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Verset 4 : L’armée du roi noir

ShiroiRyu
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Verset 4 : L’armée du roi noir

« Vous… Vous êtes qui ? » balbutia Alan tout en regardant les sept personnes devant lui.

« Vos serviteurs… cher roi noir. Nous avons appris pour la mort de votre reine et ses compagnons… Nous les remplacerons et nous nous occuperons de ceux qui en sont responsables. Ils payeront pour ce qu’ils ont fait. »

« Attendez un peu… Je ne comprends rien avec votre histoire de roi. »

« Dégage de là Rélo, ne me touche même pas avec tes mains. »

Il se tourna vers Mana, remarquant que l’autre Skelenox s’était approché d’elle avec un grand sourire. Elle venait de le repousser d’un geste de la main pour lui dire d’arrêter tandis qu’il se demandait quelle était la relation entre ces derniers. Enfin bon, ce n’était pas le moment de penser à ça. Il se tourna vers les spectres, prenant la parole :

« Mais qu’est-ce que vous racontez sinon vous tous ? Un roi ? »

« Vous êtes simplement le roi noir, celui du désespoir… »

« Celui du désespoir ? Je ne vais pas être malpoli, Mana… Mais ce sont tes amis ? »

« NON ! Ce ne sont pas mes amis ! Surtout pas ! »

« Elle est comme nous… »

Chaque spectre parlait une fois avant de rester complètement muet. Seul Rélo restait auprès de Mana, celle-ci commençant à fermer son œil en serrant son poing droit. Elle allait le cogner à cette allure ! Mais elle fut soudainement levée par Alan, celui-ci murmurant :

« Vous ne pouvez pas rester ici vous tous, mes parents vont rentrer. Vous vous êtes sûrement trompés de personne. »

« Nullement… Tout concorde avec votre existence. Nous devions juste attendre que les trois chiffres se réunissent… »

« Je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler. On peut voir ça un autre jour ? Vous pouvez partir s’il vous plaît ? »

« Comme vous le désirez, roi noir. Nous nous reverrons de toute façon assez tôt. »

« Oui oui… Nous nous reverrons un autre jour mais du genre demain si cela ne vous dérange pas trop, j’aimerais bien me reposer avec tout ce qui s’est passé. Au revoir. »

« Nous nous reverrons, Mana héhéhé ! »

« La ferme, Rélo, je veux plus voir ta face. »

Les sept personnes disparurent complètement alors qu’Alan soulevait toujours Mana, celle-ci n’ayant pas réagie jusqu’à maintenant. Elle lui donna un petit coup de pied, le faisant pouffer de douleur tout en la relâchant. Il se retrouva à genoux, gémissant :

« Tu connais ces … ces personnes, Mana ? »

« Non, je ne les connais pas ! Ce sont tous des imbéciles qui pensent qu’à leurs rôles. »

« Leurs rôles ? Imbéciles ? Tu as l’air de bien les connaitre pourtant. »

« Non je ne les connais pas, Alan ! Tu m’écoutes ou pas ? »

« Tu peux tout me dire… hein ? Enfin… C’est à toi de voir si tu veux ou non. Moi, ça me ferait plaisir que tu m’en parles un peu… Et puis, avec toutes les émotions de la journée… Est-ce que tu veux qu’on aille dans ma chambre ? »

« Proposition indécente, je refuse catégoriquement. Je n’ai pas envie de m’expliquer ou de parler. Je ne vois pas pourquoi je t’adresserais la parole… Mais je ferais mieux de partir, je n’aime pas ces pots de colle. Ils se croient comme moi parce que ce sont des spectres mais à côté, ils ne valent rien du tout. Surtout ce Rélo. »

« Ton petit ami dans une vie antérieure ? » dit-il avant de se prendre une violente baffe.

Celle-là, il ne l’avait pas déméritée ! Elle le regarda avec furie alors qu’il passait une main sur sa joue, se demandant ce qui s’était passé avant de comprendre la claque. Il balbutia quelques mots, espérant une explication mais elle n’arriva pas. Il cherchait où il s’était trompé mais ne vit rien du tout.

« Je ne connais pas ces types d’accord ?! Je ne les connais pas du tout ! Ce sont des spectres oui ! Ils sont comme moi ! Y a même un Skelenox mais ça s’arrête là ! Ce sont tous des cinglés et des psychopathes même si cela ne se voit pas ! Tu crois qu’ils ont l’air de simples gamins ? Ce n’est pas le cas ! Ce sont juste des fous qui attendent que tu leur donnes des ordres pour pouvoir planter et tuer des gens ! »

« Ce n’est pas un peu ce que tu es ? Je te trouve pareil qu’eux… quand je te vois. »

« MOI ?! PAREIL QU’EUX ?! PAREIL ?! Tu me mets au même niveau qu’eux ?! C’est ça que tu penses de moi, ALAN ?! C’est ça que tu penses de moi ?! Fais attention… Je… Je… Grrr… Je… je ne supporte pas que l’on me compare à eux… Je déteste ça ! »

« Hého ! Calme-toi Mana. Ne te met pas dans tous tes états à cause de ce que j’ai dit. Je ne voulais pas te mettre dans cet état. Mana. Calme… Calme-toi… D’accord ? Je m’excuse sincèrement. Je ne pensais pas… que cela t’énerverait… autant… »

Elle s’était mise à haleter, tombant au sol, sa main posée devant sa bouche. Instinctivement, il s’approcha d’elle pour voir ce qui n’allait pas mais elle le repoussa. Il revint à la charge, observait ce qui se passait. Elle avait quoi ? Elle souffrait ? Elle retira sa capuche, dévoilant ses longs cheveux gris alors qu’elle s’était mise à haleter et à baver, de la salive s’écoulant au sol. Elle avait chaud, beaucoup trop chaud… Elle détestait ce qui s’était passé. Pourquoi Rélo était arrivé ?! Pourquoi maintenant ?! Elle n’était pas une PIONNE COMME EUX !

« Hey… Mana… Ce n’est pas drôle… Mana ? Mana ? Répond moi, hého ! MANA ! » s’écria Alan avant de soulever l’adolescente aux cheveux gris.

Celle-ci s’était évanouie et il se demandait ce qui s’était passé. Les pokémons spectres pouvaient-ils tomber malade ? C’était si peu crédible et pourtant… Enfin, il l’avait déposé dans son lit et remarqua que maintenant, elle était gelée… Les pokémons spectres pouvaient-ils mourir ? Ca commençait sérieusement à l’angoisser !

Lorsque ses parents revinrent, il demanda à sa mère si tout allait bien tandis qu’elle faisait de même avec Mana. Il leur expliqua qu’elle avait pris soudainement froid et qu’il allait rester à son chevet en espérant que ça aille bien mieux. Les parents acquiescèrent de la tête tandis qu’il remontait dans la chambre. Au final, il n’avait même plus faim… Il voulait juste surveiller Mana. Celle-ci n’avait pas ouvert les yeux et il prenait sa main entre les deux siennes, remarquant qu’elle était gelée.

« Mylène… Lolny… Ouros… Vous pourriez m’aider ? Vous savez comment on peut soigner ça ? Vous avez peut-être une idée en tête ? Car là, j’avoue que je plane complètement. »

« Tentacruel ! Tenta, tentacruel, tentacruel ? Tenta tenta… »

« Lokhlass… Lokhlass… Lokh lokh… »

L’Hypocéan hocha tout simplement la tête pour confirmer les dires des deux femmes aux cheveux bleus alors qu’Alan poussait un soupir. Vraiment… Il n’y avait pas d’autres choix ? Si elle avait de la fièvre et si elle avait froid, il n’y avait pas cinquante solutions, c’était vrai… Il remercia ses trois pokémons, les rappelant dans leurs pokéballs.


Même si c’était une pokémon, c’était une méthode peu orthodoxe, surtout qu’elle était capable de parler. Il toussota, commençant à déshabiller complètement Mana alors qu’elle poussait des petits gémissements plaintifs. Mais dans quel état elle s’était mise ? Il s’enfonça dans le lit mais ne trouva pas le sommeil. Normal… Pas après les nombreuses heures de sommeil qu’il avait passé… Quel idiot… Et voilà qu’il serrait Mana contre lui… Mana entièrement nue… et de face…

Ce n’était pas comme ça qu’il allait réussir à dormir… mais vraiment… pour soigner la fièvre d’un pokémon, n’y avait-il pas d’autre moyen ? En recherchant bien, il était sûr que ça devait être le cas… Ou non ? AHHHH ! Pourquoi n’arrivait-il pas à dormir ? Enfin, il s’était mis à déglutir, cherchant à trouver le sommeil, chose qui n’allait pas arriver avant plusieurs heures. Il sentait les battements de cœur de Mana et il eut un petit sourire :

« Depuis quand est-ce que les morts peuvent-ils respirer ? »

« A chaud… Vraiment chaud… Pourquoi tout ça ? Pourquoi ? Toujours été… là… pour vous… Pourquoi maintenant ? Moi… pas méchante… »

Pas méchante ? De quoi est-ce qu’elle parlait ? Il posa une main sur son front, se disant que la fièvre allait s’accentuer s’il ne faisait rien. Il la serra avec plus d’insistance contre lui, cherchant à faire évacuer cette maladie bien que cette méthode était plus que risible. Pendant de nombreuses heures, ils restèrent ainsi, le jeune homme arrivant finalement à s’endormir.

« Réveilles toi espèce de larve infecte. J’ai une question à te poser, Alan. Pourquoi est-ce que j’étais complètement nue et dans tes bras ? »

« Ma… Mana… Tu vas mieux ?! » prononça t-il en se redressant subitement dans son lit.

Il avait ouvert les yeux, observant la personne devant lui d’un air ahuri. Deux longues tresses grises, une mèche de cheveux de même couleur qui voletait légèrement au-dessus du crâne… et un bandeau sur les yeux ? Un bandeau avec un œil rouge en son milieu. De l’autre côté, la tenue était plus que spéciale… puisqu’elle semblait être faite de bandelettes plutôt mal placées. Certaines enserraient une partie de sa poitrine, d’autres laissaient des morceaux de jambe apparaître à l’œil nu tandis qu’elle portait une sorte de demi-robe grise et ouverte sur le devant. La demi-robe lui allait jusqu’à la fin des cuisses mais était plus du genre à voleter qu’à être à même collée sur la peau. Enfin… Elle semblait avoir les deux mains attachées dans le dos. C’était à se demander comment elle avait fait pour se lever ainsi.

« Pardonnez moi mais qui êtes vous ? »

« Je crois que mon nom est Mana. Tu peux répondre à ma question ? Pourquoi est-ce que j’étais complètement nue lorsque je me suis réveillée ?! »

« Et bien… Euh… Mana… Si c’est vraiment toi… Tu avais de la fièvre… et donc… je voulais simplement te soigner avant qu’il ne soit trop tard. Mes pokémons m’ont signalé que c’était la meilleure méthode pour te guérir. A ce que je vois, ça a marché puisque tu es de nouveau debout… bien que tu me sembles un peu différente. »

« La haine… Héhéhé… Cette haine envers les autres pions… Voilà ce qui m’a permis d’être ainsi… Je viens enfin de comprendre ce qui s’est passé réellement… Hier… J’étais tellement en colère… contre le retour de Rélo… Leurs apparitions… Tes paroles… Tout ! Tout était si exaspérant à mes yeux… Je voulais montrer que j’étais différente de ces pathétiques spectres et voilà le résultat ! VOILA le résultat ! » proféra t-elle en éclatant de rire devant lui.

« Mana… Je n’aime pas ton rire… Il me fait un peu peur. »

« Tu devrais avoir peur oui… J’ai évoluée… Me voilà sous ma nouvelle forme héhéhé. Est-ce que tu es terrifié, Alan ? Je suis différente des autres… bien différente ! Ne me compare plus jamais à eux, d’accord ?! Ah… Ah… AHHHHH ! » s’écria t-elle avant de se mouvoir en avant, commençant à s’affaisser devant elle.

Il la rattrapa rapidement, remarquant que ses pieds étaient aussi entourés de bandelettes tandis qu’il poussait un profond soupir désabusé. Non… Elle n’était pas plus intelligente que ça. Enfin… Son caractère restait le même bien qu’il avait remarquée une nouvelle chose : Elle détestait être rabaissée ou comparée aux autres spectres. Il éclata subitement de rire avant de la mettre assise sur le lit, lui disant :

« Vraiment… Mana… Qu’est-ce qui t’a pris de mettre autant de bandelettes sur ton corps ? En plus, tu t’es rendue complètement aveugle avec tout ça. »

« Je ne suis pas aveugle… C’est simplement ainsi que je serais capable d’utiliser tout mes nouveaux pouvoirs. Tu crois que je m’aveugle par amusement ?! »

« Oh… Tu sais… Tu en serais bien capable, je parie. »

« Arrête de te moquer de moi et qu’est-ce que tu fais ?! »

« Ca ne se voit pas ? Je vais couper quelques bandelettes pour que tu puisses marcher et utiliser tes mains. Tu pourrais aussi retirer ce bandeau non ? »

« Je viens de te dire qu’il m’était utile pour utiliser tout mes pouvoirs, tu le fais exprès ou non ? Tu n’as pas l’air de bien saisir tout ce que je dis ! »

Il rigola à nouveau alors qu’il approchait les mains de son bandeau. Elle poussa un petit cri intimidé, le forçant à s’arrêter dans son geste alors qu’il n’avait pas rêvé. Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter comme ça ? Ce n’était pas la vraie Mana qu’il avait en face de lui ou quoi ? Il continua mais elle posa ses deux mains sur le bandeau, l’empêchant de continuer.

« Je t’ai dit d’arrêter, Alan ! Ne me force pas à être méchante ! »

« Si c’est à cause de ton œil droit, est-ce que tu pourrais me dire pourquoi cela te gêne tant que je le vois ? »

« Si je te montre… Tu ne risquerais pas d’apprécier… Je t’ai dit que j’ai évoluée à cause de la haine que j’ai ressentie non ? »

« Je crois que oui… Mais quel est le rapport avec tout ça, Mana ? Enfin avec ton œil ? »

« Sache que j’ai emmagasinée toute la haine que je porte à ce monde dans mon œil droit. Si je retirais mon cache-œil ou mon bandeau à cet endroit, je ne donne pas cher de tout ce qui se sera aux alentours de moi. »

« Tu serais vraiment terrifiante… Mana… Quand tu dis ça. »

Néanmoins, il continua à lui retirer son bandeau avec un œil rouge dessiné dessus, le mettant de telle sorte qu’il cache uniquement son œil droit. Elle ouvrit lentement son œil gauche, regardant sa tenue puis Alan. Elle murmura :

« Les bandelettes autour de mes pieds et de mes bras… C’était aussi pour contenir mon pouvoir… et me permettre de mieux l’utiliser. Si je l’utilisais en ce moment même, la maison n’existerait plus. Tu comprends ce que ça veut dire ? »

« Qu’il vaut mieux que tu évites d’utiliser tes pouvoirs ici. »

« C’est à peu près ça… Oui… A peu près… Dire que j’ai évoluée à cause d’un pathétique humain et de la haine que je porte… Ca ne m’était jamais arrivé durant tous ces siècles… »

Hum ? Qu’est-ce qu’elle disait ? Il s’était tourné vers elle, lui demandant de répéter mais elle ne lui répondit pas. Elle lui signala simplement qu’à partir de maintenant, les ennuis allaient sérieusement arriver. Oui… Faror était mort… Et ils habitaient dans la zone où il opérait… Alors maintenant… Ils allaient devoir rester méfiants… Ou non ? Elle l’observa avec un grand sourire : Tout continuait… malgré ces foutus spectres en plus.

Un pion avait décidé de se rebeller et de montrer qu’il valait mieux que les autres. Pourtant, il n’était encore rien comparé aux pouvoirs du roi noir et du roi blanc.
Les pièces blanches venaient de perdre l’un de leurs membres mais tout cela ne faisait que commencer…
La vengeance était un état d’âme qui aimait prendre son temps… et l’assaut des spectres allait être lancé sur ceux responsables de la mort de la reine noire… Ceux qui se cachaient allaient être les premiers ciblés.

Erèbe, le lancement des légions, verset quatrième

Chapitre 16 : Manipulation hasardeuse

ShiroiRyu
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Chapitre 16 : Manipulation hasardeuse

« Tu as… détruit la télévision… Tu l’as détruite… »

« Tu es très perspicace. Tu vois que j’ai tendue la main vers la télévision et que celle-ci a explosé. Tu n’as rien d’autre à me dire ? »

« Pour… Pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ? Tu me détestes ? Est-ce que tu me détestes vraiment ? Tant que ça ? Mana… »

« Oh que oui… Je te déteste… tout autant que le reste de l’espèce humaine. Si vous pouviez disparaître, cela ne me poserait aucun problème. »

Il se jeta sur elle, la plaquant sur le canapé, ses deux mains posées sur les épaules de Mana. Il l’observait en tremblant, cherchant ses mots, ses paroles… Qu’est-ce qu’il devait dire ?! Il avait en face de lui l’assassin… de ses parents… et de sa petite amie ! Elle le regardait avec neutralité, attendant qu’il réagisse mais il n’en fit rien. Elle tendit sa main vers lui, comme pour caresser sa joue avant d’émettre un grand sourire, s’apprêtant à le repousser en utilisant ses pouvoirs sur son visage. Il fit un geste sur le côté, esquivant quelque chose d’invisible alors qu’elle se mettait à être étonnée à nouveau.

« Tu… Tu viens de recommencer ?! Tu viens de recommencer n’est-ce pas ?! Tu es capable de les voir ?! Ne me mens pas !

« NON ! TOI ! NE ME MENS PAS ! TU LES AS TUES ?! »

« Est-ce que tu me fais confiance ?! Est-ce que tu me fais confiance ou non ?! »

Il levait son poing en arrière alors qu’elle tentait d’utiliser à nouveau ses pouvoirs spectraux. Mais pourquoi est-ce que cela ne l’affectait pas ?! Pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas à les utiliser contre lui à ce moment ?! Il allait la frapper ? OUI ! Qu’il la frappe ! Qu’il ose à peine lever la main vers elle ! C’était la dernière chose qu’il ferait !

« Te faire confiance… alors que tu me caches tout… Tu me caches tout… Tu disparaîs comme ça… Tu me réduis et tu me mets plus bas que terre… Non… Je ne te fais pas confiance… Pas du tout ! PLUS MAINTENANT ! » cria-il avec colère.

Son poing alla s’enfoncer dans le canapé à côté de Mana, celle-ci reprenant son sourire bien qu’il n’avait rien de maléfique ou doux… Non… Il était plutôt totalement neutre… comme si tout ça l’indifférait complètement. Elle murmura d’une voix calme :

« Si je te dis que je ne suis pas responsable de la mort de tes parents… et de Zena ? »

« Tu mens ! Tu n’arrêtes pas de parler de tout ça à chaque fois, comme si tu savais tout ce qui va se passer et tu ne fais rien ! Tu es complice de toute cette histoire ! »

« Et pourtant… Zena est morte… de la main de Lunitia… Qui est morte de ma main. »

« Tu racontes n’importe quoi ! Lunitia n’aurait jamais fait ça ! Elle était tellement gentille avec nous, tellement… Ah… Ah… Non je ne te crois pas ! »

« Tu fais donc plus confiance à une pokémon psychique qu’à une pokémon spectre ? A une parfaite inconnue plutôt qu’à une fille qui partage ton lit ? »

« Ne joue pas avec les mots ! Tu sais très bien que ce n’est pas pareil ! Tu dors dans mon lit mais on ne se connait pas ! Lunitia me parlait, était gentille, serviable, tout le contraire de toi qui ne pense qu’à sortir des blagues douteuses, à me faire mal, souffrir, à balancer des phrases sur des odeurs et toutes ces choses ! »

« Ca s’appelle de la manipulation… Elle t’a simplement manipulé et tu es tombé en plein dedans. Au final, tu es vraiment pathétique comme humain. »

« Pathétique ?! Pathétique ?! Tu veux que je sois comment ?! Mes parents sont morts, j’ai en face de moi l’assassin de ces derniers et de Zena ! »

« Je n’ai rien tué… à part Lunitia parmi tout ceux qui sont tombés. Ton manque de confiance me répugne. Je pensais que tu étais un peu mieux que les autres. »

Le téléphone sonna subitement alors qu’il se levait pour le récupérer. Il s’était mis à trembler de tout son corps… Un coup d’œil lui permettait de savoir rapidement que c’était de l’hôpital, les premiers chiffres lui donnant cette indication. Mana se leva lentement, époussetant sa robe bleue avant de s’approcher de lui. Il poussa un petit cri en entendant la voix de son père au bout du fil :

« Alan ? Ta mère va bien, on lui a fait un bandage et on a arrêté l’hémorragie. Elle ne devra pas utiliser sa main pendant quelques temps en attendant que la plaie cicatrice et toutes ces choses. Nous sommes de retour. Tu as entendu à la télévision au sujet de l’accident ? Nous étions à peine à un kilomètre quand nous avons vu ce qui s’est passé… C’était affreux… Ils n’ont pas tout de suite reconnu à qui appartenait la voiture mais je crois que je m’en rappelle parfaitement. Enfin, il est déjà venu une ou deux fois ici… » annonça son père comme si il se doutait de qui pouvait être dans la voiture.

« Papa… Maman… Je croyais… Je croyais que vous étiez dans l’accident ! »

« Mais non, comment nous aurions pu ? Nous venions à peine de partir ! Tu te fais trop de soucis avec ce qui se passe ces derniers jours. Nous sommes de retour d’ici une bonne heure ou deux. Mangez avec Mana et tes pokémons, nous devons faire quelques courses. Ta mère t’embrasse et elle te dit de ne pas t’inquiéter. »

« Au… Au revoir… Revenez vite… »

Il reposa le téléphone alors qu’il éclatait en sanglots : Ses parents n’étaient pas morts… Pas du tout… Ils étaient même en parfaite santé… ou presque dans le cas de sa mère. Il ne savait plus où se mettre mais il entendit quelques bruits de pas, tournant son visage en pleurs vers Mana. Celle-ci s’éloignait de lui sans un mot alors qu’il chuchotait :

« Ma… Mana… Pourquoi tu n’as rien dit ? Pourquoi… tu ne m’as pas dit que ce n’était pas mes parents ? Tu devais… t’en douter non ? »

« Car c’était tout simplement évident mais pour une personne écervelée comme toi, ça ne semble pas l’être. Il y a de quoi être déçu non ? »

« Et pour Lunitia… Pourquoi est-ce qu’elle aurait fait ça ? Pourquoi ? »

« Tiens donc… Tu me fais confiance maintenant ? Tu crois en mes paroles ? Je n’ai pas à te répondre. Si tu n’es pas capable de m’accorder ta confiance, je ne vois pas de raison de te parler de tout ça. Je m’en vais. »

« Tu… Tu vas où ? Où est-ce que tu vas ? »

« Oh… Je pensais partir définitivement de cet endroit qui sent mauvais au final. J’ai joué avec ta confiance et tu as perdu. Tu n’es même pas capable de voir au-delà des actes. »

« Pardon… Pardon Mana… J’aurais du te croire… Mais mes parents… »

« Il n’y a pas de pardon qui tienne. Tu as échoué, c’est tout. »

Elle commençait à disparaître mais il se jeta subitement sur elle, la plaquant contre un mur alors qu’elle écarquillait son œil gauche de surprise. Il venait encore de l’empêcher d’utiliser ses pouvoirs ?! C’était quoi son problème ?!

« Je te conseille de me lâcher… » souffla t-elle en baissant le regard.

« Pas avant que je me sois excusé… Mana… Je dois te le dire… J’ai peur avec tout ce qui arrive autour de moi… D’abord Zena, puis Lunitia… Monsieur Orian… Mon lycée… Tout commence à se détruire autour de moi et j’ai peur… »

« La peur est humaine… Cela prouve simplement que tu es humain… »

« Ce n’est pas ça ! Si mes parents… devaient mourir… Qu’est-ce que je deviendrais ? Hein ? Qu’est-ce que je deviendrais ? »

« Tu serais seul et abandonné, où est le problème ? Que tous les autres crèvent tant que tu restes en vie, c’est comme ça que l’être humain doit réagir ! »

« Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas correct ce que tu dis ! Tu entends un peu ce que tu dis Mana ?! Tu me dis de ne plus m’intéresser à personne, de ne plus me lier à quelqu’un… de ne plus rien faire… Juste de regarder… COMME TOI ! »

« Et est-ce un mal ? De n’être qu’une simple observatrice de la décadence de votre monde ? »

« Non… Non… Enfin… Maintenant… Je crois que Faror… est mort… Monsieur Faror est mort… D’après les dires de mon père… Enfin… Je crois que c’est ça. »

« Et alors ? C’est sensé être quoi ? Une bonne ou une mauvaise nouvelle ? » ricana t-elle en cherchant à se retirer des bras d’Alan sans y arriver.

« Tu n’as vraiment aucune compassion pour ceux qui meurent hein ? Tu t’en fous royalement de tout ceux qui disparaissent… »

« Tu crois que ce n’est pas réciproque ? Tout le monde se désintéresse de tout le monde. Tu pourrais disparaître que ça ne m’affecterais pas le moins du monde. Tu n’es qu’un pitoyable humain trop candide qui a besoin que le monde s’évapore autour de lui pour grandir. Si je devais disparaître, tu ne verserais pas une simple larme pour moi et c’est pareil pour moi. »

« Ce n’est pas vrai et tu le sais bien ! Enfin… Non… Je sais plus quoi dire… Plus du tout… »

« Alors arrête de l’ouvrir et lâche moi. Je ne veux plus te revoir. Je ne te pardonne pas. »

« Je m’excuse sincèrement pour tout ce que j’ai dit. Je sais que je ne te comprendrais jamais réellement… mais que je suis en train de changer… La mort de Zena m’a affecté… et je ne sais plus trop où j’en suis… Je ne veux pas que tu partes… »

« Implore le, met toi-même à genoux et j’y réfléchirai. » annonça t-elle dans un petit rire.

Il la relâcha subitement, se mettant à genoux alors qu’elle poussait un petit cri de surprise. Il baissa la tête, ses deux mains posées sur le sol avant de dire :

« Je t’en supplies personnellement Mana. Ne pars pas… Pas maintenant… Je sais que j’ai été trop hâtif dans mes propos et je m’en excuse sincèrement. Je devrais simplement m’accorder à ton caractère si spécial mais tu es mon unique amie depuis la mort de Zena et même si tu n’es qu’une pokémon spectre, je ne supporterais pas que tu t’en ailles. Je ne veux surtout pas que la seule personne avec qui je parle s’en aille… »

« Et bien tu vois ? Ce n’était pas si difficile que ça. Maintenant, tu as complètement oublié qu’avec la mort de ce type imposant, tu n’as plus de travail. Enfin ou presque… Et que les ennuis vont arriver très très vite ! »

« Comment ça ? Je ne vois pas ce que tu veux dire… »

« Le Sud qui était dirigé par l’entreprise d’Orian est en proie à des émeutes… Et oui… Maintenant qu’il n’y a plus de dirigeant pour les mater, les voyous commencent à faire leurs lois. Les entreprises qui régissent Chiss ne sont pas là que pour l’industrie… Il y a tout un pan constituant la sécurité dans ces dernières… Et la sécurité du Sud est donc mise en danger. »

« Et avec la mort de monsieur Faror… C’est celle de l’Est… »

« C’est exact. Tu comprends un peu plus vite maintenant ? Tout cela pour te prévenir que tu risques d’avoir des soucis dans les prochains jours et que tu devrais te méfier de tous et de tout le monde. Est-ce que c’est mieux passer dans ta tête ? »

Il hocha finalement cette dernière, libérant Mana en s’excusant encore de l’avoir bloquée contre un mur. Elle fit un petit geste de la main, lui signalant qu’elle ne partirait pas contrairement à ce qu’elle avait dit. Elle lui avait pardonné, c’était plus que suffisant non ? Elle lui murmura qu’ils devaient chercher une bonne excuse pour la télévision.

Elle se retrouva subitement blottie contre lui, sa tête enfoncée dans le torse du jeune homme alors qu’elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Les deux mains d’Alan étaient posées sur le haut de son dos, la serrant contre lui alors qu’il soufflait :

« Merci pour tout, Mana… Merci vraiment de me laisser une seconde chance. »

« Pour certains… Ils ne laissent pas le choix. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Rien du tout, c’est bon ! Par contre, lâche-moi un peu, tu m’étouffes. »

Mais il n’en fit rien, le jeune homme observant le mur derrière lui alors que Mana s’immobilisait. Qu’est-ce qui lui prenait de réagir comme ça ? Il n’avait pas l’air d’avoir très bien compris ce qui se passait tout autour de lui. Sa vie était en danger, celle de ses parents aussi. Bientôt, il allait goûter encore à la souffrance et au désespoir. Elle eut un petit rire sadique alors qu’elle fermait son œil, des voix féminines et masculines commençant à se faire entendre tout autour d’eux. Elles étaient visiblement en nombre important :

« Les conseillers du Roi Noir disparaissent les uns après les autres. »

« Il est l’heure pour nous de constituer son armée. »

« Nous ne sommes que de vulgaires pions à son service. »

« Mana… Je… Je… Tu entends ces voix ? »

« Je ne suis pas sourde ! » cria t-elle en quittant ses bras, observant tout autour d’elle.

Ils étaient déjà arrivés ? Tsss ! Voilà que sept personnes apparurent tout autour de Mana et d’Alan, celui-ci reculant légèrement alors que Mana se positionnait devant lui. Deux étaient entourés d’une aura violette et malsaine tandis qu’ils avaient des cheveux entre le gris et le noir. Deux Fantominus… Il n’avait aucun mal à les reconnaître. Mais c’était deux adolescents qui devaient avoir quelques années de moins que lui.
De l’autre côté, il avait affaire à deux petites filles âgés d’une dizaine d’années. Leurs yeux étaient jaunes et elles portaient un accoutrement violet ainsi qu’une sorte de demi-chapeau avec deux yeux dessinés dessus ainsi qu’une sorte de corne. Elles baissèrent leur tête et il comprit tout de suite à qui il avait affaire : Deux Polichombrs.

Enfin deux autres personnes étaient encore présentes. En regardant de plus près, ils étaient presque tous habillés de violet mais le jeune garçon et la jeune fille avaient un violet bien présent et visible, plutôt foncé. Ils avaient une petite mèche de cheveux blancs sur le sommet du crâne ainsi qu’un grand ruban violet à la même hauteur. Une petite croix jaune au niveau de la poitrine, deux longs fils reliés à deux petits cœurs jaunes et il trouva à quoi ils ressemblaient : Des Baudrives.

« Et bien, et bien. Je vois qu’ici, c’est la zone. Tiens donc, Mana, on te retrouve enfin ? »

Hein ? Voilà qu’un adolescent se présentait devant eux. Des cheveux gris, un masque squelettique sur le visage… et un habit entièrement gris. Deux yeux rouges étaient visibles à travers les orifices du masque. Ce masque… faisait penser à celui d’un Skelenox. Encore un ? Il avait en face de lui… sept spectres… huit en comptant Mana.

Chapitre 15 : Coupable

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Chapitre 15 : Coupable

« ALAN ! TU ES LA ! DIEU MERCI ! »

Il n’eut pas le temps d’ouvrir sa bouche qu’il se faisait enlacer par sa mère, voyant le visage inquiet de son père. A la télévision, les images du lycée en flammes en train de se faire éteindre, passaient en boucle.

« Tu vas bien ? Nous… Nous avons appris… »

« Oui… Je vais bien Maman… Ne t’en fais pas… J’ai mon diplôme… et celui de Zena. »

« Mais mais mais… Tu montes déjà dans ta chambre ? »

« Je suis un peu fatigué… Mana… Tu viens avec moi, d’accord ? »

L’adolescente aux cheveux gris hocha la tête avec un grand sourire, observant les deux parents puis Alan. Son sourire alla s’élargir, comme si elle avait prévu quelque chose de malsain et douteux. Ils se dirigèrent tout les deux vers l’escalier, le montant avant d’arriver dans la chambre d’Alan. Celui-ci se coucha sur le lit, posant son regard sur Mana :

« Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu ne m’as rien dit ? »

« A quel sujet, Alan ? Je ne comprends pas de quoi tu veux parler. »

« Du lycée ! Il a été complètement détruit ! Heureusement qu’il n’y avait que quelques personnes… et qu’on n’était pas au beau milieu de la matinée… »

« Heureusement ? Tu penses exactement comme moi. Tu t’en fous des morts tant qu’ils sont en petite quantité, n’est-ce pas ? »

« Je n’ai jamais dit ça ! Je ne suis pas comme toi, Mana ! »

« Tiens donc ? Pas comme moi ? Alors je suis comment pour toi ? Dis le moi héhéhé ! Et ton sablier est bizarre, tu l’as remarqué ? Il descend grain de sable par grain de sable ! »

« Oui… Merci, je l’ai vu. Je ne sais pas ce qui cloche avec lui. »

« T’es son propriétaire, héhéhé. Tu crois qu’il y a besoin d’une autre explication ? »

« Oui… Qu’il vaudrait mieux que tu te taises des fois. Je vais dormir un peu. »

« Hey… Alan. Regarde-moi. Regarde-moi maintenant. »

Il se tourna finalement vers elle, l’observant pour voir ce qu’elle voulait. Elle tendait l’une de ses mains vers lui, le plaquant contre le mur de la chambre mais il n’allait même pas réagir. A quoi cela servait de toute façon ? Il ne voulait pas lui parler. Elle s’approcha de lui alors qu’il restait collé et couché contre le mur, se mettant à quatre pattes devant lui. La pression fut accentuée, le jeune homme semblant avoir le souffle coupé sans pourtant être plus souffrant que ça. Elle grogna, pestant contre lui :

« Evite de me faire croire que tu ne ressens rien ! »

« Je suis fatigué… Mana… »

« Mon œil ! Ne te fous pas de moi, je vais devenir très méchante si tu continues comme ça. Excuse toi maintenant pour ce que tu viens de dire ! »

« Je m’excuse pour ce que je viens de dire. Bonne nuit, Mana… Je vais dormir. »

« ARRÊTE CA ! CA M’ENERVE L’INDIFFERENCE ! »

Ohla ! Elle venait de crier et il haussa un sourcil d’appréhension. Ce n’était pas un petit cri comme d’habitude, non… C’était autre chose… Bien plus violent et inquiétant. Sa paralysie fut retirée et il retomba contre le lit, émettant un petit pouf à l’atterrissage. Elle était à quelques centimètres de lui, son œil posé sur les siens.

« Tu crois que jouer à l’indifférent parce que Zena est morte et parce que ton lycée a cramé vas t’aider ?! Tu veux jouer à quoi ?! Au spectre ?! Tu n’es même pas mort mais si tu continues comme ça, je vais t’aider à accéder à ce titre ! »

« Tu voudrais me tuer alors ? Ca ne serait pas… une mauvaise idée ? Non ? »

« Une mauvaise idée ? Oh que non, ça ne serait pas une mauvaise idée mais puisque tu veux t’amuser à ça, on va être deux… Tu peux tout faire, essayer de te suicider, de te pendre, de te couper les veines, TOUT mais tu sais quoi ? Je t’empêcherais de mourir ! »

« Et pourquoi ça ? Pourquoi est-ce que tu ferais ça ? »

« Car ça serait abandonner le combat ! »

« Abandonner… le combat ? Comment ça ? Qu’est-ce… que tu veux dire ? »

Elle lui demanda de s’asseoir contre le mur, commençant à lui parler longuement d’une voix neutre avant de s’arrêter. Elle lui signala de d’abord s’excuser correctement avant qu’elle ne continue à lui parler. Il prit une légère inspiration, lui signalant à quel point il était désolé d’avoir haussé la voix envers elle. Elle lui murmura finalement qu’ils allaient plutôt parler cette après-midi maintenant qu’elle avait obtenu ce qu’elle voulait.

« C’est injuste, Mana. Tu m’as menti pour que je m’excuse. »

« Et j’ai réussi, c’est ce qui fait la différence entre toi et moi. Je suis intelligente, toi tu as encore beaucoup de boulot avant d’arriver à mon niveau. »

« C’est mesquin… Vraiment mesquin de ta part… Bon, je vais quand même me coucher. »

« Je viens dormir avec toi. Remercie-moi de te laisser la grâce de ma présence, pauvre idiot. Après cela, peut-être que je t’expliquerai ce que j’ai voulu dire. »

Il s’était mis de côté, remontant les draps sur lui alors qu’il gardait ses vêtements malgré la chaleur torride qu’il y allait avoir. Elle fit de même, se mettant de dos par rapport à lui tout en dormant sur le côté comme le jeune homme. Elle alla se calfeutrer tout en disant d’une voix amusée et railleuse :

« Tu sais pourquoi je fais ça ? Car je vais te faire suer comme un Caninos ! Tu vas tellement suer que tu vas perdre les petits bouts de gras qui sont apparus ces deux dernières semaines ! »

« Tu veux me faire perdre du poids ? C’est quelque chose… de bizarre… Et la méthode n’est pas franchement efficace… Je tiens à te le signaler avant que tu ne crois que ça va servir à quelque chose. Et toi aussi, tu vas suer… »

« Mais je ne risque pas de perdre du poids contrairement à toi. De toute façon, que tu mouilles ton lit ou non, c’est pas ce qui m’intéresse le plus. Maintenant, vas dormir. »

Il s’exécuta, s’envahissant dans le pays des songes alors qu’elle lui prenait les deux mains pour qu’il les pose sur son ventre. Voilà, bien… Brave enfant… Avec ça, elle était sûre de savoir ce qu’il allait penser pendant ses songes. Il ferma les yeux alors qu’elle faisait de même. Elle n’avait pas réfléchie à cette chose… Si elle aussi, elle dormait… Comment pouvait-elle l’espionner dans ses rêves ?

Lorsqu’elle se réveilla, elle remarqua tout de suite qu’elle était en sueur, que ses vêtements étaient trempés… et qu’Alan continuait de dormir ? Mais attendez un peu ! Elle observa la fenêtre, remarquant que le soleil était bientôt en train de se coucher. Combien de temps avaient-ils dormis ?! Elle se retourna, voyant le visage apaisé d’Alan. Et bien, visiblement, soit ses rêves allaient mieux, soit le fait qu’elle dorme à proximité de lui l’empêchait d’avoir des cauchemars… Ou alors, il souriait avec des cauchemars dans sa tête. Ah ! Ca devait être sûrement ça. Elle le força à se réveiller, lui disant d’une voix neutre :

« Tu as mouillé tes draps, espèce de sale gamin. Vas donc te laver dans la douche ! »

« Oui… oui… Pas besoin de crier. J’ai dormi combien d’heures ? »

«  Je ne sais pas mais je dirais bien une dizaine… Me regarde pas comme ça ! C’est pas de ma faute ! Je me suis endormie aussi hein ! »

« Tiens… Tu es capable de dormir aussi ? Enfin bon… J’y vais, j’y vais. J’ai faim maintenant. Tu peux prévenir mes parents s’il te plaît ? »

« Je le fais mais laisse moi de l’eau chaude. »

Il hocha la tête alors qu’elle s’enfonçait dans le sol pour descendre à l’étage inférieur. Elle se dirigea vers la cuisine, la mère d’Alan lui faisant un grand sourire en lui disant qu’elle ne voulait pas les déranger. Ils semblaient si bien dormir tout les deux… Elle grogna, signalant qu’ils avaient tout les deux faim et qu’ils allaient se laver avant de remonter les marches, les unes après les autres. Si bien dormir ? Un moment de faiblesse.

Elle arriva alors qu’il était rentré dans sa chambre, s’étant séché le torse, apparaissant à moitié nu devant elle alors qu’elle se déshabillait complètement. Il la regarda un bref instant, détournant le regard alors qu’elle repartait de la chambre pour aller se doucher à son tour. La mère d’Alan poussa subitement un cri, le faisant sortir à vive allure de sa chambre pour descendre les escaliers en trombe. L’air de rien, entièrement nue et recouverte de gouttes d’eau parsemant son corps, elle alla à sa suite, descendant les escaliers d’un pas nonchalant.

Alan vit son père qui aidait sa mère à cacher son bras, du sang s’écoulant sur le sol. Il allait s’approcher d’eux mais son père l’en empêcha, lui signalant que sa mère s’était coupée les veines et assez profondément en préparant le repas. Il lui indiqua que le repas ne pouvait pas être terminé sauf si il s’en occupait mais Alan rétorqua qu’il s’en fichait royalement. Il allait les accompagner ! Son père lui cria qu’ils avaient autre chose à faire que de se disputer et qu’il valait mieux pour lui qu’il reste ici ! Alan regarda son père partir en serrant les dents.

«  Ploc, ploc, ploc, ce sont les petites gouttes qui tombent. Ta mère s’est entaillée les veines, mais tu sais quoi. Elle n’a pas de chance, elle s’est ratée. »

« Mana… Non… Je ne le dirais pas… Enfin, si, je te demande une chose. »

« Et c’est quoi ? «

« Est-ce que tu peux aller t’habiller et te sécher ? Ou plutôt faire l’inverse ? »

Elle éclata de rire avant de dire que cela ne la gênait pas de traîner ainsi. Enfin bon… Elle fit apparaître sa cape bleue, s’engouffrant à l’intérieur avant de garder son sourire. Elle était maintenant sans rien… ou presque. Il poussa un profond soupir, faisant les cent pas, montant et descendant les escaliers. Sa mère qui se coupait par inadvertance… Ah… Ah… Ah… ZUT DE ZUT ! Il devait rester calme ! Ne pas perdre son calme ! Il se dirigea vers sa chambre, remarquant le sablier avant de le prendre en main. Oui, voilà ce qu’il allait faire !

Il s’installa sur le canapé à côté de Mana, celle-ci s’étant mise en position du yoga. Elle observa le sablier tandis qu’il faisait de même. Il lui dit que cela allait lui permettre de passer ses nerfs et de se calmer. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, le jeune homme regardant les grains descendre un par un avant qu’elle ne dise d’une voix douce, chose qui n’allait pas du tout avec elle :

« Dit… J’ai une bonne blague à te raconter. »

« Vas-y… Tant que cela me permet d’éviter de m’en faire pour mes parents. »

« Tu connais l’histoire de Boum la Voiture ? C’est l’histoire d’une voiture qui traverse un passage à niveau au même moment où un train passe ET BOUM LA VOITURE ! »

Il la regarda d’un air neutre alors qu’elle se roulait sur le canapé, fière de ce qu’elle venait de dire. A quoi cela lui servait de proférer de telles paroles hein ? A quoi ça lui servait ? Elle se jeta sur lui, continuant de rire alors qu’il ne comprenait pas ce qu’elle faisait. Elle le regarda longuement, lui montrant ses dents avant de sortir sa langue. Elle lui murmura :

« L’odeur de la mort reste omniprésente, Alan ! OMNIPRESENTE TU M’ENTENDS ?! »

« Tu divagues pour pas changer ! Mana, sincèrement, je devrais t’emmener voir un psychologue, tu me fais vraiment peur des fois. Pourquoi tu m’as raconté cette blague complètement stupide ?! Enfin, non, je ne veux pas savoir. »

« Après ces informations sur les émeutes qui se déroulent au sud de Chiss, reparlons de ce malheureux incident qui s’est produit dans l’est de Chiss, il y a quelques minutes. »

« Un incident ? Où ça dans l’Est ? »

« La Voie C permettant de rejoindre le centre de Chiss a malheureusement été le théâtre d’un accident tragique… Une voiture s’est retrouvée bloquée dans un passage à niveau et ses occupants n’ont pas eu le temps de pouvoir s’en sortir avant que le train ne passe. Les policiers s’interrogent sur un évènement rarissime car comme tout le monde le sait, les voitures et les trains ne sont guère que peu utilisés depuis le système de téléportation mis en place par les nombreuses entreprises. »

« Dis, la Voie C, ce n’est pas celle que tes parents doivent emprunter pour se rendre au centre ? Car pour une blessure comme celle de ta mère, ils ont du se rendre là-bas. »

« Tais… TAIS-TOI ! Ne dit pas de bêtises comme ça ! »
Il se tenait la tête entre les deux mains, son sablier posé devant lui, les grains tombant les uns après les autres. Non… Ce n’était pas possible… Qu’est-ce que cela voulait dire ? Ce n’était pas ses parents… Ce n’était pas la voiture de ses parents… Hahaha… Il rigola d’un rire nerveux alors que le visage de Mana arrêtait de sourire. Elle chercha à prendre la télécommande mais Alan fut le plus rapide.

« Arrête de regarder la télévision, cela t’abruti ! »

« J’ai besoin de savoir ! Ils vont sûrement dit qui était dans cette voiture ! Je veux savoir ! JE VEUX SAVOIR ! »

« Les policiers viennent enfin de se concerter et de lancer un appel à témoins. Les plus puissants pokémons psychiques mettent ainsi devant nos yeux un portrait-robot de la personne qui semblerait être responsable de la mort d’Orian et de nombreuses autres personnes. Rappelons pour ceux qui ne sont pas au courant que cet évènement s’est produit il y a une quinzaine de jours et que nous n’avions guère d’informations avant aujourd’hui. »

Peu à peu sur l’écran apparaissait le visage d’une adolescente aux cheveux gris, un cache-œil sur son œil droit tandis que celui de gauche était rouge rubis. Elle avait un sourire démoniaque et portait une capuche bleue sur le crâne. Le commentateur reprit :

« D’après les nombreux dires, cette personne serait un pokémon d’une extrême rareté et très dangereuse. Capable de disparaître à volonté, nous vous conseillons de faire attention et d’appeler au numéro qui apparaît sur votre écran si vous avez des informations. »

« Ma… Mana… Mana, tu…. Mana, tu é… Mana, tu étais… »

Il avait énormément de mal à faire une phrase, son visage se tournant peu à peu vers l’adolescente aux cheveux gris. Celle-ci tendit sa main vers la télévision, l’explosant comme si de rien n’était alors qu’elle avait le regard sombre. Elle ne disait rien alors qu’il pointait lentement son doigt vers elle. Elle… Elle était là-bas… Elle était à l’endroit où Zena avait été assassinée… Ha… Haha… Hahaha… Hahaha… C’était normal. Elle la détestait. Normal…

Chapitre 14 : Incendie

ShiroiRyu
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Chapitre 14 : Incendie

« Est-ce qu’il dort enfin ? »

« Ca m’a l’air d’être le cas. Cela ne se voit-il pas ? »

« Est-ce qu’il… a beaucoup pleuré ? »

Elle hocha la tête d’un air négatif alors que la mère était rentrée dans la chambre pour demander des nouvelles de son fils. Elle avait posé son regard sur la main de Mana qui tenait celle d’Alan, l’adolescente aux cheveux gris la retirant rapidement sans pour autant montrer un instant de gêne. Elle reprit d’une voix calme :

« Est-ce que vous comptez l’envoyer à son travail demain ? Cela ne sera pas une bonne idée. Loin de là même… De plus, il va avoir de nombreuses questions de la part des policiers au sujet de la mort de Zena et donc, il vaut mieux pour lui qu’il reste ici. »

« D’ici deux semaines, les résultats de son examen seront disponibles. Je crois que je vais le laisser se reposer pendant ces deux semaines. J’irais téléphoner à Faror d’ici demain. Merci de bien vouloir vous occuper de mon fils. Je dois vous avouer une chose… »

« Faites donc, je ne vous empêche pas de parler. »

« Vous étiez plutôt inquiétante la première fois que mon mari et moi mais maintenant, vous semblez bien plus… sympathique… Vous savez… Les pokémons spectres avaient une mauvaise réputation à cause de cette légende d’antan… »

« Ce n’était pas une légende, elle est vraiment arrivée et c’est elle la cause de tout ce qui se passe ici. Sans elle, nous ne serions pas devenus humains. »

« Oui… Ce que je veux dire… Enfin vous me comprenez… Je vais plutôt vous laisser. Merci encore de vous occuper de mon fils. Vous deviez être une gentille personne lorsque vous étiez vivante, n’est-ce pas ? »

« Cela ne s’appelle pas de la gentillesse mais de la stupidité, ne confondez pas les deux. »

« Ah ! Si vous le dites… Mademoiselle Mana. Surveillez le bien et restez près de lui, je vous en prie. Il va avoir besoin de tout le soutien possible. Ses pokémons ne pourront pas forcément l’aider puisqu’ils ne sont pas capables de s’exprimer mais vous… »

« C’est bon, c’est bon. J’ai compris. Pffff ! Je vais faire de mon mieux. »

La femme la remercia, s’inclinant devant elle tandis que Mana la regardait partir de la chambre. Comme humaine, elle était vraiment chiante. Elle savait d’où Alan tirait sa façon d’agacer les gens, il avait eu un bon professeur. En parlant de lui, est-ce qu’il dormait encore ? Elle se retourna, l’observant dans son lit alors qu’elle avait remontés les draps sur le corps du jeune homme. Oui… Il dormait complètement. Elle poussa un léger soupir, émettant un grand sourire. D’ici quelques jours, la réaction des gens n’allait pas tarder. Elle était sûre que les policiers étaient déjà en train de prendre des notes, des empreintes, toutes ces choses ! En parlant de relever des choses… Elle rigola, pris d’un fou rire. Oh oui… C’est vrai… Elle n’avait pas oublié ça… Pas du tout même. Elle était sur la scène du crime !

Plusieurs journées passèrent mais les policiers n’arrivaient pas. En fait, une enquête avait été lancée mais pour l’instant, l’appel à témoins n’avait pas encore commencé. Alan restait uniquement dans sa chambre, ne sortant à peine que pour demander pardon aux parents de Zena lorsque ces derniers étaient arrivés pour l’enterrement de leur fille. Oui… L’enterrement… Au moins… Cela avait été signalé… De la façon dont elle était morte… Comme les autres… La majorité était déjà morte avant d’atterrir au sol. Des traces sur le cou de Zena, des trous dans le corps des autres… Enfin, ce n’était guère réjouissant.

L’enterrement eut lieu dix jours après les incidents, il était arrivé mais il n’avait rien dit. Ses pokémons étaient présents ainsi que Mana… Oui, elle avait eu la décence de rester muette et de ne pas parler comme lui. Tout était si calme… Tout s’était terminé sauvagement et sans qu’il ne puisse faire quelque chose. Si seulement… Il n’avait pas accepté que Zena travaille… Ca ne serait jamais arrivé… Jamais…

Faror, Solerion, Plitana, tous étaient arrivés pour l’enterrement. Tous lui donnèrent ses condoléances, comme aux parents. C’est vrai… Il avait été le petit ami de Zena… Cela avait simplement mis du temps avant de se concrétiser… Beaucoup trop de temps… Il était pitoyable en tant que petit ami ou homme… Il n’avait rien pu faire… Rien n’empêcher. Cette nuit là, il avait eu beaucoup de mal à dormir mais Mana l’avait complètement assommé avec ses pouvoirs spectraux pour le faire plonger dans ses songes.
Il n’avait pas montré un seul instant des larmes… Aucune larme n’avait coulée de sa joue… Aucune… Rien… Il s’était promis de ne pas pleurer et il y était arrivé. Trois jours avant de savoir s’il avait réussi son examen, Mana lui avait donné un coup de pied aux fesses pour l’obliger à sortir de la chambre. Elle disait que cela sentait le Moufflair et il l’avait plutôt mal pris mais au moins, il était sorti.

« Maman… Papa… Je vais me balader. »

« Est-ce que tu veux que l’on t’accompagne ? »

« Non… C’est bon… J’ai pris Mylène avec moi. Elle me fera passer le temps. »

« Comme tu le veux… Et Mana ? Où se trouve t-elle ? »

« C’est elle qui m’a mis à la porte… Au moins, tu pourras faire la chambre. Pardon… d’être resté aussi longtemps dedans… Je me sens un peu… »

« Tu n’as pas besoin de parler. Vas t’en et profite de ta balade. »

Il hocha la tête alors qu’il sortait Mylène de sa pokéball. L’adolescente aux cheveux bleus aux pointes noires prit son bras, émettant un petit sourire triste avant de se coller contre son bras. Elle allait rester auprès de son maître et tout faire pour qu’il aille mieux !

Même si cela ne lui avait pas permis d’oublier Zena, il remerciait Mylène pour tous les efforts qu’elles faisaient pour lui faire plaisir. Généralement, les Tentacruels n’étaient guères appréciés à cause de leur apparence et caractère… mais il était tombé sur la seule Tentacool qui semblait se préoccuper énormément de son dresseur. Ce n’était pas une mauvaise chose.
Il remercia Mylène lorsqu’ils rentrèrent chez lui, l’embrassant sur les deux joues alors qu’elle venait l’enlacer complètement avec ses mains et ses cheveux qui faisaient penser à des tentacules. Elle était mignonne… si mignonne… Enfin, si gentille… Elle voulait qu’il soit heureux et c’était une attention louable.
Enfin, le jour des résultats arriva et il passa une main sur son front en ouvrant ses yeux. Aujourd’hui, il allait être obligé de sortir. Il tourna son visage vers le mur, observant le visage de Mana qui l’observait lui aussi. Elle avait dormi avec lui à nouveau pour être sûr qu’il se bouge aujourd’hui. Elle murmura d’un grand sourire :

« Est-ce tu veux que je mette des talons pour te frapper là où je pense ? »

« S’il te plaît… Je viens de me réveiller… »

« Je m’y vois contrainte… En fait, non, c’est bien plus drôle comme ça ! »

Il se retrouva légèrement soulevé au-dessus du sol mais il ne réagissait pas, comme si il n’en avait rien à faire. Ils quittèrent la chambre ensemble, Mana l’emmenant grâce à ses pouvoirs spectraux en direction de la salle de bain avant de le jeter dans la baignoire.

« Qu’est… ce que tu vas faire ? Il est à peine… sept heures… »

« Dis-moi si c’est froid ! »

Elle fit couler l’eau gelée sur le corps du jeune homme, celui-ci ouvrant subitement les yeux de surprise, se redressant en hurlant que c’était plus que froid ! Elle poussa un grand rire démoniaque, reprenant la parole dans son rire :

« Trop froid ?! Alors tu préfères peut-être quand c’est plus chaud ! »

Elle commença à faire couler l’eau chaude mais s’arrêta subitement. L’eau froide, c’était drôle mais l’eau chaude pouvait être très dangereuse si elle commençait à ne faire couler qu’elle. Hum… La plaisanterie n’était pas forcément drôle pour les deux. Elle passa une main sur son front, tirant le rideau alors qu’il venait éternuer :

« J’y crois pas… Mais je n’y crois pas ! Ne me dit pas que tu es malade maintenant ?! Désolée mais ça ne marchera pas comme excuse avec moi ! »

« La faute à qui ? Ce n’est pas moi qui ai demandé ce genre de manipulations ! »

« Ouais, ouais. Toujours à te plaindre de toute façon ! Tu dois tirer un trait sur cette morte ! Tu ne comprends pas qu’elle ne reviendra pas ?! »

« Merci de me le rappeler… C’est très agréable… »

« Bla bla bla… C’est bon ? Vas te laver et ne me prend pas la tête. Habiles-toi correctement et je veux te voir en bas d’ici quinze minutes grand maximum. Je me suis bien fait comprendre ? Je t’accompagne alors dépêche toi ! »

« Merci… Je ne sais… pas si j’aurais eu la force d’y aller. »

« Normal quand on est une larve humaine qui reste attachée aux souvenirs des morts. »

Ah… Toujours aussi amicale. Il eut un petit rire alors qu’elle s’apprêtait à quitter la salle de bains lorsqu’un petit bruit se fit entendre. Comme… un objet qui tombait mais vraiment très faible. Elle tourna son visage vers les vêtements sales d’Alan, remarquant le pendentif avec un sablier. Ce sablier… était bizarre. Elle s’approcha de lui, le prenant en main avant de voir que les grains de sable de ce sablier tombaient lentement… mais sûrement. Un grain par un grain… Elle le secoua violemment mais rien ne s’accélérait.

« C’est quoi cette breloque ? »

« Tu es encore là ? Je sors de l’eau, je te préviens. »

« Ouais, ouais, ouais. Je te rappelle que tu es trempé jusqu’aux os, je t’ai foutu dans l’eau complètement habillé. »

« J’ai retiré mes vêtements pfff… Tu peux aller me chercher des habits ? »

« Et puis quoi encore ? Tu crois que c’est marqué servante sur mon front ? Tu lèves ton arrière-train et tu vas le chercher ! »

Au-delà de ces quelques paroles, ils furent prêts quinze minutes plus tard, comme elle l’avait annoncé. La mère d’Alan demanda à l’adolescente de bien le surveiller tandis qu’il détournait le regard, fronçant les sourcils pour dire qu’il ne comptait pas faire de bêtises. Ils se dirigèrent vers le lycée où il fut accueilli dans le calme.
Plusieurs personnes lui donnèrent ses condoléances mais ça ne changeait rien. Il demanda simplement à ce qu’on lui tende son diplôme… et celui de Zena. Bien que réticent à la base, le professeur lui signala qu’il allait devoir le donner aux parents de l’adolescente morte. Il hocha la tète, se disant à quel point il était bête… Jamais… Jamais il n’avait pensé à prendre une photo d’elle et lui… ensemble…

« Hum ? Qu’est-ce qu’il a ce sablier ? »

« Tu fais bien d’en parler. J’aimerais savoir où tu l’as obtenu ? »

« Cela ne… te concerne pas Mana. Je suis désolé… C’est bizarre… Les grains ne tombaient jamais avant alors pourquoi maintenant… »

« Je viens de bien entendre ce que tu viens de me dire ? Tu viens de me refuser une chose ? Tu sais ce qu’il risque de t’arriver ? Si tu me refuses ça ? »

« Allons-nous en, Mana. Je ne veux pas rester plus longtemps dans ce lycée. »

Grrrr ! Elle sursauta légèrement lorsqu’il lui prit la main, marchant d’un pas certain vers la sortie alors qu’elle semblait surprise. L’odeur de mort… autour d’elle et lui… était omniprésente ? Non… Mais ce n’était pas seulement cette odeur de mort… Il y avait aussi autre chose… Une autre odeur… Du méthane ? Du gaz ?

« Héhéhé… Héhéhé… Je crois que ça va être explosif ! »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là, Mana ? »

« Alan, on ferait mieux de se dépêcher. Ca risque de chauffer par ici. »

De chauffer ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Elle éclata de rire avant de se mettre à courir en lui tenant la main. Quand elle se comportait ainsi, elle avait presque l’air d’une adolescente normale. Ils firent une cinquantaine de mètres avant qu’elle ne se retourne, émettant un grand sourire machiavélique :

« Observe et admire. »

Observer et admirer ? Pourquoi ? Il eut sa réponse en une fraction de secondes. Les vitres du lycée explosèrent, des flammes sortant de celles-ci alors que des cris résonnaient en puissance dans le bâtiment. Il écarquilla les yeux, se tournant lentement vers Mana. Co… Comment était-elle au courant ? Pourquoi ? Pourquoi ? Comment cela se faisait ?!

« Mana… Je… Je… Comment tu… »

« L’odeur. Il y avait une odeur de gaz. Surement une fuite dans celle-ci. C’est bizarre que cela arrive le jour où tu dois chercher ton diplôme. »

« Je… Je dois aller les aider ! Ils vont avoir besoin de nous ! »

« STOP ! Ca ne sert à rien ! S’il y a des survivants, ils ne passeront pas la journée de toute façon. Tu ne peux rien faire, tu ne peux que contempler ce chef d’œuvre. »

« Ce chef d’œuvre… mais tu es malade… Mana ! Il y a des morts partout ! »

« Et alors ?! Je suis morte aussi, je n’en fais pas un drame ! C’est un accident et alors ?! Ca arrive tout les jours ! Non ! Ce qui est intéressant, c’est toi, Alan ! Je crois que je commence à mieux cerner ce que tu es… Ce que tu es réellement et c’est encore plus agréable que prévu ! Oh que oui… Tu deviens tout de suite plus… »

Il observait les flammes qui léchaient le bâtiment au loin alors que des klaxons se faisaient entendre. Les pompiers arrivaient, aidés par leurs pokémons. Des morts calcinés, un bâtiment détruit… Il ne comprenait pas… Pas… Ce qui se passait… Mana était au courant de tout ça… Mais elle n’avait rien fait pour éviter ce drame.

« Qu’est… Qu’est-ce que tu fais Mana ?! »

Elle venait de lui lécher longuement la joue gauche en fermant son œil rouge alors qu’il la repoussait. Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter comme ça ?! Elle passa sa langue sur les lèvres alors qu’il s’éloignait d’elle et du lycée en flammes. Ce qu’il était réellement ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et puis… Mana… Maintenant, il commençait à être un peu inquiet… et à cran… D’abord Zena… Maintenant le lycée… Qui serait le prochain ?

Chapitre 13 : Stoïque

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : Stoïque

« Ah… Elle en met du temps. »

Peut-être qu’elle n’avait pas pu quitter son travail plus tôt ? Oui… Ca ne faisait rien. Ca devait être sûrement ça. Il poussa un léger soupir désabusé, observant le plafond alors que Mana était revenue, retirant sa robe bleue tachée de sang pour la faire tomber au sol. Elle alla enfiler la même tenue que ces derniers jours bien que celle-ci était complètement noire. Elle alla se coucher à côté de lui, gardant son sourire en observant le plafond.

« Tu n’as rien à me dire, Mana ? »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? »

« Je ne sais pas… Aujourd’hui est un jour un peu spécial. »

« Oh que oui, c’est plus que spécial ! Tu aimes bien cette tenue ? »

« HEIN ?! Non mais je rêve ! Tu t’es habillée toute seule ! Comme une grande ! Je suis fier de toi, Mana ! Tu deviens autonome ! »

Il poussa un grand rire, venant lui tapoter le sommet du crâne alors qu’elle gardait son sourire, son œil posé sur lui. Vraiment, elle était bizarre aujourd’hui. Peut-être qu’elle n’arrivait pas à contrôler ses sentiments correctement ? Elle était en train de devenir plus sociable ! Enfin, c’est ce qu’il s’imaginait et peut-être qu’il se trompait un peu voir beaucoup… Mais voilà quoi…

« Ahhhh ! Je n’aime pas attendre ! C’est trop long ! »

« Excité comme une puce… Tu n’es qu’un gamin au final. »

« Merci beaucoup, Mana ! Héhéhé ! Bon, bon, bon… Peut-être que je devrais sortir mes pokémons et les habiller ? Puisqu’aujourd’hui est une journée exceptionnelle ! »

« Ah bon ? Et en quoi ? Tu veux me le dire ? »

« Ce n’est pas à moi de te l’annoncer mais à toi de trouver héhéhé ! Bon, je vais dormir une bonne heure ou chercher le sommeil… Enfin… Essayer ! »

Il ferma les yeux alors qu’elle le regardait longuement, la neutralité peinte sur son visage. Tsss… Pauvre garçon qui ne comprenait rien à ce qui allait lui arriver. Vraiment… Qu’il était stupide de croire que tout allait bien se passer. Pfff… Elle se serait presque sentie mal pour lui. Presque… Mais ce n’était pas le cas. Elle l’observa dormir, tendant l’oreille pour savoir si le téléphone allait sonner ou non. Ah… Héhéhé… Elle s’enfonça lentement dans le sol, disparaissant de la chambre pour arriver en bas. Elle voulait voir la réaction des deux parents… Elle ne tarda pas : Le regard de la mère alla s’assombrir tandis qu’elle disait plusieurs fois oui, posant des questions comme pour chercher une réponse avant de reposer le téléphone. Elle s’était tournée vers son mari, celui-ci lui demandant ce qui se passait. Voilà… Ils étaient enfin au courant de cette nouvelle. Comment allaient-ils l’expliquer à leur fils ? La mère signala qu’il valait mieux attendre quelques minutes. Eux-mêmes avaient besoin de s’en remettre. Ils ne comprenaient pas ce qui s’était passé. Elle revint dans la chambre, observant le sourire paisible d’Alan en murmurant :

« Dommage, cette odeur était parfaite… Mais elle n’est pas dissipée… A croire que ce n’était pas elle qui était réellement à l’origine de celle-ci. »

Hum… Qu’elle le laisse dormir tranquillement. Ca pouvait bien attendre… Mais non ! Ca ne pouvait pas attendre ! Elle se rapprocha de lui, commençant à le secouer légèrement pour le réveiller alors qu’il gémissait un peu.

« Réveille toi grosse larve, tes parents ont quelque chose à te dire. »

« Quoi… Quoi ? Je me suis endormi ? AH ! Zena est arrivée ?! »

« Non, elle n’est pas arrivée. Tu devrais plutôt descendre avant qu’il ne soit trop tard ! »

D’accord, d’accord ! Il s’était mis à bâiller légèrement, se demandant ce qu’elle voulait dire par là. Il se leva de son lit, se frottant les yeux tout en tapotant la tête de l’adolescente pour la remercier. Peut-être qu’il n’avait pas eu le droit à son bon anniversaire de sa part mais au moins, elle se rendait plus utile. Elle alla lui dire qu’elle l’accompagnait et il lui signala que ce n’était pas un problème. Ils descendirent ensemble de l’étage alors que ses parents étaient en train de monter les escaliers. Sa mère lui parla d’une voix troublée :

« A… Alan ? Pourquoi tu es parti de la chambre ? »

« Ah… Et bien… On m’a dit que… »

« Ca ne fait rien. De toute façon, nous venions te chercher. Est-ce que tu veux bien nous rejoindre dans le salon ? Nous avons quelque chose à te dire. »

« C’est au sujet de vos paroles moroses ? Je vois que vous n’allez pas très bien alors j’espère que ça pourra aller mieux héhéhé ! C’est mon anniversaire aujourd’hui et je ne veux pas de visage triste ! Surtout pas maintenant, d’accord ? »

« Oui… Enfin bon… Sois fort d’accord ? »

« Heu là… Papa, Maman, vous me faites peur ? Qu’est-ce qu’il y a ? Vous avez quelque chose à me dire et je n’aime pas ça… Je vous suis dans le salon. »

Ils hochèrent la tête ensemble, l’emmenant dans la pièce où tout avait été décoré. Oui… Ses dix-sept ans étaient peut-être décorés mais le nombre de personnes présentes se comptaient sur les doigts de la main. En fait, ses pokémons, ceux de Zena, cette dernière, ses parents et enfin lui-même. Ca faisait exactement dix personnes héhéhé ! Ah non ! Il oubliait Mana ! Maintenant qu’elle était là, cela faisait onze. Il la regarda, celle-ci restant parfaitement muette avant qu’il ne repose son visage en face de ses parents. Il perdit son sourire tandis que son père cherchait ses mots :

« Voilà… Euh… Comment te dire ça… Zena… Zena ne viendra pas…. »

« Pourquoi ? Car elle a trop de travail ? Ca ne fait rien, je lui pardonne… Enfin… c’est ça non ? C’est bien pour ça qu’elle ne vient pas ? »

Devant le regard désabusé de ses deux parents, il su tout de suite que quelque chose clochait. Si elle n’arrivait pas, c’était pour une bonne raison… Une raison importante mais laquelle ? Sa mère lui demanda de s’asseoir alors que son père lui disait :

« Je vais être bref… Alan… On a reçu un appel téléphonique… J’ai un peu de mal à te le dire quand même… mais… Orian est mort… Lunitia aussi… »

« Co… Comment ? Pourquoi ? Et quel… Attend un peu… Zena… aussi ? »

Le père hocha la tête alors qu’Alan commençait à se tenir la tête, préférant ne pas y penser. C’était juste un cauchemar, un simple cauchemar…

« Il paraît qu’ils ont été projetés du toit du gratte-ciel… Les pokémons de Zena sont… morts eux aussi. Je suis désolé, Alan… »

« Je crois que je vais aller dans ma chambre, j’ai besoin de me reposer. Je me sens un peu mal… Je manque d’air. »

Son visage s’était décomposé mais il restait froid et neutre au niveau des yeux. Il était impossible pour elle de lire sa réaction. Oui, il était abattu, est-ce qu’il allait se mettre à pleurer ? Ca serait normal, vraiment normal… Il se leva lentement du canapé, son père lui demandant s’il avait besoin d’aide pour monter mais il hocha la tête pour dire que non. Mana s’était mise à le suivre mais elle fut arrêtée par la mère d’Alan, celle-ci lui murmurant :

« Même si… Tu es une pokémon… Tu es très intelligente et humaine non ? Est-ce que tu peux t’occuper de lui ? S’il te plaît ? »

« Pourquoi est-ce que je ferais cela ? »

« Voilà… Même si il ne le montre pas, mon fils est quelqu’un de très fragile psychologiquement. Tu sais… Avant d’avoir quatre ans, il était un enfant très calme et solitaire. Sa première année de maternelle s’est très mal passée. Il restait dans son coin et dessinait des choses… assez lugubres… Il ne voulait pas d’amis. Nous avons été voir un psychologue et celui-ci nous a conseillé de nous installer ici plutôt. C’est là que Zena est apparue dans sa vie. Autant te dire que le changement a été dur à s’accomplir mais grâce à elle, il a pris goût à la vie et elle était toujours là pour le protéger. Tu l’as peut-être remarqué mais Alan n’est pas du genre à utiliser ses pokémons pour combattre, simplement s’amuser. »

« Pourquoi est-ce que vous me dites ça ? Ca ne me concerne pas… »

« Car tu es une pokémon aussi intelligente que Lunitia ou Solerion… Tu es capable de t’exprimer par des mots et d’avoir des pensées développées… Je pense que tu peux tenter de ressentir dans quoi il est maintenant. Zena était sa seule amie… Sa seule véritable amie, même si il ne le montre pas, il est assez inquiétant. Quelqu’un qui ne fait que sourire et rire à longueur de journée, est-ce qu’il ne te paraît pas bizarre ? »

« Oh… Vous savez, pour moi, rien n’est vraiment bizarre. Je vais voir ce que je vais faire. »

Elle haussa les épaules, la mère d’Alan la laissant partir alors qu’elle montait les marches. Tiens ? Elle n’utilisait pas ses pouvoirs ectoplasmiques maintenant ? Oh… Bizarrement, elle ne se sentait pas motivée. Elle se positionna devant la porte, toquant deux fois d’un geste machinal alors que son visage ne trahissait aucune émotion.

« T’as fini de chialer ? Je peux rentrer ? »

Aucune réponse. Est-ce qu’il avait commis l’idiotie de se pendre ou s’entailler les veines ? AH ! Ca serait une bonne idée ! Avec un cœur comme ça, il y avait des chances qu’il devienne un spectre lui aussi. En quel pokémon ? Est-ce qu’il aurait une intelligence aussi développée qu’elle ? Pfff ! Pourquoi elle se posait cette question ? Elle pénétra dans la chambre, remarquant que le jeune homme s’était couché sur le lit, le visage positionné vers le plafond. Les mains en croix sur son torse, il murmura :

« Je me sens vide… vraiment vide… J’ai envie de pleurer… comme le moment où tu me faisais peur… ou alors avec Plitana… »

« Mais tu n’y arrives pas, non ? Tu te dis : Je n’ai même plus la force de pleurer. Je me sens complètement déboussolé… Je ne sais plus quoi faire… »

« C’est exactement ça, Mana. Je n’arrive pas à comprendre… ce qui s’est passé. Pourquoi est-ce que cela devait arriver maintenant ? Lorsque j’avais dix-sept ans ? »

« Je ne suis pas devineresse, je ne sais pas lire dans l’avenir ou prévoir tout ça. »

« Tu dois être heureuse non ? Tu me parlais de cette odeur de mort… tout autour de moi… Peut-être que c’est ça… qu’au final… Je tue les autres autour de moi. »

« Ouais, ouais, t’as des pouvoirs mystiques et ancestraux qui font que tout est de ta faute. Bien entendu, n’oublions pas que tu es responsable de l’extinction des pokémons spectres, du fait que nous soyons tous devenus des humains, que les pokémons psychiques soient au-dessus de tous les hommes et les dirigent dans l’ombre. »

« Ha… Haha… Tu en dis des bêtises. »

« Que veux-tu ? Ca peut m’arriver aussi d’en dire. Je ne suis pas parfaite même si je tends à l’être à chaque instant. »

Elle alla s’asseoir sur le lit à côté de lui qui restait couché. D’un geste nonchalant, elle tendit sa main gauche en arrière sans le regarder. Elle lui murmura à nouveau :

« Si tu veux, tu peux la serrer en pleurant. Ca ne sert à rien de contenir ses larmes lorsqu’il s’agit de la mort d’un proche. Cela arrive à tout le monde. »

« Je t’envie… Je t’envie vraiment… Mana… Je t’envie réellement… »

« Comme beaucoup de personnes mais pourquoi m’envies-tu ? »

« Car tu es immortelle… Enfin tu es morte… Mais tu vis toujours. »

« Être un spectre implique le fait d’abandonner tout ses sentiments contrairement à ces pokémons psychiques et pathétiques. Est-ce que tu veux que je te dise quelque chose ? Les pokémons psychiques choisissent délibérément de ne plus rien ressentir, cela pour accentuer et améliorer leur force et leur mental. Les pokémons spectres… sont généralement froids, sombres, inquiétants et du genre à faire des plaisanteries douteuses, n’est-ce pas ? »

« Ca te colle parfaitement comme définition… »

« Je le sais. Merci bien. Mais tu sais pourquoi nous faisons cela ? Car nous ne pouvons pas mourir. Au final, nous ne voulons pas ressentir de sentiments car nous ne voulons pas souffrir. Nous ne vieillissons pas… ou presque… alors que nos dresseurs eux… grandissent, deviennent des adultes, des vieilles personnes… puis meurent… Ensuite, certains pokémons spectres sont nés de la haine et de la colère… Car oui, certains spectres, qu’ils soient pokémons ou non… ont eu des moments terribles… Lorsqu’ils étaient vivants. Et alors, ils décident de se venger, leur âme reste présente, avide de revanche. »

« Est-ce que tu es un pokémon comme ça ? »

« J’étais une humaine… et je suis morte oui… Puisque je suis devenue une pokémon… spectrale… Tu devrais te douter que j’ai ma propre vengeance à accomplir non ? »

« Mais… La personne doit être morte depuis longtemps. »

« C’est exact, cela fait depuis très très longtemps qu’elles sont mortes. »

Il eut un petit soupir, émettant un faible sourire alors qu’elle ne le regardait pas. Il avait les yeux brillants mais ils restaient rivés sur le plafond alors qu’il disait d’une voix calme :

« Je suis content… plutôt… très content… »

« De savoir que Zena est morte ? Tu es vraiment bizarre et horrible. »

« Non pas de ça. Pas du tout ! Je ne pensais pas à ça… Mais je me dis que c’était la première fois… depuis tout ce temps. »

« Première fois par rapport à quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Première fois qu’on parle… comme ça. J’ai l’impression de mieux te connaître. Tu parles enfin des pokémons spectres et puis… Un peu de toi. Et je ne sais pas… Ca me fait plaisir… Même si… J’aurais aimé que cela se passe plus tôt. »

« Je profites juste de ta faiblesse pour te bourrer le crâne d’idées complètements stupides. La majorité de mes propos est fausse. Alors déçu ? »

Il ne lui répondit pas alors qu’elle trembla légèrement. Il venait de prendre sa main, la serrant avec un peu de force alors qu’elle posait enfin son œil rouge sur lui. Il avait fermé ses yeux et elle resta parfaitement immobile. Ce fut elle qui eut quelques larmes aux yeux, la surprenant. Elle passa son autre main au-dessous de ses yeux, baissant le regard en souriant. Voilà qu’il était complètement à sa merci. C’était enfin chose faite.

Verset 3 : Le jour où la reine et ses sujets tombèrent

ShiroiRyu
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Verset 3 : Le jour où la reine et ses sujets tombèrent

« Bon anniversaire mon fils ! »

« Héhéhé, mon grand, ça te fait dix-sept ans ! Encore un et tu seras majeur ! »

« Merci Papa, merci Maman ! Je pars tout de suite au travail ! Je reviens cette après-midi. »

Il embrassa ses deux parents sur la joue tandis que Mana le regardait partir d’un air sombre. Rien… Rien de rien. Pendant ces deux nuits, il ne lui avait rien dit. Même dans ses rêves qui étaient toujours aussi lugubre, elle n’arrivait pas à trouver la réponse à ses questions. En un sens, cela l’irritait plus que tout. Elle détestait même ça ! On n’avait pas à cacher ce genre de choses aussi graves ! C’était plus que dangereux et inutile !

« Bon anniversaire, Alan ! Dix-sept ans ? Encore une année et tu pourras être salarié ici ! »

« Bon anniversaire. Enfin… Salarié, salarié, tu l’es déjà presque… Pas sur le papier mais pour Faror et tout le monde ici, tu l’es déjà ! »

« Merci beaucoup à vous deux… Voir à vous tous. Mais ce n’est pas parce que c’est mon anniversaire qu’il faut se reposer ! On a du pain sur la planche ! »

Plusieurs éclats de rire se firent entendre alors qu’il allait vers le bureau de Faror, celui-ci ayant demandé à le voir. Lunitia et Solerion étaient présents, chacun lui souhaitant un bon anniversaire en même temps que Faror. Lunitia l’embrassa sur la joue tandis que Faror lui tendait un téléphone. A l’autre bout, il eut l’agréable surprise d’entendre la voix d’Orian qui lui souhaitait un bon anniversaire tandis que Zena lui disait d’attendre ce soir malheureusement. Même Plitana était là ?! C’était vraiment super comme cadeau !

« Je vous remercie tous ! Ne vous en faites pas ! Vous aurez encore l’occasion de me le souhaiter encore l’année prochaine héhéhé ! »

Il retendit le téléphone à Faror, celui-ci le prenant avant de continuer la discussion avec son frère. Le reste de la matinée passa tranquillement et sereinement. Il n’avait rien à faire de spécial et le temps s’écoula avec rapidité. Lorsque midi se fit voir, il salua une dernière fois les personnes présentes, leur disant que sa journée était terminée pour lui. Prenant l’ascenseur pour descendre, il sortit du bâtiment avant de s’arrêter devant une personne aux cheveux violets. Erèbe… était devant lui ? L’homme lui fit un petit sourire avant de lui dire :

« Bon anniversaire, Alan ! »

« Co… Comment êtes-vous au courant, monsieur Erèbe ? Comment ça se fait ? »

« J’ai un cadeau pour toi si tu veux bien l’accepter. »

Il plaça une main à l’intérieur de sa tenue et il remarqua qu’Erèbe portait un pendentif autour du cou. Au bout de ce pendentif se trouvait un sablier doré, rempli de sable bien qu’il ne semblait pas s’écouler. L’adolescent observa le sablier, intrigué avant de se demander ce qu’il allait faire… Erèbe le tendit vers lui, signalant que c’était son cadeau d’anniversaire avant de se retirer et de s’éloigner. Il avait eu à peine le temps de réagir qu’il avait déjà disparu. Il retourna chez lui, saluant ses parents qui lui dirent :

« Bon même si ce n’est pas une surprise, on veut te demander de rester dans ta chambre toute la soirée, Alan, c’est possible ? »

« Ohhhhhh ! Qu’est-ce que vous avez préparé pour moi ? »

« Ah ! Ne fait pas l’idiot va ! Monte dans ta chambre et plus vite que ça ! Même Mana a une surprise pour toi ! »

« Mana ? Vous blaguez ! Je suis obligé de monter maintenant ! Tssss ! »

Il rigola en même temps que ses parents, grimpant les marche quatre par quatre tout en se demandant ce que Mana avait fait comme surprise pour lui. Lorsqu’il ouvrit la porte, celle-ci se referma subitement derrière lui. En face de ses yeux se trouvait l’adolescente à l’œil rouge, mais ses cheveux gris s’étaient allongés, lui allant jusqu’au milieu du dos. Néanmoins, elle avait remise sa robe bleue sauf que sa capuche n’avait pas été déposée sur son crâne. Qu’est-ce qu’elle voulait faire par là ?

« Tu as remise ton ancienne tenue… C’est dommage ! C’est ça la surprise ? »

« Déçu héhéhé ? Tu t’attendais à quoi ? Que je vienne te sauter dans les bras ? »

« Non mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ça ! »

« C’est donc ça la surprise, héhéhé ! Peut-être aussi ma chevelure ? »


Elle se retourna pour qu’il puisse observer ses longs cheveux gris. Il approcha une main pour voir s’ils étaient bien réels. C’était bizarre… Pendant tout ce temps, ils étaient restés complètement courts alors pourquoi maintenant ? Comme pour répondre à sa question muette, elle se retourna à nouveau, lui murmurant d’une voix douce :

« L’odeur est encore plus forte qu’auparavant. Je crois qu’aujourd’hui, c’est le summum ! Mes cheveux poussent ainsi ! Preuve de mon exaltation rien qu’à l’idée de trouver l’origine de cette odeur ! Je dois m’en aller héhéhé ! »

« Attend un peu. Si tes cheveux poussent car tu es heureuse… Ca veut dire que tu ne l’étais pas avec moi pendant tout ce temps ? »

« Allons Alan, tu croyais vraiment que j’avais un quelconque intérêt pour toi ? «

« Non quand même pas… Enfin bon… Euh, tu n’as rien à me dire ? »

« Qu’est-ce que j’aurais donc à te dire ? Je reviendrais d’ici quelques heures, je sais où je dois me rendre pour cette odeur ! Je sais parfaitement ce que je dois faire ! »

Elle disparue dans un grand éclat de rire alors qu’il se mettait assis sur son lit. Qu’est-ce qui n’allait pas avec elle ? Il aimerait bien pouvoir lui parler, la comprendre… mais il ne savait pas comment faire ? En plus, elle avait fermé la porte à clef. Pourquoi ?

« Le gratte-ciel d’Orian… Hum… Il semblerait qu’il va pleuvoir d’ici quelques minutes. »

L’homme aux cheveux violets observa l’imposant bâtiment, quelques nuages se faisant voir dans le ciel. Il eut un léger sourire, claquant des doigts avant de faire apparaître une table de nulle part. Quelques instants plus tard, une chaise fit son apparition, l’échiquier l’accompagnant, posé sur la table. Contre qui jouait-il ? Contre personne… Contre lui-même. Ce n’était qu’une illusion ou la réalité ? Erèbe était en train de s’affronter, les deux hommes aux cheveux violets ne disant rien du tout.

« Monsieur Orian ? Vous vouliez me voir ? »

L’adolescente aux tresses noires pénétra dans le bureau, celui-ci étant plongé à moitié dans le noir. Néanmoins, le vieil homme dans son fauteuil demanda à Zena d’allumer la lumière. Il avait le visage si ridé, comme si il prenait des années toutes les semaines. Sa maladie devait être à un stade très avancé… voir irrécupérable. Il toussa légèrement, prenant la parole d’une voix calme et lente comme si il cherchait ses mots :

« Quelle heure est-il ? Est-ce que Plitana est repartie ? »

« Il doit être aux environ de seize heures et mademoiselle Plitana est déjà partie oui. »

« Tant mieux… Tant mieux… Ah… Je me sens si fatigué… »

« Est-ce que vous voulez que j’appelle un médecin ? »

« Non… Non… C’est bon… C’est simplement la fatigue. Est-ce que vous voulez bien me prendre mes médicaments ? Ils se trouvent dans le tiroir… de ce bureau… Et aussi la bouteille d’eau… près des petites statuettes de pokémon. »

« Oui bien sûr. Il faut que vous soyez en pleine forme. Vous ne pouvez pas vous laisser aller comme ça. Je n’ai jamais eu de frère ou de sœur mais je comprends monsieur Faror. »

Elle se dirigea vers les statuettes, continuant de lui parler sans remarquer qu’il s’était levé de son fauteuil, ouvrant un tiroir de son propre bureau. Le geste fut rapide et bref, du sang commença à s’écouler alors qu’un cri se fit entendre :

« Ron… Ronflex… »

La femme à l’imposante poitrine était apparue derrière Zena, celle-ci se retournant sans réellement comprendre ce qui se passait. Elle lâcha la bouteille d’eau, remarquant la lame d’un couteau plantée dans le corps de sa pokémon. Elle poussa un cri strident alors que sa Ronflex venait donner un puissant coup de poing dans la tête de l’homme, le faisant voler contre un mur. Une série de craquements résonna au contact, signe que sa colonne vertébrale s’était brisée. Elle se dirigea vers la sortie, essayant d’ouvrir la porte sans y arriver. C’était quoi ça ?! Pourquoi est-ce qu’elle était bloquée à l’intérieur ?! La lumière commença à vaciller tandis qu’elle se retournait vers sa pokémon. Celle-ci gémissait de douleur mais n’était pas en danger… Il fallait juste soigner cette vilaine plaie avant qu’il ne soit trop tard. La Ronflex s’approcha d’elle, venant l’aider à ouvrir la porte sans pourtant y arriver comme si… Elle était scellée. La femme aux cheveux gris se retourna vivement, poussant Zena avant de se prendre le couteau en pleine gorge. Orian était là, recroquevillé à moitié en avant comme si le haut de son corps n’était plus soutenu, mais un sourire béat aux lèvres. Galya s’écroula au sol, morte finalement tandis que Zena s’écriait :

« Mais qu’est-ce que vous faites ?! Vous êtes dingue ?! »

« Moi ? Mais je suis tout à fait normal… Je suis tout à fait normal oui ! »

Elle n’allait pas se laisser faire ! Elle fit apparaître Saranos et Meteny, les deux pokémons humanisés regardant leur compagnonne au sol, baignant dans son sang. Celui de Saranos ne fit qu’un tour, poussant un puissant grognement avant de soulever Orian comme un simple sac de patates avant de le projeter tout simplement par la fenêtre. Le choc fut horrible, le corps tombant juste à côté des deux Erèbe. Les cris fusèrent dans tous les sens alors que des gens accouraient vers le corps du président de l’entreprise. Un corps sans vie et brisé de partout… avec un sourire béat. Un suicide ? L’un des deux Erèbe s’approcha d’un pion blanc, le déposant sur le côté pour dire qu’il ne comptait plus.

« Ah… Ah… Je ne comprends pas pourquoi… Je ne comprends pas du tout… Qu’est-ce qui s’est passé ?! Pourquoi ?! Galya… »

« GALEKING ! GALE ! GALE ! »

« C’est vraiment ennuyeux, vous avez brisé l’un de nos jouets. »

« Qui parle ?! Où est-ce que vous êtes ?! »

« Juste derrière vous. »

Les trois personnes se retournèrent en même temps avant que le Galeking ne recule de quelques pas, un trou s’étant formé au niveau de son cœur. Qu’est-ce… Qu’est-ce qui s’était passé ?! Quelqu’un avait passé outre son armure ?! Il fut soudainement soulevé au-dessus du sol avant d’être éjecté par la fenêtre qu’il avait brisé, allant s’écrouler à côté du corps d’Orian, écrasant un citoyen en même temps.
Une jeune femme aux cheveux gris assez courts et avec un anneau ressemblant à un O accroché derrière elle s’était présentée derrière eux. Cela n’avait été qu’un simple mensonge pour leur faire détourner le regard. Elle portait une tenue blanche qui faisait penser à celle d’une soubrette bien que la jupe était plus courte. Elle avait aussi une poitrine de taille moyenne et des longs collants blancs. Elle eut à peine le temps d’ouvrir la bouche pour leur répliquer quelque chose qu’un puissant souffle de feu accompagné d’une décharge électrique alla la foudroyer. Quelques instants plus tard, un cocon de glace se forma autour d’elle, la gelant complètement avant de la briser en mille morceaux. Meteny n’avait pas tardé à agir.
C’était un cauchemar… Un simple cauchemar… D’abord Galya… Maintenant Saranos… Ces ennemis… D’où est-ce qu’ils venaient ? Pourquoi est-ce qu’ils faisaient ça ? Qu’est-ce qu’ils voulaient ? La tête de Meteny fit lentement 180 degrés de côté, la jeune femme aux cheveux roses tombant au sol alors qu’un léger soupir se fit entendre. Lentement, une ombre apparaissait devant Zena qui était assise contre le mur tandis que le cadavre de la Porygon-Z fut envoyée par-dessus bord. Cette ombre… Ces cheveux blonds platine… Elle n’y croyait pas… C’était juste un cauchemar… Pourquoi est-ce qu’elle était là ? Pourquoi ? Et ce sourire sans sentiments dessiné sur ses lèvres.

« Hum… Un peu récalcitrant… Vous avez tuée l’une de nos poupées. Ce n’était pas très gentil de votre part. En plus, maintenant, mon… maître… Appelons-le comme cela est mort. Cela est très mesquin de ta part, Zena. »

« Po… Pourquoi ? »

« Parce que nous avons besoin de te voir disparaître, voilà tout. »

« Mais mais mais… Je … Je… Je… »

« Je sais que tu as très peur… Tu ne peux même pas être en colère contre nous. Tu as tellement peur, tu veux pleurer mais tu n’as pas le temps. Dommage que tu sois relié à Alan, tu aurais pu survivre si cela n’avait pas été le cas. »

Lentement, Lunitia tendait sa main en avant, une poigne invisible venant étrangler alors qu’elle battait des pieds dans le vide. Elle cherchait à respirer mais n’y arrivait pas alors que Lunitia marchait en direction des fenêtres brisées, mettant Zena au-dessus du vide. Elle murmura un simple mot d’adieu alors que l’adolescente était déjà morte, n’ayant plus d’oxygène dans le corps. Elle fut simplement lâchée dans le vide, venant atterrir sur le corps de ses pokémons. Les citoyens ne savaient plus où se mettre tandis que Lunitia souriait. Voilà une chose qui était réglée. Son sourire vit s’écouler du sang à travers ses lèvres, disparaissant peu à peu alors qu’elle baissait la tête, ses yeux posés sur son cœur sorti de son corps. Il était en train de battre encore quelques secondes avant que la main ne vienne l’exploser, se retirant du corps, celui-ci penchant en avant, tombant dans le vide. L’adolescente aux cheveux gris se lécha les doigts ensanglantés, émettant un grand sourire sadique avant d’humer l’air, murmurant :

« L’odeur de la mort mélangée à celle du sang frais. Parfait… Vraiment parfait… Superbe… Tout est parfait ! Même si il y a eu quelques dégâts, héhéhé. Une chute de cette hauteur, on ne risque pas de s’en remettre. »

« Défoncez moi cette porte et vite ! »

La porte du bureau d’Orian vola en éclats alors que Mana se mettait à disparaître mais trop tard pour ne pas être vue. Elle éclata de rire tandis que des hommes tentaient de l’arrêter et de l’immobiliser. C’était inutile… Vraiment inutile. Une personne allait en faire une sacrée tête. Elle revint quelques minutes plus tard dans la chambre d’Alan, celui-ci s’étant mis couché sur son lit. Il tentait de contrôler son excitation et ne remarqua qu’à peine Mana qui était revenue. Il murmura avec un peu d’espoir :

« Non mais vraiment… Je suis pressé qu’elle arrive en avance avec mon cadeau héhéhé ! »

Le second Erèbe observa le pion blanc qu’il avait mit de côté, prenant l’une des tours blanches avant de les ramener au bord de la table. Il disparu ensuite tandis que l’homme aux cheveux violets soulevait une tour noire, un cavalier et un fou de même couleur près des deux pièces blanches. Avec lenteur, il approcha une dernière pièce près du rebord de la table : La reine en cristal noire. Celle-ci tomba de la table, se brisant en mille morceaux.

Nul n’est tout blanc, nul n’est tout noir. Tout cela n’est qu’un principe de couleur.
La Reine ne savait pas dans quel piège elle venait d’être capturée.
Ses serviteurs tombèrent en premier, un par un tandis que l’ennemi apparaissait sans cesse.
Baignant dans l’incompréhension, elle s’effaça dans les abysses, permettant ainsi au Roi de retrouver sa grandeur et sa stature qu’il avait perdues.
Les pions noirs allaient se présenter enfin devant leur souverain.

Erèbe, Fin de l’Inertie, verset troisième

Chapitre 12 : Une vie facile et heureuse

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Chapitre 12 : Une vie facile et heureuse

« Blblblblblbl. »

Qui émettait ce petit bruit ? Seulement Mana lorsqu’elle dormait tandis qu’Alan jouait avec ses lèvres. Il s’amusait comme un petit fou tandis qu’il l’observait dormir. C’était bizarre de dormir avec une adolescente mais comme ce n’était qu’une pokémon, il n’avait aucun souci à ça. Il aimait bien s’amuser avec les lèvres de Mana, elle avait pris une consistance physique pour dormir correctement et c’était vraiment à se demander si ce elle n’appréciait pas grandement ce genre de moment.

« C’est bon ? Tu crois que je suis une poupée ou quoi ? »

« Bonjour, Mana ! Bien dormie ? »

Il ne se laissait jamais démonter et elle ouvrit en grand son œil rouge, le regardant d’un air furieux. Il en avait du culot pour continuer ! Elle ouvrit la bouche, Alan la regardant avec amusement avant d’insérer son doigt. Mal lui prit puisqu’il se fit mordre, le forçant à crier légèrement de douleur tandis qu’elle gardait son doigt dans sa bouche en disant :

« Cha t’achendra, espèche d’imbéchile ! »

« Aie aie aie ! On ne t’a jamais dit de ne pas parler la bouche pleine, c’est mal poli ! »

Il retira enfin son doigt, y arrivant tandis que Mana continuait de le regarder avec colère. Non mais il ne pouvait pas s’arrêter de parler comme ça ?! Surtout pas après ses rêves vraiment bizarres de cette nuit ! Elle s’écria :

« Et toi ?! On t’a jamais dit que les rêves lugubres et sombres, ce n’était pas bon pour la santé mentale ?! Tu crois que je ne sais pas à quoi tu joues ?! T’essayes de faire le chic type mais en fait, tu n’es qu’un pauvre petit enfant martyrisé qui s’est fait maltraité, fouetté et toutes ces choses ! TSSSS ! Tu crois que tu peux me mentir encore longtemps ?! »

« De quoi est-ce que tu parles ? Je suis sûr que toi, tu n’acceptes pas le fait que tu aies très bien dormie avec moi ! Tu n’acceptes pas aussi le fait que tu voudrais me demander de dormir plus souvent avec moi ! »

Elle passa une main sur son front, la gardant sur son cache-œil avant de se demander si elle allait lui faire le plaisir de voir ce qu’il y avait dessous mais elle n’était pas sûre qu’il en ressorte indemne. En fait non… C’était même le contraire : Elle était sûre et certaine qu’il n’allait pas s’en sortir ! Elle détestait ceux qui se complaisaient dans le mensonge et dans le fait de ne pas assumer ce qu’ils étaient réellement. Elle craqua son cou avant d’émettre un rictus mauvais, murmurant lentement :

« Peut-être qu’une petite leçon s’impose non ? Tu voudrais que je te force à dormi ? Et que je te replonge dans tes rêves et cauchemars ? Je suis sûre que tu trouveras ça très amusant. Tu verras que Bblblblblbl. MAIS MERDE ! Arrête ça ! »

« Désolé Mana, mais je ne peux pas rester plus longtemps que ça. Je dois partir travailler, on s’amusera plus tard ! Je pars dans la salle de bains ! »

Il arrêta de jouer avec les lèvres de Mana, venant l’embrasser sur la joue avant de quitter le lit en gardant son sourire. Elle le laissa s’éloigner, tremblante de haine. Mais il se foutait de sa gueule… Elle n’allait plus supporter ça très bientôt ! Elle devait lui montrer à quel point il était possible de faire souffrir un homme si cela s’avérait nécessaire !

Après plusieurs minutes, il revint, ouvrant la buanderie avant de s’habiller convenablement pour le travail, observant Mana du coin de l’œil. Il lui sortit quelques affaires pour lui dire de changer un peu de tenue : Il fallait éviter de garder trop souvent les mêmes habits. Cela faisait sale et négligé ! Elle serra les dents, cherchant à se contrôler avant de se lever du lit. Sans un mot, elle se déshabilla complètement, se mettant nue devant lui.

« Habille-moi puisque c’est ce que tu veux. »

« Je n’ai pas le temps, Mana. Je vais être en retard ! »

« Fais le maintenant ou alors pendant la journée, tu risques d’avoir de sérieux ennuis. »

« Ah bon et lesquelles mademoiselle Mana ? »

Il s’approcha d’elle, mettant son visage à sa hauteur avant de la regarder avec un magnifique sourire qui ne disparaissait jamais de ses lèvres. Elle lui fit le même sourire mais il avait quelque chose d’étrange et malveillant. Cela s’expliquait dès le moment où elle ouvrit la bouche, parlant d’une voix faussement douce :

« Que penseraient les gens en me voyant complètement nue et courir vers toi ? »

« Ils te diraient qu’elle est complètement folle et que si elle désire tant l’adolescent vers qui elle court, elle ferait mieux de l’attendre dans une chambre d’hôtel ! »

« Héhéhé ! Monsieur Alan a réponse à tout…Et qu’en penserait Zena de tout ça ? »

« Comme elle sait que tu es une pokémon et qu’elle ne t’apprécie pas forcément, elle se doute bien que ça ne serait pas de ma faute mais de la tienne et cela qu’importe ce que tu diras. »

« Tiens donc… Et alors… Si je faisais quelque chose d’encore plus osé ? »

Elle le poussa subitement sur le lit, se mettant au-dessus de lui alors qu’il ne paraissait pas gêné le moins du monde. Il avait déjà l’habitude de voir Mylène complètement nue et se coller à lui alors bon… Ce n’était pas si différent de maintenant.

« Ah oui ? Et tu voudrais me faire quoi ? Qu’est-ce qui pourrait être encore pire que ça ? »

« Disons… que je décide de sceller mes lèvres avec les tiennes… A ce que je sache, Zena et toi, vous ne l’avez pas encore fait n’est-ce pas ? Et d’après un simple constat, je parie que c’est ta première amie. Qu’est-ce qu’elle en penserait si je prenais ton premier baiser ? »

« Tu n’oserais pas faire ça n’est-ce pas ? Hein ? Mana… Répond moi sérieusement. »

Il semblait bien moins joyeux cette fois. Elle approcha lentement ses lèvres des siennes, un sourire malsain dessiné sur celles-ci alors qu’il tentait de bouger sans y arriver. Il était paralysé par Mana ! Non ! Vraiment ! Là, il ne trouvait plus ça très drôle ! Ce n’était pas amusant ! Il avait presque les larmes aux yeux alors qu’elle s’arrêtait, ses lèvres à quelques centimètres des siennes. Elle murmura :

« Est-ce que tu comprends maintenant que je n’aime pas que l’on se moque de moi, Alan ? Et ce ne sont pas tes larmes qui me feront changer d’avis. »

« Arrête ça… S’il te plaît, Mana. Zena est tout ce que j’ai… »

« Tiens donc… En voilà de bien belles paroles. Tu as donc peur que je vienne te prendre ces lèvres ? Que je sache… Tu t’es bien amusé ce matin pendant que je dormais non ? Cela ne serait que normal que je te rende la monnaie de ta pièce. »

« Mais c’était simplement pour m’amuser ! C’est différent de ce que tu veux faire, toi ! »

« Et si il existait différentes façons de s’amuser ? Cela m’amuse de te voir terrifié ainsi. Et je suis sûr que ça serait encore plus… amusant de te voir pleurer. Ou non. Est-ce que tu veux bien m’habiller ? Car là, je commence à avoir froid dans cette tenue. »

« Tu veux dire dans cette absence de tenue ? »

Il émettait un petit sourire, contrastant avec les larmes qu’il avait dans les yeux alors qu’elle hochait la tête. Elle se releva, tendant les habits qu’Alan avait pris pour elle avant de se mettre debout devant lui, raide comme un piquet. Elle se laissa faire plus facilement que la dernière, trouvant que la plaisanterie avait assez durée alors qu’il lui mettait une jupe de tissu blanc avec quelques parties de dentelle sur les bords. Le haut était de même tissu et couleur alors qu’il sortait un chapeau de paille. Il l’observa quelques instants, séchant ses larmes avant de dire :

« Tu peux être vraiment jolie quand tu t’y mets ! »

« Ca sert à rien de me flatter. Je ne m’habille comme ça uniquement parce que tu le veux. »

« Parce que je le veux ? Tu veux donc dire que tu n’es pas aussi indomptable que ça ? »

« Alan… Je te déconseille de continuer sur cette voie si tu ne veux pas te casser violemment les dents sur le sol. Tu as bien compris ? »

« Soit… Par contre, c’est à toi de voir si tu veux venir ou non cette après-midi. »

« Je verrais ce dont j’ai envie, d’accord ? Alors maintenant, dégage de là avant que je ne décide de rendre ce chapeau très tranchant et que je te vise le cou, faisant rouler ta tête sur le sol et je la regarderais avec un grand sourire sadique. »

« Merci de ne pas m’avoir embrassé ! Tu es vraiment quelqu’un de bien ! Tu aurais pu continuer, qu’importe ce que je disais… Bon je dois m’en aller ! Bonne journée Mana ! »

« Hey… Hey ! Attend un peu ! Quelqu’un de bien ?! RESTE ICI ! »

Mais il avait déjà quitté la chambre alors qu’elle s’était remise à trembler de rage. Elle ? Gentile ? Qu’est-ce qu’il croyait ?! Qu’elle allait distribuer des fleurs dans la rue ?! Elle allait l’exploser tellement fort que le sol allait être recouvert des morceaux de sa cervelle et de son corps ! OH QUE OUI ! Elle se le promettait intérieurement !

Elle l’observa partir vers la fenêtre, émettant un rictus mauvais en voyant Lunitia et Zena. Qu’il reste heureux pour l’instant, tout cela allait bientôt changer d’ici quelques temps. Elle avait assez perdu de temps ! Cette odeur omniprésente, elle était sûre qu’elle émanait d’Alan mais qu’elle se trouvait tout autour de lui. Cette odeur de mort qui l’attirait tant… Dire qu’elle s’était comportée comme une folle et cinglée lorsqu’elle avait aperçue l’adolescent. Tiens en y pensant, ce n’était pas bientôt son anniversaire ?

« Pourquoi est-ce que je met à réfléchir à ce genre de détails complètement insignifiants ? TSSSS ! Je n’ai pas que ça à faire de penser à toutes ces choses complètement puériles ! »

Oui ! Elle n’avait pas que ça à faire ! Elle disparue complètement, se disant que sortir d’ici ne lui ferait pas de mal. Elle poussa un léger soupir désabusé, se demandant où elle pouvait aller maintenant. Sans Alan pour mettre la pagaille et chercher les ennuis là où il se trouvait, ce n’était pas la même chose ! De plus, elle avait une mauvaise impression en le regardant comme si… Il allait bientôt souffrir.

En y réfléchissant bien, les gamins dans ses rêves… Ils ne devaient avoir que six à huit ans… Mais ils lui ressemblaient tellement. Ca ne pouvait pas être une coïncidence… En plus, en y réfléchissant bien, ils étaient dans un bien triste état mais elle avait souvent vu le torse et le dos de l’adolescent. Il n’y avait aucune marque d’enfant battu ou autre… Qu’est-ce que cela voulait dire ? Non… Vraiment… C’était un mystère.

« Mais tu vas arrêter de réfléchir à ça ?! BORDEL ! »

Elle se donna un coup contre un mur, le traversant complètement. Qu’est-ce qui lui prenait sérieusement de s’occuper de ça ?! Ce qu’était l’adolescent, elle n’en avait sérieusement rien à faire ! C’était juste que… Qu’on ne pouvait pas rêver à ce genre de choses en étant aussi gaie… Ce n’était pas des rêves que l’on pouvait imaginer comme ça… Parce qu’on le désirait. Non… Sincèrement… Elle ne voulait pas y croire… Mais elle voulait en savoir un peu plus sur lui. Peut-être que ce soir… Elle pourrait lui poser quelques questions. Pour aujourd’hui, elle allait le laisser tranquille. Là, elle n’avait vraiment pas la motivation.

« Héhéhé ! Alan. Ton anniversaire, c’est après-demain non ? »

« Oui ! T’es au courant ? Comment ça se fait ? Je n’ai pourtant jamais parlé de ça ! »

« Disons que ta petite amie nous a prévenus. Là, Faror réfléchit à l’idée de te laisser ta journée pour demain. Mieux vaut être chez soi quand même non ? »

« Oh ! Je ne sais pas trop. J’aimerais bien quand même travailler le matin au cas où ! Ce n’est pas parce que c’est mon anniversaire que je dois… »

« T’es vraiment dingue quand tu t’y mets ! Toujours pétillant de santé, toujours de bonne humeur, est-ce qu’il y a une chose qui t’empêcherait de l’être un jour ? »

« Hahaha ! Je ne sais pas du tout ! Bon, je retourne au travail ! »

Il disait cela avec un grand sourire alors qu’il s’éloignait de l’autre employé. Avoir sa journée complète chez lui ? Il ne saurait pas vraiment quoi faire ! Il n’était pas du genre à rester sur place ! Enfin… Travailler après-demain, juste le matin, cela lui suffirait amplement. C’était un peu puéril comme réaction mais il aimerait se faire souhaiter le bon anniversaire par ses compagnons de bureau ! Le déjeuner arriva et il s’installa à une chaise en face de Zena, celle-ci arrivant après quelques minutes de retard :

« Bon, bon, bon, alors comme ça, on a la bouche un peu trop grande et ouverte, Zena ? »

« Co… Comment ça, Alan ? Qu’est-ce que j’ai dit de mal ? »

« Mais rien du tout ! Juste que tu as prévenu que ça allait être mon anniversaire dans deux jours. Je vais sur mes dix-sept ans héhéhé ! »

« Treize ans que l’on se connaît… Ca en fait du temps non ? »

« Héhéhé ! Treize belles années de ma vie ! Sans toi, je ne sais pas ce que je serais devenu ! »

« Mieux ne vaut plus y penser, Alan. Je suis vraiment heureuse… de te connaître. »

« Roh ! C’est quoi cet instant mélodramatique ? C’est à moi d’être heureux, tu es la première personne à m’avoir parlé et tu es ma plus grande amie tout en étant ma petite… »

Il rigola légèrement alors qu’elle rougissait. Elle alla chercher sa main gauche sous la table, la trouvant avant de la joindre avec la sienne. Ils se regardèrent longuement, ne mangeant plus que d’une main, serrant et entrecroisant leurs doigts. Un petit bip fit sursauter Zena, celle-ci sortant rapidement un petit objet électronique et cubique :

« Ah ! Je dois m’en aller ! J’ai encore plus de travail que toi ! »

« Héhéhé ! Orian ne te laisse pas un instant de répit ! C’est vrai qu’il est à une position encore plus élevée que Faror. Tu penses quand même être libre après-demain ? »

« Libre pour ton anniversaire ? Mais bien sûr ! Ca me paraît même plus qu’évident ! Je vais voir si je peux quitter avec une heure ou deux plus tôt mais je ne promets rien. Monsieur Orian va toujours assez mal. »

« Souhaite-lui de bien se rétablir… Je ne voudrais pas qu’il lui arrive quelque chose de fâcheux. De toute façon, on aura toute la soirée pour nous deux quand tu reviendras ! »*

Elle lui fit un grand sourire, se levant de la table avant de s’approcher de lui. Elle alla l’embrasser sur le coin des lèvres, lui signalant qu’elle comptait bien se positionner à cet endroit stratégique après-demain. Il baissa la tête en rougissant, ne sachant pas où se mettre alors qu’elle s’éloignait en le saluant. Oui… Il était si heureux de la connaître. Il allait tout faire pour vivre pleinement avec elle ! Il se leva à son tour, payant les deux repas avant de retourner vers le gratte-ciel où il allait travailler. Après-demain serait son anniversaire ! Il se demanda quelques instants si Mana allait le lui souhaiter.

Chapitre 11 : Pierre qui mousse ne roule pas

ShiroiRyu
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Chapitre 11 : Pierre qui mousse ne roule pas

« Mana ! Il faut qu’on parle ! »

Il pénétra dans la chambre, donnant un coup de pied dans la porte pour faire semblant d’avoir une chose importante à dire. Sans même bouger du lit où elle était installée, elle tourna son visage vers lui. Un visage froid et terne, dénué d’émotions. Elle murmura :

« Qu’est-ce que tu me veux ? Je n’ai pas de temps à perdre avec les types comme toi. »

« J’ai un sujet de conversation pour discuter avec toi ! Je suis sûr qu’il va te plaire ! Bon, laisse-moi un peu de place sur le lit. »

Elle resta immobile, ne bougeant pas d’un pli tandis qu’il poussait un peu ses jambes avec un grand sourire. Qu’est-ce que cet imbécile avait prévu ? Elle le vit sortir un petit dépliant publicitaire et elle se mit assise, ne pouvant s’empêcher d’être intriguée avant de froncer les sourcils. Non… C’était vraiment ça qu’il venait de prendre ?

« Je me disais que puisque nous ne parlions que très peu, il était temps que toi et moi ayons un sujet de conversation ! Alors pourquoi ne pas parler des pierres tombales ? »

« Dis-moi… T’es définitivement arriéré ou alors tu le fais exprès ? »

« Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal cette fois-ci ? »

Elle le poussa sur le lit, le faisant tomber dessus avant de mettre une jambe de chaque côté du corps d’Alan, se trouvant au-dessus de lui, le regardant de son œil gauche rouge. Il aurait du rougir à ce moment là mais bizarrement, ce n’était pas le sentiment qu’il avait… Non… C’était plutôt autre chose… De la peur et de l’effroi :

« Ce que tu as fait de mal ? Ton existence… Je crois que je ne vais plus attendre très longtemps. L’odeur de la mort qui rôde autour de toi, je ne sais pas ce qui se passe mais je ne vais plus attendre… Tu n’as pas l’air de comprendre que ça ne sert à rien de faire ami-ami avec moi. Tu veux que je te le montre comment ? »

« On pourrait parler alors d’autre chose en rapport avec la mort si tu le veux… Du genre, qu’est-ce que tu préfères comme mort ou je ne sais quoi… »

« Dis… Tu vois ce cache-œil ? Tu veux savoir pourquoi je l’ai ? Tu veux savoir qu’est-ce qui arrive quand je le retire ? Est-ce que tu veux savoir ce que c’est que le véritable désespoir ? Je peux t’offrir tout ça mais tu n’en ressortiras pas indemne. »

« Je… Je voulais juste t’aider, Mana ! T’avais l’air complètement déboussolée à cause de ce qui s’est passé cette après-midi ! Je ne comprends même pas pourquoi tu t’es énervée ! »

« Car tu as évité mes flux spectraux, espèce d’idiot du village ! Dis-moi comment tu as fait ?! C’est la seule chose que je veux savoir ! »

« Je ne sais même pas de quoi tu parles… Sincèrement… C’est quoi un flux spectral ? Est-ce que tu veux bien me l’expliquer ? Si ça ne te dérange pas ? »

Elle l’observa quelques instants, cherchant à voir si il se moquait d’elle ou non. Sincèrement… Il ne semblait rien comprendre à ce qu’il avait fait. Elle poussa un profond soupir, s’écroulant sur lui avant de dire d’une voix calme :

« Tu ne sais même pas ce que c’est qu’un flux spectral… Il fallait s’en douter ! Pfff ! Et un flux psychique ? Tu sais ce que c’est ou non ? »

« Aucun des deux ma générale ! »

«  Tu es un cas désespéré. Je ne vois même pas pourquoi je devrais chercher à t’expliquer. »

« S’il te plaît ! Si tu m’en parles, je te parlerais des nombreuses pierres tombales que l’on peut faire ! Si tu le veux, je pourrais même chercher ta pierre tombale dans un cimetière. Elle doit toujours y être non ? Je suis sûr qu’en recherchant bien… »

« Arrête tes conneries, je te demande rien du tout ! Bon installe toi correctement, je vais t’expliquer ce que sont les flux spectraux et les flux psychiques ! »
Elle arrêta de se coller à lui, se mettant à léviter au-dessus du sol avant se coucher dans l’air comme si tout cela n’était rien du tout. Il se mit assis correctement, attendant que l’adolescente aux cheveux gris prenne la parole. Elle tendit sa main droite vers lui, semblant se concentrer alors qu’il se demandait ce qu’elle faisait. Elle murmura :

« Est-ce que tu la vois ? »

« Voir quoi ? Ta main ? Oui, elle est très belle mais c’est quoi le rapport avec le flux ? »

« T’es vraiment stupide quand tu t’y mets ! »

« On me le dit souvent héhéhé ! Alors, c’est quoi les flux ? »

« Bon… Tu ne vois rien… Cela ne m’aide pas à t’expliquer… Je ne sais même pas si j’ai envie de te l’expliquer au final. »

« Aller ! S’il te plaît ! Fais un petit effort ! Tu peux y arriver ! Tu peux me le dire ! »

« A quoi cela pourra t-il t’aider ? Explique moi et je verrais si je veux bien t’aider ou non. Attention à ce que tu vas dire, cela peut très mal se finir… »

« Je ne sais pas. Car nous nous connaissons bien ? Et que je veux apprendre à mieux te connaître ? Dis-moi tout de suite si c’est trop niais. »

« C’est pathétique surtout. Tu devrais avoir honte d’ouvrir la bouche pour dire de telles conneries et je modère mes paroles en plus ! Tu n’as pas besoin de me connaître ! Je ne suis que celle qui compte savoir d’où provient cette odeur de mort qui t’entoure ! Tu n’as rien besoin de savoir d’autre ! »

« Ben si ! Du genre, comment tu es morte ? Tu étais une humaine à la base ? Ou un pokémon ? Tu m’as expliqué pour les pokémons et les humains quand ils meurent je crois… Peuvent devenir des pokémons… Enfin… C’est compliqué je crois ! »

« Cela ne te concerne pas ! Tu n’as pas à savoir ce que j’étais auparavant ! Tu as compris stupide abruti ?! Je pensais que tu voulais que l’on parle des flux spectraux ?! Et bien, tu vas en avoir un en pleine face ! »

Il fut violemment poussé contre le mur, sa tête et tout son corps cognant en émettant un bruit sourd tandis qu’il poussa un cri de surprise. La porte de sa chambre s’ouvrit à la volée, laissant voir son père et sa mère observer Mana. Elle posa son œil rouge vers eux, ne semblant pas plus inquiète que ça tandis qu’Alan massait le derrière de son crâne.

« Aie, aie, aie… Ca fait sacrément mal ça, Mana ! T’aurais pu faire attention ! »

« ALAN ! Qui est cette fille qui vole au-dessus du sol ?! »

« Papa ?! Et il y a Maman ?! AH ! Euh ! Alors, vite, vite, vite ! Les présentations ! Alors, Mana, voilà Papa et Maman. Maman et Papa, voilà Mana. »

« Je suis une spectre et je viens emporter votre fils avec moi ! »

« Arrête tes bêtises, Mana ! Tu vas leur faire peur ! Papa, Maman, ne vous inquiétez pas ! Elle aboie plus qu’elle ne mord ! Il n’y a pas à s’en faire, elle n’est pas dangereuse du tout. C’est une pokémon spectre ! J’espère que ça ne vous dérange pas… »

« Elle est ici depuis combien de temps ? »

« J’ai arrêté de compter Papa… Mais je peux la garder ? »

« Elle me semble un poil trop dangereuse, tu devrais la rappeler dans sa pokéball et apprendre à la dresser. Enfin, tu es un grand garçon mais fais attention à toi, s’il te plaît. »

La porte se referma tandis que la mère et le père s’éloignaient sans un mot. Malgré ce que leur fils venait de dire, ils restaient inquiets, très inquiets. Puis un jour, peut-être serait-il temps de lui rappeler la vérité à son sujet ? Lorsqu’il avait cinq ans… Lorsqu’il avait commencé à devenir ce qu’il était maintenant. Alan se tourna vers Mana, haussant les épaules tout en souriant de toutes ses dents :

« Bon ben, comme ça, il n’y aura pas à s’en faire ! Maintenant, ils savent que tu existes, c’est déjà une bonne chose ! »

« Ils ne se posent aucune question sur moi… Et ils croient que je suis ta pokémon. »

« Tu ne l’es pas ? Je me suis trompé alors ! Je pensais que tu étais ma pokémon puisque tu dors ici tous les jours et cela même si tu n’as pas de pokéball ! »

« Est-ce sensé être drôle ? Fais attention à ce que tu vas dire ! »

« Euh… Je me suis trouvé très drôle et amusant ! »

« Tu es vraiment inutile comme humain. Il est tard maintenant… Tu ferais mieux d’aller te coucher. Demain, tu dois aller encore à ce fichu travail non ? »

« Tu veux aller me bercer ? C’est gentil de ta part ! »

Elle tendit ses deux mains vers lui et instinctivement, il se protégea la tête. Qu’il arrête ses stupidités avant qu’il ne soit trop tard. Sa patience avait certaines limites et pourtant, il ne semblait pas comprendre la moindre chose. Il gardait son sourire, annonçant qu’il allait se laver avant de se coucher. Elle s’était mise assise sur le lit, contre le mur, relevant ses jambes pour les coller contre son corps. Qu’il arrête ces stupidités… Ca ne menait à rien du tout. Pourquoi est-ce qu’il voulait connaître ce qu’elle était auparavant ? C’était à peine si elle voulait s’en souvenir. Il revint une bonne vingtaine de minutes plus tard, torse nu tout en se séchant ses longs cheveux blonds.

« Y a rien à redire ! C’est vraiment trop bon une douche après le travail ! »

« Si tu le dis… Bon, tu devrais aller te coucher. »

« Mais qu’est-ce qu’il y a à vouloir me forcer à dormir ? Je suis sûr que tu veux essayer de me dévorer mes rêves héhéhé ! »

« Qu… Quoi ?! Mais non ! Je n’ai pas que ça à faire ! »

Elle le regarda avec un peu de rouge aux joues et gênée et il s’arrêta de sourire. Il s’approcha d’elle, fronçant les sourcils avant de passer une main sur sa joue. Elle se laissa faire pendant quelques instants avant de lui donner une claque sur la main pour la repousser. Mais elle ne disait rien… Rien du tout. Qu’est-ce que ce type lui voulait ?!

« Recommence ça encore une fois et je te brise la main. »

« Je ne savais pas que tu étais capable de rougir ! C’est bizarre de ta part ! Ca correspond un peu à ton œil gauche. »

« Continue comme ça… et ton sommeil sera éternel ! »

« Bonne nuit alors ! Est-ce que je peux dormir dans mon lit ce soir ? Je suis plus fatigué que d’habitude, je te l’avoue… »

« Tu peux crever ! Tu ne dormiras pas dans ton lit ! »

Il haussa les épaules en souriant, allant se coucher dans celui-ci avant de lui tourner le dos. Elle s’était mise à trembler de colère : Est-ce qu’il n’avait pas compris ce qu’elle venait de lui dire ?! Elle lui donna un coup de pied dans le dos, le faisant à peine bouger alors qu’elle s’écriait avec colère et rage :

« Mais tu vas dégager de là ?! Si je veux dormir, c’est ici ! »

« Installes toi alors de l’autre côté du lit et dors. Je ne t’en empêche pas. Je ne savais pas que les spectres aimaient autant dormir dans un lit. »

« Je… Je… Je vais t’exploser… Je vais t’annihiler si tu ne t’en vas pas de là d’ici deux minutes. Je commence à compter maintenant ! »

Il était déjà en train de dormir au bout des deux minutes et elle lui redonna un coup de pied dans le dos mais rien de rien… Il s’était complètement assoupi. Il était vraiment aussi fatigué que ça ? Il était vrai qu’elle ne l’avait pas suivi aujourd’hui mais quand même, qu’est-ce qu’il avait foutu ?! Et puis, c’était quoi cette idée saugrenue des pierres tombales.

« Bon… Il est temps de venir dévorer tes jolis petits rêves. Ca t’apprendra ! »

Elle ne faisait pas forcément cela de gaieté de cœur mais il devait comprendre qu’elle ne plaisantait pas. On ne devait pas se moquer d’elle sinon, cela pouvait très mal se finir ! Elle s’approcha de lui, posant une main sur son front avant de fermer les yeux. Voilà… Elle rentrait dans son subconscient.

« Parfait, voyons de quoi tu rêves. Je suis sûr que ça va être très bon. »

Enfin… C’est ce qu’elle croyait mais pourquoi elle commençait à avoir des sueurs froides ? Depuis quand est-ce que les jolis rêves se passaient dans un lieu lugubre qui faisaient penser à une cave ? Pourquoi est-ce qu’elle voyait un jeune garçon âgé de huit ans, couché au sol et recouvert de crasse même dans ses cheveux blonds ? Pourquoi… est-ce que ces vêtements étaient déchirés et laissaient voir de nombreuses cicatrices et entailles encore ouvertes ? Pourquoi… est-ce que ce garçon baignait dans son sang ?

« C’est… C’est quoi ce délire ? Ce n’est pas drôle ! Imagine voir autre chose ! »

Elle retira sa main, laissant quelques secondes se dérouler avant de la reposer sur Alan. Maintenant, elle se retrouvait dans un quartier défavorisé, des bâtiments à moitié détruits, certains sur le point de s’écrouler. Au milieu de la place dont la route était désagrégée ou presque, cinq enfants en frappaient un autre au sol. Celui-ci avait les cheveux blonds, se laissant faire tandis que quelques dents se trouvaient près de lui.

« Espèce de monstre ! Pourquoi tu as fait ça à mon animal ?! »

« On sait pas ce que tu as fait mais on sait que c’est de ta faute ! »

« Crève ! Crève ! Tu n’avais pas le droit ! »

Lui ? Faire quelque chose de la sorte ? Pourtant… Si c’était le rêve d’Alan… Cela devait être lui non ? Ou alors une autre personne ? Elle n’arrivait pas à cerner cette histoire ! Elle retira sa main, la regardant longuement. Elle était parcourue de nombreux soubresauts comme si elle avait rencontré un démon. Elle serra les dents, murmurant avec colère :

« Saleté… Tu m’en caches des choses aussi hein ? Je n’ai même pas besoin de dévorer tes rêves. Cela reviendrait à t’aider ! Je ne supporte pas les secrets ! Surtout pas ! Je ne sais pas ce que tu es… ou ce que tu veux… Mais je déteste ça ! Pour ce soir, tu es tranquille ! »

Elle n’avait pas le choix. Elle allait devoir partager le lit d’Alan avec ce dernier. Elle alla coller son dos contre le sien, tentant de fermer les yeux pour s’endormir sans y arriver. Stupide… C’était quoi cette idiotie ? Alan était toujours quelqu’un de souriant et d’enjoué. Alors pourquoi est-ce qu’il rêvait de choses si horribles ? Et elle était certaine qu’il avait des histoires encore bien pires en lui. Tsss… Elle n’allait pas réussir à dormir.

Chapitre 10 : A un niveau bien supérieur

ShiroiRyu
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Chapitre 10 : A un niveau bien supérieur

« Mon… Monsieur Erèbe ? Que faites-vous ici ?! »

Pour une surprise, c’en était une ! Il ne s’était pas attendu à voir l’homme aux cheveux violets dès maintenant ! Il le salua chaleureusement, lui demandant depuis combien de temps il était ici et surtout pourquoi il se trouvait en ce lieu. Erèbe lui répondit d’une voix calme :

« Je ne faisais que voyager et parcourir cette ville. Tu travailles donc encore en ce lieu ? »

« C’est exact ! Bon, bien sûr, il faut quand même que je m’y mette sérieusement mais est-ce que vous avez du temps pendant ma pause ? »

« Je pense avoir tout le temps nécessaire, pourquoi cela ? »

« Car j’aimerais refaire une partie d’échecs avec vous si c’est possible ! J’ai bien envie de voir si je peux m’améliorer ou non ! »

« Est-ce que tu es capable de te préparer à sacrifier tes membres pour arriver à la victoire ? »

Alan s’arrêta de sourire, observant Erèbe pour voir pourquoi il parlait avec un tel ton dans sa voix. Des sacrifices ? Ceux de ses pions ? Et bien… Dit de cette façon, il s’avouait intérieurement qu’il avait eu peur sur le coup. Il reprit d’une voix qui se voulait sereine :

« Je suis prêt à tout ce qu’il vaut faire tant que cela me permet de vous battre. »

« Bien bien bien ! Alors soit… Je t’attendrais en bas de ton lieu de travail d’ici quelques heures, lorsque tu auras terminé. Nous irons déjeuner ensemble… »

« Ah… Je ne peux pas cela, je suis désolé, monsieur Erèbe. J’ai promis de déjeuner tous les jours avec ma petite amie Zena. Elle m’attend à chaque fois et vous savez ce que sont les femmes ! Donc, si vous le voulez bien, on pourra plutôt attendre la fin de la journée. »

« Comme tu le désires, je te l’ai signalé, je ne suis pas pressé. Ainsi, nous nous mettons d’accord pour jouer une partie ce soir. J’ai simplement une dernière question à te poser : Tu préfères prendre les blancs ou les noirs ? »

« Je prendrais les noirs comme la dernière fois ! Bon, je dois vous laisser, je dois rentrer dès maintenant, sinon je vais arriver en retard et ces derniers jours, ce n’est pas la meilleure idée à avoir. Au revoir et à ce soir ! »

« A ce soir, mon jeune ami. Que ta journée se déroule bien. »

Il s’inclina respectueusement devant Alan, disparaissant après que celui-ci soit rentré dans le gratte-ciel de Faror. A l’intérieur, il se donna à 200%, travaillant bien plus rapidement qu’auparavant. Comme si le fait de refaire une partie d’échecs avait suffit à le remotiver pour le reste de la journée. Le déjeuner arriva, Alan expliquant à Zena qu’elle rentrerait seule ce soir car il avait une chose importante à faire. Elle le questionna à ce sujet tandis qu’il lui répondait qu’il allait faire une partie d’échecs avec un homme qu’il avait rencontré dans la rue. Elle lui rétorqua doucement :

« Et pourquoi tu ne m’inviterais pas plutôt à observer la partie ? Je sais quand même jouer un peu aux échecs hein ? Je connais les règles et quelques coups. »

« D’accord mais ne vient pas m’aider d’accord ? Je ne veux pas gagner grâce à toi ! »

« D’accord… Alan. Je te le promets. On se balade un peu en ville ? On a quand même une heure avant de reprendre le travail et comme on n’a pas Mana dans les pieds… »

« Tu te trompes ! »

Zena sursauta comme à son habitude, dès l’instant où Mana apparaissait entre eux. Alan poussa un profond soupir désabusé, faisant un léger sourire avant de dire :

« Mana, ce n’est pas toi qui disait que tu n’aimais guère les humains et te présenter à eux de cette manière ? Du moins en public ? »

« Je fais ce que je veux, Alan. C’est bien clair ? Dommage que tu n’ais pas terminé ton assiette, tu vas avoir une mauvaise surprise ! »

Il baissa subitement sa tête alors que Mana fut repoussée par un puissant courant. Elle cria de surprise, se stabilisant dans les airs alors que plusieurs visages se tournaient vers elle. Qu’est-ce qui s’était passé ? Mais qu’est-ce qui s’était passé ?! Elle regarda d’un air furieux Alan avant de reprendre d’une voix énervée :

« Qu’est-ce que tu viens de faire là ?! »

« Moi ? Mais rien du tout ! Je voulais simplement me baisser ! Pourquoi tu es partie ? Je te fais peur ? Hahaha ! Bon ! Par contre, Mana, pourquoi tu es… »

« LA FERME ! Je m’en vais ! Ce n’est plus drôle du tout ! »

Elle avait disparu au même moment où elle s’était adressée à lui, Alan se tournant vers Zena pour lui demander ce qui venait de se passer. Elle haussa les épaules pour dire qu’elle n’en savait rien, terminant son assiette tandis qu’il faisait de même. Au loin, à plusieurs kilomètres de là, dans une ruelle abandonnée, l’adolescente aux cheveux gris était assise contre un mur, tremblante de colère. Elle murmura :

« Comment c’est possible ce truc ?! Comment c’est possible ?! Comment qu’il a fait ça ! »

Il ne pouvait pas lui mentir ! Il n’avait pas pu esquiver son énergie spectrale ainsi ! Il avait fait quelque chose mais quoi ?! Elle reprit d’une voix énervée :

« Merde de merde de merde ! Même cette odeur ne peut pas m’empêcher d’être en colère ! Je vais le bouffer tout cru cette nuit ! Je vais lui dévorer ses rêves et lui envoyer ses pires cauchemars ! Il ne va pas apprécier ! Oui ! Il ne va pas apprécier du tout ! HA ! HAHAHA ! HAHAHAHA ! Tu vas me détester et me haïr ! Je vais t’apprendre à te moquer de moi, tu me dégoûtes ! je ne sais pas comment tu as pu échapper à cette sentence mais quand elle tombera sur toi, tu ne pourras jamais te relever ! Héhéhé ! »

Elle éclata de rire, se dissipant dans un mur alors qu’elle savait quoi faire cette nuit. Il avait intérêt à dormir… Oh que oui ! Elle le forcerait à dormir même ! Elle lui montrerait qu’on ne «Et ce n’était pas cette Zena qui allait l’empêcher de s’amuser avec cet adolescent ! Et ce n’était pas cet adolescent qui allait l’empêcher de jouer !

« Vraiment… Dites… Quand une adolescente vous fait la gueule parce que vous ne comprenez pas ce qu’elle vient de dire ou faire, qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Que tu es un parfait imbécile, Alan ! Tu devrais t’en douter non ? »

« Oui… Je m’en doutais mais bon… Enfin… Je me demande ce qui lui a prit de se comporter comme ça ! Bon, qu’est-ce que j’ai à faire aujourd’hui ? »

« Simplement à t’occuper de divers papiers pour cette après-midi. Dès que tu as terminé avec tout ça, tu pourras partir en avance ! »

« Je ne pourrais pas en fait… Je dois attendre Zena ce soir. »

« Ah ? C’est avec elle que tu t’es disputé ? Ben cherche un moyen de te faire pardonner en attendant alors ! Tu es un grand garçon, tu devrais savoir te débrouiller ! »

Ah… L’homme qui s’était adressé à lui, un camarade de travail, il ne savait guère au sujet de Mana. Après la réaction de Zena lorsqu’elle avait découverte cette dernière, il préférait éviter de la présenter à d’autres personnes. S’excuser auprès de Mana ? Mais pourquoi ?

Bon… Il ne devait pas se poser plus de questions toute façon. Cela pourrait attendre non ? Il continua son travail avec moins d’ardeur que ce matin, ses pensées envers Mana restant présentes alors qu’il tentait de travailler. Non… Sincèrement, il ne comprenait rien ! Plusieurs heures passèrent et il termina de ranger et régler ses papiers avec une heure d’avance. Il salua les différentes personnes avant de partir du gratte-ciel, observant ce dernier en se retournant à la sortie. Qu’il était imposant…

« Bon ! Pour se faire pardonner, je vais lui offrir quoi ? »

Tiens ! Des pompes funèbres ! Il pénétra à l’intérieur, regardant les diverses plaques alors que le vendeur semblait surpris de voir un jeune homme ici. Il s’approcha de lui, demandant :

«  Bonjour, en quoi puis-je vous aider ? »

« Oh ! J’aimerais savoir quelles sont les pierres tombales qui permettent aux âmes de reposer en paix. Ou qui sont de meilleure qualité ? Bref, je m’intéresse un peu à tout ça ! »

« Oh… C’est bizarre mais pourquoi pas ? Si vous voulez bien me suivre, je vais vous en raconter un peu plus à ce sujet. Avez-vous du temps néanmoins ? »

« Environ une heure, est-ce que ça sera suffisant ? »

« Je pense que oui. Venez donc derrière le comptoir, de toute façon, les clients n’arrivent qu’une fois par demi-heure ou heure. C’est si peu commun de voir des personnes qui s’intéressent à ce métier et surtout aussi jeunes… »

Héhéhé ! Au moins, il allait pouvoir se distraire et la conversation de ce soir avec Mana sera assez spéciale. Rien qu’à l’idée d’en parler, il sentait que cela allait bien l’amuser. Après une bonne heure de discussions et fort des nouvelles choses qu’il avait appris, il se dirigea à nouveau vers le gratte-ciel, attendant que Zena se présente à lui, chose qui arriva après quelques minutes d’attente. Elle s’excusa de son léger retard avant qu’une voix douce ne se fasse entendre derrière elle :

« Et bien… Est-ce donc la demoiselle nommée Zena ? »

« AHHHHHHHH ! Qui… Qui êtes vous ?! Alan… Est-ce … »

« Je vois que j’ai déjà été présenté… Mais je recommence pour vous. Je me nomme Erèbe et je suis donc celui qui va se charger de jouer avec votre petit ami. »

L’homme aux cheveux violets s’inclina respectueusement, venant déposer un baiser sur la main de Zena qui s’était mise à rougir. Elle n’avait guère l’habitude de ce genre de gestes envers elle. Il leur indiqua de bien vouloir le suivre, les emmenant à la terrasse d’un café où il commanda quelques boissons pour lui et les deux adolescents avant de faire apparaître un échiquier sur la table. Zena poussa un petit cri de surprise :

« Co… Comment ? Vous êtes un pokémon ? »

« Surprenant non ? Mais oui… Je suis un pokémon ! Qui pensez vous que je sois ? »

« Je ne sais pas… Votre allure me fait penser à un combattant… mais ce n’est pas le cas. On ne peut pas faire apparaître des choses comme ça. Vous êtes un pokémon psychique ? »

« Je vous donnerais la réponse si Alan arrive à me battre aux échecs. »

« Je n’y suis pas arrivé la première fois… Il lui restait douze pièces ou quelque chose comme ça, Zena. Je suis vraiment nul ! »

« Il n’y a personne de mauvais ou de bon dans ce monde, seulement des personnes qui doivent apprendre plus que d’autre. »

« Alors je vais apprendre avec vous ! Je prends les noirs !  Zena, tu sais ce que j’ai dit hein ? »

« Oui oui et oui ! Je ne viendrais pas t’aider ! »

« Penses-tu que c’est une bonne idée ? Peut-être qu’elle pourrait te donner de bons conseils. »

« Je préfère éviter sincèrement. Je veux y arriver seul, sinon à quoi cela me servirait de gagner si je ne suis pas capable de me débrouiller ? »

« Des fois, il vaut mieux faire des sacrifices… Des fois, il vaut mieux se faire aider. »

Erèbe avait prononcé ces deux phrases avec un léger sourire, observant la réaction d’Alan et de Zena. Comme il s’en doutait, les deux adolescents semblaient un peu dubitatifs, ne comprenant pas réellement la portée de cette phrase. La partie allait commencer et Erèbe fut le premier à jouer, conformément aux règles. Zena restait muette, ne sachant pas quoi dire alors qu’elle observait la situation.
Cet homme… n’était pas normal… Son intelligence était au-dessus de celle d’un pokémon ou d’un humain. S’il n’était pas un pokémon psychique, elle ne voyait pas qui il pouvait être ! Un dragon ? Peut-être ! Mais un dragon surpuissant alors ! Un dragon au-dessus des autres. Un Drattak ? Un Carchacrok ? Il y avait tellement peu de choix et pourtant… Aucun ne semblait correspondre. Elle fut retirée de ses pensées lorsqu’Erèbe signala :

« Tu es en danger… Tu n’aurais pas du perdre ta Reine aussi vite. »

« Je pensais prendre des risques mais visiblement… »

« Ce n’était pas la meilleure idée ! Tu aurais pu la perdre mais en même temps contre-attaquer. C’est dommage Alan, tu as perdu depuis le départ. »

« Oh… Je vois que mademoiselle Zena semble s’y connaitre bien mieux qu’elle ne le ferait croire. Peut-être qu’un jour, nous pourrons faire une partie. »

« Sans façon, je suis désolée, mais je ne joue plus aux échecs depuis longtemps. Cela restera dans le domaine du souvenir. »

« Echec et mat, Alan. Tu as perdu. »

« Quoi ? AHHHHHHH ! Non ! Ce n’est pas possible ! »

Il venait encore de se faire battre à plate couture ! Cela devenait sincèrement ennuyeux à force ! Il poussa un profond soupir de désespoir avant de se lever. Il tendit sa main vers Erèbe, celui-ci la prenant avec un léger sourire tout en se levant à son tour.

« Cela n’est pas gênant de perdre. Ce qui ne nous tues pas nous rend plus fort. Ou alors dans certains cas, la mort est une délivrance. »

« Hein ? Que voulez vous dire par cela, monsieur Erèbe ? »

« Oh ! Rien du tout, rien du tout ! Je dois m’en aller maintenant. Peut-être que nous recommencerons une partie un autre jour ? »

« Quand vous le voulez ! Vous savez où je me trouve donc ça ne devrait pas vous poser de problèmes ! Par contre, il se fait tard et nous devons rentrer nous aussi. »

« Soit… Je vous souhaite donc une bonne soirée. »

Il salua Zena, embrassant sa main tandis que le couple s’éloignait. L’adolescente tira l’oreille d’Alan, lui signalant qu’il aurait mieux fait de se taire cette fois et de la laisser l’aider au lieu de faire le type macho et primaire qui ne voulait pas se débrouiller. Erèbe prit la reine noire en cristal, l’observant de tous les côtés avant de la déposer auprès du roi. Quelques secondes plus tard, il disparu complètement de la vue de tous et de toutes comme auparavant. Personne n’avait remarqué qu’ils étaient là… Comme si tout cela n’avait jamais existé. Alan retourna chez lui, embrassant Zena sur la joue avant de remonter dans sa chambre. Il allait avoir une petite discussion avec Mana.

Chapitre 9 : Des petits soucis et des gros ennuis

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Des petits soucis et des gros ennuis

« Pardon… encore… Zena pour hier. »

« Je t’ai déjà dit que c’était oublié ! Ne me force pas à t’en mettre une pour que je t’excuse. Je n’en ai pas envie et tu ne la mérites pas… contrairement à moi. »

« Je t’ai quand même baffé ! Je ne sais pas ce qui s’est passé, sincèrement ! »

« Ca arrive à tout le monde ! Arrête d’en parler sinon je vais m’énerver ! »

Ahhhh ! Il ne savait pas où se mettre après tout ça. Il était vraiment confus après tout ça. Hier, ils avaient décidés qu’il valait mieux qu’il ne dorme pas chez elle et lorsqu’il était rentré dans sa chambre, Mana s’était déjà couché dans son lit. Il avait préféré dormir sur une chaise, ne préférant pas la réveiller bien qu’elle criait à nouveau faiblement dans son sommeil. Il y avait tellement de choses qui trottaient dans sa tête !

« Alan, Zena, bonjour, tous les deux. Vous êtes prêts pour aujourd’hui ? »

« Oui, oui ! Nous pouvons y aller, mademoiselle Lunitia. Et bonjour aussi. »

Il émit un grand sourire, sourire rendu par Zena et Lunitia alors qu’ils se faisaient téléporter dans leur bâtiment respectif. Mais aujourd’hui, cela ne semblait pas être le jour. Même Faror était d’une humeur exécrable, chose rarissime d’après les propos des différents employés. Non sincèrement, il ne savait pas pourquoi tout allait mal.

« ORIAN ! Je t’ai dit de prendre tes médicaments ! »

Ce fut l’unique phrase qu’il avait pu entendre alors qu’il arrivait dans le bureau de Faror. L’homme grassouillet était au téléphone, s’énervant sur ce dernier avant de raccrocher brutalement. Il poussa un profond soupir d’exaspération, se tournant vers Alan :

« Qu’est-ce qu’il y a ?! Vous ne voyez pas que je suis occupé ?! »

« Par… Pardonnez-moi, messire Faror. »

« Ah… C’est toi, Alan. Bon… Qu’est-ce qu’il y a ? Désolé, mais je suis sincèrement occupé ou plutôt préoccupé. »

« A propos de votre frère jumeau non ? Je suis désolé d’avoir entendue cette conversation. Est-ce qu’il va si mal que ça ? Il est vrai que… Zena m’a signalé qu’il n’était pas en pleine forme mais je ne pensais pas autant que ça. »

« Il ne veut plus prendre ses médicaments… Je m’inquiète pour lui. C’est une chose normale pour un frère non ? Je devrais lui rendre visite… »

« C’est la meilleure chose à faire. Vous voulez que je vous accompagne ? Nous pourrions nous rendre à la pharmacie en même temps si vous le désirez. »

« Je crois que je vais faire ça… Oui… Et j’aurais besoin d’être accompagné. Vas prévenir Solerion et Lunitia que nous partons. Je crois que les relations avec Brinzan et Airoinos attendront un peu… Il y a des choses plus importantes dans la vie ! »

« Je confirme ! Bon ! Je vais les prévenir tout de suite avant qu’il ne soit trop tard ! »
Il quitta le bureau, Solerion apparaissant devant Faror avec un grand sourire, sourire que l’homme lui rendit avant de se lever. Quelques instants plus tard, Alan revenait avec Lunitia, annonçant qu’il n’avait pas trouvé Solerion. Il fut surpris par ce dernier, se demandant comment avait-il fait pour arriver ici sans qu’il ne le voie… avant de se rappeler qu’il était un pokémon psychique et donc que tout cela était plus que normal.

Lors qu’ils furent téléportés tous les quatre devant le bâtiment principal d’Orian, ce fut pour voir Zena qui salua chaleureusement Alan, lui demandant ce qu’il venait faire ici. Un bref regard vers Faror et les deux pokémons humanisés et elle comprit que cela était plus qu’important. Alan demanda rapidement la liste des médicaments à Faror tandis qu’il lui signalait de discuter avec son frère en attendant.

« Je te fais confiance, Alan. Je ne devrais pas demander cela à quelqu’un qui travaille que depuis peu de temps pour moi mais puisque tu es si apprécié d’Orian et des autres dirigeants, je ne vois pas pourquoi je refuserais ton aide. »

« Ne vous en faites pas ! D’ici vingt minutes, je serais de retour ! »

« Je viens avec toi, Alan ! »

« Ahh… Que c’est beau l’amour, n’est-ce pas ? »

Lutinia et Solerion hochèrent la tête aux paroles de Faror alors les deux adolescents couraient main dans la main pour se diriger vers la pharmacie la plus proche. L’adolescent aux cheveux blonds nota mentalement les médicaments, évitant de ne plus s’en rappeler tout en les soufflant dans l’oreille de Zena.

« Au moins, comme ça, si j’oublie, tu pourras me les répéter ! »

« Et si je les oublie moi-même ? On fait comment ? »

« On invente des noms de médicament et on les demande à la pharmacie, c’est pas plus difficile que ça non ? Bon après… Le hasard, c’est pas vraiment la meilleure idée lorsqu’il s’agit de soigner quelqu’un. Comment vas monsieur Orian ? »

« Très très très mal… C’est à peine s’il me parle… Je me suis occupée des relations avec Plitana et Pelledoum… Tiens, tu savais que Pelledoum et Ergantia étaient fiancés ? »

« Deux pokémons ? Ils sont fiancés tous les deux ? »

« Je ne trouve pas ça bizarre personnellement ! S’ils s’aiment et qu’ils sont assez intelligents pour se comporter comme des humains, pourquoi ne pourraient-ils pas s’aimer ? En plus, rien ne les empêche… sauf la loi… mais bon, comme la loi provient des nombreuses entreprises qui gèrent Chiss, il n’y a eu aucun problème à tout ça ! »

Après plusieurs courses bien accomplies, ils retournèrent ensemble dans le gratte-ciel où siégeait Orian. Ils saluèrent brièvement les employés d’un hochement de tête, se dirigeant directement vers le bureau de l’homme dans son fauteuil, toquant plusieurs fois avant de prononcer leurs noms pour dire qu’ils rentraient.

« Orian ! Arrête tes idioties ! Tu n’es pas un gamin ! Prend tes médicaments ! »

« Faror… Tu sais très bien que ça ne servira à rien… »

« Ne dit pas de bêtises. Bon, Solerion et Lunitia, aidez moi, retenez le et forcez le. AH ! Alan ! Zena ! Vous arrivez à temps ! Donnez-moi ces médicaments ! »

Avec impatience, Faror prit le sachet en plastique, laissant tomber les différentes boîtes sur le bureau avant de lire les titres. Il en ouvrit une, sortant quelques médicaments tout en prenant un verre d’eau qui était posé sur son bureau. Il jeta les gélules à l’intérieur, disant à Orian d’ouvrir en grand sa bouche avant de l’obliger à boire le liquide.

« Voilà. Tu es un brave garçon ! Et arrête de faire peur à ton frère ! »

« Je ne voulais pas de ces médicaments… »

« Je sais qu’ils ont un goût horrible mais qu’importe ! »

« Messire Orian, messire Orian ! Messire Pelledoum et mademoiselle Ergantia sont arrivés ! »

« Faites les donc venir, je vais m’occuper des affaires de mon frère pour aujourd’hui. »

L’employé qui était rentré dans la pièce hocha la tête pour dire qu’il avait bien compris, quittant le bureau. Quelques instants plus tard, deux personnes apparurent : L’homme avait des cheveux verts avec une mèche devant son œil gauche, l’œil droit étant rouge. Une cravate rouge se trouvait par-dessus sa veste verte tandis qu’il portait un pantalon blanc.
La femme quand à elle portait une magnifique et longue robe blanche cachant complètement ses pieds, ses cheveux verts courts mais bien coiffés allant de pair avec son haut vert. Une sorte de rubis était attaché à un pendentif se trouvant dans le creux de son décolleté, mettant en valeur ses deux yeux rouges. Il n’était pas difficile de savoir quels étaient les pokémons dont ils avaient la forme humaine.

« Bonjour, mademoiselle la Gardevoir et messire le Gallame. »

« S’il te plaît, Alan, nous n’aimons guère ces deux noms. Nous sommes quand même plus développés que des pokémons psychiques basiques. »

« Je suis désolé… Mais je me sens obligé à chaque fois que je vous vois. »

« Alors arrête donc d’être obligé, d’accord ? Messire Orian, messire Faror, mademoiselle Lunitia, mademoiselle Zena et messire Solerion… Nous sommes donc venus ici pour conforter nos relations entre Ergantia et Orian. »

« Comme vous pouvez le voir… Mon frère n’est pas en état de parler correctement. Je vais donc m’occuper de tout ceci. »

Ils étaient combien en ce lieu ? Les deux frères, les deux couples, Solerion et Lunitia… Ah oui… Ils étaient bien huit… Cela commençait à être un peu oppressant. Alan signala qu’il allait prendre un peu l’air, laissant les personnes discuter entre elles tandis que Zena disait qu’elle allait faire de même de son côté.

« Bon… Que me voulez-vous alors ? »

« Cela est très simple, Ergantia et moi-même, nous pensons qu’il vaut mieux commencer à nous préparer pour ce qui nous attend. »

« Vous voulez parler de cet ectoplasme ? »

Pelledoum hocha la tête pour dire que oui tandis que Faror poussait un profond soupir en même temps que son frère. C’est vrai que cette voix… et ce corps étaient de gros problèmes. Mais qu’est-ce qu’ils pouvaient faire ? Ils étaient poings et pieds liés.

« Oricalk a signalé à Plitana que si cela s’avérait nécessaire… »

« Nous devrions alors utiliser nos pions comme appât. »

« Nos pions, vous dites Solerion et Lunitia ? Hum… Oui… Peut-être… »

Ergantia poussa un léger soupir, passant une main dans ses cheveux verts. Ce fut à ce moment précis que les volets décidèrent de tomber subitement, faisant tomber l’obscurité dans la pièce alors que deux yeux rouges s’étaient mis à briller dans le noir.

« Oricalk ? Qu’est-ce que vous faites là ? »

« J’ai ressentie une présence forte déplaisante qui provenait d’ici. »

« Nous n’avons pourtant rien remarqué. Est-ce que vous êtes sûr que ce n’était pas une erreur ? Comment va mademoiselle Plitana ? »

« Très bien, merci beaucoup. Je n’apprécie guère ce que j’ai cru entendre. Y a-t-il véritablement un spectre ici ? »

« Orian a eu cette impression… C’était une voix féminine et infantile… comme celle d’une adolescente d’après ce que j’ai cru comprendre. »

La seule personne qui répondait aux deux yeux rouges était Pelledoum, l’homme à la cravate rouge semblant légèrement gêné par la situation. En fait, il n’était pas le seul, tout le monde était sur les nerfs et avait du mal à respirer. Visiblement, la venue d’Oricalk n’était pas prévue et ils ne savaient pas réellement où se mettre.

« Enfin… Qu’importe… Tant qu’elle ne vient guère nous déranger et quelle ne nous cause pas de soucis, ne vous intéressez pas à ce cas. Pensez plutôt à ces deux adolescents… Zena et Alan… Sont-ils vraiment ceux que l’on pense ? »

« Il n’y a aucun doute. J’ai commencé à lire dans leur cœur dès l’instant où je les ai vus. »

« Et qu’en as-tu retiré ? »

« La fille est envahie par la jalousie tandis que le garçon est rayonnant à l’extérieur tout en ayant une petite part sombre à l’intérieur. Disons qu’ils sont exactement deux opposés. Bien que cela ne se voit pas, l’adolescente a un sentiment de protection et d’amour très important envers l’adolescent tandis qu’Alan est toujours souriant, prenant la vie du bon côté sans être très sérieux dans ce qu’il fait. Mais tout cela est faux… Complètement faux. »

« Peut-être que son rôle n’est donc pas anodin.  Vous pouvez tout faire pour l’éveiller. S’il n’est pas conscient de ce qu’il est réellement, à ce moment là, ce jeu stupide continuera sans cesse. Cette voix n’arrête pas de rester ancrée dans ma tête. »

« Oui… Nous comprenons très bien ce que vous voulez dire. »

« Ainsi… Faites comme vous le désirez, mais réveillez le… qu’importe la manière nécessaire à son éveil, il doit être ainsi lors de cet instant. Je m’en vais, des occupations m’attendent autre part. Je dois affronter cet homme nommé Erèbe. »

« Vous perdez toujours contre lui ? Malgré votre super intelligence ? »

« Il est beaucoup trop fort pour moi… Beaucoup trop fort… »

Les deux yeux rouges disparurent complètement tandis que les volets revenaient en hauteur, replongeant les personnes présentes dans la lumière du soleil. Les six personnes se regardèrent longuement avant de pousser plusieurs soupirs à la suite. Eveiller Alan ? C’était une chose plus facile à dire qu’à faire. Ce fut Orian qui prit la parole en premier, d’une voix calme et lente :

« J’ai bien une idée… Mais cela sera risqué… De même, il me faudra quelques temps avant de pouvoir tout mettre en position. On va jouer le jeu de la folie… »

« Hum ? Messire… Orian ? Quelle est donc cette idée ? »

« Je ne la dirais qu’à Solerion, toi-même et mon frère. Si vous voulez bien nous excuser, Ergantia et Pelledoum, j’aimerais parler en privé. »

Les deux personnes aux cheveux verts murmurèrent de les prévenir si ils avaient besoin d’aide avant de disparaître complètement. Finalement, ils n’étaient plus que quatre : Les deux frères et leurs pokémons. Le plan allait pouvoir être mis en place dès maintenant. Qu’importe le temps qu’il prendra. Un petit rire se fit entendre alors qu’une voix résonna dans l’entièreté de la pièce :

« Je vois très bien ce que vous préparez… Très très bien même ! Cela va être amusant, très amusant ! Comment des pokémons aussi simples que vous peuvent-ils imaginer de telles choses hein ? Nul ne le sait… Nul ne le saura ! »

Ils s’arrêtèrent de parler, tournant la tête pour savoir d’où provenait la voix. Encore elle…