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Chapitre 60 : Disparition

ShiroiRyu
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Chapitre 60 : Disparition

« Si… Elle est morte, je vous promet de vous exterminer tous les quatre… jusqu’au dernier. Je vous promets de passer le reste de mon existence à vous éradiquer. »

« Tu n’es pas en état de nous menacer. »

« Nelya… Nous ne sommes pas en état de combattre non plus. »

Xano toussa légèrement de gêne, intrigué par le spectacle devant ses yeux. Il ne mettait pas en doute les propos de Ronyl mais si c’était vraiment le cas au sujet de l’antidote, pourquoi Paria n’était-elle pas à nouveau sous sa forme de pokémon ? C’était assez étrange. Néanmoins, il était heureux de voir que tout était terminé. Ronyl était assis sur le sol, la tête de Paria sur ses genoux pour voir si il y avait une quelconque amélioration.

« Vous êtes contents ? C’était ce que vous vouliez depuis le départ. »

« Arrête de te poser en martyr. Si tu n’avais pas dérivé du mauvais côté, cela ne serait jamais arrivé. Pourquoi as-tu crée ce virus ? »

« Car je voulais voir ce dont j’étais issu. Comme je l’ai signalé, il y a plus de dix ans, j’ai assassiné toutes les personnes portant le nom Waror. A part moi, il n’existe plus un homme sur Terre qui porte ce nom. Mais à l’âge de quatorze ans, j’ai trouvé Paria qui se faisait attaquer par des Pyrolis, Voltalis et d’autres membres des différentes races issues de l’Evoli. Sans moi, elle serait morte par ses confrères. C’est pour cela que j’ai décidé de la sauver et que j’ai compris le véritable pouvoir du Virus Ivoil. Si je ne m’étais pas débarrassé de tous ces pokémons, je pense que je serais mort aussi. Lorsque je me suis réveillé, c’était grâce à elle. Elle était recouverte de sang et moi aussi. J’ai alors compris qu’elle avait le même destin que moi. »

« Cela ne m’explique pas pourquoi tu travaillais sur le Virus Ivoil et pourquoi tu as rejoint les Taisos ? »

« Je n’ai pas rejoint les Taisos pour te tuer. Tu m’indiffères complètement. Néanmoins, on m’a proposé d’en apprendre plus sur moi et sur ce que j’étais réellement. Si je devenais un Taiso, je n’avais pas à m’inquiéter du regard des autres. Je disparaissais de leurs vues à jamais. Je ne me montrais plus et je n’étais plus visible. De plus, Paria serait donc à l’abri et elle n’aurait plus à souffrir des autres. »

« Est-ce qu’elle t’a donner son avis à ce sujet ? »

« Elle ne m’a rien dit et c’est normal. Je sais ce qui était bon pour elle. Qui irait se laisser faire souffrir exprès ? Quelqu’un de normalement constitué bien entendu. Alors ? »

« Les masochistes ? Tu vois… A cause de toi et de tes actes, cette Evoli est maintenant morte. Si tu n’avais pas fait tout cela, peut-être que tu aurais pu vivre heureux avec elle et d’autres pokémons ? »

« Comme si j’avais besoin des pokémons… Pokémons ou humains, ils sont pareils. »

« Tu dis cela alors que tu la gardes sur toi depuis déjà cinq minutes. »

« Elle est morte, c’est différent maintenant. »

« Ce n’est pas différent, tu appréciais cette pokémon depuis le départ car elle était comme toi. Tu n’as pas arrêté de le dire après qu’elle soit devenue une humaine. Comment tu la trouves ? »

Les deux hommes s’étaient visiblement calmés, chacun ayant une respiration très rapide. Nelya et les deux autres femmes s’étaient tues, laissant parler Xano avec Ronyl. Celui-ci avait perdu ses lunettes depuis le début de son propre combat et ne semblait plus aussi moqueur et prétentieux qu’auparavant. Ses nombreuses blessures s’étaient déjà arrêtées de couler alors qu’il observait Paria en passant une main dans sa chevelure. Après les paroles de Xano, il avait redressé son regard pour voir si il se moquait de lui ou non.

« Ne te considère pas comme mon ami ou quelque chose de ce genre maintenant que tu m’as battu. Le combat n’est pas terminé. Ce que je pense d’elle ne concerne que moi. »

« Pfff… Je n’ai même plus envie de me battre. Te voir te mettre dans tous tes états pour cette pokémon, ça me fait penser à moi avec Tyrania et les autres. J’ai tenté une quadruple symbiose pour les sauver. »

« Une quadruple symbiose ?! Mais tu es complètement fou ! »

« N’est-ce pas pour ça que j’ai gagné ce combat ? »

« Non, ce n’est pas pour ça. C’est simplement…qu’elle a fait une bêtise… et que c’est en partie de ma faute. Maintenant, elle est morte et mon antidote n’a servi à rien. Dire que j’avais prévu ce genre d’erreurs, cet évènement… mais savoir que j’ai échoué maintenant. »

Il arrêta de parler, baissant son visage vers Paria. Il n’avait jamais pleuré depuis qu’il était devenu un meurtrier et il n’allait pas pleurer maintenant. Il n’était pas comme ça, il avait scellé son cœur depuis tant d’années. Sa main accéléra ses caresses dans les cheveux de Paria alors qu’il murmurait :

« Tues moi. »

« Quoi ? »

« Je t’ai demandé de me tuer. De toute façon, c’est pour ça que tu es venu alors tues moi. »

« Je refuse. J’ai besoin de toi pour un antidote en double dose. »

« Pourquoi tu as besoin de ça ? Tu n’es pas infecté par le virus et tes pokémons sont des naturels. »

« C’est pour Oria, je ne vais pas te mentir. Vous l’avez forcé à utiliser ce virus sur Rek et Iny. Je ne vais pas te mentir : Je sais comment la contacter et j’ai besoin de cet antidote pour ses deux pokémons. »

« Ce que tu vas faire de ces antidotes, je m’en contrefous. Attend moi ici, si je vois que tu as fait quelque chose au corps de Paria, je promet que tu ne pourras plus rien faire avec mon virus et mon antidote. »
Lentement, Ronyl déposa la tête de Paria sur le sol en la regardant pendant quelques secondes avant de se lever avec difficultés. Souci d’esthétisme ? Nul ne le savait mais il reprit sa blouse déchirée de partout et se la remit sur le dos avant de pénétrer à l’intérieur du laboratoire. Pendant plusieurs secondes, Xano et les femmes ne bougèrent pas avant que Luna ne fasse une remarque :

« Xa… Xano. Sa poitrine se soulève. »

« Oui et alo…Oh merde ! Nelya, tu peux vérifier ?! Tu dois être capable de voir à distance. Si elle est vraiment guérie, tu devrais être capable de lui parler par télékinésie ! »

« Oui, je vais le faire. »

Deux minutes passèrent et Ronyl n’était toujours pas revenu. Visiblement, la fatigue était bien plus importante qu’elle n’y paraissait. Nelya annonça une bonne nouvelle avec le fait que Paria était en vie. Elle était très faible et fatiguée mais elle était vivante. Seulement, elle ne savait pas où était Ronyl et cela l’inquiétait. Une dizaine de minutes s’écoulèrent à nouveau et cela devenait préoccupant. Enfin, l’homme aux yeux orange sortit de son laboratoire, un bout de papier dans la main gauche, quatre seringues dans celle de droite.

« Voilà tes antidotes et la formule pour en créer. Cela m’a pris du temps pour la noter mais bon, si par malheur, ça ne marche pas, il faudra faire d’autres tests. »

« J’ai une bonne nouvelle pour toi. »

« Tu comptes me tuer ? Je t’en remercie même si ce n’est pas un service. »

Ronyl s’approcha de Xano, lui tendant les objets alors qu’il attendait ce que l’adolescent allait lui répondre. Il ne souriait pas et semblait plutôt pressé de disparaître de ce monde… comme il le voulait tant. Xano demanda à Luna de prendre les objets si précieux avant de les mettre dans le sac tandis qu’il prenait la parole :

« Non mais la prochaine fois, vérifies donc si Paria respire ou non. »

« Mais tu me prends pour un im… Non ? Elle… »

Xano hocha la tête d’un air positif alors que l’étonnement se lisait sur le visage de Ronyl. Celui-ci tenta de courir en direction de Paria pour vérifier si les dires de l’homme étaient vrais ou non. Il tomba à genoux, trop épuisé pour courir mais il prit la jeune femme aux cheveux bruns dans ses bras, posant sa tête contre sa poitrine avant de s’écrier :

« Oui son cœur bat ! Elle est encore vivante ! »

« Tu vois, je te l’avais dit. Remercie Luna qui a repéré ça et Nelya qui a confirmé. Bon, nous n’avons plus rien à faire ici mais je dois te demander quelque chose : Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? »

« Je ne sais pas. De toute façon, maintenant, les Taisos ne voudront plus de moi et c’est normal. Je n’ai pas fait grand-chose pour eux à part pour le virus. Si ils apprennent que j’ai crée un antidote contre le virus, je serais certainement mort. De toute façon, j’ai tout prévu. Tu seras content d’apprendre que je quitte les Taisos et qu’avec ça, je ne chercherais plus à te tuer. »

« Tant mieux, ça fera un adversaire en moins ! Tu sais où se trouve leur base ? Ca m’épargnerait bien des soucis. »

« Tu es fatiguant à demander trop de choses. J’ai ma petite idée sur l’endroit où peut se trouver cette base. »

« Tu n’es même pas sûr de sa localisation ?! »

« Personne ne la connaît sauf quelques personnes. Enfin bon, quand tu veux, rend toi dans les montagnes des régions Valéennes. Maintenant… Laisse moi tranquille avec elle. »

« Ca va aller ? »

« Je n’ai pas besoin de ton aide ! »

Visiblement, il n’avait plus envie de discuter. Xano l’observa alors qu’il tentait de soulever Paria. La première fois, il s’écroula au sol, sa tête retombant sur le ventre nu de Paria. La seconde fois, ses jambes tremblaient mais on pouvait voir qu’il semblait déterminé à la ramener dans le laboratoire. Les yeux de Paria s’ouvrirent avec difficultés alors qu’elle souriait envers le scientifique. Il avait remarqué le réveil de l’ancienne Evoli et lui murmura quelques paroles que Xano ne put entendre. Celle-ci hocha la tête d’un air négatif puis positif après quelques instants : Si tel était son choix… Elle ne pouvait pas l’arrêter.

« Qu’est-ce que vous foutez encore là ? »

« Bon, d’accord, d’accord. On part ! Je ne vois pas pourquoi il se met dans cet état. »

« Il veut être seul avec elle. »

Nelya venait de prendre la parole et il comprit tout de suite ce qu’elle voulait dire : Maintenant que Paria était humaine, ils avaient beaucoup de choses à se dire, beaucoup trop. Dix ans où ils ne s’étaient jamais réellement parlés, dix ans où il n’avait jamais fait de symbiose. Savait-il même ce qu’était une symbiose ? Xano n’en était pas si sûr. Néanmoins, si il voulait qu’ils soient seuls, c’était son choix. Faiblement, le quatuor se retira peu à peu dans les bois.

« J’en ai marre de cette vie… Il était responsable de la mort de ma mère et je n’ai même pas réussi à le tuer. »

« Pourquoi tu ne l’as pas fait ? »

« Car il avait cette Evoli. Paria a risqué sa vie, elle était prête à tout perdre pour le sauver. Si il était vraiment aussi mauvais que ça, je ne pense pas qu’elle aurait fait ce genre de choses. »

« Tu as un cœur d’or quand tu t’y mets. Fais attention à ce que cela ne te perde pas, Xano. »

Il rigola très faiblement aux paroles de Nelya, celle-ci le tenant près d’elle alors qu’ils marchaient d’un pas lent dans les bois. Luna aidait Oriane à avancer alors qu’ils étaient tous exténués et fatigués. Intérieurement, Xano espérait qu’il n’y avait pas encore de pokémons sur-évolués grâce au virus à leurs trousses. Une explosion se produisit derrière eux alors que cela faisait déjà dix minutes qu’ils marchaient.

« Qu’est-ce que… »

« Ronyl ! Paria ! »

Il n’eut le temps que de se retourner qu’une seconde puis une troisième explosion se produisirent. Un véritable concerto explosif se faisait entendre à moins d’un kilomètre de l’endroit où il se trouvait et il était déjà prêt à revenir à l’endroit où se trouvaient les deux personnes mais Nelya lui donna un léger coup dans la nuque pour le faire s’évanouir. Luna et Oriane s’écrièrent en même temps :

« Mais qu’est-ce que tu fous ?! »

« Tout était prévu. Tout était écrit dans leurs destins. Je ne pouvais pas laisser Xano faire une nouvelle bêtise dans cet état. »

« C’est quand même une méthode un peu… brutale. »

« Tu voulais essayer de le raisonner ? Tu sais aussi bien que moi qu’il n’écoutera pas. »

« Mais pourquoi… ces explosions ? »

« Il était destiné à mourir. Elle a simplement accepté de mourir avec lui. »

« Mais comment tu sais tout ça ? »

Elle ne répondit pas, poussant un profond soupir avant de s’éloigner à nouveau de la forêt. Elle était trop blessée pour faire une téléportation correcte et elle savait que maintenant, avec la mort de Ronyl, il n’y avait plus à s’inquiéter au sujet des anciens pokémons devenus humains à cause du virus Ivoil. Ce petit hochement de tête négatif… puis positif. Elle avait tout de suite compris ce qu’il voulait signifier : Ronyl n’avait pas oublié son idée de mort par un suicide. A la fin, il lui avait simplement demandé son avis alors qu’il ne l’avait jamais fait. Ils s’étaient finalement mis d’accords à ce sujet.

Il ne restait plus rien du laboratoire à part de nombreux gravats, des cages détruites dans lesquelles s’étaient trouvés des pokémons et bien d’autre chose. Ce système de destruction, il y avait pensé dès le premier jour. Dès la mort de Xano, il s’était promis de se tuer en laissant partie Paria sans qu’elle ne le sache. Au final, elle était restée humaine sans qu’il ne comprenne pourquoi. Il ne voulait plus la voir partir et il le savait : Il avait eut si peur au moment où elle s’était mis à utiliser les seringues. Ce qu’il avait murmuré à la jeune femme aux cheveux bruns il y a environ dix minutes ?

« Ne recommences plus jamais cette bêtise. »

« Mais si tu es en dan… Maintenant tu n’as pas à t’en faire, je pourrais… »

« Ne fait plus ça. Je ne sais pas pourquoi tu es devenue une humaine mais… »

« D’accord. Je t’écouterais. »

« Merci. »

Elle était maintenant capable de se débrouiller toute seule et ils se retrouvaient à l’intérieur du laboratoire. Il déposa Paria sur le sol avant de s’écrouler sur son fauteuil, il n’avait plus de force, il était recouvert de blessures et se disait que cela allait prendre du temps à se cicatriser… De toute façon, pour sa part, c’était terminé.

« Ronyl ? Qu’est-ce que nous allons faire ? Maintenant que tu n’es plus un Taiso, tu vas devoir t’enfuir et vivre en restant caché. »

« N’est-ce pas ce que je fais depuis plus d’une décennie ? Je n’ai pas l’intention de m’enfuir. Paria, je crois que je t’ai mal jugé. Tu es bel et bien capable de te débrouiller seule. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Tu es capable de prendre ta forme de Mentali et d’utiliser tes pouvoirs psychiques pour te téléporter, n’est-ce pas ? »

Elle ne comprenait pas ce qu’il voulait dire par là. Elle ressentait une mauvaise impression alors qu’elle toussait légèrement, il était vraiment si mal en point… mais il savait que son corps irait le soigner très rapidement. Il suffisait juste d’être patient et d’attendre. Il se redressa sur sa chaise, regardant les quelques fioles remplies de liquide noir devant ses yeux. De nombreuses seringues étaient posées sur la table, toutes vides alors qu’il se levait finalement de sa chaise.

« Je ne vais pas m’enfuir, je te l’ai dit. Maintenant que tu es devenue une véritable humaine, je pense que tu pourras facilement passer inaperçue par le reste des humains. Il te suffira simplement de vivre sans montrer tes pouvoirs ou tes changements internes. Tu n’as plus besoin de moi et je n’ai donc plus à rester ici. »

« Arrête de parler comme ça, Ronyl ! Je n’aime pas quand tu parles comme ça ! J’ai pu entendre tout ce que tu avais dit lorsque j’avais le virus Ivoil en moi ! Si je n’aimais pas passer mes journées avec toi, comment crois-tu que j’aurais pu tenir face à ton virus ? Si je suis humaine, c’est qu’il y a une bonne raison ! »

« Laquelle ? Car tu espérais quelque chose de moi ? Je suis un monstre. »

« Tes ancêtres sont des monstres, ta famille l’est mais pas toi ! Si tu es un monstre, alors je le suis aussi ! »

« Oui… Tu es aussi un monstre, c’est pour ça que je t’ai sauvé. Car tu étais comme moi… Tu étais… Maintenant, tu ne l’es plus. »

Elle tremblait légèrement de colère. Maintenant qu’elle était capable de lui parler, elle pouvait voir à quel point il était têtu, triste et solitaire. Il n’avait jamais pensé à autre chose qu’à sa mort. Qu’est-ce qu’il croyait faire avec elle depuis toutes ces années ?!

« Tu considères m’avoir élevée pendant dix années comme une œuvre de charité ?! Tu avais besoin de te dire que tu avais fais une bonne chose dans ta vie après tous ces meurtres ?! »

« Je n’ai pas dit cela et je ne le dirais jamais. Je t’ai simplement permis de vivre à mes côtés pendant toutes ces années car je voulais que tu sois capable de survivre dans ce monde. Avec cette forme, tu le seras. Maintenant, je n’ai plus besoin de toi et inversement. Notre partenariat est terminé. »

« Tu… Tu… Tu n’es qu’un sale égoïste ! »

Elle lui donna une violente claque avant de quitter le laboratoire en pleurant. Pourquoi ne voulait-il pas comprendre qu’elle se considérait comme son pokémon depuis la première fois ? Que même si ils n’avaient jamais fait de symbiose, il était l’unique homme qui pouvait espérer quelque chose d’elle. Tant de fois, il l’avait sauvé. Tant de fois, il avait été blessé par ses expériences et elle s’était occupée difficilement de lui. La pluie s’était finalement arrêtée, elle ne l’avait pas remarqué… Mais avec la disparition des pokémons électriques, le ciel bleu était revenu. Un cristal rouge était apparu sur son front alors qu’elle s’illuminait en-dehors du laboratoire.

« Je suis… las mais c’est terminé. »

Elle était finalement partie, c’était tant mieux. Il pouvait maintenant se mettre en route. Où se trouvait ce bouton ? Ah oui… Dans la zone où il y avait les cages pour mettre les pokémons servant à ses expériences. Avec difficultés, il se dirigea vers le lieu où se trouvait des cages. Elles étaient toutes vides mais il ne semblait pas s’en soucier. Il se dirigea vers le mur du fond, appuyant à un endroit précis sur ce dernier avant qu’un petit pan se relève pour laisser apparaître un bouton de couleur rouge. Il appuya sur ce dernier alors qu’une petite voix mécanique se fit entendre dans la pièce :

« Système d’auto-destruction enclenché. Une minute avant exécution. »

« Enfin… La famille Waror ne sera plus. Il était temps que cela se termine. Paria est à l’abri, elle est sortie du labora… »

« Ronyl ! Espèce d’idiot ! »

Une longue chevelure violette apparue devant ses yeux, la jeune femme venant le prendre dans ses bras tout en le secouant avec ses petits bras. Elle avait encore changé…Mais cette fois-ci, elle semblait véritablement en colère alors que Ronyl semblait surpris avant de se mettre à crier :

« Non mais quitte le laboratoire ! Tout va exploser d’ici une minute ! Je dois mourir ! La famille Waror doit disparaître ! »

« Je m’en fiche de ta famille ! Je veux seulement rester avec toi. »

« Mais comment tu as su que j’allais faire ça ? »

« Les… Mentalis sont capables de lire le futur… des personnes qu’elles veulent sauver et protéger. Tu m’as parlé de cette forme et j’ai tout de suite eut un flash. Pourquoi tu veux faire ça ? Nous pouvons vivre encore tout les deux ensemble. »

« Trente secondes avant auto-destruction. »

« Je n’ai pas à vivre… Toi tu n’as rien fait de mal, tu es simplement née avec ce problème. Ce n’est pas toi qui as causé la mort de tant de personnes. Tu n’es responsable en rien. Mais maintenant… C’est trop tard. Trente secondes, c’est beaucoup trop peu pour s’enfuir. Tu vas mourir… alors que je ne voulais pas. »

« Et je ne voulais pas que tu meures non plus. »

Il soupira légèrement avant de garder la jeune femme aux longs cheveux violets contre lui. Il lui murmura quelques paroles tout en posant ses mains sur son dos. Elle portait un long pull violet et une jupe de même couleur sous cette forme. Sa coiffure était quand même assez spéciale : En plus d’être longue, différentes mèches partaient un peu dans certains sens pour rappeler de quel pokémon elle était issue.

« Dix secondes avant auto-destruction. »

« Désolée Ronyl… mais je ne peux pas te laisser mourir. Nous allons vivre. »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu vas faire ?! »

« Tu l’as dit toi-même. Nous sommes deux monstres et je suis capable de nous téléporter. »

« Système d’auto-destruction mis en exécution. »

Un puissant souffle de feu sortit du sol devant l’entrée de la pièce, puis un autre et ainsi de suite jusqu’à ce que le plafond se mette à trembler et à se fissurer. Tout était en train de s’écrouler et de se détruire. Lentement, les yeux verts de la jeune femme devinrent roses alors qu’elle et Ronyl disparaissaient de ce lieu maudit.

Chapitre 59 : Antidote

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Chapitre 59 : Antidote

« Ronyl… Ronyl… Ronyl… »

La jeune femme aux cheveux bruns répétait inlassablement le même nom alors qu’elle se tournait vers le scientifique qui la regardait d’un air étonné. C’était bien… Paria. Mais elle avait utilisé une chose qu’il lui avait interdite. Pourquoi ne l’avait-elle pas écouté ? Maintenant, il était trop tard. Ou peut-être que non. Il y avait toujours une faible chance de s’en sortir et il devait en profiter au maximum !

« Attention, elle arrive ! »

Une seule cible, celui qui était la raison de cette transformation. Elle avait disparu à une vitesse dépassant celle des trois femmes pour arriver à la hauteur de Xano. Celui-ci l’observa, remarquant qu’elle semblait pleurer alors que sa main droite s’était refermée en un poing. Ca allait faire mal, très mal ! Alors que le poing allait lui arriver au niveau du visage, elle fit un saut dans les airs, esquivant l’une des griffes de Luna avec facilité.

« Ro…nyl… Ronyl. »

« Vous êtes contents ?! Vous êtes fiers de vous ?! Elle ne pourra jamais revenir en arrière ! Elle n’est même plus une pokémon ou une humaine ! »

« Ce n’est pas nous qui avons crée un virus démoniaque ! »

« LA FERME ! Ce virus n’était pas fait pour être utilisé sur elle ! JAMAIS je ne l’aurais laissé l’utiliser ! Je l’ai toujours mise en garde contre ça ! PARIA ! »

« Ronyl ? »

Elle avait entendu sa voix et se tournait vers lui, regardant autour de l’endroit où se trouvait Ronyl. Ses yeux étaient entièrement blancs, sa conscience avait disparu mais elle n’avait pas rêvé. Il était là… mais où ? Elle tournait sur elle-même alors que Luna courait vers elle, ses deux griffes tendues en avant. Elle était visiblement très en colère d’avoir raté une première fois sa cible.


Luna était celle qui semblait être la moins blessée mais ce n’était pas une raison pour rester inactives ! Oriane et Nelya se regardèrent avant de se mettre à voler dans les airs : Autant lancer une attaque alors qu’elle semblait inconsciente et paralysée par les paroles de Ronyl. Elle ne savait pas ce qui se passait avec cette ancienne Evoli mais le virus l’affectait d’une manière différente des autres. Normalement, elle n’aurait pas du se poser de questions et continuer à combattre.

« Vous ne pourrez pas la battre ! Elle est bien plus forte que vous trois réunies ! PARIA ! Arrête ça ! »

Qu’est-ce qui lui prenait de vouloir la protéger autant ? C’était simple, il ne voulait pas la voir souffrir. Contrairement à ce qu’il faisait quotidiennement comme geste, ses nombreuses punitions, ses cris et autres, il appréciait énormément la petite Evoli. Il connaissait ses vrais pouvoirs mais il ne les avait jamais utilisé. Elle n’était pas sa pokémon ! Contrairement à lui, elle n’était pas vouée à disparaître !
Alors que les trois femmes se dirigèrent vers Paria, celle-ci se tourna vers Luna alors que sa coloration changeait de teinte. Du brun, elle passait au bleu ciel alors que ses oreilles s’allongeaient et prenaient la forme de deux losanges bleu clair. Une longue queue de même couleur mais au bout plus foncé apparaissait au-dessus de ses fesses alors que sa tenue changeait pour un magnifique kimono. Sa chevelure s’était allongée en même temps que le changement de teinte et elle paraissait une toute autre femme.

« Merde ! Faites attention ! Elle est devenue une Givra… »

Il n’avait pas le temps de parler que déjà, la pluie se transformait en cristaux de glace, ces derniers stationnant dans les airs. Rapidement, une magnifique paroi de glace vint se positionner devant la femme devenue Givrali. Les griffes de Luna n’arrivèrent qu’à fissurer la paroi alors qu’Oriane et Nelya arrivaient par la voie des airs. Elles étaient si blessées et fatiguées et pourtant… Elles continuaient à se battre. Un puissant blizzard se souleva, venant recouvrir les deux femmes dans les airs, gelant leurs ailes pour qu’elles atterrissent violemment au ciel. Celle qui semblait la plus affectée était Oriane, la glace était son point faible, bien plus qu’un autre comparé aux oiseaux.

« Oriane ! Eloigne toi ! Tu n’es pas capable de te battre ! »

« Et te laisser seul face à cette folle ?! Non merci ! »

« Ro…nyl… Ronyl. »

Elle continuait de dire son nom comme la dernière chose qui lui permettait de garder une parcelle de son âme. Elle n’avait pas totalement disparu et il le savait. Il n’était pas trop tard, il avait toujours une chance de la sauver mais il ne pouvait pas maintenant ! Si il le faisait maintenant, elle serait trop affaiblie et ils allaient en profiter. Maintenant qu’ils connaissaient ses vrais pouvoirs, elle était destinée à mourir si elle ne les tuait pas !

« Xano ? Elle pleure… »

« Je l’ai remarqué depuis le début ! »

« Non, mais … Ce n’est pas des faux pleurs, elle semble vraiment pleurer. On dirait qu’elle n’est… »

C’est vrai qu’elle pleurait, elle versait de vraies larmes retombant au sol comme des cristaux de glace. C’était là l’unique chose qui restait d’elle avec le nom de ce scientifique qui s’était occupé d’elle depuis des années. Mais ce n’était pas l’heure de se poser des questions et il devait se préparer à échapper aux coups. Maintenant qu’Oriane et Nelya étaient couchées au sol, il ne restait plus que Luna pour le protéger. La situation était bien pire que ce qu’il avait imaginé !

Déjà le corps de Paria se mettait à changer à nouveau, sa longue coiffure bleue rétrécissant tout en s’hérissant. Ses cheveux prirent une couleur jaune alors qu’elle portait maintenant un pantalon orange et un top assez moulant ainsi qu’un long et gros collier de fourrure blanche et hérissée au niveau du cou. Elle venait encore de changer de forme ?! Mais elle était capable d’en prendre combien ?! Le regard étonné de Xano arriva facilement aux yeux de Ronyl et celui-ci lui répondit sur un ton colérique :

« Qu’est-ce que tu croyais ?! Elle est capable de prendre toutes les formes existantes dans ce monde ! Qu’importe ses adversaires, elle trouvera toujours son point faible et l’utilisera contre lui ! Tes pokémons qui sont devenues humaines sont toutes très faibles à l’électricité et surtout à la glace ! Mais l’électricité a quelque chose que la glace n’a pas : Sa vitesse ! »

Vite… Qu’elle en finissait très rapidement ! Il n’avait pas de temps à perdre et il espérait que tout allait se finir. Déjà, il avait posé une main dans sa blouse blanche au sol, serrant une seringue qu’il avait dissimulée aux yeux de tous et de toutes. Son dernier projet… Sa dernière réussite. Paria disparaissait de la vue de Luna et Xano pour arriver à la hauteur du jeune homme, posant sa main gauche sur son torse, lui envoyant une violente décharge électrique dans le corps.

Impossible, elle était vraiment… surpuissante. Comment une telle chose était née ?! L’ADN des Evolis était spécial mais il ne pouvait pas être aussi hasardeux que celui de Paria. Elle était aussi monstrueuse que Ronyl et intérieurement, il comprenait les propos du scientifique : Une créature de ce genre ne pouvait pas exister en ce monde. Sa puissance était inquiétante, effrayante et quiconque la connaissait s’éloignerait ou alors irait la combattre pour la tuer. Non pas un combat pour combattre, mais bel et bien pour la faire mourir. Il s’écroula au sol, son corps parcouru d’électricité :

« XANO ! »

Il aurait voulu revoir Tyrania une dernière fois mais peut-être qu’il n’allait pas y arriver. Cette décharge, il se sentait paralysé, incapable de parler et de bouger. Il était encore vivant mais Paria devenue Voltali était maintenant sur lui, un pied posé sur son ventre. Un courant électrique passait entre ses mains, prenant la forme d’une sphère parcourue d’électricité. Un coup de ce genre et c’en était fini pour lui. Oriane était presque inconsciente et ne bougeait plus, son corps pris de soubresauts alors que Nelya s’était redressée grâce à ses pouvoirs psychiques. Qui venait de crier alors ?


Un rocher d’un mètre de diamètre vint percuter Paria, l’envoyant contre un arbre tout en l’écrasant alors que Luna arrivait au niveau de Xano, le secouant pour voir si il était encore en vie. Il ne devait pas mourir maintenant ! Elle n’avait pas encore son enfant, ils étaient mariés ! Elle lui donnait quelques claques pour le faire réagir tout en criant :

« Xano ! Répond moi ! Ne me laisse pas maintenant ! »

« Ro…nyl ? Ro…nyl. »

« Paria, tues les le plus rapidement possible et après… Viens vers moi. »

Venir vers lui ? Elle ne s’était pas trompée… Ses oreilles jaunes s’étaient dressées alors qu’elle observait autour d’elle. La voix de Ronyl : Elle l’avait bien entendu. Il lui avait dit de venir vers lui. C’était la première fois qui lui demandait une telle chose. Où était-il ? Où était-il ?! Ses yeux blancs tentaient de trouver l’endroit où se trouvait Ronyl, le rocher tombant en morceaux alors qu’elle ne paraissait pas plus blessée qu’auparavant.

« Mais elle est increvable ou quoi ?! Je viens de lui envoyer un rocher en pleine figure et elle est toujours debout ! »

« Même si… elle a pris son apparence électrique, elle a une résistance démentielle. Pour être capable de contrôler les huit formes de l’Evoli, ce qui se trouve dans son corps est du jamais vu. Si quelqu’un devait la disséquer, il pourrait faire une découver… »

« LA DISSEQUER ?! »

Ronyl venait de crier, crachant du sang après les paroles de Nelya. Paria s’était tournée instinctivement vers lui, ses deux mains tendues en avant. Malgré sa forme humaine forcée, elle semblait savoir où se rendre et cela était admirable en un sens. Sa volonté était capable de lui permettre ce qu’aucun pokémon n’avait réussi auparavant. Elle sentait qu’il était en danger, qu’il était affaibli et celui lui permettait de garder une parcelle d’humanité.

« Voilà pourquoi je détestes ce monde ! Vous ne pensez qu’à vos petites personnes et jamais aux autres ! Est-ce que vous croyez qu’elle accepterait une telle chose ?! C’est de vous que je la protège depuis dix ans. Nous sommes deux monstres physiquement mais contrairement à vous, nous sommes bien meil… »

« De la part d’un homme qui fait des expériences illicites sur les pokémons, je n’ai aucune leçon de morale à recevoir. »

« Cela t’amuse de parler comme ça, n’est-ce pas ? Vous trouvez cela très drôle de venir nous tuer mais j’avais tout prévu ! J’avais prévu de mourir après vos morts ! J’avais prévu de disparaître après tout ça ! »

« Je croyais que tu voulais protéger cette Evoli du monde extérieur. Elle n’est même pas capable d’évoluer correctement et a commis une erreur. »

Elle ne pouvait pas se taire ?! Toujours à parler sur un ton neutre mais presque prétentieux et condescendant. Il détestait ce genre de personnes qui se croient supérieures aux autres ! Mais qui était en train de perdre en ce moment ?! Qui était sur le point de mourir ?! Elle ! ELLE ET LES AUTRES ! Parce qu’ils n’étaient pas comme eux, parce qu’ils n’étaient pas normaux, ils se permettaient ce genre de remarques. Quelque chose vint se loger contre lui, le tirant de sa colère intérieure.
Elle venait finalement de le retrouver. Il lui avait dit qu’elle devait venir vers lui et c’était ce qu’elle avait fait. Elle l’écoutait encore malgré le virus Ivoil, ce virus issu d’elle et lui. C’était même pour cela qu’il portait une partie du nom Evoli. Il n’avait jamais d’expériences sur elle, il avait simplement récupéré ses gênes lorsqu’elle se blessait accidentellement. JAMAIS il n’avait essayé de profiter d’elle ou alors de ses pouvoirs différents. Elle était si contente de le sentir contre elle. C’était bizarre de sentir cette bosse dans ses mains… Sentir ? C’était quoi sentir déjà ? Elle ne s’en rappelait plus.

« Elimine les Paria ! Je veux que tu les tues ! Ils veulent nous tuer ! »

« Tu es un Taiso, tu es un ennemi. Il ne fallait pas espérer autre chose de notre part. Vous nous attaquez, nous ripostons. »

« Arrête de faire la fière ! Tu n’es pas en état de l’ouvrir ! »

Luna était restée près de Xano, surveillant son état alors que la paralysie disparaissait peu à peu. Il était à nouveau capable de s’exprimer mais encore de façon un peu saccadée. Quand à Nelya, elle avait utilisé ses pouvoirs pour téléporter Oriane à côté de Xano avant de se positionner devant l’adolescent. Ronyl perdait peu çà peu sa patience et cela se comprenait : Nelya était du genre exaspérante mais elle ne semblait pas s’en rendre compte.

« Paria, tu comptes rester contre moi pendant combien de temps ? »

« Ro… nyl. Ro… nyl. Ronyl… Ronyl. »

« Je n’arrive pas à comprendre comment tu peux encore prononcer mon nom. Normalement, le virus Ivoil aurait du détruire toutes tes cellules nerveuses et tu devrais obéir à ma voix. »

« Et pense-tu que c’est une bonne chose ? »

« Je n’ai pas besoin de tes commentaires ! J’ai de quoi la soigner, elle reprendra une forme de pokémon après vos morts ! Paria, attaque les ! »

La jeune femme aux cheveux hirsutes hocha la tête alors que ses yeux blancs se détournaient de Ronyl. Elle devait l’écouter, obéir à ses ordres et attaquer cet adversaire qui osait s’en prendre à lui. C’était un ordre… Un ordre… Elle ne pensait à plus rien d’autre, seulement à obéir. Elle avait déjà oublié ce qu’elle avait senti contre elle il y a quelques instants. Les oreilles allongées prenaient maintenant une couleur rouge alors que sa tenue avait la même teinte de couleur. Ses cheveux hirsutes s’allongeaient à nouveau pour aller jusqu’à son dos alors qu’ils étaient devenus châtains. Au-dessus de sa tenue rouge et moulante, elle portait quelques habits brun clair alors qu’elle venait de se transformer à nouveau.

« Pyroli. »

« Xano ?! Tu es en état ? Nous allons fuir, il n’y a pas d’autres moyens. Nous devons nous enfuir ! Elle est trop forte pour nous ! »

« Vous n’irez nulle part ! Vous êtes comme les autres : Dès l’instant où vous nous avez trouvé, vous voulez nous tuer mais dès le moment où vous voyez votre défaite, vous devenez lâches et faibles ! »

« Ne me compare pas aux autres, Ronyl. Tu ne t’es jamais considéré comme un humain, n’est-ce pas ? Et bien apprend que je ne suis pas un humain. »

Il s’aidait de Luna pour se redresser et observer la réaction de Ronyl après ses dires. Visiblement, le scientifique ne semblait pas être surpris ou étonné. Cela ne lui faisait aucun effet d’apprendre qu’il n’était pas un humain ?! Paria s’avançait peu à peu en direction de Xano et des trois femmes, sa bouche s’ouvrant légèrement pour laisser apparaître une flamme à l’intérieur. Sans prévenir, elle commença à cracher des flammes sous la pluie, ces dernières ne semblant pas pouvoir s’éteindre malgré la pluie. Rapidement, la scène fut entourée de flammes de plusieurs mètres de hauteur alors que Ronyl prit la parole :

« Que tu sois un humain ou non ne change rien à la situation, tu voulais nous tuer, nous ne faisons que répliquer. Nous n’avons pas besoin de vous pour vivre, à nous deux, nous sommes capables de survivre sans que la race humaine ne vienne nous déranger. »

« Tu pensais qu’on venait te tuer à cause de ton apparence ou de ton histoire ?! Non ! On vient car tu es un Taiso, tu n’arrêtes pas d’envoyer des pokémons sur-évolués pour me tuer et toutes ces choses ! De plus, je te rappelle que tu as tué ma mère ! »

« Ta vie ne m’intéresse pas. Je n’ai fait que créer ces choses issues de mon sang ? A cause de vous, tout est gâché mais je vais tout faire pour que vous disparaissiez. Ensuite, je la ferais revenir sous sa forme de pokémon. Elle ne mérite pas de subir le même sort que les autres pokémons. Elle vaut bien mieux que vous tous réunis ! »

Visiblement, la conversation était impossible maintenant. Ni l’un, ni l’autre semblait se comprendre. D’un côté, ils étaient tous salement blessés sauf Luna qui restait près de lui. Tout allait se dérouler entre elle et Paria. Mais elle avait une grosse faiblesse : Paria était sous sa forme de Pyroli, celle du feu comme il était possible de le constater. Les bras croisés au niveau de son visage, Luna se préparait à recevoir le souffle de feu de la part de Paria.
Elle était prête à se sacrifier pour lui, prête à le défendre au péril de sa vie. Elle ne voulait pas qu’il disparaisse maintenant ! Des morceaux de terre se levèrent au-dessus du sol avant de venir foncer vers Paria. Puisqu’elle était sous a forme élémentaire de feu, elle pouvait espérer la blesser bien plus qu’auparavant. Les nombreux éclats de pierre allèrent frapper Paria qui continuait d’avancer comme si elle ne ressentait pas la douleur. Elle était vraiment si résistante…

« Mais crève… CREVE ! CREVE JE T’AI DIT ! Ne t’approche pas de Xano ! »

« Nelya, es-ce que… »

« Non, je suis désolée Xano. Je ne peux pas nous téléporter tout les quatre. »

« Alors, c’est la fin ? »

Nelya hocha la tête pour dire que c’était bel et bien le cas. Luna s’était mise à trembler, voyant que rien ne fonctionnait contre cette femme… Un monstre, c’était incomparable par rapport aux autres pokémons devenus humains. Iny, Rek ou les autres, ils étaient si différents d’elle. Pourquoi était-elle toujours debout malgré tous ces coups ?! Rien ne fonctionnait contre elle ou quoi ?! Ronyl ne criait plus, il regardait Paria d’un air inquiet. Vingt seringues plantées en elle… Etait-ce à cause de ça qu’elle était aussi résistante ? Ou alors…

« Ro…nyl. Par…don. »

Le cercle de feu disparu peu à peu, éteint par la pluie alors que Paria s’était immobilisée. Sa bouche s’était refermée et sa tenue reprenait celle d’origine : Un short brun, une veste de fourrure de même couleur. Sa forme humaine alors qu’elle était une simple Evoli. Nelya avait recouvert instinctivement Xano de son corps pour le protéger, Luna s’était mise devant eux, les bras tendus en avant et même Oriane s’était redressée avec le peu de force qui lui restait. Elle était collée contre le bas du corps de Xano pour le protéger.

« Paria ? »

Pourquoi avait-elle reprise sa forme de base ? Non… Ce n’était pas possible… Il y avait pensé sur le coup mais vu la puissance de Paria, il n’y avait pas cru. Généralement, il fallait simplement une dose pour les rendre humains mais là… Elle en avait pris vingt fois plus. Le processus s’était accéléré de manière significative. Elle se retourna vers Ronyl, ses yeux blancs posés sur lui. Elle n’arrivait plus à le voir, elle n’arrivait plus à se l’imaginer ni même à le sentir mais elle savait qu’il se trouvait devant lui. Un premier pas vers lui, sa main droite tendue en sa direction. Un second pas vers lui, sa main gauche tendue vers sa direction. Ronyl avait une main plongée dans sa blouse blanche, main qu’il retira alors qu’elle s’avançait vers lui.

« Que se passe t-il, Xano ? »

« Je crois… que… »

Il ne terminait pas sa phrase, il n’était pas sûr de ce qui se déroulait devant lui. Ronyl s’était redressé, avançant lui aussi d’un pas lent vers Paria. Un genou au sol, des larmes s’écoulèrent de la joue de la jeune femme aux cheveux bruns, puis elle tomba au sol. Le scientifique aux cheveux noirs poussa un cri avant de se diriger vers sa blouse blanche :

« NON ! Pas maintenant ! TU NE PEUX PAS ! Pas maintenant ! Où je l’ai foutue ?! »

Finalement, il sortit une seringue remplie d’un liquide blanc de la poche de sa blouse. Heureusement que cet objet n’avait pas été détruit, sinon… Plus de temps à perdre ! Il se dirigea en courant vers Paria. Son corps lui rappela la condition dans laquelle il était, le faisant tomber au sol tout en crachant du sang. C’est vrai… Ses plaies, elles étaient toujours ouvertes mais il ne pensait pas à ça, il en avait rien à faire ! Il inséra le contenu de la seringue dans le cou de Paria, murmurant :

« Reprend ta forme de pokémon, reprend la ! »

Visiblement, il s’était déconnecté du monde autour de lui, il ne semblait même plus s’intéresser à Xano et aux trois femmes. Celles-ci s’assirent sur le sol à côté de Xano, chacune reprenant une respiration plus ou moins longue suivant son état. Seul le jeune homme aux cheveux blancs regardait la situation. Une minute passa et aucun changement… Rien du tout.

« L’antidote ? Il ne marche pas ? Ce n’est pas possible. Je ne peux pas m’être trompé ! Paria, répond moi. J’avais promis de te permettre de vivre dans ce monde ! De te donner une place quand je ne serais plus là ! Tu ne vas pas me laisser maintenant ! C’est moi qui devais mourir ! »

Non… Il était sûr de ses calculs… L’antidote avait bel et bien marché sur les quelques essais qu’il avait fait. Alors pourquoi pas sur elle ? Trop de virus en elle ? Non, ce n’était pas possible ! L’antidote éradiquait complètement le Virus Ivoil ! Il en était sûr et certain ! Les quelques tests avaient été concluants : Impossible de les manipuler à nouveau grâce au virus après l’injection de l’antidote. Un anti-corps très puissant… Il l’avait aussi récupéré de son propre sang mais… A quoi bon maintenant ? Paria était toujours couchée au sol, sous sa forme humaine et rien n’avait changé… Elle était toujours humaine mais à quel prix ?

Chapitre 58 : Aberrations de la nature

ShiroiRyu
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Chapitre 58 : Aberrations de la nature

« Cet homme… Ce n’est pas un ancien Pokémon quand même. »

« Arrêtez de proférer de telles bêtises. Je suis bel et bien humain si on peut m’appeler comme ça. »

« Faites VRAIMENT attention les filles, il est encore plus dangereux que l’Elekable. »

Il avait peut-être dit une telle chose mais cela paraissait si évident alors que le cadavre de l’ancien pokémon était au sol, sans sa tête. Nelya s’était mise à observer de ses yeux saphir Ronyl pour tenter de voir ce qu’il était réellement. Un humain normalement constitué n’aurait jamais put exploser la tête d’un pokémon sur-évolué de cette façon voir même d’un humain comme un autre. Paria s’était réfugiée à nouveau dans le laboratoire, observant le sang sur sa fourrure avant de la lécher. Elle voulait être belle et propre pour quand il en aurait terminé avec eux.

« Bon je dois commencer, c’est cela ? Puisque vous ne voulez pas venir m’attaquer, je vais me diriger vers vous. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, il gardait sur lui sa blouse blanche en réfléchissant à la situation. Il ne devait pas faire trop durer ce combat sinon cela allait être mauvais pour son corps. Un abus trop conséquent de ça… et il allait encore souffrir pendant des semaines. Dire que l’unique fois où il avait utilisé cette chose à pleine puissance, cela remontait à une dizaine d’années. Le gant de sa main gauche se mit à se consumer alors que ses six doigts se tortillaient dans tout les sens comme désossés. Plus étonnées qu’apeurées par Ronyl, les trois femmes ne savaient pas comment réagir.

Cela allait être si simple… Depuis quand n’avait-il pas combattu ? Depuis des années, il n’avait plus utilisé cette chose. Cette chose dont il se servait pour ses expériences. Cette chose qui était issue de lui-même ! Son poing gauche alla percuter Oriane qui avait replié ses ailes de coton devant elle pour se protéger du coup. Elle fut repoussée avec violence contre un arbre, celui-ci se fendant en deux alors qu’elle était envoyée à une dizaine de mètres plus loin, seul le cinquième arbre arrêtant finalement sa course. Cette puissance il était au-dessus de tout humain normal avec ça. Xano tenta de prendre la parole mais Ronyl l’arrêta tout de suite :

« Mais d’où… »

« Le Virus Berserk, il est en moi. Il coule dans mon sang et dans celui de mes ancêtres. Riko était quelqu’un de bien plus intelligent qu’il ne pensait le faire croire. Il a simplement abusé de ce Virus Berserk et est devenu incontrôlable. Au fil du temps, notre sang a accepté ce Virus et l’a utilisé à sa guise. Néanmoins, je suis le seul à avoir remarqué cette chose en moi. Il faut dire que j’étais le seul à me préoccuper de ce que nous étions réellement. »

« Et qu’est-ce que vous êtes réellement ?! »

« Tu n’as pas à le savoir. »

Pourquoi devrait-il lui dire ce qu’il pensait depuis plus de la moitié de son existence ? Cette chose en lui, le Virus Berserk qui était devenu finalement le Virus Ivoil après ces années d’expérience. Ce Virus qu’il avait retiré de son propre sang pour travailler parmi les Taisos. Pourquoi avait-il rejoint ces derniers ? Pour rien… ou pour autre chose ? Il s’était décidé dès l’instant où il l’avait rencontrée. Plus longtemps, il pouvait vivre, plus longtemps, elle pouvait vivre. Mais il ne se préoccupait plus de lui, ce n’était plus là son intérêt.

Oriane se releva en gémissant de douleur, passant une main sur ses côtes qui lui faisaient tant souffrir. Vraiment, il n’y avait pas été de main morte sur ce coup, elle devait le reconnaître. Maintenant, c’était à son tour d’attaquer ! Puisque Nelya ne s’était pas encore remise de la fatigue qu’elle venait de subir, que Xano veillait sur elle, il ne restait plus que Luna pour venir l’épauler. Rapidement, elle arriva à la hauteur de la jeune femme aux franges blanches avant de lui dire :

« On va devoir faire de notre mieux car il n’y aura pas de seconde chance. Balance lui tes rochers, j’ai une idée. »

« Je te fais confiance, Oriane. Je ne sais pas ce que tu as prévu mais… »

« Vous parlez alors qu’il y a votre ennemi juste à côté de vous ? »

Il était facilement apparu au niveau d’Oriane et Luna, celles-ci poussant un cri de surprise alors qu’il tentait d’enfoncer ses deux poings dans leurs corps. Les deux femmes sautèrent en arrière pour esquiver les coups alors que déjà de nombreux morceaux de roche sortirent du sol, la pluie arrosant la zone sous le signe de l’averse. Luna envoya avec vitesse les pierres qu’elle venait d’extraire du sol alors qu’Oriane fermait ses yeux violets. Elle n’avait pas le droit à l’erreur, leur adversaire allait être surpris.

« Xa… Xano. Laisse moi combattre, je dois les aider. »

« Non, tu restes ici Nelya. Tu es trop blessée. »

« Je connais mes limites et je sais que je ne suis pas à ce stade. »

« Tu vas vouloir utiliser tes pouvoirs psychiques et tu vas finir comme la dernière fois. Tu vas cracher du sang et t’affaiblir encore plus qu’auparavant. Désolé, je refuse. »

Il n’avait pas tord sur ce coup et elle baissa son regard saphir sur le sol, trop honteuse de ne pas pouvoir les aider. Si seulement elle ne s’était pas forcée à prendre les deux lasers de plein fouet pour les renvoyer… Mais non, c’était ce qu’elle avait prévu depuis le départ, elle ne pouvait pas s’en vouloir. Le jeune homme vint aider Nelya à se relever pour l’éloigner de la zone du combat.


Cela allait finir sous la forme d’une hécatombe, elle le savait. La dernière fois que Ronyl s’était mis à se battre de toutes ses forces, c’était pour elle. Cette fois là, il avait faillit y passer et elle voulait l’arrêter mais elle savait qu’il était trop tard maintenant. Ses yeux en amande verte se tournèrent vers les nombreuses seringues remplies de liquide noir. Peut-être qu’elle… Non, c’était complètement stupide. Ronyl n’aurait jamais accepté ça ! Elle revint poser ses yeux sur la scène du combat à travers la fenêtre.

« Et qu’espérez vous faire avec ça ? Me blesser ? Ne vous moquez pas de moi, ce ne sont pas des petits morceaux de pierre qui vont m’atteindre. »

« Qui a dit qu’ils devaient restés sous cette forme de pierre ? »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Luna, réunis les vite ! »

La jeune femme aux yeux rubis hocha la tête pour dire qu’elle avait bien compris le message, les nombreux rochers allant se réunir sous la forme d’une unique pierre d’environ deux mètres de diamètre. Ronyl garda son sourire en observant le rocher : C’est vrai… Les Apireines étaient capables d’utiliser des pouvoirs liés à la pierre pour écraser leurs prédateurs oiseaux. Et là… Elle espérait l’écraser avec ça ? Tsss… Elles étaient vraiment stupides ! Néanmoins, il allait devoir pousser un peu plus son sang à réagir sinon, il y avait de fortes chances qu’ils se brisent un bras. Il ne devait pas mourir maintenant, pas maintenant alors qu’elle était encore si naïve et stupide ! Elle ne connaissait rien au monde extérieur, c’était en partie de sa faute mais il n’avait jamais eut le temps de corriger ça.

« BALANCE LUI ET RECULE ! »

Oriane venait de crier alors qu’il sortait de ses pensées. Le rocher de deux mètres de diamètre se dirigeait à toute allure vers lui alors que Luna s’était mise à s’éloigner de plusieurs mètres. Qu’est-ce qu’Oriane avait en tête ? De toute façon, là n’était pas le problème ! Il recula ses deux poings, prêts à venir frapper le rocher de toutes ses forces pour l’exploser en morceaux. Soudainement, une lueur bleue passa à côté de lui, allant recouvrir le rocher d’une épaisse couche… de glace ? Merde ! C’était trop tard maintenant ! Il ne pouvait pas l’éviter et il allait avoir sacrément mal ! Cette garce… Elle avait transformé ce bloc de pierre en glace en sachant qu’il comptait le détruire ?! Elle était bien plus maligne qu’elle le semblait.

« Ce n’est pas ça qui va m’arrêter ! »

Le rocher de glace fut brisé en morceaux, de nombreux éclats de glace venant déchirer la blouse blanche de Ronyl, entaillant son visage et son corps sur de nombreux côtés alors que Paria poussait un cri derrière la fenêtre. Il allait mal ! Il allait très mal et elle devait l’aider ! Mais elle ne savait pas se battre et elle avait si peur… Si Ronyl était dans cet état, alors elles étaient encore plus fortes… qu’eux. La blouse blanche tomba au sol en même temps qu’un bruit de verre cassé se fit entendre.

« Vous l’aurez cherché cette fois ! Je vais vous rayer de la carte ! »

Maintenant qu’il n’avait plus sa blouse blanche, il était possible de voir qu’une vilaine bosse était présente dans son dos, juste au-dessous de la nuque. Luna poussa un cri horrifié alors qu’il avait une main sur son visage ensanglanté, ses yeux orange posés sur Oriane et Luna. Xano était revenu pour voir la suite du combat, Nelya étant à l’abri. Il posa une main devant sa bouche pour ne pas prononcer des paroles en voyant Ronyl. Les lunettes cassées au sol, la blouse blanche déchirée à côté de ces dernières, des blessures dont s’écoulaient un sang rouge étrangement obscurci, il avait tout l’air d’un…

« Monstre ! Oui, je suis un monstre ! Je suis une erreur de la nature ! Une chose que même Dieu ne voudrait pas. Ma famille était complètement enfoncée dans l’inceste, le viol et le même sang. Nul n’était différent en ce qui concernait le sang, tout le monde partageait le même… mais moi… moi je suis né avec ces choses. Mes frères et mes sœurs n’étaient pas comme ça, ils étaient normaux physiquement… Ils étaient simplement… moins réussis sur d’autres côtés ! »

« Je le plains… Vivre comme ça, ça doit être vraiment moche. »

« JE N’AI PAS BESOIN DE VOTRE PITIE ! »

C’était à son tour de crier et déjà son corps se mettait à être pris de spasmes. Il n’avait plus que cinq à dix minutes encore et après… Il allait être trop tard. Son poing droit vint frapper Luna au niveau de la joue alors qu’il était encore à plusieurs mètres il y a quelques secondes. Si elle n’avait pas été une véritable pokémon sur-évoluée, il y avait de fortes chances que sa tête ne soit plus à cette place actuellement. Elle se retenait de s’évanouir devant une telle puissance, tombant au sol alors qu’Oriane avait pesté, faisant apparaître ses serres à la place de ses deux pieds.

« Ne m’oublie pas ! »

« Comme si je pouvais t’oublier. Je vais te faire rejoindre ton amie ! »

Il attrapa l’une des deux serres en plein vol, la faisant tournoyer au-dessus de lui à une vitesse effarante avant de l’écraser au sol avec violence. Un léger craquement sonore résonna aux oreilles de Ronyl, Luna et Xano. Oriane vint cracher du sang alors que Ronyl retira sa main de la serre droite de la jeune femme aux cheveux violets. Elle avait sûrement quelque chose de brisé.

« A ton tour maintenant. Je vais éliminer celui qui met à mal à l’existence des Taisos. Tu es notre cible depuis tant d’années. La raison, je ne la sais pas. Peut-être est-ce grâce à tes capacités sur-développées pour faire évoluer les pokémons à un tout autre niveau ? Réussir à en faire évoluer trois. Je ne sais pas où est passé cette Feunard et je m’en fiche royalement. »

Il s’approchait d’un pas lent, les sept doigts de sa main droite se désarticulant en avant alors qu’il gardait son sourire aux lèvres. Luna était légèrement sonnée, Oriane avait tant de mal à se relever et Nelya était éloignée d’une cinquantaine de mètres. Rien ne pouvait venir sauver le jeune homme à ce moment. Ronyl n’était plus qu’à quelques centimètres de Xano alors que celui-ci s’était mis dos contre un arbre, tremblant de peur alors qu’il était positionné en posture de défense. Malgré sa peur, il devait se protéger.

« Ca ne sert à rien. Je vais te briser les membres un par un devant les yeux de ces deux pokémons. Ensuite, j’irais retourner dans mon laboratoire et je continuerais mon œuvre sur ces fameux petits pokémons. Tu ne viendras plus nous déranger, ni moi, ni elle. Tu as des dernières paroles ? »

« Tu n’assumes pas le fait que cette E… »

« Stupidités ! Des dernières paroles vraiment stupides ! Je vais t’éliminer alors ! Adieu Xano Likan, tes pokémons te rejoin… »

Il avait déjà sa main droite avancée vers le bras droit de Xano avant de voir sa vue qui devenait floue. Non… Ca ne faisait pas dix minutes, ça n’en faisait même pas cinq ! Est-ce que le coup de la part de Luna et Oriane avait été bien plus fort que prévu ? Ce n’était pas possible, il avait tout calculé ! Peut-être que son corps s’affaiblissait à chaque utilisation ? Il ne savait pas, il n’avait pas fait bon nombre d’expérience sur son corps, il avait simplement récupéré le virus Berserk dans son sang. Après, il s’en fichait pas mal de son corps, il s’en fichait pas mal de son existence mais pas MAINTENANT ! Elle était toujours dans le laboratoire et ils allaient tenter de la tuer après sa mort ! Ce n’était pas ce qui était prévu !

Sa main droite dérapa du bras de Xano alors que Ronyl s’agenouillait sur le sol, une main posée sur son front ensanglanté. Mal, il avait si mal. Ce Virus allait le faire souffrir atrocement pendant quelques heures puis un peu plus doucement pendant quelques semaines. Voilà pourquoi il n’aimait pas l’utiliser : Il n’avait pas à souffrir, il préférait mourir plus rapidement mais il ne pouvait pas, ce n’était pas son heure. Après qu’elle soit enfin en sécurité et capable de vivre seule, il devait mourir. Le pied droit de Xano vint le frapper en plein visage, le faisant tomber au sol alors qu’il poussa un cri de douleur :

« Je ne sais pas ce qui se passe mais je ne vais pas me gêner pour te frapper. »

« Saloperie… Si seulement, je ne m’étais pas pris ces attaques de la part de ces femmes. »

« Oriane et Luna, c’est mon nom et c’est celui de la jeune femme aux cheveux blancs encore un peu sonnée. »

Oriane s’était relevée avec difficultés. Non, rien ne s’était brisé et heureusement, ce n’était pas encore l’heure de se reposer. Elle s’approcha lentement de Luna pour la réveiller, celle-ci sortant finalement de la torpeur du coup donné par Ronyl. Elles étaient dans un sale état mais ce n’était pas plus grave que ça. Quelques jours de repos et plus rien ne serait visible. Nelya sortit des bois, ses cheveux bleus dégoulinants d’eau qui tombait du ciel.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi est-il au sol ? Cela a été causé par toi, Xano ? »

« Je n’ai rien fait mais visiblement, sa puissance a l’avoir un coût. Peut-être que le Virus Berserk a achevé son corps. »

« Ne m’enterrez pas aussi vite. »
Sa vision avait été réduite de trois quarts et il avait du mal à discerner les formes. Avec ce ciel orageux, ces nuages noirs, la luminosité de la scène était déjà fortement réduite mais il se releva comme si de rien n’était. Il haletait très rapidement, une main posée sur son cœur. Il souffrait mais il ne devait pas abandonner maintenant. Il avait le visage tourné vers Xano, lui adressant la parole :

« Les erreurs de la nature ont aussi le droit de vivre ! »

« Tu n’es pas un humain, n’importe qui de normal serait déjà mort. »

« Je ne suis pas un humain, je suis un monstre, une aberration ! Et ELLE l’est aussi ! Mais elle, vous ne la toucherez pas ! Je vous l’empêcherais jusqu’au bout ! Elle a déjà trop souffert de la part de ses congénères, elle a le droit de vivre comme une Evoli normale ! »

« Tu vois que tu l’aimes beaucoup cette Evoli. »

Il ne répondit pas au léger sarcasme de Xano au sujet de Paria. Celle-ci s’était déjà rapprochée de la sortie mais s’arrêta avant de dépasser la porte du laboratoire. Elle devait écouter Ronyl mais… Il était en danger ! Cette fois-ci, ils étaient encore vivants après son état. Ce n’était pas bon, elle devait l’aider… mais elle ne savait pas se battre ! Des larmes coulaient sur sa joue alors qu’elle se repositionna devant la fenêtre : Elle voulait tant l’aider mais elle ne savait pas comment faire. Il y avait bien un moyen !

Apprécier cette Evoli ? Elle était comme lui… C’était pour ça qu’il l’avait gardé alors que ce n’était pas ce qu’il avait prévu au départ. Après cette scène, il s’était éloigné sans un mot mais elle l’avait suivi comme si elle se considérait comme son pokémon. Il avait été formel et clair : Il ne voulait pas d’elle et il n’allait rien faire pour ça. Aucune pokéball, aucune potion et aucun artifice, cette Evoli était aussi libre qu’au premier jour… Et dix ans s’étaient passés depuis ce jour. Dix longues années où elle n’avait pas changé d’une traite. Elle était toujours aussi tête en l’air, elle voulait s’amuser, elle voulait le faire sourire mais il ne pensait pas à ça. Il ne pensait à rien d’autre… Son œuvre de destruction… Ce n’était pas pour les Taisos, simplement pour lui. Il avait rejoint les Taisos mais ne s’était jamais considéré comme tel. Ils avaient simplement l’équipement nécessaire et cela lui avait permis de continuer ses expériences.

« Tu as terminé de réfléchir à la façon dont tu vas mourir ? »

« Je… Je… ne crois pas que je suis encore mort et si je devais… mourir… Je serais heureux, très heureux. Qu’importe ce que tu feras, un pan de moi-même sera en paix. »

« Tu commences à divaguer. La fatigue semble vraiment te faire du mal. »

« Non, tu ne comprends rien mais c’est normal. Tu n’es pas comme moi, tu ne le seras jamais. Sais-tu pourquoi je suis éloigné de toute vie humaine à plus de cinquante kilomètres à la ronde ? Car je ne veux pas vous côtoyer. Qu’importe vos propos, qu’ils soient bons ou mauvais, je suis destiné à mourir et avec moi… La famille Waror disparaîtra. Cette famille, ce virus, ces choses malsaines causées depuis l’existence de Riko, tout sera réduit à néant ! »

« Tu veux me faire croire que tu as tout prépa… »

« OUI ! Depuis des années ! Depuis l’âge de quatorze ans, je me suis préparé à mourir après avoir tué toute ma famille ! Je voulais même disparaître à l’âge de quinze ans mais je l’ai trouvé, faible et chétive. Elle était haït de tous les autres membres de sa race, je ne pouvais pas la laisser comme ça ! Elle est comme moi ! J’aimerais dire ça, j’aimerais le dire… Mais elle n’est pas comme moi. Elle est sans défense, sans protection, elle n’a pas le caractère pour vivre seule et se protéger. Si quelqu’un de machiavélique devait la capturer, il ferait des expériences sur elle pour trouver pourquoi elle est née comme ça ! »

Rapidement, Xano se mettait à réfléchir. Depuis le départ, Ronyl voulait mourir pour que la famille crée par Riko disparaisse enfin. Il avait décidé qu’une telle vilénie ne devait pas exister à la surface de ce monde. Mais il avait rencontré Paria et depuis, il avait décidé de continuer à vivre. Il avait tout fait pour qu’elle s’endurcisse, qu’elle devienne plus forte, qu’elle prenne un caractère qui lui permettait de survivre dans ce monde hostile et haineux envers ceux qui étaient différent. Il avait compris à quel point ce monde était détestable depuis l’instant où ils étaient arrivés dans une ville alors qu’il venait à peine de la rencontrer. Ces gens qui observaient sa bosse dans son dos avec dégoût, ses gens qui ne cessaient de se moquer de lui. Non, il ne voulait pas les tuer, ce n’était pas ça. Il savait ce qu’il était et lui-même se répugnait. La seule qui pouvait réellement le comprendre était à l’abri dans le laboratoire mais pour combien de temps ?

« Je vous laisserais pas vous approcher d’elle ! Je vous empêcherais ! Elle ne doit pas tomber entre vos mains ! »

« Elle ne nous intéresse pas ! Comme si nous allions faire… »

« LA FERME ! »

Continuer à utiliser le virus dans son sang jusqu’au bout… Il devait la protéger, cette petite créature au sourire ravageur, cette petite boule de poils qui était sa seule source de chaleur dans ce froid causé par les hommes et les pokémons. Ils étaient isolés du monde et voilà qu’ils se présentaient à eux. Est-ce que son corps allait tenir ? Il n’en était pas certain et déjà les nombreuses blessures qu’il avait sur le corps s’ouvraient une à une alors qu’une forte lumière vint l’arrêter en plein dans son sacrifice.

« Qu’est-ce… PARIA ! »

Il tenta de faire un geste pour se diriger vers le laboratoire mais tomba à genoux, baignant dans son sang rouge et sombre. Qu’est-ce qui était arrivé à Paria ?! Est-ce que l’une des femmes… Non, elles étaient là toutes les trois. Xano était aussi présent… Lentement, la lumière s’arrêta de briller derrière la fenêtre du laboratoire avant que n’apparaisse… Une créature à la peau violette et mesurant moins d’un mètre sortit du laboratoire. Elle avait la queue coupée en deux parties et deux fétiches sous ses oreilles. Un rubis de couleur vert était incrusté sur son front, allant de paire avec ses yeux. Une Mentali se tenait là, devant les personnes présentes dans la zone. La pluie tombait en cascade sur tout le monde et Ronyl fut le premier à prendre la parole :

« Pa… Paria. Eloigne toi ! »

« Mentali. »

« Xano, c’est bizarre. Vu l’heure qu’il doit être, ce n’est pas possible qu’une Evoli puisse devenir une Mentali. Il y a quelque chose de louche… »

« Menta… Mentali. Menta. »

« Quoi ? Le Virus ? Qu’est-ce qu’il y a avec lui ? »

Les yeux verts de Paria devinrent roses et Nelya comprit tout de suite ce qu’elle faisait. Elle utilisait ses pouvoirs psychiques ! Elle se préparait déjà à les renvoyer si elle tentait de s’en prendre à elle ou alors aux autres mais bizarrement, ce n’était pas eux qui étaient visés. Une seringue remplie de liquide noire apparue en lévitation au-dessus de Paria, puis une autre et ainsi de suite. Une vingtaine de seringues étaient présentes au-dessus de la Mentali.

« Ne fais pas cette bêtise ! Tu… »

Comme manipulées par une force psychique, les seringues se mirent à tourner dans les airs et déjà les femmes et Xano se préparaient à esquiver les objets pointus. Seul Ronyl avait clairement compris ce qu’elle allait faire… Une par une, les seringues allèrent se planter dans le corps de Paria, les produits s’injectant en elle alors qu’elle faisait apparaître un médaillon devant les yeux de Ronyl et des autres présentes en ce lieu. Un médaillon d’une très belle couleur platine : Qu’importe les paroles du scientifique, qu’importe le fait qu’il n’y avait jamais eut de symbioses entre eux, elle avait toujours été si proche de lui. C’était alors normal de lui rendre la pareille après toutes ces années. Le médaillon de platine ne représentait qu’une Evoli mais avec sept sphères autour d’elle. Une micro-fissure qui devient une légère fissure, une légère fissure qui devient une fissure traversant la totalité du médaillon et celui-ci explosa en morceaux alors que les yeux émeraude de Paria devenaient complètement blancs, son corps se mettant à briller.
Lorsque la lumière s’atténua au bout d’une minute, à la grande surprise de Xano et de ses trois femmes, ce n’était pas une femme à l’ancienne apparence d’une Mentali qui se tenait devant eux. Non, une jeune femme aux longues oreilles brunes d’Evoli se tenait devant eux, des cheveux bruns et courts lui allant jusqu’au dos du cou. Elle avait les yeux fermés et devait faire la vingtaine d’années. Elle portait un top orange avec une veste de fourrure brune sur le corps et un short de même couleur. Enfin, elle portait des bottes à ses pieds mais une étrange impression émanait d’elle, une impression qu’elle n’était pas réellement qu’une simple Evoli. Xano murmura :

« Il… n’est pas possible à un pokémon de reprendre sa forme sous-évoluée. »

« Ro… Ronyl. »

Lentement, les yeux de Paria s’ouvraient peu à peu pour laisser place à deux pupilles entièrement blanches. Elle ne gardait que ce nom en tête, le seul qui avait été là pour elle depuis le début. Nelya s’était mise à reculer en même temps qu’Oriane et Luna. Xano ne savait pas pourquoi mais les trois femmes tremblaient légèrement. Nelya fut la première à prendre la parole, suivie de Luna et Oriane :

« Je la sens… capable de me battre avec facilité. Me foudroyer du regard et de ses mains. »

« J’ai la même sensation… J’ai peur qu’elle me consume mon âme. »

« Que son froid me gèle et me brise les os. »

Chapitre 57 : Ratés

ShiroiRyu
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Chapitre 57 : Ratés

« C’est tout ce que tu avais à dire pour ta défense ? »

« Je ne me défend pas, je ne fais que te préparer à ce qui t’attend. Vois-tu, on m’apporte une fois toutes les deux semaines des nouveaux pokémons liés à l’électricité mais aucun ne m’appartient. C’est un peu paradoxal non ? Je suis le Taiso de l’électricité mais je n’ai aucun pokémon. »

« Ta vie m’intéresse vraiment peu. Tu es de la famille de Riko, cela suffit comme preuve de ce que tu es. »

Ronyl poussa un profond soupir avant de poser une main sur son front : Oui, il savait que le nom de Waror pour ceux qui le connaissaient était plus que mauvais et maléfique. Néanmoins, il n’y prêtait plus guère d’attention et il n’écoutait pas les dires des autres hommes, c’était bien pour ça qu’il se trouvait dans ce lieu isolé de tous et de toutes.

« Tu es la première visite humaine que j’ai depuis huit ans. Auparavant, ceux qui m’emmenaient des pokémons venaient voir ce que je faisais. Maintenant, ils n’osent même plus pénétrer à l’intérieur de ce lieu. »

« Je me contrefout royalement de ton existence. Si tu n’es pas prêt à te battre, alors meurs ! Oriane, Luna et Nelya, je vous laisse vous en occuper. »

« Je ne me laisserais pas faire comme tu peux t’en douter. Voyons voir ce que valent des pokémons sur-évolués normalement face à mes créations. »

Un petit bruit vint se faire entendre derrière l’Evoli, celle-ci se retournant pour apercevoir au loin de nombreuses cages qui s’ouvraient les unes après les autres. Rapidement, elle alla se cacher sous le bureau de Ronyl alors que déjà deux enfants sortaient du laboratoire pour se présenter derrière le scientifique aux yeux orangés. L’un avait des cheveux bleus et deux cercles bleus tracés sur ses joues. A l’intérieur des cercles se trouvait un petit signe plus dessiné alors que l’autre frère semblait être son jumeau négatif. Des cheveux orangés en bataille, des cercles de même couleur tracés sur les joues, il y avait le signe moins qui était représenté à l’intérieur.

« Posipi et Négapi. Ils ont l’air si jeunes. Tu n’as aucune honte à faire ce genre de choses avec des enfants ?! »

« Ce ne sont pas des enfants, ce sont des pokémons. Ce ne sont pas des humains, ce sont des créatures. Personne n’est réellement humain en ce lieu, n’est-ce pas ? »

« Parle pour toi, moi je me sens complètement humaine ! »

Oriane venait de prendre la parole alors qu’elle observait les deux jeunes garçons. Luna s’était légèrement reculée, annonçant qu’elle n’arriverait pas à éliminer des créatures, surtout des enfants. C’était trop difficile pour elle et Xano pouvait la comprendre. Le pire était quand même de les voir avec les yeux entièrement blancs et vides. Ils pouvaient voir mais ils n’étaient plus conscients de leurs actes, il n’y avait aucun retour possible pour eux. Ils n’étaient plus que des machines destinées à se battre et à mourir pour Ronyl et les Taisos. Des créatures qui n’avaient rien fait de mal à la base, elles s’étaient simplement trouvées au mauvais endroit, au mauvais moment. Nelya se positionna devant Xano et Luna tandis qu’Oriane fit le même mouvement. La jeune femme aux cheveux bleus prit la parole :

« Laissez nous faire, Xano et Luna. Cela ne sera pas très difficile de les battre. »

« Fais attention Nelya, les Posipis et les Negapis peuvent être redoutables lorsqu’ils sont ensembles. »

« Alors, il suffit simplement de les séparer. Oriane, tu t’occupes du Posipi, je m’occupe du Negapi. »

« Aucun souci, ça sera vite réglé ! »

« Dites… Pensez vous réellement que c’est tout ce que j’avais à vous montrer ? Même si il ne me reste plus beaucoup de pokémons électriques pour mes expériences, j’ai quand même de la réserve. Montre toi donc Barbicha. »

Il claqua des doigts alors qu’il reculait en souriant : Le sol se mit à trembler légèrement avant qu’un homme imposant mesurant dans les deux mètres de hauteur fasse son apparition. Il avait les yeux entièrement blancs, de longues moustaches jaunes et le dos de son corps obèse était bleu. Il était possible de voir qu’il possédait des branchies juste au niveau des oreilles et que deux tubes transparents reliés entre eux permettaient de lui donner de l’eau et de l’oxygène à profusion sous la forme d’une énergie renouvelable.

« Celui-là, il n’a pas l’air tout jeune ! Il est pour moi ! »

Luna s’était mise devant Xano, faisant apparaître ses deux griffes blanches avec un petit sourire aux lèvres. Dire que c’était elle qui avait le plus changé en presque deux années, elle était bien plus sûre d’elle lorsqu’il s’agissait d’agir pour protéger Xano. Bien entendu, dans la vie privée, elle restait très discrète et timide et c’était tant mieux. Il n’aurait pas aimé qu’elle imite Oriane, Tyrania ou Nelya, il préférait savoir qu’il avait quatre femmes différentes. Quatre femmes… Ce n’était pas totalement vrai et il le savait, néanmoins considérer Tyrania comme une femme était la chose qu’il avait fait depuis le départ. Bien entendu, il y avait des limites à ne pas franchir et il les respectait. Même si elle ne devenait pas humaine un jour, il pouvait voir avec Juperus pour la rendre humaine si vraiment… Mais la déesse des dieux allait-elle écouter ses propos ou non ?

« Xano ! RECULE ! »

Luna venait de lui crier dessus, le tirant de sa rêverie alors que l’imposant homme à moustaches jaunes s’était rapproché de lui en courant. Ses moustaches… De l’électricité parcourait ces dernières, c’est vrai ! Il était un ancien Barbicha, l’un de ces pokémons poissons mais capables de produire de l’électricité ! Il aurait dut se méfier ! Des morceaux de roche allèrent se planter dans son dos, celui-ci s’ouvrant sur de nombreux points pour laisser s’écouler du sang. Le regard rubis de Luna venait de perdre toute candeur alors qu’un plus gros rocher vint frapper l’imposant homme, le faisant tomber sur le côté juste à deux mètres de Xano. L’électricité s’était arrêtée de parcourir ses moustaches et il se releva avec une légère difficulté. Le coup avait été donné avec une certaine violence, il fallait le reconnaître et Luna n’était plus la faible Apireine que Xano avait connu il y a quelques années. Elle avait tant changé… Et si ? Non… Ce n’était pas possible mais il devait quand même y réfléchir sérieusement. Si Luna devenait aussi forte que la reine Teli, alors elle deviendrait vraiment surpuissante.


Du côté d’Oriane et Nelya, celles-ci ne semblaient avoir aucun mal et remord à se débarrasser des deux enfants. Elles évitaient soigneusement de les rapprocher l’un de l’autre, chacune sachant que si ils se réunissaient, ils étaient capables de créer un courant bien plus puissant que leurs petits corps pouvaient le montrer. Nelya utilisait ses pouvoirs psychiques pour empêcher l’électricité sortant des joues du Negapi humain de venir la toucher avant de la renvoyer vers ce dernier. Cela n’était pas très efficace mais néanmoins, elle restait indemne. Ronyl était toujours là et observait le combat avec amusement : Il avait sûrement préparé d’autres créatures et donc il valait mieux rester en pleine forme. Du côté d’Oriane, celle-ci ne se gênait pas pour utiliser le maximum de ses forces, créant de nombreux rayons de glace qui allèrent frapper le jeune garçon de plein fouet. Il ne pouvait rien faire face à elle et Ronyl le savait. Néanmoins, ce dernier restait toujours éloigné, comme peu intéressé par ce qui se déroulait devant ses yeux. Il ne fallut pas plus de quinze minutes aux trois femmes pour en terminer avec les créatures du scientifique. Nelya et Luna étaient en parfaite santé et seule Oriane respirait un peu plus rapidement qu’à l’accoutumée.

« Bien, bien, bien. Je vois que mes premières créations n’ont pas été très efficaces. Dois-je en rajouter pour rendre la chose plus corsée ou alors … »

« Tu ne feras rien du tout. »

Les yeux saphir de Nelya venaient de passer au rose alors qu’elle utilisait ses pouvoirs psychiques sur Ronyl. Celui-ci fut stoppé dans ses paroles, cherchant à savoir ce qui se déroulait. Il n’arrivait plus à bouger, ne serai-ce que le petit doigt. Soudainement, Nelya se mit à cracher du sang. Xano courut vers elle alors qu’elle posait ses genoux au sol, se tenant la bouche. Qu’est-ce qui s’était passé ?

« Nelya ! Tu es blessée ?! Répond moi ! »

« Je ne… comprend pas. Il y a quelque chose de malsain en lui. J’ai réussi à pénétrer son cerveau et à le bloquer mais après… celui-ci a réagit et m’a repoussé. »

« Héhéhé. Je vois que mon corps a très bien fonctionné. »

« Ne me dit pas que tu es comme ton ancêtre ?! Tu es aussi en partie fait de métal ?! »

« Je ne vois pas de quoi tu parles mais je te confirme le contraire : Je suis entièrement humain, je suis fait à 100% de chair, d’os et de muscles. Mais assez parlé de moi, voyons voir ce que vous pouvez faire face à lui. L’une de mes plus belles créations puisqu’elle a nécessité plusieurs doses de virus pour le faire tomber. »

Paria était ressortie de sa cachette pour retourner à la fenêtre et voir le spectacle. Visiblement, Ronyl avait beaucoup de mal à s’en tirer puisqu’il venait de perdre trois de ses créations. Les autres étaient parties depuis longtemps et parcouraient les vastes plaines du monde à la recherche de Xano alors qu’il était ici. Elle ne savait pas ce qui restait dans le laboratoire mais cela faisait déjà presque deux semaines qu’il n’avait rien reçu comme nouveaux cobayes et il ne devait plus avoir beaucoup de choix. Néanmoins, lorsqu’elle se retourna, elle poussa un petit cri apeuré avant de se cacher à nouveau sous le bureau, laissant place à l’imposante chose qui sortait du laboratoire.

« Mais qu’est-ce que… »

« Elles sont si rares mais elles existent ces évolutions… Nous allons avoir quelques problèmes avec celui là. »

Nelya avait prit la parole alors qu’elle avait aperçu en même temps que les autres, l’humain qui se présentait à eux. Entièrement jaune, il avait une coiffure en pics sur la tête mais mesurait bien dans les 2 mètres 20 de hauteur alors qu’il avait de puissants muscles aux bras et aux jambes. Il devait bien faire dans les cent trente à cent quarante kilogrammes et une rayure horizontale et noire se trouvait au niveau de ses yeux complètement blancs. Il y avait de nombreuses autres rayures noires au niveau des bras et des jambes mais ce n’était pas sa forme qui était impressionnante chez lui. La quantité phénoménale d’électricité qui se déchargeait entre ses bras et ses jambes pouvait tuer n’importe qui tentait de rester plus de quelques secondes sous ce courant. Xano cria en direction de la femme aux cheveux bleus :

« C’était quoi son ancienne forme, Nelya ?! »

« Quand les Elekteks accumulent beaucoup trop d’électricité, ils peuvent évoluer. Ils sont très rares à avoir évoluer et je me demande même comment Ronyl a pu posséder une telle créature. »

« C’est mon atout majeur, mon gardien. Je dois lui donner de nombreuses doses chaque mois. Cela fait trois ans qu’il est avec moi mais je ne le considère pas comme mon pokémon, simplement comme un outil. Tout les pokémons sont des outils ! »

« Tu es complètement malade ! »

« Non, je suis simplement réaliste. Les humains ou les pokémons, c’est du pareil au même pour moi. Je ne suis guère intéressé par les relations entre eux deux et je ne possède aucun médaillon. »

« Et Paria ?! La petit Evoli qui était là. Tu ne vas pas me faire croire que tu n’as pas son médaillon. »

« Pourquoi l’aurais-je ? Je n’ai même pas de pokéball pour elle. Elle se débrouille toute seule, je me débrouille tout seul. C’est ainsi que ça se déroule dans la vie. Que pensais-tu ? Qu’elle était ma pokémon ? Ne dit pas de bêtises. »

« Pourtant, tu lui as dit de reculer pour éviter qu’elle soit blessée. »

« J’ai simplement signalé qu’elle devait reculer car elle est inutile. Elle n’a jamais appris à se battre alors ne cherche pas à donner des hypothèses sans queue, ni tête. Tu viens de me fatiguer. Elekable, réduis les en miettes, qu’ils ne restent rien d’eux. »

« … E… leka… »

« Xano, met toi en retrait. On va s’occuper de lui. A trois contre un, il ne devrait pas faire le poids ! »

« Faites attention, vous êtes toutes plutôt faibles par rapport à l’électricité. »

Le tonnerre gronda subitement dans le ciel avant qu’une goutte de pluie tombe sur le terrain, rapidement rejointe par un flot torrentiel qui s’abattit sur les personnes. Là, c’était vraiment mal pour eux. Déjà le corps de l’Elekable se mettait à produire de l’électricité tout autour de lui et chacune savait qu’il valait mieux éviter de toucher l’homme imposant si elle ne voulait pas se prendre une violente décharge. L’homme aux cheveux jaunes tenta de rire mais n’y arrivait pas alors qu’Oriane et les autres se mettaient en triangle autour de ce dernier. Lentement, la femme aux longs cheveux violets tenta une première attaque basée sur un puissant rayon de glace mais deux choses sortirent du dos de l’homme : Deux longs câbles noirs et parcourus de courant électrique. L’électricité était tellement puissante sur les deux câbles que l’épaisse couche de glace qui venait de les recouvrir se mettait à fondre peu à peu.

« Bon les filles, on va éviter de faire dans la dentelle pour celui-là. Préparez tout ce que vous savez faire de mieux, sinon on ne s’en sortira jamais. »

« Je ne peux pas utiliser mes pouvoirs psychiques contre lui. Je vais être inutile encore une fois… »

« Nelya, arrête de penser comme ça ! »

Xano venait de crier envers la femme aux cheveux bleus. Celle-ci se retourna vers lui alors que Luna et Oriane unissaient leurs forces pour faire flancher l’homme aux câbles électriques sortants de son dos.

« Tu as bien d’autres techniques ! Tu n’es pas inutile ! »

« Mais je ne… Xano Likan, je ne vois pas comment faire. »

« Luna, pense à Luna et tu trouveras facilement comment attaquer cet Elekable. »

Comment ça ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Luna utilisait une attaque basée sur la terre donc très puissante par rapport à quelqu’un qui utilisait l’électricité mais elle n’était pas capable de ça. Il y avait donc autre chose derrière tout ça. Ses ailes ? Non, c’était des ailes comme les siennes… ou pas exactement. Les ailes de Luna étaient celles d’un insecte alors que les siennes étaient celles d’un oiseau. Un insecte, voilà ce que Luna était avant de devenir une humaine. Et elle était un oiseau. Quel était le rapport avec le fait que Luna était un insecte ? Et surtout en quoi cela allait l’aider ? Une bourrasque vint la frapper dans le dos, arrosant ses cheveux bleus d’une pluie violente. Le vent… Voilà à quoi pensait Xano, c’était vrai. Elle était capable d’utiliser le vent sous une autre forme.

« Xano… J’ai compris ce que tu voulais dire. Luna, Oriane, reculez légèrement, vous risqueriez d’être prises dans une tempête argentée. »

Lentement puis de plus rapidement, elle se mettait à battre de ses ailes rouges alors qu’une fine poudre en sortait. C’est vrai, elle avait complètement oubliée ça : Elle était capable de faire apparaître une poudre argentée rappelant celle des insectes. L’homme s’immobilisa alors qu’il avait préparé de l’électricité au bout de ses poings. Il se mit à tousser violemment avant de comprendre ce qui venait de se passer. Cette femme…Elle venait de l’affaiblir ou alors de se rendre plus forte par rapport à lui avec cette fameuse poudre ! Il poussa un puissant cri d’énervement alors que Luna et Oriane se rapprochaient de Nelya :

« Qu’est-ce que tu as fait ? »

« Nous n’avons pas le temps de parler. Mettez vous rapidement en position de triangle… Nous n’avons pas le … »

Ses deux mains repoussèrent rapidement Oriane et Luna avant qu’elle ne se mette à crier, la foudre s’abattant sur elle à pleine puissance alors que l’ancien Elekable rigola à gorge déployée. Les yeux vairons de Xano s’ouvrirent d’effroi : Nelya… Nelya venait de recevoir de plein fouet l’une des attaques les plus dévastatrices. L’eau conduisant l’électricité, il tentait de prendre la parole, tremblant de peur :

« Ne… Nelya ? Tu… Nelya ? Nelya ? Ne… »

« Et voilà une en moins, bon débarras. »

Ronyl venait de prendre la parole alors que Xano posa son regard haineux sur ce dernier. Qu’est-ce… qu’il venait de dire ? Enflure… Il était pareil que son ancêtre… Non il était pire, bien pire que ça ! Il tenta de se contrôler alors que le nuage de fumée à l’endroit où la foudre venait de frapper disparaissait peu à peu… pour laisser place à un emplacement vide. Nelya ? Elle était où ? Elle n’était plus là !

« Nelya ?! Répond moi ! Où es-tu ?! NELYA ! »

« Je ne suis pas sourde, Xano. Calme toi, on dirait que tu es triste… et énervé. »

Une main se posa sur son épaule droite alors qu’il se retourna pour apercevoir la jeune femme aux cheveux bleus. Elle était toujours plus grande que lui mais il ne pouvait s’empêcher d’être heureux et d’avoir les larmes aux yeux en la voyant. Il tenta de l’enlacer mais celle-ci recula avant de dire :

« Ce n’est pas l’heure pour cela. Après tout ça, peut-être que tu pourras le faire, d’accord ? »

« D’a… ccord. »

Nelya… L’unique femme qui se comportait si différemment par rapport aux autres. Elle n’acceptait pas volontiers ses embrassades, ses petits gestes affectifs et toutes ces choses qui montraient qu’il aimait tant ces trois anciennes pokémons. Non, elle était loin de tout ça, elle n’acceptait pas, du moins… Elle préférait attendre certains moments. En un sens, c’était son comportement qui la rendait si désirable. Comparé à Luna et Oriane qui acceptaient le moindre de ses gestes et caresses, elle, elle se permettait de lui résister… Du moins, c’est ce qu’il se disait.
Elle venait finalement d’avoir une idée pour se débarrasser de l’homme et lentement, elle passa à côté de Xano alors que celui-ci était plongé dans ses rêveries. Elle prit la parole alors qu’Oriane et Luna semblaient soulagées de la voir être en parfait état mais ce qui coulait du front de Nelya, était-ce de la pluie ou alors de la sueur ? La respiration accentuée de l’ancienne Xatu ne laissait pas de place au doute. Elle semblait s’être épuisée, une téléportation aussi rapide que la vitesse de la lumière, cela lui provoquait de nombreuses nausées et un mal de tête qu’elle tentait de faire passer.

« Nous… Nous allons utiliser la technique employée contre la Reine Teli… »

« Je refuse. Personne n’est capable de contenir une décharge de trois lasers tirés à pleine puissance. »

« Je le peux. Je suis capable de créer un miroir pour renvoyer l’attaque là où je le désire. »

Xano l’observa d’un air suspicieux, se demandant si la jeune femme disait la vérité ou non. C’est vrai qu’avec ses pouvoirs psychiques, elle était sûrement capable de créer de telles choses… Mais il ne savait pas pourquoi, il avait cette impression que Nelya lui mentait. Après plusieurs secondes, il hocha la tête devant les trois femmes pour dire qu’il acceptait. Ronyl s’était arrêté de parler, s’étant mis sous l’entrée de son laboratoire pour éviter la pluie. Paria quand à elle avait rejoint Ronyl. Elle poussa des petits cris alors qu’il lui demandait de rentrer à l’intérieur : Ce n’était pas un endroit pour elle. Xano observa le scientifique et l’Evoli du coin de l’œil, se demandant pourquoi l’homme tentait désespérément d’interdire à l’Evoli de se battre. Etait-elle inapte au combat ? Ou alors y avait-il autre chose. L’ancien Elekable tournait sur lui-même pour observer les trois femmes : Dénué de réflexion profonde et d’intelligence à cause du virus, il restait seulement sur ses gardes, se demandant d’où l’attaque allait venir.

Luna fut la première créer une magnifique sphère de vingt centimètres en ses mains, envoyant un rayon de grande ampleur et puissance en direction d’Oriane. Celle-ci n’attendait pas que le rayon reste trop longtemps sur elle et propulsa son propre rayon couplé au sien en direction de Nelya. Celle-ci poussa un léger soupir avant de faire apparaître… une sphère ressemblant à celles de Luna et Oriane ? Et le miroir dans tout ça ?! Trop tard, c’était trop tard pour arrêter tout ça maintenant ! Il pouvait crier mais il savait que cela n’allait pas arranger les choses. Les mains de Nelya commencèrent légèrement à émettre de la fumée, signe qu’elles affrontaient une chaleur démentielle en provenance du double laser alors que la jeune femme aux cheveux bleus se concentrait avec du mal. Puis vint enfin le moment où elle put renvoyé l’assemblement des trois lasers en direction de l’ancien Elekable. Celui-ci s’était mis à réagir tout de suite, cherchant à esquiver le fin rayon de vingt centimètres de diamètre mais à la puissance multipliée par trois. Malheureusement vu son poids et sa taille, cela était inutile. Le rayon traversa son corps au niveau du coeur comme si ce n’était qu’un simple objet de bois, l’homme à la chevelure hirsute et jaune tombant sur le sol.

Xano s’était mis tout de suite à la hauteur de Nelya, lui criant dessus alors qu’il prenait ses deux mains entre les siennes. Elles étaient si chaudes, il avait même presque l’impression qu’elles allaient se liquéfier. Nelya lui signala que ce n’était pas si grave que ça et déjà il s’apprêtait à la claquer et à lui crier dessus mais il s’arrêta avant même d’avoir commencé. L’heure n’était pas à la dispute mais elle… Elle faisait des choses si stupides avec une telle neutralité que cela l’énervait. L’homme de plus de deux mètres se releva, la main droite posée sur le trou béant qui formait son cœur alors qu’il hurlait de douleur. Il avait mal… si mal ! Même le virus Ivoil ne pouvait rien faire pour atténuer cette douleur. Celui à l’origine de cette douleur… Ce type aux lunettes… C’était lui…Lui… LUI… LUI ! Paria était restée à côté de Ronyl sans l’avoir écouté. Elle recula instinctivement à chaque pas que faisait l’homme aux cheveux jaunes en direction du scientifique. Le tuer… Tuer celui qui l’avait mis dans cet état. Malgré son absence de conscience, il avait complètement oublié le premier ordre donné par Ronyl. Celui-ci poussa un léger soupir avant de retirer le gant de sa main droite. A la grande surprise tout le monde, il ne possédait pas cinq doigts… mais sept. Il ferma son poing difforme avant de faire un léger saut en avant, donnant un violent coup de poing à l’ancien Elekable au niveau de la tête. Celle-ci explosa avec facilité alors que Ronyl retombait au sol. Il était aspergé du sang et des morceaux de cervelle de la dernière expérience qu’il avait crée, que cela soit au niveau du visage ou de sa blouse blanche. Un petit sourire aux lèvres, les yeux d’un dément au niveau du regard, il prit la parole :

« Paria, reste là. Je vois que mes expériences sont comme moi…Ratées. Je vais donc vous montrer comment j’ai put tuer toute la lignée Waror de mes propres mains héhéhé. »

Chapitre 56 : L’épicentre

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Chapitre 56 : L’épicentre

« Nelya ? »

« Oui Xano ? »

« Tu n’as pas remarqué… Attention ! »

Il venait de crier alors qu’un homme patibulaire complètement jaune et mesurant dans les deux mètres s’était présenté à eux. Couvert de rayures noires sous forme d’éclairs, il avait les yeux entièrement blancs et semblait très hostile envers Xano et les trois femmes. Luna n’attendit pas que Xano se mette à crier pour faire trembler la terre autour d’elle, des mini-fissures apparaissant de part et d’autre. Quelques secondes après, des morceaux de roches lévitèrent dans le ciel avant de s’abattre sur l’homme, le tuant sur le coup sans qu’il ne puisse se défendre.

« Ne t’inquiètes pas Xano ! Je te protège ! »

« Et bien… Elle devient plutôt puissante la petite Luna. Dire qu’il aura fallut plus d’un an et demi pour ça. »

« Beuh ! Ne te moque pas de moi, s’il te plaît. »

« Mais non, je ne plaisantais pas, Luna. Je suis content de voir que toi aussi, tu deviens très douée. »

« De quoi voulais-tu parler, Xano ? »

La jeune femme aux cheveux bleus s’était présentée devant l’adolescent, l’observant du haut de ses 1 mètre 90. Ses yeux saphir étaient posés sur lui et il était toujours émerveillé rien qu’à les observer. Néanmoins, il toussa légèrement pour se donner une petite contenance avant de reprendre la parole. Il avait une hypothèse et il devait la présenter :

« Nous recevons une attaque tout les combien de temps maintenant ? »

« Environ une fois par semaine voir un peu moins. Une fois tout les six jours. Nous ne faisons donc plus attaqués qu’auparavant. »

« Exactement ! Donc je me suis posé deux choses dans ma tête : Première idée : Nous nous rapprochons de l’endroit à l’origine de ces monstres et donc, ils ont moins de distance pour nous retrouver. »

« C’est une bonne idée. Quelle est la seconde ? »

« Elle est moins optimiste : Et si les monstres émettaient des signaux pour les autres ? Peut-être que Ronyl sait notre position à chaque fois que nous tuons l’un de ces monstres et qu’il peut nous en envoyer d’autres à chaque fois avec plus de précisions ? »

« Je préfère plutôt la première hypothèse si tu veux mon avis. Il vaut mieux penser à celle-ci plutôt qu’à la seconde, que ce soit pour le moral des troupes ou alors pour nous donner une idée de ce que nous devons faire. »

« Depuis quand tu penses au moral des autres, toi ? »

Elle ne répondit pas, détournant légèrement le regard d’un air gêné. Cela faisait maintenant deux mois que Tyrania était partie et il n’avait aucune nouvelle d’elle. Il savait simplement que c’était bien les sentiments de sa Feunard qu’il avait ressenti il y a environ deux semaines. Elle semblait si triste, si seule… Pour le bien de Luna, Oriane et Nelya, il n’avait rien dit et il n’était pas parti à sa recherche. Il ne devait pas penser qu’à elle mais c’était si dur.

« Alors ? Que faisons nous, Xano ? »

« Hein ? »

Il sortit de ses rêveries alors qu’Oriane se présentait à lui. Heureusement qu’elle lui avait pardonné sa petite colère envers Luna, il n’osait pas se la mettre à dos et c’était la moindre des choses. Depuis cette dernière, il s’était complètement calmé envers elle et s’était même fait excusé en nature envers celle qui avait été son ancienne Apireine à la jupe noire et blanche. Bien entendu, le reste de la journée après cet acte s’était passé très lentement puisqu’il avait été fatigué comme ce n’était pas possible mais voir Luna lui sourire et le prendre dans ses bras valait bien cette fatigue.

« Xaaaanoooooo. Tu dors ou quoi ? »

« Ah ? Mais non ! Je ne dors pas ! Je réfléchis… »

« Avec qui tu vas le faire dans la soirée ? Moi ou Luna ? Ou alors peut-être… Nelya pour sa première fois ? »

« Ne dit pas de bêtises. On n’a pas le temps de penser à ça. Bon ! Vous êtes capables toutes les trois de voler, n’est-ce pas ? J’aimerais que vous fassiez une inspection aérienne de la situation. Nous sommes dans une plaine abandonnée alors cela ne devrait pas être trop gênant pour le trafic. »

« D’accord mais l’une d’entre nous doit rester avec toi pour te surveiller. »

« Pas besoin, tu vois bien qu’il n’y a personne autour de nous. Allez y maintenant. »

Oriane hocha les épaules, voyant que Xano ne semblait pas s’intéresser à ses préoccupations. Lentement, des ailes apparaissaient dans le dos des trois femmes. Dans celui d’Oriane, ce furent deux ailes faites de coton. Dans celui de Nelya, deux ailes rouges aux bouts blancs et noirs. Enfin, dans le cas de Luna, ce furent deux paires de petites ailes rappelant celles des insectes. Quelques instants après, elles s’envolèrent les unes après les autres, parcourant les lieux alors qu’il restait couché sur le sol, observant le ciel. Un petit moment de détente où il pouvait se reposer. Rien n’y personne ne pouvait l’empêcher d’être ici à l’heure actuelle. Qu’est-ce que Tyrania faisait ? Est-ce qu’elle allait bien ? Se nourrissait-elle convenablement ? Son pelage était-il toujours aussi doux et soyeux qu’à son départ ? C’était des questions d’une très grande stupidité en y réfléchissant mais cela lui permettait de réfléchir à sa Feunard à la fourrure dorée et cela lui suffisait amplement.

« BOUH ! »

« ARG ! »

Il se redressa subitement alors qu’Oriane venait de lui crier dessus, son visage juste au-dessus du sien. A cause du geste de Xano, celui-ci percuta le front d’Oriane avec le sien, l’adolescent poussant un gémissement plaintif. Il fut rejoint rapidement par Oriane qui se massait le front. Moins d’une minute après, Luna et Nelya arrivaient à leurs tours et donnèrent leurs bilans :

« Pour ma part, je n’ai rien remarqué de suspect. »

« Alors, euh… Xano, moi je n’ai rien trouvé de mon côté aussi ! »

« Et toi Oriane ? »

« Quand à moi… J’ai surtout vu deux ou trois hommes qui couraient vers ta direction. Visiblement, ils ne sont pas encore arrivés et ils ressemblaient à des anciens Luxray. C’est pour cela que je me suis dépêchée d’arriver la première. »

« On va donc se prendre une nouvelle attaque si j’ai bien compris ? »

« Exactement, tu as tout compris. »

« Alors pourquoi tu ne l’as pas dit plus tôt ?! Les filles, je grimpe sur Oriane et on va changer de tactique. Oriane, guides nous vers l’endroit où se trouve les Luxray. On va les attaquer par surprise. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que l’on s’en rapproche de plus en plus. »

Bien qu’Oriane s’empressa de sortir une blague de mauvais goût au sujet de la grimper comme le voulait Xano, celui-ci entoura le cou d’Oriane de ses bras alors que celle-ci se mettait à voler dans les airs. Rapidement rejointe par Luna et Nelya, les trois femmes capables de voler se dirigèrent vers une zone où de nombreux nuages noirs trônaient dans le ciel. Xano fut le premier à faire une remarque, demandant aux autres si elles pensaient que cela était l’œuvre des hommes ayant été d’anciens pokémons liés à l’électricité. Toutes furent d’accord pour penser la même chose et déjà des grognements se firent entendre en direction du sol boisé.

« Oriane fais attention ! »

« Ne t’inquiète pas, je l’ai remarqué. »

Un grondement sourd et il violent éclair vint zébrer le ciel en passant à côté d’Oriane pour s’abattre sur un arbre. Celui-ci prit feu rapidement alors que Nelya annonça qu’il valait mieux descendre : Ils étaient si proches de la zone, ils le savaient maintenant. Dès leur arrivée, ils furent accueillis par trois hommes recouverts de fourrure noire et avec un visage bleu. Une longue queue se trouvait juste au niveau des fesses et leurs yeux étaient entièrement blancs. Visiblement, ils venaient de trouver les Luxray.

« Je vois… Ils sont simplement là pour monter la garde. C’est pour ça qu’ils ne sont pas venus à ta recherche, Xano. »

« Ce que je vois surtout, c’est que nous allons rencontrer Ronyl Waror. Si il est aussi cinglé que son ancêtre, je vous demanderais de faire TRES attention. Au niveau des tortures, du comportement cinglé et toutes ces choses, Riko était vraiment le spécialiste. Il n’avait pas apprécié de perdre une majorité de son corps lors de la chute d’un bâtiment de la team Univers. »

« Xano, tu me fais peur quand tu parles comme ça. »

« Pourquoi Oriane ? Je suis normal. Simplement, je sais qui j’étais dans mon ancienne vie, c’est pour cela que je me rappelle de mon ancienne existence. Ca me fait penser que nous n’avons plus eut de nouvelles depuis déjà bientôt deux ans pour Ryusuke, Clemona et les autres. »

« Oh… Ne me dit pas que ta petite chérie nommée Shymi te manque tellement ? »

Il préféra ne pas répondre à la petite pique d’Oriane mais ne put s’empêcher de rougir en imaginant ce qu’était devenue l’adolescente aux longs cheveux verts. Luna remarqua le changement de teinte au niveau des joues de Xano et fit apparaître deux griffes blanches à la place de ses mains, tranchant net l’un des anciens Luxray devant le regard ébahi des deux autres femmes. Les deux autres anciens pokémons reculèrent légèrement, apeurés par la situation alors que Luna reprit la parole :

« De toute façon, pourquoi tu parles de Shymi, Oriane ? Ce n’est pas comme si Xano l’aimait. Il a déjà trois femmes rien que pour lui, il n’est pas du genre à aller chercher ailleurs. N’est-ce pas, Xano ? »

« Euh… Oui, oui ! Tu n’as pas de soucis à te faire de ce côté-là ! Je suis tout à fait d’accord avec toi ! »

« J’en étais sûre. »

Elle ne put s’empêcher de rigoler alors qu’il tournait son visage d’un air gêné vers Nelya et Oriane. Celles-ci haussèrent les épaules, se disant intérieurement que Luna devenait des fois trop possessive quand il s’agissait du cœur du jeune homme. Oriane s’élança vers l’un des deux hommes restants mais recula subitement, la foudre venant s’abattre juste à l’endroit où elle se trouvait. Ils allaient devoir faire attention, très attention si ils ne voulaient pas se faire griller sur place.

« Bon, fini de plaisanter. On termine ces deux types et on continue sur notre lancée. Je suis sûre que nous sommes près de Ronyl. »

Ronyl ? Qu’est-ce que ces personnes lui voulaient-elles ? Deux yeux verts en amande observaient Xano et les trois femmes avant de se mettre à courir à toute allure. Nelya le remarqua et prit la parole :

« Je suis désolée mais je crois que nous sommes espionnés. Oriane et Luna, vous devriez pouvoir vous occuper des deux Luxrays facilement, n’est-ce pas ? »

« Vas y avant que notre espion s’échappe. »

La femme à la chevelure bleue disparue subitement du regard de Xano. Elle s’était téléportée avec facilité et sa robe aux longues manches rouges se levait légèrement au-dessus du sol alors qu’elle lévitait au-dessus de ce dernier. Elle n’eut aucun mal à arriver à la hauteur de la petite Evoli, celle-ci s’arrêtant de courir avant de s’immobiliser. Le regard froid et glacial de Nelya se posa sur elle avant qu’elle ne lui dise :

« Que fais-tu ici et pourquoi es-tu ici ? Tu es une des pokémons de Ronyl Waror ? »

Surtout ne pas répondre, ne pas penser à ça. Elle n’était pas inquiète, elle n’avait pas peur. C’était une grande fille maintenant, elle avait vingt ans ! VINGT ! Elle ne devait pas avoir peur de ces personnes très bizarres et aux pouvoirs ressemblant à ceux qu’il créait. Sauf que cette femme était capable de parler et elle se comportait normalement alors que les créatures crées par lui étaient inaptes à la parole et ne pouvaient réagir sans son consentement.

« Tu ne sais pas parler ? Cela est bizarre, ne trouve-tu pas ? Répond donc et peut-être que j’aviserais de te laisser la vie. Si tu es du côté de Ronyl, il vaut mieux t’éliminer tout de suite pour ne pas avoir à t’affronter plus tard. »

Ne pas répondre, elle ne devait pas répondre mais c’était si difficile ! Ses quatre pattes recouvertes de fourrure brune tremblaient de toutes parts et elle tentait d’ordonner à ses jambes de s’enfuir mais elle n’y arriva pas. Pendant une longue minute, Nelya continua de scruter Paria comme pour l’évaluer psychologiquement. Elle poussa un léger soupir, parlant d’une noix neutre :

« Si tu étais vraiment une pokémon du côté de Ronyl, il aurait fallut que tu sois une Voltali et non une Evoli. Tu ferais mieux de t’enfuir car d’ici quelques heures, il régnera en ces lieux un véritable carnage. »

Un véritable carnage ? Elle continuait de trembler, comprenant ce dont la femme aux cheveux bleus voulait parler. Si l’une d’entre elles était capable de faire autant de mal à une création de Ronyl, alors elle avait une petite idée de ce qui allait se passer avec ce dernier. Elle ne devait émettre aucune geste, seulement attendre. Pendant deux minutes, Nelya resta stoïque, observant la créature à nouveau avant de finalement disparaître pour retourner vers Xano et les autres. Ne pas bouger maintenant, encore attendre un peu pour être sûre qu’elle n’était plus là, qu’elle ne l’espionnait pas dans un coin.

« Evoli ! Evoli ! Evo ! Evo ! »

Voilà qu’elle se mettait à crier avant de courir à toute allure en direction du laboratoire de Ronyl. Elle devait le prévenir avant qu’il ne soit trop tard. Elle ne voulait pas qu’il soit en danger ! Tout le monde, mais pas lui. C’était sa seule connaissance depuis dix années, ils n’avaient jamais vécu séparés l’un de l’autre depuis autant de temps. Malgré les dires du scientifique, elle restait toujours auprès de lui pour veiller. Il l’avait accepté alors qu’elle était née comme ça. Pourquoi ça ? Car ils étaient pareils.

« Qu’est-ce qu’il y a encore, Paria ?! »

« Evo ! Evo ! Evoli ! Lili ! »

« Hein ? Que quoi ? Qu’est-ce que tu dis encore ? Tu ne vois pas que je dois préparer des nouveaux pokémons pour les lancer à leurs trousses ? J’ai finalisé enfin le virus et… l’autre chose. Je ne veux pas qu’il y ai d’erreurs, tu comprends ? Bon alors… Raconte moi ce qui se passe. »

Il déposa les fioles remplies d’un liquide noir dans leurs emplacements avant de tourner sa chaise roulante en direction de l’Evoli, tapotant de l’une de ses mains gantées en direction de ses jambes. Il venait d’inviter Paria à s’installer sur lui ? C’était bizarre quand on savait ce qu’il lui faisait subir dès l’instant où elle commettait des bêtises. L’Evoli au regard émeraude hocha la tête d’un air négatif avant de reprendre la parole :

« Evoli ! Voli ! Vovo ! Livo Evoli ! »

« J’ai beau avoir inventer le virus Ivoil, je n’ai toujours pas réussi à créer un traducteur pokémon-humain. Bon, je vais donc devoir essayer de deviner. Tu as faim ? Non, ça n’a pas l’air d’être ça. Tu sembles vraiment apeuré. Tu transpires même ! Tu es vraiment répugnante, Paria ! Je crois que tu sais ce qui t’attend ! Il va pleuvoir à cause de mes créations, sors dehors et va te laver ! »

« Evoli ! Evo ! »

« Non, ça ne sert à rien de crier, tu vas là-bas et tu reviendras quand tu seras propre ! »

Elle n’avait pas d’autre choix si elle voulait le prévenir du danger qui arrivait droit sur lui. Elle ouvrit sa petite bouche avant de mordre la jambe droite de Ronyl, celui-ci criant de douleur avant de se relever. Elle sortit rapidement du laboratoire alors qu’il parlait sur un ton énervé :

« Je peux savoir ce qui te prend ?! Reviens ici tout de suite ! Tu vas t’expliquer ! »

« EVO ! »

« Attend un peu que je t’attrape ! »

Vraiment, qu’est-ce qui lui prenait de s’exciter comme ça ?! Mais ce qui l’étonnait le plus, c’était le fait qu’elle venait de le mordre sans le prévenir. Ce n’était même pas une morsure pour s’amuser mais bel et bien un véritable coup de dents sur sa jambe droite. Il sortit finalement à la suite de l’Evoli, celle-ci s’étant arrêtée alors que Ronyl observa le ciel au-dessus d’eux. Il allait sûrement pleuvoir d’ici une demie-heure au grand maximum.

« Bon, tu vas me raconter ce qui se passe maintenant. »

« J’ai bien fait de ne pas la tuer. J’étais sûre qu’elle était liée à un humain. Elle a simplement servit d’appât. »

« Nelya, je n’aime pas quand tu parles comme ça : On dirait presque une meurtrière en série, froide et calme. »

« Je suis comme je suis, Xano. »

Une ombre passa à travers les arbres : Une longue robe bleue, des manches rouges, des cheveux de même couleur que la robe, Nelya fut la première à se montrer aux yeux de Ronyl. Puis vint ensuite un jeune homme aux longs cheveux blancs lui arrivant jusqu’au début du dos, des yeux vairons et une tenue entièrement noire. A sa suite, arrivèrent deux jeunes femmes : L’une portait une tenue entièrement violette et portait par-dessus une légère jupe de même couleur mais plus claire. Elle avait de longs cheveux violets et attachés et avait un visage sérieux. Quand à l’autre, ce qu’on pouvait signaler, c’est qu’elle savait se mettre en valeur, que cela soit au niveau de la poitrine ou de sa tenue. Une tenue moulante entièrement blanche avec des rayures noires, des franges blanches pour la coiffure et deux yeux rubis. Elle avait le regard d’une personne assez candide et timide.

« Xano Likan alias le Joker Blanc. »

« Ronyl Waror, descendant de Riko Waror, membre de la Trinité de la Team Univers il y a plus de deux cents années. »

Chacun venait de faire les présentations à la place de l’autre et les deux hommes se jaugèrent du regard. La petite Evoli posa ses yeux verts sur Nelya, celle-ci la regardant avant d’émettre un petit sourire ironique : Elle s’était faite si facilement manipulée que c’en était risible. Ronyl allait être très mécontent d’elle, il allait sûrement la punir comme d’habitude et devant les autres personnes.

« Paria, recule et cache toi dans le laboratoire. »

« Paria ? C’est le nom de cette Evoli ? Tu ne comptes pas te défendre et donc mourir sans émettre de résistance ? Cela me faciliterait la tâche. »

« Elle n’a rien à voir dans cette affaire. Elle n’est pas à l’origine du virus Ivoil et n’est en rien responsable de mes actes. »

« Tu irais donc la défendre ? Tu paraîtrais presque pour un type sympathique et nous pour les salauds de service néanmoins… Il y a une chose qui fait que tu mérites la mort : Tu as tué ma mère et tellement de personnes, tu commets des expériences sur les pokémons, tu n’hésites pas à manipuler ces derniers simplement pour le plaisir ! »

Paria recula légèrement, se devant d’écouter Ronyl. Elle était inquiète, très inquiète mais elle ne pouvait pas désobéir au jeune homme à la blouse blanche de scientifique. Mais était-ce vrai ce que venait de dire l’autre homme ? Ronyl voulait la défendre ? Cela serait bien la première fois mais… elle se disait que ce n’était pas impossible. Elle savait ce qu’était exactement le jeune homme, elle savait à quel point il était perturbé. Elle se dirigea finalement à l’intérieur du laboratoire avant de grimper sur les meubles pour regarder le spectacle à travers une fenêtre.

« Je ne fais rien pour les autres. Tu l’as dit toi-même : Je ne pense guère qu’à ma personne et non à celles des autres. Tu sembles être bien renseigné sur mes origines, tu devrais donc savoir comment était Riko Waror. Je suis pareil, voir pire car je n’ai pas perdu mon corps et mon humanité… Si on peut appeler ça une humanité. Je suis né de la famille des pêchés, de l’adultère et de l’inceste. Je m’appelle Ronyl Waror et je suis le Taiso de l’électricité. »

Chapitre 55 : Derniers instants

ShiroiRyu
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Chapitre 55 : Derniers instants

« Pourquoi es-tu revenue ? »

« Tu le sais très bien grand-mère. Je suis venue mettre un terme à ma malédiction causée par ma mère. »

« Tu as évolué, n’est-ce pas ? J’arrive à le sentir, j’arrive à le percevoir. »

« Grand-mère… Pourquoi es-tu dans cet état ? »

C’était une question à laquelle elle pouvait répondre immédiatement en apercevant l’aura maléfique qui entourait la Feunard au poil grisâtre. Elle… était maudite elle aussi ? Qui avait pu réussir à la maudire, elle, l’aînée des Feunard dans sa famille. Kalix se mit à tourner autour de Tyrania par habitude alors qu’elle reprenait la parole :

« Tu l’as dit toi-même : Ta mère… ou ma belle-fille si tu préfères. »

« Mais qu’est-ce que tu as fait ? Normalement, tu devrais être capable de résis… »

« Ta mère est devenue bien plus forte depuis le temps, beaucoup plus forte depuis que ton père est mort. »

« Co… Comment ? Mon père est mort ? »

Non, cela lui faisait la sensation d’une douche froide mais elle n’était pas triste pour autant, simplement étonnée de savoir que son père était mort. Elle devait savoir comment il était mort, dans quelles conditions, bref, elle devait obtenir toute la vérité à ce sujet ! Mais visiblement, ce n’était pas le but voulu par Kalix.

« Qu’est-ce que tu es devenue depuis toutes ces années ? J’aimerais tout savoir. Tu es toujours avec ton dresseur ? Comment s’appelait-il… Malar ? »

Un léger grognement sortit de la gueule de Tyrania. Ce nom, elle ne voulait plus jamais en entendre parler ! Kalix remarqua de suite qu’il y avait un problème mais elle ne posa pas d’autres questions, attendant une réponse de la part de sa petite-fille. Il y avait tant de choses à se dire après toutes ces années.

« Malar… Je ne suis pas avec lui, je ne le serais jamais. »

« Mais tu es avec un humain, je le sens malgré les années qui sont passées. »

« Tu es vraiment… spéciale grand-mère. Pourtant, cela fait bien un mois que je ne l’ai plus vu. Oui, je suis avec un humain. »

« Est-ce que… tu es heureuse avec lui ? Comme je le pense ? »

« Malgré mon caractère insupportable, il m’a toujours gardé près de lui. J’aurais aimé lui parler de ma malédiction mais je ne pouvais pas m’y résoudre. Mais il a toujours tout fait pour m’aider mais je… Je voulais rester avec lui. Tu savais que les pokémons pouvaient devenir des humains ? »

« Je ne pensais pas cela réalisable. Mais tu sembles y croire donc c’est forcément vrai. »

« Les pokémons peuvent devenir des humains si ils sont vraiment très proches de leurs dresseurs ! Celui que j’a… Mon dresseur avait trois autres pokémons. Elles sont toutes devenues des femmes humaines mais elles ont gardé leurs pouvoirs ! »

« Ohla, calme toi Tyrania. Tu sembles toute excitée. Tu y tiens vraiment à ton dresseur, non ? Sinon, tu ne serais jamais revenue ici. Tu veux être capable d’annuler cette malédiction pour pouvoir devenir une humaine, n’est-ce pas ? »

Elle hocha la tête d’un air positif, se disant que sa grand-mère ne pouvait pas remarquer sa réponse gestuelle. Vint ensuite l’heure où elles discutèrent de tout ce qui s’était passé dans la vie de Tyrania depuis le jour où elle était devenue la pokémon de Xano : Les dieux, les combats, les symbioses, les déclarations, les nombreuses scènes de ménage. Au moment où Tyrania racontait ces derniers, la Feunard au pelage grisâtre ne pouvait s’empêcher de glapir d’amusement.

« Les pokémons liés au feu ont toujours le sang chaud mais les Goupix et les Feunard sont reconnus pour être vraiment têtus et fortes têtes. Néanmoins, malgré vos incessantes disputes, il s’occupait toujours de toi, non ? »

« Il me prenait dans ses bras et me peignait. Maintenant, regarde à quoi je ressem… Ah ! Désolée grand-mère, je ne vou… »

« Ca ne fait rien Tyrania, ça ne fait rien. J’ai accepté ma cécité, à toi de l’accepter aussi. »

« Mais pourquoi ma mère t’a t-elle fait ça ?! »

« Comme je te l’ai dit, elle est devenue bien plus forte depuis la mort de ton père. »

C’était à son tour de raconter ce qui s’était passé depuis le départ de Tyrania. La famille s’était divisée en trois côtés : L’un pour la possibilité de vivre avec les humains, un deuxième pour rester passablement neutres par rapport à eux et enfin le troisième dirigé par sa mère et qui n’hésitaient pas à attaquer les humains dès qu’il était possible de les voir. Malgré ça, son père, le chef des Feunard de la famille restait du côté de sa mère et avait ouvertement signalé qu’il n’était pas d’accord au sujet de la malédiction posée sur Tyrania. Néanmoins, il restait le chef et devait donc montrer l’exemple, c’est pourquoi il avait préféré se taire au moment de l’exil de la Goupix…


Tout s’était si bien déroulé pendant des années, environ une dizaine. La famille s’était développée et comptait maintenant une cinquantaine de membres. Chacun avait choisi son camp mais il n’y avait aucune rivalité entre eux et tout le monde restait sous les ordres de Tarek. La suite, Tyrania ne l’entendit pas, la Feunard aveugle venant de toussoter avec rapidité alors qu’elle s’approchait d’elle avec anxiété.

« Grand-mère ! Ca ne va pas ! Dis moi ce qui se passe ? Tu as mal ? »

« Non… Non… C’est simplement la malédiction que m’a posée ta mère. »

« Mais comment a-t-elle… »

« Ta mère était déjà très puissante à l’époque, tu le sais bien. Sa place auprès de ton père n’était pas du à sa beauté mais à son pouvoir. Elle était aussi crainte et respectée que ton père et aucune femelle de la famille n’osait la contredire. »

« Sauf toi. Tu n’as jamais eu peur d’elle. Je venais toujours me cacher dès qu’elle me criait dessus. Mais pourquoi t’as t-elle maudit ? »

« Car j’ai commis une bêtise… Une erreur irréparable. Je suis en quelque sorte responsable de la mort de ton père… et de ta famille. »

« Hein ?! Mais qu’est-ce que tu racontes ?! La famille était toute pour toi ! Tu n’aurais… »

« C’était une erreur de jugement. Un jour, un homme est venu, il était si blessé, recouvert de blessures et ne semblait avoir aucun pokémon avec lui. Ta mère voulait qu’on le tue, qu’on l’achève et qu’on se débarrasse de lui le plus vite possible. Pour ma part, j’ai demandé à ce qu’on s’occupe de lui, qu’on le soigne et qu’ensuite, on l’emmène près d’une ville humaine. Ton père a accepté ma proposition. Tu sais à quel point il était fier et droit : S’en prendre à un humain blessé, ce n’était son genre. »

« Papa était comme ça, oui… Même si il n’était pas contre moi, il n’avait fait qu’exécuter les ordres de la famille lorsqu’il a décidé mon exil. Elle était si contente de me voir partir car je m’étais… »

« Cet humain était très gentil et amical. Même si il ne parlait pas comme nous, il semblait pouvoir nous comprendre. Il avait perdu la mémoire et ne se rappelait pas de son nom. Pendant deux semaines voir un mois, il est resté avec nous et les membres de la famille pouvaient voir à quel point les humains étaient gentils et amicaux. Dès que l’un d’entre nous grognait en sa direction, Tarek lui demandait de se calmer directement. Au fur et à mesure, de moins en moins de Feunard suivaient les directives de ta mère et nous étions proches d’un rapprochement définitif avec les humains. »

« Alors pourquoi il n’y a plus personne ici ?! »

Même si elle voulait entendre la suite du récit, elle ne pouvait s’empêcher d’être inquiète et anxieuse. A part elle, seule sa grand-mère était présente. Une dizaine d’années après son départ, cela voulait dire qu’elle avait environ quinze ou seize ans durant les évènements dont parlait Kalix.

« Calme toi. Je vais tout te raconter. Cela faisait maintenant deux mois que l’homme était parmi nous et il était maintenant accepté à l’unanimité. Seule Zyla était toujours suspicieuse par rapport à lui et ne semblait pas lui faire confiance. Bien lui en a pris… puisqu’elle fut la seule survivante de cette attaque aussi soudaine que violente. »

« Une attaque ? Mais qui donc ?! »

« Commençons par le commencement. Donc, cela faisait maintenant deux mois que cet homme était parmi nous et il était temps qu’il rentre chez lui. Ton père et les autres Feunard l’ont accompagné jusqu’au voisinage d’une ville. Elle devait se trouver à maximum un kilomètre de l’endroit où ils étaient situés. J’étais la seule à ne pas être venue à cause de mon grand âge. Tu sais bien que j’ai du mal à marcher et à me déplacer. J’ai beaucoup de difficultés à trouver ma nourriture mais je survis. Enfin bref… Ce qui s’est passé ensuite, c’est Zyla qui me l’a raconté. »

« Qu’est-ce que ma mère t’a dit ? Je veux savoir ! »

Elle ne tenait plus en place, ses huit queues dorées frappant le sol alors que c’était à son tour de tourner autour de l’autre Feunard. Sa mère était la seule survivante ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Et cet homme… Connaissait-elle son nom ? C’était peu possible puisqu’il était amnésique mais quand même.

« Cet homme… ou ce monstre comme ta mère l’a appelé, a tué sans ménagements ton père, en le décapitant d’un coup sec. D’où avait-il sortit ses griffes ? Personne ne le savait mais ce fut une véritable boucherie : Les autres Feunards n’étaient pas encore pleinement conscients de ce qui venait de se passer devant eux et ils étaient déjà plus qu’une dizaine avant qu’ils ne se mettent à l’attaquer. Malheureusement, tout fut voué à l’échec et même ta mère n’a pas réussi ne serait-ce qu’à le blesser. Ce fut la seule survivante et c’est elle qui m’a raconté tout ça. Mais elle avait changé, elle semblait avoir le regard perdu et elle s’en est prise à moi. Malgré son état de fatigue avancée, elle a réussi à me maudire pour mon erreur. Tout était de ma faute : Si je n’avais pas permis à cet homme de cohabiter avec nous, ton père et les autres ne seraient jamais morts. »

« Mais où est ma mère alors ? »

« Elle est partie… Elle ne voulait plus me voir. Elle m’a maudit sans que je ne puisse faire quelque chose contre ça. De toute façon, j’étais prête à accepter mon châtiment dès l’instant où j’ai su que mon fils était mort. »

« Mais ce n’était pas de ta faute ! Tu ne pouvais pas prévoir ! Grand-mère… Tu faisais tellement confiance aux humains… »

« Et je leur fait toujours confiance mais… Cet homme n’était pas humain selon ta mère. »

« A quoi ressemblait-il ? Tu peux me donner une description ? »

« C’était un homme aux cheveux blonds, il était plutôt grand et ses yeux étaient complètement rouges. Il était impossible de lire ses sentiments dans son regard et je t’avoue que cela était assez inquiétant mais intéressant aussi. Je me souviens qu’il avait aussi une mèche noire et qu’il… »

« Malar ! »

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

La vieille Feunard ne voyait pas la raison de l’excitation dans laquelle venait de se mettre Tyrania. Pourquoi avait-elle parlé de Malar à ce moment même ? C’était bien le nom du jeune garçon avec qui elle s’était liée avant son exil. Maintenant qu’elle y réfléchissait, c’est vrai que le regard du jeune garçon et de l’homme semblaient le même. Elle n’avait jamais fait la correspondance entre les deux et elle s’en voulait maintenant !

« Malar. Pourquoi est-il venu ici ? Tu lui avais fait quelque chose, Tyrania ? »

« Non ! C’est l’inverse ! Ce qu’il m’a fait, je ne pourrais jamais lui pardonner ! Ce type… Je veux être celle qui le tuera… Je ne peux pas lui permettre de vivre encore plus longtemps. Tout le mal qu’il m’a fait, et aussi… Celui qu’il a fait à Xano. »

« Xano ? Qui est-ce, Tyrania ? Ton dresseur ? »

« Non, ce n’est pas mon dresseur. Il est plus que ça. Malar est responsable de bon nombre de choses dont la mort de la mère de Xano. Je ne sais pas qui est réellement ce type mais je veux le tuer une bonne fois pour toutes ! »

Elle était de nouveau pleine d’énergie et d’entrain. Il fallait maintenant qu’elle retrouve la trace de sa mère pour lui demander de retirer sa malédiction mais est-ce que ça allait être aussi simple que ça ? Elle n’en était pas aussi sûre. De plus la respiration de sa grand-mère s’accélérait de plus en plus ce qui l’inquiétait grandement bien qu’elle ne disait rien.

« Grand-mère ? Tu sais où elle est partie ? »

« Qui donc ? Zyla ? Je ne sais pas mais les animaux murmurent qu’elle est devenue une sorte de prédatrice violente et sans pitié. Depuis la mort de notre famille, je n’ai plus de nouvelles d’elle. Je sais simplement que de nombreux incendies de forêt sont causés par elle. Il en est de même pour la mort de plusieurs hommes et pokémons. »

« Elle est devenue folle, tu crois ? »

« Non… Je pense que c’est autre chose. Elle ne me semble pas folle… mais désespérée. Elle en veut au monde entier. Mais je ne pense pas que c’est ça qui t’intéresse. Seule sa localisation t’est utile. Si seulement je pouvais t’aider… »

Kalix sortit de la grotte, observant le ciel qui venait de se recouvrir de son voile noir et étoilé. Elles avaient beaucoup discuté au final et aucune ne semblait avoir faim. Malgré sa cécité, la Feunard à la fourrure grise semblait être capable de voir les étoiles. Tyrania vint à côté d’elle avant de regarder du haut du mont la forêt autour d’elles. Sa mère… était-elle encore ici ? Elle ne savait pas, comment l’aurait-elle su de toute façon ?

« Je crois qu’il va être temps pour moi de me reposer. Il se fait tard. »

« Tu ne veux pas m’accompagner grand-mère ? Je ne peux pas te laisser seule ici ! Tu vas dépérir à vue d’œil ! »

« J’ai assez vécu ma petite fille, j’ai bien assez vécu. La seule chose que je pourrais regretter, c’est le fait de ne pas avoir revu cette personne. »

« Ne dit pas de bêtises ! Tu es encore assez jeune, tu as tout le temps de le trouver ! Allons, tu vas m’accompagner. »

Elle forçait la patte de Kalix, lui demandant de la suivre alors que la vieille Feunard avançait d’une démarche lente mais sûre. Elle allait s’occuper d’elle et dès le jour où elle allait retrouver Xano, celui-ci allait sûrement l’accepter, il n’y avait aucun doute ! Deux semaines se déroulèrent, deux semaines où elles ne bougeaient que très peu : Elles avaient sûrement fait à peine six ou huit cents kilomètres au maximum, ce qui était relativement faible quand on connaissait la vitesse moyenne de course d’une Feunard.

« Grand-mère, j’ai trouvé de quoi te nourrir. Tu devrais manger. »

Kalix était couchée sur le sol, les yeux clos, son corps ne se soulevant plus. Légèrement surprise de l’absence de réaction de la part de sa grand-mère, Tyrania s’approcha d’elle en la poussant de son museau. Elle lui avait expliqué qu’elle ne mangeait guère de viande capturée et Kalix avait accepté ce petit mode de vie.

« Hého, grand-mère, ce n’est pas encore l’heure de dormir. »

Un second coup, puis un troisième. Un court instant, elle s’était mise à être très inquiète et horrifiée. Elle ne pouvait pas la quitter comme ça ! Ce n’était pas possible, pas maintenant ! Enfin, le corps se mit à bouger très légèrement alors que Kalix prit la parole d’une voix faible :

« Oui, Tyrania ? Qu’est-ce qu’il y a ? Grand-mère est fatiguée… »

« Tu dois manger sinon ça ne sera pas bon pour ta santé ! »

« Mais tu sais bien qu’à mon âge, on peut facilement jeûner pendant plusieurs jours… »

« Non ! Lève toi et viens manger ! »

De mauvaise grâce, la vieille Feunard aux yeux éteints se releva. Elle renifla les baies qu’avait rapporté Tyrania avant d’en mordre une partie. Elle retourna se coucher ensuite sous un soupir de Tyrania : Vraiment, elle ne l’écoutait pas. Elle avait presque l’impression de se voir mais plus vieille. Kalix n’était pas acariâtre mais dès qu’elle avait quelque chose en tête, on ne pouvait pas l’empêcher de faire ce qu’elle voulait.

« Bon… Puisque tu le prends comme ça, je vais finir le reste mais bonne nuit. »

« Bonne nuit… »

Kalix ouvrit la gueule pour bâiller légèrement alors que Tyrania s’empressa de terminer son repas pour venir se coller contre sa grand-mère. Celle-ci était légèrement froide mais elle n’était plus aussi inquiète qu’auparavant : Elle savait bel et bien qu’elle était toujours là. Pendant la nuit, une forte lueur la força à ouvrir les yeux : Une sphère de couleur blanche et d’environ quarante centimètres de diamètre lévitait au-dessus du sol devant ses yeux. Elle passa une patte devant ses yeux pour voir si elle ne rêvait pas avant de donner un léger coup à Kalix :

« Grand-mère. Hé. Grand-mère, réveille toi. Il y a quelque chose de bizarre. Bon… Reste ici, je vais voir ce qui se passe. »

Se mettant sur ses quatre pattes, elle se dirigea vers la sphère qui se déplaça à grande vitesse entre les arbres. Elle ne savait pas du tout ce qu’était cette chose mais elle était soucieuse, une intuition qui ne lui plaisait guère. Pendant presque deux minutes, la Feunard au poil doré poursuivait la sphère blanche jusqu’à ce qu’elle s’arrête enfin au beau milieu d’une clairière dans laquelle baignaient les rayons de la lune.

« Dis moi ce que tu es ! »

Ni une ni deux, elle venait de tout de suite prévenir la sphère blanche qu’elle ne plaisantait pas. Quelques secondes passèrent et la sphère restait immobile. Puis plus rien, la sphère explosa dans une nuée de poussière blanche avant qu’un petit bruit se fasse entendre derrière Tyrania. Elle se retourna vivement, espérant intérieurement ne pas voir Malar à ce moment.

« Et bien ma petite-fille, tu ne dors pas encore à cette heure ? »

« Grand-mère ? »

Pour une surprise, c’en était une et de taille. Les yeux blancs de la Feunard au pelage grise s’étaient finalement estompés pour laisser place à deux yeux à la couleur argentée. Elle n’était plus aveugle ? Visiblement non puisqu’elle venait de lui sourire alors que Tyrania ne comprenait plus ce qui se passait.

« J’ai… J’ai vu une sphère blanche et je l’ai suivie… Mais elle a disparu et je ne vois pas ce que c’était. Je ne voulais pas te réveiller, je suis désolée. »

« Ah… ça. Je ne peux pas t’en vouloir. Dis moi Tyrania, sais-tu ce que c’est que les sentiments et les émotions ? »

« Hein ? Et bien… Je… Je ne sais pas trop comment te l’expliquer mais c’est ce qui se trouve dans notre cœur et notre âme, non ? »

« En quelque sorte, ma petite fille. Ce sont les élans de notre cœur : Quand tu es à l’unisson avec quelqu’un, tu es capable de ressentir ce qu’il ressent. Si il est triste, tu es triste. Si il est heureux, tu es heureux. Généralement, cela n’est possible qu’avec les morts. Quelqu’un de très doué pour parler et voir les morts sera capable de ressentir ce qu’ils ressentent. Dans d’autres cas, si tu aimes particulièrement quelqu’un, tu seras capable de faire la même chose. Les frontières physiques ne pourront jamais vous empêcher de vous voir. Tu aimes Xano, n’est-ce pas ? Même à une distance d’un ou mille kilomètres, tu seras capable de savoir si il va bien ou il va mal. Mais ce n’est pas forcément envers Xano non plus, hein ? Qu’est-ce que tu ressens en ce moment ? »

C’était une question piège ? Elle ne savait pas quoi dire à ce moment. Ce n’était pas son genre de se dévoiler comme ça mais si Kalix le demandait, alors il valait mieux répondre. Lentement, elle murmura :

« De la joie… et de la tristesse. J’ai le sentiment d’avoir accompli quelque chose de bien et donc cela me rend heureuse. Néanmoins, je sens que je ne pourrais plus … »

Elle s’arrêta au beau milieu de ces paroles, comprenant ce qu’elle voulait dire par là. Kalix hocha la tête d’un air positif alors qu’elle reprenait la parole à la suite de Tyrania :

« te voir. Oui, c’est cela. Je suis désolée ma petite-fille mais ma malédiction était là : Dès l’instant où je racontais la déchéance de notre famille à quelqu’un, il ne me resterait plus que deux semaines à vivre. J’ai fais mon temps, je n’ai pas à regretter. Je suis simplement heureuse de t’avoir vue une dernière fois même si… »

« Non grand-mère, je t’avais pourtant dit que je voulais que tu viennes avec moi ! »

Les larmes embrumèrent son regard alors qu’elle tentait de contrôler les tremblements de sa voix. Déjà, elle avait du mal à apercevoir celle qu’elle avait tant aimée pendant toutes ces années, celle qui était le seul souvenir heureux de son passé.

« Ainsi va la vie, Tyrania. Un jour, nous devons tous disparaître. Même si je ne suis plus là, je garderais un œil sur toi. Je ne peux malheureusement annuler cette malédiction qui te pèse sur la conscience mais je vais t’aider avant de partir. Je vais créer un lien entre toi et Zyla. Ainsi, vous saurez où chacune se trouve. C’est quelque chose à double tranchant : Elle connaîtra ta présence. Elle est partie tellement loin… Je ne sais pas combien de temps cela te prendra mais je te souhaite bonne chance. Je suis désolée de ne pas avoir pu plus t’aider mon enfant. Adieu, Tyrania. »

« M’abandonne pas ! Pas toi ! Tu es ma dernière … »

Une forte lumière et elle avait entièrement disparu de la vue de Tyrania. Celle-ci s’était mise à pleurer avant de courir en direction de l’endroit où reposait sa grand-mère. Ce n’était pas possible, c’était une simple hallucination : Une simple folie visuelle ! Elle arriva finalement devant le corps sans vie de sa grand-mère. Un coup de museau, puis un second, un troisième. Elle tenta de la faire bouger pendant une cinq minutes avant de pousser un long glapissement dans la nuit. Cette nuit, son cœur s’était mis à pleurer des larmes de sang.

« AH ! »

Le jeune homme aux cheveux blancs se redressa subitement dans sa tente. Quelques murmures autour de lui montraient qu’il venait de crier un peu trop vivement. Cette douleur à la poitrine, il avait si mal. Il avait posé une main sur son cœur, cherchant à faire taire cette souffrance intérieure. Il ne comprenait pas pourquoi mais il pleurait, il pleurait toutes les larmes de son corps.

« Xano, ça ne va pas ? »

Luna venait d’ouvrir ses yeux rubis pour le regarder avec inquiétude. Elle dormait contre lui comme à son habitude. Oriane du côté droit, elle du côté gauche et Nelya s’était mise juste au-dessus de lui pour qu’il puisse poser sa tête sur son ventre. Il sécha ses larmes, ne sachant pas d’où elle venait avant d’émettre un petit sourire à Luna. Ce n’était rien, rien du tout. Il ne devait pas s’en vouloir. Un mois et demi s’était écoulé depuis le départ de Tyrania. Lentement, il revint se coucher auprès des trois femmes de sa vie, Luna l’enlaçant tendrement en lui caressant ses cheveux blancs. Il devait contrôler ses pleurs mais il n’y arrivait pas. Heureusement qu’ils se pardonnaient l’un à l’autre très rapidement car en ce moment même, il avait besoin d’être consolé.

Chapitre 54 : Retour aux sources

ShiroiRyu
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Chapitre 54 : Retour aux sources

« Xano ! Pourquoi il était couché sur le sol dans l’herbe ? On a perdu dix minutes rien qu’à le rechercher. Et où se trouve Tyrania ? Je ne l’ai pas vue. »

« Chut, arrête de parler aussi fort, il semble dormir. Ca fait combien de temps qu’il est comme ça ? »

« Depuis qu’on l’ trouvé ? Environ trois heures. »

La fausse malédiction disparaissait peu à peu alors qu’il se réveillait. Il avait gardé pleinement conscience des derniers moments avant de tomber dans l’inconscience. Ses yeux vairons s’ouvrirent subitement alors qu’il redressait le haut de son corps. Luna poussa un cri en tombant sur ses fesses alors qu’Oriane recula sa main droite qui était posée sur le visage du jeune homme. Seule Nelya était restée parfaitement immobile, assise dans la tente alors qu’elle attendait que l’adolescent prenne la parole :

« Où ? Où est-elle ?! »

« Xano, tu ne veux pas nous dire pour… »

« Je n’ai pas le temps ! »

Il sortit en trombe de la tente, s’étant mis à courir malgré les protestations de Luna et Oriane. Nelya s’était téléportée pour arriver à la hauteur de Xano, lévitant au-dessus du sol sans dire aucun mot. Elle ressentait facilement l’émotion du jeune homme mais ne posa aucune question. Oriane et Luna s’étaient rapidement mises à courir à la suite de Xano. Celui-ci était retourné à l’endroit où il avait aperçu Tyrania et Malar pour la dernière fois.

« Voudrais-tu nous expliquer ce qui se passe, Xano ? Si nous n’avons aucune idée de ce que tu recherches, nous ne pourrons t’aider. »

« Tyrania ! Je cherche Tyrania ! Où vous m’avez trouvé ? C’était ici, n’est-ce pas ? Elle n’était pas là quand vous êtes venues ? »

« Je ne peux que confirmer tes dires : Oui elle n’était pas en ce lieu quand je t’ai retrouvé il y a trois heures de cela. Etant la première réveillée, je me suis mise à ta recherche dès que possible pour éviter de trop inquiéter Luna et Oriane. »

« Ah… Ah… Ah… Tu t’es enfin arrêté. Xano ! Dis nous … »

Oriane s’était arrêtée de parler alors que Nelya lui répondait déjà par rapport aux dires de Xano. Elle n’était plus là, elle avait entièrement disparu, elle n’était plus présente. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il avait fait de mal ? Rien ! Mais les paroles de Tyrania, il s’en rappelait très clairement. Ce qu’elle lui avait dit, il avait été touché, très touché. Ses sentiments envers la Feunard équivalaient ceux qu’il avait envers les trois femmes. Il n’était pas du genre à se laisser avoir par des barrières raciales ! Depuis le jour où il avait vu l’amour que pouvait porter une pokémon envers son dresseur sous la forme de Clemona, il avait compris. Il n’avait jamais considéré ses pokémons comme des animaux, simplement comme des femmes avec des apparences différentes de la sienne. Jamais, il ne s’était mis à penser différemment à ce sujet ! Alors pourquoi était-elle partie ?!

« Elle… ne reviendra pas. »

« Tu as des choses à nous dire. »

Nelya s’était approchée de lui, passant l’une de ses mains sur les cheveux blancs de Xano pour l’inciter à continuer à parler, chose qu’il fit d’une voix un peu tremblante. Il expliquait tout : L’arrivée de Malar, le passé qui le liait à ce dernier, la rencontre avec Luna pour la première fois, le premier combat, la mort définitive de sa mère, toutes ces choses qu’il connaissait. Les trois femmes s’étaient tues alors qu’ils revenaient en direction de la tente. Nelya semblait d’humeur à parler puisque ce fut elle qui discutait avec Xano durant tout le trajet :

« Les Feunard sont des créatures ayant vécu comme des divinités il y a fort longtemps. Les humains les considéraient comme telles il y a tant d’années. Certains Feunard n’ont jamais accepté d’être considérés comme des simples animaux de compagnie. Ils étaient capables de causer des très grandes souffrances et de maudire quiconque tentait de s’approcher d’eux. Peut-être que… »

« Oui je crois que c’est ça. Tyrania a été maudite mais par qui ? Il n’y a pas une possibilité d’annuler les malédictions ? »

« Celles des pokémons ectoplasmiques et ténébreux, il y a toujours une possibilité. Mais lorsqu’il s’agit d’une malédiction causée par un Feunard, il n’y a que deux solutions : Soit le Feunard retire cette malédiction, soit elle disparaît avec lui quand il meurt. Les plus forts des Feunard sont capables de maudire des générations entières même après leurs morts. »

« J’ai peur… pour elle. On doit la retrouver ! Qu’importe les Taisos, on doit tout faire pour la retrouver ! »

« Et pourquoi ça, Xano ? Je ne… comprends pas. »

Qui… Qui venait de dire ça ? Il tourna son regard vers la provenance de cette interrogation. Luna avait le visage baissé vers le sol, les deux mains posées sur son ventre. Elle semblait soucieuse ou alors était-ce autre chose ? Il ne voyait pas où était le problème dans ce qu’il venait de dire. Retrouver Tyrania et la sauver, ce n’était pas si compliqué que ça pourtant !

« Pourquoi nous devrions aller la chercher ? »

Hein ?! Même Nelya semblait surprise par les propos de Luna. Pourquoi ? Mais c’était si évident ! La prophétie, les quatre Reines, elle faisait partie du groupe depuis des années, ce n’était pas comme si c’était une parfaite inconnue ! Xano s’approcha en tremblant légèrement comme si il venait de mal entendre les propos de Luna. Celle-ci s’était mise à reculer, comme si elle savait qu’elle allait commettre une bêtise :

« Pourquoi ne pas la laisser là où elle est ? Elle n’a fait que se plaindre, grogner, se rendre inutile depuis deux ans. Même si elle était ta première pokémon et qu’elle n’était pas humaine, cela ne lui donne pas une raison de se comporte comme ça ! »

« Tu… Tu le fais exprès, non ? »

« Non ! Ce que je veux dire par là, c’est qu’il n’y a pas besoin de faire des folies pour elle ! Elle ne mérite pas que l’on s’intéresse à elle ! Si elle veut partir, laissons la ! On n’a pas de temps à perdre à la rechercher ! D’après ce que tu as dit, nous devrions trouver le laboratoire de Ronyl et éliminer ce Tai… »

Elle n’avait pas fini sa phrase que déjà Xano venait de la claquer avec force et violence comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Visiblement, il n’avait pas contrôlé sa force puisqu’un peu de sang s’écoula de la joue de Luna qui était tombée au sol. Il s’était légèrement ouvert et semblait avoir du mal à se contrôler pour ne pas lui redonner une claque :

« Depuis quand tu es aussi égoïste ?! Tyrania est aussi importante que toi ou quiconque ici ! C’est quoi cette histoire de mérite ?! Ca ne serait pas plutôt toi qui ne mériterait pas que l’on s’intéresse à ta petite personne ?! Je te rappelle qu’elle n’a pas hésité à se prendre des coups, à risquer sa vie contre ta mère pour venir te sauver ! »

« Xano, calme toi. Rappelle toi que Tyra… »

« Ta gueule Oriane ! Tu vois bien que je parle ! Oui, elle s’en fichait pas mal de toi mais elle s’est exécutée ! Elle n’avait pas peur du danger lorsqu’il s’agissait de moi ou de toi ! Oh, elle disait qu’elle ne viendrait pas t’aider, qu’elle n’était pas dans l’affaire et pourtant, est-ce qu’elle n’était pas là pour toi ?! Et toi, aujourd’hui, tu décides de l’abandonner comme ça ?! »

« Ce n’est pas ce que… »

Luna resta avachie au sol, se tenant sa joue endolorie avec difficultés. Elle avait si mal mais ce n’était rien par rapport aux propos de Xano. Même la dernière fois, il ne s’était pas énervé comme ça. Elle avait presque l’impression que si il pouvait la tuer, il ne se serait pas gêner pour ça. Tyrania était-elle si importante pour lui ? Et elle dans l’histoire ? Et Nelya et Oriane ? Il ne pensait pas à leurs avis ou quoi. Elle aurait aimé reprendre la parole mais il continuait de vociférer des choses au sujet de Tyrania et d’elle, les comparant toutes les deux maintenant.

« Xano, tu ne sais plus ce que tu dis. Tu t’énerves et ce n’est pas bon pour la réflexion. »

« Je sais parfaite… NELYA ! Dépose moi au sol tout de suite ! »

Il était en train de léviter alors qu’il balançait les bras et les jambes dans tous les sens pour tenter de bouger. Nelya avait finalement décidé de s’en mêler alors qu’Oriane regardait Xano avec un rictus aux lèvres. Elle s’approcha de Luna, vérifiant si la jeune femme allait bien mais elle semblait à peine réagir à cause des propos de l’adolescent. Une claque vint frapper la joue droite de Xano, puis une seconde et ainsi de suite. Nelya avait parfaitement immobilisé le jeune homme devant elle, le claquant d’un geste machinal alors qu’il continuait de crier en lui demandant d’arrêter.

« Tant que tu ne seras pas plus calme, je n’arrêterais pas. Tu as mal interprété les propos de Luna et tu n’étais pas en état mental de comprendre ces derniers. Ce que tu as dit était très mal, Xano. Ta fiancée ne voulait que ton bonheur, elle ne voulait pas que tu ailles foncer tête baissée dans les problèmes. Réfléchis un peu à la situation : Si Tyrania a récupéré son médaillon et est partie, c’est qu’il y a une bonne raison. Elle ne veut pas te mêler à ces problèmes personnels. Rappelle toi de ce que tu nous as raconté lors de ta rencontre avec Luna il y a quelques années, lorsqu’elle était déjà devenue une Apireine. Elle aussi, elle ne voulait pas que tu viennes la sauver… »

« Mais je ne l’ai pas écouté et je suis quand même venu ! »

« Et bien t’en as pris mais tu étais trop impétueux à cette époque, tu avais quel âge ? Quatorze ou quinze ans non ? Même si on ne change pas en trois ans, on s’assagit. Tu devrais mieux te comporter et réagir comme un adulte responsable car c’est ce que tu vas devenir dans quelques mois. »

« Je ne laisserais pas tomber Tyrania ! Je ne vous ai jamais abandonnés alors pourquoi je le ferais avec elle ?! »

« Je ne parle pas de ça. Tu vas simplement laisser Tyrania tranquille et régler ses problèmes. Ensuite, elle reviendra et tu comprendras tout ce qu’il y a à comprendre à partir d’elle. Je pense qu’après tout ça, elle voudra bien te raconter. »

« Mais mais… Mais … Et si elle est en danger ?! »

« C’est une grande fille, une très grande fille. Elle a été capable de mettre à terre un Galeking sur-évolué. »

« Mais elle s’est faite battre par un Etouraptor sur-évolué si facilement ! »

« Maintenant tu te tais et tu obéis, d’accord ?! »

La paralysie s’arrêta subitement alors qu’il tomba sur les fesses au sol. Nelya venait de crier envers lui, c’était encore plus rare que de le voir s’en prendre à Luna. Il tenta de détourner son regard mais déjà le contrôle psychique revenait, le forçant à observer les yeux saphir de Nelya. Et dire que son visage ne montrait aucune émotion, seul sa voix avait changé un court instant alors qu’Oriane et Luna la regardèrent faire.

« Me suis-je bien fait comprendre, Xano Likan, Joker Blanc des quatre Reines. Elle reviendra, j’en suis sûre et certaine alors arrête de te comporter comme un enfant et allons tuer les Taisos. Ainsi, quand elle reviendra, elle pourra voir à quel point tu es devenu fort ! Elle n’a pas hésité cette fois-ci à dire ce qu’elle pensait de toi, non ?! Cela prouve bien qu’elle n’est pas partie à cause de toi. Elle veut rester avec toi mais elle devait accomplir son destin auparavant ! Qui te dit que sa malédiction ne te visait pas ?! Peut-être que tu serais mort en restant avec elle ! »

« Mais es dernières paroles… Elle m’a dit… Adieu et elle voulait que je trouve une nouvelle Reine. Elle ne pense pas revenir. »

« Mais arrête de croire tout ce qu’on te dit ! Arrête de te focaliser sur ce genre de choses et relève toi. Nous allons nous mettre en route, il est temps de partir à la recherche de ce Ronyl Waror. D’après ce que tu as dit, c’est un Taiso et il semble être le créateur de tous ces faux humains qui nous pourchassent depuis des mois. Maintenant que tout le monde est calmé, nous allons pouvoir reprendre la route. »

« Atcha ! »

Elle venait d’éternuer, regardant autour d’elle. On venait de parler d’elle en ce moment même. Elle était sûre de ça. Dire qu’elle était partie il y a à peine quelques heures et déjà, elle ressentait un manque qu’elle tenait d’oublier le plus rapidement possible. Elle avait décidé de partir, c’était son choix. Le problème résidait dans l’endroit où elle devait se rendre : Elle était partie de cet endroit depuis tant d’années qu’elle n’était plus aussi sûre de sa localisation exacte. Combien de temps allait-elle mettre avant d’arriver à destination ?

Elle avait déjà parcouru une centaine de kilomètres, ne cherchant même pas à se reposer pour l’instant alors qu’elle avait tant de choses à accomplir. Plus vite ça sera résolu, plus vite elle pouvait espérer revenir vers lui. Durant la journée, elle ne s’était arrêtée qu’une seule fois pour boire et lorsque la nuit était tombée, elle s’était retrouvée dans la forêt, recherchant quelques baies pour se nourrir. Ce n’était pas grand-chose, il n’y avait pas de viande dans les alentours. Pendant qu’elle mangeait quelques baies, une petite voix se fit entendre derrière elle :

« Hey mais ce sont mes baies ! »

Une petite souris d’une vingtaine de centimètres venait de s’approcher d’elle. Couvert de poils violets sur le dos et sur sa queue, elle remarqua finalement qui mangeait ses baies avant de se mettre à reculer. Ce Feunard semblait être peu amical, très peu même. Son regard vairon s’était posé sur le petit Rattata alors qu’elle avalait quelques baies, du jus violet et rouge s’écoulant sur ses poils sous la bouche. Elle ressemblait à une carnassière qui venait de repérer sa proie et la petite souris violette savait que c’était déjà perdu d’avance. Ca ne servait à rien de penser à s’enfuir, la gigantesque renarde pouvait le pourchasser sans problèmes.

« Désolée… Mais j’avais légèrement faim. »

« Euh… Aucun problème. Vous n’êtes pas une prédatrice ? Généralement… Je dois tout faire pour m’enfuir quand je repère un Feunard ou d’autres animaux de votre genre comme les Ursaring. »

« J’ai été domestiquée et élevée par un humain. Je ne suis pas habituée à chasser des petits animaux pour me nourrir. Je sens que ça va peser lourd sur la balance. »

« Mais alors pourquoi tu es ici ? Ne me dit pas que ton dres… »

« Non ! Il n’oserait jamais ! Je suis partie de mon plein gré, j’ai quelque chose à faire. Je dois choisir ma propre route. »

« Heu, si tu le dis. Pour les baies, tu peux toutes les manger. Pour une fois, je n’aurais pas à avoir peur de me faire poursuivre à cause de ma grande bouche. »

« Merci. »

Le petit Rattata s’éloigna sans aucun mot alors qu’elle finissait son repas. Ca n’avait aucune saveur, aucun goût, c’était si différent de ce que préparait Xano. Elle n’avait rien dit quand Nelya avait commencé à préparer les plats. Elle aimait tant ces petites choses que Xano faisait avec ses mains, il était si différent des autres humains. Non, c’était faux : Les humains étaient comme lui sans pour autant lui ressembler. Il était simplement au-dessus d’eux, son comportement, son physique, son caractère, ses habitudes, ses gestes, tout ce qui émanait de lui était si plaisant. Il lui avait permis d’avoir de nouveau foi en l’humain. Elle avait finalement arrêté de manger, se disant que ce n’était guère bon de se remplir l’estomac qu’avec des baies. Elle n’était vraiment plus habituée à ce mode de vie. Elle se coucha sur le sol à côté des baies, observant le ciel en soupirant :

« Xano… Je ne voulais pas te faire souffrir mais je crois… que malgré mes choix, tu dois souffrir. Attends moi s’il te plaît, attend moi, je ne serais pas très longue. »

A qui parlait-elle ? Comme si il pouvait l’entendre. Elle avait récupéré son médaillon platine et celui-ci avait disparu aussitôt qu’elle s’était éloignée de lui. Elle aurait aimé discuter avec lui comme il le faisait avec Luna il y a quelques années mais elle ne se l’était pas permise. Interdiction formelle de rester en communication, elle ne se serait pas sentie assez forte pour l’entendre. Elle savait qu’elle aurait flanché en entendant le son de sa voix.

« Tiens donc, voilà une pauvre Feunard isolée de tous et de toutes. Où est donc ton dresseur ? Tu as décidé de m’écouter ? »

Le sol s’était mis à trembler alors que Malar en surgissait comme si ce n’était qu’un simple liquide. Il avait gardé son sourire moqueur aux lèvres alors que Tyrania s’était redressée. Cette fois-ci, contrairement au moment de ses retrouvailles, elle ne le craignait plus. Elle n’avait pas à le craindre, si elle devait s’enfuir, alors c’est ce qu’elle fera mais pour l’instant, il valait mieux attendre de voir ce qu’il voulait.

« Tu ne parles plus ? Tu as perdu ta langue ? Ou alors tu as décidé finalement de me rejoindre. »

« Tu peux toujours courir ! Si tu n’as rien à faire ici, disparais ! »

« Que tu es rude. Vraiment, te retrouver seule et isolée, ce n’était pas une très bonne chose ou alors… Tu avais peur de cette petite malédiction ? Dommage quand même, tu pensais quoi de moi il y a quelques années ? »

Elle ne répondit pas à la phrase de Malar. Elle en avait rien à faire de lui, ce n’était plus son problème mais elle savait qu’elle n’était pas assez puissante pour l’affronter. Elle se retourna avant de se mettre à courir avec rapidité : Mettre le plus de distance entre elle et lui, voilà son but à l’heure actuelle !

« Tu t’enfuis donc ? Soit… Pour aujourd’hui, je te laisserais seule mais saches que je serais toujours derrière toi, à suivre le moindre de tes pas, Reine de Cœur. »

« Parles toujours, tu m’intéresses ! »

Elle ne pouvait même pas espérer se reposer pendant quelques instants si Malar se mettait à la persécuter. Pourquoi la collait-il ?! Il voulait achever le travail commencé il y a presque treize ans ou quoi ?! Enfin bon, après une dizaine de minutes, elle savait qu’il n’était plus là, qu’il avait disparu à nouveau comme la dernière fois. Mais qu’est-ce qu’il était à la fin ?

Un mois s’était écoulé, un mois où elle était retournée à ses instincts primaires tout en gardant une place de choix pour Xano dans son cœur. C’était le seul souvenir qu’elle s’était permise de garder de son ancien temps, ce temps où elle était encore une Feunard domestiquée. Elle avait résolu le problème de la viande d’une manière peu orthodoxe mais efficace. S’interdisant de dévorer des créatures vivantes ou de les tuer pour se nourrir, elle avait simplement décidé de s’octroyer une fois par semaine une petite visite dans la ville. Bien entendu, elle ne passait pas inaperçue mais personne n’osait s’approcher d’elle. Il n’y avait aucune marque extérieure pour montrer qu’elle avait déjà un dresseur mais son regard se suffisait à lui-même. Volant quelques morceaux de viande, elle n’avait pas son pareil pour s’enfuir à toute allure alors que le boucher ou le charcutier envoyait ses pokémons à sa poursuite. Elle vivait comme une voleuse mais elle s’en fichait pas mal, c’était la seule chose qui lui importait. Un mois s’était écoulé… oui…

« Encore une nuit à la belle étoile mais je sens… que je m’en rapproche. »

Oui, elle savait qu’elle s’en rapprochait, son instinct ne la trompait jamais. Elle n’était plus très loin de cet endroit. Ce fameux endroit où elle était née, cet endroit qu’elle avait quitté à l’âge de cinq ans. En reniflant l’air, elle sentait déjà les effluves des personnes de sa race, effluves vraiment faibles en y pensant. Il y avait quelque chose de louche dans cette histoire ! Elle se releva dans la nuit, se mettant à se déplacer vivement en direction d’où provenait l’odeur.

« Si vraiment ils avaient disparu, je l’aurais remarqué ! Ma malédiction ne serait plus là ! »

Elle devait être sûre, sûre et certaine de ce qu’elle ressentait ! Elle ne courait plus, elle ne faisait que faire de nombreux sauts tous plus longs les uns que les autres alors qu’elle arrivait à la hauteur d’un léger mont d’environ cinquante mètres de hauteur : Cet endroit… Voilà exactement le lieu où vivait sa famille. Une ombre se profila sur le mont, une ombre qu’elle n’avait aucun mal à reconnaître : Un Feunard comme elle ! Mais quel était ce membre ? L’ombre l’observa des cieux pendant quelques instants avant de se retirer en arrière.

« Ce n’est pas normal. La première réaction aurait été… Et zut ! »

Elle n’avait pas à se poser des questions ! Elle devait monter pour voir de quel membre de sa famille elle avait aperçu la silhouette ! Elle grimpa rapidement sur les nombreux pans du mont, observant les grottes qui apparaissaient les unes après les autres, toutes vides comme si il n’y avait plus personne en cet endroit depuis longtemps.

« Tyrania, la Rejetée. Je ne pensais pas te revoir ici mais en fait… si. »

Elle avait finalement atteint le sommet, là où résidait normalement le chef de famille mais la voix qui provenait de l’unique grotte en ce lieu était si faible, si chétive. Lentement, une Feunard au poil grisâtre fit son apparition, ses neuf queues frottant le sol comme si elles étaient dénuées de vie. Les yeux étaient entièrement blancs comme si la créature était aveugle depuis déjà fort longtemps. Elle était si maigre et pourtant, on pouvait voir qu’elle s’accrochait à sa vie malgré son état. Tyrania l’observa pendant quelques instants avant de pousser un petit glapissement d’émotion : Elle… La seule personne de sa famille qu’elle espérait voir se trouvait ici. Mais elle était inquiète de la voir dans cet état.

« Grand-mère Kalix. »

Elle s’approcha lentement de la Feunard au poil grisâtre, frottant son museau contre le sien en signe d’affection. Elle… La seule à la croire, la seule qui n’avait pas été contre elle. Kalix, l’unique Feunard dont elle connaissait le secret, l’unique Feunard à qui elle n’oserait jamais lever la patte pour la blesser. Elles devaient discuter toutes les deux… Les années avaient passé depuis le temps.

Chapitre 53 : Manipulation

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Chapitre 53 : Manipulation

« Je ne fais que parler à une ancienne camarade. Rien de bien mal. Et toi, comment vas-tu Xano depuis tout ce temps ? Je suis parti depuis maintenant presque neuf ans. Tu as bien grandi depuis. »

« Arrête de tourner autour du pot et dis tout de suite ce que tu veux ! »

« Moi ? Mais je ne veux rien. Rien du tout même. Mais toi, tu ne voudrais pas quelque chose de la part de Tyrania ? Du genre, un peu d’amour et d’affection. Elle est relativement distante, n’est-ce pas ? Elle a toujours été très éloignée des humains, c’est dans sa nature. Néanmoins, Joker Blanc, tu as réussi à la dompter et c’est là son problème : Elle ne doit pas se laisser dompter sinon… elle sait ce qui l’attend. »

« Mais de quoi tu parles ?! Tyrania, tu veux bien m’expliquer ?! »

« Je… Je… L’enfant… Il… Il… Pourquoi ? »

« Ca ne sert à rien de parler, elle est simplement en état de choc, elle ne pourra pas s’en remettre avant plusieurs heures, jours ou voir… jamais ? »

« Si c’est le cas, je… Je te jure que tu vas payer pour ça ! »

Il courut vers Malar, celui-ci l’observant avec le même sourire qu’auparavant. Visiblement, il était toujours aussi excité et incontrôlable qu’auparavant. Il y avait des choses qui ne changeaient pas. Faisant un pas sur le côté pour éviter le coup de poing de Xano, il lui fit un léger croche-pattes. Le jeune homme se retrouva à terre, une main posée sur le dos de son crâne pour l’immobiliser au sol alors que Malar reprenait :

« Allons, ce n’est pas comme ça qu’un jeune garçon bien élevé doit se comporter. Tu as encore regardé tes vilaines émissions de catch ? Tu sais bien que mademoiselle Elis détestait ce genre de choses. Elle voulait très bien d’éduquer, tu étais un bon garçon quand elle était là et qu’elle te criait dessus. Je ne pense pas que j’ai à te rappeler ces petites règles élémentaires de savoir-vivre non ? »

« ARRÊTE DE PARLER D’ELLE ! »

Peut-être qu’il n’était pas au courant mais de toute façon, il ne voulait pas savoir. Il tenta de donner un coup de bras gauche en arrière pour toucher la tête de Malar, celui-ci la reculant avec facilité alors que sa main arrêtait d’exercer une pression sur le crâne de Xano. Il se libéra rapidement, se retournant sur le sol avant de donner un coup de pied dans le ventre de Malar. Le jeune homme à la mèche noire se prit le coup sans gémir, faisant un saut en arrière avant de poser une main sur son ventre.

« C’est tout ce dont DornRek est capable de faire ? Le formidable envoyé de Juperus n’est même pas capable de faire mal à un simple humain ? Peut-être es-tu devenu bien plus faible avec le temps. La dernière fois, tu semblais bien plus costaud. »

« Ferme la et dégage d’ici ! Tu as déjà fait assez de mal ! Je n’avais pas envie de te revoir ! »

« Mais pourquoi t’énerves tu ? Je ne vois pas où est le mal. Nous venons du même orphelinat, tu t’en rappelles ? Tu as toujours le petit symbole en forme d’Evoli ? Et dire que monsieur Barinor le donnait qu’aux meilleurs enfants, aux enfants à qui il croyait réellement. Dommage que l’orphelinat ait brûlé. »

La nouvelle tomba comme un coup de tonnerre : Les yeux vairons de Xano se posèrent sur Malar avec incrédulité. Il plaisantait, ce n’était pas possible autrement. L’orphelinat et monsieur Barinor ? Et les enfants alors ?! Etaient-ils en sécurité ?! Si Malar était au courant, alors Juperus l’était aussi ?! Pourquoi n’avait-elle rien dit ?!

« Ohhhhh… Pauvre monsieur Barinor, sa vie en tant que directeur de l’orphelinat a été très plaisante mais il n’était plus que l’ombre de ses ancêtres. Tu t’en rappelles ? Le virus Berserk, le virus DornRek… Que de souvenirs. Le professeur Enéka était un brave homme aussi mais pour lui, sa lignée s’est éteinte depuis longtemps. »

« Mais qui es-tu ? Comment peux-tu savoir autant de choses alors qu’elles se sont déroulées il y a deux cent ans ?! »

« Oh, moi, je ne savais pas tout ça. Mais Elle m’a tout dit. Elle est présente depuis des millénaires, elle est née depuis des temps immémoriaux. Tu sais que tu es bien plus intéressant que tu ne veuilles le croire ? Tu as une importance capitale, c’est pour ça que Juperus t’a utilisé. Elle voulait éviter qu’Elle t’utilise plus longtemps de son côté. Tu t’en rappelles ? »

« Je ne vois pas de quoi tu parles. »

« Allons, ne fais pas l’imbécile ! Je sens que je vais devoir te rafraîchir la mémoire. Elle m’a confié une partie de ses pouvoirs depuis le jour où j’ai su qu’Elle était là. Des pokémons ? Je n’ai pas besoin de ces pathétiques créatures mais bon, il fallait bien faire croire que j’étais un dresseur. Peut-être que tu les verras un jour mais pour l’instant, ta seule pokémon est complètement inutile alors, nous allons régler ça avec les poings. »

« Je te jure que si tu t’approches de Ty… »

« Ce n’est pas elle qui m’intéresse mais toi ! Je vais laver l’affront de cet acte commis il y a dix ans ! »

C’était au tour de Malar de se mettre à courir en direction de Xano mais à une vitesse dépassant celle du jeune homme aux cheveux blancs. Son poing droit vint frapper la joue de l’adolescent, la tête de ce dernier penchant sur le côté, lui permettant d’apercevoir la Feunard à la fourrure dorée. Celle-ci s’était couchée sur le sol, les deux pattes avant cachant ses deux yeux.
Elle était si faible… si pathétique… mais elle ne pouvait rien faire, rien du tout ! L’homme qui se tenait devant elle était si effroyable et immonde. Cet homme qui n’avait pas hésité un instant à jouer avec elle, avec ses sentiments, avec sa candeur. C’était la faute de cet homme ! Elle voulait se venger, lui faire payer tout ce qu’il lui avait fait mais elle n’y arrivait pas. Elle avait peur, peur de lui à nouveau. Peur comme la dernière fois, cette peur qui s’était muée en haine après la fin de ce chapitre de sa vie. Elle retira ses pattes, observant Xano qui se faisait frapper sans réagir.

Depuis quand Malar était-il devenu aussi fort ? Il se savait très endurant mais même face aux coups de l’homme à la coupe au bol, il crachait de plus en plus de sang alors que les coups pleuvaient sur son corps. Il n’arrivait même pas à les voir et c’était qui cette personne dont il parlait ?! C’était déjà une femme, il en était sûr mais après… Etait-ce la même personne derrière les Taisos et dont Malar parlait ? Il ne pouvait pas le savoir ! D’abord, il devait se débarrasser de ce dernier avant de penser à autre chose.

« Oh ? »

Hein ? Le coup de poing gauche ne venait pas de le toucher, passant juste à côté de son visage, éraflant sa joue ensanglantée. Malar semblait surpris par le fait qu’il venait de le rater. Maintenant ! Il devait en profiter ! Il voulait voir une prise de catch, il allait en voir une ! Xano tendit son bras droit, celui-ci arrivant au niveau du cou de Malar à toute puissance alors que l’homme à la mèche noire fit un tour de 360 degrés dans les airs avant de s’écrouler au sol sur le dos.

« Voilà un bon petit coup de la corde à linge ! J’espère que tu as apprécié. »

« Héhéhé… Enfin… Il était temps que tu te réveilles un peu. Plus tu es blessé, plus ton corps se met à réagir pour te défendre. Enfin… Ca va devenir très intéressant ! »

« Tu l’as fait exprès ? »

« Bien entendu ! Espèce d’imbécile, tu ne pensais pas m’avoir en un coup quand même ?! »

Malar se releva comme si de rien n’était. Comme il n’avait pas été touché au visage, il ne saignait pas plus que ça mais gardait son même sourire. Ses yeux rouges se moquaient de Xano : Ce n’était que le début de ce combat entre deux ennemis. Il se mit en position d’attaque avant de foncer vers Xano, son poing gauche en arrière.

Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ?! Plus il était blessé et plus… DornRek revenait ? Peut-être… Il n’avait jamais envisagé ça mais c’est vrai qu’il se sentait bien plus puissant avec toutes ces blessures sur le corps. Il para le coup de poing de Malar avec son bras droit avant de tenter de donner un coup de genou dans le menton de ce dernier. Celui-ci pencha la tête en arrière, empoignant le pied de Xano avant de le repousser en arrière pour le faire tomber. Le jeune homme aux yeux vairons tenta de se rétablir mais son pied droit libre glissa au sol, le faisant s’écrouler sur le sol, juste à côté de Tyrania.

« Xa… Xano, enfuis toi. Il… Il va te blesser. »

« M’enfuir ? Et te laisser seule ? Ne dit pas de bêtises comme ça ! J’ai mal de coups à lui rendre depuis toutes ces années passées dans l’orphelinat ! Si il a cramé ce dernier, j’ai une autre raison de me venger. En rajoutant le fait qu’il semble t’avoir fait souffrir dans le passé, j’ai trois bonnes raisons de lui foutre mon poing dans la gueule. »

« Mais il n’est pas humain ! De telles réactions ne sont pas humaines ! »

Il tapota légèrement la tête de Tyrania avant de faire un petit saut pour se redresser sur ses deux jambes. Malar avait décidé de le laisser souffler un peu alors qu’il restait immobile, son sourire toujours aux lèvres. Voilà qu’il se rappelait maintenant ce petit moment où il avait rencontré pour la première fois Luna. Cette jolie petite Apitrini au corps blanc qui était devenue une très jolie femme.

« Je le sais bien qu’il n’est pas humain. Luna pourra te le confirmer. Ce type est possédé, j’en suis sûr. Possédé par un pokémon, je ne sais pas. »

« Tu parles, tu parles, mais tu n’avances guère. Tu veux un petit indice sur ta prochaine destination si tu survis ? Le Laboratoire de Ronyl Waror. Ce type, tu le connais bien… Du moins, tu connais son ancêtre. Comme tu t’été crée un clone, tu devrais savoir de qui je veux parler. Un petit indice ? Il n’était plus qu’un semblant d’homme. »

« Riko ? Le type dont tu parles, c’est un descendant de ce fou ? Mais com… »

« Oh des simples histoires de viol et autres, tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. Ronyl Waror semble très sain comme homme. Il a juste tué toute sa famille, ses cousins, ses tantes, oncles, grands-parents… Enfin, il est normal pour quelqu’un issu de cet homme. On pourra appeler ça une dégénérescence héréditaire. Plus la lignée s’étendait, plus elle était atteinte. Alors, qu’en penses-tu ? Inquiet ? »

« Et quel est le rapport avec lui ?! »

« Oh, il est simplement l’un des Taisos. Tu devrais savoir que je suis au courant de bon nombre de choses, n’est-ce pas ? Tu ne veux pas continuer le combat ? Si tu n’en as pas envie, je serais peut-être obligé de m’en prendre à tes chères petites Reines. »

« Comment sais-tu au sujet du Joker Blanc et des Reines ? Et les Taisos ?! Répond ! »

« Depuis quand penses-tu être capable de me donner des ordres ? »

Voilà qu’il avait disparu de sa vue pour réapparaître à quelques centimètres de lui, légèrement accroupi alors qu’il avait fermé son poing droit. Il lui donna un violent uppercut dans les gencives, balayant Xano pour le faire retomber au sol sans qu’il ne comprenne ce qui s’était passé. Tyrania s’était relevée, tentant de grogner légèrement mais le regard de Malar se posa sur elle, un regard dénué de sentiments et à l’aspect sadique et psychopathe.

« Que compte-tu faire, petite Feunard stupide ? Tu oserais m’attaquer ? »

« Ne… Ne… ne touche pas à Xano. »

« Sinon quoi ? Que compterais-tu faire ? »

« Je… Je n’hésiterais pas à te tuer ! »

« Toi ? Me tuer ? Ne plaisante pas avec ce genre de choses. Tu sais bien ce qui t’attends avec ça. Je ne t’ai pas assez marqué la dernière fois ? Il t’a fallut plus de trois mois pour t’en remettre. Et à partir de là, tu en es revenue changée. Voudrais-tu perdre tout ce que tu as vécu avec Xano ? Rappelle toi donc ce qui s’est passé. Est-ce de ma faute ? »

« Ou… Oui ! Ne t’approche pas de lui ! Tout est de ma faute ! »

« Tu étais si crédule et si candide. Je t’ai fais découvrir le vrai sens de ton existence ! J’avais tout prévu depuis tant d’années ! Tu ne pourras jamais te rapprocher de lui, sinon… »

Il passa son pouce droit au niveau de son cou pour tracer une ligne imaginaire. Elle baissa les oreilles tout en arrêtant de grogner. Il avait raison, totalement raison mais elle ne pouvait pas faire autre chose. Elle devait le défendre, c’était son dresseur… C’était même plus que ça ! Malar tenta de s’approcher d’elle mais la main droite de Xano l’empêcha de bouger alors que ce dernier gémissait tout en parlant :

« Sinon quoi ? Tu comptes guider nos vies ? Tu n’es rien et je t’ai dit de ne pas t’approcher d’elle. »

« Xano, Xano, Xano, Xano… Pfff… Tu ne comprends rien. Rien du tout, tu es vraiment stupide quand tu t’y mets. Dis moi, tu sais qui était réellement mademoiselle Elis pour toi, n’est-ce pas ? Juperus lui avait permis de rester humaine. »

« Elle était ma mère mais comment es-tu… »

« Je n’ai pas terminé. Oh oui, je sais tout ça. Elle est devenue humaine et elle t’a porté dans son ventre alors qu’elle n’avait que quinze ans. Moi-même, j’étais déjà présent en ce temps, il faut dire que je t’avais pourtant signalé de ne pas revenir te fourrer dans mes pattes mais tu n’écoutes jamais. »

« Tu es… la voix quand j’étais enfermé dans cette autre dimension ! Tu es celui qui m’a torturé pendant presque deux cent ans ! »

« Non, non… Ce n’était pas moi mais Elle. Je t’ai pourtant signalé qu’Elle m’a tout dit. Enfin bon, tout ça pour te dire que je sais aussi que mademoiselle Elis est morte par la main de l’ancien Taiso nommé Arkan. Un homme vraiment stupide quand on y pense. Tyrania aussi le connaît, cet homme était présent lors de sa petite séance…Cet homme, Elle et celle qui dirige les Taisos. Vraiment, je crois que je n’ai jamais été aussi heureux de toute ma vie lors de ce moment. »

« Ne… ne dit rien. Il n’a pas à savoir. »

« Oh, je ne dirais rien. Pourquoi le dirais-je alors qu’il est si facile de te laisser te torturer mentalement pour ça, petite Feunard. Tu es la propre raison de ta non-évolution. »

Elle s’était tue, ne répondant pas à la dernière phrase de Malar alors que celui-ci posa son regard sur la main qui tentait d’immobiliser son pied droit. Sans crier gare, son pied gauche vint écraser la main de Xano alors qu’il reprenait la parole, parlant maintenant sur un ton des plus sadiques :

« Mais vois-tu, je crois que je vais être encore plus heureux aujourd’hui. Je vais voir ton visage en train de se tirer sous les traits de la rage et de la haine après cette petite nouvelle. Tu voulais ramener Elis à la vie, n’est-ce pas ? Dès que tu avais éliminé tous les Taisos, tu espérais demander à Juperus de la faire revivre et de passer le reste de ta vie avec elle, non ? »

« Tu te trompes. Ce n’est pas ce que j’avais prévu. »

« Hum ? Ah bon ? Pourquoi te mentir à toi-même ? »

« Laisse moi terminer. Dès que j’aurais éliminé tous les Taisos, tu seras ma prochaine cible et ensuite, je la ramènerais à la vie. Ma mère est la meilleure des personnes qui existe en ce monde et elle ne méritait pas de mourir. »

« Et de perdre son âme. Elle était délicieuse. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? »

Un léger soupçon dans le ton de sa voix et ses cris s’étaient arrêtés depuis longtemps alors que Malar avait retiré son pied. Xano se massait la main droite alors qu’il était à genoux, portant son regard sur l’homme aux cheveux blonds. Perdre son âme ? Qu’est-ce qui était arrivé à sa mère ? Elle était morte et isolée du monde, protégée par des pokémons qu veillaient sur elle !

« Disons simplement que même si le corps est différent, l’âme reste la même. C’est pour ça qu’en de très rares cas, les humains et les pokémons sont capables de se rappeler qui ils étaient dans leurs anciennes vies. C’est aussi à partir de là qu’il est possible de faire revivre une personne ou un pokémon. Juperus peut redonner vie à Elis… si elle trouve son âme. »

« Mais l’âme de ma mère est… Non, tu n’aurais pas… »

« Tu comprends enfin ce que je veux dire par là ? Elle est capable de se nourrir des âmes des humains et des pokémons, Elle est capable de les utiliser à sa guise et de les dévorer. Tu ne retrouveras jamais ta mère, jamais. Elle a disparu dans les méandres de mon estomac. »

Il se tapota le ventre alors que Xano restait interdit, comme si il avait mal entendu les dernières paroles de Malar. Pourtant, il était sûr de ne pas s’être trompé. Mademoiselle Elis, non, il devait arrêter de l’appeler comme ça. Sa mère… Elle ne pouvait pas revenir à la vie après ça ? Ce n’était pas possible.
Elle s’était rapprochée de lui comme par instinct. Dès l’instant où elle avait entendu qu’Elis avait perdu son âme, elle s’était relevée, tout sentiment de peur et de couardise ayant disparu en elle. Cet homme nommé Malar, il faisait souffrir autant Xano qu’elle et pourtant, l’adolescent ne semblait pas avoir peur de lui, non… Il lui tenait tête alors pourquoi avait-elle peur ? Etait-ce à cause de Malar ou d’elle-même ? Etait-ce à cause de ses parents ? De ce qu’ils avaient fait ?

« Xano, ne l’écoute pas. »

« C’est vrai. Je suis sûr que c’est vrai ce que tu viens de dire. »

« Libre à toi de me croire ou non. »

« Je te crois… mais je ne te permettrais pas de t’enfuir. Cette fois-ci, je ne serais pas apaisé avant de te voir mort. »

« Oh, ainsi, tu es maintenant décidé à m’éliminer ? Je pourrais la faire revenir si tu le désires. Elle a ce pouvoir, Elle est capable de le faire. Elle l’a déjà fait. »

« LA FERME ! Je ne veux rien avoir à faire avec toi ! »

« Alors viens donc te battre au lieu de parler pour rien. »

Il ne ressentait plus la douleur à sa main droite, plus rien du tout. Il avait simplement une envie permanente de l’abattre. Qu’importe ce qu’il était ou ce qu’il n’était pas, Malar devait mourir aujourd’hui ! Sa mère était définitivement morte à cause de ce type. Qu’il soit possédé ou non ne changeait rien à ce qu’il avait fait ! Poussant un cri de rage, il se dirigea vers Malar, les deux mains tendues en direction de son cou. L’étrangler et le voir pousser un râle, un dernier balbutiement avant de ne plus respirer, voilà ce qu’il voulait voir de la part de Malar.

« Bon, il est temps d’en finir. Tu n’es pas encore assez mûr. Ce que je te réserve dans l’avenir sera cent fois pire. Tout a une finalité. Tyrania, ce qu’il va subir à cause de toi le mènera à sa perte, tu seras la raison principale de son échec. Sans toi, il ne sera rien. Avec toi, cela sera le même bilan. Héhéhé. »

Xano était arrivé à la hauteur de Malar mais celui-ci disparu dans le sol en rigolant de plus bel alors que Xano percuta un arbre, ne comprenant pas ce qui venait de se passer. Où était-il ? Où était-il ?! Qu’il le tue, qu’il l’écartèle, qu’il lui brise les os un par un ! Il devait mourir maintenant ! Pendant plusieurs minutes, il s’était mis à courir autour de Tyrania, cherchant la présence de Malar mais celui-ci n’était plus là. La Feunard au regard violet et vert baissa son visage vers le sol avant de dire :

« Xano… Calme toi. Je ne sens plus sa présence. Il est parti. »

« Il peut revenir d’un moment à un autre ! Tu as entendu ce qu’il a fait ?! Tu as entendu ! »

Il s’était agenouillé, secouant Tyrania comme un vulgaire prunier. La Feunard se laissa faire avant de venir le frapper violemment de ses huit queues dorées. Elle n’était pas sourde, elle avait bien entendu. Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’elle avait vraiment à craindre ? Tout ! Mais elle ne pouvait pas laisser passer plus longtemps ce secret, elle devait le mettre au courant. Au moins, après ça, il serait donc conscience du danger. Xano releva le haut de son corps, une main posée sur sa joue alors qu’il semblait s’être calmé :

« Merci… Tyrania. Je crois que j’en avais bien besoin. »

« Qu’importe ce qu’il dit, que ça soit vrai ou non, on ne doit pas s’énerver pour ça. Il faut éviter de se laisser déborder par ses sentiments, c’est ce que je fais depuis bientôt deux années. Je ne devais pas laisser mes sentiments ressortir pour éviter que tu souffres. »

« De quoi tu parles, Tyrania ? Si c’est au sujet de ton passé ou de ta liaison avec Malar, je te fais confiance. Je n’ai pas à mettre en doute tes sentiments envers moi. »

« Ce n’est pas ça ! Ma liaison avec Malar ? Il n’y a aucune liaison, seulement une histoire commune ! Cette personne est la raison de mon dégoût envers les humains, cette personnes est la raison de ma malédiction. Il est à l’origine de tout mes maux. Je ne pensais pas qu’un jour… je le reverrais. Mais quand… J’ai vu que tu le connaissais, je ne pouvais pas rester plus longtemps comme ça. Xano, je veux que tu me promettes de ne pas commettre de bêtises après ça ! Je veux que tu comprennes pourquoi je ne pourrais jamais devenir une humaine, pourquoi je ne pourrais jam… »

« Est-ce que tu vas souffrir à cause de ça ? A cause de tes souvenirs ? Si c’est le cas, je ne veux rien entendre. Je veux simplement que tu redeviennes… Tyrania. Maintenant, je sais que tu as quelque chose que tu veux garder secret mais j’aimerais que tu sois comme avant. Je ne sais pas si ça sera possible mais à cause de tout ça, nous n’avons plus aucune relation. Même si tu ne deviens pas une humaine, j’ai… »

« Si je ne deviens pas une humaine, je n’ai pas à rester avec toi ! A cause de moi, la prophétie ne se réalisera pas ! Je ne suis pas faite pour toi ! Je ne suis faite pour aucun humain ! Si je continue à voir Luna, Oriane et Nelya te prendre dans leurs bras… Si je continue à les voir t’embrasser les unes après les autres, t’entendre faire ces petites choses avec elles, je ne pourrais rien faire à part exprimer du dégoût et de la haine envers elles ! »

« Mais pourquoi ?! »

« Car je suis jalouse d’elles ! Elles peuvent obtenir un amour que je n’aurais jamais car je suis encore sous cette forme. Cette forme quadrupède et couverte de fourrure. Peut-être que je pourrais me trouver un pokémon attiré par moi mais où est-ce qu’un humain pourrait trouver quelque chose de beau en moi ? »

« Mais je te trouve très belle comme tu es. »

« Imbécile ! Je ne parle pas de ça ! »

Elle venait de lui redonner un second coup de ses huit queues mais il n’était pas tombé après ce dernier. Maintenant, il la retrouvait peu à peu et cela lui faisait plaisir. Il ne savait pas quoi dire, Tyrania semblait vraiment très tourmentée par ce qui venait de se passer.

« Xano. Tu vas devoir te trouver une nouvelle Reine. »

« Hein ? Que, quoi ? »

« Adieu. »

Son œil droit de couleur vert et son œil gauche de couleur violet s’étaient mis à briller avant de se fermer l’un après l’autre. Il tenta de se lever, légèrement apeuré par la situation mais ne put y arriver. Quelque chose était en train d’aspirer ses forces. Ses blessures se refermaient mais il se sentait si faible… Il était en train de perdre conscience ! Déjà son regard s’était brouillé alors qu’il apercevait une aura noire autour de Tyrania.

« Une fausse malédiction de ma part. En échange d’un corps en parfait état, tu seras évanoui pendant une demie-journée. »

« Ty…rania. Ne m’abandonne… pas. »

« Je ne t’abandonne pas, je ne te quitte pas. Seulement, nos routes doivent divergées. Je ne reviendrais pas avant d’en avoir terminé avec ce mal en moi. »

Il tenta de lui répondre, d’ouvrir la bouche mais aucun son n’en sortit. Il se retrouva finalement étalé sur le sol, les yeux fermés alors que Tyrania s’approcha de lui. Elle le renifla le long du corps avant de planter ses crocs en un endroit, extirpant le dernier médaillon de platine qui restait à Xano. Le médaillon s’était très légèrement fissuré comme une preuve des sentiments de Tyrania envers le jeune homme. L’objet de platine se mit à disparaître alors qu’elle s’approchait de Xano, lui léchant l’oreille puis le visage de sa langue. Elle essuya sa bave de ses huit queues dorées avant de s’éloigner dans la pénombre. Elle ne reviendrait pas, pas avant d’en avoir terminé avec eux.

Chapitre 52 : Pourchasser

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Chapitre 52 : Pourchasser

« Le communicateur d’Oria semble avoir été détruit. Penses-tu qu’elle est morte ? »

« Si seulement c’était le cas. Je pencherais plutôt pour une trahison. Après Snakiante, il était évident qu’elle nous trahisse. De toute façon, ils ne sont d’aucune valeur. Comment avancent tes projets ? »

« Plutôt bien, j’ai enfin réussi à faire perdre toute volonté aux pokémons. Il suffira donc simplement de leur administrer le virus et nous pourrons donc nous créer une armée de faux humains aux pouvoirs démentiels. »

« Soit, nous n’allons pas perdre plus de temps que ça. Je veux que tu emportes le maximum de pokémons avec toi et que tu commences dès cet instant à les envoyer à la poursuite d’Oria et du Joker Blanc. Je veux qu’ils ne puissent plus sortir de leurs tanières sans être poursuivis par nos membres ! »

« Ohla, calme toi ma douce Frizy ! Salut Ronyl. Ton virus, j’en aurais bien besoin surtout si maintenant, tu peux leur laver le cerveau, ça va m’être très utile. »

« Bonjour Loxen. Je peux t’en ramener quand tu veux. Tu en as besoin d’environ ? »

« Une bonne centaine. »

« Mais qu’est-ce que tu vas… »

« S’il te plaît Ronyl, ne pose pas de questions à ce sujet. Je me porte garante de l’utilisation de ces virus. »

« Comme vous le souhaiterez, mademoisel… »

« Evoli ! »

« Pas maintenant Paria, tu vois bien que je suis occupé. »

« Sincèrement mec, si tu veux mon avis, tu devrais lui trouver un autre nom à ta pokémon. »

« Ce n’est pas ma pokémon ! Elle ne me sert qu’à mes projets ! »

« Oué, oué, c’est ce qu’on dit. »

« Mademoiselle Frizy, je vous quitte. Je vais faire ce que vous m’avez demandé. »

« Soit, je te souhaite bonne chance et… ne nous trahit pas. »

« Je n’en ai pas la moindre envie. »

L’unique hologramme dans la pièce disparu finalement après une quinzaine de secondes. Loxen soupira longuement avant de se gratter le nez. Vraiment, il fallait que tout les autres soient assez stupides pour avoir leurs propres pokémons. Autant se servir dans la nature et profiter de ces derniers sans se soucier du reste. Il se releva de sa chaise, légèrement mécontent alors qu’il observa Frizy du coin de l’œil :

« Bon, je crois que la réunion est terminée. Je vais donc me retirer. Je vais voir si je peux m’entraîner un peu, il y a des chances que d’ici je ne sais combien de temps, ce soit à moi de me préparer au combat. Néanmoins, vu la ferveur avec laquelle travaille Ronyl, je ne crois pas que j’aurais à me salir les mains. »

« Fais comme tu le désires, Loxen. Je n’ai pas à te forcer. »

Voilà en quoi s’étaient réduit leurs conversations depuis maintenant une année. Oui, comme il fallait s’en douter, madame Ira avait refusé sa proposition. Elle avait même interdit à Loxen de proposer à nouveau une telle chose et de revoir Frizy en-dehors des réunions. Maintenant, une seconde ombre s’était retrouvée près de la femme au masque blanc : L’autre personne qui s’était occupée de surveiller Xano alors qu’il n’était encore qu’un enfant de douze ans lors de la finale. Loxen passa à côté de l’ombre sans la regarder, son poing gauche trembla alors qu’il arrivait à la hauteur de Frizy puis plus rien, il disparu dans le couloir sans rien dire.

« Paria ! Je t’ai déjà dit de ne pas venir me déranger alors que je suis en réunion ! Ils vont finir par s’énerver si tu reviens. Tu voudrais vraiment devenir l’un d’entre eux ? »

« Evoli ! Evoli ! EVO ! »

« Ne t’énerve pas comme ça, rappelle toi qui tu es, ce que je suis et la raison de nos existences. Nous n’avons aucune raison d’être là alors maintenant, laisse moi continuer mes recherches, je suis proche de trouver enfin cette chose ! »

« Evoli ? »

La petite créature quadrupède à la fourrure brune et blanche grimpa sur la table voisine à celle sur laquelle travaillait Ronyl. Ses yeux verts en amande observaient les nombreuses seringues posées sur cette dernière : Des seringues remplies d’un liquide entre le noir et le gris. Elle renifla ces dernières, comme intriguée par les objets pointus. C’était vraiment bizarre comme choses : Ronyl n’arrêtait pas de travailler sur ces dernières depuis tant de mois et d’années qu’il n’avait plus le temps de s’amuser avec elle. Elle mordit dans l’une des seringues avant de sauter de la table. Derrière les lunettes, le regard orangé du scientifique se tourna subitement vers Paria avant de crier :

« Reviens ici ! REVIENS ICI TOUT DE SUITE ! »

« EVOLI ! »

Il se releva de sa chaise, faisant tomber cette dernière alors que la petite créature à fourrure brune s’était mise à courir pour s’enfuir. Avec ça, il allait sûrement s’amuser avec elle ! L’homme commença à courir tout en gémissant de douleur, courant d’une façon vraiment très bizarre comme si quelque chose clochait en lui. L’Evoli continua à courir dans tout les sens avant de pénétrer à l’intérieur d’une salle qui s’allumait et s’éteignait très rapidement.

« Imbécile ! NE VA PAS PAR LA ! »

« Evo ? »

« ELECTEK ! »

Et merde, plus le temps de réfléchir ! Avec agilité, il ouvrit sa blouse blanche, retirant une seringue contenant le liquide noire et gris de cette dernière. Vraiment, elle était trop stupide quand elle s’y mettait ! Et dire qu’elle avait déjà une vingtaine d’années, elle se comportait comme une enfant en ayant que dix ! Paria s’était subitement arrêtée, apeurée par la situation devant elle alors que sa bouche était grande ouverte, la seringue tombant de cette dernière. Oui, elle avait déjà visité que très rarement cet endroit mais il était toujours aussi effrayant. Le problème était qu’elle ne voyait pas cette grosse patte jaune rayée de noire qui sortait de l’une des cages pour l’agripper. Quelques secondes plus tard, Ronyl était déjà là alors que la petite Evoli se faisait presque étrangler par un Electek qui semblait passablement énervé. Sans plus attendre, il envoya la seringue dans le cou de la créature aux poings chargés d’électricité alors que le liquide la pénétra. Les yeux devinrent rapidement blancs tandis que l’Electek relâcha Paria. Celle-ci s’approcha en tremblant de Ronyl et en baissant la tête :

« Tu vois ce qui arrive quand on écoute pas ?! Je t’ai interdit d’approcher de cet endroit ! Je t’ai interdit de toucher à mes seringues ! Mais est-ce que tu m’écoutes ?! JAMAIS ! Si tu veux devenir un monstre, ne te gêne pas ! Tu peux le devenir quand tu veux ! Mais non, qu’est-ce que je dis ?! Tu es déjà un monstre, tu n’es pas un pokémon mais un monstre ! »

« Evo… »

« Ca sert à rien de faire cette tête, ça ne marche pas avec moi ! Tu sais ce qui t’attend ! Tu vas passer toute une nuit dehors ! Bien entendu, je ne veux pas te revoir avant demain soir. »

La mort dans l’âme, la petite créature se dirigea d’un pas lent vers la sortie. Cet endroit était gigantesque mais elle connaissait parfaitement où elle devait se rendre. Encore une fois, il avait dit ces choses si vilaines, encore une fois, il lui avait crié dessus. Elle ne pouvait pas s’empêcher de faire l’intéressante et de se faire remarquée. Mais c’était ça ou alors il ne la voyait pas du tout, ce qui était pire. Elle se retrouva finalement en-dehors du laboratoire perdu au beau milieu de nulle part. Comment se ravitaillait-il ? Nul ne le savait à part les Taisos. Il ne côtoyait personne, il ne connaissait personne et il s’en fichait pas mal. Paria s’enfonça dans la pénombre alors qu’un vent d’une certaine fraîcheur s’était mis à souffler.

« Température extérieure : Moins huit degrés. Hum… De toute façon, ce n’est pas mon problème. Ici, tout est une question de discipline : Les gens comme nous ne peuvent pas espérer devenir quelque chose si ils n’ont pas une discipline exemplaire. Des gens comme moi… Tss… »

« ELEK…TEK ! »

Il était resté dans l’immense salle où bon nombre de pokémons utilisant l’électricité étaient enfermés dans des cages. Le seul courant ici était celui produit par ces derniers mais déjà, il observa la patte tremblante de l’Electek qui venait de le prendre par le col pour le tirer contre les barreaux. Il se laissa faire alors que ses yeux orangés étaient posés sur la créature :

« Alors, je vois que tu es tombé sur une dose non-létale psychologiquement ? Tu me sers donc plus à rien. Crève. »

La main droite gantée se plaça sur le bras qui le maintenait contre la cage. Lentement, elle se mise à serrer légèrement puis de plus en plus fort jusqu’à ce que la créature poussa un cri de souffrance. Ronyl était déjà en sueur mais continua à serrer le bras de l’Electek. Soudainement, le bras se sépara du reste du corps, aspergeant de sang l’homme aux cheveux noirs en bataille sur une bonne partie du corps et du visage. Plus aucun cri dans le lieu sauf celui de l’Elektek qui s’était mis à agoniser en se vidant de son sang. Ronyl jeta le bras dans un coin avant d’observer la créature mourir devant ses yeux :

« Mes ancêtres m’ont laissés un cadeau dont je me serais passé mais dans ces moments… Il peut être très utile. Vous autres, vous avez intérêt à rester tranquilles si vous ne voulez pas subir le même sort. De toute façon, dès l’instant où vous êtes venus ici, vous étiez condamnés à devenir des esclaves. »

Les créatures ne répondirent pas alors qu’il sortait de la pièce. Retournant s’asseoir sur sa chaise sans se soucier de sa tenue, il observa les seringues remplies de liquide noir et blanc avec un léger sourire. Oui, il servait la science et les Taisos… sur tous les points. Il était impossible de prétendre le contraire lorsqu’on était un descendant de Riko Waror : Le psychopathe de la team Univers. C’était le malheureux constat qu’il pouvait établir depuis le jour où il était né… Un constat dont il se serait bien passé. Quel âge avait-il en commettant ce parricide ? Hum… Une dizaine d’années d’après ses souvenirs. Dix ans et il avait déjà tué ses parents. Mais ce n’était pas tout : Il avait aussi tué les enfants de la famille qui n’avaient à peine que six ans au maximum. Rien qu’avec sa famille, il avait déjà sept meurtres sur le dos. Alors quand on envisageait la disparition des autres membres Waror, le nombre s’approchait déjà de la quarantaine… Tous… Ils étaient tous morts sauf lui.

« Ainsi, la boucle sera bouclée. »

Voilà qu’il s’était mis à parler tout seul. Bah, de toute façon, c’était ce qu’il avait prévu dès l’instant où la lame du couteau s’était mise à entailler le cou de son père alors que sa mère était partie. Il l’avait attendu sur le pas de la porte, son t-shirt blanc et sa chemise de même couleur tachés de sang. Elle s’était mise à crier mais rien n’y faisait : Ils vivaient dans une maison éloignée des autres, à plus d’un kilomètre de toute vie. Où étaient ses frères et ses sœurs à ce moment là ? Ils étaient en train de jouer paisiblement dans le jardin, du moins… au départ. Dès que sa mère s’était mise à crier, il avait planté le couteau dans sa gorge avec un petit saut. Il avait littéralement ouvert sa mère comme un animal, son intestin et ses tripes se répandant sur le sol. C’était là qu’avait commencé la petite chasse.

Une chasse à l’homme. Il avait été très simple de tuer les deux jumeaux, les petits derniers de la famille. Ils n’avaient compris avec la candeur liée à leurs deux années. Il n’en restait plus que trois : Sa petite sœur de quatre ans s’était cachée dans un placard, endroit facilement ouvert puisqu’elle n’avait pu empêcher ses sanglots de s’arrêter. Ses petits frères de six et huit ans ? Ils étaient restés ensemble, chacun protégeant l’autre alors qu’ils s’étaient enfuis de la maison. Malgré ses problèmes, il s’était mis à leurs recherches. Malheureusement, des enfants de leurs âges ne couraient pas très loin et très vite.

« Recule petit frère ! Je vais tenter de l’immobiliser et tu continueras à t’enfuir ! »

« Nan ! Je ne veux pas grand frère ! Il va te faire bobo comme avec maman et les autres ! »

« Vous… avez terminé ? C’est triste quand même. Tu savais que maman et papa étaient frère et sœur ? »

« Qu’est-ce que tu dis Ronyl ? Je ne comprends pas ! Pourquoi tu as fait ça ? »

« Tu savais qu’en fait, je ne viens pas de Papa mais de Maman et grand-père ? Papa m’a donné une gifle quand je lui ai demandé ce qu’ils voulaient dire quand ils étaient seuls. Papa m’a crié dessus car je n’avais pas à entendre leurs conversations. Papa était très fâché contre moi. Puis Maman, elle s’est mise à rire quand Papa était partie. Elle m’a tout dit : Depuis de très longues années alors que grand-mère et grand-père n’étaient pas nés, notre famille et les autres branches de l’arbre Waror sommes tous frères, sœurs, pères ou mères. Tu savais que grand-père est né de mémère qui n’avait que treize ans. Et il y a tant de choses ! Je voulais tout savoir ! Mais Maman, elle m’a dit que je devais la rendre heureuse si je voulais en apprendre plus alors des fois, elle me mettait nu et elle aussi et je devais la toucher là où les filles ont un trou. »

« Je ne comprends pas… »

« Il n’y a rien à comprendre ! Si tu veux vraiment sauver ton petit frère, il faudra simplement me tuer ! »

« Mais je ne veux pas ! »

« Alors tu vas mourir, c’est tout ! »

Son petit frère de huit ans s’était mis à battre des mains dans tous les sens pour l’empêcher de s’approcher mais cela avait été inutile. Il ne s’était pas privé de lui couper les doigts et les mains alors que les cris de son petit frère résonnaient dans le vide de l’endroit où ils se trouvaient. Une petite forêt bien tranquille et isolée, ils vivaient simplement dans un chalet, à l’abri des suspicions de tous et de toutes. Il n’en restait plus qu’un, plus qu’un seul mais il n’avait pas fait durer le plaisir. D’un simplement jet, il avait envoyé le couteau dans le crâne du dernier membre de sa famille à part lui. Il avait récupéré la lame et s’était mis à rire, non pas d’un rire démoniaque ou dément mais d’un rire parcouru de sanglots : Une première branche était tombée.

Durant les années qui suivaient, il avait vécu dans l’ombre des autres membres de sa famille. Il connaissait les lieux, il avait gardé l’agenda de sa mère avec les numéros de téléphone des membres éloignés tel que le frère de sa mère ou des petits choses de ce genre. Une par une, les uns après les autres, chacun disparaissait à la suite de sa rencontre. Il lui suffisait simplement de téléphoner et ils ne se posaient pas de questions, trop heureux de le voir.
C’était là qu’il avait découvert ce qui habitait dans ses gênes, ce qui se trouvait dans son sang. C’est là qu’il avait découvert ses limites et ses règles qui faisaient de lui un monstre et non un humain. L’existence de la famille Waror devait disparaître, c’était ce qu’il s’était promis. Il n’oubliait jamais une promesse. Quatre années lui avaient suffit pour éliminer toutes les personnes qui étaient liées de près ou de loin à lui, quatre longues années où il ne s’était mis à ne plus rien ressentir.

« Comme le temps a passé depuis… Bon, ce n’est pas tout mais j’ai du boulot à faire. »

Ces meurtres non-élucidés, les membres qui disparaissaient les uns après les autres, c’était la seule preuve de son existence mais… existait-il vraiment ? Sa famille n’avait jamais été enregistrée dans les dossiers, que cela soit régional, national ou mondial, personne n’était au courant de leurs existences, ils ne savaient rien de leurs secrets, rien du tout. Et si quelqu’un savait, il avait gardé ça dans sa tombe…Aucune rédemption pour le pêcheur qu’il était.

« Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à nous poursuivre ?! »

Neuf mois s’étaient écoulés, neuf mois parsemés d’embûches puisqu’ils n’arrivaient plus à se reposer tranquillement. Partout où ils allaient, ils étaient constamment pourchassés par des humains au regard complètement blancs et vitreux.

« Nelya, c’était quoi comme ancien pokémon ?! »

« Je crois que c’était un Pikachu. D’après mes constats, il y a plus de 99% de chances que ça soit le cas. »

« On s’en fout des pourcentages ! Occupe toi en ! »

« D’accord. Aucun souci pour ça. Cela ne sera pas trop difficile. »

La jeune femme aux cheveux bleus s’immobilisa alors qu’elle lévitait légèrement au-dessus du sol pour suivre Xano et les autres. Elle se retourna pour se retrouver face à un jeune adolescent d’environ quinze années, le regard complètement blanc et à quatre pattes. Il portait des habits entièrement jaunes, avait une queue en éclair juste au-dessus des fesses et poussait des cris sans aucun sens.

« Je n’ai pas à être désolée mais c’est ce que l’on doit dire dans de tels cas. Je suis donc désolée. »

Le regard saphir de Nelya devint rose alors que l’adolescent fut paralysé sur place. Il ne fallut que quelques secondes à Nelya pour retrouver la zone qu’elle devait viser avant de l’écrabouiller psychologiquement. Quelques instants après son changement de couleur au niveau des yeux, l’ancien Pikachu tomba au sol, du sang s’écoulant de ses lèvres. Une simple explosion de cerveau et le problème était réglé. Ce n’était que des faux humains sans prétention. Elle ferma ses yeux avant de rechercher la présence de Xano pour se téléporter près de lui. Luna et Oriane ne répondaient pas, laissant les deux personnes parlaient entre elles.

« Objectif accompli. Il ne nous gênera plus. »

« Pfff… Pfff… Heureusement que tu es là des fois, Nelya. Tu es la seule qui soit capable d’utiliser des pouvoirs psychiques et qui peut éviter d’être blessée par ces créatures. Bon, les filles, on va se reposer ! De toute façon, il n’y en aura pas d’autre avant deux à trois semaines. Heureusement qu’ils viennent un par un. »

« Ce sont des envoyés des Taisos. »

« Oui, c’est même sûr. Oria m’a signalé qu’elle avait aussi ce genre de problèmes et je suis un peu inquiet pour elles : Iny et Rek étaient d’anciens pokémons oiseaux. D’après notre constat, nous n’avons affronté que des pokémons liés au type électrique or… Tout le monde sait que les pokémons oiseaux sont faibles voir très faibles face à eux. »

« Qu’est-ce qu’elle t’a dit la dernière fois ? »

« Oh… Alors, c’était du genre : « Te fait pas de soucis, on a rien à craindre de mon côté. Ah ! On est enfin arrivés dans cette chouette petite ville où ils font des robes en soie de pokémon ! Je dois raccrocher. Salut ! » »

« Je vois… Je vois. Donc, il n’y a aucun souci à se faire, non ? »

« Moui… Bon, préparons le campement pour cette nuit. »

Malgré les problèmes de ces neuf derniers mois, ils dormaient toujours à la belle étoile et le seul numéro qu’il avait dans son portable était celui d’Oria. En parlant de portable, il s’était légèrement amusé à prendre des photos des trois femmes qui vivaient avec lui depuis presque deux ans. Côté érotisme, Luna prenait les devants lorsqu’elle dormait, sa tenue noire et blanche se relevant à chaque fois qu’elle plongeait dans le sommeil. Côté charmeur, Oriane portait vraiment des dessous qui pouvaient faire rougir n’importe quel homme. Enfin, côté tendre, c’était particulièrement bizarre mais Nelya arrivait en première position. Quand elle dormait, il y avait une certaine aura qui se dégageait d’elle, qui invitait la personne à venir dormir contre elle sans commettre d’acte impurs. La tente était montée et Nelya préparait le repas. L’ancienne Xatu bleue était aussi douée que Xano pour prépare le repas et il la laissait faire pour changer de ses repas habituels.

Chaque femme avait trouvé un peu sa vocation : Côté vêtements et tout ce qu’il fallait pour bien vivre, Oriane était la mieux placée. Pour les repas, l’hygiène et toutes les choses du quotidien, Nelya était la bonne personne. Quand à Luna, et bien… Cela avait été plus difficile mais ils avaient fini par trouver : Elle était plus que douée pour coudre et inventer des petites choses capables de rendre chaque journée accueillante et gaie. La seule tache dans tout ce petit monde, l’unique chose qui n’était pas à sa place était Tyrania. Aigrie, colérique, râleuse, elle était revenue à son ancienne nature et était même encore plus exécrable qu’auparavant. Elle était vraiment très difficile à vivre et Oriane s’était déjà plainte à Xano du comportement de la Feunard dorée. Il avait seulement répondu qu’il allait s’occuper d’elle. Encore aujourd’hui, il attendait que tout le monde soit endormi pour prendre la pokéball et sortir de la tente, Oriane et Luna tentant de retrouver sa présence sans succès. Nelya s’était endormie vers le côté droit de la tente : C’était bien la seule à ne pas venir le serrer dans ses bras, l’embrasser dix fois par jour et toutes ces petites choses. En fait… Il ne l’avait même jamais vu nue et n’avait jamais tenté quoi que ce soit envers elle. Mais bon, ce n’était pas l’heure de penser à ça ! Il vint secouer la pokéball verte et violette avec délicatesse pour réveiller Tyrania avant de la faire sortir de la sphère :

« Tyrania ? Je pense que tu es réveillée, non ? Suis moi. On doit parler. »

« J’en ai pas envie. Retourne donc te coller à tes humaines et lâche moi un peu. »

« Tu me suis et tu te tais, d’accord ? »

« Et allons y, laisse moi deviner. Tu vas encore me parler de mon caractère et tout ça. Si tu n’es pas content, tu peux toujours me déposer dans un refuge pour pokémons errants en faisant croire que tu m’as trouvé dans les bois. »

Il poussa un profond soupir alors qu’il s’avançait à travers les arbres, suivi quelques secondes après par Tyrania. Il marchait d’un pas lent alors qu’il observait le ciel dans son obscurité : Encore une nuit où seule la Lune était présente, de nombreux nuages cachant les étoiles. C’était assez triste en un sens.

« Bon, qu’est-ce que tu me veux ? »

« Ne t’énerve pas pour un rien. J’avais simplement envie de discuter. Raconte moi ce qui ne va pas : Je suis inquiet ! »

« Tiens, première nouvelle. Tu es inquiet pour moi ? Tu ne le montres pas. »

« Arrête de parler sur ce ton, ça n’avancera pas les choses. Oui, je suis inquiet pour toi et ce n’est pas parce que je rigole ou que je souris avec Nelya et les autres que cela veut dire que j’en ai rien à faire. Arrête de te considérer comme le centre du monde, mes pensées ne sont pas tournées vers une seule personne mais vous quatre. »

« En parlant de Nelya, tu te ne l’es pas encore faite, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu attends ? Tu veux éviter de faire un gosse par inadvertance ? »

« Arrête avec ce langage, ça ne te convient pas. Oui, je n’ai rien fait avec Nelya mais je comptais peut-être commencer d’ici quelques temps. Elle est toute aussi spéciale qu’Oriane ou Luna. Je suis quand même pressé de te voir prendre forme humaine. »

« Ca n’arrivera pas car je ne veux pas le devenir et que je ne pourrais pas le devenir. Tu crois vraiment qu’on est très proches tout les deux ? Qu’est-ce qui te fait croire ça ? »

« Je ne sais pas… J’aimerais vraiment que tu deviennes une humaine. Tu le mérites autant voir plus que les autres. Je veux dire, tu es là avec moi depuis presque un tiers de ma vie. »

« Ce n’est pas parce que tu parles comme ça que tu parles bien. Dis plutôt que cela va faire six années que je suis avec toi, ça sera mieux. »

« Ne complique pas les choses. N’espère pas partir cette fois, je veux savoir. Je n’ai pas oublié contrairement aux apparences : J’étais là quand tu as combattu contre Arkan. J’étais caché dans un pan de l’esprit de DornRek. Il te connaissait dans le passé, je veux savoir ce qui s’est passé ! Si ça me permet d’en apprendre plus sur toi, de mieux te connaître, alors je veux savoir ! »

« Je croyais que… vous aviez tous oublié ça. Je vois… que ce n’est pas le cas. Pourquoi tu aurais besoin de savoir ? POURQUOI ?! »

« Car tu es ma Pokémon merde ! C’est si difficile de s’ancrer ça dans le crâne ?! Tu crois que c’est plaisant de te voir faire la gueule à chaque fois, de t’entendre te plaindre à chaque instant, de te… »

« Oh laisse tomber, Xano Likan ou DornRek ou Joker Blanc, cette pauvre petite créature n’accordera plus jamais sa confiance à un humain. Pauvre petite animale blessée. »

Ce timbre de voix… Il l’avait déjà entendu. Oh, elle avait changé avec les années mais il en était sûr : Il la connaissait ! Il tenta de voir d’où elle provenait mais un petit bruit sur sa droite le fit tourner son visage vers cette direction. Un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années se tenait là, devant lui. La coupe au bol de couleur blonde, il avait gardé sa mèche noire au milieu de son visage. Ses yeux rouges, il s’en rappelait… Et ce corps qui ressemblait à celui d’un être androgyne tout en dégageant une certaine beauté froide, qu’est-ce qu’il foutait là ? Il avait parlé de DornRek et du Joker Blanc. Portant une tenue entièrement noire ainsi que des manches grises, Malar se tenait devant Xano et Tyrania, un sourire inquiétant aux lèvres.

« Malar… Ca faisait longtemps. Tu sembles être bien au cou… »

« Qu’est… Pour… Tu… Tu… Mais non, ce… »

« Tyrania ? »

Les paroles tremblotantes de la Feunard dorée n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Il s’était déjà mis à observer Tyrania alors que celle-ci reculait en tremblant, les oreilles baissées, ses huit queues caressant le sol. Pour la première fois, elle éprouvait de la crainte envers une personne, une crainte et une peur bien réelle. Elle, la Feunard qui n’avait pas hésité à ouvrir sa bouche devant Juperus. Elle, la Feunard capable de s’énerver et d’éliminer des pokémons devenus humains sans avoir sur-évoluée. Elle, la Feunard qui… s’inclinait et reculait devant Malar ?

« Tu n’as pas l’air très heureuse de me voir. Mon souvenir t’a-t-il marqué ? Les blessures physiques peuvent se refermer, ce n’est pas pour cela que tu n’auras pas des cicatrices mentales. »

« Qu’as-tu fait à Tyrania ?! ET QU’EST-CE QUE TU FOUS LA ?! »

Il avait suffit simplement de voir Tyrania dans cet état pour le mettre en colère. Par rapport à Nelya, Oriane ou Luna, le cas de la Feunard dorée était l’unique chose qui le tenait vraiment à cœur. Il pouvait être exaspéré, légèrement énervé si on s’en prenait aux trois femmes mais pour Tyrania… C’était autre chose, on ne pouvait pas toucher à elle, c’était une interdiction formelle !

Chapitre 51 : Numéro

ShiroiRyu
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Sixième partie : Finir cette histoire

Chapitre 51 : Numéro

C’était stupide de penser ça mais… bizarrement, comparé à hier, il avait dormi comme il n’avait jamais dormi depuis longtemps. Non, il n’était pas en train de suffoquer, non, il n’y avait pas de gémissements plaintifs ou alors des petites choses de ce genre. Non, il devait le reconnaître, cette nuit avait été particulièrement tranquille. Alors… pourquoi observait-il un plafond fait de pierre à son réveil ? Il tenta de se redresser mais n’y arriva pas, remarquant que deux mains étaient posées sur son ventre pour l’immobiliser et le maintenir droit. Maintenant qu’il y réfléchissait, sa tête était posée sur quelque chose de particulièrement doux.

Cette nuit n’avait pas été si terrible : Le jeune homme était rapidement tombé dans le sommeil et elle avait fait ce qu’elle avait à faire. Elle s’était couchée sur le sol, faisant apparaître ses ailes rouges dans son dos avant de mettre Xano sur elle. Le dos du crâne posé sur sa poitrine, elle avait positionné ses mains autour du ventre de l’adolescent comme pour l’enlacer tandis que ses deux ailes recouvraient le garçon sous la forme d’une couverture faite de plumes. Elle s’était réveillée dès l’instant où il avait commencé à bouger un peu trop vivement et ce fut elle qui prit la parole en première :

« Xano ? Tu es réveillé ? Bonjour. »

« Bonjour Nelya, tu voudrais bien me libérer ? »

« Est-ce que tu as bien dormi ? »

« Ca serait plutôt à moi de te poser cette question ! »

Il lui criait dessus ? Qu’est-ce qu’elle avait cette fois-ci ? Non, ce n’était pas une nouvelle colère envers elle, elle ne ressentait pas ça dans le ton de la voix de Xano, c’était autre chose. Lentement, ses deux ailes se retirèrent en même temps que ses mains alors que Xano se redressa rapidement. D’un geste tout aussi rapide, il souleva Nelya pour la mettre debout avant de lui tapoter le dos délicatement.

« Je n’arrive pas à comprendre la portée de ce geste, Xano. »

« Mais tu as dormi sur un sol fait de pierres ! Tu ne me feras pas croire que tu n’as pas eu du mal à dormir cette nuit ! »

« Je n’ai rien ressenti. Je voulais simplement que tu puisses dormir tranquillement, c’était la seule chose qui m’importait. »

« Pfff… Tu es vraiment très stupide mais vois-tu… C’est quand tu dis ce genre de phrases que tu es définitivement craquante. »

« Quand j’annonce des stupidités selon toi ? »

Elle ne comprenait pas, vraiment, les relations humaines restaient un mystère pour elle. Néanmoins, le jeune homme la serra avec tendresse dans ses bras et il s’en voulait d’être plus petit qu’elle. Il ne pouvait pas la serrer trop fort sinon il avait sa tête plongée dans la poitrine de la jeune femme aux cheveux bleus. Celle-ci se laissa faire, fermant ses yeux saphir pour goûter à ce petit instant de tranquillité et de bonheur. Son cœur battait de plus en plus à chaque fois qu’il accomplissait ce simple geste mais elle prenait conscience de la normalité de la chose : Dès l’instant où il était là, son cœur se mettait à battre rapidement donc… c’était à cause de lui. Est-ce que son cœur allait battre encore plus fort si elle faisait ça ? Ses deux mains se posèrent sur les cheveux blancs de Xano avant de ramener la tête de ce dernier pour le plonger dans sa poitrine. Oui, son cœur s’était mis à battre plus rapidement dès l’instant où elle avait senti la tête de Xano sur ses seins.

« Qu’est… Qu’est-ce qui t’a pris de faire ça ?! »

« J’en avais envie. Est-ce que je te demande la raison de tes embrassades à chaque fois ? »

« Non mais… »

« Alors il vaut mieux ne plus parler, Xano. Je crois que dans ces moments, les paroles sont inutiles. »

Il aurait bien hoché la tête mais avec celle-ci dans un milieu très accueillant, il valait mieux éviter de trop la bouger. Autant savourer ce petit moment, ça changeait un peu de Luna et Oriane. Au moins, il n’était pas aussi excité que d’habitude et puis surtout, il aimait vraiment cette impression d’être protégé et couvé par la personne qui la prenait dans ses bras. Cette sensation qu’il avait perdue il y a plus d’une année.

« Xano… Je ne serais jamais ta mère. »

« Tu ne devrais pas lire… dans mon cœur dans ces moments. »

« Je suis désolée. Mais ne pleure pas, je n’aime pas voir des larmes s’écoulaient le long de tes joues. »

« C’est trop tard. »

Bien entendu qu’il s’était mis à pleurer : Sa mère reposait depuis déjà plus d’un an dans un endroit seulement connu d’eux. Il n’était pas retourné la voir mais cet amour maternel avait disparu en même temps qu’elle. Ce n’était pas exactement le même amour de la part de Nelya mais il s’en rapprochait beaucoup, c’est pourquoi… il en avait tant besoin. Il se frotta les yeux avec sa main droite avant de renifler légèrement.

« Nous devrions retour… »

« Reste donc tranquille, Xano. Rien ne presse. Elles ne partiront pas sans nous. »

Il ne pouvait pas la contredire. Bizarrement, il n’y arrivait pas. Il se sentait si faible et fragile comme si il était retourné en enfance. Lorsqu’il se blessait, lorsqu’il se disputait ou alors lorsqu’il était inconscient à cause d’une mauvaise chute, à chaque fois, cette chaleur était là pour lui. Voilà qu’il se remettait à sangloter alors qu’elle lui caressait les cheveux d’un geste proche de la machine.

Proche car ce n’était pas le cas, elle était toute aussi troublée et gênée qu’auparavant. Elle était la seule à voir encore ce Xano, ce Xano à qui il manquait quelqu’un, ce Xano qui pensait encore à Elis. Elle n’était pas comme cette femme, elle ne le sera jamais. Néanmoins… Si Xano avait besoin d’une personne ressemblant à cette dernière, alors elle allait tout faire pour devenir comme elle. Il fallait commencer par ça : Elle releva les cheveux blancs de Xano en même temps que son visage constellé de larmes. Lentement, elle ferma les yeux tout en déposant un délicat baiser sur le front du jeune homme. Celui-ci la regarda avec étonnement pendant de longues secondes. Elle retira finalement ses lèvres avant de prendre la parole :

« Cela va mieux maintenant ? »

« Beaucoup mieux et merci pour tout, Nelya. »

« Je ne fais que mon de… »

« Non, tu n’étais pas obligée de faire tout ça mais… Tu l’as fait. Tu viens de me rappeler un court instant la raison de mon existence : Il faut que j’aille demander à Oria des informations au sujet des Taisos, du moins la localisation de ces derniers. On va arrêter de se cacher et aller les combattre. Ensuite, je demanderais à Juperus de ramener ma mère à la vie. »

« Crois-tu vraiment qu’elle acceptera de te la ramener ? »

« Je l’espère… Je l’espère vraiment car sinon, je ne sais pas ce que je deviendrais après ça. »

« Si il faut, je pourrais devenir ta mère de remplacement. »

Il se retira finalement de l’étreinte de Nelya avant de la regarder à nouveau avec surprise. De minute en minute, elle devenait de plus en plus féminine mais le remarquait-elle ? Il y avait vraiment peu de chances mais qu’importe, elle prenait une place très importante dans son cœur. Il se mit à rigoler faiblement alors qu’il regardait Nelya de haut en bas, celle-ci se mettant à rougir subitement en baissant le regard. Se moquait-il d’elle ?

« Une femme ayant mon âge deviendra très difficilement ma mère. De plus, je tiens à te dire que tu m’as dit que tu ne pourras jamais la devenir. »

« Oui mais si il faut, je tenterais de m’en rapprocher. Si cela permet de te rendre heureux. »

« Merci mais… Reste toi-même d’accord ? Si tu es simplement capable d’être Nelya, je crois que je serais déjà très heureux. Et sinon… »

Son ventre se mit à gronder alors qu’il arrêtait sa phrase en plein milieu à cause de ce dernier. Il se gratta la joue en détournant le regard alors qu’elle s’approchait de lui. Il avait le dos tourné mais il sentit que la jeune femme s’était remise à quelques centimètres de lui. Rapidement, les deux manches rouges aux bords noirs et blancs l’entourèrent alors qu’ils se retrouvaient dans les airs.

« Ahhhh ! Tu l’as encore fait ! Tu ne m’as pas prévenu ! »

« Tu as faim… et moi aussi. Nous allons retourner vers les autres, ils doivent nous attendre. »

« Tu crois qu’ils sont déjà réveillés ? »

« Baisse la tête et tu obtiendras ta réponse. »

Baisser la tête ? AH ! Il la releva tout aussitôt alors qu’il avait aperçu Luna et Oriane au sol. A côté d’elles, Iny était en train de préparer le repas, Rek jouait à sa console tandis que Luna semblait crier le nom de Xano puisqu’Oria releva la tête vers leur direction. Ils se posèrent délicatement sur le sol et dès l’instant où Nelya retira ses bras de Xano, Luna plongea sur le jeune homme, celui-ci se retrouvant couché sur le sol alors qu’elle parlait avec des tremblements dans la voix :

« Ouiiiinnnnnn ! Tu étais où hier ? Tu étais oùùùùùùùù ?! J’étais morte d’inquiétude ! »

« Et je n’ai pas réussi à dormir de mon côté mais ça, ce n’est pas de ta faute, Xano. Plutôt celle de Luna qui n’a fait que pleurer car elle ne savait pas où tu étais. Je lui ai bien dit que tu étais en sécurité avec Nelya mais bon… Tu sais bien qu’elle… »

« La prochaine fois, je t’interdis de partir aussi loin sans moi, tu as compris ? Je te l’interdis ! Nelya, tu n’as pas à l’enlever comme ça, ce n’est pas TON Xano, d’accord ? Tu as dit que vous partiez pendant quelques heures ! »

« Chose véridique : Il s’est écoulé moins d’une journée entre notre départ et notre retour. »

Luna resta interdite, regardant Nelya pour voir si cette dernière se moquait d’elle ou non. Visiblement, ce n’était pas le cas mais bon, qu’importe, tant que Xano était là, elle était heureuse ! Elle sécha ses petites larmes apparues au-dessous de ses yeux rubis avant d’embrasser longuement Xano sous le regard médusé de l’assemblée qui n’était pas habitué à ce spectacle, du moins pour les personnes autres qu’Oriane et Nelya. Xano vint mettre la langue dans la bouche de Luna, celle-ci réagissant tout de suite en retirant ses lèvres. Elle émit un petit sourire avant de se relever pour permettre à Xano de faire de même.

« Bon ce n’est pas tout mais… Oria, j’ai quelques questions à te poser au sujet des Taisos. Tu penses pouvoir y répondre ? »

« Si ce sont des choses auxquelles je peux répondre, je le ferais avec grand plaisir. La vaincue se doit d’obéir au vainqueur. »

« Primo, il y a eu ex-aequo. Secondo, j’aimerais savoir si vous avez une base secrète ou un bâtiment dans le genre. J’en ai marre de vous attendre venir m’attaquer. »

« Il doit bien exister mais comme nous nous y rendons jamais… AH ! »

« Qu’est-ce qu’il y a, qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je vais vite me débarrasser de ça ! »

Elle plongea une main dans ses poches avant d’en extraire un objet ressemblant vaguement à un coquillage refermé sur lui-même. Violemment, elle le jeta au sol pour le briser mais elle ne semblait pas avoir de force. Elle désigna l’objet à Iny qui tenta de faire de même mais sans succès : C’était sacrément résistant ! Rek observa les deux femmes se démener avec l’objet avant de soupirer, mettant pause à son jeu avant d’écraser le coquillage avec son pied droit devenu serrer. L’objet fut brisé en mille morceaux électroniques tandis que Xano ne comprenait pas le geste d’Oria :

« Je n’ai plus besoin de ça. C’est la seule chose qui me liait aux Taisos. Je suis dorénavant considérée comme morte à leurs yeux… jusqu’à ce qu’ils apprennent que je suis toujours vivante. Etant considérée comme traîtresse, je serais une cible dorénavant. »

« Tu ne veux vraiment pas venir passer tes journées avec moi et mes Reines ? »

« Non, je te l’ai déjà dit. Je ne vais pas te causer plus de soucis que tu en as déjà. Je veux passer les deux ou trois dernières années des vies d’Iny et Rek avec eux. Foutu virus Ivoil ! Je déteste ce procédé de puissance à tout prix ! »

« Je trouverais le virus et j’irais concocter un antidote. »

« Toi ? Mais tu n’es pas un scientifique ! »

« Oui mais bon… »

Il aurait mieux fait de se taire aujourd’hui au lieu de l’ouvrir pour dire de telles bêtises. Oria rigola très faiblement avant de venir l’embrasser sur la joue : Son premier baiser de la part d’une vraie humaine. Il la regarda alors qu’Oriane se mit à rire, Luna faisant la moue.

« Ca, c’est parce que tu veux m’aider. Ne t’inquiète pas, je me débrouillerais pour rendre la vie de mes deux amis la plus heureuse possible. »

« Oui mais… Si je trouve le vaccin, je ne pourrais pas te le donner. »

« Ah ça, j’ai une solution. Iny, tu veux bien me donner ce que je t’ai acheté avant-hier ? »

Qu’est-ce qu’elle voulait faire avec ça ? Enfin bon, c’était sa maîtresse donc elle ne devait pas poser de questions. En y réfléchissant, c’était loin d’être une mauvaise idée ! Iny mit sa main dans l’une de ses poches avant d’en extraire un petit objet rectangulaire. Oria le prit des mains de la jeune femme aux lunettes avant de tendre l’objet à Xano :

« Je pense que tu sais quand même ce que c’est comme objet, non ? »

« Heu… Un portable ? Pourquoi tu me le donnes ? »

« Tu vis vraiment déconnecté du monde, Xano Likan. Je comprends pourquoi Nelya a dit ça hier. Avec ce portable, nous pourrons rester en contact ! Si vraiment tu découvres l’antidote du virus Ivoil, tu pourras m’appeler mais tu sais, tu peux m’appeler aussi pour prendre simplement de mes nouvelles, hein ? Nous ne sommes pas obligés de parler de travail à chaque fois, si on peut considérer notre fuite permanente comme un travail. »

Il ouvrit le portable, regardant à l’intérieur pour apercevoir un fond d’écran avec un Roucarnage. Il appuya sur divers boutons pour voir les fonctionnalités de l’objet. Il ressemblait à un enfant de cinq ans ayant un nouveau jouet dans ses mains. Iny s’approcha de lui, lui expliquant les diverses choses comme l’utilisation de l’appareil photo, la méthode de rechargement, comment appeler quelqu’un. Cela pouvait paraître stupide pour un adolescent de dix-sept ans de ne pas savoir utiliser un portable mais c’était bel et bien le cas de Xano.

« Ah ! Je peux mettre une photo en plus du nom et du numéro de téléphone pour savoir qui m’appelle ou qui je vais appeler ! Oria, Iny et Rek, mettez vous côte à côte, je vais prendre une photo, enfin, je vais essayer ! »

Vraiment, il lui en fallait peu pour être heureux. Oria haussa les épaules alors que Rek se leva, ne décrochant pas son regard de la console. Oria au milieu, Rek à sa droite, Iny à sa gauche, Xano tenta de viser correctement le trio avec la caméra de l’appareil photo. Oria préféra le prévenir d’éviter de mettre son doigt pour ne pas gâcher la photo alors qu’il répondait par l’affirmatif. Ne pas se tromper, bien viser au centre et puis appuyer sur le bon bouton ! Quelques secondes plus tard, un flash lumineux sortit du portable alors que Xano poussa un léger cri. Il observa la photo avant de la montrer à Oriane et Iny. Celles-ci acquiescèrent alors qu’il appuyait sur le bouton pour confirmer de lier cette photo au numéro.

« C’est vraiment super ! Tu es la première personne dont j’ai le numéro. »

« Xano, Xano, Xano, sincèrement, tu devrais sortir plus souvent, voir du monde, je ne sais pas Tu ne pourras pas vivre en ermite avec Oriane, Luna, Nelya et ta Feunard. »

« Tyrania. Elle se nomme Tyrania. Mais bon… De toute façon, je n’ai pas le temps de penser à prendre des numéros de téléphone ou à me lier avec d’autres personnes. »

« Fais comme tu veux mais c’est dommage. Tu es plutôt mignon et fort, je suis sûr que tu pourrais facilement décrocher des numéros de jolies filles. »

« Ah non ! Ne donne pas de mauvaises idées à Xano ! »

Luna passa ses bras autour du cou de Xano comme pour dire que c’était une propriété privée. Elle était d’accord pour qu’il soit aussi à Oriane, Nelya ou Tyrania mais pas à quelqu’un d’autre. Xano soupira en levant les yeux au ciel : Depuis quand Luna était-elle devenue aussi… possessive ? C’était assez bizarre de la voir réagir comme ça mais ce n’était pas forcément déplaisant en un sens. C’était une belle marque d’affection de sa part. Oriane s’approcha de la jeune femme aux cheveux rouges.

« Ne t’inquiète pas pour ça, je m’occuperais de son éducation si il faut. »

« Je te fais confiance. Tu pourras aussi prendre un téléphone portable, il te donnera mon numéro. »

« Aucun problème ! Par contre… Je crois qu’il est temps de nous séparer. »

« Je confirme : Rester à la même place permettra à nos ennemis de nous repérer plus facilement. »

Nelya avait finalement repris la parole alors que ses yeux bleus devenaient roses. Quelques secondes plus tard, Xano fut libéré de l’étreinte de Luna alors que celle-ci se tournait vers Nelya pour comprendre la raison de ce geste. La jeune femme à la longue robe de couleur bleue ne répondit pas à la question posée par les yeux rouges de Luna alors qu’Oria répondit par l’affirmative aux paroles de l’ancienne Xatu bleue. Elle avait totalement raison. Xano serrait le portable dans sa main droite avant de fermer les yeux : Si seulement il existait plus de gens de la sorte, des personnes comme Oria, elles n’étaient pas parfaites, loin de là. L’Humain était imparfait à la base mais ce genre de personnes était si rare. Il sentit les lèvres d’Oria qui se posaient sur ses joues alors qu’il était encore en train de rêvasser. Elle lui demanda de bien veiller sur Oriane et les autres alors qu’il hochait la tête. Rek salua tout le monde de la main gauche en leur tournant le dos alors qu’Iny s’inclinait respectueusement devant eux. Luna fit de même à l’égard du trio, Oriane enlaça celle qui portait presque le même prénom alors que Nelya restait en retrait. Pour le cas de Tyrania, celle-ci n’était toujours pas sortie de sa pokéball qu’il avait récupéré. Le quatuor observa les trois personnes partir à l’horizon, Oria sur Iny tandis que Rek continuait de jouer même dans les airs.

« Bon… Maintenant que nous sommes seuls, nous allons pouvoir repartir de notre côté mais avant, j’ai une question, Xano. »

« Laquelle Oriane ? Je suis sûr que ça va être un truc bizarre encore. »

« Mais non, mais non, tu me connais bien mal. »

« Il te connaît parfaitement et il n’est pas dur de discerner le personnage. Tu n’as que très rarement des pensées non-érotiques en tête. »

Luna s’était tue alors qu’elle laissait répondre Nelya et Xano à Oriane. Celle-ci fit semblant de ne pas avoir entendu l’ancienne Xatu bleue avant de s’approcher de Xano, coinçant sa tête entre son bras gauche avant de lui chuchoter :

« Alors, raconte moi tout. Combien de fois avec elle ? »

« Que… Quoi ?! J’en étais sûr que c’était une question de ce genre ! »

« J’ai tout entendu. Si tu veux savoir, nous sommes restés collés l’un contre l’autre pendant toute la nuit. A toi d’en déduire le nombre de fois que cela est possible en une soirée. »

« Mais ne dit pas des choses comme ça Nelya ! Elle va se faire de fausses idées après ! »

« Toute la nuit… L’un contre l’autre ! Mais pourquoi tu es aussi endurant avec elles pour leurs premières fois ! Tu n’as tenu qu’à peine une fois avec moi ! »

« Je n’étais pas préparé, je te rappelle que tu as eut ma virginité alors ne te plains pas ! »

« Je dois annoncer qu’il était aussi très dur à chaque fois. »

Nelya posa une main sur sa joue droite, détournant le regard en rougissant légèrement. Oriane retira son bras autour du cou de Xano en la regardant avec une mine abattue. L’adolescent aux cheveux blancs se tourna vers Nelya pour voir si c’était bien elle qui venait de prendre la parole. Il s’était mis à courir en sa direction alors que Luna s’était immobilisée en écoutant les paroles de Nelya.

« Mais qu’est-ce qui t’as pris de dire de telles choses ?! Elles vont se faire des sacrées idées avec ça ! »

« Tu n’as pas à voiler la vérité, Xano. Rappelles toi que je ne mens jamais. »

Il fut retourné par les mains graciles de la jeune femme aux longues manches rouges avant qu’elle ne croise ses mains au niveau du ventre de l’adolescent. Celui-ci ne comprenait vraiment pas les réactions de ses anciennes pokémons ! Tout était chamboulé depuis aujourd’hui et il put sentir le souffle chaud de Nelya qui avait ses lèvres proches de son oreille droite, lui murmurant :

« Mais je ne suis pas obligée d’annoncer la vérité sous sa forme directe. C’est vrai qu’il était très dur… ce sol. »

« Ce… sol ? »

Il quitta les bras de Nelya avant d’observer son visage. Celle-ci souriait d’un air angélique qui lui allait très bien alors qu’elle avait ses deux mains posées sur son ventre. C’est vrai… Elle venait simplement de jouer sur les mots pour leur laisser croire ce qu’elles voulaient. Le plus surprenant était que la jeune femme pense à ce petit manège à elle seule. Il éclata de rire avant que Luna ne se mette à crier :

« Xano ! Pourquoi elle a dit ça ?! Et pourquoi tu rigoles ?! Vous n’étiez pas aussi proches hier ! Il s’est vraiment passé quelque chose ! Tu as couché avec elle dès le premier soir ! »

« Je suis de l’avis de Luna sur ce point ! Tu n’as même pas attendu un mois ou plus avant de le faire avec elle ! Tu ne penses qu’à ça ou quoi ?! Dire que tu avais dormi avec Luna la nuit avant celle-ci ! »

« Oh… Vous savez. Des fois, on ne peut pas se contrôler. »

Il poussa un petit soupir empreint d’absentéisme comme si cela ne le concernait pas que ça. Les deux jeunes femmes s’étaient mises à trembler légèrement de colère et de jalousie alors que Xano se tournait vers Nelya. Celle-ci gardait son sourire qui était maintenant assez étrange puisque contrairement à celui d’auparavant, celui-ci semblait être fait avec un véritable sentiment.

« Ca sera notre petit secret, Xano. »

« Aucun problème pour ça, Nelya. Elles ne doivent pas être au courant du reste. »

« Du reste ? Qu’est-ce qui s’est passé d’autre ?! »

Voilà qu’Oriane s’était mise à crier à son tour alors que Nelya gardait son sourire mystérieux tandis que Xano s’approchait d’elle. Il se mit de dos par rapport à l’ancienne Xatu, celle-ci passant ses manches autour de lui comme le gardien protecteur qu’elle était. Voilà qu’elles étaient maintenant quasiment en train d’enrager alors que lui-même souriait. Les rendre un peu jalouses, ce n’est pas plus mal. Cela renforce les relations et puis… Voir Nelya faire de telles choses, c’était assez drôle. Dans la pokéball verte et violette, la Feunard dorée gardait les yeux fermés : Cinq années… Cinq années et rien du tout. Elle était si triste.