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Chapitre 57 : Un nouveau camarade

Sixième évènement : Raison

Chapitre 57 : Un nouveau camarade

« Téo ? Téo ? C’est l’heure de te réveiller. Téo, Téo. »

Il se sentait très légèrement secoué alors avant de sentir autre chose sur sa joue. Qu’est-ce que … Il ouvrit subitement les yeux, clignant plusieurs fois alors que Bel venait de coller ses lèvres sur sa joue, les yeux fermés. C’était quoi cette façon de le réveiller ? Il s’apprêtait à réagir mais se laissa faire, trop fatigué pour ça. Il attendit qu’elle termine, restant immobile pendant quelques secondes avant de marmonner :

« Laisse-moi m’éveiller correctement et je serai prêt ensuite … Pas besoin de s’inquiéter pour ça … Je ne vais pas faire de bêtises non plus. » marmonna l’adolescent aux cheveux noirs avant de s’étirer longuement. Ah … Il avait quand même bien dormi. Est-ce qu’il se sentait soulagé ? Il ne savait pas. Il se retourna, se mettant sur le dos pour regarder le plafond. Maintenant, Bel était au courant au sujet de sa maladie. Il ne voulait pas de sa pitié mais l’adolescente ne semblait pas en exprimer … enfin, sauf le petit coup du bain. Elle aurait quand même put éviter une telle réaction.

« Téo, Téo ? Alors, tu te réveilles un peu ? » demanda Bel alors qu’elle grimpait sur le lit à quatre pattes, s’avançant vers lui dans un grand sourire. Elle … Elle semblait vraiment très joyeuse, toute le contraire de ce qu’il était actuellement.

« Je t’ai pourtant dit que je comptais … Oh et puis zut … Par contre, tu peux descendre de mon lit ? Que je sache, tu n’es pas une pokémon, non ? Alors, descend et vite, merci bien. »

« Hum … Je ne sais pas trop … Je suis bien, là. Et comme ça, je peux te surveiller, hihi ! »

« Me sur … quoi ? J’ai pas besoin de ça ! On avait dit quoi à ce sujet, Bel ? » déclara Téo avec un peu de colère, se mettant assis pour l’avoir en face de lui.

« Que je ne devais pas avoir pitié de toi ! Ça ne veut pas dire que je dois t’abandonner à ton sort non ? Alors, je m’en fiche ! Je veux juste que tu ailles bien ! »

« Mais je vais bien ! Je n’ai pas besoin que tu me couves ! Pfiou ! Maintenant, tu me donnes chaud et … » dit-il avant de s’arrêter, Bel venant aussitôt poser sa main sur son front pour prendre sa température. Purée ! C’est vrai qu’il ne voulait pas de sa pitié mais il ne voulait pas qu’elle soit à ses soins vingt-quatre heures sur vingt-quatre !

« Tu es un peu chaud, Téo. Attends un peu, je vais quand même prendre un gant de toilette et t’éponger le front. » déclara l’adolescente avant de s’éloigner.

« Purée, mais est-ce que tu écoutes au moins ce que je te dis ou non ? J’ai l’impression de parler à un mur et c’est une impression vraiment énervante ! »

« Mais non, mais non ! C’est juste que tu es un peu fièvreux, c’est tout, Téo ! Voilà … Tiens, je te laisse le faire comme ça, tu vois que je te laisse te débrouiller. » répondit Bel, revenant avec un gant de toilette trempé pour le tendre à l’adolescent. Celui-ci le récupéra, émettant un léger grognement avant de le coller sur son front.

« Et toi … J’ai quelques questions à te poser d’ailleurs. J’espère pour toi que tu vas y répondre. » déclara Téo après quelques minutes.


Des questions ? Bien entendu ! Tout ce qu’il voulait ! Mais qu’est-ce que ça pouvait être ? Elle ne voyait pas du tout où il voulait en venir ! Mais bon ! Pourquoi pas ? Elle hocha la tête positivement, lui disant d’une voix douce :

« Bien sûr ! C’est quoi les questions que tu veux me demander ? »

« C’est au sujet de ta grande sœur. »

Elle s’arrêta aussitôt de sourire, regardant autour d’elle, se frottant le bras d’un air gêné. Elle ne voulait pas vraiment … en parler. C’était mieux de ne pas en discuter. Pourtant, elle murmura d’une voix faible :

« Pour … Pourquoi est-ce que tu veux savoir ça, Téo ? Qu’est-ce qu’il y a avec elle ? »

« Tu as dit que tu me répondrais, non ? Alors, je veux des réponses. »

« Mais tu ne m’as même pas posé de questions ! Et je préférai ne pas en parler ! » dit Bel dans un ton plaintif et geignard, Téo souriant. C’était si bon de la voir souffrir inutilement, juste pour des choses aussi futiles que ça.

« Depuis quand est-ce qu’elle est dresseuse ? Quel âge elle a ? Je veux savoir. »

« Elle est dresseuse depuis au moins six ou sept ans ! Et puis, elle a vingt-et-un ans ! C’est beaucoup trop vieux pour toi ! »

« Hein ? Quoi ? Vieux à quel sujet ? De quoi est-ce que tu parles ? » demanda Téo, un peu étonné de la réplique de l’adolescente aux cheveux blonds.
Celle-ci faisait une petite moue boudeuse avant de récupérer le gant de toilette pour le remettre dans la salle de bains. Il était temps de se préparer à quitter la chambre ! Mais bon, ce n’était pas tout ! Il y avait aussi d’autres choses et …

« De rien du tout ! De rien de rien ! Puis bon, c’est pas vraiment important ! »

« Si, ça l’est … Donc ta sœur est dresseuse pokémon depuis six voire sept ans. Mais ensuite ? Elle s’appelle comment et elle en est où exactement ? »

« Mais pourquoi tu veux savoir ça ? Je ne te le dirai pas si tu ne me dis pas pourquoi ! »

« Pour me renseigner ! Voir si c’est une brêle comme toi ou non ! »

« Ben, je ne te le dirai pas car tu m’insultes, voilà tout ! NA ! »

Elle venait de lui tirer la langue, faisant sa tête de mule alors qu’il poussait un profond soupir. Et merde … Si maintenant, elle décidait de faire ça, il était mal barré. Elle ne pouvait pas se comporter comme une adolescente ? Et c’était quoi cette jalousie mal-placée ?

« Je m’excuse de t’avoir insultée … Surtout que tu as cinq badges, ce qui n’est pas mauvais. »

« D’accord, je veux bien te pardonner, Téo. Puis ma sœur s’appelle Flore. Je ne vois pas pourquoi tu veux le savoir … puis en même temps, elle a déjà tous les badges depuis longtemps. Maintenant que tu le sais, on peut partir, dis dis ? »

« Mais non ! Pourquoi maintenant ? Enfin … Elle a les badges ? Donc, elle a déjà affronté le conseil des 4, c’est ça ? Je regardais souvent la télévision, c’est elle que je vois souvent ? »

« Y a des chances, Téo. » marmonna Bel, quittant finalement la chambre alors que l’adolescent semblait enjoué par quelque chose.

Qu’est-ce qui lui prenait d’être aussi excité par rapport à sa sœur ? Elle n’avait rien de spécial quand même ! Beuh ! Elle n’aimait pas la tournure que ça prenait ! Pas du tout même ! PAS DU TOUT ! PAS DU TOUT !

« Quand même, si c’est vraiment ta grande sœur, vous êtes si différentes. »

« HEIN ?! » s’écria Bel alors qu’ils étaient en train de quitter le bâtiment. Elle se positionna en face de lui, le regardant fixement avant de reprendre : « Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Je ne suis pas du tout comme ma sœur ! »

« Mais pourquoi tu t’emportes ? C’est justement ce que je viens de dire ! Tu es complètement différente de ta sœur ! Elle est quand même si gracieuse et efficace ! C’est dommage mais je crois me rappeler qu’elle n’arrive jamais à battre le conseil des 4. Même si la dernière fois que je l’ai vue, elle avait réussi à battre le second membre. »

« Et alors ? Qu’est-ce que ça fait ? J’arriverai à tous les battre ! »

« Oui, oui … Bien entendu, bien entendu. J’en suis sûr et certain. » dit Téo avec un peu d’ironie alors qu’elle faisait l’une des mines les plus boudeuses jamais vues.

« Tu le fais bien, Téo ! Je te montrerai que je suis encore meilleure que ma sœur ! »

« Mais je n’ai jamais prétendu le contraire ! Arrête de t’exciter ! Pfff ! Bon … Si tu n’as rien d’autre à dire, je vais plutôt aller m’asseoir sur un banc et réfléchir à ce que je vais faire maintenant que j’ai le cinquième badge aussi. »

« Oui et alors ? Qu’est-ce que ça fait ? Maintenant, je suis pas contente ! » s’exprima Bel.

« Ah bon ? Je m’en serai jamais douté, Bel ! Et on peut savoir pourquoi tu n’es pas contente ? » demanda-t-il avant de s’asseoir sur un banc non loin de l’endroit où ils avaient dormis. Elle continua de bouder, soufflant :

« Car tu es un grand idiot ! Tu n’arrêtes pas de parler de la grande sœur d’une fille qui est à tes côtés ! Tu crois quoi ? Que je suis pas jalouse ? Je suis jalouse ! Tu parles que de ma sœur maintenant ! Et plus du tout du reste ! »

« Toi ? Tu es capable d’être jalouse ? Première nouvelle. »

Oui ! Elle pouvait l’être ! Et elle pouvait le lui montrer ! Elle lui tira les joues alors qu’il gémissait de douleur, l’adolescente se penchant au-dessus de lui en disant :

« Tu ne parles plus de ma sœur ! Tu ne parles plus de ma sœur ! Plus de ma sœur ! Téo, c’est mesquin et méchant ! Et je peux être jalouse comme les autres filles ! »

« Wowow ! Je disais ça pour rire ! Enfin, pour plaisanter ! Ne t’emporte pas comme ça, non plus ! Je ne pensais à rien de mal ! Bon, de toute façon, je … »

Il s’arrêta de parler, son bras droit commençant à émettre un son, signe qu’il recevait un message sur son Vokit. Il appuya sur l’un des boutons, le visage du professeur Araragi apparaissant. Bel se plaça à côté de Téo, disant dans un grand sourire :

« HEY ! Mais c’est le professeur ! Bonjour professeur ! Vous allez comment ? »

« Aussi bien que toi, visiblement. Bonjour Téo. » répondit la femme aux cheveux orange.

« Bonjour … Pourquoi est-ce que vous me contactez ? Je n’ai pas vraiment l’habitude. »

« Oh ? Et donc, je n’ai pas le droit de prendre de nouvelles de toi ? Enfin bon, de toute façon, nous n’allons pas nous disputer. Est-ce que vous êtes loin du centre pokémon ? Je vois que vous êtes dans une ville donc je ne pense pas. »

« Je peux m’y rendre, mais pourquoi ? » demanda Téo une nouvelle fois, un peu étonné de la demande du professeur Araragi. Celle-ci eut un petit sourire, présentant une pokéball avant de prendre la parole sur un ton amusé :

« Pour te confier ton pokémon, non ? Le fossile a été ramené à la vie. »

« Mon pokémon ? AH ! Le fossile récupéré ! Je … J’y vais maintenant ! » s’écria l’adolescent avant de se lever du banc, courant en direction du fossile. Le professeur coupa la communication, Bel regardant Téo partir, prête à le rejoindre. Finalement, elle s’arrêta lorsqu’elle reçut elle-même une communication du professeur.

« Ben … Pourquoi vous avez raccroché, madame Araragi ? »

« Est-ce moi ou alors Téo semble vraiment aller beaucoup mieux ? »

« AH ! C’est peut-être parce qu’il m’a parlé de sa maladie ? Je sais pas du tout mais oui, il va beaucoup mieux dans la tête maintenant ! Il me critique même plus … mais en même temps … Je … » commença à bredouiller Bel.

« Qu’est-ce qu’il y a Bel ? Maintenant, c’est toi qui a une mauvaise mine et c’est bien plus rare que de voir Téo être content. »

« C’est juste que … Téo n’arrête pas de parler de Flore. »

« Oh, je vois, je vois. Comme il ne pouvait regarder que la télévision chez lui, il n’avait pas vraiment d’autres choix que de la connaître. Mais je constate que ce n’est que la surface du problème. Enfin bon, il vaut mieux pour toi que tu te mettes plus en valeur. »

Hein ? Comment ça ? Se mettre plus en valeur ? Elle n’avait rien contre cette idée. Mais bon … Elle ne savait pas vraiment comment faire. Elle alla vers le centre pokémon, retrouvant Téo qui était devant un écran. Le professeur Araragi avait une pokéball à la main, la posant à l’intérieur d’une machine. La pokéball disparut avant qu’elle ne dise :

« Prends-en soin, n’est-ce pas ? Je te dis cela mais je sais que ça sera le cas. »

« Oui, oui, bien entendu, il n’y a aucun problème à cela. Par contre, je me demande ce que c’est comme pokémon. Je ne connais pas vraiment les fossiles. »

« Tu n’as qu’à l’ouvrir non ? » répondit le professeur en rigolant un peu.


Ce n’était pas une mauvaise idée. Lorsque la pokéball arriva jusqu’à lui, il la récupéra avant de la jeter à ses pieds. Une forme épaisse et circulaire fit son apparition. Une forme bleue … avec une lourde carapace noire sur son dos.

« Cara ? Carapagos ? » demanda la petite créature avant que Bel ne lui caresse le crâne.

« Oh qu’il est mignon ! C’est un Carapagos ! Ca va te changer, Téo ! »

« Me changer en quoi ? » marmonna l’adolescent aux cheveux noirs.

« Ben, pour une fois, tu auras maintenant un pokémon aqueux ! »

« Hahaha ! Je vais vous laisser tranquille avec votre nouveau compagnon. » déclara le professeur avant de couper la communication, Téo se rapprochant du petit pokémon.

« Oui … Un pokémon de type eau. Ca ne peut pas être une mauvaise chose … Je pense ? Mais après, je n’avais que des pokémons liés aux plante donc bon … »

Ce n’était pas une mauvaise chose d’avoir un nouveau compagnon qui change des autres. C’était un garçon d’après ce que Bel avait dit. Bon, il allait devoir le baptiser non ?

« Alors, tu vas t’appeler … SOROR ! »

HEIN ? QUOI ? Il se tourna vers Bel qui venait de donner un nom à SON pokémon ! HEY ! Y avait pas un problème ? C’était pas à elle de faire ça !

« Dis, dis, tu aimes bien ce nom, Téo ? Je l’ai trouvé car je pensais que ça lui irait bien ! »

« Mouais … On va dire que c’est pas mauvais plutôt. » marmonna Téo avant de soupirer.

Ce n’était pas un nom vilain et la tortue tapa de ses petites nageoires pour dire qu’elle acquiesçait aux propos de son dresseur. C’était donc ça un pokémon préhistorique ? Ce n’était pas vraiment effrayant, loin de là même. Oh … C’était peut-être même plutôt mignon quand on y réfléchissait bien. Oui … Elle était mignonne.HEh

Chapitre 56 : La vérité

Chapitre 56 : La vérité

Il ouvrit faiblement les yeux pour voir où il se trouvait. Un plafond … Donc, il n’était pas dehors. Le plafond n’était pas blanc, il n’était pas à l’hôpital … Donc … Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il se trouvait où ? Et d’ailleurs … C’était quoi ça ?

Il sentait quelque chose sur sa main. Sa tête pencha sur le côté, voyant le visage assoupi et endormi de Bel. Elle était penchée en avant, la tête déposée sur le lit tandis qu’il … HEY ! Il se trouvait dans un lit ? Mais la dernière chose dont il se rappelait, c’est quand même qu’il était à la piscine et qu’il avait failli se noyer ! Est-ce que … Bel ? Non … Quand même pas hein ? Ce n’était pas Bel qui aurait fait ça n’est-ce pas ?

« Bel, faudrait peut-être te réveiller. » murmura-t-il alors qu’il remarquait finalement que c’était sa main qui tenait la sienne depuis déjà combien de temps ?

« Pas encore Téo … Pas encore … Quelques minutes encore, s’il te plaît. »

Non mais, c’était quoi ce sourire niais ? Il lui pinça le nez, l’empêchant de respirer jusqu’à ce qu’elle ouvre ses yeux verts et la bouche en même temps. Elle se redressa, se mettant debout alors qu’elle était habillée. Mais oui bien sûr, quel idiot ! Normal qu’elle soit habillée ! A quoi est-ce qu’il avait encore pensé comme stupidité ?

« Téo ? Tu es réveillé ? Ca va bien ? » demanda-t-elle alors qu’il s’apprêtait déjà à l’esquiver puisqu’il sentait qu’elle allait lui bondir dessus.

Pourtant, rien de tout cela n’arriva, l’adolescente venant s’asseoir sur le lit, un petit sourire intimidé aux lèvres. Hum ? Pas de bondissement ? Enfin, il n’était même pas sûr que ce mot existe. Il se mit correctement assis dans le lit avant de dire :

« J’ai eu des jours meilleurs. Il s’est passé quoi ? Où est-ce que l’on se trouve ? Tu peux m’en dire plus car je suis assez perdu, je dois l’avouer, là. »

« Tu es dans une auberge. C’est moi qui ai payé la chambre pour nous deux. »

« La chambre pour nous deux ? Attends un peu, tu n’as quand même pas dormi avec moi hein ? Et ça fait depuis combien de temps que je suis endormi ? »

« Mais non, gros bêta ! Je dors dans le lit à côté ! On a deux lits séparés même si j’ai eu peur que tu aies froid. Je me demandais si je devais venir aussi dans ton lit au cas où. Mais sinon, ça fait quand même presque une journée que tu étais endormi. Il est tôt le matin. »

« Ouais … Endormi, ça reste à prouver on va dire. Je me rappelle plutôt m’être évanoui dans la piscine et ensuite, je ne sais pas ce qui s’est passé. »

« Téo, tu promets de ne pas te mettre en colère ? » bredouilla l’adolescente, tournoyant ses doigts sur l’une de ses mèches blondes tout en rougissant violemment.

« Je ne promets rien du tout car je ne sais pas ce que j’ai à promettre. Alors, raconte plutôt ce qui s’est passé puisque tu étais là. Et je veux tous les détails, c’est compris ? Je veux savoir exactement ce qui s’est passé. Ne me mens pas. »

« Euh … Je peux te dire alors ce qui s’est passé depuis le début. Enfin, après que tu te sois noyé, j’ai alors euh … ben, j’espère que tu me croiras. »

« Me dit pas que c’est Touko qui est venu me sauver hein ? Oh punaise … »

« Si, si ! C’est elle ! C’est elle qui est venue te sauver ! Et puis, elle t’a fait aussi un massage cardiaque et du bouche-à-bouche ! » mentit aussitôt Bel, ne comprenant pas pourquoi elle faisait une telle chose. Téo émit un petit rictus de surprise avant de répondre :

« Et … mer … J’aurai quand même préféré une autre façon pour mon premier baiser. En plus, avec elle quoi ! Purée ! Y a de quoi être dégoûté ! »

« Ben, tu n’aimes pas Touko ? Elle est pourtant très gentille non ? Pourquoi est-ce que tu ne l’aimes pas ? Je pensais que … Enfin bon … Ca te ferait plaisir que ça soit elle. »

« Ouais, bien sûr. C’est pas qu’elle est vilaine mais vu son caractère, j’aurai encore préféré que ça soit toi plutôt qu’elle. Question de principe. »

De principe ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Comme s’il venait de comprendre ce qu’il venait de proférer, il détourna le regard, reprenant aussitôt :

« Attention, ne te fait pas des idées, Bel. C’est comme choisir entre mourir par la fusillade ou la pendaison. Je préférai encore la fusillade car c’est fait en un instant. »

« C’est moi qui t’ai sauvé. » bredouilla Bel, baissant la tête en rougissant.

« Hein ? Quoi ? J’ai cru mal entendre, Bel. Qu’est-ce que tu viens de dire ? » demanda Téo, cherchant à savoir s’il avait rêvé.

« C’est moi qui t’ai fait du bouche-à-bouche aussi. »

Il se statufia sur place, ne disant plus un mot alors qu’elle se triturait les doigts, n’osant plus le regarder. Pourtant, elle continuait de parler, bafouillant :

« Téo, tu sais, moi aussi hein ? J’ai jamais fait ça. Puis bon, en même temps, tu m’as craché de l’eau sur la figure puis j’ai continué encore un ou deux fois jusqu’à ce que tu sois plus chaud à l’intérieur. Puis finalement, tu as arrêté de cracher de l’eau mais j’ai préféré encore vérifier une fois et voilà tout … C’est tout. »

Ok. Il devait reprendre ses esprits. Il avait signalé qu’il aurait préféré que ça soit avec Bel pour le sauvetage plutôt qu’avec Touko. Il avait pensé que c’était cette dernière qui lui avait sauvé la vie et non pas Bel. Mais voilà que Bel lui avait menti avant de signaler la vérité et d’annoncer que c’était elle qui lui avait sauvé la vie et embras … fait du bouche-à-bouche.
Oh purée … La honte … La honte. Il ne savait plus du tout où se mettre. Il ne savait plus où regarder, ce qu’il devait faire ou surtout quoi dire. Ce n’était pas dans ses habitudes d’être gêné mais là, il y avait de quoi l’être. Surtout que c’était Bel. Elle n’était pas vilaine du tout, il était certain que beaucoup de garçons auraient aimé être sauvés par elle mais là … Là … Pfiou … Il devait reprendre un peu ses esprits car là, il était perdu voir bouleversé.

Enfin non … Il en avait parlé à N et Bel lui avait sauvé la vie … Il était alors normal de lui en parler. Il tapota le lit à côté de lui, reprenant la parole :

« Bel … Si tu veux bien te rapprocher de moi, j’ai quelque chose à te dire. »

« Hein ? Oui, bien entendu, Téo. » dit l’adolescente aux cheveux blonds, un peu surprise du ton employée par Téo. Elle se rapprocha de lui, venant s’asseoir à ses côtés alors qu’il gardait toujours la couverture sur son corps. Ah … Bon … Il devait le lui dire … C’était normal, c’était son amie. Bel était celle qui lui avait sauvé la vie. Il lui en était redevable et pour ça, il devait le lui dire. Il murmura faiblement :

« Bel …Je … Tu sais, la fatigue qui m’envahit, le fait que je ne marche pas très rapidement, que je ne suis pas très fort non plus, enfin … Toutes ces choses … Je … Comment te dire exactement pour que tu n’aies pas de soucis pour comprendre. Je suis malade, vraiment très malade. J’ai une maladie grave qui s’appelle une myasthénie. Elle consiste tout simplement à ce que mon corps se paralyse au fur et à mesure de l’avancée de la maladie. Ainsi, si des fois, si je ne montre aucune émotion au visage, ce n’est pas que je n’ai aucun sentiment, c’est juste que mon visage ne réagit pas. Des fois, j’ai aussi des paralysies sur mes muscles, cela peut toucher mes cuisses comme mes bras ou plus gravement mes poumons, mon cœur, enfin toutes ces choses. Je pourrai t’en parler pendant des heures mais je ne veux pas me plaindre. »

Sans prévenir, elle se jeta à moitié sur lui, venant l’enlacer longuement. Et voilà, elle allait exprimer de la pitié à son égard. Maintenant, elle allait tout faire pour éviter qu’il ne se blesse ou autre. Comme d’habitude … Ah … Bon … Pour l’heure, ça ne faisait rien et puis, de toute façon, il avait encore besoin de parler.

« Bel, tu sais pourquoi j’ai commencé à voyager en tant que dresseur pokémon ? »

« Je ne sais pas … Pas pour devenir maître pokémon, ça c’est sûr. » marmonna l’adolescente toujours la tête plongée contre la poitrine de Téo.

« J’ai besoin d’argent, de beaucoup d’argent. Beaucoup plus que tu ne le crois. J’ai besoin de devenir le maître pokémon … ou plutôt de le battre. »

« Pourquoi ça ? Car il te donne de l’argent non ? Ou alors … C’est autre chose ? »

« Bel, tu as été à l’école, n’est-ce pas ? Donc je pense que tu es au courant. Mais je veux bien te l’expliquer une nouvelle fois au cas où. Alors … Je … Comment te dire cela. Quand tu récupères un badge, généralement, ils te donnent un médaillon, n’est-ce pas ? Ce médaillon peut être échangé contre de l’argent. Il en est de même au final pour la ligue pokémon. Lorsque tu arrives à battre l’un des membres du conseil des 4, tu récupères aussi un médaillon, tu es d’accord sur ce point ? »

« Oui, oui, bien entendu, Téo … Mais ensuite ? Est-ce que tu veux parler du cas spécial ? »

« Visiblement, tu sais ce que je veux évoquer. Mais d’abord, il faut le signaler. Chaque mois, un tournoi est organisé sur le plateau de la ligue pokémon. Celui qui gagne ce tournoi a le droit d’affronter le conseil des 4 puis le maître pokémon. Néanmoins, celui qui gagne ce tournoi ne pourra combattre le conseil qu’une fois tous les trois mois. Par contre, rien ne l’empêche de participer chaque mois au tournoi mais dans le cas où il gagne, ça serait tout simplement le second qui prendrait sa place. »

« Je connais ça … Oui, oui, je connais parfaitement ! Enfin bon, je … Je connais bien mais de loin, très loin même. Enfin, à peu près. »

« Et tu sais que si tu arrives à battre le maître pokémon, tu peux décider de ne pas prendre sa place ? Mais en contrepartie, tu ne pourras pas devenir maître pokémon pendant un an ou deux, je ne sais plus. Enfin, si tu décides de ne pas prendre sa place, à la place, tu as le droit à une forte récompense en argent. C’est pour ça que le délai est bien plus long, pour éviter qu’une seule et même personne ne continue d’accumuler de l’argent. D’ailleurs, je crois qu’il est uniquement possible de faire cela que deux ou trois fois. Après, tu es obligé de devenir le maître pokémon de la ligue mais bon … Réussir à battre le conseil des 4 et le maître pokémon une fois, c’est déjà un grand exploit. »

« C’est pour ça … Téo, hein ? Tu veux devenir le maître pokémon de la ligue d’Unys ? »

« Bien entendu … Au moins, comme ça, j’arrêterai d’inquiéter ma mère et surtout, je ne serai plus un poids. Tu ne peux pas savoir comme ça coûte horriblement cher tous ces médicaments. Tu peux facilement te ruiner à cause de tout ça. »

« Je veux bien te croire, Téo … Je veux bien te croire. »

Mais elle ne quittait pas les bras de l’adolescent, semblant très bien dans ces derniers. Lui ? Il ne faisait rien pour éviter cela, c’était même tout le contraire. Il la gardait contre lui, ses mains posées sur le dos de Bel. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il pouvait dire ?

« Ne me prends pas en pitié, ça me ferait encore plus mal que ce que j’ai actuellement, d’accord ? Je suis malade, je le sais mais tu vois, je ne m’en plains pas. On doit vivre avec ce que l’on a. C’est tout … »

« Téo … Dis, dis … C’est pour ça que tu te montres aussi méchant avec les autres ? »

C’était quoi cette question stupide ? Elle redressa la tête, le regardant de ses yeux émeraude et brillants, un peu en larmes sans qu’il n’en sache la raison. Il répliqua aussitôt :

« Ce n’est pas du tout la même chose ! Compare ce qui est comparable ! »

« Mais je ne veux pas comparer. Je veux juste savoir pourquoi tu es si méchant avec les autres Tu n’aimes pas quand on s’intéresse à toi ? »

« Ce n’est pas du tout ça, Bel … Loin de là. Comme souvent, tu comprends tout simplement à moitié. Mais bon … J’ai pris l’habitude avec toi. »

« Mais euh … Tu vois, tu es encore méchant, Téo ! » rétorqua Bel, tirant légèrement la langue alors qu’il haussait les épaules. Il lui en fallait peu pour qu’elle pense ça.

« Disons que je suis plutôt réaliste, Bel, c’est pas la même chose. Enfin, tu comptes rester dans mes bras pendant combien de temps ? Et bien sûr, je veux que ça soit clair, tu n’en parles à personne. Surtout pas à Touko et aux autres, c’est compris ? »

« Bien sûr … Ca sera notre secret à tous les deux, Téo. »

« Ouais, bien entendu, notre secret … Et purée, il faudrait que j’aille prendre une douche maintenant. Tu veux bien te pousser un peu ? »

« On ne peut pas rester plus longtemps comme ça ? Un tout petit peu ? »

Même pas en rêve, c’était quand même plus que gênant et même s’il sentait lui aussi qu’il se rapprochait de Bel, il valait mieux stopper là. Il n’avait pas d’avenir avec elle … tant qu’il ne serait pas soigné. Et après ça ? S’il arrivait à se soigner ? Ah … Il verrait en temps et en heure, ce n’était pas le moment de se poser ce genre de questions.

« Bon … Tu me libères ou alors j’utiliserai la force pour ça. » continua de dire Téo bien qu’elle ne le relâchait pas. Il se leva sans un mot, Bel faisant de même de son côté. Finalement, ce fut lorsqu’il se trouva dans la salle de bain qu’elle le relâcha.

« Téo, ne ferme pas la porte non plus hein ? Si tu ne vas pas bien, je … »

« Même pas en rêve ! Tu ne crois pas que je vais te permettre de me voir à poil non plus ! »

« Si c’est comme ça, tu te mets en maillot de bain et moi aussi ! On prend alors un bain tous les deux ! Comme ça, je suis sûre que tu ne fais pas de bêtises ! »

« DE-HORS ! » hurla l’adolescent de toutes ses forces tout en désignant la sortie à Bel. Celle-ci une profonde moue boudeuse mais il l’attrapa par le col, la tirant hors de la salle de bain avant de reprendre : « Non mais, je te jure ! Y a des limites à l’inquiétude hein ? »

« AIE ! Ça fait mal, Téo ! Très mal de ta part ! VILAIN ! Pour la peine, je viendrai t’embêter toutes les deux minutes pour savoir si tu vas bien ! »

Ah ouais ? Ben qu’elle le fasse ! Ca ne le gênait pas du tout ! Il ferma la porte à clé, se déshabillant avant d’aller dans la baignoire. Aussitôt, des coups répétés se firent entendre à la porte, Bel venant dire :

« Téo ! Tu vas bien ? Dis, dis ? »

« Je viens à peine de rentrer dans la baignoire ! N’abuse pas non plus ! » hurla-t-il.

« Ben on ne sait pas … Tu aurais pu glisser dans la baignoire et te faire très mal, Téo. »

« Y a que toi pour te planter de la sorte ! Maintenant, arrête de m’embêter ! Je vais bien, je ne suis pas au seuil de la mort ! »

« On ne sait pas, Téo ! On ne sait pas ! Je reviens dans deux minutes ! » cria l’adolescente alors qu’il laissait s’écouler l’eau dans la baignoire.
AH ! Un bain … En y réfléchissant, cela faisait depuis longtemps. Mais était-ce l’eau qui lui donnait l’impression d’être si soulagé ? Ou alors, était-ce peut-être le fait qu’il avait finalement avoué à Bel au sujet de sa maladie ? Il ne savait pas.
HEh

Chapitre 55 : Plus important pour elle

Chapitre 55 : Plus important pour elle

« Si je l’attrape, je lui ferai regretter d’être née ! »

« Téo, fais attention à toi et ne pas aller trop loin dans l’eau ! HI ! Je t’ai dit attention ! »

Elle venait d’arrêter Téo par le bras, le tirant vers elle alors que Touko s’était mise à nager pour s’éloigner dans la piscine. L’adolescent aux cheveux noirs se retrouva la tête plongée contre la poitrine de Bel avant de s’extirper aussitôt.

« Pas besoin que tu me colles, je te l’ai déjà dit, Bel ! Je sais quand même où sont mes limites ! Bon … Euh … Maintenant que je suis dans l’eau, qu’est-ce que je suis sensé faire ? »

« Euh … Tu peux t’amuser dedans ? On s’envoie de l’eau ! »

C’était comme ça qu’on s’amusait dans la piscine ? C’était quand même bien gamin non ? Enfin bon, autant faire ça. Il commença à projeter de l’eau sur Bel, celle-ci éclatant de rire avant de faire de même son côté. Touya et Cheren soupirèrent ensemble, commençant à faire quelques longueurs en laissant seuls les deux personnes.

« Et on fait quoi d’autre après, Bel ? » demanda l’adolescent, un peu lassé au bout de cinq minutes alors que Bel se mettait à réfléchir.

« On peut toujours essayer les tuyaux si tu le veux. Tu n’as jamais fait, n’est-ce pas ? »

« Je ne l’ai jamais fait, oui … Je n’ai jamais été à la piscine. Bon … Il faudrait que je te suive, n’est-ce pas ? » marmonna l’adolescent, évitant de sourire bêtement.

« C’est exact mais ne t’en fait pas ! Ce n’est pas dangereux du tout ! On va faire le plus simple tout d’abord et le plus calme ! »

Pourquoi ? Il y en avait des moins calmes ? Il ne voulut pas rétorquer cela à l’adolescente, celle-ci semblant folle de joie qu’il aille faire une telle chose avec elle. Téo posa son regard sur Touko, celle-ci lui faisant un clin d’œil ainsi qu’un sourire. Ouais, elle ne perdait rien pour attendre, qu’elle fasse attention à elle.

« Alors, Téo, je me mets assise devant toi, tu poses tes mains sur mon ventre et tu me serres bien fort contre toi alors que tu t’assis derrière moi, d’accord ? »

« C’est parfaitement ridicule … mais d’accord. De toute façon, c’est de ma faute, j’ai demandé ce qu’il y avait d’autre à faire ici. »

« Mais non, c’est pas ridicule, c’est vraiment drôle, tu vas voir. »

« Ouais, bien sûr, bien sûr. On lui dira à l’autre. Bon … Suffit de se pousser en avant, maintenant, si j’ai bien compris. » déclara Téo avant de se jeter avec elle.
Tiens … D’habitude, elle dormait même avec son chapeau sur la tête. Maintenant qu’il pouvait la voir sans celui-ci, elle était quand même plutôt jolie. Enfin, la chose « surprenante », c’est que sa coiffure était toujours aussi hirsute et partant un peu dans tous les sens. Enfin, ce n’était pas important, il ne fallait pas y réfléchir.

« TEO ! BAISSE LA TÊTE ! » hurla soudainement Bel.
« Quoi ? De quoi est-ce que … » commença à dire l’adolescent avant de se prendre un coin du toboggan dans la tête, le sonnant à moitié.

Les deux adolescents tombèrent dans l’eau, Bel venant tirer Téo qui avait du mal à reprendre ses esprits. Il avait une main sur le côté droit du front, gémissant de douleur alors que Touko, Touya et Cheren arrivaient pour savoir ce qui s’était passé. L’adolescente aux cheveux blonds embrassa le front blessé de Téo avant de dire avec amusement :

« C’est un bisou qui soigne, Téo. Normalement, tu n’auras plus mal dans quelques minutes. »

« Mais tu as quel âge pour faire … Aie, aie aie …Foutu toboggan ! Et c’était le moins dangereux de tous ? Mais de qui on se moque ? »

« Fais attention à toi, Téo. » soupira Bel, un peu gênée de lui avoir fait du mal sans le désirer. Il fit un geste négatif de la main, disant calmement :

« C’est pas de ta faute sur ce coup. C’est juste cet imbécile de toboggan. Ils pourraient prévenir quand il faut s’abaisser. »

« En fait, généralement, on se couche dans le toboggan. » déclara Touko, Bel rougissant violemment avant de bredouiller :

« J’allais pas me coucher à moitié sur Téo quand même ! Je vais chercher à boire ! »

Elle s’en alla comme une flèche, laissant le quatuor tranquille. Sans même regarder Touko, Touya et Cheren, Téo fit quelques pas pour s’éloigner. Du moins, tenta de s’éloigner puisqu’il fut projeté dans l’eau par Touko, celle-ci éclatant de rire.

« Je ne crois pas que tu as assez côtoyé la flotte aujourd’hui. »

« BORDEL ! TU VAS VOIR ! » s’écria Téo en tirant sur la jambe de Touko, celle-ci disant avec étonnement et un peu d’appréhension :

« Mais t’es complètement fou de tirer quand je suis au sol ? Je vais me casser la figure ! »

Ah ouais ? Et elle ne pensait pas que c’était peut-être ce qu’il désirait ? Elle sauta dans l’eau à la grande surprise de Téo, passant dans son dos avant de placer ses bras autour de son torse. Elle le souleva au-dessus d’elle avant de l’envoyer en arrière, une voix criant :

« HEY ! C’est un endroit public ! Ne faites pas ça ici, c’est compris ? »

Le maître-nageur s’était finalement exprimé alors que les deux adolescents avaient joué à un jeu plus que dangereux entre eux deux. Touko prit le bras de Téo, l’aidant à se rapprocher du bord pour qu’il puisse respirer. Même si cela était fait pour s’amuser, il valait quand même mieux éviter que Téo se noie, non ? Une simple mesure de précaution.

« Je vais aller me reposer, je suis vraiment exténué là. »

Il était sorti de la piscine, semblant réellement fatigué alors que les trois adolescents le regardaient avec suspicion. Il était vrai qu’ils avaient fait un peu n’importe quoi mais de là à être épuisé, c’était surprenant. Bel était revenue avec les boissons, remarquant que Téo était parti sur son transat. Elle commença à s’approcher de lui mais s’arrêta tandis que Touko lui murmurait dans le creux de l’oreille :

« On dirait bien que mademoiselle Bel a un gros souci, n’est-ce pas ? »

« Hein mais pourquoi est-ce que tu dis ça ? » balbutia l’adolescente en maillot orange.

« Je ne sais pas … Tu donnes quand même l’impression d’en avoir gros sur la poitrine. D’ailleurs, je reste toujours jalouse à ce sujet ! M’enfin … Qu’est-ce que tu attends pour aller ramener sa canette à Téo ? Besoin d’aide ? Tu veux que je l’embête un peu pour qu’il vienne vers toi ? Tiens, je sais ce que l’on va faire, toi et moi. »

« Hein ? De quoi ? Euh … Si c’est pour embêter Téo, je refuse. Il ne va pas très bien. »

Pourtant, elle décida d’écouter quand même ce que Touko avait à lui dire. Au fur et à mesure que Touko parlait, Bel regardait Téo, rougissant violemment avant d’hocher la tête négativement. C’était impossible pour elle de faire ça !

« Je n’y arriverai pas ! Tu m’en demandes beaucoup trop, Touko. »

« Mais non, ne raconte pas n’importe quoi. Je suis sûre que tu peux le faire. Tu en es parfaitement capable mais cela seulement si tu le désires. »

« Je … Je ne sais pas … Je n’ai jamais essayé ça avec Téo. C’est quand même … et puis toi ? Ça ne t’embête pas du tout que je fasse ça ? »

« Et pourquoi est-ce que ça m’embêterait ? Aller, je me prépare, fais pareil de ton côté. » souffla la demoiselle aux cheveux bruns.

Elle n’était pas convaincue que c’était une bonne chose, loin de là même. Elle voulait arrêter Touko avant qu’il ne soit trop tard. Elle regarda son propre corps, rougissant violemment à cette idée alors que Touko était maintenant à côté de Téo, les deux personnes discutant entre elles. Une discussion qui semblait s’envenimée au fur et à mesure.

« Non mais je te demande de me lâcher, pourquoi est-ce que tu ne vas pas plutôt embêter tes deux amis ? Ils n’attendent que ça de toute façon ! »

« Je ne sais pas, j’ai une envie particulière de t’embêter. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais au moins, j’aime bien te perturber. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Que tu es folle et que tu peux toujours rêver pour que je te serve de punching-ball. Je vais aller me balader au bord de la piscine. Enfin, pas trop près. »

« Fais quand même attention à ne pas tomber, je ne viendrai pas te chercher. »

AH ! Il aurait préféré encore se noyer plutôt que ça. Il s’éloigna du transat, endroit où Touko s’installait en rigolant, amusée par ce qu’elle venait de faire. Maintenant, le plan était en marche ! Il suffisait juste à Bel de faire son petit effet et ça serait parfait !

« Pfff … Qu’est-ce qu’elle est chiante quand elle s’y met. Vraiment, elle peut pas me laisser souffler deux minutes cette fille hein ? »

« Téo, dis … Tu veux t’amuser avec moi ? » murmura une voix douce mais charmeuse.

Il se pencha vers la droite, rougissant violemment en apercevant Bel. C’était … C’était quoi ça ? Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ? Elle avait passé un doigt entre son corps et le bas de son maillot tandis que de son autre main, elle tenait une bretelle de son bikini qu’elle avait fait descendre légèrement. Il voyait un peu son air hautain mais rougit, contrastant complètement avec tout ce qu’il avait pu voir auparavant.

« Que … que … Bel ? Qu’est-ce que tu fous ? »

« Je t’ai tout simplement posé une question, Téo. Tu veux t’amuser avec moi ou non ? »

Mais pas quand elle parlait de cette façon ! C’était … C’était … AH ! Comment dire ça ! C’était trop suspect ! C’était une invitation à autre chose quand elle parlait de la sorte ! Pas aux mêmes jeux que d’habitude ! Il s’était mis la main au niveau du nez, reculant un peu pour éviter de montrer son excitation. Surtout que Bel, comme il le reconnaissait amplement, était une fille plus que jolie et mignonne. Alors, de telles choses dites par elle …

« Téo, ne fait pas l’enfant ! Nous sommes assez grands non ? » reprit l’adolescente d’une voix un peu tremblante mais qui tentait d’être sûre d’elle et surtout envoutante. Elle avait placé un bras au-dessous de sa poitrine, la soulevant légèrement alors qu’elle faisait quelques pas vers lui. Lui ? Il continuait de reculer.

« Je sais parfaitement que nous sommes des adolescents mais je préfère encore quand tu évites de parler comme ça. Si tu peux donc arrêter ce petit jeu, ce n’est pas plaisant. »

« Téo ? Tu n’aimes pas la compagnie des filles ? » demanda-t-elle sous un ton faussement triste, son regard dominateur passant à celui brillant et tendre.

« C’est pas la question, Bel ! Tu te donnes encore en spectacle. Regarde, tout le monde nous observe. Arrête sérieusement ces bêtises ! »

« Mais de quelles bêtises est-ce que tu parles, Téo ? » demanda délicatement Bel une nouvelle fois, Téo se rapprochant de plus en plus du bord de l’eau.

« Bel ! Redeviens comme tu étais ! C’est pas comme ça que ça marche avec moi et … »

« ATTENTION TEO ! » cria Bel aussitôt, passant de son allure sûre d’elle alors que l’adolescent tombait dans l’eau. Elle s’apprêtait déjà à plonger dans, inquiète alors que l’adolescent ressortait la tête de l’eau, reprenant son souffle.

« Ah … Ah … Ah … Bel ! Purée, j’ai failli me noyer à cause de toi ! »

Elle était désolée ! Vraiment désolée ! Tellement désolée ! Elle voulut lui prendre la main pour l’aider à sortir de la piscine, surtout qu’il n’avait pas pied ici. Néanmoins, l’adolescent refusa, s’éloignant du bord en commençant à nager un peu, du moins, en essayant d’après ce qu’il avait pu voir chez les autres.

Mais il savait nager ? Alors pourquoi est-ce qu’il avait menti auparavant ? Non, il n’avait pas menti … Il tentait d’apprendre à nager pour s’éloigner d’elle ? C’était juste bête de sa part ! Complètement bête ! Il ne pouvait pas apprendre comme ça !

« Téo ! Reviens ! Je t’apprendrai à nager ! » cria-t-elle, l’adolescent ne lui répondant pas, continuant son chemin jusqu’au milieu de la piscine.


Il allait lui montrer qu’il n’avait pas besoin d’eux ! Il prit une profonde respiration, s’enfonçant dans l’eau. Il allait avoir moins peur de nager s’il prenait déjà l’habitude de retenir sa respiration non ? Pendant trente secondes, il resta dans l’eau, ressortant ensuite sa tête de celle-ci tout en battant rapidement des pieds.

« Ben tu vois que ce n’est pas difficile, Bel ! »

« Tu as déjà appris à nager, Téo ! C’est super ! » dit l’adolescente au loin, heureuse de voir Téo faire des efforts de ce genre. Pourtant, elle n’était pas rassurée, pas très rassurée du tout même. Téo replongea sa tête dans l’eau alors qu’elle restait au bord, prête à l’accueillir.
Ce n’était pas difficile hein ? Pas du tout. Enfin, si … Il avait du mal à respirer, beaucoup de mal même mais il pouvait garder la tête au-dehors de l’eau pendant quelques secondes grâce à ses pieds. D’ailleurs, là, il était reparti pour trente secondes d’apnée. Les secondes s’écoulèrent et il était temps pour lui de remonter à la surfa … AH ! AH ! Qu’est-ce que … Ses … Ses jambes ! Elles ne lui répondaient plus ? Il n’avait quand même pas subi une crampe hein ? Ce n’était pas possible ! Il tenta de se débattre dans l’eau mais même ses mains ne lui répondaient plus ! Ce n’était pas le moment pour son corps de le lâcher ! Pas du tout ! Pas au beau milieu de l’eau !

Touko s’était relevée, remarquant que quelque chose clochait avec Téo. Il était en train de se noyer ! Bel ne l’avait pas remarqué ? Personne ne l’avait remarqué ou quoi ? Et le maître-nageur ? Encore en train de réprimander des enfants turbulents ? Il y avait bien plus important à faire ! L’adolescente aux cheveux bruns se préparait déjà à courir vers la piscine, en même temps que Touya et Cheren avaient remarqué le problème de Téo.

Pourtant, ce fut Bel qui plongea dans l’eau la première, n’en ressortant pas jusqu’à arriver à la hauteur de Téo. Du mieux qu’elle le pouvait, elle l’extirpa de l’eau, Touko s’étant dirigée vers le maître-nageur, lui hurlant dessus au sujet de son travail mal fait. Il en prenait pour son grade visiblement. Bel ressortit de l’eau, aidée par Touya et Cheren.

« Téo ne répond pas ! Téo s’est noyé ! Je fais quoi moi ? » demanda-t-elle, Touko revenant vers eux, s’apprêtant déjà à exécuter le nécessaire pour sauver Téo. Mais Bel la poussa sur le côté, pressant ses mains sur le torse de l’adolescent avant de se lui faire du bouche à bouche. Elle rougissait violemment pendant le sauvetage de Téo mais ce n’était pas le moment d’être gênée par cela. Elle avait une vie à sauver et c’était celle de Téo ! Pas de n’importe qui ! C’était une vie trop importante pour elle ! Elle ne devait pas laisser une autre la sauver.HEh

Chapitre 54 : A l’eau

Chapitre 54 : A l’eau

« Téo ! Téo ! Qu’est-ce que tu fais ? Ne t’en va … »

L’adolescent aux cheveux noirs s’immobilisa, se tournant vers Bel tout en haussant les épaules. Il ne voulait pas s’en aller non ? Il lui avait promis pourtant qu’il ne comptait pas s’en aller. Il la regarda longuement avant de dire d’une voix neutre :

« J’ai eu mon cinquième badge. Nous sommes encore à égalité, comme tu peux le voir. »

« C’était vraiment super ! Par contre, euh … Désolée si la banderole t’a gêné pendant ton combat, c’était juste pour te faire plaisir et te motiver. J’ai l’impression que c’est le contraire que j’ai fait. Je suis bête, vraiment bête … trop bête … »

« Non, c’était toujours sympathique d’avoir ce genre de choses. Ce n’est pas de ta faute, Bel. Bon … Maintenant, il faut que j’aille soigner mes pokémons. »

« Ben alors, qu’est-ce qui s’est passé, Téo ? Pourquoi tu as un problème ? Tu ne veux pas en parler ? Enfin, je comprendrai que tu ne veux pas … »

« Ce n’est pas un souci grave. C’est juste personnel. » soupira l’adolescent aux cheveux noirs alors qu’une petite voix railleuse se fasse entendre :

« Oh, si c’est juste personnel, pourquoi tu en parles alors ? Ça ne risque pas de nous intéresser, d’ailleurs. Bon, Bel, ce n’est pas tout ça mais tu veux passer la journée avec nous ? Téo peut venir aussi s’il a rien de trop « personnel » à faire. »

« TOUKO ! Ça ne se dit pas ! Je t’ai déjà dit ça ! Et je ne sais pas si Téo veut venir ou non. »

Venir où ? Quoi ? De quoi est-ce que parlaient les deux adolescentes ? Touko était arrivée, accompagnée de Touya et Cheren. Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ? Il s’adressa directement à Bel, gardant néanmoins ses yeux fixés sur Touko.

« De quoi est-ce qu’elle parle encore ? Autant me le dire au lieu de tourner autour du pot. »

« On pensait aller à la piscine de Port Yoneuve. Il paraîtrait qu’elle est très spéciale car elle n’est pas si loin de la mer. L’eau est vraiment pure et belle. » répondit Bel en rougissant un peu, un peu gênée car elle n’oubliait pas les problèmes de Téo.

« Sans moi, je n’ai pas que ça à faire. » déclara aussitôt Téo, faisant un geste négatif de la main alors que Bel baissait la tête. C’était normal. Il n’allait pas raconter pourquoi il ne pouvait pas non plus … C’était triste, vraiment triste… « Bon, vous n’avez qu’à vous amuser. Pendant ce temps, je vais emmener mes pokémons au centre. »

« Ohla ! Toi, tu ne vas nulle part ! » s’écria aussitôt Touko, courant pour rattraper Téo avant de coincer sa tête sous son bras, Bel poussant un cri de surprise.

« Ne lui fait pas mal, Touko ! Téo n’a rien fait ! Rien du tout ! Ne lui fait pas mal ! »

« Oh, justement, c’est parce qu’il a rien fait que je ne vais pas le laisser tranquille. Il va nous dire pourquoi il n’a pas envie d’aller à la piscine avec nous hein ? C’est encore à cause de Bel ? De moi peut-être ? Tu préfères être sans amis si j’ai compris ? »

« J’ai autre chose à faire, est-ce bien compris ? Alors, lâche-moi car tu me fais mal. »

« Ouais, ouais, tu voudrais bien que je te lâche mais je suis pas motivée tant que tu n’auras pas craché le morceau alors raconte pourquoi tu ne veux pas venir à la piscine. »

« Touko ! Tu vas lui faire mal ! » s’écria Bel, commençant à se rapprocher d’eux avant de s’arrêter. Elle n’allait pas s’immiscer entre ses deux amis. Cheren et Touya étaient immobiles quant à eux, ne semblant pas préférer s’occuper de ça.

« Me force pas à utiliser de la force. » marmonna Téo, commençant à gesticuler et à frapper dans le vide sans réussir à toucher l’adolescente.

« T’as raison, ça devrait plutôt être moi qui devrait en abuser. » répliqua aussitôt Touko avant de lui retirer la tête de sous son bras, prenant son bras pour le mettre derrière lui, lui arrachant un cri de douleur. « Tu me le dis ? Tu me le dis ? »

« NON ! Jamais ! BORDEL ! Lâche-moi espèce de conne ! »

« Sois pas vulgaire, ça ne te va pas. De toute façon, Bel est trop gentille avec toi. Faut te mater comme je l’ai fait avec Cheren. Regarde maintenant comme il est docile, n’est-ce pas, Cheren ? » dit-elle en s’adressant à l’adolescent à lunettes.

« J’ai surtout nullement envie de perdre du temps. »

« Ouais bien entendu … Bon, tu nous raconte tout alors, Téo ? Ou je dois serrer plus fort encore ? » demanda Touko, Téo serrant les dents en gémissant.

« Je ne sais pas nager ! T’es contente ?! Alors lâche-moi putain ! » hurla l’adolescent aux cheveux noirs, sa casquette tombant au sol.


Touko parut un peu étonnée, libérant Téo de sa prise alors qu’il passait sa main sur son bras pour se le masser. Quelle brute cette adolescente ! Bel s’approcha de Téo, lui demandant si ça allait bien, Téo la repoussant.

« Maintenant que vous le savez, je m’en vais, j’ai autre chose à faire de mes journées. »

« Ah ouais ? Qui a dit que tu pouvais t’en aller ? T’as pas l’air d’avoir compris hein ? Maintenant que tu as dit clairement que ce n’est pas notre présence qui te dérange, tu viens avec nous, que tu le veuilles ou non. »

« Va te faire foutre, Touko. » répondit sèchement Téo avant de se mettre à courir.

« Oh … Toi, mon gaillard, tu ne sais pas ce qui t’attends si je t’attrape ! » commença à dire Touko avant de se mettre à courir derrière lui. Elle le rattrapa aussitôt, l’agrippant et le serrant contre ses bras tout en le soulevant. PUREE ! C’était un monstre cette fille ! « Aller ! On va tous à la piscine ! Et arrête de gesticuler, je ne te lâcherai pas ! »

Beuh … Elle était un peu jalouse. Touko ne perdait pas autant de temps généralement avec les autres personnes. D’habitude, quand ils étaient méchants, elle n’hésitait pas à les frapper alors que là, elle semblait prendre beaucoup de plaisir à faire souffrir un peu Téo.

« Qu’est-ce qu’il y a, Bel ? » demanda Touya en se plaçant à côté d’elle alors que Touko partait en direction de la piscine avec Téo.

« Dis, Touya, Touko, tu ne la trouves pas un peu bizarre ? »

« Pas plus que d’habitude. Elle se comporte comme à son habitude … Enfin, je crois. »

« Alors, je dois être bête car je sais pas, je la trouvais un peu différente. Ca doit être moi. Je dois la rattraper avant qu’elle ne fasse trop mal à Téo ! »

L’adolescente aux cheveux blonds accéléra le pas, partant à toute allure en direction de Touko et Téo. Cheren posa une main sur l’épaule de Touya, murmurant :

« Tu aurais pu lui dire que tu étais aussi troublé qu’elle, non ? Ce n’est pas dans ses habitudes, on le sait aussi bien l’un que l’autre. »

« Ce genre de problèmes … Ce sont des pensées personnelles. Je ne pense pas qu’il faille déranger les autres avec tout cela, Cheren. On devrait les rattraper comme l’a si bien dit, Bel. Ça serait bien mieux si on doit tous se rendre à la piscine. »

Il avait entièrement raison. Cheren retira la main de l’épaule de Touya avant de marcher un peu plus vite, rapidement rejoint par l’adolescent aux cheveux bruns. Les deux personnes vinrent rejoindre les trois autres, Bel tentant de libérer Téo de l’étreinte de Touko. Celle-ci ne semblait pas prête à l’abandonner, signalant que Téo risquait de s’enfuir.
Pourtant, il avait parfaitement compris le message. Il n’était pas stupide non plus ! Finalement, elle le relâcha uniquement lorsqu’ils furent devant la piscine de Port Yoneuve. Plutôt un complexe municipal et aquatique. Ils devaient se faire plaisir là-bas.

Ils pénétrèrent tous ensemble dans le bâtiment, Bel s’apprêtant à sortir de l’argent pour payer la place de Téo. Celui-ci fit néanmoins un geste de la main pour signaler que c’est bon, payant lui-même sa place avant de se diriger vers un vestiaire vide.
Là-bas, il vint s’asseoir sur une planche en bois, tremblant un peu de peur Ce n’était pas grand-chose … C’était juste que … La piscine … Enfin, la mer, enfin, la hauteur la plus grande d’eau dans laquelle il avait été, ça devait être quarante ou cinquante centimètres, celle d’une baignoire quoi. Et encore, toujours en laissant la porte ouverte car s’il lui arrivait quelque chose. Il ne devait pas avoir peur …

« Ce n’est pas grand-chose à faire. Je ne pensais pas que je devrais l’utiliser un jour. »

Dire qu’il avait quand même prévu un short de bain orange au cas où … car le voyage allait lui faire traverser des zones forestières et donc des rivières ou autre. C’est pourquoi il avait pris cela … mais pour aller dans une piscine ? Quel idiot. Mais quel idiot. Et son corps ? Aucun muscle, aucune graisse, il semblait si chétif et faible.

Il sortit du vestiaire, allant sous la douche car cela était la réglementation. Il n’avait pas pris de shampooing pour se laver et il n’avait qu’une petite serviette. Alors … Où est-ce qu’ils étaient ? De même, il … NON ! A quoi est-ce qu’il pensait encore ? C’était absurde ! Tout simplement absurde !

Il ne devait pas y penser car ça ne se faisait pas. Avoir ce genre de pensée était tout simplement horrible. Enfin, non, c’était celle d’un adolescent … normal. Hahaha. Normal … Ca lui faisait penser aux paroles de Ghétis. Lui ? Normal ? Même pas en rêve … Il chercha une chaise transat, en trouvant une assez isolée des autres avant d’installer sa serviette et de se coucher dessus. Voilà, il était à la piscine mais il était hors de question qu’il y mette un pied dedans. On ne lui avait pas dit cela.

Et qu’ils le laissent tranquille. Il ferma les yeux, cherchant à s’assoupir. Il n’avait même pas pu soigner ses pokémons mais il avait dû les déposer à l’accueil. Bien entendu, les soins étaient offerts au cas où et les pokémons seraient surveillés et numérotés avec le chiffre de la petite clé que chaque client recevait pour avoir un endroit où mettre ses affaires.

« Téo, Téo ? Tu dors déjà ? Tu as déjà été testé l’eau ? Elle est froide ? »

Il rouvrit les yeux, se redressant aussitôt en rougissant violemment. Non mais on ne se penchait pas comme ça avec … Il n’eut plus aucune pensée, sa tête s’enfonçant dans quelque chose de doux et chaud. Trop chaud à tel point qu’il se recoucha aussitôt, le nez laissant filer un peu de sang. Il posa une main dessus, Bel passant son bras autour de sa poitrine, comme pour le cacher alors qu’il bredouillait :

« Par … pardon, Bel. Sur le coup, ce n’était vraiment pas voulu. »

« C’est de ma faute aussi … Je n’avais pas à me mettre au-dessus de toi. Tu as vu sinon, dis, dis, on est complémentaires ! On porte la même couleur ! »

Elle semblait retrouver son sourire alors qu’il posait son regard sur elle. C’est vrai … Elle portait un bikini orange. D’ailleurs, au-dessous de son haut orange, il y avait une petite bande blanche qui semblait faire partie intégrante de son maillot.

« Il est comment ? Il me va bien ? C’est la première fois que je l’essai, il est pas trop petit ? »

« Ca peut aller. Bon … Par contre, va barboter dans l’eau avec tes amis, moi, je ne compte pas y plonger de toute façon. »

« Hein ? Mais pourquoi Téo ? C’est mieux que tu viennes avec moi ! Tu ne sais peut-être pas nager mais tu peux quand même aller dans l’eau ! C’est la piscine ! »

« Non, c’est non. Je ne veux pas. Point final. »

Il n’était pas en colère contre elle mais il sentait qu’elle pensait ainsi. Pourtant, il ne chercha pas à rectifier ses paroles, Bel s’éloignant sans un mot. C’est vrai quoi. Elle ne comprenait pas qu’il ne voulait pas ? Du moins, elle n’était même pas assez insistante pour tenter de lui faire changer d’avis. Comme quoi, ce n’était pas si important que ça qu’il aille dans l’eau. Il la regarda partir, remarquant que Touko portait aussi un bikini mais de couleur blanche. Touya et Cheren ? Oh … Touya portait lui aussi un short bleu … mais Cheren, il n’avait pas peur avec un slip de bain de couleur noire. Au moins, on ne pouvait pas dire qu’il avait peur de se montrer. Ridicule, c’était ridicule. Il ne voulait pas venir ici. Il n’était pas à sa place. Et il y avait trop de monde, beaucoup trop de monde.

Il se sentait mal, il ne se sentait pas à sa place, comme souvent. Il ne devait pas rester ici, contrairement à ce qu’il croyait. En même temps, il était bien, là, installé et couché … Personne ne venait le déranger, personne ne venait …

« AH ! PUREE ! C’est quoi ! » hurla-t-il soudainement lorsqu’il reçut de l’eau sur le visage et le ventre, lui arrachant un cri de surprise.

« T’attends quoi pour t’emmener dans l’eau ? Que je t’y jette ? » demanda Touko, étant arrivée vers lui, ses mains posées sur ses hanches.

« J’en ai pas envie ! Laisse-moi tranquille ! C’est compris ? Je ne suis pas comme ça ! »

« Ok, tu as donc pris ta décision. Il y a une jolie fille qui t’attends et toi, tu es là, planté là sans rien faire, t’es vraiment irrécupérable. »

AH NON ! Il était hors de question de se laisser faire ! Il se redressa, quittant le transat avant de s’éloigner de Touko. Celle-ci était en train de marcher tranquillement vers lui alors qu’il cherchait à disparaître de sa vue. Pourtant, qu’importe ce qu’il faisait, elle était toujours là.

« Ne t’en fait donc pas, je ne suis pas conne au point de te lancer dans le grand bassin … Mais peut-être juste sur le bord de celui-ci, là où on n’a encore pied. »

Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? Quand même pas de le balancer dans l’eau hein ? Elle n’était pas folle non plus hein hein ? Pourtant elle le prit par le bras, le jetant tout simplement dans le grand bassin comme si de rien n’était.

Aussitôt, il commença à se débattre dans l’eau jusqu’à ce qu’il remarque qu’il avait pied. Purée … La folle. Elle était folle. Cette fille était folle ! Vraiment folle ! Pire encore quand elle sauta dans l’eau, l’arrosant de la tête aux pieds.

« Téo … Téo … Ca va ? » demanda Bel, s’étant rapprochée de lui, un peu inquiète.

« Mais y a pas moyen d’arrêter cette imbécile ? Autant toi, t’es exaspérante, autant elle, faudrait sérieusement lui foutre un coup de pied dans le cul ! D’ailleurs, où est-ce qu’elle est ? HEY ! Toi ! Touko ! Montre-toi ! »

« Attention, Téo, elle est à tes … »

« AAAAAAAAAAAAH ! » cria l’adolescent avant que deux mains ne tirent ses pieds vers le fond de la piscine, l’eau s’insinuant dans la bouche de Téo.

Il en ressortit, toussant violemment en crachant de l’eau avant de se mettre à insulter Touko de tous les noms. S’il l’attrapait … Il allait lui faire passer un sale quart d’heure à cette garce ! Bel les regarda partir, un peu soucieuse. Téo semblait grandement apprécier Touko, non ? Et l’inverse aussi … Touko ne s’embêtait pas autant … d’habitude.

Chapitre 53 : En froid

Chapitre 53 : En froid

« Ah … Ah … Ah … Professeur Araragi, vous êtes sûre que ça vous sera utile ? »

« Bien entendu. Tu serais même plus que surpris de l’avancée scientifique que l’on a par rapport aux fossiles de pokémon. D’ailleurs, merci bien, je te recontacterai le plus tôt possible. Par contre, tu m’as l’air un peu épuisé. Est-ce que tu vas bien ? »

« Disons que j’ai connu des jours meilleurs, professeur Araragi. Mais à quoi est-ce que ce fossile va servir ? Et surtout, est-ce qu’il va vraiment être téléporté ? Je pensais que seuls les pokéballs en étaient capables. »

« Oh … J’ai parlé de téléportation ? Je m’excuse, Téo. Non, bien entendu, ce n’est pas possible mais tu vas confier ce fossile à l’infirmière qui nous l’enverra dans les plus brefs délais. Est-ce que cela te satisfait comme réponse ? »

« Euh … Bon … Disons que je pense que c’est suffisant. Mais quand même, on trouve de sacrées choses dans l’eau. Je ne pensais pas … avoir ça. »

« Oh … Tu sais, les plus grandes trouvailles sont celles où on s’y attends le moins. D’ailleurs, je voulais te prévenir : Bel m’a contactée récemment. Et elle a aussi demandé à parler de toi à ta mère. Est-ce que tu étais au courant ? »

« Que … Que … Quoi ? De quoi ? Bel ? Parler avec ma mère ? Mais de quoi ? De quoi est-ce qu’elles ont parlé toutes les deux ? » s’égosilla soudainement l’adolescent aux cheveux noirs.

Il n’y croyait pas ! C’était quoi ça ? C’était quoi ? Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? C’était n’importe quoi hein ? Ce n’était pas possible ! Ce n’était pas possible du tout ! Il avait sûrement très mal entendu ! Ce n’était pas possible ! Bel n’était quand même pas au courant au sujet de sa maladie ? Mais sa mère ?

« Oh … Bel voulait en savoir un peu plus à ton sujet. Téo, tu as quand même pensé à l’éventualité que Bel soit … »

« Je ne veux pas parler de ça ! Je veux savoir ce que ma mère lui a dit ! »

« Oh … Maintenant, elle sait que tu es orphelin de père, voilà tout. Ce n’est rien de bien surprenant, tu sais ? Elles ont beaucoup parlé et … »

« Ce n’est pas de ça dont je veux parler ! C’est autre chose ! Vous savez de quoi je veux parler ! Je veux savoir si Bel est au courant à ce sujet ou non ! »

« … … … Et si c’était le cas, qu’est-ce que cela changerait ? Il paraîtrait que toi et elle, vous vous disputez fréquemment. Du moins, que tu es insupportable avec elle. »

« Et alors ? Qu’est-ce que ça change ? Ça change tout ! Elle va être … Non. Elle n’est pas au courant. Sinon, elle ne se montrerait pas aussi vivace par rapport à moi. Connaissant Bel, elle ferait quand même attention à ne pas me faire de mal. Enfin bon, je ne sais pas de quoi elle a discuté avec ma mère mais je pense que j’en ai assez entendu. Je vous laisse, professeur Araragi, vous avez le moyen de m’appeler maintenant que j’ai un Vokit. »

« Oh, un Vokit offert par Bel, n’est-ce pas ? Je ne pensais pas que tu … »

Il coupa aussitôt la conversation, n’ayant aucune honte à faire un tel geste. Non mais qu’est-ce que le professeur allait encore raconter ? Pfff ! Maintenant qu’il n’avait plus le fossile, il quitta le centre Pokémon, ayant rappelé Vélicia dans sa pokéball.

Où il se dirigeait ? Tout simplement en direction de l’arène pokémon. Là-bas, l’adolescente aux cheveux blonds était adossée à un mur, regardant à gauche et à droite avant de le faire en face d’elle. Aussitôt, elle courut vers lui mais il fit semblant de l’ignorer jusqu’à ce qu’elle arrive à sa hauteur. Elle lui présenta un badge, disant dans un grand sourire :

« Téo ! Téo ! J’ai eu mon cinquième badge ! Téo, Téo ! »

« Bravo à toi. » marmonna l’adolescent, peu enclin à être heureux après ce qu’il avait entendu de la part du professeur Araragi.

« Ben pourquoi tu n’es pas content, Téo ? Tu devrais être heureux non ? »

« Je ne sais pas si je peux être heureux … Du moins, pour toi, c’est une bonne chose mais pour moi, qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? »

« Tu peux être heureux pour moi, Téo ! En plus, le champion d’arène était vraiment très simple, je trouve ! Je suis sûre que tu peux y arriver si tu le veux ! »

« Mouais … De toute façon, je n’ai pas vraiment le choix. Bon, je vais y aller maintenant. »

« Il faut attendre une heure ou deux car le champion doit reposer ses pokémons ! Tu sais que Touko et les autres ont aussi réussi à le battre ? Il reste plus que toi ! Mais je suis sûre que tu y arriveras ! Et puis, je t’encouragerai dans les gradins ! »

« Ne te force pas, je n’ai pas besoin de toi pour cela. »

« Oui mais non, j’ai quand même décidé que j’allais venir te voir, que tu le veuilles ou non. En attendant, on va au centre pokémon, d’accord ? »

Il ne répondit pas, sachant pertinemment pourquoi elle lui demandait ça. Il poussa un profond soupir, les deux personnes se dirigeant vers le centre pokémon. Pendant ce temps, elle lui racontait ce qu’elle avait fait pour battre son adversaire. Ainsi, il utilisait des pokémons de type sol et trois ?

« Il suffit alors que tu utilises tous tes pokémons plante et tu gagneras facilement ! Sinon, dis, dis, tu as réussi à avoir un pokémon eau ? »

« Pas le moins du monde. A la place, j’ai juste réussi à pêcher un fossile. C’est pathétique, je sais même pas à quoi ça sert et … »

« WAOUH ! TEO TEO ! TEO ! TEO ! » hurla-t-elle, se penchant au-dessus de lui puisqu’ils s’étaient retrouvés autour d’une table en attendant que les pokémons soient soignés.

« Quoi, quoi, quoi ? T’excite pas comme ça ! Je te l’ai déjà dit ! Tu m’effraies ! » s’écria aussitôt l’adolescent, n’osant pas regarder le décolleté de Bel qui était assez visible quand elle était dans cette position.

« Tu as récupéré un pokémon fossilisé ! Tu vas avoir un pokémon fossile ! C’est une super bonne nouvelle ! Il est où hein hein ? Tu l’as déjà envoyé à l’amie du professeur ? »

« De quoi est-ce que tu parles ? Un pokémon fossilisé ? »

« Tu n’as jamais eu la visite des professeurs à l’école ? Tu sais, on a appris que les fossiles de pokémon pouvaient revenir à la vie et … »

Elle s’arrêta dans ses paroles mais aussi son exaltation, remarquant le regard interloqué de l’adolescent. Les yeux rouges de celui-ci se détournèrent légèrement de Bel, l’adolescente aux cheveux blonds se calmant aussitôt, un peu peinée. A bien y réfléchir … Il n’y avait qu’une seule école dans la ville d’où ils provenaient. Et comme elle savait qu’il était malade et qu’elle ne l’avait jamais vue …

« Ben pourquoi est-ce que tu te tais, Bel ? Ils reviennent à la vie et … ? »

« Ben, la personne qui a trouvé le fossile peut garder le pokémon qui revient à la vie ! Tu devrais être super content ! Un fossile, c’est super rare ! » dit-elle avec joie bien que le ton employé semblait faux.
« Bel, qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda Téo, suspicieux. Est-ce qu’elle avait deviné que quelque chose clochait avec lui ? Ou alors, sa mère l’avait bien mis au courant ? Non, elle était toujours enjouée mais … elle avait peut-être compris qu’elle avait dit quelque chose de mal ? Enfin, ce n’était pas de sa faute.

« Oh ? Moi, si, si, ça va Téo ! Je vais très bien ! »

« Tu me permets d’éviter d’être convaincu par tes paroles. Qu’est-ce qu’il y a encore ? Tu ne veux pas me le dire ? Enfin non, je m’en fous royalement. Bon, pendant que tu soignes tes pokémons, je vais aller faire combattre les miens. »

« Attends un petit peu, Téo ! Je viens avec toi ! Et puis, je … »

« Non merci. » déclara l’adolescent, Bel l’arrêtant en lui prenant la main. Il la retira, marmonnant à nouveau : « Je n’ai pas dit que tu ne pouvais pas venir mais ne viens pas, c’est mieux … C’est mieux pour toi. »

« Et pourquoi ça, Téo ? Je veux savoir ! » demanda Bel.

« Tu risquerais d’être plus que déçue. » souffla finalement Téo, s’éloignant et quittant le centre pokémon. Déçue ? Pourquoi ? Il pensait qu’il allait perdre ?

Si c’était le cas alors … Elle allait tout faire pour l’acclamer ! Mais avant, elle appuya sur son Vokit, commençant à converser avec une personne. Il était temps de se préparer car Téo n’allait pas s’en remettre ! Elle allait tout faire pour qu’il puisse gagner son cinquième badge ! Elle était sûre que cela allait marcher !

Et voilà … Quel idiot … Il était parti trop tôt et il avait dût patienter pendant une heure et demie pour que le champion soit prêt pour le combat en arène. Il était anxieux, très anxieux même. C’était le cinquième … badge. Il sentait qu’il pouvait l’obtenir mais en même temps, il était si faible contrairement à une certaine personne.


Une personne aux cheveux blonds et si stupide et pourtant … si puissante. Oui … Bel était forte, très forte … comme ses compagnons. Lui ? Il n’était pas fait pour les combats de pokémon, il le savait parfaitement. C’était là l’unique chose qu’il pouvait faire néanmoins. Quel idiot mais quel idiot !

« Est-ce que tu es prêt ? » demanda l’imposant homme aux cheveux bruns.

« Je crois que je le suis. Enfin … Je le pense. C’est trois contre trois, n’est-ce pas ? »

« C’est le cas … Le premier qui a ses trois pokémons inconscients a perdu le match. Je vais me préparer et nous pourrons commencer dans cinq minutes. »

Dans cinq minutes … Dans cinq minutes, il allait se battre. Maintenant, les récompenses étaient plus importantes, bien plus importantes. Il pouvait espérer en utiliser une infime partie au cas où … mais plus tard. Enfin, il l’espérait.


Voilà … Les cinq minutes s’étaient écoulées et il se retrouvait au milieu du terrain. En face de lui se trouvait le champion de l’arène. Celui-ci avait déjà brandit une pokéball, faisant apparaitre son Batracné. Lui ? Il avait sorti sa Chlorobule.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

Bel était arrivée, accompagnée de Touko et des autres alors que Téo était déjà à son troisième pokémon, en train de lutter difficilement contre le Minotaupe de son adversaire. Vélicia était en train de peiner tandis que Touko murmurait :

« Ca semble mal barré pour lui. Minotaupe est quand même de type métallique en plus d’être sol. Autant les deux autres pouvaient être simples, autant celui-là … »

« C’est une raison de plus pour faire ce que je voulais ! Vous venez m’aider ? » s’écria Bel avec joie, Touko faisant un geste négatif de la main.

« Hors de question … Nous t’avons aidé car tu es stupide mais je ne me mêlerai pas à ce genre d’absurdités. » déclara Cheren, Touya soupirant avant de dire :

« Désolé Bel mais sur ce coup, je suis avec eux. »

« Vous êtes pas drôle ! Téo a besoin de nous ! Bon ben, je vais le faire toute seule alors ! »

Elle ouvrit son sac, en retirant un long morceau de tissu blanc avant de commencer à le dérouler. Puis après qu’il fut déroulé, elle s’écria :

« VAS-Y TEO ! VAS-Y ! »

« Qu’est-ce que … OH PUTAIN ! ELLE ABUSE CLAIREMENT ! »

Il avait hurlé aussi fort que l’adolescente aux cheveux blonds alors que le combat était interrompu pour quelques secondes, les deux adversaires regardant les gradins. Bel était en train de tenir une banderole de tissu blanc sur laquelle était marquée en grande « ALLER TEO ». Si encore, il n’y avait que ça … Mais elle avait réussi à mettre aussi des petits cœurs à gauche et à droite des mots.

« Mais cette fille, c’est celle que j’ai affrontée auparavant. Vous vous connaissez ? »

« AH NON ! Je ne la connais pas ! Je ne la connais pas du tout ! »

« Donc, c’est le contraire. Terminons-en maintenant. »

Ouais, il valait mieux qu’il finisse cela ! Purée ! Quelle idiote ! C’était quoi ça ? Une groupie ? Il n’avait clairement pas besoin de ça avec lui ! Mais bordel ! Ca l’énervait d’avoir une fille comme ça à ses côtés ! Il poussa un râle de colère, ordonnant à sa Lianaja d’en terminer avec le Minotaupe. Comme galvanisée, Vicélia planta ses lianes dans le sol, sortant de celui-ci aux pieds du Minotaupe avant de l’envoyer dans les airs. Avec force et rapidité, les coups de fouet vinrent frapper l’intégralité du corps du Minotaupe.
Finalement, celui-ci s’écroula au sol, prêt à se relever mais une puissante Tempêteverte vint balayer tout sur son passage, le pokémon y compris. L’être fut projeté en arrière, roulant sur le sol pendant de longues secondes avant de ne plus se redresser. Evanoui et vaincu, il venait de sonner la défaite de son dresseur.

Cinquième badge obtenu … Il avait réussi à obtenir son cinquième badge. Pourtant, il n’était pas heureux, pas du tout même. Il tourna son visage vers Bel, laissant paraître ses yeux tristes avant de rappeler sa Lianaja. Il s’approcha du champion qui le félicita, hochant la tête pour le remercier tout en récupérant son badge et le cinquième médaillon.

« Téo n’était pas content. Est-ce que ma surprise ne lui plaisait pas ? » bredouilla Bel, voyant Téo qui partait de la zone de combat, Touko haussant les épaules.

« Qu’est-ce que tu veux que nous y fassions. Il a jamais été très loquace et heureux dans sa vie alors bon, c’est pas comme si c’était rare non plus hein ? »

« NON ! C’est pas pareil, Touko ! Pas pariel du tout ! Tu dis n’importe quoi de toute façon, là ! Tu sais pas du tout ce que Téo a ! »

« Qu’est-ce que tu racontes, Bel ? Qu’est-ce qui te prends ? » demanda Touko, peu habituée comme Touya et Cheren à ce que Bel s’emporte mais par une demie-colère.

« Vous savez rien ! Rien du tout ! »

Mais elle ne leur en voulait pas ! Juste que Téo semblait vraiment triste malgré sa victoire ! Elle voulait trouver un moyen de rendre heureux Téo mais elle ne savait pas comment. Peut-être qu’elle trouverait une solution plus tard. Là, elle voulait déjà retrouver l’adolescent aux cheveux noirs avant qu’il ne s’en aille ! Elle lui poserait plus tard la question alors ! Tout d’abord, elle devait lui mettre la main dessus avant qu’il ne soit trop tard !

Chapitre 52 : Drôle de pêche

Chapitre 52 : Drôle de pêche

« On va manger un morceau car j’ai faim ! Pas toi, Téo ? » demanda l’adolescente aux cheveux blonds, Téo haussant les épaules avant de dire :

« Pourquoi pas ? Mais je te préviens que je ne mange que très peu. Je n’ai pas très faim contrairement à toi. Je veux bien t’accompagner, c’est différent. »

Comme il voulait ! Elle prit son bras entre ses mains comme auparavant, l’adolescent se laissant faire sans un mot. Il avait un peu changé hein ? Elle le remarquait … mais elle évitait d’en parler. Il fallait qu’elle se calme un peu avec Téo, c’était aussi simple que ça. Elle ne voulait pas vraiment l’embêter car il était malade.

« Je peux savoir pourquoi tu ne parles pas ? D’habitude, tu as toujours la bouche grande ouverte. » déclara l’adolescent alors qu’ils se retrouvaient à une table, face à face dans un fastfood. Ce n’était pas si cher que cela et comme souvent, Bel payait le tout. Il était ridicule, vraiment ridicule de se laisser nourrir par une fille. Il était pathétique.

« Ben, si j’ai rien à dire, alors pourquoi est-ce que je parlerai ? »

« Car c’est dans tes habitudes. Ça n’a pas l’air d’aller. Qu’est-ce qui s’est passé ? Ton père a encore fait des siennes ? » demanda l’adolescent aux cheveux noirs alors que Bel faisait un hochement négatif de la tête.

« De toute façon, Téo, il faut que l’on mange alors on mange mais on ne parle pas la bouche pleine, d’accord ? Car ce n’est pas très poli et c’est vulgaire. »

Non mais il n’avait pas besoin d’entendre cela de la part de Bel ! Surtout que bon … Et puis, pourquoi est-ce qu’il lui avait posé la question ? Ca ne la concernait pas ! Et il ne s’intéressait pas à elle ! Pourquoi est-ce qu’il lui avait posé la question ? Mais quel idiot !

« Ouais, ouais, merci bien, je sais parfaitement me conduire en public, ce qui n’est pas vraiment ton cas, est-ce que je dois te le rappeler ? »

« Pas besoin, Téo ! Mais bon, tu vas bien sinon, toi ? Tu ne me l’as pas dit ! »

« Je vais plutôt bien … Je ne vois pas ce que tu veux savoir de plus. Est-ce que j’ai l’air d’aller mal pour toi ou quoi ? » demanda Téo en la regardant fixement de ses yeux rouges.

« Je ne sais pas, c’est à toi de me le dire. »

« Je vais arrêter de te parler car j’ai surtout l’impression de tourner en rond. »

« Comme tu le désires, je ne vais pas te forcer, Téo ! » termina de dire Bel.

Elle était bizarre. Il en était sûr et certain ! Il n’arrivait pas à savoir où, il n’arrivait pas à savoir sur quoi mais il le sentait. Il sentait bien qu’elle était différente. Comment l’expliquer … Elle était moins enjouée ou excitée qu’auparavant. Pas que ça le dérange … Mais c’était vraiment suspect. Il allait devoir faire attention et la surveiller au … mais non ! Il n’avait pas à s’occuper d’elle, elle menait sa vie comme ça lui chantait !

« Téo, Téo … Est-ce que tu veux que l’on aille ensuite se promener ? » demanda-t-elle alors qu’ils venaient de finir de manger. Il se leva sans lui répondre, mettant les mains dans les poches avant de s’éloigner, elle décida de le suivre aussitôt.

« Je ne sais pas Il va falloir marcher, si tu considères que cela ressemble alors à ce que tu as dit, alors, ça peut être une promenade. »

« Alors, on fait une promenade digestive ! On va digérer tout en marchant ! » dit Bel avec un grand sourire accompagné d’un rire. Il haussa un sourcil. Il s’était sûrement fait des idées.

Pfff … Ce n’était pas ennuyant puisqu’il ne connaissait pas Port Yoneuve. Bel était assez muette contrairement à ses habitudes, regardant autour d’elle d’un air intéressé tandis qu’il faisait mine de ne pas écouter les rares paroles qu’elle disait.

« Téo, tu comptes dormir à Port Yoneuve aujourd’hui ? Enfin, cette nuit ? »

« Si c’est pour m’inviter dans une auberge, je ne préfère pas. Et de toute façon, maintenant, j’ai aussi d’autres choses à faire et … »

« Téo, Téo ? Tu as quitté la Team Plasma ? » demanda-t-elle finalement après quelques instants, espérant une très bonne réponse.

« Je n’ai pas quitté la Team Plasma. » déclara Téo, Bel soupirant de tristesse, baissant la tête. Il reprit aussitôt : « Mais disons que la Team Plasma n’a plus besoin de moi, voilà tout. »

« Donc tu n’es plus dans la Team Plasma, c’est ça ? Hein ? Hein ? »

« Si tu veux, tu peux dire ça comme … HEY ! Je te vois venir ! » cria-t-il soudainement alors qu’elle avait pris appui sur ses deux jambes pour bondir sur lui. BORDEL ! Il était malade ! Il réceptionna l’adolescente, espérant par-là ne pas trop souffrir.

« Je suis si contente ! Je suis vraiment contente ! Téo, Téo, Téo ! »

« Purée, il y a des personnes qui nous regardent ! Tu peux quand même faire attention hein ? Pfff ! Qu’est-ce que les autres vont dire ? »

« Les autres, on ne s’y intéresse pas, de toute façon ! Moi, je suis contente de savoir que tu as quitté la Team Plasma ! Ca faisait si longtemps que tu n’étais plus là ! »

« C’est à peine si j’y suis resté quelques semaines … Tu es vraiment irrécupérable, Bel. » soupira Téo, remarquant qu’il gardait Bel dans ses bras. Il l’extirpa de ces derniers, Bel revenant aussitôt dans ses bras en reprenant la parole :

« Hors de te question de te lâcher maintenant, Téo ! Et tu ne me fais plus peur comme ça hein, hein ? C’est compris ? Je ne veux surtout plus que tu t’en ailles ! »

« Mais pourquoi t’es aussi collante ? Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu m’agrippes de la sorte ? Et tu n’as pas honte de la scène que tu fais en public ? » marmonna Téo, regardant à gauche et à droite. Bel avait collé sa tête contre son torse, les yeux fermés.

« Pas du tout, moi, je n’ai pas honte de ça quand je suis avec un ami. »

« Ben moi, si ! Alors, libère-moi un peu que je puisse respirer ! Tu ne comprends pas que tu me fais mal ? J’ai mal à cause de toi, Bel ! »

« Seulement si tu me promets que l’on va faire le champion de la cinquième arène ensemble, Téo. » dit-elle, rouvrant ses yeux pour le regarder avec ses yeux verts brillants.

« Hors de question ! Et tu sais pourquoi ? Car tu peux te débrouiller seule ! Moi, je vais aller pêcher et essayer de capturer un pokémon eau. On est à côté de la mer. »

« AH ! Je vais faire pareil de mon côté ! Je ne vais pas te laisser seul, Téo ! » dit Bel avant que Téo ne mette une main entre elle et lui, chose risible puisqu’elle était toujours agrippée à lui. Il reprit avec un petit peu d’énervement :

« Arrête tes idioties ! Tu as déjà ton Mateloutre ! Moi-même, je n’ai que des plantes ! C’est normal que j’aille en chercher un ! Va avoir ton cinquième badge ! »

« Mais non ! Car j’ai peur que tu ailles t’enfuir après ! Je ne te fais pas confiance, Téo ! » déclara Bel alors qu’il serrait les dents. Bordel ! Il avait passé l’âge de ce genre de conneries ! Il marmonna :

« Toi ? L’imbécile heureuse ? Tu ne fais pas confiance à quelqu’un ? Ben, je dois être visiblement un sale type de la pire des espèces pour que tu penses ça de moi ! »

Il agrippa ses épaules, la repoussant définitivement avant de se retourner. Aussitôt, elle s’était mise en face de lui avant qu’il ne cherche à faire un mouvement :

« Mais … mais mais … Non ! Je ne voulais pas dire ça ! »

« Mais tu l’as dit alors maintenant, assumes ce que tu as dit au lieu de chercher des excuses et … AH NON ! Ne te met pas à pleurer ! Purée ! »

« Je te jure que je ne voulais pas, Téo. Je te le jure ! Je te le jure ! Je ne voulais pas paraître méchante ! » dit-elle, les yeux brillants mais d’une autre façon cette fois.

« Mais je le sais bien ! RAH ! Je … « rigolais » on va dire ! Je sais juste que tu as du mal à être convaincue que je reviendrai ! Bon, tu sais quoi ? Tu vas récupérer le cinquième badge, moi je vais pêcher en attendant ! Et ensuite, on se retrouve où tu veux. Ça te convient ou pas ? Mais réponds-moi et ne pleure plus. »

« Snif … Snif … Hum … Tu me le promets, Téo ? Que tu ne t’enfuiras pas ? Hein ? Hein ? Si tu ne me le promets pas, je continue de te suivre. »

« Même si je te le promettais, tu continuerais de me suivre alors bon … Mais oui. Je vais juste capturer un pokémon aquatique et c’est tout. Rien de bien dramatique ou surprenant. »

« D’accord, alors … Je veux bien. » dit-elle d’une petite voix fluette avant de faire quelques pas en arrière. Purée, il se sentait mal quand elle pleurait ou qu’elle était triste. Il avait l’impression d’avoir martyrisé une gamine de cinq ans ou de lui avoir volé sa sucette.

« En fait, je blaguais. Je ne compte pas revenir. » dit-il après qu’elle fasse à nouveau quelques pas, l’adolescente se statufiant sur place. Aussitôt, elle courut à sa hauteur, l’étreignant de toutes ses forces, lui arrachant un cri de douleur.

« T’avais promis ! T’avais promis, tu peux pas briser une promesse, Téo ! »

« ARGL ! JE RIGOLAIS ! JE RIGOLAIS ! » s’écria l’adolescent, n’arrivant pas à bouger ne serait-ce qu’une partie de son corps. Elle avait une force de brute épaisse ! Elle ne le relâcha pas, posant ses yeux verts sur lui avec colère. Aie, aie, aie, il l’avait mise en colère. C’était la première fois qu’il voyait la petite bouille de Bel faire une telle … réaction. Il eut un faible sourire, reprenant en gémissant : « Bon, désolé, je rigolais mais je ne suis pas doué pour les blagues, tu ne veux pas me lâcher ? »

« Téo, t’es beau quand tu souris. » dit-elle subitement, son visage colérique laissant place à de la surprise et un peu de gêne. L’adolescent cligna des yeux plusieurs fois à la suite avant de murmurer avec étonnement :

« Euh … je dois dire merci ? Et c’était quoi cette remarque ? »

« C’est juste que … tu ne souris jamais d’habitude … alors, tu es beau quand tu souris. Tu devrais sourire plus souvent, Téo. » reprit Bel en passant une main sur sa joue, plus intimidée qu’auparavant. Elle avait fini par le libérer, Téo faisant quelques pas en arrière :

« Oui mais non, je ne souris pas à la demande. »

Maintenant qu’il pouvait marcher, il regarda Bel pendant quelques instants, attendant qu’elle prenne la parole … et visiblement, l’inverse aussi. Il fit un petit geste de la main tout en soupirant. Il se dirigea vers l’autre extrémité de la ville, jetant à chaque fois quelques regards en arrière. Elle était restée sur place, les deux mains posées sur son ventre.
Bon sang, qu’elle aille tout simplement faire le cinquième badge tandis que lui-même allait tout simplement se rendre au bord de l’eau. D’ailleurs, il trouva un petit magasin au bord de l’eau, magasin qui vendait des cannes à pêche. Il demanda quelques conseils, le vendeur lui signalant que ce n’était pas si simple de pêcher. D’ailleurs, il y avait plus de pierres qu’autre chose dans l’eau et certaines arrivaient même à s’agripper à l’hameçon.

« Mais ça ne change rien au fait que si tu arrives à capturer un poisson, l’est pour toi. »

« Enfin, un pokémon aquatique me serait bien utile, je dois l’avouer. »

« Tiens, prends cette canne, elle est plutôt solide mais il faut avoir de la force quand même au cas où. Je ne pense pas que tu pêcheras un pokémon très lourd mais on ne sait jamais. »

Il n’aimait pas vraiment dépenser de l’argent inutilement mais cela servirait bien pour le futur. Il soupira, donnant l’argent avant de sortir du magasin. Maintenant, il fallait trouver un coin bien tranquille pour aller pêcher en paix.

Installé dans un coin isolé du reste, il s’était mis assis, tenant la canne à pêche d’une main sans pour autant forcer. Ah … C’était bon … Très bon … Ce n’était pas une mauvaise idée que d’aller pêcher. Il aimait bien … Par contre, un gros souci : que la canne soit solide, tant mieux … mais lui ? Il ne se voyait pas tirer quelque chose de bien lourd.

« Bah … De toute façon, le temps que j’arrive à pêcher quelque chose … »

Il ferma les yeux, serrant un peu la canne tout en pensant à l’idée d’aller se reposer. Ce n’était pas mauvais … loin de là. Un peu de bonheur, ça ne pouvait pas faire de mal hein ? Ce genre de pensées absurdes était digne de Bel. Il se demandait s’il n’avait pas été contaminé par l’adolescente pour ce genre de choses.

« Bah … De toute façon, qu’est-ce que je m’en fous ? »

N’est-ce pas ? Il se parlait à lui-même tandis que la canne restait parfaitement immobile. Puis soudainement, elle se tendit, Téo réagissant aussitôt en posant ses mains dessus. Quelque chose … Quelque chose était agrippée à la canne ! Il tirait de toutes ses forces en arrière mais en même temps, un détail singulier l’arrêtait.

« Qu’est-ce que … Je ne sens pas de force de l’autre côté. »

Cela voulait dire que le poisson n’était pas forcément très vivace … ou alors qu’il avait agrippé une pierre ! ET ZUT ! Ce n’était pas le bon moment ! Il continua de tirer avec sa canne, n’y arrivant pas jusqu’à ce que l’une de ses pokéballs ne s’ouvre, laissant paraître sa Lianaja. Celle-ci se tourna vers Téo, faisant un petit sourire.

« Lianaja ! Liana … Lia … Lianaja ja. »

Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? Il la regarda, un peu étonné, jusqu’à ce qu’elle fasse paraître ses lianes, les plongeant dans l’eau juste autour de la canne à pêche mais aussi du fil et de l’hameçon. Elle parut étonnée en sentant l’objet, tirant avec Téo jusqu’à ce qu’ils arrivent à extirper de l’eau … une pierre des plus imposantes ?

« Qu’est-ce que … Hum ? L’hameçon s’est coincé dans les petites marques dessus. Tu penses que c’est quoi ? » demanda-t-il à sa pokémon.

« Lianaja … Liana … Lianaja. »

« On dirait un fossile … mais ça m’étonnerait quand même. Il vaudrait peut-être mieux que je me rende au centre pokémon pour le donner au professeur Araragi, elle s’y connait bien mieux que moi. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Lianaja ! Liana, liana … ja … ja. »

Hum ? Hein ? Qu’est-ce que … Hey ! Sa pokémon était en train de soulever le fossile avec ses lianes, le gardant au-dessus de sa tête tout en demandant à son dresseur de bien vouloir l’emmener au centre pokémon. Est-ce qu’elle avait … compris qu’il n’y serait pas arrivé ? Qu’à cause de son corps si faible, il n’aurait pas réussi à le soulever ? Enfin bon, peut-être que ses pokémons … avaient deviné pour sa maladie.

Chapitre 51 : Se quitter, se retrouver

Chapitre 51 : Se quitter, se retrouver

« Sage Ghétis, ne serait-il pas mieux que nous allions au Hangar comme le sage Lilien ? Non ? Je pensais que cela serait une meilleure idée. »

« Nous n’avons pas à nous y rendre. Il faut que quelqu’un surveille les alentours car nous ne savons pas si la justice de ce monde veut nous arrêter ou non. Des fois, les personnes qui disent la vérité sont souvent « gênantes » et problématiques à leurs yeux. »

« Je vois … Je vois … Après, tant que l’on ne commet pas de crimes, je ne vois pas ce qu’ils pourraient faire pour nous arrêter. »

« Tu ne connais pas toutes les ficelles et méthodes des humains dès qu’il s’agit de salir, ternir et faire souffrir autrui. » déclara Ghétis calmement.

Ah bon ? Tant mieux pour lui. Ce n’était pas son but d’être telle ou telle chose avec « autrui ». Surtout pas après ce que cet « autrui » avait dit hein ? Il préférait ignorer les paroles du sage, regardant autour de lui. Il n’y avait pas Bel, n’est-ce pas ? Est-ce qu’elle aurait été de toute façon assez stupide pour se montrer en public ?

La connaissant … Il répondait oui ! Elle aurait été capable de se montrer à ses yeux alors qu’il était avec la Team Plasma. Et là ? Comment est-ce qu’il aurait réagi ? Car bon, ce n’était pas aussi simple que ça de « convaincre » Ghétis de sa bonne foi. Ah ! Qu’est-ce qu’il pensait ? Il emm … l’homme sur le moment pour être vulgaire. Avec ce qu’il lui avait dit, il était hors de question de se préoccuper de lui, loin de là même.

« Hum ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Ghétis avait repris la parole, remarquant que plusieurs sbires arrivaient vers lui, effrayés et un peu apeurés. Téo haussa un sourcil, semblant un peu surpris par cela. L’un des sbires prit aussitôt la parole lorsqu’ils furent à la hauteur du sage :

« Sage Ghétis, sage Ghétis ! Le sage Lilien a été capturé ! »

« Et vous n’avez rien fait pour le défendre ? Qu’est-ce que vous avez donc fait pendant ce temps ? Où se trouve-t-il ? Dans le hangar ? »

« Par une bande d’adolescents ! Ils étaient trois mais ça a suffi à nous battre ! Nous n’avons des pokémons que pour les effrayer, sage Ghétis ! »

« Bande d’incapables. Téo, tu restes ici … Tu sais dorénavant pourquoi. Il faut que j’aille m’occuper de cette histoire avant qu’il ne soit trop tard. » déclara le sage avant de s’éloigner sans plus de dialogues avec l’adolescent aux cheveux noirs.

« Comme vous le désirez … Ce n’est pas comme si j’avais réellement le choix dans le fond. »

Ghétis ne releva pas les derniers propos de Téo, demandant aux sbires de le suivre et de chercher leurs compagnons. Ils avaient un petit compte à régler avec ces personnes qui pensaient capturer l’un des sept sages. D’ailleurs, cela risquait d’être assez mouvementé. Téo les regarda partir, haussant les épaules sans rien dire d’autre.

Téo était seul ! Téo était seul ! Elle ne voyait plus aucun sbire autour de lui ! Elle ne voyait plus personne ! Elle avait juste à s’avancer et à se présenter. Elle pouvait lui faire le coup du « Coucou, devine c’est qui ? » mais elle n’était pas sûr qu’il apprécierait.

Et en même temps, elle était un peu gênée, elle devait l’avouer. Mais bon, c’était ainsi et pas autrement. Pourquoi ? Tout simplement car Téo était malade et qu’elle savait maintenant tellement de choses à son sujet. Elle ne savait pas comment réagir.

« Ah ! Peut-être que je devrais être comme d’habitude … mais je ne suis pas sûre qu’il apprécierait … Puis, il est toujours en colère et … AH ! Il est encore parti ! »

Il était encore hors de sa vue ! Il avait encore bougé contrairement à ce qu’elle pensait ! Il n’arrêtait pas de bouger ou quoi ? D’habitude, avec elle, il marchait le moins … AH ! Non ! Elle venait d’y penser ! Si depuis le début, Téo avançait lentement, c’était à cause de sa maladie, non pas pour elle. Alors toutes les fois où elle croyait que l’adolescent avait fait juste semblant de lui dire de partir, c’était peut-être vrai ?

« Non ! Téo n’est pas comme ça ! Mais je sais où je peux le trouver ! »

Car il n’avait pas cinquante endroits où se rendre ! Avec rapidité, elle se dirigea vers la pharmacie de Port Yoneuve, n’ayant pas de mal à le retrouver. Puis avec discrétion, elle pénétra dans la pharmacie, se cachant derrière les rayons. Comme elle n’était pas forcément très grande, elle n’eut aucun mal à ne pas se faire repérer par Téo qui était à la caisse.

« Hum ? Jeune homme, vous êtes sûr de cela ? C’est un antidouleur assez puissant. Il me faut une ordonnance pour que je puisse vous en vendre. »

« La voilà … Elle est un peu vieille mais ce n’est pas comme si … ça s’était guéri depuis le temps. » marmonna Téo, ouvrant son sac banane avant d’en extirper une feuille de papier.

« Hein ? Que … Ah … Je suis désolé à ce sujet, je ne savais pas. »

« Il vaut mieux ne pas s’excuser, je ne vois pas ce que ça changerait de toute façon. Ce n’est pas comme si cela allait me soigner hein ? »

Il avait dit cela avec une telle nonchalance alors que l’adolescent restait parfaitement immobile, attendant ses médicaments. Néanmoins, qu’est-ce que cela voulait dire ? Tout simplement que le pharmacien paraissait embarrassé, Téo sortant déjà de l’argent pour les payer. Ainsi, il n’aurait aucun problème à ce sujet.

« Téo est malade, très malade … » murmura l’adolescente discrètement, semblant être plus que peinée par ses propres propos.

« Tenez, voilà vos médicaments J’espère que cela vous conviendra. Vous savez aussi que vous devriez éviter de trop en prendre, n’est-ce pas ? »

« Je le sais parfaitement, pas d’inquiétude à avoir de ce côté-là. » marmonna l’adolescent, récupérant les médicaments avant de remercier le pharmacien puis de quitter la boutique. Elle ? Elle évitait de se montrer pour le moment, du moins, de sortir.

Pourquoi ? Pour ne pas que Téo la remarque, voilà tout ! Elle ne voulait pas qu’il la voie ! Enfin, pas tant qu’elle l’aura décidé, c’est aussi simple que ça. Ah … Téo, Téo, Téo, elle n’arrivait pas à se retirer l’adolescent de la tête. Il était beaucoup trop important pour elle contrairement à ce qu’il pensait. C’était un ami, un grand ami et …

« Mademoiselle ? Est-ce que je peux vous aider ? »

« HIIIIII ! » s’écria l’adolescente en sursautant à l’écoute de la voix qui lui adressait la parole mais aussi de la main qui se posa sur son épaule.

La moitié d’un rayon s’écroula sur elle alors qu’elle se retrouvait au sol, surprise et étonnée par tout ce qu’elle venait de recevoir sur le crâne et le corps. Le pharmacien l’aida à se relever alors qu’elle paraissait encore un peu embrouillée par tout ce qui venait de se passer.

« Vous n’avez pas trop de dégâts, mademoiselle ? »

« Non … Non … Ce n’est pas bien … important. Euh … Je crois que je ferai mieux de partir pour ne pas déranger plus longtemps ! »

« Mais vous êtes venue ici pour une bonne raison, non ? Dites-le, nous pouvons sûrement vous aider. Si cela est un problème personnel et … féminin, je peux appeler ma collègue. » déclara le pharmacien alors qu’elle hochait la tête négativement.

« Non, non ! C’est vraiment pas grand-chose ! J’étais avec le garçon aux cheveux noirs qui est parti y a quelques minutes. Je dois le rattraper ! »

Elle s’était redressée, s’excusant encore une fois avant de partir comme une flèche vers la sortie du magasin. Elle paraissait plus qu’excitée maintenant. Au diable le reste ! Elle allait trouver Téo et ils allaient parler tous les deux ! Peut-être qu’elle arriverait à lui faire dire ce qui s’était passé, ce qu’il avait dit avec cet homme de la Team Plasma ? Cela avait l’air quand même sacrément important non ?

« Où est-ce qu’il est passé maintenant hein hein ? »

Elle regarda à gauche puis à droite. Comme cela faisait quelques minutes, elle l’avait perdu de vue. Néanmoins, elle entendit de nombreux murmures autour d’elle, des personnes disant :

« Vous avez entendu ? La Team Plasma est dans les parages. Il paraitrait qu’il y a du grabuge dans les environs. Ça se passe près de la sortie de la ville. »

« Qu’est-ce que l’on attends pour s’y rendre ? »

« Hein quoi ? Du grabuge ? Team Plasma ? TEO ! TEO ! » cria l’adolescente avant de se mettre à courir. Il allait faire encore une bêtise ! Elle en était sûre et certaine !

Elle se dirigea à toute vitesse vers la sortie de la ville tandis qu’elle regardait autour d’elle. Où est-ce que Téo se trouvait ? Où est-ce qu’il se trouvait ? Elle ne le remarquait pas ! Il n’était pas là ! Il n’était pas là ! Qu’est-ce qu’elle devait faire alors ? Elle devait peut-être regarder ce qui était en train de se passer ? Ça ne serait pas une mauvaise idée !

« Il vous est vraiment déconseillé de chercher à vouloir provoquer la Team Plasma. Le sage Lilien ne me semble pas avoir fait de mal, n’est-ce pas ? »

« Pas de mal ? C’est une blague de la part de cette fameuse Team Plasma qui fait tant parler d’elle depuis quelques temps ? Il a causé du grabuge, je l’embarque avec moi et aussi les quelques gaillards qui l’accompagnent. »

AH ! Elle revoyait cet homme aux cheveux verts ! Mais il y avait aussi un autre vieil homme puis aussi un autre homme, des membres de la Team Plasma … et Touko et les autres ? HEIN ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Ghétis tourna son visage vers ses bires, reprenant calmement la parole en fixant l’homme imposant et aux cheveux bruns :

« Malheureusement, je ne pense pas que cela soit possible. Les personne que vous voyez autour de moi ne sont qu’une infime partie de celles qui nous accompagnent réellement. Nous ne voulons pas causer de tort, c’est pourquoi j’aimerai que vous libériez mes compagnons. Il serait bête d’utiliser la force alors que nous sommes entre personnes posées. »

« Tsss, qu’est-ce que tu me chantes encore, toi, hein ? »

Pourtant, le champion d’arène comprenait parfaitement de quoi il en retournait. Il fit un geste, demandant aux ouvriers de laisser partir le sage Lilien ainsi que les sbires qui l’accompagnaient. Il reprit sur un ton irrité :

« Disparaissez maintenant d’ici et que je vous revois plus dans le Port Yoneuve, c’est compris ? Sinon, la prochaine fois, je ne serai pas aussi clément. »

« Est-ce ainsi que vous traitez tous vos visiteurs ? Je comprends pourquoi cet endroit est aussi décrépit et abandonné. Néanmoins, nous nous en allons. »

Ah bon ? Mais elle ne remarquait pas Téo ! Où est-ce que Téo était ? Car bon, elle ne le voyait pas ! Où est-ce qu’il était ? Peut-être qu’il n’était pas parti avec eux ? Ou alors, elle se faisait des illusions ? Ce n’était pas bien de rêver !

Néanmoins, maintenant, elle remarquait que tous les membres de la Team Plasma quittaient la ville. Ghétis tourna son visage vers la gauche, Bel faisant de même de son côté. AH ! IL Y AVAIT TEO ! TEO ! TEO ETAIT LA-BAS !

Lui ? Il regardait Ghétis qui fit simplement un hochement de tête avant de partir avec le reste de la Team Plasma. Finalement, après quelques secondes, les badauds repartirent chacun de leurs côtés tandis que Touko, Touya et Cheren discutaient avec le champion de l’arène. Ils partirent tous les quatre ensemble, ne remarquant pas Bel.
« C’est l’heure où je dois arriver et me présenter devant lui. »

Elle disait cela pour se donner un peu de courage avant de prendre une profonde respiration. Avec lenteur, elle avança en direction de Téo. Celui-ci lui tournait le dos, marchant à l’opposé comme pour se rendre ailleurs. Il ne suivait pas la Team Plasma. Il ne suivait pas … donc ça voulait dire qu’il n’en faisait pas partie ? C’était donc une très bonne nouvelle ! Elle était encore plus folle de joie ! Elle allait faire ce qu’elle désirait.

« Téo Téo ! Devine donc qui c’est ! »

Elle s’était jetée tout simplement sur son dos mais en faisant quand même attention à ne pas lui faire de mal. Téo avait poussé un petit cri de surprise avant que ne sorte un grognement de sa bouche. Avec lenteur, il marmonna :

« Bel … Je m’en doutais encore une fois. Il fallait bien que tu passes par ici pour ton cinquième badge. Qu’est-ce que tu me veux encore ? »

« Devine donc ! Devine ce que je veux ! C’est tout simplement toi ! » dis-t-elle avant de passer ses bras autour de son cou, se faisant porter à moitié sur le dos de l’adolescent.

« J’aimerai bien que tu arrêtes de dire des phrases aussi connes. Lâche-moi, j’ai du … »

Du travail à faire ? Ah … Quelle bonne blague. Qu’est-ce qu’il devait faire maintenant ? Espionner Touko et les autres ? C’était peut-être pour ça qu’il devait être nullement considéré comme un membre de la Team Plasma ?
Pour aller espionner Touko et les autres puisqu’ils avaient réussi à mettre en déroute le sage Lilien et les sbires de la Team Plasma ? Il y avait de fortes chances que ça soit le cas. Enfin pour l’heure, le gros problème était là.

« Bel ! Tu veux bien me lâcher un peu non ? J’aimerai pouvoir respirer ! »

« NON NON ! Je ne te lâche pas ! Sauf si tu me promets de rester avec toi tout le temps dorénavant, est-ce que tu as compris ? »

« IL EN EST HORS DE QUESTION ! » s’écria aussitôt l’adolescent aux cheveux noirs, remettant correctement sa casquette sur son crâne.

« Ca fait rien qu’il en est hors de question, tu n’auras pas le choix, c’est tout ! » reprit-elle en lui prenant le bras, le tirant vers elle. « Maintenant, on va visiter Port Yoneuve ! »

« BORDEL ! Mais qu’est-ce que j’ai fait pour te mériter hein ? »

« Oh … Si tu veux tout savoir, je crois que ça a débuté lorsque tu as reçu ton premier pokémon puis lorsque tu m’as emmené mes pokéballs et mon pokédex ! »

« Ah bon ? Si tu pouvais perdre la mémoire et me laisser tranquille, ça serait bien sympathique. Et quand je dis me laisser tranquille, c’est vraiment me laisser tranquille. Ne plus te présenter devant moi et … Mais pourquoi est-ce que tu souris bêtement ? »

« Car tu es avec moi, c’est le plus important ! »

« Tu crois vraiment que c’est important ? Oh j’en ai marre … »

Il avait dit cela plus avec lassitude qu’avec colère, Bel venant lui prendre le bras à nouveau avant de se mettre à marcher à ses côtés. Elle n’allait jamais le laisser tranquille, n’est-ce pas ? Il allait devoir s’y faire, à force … car il y avait peu de chances qu’elle le lâche.

Chapitre 50 : Refus de se lier

Chapitre 50 : Refus de se lier

« HEIN ? Mais comment vous avez fait ? »

« Nous ne nous sommes pas perdus sur le chemin, Bel. Contrairement à toi, bien entendu. » déclara l’adolescente aux cheveux bruns alors que Bel se trouvait en face de ses trois camarades. Elle ? Eh bien, elle était plus que surprise par ce qu’elle voyait.

« Mais, mais mais … Je ne pensais pas vous revoir aussi tôt ! Enfin, non … Je ne pensais pas … Mais bref, j’ai capturé un nouveau pokémon sinon ! Enfin, c’est une fille Escroco ! »

« C’est plutôt pas mal. Ça t’en fait quatre non ? Il va falloir que nous accélérions le rythme de notre côté aussi car bon, sinon, on risque de ne jamais te rattraper. »

« Mais vous avez déjà eu votre cinquième badge non ? Moi, je viens à peine d’arriver ! Donc bon, vous, vous avez de l’avance alors que moi, j’en ai pas. »

« Ahem … Au sujet du cinquième badge, il y a quand même un petit problème. » murmura Touya, visiblement un peu gêné. « Disons qu’on ne peut pas encore le récupérer. L’arène est fermée. C’est un peu embêtant mais on ne peut rien faire pendant ce temps. »

« Ben pourquoi ? Pourquoi est-ce que l’arène est fermée ? » demanda Bel.

« Il semblerait que la Team Plasma soit dans les parages et pose de nombreux problèmes. Ils ne comprennent donc pas qu’ils sont plus une plaie que des sauveurs ? » marmonna Touko, visiblement irritée de ne pas pouvoir récupérer son badge le plus tôt possible.

« Je ne sais pas mais si il y a la Team Plasma, il y a donc peut-être … »

Peut-être ? Bel ne continua pas sa phrase alors que Touko poussait un autre grognement. Elle n’appréciait pas du tout que l’adolescente se concentre uniquement sur Téo et personne d’autre. Ce n’était pas bon du tout ! Même si bien entendu, Téo avait montré de bons côtés, ce n’était pas une raison pour continuer à penser qu’à lui la majorité du temps.

« Il paraîtrait qu’ils sont dans le hangar. Je me dis que je vais peut-être aller leur dire deux mots à ce sujet. Je vais leur apprendre à m’em … »

« Je t’accompagne Touko. » déclara Touya, Cheren ne faisant qu’hausser les épaules.

« Je vais faire de même. Bel ? Tu devrais peut-être te rendre au Centre Pokémon si tu n’as pas encore été soigné tes pokémons. »

« Merci Cheren, je vais le faire tout de suite ! Tu vois, toi aussi, tu es gentil quand tu le veux ! » s’écria Bel avec joie, Cheren soupirant.

« C’est tout simplement de la logique. Je sais bien que cela peut te paraître bizarre. »

« Mais non, ça ne me paraît pas bizarre ! Ne dis pas de bêtises, Cheren ! Bon, je vais aller soigner mes pokémons avant qu’il ne soit trop tard alors ! » termina d’annoncer Bel avant de quitter le trio pour se diriger vers le Centre Pokémon.

Pourtant, alors qu’elle marchait, elle s’immobilisa aussitôt, remarquant Téo. Téo … Il était là ! Elle s’apprêtait déjà à le rejoindre mais s’arrêta en voyant des membres de la Team Plasma qui l’accompagnait … mais aussi cet homme avec ce cache-œil rouge !

Elle s’arrêta dans son mouvement, se cachant aussitôt. Elle ne voulait pas se faire repérer par l’adolescent … du moins, pas pendant qu’il était avec d’autres personnes ! Mais après, qu’est-ce qu’elle pouvait faire d’autre ? Elle ne voyait pas du tout … quoi faire. Peut-être le suivre ? OUI OUI ! C’était une très bonne idée !

« Puis ensuite, quand il est seul, je lui montrerai mon nouveau pokémon. »

Elle avait déjà imaginé plusieurs plans pour tout cela, folle de joie et heureuse à cette idée. Elle allait pouvoir encore lui parler. Puis bon, maintenant qu’elle avait fait la promesse à Téo ou plutôt à sa mère … Il valait mieux rester muette et discrète … pour l’instant ! Car après, elle n’hésiterait pas à lui parler et à l’attraper !

« Je vais aussi le convaincre de revenir avec moi ! »

Mais d’abord … HEY ! Où est-ce qu’il était passé ? Elle ne le voyait plus ! Elle ne le voyait plus du tout ! Qu’est-ce que ça voulait dire ? AH ! A force de parler toute seule et de penser à ce qu’elle devait faire, elle avait perdu de vue l’adolescent !

« Téo ! Attends-moi ! Je suis là ! » cria-t-elle bien qu’heureusement pour elle, l’adolescente aux cheveux blonds était beaucoup trop loin de lui et surtout non visible. Mais bon … Ca n’empêchait pas Bel de continuer à le chercher.

L’adolescent était auprès de Ghetis, l’homme au cache-œil rouge et l’un des sept Sages lui ayant conseillé de l’accompagner. Il ne savait pas pourquoi mais il se sentait un peu oppressé par cet homme, ça n’avait rien à voir avec les autres Sages ou N.

« J’ai à discuter avec Téo. Veuillez nous laisser tranquilles et convaincre les citoyens de libérer leurs pokémons. » déclara soudainement Ghétis, surprenant autant l’adolescent que les autres personnes de la Team Plasma.

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous, messire Ghétis ? »

Il avait posé la question dès que les sbires n’étaient plus là. Il ne voulait pas plus de problèmes qu’auparavant. C’était aussi simple que ça. Mais bon, qu’est-ce que Ghétis voulait de lui ? L’homme se tourna vers Téo, prenant la parole :

« Marchons donc un peu … Il vaut mieux cela que de rester immobiles. »

« Par contre, si cela concerne … ce que j’ai … Je préfère éviter d’en parler. »

« Ce n’est pas à ce sujet bien qu’en partie, c’est l’une des raisons pour lesquelles je t’adresse la parole et que je dois te mettre en garde. »

« Me mettre en garde pour quelle raison ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? » déclara l’adolescent, un peu choqué et étonné par les paroles de Ghétis.

« Cela concerne ce que notre seigneur N t’a dit et aussi ses dernières actions, tout cela a un rapport avec toi. Bien entendu, c’est ce que je voulais te dire … »

« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a avec … N ? »

Ghétis eut un petit tic nerveux en entendant Téo en train de parler. Qu’est-ce qu’il avait encore fait de mal à ce sujet ? Il ne comprenait vraiment pas ce qui se passait avec cet homme, il y avait un problème ou quelque chose du genre ? Il ne savait pas du tout.

« Ce qu’il y a avec le seigneur N ? La réponse est simple : il vaut mieux pour nous que tu ne sois pas considéré comme un membre de la Team Plasma aux yeux de tous. De même, il vaut mieux que tu ne retournes pas au QG. »

« Je ne comprends pas du tout … Pourriez-vous m’expliquer bien mieux pourquoi ? » demanda une nouvelle fois l’adolescent aux cheveux noirs.

« La raison est simple : tu perturbes le travail de notre seigneur. D’ordinaire, il se concentre uniquement sur les pokémons mais depuis que tu es arrivé, sa concentration n’est plus axée uniquement sur les pokémons. »

« Est-ce vraiment une bonne chose ? Bien entendu, ça me dérange autant que d’être au centre de l’attention de N mais le forcer uniquement à se concentrer uniquement sur les pokémons. »

« C’est pourtant ce qu’il doit faire. C’est lui qui ouvrira une nouvelle ère. »

Mais après ? Et après ça ? Ce n’était pas aussi simple que ça. Enfin, ce Ghétis lui semblait un peu antipathique mais après … Qu’est-ce qu’il pouvait dire ? Ce n’était pas à lui de comparer Ghétis aux autres Sages.

« Et alors, qu’est-ce que je dois faire ? Car vous avez sûrement une idée en tête, n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompe … » murmura Téo, un peu énervé mais évitant de le montrer.

« Comme je te l’ai annoncé, tu n’es pas considéré comme un membre de la Team Plasma. Aux yeux des autres, tu n’es qu’un adolescent normal, est-ce que tu le comprends ? »

« Je vois … Enfin, je tente de comprendre sans être certain que c’est le cas. Donc je vais devoir redormir dehors comme auparavant. »

« Tu n’es pas forcé de dormir dehors, tu es libre de mener ton existence bien que tu es toujours rattaché à la Team Plasma, cela est différent. » déclara l’homme aux cheveux verts.

« Je vois, je vois … J’ai que des contraintes mais aucun bénéfice. En clair, je suis dans la Team Plasma juste pour faire joli. » ironisa l’adolescent, Ghétis serrant les dents légèrement.

« Que comptais-tu faire en rejoignant la Team Plasma ? Acquérir de l’argent ? De la notoriété ? Ce n’est pas pour cela que la Team Plasma existe, ne l’oublie pas. »

« Rien de tout cela … Mais à vous écouter, on dirait bien que je ne suis pas dans la Team Plasma tout en l’étant réellement. Je ne vois aucun bénéfice à acquérir cette condition dont vous parlez. Je n’ai plus de logement, je n’ai plus d’endroit où me rendre, je ne peux parler avec aucun membre de l’organisation mais j’en fais quand même partie. En clair, vous m’évincez mais en même temps, vous préférez me garder car sinon, le seigneur N risque de très mal prendre ce geste, est-ce que je me trompe ? »

« Tu es plus intelligent qu’on ne pourrait le croire. Néanmoins, si tu as un manque d’argent, la Team Plasma couvrira tes frais de nourriture et d’hébergement. Fais-toi passer pour un adolescent normal comme les autres. »

« Ah … J’ai l’impression qu’on se moque de moi quand je vous écoute. » déclara Téo en ricanant ironiquement. Pourtant, ce n’était pas envers Ghétis qu’il faisait cela mais juste envers les paroles qu’il avait prononcées. Un adolescent … normal et comme les autres.

« Le terme était très mal utilisé, il faut le reconnaître mais qu’importe, tu vois où je voulais en venir. Tant que le seigneur N n’a pas terminé et accomplit ses objectifs, il vaut mieux pour toi que tu ne le perturbes plus par ta présence. »

AH ! Sa présence, c’était toujours cette explication vaseuse, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qu’il en avait à faire de cette présence. D’accord, il avait parfaitement compris le message. Il n’allait plus vraiment se montrer devant N pour ne pas perturber l’adolescent aux cheveux verts.

« C’est bon, le message est bien passé. Il vaut mieux alors ne plus me montrer avec vous, non ? Si c’est le cas, autant que je parte le plus rapidement possible. »

« C’est exact. Néanmoins, pas avant que je ne t’en donne l’autorisation. Pour l’heure, nous devons retrouver les autres membres de la Team Plasma. »

Comme il le désirait. Pour l’heure, il devait donc encore se faire passer pour un membre de la Team Plasma. Il n’aimait pas cet homme. C’était aussi simple que ça. En quelques instants, il avait réussi à se rendre antipathique à ses yeux. Et attention, il fallait bien comprendre que lui-même se considérait antipathique aux yeux de tout le monde mais même s’il n’aimait pas la présence de Bel ou de ses amis, c’était tout le contraire.

Disons que … Non. Qu’est-ce qu’il pensait encore ? Qu’il aimait bien avoir Bel à ses côtés ? Pas vraiment. C’était juste que … Il ne la détestait pas, voilà tout. Il ne l’appréciait pas plus que ça mais il savait reconnaître qu’elle était une brave fille, une très brave fille même.

« Pff … Mais à quoi est-ce que je pense encore, moi ? »

Il avait murmuré cela sans que Ghétis ne l’entende. Il devait faire attention d’ailleurs. Peut-être que Bel était dans les parages. Si c’était le cas, il devait se méfier à ne pas la voir. Il ne devait absolument pas la voir car sinon les problèmes allaient venir à toute allure. Il ne voulait pas la voir, il ne voulait absolument pas la voir. Ses yeux se posèrent sur son Vokit. Il aurait mieux valu qu’il le jette.

« C’est trop tard maintenant. Qu’est-ce que je suis censé faire ? »

Qu’est-ce qu’il était censé faire maintenant hein ? Il ne le savait pas le moins du monde ! Il était perdu, complètement perdu alors que la situation ne s’y prêtait pas. Il devait plutôt chercher à se calmer mais avec ce que Ghétis lui avait ordonné, c’était impossible !

Elle avait réussi à retrouver Téo mais cette fois-ci, il était seulement avec cet homme qu’elle avait beaucoup de mal à apprécier. En fait, elle le pensait clairement : elle ne l’aimait pas. Pourquoi ? Car c’était à cause de lui qu’elle avait failli perdre son Mateloutre. Enfin, quant il était encore qu’un simple Moustillon.

« Je ne veux plus qu’il me prenne Téo. Je veux qu’il revienne avec moi. »

Elle n’arrêtait pas de se répéter cela dans le crâne alors qu’elle continuait de suivre Téo et Ghétis. C’était plus facile à dire qu’à faire car elle ne savait pas du tout ce qu’ils étaient en train de se dire. Cela avait l’air important mais en même temps … Elle ne pouvait pas entendre ce qu’ils se disaient. AHHHH !

Ca l’énervait un tout petit peu mais bon … Elle n’était pas du genre à s’emporter pour un oui ou pour un non ! Alors voilà, elle ne faisait que les suivre en espérant que Téo serait bientôt seul. La raison était simple : elle avait envie de lui parler.

« Et comme ça, on peut être seuls … mais il faut qu’il nous laisse aussi ! »

Elle voulait bien que cet homme parte ! Elle le voulait beaucoup même ! Mais bizarrement, elle ne se faisait pas d’illusions. Téo était dans la Team Plasma. Elle devait juste attendre un petit moment. Mais pourquoi est-ce qu’ils prenaient autant de temps hein ? Pourquoi est-ce qu’ils ne pouvaient pas le laisser tranquille un peu ?

Elle ne parlait pas uniquement de cet homme aux cheveux verts ! Elle parlait de toute la Team Plasma ! Elle voulait qu’ils le laissent tranquille ! Qu’il puisse revenir avec elle ! Mais ça, les autres ne voulaient pas le laisser un instant tranquille. Oui, elle était fixée sur cette idée que Téo n’arrêtait pas de prononcer à longueur de journée quand il était avec elle.
« Et maintenant, qu’est-ce que nous devons faire ? Enfin … Nous n’avons toujours pas retrouvé les autres membres de la Team Plasma. »

« Ils sont occupés à convaincre les citoyens de libérer leurs pokémons. C’est une lourde tâche qu’ils doivent accomplir. »

« Et au sujet du hangar ? Pourquoi est-ce que le sage Lilien doit se rendre là-bas ? Je ne suis même pas au courant à ce sujet. »

« Cela ne te concerne pas, seulement les membres du sage Lilien. Tu n’as pas besoin d’être au courant pour une telle chose. »

Alors pourquoi l’avoir fait venir ? Tout simplement pour le mettre en garde au sujet de N ? C’était quand même une raison bien pathétique et risible. Il commençait déjà à en avoir un peu marre de tout ce qui se passait autour de lui mais vraiment marre et pas qu’un peu. Pourtant, il plongea dans son mutisme.

Il regarda à gauche et à droite, ouvrant sa sacoche avant d’en sortir une petite bouteille d’eau accompagnée de quelques médicaments. S’il voulait être l’ami d’un type, on n’avait pas à l’en empêcher. Il lui semblait que N était quand même en âge d’avoir ses propres envies non ? Il n’aimait pas l’idée d’être « bloqué » par quelqu’un d’autre.

Chapitre 49 : Chacun ses objectifs

Chapitre 49 : Chacun ses objectifs

« Merci … de m’avoir tenue au courant au sujet de mon fils. Je suis plus … soulagée mais fais-le revenir le plus rapidement chez moi, si possible. »

« Je vais faire de mon mieux ! Par contre, je ne veux pas qu’il se mette en colère sur moi comme d’habitude, c’est pourquoi je ne vais pas pouvoir lui dire que je vous ai appelée ! Mais aussi que je sais au sujet de sa maladie, Téo n’aime pas du tout les gens quand ils sont au courant. Il n’aime pas qu’on se préoccupe de lui, je crois, hihi ! »

« C’est bien mon fils. Il a toujours été très discret. » soupira la femme aux cheveux noirs, un peu rassurée bien que non complètement par les propos de Bel.

« Je vais devoir arrêter de parler, madame ! Comme ça, je peux me concentrer pour demain et j’irai parler avec Téo, vous en faites pas ! Je vous le promets qu’il reviendra en pleine forme ! Au revoir ! » s’écria l’adolescente aux cheveux blonds, un grand sourire aux lèvres en faisant un geste de la main pour les saluer.

« Elle est spéciale … comme adolescente. » murmura Anaïs, la mère de Téo, en se tournant vers le professeur Araragi. Celle-ci poussa un soupir avant de dire :

« Disons qu’elle est un peu très exaltée mais comme tu as pu le remarquer, elle n’est pas très méchante. Quant à Téo, pour l’heure, je n’ai pas d’informations mais il semblerait que sa maladie n’aie pas empiré sinon Bel l’aurait annoncé. »

« Elle est vraiment tout le temps à ses côtés ? Cela m’étonne grandement de Téo … d’être aussi proche d’une personne, surtout d’une fille. »

« Ce n’est pas parce que Téo n’a pas eu une enfance comme les autres qu’il doit être si différent, Anaïs. Il a le droit d’avoir une amie et Bel est la candidate idéale à ce sujet. Plus empathique qu’elle, cela n’existe pas. »

« Si seulement … Je te fais confiance mais je me sens si peu rassurée par tout cela … »

« Tu ne devrais pas l’être, cela serait t’inquiéter pour pas grand-chose. De même, il faut que nous trouvions de quoi soigner un peu la maladie de ton fils. Ah … Pourquoi est-ce que les moyens les plus efficaces coûtent-ils aussi chers ? » marmonna le professeur Araragi.

« Car si ce n’était pas le cas, ils ne seraient pas aussi efficaces. »

« Et la médecine pour tous à bas prix, ce n’est pas possible ? Cela me fait penser aux pokémons trop affaiblis et atteints par des maladies. Anaïs, tu devrais reprendre le travail. Même si cela fait quinze ans, peut-être que tu trouverais le moyen de soigner ton fils, non ? Pourquoi est-ce que tu n’y as pas pensé ? »

« Car je devais m’occuper de Téo, uniquement de Téo et personne d’autre. Il est la seule personne pour qui … mais … mais maintenant … Peut-être ? Je ne sais plus. Je … Peut-être que si je fais cela, je pourrai trouver une solution, oui. »

« Fais-le donc, c’est la meilleure chose et cela t’occupera l’esprit … et en bien. »

Ailleurs, l’adolescent était en train de se rouler sur son lit, gémissant de douleur, la main posée sur son cœur. Ça faisait mal … très mal ! Et même avec les médicaments, ça ne semblait jamais vouloir s’arrêter.
Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il souffrait tant ? Car il avait décidé de changer de voie ? Auparavant, même si cela lui faisait mal, ce n’était pas aussi douloureux ! Et là … Là … Là … Ce n’était pas pareil, c’était pire. Bien pire ! Est-ce qu’il allait être puni ?

« Il faut … que la douleur arrête … Il faut … que ça s’arrête ! »

Il se redressa, allant chercher dans ses affaires ses médicaments. Est-ce qu’ils étaient là ? C’était quoi qu’il devait prendre ? C’était quoi ? Ce n’était pas possible ! Il ne les trouvait pas ! Pourquoi ? Est-ce qu’ils … Ah … Zut … Ils étaient là. Avec rapidité, il avala les médicaments ainsi qu’un peu d’eau, quelques coups sonores se faisant entendre à la porte.

« Qui … Qui est-ce ? » demanda l’adolescent, rangeant ses médicaments.

« Carmine, l’un des Sept Sages. J’ai à discuter avec ta jeune personne. »

Rah ! Qu’est-ce qu’il y avait encore ? Pfff ! Il ouvrit la porte, remarquant le vieil homme qui s’invita dans la modeste « base » de Téo. Néanmoins, celui-ci l’entretenait du mieux qu’il le pouvait avant de dire d’une voix qui se voulait calme :

« Oui ? Que se passe-t-il ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? »

« Le jeune N, notre chef à tous, a prévenu les Sept Sages au sujet de ta maladie. »

« Que … Que … QUOI ? » s’écria Téo, plus que choqué par cette nouvelle. Il ne venait pas de rêver hein ? HEIN ? Il ne venait pas de rêver HEIN ? Il avait bien cru entendre ce qu’il venait d’entendre ? Qu’est-ce que N avait fait ?

« Mais tu n’as nulle inquiétude à avoir à ce sujet, nous ne dirons rien aux membres de la Team Plasma. Cela restera dans le domaine de la sphère privée. »

« Mais ça a intérêt ! Je ne pensais pas que N le dirait à tout le monde ! Et cela ne concerne personne, surtout ! C’est ma maladie, c’est mon problème ! »

« C’est bien ce qui nous semblait mais c’est la première fois que N s’intéresse à une personne … humaine et cela est plus que surprenant. »

« Tant mieux pour vous mais je ne veux pas que l’on s’intéresse à ma personne si possible. Je lui ai parlé de ma maladie simplement car il n’arrêtait pas de me fatiguer à m’interroger. Je n’ai pas pour but que tout le monde s’intéresse à mon sort. » déclara Téo sur un ton un peu énervé mais surtout las par la situation. « Et je ne veux surtout pas de pitié de la part des autres. Si je me tais, c’est pour une bonne raison. »

« Tu es plutôt quelqu’un de discret et cela, nous l’avons remarqué. Néanmoins, je suis là simplement pour t’annoncer ce que messire N nous a proposé. Il nous a demandé de s’occuper de ta maladie. Mais nous avons refusé. »

Au moins, comme ça, c’était fait. Il était au courant que la Team Plasma ne l’aimait pas trop mais ça, il s’en fichait royalement et …

« Ce n’est pas que nous le voulons pas réellement … mais tu n’es qu’une personne comme une autre dans la Team Plasma. Pourquoi avoir un traitement de faveur alors que d’autres ne l’auraient pas ? Cela n’est pas juste. »

« Je n’ai jamais demandé une telle chose. Ne vous occupez pas de moi, je ne le demande pas. C’est aussi simple que ça. »

« Cela ne nous concerne pas directement mais il s’avère que si tu prends plus d’importance au sein de la Team Plasma, que tu montres ta dévotion à la cause des pokémons, la Team Plasma pourra se charger des frais pour ta maladie. Je crois que messire N a même dépensé un peu de sa fortune personnelle pour tes médicaments, non ? »

« Vous pouvez les reprendre. La majorité est inutile. » signala l’adolescent aux cheveux noirs, tendant le sachet qui contenait les médicaments offerts par N.

« Cela est un cadeau du seigneur N. Tu devrais plutôt le garder et … »

« Si je n’en ai pas besoin, je ne vais pas m’accaparer quelque chose qui pourrait servir à d’autres, non ? Alors, il vaut mieux que vous les donniez à ceux qui en ont besoin. »

« Je ne suis pas venue uniquement pour cela à ce sujet. D’ailleurs, il vaut que tu te prépares à voyager car tu pars dans la journée pour Port Yoneuve. »

Port Yoneuve ? Et pour quelle raison ? Il s’adressa au vieil homme, attendant des explications que celui-ci ne tarda pas à donner.

« Tout simplement car il faut s’y rendre. Ce n’est pas à moi de t’expliquer cela mais au sage Lilien. Là-bas, il t’expliquera tout ce que tu dois faire. »

« … … … Comme vous le désirez. Je ne vois pas vraiment ce que je vais avoir à faire mais puisque cela semblait si important, je ne vais rien dire du tout. »

« Tu fais bien … Prouve ta valeur aux pokémons et ils te le rembourseront au centuple. »

Ah bon ? C’était quoi cette phrase toute faite et basique ? Et banale aussi ? Il haussa un sourcil, ne répondant pas au vieil homme. Si c’était tout, il pouvait partir non ? Alors pourquoi est-ce qu’il restait là ? Téo s’approcha de la sortir, ouvrant la porte.

« Je pense que vous m’en avez assez dit, n’est-ce pas ? »

« C’est bel et bien le cas … néanmoins, fais attention à ta santé. Une personne aussi fragile que toi mais qui arrive à emmener de l’intérêt au seigneur N se doit de préserver sa santé. »

« Je vais très bien et je n’ai pas besoin de conseils. » marmonna Téo, émettant un léger grognement colérique. Ça ne les concernait pas ! Qu’ils ne se préoccupent pas de ça ! C’était aussi simple que ça ! Ce n’était pas LEUR PROBLEME !

Le vieil homme partit de la pièce, laissant Téo tout seul. Celui-ci poussa un profond soupir las et fatigué alors qu’il se massait le front. Qu’est-ce que N avait raconté ? Purée ! Il ne pouvait pas se taire hein ? Ça ne le concernait pas !

« Je ferai mieux de me préparer pour le voyage … »

Oui, il allait sûrement encore emprunter une voiture, du moins, être là-bas. Ou alors, c’était par bateau puisqu’il avait parlé de Port Yoneuve ? Et après ? Ah … Il ne savait même pas ce qu’il allait faire là-bas. N’importe quoi … Il regarda son Vokit, appuyant sur les boutons avant de voir le nom de Bel sur l’écran.

« Puisque tout le monde veut être au courant, je n’ai plus qu’à faire pareil avec elle, tant qu’on y est non ? Comme ça, plus besoin de se poser de questions non ? »

Oui, c’était aussi simple que ça … mais en même temps, il n’y croyait pas le moins du monde. C’était bien la dernière personne avec qui il voulait avoir une relation normale où elle saurait la vérité à son sujet. HORS DE QUESTION !

« Et pourquoi est-ce que je me préoccupe d’elle encore ? »

Ce n’était pas comme si elle avait une importance à ses yeux, une importance quelconque. Il poussa un profond soupir désabusé avant de marmonner d’une voix lente :

« Ca ne la concerne pas et ça ne la concernera jamais … Et je ne compte pas la revoir. »

Il essayait de se convaincre de ses paroles mais il n’y arrivait pas. C’était aussi stupide que ça, il était perdu. S’il commençait à se parler à lui-même, c’est bel et bien qu’il avait un problème, n’est-ce pas ? Et ce problème concernait Bel.

« Cette fille me perturbe plus que tout, contrairement au reste. A cause d’elle, je me suis loupé dès le début dans ce que je voulais faire. »

C’était exact, c’était de la faute de l’adolescente s’il était maintenant dans la Team Plasma. Si elle ne lui avait pas causé autant de problèmes dès le départ, il n’aurait jamais fait cela. Il n’aurait jamais é… HUM ! STOP ! Ne plus penser à elle !

Il ne l’appréciait pas ! Qu’il se le rentre dans le crâne ! Il ne l’appréciait pas du tout ! Cette pauvre fille était une source de problèmes trop grande pour une simple personne comme lui ! L’avoir à ses côtés, c’était juste des ennuis à la suite !

« Des ennuis à la pelle ! C’est tout ce que je récolte avec elle ! Je n’arrête pas d’être perturbé et embrouillé à cause d’elle ! Il vaudrait mieux qu’elle arrête définitivement de m’embêter ! Ensuite, je pourrai mener une vie plus tranquille ! »

C’est ça qu’il devait se rentrer dans le crâne … mais non … Non et non. Il savait qu’il reverrait Bel. Pourquoi cela ? Car Bel devait aussi se rendre au Port Yoneuve. Mais cette fois, si elle tentait de communiquer avec lui, il ferait tout pour camoufler le décor autour de lui pour qu’elle ne voie pas où il se trouvait. Il ne voulait pas la voir, loin de là ! Il ne voulait pas la voir du tout même ! C’était tout le contraire !

« YOUPI ! Il est capturé ! »

L’adolescente aux cheveux blonds avait décidé de se rendre à la ville du cinquième badge mais surtout de capturer un nouveau pokémon. Un pokémon qui se trouvait maintenant dans la sphère rouge et blanche à ses pieds. Elle se pencha pour ramasser la sphère, folle de joie avant de reprendre sur un ton plus qu’enjoué :

« Maintenant, ça me fait un quatrième pokémon ! Super ! »

Maintenant, elle en avait plus que Téo ! C’était une super bonne nouvelle ! Mais bon … Pour ça, il aurait fallu qu’il la contacte. Elle avait bien envie de lui dire qu’elle venait de capturer un nouveau pokémon mais il avait été clair : ne plus l’appeler « inutilement ».

« Mais j’en ai envie ! » s’écria Bel en tapant du poing dans le vide. En même temps, elle avait fait une promesse à la mère de Téo et cette promesse, elle allait la respecter ! Mais bon, ce n’était pas aussi simple et en même temps, elle était si heureuse !

Bon, mais avant, elle devait obtenir son cinquième badge ! Ainsi, elle ne serait plus très loin de réussir à devenir maîtresse pokémon ! Si elle devenait maîtresse pokémon, elle prouverait alors à sa sœur et à son père ce qu’elle était devenue !

« Mais avant … Je dois faire les présentations ! »

Elle appela ses trois pokémons, le Mateloutre étant déjà présent, un peu blessé après cette capture. Il était temps de montrer le nouveau compagnon ! Sans hésitation, elle lança la quatrième pokéball qui s’ouvrit sur une sorte de crocodile à moitié humnaoïde et semblant porter des lunettes noires bien que tout cela était ancré sur sa peau.

« Coucou ! Je vous présente votre copain ! Enfin, votre copine ! Stéréla ! »

« Escro. Escroco. » déclara la nouvelle venue devant les trois autres personnes, claquant sa mâchoire pour saluer tout le monde.

« Bon ! Comme d’habitude, je veux que vous soyez tous gentils avec elle hein ? »

« Mateloutre, mate, mateloutre. »

Chaque pokémon semblait accepter tout de suite la nouvelle arrivante. Bon ben, c’était parfait alors ! Elle avait de nouveaux compagnons ! Enfin, une nouvelle amie ! Maintenant, comme elle avait quatre pokémons, elle n’avait plus vraiment à craindre pour le cinquième badge. Elle avait en plus beaucoup de choix. Par contre …

« Si je revois Téo, faudrait que je lui dise de faire attention avec ses pokémons. Quand même, il n’a que des pokémons plante, c’est beaucoup trop dangereux. Il suffit d’avoir un pokémon de feu ou de vol et il ne peut plus rien faire ! En plus, je crois que c’est la sixième championne qui en a ! Il va falloir qu’il fasse attention ! »

Mais pour ça, il fallait le contacter ! Et pour l’heure, ce n’était pas encore le moment ! Elle devait d’abord se rendre au port Yoneuve pour avoir son cinquième badge.

Chapitre 48 : La triste vérité

Chapitre 48 : La triste vérité

« Bonsoir ? Vous êtes la maman de Téo ? » demanda Bel dans un grand sourire.

« Oui … Oui ? Où … Où est mon fils ? Où est-il ? »

« Je ne peux pas vous le dire maintenant ! Mais je sais comment le contacter de toute façon ! Mais ne vous en faites pas, il va très bien et il a même fait un tour de la grande roue de Méanville. Mais maintenant, il n’est plus dans cette ville ! »

La femme aux cheveux noirs ne semblait pas comprendre ce que disait Bel. Elle tourna son visage vers Araragi, celle-ci signalant que l’adolescente était toujours ainsi et qu’il valait mieux s’y faire tout de suite au lieu de perdre du temps. La mère de Téo reprit la parole :

« Où est-il s’il te plait ? Tu dois sûrement avoir des détails non ? S’il te plaît … Il faut qu’il rentre à la maison tout de suite … Il est … »

« Téo a la myasthénie hein ? Hein ? Je voulais en savoir plus sur Téo, madame. »

En savoir plus sur Téo ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce que … Cette adolescente était vraiment très bizarre. Bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Mais quand même … C’était à elle de s’inquiéter pour son fils ! Bel ne comprenait vraiment pas ce qui se passait ? La mère de Téo commença à hausser la voix, criant un peu :

« Il faut qu’il rentre maintenant ! Il ne doit pas aller dehors avec sa maladie ! Mon fils a fugué et tu crois vraiment que j’ai envie d’en discuter avec toi ? Dis-moi où se trouve mon fils ! »

« Anaïs ! Ca ne sert à rien de t’emporter ! Ce n’est pas en criant sur la pauvre Bel que tu auras plus de nouvelles au sujet de ton fils ! »

« Par … Pardon … Je suis désolée … Bel, c’est ça ? C’est juste que … Comme tu l’as dit, Téo a une myasthénie et avec tous les médicaments qu’il doit prendre … »

« Ne vous en faites pas, il va tout le temps à la pharmacie dès qu’il le peut ! »

« Tu m’étonnes quand même un peu. Je pensais que mon fils … n’aurait pas d’ami … et encore moins une amie. » murmura la femme aux cheveux noirs, plus calme maintenant. « Surtout que je ne le vois pas évoqué sa maladie comme cela. »

« Oups ! Hahaha ! Je suis désolée, madame Anaïs mais c’est juste que Téo ne me l’a pas dit mais je l’ai su comme ça ! Enfin bon, euh … Je peux vous demander quelque chose ? Pourquoi est-ce que je ne vois pas le papa de Téo ? Est-ce que ça ne l’intéresse pas d’avoir des nouvelles de Téo ? Moi, mon papa est quand même un peu trop protecteur … et comme Téo est malade, je pensais que le sien l’était encore plus. »

« Clément est mort il y a de cela plus de douze ans maintenant. »

« Clément ? » demanda l’adolescente, un peu étonnée, ne connaissant pas ce nom.

« Clément était mon mari. »

Bel ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Elle baissa la tête, plus que confuse et gênée avant de bredouiller faiblement :

« Je suis désolée madame Anaïs … Donc le pap … le père de Téo est mort ? »

« Il vaut mieux peut-être expliquer pourquoi. Au moins, tu sauras d’où provient la maladie de Téo. Il faut savoir que moi et Clément, nous étions deux scientifiques travaillant dans la virologie. Sais-tu ce qu’est la virologie ? »

« Euh … L’étude des virus ? » dit Bel alors qu’elle voyait Anaïs qui hochait la tête positivement. Celle-ci reprit la parole sur un ton neutre, Araragi disant derrière elle qu’elle allait préparer du café puisque la conversation risquait d’être longue, très longue.

« C’est exact. Ainsi, notre vie de tous les jours était dangereuse, très dangereuse. Etudier des virus, cela demande une préparation exemplaire mais aussi des protections et des règles à respecter sans aucune faute. Imagine un instant que tu libères un virus mortel dans le monde ? Car tu as tout simplement oublié de refermer une … »

« Anaïs. Ne fait pas peur à Bel comme ça ! Tu vas l’effrayer ! »

Il était vrai que l’adolescente semblait horrifiée. Connaissant sa maladresse presque légendaire, elle pouvait très bien s’imaginer faire une telle chose, ce qui était tout simplement horrible à penser. Comment faire ? Comment faire si ça devait arriver ?

« Hum … Bon … Elle n’est pas totalement tord en soi. Je ne devrais pas te parler de cela. Je vais reprendre alors. Moi et Clément, nous étions deux chercheurs en virologie. Ainsi, malgré que nous faisions un métier dangereux, nous pouvions mener une vie normale en-dehors de notre travail. C’est ainsi que je fus enceinte de Téo. »

« Dites … Dites, si vous étiez enceinte, ce n’était pas dangereux pour Téo ? »

« C’est exact … Car je continuais quand même mon travail pendant de nombreux mois, environ six ou sept sur les neuf de la grossesse. »

« Mais c’est vraiment bête de faire ça ! C’est très dangereux pour un bébé non ? » cria Bel, plus attristée qu’autre chose par ce que venait de dire la femme aux cheveux noirs.

« C’est exact … mais notre métier était très important, vraiment très important. Et sur le moment, nous ne pensions pas que cela posait de problème. Téo est alors né. »

La naissance de Téo. Ça devait être bizarre. Enfin, elle avait un peu de mal à se l’imaginer mais en même temps, pourquoi elle devait s’imaginer ça ? Mais elle pensait quand même aux parents de Téo, portant des blouses blanches pendant l’accouchement.

« Brrrr ! Ca ne va pas très bien dans ma tête ! » se dit Bel à haute voix, se donnant un petit coup de poing sur le côté du crâne en rigolant.

« Hein ? Oui ? Enfin … Bon … Je dois plutôt reprendre. Bref, Téo est né et cela a été une véritable source de bonheur pour Clément et moi. Il faut nous comprendre : avoir un enfant en étant deux scientifiques rompus, cela semble être irréalisable. Généralement, les personnes de notre catégorie n’ont pas le temps pour cela. »

« Ah oui bien entendu … Enfin, je crois voir … Je ne suis pas vraiment sûre. »

« Néanmoins, quelques mois plus tard, je reprenais déjà le travail. Téo était surveillé par une nourrice tandis que moi et Clément, nous continuions de travailler. »

« Je sais pas si c’était une bonne idée, madame Anaïs. Un bébé, il faut quand même s’en occuper. C’est vraiment trop choupi quand c’est petit ! »

Elle aurait bien dit que Téo était aussi assez choupi à sa manière mais elle n’était pas sûre que cela arrive à convaincre la mère de Téo. Et surtout, il valait mieux ne rien dire à ce sujet. Car bon, ça ne se disait pas, c’était tout.

« Sûrement … J’ai été une mauvaise mère … et je le suis toujours ! » éclata en sanglots la femme aux cheveux noirs alors que le professeur Araragi revenait avec du café, ayant récupéré des mouchoirs en même temps.

« Allons bon … Anaïs, ne pleure pas devant Bel quand même. Et tu n’as pas été une mauvaise mère. Une mauvaise mère aurait abandonné son enfant il y a de cela des années. »

« Alors pourquoi est-ce qu’il s’est enfui ? Pourquoi est-ce qu’il a fugué ? » s’écria la femme aux cheveux noirs alors qu’Araragi reprenait :

« Je ne sais pas, je ne suis pas dans sa tête et … »

« Car Téo voulait surement pas vous inquiéter encore plus avec sa maladie. Dites, dites, je crois savoir aussi pourquoi il est parti ! Mais je ne suis pas sûre hein ? Je pense qu’il est parti car il veut gagner de l’argent pour que vous n’ayez pas à utiliser le vôtre encore plus. »

Gagner de l’argent ? De l’argent ? Lui ? Son fils ? Mais mais mais … Anaïs s’apprêtait à pleurer une nouvelle fois mais Araragi l’arrêta, lui tendant la tasse de café. La femme aux cheveux noirs toussa un peu, buvant ensuite du café avant de dire :

« Bon … Où est-ce que j’en étais ? Ah … Euh … Je ne sais pas vraiment … »

« Vous parliez de la nourrice et de Téo quand il était encore un bébé. Et surtout que vous étiez partie retravailler sans même le voir souvent. »

« C’est vrai. Je le reconnais. Mais enfin … A l’âge de trois ans, alors que Téo était maintenant capable de marcher, Clément fut atteint par un virus qui avait réussi à s’échapper. On ne savait pas comment, on ne savait pas quand … et les symptômes sont apparus sans qu’on ne le remarque auparavant. Tout ce que … l’on pouvait dire, c’est lorsque la nourrice est venue voir le laboratoire avec Téo pour qu’il nous voit travailler … »

Oui ? Ensuite ? Bel attendait le reste mais Anaïs était en train de trembler de tout son corps, le professeur Araragi posant sa main sur son épaule avant de chuchoter :

« Si tu ne veux pas, ne le dit pas. Ca ne sert à rien de se forcer. »

« Pour une fois que Téo s’intéresse à quelqu’un, je ne vais pas l’empêcher de savoir la vérité ! Ça ne se fait pas ! Pas du tout ! Bel, c’est cela ? Clément est mort devant son fils. Le virus qui a proliféré a causé une hémiplégie avant un accident vasculaire. Nous n’avons rien pu faire pour sauver mon mari. »

Hein ? Quoi ? Elle avait ses yeux verts grands ouverts, ne comprenant pas du tout sur le moment. Elle n’avait pas mal … entendu ? Ou Téo … avait vu son père mourir devant lui ? Mais c’était affreux ! Vraiment affreux même ! Mais mais mais … Ca n’expliquait pas la maladie qu’avait Téo non plus !

« Ensuite, par mesure de précaution, il a été demandé à ce que nous soyons auscultés tous les deux, moi et mon fils. Nous ne voulions pas que cela … se reproduise. De mon côté, je n’ai aucune maladie malgré mon travail. Mais du côté de Téo … »

« Téo avait la myasthénie. Est-ce que … Est-ce que c’est à cause de la virologie ? » bredouilla Bel, ne voulant pas accuser la mère de Téo.

« Nous ne savons pas … Pas du tout … Mais à trois ans, tu imagines ? A trois ans, je découvre que mon fils est atteint d’une maladie rare. Comment est-ce que je suis sensée réagir ? COMMENT ? »

« Anaïs, calme-toi, ça ne sert à rien de crier sur Bel. »

« Je ne crie pas sur Bel ! Je ne crie pas sur elle ! Mais qu’elle s’imagine ce que ça fait de savoir quand on apprend que son fils est atteint par une maladie rare alors qu’on a travaillé continuellement sur des virus dangereux voire mortels ! »

« Anaïs, nous en avons déjà parlé, tu n’es … »

« Je suis peut-être responsable de ce qui est arrivé ! Si j’avais plutôt décidé de ne pas travailler pendant ces neuf fois de grossesse, peut-être que Téo serait en bonne santé ! Peut-être qu’il pourrait être dresseur pokémon comme les autres ! Peut-être qu’il pourrait avoir des amis comme les autres non ? »

« Mais je suis son amie ! Téo a des amis aussi ! Et puis, ça sert à rien du tout de dire que c’est de sa faute, même si c’est vrai ou non ! Ca n’arrangera rien ! » dit Bel en levant la voix à son tour, plus que gênée de voir les petits accès de folie de la mère de Téo.

« C’est facile de dire cela alors que tu n’as pas gâché la vie future de ton enfant. J’ai décidé de quitter mon travail après avoir appris cela. L’argent que nous avions, la belle maison, toutes ces choses, j’ai décidé de m’en séparer pour me consacrer uniquement à Téo, rien qu’à lui. Mais voilà, même avec mon ancienne paye, même avec l’argent reçu à cause de la mort de mon mari, tout partait dans les médicaments pour soigner Téo … plutôt éviter que sa maladie ne s’aggrave. Sans ces médicaments, il serait sûrement mort depuis des années. »

« Vous vous êtes occupée de lui depuis longtemps … C’est pas normal de s’en vouloir alors que vous avez tout fait pour qu’il vive encore plus longtemps. »

Elle avait dit cela alors qu’elle ne savait pas quoi annoncer d’autre. Elle n’avait pas l’habitude d’entendre ce genre de choses. Elle avait un peu honte d’elle. Ce n’était peut-être pas une bonne chose à dire.

« Ce qui est fait est fait … Je veux que l’on retrouve mon fils. »

« Téo a décidé de devenir dresseur pokémon Maintenant, il récupère des badges … AH ! Je sais pourquoi il veut récupérer des badges maintenant ! »

Elle savait pourquoi il se comportait comme ça, pourquoi est-ce qu’il gardait tout son argent ! Enfin, encore plus car les médicaments ne devaient pas coûter trop trop cher … enfin, pas autant que d’avoir gagné quelques badges.

« Il veut devenir dresseur pokémon comme ça il n’aura plus à s’occuper de sa maladie et vous non plus ! Ainsi, de toute façon, ça sera réglé ! Il veut se faire soigner ! »

« Téo … veut … faire ça ? Il veut devenir … dresseur pokémon pour se faire soigner ? » répéta la femme aux cheveux noirs.

« Oui bien sûr ! Même qu’on a chacun quatre badges ! Ca veut dire qu’on a fait la moitié du travail, tous les deux ! Téo a même que des pokémons filles et des pokémons plantes ! Il y a sa Vipélierre, puis aussi sa Couverdure et enfin sa Chlorobule ! »

« Téo ? Téo … a trois pokémons ? Trois plantes ? »

Elle avait du mal à le croire. Elle demanda à s’asseoir tandis que le professeur Araragi allait lui refaire du café. C’était incompréhensible … Pourquoi est-ce que son fils avait fait ça ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ?

« Par contre, Téo est vraiment très ronchon comme garçon ! Vous le saviez ? Et il parle quand même très méchamment ! Par contre, c’est pas une plainte ! Moi, je l’aime bien quand il fait ça car en fait, il est très gentil. »

« Tu es une très gentille fille … d’accepter Téo comme ami. Il n’en a jamais réellement eu, si tu veux tout savoir … mais tu dois t’en douter, non ? »

« Euh … Non … Pourquoi est-ce qu’il n’en a jamais eu ? » demanda l’adolescente avec interrogation, Anaïs lui faisant un petit sourire.

« Ce n’est pas bien important. Mais puisque tu connais si bien Téo, tu veux bien m’en dire un peu plus ? Pour me rassurer, j’ai besoin d’être rassurée … vraiment rassurée. »

« Bon … Visiblement, il va falloir que je prévienne de ne pas fermer le laboratoire pour quelques heures. » soupira Araragi après les dernières paroles de la femme aux cheveux noirs.

« Oh oui ! On va parler de Téo toute la soirée ! »

L’adolescente exulta de joie alors qu’Anaïs souriait une nouvelle fois. Cette jeune fille, Bel … Elle était quand même très spéciale, non ? Pour demander de telles choses ou tout simplement pour vouloir en savoir plus sur son fils.