Archives de catégorie : Tome 6 : Objet vivant

Chapitre 23 : Une décision à l’amiable

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Une décision à l’amiable

« Ils se sont enfuis … Sally ! » s’écria subitement Regan, courant vers la femme aux cheveux roses qui était allongée sur les décombres. Chacun de ses pas laissait un trou derrière lui mais il ne s’en souciait pas. Aussitôt, les trois autres golems s’approchèrent de Sally, celle-ci ayant les yeux fermés.

« Maman … Papa … Est-ce qu’elle est morte ? » demanda avec neutralité Ragina bien que ses mains tremblaient. Des pokémons légendaires … qui s’inquiétaient autant pour une femme qui ne parcourait qu’une partie de leurs existences. Une femme qui n’allait pas durer.

« Pas encore … Elle n’est pas encore morte. Restons auprès d’elle pour ses derniers moments. » chuchota Regan, prenant les mains de la femme qui partageait sa vie depuis tellement d’années. Luculos baissa la tête avant de claquer des doigts. Le corps de Sally disparut subitement des mains de Regan. Aussitôt, l’homme aux cheveux blancs se tourna vers lui, prêt à bondir comme les trois autres golems. Ils étaient à bout de nerfs et bien qu’ils semblaient du genre à être impassibles la majeure partie du temps, il pouvait voir dans leurs regards une réelle inquiétude pour cette femme.

« Laissez-moi faire … Avec tout ce que j’ai récupéré comme pouvoirs, je serai normalement capable de la soigner sans aucun problème. » annonça t-il bien qu’il sentait que cela risquait d’être très difficile. Une personne proche de la mort … Il ne pouvait pas ramener les personnes mortes à la vie … comme elles étaient auparavant alors … celles sur le point de succomber ? Il devait croire en ses capacités … Mais c’était difficile. Regan annonça :

« Nous ne te rejoindrons pas. Nous préférons que tu laisses mourir Sally … plutôt que de nous forcer à te suivre. Nous ne voulons avoir aucune obli … »

« Et si vous la fermiez ? Je ne vais quand même pas laisser mourir une femme devant mes yeux. Putain … Je suis jaloux de vous … mais pas au point d’abandonner une femme qui a besoin d’aide. Essayez de voir s’il y a d’autres blessés, je vais faire de mon mieux. »

Jaloux ? Le jeune homme était jaloux ? Regan se tourna vers ses enfants pour demander de quoi est-ce que Luculos parlait. Ensuite, il leur donna quelques ordres pour sortir des décombres des deux autres bâtiments toute personne encore en vie. Comme c’était deux magasins, le nombre de personnes se trouvant sous les décombres était assez important.

Lui ? Il se concentrait, ses mains suintant de grosses quantités d’un liquide bleuté. Ce n’était pas réellement de l’eau mais un liquide capable de régénérer et soigner les blessures d’autrui. Des petits craquèlements apparurent sur le visage de Luculos puis ses bras et enfin le reste de son corps. Finalement, ce fut des petits morceaux de peau qui tombèrent au sol, Crusaé poussant un petit cri de surprise :

« Lu … Luculos ! Arrête ça ! Tu pars en morceaux ! Et je ne rigole pas ! »

« Hum ? Hein ? En les abandonnant ? Nous sommes responsables de ce qui est arrivé … J’essaie de réparer le plus de dégâts … »

Mais mais mais … Il était vraiment en train de se fissurer ! Qu’est-ce que ça voulait dire ? Plusieurs parties du corps du jeune homme s’étaient illuminées alors que cela devait faire la trentième personne qu’il était en train de soigner. Heureusement pour lui, aucun mort n’avait été à déplorer bien que les personnes gravement blessées furent nombreuses.

« La quantité de pouvoirs qu’il possède est bien trop importante. » murmura la jeune fille aux cheveux roses, la voix un peu soucieuse.

Bien trop importante ? Alors il fallait l’arrêter ! Il y avait sûrement d’autres personnes capables de soigner ces villageois non ? Elle demanda à Metsubi de l’aider à arrêter Luculos mais la jeune femme signala que c’était déjà trop tard. Il avait terminé …. Et les miettes au sol étaient présentes en grande quantité. La peau du jeune homme ressemblait à celle d’un serpent qui avait mué : brillante et douce à toucher, du moins, c’était ainsi que l’on pouvait se l’imaginer. Le jeune homme eut un petit sourire en regardant le jeune garçon qu’il venait de sauver, haletant avant de poser son regard vers le sol. Il ne bougeait plus, sa main touchant la terre pour ne pas qu’il perde l’équilibre.

« Merci … pour ce que vous venez de faire … mais nous ne vous suivrons pas. » reprit Regan, Sally dans ses bras, un sourire aux lèvres dirigé vers le jeune homme.

« Mais vous me faites chier avec ça ! On s’en fout que vous ne voulez pas nous rejoindre ! » cria Metsubi avant de se retrouver à côté de Luculos, le soulevant avec facilité pour le prendre dans ses bras, inversant les positions habituelles du héros qui sauve une femme. Crusaé regardait le visage de Luculos, passant une main sur ses joues en chuchotant :

« Repose-toi bien … Tu vas nous rendre mortes d’inquiétude, Personne. »

« Je … Je crois que je vais rentrer tout de suite. » annonça Gégé, posant une main sur sa bouche avant de se téléporter subitement. Qu’est-ce qui lui prenait ?

« Je crois que je vais l’accompagner. Une mère doit s’occuper de son fils. » répondit Mimi avant de disparaître à son tour.

« Vous avez créé assez de problèmes ici. Veuillez partir. » reprit Regan, nullement affecté par l’état du jeune homme. Crusaé posa un regard rageur sur l’homme aux cheveux blancs avant que la Grodoudou ne tapote le bras de son mari.

« Allons … Regan. Je te rappelle qu’il vient de me sauver la vie. »

« Vie mise en danger par leurs actions. S’ils n’étaient jamais venus, il n’y aurait pas eu tous ces problèmes. Je ne vais pas les plaindre. »

« Regan, tu ne voudrais quand même pas que je me fâche non ? »

« Non merci. La dernière fois que tu as fait cela, tu t’es envolée tel un ballon de baudruche. Je ne veux pas que cela recommence. Mais … Je ne changerai pas d’avis. »

Elle retint sa respiration pendant quelques secondes, son corps commençant à gonfler avant que Regan ne cherche à la calmer. Les trois enfants firent de même tandis que Luculos avait fermé les yeux, semblant chercher à s’assoupir pour reprendre des forces. La Grodoudou reprit sa respiration normale, s’approchant de Crusaé et Metsubi, Luculos dans les bras de cette dernière. Il ouvrit faiblement ses yeux, Sally lui souriant.

« Repose-toi bien …Et désolée … pour ce que disent Regan et nos enfants. Tu sais … Je suis au courant qu’ils sont spéciaux mais je les aime quand même. Je pense savoir pourquoi tu es jaloux d’eux … mais tu trouveras ton bonheur. Pour l’heure … Endors-toi et merci pour tout. » chuchota la femme aux cheveux roses, ses paroles prenant une intonation des plus douces. Regan murmura avec lenteur :

« Elle chante … Sally chante … Elle qui n’aime pas sa voix si magnifique d’habitude. »

Une chanson qu’elle chuchotait dans l’oreille de Luculos pour qu’il soit le seul à l’entendre ou presque. Le seul à subir ses effets soporifiques. Au bout de quelques minutes, le jeune homme avait les yeux fermés, son souffle court se faisant entendre. Il dormait paisiblement.

Crusaé et Metsubi remercièrent la Grodoudou pour ce qu’elle venait de faire, signalant qu’il valait mieux pour elles qu’elles partent dès maintenant. Léty et Lito n’avaient rien dit, les ayant laissé seuls s’occuper de cette histoire. La jeune femme aux cheveux blancs et aux yeux dorés avait simplement eu un petit sourire en regardant Luculos tandis que Lito était songeur. La jalousie de Luculos ? Qu’est-ce qu’elle était ? Qu’est-ce que cela voulait dire ?


Alors qu’ils s’envolaient pour partir du village, il questionna sa sœur. Celle-ci semblait aussi se questionner à ce sujet. Pourtant, elle avait peut-être une simple idée. Une idée toute simple et basique … Le jeune homme avait souvent parlé d’une vie normale et paisible. Les quatre golems avaient ce qu’il avait toujours désiré. Ah … Elle comprenait alors de quoi il s’agissait. Et les paroles de Sally … Elle avait voulu être gentille et le remercier pour ce qu’il avait fait mais Luculos ne pourrait jamais être totalement heureux.

« Même si tout a failli se terminer dans le sang, je suis … si contente que cela se soit bien déroulé … Si contente … pour une fois. »

« Pardonne-moi … J’ai dû emmener ma sœur se faire soigner. » murmura la voix de Diaran alors que Celys se trouvait à une dizaine de kilomètres du village où vivaient les quatre golems. Malgré cette distance, vu qu’elle volait dans les airs, elle arrivait à voir ce qui s’était passé. L’homme aux cheveux bleus passa ses deux mains sur le ventre de Célys, la serrant contre lui avec tendresse alors qu’elle murmurait :

« Pourquoi de telles actions ? Vous avez … faillit mourir … Tu as failli mourir … Et si cela devait arriver, je n’aurai pas hésité à voyager dans le temps pour empêcher une telle scène de se produire. Qu’est-ce qu’Arceus a dit ? »

« Elle ne m’écoute pas … Nous ne devons qu’obéir à ses paroles … Avec le refus des golems de collaborer avec autrui, toutes les créatures légendaires sont maintenant dans un camp ou un autre. Le dernier assaut sera pour bientôt … Le culte d’Arceus n’est plus que l’Ombre de ce qu’il était … Je vais devoir me battre, Célys. »

« Ne fait pas cette bêtise … Tu n’as pas besoin de commettre de tels actes. »

Et pourtant … Si … Il ne voulait pas la perdre comme Rokan avait perdu Ariné. Et comme celui-ci avait trouvé la mort. C’était une chose qu’il ne pouvait pas supporter. Il ne trahirait pas Arceus … Jamais … Mais il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir protéger Célys, elle était devenue trop importante à ses yeux malgré son statut « social ».

Chapitre 22 : Une erreur stupide

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Chapitre 22 : Une erreur stupide

« MAIS POURQUOI FAITES-VOUS CELA ? » s’écria Crusaé, folle de rage. « Vous avez très bien remarqué que Palor s’en est pris à Personne non ? Alors pourquoi vous frappez Personne et pas Palor qui est responsable ? Parlez avant que je m’en prenne à vous ! »


Autant dire que la jeune femme ne semblait nullement effrayée maintenant par Regan et ses trois enfants. Les villageois s’étaient reculés, un peu inquiets et impressionnés. L’homme aux cheveux blancs tournait son visage vers le magasin … là où il se trouvait la Grodoudou. Celle-ci n’osait pas sortir du bâtiment mais on pouvait la voir de l’autre côté de la porte.

« Partez d’ici avant que je … ne m’en prenne à vous tous. » murmura tout simplement Regan, ses trois enfants entourant le groupe ainsi que ses deux adversaires.

« Tant que vous ne m’aurez pas donné d’explications, je ne me gênerai pas pour rester ici, c’est bien compris ? ALORS POURQUOI ?! » continua de crier Crusaé.

« Mon père protège la femme qu’il aime … qu’importe qui est la cause d’un tel acte … C’est la conséquence qui importe peu. Si c’est votre corps qui a détruit un bâtiment, alors vous le payerez … C’est aussi simple que cela. » annonça la jeune femme accompagnée de ses deux frères. Tous les entouraient, ne faisant aucun mouvement.

« … … … C’est une raison absurde, complètement stupide ! Ne punissez pas ceux qui subissent la faute mais ceux qui la commettent ! »

« Assez parler, gamine. » annonça Palor avant de faire apparaître deux failles à côté d’elle, plongeant ses mains à l’intérieur. Elle allait recommencer ? Hors de question qu’elle se laisse faire ! Elle allait répliquer à cela ! Elle se téléporta, arrivant dans le dos de Palor qui ne se retourna pas. Elle s’apprêtait à créer des pieux de glace mais s’arrêta avant de s’envoler de plusieurs mètres. Elle évita juste à temps la main de Diaran.

« Je n’allais pas laisser ma sœur se faire attaquer de la sorte … Même si parfois ses actions ne sont pas très sensées … Elle reste ma sœur. » murmura l’homme avec calme.

« Crusaé … Metsubi … » annonça Luculos, reprenant son souffle tout en remerciant Mimi. « Ca ne me plaît pas … Mais il va falloir se battre ailleurs. »

« Et tu penses VRAIMENT que tu peux sortir de mon espace ? » s’écria Palor en explosant de rire, Resinor la regarda avant de dire :

« Veuillez partir dès maintenant … Nous vous avons permis de discuter avec nous. Dorénavant, nous n’avons plus rien à nous dire. »

« Oh la ferme, toi. C’est bien compris ? Vous avez dit que vous attaqueriez tout ce qui détruit votre village non ? Alors … Je vais m’occuper de ça de telle sorte que Luculos et ses petits amis soient responsables de cette destruction ! »

De cette destruction ? Elle faisait maintenant apparaître une dizaine de failles, les deux éons légendaires tournant la tête à gauche et à droite. Ils devaient éviter à tout prix de se faire attraper sinon … Cette femme … ou cet homme … Enfin cette personne allait tout faire pour qu’ils soient tués par Regan et ses enfants.

Mais ils n’allaient pas rester là sans agir ! Léty envoya un message mental à tout le monde, signalant aux villageois de se mettre à l’abri alors que Palor tentait maintes fois de les capturer grâce à ses failles. Heureusement pour eux, la majorité était capable de se téléporter. Il n’y avait que Metsubi qui ne pouvait pas … Mais Luculos avec elle, il la transportait de telle sorte qu’elle ne soit pas touchée à son tour.

« Arrêtez de vous enfuir bon sang ! Vous ne pourrez pas vous échapper indéfiniment ! »

La femme ou … plutôt l’homme … Enfin, la personne semblait perdre sa joie et sa liesse, s’emportant de plus en plus facilement alors que Diaran restait à côté elle, les bras croisés. Il semblait surveiller les alentours, ses yeux rubis fixant le décor sans qu’il ne bouge. Quant aux quatre golems, ils ne bougeaient guère eux non plus, attendant que tout se passe. Dès l’instant où un bâtiment serait détruit … Ils allaient avoir de sacrés problèmes.

Subitement, Luculos repoussa Metsubi pour la faire tomber sur Crusaé, quatre failles apparaissant autour du jeune homme. Il n’eut pas la possibilité de se téléporter, remarquant que ses pouvoirs étaient bloqués dès l’instant où les deux mains se posèrent sur lui. Il tenta de se mouvoir, ses marques se présentant sur lui mais rien à faire. Il n’y arrivait pas ! MAIS ELLE ALLAIT LE LAISSER TRANQUILLE !

« Espèce de transsexuelle ! Tu vas me lâcher, oui ou merde ?! » s’écria Luculos.

Diaran ouvrit la bouche, clignant des yeux. Un silence s’installa dans la zone, les mains serrant Luculos le libérant peu à peu. Il retomba au sol, tout le monde venant l’entourer alors que Mimi ne semblait pas sourire. En fait, la globalité des femmes qui étaient avec lui … semblaient tirer une tête d’enterrement. HEY ! QUOI ? C’était quoi le problème ?

« Luculos … Y a quand même … des choses vraiment blessantes » murmura Mimi.

« Et où ça ? Attends, tu veux vraiment me faire croire que Palor est une fille ? Mais regarde-moi ça ! Fringuée comme un homme, une voix d’homme, elle a même le physique qui correspond à un homme ! Tu veux que je te dise quoi ? »

« Que ce n’est pas parce que tu as côtoyé une femme … qui a une apparence féminine très développée … » commença à dire Mimi en regardant brièvement Metsubi. « Que les autres femmes sont alors obligées de lui ressembler. Là, sur ce coup, je te préviens, je ne te suis pas. Moi, je m’en lave les mains. »


Il avait exagéré ou quoi ? Il regarda Metsubi et Crusaé, les deux femmes détournant le regard d’un air gêné. Elles aussi … Sur le coup, ce n’était pas vraiment Palor qu’il venait de cibler … mais plutôt toutes les femmes. Bon … Il savait ce qu’il avait à faire.

« Bon … Palor … Je ne pensais pas vraiment ce que je disais non plus … »

« Je suis parfaite … Je suis parfaite … JE SUIS PARFAITE ! JE NE TE LAISSERAI PAS M’INSULTER PLUS LONGTEMPS ! JE VAIS TE BUTER ESPECE DE CONNARD ! » hurla Palor de sa voix masculine avant de s’enfoncer dans une faille.

Elle réapparut au-dessus du groupe, son poing droit laissant émaner une aura brune. Mimi se concentra, ses yeux devenant roses avant que tout le groupe ne soit téléporté sur un toit. Le poing de Palor s’enfonça dans le sol, créant des fissures et un puissant tremblement de terre dans un petit rayon d’une dizaine de mètres.

« NE VOUS ENFUYEZ PAS ! JE VAIS METTRE LA MAIN SUR … »

« SALLY ! » hurla une voix encore plus forte encore que celle de Palor.

Le magasin où se trouvait la Grodoudou s’était effondré sous la puissance de Palor. Regan avait poussé le cri, soulevant les décombres pour en extirper le corps ensanglanté de la Grodoudou. Palor n’avait rien perdu de sa fureur, lui criant :

« Tu n’avais qu’à nous suivre, COUILLON ! ELLE N’AURAIT PAS CREVE COMME UNE CHIENNE ! Maintenant, je vais m’occuper de ce petit … »

« Tu ne commettras plus aucun crime. » murmura Ragina, des pieux de glace se plantant dans le corps de Palor, la faisant tomber au sol. Aussitôt, Rinestal souleva la jeune femme d’un unique bras, Resinor la frappant avec violence plusieurs fois au ventre. Avec lenteur, Regan déposa le corps de sa femme, celle-ci étant prise de spasmes. Ses yeux noirs la fixèrent pendant plusieurs secondes avant des que lignes rouges, jaunes et vertes se dessinent verticalement sur son visage, passant par ses yeux. Un unique pas et voilà que son pied s’enfonça d’une bonne cinquantaine de centimètres dans le sol.

« Lâchez-moi, bande de loques ! LÂCHEZ-MOI OU JE VOUS EXTERMINE ! »

Elle n’arrivait pas à se mouvoir, les trois golems l’empêchant de bouger. Puis finalement, Regan arriva à sa hauteur. Comme son fils aux épaulettes jaunes, il concentra son poing droit avant de l’enfoncer dans le ventre de la femme aux cheveux violets. Ce n’était même plus un simple craquement que l’on entendit … Mais comme si un objet de verre venait de se briser. La femme cracha du sang avant de vomir, Ragina s’apprêtant à la relâcher pour la donner à Regan. L’homme aux cheveux blancs avait ses deux mains prêtes à briser n’importe quel objet ou personne qui se trouverait entre elles.

« Désolé … Je ne peux pas laisser faire cela … Comme je l’ai dit … C’est ma petite sœur. » murmura calmement Diaran avant que le monde soit figé.
Ils étaient encore tous conscients mais dans l’incapacité de se mouvoir. L’homme aux cheveux bleus suait à grosse goutte, signe d’un effort particulièrement important alors qu’il se dirigeait vers Regan. Il libéra sa sœur qui était dans un triste état, la serrant contre lui avant de se tourner vers Luculos :

« De telles paroles venant de ta part … Je ne pensais pas que tu étais ainsi. Tu m’avais laissé une bonne impression malgré ce que tu es … Mais je me suis peut-être trompé sur toi. Nous nous reverrons bien assez tôt … Puisque tout est terminé. »

« Je … Je … Je t’éliminerai … Luculos. Je te le ferai … payer … Je suis … parfaite. »

Diaran disparu avec Palor, le cours du temps retrouvant son flux normal. C’était fini.

Chapitre 21 : Un avertissement

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Chapitre 21 : Un avertissement

« Que venez-vous faire ici ? » demanda normalement l’homme aux cheveux blancs, le regard neutre et calme. Sa main droite bougeait faiblement, pendant vers le sol bien qu’on sentait une certaine envie d’en terminer dès maintenant.

« Et bien, nous sommes venus voir si les golems se trouvaient ici et … » commença à dire Luculos avant que l’homme ne l’arrête :

« Je pensais m’être correctement exprimé dans mes paroles. Que venez-vous faire ici ? Vous savez parfaitement que nous sommes les quatre golems légendaires … Mais tout ce village le sait. Ma femme le sait. Je vais alors vous demander de vous exprimer clairement. »

« Nous sommes venus vous demander de nous rejoindre. » annonça Gégé avec calme, gardant son sang-froid malgré l’atmosphère lourde qui pesait tout autour de cet endroit.

« Vous pouvez repartir seuls car il en est hors de question. Nous ne nous mêlons pas de ces histoires pathétiques sur la recherche du pouvoir. »

Qu’ils leur laissent au moins une chance ! En répondant de la sorte, ils ne leur permettaient même pas d’essayer de se défendre, de donner leurs arguments ! Luculos s’apprêtait à prendre la parole mais Léty fit un petit geste, Lito avançant avec elle pour se positionner devant les autres. Bien que les trois enfants de l’homme fussent bien plus grands qu’eux, ils ne semblaient guère les craindre.

« Pouvons-nous au moins connaître votre nom ? » questionna Léty.

« Regan … Mais à quoi cela va-t-il vous servir ? A rien n’est-ce pas ? Alors, si vous espérez créer une relation amicale pour que nous nous joignions à vous, cela est parfaitement inutile. Ma décision est unanime et mes enfants sont d’accord avec moi. Nous ne nous mêlons pas des affaires étrangères. Est-ce bien compris ? Si tel est le cas, veuillez quitter ce village dès maintenant et ne pas créer plus de problèmes. »

« Nous ne pouvons pas … Vous savez qui nous sommes, je pense. » murmura Lito.

« Vous êtes libres de vos choix, nous sommes libres des autres. Quiconque tente de bafouer notre liberté le regrettera amèrement. »

Une menace et pas des moindres. Un simple pied qui se leva avant de s’abaisser sur le sol … et voilà que le village tremblait dans sa globalité. Ils ne rigolaient pas … Pas du tout même. Mais comment faire pour les convaincre ? Comment faire pour essayer de les emmener de leur côté ? Il n’y avait donc aucune solution ? Rien du tout à faire ? Luculos regarda Crusaé puis Metsubi. Est-ce qu’elles avaient une idée ? Et Mimi ? Et Gégé ? Rien de rien ? RAHHHH ! Ca l’énervait plus que tout de ne rien pouvoir faire !

« … … … Si vous en avez terminé, au lieu de rester plantés là, veuillez partir. Vous perturbez le village rien que par votre présence. » reprit Regan alors que Luculos tournait sur lui-même. C’est vrai, ils se donnaient en spectacle à l’heure actuelle.

« Vous êtes sûrs de votre décision ? Ne voulez-vous pas y réfléchir ? » demanda Luculos dans un dernier élan, espérant qu’ils allaient accepter cela.

« Notre réponse restera la même. Pourquoi accepterions-nous de rejoindre une bataille dont le sort nous est indifférent ? Ce village est sous notre protection, Sally est sous MA garde. Tant qu’Arceus ou quiconque ne s’en prend pas au village ou à ma femme, nous n’avons pas besoin de nous mêler de cet histoire. »

« Et si le village est attaqué par Arceus, qu’est-ce que vous ferez alors ? » s’écria le jeune homme aux yeux rubis, espérant les faire réagir. Encore une fois, ce fut une absence de réaction qui vint l’atteindre.

« Arceus ne commettra jamais une telle bêtise. Car elle sait ce qui est bon pour elle. » termina de dire Regan, faisant demi-tour sur lui-même, prêt à partir.

« Mais Arceus est intéressée par le fait que tu rejoignes sa cause. » murmura faiblement une voix masculine avec une étrange douceur malsaine dans les airs.

Les quatre golems levèrent les yeux en l’air en même temps que le groupe et les villageois. Une faille s’ouvrit, une main féminine en sortant avant que le reste du corps ne suive. Une queue-de-cheval argentée aux pointes violettes, des yeux rubis pour un visage efféminé, la personne qui sortit de la faille semblait très … spéciale. Elle portait une robe rose aux contours violets mais ouverte en son milieu à partir du ventre. Elle portait dessous des vêtements de tissu blanc ainsi que d’imposantes bottes qui lui allaient jusqu’aux genoux. Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres lorsque son regard se posa sur Metsubi. Aussitôt, la jeune femme aux cheveux onyx se calfeutra contre Luculos.

« Et nous devons alors tout faire pour te convaincre … quitte à employer des moyens plus que radicaux. » annonça une seconde voix masculine, une autre faille s’ouvrant.

Un homme aux longues mèches bleues, aux yeux rubis comme la femme d’auparavant. Il portait une petite décoration argentés dans ses cheveux bleus tandis qu’il atterrissait sur le sol. Son regard était empreint d’une certaine tristesse mais aussi d’une jalousie difficile à expliquer lorsqu’il le posa sur Regan. Il portait de magnifiques atours sur son corps, ressemblant à un homme de la haute société actuelle, que cela soit avec sa veste bleue à la ligne centrale couleur azur. Son pantalon portait les mêmes caractéristiques alors qu’il avait des chaussures en cuir noir au bout des pieds.

« Je me nomme Diaran et voici ma sœur Palor. »

Sa sœur ? Luculos haussa un sourcil en regardant Palor. C’était elle, la source de tous les problèmes de Metsubi ? Mais … Elle ne faisait pas vraiment féminine et lorsqu’il avait entendu sa voix … Il y avait sûrement une erreur.

« Alors … Metsubi ? Qu’est-ce que cela fait de me revoir après toutes ces années ? Tu appréciais pourtant mon sang, non ? Pourquoi l’avoir abandonné ? »

« AH ! BON SANG ! » s’écria soudainement Luculos, faisant un saut en arrière. Il n’avait pas rêvé au final ! Cette femme … Elle avait une voix d’homme ? Lorsqu’il fit le saut en arrière, il s’écroula sur Metsubi, son dos ressentant tous les bienfaits du corps de Metsubi.

Tout le monde le regarda avec étonnement, que cela soit les quatre golems ou alors les deux nouveaux arrivants. Puis Mimi lu dans les pensées de Luculos et poussa un grand rire, amusée parce qu’elle venait de comprendre. Aussitôt, Gégé, les deux éons et Crusaé firent de même. A part Gégé, les trois autres personnes rigolèrent en regardant Palor. Celle-ci haussa un sourcil avant de se douter de quoi est-ce qu’ils se moquaient.

« Je vous interdis de parler de ça, bande d’insectes. C’EST COMPRIS ?! » s’écria-t-elle alors que Diaran fit un petit geste pour lui dire de se calmer.

« Nous ne sommes pas là pour cela … Palor. Mais pour … »

« Je répète la même chose qu’à ces personnes. Vous pouvez repartir, nous ne rejoindrons aucun camp. Nous nous sommes exprimés à ce sujet. Partez du village avant que je ne sois obligé de vous y contraindre. » annonça Regan avec neutralité alors que Palor éclatait de rire. Elle fit apparaître une faille, plongeant sa main dedans avant de dire :

« Soit … Mais j’ai appris quelque chose … Il semblerait que vous attaquiez quiconque s’en prend à votre village, n’est-ce pas ? »

C’était le cas … Mais où voulait-elle en venir ? Un petit cri se fit entendre, Luculos se retrouvant soulevé par le col alors qu’une main sortait d’une faille. Avec violence, la main vint détruire le bâtiment juste à côté de celui où se trouvait la Grodoudou.

« Aie, aie, aie … Qu’est-ce qui lui prend ? Elle cherche la bagarre ou quoi ? » marmonna le jeune homme aux cheveux noirs avant de se relever. Aussitôt, Regan se trouvait en face de lui, ses yeux noirs posés sur les décombres. Est-ce que l’habitat … était occupé ? D’après ce qu’il voyait, non mais …

« Qu’est-ce que tu viens de faire ? » murmura Regan avant de l’extirper puis de placer son poing dans le ventre, le faisant décoller dans les airs.
Ca voulait dire quoi ça ? Il ne comprit pas tout de suite qu’il était dans les airs, battant des pieds dans le vide avant de léviter. Ce coup … Il avait été puissant … Mais en même temps … Pas tant que ça. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi est-ce qu’il l’avait frappé ? Diaran tourna son visage vers Palor, cherchant à comprendre ce qu’elle venait de faire.

« Et bien … Et bien … Visiblement … On dirait que je viens de trouver une nouvelle façon de m’amuser … Vous mettre en colère les quatre golems ! Peut-être qu’il n’y aura même pas besoin que vous nous rejoignez ! »

Une nouvelle faille fit son apparition sous Luculos, le tirant à l’intérieur avant qu’une autre faille ne se crée près d’un autre bâtiment. Luculos percuta le nouveau bâtiment, le détruisant par la force avant de se retrouver soulevé par Regan :

« Ne vous approchez pas du village. Dès l’instant où vous le blessez, vous disparaîtrez. »

Mais ce n’était pas lui qui était responsable de ça ! Il fut projeté par Regen avant de se retrouver téléporté aux côtés de Mimi. Une faille s’était ouverte dans les airs, Palor s’étant apprêté à recommencer. C’était quoi ce combat ? Ces raisons ? C’était absurde !

Chapitre 20 : Une vie surprenante

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Chapitre 20 : Une vie surprenante

« Cela me fait bizarre de te voir sortir de l’Ultime Elément. Cela faisait combien de temps que tu n’avais pas quitté cet endroit ? » demanda Luculos alors qu’ils étaient tous en train de flotter dans les airs. Léty et Lito étaient aussi au final de la partie malgré les paroles du jeune homme aux cheveux noirs. Gégé répondit calmement :

« Plusieurs dizaines d’années. Cela doit être dans ces eaux. »

« J’espère que tu blagues, là. » annonça aussitôt Luculos alors qu’ils continuaient de flotter dans les airs, Gégé guidant le reste de la petite troupe.

« Pas le moins du monde. Depuis sa création, c’est la première fois que je sors d’ici. Cela n’est pas si surprenant dans le fond … Enfin, de mon côté. A voir si du vôtre, cela vous surprend tant que ça ? Je ne vois pas de raison … si vous connaissez mon caractère. »

Hum. Il marquait un point à ce sujet. Enfin, qu’importe … Ca ne pouvait lui faire que du bien de sortir un peu de ce bâtiment. Mais maintenant … Ils devaient le suivre puisqu’il était le seul à savoir où se trouvaient les quatre golems. Et pour une surprise, il eut une sacrée surprise. Ce fut visiblement le cas aussi de Crusaé et Metsubi.

« Euh … Sans bouloir paraître impertinente, Gégé, tu es sûr de ne pas t’être trompé d’endroit ? » demanda avec lenteur Crusaé, peu rassurée par ses propres paroles.

« Non … Je ne me suis pas trompé … Les quatre golems habitent bien ici. »

« Mais c’est quand même … rustique non ? » continua de dire Metsubi, surprise autant que les autres par cet endroit. Ils se trouvaient … dans un petit village de montagne, là où il était possible de voir des trous où se trouvaient de nombreuses mines.
Ce n’était pas un village bien imposant, c’était même tout le contraire. Cent ou deux cents habitants au grand maximum mais pourtant, les golems vivaient ici ? Enfin … Il ne connaissait pas leurs caractéristiques mais il trouvait cela étonnant quand même, très étonnant même. Mais bon … Il ne pouvait rien dire d’autre. Ils atterrirent tous les sept sur le sol, Gégé murmurant avec calme :

« Maintenant … Nous devons trouver qui parmi les villageois est un golem. Ils sont au nombre de quatre normalement dont un chef. »

Dont un chef ? Aie, aie, aie … Si il y avait un chef, il devait être alors parmi les plus puissants pokémons célestes non ? Ah non … Ca ne pouvait pas être un pokémon céleste puisqu’il était sur Terre et surtout, il ne servait pas Arceus. Il se demandait à quoi il ressemblait. D’ailleurs … Pour vivre dans un endroit, entouré d’humains et de pokémons normaux … Ils devaient être bien spéciaux. Pour les pokémons, il remarqua plusieurs hommes et femmes à la forte carrure, recouverte de morceaux de pierres sur la majeure partie de leurs corps. Des Gravalanchs, des Grolems … Il y en avait d’autres qui creusaient avec frénésie … Des Sablaireaux ? Il y avait vraiment de tout ici, n’est-ce pas ? C’était quand même assez étonnant … mais pas forcément déplaisant en même temps. Ca faisait plaisir de voir des personnes qui travaillaient de bon cœur … Et non pas d’esclavagisme ou autre. Hum … Vraiment, ça lui changeait de ses habituelles villes et villages d’auparavant.

Ils pénétrèrent dans le village, plusieurs têtes se tournant vers eux. Pourtant, aucune surprise ne se lue … Ils semblaient les attendre ? Ou alors, ils avaient l’habitude d’avoir de nouvelles têtes ici ? Hum … Maintenant, il était méfiant, très méfiant même. Qu’est-ce que tout cela voulait dire ? Un homme d’une quarantaine d’années, une pioche à la main et un casque de mineur sur le crâne s’approcha d’eux, disant :

« On peut savoir ce que vous voulez ? Vous n’avez pas la tête de commerciaux qui voudraient acheter nos matières premières, je me trompe ? »

« Nous cherchons quatre go … » commença Gégé avant d’être stoppé par sa mère, celle-ci ayant grimpé sur ses épaules tout en posant une main sur sa bouche.

« Dites, dites, vous ne sauriez pas où nous pourrions trouver un homme avec ses trois enfants ? Ils sont vraiment très forts tous ensembles ! » demanda la jeune fille aux cheveux roses et aux yeux saphirs pétillants de malice.

« Ah ! Vous voulez parler sûrement de Regan ? Il doit être dans la mine à l’heure actuelle. Ses enfants sont normalement avec leur mère. Ils habitent en plein milieu de la ville, vous ne pourriez pas les louper. Ils ont un petit magasin d’objets de décoration en cristal et des matériaux métalliques. Enfin … Vous verrez mieux par vous-mêmes. »

Mieux pas eux-mêmes ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Ils se dirigèrent vers l’indication donnée par l’homme jusqu’à ce leur chemin soit bloqué … par trois personnes. Trois personnes de grande taille puisqu’elles mesuraient au minimum deux bons mètres de hauteur.

« Vous aurez du mal à cacher votre présence … Surtout quand quatre d’entre vous sont des pokémons légendaires. La cinquième est une partie d’Arceus, la sixième est une dragonne avec son sang contrôlé tandis que le septième est … Que voulez-vous ? » murmura la personne au milieu des deux autres.
C’était une femme … Une jeune femme d’une vingtaine d’années. Elle avait de longs cheveux bleus mais des pieux de glace sortaient de son dos. Elle avait deux yeux jaune, portant une épaisse robe semblant être faite entièrement de glace impossible à fondre et pourtant malléable. Elle avait le bras croisés à la hauteur d’une poitrine imposante mais normale pour sa taille tandis que Luculos comme les autres membres devaient lever la tête en l’air.

« Nous sommes venus trouver le roi des golems et ces trois suivants. »

« Vous venez de trouver les enfants de notre père. » murmura la personne à gauche de la jeune femme. Aussi grande, voir même plus que la jeune femme, il avait une forte stature, des muscles saillants et bien visibles malgré son épais haut fait de cuir brun. Il portait des épaulettes orange qui tendaient vers le ciel. Il semblait être possible de déposer de lourds sacs entre les épaulettes et la tête. Assez spécial d’ailleurs.

« Cette phrase ne veut rien dire, Resinor. Je vais mieux m’exprimer. Ici, il n’y a pas de roi des golems et de suivants. Vous pouvez vous retirer. » annonça la troisième personne, celle à droite de la jeune femme.

Lui aussi était un homme aussi grand que l’autre donc plus que la jeune femme. Il avait deux yeux rouges qui n’exprimaient aucune émotion, un peu comme la voix qu’il avait utilisée. Il avait une forte armure grise sur le corps, signe qu’il ressemblait plus à un garde ou à un soldat d’une milice qu’à un mineur comme son frère. Il les regardait intensément, attendant leur réponse avant qu’une petite voix féminine ne se fasse entendre derrière eux :

« Resinor, Rasina, Rinestal ! Que faites-vous donc ? Vous avez disparu comme des voleurs. »

« Pardon … Maman … Il y a un petit problème. » murmura Rasina sans se retourner. Pourtant, une « petite » forme s’inséra entre les trois géants.

Une femme d’une quarantaine d’années, le visage souriant, ayant de l’embonpoint mais surtout le regard chaleureux. Des habits blancs et roses, ses yeux verts étaient tout simplement magnifiques à observer et on pouvait ressentir une aura de tendresse qui émanait de la femme. Elle avait des cheveux roses, une mèche tournoyant sur elle-même au milieu du front. C’était … une pokémon ? Et Luculos avait bien entendu … ou … Ces trois personnes venaient dire qu’elle était leur mère ? Et de s’excuser ?

« Une Grodoudou ? » chuchota Gégé avec neutralité bien qu’intérieurement, il était aussi surpris que les autres par ce qu’il venait d’apprendre.

« Oui ? Que voulez-vous ? Il est rare que mes trois enfants se présentent en même temps. Mais ce n’est pas très grave et … » commença à dire la Grodoudou.

« Maman … Est-ce que tu peux retourner dans la boutique ? S’il te plaît ? » annonça Rasina, sa voix étant glaciale bien que la Grodoudou hochait la tête.

« Pas de bêtises … les enfants … Votre père ne serait pas content. » termina de dire la femme aux cheveux roses avant de rentrer dans la boutique.

« Papa ne serait pas très long à venir. Une telle source de puissance … et deux autres qui arrivent progressivement vers nous. Vous n’êtes pas là pour une visite amicale. »

C’était le jeune homme aux cheveux bruns et aux épaulettes orange. Il n’avait pas totalement tord dans ses propos, il fallait le reconnaître mais quand même … Mais leur père allait arriver ? Le père de trois géants ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? HEY ! Le sol commença à trembler légèrement, des bruits de pas résonnant de plus en plus forts vers eux.

« Ca ne me dit rien qui vaille … On dirait que l’on dérange. » répondit Crusaé, peu rassurée par la tournure des évènements.

« Attendons qu’il arrive … Et ensuite, nous aviserons. » chuchota Gégé.

« Je suis d’accord avec lui. C’est la meilleure solution. » conclut Luculos.

C’était surtout leur unique solution. Finalement, une ombre poussa légèrement Rasina et Resinor sur le côté pour faire son apparition. Un homme aux cheveux blancs se présenta, assez chétif et frêle mais surtout mesurant la taille d’un humain normal Il avait deux yeux noirs, portant des épaulettes jaunes comme son fils alors que ses habits blancs étaient ternis par la terre. Contrairement à ses enfants … Il était plutôt normal.

Chapitre 19 : Une avancée pas à pas

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Chapitre 19 : Une avancée pas à pas

« Ah ! Lu… Luculos… Ta main est posée… sur ma poitrine. »

Ils étaient plongés dans le noir, la nuit étant tombée depuis plusieurs heures. Pourtant, Crusaé s’était réveillé aussitôt après le geste du jeune homme. Celui-ci avait bien sa main droite collée sur le sein de la jeune femme aux yeux verts. Un peu rouge aux joues bien qu’il n’était pas possible de le voir, elle entendit Luculos murmurer :

« Et … Est-ce que cela te dérange, Crusaé ? Si c’est le cas, je la retire … »

« Ah ! Luc… Personne, qu’est-ce que tu fais là ? » s’écria faiblement Metsubi alors que son autre main s’était posée sur le sein bien plus généreux de la Carchacrok.

Celle-ci s’était réveillé à son tour et il pouvait presque voir luire les yeux dorés de la dragonne. Celle-ci était dans le même état d’esprit que Crusaé, partagée entre la gêne et le désir. Lui ? De son côté ? Il ne faisait que ce geste, n’ayant pas encore bougé ses deux mains, ni même fait un autre mouvement.

Les deux femmes étaient de chaque côté de Luculos, n’osant plus bouger. Leurs respirations s’étaient accélérées vivement, le jeune homme les entendant sans réagir. Puis finalement, ses mains pressèrent les seins des deux femmes, cherchant à les caresser et à leur donner du plaisir. Les deux femmes poussèrent des gémissements de plaisir, Metsubi balbutiant :

« Pe… Personne … Tu … Tu veux vraiment que … Ah ! Crusaé, Crusaé, je crois que … »

« Metsubi, je crois que c’est le moment. Hi ! Personne, Personne … Con … Continue mais, mais, s’il te plaît, excuse-nous si … »

Il s’arrêta dans ses gestes avant de sentir les corps des deux femmes qui se courbaient. Il avait remarqué les petites pointes sur les seins de Crusaé et Metsubi. Mais maintenant ? Maintenant, ses jambes étaient trempées alors qu’il haussait un sourcil. Il retira ses deux mains, entendant les halètements des deux femmes avant de demander calmement :

« Metsubi … Crusaé … Vous n’avez quand même pas … »

« Bien sûr que si, espèce d’imbécile ! Tu crois que l’on attendait ça depuis quand hein ? Maintenant que tu as accepté, on ne va plus reculer. Metsubi et moi, nous t’aimons et tu nous aimes non ? Alors, on va continuer ! » s’écria Crusaé avant de coller son corps parcouru de sueur contre le torse du jeune homme.

« Non. On arrête tout de suite. On ne va pas aussi loin dès maintenant. J’ai … J’ai besoin de temps … Bien besoin de temps ! » répondit-il alors que déjà Metsubi faisait la même chose que Crusaé bien qu’elle avait pris de l’avance. Il sentait la majorité de son corps seulement habillé de ses sous-vêtements noirs dans son dos.

Il entendit des petits grognements de la part des deux femmes, celles-ci commençant à l’embrasser sur la majeure partie de son visage. Chacune prit ses lèvres pendant plusieurs secondes avant de ne plus rien faire. Elles respectaient sa décision de ne pas aller trop vite … Mais il venait d’allumer un feu qu’il n’était pas prêt d’éteindre de sitôt.

Le lendemain matin, ils se réveillèrent ensemble, le jeune homme ayant enlacé ses deux femmes dans ses bras. Sa tête s’était déposée contre celle de Metsubi, respirant l’odeur particulière de ses cheveux onyx. Même si cela n’avait été qu’un bref instant, il avait réussi à les aimer toutes les deux. Il fallait juste que ça dure plus longtemps et que ça aille plus loin. Bien qu’ils fussent réveillés en même temps, il embrassa le front de Metsubi puis celui de Crusaé avant de se lever. Retirant les couvertures, il remarqua la tache sur le lit, les deux femmes rougissant violemment. C’était lui le responsable de cela !

« Bon … Toute façon, il faudra nettoyer tout ça … Et surtout envisager la possibilité d’éviter que ça ne se reproduise. » murmura-t-il, les visages de Crusaé et Metsubi passant à la tristesse avant qu’il ne reprenne : « Car bon … Nettoyer tous les jours les draps, je ne crois pas que cela va me plaire. Quitte à se tenir chaud, autant que ça soit sans rien autour. »

Même si cela n’avait aucune intonation perverse, ses phrases étaient pourtant sans équivoque. Il signalait tout simplement qu’il ne comptait pas s’arrêter là. Pour toute réponse, Crusaé l’embrassa longuement, joignant sa langue avec la sienne alors que Metsubi lui caressait le torse. Ce fut elle qui dit avec calme :

« Allons dans la douche … Ca sera beaucoup mieux pour se laver. Et je pense que l’on pourra mieux s’aimer de la sorte. »

Il resta muet, ne pouvant pas parler avant que Crusaé ne lui permette de souffler. Sans un mot, il accepta la proposition. Il devait progresser … s’il voulait pouvoir aimer ces deux femmes sans réticences. Il souleva Metsubi alors que Crusaé s’accrochait à son cou, le trio disparaissant dans la salle de bains.
Deux heures plus tard, après s’être lavés, ils se retrouvaient dans le bureau de Gégé. Entre temps, ils avaient décidé de manger. Léty et Lito étaient venus vers eux, Léty souriant grandement aux deux femmes à côté de Luculos. Dès qu’elles virent le sourire, les deux femmes prirent chacune un bras de Luculos, signe que cette chasse était gardée. Enfin, c’était un déjeuner comme un autre, bien que Léty ne fasse aucune allusion à ce qui s’était dit hier avec Luculos. Et maintenant ? Ils étaient dans le bureau de Gégé … Mais Mimi était là comme à son habitude. Il ne s’attendait simplement pas à la présence de Déusia et Jéwaly. La jeune fille aux cheveux blonds fit un petit salut timide à Luculos, le jeune homme y répondant par le même geste, un sourire aux lèvres.

« Nous partons dès ce soir. » dit tout simplement l’homme aux cheveux violets.

« Hum ? Est-ce que tu peux répéter, Gégé ? » demanda Luculos avec calme, comme si il venait de très mal entendre. Gégé répondit aussitôt :

« J’ai dit que nous partons dès ce soir. Normalement, nous arriverons chez les golems … Du moins, le village où ils habitent, dès demain. »

« Tu es sûr de ce que tu viens de dire, Gégé ? Car j’ai bien entendu le « nous », cela implique que tu vas venir ? Tu es sûr et certain de ton acte ? »

« … Je le suis. Mimi nous accompagne aussi. Déusia s’occupera de la base pendant que je ne serai pas là. Il est temps que je me mêle de tout cela. »

« … … Si tu en es si convaincu, je ne peux pas t’en empêcher. T’es un grand garçon. Tu es libre de tes choix … mais évite d’inquiéter ta mère d’accord ? »

« Je ne suis pas un enfant, Gégé. Je pense être assez … »

« Ecoute ce que le jeune homme a dit, Gégé. » annonça Mimi en rigolant, le chef de l’Ultime Elément plongeant dans le mutisme. Ils étaient en train de se moquer de lui.

« Soit … Donc … Ce soir, on revient dans le bureau et le départ se fait dès que tu le dis ? Que je sache si je passe la journée avec Crusaé et Metsubi. » demanda le jeune homme aux cheveux noirs, Gégé posant son regard sur les deux femmes.

« Soit … Oui, vous avez toute la journée pour vous reposer. Une de plus, une de moins, qu’importe. Je veux vous revoir ce soir aux alentours de 20 voir 21 heures. »

« Pas de problèmes. Nous nous retirons alors. » signala Luculos, s’apprêtant à quitter la pièce avant que Jéwaly ne lui tire la manche gauche. Elle posa son regard sur Déusia, la femme au visage si pâle et blanc haussant un sourcil d’étonnement. La jeune fille aux cheveux blonds s’éloigna avec le trio tandis que Mimi sifflotait avant de prendre la parole :

« Bon ! Et bien, ce n’est pas que je m’ennuie mais je vais aussi m’en aller ! Ce n’est pas que j’en ai marre d’être avec toi, fiston mais disons que voir ton bureau 24 heures sur 24 est parfaitement ennuyeux. Je me retire et je reviendrai … dans une heure ou deux. Je vous laisse seuls les enfants ! Ne faites pas de bêtises ! »

Déusia cligna des yeux plusieurs fois, Mimi se téléportant ailleurs. Cette allusion à la fin ? Qu’est-ce qu’elle croyait là ? Gégé revint s’asseoir, la tête baissée vers le bureau comme à son habitude. L’air soucieux en permanence maintenant, l’homme resta muet.

« Ils s’imaginent des choses qui ne me plaisent guère. » murmura Déusia.

« Ils peuvent s’imaginer ce qu’ils veulent … Ils sont libres de leurs pensée. »

« Par contre, toi qui vis comme un ermite depuis des années, voir des décennies … Tu es sûr de ton choix ? Ca m’a étonné … Mais comme tu le dis, tu es libre de tes actes. »

« Je ferai de mon mieux … Je me demande comment cela va se passer. Je n’ai jamais été … vraiment très sociable, Déusia. » murmura l’homme aux cheveux violets alors qu’elle venait s’asseoir sur le bureau, à côté de lui.Elle lui tapota doucement le crâne, regardant par la fenêtre, l’air pensive. Elle chuchota doucement :

« Tu évites de me rendre inquiète, n’est-ce pas ? Je ne suis pas faite pour diriger, je te préviens, Gégé. Je tiens à te le signaler. »

« Tout se passera bien … Je ferais tout pour que ça se passe bien. »

Elle n’était pas forcément très rassurée mais bon. Elle garda sa main dans les cheveux du chef de l’Ultime Elément. Bon, elle espérait que ce n’était pas pour ça que Mimi avait décidé de les laisser seuls. C’était complètement … ridicule.

Chapitre 18 : Être conscient

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Chapitre 18 : Être conscient

Et cela avait duré plusieurs mois, comme ce qu’avait prévu Gégé. Contrairement à ce qu’il avait pensé, le jeune homme ne s’était pas énervé ou emporté à ce sujet. Il patientait tranquillement en attendant qu’il l’envoie. Pendant ce temps, il discutait souvent avec Léty et Lito mais principalement Léty. D’ailleurs, le rapprochement entre les deux personnes avait été visible, plus que visible même, au grand désarroi des deux femmes qui accompagnaient Luculos. Celles-ci restaient discrètes mais lorsque la nuit tombait, elles se montraient de plus en plus câlines et amoureuses, ne semblant pas hésiter à utiliser tous les moyens pour éviter que Luculos ne change de personne. La raison était pourtant simple, très simple : Luculos avait toujours été amoureux d’Omera. Il suffisait d’imaginer ne serait-ce qu’un instant qu’il aime une autre personne … pour qu’elles comprennent alors qu’il ne pouvait jamais les aimé elles. Cela voulait dire qu’en dépit de tout ce qu’elles faisaient, il ne serait jamais capable de les apprécier à leur juste valeur. Pourtant, elles étaient toujours les mêmes, elles faisaient tout pour qu’il les aime mais ça ne semblait pas suffisant.

Alors, au fil des mois, elles avaient commencé à dépérir peu à peu. Elles n’étaient plus aussi joyeuses et souriantes qu’auparavant. Non … Elles se montraient très discrètes et réservées, ne faisant que marcher à ses côtés tandis qu’il continuait de discuter avec Léty et Lito. Oui, il souriait, il était heureux et c’était le plus important à l’heure actuelle. C’était ce qu’elles voulaient pour lui. Après toutes ces épreuves, le jeune homme avait le droit de sourire … même si c’était avec une autre femme qu’elles. Elles devaient simplement accepter son choix … Comme elles l’avaient fait pour Omera. Mais … C’était difficile, très difficile pour elles. Elles ne savaient plus comment réagir et quoi faire pour réussir à attirer l’attention du jeune homme ? Encore aujourd’hui, ils étaient dans les jardins, Léty assise à côté de Luculos alors que Lito lisait un livre tranquillement. Elles ? Elles étaient simplement en face du trio, sur leurs genoux alors qu’elles ne proféraient aucune parole.

« Et alors, c’est ainsi que je me suis dit que ça serait vraiment une meilleure chose. Même si je n’étais qu’un enfant à l’époque, ça n’a pas changé depuis toutes ces années. On ne peut pas empêcher l’esclavagisme de proliférer … sauf si on donne un violent coup. Je me rappelle que j’avais été capturé par un homme et que Crusaé m’a sauvé. N’est-ce pas Crusaé ? » murmura le jeune homme aux cheveux noirs, faisant un sourire à la jeune femme aux cheveux châtains.

« Hein ? Euh … Oui … Enfin … Un peu … » chuchota la jeune femme en détournant le regard, les joues un peu rougies. « C’était à l’époque … J’avais transformé une tête … humaine en bombe … Et j’avais joué au bowling avec. Je n’en suis pas fier. »

« Sans tu le sois forcément, je dois te remercier, n’est-ce pas ? Et c’est aussi grâce à toi que j’ai rencontré Metsubi. Dire que je ne l’aurai jamais connue sinon … En fin de compte, tu as fait beaucoup pour moi … Comme Metsubi … Et tout le monde. »

Car il n’oubliait personne … Il ne pouvait pas oublier ceux qui étaient morts pour lui permettre de vivre. Que cela soit un Lockpin des plus charmeurs, une Evoli des plus gentilles et tendres et tellement … d’autres personnes dont celle qui était la plus importante à ses yeux. Hum … Il ne devait pas y repenser, ce n’était pas bon.

« Je n’ai pas fait grand-chose … J’ai même souvent fait des choses qui t’ont nui. » annonça Metsubi avec neutralité, ses yeux dorés se baissant sur l’herbe au sol. Qu’est-ce qu’il y avait avec elles ? Il ne comprenait pas du tout là.

« Je crois … que je vais aller me promener avec Metsubi. Nous te laissons seul, Luculos. »

« Hein ? Comment ? Euh … Si vous le voulez. » répondit le jeune homme, étonné du ton employé qui était assez distant mais aussi … du fait que Crusaé venait de l’appeler Luculos. Il regarda les deux femmes en train de se lever avant de reprendre : « Euh … Crusaé, Metsubi ? Vous ne voulez pas vraiment rester ? »

« Pourquoi faire ? Ne t’inquiète donc pas pour nous, on ne va pas se perdre dans l’Ultime Elément. Continue donc de discuter avec Léty. » dit Metsubi avant de partir, rapidement rejointe par Crusaé. Bon … D’accord, comme elles voulaient. Lorsqu’elles ne furent plus là, Léty chuchota avec douceur :

« Visiblement, elles se sentent un peu exclues, Luculos. Il faut dire que depuis bientôt six mois, tu n’arrêtes pas de passer la majorité de ton temps avec moi. »

« Mais ce n’est même pas de la jalousie qu’elles expriment. Si c’était vraiment le cas, je leur aurais parlé … J’aurai discuté avec elles mais là … Qu’est-ce que je peux dire ou faire d’autre ? Je ne suis pas un magicien. »

« Hum … Tu sais, on peut être jalouse sans pour autant exprimer une vive colère envers la personne qui nous rend jalouse ou l’objet de la personne qui nous rend jalouse. »

« … … … On va éviter de commencer à parler de ça, c’est un domaine où j’avoue ma complète incompréhension, j’espère que tu comprendras. »

Hum ! Un domaine où il n’y connaissait rien ? Elle avait un peu de mal à y croire. Surtout qu’elle savait depuis longtemps que le jeune homme dormait avec Crusaé et Metsubi, voir bien plus que ça avec ces histoires sous la douche. Bref, dire qu’il était complètement néophyte la faisait plus sourire qu’autre chose à ce sujet.

« Et pourquoi cela ? Qu’est-ce qu’il y a de si gênant à avoir un dialogue sur ces deux femmes ? Cela nous changera un peu des sujets habituels. »

« Je ne me sens pas vraiment à l’aise avec ce genre de discussion, voilà tout. »

« Ne t’en fait donc pas … Je te poserai des questions toutes simples auxquelles j’aimerai une réponse des plus franches, d’accord ? Ce n’est pas bien compliqué, Luculos. »

« Sincèrement, je ne suis pas convaincu. On peut arrêter ? Lito ? Tu n’as rien à dire ? » demanda le jeune homme en espérant que le frère de Léty l’arrête. Néanmoins, celui-ci semblait être plongé dans son livre, ne voulant qu’on ne le dérange guère.

« Depuis quand es-tu aussi peu courageux ? Tu n’as pas peur d’affronter des golems mais dès qu’il s’agit de tes sentiments, tu t’enfuis ? »

« Je ne m’enfuis pas ! C’est compris Léty ! C’est juste que ça n’a rien à voir avec ça ! Et c’est surtout un domaine privé et personnel, voilà tout ! »

« Hum … Alors, je vais être brève : est-ce que tu sais que Crusaé et Metsubi t’aiment ? Et qu’elles ne penseront jamais à une autre personne ? Tu es leur premier et unique amour ? »

« Voilà, j’en étais sûr que ça serait là-dessus. Oui, je suis parfaitement au courant. Je le sais très bien et je me dis que ça a un rapport avec ça si elles ont changé depuis tout ce temps. »

« Tu sais donc qu’elles t’aiment, tu dors avec elles, tu te douches avec elles, tu passes la majorité de ton temps avec elles … Et c’est tout ? »

« Et c’est tout ? Comment ça, c’est tout ? Je ne peux pas les aimer puisque … Je suis toujours amoureux d’Omera. Je ne peux pas l’oublier ! Omera est tout ce que j’aime, c’est la seule femme de mon existence ! J’en ai marre ! Il faut comprendre que je ne peux pas en aimer une autre ! Je suis tombé amoureux d’une femme qui avait dix ans de plus que moi, c’est un amour de jeunesse, un amour de gamin mais je l’ai aimé et je l’aime encore ! J’en ai marre qu’on me reproche d’être fidèle ! »

Il s’était redressé, potentiellement énervé comme à son habitude dès que l’on parlait de ce sujet qui semblait le fâcher plus que tout. Pourtant, Léty restait calme tandis que Lito arrêtait de lire. Il observait l’avancée de la discussion tandis que Léty reprenait :

« Et est-ce que tu les aimes au point d’être capable … de t’accoupler avec elles ? »

« Non ! Car ce n’est pas possible de faire ça alors que j’en aime une autre ! Et surtout, ça ne se fait qu’avec une seule femme, pas plusieurs que je sache. Et comment est-ce que je peux le savoir ? Et puis zut. Je m’en vais. » s’écria Luculos.

« Tu les aimes aussi. Tu ne devrais pas avoir de réticences à ce sujet. Au final, j’ai plus de peine pour elles que pour toi. Elles t’offrent beaucoup sans jamais recevoir de ta part. Je crois que j’ai terminé de parler. Maintenant, tu es un grand garçon, un jeune adulte, tu peux faire ce que tu veux. Tu devrais être capable de garder ton amour pour Omera dans un coin de ton cœur tout en pouvant aimer d’autres femmes. Je vais paraître méchante et brutale mais je sais que tu ne me vois pas comme ça. Alors, je vais te le dire : penses-tu vraiment que les veufs et les veuves ne doivent jamais se remarier de toutes leurs vies ? Même si ils ont trouvé une seconde personne à aimer de tout leur corps ? En sachant que cette seconde personne est fait pour eux, que c’est un choix parfait, que rien ne le distance ou ne les sépare ? Certains ont la même vision que toi … mais c’est parce que souvent, ils sont déjà trop vieux, ils ont passés des dizaines d’années avec la même personne. Bien entendu, il y a aussi ceux qui sont morts assez jeunes mais qui ont laissé quelque chose à leur conjoint comme un enfant. Toi-même, tiens … Imagine que tu aurais eu un enfant avec Omera, tu aurais décidé de l’élever seul ? Ce n’est pas bon pour lui. Je pourrais te donner tellement d’exemples qui vont dans mon sens. »

« Et moi de même. Je pourrais t’en donner autant qui vont vers mon mode de pensées. »

« Mais j’espère que tu as compris où je voulais en venir. Surtout qu’elles sont auprès de toi depuis quasiment le début de ton existence. »

Il avait compris, parfaitement compris. Ce n’était pas comme s’il ne le savait pas, c’était même tout le contraire. C’était juste … qu’il plaçait des barrières qui l’empêchaient d’oublier Omera. Il ne voulait pas l’oublier … Et il avait peur que ça soit le cas s’il commençait à dériver maintenant. Il allait juste … essayer pour voir.

Chapitre 17 : Une nouvelle rivale

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Chapitre 17 : Une nouvelle rivale

« Mais nous sommes justement des pacifistes. C’est pourquoi nous devrions vous aider au lieu de rester là les bras croisés. Mon frère est d’accord avec moi, n’est-ce pas, Lito ? »

Le jeune homme aux cheveux bleus hocha la tête positivement, signe qu’il acquiesçait aux propos de sa sœur. Quant à Luculos, il poussa un soupir désabusé, reprenant la parole :

« Je suis encore libre de savoir ce qui est bon ou mauvais pour vous non ? Ce genre d’idées n’emmènera que des ennuis. Je préfère encore m’en occuper personnellement. Fin de la discussion. Mimi, tu peux aller signaler à Gégé que dès qu’il sentira que nous devrions y aller, nous irons là-bas ? Merci beaucoup. »

« Hum … Je ne suis pas sûre que forcer les gens à ne pas faire une chose soit … forcément la meilleure des idées. Si encore, il y avait un risque mortel ou que c’était une mauvaise suggestion … mais ce n’est pas forcément le cas ; » répondit Mimi.

« Mimi ! Tu ne vas pas t’y mettre non plus hein ? Ce n’est pas une bonne idée ! Ne dit pas de bêtises ! Ne te met pas de leur côté alors que ce n’est clairement pas la meilleure chose à faire ! » s’écria le jeune homme avec un peu de colère.

« Ca ne serait pas plutôt parce que tu veux nous protéger ? » murmura Léty avec douceur, un petit sourire aux lèvres en regardant Luculos. Aussitôt, les deux jeunes femmes se tournèrent vers elles, comme prises et possédées par une force inconnue.

« Il y a de ça … Mais ce n’est pas si étrange non ? De toute façon, ce que j’ai décidé, je ne changerai pas d’avis. Vous ne viendrez pas, Léty et Lito. »

« Tu n’es pas notre père, je tiens à te le signaler. » reprit la jeune femme en se relevant, rapprochant son visage du sien avant de recommencer à le renifler.

Mais c’était quoi cette méthode ? Il se laissa faire, les autres les regardant avant que Mimi ne vienne le serrer dans ses bras. Il parut surpris, la laissant faire avant qu’elle ne dise :

« Tu as vraiment une odeur particulière … Et tes paroles … Elles sont plutôt belles pour quelqu’un d’aussi mignon que toi … mais … Je suis obligée de refuser. »

Refuser ? Elle allait encore refuser ce qu’il venait de dire ? Elle se moquait de lui ou quoi ? Pffff ! Elle le retira de ses bras alors qu’il pestait. Pourquoi est-ce qu’elle ne voulait pas comprendre ? C’était si compliqué que ça ? Non, ce n’était pas le cas. Elle n’était pas stupide, loin de là, il l’avait appris au fil des jours mais bon. Ce n’était pas ça qui allait arranger le tout. Il prit une profonde respiration avant de dire :

« Faites comme vous le voulez tous les deux. Mais je ne vous protégerai pas. Et c’est quoi cette histoire d’odeur ? Tu n’es pas une Caninos que je sache. »

« Oh … Ça me permet juste de savoir ce qu’est réellement une personne ou non …Et dans ton cas, qu’importe ce que tu dis, tes paroles prouvent que tu t’inquiètes pour nous mais aussi pour ton entourage. Malgré que tu veux la paix, tu sais parfaitement que ça ne sera sûrement pas possible contre les golems légendaires. »

Elle marquait un point … Un bon point même. Il poussa un léger soupir, signe qu’il abandonnait la bataille verbale. C’est bon, elle avait gagné. Maintenant, qu’elle le laisse tranquille. Il se dirigea vers la sortie du jardin, les mains dans les poches alors que Mimi le suivait de quelques pas. Elle avait visiblement envie de discuter avec lui. Crusaé et Metsubi s’apprêtèrent à suivre Luculos à leurs tours mais Léty murmura :

« C’est quand même un gentil garçon, n’est-ce pas ? On dirait qu’il ne sait pas ce qu’est la colère … On a l’impression qu’il ne fait que jouer de la sorte. »

« Léty … J’espère que tu ne cherches pas à provoquer des ennuis. » chuchota son frère alors qu’elle ne lui répondait pas. Qui sait ? Personne. Personne ne savait justement ce qu’elle avait comme idée en tête. Mais cela sembla fonctionner puisque Metsubi et Crusaé s’arrêtèrent dans leurs mouvements, la seconde disant :

« Ce qu’est réellement Luculos, moi seule et Metsubi le savont. Ce n’est pas en le jugeant sur quelques jours que l’on peut le connaître. »

« Oh ! Je n’ai jamais dit cela … Mais quand même … Il me donne chaud au cœur dès que je le vois. Je me sens rassurée et soulagée à ses côtés. »

Un petit grognement se fit entendre mais ce n’était pas du côté de Crusaé. C’était même tout le contraire puisqu’il s’agissait de Metsubi. Une main se posa sur le bras de la Carchacrok, Crusaé lui disant de se calmer car ça ne servait à rien de s’énerver.

« C’est le cas … Nous pouvons ressentir sa chaleur de bien plus près. » annonça Metsubi, semblant s’être assagie aussitôt après le geste de Crusaé. « Nous dormons avec lui chaque soir et je peux te confirmer tes propos. Je me sens bien quand il est là. »

Crusaé sifflota, détournant le regard. Si Metsubi commençait à prendre la parole et à dialoguer au sujet de Luculos, elle n’allait pas se mêler de cette histoire. Elle avait appris au fur et à mesure des mois et des années qui passent que la jeune femme était loin d’être une idiote intellectuellement et verbalement. Elle n’irait plus l’affronter sur ce terrain.

« Oh, je vois, je vois. Tant mieux pour vous deux alors ? Je suis content de l’apprendre. Vous le méritez parfaitement tous les deux. »

Est-ce qu’elles se moquaient des deux femmes ? Crusaé tenta de lire dans les pensées de Léty mais elles étaient fermées hermétiquement. Impossible de faire quoi que ce soit. Tsss ! C’était vraiment une légendaire hein ? Bon … De toute façon, elle en avait assez entendu de son côté.

« Metsubi … Nous devrions y aller. Personne nous attend. »

« J’arrive tout de suite, Crusaé. Léty, il vaut mieux ne jamais trop se rapprocher de Personne. C’est assez dangereux en soi. » termina de dire la jeune femme aux yeux dorés.

Une menace habilement déguisée. Les deux femmes s’éloignèrent du frère et de la sœur, quittant le jardin à leur tour pour partir à la recherche de Luculos. Lito posa une main sur son front, se tournant vers sa sœur. Celle-ci avait un petit sourire amusé et attendri par le départ de Crusaé et Metsubi. Il lui demanda :

« Est-ce que tu es fière de ce que tu viens de faire ? »

« Très fière, mon frère. Tu ne trouves pas qu’ils sont vraiment mignons tous les trois ensembles. Mais … Qu’est-ce que tu penses de Luculos ? »

« Ce que je pense de lui ? C’est plutôt à toi que je devrai dire cela … Ne fait donc pas d’idioties, tu n’es pourtant pas comme cela d’habitude. » murmura le jeune homme aux yeux rubis alors qu’elle rigolait un peu, amusée.

« Ce que je pense de tout cela ? C’est donner tout simplement un petit coup de main à Luculos. Je pense qu’il en aura bien besoin. »

Bien besoin ? Luculos ? Hum … Il était un peu suspicieux par la méthode utilisée. Le jeune homme haussa les épaules pour dire qu’il la laisserait faire. Elle était une grande fille et responsable de ses actes. Il n’avait jamais eu à lui reprocher quelque chose, il valait mieux que ça ne soit jamais le cas.

« Allons-y, Lito. Je crois que nous devrions retrouver aussi Luculos. Nous avons beaucoup de choses à lui dire … encore et toujours. »

« Comme tu le désires, Léty. Néanmoins … Evite quand même d’énerver Crusaé et Metsubi. Si nous voulons pouvoir les aider ce n’est pas en les exaspérant que cela marchera. »

« Bien entendu, Lito, bien entendu. » termina de dire la jeune femme aux cheveux argentés, quittant le jardin, accompagnée de son frère.

Mimi avait terminé de parler avec Luculos, s’étant adressé à lui pour discuter de tout et de rien puisqu’elle était seule avec lui. Lorsqu’elle eut fini, elle s’était téléportée pour le laisser seul, Crusaé et Metsubi le retrouvant facilement. Elle-même était arrivée dans le bureau de Gégé, l’homme aux cheveux violets ayant les mains croisées et les coudes posés sur le bureau. Il releva faiblement son regard pour observer Mimi.

« Quelles sont les nouvelles que tu as à me donner ? Comment as-t-il réagit ? »

« Outre le fait qu’il veuille éviter que Léty et Lito soient de la partie, rien de bien nouveau et de ton côté ? Qu’est-ce que cela donne, mon fils ? »

« Je veux intervenir … C’est tout ce qui importe mais … Pour les golems, Arceus et son culte ne rentreront pas en action tout de suite, nous non plus. Nous devons étudier les golems … Et voir où ils se trouvent et surtout préparer le terrain. Car même si le culte d’Arceus arrive avant nous chez les golems, il ne fera pas n’importe quoi. Ça serait trop risqué pour eux. Quatre légendaires en même temps … Même Arceus ne commettrait pas un tel acte. »

« Avec les golems, il faut y aller … tactiquement. » conclut Mimi.

Et une tactique ne se préparait pas en quelques jours, loin de là même. Ils allaient devoir travailler très dur pour espérer réussir à leur parler et surtout à les emmener de leur côté. Le problème … est qu’ils étaient très territoriaux. Saccager l’endroit où ils étaient et alors, il valait mieux ne plus paraître devant eux.

Chapitre 16 : Diplomates

ShiroiRyu
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Troisième axe : Les gardiens de cette terre

Chapitre 16 : Diplomates

« Il ne nous reste plus que les golems légendaires … et le pokémon capable de voyager dans le temps. Cette histoire va être bientôt terminée. » murmura avec lenteur Gégé, étant debout dans son bureau. Il regardait par la fenêtre, poussant un léger soupir tandis que Mimi était assise sur le bureau comme à son habitude.

« Aller … Ne fait donc pas cette tête Gégé … Au moins, nous avons réussi à avoir l’aide des deux éons … Ils s’intègrent même très bien dans l’Ultime Elément. Heureusement que Luculos est avec eux. D’ailleurs … C’est moi seule qui a remarqué ou alors … »

« Luculos va mieux, beaucoup mieux même. C’est visible … Mais il traîne beaucoup trop avec Léty et Lito d’après ce que j’ai remarqué. Ils sont presque inséparables. »

Elle hocha la tête tout en rigolant fortement. C’est vrai … Elle avait un peu été étonnée mais elle savait que c’était la meilleure des choses qui pouvait arriver à Luculos. Le jeune homme aux cheveux noirs avait maintenant des confidents, des personnes capables de lui parler d’autres choses que de la guerre et de la violence … Oui … Les éons étaient deux personnes qui œuvraient pour quelque chose que Luculos n’avait plus connu depuis plus de quatorze ans.

« BON BON BON ! Je vais aller l’embêter un petit peu au cas où ! Dès que tu as des indices sur les golems, tu leur indique d’accord ? » s’exclama Mimi avant de sauter du bureau.

« Je ferai de mon mieux … Je veux éviter les ennuis avec les golems … Car ils sont très problématiques … Ils ont un sens de la famille … très fort. »

« Un peu comme toi et moi, non ? » répondit Mimi dans un grand sourire.

« Je ne sais pas … vraiment … » termina de dire Gégé sans chercher à parler plus. Il n’avait pas vraiment envie d’en discuter. Il ne savait pas réellement sa relation avec Mimi. Elle était bien plus compliquée qu’elle n’y paraissait. Cette petite fille était une véritable peste mais en même temps … Celle qui lui avait donné la vie. Une vie dont il se fichait éperdument … Il voulait juste tuer Arceus et mettre à mal le pouvoir géré par les pokémons célestes. Et après ? Et pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il faisait cela ?

Pourquoi est-ce qu’il voulait tant les tuer ? Pourquoi ? Il y avait souvent pensé … Il s’était donné des raisons mais maintenant … maintenant … Maintenant ce n’était plus pareil. Pourquoi est-ce qu’il voulait tellement les tuer ? Et ensuite ? Qu’est-ce qu’il allait faire ? Cette gamine aux cheveux roses … Il n’arrivait plus à se la retirer du crâne. Elle se prétextait sa mère … Elle l’était, il en était sûr et certain mais … Il n’était qu’une création. Nullement fécondé, nullement crée … normalement …

« Comme tous les clones auxquels j’ai donné vie. Je ne suis pas différent d’eux. Je n’ai même pas mes propres ambitions … Je ne fais qu’obéir à ce que l’on m’a inséré. »

Il n’avait pas de pensées propres … Il commençait à le comprendre peu à peu. C’est ainsi qu’il devait se voir … Qu’il devait se considérer … Il n’était pas un humanoïde, il n’était pas une créature légendaire … Il n’était qu’un objet que l’on utilisait.

Mimi se baladait tranquillement dans les couloirs de plus en plus vides de l’Ultime Elément. Sans que cela ne semble la déranger, elle marchait en observant à gauche puis à droite. Elle utilisait en partie ses pouvoirs psychiques, voulant trouver la trace du groupe. D’ailleurs, elle avait remarqué que les deux jeunes demoiselles qu’elle avait ramenées étaient toujours vivantes. Il fallait dire qu’elles étaient investies en partie de ses pouvoirs.

Mais bon … Contrairement à ce qu’elle pensait, les deux adolescentes n’allaient pas voir si souvent que ça Luculos. Il fallait dire que ce dernier était toujours entouré par les deux femmes qui l’aimaient. Ainsi, elles ne voulaient sûrement pas qu’elles croient qu’elles avaient des sentiments pour Luculos. Oh … Elles devaient sûrement en posséder mais pas de la même manière que Metsubi et Crusaé. Hum ? Il fallait vraiment qu’elle arrête de s’imaginer cinquante mille choses. Peut-être qu’elle se créait trop d’histoires et se faisait trop d’illusions.

« AH ! Les voilà ! » s’écria-t-elle subitement au beau milieu d’un couloir. Elle commença à courir à toute allure, jusqu’à une double porte de métal. Celle-ci s’ouvrit devant elle, laissant paraître un magnifique jardin, l’un des rares endroits que l’on pouvait encore considérer comme beau. Néanmoins, ce n’était pas pour renifler les fleurs qu’elle était là.
Elle trouva Luculos, entouré par les deux jeunes femmes mais aussi les deux éons légendaires. Ces derniers se trouvaient en face de lui alors que Crusaé et Metsubi étaient de chaque côté. Ils semblaient discuter posément et calmement. C’était un petit tableau idyllique et elle ne peut s’empêcher de sourire. Ca semblait si … étrange alors que les combats continuaient et devenaient de plus en plus violents. Avec lenteur, elle s’approcha du groupe puis subitement, elle disparut complètement.

« Devine qui c’est ?! » s’écria-t-elle avant de réapparaître dans le dos de Luculos, ses petites mains venant enserrer le cou du jeune homme.

« Pour me faire perdre deux voir trois points aux oreilles à chaque fois qu’elle crie, je dirai Mimi … Mais je n’en suis pas si sûr. »

« Hum … Je vais considérer ça comme une bonne réponse. Alors ? Vous faites quoi de beau les enfants ? Je vois que Léty et Lito sont maintenant indissociables de votre trio. »

« Nous avons tellement de choses à dire avec Luculos. » répondit Léty avec un petit sourire, le jeune homme aux cheveux noirs hochant la tête.

« Mais si tu es là … Je ne pense pas que ça soit pour prendre de mes nouvelles, Mimi. » dit ensuite Luculos, étant le seul à ne pas voir la mine boudeuse de la jeune fille.

« Ca veut dire quoi ça ? Je peux très bien juste venir t’embêter ! »

« Bien entendu … Bon plus sérieusement, tu es là pour quelle raison ? » demanda une nouvelle fois le jeune homme, Mimi se téléportant.

« Et bien, juste pour venir m’installer ! NA ! » s’écria Mimi avant de réapparaître mais sur les genoux de Luculos. Celui-ci poussa un petit soupir avant de placer ses mains sur le ventre de la jeune fille. Le geste ne passa pas inaperçu, même Mimi semblant un peu étonnée de l’action du jeune homme. Pourtant, elle ne dit rien.

… … … Bon, est-ce qu’il pouvait reprendre la conversation qu’il avait eue avec Léty ? Car il devait avouer qu’il trouvait cela plaisant … Très plaisant même … Ces deux personnes avaient de certaines connaissances et surtout des opinions qui convergeaient vers les siennes … Il ne pouvait pas nier qu’il trouvait cela plaisant.

« Et si nous attendions plutôt que Mimi veuille bien prendre la parole ? » signala Léty en souriant, s’adressant à la jeune fille aux cheveux roses.

« Non mais je n’ai vraiment rien à dire. » marmonna Mimi, faisant une petite moue.

« Mimi… Ne me force pas à te chatouiller. » annonça Luculos, commençant à placer ses deux mains sur les hanches de la jeune fille.


Il n’oserait pas ? Elle se retourna pour le regarder longuement de ses yeux bleus. Hum, il était sérieux, très sérieux et surtout très rieur. Sans prévenir, elle l’embrassa sur le nez, le jeune homme poussant un petit cri avant de s’écrouler en arrière.

« Ça t’apprendra à essayer de t’amuser avec moi ! Bon … Maintenant que je me suis occupé de son cas … Gégé voulait simplement que je vous prévienne au sujet des quatre golems légendaires. Le pokémon qui peut voyager dans le temps n’est pas notre priorité. Il n’est pas forcément très puissant donc … »

« Aie, aie, aie … Je me suis cogné la tête dans l’herbe. »

Il se redressa, Mimi s’étant mise debout au milieu du groupe alors qu’elle rigolait en voyant la mine de Luculos. Elle venait à peine de débuter de parler, elle devait donc continuer :

« Gégé veut vous prévenir par rapport aux quatre golems légendaires. Ce sont des brutes … de véritables brutes. Ils ne sont pas doux et dociles, ils sont plus du genre à frapper avant de réfléchir, c’est pourquoi il va être plutôt difficile de les faire rejoindre notre côté. »

« Hum … Et donc … On va devoir privilégier la force ? » demanda Luculos avec un peu de dépit. Il n’avait vraiment plus très envie de se battre maintenant.

« Si vous le voulez … Comme nous sommes pacifiques … et que tous les légendaires le savent … Nous pourrions servir d’ambassadeurs. » murmura Lito.

« Hein ? Quoi ? Hors de question. » répondit aussitôt Luculos. « Si je vous ai emmenés ici, c’est bien pour éviter que vous vous faites tués par les autres légendaires. Vous êtes pacifiques mais ne soyez pas stupides. J’irai avec Crusaé et Metsubi comme d’habitude, vous pendant ce temps, vous resterez ici. »

« Je pense que nous sommes encore libres d’accompagner qui nous le désirons. » reprit Léty, signe qu’elle ne comptait pas risquer sa vie pour eux.

« Les golems ne sont pas forcément très difficiles à trouver … Mais la tactique à employer va mettre un peu de temps au cas où. Et bien entendu … Ils seront là. »

Les membres du culte d’Arceus … Encore une source de problèmes. Mais bientôt la fin.

Chapitre 15 : Changer ce que l’on est

ShiroiRyu
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Chapitre 15 : Changer ce que l’on est

« Les quatre golems légendaires … Il ne reste plus qu’eux … Et ensuite, tout serait alors terminé … Il faudrait alors lancer l’offensive. »

Un homme aux cheveux violets était assis derrière son bureau, une salle complètement vide à part lui. Pas un bruit, pas un souffle, rien de rien, il était seul dans cet endroit sans se préoccuper du reste du monde. Du moins … Cela aurait dû être ainsi depuis tout ce temps … Mais ce n’était plus le cas. Depuis quelques mois, c’était différent, trop différent. Pourquoi ? Pourquoi pensait-il ainsi ? Pourquoi pensait-il de la sorte ? Il voulait des réponses à ces questions. Qu’est-ce qui avait tant changé chez lui pour qu’il devienne comme cela ?

« Luculos. » murmura t-il comme si c’était la clé de tout. C’était cet enfant devenu adolescent puis adulte qui était la raison de ce changement dans son mode de pensée. C’était l’unique raison qui l’avait poussé à être ainsi … à modifier tout ce qu’il avait prévu depuis tout ce temps … depuis tellement de temps. Et maintenant, voilà où il en était ? Réduit à ne plus utiliser les clones des pokémons légendaires, capables de tenir tête à ceux qui s’opposaient à lui. Et … Maintenant … Maintenant… Assez. Assez ASSEZ !


Il en avait plus qu’assez de tout ce qui se passait dans sa tête ! Dire qu’il avait accepté de quitter l’Ultime Elément, le dernier bastion contre Arceus. Ce monde … Le reste du monde ne semblait même pas s’intéresser à ce qui se passait autour de lui ! Non, il craignait tout simplement pour sa vie sans tenter de combattre Arceus. Pourquoi est-ce qu’ils ne se rebellaient pas ? Même Arceus ne pouvait rien contre plusieurs millions voir des milliards de pokémons et humains ! Mais non, chacun et chacune préférait se plaindre plutôt que d’agir ! Alors qu’Arceus … était toujours affaibli …
Assez … Assez … Il était lassé de tout cela. Il ne voulait plus se préoccuper de tout ça. Il ne voulait pas s’en préoccuper ! Avec les paroles de Luculos dans sa tête, il commettait de plus en plus d’impairs … et ce n’était pas regrettable ! Il n’avait pas à faire cela simplement pour un petit élu d’Arceus qui était un peu trop sentimental sur les bords ! Sa petite Luxray adorée, qu’est-ce qu’il en avait à faire qu’elle soit morte hein ? Tout le monde mourrait un jour ou l’autre, lui aussi d’ailleurs ! Alors pourquoi est-ce qu’il s’en préoccupait tant ? Qu’il passe à autre chose et qu’il arrête de pourrir les objectifs des autres !

Ah … Ses objectifs … Il n’en restait plus beaucoup. L’un d’entre eux était maintenant sur le point de se produire. Il consistait tout simplement … à retrouver les golems légendaires. Normalement, ça ne devait pas être très difficile … mais la préparation mentale et physique nécessaire à leurs rencontres allait être très violente. C’est pourquoi il ne pouvait pas se permettre d’y aller sans aucune préparation. Ah …

« Ces quatre golems sont colossaux … et neutres envers tous et toutes. Ils ne recherchent guère le pouvoir … Ils n’ont aucun désir … Rien du tout … Ils sont tout simplement là pour la planète … et encore … La planète, ils ne s’y intéressent pas. Pourquoi est-ce qu’Arceus a créé de telles choses ? Vraiment … Depuis le début, des personnes n’auraient jamais dû voir le jour … Et je fais partie de celles-ci. »

Il avait dit cela avec calme et sérénité … comme si c’était simplement la conclusion de sa vie. Il n’était qu’une création ratée selon son propre point de vue. Mimi ne pensait guère pareil mais ça ne changeait rien à sa vision des choses. Il était ainsi … jusqu’à la fin.

« Quand même, tu es sûr que nous n’en avons visité qu’une infime partie, Luculos ? »

Le jeune homme aux cheveux noirs était accompagné par les deux femmes qui le suivaient habituellement mais aussi Léty et Lito. Le frère et la sœur regardaient les couloirs mais aussi les salles où Luculos les emmenaient.

« C’est le cas … C’est bien plus grand que cela ne le fait penser. C’est parce que nous sommes en partie sous terre. Cela permet d’éviter que nous nous fassions attaqués. De même, les pouvoirs de Gégé sont tels que même Arceus ne sait pas où se trouve cet endroit. »

« C’est stupéfiant … et étonnant même. C’est un travail remarquable. Cela fait déjà deux semaines que nous sommes là et au final … Nous n’avons encore rien vu. » dit Lito alors que sa sœur avait commencé la discussion.

« Ce n’est pas si impressionnant que ça … Enfin, après plus de dix ans dans cet endroit … ou presque … Je commence à m’y faire. Le plus triste reste le départ de certaines personnes sans qu’elles ne reviennent … Mais c’est le cycle de la vie. Simplement … Ces vies auraient pu exister plus longtemps s’il n’y avait pas eu toute cette histoire. » termina de dire Luculos, Crusaé et Metsubi réagissant aussitôt en prenant ses deux bras.

« On ne peut pas modifier le passé, ni le présent … mais on peut tout faire pour essayer de donner au futur la direction que l’on désire. » annonça Léty avec calme.

« Et si on ne veut pas ? Et si on … ne le désire pas ? Comment faire alors ? »

« Alors, il faut simplement se laisser porter par les flots du temps. Mais ce n’est pas uniquement cela, loin de là même. Si tout était aussi simple, le monde serait bien meilleur. Mais … Je ne suis pas philosophe donc je ne peux pas t’aider, Luculos. Néanmoins … »

Néanmoins quoi ? Il attendit la suite des paroles de Léty mais rien n’arriva. Du moins, pas sous la forme à laquelle il s’y attendait. Le reste fut transmis par la pensée, des pensées scellées et discrètes que nul ne puisse entendre à part lui :

« Cette notion de pureté … Elle est vraiment spéciale … Mais pourtant, tu l’as très bien définie lorsque tu as pris la parole la première fois. »
« Et alors ? Est-ce à cause de cela que tu as rejoint l’Ultime Elément ? » demanda-t-il sur le même mode de transmission que la jeune femme.

« Qui a dit que j’avais rejoint l’Ultime Elément ? Lito et moi avons été sincères dans nos paroles. Nous t’avons rejoint, nullement l’Ultime Elément. »
« Vous jouez sur les mots. Je pensais que cela était pourtant facile à comprendre dans ce que j’ai dit non ? A quoi cela vous servirait de me rejoindre ? » questionna le jeune homme tandis qu’il disait autre chose pour présenter une nouvelle salle à Lito.

« A cause de tes paroles justement … Cette pureté que tu évoques … Tu sembles vouloir l’atteindre, non ? Cette impression que tu donnes. Tu n’as jamais désiré cela … et depuis le début, n’est-ce pas ? Ou alors, il se peut que je me trompe. »

« Auparavant, j’aurai aimé ne jamais exister … puis un jour, je l’ai rencontrée … Je ne sais pas si ça existe le coup de foudre pour les pokémons légendaires … mais depuis … J’ai toujours pensé à elle, que je le veuille ou non. Mais je l’ai toujours voulu … Elle était si belle, si spéciale, elle avait une façon bien à elle de parler, de s’habiller … Son comportement, ses gestes, ses paroles, tout … J’étais sous le charme alors qu’elle avait dix ans de plus ou presque. Puis alors, j’ai décidé de continuer à vivre … Car je voulais continuer de la voir … Car je voulais continuer de passer le plus de temps avec elle. Mais maintenant, elle est morte depuis plus de sept ans environ … et je ne sais plus quoi faire. J’ai envie de me tuer … De me dire que si je n’avais jamais eu les mains tachées de sang, alors … Alors elle ne serait jamais morte … Car je suis quelqu’un de spécial, je le sais mais … Si j’avais été un humain normal ? Tout ce qu’il y avait de plus normal ? Comment cela se serait-il passé ? »

« Et bien … Si tu veux tout savoir … du moins mon avis car je ne sais rien de ce qui s’est passé auparavant … Il y a peu de chances que tu rencontres cette personne si cela s’était passé différemment. Imagine que tu n’aies jamais eu ces marques, alors rien de tout ce qui t’es arrivé avant cette rencontre ne se serait déroulé non ? Donc tu n’aurais peut-être pas eu le même caractère qu’au moment de la rencontre. Alors, peut-être qu’elle ne t’aurait pas aimé ? Et inversement ? Et pense aussi d’après son côté … Est-ce qu’elle aurait pu t’aimer quand même ? Si elle avait eu une vie différente ? Eut des événements différents ? Je suis désolée pour la mort de cette personne mais si vous vous êtes aimés tous les deux, c’est bien parce que c’était elle et toi … Et uniquement vous deux, toi avec ta propre histoire et tes propres évènements, elle de même de son côté. »

« Je sais parfaitement ce que tu veux dire … Léty … Mais je ne peux pas m’arrêter d’y penser. Si seulement j’étais humain … Si seulement je l’avais connue … Mais tout cela est impossible … .Je ne peux pas imaginer une autre chose … C’est elle que j’aime … Son vécu, sa personnalité, son corps … Tout ce qu’elle fut, tout ce qu’elle a été … Je n’aurai peut-être pas accepté un changement. Elle s’appelait Omera, c’était une Luxray qui travaillait pour l’un des oiseaux légendaires. Je ne sais pas si tu les connaissais donc bon … Elle devait d’abord me tuer avec son amie mais il s’est avéré que ce ne fut pas possible. Ensuite, elle m’a rejoint et je n’étais qu’un enfant encore à cet âge … Cela l’a touché que je lui dévoile mes sentiments mais elle m’a dit d’attendre quelques années … Elle, la mort n’a pas attendue pour l’accueillir. Et il s’avère qu’à cause de Gérine ou peut-être grâce à elle … Je l’ai revue il y a deux années bientôt … Et j’en suis toujours aussi amoureux. »

« Et ces deux demoiselles qui ne te lâchent pas d’une semelle ? N’as-tu aucun sentiment pour elle ? Bien que tu aimeras toujours cette … Omera, tu pourrais peut-être donner une partie de ton amour envers ces deux filles non ? Elles me semblent réellement amoureuses de toi. Il faut que tu t’imagines ce qu’Omera aurait voulu pour toi. »

Ce qu’elle aurait voulu pour lui ? Il y avait souvent pensé … très souvent même … Elle aurait voulu qu’il soit heureux malgré sa mort. Crusaé et Metsubi travaillaient d’arrache-pied pour cela … Alors … Peut-être qu’il devait les récompenser ? Mais comment ? Mais en même temps, elles désiraient simplement quelque chose d’impossible.

Néanmoins, cette discussion mentale avec Léty lui avait fait du bien. Ces deux personnes … Léty et Lito … Elles étaient remarquables en soi. Comme ils ne pensaient pas à la guerre, les deux éons avaient des visions différentes des autres légendaires. Et cela … lui plaisait étrangement. Peut-être que cette rencontre allait lui permettre de tirer un trait sur son passé.

Chapitre 14 : Doute et tristesse

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : Doute et tristesse

« Bravo pour cette réussite, Luculos. Je ne pensais pas que tu y arriverais … Mais quand même … Dans quel état tu te trouves, est-ce que tu as été blessé par tes adversaires ? » demanda Gégé alors qu’ils se trouvaient tous dans le bureau du chef de l’Ultime Elément.

« Nullement … Simplement quelques membres du culte d’Arceus qui tentaient de nous empêcher de trouver Léty et Lito, rien de plus. Il y avait aussi le légendaire capable de manipuler l’espace qui était présent … Mais à part ouvrir sa bouche, il n’a rien fait de bien dangereux. C’est pourquoi je n’ai aucun souci. » répondit le jeune homme taché de sang.

« D’accord … D’accord … Et bien … Léty, Lito … Vous êtes la bienvenue dans l’Ultime Elément. Je ne sais pas comment Luculos a réussi à vous convaincre mais … »

« Oh ! Plus d’un millier de morts ? Tu as fait un véritable carnage ! » s’écria Mimi avec un grand sourire alors qu’elle descendait du bureau sur lequel elle s’était assise.

Qu’elle arrête de lire ses pensées. Il avait fait exprès de laisser cette dernière paraître pour qu’elle puisse justement la lire. Ça ne se faisait pas … Pas du tout même. Il espérait qu’elle allait comprendre qu’il y avait d’autres choses … qu’il aimerait regarder secret. Ses yeux rubis se posèrent sur Léty et Lito. Exactement … C’était exactement à eux qu’il pensait. Ils avaient réussi à lire dans ses pensées quelque chose d’assez intime. Enfin bon, les deux jeunes adultes ne prirent guère la parole, restant en retrait par rapport aux autres. Mimi continuait d’observer Luculos, celui-ci fronçant les sourcils.

« Non, ça ne sert à rien, Mimi. Je bloque complètement mon esprit maintenant. »

« Oh … Il suffit juste d’une seconde d’inattention et je saurai tout ce qu’il y a à savoir, Luculos ! Ne t’en fait donc pas pour ça ! »

« Je ne m’en fais pas pour moi … Mais pour toi, jeune fille. » murmura-t-il alors qu’il remarquait que Déusia était elle aussi présente. Qu’est-ce que ça voulait dire ? D’ailleurs, la petite Jéwaly l’accompagnait, un peu intimidée comme à son habitude.

Gégé se leva finalement, quittant l’autre côté du bureau pour se présenter en face de Luculos … mais aussi de Léty et Lito. Le frère et la sœur reculèrent un peu, légèrement effrayés par cette personne dont ils ne connaissaient rien. Enfin, le chef de l’Ultime Elément annonça :

« Je pense que maintenant que vous êtes là, nous allons pouvoir faire une prise de … »

Le jeune homme aux cheveux noirs avait déjà ouvert la bouche, se préparant à répondre à Gégé mais celui-ci n’avait pas terminé sa phrase. Il observa Léty et Lito pendant quelques secondes avant de détourner le regard, chuchotant :

« Non … Rien du tout … Je pense que Luculos vous montrera où vous pourrez loger tous les deux dans l’Ultime Elément. Nous avons des chambres vides, de plus en plus nombreuses de toute façon … Luculos, tu peux leur faire visiter si tu veux. Quant à moi … Je vais me lancer à la recherche des derniers légendaires à trouver … Oui … Des derniers légendaires … »

« Hum … D’accord, si vous le prenez de la sorte. » murmura le jeune homme, demandant à ses deux femmes et aux deux éons légendaires de le suivre alors qu’ils quittaient le bureau.

Dans le bureau, il ne restait plus que Mimi, Gégé, Déusia et Jéwaly. La jeune fille aux cheveux blonds était muette tandis que Gégé retournait s’asseoir sur sa chaise. Les coudes posés sur le bureau, il observait le bois comme en proie à une profonde réflexion. Le refus de récupérer leurs ADNs pour les cloner … Il ne le comprenait pas. Il ne comprenait pas ce qu’il venait de faire … Ce n’était pas lui qui réagissait ainsi … Ce n’était pas son habitude … Ce n’était pas lui qui faisait cela … Ce n’était pas normal …

« Et bien, Gégé … Pour une fois que je n’ai pas grand-chose à te reprocher, tu en tires une tête. » murmura Mimi en tapotant doucement le crâne de son fils. Le ton de sa voix était affectueux et tendre, la jeune fille aux cheveux roses lui souriant.

« Déusia … Qu’est-ce qui se passe avec moi ? » murmura l’homme aux cheveux violets alors qu’il posait son regard sur la scientifique provenant de l’espace.

« Je crois que tu es assez grand pour répondre à ta propre question. Tu n’as pas besoin que je te fasse un dessin que je sache, de toute façon. »

« … … … Oui, c’est vrai, désolé de t’avoir importunée de la sorte. Ce n’était pas dans mon intention. » reprit l’homme aux cheveux violets.

« Comme tu veux … Bon … Je pense qu’il faut abandonner le projet de cloner les pokémons légendaires, n’est-ce pas ? » demanda Déusia, Jéwaly hochant la tête plusieurs fois pour dire qu’elle était particulièrement d’accord avec cette décision.

« Je ne sais plus … Laissez-moi me reposer pour quelques minutes … ou heures … Il faut que je réfléchisse à tout ça … Je ne sais pas ce que je dois faire maintenant. Il faut que je me prépare à me rendre chez les golems légendaires. »

« Tu es libre de tes choix … Fais ce qui t’importe le plus. Pour ma part, je vais continuer à étudier cette planète et surtout Luculos … » dit la scientifique avec calme.

« Luculos … Tu ne lui as toujours pas annoncé ce qu’il était réellement ? » interrogea le chef de l’Ultime Element, Déusia posant son regard sur Jéwaly en annonçant :

« Je ne pense pas que ça soit une bonne idée … Et il vaut mieux garder cela secret. De toute façon, Jéwaly le lui annoncerait si elle le savait, n’est-ce pas ? Juste pour rendre heureux son « grand frère ». Sauf que ce que tu annoncerais … pourrais le briser. »

« Le briser ? » murmura la jeune fille aux cheveux blonds, intriguée.

« C’est le cas … Et tu ne voudrais pas le faire souffrir, n’est-ce pas ? »

Elle hocha la tête négativement, Déusia lui caressant les cheveux. Brave fille. C’était une simple mesure de précaution … Et heureusement d’ailleurs qu’il ne le savait pas. Luculos semblait aller un peu mieux ces derniers temps. Peut-être avait-il finalement accepté la mort d’Omera ? Non … Cela n’était qu’une chimère … Elle le savait rien qu’en lisant le regard du jeune homme. Néanmoins, il allait mieux et c’était le plus important.

« Pourquoi … Pourquoi ? Pourquoi une telle chose ? Pourquoi ? »

Des cheveux verts, des yeux de même couleur avec une petite pointe bleue à l’intérieur, le visage d’une jeune femme était tourné vers les trop nombreux cadavres. Le résultat de l’affrontement entre Luculos et le culte d’Arceus. Un affrontement qui n’avait guère duré et surtout avait été unilatéral. Quelques larmes s’écoulèrent le long de ses yeux alors que la partie d’un rocher se fissurait avant de s’écrouler.

« Pourquoi ? Pourquoi est-ce que le monde doit être détruit ? Pourquoi est-ce qu’il faut en arriver par-là ? Pourquoi ? » bafouilla t-elle avant de poser une main sur l’un des rares corps encore entiers après l’action de Luculos.

Le corps s’illumina d’une belle lueur verte avant de se recouvrir d’herbe et de se fondre dans le sol. A son emplacement, quelques fleurs étaient en train de pousser, accompagnées par de la végétation. La jeune femme continua son travail, inlassablement alors qu’elle haletait de plus en plus. Son corps s’épuisait au fur et à mesure que le terrain resplendissait, ne devenant plus un lieu de guerre mais de paix.

« Je ne peux pas … Je ne peux pas m’arrêter … Je ne peux pas retourner en arrière … Je ne peux pas effacer ce qui s’est passé … Pourquoi ? Pourquoi m’a-t-elle confié ce pouvoir ? Si c’est pour assister à cette misère ? »

« Célys … Ne te fatigue pas pour ce monde … Attends que le prochain vienne … Alors, je t’aiderai … Je ferai de mon mieux pour t’aider … Nous accélérerons le processus du temps pour que ce nouveau monde devienne un havre de paix. » murmura une voix d’une extrême douceur dans son dos. Deux mains vinrent enlacer la jeune femme contre l’être derrière elle.

« Pourquoi ne l’arrêtes-tu pas ? Pourquoi est-ce que tu ne forces pas Arceus à stopper cette guerre inutile ? Pourquoi ? Je … Je … Il faut aussi arrêter … Luculos … Pourquoi continuez-vous cela ? Ce monde n’était pas parfait mais il n’a pas à l’être. C’est lorsque que l’on tend à vouloir rendre tout parfait … que les imperfections apparaissent, s’accumulent et se multiplient. Ce qui était parfait un jour sera imparfait le lendemain. Pourquoi continuez-vous à prôner cette perfection ? Pourquoi ? Pourquoi … tu ne fais rien maintenant ? »

« Car j’ai les pieds et mains liés … et que j’adhère aux idées d’Arceus. Mais je ne fais pas cela pour ce monde, je ne fais tout ceci que pour une seule et unique raison. Cette raison se trouve dans mes bras en ce moment même. » murmura la personne qui serrait la jeune femme.

« Je suis faible … et chétive … Mais pourtant, tu restes avec moi, Diaran. Si tu étais parfait, tu ne m’aurais jamais choisi. Toi-même, tu n’es pas parfait, tu le sais bien. Arrête cette folie, fais tout pour la stopper s’il te plaît … Fais-le pour moi. »

« Je lui en parlerai … Je ne peux que te promettre cela, Célys. Si cela te rend tant malheureuse, alors, je le ferai. Restons ainsi, Célys … Et bientôt, cela sera jusqu’à la fin des temps. »

La fin des temps … Allait-elle vraiment se produire ? Et si tel était le cas … Y aurait-il alors une place pour les êtres imparfaits qu’Arceus voulait raser ? Elle ne savait pas … Elle ne voulait pas savoir. Ses yeux se fermèrent tandis qu’elle sentait le souffle chaud de l’homme derrière. Cet homme qui possédait les mêmes pouvoirs qu’elle.