Archives par mot-clé : Dieu Originel

Chapitre 10 : Naro

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 10 : Naro

« Pourquoi as-tu fait ça?! Pourquoi?! »
Tout était noir dans ce cauchemar, complètement noir. Plus Sirenia s’avançait, plus elle s’enfonçait dans un lieu d’où elle n’était pas sûre de revenir. La même phrase se répétait inlassablement, la voix de Ryusuke s’entendant dans le cauchemar. D’une belle voix féminine et adulte, elle criait :
« Ryusuke?! Où es-tu?! Réponds moi! »
« Ah! J’entends ta voix! Vas t’en! Pars de ma tête! Tu ne peux pas… Non! Tu ne peux pas! »
Un flash lumineux se produisit, une petite lumière apparaissant devant la petite Tarsal aux cheveux rouges. Ryusuke était à genoux en train de sangloter. Elle marcha lentement dans sa direction du haut de ses 40 centimètres : il était bouleversé. Un second flash lumineux aveugla la petite créature : une seconde lumière était apparue devant Ryusuke.
« Mais c’est… »
Devant Ryusuke, sur un autel de pierre planté dans le mur, se trouvait Sirenia. Son corps était recouvert d’entailles de toutes sortes mais c’était à partir de la rose blanche que résidait le problème. De nombreuses racines avec des épines en étaient sorties, continuant de lacérer le corps de la pauvre créature qui avait les yeux fermés.
« Encore vous! Vous êtes encore là! Je vous ai dit de ne pas la toucher! Laissez la tranquille! »
L’adolescent s’était relevé avant de se jeter sur les racines de la rose blanche. Il les retirait allant même jusqu’à utiliser ses dents pour que la Sirenia posée sur l’autel ne souffre plus. Après plus de 5 minutes de combat entre Ryusuke et les racines épineuses devant Sirenia qui était restée immobile, le jeune garçon retomba à genoux. Il crachait du sang et ses habits étaient déchirés de partout : il était dans un bien piètre état.
« Il est temps de m’en mêler. »
La véritable Sirenia, celle qui était rentrée dans ce cauchemar, se rapprocha de Ryusuke avant d’être bloquée subitement par un mur invisible. Devant elle, les blessures de Ryusuke se refermaient, le sang qu’il avait perdu revenant en lui, la rose blanche déployant à nouveau ses racines pour lacérer le corps de la Pokémon.
« Encore vous! Vous êtes encore là! Je vous ai dit de ne pas la toucher! Laissez la tranquille! »

Une boucle sans fin : Ryusuke s’était enfermé dans cette scène et bien que la situation ne s’y prête pas, elle ne pouvait pas s’empêcher d’être émue. Il était très attaché à elle, il n’y avait aucun doute. Mais comment faire pour briser ce cauchemar? Même si ce n’était qu’une illusion, elle devait reprendre sa forme évoluée. Comme la dernière fois, son corps se mit à grandir pour mesurer 1 mètre 70, ses jambes se dévoilant peu à peu avant de se cacher sous une robe blanche. Il était possible de remarquer que sa poitrine s’était légèrement développée sans qu’elle n’en comprenne réellement la raison mais l’autre différence résidait dans sa corne dans le creux de sa poitrine : Celle-ci était maintenant entièrement camouflée par la rose blanche.
« La puissance de Ryusuke est peut-être grande en-dehors de ce monde mais ici, c’est mon domaine. Stupide mur, je me vois contrainte de te détruire pour me laisser pénétrer dans cette scène ridicule qui n’aura jamais lieu. »

La rose blanche dans le creux de sa poitrine s’était mise à briller d’une lueur noire, les pétales se teintant de la même couleur. Une énergie maléfique anima son bras droit avant qu’elle ne frappe avec violence le mur invisible. Quelques secondes s’écoulèrent avant que le mur se fissure puis explose en morceaux. Elle n’allait pas perdre de temps! Elle courut vers Ryusuke qui recommençait à arracher les racines autour de la fausse Sirenia. Une aura blanche entourait maintenant la Gardevoir : le corps de Ryusuke fût projeté au sol avec délicatesse tandis que l’autel de pierre où se trouvait la fausse Tarsal se brouilla avant de disparaître. Sirenia se retourna vers Ryusuke avant de se mettre à genoux devant lui. Elle avait relevé le visage de Ryusuke, les blessures ayant disparu à nouveau. Elle lui sourit tendrement avant de lui coller une baffe sur la joue droite : une baffe qui semblait bien réelle. Son sourire n’avait pas disparu pour autant :
« Pourrais-tu arrêter de rêver de choses affreuses Ryusuke? Je ne vais pas mourir ou disparaître. Stoppes donc ces idées morbides qui te traversent l’esprit : je suis belle et bien vivante devant toi. »
« Tu…Tu… Mais tu n’es… »
Il la regardait de haut en bas : ce n’était pas Sirenia qui se tenait devant lui. Elle était si différente de la petite créature qu’il gardait dans ses bras. Il était vrai qu’il se trouvait dans un rêve mais quand même, il y avait certaines limites. Devant l’air incrédule de Ryusuke, la créature aux cheveux rouges s’était entièrement relevée . L’instant d’après, l’adolescent s’était levé sans qu’il ne comprenne pourquoi il avait fait ça : encore le pouvoir de Sirenia.
« Je suis Sirenia, la petite Tarsal dont tu t’occupes tant. Je suis désolée si elle te cause autant de problèmes dans le monde réel mais ce n’est encore qu’une enfant contrairement à moi. La rose blanche est la preuve que je suis celle qui a failli t’envoyer le miroir dans la tête avant de s’arrêter pour te demander pardon. »
« Tu as voulu… »
« Oui oui. Tu aurait fini la soirée avec une vilaine bosse si je ne m’étais pas arrêtée avant. »
Elle éclata de rire devant le regard abasourdi de Ryusuke : son rêve semblait drôlement réel. Elle posa délicatement une main rouge sur son front. Une petite lueur en fut émise mais elle retira rapidement sa main du front de Ryusuke. Ses deux mains se joignirent dans son dos pour l’enlacer, leurs deux visages étant très proches. Le plus gêné des deux était l’adolescent qui détournait le regard :
« Ce n’est qu’un rêve n’est-ce pas? Alors quand je me réveillerais, je ne te verrais plus. »
« Oh que si Ryusuke mais nullement sous cette forme. Il va te falloir être très patient pour me voir comme ça à ton réveil. Au passage, sais-tu que tu es peut-être le plus stupide des hommes? »
« Hein? »
« Vouloir apprendre l’alphabet, l’écriture et la langue humaine à une Pokémon, il n’y a que toi pour essayer ça. Mais c’est ce qui fait ton charme : tu es différent des autres, tu ne veux pas me rendre plus forte ou m’utiliser à des fins personnelles. Tu es bien le seul à me voir comme une humaine. Au passage, pour une petite soeur, je suis un peu grande non? »
Elle poussa un nouveau rire amusé. Son étreinte se fit plus forte sans pourtant être douloureuse : elle était dans le rêve de Ryusuke et sous cette forme, elle pouvait parler librement, autant en profiter. Ryusuke semblait consterné par les paroles de Sirenia : elle savait donc ses sentiments à son égard? Mais comment?!
« Je…Mais… Euh, je dois avouer que les filles de nos jours grandissent vite mais peut-être pas autant… Mais quand même, je n’ai jamais voulu te considérer comme une Pokémon! Pour moi, tu es encore une enfant et tu resteras toujours une petite soeur dont je m’occuperais avec amour et soin. »
« Je n’en attendais pas moins de ta part. Tu m’as quand même sauvé la vie contre les Dardargnan, ça m’a permis de te voir sous un jour que les autres ne connaissaient pas auparavant, c’est pourquoi tu es spécial à mes yeux. Si seulement, j’avais été cap… Non, je n’ai pas à me le reprocher. Ce qui est fait est fait. Ryusuke, je suis désolée de te l’annoncer mais tu ne te souviendras de rien du tout. »
« Comm… »
Il n’arrivait plus à parler, Sirenia accomplissant son dernier geste envers Ryusuke avant de créer à nouveau un flash blanc : tout avait été effacé comme la dernière fois.

« Ohé! Dormeur! Lèves toi au lieu! Tout le monde est déjà prêt! »
« Grrr, quelques minutes! »
« DEBOUTTTTTTTTTTTTTTTT! »
Osak secoua la tente de tous les côtés tandis que les 3 jumelles rigolèrent ensemble. Ryusuke se releva subitement tandis que Sirenia glissait de son torse jusqu’à son ventre, surprise par le réveil brutal de l’adolescent.
« Debout? Déjà? »
« Si je l’attrape Sirenia, je te promets qu’il perd rien pour attendre celui-là. »
Ils bâillèrent en harmonie la main devant la bouche avant de se lever complètement. Ryusuke serrait Sirenia contre son coeur comme à l’accoutumée lorsqu’il se présenta aux quatre personnes autour du feu. Le soleil devait s’être à peine levé et un léger vent était présent. Visiblement de mauvaise humeur, Ryusuke parla :
« Bonjour. C’est moi où on est plus proches de l’aube que de la matinée? »
« Roh. Fais pas le grognon et bonjour à toi aussi. »
Serena, celle des trois jumelles aux cheveux gris s’était levée vers Ryusuke, une tasse de café à la main. Elle l’embrassa sur la joue, ses soeurs pouffant de leurs côtés. Ryusuke était immobilisé, la main droite tendue pour recevoir la tasse de café. Serena avait réussi son effet et elle n’en était pas peu fière. Il se « réveilla » de sa torpeur quelques secondes après, retournant dans sa tente pour aller chercher de quoi nourrir Sirenia qui ne bougeait plus des bras de Ryusuke. Il sentait encore le souffle chaud des lèvres de Serena sur sa joue : c’était différent des lèvres d’une Pokémon, il devait bien le reconnaître. Un peu de rouge passa sur ses joues tandis qu’il déposait Sirenia sur le sol de la tente. Buvant sa tasse de café d’une traite, il cherchait dans son sac les tranches de brioche qu’il avait découpéees et emballées avant de partir.
« Combien tu en veux Sirenia? »
« Heu, heu, heu… »
« Ah…C’est vrai. J’avais oublié, je ne t’ai pas appris à prononcer les chiffres, on a encore du travail n’est-ce pas? »
« Woui! »
Il rit en même temps que la petite Tarsal, lui tendant deux tranches briochées. Il sortit à nouveau de la tente avant de s’asseoir à côté des autres. Il gardait une main posée sur les cheveux de Sirenia, appréciant le travail qu’il avait accompli hier. Son regard se posa sur la rose blanche, une petite lueur dans les yeux. Il avait dû rêver hier : Elle n’avait pas osée se la planter en dessous du cou. Mais c’est vrai qu’elle semblait bien accrochée. Comment Sirenia avait-elle réussie ça sans le collier? Peut-être qu’avec ses pouvoirs psychiques…
« Hého! Ryusuke! Réveilles toi, je te parles! »
« Hein, que quoi? Serena? Il y a un problème? »
« Bien sûr que non, nous trouvions que tu avais bien réussi la coiffure de Sirenia, n’est-ce pas Sirenia? »
« Oui! »
La petite Tarsal leva les deux mains en l’air comme à son habitude pour dire qu’elle était d’accord, ses cheveux rouges ne cachant plus que son oeil droit maintenant comme Ryusuke. Les journées s’écoulaient les unes après les autres, Serena parlant la majeure partie du temps avec Ryusuke de tout et de rien. En plus d’être une éleveuse très douée, l’amour que lui portait son Miaouss le montrant clairement, elle semblait avoir de la culture et une intelligence développée. Osak et les deux autres jumelles les laissant en tête à tête la majorité du temps. La nuit était déjà tombée depuis longtemps le 17ème jour et seuls Ryusuke et Serena étaient encore debout, assis au coin du feu. Sirenia se trouvait couchée sur les genoux de Ryusuke, dormant paisiblement tandis que le Miaouss se laissait caresser par Serena : Minouss était le petit nom affectif qu’elle lui avait donné.
« Mais c’est vrai ce que tu me dis Serena? Je vais devoir revoir mon jugement sur les propriétaires de Pokémon. Je ne pensais pas que tant de gens en avaient juste pour le plaisir et non pour l’élevage, les tâches ménagères ou les combats. »
« Si je te dis que Minouss est un gros flemmard n’aimant que les caresses et qu’il ne sait pas combattre, tu me crois? Le pire est que tu peux l’acheter avec quelques boîtes au thon et te faire jeter après. Mais bon, c’est mon Miaouss et il est irremplaçable. J’avoues juste que je n’ai pas une relation aussi poussée que la tienne avec Sirenia, vous êtes très liés non? »
« Je la considère un peu comme ma petite soeur. Tu sais, je suis fils unique et avec les… »
« Les quoi Ryusuke? »
« Disons que j’ai eu quelques problèmes dans le passé et que depuis plusieurs années, je n’étais pas très coopératif. Mes parents avaient peur qu’un autre enfant me cause encore plus de soucis bien qu’ils n’ont jamais voulu me l’avouer. »
« Pendant quelques années? Hum… Je dirais plus d’une dizaine. Tu t’amusais avec nous à la maternelle mais depuis cet incident, tu avais complètement changé et donc tu nous as oubliés. »
« Hein, que… Maintenant que tu me le dis, ta tête me dit quelque chose. Une petite gamine à la robe blanche et toujours enfouie dans les livres derrière ses lunettes. Je me demandais tout le temps si tu comprenais ce qui était marqué dessus. Même si vous étiez jumelles, tes deux soeurs n’arrêtaient pas de se moquer de toi. »
« Et bien dis donc, j’ai l’air de t’avoir laissé un souvenir très … élogieux de ma personne. »
Les deux adolescents rigolèrent ensemble tandis qu’il demandait d’une voix neutre mais un peu gêné :
« Mais pourquoi n’êtes vous jamais venus me voir avant? »
« Et bien… Comment dire… Nous avions peur, tes parents nous ont empêchés de te voir pendant ta convalescence et puis quand tu es revenu à l’école, tu étais complètement différent : Plus personne ne pouvait t’approcher et puis tu sais… J’ai toujours été assez timide de mon côté. »
« Heureusement que tu parles du passé hein? Car je n’ai pas trouvé de traces de timidité en toi depuis que je t’ai revue, ni des lunettes au passage. »
« Je les ai retirées puisque ce n’était pas un problème de vue mais de ton côté… »
« Ah! Ce ne sont pas des vraies lunettes non plus. »
« Dois-je voir là une référence à mon image? »
Ils rirent à nouveau tous les deux avant de se lever : il était bien assez tard et les autres dormaient depuis déjà plusieurs heures. Ryusuke tenait Sirenia à la façon d’un bébé, essayant de ne pas faire de gestes trop brusques pour ne pas la réveiller avant de s’approcher de Serena. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, les yeux verts du garçon plongés dans ceux de couleur bleus de la fille. Il l’embrassa sur la joue, le rouge passant sur celles des deux personnes. Il s’était déjà dirigé vers sa tente pour ne pas montrer son visage à Serena en murmurant :
« Et bien… Bonne Nuit Serena. Ça m’a fait plaisir de discuter avec toi. »
« Plai…Plaisir partagé. Fais de beaux rêves Ryusuke. »
« Miaouuuuuussss. »
Le chat blanc miaula légèrement tandis que l’adolescente rentrait dans sa tente pour rejoindre ses soeurs, rappelant son Pokémon dans sa Pokéball. Dans sa propre tente, Ryusuke s’était endormi quelques minutes après s’être couché, Sirenia collée contre son torse. Elle avait ouvert complètement ses deux yeux verts, sa main posée sur le front de Ryusuke : elle était capable de voir de quoi il rêvait : un souvenir du passé… Un souvenir où ils étaient tous réunis : Lui, Osak, Serena, Elena et Irina. Ils ne devaient pas avoir plus de 4 ou 5 ans. Puis les 5 personnes se mirent à grandir pour prendre leur leur forme adolescente. Irina était la première à disparaître puis Osak et enfin Elena. Il ne restait plus que Ryusuke et Serena dans son rêve, leurs mains se joignant l’une dans l’autre. Puis plus rien, elle avait retiré sa main droite du front de Ryusuke : c’était son rêve et il devait rester privé. Elle s’approcha de son oreille, lui chuchotant de sa voix d’enfant :
« Nuit Ryou. »
Elle déposa un léger baiser sur le cou de Ryusuke. Elle s’était à nouveau mise contre lui mais elle n’arrivait pas à dormir, ses yeux restant grands ouverts.
Le lendemain matin, Ryusuke fut le premier à se lever en souriant : Sirenia dormait dans ses bras, elle avait réussi à trouver le sommeil après une heure d’insomnie. Il déposa la couverture sur elle avant de sortir de la tente. Il n’avait pas remarqué les petits tremblements de Sirenia après qu’elle aie quitté ses petits bras. Comme il était le premier debout, autant en profiter! Il faisait brûler quelques bûches quand Serena sortit de la tente des triplées avec la coiffure du matin.
« Hmmm…Quelqu’un déjà debout? J’ai entendu le crépitement du feu… »
« Hahaha! Non mais t’as vu ta tête au réveil? »
« Ryu…suke?! Hiiiiiii! »
Elle retourna vivement dans la tente en voyant le sourire moqueur qui lui était destiné. Quelques minutes plus tard, elle était ressortie, coiffée comme à l’accoutumée mais avec le visage rougi. Ryusuke lui tendit une tasse de café avant de l’embrasser sur la joue, les rôles s’étant inversés.
« Bonjour Serena. Bien dormie? »
« Bon…jour Ryusuke. On va dire que j’ai un peu trop… Si tu pouvais oublier ce petit moment, je t’en serais éternellement reconnaissante. »
« Hummmmm… »
« Tu sembles pensif, c’est de ma faute? »
« Un peu oui. Je me demandais pourquoi on a jamais d’appareils photos quand on en a le plus besoin. »
« Tu n’aurais pas osé prendre une photo n’est-ce pas? »
« Bof…Faut voir mon humeur quoi. J’ose beaucoup de choses tu sais. »
« Tiens, je crois qu’on assiste à une scène de ménage Elena. »
« On ferait mieux de les laisser seuls Irina. »
« Arrêtez vos idioties et ramenez vous à la place! »
Serena semblait légèrement en colère en entendant les paroles de ses deux soeurs qui venaient de se réveiller. Osak de son côté rejoignit la petite bande après une quinzaine de minutes. Tout se déroula dans les meilleures conditions, Ryusuke s’ouvrant maintenant aux autres en raison de leur passé commun. Osak prit la parole en tant que chef du groupe quand celui-ci se fut remit en marche pour sortir de la forêt :
« Bon et bien pour aujourd’hui, d’après le plan, on se barre de la forêt puis direction plein nord pour la montagne de la création. »
« Aucun problème pour ma part. »
« Pareil. »
Tout le monde était d’accord sur la prochaine étape de leur voyage d’un mois avant qu’une voix ne se fasse entendre :
« Ou alors, vous restez ici bien sagement et vous pouvez brûler en enfer. Qu’en pensez vous? »
La voix était reconnaissable pour le groupe, une voix qu’ils n’auraient jamais voulue entendre : un battement d’aile puis un second. Une ombre cachait la vue du groupe qui marchait sur le sentier dans la forêt. Un homme aux cheveux rouges tomba devant les adolescents, un genou au sol avant de se relever. Tout habillé de blanc avec une ceinture noire tenant trois Pokéball, un U de couleur bleue était gravé sur le coeur. Les élèves étaient étonnés et seul Ryusuke prit la parole :
« Professeur Naro n’est-ce pas? Ou plutôt : subordonné de la Team Univers nommé Naro. Quel… plaisir de vous voir là. »
« Allons allons Ryusuke, cher… élève, je te trouve bien trop prétentieux pour quelqu’un qui a fini évanoui avec un bras cassé. Comme le plan de la Team Univers a échoué à cause de ton obstination et de ta sale petite créature, j’ai été rétrogradé mais bon, si je ramène ta Tarsal ainsi que ta tête, je reprendrais ma place. »
« Ainsi…Si j’ai bien compris… »
Ryusuke s’était légèrement avancé par rapport au groupe, tendant son bras droit pour demander à ce qu’ils ne le gênent pas.
« Tu peux donc laisser partir les autres puisqu’ils ne sont pas concernés. »
« Malheureusement…Vois-tu, je vous ai observés ces derniers jours et j’ai décidé que je n’étais pas disposé à les laisser partir. Comme nous sommes dans un coin un peu abandonné par les gens, tu comprends que je n’aurais aucune difficulté à les faire disparaître. Mais assez parlé, voyons donc ce que tu sais faire avec deux Pokémon contre toi. Hariyama et Ursaring, venez donc rendre visite à notre ami. »
« Humpf…Sirenia, recules donc, je vais m’occuper d’eux. Mesdemoiselles, faites donc de même. »

Il déposa la petite créature aux yeux verts sur le sol derrière lui tandis qu’Osak s’était mis à hauteur de Ryusuke, faisant apparaître son Kraknoix. Naro avait jeté deux de ses Pokéball en avant, deux créatures en sortant.
« Tu as bien fait Ryusuke. Leurs Pokémon ne sont pas faits pour le combat et malheureusement, je n’en ai qu’un… Par contre… Tu es vraiment sûr de pouvoir faire quelque chose contre ça? »
Une sorte d’ours patibulaire brun d’un mètre 80 se tenait devant Ryusuke et Osak, un cercle dessiné sur le ventre. Il se tenait sur deux pattes comme un humain en poussant un grognement. L’autre créature était encore plus grande, bien plus grande… 2 mètres? Non, bien 2 mètres 20 voir 30… Lorsqu’elle était apparue, le sol avait tremblé, signe qu’elle faisait son poids. Le Pokémon ressemblait à un gigantesque sumo à la peau blanche avec des paumes qui devaientt bien faire la moitié du corps. Il portait un pantalon bleu ainsi qu’une tenue faite de pétales jaunes sur le dessus, lui donnant un air oriental. Sirenia s’était positionnée devant Ryusuke : Non, il n’allait pas la protéger! Pas cette fois-ci!
« Protéger Ryousouké! Moi dit! »
David contre Goliath : du haut de ses quarante centimètres, elle faisait front au Hariyama, qui faisait plus de cinq fois sa taille.

Chapitre 9 : Folie cauchemardesque

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 9 : Folie cauchemardesque

« Ryousouké! »

La petite créature aux cheveux rouges courait dans les couloirs du lycée à la suite de l’adolescent, celui-ci la soulevant sans difficultés. Il sourit quand leurs deux visages furent à la même hauteur. Les élèves saluaient le duo qui prenait le chemin du toit pour aller déjeuner. Cela faisait maintenant plus d’un mois qu’il était retourné au lycée et depuis le départ de Naro, le directeur avait autorisé la sortie des Pokémon dans l’établissement tant qu’ils ne dépassaient pas une certaine taille et qu’ils ne gênaient pas le bon déroulement des cours. Depuis sa rentrée, les élèves étaient bien plus amicaux envers Ryusuke : il était vrai qu’avec la présence de Sirenia, il était moins « intouchable » qu’auparavant et que le fait de le voir sourire montrait qu’il était humain comme les autres.
« Alors ma grande? Qu’est ce que tu veux manger aujourd’hui? Les pains que je t’ai préparés ce matin ou alors mon repas? »
« Pains! »
Elle arrivait enfin à dire l’alphabet grâce à son entraînement quotidien ainsi que les ingrédients que Ryusuke utilisait dans ses pains. Elle commençait à répéter les mêmes mots que l’adolescent sans pour autant faire des phrases et seuls les mots à une ou deux syllabes étaient énoncés par la petite créature. A nouveau sur le toit de l’école pour manger ensemble, Ryusuke souleva Sirenia pour la déposer sur ses jambes. Elle gardait sa petite rose blanche cristallisée et s’en occupait avec un soin tout particulier : c’était le cadeau de Ryusuke! Et même si elle ne pouvait pas faner, ce n’était pas une raison pour ne pas s’en occuper. Sortant le repas de la journée, il donna celui de Sirenia à la Pokémon avant de prendre le sien. Quelques onigiris pour ne pas changer, le tout accompagné d’une bouteille d’eau. La porte du toit s’ouvrit subitement : un garçon aux cheveux gris sous formes de piques se tenait là, accompagné d’une sorte de petite tortue brune dont la tête se coupait en deux pour former des mandibules : un Kraknoix.
« Yo Ryusuke! Je te dérange pas trop? »
« Si je te dis que si, est-ce que tu t’en iras? »
« Tu connais déjà la réponse! Bon, on voulait savoir : D’ici la fin de la semaine, ça va être les vacances. Moi et quelques amis, on voulait savoir si tu voulais pas te balader et faire du camping en-dehors de ce trou perdu? »
« OUI! »
Sirenia avait répondu la première en levant les deux mains contenant un morceau de pain. Visiblement, elle n’attendait même pas l’avis de Ryusuke qui soupira légèrement.
« Et bien… Tu as ta réponse, vous viendrez me chercher. Je pense que vous connaissez mon adresse. »
« T’inquiètes pas! Tu verras, on va bien s’amuser. Je te laisses manger avec ta copine. »
« Stop! Avant que tu partes, je tiens à te préciser : aucun entraînement ou combat ou quoi que ce soit de mon côté. Je n’utiliserais JAMAIS Sirenia comme une arme ou un objet. »
« Bien compris chef! Ramènes toi Krakos, on s’en va. »
« KrakKrak! »
« Hey au passage, j’allais oublier : Je me nommes Osak! »
Le garçon aux cheveux blancs rigola avant de redescendre du toit par la porte, la tortue brune aux mandibules le suivant. Sirenia recommença à manger de son côté tandis que Ryusuke regardait le ciel : du camping? Un voyage? C’est vrai qu’ils avaient 1 mois de vacances et que cela lui ferait du bien de sortir mais quand même… Ils avaient l’un de ces culots depuis que Sirenia était arrivée!
« Triste? »
« Hein? Mais non, mais non Sirenia. Je suis pas triste, juste que je trouves ça louche qu’on m’invite à faire un voyage alors qu’on ne me l’avait jamais proposé avant. »
« Gentil! »
Elle avait fini de manger son morceau et elle désignait maintenant Ryusuke. Elle se colla contre lui pour bien lui faire comprendre que c’était de lui qu’elle parlait. La main gauche posée sur le dos de la créature, il hocha la tête en fermant les yeux : oui, en fin de compte, ce n’était pas une si mauvaise idée.
« TU PARS PENDANT UN MOIS AVEC DES AMIS ?!! »
Les deux parents s’exclamèrent en même temps. La mère se leva avant de prendre la température de son fils : non, il n’était pas fiévreux. Ce n’était pas normal, il y avait quelque chose de louche ou alors… Il allait vraiment partir? Devait-elle être consternée de savoir son fils si loin d’elle ou alors heureuse de voir qu’il s’était enfin fait des amis ?
« Je vais préparer le sac et tout ce qu’il te faut! »
« Je crois que je vais t’aider chérie. Attends moi. »
Ryusuke haussa les épaules en voyant sa mère courir vers sa chambre tandis que son père la suivait d’un pas lent. Il allait quitter la demeure familiale pendant un mois, c’est vrai que ce n’était pas rien. Sirenia restait calfeutrée contre lui avec tendresse : un mois rien qu’avec lui, elle pouvait définir en un mot le voyage : parfait! Peut-être que durant cette période, elle arriverait à évoluer.
Le jour J arriva et Ryusuke se trouvait devant la porte d’entrée, prêt à partir. Il tenait Sirenia contre lui comme à son habitude et son sac à dos semblait plutôt rempli. Il alla saluer ses parents mais sa mère l’arrêta subitement, tenant une ceinture avec plusieurs Pokéball de différentes sortes. D’après ce qu’il pouvait voir à vue de nez, il y en avait une vingtaine : des Luxe Ball, des Soin Ball, des Super Ball et même deux ou trois Hyper Ball! Cela aurait fait plaisir à n’importe quel apprenti dresseur mais le visage de Ryusuke émit un petit rictus :
« Je croyais avoir dit que … »
« Je sais, je sais Ryusuke mais je veux que tu la portes et c’est un ordre! On n’est jamais trop prudent et il se peut que tu en aies besoin dans un moment important. Je ne te demande pas d’en capturer mais seulement de les utiliser quand il le faut. Tu pourras bien les relâcher après. »
« Humpf! D’accord, d’accord! Je vais la prendre cette stupide ceinture! »
« Et ne prend pas trop de risques s’il te plaît… Reviens vite… C’est quand même la pre… »
« Rah, je suis plus un enfant, maman! Ne t’inquiètes pas, je vais m’en sortir! Et je ramènerais aussi Sirenia saine et sauve. »
Sa mère l’enlaça tendrement tandis que son père baisa ses joues : le temps des « adieux » était arrivé et même si il ne voulait pas se l’avouer, il y avait une petite pointe de tristesse en lui : il n’allait plus les revoir pendant un mois. Sirenia avait senti que quelque chose n’allait pas et de ses petits yeux verts dirigés vers lui, elle lui dit :
« Partir? »
L’interrogation sonnait comme une négation. Il ne voulait pas partir? Elle le comprenait, c’était quand même la première fois qu’il s’en allait aussi loin de chez lui et même si il avait prétendu préparer une fugue à l’hôpital, jamais il ne l’aurait fait.
« Non non, ne t’inquiètes pas Sirenia. On va y aller tout les deux, tout les deux ensembles, toi et moi. Je dois aussi grandir. »
Il eut un petit sourire triste. Sirenia disparut de ses bras, se téléportant juste sur l’épaule de Ryusuke, passant une petite main sur les larmes qui s’écoulaient de ses yeux avant de lui faire un petit baiser chaud et doux sur la joue. Les rôles étaient inversés : elle le réconfortait dans un moment où il avait besoin d’elle.
« Ryousouke! Moi protéger toi! »
Sa première phrase venait de lui arriver droit au cœur, une phrase qui résonnait dans tout son âme : cette petite créature était là pour lui. Il l’embrassa dans ses cheveux rouges avant de la reprendre dans ses bras : voilà ce dont il avait le plus besoin en ce moment!
« Merci ma Sirenia de bien vouloir protéger le pleutre que je suis. »
Elle poussa un petit rire, le rouge arrivant sur ses joues : c’était la première fois qu’il utilisait le possessif envers elle. Maintenant qu’ils avaient fait le premier pas, ils devaient continuer. Quelques minutes plus tard, Osak arriva accompagné de trois adolescentes qu’il présenta comme ses voisines. Après un premier constat, Ryusuke remarqua que les trois soeurs semblaient être des jumelles. A part la couleur des cheveux, tout en elles coïncidaient : mêmes yeux, mêmes physique et la voix ne différait que de peu. Quand elles aperçurent Sirenia, elles poussèrent des petits cris avant de s’en approcher, Ryusuke et la Tarsal restant complètement stoïques :
« Qu’elle est chou! »
« Ainsi, voilà la terreur qui a réussie à faire fondre le bloc de glace Ryusuke? Trop mignonne! »
« Dis Ryusuke, tu devrais l’inscrire à un concours un de ces jours. Tu as l’air d’en prendre vraiment très soin! Ses cheveux, son visage, tout est belle chez elle. Je suis sûre qu’elle sera magnifique plus tard. »
« Hein? Euh… Mais… Attendez un peu! Je ne vous connais même pas! »
« C’est vrai! »

Les trois jumelles s’exclamèrent en même temps tout en se mettant en ligne. De gauche à droite, leurs chevelures étaient assez longues mais chacune avait sa propre coloration : Bleue, rose et enfin grise. Elles parlèrent l’une après l’autre tout en se désignant dans le même ordre que la file :
« Je suis Irina! »
« Moi, c’est Helena! »
« Et moi c’est Serena! »
« Euh… Enchanté? »
Au vu de leur façon de se présenter, Ryusuke était confus : le camping allait se dérouler dans de drôles de circonstances. Osak rigola avant d’inciter le groupe de quatre personnes à bouger : il était temps de partir.
Après une marche de plusieurs heures où chacun discutaient de tout et de rien sauf Ryusuke qui restait en retrait, Osak, qui s’était considéré comme le meneur du groupe en accord avec tous, décida qu’il était temps de s’arrêter pour la journée. Ils se trouvaient au beau milieu d’une forêt qui ne portait aucun nom. Ryusuke monta sa propre tente et ce ne fut qu’avec l’aide de Sirenia et ses pouvoirs psychiques qu’il arriva enfin à lui donner une allure convenable : lui et l’aventure, cela faisait deux. Les trois soeurs dormaient sous la même tente tandis qu’Osak avait monté la sienne en premier : visiblement, il connaissait bien le camping. Il fit sortir Krakos qui claqua des mandibules de bonheur bien qu’une seconde Pokéball se trouve à la ceinture du garçon aux cheveux blancs. Quant aux trois soeurs, leurs propres Pokémon sortirent un par un : un petit renard brun avec six queues et une mèche sur le crâne, un petit chien orange avec des rayures noires sur le dos et enfin un chat entièrement blanc avec le bout de la queue et les pieds de couleur brune. Un petit lingot d’or rayé et aplati se trouvait sur son front.
« Goupix! Wawaf! Miiiiaouuusss! »
Les trois Pokémon se dirigèrent vers leurs dresseuses respectives. Quelques secondes plus tard, elles avaient sorti leurs ustensiles de coiffure pour s’occuper de leurs Pokémon. De son côté, Ryusuke était déjà rentré dans la tente : La camaraderie, ce n’était VRAIMENT pas son genre et la coiffure son hobby. Sirenia regardait avec une envie non dissimulée les trois Pokémon se faire coiffer. Serena, l’adolescente aux cheveux gris l’avait remarqué. Elle rigola faiblement avant de tendre un peigne et un miroir à Sirenia. La petite créature aux yeux verts hocha la tête pour la remercier : elle n’aimait guère parler avec les autres. Elle se dirigea dans la tente avant de crier à Ryusuke qui s’était couché :
« RYOUSOUKE! »
« Hein? Quoi?! »
Il se releva subitement en entendant le cri, tournant la tête à gauche et à droite avant de la ramener devant lui. Sirenia se tenait en face de lui avec le miroir dans la main droite et le peigne dans la main gauche. Tremblant légèrement en pointant son doigt vers Sirenia, il dit :
« Me dit pas que… »
« Oui! Ryousouke! »
« Et m… Peut-être un autre… »
Elle avait relevé son regard vers Ryusuke, ses deux yeux verts le regardant d’un air méchant. Oui, elle faisait sa capricieuse à ce moment même. Oui, elle voulait être encore plus bichonnée en voyant que les autres Pokémon étaient brossés et nettoyés. Mais Ryusuke n’avait pas apprécié ce regard, loin de là :
« J’ai dit un autre soir mais je crois que j’ai changé d’avis : je ne te le ferais pas. Tu n’as pas à me donner d’ordres Sirenia d’accord? Tu peux demander gentiment et poliment, cela aurait bien plus de chances d’aboutir. »
Elle resta interdite : Ryusuke venait de lui refuser quelque chose, à elle? Il était comme les autres! Ce fut sa première réaction et tandis qu’il se recouchait, elle avait déjà fait léviter les deux objets, prête à les lui envoyer dans la tête, puis elle s’arrêta subitement, les deux objets tombant dans la tente. Non, ce qu’elle faisait n‘était pas bien. Elle ne voulait pas que Ryusuke soit en colère contre elle : elle voulait simplement… qu’il la bichonne, qu’il s’occupe tendrement d’elle comme il le faisait d’habitude. Elle voulait juste être la plus jolie à ses yeux et grâce à lui. Elle s’approcha de visage de Ryusuke en marchant lentement :
« Ryousouke. Padon. »
« Non. Tu n’as pas à être comme ça. Je ne veux pas que tu deviennes une égoïste qui croit que je répondrais à toutes ces petites colères. Donc, pour te punir, je ne te pardonnerai pas. »
Il s’était retourné, montrant son dos à Sirenia qui fît tout le tour du corps de Ryusuke pour revoir son visage. Ce qu’elle fît à ce moment là ne fut connu que des deux personnes.
« Padon Ryousouke. Moi vilaine. »
« Hummm. »
Après ce qu’elle venait de faire et que c’était quelque chose à laquelle il ne se serait jamais attendu, il pouvait bien la pardonner. Après tout, elle semblait si sincère… Le visage rougi, il se releva en prenant le peigne dans sa main droite. Il avait laissé un espace entre ses jambes pour qu’elle puisse être le plus proche de lui. Avec des gestes très lents et peu experts, il commença à coiffer Sirenia. Il prenait visiblement son temps, le feu s’éteignant dehors en même temps que des « Bonne Nuit » était lancés devant la tente de Ryusuke. Il y répondait bien qu’il soit très concentré sur la coiffure de Sirenia qui poussait des petits soupirs de plaisir : Ryusuke était d’une très grande tendresse dans ses gestes, tentant de s’appliquer du mieux qu’il le pouvait. Ni trop brusque, ni trop rapide, c’était Sirenia quand même. Les minutes s’écoulèrent puis les heures… Bien qu’il ne sache pas l’heure exacte, Ryusuke s’appliquait, Sirenia bâillant en mettant une main sur sa bouche.
« Terminé ma petite Sirenia. Regardes donc ce que j’ai enfin réussi à te faire. »
Il tendit le miroir à Sirenia, celle-ci pouvant se voir enfin : la rose avait été retirée tandis que tout ces cheveux rouges étaient maintenant relevés, laissant apparaître ses deux yeux verts. Du moins, une partie de l’oeil droit était encore caché par une mèche de cheveux rouges, Ryusuke ayant décidé de se faire la même chose de son côté.
« Comme ça, on voit tes petits yeux verts tout mignons. Et puis, tu me ressembleras un peu plus non? Regardes donc cette jolie mèche, on a la même maintenant. Tu es contente? »
« OUI! RYOUSOUKE! »
« Hahaha! Stop avant de me sauter au cou. »
C’est vrai qu’elle s’était préparée, les bras tendus, à sauter vers Ryusuke pour le remercier de sa façon habituelle. Il garda la rose blanche dans sa main avant de se demander où il allait la mettre. Il chercha dans son sac avant d’en retirer un petit collier : il ne partait jamais sans lui bien qu’il ne le portât plus depuis déjà plusieurs années, ayant retiré le médaillon qui allait avec. Il prit la rose blanche entre ses doigts, la regardant de tous les côtés avant d’étudier le collier. 6eme ou 7eme trou pour qu’elle soit au milieu? Il ouvrit le collier mais la rose ne pouvait pas rentrer dedans. Il était visiblement déçu bien que Sirenia ne comprenne pas pourquoi :
« J’avais envie de te faire plaisir… Je voulais te mettre la rose juste en dessous du cou comme un petit médaillon. J’aurais bien aimé qu’elle reste immobile mais je n’arrive même pas à la faire rentrer dans le collier. Je suis désolé… »
« DONNER! »
Pfff. Il faisait tellement de choses pour elle que ça en devenait touchant. Elle n’avait pas attendu qu’il lui donne la rose pour la lui prendre des mains. Du sang coula sur le sol de la tente avant que Ryusuke ne pousse un cri d’horreur : Sirenia s’était plantée la pointe de la rose juste en dessous du cou jusqu’à ce que la rose blanche ne bouge plus. Elle n’avait pas hésité à utiliser ses pouvoirs psychiques pour l’aider à s’y sceller.
« MAIS RETIRES LA! RETIRES LA! TU VAS AVOIR DES COMPLICATIONS! »
« NAN! »
Quelques grognements se firent entendre dans les autres tentes. Ryusuke tenta de s’approcher de Sirenia mais celle-ci l’en empêchait, bloquant ses deux mains et ses pieds pour qu’il ne puisse pas bouger. Elle continuait de saigner, le liquide rouge s’écoulant de ses petites lèvres avant de s’arrêter : son corps se soignait peu à peu grâce à ses pouvoirs. Ryusuke était en larmes et à genoux devant Sirenia qui ne comprenait pas son comportement : pourquoi était-il comme ça? Il devait plutôt être heureux de savoir que la rose blanche était bien positionnée et scellée, déjà un peu de peau blanche ayant recouverte le bout pour que la rose ne puisse plus bouger de son emplacement.
« Ryousouke triste? »
« BIEN SÛR! Mais tu crois quoi?! Tu as failli te tuer avec tes bêtises! Ne recommences plus jamais ça! »
« Mais… »
« Pas de mais! Je ne veux pas que tu meures! Je ne veux pas te perdre! »
Il s’était mis à sangloter, son corps pris de tremblements. Il semblait bouleversé et bien qu’elle ne comprenne pas, c’était son devoir de le rendre heureux. Lentement, elle se concentra pour utiliser l’un de ces pouvoirs qu’elle n’avait plus utilisée depuis déjà plusieurs mois : Ryusuke arrêta de trembler, murmurant avant de s’écrouler :
« Non…Je veux… cauch… »
Il s’était endormi d’un coup sec : Sirenia avait fait son office. Il semblait si terrorisé, il était vrai qu’elle ne connaissait pas son passé. Peu à peu, les cauchemars dont il était parcouru s’étaient estompés avec le temps, Sirenia passant chaque soir pour le calmer mais plus elle avançait, plus le cauchemar devenait de moins en moins précis, c’était là le problème. Il ne le craignait plus et ainsi, il disparaissait. Mais maintenant, le corps de Ryusuke recommençait à trembler et à suer. Comme auparavant.

Chapitre 8 : Récompense

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 8 : Récompense

« Aaaaaaaa. »
« Aaaaaaaa. »
« Bééééééé »
« Bééééééé »
Ryusuke continuait de dicter les lettres de l’alphabet devant Sirenia qui l’imitait jusqu’à la moindre mimique de ses lèvres : elle prenait visiblement très à coeur les leçons de Ryusuke. L’adolescent lui aussi mettait de l’ardeur à la tâche, la volonté de la petite Tarsal étant contagieuse. Certains élèves étaient venus le voir et avaient remarqué le changement de son comportement, lui demandant quand il allait revenir. La majeure partie du temps, il préférait ne pas répondre ou alors évasivement : ses parents n’osaient plus parler de son projet « stupide » comme ils l’appelaient. Plus qu’une journée et il allait pouvoir enfin s’en aller. Plus qu’une journée pour apprendre à Sirenia à dire l’alphabet.
« Double V. »
« Dousal. »
« Aie…Tu t’es encore trompée Sirenia. C’est vrai que le W et le Y vont te poser quelques problèmes puisqu’il y a plusieurs syllabes dans une seule lettre. »
« Tarsal… »
Elle baissait la tête, un peu honteuse de ne pas réussir cet exercice simple alors qu’ils y étaient depuis presque deux semaines. Peut-être qu’elle n’était tout simplement pas capable de réussir cet exercice tout simple. Une main caressa ses cheveux rouges :
« Allons allons, ne sois pas triste Sirenia. Il nous reste encore une journée, tu en es capable, j’en suis sûr hein? »

Il colla son front contre celui de la Pokémon qui tentait de lire dans ses sentiments : il avait confiance en elle, vraiment confiance. C’était bien différent de ses premiers sentiments à son égard : purs et clairs, ils illuminaient son coeur et celui de Sirenia qui pouvait les ressentir. Elle s’empêcha de rougir devant tant de dévotion de sa part avant de murmurer :
« Aaaaaa Béééééé Céééééé Dééééééé Euuuuuuh Fffffff. »
« C’est bien! Très bien! Continues Sirenia! »
Il était heureux : elle faisait de tels progrès en deux semaines alors si il pouvait rester avec elle pendant de longues années, qu’est que cela allait donner? Elle serait capable de parler normalement! D’avoir un dialogue avec elle et une discussion tout ce qu’il y a de plus sérieuse. Avoir quelqu’un avec qui discuter pendant les longues nuits d’hiver. Rien que de penser à cette idée… Il hocha la tête de gauche à droite :
« Tarsal? »
« Non non. Ne t’inquiètes pas, tu as juste, c’est que… Je m’imaginais quelque chose. »
Elle avait remarqué les petites cernes de ses yeux et bien qu’elle tente de rester le plus longtemps éveillée pour qu’il s’endorme avant elle chaque nuit, elle était toujours la première à fermer les yeux. Quand elle se réveillait, il l’était lui aussi comme si les deux personnes étaient en symbiose. Des petits livres de cuisine traînaient un peu partout et quand l’infirmière arrivait, elle laissait ses oreilles traîner un peu de tous les côtés : il demandait des renseignements sur certaines baies et sur quelques bâtiments de la ville pour espérer en trouver.
Pendant la dernière nuit à l’hôpital, il n’avait pas fermé l’oeil, le nez plongé dans les derniers livres de cuisine : Des baies Micle et Custap mais le problème était leurs effets se contraient sauf si il mettait plusieurs baies Micle pour une Custap… Et il fallait faire attention pour chauffer et tourner la pâte formée… Normalement, ils devaient être plusieurs. Le bras droit amaigri après 3 semaines sous le plâtre, il maintenait la petite créature aux yeux verts contre lui avec son bras gauche en sortant de l’hôpital.
« Baies Micle ou Baies Custap… Je pourrais utiliser les Liechi aussi… Je veux que ça soit parfait. »
« De quoi parles-tu Ryusuke? »
Sa mère s’était retournée dans la voiture. Ryusuke parlait tout seul tandis que Sirenia le regardait avec de l’incompréhension dans son regard camouflé par ses cheveux. Depuis ce matin, il parlait sans cesse de baies et les cernes avaient grandi. Il émit un faible sourire :
« Non rien Maman… Je réfléchissais tout simplement. En rentrant, vous pourriez me laisser la cuisine pendant quelques heures? J’irai faire quelques courses avec mon argent de poche. »
« Mais pour acheter quoi? »
« Oh! Pas grand chose, juste quelques objets sans prétention. Je devrais normalement avoir assez pour ce que je veux. »
« Si tu le dis Ryusuke. Nous te déposons donc au marché? »
« Non non! On rentre à la maison et ensuite, je m’en vais. »
Le père acquiesça en un grognement léger : Ryusuke avait une idée en tête et cela ne servait à rien de tenter de savoir ce qu’il allait faire. Le garçon maintenait quelque chose dans sa main droite, main rentrée dans la poche de son pantalon brun. Enfin arrivé chez eux, Ryusuke se dirigea vers l’étage, s’enfermant dans la chambre avec Sirenia. Il déposa la Pokémon sur le lit tout en mettant sa bourse dans son pantalon :
« Restes sage et tranquille. Quand je rentrerai, nous verrons si tu arriveras à réciter ton alphabet. Entraînes toi en attendant d’accord? »
« Tarsal? »
« Mais oui, je te promets de revenir, je ne vais pas m’enfuir quand même! »

Elle le regarda pendant de longues secondes. Ses yeux verts étaient dirigés vers les cernes de Ryusuke qui visiblement ne remarquait rien de son côté. Il caressa la tête de Sirenia avant de sortir une feuille de sa poche, la dépliant devant la Tarsal.
« C’est juste un petit récapitulatif avec les lettres, tentes donc de les prononcer pendant que je reviens. »
Sans attendre de réponse de la part de la créature, il sortit de la chambre, la fermant à clé pour éviter que ses parents ne dérangent Sirenia pendant son travail. Quelques minutes plus tard, il était déjà parti, tenant un morceau de papier dans la main :
« Levure, baies Micle, Custap et Liechi… Et il faut que je fasse attention à la composition… Et aussi que je régules la vitesse… RAHHHHH! Mais pourquoi je fais tout ça?! »
Il le savait bien au fond de lui mais il ne pouvait pas s’empêcher de se tenir la tête entre ses deux mains comme pour retirer les pensées qui restaient logées en lui. Il voulait lui faire plaisir! Il voulait juste la rendre un peu plus heureuse en remerciement de tout ce qu’elle avait fait pour lui! C’était pas si dur à se dire et pourtant… Comment la petite créature pouvait-elle le supporter aussi longtemps et rester joyeuse la majeure partie du temps avec lui? Il n’était pas du genre à montrer ses sentiments trop souvent et pourtant, à chaque fois qu’il la voyait, il n’arrêtait pas de sourire ou d’être d’une extrême gentillesse avec elle. Sirenia, c’était un peu comme une petite soeur : il pouvait la pouponner, lui parler pendant des heures, faire la moue avec elle. Elle l’écoutait sans cesse et sans se poser de questions. Une petite soeur de 40 centimètres et aux pouvoirs télépathiques! Qui pouvait se vanter d’en avoir une comme ça?
Il était enfin arrivé au marché, fouinant à gauche et à droite à la recherche d’un marchand de baies. Il discutait avec la plupart d’entre eux, leur demandant des conseils : Certaines baies amélioraient l’intelligence du Pokémon, d’autres la grâce, la beauté, le sang-froid ou sa robustesse… L’intelligence, la beauté et la grâce. Peut-être que c’était ça qui irait parfaitement pour Sirenia! Il n’était pas du genre crédule et se méfiait des marchands mais devant la connaissance de certains, il ne pouvait que s’incliner, n’arrêtant pas de poser des questions pour faire plaisir à une Pokémon. Après plus d’une heure où il avait déambulé à travers les étalages, il tenait deux sacs, l’un dans chaque main. Il avait maintenant tout les ingrédients et il pouvait rentrer avec le sentiment du devoir accompli. Il marchait, se dirigeant vers la sortie de la ville lorsqu’il s’arrêta subitement devant une boutique, la regardant pendant de longues minutes.
« Que recherchez vous jeune homme? »
Une voix douce venait de lui adresser la parole : il répondit en bégayant avant de pénétrer dans la boutique à la suite de la personne qui lui parlait. Trente minutes plus tard, il en ressortait en mettant un objet dans le sac, le visage complètement rouge. Qu’est ce qui lui avait pris? Il préférait ne plus y penser.
« Je suis rentré! »
« Et bien dis donc Ryusuke… Tu en as mis du temps. Tu étais parti où? »
« Je l’ai pourtant signalé je crois, je me trouvais au marché! »
« Mais quand même… Tu es parti pendant presque deux heures! »
« Ah bon? Bah… Ça ne fait rien. Je retourne dans ma chambre, je vais bientôt avoir besoin de la cuisine! »
« D’accord, d’accord, mais préviens moi avant quand même que je fasse un peu de rangement. »
« Ça ne servira à rien Maman! Laisses comme c’est. »
Il remonta dans sa chambre, déposant les deux sacs sur le bureau. Sirenia continuait de lire les lettres et de tenter de les prononcer. Elle posait sa main sur la lettre avant de la lire à voix haute. Il sourit avant de l’enlacer pour lui montrer qu’il était revenu :
« Et bien? On ignore complètement ma présence maintenant? »
« Tarsal? »
« Tu veux commencer maintenant l’alphabet? D’accord, je t’écoutes, dis moi tout. »
« Aaaaaa Bééééé Cééééé Dééééé. »
Elle se tenait bien droite sur le lit, ses deux mains posées l’une sur l’autre sur son petit ventre blanc. Ryusuke était à genoux au pied du lit, l’écoutant avec un intérêt accru à chaque lettre récitée parfaitement. Elle arrivait déjà à aller jusqu’au S sans problèmes.
« Téééééé Uuuuuu Vééééé … »
« Véééé … »
« Xssss Zed! »
Elle détourna le regard subitement comme si elle venait de commettre une bêtise et qu’elle le savait. Il restait souriant, sa tête posée sur le lit à quelques centimètres de la petite créature.
« Il manque deux lettres : Le W et le Y. Tu peux y arriver. »
« Dou… Dou… Dou… Tar. I… I… grrr… rrrr Sal. »
Elle se retourna complètement, ne voulant pas montrer les petites larmes qui s’écoulaient de ses yeux verts : non, elle n’y arrivait pas. Même en deux heures, elle n’avait pas réussi à prononcer les deux lettres manquantes. Lentement, Ryusuke s’était relevé avant de sortir de la chambre avec les deux sacs, fermant la porte à clé. Il avait fait de même avec celle de la cuisine, ordonnant à ce que l’on ne le dérange pas.
« Dou… Dou… »
Ryusuke l’avait laissé là, fermant la porte à clé. Elle comprenait sa colère car bien qu’elle n’aie pas lu ses sentiments, elle l’avait déçu et elle le savait. Elle devait continuer à travailler pour lui faire plaisir et mériter tout ce qu’il faisait pour elle. Elle poussa un petit cri de tristesse entremêlé de désarroi : Sa feuille! Celle que Ryusuke lui avait donnée! Elle était trempée par ses larmes! Comment allait-elle faire?! Elle sauta du lit avant de se diriger sur le bureau. Qu’est ce qu’il avait utilisé pour écrire? Elle prit un ciseau dans ses mains avant de s’approcher de la feuille. Comment ça marchait?!
*Clac, Clac*
« Hiiiii! Tarsal! TARSAL! Tar Tar! »
Elle était désemparée : la feuille avait quelques déchirures causées par les ciseaux! Ce n’était pas ça et la feuille était dans un état pire que le précédent. Elle perdait son sang-froid et ce n’était pas bon. Elle devait réparer son erreur! Tenant le petit cylindre de métal contenant tous les crayons et autres ustensiles de dessin, elle monta sur le lit avant de les faire tomber à cause des tremblements qui animaient ses bras. La feuille était inutilisable, recouverte de copeaux et de taches de crayons. Et soudain, ce fut le drame. Elle éclata en pleurs sur le lit, ses larmes ruisselant sur son visage et sa petite robe blanche.
« Encore un échec! Purée! M’énervent ces trucs! »

Un morceau de pain à moitié carbonisé tomba dans la poubelle, rejoignant une dizaine d’autres déchets créés par les mains de Ryusuke. Il prit une longue inspiration, ses yeux fermés.
« Aller! On se motive et on recommence! Je dois être capable de le réussir pour Sirenia! »

Il avait la motivation mais ses trois semaines passées à l’hôpital lui retombaient dessus au mauvais moment. Il devait se remettre dans le bain, ou plutôt dans le four dans le cas présent.
« On va y arriver… Calmes toi Ryusuke… Calme toi… Aller on fait un nouvel essai! »
Dans quel état était la cuisine? Il valait mieux ne pas le savoir si on était une ménagère de 40 ans soucieuse de la propreté… Ce qui était un peu le cas de la mère de Ryusuke qui écoutait derrière la porte avant de retourner dans le salon.
« Je ne sais pas ce que fait notre fils mais je sens que je vais passer un sale quart d’heure à tout nettoyer. »
« Au moins, cela change de ses habitudes : toujours renfermé sur lui-même et à faire en cachette ses recettes bien que la poubelle ne mente pas. Je crois que la venue de cette Pok… de son amie comme il l’appelle était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Il n’ira plus se cacher après son méfait accompli. »
« Ce que tu peux bien parler des fois. »
« Cela m’arrive quelquefois, ce qui n’est pas pour me déplaire. »
« J’AI REUSSI! »
Le cri avait traversé toute la maison avant que Ryusuke ne pousse un autre long cri de joie, sortant une sorte de petite brioche beurrée de couleur verte du four. 5 minutes plus tard, une partie du nettoyage avait été fait tandis que la brioche perdait de sa chaleur. Le reste pouvait bien attendre! Tous les ingrédients cumulés dans cette brioche allaient plaire à Sirenia, il en était sûr! Sortant en courant avec sa brioche à la main, il se dirigea vers sa chambre. Il entendit les sanglots et donna un violent coup de pied dans la porte : qui osait faire pleurer Sirenia?! Il déposa la brioche verte sur le bureau après qu’il aie pénétré dans la chambre.
« Sirenia? Sirenia? Réponds moi! Qu’est ce qui ne va pas?! »
Le lit était trempé : Elle n’avait pas arrêté de pleurer, la feuille ne ressemblant plus à rien tandis que les gommes et crayons parcouraient son lit en le salissant. Elle ne pleurait quand même pas pour ça? Il approcha sa main gauche de la petite créature, celle-ci la repoussant :
« TARSAL! »
« Mais qu’est ce qu’il y a? C’est parce que tu as fait un peu de désordre? Mais ne pleures pas pour ça. Regardes donc. »
Il souleva la créature sans qu’elle ne puisse s’enfuir, tirant le drap d’un coup sec. Tout ce qui se trouvait dessus tomba sur le sol, Ryusuke ramassant les objets avant de les remettre sur son bureau. Elle continuait de pleurer et n’avait pas remarqué la brioche verte. Il prit la feuille trempée avant de la jeter à la poubelle.
« Tiens… Mais c’est du crayon sur mes doigts? Cette feuille, ce n’est pas celle que je t’ai donnée pour l’alphabet? »
« A! B! C! D! E! F! G! H! I! J!  »
Elle récitait l’alphabet subitement, les petits tremolos dans sa voix montrant sa crainte et son incapacité à parler correctement. Elle avait peur qu’il l’abandonne car elle n’était pas assez douée pour lui. Elle n’arrivait pas un exercice aussi simple alors pourquoi la garderait-il? Elle arrivait au R lorsqu’un doigt se posa sur ses lèvres : il l’arrêtait dans sa diction tout en s’asseyant sur le lit. Il passa une main sur le dos de la Tarsal, comme pour la réchauffer et la calmer.« Stop. Tu en as assez fait. Je crois que tu t’es un peu trop prise dans l’exercice Sirenia. Tu n’as pas besoin de te mettre dans cet état. »
« TARSAL! Tarsal, tar sal sal TARSAL! »
Elle continuait de crier sur Ryusuke qui soupira. Des fois, il la comprenait si facilement malgré le fait qu’elle ne parle pas.
« Non, je ne ferais jamais ça. Comme si j’allais te jeter dehors ou te mettre à la rue car tu n’es pas capable de citer l’alphabet en 3 semaines? Ce que tu as fait en 3 semaines, je suis sûr que les autres filles n’en seraient pas capables en plusieurs mois! Tu es la plus intelligente des demoiselles que j’ai rencontrée et nous continuerons à t’entraîner à l’alphabet jusqu’à ce que tu arrives à prononcer le W et le Y. »
« TAR TARSAL! »
« Mais si tu l’es… Dis moi, pourquoi j’irais perdre mon temps si je croyais pas en tes capacités? Tu es très intelligente et ça, tu ne pourras pas me le retirer de la tête. Sèches donc tes larmes et regardes ce que je t’ai préparé. Tu as quand même réussi ton exercice. »
« Tarsal? »
Elle frotta ses petits yeux verts, Ryusuke s’étant relevé pour se diriger vers le bureau. Quelques secondes plus tard, il déposa l’assiette et la brioche verte sur le lit. Il coupa un petit morceau avec les mains, le déposant dans les mains de Sirenia qui le regardait timidement : il voulait quand même la récompenser alors qu’elle avait échoué. Pourquoi faisait-il autant de choses pour elle? Lentement, elle ramena le morceau à sa bouche avant d’y croquer ses dents. C’est vrai que c’était plutôt bon voire même délicieux. Il en prit lui-même un morceau, se demandant quel goût cela pouvait avoir. La première surprise passée de goûter à un aliment pour Pokémon, ce n’était pas forcément désagréable. Peut-être qu’il devait retirer un peu de beurre pour éviter de rendre le tout trop gras et faire quelques mélanges… Maintenant qu’il connaissait les bases des pains pour Pokémon, il allait imaginer bon nombre d’autres choses pour Sirenia. Cette dernière continuait de pleurer légèrement, signe qu’elle était heureuse de voir tout ce que Ryusuke faisait pour elle bien qu’elle ne le mérite pas.
« Attends quelques secondes et fermes les yeux! J’ai une autre surprise pour toi! »
« Tarsal? »
Elle le regarda s’éloigner avant de fermer les yeux tout en finissant son morceau de brioche. Une minute plus tard, il déposa un miroir à main sur le lit. Il sortit un petit paquet cadeau de l’un des deux paquets, l’ouvrant avec délicatesse. Elle pouvait sentir qu’il déposait quelque chose dans ses cheveux et bien qu’il aie du mal, il exécutait ses gestes avec une extrême douceur. Après deux minutes de dur labeur, il poussa un soupir : enfin terminé. Il tenait maintenant le petit miroir en face d’elle :
« Tu peux ouvrir les yeux Sirenia. »
« Tarsal? »
Elle releva légèrement ses cheveux pour apercevoir le miroir en face d’elle : une lueur blanche dans la chevelure rougeâtre. Sur le sommet droit de son crâne logeait une petite rose blanche qui brillait faiblement comme si elle était cristallisée. La rose allait parfaitement dans ses cheveux rouges comme si elle avait été créée spécialement pour elle. Elle releva la tête, ne sachant pas comment réagir devant le cadeau de Ryusuke, disant avec émotion et timidité :
« Ryusuke… »
« Oui oui c’est pour toi, je ne me suis pas trompé. Tu es encore plus jolie comme ça. J’espère que tu es heureuse de ton cadeau… J’avoue que je ne m’y connais pas trop en ce qui concerne les filles. Je sais pas trop si c’est démodé d’offrir ce genre d’ornements même à une amie… »
Il se grattait le dos du crâne : Lui aussi était gêné. C’était bien la première fois qu’il offrait un cadeau, même si c’était à une Pokémon. Il considérait Sirenia comme sa petite soeur, c’était un peu normal de faire ce genre de choses, non? C’était le seul prétexte qu’il avait trouvé.
Sirenia tenait le miroir de ses petites pattes blanches, le tournant à gauche et à droite : la rose était magnifique, c’était un cadeau sublime. Une Pokémon plus gâtée qu’elle, ce n’était pas possible à ce moment. Elle passa une patte sur la rose comme pour la caresser du doigt, c’était une vraie rose en plus… Il avait fait tout ça pour elle. Elle tendit les bras, utilisant ses pouvoirs psychiques pour ramener la tête de Ryusuke vers elle, déposant des petits baisers sur sa joue : c’était parfait. Elle ne devait plus se retenir et dès qu’elle le pourrait, elle irait le récompenser de tout ce qu’il faisait pour elle. Cette apparence la gênait légèrement : ce n’était pas comme ça qu’elle pouvait le protéger. Dès demain, elle se remettrait au travail!

Chapitre 7 : Apprentissage

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Deuxième partie : Heureuse
Chapitre 7 : Apprentissage

« Regardes comme ils sont mignons, une vraie poupée de porcelaine. »
« Attends-moi ici chérie, je crois que mon appareil photo se trouve dans la voiture, je peux pas rater une occasion comme ça. »
« Et dire que notre fils se prétendait « insensible » aux Pokémon, c’est difficile à croire quand on voit ce spectacle. »
Quelques minutes s’écoulèrent, la femme aux cheveux bouclés gardant son regard posé sur le lit du patient. Un petit cri s’était fait entendre dans les couloirs.
« Je l’ai! »
« Chuuuuut! Nous sommes dans un hôpital! »
L’homme s’inclina pour s’excuser avant de pénétrer dans la chambre 76.
« J’ai l’appareil photo! Ça sera une photo mémorable! Je me demande quelle tête il va faire quand il la verra. »
« Ça sera une preuve irréfutable! »
« Hmmmm? »
« Zut, il se réveille! Prends vite la photo avant qu’elle soit ratée! »

Plusieurs flashs crépitèrent tandis que Ryusuke se frottait les yeux. Sirenia et lui-même bâillèrent à l’unisson. Il ouvrit faiblement les yeux puis complètement, voyant ses deux parents devant lui. La petite Tarsal releva légèrement ses mèches de cheveux rouges pour apercevoir deux humains, se collant contre la hanche de Ryusuke. Elle tremblait légèrement et Ryusuke garda la main posée sur le dos de la créature. Son père avait mis quelque chose dans sa poche.
« Heu…Bonjour Maman et Papa… Que faites vous là? »
« Ryusuke! Tu es enfin réveillé! On a attendu pendant plus d’une semaine que tu reprennes conscience! »
La mère de l’adolescent enlaça son fils tendrement. Elle l’embrassait sur les deux joues : elle avait eût si peur en apprenant la nouvelle du gymnase écroulé. Ses craintes s’étaient accentuées en voyant son fils dans un coma « léger », alors le voir éveillé… Les deux mains de la femme aux cheveux bruns bouclés se détachèrent lentement du corps de Ryusuke, comme possédées par une force mystérieuse. Sirenia se concentrait pour l’éloigner en regardant la femme d’un air neutre : elle ne devait pas oublier qu’elle était là. Quelques secondes de plus et elle était morte étouffée. Le père était resté en retrait avant de prendre la parole :
« A qui avons nous affaire sinon Ryusuke? Je ne crois pas connaître ce Pokémon. »
« Ce Pokémon comme tu l’appelles se nomme Sirenia. »
« Et elle… est à toi? »
« Ce n’est pas mon Pokémon, je ne la possède pas et elle ne m’obéit pas. C’est tout simplement mon amie donc on peut considérer que nous sommes liés oui. »
« TARSAL! »
Encore des mots d’une gentillesse rare! Elle était si gâtée de l’avoir connu. Elle sauta du lit pour partir de la chambre en courant. Elle faillit tomber par terre à cause de sa longue robe blanche. Les trois personnes la regardaient sans comprendre réellement ce qui se passait. Ryusuke fut le premier à casser le silence :

« Euh et bien… Que s’est-il passé? »
« Comment ça Ryusuke? »
« Je veux savoir ce qui s’est passé depuis mon accident! »
« Naro est toujours introuvable depuis la destruction du gymnase. »
« Qui est ce Naro? »
« C’est vrai que tu n’étais pas conscient, je suis désolée! Naro est le véritable prénom de ton professeur. Il fait partie de la Team Univers, tu dois déjà en avoir entendu parler de nom je crois. »
« Team Univers : Organisation terroriste portée sur le vol de Pokémon et bien d’autres choses. Ils sont surtout connus pour leurs manipulations douteuses sur les Pokémon. Le chef de cette organisation ainsi que ses subalternes restent inconnus à ce jour. »
Il avait dit ça machinalement comme s’il répétait un article de journal ou une quelconque source d’informations.
« Mais ce n’est pas là le problème. Qu’est ce qui s’est passé après que je me sois évanoui? »
« Tu veux parler du gymnase? Et bien, d’après les lycéens, ils ont sorti leurs propres Pokémon dès que tu es tombé inconscient puis le directeur est arrivé. Le professeur a bien tenté d’expliquer ses gestes puis il s’est soudainement énervé et a utilisé son Dracaufeu pour s’enfuir. Tu sais ces dragons oranges avec… »
« Une flamme au bout de leur queue. Je vois, je vois. Donc il possédait quand même un Pokémon plutôt fort. »
« En parlant de Pokémon, est-ce que toi et… Sirenia, vous allez partir à l’aventure? »
« Hein? Pourquoi je ferais ça? »
« C’est dans les habitudes d’un nouveau dresseur Pokémon de collectionner les badges, capturer les Pokémon, devenir l’un des futurs champions de la région de Xonto. »
« Ohla, ohla, je t’arrêtes tout de suite Maman, c’est pas mon genre et le fait que Sirenia soit arrivée dans ma vie ne me donne pas plus envie que ça d’aller risquer la mienne et la sienne dans des situations pas possibles. Rien que le fait de la protéger est déjà ce qui va me préoccuper le plus alors tout ça, non sincèrement, j’ai déjà d’autres projets en tête et cela bien avant que Sirenia soit là. »
« Tu penses encore à cette idée farfelue?! Tu sais bien que peu de gens y arrivent et les hommes encore moins! »
« Mais je m’en fous! C’est ce que je veux faire et j’y arriverais! Je ne passe pas les trois quarts de mon temps à faire ça pour m’arrêter en cours de route! Vous voulez que je me barre de la maison, c’est ça? Et bien, je le ferais! Dès que je peux sortir de l’hôpital, je m’en vais puisque c’est ce que vous voulez et pas besoin d’essayer de me faire changer d’avis, ma décision est prise et irrévocable. »
« Mais… »
« Non c’est bon, vous pouvez partir, je veux rester seul avec Sirenia. Vous pouvez aussi préparer mon sac ou je ne sais quoi pour mon voyage. »
« D’accord…Nous allons te laisser. »
« Tarsal? »
Sirenia était revenue avec un plateau repas sur ses deux petites pattes. Il était possible de voir qu’il était légèrement surélevé comme si elle était utilisait ses pouvoirs psychiques pour ne pas le faire tomber. Il est vrai que pour une créature aussi petite et légère, le poids était conséquent. L’air triste et solitaire de Ryusuke lors de son dialogue avec ses parents se changea en un sourire tandis qu’il se mettait assis sur le lit, soulevant la petite créature et le plateau de sa main gauche, qui n‘était pas cassée. Il déposa le plateau sur ses genoux ainsi que la Tarsal aux cheveux rouges juste à côté de lui. Ses deux parents se retirèrent quelques secondes plus tard, dépités par les paroles du garçon.
« Tar…sal? »
« Ne t’inquiètes pas, ils s’en remettront. Ce n’est pas comme s’ils n’en avaient pas l’habitude. Je suis un « sale jeune » on va dire, je ne respecte pas l’autorité de mes parents et je suis en conflit permanent avec eux. Je fais ce qui me plaît et quand ça me plaît. Je suis un peu tête brûlée! »
« Tarsal! Ryou sal! »
« Ce n’est pas de ma faute! Ce n’est pas à moi de changer! Me dit pas que toi aussi tu te mets de leur côté?! »
Il s’était arrêté de manger. Il avait son regard plongé dans celui de Sirenia qui osait lui tenir tête : non ce n’était pas comme ça qu’il devait vivre! Il allait se faire du mal à foncer tête baissée et elle n’allait jamais accepter ça! Ses cheveux rouges s’étaient levés légèrement avant que Ryusuke ne soit soudainement pris d’un léger mal de crâne.
« TARSAL! »
« C’est bon, c’est bon! Je t’écoute, je t’écoute! Mais arrêtes, ça me fait mal! »
Ses cheveux rouges cachèrent à nouveau les yeux verts de Sirenia qui s’étaient mis à briller. Elle regarda encore Ryusuke qui ne semblait plus avoir très faim : de la nourriture pour Pokémon était déposée à côté du repas de l’adolescent. Il ne semblait pas avoir apprécié l’attaque de Sirenia sur son mental et cela pouvait se comprendre : En tant qu’amie, on ne « blessait » pas intentionnellement son compagnon. A croire que c’était à elle de le dresser et non l’inverse. Il continuait de bouder, le regard dirigé vers la fenêtre, sa main gauche soutenant sa tête. Ah? Il voulait faire sa mauvaise tête à cause de ses actions? Et bien puisque c’était comme ça. De ses petites pattes, elle poussa le plateau repas du lit. Quelques secondes plus tard, les ustensiles de cuisine tombèrent sur le sol ainsi que le reste du déjeuner, Ryusuke se retournant vers Sirenia en criant :
« Mais qu’est ce que tu fous?! Ça ne va pas?! »
« Tarsal! »

Elle lui tournait le dos, les bras croisés et la tête haute : puisqu’il voulait faire sa mauvaise tête, elle allait faire de même. La main gauche de Ryusuke allait se poser sur sa hanche mais elle sauta légèrement pour l’éviter en refusant toujours de lui faire face. Et cela continua pendant plusieurs minutes, l’adolescent tentant de capturer la petite créature de sa main valide, celle-ci ayant sautée du lit, le forçant à se lever.
« Mais restes tranquille! Je vais t’apprendre les bonnes manières si je t’attrape! »
Elle se téléportait dès qu’il était sur le point de poser la main sur elle. Elle touchait le dos de son cou pour lui signaler sa présence avant de se remettre à courir dans la chambre qui devînt un véritable capharnaüm après le passage des deux personnes. Elle poussait des petits rugissements de joie, son humeur boudeuse entièrement disparue. Lui-même n’osait pas admettre que la punition qu’il voulait lui administrer s’était transformée en jeu après quelques secondes.
« Non mais, regardez moi ce chantier! Monsieur RYUSUKE! »
L’adolescent et la Pokémon s’arrêtèrent subitement, l’infirmière étant arrivée au mauvais moment. Elle était visiblement très en colère en vue des tremblements qui parcouraient sa main droite. Elle désigna le plateau repas puis le reste de la chambre.
« MAIS QU’AVEZ VOUS FAIT?! Vous êtes encore un enfant ou quoi?! »
Il baissa la tête, visiblement très gêné. Il ne pouvait même pas répliquer : Il était fautif et il le savait. La chambre se rangea peu à peu devant tout le monde, Sirenia se concentrant pour utiliser sa télékinésie afin de rendre la chambre plus présentable. C’était aussi de sa faute. Ryusuke l’aidant du mieux qu’il le pouvait avec son bras valide, l’infirmière se retira après plusieurs minutes durant lesquelles elle lui apprit le respect des choses et du rangement : ils se trouvaient dans un hôpital, pas un dépotoir! Dès qu’elle fut partie, Ryusuke se tourna vers Sirenia qui était assise sur le traversin. Il prit lentement la parole :
« Désolé…Je veux dire : je m’excuse de t’avoir crié dessus mais bon… C’était quand même bien la petite poursuite non? »
« Tarsal! »
Ils rirent doucement tout les deux, Sirenia posant sa main dans celle de Ryusuke pour lui dire qu’ils restaient amis malgré la petite dispute. Il retira rapidement sa main gauche avant de l’enserrer par surprise, emmenant son visage non loin du sien. Ses lèvres dessinaient une mimique qui aurait été grotesque à un autre moment :
« A B C D E F G H I J. »
« A…A…Sal? »
« Non non. J’ai dis A puis B…Beeeeh. »
« Tarsal? »
« Je sens que ça ne va pas être simple. Bon, bon, bon, si tu arrives à réciter l’alphabet correctement d’ici ma sortie de l’hôpital, que voudrais-tu comme récompense? »
Elle le regarda longuement avant de tendre ses bras et de se coller à lui. Il était visiblement plutôt gêné par la situation : les autres Pokémon n’étaient pas aussi affectueux normalement. Qu’est ce qui prenait à Sirenia de faire autant de choses de ce genre?
« Tu veux un câlin? Mais quand même… Je t’en fait déjà assez souvent non? Tu ne veux pas autre chose? Attends un peu… J’ai une idée! Je vais te faire un super repas dont tu me diras des nouvelles. En cours, on a appris à créer des Poképains et autres aliments pour les Pokémon. Je ferais tout pour que tu deviennes encore plus belle et jolie, qu’en penses-tu? »
« TARSAL! Tarsal, tar tar tarsal? Sal? »
« Ohla. Je n’ai pas vraiment compris ce que tu as dit mais à voir ta réaction, on dirait que tu es d’accord. Tu auras des cheveux très soyeux et ta peau sera encore plus douce. Alors on recommence? »
Elle arrêta « d’enlacer » Ryusuke avant de rester debout sur le lit, prête à commencer la leçon. Elle semblait être encore plus motivée qu’auparavant : l’idée de cette récompense l’enchantait bien plus qu’il ne l’espérait. Il passa sa main gauche sur la joue de la créature pour la caresser avant de dire :
« A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z. Voilà tout ce que tu vas devoir apprendre! On va commencer par les 5 premiers. »
« Tarsal! »

Chapitre 6 : Décision

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 6 : Décision

« Je vais combattre à la place de Sirenia. »
« C’est interdit, tu le sais bien Ryusuke! Déposes ton pokémon sur le terrain et recules! C’est un ordre de ton professeur. »

« Mon professeur? Où ça? Je ne crois pas l’avoir vu. Normalement, il devrait arrêter le combat et refuser le fait que Machopeur retire sa ceinture plutôt que de lui demander de le faire. Vous êtes un bien mauvais pédagogue. »
« Et bien. Puisque tu le désires tant, combats donc ce Machopeur, je ne serais pas tenu responsable des blessures causées. »

Tout avait été gâché avec cet adolescent et qu’importe si il devait perdre sa place, cela ne le gênait pas. Les cheveux rouges sur le côté, le professeur regardait le jeune garçon qui gardait sa Tarsal dans le creux de son bras gauche, comme un enfant que l’on devait protéger. Ryusuke se tenait devant le Machopeur, prêt à combattre. Il avait le poing droit serré, d’autres élèves quittant le gymnase : Il n’en restait plus qu’une dizaine qui avait formé un groupe, leurs mains posées sur leurs pokéballs.
« Ryusuke contre Machopeur, que le dernier combat commence! »
Le professeur souriait : Ce qu’il voulait tant allait se réaliser! Le Machopeur, fort de ses muscles surpuissants et libérés s’élança vers Ryusuke qui reculait peu à peu. Des techniques de Karaté, voilà ce qu’utilisait le pokémon face à l’adolescent qui gardait Sirenia contre lui. Il devait les esquiver un par un, la force du pokémon avait bien subie un accroissement phénoménal mais sa vitesse restait la même. Il avait toujours de quoi se défendre! Le poing droit du Machopeur percuta le sol, créant un trou à l’emplacement où Ryusuke se trouvait il y a quelques secondes. Le jeune garçon logea son poing contre la face du Machopeur. La créature au corps d’athlète recula légèrement, un peu de sang coulant de ses lèvres : Une petite blessure bénigne. Quand au poing de Ryusuke, celui-ci soufflait dessus : Le contact avec la peau du pokémon avait été bien plus rude qu’il ne le pensait. Les rares élèves encore présents regardaient le combat avec émerveillement : Il était rare de voir un humain se battre contre un Pokémon et surtout réussir à lui tenir tête :
« Vas y Ryusuke, fais lui la peau! Montres lui que les gros biceps, ça fait pas tout! »
« Mais vous allez vous taire?! A croire que je suis le mauvais garçon dans l’histoire! »
Taran était particulièrement énervé : Tout les élèves s’étaient ligués contre lui et le professeur, ce n’était pas bon signe. Quelle idée aussi de s’exciter autant contre Ryusuke? Le professeur était d’habitude bien plus calme que ça! Si ça continuait, il allait tout faire capoté! Ryusuke continuait d’esquiver les coups, serrant Sirenia contre son torse, il ne pouvait même pas espérer renvoyer la force de son adversaire puisqu’il n’avait qu’une main de disponible.
« Tar…sal? »
« Tu t’es réveillée? Bien dormie? »
Il souriait à la petite créature aux cheveux rouges, faisant une roulade sur le côté pour éviter l’attaque du Machopeur. Sirenia regardait Ryusuke qui transpirait : Ce n’était pas tout ça, mais se concentrer, esquiver, contre-attaquer, c’était bien joli, mais cela l’épuisait. La Tarsal tenta de bouger mais elle était paralysée contre le torse de Ryusuke. Se télé…
« NE FAIS PAS CA! C’est mon combat! »
« La Tarsal est réveillée! Elle peut com… »
« Non, tant que Ryusuke n’ai pas inconscient, le combat doit continuer. »
« Mais qu’est ce que vous faites professeur? Vous voulez vous faire virer?! »
Le professeur ne répondait pas, ses deux mains rentrées dans ses poches, serrant un objet à l’intérieur. La Tarsal cachait ses yeux avec ses deux pattes, elle ne voulait pas voir souffrir Ryusuke. Celui-ci remarqua le petit manège de Sirenia et il ne pouvait s’empêcher de rire :
« Allons Sirenia, n’ai pas peur de me voir combattre. Tu ne dois jamais te voiler la face et regarder en face ce que le destin te réser… »
Il s’arrêta soudainement de rire avant de mettre son bras droit devant son visage. Un craquement sonore se produisit, du sang coulant sur le sol du gymnase tandis qu’il serrait les dents pour ne pas crier de douleur, chose qu’il n’arriva pas. Il était tombé à genoux mais se redressa aussitôt, le bras droit pendant le long de son corps, ensanglanté. Sirenia avait sautée des bras de Ryusuke, celui-ci gémissant de douleur : Il ne devait pas perdre conscience mais avec cette blessure, c’était chose difficile!
« TARSAL! »
Sirenia s’était positionnée devant Ryusuke comme pour lui servir de bouclier, prête à tout pour que le Machopeur n’attaque pas l’adolescent alors qu’elle était dans un état tout aussi déplorable que lui. Le combat devenait boucherie et cela ne faisait qu’empirer vu l’état des deux personnes devant le Machopeur. Taran restait immobile, il évitait de donner des ordres à son pokémon de peur d’être complice de ce qui se passait. Ryusuke regardait autour de lui, remarquant que les autres élèves sortaient leurs pokémons : Le combat avait trop duré!
« PAS UN GESTE! Ne faites rien du tout! C’est mon combat! Et je compte bien le terminer! »
« Arrête avec ta fierté mal-placée Ryusuke! Les humains ne peuvent pas battre les pokémons, tu le sais très bien! »
« LA FERME! Sirenia, pousses toi de là! »
Il s’était mis devant Sirenia, donnant un léger coup de pied en arrière pour qu’elle recule. Le Machopeur s’était mis à courir vers Ryusuke, prêt à en terminer avec lui. L’adolescent faisait de même bien que son bras pendait avec le sang qui coulait le long de ce dernier. Puisqu’il était blessé, autant s’en servir! Il s’arrêta de courir avant de balancer son bras droit mort, aspergeant de sang le visage du Machopeur qui râla. Il tentait de nettoyer le sang qui l’aveuglait mais Ryusuke fauchait ses jambes d’un coup de pied circulaire, le pokémon tombant en arrière, sonné par l’attaque.
Il devait prendre l’ascendant sur lui tant qu’il le pouvait! Il sauta sur le ventre du Machopeur pour frapper au visage avant de s’arrêter : Sa vue se brouillait et il avait perdu un peu trop de sang. La douleur de son bras droit avait atteint sa limite et tous ses nerfs se déconnectaient peu à peu. Il chancelait, se retenant de s’écrouler sur le sol. Il fût soulevé par le Machopeur au-dessus du sol. Le poing lui compressait peu à peu le crâne, Ryusuke donnait bien quelques coups de pied avant de ne plus bouger, ses bras et ses pieds pendant au-dessus du sol. C’en était trop! Qu’il le voulait ou non, les adolescents ne pouvaient plus rester là sans rien faire!
De nombreux pokémons apparaissaient les uns après les autres mais le Machopeur fût soudainement pris d’un mal de crâne fulgurant. Les cheveux rouges de Sirenia volaient au-dessus d’elle, elle avait les yeux verts dirigés vers le pokémon qui venait de faire du mal à Ryusuke. Le corps de ce dernier était tombé sur le sol, inanimé et baignant dans son sang. Le Machopeur tomba en arrière, évanoui sous la pression psychique orchestrée par Sirenia qui n’allait pas s’arrêter là. Ils avaient osés aller jusque là, voilà pourquoi elle détestait les humains : Ils n’hésitaient pas à s’entretuer et à se faire du mal les uns par rapport aux autres bien qu’ils étaient de la même espèce. Ryusuke n’avait fait que la protéger! Taran hurla en tenant sa tête entre ses deux mains : Il était le prochain, il était le propriétaire du pokémon qui avait causé autant de souffrances à Ryusuke. Impardonnable! Et cet homme qui avait lancé le combat et qui l’avait laissé faire…Où était-il?! Elle n’avait pas le temps de se retourner que le gymnase trembla sur toute sa surface, des morceaux du plafond tombant peu à peu, une ombre disparaissant dans les cieux.
Une semaine s’était écoulée, le gymnase avait été détruit par le professeur qui n’était rien d’autre qu’un homme au service de la Team Univers, organisation qui allait jusqu’à chercher ses nouveaux membres dans les lycées. Taran avait vite passé aux aveux…Quand à Ryusuke, il restait inconscient, les séquelles de la prise du Machopeur ayant été plus graves que prévu. Son bras droit était brisé et un plâtre avait été déjà fait tout autour de ce dernier. Ses parents et quelques élèves passaient le voir dans la journée pour prendre des nouvelles de son état mais rien n’y faisait : Il restait inconscient bien qu’il était hors de portée.
Sirenia avait disparue dès l’instant où les élèves avaient sortis leurs Pokémons et que les infirmiers étaient venus prendre Ryusuke. Elle était restée là devant la fenêtre chaque soir quand tout le monde était parti. Elle n’osait pas s’approcher de l’adolescent, elle se sentait responsable de l’état déplorable dans lequel il était. La première soirée, elle avait tenté de d’immiscer dans ses rêves comme la dernière fois mais tout était blanc, entièrement blanc…Ce n’était pas un rêve, ni un cauchemar, simplement une inconscience complètement vide. Elle ne pouvait pas aider le garçon.
« Ry…ou. »
Elle sanglotait légèrement, ses deux pattes blanches collées sur la vitre de la fenêtre ainsi que son visage. Elle continuait de prononcer le même mot, comme si le fait de l’appeler allait le réveiller. Lentement, elle se téléporta à l’intérieur de la chambre, espérant que personne n’allait rentrer au même moment. Couchée sur le ventre de Ryusuke, ses lèvres s’étaient rapprochées de l’oreille de l’adolescent :
« Tar…ou. »
Zut! Elle devait s’appliquée et faire bien mieux que ça! Même si ça n’avait été que quelques minutes sur le toit, il avait fait le geste avec sa bouche. Elle ouvrit sa bouche, ses lèvres tentant d’imiter les formes nécessaires à la prononciation :
« Ry…Ou…Sou…Ké. »
Elle avait réussie et le visage de l’adolescent tourna légèrement, comme si il ne s’attendait pas à être appelé. Elle continuait à prononcer son prénom dans l’oreille avec sa petite voix infantile. Il avait réagit à nouveau, Sirenia l’appelant bon nombre de fois de plus en plus vite jusqu’à qu’il ouvre enfin les yeux :
« Où suis-je…? Il fait noir. Me dites pas que je suis mort… »
« TARSALLLLL! »
Sirenia se jeta au cou de Ryusuke, débranchant les fils reliés aux machines par inadvertance. L’adolescent poussa un petit râle de surprise. La créature collait sa petite joue contre celle de Ryusuke, heureuse, elle était si heureuse de savoir qu’il était réveillé!
« J’ai cru entendre mon prénom plusieurs fois. Tu m’as appelé Sirenia? »
« Tarsal! »
« J’ai dût rêver, comme si tu pouvais parler n’est-ce pas? Mais dès que je sortirais, on va faire un entraînement intensif pour te faire prononcer ton prénom et le mien, d’accord? »
La petite créature aux cheveux rouges et aux yeux verts poussa un petit cri d’acquiescement : Tout ce qu’il voulait tant qu’il restait avec elle et qu’il ne commettait plus de bêtises! Elle était là pour le protéger.
« IL Y A UN PROBLEME! Le patient de la chambre 76 ne répond plus! »
« LEVEINARD! »
Une infirmière aux cheveux roses bouclés suivie d’une sorte d’oeuf rose sur pattes avec un petit chapeau d’infirmière pénètrent dans la pièce en claquant la porte avant de s’arrêter en regardant le spectacle. L’infirmière avait un air sévère bien que rassuré :
« Vous êtes donc réveillé monsieur Ryusuke? Pourquoi avez vous débranché vos fils?! Vous voulez nous faire mourir de peur?! Et qui est ce Tarsal? Est-ce le vôtre? »
« Et bien je… »
« Tar…sal? »
Elle arrêtait de serrer Ryusuke contre lui, ses petits yeux émeraudes projetés dans le regard de même couleur que le sien. Est-ce qu’il ne la considérait toujours pas comme son Pokémon? Elle serait si triste après tout ces évènements et elle tentait de deviner à l’avance ses sentiments. Tout était clair et limpide : Il avait déjà fait son choix mais impossible de savoir lequel.
« Alors. Ce Tarsal est-il à vous ou non? Il semble assez blessé. Si c’est le cas, nous devons le soigner et vous devez le mettre dans sa pokéball. »
« Je n’ai pas de Pokéball et je ne pense pas en avoir besoin. Ce n’est pas mon pokémon. »
Sirenia baissa son regard : Il s’était décidé mais ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait. Elle s’apprêtait à se téléporter pour ne plus jamais apparaître devant lui mais la main gauche du garçon caressait ses cheveux rouges avant de la coller contre lui.
« C’est juste mon amie. Pourriez vous m’apporter une potion pour la soigner? Et demander à ce que l’on ne nous dérange pas s’il vous plaît? J’aimerais être seul avec Sirenia si possible. »
« Vous préférez soigner votre pok…amie tout seul? C’est un peu spécial comme demande mais bon. Levini, tu veux bien aller chercher une potion de guérison pour le monsieur de la 76? »
« LEVEINARD! »
La créature d’1 mètre ressemblant à un oeuf rose sur pattes avec des oreilles ailées se dirigea vers la sortie. Quelques minutes plus tard, elle revint avec une potion de couleur verte mais utilisable sous la forme d’un spray. Elle le tendit à Ryusuke qui tenait l’objet de la main gauche, remarquant enfin qu’il s’était cassé le bras droit. Toute chose en son temps.
« Merci beaucoup, je vous appellerais à nouveau si j’ai un problème. »
« Soit, mais reposez vous si vous vous sentez mal, vous êtes là depuis une semaine mais avec votre bras cassé et les fractures sur le reste du corps, vous en avez encore pour une ou deux semaines. »
Il ne répondit pas mais son regard était dirigé vers l’infirmière pour signaler qu’il avait bien compris le message. Elle et le Leveinard sortirent avant de laisser Sirenia et Ryusuke en tête à tête. Un Petit *Psscht* se fit entendre en même temps que la créature aux yeux verts était aspergée par un petit liquide de même couleur, ses blessures se refermant. C’est vrai qu’elle ne s’était pas soignée depuis tout ce temps, trop préoccupée par Ryusuke. Elle se laissait faire, se tournant quand il le fallait pour se faire arroser de tous les côtés. Quelques minutes plus tard, la potion était vide mais Sirenia était maintenant complètement rétablie. Positionnée debout sur le ventre de Ryusuke, elle attendait une confirmation de ce dernier, relevant une partie de ses cheveux rouges :
« Tarsal? »
« Je le pense vraiment. Tu es mon amie et tu n’es pas un pokémon d’accord? C’est stupide comme idée mais je préfère te prévenir : Ne t’attends pas à combattre ou à parcourir le monde avec moi. Tu es la seule et unique personne qui restera avec moi à mes côtés, il n’y en n’aura pas d’autres car il ne faut pas croire que je vais me lancer à la recherche des badges aux quatre coins du monde. Ce n’est pas pour moi…Non, ce que je veux devenir…Ah, c’est peut-être un peu trop tôt pour en parler non? Ah oui…Bien entendu, je vais t’apprendre à parler correctement. On commencera par des mots simples et des prénoms mais je suis sûr que tu seras capable d’y arriver. Tu es quand même Sirenia non? »
« Si..Re…Tarsal! »
« Tu vois? Tu fais déjà des progrès! Je suis sûr que c’était ton véritable prénom hein? Par contre, si je ne rêve pas, il est quand même plus de minuit. Tu veux dormir avec moi? »
La petite créature leva les bras en l’air en poussant des petits cris de joie. Ryusuke ouvrit le lit de sa main gauche avant de laisser la pokémon de 40 centimètres rentrer à l’intérieur. Il releva les cheveux rouges de Sirenia pour voir ses petits yeux verts. Il fermait maintenant les siens, son front collé contre celui de Sirenia : Un nouveau Duo venait d’être crée.

Fin de la première partie

Chapitre 5 : Inquiétude

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 5 : Inquiétude

« Tarsal! »
« C’est bon n’est-ce pas? Enfin, j’espère plutôt que ça l’est, je me fais ma propre nourriture chaque matin. Ca te plaît? »
La petite créature tenait entre ses deux pattes une boule de riz tout en la mangeant devant Ryusuke qui était assis dos contre le mur du toit de l’école. Elle mangeait de bon appétit, seule elle et lui se trouvant à cet endroit : Les autres humains avaient bien tenté de venir les rejoindre mais il avait bloqué la porte tout en se mettant en colère pour leur faire comprendre de ne pas les suivre. Les premières minutes où il se trouvait seul avec la Tarsal, il tentait de garder son calme pour ne pas exploser de rage puis finalement, à force de voir ce regard dirigé sur lui, il s’était laissé pousser par la fatigue. La petite Tarsal poussa un petit cri de surprise en sentant une orbe brunâtre dans son onigiri :
« Quoi? Il y a un problème? Tu n’aimes pas? C’est du chocolat. D’habitude, on ne met pas vraiment ça à l’intérieur mais j’aime bien changer et cuisiner. »
Il rigola faiblement, voyant qu’elle s’était remise à manger tout en léchant la boule brune durcie avec entrain, ses lèvres se recouvrant peu à peu d’une petite couche de chocolat, Ryusuke souriant avant de lever les yeux vers le ciel, le sourire disparaissant peu à peu : Dans quoi elle s’était foutue et surtout dans quel pétrin elle l’avait mis? Il allait devoir… »l’utiliser » dans un de ces combats qu’il trouvait exécrables au possible.
« Tarsal! »
« Tu as terminé? Mais c’est très bien ça! Attends un peu, tu as un peu de chocolat sur les lèvres. »
Il lécha lentement son index avant de soulever la petite créature aux cheveux rouges, la déposant sur ses genoux tout en nettoyant ses lèvres avec son doigt, la Tarsal rigolant faiblement en se laissant faire : Ca la chatouillait. Dès qu’il avait terminé de retirer le chocolat des lèvres de la créature à la robe blanche, elle restait complètement immobile, relevant sa tête pour le regarder de ses deux yeux verts :
« Tarsal! Tarsal Tarsal! »
« Hein? Mais hum…Si je comprends, tu me remercies? »
Il avait du mal à tenter de traduire ses paroles mais ce n’était pas l’une des raisons qui le poussait à ne pas aimer les Pokémons : Ne pas apprécier quelqu’un car on ne le comprend pas, c’était une idée qu’il détestait par-dessus tout. La Tarsal se jeta à son cou, déposant un petit baiser sur sa joue de Ryusuke qui la regardait, étonné par son geste : Il avait mal compris ses mots peut-être?
« Pour…Pourquoi tu as fait cela? Je n’ai fait que te nourrir. »
« TARSAL! »
Elle criait en sa direction comme un reproche : Non, il l’avait nourrie mais il l’avait aussi logée, protégée, défendue, il avait fait tant de choses pour elle. Il était normal de lui faire ça. Il déposa la Tarsal sur le sol tout en restant assis avant de dire :
« Peut-être qu’il te faudrait un nom, qu’en dis-tu? Un nom, c’est plus personnel qu’un genre d’espèce. C’est comme si tu m’appelais humain. Je dois me présenter non? Je suis Ryusuke et toi tu es… »
« Sirenia! »
« HEIN?!! »
Il recula subitement, se cognant contre le mur derrière lui, poussant un cri de douleur. C’était un rêve ou alors la créature s’était exprimée clairement. Ryusuke frotta ses cheveux, remarquant qu’il venait de perdre ses lunettes. Un craquement sonore s’était fait entendre : Ses lunettes étaient maintenant en morceaux.
« Sirenia…C’est ton nom? »
« Tarsal! »
« Oui, j’ai sûrement rêvé, ce n’est pas comme si tu pouvais t’exprimer clairement non? Je ne suis même pas sûr qu’il existe un pokémon capable de parler notre langue. »
Sa main toucha le sol à la recherche de ses lunettes avant de les porter à ses yeux : Ce n’était pas qu’il était myope ou astigmate, juste qu’il aimait les porter sur son nez. Quelqu’un en portant habituellement remarquait facilement qu’il n’avait aucun problème de vue. Il poussa un long soupir avant de mettre les lunettes aux branches tordues dans sa poche, soulevant Sirenia pour la regarder en façe :
« Qu’allons nous faire Sirenia? Je n’ai pas envie de te considérer comme un objet et je déteste l’idée de combattre. De plus, tu es un Pokémon et je compte bien ne plus te voir après la fin des cours, tu ne peux pas être avec moi. »

Il s’efforçait de se donner une contenance et un visage sérieux avant de la serrer subitement contre lui avec tendresse : Il était trop bête, beaucoup trop bête : Il était tombé dans le piège qu’il redoutait tant. Il caressait Sirenia qui se laissa faire en collant sa tête aux cheveux rouges contre son torse, ses petites pattes posées sur les épaules de Ryusuke. Il devait se ressaisir et vite! Il déposa Sirenia avant de lui dire avec une violence plus portée vers lui que vers elle :
« Ne t’avises surtout pas de me suivre! Tu ne combattras pas et tu n’es pas mon pokémon. Pour être sûr que tu ne t’avises pas de faire une bêtise… »
Il avait repris son sac, le levant avant de fermer la porte du toit derrière lui, Sirenia tapant de ses deux petites pattes pour qu’il lui ouvre. Ses sentiments allaient dans deux sens opposés et il devait choisir une direction : Il s’était décidé.
Quelques minutes plus tard, dans une salle de gymnase, tout les élèves de la classe s’étaient réunis autour de quelques duels, certains Pokémons terrassant d’autres bien que tous attendaient avec impatience l’arrivée de Ryusuke et de son pokémon. Il était bien entré dans le gymnase, sa mèche de cheveux bruns cachant son oeil gauche bien qu’il ne portait pas de lunettes. Quelques têtes s’étaient tournées comme pour savoir qui était cette personne mais le professeur se tenait là, devant lui avant de dire :
« Où est ton pokémon Ryusuke? Le prochain combat est pour toi. Tu te battras contre… »
« Je n’ai pas de pokémons, je croyais pourtant l’avoir dit. Sirenia n’a jamais été considérée comme mon pokémon. »
« Il lui a donné un nom! Il doit y tenir vraiment pour faire ça! »
Les murmures reprenaient de plus belle surtout qu’il s’était encore enfoncé : Rien n’allait plus avec lui : Sa crédibilité en prenait un violent coup et tout cela était de sa propre faute. Il n’avait pas nommer Sirenia, c’était elle-même qui s’était présentée! Mais ils n’allaient sûrement pas le croire. Le professeur le regardait d’un air sévère, les bras croisés :
« Qu’importe ce que tu dis, tu avais un pokémon ce matin en quittant la classe. Tu dois participer au prochain combat sinon tu seras renvoyé du lycée. »
« Et alors? Qu’est ce que j’en ai à faire? Les autres élèves ont comme ambition pathétique de devenir le meilleur dresseur, éleveur ou je ne sais quoi tout en étant liés à vie avec les pokémons. Ce n’est pas mon but et j’en ai vraiment rien à faire. Je ne ferais pas ce combat malgré la mise en garde établie et si il faut quitter le lycée, ça ne me gênera pas. J’ai un métier en tête et je n’ai pas besoin de pokémons pour le réaliser. Si vous ne savez pas vivre sans eux, c’est VOTRE problème. Si vous les considérez comme des objets et comme des animaux de compagnie, je suis content pour vous mais je vous interdis de m’obliger à suivre vos chemins regorgant de pokémons. »
« Petit effronté, je… »
« TARSAL! »
Sirenia se trouvait derrière Ryusuke qui préférait ne pas se retourner pour être sûr de rêver : Elle n’était pas là, le cri n’était que dans sa tête. Comme auraît-elle pu s’échapper sauf en se téléportant…Elle s’était téléportée! Son ton sonnait comme un reproche tandis que le professeur souriait : Il ne perdait rien pour attendre :
« Que le dernier match de cette session commence : Ryusuke contre Taran : 3 Pokémons chacun. »
« Mais? Je n’ai pas 3 Pokémons! »
« Il fallait y penser avant. Taran, Ryusuke, en position. »
« Tarsal? »
Sirenia ne comprenait pas ce qui se passait mais Ryusuke semblait déboussolé : Il avait tout fait pour éviter ça et maintenant, plus de retour possible. Lentement, il se dirigea en face du garçon mal-coiffé aux cheveux bleus, Sirenia se positionna devant Ryusuke, ne comprenant pas ce qu’elle devait faire : Elle était légèrement en colère contre lui : Il s’était enfui comme un lâche et avait tout fait pour l’empêcher de venir. Taran sorti l’une de ces pokéballs avant de la faire s’agrandir, laissant sortir le pokémon à l’intérieur : Une sorte de rocher avec deux bras et un visage central :

« RACAILLOU! »
« Sirenia…Je suis désolé mais tu vas devoir combattre…Fais de ton mieux, je ne sais pas ce que tu es capable de faire. Tu vas devoir te débrouiller toute seule. »
La petite créature aux cheveux rouges poussa un petit cri comme si elle ne s’attendait pas à combattre avant de se sentir apaisée envers Ryusuke : Il ne voulait pas qu’elle se blesse, c’était donc pour ça…C’était à son tour de montrer ce dont elle était capable : Elle releva légèrement son visage pour voir le Racaillou volant dans les airs avant de lever la main envers sa direction : Des feuilles constituées de magie et tranchantes comme des lames percutèrent de plein fouet le pokémon adverse, le faisant atterrir sur le sol, déjà inanimé. Quelques applaudissements s’étaient fait entendre dans la salle en même temps que des propos :
« Une attaque Feuillemagik, elle est bien plus forte que l’on pourrait le croire. »
« Oui, faut dire que le Racaillou était aussi très faible. Utiliser de l’eau ou un élément plante contre lui et il est fichu. »
« Dire qu’en plus l’attaque de Tarsal était entièrement constituée de magie, c’est encore plus efficace. »
« Il est vrai que les Racaillou sont très résistants mais dès qu’il s’agit du mental ou d’une attaque un peu spéciale, ils ne valent plus rien. »
« LA FERME! J’en ai pas terminé avec Ryusuke! Je vais lui apprendre à se moquer de moi! Reviens Racaillou! On va voir si tu apprécies mon cadeau. »
Taran semblait en colère mais un sourire mauvais s’était dessiné sur son visage. Faisant disparaître le Racaillou K.O. grâce à un rayon lumineux rouge pointé vers lui et provenant de la pokéball, il en sorti une autre avant de l’envoyer dans les airs, la créature apparaissant ressemblant trait pour trait à la sphère rouge et blanche mais deux à trois plus grosse et avec des yeux. De son côté, Ryusuke restait immobile, ne préférant pas parler : Il ne pouvait pas aider Sirenia et il le savait :
« VOLTORBE! Roules sur cette satanée Tarsal! Qu’elle comprenne que l’on ne me provoque pas! »
La sphère rouge et blanche animée restait immobile avant de rouler sur place puis de foncer vers Sirenia, celle-ci créant un bouclier tout autour d’elle comme lors de la soirée en-dehors de l’écurie, le Voltorbe touchant le bouclier sans le traverser avant de reculer tout en recommençant, sa vitesse augmentant au fur et à mesure. Elle devait continuer comme ça, jusqu’à ce qu’il arrête mais elle ne pouvait pas l’attaquer sinon, elle allait se prendre le coup en pleine face! La roulade du Voltorbe devenait de plus en plus forte jusqu’à enfin s’arrêter mais Sirenia était épuisée psychologiquement : Constituer un abri capable de tenir aussi longtemps, c’était au-dessus de ses moyens! Taran gardait son sourire : Elle était tombée dans le piège : Maintenant qu’elle était dans cet état, autant en finir :
« Voltorbe…Détruis toi! »

Le Voltorbe se retourna vers l’adolescent aux cheveux bleus comme pour être sûr d’avoir bien compris le message. Puisque c’était ce qu’il voulait, autant le faire. Le pokémon s’était mis à briller de plus en plus en plus, son corps soudainement pris de convulsions, la pression énergétique en lui s’accentuant jusqu’à franchir le pas de non-retour. La plupart des filles poussèrent un cri apeuré, ce genre de techniques étant des plus dangereuses surtout pour le pokémon adverse. Mais c’était le cri de Ryusuke qui surclassa tout les autres : Elle allait avoir de trop grosses séquelles avec cette destruction! Ce n’était qu’une petite et chétive créature, pas un pokémon! Il s’était mis à courir pour la protéger mais c’était trop tard : Une puissante déflagration explosive s’était produite, un nuage de fumée recouvrant l’entièreté de l’intérieur du gymnase, des toussotements s’étant fait entendre. La fumée disparaissait peu à peu, Ryusuke se mouvant dans le brouillard tout en criant le nom de Sirenia :
« Sirenia! SIRENIA! Où es-tu?! Réponds moi! »
« Tar…sal. »
Elle venait de parler faiblement, le brouillard s’étant dissipé pour laisser place à un Voltorbe évanoui tandis que Sirenia était recouverte de blessures mais toujours consciente : Elle venait de gagner le second combat grâce à Ryusuke : Elle avait entendue sa voix tout en tentant de se protéger du mieux qu’elle le pouvait, devant rester debout pour lui. Elle s’était tourner lentement vers lui, les yeux presque clos : Elle était fatiguée, elle voulait dormir et se reposer et Ryusuke l’avait déjà soulevé pour la bercer dans ses bras mais le professeur en avait décidé autrement :
« Reposes là tout de suite Ryusuke! Le combat n’est pas terminé! »
« Mais professeur, elle n’est pas en état de se battre! »
Le brouhaha était revenu, la quasi-totalité des élèves acquiescant avec Ryusuke qui serrait Sirenia contre lui, la petite créature aux cheveux rouges fermant les yeux : Il allait la protéger.
« Le combat doit continuer! Taran, appelles ton dernier Pokémon! »
« Bien compris chef! Euh professeur! »
Le Voltorbe revint dans sa pokéball tandis que Taran en avait fait apparaître une troisième. Lentement, la dernière créature était apparue : Trois crêtes jaune sur le crâne, le corps puissamment fait, des veines se faisant voir sur ses muscles, la peau entièrement violette : Un Machopeur se trouvait devant Ryusuke, une ceinture autour de sa hanche, preuve de sa force. Le professeur exaltait dans son coin : Enfin cet adolescent prétentieux et capable d’abattre des pokémons rien qu’avec sa technique et sa force se tenait à genoux pour protéger quelque chose de précieux à ses yeux : Pour la première fois, il était pitoyable et la leçon n’allait pas se terminer d’aussitôt : L’implorer d’arrêter le combat, voilà ce qu’il allait faire. Son sourire avait maintenant une allure démoniaque :
« Taran, dis à ton Machopeur de retirer sa ceinture pour ce combat. »
« Vous êtes sûr professeur?! Mais vous voulez que je le tue ou quoi?! »
« Tais toi et obéis moi! Le combat n’est pas terminé et vous devez donner le maximum de vous-même! »
« Si vous le dites… »
Le Machopeur s’était tourné vers Taran, attendant son accord. Le garçon aux cheveux bleus inclina sa tête deux fois avant que la créature ressemblant à un catcheur avec son slip de combat retire sa ceinture, ses muscles doublant soudainement de taille. Plusieurs élèves étaient partis, d’autres restants pour regarder la fin du combat, certains d’entre eux ayant posés la main sur leurs propres Pokéballs : Le dernier combat allait débuter et Sirenia dormait dans les bras de Ryusuke.

Chapitre 4 : Pot de colle

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 4 : Pot de colle

Une forêt en flammes, des corps calcinés d’humains et de pokémons, la foudre s’abattant sur les quelques rares survivants, la tempête de glace balayant les cadavres jonchant le sol. Au milieu de ce spectacle de désolation, une ombre se tenait là, fière et droite, levant deux bras dont les coudes ressemblaient à des lames dans le ciel, poussant un cri strident, cri couvert par d’autres plus humains :
« Appelez les secours et l’armée! Ce pokémon a perdu la raison! Il a le pokévi…AHHHHH! »
L’ombre avait pointé l’une de ses pattes avant en direction des cris. Entre ses trois doigts, une lumière orange était apparue avant qu’un puissant souffle de feu sorte de la paume, brûlant vif l’endroit d’où provienne les paroles. Couché sur le sol à quelques mètres de là, un jeune garçon regardait terrifié la scène qui se déroulait devant lui. L’ombre se retournait lentement vers lui, montrant son visage à l’enfant : Un long nez comme une foreuse, une corne sur le front, de longues plaques jaunes sur le crâne et sur le corps grisâtre comme pour faire une protection, de l’écume sortait de la bouche du pokémon, sa corne se mettant à briller d’une lueur jaune, le ciel nuageux se couvrant encore plus en grondant, des éclairs apparaissant à travers les nuages avant que la foudre s’apprête à tomber :

« POUSSES TOI GAMIN! »
Un coup de pied frappa l’enfant au ventre, le faisant rouler au loin sur le sol tandis qu’un long râle d’agonie se prononça, un corps fumant tombant à l’endroit où se trouvait auparavant le jeune garçon. Des roquettes explosèrent sur le corps de la créature qui ne semblait pas ressentir la douleur, plantant ses deux pattes avant dans le sol pour en retirer un rocher mesurant bien 3 fois sa taille avant de le faire rouler pour écraser quelques personnes avant que le sol se mette à trembler : Une tortue mesurant dans les 1 mètres 60 se tenait devant le jeune garçon pour le protéger, deux canons sortant de sa carapace. Couchée sur le sol, ses griffes s’ancrèrent dans la terre, signe qu’elle s’apprêter à utiliser ses deux canons pour asperger la créature. Une corne traversa la carapace de la tortue comme si elle était composée de terre, la créature la soulevant juste avec la foreuse qui lui servait de nez avant de l’envoyer dans les airs, la tortue tentant de se mouvoir dans le ciel sans y arriver, la corne nasale du pokémon fou se logeant en intégralité en elle, la tuant sur le coup, un sang bleu se projetant sur le visage du garçon qui gardait les yeux ouverts, des yeux entièrement blancs, il n’était plus conscient.
« Non…Non…Pas lui…VAS T’EN! VAS T’EN! Laisses moi tranquille! NE T’APPROCHES PAS! »
Un objet de métal percuta le sol, des crayons s’éparpillant à gauche et à droite, les mains de Ryusuke bougeant dans le vide et sur le bureau, sa tête posée sur ce dernier. Il avait le sommeil agité et cela n’avait pas à échapper à la petite créature qui se réveilla subitement : C’était pire qu’elle le pensait : Ce n’était pas une simple peur banale et commune, c’était plutôt le stade final d’une phobie. Sans attendre plus longtemps, elle sauta du lit pour atterrir sur le plancher avant de sauter sur les genoux de l’humain puis sur le bureau. Elle posa une main sur son front avant de crier légèrement de surprise : Il était en sueur, de grosses gouttes s’écoulant de ses cheveux et de son visage par tout les pores de sa peau. Elle remonta légèrement ses propres cheveux en bol, laissant apparaître ses deux yeux verts inquiets avant de les fermer pour se concentrer : Elle n’aimait pas utiliser cette chose mais quand cela s’avérait nécessaire, elle le devait.
C’était quoi cette lumière qui traversait le ciel, réduisant à néant les nuages maléfiques avant de les avaler dans son halo : Une robe gigantesque et blanche était apparue dans son rêve, plutôt son cauchemar. Lentement, tout s’était arrêté, immobilisé comme si le temps n’avait plus court. La robe blanche s’abaissa peu à peu, laissant apparaître deux mains de même couleur puis un visage avec les deux yeux verts regardait tout autour de lui : Quelle vision apocalyptique. Le garçon rêvait-il de cela chaque soir? Il était normal qu’il soit dans cet état en subissant ce cauchemar, sa vie elle-même devait l’être. Des cheveux rouges se posèrent sur le visage géant, cachant les yeux avant que deux cornes vertes apparaissent,  l’une sur le devant des cheveux, l’autre sur le dos du crâne. La scène était figée mais seul le garçon pouvait encore bouger, arrêtant de se cacher les yeux avant les mains. Qu’est ce qui se passait? Tout était si…irréel. Ce n’était pas normal, ça ne devait pas se dérouler comme cela! La Tarsal géante reprenait peu à peu une taille normale, une sphère de lumière l’entourant, celle-ci grandissant peu à peu. Elle s’approchait de l’enfant qui la regardait, abasourdi. Lentement, la créature s’était mise à grandir, sa robe devenant une sorte de tutu de couleur blanche, son corps doublant de taille tandis que ses deux cornes vertes se positionnaient tel des barettes dans ses cheveux qui s’allongèrent tout en dessinant une frange pour laisser apparaître ses deux yeux vert. Quelques secondes plus tard, la créature s’était mise encore à grandir doublant à nouveau de taille pour faire dans les 1 mètre 60 à 70, les deux cornes se positionnant maintenant au creux de la poitrine et dans le dos de la créature, ses cheveux rouges s’allongeant légèrement pour former une mèche cachant la partie droite de son visage. Quand à sa robe, elle couvrait à nouveau ses jambes rouges, ressemblant à celle d’une danseuse de valse et de bal tandis que ses deux mains de même couleur que ses cheveux serraient le jeune garçon contre elle. Quelques secondes plus tard, pendant que le garçon séchait ses larmes, une voix douce et féminine lui parlait dans sa tête :
« Ne t’inquiètes plus dorénavant, tu pourras dormir tranquille. »
Un flash blanc et tout était terminé. La Tarsal regardait les effets de son pouvoir sur l’adolescent : Il semblait maintenant calme et apaisé, un léger sourire aux lèvres. Il ne tremblait plus et ses mains restaient sur le bureau. Il respirait lentement, signe qu’il venait enfin de trouver le repos après tant d’années. S’immiscer dans les rêves pour les transformer en cauchemars, c’était une technique pour éliminer ses adversaires mais l’inverse était si rare voir unique. Elle venait de transformer l’enfer des songes en paradis mais elle était épuisée, la puissance demandée pour réaliser ce genre de choses était énorme, surtout pour une petite créature de son genre mais ce n’était pas terminé. Elle se concentra à nouveau, un petit halo entourant Ryusuke pour le lever de sa position, le déposant dans le lit par la force de son esprit. Lentement, elle alla le rejoindre dans le lit, se collant contre lui.
Le lendemain matin, les premières paroles de Ryusuke donnaient son impression de cette nuit, n’ouvrant pas les yeux :
« Purée…C’est bien la première fois que j’ai aussi bien dormi. Si seulement ça pouvait se passer plus souvent. Hmmm? »
Il sentait un souffle chaud dans son cou et lentement, ses yeux s’ouvrirent légèrement, tournant son visage vers la provenance du souffle, regardant la petite créature aux cheveux rouges, relevant ces derniers pour apercevoir ses yeux fermés. C’est vrai que ce n’était pas si monstrueux que ça au final, la Tarsal n’avait rien du tout en commun avec le monstre de ses rêves. Il se demandait même si ce n’était pas elle la cause de son si bon sommeil. Il abaissa à nouveau les cheveux de la créature avant de se lever, ce n’était pas tout ça mais il devait se rendre au lycée quand même! Salle de bain, nettoyage, retrait des pansements sur la plante des pieds pour vérifier l’état de ces blessures avant de commencer à s’habiller. Quand il retourna dans sa chambre, la Tarsal était debout, bâillant légèrement en mettant une main devant sa petite bouche en poussant un petit « Tarsal! », Ryusuke y répondant par une petite caresse sur le crâne et sur ses cornes :
« Bonjour à toi aussi. Je vais devoir y aller, tu feras comme prévu n’est-ce pas? Tu devrais pouvoir te téléporter sans que mes parents te voient. »
La petite créature acquiesça d’un hochement de tête avant de disparaître bien que son regard semblait dire le contraire. Ryusuke ne l’avait pas remarqué et il soupira légèrement : De tristesse ou de soulagement? Elle allait lui manquer quand même, il ne devait pas se leurrer mais c’était pour son bien et pour le sien : Il serait un piètre dresseur, toujours plus apeuré par son pokémon que par le reste et elle semblait si faible, il allait la protéger plutôt que l’inverse. Il s’était très bien débrouillé pendant toutes ces années, il n’allait pas commencer maintenant à s’occuper de ça, il n’en voyait pas le besoin!
Quelques heures plus tard, la fin des cours du matin allait sonner :
« Et n’oubliez pas que cette après-midi aura lieu la séance d’entraînement de combat entre vos pokémons. »
Ryusuke poussa un petit soupir d’amusement : Encore une séance qu’il allait louper et cela n’allait pas le gêner. Le son de la cloche pour annoncer la fin des cours fut interrompu par des cris de fille, tout le monde excepté Ryusuke se dirigeant vers le couloir pour connaître l’origine des cris. L’adolescent rangeait ses affaires pour se préparer à aller dans son coin privé pour déjeuner.
« Mais qu’est ce que… »
« Pourquoi y a t-il un pokémon ici? »
« Je crois que c’est un Tarsal mais j’en ai jamais vue de cette couleur. »
« Il appartient à qui? Celui qui l’a laissé sortir va se faire tuer par les professeurs. »
« Tiens, il se dirige vers cette classe. »
La petite Tarsal aux cheveux rouges et aux cornes vertes avançait tout en tremblant à travers la foule d’humains. Elle avait peur de ces personnes, certaines sortaient des petits bloc-notes électroniques de couleur rouge : Des Pokédex. Puis enfin, elle remarqua la raison de sa venue dans cet endroit réunissant trop de personnes à son goût : Ryusuke allait se lever pour se retirer de la salle de cours mais un petit cri plaintif et mignon s’était fait entendre dans la salle et dans les couloirs : Le pokémon courait vers l’adolescent en tendant les bras, le garçon tournant le regard vers la provenance du cri avant d’être statufié de surprise, ouvrant machinalement les bras en laissant tomber son sac qu’il venait de soulever, réceptionnant la Tarsal de 40 centimètres qui s’engouffra dans le creux. Elle se cachait la vue, restant collée contre Ryusuke qui continuait de la regarder avec étonnement avant qu’un long murmure se fasse entendre accompagné d’un brouhaha incompréhensible :
« NON MAIS VOUS AVEZ VUS?! J’ai pas rêvé! »
« Pincez moi, je dois halluciner! Ryusuke a ramené son pokémon les gars! Balancez ça aux autres classes! L’intouchable a été touché par un pokémon! »
« Je vais l’annoncer à tout le monde, dès demain, tu seras dans le journal Ryusuke! Dire que tu nous avais caché que tu avais un Pokémon, en plus un Tarsal! »
« Mais je…! Ce n’est pas mon Pokémon! Je n’ai même pas de Pokéball! »
« Si ce n’est pas ton Pokémon, tu vois aucun souci à ce que je le capture?! »

Ryusuke s’était levé, maintenant la petite créature contre lui tout en parlant d’une voix visiblement gênée. Qu’est ce qui lui avait pris de venir ici?! Maintenant, tout le monde était au courant qu’il avait été avec un Pokémon, non…C’était bien pire que ça! Tout le monde pensait que c’était SON pokémon! Et vu la façon dont elle se collait contre lui, il n’y avait aucune erreur possible. Un garçon à la coiffure hirsute de couleur bleue avait fait apparaître une sphère rouge et blanche dans sa main, la faisant agrandir avant de la lancer vers la Tarsal qui n’avait rien vu. Instinctivement, l’adolescent donna un coup de pied dans la pokéball, la frappant dans son centre pour la renvoyer violemment à son propriétaire, celui-ci se la prenant en plein front avant de tomber en arrière. De la voix gênée, il était passer à la colère, une colère bien singulière que les autres élèves n’avaient jamais encore entendus auparavant :
« Je peux savoir ce que tu fous avant que je t’arrache la figure? »
« Tu as dit que ce n’était pas ton Pokémon alors je le capture, c’est pas dur! »
« Et tu crois que je vais te laisser faire ça? Poses un seul doigt sur elle et je te brises les bras. »
« Mais je… »
« Allons allons! Ryusuke et Taran, veuillez vous calmer. Ryusuke puisque tu as un Pokémon, tu seras prié de venir à la séance d’entraînement. »
« Et si je refuses? »
Il avait répondu d’un air insolent : Il n’allait pas participer à ces gaminerais pour savoir qui était le plus fort, ce n’était pas son genre et il n’avait pas que ça à faire. Mais le professeur lui souriait d’un air inquiétant comme si l’adolescent n’avait pas à discuter ses paroles :
« Si tu ne viens pas, tu seras renvoyé du lycée pour plusieurs raisons, tu veux que je te les cites? La première est que tu n’as pas annoncer que tu possédais un Pokémon et il n’est donc pas dans le registre du lycée. La seconde est que tu as laissé sortir ce Pokémon de sa pokéball et cela sans autorisation. Je continue ou ça te suffit? »
« MAIS CE N’EST PAS MON TARSAL! »
« Ah bon? Pourtant, je suis désolé de te dire que les preuves visuelles sont plus qu’éloquentes. Les cours du matin sont terminés, veuillez vous disperser. Nous reprendrons à 14 heures. »
« Mais mais mais… »
La Tarsal continuait de se coller contre le torse de Ryusuke, poussant des petits rugissements de plaisir : Il était encore là pour la protéger. Après les pokémons, c’était au tour des humains. Il était craint et respecté des deux à ses yeux et elle releva la tête, laissant apparaître ses deux yeux émeraudes devant le jeune garçon qui se gratta le menton en soupirant : Encore un problème à l’horizon. Encore un problème à l’horizon et la petite créature n’arrangeait en rien la situation.

Chapitre 3 : Persécution

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 3 : Persécution

Ryusuke écarquilla les yeux devant l’apparition de la petite bête de 40 centimètres avant de se redresser subitement sur le lit. La Tarsal le regardait profondément comme si elle tentait de lire dans son esprit ses sentiments actuels à l’instant de son apparition : de la colère mais portée envers lui-même, de la surprise de la voir sur le rebord de la fenêtre et de l’envie? Le jeune garçon voulait tant que ça la voir? L’adolescent resta immobile avant de crier :

« Tu m’as pourri mon existence! »
Quelle réplique! Il en était peu fier et il y avait de quoi. Il n’aimait pas se mentir à lui-même, alors mentir aux autres même si ce n’était qu’une créature, ce n’était guère mieux. La Tarsal continuait de l’observer, ses petits yeux verts pointés dans sa direction : malgré ses paroles elle restait là, impassible. L’adolescent fit de même, attendant un simple geste du Pokémon à la robe blanche et aux cornes vertes mais il s’esquintait les yeux ; à force, tout se déroula subitement : un clignement des yeux et la créature n’était plus là. Un second clignement de surprise et elle se trouvait sur son ventre, posant sa patte droite d’une blancheur immaculée sur le front de l’humain qui tomba en arrière, s’évanouissant sans comprendre ce qui venait de se passer.

« Ryusuke? Ryusuke? Ne me dis pas que tu as encore séché les cours? Attends un peu pour voir… Mais tu es brûlant! »
Une main féminine s’était posée sur son front, l’adolescent ouvrant subitement les yeux avant de relever le haut de son corps. L’infirmière aux cheveux blonds bouclés poussa un petit cri de surprise en reculant.

« Qu’est ce qui s’est passé? Où suis-je? »
« Tu es à l’infirmerie Ryusuke. Quand je suis arrivée, tu étais couché sur le lit en train de dormir, je pensais que c’était encore une de tes ruses pour ne pas participer aux combats de Pokémon après les cours mais je vois que ce n’est pas le cas. Tu vas bien? Tu m’as l’air pâle. »
« Où est-elle?! »
« Elle? Qui donc? »
« La Tarsal! Elle se trouvait là! Sur le rebord de la fenêtre! J’ai pas rêvé! »
« Allons allons, je crois que c’est plus grave que je ne le pensais. T’entendre parler de Pokémon montre bien que tu n’es pas dans ton état normal. Je vais contacter tes parents et ils vont venir te chercher. »
« MAIS JE N’AI PAS RÊVE! »
Il cria de toutes ses forces à l’infirmière, celle-ci s’éloignant quelques secondes avant de revenir avec une seringue, la plantant dans le bras de Ryusuke qui tomba à nouveau en léthargie. Elle poussa un léger soupir tout en prenant une fiche, écrivant les symptômes de la maladie de Ryusuke. Une minute plus tard, elle se dirigea vers le téléphone, composant un numéro :

« Madame Zudoresuan? C’est l’infirmière du lycée. Pourriez vous venir chercher votre fils Ryusuke, celui-ci est fièvreux. Je vous donnerai mon diagnostic quand vous serez au lycée. »
Quelques heures plus tard, dans la maison Zudoresuan, l’adolescent ouvrait les yeux, regardant le plafond. Il devait éviter de prendre cette mauvaise habitude. Il tourna son visage à gauche et à droite, regardant où il se trouvait. Il était de retour dans sa chambre, couché dans son lit et en pyjama. Quelques voix se faisaient entendre au rez-de-chaussée, celles de ses parents et d’une personne qu’il ne connaissait pas. Descendant lentement, il posa une main sur son front : non, il n’avait plus de fièvre.

« Ah! Ryusuke. La police attendait ton réveil. Pourquoi tu ne nous as rien dit au sujet de ton agression? »
« J’avais pas envie et cela ne concernait que moi et puis d’abord, ce n’était pas une agression. »
« D’après le rapport que j’ai dans mes mains, on vous a retrouvé allongé sur le sol non loin de la forêt de Cilexion, un Tarsal à la couleur étrange se trouvant devant vous. Un antidote déjà consommé se trouvait aussi à votre portée tandis que le Tarsal s’est enfui. Cela peut-être très grave comme agression et d’après vos parents, vous êtes sujet à de nombreuses hallucinations qui sont sûrement dues à la présence du Tarsal dans votre esprit. »
« DES IMBECILES! Voilà ce que vous êtes! J’ai dit que je ne m’étais pas fait agresser, je le sais bien mieux que vous non?! Vous me prenez tous la tête, je me barre! »
« Ryusuke! Reviens ici tout de suite! Tu es encore malade! »
Le père s’était levé à la suite de l’adolescent mais celui-ci était déjà sorti dans la nuit tombée, courant à se couper le souffle à travers les plaines avoisinantes sa maison. Il avait froid, le vent d’hiver lui caressant la totalité du corps de son souffle glacial tandis que ses pas malgré l’herbe lui arrachaient des petits cris de douleur. Enfin, il s’arrêta de courir, remarquant une écurie abandonnée qui devait sûrement être un ancien endroit pour les Ponyta, ces fiers chevaux dont les flammes parcourant leurs dos ne brûlaient pas leurs propriétaires. Il s’installa au fond de l’écurie, se mettant assis, dos contre le bois du mur, sa tête posée contre ses genoux remontés devant lui. Quelques secondes de silence avant qu’il n’éclate en pleurs :

« Pourquoi?! Qu’est ce que j’ai fait de mal à ce Pokémon?! Je l’ai sauvé et pourtant, il n’arrête pas de me suivre et de me faire du mal! Je lui ai rien fait! Qu’il me laisse tranquille, je veux être en paix! AHHHH! »
Le jeune homme qui n’avait plus rien de l’être confiant au lycée poussa un cri de terreur en voyant la Tarsal apparaître devant ses yeux, d’abord sous la forme d’une illusion avant de prendre une consistance plus réelle. Ryusuke se releva, se mettant dans un coin tandis que la petite créature aux yeux verts le regardait d’un air étonné.
Que se passait-il avec cet humain? D’abord il lui sauvait la vie, ensuite il lui criait dessus avec de la colère dans le ton mais non dans le coeur et maintenant… Il semblait apeuré, non, horrifié, il avait visiblement très peur d’elle alors qu’elle ne faisait rien pour cela. Il bloquait son coeur, une carapace s’étant formée autour, empêchant à la petite créature de le lire pour comprendre ses sentiments. Elle s’avançait lentement vers lui, tendant les deux mains en sa direction : elle était venue le remercier pour son sauvetage contre les Dardargnan, s’étant enfuie lorsqu’elle avait remarqué la présence d’autres êtres humains. Elle n’aimait pas le contact avec ces derniers mais celui-ci semblait spécial : jamais elle n’avait rencontrée quelqu’un d’aussi complexe sentimentalement et elle voulait apprendre à le connaître, mais la laisserait-il s’approcher de lui? Ça n’allait pas être chose facile vu l’état dans lequel se trouvait l’adolescent qui avait perdu de sa magnificence au fil des heures qui s’étaient écoulées depuis sa rencontre.

« Ne t’approches pas de moi! Je ne veux pas! ELOIGNES TOI! »
Le garçon passa au-dessus du box du fond pour échapper au Tarsal. Pourquoi cette créature continuait-elle de le suivre?! Il l’avait sauvée, c’était tout! Elle pouvait s’en aller, il n’avait pas besoin de remerciements! Il n’avait rien pu faire avec les Dardargnan et ce qu’elle avait vue n’était qu’un moment de faiblesse, maintenant c’était bon, il ne voulait plus la voir!

« J’ai pas besoin de vous répugnantes créatures! Ne t’approches pas de moi sinon je serais obligé de te frapper! »
Quelles belles paroles alors qu’il reculait pas à pas, se dirigeant vers la sortie. Combattre un Pokémon, ce n’était pas dur si on l’agressait, il répondait présent pour se défendre, c’était pas si différent d’un humain au final mais se lier à ces derniers, ça, c’était hors de question! Sa stupidité l’avait obligé à défendre ce Tarsal, il était né comme ça et on ne pouvait pas changer son caractère. Il n’allait pas attaquer une créature qui ne lui voulait aucun mal, ce n’était pas son genre mais il devait l’impressionner, lui faire peur. Il ne pleurait plus mais serrait les dents, tentant de contrôler ses nerfs, un peu de sang s’écoulant de ses pieds : A force de les frotter contre le sol de l’écurie, la plante s’était ouverte légèrement.
La Tarsal était sortie du box du fond après que l’humain soit passé par-dessus le bois séparant les deux box. Elle continuait d’avancer non plus en marchant lentement mais en sautillant pour se rapprocher plus rapidement de Ryusuke. Il était mignon avec ces quelques larmes dans les yeux, comment un humain pouvait-il avoir autant de crainte à son égard? Normalement, c’était l’inverse qui devait se produire : ELLE devait s’enfuir si l’humain avait des sentiments néfastes à son égard mais il n’y avait rien de tel. Elle releva la tête pour regarder le visage de Ryusuke tout en sautillant une nouvelle fois avant de s’écrouler sur le sol, tête la première. Elle n’avait pas regardée où elle avait mis les pieds.
Tentative d’intimidation loupée, c’était au tour du Pokémon. Ryusuke la regardait bondir dans sa direction, se rapprochant peu à peu tandis qu’il s’immobilisait : Bondir pour arriver au niveau de son visage et l’étrangler… Voilà ce qu’elle voulait faire! Il se mit en position de défense, le poing tremblant en avant, prêt à contre-attaquer si elle décidait de s’en prendre à lui. Il y avait confusion entre les pensées des deux personnes et lorsqu’il vit la Tarsal s’écrouler devant lui, la première phrase qui lui traversa l’esprit était : Mordre la poussière. Reculant à nouveau, il garda sa position avant de se retourner, se mettant à courir pour s’échapper de l’écurie abandonnée, la créature aux cheveux rouges et aux cornes vertes disparaissant pour réapparaître devant lui, Ryusuke s’arrêtant en reculant, ses pieds tentant une manoeuvre audacieuse pour qu’il puisse se retourner tout en prenant de l’élan mais la nervosité avait envahi tout son corps et comme l’avait « prédit » la Tarsal, Ryusuke mordit bien la poussière, ses jambes se croisant pour lui faire rencontrer le sol.

Il se retourna lentement en gémissant de douleur, la créature grimpant sur son ventre comme à l’infirmerie. Mais ce moment là avait-il été la réalité ou alors n’était-ce qu’une simple vision de son esprit détraqué depuis hier? Il n’osait plus bouger, tremblant de la totalité de son corps. C’était comme la dernière fois mais il n’allait pas avoir autant de chances, il n’y avait plus personne pour l’aider. Jamais il ne pourrait concrétiser son rêve qui devenait une chimère, sa main droite se tendant dans le ciel étoilé, ses yeux se fermant : il allait mourir ici. Sa main se déposa lentement sur l’herbe, le vent continuant de souffler sans pour autant toucher le garçon qui murmura en ouvrant à nouveau les yeux :
« D’habitude, la mort, c’est quand même un peu plus froid que ça. Il y a un problème… »
Il aperçut une sorte de sphère de 2 mètres de hauteur qui l’entourait ainsi que la Tarsal qui avait joint les deux mains pour se concentrer. La respiration de Ryusuke se fit plus calme tandis qu’il reprenait peu à peu conscience de la réalité : non il n’était pas mort, non il n’était pas en danger mais en pyjama et dehors, pieds nus. En voyant les arbres dont les branches se balançaient vers la gauche sous la force du vent, il se doutait qu’il devait faire un froid de canard mais au contraire il se sentait bien, il avait un peu chaud et il s’arrêta de trembler peu à peu, regardant la Tarsal qui arrêta de se concentrer, l’abri créé par ses soins étant assez résistant pour tenir quelque temps :

« Merci. Je… Je dois m’excuser pour ce que j’ai fais non? Je suis désolé mais tu vois, j’ai… Comment dire, tu ne le répèteras pas hein? »
Ryusuke regardait la Tarsal droit dans les yeux, légèrement gêné par les évènements : plus ridicule que lui, ce n’était pas possible en ce moment. La créature se coucha sur l’adolescent, posant sa patte droite pour relever une partie de ses cheveux, créant une mèche sur l’oeil gauche comme avec l’humain, celui-ci souriant faiblement en voyant la similitude avec sa propre coiffure, l’oeil vert du Pokémon, l’observant, attendant qu’il se prononce :

« Pour faire simple, on va juste dire que j’ai peur de vous voilà tout. »
Il détourna le regard mais la Tarsal toucha légèrement le visage de l’adolescent avant de faire de même en se désignant : Elle ne comprenait pas pourquoi l’humain avait peur d’elle alors qu’elle avait été sauvée par lui? Ryusuke se releva légèrement, tenant la petite créature par la hanche. Sa main tremblait encore au contact de la peau blanche et chaude mais ce n’était pas si monstrueux que ça.

« Pourquoi je n’ai pas tremblé en te protégeant contre les Dardargnan? Ce n’était pas la même scène. Que tu sois un Pokémon ou un humain, je n’allais pas rester les bras croisés en te voyant te faire tuer par ces monstrueuses guêpes! Je suis pas insensible hein? Des fois, on doit quand même passer outre sa peur si on veut pouvoir défendre les autres. Donc je n’avais pas à trembler, et puis tu n’as pas l’air si monstrueuse que ça de près. »
Il sourit à nouveau, passant sa main droite sur la tête du Pokémon pour caresser ses cheveux rouges, la Tarsal se laissant faire en fermant les yeux de plaisir. Ryusuke était peut-être très difficile à comprendre mais cela ne semblait pas la gêner plus que ça, elle arrivait de nouveau à lire dans ses sentiments, il semblait apaisé maintenant.

« Par contre, je suis désolé mais je ne veux plus que tu arrêtes de me suivre. Heu attends un peu… »
Qu’est ce qu’il venait de dire? Qu’elle n’arrête pas de le suivre? Mais c’était dnas l’autre sens qu’il devait l’annoncer! Si son coeur se mettait à parler à la place de sa raison, ça n’allait pas se dérouler comme prévu. Il devait corriger le tir.

« Je me suis trompé. Ne me suis plus s’il te plaît, je ne suis pas un dresseur et je ne veux pas de Pokémon avec moi, ce n’est pas dur, je ne sais pas m’occuper d’un Pokémon et j’en ai surtout pas envie. Donc tu comprendras que je ne veuille pas de toi non? »
La Tarsal releva la tête, montrant deux yeux verts qui pourraient attendrir le plus froid des hommes. Elle voulait rester avec lui maintenant qu’elle l’avait découvert mais cela ne semblait pas affecter l’adolescent qui se releva complètement, gémissant un peu de douleur en tentant de faire quelques pas, c’est vrai qu’il saignait aux pieds, il l’avait complètement oublié. Déposant la petite créature aux cheveux rouges et aux cornes vertes sur le sol, il lui fît un petit salut d’adieu avant de marcher en direction de sa maison bien qu’elle soit éloignée. Il tremblait maintenant de froid, le vent recommençant son travail sur son corps avant de se sentir subitement téléporté, fermant les yeux avant de les ouvrir à nouveau. Il se trouvait dans sa chambre et il se tapa légèrement le front : C’était évident! Elle pouvait se téléporter ainsi que les autres mais son pouvoir devait sûrement la fatiguer, surtout que la distance avait été énorme. Instinctivement, il se retourna avant de réceptionner le Pokémon qui allait s’écrouler, la couchant dans son lit en mettant la couverture sur une partie du corps, la laissant se reposer. Il lui devait bien ça et demain, il la ferait partir. Ce n’était pas son genre de reporter au lendemain ce qu’il pouvait faire le jour même mais il n’allait pas la jeter à la porte après ce qu’elle avait fait.
« Ryusuke?! Tu es revenu?! Mais co… »
« NE VENEZ SURTOUT PAS DANS MA CHAMBRE! »
Il avait crié en entendant la voix de sa mère, fermant subitement la porte à clé, la Tarsal se réveillant légèrement, Ryusuke posant un doigt sur ses lèvres pour lui demander de se taire, ils ne devaient pas savoir qu’il y avait un Pokémon dans sa chambre. Attendant que sa mère soit partie, il ouvrit légèrement la porte avant de la refermer à clé derrière lui, se dirigeant vers la salle de bain car il devait soigner ses blessures au pied. Un éternuement soudain sortit de sa bouche : voilà qu’il avait attrapé froid. Vraiment, quelle journée de dingue depuis que cette créature était arrivée dans sa vie. Il devait s’en débarrasser le plus tôt possible et cela sera fait dès le lendemain. Ses parents ne s’étant pas couchés en attendant son retour, il descendit les escaliers, se présentant devant eux :

« Mais où tu étais passé?! Le policier n’a pas réussi à terminer son travail à cause de toi! Tu dépasses les bornes Ryusuke! »
« Je crois que je suis fatigué. Je suis seulement sorti de la chambre pour vous dire bonne nuit. Si vous n’êtes pas contents, c’est la même chose. »
« TU RESTES ICI! »
Le père s’était levé à nouveau, tapant du poing sur la table de la cuisine. Ryusuke resta impassible avant de s’installer, prêt à écouter toutes les remontrances qui allaient s’ensuivre.

« Depuis cette agression par le Tarsal, tu as l’air complètement différent. Est-ce que tu refais des cauchemars? »
Voilà qu’il venait d’éveiller l’intérêt de l’adolescent, un intérêt dont il se serai volontiers passé:

« J’ai arrêté de faire des cauchemars depuis déjà 2 ou 3 ans, je vais pas recommencer à cause de ça et JE NE ME SUIS PAS FAIT AGRESSER! »
« Tu dis que tu ne fais plus de cauchemars mais tu sais très bien que ce n’est pas vrai. Encore hier, tu étais en sueur, ton lit le prouve bien assez. »
Sa mère déposa trois tasses dont l’une de chocolat chaud. Il était déjà plus de 22 heures 30 mais aucune des trois personnes ne semblait fatiguée. Ryusuke baissa la tête, tenant sa tasse entre ses deux mains :

« Je ne peux pas vraiment oublier. Ça restera ancré en moi pour l’éternité, qu’on le veuille ou non. »
« On le sait bien mais on t’a proposé d’aller voir un psychologue pour régler ce problème. Nous ne pouvons même plus utiliser de Pokémon devant toi de peur de te faire rechuter. »
« Je n’ai pas ces problèmes au lycée mais je ne veux pas les voir au quotidien, c’est tout. Je pense que la discussion est terminée. Je ne passerais pas ma vie avec des Pokémon. »
« Tu ne pourras pas y échapper, tu le sais aussi bien que nous. Tout le monde possède des Pokémon et un jour ou l’autre, tu en auras un que tu aimeras en particulier et dont tu t’occuperas avec tendresse et dévotion. »
La tasse percuta le mur de la cuisine, Ryusuke ayant donné un violent coup de la main dans l’objet de porcelaine. Les morceaux tombèrent sur le sol, le chocolat chaud se collant sur le mur. Il se leva, se dirigeant vers le couloir :

« J’ai dit : « La discussion est close. ». Je ne m’attacherai jamais à ces créatures. »
« Pourquoi faut-il que cela se termine toujours comme ça? »
« Vos paroles n’ont pas à être prononcées et peut-être nous pourrons vivre en paix comme une vraie famille. »
Le père voulut ouvrir la bouche pour répondre à nouveau à son fils mais préféra s’abstenir, le laissant remonter dans sa chambre avant de s’y enfermer. La mère de Ryusuke fit apparaître un monstre de couleur jaune avec des rayures noires ressemblant à des éclairs sur le ventre ainsi que des traits de même couleur sur le reste du corps.

« ELEK! ELEK! »
« Tu veux bien m’aider Caliro? Ensuite, nous irons produire le courant pour la journée de demain. »
L’Elektek tapa ses deux poings l’un contre l’autre avant de produire un peu d’électricité entre les deux, utilisant sa queue jaune pour ramasser les débris de la tasse avant d’accompagner la femme qui était sa dresseuse. Dans sa chambre, Ryusuke regardait la petite créature qui était couchée dans son lit, respirant faiblement, signe qu’elle dormait paisiblement : cela devait être la première fois qu’elle dormait dans une maison. Il était vrai que les Pokémon vivaient dans la nature avec toutes les intempéries qui allaient avec. Ça ne devait pas être simple. Il alluma la petite lampe sur son bureau, la collant presque contre le bois de ce dernier pour ne pas réveiller la Tarsal avant de sortir un crayon : il ne devait pas oublier son objectif. Il jeta un petit regard à la créature avant de se mettre à dessiner. Demain, elle partirait de son existence et tout redeviendrait comme avant.

Chapitre 2 : Détestable pensée

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 2 : Détestable pensée

« Ils ont ramenés leurs compères ou quoi?! »
Il ne savait pas combien de temps il avait perdu à défendre la faible créature mais il faiblissait au fil des minutes qui s’écoulaient inlassablement, son endurance mise à rude épreuve. Certains des Dardargnan étaient partis, d’autres restaient évanouis et enfin les trois derniers combattaient mais non pas en risquant de se prendre des coups inutiles : elles calculaient quelque chose et cela, Ryusuke l’avait remarqué.
La petite créature aux cornes vertes ovales et à la coiffure au bol rouge se collait à la jambe de Ryusuke comme pour se cacher derrière lui : l’humain semblait si fatigué mais il restait pour elle, du moins, c’est ce qu’elle croyait. La fureur qui animait le coeur de Ryusuke avait disparu pour laisser place à une profonde tristesse et crainte, comme s’il avait peur de quelque chose. Un vrombissement d’ailes se fit entendre à nouveau et Ryusuke se retourna vivement, emportant le Tarsal contre lui tout en roulant sur le sol, évitant les dards envoyés par l’insecte géant qui était venu accompagné par des renforts. Gardant la petite créature contre son torse, il se releva rapidement avant de courir pour s’éloigner de la clairière. Pestant contre le Tarsal, Ryusuke baissa la tête pour éviter les branches :

« C’est bien la dernière fois que je risque de me faire planter de toutes parts par des Dardargnan juste pour sauver la vie d’un Pokémon! Mais je ne pouvais pas l’abandonner… »
Ses insultes étaient maintenant dirigées vers lui-même comme pour tenter de se donner une explication valable à son geste inconsidéré. Oui, il avait sauvé la petite créature, oui il était poursuivi par des Dardargnans à cause de ça, mais pourquoi?! Il le savait mais il ne voulait pas l’assumer! Quelques dards se plantèrent à l’endroit où se trouvait ses pieds quelques secondes auparavant, les guêpes géantes continuant leur chasse. Un dard vint se planter dans la jambe de Ryusuke, lui faisant sortir un cri de douleur bien qu’il continua à courir malgré le poison qui s’immisçait en lui.
L’humain transpirait : Que se passait-il? La petite créature ne comprenait pas mais baissa la tête, restant dans les bras de l’adolescent tout en cherchant à savoir quels étaient les sentiments de Ryusuke, mais ils restaient maintenant imperméables : le sentiment de douleur mêlé à la fièvre qui l’envahissait empêchait toute tentative. Elle baissa les yeux, se calfeutrant contre l’humain tout en se concentrant, leurs deux corps disparaissant subitement à la vue des Dardargnans. Elle avait utilisé tout son pouvoir mental pour les téléporter au loin.
Ils arrivèrent à une centaine de mètres, la petite créature relevant légèrement sa coiffure rouge pour regarder ce qu’elle venait de faire : Elle avait réussi quelque chose qu’elle n’avait jamais réalisée auparavant! Se déplacer aussi loin et dans un endroit à l’abri des guêpes. Un corps tomba en avant à côté d’elle. Le Tarsal aux cheveux rouges et aux cornes vertes sursauta en voyant Ryusuke qui s’était écroulé sur le sol, remarquant enfin le dard dans la jambe de celui-ci. Il avait réussi à courir avec ça?!
Recommençant à se concentrer, elle posa ses deux pattes blanches sur le dard de grande taille avant de tirer de toutes ses forces pour l’extraire de la jambe de Ryusuke qui poussa un petit râle de douleur en ouvrant faiblement les yeux : Où était-il? Bougeant légèrement la tête, il remarquait le Tarsal, ou plutôt LA puisqu’elle avait une allure féminine dans ses gestes. Qu’est ce qu’elle faisait là?! Elle posa sa patte sur la plaie empoisonnée du garçon, lui arrachant un nouveau cri de souffrance, la créature aux cheveux rouges se tournant vers son visage en tapotant légèrement le front de celui-ci comme pour lui dire qu’il n’y avait pas de soucis. Puis subitement, elle se téléporta, l’abandonnant à son triste sort. Plusieurs minutes passèrent, des minutes considérées comme des heures, l’agonie de Ryusuke se prolongeant jusqu’à entendre au loin :

« AU VOLEUR! Ce Tarsal a volé un antidote! Mais poursuivez le! »
Quelques secondes après ce cri, la petite créature aux cheveux rouges et aux cornes vertes était revenue, une sorte de potion entre les deux mains. Elle l’ouvrit par la pensée grâce à ses pouvoirs psychiques avant d’en déposer légèrement sur la blessure de Ryusuke, celui-ci serrant les dents en la laissant faire. Puis, quand cela fut fait, elle approcha la potion des lèvres de Ryusuke, celui-ci la regardant faiblement en tentant de lever une main vers elle, passant une main dans les cheveux rouges de la créature qui se laissa faire avant d’emmener l’antidote aux lèvres de l’adolescent, le forçant à boire, le liquide verdâtre s’écoulant dans sa bouche sans en laisser tomber une goutte. Les cris s’étaient rapprochés du lieu où s’était écroulé Ryusuke qui reprenait peu à peu conscience, apercevant bien mieux la créature qui se tenait devant lui : Une sorte de robe blanche lui couvrait la totalité du corps, ses cheveux rouges étaient bien ordonnés et coiffés mais d’une façon demi-sphérique, chose peu féminine si il en est tandis que deux cornes vertes se trouvaient en avant et en arrière de ce crâne. Bien qu’il était difficile de les voir, deux yeux couleur émeraude le regardaient longuement, comme pour l’étudier. Il abaissa légèrement sa main, la tendant vers la petite créature de 40 centimètres.
Voilà, elle avait fait ce qu’elle devait faire : L’humain qui l’avait protégée des Dardargnan avait été sauvé par ses soins. Dire qu’elle ne voulait pas paraître aux yeux des dresseurs de peur d’être capturée, elle s’était jetée dans la gueule du loup, volant un Antidote dans une boutique pour aller le ramener à l’humain avant qu’il ne soit trop tard. Heureusement qu’elle était capable de se téléporter, que ce serait-il passé sinon? Elle était épuisée avec toutes ces téléportations mais elle n’allait pas abandonner son sauveur. Celui-ci la regardait longuement comme pour l’étudier : il n’avait jamais vu de Pokémon ou quoi? Ses petites cornes vertes tremblèrent légèrement en ressentant de la douceur de la part de l’humain quand celui-ci caressa ses cheveux verts puis il tendit la main comme si il cherchait quelque chose. Instinctivement, la petite créature tendit ses deux mains pour les mettre dans celle de Ryusuke, le garçon la refermant faiblement en souriant.

« Ce Tarsal est là! Il s’en est pris à un humain! Pourchassez le! »
« Enfuis toi au lieu de rester ici bêtement, tu vas te faire prendre non? Je vais m’occuper de ça. »
La Tarsal acquiesça légèrement en retirant ses mains puis se téléporta au loin, disparaissant de la vue de tous et de toutes. Deux mains se posèrent sur l’adolescent, le secouant légèrement pour voir s’il se sentait bien : les mains de celui qui dirigeait la boutique.

« Hey, ça va gamin? Le Tarsal t’a pas trop fait de mal? Première fois que j’en vois un autre part que dans les livres. »
« Laissez-le se réveiller un peu. Je vais devoir prendre sa déposition : l’agression par un Pokémon n’est pas si rare que ça. »
« Tiens, mais c’est quoi ça? Mais c’est mon Antidote?! Et il est vide! Ce Tarsal était à toi gamin?! »
Visiblement, la gentillesse qui animait le gérant n’était que pure comédie devant le policier puisque sa poigne s’était faite plus dure, Ryusuke la ressentant mais posant sa main sur le bras du gérant pour qu’il le lâche, serrant légèrement pour lui faire comprendre de ne pas le chercher. Le policier regarda de haut en bas l’adolescent qui se relevait faiblement et en titubant :

« Il ne semble pas avoir de Pokéball pourtant. Ce Tarsal devait être sauvage mais pourquoi s’en est-il pris à vous? Vous n’êtes pas un Dresseur pourtant, vous n’avez donc aucun Pokémon? »
Le policier semblait intrigué par l’adolescent, qui se frotta la jambe en gémissant légèrement avant de sortir un billet de 100 Pokédollars, le mettant dans la main du gérant en marmonnant :

« Voilà pour l’Antidote perdu, c’est bien son prix non? Je n’ai rien à dire, votre plainte n’a plus de raison d’être, je retournes chez moi monsieur l’Agent. »
« Mais et votre agre… »
« Je croyais m’être clairement exprimé : je n’ai rien à signaler. Bonne soirée à vous deux. »
Laissant en plan le policier et le gérant qui restèrent bouches bées, Ryusuke retourna chez lui, prenant la parole avant que sa mère ne puisse le réprimander :

« J’ai eu quelques problèmes et je n’ai pas très faim. J’ai pas envie d’en parler et je ne mangerais pas ce soir. Je vais m’enfermer dans ma chambre, je dois travailler. Désolé pour les baies. »
Mêlant les gestes aux paroles, il ne laissa pas le temps à sa mère de répondre que déjà la porte de sa chambre se claqua avant de se verrouiller, l’adolescent jetant un oeil à ses dessins avant de se coucher sur le lit, regardant le plafond. Il semblait pensif avant de donner un violent coup de poing contre le mur : il avait été aidé par un Pokémon! Même si ce n’était qu’un juste retour de son sauvetage, jamais plus il ne voulait se faire sauver par un Pokémon après ça! Lentement, il ferma les yeux, s’endormant avec les lunettes posées sur son visage.
Le lendemain, d’une humeur de chien, Ryusuke n’avait que sa mèche cachant son oeil gauche de bien coiffée, ses habits comme sa coiffure montrant clairement l’énervement et l’anxiété qui l’animait. En classe, comme à son habitude, il dessinait en écoutant d’un air distrait les paroles du professeur tout en le regardant pour faire semblant d’être intéressé.

« Ryusuke? Quelle est la technique la plus forte d’élément électrique? Ryusuke? »
« Tonnerre. »
« Je suis désolé mais ce n’est pas la bonne réponse. La bonne réponse est Fatal-Foudre. »
Des murmures désapprobateurs parcoururent la classe comme si ce qui se passait était un évènement rarissime. Ryusuke dessinait en regardant le plafond, n’ayant pas encore compris qu’il venait de se tromper. Quand il baissa son regard,il remarqua enfin ce qu’il dessinait. D’un geste rageur, il plia en boule la feuille avant de l’envoyer dans la tête d’un des élèves devant lui.

« Aie! Qui m’a envoyé cette boule?! »
« C’est Ryusuke! Je l’ai vu jeter la boule. »
« Pfff, j’ai mal au crâne, je vais à l’infirmerie, j’ai pas besoin qu’on m’y emmènes, je sais y aller. »
« Ryusuke! Ryusuke! »
Le professeur criait à l’adolescent aux lunettes qui s’était levé en ayant laissé son cartable sur le sol, celui-ci tombant quand l’élève ferma la porte de la classe. Le garçon qui s’était pris le bout de papier l’ouvrit légèrement avant de s’exclamer devant toute la classe :

« C’est un Tarsal! Ryusuke s’intéresse aux Pokémon?! »
« C’est impossible! Lui qui prône l’absence de tout ce qui est en rapport avec eux, je ne le vois pas penser à un Pokémon! »
« Y a mon père qui travaille dans la police, il m’a dit qu’un de ses collègues avait raconté qu’un jeune adolescent s’était fait attaqué par un Tarsal hier. Vous croyez que ça serait Ryusuke? »
« Ryusuke perdre contre un Tarsal? Non mais, sois un peu sérieux quoi, ces créatures, elles préfèrent s’enfuir 99% du temps quand on en aperçois une. Il n’y a même pas de nids dans les environs et aucun élève dans le lycée n’en possède d’après mes souvenirs. »
« Oui mais pourquoi aurait-il dessiné un Tarsal? Ce n’est pas logique. »
« Qu’est ce que tu veux que ça me fasse? C’est son problème, pas le mien! »
« Allons allons un peu de silence, on va reprendre les cours! »
Le professeur claqua ses deux mains l’une contre l’autre pour rétablir l’ordre dans la classe. De son côté, Ryusuke, les mains dans les poches, se dirigeait vers l’infirmerie, ouvrant la porte en disant : »Je suis malade, je m’installe sur un lit et je me repose. » Paroles inutiles car l’infirmière n’était pas là. Se couchant sur le lit, les deux mains derrière la tête, il se demandait ce qui se passait avec lui : Cette petite créature restait ancrée dans sa mémoire et ce n’était pas normal! D’après ses connaissances, elle était du type psy, donc elle avait peut-être utilisé un stratagème pour lui pervertir l’esprit, c’était l’unique raison de sa présence dans sa mémoire, voilà tout! Regardant sa main dirigée vers le plafond, il se souvint de cette légère chaleur lorsque ses deux mains s’étaient posées dans la sienne. Il referma le poing avant de se l’enfoncer subitement dans le ventre, pouffant sous sa propre puissance. Voilà de quoi lui remettre les idées en place!

« Pourquoi je pense à cette créature moi? Ce n’est qu’un Pokémon qui m’a sauvé comme je l’ai sauvé, rien d’autre, rien de plus. »
Une petite ombre lui cachait le soleil. Ryusuke tourna la tête pour apercevoir le Pokémon aux cheveux rouges et aux cornes vertes qui le regardait.

Chapitre 1 : Plus fort que les Pokémons

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Première Partie : Un duo
Chapitre 1 : Plus fort que les Pokémons

« Mais arrêtez le! C’est un monstre! Il va tuer mon Machoc si ça continue! »
« Quand on cherche la baston avec moi, on l’obtient! T’as fait le malin en m’attaquant par derrière avec ta sale bête alors t’attends pas à autre chose de ma part! »
Le Pokémon bleu de petite taille avec des crêtes brunes sur le crâne vola en arrière, le corps couvert de blessures et de saignements avant de disparaître dans une lumière rougeâtre, son dresseur le rappelant avant de s’enfuir en courant. Les élèves regardaient l’adolescent qui se tenait là, les cheveux bruns bien coiffés avec une petite mèche qui cachait l’oeil gauche de couleur vert. Portant une veste rouge avec un haut bleu en-dessous, il ne semblait pas commode et bon nombre de muscles parcouraient son corps, signe qu’il l’entretenait plus que la moyenne des personnes de son âge.
« Encore un des troisièmes classes qui croyait pouvoir faire la loi dans le lycée avec son Pokémon. Avec Ryusuke, on peut au moins se dire qu’on ne serait pas perdants dans l’affaire. »
« C’est vrai que même si c’est un asocial de première catégorie, il ne cherche pas des problèmes à tout bout de champs contrairement aux racailles du coin. Mais pourquoi n’utilises t-il pas de Pokémon pour se défendre? Un jour ou l’autre, il va finir très mal. »
« J’en vois pas le besoin. Depuis des siècles, on vit avec les Pokémon en les utilisant même pour les tâches les plus ridicules. Vous êtes dépendants de ces créatures! Je ne fais qu’utiliser ce que je possède réellement! On ne juge pas un homme sur ses Pokémon mais sur ses capacités! »
« Ah Ryusuke! Pardon, pardon, pardon! »
Ryusuke s’était approché des deux garçons qui discutaient à son sujet, sortant de ses poches une paire de lunettes avant de les remettre sur le nez : Bien qu’il ne fut pas un exemple à suivre en ce qui concernait ses manières ou son comportement, il fallait reconnaître qu’il était puissant. Malgré les Pokémon de ses adversaires, il restait invaincu dans le lycée, sa force résidant aussi bien dans ses muscles que dans son cerveau pour analyser les faiblesses des autres. Il soupira en faisant un petit geste de la main, remettant son sac à dos derrière son épaule :
« Pfff, ça ne fait rien. Je n’ai pas de temps à perdre pour des imbécillités de ce genre. Feriez mieux de rentrer chez vous, paraîtrait qu’il y a quelques voleurs qui traînent dans le coin, méfiez vous pour vos si « charmants » Pokémon. »
« Merci de nous prévenir, tu es toujours si « protecteur » envers nous. »
« Humpf? Je vous ai pourtant déjà dit d’arrêter de dire de telles choses. »
Il n’était nullement gêné par ces paroles – elles étaient véridiques – mais il n’appréciait pas qu’on commente ses gestes et ses paroles. La main ne tenant pas le sac dans la poche gauche, il se dirigea vers la sortie de son lycée, marchant à pas lents, le soleil brillant encore dans le ciel malgré l’heure tardive. Après une quinzaine de minutes de marche, il se trouvait devant une petite maison tout ce qu’il y avait de plus normal. La maison était entourée de verdure, signe qu’elle se trouvait quand même assez loin par rapport aux autres habitations.
« C’est moi! Je suis rentré! »
« Oh Ryusuke! Le lycée a appelé, tu as encore causé des problèmes avec un élève! »
« Maman, on en a déjà discuté, je n’y suis pour rien moi si on décide de m’agresser. Je ne fais que me défendre! »
« Oui, mais ce n’est pas là l’unique problème. Tu sèches aussi les cours pratiques en rapport avec les Pokémon, je ne sais plus quoi faire pour le leur expliquer. »
« Ils n’arrivent pas à comprendre que j’en ai rien à foutre de leurs putains de cours à la con? Je ne vais pas perdre mon temps avec ces imbécillités! Si t’as rien d’autre à dire, je vais dans ma chambre! »
« Ryusuke! Reviens… »
« Laisses tomber chérie, tu sais aussi bien que moi que ça ne sert à rien d’essayer de le raisonner là-dessus. »
La femme aux cheveux bouclés poussa un long soupir avant de retourner à la cuisine, servant le café à un homme à la chevelure dégarnie sur le haut du crâne et portant des lunettes. Cela ne servait à rien de parler avec leur fils Ryusuke à ce sujet. Une vingtaine de minutes plus tard, la mère arrêta de préparer le repas, s’essuyant les mains avant de sortir de la cuisine tout en montant les escaliers vers le premier étage :
« Ryusuke! J’ai un service à te demander. Vas me chercher quelques baies dans la forêt de Cilexion, tu seras un ange. »
L’adolescent déposa le crayon qu’il avait en main tout en se levant: son dessin attendrait plus tard. Il jeta un oeil par la fenêtre, il ne faisait pas encore trop froid, quelle chance. Il n’avait pas besoin de mettre sa veste rouge. Sortant sans un mot de chez lui, il se dirigea vers la forêt de Cilexion, les deux mains dans les poches, un panier pendant sur le bras gauche.
« Bzzzz, Bzzzz, Bzzzz. »
« Hein? Qu’est ce que des Dardargnan foutent ici? »
Ryusuke se coucha subitement, laissant passer une nuée de Dardargnans au-dessus de lui, les guêpes monstrueusement grosses ne semblant pas se préoccuper de lui. Des petits rayons de lumières rouges s’éloignèrentt peu à peu tandis qu’il se relevait, se frottant les genoux pour retirer l’herbe de sa tenue avant de se mettre à courir à la suite des Dardargnans : ils poursuivaient quelqu’un ou quelque chose. Peut-être qu’en se dépêchant, il pouvait les rattraper.
La petite créature continuait ses téléportations, celles-ci se distançant de moins en moins. Si cela continuait, elle n’allait plus pouvoir s’enfuir. Enfin elle arriva dans une clairière, le soleil se préparant à se coucher, cependant l’obscurité ne provenait pas de l’astre de lumière mais d’une dizaine de ces guêpes aux pattes avant transformées en dards. Le dard dorsal pointé en avant, elles s’apprêtaient à éliminer l’intrus qui avait osé pénétrer dans leur territoire. Un coup de pied envoya l’une des guêpes contre un arbre, en emportant deux autres avec elles, complètement sonnées. Ryusuke se tenait devant la petite créature qui avait une corne ovale sur le front et une sur le dos du crâne, un semblant de coiffure au bol rouge cachant ses deux yeux. Elle avait une main posée sur la bouche et tremblait en se demandant qui était l’homme qui se tenait devant elle : d’après ce qu’elle pouvait sentir, de l’hostilité émanait de lui mais celle-ci n’était pas à son encontre, elle visait les Dardargnan tandis qu’une profonde colère était ancré en lui mais ayant pour cible lui-même. Qu’est ce que cet humain allait faire? Il n’allait quand même pas combattre les Pokémon. Non, il allait sûrement en utiliser un pour se défendre, c’était obligé.
« Dans quel bordel je me suis foutu?! Bon la petite bestiole derrière moi, tu ne bouges pas et il t’arriveras rien de mal. D’après ce que j’ai constaté, tu m’as l’air de ne pas pouvoir faire grand chose toute façon. »
Ryusuke parlait d’une voix calme mais visiblement sur un ton énervé, il n’appréciait guère de venir aider un Pokémon mais bon, un groupe d’une dizaine de Dardargnan contre un… Il ne savait pas quoi, c’était un combat inégal! Les Dardargnan restants émirent quelques bourdonnements de colère en voyant leurs congénères au sol avant de se mettre en position. Une première partit à l’attaque, les deux dards de ses pattes avant dirigées vers Ryusuke, lorsque celui-ci tendit ses deux mains, prêt à les sacrifier pour stopper son adversaire. Du moins, c’était la première partie de son plan. Dès que la guêpe géante fut à portée, ses deux bras se mouvirent sur le côté, empoignant les bases des dards sans qu’il se fasse toucher ayant bougé son corps vers l’avant. Un coup de tête dans celle de l’insecte et celui-ci fût à terre.
Le garçon se coucha sur le sol, deux Dardargnan se percutant de plein fouet en espérant prendre l’adolescent en tenaille. Non, ils étaient impuissants face à Ryusuke, mais ils continuaient leurs attaques incessantes, le garçon bougeant à gauche et à droite pour esquiver les dards : une seule dose et tout était terminé, il n’avait pas pensé à prendre d’antidotes avec lui, c’était normal quoi?! Il n’avait pas de Pokémon et il ne les côtoyait pas normalement, tout ce qu’il y avait de plus logique! Un vrombissement d’ailes le ramena à la réalité. Ryusuke fit un pas de côté, sa tenue bleue se déchirant très légèrement quand le dard passa non loin de sa hanche, Ryusuke administrant un coup de son pied gauche dans la tête du Dardargnan. Plus que cinq, ça allait être un jeu d’enfant. Le petit Tarsal à la robe blanche restait derrière Ryusuke, préférant ne pas bouger, il allait gêner l’humain si il tentait quoique ce soit. Depuis quand les dresseurs combattaient sans Pokémon? Il releva légèrement la tête, deux yeux verts apparaissant sous la coupe au bol rouge : L’humain n’avait pas de Pokéball avec lui, ce n’était donc pas un dresseur qui était parti à la recherche d’un nouveau Pokémon, alors qu’est ce qu’il faisait là? Il voulait juste la défendre, mais il n’avait aucune raison pour cela! La créature continua de regarder l’humain, restant elle-même sur ses gardes au cas où les Dardargnan tenteraient de s’en prendre à elle bien que depuis le début du combat, ils se jetaient les uns après les autres sur l’humain.