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Chapitre 280 : Une tendre nuit

ShiroiRyu
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Chapitre 280 : Une tendre nuit

« Hmmm … C’est vraiment que du bonheur. »

« Oh ? Du bonheur ? Tiens donc, Kéran. C’est vrai ça ? » demanda la femme aux cheveux blancs alors que Kéran était sur ses genoux.
Elle avait un morceau de pomme dans les mains, le regardant avant de le déposer tendrement dans la bouche de Kéran, retirant ses doigts couverts de salive avant de les lécher, un par un, comme à son habitude. Puis elle pencha sa tête en avant, recouvrant le visage de Kéran de nombreux baisers, celui-ci mangeant son morceau de pomme, déglutissant avant de dire :

« Bien entendu que c’est vrai … Et puis, regarde le feu, comme il crépite. Je suis peut-être capable de produire du froid, une forte chaleur comme ça, c’est plaisant non ? »

« Très plaisant même s’il fait un peu chaud, il faut le reconnaître. »

Un peu chaud ? Oui … Avec la couverture sur lui, il était vrai qu’il avait chaud lui aussi. Plutôt chaud … Mais était-ce vraiment à cause de la cheminée ? Il regardait Elyséa, celle-ci faisant de même avant qu’il ne dise :

« Tu es belle, Elyséa. Très belle même. »

« Allons bon … Voilà l’heure des compliments, Kéran ? Mais toi aussi, tu es très mignon. Tu es parfaitement à mon goût. »

Elle rigola avant de l’embrasser une nouvelle fois, Kéran se laissant faire et dorloter par Elyséa. Il aimait rester contre elle. Il en avait besoin, vraiment besoin. Il commença à bouger légèrement, regardant Elyséa avant de la pousser un peu en arrière, quitte à la faire coucher sur le sol. Maintenant qu’elle était ainsi, il plaça sa joue contre le sein gauche d’Elyséa, poussant un petit ronronnement de bonheur.

« Kéran ? Cela va être difficile de te donner des morceaux de pomme dans cette position. »

« Je crois qu’on en a rien à faire non ? De manger maintenant ? »

« C’est vrai. Mais qu’est-ce que tu veux faire d’autre, Kéran ? »

« Me reposer contre toi … Ensuite, je verrai. »

Oh. Bien entendu. Elle appréciait ce genre de paroles de la part de Kéran. Elle hocha la tête positivement, bien que cela fût difficile dans cette position. Elle rigola un peu avant de caresser le crâne de Kéran, celui-ci bougeant un peu sur elle.

« Fais quand même un peu attention, Kéran. Avec ces frottements, c’est assez … perturbant, tu sais ? Déjà te sentir contre moi en vrai … »

« Oh … Perturbant de quelle sorte, Elyséa ? » demanda le jeune homme avec une petite pointe d’ironie avant d’accélérer en gesticulant sur son corps. Elyséa poussa un petit glapissement jusqu’à ce que Kéran remarque enfin une réaction sur son corps. Deux réactions même.

« Arrête, c’est bon … Kéran. On ne va pas quand même … »

« Elyséa ? Est-ce que tu es heureuse de me connaître ? Car j’ai l’impression que c’est le cas. »

Il posa un doigt sur une pointe qui tirait sur le haut de sa robe noire, au niveau de sa poitrine. Une belle pointe qui montrait le bonheur de la jeune femme visiblement.

« … … … Tu es vraiment qu’un vilain polisson, Kéran. »

Elle le repoussa, roulant avec lui pour finir par se retrouver sur le corps du jeune homme. Elle amorça un mouvement mais s’arrêta, inquiète :

« Kéran, est-ce que tu as mal actuellement ou non ? Dis-le moi hein ? »

« Pour le moment, je n’ai pas mal … mais pourquoi ? Oooooh. » bredouilla le jeune homme, s’arrêtant dans ses paroles alors qu’elle recouvrait son torse de baisers. Malgré le fait que son corps était horrible, la sensation de ses lèvres sur son torse lui procurait des sensations plaisantes, très plaisantes même.

« Pour cela, bien entendu. Tu as lancé la première attaque, c’est à moi de répliquer non ? »

Peut-être, peut-être … Mais ça ne voulait pas dire qu’il devait se laisser faire pendant qu’elle agissait ! Il commença à se mouvoir sous la couverture mais Elyséa le bloqua, posant une main sur son pantalon, rapprochant son visage du sien.

« Kéran … Je tiens néanmoins à te dire … Je n’ai connu qu’une seule expérience en plusieurs millénaires … Alors, tu m’excuses ? »

« Hein ? Mais à quel sujet ? »

« Au sujet … de ce que font un homme et une femme ensembles ? »

« Oh ? Discuter ? Manger ? Passer du temps ? » dit le jeune homme avec amusement, Elyséa lui donnant une petite pichenette sur le nez.

« Idiot… Tu sais parfaitement de quoi est-ce que je veux parler, n’est-ce pas ? »

« Je le sais, Elyséa. Je le sais … Mais tu sais, à part avec Katérina, je n’ai pas vraiment d’expérience et encore, je ne l’ai fait qu’une fois … ou deux. »

« Kéran ? Tu sais que ce n’est pas bien de parler d’une autre femme dans ces moments ? »

Il resta muet pendant quelques secondes, fixant son œil bleu dans les siens avant de sourire puis de rire avec elle. Ils rigolèrent tous les deux pendant un long instant, attendant que les deux personnes reprennent leurs souffles et contrôles avant qu’il ne chuchote :

« Ca me rappelait quelque chose, n’est-ce pas ? »

« Dans ces moments-là … Oui … Comme auparavant. Mais cette fois-ci, je ne compte pas me séparer de toi, Kéran. Pas du tout même. »

« Il en est de même … Mais Elyséa ? J’aimerai … d’abord te voir nue. J’aimerai vraiment te regarder … dans cette tenue. Est-ce que c’est possible ? »

« Seulement si je peux faire pareil de mon côté. »

Il détourna la tête, confus et gêné. Avec son corps, il n’était pas certain que ça soit une bonne idée. Loin de là même … Mais Elyséa vint l’embrasser doucement, ouvrant son pantalon et le descendant un peu avant de s’arrêter.

« Kéran, il paraitrait que pour s’aimer, il vaut mieux ne rien porter, non ? »

« Oui mais … Dans mon état, je … »

« Chhhhut. Je commence … Puis tu fais pareil, d’accord ? » chuchota t-elle, posant un doigt sur ses lèvres avant de s’éloigner pour se mettre devant les flammes de la cheminée.

Il hocha la tête positivement, déglutissant alors qu’il venait s’asseoir correctement sous les couvertures. Elyséa … Elle était devant lui. Il la voyait se pencher en avant, laissant paraître le décolleté de sa poitrine généreuse alors qu’elle retirait ce qui semblait être ses collants troués en de nombreux endroits. Elle était maintenant pieds et jambes nus. Elle … Elle avait quand même une peau si blanche … Tellement blanche …

Elle posa ensuite sa main droite sur son gant gauche, le retirant avant de faire de même avec celui de droite. Elle continuait de fixer le jeune homme sans interruption, l’observant de son petit regard rieur et amusé.

« Tu es prêt, Kéran ? »

Il hocha juste la tête alors qu’elle posait sa main gauche sur son épaule droite … puis sa main droite sur l’épaule gauche. Avec lenteur, elle fit glisser le vêtement mais quand il tomba au sol, ses deux mains cachaient sa poitrine et son entrejambe. Sauf qu’avec une seule main, il était difficile de cacher ce qui faisait d’elle une femme.

« Pas trop déçu, Kéran ? Pas de fanfaronnade ou autre … Je suis juste ainsi. »

« Euh … Tu es vraiment magnifique … Enfin superbe … Enfin belle … Enfin mignonne. »

Il ne savait plus vraiment où donner de la tête alors qu’il était aussi rouge qu’elle. Car oui, elle était gênée, grandement gênée même mais il la vit retirer sa main qui cachait sa poitrine, doigt par doigt avant de le faire complètement. Puis ce fut au tour de son autre main alors qu’elle posait ses deux mains sur ses hanches.

Elle était maintenant nue … nue et désirable alors qu’elle faisait un pas vers lui … Puis un second. Il ne devait pas … retirer ses vêtements lui aussi ? Enfin, faire pareil qu’elle ? Mais lorsqu’il voulut parler, elle l’arrêta d’un baiser, collant sa poitrine contre son torse alors que ses mains venaient descendre le long du pantalon de Kéran jusqu’à ce qu’il ne soit plus présent et une gêne pour elle. Voilà … Il était nu sous la couverture … et elle au-dessus.

« Je veux juste vérifier quelque chose. »

Sans lui laisser le temps de réagir, elle glissa une main sous la couverture, palpant le jeune homme alors que celui-ci gémissait de bonheur et de douleur. Car oui, cet endroit était encore plus sensible que les autres.

« Kéran … Est-ce que cela te dérange … si on fait ça naturellement ? Toi sur moi ? Au moins, si tu souffres, tu peux te retirer quand tu veux. »

« Ah non non ! Ca ne me dérange pas … Pas du tout … et puis bon … je peux me coucher sur toi et toi donc … Tu peux me tenir contre toi. »

« Je suis désolée … par contre … Kéran … d’être morte. »

« Ne dit pas ça de cette façon, ça me fait passer pour quelqu’un de bizarre. Tu es en chair et en os, tu vis, tu me parles et tu m’aimes. »

« Et toi ? Est-ce que tu m’aimes ? »

« Je vais te le prouver … Mais je te préviens, avec ce corps … Je ne suis pas sûr de faire des miracles … et puis, tu sais au sujet de mes petits problèmes, Elyséa. »

« Quels problèmes ? Viens Kéran … »

Elle se coucha près du feu, la tête sur l’oreiller alors qu’elle retirait la couverture pour qu’il puisse mieux l’observer. Avec lenteur, il vint à son tour se coucher sur elle, déposant mille baisers sur la partie supérieure de son corps.

« Allons, allons, Kéran. Aaaah ! Tu chatouilles ! »

« Mais ça semble te plaire … Alors, je vais continuer. »

« Arrête donc de faire le gros bébé hein ? »

Car elle remarquait qu’il s’attardait surtout sur sa poitrine. Il vint rougir avant de ramener son visage à la hauteur du sien, Elyséa plaçant ses bras autour de son cou.

« Doucement mon amour, doucement. On ne voudrait pas que tu te fasses mal hein ? »

« Je pense plutôt que je vais n’avoir que du plaisir avec toi … Je viens … Elyséa. »

« Rentre donc, je n’attendais que toi depuis tout ce temps. Mon être ne fut qu’à toi depuis le jour où je t’ai rencontré. »

Et elle ne parlait pas que de Kéran, mais de son âme … De l’être qu’il incarnait depuis tout ce temps. Son âme sœur … La sienne. Elle hoqueta sous le premier coup, poussant un long gémissement alors qu’il s’arrêtait. Mais elle vint mordre légèrement son épaule, lui murmurant de continuer. C’était juste qu’après plusieurs millénaires, on pouvait dire qu’elle n’était pas encore … très ouverte et préparée.
Pour s’excuser de l’avoir mordu, elle vint ensuite l’embrasser à l’endroit avant qu’il ne commence un mouvement plutôt lent. Mais même si la vitesse n’était pas au rendez-vous, le jeune homme semblait faire son office puisqu’Elyséa poussait de petits gémissements.
Bien qu’il éprouvait quelques difficultés, il donnait son maximum. Il espérait juste tenir la … … … Il se crispa, commençant à rougir de honte avant de chercher à se retirer. Il venait déjà ? Après quelques minutes ? C’était encore plus pathétique qu’avant.

« Qu’est-ce que tu comptes faire ? »

« Ca ne sert à rien, je ne suis pas … »

Il chercha à arrêter tout cela mais les deux jambes d’Elyséa vinrent se croiser autour des hanches de Kéran, le bloquant dans son mouvement. Elle eut un léger sourire, murmurant :

« Tiens donc … Et tu comptes partir après avoir … Comment dirait-elle dans ce cas ? Fait ton affaire ? Non … Je n’aime pas dire ça … Pas de cette façon, c’est vulgaire mais bref. Hors de question que tu t’en ailles. Tu es à moi, tu es en moi, Kéran. Et tu peux « échouer » autant de fois que tu le veux, je ne veux pas me priver de ce plaisir de te savoir là. »

« Elyséa … Ca ne te dérange vraiment pas de … »

« La seule chose qui me dérange, c’est mon propre corps, incapable de donner vie à ce que tu m’offres. Mais de ton côté ? Rien à reprocher, Kéran. Rien du tout même … Viens donc par là … Et aimons-nous encore. Nous avons toute la nuit pour nous. »

Toute une nuit ? Ohla ! Elle allait l’épuiser ! Il voulut lui dire ça mais elle eut un rire des plus francs avant de l’embrasser avec tendresse, le jeune homme retrouvant sa vigueur. Il n’avait pas mal … Pas du tout mal même.

C’était tout le contraire … Il se sentait bien avec Elyséa. Elle ne l’insultait pas, elle ne le forçait pas, ou du moins, pas autant que ça … Et puis … Elle était là … Elle était douce, elle était tendre, elle était belle.

La nuit s’écoula sous ses assauts répétés dans la jeune femme, celle-ci poussant des cris de plus en plus forts alors que lui-même mettait plus de temps … Peut-être à cause de son épuisement ou alors de son début d’endurance ? Il ne savait pas … Sauf qu’une ultime fois, il termina de jouir en elle, s’écroulant sur sa poitrine, haletant alors qu’il ne sentait plus ses jambes. Les jeux fermés, il respira bruyamment alors que les jambes d’Elyséa arrêtaient de s’accrocher à lui.
Etalé sur elle, il ne bougeait plus, Elyséa le félicitant et le remerciant, lui chuchotant qu’elle compte bien recommencer le plus tôt possible …après qu’ils aient terminé avec toute cette histoire. Pour cette nuit …

« Il vaut mieux se reposer … n’est-ce pas ? »

Aucune réponse de la part du jeune homme, celui-ci s’étant déjà endormi, logé contre son sein alors qu’elle souriait tendrement. Finalement, toute cette attente … valait le coup.

Chapitre 279 : Une seule personne à aimer

ShiroiRyu
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Chapitre 279 : Une seule personne à aimer

« Elyséa, lâche-moi … Je ne veux … »

« Tu recommences ? Ces baisers ne te suffissent pas ? Il faut plus de passion ? »

« Non, non ! C’est juste que … Elyséa, tu as vu ce que je suis ? »

« Un bel homme, un magnifique jeune homme. » murmura la femme aux cheveux blancs alors qu’il la regardait avec incompréhension. Elle souriait et était des plus sincères. Elle ne se moquait pas de lui, loin de là. Elle le regardait, ses yeux bleus sur lui.

« Non, je ne suis pas ce que tu crois que je suis. Mon corps est laid, complètement laid … Il est moche et défoncé de partout. Je ne possède plus qu’un bras, je n’ai plus une seule partie qui est intacte. Je … »

« Kéran ? Tu peux te taire ? S’il te plaît. »

Hein ? Pourquoi se taire ? Il ne faisait que … Ah ! Elle recommença à l’embrasser ! Elle n’arrêtait plus maintenant. Il voulut la repousser mais il sentait que ça ne servait à rien. Il accepta alors le baiser de la jeune femme, attendant qu’elle termine avant de dire :

« Et ? Ca ne change rien à l’état de mon corps et … »

« Kéran. Je t’aime. Est-ce que tu peux me dire si c’est réciproque ? Ou … Si je me fais des illusions à ce sujet ? Il faut que je sache … »

« Je … C’est … réciproque, Elyséa. Je t’aime aussi. »

Il avait détourné la tête pour ne plus la regarder. C’était quand même gênant de dire ça à voix haute, très gênant même. Mais … Il assumait ses sentiments.

« Alors, qu’est-ce qu’il y a avec ton physique ? Le plus important, ce sont tes sentiments. Tu sais parfaitement que je vois au-delà de ton apparence. Derrrière les apparences d’un homme brûlé de partout et manchot en partie se trouve l’être que j’aime. Et ça, tu ne pourras pas me le retirer, loin de là même. »

« Je suis … vraiment … bien pour toi ? Malgré mon corps ? »

« Tu es tout ce que je désire, Kéran. Et je te le prouverai maintes fois si c’est nécessaire. Je te montrerai que ce n’est pas qu’un rêve mais bien la réalité. Que c’est ce que tu es que je désire tant. Kéran … Tu veux passer une ou deux journées ici ? »

« Hein ? Euh … Mais il faut se rendre à la montagne des dragons. Enfin, à son sommet … »

« Si tu acceptes, nous utiliserons alors un raccourci … Puisque je connais parfaitement la montagne. Alors, tu acceptes ? »

« Je … Bien entendu … Enfin, j’accepte ça. Et puis, j’ai envie … de passer une ou deux journées de repos avec toi. Je … Je tiens à m’excuser. »

« Hum ? T’excuser ? Je sais de quoi mais je veux que tu me le dises. »

« Je m’excuse de m’être comporté comme le dernier des abrutis par rapport à toi. Je voulais juste ne pas souffrir et tu as tout fait pour que ça soit le cas. J’aurai dû te remercier de tout ça et accepter pleinement ton aide, Elyséa. Mais pas seulement, tu as été la personne la plus importante à mes yeux depuis toutes ces années même si je ne l’ai jamais remarqué. Même quand tu t’es finalement présentée à toi, j’ai fini par comprendre cela et … »

« Kéran ? Tu veux te faire pardonner ? Embrasse-moi … et viens me garder contre toi. »

Elle lui coupait la parole encore une fois, le regardant tendrement tandis qu’il s’exécutait, prenant sa main pour la tirer à lui. Sa main se posa sur son dos avant qu’il ne l’embrasse une nouvelle fois, appréciant le goût si merveilleux de ses lèvres.

C’est vrai … Il était accroché à ses lèvres et il n’avait pas envie de les détacher. Mais … Il devait le faire quand même. Il stoppa le baiser, regardant les joues rougies d’Elyséa alors qu’elle émettait un petit rire tendre.

« Et si nous allions chercher de quoi manger ? Malgré ce temps enneigé, je suis sûre qu’il y a des endroits où les fruits poussent. »

« Ca ne me dérange pas de ne rien manger … Mais si c’est pour me promener avec toi… Je ne vais pas me plaindre, loin de là même. »

« Main dans la main ? Mais tu ne souffres pas là ? »

« Je ne souffres pas du tout depuis que je suis dans la montagne. Enfin si … J’ai quelques blessures et si on me frappe, j’ai mal … Mais mon corps, non … »

« Oh mais tu n’as rien sur ton torse. Est-ce que ça parait étrange si tu vas traîner dehors dans cette tenue ? » dit la jeune femme en rigolant légèrement.


Il devait avouer qu’il ne s’était pas posé la question une seule fois. Enfin bon … Peut-être que oui ? Surement ? Difficile à savoir. Très difficile même. Mais bon … le plus important restait de traîner dehors avec elle.

« On s’en fiche. Je supporte bien le froid et toi aussi ? »

« Et puis … S’il le faut, on pourra se réchauffer mutuellement non ? »

« L’un avec un corps carbonisé de partout, l’autre avec un corps mort ? Cela va être difficile mais ça donne envie d’essayer quand même. »

« Hahaha …Surement, oui … Kéran. » termina de dire la jeune femme aux cheveux blancs avant de glisser sa main dans la sienne.

C’est vrai que côte à côte, maintenant, il remarquait qu’il avait grandi … Il faisait maintenant sa taille. Ca faisait tellement de temps ? Depuis son départ avec Sélia ? Peut-être …Mais bon … Être à la taille d’Elyséa était une bonne chose, très bonne chose.

Voilà qu’ils quittèrent la forge ensemble, tous les deux, main dans la main, sans chercher à se séparer. Malgré la tempête de neige, celle-ci ne semblait pas les toucher et Elyséa remarqua le changement chez Kéran. Il semblait capable … de moduler la neige ?

« Depuis quand est-ce que tu sais faire ça ? »

« Depuis que je suis dans cette montagne … J’ai l’impression que Kyurem m’aide. Ou alors que mes pouvoirs liés à mon sang … sont plus développés ici. »

« Tu peux faire d’autres choses spectaculaires ? »

Hmmm … Il avait une petite idée mais il n’était pas sûr que ça soit une bonne chose. Enfin, c’était quand même un peu gênant mais il allait le faire … pour elle. Il regarda la jeune femme dans sa robe noire avant d’hocher la tête. Il retira sa main de la sienne, commençant à se concentrer avec une unique main alors qu’il ramenait la neige pour former une unique boule de neige de la taille d’Elyséa.

Il regarda la boule de neige en plusieurs endroits, tapotant doucement avant que la boule de neige ne se gèle, devenant de la glace. Puis subitement, elle explosa en morceaux, Elyséa écarquillant les yeux avant d’ouvrir la bouche bien qu’aucun mot n’en sortait.

« J’espère que ça te plaira. Normalement, ça devrait être assez ressemblant. »

Assez ressemblant ? C’était juste sa copie conforme ! Conforme et glacée ! En quelques instants, il avait réussi à créer une copie parfaite d’elle … dans la glace ?

« C’est juste magnifique … Kéran. »

« Et tout ça en quelques minutes. Tu vois ? Enfin … A quel point je suis … »

Elle sauta sur lui dans son dos, venant coller sa poitrine contre lui avant de le prendre dans ses bras. Elle l’embrassa dans le cou, le félicitant d’une telle chose alors qu’il rougissait faiblement. Ce n’était quand même pas tant que ça, il ne fallait pas exagérer non plus.

« C’est juste splendide, Kéran. Vraiment … Tu as d’autres talents cachés ? »

« Avec la glace ? Surement …Il me faut juste un peu de temps pour les apprendre. »

« Un peu de temps ? Qu’est-ce que tu penses de tout celui que tu auras après qu’on ait réglé cette histoire avec la gelée verte ? »

« Tu me sens en pleine forme pour aller lui expliquer le sens de la vie ? » demanda le jeune homme. « Car auparavant, tu étais plutôt contre. »

« Je ne t’en empêcherai pas, Kéran. Car je sais que c’est ce que l’on doit faire. Mais tu ne seras pas seul, n’est-ce pas ? Je t’accompagnerai dans ce combat. »

C’est tout ce qu’il désirait. Il observa la statue de glace, regardant au niveau de sa poitrine avant de comparer avec celle d’Elyséa. Il avait été un peu … faible à cette hauteur.

« Hum ? Tu n’as pas honte de reluquer la poitrine d’une statue, Kéran ? »

« Je faisais juste une comparaison et je trouvais ça plutôt triste … »

« Triste ? Car tu lui en as mis moins qu’à moi ? Vraiment … Kéran … Tu devrais plutôt être content que ça ne soit pas l’inverse. »

Surement, oui … Hahaha. Il rigola, retournant auprès de la jeune femme aux cheveux blancs alors qu’elle déposait un rapide baiser sur ses lèvres. Maintenant qu’il semblait dompter ses pouvoirs, tout était beaucoup plus simple, bien plus simple même.

Enfin, façon de parler, bien entendu. Rien n’était forcément plus simple, malgré tout ce qui se passait. Loin de là même. Il y avait encore beaucoup à faire, énormément même ! Mais voilà, il était avec elle et pour elle, c’était le plus important.

Comme il l’avait annoncé et inversement, ils finirent par trouver quelques rares zones où les arbres pouvaient pousser et fleurir … mais aussi donner leurs fruits. Oh, des fruits basiques comme des pommes ou des oranges, mais hey ! C’était excellent pour la santé !

Très bon même ! Il créa un panier de glace, mettant les pommes et les oranges dedans grâce à Elyséa qui allait les récupérer. Finalement, ils retournèrent tous les deux dans la forge après quelques minutes de marche.

« Hmm … Normalement, il doit avoir une cuisine non ? Je n’ai pas encore tout fouillé. »

« Je pense que oui … mais tu veux vraiment cuisiner ? »

« Et pourquoi pas, Elyséa ? Je crois savoir que tu appréciais mes repas auparavant non ? Bon, ça ressemblera plus à pas grand-chose … mais pourquoi pas ? »

Ses repas auparavant ? Est-ce qu’il … voulait dire qu’il savait parfaitement qu’il était la réincarnation de Kurym ? Cette journée exceptionnelle … Elle allait s’écouler lentement, très lentement mais c’était tant mieux pour elle … et pour lui.

« Bon, par contre, comme ça fait des millénaires, c’est normal qu’il faille du temps avant que tout ne se remette en marche. Tiens. Pendant ce temps, si nous allions chercher du bois ? Pour allumer la cheminée ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Très bonne idée … Passer une soirée près du feu … auprès de toi ? Je ne dis pas non. »

« Tant mieux … Ca m’aurait attristé que tu refuses cela. » murmura le jeune homme avec tendresse alors qu’elle souriait.

« Restes-ici, Kéran. Je vais aller chercher du bois. »

« Je veux que tu me promettes de revenir. »

Drôle de demande mais elle comprenait parfaitement ce qu’il voulait. Elle vient l’enlacer contre elle, logeant la tête du jeune homme contre sa poitrine tout en l’embrassant sur le crâne. Elle lui chuchota délicatement :

« Kéran, ce soir … va être le premier d’une longue liste qui sera exceptionnelle. »

« Ce soir ? Euh … Oui, bien entendu alors. »

Il avait une petite idée en tête mais il ne voulait pas la dire. Il fallait reconnaître qu’il avait un peu peur de ce qui risquait de se passer à cette allure. Avec son propre corps … Mais bon … Il avait confiance en Elyséa


Celle-ci partit pendant plusieurs minutes tandis que lui-même allait dans la chambre. A une main, il vint prendre ce qui allait être bon pour ce soir devant le feu. Un coussin, une couverture, c’était déjà pas si mal que ça non ?

Ensuite, il se rendit à la cuisine, se demandant s’il arriverait à faire son … Peut-être ? Même si ce n’était qu’une illusion … Il devait essayer. Il commença à se concentrer, gémissant un peu devant l’effort fourni alors qu’il faisait apparaître … une longue lame de glace à la place de son bras disparu. Créer une main était hors de sa portée de toute façon.

Et voilà ! En tenant la pomme de sa main et utilisant la lame de glace de l’autre, il arrivait à éplucher une pomme ! HAHAHA ! C’était complètement risible et pathétique, mais ça le faisait sourire. Il lui en fallait peu !

« Kéran ! Je suis de retour ! Oh ! Mais qu’est-ce que … Oh … Je vois … »

La voix d’Elyséa lui mettait du baume au cœur. Elle vint dans la cuisine, regardant le jeune homme qui s’affairait à couper les pommes et les oranges. Il se débrouillait plutôt bien avec sa lame à la place de son bras, très bien même.

« Kéran ? Tu as bientôt fini ? Enfin, ne fais pas un gros repas. De toute façon, avec ce que l’on va manger à peine. »

« C’est vrai que ce n’est pas le repas qui nous préoccupe tous les deux. Tu as ramené beaucoup de bois ? Et tu as déjà allumé le feu ? »

« C’est fait, c’est fait … La cheminée n’attends plus que toi pour que tu t’installes devant, Kéran, emmitouflé dans les couvertures avec moi. »

« Je crois que je vais accepter la proposition. Par contre, ça ne sera que des morceaux de pomme et d’orange. Ce n’est pas tant que ça mais au moins, nous aurons quelque chose dans l’estomac, Elyséa. »

« Oh … Ne t’en fait pas le moins du monde. Je pense pouvoir me remplir le corps d’autre chose … Que seul toi peux me donner. C’est un peu niais mais tu vois de quoi je veux parler, n’est-ce pas ? L’amour et l’eau fraîche. »

Hahaha … Pour l’eau, il pouvait en créer sous forme de glace et ensuite la laisser fondre. Pour l’amour, il en avait à donner … et une très grande quantité rien que pour elle.

Chapitre 278 : A ses côtés

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Chapitre 278 : A ses côtés

« Plus je la vois, plus mon cœur s’emballe. Son visage … C’est la seule chose que je peux apercevoir de son corps. Elle est si grande, si imposante mais en même temps, je ne sais pas … J’ai l’impression de retrouver la même tristesse qu’avec moi. Une tristesse qui m’habite et m’anime … Elle doit se sentir seule, terriblement seule mais je suis là. Je suis là ! Mais elle vient me voir tous les jours. Je n’ai pas envie de terminer cette épée. Je n’ai pas envie qu’elle parte. Je n’ai pas envie de tout ça. Pourquoi est-ce que je suis tellement stupide ? Pourquoi ? »

Le jeune homme lisait à voix haute le journal qu’il tenait entre ses mains, ne rigolant ou ne souriant plus. Kurym était un jeune homme si timide et complexé … Il tourna une nouvelle page, recommençant à lire tandis qu’Elyséa entendait la voix de Kéran.

« Kéran ? Qu’est-ce que … »

Elle s’arrêta dans ses paroles. Elle ne devait pas se faire remarquer justement. C’est bien ça qu’elle tentait normalement ! Alors bon … Mais qu’est-ce qu’il racontait ? Elle écouta les propos de Kéran, celui-ci reprenant :

« Aujourd’hui est le pire jour de mon existence. Je n’arrive pas à croire que je lui ai dit ça. J’ai voulu me montrer sans sentiments, sans émotions, lui dire qu’elle n’avait plus besoin de revenir après avoir récupéré son épée. C’est ce que j’ai fait, bien entendu mais ce n’était pas suffisant, loin de là même. Pourquoi est-ce que je suis aussi stupide ? Je ne connais que cette forge, je sais parfaitement que rien ne m’attends ailleurs. Alors pourquoi j’espère ? Pourquoi ? Pour rien du tout … Rien de rien même. »

… … … C’était déprimant en un sens. Kurym n’était pas doué avec Elyséa, pas doué du tout. Si c’était tellement compliqué de le lui dire, il n’avait qu’à prendre son courage à deux mains et voilà tout ! C’était pas plus compliqué que ça non ? A croire que si d’après ce qu’il lisait. Pfiou ! Ca l’énervait mais en même temps, ça le rendait triste, terriblement triste. Il ne savait pas comment expliquer ce sentiment de tristesse justement. Pourquoi est-ce qu’il était triste ? A cause de ce texte ? Ou d’autre chose alors ?

« Elle est restée ? Je n’arrive toujours pas à y croire ! Je me demande si je suis en train de rêver mais non ! Elyséa est bien restée ! Enfin, non … Pas exactement ! Elle est revenue pour moi ! Elle est revenue pour parler avec moi ! Elle m’a expliqué à son sujet … mais ça ne fait rien, je ne pense déjà plus à elle, juste à Elyséa. »

« Humpf … Ca doit être le moment où elle a voulu revenir après avoir eu son épée. »

Elyséa était définitivement à craquer … ou à croquer. Il le savait parfaitement. Elyséa était une femme tout simplement magnifique et splendide. Il avait envie de la revoir mais s’y refusait, il en était tout simplement hors de question.

« Même si c’était pour me protéger … Elle n’avait pas à me cacher la vérité. La seule chose … C’est que je ne voulais pas l’agresser comme ça. Elle ne m’a rien fait de mauvais personnellement … C’est juste que … RAAAAAAAH ! J’en ai assez ! Marre de ce bouquin ! J’en ai vraiment assez ! Je ferai mieux de partir d’ici ! » cria le jeune homme, refermant le livre et prêt à l’envoyer dans le décor avant de s’arrêter.

« Qu’est-ce qu’il … »

Elle se dissipa rapidement sous une forme de fumée noire alors que la porte de la chambre s’ouvrait à la volée. Il comptait réellement partir ? Si c’était le cas, elle se présenterait à lui alors dans son dos. Et … elle l’enlacerait.

« Pfff … Ca ne sert à rien, je vais plutôt rester ici pour la journée. De toute façon, je … »

Il s’arrêta dans ses paroles, se retournant subitement. Bizarre, il avait ressenti une présence mais il devait surement se faire des illusions. Ce n’était pas possible autrement. HUMPF ! Ca ne changeait rien à ses futures ambitions de toute façon.

Ses ambitions qui consistaient tout simplement à ce qu’il se dirige au sommet de cette foutue montagne des dragons, mette un terme à cette gelée verte … et ensuite ? Rien du tout … Rien de rien. Il haussa son épaule gauche, soupirant avant de dire :

« Aller … Je ferais mieux de rentrer avant qu’il ne fasse trop froid. De toute façon, j’ai visiblement un peu de lecture pour ce soir. »

De la lecture un peu bizarre et spéciale mais … qui avait au moins le mérite de lui plaire. Ah … Ou presque. Il ne savait pas exactement ce qu’il devait penser maintenant. Il poussa un léger soupir de désarroi avant de murmurer :

« Ce Kurym était un idiot au niveau de ses sentiments. Mais au moins, avec lui, tout a très bien terminé. Et moi ? Je serai sa réincarnation ? Je vais finir par y croire. »

Il revint s’installer sur le lit. De toute façon, il n’avait pas très faim. Il recommença la lecture du journal de Kurym, disant à haute voix :

« Ca fait déjà quelques jours qu’Elyséa vient me voir. Je dois passer pour un pervers car j’observe chaque parcelle de son corps et de son armure. Mais elle ne me fait aucune remarque … J’ai envie de lui faire un cadeau.  Je gardais mes métaux les plus précieux pour ce genre de moments. J’espère que le cadeau que je lui ferai ira lui plaire. »

… … … Le cadeau ? Il parle de l’armure noire qui a été brisée si rapidement ? C’est bien ça ? C’était un cadeau empoisonné en un sens. Pas de quoi s’en vanter. Mais bon … C’était un cadeau fait avec du cœur.

« Moi-même, j’en ai jamais fait à Elyséa donc bon … Et puis, un cadeau pour une personne immatérielle ? Ca doit être bien ridicule … Elle ne peut pas se contenter de ça. »

Il se sentait triste et démotivé maintenant. Pfff … Plus que triste même. Il referma son livre, prenant une profonde respiration avant de regarder le plafond. De l’autre côté de la porte, Elyséa était adossée à un mur.

« Il croit vraiment que j’ai besoin d’un cadeau ? Ma seule envie, c’est lui. »

Elle voulait se présenter à lui mais ce n’était surement pas le bon moment pour ça. Elle devait attendre … Attendre encore un peu. Car d’après ce qu’elle entendait, ce journal racontait les jours de Kurym … Et Kéran se rapprochait de ce moment.

« J’ai aimé Elyséa cette nuit … Cela était magnifique. Magnifique et doux. Je n’y connaissais rien … mais elle aussi visiblement … Et puis, c’était si plaisant d’apprendre en même temps qu’elle. Elle a un corps splendide, comme son cœur. J’ai pu l’entendre battre … avant qu’elle ne disparaisse de ma vie. Elle n’est pas revenue … depuis quelques jours. »

C’était le moment où elle était morte mais il ne le savait pas encore. Kéran s’arrêta dans sa lecture. Peut-être qu’il valait mieux sauter quelque pages non ? Non … Il ne valait mieux pas. Il ne pouvait pas faire ça, c’était tout simplement absurde.

« Elle est revenue … Je ne parle pas d’Elyséa malheureusement. Elle m’a tout expliqué et elle a voulu rester. Je n’ai pas refusé. Elle voulait se faire pardonner mais ça ne changerait rien … de toute façon. Je suis responsable de la mort d’Elyséa. Elyséa est morte par ma faute. Cette armure était trop fragile. Pourtant, j’y ai insufflé tout ce que je possédais, toute mon âme, tout mon cœur. Je veux retrouver Elyséa … Je veux la retrouver … Je veux la retrouver tellement. Alors, je serai heureux avec elle … Je le serai. Nos corps seront réunis dans un autre monde. Que cette armure qui lui a retiré sa vie permette d’unir la mienne avec elle. »

… … … C’était triste. Il allait sauter plusieurs pages. Il valait mieux. En fait, même en jetant brièvement un regard sur les différentes pages, il remarquait que ça parlait que d’Elyséa. Rien que ça … Alors, il valait mieux aller à la dernière page.

« J’ai pris ma décision et je l’ai prévenue. Je lui ai donné tout ce que j’avais de plus rare. Je pense que les enfants seront heureux avec elle … mais surtout avec d’autres personnes avec eux pour s’amuser. Ce n’est pas une vie que je leur ai proposée, loin de là même. Je vais aller … retrouver Elyséa. Je vais tout faire pour que mon corps soit contre le sien. Je sais où elle se trouve … Je vais quitter cette forge et laisser ce livre ici. Adieu. »

Adieu ? Ça se terminait comme ça ? Sans aucune autre explication ? Rien que ça ? C’était enrageant mais en même temps, pourquoi est-ce qu’il pleurait ? Pourquoi est-ce qu’il avait des larmes aux yeux ? Pourquoi est-ce qu’il devait sécher ses larmes ?

De l’autre côté de la porte de la chambre, Elyséa prenait une profonde respiration, retenant ses larmes. C’était une chose de le vivre … Une chose de l’entendre … mais de le lire aussi. Tout avait une telle intonation plus que différente … quand cela était personnel.

« Je crois que je ferai mieux de me coucher. C’est mieux … Il m’a flingué mon moral … Enfin, pour quelqu’un qui est mort. »

Il déposa le livre sur la table de chevet, observant le lit plus que froid. Ca ne faisait rien … C’était un lit … Et même s’il n’y avait plus aucun feu dans la forge depuis millénaires, ce n’était pas un problème. Qu’un tel bâtiment ait résisté à l’épreuve du temps était déjà un miracle plus qu’énorme.

« Pff … Ce lit … C’est celui où il a aimé Elyséa … n’est-ce pas ? De son vivant ? Il devait en avoir de la chance … Elyséa est vraiment unique. »

Et il le confirmait encore plus après les mots écrits dans le journal intime de Kurym. C’était déprimant … vraiment très déprimant. Il ferma ses yeux, plongeant dans un sommeil réparateur, sans même se soucier du monde qui l’entourait.

« Je crois que c’est à moi d’intervenir, Kéran. Mais cette fois-ci … Plus de rêve. »

Plus du tout même. Elle pénétra dans la chambre, son armure disparaissant de son corps alors qu’elle posait ses yeux saphir sur le jeune homme dans le lit. Un unique bras, un corps dont le torse nu était recouvert de cicatrices, de blessures et de brûlures, un œil gauche recouvert par de la sève, un crâne presque dénudé bien que des cheveux blancs étaient présents mais en faible quantité.

« Qu’est-ce que tu es laid d’apparence, n’est-ce pas mon petit Kéran ? Mais au-delà de cette apparence hideuse se trouve un être unique. »

Elle caressa ses lèvres de ses doigts, le jeune homme marmonnant dans son sommeil. Elle avait envie de rester contre lui … et elle allait le faire sans aucune retenue. Elle vint rentrer dans le lit, venant se loger auprès de Kéran avant de prendre sa tête pour la coller contre sa poitrine. Voilà ! C’était elle … et pas une autre personne. Elle était peut-être morte depuis des millénaires mais elle était une femme … et lui était un homme.

Pendant la nuit, le jeune homme commençait légèrement à suffoquer, étant pris d’une forte chaleur qu’il avait perdue pendant la journée. C’est vrai, ces rêves étaient troubles, plus que troubles même … mais il ne souffrait pas. Il avait chaud, très chaud … Comme s’il lui manquait quelque chose mais en même temps, qu’il possédait depuis tellement de temps. Et puis, il marmonnait quelques mots dans son sommeil.

« Humpf … C’est quoi ça ? »

Il avait du mal à bouger … et puis … Il était coincé contre … DES SEINS ?! Non non ! Ce n’était quand même pas ce qu’il pensait ! Il s’extirpa aussitôt, remarquant le visage endormi d’Elyséa … et sa poitrine dans sa robe noire. Et ses cheveux blancs !

« Comment est-ce qu’elle m’a retrouvé ? Je … Normalement, je n’avais pas laissé de trace ! Je dois m’en aller maintenant ! Je … »

« Hum ? T’en aller où par hasard ? » demanda une voix ténébreuse, le figeant sur place. Il tourna juste sa tête vers le lit, voyant l’œil bleu saphir d’Elyséa qui le regardait.

« Loin de toi et … »

« Même pas en rêve … Ni dans la réalité. »

Une aura ténébreuse vint l’entourer et aussitôt, le jeune homme se retrouva immobilisé sur place. Elle tira la couverture, se mettant debout alors que Kéran remarquait que c’était l’ombre de la jeune femme qui le bloquait.

« Toi ? T’en aller ? Peut-être … Mais loin de moi ? Plus jamais. »

« ELYSEA ! JE NE VEUX … »

Qu’il se taise ! Elle lui coupa la parole en prenant son visage à deux mains, l’embrassant longuement et goulument, à tel point qu’elle ne se priva pas d’un filet de bave lorsqu’elle retira ses lèvres de celles de Kéran.

« Ca ne marche pas comme … »

Elle prit son filet de bave au bout du doigt et lui enfonça dans la bouche. Qu’il se taise ! Maintenant qu’il avait la bouche pleine, il était en train de téter le doigt. Elle le retira, le regardant avec les joues rougies.

« C’est bon, tu t’es calmé, Kéran ? »

« Non … Ca ne marche pas comme ça et tu le sais parfaitement ! ET JE … »

Elle l’empêcha de parler encore une fois. Collant ses lèvres contre les siennes, cette fois-ci, elle ne se privait pas pour nouer sa langue avec la sienne. Elle le repoussa sans réelle délicatesse contre le lit, le jeune homme cherchant à utiliser son bras pour s’extirper de là. Mais elle croisa ses doigts avec les siens, son autre main se plaçant autour de lui alors qu’elle continuait ce baiser des plus ardents.

Puis soudainement, le froid recommença à se former autour de Kéran, la jeune femme stoppant son baiser, gémissante de douleur mais gardant pourtant Kéran contre elle. Celui-ci s’écria avec colère et inquiétude :

« Lâche-moi, Elyséa ! Lâche-moi ! Tu risques de te faire mal ! »

« Ou alors, tu arrêtes avec ton froid des plus stupides et tu continues de m’embrasser. Je veux que ça soit toi qui le fasses, pas moi. »

« NON NON ET NON ! JE NE FERAI PAS CA ! JAMAIS ! TU COMPRENDS ?! JAMAIS ! JE NE LE FERAI PAS ! Alors arrête ! »

Mais elle ne vint pas le libérer. Loin de là … Elle continuait de le serrer mais avec plus de force. Déjà, un peu de gel apparaissait sur son visage qui devint plus blanc. Qu’elle arrête ! Qu’elle arrête maintenant ! C’était beaucoup trop … Qu’elle arrête !

« ALLER ELYSEA ! Je te pardonne ce que tu as fait mais lâche-moi ! »

« Embrasses-moi et arrêtes ton « système de protection » de froid. »

MAIS IL NE POUVAIT PAS ! Il ne savait pas pourquoi son corps réagissait comme ça ! Il ne savait pas du tout comment … AAAAAAAAH ! Elle le fatiguait ! Il prit son visage par le menton, le ramenant à son niveau pour l’embrasser à son tour. Voilà ! Elle voyait que ça ne fonctionnait pas ! Elle voyait parfaitement que …

« Tu vois, Kéran ? C’est aussi simple que ça … Pourquoi te compliquer la vie plus longtemps, non ? » dit la femme aux cheveux blancs avec un petit sourire.

C’est vrai ? Il ne ressentait plus du tout de froid. Enfin … Il n’y avait plus cette aura glacée. Et il … Il avait embrassé Elyséa ? Vraiment ? Il … Il avait fait ça ?

Chapitre 277 : Des blessures permanentes

ShiroiRyu
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Chapitre 277 : Des blessures permanentes

« HAHAHA ! Foutue gelée ! VIENS PAR LA ! »

Il criait en direction du Carmache, ne se privant pas un seul instant pour lui faire cette remarque tandis que la créature fonçait vers lui, claquant des dents. C’était la première fois qu’il affrontait un dragon, mais seul ! Celui-ci cracha un autre souffle violet et enflammé, Kéran roulant sur le côté, courant vers lui, son épée à la main.
Mais le pokémon sauta dans les airs avant de s’enfoncer et de creuser dans le sol, comme une taupe. Qu’est-ce que … Le jeune homme écarquilla les yeux, observant le sol avec inquiétude. Les pokémons dragons étaient capables vraiment de grandes choses. C’était étonnant … Mais il se méfiait. Il eut à peine le temps de réagir que le Carmache sortit du sol, griffe en avant, créant une ligne ensanglantée sur le corps déjà salement blessé de Kéran.

« Pourquoi je devrai m’inquiéter ? Ce genre de blessures se s… »

Soigne ? Non, ça ne se soigne pas naturellement, pas du tout même. Il avait oublié … qu’Elyséa n’était plus en lui, loin de là même. Donc bon, pour se soigner, qu’une solution ! Il passa un doigt sur sa blessure, celle-ci se gelant subitement alors qu’il éclatait de rire.

« TU CROIS VRAIMENT QUE CA VA SUFFIRE POUR ME BATTRE ?! VRAIMENT ?! JE VAIS TE MONTRER ! JE VAIS TE MONTRER CE DONT JE SUIS CAPABLE ! »

Maintenant qu’il était hors du sol, il devait le combattre et l’écraser comme un insecte ! OUI ! C’était comme ça et pas autrement ! Il allait l’écraser ! L’écraser ! HAHAHA ! Non ! Il devait garder son calme !

« Pourquoi est-ce que je suis aussi nerveux ? Car je suis livré à moi-même ? Quelle blague … Quelle blague … Quelle blague ! QUELLE BLAGUE ! »

Ce n’était pas une blague mais la réalité. Il était livré à lui-même. Tout simplement livré à lui-même … Il ne pouvait compter sur personne ! PERSONNE ! PERSONNE ! Voilà tout ! Il ne pouvait même pas faire confiance à Elyséa.

« Hahaha … Qu’est-ce que tu en penses toi hein ? C’est triste n’est-ce pas ? »

« CAAAAAAAAAR ! »

Il en avait rien à carrer ? Il fallait s’en douter de la part d’un pokémon dragon possédé par la gelée verte ! D’ailleurs, celle-ci continuait de dégouliner de la bouche.
Il devait se calmer mais il n’y arrivait pas ! Pas du tout ! Ce n’était pas possible de se calmer ! Il avait toujours cette image d’Elyséa en tête ! Cette belle image … Elyséa avec son décolleté. C’était la première fois qu’il voyait le haut de sa poitrine et … Ah … Dire que même dans son marcel, elle avait toujours caché ça. Alors maintenant qu’il avait pu voir cela, sans rien du tout. Du moins, dans cette robe noire, il remarquait à quel point, elle était … Non ! Qu’est-ce qu’il pensait ?!

« JE N’AI PLUS A PENSER A ELLE ! PLUS A ELLE ! TU COMPRENDS TOI ?! »

Mais il n’y arrivait pas ! IL N’Y ARRIVAIT PAS ! RAAAAAAAAAAH ! Sans crier gare, il jeta tout simplement son épée en plein dans le ventre du Carmache, celle-ci le traversant comme si de rien n’était, se logeant bien en lui.

« On fait moins le malin hein ?! Je ne pense plus à elle ! Elle n’est plus aussi importante ! PLUS DU TOUT ! Elle ne m’a rien dit ! Elle a préféré que je rester un niais ! TU COMPRENDS ?! TOI ?! Toi ! Tu ne comprends rien ! »

RIEN DU TOUT ! Il courut vers le Carmache, celui-ci étant salement blessé par l’attaque de Kéran mais encore bien capable de se battre. La preuve en fut lorsqu’il chargea vers lui, son crâne percutant le torse de Kéran, l’envoyant à plusieurs mètres au loin dans la neige, lui arrachant un cri de douleur.
Sa cage thoracique ! Sa cage thoracique ! AH ! AH ! Il avait l’impression qu’elle allait exploser ! Est-ce qu’il s’était brisé quelque chose ?! Avec l’épée dans le bide, le Carmache lui avait fait tout aussi mal ! Encore plus mal même ! AAAAAAAH !

« Ca ne suffit pas de me blesser au niveau du cœur hein ? Il faut que ça soit aussi physique hein ? TOI ! RENDS-MOI MON EPEE ! »

Il s’était relevé, son torse ensanglanté, laissant des traces rouges dans la neige alors que les blessures se gelaient automatiquement. Il courait vers le Carmache mais celui-ci pénétra dans le sol pour disparaître comme auparavant. AH NON ! Il ne le laisserait pas faire ! Il en était hors de question ! HORS DE QUESTION ! Il planta son unique main dans le trou crée par le Carmaché, éclatant de rire avant de dire d’une voix menaçant et teintée de folie :

« Si tu ne sors pas d’ici quelques secondes, je te promets que tu risques d’y passer ! »

Aucune réponse ? Il n’en attendait pas de toute façon ! HAHAHA ! Il éclata d’un rire à moitié dément avant de provoquer un puissant souffle de froid dans le tunnel crée par le Carmache. Il entendit un cri à l’intérieur avant que le pokémon ne sorte par un autre trou, fonçant vers le jeune homme, prêt à le tuer.

Mais celui-ci cria, pointant sa main en avant tout en avançant sur le côté pour esquiver le Carmache. Il logea plus profondément l’épée dans le Carmache, le faisant aller en arrière avec lui avant de l’extirper. TIENS ! ÇA LUI APPRENDRA !

« CA FAIT MAL HEIN ?! CA FAIT MAL ! BEN JE SOUFFRE ENCORE PLUS ! »

Beaucoup plus même ! Ce Carmache ne pouvait pas comprendre ! PAS DU TOUT ! Et ce n’était pas cette foutue gelée verte qui allait lui permettre de comprendre !

« COMMENT EST-CE QUE VOUS POURRIEZ COMPRENDRE HEIN ?! COMMENT ?! VOUS ÊTES JUSTE DES CREATURES ! »

Ses paroles ne voulaient rien dire mais maintenant que le Carmache était couché sur le sol, Kéran reprenait son épée, commençant à le mutiler. Oui ! Il le mutilait ! Jusqu’à ce qu’il ne reste plus grand-chose de visible sur ce monstre ! HAHAHA ! Qu’il n’en reste plus rien ! PLUS RIEN DU TOUT ! VOILA !

Il se releva, regardant la gelée verte qui sortait du corps du Carmache alors que lui-même était salement blessé, son corps penchant un peu sur la droite comme s’il s’était brisé quelque chose mais il en avait rien à faire ! RIEN DU TOUT !

« Hahahaha ! Elyséa n’est plus en moi ! J’agonise … Je souffre ! Et toi ? Qu’est-ce que tu crois ? Que je vais dévorer le corps de ce dragon ? Peut-être… Oui. »

Il pourrait le dévorer et finir comme Sélia, avec des pouvoirs surprenants ! Et cette capacité de régénération ! Mais non ! Il gela complètement le corps du Carmache avant de l’exploser en morceaux, observant la gelée qui s’éloignait.

« Et si je prenais cette gelée ? Elle me ferait repousser un bras non ? Et mes blessures ne seraient plus présentes, n’est-ce pas ? »

Mais non. Il gela le liquide vert avant de le briser à son tour. Qu’il comprenne qu’il ne pouvait rien faire contre lui ! Il n’allait JAMAIS s’abaisser à ça ! JAMAIS ! C’était bien clair ! C’était clair hein ?! HEIN ?!

Hahaha ! Oui … Ca l’était, ça l’était parfaitement. C’était parfaitement clair. Ah … Ah … Ah … Il regarda le corps déchiqueté du Carmache tout en éclatant de rire.

« Je ferai mieux de m’en aller ! HAHAHA ! »

Il devait se retirer … Il devait s’éloigner de là, continuer son chemin. Il avait une petite idée de l’endroit où il devait se rendre. Hahaha … Il devait s’y rendre !

« Qu’est-ce qu’il fait donc ? Je peux entendre son rire … Je peux l’entendre mais il n’est pas plaisant. Il souffre, il souffre grandement. Kéran … »

Elle doit accélérer le rythme. Elle commence à courir dans la neige, malgré le froid. Elle n’a plus l’habitude de cette température mais ça ne la dérange pas le moins du monde. Non … Kéran a besoin d’elle, elle le sent. Elle sent que le jeune homme ne doit pas être laissé seul.

« Mais … Qu’est-ce que … »

Elle ne pouvait que constater les dégâts sur le Carmache. Oui … Même s’il était brisé en morceaux, même s’il ne restait plus grand-chose de lui, elle remarquait le Carmache. L’état de ce dernier … C’était juste horrible ce que Kéran avait fait.

« Mais … On dirait bien qu’il n’en a pas pris un morceau. Et je ressens aussi cette gelée. »

Kéran n’était pas loin. Il était possible de le sauver ! Elle ne l’ignorait pas ! Elle voulait le sauver ! ELLE … allait le sauver ! Mais même plus que ça ! Maintenant qu’il n’y avait plus rien pour l’arrêter, elle ne se retiendrait plus.

« Kéran, je sais parfaitement où tu comptes te rendre. Et de toute façon, tel un idiot, tu n’as pas remarqué que tu laissais quelques traces de sang au sol ? »

Elle avait de la chance quand même de ne pas être si éloignée de lui car avec cette tempête de neige, tout cela aurait pu être caché et camouflé. Mais heureusement pour elle, ce n’était pas le cas et elle continuait de suivre la trace de Kéran.

Pourtant, celui-ci sembla accélérer le mouvement car les taches de sang étaient de moins en moins nombreuses. Puis plus rien … Plus rien du tout. Il avait fini par remarquer ça ? Pourtant, elle gardait son sourire aux lèvres, murmurant :

« Kéran, tu ne remarques pas où tu te diriges ? Pourtant, je connais ce chemin … et tu le connais toi aussi … n’est-ce pas ? »

Ils le connaissaient tous les deux car ce chemin ne menait qu’à un seul endroit. Un unique endroit … Un endroit spécial et sacré pour eux deux. Maintenant, malgré le grand froid, elle avait chaud au cœur. Guillerette et se sentant plus que capable de ramener Kéran à la raison, elle continua son chemin, sachant parfaitement comment elle devait se rendre à cet endroit. Kéran allait le découvrir … bien assez tôt.

« Qu’est-ce qui se passe ? J’ai pas l’impression d’avancer. »

Et ce n’était pas qu’une impression. Il n’avançait vraiment pas ou quoi ? C’était étrange … Pourtant, il avait l’impression aussi de suivre un chemin tracé dans la neige. En remarquant bien, c’était le cas. La neige ne tombait pas sur un chemin … qu’il suivait depuis le début ? Il continua d’avancer peu à peu, apercevant au loin une maison ?

« Non ? Ce n’est pas une maison … Pas du tout même. »

C’était … une forge ? Il se sentait un peu mal mais se dirigea vers la forge, pénétrant à l’intérieur. A cause du froid, tout semblait avoir été conservé. Très bien conservé même. C’était étrange … Bien entendu, il était possible de voir que des personnes y avaient habité auparavant mais maintenant …

« Ca me dit quelque chose cette forge mais quoi ? Je ne sais pas du tout … »

Il devait tenter de s’en rappeler mais il avait l’impression de la connaître. Après, les impressions, ça en faisait beaucoup en peu de temps. Il commença à vagabonder dans la forge, regardant à gauche et à droite avant de se diriger vers la chambre. Un unique lit pour une personne ? Et une table de chevet ?

« Peut-être qu’il y a quelque chose d’important dedans. »

Il commença à vouloir ouvrir la table de chevet, y arrivant après quelques instants mais il n’y avait rien du tout ? C’était étrange car il avait entendu un drôle de bruit en tirant. Il se méfiait maintenant. Même la table de chevet semblait vouloir se moquer de lui. Mais il ne se laissa pas faire !

Il commença à secouer le tiroir jusqu’à ce qu’un double fond se fasse voir. HAHAHA ! VOILA ! Il en était sûr ! Il s’en doutait maintenant ! Il avait raison ! Il regarda l’objet qui venait de tomber au sol. Un livre ? Ça ressemblait pas à un livre mais à un journal … Un journal intime maintenant ? Rien que ça ? Il n’avait pas de … Peut-être que si. De toute façon, qu’est-ce qu’il avait à perdre plutôt ? Mais il n’était même pas sûr d’y arriver.

« Tiens … Qu’est-ce que je disais. »

Il n’arrivait pas à lire ce qui était marqué dessus. C’était bien trop compliqué. Bien entendu ! Comment pouvait-il en douter hein ? Ah … Mais … En fait, peut-être que si ? Il y arrivait quand même un peu … En fait, il y arrivait bien.

« Comment est-ce possible ? Normalement, je n’y arrivais pas ! Il y a encore quelques secondes, c’était juste incompréhensible ! »

Et là ? Plus aucun problème ? Mais c’était surtout le journal intime … de Kurym ? Comment … Non … C’était bien son journal intime ? Enfin celui de son ancêtre ? Pourtant, il n’avait jamais su qu’il en avait un. Pendant qu’il était … Enfin, dans son coma.

« Alors ? Qu’est-ce qu’il raconte de bien ? »

C’était toujours « amusant » de savoir ce que son ancêtre écrivait. Oui … Hum … Il ouvrit le journal intime au beau milieu, commençant à lire ce qui était marqué :

« Aujourd’hui, je crois que j’ai finalement compris que j’aimais cette femme en armure noire qui vient me voir quotidiennement. Malheureusement, après ce qui s’est passé, je préfère éviter de me montrer trop ouvert sentimentalement. Peut-être qu’elle est comme elle ? Elle n’attend que de moi que je finisse son arme puis elle s’en tira ? Pourtant, elle semble être une femme remarquable et agréable … mais je ne veux plus souffrir en silence. Je ne veux pas être déçu encore une fois. Je crois que je vais garder cela pour moi, il vaut mieux. »

Cette femme en armure noire ? Il n’y avait qu’une personne qui possédait ça … Elyséa. C’était le journal de Kurym par rapport à Elyséa ?

« Il vaudrait mieux que je ne lise plus … C’est juste complètement absurde et stupide. »

Mais pourtant, il ne pouvait pas s’arrêter. Kurym … Ca allait lui permettre de mettre un peu de baume au cœur … de savoir que son ancêtre était heureux avec Elyséa.

« Tiens donc … Qu’est-ce que je disais. »

Maintenant, elle avait pu suivre les traces de pas dans la neige … Et elle venait d’arriver tout simplement à la forge où Kurym habitait auparavant. Les pas se dirigeaient jusqu’à l’intérieur de la forge. Kéran était là, elle le savait parfaitement. Pourquoi ? Non pas à cause de ses pas. Juste à cause de son cœur qui battait bien plus rapidement.
A cause de cette forte chaleur qui l’envahissait. Elle allait retrouver Kéran à l’intérieur et ensuite … Oh … Ensuite, cela risquait d’être dans le domaine du privé. Se déplaçant sous sa forme de fumée noire, elle traversa la porte de la forge, pénétrant à l’intérieur.

« Où te caches-tu donc, Kéran ? Tu sais qu’il ne faut pas faire attendre une femme. »

Elle chuchotait cela car elle ne voulait pas se montrer tout de suite. Elle voulait lui faire une surprise … une bien belle surprise. Mais pour ça, il fallait juste … que Kéran ne sache pas qu’elle était là pour le moment. Il fallait donc qu’elle soit discrète.

Chapitre 276 : Le réveil des créatures ancestrales

ShiroiRyu
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Dernier axe : Jusqu’à ce que ma mort nous réunisse

Chapitre 276 : Le réveil des créatures ancestrales

« Et donc, je vais faire route seule dorénavant. »

« Tu es sûre de toi, Elyséa ? Sans Kéran à posséder, tu n’es pas vraiment en état pour te battre correctement. Si tu te rends dans la montagne, tu sais ce qui t’attends. »

« Vous allez faire de même votre côté et pourtant, je ne m’inquiète pas pour autant. »

« C’est simplement pour te mettre en garde. Tu sembles encore sous le choc et … »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise, Hodan ? Kéran m’a tout simplement rejeté à cause de vous deux ! C’est bien de votre faute si je ne peux plus rentrer dans son corps ! Mais … Mais … Je ne vous en veux pas. Je n’arrive pas à vous en vouloir. »

« Je sais parfaitement que c’est de ma faute … Mais je pouvais pas lui cacher la vérité non plus. Enfin plus maintenant … Par contre, pour Kéran, est-ce que … »

« Je pense que maintenant, cela sonne comme une évidence, n’est-ce pas ? »

Katérina hocha la tête positivement … C’est vrai. Cela sonnait comme une évidence pour tout le monde. Elyséa fit un petit soupir, se frottant le bras gauche avant de se tourner vers la princesse Iyasminé. Elle murmura avec lenteur :

« Je dois te remercier pour son œil, n’est-ce pas ? Et aussi pour l’avoir calmé … »

« Pas autant calmé que j’aurai voulu … visiblement. Kéran est vraiment parti seul ? Vers la montagne des dragons ? » demanda l’adolescente, un peu soucieuse.

« C’est le cas mais il ne sera pas seul. Je compte bien aller le chercher … et le sauver. »

« Et ensuite ? » dit Katérina, regardant Elyséa avec un peu de suspicion.

« Ensuite ? Je pense que ça ne dérangera personne que moi et lui disparaissions de la vie active. J’ai du temps à récupérer avec lui … beaucoup de temps même. »

« C’est toi qui décide ma grande. Fais comme tu veux … Mais il vaudrait mieux que l’on vienne avec toi. Tu risques de ne pas pouvoir te battre correctement. »

« Non … Ce problème est le mien. Je ramènerai Kéran par mes propres moyens. Je vous interdis de vous mêler de cette histoire. J’espère m’être bien faite comprendre. »

« Ohla, ohla … D’accord, tu fais comme tu veux. »

C’était juste pour lui donner un coup de main, rien de plus. Hodan sembla réfléchir à l’intérieur de Katérina, un petit murmure se faisant entendre avant qu’il ne dise :

« Katérina, nous faisons de même de notre côté. Le Dominion Naturel est normalement largement capable de pouvoir tenir tête à la montagne des dragons. Du moins, avec l’aide de Zénark, bien entendu. »

« Bien entendu, mon aide … Il fallait s’en douter que je serai utile à ça hein ? »

Pourtant, cela ne semblait pas le déranger le moins du monde. Puisqu’il en était décidé ainsi, Elyséa commença à se déplacer pour s’éloigner du reste des personnes.

« Je vais m’en aller de mon côté. Je vous souhaite une bonne route. »

« Bonne route ? Nous allons tous au-devant d’une mort certaine, Elyséa. »

« Je le sais parfaitement … Hodan. Mais ça ne changera rien. Aller … Je m’en vais. »

Elle fit un petit geste de la main avant de partir vers l’endroit où Kéran s’était trouvé il y avait encore moins d’une demi-heure. Mais ce n’était pas suffisant, pas du tout suffisant. Il fallait plus ! BIEN PLUS ! Elle n’allait pas s’arrêter là ! Il en était hors de question !

« KERAN ! ATTENDS-MOI ! JE VIENS TE CHERCHER ! »

Elle avait levé la voix de telle façon que son cri allait se faire entendre à plusieurs kilomètres à la ronde. Quitte à avoir une extinction de voix ensuite ! Mais pour cela, il fallait qu’elle trouve d’abord Kéran ! Et qu’elle le retienne ! Qu’elle lui explique exactement ce qu’elle pensait de sa réaction particulièrement stupide !

Oui … Sa réaction … Elle ne lui pardonnerait pas ça. Elle lui avait donné sa chance. Il avait refusé de la saisir ? Qu’importe … Elle n’allait plus le laisser libre dorénavant. Courant à toute vitesse, son armure revint sur son corps alors qu’elle était maintenant au pied de l’imposante montagne des dragons.

« Cela faisait longtemps … hein ? Dire que je n’y ai plus mis les pieds depuis … tous ces siècles voire même plus. Hahaha … »

Elle éclata de rire alors qu’elle savait où elle devait se rendre. Cela lui paraissait tellement évident maintenant. Il n’y avait qu’un endroit où elle devait se rendre … Ensuite, elle était sûre de trouver Kéran là-bas.

« Il va comprendre et apprendre à quel point je peux être tenace. Quand je suis sur quelque chose, il faut me passer sur le corps ou me tuer pour que j’abandonne mon objectif. »

Oh oui … Son objectif était peut-être risible aux yeux des plus grands guerriers et héros de ce monde mais pour les yeux d’une femme, elle était sûre que c’était ce qu’il y avait de plus beau dans ce monde. Elle en était sûre et certaine.

« Kéran … Même si tu ne le remarques pas … Tu ne fais que suivre le même chemin que moi. Il suffit juste que je t’attende là-bas. »

Elle en était sûre et certaine. Kéran n’avait qu’un endroit où se rendre et nulle part ailleurs. Elle en était convaincue. Alors … Elle allait accélérer le pas.

« Elle n’est pas obligée de crier de la sorte. On l’entend nous aussi ! »

La femme aux cheveux argentés émit un léger grognement avant de trembler un peu de froid. Heureusement qu’Hodan lui avait dit de porter une telle tenue car la précédente, elle serait déjà morte ! PFIOU !

« Quand même … C’est quoi cette fichue montagne ? C’est vraiment un dragon qui a provoqué ce froid ? Je croyais que vous détestiez cela … »

« Kyurem était unique en son genre … C’est pourquoi il était capable de cela. »

« Ah ouais ? Parce qu’il provoquait du froid au lieu du chaud ? C’est étrange mais bon … En même temps, ça ne l’est pas tant que ça, faut l’avouer. »

« Je ne l’ai pas connu réellement car il s’occupait visiblement déjà de Kurym à l’époque mais tout ce que je sais à son sujet était élogieux. »

« Ouais ouais … Enfin bon, ça, c’est le passé. »

Et le passé, elle préférait ne pas s’en rappeler alors qu’il faisait de même de son côté, hein ? Car sinon, ça n’allait pas réellement le faire. Pas du tout même. Elle n’était pas du genre à se prendre la tête sur des trucs aussi inutiles que ça.

« Par contre, bordel ! IL FAIT FROID ! »

« Je fais de mon mieux pour te réchauffer avec mon propre corps mais … Ne t’en fait pas, il existe quelques zones où normalement il est possible de se cacher et de se reposer. »

« Ouais, ouais, j’espère que tu ne blagues pas car j’ai pas vraiment envie de rire, tu vois ? »

« Je ne plaisantes pas … et s’il le faut, j’irai te réchauffer d’une autre manière plus tard. »

OH ! Là, il venait clairement de l’intéresser bien qu’elle ne lui répondait pas. Elle regarda autour d’elle, espérant en même temps qu’Hodan n’était pas en train de lire ses pensées. Pourtant, l’homme lui murmura :

« Tu les caches difficilement, il faut aussi reconnaître cela, Katérina. »

« AH NON ! Tu ne commences surtout pas ! C’est compris ? »

« Comme je te l’ai dit, difficile d’ignorer ça. »

« … … … Toi, tu me provoques. Tu vas voir ce soir ! Tu vas voir ! »

Mais c’était maintenant une fausse colère. Elle ne semblait plus réellement capable de s’énerver inutilement. Elle continua de grimper le long du flanc de la montagne. D’après ce qu’avait Hodan, il fallait se rendre à son sommet ? Rien que ça ? Ca promettait … Ca promettait beaucoup plus même que prévu. Dommage … Vraiment dommage en soi qu’elle ne savait pas ce qui l’attendrait là-bas.

« Quand même … Je trouve ça mignon que dame Elyséa se comporte comme ça. »

« Mignon ? Ce n’est pas le terme que j’aurai utilisé si tu veux tout savoir, Iyasminé. »

« Oui mais bon … C’est quand même mignon ? Depuis tout ce temps, ils s’aimaient mais ils ne le remarquent que maintenant. C’est juste triste … que Kéran ne comprenne pas ça. »

« Je pense qu’il la compris parfaitement. Il est tout simplement trop meurtri. »

« Trop meurtri … J’espère que dame Elyséa arrivera à le garder pour elle. »

C’était tout ce qu’elle désirait pour le héros qui avait déjà tant souffert ! Elle voulait simplement du bonheur pour celui qui avait sauvé la vie de tellement de personnes mais aussi changer celles de tellement de pokémons ténébreux et spectraux. Oui ! Pour elle, Kéran méritait d’être connu dans le monde entier ! Mais elle savait que Kéran n’appréciait pas vraiment la célébrité alors, elle n’en ferait rien !

Ah … Elle se sentait un peu triste quand même que tout le monde soit séparé. Et puis, aussi, elle avait plutôt froid. Très froid même. Mais Zénark était proche d’elle et plongeait sa main dans sa fourrure, la trouvant plus que chaude.

« Nous allons trouver un refuge où nous abriter pour la journée. Nous ne partirons pas en haut de la montagne des dragons sans aucune préparation, je peux te le promettre. »

« Je te fais confiance à ce sujet ! Ne t’en fait pas du tout ! »

« Humpf … Surement. » termina de dire Zénark, trouvant cela un peu saugrenu lorsqu’elle rigolait tout en étant triste … au sujet de Kéran.

Mais cela, il ne pouvait rien faire pour arranger le tout. C’était bête … Mais maintenant, elle connaissait la vérité à son sujet. Il pouvait se montrer un peu plus protecteur, ce n’était pas pour autant qu’il allait la couver comme un œuf de pokémon.

« Que les membres du Dominion Naturel me suivent, je vais vous guider vers une grotte. Là-bas, nous serons à l’abri du froid. Ensuite, je partirai explorer les environs. »

« Ah non non ! Tu ne me laisses pas seule ! Tu as dit que tu étais mon gardien ! Tu tiens parole alors hein ? Tu ne me lâches pas ! Je t’accompagnerai ! »

« Comme tu le désires. Je ne retiendrai pas et je ne te défendrai pas. Néanmoins, nous risquerons d’être attaqués par des dragons. »

« Laissez-nous vous accompagner alors ! Nous ne pouvons pas laisser la princesse se battre seule pour nous ! Ni même vous laisser y aller seul ! »

L’Absol observa les membres du Dominion Naturel. Voilà, il avait affaire à une belle troupe d’imbéciles. Pour ne pas changer visiblement … Comment cela pouvait-il en être autrement de toute façon, n’est-ce pas ? Il prit une profonde respiration, signalant qu’il était d’accord. De toute façon, il était là pour les épauler … et ils avaient leurs pokémons aussi.

« Quelle idiote … »

Il marmonnait cela alors qu’il bravait le froid sans aucune difficulté. Oui … Il ne souffrait même pas en se déplaçant. C’était étrange mais son corps ne ressentait aucune douleur malgré le froid et la neige qui s’abattaient sur lui.
C’était pourtant un temps déplorable, un temps horrible … mais non … Il n’avait aucun problème. C’était étrange, très étrange. Ah ! C’était stupide ! Comment était-ce possible ? Est-ce que le froid lui faisait du bien ?

« C’est bizarre, non ? Tu ne trouves pas, Elyséa ? »

Aucune réponse de la part d’Elyséa. Est-ce qu’elle lui faisait la tête ? Il s’immobilisa pendant quelques secondes, réfléchissant à l’idiotie qu’il venait de prononcer. Il se murmura pour lui-même, cherchant de la conversation là où il y en avait plus :

« Elyséa n’est plus en moi … Même mon propre corps refuse sa présence. »

Hahaha … Hahaha … Alors pourquoi est-ce qu’il pleurait ? Il devrait être content que même son corps ne veuille pas d’autrui. Pas après ce qui s’était passé. Et pourquoi est-ce qu’il n’avait pas froid ?! POURQUOI ?! Avec rage il déchira son haut de sa seule main, étant maintenant torse nu, observant ses brûlures et ses cicatrices sur son torse.

« Regarde-moi ça … Je ressemble tout simplement à un monstre et rien d’autre. »

Rien d’autre … C’était ça … Il vint s’arracher un lambeau de peau, gémissant de douleur sur le coup. Ah ben tiens ! Il souffrait cette fois ! Il se retira un autre morceau et encore un autre ! Et un autre ! Jusqu’à ce qu’un râle se fasse entendre autour de lui.

« Qu’est-ce que … Si quelqu’un cherche les ennuis, il va très vite les trouver ! »

Il avait sorti l’épée, se demandant s’il serait encore capable de l’utiliser malgré le fait qu’Elyséa n’était plus là. Il n’y avait pas cinquante façons de le savoir de toute façon. Il allait devoir le tester par lui-même !

Il fit une roulade sur le côté, son torse nu venant se recouvrir de neige alors qu’il esquivait une flamme … violette ? Un dragon ? Déjà ? La créature se présenta en face de lui, la bouche ouverte, une gelée verte en sortant.

« Car … Carmache … Mache … »

« Visiblement, je suis déjà attendu, on dirait bien. Comme si ce n’était pas suffisant. Bon … Viens, je vais m’occuper de ton cas. »

Cette gelée verte était douée d’une intelligence remarquable. Et même si le dragon qu’il affrontait n’avait pas l’allure d’une créature puissante, il se méfiait. Avec Hansanio, il avait déjà eu une mauvaise surprise. Mais aussi, est-ce que son corps allait réussir à tenir le coup contre un dragon ? Sans Elyséa ? AH ! Il ne devait plus compter sur Elyséa ! Simplement sur lui-même et personne d’autre ! VOILA TOUT ! PERSONNE D’AUTRE !

Chapitre 275 : Comprendre et accepter

ShiroiRyu
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Chapitre 275 : Comprendre et accepter

« Tout le monde est destiné à mourir un jour ou l’autre. Moi, ça sera seulement plus tôt que prévu. Alors bon, qu’est-ce que tu veux que ça me fasse hein ? Comme si ça avait une quelconque importance à mes yeux. »

« Et si je te disais … que je risquerai de mourir moi aussi ? »

« … … … Tu es déjà morte, je tiens à te le rappeler, au cas où. »

« JE PARLE DE DISPARAITRE DEFINITIVEMENT ! Tu me hais tant que ça alors ?! Parce que j’ai voulu te protéger ?! »

« Est-ce que tu étais au courant pour Katérina et Hodan ? » demanda le jeune homme. Mais le silence qui plana quelques secondes plus tard lui donna la réponse … Une réponse qu’il connaissait déjà … « Me protéger ? C’est bien ça … Ne soit pas ridicule. Je ne suis pas fait de porcelaine. Mentir est une chose, cacher la vérité en est une … Mais ne rien dire du tout … Je préfère encore souffrir sur le moment quand on me l’annonce plutôt que de me le prendre de pleine face comme ça ! »

« Et qui me dit que tu m’aurais cru ? »

« Je t’aurai cru … Je t’aurai écouté… Tu n’es qu’une idiote si tu penses que je ne te croirai pas … Elyséa. Tu es tellement … importante pour moi. Comme si je ne pouvais pas te croire ? Tu es Elyséa, tu es celle qui m’habite depuis des années … »

« Alors pourquoi est-ce que tu ne me regardes pas ? Pourquoi est-ce que tu me fais la tête ? Pourquoi est-ce que tu ne veux plus que je sois en toi ? »

« Car tu ne m’as rien dit. Tu voulais me protéger ? Non … C’est une blague. Ce n’est pas de la protection, c’est de la surprotection. Je ne suis pas un petit objet de verre. Je ne vais pas me briser comme ça et … »

« Kéran, n’oublies pas ta réaction, s’il te plaît. Tu sais parfaitement que … S’il te plaît. Retournes-toi … » coupa la femme aux cheveux blancs.

« Pour la … quatrième fois ? J’ai dit non … Je ne me retournerai pas, c’est compris ? »

« Et pourquoi ça ? Est-ce que tu ne veux pas me faire face, Kéran ? Qu’est-ce qui t’empêche de me regarder droit dans les yeux ? Et de me le dire … »

« De te dire quoi ? Qu’est-ce que tu voudrais que je te dise ? JE NE VEUX PLUS PARLER A RIEN, NI PERSONNE ! En plus, tu détournes la conversation ! »

« Kéran. Je suis dans ton corps depuis des années. Tu as failli mourir à l’époque … Et ton corps en a toujours gardé des séquelles. Si je te quitte, c’est comme si Hodan quittait définitivement le corps de Katérina, les séquelles seraient très graves. Tout ce que nous avons protégé pendant des années … risque de se briser à nouveau, comme du verre. Tu ne veux pas ça, n’est-ce pas ? Kéran … S’il te plaît. Retournes-toi et regardes-moi … Je veux que tu me voies … Est-ce trop te demander ? »

« Bon sang ! Qu’est-ce qu’il y a avec ça ?! Qu’est-ce que … »

Il s’était retourné vivement, énervé, mais il s’arrêta de parler en regardant la jeune femme en face de lui. Une mèche de cheveux blancs cachait son œil droit mais le reste de ses cheveux flottaient au vent. Elle avait les épaules nues mais aussi le haut de sa poitrine … qui était à l’air … En fait, il remarquait surtout le rubis juste au-dessus de sa poitrine, plus haut que son décolleté … Un décolleté qui était parcouru par des rubis lui aussi en haut de son tissu noir … Car elle portait une robe noire ? Si le haut était terminé par des rubis, le bas, quant à lui s’arrêtait au niveau du haut de ses cuisses. Ce n’était pas que ça … Le bas semblait comme déchiré ou … brûlé ? Il flottait comme des flammes … et elle portait des gants noirs lui allant jusqu’aux bras. Si on rajoutait ses collants troués en de nombreux endroits mais aussi de lourdes bottes noires, elle était …

« Splendide ? Je crois ? »

« Comme je suis une femme aux allures de flammes … Je pensais que c’était une tenue appropriée. Je ne voulais pas trop en montrer, je ne voulais pas trop en cacher. Bien entendu, tout cela n’est que le fruit de mon imagination. Alors ? Kéran ? Est-ce que … je suis belle ? Comme femme ? »

« Tu l’as toujours été mais là … Tu l’es encore plus. Enfin, tu es très féminine … Et encore plus jolie qu’auparavant. Elle te va très bien cette tenue. »

« Les trous et les déchirures sont faits exprès. Je voulais que ça paraisse … comme si mon corps était enflammé … Est-ce que ce n’est pas dérangeant ? »

« Non non ! Tu es très bien comme ça ! Vraiment très bien ! »

En fait, il avait les yeux rivés sur le décolleté de la jeune femme, le faisant rougir comme un gamin pris en faute. Mais comment faire pour ne pas ignorer ça ? Comment faire pour ne pas regarder ce qu’il avait « côtoyé » pendant des mois ? Car là … Ils étaient « libres » et …

« Un regard aussi insistant … est quand même assez embarrant, Kéran. C’est bien pour cela que d’habitude, je préfère les recouvrir par un bandage. »

« Comme … Comme si je regardais ça ! Et puis quoi encore ! Mais voilà, je me tiens en face de toi et alors ? Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? »

« Pourquoi est-ce que tu te comportes aussi brutalement à nouveau ? » demanda la jeune femme aux cheveux blancs, faisant un pas vers lui. Il se statufia, un peu de glace se formant autour de sa main gauche mais il s’arrêta, murmurant :

« Tu ne crois quand même pas que … Parce que tu portes une autre tenue, je vais te pardonner ? Enfin … »

« Me pardonner ? Je ne sais pas … Mais Kéran, saches que je ne voulais pas que tu souffres, j’ai voulu te mettre en garde. J’ai voulu tellement de bonheur pour toi … »

« Je le sais parfaitement, Elyséa. Je sais que tu as tout fait pour moi. »

Il la regardait en poussant un petit soupir alors qu’elle le fixait de ses yeux saphir. Elle refit un pas vers lui, puis un second. Elle ne devait être plus qu’à trois ou quatre mètres de lui. Rien que ça … n’est-ce pas ?

« Alors pourquoi est-ce que tu me hais ? »

« Je ne te hais pas. Pas du tout même. Tu confonds … beaucoup de choses. Je ne veux plus personne autour de moi. C’est tout. Je veux être seul, rien de plus, rien de moins. »

« Seul ? Complètement seul même ? Sans rien, ni personne ? Et moi ? Tu ne prends pas en compte que je dois te posséder ? »

« Tu n’as plus besoin de me posséder … Et je suis sûr que tu ne mourras pas de cette manière comme moi je ne mourrai pas car tu n’es plus en moi. Tout cela n’est que des histoires et rien d’autre. Pourquoi devrais-je m’en inquiéter, hein ? Pourquoi ? »

« Kéran, tu me laisserais mourir ? Sans même te préoccuper de moi ? »

« Non … Je ne te laisserai pas mourir, je te laisserai même vivre. »

« Me laisser vivre ? Et comment est-ce que tu comptes faire ça ? » demanda-t-elle tout en s’approchant pas à pas vers lui, jusqu’à finalement être à sa hauteur. « Tu as grandi, Kéran. Tu ne l’as pas remarqué ? J’étais plus grande que toi mais il est dit que les hommes continuent de grandir encore quelques temps après leur majorité. Maintenant, nous sommes à la même taille … sauf quand je porte ces bottes. »

« … … … Je ne tomberai pas dans un piège aussi grossier. Je te préviens. C’est fini, Elyséa, que tu le veuilles ou non. C’est fini. »

« Tu mets fin à quelque chose qui n’a pas encore commencé, Kéran. Laisse-lui une chance, non ? Pourquoi pas ? Kéran ? »

« … … … Elyséa, tu ne comprends pas, hein ? Non, tu comprends et je sais parfaitement ce que tu veux faire mais je refuse catégoriquement. »

« … … … Kéran ? Est-ce que je peux rentrer en toi ? Cette tenue est un peu froide. »

Il continuait de la fixer de son œil valide, l’autre caché par la sève durcie. Il regardait Elyséa, l’observant de haut en bas avant de dire :

« Non, tu ne pourras pas. Mes pensées sont personnelles … et je ne veux plus être possédé. »

« Laisse-moi une dernière fois ? D’accord ? Et je te promets que je me retirerai. »

« … Viens donc. »

Il avait finalement fléchit ? Elle allait alors en profiter. En profiter pour lui faire comprendre à quel point … elle le désirait. A quel point elle voulait se faire pardonner et lui montrer qu’elle l’aimait. Cette tenue … Elle savait que Kéran avait observé assez souvent sa poitrine. Sans s’en vanter ou la mettre en valeur, elle savait qu’une taille un peu plus grande que la moyenne plaisait à Kéran.

Elle arriva jusqu’à lui, lui faisant un sourire des plus tendres avant de tendre sa main droite pour chercher à croiser avec celle de Kéran. Elle allait revenir en lui … Et ils allaient finalement se revoir. Cette fois-ci, plus aucune barrière ne l’arrêterait.

« Kéran, je vais venir en toi, d’accord ? »

« Fais donc … » murmura le jeune homme avec une telle neutralité et froideur que cela l’effrayait un peu. Elle commença à devenir un peu de fumée noire, cherchant à s’insinuer en Kéran … sans y arriver ?
Elle reprit une forme normale, regardant Kéran avec étonnement alors que celui-ci poussait un profond soupir. Elle se sentait maintenant terriblement froide … froide … comme la mort. Comme si quelque chose lui glaçait les os.

« Pour … Pourquoi est-ce que je n’ai pas pu ? Déjà que tu m’as expulsée, je … »

« Elyséa, tu n’es plus faite pour posséder mon corps, voilà tout. Je ne dis pas que je mérite mieux … mais il semblerait que ça soit terminé. »

« Posséder ton corps ? Plus faite ? Qu’est-ce que … ça veut dire ? »

« Tu ne vois pas ? Regardes autour de moi … Tu ne vois pas ce froid qui m’habite ? Ce froid qui est là, prêt à glacer quiconque tente de s’approcher de moi. Je vais te le dire, Elyséa … A cause de Katérina, plus personne ne peux m’approcher. Alors me posséder encore moins. Vous avez voulu jouer avec moi … Vous en payez le prix. Mais je ne suis pas mauvais de nature. Je ne vais pas vous faire du mal. »

« NE RACONTE PAS N’IMPORTE QUOI ! »

« Je ne dis pas de sottises, Elyséa. Dorénavant, je voyage seul. Je n’ai besoin de rien, ni personne. Peut-être que mon corps ne me supportera plus … Peut-être que même … Je serai mort cinq minutes après t’avoir quitté mais … Qu’importe. Je préfère encore être seul que mal accompagné. »

« Kéran … Arrête … Je veux être au plus près de toi. Pourquoi est-ce que tu refuses tout ça ? Alors que maintenant, nous pouvons … Je … »

« Elyséa ? Tu veux rire un bon coup ? Tu veux que je te dises quelque chose qui va te faire rire ? Je suis sûr que ça va te faire rire. »

« … … … Non, je ne veux rien entendre car ça ne sera pas drôle, loin de là. » rétorqua la jeune femme aux cheveux blancs, serrant ses poings.

« Quand j’ai parlé à Katérina, du moins, quand je voulais parler à Katérina pour lui dire d’arrêter le mariage, de le considérer comme il n’était pas existant, c’était tout simplement pour être libre. Je voulais dire … Je n’aimais pas autant Katérina que je l’aurai cru. Mais j’ai été stupide, tellement stupide. Elle me trompait depuis le début. Ah … Peut-être que c’était pour se venger que le destin m’a fait ça ? Il s’est dit : AH ! Il en a pas assez bavé ! Rajoutons encore plus de saloperies ! YOUPI ! »

« Et qu’est-ce que … tu aurais fait après avoir quitté Katérina ? »

« Oh … Je ne sais pas … Je pensais accepter la proposition de vivre paisiblement et éternellement avec une autre femme. Je crois que c’est ça que le destin n’a pas accepté. Que je décide d’aller vers une autre femme. Oh ! Le pire, c’est que j’étais certain avec elle de me proposer … J’étais convaincu ! »

« Pro… poser ? » demanda la jeune femme, serrant les poings, le visage baissé.

« Oh … Je sais pas … Autant avec Katérina, cela avait été un peu vite, autant avec cette personne, je me disais que ça serait normal et logique. Ah ! Je me sentais si bien avec elle ! C’est vrai … Je me sentais bien mieux dès l’instant où elle me parlait et discutait avec moi … de tout comme de rien. Mais bon, c’était bien … auparavant. »

« Proposer quoi ? »

« De vivre avec elle. Enfin, qu’elle vive avec moi. Dans une petite hutte, toutes ces choses stupides, la voir quand je me lève, la voir quand je me couche. Faire des travaux quotidiens barbants mais qui, grâce à elle à mes côtés, me permets de supporter tout ça avec une telle aisance. Bon … C’était auparavant. Maintenant, je ne veux plus rien de tout ça. »

« Est-ce que … cela t’amuse de me faire souffrir ? Tu as décidé de te venger sur moi ? C’est bien ça ? Je sais … parfaitement que je suis en partie fautive mais … Ne gâche pas ta chance, Kéran. Il n’y en aura peut-être jamais une autre. »

« Gâcher ma chance ? Humpf … Ca ne fait rien. Je crois que j’en ai jamais eu depuis le début de mon existence. La seule chose qui se rapporte à de la chance, ce fut de te connaître. Adieu, Elyséa. Je m’en vais vers la montagne des dragons. »

« NON ! Je t’en empêcherai ! Pas dans cet état ! Pas sans moi ! »

« … …. …. Elyséa ? Tu as entendu peut-être ce qui avait été dit, n’est-ce pas ? N’oublie pas de qui je suis le descendant. »

D’un geste de son unique main, une bourrasque enneigée se forma, aveuglant Elyséa qui continua néanmoins de courir vers lui. Sauf que la bourrasque vint la repousser, la faisant tomber en arrière. Quand, après quelques minutes, elle s’arrêta … Kéran n’était plus là.

« I … Idiot … Je ne plaisantais pas sur nos corps. Pas du tout ! J’ai besoin de toi … J’ai besoin d’être en toi … mais non pas parce que je risque de mourir … mais simplement parce tu es Kéran … et rien d’autre. »

Alors pourquoi est-ce qu’il refusait ça ? Pourquoi ? Il était hors de question d’abandonner. Il en était hors de question. Elle n’avait JAMAIS abandonné. JAMAIS … Sauf contre Karos … Lorsque Kéran fut en danger de mort. Elle se battrait pour tout … même pour que Kéran redevienne ce qu’il était … et qu’il admette ce qui se passait entre eux deux. Elle allait juste prévenir les autres personnes de sa décision puis partir à sa recherche.

Chapitre 274 : Toujours un héros

ShiroiRyu
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Chapitre 274 : Toujours un héros

« Tiens … D’ailleurs, tu me tutoies maintenant ? Et tu m’appelles plus héros ? Je ne le suis même plus à tes yeux ? Je suis vraiment … tombé bien bas. »

« Non, non … Juste que si je t’appelais encore héros maintenant, tu risquerais de t’énerver et je ne veux pas de ça. Sinon, pour le baume, il faut juste attendre. »

« Avec ou sans mon œil, ça n’aurait rien changé … de toute façon. »

« Dites ? Enfin dis … Je peux te demander quelque chose ? »

« Si ce n’est pas ridicule … Enfin, même si ça l’est … Tu peux poser ta question. »

« Pourquoi est-ce que tu es tombé amoureux de Katérina ? »

Hein ? Il haussa un sourcil, plutôt étonné de la question de la princesse. C’est vrai qu’elle était plus jeune que lui mais bon … Maintenant qu’elle lui disait ça …

« Je ne sais pas … Je ne sais pas du tout. Je crois que je suis tombé sous son charme lorsqu’elle est apparue la première fois. Il faut dire qu’elle avait tenue assez affriolante … Et moi, je ne connaissais pas grand-chose du monde extérieur. Et puis, elle chantait bien, très bien même. Il y a tellement de choses … de bons côtés en elle … mais en même temps … »

« Est-ce parce que tu n’étais jamais tombé amoureux auparavant ? Un peu comme la première fois ? Je ne sais pas du tout, je demande hein ? »

« Je pense … Oui … Je pense que c’est ça. Je ne suis jamais tombé amoureux auparavant et personne n’était tombé amoureux. Je crois que c’était pareil pour Katérina. »

Mais entre croire et être sûr, tout était différent, bien différent même … Tout était tellement différent … Tellement différent. Il chercha à se recroqueville alors que la princesse passait une main sur la sève fossilisée sur l’œil gauche du jeune homme.

« Quand tu penses que ça sera bon, tu pourras la retirer, d’accord ? Mais normalement, il va falloir un peu de temps quand même. »

« D’accord … D’accord … Si tu peux partir maintenant, je voudrai être seul. »

« Elle est jolie, Elyséa, hein ? »

C’était quoi cette question absurde ? Bien entendu qu’Elyséa était jolie, très jolie même … Elle était magnifique … comme une perle.

« Ca peut aller … » marmonna t-il, mentant effrontément.

« Ce n’est pas beau de ne pas dire la vérité. »

« Et est-ce que la vérité est bonne à dire ? Tu as vu ce que ça a donné ? Ils m’ont caché la vérité pendant des mois ! Elyséa aussi ! Alors bon, la vérité, je m’en fiche ! »

« Pardon, Kéran. Je ne voulais pas … te rappeler ça. Mais Elyséa, tu en penses quoi ? »

« J’en pense plus rien du tout. Bon, je crois que j’ai assez discuté … Merci pour l’œil … Déjà que j’ai un bras en moins, si en plus, je vois mal … »

« De rien mais nous retournons avec les autres ? »

« TU retournes avec les autres. » répliqua le jeune homme aux cheveux argentés. Lui ? Il allait surement partir de son côté … Oui … C’était mieux dans le fond.

« Hein ? Mais mais … Et toi ? »

« Pas besoin de signaler ma présence … Tu peux dire que tu ne m’as pas retrouvé. Ca sera bien mieux pour tout le monde. Je crois que je ne veux plus voir personne. »

« Mais mais mais … Où est-ce que tu vas aller ? Je ne peux pas te laisser partir seul de ton côté ! Non, non et non ! Je ne peux pas du tout, Kéran ! Tu es blessé ! Et puis, avec ton corps, je ne veux pas que tu t’éloignes de nous ! »

« Tu vois ? Je ne suis pas un héros. Sinon, tu ne t’inquièterai pas pour moi. »

« Un héros, ce n’est pas quelqu’un qui veut toujours se débrouiller seul ! Un héros se relève toujours ! Qu’importe ce qu’il a subit ! Là, tu ne fais que te mentir et avoir peur d’affronter la vérité en face ! La vie n’est pas parfaite, Kéran ! JAMAIS ! Elle ne le sera jamais ! Tu subiras beaucoup de coups durs, ce n’est pas pour ça que tu dois les affronter seul ! »

« C’est tout ce que tu as à me dire, Iyasminé ? »

« Non ! Je n’ai pas terminé ! Tu seras toujours mon héros pour tout ce que tu as fait, Kéran ! Toujours ! Et qu’importe si tu dois finir sans bras et sans jambes ! Qu’importe ce que tu deviendras ! Tu resteras toujours l’homme qui a réussi à battre Karos avec ses pokémons ! L’homme qui a permis aux pokémons métalliques de revenir dans ce monde ! L’homme qui a réussi à ramener bon nombre de pokémons spectres et ténébreux à la raison ! »

« L’homme qui a été cocufié devant tout le monde. »

« Mais ça, on s’en fiche ! De toute façon, je suis sûre que moi aussi, mon premier amour me fera très mal ! Vraiment très mal même ! »

« … … … Peut-être … Mais je ne le souhaite pas, même à mon pire ennemi. Les histoires d’amour doivent être belles et tendres. Elles doivent être longues et délicates. Le fait de toucher autrui, de glisser ses doigts dans les siens … De dormir contre l’autre … ou alors sur ses genoux … De passer une main dans ses cheveux. »

« Est-ce que vous aviez fait tout ça avec Katérina ? Enfin, habituellement ? »

« Rarement … Très rarement même. Enfin bon, c’est juste que je suis … trop simpliste et candide. Elyséa me l’a toujours dit. Ah ! Au moins, j’aurai appris que je ne dois faire confiance à rien, ni personne dans ce monde. » marmonna le jeune homme.

« Et pourquoi ça ? Car tu as été blessé une fois ? C’est quand même dommage de refuser qu’une personne t’aime car tu as été blessé une fois. »

« Tsss …Assez … Tu ne comprends rien. J’ai dit que je ne reviendrai pas … et je ne reviendrai pas. Pars maintenant. »

« Est-ce que je peux savoir au moins où est-ce que tu vas ? »

« Surement à la montagne des dragons … Je ne peux faire que ça de tout façon. » souffla le jeune homme alors qu’elle se levait tranquillement.

« D’accord ! Alors, nous nous retrouverons tous là-bas ! Je vais prévenir les autres ! »

« … … … Si j’aperçois que vous êtes en train de me suivre, cela risque de très mal se finir. »

Mais elle ne sembla pas l’écouter, ne faisant que rire à moitié tandis qu’il fronçait les sourcils. Il détestait cela … Quand on ne le prenait pas au sérieux. Mais l’adolescente eut un petit sourire, reprenant la parole :

« Ca ne fait rien … Tu ne nous remarqueras même pas. »

« Vas t-en … et ne reviens plus … » termina de dire le jeune homme aux cheveux argentés alors qu’elle s’exécutait, partant de son côté sans même se retourner. Elle passa à côté de Zénark, le regardant avec étonnement.

« Euh … Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu as tout entendu ? »

« C’est une façon … particulière de remonter le moral d’une personne, saches-le. »

« Ah mais … Enfin … Je … Enfin bon … »

« Sais-tu que l’un de tes ancêtres était un Tengalice ? Une créature ténébreuse liée aux plantes ? Je ne pense pas … Si tu veux, je pourrai t’en raconter bien plus à ce sujet. »

« Hein ? Mais comment est-ce que tu sais cela ? » demanda l’adolescente, marchant à côté de Zénark tandis que l’Absol restait muet pendant quelques secondes.

« Je connaissais l’une de tes ancêtres. L’une des anciennes reines du Dominion Naturel. »

« Hein ? Mais mais … Euh … Tu étais quoi ? »

« L’un de ses gardes personnels … voire même un peu plus que ça. »

Un peu plus que ça ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle le regarda, intriguée avant de faire un grand sourire. Peut-être qu’elle avait bien compris en fait. Elle caressa l’Absol au niveau du cou avant de dire :

« Tu es mon ancêtre toi aussi ! C’est ça hein hein ? Mais alors, tu étais l’amour de quelle reine ? Elle datait de quand ? Dis-moi tout ! »

« Ah … Je ne sais pas … si je peux t’en parler mais avec tes arguments envers Kéran, je pense que c’est bon quand même. »

« Alors, dis-moi ! Dis-moi tout ! »

« J’étais l’amant de l’une de tes ancêtres … Sauf que visiblement, cela ne plaisait pas aux personnes … plus proches d’elle. Tu sais, même si vous n’êtes pas vraiment de la royauté, le titre de reine du Dominion Naturel fait que vous avez un certain prestige. Alors … Savoir qu’un paysan comme moi … pouvait s’attirer les faveurs de la reine … »

« Hihihih ! Donc, toi et mon ancêtre, vous étiez deux amoureux en cavale ? »

« Nous pouvons dire cela … Mais malheureusement, j’ai été tué par mes compagnons d’arme … Mais aujourd’hui, j’espère que tu comprendras qu’il faut toujours se battre … même contre les préjugés et les classes sociales … pour ça. »

« Oh … C’est triste, petit Zénark. Mais ne t’en fait pas, maintenant, je suis là. »

« Je pourrai être peut-être ton arrière arrière arrière … et ainsi de suite grand-père. »

Ah bon ? Ca ne la dérangeait pas tant que ça. De toute façon, elle était bien contente d’apprendre ça. Après tout, elle avait remarqué que les pokémons spectres et ténébreux avaient toujours quelque chose qui les liaient aux autres … Ils étaient souvent des ancêtres ou des personnes proches. Mais elle, elle avait de la chance !

« Bon, elle est partie. Je vais pouvoir m’en aller. »

Avec lenteur, il se releva, gémissant de douleur. Maintenant qu’Elyséa n’était plus en lui, il souffrait terriblement. Il posa sa main sur la sève protégeant son œil gauche. Il avait failli le perdre … définitivement. A cause d’un coup de folie, rien que ça.

« Rien que ça … Ah … Je … Bon … La montagne maintenant. »

« Kéran ? Je peux te parler maintenant ? »

… … … Il s’immobilisa, ne se retournant pas en entendant la voix d’Elyséa. Non … Il n’avait pas envie de lui parler. C’était pourtant très simple. Pourtant, il murmura :

« Si ça ne dure pas trop longtemps, tu le peux, Elyséa. J’ai du chemin à faire. »

« Ça ne sera pas très long. Mais … Est-ce que tu peux me regarder en face ? S’il te plaît ? »

« Non, ce n’est pas nécessaire pour avoir une discussion. Parle maintenant … au lieu de nous faire perdre du temps si précieux à tous les deux. »

« Retourne-toi, s’il te plaît. »

« J’ai dit non ! Je ne le ferai pas ! Pourquoi est-ce que je devrai vous écouter ?! Je crois que j’en ai déjà assez entendu aujourd’hui ! » hurla le jeune homme avec rage.

« D’accord … Je voulais te faire une surprise mais … Je comprends que tu ne veuilles même plus me regarder. J’avais revêtu une tenue différente … Puisque maintenant, tout est fini. »

« Et ? Qu’est-ce que c’est censé me faire ? Tu pourrais même ne rien porter du tout que ça ne changerait pas grand-chose. Qu’est-ce que tu tentes de manigancer ? »

« Kéran ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter que tu me parles de la sorte ? Personnellement … Je veux juste savoir cela. »

« Tu le sais parfaitement. Arrête de faire semblant de ne pas comprendre pourquoi je te parle de la sorte. Je déteste encore plus ce genre de réactions ! »

« Non. Je ne comprends pas… En tant que femme, je n’ai jamais été douée pour ça. Je n’ai jamais compris ce qu’était être une femme, ce qu’était d’aimer une autre personne. J’ai perdu la mémoire pendant des siècles voire même plus. Je n’ai … jamais compris avant récemment ce qu’était d’aimer. Je n’ai pu y goûter que brièvement. »

« Et ? Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Tu peux raconter tout ce que tu désires … Ca ne changera rien … Rien du tout. » rétorqua le jeune homme avec colère.

« Kéran … Tu peux me regarder … s’il te plaît ? »

« POURQUOI EST-CE QUE JE LE FERAI ?! BON SANG ! TU CROIS QUE JE VAIS TOMBER DANS LE PANNEAU OU QUOI ?! »

« Je voulais juste … savoir si tu me trouvais belle et désirable maintenant. Katérina n’est plus là pour m’arrêter. Je veux jouer mon … rôle de femme … et conquérir ton cœur. »

« Désolé mais je ne suis pas désolé. Mon cœur est scellé à jamais ! Merci, au revoir et on ne se rappelle plus ! Le pire est quand tu parles comme ça ! Tu me ferais presque croire que tu es sérieuse en disant ça ! MAIS NON ! TU NE L’ES PAS ! »

« Je suis plus que sérieuse, Kéran. Katérina et Hodan peuvent bien disparaître maintenant. Leurs vies ne me concernent plus … Puisqu’elles ne sont plus liées à la tienne. »

Elle pouvait dire tout ce qu’elle voulait. Elle pouvait faire tout ce qu’elle désirait mais il ne tomberait plus dans le piège. Dans un piège aussi grossier. NON ET NON ! Plus maintenant … Il en avait assez … Ils s’étaient assez moqués de lui. Il en avait assez … Tellement assez. Plus qu’assez ! C’était bon … Il voulait que ça s’arrête.

« Kéran … Je vais répéter ce que je t’ai dit avant la mort de Karos. Je t’aime. »

« Non. Ce n’est plus possible. Peut-être que tu me cacherais encore quelque chose. Aller … Je m’en vais de mon côté. Je vais faire de mon mieux pour ne plus tomber sur l’un d’entre vous. » déclara le jeune homme aux cheveux argentés, levant sa main pour saluer Elyséa.

« ATTENDS UN PEU KERAN ! Si tu t’éloignes de moi, tu risques de mourir ! » cria la femme aux cheveux blancs, Kéran s’immobilisant subitement. Mourir ? Lui ? Bien qu’il restait sur place, il ne se retourna pas, attendant qu’elle continue ce qu’elle venait de dire.

Chapitre 273 : Seul, totalement seul

ShiroiRyu
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Chapitre 273 : Seul, totalement seul

« Kéran, ne t’emportes pas … C’est juste que … Entre nous, tu as remarqué que nous n’étions pas … vraiment liés de ce côté. »

« ASSEZ ! ASSEZ ! ASSEZ ! J’en ai assez entendu ! Tout ce que je sais, c’est que tu as joué la faux-cul pendant des mois alors que tu faisais bien pire de ton côté ! Moi, les seuls rapports que j’avais avec Elyséa, c’était de dormir sur ses jambes ! Comme je l’aurai fait avec ma mère ! Ou avec Sélia avant que je n’apprenne à son sujet ! RIEN D’AUTRE ! Et je n’avais jamais rien fait de réel ! Elyséa était mon ange gardien ! Ma protectrice ! Elle n’a jamais été une amante ! Elle ne m’a jamais rien appris à ce sujet ! RIEN DU TOUT MÊME ! »

« Ne raconte donc pas n’importe quoi, Kéran … C’est vraiment différent. Mais je m’excuse de ce que j’ai fait … »

« Tu t’excuses, tu t’excuses ! MON ŒIL ! T’as pas même pas une once de honte ! Non, tu te dis : Tant mieux ! Comme il a voulu aussi annuler le mariage, j’ai plus besoin d’être avec l’amputé ! Super ! Il est carbonisé et brûlé à 99% de son corps ! Tant mieux que je ne sois plus avec lui ! Et puis, avec une main en moins, qu’est-ce qu’il pourrait faire hein ? »

« Je n’ai jamais pensé ça. Je suis contente de savoir qu’Elyséa et toi, vous … »

« MAIS IL N’Y A RIEN ENTRE ELYSEA ET MOI ! RIEN DU TOUT ! TU VEUX TOUT SAVOIR ?! C’EST ELLE QUI M’A EMBRASSE ! Je ne l’ai jamais fait ! JAMAIS ! Je n’y suis pas arrivé ! Je ne peux pas le faire car j’avais honte de moi ! Honte de te trahir ! J’ai tout fait pour défendre Elyséa car j’avais peur que tu te mettes dans une colère noire et …  AH ! »

Il vint poser une main sur son cœur, s’écroulant à genoux alors que déjà la princesse Iyasminé et Katérina s’approchaient de lui. Mais aussitôt, il hurla :

« NE VENEZ SURTOUT PAS ME TOUCHER ! »

« Kéran … Elles doivent s’occuper de toi. » murmura Elyséa en lui bien que tous et toutes pouvaient entendre les paroles de la jeune femme.

« TAIS-TOI ! JE NE VEUX PLUS VOUS ENTENDRE ! LAISSEZ-MOI ! »

Une fumée noire se forma autour du jeune homme, un cri se faisant entendre alors … Qu’Elyséa apparaissait, projetée hors du corps de Kéran. Avachie sur le sol, elle était estomaquée par ce qui venait de se passer.

« Il vient … de repousser une possession ? » murmura Zénark, tout aussi étonné que le reste des personnes alors que Kéran se mettait debout, gémissant et sanglotant.

« C’est …C’est drôle, n’est-ce pas ? C’est drôle de se moquer de moi hein ? C’EST DRÔLE N’EST-CE PAS ?! MÊME ELYSEA ETAIT AU COURANT ! On ne peut faire confiance à personne ! A PERSONNE ! On se décarcasse pour sauver vos pitoyables vies et voilà comment on est remercié ! Je suis presque mort, j’ai un bras en moins, j’ai mon corps en lambeaux et pourtant, j’ai tout fait pour vous protéger ! Et voilà ce que l’on me donne en retour ! Voilà ce que j’obtiens ! »

« Héros Kéran, vous savez parfaitement que … »

« LA FERME ! JE NE VEUX PLUS RIEN ENTENDRE ! LAISSEZ-MOI ! LAISSEZ-MOI JE VOUS DIS ! » continua de s’égosiller le jeune homme.

« J’avais promis que je me vengerai … mais puisque tu as cessé de cacher la vérité et que ça ne m’apporterait rien, je vais plutôt m’occuper de Kéran. »

« NE T’APPROCHE PAS, ELYSEA ! »

« Sinon ? » murmura la femme aux cheveux blancs, se redressant, dans sa fameuse tenue qu’il avait trouvé si charmante auparavant.

« JE T’AI DIT DE NE PAS T’APPROCHER ! »

Il était maintenant comme une bête apeurée et blessée gravement. Une bête qu’elle devait apprivoiser. Surtout qu’il était toujours à genoux, regardant autour de lui avec folie. Il éclata soudainement de rire avant que de la glace ne se concentre autour de lui … mais aussi sur son bras gauche. Une pointe de glace remplaçait sa main.

« Kéran ? Tu oserais me blesser … moi ? »

« Te blesser toi ? Hahaha ! Quelle blague ! QUELLE BLAGUE ! DE TOUTE FACON ! Qu’est-ce qu’on en à faire de mon corps hein ?! »

« Alors pourquoi est-ce que tu as fait apparaître une pointe ? »

« Si tu t’approches de moi, je me la plantes … Mais de toute façon, qu’est-ce qu’on s’en fiche hein ? C’est pas comme si mon corps était déjà plus qu’affaibli, hein ? N’est-ce pas ? »

« Kéran, arrête ces bêtises. Je viens vers toi et … »

« JE N’HESITERAI PAS, ELYSEA ! »

Elle s’immobilisa … alors qu’il pointait la glace vers son œil gauche. La pointe était dangereusement proche de son œil. Beaucoup trop proche.

« Je ne vous laisserai pas … Ne me touchez pas … NE ME TOUCHEZ PAS ! »

« Hodan, tu crois que l’on peut … »

« C’est trop risqué, Katérina. Je crois aussi que nous en avons assez faits avec cette discussion. Il vaut mieux ne pas se mêler de … »

« Hodan, regarde autour de moi. »

Elle venait de murmurer cela alors qu’il remarquait que la princesse Iyasminé avait fait apparaître quelques racines au sol pour espérer attraper Kéran et l’immobiliser. Il était tellement déboussolé … qu’il ne se contrôlait plus correctement.

« Bon, on va aussi agir. Je vais disparaître de sa vue et on va tenter de l’avoir. On ne va pas tenter de l’immobiliser, sauf son bras, d’accord, Katérina ? »

« D’accord … Bon … Je suis prête. »

Elyséa remarqua que Katérina disparaissait ainsi que les racines de la princesse Iyasminé. C’était trop tard pour leur dire d’arrêter ça … Elle voulait s’en occuper seule. Sauf que c’était trop tard. Elle fit un pas en avant, remarquant plus la détresse dans les yeux de Kéran que la folie. Il n’était pas fou, juste … abattu.

« MAINTENANT ! »

La voix de Katérina se fit entendre dans le dos de Kéran alors que des racines sortaient du sol tout autour du jeune homme. Sauf que les deux demoiselles ne s’attendaient pas à ça. Les racines se gelèrent subitement, se brisant en morceaux alors que des rochers flottaient autour de Kéran, repoussant Katérina au loin. Et en même temps … Il eut ce geste malheureux.

« KERAN NON ! » cria Elyséa, courant vers lui.

« HAHAHA ! MON ŒIL ! CA FAIT MAL ! CA FAIT TELLEMENT MAL ! TELLEMENT ! TELLEMENT MAL ! »

Il éclatait de rire et pleurait en même temps alors qu’il venait de se crever l’œil gauche, sa pointe de glace ensanglantée fondant comme neige au soleil. Elyséa voulut s’approcher de lui mais le froid qui l’entourait était tellement violent.

« RECULEZ TOUS ! MAINTENANT ! »

Elle avait donné un ordre, chacun et chacune s’exécutant … sauf elle. Peut-être que ce froid lui dévorait la peau malgré le fait qu’elle était un spectre … mais c’était Kéran. Il était hors de question de le laisser seul. Hors de question de l’abandonner.

« ASSEZ ! ASSEZ ! ASSEZ ! PARTEZ TOUS ! NON ! LAISSEZ-MOI ! »

« Ce sont les pouvoirs de Kyurem … Du grand dragon des glaces, gardien de la montagne pendant des siècles voire des millénaires. »

Hodan pouvait donner son avis sur la question, ça ne changerait rien à ce qui s’est passé. Rien du tout même. Une puissante bourrasque de neige commença à entourer Kéran, celui-ci se levant avant de continuer à sangloter, son sang rouge se cristallisant au sol, preuve du froid impressionnant qui se formait autour de lui.

« Vous vous êtes tous bien moqués … de moi … De toute façon. J’en ai plus rien à faire de tout ça … Plus rien du tout. Je veux juste être seul. »

« Attends un peu, Kéran ! »

« Attendre quoi ? » rétorqua le jeune homme, le visage baissé, son unique œil valide regardant Elyséa. « C’est fini, le bouffon a terminé sa dernière représentation. Circulez. »

Il n’y avait plus rien à voir. Il se retourna, faisant plusieurs pas en avant pour s’éloigner de tout le monde. Elyséa s’apprêtait à avancer vers lui, à le suivre mais des barrières de glaces vinrent l’en empêcher. Il pensait vraiment l’arrêter comme ça ?

« Tu oublies qui je suis, Kéran. Je peux facilement me … »

Elle voulut s’enfoncer dans le sol, disparaître dedans, devenir immatérielle … mais même là … Son corps ressentait ce grand froid. Elle se retira du sol aussitôt, se frottant les bras. Elle ne pouvait pas le laisser seul ! Pas du tout !

Il en était hors de question ! Elle devait le poursuivre ! Enfin, aller le revoir ! Lui parler ! Surtout vérifier son œil … Si elle s’en occupait, elle pouvait le soigner. Elle en était certaine ! Il fallait juste qu’elle puisse le posséder dès maintenant ! Alors qu’il la laisse faire !

« Je vais discuter avec le héros. »

« Princesse Iyasminé, c’est trop dangereux. » dit l’un des membres du Dominion Naturel, l’adolescente aux cheveux rouges faisant un geste négatif de la main.

« Ca ne changera rien. J’y vais ! »

L’adolescente aux cheveux rouges commença à courir … mais ne prit pas la même direction que Kéran ? Ah oui ! Bien entendu ! Le suivre directement était inutile ! Parfaitement inutile ! Il suffisait juste alors de … faire une déviation pour arriver jusqu’au même endroit que lui.

« Elyséa, avant que tu partes … »

« Quoi encore, Katérina ? Tu ne crois pas en avoir … Non. C’est bon. Il fallait bien que ça sorte un jour de toute façon. »

« Par rapport à ça … Tu étais au courant depuis quand ? »

« Tu es idiote, n’est-ce pas ? Comment est-ce que je ne pourrai pas le savoir ? Avec les bruits que tu faisais à côté de Kéran ? Il dormait mais pas moi. Enfin… Tant que tu es heureuse de ton côté, tant mieux pour toi. Mais jouer avec les sentiments de Kéran, je ne supporte pas. »

« Ca n’a jamais été mon but ! JAMAIS ! C’est juste que … J’ai … Enfin … Hodan m’a expliqué mon problème. Je … A cause de tout ce qui s’est passé quand j’étais plus jeune, j’ai une perception différente de tout ce qui se rapporte à l’amour et au sexe. Je … Je ne sais pas si je peux me soigner mais Hodan s’occupe de moi. Je suis même prête à laisser Hodan avoir une autre femme pour montrer que j’ai guéri ! »

« Une autre femme ? Faites ce que vous voulez tous les deux. Mes félicitations. Je pars retrouver Kéran … Je dois réparer son œil si ce n’est pas trop tard. »

« D’ac … D’accord. »

La femme aux cheveux argentés semblait embarrassée, laissant Elyséa partir à son tour. D’ailleurs, l’Absol était déjà parti sans même prévenir les autres, suivant Iyasminé.

Le jeune s’était arrêté, regardant un imposant rocher. Tout son corps criait de douleur mais en même temps, tout son corps était recouvert par le froid. Il vint se cacher derrière le rocher, allant s’asseoir alors qu’il entendait des bruits de pas.

« Que personne s’approche sinon … »

« Héros Kéran, c’est moi. » dit une voix féminine qu’il reconnut comme celle de la princesse.

« Un héros pathétique. Retourne auprès du Domion Naturel, Iyasminé. Je ne veux plus rien à voir avec les autres. »

« Est-ce que je peux au moins vous soigner votre œil ? S’il vous plaît ? Je ne veux pas vous laisser dans cet état … »

« … … … Mon œil est crevé, j’ai horriblement mal, tu crois vraiment que tu peux me le soigner comme ça ? Ne raconte pas n’importe quoi. C’est ma punition alors je l’accepte. » rétorqua le jeune homme bien qu’il entendait les bruits de pas qui se dirigeaient vers lui. Puis finalement, elle présenta son visage vers lui, un faible sourire aux lèvres.

« Je peux te soigner. J’en suis certaine. Je ne veux pas qu’Elyséa te voie ainsi, Kéran. Tu as déjà eu assez mal aujourd’hui. »

« Qu’est-ce que tu y connais réellement en amour ? Enfin … Surement plus que moi … sinon, je ne me serai pas fait autant de mal que ça. »

« Je n’y connais rien du tout ! Mais ce n’est pas pour ça que je ne peux pas en parler. »

Elle eut un petit rire alors qu’elle venait se mettre à genoux, s’étant placée devant Kéran. Avec douceur, elle commença à faire apparaître de la sève du bout de ses doigts, le jeune homme l’observant de son œil droit encore valide.

« Comment est-ce qu’une fille comme toi peut être … autant liée aux plantes ? »

« Comme tu es lié au froid avec ce grand dragon nommé Kyurem. Je descends d’une lignée de personnes ayant toujours possédé ces pouvoirs. Les pokémons ne sont pas les seuls à être capables de ça. Ils sont juste bien plus nombreux, c’est tout. »

« Peut-être … Ah ! C’est froid … »

« C’est normal … C’est de la sève régénératrice. Ca me permet de guérir les blessures des membres du Dominion Naturel. Ton œil n’est pas encore mort, Kéran. Il est juste très blessé mais je peux le soigner et le ramener à son état d’origine. Il sera aussi beau qu’avant. Tu as de beaux yeux saphir, Kéran. »

« … … … Non. Ou peut-être que si … C’est la seule chose qui me reste de « bien » chez moi. » murmura le jeune homme alors qu’elle ne disait plus rien.
Elle appliquait juste la sève et le baume sur l’œil de Kéran, celui-ci gémissant un peu alors qu’elle faisait attention. Zénark les observait tous les deux, caché dans l’ombre.

Chapitre 272 : Effondrement

ShiroiRyu
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Chapitre 272 : Effondrement

« Alors … Par où est-ce que je dois commencer ? »

« Peut-être par ce qui s’est passé après que tu te sois fait enlever par Sélia ? Elle t’ai fait quoi ? Je veux tout savoir ! »

« Euh … Bon … Elle ne m’a rien fait, contrairement à ce que tu pourrais croire. Loin de là même … Je ne dirai pas qu’elle a été un gentleman mais de ce côté, je ne peux pas lui reprocher d’avoir voulu abuser de la situation. »

« Ouais, ouais … Mais ça n’explique pas pourquoi ton corps part dans tous les sens là… »

« Je vais y venir … Je vais y venir … Alors bon, comme on le sait, Sélia possède les pouvoirs de plusieurs dragons en elle. Des pouvoirs récupérés sur leurs corps après les avoir dévorés. Jusqu’ici, c’est bon ? Vous suivez ? »

« Oui, oui … Héros Kéran. Mais ne parlez pas trop vite si vous êtes fatigué. »

« Je ne suis pas fatigué à ce point. Je peux quand même discuter, princesse Iyasminé. »

La princesse qui était en train de caresser le pelage blanc de l’Absol, celui-ci s’étant couché à côté d’elle, les yeux fermés mais quand même à l’écoute. Il suivait la conversation avec un certain intérêt, comme les membres du Dominion Naturel.

« Alors … A partir de là, rien d’illogique à ce qu’elle aille chercher un nouveau dragon à dévorer pour obtenir encore plus de pouvoirs. Elle en a trouvé un … Un Dracaufeu. »

« Un Dracaufeu ? En quoi c’est un dragon exactement ? » demanda Katérina, Hodan lui répondant sur un ton calme et posé :

« C’est l’un des pokémons les plus proches des véritables dragons. Rien d’étonnant. Je pense qu’elle est partie vers le Dracaufeu doré ? »

« C’est exact … Bref, le combat ne partait pas si bien que ça, loin de là même. »

« Et qu’est-ce que ça a donné alors ? D’ailleurs, comment ça se fait qu’elle ne soit pas là ? »

« Katérina, est-ce que je peux finir s’il te plaît ? »

Oui … Oui … C’est vrai qu’elle venait de lui couper la parole. Elle assumait parfaitement ça. Elle s’excusa et marmonna quelques mots tandis qu’il la remerciait d’un hochement de tête.

« Bref … J’ai voulu aider Sélia mais il fallait reconnaître que moi-même, je ne fais pas le poids. Malgré l’aide d’Elyséa … J’ai fini dévoré par les flammes. Sélia en a profité, mue par la haine pour abattre le Dracaufeu et obtenir ses pouvoirs. »

« Wowow ! Attends un peu ! Si t’as été bouffé par les flammes, comment est-ce que tu as fait pour survivre ? Car bon, avec de tels … dégâts, y a aucune chance que tu puisses t’en tirer en vie, Kéran ! C’est pas normal ça ! »

« … … … J’ai été sauvé par ma mère. La Momartik a gelé mon corps et m’a permis alors de me soigner peu à peu mais j’ai sombré dans le coma pendant un bon mois. Cela m’a permis de découvrir diverses choses … qui sont personnelles malheureusement. »

« Et pourquoi est-ce que l’on peut pas le savoir, Kéran ? Aller ! »

« Car c’est personnel … Je viens de le dire … Mais nous verrons après pour certains points. Bref … Après que je me sois réveillé de mon coma, j’ai pu voir ce que j’étais devenu et là, Elyséa m’a été d’une grande utilité et d’un grand secours. Sachez que normalement, je ne peux même pas tenir debout à cause de la douleur … Enfin, à peu de choses près … Je peux quand même marcher mais ce corps est devenu inutile, totalement inutile … Surtout avec le bras en moins maintenant. Je ne peux plus rien faire. »

« Oui mais non … T’as quand même réussi à produire du froid ! Comment c’est possible ? »

« C’est la même chose que la princesse. Je suis capable de produire du froid … comme mes ancêtres. Iyasminé, je pense que c’est pareil de son côté. Elle est liée surement aux plantes d’une façon ou d’une autre. La preuve en est avec ses soins. »

« Mouais … Moi, à part Hodan en moi, j’ai pas de supers pouvoirs comme vous. »

Il eut un petit rire car en un sens, c’était drôle de la voir réagir de la sorte. Pourtant, la situation ne s’y prêtait pas du tout. Loin de là même. Mais qu’importe … Cela le distrayait … avant qu’il ne lui parle en privé. Il murmura :

« Bref, voilà … Après cela, à cause de ce qui s’est passé, Sélia s’est repentie et j’ai eu la possibilité de repartir. J’ai questionné quelques Doctes au sujet de Loa et j’ai ainsi appris où Katérina et elle se dirigeaient. C’est pourquoi je suis ici. »

« … … … Je vois, un vrai travail de recherche ! »

« Ce n’est pas très drôle, Katérina mais qu’importe … Je tiens juste à dire que je suis un peu fatigué mais que je peux encore parler. Je pensais en privé … Mais le mieux sera que je le te dise en face devant tout le monde. Que j’assume jusqu’au bout ce qui s’est passé. »

« Hein ? De quoi est-ce que tu parles là ? Ce qui s’est passé ? Par rapport à quoi ? »

« Tu verras … Pour l’heure, il faut que je prépare à manger. Je pense que tout le monde a faim. Par contre, j’aurai besoin d’un peu d’aide. »

Deux personnes du Dominion Naturel, moins blessées que les autres, proposèrent leurs aides alors qu’il les remerciait en les gratifiant d’un sourire. Katérina sembla soucieuse. Est-ce qu’il était au courant ? Elle n’aimait pas trop balancer ça en public mais si … Kéran voulait le dire de vive voix, elle n’allait pas refuser cela. Pas du tout même.

Elle devait prendre ses responsabilités. C’était Hodan qui désirait ça aussi … Il voulait qu’elle lui dise la vérité alors elle le ferait. C’était aussi simple que ça. Elle n’allait pas reculer maintenant ! Elle ne manquait pas de courage ! Elle … était prête à dire à Kéran ce qu’il fallait dire … ce qu’il fallait avouer. Oui … C’était ça … Elle allait le lui dire !

L’heure passa et … Kéran se triturait les doigts. C’était bientôt le moment … Il le sentait … Il avait mal au cœur. Il avait l’impression de commettre un crime.

« Kéran, il est encore temps de te rétracter. Je ne t’en voudrai pas. »

« Elyséa, j’assume parfaitement ce qui s’est passé. Je dois le lui dire. Dans un mariage, on se doit de ne pas mentir à l’autre. Je le ferai … »

« Kéran, tu es en sueur, tu halètes, tu trembles, tu sais parfaitement que tu n’as pas le mental actuel pour le faire. Ca peut attendre … très longtemps. »

« Elyséa, merci de te préoccuper de moi mais non, je ne reculerai pas. Pas du tout même. »

« … … … Kéran, s’il te plaît. Vraiment, écoute-moi. Tu sais parfaitement que je ne veux pas te voir souffrir. S’il te plaît. Kéran ! J’ai une idée ! Ne lui dis rien du tout ! Ensuite, tu t’en vas, on ne reste pas avec elle et on part au loin .Tu ne voulais plus rester ici, n’est-ce pas ? Changer de monde, changer de vie, n’est-ce pas ? Un endroit tranquille, non ? On vivra juste tous les deux et ensuite … »

« Qu’est-ce qui te prend d’être aussi désespérée, Elyséa ? Ça ne te ressemble pas du tout. »

« JE NE SUIS PAS DESESPEREE ! » hurla-t-elle au jeune homme. Ah bon ? Alors, elle était quoi ? Joyeuse ? Car bon, tout ce qu’elle faisait actuellement, c’était juste lui crier dans les oreilles mentalement mais aussi … Elle semblait vraiment apeurée.

« Elyséa, ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Après, si tu veux, on ira se retrouver dans mes rêves, d’accord ? Je te le promets. Tu vas m’écouter et tu verras … J’espère que mes phrases te plairont. Je l’espère vraiment. »

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Kéran ? Qu’est-ce que tu comptes faire ? Tu vas commettre une bêtise, tu le sais aussi bien que moi. Avoue-le. »

« Moi ? Une bêtise ? Ah non … Tu te trompes lourdement, Elyséa. Je vais juste mettre de l’ordre à mes idées. Tu verras … Je pense que ça te plaira. » murmura le jeune homme aux cheveux argentés dans ses pensées. Du moins, la très courte chevelure qu’il avait maintenant. Bien qu’à force, elle commençait à repousser, peu à peu.

« Non … Ca ne me plait pas. Ce qui plaît, c’est de te voir sourire, de te savoir heureux, de pouvoir te regarder chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde … chaque instant. C’est cela qui me plaît et rien d’autre. »

« Attends un petit peu quand même que je parle … Et tu verras, Elyséa. Je suis sûr que tu seras heureuse, très heureuse même. »

« Comme tu le désires … Je vais te faire confiance. Je reste en toi, Kéran. Mais comment est-ce que tu oses me dire ça alors que tu continues de trembler de tout ton être ? »

Hahaha … Il ne savait pas réellement, il devait l’avouer. C’était stupide, très stupide même … Mais bon … Il se leva, prenant une profonde respiration pour commencer à parler :

« Katérina ? Il faut que je te raconte … et en même temps aussi … »

« Bon, ben, tout le monde peut entendre quoi, ça te dérange pas ? »

« Non non … Je pense que c’est bon. Enfin … Ce que j’ai découvert … »

Il allait lui raconter le passé … de son ancêtre … Mais aussi le reste. Enfin, comment il avait su qu’il était surement la réincarnation de Kurym, les petites scènes avec cette femme, leurs enfants … mais aussi Elyséa. Lorsqu’il termina de raconter cela, il murmura :

« Voilà … Vous savez surement d’où proviennent mes pouvoirs et surtout que … »

« Tu es donc un descendant de l’enfant élevé par Kyurem ? Ca expliquerait tellement de choses … comme le fait que nous ne l’ayons plus vu … et la montagne enneigée en permanence. Oui ! Ca explique énormément de choses, Kéran ! »

« Oui, Hodan. C’est surement ça …. Enfin, il y a de fortes chances que ça soit ça. »

« Bon … Par contre, je vois pas ce qu’il y avait de personnel à part qu’Elyséa et ton ancêtre faisaient des choses ensembles. »

« Oh … Ce n’est pas ça le problème. Mais ce qui s’est passé m’a permis de me réveiller de mon coma. Mais en même temps … J’ai compris une chose, je suis vraiment désolé, Katérina. Je crois que nous avons été un peu trop rapides en besogne. Je dois t’avouer que … La robe que je t’avais offerte, je ne savais pas que c’était une robe de mariage. Je voulais te l’offrir juste pour te faire plaisir mais comme tu étais si heureuse, je n’ai pas su te dire non. Je n’ai pas eu la possibilité de réfléchir à tout ça … et de prendre mon temps. C’est pourquoi maintenant, je veux pouvoir te le dire … Ah … Bref, j’aimerai te dire … Quand je me suis réveillé, j’ai embrassé Elyséa par soulagement … car j’avais peur de la perdre. Ca ne s’est pas fait une fois, je l’ai embrassé une seconde fois hors de mon rêve. Dans la réalité, je suis vraiment désolé, je ne voulais pas te tromper mais en même temps, je pense que c’est mieux que l’on annule le mariage. Même s’il n’avait rien d’officiel, je voulais te mettre au courant et ne pas te mentir à ce sujet. »

« Ah ben, comme ça, on est deux hein ? Je voulais te dire la même chose quoi. »

« Toi et Hodan ? Vous vous êtes … Bon, au moins, je suis aussi fautif que toi sur ce coup. Pardon, Katérina. J’espère que tu comprendras quand même que … »

Elle fit un petit geste de la main pour bien montrer que ce n’était pas grave du tout, loin de là même. Elle n’avait pas fini de parler ? Mais lui-même aussi ! Il reprit :

« Enfin, ce n’était que des baisers, rien d’autre … Rien du tout. »

« Quoi ? Tu veux dire par là que vous n’avez pas couché ensemble ? »

« Bien sûr que non ! Je suis fidèle jusqu’au bout ! Elyséa et moi n’avons jamais eu de tels rapports ! Ca a toujours été amical entre nous et rien d’autre ! Je ne peux pas m’imaginer te trahir de la sorte ! Surtout pas après tout ce que tu avais vécu ! »

« Ah … Ohla …Pourtant, t’es un homme non ? T’as jamais voulu ? »

« Sûrement … Peut-être … Plus d’une fois … Mais comme je me contrôlais, je ne l’ai jamais fait. Enfin … Voilà tout, et toi ? »

« Moi, par contre, je vais pas te cacher que c’est un soulagement que tu me dis ça. Enfin, moi et Hodan, c’est pareil mais on a quand même fait le tout. Au moins, que tu en parles, je me sens un peu moins anxieuse à l’idée de te le dire. Tant mieux … »

« Ah … Euh, oui … C’est normal. Te connaissant … Et avec un mois sans rien, c’est normal que tu fasses ça. Enfin, je te pardonne. » murmura le jeune homme, se frottant le torse en gémissant un peu. Quelque chose clochait quand même mais … il ne savait pas quoi.

« Kéran, je pense qu’il vaut mieux que tu t’arrêtes là. » chuchota la voix d’Elyséa en lui. Mais il ne pouvait pas rester sans rien faire. Il devait savoir.

« Enfin sinon … Euh … Ce baiser entre moi et Elyséa, c’était juste après mon coma donc ça fait quelques jours, rien de plus. Mais … Toi et Hodan ? »

Il avait finalement posé la question qui lui trottait dans la tête mais … Il semblait avoir fait mouche. Katérina toussa légèrement, marmonnant quelques mots, cherchant ceux qu’il fallait dire dans une pareille situation.

« Ca date d’avant que tu sois capturé par Sélia, je peux juste dire ça, Kéran. Disons qu’avant, c’était juste dans les rêves, comme toi et Elyséa … »

« Mais je n’ai jamais rien fait avec Elyséa ! RIEN DU TOUT ! J’ai toujours eu une relation amicale avec elle ! Rien d’autre ! Pourquoi est-ce que c’était si difficile à comprendre ?! Je sais parfaitement que je suis nul de ce côté-là mais de là à mentir pour trouver une raison de coucher avec un autre … Depuis quand … Depuis quand … Est-ce que toi et lui … »

« Avant ta demande. Voilà … Tu sais tout. Mais ce n’est pas grave, n’est-ce pas ? Maintenant que les deux partis sont consentants, que tu es avec Elyséa et moi avec Hodan, tout va pour le mieux, tu ne crois pas ? »

« NON ! TOUT NE VA PAS POUR LE MIEUX ! Depuis le début … Depuis le début, tu t’es bien moquée de moi ! Tu faisais la fille jalouse mais en fait, t’en profitais de ton côté ! »

« Kéran, ça ne sert à rien de s’emporter. Nous n’étions pas compatible tous les deux, voilà tout. C’est aussi simple que ça et … »

« Mais de qui est-ce que tu te moques ?! Depuis des mois … Depuis plusieurs mois … Ah … Ah … Ah … »

Voilà qu’il avait mal à la tête. Et rien qu’avec les murmures autour d’eux, pourquoi est-ce qu’il avait voulu dire cela en public ? Pourquoi ? Les membres du Dominion Naturel devaient bien rire ! Ils devaient parfaitement rire de la situation ! Se moquer de lui ! Bien entendu ! Lui ! Le jeune homme avec un bras en moins ! Carbonisé de partout ! Et pour finir : cocufié depuis des mois par Katérina ! Rien que ça !

Chapitre 271 : Face à face

ShiroiRyu
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Chapitre 271 : Face à face

« Kéran, ne dors pas. »

« Je dors si je veux, Elyséa. » marmonna le jeune homme, dans les bras d’Elyséa, celle-ci poussant un petit soupir alors qu’elle était adossée à un arbre.

Elle … Non. Le combat était terminé maintenant. Elle regarda le jeune homme qui se trouvait dans ses bras, caressant tendrement ses cheveux … qui repoussaient peu à peu. Peut-être qu’avec le temps, les brûlures disparaitraient ?

Pourquoi est-ce que son époque était révolue ? Car à son époque … Celle où elle fut vivante, retirer cette peau brûlée pour en remettre une belle, donnée par différentes personnes … Ca aurait été possible. Bien entendu, il y avait un souci de compactibilité et diverses autres … Non. Elle ne voulait plus y penser.

« Kéran, il va falloir se lever et rejoindre les autres bientôt. »

« Je m’en fiche … Je ne veux rien savoir du tout. Rien du tout … Je suis fatigué maintenant. C’est bien … de jouer les durs mais ça ne mène à rien. Je veux en terminer … On va juste détruire cette gelée et ensuite, on ira dans un coin tranquille … Là où personne ne me trouvera. Comme ça … Je … »

Je ? Il ne termina pas sa phrase alors qu’elle aurait bien voulu savoir ce qu’il avait en tête. Néanmoins, puisqu’il avait décidé de se taire, elle respectait son choix. Son choix était celui qu’elle prendrait aussi. Bon … Il fallait qu’il se lève, qu’il se motive un peu. Elle se redressa, le jeune homme dans ses bras, le portant comme une jeune mariée.

« Kéran, nous allons voir comment vont les autres. »

« Qu’est-ce que ça changera exactement ? »

« Ca changera qu’on saura s’ils vont bien ou non, voilà tout. »

« … … … D’accord. Il faut de toute façon que je parle avec Katérina. »

Elle s’immobilisa après les propos de Kéran. Parler avec Katérina. Elle savait parfaitement de quoi il voulait parler avec elle. Et c’était justement ça … que …

« Kéran ? Et si on ne disait rien du tout ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Ne rien dire ? Non … Je veux juste … qu’elle sache la vérité. Je ne mentirai pas. Pas du tout. Je ne veux pas lui mentir, Elyséa. »

« Ne pas lui mentir est une chose. Ne pas lui parler de ça en est une autre. Ce ne sont pas du tout … les mêmes notions. »

« Pourquoi … est-ce que je ne lui dirai rien ? Pourquoi est-ce que je ferai ça ? »

« Pour … » commença à murmurer Elyséa avant de s’arrêter.

Ne pas qu’il souffre … Elle voulait terminer sa phrase mais elle n’y arrivait pas. Elle … ne voulait pas qu’il souffre. Est-ce qu’il n’avait pas déjà assez enduré de choses aujourd’hui ? Kéran ne comprenait pas ce qui se passait avec Katérina non ? L’amour est aveugle …


Kéran était aveugle … mais était-il encore amoureux ? Elle ne pouvait pas lire les élans de son cœur. Pas du tout même. Elle emmena le jeune homme jusqu’au groupe du Dominion Naturel, regardant dans le ciel.

« Pourquoi est-ce que cette lumière ne veut pas s’éteindre ? »

Depuis la mort du Noctunoir, une forte lumière était présente dans les cieux. Et d’ailleurs, elle ne parlait pas du soleil qui était revenu … Car la destruction du Noctunoir avait apporté tellement de choses … Ah …

Ailleurs, dans divers endroits, plusieurs têtes se levaient, que cela soient celles d’humains ou alors de pokémons … Mais tous avaient quelque chose en commun : les ténèbres et la mort. Tous observaient la lumière crée par la mort du Noctunoir au loin, visible à des centaines de kilomètres à la ronde …

« La Grande Docte est morte ? Cette femme … a voué sa vie aux spectres et aux créatures ténébreuses. Dommage que tous les humains ne peuvent pas réagir de la même façon. »

« On fait quoi de nos réunions ? Nous avons perdu tellement de membres importants. Et avec cette lumière … Doit-on encore penser à chercher la mort de cette Darkrai ? Et notre roi ? »

« Tu n’as pas l’air d’avoir compris … Depuis ces derniers mois, tout est fichu. »

« Fichu ? Mais … C’est vrai que nous n’avons plus vu ce Noctunoir ou cet Absol … Et même si Mékos est mort et … »

« Les spectres possédant les pokémons métalliques sont en train de les faire procréer. Nous avons tout perdu … Depuis l’arrivée de cet homme aux cheveux blancs. Ce Kéran … Il est accompagné de cette Darkrai. Et notre roi est avec lui aussi. Notre ère est révolue … ou presque. Qu’est-ce que nous sommes réellement ? Des pokémons qui ne possèdent aucun corps humain. Nous sommes juste la lie … des pokémons spectres et ténébreux. »

« Que devons-nous faire alors ? »

« Ce que nous avions prévu à ce moment précis. Je ne vais pas vous mentir … Je suis quand même las de tout ça alors … Pour ma part, je vais me rendre à cet endroit. Comme je suis trop faible, je ne peux pas envisager de lutter contre eux. »

« Je crois que je vais faire de même de mon côté. Désolé. »

Encore des excuses, toujours des excuses. Chacun s’excusait de ce qui allait se passer tandis que les spectres décidaient si oui ou non ils allaient s’y rendre ensemble. Chacun n’aimait pas être séparé des autres … C’était la dernière réunion pour eux … et ils étaient certains qu’ailleurs, les pokémons ténébreux faisaient de même … Et aussi bon nombre de Doctes … Tout cela à cause de la mort de celle qui, un jour, s’était battue pour eux.

De retour auprès du groupe du Dominion Naturel, Kéran demanda à Elyséa de le faire descendre de ses bras, la jeune femme murmurant que non. Iyasminé haussa un sourcil en les regardant, faisant un petit sourire tout en murmurant :

« On dirait le prince et son héroïne qui vient le sauver. »

« Ce n’est pas drôle, Iyasminé … Enfin, si … Ca l’est … Mais je suis juste ridicule. »

« Pas tant que ça … Vous avez besoin d’aide. Vous voulez que je vous soigne ? » demanda l’adolescente aux cheveux rouges, son sourire se faisant plus triste alors qu’elle jetait un œil aux nombreux blessés autour d’elle.

« Tu n’y arriveras pas … Mais si tu peux juste me retirer la fatigue … Ca serait déjà pas mal … mais je ne sais pas si tu en es capable. »

« Je peux toujours essayer ! Pourquoi pas hein ? »

Elle émit un petit rire alors qu’Elyséa venait finalement le déposer au sol, le couchant correctement tandis qu’Iyasminé se positionnait au-dessus de lui.

Elle eut un petit hoquet en voyant son corps mais Kéran avait fermé les yeux, chuchotant que si elle ne voulait pas, ce n’était pas grave. Elle vint dire aussitôt :

« Non ! Non ! C’est juste que … Votre corps … Je n’y suis pas encore habituée … Est-ce que ça fait tellement mal partout ? »

« Mon dos est en train de souffrir … J’ai été brûlé de partout. »

« Mais comment ? Comment est-ce que vous avez eu tout ça ? »

« Ca serait trop long à expliquer, je crois … Mais je vous le dirai quand on sera tous reposés. Est-ce que tu as remarqué Katérina ou non ? Princesse Iyasminé ? »

« J’ai vu son corps voler dans les cieux en arrière mais à part ça, rien d’autre du tout. Mais je pense qu’elle va bien. Vous n’avez pas à vous en faire. Bon, je vais commencer. »

Qu’elle commence … Qu’elle commence … Il regarda Elyséa, la femme aux cheveux blancs s’étant mise assise sur ses genoux pour regarder Iyasminé avec un peu de peur. Elle avait peur ? Peur de quoi ? A son sujet ? Pour lui ? Il … n’y avait pas de quoi l’être.

« Elyséa, tu peux me prendre la main ? Ca atténuera la douleur. »

« Hein ? Euh … Oui, bien entendu, Kéran. »

Il avait trouvé le moyen de la rassurer de la sorte. Dès qu’elle glissa ses doigts entre les siens, il se sentait déjà mieux, bien mieux même. C’était … tellement plaisant, vraiment … Tellement plaisant. Iyasminé regarda les deux personnes, se concentrant néanmoins sur Kéran alors que les minutes s’écoulaient. Puis finalement, après tout ce temps, elle vint dire :

« Voilà, je pense que c’est bon. Héros ? Comment est-ce que vous sentez ? »

« Bien mieux … Enfin … Comme Elyséa me tient la main, je ne ressens plus la douleur … Mais au niveau de la fatigue, elle semble disparue. Merci beaucoup. »

« Iyasminé ? Est-ce que tu peux me laisser seule avec lui ? Et chercher Katérina ? »

« Hein ? Oui … Bien entendu, dame Elyséa. Bien entendu. »

Elle sembla un peu surprise qu’Elyséa lui demande cela mais elle s’exécuta sans comprendre plus loin ce que la femme voulait dire à Kéran. Cela devait être … entre eux deux. Surement quelque chose d’important, néanmoins.

« Kéran, j’ai eu des paroles confuses pendant que… »

« Ne parle plus …. Elyséa. Tu peux venir en moi ? Pendant que je reste couché ? Je crois que je n’ai pas envie d’entendre des explications de la sorte. »

« Je … D’accord. Je le fais. »

Il venait de lui clouer le bec avec gentillesse. Tout cela pour qu’elle arrête de vouloir se contredire. Les mots qu’il avait entendus, il ne risquait pas de les oublier. Alors qu’importe ce qu’elle tentait de faire, ça ne rentrerait pas dans une oreille pour sortir de l’autre. La femme pénétra dans son corps, Kéran reprenant :

« Je vais me lever et parler avec Katérina … Que cela te plaise ou non, Elyséa. »

« Je … Fais comme tu veux, Kéran. »

Et il n’aimait pas le ton triste qu’elle avait. Il avait l’impression de la torturer alors que c’était juste … dire la vérité à Katérina. Quoi d’autre ? Il vint se relever, gémissant un peu bien qu’il ne ressentait plus du tout de fatigue. Bon … Il avait toujours ce problème qu’était son corps mais il pouvait facilement passer par-dessus ça.

« Pardon … Vous n’auriez pas vu Katérina ? »

« Ah ! Elle vient de revenir … Enfin, elle est revenue avec la princesse. Je crois qu’elle est en train de se faire soigner. C’était … quand même un sacré combat … J’espère que je survivrai assez longtemps pour prévenir ma famille et pouvoir leur raconter tout ça. »

« Il ne reste plus qu’une étape à faire mais il se peut que vous n’en fassiez pas partie … car elle s’avère beaucoup trop dangereuse. »

« Hein ? Non non ! On a commencé avec vous, on terminera avec vous ! Comment est-ce que vous osez nous dire d’arrêter alors que vous vous battez dans ce corps ? «

« Je ne sais pas … Peut-être à cause de la différence de force ? Enfin … Faites comme vous le voulez, je vais aller voir Katérina. »

« Bien ! Faites attention à vous quand même ! »

Faire attention à lui ? Alors que le combat était terminé ? C’en était presque drôle … Oui … Presque drôle car ça ne l’était pas. Il n’avait pas envie de rire de toute façon … Il devait trouver Katérina … et c’est ce qu’il fit.
La femme était assise sur le sol, Iyasminé terminant de la soigner tandis qu’elle semblait songeuse. Son dos ne présentait plus les ailes d’Hodan. Elle tourna son visage vers lui, Kéran la trouvant … différente d’auparavant.

« Hey … Désolée pour ta mère, Kéran. »

« Comme si tu en étais responsable, Katérina. Tu ne peux pas faire grand-chose contre ça. Et puis … Il ne faut pas oublier Loa … ou Hansanio aussi. »

« Me demande ce qui lui a pris à Hansanio de faire ça … Enfin, ça, on le saura surement jamais, je pense. C’est bien dommage. Sinon, je crois que ça mérite quelques explications non ? Tu ne crois pas ? »

« A quel sujet ? Je voulais justement te parler … » demanda le jeune homme alors qu’elle le désignait du doigt. Lui ? Oh … Surement son corps.

« C’est par rapport à ça ? C’est personnel ? »

« Non, ce n’est pas par rapport à mon corps mais je veux bien expliquer ce qui s’est passé d’abord. Ensuite, j’aimerai te parler en privé. »

« … … … Comme tu veux, y a aucun problème à ça … Enfin, ça ne me dérange pas. »

Elle semblait néanmoins un peu anxieuse, se frottant le bras avec une certaine insistance. Lui, de son côté, semblait tout aussi nerveux. Comment lui dire ça par rapport à Elyséa ? C’était compliqué … mais il ne voulait pas manquer de courage.

« Bon ! Allons préparer à manger et … »

« Tu crois vraiment que tu peux préparer comme ça ? » rétorqua Katérina.

« Je vais m’en charger. » déclara une voix en Kéran mais celui-ci l’arrêta aussitôt.

« Non, tu ne feras pas tout ça, Elyséa. Je peux quand même me débrouiller. Tant que tu atténues la douleur … Ensuite, je parlerai à tout le monde de ce qui s’est passé. »

« Comme tu veux. Fais gaffe quand même. »

« Ne t’en fait pas, Katérina, tout ira bien … Oui … »

Tout ira bien. Il murmurait cela, la regardant sans aucun désir. C’est vrai … Katérina avait peut-être une tenue différente mais … A part du soulagement de la savoir en vie, il ne ressentait plus grand-chose. Quelque chose était peut-être mort en lui ? Plus qu’il ne le croyait ? Peut-être … Oui. C’était peut-être cela … ah … Ou alors … Il voulait juste régler cette histoire le plus rapidement possible et ensuite, il verrait.