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Chapitre 12 : Envisager quelque chose

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Envisager quelque chose

« Grrr ! Qu’est-ce que tu fais … »

« Oh ? Tu ne termines pas ta phrase ? Cela veut dire que tu es au courant, n’est-ce pas ? »

« Oh mais toi. Maman, Papa, on y va. Enfin, j’y vais. »

Il a pris sa béquille, la Tarsal fixant Junon, la tête sortie du haut de l’adolescent aux cheveux bruns. Elle étudie Junon longuement ,très longuement avant de se tourne vers Ryusuke. Celui-ci marmonne quelques mots, visiblement très mécontent de ce qu’il peut voir par rapport à la jeune demoiselle aux cheveux argentés.

« Tu as décidé de me pourrir la vie, n’est-ce pas, Junon ? Je pensais qu’après la petite scène d’hier, tu allais tout simplement me lâcher mais il faut que tu t’accroches. »

« Oh que oui, mon brave Ryusuke. J’aime bien les causes perdues. Un peu comme le sauvetage des Wailords. Pourtant, si je ne me bats pas pour eux, qui le fera ? »

« D’autres personnes. Ne te moque pas de moi, d’ailleurs, j’ai quelque chose à te donner. »

« Tarsal ? Tar ?! TARSAL ! »

La petite créature s’exclame de surprise, comprenant ce que ça veut dire. Elle voit Ryusuke qui retire l’alphabet pour débutants et le tend à Junon, celle-ci haussant un sourcil.

« Tu es priée de ne pas perdre tes livres. Je n’ai pas que ça à faire de mes journées. D’ailleurs, toi qui est la présidente des élèves, visiblement, tu sembles avoir des difficultés basiques. »

« Est-ce que tu insinues que je n’ai pas le niveau d’une écolière de primaire ? »

« Pourquoi je l’insinue alors que je le pense complè … »

Elle recommence à tenter de lui donner un coup de pied dans sa jambe cassée mais il s’en protège d’une main, et place aussitôt l’autre au niveau de son visage. Néanmoins, la seconde main de Junon vient se placer sur son torse avant de s’arrêter.

« J’allais presque oublier ta Tarsal. Merci de m’avoir rendu le livre mais il va vraiment falloir faire quelque chose pour ton comportement, quitte à te dresser, Ryuusuke. »

« Tu me prends pour un pokémon ou je rêve ? »

« Non, non, tu ne rêves pas, Ryusuke. C’est bien le cas. » répond la jeune demoiselle avec effronterie tandis qu’il a un petit tic nerveux qui fait son apparition.

« Tarsal ! Tar tarsal ! Tar Tarsal tar tar tarsal tar ! »

« Hum ? Ta pokémon veut mon livre ? Bon, au départ, cela était pour aider les enfants de l’école primaire après les heures de cours mais bon, rien ne m’empêche d’en racheter un plus tard. Tiens, c’est pour toi mais tu arrives à comprendre ce qui est écrit ? »

La petite créature hoche la tête négativement alors que Junon continue de sourire. Pourtant, elle ne semble pas croire les paroles de la petite Tarsal et pour cause ! Néanmoins, elle lui redonne le livre, Ryusuke marmonnant :

« Tu me diras le prix, je te rembourserais. »

« Oh ? Ce n’est pas bien grave, il s’agit d’un cadeau envers ta pokémon. Ce n’est donc pas un cadeau pour toi, ce qui fait que tu n’as pas à décider de le refuser ou non. Seule ta petite Tarsal peut décider cela. Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu veux garder ce livre ? »

« Tarsal ! TAR TAR ! » s’exclame la petite pokémon avec joie et liesse.

« Allez vous faire … Hmm, pas devant la petite. »

« Bien bien bien. Pas de vulgarité devant ta Tarsal. Déjà que c’est ta première pokémon, s’il s’avère que tu lui apprends des insultes, cela ne va pas donner une très bonne impression de ta part envers elle, tu ne trouves pas ? Il vaudrait mieux éviter ça. »

« Mais tu me fatigues, tu m’uses, tu me fatigues, tu m’uses, je peux le répéter cinquante fois mais je suis sûr que ça ne rentrera pas dans ton crâne. »

« Je me demande sincèrement qu’est-ce qui cloche avec toi ? La compagnie d’une fille ? Peut-être est-ce que tu préfères les garçons ? Je ne juge pas. »

Il se met à cligner des yeux, serrant les poings avec rage. Mais de quoi elle se mêle ? Il n’est pas comme ça mais si elle décide de s’intéresser à sa vie privée, ça ne va pas le faire ! Qu’elle ne croit pas qu’il va rester ainsi sans rien faire ! RIEN DU TOUT !

« AIIIIIIIIIIIE ! Mais qu’est-ce qui te prend ?! »


Ses actes ont dépassé sa pensée. Son poing droit a frappé Junon en plein visage, la faisant tomber en arrière. Il a frappé une fille, sans même retenir ses coups. Bien entendu, il s’est toujours promis qu’il ne ferait pas de différences si quelqu’un le provoquait mais … elle n’a jamais été menaçante ou insultante envers lui.

« Mêle toi de ce qui te regarde compris ? Ma vie est privée ! Tu n’as pas à t’y intéresser, est-ce que c’est clair ? Que ça ne se reproduise plus ! »

« Tu es vraiment qu’un imbécile ! Je me montre agréable, aimable envers toi depuis que tu as une pokémon. Je voulais que les autres comprennent que tu n’es pas si différent, pas si distant mais il semblerait que je me sois complètement trompée à ton sujet ! »

« Oh bravo ! Maintenant, tu peux disparaître et ne plus venir me déranger, compris ? »

« J’y comptes bien ! Idiot ! Je ne te causerais plus de tort puisque c’est ça que tu veux ! »

Elle se redresse pour se remettre debout tandis qu’il la regarde. Oh purée. Il a réussi à la faire saigner. Il amorce un geste mais se retient au dernier moment. Non, ça ne le regarde pas. Purée ! Il la regarde qui part tandis que la Tarsal se tourne vers lui :

« Tarsal ? Tar ? Tarsal tar tarsal ? »

« Je sais qu’elle est trop gentille. Elle est trop gentille, trop agréable, trop forte, trop parfaite. Mais voilà, qu’elle fasse sa vie pendant que je fais la mienne, d’accord ? »

« Tar … » soupire la pokémon avant d’ouvrir le livre pendant qu’il se remet en route. Il a du chemin à faire encore pour arriver jusqu’au lycée.


Bien entendu, il met plus de temps et donc arrive presque en retard. Heureusement qu’il est parti plus tôt pour éviter une telle chose. Lorsqu’il arrive, il remarque que bon nombre de lycéens s’agglutinent autour de Junon.

« Préisdente ! Mais comment est-ce que c’est arrivé ? »

« Hum ? De quoi ? Oh, mon œil ? » dit-elle, jetant un bref regard à Ryusuke qui s’immobilise sur place. Il sait qu’il est ciblé par tous les regards mais ne fait rien pour se dérober. Quitte à avoir des problèmes, autant les affronter jusqu’au bout, n’est-ce pas ?

« Est-ce que ça serait Ryusuke le responsable ? »

« Bien sûr que non. Comment serait-ce possible ? Ryusuke tient sa Tarsal contre lui. Et il a son autre main occupée pour tenir sa béquille. Un peu de sérieux, voyons. Ce n’est qu’un accident domestique, rien de plus, rien de moins. »

« Voulez-vous que l’on vous aide à porter votre sac ? Ca serait avec une joie non-dissimulée ! Je tiens à vous le signaler, présidente Junon. »

« Non non, pas besoin. Allons plutôt en cours, nous allons finir par être en retard. »

Le lycée, c’est de la merde. Voilà ce qu’il pense actuellement. Il finit par se retrouver en cours, installé sur sa chaise. Les regards sont tournés vers lui. La raison est simple : chacun observe la petite tarsal qui tente de lire sur ses genoux pendant qu’il écoute. Le pire est qu’elle est très discrète et ne fait rien d’autre.

« Dites, vous pensez qu’elle comprend vraiment l’écriture humaine ? »

« Racontes pas de bêtises. Tu t’en doutes que ce n’est pas possible hein ? Comment elle y arriverait ? C’est une pokémon, c’est illogique. Par contre, on dirait une sorte d’enfant qui regarde les images pour se faire une idée. »

« Pfff, tu t’imagines quand même pas mal de choses hein ? Je veux pas dire … »

« Oui mais bon, je trouve ça mignon. AH ! Ryusuke nous entend et le professeur nous regarde d’un air louche, on ferait mieux de se taire, je veux pas de problèmes, moi. »

Ah ? Ils la bouclent enfin ? Vivement midi qu’il puisse quitter la salle de classe pour pouvoir enfin souffler un peu. Par contre, Tarsal est vraiment très calme. Elle réfléchit beaucoup et semble très concentrée sur son livre. Il en est impressionné, vraiment très impressionné. Si cela n’était pas à l’école, il lui ferait bien passer quelques tests au cas où.

« Alors, montres-moi ce que tu sais faire ? Attends juste au cas où. »

Il fit quelques pas sur le côté, étant au sommet du lycée, comme à son habitude pendant les repas. Non, il n’y avait pas Junon, loin de là. Il avait crû sur le moment que ça serait le cas mais il s’avère qu’il s’était trompé sur la toute la longueur.

« Bon, alors, montres-moi ce que tu as appris. »

« Aaaaaaaaah bééééééé cééééééé déééééééé euuuuuuuh eeeeef gééééééé. Acccccch iiiiii jiiiiiii kaaaaaaa eeeeeeeeel aiiiiiiiiim aiiiiiiiiin ooooooooooo pééééééé. »

Wow ! Hey hey hey ! En plus, elle les lui cite dans l’ordre ou alors, il est en train de rêver ? Il cligne des yeux, comme ravi par ce qu’il entend ! Elle est si douée ! Il en est sûr et certain, un bel avenir se profil pour la pokémon.

« Bon, tu sais quoi ? Pour aujourd’hui, tu t’arrêtes et tu te reposes. On verra ça quand on sera rentré, d’accord ? Est-ce bien compris ? »

« Tarsal ! Tar tarsal tar tarsal tar ! »

« Non non, qu’importe ce que tu dis, tu dois reposer tes yeux et ton cerveau. Allez, on termine de manger, on repart en cours et on rentre après. »

Elle s’exécute, un peu décontenancée par les réaction de Ryusuke. Le lycéen et sa pokémon quittent le toit alors que Junon fait son apparition de derrière un mur, un rayon rouge rappelant l’un de ses pokémon.

« Tiens donc, je ne pensais pas ça possible mais il semblerait que Ryusuke ait toutes les raisons de ne pas vouloir communiquer avec autrui. »

Les autres heures de cours passent à une vitesse folle tandis que l’adolescent aux cheveux bruns observe parfois la petite Tarsal. Celle-ci a décidé de se reposer, comme l’a proposé Ryusuke, endormie auprès de lui. Il entend quelques bruits de portable, signe que certains prennent des photos mais il émet un grognement.

« Vous allez finir par me lâcher ou il faut vraiment que je me fâche ? »

« Gloup, euh, je vais arrêter de mon côté. Je voulais pas déranger hein ? C’était pas du tout mon intention à la base, je te le promets ! Pas du tout ! »

« Alors, tu arrêtes tes conneries et ça sera beaucoup plus simple pour tout le monde, compris ? Si c’est le cas, arrêtes de me fatiguer. J’ai pas que ça à faire. »

« Hey ! Tous les deux, arrêtez de parler ! Je vous rappelle que nous sommes en cours ! »

« Oui oui, désolé, désolé. J’écoute, j’écoute mais ne criez pas trop fort. Elle dort. » murmure Ryusuke en désignant sa Tarsal. Après quelques heures, la journée est terminée et il s’apprête à quitter le lycée. La petite Tarsal se frotte les yeux avant qu’il ne s’arrête. Quelques élèves semblent vouloir lui bloquer le chemin mais il décide de les ignorer.

« HEY ! Ryusuke ! On sait que c’est toi qui a blessé Junon ! Comment est-ce que tu as osé faire ça à la présidente ? Non, même pas ! Comment est-ce que tu as osé faire ça à une fille ? Tu n’as aucune morale ou quoi ? »

« Et si ce n’est pas le cas, qu’est-ce que vous comptez faire exactement ? Vous pouvez me le dire ? Je vous attends. Expliquez moi donc … que l’on puisse tous s’amuser ensemble, non ? »

Il émet un petit rictus. Visiblement, il va devoir se battre. Il amorce déjà un mouvement pour se battre mais un cri se fait entendre. Il secoue la tête, gémissant de douleur alors que les autres élèves ont autant mal au crâne que lui.

« Je devrais plutôt en profiter ! Tarsal, tu peux nous téléporter ? »

La pokémon s’exécute et voilà qu’ils se retrouvent à une centaine de mètres du lycée. AH ! Ca va bien mieux maintenant ! Il ne sait pas exactement ce que ça veut dire mais il vaut mieux en profiter plutôt que cela dure inutilement ! Vite ! Il s’adresse à sa Tarsal :

« Nous rentrons maintenant, tu ne t’arrêtes pas tant que je ne t’ai pas dit de t’arrêter, est-ce bien compris ? Si c’est le cas, nous y allons dès maintenant ! »

Il veut courir mais il n’y arrive pas. Alors, il se déplace avec vivacité avec sa béquille, quitte à se faire plus mal que nécessaire. Mais finalement, il y arrive sans trop d’effort et pousse un profond soupir de soulagement avant de dire :

« Nous sommes rentrés ! Tarsal, tu continueras à t’occuper avec ton livre, d’accord ? »

La pokémon ne fait qu’hocher la tête, signe qu’elle a parfaitement compris le message de Ryusuke, celui-ci rentrant chez lui. Il ne fait qu’un geste de la tête envers ses parents, ces derniers le questionnant sur Junon, questions auxquelles il ne répond pas.

« Je n’ai pas que ça à faire de mon existence, tss. »

« Tarsal ? Tar tarsal tar tarsal ? Tar ? »

Elle veut savoir s’il compte aller reparler à Junon ? Pourquoi faire ? Il n’a rien à lui dire, rien à faire d’elle, c’est aussi simple que ça. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Comme elle remarque qu’il est mécontent, elle préfère éviter de continuer sur le sujet.

Qu’est-ce qu’il doit faire ? Il a vu et remarqué les progrès de la petite pokémon. C’est tout simplement fabuleux et magnifique un tel travail ! Une telle abnégation mérite une récompense. Le souci, c’est qu’il n’a jamais rien offert réellement à quelqu’un d’autre donc voilà, il ne sait pas trop quoi faire malheureusement.

« J’ai l’air d’un idiot, vraiment. »

Offrir quoi à la petite pokémon ? On offre quoi à ça ? Il n’en sait rien du tout. Il n’a pas l’habitude, c’est tout. Il marmonne, laissant la pokémon continuer à dormir et se reposer pendant qu’il réfléchit. Comme ça, comme elle ne peut pas lire ses pensées, il peut alors y travailler plus sérieusement. Un cadeau, un cadeau ! Un cadeau quoi !

« Je vais devoir me renseigner, moi. Papa, maman, je pars faire une course. »

« Mais où est-ce que tu vas ? Et surtout acheter quoi ? »

« Je n’ai pas à le dire. Je suis assez grand, je reviens dans une heure. »

Il quitte la maison, tenant sa béquille avec lui. D’abord la bibliothèque, ensuite voir les magasins brièvement. Visiblement, sa journée est encore loin d’être terminée, oh que oui.

Chapitre 11 : Apprentissage

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Chapitre 11 : Apprentissage

« Je me disais … Hum … comment je pourrais le dire. »

Il ne sait pas comment l’expliquer correctement mais il regarde la petite Tarsal dans ses bras. Celle-ci le fixe, penchant la tête sur le côté comme pour tenter de comprendre de quoi il veut parler. Le jeune homme pose ses yeux en face des siens, disant :

« Dis moi, tu comprends tout ce que je dis ou non ? »

« Tarrrrrrrrrr ! » s’exclame la pokémon avec joie en levant les bras en l’air, joyeuse comme à son habitude. Il est couché sur son lit, la Tarsal étant de même juste devant lui.

« Tu es vraiment bizarre comme pokémon. Déjà rien qu’avec les couleurs, tu n’es pas vraiment normal mais en plus, maintenant, tu es ainsi … »

« Tarsal ! Tar tarsal tar ! » s’exclame t-elle une nouvelle fois avant de faire une mine boudeuse. OUPS ! Visiblement, il n’a pas été très doué avec la petite pokémon. Il tapote doucement sa corne, venant la caresser comme pour s’excuser tandis qu’il pousse un soupir. Ah, cette pokémon estt ellement bizarre.

« Il faudra m’expliquer ce que tu es comme pokémon dans le fond. Je n’ai pas l’impression d’avoir affaire à une Tarsal si tu veux tout savoir. »

Elle tire la langue de manière éhontée tandis qu’il hausse les épaules. BAH ! Si elle le prend comme ça, hein ? Il va pas trop se plaindre non plus ! Il la soulève et la projette en direction du plafond, la Tarsal poussant un cri de surprise avant qu’il ne la réceptionne dans ses bras. Elle se met à trembler de partout, Ryusuke disant :

« Hum ? Ne me dit pas que tu étais effrayée, quand même ? Je ne comptais pas te faire de mal hein ? Ca s’appelle jouer … avec sa pokémon. Bon, certains pokémon ne peuvent pas vraiment faire ça car ils sont trop gros mais comme tu as le poids d’une plume, je peux facilement faire ça. Tu arrêtes de trembloter ? »

Elle continue de bredouiller quelques petits « tar » de frayeur, se calfeutrant dans ses bras tandis qu’il prend une profonde respiration. Bon, visiblement, il vaut mieux pour lui qu’il aille au lycée. Malgré son pied cassé, il n’oublie pas ses devoirs et ses responsabilités.

« Est-ce que tu veux toujours venir ou non ? A toi de décider ! »

« Tarsal ! Tar tarsal tar tarsal ! Tar ! » répond la pokémon avant de se téléporter pour venir s’enfouir sous son haut, sortant juste sa tête cornue.

« Tu me dis si je te dérange, je sais pas, je préfère demander hein ? »

« Tarsal, tar tarsal ! » s’exclame t-elle comme pour l’inciter à y aller maintenant ! Hmm ? Comment ça qu’il va être en retard s’il ne se tait pas ? Elle n’exagère pas un peu par hasard ? Il ne faudrait quand même pas trop exagérer non plus et … AH BON SANG ! Elle a tout à fait raison en fait ! Il commence à courir … puis s’écroule au sol en gémissant de douleur. ET MERDEEEEEEEE ! Il a oublié sa jambe cassée ! Son père vient vite le relever.

« Merci … papa … tu n’aurais pas dû. »

« Hum ? Vu ton état et ta chute, je préfère perdre cinq minutes dans mon travail et t’emmener en sécurité plutôt que de te laisser marcher jusque là. Passe une bonne journée. »

« Tarsal ! Tar tarsal ! Tar tarsal tar ! » répond la pokemon, tapotant contre sa corne comme pour signaler qu’elle va veiller sur l’adolescent. Le père de Ryusuke émet un petit sourire :

« Avec toi, je peux considérer que je n’ai rien à craindre pour lui, n’est-ce pas ? »

« Merci papa, tu peux t’en aller maintenant. Je ne veux pas que … »

« Oh, bonjour, monsieur Téadrimat ! Comment allez-vous ? Je vois que vous avez emmené Ryusuke jusqu’au lycée ? C’est très sympathique de votre part. »

« Non ! Il n’est pas venu pour moi ! Je m’en vais et … »

« Oups ! Fais donc attention ! » vient dire Junon, l’adolescente s’étant rapprochée de Ryusuke pour le réceptionner en le maintenant par l’épaule.

« Merci de veiller sur lui pendant qu’il est au lycée. Il est vraiment tête en l’air malgré les apparences. Maintenant, je dois aller travailler ! Fais attention à toi, Ryusuke ! »

« Grmbl, grrr, grouh, grrr … » grommelle l’adolescent, pris en faute par tout cela.

« Arrête de faire l’enfant et accepte l’aide que l’on te propose ! »

La voiture part et s’éloigne tandis que déjà des murmures se font entendre. Ryusuke repousse avec violence l’adolescente aux cheveux argentés, la faisant tomber en arrière avant de dire :

« J’ai pas besoin d’aide justement ! Maintenant, lâches-moi et … »

« Je peux savoir ce que tu viens de faire à notre présidente ?! » s’exclame un adolescent qui doit avoir une année de plus que lui, le prenant par le cou. La petite Tarsal pousse un cri de surprise avant de commencer à avoir ses yeux qui deviennent roses. Mais Ryusuke donne un coup de tête à l’autre garçon, craquant les os de son cou :

« Que j’ai une jambe cassée ne change pas que l’on n’a pas à me chercher, compris ? »

« Oh toi … Que chacun recule, compris ? »

Junon s’est relevée, visiblement agacée. Ryusuke se tourne vers elle, prêt déjà à réagir. Fille ou garçon, il ne fait pas de différence dans ces moments-là. Et visiblement, elle aussi puisqu’il voit son pied qui se lève pour aller se diriger vers sa jambe cassée. Elle va vraiment viser cette jambe ?! Elle ? La prési …

* SBAF ! * La claque vole sur sa joue droite sans même qu’il n’ait eut le temps de la regarder. Interloqué, il tente de retrouver ses esprits mais il semble complètement sonné. Elle ne vient pas de le piéger en le faisant se focaliser sur sa jambe cassée ? Elle est … forte.

« Ne t’avise plus de me refaire tomber au sol, Ryusuke. »

« Je fais ce que je veux, présidente ou non. Je ne veux pas de familiarités avec toi. »

« Je pense que le message est très bien passé. Cela m’apprendra à vouloir être sympathique avec un adolescent qui n’a pas encore travers la puberté. »

Ouch ! Quelques murmures se font entendre encore une fois tandis que l’adolescent préfère ignorer tout ça comme le garçon tombé au sol par son coup de tête. Il entend la petite Tarsal qui se plaint tandis qu’il part dans sa salle de classe. Mais même là-bas, on le regarde, on l’observe, on se demande pourquoi il a fait cela.

Lors de la pause de midi, il va sur le toit du lycée, comme à son habitude, ignorant Junon, celle-ci faisant de même de son côté. Ryusuke commence à servir la petite Tarsal, celle-ci mangeant avec appétit, Junon faisant venir discrètement de la nourriture en sa direction sans que l’adolescent ne le remarque. Elle fût la première à partir, faisant tomber un livre par inadvertance de son sac : « L’alphabet pour les débutants. » de son sac sans que Ryusuke ne cherche à le lui signaler. Sans être un voleur, il lui redonnerait plus tard.

Mais ce plus tard n’arrivera pas et il ne trouve aucune trace de Junon lorsqu’il quitte le lycée. Son père est venu le chercher, à son grand désespoir mais il se laisse emmener néanmoins jusqu’à la maison. Là-bas, il grimpe à l’étage, allant dans sa chambre avant d’y jeter son sac sur le lit, le livre de Junon sortant du sac. La petite Tarsal reste debout sur le lit, commençant à ouvrir le bouquin avec ses pouvoirs psychiques tandis qu’il fait ses devoirs.

« Aaaaaaaaaaaaaaa… Bééééééééééééééé … Céééééééééééé … »

Il cligne des yeux, se disant que la pokémon fait de drôle de bruits mais la laisse s’amuser. Il doit se concentrer sur son travail, surtout un peu le retard qu’il a eut dernièrement. Mais voilà qu’après quelques minutes, il entend la petite Tarsal qui lui implore de se retourner. Il s’exécute, la voyant tenir le livre en ses pattes. Elle semble désigner la lettre H.

« Tarsal ? Tar … tarsal tarsal tar ? Tarsal ? »

« Qu’est-ce qu’il y avec ce H ? Il y a un … c’est le livre de Junon non ? Ne l’abîme pas ! »

« Accccccch … Accccccch … Tarsal ? »

Il se secoue légèrement la tête. Il croit mal entendre ou quoi ? Elle vient de tenter de prononcer la lettre H ? Il finit par arrêter d’écrire, reprenant le livre avant de prendre l’une des premières lettres. Le E ! Il la désigne, la Tarsal disant :

« Euh ! Euh ! Euh ! EUUUUUUUUUUUH ! Tarsal ? »

« Hum … Etrange, vraiment étrange, et celle là ? » demande t-il en montrant la lettre K, normalement, elle ne doit pas encore la connaître d’après ce qu’il a cru comprendre. Alors, ça ne serait pas étonnant que :

« Ka ! Ka ! KA KA KA KA ! » s’écrit-elle vivement en sautant sur place. WOW !

« Mais je ne rêve pas ou tu sais connaître l’alphabet ? Attends un peu ! »

Il devait faire autre chose ! VITE ! Non ! Ah oui ! Bien entendu, voilà ! Il vint tout simplement écrire le mot « de » et le présente à la petite Tarsal, lui demandant :

« Essaye de prononcer ce mot ? Vas-y ! Essaie pour voir ! »

« Déééééé euuuuuuuuh ! Déééééééé euuuuuuh ! » dit-elle avec fierté devant Ryusuke. Celui-ci hoche la tête négativement, reprenant la parole :

« Non non, il faut le prononcer : Deuuuuuu deuuuuu ! Il faut que tu évites de dire les lettres une par une mais ensemble ! Du genre, tu dis le début de la première et la fin de la seconde ! Essaie voir alors ! Je suis sûr que tu peux le faire ! »

Voilà qu’il se comporte comme un gamin mais c’est une nouvelle démentielle qu’il vient d’apprendre ! C’est juste monstrueux ! Comment est-ce qu’il n’a jamais put remarqué cela auparavant ? C’est juste … WOW ! Il n’a aucun mot pour exprimer tout ça !

« De de ! De de ! De de de de de de de ! »

Wowow ! Pas besoin de s’exciter comme ça ! Il la stoppe d’une petite caresse sur le crâne, la Tarsal rougissant comme une enfant, ce qu’elle est si on la considère comme une pokémon. Mais maintenant ? AH ! C’était assez simple mais il ne fallait pas faire trop trop compliqué pour la petite créature ! Vite !

« Essaie donc de recommencer à lire les lettres, une par une, j’ai des devoirs à faire. »

Qu’est-ce qu’il va faire ? Qu’est-ce qu’il va faire de tout ça ? Bah , il ne sait pas mais c’est surprenant ! Il n’était pas autant motivé que depuis … très longtemps en fait ! Il ne savait pas quoi dire, il ne savait pas quoi faire mais il était sûr d’une chose : ce qu’il venait d’apprendre était tout simplement phénoménal ! VRAIMENT ! C’était juste monstrueux à apprendre et à connaître ! Comment était-ce possible ?


Deux heures passèrent et les devoirent furent terminés. Il se tourne vers la Tarsal, un peu déçu de voir qu’elle s’est endormie sur le livre. Bon, elle n’a fait que ça : travailler, travailler, travailler. Il la soulève avec aisance, la mettant sous les couettes tandis qu’il descend pour aller manger avec ses parents.

« Oh ? Elle n’est pas là ? Qu’est-ce qui se passe ? »

« Elle est en train de dormir. Elle est fatiguée après … »

« Après quoi ? Généralement, tu termines tes phrases, Ryusuke, non ? »

« Rien de bien important, rien du tout. Elle est juste fatiguée à cause des cours. Même si elle ne les comprend pas, elle écoute et passe tout son temps avec moi en classe. »

« Oh ? D’ailleurs, à ce sujet, la petite Junon nous a téléphoné. Dorénavant, elle compte venir te chercher chaque matin, pour éviter que je sois en retard au travail. »

« Quelle gentille fille que voilà. Tu en as de la chance, Ryusuke. »

« Euh ? Et mon avis sur le sujet ? J’ai le droit de le donner ? Car je ne suis pas d’accord avec ça, je n’ai pas de temps à perdre avec ces stupidités. »

« Stupidité ? Qu’est-ce que tu racontes donc ! On parle d’une lycéenne qui vient te chercher avant d’aller à l’école. De plus, je crois bien qu’elle doit faire un détour pour cela. »

« Et vous ne trouvez pas ça louche ? Vous ne vous posez pas de question ? C’est peut-être une piège hein ? Elle veut peut-être me ridiculiser mais ça ,vous n’y avez pas réfléchit ! »

« Ou alors, peut-être est-ce autre chose ? Tu es un adolescent, tu es intelligent, tu es consciencieux mais j’ai l’impression que tu divagues, mon fils. » soupire la mère de Ryusuke tandis que son père rigole légèrement.

« Il est en âge mais ne semble pas le remarquer. Bref, Ryusuke, demain, tu sais ce qui t’attend ! Il va falloir que tu apprennes à communiquer avec autrui. »

« Et si j’en ait pas vraiment envie ? »

Sa mère ne lui laisse pas le choix. Il marmonne en terminant son repas, retournant dans sa chambre avec de quoi nourrir la petite Tarsal qui se réveille en se frottant les yeux. Il la laisse manger en silence, attendant qu’elle soit rassasiée. GRUMPF ! Demain, il va rendre ce livre à Junon et ensuite, il verrait pour en acheter un pour sa pokémon.

« Bon, je pense que tu as assez travaillé pour aujourd’hui. Il est l’heure d’aller se coucher. »

« Tarsal ? Tar tar ? Tarsal tar ? »

« Hein ? En colère ? Oui mais pas contre toi. Par contre … Hum, non rien, rien du tout. Allons se coucher. Fais attention à ne pas abîmer le livre, d’accord ? »

« Tarsal ! » s’exclame la petite pokémon, utilisant ses pouvoirs psychiques pour le mettre dans le sec de Ryusuke. Demain, pendant qu’il allait faire ses cours, elle ferait de même ! NA ! Ryusuke pousse un soupir, soulevant la créature avant de la déposer sur son torse, comme si de rien n’était.

Bien qu’elle soit surprise, elle ne trouve pas ça cela déplaisant, s’installant bien sur le corps du lycéen avant de sombrer dans le sommeil. Elle savait qu’il était fier d’elle pour ce qu’elle avait fait et ça, elle adorait tout simplement ! Elle allait tout apprendre dans ce livre, oui !

Chapitre 10 : Un peu trop proche

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Chapitre 10 : Un peu trop proche

« Ryusuke, je préférerais que tu restes à la maison. »

« Pas besoin. Je ne suis pas éclopé. Encore que dans ce cas, ça l’est un peu en fait. »

Il répond cela machinalement, observant ce qu’il s’est cassé. Assez risible et pathétique, n’est-ce pas ? Dire qu’il est ainsi. Il ne comprend pas pourquoi il se comporte aussi stupidement. Il a une main sur le cœur, marmonnant quelques paroles incongrues :

« Je vais m’en aller à l’école. Si je n’y vais pas, j’aurais trop de retard ensuite. »

« Fais attention à toi et aussi à la petite Tarsal, d’accord ? » lui demande sa mère une nouvelle fois alors qu’il hoche la tête. Elle n’est pas en sucre non plus ! Et de toute façon, il sait pertinemment qu’elle est bien plus résistante qu’elle ne semble le montrer.

« Bon, je ne vais pas rester en place, non plus. J’y vais maintenant. Bonne journée, je … »

« Tu veux que ton père te dépose en voiture ? » questionne encore une fois sa mère alors qu’il marmonne que non. Il veut juste y aller maintenant. Il quitte la maison alors que sa mère pousse un soupir, se tournant vers son mari : « Je crois qu’il va encore falloir du temps. »

« Laisses-le donc pendant quelques jours, le temps qu’il s’habitue à cette nouvelle présence. »

« J’espère simplement que cette Tarsal aura une bonne influence sur lui, je ne demandes que cela, de mon côté. Après, on peut considérer que c’est une bénédiction. »

« Ca l’est, je pense … je l’espère vraiment. »

Elle retourne auprès du père de Ryusuke, venant l’aider dans ses tâches tandis que l’adolescent aux cheveux bruns était parti en direction de son lycée. Cela faisait bien une semaine voire une dizaine de jours depuis cet incident.

« Rentrez dans la classe ! J’espère pour vous que vous avez une bonne expli… Oh Ryusuke. Tu peux venir t’asseoir à ta place habituelle. »

Bien entendu. Il est en retard. C’est logique. Il se déplace plus lentement maintenant mais voilà, il se dirige vers sa chaise, se fichant des regards qui se posent sur sa personne. Il n’est pas là pour les intéresser, pas du tout.

« Nous allons donc reprendre là où nous en étions. »

Le prof continue le cours, comme si de rien n’était. La petite Tarsal est sur les genoux de Ryusuke, semblant faire attention à son pied plâtré. Sage comme une image, pour une fois, elle sort les affaires de Ryusuke pour qu’il puisse écrire.

« Tu n’aurais pas écouté un peu trop les paroles de ma mère ? Je suis capable de faire ça. »

Pour toute réponse, elle le regarde d’un air effronté avant de continuer ce qu’elle faisait. Deux minutes plus tard, tout est sorti et il soupire :

« Merci. Tu peux maintenant rester bien tranquille. »

« Tarsal, tar, tarsal, tar, tarsal, tar. » répond t-elle doucement.

Ah bon ? Tant que ça ? Qu’est-ce qu’elle pouvait raconter comme sottises, vraiment. Il pousse un petit soupir, visiblement un peu désabusé par toute cette histoire. Du moins, il ne fait que soupirer, soupirer, soupirer, rien que ça. Lorsque le cours est terminé ,il demande à la pokémon de le téléporter, ne voulant pas avoir de personne qui le questionne, comme à leur habitude. Ils sont exaspérants et …

« AH ! » s‘exclame t-il, reculant, un peu surpris. Il n’a pas le temps de voir qu’il est prêt à tomber dans les escaliers qu’un main l’attrape au niveau du bras, le tirant vers l’adolescente qui se trouve en face de lui. Il avait voulut se rendre à son coin secret mais quelqu’un l’attendait déjà ! Et pas n’importe qui !

« Tu es exaspérante, Junon ! Tu m’as fait une sacrée frousse, tu t’en rends compte ?! »

« Ce n’est pas comme ça que tu m’adores ? Non ? Est-ce que tu m’aurais mentie ? »

« Le jour où j’aimerai une personne comme toi n’arrivera jamais, compris ? »

Il marmonne avec colère alors qu’il se frotte le bras. Vraiment, il n’avait pas envie de la voir alors pourquoi est-ce qu’elle se présentait à lui ? Car elle pensait qu’il est intéressé par elle ? Elle va au-delà d’une grande désillusion ! Il s’en fout d’elle !

« C’est très vexant de ta part, Ryusuke. »

« Ce n’est pas fait pour te faire plaisir à la base aussi. » murmure l’adolescent aux cheveux bruns, passant à côté d’elle pour prendre sa place habituellement. S’il veut qu’elle parte, pas trop de solution, il doit l’ignorer.

« Ca m’a l’air bien bon ce que tu as préparé, Ryusuke. Je peux m’installer ? »

L’ignorer, encore l’ignorer. Pourtant, elle se place à côté de lui, comme si de rien n’était. Il remarque aussitôt le regard intéressé de la petite Tarsal en direction de ce que sort Junon. Bien entendu ! Dès que ça parle de nourriture, la reine de celle-ci répond présent !

« Tarsal ? Tar tar ? Tarsal Tarsal tar ? »

« Hmmm … Ton dresseur ne semble pas vouloir que je partage de la nourriture avec toi. Et oui, c’est ton dresseur maintenant. »

« Tarsal ! Tarsal ! Tar tarsal tar tar tarsal ! »

L’adolescente éclate de rire alors qu’il hausse un sourcil. Comme si elle pouvait comprendre la pokémon. Pourtant, Junon retire un petit morceau de viande, faisant un doux sourire à la créature avant de le lui tendre, elle chuchote tendrement :

« Comme cela ? Ce n’est pas trop gros normalement, non ? »

La petite pokémon exulte de joie, visiblement heureuse comme cela n’était point permis, de voir qu’elle avait reçu un aussi gros morceaux de viande. Elle se tourne vers Ryusuke, tout fière et heureuse alors qu’il hausse les épaules. Il commence à manger sans même regarder la Tarsal, celle-ci se rapprochant de lui, posant une patte sur la nourriture.

« Tar tarsal tar ? » demande t-elle avant de poser ses yeux verts sur lui.

« Quoi ? Tu veux que je te donnes aussi à manger ? Tu es en train de blaguer, j’espère. Tu ne me trahis pas comme ça, avec la première venue. »

« Je vais me sentir terriblement vexée, Ryusuke, si tu continues sur cette voie. Je suis sûre que ce n’est pas dans ton intention de me vexer, n’est-ce pas ? »

« Et si ça l’est, qu’est-ce que tu vas faire exactement ? »

« Hum, la même chose qu’à l’hôpital, qu’est-ce que tu en penses ? »

Il se redresse aussitôt, faisant reculer la pokémon, serrant son plat dans ses mains avec colère. Il pousse un cri de douleur, venant s’écrouler dos au mur, son pied droit venant de le lâcher aussitôt. QUEL IDIOT ! Il a complètement oublié qu’il se l’est cassé ! Junon se rapproche de lui, prenant une profonde respiration :

« Tu te fais mal pour rien. Tu crois vraiment que je vais m’en prendre à un blessé ? »

« Qu’est-ce que tu insinues ?! Que tu le ferais si je n’étais pas blessé ? »

« Oh ? Peut-être que oui ? Qui sait ? Si tu me provoques trop, qui sait ce qui t’attends. Peut-être que tu voudrais déclencher la fureur de Junon ? »

« Et alors ? Tu crois que tu me fais peur hein ? »

Il tente de la regarder droit dans les yeux mais il doit s’avouer vaincu. Il détourne son regard de celui de Junon. Celle-ci est en train de lui parler la jambe, comme pour travailler son muscle alors qu’il pousse un gémissement de douleur. Il s’exclame avec rage :

« Mais arrêtes ! Qu’est-ce que tu fais ?! C’est horrible comme ça me fait mal ! »

« Est-ce que tu vas arrêter de faire l’enfant ou non ? Je te masses la jambe ! Cela atténuera ta douleur. Tu arrêtes de te comporter comme un gamin ? »

Voilà qu’elle se met en colère et il finit par se stopper, ruminant dans sa barbe. Cette idiote ! De quoi elle se mêle d’abord ? Ça ne la regarde pas ! Elle relève ses yeux, pressant subitement sa jambe entre ses mains avant de murmurer :

« Et ne me regarde pas comme un pokémon sauvage. Si je ne suis pas ton ennemie, ça ne veut pas dire que tu peux te permettre de me considérer comme un monstre. Compris ? Même si tu ne m’as rien demandé, je ne vais pas te laisser … »

« Oh mais la ferme, tu me fatigues. » réplique t-il avant de recevoir un coup dans la nuque.

La dernière chose dont il se souvient, c’est le petit cri de surprise de la Tarsal. Ensuite ? C’est le vide complet. Il ouvre les yeux, regardant droit devant lui. Le plafond est très beau mais reconnaissable. Il se trouve à l’infirmerie. Un livre se claque, comme pour signaler qu’il e ferme alors que Junon était là. Oh merdeeeeeeeeeeee ! Il pousse presque un sanglot mais s’arrête en entendant des murmures de l’autre côté de la porte.

« Vous êtes sûrs que c’est bien la présidente des élèves qui est là ? »

« Oui, oui, avec Ryusuke ! Il paraîtrait qu’elle n’a eut aucun mal à le soulever alors qu’il était évanoui. Vous imaginez un corps comme ça ? »

« Wow … Je crois que je suis amoureux les gars ! »

« T’es TOUJOURS amoureux, je tiens à te le rappeler ! Faut peut-être pas trop exagérer non plus hein ? Tu crois pas que tu pousses le bouchon un peu trop loin ? »

« Voilà ce que tu emmènes comme problème, Ryusuke. Me félicitations. Il a fallut que je te porte dans les couloirs après que tu te sois évanoui. Bien entendu, ta Tarsal dort paisiblement dans tes bras à l’heure où je te parles. Pourquoi cela devrait-il changer, n’est-ce pas ? »

« Je ne vois vraiment pas où tu veux en venir. Et je me suis évanoui ? Encore ? »

« Disons que tu as eut un petit coup de chaud. Ah … mais qu’est-ce que je vais faire au final ? Tu peux me le dire, Ryusuke ? Ils vont se poser des questions. »

« Ce qu’ils se disent, j’en ai vraiment strictement mais rien à faire, hein ? Ça ne les concerne qu’eux à la base, moi, tant que je suis tranquille. »

« Oh ça, tu dois t’en douter que tu ne seras plus vraiment tranquille si tu commences à penser de la sorte, tu t’en rends compte ? »

« Je m’en rends parfaitement compte si c’est ça que tu veux me dire mais je m’en contrefiches royalement dans le fond. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. »

« C’est vraiment si déplaisant qu’ils se fassent des idées sur toi et moi, n’est-ce pas ? »

« Je m’en contrefiches vraiment surtout. Je veux dire, je ne vois pas à quoi ça me sert. »

« J’ai vraiment l’impression d’être tombée sur le dernier des idiots. Je te laisses tranquille, va ! Et ne t’en fait pas, ta pokémon va très bien. Elle dort à tes côtés ! »

Pourquoi est-ce qu’elle se répète ? Elle croit qu’il ne l’a pas entendue la première fois ? L’adolescente se relève avant d’ouvrir la porte de l’infirmerie, des petits cris de surprise se faisant entendre de l’autre côté :

« Woooooooow. Euuuuuh … Présidente ! Je … »

« Ryusuke va très bien. Néanmoins, que personne n’aille le déranger ou je risque de me mettre réellement en colère. Est-ce que le message est bien passé ? »

« Ou… Oui présidente. On vous écoute. »

Les élèves se déplacent sur les côtés, la laissant passer tandis que l’adolescente continue de grommeler dans son coin. Ils la regardent partir, parlant entre eux avec étonnement :

« C’est moi ou elle était vraiment furieuse ? Ce n’est pas dans ses habitudes, non ? »

« Pas vraiment même … Je me demande ce qu’il a dit. »

Ils pourraient poser la question mais vu que la présidente elle-même a signalé de ne pas le déranger, c’était beaucoup trop risqué. Qu’elle s’emporte était quelque chose de vraiment peu commun pour qu’il soit signalé et remarqué.

Dans la chambre, l’adolescent réfléchissait à la situation. Il est sûr de se rappeler que c’est encore Junon qui est responsable de son évanouissement. Oh, il n’en a aucune preuve mais il en est sûr et certain. Quelque chose le titille à ce point et il ne peut l’oublier.

« Tarsal tar tar tarsal … Tarsaaaaaaal. »

« Ah oui, voilà le problème. Hey, tu te réveilles, petite marmotte ? »

Il marmonne cela alors que la pokémon reste dans ses bras, s’y calfeutrant bien. Il tapote un peu sa corne, jusqu’à ce qu’elle finisse par se réveiller en mettant une main devant sa bouche. Il finit par se redresser dans le lit, la pokémon se frottant les yeux.

« Bon, maintenant que tu es réveillée, on va pouvoir partir alors. J’ai beaucoup mieux à faire que de rester ici, compris ? Tu me suis? »

« Taaaaaaaar. » répond la pokémon, restant collée à lui, les yeux clos.

Elle ne bouge pas de là, étant bien logée. Maintenant qu’il soupire, il reprend ses affaires à une main, les mettant sur ses épaules avant de quitter l’infirmerie. Comme il s’est évanoui, la journée est déjà terminée pour lui et il décide de rentrer le plus facilement possible.

Dans une salle de cours, Junon jette un œil par la fenêtre, remarquant le départ de Ryusuke. Elle ne peut s’empêcher de sourire. Vraiment, cet adolescent est plus que turbulent, n’est-ce pas ? Elle continue de le regarder jusqu’à ce qu’une voix féminine ne dise :

« Mademoiselle Junon, je ne vous déranges pas, j’espère ? »

« Hein ? Oh non non. Désolée, j’étais déconcentrée. »

« Alors, veuillez répondre à ma question : quel est la nouvelle catégorie dans laquelle se range les Gardevoir et autres pokémon comme Flabébé ? »

« La catégorie des fées, professeure. Je vous écoutais bien que je ne vous regardais pas. Ne vous inquiétez pas à ce sujet, je peux vous le certifier. » répond doucement Junon tandis qu’elle retourne poser son regard sur l’entrée du lycée. Dommage, Ryusuke est déjà parti. Elle aurait aimé le regarder un peu plus.

Deux heures plus tard, l’adolescent est au pas de la porte de chez lui. Toquant à celle-ci, sa mère vient l’ouvrir, un peu étonnée de le voir rentrer aussitôt. Elle demandant quelques explications, explications qui arrivent bien vite :

« Je me suis évanoui. Junon m’a aidé et ensuite, j’ai put rentrer. »

« T’évanouir ? Encore ? Je commence à être très inquiète, Ryusuke. Il va falloir que j’appelle un médecin pour ça. Ce n’est pas normal. »

« Pas besoin, il faut juste vérifier que ça ne soit pas trop récurent. »

« Oui mais bon, par mesure de sécurité, Ryusuke, je vais quand même le faire. »

Il grogne, marmonnant que ce n’est pas nécessaire avant d’aller dans sa chambre. La petite Tarsal n’a pas bougé de sa position, étant bien éveillée après tout ce temps. Aucun commentaire de la part de ses parents à ce sujet. Lui-même a remarqué à quel point la pokémon ne se décroche pas de lui. Finalement, dans sa chambre, il finit par se libérer de son étreinte avant de la déposer sur le lit. Il ouvre son sac et pousse un profond soupir.

« Tarsal ? Tar tarsal tar tarsal ? »

« J’ai du travail, énormément de travail. Il suffit de voir ce qui m’attends. Avoir été absent même pendant une dizaine de jours, c’est tout simplement horrible. »


Elle pousse quelques mots comme pour lui demander s’il veut qu’elle l’aide. Il ricane légèrement. Comme si une pokémon était capable de l’aider ! Néanmoins, puisqu’elle le propose si gentiment, il va accepter.

La pokémon se téléporte jusqu’à lui, venant s’installer sur ses genoux. Il se retient de sourire alors qu’il tourne les pages du cours de mathématique. Oui, il y a aussi de cela … Bon , ce n’est pas que c’est difficile, loin de là mais il y en a tellement que …

« Hein ? Qu’est-ce que tu fais ? » demande t-il en sentant la main de la pokémon qui se pose sur son front, comme pour l’apaiser. C’est étrange, il se sent mieux, beaucoup mieux. Terriblement mieux. Ca lui fait un bien fou. « J’ai l’esprit complètement vide de problèmes. Je me sens … bien, c’est toi ? C’est toi qui a fait ça ? »

La pokémon rougit légèrement en hochant la tête. Elle est capable de l’aider ? Les pokémon ne sont donc pas faits uniquement pour le combat ? Bon, ceux de ses parents, c’était différent mais … bizarre. Il apprenait quelque chose qu’il connaissait pas. D’une main, il caresse le crâne de la Tarsal, l’autre servant à écrire alors qu’il lui chuchote quelques remerciements qu’elle mérite parfaitement. Les devoirs se passent beaucoup plus facilement même qu’elle a décidé de s’en mêler. Il le remarque maintenant qu’il a le stylo en main.

Les heures défilent à une vitesse folle et pendant le repas, elle mange sur ses genoux. Il remarque que ses parents ne font aucun commentaire sur cela alors qu’il manche posément. Elle mérite ses félicitations pour la petite aide et c’est une manière comme une autre de la remercier pour ça. Et quand il est dans son lit ? Il la laisse s’installer auprès de lui. Il suffit qu’il dorme pour que les yeux de la pokémon ne deviennent roses, comme à son habitude.

Chapitre 9 : Une longue discussion

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Une longue discussion

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce que que tu as fait ? »

« Oh ? De quoi donc est-ce que tu parles ? Je suis une adolescente normale. Bon, d’accord, je suis un peu plus studieuse mais il n’y a rien d’extravagant hein ? »

« Ce n’est pas de ça dont je veux parler. C’est ce que tu as fait avec … »

« Oh, on ne t’a jamais dit d’éviter de forcer une jeune demoiselle à révéler ses secrets, Ryusuke ? » rétorque l’adolescente aux cheveux argentés, tapotant le nez du lycéen comme pour lui montrer qu’il valait mieux stopper là la conversation avec elle. « Termines donc de manger, ça sera mieux pour toi, d’accord ? »

« Gloups … d’accord. Mais ça ne veut pas dire que … non rien. »

Les actes d’une fille comme elle ne le regardent pas, il a beaucoup mieux à faire que de perdre son temps avec une adolescente comme elle. Il termine son morceau de pomme, la fixant pendant quelques secondes avant de dire :

« Tu peux t’en aller maintenant, tu n’as pas besoin de rester plus longtemps ici de toute façon, je pense que je peux me débrouiller seul. »

« Pourquoi t’évertue-tu à vouloir me faire partir ? Est-ce que ma présence te dérange ? »

« C’est exact. Maintenant que tu le sais, tu connais la sortie, non ? »

« Pfiou …tu es vraiment un enfant terrible, Ryusuke. Vraiment terrible. Des fois, je crois qu’une petite punition s’impose, non, » murmure t-elle avant de se redresser de sa chaise, récupérant le plateau ainsi que le couteau ayant servi à éplucher la pomme. « Mais tu vois … pas maintenant, j’ai décidé que j’allais te laisser tranquille. Ne me remercies pas. »

« Je ne te remercies pas pour ça. Par contre, pour la pomme, je te remercies. Est-ce que tu veux répondre à mes questions ou non ? Que je vois si cela a un intérêt. »

« Mais tu ne voulais pas que je partes ? » demande avec amusement Junon, Ryusuke détournant la tête avant de dire :

« Si c’est pour parler et ne pas venir m’embêter, ça devrait passer. »

« Oh ? Moi ? T’embêter ? Voyons donc, pour qui me prends-tu, Ryusuke. Je ne suis pas ainsi ! Je suis même enjouée à l’idée de parler avec toi ! Alors, dis-moi, que veux-tu savoir exactement ? Je suis prête à te répondre. »

« Qu’est-ce qui s’est passé au gymnase exactement ? »

Aussitôt, elle le fixe de ses yeux verts, semblant lire dans ses pensées. Pourtant, elle en est incapable et il le ait. Elle réfléchit puis émet un petit sourire avant de rigoler. Elle ne lui répond pas ? Si c’est pour ça, elle connaît la sortie. D’un geste rageur, il désigne la porte du doigt tandis qu’elle pousser un petit soupir, lui chuchotant doucement :

« Tu n’es pas habitué à l’humour, n’est-ce pas ? »

« Pas avec des personnes de ton calibre. J’ai de l’humour. »

« Oh ? Racontes-moi donc une blague, je pense que nous avons besoin de rire un tout petit peu, toi et moi, surtout après tout ce qui s’est passé, n’est-ce pas ? »

« Tsss ! Humpf … Maintenant, je dois trouver une blague ? Quel est le pokémon qui échoue le plus souvent lorsqu’il combat ? »

« Je ne vois pas, Ryusuke. Quel est le pokémon alors, je peux savoir ? »

« Tout simplement Rattatac. Rate-Attaque. »

Le silence plane maintenant que l’adolescent a dit sa blague. Junon préfère regarder ailleurs tandis qu’il ne sait pas trop quoi dire. C’est finalement elle qui murmure doucement :

« Je te noterais 3 ur 10, pour l’effort sur le moment. Tu n’as pas put l’entendre de quelqu’un d’autre, tu as dût l’imaginer, n’est-ce pas ? N’est-ce pas, Ryusuke ? »

« Tsss, mais tais-toi, je crois que je n’ai pas vraiment envie de parler. »

« Ca ne fait rien, je t’apprendrais à faire des blagues bien meilleures. Disons que tu manques d’entraînement et que tu te rends un peu ridicule, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas vraiment ça, de toute façon. Oh et puis qu’est-ce que tu fais encore là ? J’ai dit que je voulais être tranquille ! C’est pas compliqué ! »

« Roh mais tu ne serais pas en train de bouder par hasard ? »

Grumpf ! Il grommelle, préfère ne pas lui répondre avant de baisser la tête. Pourquoi est-ce qu’elle ne part pas ? Depuis combien de temps est-ce qu’elle est là ? A lui pourrir l’existence ou presque ! Il marmonne dans sa barbe :

« Laisses-moi tranquille, c’est tout ce que je veux. Je crois que t’es restée un peu trop longtemps ici hein ? J’ai pas besoin de ce genre de visites. »

« Ah … je reviendrais demain. De ce que je sais, tu ne sortiras pas avant deux ou trois jours, désolée pour toi ! Tu vas devoir me supporter ! »

Elle se lève, gardant son sourire alors qu’il émet un autre grognement. Il n’a pas envie de la voir donc il fait tout pour éviter de la regarder. S’il ne veut pas voir cette femme, il fera pour tout que ça soit le cas, c’est aussi simple que ça. Cette femme ? Non ! Cette fichue adolescente qui tente de lui pourrir l’existence !

« Bonne journée à toi, Ryusuke. Tu veilleras un peu sur elle donc ? » demande Junon mais il reste définitivement muet. Elle n’a pa besoin de savoir ce qu’il va faire. Ça ne concerne que lui et personne d’autre. Junon quitte ENFIN la chambre et il pousse un soupir de soulagement, il va enfin pouvoir souffler.

« Je sais que tu es réveillée et que tu as tout entendu. Ouvres les yeux. »

La petite Tarsal se met à bouger, montrant ses yeux émeraude qu’elle pose sur l’adolescent. Elle tente de bredouiller quelques mots mais Ryusuke pose une main sur son crâne, comme pour le caresser pendant de longues secondes. Bien qu’elle trouve cela étrange, elle se laisse faire, poussant de petits cris de joie.

« Qu’est-ce que je vais faire de toi ? Est-ce que tu peux me le dire? Car je suis complètement perdu, malheureusement. Je ne vois pas ce que je peux faire. »

« Tarsal ? Tar Tarsal tar tarsal, tar. »

« Si j’ai vu ce … AH ! Saleté ! J’ai complètement oublié ça ! Elle … est partie sans même me dire au sujet de ce qui s’est passé ! Toi ! Tu le sais, tu veux bien me raconter ? Ou alors, tu préfères garder le silence et ne rien me dire ? Oh et puis zut … je crois que vous avez réussi à m’épuiser toutes les deux sans même vous en rendre compte. Mes félicitations. »

« Tarsal, tarsal tarsal tar … »

Elle semble attristée par les propos de l’adolescent mais celui-ci les ignore complètement, venant lui caresser le crâne jusqu’à la ramener auprès de lui. Finalement, après quelques secondes, elle recommence à se calmer tandis que lui-même observe le plafond. Rien que ça … n’est-ce pas ? C’est vraiment ainsi et pas autrement ? Hahaha. Comment faire autrement ? Comment ? Il n’y a pas cinquante mille solutions.

« Pourquoi est-ce que tu me suis ? Pourquoi est-ce que tu me colles ? Qu’est-ce qui fait que tu n’arrêtes pas de vouloir rester avec moi ? Expliques-moi donc. »

Elle le regarde avec étonnement, ne comprenant pas où il veut en venir. Pourtant, il est sérieux, plus que sérieux mais il sait qu’elle ne saisit pas le moindre de ses propos. Il reprend la parole, poussant un soupire avant de dire :

« Pourquoi m’accompagnes-tu ? Pourquoi est-ce que tu veux être ma pokémon ? Qu’est-ce que j’ai fait pour que tu veuilles ça par rapport à moi ? Voilà tout. »

Oh ! Elle commence enfin à voir ! Mais pour ça, il ne faut pas des paroles mais des actes ! La petite Tarsal prend le visage de l’adolescent dans ses petites pattes puis vient coller sa joue contre la sienne pendant de longues secondes, très longues secondes. Elle est certaine qu’il peut ressentir sa chaleur et c’est ce qu’elle veut faire. Qu’il ressente ce qu’elle est.

« Pourquoi ? Pour que tu comprennes que si je suis seul, je ne ressentirais jamais cette chaleur, c’est bien ça ? Où tu veux en venir, n’est-ce pas ? »

Elle ne cherche pas à parler à a place. Avec lenteur, il caresse sa joue d’un doigt. Apprécier cette petite pokémon, c’est ça ? La garder auprès de lui et venir la serrer dans ses bras ? Ce n’est pas lui, ça ne sera jamais lui. Il n’est pas ainsi et il ne le sera jamais. Pourquoi il le serait ? Qu’est-ce qui l’emmènerait à faire cela ? Il ne … veut pas. Le doigt est maintenant accompagné d’un autre. Il ne veut pas d’une pokémon, ce n’est qu’une source d’ennuis futurs. S’il la garde, il aura de gros problèmes, il le sait, c’est ainsi et pas autrement.

« Tu vas me causer du tort et me faire souffrir, même si ce n’est pas cela que tu désires mais … tu voudrais quand même que je tente l’expérience avec toi, c’est ça ? »

« Tarsal … tarsal … tar tarsal tar. »

« D’accord. Voilà, c’est décidé, Tarsal. » termine de dire finalement Ryusuke alors qu’elle ouvre en grand ses yeux. Elle a bien entendu ? Elle n’a pas rêvé ?
Ryusuke ne lui répond pas par l’affirmatif, il ne lui répond pas par le négatif. Il est juste parfaitement stoïque mais elle pousse un hurlement strident avant de chercher à l’enlacer de ses petites pattes, sautant sur son torse.

« Aie aie aie ! Mais calmes-toi ! Tu me fais quand même mal ! »

« Tarsal, tar tarsal tar tarsal ! Tarsal tarsal tar tarsal tarrrrrrrrrrrrr ! »

Impossible de l’arrêter maintenant qu’elle est lancée. Qu’est-ce qu’il a lâché comme monstre ? Il se le demande alors qu’elle continue de tout faire pour exprimer sa joie. Il regrette déjà son acceptation. Cette pokémon va le rendre fou, il en est sûr et certain.

« Je penses que je peux regretter ce que j’ai fait, n’est-ce ps?3

« Tarrrrrrr brrrrrrrrr ! » répond la pokémon en tirant la langue. Maintenant que c’est dit, c’est dit ! Il ne peut pas revenir en arrière ! C’est hors de question ! Qu’il n’espère même pas pouvoir reculer maintenant qu’il l’a fait, c’est tout simplement impossible !

« Bon, finis la rigolade, je suis fatigué, encore un peu et … qu’est-ce que tu fais ? »

Ben quoi ! Elle s’installe non ? Maintenant qu’il est son dresseur, il est logique qu’elle dorme à ses côtés. C’est ce que tous les dresseurs font ! Et puis, elle a déjà sa place qui est chaude alors bon, elle va pas la quitter ! Puis quoi encore !

« Je dois te dire bonne nuit, maintenant, c’est bien ça ? Tu exagères carrément, est-ce que tu t’en rends compte ? J’espère que oui. Tu abuses de ma gentillesse. »

Elle tire une nouvelle fois la langue, comme pour lui montrer qu’elle en avait strictement rien à faire de ce qu’il pensait. Ryusuke émit un long bâillement, marmonnant qu’il s’occuperait de tout ça avant de chercher à sombrer dans le sommeil.

« J’espère juste que je vais pas cauchemarder avec toutes ses bêtises. »

Il a un petit rire même si celui-ci a une intonation triste. Il lui suffit de quelques secondes pour rejoindre le pays des songes sans aucun problème. Du moins, c’est ce qu’il pense. Il n’a pas remarqué le regard de la petite Tarsal qui est resté grand ouvert, comme pour le surveiller. Elle est là, il n’a rien à craindre.

Elle est là, oui. Ses yeux émeraudes deviennent roses alors que le corps de Ryuuke est entouré d’une aura de même couleur. Elle va veiller sur lui. Surtout qu’il a fait son choix maintenant. Il n’aura plus à s’en faire. Elle est là … oui … pour lui … elle est là.

« Qu’est-ce que cela veut dire ? Renvoyé ? Et encore, la police est maintenant prête à t’interroger. J’espère pour toi que tu as une bonne explication. »

« Cet adolescent, Ryusuke ! Il me gonflait tellement ! Je voulais lui donner une bonne leçon ! Lui et cette foutue Tarsal qu’il a récupérée ! »

« Tarsal ? Que veux-tu dire par là ? Donnes plus de détails. Il vaut mieux pour toi, cela risquerait de te sauver la vie en fin de compte. »

A genoux, le professeur de sports bouillonnait de rage, cherchant à contrôler cette colère qui l’envahissait. Devoir expliquer tout cela par rapport à cet adolescent. Mais voilà, ceux en face de lui étaient intéressés. C’était ça ou alors, il pouvait perdre la vie.

« Cette Tarsal n’est donc pas chromatique, n’est-ce pas ? »

« Pas d’après ce que j’ai put voir. Ses couleurs se sont inversées et sa robe n’est pa comme les autres mais pourquoi ? Ce foutu adolescent ne fait que la protéger et … »

« Taisez-vous ! Nous ne vous avons pas donné la permission de prendre la parole ! Première et dernière fois, Naro, comprenez votre position. »


Saleté, saleté, saleté, saleté ! Ces types se croient bien supérieurs à lui ! Mais il ne peut rien faire pour le moment. Il n’est pas encore assez haut gradé dans la hiérarchie pour ça. Il garde la tête baissée, les poings serrés. Il réglerait ça un autre jour de toute façon.

« Naro, une décision fut prise à ton encontre. Malgré ce qui s’est passé, nous allons te laisser une seconde chance. Bien que tu ne puisses plus surveiller ce lycée, tu vas néanmoins rester dans les environs. Ta mission sera simple, très simple : surveiller ce Ryusuke et la Tarsal qui l’accompagne. Interdiction pour le moment de les tuer. »

« Hein quoi ? Mais vous punissez ou quoi ? Je ne suis pas un gamin ! »

« Contesterais-tu les ordres que l’on vient de te donner ? Vraiment ? Quelle folie s’empare donc de toi pour envisager une seule seconde te t’opposer à nous ? »

Un rictus se dessine sur les lèvres de l’homme à genoux. Un jour, ils allaient le payer. TOUS ! Tous ces types au-dessus de lui ! Mais pour l’instant, il prend sur lui. Il doit courber l’échine. Finalement, il murmure :

« Comme vous le désirez. Je vais le surveiller. Est-ce que je peux utiliser mes pokémon au cas où ? Pour être sûr qu’il ne me remarque pas ? »

« Si cela consiste à le blesser ou le tuer, tu sais ce qu’il t’arrivera. Pars maintenant. » vint dire l’une des voix, Naro se redressant avant de quitter la pièce. Quelques instants plus tard, d’autres traces de pas suivirent jusqu’à ce qu’une seule voix ne murmure :

« Ryusuke, si c’est vraiment lui … après tout ce temps. »

Et enfin le silence plane. Plus aucun son, plus aucune présence, la pièce est vide.

Chapitre 8 : Ne pas plonger

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Chapitre 8 : Ne pas plonger

« Ah ! Il arrive vraiment à tenir tête à un Machopeur ? »

Il sent le regard incrédule des autres sur lui. Il sait qu’ils sont surpris, d’une façon qui n’est pas là pour leur plaire. AH ! Qu’importe ! L’adolescent prend une profonde respiration mais les cris de la Tarsal se font entendre :

« Tarsal ! Tar tarsal tarsal tar tarsal tar ! »

« La ferme, je t’ai dit. Je n’ai pas besoin de ta pitié ! Je vais parfaitement bien ! Ce n’est pas ce Machopeur qui va réussir à me faire mal ! Tu me prends pour qui ? Quelqu’un de super faible ou quoi ? Il ne faut pas rêver ! Je peux tenir le coup ! »

Il s’exclame pour éviter de crier. Il a mal ! Il a super mal ! Ca lui fait super mal à la jambe ! Il ne doit pas réfléchir à la douleur car … elle le regarde. Il sait qu’elle l’observe. Foutue pokémon psychique ! Elle est capable de lire dans ses pensées et ses émotions hein ?!

« MACHOPEUUUUUUUUUUUUUUR ! »

Un hurlement strident et voilà qu’il fait un saut sur le côté, se rattrapant sur son uniquement jambe valide. Parfait ! Il n’a pas à appuyer sur sa jambe blessée. Il tourne sur lui-même, frappant de son poing gauche le Machopeur sur la joue.

« Tsss … pourquoi je m’en doutais que ça ne marcherait pas ainsi ? »

« Vou avez remarqué ? Le coup de Ryusuke était beaucoup moins fort que d’habitude. »

« Pourquoi est-ce qu’il n’a pas pris appui sur son pied ? Peut-être qu’il … ne le peut pas ? »

« Tu veux dire qu’il s’est cassé le pied en fait ? Mais … professeur ! »

Aucune réaction de la part de ce dernier. Celui-ci serrait les dents, non pas par colère mais par exaltation. Il peut voir Ryusuke qui perd enfin ce foutu sourire qu’il a habituellement ! C’est tout simplement parfait pour lui ! Il peut le voir souffrir … ah … ah … ah … hahahaha ! Parfait ! C’est tout simplement parfait et …

« MAAAAAAAAAAAAAAAA ! » crie le pokémon avant de tomber en arrière, s’écroulant au sol. Ryusuke se maintient debout sur une seule jambe, les bras croisés, haletant et en sueur. On voit l’effort qu’il produit pour ne pas sombrer.

« Il a vraiment battu son Machopeur ? C’est pas possible ! »

« Hey ! Machopeur, ne blagues pas ! T’es pas par terre hein ? Allez ! Relèves-toi ! Ryusuke est juste humain ! Il peut pas te faire … »

Pourtant, bien que le pokémon était conscient, il se relève avec une extrême difficulté. Il ne doit sûrement pas s’attendre à ce que Ryusuke soit un adversaire aussi tenace. Pourtant, quelle honte cela serait s’il perdait contre lui. Il ne pouvait pas perdre ! Il en était hors de question ! Pas contre un humain qui tenait à peine sur ses jambes !

« MACHOPEUR ! MACHOOOOOOOO ! »

« Forces ton Machopeur à retirer sa ceinture ! Maintenant ! »

« Hein que quoi ? Professeur ? Je ne peux pas faire ça ! » s’exclame l’élève avec étonnement. C’est beaucoup trop dangereux ! Il en est hors de question Non non et non !

« FAIS-LE ! MAINTENANT ! COMPRIS ?! »

« Je ne peux pas professeur ! C’est mortel ! Je ne vais pas tuer Ryusuke juste parce que vous le désirez ! Machopeur, assommes Ryusuke qu’on en finisse ! »

Le professeur pousse un cri de rage : cet élève est autant une loque que les autres ! Comment il peut gérer tout ça avec une équipe de guignols de la sorte ? Saleté ! Et le Machopeur ne fait même plus attention à tout ce qu’il prépare. Il est tout simplement en train de foncer sur lui, sans même regarder autour de soi.

« Ah … ah … ah … je ne tiens plus. J’ai du mal à tenir. »

Le professeur. Il le hait tant que ça ? Il n’aime pas les élèves qui le remettent à sa place ? Hahaha, qu’est-ce que c’est drôle à imaginer. Il ne peut que sourire à l’idée de le voir en colère. Et cette Tarsal ?Ah … pourquoi est-ce qu’il pense à elle ? Il tente de bouger pour esquiver l’attaque du Machopeur mais son pied ne répond plus.

« Et zut … c’est donc terminé, c’est ça ? »

NON ! Hors de question ! S’il ne peut plus bouger son pied, il n’a plus qu’une solution ! Il se laisse tomber en avant, roulant juste à côté du Machopeur qui espérait l’attraper. Sans attendre une autre réaction de la part de son adversaire, il vint faucher les pieds de ce dernier, n’hésitant plus un seul instant à cela.

Mais ce n’était pas bon. Le pied avait bien percuté la jambe du Machopeur mais celui-ci ne tombe pas. Ca n’a servit à rien, n’est-ce pas ? C’est bien ce qu’il pense. Il n’a plus assez de force pour ça. Il a un petit sourire aux lèvres.

« Et merde … c’est vraiment foutu en fin de compte. Pas assez fort. »

Il se fait soulever comme une simple poupée dénuée de vie tandis que le Machopeur exulte de l’avoir enfin à sa portée. Et zut … vraiment ! Il ne peut pas abandonner maintenant ! Il tente de prendre le visage du Machopeur à deux mains pour lui redonner un coup de tête mais la seconde main du Machopeur se place sur son visage, le serrant avec force. Il sent les lunettes qui commencent à se fiurer alors qu’il ne peut empêcher un cri de sortir de sa bouche.

« ARRÊTES-LE ! STAPHAN ! »

« Je peux pas ! Il veut pas m’écouter ! Ma pokéball n’arrive pas à le faire rentrer ! Il refuse ! Je dois faire comment ?! Je veux pas d’une mort ! Je veux pas aller en prison ! MACHOPEUR ! ARRÊTES-CA ! STOP ! Tu as gagné ! Il ne peut pas lutter ! Tu as gagné ! Machopeur ! » hurle l’adolescent à son pokémon bien que celui-ci l’ignore complètement.

« TARSAAAAAAAAAAAAAAAAAL ! »

Une vague psychique vient envahir tout le gymnase. Les élèves tombent au sol, le Machopeur fait de même alors que le corps de Ryusuke est tout simplement en train d’embrasser le sable de la petite arène. Il garde à peine les yeux ouverts alors que des cris fusent dans tous les sens, hurlant autour de lui :

« Il se passe quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ?! Pourquoi je peux plus me relever ?! »

« J’ai peur ! J’arrive plus à bouger mon corps ! C’est qui qui fait ça ?! C’est la Tarsal de Ryusuke ? JE VEUX PAS MOURIR ! JE VEUX PAS ! »

Tellement d’effroi ? Qu’est-ce que … ça veut dire ? Tarsal ? Elle ? Il voit à peine la petite créature qui se rapproche lentement et dangereusement vers le Machopeur qui n’arrive plus à se relever comme les autres. Qu’est-ce que … ça veut dire ?

« Tarsal, arrêtes ça. Ce n’est pas … bien. Tu ne dois pas te battre, non. Tu ne dois pas. »

« Des pouvoirs psychiques ? Dans le gymnase ? La Tarsal ! » s’écrie une voix qu’il peine à reconnaître : celle de Junon. La présidente du conseil des élèves.

« TARRRRRRRRRRRR … sal ? » hurle la petite pokémon avant d’être stoppée, sans comprendre ce dont il s’agit. Il peut juste la voir s’écrouler au sol, évanouie alors que l’aura psychique a complètement disparu. Son regard se floute alors qu’il remarque le visage de la présidente des élèves : foutue … Junon. Pourquoi … autant de … beauté ? Puis le vide.

Lorsqu’il se réveille, quelques heures plus tard, il est couché dans un lit. Un lit d’hôpital à première vue d’après ce qu’il remarque. Le plafond est blanc et laid, très laid. Rien à voir avec ce qu’il veut. Pourquoi est-ce qu’il est là ? Baissant le regard, il observe son pied droit.

« Ah … cassé, visiblement. Bien entendu. »

C’est donc ainsi que ça doit se terminer ? Il a perdu contre le Machopeur ? Il tente de se rappeler quelques souvenirs mais c’est trouble. Il sait que la Tarsal a tenté d’utiliser ses pouvoirs et que ça aurait put très vite dégénéré.

« Tarrrrrrrrrrrrrrrrrr… tartartartar … »

Il hausse un sourcil. Il croit pouvoir entendre la petite créature ou alors, il est en train de rêver ? Il tourne son visage sur la gauche et … AH ! Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que la Tarsal dort paisiblement dans son lit ?

« Tu veux de l’aide ou je rêve ? »

Il tente de lui parler mais la pokémon ne lui répond pas. PIRE ! Elle bouge un peu dans son sommeil, comme au son de sa voix avant de venir se diriger vers lui. Elle finit par se calfeutrer sur son torse, ses petites mains comme sa tête posées dessus.

« Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un truc comme ça, je vous le demandes ? »

Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il doit faire ? Partir ? Il ne le peut pas, pas dans son état. Il n’arrive pas à bouger et son pied est définitivement cassé. Avec lenteur, il observe la Tarsal. Dire qu’il a fait tout ça pour qu’elle ne combatte pas.

« Au final, c’est moi qui a le plus de problèmes. Bien la faute des pokémon, ça. »

Toujours de leur faute de toute façon, comme si ça ne suffisait pas. Il marmonne quelques paroles dans sa barbe, se disant qu’il n’est pas écouté :

« Elle ferait mieux de partir et de ne jamais revenir. Que des sources de problèmes. »

Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça le dérange tant que ça de l’imaginer partir ? Pourquoi est-ce que ça le dérange tant que ça ? Il ne veut pas admettre quelque chose. La petite pokémon qui dort sur lui est juste … trop mignonne.

« Je ne peux pas … ah … je ne peux pas accepter ça ! »

Il se le refuse. Hors de question d’accepter une jeune pokémon dans sa vie. S’il a refusé ça au départ, c’est bien parce qu’il ne le veut pas maintenant. En fait, pourquoi est-ce qu’il le refuse ? Il cherche à s’en rappeler mais c’était tellement … ancré dans sa tête qu’il n’arrive plus à le savoir réellement dans le fond. Pourquoi ? Pourquoi ? Avec lenteur, il déglutit, il commence à rapprocher sa main de la chevelure de la petite pokémon. Cette chevelure rouge qui doit être bien douce, il s’en doute. Mais … ah … mais … ah … quelques centimètres et il pourra la toucher. Ensuite ? Qu’est-ce qu’il fera ensuite ? Il …

« Bonjour, Ryusuke ! Comment est-ce que tu vas ? »

Il retire aussitôt sa main, se tournant vers la porte qui vient de s’ouvrir pour laisser place à Junon. Qu’est-ce qu’elle fout là, elle ? Pourquoi ? L’adolescente aux cheveux gris le regarde en penchant la tête, sourire aux lèvres avant de dire :

« Tu n’aurais pas un peu de fièvre par hasard ? Tu es plus que rouge. »

« Je ne suis pas rouge, ne racontes pas n’importe quoi, compris ? »

« Oh, c’est comme ça que tu accueilles une personne qui vient se déplacer pour prendre de tes nouvelles? Et devines quoi, je t’ai rapporté des pommes. »

« Pour faire dans le cliché, bien entendu. Et tu vas me les couper ? »

« Tu es devin ? » réplique t-elle en rigolant légèrement, son visage s’illuminant en voyant la petite Tarsal installée sur Ryusuke. « Ta pokémon est adorable, tu le sais ? »

« Ce n’est pas ma pokémon ! Disparais si c’est poue faire du mauvais esprit ! »

« Du mauvais esprit ? Ah mais non, je le penses sincèrement, Ryusuke. Comment ne pas apprécier cette vue enchanteresse hein ? »

« En l’ignorant, tout simplement. Lâches-moi un peu, je n’ai pas envie de te parler. »

« Ahlala, sincèrement, il faut me remercier. Me remercier, Ryusuke. »

Il ne répond pas . Pourquoi est-ce qu’il devrait la remercier ? Il a rien à faire de cette fille, complètement rien à faire. Il ne veut pas discuter avec elle. La conversation est terminée. Voilà tout. Maintenant, qu’elle le lâche un peu, ça sera parfait.

« Tu veux donc que je te coupes une pomme, c’est ça ? »

« Je préfère que tu me racontes ce qui s’est passé pendant que j’étais évanoui. »

« On va d’abord te couper une pomme, d’accord ? »

« Je n’ai pas dit que j’étais d’accord mais tu ne m’écouteras pas. Fais donc cette foutue pomme et ensuite, je veux des réponses, compris ? »

« Si tu me donnes du s’il te plaît, je penses que je peux accéder à ta requête, hahaha. »

Elle le rend malade, elle s’en rend compte ? D’ailleurs, en parlant d’évanouissement, tout cela, il n’a pas fait de cauchemar pendant son sommeil. C’est étrange mais est-ce encore à cause de cette Tarsal ? Elle est vraiment bizarre hein.

« Ce n’est pas normal, ce n’est pas normal du tout. »

« De quoi donc, Ryusuke ? Je peux savoir ? » demande Junon alors qu’elle est en train d’éplucher une pomme, Ryusuke marmonnant :

« Ça ne te concerne pas. Tu me saoules, compris ? Je … »

Il s’arrête aussitôt, le couteau servant à éplucher se plantant dans le mur juste à quelques centimètres de son visage. Junon continue de le fixer avec douceur, ses yeux verts toujours posés sur lui avant de dire :

« Ryusuke, ne confonds pas ma gentillesse avec de l’imbécillité. »

« Messa … message compris. Grmbl. Je … »

Il est une nouvelle fois stoppé alors qu’elle ramène son visage à quelques centimètres du sien. Sa main vient récupérer le couteau alors qu’elle chuchote :

« Tant mieux alors. Nous nous comprenons parfaitement. C’est donc parfait. »
Elle se fout de sa gueule. C’est tout. Il en est certain. C’est pour ça qu’il n’aime pas ce genre de personnes. Elles se croient tellement supér… ARGL ! Il s’étouffe à moitié alors qu’elle vient de lui mettre un morceau de pomme dans la bouche.

« Et bon appétit bien sûr ! Ne t’avises pas de parler la bouche pleine. »

Et les explications arrivent quand ? Il mâche son morceau de pomme, déglutissant à moitié. Ce n’est pas … normal . Il hait ce genre de filles. Il veut des réponses, voilà tout.

Chapitre 7 : Qu’une égratignure

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : Qu’une égratignure

« Férosinge ? Bon, allons-y pour voir. Je vais vous montrer que je peux facilement lutter sans avoir besoin de faire que cette Tarsal combatte à ma place ! »

Il s’élance vers son adversaire, celui-ci poussant un cri de surprise, ne s’attendant pas à ce que ça soit l’adolescent qui l’attaque. Se prenant un coup de pied en pleine face, le pokémon est envoyé sur le côté, à moitié sonné par le coup. Ryusuke passe un doigt sur ses lèvres alors que les autres combats se sont déjà arrêtés, trop étonnés par ce qui se passe.

« Si ce n’est que ça, je n’ai pas tant que ça à craindre, n’est-ce pas? »

« Férosinge ! Relèves-toi maintenant et commences à l’attaquer avec tes griffes ! Désolé Ryusuke mais je ne peux pas te laisser me battre comme ça ! »

« Je n’ai jamais demandé ton pardon ou alors tes excuses. Si je fais ça ,c’est bien parce que j’estime que c’est la meilleure chose à accomplir. Maintenant, cesses-donc de parler et demandes à ton pokémon de … »

Il ne termine pas sa phrase, faisant un mouvement sur la gauche puis la droite, esquivant les griffes de son adversaire. Bien entendu. Cela n’a rien d’étonnant dans le fond. S’il se fait toucher par le Férosinge, les blessures ne seront pas minimes. Il n’est pas un pokémon … et aussitôt, cela veut dire que son corps n’est pas adapté à se prendre des coups.

« Dégages un peu ! Je n’ai pas que ça à faire de mon côté ! » rétorque le jeune homme, ne se privant pas d’un bon coup de pied dans les omoplates de son adversaire pokémon.

« Férosinge ! Férosinge féro férosinge ! FERO ! »

« Ryusuke, fais attention ! Enerver un Férosinge, ce n’est vraiment pas conseillé ! »

« Je le sais bien mais ça ne m’inquiètes pas plus que ça dans le fond ! Je sais aussi à quoi m’en tenir si je me fais attaqué par ce dernier ! Ce n’est pas la premier que je cogne ! »

Le souci, c’est qu’il n’a pas le décor avec lui. Il est juste sur un terrain d’entraînement, l’une de ces zones plates où il ne se passe rien du tout ou presque. A partir de là, comment est-ce qu’il doit réagir correctement hein ? Comment est-ce qu’il doit faire tout simplement ?

« Tarsal ! Tarsal ! Tar tarsal ! Tarsaaaaaaaaal ! Tarsal tar ! »

« Ne te préoccupes pas de moi, toi ! Ca ne concernes que moi, ce combat ! Les autres, je m’en contrefiches, c’est aussi simple que ça ! »

« Est-ce que quelqu’un a été prévenir un autre professeur ? Les surveillants ? Le principal ? Car bon, avec tout ça, on ne peut pas laisser ça continuer ! »

« C’est fait, elle est déjà partie. Maintenant, faut juste attendre mais on peut pas les arrêter non ? Le professeur ne voudra pas de toute façon ! »

« On peut juste regarder … c’est énervant et rageant en un sens ! Vraiment ! »

Pourtant, Ryusuke ne se débrouille pas si mal. On voit qu’il a l’habitude de se battre contre des pokémon puisqu’il tient tête à l’un des plus colériques qu’il existe. Le jeune homme aux cheveux bruns est en position, haletant légèrement avant de passer une main sur son front.

« Difficile de faire quelque chose de potable dans le fond, tss ! »

« Ryusuke, essaies de le calmer pendant qu’il t’attaque ! Quitte à avoir un peu mal ! »

« Je le sais bien ! J’ai pas besoin de vos conseils hein ? Je sais me débrouiller de toute façon !  Pfff ! Bon … on dirait bien qu’il va falloir être sérieux. »

Sa main sur son front, il regarde le Férosinge. Il ne le laissera pas souffler un seul instant, n’est-ce pas ? Qu’importe ! Il n’a pas peur de ce dernier ! Lorsque le Férosinge tente de l’attaquer encore une fois avec ses griffes, il attrape subitement ses poignets.

« Et maintenant, on va te faire dormir un peu, macaque ! »

Sa tête percute le front de la créature, venant l’assommer à moitié mais aussi le faire sur lui-même. Il se met à tituber, posant un genou au sol. Pourquoi est-ce que ça semble si difficile contrairement à d’habitude ? Qu’est-ce que ça veut dire exactement ?

« Ca ne devrait pas être aussi compliqué, non ? Je ne saisis pas vraiment. »

« Tarsal ? Tar tarsal tarsal tar ! » s’exclame la pokémon, angoissée par l’état de Ryusuke. Elle veut que ça s’arrête maintenant ! Il en a assez fait normalement ! Il n’a rien à prouver aux autres alors qu’il arrête maintenant ! STOP !

« Mais qu’est-ce que les autres font ? Que quelqu’un d’autre fasse ça ! Professeur, stoppez ce combat ! Vous savez parfaitement que ce n’est pas autorisé ! »

« Je décide de ce qui est autorisé ici ou non, compris ? Ne vous mêlez pas de ce qui ne vous regardes pas, compris ? Que ça soit bien clair ! »

« Mais vous êtes complètement fou ? Vous allez être renvoyé à cette allure ! »

« Je ne serais pas renvoyé car il s’agit là de faire comprendre à un élève récalcitrant ce qui arrive si on décide de trop se mêler de ce qui ne le regarde pas ! Voilà tout ! Rien d’autre ! Maintenant, laissez moi tranquille que je puisses regarder ce combat ! »

« Est-ce que l’on doit appeler nos pokémon sinon ? Vous en pensez quoi ? Je ne voudrais pas me mêler de tout ça, surtout si on blesse Ryusuke par inadvertance. »

« On peut juste l’encourager … c’est le seul truc qu’on peut faire. »

« Ouais ! On va l’encourager ! Ryusuke ! Vas-y ! Ecrases donc ce Férosinge ! »

« Hey ! Me faites pas passer pour le méchant non plus hein ? Je suis pas comme ça ! Faudrait peut-être pas exagéré ! Je fais qu’écouter ce que l’on me dit de faire hein ? Non mais oh ! Je tiens à vous prévenir ! » s’exclame Staphan, un peu triste par rapport à tout ça.

« Je ne pense pas que ça soit toi le problème, pour ne pas changer. »

« Désolé mais vu comment le professeur me regarde, j’ai pas envie d’être renvoyé du lycée ç cause de ça. C’est vraiment pas … »

« Ne parles plus et bats-toi, c’est tout ce qui compte. »

Il lui coupe la parole car il ne veut plus l’entendre. Il a d’autres envies, c’est tout. Maintenant qu’il ne parle plus, il peut enfin respirer, tant mieux. Bon ! Il doit en terminer avec ce Férosinge, n’est-ce pas ? S’il veut passer à autre chose, normalement.

« Tu m’excuseras mais ton pokémon devra surement aller se faire soigner après mon passage. Je ne vais plus retenir mes coups. »

« Hein ? Comment ça ? Tu veux dire que t’étais pas sérieux pour le moment ? » le questionne Stephan en le regardant avec des grands yeux.

« C’est exact, je vais t’en faire une simple démonstration pour que tu comprennes à quel point il est inutile de vouloir lutter contre moi. »

Le Férosinge est exalté maintenant. Si on rajoute cela à la rage qui l’anime, ça ne sert à rien d’espérer lutter … normalement. Alors que le pokémon est à sa portée, il vient faucher ses petites jambes, le pokémon esquivant l’attaque avec aisance.

« Bien entendu, c’est si facile avec une agilité de la sorte. Dommage, vraiment dommage dans le fond mais qu’importe, ce n’est pas bien grave. »

D’un coup de poing, il vient frapper le Férosinge qui a sauté pour éviter son coup. Mais pas seulement car il décide de ne pas s’arrêter. Ce n’est pas suffisant, pas suffisant ! Son pied se lève avant de s’abattre sur le sommet du crâne du pokémon.

« Tu es prié de dormir, tu me déranges. »

Le pokémon s’écroule au sol, vaincu sans possibilité de riposter alors que des murmures se font entendre autour de lui. Il pousse un soupir, déclarant :

« Maintenant, c’est terminé non ? Alors, on peut arrêter tout ça ? »

« Tsss ! Qu’est-ce que tu crois ? Stephan, il te reste deux autres pokémon ! Utilises-les maintenant ! Compris ? »

« Mais attendez ! Laissez-le souffler un peu ! Ce n’est qu’un entraînement ! Il doit aussi se reposer car sinon, il ne … »

« Pendant un combat, les pokémon comme les humains n’ont pas le temps de se reposer ! »

« Mais nous ne sommes pas dans un combat pokémon ! Nous sommes là pour nous entraîner au lycée ! Ça n’a rien d’officiel ou autre ! Arrêtez ça avant qu’il ne soit trop tard ! On risque d’avoir de sérieux problèmes sinon ! Surtout vous en fait ! »

« Je ne t’ai pas demandé ton avis. Envoie donc ton second pokémon avant que je ne décides de m’énerver. C’était un combat en un contre trois. Il savait à quoi s’attendre ! »

« Ne t’en fait pas, appelles ton second pokémon, ça ne m’effraie pas. »

« Mais Ryusuke, tu es déjà super fatigué ! On va pas continuer comme ça non ? Tu vas juste finir complètement épuisé ! C’est de la folie ! »

« Ne te préoccupes pas de moi ! J’ai dit que j’allais gagner ! De quel droit tu te permets de me dire ce qui est bon pour moi ou non ?! Alors ramènes ton foutu pokémon que je l’aligne ! »

« Tarsal ! Tar ! Tarsal tar tarsal ! Tarsal tar … »

La petite pokémon s’approche de lui, tirant sur le tissu. Elle aussi est inquiète mais il la repousse d’un geste de la main, marmonnant :

« Tu vois tout ce que tu m’apportes comme ennui ? Tu comprends pourquoi je ne voulais pas de toi ? Maintenant, j’espère que le message est bien passé ! »

Elle tombe en arrière mais il ne s’en préoccupe pas le moins du monde. Il a juste une seule pensée … et c’est gagner contre le futur pokémon ! Staphan semble apeuré mais appelle son futur pokémon, celui-ci se montrant au jeune homme.

« Qu’est-ce que … Machopeur ? Il a évolué ? »

« C’est juste récent, ça fait à peine une semaine ou deux, grand maximum. Pour ça que je voulais arrêter maintenant. Tu n’as aucune chance contre lui, Ryusuke. »

« Rsss ! La ferme, Staphan ! Tu peux pas savoir avant d’essayer ! Je vais te montrer que je peux facilement administrer une leçon à ton pokémon ! Il va vite comprendre d’où je viens ! Oh que oui ! Ca va mal se finir pour lui ! »

« Tu es juste fou … complètement fou, tu le sais ? »

« Rien à faire de ce que je suis. Si tu veux te batte, je suis ton homme ! »

Il sait parfaitement qu’il est fatigué et exténué mais il ne dois pas le montrer. Le Machopeur le regarde, intrigué, se tournant vers son dresseur. Celui-ci a quelques tremblements puis bredouille d’une voix lente, peu rassurée par tout ça :

« Ben euh … Machopeur, à toi de le vaincre. Fais de ton mieux !  Il faut que tu le battes ! »

« Machopeur ! Macho… machopeur macho ? »

« Tu te préoccupes tant que ça de moi ? Pauvre enfant ! Je vais t’apprendre à voir qui est ton adversaire et à ne pas t’inquiéter pour lui ! » hurle Ryusuke, courant vers le Machopeur. Il fait un saut en hauteur vers lui, prenant son visage à deux mains avant de lui enfoncer le genou dans ce dernier. Il le relâche ensuite, virevoltant en arrière avant de se réceptionner. Purée ! Son genou lui fait mal ! Il a la tête dure ce salopard visiblement !

« Machopeur ! MACHO MACHOPEUR MACHO MACHO ! »

Le pokémon n’a pas apprécié le coup. Normal ! C’est voulu ! Néanmoins, il est prêt à tout donner, remarquant que Ryusuke ne s’est pas privé pour l’attaquer. Affronter un humain ?Même son dresseur semble contre et pourtant, il accepte tout ça. C’est bizarre, vraiment bizarre. Bizarre et déplaisant en un sens. Ca ne lui convient pas le moins du monde. Mais il sait comment faire, il tente d’attraper le bras de Ryusuke mais n’y arrive pas.

« Qu’est-ce que tu tentes de faire par hasard hein ? J’aimerai bien le savoir ! »

En fait, il en a bien une idée mais il préfère ne pas la dire. Il s’amuse des réactions du Machopeur. Celui-ci est moins vif que le Férosinge mais beaucoup plus puissant. Un seul coup et cela risque de très mal se finir.

« Mais qu’est-ce qui les retarde autant ? C’est pas normal d’être aussi lent ! Ils ont eut un problème ou quoi en allant chercher un professeur ? »

« Quelqu’un ne veut-il pas aller chercher la présidente des élèves ? Elle a autant de pouvoirs qu’un professeur dans le lycée ! »

« Hein quoi ? Ne ramenez pas cette foutue Junon ! » s’écrie Ryusuke alors qu’il perd sa concentration, faisant un pas de côté, juste à temps.

Juste à temps ? Le sol se brise à quelques centimètres de son visage, le poing du Machopeur étant proche, très proche même ! Il tente de lui donner un coup de pied mais le Machopeur l’attrape de son autre main, émettant un grognement.

« Qu’est-ce que … tu voulais m’empêcher de me mouvoir ?! Ca ne se passera pas comme ça ! Je vais te montrer à quel point on ne m’a pas de la sorte ! »

Il aimerait bien fanfaronner mais il ne se fait pas d’illusions. Tournant un peu sur lui-même, il donne un coup dans la tête du Machopeur avec son pied libre. Cela ne suffit pas, le pokémon continuant de le tenir fermement avant de le soulever comme un simple torchon.

« Je t’ai dit de me lâcher ! Tu vas comprendre ça ?! »

Puisqu’il en était ainsi, autant y aller avec violence ! Ses deux poings frappèrent sur les tempes du pokémon en même temps, celui-ci poussant un hurlement de douleur avant de presser le pied de Ryusuke, le relâchant après quelques secondes. L’adolescent tombe lourdement au sol, émettant un rictus.

« Vous avez vu ce qu’il vient de faire ? C’est tout simplement énorme ! Comment est-ce qu’il a réussi ça ? Il a l’air de souffrir, le Machopeur de Staphan ! »

« Oui mais pourquoi est-ce que Ryusuke ne se relève pas ? »

Ne pas se relever ? AH ! Quelle blague ! Il se redresse, se mettant sur ses deux jambes, un sourire mauvais aux lèvres. Son pied droit ne se pose qu’à moitié sur le sol. Ne rien laisser paraître ! Surtout maintenant que le Machopeur en face de lui est comme fou furieux !

Chapitre 6 : Non-désiré

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Chapitre 6 : Non-désiré

« Fais donc aaaaaah ! »

« Taaaaaaaaar ! » s’écrit la pokémon alors que l’adolescent soupire, lui mettant un peu de nourriture dans la bouche. Ce n’est pas ce qu’il faut pour une pokémon mais pour ce midi, cela devrait normalement convenir à la petite créatures

« Est-ce que c’est bon ? Ca te convient ? Ce n’est pas trop difficile à manger ? »

« Tarsal ! Tarsal ! Tar Tarsal taaaaaaaar ! »

La pokémon pousse un petit cri de joie, signe qu’elle adore cette nourriture alors que Ryusuke soupire. C’est donc ça de s’occuper d’un pokémon ? Le trouver si mignon et attendrissant au point que ça lui file doucement la nausée, c’est bien ça ?

« Bof, je peux le supporter un peu, je dirais … ce n’est pas si mauvais que ça. »

« Tarsal ? Tarsal ? Tarsal ? »

Elle n’arrête pas de lui poser la même question : est-ce qu’il est content d’être avec elle ? Est-ce qu’il l’est ? Est-ce qu’il l’est ? Est-ce qu’il l’est ? Est-ce qu’il l’est ? Il pousse un léger soupir encore une fois, visiblement un peu agacé, se raidissant.

« Oh ? Visiblement, il y a déjà quelqu’un, n’est-ce pas ? Ryusuke ? »

Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle est toujours là quand il ne le faut pas ? Pourquoi est-ce qu’elle lui cause autant de problèmes ? Il marmonne dans sa barbe, ne répondant pas à l’adolescente aux cheveux argentés qui se présente à lui, tenant une boîte noire entre ses mains. La Tarsal commence à humer l’air, semblant se rapprocher d’elle avant de s’arrêter.

« Ce n’est pas un piège, tu sais ? Si tu veux, nous pouvons partager. »

« Qu’est-ce que tu viens faire par ici ? Je veux être seul et tranquille, je n’ai pas besoin de vous. Est-ce bien compris ? »

« Oh … qui a dit que j’étais là pour toi ? En tant que présidente du conseil des élèves, il est de mon devoir de voir quel est ce pokémon qui a fait tant parler de lui hier et aujourd’hui. En deux jours, elle a mis plus d’ambiance que ce dernier mois. »

Et alors ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Si elle tente de faire mal à la Tarsal, elle risque d’avoir une sacrée surprise. Il n’a aucune hésitation sur les femmes ou non. S’il y a de la provocation, il y répond. Qu’importe si cela est déplaisant ou non.

« Est-ce que tu as faim alors ? Est-ce que tu veux un peu de ma nourriture ? Je te l’offres de bon cœur, tu dois t’en douter, non ? »

Elle hoche la tête négativement, très réticente à se rapprocher de Junon. Celle-ci a toujours le même sourire aux lèvres, comme si ça ne la dérangeait pas le moins du monde. Ryusuke recommence à nourrir la petite Tarsal, ne se préoccupant plus de Junon.

« Fais « aaah » une nouvelle fois, d’accord ? »

« Pourquoi est-ce que tu ne la baptises pas ? C’est ta pokémon non ? Il est normal de vouloir lui donner un nom, n’est-ce pas ? »

« Car ce n’est pas ma pokémon malgré les apparences, c’est aussi simple que ça. Je ne perdrais pas mon temps à expliquer ce qui se passe et ce que cela veut dire. »

« Ou alors, c’est très simple. Par une quelconque méthode, tu as réussi à sauver cette Tarsal pour qu’elle décide de te suivre partout, voulant devenir ton pokémon car elle estime que tu es la meilleure personne qui soit pour elle. Est-ce que je me trompes ? »

La Tarsal, la bouche remplie, hoche la tête négativement, confirmant bien par là les propos de Junon qui décide d’ouvrir sa petite boîte noire devant les yeux de la créature. Celle-ci finit enfin par se rapprocher de Junon qui lui tend à manger, allant s’asseoir à côté de Ryusuke. Celui-ci ne se préoccupa pas de la jeune demoiselle, l’ignorant complètement en continuant de déguster son propre repas, ne cherchant guère la confrontation sur ce point.

« Ryusuke ? Ryusuke ? Fais attention ! »

« Quoi qu’est-ce … »

Il n’eut pas le temps de dire quelque chose en se tournant vers Junon qu’un morceau de viande s’enfonce dans sa bouche. Déglutissant tout en l’avalant, il ne put que constater qu’il était tout simplement excellemment cuisiné avant de s’écrier :

« Qu’est-ce que tu fais ?! Je peux savoir ?! »

« Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que c’est bon ou non ? »

« Je t’ai posé une question, je crois bien. Réponds à la mienne. C’était très bon mais ça ne change pas que je ne suis pas ton ami et que je ne le serais jamais ! Viens par là ! »

Il soulève la petite Tarsal qui était en train de déguster la part que lui avait tendu Junon. Sans même se préoccuper le moins du monde ce qui se passait, elle continue de manger tranquillement, dévorant son repas avec délectation.

« Et arrêtes donc de manger, espèce de goinfre ! »

« Tarsal, tar tarsal ! Tarsal ! » lui répond la pokémon, comme pour lui signaler que sa petite bagarre ne la concerne pas et que si elle a faim, elle mange !

« Tu comptes déjà t’en aller ? Pourtant la cloche n’a pas sonné. »

« Et alors ? Je ne vois pas pourquoi je resterais plus longtemps ici, c’est aussi simple. »

« Car peut-être que ma compagnie te dérange ? C’est cela, n’est-ce pas ? » chuchote t-elle, sourire aux lèvres alors qu’il s’immobilise en fronçant les sourcils. Il reste interdit pendant quelques secondes avant d’émettre un rictus de colère.

« Si tu le sais bien alors arrêtes de poser des questions aussi inutiles, compris ? »

« Le message est parfaitement clair. Il ne peut pas l’être autrement, n’est-ce pas ? »

« Si tu as saisis où je voulais en venir, ça arrangera pas mal de choses. Maintenant, lâches-moi un peu. Je sais pas ce que tu cherches en tentant de te rapprocher de moi. »

« Oh ? Peut-être une amitié sincère ? Tu es différent des autres, tu sais ? C’est pourquoi je me sens concernée par ta personne, rien de plus, rien de moins. »

« Rien de ce que tu baragouines n’a de sens pour moi. On s’en va. »


Sans une once d’hésitation, sans se retourner, il se dirigea vers la porte, l’ouvrant avant de descendre les escaliers sans même un regard vers Junon. Il n’avait pas de temps à perdre avec des imbécillités de la sorte. Il avait mieux à faire, beaucoup mieux. La cloche résonne tandis qu’il retourne en cours, bien loin d’être heureux de la situation.

« Ben ? Ryusuke ? T’étais où ? On voulait te voir, nous ! Pourquoi est-ce que tu t’es caché ? C’est pas super drôle, tu sais ? »

« Qui a dit que je faisais ça pour être drôle ? Pas moi normalement. Quant à toi, tu te calmes et tu restes sage jusqu’à la fin, compris ? »

« Tarsal ! Tar tar ! » répond la pokémon comme pour lui signaler que le message fut bien transmis ! Elle se moque encore de lui ? Il va finir par ne plus la supporter ! Alors qu’elle évite de le provoquer, compris ? Ou alors, il s’imagine des choses peut-être ?

« Au fait, Ryusuke, tu sais quel jour on est aujourd’hui ? » demande une nouvelle fois le même élève qu’auparavant, Ryusuke poussant un soupir. Bien entendu qu’il sait …

« NON ! Bon sang ! Il faut que je quitte maintenant les cours ! » s’écrit-il vivement, reprenant ses affaires à toute allure. Il en est hors de question ! Il refuse ça !

« Hum ? Ryusuke ? C’était donc vrai, tu as bien une pokémon. Parfait ! Tu vas pouvoir venir à l’entraînement aujourd’hui. »

Il n’eut pas le temps de partir de la pièce qu’il percuta le professeur de sports, celui qui allait venir dans la classe pour leur dire de préparer leurs affaires pour le rejoindre au gymnase. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’il reprenait :

« Et pas de raison d’y échapper. Je te préviens, si tu quittes, c’est le renvoi. »

« Et avec quel pouvoir ? Si ce n’est pas mon pokémon, je n’ai pas à me battre avec lui. Je ne vois pas comment vous pourriez m’y forcer. »

« Pour impertinence à professeur et refus de travailler. Il y a tellement de choses qui font qu’il vaudrait mieux que tu me suives bien gentiment. Je suis sûr que les autres veulent aussi savoir comment se débrouille ta merveilleuse petite pokémon, n’est-ce pas ? » déclare le professeur, les élèves hochant la tête positivement sans pour autant prendre la parole, un peu effrayés.

« Ce n’est pas ma merveilleuse petite pokémon. Si vous êtes sourd et borné, ce n’est pas de ma faute mais cette pokémon n’est pas faite pour se battre. »

L’adolescent était bien le seul à lui tenir tête, fronçant les sourcils pour bien lui montrer que si les autres plient, lui, ce n’était pas son cas. Il est toujours prêt à tenir tête.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? Pourquoi n’êtes vous pas encore au gymnase, professeur ? »

Voilà que les autres professeurs s’en mêlent ! Comme si ce n’était pas suffisant d’avoir des emmerdes hein ? Sans rien dire, Ryusuke passe à côté des deux professeurs, se dirigeant en premier vers le gymnase. S’il peut défendre la petite pokémon, il doit le faire.

« Tu ne sais pas te battre, n’est-ce pas ? Je vais trouver une solution pour toi, ne t’en fait pas. »

« Tarsal ? Tar ? Tarsal ? Tarsal ? Tar tarsal, tar ! »

« Oui, je trouverais une solution pour que tu t’en tires sans aucun problème. Voilà pourquoi je ne voulais personne avec moi. Maintenant, t’es plongée dans les emm … non, tu n’es qu’une enfant donc je vais éviter d’être malpoli maintenant. Désolé. »

« Tarsal, tarsal, tar. »

« Non, je ne parlerais pas ainsi, même si tu es là, hors de question. »

Il lève la main pour dire que la conversation est terminée. Il ne veut même pas en discuter ou autre. Fin de l’histoire. Il veut passer à autre chose. Maintenant, il se dirige tout simplement vers le gymnase, attendant les autres. Fais ch …

Humpf. Il doit se calmer. Ca ne sert à rien de s’emporter. Ca ne mènera à rien de bon que de chercher les ennuis. Il voit les autres élèves qui rappliquent, bien sagement, accompagné par le professeur. Bien entendu qu’il est là, et avec le sourire.

« Bon bon bon … aujourd’hui, nous allons faire des combats de pokémon. En 1 contre 1, avec trois pokémon maximum chacun. Ceux qui en ont qu’un ont intérêt à faire que leur pokémon soit capable de tenir sur la durée. Installez-vous tous. »

« Comment fait-on pour les combats ? On tente de se mettre de telle façon que les combats soient équilibrés quand même ? » demande un élève alors que Ryusuke soupire.

« Je vais le décider, ça sera bien plus simple. Dites-moi combien vous avez de pokémon et je ferais alors les duos par rapport à cela, oui. »

Un seul pokémon. C’est ce qu’il « possédait ». C’était bien risible quand on y réfléchissait mais qu’importe, il ne s’en préoccupait pas. Le plus important restait l’adversaire que ce foutu professeur va lui donner.

« Hum, voilà, parfait ! J’ai définit les groupes ! Quand j’appelle votre nom, vous allez vous placer sur un terrain avec votre adversaire et votre combat commencera aussitôt, compris ? Alors, tout d’abord, que … » déclare le professeur de sports, Ryusuke soupirant.

« Et finalement, pour terminer, Ryusuke contre Staphan. Prenez place ! »

« Euh, professeur, j’ai trois pokémon ! Vous êtes sûr que je dois affronter Ryusuke ? Sa pokémon n’a même pas l’air d’avoir déjà fait un combat de sa vie. »

« Et alors ? Quel est le problème ? J’avais pourtant prévenu qu’il y aurait des combats de la sorte, non ? Alors installes-toi maintenant ! » répond le professeur avec agacement.

« Ce n’est pas où je voulais en venir. Ce que je veux dire, c’est que y a Fénny et Ronar qui sont dans le même cas que nous. Fénny a deux pokémon tandis que Ronar en a un. Si Ronar affronte Ryusuke, ça serait plus équilibré tandis que Fénny m’affronterait avec deux pokémon. Ca serait plus équilibré non ? »

« Est-ce que tu es en train de contester ma décision ? »

L’adolescent déglutit, visiblement, ça ne servait à rien de discuter. Ryusuke se trouve déjà sur le terrain, Il fait un geste de la tête alors que l’adolescent se présente en face de lui.

« Pardon, Ryusuke. C’était vraiment pas voulu de ma part. »

« Ne parles pas. Cette Tarsal ne va pas combattre. Ca sera moi. »

Il avait retiré sa veste de lycéen, restant simplement en un t-shirt sans manches de couleur blanche. Il se positionne correctement sur le terrain, les élèves n’ayant pas commencé se retournant vers lui. L’un d’entre eux s’adresse au professeur :

« Professez, il faut l’arrêter ! C’est un combat entre pokémonn, pas envers un humain et un pokémon ! Il faut stopper ça ! »

« Assez ! Je ne suis pas aveugle ! Lancez votre combat ! Si cet impertinent préfère se battre plutôt que d’utiliser sa Tarsal, ça ne concerne que lui ! Commencez maintenant votre combat ! Et les autres aussi ! COMPRIS ?! EXECUTION ! »

« Fais donc, Staphan. Ne penses pas trop à moi mais plutôt à tes pokémon. »

« Pardon, Ryusuke. Ce n’est vraiment pas contre toi hein ? J’espère que tu comprendras. »

« Pfff ! Ne t’en fait pas, tu devrais plutôt t’inquiéter pour tes pokémon. Je ne suis pas sûr qu’ils apprécient ce qu’ils vont subir de ma part. »


De la prétention mais il ne faut pas oublier une chose. Il est capable de battre des pokémon à mains nues. Il ne sait pas comment c’est possible mais il y arrive. Il se met en position de défense, attendant qu’il fasse apparaître son premier pokémon. Celui-ci ne tarde pas à se montrer sous la forme d’une boule de poils couleur crème avec une queue de singe et deux bras ainsi que deux jambes. HUMPF !

« Un Férosinge, n’est-ce pas ? Intéressant. Cela risque de devenir assez violent. » murmure l’adolescent. Il fait reculer la petite Tarsal avant de se préparer au combat. C’est donc ça qui l’attends hein ? Un combat contre un Férosinge puis deux autres ensuite. Parfait.

Chapitre 5 : Avec elle

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Avec elle

« Huuuum … Vraiment ? C’est comme ça ? »

Il fronça les sourcils alors qu’il venait de se frotter les yeux. Encore à moitié endormi dans son lit, il s’étira longuement, cherchant alors à comprendre ce qu’il devait faire. Il avait l’impression d’avoir manqué quelque chose mais il ne se rappelait plus exactement quoi. Ah si ! Pourquoi est-ce qu’elle était là ? Encore ?

« Hey. Tarsal. Tu te réveilles un peu ? Heureusement que mes parents ne viennent pas dans ma chambre. De toute façon, cette pièce est interdite pour eux. »

Et cela à cause de diverses choses dont il ne voulait pas parler. La petite et chétive créature émit un balbutiement, semblant ne pas se priver du confort dans lequel elle se trouvait. Elle n’était pas en train de profiter un peu trop de sa gentillesse là ?

« Allez. Tu te réveilles ou je vais devoir te bousculer un peu ? Tarsal. »

« Tarsal, tarsal … tar tarsal … tar ! »

Elle poussa de petits cris joyeux, se fichant complètement de l’avis de l’adolescent qui tira sur la couverture. Elle tenta de se mouvoir et de tirer de son côté mais la force de Ryusuke fut telle qu’elle fut emportée, tombant dans ses bras.

« Tarsal, tar tarsal …tar tarsal tar. » dit-elle, rougissante comme un enfant.

« Tu exagères. Bon, je n’ai pas de temps à perdre, tu t’en doutes. Je vais te laisser te débrouiller seule. Par contre, cette fois-ci, tu pars réellement de chez moi. Je ne veux plus te voir quand je reviens de l’école, compris ? Je ne veux pas que mes parents croient que j’ai une pokémon avec moi, est-ce bien compris ? »

Elle fit une tête qui l’obligea à sourire. Elle n’était pas contente, pas du tout contente comme un Miaouss qui n’avait pas apprécier les caresses de son maître, rien que ça ! Ryusuke fit un geste de la main comme pour dire que ça ne l’inquiétait pas le moins du monde.

« Tu peux me lancer ton regard, ça ne marchera pas. »

« Tarsal ? Tarsaaal ? » demanda t-elle maintenant sur un ton presque implorant. Ah non ! Elle exagérait ! Ah ! De toute façon, elle oubliait quelque chose de primordial.

« Même en essayant de m’avoir par les sentiments, je ne tomberais pas dans le panneau. Tu sais pourquoi ? Car je ne peux pas voir tes yeux à cause de ta coupe au bol. »

« Tarsal ! Tar tar tarsal ! Tarsal ! »

Il haussa les épaules. Non, non et non. Elle pouvait lui dire tout ce qu’elle voulait. Elle pouvait bouder comme l’enfant qu’elle était, sa décision était prise de son côté. Hors de question d’avoir une pokémon ! NON NON ET NON ! Maintenant, stop ! Il quitta la chambre, lui signalant qu’il ne veut plus la revoir quand il revient en fin de journée. Croisant les bras,la Tarsal se renfrogna sur le lit, pas heureuse du tout de cette décision.

« Bonjour, Ryusuke. Tu vas bien ? »

Hum ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Depuis quand est-ce que les autres se préoccupaient de prendre de ces nouvelles? Il fronça les sourcils, soupirant en faisant un geste de la main :

« Ca peut aller, ça peut aller. Nous avons encore cours sur les pokémon, n’est-ce pas ? »

« Comme tous les jours ! Dis, est-ce que l’on peut te poser une question ? »

« Si je ne suis pas forcé de donner une réponse, ça me convient. » répliqua t-il presque aussitôt, arrachant un sourire à une adolescente de sa classe. Il ne se préoccupait même pas de la regarder, ne faisant qu’écouter ce qu’elle avait à dire.

« Il paraîtrait que tu avais laissé des dessins d’une Tarsal quand tu étais parti à l’infirmerie. On voulait savoir : tu les as encore ? On n’a pas put les voir, nous. Il paraîtrait qu’ils étaient vraiment beaux. Tu dessines souvent ? C’est une passion ? »

« Mais en quoi est-ce que ça vous intéresse ? Et je ne dessine pas à la base ! Les cours vont commencer ! Vous feriez mieux de retourner à vos chaises ! »

Non mais … si ça commençait comme ça, les gens allaient se faire des idées. Et puis quoi encore ? Il n’était pas là pour faire ami-ami avec les autres ! Fallait peut-être pas trop pousser le bouchon non plus. Il émit un petit soupir, se disant que les cours allaient normalement passer bien rapidement.

Ce fut d’ailleurs le cas pour la première heure. Aucun problème à l’horizon. Comme ils devaient attendre le prochain professeur, ils restaient tous dans la même classe mais cela revenait à patienter pendant cinq minutes. Cinq longues minutes où l’adolescente revint à la charge. Elle n’allait pas le lâcher ou quoi ?

« Hey ! Hey ! Les gars ! Vous avez entendu la rumeur d’hier ? Au sujet de cette Tarsal ? Même pas chromatique et tout le reste ! Ben devinez quoi ! J’ai put la voir ! »

« Ah oui ? T’es sûr que tu nous baratines pas ? Ca ne serait pas la première fois ! »

« Non, je te le promets, même qu’il semblerait qu’elle soit à la recherche de quelqu’un. Je crois qu’elle a un dresseur mais qu’elle ne sait pas où il est. »

« Ah … et à quoi est-ce qu’elle ressemble ? » marmonna Ryusuke. Comme l’autre avait envie de parler, autant lui donner l’occasion de briller non ?

« Ah ! Elle a des cheveux rouges, des cornes vertes. Je crois qu’elle a aussi une petite robe blanche mais avec des lignes noires. C’est bizarre que tu t’y intéresses autant, Ryusuke. D’habitude, dès que l’on en parle … »

« Dites au professeur que je ne me sens pas très bien. » coupa sèchement Ryusuke avant de sortir de la pièce . Trop de détails pour que ça soit une erreur ! Beaucoup trop !

« Mais qu’est-ce qui lui prend ? En plus, il l’a dit lui-même, les cours vont débuter ! »

« Tarsal … tar tarsal tar … »

Elle avait peur, terriblement peur. Il y avait trop de monde autour d’elle. Des personnes qu’elle ne connaissait pas. Elle se téléportait, à chaque fois, espérant réussir à trouver Ryusuke sans y arriver. Elle qui était si fière de son idée, elle n’osait maintenant plus paraître en ces lieux. Elle avait peur, tellement peur de tout ce qui allait se passer si elle ne faisait pas attention. Plusieurs élèves tentaient de s’approcher d’elle.

« Oh ! Mais elle est là ! Il faudrait peut-être appeler le gardien ? »

« Je sais pas trop … elle cherche surement son dresseur. »

« TARSAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAL ! »

Ele poussa un cri strident, comme pour bien se faire entendre alors qu’elle le voyait enfin au détour d’un couloir. Avec vivacité, elle se téléporta en sa direction, commençant ensuite à courir jusqu’à tomber par terre à cause de sa robe. Toutes les têtes étaient tournées vers lui.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Je crois que tu as besoin de me donner quelques explications. »

« Tarsal ? » demanda t-elle en tendant une petite patte pour chercher à se relever.

Il soupira, venant la soulever complètement pour pouvoir la fixer. Déjà, voilà que les autres étaient en train de parler dans son dos, s’exclamant :

« Hey ! Mais c’est Ryusuke ! Et cette Tarsal, elle est partie directement vers lui. »

« Mais je n’ai jamais vu de pokéball sur lui, qu’est-ce que ça veut dire ? Comment est-ce que l’on fait alors ? Tu peux nous expliquer ? »

« Je n’ai rien à expliquer ! Qu’est-ce que tu fais là toi ? Je croyais t’avoir dit quelque chose non ? Tu as intérêt à avoir une très bonne explication. »

« Tarsal tar tar tarsal ! Tarsal ? Tar ! Tarsal tar ! »

« Tu serais pas en train de te foutre de moi ? Quand je disais que je ne voulais plus te voir chez moi, ce n’était pas pour que tu te présentes au lycée ! »

« Taaaaaaaaaaar ! » dit-elle en tirant la langue avec affront. Ah oui ! C’est comme ça ? Il vint lui mettre la tête à l’envers alors qu’elle continuait de tirer la langue.

« Tu ne serais pas un petite effrontée toi ? Je crois qu’une bonne leçon s’impose. Il va falloir que tu apprennes quelques règles de savoir-vivre ! »

« Tarsal tar tarsal tar tar tar tarsal ! »

Et elle chantonnait car elle savait qu’elle avait raison ? Car oui, il ne lui avait pas dit de ne pas venir au lycée ! Il la remit correctement alors que déjà, un professeur s’approchait de lui. AH ! Celui de son prochain cours ! Posant une main sur son épaule, il vint lui dire :

« Tu veux bien retourner en cours, s’il te plaît ? »

« Mais mais mais … et elle ? Comment est-ce que je dois faire ? Vous pouvez m’expliquer ? »

« Ce n’est pas à moi de te dire ça. Bon, c’est vraiment exceptionnel mais elle peut venir sur tes épaule. Par contre, il va falloir qu’elle se calme, n’est-ce pas ? Et qu’elle soit tranquille. Normalement, les Tarsal sont des créatures très calmes. »

Elle hocha la tête positivement face au professeur. Elle sera sage comme une image. Ryusuke émit un grognement alors qu’il était obligé de se la coltiner. Assise sur ses genoux, il fut presque impossible de se concentrer en classe. La raison était simple : tous les regards étaient tournés vers lui alors qu’il prenait des notes.

« Pourquoi est-ce que je me sens si las ? Mais si las … »

« Bon ! Les cours sont terminés ! Vous avez votre petite pause de vingt minutes ! Profitez-en maintenant avant que le prochain professeur n’arrive. »

« Bon ! Maintenant, on va pouvoir passer aux choses sérieuses ! »

Les autres élèves s’apprêtaient déjà à l’embêter mais il avait réagit au quart de tour, disparaissant aussi vite qu’il était arrivé. Il avait profité de pouvoir sortir un peu dehors et de se cacher dans un coin, derrière un mur, éloigné des autres.

« Toi ! Tu vas me devoir quelques explications ! Tu vois pas dans quel embarras tu me mets ? » s’exclama t-il en direction de la petite Tarsal.

« Taaaar ! Tarsal tar tarsal ! » répondit-elle d’une façon effrontée. Grrr ! Il n’aimait pas qu’on se moque de lui ! Il secoua un peu la pokémon avant de s’arrêter. Non … Il n’allait pas la faire mal. Il la déposa au sol avant de marmonner :

« Maintenant, tu t’en vas, d’accord ? Je n’ai pas envie d’avoir des problèmes. J’ai vraiment bien mieux à faire que de chercher des ennuis, tu ne comprends pas ça ou quoi ? »

« Oh ? Ryusuke ? Tu te caches des autres ? »

Il entendait une voix féminine au-dessus de lui. Relevant la tête, il remarqua qu’il s’agissait … d’elle. Elle faisait quoi exactement là ? Elle voyait pas qu’il avait mieux à faire ? Beaucoup mieux ? Du genre, ne pas se préoccuper de tout ça ? Car bon, il était carrément ennuyé là ! Il n’avait pas envie de se compliquer la vie avec toute cette histoire !

« Je n’ai pas envie de perdre mon temps avec toi, Junon. Sauf si tu veux me débarrasser de cette Tarsal qui croit que je suis son dresseur. »

« Ce n’est pas le cas ? Pourtant, on dirait qu’elle est désespérément accrochée à toi non ? »

Qu’est-ce qu’elle … ohla ! C’était quoi ça ? Pourquoi est-ce qu’elle le serrait aussi fort ? Elle allait se faire mal si elle continuait non ? C’était juste fou ! Qu’elle fasse attention à elle ! Mais elle n’osait même pas le regarder, terrorisée et apeurée par quelque chose.

« Ben qu’est-ce qui se passe maintenant, toi ? »

« Oh. Il semblerait que les cours vont bientôt reprendre. Je ferais bien de m’en aller. A plus tard, Ryusuke ! Nous nous verrons au déjeuner. »

« Même pas en rêve, Junon. Je veux être seul, compris ? » s’exclama t-il alors qu’elle était déà partie, ignorant complètement ce qu’il venait de dire. Grrr !

Elle exagérait grandement ! Fallait peut-être pas trop pousser un peu non plus hein ? Il était peut-être très gentil mais pas forcément très agréable et … La Tarsal était vraiment sous le choc ? Pfff … il ne voyait pas pourquoi. Il commença à caresser doucement son dos.

« Arrêtes donc, je sais pas ce qu’est ton problème mais … »

« Tarsal tar, tarsal … tarsal tar … » balbutie t-elle. Y a personne à gauche ? A droite ? Il commença à caresser doucement son dos. Il arrive pas à voir pourquoi elle est terrorisée mais bon, il ne va pas être un monstre. Elle peut rester quelques heures de plus mais à la fin du lycée, elle partira. Il en a assez là.

Dix minutes plus tard, alors que les cours reprenaient, la petite créature était enfouie sous sa veste d’écolier alors que les têtes continuaient de se retourner. Le professeur le fixa pendant quelques secondes puis ne vint rien dire, visiblement mis au courant par le précédent. Seule la tête de la Tarsal était sortie bien qu’elle n’observait rien, ni personne. Elle fermait juste les yeux, comme légèrement endormie malgré les cours.

« Ryusuke ? Il nous faudra communiquer le nom de ta pokémon pour nos registres. »

« Hein que quoi ? Hein ? Euh … Oui, sûrement, oui … pas de problèmes. »

Enfin, si, y en avait un gros mais ça, il n’avait pas la motivation pour le signaler. Comment est-ce qu’il pouvait expliquer que ce n’était pas sa pokémon ? Surtout en vue du travail que la Tarsal faisait pour paraître si fragile et innocente, rien à voir avec ce matin sur son lit. Pfff ! Pire ! De toute façon, elle avait même eut l’audace de dormir avec lui.

« A partir de là, je suis vraiment mal placé pour ouvrir la bouche, moi. »

Il avait marmonné cela, n’osant pas continuer cela alors que le professeur lui répétait ce qu’il avait dit. Ah oui ! Il devait répondre à ce dernier ! Bon, ben, ce n’était pas si difficile que ça non ? De toute façon, il avait déjà donné sa réponse :

« Je vous le dirais … si je la garde. J’en suis pas vraiment sûr. »

« Qu’est-ce que tu racontes là ? Tu ne vas quand même pas l’abandonner non ? Ca serait monstrueux de ta part ! Bref, décides-toi à lui donner un nom .. et aussi une pokéball. »

« Oui oui oui … » marmonna Ryusuke, visiblement peu concerné par ses propos. Il posa sa tête sur la table, cherchant à ignorer complètement les autres alors que la Tarsal faisait de même, le fixant avec douceur bien que sa coupe au bol gâchait la vue. Elle n’avait jamais de soucis avec ça ou quoi ? Il se posait sérieusement la question.

« Plus qu’une heure à patienter … et ensuite … »

« Tarsal ? » chuchota t-elle alors qu’il la fixait, baissant la tête. Il n’y avait plus qu’une heure de cours, c’était ça qui était le plus important. Ensuite, il y avait le repas et … ah oui, voilà ce à quoi il pensait en la voyant. Il avait presque oublié quelque chose.

« Tarsal, tu manges avec moi ce midi. Je ne vais pas te dire de partir le ventre vide. »

« TARSAL ! » hurla t-elle de joie, tout le monde se tournant vers Ryusuke qui tenta de rester le plus impassible possible alors que le professeur lui disait :

« Ryusuke, tu es prié de calmer ta pokémon, merci bien. Nous sommes en cours. Bien que ça soit exceptionnel, les règles sont les règles. Concentres-toi un peu. »

« Pardonnez-moi. Ca ne se reproduira plus, je vous le promets. »

« Tar. » répondit la pokémon, plaçant une main sur sa bouche comme pour dire qu’elle sera complètement silencieuse jusqu’à la fin du cours.

Bon, si seulement c’était vrai hein ? Ce n’était pas qu’il n’avait pas confiance mais il la suspectait de commettre encore quelques bêtises. Au moins, les cours étaient plus vivants qu’auparavant. Peut-être qu’avoir un petit pokémon avec soi, de pas trop grande taille, c’était loin d’être une mauvaise idée ? A quoi est-ce qu’il pensait là ?

Hors de question de considérer ça comme une éventualité ! Il n’aimait pas les pokémon et il n’allait pas changer d’avis ! Que ce cours se termine maintenant ! Il en avait déjà plus qu’assez ! Il perdait son temps en restant ici.

« Bon, comme visiblement, la pokémon de Ryusuke a tenu ses promesses, vous pouvez partir cinq minutes avant. De toute façon, le cours est terminé et je n’ai aucune raison de vous retenir plus qu’il n’en faut. Félicitations, Tarsal. »

« Tarsal, tar tar … » déclara la créature aux cornes vertes avec un grand sourire, comme pour signaler que ce n’était pas grand chose pour elle.

Ryusuke tapota le sommet du crâne pour lui intimer de se taire. Elle n’avait pas besoin de parler, surtout si c’était pour dire de telles bêtises. Il se releva, voyant que les autres n’allaient pas le lâcher … ou presque ! Grumpf !

« Tarsal, si tu veux te rendre utile … téléportes-nous. »

« Hey ! Attends un peu, Ryusuke ! On veut juste pouvoir te parler et regarder ta … »

« Maintenant, Tarsal. Sinon, tu n’auras rien à manger ce midi. Tu préfères ça ? » menaça t-il d’une voix faussement douce alors que leurs deux corps disparaissaient complètement.
Dans les couloirs encore vides, il grimpa aux étages supérieurs, montant les escaliers pour se diriger vers son petit coin, sachant parfaitement où se rendre pour ne pas être dérangé par les autres. C’était mieux comme ça, il le reconnaissait. Il pouvait être tranquille avec elle.

Chapitre 4 : L’accepter … un peu

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Chapitre 4 : L’accepter … un peu

« Je veux me réveiller, je vais me réveiller, voilà tout. »

Ce n’est pas ça qu’il désirait. Il en était hors de question. Il s’en rappelait. Un mauvais souvenir, un souvenir distant qu’il voulait effacer depuis des années. Il avait arrêté d’y penser mais au final, il était revenu à cause de cette Tarsal ! Tout était de la faute de cette Tarsal !

Si elle n’était pas arrivée, il n’aurait jamais souffert de la sorte ! Maintenant, il allait retourner à son ancienne vie ! Il voulut faire un mouvement mais ses pieds ne suivirent pas ses pensées, le faisant s’avancer vers cette forêt. Cette forêt flamboyante, il la reconnaissait parfaitement. C’était là que se trouvaient…

« AU SECOURS ! AU SECOURS ! ILS SONT COMPLETEMENT FOUS ! »

Il n’avait aucune difficulté à savoir de quoi criait cette voix avant qu’un homme obèse, d’une quarantaine d’années ne cherche à s’enfuir. Une flamme vint le balayer complètement, ne laissant plus qu’un corps calciné sur place alors que l’adolescent s’était mis à trembler. En regardant ses mains, il savait qu’il était retourné en enfance. Il n’était guère âgé, pas plus de cinq ou six ans au grand maximum, l’âge où on commençait à comprendre sans réellement deviner le sens caché des mots.

« Il est là. Il est là. Il est là. »

Une ombre orange sortait des flammes. Ailée, une flamme pointant au bout de sa queue, il ne pouvait que reconnaître ce monstre qui se tenait en face lui : un Dracaufeu. C’était un Dracaufeu, l’écume aux lèvres, le regard complètement rouge, dénué de toute émotion et tout sentiment. Il déglutit, cherchant à se rappeler ce qui s’était passé à ce moment précis.

« Je ne sais plus, je ne sais plus du tout ! Je ne m’en rappelle plus ! »

Plutôt, il ne voulait pas s’en rappeler, c’était complètement différent ! C’était totalement différent ! Il vient se tenir la tête, gémissant de douleur. De toute façon, ce n’était qu’un cauchemar, un simple cauchemar dont il allait bientôt être débarrassé.

Mais ? Et si cette fois, il avait des séquelles ? Et si tout se passait très mal ? Il n’y avait pas penser et il était maintenant trop tard pour revenir en arrière. Non, non et non ! Ca ne devait pas se passer comme ça ! Il se le refusait ! Ce n’était pas normal et logique ! Il devait s’enfuir cette fois ! Ses pieds suivirent finalement son cerveau alors qu’il se mettait à courir.

« DRAAAAAAAAAAAAAAA ! » hurla le pokémon de feu dans son dos avant qu’un puissant vent ne balaie les alentours, faisant rouler Ryusuke sur plusieurs mètres, son petit corps de jeune garçon étant beaucoup trop léger pour ne pas être projeté.

Il pleurait. Il se rappelait qu’il pleurait à ce moment précis. Et il s’était écorché les genoux. La peau d’un enfant était beaucoup plus fragile que celle d’un adulte endurci. Il n’avait pas osé bouger, paralysé par tout cela, attendant sa dernière heure. C’en était fini de lui. Il s’en rappelait parfaitement. Tout était terminé pour lui, snif. Pourtant, une foreuse vint se loger dans le torse du Dracaufeu, le tuant sur le coup avant de l’envoyer sur le côté. Ah ! Il se rappelait qu’il s’était senti sauvé en voyant le Rhinoféros en face de lui.

Il l’avait aspergé de sang à cause de cette attaque et le petit moment où il se pensait en sécurité avait laissé place à la terreur quand la foreuse se rapprochait inexorablement de lui. Il ne remarqua pas la lumière dans les cieux qui laissait apparaître deux yeux verts.

C’était ça le cauchemar de Ryusuke ? Autant dire que c’était dramatique, plus que dramatique. Une forêt en flammes, des pokémon fous, des cadavres un peu partout. Est-ce qu’il avait vraiment vécu tout ça ? Difficile quand on le voyait dans la vie de tous les jours. Mais pourtant, elle savait que c’était le cas et que les traumatismes les plus graves étaient ceux les plus enfouis. Elle devait se mêler de tout ça.

« Je veux sortir de là ! Je veux sortir d’ici ! J’en ai assez ! »

Il en avait plus qu’assez de cet endroit ! Il regarda à gauche puis à droite, cherchant une cachette, un gros rocher derrière lequel disparaître. Se remettant correctement debout, il continuait de sangloter et de geindre en sentant la douleur dans ses genoux.

Ça faisait mal, très mal. C’était à cause de cette souffrance qu’il voulait que tout cela cesse ! Mais rien n’y faisait ! Il ne pouvait jamais se réveiller par lui-même ! Recroquevillé derrière un gigantesque rocher, il se mit en position du fœtus, espérant par là que tout allait se terminer. Fermant les yeux, cherchant à ne plus rien entendre, il était déjà « ailleurs ».

Elle n’avait pas le temps de s’attarder sur ce cauchemar. Peut-être que plus tard, elle pourrait mais pour le moment, non. Tout son corps s’illumina avant qu’elle ne retrouver le jeune garçon toujours dans la même position. Des cauchemars comme ça, elle pouvait en dévorer des centaines si c’était nécessaire. Un flash lumineux se fit voir, aveuglant la scène de cauchemar avant que tout ne soit blanc, complètement blanc.

Pfiou ! Elle avait terminé ! Epongeant un peu de sueur sur son front, elle regarda l’adolescent dans le lit. Il semblait bien plus paisible maintenant. Elle avait réussi ce qu’elle voulait sauf qu’elle avait fini par être épuisée par tout ça. Elle poussa un profond soupir de soulagement avant de tout simplement fermer les yeux, s’écroulant sur le lit.

« Aaaaaaah ! Purée ! Qu’est-ce que j’ai bien dormi cette nuit. Et dire que je pensais que j’allais faire un sacré cauchemar. Comme quoi, je me suis planté. »

Il voulut faire un mouvement dans son lit, s’apprêtant à s’habiller pour le lycée avant de gémir de douleur. Aie ! Il avait planté sa main dans quelque chose de piquant! Il tourna son visage vers son lit, remarquant alors la Tarsal dans ce dernier. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle foutait quoi ici ? C’ETAIT QUOI CETTE BLAGUE ?!

« Non, elle est là et je me suis senti mieux que prévu. »

« Tarsal ? Tar ? Tarsal Tar Tarsal. »

Elle marmonnait dans ses rêves alors qu’il grognait. Bon, visiblement, s’il s’était bien senti cette nuit alors qu’il avait fait un début de cauchemar, elle en était responsable. Pour cette fois, ça passait. La prochaine par contre, il allait tout de suite mettre un hola.

« Réveilles-toi toi. Je te préviens : dès que tu es réveillée, tu disparais d’ici. »

Et surtout, qu’elle ne se fasse pas repérer par sa famille car sinon, ça allait vraiment être un bon gros bordel et ça, il ne pouvait pas l’accepter ! Quittant rapidement sa chambre, il ferma néanmoins la porte à clef, n’ayant pas le temps de voir que la Tarsal s’était levée, baillant légèrement tout en frottant ses yeux. Hum ! Bon gros sommeil !

« Alors ? Est-ce que tu crois qu’il dessine encore ? »

Mais ils allaient tous la fermer ? En quoi ça les regardait ce qu’il était en train de faire ? Il écoutait sagement les cours du professeur ! Et puis quoi ! Est-ce qu’il avait une tête à dessiner ? Il se sentait bien mieux depuis ce matin, ils allaient pas gâcher sa bonne humeur.

« HEY ! Vous deux ! Si vous avez du temps à perdre pour parler, venez donc au tableau pour répondre à ces équations ! »

Il évita de montrer son sourire en entendant les complaintes des deux élèves. Ça leur apprendra ! Pour une fois, il pouvait vraiment féliciter le professeur sur ce coup. Mais bon, qui lui disait que ça n’allait pas recommencer dès qu’il aurait le dos tourné ?

« Et rappelez-vous qu’aujourd’hui, une séance d’entraînement avec les pokémon sera faite. »

Ah ! Quoi de mieux que d’ignorer superbement tout cela ? Il poussa un petit soupir de soulagement, se disant que ce n’était pas pour lui de toute façon. Un bref instant, il s’imagina donner des ordres à la petite Tarsal mais cette idée vint aussitôt disparaître de son esprit.
A l’heure de déjeuner, il était sur le toit de l’école, seul comme à son habitude. Il aimait bien bloquer la porte, empêchant quiconque de le déranger. De toute façon, ce n’était pas un problème pour lui d’être seul, c’était une habitude. La majorité du temps, il restait en bas mais dans certains cas comme aujourd’hui, il s’offrait un instant de repos et de sérénité, n’étant alors guère dérangé par le monde qui l’entourait.

« Oh. Il semblerait que ma cachette ne soit pas si secrète que ça en fin de compte. »

Une voix féminine l’empêcha de mettre un morceau dans sa bouche alors qu’ il prenait une profonde respiration. Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Depuis qu’il l’avait rencontrée, il avait l’impression de la voir à chaque instant. Il regarda la présidente des élèves qui sortait de sa cachette derrière un mur, sourire aux lèvres.

« Une cachette à ciel ouvert, il faut être vraiment pas douée aux parties de cache-cache pour croire que ça en est une bonne. »

« Mais est-ce que tu te rappelles de mon prénom ? »

« Junon. Je ne suis pas stupide à ce point. Je retiens bien les prénoms. »

« Est-ce que je peux m’asseoir à côté de toi ? » demanda t-elle alors qu’il fronçait les sourcils.

« Si je te dis non, est-ce que tu vas le faire quand même ? Je ne vois pas pourquoi mademoiselle la présidente des élèves a besoin de manger ici. »

« Des fois, on aspire au calme et à la sérénité. » répondit-elle, venant s’asseoir à côté de lui avant de manger bien tranquillement, regardant le ciel.

Le silence plana entre eux deux, l’adolescent se disant qu’il ne comptait pas faire la conversation de toute façon. Si elle espérait quelque chose de sa part, autant dire qu’elle pouvait abandonner tout de suite. Il n’allait pas se montrer gentil ou agréable envers elle, il en était tout simplement hors de question.

« Quel beau temps aujourd’hui, tu ne trouves pas, Ryusuke ? »

« Ne m’appelle pas par mon prénom, je ne le fais pas, tu ne le fais pas. »

« Tu sais, la timidité, il faut la combattre. Je suis sûre que si tu t’ouvrais un peu aux … »

« Soit tu pars, soit je pars, tu décides lequel ? Mais je compte pas rester une minute de plus à t’écouter me parle et m’adresser la parole alors que je m’en fous complètement ! Ne viens pas me gâcher cette journée qui a bien commencée pour une fois ! »

« Oh, d’accord, d’accord. Il n’y a aucun problème. Je tiens à m’excuser si mes propos t’ont embarrassé, ce n’était pas voulu de ma part. »

« Il n’y a pas de fait d’être embarrassé ou non ! Je pars, j’ai terminé de manger. »

« Oh ? Est-ce que tu seras là pour l’entraînement de pokémon qui aura lieu cette après-midi ? Normalement, toutes les classes sont … »

La porte claqua fermement alors qu’elle sursautait un peu de surprise, ayant un petit sourire aux lèvres. Attendrissant, c’était le premier mot qui lui venait aux lèvres en voyant la réaction de Ryusuke. Continuant de manger, ses yeux se posèrent sur la gauche, observant le coin du mur sur lequel elle était adossée. Elle finit de se sustenter, comme si de rien n’était.

Elle l’avait vue ! Elle en était sûre et certaine ! Cette fille l’avait vue ! Elle s’était cachée, voulant se montrer à Ryusuke au bon moment mais visiblement, cela n’avait pas été possible à cause de l’arrivée de cette « Junon ».

« Bon, visiblement, il est l’heure pour moi de retourner en cours. » déclara Junon alors que la petite Tarsal l’observait en train de se lever puis de quitter le toit de l’école.

Oui zou ! Du balai ! Elle ne voulait pas la voir cette fille ! Surtout pas ! Elle avait quelque chose de vraiment déplaisant même si elle ne savait pas exactement quoi. Bon, puisqu’elle n’était plus là, cela voulait dire qu’elle pouvait retourner chercher Ryusuke non ?

« Tarsal ! Tar Tarsal ! Tar Tarsal Tar ! »

C’était décidé ! Elle avait fait son choix ! Elle se téléporta subitement, commençant à marcher bien tranquillement dans les couloirs vides puisque le déjeuner n’était pas encore terminé. Ryusuke ! Ryusuke ! Il avait bien dit qu’elle ne pouvait pas rester dans sa chambre. Il n’avait rien dit sur le fait de ne pas rester auprès de lui par contre ! C’était totalement différent ! Elle n’était pas bête, elle était maligne, c’est pour ça qu’elle avait pensé à cette solution pour continuer de voir encore Ryusuke ! Hahaha !

« Hey ? Tu as entendu ? Paraitrait qu’un Tarsal se balade dans les couloirs. »

« C’est quoi cette blague ? C’est pas si rare que ça hein ? Même si l’élève qui l’a perdu ferait mieux d’aller le chercher vite fait. Je te dis pas comme il risquerait d’avoir de gros problèmes sinon. Mais pourquoi tu me dis ça ? »

« Ben en fait, le gros problème, c’est que le Tarsal disparaît aussitôt. M’a pas l’air d’être un pokémon dressé, plutôt un sauvage. Puis aussi, il a des couleurs différentes ! »

« WOWOWOW ! Tu veux dire un Tarsal chromatique ? J’adore cette couleur bleue ! » s’exclama un élève alors que Ryusuke relevait la tête de sa table d’école. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Un Tarsal aux couleurs différentes ? Impossible.

« Non, même pas ! Juste les couleurs qui sont inversées. Y a aussi un truc sur sa robe de Tarsal. Enfin bref, c’est pour ça qu’il y a encore personne en classe, tu n’as pas remarqué. »

« Mais qu’est-ce qu’on attends alors ? Faut qu’on le trouve ! Et vite ! » répondit le même élève, quittant la classe en même temps que son compagnon qui lui avait expliqué la situation.

« Pourquoi je sens que ça va être galère mais vraiment plus que galère ? J’aimerai bien me dire que non mais je ne me fais pas d’illusions. »

Il reposa sa tête sur la table, se disant qu’après la présidente des élèves, il espérait juste un peu de calme mais en même temps, il ne fallait pas vraiment rêver. Si c’était aussi simple que cela, il le saurait. Malheureusement, la vie ne l’était jamais, surtout pas avec lui.
Fous ! Ils étaient tous fous ! Ils ne voulaient pas la lâcher alors qu’elle aspirait simplement à un peu de tranquillité ! Elle voulait juste retrouver Ryusuke ! Mais ces humains cherchaient à la capturer ! Cachée dans un seau, un balai sur la tête, elle observa une petite troupe qui passa devant ses yeux, criant qu’elle était sûrement dans ce couloir. Pourquoi est-ce qu’ils n’étaient pas tous comme Ryusuke ? Puis zut ! Elle ne savait pas du tout où il était !

« Tarsal. Tarsal Tar Tarsal Tar. » se dit-elle à voix basse. Elle allait bien finir par le trouver !

Mais rien à faire, malgré l’heure qui passa, il était tout simplement impossible à trouver. Finalement, les cours reprirent et les élèves, déçus, continuèrent alors leurs petites vies monotones comme si de rien n’était. Tout cela n’avait été qu’une illusion, une chimère.

Le soir arriva et la fin des cours était donc proche. L’adolescent rangea ses affaires, se dirigeant dès lors vers la sortie. Il vérifia quand même que cette Junon ne l’attendait pas, quittant rapidement le lycée sans plus attendre. Il aurait presque envie de crier « liberté » si ça ne tenait qu’à lui mais bon, il valait mieux attendre qu’il soit seul pour ça.

« Tarsal ! Tar ! Tarsal ! Tar Tar Tarsal ! »

Elle avait fini par le voir. Elle tenta de pousser son cri, cherchant par là à l’interpeller mais elle était trop loin, toujours dans le lycée. Zut ! Elle voulait se téléporter mais n’y arrivait pas. Est-ce qu’elle en avait peut-être un peu trop abusé en fin de compte ? Mais mais mais, elle voulait juste le voir ! Rien d’autre ! Elle commença à courir de ses petites pattes.

Mais Ryusuke était déjà bien loin lorsqu’elle finit par sortir du lycée. Elle poussa un petit soupir de tristesse. Elle savait où il habitait mais elle avait perdu toute la journée pour rien du tout. Ça la rendait toute triste rien qu’à cette idée en fin de compte.

« Hum ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Des traces de pokémon ? Serait-ce ce fameux Tarsal aux couleurs si différentes ? »
Elle sursauta, entendant une voix non-loin d’elle. Difficile de ne pas la reconnaître ! C’était cette fille adolescente qui était près de Ryusuke la dernière fois. Elle ne voulait pas ! Elle ne voulait pas la voir ! Elle faisait encore plus peur que les autres ! Elle se téléporta subitement alors que Junon s’approchait de l’endroit où se trouvait auparavant la petite Tarsal.

« Oh. Les pas s’arrêtent ici, comme si elle était passée par la voie des airs … ou par la téléportation. » chuchota t-elle avec neutralité, retournant ensuite sur ses pas.

Elle était en sécurité maintenant ? Elle jeta un bref regard en arrière, effrayée par ce qu’elle avait ressenti. Elle n’aimait pas du tout cette fille humaine ! Pas du tout ! Zut ! Elle allait devoir retrouver Ryusuke maintenant ! Il était pas trop tard !

« Je peux savoir ce que tu fais là, toi ? Je croyais t’avoir dit de ne plus te présenter. »

Une heure plus tard, elle était assise sur le lit de Ryusuke, sage comme une image. Lui-même passa une main sur son front, se demandant ce qu’il avait fait pour mériter cela. Vraiment, c’était un bien beau bordel, il devait le reconnaître.

« Dis-moi, toi, et tu n’as pas intérêt à me mentir. »

« Tarsal ? Tar Tar ? Tarsal ? Tarsal Tarsal Tar ? »

« Tu n’aurais pas été dans mon lycée encore une fois aujourd’hui ? On me parlait d’une petite Tarsal aux couleurs différentes. Fais attention hein ? »

« Tarsal ! Tar ! Tarsal ! Tarsal Tar Tarsal ! »

Pourquoi est-ce qu’elle mentirait ? Elle avait bien fait ça, oui ! Elle n’avait aucune raison de mentir ! Sauf qu’elle ne l’avait pas trouvé, voilà tout ! C’était ça le gros problème ! Mais maintenant que c’était fait, elle le lâchait plus de la soirée !

Deux heures plus tard, il avait tout simplement pris un carton de son placard, mettant un coussin à l’intérieur. La Tarsal était endormie alors qu’il avait fermé la porte à clef. C’était bien parce qu’il avait l’intime conviction que c’était elle la responsable de son cauchemar qui avait disparu cette nuit. L’observant dans l’un de ces pulls en laine dans lequel elle s’était enfouie, il vint lui-même chercher le sommeil, espérant ne pas cauchemarder à nouveau. Il tolérait pour cette nuit la petite Tarsal.

Chapitre 3 : Une journée mouvementée

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Une journée mouvementée

« Comment se porte t-il ? Dites-le nous docteur, je vous en prie. »

« Il a juste besoin de repos, beaucoup de repos. Vous ne devriez pas le déranger. »

« Mais qu’est-ce qui s’est passé ? La présidente du conseil de son lycée nous a dit qu’il se comportait plus que bizarrement aujourd’hui. »

« Je ne peux pas vous le dire. Le mieux à faire est d’attendre qu’il se réveille et ensuite de l’interroger mais prenez vos précaution quand même. »

« Nous le savons parfaitement, ne vous inquiétez pas. Merci encore pour tout. Il faut que j’aille servir un chocolat chaud à la présidente des élèves qui nous attends dans la cuisine. »

Elle s’excusa poliment, descendant les escaliers avant de retrouver l’adolescente qui était restée assise sur une chaise, les coudes posés sur la table, les mains jointes. Elle attendait avec patience l’arrivée de la mère de Ryusuke, la remarquant lorsqu’elle se présenta dans la cuisine. Aussitôt, ses premières paroles furent :

« Qu’est-ce que le médecin a dit ? »

« Beaucoup de fatigue et d’épuisement. Il nous faudra lui demander lorsqu’il se réveillera. Néanmoins, vous savez aussi bien que moi que mon fils est quelqu’un de très difficile malheureusement. Je ne crois pas qu’il voudra nous en parler. »

« D’après les élèves de sa classe, il dessinait en classe un pokémon Un Tarsal pour être plu précis mais en tant que présidente du conseil des élèves, je suis au courant de la réputation de Ryusuke en ce qui concerne les pokémon. C’est pourquoi je me demandais d’où lui viendrait cette idée d’un Tarsal. Peut-être que nous devrions le laisser tranquille et attendre qu’il s’ouvre de lui-même ? Cela ne me semble pas une idée si absurde, qu’en pensez-vous ? »

« Peut-être. Pour une adolescente, vous avez des pensées bien adultes. Est-ce que l’on vous le dit souvent ? » demanda la mère de Ryusuke, faisant un léger sourire.

« En tant que présidente du conseil des élèves, je me dois d’être un sérieux à toute épreuve, surtout quand des cas comme Ryusuke se présentent. Il faut réagir correctement avec des événements de la sorte. »

« Ah … si seulement Ryusuke pouvait être ainsi mais bon …il est-ce qu’il est. Nous n’allons pas le forcer à être quelqu’un qui ne veut pas être. Combien de sucres ? »

« Deux s’il vous plaît. Vous faites bien. Ce n’est pas ainsi qu’une personne se développera correctement si on décide de le lier à des principes auxquels il n’adhère pas. C’est peut-être pour cela que Ryusuke est aussi intéressant aux yeux des autres élèves du lycée. »

« Je préférai ne pas affirmer vos propos mais pourtant … ah. » soupira la mère de Ryusuke, servant alors sa tasse de chocolat chaud à la jeune demoiselle, celle-ci l’emmenant à ses lèvres. Quand elle eut terminé de boire, elle se releva avec élégance, déclarant qu’il était temps pour elle de partir maintenant. Si cela était nécessaire, elle reviendrait.

Le lendemain matin, il se trouvait déjà en classe. Qu’importe ce que le médecin ou ses parents avaient dit, il ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Par contre, ce qui le dérangeait bien plus, c’était les regards tournés vers lui et non pas pour une raison appréciable. Lorqu’il fut l’heure de déjeuner à midi, pendant qu’il mangeait tranquillement dans son coin, deux adolescents vinrent le regarder, un sourire aux lèvres.

« Ben alors ? Paraitrait que tu aimes dessiner des Tarsal, Ryusuke ? »

« Je ne suis pas d’humeur. Je vous conseille juste de déguerpir au lieu de me chercher des noises. A vous de voir. Vous préférez quoi ? »

« Hahaha, tu étais encore malade hier, tu crois vraiment être en pleine forme pour ça ? »

« Tu veux vérifier pour voir ? Tu serais surpris du résultat. »

Il s’était relevé,déposant son plat à côté de lui en craquant ses poings. Il n’avait même pas envie de chercher à discuter avec des imbéciles de la sorte. Il allait tout simplement briser ces deux types et retourner manger bien tranquillement.

« Ohla, ohla, on cherche pas la bagarre, l’amoureux des pokémon psychiques hein ? »

« Bon, visiblement, tu m’as cherché, tu vas me trouver. »

Il n’en fallait pas plus pour qu’ils lui prennent la tête. Ils allaient vite le payer et d’une façon assez violente. Il commença à courir en leur direction, les empêchant de s’enfuir. En attrapant un par le col, il s’apprêta à le frapper de toutes ses forces avant de s’arrêter. Non. La violence, pas contre ces types, ils n’en valent pas la peine.

« Déguerpissez et ne venez plus me déranger, compris ? Je veux manger tranquille. »

Il n’allait même pas remercier cette présidente du conseil des élèves. Son intérêt envers elle était nul, proche du néant. Il termina son repas, écoutant calmement pendant la fin des cours. Cette Tarsal perturbait toute son existence depuis son apparition.

« Elle ne peut pas me lâcher un petit peu ? Pourquoi est-ce qu’elle reste dans mon esprit ? »

« Oh ? Ryusuke ? Tu n’es pas encore parti de l’école ? »

Une voix féminine. Grrr. Les cours étaient terminés et il avait préféré tarder dans les couloirs du lycée plutôt que de partir le plus vite possible. Maintenant, il pouvait la voir. La fameuse présidente des élèves. Elle avait son âge. La chose la plus remarquable chez elle était sa longue chevelure blanche et argentée. Elle avait aussi des yeux verts et une beauté indéniable qui allait de pair avec le physique qu’elle arborait.

« Oh. Toi. Tu … hmm … cela va me revenir normalement. »

« Junon. C’est le prénom que tu recherches. » dit-elle tout en ayant un petit rire qui agaça aussitôt l’adolescent. Celui-ci n’en fit pas pour autant la remarque. Il reprit la parole :

« Je tenais juste à te remercier. Mes parents m’ont dit que tu étais venue mais ça s’arrête là. Maintenant, je vais m’en aller. Je n’ai pas que ça à faire. »

« Est-ce que je peux te raccompagner ? Du moins, sur un bon kilomètre ? »

« Si c’est de la pitié ou de l’inquiétude car tu ne sais pas si je vais me casser la figure ou m’évanouir, tu peux partir de ton côté. Salut. »

Il avait fait ce qu’il avait à faire. Il n’allait pas discuter avec cette fille alors qu’il n’en avait pas envie. Quittant le lycée, il se dirigea à toute allure jusqu’à chez lui, montant dans sa chambre sans chercher à communiquer avec ses parents. Quelques instants plus tard, il était couché sur son lit, regardant le plafond en réfléchissant à tout et à rien. La vie était compliquée, tellement compliquée, pourquoi est-ce qu’on lui causait autant de problèmes ?

« J’en ai assez de tout ça. Je veux juste que l’on me laisse tranquille. Est-ce que j’en demande trop par hasard ? Beaucoup trop ? C’est juste une blague, non ? »

Il n’en savait trop rien. La seule chose dont il pouvait être sûr, c’est que la fatigue qui l’envahissait était bien présente. Il ferma les yeux, sombrant peu à peu dans un sommeil réparateur. De toute façon, il avait mis son réveil au cas où.

Mais ce ne fut pas le réveil qui vint le sortir de sa torpeur mais cette sensation d’être épié. Il se redressa dans le lit, regardant autour de lui, une main posée sur son front. Il était en sueur ! C’était quoi ça ? Gauche ? Droite ? Rien du tout. Il n’y avait rien ou … AH ! La fenêtre ! Il y avait bien quelqu’un à la fenêtre ! Cette Tarsal était de retour ?

« Qu’est-ce que tu fais là ? Tu arrêtes de me poursuivre ? C’est de la persécution ! »

« Tarsal ? Tarsal ? Tar ? » demanda t-elle alors qu’elle ouvrait la bouche. Elle était de l’autre côté de la fenêtre alors pourquoi est-ce qu’il l’entendait ? AH ! C’était des messages mentaux ! Il en était sûr et certain ! NON ! Qu’elle arrête ça !

« N’utilise plus tes fichus pouvoirs pour me parler ? Compris ? Je ne veux pas de ça ! »

Elle se téléporta pour arriver dans la chambre, debout sur bureau. Il cligna des yeux. Elle avait rien compris à ce qu’il venait de dire ou quoi ? La créature cornue tourna son visage vers les dessins représentant une Tarsal. Il s’écria :

« Mais qu’est-ce que tu fous là ? Ne touche pas à ça ! REVIENS PAR LA ! »

Il n’allait pas se laisser faire par une morveuse de pokémon ! Il quitta son lit, s’approchant d’elle à toute allure, prêt à lui bondir dessus. Il amorça un mouvement pour l’attraper mais elle se télépora une nouvelle fois, arrivant sur son lit. Elle désigna le dessin, disant :

« Tarsal ? Tarsal ? Tar ? Tarsal ? »

« Quoi ? Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je m’en fiche et je ne te comprends pas ! ET ARRÊTE DE BOUGER ! BON SANG ! » hurla l’adolescent avant de sauter pour tenter de l »immobiliser sur le lit. Un bon gros tremblement se fit sentir alors que la Tarsal s’était téléportée une nouvelle fois, la voix de la mère de Ryusuke criant :

« Ryusuke ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu hurles dans ta chambre ? Et c’est quoi ce boucan ? Tu es encore malade ? Attends, j’arrive ! »

« NON ! PERSONNE NE RENTRE DANS MA CHAMBRE ! »

Il ferma à toute allure la porte de sa chambre, tournant la clé avant que la Tarsal ne lui montre le dessin représentant la pokémon. Elle désigna sa corne comme pour lui dire que la sienne était un peu plus grande que celle dont il avait affublé la créature sur le dessin.

« Et qu’est-ce que tu veux que ça me fasse? Arrête de bouger ou alors, je vais t’étriper ! »

« Tarsal ! Tar tar ! Tarsal, tarsal, tarsal ! »

Quoi ? Elle se foutait de sa gueule ? Il n’avait pas la tête à penser à ça ! Il allait l’égorger ! Il devait juste se déplacer doucement puis l’attraper par surprise. L’air de rien, il s’avança vers elle alors qu’elle continuait de regarder les dessins, comme émerveillée. Lorsqu’il fut à sa portée, il poussa un cri de victoire, cherchant à l’agripper.

« Tu vas voir ! J’ai fini par t’avoir, petite Tarsal ! »

Sans qu’il ne sache comment cela s’était produit, il était maintenant couché sur le ventre sur le lit ? Le pire ? C’est qu’il marmonnait alors qu’il sentait la Tarsal sur son crâne Elle se penchait en avant, ses yeux toujours cachés par sa coupe au bol alors qu’elle montrait le dessin, désignant maintenant ses « hanches » ? Hein quoi ? Trop grosses ? Mais elle allait arrêter ça ? Pour qui est-ce qu’elle se prenait ?

« Je vais vraiment te farcir si tu continues ! »

« Tarsal ! Tarsal Tarsal Tar Tar ! »

Gnnn ! Elle lui prenait la tête ! Masi qu’est-ce qu’il en avait à faire de ce qu’elle disait ? Elle croyait vraiment qu’il s’intéressait à ce qu’elle racontait ? C’était qu’une pokémon ! Une simple pokémon ! Rien de plus ! Rien de moins ! Rien d’autre ! Qu’elle se rentre ça dans le crâne ! Il n’avait pas que ça à faire ! STOP !

« Je te laisse dix secondes pour descendre de moi. Après, je te promets pas la vie sauve. »

« Tarsal ? Tar Tar Tarsal ? Tar ? »

QUOI ?! STOP ! Il se retourna vivement, agrippant la Tarsal à deux mains. Celle-ci relâcha les dessins qu’il avait fait alors qu’il pouvait voir ses yeux verts. AH ! Elle faisait moins la maline maintenant hein ? C’était qui le chef hein ?

« Disparais de ma vue ! Compris ? Je ne veux plus te voir ! Zou ! Du balai ! Du vent ! »

« Ryusuke ? Mais as qui est-ce que tu parles ? Tu as invité un ami ? Ou alors, est-ce que … tu aurais enfin un pokémon ? » demanda sa mère tout en frappant de l’autre côté de la porte.

« UN POKEMON ? MOI ? ET PUIS QUOI ENCORE ?! C’est juste un Roucool ! »

Il n’avait pas honte de mentir de la sorte à sa mère alors qu’il ouvrait la fenêtre, faisant semblant de faire du bruit pour qu’un Roucool ne s’envole. Sa mère fit quelques pas en partant alors qu’il refermait la fenêtre. Il poussa un profond soupir, se tournant vers la Tarsal. Il la désigna du doigt, déclarant :

« Je ne veux pas de toi alors maintenant, tu es priée de disparaître de mon champ de vision. Tu m’importunes et m’insupporte. Compris ? »

« Tarsal ? Tar Tar ! Tarsal Tarsal Tar Tar Tarsal ! »

Qu’importe ce qu’elle disait, il n’allait pas changer d’avis comme ça. Il cligna des yeux, croisant les bras alors qu’elle restait là, attendant de voir ce qu’il allait faire pour la forcer à partir. Elle n’avait pas envie. Elle avait été très inquiète hier après son évanouissement.

« Je ne veux pas de toi dans ma chambre, ni dans ma vie. Si tu arrives à comprendre ça, tu peux maintenant partir car je ne te retiendrai pas, compris ? »

« Tarsal, Tarsal, Tarsal … Tar … Tarsal. » répondit-elle avant de déposer les feuilles de papier. Puisqu’il en était ainsi, elle se téléporta subitement hors de la chambre, Ryusuke poussant un soupir de soulagement. Enfin débarrassé d’elle !

Il alla se coucher sur son lit, recommençant à regarder le plafond. Maintenant, il allait enfin pouvoir passer aux choses sérieuses ! Et surtout, puisqu’elle avait compris le message, il était sûr et certain qu’elle n’allait pas revenir de sitôt !

Le reste de la soirée se passa tranquillement, très tranquillement. Lorsqu’il fut l’heure de se coucher, il jeta quand même un regard par la fenêtre, observant l’arbre en face de lui et ses racines. Non, il n’y avait rien du tout. Tant mieux, il n’avait pas envie de la voir de toute façon. Il en avait assez d’elle. Bon débarras.

« Et bonne nuit à moi ! Je l’ai méritée après tout ça ! »

Il en était sûr et certain. Pourtant, couché dans le lit, il se sentait un peu anxieux, sans savoir réellement pourquoi. BAH ! Demain était une autre journée. Il allait tout simplement bien dormir et rien de dramatique allait se passer, voilà tout.

Pourquoi se prendre la tête pour tout le reste ? Finalement, il trouva le sommeil bien rapidement et se rendit au pays de songes. Il ne put remarquer le regard vert qui l’observait à travers la vitre, la Tarsal étant debout sur une branche.


Elle n’avait pas voulut partir tout de suite. Elle avait eut un pressentiment comme quoi, quelque chose allait se passer. Était-ce à cause de ses capacités ? Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle ne pouvait pas le laisser seul. Elle le regarda, fermant les yeux, ses lunettes retirées alors qu’il était déjà en train de s’assoupir. Avec lenteur, elle se téléporta à l’intérieur, faisant bien attention à ne pas le réveiller.

A quoi est-ce qu’il pouvait rêver ? Un adolescent comme lui, tourmenté et effrayé par elle, il devait avoir des rêves bien saugrenus non ? Peut-être devait-elle les lire ? Non, ça ne se faisait pas. Elle restait juste assise à côté de l’adolescent, se demandant quand tout sera fini.

Où est-ce qu’il était ? C’était étrange. Une forêt. Il se trouvait dans une forêt ? Cela lui rappelait quelque chose qu’il aurait préféré oublier après toutes ces années. Après, c’était sûrement une illusion. Pourquoi ferait-il un rêve aussi précis maintenant ?

« Brrr, il ne fait pas chaud par contre, ils exagèrent quand même un peu ! »

Non, là, c’était vraiment très perturbant. Qu’il puisse parler alors qu’il était dans son rêve, qu’il en ait conscience, quelque chose clochait. Et cette sensation de froid qui l’envahissait ? Comme s’il était vraiment dans ce rêve, qu’il ressentait tout.

La forêt s’enflamma subitement devant lui, des cendres venant caresser son visage alors qu’il sursautait. Réel ! C’était beaucoup trop réel ! Il savait maintenant ce que c’était ! NON NON ET NON ! Il ne voulait pas replonger dans ça ! Il en était hors de question !

« AU FEU ! Ces pokémon sont complètement fous ! Au secours ! Aidez-nous ! »

Elle se remit aussitôt debout sur le lit de Ryusuke. Elle l’avait parfaitement ressenti. Son visage se tourna vers l’adolescent qui s’était mis à haleter. Il faisait un mauvais rêve. Non, ce n’était pas un mauvais rêve mais un cauchemar. Une main posée sur le front de Ryusuke et le constat était affligeant : ce n’était pas un cauchemar mais une véritable terreur.

« Tarsal ! Tar Tar Tarsal ! Tarsal ! Tarsal Sal Sal ! »

Ce n’était même pas une question d’avoir le choix ou non. Le pressentiment qu’elle avait eut était l’exemple parfait de la raison qui la poussait à être ici. C’était à son tour de le sauver !