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Chapitre 8 : Les journées qui s’écoulent

Chapitre 8 : Les journées qui s’écoulent

« C’est pas encore fini ? » demanda l’adolescente en poussant un profond soupir qui sonnait faux aux oreilles du jeune homme.

« Nous n’avons même pas fait un quart de la planète … Et encore, elle est en constante évolution comme je te l’ai signalé. Si tu viens dans un mois, elle aura radicalement changé. Nous surveillons uniquement les pokémons et leurs habitats pour éviter qu’ils empiètent les uns sur les autres. Cela serait un problème assez important. »

« Oui … Chacun doit avoir son territoire mais cela m’étonne que le Microcosme Pokémon soit ainsi « géré » alors qu’il est prétendu être isolé … Comme quoi … Si certains pokémons sont plus forts que d’autres, il est normal que leur territoire soit plus grand. C’est dans la logique des choses … J’ai plus l’impression que vous voulez créer une utopie. »

Hum ? Il parut un peu surpris par les propos de Pygmalia, émettant un léger sourire qu’il se voulut discret. Si elle savait qu’il souriait, elle risquait de lui en vouloir. Et ça … Il valait mieux éviter car il ne voulait surtout pas avoir mal !

« C’est peut-être cela … M’enfin, c’est encore loin d’être finalisé hein ? Il faudra des années et des années pour que ce Microcosme Pokémon soit considéré comme parfaitement viable. Un monde … où seuls les pokémons vivraient. »

« Encore une fois, tu te trompes, Gélator. Un monde où seulement les pokémons vivraient, cela voudrait dire qu’il n’y a pas une seule architecture humanoïde. Même pas un seul homme qui vit parmi eux. Dès l’instant où vous êtes là à les surveiller et à les côtoyer pour éviter qu’ils ne commettent de bêtises, alors, ce n’est plus un monde parfait pour les pokémons. Il faut les laisser se débrouiller seuls ! Ils sont assez grands non ? »

… … … … … Il observa avec étonnement l’adolescente, encore plus surpris qu’auparavant. Celle-ci remarqua l’air surpris qu’il avait dans le regard tandis qu’il s’approchait d’elle. Il posa subitement ses deux mains sur ses épaules, l’adolescente poussant un petit cri.

« Pygmalia ! Pourquoi est-ce que tu ne travaillerais pas dans le Microcosme Pokémon ?! Ce que tu dis est tout à fait vrai ! Même si ce n’est pas réalisable maintenant, avec de telles idées, je suis sûr que tu aurais parfaitement ta place ! Tu peux y réf… AIEEEEEEEE ! » hurla t-il de douleur tout en sentant le talon droit de l’adolescente qui se plantait dans sa chaussure.

« Même pas en rêve ! Ne t’avise même pas d’essayer de me manipuler mentalement de la sorte ! Je ne suis pas comme ça ! Moi, je suis une dresseuse ! Pas une chiffe-molle ! C’est bien compris, Gélator ?! Et non, je ne te remercierai pas pour les compliments ! »

« Je voulais être gentil … C’est tout … J’étais simplement sincère. Tu es plutôt intelligente malgré ton comportement et je pensais que ça serait dommage de gâcher un tel talent. »

« T’insinues quoi ?! Que depuis le début, tu me prenais pour une imbécile ? »

… … … Il posa une main sur sa bouche comme pour se taire avant de se mettre à courir. Elle s’était mise à le poursuivre à toute allure. Il n’avait jamais pensé … juste qu’elle était simple comme fille ! Enfin … Avant aujourd’hui ! Elle était capable d’une grande réflexion !

Deux jours s’étaient écoulés et elle semblait lui faire grandement la tête. Il aimait particulièrement voir l’air boudeur de l’adolescente, ça avait un charme indéniable qu’il avait du mal à lui retirer. Enfin bon … La visite continuait et s’accentuait … Il restait là, toujours à lui servir de guide bien que pendant ces deux jours, il avait été décidé qu’il valait mieux que tout le monde soit ensemble.
Ah … Bon … Ils avaient pu voir la serre où les pokémons plante vivaient tous en harmonie bien que dans le fond, cette planète était déjà à la base une gigantesque serre. Ce n’était pas gênant en soi … mais il n’osait pas poser une question qui le taraudait avec Pygmalia. Il n’avait jamais vu ses parents même si il les connaissait de nom … Enfin … Il avait déjà vu ou aperçu la Gardevoir nommée Héméra. Non ce n’était pas pour ça qu’il se posait des questions, loin de là même. Non … Ce qui le dérangeait … C’était le regard évasif et triste que l’adolescente pouvait avoir quelques fois. Comme c’était la première fois qu’il pouvait la voir aussi longtemps, il s’était mis à la contempler discrètement.

Il aurait aimé lui poser la question … savoir ce qui n’allait pas avec elle mais il n’osait pas … Il manquait énormément de courage pendant ces instants. Surtout que Pygmalia était une adolescente très forte mentalement. Et … Essayer de découvrir ce qu’elle ressentait, c’était prendre d’énormes risques. Surtout qu’il avait l’impression de perdre de plus en plus de points avec elle. Pff … Comment faire pour lui comprendre ce qu’il ressentait ? Il n’avait jamais été très direct comme jeune homme. Il préférait … faire cela discrètement … mais à côté, Pygmalia n’apprécierait surement pas d’apprendre cela d’une autre personne. Non … Il devait s’armer de courage et lui dire tout cela avant la fin de la semaine ! Il … Il n’était quand même pas si faible comme personne hein ?

Au total, déjà quatre jours s’étaient écoulés et il n’avait guère avancé dans sa relation. Enfin … Sa relation … Si on pouvait dire qu’il en avait une avec elle … Elle restait toujours distante dès qu’elle perdait son ardeur habituelle. Elle ne le laissait pas s’approcher. Il voulait comprendre … Il avait besoin de comprendre ce qui clochait avec elle. Et il avait essayé d’en profiter aujourd’hui … Pourquoi ? Ils s’étaient rendus dans le lac des dragons … Là où les Minidracos, Dracos et autres espèces de dragons vivaient.

« Qu’est-ce qu’il y a encore ? T’as un problème ? » dit-elle alors qu’elle caressait le museau d’un Minidraco, son autre main tenant un peu de nourriture pour pokémons. Malgré ses dires, elle ne semblait pas se soucier plus que de cela de la « perfection » du Microcosme Pokémon.

« Hein ? Quoi ? Non rien de bien important dans le fond … »

« Alors arrête de me coller au cul. Si je te vois essayé de me toucher, je te préviens que je te brise la main, c’est bien compris ? » répliqua t-elle tandis qu’il reculait aussitôt.

« J’ai … J’ai compris, Pygmalia. Je vais voir comment vont les autres. » dit le jeune homme aux cheveux bruns, s’éclipsant aussitôt.

« Qu’est-ce qui lui prend encore ? Tiens … Mange donc … T’es un joli Minidraco toi, hein ? » murmura Pygmalia en s’adressant au petit Minidraco, celui-ci mangeant dans sa main avec un certain appétit, heureux d’être nourrit ainsi. Elle lui caressait le sommet du crâne. Elle semblait avoir une certaine empathie avec les pokémons … comme sa tante Orié. Ah … Ca lui faisait penser … Est-ce qu’Orié avait une relation avec le Microcosme Pokémon ?

Enfin, ce qui la préoccupait plus que de savoir si sa tante avait quelque chose à voir avec le Microcosme Pokémon, c’était Gélator. Qu’est-ce qui lui prenait depuis le début de l’expédition ? Elle avait l’impression d’avoir affaire à un rôdeur. Toujours derrière elle à vouloir parler, à tenter de communiquer, ça devenait vraiment lassant et ennuyeux ! S’il avait quelque chose à dire, autant qu’il l’ouvre !

Après qu’elle ait terminé de nourrir le Minidraco et de côtoyer les autres pokémons, elle s’était approchée de Gélator, cherchant à savoir quel était son souci. Pour toute réponse, il s’était éloigné, comme apeuré à l’idée que ça soit elle qui s’avance. Elle avait pris cela très mal … beaucoup plus que mal même. C’était comme si il voulait s’enfuir. Elle faisait si peur que ça ?! Ce n’était pas possible ! Pour toute réponse, elle avait décidé de l’ignorer complètement de la soirée et pour le lendemain aussi !

Cinq jours s’étaient écoulés … Du moins, le cinquième jour allait se terminer très bientôt. Les groupes s’étaient séparés et elle se retrouvait avec Gélator, ses parents ainsi que deux, trois personnes. Elle ne lui avait pas adressé la parole de la journée, préférant parler aux deux autres scientifiques. Ils étaient maintenant dans ce qui ressemblait à une zone parcouru par les éclairs … et de nombreux pylônes électriques. Enfin bon … Elle n’était guère effrayée par tout cela. Elle était lasse … et fatiguée en même temps. Elle passa une main devant sa bouche, baillant légèrement alors que Gélator s’approchait d’elle, tendant sa veste de scientifique. Il commençait à faire noir et la nuit était sur le point de tomber.

« Si tu as froid, Pygmalia, tu peux prendre ma veste. Avec ce que j’ai comme vêtements sur le corps, je n’ai pas à craindre la fraîcheur de la nuit. »

« … … … »
Aucune réponse de la part de l’adolescente, celle-ci l’ignorant superbement. Elle lui en voulait à cause de sa peur d’hier ? Il avait juste été impressionné qu’elle s’intéresse à lui et il avait réagit en conséquence. Des fois, il se demandait si c’était vraiment lui l’adulte. Il déposa simplement la veste à côté d’elle, s’éloignant.
Il fallut une bonne dizaine de minutes, alors que le groupe allait repartir pour rentrer à l’hôtel, qu’elle décida de prendre le vêtement et de se le mettre autour d’elle. Il fit semblant de ne pas le remarquer, souriant intérieurement alors qu’il voyait son père appuyer sur bracelet qu’il avait autour du bras, un hologramme apparaissant tandis qu’il s’adressait à celui-ci d’une voix calme et neutre :

« Oui ? Que se passe t-il ? Nous serons bientôt rentrés. »

« Alanor ? Alanor ! On a un gros problème de notre côté ! Une cuve a explosé ou je ne sais quoi ! Les pokémons sont affolés ! » s’écria l’hologramme, tout le monde autour du scientifique s’arrêtant alors que celui-ci demandait :

« De quoi ? Quelle cuve ? Les pokémons ? Vous êtes dans quel secteur ? »

« AH ! ATTENTION ! BON SANG ! C’EST QUOI … »
L’hologramme disparu alors que l’inquiétude se lisait sur le père de Gélator. Quelle zone ? Dans quel secteur ? Cela devenait problématique … et dangereux. Ils allaient devoir redoubler de prudence en avançant. Il ordonna à tous de ne pas se séparer, de rester groupés alors qu’ils allaient se rendre à l’hôtel. A partir de là, il prendrait les dispositions nécessaires.

Chapitre 7 : Un guide pour Mademoiselle

Chapitre 7 : Un guide pour Mademoiselle

« Mademoiselle Pygmalia ? Enfin descendue ? Nous n’attendions plus que vous. »

« J’avais besoin de me reposer un petit peu. » dit-elle au père de Gélator, le jeune homme l’observant longuement sans un mot. C’était mieux pour lui … qu’il se taise. Oh que oui … Elle le regardait de ses yeux rubis, fronçant les sourcils en reprenant : « T’as un problème avec moi, Gélator ? Tu veux qu’on en discute ? »

« Hein ? Quoi ? Mais non ! Je ne veux pas que l’on se dispute ! Euh … On peut discuter … Enfin … Mes parents veulent que je te serve de guide pour la semaine. »

« Hey ! VOUS ! Ca sert à rien de se faire des illusions ! Votre fils, c’est juste une tête à claques ambulante ! Si j’avais le temps et l’envie, je n’hésiterai pas à m’en servir comme sac de frappe ! Je vous préviens ! » dit-elle en s’adressant aux deux parents du jeune homme.

« Bien entendu … Mais soit … Nous pouvons toujours essayer en vue de l’entrain avec laquelle notre fils travaille dès qu’il vous aperçoit, mademoiselle Pygmalia. »

GRMBL ! Elle allait proférer une insulte mais elle préférait se retenir. Déjà, les scientifiques s’éloignaient, laissant seuls l’adolescente et le jeune homme, celui-ci ne sachant plus où se mettre. Il poussa un profond soupir, se grattant le sommet du crâne avant qu’elle ne crie :

« Non mais en plus, ça a l’air de vraiment t’emmerder ma présence ou quoi ?! Dis-le tout de suite avant que je t’étrangle, Gélator ! Alors ?! C’est quoi ton excuse cette fois ?! »

« … … … Je peux t’offrir une glace ? » dit-il en souriant, espérant calmer l’adolescente alors que celle-ci fronçait les sourcils en reprenant avec énervement.

« Mais en plus, tu te fous de ma gueule, c’est ça ?! »

« Mais non ! Arrête de voir un peu le mauvais côté des choses ! Je veux juste que tu tentes de te calmer ! Ce n’est pourtant pas si compliqué à comprendre non ?! »

Elle recula d’un pas, étonnée de le voir s’emporter légèrement alors que lui-même semblait surpris par ses propres dires. Il bafouilla d’une voix troublée :

« Désolé … Je ne pensais pas du tout à te crier dessus … Pardon … »

« Bon … Tu le sors ton Galopa ou quoi ? Tu ne crois quand même pas que je vais visiter « ton » Microcosme Pokémon à pied non plus hein ?! »

« D’accord, d’accord … Mais en échange, promet-moi de ne pas crier hein ? Tu me donnes un peu mal au crâne. » répondit le jeune homme en souriant, sortant une pokéball pour qu’apparaisse une nouvelle fois le Galopa. Il invita l’adolescente à grimper dessus, celle-ci tapotant du pied sur le sol, croisant ses bras. Non mais … Il se moquait encore d’elle ? Ah … vraiment, des fois … Il n’était pas aussi pervers que ça ! Il monta en premier, tendant sa main qu’elle ignorait superbement. Quelques minutes plus tard, le Galopa s’était mis à courir à toute allure, l’hôtel n’étant plus qu’un point dans l’horizon. C’était si … rapide comme monture. Elle le reconnaissait volontiers. Les Galopas étaient des équidés magnifiques.

Et voilà que le temps passait lentement, très lentement même. Elle observait à gauche et à droite, passant à côté de nombreux lacs. Il lui signalait que ces lacs étaient principalement là pour les pokémons de type glace et eau mais pas uniquement. Quelques pokémons plante avaient eux aussi besoin de ces lacs pour s’abreuver. Elle remarqua même une source d’eau chaude où les Chartors semblaient se baigner tranquillement.

« C’est comme un hôtel cinq Staris rien que pour les pokémons, ici ou quoi ? »

« La comparaison est un peu … spéciale mais c’est exactement ça. »

« Hum … Mouais … Enfin, les pokémons semblent heureux pour l’instant mais j’espère que ce n’est pas que ça le Microcosme Pokémon car sinon, je risque de me mettre méchamment en colère si tu vois ce que je veux dire. »

« Je vois très bien … Et la visite ne fait que commencer ! Tu n’auras peut-être même pas le temps de voir le Microcosme Pokémon en entier en une semaine ! Enfin … C’est un peu voulu pour que les gens aient envie de revenir … Surtout que ce Microcosme Pokémon est destiné à évoluer ! Nous avons déjà de nombreuses demandes. »

« Des demandes à quel sujet ? » dit-elle en le questionnant, s’accrochant à lui à cause de la vitesse excessive de l’équidé qui ne semblait pas vouloir ralentir.

« Et bien … Pour installer d’autres morceaux … Tu sais … Cette planète est destinée à grandir encore et encore ! Ce monde est protégé par la fédération galactique. De plus, grâce aux efforts de celle-ci, les pirates de l’espace ne sont plus qu’un lointain souvenir ou presque ! En presque vingt ans, ce sont à peine s’ils peuvent tenter de combattre les plus faibles armées de la fédération galactique ! » répondit-il avec entrain alors que la chaleur montait subitement.

Même si les volcans se trouvaient bien à plusieurs kilomètres de là, la chaleur était-elle qu’il était déjà en train de suer, des gouttes s’écoulant le long de son front. Il se retourna légèrement, se prenant un poing dans la figure alors qu’elle hurlait :

« T’avise même pas de me regarder sinon je te jette du Galopa ! C’est compris ?! »

« Je ne pensais pas à ça … Je te le … Bon d’accord, je pensais à ça. »

« Depuis quand tu commences à assumer que t’es un pervers ?! C’est le fait de te croire important en travaillant dans le Microcosme Pokémon ou quoi ?! Réponds ! »

« Non, non … Pas du tout ! C’est juste que bon … Tu es une jolie fille … Et si je peux un peu en profiter … Enfin … Discrètement … »

« En fait, je retire ce que j’ai dit. T’es un pervers qui ne s’assume pas du tout ! »

Pfff … Qu’est-ce qu’il pouvait faire pour qu’elle accepte ce qu’il pensait d’elle ? Il ne comprenait pas … Il ne savait plus … sur quel pied il devait danser avec l’adolescent. C’était désolant et navrant en même temps … Et assez triste aussi. Bon … Ils allaient sortir de la zone des volcans, là où les pokémons feu, roche et sol vivaient souvent ensemble … Enfin … Il n’y avait pas que ça. Ce monde était bien plus grand et imposant qu’il n’y paraissait.

Des montagnes sans qu’elles soient recouvertes de lave, des minuscules bois où les insectes vivaient … Il y avait vraiment de tout. Pfiou … Et ce n’était qu’une partie ridicule du Microcosme Pokémon. Elle regardait à gauche et à droite, demandant une nouvelle fois :

« Je peux savoir ce que l’on fait exactement en fait ? Car je n’arrive pas à voir où tu veux nous emmener avec tout ça au passage. »

« Là, je veux te faire découvrir. Et pendant le reste de la semaine, ça sera surtout une balade et des informations. Je suis sûr que cela te plaira ! Tu as bien des endroits que tu vas préférer pendant notre visite, du genre peut-être le lac des dragons. »

« Des dragons ? Tu ne vas pas me faire croire que vous avez des pokémons dragons quand même. C’est complètement risible et pathétique ! Tu t’inventes des histoires ! »

« Et bien … Ca sera la surprise du chef ! »

Il rigola légèrement devant l’air surpris de l’adolescente. Grrr ! Il jouait avec ses sentiments et elle n’aimait pas ça ! Il savait qu’elle adorait personnellement les Dracos depuis l’histoire qu’Héméra lui avait raconté au sujet d’un certain Dracolosse … Tatsu. Elle avait été émerveillée par ces créatures et puis … En sachant au sujet de l’autre histoire … le concernant ainsi que Midélia … Ah …

« Ca n’a pas l’air d’aller ? Hey … Euh … Pourquoi est-ce que tu pleures ?! » demanda aussitôt le jeune homme alors qu’il arrêtait son Galopa.

Elle … Elle pleurait ? Elle se frotta les yeux, remarquant ses mains légèrement mouillées. Comment c’était possible ? Etait-ce à cause de ces souvenirs ? Rien que le fait d’y penser … Ah … Mais quelle idiote ! Elle repoussa Gélator qui lui prenait la main, le faisant tomber du Galopa avant de s’exclamer :

« Non ! Je ne pleure pas espèce d’idiot ! T’as pas compris qu’à cause du vent qui nous claque sur le visage à cause de la vitesse de ton Galopa, ça me fait mal aux yeux ?! »

« Hein ? Quoi ? Mais ça ne te dérangeait pas auparavant. J’aimerai bien savoir ce qui se passe avec toi … Qu’est-ce que tu peux raconter des fois … »

« Je t’ai dit que c’est à cause du vent alors c’est à cause du vent, compris ?! »

Elle s’égosillait, n’aimant pas paraître faible devant le jeune homme. Elle descendit du Galopa, commençant à marcher alors qu’il se relevait. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Elle voulait rentrer à pied ? Mais c’était stupide ! Il demanda à son Galopa de s’approcher d’elle, penchant le museau comme pour lui signaler qu’elle devait remonter. Avec hésitation, elle s’exécuta, ne regardant plus le jeune homme.
Ce n’était pas de sa faute à elle … si elle était triste … en se rappelant l’histoire de Tatsu ! Et aussi celle de Midélia … Ce qui liait les deux pokémons … Elle ne l’avait appris que plus tard … lorsqu’elle était en âge de comprendre. C’était pour cela … qu’elle aimait les insectes … et aussi les dragons … grâce à Tatsu et Midélia.

Chapitre 6 : Si prometteur et pourtant

Chapitre 6 : Si prometteur et pourtant

« Tu as regardé sous ma culotte, n’est-ce pas ? »

« Hein ? Quoi ? Euh … Pas du tout ? »

« Ne te moque pas de moi ! Je le vois avec tes yeux que tu l’as vue ! »

Une jeune fille âgée de dix ans, habillée avec une robe bleue, des collants noirs et des gants blancs, croisait les bras, l’air furieuse. En face d’elle, un adolescent de treize ans, habillé en jean et en t-shirt la regardait, rougissant violemment. Il avait surement menti dans ses paroles bien que ce n’était pas intentionnel. Derrière ses lunettes, ses yeux verts fixaient la jeune fille tandis qu’il tendait la main en sa direction. Il demanda d’une voix douce :

« Est-ce que je peux vous aider ? Enfin … Euh … Mademoiselle ? »

« Oui ! J’exige réparation ! On va s’affronter dans un duel de pokémons ! Je sais que tu es un dresseur car tu as des pokéballs avec toi ! On va se battre ! »

« Hein ? Quoi ? Non mais … Je ne suis pas un dresseur ! Ce n’est pas parce que j’ai des pokémons que je suis obligatoirement un dresseur ! Enfin si … Mais non ! Juste que je n’utilise pas mes pokémons pour me battre ! Ce n’est pas pareil, jeune fille ! »

« Arrête de raconter des bêtises et viens te battre ! Je n’utiliserai qu’un seul pokémon pour te battre ! Ca ne sera pas dur ! Les pervers ne tiennent pas le choc ! »

Elle fit apparaître un Kabuto, le petit monstre à la carapace brune cliquetant ses quatre pattes. L’adolescent poussa un profond soupir, sortant une pokéball à son tour avant de murmurer pour lui-même sans que la jeune fille ne l’entende :

« Autant finir ainsi … Ca ne me plait pas du tout … mais bon … Si elle veut du défi, elle va en avoir alors. Il n’y a aucun problème à cela. Electros ! »

Un Elektek apparut devant lui alors qu’elle tiquait aussitôt. ET ZUT ! Pourquoi est-ce qu’elle avait sorti son pokémon en premier ?! Elle s’écria en sa direction :

« TU N’ES MËME PAS GALANT ! Tu aurais pu me laisser sortir mon pokémon en dernier et me laisser attaquer en première ! En plus d’être un pervers, t’es même pas sympathique ! »

« Hein ? Quoi ? Euh … Bon … Je te laisse attaquer en première si c’est ce que tu veux. »

« Ca te perdra ! Attaque Kabator ! Fais une attaque Essorage qu’il comprenne que ce n’est pas la taille qui compte ! »

Essorage ? Il haussa un sourcil. Ce pokémon était déjà capable d’utiliser une telle technique ? Il signala à son Elektek de faire attention, celui-ci croisant les deux bras pour se protéger avant de réagir aussitôt. Il frappa le sol avec violence, créant une onde de choc électrique qui foudroya le Kabuto. Quelques secondes plus tard, avant qu’elle ne puisse donner un nouvel ordre à son pokémon. Celui-ci s’écroula sur le sol, incapable de se relever tandis qu’elle regardait l’adolescent avec fureur.

« NON NON ET NON ! MALGAN ! Tu ne peux pas perdre ! »

« C’était divertissant … Me forcer à utiliser une bonne partie de mes pokémons, c’est très rare. Dommage que je ne t’ai pas connue plus tôt, je suis sûr que tu feras une dresseuse remarquable. Ils sont si rares les dresseurs qui utilisent plusieurs types de pokémon. Quel est ton nom ? Je me nomme Gélator, enchanté de te connaître. »

« MOUINNNNNNNNNNNNN ! » commença t-elle à pleurer alors qu’elle rappelait son Mimigal, battu par un Ponyta plus qu’imposant, comme si il était sur le point d’évoluer d’ici quelques temps.

« Hein ? Quoi ? Mais ne pleure pas ! RAHHHH ! J’oublie que tu m’as l’air très jeune ! Désolé, désolé, je ne voulais pas te faire pleurer ! Je te le promets ! »

Il s’approcha d’elle, ne pouvant éviter le coup de pied qui se plaça dans ses parties intimes, le faisant crier de douleur alors qu’elle ricanait. Elle se releva tandis qu’il s’affaissait. Elle avait comme une position victorieuse, disant :

« Tu m’as peut-être battu dans un combat pokémon mais je te promets que la prochaine fois, ça ne sera pas le cas ! Et je m’appelle Pygmalia, rentre-toi ça dans le crâne ! »

« Hein ? Quoi ? Ca faisait mal … Très mal … Tu sais … Pygmalia … » marmonna l’adolescent, essayant de relever sa tête avant que le pied de la jeune fille ne le force à garder le sol.

« Non mais en plus, il croit qu’il va revoir ma culotte une seconde fois ?! Même pas en rêve ! Et ce n’est pas parce que tu as réussi à me battre une fois que t’es fort ! Regarde ça ! Tu n’es même pas capable de répliquer à ce que je te dis ! »

« … … … Je ne regardais pas ta culotte … Tu n’es encore qu’une enfant. »

Un coup de pied sur la tête et il poussa un gémissement alors qu’elle s’éloignait. Elle avait retenu son nom et lui-même avait gravé le sien dans sa mémoire. Dommage … Vraiment dommage. Lorsqu’elle fut partie, il se releva, gémissant un peu de douleur avant de s’éloigner à son tour. C’était vraiment … dommage.

« Allez ! Viens m’affronter ! Je me suis entraînée ! J’ai même un nouveau pokémon pour ça ! » s’écria une fille aux cheveux blancs qui devait avoir onze ans.

« Hein ? Quoi ? Pygmalia ? Tu as bien grandi en une année. Mais désolé, je ne peux pas. Je ne combats plus. Le combat que nous avons mené était le dernier que j’avais. »

« HEIN QUOI ?! Me donne pas du hein quoi ! Te fous pas de ma gueule, j’ai appris qui tu étais ! T’étais un excellent dresseur ! Je t’interdis de te moquer de moi comme ça parce que je n’ai que onze ans ! Sors tes pokémons ! »

« … … … Je suis content de te revoir, je peux t’inviter à manger une glace ? Si ça ne te dérange pas bien entendu … Tu as sûrement du temps à perdre non ? »

« Même pas en rêve … Quoi ? Une glace ? Bon … Je peux reporter ta défaite à plus tard. »

C’était depuis ce jour qu’elle était devenue accro à ces petites friandises froides. Toujours sous la même forme, elle en mangeait quand elle était de sortie, se rappelant alors ce premier jour où il l’avait invité. Elle n’était qu’une enfant … Et lui un scientifique en devenir. Elle n’avait jamais accepté qu’il devienne une telle personne. C’était un potentiel gâché et c’en était plus qu’horrible aux jeux de la jeune fille.

« Et on peut savoir sur quoi est-ce que tu travailles si ça ne te dérange pas trop ?! Qu’on voit à quel point tu es stupide ! » s’écria une fille âgée de douze ans, des formes juvéniles apparaissant sur son corps alors que sa tenue ne changeait guère, semblant grandir avec elle au fil des années qui s’écoulaient.

« Hein ? Quoi ? Tu disais ? Ah ! A un projet dont mes parents ont la direction : le Microcosme Pokémon … C’est vraiment un superbe projet ! Je suis sûr qu’il te plaira ! » lui répondit un adolescent d’une quinzaine d’années, ses lunettes semblant plus grosses qu’auparavant, signe que sa vue s’était appauvrie avec le temps.

« Ouais ouais … Bien entendu ! Bon, tu viens m’affronter quand ?! Tu arrêtes quand avec tes bêtises ?! Tu redeviens quand un dresseur pokémon ? J’ai une raclée à te mettre ! »

« Je le sais très bien … Mais non. Je suis désolé que cela ne te plaise pas mais je ne compte pas redevenir un dresseur pokémon. Pardon Pygmalia. Tu veux que je t’offre une glace pour me faire pardonner ? C’est moi qui t’invite. »

« Même pas en rêve, je ne tomberai pas dans le panneau ! Quoi ? Deux ? … … … Bon d’accord ! » dit-elle en voyant le nombre de doigts levés de l’adolescent.

Les semaines, les mois et les années s’écoulaient peu à peu et le rêve qu’il convoitait était maintenant à portée de main. Ce n’était plus qu’une question de temps avant que le Microcosme Pokémon prenne vie … Il en était si fier … Si fier d’avoir travaillé avec ses parents sur ce projet. Il était de la première génération d’humanoïdes vivant avec les pokémons au-dehors de Terra et en raison de cela, il voulait tout faire pour que les pokémons soient appréciés à leur juste valeur. Et il savait que Pygmalia était pareil. Elle devenait de plus en plus jolie et attachante …

« Tu n’arrêtes pas de travailler sur ton projet ! C’est quoi ton problème sérieusement ?! C’est à peine si j’arrive à te trouver ! Bon, t’as fini avec cette idiotie de Microcosme Pokémon ?! On a un duel à faire, je te rappelle ! » hurla une adolescente de quatorze ans, tenant deux pokéballs dans ses mains.

« Hein ? Quoi ? Tu me cherches ? Est-ce que … Il y a une chance que … »

« Même pas en rêve ! Tu n’as même pas à te faire d’illusions ! Si tu ne m’affrontes pas, tu n’as même pas à penser à ça ! On va se battre, toi et moi ! Sors les tes pokémons ! Je vais te montrer pourquoi on m’appelle Pygmalia l’Indomptable ! »

« Je ne me battrai plus, je tiens à m’excuser Pygmalia. Est-ce que tu veux aller prendre une glace avec moi ? » demanda un adolescent de dix-sept ans en blouse de scientifique, semblant la porte magnifiquement bien qu’il rougissait comme un enfant de huit ans. Pour toute réponse, il se prit une gifle de la part de Pygmalia, celle-ci s’éloignant en lui jurant qu’il pouvait toujours rêver pour la revoir. Elle n’acceptait pas la défaite mais elle acceptait encore moins qu’on l’empêche de prendre sa revanche !

Et voilà … Il ne l’avait plus revue depuis six mois … Depuis aujourd’hui … Il avait eut sa majorité et elle-même avait eut quinze ans. Elle devenait une jolie femme, il le reconnaissait. Pourquoi ne voulait-elle pas comprendre qu’il ne voulait plus se battre avec elle ? Elle était attachante … tellement attachante … Il avait l’impression que pour elle, gagner un duel de pokémons, cela revenait à exister … à s’accorder une place dans l’univers … comme si elle n’avait pas la place qu’elle méritait normalement. Pfff … Il baissa finalement la tête, n’observant plus le ciel alors qu’il allait dans l’hôtel à son tour. Ce n’était plus le moment de penser à cela. Pendant une semaine, il pouvait se passer des choses.

Chapitre 5 : Surprenantes retrouvailles

Seconde partie : Un monde rempli de pokémons

Chapitre 5 : Surprenantes retrouvailles

« Hum … Mais voilà donc la petite Pygmalia … Celle dont mon fils n’arrête pas de parler. » répondit le même scientifique qui avait pris la parole au début. Gélator rougit violemment, bafouillant à son père d’une voix plus que troublée :

« Je ne parle pas tant que ça d’elle non plus ! C’est juste que je la connais depuis quelques années et donc, je suis sa progression en tant que dresseuse ! Il n’y a pas de quoi en faire toute une histoire non plus hein ? »

« Tiens donc … Tu parles de moi à tes parents ? Et en termes élogieux, j’espère. » répondit Pygmalia en s’approchant de Gélator, la surprise passée. Pour toute réponse, une autre scientifique s’approcha de Gélator, posant une main sur son épaule en disant :

« Nullement … Il n’a dit que de bonnes choses à ton égard. Il n’a jamais vu une fille aussi douée que toi et pourtant, il faut dire qu’il s’y connaissait en combat pokémon. »

… … … L’adolescente fronça les sourcils en regardant longuement Gélator. Celui-ci fit quelques pas en reculant, déglutissant. Il retira ses lunettes, laissant paraître ses yeux verts avant de chercher à les nettoyer avec un mouchoir pour ne pas montrer sa gêne. Ses parents … parlaient beaucoup, beaucoup trop même …

« Oh … Ne vous en faites pas, madame … Je m’en rappelle parfaitement de ses prouesses en tant que combat pokémon, n’est-ce pas Gélator ? »

« … … Oui … Oui … Pygmalia. Enfin bon … Euh … Qu’est-ce que tu fais là ? » dit le jeune homme alors qu’elle paraissait outrée de la question.

« Non mais dis tout de suite que tu ne veux même pas me voir ici, je peux partir si tu veux hein ?! » s’écria t-elle avec un peu d’énervement avant de reprendre : »J’ai le droit d’être ici, c’est bien clair, Gélator ? Même si cela ne te plaît pas forcément, j’ai payé ma place. »

« Non non ! Ce n’est pas ce que je voulais dire, Pygmalia. Pas du tout même ! S’il te plaît, ne modifie pas mes paroles. Ce que je voulais dire, c’est que je suis étonné de te voir ici … Enfin, spécialement dans le Microcosme Pokémon. Je pensais que tu étais partie vers un autre tournoi pokémon comme à ton habitude après ta victoire. »

« Joliment rattrapé fiston. Il faut toujours flatter celle que l’on veut conquérir pour attirer ses faveurs. » dit le père de Gélator, le jeune homme rougissant violemment. Pygmalia pencha sa tête sur le côté pour observer le scientifique et sa femme, demandant à Gélator :

« Dis … Tes parents … Ils parlent toujours de cette façon ? C’est carrément bizarre. »

« Ils sont juste complètement stupides. Tu veux que je t’accompagne jusqu’à l’hôtel ? » dit le jeune homme, essayant par là de se faire pardonner sa maladresse tandis que l’adolescente le regardait comme pour l’étudier avant de dire :

« Je suis d’accord mais si tu regardes sous ma jupe comme t’en as pris l’habitude, je te promet que je me suis améliorée dans mes frappes au pied. Tu risquerais de garder des marques à vie ! Je pense que le message est très bien passé, n’est-ce pas ? On est d’accord, toi et moi ? »

… … … Il se donna une petite claque sur le front en annonçant que oui avant de sortir une pokéball de sa veste. Il fit apparaître un Galopa, invitant Pygmalia à monter dessus. Celle-ci croisa ses bras au niveau de sa poitrine, reprenant la parole :

« Non mais tu te fous pas un peu de ma gueule ? Qu’est-ce que CE QUE JE VIENS DE TE DIRE ?! GRIMPE DESSUS ET PLUS VITE QUE CA ! »

Elle vint lui placer son pied aux fesses, le jeune homme criant de douleur sans réellement comprendre. Il grimpa sur le Galopa, saisissant maintenant pourquoi elle venait de dire une telle chose. C’est vrai que … si elle était montée la première … Il aurait pu voir sous sa jupe … Ca n’aurait pas été déplaisant en un sens hein ?

« Non mais en plus, tu y penses ?! Tu ne vas pas finir la journée, je te préviens. » s’écria t-elle tout en montant sur le Galopa à son tour, plaçant ses deux mains autour du ventre du jeune homme. Celui-ci poussa un profond soupir désabusé, marmonnant :

« Accroche-toi bien … En même temps, je te parlerai un peu du Microcosme Pokémon si tu le désires. Ca nous fera un peu de conversation. Ca fait combien de temps, Pygmalia ? »

« Hum ? De quoi ? Que j’ai plus vu ton sale regard de pervers derrière ces lunettes de binoclard ? Ca doit bien faire au moins six mois ! Et tu sais quoi ? Six mois de plus, ça ne m’aurait clairement pas gêné. HEY ! Fais gaffe ! » dit-elle alors qu’elle s’accrochait bien plus au jeune homme, le Galopa accélérant sa course.

Il commençait à lui raconter ce qu’il savait au sujet du Microcosme Pokémon. Comme son nom l’indiquait, cela consistait à recréer un monde entièrement pour les Pokémon. Cela avait été un travail de titan que de trouver une sphère ni trop grande, ni trop petite, de voir si il était possible d’y insuffler la vie et de la répartir en de nombreuses zones. C’était vraiment impressionnant et elle le reconnaissait complètement. Néanmoins, lorsqu’elle descendit de la Galopa, elle ne se sentait pas plus heureuse que cela. Chose qu’il remarqua aussitôt.

« Ca ne va pas ? Ca n’a pas l’air de te plaire cet endroit … Je suis désolé mais pour l’ouverture, nous tentons d’être parfait mais pour une dresseuse pokémon de ton acabit, tu auras sûrement quelques reproches à faire n’est-ce pas ? Nous prenons toutes les remarques en considération, je peux te le promettre. »

« … … C’est pour ça que tu as arrêté d’être un dresseur pokémon ? »

Elle avait prononcé la phrase avec dédain et dépit, comme si elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle voyait. En même temps, derrière ce ton, il y avait autre chose. Comme si elle était désolée … Désolée non pas dans le sens où elle s’excusait …

« Pygmalia … Tu sais … J’ai décidé que je suivrai les pas de mes parents et je ne le regrette pas le moins du monde. Je me doute que ça ne te plait pas … »

« Non mais t’es libre de tes choix hein ? Je ne vais pas te forcer à redevenir un dresseur. »

« … … … Tu m’en veux ? » demanda t-il alors qu’ils arrivaient devant un bâtiment de trois étages, plutôt joliment construit. L’hôtel où ils allaient dormir à la base ? C’était plutôt pas mal … Elle n’en demandait pas autant de toute façon, elle avait pris l’habitude de dormir à la belle étoile. Enfin bon … Elle devait lui répondre ?

« Pourquoi est-ce que je devrais t’en vouloir ? Ta vie ne m’intéresse pas le moins du monde. »

« … … … Tu m’en veux alors ? Je sais très bien que depuis ce jour, tu n’as pas arrêté de m’en vouloir mais bon … Enfin … Ca me gêne, ça m’embête, je dois te l’avouer. J’ai l’impression que tu me persécutes un peu quand même. »

« Moi ? Je te persécutai ?! Mais tu arrêtes un peu de raconter n’importe quoi ?! »

Elle ne devait pas s’emporter mais il fallait avouer qu’il méritait sérieusement une paire de baffes dans la figure. En fait, avant même d’y avoir réfléchit, sa main était partie sur la joue du jeune homme, le claquant violemment. Gélator pencha la tête sur le côté, un peu de sang s’écoulant de sa lèvre alors qu’il se laissait faire.

« Tu es satisfaite comme ça, Pygmalia ? »

« Non mais tu vas t’acheter des couilles un jour ?! J’ai l’impression d’avoir affaire à une larve ! Purée ! Ca n’a plus rien à voir avec l’ado que j’ai combattu il y a cinq ans ! TSS ! Je vais dans ma chambre ! Ca doit être sûrement réservé non ?! »

« C’est le cas, Pygmalia. Enfin, tu dois être fatiguée du voyage. D’ici six à huit heures, nous lancerons une petite expédition de nuit. Tu devrais aller te reposer. Bonne route. »

« Vas te faire foutre. »

Elle s’éloigna sans plus de mot, détournant la tête pour ne plus voir la sienne. Elle ne voulait plus lui en parler. Ca ne servait à rien. A chaque fois, elle avait l’impression de se heurter à un mur … ou plutôt à un mollusque ! Car oui, c’était ça qu’il était ! Une simple larve ! Sans un regard vers le jeune homme, elle pénétra dans l’hôtel, demandant sa chambre avant de se coucher sur son lit. Pfff … Vraiment fatiguant ce type !

« Et bien … Mon fils … Où est donc la jeune demoiselle dont tu nous parles tant ? » demanda le père de Gélator alors que le reste de la troupe arrivait maintenant à l’hôtel.

« OH ! Quelle est donc cette marque ? Hum … Visiblement, cela semble s’être très mal passé. » dit la mère, léchant son index gauche avant de le passer sur la joue endolorie de son fils. Celui-ci baissa la tête, murmurant :

« Dis … Papa … Est-ce que je ne suis pas … assez charismatique ? Ou … alors viril ? »

« Disons qu’avec des lunettes, ton allure, enfin bref … Mon fils, tu n’es pas un modèle de virilité. Mais tu sais, toutes les femmes ne sont pas forcément attirées par cela hein ? Prêtes attention à elle, soit là dans les moments les plus durs, montre que tu es présent lorsqu’elle en a besoin et je suis sûr qu’elle saura faire le bon choix te concernant. »

Son père lui donna une petite tape dans le dos, les lunettes glissant de son visage avant d’être rattrapées juste à temps. Tous pénétraient dans l’hôtel tandis qu’il restait là, mettant les mains dans les poches de sa tenue de scientifique. Il observa le ciel, fermant les yeux. Est-ce qu’il avait fait une erreur il y avait cinq ans de cela ? Peut-être … Il ne savait pas. Mais voilà qu’il s’en rappelait … La première fois qu’il avait vu la jeune fille.

Chapitre 4 : En route vers le Microcosme Pokémon

Chapitre 4 : En route vers le Microcosme Pokémon

«  Alors … Nourriture pour le voyage ? »

« J’ai de quoi tenir une semaine ! » répondit l’adolescente après les propos d’Héméra, celle-ci ayant un bloc-notes dans les mains ainsi qu’un crayon de papier. Elle barra une ligne tandis que Pygmalia regardait son sac ouvert.

« Et la boisson ? En as-tu ? Pour arriver jusqu’au Microcosme Pokémon, tu dois t’abreuver plusieurs fois durant le voyage. » reprit Héméra alors que l’adolescente présentait trois bouteilles dans son sac, ne les sortant pas de ce dernier.

« C’est encore prêt ! C’est bon, Héméra. Tu sais, je compte revenir hein ? Tu n’as pas à t’en faire hein ? Je ne vais pas partir à l’autre bout de l’univers non plus. »

« Oui mais non … Vêtements chauds ? Car on ne sait pas quelle température se trouve là-bas. » répliqua aussitôt la Gardevoir alors que Pygmalia rigolait.

« J’ai … J’ai … Et j’ai ! » dit-elle en récupérant le bloc-notes, barrant toutes les lignes écrites dessus. Elle vint enlacer subitement la Gardevoir, celle-ci paraissant surprise d’une telle réaction de la part de l’adolescente. « Tout est bon, Héméra. Je te le promets. Je ne vais pas faire de bêtises et rien de dramatique ne va arriver. »

« … … Ce n’est qu’une mesure de précaution. Je veux être sûre que tout se passera très bien. Tu as aussi un moyen pour co … »

« Muniquer avec toi ? Bien entendu ! Ne t’en fait pas, moi, contrairement à eux, je te donnerai de mes nouvelles. Tu t’occuperas de la boutique comme d’habitude ? »

… … … … … Bon … D’accord, elle était parfaitement d’accord avec l’adolescente. Elle ne pouvait rien à ce sujet. Mais elle avait quand même peu confiance … Elle le reconnaissait. Elle arrêta l’étreinte de l’adolescente, la retirant de ses bras avant de lui tapoter doucement le crâne. Heureusement qu’elle était là … car si elle devait compter sur eux …

« Quand est-ce que le vaisseau part ? »

« D’ici sept heures environ. Le voyage va prendre une journée, Héméra. » répondit l’adolescente aux cheveux blancs alors que la Gardevoir disait :

« Donc … Tu as largement le temps de quoi manger. Je te téléporterai là-bas et je te regarderai partir. Je vais fermer la boutique pour la journée. »

« Hein ? Mais non ! Tu n’as pas besoin de faire ça ! Je peux me débrouiller seule ! » répliqua Pygmalia, détournant la tête d’un air gêné.

« Et tu penses réellement que je vais te laisser partir seule ? Sans même te dire un Au revoir ? Tu me connais très mal … »

L’adolescente hocha la tête. C’était bête … Elle savait parfaitement ce qu’Héméra faisait par ce geste … Pfff … Et elle ne pouvait … pas lui en vouloir. Allez … Il fallait terminer de préparer les affaires car dans quelques heures, elle était partie.

Et voilà … Six heures plus tard, elle avait été téléportée en avance dans le spatioport et elles avaient déjà trouvé le vaisseau qu’elle allait prendre. Héméra remarqua qu’ils étaient peu mais surtout beaucoup de personnes fortunées d’après leurs parures. Enfin … Elle n’appréciait pas de la savoir entourée de la sorte.

« Tu pourrais arrêter de me serrer ainsi, Héméra ? Je sais bien que les Gardevoirs sont affectueuses mais quand même … »

« Hein ? Que ? Quoi ? Oups ! Désolée, Pygmalia. Un mauvais réflexe. »

Mauvais réflexe que de vouloir la protéger ? L’adolescente rigola légèrement aux paroles de la Gardevoir. Ce n’était pas du tout un mauvais réflexe, loin de là même. Mais l’heure était au départ et il était temps pour elle de s’en aller. Elle s’approcha des hôtesses de l’espace, celles-ci demandant son nom avant qu’elle ne se retourne vers Héméra.

« Allez au revoir, Héméra ! Dommage que tu sois la pokémon de mon père ! Sinon, je t’aurai pris avec moi ! » dit-elle dans un grand sourire alors que la Gardevoir semblait surprise.

« Petite idiote … Tu sais bien que si je t’accompagne, la boutique ne tournera pas. Mais … C’était une gentille proposition de ta part. Je pense la noter pour la prochaine fois. On laissera la boutique à ces deux imbéciles. »

Pygmalia émit un grand rire en écoutant les paroles d’Héméra, hochant la tête positivement. Bien entendu ! Héméra avec elle, elle était sûre et certaine de n’avoir aucun problème contre quiconque ! Et puis bon … Héméra … était un peu comme sa gardienne, n’est-ce pas ? Enfin … Non … Héméra était plus que ça pour elle.

« Je reviens dans dix jours, Héméra ! Tu m’attendras hein ?! » cria t-elle alors que les hôtesses lui demandaient de bien vouloir les suivre et de se calmer.

« Bien entendu … Je serais là pour t’accueillir, Pygmalia. »

Cela n’avait pas été prononcé mais ancré dans sa tête … Un message télépathique de la Gardevoir qui restait immobile, regardant le vaisseau qui partait peu à peu du Spatioport avant de s’éloigner et de disparaître dans la voûte céleste.

« … … Qu’Arceus te protège, Pygmalia … Qu’Arceus te protège. »

Elle ne pouvait dire que cela pour la bénédiction de Pygmalia. Elle se téléporta, décidant de retourner à la boutique. Des parents indignes … Elle n’aurait jamais pensé cela au tout début … après tout ce qui s’était passé … En les côtoyant … Mais c’était la vérité … Un constat … Un constat effroyable mais c’était la réalité de la chose ! Une réalité qu’elle-même ne supportait pas ! Comment aurait-elle pu le supporter ? Elle était le pokémon Etreinte, mais aussi Sentiments et Emotions. Nier ce genre de choses, se voila face à ce sujet, cela ne lui correspondait pas ! Et de toute façon, elle n’accepterait pas … Cette pauvre enfant … A cause de ses parents, elle avait vécu une existence difficile.

Voilà ! Elle était enfin partie ! Elle était dans le vaisseau, celui-ci se trouvant dans l’espace alors qu’elle s’était endormi la majeure partie de son visage. Heureusement, elle avait eut à payer moins cher que prévu à cause de sa célébrité. Maintenant, elle avait laissé son Mimigal sortir de sa pokéball, le gardant sur ses genoux pour le caresser. Vraiment … Ah … Elle avait pris ses quelques pokémons avec elle. Peut-être qu’ils allaient pouvoir sortir eux aussi ?

« Vous pouvez voir au loin le Microcosme Pokémon. »

Une hôtesse avait signalé cela en désignant la droite du vaisseau. Pygmalia tourna sa tête vers le hublot, regardant donc ce si merveilleux Microcosme Pokémon. Une planète assez petite … Comme un point dans l’espace … Un rapide coup d’œil sur la brochure et elle put lire qu’elle faisait environ cinq cent kilomètres de diamètre. C’était une taille plutôt impressionnante quand on y réfléchissait mais rien à voir avec les autres planètes qu’elle avait visitées. Elle pouvait voir que tout cela ressemblait juste à un gigantesque dôme d’après l’épaisse plaque de verre entourant complètement la planète. Stupéfiant … Ca l’était … Elle devait l’avouer … Mais ils étaient encore bien loin de la sphère.
Et puis bon … Elle n’avait pas les pensées tournées vers cette planète. Elle n’aimait pas … laisser Héméra seule … Enfin … Elle avait l’habitude mais ce n’était pas raisonnable. La Gardevoir avait toujours été là pour elle depuis des années … contrairement à eux deux. Elle ferma les yeux, ne s’endormant pas mais cherchant quand même à ne plus y réfléchir. Pourtant, trois heures plus tard, l’hôtesse venait la secouer avec douceur, lui disant :

« Mademoiselle … Nous sommes arrivés … Le comité d’accueil attend les premiers arrivants. Ca ne va pas mademoiselle ? »

« Hein ? Que ? Quoi ? Déjà arrivée ? Ca ne va pas ? »

L’hôtesse lui désigna ses yeux alors qu’elle ne comprenait pas avant de passer une main dessus. Hein ? Elle pleurait ? Pourquoi ça ? Elle signala que ce n’était pas si important que ça. Lorsqu’elle descendit, elle remarquait que tous étaient déjà là … Ah … Ils étaient en retard à cause d’elle ? C’était bête … Pourquoi est-ce qu’elle avait réagit comme ça ? Elle ne comprenait pas … Mais elle avait pensé à eux … puis à Héméra.

« Si vous êtes tous présents, nous allons pouvoir vous emmener directement au lieu où vous logerez tous habituellement pendant cette semaine. Vous aurez la possibilité de dormir ailleurs au cas où vous voudriez visiter une partie du Microcosme Pokémon mais nous parlerons de cela en temps et en heure. Gélator, je te laisse les conduire. » dit un scientifique.

« D’accord, Père. Mais qu’est-ce que … Pygmalia ? »

«  Gélator ? » dit-elle en même temps qu’un jeune homme s’approchait d’elle.

Lui aussi était dans une blouse de scientifique. Il devait avoir dix-huit ans au grand maximum, était muni de lunettes peu épaisses devant des yeux verts. Des cheveux bruns en bataille, il devait mesure environ un mètre quatre-vingt dix, donc au moins une bonne quarantaine de plus qu’elle. Mais bon … Elle n’était encore qu’une adolescente, elle n’avait pas fini de grandir. Il semblait aussi surpris qu’elle de le revoir. Cela faisait combien de temps ? Plusieurs mois non ? C’était bizarre … mais aussi normal de le voir ici … lui.

Chapitre 3 : Une publicité alléchante

Chapitre 3 : Une publicité alléchante

« Hum … Héméra … Je peux partir me promener aujourd’hui si ça ne te dérange pas ? »

« Tu n’as pas mangé ton petit-déjeuner, Pygmalia. Ce n’est pas bon pour ton corps. » dit Héméra alors que l’adolescente reposait la cuillère dans son bol, détournant le regard. Elle avait parfaitement compris ce qui s’était passé hier. Pfff … Elle devait avoir honte de … « Pygmalia, il n’y a aucune honte à vouloir une présence chaleureuse auprès de soi. »

« Héméra ! Arrête de lire dans mes pensées s’il te plaît ! C’est carrément déplacé ! Ca ne se fait pas ! J’ai le droit à un peu d’intimité quoi ! »

« Quand les sentiments sont trop forts, il est si facile pour moi de les lire. Je lis en toi comme dans un livre ouvert, Pygmalia. Mais oui … Sinon, pour répondre à ta question, ça ne me dérange pas. Tu as le droit d’avoir les occupations d’une adolescente normale. »

« Arrête de parler comme ça, c’est toi qui n’est pas normale quand tu parles comme ça. Non mais … Je sais quand même me débrouiller toute seule hein ? Je ne suis pas plus bête qu’une autre ! » répliqua l’adolescente en faisant une petite mine boudeuse.

« La dernière fois qu’Orion m’a dit cela, je l’ai plaqué contre un mur pendant deux heures pour lui rappeler quelques bons souvenirs à sa mémoire. »

« … … Je préfère ne rien savoir et ne pas obtenir plus de détails à ce sujet. » murmura Pygmalia avant de s’essuyer la bouche, se levant de sa chaise.

« Tu as besoin d’argent de poche, Pygmalia ? Peut-être pour faire quelques boutiques ? » demanda Héméra tout en téléportant de l’argent de la caisse.

« Avec ce que je gagne dans les tournois, ce n’est pas un problème mais merci quand même, Héméra. C’est gentil de ta part. »

L’adolescente quitta la pièce puis la boutique, faisant apparaître son Mimigal avant de se mettre en route. Elle s’était octroyée une semaine avant de repartir à nouveau, elle devait alors chercher un endroit où participer à un tournoi. Il fallait dire que depuis des années, les tournois pullulaient à gauche et à droite de l’univers.

Ca n’avait rien d’étonnant … Mais elle recherchait quelque chose de plus intense, de plus fort … Ce n’était pas facile à décrire mais dès qu’elle le trouverait alors … Alors quoi ? Qu’est-ce qu’elle ferait dans ce cas précis ? Elle n’y avait pas réellement réfléchit mais qu’importe … Plusieurs fois, elle fut draguée ouvertement par des adolescents ou de jeunes adultes, plusieurs fois, elle les ignorait.

« Vous ne pouvez pas me laisser tranquilles ? Vous me fatiguez, les gars. »

Elle avait dit cela sur un ton las, plus que las même. Elle en avait marre de les écouter, de les entendre, de les voir. Elle était là pour se promener, pas pour se faire draguer. Elle s’installa à une table d’un café, commandant une glace comme à son habitude avant d’observer les écrans installés sur les bâtiments autour d’elle. Peut-être qu’à partir de là, elle trouverait le futur endroit où elle allait se promener ? Ou participer ?

… … … Une bonne heure était passée et sa glace était terminée. Elle tapotait de sa cuillère contre le verre, sa tête maintenue sur la table grâce à son coude. Sincèrement … Rien ne se passait et cela était d’un ennui mortel. Qu’est-ce que ça pouvait être ennuyant ! Elle pouvait toujours rêver pour que quelque chose de spécial se déroule dans sa vie.

« C’est à peine si ils s’intéressent à moi alors bon … Pourquoi est-ce qu’Arceus se préoccuperait de moi ? Même si … Héméra m’a dit que Papa l’avait sauvée … J’ai du mal à y croire. Comme si … Mes parents pouvaient réellement être ceux qu’Héméra me présentent. S’ils sont capables de sauver l’univers … alors pourquoi ils ne s’occupent pas de moi ? »

Hein ? Qui allait lui répondre ? Personne ! PERSONNE ! Sa consommation était déjà payée, elle demanda à son Mimigal de la suivre. Où est-ce qu’elle pouvait partir ?! Où ?! Elle ne voulait pas rester sur Daiban ! Pourquoi rester ici alors que ses parents étaient toujours en vadrouille hein ? Pourquoi ? C’était complètement … stupide … que d’espérer quelque chose d’eux. Elle prit une profonde respiration. Ca ne servait à rien d’y réfléchir, à rien du tout.

Elle s’arrêta devant une boutique de vêtements, pestant contre elle-même en détournant le regard. Les habits qu’elle avait étaient largement suffisants. Ces habits … étaient spéciaux … Ils prenaient la forme qu’elle avait au fil des années … Oui … Ces fils étaient là grâce à Midélia. La Migalos avait été la créatrice de cette soie si spéciale et surtout à l’origine de la boutique de couture.

« Midélia … Ah … Qu’est-ce que tu en penses, petit Malgan ? »

« Mimigal ! Mimi … Mimigal ! » cria la petite araignée verte, ses yeux étant rubis comme le furent ceux de sa mère. Il était vraiment craquant selon les termes de l’adolescente, phrase qui faisait rarement l’unanimité parmi les dresseurs de pokémon. Il fallait dire que les insectes n’étaient guère réellement très appréciés, que cela soit sur Terra ou ailleurs. Trop faibles, trop moches, etc … Mais elle, elle s’en fichait royalement. Elle s’occupait du Mimigal qui était son premier pokémon. Chose qui lui semblait normale.

Bon … Maintenant, après sa glace, plusieurs heures s’étaient écoulées et elle avait même déjeuner dans un restaurant de base pour se ressourcer. Là, elle était au beau milieu de l’après-midi et elle trouvait cela effarant qu’elle n’arrive pas à mettre de l’ordre à ses idées. Quoi faire ?! Elle n’allait quand même pas prendre le premier tournoi venu non ?!

Il en était hors de question ! Puisque les écrans télévisés ne lui permettaient pas de trouver son bonheur, elle allait se rendre tout simplement dans une librairie. Là-bas, elle allait bien mettre la main sur quelque chose d’intéressant non ?

Non … C’était même le contraire … Ca ne parlait que de ses victoires, des petits prodiges des dresseurs pokémon, de l’architecture, l’histoire, toutes ces choses … Bref, des choses qui étaient sans importance à ses yeux ! Elle allait commencer à s’énerver comme son père ! Et s’énerver comme son père, ce n’était jamais une bonne chose ! Héméra l’avait prévenue : Son père commençait à être odieux, ironique, mauvais … Ses mots pouvaient être aussi violents que des coups de poing. Brrr … Rien que d’y penser … Car oui … Elle ne pouvait pas se rappeler. Jamais elle n’avait vu son père se mettre en colère … Et puis bon, ça ne la tentait pas plus que ça. Comme si ça pouvait lui servir à quelque chose de voir son père énervé hein ? Sincèrement ? Un peu de sérieux … Déjà qu’elle ne le voyait jamais … Comme sa mère.

« Le Microcosme Pokémon est une nouvelle planète crée il y a de cela dix ans. Après des années de préparation, elle est enfin ouverte au public. Un vaste monde où seuls les pokémons vivent. Un endroit singulier, coupé en plusieurs zones où chaque type de pokémon peut vivre en harmonie. Aucune activité humaine ou d’une autre race n’est présente sur cette planète. Venez et logez une semaine au Microcosme Pokémon. Des réductions sont faites pour sa grande ouverture dans trois jours ! »

… … … … … L’illumination sur l’écran ! Le Microcosme Pokémon ?! Elle était au courant de sa création puisqu’en tant que dresseuse reconnue, elle se tenait informée de l’actualité pokémon. Elle trouvait cela merveilleux. Un monde remplit uniquement de pokémons ! Bien entendu, elle ne se faisait pas d’illusions. Il y avait quand même des petites zones où les humains étaient installés pour surveiller tout cela.

« C’est décidé ! Je sais où je vais pour la semaine prochaine ! »

Elle ordonna à son Mimigal de la suivre alors qu’elle courait à toute allure, ne se préoccupant pas de la vue qu’elle donnait avec ses leggings et sa jupe trop courte de couleur bleue. Elle revint vers la boutique de couture, s’écriant :

« Héméra ! Héméra ! Je sais où je dois partir ! OUPS … Bonjour, mademoiselle. »

« … … … Pygmalia. Rappelle-moi de t’apprendre les bonnes conduites. »

La Gardevoir se massait le front comme pour se dire qu’elle n’était vraiment pas possible. La cliente, une extraterrestre à la peau écailleuse mais plutôt jeune adulte hocha la tête en souriant à Pygmalia. Celle-ci regarda les vêtements qu’elle avait choisis avant de s’enfoncer dans la boutique, revenant avec d’autres tenues. Elle les montra à l’extraterrestre, signalant que cela allait bien au niveau des couleurs qui se mariaient entre elles ou alors avec sa peau ou son corps. Héméra laissa faire l’adolescente et dix minutes plus tard, alors que la cliente était partie, satisfaite et avec encore plus de vêtements prévus, elle dit :

« Maintenant, tu vas pouvoir te calmer et tout me raconter, Pygmalia. »

« Je sais où je vais aller … Ca vient d’ouvrir ! C’est le Microcosme Pokémon. »

« Hum ? J’en ai entendu parler … C’est vrai … Mais tu sais bien que les prix sont assez … importants non ? Du moins, ceux qui étaient prévus au départ. »

« Justement … Pour la semaine d’inauguration, ça sera bien moins cher. Et puis, je suis un peu connue alors je vais utiliser ma célébrité pour faire que ça soit encore moins cher voir gratuit ! Je suis sûre que j’en suis capable ! »

« Voilà un pan de ta véritable personnalité, Pygmalia. Contrairement à tes parents, tu sembles ne pas hésiter à utiliser ta célébrité. Cela me fait un peu penser à Oria en un sens. Ah … Oria … Dire que je pensais qu’elle allait finir vieille fille … »

« Mais maintenant … Elle a un enfant de six ans ! Et elle n’est plus mannequin … Mais bon … Elle est quand même devenue actrice ensuite … Mais elle semble heureuse avec cet homme … Tiens … Héméra, tu n’as jamais trouvé cela bizarre que cet homme ressemble à Papa ? »

« … … … Jamais remarqué. » répliqua Héméra, soudainement bien distante par rapport aux dires de Pygmalia, celle-ci ne comprenant pas une telle réplique. Visiblement, elle n’avait pas été mise au courant pour les détails … Et c’était normal … Elle n’était qu’une adolescente.

« Donc … Bon … Voilà, je sais où partir ! C’est dans trois jours ! Je vais déjà préparer une partie de mes bagages ! Ca ne devrait pas être trop long ! »

« Non mais attends donc un peu la fin de la journée et je t’aiderai. Tu es vraiment pressée … Un peu de patience n’a jamais tué personne que je sache. »

Bon … D’accord, elle allait être patiente. Mais maintenant qu’elle avait découvert un but, elle n’allait pas s’arrêter d’aussitôt. Elle fit un grand sourire, s’enfonçant dans le magasin pour passer dans l’appartement où elle vivait avec Héméra. Elle avait déjà ouvert son placard, commençant à envoyer des vêtements les uns après les autres par-dessus sa tête pour qu’ils atterrissant dans une modeste valise de petite taille. Elle n’allait pas prendre grand-chose !

Enfin … C’était ce qu’elle c’était dit … Mais dans le fond, la petite valise avait été remplie ainsi qu’un sac à dos. Dans ce dernier, elle avait mis ses pokéballs ainsi que les choses les plus importantes. Elle allait être prête, fin prête même ! Il suffisait juste de passer un coup de fil, de signaler qu’elle voulait une place et ensuite … A elle, cette semaine au Microcosme Pokémon ! Cela allait lui faire du bien … Elle avait besoin de sortir.

Chapitre 2 : La vie de tous les jours

Chapitre 2 : La vie de tous les jours

« Pygmalia ! Il est l’heure de te lever ! Allez ! Il est déjà sept heures du matin ! » cria une voix à travers la porte, l’adolescente aux cheveux blancs grognant :

« C’est trop tôt, Héméraaaaaaa ! Je suis en repos là ! »

« Pas de repos pour toi ! Je te laisse cinq minutes et je veux te voir dans la douche ! »

« Même pas en rêve. » marmonna Pygmalia en fronçant les sourcils, se cachant la tête sous l’oreiller. Vraiment, Héméra était chiante … très chiante quand elle voulait. Elle ne lui avait pas demandé de s’occuper d’elle ! Elle pouvait très bien s’en passer hein ? Enfin … Elle aurait aimé penser ça mais ce n’était pas la vérité … Héméra … était son unique famille à ses yeux … La seule personne qui lui accordait un tout petit peu d’importance.

Elle se retrouva subitement en sous-vêtements sous la douche, celle-ci s’activant comme par magie alors qu’elle se mettait à hurler de surprise et de colère. Elle s’écria avec rage :

« HEMERAAAAAAAAAAAAAAAAA ! J’allais me lever ! Je te le promets ! »

« Des promesses à la Orion. Toujours dites, jamais tenues ! Tu ne m’auras pas comme ça, jeune fille. » répondit la Gardevoir par la pensée alors que Pygmalia se déshabillait, commençant à se nettoyer. Pfff … C’était vraiment fatiguant de ne pas être prise en confiance. Il fallait dire qu’elle méritait aussi une telle situation. La Gardevoir était gentille, beaucoup trop gentille avec elle et donc elle en profitait énormément.

Une demi-heure après, elle était sortie, correctement habillée car Héméra avait déjà préparé des vêtements pour elle. Les mêmes que ceux d’habitude, mais correctement pliés, repassés et … Ah … Bon … Elle s’installa à une table, commençant à manger tranquillement tandis qu’Héméra lui servait le petit-déjeuner. Elle avait laissé ses pokémons dans sa chambre pour qu’ils mangent tandis que seul un petit Mimigal était à côté d’elle, une gamelle posée devant lui. Il mangeait avec appétit, un peu comme l’adolescente.

« Pygmalia … Tu veux travailler avec moi aujourd’hui ? Avant que tu ne repartes ? »

« Je ne serai pas partie avant quelques jours … Au minimum une semaine … Et je viens de rentrer hier … Donc je ne pense pas que ça soit le bon moment pour … »

« Comme tu le désires, je ne vais pas te forcer. » répondit Héméra avant même qu’elle ne finisse de parler. L’adolescente reprit aussitôt, une biscotte à moitié enfoncée dans sa bouche avant qu’elle ne tombe de celle-ci :

« Je veux bien travailler avec toi, Héméra ! Je vais faire la caisse de la boutique ! »

« Merci beaucoup, Pygmalia. Cela est une aide très appréciable de ta part. »

La Gardevoir eut un léger rire, Pygmalia rougissant faiblement. Pfff … Elle s’était fait avoir en beauté par la pokémon ! Elle avait profité de sa faiblesse émotive pour lui faire dire cela. Pour toute réponse, Pygmalia tira la langue d’un air boudeur, une biscotte s’enfonçant dans sa bouche, les yeux dorés tournés vers elle. C’était chiant de se battre contre une pokémon psychique ! Elle perdait à chaque fois contre elle !

Deux heures plus tard, elle accueillait les clients et clientes de toutes espèces, humaine ou extraterrestre, les conseillant, les guidant, récupérant leurs articles avant de les faire passer en caisse. Elle avait toujours le sourire aux lèvres, prête à rendre service.

Quand la journée était terminée, le soleil allait déjà se coucher ou presque. Il fallait dire que les saisons n’étaient pas forcément les mêmes sur Daiban que sur Terra mais ça, elle ne pouvait pas le savoir. Elle n’avait jamais été sur Terra, planète d’origine de son père. Et encore moins sur la planète d’origine de sa mère. La cause ? Elle avait explosé. C’était aussi simple que cela. Pfff …

« Tu as bien travaillé, Pygmalia. As-tu envie de quelque chose ce soir pour dîner ? »

« Tout ce que tu fais est très bon, Héméra. » répondit l’adolescente, épuisée.

« Aucune trace de mensonge dans tes paroles. Je te remercie pour ce chaleureux compliment, Pygmalia. Pour la peine, je vais te faire ce que tu préfères. »

L’adolescente rigola légèrement, la remerciant d’un hochement de tête tandis que la Gardevoir la téléportait pour l’emmener dans sa chambre. Encore une fois … Lorsqu’elle était là, c’était souvent la même chose. Rien ne changeait … Rien du tout même. La Gardevoir se téléporta quelques minutes après, immobile et debout devant le lit.

« Pygmalia … Tu sais … Au sujet d’Orion et de Samus … Tes deux parents … »

« Je ne veux rien savoir, rien savoir à leur sujet, s’il te plaît, Héméra. »

« Comme tu le désires … Mais sache quand même que … »

Elle se tourna sur le côté, faisant semblant d’ignorer la Gardevoir qui s’arrêta de parler. Ca ne servait à rien de dialoguer avec elle à ce sujet … Rien du tout. La Gardevoir soupira avant de dire d’une voix lente :

« Le repas sera prêt dans environ une quinzaine de minutes. Est-ce que tu veux descendre, Pygmalia ? Ou préfères-tu manger seule ? »

« Je veux manger avec toi, Héméra. Pour éviter que tu ne sois seule. »

« Je ne suis jamais seule, Pygmalia. Loin de là … Je l’étais auparavant mais plus maintenant. Plus depuis des années … » répondit Héméra, ouvrant la porte comme le ferait une personne normale tandis que l’adolescente se relevait pour la suivre.

« C’est toujours aussi bon, Héméra. Tu es vraiment trop douée dans la cuisine. Tu devrais m’apprendre un jour car bon … Moi … Quand je tente de préparer quelque chose à mes pokémons ou à moi-même, ben … C’est vraiment difficile. »

« Bien entendu que je t’apprendrai. On commencera demain par les bases. Mais tu aurais dû me demander bien plus tôt. C’est un peu tardif … Enfin, tu n’as que quinze ans donc cela n’est pas si gênant que ça. Termine donc de manger, vas te laver et fais ce que tu veux pour le reste de la soirée. Je vais faire un dernier tour dans la boutique pour vérifier l’inventaire. »

D’accord … Elle finissait son assiette, signalant qu’elle allait faire la vaisselle. La Gardevoir comme l’adolescente savait qu’il manquait quelque chose d’important entre elles. Quelque chose qui avait besoin d’être présent … Mais … Cela était quelque chose de tabou pour Pygmalia. Elle refusait l’idée même que l’on en parle. Et pourtant … Il le fallait … Alors que l’adolescente allait se coucher, Héméra était apparue. Ironiquement, Pygmalia murmura :

« Tu vas me raconter une histoire ? Comme quand j’étais petite ? »

« Je pense que tu as passé l’âge de croire à ce genre de choses, n’est-ce pas ? »

« Quand tu parlais … d’eux … On pouvait se demander si c’était vrai … mais c’était toujours le cas en fait.  Mais bon … Non … En fait, non, je n’ai même pas envie d’en parler. »

« Pygmalia … Il faudra bien qu’on en reparle … Tu le sais aussi bien que moi. »

« Je m’en fiche … Tu me répètes à chaque fois la même chose quand je reviens … Et je te répondrai toujours de la même façon. »

« Bonne nuit alors, Pygmalia. » répondit la Gardevoir alors que les lumières s’éteignaient, plongeant la pièce dans l’obscurité. Héméra s’apprêtait à quitter la chambre avant que la voix de Pygmalia ne se fasse entendre :

« Héméra … Dis … Tu peux quand même rester un peu avec moi s’il te plaît ? »

Invisible dans le soir, Héméra fit un petit sourire. Elle s’en doutait … Elle était capable de lire dans le cœur de l’adolescente à la base. Sans un mot, elle revint auprès de Pygmalia, lui prenant sa main dans la sienne tandis que celle-ci fermait les yeux.

Il fallut moins d’un quart d’heure à l’adolescente pour que celle-ci s’endorme paisiblement, comme soulagée d’avoir eut une présence à côté d’elle. Héméra détourna le regard, marmonnant quelques paroles incongrues mais nullement à elle ou à l’adolescente.

Elle se téléporta, se dirigeant vers une autre chambre. Oh bien entendu, elle avait la sienne mais ce n’était pas celle où elle se trouvait. Non … C’était une chambre qui aurait pris la poussière pendant des semaines si elle ne s’en était pas occupée.

« Qu’est-ce que vous attendez, n’est-ce pas ? Je pensais pourtant que le message était bien passé … Mais visiblement, il faut quelque chose de dramatique pour que vous vous rameniez. » dit-elle dans la pièce vide, s’adressant à un cadre posé sur une table de chevet.

Elle devait rester calme en toutes circonstances mais il y avait des moments où elle était en colère … Vraiment en colère … Et il fallait dire que c’était rare qu’elle le soit depuis des années … Elle ne le montrait pas envers l’adolescente car elle ne méritait pas cela.

Elle se retenait de se mettre en colère contre eux … Ses deux personnes dans le cadre. C’était eux les responsables de cette situation. C’était eux qui avaient rendu Pygmalia de la sorte. Des fois, elle avait envie tout simplement de les briser. Elle n’aimait pas voir Pygmalia ainsi.

Chapitre 1 : Future dresseuse en herbe

Première partie : Une adolescente tourmentée

Chapitre 1 : Future dresseuse en herbe

« T’est vraiment un blaireau dans ton genre. Tu me prends pour qui ? L’une de tes petites putes ou quoi ? Ce n’est pas parce que t’as des pokémons qui semblent être balèzes que c’est le cas. Maintenant, si t’as terminé de pleurer, tu peux retourner chez ta mère. »

« Attends un peu sale garce … Tu vas voir ce que … »

Un jeune homme avait lâché ses pokéballs sur le sol, courant vers une adolescente aux cheveux argentés. Celle-ci poussa un profond soupir, retirant le gant qui ornait sa main droite avant de décocher un coup de poing dans le ventre du jeune homme. Celui-ci se retrouva à genoux devant elle, bafouillant en pleurant :

« Pour … Pourquoi tu as fait … ça ?! Je voulais juste … t’inviter à … boire … »

« Désolée mais je ne suis pas désolée. Tu crois que ça marche comment ? T’arrives comme une fleur, tu me dis « Viens, on fait un duel pokémon. Si je gagne, tu sors avec moi. » et je dois accepter comme ça ? Peut-être que les autres étaient assez cruches pour se laisser faire avec ta mignonne petite gueule mais ça ne marche pas avec moi. Et pour celles qui étaient trop faibles pour refuser ce duel voir perdre contre toi, elles ne valent pas mieux. Tu crois quoi ? Parce que je suis belle, tu peux m’avoir en claquant des doigts ? »

« Je … Je … »

« Oh et puis zut, tais-toi, tu me fatigues. T’est aussi lourd qu’un Ronflex. »

Un coup de pied dans la figure et le jeune homme s’écroula en arrière, ne bougeant plus d’un pli tandis qu’elle observait ses quelques pokéballs. Dommage, elle n’en avait utilisé qu’une seule pour ce combat. Il fallait dire que malgré les soi-disant pokémons surpuissants qu’il avait ramenés, ça n’avait rien changé à l’issue du combat. Quand on est mauvais à la drague, on est mauvais au duel de pokémons. Quand on est mauvais au duel de pokémons, on a loupé sa vie ! Enfin peut-être pas quand même mais voilà …

« BRRRRRR ! C’est froid ! »

Une petite cuillère à la bouche, elle l’extirpait de celle-ci, regardant le ciel bleu tout en réfléchissant. Une glace devant elle, elle la dégustait avec lenteur, prenant son temps. Quelques têtes se tournaient vers elle tandis qu’elle était assise à une table à l’extérieur d’un café. Un parapluie la protégeant du soleil, elle maintenait sa tête grâce à sa main gauche, marmonnant quelques paroles incongrues pour elle-même.

Elle avait de longs cheveux blancs, très longs même. Elle devait avoir une quinzaine d’années en vue de la jeunesse de son visage mais elle avait aussi deux magnifiques yeux couleur rubis. Deux anneaux fermés de couleur dorés se trouvaient de chaque côté de son crâne, semblant plus servir à la décoration qu’à sa coiffure. Mais ce qui était le plus remarquable chez elle, c’était bel et bien ses longs collants noirs qui lui allaient … jusqu’au sommet de ses fesses, les cachant en même temps bien qu’on apercevait une culotte sous les collants. Dans le fond, cela ressemblait peut-être plus à un legging ? Bien que très moulant dans ce cas précis. Elle avait aussi une jupe très courte de couleur bleu avec de la dentelle blanche au bout ainsi qu’un haut de même couleur. Quelques formes constituaient sa poitrine, celle-ci n’étant nullement sujette à la moquerie, ni trop grosse, ni trop petite. Mais ces regards n’étaient pas uniquement par rapport à sa tenue, loin de là même.

« Dites … Ca ne serait pas Pygmalia ? Elle commence à se faire un nom à Daiban, la petite. » murmura une personne parmi un groupe composé d’une dizaine de jeunes adultes.

Elle se déplaça faiblement, prenant une pause tout simplement songeuse, le regard dirigé vers l’horizon sans pour autant déplacer ses yeux vers le groupe. Elle savait qu’elle était observée, pourquoi le nier ? Ils pouvaient prendre des photos d’elle. De toute façon, ils n’allaient sûrement plus retrouver leurs appareils quelques minutes plus tard. Car elle avait des pouvoirs magiques ! Et oui … Elle était capable de faire disparaître les objets comme elle le désirait … Ou presque … Enfin bon … Ce n’était pas un souci.

Lentement, une pokéball s’ouvrait, un petit Mimigal en sortant, crachant de nombreux filets de toile sur les appareils photo dirigés vers elle. Aussitôt, les objets volaient dans les airs avant de se retrouver projetés contre un mur, éclatant en morceaux. Elle eut un faible sourire, terminant sa glace avant de se lever, payant l’addition. Elle eut un petit haussement de sourcils en voyant le numéro qui était à la fin de l’addition. Sans même y prêter plus d’attention, elle quitta le café, demandant à son Mimigal de la suivre.

Si seulement c’était uniquement cela qui faisait qu’elle était connue … Le fait qu’elle était une dresseuse pokémon … Mais non … Il y avait autre chose … Autre chose de bien plus singulier … Être une excellente dresseur pokémon ne la rendait pas unique en soi. Ce qui la rendait unique était ça … Elle s’arrêta devant une boutique. Une boutique de vêtements cousus sur mesure … Elle pénétra à l’intérieur, une voix l’interpellant aussitôt :

« Pygmalia ? Tu es déjà rentrée de ton petit voyage pokémon ? »

« Le tournoi s’est déroulé plus rapidement que prévu. Il fallait dire que les combats ne duraient pas très longtemps avec moi. Tu peux juste éviter de faire cela, Héméra. Je suis imperméable à ce genre de choses, ça me perturbe vraiment. »

« Désolée, Pygmalia. C’est la force de l’habitude. Comme je suis seule à m’occuper de la boutique la majorité du temps, il vaut mieux que je reste sur mes gardes. »

Une créature fit son apparition devant elle, l’adolescente lui souriant en la remarquant. La Gardevoir avait des cheveux argentés, deux yeux dorés mais avait troqué son habituelle robe blanche qui correspondait à la parure habituelle pour une robe rouge qui lui allait tout aussi bien. Et pour cause … Les habits de l’adolescente comme la robe de la Gardevoir avaient été crées par une seule et unique personne : Ermaga. Et non pas avec n’importe quelle soie … Une soie spéciale … Vraiment très spéciale … Puisqu’il s’agissait de celle de Midélia. Dès que Pygmalia remarqua la Gardevoir, elle murmura :

« Et bien, mademoiselle Héméra. Vous êtes vraiment à croquer. Je suis sûre que bon nombre de pokémons aimeraient vous avoir comme compagne. »

« Pygmalia, arrête tes idioties. » dit la Gardevoir en lui donnant un petit coup sur le sommet du crâne du dos de sa paume. « Tu sais parfaitement que je n’aime pas quand tu commences à imiter ton père …Surtout pour dire ce genre d’âneries. »

« Aie … Ca fait mal, Héméra. Je blaguais, je blaguais. C’est impossible qu’un pokémon soit attiré par une Gardevoir aussi violente que … Non ! Héméra ! Je rigolais encore ! »

« Grrrr … Bon, je vais accueillir les vrais clients si cela ne te dérange pas, Pygmalia. » répondit la Gardevoir, un petit sourire aux lèvres tandis que Pygmalia se rapprochait d’elle.

« Dis, tu m’en veux, Héméra ? Tu m’en veux beaucoup, Héméra ? Vraiment beaucoup ? Enormément beaucoup ? » demanda l’adolescente aux yeux rubis, passant sa tête à gauche puis à droite de la Gardevoir, celle-ci fermant ses yeux avant de prendre une profonde respiration. Pour toute réponse, elle lui dit :

« Le comportement héréditaire devrait être interdit par une loi universelle. »

« Hein ? Comment ça ? AH NON ! HEM … »

Elle retomba sur ses fesses sur un lit. Le lit qui composait l’un des rares meubles de sa propre chambre. Elle poussa un profond soupir, s’écroulant sur celui-ci avant de déposer d’une main ses pokéballs sur le bord du lit. Pfff … Fatiguée … Le voyage l’avait profondément épuisée … Difficile … pour elle … Elle n’était pas la fille de n’importe qui.

Avec lenteur, elle tourna son visage vers la droite, prenant un cadre. A l’intérieur, une photo représentait une Gardevoir déjà affublée d’une belle robe rouge mais aussi une Migalos noire plus grande qu’une jeune fille âgée de six ans. Celle-ci était en fait entre la tête et l’abdomen de la créature, un grand sourire aux lèvres. A côté de la jeune fille aux cheveux argentés, la maintenant pour qu’elle ne tombe pas, se trouvait un homme aux cheveux blancs. Opposée par rapport à la position de la Migalos, une femme aux longs cheveux blonds en queue-de-cheval se tenait là. Impossible de ne pas les connaître lorsque l’on vivait dans l’actualité … Ces deux personnes étaient Samus et Orion Astrum … Ses deux parents. Elle reposa le cadre, l’abaissant pour cacher la photo. Elle ferma les yeux, s’endormant. Ses deux parents … Pff !

Chapitre 75 : Seul à seule

Chapitre 75 : Seul à seule

« Cela m’embête de vous laisser encore en retrait. »

« Nous n’avons pas trop le choix, Elise. Je te fais confiance pour surveiller tout ce monde ? Et aussi Royan au cas où. Il ne faudrait pas que les gens se doutent de quelque chose. »

« Ne vous en faites pas, je vais m’occuper de lui pour qu’il soit en sécurité, je vous le promets. Nous allons y aller dès maintenant. Messire Royan et Séran ? Madame Sérest ? Nous devrions partir dès maintenant, je vous prie. »

« Nous revenons vite. Nous sommes plus plongés dans Shunter maintenant. »

Difficile de confirmer ce terme. Plongés … Oui, ce n’était pas faux en un sens. Mais il ne fallait pas se noyer. Encore une fois, ils étaient tous en retrait, du moins, ceux qui risquaient de causer pas mal de problèmes avec Shunter.

« On peut éviter l’entraînement aujourd’hui ? J’ai encore mal par rapport à hier. »

« Aucune complainte, Tery. Pour la peine, toi et moi, on y retourne. Clari, Elen, vous faites ce que vous voulez mais vu qu’hier, vous vous êtes frappées presque à mort, il vaut mieux pour vous que vous vous reposiez. »

« HEIIIIIIIIIN ?! Elles ont le droit mais pas moi, c’est quoi ce sexisme, Manelena ? » déclara Tery avant de se statufier sur place. Gloups … Elle le regardait … et méchamment. C’était le moment où il devait se taire, c’était ça, n’est-ce pas ? Hein ?

« Tu ne mérites que de finir épuisé d’ici quelques heures. Si vous le voulez, vous pouvez venir observer comment on s’entraîne, lui et moi. »

« Je vais surtout venir pour être sûre qu’il ne soit pas mortellement blessé par toutes ces bêtises, plutôt. Le plus vite ça sera fait, mieux c’est ! »

« Je ne comptes pas le blesser … du moins, pas trop. » soupira Manelena. Pas trop ? Ce n’était pas beaucoup plus rassurant en un sens.

« Elen, Clari, si vous estimez que je ne vais pas m’en sortir, je comptes sur vous pour m’aider, d’accord ? Je n’ai pas envie de mourir aussi jeune. »

« Ne t’en fait pas, Tery. S’il faut l’arrêter, je l’arrêterais. Tu n’as pas à te soucier de ça. Ce n’est pas un problème. Mais ne travaillez pas trop non plus. »

« On verra combien de temps il tiendra. En conséquence, je verrais ensuite si je continue l’entraînement. Tout dépend de sa motivation. »

« Pourquoi st-ce que je ne suis pas rassurée le moins du monde par tes propos, Manelena ? »

Il avait soupiré avant de placer une main sur son front, comme pour signaler qu’il était déjà plus qu’usé par toute cette histoire. Et encore, ils n’avaient pas commencé. Néanmoins, il allait la suivre pour qu’ils puissent se battre, une nouvelle fois.

Mais heureusement pour lui, après la première pause, elle déclara que c’était suffisant pour la journée. Tant mieux, il n’aurait pas vraiment supporté de faire plus. Pfiou … Et Elen était venu pour l’épauler et l’aider.

« Tery, est-ce que tu vas bien ? Tu as besoin de soutien ? »

« Je veux bien de l’aide … merci, Elen. » soupira le jeune homme une nouvelle fois. D’ailleurs, les autres n’allaient pas tarder à revenir. D’après ce qu’il avait compris, ils avaient tous décider cela hier. Pourquoi ? Car ainsi, ils pouvaient se déplacer ensuite. Pour éviter les suspicions en interrogeant trop de monde. S’ils étaient suivis, cela risquait de créer plus d’ennuis qu’actuellement et … ils n’avaient pas besoin de ça.

Mais bon, au moins, ils pouvaient patienter sans avoir mal sur la majorité de leurs corps. Et Clari comme Elen n’avaient rien fait en les attendant. La tête sagement posée sur les genoux d’Elen, il se laissait caresser les cheveux tout en fermant les yeux, murmurant :

« Après l’effort, le réconfort, n’est-ce pas, Elen ? Ca vaut peut-être le coup de s’entraîner. »

« Tu n’as pas besoin de t’entraîner pour avoir ça, Tery. Mais il est vrai que la récompense est meilleure suivant ce que tu as fait pour la mériter, hahaha. »

« Alors il va falloir que je fasses encore plus pou ça. Ah … Encore du travail ? »

« Encore du travail, Tery. Encore du travail. » chuchota t-elle alors qu’elle sentait qu’il s’endormait peu à peu sur elle. Tant mieux, ils pouvaient profiter d’un peu de temps ensemble. Manelena était partie s’entraîner seule tandis que Clari conversait avec elle en attendant.

« Je préfère avoir Tery sur mes jambes plus qu’autre chose dans ce monde. Ca doit être un peu stupide, j’imagine mais … c’est ainsi. »

« Je ne vois pas trop pourquoi. Il a l’air heureux d’être dans cette position. »

Et elles continuaient de discuter de tout et de rien. Pourtant, Elen fixait Manelena qui s’entraînait comme une diablesse. Quitte à finir en sueur. Comment est-ce que cette personne pouvait autant oublier sa féminité ? Et comment Tery pouvait apprécier ça ?

« Hey ! Manelena, tu ne veux pas venir discuter avec nous au lieu de rester dans ton coin ? Ca n’apportera rien de bon, tu le sais hein ? »

« Je n’ai pas de temps à perdre surtout avec de telles idioties. Continuez à faire ce que vous faites d’habitude, je ferais de même de mon côté. »

« Tu n’es pas très sympathique. Ce n’est pas comma cela que Tery va t’apprécier. »

« Clari, s’il te plaît, tais-toi, je n’ai pas envie de l’avoir à nos côtés si c’est pour parler de ce sujet. Merci bien. » marmonna Elen avec lenteur. Elle n’appréciait pas Manelena et c’était réciproque. Il y avait tant de raisons et d’explications à un tel dégoût de chacune envers l’autre mais cela, Tery n’en voyait qu’une infime partie. Surtout quand elle se doutait que Manelena manquait de courage pour assumer ne serait-ce qu’une parcelle de tout ça.

Une heure passa, puis une seconde. Elen bougea légèrement ses jambes mais Manelena avait encore continué à s’entraîner. Elle avait finit au bout des deux heures par se reposer tandi que Tery ouvrait les yeux. Il marmonna :

« Hmm … Les autres ne sont pas encore arrivés, c’est bien ça ? »

« C’est exact, Tery. Mais toi ? Tu as bien dormi ? Est-ce que tu veux dormir encore un peu ? Profites-en donc, rien ne presse, tu sais ? »

« Je le sais mais bon … »

C’était juste que traîner là, à ne rien faire, ça ne lui plaisait pas. Il se releva des jambes d’Elen, la remerciant pour lui avoir confiées celles-ci pour qu’il puisse se reposer. AAAAAAAAAH ! Bon sang … Manelena ? Encore ?

« Manelena, fais donc un peu de repos, tu vas te tuer à petit feu sinon ! »

« Je n’ai pas de conseil à recevoir de ta part, Tery. Tu connais pourtant déjà ma réponse à ce sujet, bref, laisses-moi tranquille. Et si tu ne le remarques pas encore, je suis DEJA en train de me reposer. C’est pourtant pas difficile à voir. »

« Oui mais comme tu sues comme une bête, ça se voit que tu viens à peine de t’arrêter. »

« Attends un peu que je me relève, je vais t’apprendre à m’insulter de la sorte ! Tu vas voir qui est une bête, espèce de sale petit … »

Hein ? Elle cherchait déjà la bagarre ? Mais il n’avait rien fait pour ça ! HEY ! Il ne voulait pas mourir si jeune ! Dire qu’il venait à peine de se réveiller ! Elle était déjà en train de se lever, prête à le punir pour ce langage en sa direction.

« Est-ce que je dois aller sauver Tery, tu crois, Clari ? »

« Je ne pense pas, non. Il le mérite amplement. Un peu de décence envers une jeune femme ne pourra lui faire que du bien. Et Manelena ne le tuera pas. »

« Du moins, pas trop, j’imagine. Cela lui ferait autant de mal à elle qu’à nous. »

Même si elle n’appréciait pas le reconnaître, pas du tout. Elle observa Tery qui courait comme un dératé. Cela lui ferait un peu de sport. Mais Manelena utilisait ses lignes d’Alzar pour le faire tomber sur le côté, à force de projeter quelques souffles de vent.

« Elle va bien finir par l’attraper à cette allure. Tery ne regarde pas où il met les pieds et … » dit Clari avant que Tery ne tombe au sol à cause d’une racine. « Et c’est le drame. Fin. »

Il valait mieux pour elle qu’elle aille aider Tery. Surtout que Manelena était maintenant à sa hauteur, lui donnant un coup de pied avec son soleret de métal. Le jeune homme poussa un cri de douleur avant qu’elle ne s’éloigne, le laissant là. Elen l’aida à se relever, poussant un soupir en lui disant de faire attention la prochaine fois. Elle n’appréciait pas Manelena, ce n’était pas une raison pour dire qu’elle sentait mauvaise. Un peu de décence, Tery !

Mais voilà, tout le monde était à nouveau là et chacun parlait du peu d’informations obtenues par Rokan et les autres. Bien sûr, ce n’était rien, trois fois rien, mais cela permettait d’avoir au moins un sujet sur lequel ils pouvaient discuter tous ensemble.

« Comme ça, il y aurait plusieurs camps de rebelles dans les environs ? Du moins, dans tout le royaume ? Et les soldats ne font rien pour les arrêter ? »

« Comme l’armée de Shunter elle-même est en proie au désordre, il n’est pas rare que les rebelles soient prévenus à l’avance d’une possible attaque de la part des militaires. »

« De quoi leur permettre de fuir ou se préparer à contre-attaquer, oui … je vois … »

« Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, pas du tout. »

Il avait complété les propos de Manelena, voyant parfaitement que tout cela n’était guère de bonne augure pour elle. Il aurait bien voulut lui dire quelque chose, ouvrir la bouche pour l’épauler mais rien à faire. Le reste du repas se fit en silence jusqu’à ce qu’il fût l’heure pour tous et toutes de se coucher.

« Je fais le premier tour de garde, pour ne pas changer. Je pense que vous comprendrez. »

« Pas de soucis pour moi, je prendrais le second. Pas besoin que les autres se réveillent, je tiendrais toute la nuit, si nécessaire. Il ne devrait y avoir aucun souci de ce côté. » termina de dire Manelena après les propos de Tery. Celui-ci voulut ouvrir la bouche mais préféra se taire. Se disputer inutilement, il n’en avait pas besoin, loin de là.

« Alors, nous allons tout de suite nous coucher. Désolés de ne pas faire plus de conversation mais nous sommes extrêmements fatigués. »

« Aucun problème, Sérest, Séran. Bonne nuit à vous deux alors. »

Il chuchota cela en direction du couple avant de se préparer mentalement. Il espérait une petite chose mais le dire à haute voix lui causerait bien plus d’ennuis qu’autre chose. C’est pourquoi il voulait éviter absolument tout ça pour le moment. Manelena déclara qu’elle allait aussi faire une courte sieste pour avoir un quota de sommeil pour la nuit.

Le mieux était de patienter … pour le bon moment. Et ce fut le cas deux heures plus tard. Elen, malgré toute la bonne volonté du monde, n’avait pas réussi à rester éveillée, partant alors se coucher en lui murmurant de vite la rejoindre plus tard.

Mais ce n’était pas elle qu’il attendait … mais Manelena. La femme aux cheveux argentés se présenta à lui, venant s’asseoir à ses côtés. Ce fut elle qui prit la parole, marmonnant :

« Réveillée plus tôt que prévue, il me fallait quelques heures pour tenir debout toute la nuit. Les deux, je les aies récupérées après que Sérest et Séran soient partis se coucher. »

« Je le sais parfaitement, tu n’as pas besoin de t’expliquer, je comprends ça, Manelena. »

« Quel bordel toute cette histoire dans Shunter. On n’avait pas besoin de revenir. »

« Et pourtant, on l’a fait … donc autant essayer de gérer cette situation. »

« Tery, réussir à régler la situation d’un royaume, ce n’est pas comme foncer bêtement contre une créature légendaire. C’est beaucoup plus compliqué que de se dire, il y a d’un côté les méchants, d’un autre côté les gentils. »

Il le sait bien, avec les figures de la noblesse, de l’armée, de la religion … Il ne faut pas oublier cela. Il ne peux pas oublier cela aussi facilement. Encore oublier, il a l’impression qu’il pense à l’oublie continuellement depuis quelques temps.
C’est ridicule, parfaitement ridicule et en même temps, c’est pourtant comme cela qu’il voit les choses. Une main posée sur son front, il se laisse tomber en arrière, s’écroulant dans l’herbe alors que Manelena reste assise sur le tronc d’arbre.

« J’ai voulu revenir pour toi mais aussi pour ma mère. Au final, je sens que ça n’aidera ni pour l’une, ni pour l’autre. Encore un bel échec à mettre à mon nom, visiblement. »

« Je ne t’ai jamais demandé d’aide et je ne le ferais jamais. Alors évites de croire que tu fais ça pour ma personne car je n’ai pas besoin de ça pour mes soucis. »

« Peut-être … mais cela doit te faire plaisir un peu, non ? Que l’on soit tous venus en Shunter. Si cela peut te rassurer … un petit peu. Tu semblais plus nerveuse que d’habitude ces derniers temps. Ça me fait dire que tu tiens encore à ton père. »

« Je ne veux pas parler de lui comme on ne parle pas du tien. C’est un sujet tabou, Tery. Alors évites donc d’ouvrir cette bouche avant que je ne m’emportes, compris ? »

« D’accord, d’accord, sujet fâcheux, je me doutes mais bon … »

« Si tu t’en doutes, pourquoi est-ce que tu le fais alors ? Pour me mettre en colère ? »

« Non, non, tu le sais aussi bien que moi … que ce n’est pas mon genre. Enfin, pas fait exprès mais à part ça, ce n’est pas … et puis zut. »

Il avait finit par s’embrouiller complètement. Le résultat était complètement désastreux tandis qu’il plongeait dans son mutisme. Il pouvait aller se coucher, c’était un peu ce que Manelena désirait mais il ne voulait pas lui offrir cela. Pour l’unique et bonne raison que ça ne lui plaisait pas. Il pouvait passer du temps avec Manelena et parler … alors il en profitait.

« Elle t’attend dans la tente, qu’est-ce que tu fais ? Tu ne va pas la rejoindre ? »

« Je ne veux pas. Tu n’as pas un sujet de discussion ? Qui ne te mettrait pas en colère, bien entendu, Manelena, d’accord ? »

« Tu n’es pas obligé de répéter mon nom, je ne suis pas une enfant. Quant à un sujet de discussion, je n’en ait pas. Maintenant, tu vas pouvoir aller te coucher. »

« Je n’en ait pas envie, Manelena. » répéta t-il avec lassitude. Pourquoi est-ce qu’elle voulait autant qu’il aille dormir ? Elle ne le supportait plus ou quoi ? Il n’était pas un emmerdeur !

Il émit un grognement, Manelena le fixant de ses yeux rubis, l’air de dire : « C’est quoi ton problème encore cette fois ? » Mais il n’avait pas à lui parler de tout ça. Car il n’avait pas la motivation à lutter contre Manelena aujourd’hui, pas ce soir. Elle se plaça à côté de lui, le forçant à se redresser pour qu’il se retrouve assis.

« Tu es prié de me répondre quand je te parle, Tery. »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise, Manelena ? Je suis préoccupé par toi, je t’apprécie énormément et pas parce que tu étais ma maréchale, voilà tout. Je me fais du souci depuis que nous sommes à Shunter. Même si tu ne veux pas le montrer, tu es inquiète, voilà tout. »

« Tu m’apprécies ? Vraiment ? Alors que tu m’en fais voir de toutes les couleurs tous les jours ? Est-ce que tu te moques de moi, Tery ? »

« Non, mais tu prends tout à l’envers ou de la mauvaise façon. Est-ce que ça te semble si illogique et impossible à imaginer ? Que j’ai envie de te protéger au même niveau que Clari, Elen, Royan, Elise, Sérest et Séran ? Au même niveau que ma mère ? »

« On n’a pas à me protéger. Je sais parfaitement me débrouiller seule. Je n’a besoin de personne pour ça. C’est … »

Il l’arrêta dans ses propos, plaçant une main sur son épaule droite avant de l’emmener contre lui. Elle était plus grande que lui, et bien qu’ils étaient assis tous les deux, la différence de taille restait visible. Mais elle se laissa faire, surprise par le geste tandis qu’il venait placer son autre main sur son dos, le caressant doucement.

« Il vaut mieux pour toi qu’elle ne soit pas baladeuse, d’accord ? »

« Je ne l’aurais jamais fait. Je tiens à la vie malgré que j’ai peut-être quelques coups de folie. Et puis bon … ne parles plus, d’accord ? Je vais faire pareil. »

La femme aux cheveux argentés ne lui répond pas. Il pense alors qu’elle acquiesce par cette non-action. Voilà … ca va mieux, non ? Quand elle est calmée, n’est-ce pas ? Il se place un peu mieux mais il a l’impression que c’est lui qui se fait réconforter.

… … … Combien de temps est-ce qu’ils restent ainsi ? Les minutes s’écoulèrent. Le feu continuait de crépiter devant ses yeux alors qu’il remarquait que Manelena avait fermé les siens. Sa main se déplaça pour aller plus haut, passant dans les cheveux de son ancienne maréchale. Même si cette personne avait été la plus haute gradée militaire dans le royaume de Shunter, rien ne changeait sur le fait qu’elle restait une femme. Avec ses forces. Avec ses faiblesses. Avec son caractère bien trempé.

« Tery Vanian. » chuchota faiblement Manelena alors qu’il posait son regard sur elle.

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a Manelena ? » demanda Tery, retirant aussitôt sa main.

« Note ce que je vais te dire … car je ne l’annoncerais qu’une fois. Grave-le dans ton esprit … car ça ne se reproduira plus. Je ne suis pas l’une de ces fillettes qui cherchent du réconfort dans les bras d’autrui dès que cela va mal. »

Oui, ça, il l’avait bien remarqué hein ? Il n’était pas aveugle à ce sujet. Mais bon, il savait aussi que tout cela n’était qu’une façade ou presque. Elle n’aimait pas que l’on la considère comme une faible femme, ça ne voulait pas dire qu’elle devait toujours se montrer forte. Néanmoins, il ne chercha pas à lui répondre, attendant qu’elle continue ce qu’elle avait à dire. Car visiblement, elle avait besoin de parler. Il ne remarqua pas, comme Manelena, qu’une tête aux cheveux blonds les observait à travers l’ouverture de la tente.

« Tery Vanian. Tu … es … humpf … la seule personne à qui je peux confier ma vie. Tu es la seule … personne à qui … je peux confier mon rôle de princesse. Si un jour, je retrouve mon titre, tu pourras devenir mon chevalier. Enfin … Si la vie se passait comme dans les contes mais je ne me fais pas trop d’illusions à ce sujet. »

Voilà qu’elle jouait encore de l’ironie alors que la situation était plutôt unique. Sa main passa à nouveau dans les cheveux de Manelena, celle-ci poussant un profond soupir avant de terminer d’une voix lente, très lente, comme si elle s’endormait :

« Tu vois, Tery ? Quand tu la boucles, tu deviens … tout de suite plus agréable. »

Il ne répond pas puisqu’il doit la boucler. Il la sent qui vient se coller un peu plus contre lui. Voilà qu’il commence à rougir comme un enfant pris en faute. Pfiou … Avoir Manelena aussi tendre ? Non. Simple ? Non plus. Il n’a pas le bon terme en tête et c’est assez embêtant quand on y réfléchit bien. Hum … Bizarre, il se sentait observé. Il retourna son visage en direction de sa tente mais il ne vit rien de spécial.

« Tery Vanian. Tu es chiant, usant, fatiguant … »

« Les compliments de la sorte font toujours chaud au coeur, Manelena. »

« Mais tu es quelqu’un de confiance. Tu ne trahiras jamais les personnes qui te sont proches. C’est ce dont le royaume de Shunter a besoin. C’est ce dont j… »

Elle ne termina pas sa phrase alors qu’il déglutissait. Pfiou … C’était très gênant. Il valait mieux arrêter là. Il finit par libérer Manelena de son étreinte, chuchotant qu’il allait se coucher. Il ne remarqua aucun regret dans le ton de sa voix qui lui disait :

« Dors bien, Tery Vanian. Tu en as assez fait aujourd’hui. Demain, cela sera encore plus difficile qu’auparavant. Il faut que tu te reposes. »

« N’en fait pas trop, Manelena. Je ne voudrais pas que tu finisses épuisée toi aussi. »

« Ce ne sont que quelques heures, rien de plus, rien de moins. »

« Oui mais bon … Enfin, je te laisse gérer cela. Bonne nuit, Manelena. »

Elle fit un petit mouvement de la main alors qu’il croyait apercevoir de la peine dans ses yeux. Mais cela n’était sûrement qu’une vision folle de son esprit. Il pénétra dans la tente, allant se coucher auprès d’Elen. Celle-ci dormait profondément mais elle vint se coller à lui, pressant tout son être avec une certaine ardeur. Wow. Dommage qu’elle dormait sinon, il en aurait bien profité mais il était trop gêné pour ça. Il finit par la rejoindre dans son sommeil.

Epilogue : Volonté

Epilogue : Volonté

« Magnifique ! Vraiment magnifique ! Vous êtes vraiment époustouflante, mademoiselle Dorothéa ! Vraiment ! Vous êtes prodigieuse ! »

« Vous ne tarissez pas d’éloges à mon sujet, hein ? »

« Mais comment pourrait-on en faire autrement ? Nous n’avons jamais eut de beauté humaine aussi … resplendissante que vous depuis des années ! Des décennies même ! »

Elle ne pouvait s’empêcher de sourire, passant une main dans ses longs cheveux noirs tressés alors qu’elle portait une magnifique robe blanche lui allant jusqu’aux cuisses. Une robe qui semblait mettre en valeur sa poitrine, un décolleté appétissant étant visible. Elle portait aussi un collier doré autour du cou tandis qu’une sorte d’humanoïde à la peau bleue s’adressait à elle, embrassant longuement sa main tout en reprenant :

« Sincèrement ! Pourquoi n’êtes-vous pas venue plus tôt dans le mannequinat ? Dès votre adolescence, vous auriez été resplendissante et radieuse ! »

« Je ne l’ai pas été. Il y a seulement de cela quelques années que je suis ainsi. Néanmoins, je pense qu’il est temps pour moi de partir. J’ai une interview qui m’attend, n’est-ce pas ? » dit-elle alors que l’être hochait la tête d’un air positif. Elle s’éloigna, retournant dans sa salle privée avant de se rhabiller comme à son habitude. Ah … C’était tout aussi élégant … mais ses anciens habits étaient la seule chose qu’elle aimait réellement porter sur lui. Bon … Il était temps de se faire interviewer … encore une fois hein ? C’était devenu son lot quotidien.

« Ah … Mademoiselle Dorothéa ! Ou plutôt Oria, n’est-ce pas ? C’est ainsi que vos amis intimes vous appellent. »

Voilà … Elle était assise en face d’une femme tout ce qu’il y avait de plus humaine. Elle avait croisé les jambes, la jeune femme tenant un petit bloc-notes entièrement fait de métal, le tapotant légèrement dessus. Une sorte de minuscule micro en sortit alors que l’humaine reprenait la parole sur un ton des plus neutres :

« Commençons d’abord par les présentations. Dorothéa Astrum, alias Oria Astrum pour les plus intimes. Vous êtes âgée d’environ vingt-deux années. Voulez-vous nous parler de vous ? Et de votre famille ? Depuis votre apparition dans le mannequinat, bon nombre de personnes se demandent qui vous êtes en-dehors des projecteurs. »

« Par où voulez-vous que je commence ? Je ne sais guère ce que je peux vous raconter. »

« Et bien … Votre enfance ? Ou alors, est-ce un sujet tabou ? »

« J’ai été abandonnée par mes deux parents lorsque je devais avoir cinq ou six années … Je ne sais plus réellement … Mais je n’étais pas seule et j’ai une petite sœur portant le nom d’Orié. Son véritable nom est Théodora et certaines personnes la connaissent bien plus dans le domaine de l’élevage pokémon. Elle habite une autre planète, assez isolée mais elle est plutôt connue dans son milieu elle aussi. »

« Oh … Bien entendu … Mais vous avez été abandonnée ? Comment avez-vous fait pour survivre pendant toutes ces années ? »

« Et bien … Ma sœur et moi-même avons été récupérées et élevées par une Dranienne du nom de Personia. C’est ainsi que pendant des années, nous avons été éduquées comme il le fallait par cette femme à qui je dois beaucoup. »

Le micro se rétracta aussitôt dans le bloc-notes de métal, la femme regardant Oria avec un peu de suspicion. Elle tapotait du doigt contre le bloc-notes, semblant réfléchir à quelque chose. Hum … Elle semblait plutôt … en proie au doute mais pour quelle raison.

« Vous parlez d’une Dranienne du nom de Personia. »

« Exactement … Vous savez, cette race qui s’est éteinte il y a de cela environ trois ou quatre ans à cause d’une attaque massive par le phazon et les metroïdes. »

La journaliste haussa un sourcil d’étonnement. Elle ne s’attendait visiblement pas à ce que la jeune femme aux cheveux tressés noirs soit autant au courant à ce sujet. Ce n’était donc pas une plaisanterie ou alors … Peut-être qu’elle s’était un peu renseignée auparavant. Ca ne serait pas la première femme à essayer de se vanter.

« Parlez-nous un peu de Personia … Qu’était-elle dans la communauté dranienne ? »

« Une exilée … Elle a été exilée de sa planète car elle n’appréciait guère que les draniens vendent leurs armes et armures. De même, les manipulations sur le phazon étaient une chose qu’elle détestait. Elle s’est rendu sur Terra où elle s’est faite passée pendant des années pour Bartholomé Astrum. Vous pourrez fouiller dans vos archives, vous verrez que je ne mens pas. C’est après quelques années où elle a élevé celui que j’appellerai à jamais mon grand frère qu’elle est partie de cette planète, qu’elle nous a trouvé, moi et ma sœur et que nous avons été élevées par elles. »

« Bien entendu … Bien entendu … Mais si cette race s’est éteinte … »

« Ma mère est morte lors d’un incident, mettant une fin à cette race … Ainsi, elle était la dernière survivante des draniens … Je ne veux pas en parler plus à ce sujet. »

« Soit … Ce sujet est tabou car bon nombre de personnes estiment que les draniens sont morts à cause de leurs actes. »

« Cela ne me concerne pas le moins du monde. Vous pouvez continuer votre interview ou alors elle est déjà terminée ? » demanda Oria, gardant ses jambes croisées alors que le micro était déjà revenu depuis quelques minutes.

« Nullement … Nous n’en avons pas terminé le moins du monde. Qu’avez-vous fait pendant toutes ces années avant que vous ne vous présentiez dans le mannequinat ? »

« J’étais possédée par le phazon et je tentais de sauver l’univers avec ma petite sœur et mon grand frère. » répondit-elle en fronçant légèrement les sourcils.

« Bien entendu … Bien entendu … Et à part cela ? »

« Je pense que tout ceci est terminé. L’interview ne semble pas vous passionner autant que vous l’aimeriez. Vous vous attendiez à un scandale ou des révélations fracassantes, c’est ce que je vous donne. Tout ce que je dis est véridique. »

« Bien entendu … Mais pourquoi me révéler cela maintenant ? A moi ? Et non à quelqu’un d’autre ? A un autre journaliste ? »

« Je ne sais pas … Peut-être parce que je suis lasse de tout ceci. Mon grand frère est mort il y a plus de trois ans … et il me manque … Il me manque terriblement. »

« Ce grand frère dont vous parliez … Puisque c’est l’heure des confidences, comment s’appelait-il ? » demanda la journaliste alors qu’Oria avait son regard posé sur elle.

« Théodore Astrum … Ou si vous préférez … Ophiuchus … Astrum … Et plus communément Orion Astrum. » murmura t-elle avec lenteur alors que les yeux de la journaliste s’ouvraient en grand de surprise. Elle se leva aussitôt, s’écriant :

« Mais Orion Astrum est celui qui a mis … »

« Un terme à l’invasion des phazons … et est aussi … le mari de Samus Astrum. »

« Vous êtes donc sa petite sœur ?! Mais pourtant, pourquoi personne n’a jamais fait le rapprochement entre votre nom de famille et le sien ? »

« Car je n’ai jamais souvent dit mon véritable nom de famille et souvent, on ne fait pas la correspondance entre mon nom de famille et celui de mon grand frère. Je crois que l’interview est terminée. Vous avez tout ce qu’il vous faut pour faire un bon article. Encenser moi ou non, libre à vous, je vous ai répondue. »

« Hein ? Mais attendez ?! Je n’ai pas terminé ! J’ai une dernière question qui intéresse tous vos fans masculins ! Avez-vous un petit ami ?! Une personne que vous aimez ? »

« Je n’ai pas de petit ami … Et je ne pense pas en avoir. Car à la personne que j’aimais … Elle n’est plus là pour moi. » répondit-elle sèchement, s’étant levée pour bien montrer.

« Hein ? Qui que quoi ? Avez –vous un nom ? Ce nom me permettra de … »

« Vous le connaissez déjà, je vous l’ai dit. Au revoir, ça sera là mon unique interview au sujet de ma situation sociale et de ma famille. »

« Mais attendez un peu … Le seul nom masculin que j’ai eut est celui de … »

La porte s’était refermée pour délaisser complètement la journaliste, celle-ci restant éberluée par les paroles d’Oria. Elle venait de dire quelque chose … qui allait être sûr la couverture du magazine ! AH ! C’était du scoop ça ! Voir bien plus même !

La journaliste quitta la pièce à son tour, se disant que la jeune femme était partie bien loin depuis tout ce temps. Elle ne la voyait même pas en bas de l’hôtel où elles avaient décidé de se réunir pour dialoguer. Dommage … Elle aurait bien aimé la suivre.

Elle s’était mise à marcher rapidement à travers les ruelles … Dire qu’il faisait encore bien jour … Plusieurs têtes se retournaient vers elle, la pointant du doigt mais elle ne s’y intéressait pas. Non … Elle ne voulait pas y penser mais rien que le fait de prononcer son nom … Elle ne voulait pas … Elle ne voulait pas … Non …

Elle s’était cachée dans une ruelle, s’adossant contre un mur tout en fermant les yeux. Cela faisait plus de trois années … Trois longues années et elle n’arrivait pas à l’oublier … Elle n’arrivait pas à se le dire … A s’imaginer qu’il n’était plus là … Son grand frère … Lui qui avait décidé de leur retirer le phazon dans leur corps … pour leur permettre de vivre.

« Pourquoi nous avoir fait ça hein ?! Pourquoi ?! »

Samus ne lui avait donné aucune explication ! A Orié non plus ! Elles savaient juste qu’il était mort peu de temps après avoir ingéré leurs phazons. C’était tout … ce qu’elles savaient … C’était l’unique chose … Il n’y avait rien d’autre.
Elle serrait ses poings. Elle était devenue une simple femme humaine. Dialga était venu de rares fois pour tenter de lui parler mais qu’est-ce que cela allait changer hein ? A quoi est-ce que tout cela aurait servit ?! A quoi ?!

« Qu’on ne me balance pas que je dois vivre alors que lui est mort pour moi. »

Elle ne pouvait pas … Ce n’était pas possible … Elle avait toujours joué le jeu … Même après qu’ils aient fait … l’amour. Elle n’avait jamais pensé que ses sentiments étaient réels … A cause du phazon qui perturbait leurs comportements …

Et là … Et là … Elle savait qu’elle ne pouvait pas combler ce vide affectif … qu’elle ne pouvait pas tomber amoureuse d’une autre personne si … Elle ne voyait pas Théodore … Si elle ne le revoyait pas en face d’elle … Si elle ne pouvait pas lui dire à quel point elle l’aimait pour tout ce qu’il avait fait pour elle. Elle voulait tant qu’il revienne … Elle voulait tant qu’il soit là … Elle voulait tant le revoir …

Elle se recroquevilla contre un mur, sanglotant légèrement alors qu’elle continuait de verser quelques larmes. C’était toujours pareil … C’était toujours quand elle pensait à lui qu’elle était ainsi … Elle était devenue un mannequin car c’était le seul métier où elle était sûre de réussir … Le seul qui pouvait lui convenir … Elle était belle, divinement belle … Il le lui avait souvent dit … Il lui avait dit qu’elle pouvait aussi se servir de sa tête et de son charisme pour obtenir un soutien si elle rentrait dans la politique … Elle était une forte tête mais … ce n’était pas pour ça qu’elle voulait faire de la politique.

« Moi … Je veux juste que tu reviennes … C’était affreux … de partir sans prévenir … »

Plus qu’affreux même … Plus qu’affreux … Elle avait séché ses larmes, ce n’était pas le moment de pleurer. Ce n’était pas ce qu’il aurait voulu. Toujours se tenir droite et fière … Elle posa une main sur son cœur, se redressant dans la ruelle avant de quitter celle-ci. Elle s’immobilisa aussitôt. Le temps … Le temps s’était arrêté autour d’elle. Plus un seul mouvement, plus rien du tout …

« Didi … Tu es encore venu … Pourquoi ? »

« Car à chaque fois que tu pleures, j’apparaîtrai devant toi … Voilà tout. » annonça une voix, s’adressant en elle par télépathie alors qu’un imposant colosse bleu apparaissant devant elle. Les yeux noirs et rouges de Dialga l’observaient avec un peu d’affection :

« Je t’ai … déjà dit que je ne voulais pas que tu arrêtes le temps … Et tu n’es plus mon pokémon … Tu l’étais simplement car tu avais besoin de moi … »

« Et alors ? Comme tout est fini, je dois donc abandonner la relation qui unissait l’humaine au pokémon ? C’est bien cela ? Est-ce que tu veux que j’oublie tout ? »

« Est-ce que l’on … peut arrêter de se battre ? S’il te plaît … Je ne suis pas d’humeur, Didi … »

Pour toute réponse, il inclina sa tête devant elle, l’invitant à monter dessus. Hein ? Qu’est-ce qu’ils allaient faire ? Elle grimpa sur le sommet de son crâne, le pokémon se redressant aussitôt avant de s’envoler au loin. Quelques secondes plus tard, le temps reprenait son cours normal, les personnes ne remarquant même pas que pendant quelques instants, toutes leurs vies s’étaient stoppées.

« Où m’emmènes-tu, Didi ? Tu sais que j’ai une séance de photographies demain. »

« Oublies cette séance de photographies. Enfin … Non … Tu n’auras pas à t’inquiéter à ce sujet. Tu seras là-bas à l’heure, je peux te le promettre. »

« Tu ne dois pas utiliser tes pouvoirs pour des intérêts personnels. »

« Ceci était à l’époque, depuis, je peux avoir quelques … exceptions comme pour toi. »

« Mais où est-ce que tu veux m’emmener ? Je ne veux pas aller dans un passé ou un futur … différent … Je veux rester ici … »

« Alors nous allons nous promener et vagabonder. » répondit Dialga sans émotions.

Elle … ne comprenait pas les agissements du pokémon. Est-ce qu’il voulait lui redonner le sourire ? Elle n’était qu’une poussière dans l’univers … mais il se préoccupait d’elle au lieu du temps … Il s’inquiétait plus à son sujet qu’elle-même ne le faisait … Elle se calfeutra contre le cou du pokémon, murmurant :

« Merci … Didi … On va où tu veux aller … »

« Soit … Comme tu le désires, Oria. »

« Au passage … Comment va Orié ? Elle est toujours dans son élevage pokémons ? Et puis … Comment est-ce que sa relation évolue ? Je suis heureuse pour elle … Elle a réussi à avancer dans la vie … Je suis tellement … heureuse pour elle. »

« Elle va très bien … Sa relation aussi. Ils vont tous les deux très bien ensembles. Tu n’as pas à t’en faire. Je pense même que l’on va aller leur rendre une petite visite. »

Hein ? Quoi ? Elle se retrouva plongée dans une faille avant même qu’elle ne puisse parler.

Sur une autre planète, bien différente de celle où les cités pullulaient les unes à côté des autres, une sorte de ranch géant était visible, entouré et remplit de verdure. Plusieurs bâtiments étaient visibles, une personne sortant de l’un d’entre eux.
Munie d’un short en jean noir ainsi qu’un top de même couleur, une femme aux deux tresses noires s’était mise à courir en direction d’un autre bâtiment. Elle pénétrait à l’intérieur, en ressortant une vingtaine de minutes plus tard avant de refaire de même et ainsi de suite pendant plusieurs heures. Elle vagabondait de bâtiment en bâtiment avant de plonger dans un autre. Puis subitement, elle en ressortit sur le dos d’un Galopa, un grand sourire aux lèvres.

« Allez ! Plus vite ! Plus vite ! Encore plus vite ! »

« GALOOOOOOOOOO ! » s’écria le pokémon équidé alors qu’il accélérait à une vitesse prodigieuse. Néanmoins, la jeune femme ne semblait avoir aucun souci à être sur lui, ayant l’air d’avoir fait cela depuis des années. Subitement, le Galopa s’immobilisa, la jeune femme passant par au-dessus de lui avant d’atterrir avec grâce sur le sol.

« Ekina ! Qu’est-ce que je t’ai déjà dit ?! Tu ne dois pas faire cela ! Imagine si j’étais ton dresseur, tu penses sincèrement qu’il s’en serait sorti aussi bien que moi ?! »

Elle s’était tournée vers le Galopa, celui-ci semblant l’observer avec un air de défi. Pendant une bonne minute, ils se fixèrent longuement, comme un air de défi avant que le pokémon ne baisse les yeux, s’approchant d’elle en hennissant faiblement. La jeune femme lui caressa le museau avec délicatesse, murmurant :

« Allez … Ne pleure pas … C’est un réflexe … Et si tu es dans ma ferme, c’est pour justement le voir disparaître, d’accord ? »

« Galo … Galopa … Galo… »

« Allez … Tu me ramènes ? Et on y va au pas de marche hein ? Comme ça, pas de mauvaises surprises. » répondit la jeune femme aux cheveux noirs avant que la langue du Galopa ne vienne lui lécher le visage. Elle poussa un petit cri de surprise avant de rire, grimpant sur le cheval à la crinière de feu avant de sourire.

« Hop hop hop ! Ohlé ! Bien … Bien … Allez … Tu m’emmènes dans ton box maintenant? »

Le pokémon hennis une nouvelle fois, se dirigeant vers le bâtiment dont il était sorti. Voilà … C’était parfait ! Il était calmé et épuisé, il n’allait plus être un problème pour les prochaines heures ! Maintenant … Elle devait s’occuper des trois Leveinards qui avaient des petits problèmes d’œuf … Rien que le fait d’y penser …

« Je sens que je vais avoir la nausée … Mais bon ! C’est comme ça et pas autrement ! »

Elle se parlait toute seule, éclatant de rire en caressant son ventre nu. Oui, elle allait devoir prendre quelques médicaments avec son repas de ce soir. Ah … Et ensuite, après les Leveinards, il y avait surement les autres pokémons. Wow … Elle allait en avoir pour toute la journée ! Mais c’était ça qui était passionnant chaque jour ! C’était ça qui était vraiment distrayant dans ce métier ! Il y avait toujours une nouvelle chose !

Et voilà … Encore une semaine qui s’était déroulée parfaitement. Juchée sur le Galopa, elle venait de faire tout un tour de piste à une vitesse prodigieuse avant de s’arrêter devant un couple de créatures humanoïdes. Celles-ci avaient des écailles et des palmes sur le corps et à la place des mains mais elle n’accordait aucune importance à cela. Elle descendit du cheval de feu, s’approchant du couple en tenant le harnais.

« Voilà ! Votre Galopa est prêt à vous écouter, n’est-ce pas Ekina ? »

« Galopaaaaaaaaaa ! » s’écria le pokémon avant de se frotter à elle une dernière fois.

« Vous êtes vraiment prodigieuse ! Je ne regrette pas d’être venu ! Mais comment avez-vous fait ? Ce Galopa était incontrôlable, encore plus car je suis d’un peuple issu de l’eau. »

« J’ai seulement noué le contact avec lui. Mais il ne fera plus de bêtises hein ? Ekina ? »

« Galopa ! Galo galopa ! Galo galo galopa lopa ! »

« Vous voyez ? Il est tout à fait prêt à vous écouter maintenant. » répondit la jeune femme aux cheveux noirs alors que les personnes sortaient déjà de quoi la payer.

« Combien nous devons-nous ? Vous n’avez pas parlé du prix mais nous sommes sûrs qu’avec une telle qualité de travail, cela risque de … »

« Et bien, je crois que … Si je prend la monnaie galactique, ça doit revenir à … »

Elle commença à réfléchir, pensant au prix avant de dire le donner. Le couple la regarda avec un air éberlué avant de demander si elle ne s’était pas trompée. Elle signala dans un sourire que ce n’était pas le cas alors qu’ils lui offraient même un bonus :

« Mais … Vous êtes toute seule à vous occuper de cet endroit ? Vous n’avez pas peur de vous faire attaquer par les dissidents pirates ou d’autres personnes ? »

« Je n’ai pas à m’inquiéter. Les pokémons de cette planète sont là pour me protéger. Toute cette planète est faite pour accueillir les pokémons. Quand ils ont besoin d’aide, ils viennent vers moi et je m’occupe d’eux. »

« Mais quand même … Comment est-ce qu’une telle planète … a pu se créer ainsi. »

« J’ai un ange gardien qui veille sur moi. » répondit-elle en rigolant, le couple ne semblant pas comprendre de quoi elle parlait. Elle gardait son sourire aux lèvres, saluant le couple et le Galopa avant d’observer l’argent qu’elle venait de récolter.

Elle n’avait pas du tout à avoir peur de tout cela … Car elle n’était pas seule … Pas du tout même … Héhéhé … Elle observa le vaisseau qui s’éloignait au loin, disparaissant dans les cieux. Oui … C’était une planète un peu en retrait dans un système solaire différent des grandes planètes capitales de la fédération galactique mais on ne venait pas l’attaquer et pour cause … Car elle n’était pas seule. Un vaisseau vint atterrir à cinq cents mètres environ alors que ses deux yeux bleus s’ouvraient en grand. Il était finalement arrivé ! Elle s’était mise à courir avec entrain, une personne sortant du vaisseau avant de se faire enlacer au cou par Orié, celle-ci poussant un cri de joie.

« Slifor ! Tu es enfin de retour ?! Je t’attendais ! »

« Je vois cela … Théodora. Comment vas-tu ? J’espère que tu me pardonneras mon retard. Quelques rebelles ont décidé d’attaquer mon vaisseau pendant que je me dirigeais vers ta planète. Enfin, je ne vais pas t’embê … »

Il resta muet alors qu’elle embrassait ses lèvres ainsi que sa joue écailleuse. La taille et le fait qu’il soit un homme-lézard ne semblaient pas déranger la jeune femme, celle-ci venant prendre sa main pour l’emmener dans la maison, l’endroit où elle vivait.

« Orié … Tu n’as jamais pensé un instant à essayer de vivre ailleurs ? Tu dois vraiment te sentir seule ici … Surtout que je ne suis pas … vraiment très présent … »

« La présence n’a rien à voir là-dedans ! Après que Patapouf soit arrivé dans ma vie, j’ai su tout de suite que je voulais devenir une éleveuse de pokémons ! Je ne sais pas pourquoi mais j’ai comme une connexion avec les pokémons ! »

« J’ai cru voir cela, j’ai été étonné mais c’est un don merveilleux que tu possèdes. C’est pourquoi je trouve cela dommage que tu ne le montres pas à plus de personnes. Et je t’avoue que … Je suis un peu inquiet de te savoir ici … toute seule. »

« Mais je ne suis pas toute seule, Slifor ! Je suis entourée par des pokémons ! Toujours par des pokémons ! Il ne pourra rien m’arriver de mal ! »

« Oui mais, je ne suis quand même pas convain … »

Elle vint le faire taire une nouvelle fois en l’embrassant, retirant sa veste et les nombreuses médailles qu’ils avaient sur le corps. Oui … Slifor était maintenant un commandant de flotte de la fédération galactique … mais aussi un manieur de pokémons draconiens. C’était peut-être pour cela qu’ils étaient aussi proches, elle et lui ? Elle n’avait eut aucune … explication à tout cela. En fait, il avait été là pour la réconforter lors de la disparition de son grand frère. Présent tellement de fois car il avait remarqué qu’elle était la plus fragile des trois femmes … Qu’elle n’était encore en partie qu’une enfant …

Ca n’arrivait que dans les contes de fées … Dans les histoires à l’eau-de-rose … mais elle s’était rapprochée de lui à tel point qu’elle ne ressentait plus de l’amitié pour celui qu’elle considéré comme le meilleur ami de son grand frère et depuis plus de deux ans, ils étaient maintenant ensembles, en couple. La nouvelle en avait surpris bon nombre mais Samus et Oria avaient accepté cela avec un grand sourire.

« Chacun a le droit d’être heureux dans l’univers. »

Cela avait été les paroles de Samus lorsqu’elle avait déclaré ses fiançailles avec Slifor. Et puis … Elle ne voyait plus réellement la femme aux cheveux blonds. Celle-ci avait disparu de la circulation de trois ans ou presque … Dire qu’elle n’avait jamais réellement vu la jeune femme en face à face … A part sa sœur et les soldats de la fédération … Non … En y réfléchissant bien … Elle avait communiqué avec Samus … mais c’était tout.

« Tu dois déjà t’en aller ? C’est vraiment trop peu … »

« Un jour, j’aurai quelques semaines de repos, je te le promets. » annonça Slifor alors qu’elle faisait une petite mine boudeuse, remettant correctement ses habits et ceux de l’ancien pirate de l’espace. Elle annonça d’une voix lente :

« Mais non … Ce n’est pas possible … Tu es un commandant de flotte … Et après les évènements de Phaaze, tu as été reconnu à ta juste valeur. »

« Pardonne-moi de n’avoir pas autant de temps que j’aimerai en avoir, Théodora. »

« Quand tu m’appelles comme ça, c’est que tu as l’impression d’avoir commis une faute très grave or ce n’est pas le cas. Arrête de penser à tout ça. »

Il hocha la tête d’un air positif, la jeune femme venant l’embrasser une dernière fois avant de le laisser partir pour une nouvelle mission. Cela n’avait duré qu’une soirée et elle n’allait pas le revoir avant un bon mois mais … C’était ainsi qu’elle voyait sa vie. Voilà … Ce n’était plus qu’une lumière dans l’horizon infini.

« Bon … Je vais me remettre au travail … Les pokémons ne peuvent pas se passer de moi ! Ils ont besoin de mes soins, ça ne va pas se faire tout seul de toute façon. » se dit-elle à elle-même en émettant un petit rire amusé alors qu’une voix arrivait dans sa tête :

« Et aurais-tu un peu de temps pour t’occuper de moi ? »

«  Pa … Pa … PATAPOUF ! » hurla t-elle en se retournant subitement, le pokémon divin inclinant aussitôt sa tête pour se faire enlacer par Orié.

« Je viens faire ma visite habituelle … J’ai remarqué le départ de Slifor et je peux t’annoncer qu’il n’a aucun problème. »

« Tant mieux alors … Je ne suis jamais rassurée de le voir partir … Mais comment tu vas toi ? Ce n’est pas trop fatiguant ce que tu fais ? »

« Disons que cela peut aller … La mission que moi-même et mes frères nous nous sommes confiés est bien plus importante que la fatigue qui peut nous atteindre. »

« Mais tu ne veux vraiment pas me dire ce que c’est que cette mission ? Enfin … Je n’ai pas à te forcer c’est peut-être personnel. »

« Je suis désolé de ne pas pouvoir t’en parler plus que cela. » répondit le pokémon alors qu’elle retirait le cou de ce dernier d’entre ses bras.

« Ce n’est pas grave du tout ! Tu viens ? Je vais te préparer quelque chose à manger. Depuis que tu m’as … offert cette planète, je peux faire ce qui me plaît vraiment ! C’est déjà un merveilleux cadeau … que je ne mérite pas … Enfin à mes yeux … »

« Je ne me répèterai pas à ce sujet. La déesse Arceus a été heureuse d’accepter une telle chose, je ne vois pas pourquoi tu ne devrais pas prendre le cadeau que l’on t’a offert. »

Elle ne répondit plus rien du tout, hochant la tête d’un air positif. Ils n’allaient pas se battre pour une raison des plus futiles. Pendant plusieurs heures, Palkia la regardait travailler comme une démente alors qu’il restait couché à la demande la jeune femme.
Et lorsqu’elle eut le temps de souffler, elle vint s’adosser au corps de Palkia, observant le ciel azuré. Un magnifique ciel avec quelques rares nuages blancs. Mais … Elle apprécia ce ciel … Elle appréciait tout ce qui se passait dans sa vie.

« Palkia … Je n’ai plus vraiment la notion du temps … Ca fait combien de temps que mon grand frère est mort ? »

« Environ trois ans … Le temps passe très rapidement. »

« Il n’y a aucune chance que mon grand frère revienne … Aucune … » murmura la jeune femme aux couettes noires en soupirant. « J’aurai tellement … voulu le voir pour lui dire au sujet de Slifor et moi … Je suis sûr qu’il aurait été très heureux pour moi. »

« J’en suis sûr et certain, Orié. Je peux te le certifier … »

« Et comment tu fais pour en être aussi sûr, Patapouf ? » demanda t-elle en l’appelant une nouvelle fois par le petit surnom affectueux qu’elle lui avait donné.

« Car pourquoi ne le serait-il pas ? Après tout ce qu’il a fait pour toi … Cela me semblerait illogique qu’il ne soit pas heureux pour toi si tu l’es … »

Il marquait un bon point. Elle se calfeutra plus contre le pokémon, celui-ci se modifiant pour prendre sa forme de serpent divin. Il s’enroula autour de la femme aux cheveux noirs, celle-ci fermant ses deux yeux alors qu’il murmurait :

« Reposes-toi pendant quelques heures. Je reste auprès de toi … et je vais veiller sur toi. »

« Merci, Patapouf … Merci … Mais sinon … Mon grand frère me manque … »

« Tu n’es pas la seule à qui il manque … Il manque à l’essence même de l’univers. »

« L’essence même de l’univers ? » souffla t-elle sans réellement comprendre.

« L’essence même de l’univers … Son existence a marqué tous les esprits … Même les plus grands et les plus lointains … Même les puissants et les plus divins … »

« … … … Il manque aussi à la déesse Arceus ? »

« Tu as très bien compris mes paroles … Je ne peux pas le dire explicitement. »

Ca ne faisait rien … Elle était juste contente … Que son frère reste dans la mémoire d’autrui. C’était ce qui lui importait le plus … Elle ne voulait pas que l’on oublie le sacrifice de son grand frère … C’était tout … C’était l’unique chose qu’elle voulait … Le reste lui importait tellement peu … Même si on ne criait pas ses louanges … Juste que l’on se souvienne qu’il a existé … Alors savoir qu’Arceus elle-même … Ah … Elle s’endormit contre Palkia.

« … … … L’univers tout entier … »

Une femme était assise dans l’herbe, une sorte de temple ravagé par le temps se trouvant non-loin d’elle. Elle était dans un terrain en ruines ? Non … C’était son monde. Celui qu’elle avait décidé de créer de ses propres mains.

Elle tendit sa main droite vers l’avant, comme pour toucher le vide, un doigt pointé vers l’horizon. Elle s’était mise à dessiner dans l’air, ses longs cheveux blancs tombant derrière son dos. Ah … Les minutes s’écoulaient inlassablement alors qu’elle murmurait à nouveau :

« Si tu m’avais prévenue … au lieu de faire une telle chose dans mon dos, j’aurai pu … faire quelque chose mais maintenant, c’est trop tard, Théodore Astrum. »

Trop tard et elle le regrettait. Elle se leva avec lenteur de l’herbe, tapotant la jupe blanche qu’elle portait. C’était ainsi qu’elle était quotidiennement. Son expérience auprès des humains lui avait donné envie d’en revivre d’autres.

Elle … Elle était dans l’incompréhension complète depuis plus de trois années. Trois longues années où elle s’était réveillée de ce qui semblait avoir été un horrible cauchemar. Un cauchemar où son sang et sa chair s’étaient rebellés pour l’avaler et récupérer ses pouvoirs. Mais tout ne s’était pas passé comme prévus et en fin de compte, elle avait été sauvée …

« J’ai été sauvée … par toi, Théodore. Mais même sauver la déesse universelle ne me permet pas de te ramener à la vie. Cela est bien trop compliqué … »

Elle ne pouvait même pas le remercier pour ce qu’il avait fait. Elle n’aurait pas pu le sauver … auparavant de toute façon … Enfin … Cela avait été si compliqué contrairement aux apparences. Bien plus horrible que l’on ne le croyait.

« Mais grâce à toi … Ah … La pureté du phazon … et des metroïdes … Même avant de mourir, tu t’es préoccupé de ma personne alors que j’étais celle qui en avait le moins besoin. »

Oui … Une chair pure et du sang pur qui revenaient dans son corps … Et voilà qu’elle n’avait eut aucun mal à mettre un terme définitivement à tout ceci. Plus aucune trace de phazon, plus aucune trace des metroïdes. Tout était revenu en elle…

« C’est pour cela que c’est problématique … Théodore … Grâce à toi, il n’y avait aucune chance que je sois infectée … Grâce à toi, je suis finalement entière à nouveau … ou presque … Il reste du phazon … dans l’atmosphère avoisinant l’endroit où tu es mort … Mais il est tellement dilué … Je ne sais pas pourquoi il reste dans ces alentours. »

Elle n’avait aucune explication. Elle était la déesse universelle mais elle n’avait pas la réponse à tout ce qu’elle voulait … Elle ne pouvait pas répondre à tout ce qu’elle désirait. Elle avait commis une bêtise, n’est-ce pas ?

« Les souvenirs sont une chose que je ne peux pas créer … De véritables souvenirs … Je pourrais recréer un Théodore Astrum, ça ne sera jamais le même … Il sera toujours faux … Or je ne pourrais pas accepter une telle existence dans l’univers. »

Pourquoi continuait-elle de se parler toute seule ? Car elle n’avait peut-être personne avec qui discuter ? C’était sûrement cela même. Pourtant, le sol s’était mis à trembler, une créature quadrupède avançant vers elle, ses yeux orangés posés sur elle.

« Heatran … Celui qui a commis le pire des affronts envers ma personne. »

« Et je ne regretterai jamais ce que j’ai fait, déesse Arceus, je suis au regret de l’annoncer. »

« Tu regrettes et tu ne regrettes pas dans une même phrase. Qu’importe … Signales-moi donc quand tu voudras retourner sur Terra, ils sont déjà tous partis d’ailleurs. »

« Vous seriez bien seule si je partais à mon tour, j’ai donc décidé que je préférai rester auprès de vous pendant quelques années. Et puis … Je veux être aux premières loges quand il reviendra. » annonça la tortue de métal et de lave.

« Quand … il reviendra ? » demanda t-elle avec un peu de suspicion.

« Théodore … Je suis sûr qu’il reviendra, il n’y a aucun doute à ce sujet. »

« Et qu’est-ce qui te permet de l’affirmer avec tant de conviction ? » dit-elle une seconde fois avec interrogation tandis qu’Heatran reprenait :

« L’intuition d’une créature étant présente depuis des millions d’années sur Terra. Théodore ne laissera jamais sa femme être malheureuse trop longtemps. Je ne sais pas comment, je ne sais pas quand … Mais je sais qu’il reviendra. »

« J’aimerai en être aussi convaincue que toi … Et tu sais parfaitement que je n’ai pas à ramener un être à la vie. » répondit-elle avec lenteur.

« Qui a dit qu’il avait besoin de vous ? Théodore est plus fort que n’importe qui. Je le sais parfaitement depuis le jour où il m’a capturé dans sa pokéball. Cet humain a été la création parfaite … Celle qui sublime tout ce que vous aviez crée dans le passé. »

« Mais je n’étais même pas au courant … De cette création avant quelques temps … Tout cela n’était qu’une question de hasard. Être universel n’est pas aussi démentiel que les personnes puissent le croire. Cela veut simplement dire que j’ai des pouvoirs dépassant l’imagination. »

« Et alors ? N’est-ce pas aussi le cas de Théodore ? Avant de mourir, il a réussi à combattre le futur et surtout à dépasser votre statut, déesse Arceus. »

« Ce que … Théodore a fait est quelque chose pour laquelle il mérite de rester mort mais de l’autre côté … Ce qu’il a fait été un geste d’un sacrifice … unique. Il avait des pouvoirs égalant les miens mais il a décidé de sauver ses sœurs, sa pokémon, ses amis et tout l’univers avant d’abandonner sa puissance. »

« C’est pour cela que je suis sûr qu’il reviendra. »

« Et comment cela ? Je ne ferais rien ! Rien du tout pour lui ! Je ne le ferais pas revenir car cela serait faux ! Complètement faux ! Il n’a plus mes pouvoirs ! Il n’est plus rien du tout ! » s’écria t-elle subitement, semblant s’énerver alors que la tortue de métal et de lave restait parfaitement stoïque comme pour montrer que cela ne l’affectait guère plus que cela.

Elle s’arrêta subitement dans son énervement, passant une main sur son front, cachant subitement ses deux yeux comme si elle était prise de tremblements. Etait-elle en train de pleurer ? Des larmes quittaient ses yeux alors qu’elle bafouillait :

« Quelle sorte de déesse universelle je suis ?! Quelle sorte de déesse se laisserait sauver par l’une de ses créations ?! Quelle sorte de déesse refuserait de ramener à la vie celui qui lui a permis de vivre ?! Celui qui a réussi à sauvegarder tout ce qu’elle avait crée depuis des milliards d’années ?! »

« Calmez-vous déesse Arceus, cela ne sert à rien de vous emporter… »

« J’aimerai bien ne pas m’emporter … J’aimerai tellement … Je pourrai continuer à jouer mon rôle d’être immortel et insensible mais ce n’est pas le cas … Ce n’est plus le cas. »

« Il fallait bien que cela arrive un jour … Que quelqu’un perce la carapace qui vous entourait. Le fait d’être au-dessus de tous les autres et de vous isoler … J’ai l’impression d’entendre le discours de Théodore à ce sujet. Il ne mentait jamais … Il signalait que ceux se trouvant au-dessus des autres souffraient … et faisaient souffrir … C’est pour cela qu’il vivait. »

« Heatran … Est-ce que tu crois que modifier le futur était une bonne chose de sa part ? » demanda t-elle subitement alors que la tortue s’immobilisait.

« Modifier le futur ? Sauver ses deux sœurs ? Je ne crois pas que cela était l’un des futurs prévus par Dialga … Aujourd’hui, d’après ce que j’ai cru comprendre par Dialga, nous nous dirigeons vers un futur qu’il ne pas prévoir. L’incidence des actions de Théodore a tellement été puissante, atteignant une puissance divine, que tout cela devra attendre des siècles voir des millénaires avant que Dialga ne soit capable à nouveau de revoir le futur. »

« C’est normal … C’est parfaitement normal. Et je ne peux même pas me présenter devant Samus … Je n’aurai rien à lui dire. »

« Elle s’est isolée de l’univers et de la fédération depuis la mort de Théodore. » annonça Heatran alors qu’Arceus hochait la tête.

« Elle fait toujours quelques missions pour la fédération mais ne vit plus réellement. Elle est retournée à ce qu’elle était et je ne peux pas lui en vouloir. »

Elle ne pouvait pas en vouloir à la jeune femme de retrouver son comportement d’antan … Celui d’une chasseuse de primes froide et sans émotions. La mort de Théodore avait été un choc … Un choc bien plus grand que n’importe quel autre.

« Que dois-je faire maintenant, Heatran ? Que dois-je faire pour me faire pardonner ? »

« Et bien, depuis la disparition du phazon et des metroïdes, l’univers se porte bien mieux … mais a régressé à un tel point que cela en devient effarant. »

« Envisager une nouvelle énergie ? » demanda t-elle sur un ton neutre.

Heatran ne lui répondit pas alors qu’elle s’était mise à faire les cent pas. C’est vrai … Depuis que le phazon avait disparu, que cela soit les pirates ou alors l’univers, l’énergie utilisée par les phazons s’était réduite à peau de chagrin. Peut-être allait-elle pouvoir se racheter ? Que c’était stupide de penser qu’elle devait se faire pardonner, n’est-ce pas ?

« Hum … Au passage, quelque chose m’intrigue depuis le début … »

« Quoi donc, déesse Arceus ? » questionna le pokémon légendaire alors qu’elle se tournait vers lui. Là encore, elle était en pleine interrogation.

« Dialga, Palkia et Giratina m’ont dit qu’ils étaient sur une mission très importante. »

« Oui … Je vois que je ne suis pas le seul à me poser une question à ce sujet. »

« Hum … Tu n’as donc aucune idée de ce qu’ils manigancent … J’espère qu’ils ne vont pas commettre de bêtises … Cela ne me plairait guère réellement. J’ai déjà la sensation d’avoir crée bien trop de problèmes après que Théodore en ait résolus. »

« Vous ne devriez pas penser ainsi, vous vous faites du mal inutilement. »

C’est exact … Elle le savait parfaitement mais maintenant … Dire qu’elle avait attendu tout ce temps pour se remettre en action ? Il était l’heure de recommencer tout cela. Mais est-ce qu’elle allait y arriver ? La dernière fois qu’elle …

« Déesse Arceus, il y a encore un problème, n’est-ce pas ? »

« Je ne devrais pas penser ainsi … Mais après ce que j’ai fait pour l’univers … Lorsque j’ai décidé de me mêler de cela … Tu te rappelles parfaitement comment ça s’est terminé. »

« L’univers a été sauvé par Théodore Astrum, c’est exact. » répliqua t-il aussitôt, l’empêchant par là d’essayer de le contester.

… … … Il ne voulait pas qu’elle pense à ce qui s’était passé hein ? Avec les Chozos et les Draniens … Leur offrir une puissance infinie … Cela avait été une trop grosse bêtise. Ce qu’elle devait faire, c’est donner un pouvoir égal pour tous … Une énergie que tous et toutes seront capables d’utiliser.

« Je pense que je vais réfléchir … à tout ce qui s’est passé. »

« C’est la meilleure solution. Prenez votre temps, déesse Arceus. » répondit la tortue de métal et de lave avant de s’éloigner.

Elle partait pour quelle raison ? Elle ne voulait plus parler avec elle ? Enfin, elle n’allait pas empêcher la tortue de s’éloigner. Elle n’avait pas à la forcer. Elle vint se rasseoir sur l’herbe, replongeant son regard en direction du ciel.

Réfléchir à sa façon d’aider l’univers. Après les dégâts infligés par Dark Samus et Mother Brain, elle devait trouver un moyen … Mais lequel ? Elle n’avait aucune idée en tête à l’heure actuelle … Hum … Aucune idée … Ce n’était pas si simple d’imaginer cela.

Et voilà … Elle était retournée à sa position initiale. Peut-être que Théodore aurait trouvé une solution … ah non … Elle en était certaine, il en aurait trouvé une dans les plus brefs délais. Théodore était capable de rendre l’impossible possible.
Combien de temps s’était-il écoulé depuis le moment où elle s’était assise ? Des heures ou des jours ? Elle n’avait pas cherché à le savoir. Elle se redressa finalement, semblant résolue. Elle murmura pour elle-même :

« Je suis résolue … Je sais ce que je dois faire maintenant. »

Elle disparut de la surface de la planète où elle se reposait. Elle se retrouva en face d’Heatran, la tortue s’étant couchée dans l’herbe, les yeux clos. Sans même chercher à les ouvrir, elle souffla :

« Vous vous en allez donc … déesse Arceus ? »

« Je sais ce que je dois faire. Je vais me faire passer pour une humaine. »

« Hum ? Quelle drôle d’idée que voilà … Et qu’est-ce que cela va vous apporté ? »

« … … … Personnellement, rien du tout. Mais je sais ce que cela va apporter à l’univers tout entier. Si je suis celle qui permettra à l’univers de découvrir de nouvelles sciences, je pourrais plus facilement gérer tout cela. »

Les yeux orange d’Heatran s’ouvrirent avec lenteur, observant la jeune femme aux cheveux blancs. Hum … Hum… Soit … Si c’en était ainsi …

« Vous semblez réellement résolue à accomplir cela. »

« Je l’accomplirai … Et qu’importe combien de temps cela prendra. »

« Je ne peux que vous souhaiter bonne chance, déesse Arceus. Vous avez toute ma confiance à ce sujet. » reprit Heatran en refermant ses yeux.

« Est-ce que tu voudras bien surveiller mon antre pendant mon séjour ? Ou alors, tu peux m’accompagner si tu le désires … »

« Hum … L’accompagnement de la déesse universelle dans ses folles aventures ? Laissez-moi y réfléchir. » murmura la tortue avant de se redresser subitement, s’étirant longuement.

« Alors ? Quelle est ta réponse ? » demanda la jeune femme aux cheveux blancs.

« Si tu n’es qu’une humaine, tu auras alors besoin de protection. »

Elle prenait cela alors pour un oui. Elle fit apparaître une sphère orange et grise dans ses mains, un rayon rouge en sortant pour percuter Heatran. La gigantesque tortue de lave et de métal disparut dans la sphère, la jeune femme l’observant pendant quelques instants. Pouvait-on parler de nouvelle vie lorsque l’on était la déesse universelle ? Elle ne le savait pas réellement en fin de compte mais … Elle allait le découvrir par elle-même.

« Je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. »

L’homme s’était approché de la femme mais celle-ci avait relevé son voile, prenant l’homme par la cravate avant de le tirer vers elle pour l’embrasser longuement. Des applaudissements sonores se firent entendre dans le bâtiment alors que l’homme aux cheveux noirs semblait abasourdi par le baiser, la femme aux cheveux rouges retirant ses lèvres.

« Et ben alors ! T’as pas l’air heureux, Siegfried, fais gaffe, je risque de très mal le prendre ! »

« Je … Je … C’est l’émotion … Je ne sais pas quoi dire … du tout … »

« Mouais ! Tu pourrais dire que tu vas m’aimer et me chérir toute la vie aussi hein ? Je ne sais pas, paraitrait que c’est marqué dans notre contrat de mariage ! J’ai fait enregistrer les paroles du prêtre au cas où un jour, tu aurais l’idée saugrenue de vouloir me quitter. »

« Je … Je ne suis pas du tout comme ça, Rosy ! »

« Y a intérêt, Siegfried, y a intérêt ! Bon, allez ! C’est l’heure de sortir et de se rendre au banquet, tu ne peux pas savoir comme j’ai la dalle ! Et cette robe, purée … Elle me serre le ventre, j’ai l’impression d’étouffer dedans. »

« C’est peut-être parce que tu n’as pas arrêté de manger ces … »

« Continue et je te promets que je t’enfonce le gâteau de mariage à un endroit dont tu n’aurais jamais cru être capable d’avoir une telle place. »

« … … … Je crois que je vais m’abstenir de tenter de savoir où c’est. »

Il tremblait un peu mais il était quand même heureux, il avait épousé une femme forte et pas n’importe laquelle. La femme aux cheveux rouges semblait quand même légèrement rougissante malgré ses paroles. Elle aussi était émue par ce mariage.

« Quand même … Si mon père et ma mère savaient qu’un jour, je me marierai … »

« Je suis sûr qu’ils n’y auraient pas cru le moins du monde ! » répondit le jeune homme aux cheveux noirs en essayant de rigoler, Rosy le frappant en plein dans les côtes.

« Hey ! Te moques pas ! Je suis une femme fragile ! »

Une femme fragile ? Où ça ? Ouille, ouille, ouille … Il était plié à moitié, la Leuphorie se présentant aussitôt pour voir le corps de Siegfried. Voilà … Pauvre petit Siegfried … Il avait mal … Enormément mal mais elle était là pour panser ses blessures. Pourtant, il avait quand même un grand sourire aux lèvres.

« Au moins … Je ne suis pas sûr d’avoir fait d’erreur. »

Il avait dit cela alors qu’une touffe de poils couleur crème fonçait vers Rosy, sanglotant et pleurant d’émotion. Erf ! Elle paraissait étonnée de voir son Colossinge dans cet état mais … bon … Elle comprenait ce qu’il ressentait. Elle lui tapota affectueusement le crâne.

Ailleurs, dans la planète-capitale Daiban, une convention semblait se dérouler. Plusieurs dizaine de races différentes étaient présentes et devant elles se trouvaient plusieurs hommes. Tous avaient des habits de laborantin mais surtout tous étaient connus pour leurs travaux sur … les pokémons et leurs sciences.

« Et c’est ainsi que les nombreuses espèces de pokémons ont une capacité que nous nommons évolution. Pour certaines de vos espèces, il existe le même statut mais Terra est la seule planète où la majorité des créatures vivant dessus subit une … évolution. »

« Il nous faut vous prévenir qu’à l’heure actuelle, cela ne fait environ que quatre à cinq ans que de nombreux pokémons ont été emmenés sur différentes planètes pour voir comment ils s’acclimatent dessus. Bientôt, des résultats arriveront chez nous et nous pourrons vous donner bien plus d’information à ce sujet. »

« Néanmoins, n’oubliez pas que les pokémons sont des créatures très intelligentes, bien plus que la majorité des espèces dans l’univers. Faites très attention à elles, occupez-vous d’elles correctement et vous serez récompensés. »

« Les pokémons sont capables d’actes prodigieux. Il n’est pas rare sur notre planète que des dresseurs et leurs pokémons aient commis des actes prodigieux, ayant protégé et sauvé de nombreux cataclysmes la civilisation qui se trouve en face de vous à l’heure actuelle. »

Des applaudissements nourris se firent entendre dans toute l’assemblée, les quatre professeurs pokémon s’inclinant respectueusement devant la foule alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie. Le professeur Chen signala aux autres :

« Les pokémons seront respectés dans l’univers. Depuis la connexion de la planète Terra à la fédération galactique, les progrès scientifiques sont tout simplement stupéfiants. »

« Quand nous y pensons … Savez-vous la raison qui fait que Terra a été découverte par la fédération galactique ? Je ne m’étais jamais posé la question mais j’ai appris la réponse il n’y a que peu de temps. » annonça le professeur Sorbier.

« Hum … Non … Mais alors … Qu’est-ce qui est à l’origine ? » demanda le professeur Orme alors que le professeur Séko reprenait aussitôt :

« J’avoue être aussi assez intéressé par votre réponse, professeur Sorbier. »

« Et bien … Réfléchissez donc un peu. D’après cette histoire, qui est la première personne provenant de l’espace qui a atterrit sur Terra ces dernières années. Je ne parle pas de Personia, plus connue chez nous par le nom de Bartholomé Astrum. Je veux parler de Samus Aran … Mais là-bas, sur Terra, elle a rencontré un homme qui a été dans le fond celui à l’origine de toute notre évolution ces cinq dernières années. Je veux bien entendu parler d’Orion Astrum, fils de Bartholomé Astrum. »

Les docteurs se regardaient. C’était exact … C’était bien le jeune homme qui avait été le prémice à toute cette histoire. A toute cette évolution envers Terra … Et envers les pokémons … Pour tout ce qu’il avait fait … Le résultat était tout simplement horrible : La majorité des personnes n’allait jamais savoir ce que le jeune homme avait crée.

« Equipe pokémons à votre service, mon colonel ! »

« Rompez les rangs, soldats ! C’est donc vous l’unité d’élite que j’ai en face de moi ? »

« C’est bien le cas, mon colonel ! Nous sommes l’équipe spécialisée dans les pokémons ! » reprit d’une voix forte un homme à la forte apparence, un Kabutops à ses côtés.

« Hum … Il paraîtrait que vous êtes les meilleurs, n’est-ce pas ? »

« Je ne tiens pas à nous vanter mais le taux de réussite de nos missions avoisine les 100%, mon colonel ! » répondit une nouvelle fois l’homme alors que grade murmurait :

« Quel est votre nom, commandant ? »

« Je m’appelle Rock, mon colonel ! Prêt à servir la fédération galactique à chaque instant ! »

« Soit … Je vois que je n’ai pas affaire à des soldats de pacotille. Tant mieux alors … Pour l’heure, vous pouvez aller prendre vos quartiers, je vous confierai votre mission dans la journée. Vous pouvez vous retirer. »

« Merci mon colonel ! » répondit l’homme en faisant un salut militaire, rapidement suivit par son pokémon mais aussi la troupe derrière lui.

Oui … Il y avait toute une troupe avec lui … Une troupe constituée de plusieurs hommes et femmes … L’une avait les cheveux bleus, l’autre avait un Pharamp avec lui … Il y avait là toute la bande qui avait été entrainée il y a de cela des années par Orion, Phoebe et Siegfried. Lorsque le colonel fut parti, Rock se tourna vers eux, croisant les bras :

« Bon les gars ! On fait honneur à l’Exelus hein ?! »

« OUI ! Y a pas à s’inquiéter ! On lui fera honneur jusqu’au bout ! »

« Et n’oubliez pas pour qui on se bat ! »

« ROAN STATO ! » hurla la troupe en levant une main en l’air.

« Et grâce à qui, nous sommes ici ?! Grâce à qui nous sommes tous vivants ?! »

« ORION ASTRUM ! » s’écria le groupe une nouvelle fois avec frénésie.

« Bien ! Alors … Suivez-moi … Et on va arrêter de gueuler sinon, on va avoir des emmerdes. »

« D’ACCORD ROCK ! » s’égosilla le groupe alors qu’il éclatait de rire.

Oui … Ils étaient tous remontés à bloc depuis ces dernières années. Ils étaient devenus des dresseurs exceptionnels mais aussi une troupe d’exception. Les missions que l’on leur confiait étaient toujours réussies. Et tout cela avait été grâce au souvenir d’un homme qui avait été leur mentor … et d’un autre homme qui avait été là jusqu’au bout pour leur montrer la volonté de se battre. Donc … Ils ne pouvaient pas se permettre de l’oublier.

« Ah … Cela prend vraiment beaucoup de temps … » murmura une jeune femme aux cheveux blonds alors qu’elle portait un manteau noir, allant de pair avec le reste de sa tenue de même couleur. Elle avait un casque de spéléologie sur le crâne et une pioche à la main alors que des pokémons se trouvaient derrière elle.

« Beaucoup trop de temps même … Bon … Viens par là s’il te plaît. »

Elle avait demandé à son Carchacrok de se ramener près d’elle alors que le pokémon avançait tout en l’écoutant. Elle récupéra son sac, prenant une sorte de tournevis avant de le planter dans la pierre. Un petit coup de marteau, un second et elle recula aussitôt, le pokémon la recouvrant de ses ailes.

« Bien … Merci beaucoup, c’est parfait. »

Elle semblait réellement heureuse de ce qu’elle avait trouvé, prenant une plaque de pierre représentant Arceus sous sa forme originelle ainsi que Dialga, Palkia et Giratina.

« Parfait … J’ai ce que je voulais sur cette planète, nous pouvons nous en aller. »

« CARCHAAAAAAAAA ! » s’écria le pokémon alors qu’elle lui tapotait le museau, rangeant la plaque dans son sac ainsi que le reste de ses affaires. Elle se dirigea vers la sortie de la grotte qu’elle avait visitée, un vaisseau semblant l’attendre. Elle grimpa à l’intérieur, le vaisseau s’envolant aussitôt avant de quitter l’atmosphère. Assise sur son fauteuil, la jeune femme aux cheveux blonds poussa un profond soupir :

« C’est amusant et distrayant … mais ça n’a pas la même saveur … »

Cela n’avait jamais été aussi bon et délicieux depuis cet instant. Elle était une grande femme … Et elle avait déjà perdu la bataille depuis longtemps. Ce n’était pas pour cela qu’elle … pouvait oublier cet instant.

« Si seulement … Tu avais eut le courage de me dire tes véritables raisons … Tu ne serais pas parti … comme ça … Sur une dispute. »

Elle passa une main dans sa mèche blonde cachant son œil droit, retirant les rubans noirs dans ses cheveux. C’était cela … pour cela qu’elle s’en voulait.

« … … … Me forcer à te donner une claque … Me dire que tu ne voulais pas de moi … Alors que tu nous protégeais tous depuis le début … J’ai eut du mal à extirper ses mots de la part d’Héméra … Mais j’y suis arrivée. »

Elle avait réussi savoir ce qui s’était passé … A savoir toute la vérité … Et c’était pour cela qu’elle était partie … en exploration dans l’univers. Elle savait qu’il voulait qu’elle fasse une telle chose. Explorer les ruines des pokémons divins dans l’univers. Trouver des marques de la présence d’Arceus et des trois dieux-dragons ailleurs que sur Terra.

… … … Il allait lui manquer … Et la meilleure chose qu’elle pouvait faire pour lui était de se rappeler leurs combats … Et leurs souvenirs communs. Sa petite déclaration amoureuse qui n’avait servie à rien. Elle vint sourire à elle-même. Quelle idiote, elle était.

« Les données que je possède me permet de signaler que nous serons sur la prochaine mission dans environ deux à trois jours. »

« Vous en êtes sûre ? Enfin, le transfert sera automatiquement fait quand la mission sera accomplie. Mais où se trouve t-elle ? »

« Elle est justement en train d’accomplir la mission que vous nous avez confiée. » annonça une créature humanoïde aux cheveux d’argent.

« Hum … Soit … Veuillez nous recontacter quand vous aurez accomplit la mission. J’aimerai pouvoir lui parler au sujet de quelques informations de la plus haute importance. »

« Je lui transmettrai le message. Merci de votre compréhension et au revoir. » répondit la Gardevoir alors qu’elle coupait la communication entre elle et l’ordinateur.

… … … … … Hum … Où se trouvait-elle ? Ce n’était pas forcément très difficile à savoir. Dans un vaisseau qu’elle connaissait parfaitement depuis le temps. Oh … En parlant du temps, celui-ci s’était très bien écoulé au final. Mais bon … Elle ne devait pas y penser plus que cela, ce n’était jamais une bonne chose de faire tout ceci. On ne se faisait que du mal quand on repensait aux évènements précédents et niveau sentiments et émotions, elle s’y connaissait parfaitement. Elle tapota un peu sur le clavier de l’ordinateur, ses yeux dorés regardant l’écran qui se trouvait en face d’elle.

« Encore une personne de la fédération galactique, n’est pas Héméra ? » annonça une voix cybernétique correspondant très facilement à celle de Noxis. L’intelligence artificielle n’officiait plus réellement pour ce genre de travail, ne se contentant que simplement de faire décoller ou atterrir le vaisseau. Héméra hocha la tête d’un air positif sans lui répondre pour autant. Elle ne parlait que très peu depuis cet évènement.
C’était ainsi … Car elle connaissait la vérité … Puisqu’elle était restée avec Samus … Elle connaissait la vérité car elle avait pu l’entendre. Ah … Cette vérité des plus déplaisantes à entendre quand on y réfléchissait bien. Une vérité assez horrible et répugnante … Car elle faisait mal … Vraiment trop mal pour être ignorée … ou mise de côté.
C’était ce moment … Samus allait bientôt terminer sa mission. Entre temps, elle allait simplement faire ce qu’elle faisait d’habitude. Elle s’était mise à genoux, en position de prière, ses deux yeux dorés fermés. Une prière … Une prière où elle mettait tous ses sentiments et ses émotions. Une prière télépathique où elle envoyait un message mental en direction d’une personne disparue.
Une prière qu’elle faisait chaque jour en espérant qu’elle atteigne son destinataire. Non, ce n’était pas Arceus qu’elle voulait atteindre, non, ce n’était pas un dieu … C’était simplement son dresseur … Celui qu’elle voulait revoir un jour. Celui dont elle voulait avoir la tête sur ses genoux à nouveau. Sa tête dans laquelle elle passerait ses deux mains.
Ses yeux se rouvrirent alors qu’elle se redressait. C’était fini … Ca n’avait duré que quelques minutes où elle avait psalmodiait quelques mots. Il était temps … D’aller rechercher Samus. La jeune femme allait sûrement terminer sa mission d’une minute à l’autre, accompagnée de ses fidèles pokémons. C’était pour cela … qu’elle était restée avec la chasseuse de primes.

« Pourquoi ne voulez-vous pas comprendre que tout ce que vous faites est inutile ? Même après la mort de Mother Brain, il reste certains d’entre vous qui tentent de continuer leurs trafics d’armes et leurs assauts. Vous savez parfaitement que ce que vous faites sera voué à l’échec alors pourquoi ? »

« MERDE ! LA CHASSEUSE ! ON SE TIRE D’ICI ! »

« Pourquoi ne voulez-vous pas comprendre ? Je vous conseille de vous arrêter ou sinon, je tire. » répondit un humanoïde dans son armure dorée.

… … … … Elle devait s’y attendre … Les pirates lui tiraient dessus tout en tentant de s’enfuir. Sans même chercher à esquiver les tirs, elle pointa son canon vers l’un d’entre eux, visant directement dans la tête pour le tuer.

Et pourtant … Elle ne poursuivait pas les autres pirates, ces derniers poussant des hurlements alors que des flammes apparaissaient devant elles. Un grognement puis un aboiement et voilà que l’un des pirates calcinés se faisait tirer par Siria.

De l’autre côté, plusieurs pirates furent envoyés dans les airs, à moitié recouvert de toile tandis qu’une araignée à la peau noire se présentait à son tour devant Samus. Elle claqua des mandibules comme pour signaler qu’elle avait accomplit sa mission, la jeune femme reprenant d’une voix calme :

« Bien … C’est parfait même … Vous en avez gardé la majorité en vie … »

« MIGALOS ! MIGA MIGA ! MIGALOS ! » s’écria la pokémon alors que derrière la jeune femme en armure dorée apparaissait Héméra, celle-ci restant parfaitement de marbre.

« Je vois que vous en avez terminé ? Samus ? La fédération galactique aimerait te parler quand tu reviendras dans le vaisseau. Tu veux que l’on te laisse seule pendant quelques minutes ? » demanda la Gardevoir alors que le casque de la jeune femme disparaissait, laissant apparaître sa longue chevelure blonde sans queue-de-cheval.

« Ca sera bien … agréable, oui … Merci de ces paroles, Héméra. Midélia ? Siria ? Vous rentrez avec elle. » répondit la jeune femme, les deux pokémons acquiesçant d’un hochement de tête.

… … … … … Elles ne pouvaient faire que cela de toute façon. Les deux créatures s’éloignèrent et furent téléportées avec Héméra, la jeune femme restant seule au milieu des cadavres. Elle avait trouvé des ruines non-loin … C’était ici que les pirates tentaient de se cacher avant qu’elle ne les repère. C’était un magnifique endroit d’après ce qu’elle avait crut voir … Un endroit où elle allait pouvoir observer le ciel pour quelques instants.
Elle posa une main sur son cœur, avançant à travers les couloirs faits de pierre tandis qu’elle regardait à gauche et à droite. L’univers était devenu bien paisible ou presque … depuis ces dernières années. Bien plus paisible … Et c’était donc une très bonne chose … Cela lui permettait de souffler … Mais d’un autre côté, elle avait besoin d’évacuer tout ce qu’elle avait au fond de son cœur. Oh que oui … Elle vint s’asseoir contre l’une des ruines, regardant devant elle sans rien dire. Elle … ne pensait à rien … Elle ne réfléchissait à rien … Elle voulait … juste être seule pendant quelques instants … avant de reprendre sa vie quotidienne.

« Hum ? Tiens donc … Tu te présentes à moi puisque tu sais que tu vas pouvoir vivre tranquillement, petit papillon ? » murmura t-elle subitement, un sourire aux lèvres alors qu’elle levait sa main gauche, sortant index pour que l’insecte ailé vienne s’installer dessus.

Elle l’observa longuement, l’insecte battant de ses ailes avec frénésie tandis qu’elle se demandait ce qu’elle allait pouvoir faire aujourd’hui. Hum … Peut-être … aller le voir … Il fallait juste espérer que Giratina soit présent. Pour cela, ça allait être bien plus difficile qu’on ne le pensait. Avoir le dieu-dragon près de moi, ce n’était pas forcément possible et facile … mais elle allait quand même essayer en fin de compte.

« Tu veux t’en aller ? Je ne pense pas que les pirates reviendront de si tôt sur cette planète. Vous n’aurez aucun problème pour les prochaines années à venir. Enfin, j’estime que pour toi, cela ne te concerne pas vraiment, n’est-ce pas ? »

Le petit papillon recommença à battre des ailes avec frénésie avant de s’en envoler. Elle l’observa s’éloigner au fil des secondes avant de se redresser. Ca ne servait à rien de remettre son casque. Elle allait prendre un peu l’air avant de se diriger vers son vaisseau spatial. Elle regarda à gauche et à droite. Ces ruines … Cela pourrait intéresser Cynthia mais il y avait un gros problème dans tout cela. Elle ne s’était plus présentée depuis des années à quiconque … Personne ou presque n’avait réussi à la voir … Et nul ne l’avait revue sans son armure. Mais cela … ne les concernait pas car elle ne désirait pas cela.

Oui … Elle ne voulait pas se présenter aux autres … Ce n’était plus dans son intérêt. Elle se dirigea vers le vaisseau, marchant d’un pas lent vers celui avant de pénétrer à l’intérieur. Héméra et les deux pokémons l’attendaient déjà, un peu soucieux de savoir si elle allait bien. C’est vrai … Elles étaient toutes inquiètes pour elle.

« Les filles ? Vous n’avez pas à vous en faire … Héméra, ont-elles déjà mangé ? » demanda la jeune femme aux cheveux blonds alors qu’Héméra reprenait aussitôt d’une voix calme :

« Nous allons très bien mais il faut avouer que nous restons inquiètes à ton sujet, Samus. Est-ce que tu n’as pas envie d’en parler ? J’essaie quand même, tu le sais très bien. Je n’ai vraiment pas envie de te laisser te mor … »

« Héméra ? Tu es capable de lire dans mes sentiments et mes émotions, n’est-ce pas ? Alors … Essaies de les lire et tu verras que je ne suis pas triste le moins du monde. » annonça Samus alors qu’Héméra tressaillait légèrement.

… … Elle allait lire donc … Comme elle le désirait … Elle s’immobilisa, ses deux yeux dorés devenant roses alors qu’elle lisait parfaitement le cœur de la jeune femme aux cheveux blonds. Non … Elle ne ressentait ni tristesse, ni amertume … Aucune colère mais aucune joie … En fait, elle ne ressentait rien du tout. C’était cela le gros problème … La jeune femme aux cheveux blonds … Le seul sentiment qu’elle lisait en elle, c’était de la solitude … Une profonde solitude qui ne laissait place à aucun autre sentiment. Samus se tourna vers Héméra, prenant la parole d’une voix douce mais qui sonnait faux :

« Maintenant que tu as lu dans mon cœur, peut-être comprendras-tu que je ne me sens pas mal ou autre ? Si tel est le cas, allez-vous reposer dans ma chambre pendant que je vais voir ce que la fédération galactique me veuille. Et vous n’avez pas à discuter de tout cela. »

Soit … Comme elle le désirait. Les trois pokémons quittèrent la pièce, le vide étant maintenant complet alors que le vaisseau décollait dans l’espace. Voilà une nouvelle mission réussie pour la jeune femme … Encore une … Elle n’avait jamais échoué à cela depuis trois années. Mais … Ce n’était pas pour cela … qu’elle continuait. C’était pour autre chose.

« Noxis ? Tu peux me remettre l’enregistrement s’il te plaît ? Merci bien. » murmura t-elle lentement alors que l’intelligence artificielle faisait apparaître un petit plateau devant la jeune femme aux cheveux blonds. De la mélancolie fut percevable dans ses yeux alors qu’une voix masculine résonnait dans la pièce. Une voix masculine qu’elle ne voulait jamais oublier. Devant elle … Elle voyait tout simplement le jeune homme aux cheveux blancs … Un enregistrement de ces derniers instants. Un enregistrement de ces derniers moments …

« … … … … Orion … … … … » souffla t-elle, approchant sa main du jeune homme en format holographique réduit. Sa main traversa l’hologramme, le brouillant légèrement alors qu’elle retirait sa main. Il n’était plus là malheureusement … Il fallait se faire une raison. Il fallait y penser sérieusement … Il fallait l’accepter.

« Trois années … C’est terriblement long … Mais je resterai fidèle … Car tu es le seul homme que j’ai pu aimer dans toute mon existence. Je ne pourrai pas revenir à ce que j’étais … lorsque tu étais avec moi. Je ne pourrai pas revivre une vie normale sans toi, Orion. Je sais que ce n’est pas ce que tu voudrais … Tu voudrais que je sois heureuse … Mais ce n’est plus possible, Orion. Ca ne l’est plus … Je suis vraiment désolée … »

« Samus ? Je ressens la présence de Giratina dans ta chambre. Il est en train de passer sa tête à travers ton miroir. Héméra comme les deux autres pokémons ont l’air chamboulé. »

« Je vais y aller tout de suite. De toute façon, je devais le voir. Merci bien, Noxis. » répondit la jeune femme avant de se lever, l’intelligence artificielle reprenant :

« Comme tu le désires. Fais attention à toi, je ne sais guère où tu vas à chaque fois qu’il apparaît et tu ne veux prendre aucun pokémon mais … bref … Tu es libre de tes actions. »

Tant mieux … C’est quand même ce qu’elle désirait, n’est-ce pas ? Être libre de ses actions … Mais bon … Ce n’était pas là le problème … Pas du tout même. Elle pénétra dans la chambre, apercevant la tête de Giratina alors qu’Héméra, Siria et Midélia étaient couchées sur le lit, un peu inquiétées par le dieu-dragon. Celui-ci posa son regard noir et rouge sur la jeune femme. Elle prit aussitôt la parole en première :

« Te voilà donc, Giratina. Cela faisait quelques semaines que j’attendais ton retour. »

« J’en suis désolé, Samus … Il faut dire que je suis occupé personnellement. »

« Ta fameuse mission dont tu ne veux rien me dire, n’est-ce pas ? Enfin qu’importe, je ne suis pas là pour te parler … En quelque sorte si … Tu sais pourquoi je suis là … Et pourquoi tu es là plutôt … n’est-ce pas ? » demanda t-elle alors que Giratina reprenait :

«  Nous pouvons y aller quand tu le désires, Samus. »

« SAMUS ! Je veux venir avec toi cette fois ! » s’écria subitement Héméra avec colère.

… … … La jeune femme tourna son visage vers la Gardevoir, celle-ci s’étant mise à trembler. Ce regard … inquisiteur … Celui qu’elle avait lorsqu’elle était contrariée … Autant dire que c’était bien rare depuis ces dernières années.

« … … … Hum … Soit … Vous pouvez venir. De toute façon, je pense qu’il faudra que j’invite Oria, Orié et Cynthia aussi un jour … Enfin, les personnes qui étaient proches de lui. Je suis sûre qu’il aurait aimé … avoir le plus de monde au final. Je devrais arrêter de ne le garder que pour moi … Oui … Ce n’est pas une bonne chose. »

« Hein ? De qui ? Il ? Lui ? Tu parles … de … » commença Héméra alors que Samus fit un petit geste de la main pour lui dire de se taire :

« Tu verras quand nous y serons. Giratina, je suis prête à te suivre. » répondit la jeune femme alors que le dieu-dragon retirait sa tête, laissant passer Samus puis les trois pokémons.

Voilà … Elles étaient toutes maintenant dans la dimension de Giratina. Un monde où tout n’était que plateaux, bâtiments partant dans toutes les directions et autres … Enfin, à la base, cela aurait dû être ainsi … Mais là … Elles étaient arrivées dans un drôle d’endroit.

Un endroit plutôt … surprenant si on y réfléchissait bien puisque c’était tout simplement un gigantesque champ de fleurs … Un énorme champ de fleurs sur un unique plateau … Elles étaient sortis d’un miroir d’environ cinq à dix mètres de hauteur … Comme si il avait été placé exprès à cet endroit. Tout autour d’eux … Il n’y avait que de l’herbe … Que de l’herbe à perte de vue avec des fleurs. Ah … C’était magnifique …

« C’est Giratina qui a fait cet endroit ? » demanda Héméra alors que Samus murmurait :

« C’est lui … C’est seulement lui … Et c’est pour cela que nous restons ici. »

« MIGALOS ! MIGA MIGA MIGALOS ! »

La pokémon araignée s’était mise à crier avec frénésie alors qu’Héméra et Siria tournaient son visage vers l’endroit qu’elle désignait. Une statue gigantesque représentant le jeune homme aux cheveux blancs trônait au beau milieu du champ de fleurs.

« Cela risque de faire une très longue marche mais … »

« Migalos ! Miga miga miga ! Migalos miga migalos ! »

La pokémon n’avait même pas attendu que Samus termine sa phrase pour se mettre à se déplacer frénétiquement en direction de la statue. Siria aboya, allant à sa poursuite alors qu’Héméra observait la statue avec des yeux brillants :

« C’est … C’est vraiment … magnifique … C’est prodigieux … Mais pourquoi … ne l’avoir jamais dit, Samus ? Pourquoi ? Pourquoi ici ? »

« … … … Car c’est mon jardin secret mais … Vous êtes aussi proches d’Orion que moi et en vue de comment Midélia a réagit, je pense que j’ai fait le meilleur choix. Tu devrais y aller, Héméra … Tu peux aussi nous téléporter. »

« Samus … Pendant ce temps, je retourne à ma mission. »

« Comme tu le désires, Giratina. » chuchota la jeune femme avant que la créature ne disparaisse à nouveau. De toute façon, elles allaient y rester pendant quelques heures.

La Gardevoir téléporta la jeune femme et elle-même auprès de Midélia et Siria. Les deux pokémons s’arrêtèrent, se faisant téléporter avec elles alors qu’elles arrivaient toutes à la statue représentant Orion. Qu’elle était belle … Elle était vraiment superbe …

« Qui a fait cela ? » demanda Héméra avec lenteur.

« Giratina … Et moi-même … Enfin, je l’ai aidé du mieux que je le pouvais … C’est sensé représenter l’être que j’aime le plus dans l’univers. Je passe dès que je le peux ici … pour penser à mes moments écoulés avec Orion. »

« Samus ? » murmura la Gardevoir alors que l’armure de la jeune femme aux cheveux blonds brillait avant de disparaître.

Elle était dans sa tenue moulante bleue, un anneau argenté sur l’annulaire gauche. Un anneau si beau à ses yeux. Elle ouvrit légèrement sa tenue, laissant apparaître un léger décolleté mais surtout … une chaîne dorée … avec un anneau ressemblant à celui qu’elle avait à l’annulaire gauche. Un magnifique anneau …

« Je le garde … jusqu’au jour où tu reviendras, Orion. »

… … Quelle belle femme. Elle le savait … Elle savait que Samus était une femme magnifique mais même elle, même Siria et Midélia n’avaient vu que très rarement la jeune femme sans son armure depuis ces trois dernières années. Alors … revoir la jeune femme …

« Samus ? Tu veux que je te dise quelque chose ? » demanda la Gardevoir avec lenteur alors que la jeune femme se tournait vers elle d’un air légèrement surpris.

« Quoi donc ? » répondit Samus tandis que celle-ci posait son regard saphir sur elle.

« Nous pourrions peut-être prier pour le retour de Théodore, non ? »

« Prier pour son retour … C’est complètement ridicule … Héméra, tu le sais bien ? »

« Ca l’est mais … Je veux continuer à espérer son retour … Et je ne veux pas l’oublier … »

« C’est inutile … Et je ne voudrais y croire aussi, Héméra … Mais je n’ai pas la volonté pour. J’en suis vraiment désolée mais je pense que ça sera sans moi. »

« Comme tu le désires, Samus. » répondit la Gardevoir avant de s’agenouiller devant la statue, se mettant en position de prière comme dans le vaisseau.

C’était ridicule … Alors pourquoi est-ce que Siria se couchait à quatre pattes, la tête sur le sol tandis que Midélia claquait des dents … dans un rythme régulier. C’était inutile … Elle ne l’oublierait jamais. Mais bon … Elle s’agenouilla à son tour. Elle allait … prier elle aussi.

FIN

Dans l’espace, trois créatures gigantesques serpentées tournoyaient autour de nombreuses pierres. Un endroit dans lequel le destin de l’univers s’était joué. Les trois pokémons tournoyaient à travers les gravats cosmiques, celui à la peau bleutée prenant la parole :

« Cela est quand même très symbolique si nous y réfléchissons plus profondément. »

« Hum ? Comment cela, Dialga ? » demanda Palkia en s’arrêtant de tourner.

« Et bien … Depuis combien de millénaires voir millions d’années n’avons-nous pas travaillé de concert sur un seul objectif ? » répondit le dieu-dragon bleu.

« Hum … Cela est vrai … Nous n’avons jamais été aussi soudés que pour cette action. »

« Cet évènement dont nous ne sommes même pas acteurs en fin de compte. » annonça Giratina après les paroles de Palkia, celui-ci se remettant à tournoyer dans l’espace.

« Mais nous ne pouvons que patienter en attendant que ce moment arrive … Nous sommes au final comme ces femmes et ces hommes … Nous sommes bien faibles … »

« Et dire que tu as perdu la capacité de connaître le futur. » répondit Giratina après les paroles de Dialga, celui-ci s’arrêtant à son tour, ses yeux noirs et rouges posés sur ceux de son frère. Il reprit la parole à son tour, semblant un peu en colère :

« Que veux-tu que je te dise ? Je ne m’attendais pas à ce que cet évènement chamboule complètement les différents futurs. Il me faudra des siècles et des millénaires avant d’avoir la possibilité de relire tout ceci. A l’heure actuelle, il n’y a qu’un seul futur, celui que nous vivons en ce moment même. »

« Hahaha … Ce futur … Dire que c’est lui au final qui en est à l’origine … Mais qu’espérons-nous en fin de compte ? Pensez-vous réellement qu’il y a une chance ? »

« Je ne le sais guère mais tout ce que je peux signaler … C’est qu’il faudrait éviter que cela ne soit guère trop long … Car ses cellules continuent de vieillir … Et il en est de même pour ceux de Samus. Je préférai que s’il y a une chance qu’il revienne, que cela soit bientôt. Déjà trois années se sont écoulées, je ne peux désirer que plus de temps passe. »

« Mais nous ne pouvons rien y faire. Nous ne sommes pas capables d’intervenir … avant qu’il n’arrive … S’il reviendra. » répondit Dialga après l’intervention de ses deux frères.

Si il reviendra … Si il reviendra … C’était l’unique chose qui était ancrée dans leurs têtes. Il n’y avait qu’une infime chance qu’il revienne … Une infime possibilité qu’il soit à nouveau présent … Mais ils devaient y croire.

« Mes frères … Continuons à patienter … Rappelez-vous que si vous fatiguez, vous pouvez aller vous reposer … Il en est de même pour moi. »

« J’ai parlé avec Oria il y a quelques jours. Elle était en pleurs car elle ne pouvait pas parler une dernière fois avec Théodore. Malgré ses apparences, elle est fragile. »

« De mon côté, Orié continue de m’affubler de son mon petit nom … Et je vous interdis de rire. » annonça Palkia alors que les trois dieux-dragons s’étaient stoppés. « Qu’importe … Orié vit très bien malgré la mort de Théodore. Elle aimerait juste lui parler et lui dire au sujet de sa relation avec Slifor. Je vous avoue avoir été surpris de mon côté. »

« Il faut dire que cela n’était pas réellement prévu. Aucun de tes futurs ne prévoyait une telle possibilité de couple, Dialga. Quand à moi … Ce n’est guère joyeux. J’ai l’impression d’avoir affaire à une statue de glace. Samus a été carrément bouleversée par la mort de Théodore. Et malgré le fait qu’Arceus lui ait permis de garder son armure malgré la perte de la partie phazienne et metroïde en elle … Elle ne va guère bien. »

« Pourquoi l’aurait-elle été ? Pourquoi ? » demanda Dialga après les dernières paroles de Giratina, les pokémons recommençant à tournoyer, ne faisant que cela depuis trois années.

« Qui pourrait réellement oublier ce que cet homme a fait. Il nous a sauvés d’une mort certaine. Nous lui sommes redevables et nous devons rembourser nos dettes un jour. »

« Un jour que j’espère très proche, Palkia, Dialga. Je ne peux exprimer de la lassitude mais je veux que tout ceci s’arrête … Nullement pour moi, je ne peux avoir de sentiments à son égard. » annonça Giratina avant de se remettre à se mouvoir.

« N’avez-vous pas l’impression que l’atmosphère est différente subitement. » murmura Palkia en tournant sa tête à gauche et à droite.

« Il est vrai que … AH ! Regardez mes frères ! Regardez ! »

Dialga avait pris la parole alors que de minuscules particules, invisibles à l’œil nu semblaient se mouvoir à travers les pierres. Giratina s’écria aussitôt :

« Attention ! Préparez-vous ! Nous n’aurons à peine que quelques dixièmes de seconde ! Dialga, c’est à partir de toi que tout va commencer ! »

« Merci de me mettre la pression, Giratina ! Je te retiendrais là-dessus pour les prochains millénaires, tu es prévenu ! » hurla Dialga tandis que les particules se réunissaient entre elles au beau milieu de l’espace.

Peu à peu, une forme humaine semblait apparaître à partir des particules et dès l’instant où toutes les particules s’étaient réunis, tout fut stoppé… complètement stoppé … Plus rien ne semblait vivre ou respirer alors que Dialga était en sueur :

« Vous pouvez le faire maintenant ! Arrêter le temps dans une partie de l’univers, je ne l’ai plus fait des milliers d’années ! »

« Tu perds la main, Dialga ! Palkia, c’est à ton tour ! Créer un espace viable pour lui dès maintenant ! Il faut qu’il puisse respirer dès l’instant où il ouvrira la bouche ! »

« C’est comme si c’était des fait ! » répondit Palkia alors qu’il reprenait sa forme habituelle, dirigeant ses deux mains en direction des pierres qui ornaient l’espace dans ce lieu. Des pierres issues de Phaaze … Au moment où ils avaient tous attaqué le jeune homme … Toutes les pierres se réunirent juste au-dessous de la forme crée par les particules.

Voilà qu’une minuscule planète faite entièrement de pierre se constituait alors qu’un corps humain stationnait au-dessus à quelques centimètres. Un corps entièrement nu et aux longs cheveux blancs. Celui-ci ressemblait trait pour trait … à Orion ?!

« Dites … Au lieu de l’observer comme cela … Si tu as fini Palkia, est-ce que tu peux continuer, Giratina ? Ca serait une bonne chose … Car je ne peux pas tout faire … »

« Je n’ai pas terminé, Dialga, sois patient. » répondit Palkia tandis que de la végétation apparaissait maintenant sur la minuscule planète crée. Elle devait faire à peine cinq à dix kilomètres de diamètre tandis qu’un minuscule lac apparaissait à son tour.

Enfin, ce fut au tour de quelques arbres, rochers et autres choses bien nécessaires pour un petit monde bien parfait. Enfin, après plusieurs minutes, le jeune homme vint atterrir sur le sol, Giratina se tournant vers Dialga et Palkia :

« C’est à mon tour … Mais cela risque d’être très difficile … Utiliser le principe du trou noir et du trou blanc mais en utilisant aussi le lac issu de la planète pour que tout fonce dans le lac en sachant que c’est cette planète … »

« Fais de ton mieux, je t’épaulerai pour le transfert. Dialga, continue … »

« Je vais faire de mon mieux aussi … Ce n’est pas aussi simple que ça. » répondit le dieu-dragon du temps alors que Giratina commençait déjà avaler toute la minuscule planète et le jeune homme dans le lac, celui-ci s’étant mis à briller fortement.

Puis plus rien … Le vide était à nouveau apparut dans l’immensité galactique alors que Giratina, Palkia et Dialga semblaient exténués. Soudainement, une jeune femme aux cheveux blancs se présenta devant eux, semblant plutôt étonnée et un peu colérique :

« Que venez-vous de faire ?! Le temps, l’espace et les dimensions ont été arrêtées pendant une quinzaine de minutes ! J’ai eut du mal à vous retrouver ! »

« … … … Les problèmes arrivent, frérots. » répondit Giratina alors que Dialga semblait trop épuisé pour pouvoir répondre. De l’autre côté, Palkia semblait bien épuisé.

« Allez-vous m’expliquer ce que vous venez de faire ou dois-je lire vos pensées ?! »

« Nous allons vous répondre … Déesse Arceus … Nous allons vous expliquer tout. »

« … … … Et qu’est-ce qui vous a épuisé autant ?! Qu’avez-vous fait ?! Je ne pensais pas que vous étiez aussi irresponsables ! Ce n’est quand même pas à cause … »

« De notre mission ? C’est le cas … Déesse Arceus. »

Giratina avait pris la parole une nouvelle fois, servant visiblement de porte-parole par rapport à ses deux frères. La jeune femme aux cheveux blancs sembla se calmer peu à peu tandis qu’elle attendait une réponse de la part de Giratina. Celui-ci reprit la parole :

« Peut-être vaudrait-il mieux que je vous emmène là où nous avons faits … tout ceci. »

Hum ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? Elle observa Giratina, celui-ci se concentrant avant de laisser la possibilité à Arceus et à ses deux frères de le rejoindre dans sa dimension. Cela ne tarda pas et Arceus poussa un cri de surprise en apercevant le jeune homme :

« Mais … Comment est-ce possible ? Comment cela se fait-il ? Comment avez-vous fait ? »

« Nous n’avons rien fait de spécial … C’est de lui-même qu’il est revenu. »

Hum ? Elle s’était agenouillée près du jeune homme, ne semblant guère gênée par sa nudité. Néanmoins, elle avait fait apparaître une toge sur son corps, masquant une partie de celui-ci alors qu’elle prenait le jeune homme sur ses genoux.

« Expliquez-moi tout depuis le début … Même si le temps s’est arrêté pendant quelques instants, il me faut retourner sur Daiban pour mes nombreuses expériences. »

« … Nous avons tout simplement réfléchit à ce qui s’était passé avec la créature nommée Ridley il y a de cela quelques années. Vous savez … La commandante des pirates de l’espace. Celle-ci a été phazonnée et a disparu pendant quelques temps avant de revenir. »

« Les personnes se sont imaginées que cela était du clonage, oui. »

« Et bien … Ce n’était pas le cas. Ridley est revenue grâce au phazon et dans un corps purement organique. »

« Hum … Je ne m’étais pas intéressée à cette histoire. Mais comment cela est-ce possible ? Je ne crois pas avoir été mise au courant à ce sujet. »

« Car nous ne l’étions pas pour autant. Néanmoins, après des recherches, nous avons trouvé ce cas isolé et il n’y avait qu’une explication à ce sujet. La volonté de vivre. Ridley, malgré son corps se désagrégeant avait une telle volonté de vivre que son corps s’est reconstitué grâce au pouvoir du phazon. Il en est de même avec Théodore bien qu’il a fallut plusieurs années pour cela. Nous avons attendu toutes ces années que son corps se reforme là où il avait disparu pour que nous puissions le mettre en sécurité. »

« Le mettre en sécurité … puisqu’il ne pouvait pas respirer dans l’espace. Je vois … »

« Nous en voulez vous toujours, déesse Arceus ? » demanda avec lenteur Giratina alors que la jeune femme passait sa main dans les cheveux blancs d’Orion.

« Vous en avez de la chance … C’était un acte irréfléchi et vraiment immature de votre part. Je pensais beaucoup mieux de votre part et j’avoue être déçue du comportement que vous avez eut à mon égard. »

Des paroles très dures … Mais c’était bien normal … Elle avait totalement raison d’être en colère. La jeune femme observa à Orion, un petit sourire aux lèvres.

« La prochaine fois qu’une telle chose se produit … même si je ne pense pas que ça sera le cas… Cela sera de me prévenir… … … … … » dit-elle avant de pousser un profond soupir soulagé, semblant réellement heureuse de savoir que le jeune homme allait bien.

« … … … … … … … … … … »

Ses yeux s’ouvraient faiblement, laissant entrevoir ses deux yeux pupilles bleues alors qu’il gesticulait avec lenteur sur les jambes d’Arceus. Celle-ci avait réagit aussitôt, surprise et étonnée de voir de la réaction de la part d’Orion.

« Il commence à se réveiller ! C’était donc bien vrai ! »

« Ne soyez donc pas aussi surprise que cela, déesse Arceus … Vous allez l’effrayer. »

Hein ? C’était lui … Ou alors … Il avait eut un message mental qu’il reconnaissait … Enfin … reconnaissait … C’était de qui … Il n’arrivait pas à mettre un nom. Il avait mal au crâne … Vraiment très mal au crâne …Il tenta de se lever mais Arceus reprenait :

« Restes couché, Théodore … Tu es encore bien fatigué … »

« Déesse … Arceus … Que s’est-il … passé ? Où est-ce que je suis ? Giratina … C’est toi qui a parlé ? Et pourquoi est-ce qu’il y a … tout le monde … »

« Chaque chose en son temps, Théodore. » répondit le dieu-dragon des dimensions alors que la jeune femme le forçait à ne pas se lever. Ah … Elle ne voulait pas qu’il bouge … Et il était si exténué … Il allait l’écouter.

« J’ai besoin que l’on m’explique tout … s’il vous plaît. Je crois que … j’en ai bien besoin. »

Chaque chose en son temps … Chaque chose en son temps … Elle le soulageait de sa faim et de ses autres nécessités en passant simplement une main sur son ventre. Ils allaient parler … Dialga prit la parole, s’adressant à la déesse universelle :

« Déesse Arceus, n’avez-vous pas quelque chose d’important à faire ? »

« Hum ? De quoi est-ce que tu parles ? Je ne vois pas où est le souci … Les humanoïdes n’ont pas besoin de moi à l’heure actuelle. Je suis la seule au courant de mes projets. »

« Pourtant, ils ont besoin de vous contrairement à ce que vous … »

« J’ai pourtant été claire, non, Dialga ? Si vous disparaissez dès maintenant, je pense que je peux vous pardonner pour vos actions irréfléchies. »

« … … … Nous allons vous laisser, déesse Arceus. Devons-nous les prévenir ? » demanda Giratina après Dialga qui avait préféré se taire plutôt que de risquer la colère divine.

« Evitez cela … Il faut que cela soit aussi surprenant pour ces personnes que pour moi-même. Maintenant, vous pouvez partir, merci bien. »

« Au revoir … Giratina, Dialga, Palkia. » murmura le jeune homme aux cheveux blancs.

Les trois dieux-dragons disparurent peu à peu, laissant seuls Arceus et Orion. La jeune femme ne disait plus rien, le jeune homme refermant ses deux yeux pour se laisser caresser les cheveux. Il nageait en pleine incompréhension et attendait qu’Arceus prenne la parole.

« Allez-vous … me dire ce qui se passe, s’il vous plaît ? »

« Tu es revenu à la vie après trois longues années, Théodore … C’est tout ce que tu as à savoir … Tu n’as pas besoin d’en connaître plus. Continues de te reposer. »

« Trois années ?! Mais comment est-ce possible ?! Et qui … Qui m’a ramené à la vie ? Ca ne peut pas être vous … Vous n’auriez jamais osé ramener quelqu’un à la vie … »

« Ce n’est pas moi mais toi-même … Tu es revenu à la vie par tes propres moyens. »

« C’est complètement absurde … Complètement fou … Comment est-ce que j’aurai pu … »

« Ridley … Ridley était aussi revenue à la vie après la disparition du phazon. Tout cela n’était qu’une question de volonté de vivre. Elle avait une telle volonté que son corps est revenu de lui-même et complètement organique. »

« … … Il y a juste un problème si cela est la raison … de ma résurrection. »

Hein ? Quoi donc ? Elle attendit qu’il continue mais aucune réponse ne sortait de la bouche du jeune homme aux cheveux blancs. Hum … Pourquoi est-ce qu’il ne parlait plus ?

« Cela ne va pas, Théodore ? Quel est ce problème dont tu parles ? »

« … … Je n’avais pas la volonté de vivre … Je m’étais résigné à mourir donc ce que vous dites ne concorde pas du tout avec moi. »

… C’est vrai. Elle était sûre que c’était grâce à sa volonté que Ridley avait réussi à revenir à la vie. Il n’y avait aucun doute. Et aussi grâce aux cellules de son corps à la base. Ridley avait été une espèce des plus spéciales … Alors que lui n’était qu’un humain.

Elle n’avait aucune explication à cela en fin de compte. Mais qu’importe, ce n’était pas une raison pour se dire qu’il fallait abandonner la joie qui devait l’envahir. Le jeune homme était revenu, il devait être plus qu’heureux non ? Non …

« Trois années ? C’est … vrai ? Samus a donc vingt-cinq ans … Et moi aussi … Si mon corps a continué à vieillir … bien que je ne sois pas sûr de cela … Et Héméra ? Et Oria ? Et Orié ? Je ne peux pas me présenter à elles … Je ne peux pas faire « Coucou ! C’est moi ! Je suis revenu ! Je ne sais pas comment mais c’est moi ! »

« Tu n’as pas à utiliser ce genre de réactions lorsque tu les reverras … »

« Mais je ne sais pas du tout comment je suis revenu ! Je ne peux pas dire que je suis revenu alors que je ne suis pas comment ! C’est complètement stupide et non réaliste ! »

« Et pourquoi serais-tu obligé de le savoir ? »

… … … Car il n’aimait pas être imparfait … dans ses connaissances. Maintenant qu’il n’avait plus de phazon, la seule chose qui lui restait était son cerveau. Et il n’aimait pas … ne pas savoir … car il avait l’impression qu’il lui manquait une partie de lui-même.

« Si ce n’est pas le phazon qui m’a sauvé … ni ma volonté … Quoi alors ? »

« Merci pour notre purification. » murmura t-il subitement alors qu’elle haussait un sourcil :

« Qu’est-ce que tu viens de dire, Théodore ? Je n’ai pas réellement compris. »

« Rien … Rien du tout … Enfin je crois … Peut-être que … Le phazon et les metroïdes … »

Hein ? De quoi ? De quoi est-ce qu’il parlait encore ? Le jeune homme aux cheveux blancs s’était finalement redressé, observant sa toge avant de reprendre :

« … Dark Samus … A la toute fin … Je l’ai purifiée … J’ai aussi purifié les metroïdes dans mon corps … et le phazon … Ainsi, ils sont partis, lavés de toutes les atrocités qu’ils avaient commis. C’était cela que je voulais … J’ai fusionné tout le phazon et les metroïdes dans mon corps. A partir de là, avec la purification du phazon que j’avais déjà en moi grâce à vous, déesse Arceus, j’ai réussi à purifier tout cela. »

« Mais je ne vois pas où cela t’a permis de revenir. » répondit la jeune femme aux cheveux blancs avec un peu de suspicion dans la voix.

«  Votre sang et votre chair … Même si vous ne vouliez pas le faire … Ils m’ont ramené à la vie … pour me remercier. Comme un dernier affront à ce que vous étiez, ils ont décidé de ne pas écouter vos règles universelles sur la vie et la mort. Je pense que c’est cela … Même si ils ne savaient pas combien de temps cela allait prendre, ils se sont réunis pour me ramener à la vie … Je devrais les remercier … mais je ne peux pas. »

« Je suis vraiment une mauvaise déesse. » murmura Arceus avec lenteur alors que le jeune homme reprenait aussitôt en balbutiant :

« Mais non ! Ce n’est pas le cas ! Ne dites pas du tout cela ! »

« Au final … Je suis satisfaite que tu es revenu … Mais ce n’est pas grâce à moi, ce n’est pas grâce à un coup du hasard mais simplement parce que mon sang et ma chair ne m’écoutent pas. Comment est-ce que je devrais le prendre ? »

« … … … Pas mal … En tout cas. » répondit le jeune homme aux cheveux blancs.

« Tout ce que j’ai accompli ou non-accompli a été voué à l’échec. »

« Déesse Arceus … Vous n’allez quand même pas vous mettre à pleurer sur votre sort hein ? Je ne veux pas de ça de votre part ! Vous avez fait des choses merveilleuses ! » répondit le jeune homme avec entrain tandis qu’elle le regardait à nouveau :

« Et quoi donc alors ? Qu’est-ce que j’ai fait de bien ? Et je ne m’apitoie pas ! Je ne suis pas comme ça ! C’est bien compris ?! »

« … Ne vous emportez pas, déesse Arceus. Vous savez … Vous vous comportez bien plus … réellement je trouve depuis que vous êtes venue sur Daiban. »

Elle ne lui répondit pas, le jeune homme faisant un grand sourire avant de s’approcher d’elle. Qu’est-ce qu’il allait faire ? Il lui tapota doucement le sommet du crâne, disant :

« Vous avez créé l’univers, des civilisations entières, de nombreux systèmes solaires. Vous avez crée la vie à partir du néant et bien que cela était souvent maladroit en fin de compte, vous avez toujours essayé de rendre service à un maximum de personnes mais à l’échelle universelle ! Ce n’est pas la même chose ! »

« … … … A quoi est-ce que cela te sert de me mentir ainsi ? » demanda la jeune femme aux cheveux blancs tandis qu’il continuait de lui sourire.

« Je ne me mens pas … J’estime que vous avez fait énormément de choses pour tout l’univers et pour moi, vous êtes vraiment … Hum … Si je disais parfaite, je mentirai. Donc je vais dire quelqu’un vraiment d’exceptionnel. »

« Ecoutez-le donc … Cela fait à peine quelques heures qu’il revient d’un sommeil de plusieurs années et il complimente déjà la première femme qu’il rencontre. »

« Hey ! C’est parce que cette femme n’est pas n’importe quelle femme aussi ! Par contre, j’ai cru comprendre que tu étais sur … Euh … Vous étiez sur Daiban ? »

« C’est exact … Je me fais passer pour une humanoïde de ton espèce pour trouver une nouvelle énergie après la disparition du phazon et des metroïdes. »

« Et oui ! Plus de claquage de doigts, hein ? Que je ne vois pas une nouvelle chose apparaître comme ça sans explications ! J’ai sauvé l’univers une fois mais pas deux ! »

« Je peux te le promettre, Théodore. » murmura la jeune femme avant de claquer néanmoins des doigts, une nouvelle tenue se formant devant le jeune homme. HEY ! Costard cravate ?! Il tourna sur lui-même pour s’observer, Arceus reprenant :

« Il fallait bien une tenue un peu meilleure que celle habituelle pour tes retrouvailles avec Samus, n’est-ce pas ? Qu’en penses-tu ? »

« Et bien, je suis très chic, je porte bien la cravate même si ça fait un peu trop pompeux à mon goût. Mais bon … Ne ternissons pas l’effort, merci pour tout, déesse Arceus. »

« C’est à moi de te remercier pour tout ce que tu as fait, Théodore depuis le début. » répondit-elle en émettant un grand sourire, le jeune homme rougissant violemment :

« C’est la première fois que … je vous vois comme ça. »

« Peut-être est-ce à cause de mes quelques jours ou semaines passés à côté d’un couple d’humains ? J’espère que tu viendras me voir quelques fois sur Daiban quand tu auras le temps, n’est-ce pas ? » demanda t-elle alors qu’il inclinait la tête d’un air positif. Pour sûr ! Il allait revoir tout ce monde cher à son cœur ! Mais en premier … Il avait quelqu’un à voir.

« Ah … A nouveau seule. » murmura la jeune femme aux cheveux blonds avec lenteur.

Oh … Ce n’était pas qu’Héméra, Siria et Midélia ne voulaient pas venir, c’est que des fois, elle voulait simplement rester seule devant la statue du jeune homme. Cette magnifique statue le représentant. Puisqu’elle avait invité les trois pokémons la dernière fois, la prochaine fois, elle allait inviter Orié et Oria aussi … Peut-être Cynthia aussi …  Il y avait tellement de personnes qui aimerait être à cet endroit … Même une unique fois.

« Comme pour te rendre un hommage, Orion. »

Elle avait fait disparaître son armure, se rapprochant de la statue avant de s’adosser contre elle. Recroquevillée sur elle-même, elle fermait les yeux, croisant les bras et les jambes.

« Et bien, j’avoue être plutôt classe sur cette statue. Ca me rappelle celle que j’ai pu voir dans le futur avec Dialga. » murmura une voix qui la fit sursauter subitement.

« Qu’est-ce que … Qu’est-ce que … »

Elle avait sûrement rêvé … Elle fabulait … Elle s’imaginait des choses complètement folles. Elle se donna une petite claque sur la joue, se disant à elle-même :

«Je dois rêver … Je m’imagine des choses … Orion ne peut pas revenir … Mais sa voix semblait si réelle … Qu’est-ce que ça voulait dire … »

Elle avait bien entendu sa voix comme si elle était proche. Si … Si … S’il se cachait … Elle allait le trouver ! Elle passa rapidement de l’autre côté de la statue mais rien … Rien du tout … Elle rêvait … Pauvre folle qu’elle était.

Elle retourna s’asseoir, ses yeux à moitié clos. Elle ne se ferait pas avoir cette fois. Si … Si … Même si c’était complètement dingue ! Elle … Elle n’allait pas …

« Et bien … La belle au bois dormant … Visiblement, on ne dort pas assez ces dernières années. C’est bizarre ou alors, c’est la présence d’un mâle à tes côtés qui te manque ? »

« ASSEZ ! JE NE SAIS PAS QUI VOUS ÊTES MAIS JE VOUS INTERDIS DE VOUS MOQUER DE MOI ! PRESENTEZ-VOUS ! »

Elle avait hurlé ces paroles alors qu’elle regardait à gauche et à droite. La voix … Elle provenait d’un rocher … Elle en était sûre ! Elle remit son armure, sautant subitement dans les airs avant d’atterrir derrière le rocher dont elle avait entendu la voix.

« … … … Vous voulez faire une partie de cache-cache ? Je ne suis largement pas d’humeur à ce genre de choses. Je ne sais pas comment vous êtes arrivés ici mais vous allez vite en repartir. » dit-elle à voix haute alors que la voix reprenait :

« Et est-ce que vous voulez bien me suivre, jeune damoiselle ? Enfin toute jeune … Je ne suis pas sûr de tout ça. Vingt-cinq ans, ça commence à peser au compteur. C’est déjà un quart de siècle ! Bon sang … Vous avez des pattes d’oie ? »

« Arr… Arrêtez de jouer avec mes nerfs … s’il vous plaît. »

Elle s’était mise à trembler. Cette voix … C’était celle d’Orion … Et cet humour aussi … C’était exactement lui mais … Elle ne le voyait pas ! Etait-ce un pokémon ?! Comment est-ce que cette personne avait réussi à rentrer dans la dimension.

« Bon, j’arrête de jouer tout court … J’aurai bien aimé des réunions larmoyantes, toute en tendresse, tout ça … Mais bon, c’est pas mon genre. »

Du bruit … Elle avait déjà remarqué des traces de pas dans l’herbe. La personne se déplaçait avec agilité … Et à cause des nombreuses pierres dans l’herbe, c’était quand même difficile de savoir parfaitement où la personne se trouvait.

« Je suis là, Samus. » murmura la même voix habituelle alors qu’elle se retournait vers la statue. Comment … Comment est-ce qu’il avait fait pour arriver là-bas. « Tu ne me savais pas ventriloque ? Bon, j’exagère un peu quand même … »

« Co … Co … Comment … Comment c’est possible. »

Elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle avait en face d’elle. Elle avait retiré son casque, se frottant les yeux en apercevant le jeune homme juste au pied de la statue. Ah … Il avait un drôle de costume … de costard … Et il avait un grand sourire aux lèvres. Devant l’étonnement de la femme, il baissa la tête en rougissant, bafouillant un peu :

« Bon, j’avoue … J’ai rien contre les réunions larmoyantes … Moi aussi, j’ai des émotions. »

« Orion … Orion … »

Elle marchait avec lenteur vers lui, le reste de son armure disparaissant peu à peu alors qu’elle ne savait pas comment réagir. Le jeune homme était immobile, la tête toujours baissée. Il murmurait d’une voix troublée :

« Bon, par contre … Si tu peux accélérer le mouvement, c’est pas que c’est gênant mais ça l’est quand même … Je sais pas où me mettre moi … »

« Ce n’est pas un mirage ? Ce n’est pas une illusion ? » demanda t-elle, accélérant un peu le pas alors qu’il hochait la tête d’un air négatif.

« Je crois pas … Attends que je me pince. AIE ! Non, c’est pas le cas, je suis bien de chair et de sang, 100% pur organique. Pas une once de phazon ou de metroïde en moi. »

« … … … … … »

« Je dirai que tu as donné ta langue à ce chapardeur de Miaouss mais bon … Si tu pouvais un peu améliorer la cadence, j’ai des crampes au main, moi. » répéta t-il en ayant tendu ses deux mains pour l’accueillir.

*SBAM* Il fut envoyé contre le mur, poussant un cri de douleur alors qu’elle posait ses yeux bleus dans le sien. Elle le tenait par le col, le soulevant légèrement au-dessus du sol pour que son visage soit à la hauteur du sien.

« Tu es … vraiment Orion ? »

« Ouais je sais, j’aurai pas dû partir pendant trois ans, j’aurais dû prévenir, envoyer une lettre mais je n’ai pas pu. Ils n’avaient pas l’eau courante, ni l’électricité, je te parle pas de la poste ou alors du réseau pour appeler. J’avais pas de moyens de co … »

« Tais-toi un peu bon sang ! Ce n’est pas trop te demander ?! »

« D’accord, je me la ferme, je ne l’ouvre plus, Samus. »

… … … Elle fronçait les sourcils alors qu’il s’était plongé dans son mutisme. Une minute … Où elle le fixait longuement … Deux minutes où elle serrait maintenant les dents. Puis au bout de cinq minutes, elle hurla de toutes ses forces :

« MAIS PARLE BON SANG ! Je n’ai pas entendu réellement ta voix depuis trois années et toi, tu trouves le moyen de ne pas l’ouvrir ?! »

« Tu m’as dit de me taire … Par contre, je crois que j’ai de la cire qui coule des oreilles. Ta voix est devenue bien plus puissante depuis le temps … »

« C’est parce que tu me mets sur les nerfs ! Bon sang … Je ne te vois pas depuis trois ans … Je pensais que tu étais mort et toi … Tu apparais devant cette statue comme si de rien n’était. Je suis sensée réagir comment hein ?! »

« Hum … Je ne sais pas vraiment … Tu as une idée de réponse ? »

Le jeune homme aux cheveux blancs lui faisait un grand sourire, la faisant légèrement grincer avant qu’elle ne pose ses lèvres contre les siennes. Chacun goûta à l’autre pendant plusieurs secondes avant qu’elle ne joigne sa langue avec la sienne. Elle le gardait contre la statue, le jeune homme passant ses mains dans son dos pour la serrer contre lui.

« T’as pris du poids au niveau de tes fes… »

Elle l’empêchait de parler, le coupant net dans ses mensonges alors qu’elle continuait le baiser pendant de longues secondes, des secondes devenant des minutes. Il voulut passer une main sur sa joue mais s’arrêta en sentant quelque chose au tour du cou de la jeune femme. Le baiser fut stoppé alors qu’il demandait :

« Qu’est-ce que c’est, Samus ? Ton collier … »

« Ah … Ce n’est pas un collier, c’est beaucoup mieux et il est normal que je te le rende. »

« Hum ? Mais qu’est-ce que c’est alors ? » demanda t-il avec lenteur alors qu’elle lui faisait un petit sourire, ouvrant un peu sa tenue bleue moulante.

Ah ! Cet anneau ! Elle retira le collier puis la chaîne, laissant l’anneau seul avant de lui prendre sa main gauche. Elle rentra l’annulaire gauche à travers l’objet d’argent aux lignes d’or alors qu’il souriait faiblement. Bien entendu … C’était normal … Ce geste signifiait tellement de choses pour eux deux … Il baisa sa main avec tendresse.

« Et bien … Dois-je nous considérer à nouveau comme mari et femme ? » demanda t-il en rigolant légèrement rien qu’à cette idée.

« Je ne vois pas ce qu’il y a de très drôle là-dedans, Orion. Au passage … La prochaine fois que tu fais une telle chose absurde … »

« Hein ? Comment ça ? Quelle chose absurde ? De quoi est-ce que tu parles ? »

« UN TEL ACTE ! C’était du cinéma tout ça ! Non mais sincèrement, recommence ça une nouvelle fois et je te le promets que je te le ferai regretter à tout jamais ! »

« C’est noté dans ma petite tête … Samus … »

« Et puis … C’est quoi ce discours à la toute fin ? Juste avant de mourir hein ? »

« … … … Comment tu es au courant à ce sujet ? Noxis ?! Elle a tout répété ? »

« … Pire … Elle a tout enregistré. » répondit la jeune femme avant de placer ses deux mains autour de son cou, le regardant tendrement maintenant alors qu’il bafouillait :

« … … Purée ! Je déteste être filmé ! Je déteste ! Je déteste ! »

« Très … touchant, Orion. Vraiment très touchant … Ca n’a fait que renforcer … le fait que je te chérisse aussi. » répondit la jeune femme avant de l’embrasser une nouvelle fois longuement. Ah … ah … Ah … Qu’il aimait vraiment ça.

Il se laissait faire, continuant le baiser avec un profond désir ancré en soi. Il n’avait pas été présent pendant trois ans mais il sentait que tout son corps réclamait la même chose. Il fut couché sur l’herbe, la jeune femme à quatre pattes au-dessus de lui.

« Orion … Est-ce que tu penses que je suis perverse ? » murmura t-elle avec douceur.

« Oh purée ! T’es la pire nymp… »

Il s’arrêta aussitôt, voyant les yeux bleus de la jeune femme. Il passa une main dans ses cheveux blonds, l’embrassant une nouvelle fois tandis qu’il soufflait :

« Non. Tu n’es pas perverse, tu es juste très amoureuse. Et je le suis aussi, Samus. »

Il commença à la déshabiller alors qu’elle faisait de même, baissant ses deux mains le long de son corps alors qu’elle fit subitement disparaître sa tenue bleue.

« Wo … Wow … Et bien … J’avais oublié ce petit pouvoir … »

« Orion … Tu te rappelles … La première fois que l’on est venus ici … Dans le futur … Tu avais dit quelque chose … Aujourd’hui, pour nos retrouvailles … Nous allons le faire. »

Il était tout à fait d’accord avec cela. Il se laissa mettre à nu, caressant le corps de sa femme avec ardeur avant qu’ils ne s’unissent comme autrefois, retrouvant leurs sensations d’antan.

Ah … Ah … Ah … Il prit une profonde respiration avant de se mettre à respirer bruyamment … Mon dieu … Il était exténué … Et Samus l’était tout autant d’après la respiration qu’elle avait elle aussi … Ils étaient nus, côte à côte alors qu’elle avait sa tête posée sur son torse, le jeune homme ayant sa main sur son dos.

« Samus … Soit c’était parce que je n’avais rien fait depuis tout ce temps … Soit c’est parce que c’était tout simplement …divin. »

« Ca doit être le … second … Orion … Je me sens exactement pareil. »

« Ou alors, c’est parce que nous l’avons fait en plein air, que le vent a fait frissonné tout ce qu’il fallait faire frissonner, tout ça. »

« … … Je préfère pencher sur le précédent. » murmura t-elle en émettant un petit soupir de bonheur en se collant bien plus contre lui. « J’ai un peu froid … Orion. »

« Tu peux te loger dans mes bras. Cette fois-ci, je te le promets sincèrement et complètement, tout ce que tu veux … Mais je ne partirai pas. »

« Il faut que je trouve un moyen de faire un pacte de sang ou quelque chose du genre … Peut-être qu’en te menottant à mon bras, je serai sûre de cela ? »

« Tu ne serais pas un peu folle ? Enfin, à part de moi. » répondit-il alors qu’elle rigolait avec tendresse, le mettant sur le dos avant de monter sur lui.

« Ohla ! Gente damoiselle, laissez-donc reposer votre preux monseigneur ! »

« Je ne pensais pas le refaire … tout de suite. Mais je voulais savoir … Comment est-ce que tu t’en es sorti ? Je ne sais toujours pas … »

« Dark Samus … C’est grâce à Dark Samus. »

Elle frissonna aussitôt, relevant la tête pour le regarder avec un peu d’étonnement. Dark … Dark Samus ?! Comment ça ?! Comment c’était possible ?!

« Je préfère que tu me racontes tout depuis le début … »

« Je ne suis pas certain … Samus … C’est juste une supposition. » répondit-il alors qu’elle tremblait un peu de tout son corps.

« On ferait mieux de se rhabiller avant. » annonça t-il une nouvelle fois alors qu’elle hochait la tête … Dommage, il n’y avait pas de quoi se laver mais bon.

« Nous prendrons une douche pour ton retour, Orion. »

Encore une bonne chose de prévue ! Ca allait vraiment très bon comme retour, il était sûr de l’apprécier. Mais bon … Ce n’était pas le plus important et il allait tout lui dire depuis le début … Enfin, ses hypothèses, tout cela … Il espérait juste qu’elle ne se mette pas en colère car ce n’était vraiment pas ce qu’il voulait avec elle.

« … … C’est carrément aberrant, Orion. »

« Ca l’est … Moi-même, j’ai du mal à y croire mais bon … »

« Mais dans un sens, ce que tu dis est logique puisque Ridley était bien revenue grâce au phazon, j’avais fait quelques recherches là-dessus. »

« Oui enfin bon … Comme je te l’ai dit, ce ne sont que des suppositions. »

« Orion ? Tu sais quoi … Je crois que dans le fond, on ne saura jamais la vérité. Cela m’étonne quand même que Dark Samus ait fait ça … mais bon … »

« Est-ce que tu as envie de rentrer, Samus ? Il faudrait peut-être que j’aille me présenter aux autres … Je ne pense pas qu’elles voudraient que tu m’aies toute seule. »

« Il y a de fortes chances que dès l’instant où tu te présentes, elles te sautent dessus. Enfin, Orié, un peu moins qu’auparavant depuis que … »

« Depuis que quoi ? Qu’est-ce qu’il y a avec Orié ? AH ! Ca me fait penser ! Avec tout le temps passé avec toi, je n’ai même pas demandé comment allaient les autres ?! Et ça veut dire quoi au sujet d’Orié ? Tu me fais un peu peur … »

« Je ne peux rien te dire à son sujet … Ce n’est pas à moi mais à elle de le faire. Nous irons la voir en première si tu le préfères. »

« … … Tu me fais VRAIMENT peur ! Au moins, je sais qu’elle est vivante … »

« Oh ça ! TOUT le monde est vivant, tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. Quand à Oria, elle fait dans le mannequinat et elle a même donné une sacrée interview. » répondit la jeune femme aux cheveux blonds en souriant à cette idée.

« Elle doit sûrement parler de moi … Mannequin, Oria ? En maillot … »

« Ne pense même pas à cela, je te préviens, Orion. Elle en serait capable. »

« Oui … Enfin bon … Midélia ! Et Héméra ! Comment vont-elles ?! »

« Pour cela … Je te conseille tout simplement de me suivre. » annonça Samus alors qu’elle se remettait à marcher dans l’herbe, s’éloignant de la statue qui au final, n’avait plus besoin d’exister depuis qu’il était revenu.

« Je pense que tu as pris … Héméra et Midélia avec toi, je ne te vois pas les abandonner de toute façon. Et Héméra est très proche de toi à la base. »

« C’est toujours le cas … Mais je pense qu’elles seront heureuses de te revoir. »

Et lui donc ! Midélia … C’était grâce à elle qu’il avait réussi à louper son attaque … Sans cela … Non … Ce n’était plus le moment d’y penser. Ils allaient tous vivre heureux et paisiblement … Enfin … Tous … Chacun de leur côté maintenant.

*SBAM * Il fut envoyé contre un mur, marmonnant quelque chose comme si c’était sa tournée avant de remarquer … qu’il était immobilisé ?! Un cocon de toile s’était formé tout autour de lui alors qu’il écarquillait les yeux. Il n’avait que sa tête qui sortait du cocon alors qu’un coup de patte de Midélia le fit tomber sur le côté.

« MIGALOS ! MIGALOS ! MIGA MIGA ! »

« Euh … Ouais … Tu utilises la méthode Samus Astrum, là. »

« Migalos ! Migalos ! Miga miga migalos ! Migalos ! Migalos ! »

Les mandibules de la petite créature claquaient contre son oreille alors qu’elle frottait une partie de son face contre sa joue. Elle était … Elle était vraiment heureuse hein ? Dans le fond … Depuis trois années, elle s’était considérée comme celle qui l’avait tué …

Et là … Et là … Là … Elle déchira le cocon de ses mandibules, sautant contre son ventre alors qu’elle restait contre lui. Il lui tapota tendrement le crâne avec une grande affection alors qu’il soupirait. Il lui chuchota dans ce qui lui servait d’oreille :

« Merci Midélia … Pour ce que tu as fait à ce moment-là. Sans toi … Je ne me serais pas arrêté. C’est toi qui as réussi à tout changer. »

« Migalos … Migalos … Migalos … Migalos mimi … migalos. » marmonna la pokémon, le jeune homme restant ainsi pendant quelques minutes avant de se lever.

Héméra … La Gardevoir n’avait rien dit du tout … Noxis non plus d’ailleurs … Hum … Il la regardait longuement, les yeux dorés d’Héméra fixés sur lui. Il poussa subitement un profond soupir, haussant les épaules avant de dire :

« Ben zut alors … Je pensais que lorsque le dresseur d’une Gardevoir revenait depuis plusieurs années, la pokémon Etreinte porterait tellement bien son nom. J’ai visiblement dû très mal comprendre ce genre de ch … »

*Pouf* La Gardevoir venait de s’emmitoufler dans ses bras, ne disant rien du tout. Il entendait juste des sanglots de sa part, ses deux mains le serrant avec force alors qu’il remerciait la nature d’avoir donné quelques formes à la Gardevoir. Sinon, il se serait retrouvé avec la corne d’Héméra plantée en plein dans son torse.

« Et bien … En voilà une Gardevoir bien entreprenante. »

« Snif … Promets-moi juste de ne plus partir … Et surtout de ne plus faire ça … Quand j’ai lu … Quand j’ai lu tes pensées … Je … Je me suis sentie tellement … tellement … mal ! »

« Tu n’avais pas à l’être … Et je ne devrais pas dire cela … Mais heureusement que j’ai fait cela car si tu avais réussi à prévenir Samus de ce que je comptais faire, tout aurait été voué à l’échec. Ah … Merci aussi pour tout. »

« Bisoux. » murmura t-elle subitement en tendant sa joue droite, le jeune homme venant l’embrasser délicatement puisque c’était tout ce qu’elle désirait.

… … … … Et bien, ils étaient tous assis sur une chaise assez éloignée du défilé. Deux à trois jours s’étaient écoulés et bien entendu, il avait voulut que tout cela se garde sous le sceau du secret pour Oria. Il avait pu entendre et lire l’interview de sa petite sœur et il avait voulu lui faire une surprise. Or là … C’était lui qui était surpris.

Elle était magnifique sa petite sœur ! Enfin petite pas au véritable sens ! Car ce n’était pas une enfant qu’il voyait au loin, là, en train de se montrer ! C’était bien différent ! Bien plus que ça ! Il murmura même à Samus :

« Hey … Si c’était pas ma sœur, tu me laisserais fantasmer sur elle une ou deux fois ? »

« Même si c’était la plus belle femme dans l’univers, je ne te laisserai pas fantasmer dessus. »

« Pas possible ça … Je l’ai déjà épousé cette femme. »
Joliment rattrapé. Elle ne lui répondit pas, serrant sa main. Ils allaient attendre la fin du défilé avant d’aller voir Oria. Ah … Il était pressé de la revoir mais …

« Samus ? Héméra ? Je ne m’attendais pas à vous voir. Vous avez eut du mal à passer ? »

La jeune femme aux cheveux tressés de noir se relevait de son fauteuil alors qu’elle embrassait la Gardevoir et Samus sur la joue. Elle semblait relativement heureuse de les revoir, en fait, bien plus que cela mais elle ne le montrait pas. Elle était plus surprise qu’autre chose. Samus ne s’était jamais présentée auparavant …

« Qu’est-ce qui t’emmène ici ? Tu n’es jamais venue alors bon … »

« Hey, mademoiselle, vous voulez bien poser en maillot de bain pour moi ? » murmura une voix de l’autre côté de la porte, la jeune femme écarquillant les yeux.

Elle se dirigea aussitôt vers la porte, une ombre passant à travers celle-ci. Une ombre qu’elle reconnut aussitôt. Elle s’était jetée sur le jeune homme, l’embrassant longuement alors que Samus toussotait violemment. Lorsqu’Oria retira ses lèvres, Samus murmura :

« Pour ce coup … Pour les retrouvailles … Et à cause de l’émotion produite, je suis d’accord mais que ça ne se reproduise plus, c’est bien clair ? »

« Tu ne pouvais pas me laisser seule hein, grand frère ? »

Il hocha la tête d’un air positif alors qu’elle le serrait contre sa poitrine. Elle lui chuchota que pour le coup du maillot de bain, c’était sans aucun problème. Il vint rougir, lui donnant une petite claque derrière le crâne en murmurant d’arrêter de proférer des bêtises.

« Je crois que … je suis enfin soulagée … » murmura t-elle.

Soulagée ? Ce n’était pas vraiment le mot qu’il aurait utilisé mais bon … Il lui demanda de lui raconter ce qui s’était passé pendant les trois dernières années, la jeune femme commençant à tout lui dire. Elle n’allait pas le lâcher pour les prochaines heures voir journées ! OH QUE NON MÊME !

… … … Voilà pourquoi il n’avait pas vraiment voulu se présenter au public. Tout simplement parce que la nouvelle était arrivée avant même qu’il ne puisse se rendre chez Orié … Ah … La jeune femme aux couettes noires l’attendait avec un grand sourire. Il s’approcha d’elle, Orié passant ses bras autour de son cou alors qu’il disait :

« Et bien … Elle est devenue terriblement ravissante la demoiselle ! »

« Je n’y ait … pas cru quand … On m’a dit que tu étais revenu à la vie. Tu veux tout me raconter pendant que je t’emmène à la maison ? Slifor n’est pas là mais je pense qu’il va arriver dans l’après-midi. Je l’ai prévenu. »

« Euh … Ouais mais bon … J’ai rien contre ça … Je suis même très content au sujet de Slifor, c’est juste que je ne m’attendais pas à ce que tu parles de lui. »

« Ah ? Tu n’es pas au courant ? Samus ? Tu ne l’as pas prévenu ? » demanda Orié alors que la jeune femme aux cheveux blonds hochait la tête d’un air négatif.

« Heu … Vous me faites peur les filles. C’est quoi alors ? Arrêtez le suspense ! »

« Et bien … Tu le sauras quand Slifor reviendra ! » répondit la jeune femme avec un grand sourire aux lèvres avant de lui prendre la main, courant avec lui. Bon sang … Il y en avait des pokémons tout autour d’eux ! Il avait l’impression que toute la planète était seulement pour la jeune femme … C’est vrai que vue depuis l’espace, elle n’avait pas semblait être très grande.

« Orié ? Je suis rentré dès que j’ai au sujet d’Orion. Où est-il ? J’ai vu le vaisseau de Samus. Et puis, je … »

« AH ! Te voilà enfin ! » s’écria Orié avec joie avant de se lever, fonçant dans les bras de l’homme-lézard avant de l’embrasser. Le jeune homme aux cheveux blancs cracha ce qu’il était en train de boire, ne sachant pas du tout comment réagir avant bafouiller :

« Qu’est-ce … Qu’est-ce que ?! WOW ! HEY ! Qu’est-ce que ça veut dire ?! »

« Et bien, Slifor et moi, nous sommes ensembles grand frère. Quand tu n’étais plus là, il m’a réconforté et … »

« Ouais, même plus que ça je dirai d’après ce que je vois. Oh … Faut que je m’asseye. Ah … C’est déjà fait … Wow … Besoin d’un verre d’eau. »

« Grand frère … Tu n’es pas content ? » murmura la jeune femme aux tresses noires, Samus et Héméra lançant un regard assez violent en direction du jeune homme.

« Bien sûr que si ! Je suis très heureux ! Mais bon, j’ai le droit d’être surpris, on me raconte jamais rien à moi … Depuis quand ? Et puis attends, un peu, je suis sensé le faire quand le grand frère protecteur qui est sensé casser la gueule au petit ami si il décide de plaquer ma petite sœur ou de lui faire de la peine ? Bon maintenant que j’ai plus mes pouvoirs, Slifor me brise en deux mais voilà quoi … » marmonna t-il en faisant une moue boudeuse, Samus lui tapotant le crâne. C’est vrai quoi … Il allait de surprise en surprise après trois ans d’absence complète. Il n’était plus vraiment à jour … Il lui restait encore des personnes à visiter.

« WOW ! C’était pas une blague ! Quand ils ont montré une vidéo, je me demandais si c’était du trucage ou non ! OH BORDEL VIENS PAR LA TOI ! »

« ARGLLLLLLLLLL ! Tu m’étrangles, Rosy ! Tu m’étrangles ! Peut plus … respi … rer … »

Il avait sa tête coincée sous l’épaule de la jeune femme aux cheveux rouges alors que tous et toutes l’entouraient. Rosy, Rock, Siegfried, ils étaient tous là. Il avait réussi à les retrouver, prétextant une mission que Samus Astrum devait avoir là-bas.

« Ca ne marche pas tout le temps mais bon … » répondit-il, ignorant peu à peu la prise de Rosy autour de sa tête, baillant légèrement.

« Alors comme ça, tu es finalement revenu hein ? Paraitrait que t’as joué au héros. »

« Pas vraiment Rock. Pour ma femme et mon entourage, j’avais plutôt l’air d’un véritable zéro. Enfin bon … C’est pas de ma faute si ça ne plaisait pas à tout le monde. Ah … Bordel … Ca me fatigue … Tu devrais me lâcher, Rosy. »

« Même pas en rêve ! Si tu refais des conneries, je m’en voudrai moi ! Par contre, Samus ? Vous venez réellement avec nous pour la prochaine mission ? »

« Tu sais très bien qu’ils n’ont plus besoin de nous. » annonça une femme qu’il reconnut comme Lise. Elle aussi avait l’air d’avoir pris de … pas de la volonté … Ni de l’ampleur … AH ! Voilà ! De la confiance en soi !

« On a toujours besoin d’eux ! Samus et Orion ont aussi des pokémons avec eux ! »

« C’est vrai … Mais je ne crois pas pouvoir faire le poids dorénavant face à vous tous. » répondit le jeune homme aux cheveux blancs, fermant les yeux à moitié.

… … … Elle voyait bien qu’il y avait quelque chose de bizarre avec Orion. Elle fronça les sourcils, s’approchant de Rosy avant de lui dire calmement :

« Rosy … Tu devrais vraiment relâche, Orion. »

« Tu préfères l’avoir pour toi toute seule, Samus ? T’en fais pas, je ne vais pas te le prendre ! De toute façon, moi et Siegfried, on a fait le grand saut depuis quelques temps déjà ! » répondit la jeune femme aux cheveux rouges alors qu’Orion murmurait :

« Non mais … mais … Ah … Tu me fais la prise … du somm… »

BOUM ! Il était tombé comme une loque sur le sol, Rosy poussant un petit cri de surprise avant de le soulever. OH BORDEL ! Elle allait encore se faire enguirlander par ses supérieurs, même si au fil des années, ils étaient devenus plus rares à cause de ses montées en grade. Dommage pour les pauvres personnes qu’elle affectionnait.

Néanmoins, c’était cela qui faisait la puissance de leur équipe. Ils étaient soudés, encore plus depuis les évènements qu’ils avaient tous vécus ensembles. Et en souvenir du commandant Roan Stato … Ils allaient devenir une légende de la fédération galactique.

Impossible de lui mettre la main dessus ! Mais bon, Orion avait tellement voulu la revoir … Il avait dit que cela ressemblerait à un pèlerinage, une sorte de voyage lui permettant d’expier les fautes qu’il avait commis à cause de son absence de trois ans.

« Samus ? J’ai reçu ton message, cela m’étonne que tu me contactes mais bon … J’étais partie vers une nouvelle exploration. De quoi as-tu besoin ? »

« Je pensais que tu voulais peut-être venir me voir ? Tu suis l’actualité ? »

« Nullement, je me plonge dans mes recherches pour trouver de nouvelles ruines. »

« Alors tant mieux … Retrouvons-nous sur Daiban, j’ai une surprise à te montrer. »

Hum ? Elle ne lui avait donné que des horaires et un endroit où se rejoindre. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle ne comprenait pas mais bon … Cela semblait important. Quelques heures plus tard, son vaisseau l’avait emmené à Daiban et elle se retrouvait … devant un restaurant ? C’était quoi cette idée saugrenue ? A l’accueil, elle donna son nom, signalant que l’autre personne n’était pas encore arrivée mais qu’une table était bien réservée.

Bizarre … C’était vraiment bizarre … Et un peu inquiétant en même temps, elle devait l’avouer, elle était assez intéressée. Elle s’installa à la table, attendant patiemment que Samus vienne. Inviter dans un restaurant, c’était assez saugrenu. Enfin, surtout entre deux … femm… Elle s’arrêta de penser aussitôt, son cerveau se bloquant sur l’image de l’homme qui avançait à sa table. Théodore … Théodore Astrum … Théodore …

Elle voulut se lever mais le jeune homme posa un doigt sur ses lèvres, lui disant par là de se taire, chose qu’elle exécuta. Elle était rouge, une bouffée de chaleur semblant l’envahir. Elle avait l’impression de rêver … de s’être endormie et de rêver … Un rêve merveilleux dont elle ne voulait plus se réveiller.

« Théodore … C’est bien toi ? Si c’est vraiment le cas alors … »

« Ta chambre personnelle est en fait en noir et blanc, j’ai même prétexté que quelqu’un avait volé les couleurs. Tu as aussi un penchant certain pour le chocolat. »

« … C’est bien toi … C’est vraiment toi … Je voulais … m’excuser de la claque que … »

« N’y pensons plus d’accord ? Je suis ton prince charmant pour la soirée. Enfin, c’est ce que Samus m’a dit. Je lui ai signalé que je te devais bien ça. Et puis surtout, elle a dit qu’après tout ça, je ne serai qu’à elle donc elle voulait me prêter un peu. »

« Au moins … Elle est partageuse. » murmura Cynthia en émettant un petit sourire, le jeune homme venant commander en demandant la carte.

Tout allait pour le mieux … Elle allait pouvoir repenser à lui … Se sentir soulagée … Se sentir l’âme en paix. Et lui ? Il commençait à se dire que tout arrivait à une fin … Il avait bientôt terminé son voyage … Son voyage où lui-même sentait qu’il avait accomplit tout ce qu’il désirait. Ah … Il ne restait plus qu’une personne ? Enfin … Qu’une unique personne où il allait repasser un peu de temps avec elle.

« Arcia ? » demanda le jeune homme aux cheveux blancs alors qu’une femme aux cheveux de même couleur se tournait vers lui. Une femme qui lui fit un grand sourire en s’approchant de lui. Il déposa deux baisers sur sa joue, la femme disant :

« Je prends une rapide pause, je ne serai guère très longue. »

Elle invita le jeune homme à la suivre, mais dès l’instant où ils quittèrent la pièce où elle semblait travailler, le décor changea subitement pour ramener celui habituel … pour eux. La tenue de la jeune femme avait changé aussitôt pour avoir celle d’une robe blanche … Celle avec laquelle elle se présentait à chaque fois.

« Je t’ai trouvé vraiment très … entreprenant, Théodore. »

« Hein ? Que que quoi ? Où ça ? Comment ça ? »

« Et bien … M’embrasser sur la joue, ce n’est pas dans tes habitudes. »

« … Je n’aurai pas dû … J’en suis désolé, c’est surtout que sur le coup … Comme vous étiez déjà bien installée, je pensais faire comme avec une humaine normale. Pardon. »

« Une humaine … normale … Cela semble sonner plutôt bien. Je prends ceci, Théodore. Alors … Sinon, comment s’est passé ton pèlerinage ? »

« Bien … Je crois en avoir terminé avec celui-ci. Il ne restait plus que vous et les trois dieux-dragons. Enfin … Je pense qu’eux, ils viendront de temps en temps. Cela m’a étonné à chaque fois … Je ne pensais pas au sujet de ma sœur … »

« Lorsque tu es mort, elle a souvent pleuré et Slifor était là pour s’occuper d’elle. C’est lui qui lui a donné cette idée de s’occuper des pokémons. Il le regrette un peu car elle fait énormément de travail comme tu as pu le voir. »

« J’ai vu, j’ai vu … Mais bon … Est-ce que vous pensez que je vais pouvoir me reposer ? J’avoue que maintenant … Je ne sais plus quoi faire. »

Il ne savait plus quoi faire ? Drôle de paroles de la part du jeune homme aux cheveux blancs. Elle se mit assise sur l’herbe, tapotant ses deux genoux alors qu’il posait sa tête dessus. Il était un peu rouge aux joues mais … Il se sentait toujours aussi bien.

« Alors … Qu’est-ce que tu disais ? Tu ne sais plus quoi faire ? »

« C’est la fin d’un chemin … J’ai sauvé l’univers et maintenant ?

« Tu peux tenter de vivre normalement … C’est là le problème des héros. Lorsqu’il n’y a plus rien qui leur permet de montrer leurs héroïsmes … Ils sont perdus, déboussolés … désemparés … C’est là la tristesse de ceux qui sont des grands de cet univers. »

« … … … … … Est-ce que je peux vivre normalement ? » demanda t-il.

« Je peux t’y aider … Il y a des chances que c’est ce qu’attends Samus depuis le début. »

… … … … … Vivre dans la normalité … Il ferma les yeux pendant de longues secondes, prenant une respiration très puissante. Ah … Sincèrement … Vraiment … Non … Il ne savait pas du tout … Loin de là même.

« … … Je ne sais pas du tout … Je suis vraiment désolé … »

« Désolé pour qui ? Tu parles d’être désolé pour quelle personne ? Envers qui ? Envers moi ? Tu n’as pas à être désolé … Mais penses à ce que tu veux faire comme avenir … Est-ce que tu as vraiment envie de continuer à te battre inlassablement ? Je peux t’offrir la même armure que Samus car je sais très bien que tu n’as pas envie d’être un boulet … Enfin, ça sera la même armure que la précédente hein ? Mais égalant celle de Samus… »

« … … … … … Je ne sais pas. »

Il disait cela sur le même ton qu’auparavant. Il espérait que la déesse Arceus répondrait à ses questions. Maintenant qu’il avait montré à tous et à toutes qu’il allait bien … Il ne savait plus quoi faire … Il fut relevé, Arceus le serrant dans ses bras avant de poser un doigt sur son front. Il commença légèrement à bailler, bafouillant :

« Qu’est-ce … Qu’est-ce que vous … »

« Peut-être as-tu besoin de faire le vide dans ton esprit ? Bonne nuit, Théodore. »

« Hein ? Mais … Mais … Je … Comment … Déesse … Arce … »

Il n’avait pas terminé sa phrase qu’il s’endormit complètement dans ses bras. La jeune femme lui caressa la joue d’un air tendre tandis qu’elle murmurait :

« Peut-être qu’après … Tu auras fait ton choix … Je l’espère tant. »

Elle l’espérait tellement car elle voulait qu’il soit soulagé. Voilà … Elle était peut-être … stupide dans le fond ? Quand même … En y réfléchissant bien, elle appréciait les moments où Théodore était près d’elle. Car elle avait l’impression qu’avoir cet humain à côté d’elle, c’était lui permettre de découvrir son humanité.

« … … Je me suis attachée aux humains … Peut-être à toi aussi. Il est de mon devoir de te permettre de vivre plus heureux »


Qu’il soit soulagé … Car elle veillait sur lui. Elle caressa ses cheveux blancs, embrassant subitement sur le front le jeune homme avant d’émettre un sourire. Un sourire qui semblait tellement en dire. Cet humain … C’était l’une de ses créations … C’était une création qu’elle voulait étudier jusqu’à la fin de son existence mais …

« Ce n’est pas possible car je ne le ferai pas. Cela serait me mêler de ta vie privée. Je ne peux que t’aider à trouver ce que tu veux devenir … »

Elle ferma les yeux à son tour, se couchant sur l’herbe alors que le jeune homme retrouvait sa tête collée contre son ventre. Un petit moment de repos … pour elle aussi ? Elle ne savait pas si elle le méritait mais … Pourquoi pas ? C’était aussi une partie du pèlerinage de Théodore.

Une partie qui allait s’achever quelques heures plus tard. Des heures qui avaient duré quelques minutes réellement … dans l’univers. Hum … Elle s’était relevée finalement, s’étirant longuement comme si elle avait fait une agréable sieste alors que le jeune homme était déjà réveillé. Hein ? Comment … est-ce qu’elle avait fait pour ne pas le remarquer ?

« Théodore ? Tu n’as pas réussi à dormir ? »

« Si … Si … Mais bon, comme cela a été fait par provocation, au bout d’un moment, le sommeil s’estompe et je me réveille automatiquement. Par contre, vous êtes vraiment très mignonne quand vous dormez. C’est quelque chose qui a l’air tellement exceptionnelle et rare que je suis attristé de ne pas avoir eut de tableau pour pouvoir vous peindre. »

« … … … Vil flatteur. Néanmoins, j’espère que tu as réussi à mettre de l’ordre à tes idées pendant que tu dormais. C’était le but premier. »

« Je pensais que c’était pour profiter un peu de ma présence, déesse Ar… »

« Ne serais-tu pas un peu trop vaniteux et prétentieux, Théodore Astrum ? » demanda t-elle alors qu’il rougissait violemment. Il parlait un peu trop … normalement à la jeune femme. Mais celle-ci fit un grand sourire tandis qu’il murmurait :

« Pardon … J’aurai dû me calmer un peu par contre. Je crois que j’ai … exagéré. De l’autre côté, j’ai mis un peu d’ordre à mes idées. Je pense que je vais aller vivre avec Samus dans ses aventures … Enfin aventures … Reprendre mon statut de chasseur de primes avec elle. En fait, je ne sais pas … Je ne veux pas dire que je me compliquais trop la vie mais … Celle que j’avais avant … Avec Samus … »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a avec elle, Théodore ? »

« Et bien … La vie que j’avais avec elle … Elle était plus que plaisante. Je veux dire, je n’avais rien qui m’ennuyait réellement. Maintenant que je n’ai plus le phazon, que mes sœurs ont leurs vies et qu’il n’y a plus de problèmes avec Mother Brain ou Dark Samus, je peux peut-être espérer couleur des jours normaux et heureux avec Samus ? Tout en essayant de lui redonner … un enfant. » dit-il, semblant s’être arrêté à ces paroles.

… … … … … Un enfant. Ah tiens … Ca pouvait être un bon projet. Un très bon projet même. Et puis, ils allaient le faire un peu partout, cela lui donnerait des envies bien salaces. Peut-être sur la plage, dans un maillot de bain … Puis elle avait aussi son short et son top bleu … ah … Et il y avait aussi sa tenue moulante … Elle lui avait bien parlé de faire quelque chose …

« Théodore … Je te rappelle que je suis capable de lire dans tes pensées tes idées lubriques. »

« … … … Si vous pouviez arrêter, déesse Arceus ? »

Il avait dit cela avec gêne. Oui, ce qu’il avait simplement à faire en fin de compte, c’était la même vie qu’avant … Mais sans le phazon …Et puis, la déesse lui avait dit qu’il pouvait ravoir son armure alors oui. C’était décidé : revivre sa vie d’antan avec Samus ! Vivre au jour le jour et … Si elle était enceinte, alors ils élèveraient leur enfant à deux et cela sans aucun problème. Voir même plusieurs enfants ? Oh … Hum … Un d’abord !

… … … … … Cela faisait maintenant plusieurs mois … Au moins un bon semestre … Le temps s’était écoulé lentement … ou rapidement … Cela dépendait du point de vue que l’on prenait. Il vivait maintenant avec Samus … Seuls … Ou presque. Héméra était toujours présente mais il la considérait comme une pokémon, rien de plus. Oh … Il ne cachait pas qu’elle faisait tourné des têtes mais la Gardevoir ne s’en préoccupait pas.

« Samus ? J’ai fini de pirater leurs ordinateurs. J’ai de quoi nous emmener vers deux ou trois camps de pirates de l’espace. Tu veux que je transmette cela à la fédération ? »

« Hum … Ce n’est pas forcément une bonne idée, je dirai. On va aller s’en occuper, ça nous fera plus de travail comme ça. »

« … Tu sais bien que je ne suis que peu motivé à cela, Samus. »

« Roh … Ne t’en fait pas, monsieur le grognon, ce n’est pas encore un problème. »

… … … Il n’était vraiment que peu convaincu par les paroles de la jeune femme en armure dorée. Celle-ci s’approchait de lui, faisant disparaître son casque pour présenter son visage et sa chevelure blonde à queue-de-cheval. Lui ? Il avait son armure blanche, un maul dans ses deux mains alors qu’il déposait l’arme sur le sol.

« Et bien … Fatigué mon grand ? C’est sûr que ce n’est pas pareil hein ? »

« … … A qui le dis-tu. Je m’épuise comme un dingue … Mais bon, plus le temps passe, moins je m’épuise. Et puis, si vraiment, on a des gros soucis, je n’hésiterai pas à utiliser mon arc. »

Mais en attendant, ce n’était pas le moment de penser à tout cela ! L’homme aux cheveux blancs embrassa sa femme, présentant une disquette de sa main droite alors qu’autour d’eux, l’herbe était ensanglantée à cause des cadavres de pirates de l’espace.

Oui … Ils avaient encore essayé de fomenter quelque chose mais ils avaient été arrêtés par le couple comme à leur habitude. Ah … Cette fameuse paix galactique n’était qu’une chimère mais elle tendait à se rapprocher. Une Gardevoir se téléporta subitement devant eux, accompagnée d’une Migalos et d’une Demolosse.

« Samus ? Théodore ? La mission est terminée. Le radar a été désactivé d’après la fédération galactique. Bravo à vous deux. »

« Bah … Ce n’était rien de bien surprenant non plus hein ? » répondit le jeune homme aux cheveux blancs, haussant les épaules dans un petit sourire.

« Nous pouvons rentrer, Héméra. Merci de nous avoir prévenus. Tu nous téléportes ? »

« Bien sûr, Samus. Je vais le faire tout de suite. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux personnes et les trois pokémons disparurent complètement, apparaissant au pied du vaisseau spatial. Pénétrant à l’intérieur, Samus fit disparaître complètement son armure, Orion faisant de même de son côté, souriant à la jeune femme en l’observant longuement. Il signala d’un hochement de tête de le suivre dans la chambre.

Elle-même avait murmuré à Héméra de s’occuper du reste alors que la Gardevoir faisait une petite mine boudeuse. Le jeune homme était déjà couché sur le lit, tapotant doucement celui-ci comme pour lui dire de venir le rejoindre. Elle sauta subitement sur lui, le jeune homme poussant un cri de surprise avant de la réceptionner :

« Ohla ! Doucement, doucement, gente damoiselle. »

« J’en avais envie, c’est tout, Orion. »

« Oui mais … Bon … Enfin … Fais attention à elle. » répondit-il en caressant le ventre de la jeune femme, celui-ci ayant pris une légère ampleur depuis ces derniers mois.

« Elle … Elle … C’est vrai, tu as voulut que l’on aille voir déjà le sexe de notre enfant. »

Elle avait bien appuyé sur les derniers mots, le jeune homme passant ses deux mains sur ses hanches, déposant un baiser sur son ventre protégé par le tissu moulant bleu.

« Et alors ? Comment tu vas la nommer ? Tu y as déjà réfléchit ? »

« Ohla … Ils nous restent encore quelques mois avant, n’est-ce pas ? Par contre, je te préviens, bientôt, on va arrêter notre mercenariat hein ? Il faut que l’enfant puisse vivre tranquillement et paisiblement, avec son père et sa mère. »

« Ou alors, nous pouvons le confier à Héméra qui sera sa nourrice. »

Il fit une petite mine effarée. Ah ! Il n’avait rien contre l’idée qu’Héméra soit la nourrice mais … Mais … Mais … Hum … Il fut embrassé par la jeune femme, celle-ci lui soufflant qu’elle rigolait. Il était hors de question de laisser leur enfant à quelqu’un d’autre. Même si ils n’allaient rien faire pendant deux ou trois ans, cela valait mieux pour l’environnement du futur troisième membre de la famille.

Une famille … Cela avait été l’une des réponses à sa question. Il avait décidé de fonder une famille avec Samus. Qu’importe le métier qu’il allait faire, qu’importe ce qui allait se passer dans l’univers, sa première priorité allait être son amour avec cette chasseuse de primes qu’il avait rencontrée sur Terra.
Le reste pouvait bien attendre, il avait tout son temps … Il n’était qu’au début de son existence. Et de celle de Samus … Il embrassa à nouveau le ventre de la jeune femme, celle-ci se triturant légèrement sur le lit avant de faire disparaître sa combinaison bleue moulante. Elle commença à le déshabiller à son tour, l’invitant à des caresses plus intimes, chose qu’il acceptait parfaitement et de son plein gré.

« Je suis heureux comme je suis maintenant, Samus. »

« Contente de l’apprendre, Orion. »

Ils plongèrent dans le lit, remontant la couverture sur eux. Il n’avait plus peur de souffrir, il n’avait plus peur de faire souffrir, non … Il était heureux et rendait heureux en retour. Pourquoi chercher aux confins de l’univers alors qu’il avait le sien juste dans ses bras ?