la reine Seiry, Earnos. » coupa Olistar, le jeune garçon aux cheveux blonds se taisant aussitôt. Une fête pour la mort ? Car ça faisait un an ? Mais c’était un peu absurde ! Devant le visage qu’il devait donner, Olistar ne fit qu’hocher la tête en signe d’acquiescement. Lui aussi trouvait cela particulièrement …

« Mais nous ne sommes pas le roi … n’est-ce pas ? Alors nous ne pouvons pas donner notre point de vue à ce sujet. Nous ne savons pas à quoi pense le roi. » murmura le Rapion.

« Oui mais ça ne change rien … Et qu’est-ce que la princesse Terria en pense ? Elle ne doit pas vraiment apprécier cela, non ? »

« Comme tu peux t’en douter, Earnos, comme tu peux t’en douter. Par contre, je remarque que tu t’adaptes très bien à ton environnement, n’est-ce pas ? » dit Olistar en rigolant faiblement. Maintenant, il y avait bien deux lits pour les deux enfants et surtout, tout était ordonné de telle sorte que chacun avait son espace.

« Tu avais raison … Ma chambre s’est faite dévastée quelques jours après … que je sois parti. Les informations pour ces personnes … n’étaient visiblement pas à jour. »

« Oh … Et tu n’as pas à t’en faire, elles ne sont pas assez folles pour tenter de s’immiscer dans la chambre d’un Rapion. Elles savent que c’est plus que risqué. »

Quand Olistar parlait ainsi, il avait l’impression que l’adolescent aux cheveux violets était au courant de qui étaient ces personnes. Néanmoins, il ne lui posait jamais la question car il avait la sensation qu’il valait mieux … qu’il ne sache pas maintenant ce qui se passait. De toute façon, d’après ce qu’il comprenait, cela voulait dire qu’ils allaient devoir participer à cette … fête, n’est-ce pas ? Olistar lui répondit :

« Et pas seulement … Même si ça ne plaît guère à tout le monde, le roi veut qu’on n’oublie pas la reine Seiry. C’est pourquoi cette … fête commémorative durera toute la journée. De notre côté, nous allons devoir surveiller les citoyens. M’enfin, plus précisément, tous les deux, nous allons devoir rester auprès de la princesse Terria. »

« Je vois, je vois … D’accord. Bon et bien alors ? Il faut que l’on se prépare pour cette journée … si « spéciale », n’est-ce pas ? »

Il avait dit cela avec une petite pointe d’ironie, chose qui étonna Olistar bien que celui-ci lui répondit que oui. Les deux garçons se préparèrent pour cet évènement, quittant la chambre une vingtaine de minutes plus tard. Déjà, l’armée des insectes était préparée.

« AHHHH ! Earnos ! Tu es donc là ! Je ne te vois plus aussi souvent ! » s’écria une voix derrière le jeune garçon aux cheveux blonds, celui-ci faisant un pas sur le côté avant de remarquer qu’il s’agissait de Lisian. La jeune fille Cheniti semblait folle de joie de le voir, bien que ce ne fut pas le cas en regardant le Rapion.

« Bonjour … Lisian, tu es aussi là … Enfin, tu dois aussi t’occuper de cette fête ? »

« Non … Pas du tout même … Il n’y a que les soldats de l’armée … et même si j’en fais partie, je ne suis pas une soldate ! Ca m’embête … » marmonna la jeune fille avec tristesse.

« Ce n’est pas si grave que cela de toute façon. Il n’y a pas à s’en faire à ce sujet. »

« Oui mais … Je voulais venir quand même … Pfff … Vraiment … » s’égosilla Lisian alors qu’Earnos passait une main sur le crâne de la Cheniti. Il lui demanda de s’en aller tandis qu’avec Olistar, ils allaient rejoindre le reste de l’armée.

« Ca ne devrait plus trop tarder à co … Ah. La princesse Terria. »

Olistar n’avait pas fini sa phrase alors que l’Apireine se présentait au milieu d’une petite troupe d’Apitrinis. Elle avait la tête … des mauvais jours si on pouvait dire cela. Elle portait un diadème avec un rubis dans ses cheveux blonds mais il était facile de voir à quel point la jeune fille semblait triste. Ah … Il murmura à Olistar :

« Franchement … Je ne sais pas quoi penser là. »

« Le roi est dans son monde pour cette journée. Il ne semble pas se soucier de ce que ressent la princesse à cause de cette histoire. » annonça le Rapion d’une voix quasi inaudible.

Hum … Sans utiliser ce langage, il n’en pensait pas moins de cette histoire. Est-ce qu’il devait s’adresser à la princesse ? Lui parler un peu ? Enfin, depuis plusieurs mois, ça n’avait jamais été le cas. Mais avec cette promesse faite à la reine Seiry, il devait quand même veiller sur la princesse Terria non ? Comme si cela était plus que visible, Olistar lui donna un petit coup dans le dos, le projetant en plein sur les Apitrinis et l’Apireine. Plusieurs Apitrinis le réceptionnèrent, un adolescent aux cheveux bleus lui demandant :

« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tu t’es lancé sur nous ? »

« O… Olistar ! Qu’est-ce que tu as fait ? » bredouilla Earnos, cherchant à se tourner vers le Rapion qui avait déjà disparu de la circulation.

« Vous pouvez le … laisser passer s’il vous plaît ? Aujourd’hui est un jour … exceptionnel. Et ce jeune garçon est quelqu’un de très proche de ma défunte mère. »

C’était la jeune fille aux cheveux blonds qui avait pris la parole sur un ton neutre bien qu’il y avait une pointe de tristesse. Les Apitrinis n’eurent pas le courage de la contester, laissant un peu d’espace pour qu’Earnos s’infiltre parmi eux. Avec respect, il s’inclina devant Terria.

« Princesse Terria … Cela faisait vraiment longtemps … que je n’ai pu vous adresser la parole. » chuchota l’Aspicot avec lenteur.

« Un peu trop longtemps à mon goût. Que deviens-tu, Earnos ? » dit-elle avec neutralité tandis qu’ils commençaient à marcher côte à côte.

« Pas grand-chose si vous voulez vraiment savoir, princesse Terria. Je continue de me prendre des coups quotidiennement par Olistar … Et une Cheniti qui n’arrête pas de me suivre. Enfin, à côté, il y a aussi un Pomdepik qui ne pense jamais à lui qui l’accompagne. »

« Pas grand-chose, tu dis ? Peut-être est-ce habituel maintenant mais … Tu m’as l’air d’avoir une vie assez remplie si tu veux tout savoir. Tu ne devrais pas être vraiment être déçu, n’est-ce pas ? D’ailleurs, cette Cheniti, était-ce cella avec des morceaux de pierre sur son corps ? »

« Oui mais … Comment le savez-vous, princesse Terria ? » demanda t-il, surpris que la princesse connaisse à ce sujet. Celle-ci posa son regard rubis sur lui, faisant un petit sourire :

« N’est-ce pas normal que je me renseigne sur le devenir de mes chevaliers ? Il en est de même pour Holikan. J’ai aussi appris que tu logeais dans la même chambrée qu’Olistar. J’espère qu’il ne te pose pas trop de problèmes. Il reste quand même l’amba … »

« Pas du tout, princesse Terria ! Olistar est vraiment quelqu’un d’exceptionnel, je vous le promets. Il s’occupe de m’entraîner et il est plutôt doué en plus. »

« Hihihi … Je vois, je vois … Donc tout est bien, n’est-ce pas ? Tout va pour le mieux pour toi, c’est ça ? » chuchota Terria, rigolant faiblement.

« Disons qu’au départ, ça n’allait pas fort mais maintenant que j’ai des amis dans l’armée, ça va mieux, oui, princesse Terria. » répondit l’Aspicot, gardant le silence pendant quelques secondes avant de lui dire finalement ce qui le taraudait : « Et vous ? Est-ce que vous allez bien ? Princesse Terria ? Je pose une question bête … »

« On a connu des jours meilleurs dira-t-on, hein ? Mais de mon côté, je suis particulièrement occupée avec les Rapions et les Drascores. Je sais parfaitement … que mon père ne pensait pas à mal avec cette fête mais ce n’est pas comme cela que l’on peut honorer maman … hum … ma mère. Pardon pour mon manque de langage. »

« Je ne vais pas vous le reprocher, princesse Terria. De toute façon, si vous avez besoin d’aide, je reste votre chevalier servant, princesse Terria. »

Il s’inclina respectueusement une nouvelle fois comme pour honorer son vœu de chevalerie envers la jeune fille aux cheveux blonds. Elle eut un nouveau rire en le remerciant. Le jeune garçon quitta la troupe, retournant auprès d’Olistar, lui reprochant ce qu’il avait fait. Le Rapion haussa simplement les épaules, faisant semblant de ne pas savoir ce qui s’était passé. L’Aspicot poussa un profond soupir. Il valait mieux ne même pas chercher à discuter.

Chapitre 18 : Une attirance dangereuse

Chapitre 18 : Une attirance dangereuse

Il avait préféré attendre quelques jours avant de chercher des renseignements. Il fallait dire qu’après avoir demandé cela à Olistar, il ne voulait pas que cela paraisse trop … surprenant. Bon … Maintenant … Il était parti vers la bibliothèque mais un constat s’était imposé. Il ne savait pas lire … Pas le moins du monde même. Devant les nombreux livres aux merveilleuses couvertures, il s’était tout simplement retrouvé bouche bée.

« Et bien mon enfant ? Oh … Mais tu es l’un de ces jeunes soldats, n’est-ce pas ? Que puis-je donc pour toi ? » murmura une voix alors qu’il s’était immobilisé devant des étagères remplies de livres. La bibliothèque royale était remplie et tout le monde pouvait s’y rendre.

Il se retourna pour apercevoir une femme aux cheveux rubis. Elle avait deux tresses noires et jaunes tandis qu’elle portait une belle robe rouge. Elle avait deux yeux bleus. Elle le regarda avec un petit sourire, reprenant la parole :

« C’est la première fois que tu viens ici, n’est-ce pas ? Je ne crois pas te connaître. »

« Non … Non … C’est la première fois que je viens ici. » répéta-t-il alors qu’elle gardait son sourire, observant l’étagère où il avait posé son regard.

« Pourquoi cherches-tu un livre sur aromathérapie ? Et sur la phytothérapie ? »

« … …. … Comment ça ? C’est quoi ? » demanda-t-il, penchant la tête sur le côté, comme intrigué par les paroles de la Migalos. Celle-ci haussa un sourcil avant de rigoler.

« Je me disais bien que tu étais trop jeune pour lire de tels ouvrages. Tu t’es sûrement trompé d’endroit, n’est-ce pas ? Que recherches-tu ? »

« Euh … En fait … Je ne sais pas vraiment lire. » marmonna Earnos, baissant un peu la tête en rougissant. Il fallait dire qu’il était gêné d’annoncer une telle chose. Il passait sûrement pour le dernier des idiots … mais en tant qu’Aspicot qui avait travaillé depuis des années … dans les mines et les tunnels, il était tout simplement analphabète.
La femme eut l’air désolé avant de s’accroupir devant lui. Elle posa ses mains sur l’épaule du jeune garçon, reprenant son sourire qu’elle portait si bien, selon les pensées d’Earnos. Une Migalos ? C’était rare quand même d’en voir une … même si depuis quelques temps, les races d’insectes apparaissaient de plus en plus.

« Et bien ? Il n’est jamais trop tard pour apprendre, n’est-ce pas ? Tant que tu es motivé, n’importe qui peut apprendre à lire … Mais pour aujourd’hui, dis-moi simplement ce que tu recherches et je te guiderai. Alors ? Que recherches-tu … Hum ? Ton nom ? »

« Je m’appelle Earnos, madame. » dit-il poliment en s’inclinant comme il le ferait face à une noble. Elle poussa un petit soupir tendre tandis qu’il reprenait : « Je cherche des informations sur les Chenitis, madame. J’aimerai savoir un peu ce qu’elles sont. »

« Oh ? Des Chenitis ? Et des Cheniselles ? Se pourrait-il que … » commença à murmurer la Migalos avant de s’arrêter. Elle l’observa quelques instants. Derrière son analphabétisme, il était vrai qu’il pouvait sûrement attirer une Cheniti. C’était problématique.

« Et bien … En fait, on m’a dit que je devais me renseigner un peu sur elles … Il y a une fille, elle s’appelle Lisian et elle n’arrête pas … de me coller. C’est une Cheniti … Et Olistar, le Rapion, m’a dit que c’est normal et que les Chenitis font souvent cela. »

« C’est normal … Oui et non. Si tu veux un petit conseil, il vaudrait mieux que tu ne dormes pas où tu dors d’habitude. C’est une mesure de sécurité. »

Hein ? Comment cela ? Il voulut obtenir plus de réponses mais la femme poussa un profond soupir tout en se redressant. Elle murmura une nouvelle fois :

« Ecoute sincèrement mon conseil. Peut-être est-ce que tu peux voir avec d’autres personnes ? Tu as des amis non ? Pour quelques jours, c’est la meilleure solution. »

« Oui mais mais mais … Pourquoi ? Pourquoi faire ça ? Il y a un problème avec ça ? »

« Un gros problème même … Oh … Cela veut dire que tu as un certain intérêt. Il est rare que les Chenitis se plaisent avec des Aspicots mais cela arrive. Je suis désolée de ne pas pouvoir t’en dire plus à ce sujet.  Ecoute mes propos et met-toi à l’abri. »

D’accord … Mais il ne se sentait plus vraiment en confiance, il devait se l’avouer. Ahem … Il regarda autour de lui, attendant de voir si elle lui donnerait des informations ou non. Mais la Migalos semblait l’air désolée pour lui sans chercher à lui expliquer la raison d’une telle … réaction. Il tenta de prendre la parole mais elle hocha la tête négativement pour lui intimer de ne pas poser de questions à ce sujet. Il quitta la bibliothèque, un peu déboussolé.

Vagabondant dans les couloirs, il se demandait quel était le problème avec tout cela. Il n’allait pas pouvoir avancer … Du moins comprendre … Mais on ne l’aidait pas. Sans faire exprès, il percuta un soldat qui discutait avec son ami. Un petit cri de douleur, il bredouilla quelques excuses avant de regarder les deux soldats. Ces derniers semblaient un peu confus de renverser un enfant mais Earnos demanda :

« Pardonnez-moi mais … Est-ce que vous pourriez me parler des Chenitis s’il vous plaît ? »

« Hein ? Qu’est-ce … Pourquoi est-ce que tu poses une question comme ça, petit ? » demanda le soldat qui l’avait bousculé, l’aidant à se relever.

« C’est juste pour savoir … » murmura Earnos faiblement.

« Et bien … C’est une bénédiction ou une malédiction si tu te fais attraper par l’une d’entre elles ! Ah ! Ces Cheniselles sont vraiment si belles ! » répondit le second soldat avec joie alors qu’ils s’éloignaient sans même plus s’intéresser à Earnos. Il semblait avoir lancé un sujet de conversation des plus intéressants … pour eux.

« Ca ne m’aide pas beaucoup. » marmonna l’enfant aux cheveux blonds, époussetant sa tenue pour retirer le peu de saleté dessus.
Qu’est-ce qu’il pouvait faire pour obtenir une réponse ? Peut-être aller vers la personne qui lui avait conseillé de trouver des informations ? De toute façon, s’il devait aller dormir ailleurs, selon les conseils de la bibliothécaire, il n’avait pas cinquante mille amis.

« Hein ? Que quoi ? Qu’est-ce que tu viens de me demander, Earnos ? Tu peux répéter ? »

« Je n’ai que toi … en qui j’ai vraiment confiance. C’est bête mais on m’a dit de dormir ailleurs … même si je ne sais toujours pas pourquoi. »

Il semblait assez confus et embêté de demander une telle chose à cette personne. Mais au fil des mois, il devait quand même reconnaître qu’il l’appréciait. D’ailleurs, celle-ci répondit :

« Mais tu n’as pas d’autres amis ? Ah ! Férast ! Férast serait une bonne idée non ? »

« J’ai dit une personne de confiance. Et tu sais très bien que Férast … n’est pas vraiment très éveillé, sans vouloir me moquer de lui. Pourquoi est-ce que tu ne veux pas ? » demanda le jeune garçon aux yeux rouges et aux cheveux blonds.

« Ohla … Ce n’est pas ce que je ne veux pas, loin de là … Mais disons que … Bon ! Tu peux attendre une dizaine de minutes s’il te plaît ? »

« Comme tu le désires, c’est ta chambre. Pendant ce temps, je vais chercher mes affaires. »

« Bien bien … Fais comme tu veux en attendant. Je me dépêche. Quand même … »

Quand même quoi ? Il voulut savoir ce qu’il voulait dire par là. Néanmoins, aujourd’hui, il semblerait que ça ne soit pas le jour où il aurait des réponses à ses questions. Il poussa un soupir avant de retourner dans sa chambre. C’était peut-être la première fois … qu’il allait dormir avec quelqu’un d’autre. C’était vraiment la première fois ! Enfin, ça ressemblait à dormir chez un ami ! Il termina de remplir son petit sac, n’ayant toute façon pas grand-chose à emporter puisqu’il ne se trouvait pas loin de l’endroit où aller.

« Je suis de retour. Tu as fini de ton côté ? » demanda-t-il en toquant plusieurs fois.

« Une petite minute si possible, Earnos. Quand même … Comment est-ce que tu as pu me choisir comme ami, hein ? Je te pose cette question ! »

« Ce n’est pas de ma faute … Tu es toujours avec moi pour m’entraîner. »

« Oui mais bon … » annonça la voix derrière la porte, celle-ci s’ouvrant pour laisser paraître le Rapion aux cheveux violets. « Y a ami … et ami hein ? Tu peux rentrer. »

« Si tu préfères que j’utilise un autre mot … Tu es une connaissance proche. »

« Hum ! Bon … Il y a des petits soucis comme le fait de te trouver un endroit où dormir, n’est-ce pas ? A la base, ce n’est pas une chambre pour deux personnes … et bien que ça soit plus grand car c’est une chambre d’ambassadeur, il n’y a qu’un lit. Il va falloir que l’on aille déplacer un matelas. Par contre, il y a des règles à respecter. Tu es dans l’armée et comme tu me donnes ta confiance, je te donne la mienne. Tu ne dois jamais essayer regarder dans mes placards ou effets personnels, c’est compris ? »

C’était compris … Et il respectait la demande d’Olistar. Il hocha la tête pour dire qu’il était d’accord. Peut-être que ça n’allait pas être si mal que ça d’avoir un compagnon de chambre.

Chapitre 17 : Une jeune fille bien suspecte

Chapitre 17 : Une jeune fille bien suspecte

« Lisian … Tu m’empêches de m’entraîner. » marmonna le garçon aux cheveux blonds, repoussant une nouvelle fois la Cheniti sans pour autant la brusquer.

« C’est toujours le grand amour visiblement. » annonça Olistar en arrivant, accompagné par Férast. Celui-ci ne dit rien, sortant simplement une lourde carapace qu’il mit devant lui avec ses deux mains. Elle était de couleur bleue et avait plusieurs morceaux qui en sortaient … Comme des écailles que l’on trouvait sur les pommes de pin.

« Ce n’est pas ça du tout, Olistar. Ce n’est pas drôle ! Elle en profite à chaque fois que j’ai le dos tourné pour faire ça ! » répliqua Earnos, un peu gêné tandis qu’il tentait de se mouvoir. Qu’elle le lâche un peu ! C’est tout ce qu’il demandait ! Finalement, il arriva à la repousser, la forçant à se retirer de ses bras.

« C’est déjà fini ? Zut alors … Bon et bien … On s’entraîne maintenant, Earnos ? » demanda Lisian, un grand sourire aux lèvres alors qu’Earnos se tournait vers Olistar :

« Je dois m’entraîner avec Olistar un peu. C’est dommage Lisian mais je ne peux pas toujours m’entraîner avec une seule et unique personne, n’est-ce pas Olistar ? »

« Oh moi … Tu sais, ça ne me dérange p… » commença à dire le garçon aux cheveux violets.

« N’est-ce pas, O-LIS-TAR ? » reprit Earnos en fronçant les sourcils. Pour seule réaction le Rapion éclata de rire avant d’annoncer dans un soubresaut :

« D’accord, d’accord … C’est bon, je viens, je viens. Désolé, Lisian mais visiblement, Earnos préfère que ça soit avec moi pour les prochaines heures. Tu peux toujours t’entraîner avec Férast en attendant, ne t’inquiète pas, il ne mord pas. »

« Oui … Oui … Bon … Tu te ramènes Férast ? J’ai envie de me défouler. »

Elle avait marmonné cela sans volonté, le Pomdepik ne faisant qu’hocher la tête avant de l’accompagner. Olistar les regarda s’éloigner avant de sourire, Earnos murmurant :

« Merci bien … Des fois, elle est assez étouffante. »

« C’est une Cheniti. Lorsqu’elle a quelqu’un en tête, il va être très difficile d’essayer d’en trouver un autre. Je te souhaite bonne chance, Earnos. »

« Tu peux arrêter de te moquer de moi ? Et puis, je ne sais même pas ce que fait une Cheniti ici … Et y en a aussi beaucoup d’autres, j’ai cru remarqué. »

« C’est vrai que c’est un peu surprenant. Attention ! J’arrive ! » s’écria subitement Olistar avant de foncer vers Earnos. L’enfant aux yeux rubis poussa un cri à son tour, s’écroulant en arrière lorsqu’il fut poussé par le Rapion. Celui-ci vint s’asseoir sur lui, plaçant une main sur la gorge d’Earnos. Il valait mieux pour lui qu’il fasse bien plus attention la prochaine fois.

« Ca ne comptait pas, Olistar ! Je n’étais prêt ! » dit Earnos, cherchant une excuse à sa défaite cuisante et plus que rapide par rapport à Olisatr.

« Bien entendu … Bien entendu … Tu devrais mieux te concentrer. »

Le Rapion se releva comme si de rien n’était, attendant qu’Earnos fasse de même. Il s’épousseta, un peu confus avant de récupérer sa foreuse. Depuis le temps … Il commençait sérieusement à être un peu plus fort ? Ou non ? Il n’avait pas vraiment de comparaisons. Il savait juste qu’il encaissait bien mieux les coups qu’auparavant. Peut-être qu’il aimait se prendre des coups ? Non ! Il n’était pas comme ça ! C’était juste … malade de penser ça.

« Pourquoi est-ce que Lisian me colle autant ? » demanda t-il avant de se jeter sur Olistar, sa foreuse en avant. Le Rapion l’esquiva avec facilité, disant :

« Peut-être que tu lui as tapé dans l’œil … Je ne suis pas spécialiste des relations entre les Chenitis et les membres du sexe féminin. »

« Mais quand même … A part moi, c’est à peine si vous existez pour elle. Tu n’as pas remarqué cela ? Elle vous ignore presque. C’est un peu insultant non ? »

« Il m’en faudrait bien plus que ça pour que je m’énerve, Earnos. » annonça Olistar, commençant à donner de nombreux coups plutôt faibles sur l’Aspicot bien qu’ils étaient de plus en plus rapides. Earnos recula plusieurs fois, répondant :

« Ce n’est pas une question de t’énerver ou non ! C’est juste que j’ai l’impression que je suis le seul qu’elle arrive à voir ou presque. C’est quand même bizarre ? »

« Tu n’as qu’à te renseigner sur les Chenitis si tu veux savoir pourquoi elle réagit comme ça ! Ce n’est pas plus compliqué que ça, Earnos ! »

Hein ? Quoi ? C’était plutôt une bonne idée ! Pourquoi est-ce qu’il n’y avait pas pensé plus tôt ? Hey ! Ça commençait à piquer ! Quand est-ce qu’Olistar allait arrêter de le frapper de la sorte ? Partout sur son corps ? Malgré les coups, il commença à avancer, Olistar frappant de plus en plus rapidement, un sourire aux lèvres.


« Oh ? Est-ce que je dois y aller plus fort maintenant ? J’ai l’impression que je ne te fais plus aucun effet. C’est plutôt perturbant. »

Perturbant ? Peut-être qu’il s’améliorait contrairement à ce qu’il croyait ? Enfin, la meilleure défense était l’attaque et pour l’instant, au niveau de l’attaque, il était nul, vraiment nul. Et ça, il n’y avait pas besoin d’être devin pour le remarquer. Néanmoins, il ne répondit pas à Olistar, le Rapion prenant son mutisme comme un acquiescement. Aussitôt, Olistar tendit ses deux mains sur les côtés avant de les abattre sous les aisselles d’Earnos. L’enfant aux cheveux blonds ouvrit la bouche, tentant de dire quelque chose.

« Désolé, Earnos … Ce n’est pas encore pour aujourd’hui, n’est-ce pas ? »

« Que … Que … Que … tu … tu as fait ? » balbutia-t-il avant de s’écrouler au sol, pris légèrement de spasmes sans que cela semble dangereux pour la santé.

« J’ai visé deux points vitaux … du moins pour les mouvements. Rien qui mette ta vie en danger. Tu ne pourras plus bouger pour une bonne dizaine de minutes. »

« Je peux … savoir pourquoi tu m’as fait ça ? » marmonna Earnos, couché sur le sol sans pouvoir bouger bien que son corps tremblait.

« Simplement car tu t’approchais trop de moi, voilà tout. Mais c’était impressionnant et dans le bon sens du terme, je ne m’attendais pas à ça. Il faut vraiment que je te prenne au sérieux maintenant hein ? Tu deviens bien plus costaud ! »

« Merci du compliment … Par contre, pour ton idée concernant Lisian … »

« Hum ? Qu’est-ce qu’il y a avec ? Tu n’es pas obligé d’y réfléchir sérieusement hein ? Elle n’a pas l’air méchante comme ça de toute façon. » répondit Olistar, s’asseyant à côté de lui.

« Mais elle est quand même bien spéciale non ? »

« Hum … Spécial ne serait pas le mot que j’utiliserai pour la définir. Disons que lorsqu’une Cheniti apprécie quelqu’un, elle le montre … de façon très ouverte. Tu comprendras quand tu seras plus grand ! » dit le Rapion tout en évitant de le regarder.

« Depuis quand est-ce que tu mets ça sur l’âge ? Je ne suis pas un enfant ! Enfin … Si … » chuchota Earnos, remarquant qu’il pouvait recommencer à bouger faiblement.

« Hum … Je ne sais pas … Par contre, j’espère que tu peux te mouvoir car Lisian est de retour … et elle traîne Férast avec elle. »

« Hein ? Que … Quoi ? HEY ! Olistar ! Je suis sûr que tu avais prévu ça ! Je ne peux pas me relever ! Si elle me voit comme ça, elle va … » s’écria Earnos avant d’être coupé par Lisian. Celle-ci jeta le corps de Férast à côté d’Olistar, le Pomdepik étant dans l’incapacité de parler ou de bouger lui aussi. Sauf que de son côté, cela semblait avoir été fait avec un peu plus de … violence dans le geste.

« Oh ! Qu’est-ce qui s’est passé ? Olistar, si tu lui as fait du mal, je te promets que tu risques de passer un sale quart d’heure ! »

« Oh ? C’est juste une paralysie temporaire … Il doit lui rester cinq bonnes minutes avant qu’elle ne disparaisse. Pendant ce temps, je vais emmener Férast se faire soigner. On devrait vraiment éviter que tu l’affrontes. La prochaine fois, ça sera contre moi. » annonça Olistar en soulevant le Pomdepik, ne semblant avoir aucun problème à cela.

« Je vais veiller sur lui pendant ce temps. » murmura la jeune fille aux cheveux bruns, rigolant avant de les voir partir. Elle se coucha à côté d’Earnos, semblant en avoir rien à faire de l’entraînement. « Quand même … Tu ne trouves pas qu’on est bien ? »

« Nous sommes au beau milieu d’un endroit où les gens s’entraînent … Je ne crois pas que c’est le meilleur endroit pour se reposer. Et pourquoi tu me suis ?

« Bien sûr, bien sûr. Mais bon, au moins, tous les deux, nous sommes là ! Et puis … J’adore les personnes qui ont autant de volonté, comme toi ! »

« Je ne suis … qu’un Aspicot normal. » marmonna-t-il, la jeune fille n’en ayant rien à faire.

Chapitre 16 : Finalement entouré

Chapitre 16 : Finalement entouré

« Je te rappelle que tu n’es pas obligé de me suivre partout, Férast. »

« Je ne te suis pas partout. Je ne dors pas dans la même chambre que toi. »

« Oui mais en même temps, tu n’arrêtes pas de me coller depuis plus de deux semaines. Je t’ai dit que tu pouvais faire ta vie comme tu le désirais. Pourquoi est-ce que tu me suis comme ça ? Je ne t’oblige en rien à m’accompagner. » marmonna Earnos alors qu’il n’arrêtait pas de marcher à travers les champs d’entraînement. Il voulait que ce Pomdepik arrête de le suivre mais rien à faire, il n’arrêtait pas de l’accompagner pour le moindre de ses déplacements.

« Car c’est ainsi que je vis … Je ne vis que pour suivre une personne … Celle à qui j’obéis. »

« Alors si tu m’obéis, je t’ordonne de vivre ta vie ! C’est aussi simple que ça ! »

« Encore en train de te disputer avec lui, Earnos ? » murmura une voix masculine qu’il reconnut plus que facilement. Il se tourna vers la droite, apercevant Olistar qui lui souriait tout en s’avançant vers eux. Earnos pointa du doigt le Pomdepik derrière lui.

« Je ne peux pas faire autrement. J’ai l’impression que mon ombre a décidé de me parler et surtout est plus qu’embêtante. Je ne sais pas comment faire pour m’en débarrasser … »

« Tu peux tout simplement l’ignorer aussi non ? C’est plutôt une bonne méthode, je trouve. Enfin elle doit encore prouver son efficacité mais qu’importe. »

« L’ignorer … Je voudrai bien mais bon … Il est quand même utile en un sens. J’aimerai juste qu’il réagisse un peu plus quand je m’entraîne avec lui. Avec toi, je sais toujours que je me prendrai une réplique dans les secondes qui suivent mes attaques mais lui … Il ne fait que subir. » marmonna Earnos alors qu’Olistar lui signalait qu’auparavant, Earnos pensait de même de son côté. A ses débuts dans l’armée, n’était-ce pas ce qu’il faisait quotidiennement ? Du moins, qu’il ne semblait pas réellement réagir aux coups qu’il subissait ?

L’avait-il oublié ? Non, pas vraiment. Le jeune garçon aux cheveux blonds poussa un profond soupir avant de s’arrêter de marcher. Ca ne servait à rien de continuer de toute façon. Il se retourna pour faire face à Férast avant de brandir sa foreuse. Cela n’avait rien d’une menace, loin de là même mais bon … Avec l’arme pointée vers le jeune Pomdepik, il n’avait pas l’air des plus amicaux. Il eut à peine le temps de faire ceci que deux bras vinrent l’enlacer au niveau de la taille, le surprenant et le faisant lâcher son arme.

« Qu’est-ce que … AH ! C’est qui ? » s’écria-t-il, surpris.

« Hum … Je pourrais bien dire de deviner … Mais je ne suis pas sûre que tu te rappelles de moi ! C’est Lisian, la petite Cheniti avec qui tu t’étais entraîné ! »

Les deux bras le lâchèrent, lui laissant la possibilité de se retourner. La jeune fille aux cheveux bruns et surtout à l’armure recouverte par la roche se tenait là, devant lui. Elle avait un grand sourire aux lèvres. Ses yeux noirs étaient toujours assez beaux tandis qu’Olistar semblait surpris de la voir. Enfin, autant qu’Earnos qui ne s’y attendait pas. Le jeune garçon aux cheveux blonds demanda calmement :

« Pourquoi est-ce que tu es ici ? Tu n’es pas une soldate de l’armée des insectes non ? »

« Je ne suis pas exactement cela, c’est ça ! Mais ce n’est pas pour autant que je ne suis pas dans l’armée ! Je ne t’ai pas manqué un peu ? » dit-elle, penchant la tête sur le côté pour mieux le regarder. C’était bizarre … mais ce comportement lui rappelait quelqu’un. Il ne savait pas vraiment qui … mais il trouverait sûrement bientôt.

« Heu … Disons que je t’ai un peu oubliée depuis tout ce temps. Mais bon … Je me rappelle maintenant de toi puisque tu es là. »

« Oh. Tu t’es très bien rattrapé sur la fin ! Je me disais … Maintenant que je suis là, tu ne veux pas t’entraîner avec moi ? Et ce Rapion et ce Pomdepik s’entraînent ensembles ? D’ailleurs, comment vous vous nommez ? » questionna la jeune fille.

« Hum ? Moi ? Olistar. Et le petit Pomdepik, c’est Férast. Par contre, tu ne veux pas plutôt attendre qu’il te réponde avant de choisir à sa place ? Tu en penses quoi, Earnos ? »

« Ca doit être une bonne idée. Ca me changera un peu. Je suis d’accord …Euh … Lisian je crois. » répondit Earnos avant de reprendre sa foreuse dans ses mains.

« Et bien, ne perdons pas de temps alors ! » s’écria la jeune fille en lui prenant le bras pour le tirer à quelques mètres plus loin. Olistar les regarda partir avant de soupirer et de dire :

« Pauvre enfant … Il est si jeune … Mais bon … Peut-être que ça ne peut être que bon pour lui … Devine quoi, Férast ? Tu vas t’entraîner avec moi. »

Le garçon aux cheveux violets craqua ses deux mains, Férast ne bougeant pas de sa place. En un sens, Earnos avait donc fait son choix. Il n’avait donc pas à décider de ce qu’il devait faire … Puisqu’il devait s’entraîner alors avec Olistar. Pourtant, il n’était pas rassuré le moins du monde. Les Rapions étaient des personnes vraiment … très effrayantes. Et cela ne lui plaisait pas du tout d’être avec l’un d’entre eux.

« Est-ce que je pourrais réfléchir à cette proposition ? »

« Je croyais que tu devais tout simplement obéir aux ordres d’Earnos, non ? » répliqua aussitôt Olistar, comme amusé par les propos de Férast.

« Mais dans ses dires, il n’a nullement été question de m’entraîner avec toi. Il a simplement annoncé qu’il était d’accord. »

« D’accord pour s’entraîner avec Lisian. Et que tu t’entraînes avec moi. Tu te prépares ? Je te promets de ne pas trop te faire de mal … » ricana Olistar, se mettant en position de combat. Ca ne pouvait faire que du bien au Pomdepik un peu trop mou.

« Je ne suis guère rassuré à cette idée. » annonça Férast.

Oh … Il n’y avait pas de lieu d’être inquiet. Ce n’était pas comme s’il allait le blesser … C’était juste l’entraînement quotidien que subissait Earnos. Il devait sûrement l’avoir déjà vu, n’est-ce pas ? Ce n’était pas … si dramatique hein ?

Dans les couloirs extérieurs du château, toute une troupe d’Apitrinis mais aussi de quelques soldats entouraient la princesse Terria. Celle-ci, depuis la réunion avec les Rapions et les Drascores, n’avaient plus une minute à elle. Pourtant, cela ne semblait pas la déranger car elle faisait de nombreux efforts pour être comme sa mère. Elle savait qu’Earnos faisait de son mieux lui aussi. N’était-ce alors pas normal que la princesse fasse de même que ses chevaliers ? D’ailleurs, en parlant de chevaliers, il y en avait un qui avait eu la permission de rester à ses côtés. Holikan était là, marchant à sa droite tout en parlant avec elle :

« Et bien … Pour aujourd’hui, princesse Terria, vous allez devoir … »

« Tiens ? Qu’est-ce … Qui est avec Earnos ? » demanda la jeune fille aux cheveux blonds, coupant la parole à Holikan. Les Apitrinis comme les soldats s’arrêtèrent de marcher, la jeune fille les poussant un peu pour voir les champs d’entraînement. Earnos était bien entouré. Olistar était présent … et deux enfants qu’elle ne connaissait pas.

« Hum … Je ne crois pas les connaître. Enfin, il y a une Cheniti et un Pomdepik. »

« D’ailleurs, cette Cheniti, n’est-elle pas trop amicale avec Earnos ? » questionna une nouvelle fois Terria, remarquant les embrassades multiples de Lisian envers le jeune garçon aux cheveux blonds. Celui-ci semblait la repousser un peu avant de se laisser faire.

« Peut-être … Vous savez bien, princesse Terria, les Chenitis choisissent quelques fois un homme et ainsi va la vie. Vous savez bien … Les chevaliers ont aussi une vie à côté. Même si Earnos est encore jeune, une vie avec une future Cheniselle n’est pas à regretter. Les Cheniselles sont des femmes vraiment belles dans le royaume. »

« Hum … Tu m’as l’air un peu trop connaisseur sur le sujet. » murmura Terria avec une pointe de jalousie bien qu’elle ne faisait que regarder Earnos et les trois personnes autour de lui. Olistar … Est-ce que le Rapion n’avait pas un peu oublié son rôle ici ?

« Oh non ! Nullement ! Je ne faisais que répéter ce que j’ai entendu, j’en suis vraiment désolé, princesse Terria. Néanmoins … Vous ne devriez pas fixer trop longuement Earnos. Cela risque de le perturber pendant son entraînement. »

« Je fixe qui je veux, d’abord. » répliqua la jeune fille aux yeux rubis. « Puis de toute façon, je suis vraiment heureuse pour Earnos. »

« Ah bon ? » questionna le Yanma, un peu étonné des propos de la princesse. Non pas sur la véracité de ses propos, il savait qu’elle le pensait mais plutôt sur la raison qui la poussait à dire cela. Pourquoi avait-elle dit une telle chose ?

« Bien sûr. C’est la première fois que je le vois aussi entouré. La première fois … Il avait l’air si seul et isolé … Je suis contente … qu’il ait des amis maintenant. Oui, très contente même. » termina l’Apitrini avec lenteur, continuant de fixer Earnos pendant plusieurs secondes. Finalement, elle se donna des petites claques sur les joues avant de dire : « On ferait mieux d’y aller maintenant. Je ne veux pas être en retard. »

« Oui, princesse Terria ! » s’écrièrent les soldats et les Apitrinis avant qu’ils ne se remettent tous en mouvement, avançant dans les couloirs extérieurs.

Chapitre 15 : Un compagnon inconnu

Chapitre 15 : Un compagnon inconnu

« Malgré ce qui s’est passé, la princesse n’a toujours pas quitté le château, n’est-ce pas ? »

« C’est exact, Earnos. Mais bon … Tu ne pensais pas que le roi allait se montrer aussi faible dans ses idées, non ? Même si sa fille lui tient tête sur ce point, il est hors de question pour de la laisser se rendre seule chez les Rapions et les Drascores. Ca serait beaucoup trop dangereux. » répondit Olistar aux paroles et interrogations du jeune garçon aux cheveux blonds. Celui-ci hocha la tête, donnant un coup de foreuse en essayant de passer outre les défenses d’Olistar, autant dire que c’était parfaitement inutile.

« Mais bon … Il faudra bien un jour qu’elle se présente là-bas Les ambassadeurs ne peuvent pas tout faire. Et toi … Je me demandais … Pourquoi est-ce que tu es encore là ? »

« Ma présence te dérange-t-elle à ce point, Earnos ? » demanda l’enfant aux cheveux violets, un petit sourire aux lèvres alors qu’Earnos hochait la tête négativement.

« Pas … pas du tout ! Loin de là même ! C’est juste que ça m’étonnait … Au final, tu es toujours l’ambassadeur des Rapions et des Drascores chez nous non ? »

« Toutes les semaines, j’envoie de mes nouvelles à mon clan, c’est exact. Mais pas seulement … Il n’y a pas que cela … Je suis aussi chargé de vérifier que nos relations continuent d’être au beau fixe entre le royaume et nous. C’est assez compliqué malgré … »

« Et pourquoi alors, tu n’arrêtes pas de t’entraîner avec moi ? Tu devrais être auprès de la princesse à chaque minute, chaque instant non ? Enfin … Avant que ce drame n’arrive. » questionna Earnos, faisant un saut en arrière pour éviter une attaque d’Olistar.

« Oh … Si tu savais la raison qui me pousse à venir m’entraîner avec toi, il se pourrait que tu ne l’apprécies guère à sa juste valeur. Sache tout simplement que si je le fais, c’est de mon plein gré, voilà tout. Maintenant, si tu as fini de parler … »

Ils allaient pouvoir être un peu plus sérieux. Sans terminer sa phrase, Olistar se jeta sur lui, Earnos parant le coup avec son arme. Néanmoins, maintenant qu’il progressait, même très faiblement, Olistar en profitait pour améliorer son propre niveau … et surtout montrer encore une fois toute la différence entre eux.
Cinq minutes plus tard, il se retrouva allongé dans l’herbe, Olistar assis à ses côtés. Il avait un petit sourire aux lèvres, amusé par ce qui venait de se passer. Une énième défaite … Et ses victoires ? Oh et bien … Il n’en avait aucune, comme ça, c’était déjà fait. Il était la risée du château, il le savait parfaitement. Deux soldats s’approchèrent du duo, un jeune garçon se tenant derrière eux, plutôt discret puisqu’il se cachait à moitié derrière eux. L’un des soldats arriva prit la parole, s’adressant à Earnos :

« Hey ! On t’a ramené un petit Pomdepik pour que tu puisses t’entraîner avec lui. Au moins, comme ça, vous serez du même niveau tous les deux. On a tous pensé que ça serait le mieux pour toi, Earnos. Hey, toi, présente-toi à ton camarade d’entraînement. »

Il avait poussé le jeune garçon pour qu’il se montre à Earnos et Olistar. Ce dernier avait le regard mauvais tourné vers les deux soldats. Visiblement, il ne semblait pas apprécier cette petite initiative personnelle … Et surtout le sourire des deux soldats. Le jeune garçon devait avoir l’âge d’Earnos donc une dizaine d’années, bientôt onze donc. Il semblait vraiment très intimidé tandis qu’Olistar demandait calmement :

« Et on peut savoir d’où vous vient cette merveilleuse idée ? Earnos n’a pas forcément besoin d’une autre personne pour s’entraîner. Surtout s’il doit progresser, je pense être capable de m’occuper de lui. Alors vous pouvez reprendre votre Pomdepik et arrêtez de vous foutre de la gueule d’Earnos parce qu’il est loin d’être doué. »

Les derniers mots avaient été dit sur un ton légèrement irrité, que cela soit parce qu’il venait de dire à voix haute qu’Earnos n’était pas franchement un génie militaire. Mais aussi car les soldats venaient clairement ici pour se moquer de lui … Et dans un sens, il ne le supportait pas le moins du monde. Les deux soldats perdirent leurs sourires, le second répondant :

« Tu ferais mieux de te calmer, le Rapion. Je te rappelle que tu ne seras jamais la bienvenue ici. Et que tu le veuilles ou non, Earnos doit s’entraîner avec ce Pomdepik. La raison ? Personne ne veut de lui. Tenez, amusez-vous avec lui. »

D’un geste sec et assez violent, il poussa l’enfant qui s’écroula dans l’herbe. Les deux soldats s’éloignèrent, le regard à moitié haineux dirigé vers le Rapion. Earnos releva le Pomdepik. Il avait des cheveux bleus, le regard assez absent, comme dénué de vie et de couleur rubis. Ses habits étaient très simples, encore plus simples que ceux d’Earnos.

« Euh … Ca va ? Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe mais … Je dois m’entraîner avec toi ? » demanda Earnos avec interrogation.

« Si tu le veux bien … Car tu dois décider. » répondit faiblement le Pomdepik.

« Mais c’est quoi ton nom ? Tu en as bien un ? Je m’appelle Earnos … et le Rapion qui est là s’appelle Olistar. Enfin … Tu dois le connaître puis que c’est le seul Rapion du coin. »

« Merci de faire les présentations … » murmura Olistar, attendant que le Pomdepik se présente. Néanmoins, celui-ci s’éloigna pour se mettre en position de combat.

Il voulait d’abord se battre ? Comme il le désirait. Earnos reprit sa foreuse qu’il avait déposée au sol avant de foncer vers le Pomdepik. Contrairement à ce qu’il avait prévu, le Pomdepik ne fit aucun geste pour l’éviter. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Earnos s’arrêta, ayant envoyé en arrière le jeune garçon qui ne bougea plus.

« Hey … Hey ? Je t’ai fait mal ? Tu n’étais pas prêt ? » demanda le jeune garçon aux cheveux blonds alors que le Rapion restait immobile, croisant les bras.
Voilà donc un Pomdepik … Il en avait rarement vu malgré le fait qu’il se trouvait ici depuis quelques années … C’était l’une des races maudites du royaume des insectes. L’une des races pour lesquelles on pouvait dire : tout ou rien. Et les Pomdepiks commençaient avec rien du tout. Oui … Il suffisait de voir comment le jeune garçon se comportait. Celui-ci se redressa comme si de rien n’était, reprenant :

« Tu veux continuer à t’entraîner ? Je viens de débuter. »

« Euh … Je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure des idées si tu veux mon avis. » répondit Earnos, peu rassuré par cela.

« Comme tu le désires … Qu’est-ce que tu veux que je fasse alors ? » demanda une nouvelle fois le Pomdepik, Earnos haussant un sourcil.

« Euh … Je ne sais pas du tout moi. Pourquoi est-ce que tu me poses la question ? Et tu ne m’as toujours pas donné ton nom d’ailleurs. »

« Car tu es dois décider pour moi dorénavant … Je suis ton objet et je n’ai toujours pas de nom puisque l’on ne m’en a pas donné un. »

« … … … Olistar, tu peux me dire ce qu’il raconte ? Il me fait un peu peur là … » murmura Earnos en reculant de quelques mètres. Il ne plaisantait pas quand il disait cela.

« C’est un Pomdepik … Ils sont toujours nés de la sorte. Ils ne portent guère de nom … Et les autres peuvent effacer leurs précédents noms … Ils ont une mentalité comme ça et tu ne peux pas la changer comme tu le désires. »

Oui … Mais il ne comprenait pas vraiment ce qu’Olistar voulait dire. Le Pomdepik s’approcha de lui, Earnos se mettant derrière le Rapion, toujours un peu inquiet.

« Je suis comme un objet que l’on s’approprie. Vous me donnez un nom et une utilité … Les précédents soldats n’avaient plus besoin de moi donc je n’ai plus de noms. »

« Mais c’est juste horrible ! Comment est-ce que tu peux laisser faire ça ? » s’écria Earnos avec véhémence, le jeune garçon aux yeux rubis disant :

« Car il en est ainsi depuis que je suis né … Je ne peux pas changer ce que je suis … »

« Et bien avec moi, tu vas changer tout de suite de ton ! Si tu es à moi, tu porteras un prénom et tu penseras comme tous les autres ! » s’écria Earnos avec un peu de colère, ressortant de derrière le Rapion. Olistar le laissa faire. Si il s’emportait, ça pouvait être intéressant, très intéressant même. Mais bon … Il ne se faisait pas d’illusions.

« Comme tu le veux … Puisque je suis ton objet. »

« Dorénavant, tu t’appelleras Férast ! Est-ce que ça te convient comme prénom ? »

« Comme tu le désires … Si cela te plaît … » répondit une nouvelle fois l’enfant aux cheveux bleus, haussant simplement les épaules.

« Je sens que je vais me fatiguer avant même que ça soit ton cas. » marmonna Earnos, se disant qu’il n’avait vraiment pas de chance avec lui.

« Tu n’auras qu’à me donner à quelqu’un d’autre si tu le désires. »

Quoi ? Même pas en rêve ! Ca l’insupporterait encore plus que tout le reste ! Mais quand même, quelle plaie ça allait être ! Et il avait l’impression de se voir … Toujours démotivé, faible, chétif. Et ça l’énervait ! Mais bon, il allait s’occuper de lui.