Archives de catégorie : Affaire 3 : La guerre sans la paix

Chapitre 20 : Une rune protectrice

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Une rune protectrice

« Lania … Je crois que je sais ce que Séphyria m’a fait. »

Je lui adresse la parole après qu’elle se soit réveillée le lendemain. Sans plus de cérémonie, je retire mon haut avant de montrer le « tatouage » que j’ai sur le corps. Elle pousse un petit cri de surprise avant de me dire :

« Mais je comprends ! Enfin, je comprends ce qu’elle a fait … mais pas pourquoi. »

« Commence déjà par me dire ce qu’elle a fait, ensuite, on verra pourquoi. »

« C’est une rune de protection. Tu es maintenant immunisé contre tout ce qui est poison, brûlure et autres états causés par les attaques de pokémons. Car oui, tu ne le sais peut-être pas mais ce ne sont pas forcément les mêmes flammes lorsqu’elles sont issues de l’attaque d’un pokémon que lorsqu’elles sont issues d’un incendie. »

« Car généralement, les pokémons se maîtrisent pendant les combats mais en-dehors, les flammes, c’est la même chose partout. Je ne vois pas ce qu’il y a … »

« Oui mais voilà ! Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle a fait ça ? En clair, elle vient de te sauver la vie, Ric ! Ce n’est pas normal ! » déclare Lania avec véhémence. Elle semble être un peu en colère que Séphyria ait fait ça.

« Me sauver la vie ? Je ne sais pas pourquoi elle aurait fait ça, oui. »

Je murmure, la voix un peu distante avant de soupirer. Cette femme aux cheveux bleus est quand même sacrément bizarre. Il faut le reconnaître … Elle a utilisé une rune de protection pour soigner mon poison ? Mais ils sont de la Triafa tous les deux. Ou alors, la Triafa considère la FAPC comme une organisation ennemie ? Non, toutes les données convergent vers le fait que la Triafa dirige la FAPC.

« Alors … Moi-même, je ne sais pas … Est-ce que Séphyria aurait quitté la Triafa ? »

Si tel est le cas, je reconnais que c’est une bonne nouvelle. Mais après, je ne pense pas que ça soit le cas. Pourquoi est-ce que Lania me regarde bizarrement ? D’ailleurs, elle prend la parole, disant sur un ton un peu sec :

« Pourquoi est-ce que tu as l’air niais, Ric ? »

« HEIN ? Je peux savoir pourquoi est-ce que tu m’insultes comme ça ? » m’écrie-je alors qu’elle hoche la tête négativement avant de reprendre :

« Je ne voulais pas t’insulter, Ric ! Pas du tout ! C’est juste que tu as l’air vraiment bête quand je lis ton visage là … Je ne sais pas pourquoi. »

« Merci, c’est très sympathique de ta part. Tu me prends pour un idiot mais tu ne sais même pas pourquoi … Je sais pas comment je suis sensé le prendre. Ah si ! Comme un idiot ! Enfin bon, si tu veux tout savoir, je n’ai aucune idée de la raison qui a poussé Séphyria à faire cela. Peut-être une mais elle me semble un peu folle. »

« Tu peux toujours la dire, hein ? Je ne vois pas où serait le souci. «

« Peut-être est-ce tout simplement à cause de son honneur ? Tu sais, Lania … Elle est vraiment différente des autres membres de la Triafa. »

« Je crois voir ça. » dit Lania avec une petite pointe d’ironie et de jalousie que je trouve plutôt mal-placée. Pas besoin d’être ironique non plus.

« Tu connais beaucoup de personnes qui combattent à mort sans pour autant te tuer ? Qui se mettent à ton niveau ? Elle pouvait me tuer tellement facilement mais elle a vraiment quelque chose qui la rend unique, je trouve. »

« Ce ne sont pas ses seins quand même ? C’est vrai qu’ils sont quand même … volumineux … comme moi mais quand même … »

« Mais pourquoi est-ce que tu me parles de ça maintenant ? Sérieusement ! Ce n’est pas une question de … poitrine quoi ! Je ne pensais pas à ça, Lania ! Je pensais plus à son caractère ! Tu ne la trouves pas … unique en soi ? A la base, c’est une Altaria. Un pokémon vraiment charmant avec une voix magnifique mais un dragon aussi. Enfin, je ne sais pas comment l’expliquer … Je ne sais pas du tout. »

Je nage en pleine confusion mais Séphyria n’est pas une ennemie. Du moins, pas réellement. Pas à mes yeux. Elle est autre chose et je sais que c’est plus complexe qu’on ne pourrait le croire. Il faudrait qu’un jour, j’ai une conversation … amicale avec elle.

Dans la base de la FAPC, Séphyria vient d’arriver. Se dirigeant vers sa propre chambre, elle se couche sur son lit, passant une main devant ses yeux avant de regarder l’autre qui a appliqué sa rune sur Ric. Elle murmure faiblement :

« Ces personnes … aussi faibles et lâches soient-elles … Elles ne méritent pas de vivre. Je ne peux pas laisser passer ça … sans rien faire. »

Mais en même temps, est-ce je devais pour autant sauver cet homme ? C’est mon ennemi. J’ai juste une certaine notion … de l’honneur, je le reconnais amplement. Néanmoins, est-ce que je peux tout me permettre en me basant sur cet honneur ? Est-ce que c’est vraiment à cause de l’honneur que j’ai fait ça ?

« Tu sembles réellement troublée, Séphyria. »

« AH ! BON SANG ! »

Je suis presque obligée de crier alors qu’Emairon est adossé à un mur de ma chambre. Il a les bras croisés, ses yeux rubis me fixant sans pour autant montrer une quelconque émotion. Du moins, c’est ce qu’il donne comme apparence alors que je ressens quand même quelque chose de différent. Hum … Il y a autre chose dans ce regard.

« Qu’est-ce que tu me veux ? T’as l’habitude te téléporter comme ça chez les autres ? »

« Nullement. Ce n’était pas dans mon intention mais comme je sais où tu es partie … »

« Je n’ai rien à te dire à ce sujet. Laisse-moi tranquille. Tu risques d’en prendre pour ton grade s’ils pensent que tu es de mèche avec moi pour ce que j’ai fait. Le temps qu’ils le découvrent de toute façon, j’ai le temps de me préparer à leur répliquer … »

« Comment ça s’est passé ? Car tu n’étais pas là-bas pour les tuer. »

« J’ai combattu Lania. Elle a essayé de se battre de toutes ses forces mais comme elle n’était pas au courant pour Ric, elle a perdu le contrôle et fut tout simplement incapable de me blesser. C’est dommage pour elle mais …. Ne me regarde pas ainsi. Tu penses que ton masque d’insensibilité va rester combien de temps encore ? Bref, tu n’as pas à t’inquiéter. Je ne l’ai pas blessée et elle va bien. Satisfait ? »

« Je ne te posais pas de questions à ce sujet. Je ne vois pas pourquoi tu me réponds cela. » me déclare-t-il avant de se téléporter subitement. Se pourrait-il que je l’ai vexé ? Il s’avère que c’est bien la première fois qu’il semble aussi … ouvert émotionnellement. Cette Lania … et ce Ric. Ces deux êtres sont vraiment spéciaux, n’est-ce pas ?
« De toute façon, un jour ou l’autre, nous les reverrons. »

Je vais devoir me montrer moins agressive même si ce Ric me répugne … même si c’est un peu moins que les autres humains. Il en reste un et son existence est un problème, voilà tout. Mais si cette Lania permet à Emairon de changer, il faut que conçois la possibilité d’emmener ce Ric et la Gardevoir quelque part où Emairon pourra les retrouver. Hum … Je ne sais pas du tout pourquoi je pense à tout ça. Je me lève avant de me diriger vers la salle de bains. J’ai encore besoin de me laver … après ces évènements.

« JE PEUX SAVOIR CE QUI T’AS PRIS ? »

« Je te conseille de te calmer … C’est mieux pour toi. »

« Que je me calme ?! Alors que Malakan avait réussi à l’empoisonner ? Et qu’est-ce que j’apprends ? Qu’il est encore vivant et tout cela à cause de toi ? Je ne sais pas ce que tu as fait et je ne veux pas savoir ! Tu vas devoir t’exprimer devant la Triafa ! »

Les membres de la Triafa. Ils ne me feront rien du tout. Je le sais parfaitement. Deux jours se sont passés depuis le moment où j’ai appliqué cette rune de protection à Ric. Comme ils ont pu le remarquer, il est toujours vivant. Comme ils l’ont remarqué, je n’étais pas là après ma petite colère de la dernière fois. Je regarde Anaïs, haussant les épaules avec dédain avant de me retirer. Qu’elle exprimer sa colère et sa haine envers moi, je ne suis pas là pour être appréciée par les humains, surtout pas de son genre.

Chapitre 19 : Mis à terre

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Chapitre 19 : Mis à terre

« Qu’est-ce que tu lui as fait ? » dit la Gardevoir, contrôlant sa fureur bien que cela fut plus que difficile. Elle semble avoir du mal, beaucoup de mal.

« Que comptes-tu me faire, maintenant ? » répond calmement Séphyria, créant une brume autour d’elle. « Ainsi, si tu ne peux pas utiliser tes pouvoirs psychiques … »

« MÊME SANS EUX ! Tu ne pourras jamais me battre ! QU’AS-TU FAIT A RIC ?! »

Enervée, cette Gardevoir est énervée. Mais en même temps … Cela se comprend. Cela se comprend parfaitement. Mais pourquoi a-t-elle fait ça d’ailleurs ? Elle ne peut pas le lui dire. Tout ce qui importe, c’est que cela a été fait. Lania se téléporte une nouvelle fois, puis encore une fois et ainsi de suite. Elle se téléporte tout autour de Séphyria, faisant apparaître plusieurs reflets d’elle-même avant de dire :

« TU VAS ME REPONDRE !! Ou je dois alors te tuer pour que … »

« Mais tu veux vraiment me tuer ? Tu n’en serais pas capable. Arrête donc ces bêtises, tu as perdu d’avance. Par rapport à la dernière fois, c’est totalement différent. A quoi tes reflets vont te servir ? Je vais te montrer ce que je peux véritablement faire. »

Et cela va être bien simple. Elle ouvre la bouche, commençant à cracher des flammes violettes autour d’elle jusqu’à former un anneau autour de la zone. A l’intérieur, Ric est présent mais Lania aussi. La Gardevoir s’arrête dans ses reflets, observant les alentours. C’est problématique, vraiment très problématique !

« Et maintenant ? Qu’est-ce-que tu comptes faire, Lania ? M’affronter ? Je pourrais facilement faire se consumer Ric sans même que tu t’en rendes compte. Ce n’est plus pareil … Dorénavant, nous ne jouons plus dans la même cour. »

« JE VEUX UNE RAISON A CE QUE TU VIENS DE FAIRE ! »

« Hum ? Je suis de la Triafa, Ric s’oppose à cette dernière. C’est aussi simple que ça. »

Aussi simple que ça ? AUSSI SIMPLE QUE CA ? C’est vrai ! Elle n’aurait jamais dû s’en douter ! Elle aurait dû se méfier ! D’abord l’empoisonnement puis maintenant … CA ! CA ! C’était quoi leur problème ? C’ETAIT QUOI ?

« Tu parles beaucoup mais tu agis peu. » remarque Séphyria, les bras croisés. Il n’en faut pas plus à Lania qui crie de colère, les éléments parcourant ses poings. Elle tente d’atteindre Séphyria sans y arriver ne serait-ce qu’une fois. Mû par la rage, elle n’arrive pas à se contrôler et cela est loin de lui être bénéfique.

Une claque et voilà que la Gardevoir se retrouve au sol, choquée et hoquetant. Elle n’arrive pas à croire qu’elle n’a pas touché une seule fois son adversaire. Une seule fois aurait suffi mais Séphyria avait radicalement changé depuis la dernière fois. Ce n’est plus la même personne. Elle regarde Lania avec dédain, les bras croisés au niveau de sa poitrine.

« Si je suis sérieuse, tu ne peux rien contre moi. Tu n’es qu’une Gardevoir, je suis une dragonne. Tu n’es qu’une demi-pokémon, une erreur, je suis humanisée complètement. La seule chose en commun entre nous deux, c’est le fait que nous ne soyons pas liées. Mais là aussi, nous sommes toutes les deux différentes. »

« Je ne veux rien entendre de ta part ! »

« Toi, c’est car Ric ne le veut pas. Moi, c’est purement car je ne le désire guère. Je ne veux pas être salie par un humain. Je ne veux pas que ma puissance dépende d’une autre personne. Tu es faible de nature, tu es faible car tu as besoin de cet homme. Pourquoi est-ce que tu t’énerves alors cela ne te concerne pas ? Ce n’est pas toi qui a été empoisonnée mais Ric. Voilà la différence entre nous … »

« Pourtant, Ric m’a signalé que tu t’es combattue au corps à corps face à lui. Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Pourquoi ? HEIN ? »

« Je n’ai guère besoin de te répondre. Selon l’adversaire, je me bats de différentes façons. »

« Et c’est pour ça que tu as préféré te battre à mains nues face à Ric ? Tu ne me feras pas croire que c’est parce que c’était un humain ! Et tu sais pourquoi ? Car en Inglaterre, tu n’as pas hésité à tuer plusieurs personnes en même temps ! »

« Je n’ai pas à expliquer mes gestes. Maintenant que tu as compris que tu étais particulièrement faible et inefficace face à moi, je vais me retirer. »

Il en est hors de question ! Pas tant qu’elle n’a pas d’explications ! Pourquoi ? POURQUOI ? NON ! Elle veut savoir la vérité ! Elle veut la savoir ! Mais l’Altaria semble complètement s’y désintéresser. Elle fait réapparaître ses ailes de coton dans son dos.

« Sois heureuse de pouvoir vivre quelques jours de plus. Si je te laisse vivre, c’est bien pour lui. Il me semble bien différent de ce que je pensais. »

« De qui est-ce que tu parles ? » demande la Gardevoir mais encore une fois, aucune réponse.

« Tu es du genre à poser beaucoup trop de questions. Des fois, il vaut mieux s’abstenir de connaître la vérité. Je disparais. »

Elle disparait ? Il en est hors de question ! Elle s’apprête à l’arrêter mais à cause de la brume, elle ne la voit qu’à moitié ! Elle ne peut qu’apercevoir l’ombre qui s’éloigne. NON ! Elle ne peut même pas se venger de ce qu’elle a fait à Ric ! Elle ne peut …

« Ah ? Qu’estc-e que … Ah … Ah … »

« Ric ? Tu es réveillé ? » crie la Gardevoir alors qu’elle entend les gémissements de douleur du jeune homme. Celui-ci ouvre les yeux, regardant plusieurs fois devant lui.

« Je dirai que ça pourrait être pire … pour ne pas changer malheureusement. Qu’est-ce qui s’est passé ? Je me rappelle que Séphyria était là. »

« Elle est venue et t’a frappé en plein cœur ! Comment est-ce que tu vas ?! Et le poison ? »

Le poison ? Je ne le sens plus du tout. C’est bizarre. Très bizarre même. Mais Lania semble réellement heureuse de me voir en parfaite santé. En fait, elle vient tout simplement se lancer dans mes bras alors que je suis assis à même le sol.

« Je ne savais pas quoi faire, Ric ! Pas du tout ! J’étais complètement désemparée ! Je pensais qu’elle t’avait tué ! Je pensais qu’elle en avait terminé avec toi ! »

« Et visiblement, ça ne semble pas être le cas. » dis-je pour le rassurer.

« MAIS CA AURAIT PU L’ÊTRE ! »

Ça ne servait à rien de la rassurer. Du moins, pas avec ce genre de mots. Je commence à lui caresser le dos tendrement, l’embrassant sur les joues. Je me montre terriblement tendre alors que j’entends quelques brefs sanglots étouffés.

« Ne t’inquiète donc pas … Lania. Je ne suis pas mort. On ne va pas m’enterrer comme ça hein ? Ça serait bien trop simple. »

« Mais qu’est-ce qu’elle t’a fait ? Qu’est-ce que cette femme t’a fait ? Cette Séphyria ? Je ne comprends plus rien par rapport à ses actes ! »

« Tu n’es pas la seule, Lania. Pas du tout même … Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de cette femme. Je ne sais même pas ce qu’elle a fait au final. »

Et pourtant, j’aimerai bien le savoir. Lania est bien collée contre moi. Il vaut mieux stopper la marche pour cette nuit. Dire que je pensais qu’on avancerait mais bon … Comme quoi, la situation était bien différente de celle à laquelle je pensais. Je ne sais plus d’ailleurs ce que je dois penser réellement.

Je monte la tente et laisse Lania s’endormir la première. De même, je lui tiens la main pour bien lui montrer que je suis présent et que je ne compte pas m’enfuir. Elle m’a frappé en plein cœur, non ? Qu’est-ce qu’elle a fait exactement ? J’attends que Lania dorme avant de retirer mon haut. Sur mon cœur … C’est quoi ces signes bizarres ? Et à l’intérieur du cercle fait par ces signes, j’aperçois le symbole d’une Altaria ? Qu’est-ce que …

Chapitre 18 : Abuser de sa faiblesse

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Chapitre 18 : Abuser de sa faiblesse

« QUOI ?! »

La femme aux deux tresses bleues est folle de rage. Elle soulève l’Hyadaim blessé par le col avant de lui donner un violent coup de tête. Aussitôt, les soldats de la FAPC commencent à l’entourer, la menaçant de leurs armes.

« J’ai cru mal entendre ! Qu’est-ce que tu as fait ?! Répète un peu pour voir ! »

« Cet homme est empoisonné et destiné à mourir dans la journée qui suis. Pourquoi vouloir le combattre de front s’il est trop puissant pour un pokémon humanisé ? Il suffit tout simplement de l’empoisonner et ensuite de … »

« Tu ferais mieux d’arrêter de parler maintenant. Oui, si tu veux qu’une larve comme toi puisse encore vivre quelques jours, tu ferais mieux de te taire ! »

« TOI ! Saleté de pokémon humanisée ! Que tu sois envoyée par la Triafa ne change rien à ce que tu viens de faire ! Recommence encore une fois et je te promets que je ferai tout pour que la FAPC te tue ! Malakan, vas à l’infirmerie te faire soigner ! »

Anais avait pris la parole et était intervenu après le coup de tête de la part de Séphyria. Celle-ci reste de marbre, regardant avec dédain la femme qui vient de s’adresser à elle. Comme si elle la craignait … Ce qui n’était pas du tout le cas. Sans même daigner lui parler, elle se retourna, se dirigeant vers la sortie de la base de la FAPC.

« Je peux savoir où est-ce que tu comptes aller ? » dit Anaïs, énervée.

« En parlant de comptes, je n’en ai pas à rendre à une femme de ton espèce. »

« QUOI ? FAIS ATTENTION A CE QUE TU DIS ! »

« Je me retire pour le moment. J’ai des préoccupations plus importantes. »

Sans plus continuer à parler, la femme aux cheveux bleus s’en va, ignorant complètement les injures d’Anaïs. Mais après quelques pas, alors qu’elle s’apprête déjà à voler, un homme aux cheveux verts fait son apparition, s’étant téléporté à ses côtés.

« Séphyria. Où est-ce que tu comptes aller ? »

« Je ne crois pas avoir besoin de quelqu’un comme toi pour me dire ce que je dois faire. Je te conseille à toi aussi de ne pas te mêler de ce que je vais faire. »

« Je pourrai lire dans tes pensées si je le désire mais je ne pense pas en avoir besoin. Ces deux personnes … sont intéressantes, n’est-ce pas ? »

« Qu’est-ce que tu racontes encore ? De qui est-ce que tu … Attends un peu. Toi ! Emairon ! Tu ne serais quand même pas attiré par Lania ? » dit l’Altaria avec le plus grand des sérieux tandis qu’Emairon reste de marbre devant les paroles de la femme aux cheveux bleus. Malgré tout, il garde contenance, la fixant de ses yeux rubis avant de dire :

« Et si c’était le cas ? Lania Lezuna … est vraiment intéressante en soi. »

« Quoi ? Qu’est-ce que tu viens de dire ? » demande l’Altaria, semblant rester de marbre pendant quelques temps avant de reprendre : « Comme quoi, il vaut mieux se méfier des apparences. Enfin, au moins, il faut reconnaître que c’est une bonne chose. »

« Quelle est la bonne chose dont tu parles ? »

« Tu n’as pas à le savoir mais je peux juste te dire que mon point de vue sur ta personne vient de changer. Je m’en vais maintenant. »

« Je te téléporte pour que tu n’aies pas de problèmes. »

Il lui rend un service ou elle rêve ? Elle tente d’ouvrir la bouche mais tout son corps disparaît complètement devant le Gallame, les yeux de celui-ci étant devenu roses. Quelques instants après, il s’en alla de son côté, méditant sur les paroles de Séphyria. Son point de vue le concernant ? Qu’est-ce qu’elle avait voulu dire ?

« Où … est-ce que je suis ? »

Je me sens mal … très mal même. J’arrive à peine à parler alors que j’ai ma vision qui est troublée. J’ai chaud … très chaud aussi. Je peux voir le ciel … Il fait nuit ? Et pourtant, j’ai si chaud que ça ? La nuit en Calambie n’est pourtant pas ainsi, d’après mes souvenirs. Je ne comprends pas … Je ne comprends pas … Puis le visage blanc de Lania apparaît à la place du ciel. Elle semble avoir les yeux rougis par les larmes.

« Lania ? Tu n’as pas dormi ? Tu devrais … pourtant … Va donc te reposer, je vais bien. »

« NON ! Tu ne vas pas bien, Ric ! Tu ne vas pas bien ! Je ne sais pas soigner les antidotes ! Je ne sais pas du tout comment faire ! »

« Tu te trompes dans tes paroles. Il faut soigner les poisons, pas les antidotes. »

J’aimerai bien rire mais je n’y arrive pas. Pourtant, je veux lui montrer que ce n’est pas si dramatique que ça. Mais bon, difficile de croire cela quand je me lève. Je me mets debout mais mes deux jambes commencent à trembler fortement.

« TU VOIS ! Tu tiens à peine sur tes jambes ! Vas donc te rassoir, Ric ! »

« Pas vraiment … Je ne vois pas l’utilité. » dis-je sans même m’en rendre compte.

« Je vais t’en vouloir fortement, Ric. Sois tu vas te coucher de ton plein gré, soit je vais t’y forcer. Est-ce que tu veux que je t’y force, Ric ? »

« Je veux surtout que tu me laisses tranquille. Si je te dis que je vais bien, c’est que je vais bien ! Par contre, comme nous nous sommes reposés, il vaut mieux que nous marchions maintenant. Tu m’accompagnes ou tu restes ici ? »

« Je t’accompagne mais je marcherai sur ton corps si tu t’évanouis. »

Des paroles bien dures. Mais bon … Cela montre à quel point elle est inquiète pour moi. Je devrais plutôt être heureux, n’est-ce pas ? Je commence à marcher avec lenteur, haletant alors que je ne sais même pas où je vais.

« Ric, tu devrais vraiment te reposer … Je me répèterai jusqu’à ce que tu comprennes ce que je veux dire. J’ai l’impression que tu n’as pas saisi ce que je voulais dire par là. »

« Tu peux te répéter, ça ne changera rien, Lania. Je ne suis pas convalescent, je ne suis pas en train de mourir et nous … »

« TU SAIS PARFAITEMENT QUE C’EST LE CAS ! »

Et merde ! J’aime pas être vulgaire, même dans mes pensées mais Lania commence à m’exaspérer ! Le fait qu’elle se préoccupe de moi de cette façon, ce n’est pas ce que je veux, loin de là ! J’aimerai plutôt qu’elle se concentre … sur autre chose. Comment dire … Ah … Je ne sais pas justement quoi dire …


Elle est sur les nerfs et c’est de ma faute. Pourtant, je reste stoïque et je tente de réfléchir à comment l’aider. Du moins, comment l’aider à ne plus penser à moi. C’est loin d’être aussi simple, très loin même. Je tente d’y penser … mais je n’y arrive pas. En fait, je ne suis pas capable de penser correctement. Il vaut mieux pour moi que …

« Vous êtes si faciles à repérer. Cela prouve à quel point la FAPC est constituée d’une bande d’incapables. Vous déplacez dans la nuit ? En produisant de la lumière ? Est-ce que le fait de se rapprocher de la mort vous fait commettre ce genre de bêtise ? »

Je me retourne en même temps que Lania. Celle-ci est projetée par une puissante attaque constituée de vent avant que Séphyria ne se présente en face de moi. Son poing est auréolé d’une aura que je ne connais pas. Son poing qui vint tout simplement m’atteindre en plein cœur. J’hoquète sur le coup, la bouche grande ouverte.

« Qu’est-ce que … »

« Qu’ils aient au moins la décence d’affronter leurs adversaires de face. C’est pourquoi j’ai parlé avant de t’attaquer … que tu puisses me voir. »

« Je ne … comprends pas … ce que … »

Encore plus que ma vision brouillée, je sens que tout mon corps ne me répond plus une nouvelle fois. Mes jambes flanchent et je …

Le corps de Ric s’écroule au sol alors que Lania se téléporte dans le dos de Séphyria. Enragée, la Gardevoir tente une attaque enflammée sur l’Altaria mais celle-ci se retourne, son pied venant frapper sur le côté la tête de Lania pour la renvoyer à terre.

« Ca ne se passera pas comme la dernière fois, Lania. »

Chapitre 17 : Sur un lit de mort

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Chapitre 17 : Sur un lit de mort

« Lania, donc … Tu t’occupes de ces hommes … »

« Et toi, en même temps. Tu élimines cet homme, d’accord ? »

Cet homme qui se nomme Malakan, non ? Ca ne devrait pas être si facile que ça. Même si mes deux pokémon oiseaux ont l’avantage. Je ne sais pas … Je ne suis pas confiant, loin de là même. Peut-être est-ce à cause de ces dernières journées ? Peut-être …

« Si tu penses que des pokémons de base peuvent réellement m’atteindre, tu te trompes lourdement. Tu vas comprendre la souffrance que je peux engendrer. »

Qu’est-ce que ça veut dire ? Alors que j’entends déjà les cris de souffrance des hommes qui combattent Lania, je vois l’Haydaim qui … se camoufle ? Ses cornes font pousser de majestueuses feuilles mais aussi la globalité de son corps. J’ai l’impression qu’il est invisible ! Qu’il est complètement invisible ! Je dois faire attention ! Mes deux pokémons m’entourent, créant un vent assez puissant alors que plusieurs petites graines sont projetées vers moi sans pour autant réussir à m’atteindre.

« Hum. Visiblement, ça ne sert pas à grand-chose … mais est-ce que le vent est capable de repousser un corps lancé à toute vitesse ? »

Comme si je connaissais la réponse ! Mais je sais au moins ce qu’il va préparer ! Je préviens mes pokémons de faire attention avant de rouler sur le côté. L’Haydaim s’est élancé vers moi, percutant plusieurs arbres avant que je ne comprenne qu’il visait Lania dans mon dos. Pourtant, celle-ci se téléporta sans même se retourner. Malakan continue sa course, percutant plusieurs hommes, brisant leurs os comme si de rien n’était.

« Je possède des pouvoirs psychiques, il est donc normal que je n’ai pas à me méfier de ce qui m’attaque par derrière. Malheureusement, ça ne marche pas ainsi. »

Et avant même qu’il ne puisse attaquer une nouvelle fois, je demande à mes pokémons de lui régler son compte. Plusieurs lames composées d’air vinrent le frapper en pleine face. Des blessures se présent en même temps que je prends la parole :

« Bravo ! Grâce à vous, je n’ai pas à m’inquiéter … On peut le battre ! »

« Corboss … Corboss ! » me répond Ersone alors que je souris. Je vais mieux … Je vais un peu mieux. Comment est-ce que Lania se débrouille de son côté ? Elle fait le ménage et d’une façon plus qu’efficace.
Les corps volent dans les airs, les coups enflammés, parcourus d’électricité ou alors capables de créer de la glace aussi. Elle est efficace, diablement efficace, il faut le reconnaître. Moi ? J’ai mon arme et je tente de viser quand même l’Haydaim. Malgré ses blessures, il est plus malin que je ne le pense.
Je tire deux balles et le résultat ? Il projette deux graines qui vont exactement percuter les balles et les repousser comme si de rien n’était. Il était d’une précision diabolique ! Je ne m’attendais carrément pas à une telle réplique !

« Soyons sérieux … d’accord ? Mon but est ta mort. »

Qu’est-ce que … Ses cornes commencent à briller alors que je regarde le ciel. Même si caché par les arbres, le soleil est bien présent ! JE SAIS CE QU’IL PREPARE ! Je préviens mes deux pokémons mais ces derniers se placent devant moi, croisant leurs ailes avant qu’un puissant rayon de lumière et de chaleur ne vienne frapper Néverri et Ersone.

Mes deux oiseaux furent repoussés en arrière, me percutant mais je tends mes mains en même temps. Même si mon dos me fait atrocement souffrir car il a rencontré un arbre, j’ai au moins mes pokémons dans mes bras. J’ai voulu amortir leurs projections. C’était la moindre des choses à faire même si ce n’était pas forcément la meilleure idée.
Je pousse un gémissement de douleur alors que la colère de Lania ne fait que redoubler. Je la vois briser des nuques grâce à ses pouvoirs psychiques, quelques hommes de la FAPC reculant peu à peu, inquiets de la puissance de la Gardevoir. Oui, il faudrait mieux pour eux qu’ils arrêtent ce combat car sinon …

« Sinon, je continue tout simplement ce carnage. »

Elle vient de lire dans mes pensées ou je rêve ? Enfin, j’entends surtout des petits piaillements de la part de mes pokémons. Ils sont inquiets à cause de mes blessures. Je leur dis que je vais bien même si j’ai quelques écorchures à cause des nombreuses épines provenant des branches qui m’ont éraflé. Qu’est-ce que des branches font ici de toute façon ? Je ne suis pas assez en hauteur dans un arbre pour ça !

« AH ! C’est un piège ! »

« Trop tard, tu es terminé. » me déclare Malakan.

Les branches commencent à me nouer à l’arbre ! Il utilise les plantes ! Malgré son aspect animal, c’est un végétal ! Je dois m’en rappeler ! ARGL ! Quel idiot ! MAIS QUEL IDIOT ! Qu’est-ce que je peux faire ? Le temps que mes pokémons viennent … AH ! Il y a une racine plus grosse que les autres ! Et elle fonce droit vers moi ! Surtout qu’elle a une pointe ! Je tente de me libérer mais je n’y arrive pas !

« Maintenant, tu vas le lâcher, d’accord ? »

Lania ? Mais … Je la vois frapper Malakan de son poing enflammé. L’Haydaim décolle sur le côté alors que plusieurs balles fusent vers Lania. Elle a à peine le temps de réagir … Je le vois … Je vois une balle qui atteint sa hanche, une autre qui caresse son bras gauche … et sa jambe gauche aussi ! Elle se téléporte une nouvelle fois mais elle a été touchée ! En même temps, les branches m’ont éraflé et je suis un peu blessé.

« LANIA ! Tu ne devais pas faire ça ! Tu es folle ! »

« Je ne pouvais pas le laisser te blesser plus longtemps ! Il aurait pu te tuer ! »

Elle me réplique sèchement, signe qu’elle est autant en colère que moi. C’est vrai … Sur ce coup, elle comme moi, nous avons commis d’énormes bêtises. J’aurai dû me méfier plus tôt de ce que cet homme pouvait faire. Lania ? Elle est déjà repartie se battre contre les soldats de la FAPC mais ils sont de moins en moins nombreux et elle, les blessures l’ont galvanisée. Elle finit le carnage commencé plus tôt.

« C’est terminé. Malgré mes blessures, tu as perdu. Repliez-vous. »

Malakan s’est relevé alors que je me demande quoi est-ce qu’il parle. Il est en train de perdre et il abandonne ? Hors de question ! Je demande à mes pokémons de l’arrêter mais l’homme crée déjà plusieurs murs de racines pour les empêcher de l’atteindre. Il s’éloigne sans un mot, les rares soldats encore vivants partant à leur tour. Qu’est-ce que ça veut dire ?

« Lania ? Comment est-ce que tes blessures vont ? »

« J’ai connu des jours meilleurs. Mais toi ? Il ne t’a pas touché avec cette racine ? »

« Tu m’as sauvé à temps, merci beaucoup, Lania. Sans toi, je serai mort à l’heure où je te parle. » déclare-je. Je suis rassuré … Elle peut vraiment se débrouiller seule, n’est-ce pas ?

« Ce n’est pas grand-chose, Ric. Je fais tout simplement ce que j’estime être bon. »

Et elle fait le bon choix, hahaha ! J’aimerai en rire de la situation mais nous sommes tous les quatre blessés. Oui … Mes pokémons aussi. Mais j’ai de quoi les soigner grâce à ces potions en spray. J’en ai demandé aux soldats pour prévoir au cas où les blessures de Lania, je ne sais jamais. J’ouvre mon sac, cherchant dans celui-ci avant de récupérer une potion.

« Voilà, venez pas là, mes oiseaux. J’ai … »

Je … Qu’est-ce qui se passe ? J’ai la tête qui tourne. J’ai mal au crâne ? De la fièvre ? Mon corps ne me répond plus et …

« RIC ! » hurle Lania alors que le corps de l’homme s’écroule au sol. Sur les nombreuses entailles causées, un liquide vert s’en écoule. Une forte odeur nauséabonde en sort alors que Lania commence à secouer Ric, essayant de le réveiller de l’inconscience dans laquelle il vient de tomber.

Chapitre 16 : Le roi de la forêt

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Chapitre 16 : Le roi de la forêt

« Lania, réveille-toi, c’est l’heure. »

Je la secoue doucement alors qu’elle se trouve dans un second sac de couchage. Nous ne sommes pas en froid mais elle a décidé de ne plus dormir avec moi. Du moins, pas dans le même sac de couchage. Je ne suis pas contre cette idée mais il est vrai que ne plus la sentir contre moi, c’est différent, vraiment différent même. C’est un peu triste … mais bon. Lania ouvre ses yeux dorés, les posant sur moi.

« Bonjour, Ric. Il est déjà l’heure de se réveiller ? Tu es sûr ? »

« J’en suis sûr et certain Nous avons encore beaucoup de chemin à faire, Lania. Je crois que nous sommes proches de quitter la forêt. Je ne sais pas du tout où nous allons atterrir. Maintenant que j’y pense, nous aurions dû demander une carte … »

« Je ne suis pas sûre qu’elle nous aurait été utile. » murmure la Gardevoir humanisée avant de se mettre assise dans le sac de couchage. Elle s’étire longuement, sa poitrine se soulevant devant mes yeux. Je fixe ces deux choses volumineuses avant de détourner le regard. Est-ce que le dicton est vrai ? C’est lorsque l’on ne possède plus une chose qu’on la désire ?

« Tu penses vraiment ? Pourtant, avec cette carte, on pourrait établir les endroits où nous sommes déjà passés. Bien entendu, on rajoute aussi une boussole et … »

« Ca ne change rien. Nous n’avons pas de quoi reconnaître les kilomètres faits à pied. Imagine qu’on se référence mais à de mauvais endroits. La seule chose qui nous est utile, c’est le portable et le fait qu’ils puissent nous repérer par satellite. »

« Oui … Comme nos adversaires, Lania … Comme nos adversaires. »

Elle hausse les épaules, quittant finalement le sac de couchage. Elle dort un peu plus longtemps qu’auparavant mais c’est une bonne chose. Du moins … A mes yeux. Je me demande si nous sommes prêts de la FAPC ou non. Nous n’avons même pas remarqué une petite base ou autre, rien du tout même.

Je me demande même si nous allons vraiment vers le bon chemin. Plus le temps passe, moins j’en suis convaincu. Autant dire que je ne suis pas rassuré pour la suite des évènements. Combien de temps d’ailleurs ? Je crois que ça fait déjà trois semaines voire même bientôt un mois que je voyage avec elle dans la forêt. J’ai surement fait des allers et des retours sans même m’en rendre compte.

« Lania, tu veux manger un morceau avant de partir ? »

« Je n’ai pas faim, Ric. Je suis désolée … vraiment désolée même. »

« Ca ne fait rien, c’était juste au cas où. Je n’ai pas très faim non plus. »

Nos conversations sont … moins chaleureuses. Je la sens vraiment différente. J’ai un peu peur … Est-ce que je dois la laisser gérer sa vie toute seule ? Je ne peux pas. Elle n’est pas humaine, c’est une pokémon … pas une humaine. Je ne peux pas la laisser seule.

Notre chemin s’accélère aujourd’hui. Depuis quelques jours de toute façon, nous nous déplaçons plus rapidement. Nous nous sommes rapprochés des petits monts au beau milieu de la forêt. Même si nous n’avons pas du matériel d’escalade, Lania peut me téléporter et faire de même avec elle. Ainsi, au sommet, nous pouvons alors avoir une vue d’ensemble ou presque. Certains arbres sont vraiment plus grands que d’autres, c’est effrayant.

« Lania ? Je pense que nous devrions nous rendre là-bas. »

Je pointe du doigt ce qui semble être une montagne si on la compare à l’endroit où nous sommes. Je ne sais pas où nous arriverons, je ne sais pas s’il y a de la vie là-bas mais qu’importe, je pense que c’est un bon endroit. A partir de là, nous pourrons alors avoir une vue encore plus grande. Peut-être même trouver … Ah non. Je ne dois pas envisager de nous rendre dans une ville, ça serait juste stupide.

« Je pense que c’est une bonne idée, Ric. Mais il nous faudra quand même plusieurs heures pour nous y rendre. Je ne peux pas utiliser mes pouvoirs indéfiniment. »

« Je ne te demandais pas de nous y rendre par téléportation, loin de là ! »

« Je le sais parfaitement, Ric, je le sais parfaitement. Je voulais juste te prévenir. »

« Viens, je t’aide à descendre. » dis-je en tendant ma main, descendant déjà des rochers pour la réceptionner. Elle fait un geste négatif de la tête, se mettant assise avant de glisser lentement du rocher pour arriver à ma hauteur.

Pourquoi est-ce qu’elle fait ça ? J’ai l’impression de souffrir un peu. J’ai aussi l’impression d’être inutile. C’est vrai qu’en tant que pokémon, elle n’a pas besoin de moi mais en tant que femme ? Ah … Là, non plus. Peut-être que je suis un peu vaniteux dans le fond ? Je pensais être indispensable pour Lania ? Ca flattait mon égo ? Je ne sais pas … Je ne sais plus. Je commence à être véritablement perdu.

« Ric, si je sens une force ennemie, je te préviens, d’accord ? »

« D’accord, tu fais comme tu veux. »

Je ne veux pas paraître sec dans mes propos. Mais … J’essaye d’être un peu distant. Peut-être que ma fierté de mâle m’empêche d’être sympathique envers elle ? Je ne sais pas du tout, je ne sais pas vraiment … Pas vraiment, oui.

POURQUOI JE NE SAIS PAS ?! Je tente de contrôler mes sauts d’humeur mais là, ça ne va plus ! Je ne sais rien ! Rien du tout ! Je ne sais rien sur la Triafa ! Je ne sais rien sur mes ennemis ! Je ne sais rien sur Lania ! En fait, je ne suis qu’un acteur ! Une personne qui ne fait que se déplacer là où lui demande de se rendre ! Voilà tout ! VOILA !

« Ric ? Ca ne va pas ? »

« SI ! Ca va très bien ! Merci de t’en préoccuper ! » hurle-je soudainement alors que Lania recule un peu, étonnée par mes paroles assez violentes. Je dois chercher un moyen de m’excuser mais aucun mot ne sort de ma bouche. Je suis … pathétique.

Maintenant, elle est plongée dans son mutisme alors que je cherche comment m’excuser mais rien ne vient. Je suis parfaitement muet … Quel idiot mais quel idiot ! Si je profère de telles paroles, je dois au moins avoir le courage de les assumer ! Mais ce n’est même pas le cas ! Lania me jette des petits regards alors que nous retraversons la forêt calambienne bien que nous soyons passés de l’autre côté des petits monts.

« Vous ne ferez pas un pas de plus. »

Je m’arrête aussitôt alors que Lania se met en position de combat. Autour de nous, les arbres commencent à se mouvoir peu à peu. Une voix ? Masculine d’ailleurs … Cela voudrait dire … Non, ce n’est pas Emairon, ce n’était pas le même timbre de voix.

Je sors mon arme, déjà prêt à l’utiliser alors qu’une paire de cornes se présente de derrière un arbre. Des cornes d’Hyadain ? Je comprends rapidement à qui j’ai affaire lorsqu’un homme aux cheveux bruns se présente en face de nous. Au-dessus de ses oreilles, les fameuses cornes que j’ai vues. C’est donc … un autre pokémon … mais du même « niveau » que Lania. Je pense en termes de niveau car Séphyria est une humaine, Emairon aussi. Par contre, cet Hyadain et Lania ne le sont pas.

« Je pense que tu es de la FAPC, n’est-ce pas ? »

« Tous les pokémons que tu rencontres et qui sont humanisés seront tes ennemis. Cette Lania est une erreur de parcours, une erreur qu’il faut corriger en te tuant. »

Et dès l’instant où il parle, il fonce cornes baissées vers moi. Lania me téléporte en même temps qu’elle, les cornes ravageant tout sur leur passage. Wow … Ça déménage on dirait bien ! Je suis obligé de reconnaître que balayer plusieurs arbres … C’est impressionnant ! Et autant dire que ça ne me rassure pas le moins du monde sur ce qui risque de se passer. L’Haydaim se retourne vers nous, secouant sa tête avant de reprendre la parole :

« Je m’appelle Malakan. Je serai celui qui va t’enterrer. Je suis au service d’Anaïs, cheffe de la FAPC. Prépares-toi à périr, ce n’est que le début. »

« Attention RIC ! » hurle Lania, me téléportant une nouvelle fois avant que des balles ne fusent vers moi. Qu’est-ce que ça … Des hommes ? Il était accompagné ? Sale traître ! Il avait préparé son coup ! Je sors mes pokéballs, les envoyant au sol pour faire apparaître mes deux pokémons. On va avoir l’avantage sur ce pokémon humanisé ! Pendant ce temps, Lania va servir de protection et éliminer ces hommes !

« Lania, tu as une autorisation pour les tuer. Ils n’hésiteront pas un instant. »

« Une autorisation ? Je ne comptais pas te la demander, Ric. S’ils veulent te tuer, ils doivent être prêts à en subir les conséquences. »

Chapitre 15 : Prêts à perdre, prêts à tuer

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Chapitre 15 : Prêts à perdre, prêts à tuer

« Vous êtes sûrs de n’avoir besoin de rien d’autre ? »

« Pas du tout, merci de vous préoccuper de nous mais ça devrait aller. Est-ce que la situation s’améliore là-bas ? Je ne peux pas vraiment … comment dire cela … être au courant. »

« On n’a plus vraiment subi d’attentats cherchant à vous viser tous les deux donc c’est une bonne chose. La mauvaise, c’est que le silence de la FAPC dans les coins habituels est plus qu’inquiétant. Méfiez-vous tous les deux au cas où. »

Je hoche la tête alors que je m’adresse à un soldat de l’armée de Calambie. Ils sont plusieurs, cinq pour être exact. Au cas où ils se feraient attaqués sur le chemin. Ils m’ont ramené de quoi vivre une nouvelle semaine mais aussi de quoi me rendre un peu plus propre et présentable. Il en est de même pour Lania. Celle-ci est d’ailleurs un peu loin, ayant reculé alors que je la regarde brièvement.

« Et des nouvelles de la base de la FAPC de votre côté ? »

« Rien du tout pour tout vous dire. C’est triste à déclarer … mais bon … On n’a rien trouvé. Pourtant, je sens qu’on s’y rapproche car on entend de plus en plus de voix non-loin de nous. Heureusement, nous savons comment nous déplacer sans nous faire repérer. »

« Si vous êtes sûrs … et que vous êtes convaincus … Je ne peux qu’espérer ça pour vous. Bonne chance, nous devons nous en aller maintenant. Vous avez de quoi tenir une nouvelle semaine. Vous avez aussi plusieurs portables au cas où. Ca ne sert à rien de vous en donner qu’un seul. Bonne chance encore une fois. »

« Ce n’est pas seulement de la chance qu’il nous faudra dans cet endroit. »

Le soldat hausse les épaules en écoutant mes propos alors que je pousse un petit soupir. Ca ne fait rien, rien du tout même. Je ne suis pas là pour me plaindre. Je regarde les soldats partir les uns après les autres avant de me tourner vers Lania. Celle-ci est adossée à un arbre, le regard lointain. J’ai maintenant deux sacs dans les mains.

« Lania … Il y a aussi des affaires pour toi. »

« Merci … beaucoup, Ric. » murmure faiblement la Gardevoir, posant ses yeux sur mon visage. Elle semble un peu perdue. Je comprends pourquoi …

Je comprends parfaitement ce qui se passe avec elle. Elle n’a pas l’habitude, loin de là même. Elle est … Non. Ce n’est pas exactement ça. C’est juste qu’elle a compris qu’on ne peut pas forcer une personne à nous aimer et qu’on ne peut pas forcer notre corps à aimer une personne. On ne peut jamais faire ça.

« Lania, nous ne devons pas rester ici, est-ce que tu comprends pourquoi ? »

« Bien entendu … Ric. Je reste encore ici quelques secondes et je viens. »

« Je préfère attendre que tu aies terminé. » répond-je calmement avant de m’installer à côté d’elle. Je ne sais pas trop quoi lui dire de toute façon. Je n’ai jamais eu de petite amie, jamais eu le temps à cause du travail. Tout le contraire d’Alphonse quoi. Mais maintenant, je ne pense pas que ce dernier soit enclin à ça de toute façon.

« Ric … J’ai vraiment mal au cœur depuis qu’Emairon est parti, c’est normal ? »

« C’est normal, Lania. Ne t’en fait pas, ça te passera un moment. J’ai ressenti la même chose pour Helena. Tu n’as pas à t’inquiéter, d’accord ? Je te le promets. »

« Pourquoi est-ce qu’Emairon est un membre de la Triafa ? Pourquoi est-ce qu’il ne m’a pas tuée ? Pourquoi est-ce qu’il … » commence-t-elle à me dire avant que je ne l’arrête d’un doigt sur ses lèvres.

« Tu verras que tout est bien plus compliqué que prévu … »

« Oui mais … » reprend t-elle mais je l’arrête une nouvelle fois. Il vaut mieux qu’elle n’en demande pas plus. La raison est simple : même si elle a le corps d’une femme, même si elle est humaine, elle reste une pokémon qui ne comprend pas encore les émotions et les sentiments. Je ferai mieux de la considérer ainsi dorénavant. Non pas comme mon « égale » dans le sens où je ne la rabaisse pas, mais plus comme une enfant dans le domaine de l’amour. L’idée que c’est moi qui doit lui apprendre quelque chose que je ne connais pas moi-même … Je ne sais pas. Ca me parait risible. Est-ce qu’avec Helena, j’ai vraiment eu des sentiments pour elle ? Ou alors, je voulais tout simplement la sortir de ce monde car elle n’était encore qu’une enfant quand elle y a été plongée ?

Je ne sais pas. Je suis de plus en plus perdu et cela ne semble pas passer inaperçu aux yeux de Lania qui me regarde avec tendresse. Elle tend ses bras et nous nous enlaçons tous les deux. Et si je la perdais ? Et si je perdais Lania ? Je ne sais pas … Je ne veux pas y penser mais … depuis tout ce temps, elle est la seule chose qui me retient encore ici. Je ne sais pas ce que je ferai si elle devait disparaître, si elle devait mourir. Je ne veux pas y penser plutôt, il vaut mieux pour moi que … Ah … Pourtant, je garde cette image fixée dans ma tête. Quel idiot ! Mais quel idiot ! Je n’ai pas y penser !

« Lania ? Avançons … Il va falloir que j’appelle encore mes pokémons. »

« Pour qu’ils aillent explorer les environs, c’est bien ça, Ric ? »

« Oui … Mais avec cette forêt, ces montagnes, nous sommes sûrement très loin de la capitale maintenant. J’espère que tu ne m’en veux pas. »

« T’en vouloir pour quelle raison, Ric ? »

« Pour le fait que tu ne puisses pas vivre … correctement. »

Elle me regarde avec un peu d’étonnement. J’ai dit une bêtise ? Je ne sais pas vraiment, je dois l’avouer. J’espère que non. Néanmoins, elle me fait un petit sourire avant de me dire que nous devrions marcher plus rapidement. Elle ne me répond pas, n’est-ce pas ? J’ai surement proféré une bêtise pour ne pas changer. Mais bon … Elle ne m’en veut pas. Tant mieux en soi. Les journées vont être longues dorénavant, très longues.

« La situation est préoccupante en Calambie. »

« Vous parlez des dernières actions de la FAPC ? Il semblerait qu’à force de rechercher cet homme nommé Ric, la FAPC commet de plus en plus de bêtises. Des soldats sont capturés ou tués de plus en plus chaque jour. »

« Que fais donc Anaïs ? Elle n’est pas capable d’arrêter ne serait-ce qu’un seul homme ? Si nous lui avons donné ces deux projets, c’est pour qu’elle les utilise. »

« Nous devons envisager le pire pour la Calambie … Je veux bien entendu de perdre notre domination dans ce pays. Dans le pire des cas, c’est ce qui arrivera. »

« Si cela continue dans cette voie, je me déplacerai moi-même là-bas. »

« Est-ce que tu es sûr que c’est la bonne chose à faire ? Je ne te le déconseille pas, loin de là mais au cas où, est-ce que tu penses vraiment qu’il faut que tu fasses ça ? »

« Oh … Des fois, je me dis que c’est la meilleure chose à faire. De même, il semblerait que les deux pokémons envoyés ne soient guère efficaces. »

« Tout cela car ils n’ont pas été encore été liés. Nous ne pouvons pas nous permettre de recommencer la même erreur. Il faut que nous soyons prudents. »

« Ne vous en faites donc pas. Faites quelques menaces à Anaïs et je suis sûr qu’elle comprendra qu’elle n’a pas vraiment le choix. »

« Bonne initiative. Il vaut mieux pour elle qu’elle nous craigne. Elle est décevante … très décevante même depuis l’apparition de Ric dans la Calambie. Quant à ce dernier, il faut envisager des méthodes bien plus radicales. »

« Nous allons tout préparer pour « l’accueillir » lorsqu’il quittera le pays. »

« Tant mieux … La réunion est terminée. »

Chapitre 14 : La vie sauvage

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Chapitre 14 : La vie sauvage

« Lania, je peux savoir c’est quoi le numéro que tu as joué ? »

Je lui pose cette question qui me tiraille alors que je commence à la soigner. Heureusement que j’ai des bandages dans le sac à dos car sinon, je ne sais pas ce que j’aurai pu lui donner pour m’occuper d’elle. Difficile à dire, oui. Elle me regarde avec étonnement, me disant :

« De quoi est-ce que tu parles, Ric ? De quel numéro tu parles ? Je ne jouais pas ! Je devais te défendre ! Ce joli Gallame était vraiment très fort, tu sais ? »

« C’est pour ça que tu ne t’es pas battue sérieusement contre lui, c’est ça ? »

Je réponds sèchement alors qu’elle retire son bras que j’étais en train de bander. Même si elle rougit, elle semble offusquée de mes paroles. Qu’importe, je lui ai dit le fond de ma pensée et rien d’autre. Qu’elle le veuille ou non.

« J’ai tout fait pour essayer de te sauver la vie ! Et c’est comme ça que tu me remercies, Ric ? C’est très aimable de ta part ! Je pensais quand même bien plus de toi ! Mais toi, tu penses ça ? C’est ça hein ? Alors que j’ai combattu Emairon pour te protéger ! »

« Tu m’as protégé et je t’en remercie mais ça ne change rien aux faits ! »

« SI ! Ca change tout ! Contrairement à ce que tu dis ! Sans moi, tu serais mort ! Et voilà comment tu me remercies ! »

« Arrête donc tes larmes d’Escroco ! Ca ne marche pas avec moi ! Tu étais complétement envoûtée par cet homme ! Tu étais complètement sous le charme ! Si ça ne tenait qu’à toi, je suis sûr que tu te serais jetée dessus ! »

« CE N’EST MÊME PAS VRAI ! La seule personne que j’apprécie, c’est toi ! »

Mais je sens l’hésitation dans ses propos. Je sais qu’elle hésite. Je le sais parfaitement. C’est peut-être la première fois qu’elle comprend … ce sentiment. Depuis que je lui ai donné ces explications sur les sentiments d’une personne …

« Et pourquoi … est-ce que tu dis ça hein ? Moi, la seule personne avec qui je veux me lier, c’est toi, Ric ! Et personne d’autre ! Mais peut-être … Oh ! Je vois ! »

Elle se montre soudainement plus câline et docile. Elle semble avoir compris quelque chose mais quoi ? Sans même que je ne puisse réagir, elle se téléporte, venant coller sa poitrine contre mon torse. Elle se frotte bien, le haut de son corps parcourant le mien de haut en bas. Je ne réagis pas, je suis un peu trop en colère … mais contre moi-même.

« Ric … Tout ce que tu sens … contre toi … t’appartient, hein ? »

« Tu ne m’appartiens pas, que tu le veuilles ou non. Maintenant … Si tu veux bien retirer ton corps du mien, il faut que je m’occupe de te soigner. »

« Bien entendu, Ric. D’ailleurs, je vais t’y aider. »

Elle semble un peu trop … trop … Non … NON ! Purée ! Elle vient de se mettre complètement nue. Elle semble avoir remarqué ma jalousie et a décidé d’en profiter et de m’aider à en profiter ! Elle me couche sur le sol, les bandages et autres objets pour le soigner à d’elle et moi. Elle est au-dessus de moi, à quatre pattes. Je peux observer toute l’anatomie de son corps … la corne dorée entre ses volumineux seins, ces derniers aux pointes parcourues par le désir, son entrejambe … Ses oreilles de Gardevoir, sa peau entièrement blanche.

« Tu vas très bien me soigner, dorénavant, n’est-ce pas ? »

« Lania … Tu vas commettre une bêtise alors arrête et … »

« Je suis sûre de ne pas faire de bêtises. Je veux te voir comme tu me vois actuellement. » murmure-t-elle dans le creux de mon oreille. Elle commence à me retirer le haut alors que je lutte du mieux que je peux. Je dois lui répondre quelque chose.

« Lania ! Je pense toujours à Helena ! Que tu le veuilles ou non, ça ne sera jamais possible entre nous deux ! Et oui, j’étais inquiet pour toi à cause de ce combat ! Je me faisais du souci ! Mais arrête ces bêtises ! Tu le regretteras toute ta vie ! »

« Je ne pense pas regretter mon choix. Je ne l’ai pas regretté depuis plusieurs mois, depuis le moment où nous nous sommes vus, Ric. Je veux que tu deviennes mon … »

Elle s’arrête dans ses propos, commençant à me fixer longuement. Puis elle se relève, ses yeux dorés toujours posés sur moi. Ses vêtements lévitent au-dessus du sol avant qu’elle ne se rhabille, présentant ses blessures. Elle murmure à nouveau :

« Si tu veux bien me soigner, Ric. Ça serait gentil de ta part. »

« Euh … Oui … Bien sûr. Sans problème. Je te fais ça tout de suite. » bredouille-je alors que je me relève. Je prends les bandages qui sont au sol.

Je recommence mon travail alors qu’elle se montre plus docile qu’auparavant. Aucune allusion sexuelle, elle ne me regarde même pas. Elle détourne tout simplement le regard. Pourquoi est-ce que je devrai être jaloux ? Pourquoi ? Car son attention n’est plus totalement fixée sur moi ? Peut-être … Je ne sais pas. Je ne sais pas du tout.

« Voilà, c’est bon, Lania. »

« Merci beaucoup, Ric. C’est du très bon travail. » dit Lania.

« De rien, je fais tout simplement mon travail. Est-ce que tu vas bien, Lania ? Je veux dire, ça ne restreint pas tes mouvements ? »

« Pas du tout, tu n’as pas à t’en faire, Ric. C’est vraiment très bien fait. Mes félicitations … Toutes mes félicitations. » répondit une nouvelle fois Lania.
Moi ? Je ne sais pas vraiment quoi dire. Je reste maintenant immobile, assis à côté d’elle. Est-ce que je dois lancer la discussion sur ce qu’elle a fait ? Ou plutôt, ce qu’elle n’a pas fait ? Car oui, si elle avait été dans son état normal, elle n’aurait pas hésité à continuer.

« Ric … Je voulais juste te dire … »

« Nous ferions mieux d’avancer, Lania. On ne peut pas rester au même endroit après tout ce qui s’est passé, tu vois où je veux en venir ? »

« Bien entendu … Ric … Bien entendu, je comprends parfaitement. »

« Tant mieux alors … Donne-moi la main, tu es blessée. »

Je me montre terriblement doux. Terriblement car ce n’est pas forcément dans mes habitudes. Avec toute cette histoire, je ne sais plus vraiment ce que je dois penser ou non. Lania n’est pas une humaine, voilà ce que je dois retenir de tout ça.

Pourtant, elle est chaude … Sa main est chaude. Elle ressemble à une humaine … Elle a un corps humanoïde. C’est tout ce que je dois retenir de sa personne, normalement … Normalement … Normalement …

Si la vie était véritablement normale, si le destin avait été un peu conscient de ses actes, il n’aurait jamais créé une telle chose. Je serre un peu plus la main de Lania. Ce n’est pas de sa faute si elle est née ainsi, loin de là. Je dois éviter de … Je dois éviter d’y penser.

« Ric, je vais faire de véritables efforts, je te le promets. »

« Ne me promets rien du tout, Lania. Tu n’as pas à faire des efforts pour moi mais pour toi. Mais essaye d’être sérieuse dans tes actes, voilà tout. »

« Je vais faire de mon mieux, je peux te juste te le promettre. » murmure Lania avec une petite pointe de tristesse alors que je ne dis rien du tout.
Je ne veux pas de promesse, loin de là. Je veux juste qu’elle soit heureuse, si ce n’est pas trop demander. Mais je ne sais pas … Je ne sais plus. Je suis vraiment perturbé par tout ça. Cette affaire dépasse le cadre judiciaire, je le sais parfaitement. Je sais ou je ne sais pas ? Je m’arrête, commençant à poser une main sur mon front. J’ai chaud, cette chaleur me fait vraiment mal au crâne. Je demande à Lania de s’arrêter. Combien de temps avons-nous marché ? Une demi-heure ? Une heure ? Est-ce que nous sommes à l’abri ? J’aperçois un petit ruisseau et j’invite la Gardevoir à venir nettoyer ses blessures pendant que je remplis les bouteilles. Il va falloir que l’on m’emmène un nouveau portable très rapidement. Un portable qui ne se ferait pas repéré par le Gallame si possible. Je ne sais pas comment il a fait … mais il a réussi à nous retrouver grâce à ça. En même temps, je ne veux pas revoir cet homme. Lania n’est pas faite pour un être comme lui. Du moins … Je le pense mais je ne suis même pas convaincu de mes propres paroles.

Chapitre 13 : Perturbés

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Chapitre 13 : Perturbés

« Bon ! Comment est-ce que je vais le combattre ? »

Je ne sais pas du tout ! Ce n’est pas à moi de réfléchir à cela non plus ! Elle devrait le savoir non ? C’est elle qui combat, pas moi ! Je la regarde avec un peu de peur. Est-ce qu’elle va y arriver ? Cet homme est quand même très dangereux. Je le crains bien plus que Séphyria alors que je suis pourtant du genre à ne pas avoir peur.

Lania fait déjà flamber l’un de ses poings alors que le Gallame la fixe longuement. Hum ? Il n’y a pas un problème ? Il semble réfléchir à la situation et je payerai cher pour lire dans sa tête. Néanmoins, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne chose. Lania disparaît, apparaissant dans le dos d’Emairon. Celui-ci s’affaissa sur le sol, fauchant la Gardevoir d’un coup de pied circulaire dans les jambes. Elle poussa un cri de surprise, se téléportant une nouvelle fois pour arriver au-dessus d’Emairon. Son poing droit s’était parcouru de glace alors que celui de gauche était toujours recouvert par les flammes. Elle voulut frapper le Gallame avec ses deux poings mais celui-ci l’esquiva, les deux attaques créant une légère explosion en même temps qu’un nuage de fumée.

« Tu ne t’enfuiras pas ! » s’écrit Lania avant qu’Emairon ne lui réponde :

« Je ne comptais pas m’enfuir. Pourquoi ferai-je cela ? Tu n’es qu’une débutante, cela se voit. Cela devrait être très simple de te battre. »

Elle avait pensé à utiliser la fumée pour se cacher mais cela ne servit à rien. Elle avait perdu de vue l’homme aux cheveux verts. Où est-ce qu’il était ? Elle ne le voyait pas ! Elle ne le trouvait pas ! Elle fit un demi-tour sur elle-même, remarquant Emairon juste en face. Elle poussa un nouveau cri de surprise, reculant au dernier moment avant qu’une des lames ne vienne tracer une ligne horizontale au niveau de la poitrine de la Gardevoir. Celle-ci s’écroula au sol sur les fesses, le tissu se déchirant un peu à cause de l’entaille crée.

« Tu comprends que tu ne peux rien contre moi ? »

Emairon avait pris calmement la parole alors qu’il se tenait debout en face d’elle. Il pointait une lame vers la Gardevoir, celle-ci le regardant. Elle n’avait pas peur, loin de là. Pourtant, subitement, l’homme vint déchirer une partie de sa veste. Ses yeux rouges devinrent roses avant que de la sève ne sorte de plusieurs arbres. Sans rien dire sur le moment, il déposa le morceau de tissu sur la partie légèrement à l’air de la poitrine de Lania, la sève servant à se « coller » sur la peau de la créature à moitié humaine.

« Cela devrait permettre de tenir le temps que ce combat soit terminé. Ainsi, même si tu meures, tu ne seras pas ternie. »

« Je crois que … Je dois dire … merci ? »

Elle est un peu rouge aux joues. Elle n’est pas en train de se faire amadouer par Emairon par hasard ? Même si c’est un ennemi, il est vrai que c’est un Gallame. Or un Gallame et une Gardevoir. Cette idée me traverse l’esprit et je me sens un peu en colère. Je ne sais pas réellement pourquoi. Je ne suis quand même pas jaloux, non ? Du moins, pas de tout ça ? Pas de ce que l’homme fait pour Lania, non ?

Le combat reprend après que Lania ait observé que sa tenue tienne bien. Ca ne semblait pas la déranger d’avoir le sommet de sa poitrine à l’air et je pousse un soupir en pensant à ça. Vraiment … Cette femme est irrécupérable. Mais bon … Elle est comme elle est. Je reste quand même méfiant. Il est plutôt fort, très fort même.

Mais Lania n’est pas n’importe quelle Gardevoir. Maintenant, elle est capable de se battre ! Et même si … Je n’ai pas touché la Gardevoir de façon sexuelle … du moins, qu’il n’y a rien eu de vraiment sexuel entre nous … enfin à part … ce qui s’est passé après la mort d’Helena. Non même pas … Ce n’était pas le moment de penser à ça. Je m’en veux encore pour mon acte même s’il y avait une raison bien particulière à ça. Et même si … Ca n’avait pas arrangé les choses, je dois l’avouer.

Lania, de son côté, tente de se débrouiller du mieux qu’elle le peut. Elle crée des feuilles psychiques, les envoyant entailler le Gallame qui se protège sans même chercher à les esquiver. L’un comme l’autre, j’ai l’impression que ce n’est pas … un véritable combat. Comment dire ça … Lania ne donne pas le maximum.

Elle semble se restreindre alors que je cherche une explication à tout ça. Pourtant, elle n’arrive pas. Hum … Qu’est-ce que je dois penser ? Je ne sais pas trop. Pourquoi réagirait-elle ainsi ? Je vois les rougeurs à ses joues et je me demande si … Non ? Quand même pas. Est-ce qu’elle ne serait pas tombée sous son charme ? Si c’était le cas, ça serait bien trop problématique. Je sors mon arme, prenant la parole :

« Le combat est terminé, Emairon. Vas t’en ou je n’hésiterai pas à tirer ! »

« RIC ! C’est mon combat ! Ne t’en mêle pas du tout ! D’accord ?! »

Il est rare que Lania soit en colère envers moi. En fait, c’est peut-être même la première fois qu’elle l’est … Je ne sais pas comment je dois réagir mais ça ne me plaît pas du tout. En fait, ça ne me plaît carrément pas ! Pourquoi est-ce qu’elle me parle ainsi ?!

« Je peux savoir ce qui se passe avec toi, Lania ? »

« Tu ne devrais pas détourner ton regard du combat. » déclare Emairon sans même se préoccuper de ce que je dis. J’ai l’impression d’être la cinquième roue du carrosse. Une impression déplaisante, vraiment très déplaisante même.

Pourtant, elle n’a pas détourné le regard d’Emairon même pendant qu’elle me parlait. Je ne sais pas mais ça ne me plaît pas ! PAS DU TOUT MÊME ! Ça ne me plaît pas ! Pourtant, je sens bien qu’elle m’empêchera de tout faire pour attaquer Emairon. D’ailleurs, le combat a repris et se fait surtout à coups de téléportation. Chacun se téléporte pour attaquer l’autre et je reconnais que j’ai du mal à suivre le combat.
Ma tête tourne sur la droite puis sur la gauche mais je les aie perdus de vue. Je ne sais pas où ils sont mais les traces de sang me signalent leurs présences. Est-ce qu’ils se battent bien ? Je ne sais pas … mais les arbres commencent à tomber les uns après les autres. Les branches sont coupées, les troncs sont calcinés … J’ai l’impression que c’est un tout autre monde qui se passe devant moi, devant mes yeux alors que je ne vois rien. Je ne vois rien du tout … et ça m’énerve. Ça m’énerve encore plus … que tout le reste.

Puis finalement, le combat semble se terminer. Je vois Lania devant moi, un genou au sol, du sang s’échappant des nombreuses entailles sur son corps. Elle semble avoir été blessée en de nombreux endroits au contraire d’Emairon. Oh … Celui-ci semble avoir quelques brûles, gelures et autres mais … rien de bien grave.

« Ce combat est terminé. » déclare l’homme aux cheveux verts avec lenteur.

Lania continue de l’observer, essoufflée. Contrairement à lui, elle n’est plus en état de se battre. Je le sais parfaitement. Mais pourtant, elle se lève alors qu’Emairon fait disparaître ses lames, se téléportant subitement sans un mot. Qu’est-ce que …

« Hein ? Où est-ce qu’il est passé ? Ric, fais attention ! »

Elle me demande de faire attention mais ce n’est pas vraiment un problème. Loin de là même. Emairon a complètement disparu de notre vue. J’entends un petit soupir de la part de Lania mais je ne pense pas que ça soit un de soulagement. Ca semble plutôt de dépit. Pourquoi est-ce que je suis un peu jaloux ? Je devrais plutôt être heureux, non ?

Ailleurs, Emairon est rentré à la base de la FAPC. Là-bas, Séphyria semble l’attendre, restant de marbre sans même sourire. Il passe à côté d’elle mais elle l’arrête d’un geste de la main, prenant calmement la parole :

« Je pensais que tu étais capable de les tuer. »

« Quelque chose d’imprévu s’est produit. » répond le Gallame sans donner plus d’explications. C’est à ce moment précis qu’Anaïs fit son apparition derrière Séphyria.

« Deux incapables, voilà ce que vous êtes. A se demander pourquoi on vous a créé si c’est pour être aussi inutile l’un que l’autre. »

Les deux pokémons humanisés ne répondent pas, Alice passant à côté d’eux. Derrière elle, ses deux propres pokémons l’accompagnent. Emairon s’en va de son propre côté, l’air songeur. Lorsqu’il est enfin seul, il murmure :

« Lania … Lezuna … n’est-ce pas ? Elle est un demi-échec … comme les autres. »

Mais il n’y a pas que ça, il le sait bien. Ce combat était étrange, vraiment étrange. Il aurait pu la tuer mais il ne l’avait pas fait. Il ne savait pas pourquoi. Son corps avait-il refusé d’agir ? Sans qu’il n’en sache la raison ? C’était bizarre … vraiment bizarre.

Chapitre 12 : Allure noble, actes mortels

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Allure noble, actes mortels

« Quand même, Ric, la situation est préoccupante, tu t’en rends compte ? »

« Je m’en rends parfaitement compte, oui. C’est pour ça que je te contacte, Casior. »

J’ai un portable en main et je lui explique tout ce qui s’est passé. Bien entendu, je n’ai pas besoin de lui raconter tout en détail. Il est déjà au courant puisqu’il se coordonne avec les policiers calambiens en ce qui me concerne. Ah … Je suis devant l’entrée de la grotte, Lania dormant encore dans la tente. J’aimerai bien mener une vie plus tranquille pour elle.

« Quand même, changer de portable à chaque utilisation, est-ce bien raisonnable ? »

« La FAPC a les moyens de me trouver grâce aux signaux émis par mon portable. Je préfère m’en méfier. De même, cette Altaria humanisée était très proche hier. J’ai eu de la chance de ne pas m’être fait repérer par elle en même temps. »

« Vivre comme un ermite, je ne sais pas si c’est vraiment conseillé … »

« Ce n’est pas vivre comme un ermite, n’exagérons pas. C’est juste le temps que la situation se stabilise et que l’on trouve où est la base principale de la FAPC. Pendant ce temps, je sers d’appât et la FAPC est concentrée sur moi. »

« Tu as drôlement changé depuis cet incident, Ric. Tu sembles … plus déterminé. Tu sais que des milliers d’hommes à ta recherche ? Mais tu ne t’enfuis pas. Tu fais simplement une partie de cache-cache avec eux comme si de rien n’était. »

Je ne sais pas pourquoi mais je prends ça comme un compliment. Ça me fait un peu rougir alors que je tente d’expliquer ce qui se passe concrètement. Pour le moment, je suis au beau milieu de la forêt calambienne. Et je ne sais pas quand je vais en sortir …

« Bon, je vais mettre Alphonse sur l’affaire mais aussi plusieurs autres hommes. On ne peut pas se permettre de perdre plus de temps à ce sujet. »

« Euh … Ne déploie pas tous tes hommes pour moi hein ? Si je suis seul avec Lania, c’est bien parce que cela me permet d’être discret. »

« Je ne pensais pas à ça … Je veux principalement que tu sortes de la Calambie le plus tôt possible. D’ailleurs, dès que c’est réglé, tu rentres en Fronse. »

« En Fronse ? Je ne crois plus que ça soit ma place là-bas. Comme en Inglaterre. »

« Pourquoi dis-tu cela ? Il n’y a aucune charge contre toi en Fronse. Et dans ma ville, je peux te promettre que tu seras en sécurité. Bon, bien entendu, les fonctionnaires sont un peu paranoïaques et la sécurité est plus que poussée mais au moins, tu ne risques rien. »

« Je ne sais pas … Maintenant que j’ai commencé à voyager, je crois qu’une vie sédentaire est le mieux pour moi. Je n’ai plus vraiment de maison. »

« Tu seras toujours chez toi dans ma ville, Ric. »

« Merci … beaucoup, Casior. Ca me touche vraiment. Je vous recontacte d’ici deux ou trois jours. Je vais briser ce portable bien assez tôt maintenant. »

Je l’empêche de continuer, coupant la communication. Je ne vais pas briser tout de suite ce portable. Je fais un second appel, demandant aux personnes avec qui je suis en contact de me ramener un nouveau portable. Je leur demande de localiser où je suis avant de signaler que je partirai vers l’Est. Je me réfère à la mousse sur les arbres. Après ce second appel, je brise le portable, l’écrasant du pied avant de retourner dans la tente.
Voilà une bonne chose qui est faite. Je me rapproche de Lania, la secouant doucement pour la réveiller. Elle tend ses bras, les passant autour de mon cou avant de me forcer à me coller contre elle. Je refuse pendant un temps puis me laisse faire.

« Réveille-toi bien … Ensuite, tu pourras boire puis nous repartons … en direction de l’Est. »

« Tout de suite, Ric ? On ne peut pas … souffler un peu ? »

Non, on ne peut pas. Je lui réponds cela alors qu’elle me fait une petite moue boudeuse mais adorable. Dommage qu’elle soit obligée de me montrer une partie de sa poitrine à cause de son comportement habituel. Elle est obligée de briser ces petits instants avec ce genre de comportement ridicule. Je quitte la tente, lui donnant de l’eau auparavant avant de sortir de la tente. Ah … Quelle bonne température. Au petit matin, cet endroit n’est pas si mauvais que ça. Pour l’heure, nous avons aussi réussi à éviter les pokémons sauvages. Tant mieux car sinon, je ne pense pas que ça soit une bonne chose pour nous.

« Te voilà donc … Ric Auré. »

J’entends une voix dans ma tête avant qu’une lame ne soit au niveau de ma gorge. J’ai à peine le temps de cligner des yeux que la lame recule ainsi que son propriétaire. Celui-ci est projeté contre un arbre, Lania apparaissant à côté de moi.

« Ric ! J’ai senti une force suspecte et j’ai décidé de … »

Elle s’arrête dans ses propos. Qu’est-ce qu’il y a ? Je la vois fixer l’homme qui a essayé de m’attaquer. Et alors ? Hum … Que je suis bête. Comme je peux voir des lames qui sortent de ses bras, ça veut tout dire sur ses origines. Et cette coiffure … était vraiment bizarre. On aurait pu croire à l’un de ces punks sauf que …

« Il est vraiment beau ! »

Que … Que … Quoi ? Je me tourne vers Lania, clignant des yeux plusieurs fois pour être sûr d’avoir bien entendu ce qu’elle vient de dire. C’est bien elle qui … vient de dire ça ? J’observe une nouvelle fois l’homme plutôt bien habillé et élégant, il est vrai.

« Tu es un Gallame … C’est pour ça ta crête et tes lames. »

« Je me nommes Emairon. Tu t’appelles Ric Auré … et elle s’appelle Lania Lezuna. Je suis bel et bien un Gallame comme mon apparence le montre. Je suis un membre de la Triafa et je suis donc chargé de vous éliminer. »

« Tu connais donc une Séphyria, n’est-ce pas ? Vous vous ressemblez en quelque sorte. Je veux dire … Lania est à moitié humaine alors que vous l’êtes totalement mais que vous pouvez utiliser vos pouvoirs … et faire apparaître ce qui fait de vous des pokémons. »

« Je la connais, oui. Pourquoi veux-tu savoir cette information avant de mourir ? »

« Juste un petit renseignement, rien de plus. Par contre, par rapport à elle, je ne crois pas que je vais t’apprécier. » dis-je, Lania semblant surprise à son tour.

Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a de surprenant ? Est-ce que j’ai dit une bêtise ? Je n’en suis pas sûr mais le regard que me lance Lania semble assez colérique. Emairon semble un peu étonné, chose qui semble extraordinaire en vue de son visage. Même si je ne le connais pas, je crois savoir qu’il n’a pas l’air d’un joyeux plaisantin.

« Je peux savoir ce qui se passe avec vous deux ? Enfin, de toute façon, Lania, là, par contre, je ne peux rien faire contre ses pouvoirs psychiques. »

« Ca sera avec un grand plaisir que je vais m’occuper de lui ! »

Elle semble enjouée. Un peu trop même à mon goût. Je ne sais pas … Ca ne me plaît que moyennement comme idée. Emairon a fait réapparaître ses deux lames sur ses bras alors que je recule, me déplaçant un peu plus loin par rapport à la grotte. Lania semble un peu différente de son comportement habituel.

« C’est donc toi … la Gardevoir qui s’est échappée de la Triafa ? »

« Disons que j’ai été récupérée par Ric et que même s’il ne veut pas encore de moi pour l’instant, je compte bien faire de lui celui qui m’aimera un jour ! »

« Ces paroles sont bien candides … Penses-tu vraiment qu’un humain t’aimera ? Nous sommes des objets dont la puissance se décuple lorsque nous obéirons aux ordres d’une seule personne … C’est ainsi que cela doit se passer. C’est ainsi que nous avons été conçus. »

« Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas comme ça que je vois les choses ! Ric m’a tout expliqué ! Il y a une différence entre ce que tu dis et la vérité ! »

Je n’ai jamais réellement parlé de ça mais je pense qu’il vaut vraiment mieux que je ne me mêle pas de cette histoire. Enfin, je tiens quand même mon arme dans ma main au cas où. S’il s’avère que le combat prend une mauvaise tournure pour Lania, je l’épaulerai.

Chapitre 11 : Autant recherché que le président

ShiroiRyu
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Chapitre 11 : Autant recherché que le président

« Encore aujourd’hui, une nouvelle explosion s’est faite ressentir dans les quartiers de Bagata. Une explosion revendiquée au nom de la FAPC. Encore aujourd’hui, l’homme le plus recherché de la Calambie n’est pas le chef de la FAPC mais bel et bien Ric Auché, alias Ric Aula alias Ric Auré de son véritable nom. Recherché par la police ? Nullement. Cet homme est l’ennemi numéro 1 … mais de la FAPC. Encore aujourd’hui, quelques rares personnes sont au courant de sa position. Ces personnes étaient visées par les attentats de la FAPC et … » dit la télévision avant d’être éteinte.
Ric n’est pas mort. Elle le savait parfaitement depuis le début. Maintenant, le souci est : où est-ce qu’il est ? Car il est hors de question de le laisser s’enfuir trop longtemps ! Mais maintenant, il est introuvable ! C’est ça le gros problème ! Elle ne sait pas du tout par où commencer les recherches. Les gens disent qu’il est dans les alentours de Bagata mais est-ce une donnée suffisante ? Ce n’est pas sûr du tout. Comment faire … pour y arriver ? Pour avoir des données plus précises ? Hum.

« De toute façon … Avec les moyens de la FAPC, ce n’est qu’une question de temps. »

Mais avant, elle doit se préparer. Elle-même va participer aux recherches. Elle ne doit pas voler trop haut car sinon, il y a des chances qu’elle se fasse repérée par l’aviation de Calambie. Pas la plus puissante au monde mais toujours problématique. Même si elle se considère plus que fort, si … un missile vint s’exploser contre elle, elle n’est pas sûre d’en échapper. Mais bon, le jour où cela doit arriver, elle sera prête. Elle sera prête à contrer ce missile en utilisant ses pouvoirs. Pour l’heure … Il faut retrouver Ric et le combattre.

« Qu’est-ce que cela donne ? »

Je demande à Lania la situation alors que je suis au beau milieu de la forêt. J’ai bien entendu de quoi il en retournait et je commence à être lassé. Je suis fait pour être policier, pas vivre dans les bois. Pourtant, je n’ai pas le choix. Ici, il est plus que difficile de me trouver et on ne pourra pas m’atteindre comme si de rien n’était.

« Je ne sais pas, Ric. Je ne suis pas un oiseau à la base hein ? Et utiliser mes pouvoirs pour léviter, cela m’épuise grandement. Ce soir, je dors avec toi ! »

« De toute façon, on n’a pas le choix. Je ne peux pas te dire de retourner travailler car sans toi, je risque d’être un homme mort sans même m’en rendre compte. »

« Oh … C’est vraiment très mignon ce que tu viens de me dire, Ric ! Mais tu sais quoi ? Tu devrais appeler plutôt tes deux pokémons ! Ils feront un bien meilleur travail que moi. »

« Tu as parfaitement raison. C’est ce que je vais faire. » réponde-je tout en prenant deux pokéballs. Je n’ai pas pour habitude de les sortir mais bon : « Ersone ! Néverri ! »
Les deux pokéballs vont toucher le sol avant que n’apparaissent deux oiseaux mais pas n’importe lesquels : Une Déflaisan et un Corboss. Oui … C’est vrai qu’ils ont évolué depuis mon arrivée en Calambie. Et je sais qu’avec eux, j’ai toutes mes chances pour éviter de me retrouver tué au beau milieu de cette forêt. La forêt calambienne … Je ne suis pas sûr que ça soit le meilleur endroit pour me cacher mais bon …

J’envoie mes deux pokémons dans les airs alors que je regarde le sac à dos que j’ai posé sur le sol. Un petit cadeau de la part des policiers de Bagata. Dedans, il y a de quoi me nourrir et vivre pendant quelques jours ainsi qu’une toile de tente et deux sac de couchage. Ca a l’air tellement invraisemblable mais je n’ai pas le choix. Aucun bâtiment n’est sûr et avec les nombreuses explosions de ces derniers jours, ce n’est pas comme si on me laissait le choix. Non … Je suis vraiment dans un sacré pétrin.

Ailleurs, les deux pokémons oiseaux volent au-dessus des arbres, observant les alentours. Les consignes sont claires : ils doivent trouver s’il y a quelque chose de suspect dans cette forêt ou non. Qu’importe les humains présents, qu’ils soient bons ou mauvais, il faut prévenir leur dresseur. Mais ce n’est pas une tâche facile bien qu’elle ne soit pas ingrate, loin de là. Et malgré la chaleur, ils font leur travail sans réticence.

« Hum ? Un Corboss ? Et une Déflaisan ? Dans ce coin de la Calambie ? »

Les deux oiseaux s’arrêtent subitement, poussant des petits piaillements alors qu’en face d’eux se trouvent une femme aux ailes de coton. Ils la connaissent ! Ils l’ont déjà vue auparavant ! Cette femme est cette … Altaria qui ressemble un peu à Lania ! Elle est capable d’utiliser les pouvoirs des pokémons.

« D’ailleurs … Cela m’étonne un peu mais je crois me rappeler qu’une certaine personne possède un Cornèbre et une Colombeau. »

« Déflai ! Déflaisan ! » commence à crier Névérri alors que le Corboss hoche la tête. Il se place entre elle et cette femme aux ailes de coton.

« Hum ? Je ne rêve pas ou … Tu comptes réellement me tenir tête pendant qu’elle va prévenir Ric de se mettre à l’abri ? »

« Corboss. » répond calmement le pokémon au chapeau borsalino, pointant une aile vers la femme aux cheveux bleus. Celle-ci reste immobile, regardant du coin de ses yeux saphir la Déflaisan qui s’envole au loin. D’un geste de la main, la femme projette le Corboss sur plusieurs mètres en arrière avant de reprendre :

« Si tu comptes m’arrêter, il vaut mieux pour toi que tu sois sérieux … car je ne te laisserai aucun répit. Est-ce bien compris ? »

« Corboss, cor … corboss … Corboss. »

Il ne semble pas inquiet pour autant. Bien qu’il devrait avoir peur, ce n’est pas le cas. Et elle ? Elle ne peut pas s’empêcher de remarquer que le courage de cet homme se reflète dans ses pokémons. Ils n’ont pas peur. Ils ne la craignent pas … alors que c’est perdu d’avance. Vraiment … Cet homme …

« Disparais de ma vue. Je n’ai pas besoin de vous poursuivre pour vous trouver. Tu peux néanmoins lui déclarer que je suis à sa recherche … comme tant d’autres. Il vaut mieux pour lui que ça soit moi qui le trouve avant les autres membres de la Triafa. »

« Corboss ? » demande le pokémon alors qu’elle le fixe. Elle ne lui laissera pas une autre chance. Il vaut mieux pour lui qu’il disparaisse maintenant avant qu’elle ne décide de le tuer.
Elle regarde le Corboss qui s’en va à son tour, prenant une direction différente de celle de la Déflaisan. Malgré cela, il a eu la réflexion de ne pas prendre le même chemin. Sinon … Elle aurait pu découvrir où Ric se trouvait. Cet homme … La chasse était plus intéressante quand elle ne se faisait pas aider. Le problème ?

« Ils sont tous à sa recherche. Si ce n’est pas moi, ça sera quelqu’un d’autre. »

Et ça, elle ne peut pas se le permettre. Maintenant qu’elle a donné de l’avance à ces deux pokémons oiseaux, il est temps de repartir en chasse. Une chasse bien spéciale puisqu’il s’agit d’une chasse à l’homme. Un homme appelé Ric.

« Ainsi … Séphyria est à ma recherche ? Et elle n’est pas seule ? »

Mes pokémons sont revenus rapidement, très rapidement même. La Déflaisan fut la première avant que ça ne soit le cas du Corboss. D’ailleurs, d’après ce que Lania m’a dit, le Corboss devait retenir Séphyria. Alors … Pourquoi est-ce qu’il n’est pas blessé ?

« Qu’importe … Ce n’est pas le plus important. Il va falloir que nous voyagions encore un peu. Cherchons un endroit discret et à l’abri des regards pour la nuit. Continuez à voler, d’accord ? Mais pas au-dessus des arbres. J’ai l’impression qu’un Corboss ne soit pas si commun que ça par ici. Une question de sécurité quoi. »

« Déflai ! Déflaiiiiiiiisan ! » crie alors mon second oiseau avant que je ne rigole.

« Mais non, toi aussi, tu es unique, ne t’en fait pas, Néverri. »
Je lui tapote doucement le sommet du crâne alors qu’elle se laisse faire. Je fais de même avec mon Corboss, Lania tendant la tête elle aussi. Hum ? Sur une Gardevoir, je n’aurai pas été réticent mais sur une femme …

« Bon, d’accord, viens par-là, Lania. » dis-je tout en soupirant.
Je lui caresse le sommet du crâne avant de la prendre dans mes bras. Voilà, elle a le droit à son câlin .C’est ce qu’elle veut non ? Je reste ainsi pendant une bonne minute avant de la libérer de mon étreinte. Elle semble être au paradis.

Finalement, nous trouvons une grotte pour la nuit. Je ne pense pas faire de flamme mais comme Lania a des pouvoirs … Nous montons un petit feu alors qu’elle semble être comme une petite fille ravie. Elle n’a jamais fait de camping de toute sa vie. C’est un peu normal quand on connait sa condition. D’ailleurs, il y a quelque chose que je n’ai jamais osé lui demander … Je ne pense pas que ça soit le bon moment pour ça. Pourtant, j’avoue que … j’aimerai savoir … ce qu’elle faisait avant que je la connaisse. Je ne sais toujours pas son passé. Je l’observe dormir dans la tente, celle-ci étant ouverte alors que je m’occupe du feu pour encore quelques minutes. Elle a rapidement trouvé le sommeil. Dire que je suis recherché par les pires criminels existants dans ce monde. Ce n’est pas la tête du président de la Calambie que ces hommes et ces femmes cherchent, non. C’est la mienne. Ma tête … Celle de Ric Auré. Je vais me coucher après avoir éteint le feu mais je sais que j’aurai du mal à trouver le sommeil cette nuit-là. Mon existence en a sûrement gâché tant d’autres.