Chapitre 153 : Une autre voix

« Tri … Triforce ! Elle possède la Triforce ?! »

« Maître Link, cela ne semble pas être la Triforce dont vous êtes porteur d’un morceau. »

« Mais alors, qu’est-ce que c’est ?! » s’écria Link, incapable de raisonner correctement apprenant cette nouvelle. Comment devait-il réagir de toute façon avec ça hein ? Un peu de bon sens ! Il était en train de voir la Triforce sur Midona ! PIRE ! Elle avait les trois morceaux de la Triforce en elle ! Tout être normal … enfin, héros normal … réagirait ainsi.

« Je ne peux pas vous l’expliquer, maître Link, sauf que les ténèbres provenant de mademoiselle Midona … sont d’une ampleur telle que j’ai l’impression de me retrouve en une entité encore plus puissante que l’avatar du Néant. »

« L’a … L’avatar du Néant ? C’est quoi ça ? Qu’est-ce que c’est ? Tu plaisantes, j’espère hein ? Tu plaisantes ! C’est qui cet avatar du Néant ?! »

« L’entité la plus maléfique qui existe dans ce monde, que cela soit sur terre ou dans les airs. S’il mettait la main sur la Triforce, nous irions au-devant d’ennuis innommables et … »

Midona coupa Fay dans ses paroles, recommençant les mêmes gestes qu’auparavant … avant qu’un bruit de déchirement ne se fasse entendre. Les six mains ténébreuses qui accompagnaient son corps sur les côtés avaient quitté ce dernier pour foncer vers Link. Celui-ci les esquiva, donnant un coup de lame, les détruisant avec difficulté.

« Qu’est-ce qu’elles sont résistantes ! Qu’est-ce que je peux faire, Fay ? »

« Je ne peux guère vous aider, maître Link. Je suis dans l’incapacité de vous aider, j’en suis profondément désolée, veiller à me pardonner, je vous prie. »

« Je te pardonne, je te pardonne, juste que plus elle attaque, plus je commence à fatiguer et … ah … ah … ce n’est pas bon pour moi ! »

« J’en suis confuse, maître Link, veuillez me pardonner. »

Qu’elle ne se pardonne pas et … C’est quoi ce rire maintenant ? Il y avait un rire autour de lui ? Ce rire ! Il le reconnaissait parfaitement ! Il s’agissait de celui de Ganondorf ! Où est-ce qu’il se trouvait ? Il ne le laisserait pas faire ! C’était lui qui avait mis Midona dans cet état ! Et d’ailleurs au sujet de Midona, elle … c’était quoi ? L’épée qu’elle tenait en main ? Il cligna des yeux, se demandant s’il rêvait. Non, ce n’était pas l’épée qui parle, pas du tout.

C’était celle … qu’il lui avait confiée après qu’il eut à nouveau l’épée de légende reforgée. Qu’est-ce qu’elle faisait avec ? Est-ce Ganondorf avait été assez machiavélique pour aller la récupérer dans les décombres ? Il … hum … Midona qui tenait une épée en main alors que lui-même en tenait deux. C’était étrange.

« Midona, je suis un combattant à l’épée depuis des années. Malgré ce que tu es devenue, tu sauras parfaitement que tu ne peux pas me battre avec tes compétences actuelles. Arrête ça et redeviens comme tu étais, s’il te plaît. Je n’ai pas envie de me battre. »

Sauf qu’il n’y avait rien à faire, Midona était comme possédée. Elle continuait ses attaques incessantes, Link étant bien obligé de trancher les mains qui apparaissaient au fur et à mesure. Il devait se montrer plus fort que Midona ! Mais comment le faire sans la blesser ?

Briser son épée ! C’était ça ! S’il la rendait impuissante, il pourrait alors la battre et réussir à la dominer ! Enfin … dans le sens où il pourrait la capturer, l’empêcher d’agir et de nuire ! C’était l’unique solution qu’il avait en tête actuellement.

Combattre ! La repousser ! Il faut qu’il la repousse ! Un coup, deux coups, trois coups, tranchement de mains ténébreuses ! Vite ! ET VOILA ! Il poussa un cri de rage, utilisant ses deux lames avant de projeter l’épée de Midona dans les airs, la faisant se planter au loin. Rapidement, il donna un coup d’épaule à la Twili, la faisant tomber au sol.

« Ne bouge surtout pas, Midona ! Je viens te sauver ! Compris ? »

« Me sauver ? Toi ? Qui est porteur de la lumière sacrée ? Te moquerais-tu de moi ? »

« Je ne me moques pas de toi ! Tu ne sais plus qui je suis ou quoi ?! »

« Je vois … Je vois, une épée banale ne peut rien faire contre le héros de la déesse. » murmura la voix de Ganondorf dans le décor autour de lui. Il tourna la tête, Midona en profitant pour créer un poing d’une taille humaine, frappant Link dans le ventre pour le repousser au loin. Celui-ci toussota, se relevant aussitôt, MIDONA ! Ce n’était quand même … pas inutile non ? Il pouvait la sauver ! Il en était sûr et certain même !

« GANONDORF ! MONTRE-TOI ! Je vais t’éliminer ! Qu’as-tu fait à Midona ?! »

« Moi ? Mais je n’ai rien fait, Link. Rien du tout même. Tu veux que je te montre qui est responsable de son état ? Midona ! ATTRAPE DONC CETTE ARME ! »

Midona leva avec lenteur la main droite, réceptionnant la garde d’une lame qui s’y déposa sans aucune difficulté, une voix railleuse se faisant aussitôt entendre :

« HAHAHA ! C’est moi mon petit Link ! Qu’est-ce que tu pensais ? Que Midona pouvait devenir ainsi sans claquer des doigts ? Un peu de sérieux ! On passe au véritable combat maintenant ! Fini de plaisanter, on n’utilise plus les armes du soldat moyen ! Je te conseillerai d’utiliser l’épée de légende si tu veux espérer me tenir tête … mais est-ce que tu penses y arriver ? Hahaha ! Qu’est-ce que cela doit être drôle. »

« Je n’ai pas besoin de l’arme de l’élu pour te battre. Mon but n’est pas de tuer Midona. » répliqua Link, se mettant en position de défense alors qu’il se demandait comment Midona pouvait tenir une arme aussi grosse et épaisse.

« Oh ? Tu nous sous-estimes ? Chouette, chouette, chouette, brochette d’élu ! »

Cette épée était déplaisante … mais en même temps, elle lui rappelait … Fay. Est-ce qu’il était possible que Ganondorf ait mis la main sur une arme … aussi puissante que Fay ? Non, ce n’était pas ça … c’était l’inverse. Cette épée avait réussi à faire revenir Ganondorf d’entre les morts. Il observa l’épée de légende : il … devait envisager de l’utiliser.

Chapitre 152 : Porteuse de trois

« Qui … Qui êtes-vous ?! »

« Maître Link, je n’arrive pas à reconnaître cette personne. Je peux simplement vous dire qu’elle est humaine et rien d’autre. »

« D’accord, d’accord. Je vais donc devoir me battre visiblement. »

Il s’apprêtait à prendre l’épée de légende mais s’arrêta dans son mouvement, allant récupérer l’une des deux épées forgées pour lui. Aussitôt, Fay s’insinua à l’intérieur de celle-ci alors qu’il prenait son bouclier de l’autre main.

« Je vais voir ce que je peux faire contre elle et … »

Il fit un saut sur le côté, évitant les pattes de cette femme-araignée ! Qu’est-ce que c’était ?! C’était juste monstrueux ! Il devait tenter de couper ses pattes maintenant ! ET VITE ! Sans qu’il ne puisse réagir, son corps fut projeté en arrière, percutant un rocher qu’il détruisit sur son passage. Roulant sur plusieurs mètres, il fut comme tétanisé par la force qu’il venait de recevoir. C’était quoi ça ? Il avait l’impression qu’une charrette tirée par des bœufs l’avait percuté ! Il chercha à se relever sans y arriver.

« Mon corps … mon corps … Fay ! Je n’arrive pas à me relever ! »

« Maître Link, attention, je vais nous … »

Elle ne put terminer sa phrase, la femme-araignée étant déjà à sa hauteur, sautant dans les airs, toutes ses pattes réunies en un seul point, comme une foreuse prête à transpercer tout ce qui se trouvait sur son passage. C’était peut-être la solution pour qu’il puisse la combattre ! Il en était convaincu ! Il devait risquer le tout pour le tout ! Il plaça son bouclier au niveau de son torse. Il espérait qu’il tiendrait bon sinon …

Les huit pattes frappèrent au même instant, le bouclier hylien commençant à se fissurer … avant de se retrouver transpercé. MAINTENANT ! Il sentait déjà les pattes qui arrivaient jusqu’à sa tunique, la traversant et … VLAM ! D’un coup d’épée qui s’était mise à luire, signe que Fay lui prêtait sa force, il trancha les huit pattes. Il donna ensuite un coup de pied dans la poitrine de cette femme-araignée avant de se relever.

Wo … Wow. Son habit était déjà tranché et il avait même été blessé ? Oh, pas si gravement que ça mais une seconde de plus et son cœur aurait été transpercé. Dangereux … Cette personne était dangereuse. Mais sans ses pattes métalliques, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Il avait réussi à prendre le dessus. Il regarda son épée. Visiblement, elle était encore apte à être utilisée, tant mieux.

Car sinon, sans elle, il ne lui en resterait plus qu’une. BON ! Il était prêt à affronter son adversaire cette fois et à lui faire payer ce qu’elle avait fait comme massacre ! Sauf que visiblement, le massacre concernait des humains, des pokémon … mais aussi des monstres qu’il reconnaissait comme provenant du monde d’Hyrule. Est-ce que cette femme-araignée était une connaissance de Ganondorf ? Où est-ce qu’il avait pu trouver une alliée aussi puissante ? Enfin, puissante, il arrivait à lui tenir tête et à la repousser donc bon …

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Ca a repoussé ? »

C’était une blague, n’est-ce pas ? Il voyait les huit pattes reprendre forme … sans le métal autour. C’était quoi ça ? Comment était-ce possible ? En fait, ce n’était pas des pattes à proprement parler mais qu’importe, ce n’était pas ça … SI ! C’était ça ! Des poings noirs ! Il s’agissait de poings noirs !

« Fay ! Il n’y a qu’une personne à posséder des poings noirs … et à les manipuler. »

« Maître Link, pensez-vous qu’il s’agit de … »

« MIDONA ! MIDONA ! C’EST MOI ! LINK ! MIDONA ! MIDONA ! Tu entends ma voix ?! Réponds-moi ! MIDONA ! » s’écria Link.

Mais aucune réponse de la part de l’intéressée. Il suffissait de toute façon de voir comment elle avait décidé de l’attaquer pour comprendre qu’il ne pouvait pas la raisonner comme il l’espérait. Quelle folie, quelle pure folie ! Mais comment faire ? Il ne voyait même pas son visage ! Rien du tout ! Il ne pouvait pas se battre contre elle quand même !

« MIDONA ! JE … »

Rien à faire ! Elle l’attaque à nouveau avec sauvagerie, se jetant sur lui. Maintenant qu’elle n’a plus l’armure pour se protéger, ses « pattes » se décortiquent dans tous les sens, ses déplacements se faisant hasardeux. Il devait se défendre ! Il le devait !

Mais sans son bouclier, il devait … AH ! ZUT ! Sans rien dire, il balança son bouclier dans la face recouverte d’un casque de Midona, étant sûr qu’il s’agissait d’elle. Surprise en plein saut pour l’attaquer une nouvelle fois, elle s’écroula en arrière jusqu’à ce que l’hylien sorte la seconde lame, venant frapper en croix sur le casque de Midona. Il es… Il espérait ne pas l’avoir blessée mais il n’en était pas sûr du tout.

« MIDONA ! REPONDS … »

« L… Link. Hahaha … Link, oui. Link. »

La voix de Midona se fit entendre sous le casque, celui-ci se fendant en deux, le reste de l’armure qui recouvrait son corps tombant au sol, la dévoilant dans ce qui semblait être du métal recouvrant à peine sa poitrine et le bas de son corps. Comme si le métal noir avait fondu sur sa peau, elle avait le ventre nu, ses mains recouvertes du même métal noir. Ce qu’elle avait eu sur le corps … n’était qu’une fausse protection ?

« Qu’est-ce que ça veut … dire ? MIDONA ! »

« Link ? Je … Hahaha … Je … suis Midona, la Voix des Twilis, peuple rejeté par les Hyliens. Je suis celle qui exterminera votre monde … par la puissance de la Triforce … souillée par la haine que les Twilis vous portent ! »

Souillée ? Le dos des mains de Midona commencèrent à briller. C’était … une blague, n’est-ce pas ? Il reconnaissait ces symboles … et le troisième sur sa poitrine. Une Triforce noire.

Chapitre 151 : Mauvais accueil

« Non, non et non. Pas du tout. Je suis désolé mon petit gars mais je ne fais pas de mission de la sorte. Ca sera purement et tout simplement du suicide. »

« Même en échange de la moitié de ma bourse, vous êtes sûr ? »

« Sûr et certain même. Pas l’impression que tu comprends le problème. C’est un cataclysme sur cette île ! Un cataclysme ! C’est la destruction totale et complète de toute forme de vie ! Tu crois que je vais risquer ma vie juste pour de l’argent ? »

« Vous n’exagérez pas un peu quand même ? »

« Pas le moins du monde. Je ne plaisante jamais sur le sujet ! Maintenant, vous m’excuserez mais j’ai mieux à faire que de continuer à discuter de ça ! Et pensez même pas à espérer que quelqu’un vous prenne, personne ne sera assez fou pour ça. »

« Merci quand même … ou presque, si c’est ce que je peux dire. »

« Ouais, ouais, de rien, de rien. Zou, du vent ! Je m’en vais ! » s’exclama le marin, délaissant complètement Link sur le côté alors que l’hylien vint s’asseoir sur le bord.

« Maître Link, il y a surement une solution pour traverser l’île. J’en suis sûr et certaine. »

« Merci de chercher à me rassurer, Fay. C’est très gentil de ta part bien que ça soit insuffisant pour que l’on puisse se rendre jusqu’à l’île. »

« J’en suis extrêmement désolée, maître Link. Je ne peux pas vous porter sur mon dos pour vous y emmener. Cela me semble difficilement concevable. »

« Ce n’est pas bien grave, ne te force pas à faire des choses que tu n’aurais pas réussi à accomplie de toute façon. Je vais bien finir par … »

« TAR… TARD ! » s’écria une voix, l’une de ses pokéballs s’ouvrant, laissant paraître alors l’imposant pokémon bleu qui frappa du poing sur son torse avec la spirale dessinée dessus.

Il y avait besoin de prendre quelqu’un sur son dos ? Il était fait pour cela. Sans même laisser la possibilité à Link de s’exprimer, il se jeta à l’eau, tapotant son dos pour inviter l’hylien à grimper dessus. Celui-ci cligna des yeux, se demandant si le pokémon était sérieux.

« Tu ne pourras jamais supporter mon poids, Heronu. »

« TARTARD ! Tar, tartard ! » s’exclama le pokémon. Il ne lui laissait pas le choix ! Alors qu’il grimpait au lieu de lui faire perdre son temps hein ?

Bon … hum … Pourquoi pas ? Il ne pouvait qu’essayer de toute façon. L’hylien chercha à monter avec lenteur sur le pokémon, remarquant que celui-ci ne s’enfonçait pas dans l’eau malgré son poids. Ah oui ? Et si c’était si dangereux que ça, pourquoi … est-ce qu’il devait alors mettre en danger son pokémon ? Ce n’était pas normal et logique, c’était même très dangereux dans le font. Il n’était pas réellement d’accord, pas du tout.

Sauf que le Tartard ne lui laissa pas le choix, commençant à nager à toute allure vers l’océan. W… WOW ! ZEN ! ZEN ! ZEN ! Il s’accrocha au pokémon, gardant Fay auprès de lui tout en regardant droit devant eux. L’île n’était même pas visible à l’horizon !

Ca voulait dire quoi exactement ? Qu’est-ce que … AH ! Mais c’était impossible ? Des tornades ? Des tornades qui sortaient de l’eau ? Et ces vagues … immenses. Il commençait à comprendre pourquoi les marins ne voulaient pas l’emmener jusqu’ici. C’était si dangereux, tellement dangereux même. Non non et non … ce n’est pas ce qu’il avait prévu.

Pas du tout même. Il prit une profonde respiration, cherchant quelque chose de raisonnable à faire. Comment pouvait-il régler ce problème ? Non, il n’avait aucune idée et il ne pouvait que féliciter le pokémon par rapport aux efforts faits.

Sauf que les efforts étaient une chose, la réalité était toute autre. Alors qu’il s’apprêtait à échapper à un nouvel ouragan, une vague les repoussa en plein dedans. Link eut à peine le temps de rappeler le Tartard dans sa pokéball alors qu’il sert fortement Fay contre lui, fermant les yeux. Ce n’était qu’un mauvais … moment à passer, n’est-ce pas ?

« Maître Link, la tempête va nous emporter et … »

« Ne parle pas et reste collé à moi, Fay ! Ne bouge surtout pas de là, compris ?! »

« D’a… ccord, maître Link. Je vous protègerai si cela est nécessaire, je ferai de mon mieux pour accomplir cette tâche qui m’incombe. Attention à l’atterrissage, maître Link. »

L’atterrissage ? Il n’y avait pas réfléchit, il savait juste que ça allait secouer plus que de nécessaire. Il tenta un mouvement mais préféra ne rien faire, espérant que tout se terminerait bien assez tôt. Lorsqu’il sentirait l’os … ou pire, son dos se briser contre un morceau, il comprendrait alors qu’il venait d’atterrir.

… … … Lorsqu’il rouvrit les yeux, ce ne fut pas à cause de son réveil mais bien à cause de l’odeur de sang qui lui montait aux narines. Une odeur forte, très forte même. C’était horrible, plus qu’horrible. Ah ! Ca piquait les yeux !

« Ca veut dire quoi ça ? Fay ? Fay ? Mes pokéballs ? Pfiou, elles sont toutes là. »

Mais il y avait aussi l’épée. Il avait tout sur lui, tant mieux en un sens. Bon, par contre, c’était … quoi ce carnage ? Il voyait au loin les autres ouragans, un peu … comme s’il protégeait … ah ?! Il était arrivé sur l’île ?! Mais il n’y avait personne … plutôt, il y avait eu quelqu’un … mais il n’était plus vivant pour en parler. Des cadavres, des cadavres à perte de vue.

« Maître Link, faites attention ! »

Hein ? La voix de Fay le fit sortir de ses rêveries alors qu’il entendait un cliquetis métallique. Il fit une roulade sur le côté, évitant quatre lames qui vinrent se planter dans le sol. WO… WOW ! C’était quoi ça ?! Une araignée métallique ?! Non, c’était une femme … entièrement recouverte d’une armure noire ? Avec huit pattes métalliques ? Sauf que les pattes se terminaient par des lames acérées … noires elles aussi. Une telle aura ténébreuse. Ce n’était pas un pokémon … mais qu’est-ce que c’était alors ?

Chapitre 150 : Sur des îles

« Comment cela se passe-t-il, Link ? »

« C’est étrange, l’épée de base me semble si lourde. Je veux dire … Même si elle est finement travaillée et que c’est du travail de maître forgeron, par rapport à l’épée de légende, c’est si différent, tellement différent … et surprenant. »

« Fais donc quelques mouvements que je puisse voir cela par moi-même. » murmura la princesse Zelda alors qu’il s’exécutait, faisant quelques mouvements pour être sûr d’être bien compris dans ses paroles. A côté, assise sur un rocher, Fay le regardait.

« Maître Link utilise une autre épée que moi. Cela est un peu déplaisant et irritant. »

« Hum ? Que dis-tu exactement, Fay ? » demanda Link en se tournant vers elle, un petit sourire aux lèvres alors qu’elle reprenait ses propos :

« Des paroles sans importance, maître Link. Ne vous inquiétez pas. »

« Je ne m’inquiète pas, je ne m’inquiète pas. Est-ce que tu arriveras à posséder mon épée, par hasard, Fay ? Tu peux essayer ? »

« Je ne sais pas si cela est possible … mais étant … devenue une sorte d’entité ressemblant aux pokémon hors d’Hyrule, cela est peut-être accessible à ma personne. »

Elle se releva, s’approchant de l’arme finement ouvragée dans la main de Link. Son corps s’illumina faiblement, se dissipant en boules de lumière avant de s’insinuer dans l’arme. Aussitôt, Link fit quelques mouvements de l’épée, c’était bien plus simple ! Beaucoup plus simple même ! La différence était flagrante !

« Maître Link, j’ai un problème, cette épée me refuse … je ne pense pas pouvoir rester trop longtemps en elle … sauf si vous n’avez pas peur de la briser. »

« Je note ça, je note ça, Fay. Merci beaucoup, tu peux sortir. »

« Hum … Est-ce que je dois demander au forgeron royal d’envisager la possibilité de te préparer un stock conséquent d’armes ? Mais le poids risque d’être très difficile pour toi. »

« Peut-être une seule autre épée, au cas où. Une simple mesure de précaution, princesse Zelda. Pendant ce temps, est-ce que vos éclaireurs ont du nouveau ? »

Elle se fit songeuse, réfléchissant à ce qu’elle avait appris dernièrement. Avec Link qui s’entraînait depuis quelques jours pour pallier à son impossibilité d’utiliser l’épée de légende, elle avait préféré patienter mais maintenant qu’il en parlait …

« Nous avons appris quelque chose au sujet de Giratina et Darkrai. »

« Ah bon ? Comment cela ? Quoi donc ? Je vous écoute, princesse. »

« Il semblerait qu’ils causent beaucoup de tort sur des îles assez éloignées d’ici. »

« Grrr … Bon … Combien de temps me faudrait-il pour m’y rendre, princesse ? »

« Pour arriver jusqu’aux abords de l’île, une journée sera suffisante. Le problème résidera dans le transport. Je n’ai malheureusement aucune influence sur la marine, je ne pourrai t’aider alors à trouver une solution. »

« Ca ne fait rien, princesse Zelda. Je pense que j’irai me débrouiller là-bas. Néanmoins, je ne pense pas que la monnaie utilisée soit bonne aussi pour eux ? »

« Je ne crois pas. Je peux toujours préparer une petite bourse de rubis au cas où. Tu avais fait comment la dernière fois ? »

La dernière fois ? Maintenant qu’il y pensait, les rubis avaient eu une bonne valeur. Il expliqua le tout à la princesse Zelda, celle-ci tapant dans ses mains en souriant. C’était donc parfait en fin de compte, n’est-ce pas ?

Il ne savait pas si le terme « parfait » pouvait réellement s’appliquer à cela mais bon, la princesse Zelda était motivée à lui confier une bourse de 300 rubis au cas où. Avec ça, il était sûr et certain qu’il pourrait trouver un bateau. Lorsqu’il fut prêt, le lendemain matin, elle était déjà prête, l’attendant pour le départ.

« Fais attention à toi, Link. En plus de cette bourse, j’ai demandé à ce que le forgeron royal te fasse une seconde épée dans le pire des cas. Normalement, elle est exactement comme celle que je t’ai confiée. J’espère que le tout ne sera pas trop lourd pour toi. »

« Cela me semble raisonnable. Merci encore, princesse Zelda. Je ne pense pas revenir avant d’avoir réussir à secourir Midona. »

« Je me répète mais … fais attention à toi. »

Oui, oui. Cette fois-ci, ça sera la dernière fois qu’il revoyait la princesse d’Hyrule. Il n’y aura pas de possibilité de revenir tant qu’il n’avait pas délivrer Midona … mais aussi éliminer Ganondorf ! Il se le promettait ! Il tapota doucement sur les hanches d’Epona, l’intimant alors de se mettre au galop, disparaissant au loin, accompagné par Fay.

« Pourquoi … j’ai cette mauvaise impression ? » murmura la princesse en le voyant partir à l’horizon. Elle avait … quelque chose au cœur. Comme si Link … était désespéré.

Sur Epona, Link regarda les différentes lames qui étaient accrochées à son dos. Trois, dont l’épée de légende. Il savait pertinemment qu’il ne pourrait pas utiliser l’arme de maître … mais il avait deux autres épées dans le pire des cas.

« Maître Link, vous êtes songeur. »

« Oui, mais ce n’est pas bien grave. Si on arrive à stopper Giratina et Darkrai, alors, Ganondorf se montrera. Je pourrais donc retrouver Midona et aussi en terminer une bonne fois pour toutes avec lui. Je veux que tout soit … fini. » soupira l’hylien. Retrouver Midona, ranger l’épée de légende définitivement et … ne plus jouer au héros. C’était quelque chose de normal, n’est-ce pas ? Normal et naturel ? Que de vouloir la paix … pour lui-même.

Chapitre 149 : Placé dans ce monde

« Est-ce que tu te sens en meilleure forme, Link ? »

« Cela peut aller, princesse Zelda. Merci pour la chambre. Je … hum … par où est-ce que je peux commencer ? Je ne peux plus utiliser l’épée de légende. »

« Hein ? Qu’est-ce que tu racontes là ? Tu peux m’expliquer par hasard ? »

Pour une surprise, c’en était une … Et pas forcément une bonne ! Elle cligna des yeux pendant plusieurs secondes, cherchant à comprendre comment cela était possible. Mais l’hylien ne tarda pas à lui raconter tout au sujet de l’épée, des oiseaux légendaires, de l’égoïsme et autre. Lorsqu’il termina, la princesse Zelda prit une profonde respiration avant de dire d’une voix lente et calme :

« Il est vrai … que nous avons beaucoup mis sur tes épaules, Link. Et qu’en même temps, tu t’es éveillé à des sentiments qui peuvent nuire à tes capacités combattives mais de là à ce que l’épée de légende te refuse. Est-ce que … si ce n’est pas trop dangereux, tu peux me montrer comment cela se passe exactement ? Nous allons trouver une solution. »

« Je veux bien mais je ne vous promets rien, princesse Zelda. Ce n’est vraiment pas très joyeux, si vous voulez tout savoir … ou si vous ne voulez pas savoir. »

« Essaies donc, nous n’avons … enfin si … on a beaucoup à perdre. »

C’est vrai. Il hocha la tête positivement avant de sortir la lame de son fourreau mais dès l’instant où il avait la main posée sur la garde, des flammes vinrent entourer sa main. Il fit tomber l’arme au sol, sa main étant parcourue par quelques gelures mais aussi de nombreux tremblements. Il bredouilla :

« J’ai l’impression de m’être pris une décharge électrique ! »

« C’est étrange, vraiment très étrange même mais … bref … Laisse-moi te soigner. »

« Princesse Zelda, vous n’avez pas besoin de faire tout cela pour moi, je ne pense pas que ça soit si grave de toute façon et ensuite, je comptais bien … »

«Est-ce que cela pique ou non ? » demanda-t-elle alors qu’il se retenait de gémir, serrant les dents pour ne plus penser à la douleur qui venait de l’envahir.

« Un petit … peu … mais merci … je ne sais pas. Je n’ai pas l’impression d’être vraiment blessé mais plutôt … « vidé » de toutes substances. »

« Vidé ? Comment cela ? Comme si tu devenais fatigué, extrêmement fatigué ? »

« A peu de choses près, j’ai l’impression de quitter mon corps quand cela m’arrive. Je crois qu’Electhor m’avait prévenu à ce sujet. »

« Est-ce que tu arrives à ranger l’arme sans que cela te fasse souffrir ? » demanda une nouvelle fois la princesse Zelda alors qu’il hochait la tête. Bizarrement, oui.

D’ailleurs, il le lui montra directement, l’épée rentrant dans son fourreau sans aucune difficulté. Il présenta sa main, celle-ci ne laissait aucune marque comme lorsqu’il avait extirpé l’arme. Finalement, ce fut Fay qui brisa le silence :

« Maître Link, j’ai peut-être une supposition : l’épée de légende est vivante. »

« Tu en es son esprit, je considère donc qu’elle était vivante depuis le départ, Fay. »

« Je veux dire par là : normalement, je suis son esprit … mais depuis que je fus brisée, c’est comme si l’arme et moi-même sommes deux entités différentes. Je vis à l’intérieur de l’épée et donc, je suis … autant présente que cette autre personnalité. »

« Mais est-ce que ce sont vraiment deux choses différentes, Fay ? Enfin, deux entités différentes ? Cela me semble bien compliqué. »

« Je ne peux pas vous répondre, maître Link. Veuillez m’en excuser, j’en suis désolé. »

« Hein ? Euh, tu n’as pas besoin de t’excuser. Tu n’es pas responsable de cela, pas du tout même. Ne t’en fait donc pas. Si c’était le cas, je te le dirai. »

Voilà maintenant que Fay se pensait responsable de ce qui lui arrivait. Ce n’était pas de sa faute ! Pas du tout ! Pour l’épée, il allait juste devoir en envisager une autre de secours. Peut-être que la princesse Zelda en avait à côté ? De toute façon, cela ne voulait pas dire que ses capacités au combat étaient moindres, loin de là, bien loin.

« Link ? Pendant que tu dormais, j’ai eu quelques nouvelles au sujet du royaume du crépuscule : Ganondorf ne s’y trouve plus. Les éclaireurs ont parlé que lui, accompagné de ses deux pokémon, ont quitté le royaume. »

« Pour aller où ? Est-ce qu’ils le savent ? Ils sont toujours là-bas, vos éclaireurs ? »

« Ils continuent d’observer les environs et pour l’heure, Ganondorf n’est toujours pas revenu. Ce sont les dernières nouvelles que j’ai. Que comptes-tu faire, Link ? »

« Soit je reste au château et je me tourne les pouces en attendant d’avoir d’autres informations, soit … je pars explorer Hyrule voir le monde entier pour espérer tomber sur Ganondorf. Giratina n’est pas vraiment un pokémon très discret, de ce que je sais. »

« Prends une journée de repos pour réfléchir à tout cela. Le château est sous repos. L’assaut d’hier fut repoussé, ils ne reviendront pas avant une ou deux journées. »

« Est-ce que je peux vous emprunter une épée, princesse Zelda ? Avec le … problème de celle de légende, je ne peux plus vraiment me battre, malheureusement. »

Elle lui répondit qu’il n’y avait aucun problème à cela avant qu’il ne la remercie. Alors … Ganondorf était surement ici ? Dans ce monde ? Cela voulait surement dire qu’il cherchait à l’appâter. Dommage pour lui … mais le poisson qui allait mordre à son hameçon était beaucoup trop gros pour lui.

Douzième partie : Faire fleurir la haine

Chapitre 148 : Sous bonne garde

«  Maître Link, que pensez-vous de ma solution ? »

« C’est la meilleure qui soit. Nous ne sommes pas sûrs que la princesse Zelda ait des réponses à nos questions mais … comme nous n’avons aucun indice, il vaut mieux alors lui demander. Cela me semble plus logique et normal, oui. »

« Je pensais pareil que vous, maître Link. Je suis satisfaite de voir que nous sommes d’accord. Et pour l’épée, que comptez-vous faire ? »

« J’aviserai sur le moment, je dois avouer. »

« Faites attention à vous, maître Link. Je pense qu’il y a de fortes chances que l’épée vous rejette complètement si votre cœur n’est pas pur et honnête. »

« Je le sais parfaitement … et je suis prêt à prendre ce risque, je dois t’avouer. »

« Je ne suis que légèrement inquiète à votre sujet, maître Link. Je ne conçois pas encore tous les genres de conception de la sorte. »

« Je me doute, je me doute, tu n’as pas à t’expliquer, pas du tout même. »

Il savait parfaitement qu’elle était … différente de ce qu’elle aurait dû être à force mais bon, il l’acceptait pleinement comme elle était. Le voyage ne dura trois journées, Link en profitant pour se reposer quand il le fallait, ayant Epona pour le guider. En même temps, il prenait des nouvelles de ses pokémon et de celle de Midona alors que le Motisma était porté disparu … pour ne pas changer visiblement. C’était une habitude … une mauvaise habitude. S’il n’avait pas pensé aux différentes aides reçues de la part du pokémon, il aurait pu croire à un traître.

« Mais bon, il n’y a que peu de chances que cela soit le cas, n’est-ce pas, Fay ? »

« Je ne peux malheureusement imaginer la probabilité, maître Link. »

« Je ne t’en demande pas tant. Nous serons bientôt de retour. »

Il restait néanmoins anxieux par rapport à l’épée de légende. Depuis, il avait à peine osé la toucher. La brûlure ne le dérangeait pas … c’était plus le refus. Se faire refuser par l’épée … est-ce qu’il était si égoïste que ça pour que l’épée décide de le punir de la sorte ?

Lorsqu’il arriva aux alentours du château d’Hyrule, il sentit que quelque chose de néfaste et mauvais était arrivé. Il en eut rapidement la preuve lorsque des flammes se firent voir à l’horizon. Accélérant le rythme, il espérait maintenant que le pire n’était pas arrivé à la princesse Zelda ! Une, c’était déjà beaucoup mais deux …

NON ! Il se le refusait ! Pas cette fois ! Il en était hors de question ! HORS DE QUESTION ! Il devait se dépêcher maintenant … et vite ! Avec agilité, il vint jusqu’aux abords du château, remarquant que de nombreux combats avaient lieu.
Sans hésitation, il appela ses pokémon à la rescousses, des cris se faisant entendre autour de lui, en signe de victoire. Repoussant ce qui semblait être des pokémon ténébreux et spectraux, il pénétra dans le château, des soldats lui hurlant que la princesse était dans la salle du trône, entourée par sa garde. C’était donc ainsi ?!

Même si la situation ne semblait pas aussi désespérée que ça, il fallait reconnaître qu’ils semblaient nombreux, vraiment très nombreux même. Mais de leur côté, les soldats donnaient leurs maximums et avaient surtout de l’aide de la part des pokémon. Donc … il n’avait pas besoin de les épauler. Il arriva jusqu’à la salle du trône, retrouvant la princesse Zelda, munie d’une armure, bel et bien accompagnée par quelques pokémon et soldats.

« Link ? Tu es de retour ? Enfin ? Comme tu peux le voir, nous sommes attaqués. »

« Cela ne semble pas trop vous déranger, princesse Zelda, si je peux me permettre. »

« Disons que je m’attendais à pire, bien pire, de la part de Ganondorf. Mais avec l’aide des pokémon, nous sommes capables de les repousser aisément. Et toi ? Oh … Qui est-ce ? Est-ce l’esprit de l’épée ? Elle me semble différente. »

« Je me nommes Fay, princesse Zelda. J’ai retrouvé ma forme originelle au moment où mon maître Link a réussi à retrouver les trois esprits élémentaires. »

« Je vois, je vois … et au sujet … … … de Midona ? Aucune nouvelle ? Tu n’as rien trouvé pendant ton voyage ? » demanda la princesse Zelda alors qu’il hochait négativement la tête.

« Je ne sais pas quoi faire … Mais le plus important reste quand même de vous mettre à l’abri. Comment cela se fait-il que vous soyez attaquée ? Est-ce Ganondorf ? »

« Il y a de fortes chances que ça soit le cas. Néanmoins, ce n’est qu’une maigre partie de ses troupes. Pour l’heure, nous arrivons aisément à les repousser. »

« Je l’espère, princesse Zelda, je l’espère pour vous. »

« Tu n’as pas l’air convaincu par mes paroles. Il semblerait aussi … que tu sois extrêmement fatigué. Normalement, nous tenons le château. Tu devrais aller te reposer. »

« Je crois … que je vais faire cela, oui. Merci beaucoup, princesse Zelda. Nous reparlerons dès demain, si vous le voulez bien. Le voyage m’a épuisé. »

« Prends tout ton temps. Cela est assez préoccupant de te voir ainsi, aussi abattu. Il semblerait que tu aies beaucoup à m’expliquer demain. »

« Je le ferai … princesse Zelda, je le ferai, je vous le promets. S’il y a de gros problèmes, sachez que mes pokémon sont en train d’épauler ceux du château. Ils sont un peu différents mais ils sont tous prêts à vous servir et vous écouter. »

Elle en prenait bonne note. Elle fit un geste de la main pour le saluer avant qu’il ne parte de la salle du trône. Quelques instants plus tard, il était couché sur un lit, les yeux fermés. Fay flottait au-dessus de lui, couchée elle aussi pour le fixer longuement et veiller sur lui.

Chapitre 147 : Comme auparavant

«  Fay ? Qu’est-ce que … Tu sembles … différente. »

« Je n’ai que ma forme originelle, maître Link. » dit simplement la jeune femme sans bras, tournoyant sur elle-même. Toujours de la même couleur, que cela soit pour ses vêtements pour sa couleur de « peau », elle s’arrête de danser après quelques secondes. « Comment me trouvez-vous, maître Link ? Suis-je bien ? »

« Bien entendu, bien entendu ! Pourquoi est-ce que tu ne le serais pas ? »

« Je ne sais guère, maître Link. Mais maintenant que j’ai repris ma puissance originelle, nous pouvons alors nous préparer à affronter Ganondorf et délivrer la princesse Midona. »

« Oui, c’est vrai. Mais …tout d’abord, il faut que j’aille voir Barnos. »

Barnos était quand même le premier pokémon qu’il avait récupéré. Le voir … changer de forme était quelque chose de … vraiment surprenant. Il observa le pokémon pendant de longues secondes puis le remercia avant de le rappeler dans sa pokéball.

« Vous êtes deux fous. La Triforce n’acceptera jamais votre présence. »

« Cela m’importe peu. Je ne suis pas là pour l’utiliser, pas le moins du monde. De toute façon, elle est déjà brisée. Mais maintenant que j’ai récupéré vos pouvoirs, je peux aller combattre Ganondorf et aller délivrer Midona. »

« Cette épée te consumera sans même que tu ne t’en rendes compte ! »

« Et ? Si cela me permet de sauver Midona, je suis prêt à prendre le risque de disparaître avec l’épée de l’élu, si nécessaire. Je ne vois pas le moindre problème à cela. Je vais vous laisser tranquille. Fay, est-ce que tu veux bien m’accompagner ? Que l’on quitte cet endroit. »

« Comme vous le désirez, maître Link. Néanmoins, maintenant, je suis trop grande pour l’embrassade. Comment faisons-nous, maître Link ? »

« Euh, flotte à côté de moi, ce n’est pas un problème. »

« Comme vous le désirez, maître Link. Comment faisons-nous pour retrouver la trace de la princesse Midona ? Je n’ai aucune indication dans ces données. »

« … … … Allons voir la princesse Zelda. Elle nous donnera les dernières nouvelles. De toute façon, nous n’avons visiblement pas vraiment le choix. »

« Comme vous le désirez, maître Link. »

Elle se répète une nouvelle fois mais bon … il a quand même l’impression que l’esprit de l’épée est différent de ce qu’elle aurait dû être. Ayant rangé son arme, il observa pendant un instant celle-ci. Est-ce que tout allait bien se passer ou non ? Ce n’était pas à lui de le décider, loin de là même … mais il restait méfiant, vraiment très méfiant, par rapport à la suite des évènements. Il n’était pas … convaincu que tout se déroule comme il le faut.

« Prête, prête, prête ! Elle est parfaitement prête ! »

« Je vais vous éradiquer ! TOUS ! AUTANT LES UNS QUE LES AUTRES ! »

« Tu es sûr de cela ? Elle me semble encore plus vivace et violente qu’auparavant. Je pensais qu’elle s’était résignée mais il semblerait que ça ne soit pas le cas. »

Ganondorf était debout, en face de Midona. Celle-ci était enchaînée à un mur, portant un étrange masque de métal entièrement noir, seul ses yeux jaunes aux pupilles rouges étant visibles. A côté de Ganondorf, l’épée capable de parler était plantée dans le sol.

« Hahaha ! Elle est parfaite. On va pouvoir finalement l’utiliser. »

« L’utiliser ? Tu ne parles quand même pas de m’insinuer dans son esprit comme je l’ai fait avec la princesse Zelda ? Je n’ai pas que cela à faire, épée. »

« Non, non. Elle va juste me récupérer, voilà tout. Ne t’en fait pas, l’esprit d’une Twili est parfait … vraiment parfait et puis, elle n’est pas comme les autres, n’est-ce pas ? »

« Que je te confies à elle, si cela est de l’humour, je ne l’apprécie guère. »

« Est-ce que j’ai l’air de plaisanter ? Elle est la cible parfaite pour une arme comme moi, que tu le veuilles ou non. Je sais parfaitement ce dont je suis capable et ce dont elle l’est. Maintenant, libères-lui une main et laisse-la me récupérer. »

… … … Cette épée. Si cela ne tenait qu’à lui, il s’en serait débarrassé depuis bien longtemps mais … Elle avait des connaissances que lui ne possédait pas. Si un jour, il voyait qu’elle devenait inutile, il se ferait un malin plaisir à la briser en morceaux … sans possibilité de la reforger. Avec lenteur, il brisa une menotte, celui du bras droit de Midona avant d’extirper la lame du sol, la mettant dans la main de la Twili.

« Et ensuite ? Que devons-nous attendre exactement maintenant ? » demanda Ganondorf, Midona ne semblant plus bouger, dénuée complètement de vie.

« Cela. Oooooh. C’est parfait ! Vraiment parfait ! Parfait ! Parfait ! C’est excellent ! C’est bien ce que je pensais d’elle ! Elle est le réceptacle parfait ! ALLONS-Y ! HAHAHA ! »

Ganondorf fit un pas en arrière, remarquant que la prison s’était mise à trembler de toutes part, des fissures apparaissant sur ses murs. Les dernières menottes de la Twili se brisèrent avant que celle-ci ne fasse quelques pas en direction du monarque démoniaque.

« Pas d’inquiétude à avoir. » murmura l’épée dans la main de Midona. « Elle est sous contrôle. Enfin, on pourrait penser ça comme ça mais elle ne te fera pas de mal, pas du tout. »

« Je te laisse gérer ça. Si tu as un pantin pour te distraire, tant mieux. Il est vrai que Darkrai était inadapté pour tes capacités. »

« Oh oui … Je vais m’amuser avec elle. » éclata de rire l’épée, Midona passant à côté de Ganondorf, ignorant sa présence avant que le bâtiment ne s’effondre derrière eux.

Chapitre 146 : Origine

«  Insecateur ! » répondit le pokémon avec véhémence, montrant par là qu’il n’y avait pas de problèmes. Il se redressa, intimant à Link de grimper sur lui, chose que l’hylien fit. Aussitôt, le pokémon se déplaça avec vivacité et zèle, évitant les éclairs de l’Electhor.

« Esprit … de l’épée, pourquoi accepté cet être ? » murmura l’oiseau légendaire de la foudre à l’épée toujours plantée en lui. Une petite voix souffla :

« Il est … l’élu de la déesse … qui ouvre le plus son cœur à autrui. Souvent, les élus restent froids, chevaleresques, ils ne pensent jamais à eux-mêmes, simplement aux autres. »

« C’est le but et l’existence du héros de la déesse. Pourquoi changer ce qui fut ainsi fait pendant des siècles et des siècles ? »

« Car … ils méritent de ne pas être des automates. Ils méritent d’avoir des sentiments et de les exprimer. Bien souvent, on leur retire leur humanité dès l’instant où ils apprennent leurs missions. Est-ce normal et logique ? »

« S’il faut sacrifier une personne pour en sauver des millions, est-ce une mauvaise chose ? Et s’il faut en sacrifier des millions pour en sauver une seule ? Qu’en penses-tu ? »

« Aucun choix n’est bon. » vint dire l’esprit de l’épée avec lenteur.

« Le simple fait que tu répondes à ma question montre par là … que l’élu de la déesse ne fut pas le seul à avoir changé durant ces siècles et millénaires passés. »

« J’ai vu défilé des dizaines d’élus. Je les aient vu laisser passer leurs existences avant celles des autres alors … que j’étais définitivement muette et endormie. Je ne pouvais pas m’exprimer, je ne pouvais pas me montrer … je ne pouvais que constater sans agir. »

« Et c’est cela qui a influencé tes propos ? Pourquoi as-tu décidé de t’exprimer ? A cause du fait que l’épée de légende fut brisée ? Tu aurais pu continuer à te taire, ne jamais te faire voir. Mais visiblement, cela ne fut pas le cas. »

« FAY ! ATTENDS-MOI ! JE VIENS TE SAUVER ET TE RECUPERER ! »

Electhor posa son regard sur l’hylien, le fixant longuement. Il ne se préoccupait pas des pouvoirs qu’il pouvait insuffler dans l’arme ? Seule l’esprit de l’épée importait sur le moment ? C’était … risible … et fou … c’était juste … tout le contraire de ce qu’un héros de la déesse devait être. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que l’esprit lui faisait confiance ?

Lui faisait ainsi confiance ? Pourquoi cela ? Il se posait réellement la question … Ce n’était pas une bonne chose, pas du tout même. Hum … Sans même qu’il ne puisse réagir, toujours plongé dans ses réflexions, il ne remarqua qu’à peine Link qui était arrivé jusqu’à lui, tenant fermement la garde de l’épée dans ses mains.

« Désolé mais elle est à moi ! FAY ! J’ar… »

L’hylien se stoppa au moment même où l’esprit de l’épée s’en extirpait, sautant dans ses bras. Machinalement, Link passa un bras autour du corps de Fay, tirant la lame de l’autre main alors qu’il tombait de l’Insecateur. Le corps de celui-ci se mit à briller fortement, dévoilant une belle carapace rouge avant de disparaître de la vue de Link et Electhor. Quelques instants plus tard, il était au sol, tenant son dresseur pour le déposer correctement.

« Cizayox ! CIZA ! »

Evolué ? Il avait évolué ? L’hylien tenta de reprendre ses esprits, regardant autour de lui. Electhor était arrivé comme une flèche, battant des ailes à sa hauteur et celle de son pokémon. Tenant fermement Fay contre lui, l’épée dans l’autre main, Link ne tremblait pas le moins du monde, Electhor s’écriant :

« ESPRIT ! TU OSES DONC TE REBELLER ?! »

« Je suis simplement le chemin de l’élu de la déesse. S’il décide de penser autrement que ce que les autres désirent de lui … alors je ferai de même. »

« Tu irais jusqu’à corrompre la raison même de ton existence ? Sais-tu ce que cela veut dire ? Sais-tu ce que cela représente ? Ce que cela va faire ? »

« Je suis prête, esprit de la foudre. Prête aux conséquences. »

« … … … A quel point est-ce que l’entité issue de l’épée de légende a-t-elle changé ? » soupira Electhor, arrêtant de battre des ailes avant d’atterrir au sol.

« Je ne sais pas si cela est une bonne … ou une mauvaise chose. Je sais juste que ce que je veux faire … et je suis décidé à l’accomplir. »

« Enervant … agaçant … dépaysant … La sainte Triforce ne pourra pas vous accepter en tant qu’élu de la déesse et esprit de la lame. Vous risquez de provoquer un cataclysme en agissant de la sorte ! Est-ce que vous le comprenez ?! »

« Je le comprend parfaitement … mais je sauverai Midona. Comme je protégerai Fay et je protégerai ce monde … mais je n’irai pas sacrifier Midona pour la sauvegarde de ce monde ! Il en est hors de question ! HORS DE QUESTION ! »

« Impudent ! FOU ! Faites ce que vous voulez de mon pouvoir ! Qu’il vous consume de l’intérieur ! Qu’il vous dévore votre âme pour que rien ne réchappe de vos êtres ! »

Sans leur laisser la possibilité de répliquer, Electhor s’était mis à briller, l’épée de légende faisant de même de son côté. Une bonne minute s’écoula avant que Link n’observe la lame. Elle était même bien … différente de celle qu’il possédait avant qu’elle ne se brise.

« Maître Link, je vous remercie … pour tout ce que vous avez fait pour moi. »

« Fay ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que … tu brilles aussi ?! »

C’était une bonne ou une mauvaise nouvelle ? A force, il était inquiet pour pas grand-chose, il le savait bien … mais … il valait mieux patienter maintenant, c’était ça exactement.

Chapitre 145 : Reconnaître sa force

«  INSECATEUR ! INSECA ! »

Le pokémon vert ne laissa pas le temps à Electhor de profiter de la confusion de Link. Sans hésitation, il sauta d’arbre en arbre, de rochers en rochers pour arriver jusqu’à la hauteur du pokémon aux capacités électriques prodigieuses.

Plusieurs coups tranchants et Electhor était en train de reculer, commençant à faire parcourir la foudre tout autour de son corps, un peu agacé. Aussitôt, un éclair tenta de frapper l’Insecateur, celui-ci se protégeant avec ses deux lames.

« Penses-tu vraiment pouvoir le protéger ? Il ne représente plus rien, esprit de la lame. »

« Maître Link a prouvé maintes fois qu’il se battait pour le monde. Maître Link reste … néanmoins un hylien comme les autres. »

« Mensonges ! Il est le héros de la déesse ! Il n’est pas comme les autres ! Ne l’oublie jamais, esprit de l’épée ! Tu commences à perdre conscience de ce que tu dois faire ! »

« Esprit de la foudre, vous vous fourvoyez. Je n’ai pas changé. Je sais juste dans quel état d’esprit est mon maître Link. Je sais aussi qu’il est le mieux placé pour pouvoir protéger Hyrule et le reste du monde de la menace de Ganondorf. »

« Qu’il me le prouve ! Qu’il vienne prendre l’épée ! Ou alors, il ne se sent pas le courage d’y arriver ? AH ! Je n’ai pas de temps à perdre avec un ridicule insecte ! Disparais ! »

Electhor se tourna vers l’Insecateur, des nuages noirs venant recouvrir le ciel. Quelques instants plus tard, des éclairs vinrent foudroyer la place, tout autour de Link, Fay et Barnos.

« Maître Link, il vous faut réagir le plus vite possible. »

« Est-ce que je … suis vraiment fait pour cela ? » murmura l’hylien, regardant la garde de son arme. Il ne savait pas … il ne savait pas du tout. Il voulait sauver Midona, c’était la chose la plus importante à ses yeux mais à côté …

Il n’oubliait pas son devoir ! Il savait pertinemment qu’il devait défendre la princesse Zelda, le royaume d’Hyrule mais aussi le monde d’à côté, celui où se trouvaient des pokémon ! Il y avait aussi le royaume du crépuscule ! Il en avait trop sur ses épaules, beaucoup trop !

Mais ça ne voulait pas dire qu’il tirait un trait sur tout ce qui s’était déroulé avant ! Sans plus d’hésitation, il posa sa main sur la garde de l’arme, de la fumée commençant à s’en échapper alors qu’il poussait un hurlement strident. C’était en train de lui brûler la peau !

« Maître Link ! Arrêtez cela ! Si l’épée ne nous accepte pas, vous … »

« Qu’elle m’accepte ou non, j’en ai rien à faire, FAY ! Je ne suis pas là pour me faire marcher sur les pieds ! Pas du tout même ! ALORS J’EN AI ASSEZ ! ELECTHOR ! Tu veux l’épée de légende ?! J’ai besoin de ta puissance ! Je vais te forcer à me la donner ! QUE TU LE VEUILLES OU NON ! PRENDS-TOI CA ! »

« Maître Link, vous ne comptez quand même … »

Elle n’eut pas la possibilité de finir sa phrase que Link avait tout simplement projeté la lame légendaire de toutes ses forces en direction de l’oiseau de foudre, celle-ci se plantant dans le corps du pokémon alors que Link tombait à genoux, regardant ses mains. Le cuir de ses gants avait été calciné et il avait de nombreuses brûlures aux mains.

« Pauvre fou. Sais-ce que tu es en train de faire ? »

Quoi ? Il pouvait encore parler ? Après ce … non ? La lame s’était bien plantée dans son corps mais cela ne semblait même pas l’avoir affecté. Etait-ce parce que l’arme et l’oiseau étaient liés en quelque sorte ? Non … quand même pas. Pourtant, ça semblait être le cas.

« Tu jettes l’épée de légende en ma direction avec la ferme intention de me tuer, c’est bien cela ? Comprends-tu la portée de ton geste ? »

« Je le comprend parfaitement ! Et je sais aussi ce que je dois faire exactement ! Ce n’est pas des oiseaux légendaires qui vont dicter ma conduite ! Il en est hors de question ! »

« Dicter ta conduite ? Déciderais-tu de te rebeller contre ton statut d’élu de la déesse ? Tu es problématique, très problématique. Il ne manquerait plus que tu utilises les pouvoirs de la Sainte Triforce pour ton plaisir personnel. »

« Mon plaisir personnel ? Je n’y ai jamais pensé et je ne le ferais jamais ! ASSEZ ! »

Mais maintenant, comment pouvait-il espérer récupérer l’épée de légende ? Devait-il envisager d’utiliser le reste de son équipement ? Il en avait toutes les capacités pour ! Il ne devait pas oublier qu’il avait l’arc et son grappin ! Oui ! Il n’était pas complètement désemparé. Mais maintenant … Il n’avait plus Fay avec lui. Et l’Insecateur ? Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Il faisait plusieurs pas sur lui-même, tournoyant avec vivacité. Cela ressemblait à une sorte de danse dont les lames s’affutaient au fur et à mesure.

« Qu’est-ce qu’il fabrique exactement ? Ca va lui servir à quoi ? »

« Cet Insecateur peut devenir très gênant si je ne m’en occupe pas dès maintenant. Je vais donc le faire disparaître tout de suite au lieu d’attendre la suite des évènements. »

Le faire disparaître ? Vu que les oiseaux légendaires n’étaient pas des enfants de chœur, il savait pertinemment ce que cela impliquait ! Sauf qu’il ne se laisserait pas faire ! Pas cette fois ! Il pointa son grappin sur un arbre, juste à côté de Barnos, se retrouvant projeté en sa direction. Au même instant où il agrippait l’Insecateur sur sa route, plusieurs éclairs vinrent frapper la zone où le pokémon se trouvait, créant un profond cratère.

« Insecateur ? Inseca ? » questionna le pokémon.

« On va s’en occuper à deux. Fais juste attention à toi. Il faut que l’on récupère l’épée et Fay surtout. Tu vas m’aider, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qu’il y a ? Ta peau me semble plus métallique qu’auparavant. Tu as été touché ? » demanda Link avec inquiétude, remarquant quelques traces rouges sur le corps du pokémon. C’était … du sang ?

Chapitre 144 : Le dernier oiseau

«  Fay ? Est-ce que tu crois … que je suis si différent du précédent élu ? »

« Du précédent élu ? Je ne sais guère, maître Link. Je peux néanmoins vous dire que vous êtes bien différent du tout premier élu, celui qui provenait du monde des nuages. Je ne redirai pas son nom car je ne pense pas que vous le connaissiez. »

« Surement pas, oui … c’est vrai … Mais … est-ce en bien ou en mal ? »

« Le bien ? Ou le mal ? Maître Link ? Je ne sais pas si cela doit être pris par de telles considérations. Je ne pense pas que cela vous satisferait comme réponse. »

« Je veux juste … savoir … si … c’est si mauvais, ce que je fais ? »

« Ce que vous faites, maître Link ? Que faites-vous donc qui soit considéré comme mauvais ? Vous vous battez pour récupérer dame Midona. Cela me rappelle le premier élu qui a tout fait pour délivrer l’incarnation de la déesse. »

« L’incarnation de la déesse ? A quoi ressemblait-elle ? Quelle était sa relation avec elle ? »

« Je ne saurais vous le dire, maître Link pour leur relation. Je peux néanmoins vous certifier que l’incarnation de la déesse ressemble à la princesse Zelda du royaume d’Hyrule. »

« La princesse Zelda ? Je … je vois … et par rapport aux Twilis ? »

« Je n’ai que peu d’informations à ce sujet, maître Link. »

Ce n’était pas fait pour le rassurer, pas du tout même. Il hocha pourtant la tête, gardant la petite fille dans ses bras. Depuis qu’il avait fait pour la première fois ce geste, Fay ne semblait pas réticente à prendre cette position et Link avait fini par trouver cela normal.

« Tu es bien installée, Fay ? S’il le faut, tu montes sur mes épaules. »

« Maître Link, même s’il n’y a aucune chance que j’en tombe, le fait que je ne possède pas de bras risque d’être dérangeant pour cela, non ? »

« Essayons donc ? Nous n’avons rien à perdre de toute façon. »

Sans un mot, Fay se détache des bras de Link, venant s’installer sur ses épaules. Ce qui lui sert de cape commence à se nouer autour du cou de Link, Fay reprenant :

« Maître Link, on peut considérer cela comme mes bras et mes mains. »

« D’accord, d’accord, Fay. Je pense que cela peut être ainsi. Ça ne me dérange pas. Fais juste attention à ne pas m’étrangler hein ? C’est tout ce que je te demande. »

« Je ne le ferai pas, maître Link. Je ferai attention à tout cela, je vous le promets. »

« Tant mieux alors, tant mieux … j’ai plus confiance quand tu parles ainsi. »

Surtout quand elle évoque le terme de promesse. De la part d’un esprit qui parle de façon aussi neutre, c’est difficile à croire mais en même temps … hey, c’est pourtant bien ce qu’il comprend et entend donc bon. S’il ne se fait pas d’illusion, il n’aura aucun problème.

« Maître Link, que devons-nous faire maintenant ? Nous mettre tout de suite en route ? »

« Je vais d’abord essayer d’apprendre à utiliser l’épée. De ce que j’ai cru comprendre, je ne peux pas … l’utiliser à nouveau et cela est dérangeant, très dérangeant. »

« Maître Link, une très grande force s’approche de nous à une vitesse folle. »

« Comment ça ? Est-ce qu’elle est ténébreuse ? Démoniaque ? »

« Je ne crois pas maître Link. ATTENTION MAITRE LINK ! »

Le fait qu’elle crie fit un saut en arrière à Link, un éclair venant tomber subitement à l’endroit où il se trouvait. Encore sous le choc, il cligna des yeux, essayant de reprendre ses esprits. C… C’était quoi ça ? Il voulait une explication !

« Comment as-tu put éviter une telle attaque de ma part ? »

Il releva son regard pour apercevoir finalement … un oiseau au corps … épineux ? Non ? Juste que les ailes étaient étranges mais tout son corps était jaune … et ressemblait un peu à un symbole foudroyant ou presque pour les ailes. Le dernier esprit ! Il venait directement l’attaquer ? Qu’est-ce que ça voulait dire ?!

« Vous êtes qui ?! L’oiseau légendaire de la foudre ?! »

« Electhor est mon nom. J’ai entendu les dires de Sulfura et d’Artikodin à ton sujet. Je sais aussi ce que tu es … ce que tu n’es pas … ce que tu ne seras jamais. Je suis le dernier être à posséder les pouvoirs capables de restaurer l’épée légendaire. »

« Et je suis l’élu de la déesse ! Je viens obtenir ta force pour combattre Ganondorf ! »

« Mais nullement sauver ce monde. Voilà la différence. Tu ne vaudras pas mieux que lui, en quête de pouvoir pour un objectif personnel et égoïste. L’épée de l’élu ne voudra pas de toi comme porteur. Essayes donc de l’extraire. »

De l’extraire ? Il allait le faire et … AH ! Lorsqu’il posa sa main sur l’arme, celle-ci l’avait légèrement brûlé ! Qu’est-ce que … Il pencha sa tête en arrière pour voir le visage de Fay. La bouche de celle-ci s’ouvrit, murmurant :

« Maître Link … je vous accepte … mais l’épée en elle-même ne veut pas de vous. »

« Comment suis-je alors sensé me battre contre lui ? Comment ? »

La réponse ne tarda pas à se faire entendre sous la forme d’un pokémon entièrement vert, aux lames acérées, se positionnant devant Link. Insecateur ? Son unique Insecateur ? Et les autres pokémon ? Ils ne voulaient pas venir l’aider ? Car il allait en avoir surement besoin !