Chapitre 12 : Désillusions

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Désillusions

« Tery, on n’a pas le choix ! Tu as intérêt à me suivre ! »

Comme elle le disait si bien, il n’avait pas le choix donc bon… Il hocha la tête pour accepter la proposition de la jeune femme aux cheveux blonds, celle-ci mettant le pendentif dans son décolleté. Elle se dirigea à toute allure vers les fenêtres, les ouvrant alors qu’elle se penchait en avant pour observer le sol et les alentours.

« AH ! Ils sont là ! Arrêtez-les avant qu’ils ne tentent de s’enfuir ! »

Plusieurs hennissements se firent entendre alors que les gardes arrivaient dans la chambre, bloquant la sortie. Lui ? Il était de dos par rapport à Clari, celle-ci ayant le visage dirigé vers le sol… Elle semblait observer quelque chose… AH ! Il entendait de plus en plus d’hennissements, Clari s’écriant en le tenant par la hanche :

« Accroche-toi bien ! On va devoir sauter Tery ! »

« Sauter ?! COMMENT CA ?! T’as vu l’étage où nous sommes ?! »

Il tenta de se retourner mais elle le calla bien contre elle, la tête du jeune homme collée contre sa poitrine, son épée étant rangée dans son dos alors qu’elle grimpait sur le bord de la fenêtre. Elle arrivait à passer entre ? Il baissa la tête, remarquant plusieurs chevaux bicéphales à la crinière enflammée. Il y en avait trois au total… L’un était monté par Salazar, le second par Oros et Eliza… tandis que le troisième… était maintenu par Salazar pour le positionner sous la fenêtre… Il murmura avec un peu d’appréhension dans la voix :

« Clari… Tu ne comptes quand même pas sauter, hein ? S’il te plaît… »

« Et pourquoi pas ? Accroche-toi bien et n’en profite pas trop ! »

En profiter ?! Il n’avait clairement pas l’idée d’en profiter actuellement ! Il évita de pousser un cri alors qu’elle se jetait dans le vide. Il ferma les yeux, ne remarquant pas que leurs corps semblaient tomber bien moins rapidement qu’il ne l’aurait cru. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il se retrouvait sur l’un des chevaux, derrière Clari, celle-ci lui disant :

« Place tes mains autour de mon ventre ! On quitte cet endroit et cette ville ! »

« Dépêchez-vous ! On n’a pas de temps à perdre ! » s’écria Salazar alors que le jeune homme mettait ses deux mains sur le ventre de Clari, la jeune femme donnant quelques coups d’éperons tandis que les trois chevaux se mettaient à galoper.

« Salazar, est-ce que vous savez où se trouve la sortie ? Nous ne pouvons que vous suivre ! » dit Oros tandis que Clari restait parfaitement muette.

« Restez près de moi, ils n’auront pas le temps de nous empêcher de nous barrer le passage, par contre… Attendez-vous à galoper pendant plusieurs heures, on doit mettre le maximum de distance entre eux et nous. » répondit Salazar en posant une main sur son cœur.

« Pourquoi j’ai l’impression que tout va trop vite ? » marmonna Tery alors que personne ne semblait l’écouter. Il aurait aimé avoir une réponse… mais cela attendrait.

Plusieurs minutes passèrent et rien n’arrivait… Ils continuaient de galoper sans que l’un ne prenne la parole jusqu’à ce qu’Oros se retourne, annonçant d’une voix grave :

« Ils sont déjà à notre poursuite ! Leurs chevaux sont plus rapides que les nôtres ! »

« Ils sont surtout plus dociles ! Oros, tu t’occupes de les arrêter ? »

« Aucun problème ! Eliza ? On échange nos places. »

Hein ? Que quoi ? Il jeta un regard aux deux personnes, à l’autre… « couple » pour voir que ces derniers s’arrêtaient. La femme prenait la place de l’homme, celui-ci lui tournant le dos avant de faire apparaître des veines bleues le long de ses bras. Il alla rejoindre ses deux mains tout en disant à la femme avec lui :

« Essaye de ne pas aller trop trop vite s’il te plaît ! Même si ils prennent de la distance par rapport à nous. On ira les rejoindre ensuite ! »

Hein ? Ils se séparaient ? Il continuait de les observer, remarquant qu’Oros venait maintenant de créer un puissant jet d’eau à partir de ses deux mains, le jet d’eau allant percuter au loin le premier cavalier à leur poursuite. Waouh… C’était puissant. Ces types… n’étaient pas des amateurs quand même.

« Tery… Tu… Tu peux retirer ta main s’il te plaît ? »

Hein ? Comment ça ? Il se remit correctement, remarquant où il avait placé sa main sur Clari. Il poussa un petit cri, la retirant subitement avant de pencher sur le côté. Il s’agrippa violemment au ventre de la jeune femme, celle-ci émettait un petit rire amusé tout en continuant de galoper. Elle reprit d’une voix calme :

« Ne t’en fais pas, je sais que tu ne voulais pas en profiter mais bon… Fais attention et évite de tomber quand même… Ca serait bête de te perdre maintenant… »

« Oui… Oui… Pardon… J’étais un peu confus… Je dois l’avouer… Est-ce qu’ils vont s’en sortir ? Je ne sais pas du tout… Enfin… Tout ça… C’est un peu confus… »

« Oh que oui… Ne t’en fais pas… Il n’y a aucune chance qu’ils échouent. Ma première préoccupation, c’était toi donc ne t’en fais pas. »

Sa première préoccupation ? Il se mit à rougir légèrement, se demandant ce que ça voulait dire par là alors qu’il tournait son visage pour observer le cheval d’Oros et Eliza. Ils allaient vraiment s’en tirer n’est-ce pas ? Même si… Il ne les connaissait pas… Enfin… Pourquoi est-ce qu’il pensait à tout ça ? Il n’était pas normal ou quoi ?

C’est vrai… Il s’inquiétait au sujet de personnes meurtrières… qui n’hésitaient pas à tuer… Mais c’était la vie de soldat… Et lui aussi était comme ça… Il ne pensait pas que tout le monde était beau… et gentil… Enfin mais… Tout s’embrouillait dans sa tête ! Il ne savait pas quoi dire ou faire avec tout ça maintenant ! Il murmura :

« Nous serons de retour au camp dans combien de temps ? Est-ce qu’ils vont continuer à nous poursuivre longtemps ? »

« Ils vont être forcés de s’arrêter au bout d’un moment… Ces chevaux n’aiment guère l’eau. »

D’accord… Mais il ne se sentait pas plus en confiance… Il ferma les yeux, posant sa tête contre le dos de Clari tout en se disant que tout était terminé… Tant mieux en un sens… Il n’en pouvait plus… en quelque sorte… Il était assez fatigué…Et las… Il devait le reconnaître… Il voulait retourner au camp… Voir la maréchale Nali et puis… Et puis plus rien… Il n’osait rien dire…

« Ne t’endors pas non plus, Tery ! On n’est pas tirés d’affaire ! »

« Oui… Oui… Je suis désolé… Enfin… Je ne peux même pas aider au final… »

« Oh… Tu nous as déjà bien aidés, Tery. Bien plus que tu ne le crois ! Si tu savais tout ce que tu nous as permis de faire… Sans toi, nous serions encore en train de chercher le médaillon. »

« Si vous avez le temps de parler, galopez un peu plus vite ! Nous allons essayer de trouver un endroit pour nous retrouver avec les autres. » dit Salazar en les observant brièvement.

« Aucun problème, Salazar. Bon… Tery, reste comme ça et ne bouge plus, d’accord ? Ca sera bientôt terminé et d’ici une ou deux journées, nous serons de nouveau au camp. »

« Moins longtemps non ? Puisque nous avons les chevaux avec nous ? » murmura Tery alors qu’elle émettait un petit rire amusé. Oui, il avait parfaitement raison !

Pour une fois qu’il ne se trompait pas… Il devait simplement avoir un peu plus confiance en lui… Enfin… Il l’espérait… Il gardait maintenant ses yeux ouverts, voyant le paysage rocailleux en majorité défiler devant ses yeux. Hum… Ils allaient voyager pendant combien d’heures ? Il ne le savait pas… mais le temps passait… Et la nuit était déjà tombée…
Ce qui lui permettait de voir dans la nuit ? Les pattes de ces drôles de chevaux… Et aussi leurs crinières… Tiens, il ne le remarquait que maintenant mais ces chevaux ne brûlaient pas… Pourtant, il aurait largement pensé le contraire. Il aimerait bien poser la question mais ce n’était ni l’endroit, ni le moment.

« Hum… Je pense que là… Nous sommes assez éloignés de toute forme de vie d’Honoros… Et je ne parle pas seulement des humains y habitant… »

« Tiens, c’est vrai, Salazar… J’ai remarqué ça… Mais je n’ai pas vu un seul animal ou autre sur notre chemin. Comment cela se fait-il ? »

« C’est tout à fait normal… Les hommes d’Honoros sont connus pour chasser avec une très grande efficacité… Donc à force, dès que les animaux entendent un simple bruit de pas humain, ils se terrent là où ils le peuvent. »

D’accord… C’était une bonne explication… Mais c’était dommage… Il aurait bien aimé savoir à quoi ressemblait une créature d’Honoros… Les chevaux venaient sûrement de cet endroit puisqu’ils étaient capables d’émettre des flammes.

En parlant de flammes, ils se retrouvaient autour de l’une d’entre elles, assez petite mais capable de produire assez de chaleur pour eux trois. Elle n’était pas vraiment grande et cela pour une bonne raison : Eviter de montrer leurs présences… Même si intérieurement, ils savaient tout les trois que c’était inutile de penser ainsi. Qu’importe la taille de la flamme, ils pourraient se faire repérer. Salazar murmura à l’attention de Clari :

« Tu peux essayer de prévenir les autres sur notre position ? »

« Hum… Je vais voir… Je reviens… » souffla la jeune femme aux cheveux blonds avant de se lever comme si de rien n’était. Elle s’éloigna, quittant sa vue tandis que le jeune homme l’observait sans rien dire. Il demanda à Salazar :

« Qu’est-ce qu’elle va faire ? Ce n’est pas dangereux, j’espère… »

« Nullement… Elle va utiliser le vent comme messager, voilà tout. Pendant la nuit, il est rare qu’il n’y ait pas un souffle de vent… Or, elle le manipule à sa façon et s’en sert pour emmener une phrase ou des mots à la personne qu’elle désire. Par contre, plus la distance est longue, plus le message a du mal à être perçu… »

« Mais donc comme ils ne sont pas forcément très loin, cela ne devrait pas être un problème. »

« C’est exact… Il suffit simplement de patienter et d’attendre le retour de Clari. »

Retour qui ne tarda pas au bout de cinq minutes environ. Il voyait qu’elle était assez fatiguée par rapport à la sueur qui s’écoulait de son front, la jeune femme venant s’asseoir à côté de lui tandis qu’il préférait ne pas lui poser de questions. Il valait mieux attendre un peu… Ce fut lorsqu’il entendit des bruits de pas et de sabot qu’il se leva instinctivement :

« Tu peux retourner t’asseoir, Tery… Ce ne sont qu’Oros et Eliza. »

Salazar avait totalement raison mais bon… C’était une simple mesure de précaution. Il vit apparaître les deux personnes et leur cheval tandis qu’il allait s’asseoir à nouveau à côté de Clari. Celle-ci lui fit un léger sourire, le jeune homme passant une main sur son front.

« Non… Ca va, tu n’as pas l’air d’avoir trop chaud… »

« Euh… Je ne suis pas malade… Juste un peu fatiguée… » murmura t-elle en lui faisant un nouveau sourire, le jeune homme poussant un profond soupir.

Pendant de nombreuses minutes, ils restèrent ainsi, les cinq personnes se retrouvant autour du feu, les trois chevaux à côté d’eux. Devaient-ils les garder ? Il avait finalement posé la question et on lui avait répondu que oui… Trois chevaux étaient toujours une bonne prise… même si cela n’avait pas été le but de la manœuvre à la base. Ah… Oui… Le médaillon… Il observa Clari pendant quelques secondes, se demandant ce qu’elle attendait pour sortir le médaillon. Finalement, la jeune femme plaça une main dans son décolleté, retirant l’objet tant convoité pour le faire apparaître devant les yeux de tous et de toutes.

« Au moins… Nous n’aurons plus à retourner là-bas. » annonça Oros sur un ton légèrement enjoué tandis qu’Eliza souriait en regardant le médaillon.

Sourire qui disparu après quelques secondes, l’incompréhension se lisant sur son visage. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Toutes les têtes se tournèrent vers elle, attendant qu’elle prenne la parole, chose qui ne tarda pas :

« Ce n’est pas l’un des médaillons… C’est un faux ! Ce n’est qu’une vulgaire pierre de feu ! »

« Comment ça ?! Pourtant, toi et Tery étiez tous les deux ensembles ! Comment avez-vous pu vous tromper dans les médaillons ?! » s’écria Salazar.

« On n’a pas vraiment eut le temps de fouiller complètement si tu veux tout savoir ! » répondit de suite Clari en se levant, jetant la pierre au sol avec rage.

Il s’était mis à trembler tout de suite. Déjà, il avait pu apercevoir ce que Clari était capable de faire… Et puis, la mettre en colère… Ah… Ah… Non ! Ce n’était vraiment pas conseillé ! Il s’était mis à poser son regard dans la flamme, évitant de l’observer alors que Salazar se levait à son tour, reprenant :

« Ainsi, on a perdu plusieurs jours pour rien du tout ?! »

« Et tu veux que je te dise quoi ?! On a échoué ! ECHOUE ! Ce n’est pas dur à comprendre ! Purée ! La maréchale va nous en vouloir à mort ! »

« Et en plus, nous ne pouvons pas retourner là-bas… Après ce qui s’est passé… »

Voilà qu’Oros et Eliza rejoignaient la conversation tandis que lui-même restait définitivement muet. Oui… Il n’avait rien à dire car il valait mieux… ne rien dire du tout… Rien de rien… Il restait les yeux fixés sur les flammes, préférant ne pas penser à tout ça.

« Purée… BORDEL ! ET … Pfiou… Je vais rester calme… Très calme… Il va falloir expliquer pourquoi nous n’avons pas le médaillon à la maréchale… »

« Je verrai quoi dire, Clari… De toute façon, nous sommes tous responsables de notre échec… Il n’y a rien d’autre à penser… »

Ils semblaient s’être calmés aussi vite qu’ils s’étaient mis en colère. Le jeune homme posa son regard sur Clari pendant quelques secondes avant de se remettre à observer les flammes. Ah… C’était de sa faute… Il en était sûr et certain… Il le savait parfaitement… Et au final, il ne savait même pas… qui possédait des lignes d’Alzar… Peut-être qu’il n’y en avait aucun au final… Oui… C’était sûrement ça…

« On devrait se comporter comme Tery ! Pour une fois qu’il est vraiment calme ! » s’écria une dernière fois Clari, se rapprochant du jeune homme.

Il… Il avait surtout l’impression que tout les regards convergeaient vers lui… Non pas à cause de son silence… Mais comme pour lire dans son esprit…ou dans ses yeux… Comme pour deviner la vérité… Ils savaient tous… Ils savaient… la vérité.

« Qui fait le tour de garde ? » demanda t-il d’une voix lente avant de reprendre : « Si il faut, je prends le premier tour… Je ne risque pas de dormir… »

« Personne n’arrivera à dormir de toute façon… » rétorqua Oros avec lenteur.

« Oui mais… Il vaut mieux que l’on essaye de dormir… avant de partir pour demain… » murmura Clari avec lenteur alors qu’ils allaient préparer la tente pour les deux femmes.

« Soit… Alors… Tery… Tu prends donc le premier tour. » termina Salazar.

Il hocha la tête pour dire qu’il était d’accord… De toute façon, c’était ce qu’il avait décidé. Il attendit que tous et toutes aillent se coucher avant de se mettre debout, commençant son tour de garde. Vraiment… Quel idiot… Mais quel idiot…

« Tery ? Est-ce que je peux marcher avec toi ? Un petit peu ? »

C’était la voix de Clari… Il se tourna vers elle, la regardant longuement avant de baisser la tête. Il murmura que oui, la jeune femme aux cheveux blonds venant à ses côtés.

« Tu es un peu inquiet ? Non ? Je ne sais pas pourquoi… Mais c’est l’impression que tu donnes… Enfin… Pour ma part… Est-ce que je me trompe ? »

« Oh… Ce n’est pas comme si j’allais recevoir un sacré accueil à mon retour. »

« On a tous échoués… Donc tu ne seras pas le seul à en prendre pour ton grade, je te le promets. Et de toute façon… Il fallait bien une première fois… à cela… »

« Oui… Mais tout simplement quand je suis là… comme par hasard, je porte la poisse. »

Elle ne répondit pas, acquiesçant par cette absence de réponse. Oh… Il n’avait pas besoin d’être réconforté… Car ce n’était pas son genre… Elle s’arrêta de marcher, mettant une main devant sa bouche pour bâiller alors qu’il reprenait :

« Retourne te coucher… Je vais rester éveillé toute la nuit… »

« Je ne pense pas non… Nous prendrons notre tour quand ça sera à nous… »

Mais cela n’arriva pas. Dès l’instant où l’un se réveillait, que ça soit Salazar, Oros ou alors Eliza, il annonça qu’ils pouvaient continuer de dormir. Quand à Clari ? Elle était restée exprès éveillée… pour lui tenir compagnie… Quelle idiote… Elle ne comprenait rien… Rien du tout… Elle ne savait pas tout ce qu’il avait fait…

Le lendemain… Ils étaient repartis… Et le voyage dura moins longtemps que prévu… La raison ? Le campement s’était déplacé pendant les quelques jours… Chose tout à fait normale pour montrer l’avancée de la situation dans le royaume de Shunter. Il restait auprès des quatre autres personnes, pénétrant dans le campement. Tout de suite, ils furent emmenés dans la tente de la maréchale, celle-ci se trouvant assise sur son fauteuil alors que les quatre gardes s’éloignaient pour laisser les cinq personnes devant la maréchale. Celle-ci les observai longuement, attendant que l’un d’entre eux lui ramène l’objet.

« Nous avons échoué… Tout cela par la faute du jeune homme ! » s’écria soudainement Salazar en désignant Tery du doigt. Toutes les têtes se tournèrent vers lui

« … … … … … Salazar, je ne te pensais pas ainsi… Mais je vais te laisser continuer. »

La maréchale avait pris la parole, bien que ses deux mains serraient avec plus d’insistance le fauteuil. Elle n’avait guère apprécié les premières paroles et cela était tout à fait normal.

« Pourquoi je dis ça ? Et bien, c’est tout simple ! Nous pensions qu’il avait manipulé la fille du chef de clan mais visiblement, il fut lui-même manipulé par cette dernière… Ou alors… C’est tout simplement un traître à Shunter et il prévenu cette fille… »

Il ne disait rien du tout, baissant la tête en prenant une profonde respiration. Oui… Il aurait dû s’en douter… Comme si ils allaient le protéger… C’était chose normale… n’est-ce pas ?

« Elle s’appelle Perrine… Et elle possédait le médaillon que l’on recherchait oui… » murmura t-il d’une voix lente alors que la maréchale se levait de son fauteuil.

« Et où se trouve ce médaillon dorénavant ? »

« Sûrement encore chez eux… maréchale… Nali… »

Soit… Elle allait rester d’un calme olympien… Elle prit une profonde respiration à son tour, se positionnant en face de lui alors que les quatre autres personnes reculaient légèrement. Elle alla dire d’une voix étrangement calme :

« Pour un acte de trahison… Généralement, c’est la mort… Et je pense que tu es parfaitement conscient que ce que tu as commis n’est pas qu’un simple acte de trahison… envers moi… Mais envers Shunter… Ce médaillon était très important… »

« Je le sais très bien… maréchale Nali… Je ne vous demanderai pas de me pardonner… Pas cette fois… Je sais très… bien… Ce que j’ai fait cette fois… »

Il alla mettre ses deux genoux au sol, la tête dirigée vers les solerets noirs de la femme. Il n’osait même pas la regarder en face… Cette fois… Il savait que ce qu’il avait fait… n’était pas pardonnable… Elle fit un petit geste de la main, annonçant aux quatre autres personnes de son groupe de partir avant de dire :

« Normalement… Je ne comptais pas l’utiliser pour l’un d’entre nous… Mais cette fois… Je pense que tu ne me laisses pas le choix, Tery. Venez par là et embarquez-le. »

Les quatre gardes qui se trouvaient devant l’entrée de la tente pénétrèrent à l’intérieur, s’approchant de Tery avant de le relever. Elle reprit :

« Je vais moi-même m’occuper de ton interrogatoire, Tery. Je ne dirai même pas que je suis déçue… car je n’avais pas une grande estime de toi… Je pensais qu’avec des compagnons de ce genre, tu pourrais t’améliorer… Mais non, tu as empiré… jusqu’à aller trahir ton royaume… et moi-même… Avant de te tuer… Je vais moi-même m’occuper de ta torture… Tu ne ressembleras à plus rien dorénavant. »

Chapitre 11 : Une mauvaise surprise

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Chapitre 11 : Une mauvaise surprise

« Tery… Pourquoi est-ce que tu te lèves si tôt ? Il doit être à peine six ou sept heures… du matin… Tu ferais mieux de dormir encore un peu… »

« Je n’en ai pas envie… Je préfère me mettre debout dès maintenant. »

« Fais comme tu veux… Mais ne t’éloigne pas… pour aujourd’hui… On doit se préparer. »

« Je ne pars que quelques heures cette après-midi… Puisque de toute façon, tout sera prêt pour ce soir… Continues de dormir, Clari. »

« Je préfère te voir parler comme ça… que de te voir dans cet état… comme hier quand tu es rentré… Je n’aime pas te voir en colère… C’est embêtant… et ça ne te va pas. »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Bah… Elle jouait tout simplement un jeu… Elle le savait bien… Il s’était levé du lit dans lequel ils dormaient, tremblant légèrement avant de passer de l’eau sur son visage… Oui… Voilà… Il allait se balader en ville en fait… dès maintenant… C’était mieux… Il préférait ne pas rester… Il ne savait pas comment l’expliquer mais il trouvait que l’atmosphère était mauvaise… Surtout après ce qu’il avait entendu hier.

« Je ne vous donne pas tous les détails du plan… Mais nous avons trouvé grâce à Clari l’endroit où se trouvait le médaillon… A partir de là, ça ne sera pas très difficile… comme objectif… On doit tout simplement le récupérer le plus rapidement possible. »

« Comment faisons-nous cela ? On y va discrètement ? » avait demandé Oros après les paroles de Salazar, celui-ci tournant son visage vers l’homme.

« Nous le ferons dans la nuit… Demain, je vais faire un petit tour pour prendre quelques informations mais dans la soirée, nous nous lancerons là-bas… »

Dire qu’ils étaient tous au courant depuis le début pour le médaillon… Il le sentait… Et maintenant… Il ne savait plus… qui était qui… réellement… La maréchale l’avait encore trompé… Lui avait menti délibérément… Qui était celui ou celle avec les lignes de la déesse Zélisia ? Il ne le savait pas du tout… Pas du tout…
« Enfin bon… Ce n’est pas comme si je pouvais faire quelque chose maintenant… »

Il avait prononcé ces quelques mots alors qu’il se retrouvait dehors… Dans la chaleur matinale… Car oui… Ici… Il faisait déjà une chaleur assez importante… Et cela, dès les premiers rayons du matin… Mais bon… C’était moins accablant que la chaleur de l’après-midi. Les mains dans les poches, il se mit à marcher à travers les ruelles, regardant les quelques passants… Tous étaient toujours plus grands que lui… Et les quelques citoyens du royaume d’Honoros qui faisaient sa taille… étaient en fait des enfants… ou presque…

« J’ai l’air d’un nain… C’est vraiment sympathique… Vraiment très sympathique… »

« Héhéhé… Tu es bien matinal… Je me disais aussi… Que tu n’arriverais pas à dormir… »

Cette voix ? C’était… Perrine ? Il tourna sa tête vers la gauche, voyant la jeune femme sortir d’une ruelle… mais accompagnée de deux hommes à la stature plus qu’imposante… et aux muscles saillants… Ils avaient même des épées attachées à la ceinture… Il allait mourir ? Maintenant ? Tout de suite ? Ah… Il n’était pas préparé mais avant…

« Perrine… Tu dois te mettre en sécurité… Ils attaquent ce soir… »

Pour toute réponse, elle fit un léger sourire amusée… Elle ne comprenait pas ce qu’il venait de dire ? Ils allaient l’attaquer ! Donc essayer de la tuer ! Voir même y arriver ! Ils devaient être sacrément… préparés… Alors elle devait se mettre à l’abri ! Mais la jeune femme ne semblait pas s’en soucier… Et les gardes ne semblaient pas s’inquiéter pour autant… Qu’est-ce que tout ça voulait dire ? Il s’exprimait mal ou quoi ?

« Et bien… Comment dire… Est-ce que tu veux que l’on aille se balader tous les deux ? Les magasins vont sûrement ouvrir assez tôt. »

« Mais je viens de te dire que tu es en danger et toi tu penses qu’à ça ?! Est-ce que tu te moques de moi ?! Tu risques même de… »

« Comment oses-tu parler de cette parler à la fille du chef ?! » s’écria l’un des soldats, posant sa main sur la garde de son épée, le jeune homme se mettant à reculer.

« Laissez-le tranquille… Ce n’est pas de sa faute… Tery… J’ai envie simplement de faire une petite promenade… Tu comprendras bien assez tôt où je veux en venir. »

Ben justement là… Il ne comprenait pas vraiment au final… Il émit un petit haussement de sourcil avant d’hocher la tête pour dire qu’il acceptait cela. La jeune femme se mit à marcher à côté de lui tandis que les deux soldats les suivaient, regardant autour d’eux. En parlant de regarder… Les rares têtes étaient tournées vers eux… Tous semblants surpris de voir Perrine avec lui… Pourtant, ils ne faisaient rien de spécial non ?

« Tiens… Bonjour mademoiselle Perrine et vous… Mais je vous connais non ? »

Perdu dans ses pensées, il n’avait même pas remarqué l’endroit où il venait d’arriver… C’était le marchand de pierres de feu ? Qu’est-ce qu’ils faisaient ici ? Il se tourna vers Perrine, lui demandant d’une voix lente :

« Tu veux t’acheter une pierre de feu ? Mais tu ne peux pas en avoir des dizaines voir des centaines ? Tu es quand même la fille du chef de cette ville non ? »

« Oh… Tais-toi et patientes un peu d’accord ? Tu verras bien ce que j’ai en tête… Hum… Pas cette pierre… Ni celle-là… Non, non et non… »

« Je ne sais pas ce que tu prépares… Mais tu devrais être plus prudente… »

Il poussa un profond soupir, regardant le marchand alors que celui-ci observait les actes de Perrine. Lui aussi ne savait pas ce qu’elle préparait… Mais bon… Elle semblait sûre d’elle-même. Enfin, après plusieurs minutes de recherche, elle poussa un cri ravi, désignant quelque chose du doigt… C’était quoi ça… En regardant de plus près, ça semblait à s’y méprendre à… Qu’est-ce qu’elle avait en tête cette femme ?

« Tu es enfin revenu de ta balade matinale, Tery ? » demanda Clari alors qu’il pénétrait dans l’auberge, la jeune femme étant seule à une table.

Il se dirigea vers elle, hochant la tête avant de s’asseoir en face. Il commanda de quoi manger, remarquant qu’il n’avait pas déjeuné au final tandis qu’il se demandait où était les autres personnes. Pourtant, elles devaient déjà être debout n’est-ce pas ?

« Est-ce que tu peux me dire où ils sont passés ? Si ça ne te dérange pas trop, Clari. »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise, sincèrement ? Ils sont partis… de leur côté… Pour préparer pour ce soir. Je te l’ai pourtant signalé, non ? »

« C’est vrai… Pardon… J’ai complètement oublié… Et sinon, ça va ? »

Hein ? Si ça allait ? C’était quoi cette question de la part du jeune homme ? Elle se pencha en avant, posant une main sur son front comme pour prendre sa température. Il était malade ou quoi ? Il semblait presque trop gentil pour être crédible.

« Non… Tu n’as pas de fièvre… T’es sûr que tu vas bien ? Tu sembles vraiment pâle… »

« Je suis peut-être un peu trop fatigué… de me disputer avec vous tous… Pour des broutilles… A force, je dois me tuer la santé… »

« Tu ferais mieux de te reposer pour ce soir… Car d’ici demain, nous ne serons plus là. »

Hum ? C’était elle qui lui proposait ça ? Il la regarda avec étonnement, Clari gardant sa main posée sur son front avant de la passer le long de sa joue. Il trembla légèrement, la retirant d’un geste un peu intimidé avant de reprendre :

« Qu’est-ce qui se passe avec toi ? Depuis quand est-ce que tu te comportes comme ça ? »

« Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Viens… Je vais t’aider à monter les escaliers. »

Il… Il… Il ne comprenait pas ! Elle se moquait de lui n’est-ce pas ?! Il n’aimait pas quand elle se comportait comme ça ! Il recula, se levant de sa chaise mais elle faisait de même, se rapprochant de lui. Il fit quelques pas en arrière, tremblant un peu alors qu’elle reprenait :

« Tu vas aller te reposer… D’accord ? Accroche-toi à moi… »

« Qu’est-ce qui te prends ? Je sais très bien… Puis zut… »

Il se laissa finalement faire… Il n’osait surtout pas commettre une bêtise… Si il faisait des gestes trop… suspects… Ils poseraient des questions… Et cela ne serait guère une bonne chose pour lui… Il se laissa emmener dans la chambre par Clari, celle-ci le forçant à se coucher sur le lit alors qu’il poussait un profond soupir.

« Reste là pendant quelques heures et redescends quand tu veux. Il y aura toujours quelqu’un pour t’attendre, d’accord ? » alla dire la jeune femme aux tresses blondes en le regardant. Il ne fit qu’hocher la tête, attendant qu’elle parte de la chambre pour passer une main devant ses yeux. Sincèrement… Sincèrement… Qu’est-ce qui lui était passé par la tête ? Pourquoi est-ce qu’il avait accepté ça ? Il allait avoir… de sérieux ennuis… Pire que ça même…

« Je suis vraiment trop con… quand je m’y mets… Vraiment trop… La maréchale va me tuer… Si je survis d’ici là… »
Car oui… Il n’était même pas certain de survivre avec toutes ses bêtises… Oui… Même pas certain… Pourquoi est-ce qu’il réagissait comme ça ? Pourquoi est-ce qu’il se mettait dans des situations impossibles comme aujourd’hui ? Il ferma les yeux, n’étant nullement fatigué ou malade… mais simplement en train de réfléchir à tout ça…

Plusieurs heures plus tard, il fut réveillé par Clari, n’ayant même pas remarqué qu’il s’était endormi. Ouvrant faiblement les yeux, il la regarda quelques instants, la jeune femme aux cheveux blonds lui faisant un léger sourire.

« Alors ? Tu as bien dormi ? Ca va mieux ? Nous t’attendons en bas… Il n’est que le début de l’après-midi au final… Si tu veux, on descend… »

« Je vais vous rejoindre… Tu veux bien rester là quelques minutes ? »

Il s’aida à sortir à du lit en tenant la main de la jeune femme, celle-ci passant rapidement l’autre main sur son front pour prendre sa température. Elle murmura :

« Ca a l’air d’aller mieux… Viens… On va se préparer pour ce soir… »

Il avait l’impression de se retrouver face à une autre personne… Comme si celle d’hier… n’était pas la même… C’était vraiment… bizarre… Comme si ce n’était pas elle…

« Euh… Enfin… Voilà ! On peut descendre… »

Il avait dit cela d’une voix nonchalante, repassant un peu d’eau sur son visage alors que Clari partait déjà. Il alla la rejoindre en bas, arrivant à une table où ils étaient tous réunis. Tout de suite, il remarqua que l’ambiance était assez tendue… Et tous l’observaient… inquiets de savoir si il allait bien ou non… Mais pour quelle raison ?

« Ca va… C’était juste une légère fatigue… J’ai du mal dormir cette nuit… »

« Soit… Nous avons terminé de notre côté… Clari te fera un petit récapitulatif… Par contre, nous allons devoir nous séparer… d’ici quelques minutes… Comme tu peux t’en douter, tu iras avec Clari tandis que de notre côté, nous ferons l’autre partie du plan. »

Salazar s’était adressé à lui alors qu’il n’avait même pas posé de questions. Soit… C’était comme ils le voulaient. Après quelques minutes, ils se levèrent et quittèrent l’auberge, se séparant comme Salazar l’avait signalé… Ils étaient déjà équipés… Lui-même avait son sac sur le dos, ses griffes aux mains… Du moins, il les cachait tandis que Clari portait son imposante épée dans son dos.

« Tu n’as pas trop le trac, Tery ? Ne t’en fait pas, ça sera vite réglé cette affaire et on retournera dans notre royaume. J’ai du mal à supporter cet endroit… La chaleur devient trop forte pour moi… Et je crois que pour toi aussi… Si je ne me trompe pas. »

« Tu parles de ma fièvre ? C’est peut-être ça… Ou trop d’émotions… »

Trop d’émotions ? Elle le regarda d’un air légèrement étonné avant d’émettre un petit rire, le jeune homme ne cherchant pas à comprendre la raison de cet éclat. Le reste de la journée se passa comme celle où ils s’étaient considérés comme un couple… A marcher à travers les ruelles marchandes pour regarder les différents articles.

La soirée arriva rapidement, du moins, un peu trop à son goût… Il avait le trac… Il tremblait même légèrement mais Clari lui faisait un grand sourire alors qu’il n’était au courant de rien… Elle ne lui avait rien dit du tout… Et pourtant… Il aurait vraiment aimé savoir… Alors que la nuit se mettait à tomber, que les citoyens rentraient chez eux, que les boutiques fermaient, elle se tourna finalement vers lui.

« Toi… et moi… Nous allons nous rendre simplement chez cette Perrine… »

« Mais il y a des gardes ! Est-ce que son médaillon est si important ? »

« Bien plus que tu ne veuilles le croire… Enfin… Ce n’est qu’une supposition mais… Bon… La maréchale nous l’a annoncé avant de partir. »

« Et dire qu’elle m’avait signalé qu’il n’y avait qu’une personne… avec moi qui était au courant… J’ai l’air d’un véritable imbécile maintenant… »

« Mais non… Simplement… Tu n’es pas digne de confiance. »

Pas digne de confiance ? Il émit un petit rire ironique comme si il connaissait parfaitement cette situation… Oui… Il n’était pas digne de confiance… Pas du tout même… Clari lui donna une petite tape dans le dos avant de dire d’une voix amusée :

« Ne t’en fait pas pour ça… La maréchale ne fait confiance en personne. »

« Sauf à vous quatre visiblement… Ca lui servait à quoi de me cacher ça ? Je ne sais pas garder un secret ? Je ne sais pas… »

Il s’arrêta de parler, baissant la tête alors qu’elle ne comprenait pas cet air triste. Elle alla l’embrasser rapidement sur la joue alors qu’ils étaient au beau milieu d’une rue qui se vidait peu à peu. Ils n’étaient plus très loin de la demeure où Perrine et sa famille vivaient.

« Qu’est… Qu’est-ce que… Tu fais là ?! Maintenant que c’est terminé, tu peux arrêter ça ! »

« Et pourquoi ? Rien ne m’en empêche… Pas du tout même…Je fais ça car j’en ai envie, d’accord ? Et que cela te pose un problème ou non… Ca m’importe peu. »

« T’es vraiment stupide… quand tu t’y mets… »

Il s’était mis à rougir faiblement, sans réellement pourquoi alors qu’ils continuaient leur chemin. Après quelques minutes de marche, elle lui dit de la suivre discrètement, lui désignant quelques gardes alors qu’ils étaient aux environ de la demeure de Perrine… Toujours aussi vide aux alentours… Enfin il remarqua qu’il y avait des petites bâtisses… Enfin… Plus pour entreposer des objets ou autres plutôt que pour y faire vivre quelques personnes. Il se tourna vers Clari, celle-ci posant un doigt sur ses lèvres. Hum ? En jetant un petit regard sur le côté, il vit une ombre qui se faufilait près des murs de la maison, attendant le bon moment avant de sauter sur les gardes… pour planter deux dagues dans le cou ?

« Mais c’est… Salazar ? Est-ce que je me trompe ? »

« Il va faire le ménage pour nous… Regarde comment il agit… »

Comment il agissait ? Ce n’était pas forcément très difficile… Puisqu’en fait… L’homme sautait à mi-hauteur dans les airs pour pouvoir planter ses armes dans les cous des soldats. Les secondes s’écoulaient, l’homme restant en place alors que le reste des gardes arrivait l’un après l’autre… Il n’avait aucun mal à les prendre par surprise… et à les tuer…

« Hum… Oros et Eliza sont partis nous chercher d’autres petites choses… »

« Est-ce qu’ils vont bien ? Tu en es sûre ? »

« On n’a pas le temps de parler, Tery… On doit avancer, ça va être à nous. »

Ca allait être à eux ? Il regarda la jeune femme, celle-ci lui disant de la suivre alors qu’ils se mettaient en route, passant à côté des nombreux cadavres de gardes. Salazar était déjà en train de jouer avec un étrange outil ressemblant à une simple aiguille mais de couleur orangée… Et surtout qui laissait émettre de la fumée… Plusieurs petits mouvements à l’intérieur de la serrure et un petit déclic se fit entendre.

« Voilà… C’est ouvert maintenant… Dépêchez-vous… D’ici dix minutes, nous serons positionnés. Tery, tu guides Clari à l’intérieur. »

« D’accord… Enfin… Oui… »

Il ne savait pas où il devait la guider… Mais il n’appréciait guère ce qui était en train de se passer. Il était véritablement en proie à l’inquiétude… Commettre une bêtise… Il allait commettre encore une bêtise ! Clari le prit par le bras, ouvrant la porte de l’autre avant de le faire pénétrer à l’intérieur.

« Emmènes-moi à l’endroit où dort Perrine ! Je suis sûre que tu es au courant ! Et vas-y discrètement… On doit éviter de se faire repérer… »

« Aucun souci… Suis-moi alors s’il te… »

« Hum ? J’entends du bruit… Qui est-ce… »

Il écarquilla les yeux de surprise, la lame de l’épée de Clari venant de faire un demi-tour rapidement pour… trancher en deux ce qui ressemblait à un servant… ou ce qui avait été un servant… Comme lui, l’homme avait ouvert en grand ses deux yeux, le haut de son corps venant tomber à côté de l’autre moitié. Le mur et la porte par laquelle l’homme était venu étaient maintenant tapissés de sang tandis que Clari poussait un profond soupir. Vraiment… Comme si elle n’avait que ça à faire. Elle se tourna vers Tery, lui donnant une petite claque sur la joue pour le faire réagir alors qu’il essayait de reprendre conscience de l’endroit où il était. Clari alla lui dire dans un souffle :

« Arrête de rester immobile et vient plutôt m’aider, tu dois me guider vers la chambre de Perrine au plus vite. Elle a le médaillon que l’on recherche. »

« D’accord, d’accord… Mais si on peut éviter de la tuer, je te prie… »

« Hum ? Et pourquoi ça ? Je ne vois pas pourquoi je le ferai… Enfin… On verra en temps et en heures… J’aimerai que tu m’y emmènes maintenant… On n’a pas de temps à perdre justement. » répliqua t-elle sur un ton sec.

Il n’avait pas du tout confiance en la jeune femme sur ce coup… Mais il ne pouvait rien dire du tout… Rien de rien… Il baissa la tête, commençant à monter les escaliers tout en se disant qu’il ne connaissait pas réellement où se trouvait la chambre. Il allait laisser faire son intuition. Il jugea les portes à gauche et à droite de leur chemin, cherchant par là la pièce qui pourrait… AH ! Vite vite… Il devait se rappeler… Elle était au troisième étage… Et ensuite… Par rapport à la fenêtre… Ca devait être cette place…

La double porte s’ouvrit légèrement, laissant place à une chambre assez coquette où se trouvait même un petit coin pour permettre à Perrine de se faire belle grâce à quelques accessoires. De l’autre côté, les fenêtres de plutôt grande taille étaient fermées mais les rideaux nullement tirés. Il pouvait voir la lune dans le ciel… Et il pouvait entendre un léger souffle se faire entendre… Il tourna son visage, voyant une personne couchée dans le lit sans réussir exactement à voir qui était à l’intérieur.

« Elle ne doit pas le porter sur elle, Clari… On devrait chercher dans ses commodes. »

« C’est la meilleure chose… Tu devrais quand même aller vérifier… »

Oui… Enfin… Il n’était pas plus convaincu de cette manière… Ahem… Il regarda Clari qui s’approchait des commodes, les ouvrant pour fouiller à l’intérieur sans rien trouver. Ensuite, elle s’approcha d’une boîte à bijoux posée sur l’une des commodes tandis que lui-même restait immobile. Il n’osait pas s’approcher… Il avait peur…

« J’ai cru entendre du bruit… »

« MERDE ! C’est quoi ça ?! Un cadavre ?! Il y a des INTRUS ! »

« Et … AH ! Je l’ai trouvé ! Tery ! »

Le jeune homme se retourna vers Clari, celle-ci tenant le pendentif que Perrine avait habituellement autour du cou. Plusieurs gémissements se firent entendre, Tery observant le corps qui bougeait dans le lit… Hey… Ce corps… Est-ce qu’il n’était pas trop grand pour… Qu’est-ce que ça voulait dire…

« ILS SONT ICI ! Ils sont dans la chambre de la fille du chef ! »

AH ! Qu’est-ce qu’ils devaient faire ?! Il s’alarma, se tournant vers Clari pour écouter ce qu’elle allait dire. Elle était la cheffe… parmi eux deux… Il le reconnaissait.

Chapitre 10 : Chacun pour soi

ShiroiRyu
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Chapitre 10 : Chacun pour soi

« Comment… est-ce que je peux faire ? Comment est-ce que je peux faire ? »

Il faisait les cent pas dans la chambre, étant seul puisque Clari avait décidé de discuter avec Salazar… Ah… Ils étaient tous au courant pour le médaillon ? Et surtout Salazar… Il devait sûrement connaître son effet… Ou du moins… L’importance qu’il avait. Cela faisait deux jours qu’il cherchait quelque chose pour ce médaillon.

« De toute façon, je m’en fiche… Je vais trouver un moyen… de faire ça discrètement. »

Oui… C’était la meilleure solution… à ses yeux… Car… Ainsi… Perrine ne risquerait aucun problème… Oh lui, de son côté, il était sûr d’en avoir ! Mais de toute façon, ce n’était pas la première fois, alors bon…

« La maréchale va aussi me sauter à la gorge… Je dois être masochiste dans l’âme. »

Il émit un petit rire pour lui-même, réfléchissant à la situation… Aller directement voir Perrine et lui parler du pendentif et de ce qu’elle risquait ? Echanger son pendentif avec un autre ? Mais comment ? La tuer en l’emmenant dans un coin ? NON, NON ET NON ! Rien ne marchait… Pourquoi est-ce qu’elle le laisserait rentrer ? Qu’il sache, ils n’étaient pas amis… Pas en vingt minutes. Hého… Non… Ce n’était pas une bonne idée… Mais d’un autre côté, il n’avait rien d’autre en tête. Il ne savait pas quoi faire…

« Je ne veux surtout pas la mettre en danger… »

« En danger, qui ? » demanda une petite voix rieuse derrière lui alors qu’il se retournait, apercevant Clari qui lui faisait l’un de ses sourires habituels.

« Ca ne te concerne pas… Alors tu peux partir, s’il te plaît ? »

« Je crois avoir le droit de rentrer dans la chambre où moi-même et mon mari dormons. Alors… Tu te fais du souci pour moi, Tery ? »

« Et qu’est-ce qui te fait dire ça, Clari ? Je ne vois même pas quelle idée saugrenue t’es venue en tête pour penser une telle chose… »

« Oh… Tu parlais de ne pas la mettre en danger… Et je ne vois que moi. »

« Tu t’imagines des choses. La seule personne pour qui je me ferai du souci, c’est… »

« C’est ? » demanda t-elle d’une voix douce alors qu’il s’arrêtait dans ses propos.

Bof… C’était Elen… Il ne le niait pas… Il n’avait aucune information à son sujet… Depuis leur séparation… Est-ce qu’elle s’en était sortie vivante ? Indemne ? Est-ce qu’elle était retournée vers ce foutu Oracle ? Et ce dernier… Qu’est-ce qu’il lui avait encore ordonné comme consigne ? Enfin bon… Il ne devait pas penser à elle… Pourtant, cela devait se lire sur son visage car Clari fit une petite moue boudeuse avant d’émettre un léger grognement, croisant les bras tout en tapant du pied sur le sol. Il se tourna vers elle pour l’avoir en face à face, arrêtant de penser à Elen tout en lui demandant du regard s’il y avait un problème. Elle lui répondit avec un peu d’énervement dans la voix :

« Tu penses à une autre fille ! Si c’est cette Perrine, sache que… »

« Sache que quoi ? Si c’était elle, tu n’as rien à dire ou à faire, est-ce que c’est clair ? »

« Si c’est clair ? Depuis quand est-ce que tu me parles comme ça, Tery ? » annonça t-elle avec colère en croisant les bras au niveau de sa poitrine, le jugeant du regard comme pour lui dire d’essayer de la contredire ou de jouer le prétentieux devant elle.

« Oui… Oui… Oui… Bon… Je m’en vais… J’ai quelque chose à faire. » répondit-il en quittant la chambre, se dirigeant vers la sortie de l’auberge après avoir descendu les escaliers. Sur le chemin, il rencontra Salazar et les autres, les ayant salués d’un regard tandis qu’il mettait les mains dans les poches. Trouver la maison du chef…

« Pardonnez-moi, est-ce que vous pouvez m’aider ? »

Il devait tout simplement demander un renseignement aux citoyens. Il en avait arrêté un, la femme se retournant, cherchant d’où provenait la voix avant de baisser la tête, lui faisant un petit sourire en disant d’une voix calme :

« Oui ? Tu es l’une des personnes venant de Shunter, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que je peux pour toi, petit homme ? Tu as besoin d’un renseignement ? »

« Je cherche l’endroit où me rendre pour pouvoir voir le chef du clan. »

« Hum ? Et pourquoi cela ? Si ça ne vous dérange pas de me répondre, bien entendu. »

« J’aimerai discuter avec sa fille au sujet d’un point la concernant. »

La femme émit un léger rire avant de lui dire de bien vouloir la suivre. C’était si différent… de la vision qu’il avait d’eux… Par rapport au moment où il s’était battu contre eux… Il avait tué de ces personnes… Et pourtant… Pourtant… Elles étaient comme lui…

« Et bien… Cela risque de prendre un peu de temps mais nous serons arrivés d’ici une vingtaine de minutes. Par contre, évitez d’être irrespectueux… Et ne vous inquiétez pas pour les gardes. Ils sont bien plus présents car une armée venant de Shunter est à quelques heures ou jours de chez nous… Et donc, nous nous méfions… »

« Mais vous ne vous méfiez pas de moi ? Je suis peut-être un ennemi ? »

« Hum… Ce n’est pas dans notre caractère. Nous sommes combattifs et nous adorons les duels mais nous avons notre éthique et elle nous interdit de juger une personne sur ses origines… Cela serait très mauvais… Et nullement agréable n’est-ce pas ? »

« Je veux bien vous croire… Merci de votre confiance. »

Et voilà qu’il se sentait mal maintenant… Il n’aimait pas son travail de SOLDAT ! Il détestait ça ! Il n’était pas partant pour un monde tout gentil et tout mignon mais… Mais… Trahir ces personnes… Il détestait ça ! Ca lui faisait trop de mal ! Purée ! La femme remarqua tout de suite qu’il tremblait, comme gêné ou embêté par quelque chose mais ne posa pas de question pour éviter de le déranger plus que ça. Chacun avait ses petits soucis.

Plusieurs minutes passèrent jusqu’à ce qu’ils se retrouvent devant ce qui ressemblait à une demeure plutôt honorable, aussi grande que l’auberge mais bien mieux construite… Enfin, les murs étaient faits en pierre et il y avait bien cinq à six hommes qui semblaient faire un tour de garde… Tiens… Autour de la demeure ? Il n’y avait aucun autre bâtiment et il remarquait que maintenant qu’ils étaient assez éloignés du reste de la ville.

« Qui êtes-vous et que voulez-vous ? » demanda l’un des gardes en se présentant devant eux.

« Ce jeune homme voulait parler au chef de clan et je lui ai indiqué le chemin. Maintenant que vous savez où se trouve la maison, je vais vous laisser. »

« Merci encore pour ce que vous avez fait pour moi, madame. »

Il salua respectueusement la personne, celle-ci s’éloignant alors que le garde restait néanmoins devant lui, attendant la réponse. Tery se tourna vers lui avant de dire :

« Si il est possible… J’aimerai pouvoir parler à la fille du chef… Elle se nomme Perrine et elle est un peu plus grande que moi. Elle a des cheveux auburn et deux yeux rouges… »

« C’est bien la description de la fille du chef… Et pourquoi est-ce que tu voudrais la voir ? Surtout que tu n’es même pas de notre clan mais une personne venant de Shunter. »

« J’ai quelque chose d’important à lui dire… S’il vous plaît. »

« Hého… Même avec des politesses, ça ne sera pas aussi simple… Je ne peux rien pour… »

« Qui est-ce ? J’ai cru entendre une voix que je reconnais… »

Le soldat et Tery levèrent la tête vers une fenêtre se trouvant au troisième étage, le visage de Perrine se faisant apercevoir à travers celui-ci. Elle eut un sourire amusé en remarquant le jeune homme aux cheveux bruns, demandant :

« Et bien… Je ne pensais pas te revoir après la petite scène que ta femme a faite, avant-hier. Quelle est la raison de ta présence ici, Tery ? »

« Est-ce qu’il serait possible de vous dire deux mots ? Enfin… Si vous le désirez… »

« Hum… Je ne sais pas trop… Je suis quand même la fille du chef de clan… Il faudrait que je vois si je suis disponible… Tu veux bien attendre quelques secondes ? … … … … C’est bon, j’ai une place pour toi.  Vous pouvez le laisser rentrer. »

« Et bien… T’en as de la chance… Généralement, elle préfère éviter toute visite. »

Il haussa les épaules, faisant un petit sourire aux gardes alors que ceux-ci lui disaient de bien vouloir les suivre… C’est vrai qu’ils étaient tout simplement devant la double porte… Plutôt grande… Trois mètres de hauteur… Il pénétra à l’intérieur du bâtiment alors qu’il se demandait si ce qu’il faisait était la bonne solution… Pour lui… C’était le cas mais… Pour les personnes autour de lui ? La jeune femme descendit des escaliers alors qu’il voyait plusieurs servants… C’était donc ça une famille… noble… Ou du moins l’intérieur d’une maison de famille noble…

« Et bien… Tu sembles surpris ? Tu n’as jamais été dans une telle demeure ? »

« Disons… que… Bon… En fait… Oui… Mais ce n’est pas le plus important ! Je dois vous parler ! C’est au sujet de ce que vous avez autour du… »

« Et bien… Est-ce que je crois rêver ou ma petite fille Perrine reçoit de la visite ? Et je crois entendre la voix d’un jeune homme ! »

Et celle que lui venait d’entendre était forte et puissante… Sans pour autant être effrayante… Non… Elle était plutôt chaleureuse. Il tourna son visage vers d’où provenait la voix, apercevant un homme d’environ deux mètres trente et semblant avoir la cinquantaine d’années, cela se voyant par rapport à sa moustache et ses cheveux gris. Et puis… Sa musculature… Elle était si imposante… Il la voyait en regardant son haut brun qui laissait apparaître ses épaules et son torse nu en son milieu…

« Euh… Enfin… Bonjour… Monsieur le chef de clan… »

« Hum ? Mais qu’est-ce que donc… Est-ce que tu ne serais pas… »

L’homme descendait les escaliers à son tour, Tery apercevant une épée avec quelques joyaux autour de sa taille. Il s’approcha de lui, le jeune homme restant parfaitement immobile… Plus par crainte que par désir de se statufier…

« L’une des cinq personnes provenant de Shunter ? On m’a mis au courant dès le premier jour où vous êtes arrivés mais je n’ai pas eut le temps de venir vous voir… Je me nomme Alior et je suis bien le chef de cette ville et de ce clan…Et accessoirement, le père de Perrine. »

« Euh… Je me nomme Tery Vanian, en… enchanté de vous connaître. »

« Moi de même… Bon, je vais vous laisser. Je vais sûrement aller voir votre femme, votre père et votre frère ainsi que sa femme d’après ce que j’ai cru comprendre. »

« Euh… Bien… Faites comme vous le désirez. »

Il salua respectueusement l’homme alors que celui-ci quittait la demeure, accompagné de quelques gardes… C’était donc ça un chef de clan… Pourquoi est-ce qu’il s’était mis en tête qu’un chef de clan devait être impitoyable ? A cause de ses souvenirs par rapport aux Gnomolds ? Oui… Ca devait être sûrement cela…

« Et bien ? Est-ce que tu veux que je te fasse visiter ? Ou alors, tu veux tout de suite me prévenir de ce qui semble être si important… »

« Euh… Et bien… Je pense que ça peut attendre un peu… Je n’ai jamais visité… Alors… Pourquoi pas ? Je pense que ça serait une bonne chose… Enfin, j’espère. »

« Héhéhé… Ca ne prendra pas trop de temps… Du genre, une vingtaine de minutes. »

Alors bon… Il pouvait accepter cela… Enfin, il espérait… Un peu comme d’habitude… Il observa la jeune femme quelques instants avant de se mettre à la suivre, celle-ci commençant à marcher en direction d’une porte au rez-de-chaussée.

Alors… Voilà la salle à manger… Qui était aussi grande que l’ensemble de sa maison si on réunissait ses pièces… Puis… Bon… Une salle de réception… Une salle de bains… Des chambres… Il évitait de montrer sa mine dépitée mais visiblement, elle paraissait le remarquer et elle alla lui dire :

« Tu préfères que l’on aille discuter de tout ça où ? Dans le salon ? Nous ne serons pas dérangés… Je peux te le promettre, Tery. »

« Euh… Alors… Allons dans le salon plutôt si vous le voulez bien. »

« Vous pouvez me tutoyer si tu le désires… »

D’accord… Il préférait comme ça… La jeune femme lui souriait et elle n’avait pas l’air méchante… Mais il se méfiait quand même un peu… Mais bien moins qu’avec Clari… Peut-être parce qu’elle était moins grande ? Enfin… Bon… Ils allèrent dans la seconde salle qu’ils avaient visitée, Tery observant le plafond alors que Perrine reprenait d’une voix douce :

« Alors… De quoi est-ce que tu voulais me parler, Tery ? Ca m’avait l’air assez important. D’habitude, je ne reçois personne… car disons que mon père veut que je trouve un homme pour me fiancer mais bon… Ce n’est pas le problème… »

« Cela concerne votre… enfin… ton médaillon… Celui que tu as autour du cou. »

« Qu’est-ce qu’il y a avec lui ? Il y a un problème ? Il fait quelque chose de spécial ? » demanda t-elle tout en sortant l’objet pour pouvoir l’étudier plus en détails.

« Disons que… Je… Enfin… C’est assez dur… à en parler… Mais si tu continues de le porter, tu risques de te mettre en danger. »

« Hum ? Qu’est-ce que tu racontes là ? Me mettre en danger ? Ca fait depuis des années que je l’ai autour du cou et je n’ai jamais eut de problèmes. Tu vas devoir être bien plus explicite car là, j’ai du mal à te croire… »

« Disons que si tu ne fais pas ça, tu risques de mourir ! » alla t-il s’écrier légèrement en tapant des deux mains sur la table.

« Hum ? Et alors ? Je suis d’un royaume guerrier… Ce n’est pas comme si j’avais peur de mourir… Et pourquoi devrai-je mourir maintenant ? »

« Je… Je… Je… Enfin… bon… Comment dire… Fais-moi confiance ! Si tu le portes dans les prochains jours, tu risques d’avoir de sérieux ennuis ! »

« Hum… Sincèrement… Tery… Pourquoi devrai-je te croire ? Tu arrives comme ça, tu viens me baratiner avec de telles paroles et tu m’annonces que je vais mourir. Tu me caches quelque chose… C’est normal puisque l’on ne se connait qu’à peine… Mais pour dire ça… »

« C’est à cause de ce médaillon ! … …. J’ai été envoyé ! Nous avons tous été envoyés pour récupérer ce médaillon ! Nous venons de l’armée de Midès ! Tu comprends ?! Nous sommes là pour ce médaillon ! Car il est très dangereux et ils essayeront de te tuer pour le récupérer si cela s’avère nécessaire ! »

« Et pourquoi tu n’essayerai pas toi ? »

« Je… Je ne suis pas comme ça… Je n’aime pas les… choses de ce genre… »

« L’idée des fiancés et autre chose… C’était aussi un mensonge, j’imagine, n’est-ce pas ? » demanda la jeune femme en le regardant droit dans les yeux.

« Oui… Je n’ai jamais eut de petite amie… Et je ne pense pas en avoir vu le caractère que je possède… » murmura t-il en baissant la tête.

« Est-ce que tu sais que tu viens de te dénoncer ? Et tes amis aussi ? »

« Que je risque d’avoir de sérieux problèmes, c’est ça ? Que… »

« C’est bon, j’en ai eut assez… Je crois qu’il vaudrait mieux pour toi que tu partes d’ici. »

« Je pense que je vais me préparer à mourir dans d’atroces souffrances… » murmura t-il d’un air dépité sans pour autant s’en vouloir de ce qu’il venait de faire.

« Si tu le savais… Il ne fallait pas le dire… Tu es bizarre comme garçon… Tu devrais sérieusement te méfier de ton caractère, il va te jouer de sales tours dans le futur. »

« Si j’ai un futur maintenant… »

« Nous verrons bien… Je suis au regret de te dire de partir une nouvelle fois… Surtout après de telles paroles… » termina Perrine en se levant, commençant à le guider vers la sortie de la salle puis de la villa. Là-bas, elle lui fit un petit sourire et un salut de la main avant de l’abandonner aux portes de la villa.

Il poussa un profond soupir, se mettant à gémir et à émettre une longue plainte triste alors qu’il se dirigeait vers l’auberge Quel idiot ! MAIS QUEL CON ! QUEL CON QUEL CON QUEL CON ! Il venait de faire foirer complètement la mission et pourquoi ?! POURQUOI ?! Car il… Il avait laissé ses sentiments prendre le dessus et voilà où ça le menait ! Il… Il… devait prévenir les autres ? Non… Il ne pouvait pas… C’était encore pire… Il en avait assez fait ! LARGEMENT ASSEZ FAIT !

Pourquoi est-ce qu’il se comportait comme le dernier des imbéciles ?! Il n’avait rien appris au cours de ces derniers mois ?! Il n’avait pas compris qu’il fallait mettre ses sentiments de côté pendant une mission ? Sinon… Sinon… On risquait d’échouer à cette dernière ? Comme… avec Elen ? Comme avec elle ? Comme… Avec la jeune femme aux cheveux blonds… et aux yeux bleus… Ah… Il aurait donné cher pour pouvoir la revoir aujourd’hui.

Mais bon… Maintenant… Ce n’était pas possible… Oui… Ce n’était pas possible… Il retourna dans l’auberge, évitant les regards inquisiteurs des autres membres du groupe avant de se diriger vers sa chambre… Enfin, il aurait aimé y aller… mais une main se posa sur son épaule, le forçant à se retourner pour voir Clari.

« Je crois que tu as quelque chose à nous dire… Comme l’endroit où tu étais parti… »

« Je ne sais pas… Tu pourrais facilement deviner non ? En y réfléchissant bien… »

« Ne me parle pas comme ça, je te préviens… J’ai la main lourde ces dernières heures à cause de quelqu’un. » continua de répondre Clari alors qu’elle l’obligeait à descendre les escaliers pour venir s’asseoir avec les autres. Là-bas, ce fut au tour de Salazar de lui demander :

« Est-ce que tu as une réponse à cette question ? Nous aimerions savoir où tu étais… »

« J’ai été tout simplement me balader en ville… Je suis fatigué de rester dans l’auberge… »

« Et tu penses sincèrement que c’est une bonne chose alors que nous sommes en Honoros ? Un territoire qui est en guerre avec Shunter ? »

« Oui… C’est une bonne idée… Car les citoyens ne sont guère réticents ou antipathiques par rapport à nous. J’ai put discuter avec certains d’entre eux… »

« C’est une tactique comme une autre… Réussir à attirer la sympathie des personnes autour de soi… Néanmoins… Tout sera terminé très bientôt… »

Co… Comment ça ? Il regarda avec étonnement Salazar, celui-ci ne s’étant toujours pas présenté sous sa capuche… Il alla l’interroger d’une voix lente :

« Vous voulez dire quoi par là ? Il y a quelque chose en préparation ? »

« Pendant que tu prenais l’air… Nous avons décidé qu’il était temps de terminer ce pour quoi nous avons été envoyé… Tout sera prévu pour demain soir… »

« D’a… D’accord… Donc nous allons devoir… tuer ? »

« Tu sembles surpris… Comme si tu ne t’y attendais pas ? »

« Non… Non… C’est bon… C’est bon… »

C’était bon… ou non… Brrr ! Il allait devoir tuer… Mais maintenant… Il jeta un regard à Clari, celle-ci ayant ses yeux complètement dénués d’émotion. Elle… C’était elle qui avait parlé de ça ? Ou alors Salazar ? Et les deux autres qui ne parlaient que rarement ! Oros ! Eliza ! Ils n’avaient rien à dire à ce sujet ?! C’était quand même important !


Mais non… Aucune réaction… Il serra les poings, se disant qu’avant demain… Il devait prévenir… Perrine… Il le ferait demain… Avant la soirée… Mais maintenant… Il devait se méfier d’eux… De tout le monde… Et tout le monde se méfiait de lui… Il n’était qu’un imbécile au final… Quelqu’un qui se causerait des ennuis par milliers.

Chapitre 9 : Un collier convoité

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Un collier convoité

« Bonjour mon petit Tery ! »

Des lèvres se posèrent sur sa joue mais cette fois-ci, il ne broncha pas. Visiblement, elle ne l’avait pas embrassé assez fort. Le second baiser fut bien plus sonore mais le jeune homme aux cheveux bruns murmura d’une voix légèrement irritée :

« Je suis déjà réveillé, c’est bon. Tu n’as pas besoin de faire ça. Je me lève. »

« Pour la lettre, j’ai préféré ne pas la lire tout de suite… Je voulais que tu sois réveillé pour que l’on puisse la lire ensemble. Mais comme hier, tu t’es endormi tout de suite, je ne voulais pas te déranger pendant ton sommeil. »

« Et tu me déranges pour me réveiller, voilà tout. »

« Et bien… On dirait que le matin ne te porte pas conseil, tu as l’air bien grognon. Est-ce que tu veux m’expliquer pourquoi ? Puisque nous sommes mari et femme ? »

Il ne lui répondit pas. Mari et femme ? Quelle bonne blague. Il n’y avait rien de tout ça entre eux deux. Tout ça n’était qu’une pure comédie. Lui, il s’y était pris un peu trop dans le jeu et voilà ce que cela lui couté… Aucun remerciement, rien de rien… Juste une plaisanterie fumeuse et foireuse sur son absence de richesse contrairement à elle ! Parfaitement le genre qu’il détestait ! Elle ne l’avait même pas remercié réellement pour son cadeau… Tsss… Il se leva de son lit, se passant de l’eau sur le visage.

Elle l’observa avec amusement, jouant avec le pendentif qu’il lui avait offert, un petit sourire aux lèvres. La pierre était vraiment belle…Et ce métal vert… Ce n’était pas facile à trouver… En fait, il ne le savait pas du tout mais ce pendentif était plus rare que les autres… En fait, le marchand non plus ne l’avait pas su… Ce petit métal vert… Héhéhé… Même pour une famille comme la sienne, cela aurait coûté réellement beaucoup plus cher si on connaissait la valeur de ce métal… Car ce n’était même pas du plaqué. Elle se leva à son tour, enfilant sa tenue habituelle mais déjà plus correcte alors qu’elle prenait une enveloppe sur la table de chevet :

« Comme je le disais, Tery… J’ai la lettre que Salazar a écrite pour nous… »

« Je finis de me laver et je descends. Je n’irai pas la lire, je n’en vois pas le besoin de toute façon. » annonça t-il sur un ton sec.

« Et si tu commences à me parler comme ça et à ne pas obéir aux ordres de la maréchale, je m’occupe de toi alors dès que tu as terminé de te laver, tu t’assois sur le lit et tu te tais, d’accord ? Mon amour… »

« Ne m’appelle plus comme ça, y a rien du tout entre nous deux. »

Elle l’énervait ! Elle ne comprenait pas ça ?! Il en avait marre d’elle ! Un peu comme les autres ! Néanmoins, le ton qu’elle avait employé ne lui plaisait guère et il devait se résoudre à retourner sur le lit. Il se passa de l’eau au visage, venant s’asseoir à côté de la jeune femme sans daigner la regarder. Celle-ci ouvrit l’enveloppe alors que le cachet qui la retenait scellée se mettait à brûler légèrement. Elle annonça d’une voix calme :

« Blablabla… Blablabla… Blablabla… »

« Qu’est-ce que ça veut dire ça ?! » s’écria t-il en la regardant avec colère.

« Que je saute les passages les moins importants. Cette lettre se consumera rapidement alors je ne vais pas perdre de temps ! AH ! Salazar a trouvé l’endroit où loge le chef de clan… Il a même pris de nombreuses notes sur ce dernier… Il a une femme, deux enfants adultes dont une fille et un garçon… Le garçon semble être marié tandis que la fille est seule… Enfin, ce ne sont que des informations obtenues en une journée. De l’autre côté, la demeure où il loge n’a rien d’exceptionnel niveau visuel mais elle est plutôt bien gardée… »

« Comme si tout ça m’intéressait… »

« LA FERME ! Si tu as un problème, tu me le dis clairement d’accord ?! » cria t-elle en serrant le morceau de papier entre ses mains, tournant son visage vers lui.


Elle était folle ou quoi ?! Pas besoin de crier qu’il sache ! Il voulait quitter cet endroit ! Avec tout ses faux-culs ! Il voulait se lever mais la main droite de Clari empoigna son bras, le serrant avec force pour le faire se rasseoir en gémissant. ELLE FAISAIT MAL !

« Ne me force pas à être méchante, d’accord ?! »

« Alors arrête de me forcer à être ton mari d’accord ?! Si ça t’amuse de faire ça, ben pas moi ! Foutue noble à la con ! Si t’es si riche, achètes-toi toi-même tes bijoux ! T’as les moyens ! Moi, je ne sais pas ce qui m’a pris de faire ça ! TU M’ENERVES ! »

La lettre flamba subitement, sans pour autant brûler la main de la jeune femme avant de ne devenir qu’un ridicule tas de cendres. Elle émit un petit grognement, lui désignant ce qui restait de l’objet avant de dire :

« Tu as vu ça ?! A cause de toi, je n’ai même pas put lire cette lettre ! »

RIEN A BATTRE ! Il plaça ses deux mains sur l’épaule de la jeune femme avant qu’elle ne puisse se lever du lit. La plaquant violemment sur le lit, il la regarda avec colère alors qu’elle paraissait surprise de la réaction du jeune homme. Celui-ci ne remarquait même pas que ses veines noires étaient apparues légèrement au niveau de ses mains :

« Ca vous amuse de vous foutre de ma gueule à chaque fois hein ?! Je sais que je ne suis pas aussi doué que les autres ! Je sais parfaitement que je ne suis pas aussi intelligent que les autres ! Que je ne suis pas noble, ni rien ! Mais ce n’est pas une raison pour me tanner avec ça, d’accord ?! Est-ce que c’est dur de comprendre ça ?! J’en ai marre de tout ça ! »

« … … … Soit … … … Si tu le dis. » murmura t-elle.


Elle… Elle n’allait pas réagir ? Elle n’allait rien faire ? Elle avait la force de le repousser, voir même de l’éjecter complètement ! Il retira ses deux mains, baissant la tête, complètement confus par son propre comportement. Il s’était énervé encore envers une femme… Ca devenait une habitude… Une mauvaise habitude… Très mauvaise… Il quitta la chambre, tête baissée en refermant la porte derrière lui. Elle-même restait couchée sur le lit, une main posée sur ses yeux. Il allait tout gâcher… encore…

« Ah… Bonjour Tery… Tu as passé une bonne… »

Eliza n’avait pas le temps de terminer sa phrase que Tery avait déjà quitté l’auberge, laissant derrière lui le reste de la troupe. De l’autre côté, Clari descendait calmement les escaliers comme si de rien n’était, s’installant à une chaise en face de Salazar.

« Qu’est-ce qui s’est passé avec Tery ? » demanda t-il d’une voix calme.

« Nous nous sommes disputés voilà tout. » répondit-elle sur le même ton.

« Et bien, tu essayeras de t’excuser envers lui dès que tu le peux et vous ferez la paix le plus vite possible, c’est bien compris ? »

« Je verrai, je verrai… » alla t-elle dire sur un ton nonchalant et désintéressé comme si elle se fichait pas mal de ce que venait de prononcer Salazar.
Tout de suite, des murmures se firent entendre de la part de l’autre faux couple, les deux personnes semblant étonnées de l’entendre parler ainsi. Salazar émit un petit toussotement irrité alors que Clari croisait les bras, répondant à la serveuse sur ce qu’elle voulait avoir comme petit-déjeuner. Oui… Elle allait voir… Mais sur le coup… Elle n’avait clairement pas envie d’en parler. Elle signala tout simplement dans un souffle qu’elle n’avait pas eut la possibilité de lire la lettre à cause de ce petit… incident.

« Hey ! Fais attention où tu vas gamin ! »

« Regarde où tu mets ! Qu’est-ce qui est si pressé ? »

« Pfff… Vraiment… Je vous jure… »

Les réactions étaient diverses alors qu’il bousculait sans se soucier les différentes personnes sur son chemin… Encore que bousculer était un bien grand mot… Il se cognait tout simplement aux gens sans même les bouger ne serait-ce que d’un poil. Du moins… Jusqu’à ce qu’au détour d’une ruelle, il percute de plein fouet une poitrine avant de s’écrouler au sol sur les fesses, gémissant de douleur.

« Pardon… Désolé… Je n’ai pas fait gaffe… »

Il releva son regard, apercevant ce qui semblait être une jeune femme d’un mètre quatre-vingt-dix, aux yeux rouges. Elle avait des cheveux auburn lui allant jusqu’aux épaules et semblait surprise d’avoir fait tomber quelqu’un. Voyant qui était au sol, elle tendit sa main avec délicatesse, annonçant d’une voix douce :

« C’est à moi de m’excuser… Je devrai regarder où je mets les pieds. »

« C’est aussi de ma faute… à force… d’être préoccupé… »

Il prit la main, se faisant relever par la jeune femme avant de rougir bêtement. Il retira sa main rapidement, gêné par la scène alors qu’il s’apprêtait déjà à partir avant que des cris ne se fassent entendre de la part de quelques citoyens :

« C’est la fille du chef ! Qu’est-ce que cet homme fait… HEY ! »

« Mais c’est l’une des cinq personnes venant de Shunter ! »

« Il a osé percuter la fille du chef ! Cela va très mal se finir ! »

HEY ! Il ne l’avait pas exprès ! La jeune femme alla lui prendre la main en gardant son sourire, se tournant vers les citoyens :

« Ce n’est pas de sa faute. Veuillez tous vous calmer envers le petit homme. Tu es bien le jeune homme de Shunter non ? C’était donc vrai que tu étais petit… »

« Merci bien… Je le sais parfaitement… Je suis le plus petit des cinq personnes voir de la ville entière. » répondit-il sur un ton las en retirant sa main.

Il s’apprêtait déjà à partir… Qu’est-ce qu’ils avaient tous à lui parler de sa taille ? Il mesurait quand même un mètre soixante-dix quoi ! Ce n’était pas un problème auparavant ! La jeune femme se mettait à marcher à côté de lui, les personnes les regardant brièvement avant de retourner à leurs occupations habituelles.

« Est-ce que je peux faire une petite trotte avec toi ? » demanda t-elle doucement.

« Si ça ne te dérange pas d’être avec un nain par rapport à ton espèce… »

« Je suis plutôt voir très petite pour mon âge alors bon… Je sais ce que cela représente… »

« Oui mais au final, t’es quand même plus grande que moi. »

Ah… Il marquait un point. Ils marchaient côte à côte sans se regarder, le jeune homme l’observant néanmoins à la dérobée. Il remarquait qu’elle portait un magnifique médaillon autour du cou… HEIN ?! Il s’arrêta subitement, la jeune femme faisant de même.

« Ca me fait penser… Je ne t’ai pas dit mon nom. Ici, tout le monde le connaît mais comme vous êtes des visiteurs… Je m’appelle Perrine. »

« Euh… Hein ? Euh… Oui… Moi, c’est Tery… C’est plutôt beau ce que tu as autour du cou. C’est quoi ? On dirait une pierre de feu… »

« Hahaha ! On me le dit souvent mais à chaque fois, on confond : Ce n’est pas une pierre de feu exactement mais un bijou offert de génération en génération dans ma famille. »

« On aurait presque crut à une pierre de feu… » reprit-il en observant l’objet.

C’est vrai… Ca ressemblait à une pierre de feu… Mais aussi aux deux médaillons qu’il avait déjà put voir dans le passé… Mais celui-ci brillait d’une énergie chaleureuse… Et elle ressemblait à un rubis… mais avec de légères teintes orangées…

« A croire que tu n’as jamais vu de bijoux de ta vie. »

« Non… C’est juste que je la trouve très belle cette pierre. Enfin, je me répète… »

Maintenant qu’il était un peu calmé, il se disait qu’il avait réagit un peu trop brusquement… C’était vraiment stupide de sa part de se comporter ainsi… Il devait retourner à l’auberge… Ou peut-être que non… Il voyait Clari qui le remarquait, courant vers lui, en serrant les dents.

« Je peux savoir ce que tu fais, Tery ?! Tu es en train de draguer d’autres femmes alors que tu es un jeune homme marié ?! »

« Ce n’est pas du tout ça… Pas du tout même… » murmura t-il en se tournant vers elle, inclinant la tête avant de reprendre : « Cette jeune femme nommée Perrine, je l’ai percutée par inadvertance et donc, elle me fait visiter un peu la ville… »

« C’est comme l’a dit ce jeune homme. Et vous êtes ? J’ai cru comprendre que vous étiez sa femme ? Si jeune et déjà marié… »

« Je m’appelle Clari et oui, je suis sa femme, nous nous sommes mariés il y a peu de temps. Ne vous approchez pas de lui ! »

Pour la femme jalouse, elle le faisait très bien. Elle lui prit le bras entre ses deux mains, le tirant en arrière en regardant Perrine d’un air méfiant. Elle observa quelques instants le médaillon qu’elle avait autour du cou avant de tirer le jeune home en arrière, annonçant d’une voix qui se voulait calme :

« On rentre à l’auberge ! Que tu le veuilles ou non ! »

« C’est bon ! C’est bon ! J’ai parfaitement compris ! »

Il se laissait traîner par Clari, poussant un profond soupir. Il ne voulait pas se battre… C’était aussi simple que ça… Et il était tellement lunatique. Il fut ramené très rapidement à l’auberge, Clari le forçant à s’asseoir à côté d’elle alors que les trois autres personnes ne disaient rien du tout. Ce fut elle qui prit la parole :

« Voilà, je l’ai ramené cet imbécile. »

« Quand je vois cela… Je me demande si il n’aurait pas mieux fallut qu’il ne revienne pas… Il ne semble pas être très content de nous revoir… »

« Non… Ce n’est pas du tout ça… J’ai juste couru un peu… »

« Il est épuisé, voilà tout ! On va arrêter de se disputer tout les deux. »

Clari ne lui laissait même pas terminer sa phrase mais il ne se sentait pas le cœur à la contredire. Il l’observa quelques instants, plongeant dans ses pensées. Ce médaillon… C’était celui qu’il recherchait… Mais il ne savait pas à qui il devait le dire… Il n’avait aucune idée sur qui était l’autre personne qui savait au sujet des médaillons. Il n’allait pas dire : « Hey ! J’ai trouvé où était le médaillon que je recherchais ! » Ca ne se faisait pas…

« Puisque tu n’as pas mangé… Et que cela doit bien faire une demi-heure voir une heure que l’on t’attendait… Essaye d’avoir quelque chose dans l’estomac. » dit Salazar en croisant ses bras, Tery hocha la tête tout simplement sans rien dire.

Il commanda de quoi manger, Clari le regardant pendant qu’il déjeunait alors que les trois autres personnes se remettaient à discuter de tout et de rien. Il ne pouvait… rien dire au sujet de ce médaillon… Car il ne savait pas quoi faire… Pour réussir à le récupérer… S’il pouvait simplement le voler… Sans faire couler de sang… Car cette femme lui avait fait une bonne impression… et il préférait… ne pas utiliser la manière forte… Enfin… Quelle idée aussi de penser à ça ! A la mort de cette femme ! C’était complètement ridicule de penser ainsi ! S’il voulait éviter tout ça, alors il ne devait même pas penser à cette éventualité ! Il allait devoir lui voler… ce médaillon… Oui…

« Je t’ordonne de manger, Tery. » exigea Clari alors qu’elle remarquait parfaitement que quelque chose clochait avec le jeune homme.

« C’est bon… C’est bon… Ne me force pas non plus ! Ca ne mènera à rien sinon ! »

« On va vous laisser quelques minutes pour discuter entre vous deux… » répondit Oros alors que les deux autres personnes se levaient avec lui.

Quelques secondes plus tard, ils étaient seuls… Tery avait la tête baissée, finissant de manger alors que Clari triturait son nouveau collier. Aucun ne semblait vouloir parler à l’autre… La colère de ce matin était toujours très présente et vive. Enfin, ce fut elle qui prit la parole :

« Tu sais… Sincèrement… Hier… Je ne voulais pas t’offenser, Tery… »

« Tu ne m’as pas offensé… Tu n’as dit que la vérité… Je suis un paysan et tu peux t’offrir des dizaines et des centaines de colliers… »

« Mais il y a une chose bien différente entre tout ça… »

« Ah oui ? Et laquelle que je sache ? Je dormirai moins bête ce soir… »

« Ce collier a bien plus de valeur à mes yeux que si je l’avais acheté… »

« Qu’est-ce que ça veut dire par là ? » demanda t-il en arrêtant de manger, la regardant.

« Que tu es bien plus stupide que tu ne le crois. » répondit-elle avec un grand sourire.
Tsss… Il ne savait pas pourquoi… Mais il ne se sentait pas vexé par les dernières paroles de la jeune femme… Car elles n’avaient pas été dites sur un ton méchant… Non plutôt amusé… Il la regarda brièvement avant de finir de manger, la jeune femme aux cheveux blonds l’observant pendant ce temps.

Après le repas, elle lui prit les deux mains tandis qu’il ne savait pas où se mettre. Interdiction de retomber dans son piège ! INTERDICTION ! Il évita de la regarder mais elle le forçait à l’avoir en face de lui alors qu’elle gardait son sourire. Est-ce qu’il devait… parler de ce qu’il avait remarqué ? Elle alla dire sur un ton neutre :

« Au sujet de cette… jeune femme… nommée Perrine… Je dois prévenir Salazar de ce que j’ai vu… Il a dit : « Dès l’instant où vous voyez un collier ou un médaillon assez spécial, vous me le signalez tout de suite. » Je vais attendre qu’il revienne alors. »

Hein ? Que ? Quoi ?! Le médaillon ?! Salazar ?! HEY ! Il était au courant de tout ça ?! Et il avait prévenu les autres ?! Non… Clari ne semblait pas savoir ce que cela voulait dire… D’après le regard qu’elle avait… Il lui demanda d’un air neutre :

« Et pour ce collier ou médaillon… Tu ne crois pas que ça ressemble à une pierre de feu tout ce qu’il y a de plus banal ? Je ne vois même pas pourquoi Salazar t’a parlé de ça… Alors qu’il ne m’a rien dit de mon côté. »

« Normal. Il ne te fait pas confiance, Tery. Tu risquerais de tout faire capoter. »

« Et tu viens de me prévenir… Donc tu n’aurais pas fait une erreur justement ? » dit-il avec ironie, un léger sourire narquois aux lèvres.

« Car c’était peut-être voulu ? Pour que tu sois au courant toi aussi ? » répliqua t-elle sur le même ton en le regardant attentivement.

« Et à quoi ça te servirait de me dire ça ? »

« Oh… Je ne sais pas du tout… Juste envie de me faire pardonner pour ce matin ? Car j’ai… L’impression que tu m’en veux un peu. »

« Oh… Bien entendu… Comme si je ne pouvais pas t’en vouloir. Vous m’avez facilement pris tous la tête depuis qu’on est arrivé. »

« Peut-être parce que tu n’as pas un comportement qui prête à ce qu’on t’apprécie. »

« Si vous n’êtes pas contents de la façon dont je me comporte, vous pouvez tout simplement aller vous faire voir, d’accord ? Si tu veux tout savoir, moi aussi, j’ai quelque chose à faire de mon côté et ça concerne aucun de vous quatre ! »

« Tiens donc… Quelque chose de ton côté ? »

ET M… Il en avait trop dit maintenant ! Devant le sourire mi-intéressé, mi-amusé de la jeune femme, il émit un profond grognement pour lui dire de ne même pas chercher à l’ouvrir. C’était décidé, il allait y aller de son propre côté. ET SANS EUX ! Mais… Mais… Avant… Il devait se calmer et faire le vide en lui… Il prit une profonde respiration, disant d’une voix douce et lente voir même un peu inquiétante quand on le connaissait :

« Ca ne fait rien… Rien du tout… Héhéhé… »

« Tu ne veux rien dire ? Et je pensais que nous allions nous pardonner… »

Oh… Il lui avait pardonné… Bien entendu… Mais là… Il avait une autre idée en tête… Bien plus personnelle… Il allait se débrouiller de son côté… Pour empêcher que les autres fassent de bêtises… Il ne voulait rien avoir à faire avec eux.

Chapitre 8 : Investigation

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Investigation

« Et bien réveille-toi, mon petit Tery. »

Son petit Tery ?! Il ouvrit subitement ses yeux, se poussant de Clari avant de se retrouver tête la première contre le sol, le forçant à pousser un gémissement de douleur.

« Est-ce que ça fait mal, Tery ? » demanda t-elle avec amusement, mettant la couverture autour de son corps alors qu’elle était assise dans le lit.

« Tu vas voir si ça fait mal ! Je vais t’apprendre à me poser ce genre de questions ! »

« Au moins, tu es plein de vie et donc, c’est plutôt une bonne chose, héhéhé. Tu veux te retourner ? Ou alors me regarder m’habiller plus correctement ? »

« Je m’abstiendrai de ça. Vas-y, je reste couché au sol, toute façon, c’est là que j’aurai dut dormir à la base… pour éviter ce genre de soucis. » murmura t-il alors que la jeune femme se levait du lit, prenant ses affaires pour se remettre en tenue pour la mission.

Elle l’aida à se lever après, le jeune homme acceptant la main de Clari alors qu’il allait se passer un peu d’eau sur le visage. Pfff… Il faisait atrocement chaud. Même pendant la nuit, cela avait été horrible… Vraiment horrible…

« Tu veux bien te pousser ? Moi aussi, je dois me laver le visage hein ? »

Il recula de quelques pas, la laissant faire sa toilette alors qu’il rougissait faiblement. Il avait dormit avec elle toute une nuit ? Ils devaient rapidement trouver ce fichu médaillon et ensuite, partir d’ici au plus vite ! Il murmura d’une voix lente :

« Est-ce que les autres sont déjà levés ? »

« Comment est-ce que tu veux que je le sache ? J’ai passé la nuit avec toi, je tiens à te le rappeler. Je ne suis pas sensée connaître ce qui se passe en-dehors de la chambre, hein ? »

« Oui… Pardon… Ca me semble logique. » termina t-il en soupirant longuement. Bon… Est-ce qu’elle avait fini avec l’eau ou pas ? Il la regarda avec attention, la jeune femme se tournant vers lui avec un grand sourire, prenant sa Claymore pour la déposer dans son dos. Elle n’avait pas mal avec une telle arme attachée derrière elle ?

« Ce n’est pas trop lourd… Ce genre de trucs ? Je ne sais pas… J’ai plus l’habitude d’avoir des griffes qu’autre chose… Alors quand je te vois comme ça… »

« Oh… Tu t’inquièterais donc pour moi ? Je vais finir par croire que tu as de l’affection pour moi, Tery. Mais bon… En tant que mari et femme, c’est tout à fait normal non ? »

Il préféra ne pas répondre à la phrase de la jeune femme, quittant la chambre en premier avant d’être rapidement rejoint par Clari. Celle-ci alla lui prendre le bras avec affection alors qu’il soupirait. Vraiment… On voulait le marier avant l’heure… C’était quoi ce délire ?! Il n’était pas bon à marier ! Et surtout, il devait apprendre à connaître sa femme avant de vouloir l’épouser ! ET POURQUOI IL SE POSAIT CE GENRE DE QUESTIONS ?! C’était de la faute à Salazar et à ses idées foireuses !

Lorsqu’ils descendirent des étages pour retourner au rez-de-chaussée, ce fut pour remarquer que les trois autres membres étaient déjà en train de déjeuner. Salazar portait son habituelle cape brune autour de lui, annonçant :

« Et bien… Le sommeil a été assez lourd pour vous deux. J’espère que vous n’avez pas commis de bêtises. »

« Ah si vous saviez beau-père. » murmura Clari en poussant un petit rire, Tery rougissant violemment avant de s’asseoir à la table, Clari faisant de même de son côté.

Purée… Il ne savait même plus où se mettre ! La tête baissée, il préférait ne plus parler, mangeant son déjeuner avec silence alors que les autres personnes discutaient entre elles de tout et de rien. Vraiment… Quand on les écoutait, on pourrait penser qu’ils étaient vraiment une famille… Mais bon… Il ne savait pas quoi dire ou faire… Il n’était pas à sa place.

« Pardonnez-moi messire… Mais est-ce que moi-même, mes deux fils et leurs femmes peuvent quitter l’auberge pour parcourir la ville ? Je ne sais pas les restrictions que vos soldats nous ont données, c’est pour cela que je vous pose cette question. Si vous voulez bien y répondre, bien entendu. » demanda Salazar.

« Hum… Je vous conseillerai de rester ici tandis que je vais envoyer l’une de mes servantes pour contacter l’un des soldats. Je préfère prendre mes précautions… »

« Comme vous le désirez, nous serons alors patients. »

Un regard soutenu par tous et ils préféraient attendre que la serveuse revienne. Cela prit une demi-heure, demi-heure où ils passèrent à ne rien faire. Du moins, lui tentait de ne rien faire, les autres parlaient entre eux. Il ne se joignait tout simplement pas à la conversation. Il sursautait lorsque Clari lui prit la main sous la table, lui adressant un léger sourire alors que la serveuse revenait en signalant :

« Les soldats sont unanimes : Vous pouvez vous balader dans notre ville mais il vous est interdit de la quitter. Des soldats sont de toute façon posés tout autour de celle-ci. »

« Aucun problème. Puisque nous avons l’autorisation, nous allons commencer la visite tout de suite. Nous reviendrons à l’heure du déjeuner. »

Il se leva de sa chaise, les quatre autres personnes faisant de même alors qu’ils quittaient l’auberge. Main dans la main, les deux couples suivaient Salazar alors que Tery tentait de retirer sa main de celle de Clari, celle-ci la tenant avec force. Interdiction de faire l’enfant ! Ils devaient montrer qu’ils étaient un couple heureux.

« Nous irons nous séparer très bientôt… Je vous fais confiance… Nous irons chacun de notre côté… Vous coupez la ville en trois, d’accord ? »

Ils hochèrent la tête aux ordres de Salazar, les cinq personnes se séparant en trois groupes tandis qu’ils devaient se mettre en route. Dès qu’ils furent séparés, Tery retira sa main de celle de Clari, baissant légèrement la tête en murmurant :

« Maintenant, c’est bon, il n’y a plus besoin de faire semblant. »

« Comme tu le désires, Tery. »

Elle n’allait pas le forcer. Ce n’était simplement qu’un jeu… Côte à côte, sans se tenir la main, le duo commença à observer les alentours de l’endroit où ils étaient. Trouver des indices… Mais sur quoi ? Sur les plans qu’ils allaient devoir récupérer. Mais quels plans ? Pfff… C’est vrai qu’au final, il ne savait pas grand-chose… Il devait l’avouer. Il regarda Clari maintenant qu’elle ne lui tenait plus la main, lui demandant :

« Au passage… Sincèrement… On est sensés prendre des informations comment ? »

« Et bien… En regardant autour de soi, non ? Tu ne crois pas que ça soit une bonne idée ? »

« Oui… C’est malin en y réfléchissant… »

Il poussa un profond soupir : Qu’est-ce qu’il pouvait dire comme bêtises des fois… La main de la jeune femme alla chercher la sienne sans qu’il ne le remarque réellement, les deux personnes se mettant à vagabonder à travers les ruelles. En regardant de plus près, la majorité des échoppes était surtout basée sur les armes et les armures.

« Honoros est un pays basé sur son aspect militaire. Même Shunter ne pourrait rien faire réellement si Honoros décidait de prendre les armes et de tout raser… »

« Alors pourquoi Honoros n’attaque pas en premier ? Qu’est-ce qu’il l’en empêcherait ? Que je sache… Si il est capable… »

« L’honneur… S’en prendre aux plus faibles ne fait pas partie de leurs habitudes. Dès l’instant où quelqu’un tente de lever la main vers eux, ils réagiront… Mais ils ne feront jamais le premier pas lors d’une guerre. »

« Est-ce que ça veut dire que pour l’instant, Honoros ne fait que s’amuser avec notre armée ? » demanda t-il sur un ton inquiet alors qu’ils arrêtaient de marcher.

« Tu ne devrais pas t’emporter aussi facilement… Mais oui… C’est à peu près ça… Sans l’être réellement. Honoros n’a envoyé qu’une partie de ses clans les plus faibles… Mais dès l’instant où les soldats et les hommes du clan où nous sommes ou d’autres aussi forts iront combattre… Alors là, Shunter aura de graves problèmes. »

« Forts… Forts… Je n’en suis pas sûr. » dit-il avec peu d’entrain dans la voix, regardant la jeune femme avec attention. Elle comprenait parfaitement ce qu’il voulait dire par là.

Hihihi ! Son cas à elle était assez spécial aussi, il fallait dire. Avoir une claymore comme arme et faire deux mètres de hauteur, cela était assez normal d’être au-dessus des autres non ? Surtout quand on était une soldate. Elle l’observa avec amusement, lui faisant un sourire délicat alors qu’elle se remettait en route pour parcourir la ville.

« On continue à visiter si tu le veux bien ? Après ce petit cours de comparaison, je suis sûre que tu n’as pas envie de rester planté là, alors viens, Tery. »

Elle émit un petit rire, l’emportant à nouveau avec elle alors qu’ils se remettaient à visiter les différentes ruelles. Encore une fois, il se retrouva main dans la main avec Clari, n’ayant plus la force et surtout le moral pour arrêter ce petit jeu. Ils arrivèrent devant une boutique vendant quelques colliers avec des pierres précieuses, toutes brillant comme des rubis.

« Des pierres de feu ma petite dame ! » alla dire le marchand en voyant l’intérêt de Clari vers ces pierres qui brillaient d’un bel éclat.

« Qu’est-ce qu’elles ont de si spécial ? » demanda t-il d’un air neutre.

« Héhéhé ! Pour nous, elles n’ont aucun effet mais pour les personnes d’autres royaumes qui ne sont pas adaptées à la chaleur, cela permet de produire une source non-négligeable de chaleur. Elles servent à réchauffer le corps humain quand la pierre est en contact contre la peau. C’est surtout pour les touristes qu’elles sont utiles. »

« Combien ? » demanda t-il une nouvelle fois sur le même ton alors que Clari tournait son visage vers lui avec un peu de surprise.

L’homme lui annonça un prix plutôt onéreux alors qu’il serrait les dents. Vraiment… Ce n’était pas donné ! Mais avec le petit… bonus qu’il avait eu de la part de la maréchale lors du combat contre le Glumarx… Il pouvait… non ? Il sortit quelques pièces avant de les mettre dans la main de l’imposant homme, celui-ci laissant Clari choisir parmi les différents colliers. C’est vrai… Elle pouvait même choisir parmi ceux de très bonne qualité ou dont les pierres brillaient bien plus fortement que d’autres. Elle se décida pour un collier fait de métal vert avec une pierre de petite taille mais dont la lueur était aussi puissante que ceux faisant le triple de sa taille. Le marchand annonça d’une voix calme :

« C’est vous sinon les gens venant de Shunter ? Ne vous en faites pas pour nos aprioris. Nous ne sommes guère mécontents d’avoir quelques visiteurs de temps en temps malgré la guerre. Simplement, les soldats étant des soldats, ils restent toujours sur le qui-vive et il est normal que toute la ville soit inquiète quand des personnes issues du royaume avec lequel nous sommes en guerre arrivent chez nous. Pourtant, à vous regarder tous les deux et malgré la magnifique arme de la demoiselle, on n’a pas de quoi s’en faire. »

« Merci beaucoup mon cher et tendre ! » alla s’écrier Clari alors que ses lèvres se posaient sur la joue du jeune homme, celui-ci se mettant à rougir en balbutiant :

« Oui… Y a rien à faire… Enfin oui… Euh… C’est bon ! On s’est donnés en spectacle ! Et bonne journée à vous aussi ! »

PFFFF ! Il prit la main de Clari, courant avec elle pour quitter cet endroit. QUEL IDIOT ! Ce n’était qu’un jeu mais ça dépassait les bornes ! Il entendait la jeune femme aux cheveux blonds qui rigolait avec entrain alors qu’ils couraient tout les deux pendant plusieurs minutes jusqu’à ce qu’ils puissent s’arrêter. MAIS QUEL IMBECILE ! Exténué et à bout de souffle au contraire de Clari, le jeune homme chercha un endroit où s’asseoir, remarquant un banc au loin. Il se dirigea vers celui-ci, s’écroulant dessus alors que Clari venait le rejoindre.

« Et bien… On dirait que tu étais poursuivi par une meute… »

« Je ne veux rien entendre… s’il te plaît… »

« Hum… Et pourquoi ça ? Car tu m’as offert quelque chose qui coûte relativement cher ? Alors que tu te doutes parfaitement que je pourrai m’en acheter des dizaines voir des centaines à cause de ma condition de noble ? »

« Vas te faire voir ! C’est tout ! Je n’ai rien d’autre à dire ! »

Elle éclata de rire alors qu’elle se mettait de côté, tendant en arrière le collier avec la pierre de feu au bout. Elle lui demanda d’une voix douce :

« Et bien… Est-ce que tu pourrais m’attacher le collier s’il te plaît ? Je vais avoir un peu de mal, je dois te l’avouer… »

Et puis quoi encore ?! Il n’était pas là en tant que bon samaritain ! Pourtant, il déplaça l’arme de la jeune femme, se mettant près d’elle alors qu’il tentait maladroitement de lui mettre le collier autour du cou. Quand ce fut le cas, elle lui prit les deux mains dans les siennes, le tirant contre elle pour qu’il puisse être collé contre son dos.

« Héhéhé… Merci beaucoup, Tery. Tu penses que l’on doit rentrer ? Ils vont s’inquiéter à force… Ton père et ton frère n’aiment guère te laisser seul, n’est-ce pas ? »

« Si tu le dis, Clari… Si tu le dis… Je veux bien que l’on y aille… Enfin oui… »

Il ne savait pas réellement quoi dire. Elle retira ses mains, se levant du banc avant de mettre sa claymore dans son dos, Tery se relevant à son tour. Elle lui prit la main, le jeune homme se laissant faire alors qu’ils retournaient en direction de l’auberge. Combien d’heures s’étaient écoulées ? Deux ou trois non ? Enfin bon… Ils étaient partis assez de temps pour avoir un petit creux. En y réfléchissant bien, ils ne s’étaient pas réellement nourris dans la matinée.

Lorsqu’ils revinrent dans l’auberge, ils purent remarquer que les trois personnes étaient déjà présentes, déjeunant sans même les attendre. Clari alla les saluer, invitant Tery à la suivre pour qu’ils puissent s’installer. Elle héla une serveuse, demandant ce que le jeune homme voulait manger tandis qu’elle prenait déjà sa commande. Il murmura qu’il n’avait pas réellement faim mais elle lui prit à manger alors qu’il remarquait qu’ils étaient à une table assez isolée des autres. Hum… A cause d’eux ? Ou alors parce qu’ils avaient des choses à se dire ? Eliza passa une main dans sa mèche de cheveux blancs avant de regarder Clari, lui disant avec un léger sourire :

« Qu’est-ce donc ce que tu as autour du cou ? »

« Oh… Un petit cadeau de la part mon mari : Plutôt joli non ? C’est une pierre de feu. »

Les deux femmes rigolèrent légèrement ensembles alors qu’il détournait le regard. Il avait l’impression d’avoir commis une effroyable bêtise tandis que Salazar et Oros observaient le jeune homme aux cheveux bruns. Salazar émit un léger toussotement pour dire aux deux femmes de se taire tandis que la serveuse arrivait avec les plats pour Tery et Clari.

Lorsqu’elle fut partie alors que les deux personnes se mettaient à manger, Salazar prit la parole d’une voix neutre, disant à Oros et Clari :

« Qu’est-ce que votre exploration a donné pour vous deux ? »

« Et bien, de notre côté, nous nous sommes baladés assez près du bord de la ville pour voir où sont localisés majoritairement les soldats. Visiblement, comme il faut s’en douter, ils sont proches des portes mais il y a aussi quelques soldats perchés sur des bâtiments en hauteur. »

« Donc il faut prévoir ce genre de choses… De mon côté, j’ai pris quelques données que j’ai notées sur quelques bouts de papier combustibles. Je vous en donnerai un pour chaque couple. Vous pourrez le lire et ensuite, il brûlera. » répondit Salazar avant de se tourner vers Clari et Tery, les deux personnes arrêtant de manger. Clari alla dire :

« Et bien pour nous… Malgré la folle course que Tery m’a donnée, j’ai put constater que les gens n’étaient pas forcément inamicaux par rapport à nous. Ils sont stressés et sur le pied de guerre mais ils ne semblent pas s’inquiéter de notre présence. Tery exécute parfaitement son rôle de mari. A croire qu’il m’aime réellement. »

« Même pas en rêve. » répondit-il tout de suite sur un ton sec alors qu’elle le regardait avec amusement, reprenant d’une voix douce :

« Pourtant, tu m’as offert un cadeau qui doit être hors de prix pour un homme comme toi. »

« C’est bon… J’ai plus faim. Je vais dans ma chambre. Pour cet objet, Clari me l’emmènera. »

Il se leva de sa chaise, ayant à moitié mangé dans son assiette avant de monter à l’étage. C’est bon… Elle lui avait pris la tête… Comme d’habitude, il n’allait rien suivre mais il s’en fichait royalement. Sincèrement, si ça les amusait de jouer à ça, alors tant mieux pour eux ! C’était pour ça qu’il détestait ce genre de plan foireux !

« J’ai voulut lui offrir ce pendentif car ça lui plaisait… J’aurai fait de même avec n’importe quelle fille que je connaissais… »

C’était stupide de réagir comme il l’avait fait… Mais il n’avait aucune connaissance avec les filles alors bon… Est-ce qu’il en avait trop fait ? Il ne savait pas ! Il s’engouffra dans sa chambre, les laissant discuter entre eux. Salazar annonça d’une lente à Clari :

« Evite de t’amuser avec lui. Je sais très bien qu’il débute et que la maréchale Nali nous a dit de l’éduquer correctement mais… Il m’a l’air assez fragile psychologiquement. Alors évite de trop jouer avec son caractère. »

« Oh… Mais ce n’est pas forcément un jeu non plus, Salazar. Ca me plaît vraiment ce petit cadeau. Je ne sais pas, je le trouve mignon en un sens. » répondit-elle avec un sourire.
Oros et Eliza haussèrent un sourcil désapprobateur alors que Salazar ruminait dans ses pensées. Non… Vraiment… Ca ne lui plaisait pas tant que ça… Ils devaient éviter de faire une bêtise avec toute cette histoire… Sincèrement… Les enjeux étaient bien plus importants… Et surtout, leur vie en dépendait.

Chapitre 7 : Le déclenchement de la mission

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : Le déclenchement de la mission

« Un père de famille… Et ses deux fils ? Ainsi que leurs femmes ? Alors pourquoi est-ce que celle-ci porte une épée aussi grande que son mari ? » demanda l’un des hommes en désignant Clari, celle-ci tenant le bras de Tery contre sa poitrine en souriant.

« Et bien… Nous avons appris que les clans d’Honoros ne se préoccupaient pas tellement de quel sexe était une personne tant qu’elle était forte… C’est donc le cas avec ma belle-fille que vous voyez là. Vous remarquerez aussi que mon fils est un peu gringalet par rapport à elle. » dit Salazar en désignant Tery.

HEY ! Il allait sérieusement se vexer si ça continuait ! Il resta parfaitement muet, baissant la tête alors que les soldats semblaient un peu dubitatifs. Enfin… Cette femme était quand même gigantesque… Même si elle ne faisait pas partie d’Honoros… C’était une taille plus qu’honorable… Et avec une épée comme ça… Peut-être que…

« Vous venez de Shunter, vous êtes d’un royaume qui nous a déclaré la guerre il y a quelques mois. Pensez-vous vraiment avoir la possibilité de venir dans l’un des clans d’Honoros ? Surtout NOTRE clan ? Vous ne semblez pas belliqueux mais nous allons vous demander de bien vouloir partir… Des étrangers sur nos terres ne sont pas les bienvenues dans Honoros… Surtout quand ils proviennent de Shunter. »

« Nous pourrions peut-être faire un combat ? Pour vous montrer que nous sommes assez qualifiés pour venir rejoindre votre clan ? Même si ce n’est que quelques jours avant que vous ne vouliez qu’on aille dans un clan mineur. » demanda Clari en posant la main droite sur la garde sa claymore.

« Voyons ! Nous n’allons pas déranger ces mes… » dit Salazar en se tournant vers Clari d’un air légèrement surpris bien qu’on ne pouvait pas voir son visage.

« HAHAHAHA ! Elle est comique votre belle-fille ! » répondit l’un des soldats avant de descendre de sa monture, reprenant la parole après quelques secondes : « Faut avoir du courage… ou alors être complètement insouciante pour tenter de provoquer un soldat d’Honoros sur le domaine du combat ! Tout n’est pas une question de taille. »

« Tu devrais quand même faire attention… On ne sait pas… au cas où. » répondit un second soldat à celui qui s’était exprimé de vive voix.

« Si elle, elle gagne, alors moi, je peux arrêter d’être soldat ! Elle n’arrivera à rien ! Tu peux me faire confiance ! Si elle gagne alors ils peuvent venir pour quelques jours chez nous et si on demande des explications, tu diras que c’est de ma faute, d’accord ? »

« Comme tu veux… Mais ne viens pas te plaindre car je t’aurai prévenu… Vous pouvez vous battre si vous le désirez… » termina le second soldat alors que tous s’éloignaient.

Tery observa Clari, celle-ci lui faisant un grand sourire alors qu’il se demandait de quoi il devait être inquiet : Que tout se déroule très mal à cause de la jeune femme, que celle-ci soit considérée comme sa fiancée, que le plan de Salazar était plus que douteux ou alors… Le simple fait qu’on le traite de gringalet ? Car c’était quand même assez vexant. Il était vrai qu’il n’était pas forcément très musclé… ou grand mais bon… Quand même…

« Avant de vouloir nous battre, la magie est utilisable ou non ? Que je sache au cas où. »

« Je veux bien te laisser utiliser ta magie, il te faudra bien ça pour essayer à peine de m’égratigner, héhéhé. »

Le second soldat poussa un profond soupir désabusé alors que le reste des soldats haussaient les épaules comme pour dire que ce n’était plus leur problème dorénavant. Clari fit un grand sourire à l’homme, un léger vent commençant à souffler en direction du soldat, celui-ci sortant deux épées courtes de même taille.
« La taille ne fait pas la puissance. Avoir une grosse épée ne t’oblige pas à avoir plus de force dans ton arme… Et ainsi, je… »

« On commence ? Ou on continue de parler ? » répondit Clari en gardant le sourire.

AH ! Elle voulait donc jouer à ça ? D’ACCORD ! Aucun problème ! Il se mit à courir à toute allure vers Clari, celle-ci restant parfaitement immobile en n’ayant toujours pas dégainé son arme. Elle fit un simple pas sur le côté mais le soldat alla réagir tout de suite, faisant la même chose pour se retrouver à nouveau en face d’elle.

« Oh ! Tu sais très bien te déplacer… Tu ne me perds pas de vue ! »

« A qui tu pensais avoir affaire ?! Je suis un soldat d’Honoros, l’un des meilleurs dans ce clan ! Ce clan est l’un des plus… »

Il s’arrêta subitement de parler alors qu’une bourrasque venait l’immobiliser dans sa course, l’homme semblant surpris. Tout de suite, Clari alla donner un violent coup de pied dans le ventre du soldat, le projetant en arrière en même temps qu’un vent puissant l’envoyait tout simplement contre un arbre. Tout cela… provenait de ses pieds ?

« Hey ? Déjà terminé ? Pourtant, je n’ai fait que m’échauffer ! Ce n’est pas très drôle. »

« T… Toi… Toi tu vas voir ! Attends un peu, je… »

C’était quoi ?! Elle flottait au-dessus du sol ?! Non… Ce n’était pas des pouvoirs… psychiques… mais simplement… Le vent qui la soulevait comme si elle était aussi légère qu’une plume… Elle reprit d’une voix amusée :

« Et bien ? On dirait que je t’effraie… Ce n’est quand même pas à cause de ce petit tour élémentaire que tu as peur n’est-ce pas ? »

« Arrêtons-en là… Cela se voit très bien que vous êtes au-dessus de notre niveau, jeune demoiselle. Avec une femme comme vous, il est sûr que votre fiancé chétif n’a rien à craindre. » dit le second soldat, celui qui s’était souvent exprimé pour contester ce duel qui n’avait jamais eut de raison d’être.

Terrifié… C’était ce qu’il était en voyant Clari… Il avait eut raison…Sur toute la ligne… Ils étaient tous bizarres ici ! Mais surtout elle… Elle… Elle avait juste… Juste… éliminer complètement son adversaire… L’autre n’avait rien put faire réellement…

« Alors, qu’est-ce que vous allez faire maintenant ? Allez-vous tenir vos promesses ? » demanda Salazar alors que le premier soldat semblait ne pas comprendre ce qui s’était passé.

« Hum… Même si nous ne sommes pas responsables de ses paroles, les promesses et notre code d’honneur nous empêchent de vous laisser seuls. Vous pouvez nous accompagner… Nous vous emmènerons dans notre clan pour quelques jours seulement. »

« Soit… Mes fils… Suivons-donc ces hommes. Nous avons donc un toit pour cette nuit. »

D’accord ! Au moins… Pour l’instant, ils étaient sauvés n’est-ce pas ? Il regarda Clari qui revenait vers lui, la jeune femme venant reprendre son bras avec un grand sourire avant d’approcher sa bouche de son oreille, lui murmurant :

« Alors… Qu’est-ce que tu en as pensé, mon petit homme ? »

« Rien de bien malheureusement… Savoir que tu es capable de faire ça ne me réjouit pas vraiment si tu veux tout savoir… »

« Oh… Ne me dit pas que je te fais vraiment aussi peur que ça ? Pourtant, je n’ai pas l’air si méchante… Non ? »

« Pour quelqu’un qui a juste rétamé un soldat… d’Honoros… Sans lui laisser de chance… »

« Il m’avait tout simplement provoqué. Je n’ai fait que répondre à sa véhémence. »

Mouais… Il n’était franchement pas convaincu par tout ça s’il pouvait le dire… La jeune femme émit nouveau sourire tandis que tous et toutes suivaient les nombreux soldats sur leurs chevaux bicéphales. Les minutes s’écoulèrent tandis que le jeune… couple discutait entre eux à nouveau, ne pouvant s’empêcher de se disputer… Du moins, c’était Tery qui se disputait et non pas Clari qui ne faisait que l’écouter et lui répondre gentiment.

« Pourquoi est-ce que tu me colles autant ? »

« Et bien, car cela prouve simplement que je t’aime non ? »

« Ne m’aime pas trop, merci bien. » grogna t-il en poussant un petit gémissement plaintif.

Est-ce qu’ils s’aimaient vraiment ? Ce fut la question que posa l’un des soldats envers Salazar après les petites scènes de ménage entre Tery et Clari. Le jeune continuait à chaque fois les disputes incessantes avec Clari alors que celle-ci gardait un calme olympien, tout le contraire de son caractère habituel.

« Est-ce qu’il est possible de lui clouer le bec ? » demanda l’un des soldats alors que Tery n’arrêtait pas une seule seconde de se disputer avec Clari.

« J’aimerai bien… Mais vous savez… Qui aime bien, châtie bien… Il n’ose pas vraiment l’avouer car nous ne sommes pas seuls mais il aime beaucoup sa fiancée. C’est simplement qu’il a du mal à l’exprimer d’une façon un peu plus… normale. »

Mouais… Enfin bon… Ce n’était pas l’heure de penser à tout ça. Ils devaient emmener ces cinq personnes dans leur clan… Et tout cela à cause d’une fichue promesse de la part de l’un des leurs… Le jeune homme aux cheveux bruns semblait s’être enfin calmé alors que les flammes que les cinq personnes avaient vues auparavant se présentaient au fur et à mesure de leur avancée. Des flammes vraiment gigantesques… Plus que gigantesques même…


Ils arrivèrent devant ce qui semblait être le village du clan, Tery s’étonnant de voir que celui-ci n’était pas forcément plus différent que le sien. Du moins… Comment dire… Il pensait être vraiment époustouflé par la différence mais les bâtiments n’étaient pas si différents… Outre le fait qu’il y avait des flammes de trois à quatre mètres de hauteur un peu éparpillées autour d’eux, tout n’était pas si différent…

« Nous allons vous trouver une auberge pour les prochains jours. Néanmoins, nous vous déconseillons de vouloir quitter la ville sans nos ordres, cela risquerait d’être très mal pris. » dit le second soldat en se tournant vers eux.

« Pour éviter que nous soyons suspicieux n’est-ce pas ? C’est une très bonne chose, cela permet d’éviter les ennuis et surtout les personnes malintentionnées. » répondit Salazar.

« Vous comprendrez que malgré vos absences d’intention belliqueuses, nous ne pouvons faire confiance à des étrangers et encore moins en période de guerre et SURTOUT venant du royaume qui nous déclare la guerre. »

« Votre bonté vous honore… Et vos promesses aussi. Nous sommes heureux de savoir que des réfugiés comme nous peuvent espérer trouver une place en Honoros. »

« Oui… Oui… Vous avez quand même de quoi vous payer une auberge ? La monnaie en cours étant la même partout… Puisque ce n’est pas nos… »

« Ne vous en faites pas pour l’argent, nous avons les moyens. » répondit à nouveau Salazar alors que Tery restait muet ainsi que les trois autres personnes avec lui.

Lui-même était intrigué par tout ce qui l’entourait : Il ne voyait pas les gens d’Honoros comme des êtres suspects… Bon après… Ils étaient grands, très grands, autant voir plus que Clari… Et de l’autre côté, ils ne semblaient pas mauvais pour autant. En fait, certains les regardaient avec étonnement. Il pût les observer plus en détails maintenant qu’il ne les combattait pas. La taille minimale devait avoisiner les 1 mètres 90, donc minimum 20 centimètres de différence avec lui. Au niveau des muscles, que cela soit homme ou femme, tous semblaient être très bien fournis bien que du côté des femmes, cela ne les rendait pas disgracieuses pour autant.

« Je t’interdis de regarder d’autres femmes que moi, Tery ! » s’écria Clari en lui tirant l’oreille, le faisant gémir de douleur alors qu’il criait à son tour :

« Pas besoin de faire ça ! Je ne suis pas bête ! Je sais ce que je risque, punaise ! Ca fait mal ! Arrête ! Je ne fais qu’observer les environs ! »

Ce qui était vrai… Elle lui relâcha l’oreille alors qu’il se remettait à regarder autour de lui. A cause de la chaleur, chaleur très forte en y réfléchissant bien, ils avaient une peau plus foncée… Un peu bronzée… Mais ils n’étaient pas tous comme ça… Etait-ce vraiment à cause de la chaleur ? Ou alors peut-être qu’ils mettaient différentes crèmes pour ça… Enfin, dans la globalité, ils étaient tous avec une peau bien plus foncée.

« Voilà l’auberge où vous logerez pour les prochains jours. Vous ne pourrez pas dormir autre part en attendant… Je vais arrêter de m’expliquer. »

Oui… Cela valait mieux car tout ça lui portait sur les nerfs. Accompagnés par les soldats, les cinq personnes pénétrèrent à l’intérieur de ce qui semblait être un bâtiment de très bonne facture puisqu’il avait quatre étages et surtout une bonne allure… Les murs n’étaient pas effrités, les serveuses ne semblaient pas dévergondées… Enfin quand il jetait un regard à l’intérieur… L’un des soldats se dirigea vers l’aubergiste, annonçant :

« Ils sont de Shunter mais à cause d’un pari stupide crée par l’un d’entre nous, ils resteront ici une semaine au maximum. Interdiction pour eux d’aller dormir ailleurs. »

« Combien de chambres je dois leur réserver ? C’est vous qui payez ou alors… »

« Trois chambres pour eux, un pour chaque couple et une dernière pour le père. Ils payent de leurs poches, nous sommes en guerre, on ne va pas accepter les réfugiés et leur donner un toit sans rien non plus… Surtout venant de Shunter. Bon… On te laisse. »

Qu… Quoi ? Une chambre pour chaque couple ?! Il tourna son visage vers Clari alors que les soldats quittaient l’auberge, toutes les têtes tournées vers eux. Il avait cru mal entendre… Pourtant… Pourtant… Devant le sourire de la jeune femme aux cheveux blonds, il alla déglutir alors que celle-ci allait prendre la clé que l’aubergiste leur tendait :

« On vous surveille quand même… Peut-être que vous avez fait une promesse avec l’un de notre clan mais au final, ce n’est pas pour ça qu’on vous fait confiance. »

« Ne vous en faites pas pour cela, nous serons discrets. » répondit Salazar en récupérant sa clé tandis qu’Oros prenait la dernière, les cinq personnes grimpant à l’étage…
Un rapide coup d’œil et ils comprirent rapidement qu’ils étaient à des étages séparés… Comme par hasard… Salazar poussa un profond soupir, observant tout le monde avant de rejoindre le second étage, là où se trouvait sa chambre. De l’autre côté, Oros et Eliza grimpaient au troisième étage tandis que lui-même… et Clari… allaient vers le quatrième étage… Il alla déglutir alors qu’elle le tirait vers la chambre, ayant pénétré à l’intérieur. Tout de suite, il se retrouva projeté sur le lit, rouge de gêne en bafouillant :

« Hého ! Je… Je ne compte pas du tout… Je te préviens que… »

« Hum… Je ne sais pas trop… Un nouvel endroit où nous pouvons nous aimer… Tu ne trouves pas ça excitant ? » dit-elle en verrouillant la porte derrière elle.

« Je ne suis pas comme ça ! Et je ne veux pas… »

Une main se posa sur sa bouche, lui demandant ainsi de se taire alors qu’elle venait s’asseoir sur le lit, à côté du jeune homme. Pendant plusieurs secondes, ils restèrent ainsi avant que la jeune femme ne retire sa main de la bouche de Tery, annonçant avec un sourire :

« Et bien… Tu pourrais être plus discret… Tu ne voudrais pas que des gens nous entendent, n’est-ce pas ? Cela serait vraiment mal placé ! »

« Je laisse tomber… J’ai joué… le jeu… en faisant le type qui n’était pas vraiment d’accord pour le mariage et qui était gêné… devant eux… Pour que ça soit plus crédible mais là… Je ne comprends plus vraiment ce qui se passe… »

« Tu as très bien joué… Tu n’es pas aussi stupide que tu le montres quand tu veux. »

« Je ne sais pas si je dois prendre ça comme un compliment ou non… »

« On devrait aller se coucher plutôt, qu’est-ce que tu en penses ? »

« Comment ça se coucher ?! Je ne compte pas… Je ne compte pas dormir avec toi ! »

« Et pourquoi mon amour ? Allons… »

Elle le plaqua sur le lit, le jeune homme se mettant à trembler. Elle était grande… et forte… Et puis… Loin d’être disgracieuse… Il alla déglutir, la jeune femme aux cheveux blonds se retrouvant sur lui alors qu’il se mettait à trembler… de peur ou d’excitation ?

« Et bien… On dirait que tu te sens fin prêt… Je me disais bien qu’il fallait juste que tu te relaxes un peu… Tery… Qu’est-ce que tu en penses ? »

« J’en pense que… Je ne veux pas ! Je ne veux pas du tout ! »

Pourtant… Ils allaient devoir jouer la comédie jusqu’au bout. Elle alla se coucher à côté de lui, émettant un petit rire avant de le serrer dans ses bras bien qu’il lui tournait le dos. Elle lui souffla dans le creux de l’oreille avec tendresse :

« Je vais devoir me changer pour mettre une tenue… un peu moins lourde… surtout avec cette chaleur… »

« Fais comme tu veux ! Je ne veux rien savoir moi ! Et puis que je sache… Tu es noble non ? Alors pourquoi est-ce que tu te comportes comme ça ?! » dit-il alors qu’elle s’était relevée.

Le jeune homme ne se retournait pas, entendant les bruits de vêtement qui tombaient au sol alors qu’elle murmurait d’une voix calme :

« Parce que je suis noble, je dois donc te parler sur un ton pédant ? Et je dois considérer que vu ton caractère, tu n’es qu’un simple fils de paysan, c’est ça ? »

« Je… Je n’ai jamais dit ça ! C’est juste que… Tu te prétends noble… Et de l’autre côté… Tu te comportes comme une femme… Pas de petite… vertu… mais enfin… Pas de façon… noble ? Enfin… Je me comprends… et c’est bizarre. »

« Visiblement, tu ne devais pas sortir souvent de chez toi quand tu n’étais pas un soldat. Arrête de juger les gens par rapport à leur classe sociale ou leur apparence et ils feront de même de leur côté. Est-ce que j’ai vraiment considéré que tu n’étais qu’un petit homme chétif et ridicule ? Je ne crois pas. »

Elle revint dans le lit, le jeune homme observant la fenêtre et surtout le soleil qui disparaissait à travers celle-ci… Même ici, le soleil se couchait… bien que cela était assez tôt… Et pourtant, la lumière ne disparaissait pas ou peu… Les lueurs des flammes gigantesques non ? Il murmura :

« Je m’excuse pour ce que j’ai dit… Je ne le pensais pas… »

« Tu le pensais sincèrement. Je ne suis pas idiote, je sais parfaitement lorsqu’on ment ou non… Je suis une noble alors bon… Tu sais… Je m’y connais en petits mots mensongers juste pour plaire à la personne en face de soi. »

« Si tu le dis… Enfin bon… Il va faire très chaud… Donc, si tu peux éviter de te coller à moi, alors je… AHHHH ! »

C’était tout le contraire qui venait de se produire ! Les bras de la jeune femme entourèrent son torse alors qu’il sentait le corps de Clari contre son dos, le faisant trembler. Elle annonça d’une voix amusée :

« C’est quand un homme dit une telle chose qu’il est facile de deviner qu’il veut le contraire, n’est-ce pas mon amour ? »

« Ce n’est plus très drôle, Clari… S’il te plaît… »

« Allons-bon, Tery… Tu ne penses quand même pas que je vais te lâcher… Tu es un jeune homme très timide non ? »

Que ça soit vrai ou non, il s’en fichait royalement ! Il sentit les deux bras se retirer de son cou alors que la jeune femme se retournait, collant son dos contre le sien. Elle reprit :

« Ne t’en fait pas, je ne te ferai rien pendant la nuit. Je n’irai pas te dévorer… Et oui, il fait beaucoup trop chaud pour que nous puissions dormir l’un contre l’autre. Par contre, demain, essaye de jouer un peu plus le jeu d’accord ? »

« Si tu parles de faire semblant d’être ton mari… Je n’apprécie vraiment pas cette idée… »

« Il faudra pourtant l’accepter, Tery. Sans ça, nous ne pourrons pas passer réellement inaperçus. Demain commencera notre mission d’infiltration. »

« Oui… C’est vrai… C’est presque si je l’avais oublié… »

« Alors bonne nuit, Tery… Et à demain. »

« AH ! Oui… Oui… Bonne nuit. »

Il n’avait plus l’habitude qu’on lui souhaite une telle chose… C’est vrai quoi… Il dormait dans une tente à part, il avait eut une chambre à part lorsqu’il avait été lieutenant… Et maintenant… Ah… Maintenant… Maintenant… C’était assez différent… Et il dormait avec une jeune femme dans son lit ! AH ! C’était déjà arrivé auparavant avec Elen… Mais ce n’était pas pareil… Bon… Dormir… Tout simplement… Et fermer… Ses yeux…

Chapitre 6 : Chez l’ennemi

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Chez l’ennemi

« Pourquoi tu as arrêté ton golem, Tery ? » demanda Clari alors que la matinée était arrivée après les nombreux tours de garde effectués sans problème.

« Tu n’es pas obligée de dire à tout le monde que je sais faire des golems hein ? »

Pourtant, tous s’étaient arrêtés pour le regarder, le jeune homme observant les différentes personnes pour savoir c’était quoi le souci avec ça. Salazar prit la parole d’une voix calme :

« Est-ce vrai ? Si c’est le cas, est-ce que tu es capable de nous en faire une démonstration ? »

« Oui… Mais je préfère éviter… Je n’aime pas montrer ma magie inutilement… »

« Hum… Et est-ce que ce golem est capable de te retranscrire ce qu’il voit ? Il pourrait nous servir dans le futur… »

« Je ne crois pas en être capable… Ou du moins… Je n’en suis pas sûr. »

Mais c’était quoi ces questions auxquelles il devait répondre ? HEY ! Est-ce que cet homme était aussi un contrôleur de la terre ? Et créateur de golems ? Impossible… Puisqu’il n’était pas de l’élément de la terre mais du feu. Salazar poussa un léger soupir avant de dire :

« Bon… Cela ne fait rien. Nous n’allons pas perdre inutilement du temps. Continuons notre route, il nous faut encore deux à trois jours de marche d’après ce que je crois avant d’arriver dans l’une des villes du clan. A partir de là, nous établirons quelques consignes. »

D’accord, d’accord. Ils hochèrent tous la tête : Même si Salazar s’était un peu improvisé chef de la bande et bien qu’on ne le voyait pas réellement sous cette cape, tous savaient qu’il valait mieux l’écouter car sa voix montrait clairement son expérience.

Ils se remirent en route, Clari marchant à côté de Tery alors que celui-ci n’avait pas envie de lui parler. Elle aurait put se taire n’est-ce pas ? Mais non ! Pourquoi est-ce qu’elle avait parlé ? Il poussa un profond soupir, la jeune femme aux couettes blondes, prenant la parole :

« Hey… Pourquoi est-ce que tu boudes cette fois ? Tu sais que c’est assez lassant des fois ? »

« Devine donc… Pourquoi est-ce je devrais t’en vouloir cette fois-ci ? »

« A cause du golem, n’est-ce pas ? Tu n’as pas besoin de te mettre dans cet état. Enfin bon… Continue de faire ta mauvaise tête, ça se voit que tu n’es qu’un enfant. »

« Tu m’insultes puis ensuite tu te barres. C’est vraiment très courageux de ta part, Clari. Enfin, je n’en doutais pas réellement. »

« Continue donc de parler, Tery, continue donc. Chacun d’entre nous a ses petits secrets. »

Ah ? Et qu’est-ce que tout ça voulait dire ? Il aurait bien aimé le savoir mais cela aurait nécessité qu’il lui adresse la parole or… Il n’en avait clairement pas envie ! Il resta toujours en retrait. Peut-être qu’il devrait un peu parler aux autres ? Clari était gonflante actuellement. Et ça le fatiguait… Mais bon… Peut-être que les autres étaient comme elle… Encore qu’ils étaient tous plus âgés qu’eux deux.

Les heures passèrent et aucune discussion ne se déroulait… Encore une fois, il restait dans son coin et Clari ne venait plus l’embêter donc c’était une bonne nouvelle pour lui. S’arrêtant aux alentours du zénith pour déjeuner, Salazar reprit la parole en direction de Tery :

« Depuis quand est-ce que tu as commencé les golems ? Leur force de frappe nous sera très utile si nous avons des problèmes. »

« Il y a à peine… quelques mois… Je ne suis pas très fort et mes golems sont de petite taille. Il me faudra plus d’expérience si vous voulez qu’ils servent au combat. »

« De quelle taille sont-ils environ ? »

« Environ trente à quarante centimètres ! » alla répondre Clari avant même que Tery ne puisse parler, la jeune femme lui faisant un large sourire.

Pfff… Oui… C’était ça… Il plaça sa main à une certaine hauteur par rapport au sol alors que Salazar et les autres personnes hochaient la tête pour dire qu’ils comprenaient. Salazar reprit la parole d’une voix calme et lente :

« Peut-être que tu n’es pas au courant mais les golems sont les soldats principaux des magiciens de Shunter. Sur le millier d’exemplaires de livres pour la création des golems, il y en a plus de neuf cents qui sont dans le royaume de Shunter et utilisé par nos magiciens. Ainsi, notre principale force n’est pas réellement celle que la maréchale Nali a avec elle mais les magiciens qui sont chez nous… C’est pour cela que nous ne nous faisons pas de soucis pour notre royaume. Affronter des centaines de golems reviendrait à une mort pure et dure… Surtout que contrairement à toi, certaines personnes travaillent dans ce domaine depuis des années voir des décennies. »

« Je vois… Je vois… Enfin… Ne vous attendez pas à des miracles de mon côté. »

« Je ne pensais pas à cela… Est-ce que tu es capable de communiquer avec ton golem ? De lui donner la parole néanmoins ? Cela nous sera utile… encore plus… S’il est doué de raison… Nous pourrons l’envoyer pour faire quelques missions d’éclairage sans risquer d’avoir des problèmes. Est-ce que tu te sens capable de nous en faire un ce soir ? »

« Oui… Enfin… Comme démonstration… Mais il faudra me laisser seul pendant quelques minutes pour que je puisse le faire. »

« Aucun problème alors… Est-ce que tout le monde a terminé de manger ? »

« C’est bon pour moi… Je n’ai plus faim. » alla dire Tery alors que la conversation se terminait enfin pour lui et Salazar.


Tous n’avaient fait qu’écouter alors que Tery se demandait pourquoi il était le centre d’attention de toutes ces personnes. C’est vrai… D’abord Clari, maintenant il y avait Salazar qui s’intéressait à lui. Manquait plus que les deux autres se posent des questions eux aussi à son sujet et voilà, il serait la coqueluche du groupe. Puisque le repas était terminé, ils pouvaient repartir. Combien de jours cela allait-il prendre ? Et puis… Voir des rochers à perte de vue… C’était vraiment ennuyeux… En plus… Il n’y avait aucune créature intéressante ou qui tentait de les arrêter… A croire que ces plaines étaient complètement mortes… Ah… Vraiment… Vivement qu’ils trouvent une ville.

La seconde soirée se déroula tranquillement, les tours de garde restant les mêmes d’après ce qu’il avait cru comprendre. Néanmoins, Salazar ne semblait pas avoir oublié ce que le jeune homme avait dit dans la journée, Tery devant s’éloigner pour créer un nouveau golem. Lorsqu’il revint quelques minutes plus tard, l’homme à la cagoule brune murmura :

« C’est plutôt un golem assez bon… Malgré sa taille ridicule. »

« Comme je l’ai dit, j’ai à peine commencé à maîtriser la création de golem. Il ne servira même pas à attaquer l’ennemi vu sa petite taille. »

« Hum… Je n’en suis pas si sûr que ça. Demande-lui de viser cet arbre pour nous faire une démonstration. Tu n’as même pas confiance en tes capacités. »

Hum ? De viser cet arbre ? Pourquoi faire ? Il désigna l’un des rares arbres de la zone dans laquelle ils se trouvaient, le mini-golem se dirigeant vers celui-ci. D’un geste machinal, il commença à frapper l’arbre, le faisant trembler à chaque fois devant le regard médusé du jeune homme aux cheveux bruns. Salazar reprit la parole :

« Pour ma part, il m’a l’air d’avoir assez de puissance pour un golem de cette taille. Même un peu trop par rapport à ce que je m’imaginais de lui. »

Son golem était puissant ? AH ! Première nouvelle ! Il demanda à la petite créature d’arrêter de taper contre l’arbre, celle-ci revenant vers lui avant de s’asseoir auprès du feu. Clari s’approcha du golem, lui tapotant le crâne avec amusement alors qu’Oros prenait la parole :

« Dommage qu’il ne soit pas plus discret… Néanmoins… Il pourra servir d’appât contrairement à son utilité première. Nous l’enverrons dans un coin tandis que nous partirons de l’autre. Qu’est-ce que vous en pensez tous ? »

« Et bien… C’est une très bonne idée. » répondit Eliza alors que Tery se demandait ce qu’il avait fait pour être le centre d’attention de tous et toutes.

« Soit… C’est décidé. Tery, en attendant que l’on ait besoin de ton golem, tu éviteras de le faire apparaître d’accord ? Cela sera bien mieux… Il faut garder l’effet de surprise. Il y a peu de chances que l’on trouve un autre créateur de golems… »

« Oh… La chance… J’évite d’y croire personnellement. » répondit Tery alors que le mini-golem disparaissait dans le sol.

« Chacun est libre de ses pensées… Tant qu’elles ne sortent pas de leur cerveau et qu’elles ne mettent pas en péril le reste de la troupe. Que chacun aille se coucher sauf Tery. Restez sur vos gardes puisque nous sommes de plus en plus proches du clan dans lequel nous allons nous rendre. Bonne nuit et n’oubliez pas de prendre votre tour. » dit Salazar avant de se diriger vers son coin pour aller dormir, les autres faisant de même sauf Clari qui restait avec Tery. La jeune femme émit un grand sourire au jeune homme alors que tous étaient partis.

« Et bien ? Tu es un peu soulagé non ? Que tout le monde pense que tu n’es pas un monstre ou un exclu parmi le reste du groupe ? »

« Je n’ai jamais pensé ça que je sache. De toute façon, ça ne fait rien… Ce n’est pas important pour moi… » murmura t-il avant de regarder autour de lui sans observer Clari.

« Est-ce que je te fais peur, sinon ? Car tu n’oses jamais me regarder en face, Tery. »

« Non… Ce n’est pas du tout ça, c’est autre chose. Je préfère ne rien dire d’autre. »

Elle ria faiblement, le trouvant drôle tandis que le jeune homme reprenait son livre sur les golems pour se documenter à nouveau. Peut-être pourrait-il faire quelque chose pour être encore plus utile avec son golem ? Ce n’était pas une mauvaise idée, non ?

« Que tu es concentré… C’en est presque étonnant. Cela fait quoi d’avoir été la tête de turc de la maréchale plusieurs fois de suite ? »

« Je n’ai pas à répondre que je sache… Merci bien. Tu ferais mieux d’aller te coucher en attendant ton tour. »

Elle haussa les épaules comme pour dire que ce n’était pas trop dramatique, continuant de l’observer tout en sachant pertinemment que ça le dérangeait. Il se retourna pour ne pas lui faire face, la jeune femme aux cheveux blonds se levant pour passer tout autour de lui. Elle alla s’accroupir devant Tery, lui souriant à nouveau.

« S’il te plaît… Arrête de m’embêter… Je sais que j’ai été bête et méchant sans le faire exprès la première fois… Mais ne me fatigue plus… »

« Hum… Tu préférais donc que je sois méchante et dure avec toi ? Peut-être que tu as une préférence pour les femmes très fortes et dominatrices comme la maréchale ? Avoues donc que le fait d’être le souffre-douleur de la maréchale te fait énormément plaisir. »

« Je n’ai jamais dit ça ! Ne me fait pas dire ce que je n’ai pas dit ! »

« Hum… Tu t’énerves, est-ce que j’ai touché un point sensible, Tery ? »

« Non ! Bon ! On va dire que mon tour de garde est terminé ! Je vais aller me coucher ! »

« Bonne nuit alors, Tery. Fais de beaux rêves. » alla t-elle dire en rigolant.

« Je ne te souhaite pas la même chose. » répondit-il sur un ton sec.

Il alla vers son sac de couchage, le récupérant avant de s’éloigner. De toute façon, tout le monde dormait dans son coin, sauf les deux femmes qui avaient le droit à une tente rien que pour elles. Mais ce n’était pas ça le problème. De toute façon, il s’en fichait royalement.

Il alla s’enfouir dans son sac de couchage, fermant les yeux en essayant de trouver le sommeil. D’ici demain ou après-demain, ils allaient arriver aux alentours du clan et tout allait se mettre en place. La discrétion allait être de mise… Mais lui de son côté… Il ne savait même pas qui était l’autre bonhomme à avoir des lignes d’Alzar.
Le lendemain matin, ils étaient repartis en route vers l’un des plus puissants clans d’Honoros, Tery ayant décidé de se mettre avec les autres pour éviter que Clari ne vienne l’embêter. Pourquoi est-ce qu’elle le collait autant ? Il avait presque l’impression de revoir Elen à ses débuts sauf que c’était parfaitement différent ! Elen était plus petite, n’avait pas… ce genre de poitrine… Et ni de longs cheveux… Et pas des yeux verts…

« Et bien… Tu me regardes pourquoi, Tery ? » demanda la jeune femme.

« Pour rien du tout… Je ne te regarde pas et tu te fais des illusions. Arrête de rêver. »

« Evitez de vous disputer tout les deux, surtout pour la crédibilité de ce que je vais devoir annoncer si nous nous retrouvons face à face avec l’ennemi. »

« Quelle crédibilité ? Vous avez un plan ? » interrogea Tery qui semblait un peu surpris.

« Je vais jouer sur nos âges… De toute façon… Nous ne pouvons faire que cela… Cinq personnes ensembles… Heureusement, nous sommes tous différents au niveau des âges… C’est cela qui nous permettra d’être plus crédibles. »

« Je préfère ne plus poser de questions au sujet de quelle crédibilité dont vous parlez. » répondit le jeune homme aux cheveux bruns, Clari rigolant faiblement.

« Mieux vaut attendre et voir ce qui se passera. » alla t-elle dire alors que la troupe continuait son petit chemin. Le temps allait s’écouler un peu plus lentement maintenant qu’ils n’étaient plus très loin de ce clan… Au passage… Est-ce que ce clan avait un nom ?

Il posa la question mais Salazar lui signala qu’ils verraient cela en temps et en heure. Là, ce n’était pas le moment de penser à tout ça. Bon… Il valait mieux qu’il se taise vraiment quoi… Car plus il parlait, plus il s’enfonçait dans ses propos… Et donc… Plus il se ridiculisait… Comme d’habitude quoi…

Les heures s’écoulèrent et le soleil allait bientôt se coucher. Ils devaient trouver un endroit où se rendre pour la nuit… Le problème était les nombreuses traces de pas sur le sol qu’il y avait maintenant… Signe que les hommes et femmes d’Honoros étaient maintenant bien présents dans cet endroit… Bref… Que les ennuis pouvaient tomber très bientôt.

« Les tours de garde se feront plus rapidement. Nous ne pouvons pas laisser passer une personne autour de nous… Bref… La vigilance s’impose. »

« On garde néanmoins les tours comme d’habitude ? »

« Exactement, Tery. Bon… Cherchons néanmoins un coin qui nous obligerait à surveiller qu’une seule zone et non plusieurs d’entre elles. »

Du genre un cul-de-sac… Cela serait une parfaite chose. Ils se mirent en quête de ce que Salazar proposait, l’homme dans sa cape brune guidant les autres là où ils pouvaient espérer se cacher pour la nuit. Encore une… Mais celle-là sera la dernière. Ils le savaient tous parfaitement. Ce fut Oros qui découvrit un emplacement où il n’y avait qu’une seule issue, les rochers autour d’eux devant bien faire dix voir quinze mètres de hauteur… Même la fumée n’allait pas être forcément un inconvénient pour cette nuit.

Il commença une nouvelle fois à prendre son tour de garde, les autres s’étant couchés, même Clari… Tant mieux s’était-il dit intérieurement. Sans Clari, tout allait être bien plus simple. Assis devant le feu, ses deux griffes près de lui, son livre sur les jambes alors qu’il était en train de se documenter. Deux heures passèrent avant que deux mains ne se posent sur ses yeux, une voix féminine lui demandant :

« Devine qui c’est ? »

« Je préfère ne pas y répondre… C’est déjà la fin de mon tour ? » alla t-il dire en fermant son livre, passant une main pour retirer celles de Clari.

« C’est exact. Demain est le grand jour, Tery. Tu dois te reposer le plus possible. Je ne sais pas ce que Salazar a prévu mais je suis sûre que cela nous sera très utile… Sinon, pourquoi serait-il un assassin confirmé au service du roi ? »

« Un assassin ? Comment est-ce que tu sais ça, toi ? »

« Qui ne le sait pas plutôt ? Ah… Toi ? Tu sais… Être soldat, ce n’est pas obligatoirement commencé cela à dix-huit ans hein ? »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » demanda t-il en la regardant longuement pour la première fois depuis qu’ils étaient un groupe.

« Hum… Je ne sais pas trop… Peut-être le fait que je sois issue d’une famille noble qui est dans la cour du roi de Shunter ? Que les rumeurs vont bon train sur Salazar ? Que je suis une combattante depuis mon plus jeune âge et donc que je peux juger une personne sur l’apparence qu’elle donne en me trompant rarement ? »

« Mouais… Je ne suis pas convaincu… Sinon, tu penserais quoi de moi ? Comme impression ? Je donne quoi comme impression ? »

« Hum… D’un raté qui ne sait pas du tout pourquoi il se trouve au beau milieu d’une guerre dont il ne veut pas faire partie, qui pense ne pas savoir quelle est sa place dans cet endroit… »

« C’est bon, c’est bon, j’ai parfaitement compris… J’aurai mieux fait de me taire. »

« Oh tu sais… Ne pas savoir ce que l’on est, tout le monde se pose la question un jour ou l’autre… Surtout quand on traîne un peu trop avec la maréchale… »

« Tu veux en venir à où ? Et au passage, je ne suis pas un raté que je sache ! » s’écria t-il en se refrognant, se levant quand même pour se préparer à aller se coucher.

« Je n’ai jamais dit cela… Tu m’as dit de te parler de l’impression que j’ai de toi. »

« Et bien merci beaucoup ! Et bonne nuit ! »

Vraiment, c’était quoi ce genre de paroles ?! De toute façon, c’est bon… Demain, ils n’auront plus le temps de penser à tout ça. OUI ! C’était exactement ça tiens ! Il se réfugia dans son sac de couchage, s’endormant après une vingtaine de minutes. Ne pas se préoccuper des autres tours qu’il aurait dans la nuit… Encore un ou deux… Et puis le lendemain arrivera.


Aucun problème n’alla ternir ses deux autres tours de garde, Tery signalant simplement qu’il retournait se coucher avant même que Clari ne vienne l’embêter avec tout ça. C’était vrai quoi ! Il n’avait pas que ça à faire de se disputer avec elle ! Mais Salazar était un assassin… Un homme chargé de tuer les autres… mais dans le dos… Et en traître… Enfin… Il ne jugeait pas une personne par rapport à son métier… Et voilà qu’il avait du mal à dormir ! Il s’imaginait Salazar qui se levait et allait lui planter une dague dans le dos, souriant devant le forfait accompli… Peut-être que c’était le but voulu par la maréchale Nali ? Le faire disparaître parmi ce groupe ? Et ils pourraient prétexter qu’il était mort au combat… pendant sa mission ? Rien que le fait d’y penser… brrr !

« Hum ? Tu sembles avoir eu des soucis pour dormir, Tery. » dit Salazar alors que la matinée s’était déjà bien déroulée, le groupe s’étant remis en route.

« Disons que… J’ai fais un sacré cauchemar… Et donc c’est plutôt personnel. »

Aucun problème. De toute façon, ils n’étaient pas là pour discuter de tout ça… Et puis, ils n’étaient pas capables de soigner ce genre de maladies qui se situaient dans le mental principalement, contrairement à d’autres.

Plusieurs heures s’écoulèrent mais contrairement à auparavant, de la fumée était visible au loin, signe de la présence d’un feu dans les environs… Et peut-être d’une ville… Salazar se tourna vers eux, reprenant la parole :

« Dorénavant… Faites attention à la moindre de vos paroles. Il y a de fortes chances que nous soyons déjà repérés… Même si cela peut paraître peu crédible. »

Peu crédible ? Pourtant, tous savaient qu’il ne plaisantait pas ou qu’il ne disait pas cela à la légère. Les minutes passèrent alors qu’ils se rapprochaient inexorablement de la fumée… ou plutôt des fumées… Jusqu’à ce que des bruits de pas rapide se firent entendre. Quelqu’un… Plusieurs personnes même… Comme un déluge de feu, plusieurs chevaux à deux têtes se présentèrent devant les cinq personnes, les entourant de leurs corps majestueux. Sur eux se trouvaient différents hommes mais tous avec la même particularité : Leur taille bien plus grande que celle d’un humain normal et leurs oreilles aussi…

« Qui êtes vous et que vous venez vous faire ici ? A vos apparences, vous n’êtes pas de notre… Vous êtes de Shunter ?! » dit l’un des hommes.

« Pardonnez-nous messires… Nous sommes bel et bien originaires de Shunter mais nous avons fui notre royaume à cause de la guerre. Je ne suis qu’un modeste père de famille ainsi que ses deux fils et leurs femmes. »

Leurs… Leurs femmes ?! Il se tourna vers Clari, celle-ci lui faisant un grand sourire ravi avant de venir l’embrasser sur le coin des lèvres devant les soldats. De l’autre côté, Eliza et Oros se tenaient la main discrètement, le regard gêné, détournant les yeux. Il… Il aurait presque cru lui-même à ce qui se passait devant ses yeux.

Chapitre 5 : Opposés mais liés

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« Bon… Nous allons rapidement faire les présentations : Commence Tery. » dit la maréchale en le désignant d’un geste de la main.

« Tery Vanian, je suis dans l’armée de Shunter depuis quelques mois à peine. Mes aptitudes se basent sur les griffes et l’utilisation de l’élément de la terre ainsi que la création de golems. Néanmoins, je suis encore un peu débutant. » annonça le jeune homme.

« Oros Balark, soldat dans l’armée depuis trois années, je suis plutôt considéré comme un éclaireur assez furtif et je maîtrise majoritairement l’élément de l’eau. » répondit un homme de vingt-cinq, trente ans à côté de lui, aux cheveux noirs assez hirsutes, un peu comme les siens en y réfléchissant bien.

« Eliza Stalo, je suis chargée des attaques furtives et discrètes dans les armées ennemies. Je ne suis donc pas forcément très forte mais je peux produire de l’électricité en quantité non-négligeable pour assommer une personne qui nous serait utile. » continua une femme qui devait avoir dans les vingt-cinq ans elle aussi, une mèche de cheveux blancs cachant son œil gauche alors que le reste de ses cheveux bruns étaient attachés en queue-de-cheval.

« Clari Onival, je ne suis pas forcément très discrète contrairement à Eliza mais ma stature fait qu’il vaut mieux m’avoir comme amie que comme ennemie. Je maîtrise à peu près correctement l’élément du vent et je m’en sers pour balayer ceux qui se trouvent en face de moi. » suivit une quatrième personne, une femme qui devait bien faire deux mètres de hauteur, une claymore dans son dos ainsi que des cheveux blonds attachés en deux tresses, lui donnant un air assez barbare mais ingénue. Elle avait quel âge environ ? Vingt ? Vingt-deux ? Voir peut-être moins… Elle semblait avoir son âge bizarrement.

Lorsqu’il la regarda, elle lui fit un léger sourire amusé tandis que le jeune homme détourna le regard. Finalement, ce fut au tour de la dernière personne, une voix masculine mais mature se faisant entendre de son côté :

« Salazar Waror, je m’occuperai de tout ce qu’il faut pour que nos prisonniers ou nos… futurs amis délient leurs langues et nous donnent les informations nécessaires à la réussite de notre mission. Je maîtrise les flammes que n’hésiterai pas à utiliser si cela s’avère nécessaire. »

Brrrr ! Des quatre autres personnes, autant dire qu’il était plus inquiété par ce dernier. A partir de la voix, il devinait qu’il était le plus âgé du groupe et de loin par rapport aux autres. Pourquoi la voix ? Car il ne voyait rien d’autre chez cet homme… Celui-ci était camouflé dans une capuche brune et il eut la nette impression que… Ce n’était quand même pas ce qu’il pensait, n’est-ce pas ?

« Bien… Puisque tout le monde s’est présenté, je vais terminer une dernière fois de vous clarifier la situation pour qu’elle soit bien comprise. »

Il hocha la tête, les autres membres du nouveau groupe créé faisant de même de leur côté. En y réfléchissant bien… Il remarquait qu’il y avait de tous les éléments ici… n’est-ce pas ? Ce n’était pas une simple impression cette fois… Mais bon… Qui était celui qui avait… les mêmes lignes que lui ? Oui, il s’était dit de toute façon qu’une personne connaissant les médaillons… devait aussi avoir les lignes d’Alzar… Surtout s’il travaillait avec lui.

« Soyez discrets… C’est le maître mot de cette mission… Vous devez récupérer un maximum d’informations sur ce clan pour nous permettre de l’abattre avec facilité… Nous nous rapprochons des clans les plus puissants d’Honoros, c’est pourquoi il vous est vraiment conseillé de faire attention à ce que vous faites. »

Une nouvelle fois, ils hochèrent tous la tête pour signaler qu’ils avaient bien compris. Ils allaient sûrement devoir se camoufler pour passer inaperçus. La maréchale continua d’expliquer différentes choses, Tery les notant dans sa tête en espérant ne pas les oublier. Il préférait ne pas se faire de nouveaux ennemis. Après quelques minutes, la maréchale reprit la parole d’une voix calme et lente :

« Bref… Si vous êtes prêts, vous partez dans la soirée normalement. Faites tout ce que vous avez à faire avant de quitter le camp. »

Les cinq personnes s’inclinèrent respectueusement, Tery restant au milieu de la tente alors que les autres partaient de celle-ci. La maréchale Nali l’observa quelques secondes avant de demander d’une voix calme :

« Que se passe t-il, Tery ? Tu n’as pas réussi à suivre la conversation ? »

« Non… Non… Ce n’est pas ça… C’est au sujet de ceux qui vont me suivre… Est-ce que c’est normal qu’ils maîtrisent chacun un élément ? »

« Pour que les cinq éléments soient représentés ? C’est normal oui… Cela permet d’avoir un élément prêt à n’importe quel moment… au cas où… C’est pourquoi vous êtes tous différents… Est-ce que tu as une autre question ? »

« C’est un peu plus personnelle… Et ça concerne au sujet de cette… femme gigantesque… nommée Clari. »

« Qu’y a-t-il avec elle ? » demanda la maréchale avec suspicion.

« Et bien… Je… Comment dire… Je ne sais pas… Est-ce qu’elle fait partie des clans d’Honoros ? Je demande ça… à cause de sa taille. »

« Tu as peur des femmes de grande taille ? » dit la maréchale avant de s’approcher de lui, le jeune homme remarquant qu’elle aussi… semblait être un peu plus grande que lui… Mais pas autant qu’avec Clari !

« Ce n’est pas vraiment ça… Mais enfin bon… C’était un simple constat… »

« Si tu as une question, poses-là directement à l’intéressée. » signala t-elle en regardant subitement derrière le jeune homme, celui-ci poussant un petit cri de stupeur.

Clari… Clari se tenait devant lui… Et elle ne semblait pas très contente… Il alla déglutir, une légère terreur s’installant alors qu’il observait le visage de Clari, se faisant mal au crâne. Il baissa la tête légèrement avant de la relever subitement. Non… Il n’avait pas observé la poitrine généreuse de la femme ! Il tenta de balbutier quelques paroles avant de s’enfuir en courant devant le regard émeraude de Clari. Hahaha ! Non !

Il n’y avait rien de drôle mais le regard perçant de la jeune femme avait eu raison de lui. Heureusement qu’il était parti mais… Glups… Il allait avoir de sérieux problèmes à l’avenir… Oui… Hahaha… Car il allait passer ses prochains jours avec elle et trois autres personnes… Et elle était la plus impressionnante et de loin…

Il jeta un petit regard derrière lui, apercevant la femme nommée Clari. Elle… Elle s’approchait de lui ?! Et il ne pouvait même pas reculer ! Il y avait de drôles de personnes dans le camp visiblement ! Et le problème, c’est qu’il attirait toutes ces personnes ! La jeune femme aux couettes blondes se plaça en face de lui alors qu’il demandait timidement :

« Bonjour… Il y a un problème ? »

« Hum… Je ne sais pas trop… Je devrai plutôt poser cette question. »

« Euh… Sincèrement… Je ne voulais vexer personne avec ce que j’ai dit à la maréchale, vous savez… Ce n’était pas dans mon intention… Enfin… »

« Et en plus, tu me vouvoies… Je donne cette impression d’être si vieille ? » demanda Clari en l’observant longuement avant de reprendre : « Pourquoi tu es dans l’armée de Midès ? Tu n’as pas la carrure ou les pensées pour… Tu n’as pas la mentalité d’un soldat. »

« Merci bien… Enfin… Je fais de mon mieux hein ? Et pardonnez-moi encore pour ce que j’ai dit. Je ne pensais pas réellement… ce que je disais… Je ne connais pas vraiment les personnes d’Honoros mais… »

« Je te fais donc peur ? Parce que je suis bien plus grande que toi ? »

Il hocha la tête d’un air positif avant de baisser le regard. Il était plutôt… gêné… Mais bon… Il ne devait pas le montrer. Clari haussa les épaules comme si de rien n’était avant de reprendre d’une voix lente :

« Je devrai peut-être parler à la maréchale Nali pour lui dire de te remplacer. Le groupe n’a pas besoin d’une personne qui tremble si facilement devant des personnes de grande taille. »

« Hein ? Que quoi ? Non ! Ce n’est pas vrai ! Ne dites pas ça ! Déjà qu’elle m’a pris en grippe, j’aimerai éviter que cela… »

« Alors fais-moi face… Ose simplement me dire que tu veux partir avec nous. »

Oser ? Comment ça ? En lui tenant tête ? Mais elle était bien trop grande par rapport à lui. Et puis bon… Lui tenir tête alors que la sienne était placée au niveau de sa poitrine… Son regard se posa quelques instants sur celle-ci avant de se redresser subitement. PUREE ! Encore une fois ! Et elle n’allait pas laisser passer ça ! Il posa ses yeux sur le visage de Clari… Elle avait des yeux verts elle aussi… Elle était jeune quand même… Vraiment jeune… Elle avait sûrement son âge… Oui… Il alla rougir légèrement avant d’annoncer :

« Je viendrai avec vous… que cela vous plaise ou non… Clari. »

« Soit… Alors, tu peux venir avec nous, il n’y a aucun problème. »

Hein ? C’était aussi facile que ça ? Il la regarda avec étonnement, Clari émettant un petit sourire avant de passer à côté de lui comme si de rien n’était. Il s’était donné en spectacle inutilement à cause d’elle ! Saleté ! Elle l’avait fait exprès, il en était sûr et certain ! Pfff ! Vraiment ! Il avait rien fait pour mériter ça lui… Il avait légèrement honte.


Il retourna vers sa tente, réfléchissant à tout cela. Cette Clari était bizarre elle aussi. En y réfléchissant bien, ils étaient tous bizarres… Sinon… La maréchale Nali ne les aurait jamais choisis, n’est-ce pas ? Même si c’était d’une logique absurde, il restait sur ce raisonnement. Il allait devoir trouver qui était le propriétaire des lignes d’Alzar parmi les quatre autres.

Plusieurs heures après, alors qu’il se préparait pour le voyage de sa vie bien qu’il exagérait intérieurement, une personne passa à l’intérieur de la tente. Salazar… Qu’est-ce que l’homme camouflé lui voulait ? Celui-ci s’approcha de lui alors qu’il rangeait ses quelques affaires dans son sac, prenant la parole :

« Est-ce que nous pouvons partir ? Tout le monde t’attend. »

« Je vérifie une dernière chose et c’est bon ! »

« Dépêche-toi tout simplement. Nous ne pouvons pas vraiment perdre de temps. »

D’accord ! D’accord ! Il avait compris malgré la voix qui était froide et neutre. Il rangea ses derniers livres, les gardant plus comme souvenirs que par utilité pour la plupart d’entre eux. Enfin, il se leva avec son sac sur le dos, ses deux griffes se trouvant à l’intérieur. Il alla dire d’une voix lente en soupirant légèrement :

« C’est bon, on peut y aller. Je suis prêt. »

« Tant mieux… Nous t’attendons à la sortie Est du campement. »

« Et bien… Je vais vous suivre plutôt que de rester ici le temps que vous partiez. »

« Comme tu le désires… Je ne vais pas te retenir. »

L’homme quitta la tente, rapidement suivi par Tery qui observait s’il n’avait rien oublié. Heureusement pour lui, cela ne semblait pas être le cas et il soupira une nouvelle fois mais d’apaisement maintenant. Il n’avait plus trop à s’inquiéter à ce sujet.

Ils arrivèrent à la sortie du camp, les tentes arrêtant de pousser de ce côté. Comme il fallait s’en douter, tout le terrain devant eux était rocailleux… Et il y avait à peine quelques arbres avec un peu d’herbe… Mais autant dire que ce n’était pas les plaines verdoyantes de Shunter. Clari, Oros, Balark… Et Salazar. Il notait les quatre noms dans sa tête pour ne pas les oublier. Il y avait aussi la maréchale avec ses quatre gardes non-loin.

« Bon… Je ne vais plus être très longue car plus de temps on perdra ici, moins cela en fera pour votre mission. Je vais confier à Salazar une carte de ce qui semblerait être la localisation du clan dans lequel vous allez tenter de vous immiscer. Elle est loin d’être précise mais c’est plus qu’il n’en faut normalement. Je vous souhaite simplement une bonne chance et si vous avez besoin de communiquer… Quelqu’un pourra s’en charger. »

Oui… Enfin il était un peu apeuré avec les personnes autour de lui. Déjà rien qu’avec Clari et Salazar, il savait parfaitement que ce n’était pas une bonne chose. Alors les deux autres… Qu’est-ce qu’ils étaient réellement ? Il murmura :

« Je vais essayer de faire de mon mieux pour ne pas trop décevoir le reste. »

« Ton avis personnel ne m’intéresse guère, Tery. » alla répondre la maréchale.

« Je sais bien, je sais bien… Enfin bon… »

« Si tu n’as rien à dire, tu ferais mieux de te taire. »

C’est bon ! Il avait parfaitement compris ! Il détourna le regard, attendant que tout le monde se prépare à partir plutôt que de parler. Il devait se taire, voilà tout. Il poussa un profond soupir, marmonnant quelque chose d’inintelligible pour être sûre de ne pas être entendu. Néanmoins, Clari se tourna vers lui, un sourire aux lèvres.
Qu’est… Qu’est-ce qu’il avait fait ?! Il n’avait rien fait du tout ! IL N’AVAIT RIEN DIT ! Il recula légèrement, son action ne passant pas inaperçue bien que personne ne prenait la parole pour lui dire quelque chose. Après quelques minutes, ils purent enfin se mettre en route, Tery marchant en dernier tandis que Salazar prenait le contrôle de la troupe.

« Nous ferons quelques pauses, deux voir trois maximum par jour jusqu’à ce que nous arrivions à la civilisation. Nous sommes armés mais cela est plus pour nous protéger que pour attaquer. Est-ce bien clair ? »

« Aucun problème pour ma part. Avec le vent, je saurai si nous sommes suivis ou si quelqu’un est dans les environs, grâce à l’odeur qui en émanera. » annonça Clari.

« Tant mieux alors. Mon électricité ne nous sera pas très utile. » répondit Eliza.

« De mon côté, j’essayerai de tout faire pour que l’on puisse trouver de l’eau potable car je ne pense pas que nos rations d’eau nous seront utiles très longtemps. » termina Oros.

Et lui dans tout ça ? Il ne répondit pas, préférant se taire. Moins il en disait, mieux c’était. Clari continuait de l’observer, jetant plusieurs regards en arrière tandis qu’il détournait le regard. Il n’aimait pas cette femme… Elle était franchement bizarre… Alors quand elle fit quelques pas lents pour qu’elle puisse arriver à sa hauteur, il fit mine de ne pas entendre ce qu’elle avait à dire, la jeune femme aux cheveux blonds lui murmurait :

« Et bien… Tu en fais une drôle de tête. Tu boudes parce que la maréchale t’a sermonné ? Tu devrais y être habitué, n’est-ce pas ? Tery Vanian… »

« S’il vous plaît… Est-ce que vous pouvez aller avec le reste du groupe devant… Je préfère être seul quand je réfléchis… Enfin… S’il vous plaît… »

Il n’allait pas lui dire qu’elle lui faisait peur… Ca serait une belle preuve de franchise mais de couardise aussi. Elle haussa les épaules avant de retourner en avant, le laissant seul comme il le désirait tant. Il poussa un profond soupir de soulagement, retournant dans son mutisme. Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas être… normal avec eux ? Car c’étaient des militaires ? Car la maréchale lui pourrissait la vie tout en… l’épaulant ? Il ne savait pas vraiment ce qu’était que cette vie mais il était sûr d’une chose : Jamais il n’arriverait à s’y habituer. Il n’était pas fait pour être soldat…

Les minutes passèrent pour devenir des heures, Tery restant toujours en retrait. En écoutant bien, personne ne parlait. Il observait simplement Clari qui jetait un bref regard à chaque fois derrière elle comme pour voir s’il suivait le groupe. C’était quoi son problème avec elle ?! Il avait fait une bêtise mais elle n’allait pas l’embêter avec ça pendant des semaines quand même non ?!

La soirée arriva, Salazar signalant au reste du groupe de se diriger vers une zone un peu moins ouverte. Il désigna du doigt ce qui semblait être un rocher de plusieurs mètres de hauteur. Le groupe avança jusqu’à celui-ci, se mettant contre un coin tandis que chacun sortait ce qui semblait être des sacs de couchage, seules les deux femmes ayant un semblant de tente alors que le feu était préparé par Salazar.

« Pour le tour de garde, vous avez une position à désigner ? » demanda t-il.

« Je veux bien prendre le premier tour… » murmura Tery d’une voix lente.

Plus vite il ferait son tour, plus vite il irait se coucher. Clari s’écria rapidement :

« Je prend le second ! Ca sera tout aussi bon. Ca commence à partir de quelle heure ? »

« Lorsque la nuit tombera… Je prendrai le dernier sinon dans mon cas. Eliza et Oros, à vous de décider pour le troisième et quatrième tour. » répondit Salazar.

« Je laisse à Eliza le soin de choisir. » alla dire Oros comme si cela ne le dérangeait pas.

« Je vais donc me décider pour le troisième tour. »

Bon et bien… Tout était prêt ! Ils avaient chacun leur tour. Salazar s’était mis à cuisiner quelques petites rations pour tous et toutes, montrant par là ses talents culinaires bien qu’aux yeux de Tery, il restait quand même suspect. Le repas se passa dans le calme, chacun restant muet comme pour le trajet. C’était bizarre… Ils étaient cinq… Mais aucun ne se sentait concerné par les autres… Chacun obéissait à la maréchale comme si de rien n’était.
Finalement, la nuit arriva très rapidement et tous étaient partis se coucher… Tous sauf lui… Il observa les flammes comme si de rien n’était, sortant son livre sur les golems comme auparavant. Il connaissait bien mieux les autres livres mais celui sur les golems… Vraiment… Il aurait aimé en savoir plus à ce sujet. Il n’était pas encore un oléran à ses yeux… Oui… Il restait toujours un éran. Hahaha ! Ca faisait bizarre de se rappeler de ces grades… Ce n’était pas ce qui l’intéressait de toute façon… Même si il se demandait si il était plutôt fait pour être un mage… ou alors un guerrier.

« De la lecture, Tery ? C’est vrai que cela peut te correspondre vu le caractère chétif que tu sembles avoir. » alla dire une voix féminine qui le força à se retourner.

Encore elle ? Mais elle le collait ou quoi ? Il n’avait rien fait pour avoir Clari dans son dos à chaque instant quand même ! Il ne méritait pas ça ! La jeune femme aux cheveux blonds en deux tresses était derrière lui ou plutôt devant lui maintenant.

« Et bien ? Tu as perdu ta langue ? »

« Ton tour n’est pas encore pour maintenant, Clari. »

« Hum ? Tu me tutoies maintenant ? Tu as donc pris un peu de courage pendant la journée ? » demanda t-elle d’une voix ironique avant de s’asseoir à côté de lui pour observer le livre.

« Non mais bon… Quand je suis fatigué, je suis impoli… »

« Et bien… Tu devrais être un peu plus souvent fatigué… »

« Et pourquoi ça ? Car tu aimes qu’on te parle comme ça ? Tu es bizarre… »

« Qu’est-ce que tu lis ? » demanda t-elle d’une voix calme.

« Un livre que tu ne comprendras pas. Non pas parce que je veux te vexer mais parce que ce livre a été fait de telle sorte que seul son propriétaire peut le lire. C’est un livre sur les golems… Comment en faire un… Et toutes ces choses… »

« Un golem ? Tu es capable d’en faire un ? » le questionna t-elle d’un air surpris.


Il hocha la tête d’un air positif alors qu’elle reprenait la parole d’une voix un peu enjouée :

« Et bien… Pourquoi est-ce que tu ne me montres pas comment tu fais ? Prouve-moi donc que tu n’es pas un bon à rien, n’est-ce pas ? »

« Je n’ai rien à te prouver… Et mes golems sont très petits de toute façon. »

Elle lui prenait la tête. Il ne pouvait pas être tranquille non ? Il referma son livre, se penchant en avant alors qu’il fermait les yeux. Créer un golem ? Et puis quoi encore… Bon ! Il allait le faire mais avant… Elle devait faire quelque chose elle aussi.

« Si tu fermes les yeux et que tu te retournes… Non… Attends plutôt… Je vais de l’autre côté du rocher et dans cinq minutes, tu auras ton golem. »

« Et pourquoi tu ne peux pas le faire ici ? »

Qu’elle ne pose pas de questions et ça sera parfait ! Il se releva, se dirigeant vers l’autre côté de la gigantesque pierre avant de poser une main sur le sol, des veines noires apparaissant le long de son bras. Il allait presque faire une bêtise… Mais heureusement qu’il avait réfléchit avant… Une petite créature de pierre se forma devant lui, faisant à peine dix centimètres de hauteur. Il retourna auprès des autres, du moins de Clari, le petit golem le suivant.

Elle poussa un petit cri ravi et étonné, venant toucher la créature d’un doigt pour voir si elle était bien vivante… Enfin… Vivante, cela dépendait de la façon dont on la considérait. Il poussa un petit soupir : Elle était bizarre cette Clari… Mais pas forcément méchante au final.

Chapitre 4 : Prendre la température

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Prendre la température

« Nous sommes proches de l’habitat d’un des clans majeurs du royaume d’Honoros. Nombreux sont les hommes et femmes de ce clan faisant partie des hautes autorités d’Honoros. » alla dire la maréchale Nali, les deux mains gantées posées sur une table.

Sur celle-ci se trouvait une carte qui représentait Honoros… De nombreuses démarcations signalaient les zones d’influence des différents clans qui se trouvaient dans le royaume, la maréchale Nali, désignant un point sur la carte à égale distance entre les frontières avec Shunter et le centre d’Honoros, ajouta :

« Ce clan est plus problématique que ceux que nous avons rencontrés pour l’instant. Mieux organisé, plus puissant, si nous les rencontrons de front, nous essuieront des pertes non-négligeables bien que nous passions… »

« Est-ce que vous avez une idée de leur force, maréchale Nali ? »

« Ils sont plutôt axés sur la magie… Et sont surtout plus intelligents que les clans mineurs… Pour ceux qui ne le savent pas encore, le royaume d’Honoros est basé sur l’honneur et sur un système de réunion de clans dans une seule ville… Pour être plus précise, seuls les plus puissants se retrouvent à la tête de cette ville. Ensuite, les plus puissants choisissent parmi leurs alliés pour gouverner cette ville et ainsi de suite… Il est de coutume que le chef suprême participe à un tournoi annuel pour défendre sa place… Celui qui gagne le tournoi peut l’affronter si il le désire ou non… Si il gagne, libre à lui de le laisser vivre et de prendre sa place ou non… Bref, je ne suis pas là pour vous faire un résumé du royaume d’Honoros mais pour signaler que plus nous nous rapprocherons du centre d’Honoros, plus les clans seront puissants. Nous allons sûrement envoyer quelques espions ou éclaireurs pour avoir un résumé de la situation. Avez-vous d’autres suggestions ? »

« Personnellement… Nous nous retrouvons pris en tenaille si je comprends, c’est cela ? Je trouve que c’est une mauvaise idée que de ne pas avoir anéanti complètement les clans sur notre chemin pour permettre aux troupes d’arriver le plus rapidement possible. »

« Les troupes ne sont pas un problème, lieutenant. Avec ce que nous avons comme renforts actuellement, cela est déjà bien parti. Ce n’était qu’une simple mesure de prévention pour vous mettre au courant. Dans la semaine qui suit, je mettrai en place les troupes d’éclaireurs et ceux qui nous serviront d’espions. Vous pouvez rompre. »

Un par un, ceux qui dirigeaient les troupes quittaient la tente dans laquelle logeait la femme à l’armure de plaques noires. Elle attendit qu’ils soient tous partis avant de pousser un profond soupir, observant la carte qu’elle avait déposée sur la table. Vraiment… Tout ce qui se passait n’annonçait rien de bon malheureusement…

« Ces médaillons… Aucune créature ne les possède… selon nos informateurs… »

Et si aucune créature ne les possédait… Cela voulait tout dire : Les clans se les partageaient… Elle était pressée que tout cela soit terminé dans ce royaume. Elle n’aimait guère voir ces clans… Un peu trop barbares à son goût. Mais elle n’était pas là pour penser à elle… mais pour accomplir les missions que l’on lui confiait… Bon… Elle devait aussi régler le cas Tery. Parmi tous les hommes ici présents, il était le seul à posséder les lignes d’Alzar. Et cela… était une bonne comme une mauvaise chose.

Cela allait faire quatre jours qu’ils s’étaient installés près de ce clan. Pour l’instant, aucune attaque… Et c’était tant mieux en un sens… Il valait mieux éviter de les provoquer… Tant qu’ils n’étaient pas sûrs que l’un des médaillons se trouvait près de ce clan, ça ne servait à rien. Oui… Ca ne servait à rien du tout même… Il valait mieux attendre…

« Une… Deux… Une… Deux… Ca m’a l’air tout bon ! Je pourrai faire parfaitement les exercices d’aujourd’hui ! » s’écria Tery en donnant quelques coups de pied dans le sol, le jeune homme se retrouvant dans sa tente.


Bon… Maintenant qu’il était de nouveau capable de bouger correctement ses deux pieds, il devait se remettre en route. Pendant les trois jours, il n’avait fait que les exercices utilisant les mains tandis que de l’autre côté, il s’était remis à lire son livre sur les golems, la maréchale Nali lui ayant demandé de le faire.
D’abord, il n’avait pas réellement compris l’utilité de la chose puis tout cela lui était devenu un peu plus évident au fur et à mesure de sa lecture. Le golem qu’il avait crée n’était que la base des nombreux golems qu’il pouvait faire… Mais pour ça… Il allait devoir faire bien mieux que ça. Car pour l’instant, il était à peine capable de créer un petit golem… sans le masque noir… Ah… Vraiment… Il n’avait pas trop de chance.

« Hey ! Tery, on peut savoir ce que tu fais ? Les exercices vont commencer ! »

« Oui, oui ! Je vérifiais quelque chose ! J’arrive dans quelques minutes ! »

« Faut éviter de remettre la maréchale en colère, on arrive encore moins à la supporter quand t’es dans les parages. Tu la rends pire qu’auparavant ! »

« Qui donc Tery rend t-il pire ? » demanda une voix derrière celle qui provenait d’en-dehors de la tente.

« AH ! Maréchale Nali ! Rien ! Rien du tout ! Je ne pensais à rien ! »

« Vas rejoindre les autres avant que je ne te force à faire dix fois plus. »

Ah… La maréchale Nali… La femme pénétra à l’intérieur de la tente, Tery se mettant debout en faisant un salut militaire. Il ne voulait pas de problèmes avec elle ! Cela faisait trois jours qu’il ne s’était rien passé de mauvais ! En fait, depuis le changement de camp… Et depuis qu’il avait voyagé à cheval avec elle. Il ne savait pas comment réagir correctement avec elle alors moins il parlait, mieux cela allait.

« Tu n’es pas encore prêt, Tery ? Je pourrai savoir pourquoi ? »

« Disons que je vérifiais… si ma jambe allait mieux… Mais maintenant, je pourrai faire tout les exercices. Elle va parfaitement bien. »

Il se posait quand même une question : D’habitude, les commandants… Enfin… Ceux gérant les autres… Ils ne se préoccupaient pas des soldats de base non ? Enfin… Il n’osait pas poser la question à la maréchale, il ne voulait pas se causer de problèmes. Au fur et à mesure des jours, il avait compris qu’il valait mieux éviter d’avoir des soucis avec elle. Ah… Finalement, elle alla dire d’une voix calme :

« Puisque c’est le cas, tu vas avoir le droit à un entraînement spécial avec moi. Prépares tes deux griffes, je t’attendrai dehors. Nous allons juger ton niveau. »

« Hein ? Que ? Quoi ? J’ai cru mal… »

Il n’avait même pas eu le temps de terminer sa phrase que la femme à l’armure noire avait déjà quitté la tente.

« Entendre… » murmura t-il pour finir sa phrase comme si il n’arrivait pas à croire ce qui venait de se passer. S’entraîner avec la maréchale Nali ? Cela devait être un grand honneur non ? Enfin… Il espérait… Mais il ne se sentait pas si confiant personnellement. Il alla prendre ses deux griffes, les positionnant sur ses mains avant de quitter la tente à son tour. La maréchale l’attendait devant la tente, l’épée bâtarde à la main.

« Il vaut mieux que tu me donnes tes deux griffes… Je ne pense pas que tu me toucheras mais cela est une simple mesure de précaution. »

Ah ! Elle allait refaire le sort qui permettait de faire une sorte de carapace d’eau autour des lames pour éviter qu’elles ne coupent ? En y regardant de plus près, la lame de son épée bâtarde était déjà recouverte de cette carapace d’eau. Il retira ses deux griffes, regardant les visages étonnés des soldats qui les observaient.

« Ils ne sont pas au courant, maréchale Nali ? »

« Au courant que cela risque d’être très violent ? Ils le sont. »

Mais pourquoi avait-il posé cette question ? Plusieurs minutes passèrent mais elle lui tendit à nouveau ses deux griffes, le jeune homme les remettant correctement sur ses mains tandis qu’elle lui demandait de la suivre. Les soldats firent de même, la maréchale s’arrêtant au bout de quelques secondes avant de s’écrier :

« RETOURNEZ TOUS A VOS ENTRAÎNEMENTS ! »

Ce n’était pas un phénomène de foire ! Elle se retourna subitement pour être sûre que le message était bien passé. Tout de suite, les soldats s’éloignèrent à pas de course, Nali attendit plusieurs secondes avant de pousser un léger grognement. Elle l’observa quelques instants, reprenant la parole d’une voix irritée :

« Suis-moi maintenant et tu n’as pas intérêt à discuter mes ordres ! »

Euh… De toute façon, ça ne lui était pas venu du tout à l’idée personnellement… Il alla accompagner la maréchale, celle-ci quittant le campement alors qu’il remarquait qu’il n’y avait même pas ses quatre gardes habituels. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle ne comptait quand même pas le tuer hein ? Enfin… Pourquoi est-ce qu’il pensait à ce genre de choses stupides ? Comme si elle allait le tuer. C’était complètement idiot comme réflexion ça… C’était bien son genre au final. Ah… Il soupira, les deux personnes arrivant à ce qui semblait être un terrain vague et rocheux, de nombreuses pierres plus ou moins grandes se trouvant tout autour d’eux. Elle reprit d’une voix plus calme :

« Tu as intérêt à donner le maximum de toi-même… Si je vois que tu fais exprès de ne pas te battre à fond, je me verrai contrainte de retirer la protection autour de ma lame. »

« Je vais faire de mon mieux… Enfin… Essayer… »

« Essayer ? Non… Tu vas utiliser tes lignes noires… Quitte à ce que tu souffres pour cela. »

Pourquoi il détestait quand elle se mettait à parler ainsi ? Peut-être parce qu’il sentait que cela n’allait pas être une partie de plaisir ? Enfin bon… Ce qui le dérangeait, ce n’était pas d’utiliser sa magie mais surtout… Si il… Enfin… Il valait mieux lui demander :

« Je ne voudrai pas vous blesser, maréchale Nali… »

« Me blesser ? Tu ne toucheras même pas mon armure…  Est-ce là, l’unique excuse que tu veux me donner pour éviter de te battre ? »

Non… Non… Ce n’était pas du tout ça mais puisqu’elle ne voulait pas l’écouter, il allait se battre alors ! Sans même prévenir, il s’élança vers la femme à l’armure de plaques noires. Sans bouger de sa position, elle ne fit qu’un simplement mouvement de son épée pour parer la première griffe, puis la seconde griffe.

Hey… Hey ! C’était quoi ce délire ? Elle n’avait aucun mal à parer tous ses coups ! Pourtant, il croyait savoir se battre mais là… Ce n’était pas la même chose que contre les gnomolds, les autres soldats ou même Elen ! C’était bien différent ! C’était quoi cette femme ?! Il voulait la toucher mais ça lui était impossible !

« Je t’ai annoncé d’utiliser tes lignes… Tu veux que je te force ou quoi ? »

Elle le repoussa d’un coup d’épée avant de lui donner un violent coup dans les hanches, le jeune homme se retrouvant avec le souffle coupé, posant un genou au sol. Il… Ca faisait sacrément mal ça ! Elle reprit d’une voix lente :

« Tu serais déjà tranché en deux au moment où je te parle. »

« Ce n’est pas la même chose ! Vous êtes bien plus forte que moi ! » s’écria t-il.

« Encore des excuses ? Tu penses VRAIMENT avoir le temps de parler de ça ?! »

Elle lui donna un violent coup de pied dans le ventre, le faisant tomber en arrière alors qu’il se mettait à tousser, cherchant à reprendre sa respiration. Pur… Purée ! Ca faisait mal ! TRES mal ! Il se releva en gémissant, tentant de parler avant de s’arrêter. Non… Il ne devait pas parler ! Il devait simplement agir !

Plus facile à dire qu’à faire, la femme en face de lui… Elle était… Bien trop forte ! Mais hors de question de ne rien faire ! Il allait au minimum la toucher une fois ! C’est tout ce qui comptait ! Des lignes noires apparurent le long de ses bras alors que sa vitesse augmentait rapidement, ses coups se faisant de plus en plus nombreux. Mais pourtant… Pourtant… Aucun n’arrivait à passer, c’était quoi ce délire ?! Elle lisait dans ses pensées ou quoi ?! Il allait faire encore mieux pour réussir à l’atteindre TIENS !

« Bien… Tu commences à donner quelque chose d’à peu près correct. Face à un soldat moyennement entraîné, il ne tiendrait pas la comparaison par rapport à toi. »

WAOUH ! Un compliment ! C’était presque trop beau pour être vrai ! Bon ! S’il devait y aller plus fort, alors il allait y aller ! Le problème avec ses griffes, c’est que comparée à une épée bâtarde, elles étaient bien moins puissantes. Mais… Avec ces lignes noires, il avait la possibilité de faire quelques éraflures sur l’armure de plaques de la maréchale !

Hum… Il s’exaltait maintenant qu’elle lui avait dit ces quelques paroles ? Stupide… Et amusant en un sens. Si cela lui permettait de se donner à fond, c’était donc une très bonne chose. De l’autre côté… Sa défense était de plus en plus médiocre. Dommage pour lui… Elle fit un mouvement sur le côté, évitant ses griffes avant de lui donner un coup avec la garde de son épée bâtarde au niveau du torse. Il s’écroula au sol, toussant violemment alors qu’elle disait d’une voix calme et lente :

«  Tu ne fais pas attention à te protéger. Voilà ce qu’il t’en prend. Relève-toi. »

« Aucun problème ! C’est comme si c’était fait ! »

Oh ? Il ne se plaignait pas ? C’était bizarre de le voir aussi motivé. Peut-être qu’il était possible de faire quelque chose de lui ? Le jeune homme recommençait ses attaques, celles-ci étant bien moins rapides qu’auparavant. Il voulait éviter de se prendre un nouveau coup au cœur ? C’était une bonne chose. Le but n’était pas d’améliorer son attaque ou sa défense mais de combler les deux pour les mettre au niveau. Il valait mieux parfois être moyen partout que seulement bon dans un seul domaine.

Hum ? C’était elle ou tout s’accélérait subitement et… en gardant la précision ? Il commençait à bien gérer même si cela faisait déjà une bonne demi-heure qu’il s’acharnait sur elle. Il devait aussi ressentir la fatigue… Mais… Mais… Les lignes noires sur ses bras étaient toujours présentes. SOIT ! C’était comme ça qu’il voulait se battre ? Elle allait aussi accélérer le rythme ! Elle continuait de se défendre avec agilité, contre-attaquant de nombreuses fois mais le jeune homme arrivait à parer avec quelques difficultés.
« Terminons cet exercice, veux-tu ? »

Hein ? Que quoi ? Il sentait rapidement que tout venait de changer. L’aura oppressante de la femme qui se trouvait en face de lui… était bien plus grande subitement ! Sans même un bruit malgré son épaisse armure noire, la femme se présenta à quelques centimètres de lui, donnant un violent coup d’épée dans la griffe droite pour la faire lever en l’air. Profitant du fait qu’il n’était pas protégé au niveau du ventre, elle alla le frapper en plein dans celui-ci. Le jeune homme pouffa de douleur, les yeux écarquillés par la surprise.

« Dommage… Mais bon… Tu as encore besoin de beaucoup d’entraînement pour… »

Elle s’arrêta de parler alors qu’elle posait son regard sur son armure noire. Cinq lignes diagonales étaient apparues sur celle-ci au niveau de la poitrine. Elle observa le corps effondré du jeune homme évanoui sur le sol. Il venait… de passer outre son armure ? Bien bien. Elle murmura pour elle-même :

« Le petit test est réussi. Nous passerons donc à la suite dès que tu seras réveillé. »

Elle fit disparaître son épée bâtarde, soulevant le corps de Tery comme si de rien n’était. Il était temps de retourner au campement. Pour une surprise, cela en avait été une… et une très agréable justement. Pour une fois, elle pouvait dire qu’elle était satisfaite de ce qu’elle avait vu et surtout reçu. C’était si rare… Vraiment si rare…

« Ah… Ah… Mal au ventre… et au crâne… »

« T’es enfin réveillé ? Je vais prévenir la maréchale. »

Hein ? Que quoi ? Il ouvrit rapidement ses deux yeux verts pour apercevoir un soldat qui s’éloignait. Ouah… Qu’est-ce qui s’était passé ici ? Il redressa le haut de son corps, poussant un petit gémissement au ventre en ressentant la douleur. Dire qu’il avait son pied soigné, maintenant il avait mal au ventre. Vraiment irrécupérable, il était.

Il s’apprêtait à se lever mais la maréchale Nali pénétra dans la tente, lui disant d’un geste de la main de rester assis. Il s’exécuta, se demandant ce qu’il allait faire maintenant. Il s’était évanoui dont elle ne devait pas être forcément très heureuse… Pourtant, la voix qui s’adressa à lui était loin d’être colérique :

« Bien dormi, Tery ? »

« Hein ? Bien sûr… Enfin… Disons que j’ai un peu mal au ventre quand même… »

« Tu t’es évanoui après un seul coup de poing de ma part. On dirait bien que la prochaine fois, tu penseras à avoir une armure sur toi. »

« Je ne sais pas si mon corps supportera ce genre de choses. »

« Il le faudra pourtant car tu vas être envoyé en mission avec quatre autres personnes pour quelque chose de relativement important. »

« Co… Comment ça ? » demanda t-il, la regardant d’un air inquiet. Encore un monstre bizarre à combattre ? Ils étaient sûrement différents de ceux de Shunter mais il ne se sentait pas plus confiant bizarrement. C’était même tout le contraire.

« Tu vas te rendre au beau milieu du clan qui est dans les environs. Il y a de fortes chances qu’un médaillon se trouve là-bas. »

« Et je pense que l’échec n’est pas permis cette fois non plus, c’est cela ? »

« Tu apprends vite… Oui… Tu as entièrement raison… Mais vous serez deux à connaître la véritable raison de cette mission. »

Ah ! Ils allaient être cinq mais deux d’entre eux dont lui sauront au courant pour ce médaillon, c’est cela ? Visiblement, il n’était pas sorti de l’auberge mais ce n’était pas plus mal. La maréchale ne semblait pas en colère contrairement à ce qu’il avait pensé.

« Bon… Donc… Repose-toi pour aujourd’hui pendant quelques heures et ensuite, dès que tu es prêt, tu viens me rejoindre dans ma tente. On ira te préparer ainsi que les quatre autres personnes qui seront avec toi. »

« D’accord maréchale Nali, merci de la confiance dont vous faites preuve à mon égard ! »

« De la confiance ? Non. C’est simplement que tu es devenu un peu plus utile qu’auparavant. C’est pour cela que je te confie ce genre de choses. »

Aie… Il aurait mieux fait de se taire pour pas changer tiens. La maréchale quitta la tente tandis qu’il l’observait. Le jeune homme s’écroula sur son lit de fortune tout en poussant un profond soupir de soulagement. Bon… Il devait donc se reposer un peu. C’était bizarre de ne pas se faire insulter par la maréchale… Il suffisait juste de briller à ses yeux.

Plus facile à dire qu’à faire mais bon… Il fallait bien faire des efforts aussi de son côté. Il se dirigea après trois heures en direction de la tente de la maréchale, les quatre soldats devant celle-ci hochant la tête pour lui dire qu’il pouvait passer. Pénétrant à l’intérieur, il entendit tout de suite la voix de la maréchale qui disait :

« Tu es donc déjà présent, Tery ? »

« Trois heures étaient bien suffisant. Est-ce qu’ils sont déjà tous là ? »

« Je pensais principalement que tu allais prendre plus d’heures pour te reposer. Enfin soit… Je vais prévenir mes gardes d’aller chercher les autres. »

« Vous ne voulez pas m’expliquer plus en détails ce que je dois faire ? »

« Tu as déjà oublié ce que je t’ai dit, on dirait bien… » murmura t-elle sur un ton neutre.

« Je ne veux pas vous mettre en colère ! C’est simplement que je sais que je dois aller au beau milieu d’un clan mais après ça ? »

« C’est tout simplement une mission d’espionnage voir d’assassinat si cela s’avère nécessaire. C’est bon ou tu n’as toujours pas compris ? »

« Euh… Je pense que j’ai bien compris cette fois-ci… Désolé de vous déranger. »

« Hum… Ca ne sert à rien d’être désolé si tu n’apprends rien. Tu as intérêt à éviter les erreurs lors de la mission car si tu échoues, tout le monde échoue… et meurt. »

Super ! Elle lui mettait la pression maintenant ! Comme si il n’avait que ça à faire de se prendre la tête sur tout ça ! Ah… Il ne devait pas faire de bêtise… Aucune bêtise… Mais rester en tant qu’espion ? C’était plutôt difficile… Car il avait souvent l’habitude d’ouvrir sa bouche… et pas pour dire des choses intelligentes. Il regarda la maréchale partir, observant l’intérieur de la tente. Il suffisait d’attendre que les autres arrivent maintenant.

Chapitre 3 : Souffre-douleur

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Souffre-douleur

« TERY VANIAN ! Je peux savoir ce que tu as fais cette nuit ?! »

« Tiens… Ca recommence… La maréchale s’en prend encore à lui. »

« Faut dire qu’hier, il a quand même fini avec une flèche dans la jambe et tout cela à cause d’une erreur d’inattention. »

« Ouais mais bon… Ce n’est pas le premier et ça ne sera pas le dernier. Qu’est-ce qu’il a pu lui faire pour qu’elle lui en veuille autant ? »

Les soldats discutaient entre eux alors que le jeune homme tentait de se diriger vers sa tente pour ne plus à écouter la maréchale Nali qui lui tapait sérieusement sur le système. Néanmoins, deux des gardes l’en empêchèrent alors qu’il gémissait, une douleur fulgurante venant le frapper à la jambe gauche.

« Je peux savoir où tu comptes aller ? Tu n’as pas l’air de comprendre ce qui s’est passé hier, visiblement ! Ce genre d’erreurs de débutant montre que tu n’as fait aucun progrès depuis ton intégration dans l’armée de Midès ! »

« C’est bon… C’est bon… J’ai compris le message : Je ne suis pas doué, voilà tout. »

« ET NE ME PARLE SURTOUT PAS COMME CA ! » hurla la maréchale avant de lui donner un violent coup de poing au visage, le faisant tomber au sol.

Et voilà que ça recommençait. Cela ne faisait que deux semaines qu’il était là et la maréchale lui en voulait pour une obscure raison. Il ne savait même pas pourquoi… Qu’est-ce qu’il avait fait de mal ? A part se faire blesser ? Il n’était pas le seul dans ce cas. Néanmoins, contrairement aux autres fois, il fut soulevé par les deux gardes, la maréchale lui disant :

« Maintenant… On va avoir une réelle petite discussion… Toi et moi. »

« Aie… Il a un peu abusé sur ce coup, Tery. Bon et bien… On lui souhaite bonne chance. » alla murmurer un soldat à un autre alors que le jeune homme se faisait traîner.

Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ça ? Là, elle allait encore lui parler pendant une bonne heure et lui remonter les bretelles. Enfin bon… Il fut emmené dans la tente de la maréchale, celle-ci disant aux gardes de se retirer alors que lui-même restait allongé au sol, soutenant sa tête avec son coude. Elle alla lui dire sur un ton légèrement énervé :

« Relèves-toi quand je vais m’adresser à toi ! Exécution, Tery Vanian ! »

« Pourquoi est-ce que je le ferai, maréchale Nali ? » demanda t-il sur un ton légèrement insolant. Il en avait assez de tout ça. Il ne lui avait rien fait ! Il roula subitement sur le côté alors que le soleret noir de la maréchale venait s’abattre à l’endroit où se trouvait son ventre il y avait encore quelques secondes. Il l’avait échappé belle ! Il se redressa subitement alors qu’elle reprenait avec colère :

« De l’insubordination ?! On dirait que tu aimes passer des séjours en salle de tortures, Tery… Mais ici, il n’y a pas de moyens de torturer convenablement… Alors je vais moi-même m’occuper de ton cas puisque tu veux te rebeller. »

« Hein ? Mais… Mais non ! Je ne veux pas me rebeller ! C’est simplement que j’en ai marre de tout ça ! » s’écria t-il sans pour autant cacher la crainte qu’il avait dans sa voix.

« Hum ? Marre de quoi ? D’être un soldat ? Si tu ne voulais pas être un… »

« Ce n’est pas ça du tout ! J’en ai marre que vous me suiviez et m’en… »

Il s’arrêta de parler, se rappelant ce qu’il était en train de faire. Il contestait une nouvelle fois les ordres de la maréchale et celle-ci craquait déjà ses deux poings gantés avant de reprendre d’une voix lente :

« Maintenant que tu as commencé à parler… Je vais te laisser la possibilité d’assumer complètement tes dires jusqu’à la fin… Que tu n’aies pas de regrets en mourant. »

« Je… Je ne suis pas vraiment motivé à parler… »

« Exprime-toi sinon, ça sera la dernière chose que tu pourras dire. » annonça t-elle en sortant son épée bâtarde, la pointant au niveau du cou du jeune homme.
Elle ne blaguait pas… Enfin, elle n’était pas du genre à blaguer aussi… Il le savait très bien… Mais ce n’était pas ça le problème… Il ne savait pas comment le dire d’une façon telle qu’elle ne s’emporte pas et ça… C’était bien plus difficile au final. Il murmura d’une voix faible mais qui se voulait sûre :

« Votre comportement… envers moi… Je sais bien que… Voilà… Je ne suis qu’un soldat et vous… Une maréchale… »

« Et tu voudrais que je te montre un peu plus de respect ? Ne te moque pas de moi ! Pour avoir du respect, il faut en mériter ! Tu le dis très bien : Tu n’es qu’un soldat ! »

« Ce n’est pas de ça que je veux parler ! C’est pourquoi vous voulez me pourrir la vie ?! Est-ce que vous êtes comme les autres ?! Mais comme vous savez que j’ai ces lignes… Vous décidez d’en profiter en m’en faisant baver ?! En sachant que si les autres… le savent, cela risque de finir très mal pour moi ?! »

« Hum… C’est donc pour ça que tu crois que je… »

« Mais si ce n’est pas le cas alors pourquoi ?! A quoi ça vous sert de vous en prendre à moi jusqu’à ce point ?! » répondit-il en lui coupant la parole une nouvelle fois.

« Hum… Tu vas te calmer directement ou alors… Je te tue directement ? » demanda t-elle sur un ton ironique en ramenant la pointe de sa lame jusqu’à la gorge, laissant une goutte de sang s’en écouler. Elle reprit d’une voix calme :

« Je vais peut-être consentir à te répondre… Car malgré tes erreurs, tu fais des efforts et tu tentes de t’améliorer… Ce qui prouve que tu es sur une bonne voie… »

Hein ? Que quoi ? C’était un compliment qu’elle venait de lui faire ? Elle retira son épée bâtarde de sa gorge avant de le ranger. Elle fit un demi-tour sur elle-même, reprenant :

« Sais-tu pourquoi je m’emporte aussi facilement envers toi ? Tout en te disant personnellement que ce n’est pas comme cela que devrait se comporter une maréchale ? Je vais te le dire… Mais tout d’abord… As-tu une idée… même minime de ce que tu es ? »

« Au sujet de mes lignes noires ? Je sais… bien… qu’elles ne sont guère appréciées… »

« Non… C’est pire que cela. Tu es haï… Du moins, tant que tu montreras tes lignes mais ce n’est pas le cas. Tu es haï et rejeté… Mets-toi cela dans le crâne… Personne ne peut t’apprécier à part tes parents… et peut-être quelques rares personnes très proches de toi mais à côté, tu pourras faire tout les efforts que tu veux, tu ne seras jamais apprécié à ta juste valeur. C’est pourquoi il te faut t’endurcir. Il faut que tu montres que tu n’as besoin de rien, ni personne pour vivre dans ce monde ! Si tu es blessé par une flèche, cela prouve à quel point tu étais faible ! Est-ce que tu saisis ce que je veux dire ?! »

« Je crois oui… Enfin… Je vois… Et je m’en doutais un peu… avec sa réaction… »

« Sa réaction ? Tu as montré ses lignes à quelqu’un ? » demanda t-elle en se retournant une nouvelle fois pour l’avoir en face d’elle.

« Oui… Vous savez… La personne qui a voulu me tirer une flèche dans la tête… »

« Hum… Oui… C’est vrai… Mais maintenant, est-ce que tu comprends ce que je fais depuis le début ou non ? Car tu sembles véritablement perdu avec ces lignes noires… »

« Euh… Au final… J’ai une question personnelle… Comment est-ce que je suis sensé prendre ce que vous faites pour moi, exactement ? »

Hum ? Que voulait-il dire par là ? Elle l’observa à travers son casque, le jeune homme faisant un petit sourire désolé comme si il venait de poser une question embarrassante. Plusieurs secondes passèrent où elle se mit à croiser les bras, attendant qu’il reprenne la parole. Il commença à marcher, se dirigeant vers la sortie mais elle l’arrêta tout de suite en disant d’une voix sèche :

« Je peux savoir ce que tu tentes de faire ? »

« Je comptais partir… Enfin… Si j’en ai l’autorisation… »

« Tant que tu ne te seras pas exprimé correctement au sujet de cette question que tu m’as posée, tu n’as pas l’autorisation de sortir. »

« Mais… Enfin bon… Voilà… Je vais vous le dire… Est-ce que je dois vous considérer… Comme une alliée ? Mon professeur ? Enfin… Je veux dire… Comparé à tout ce qui m’entoure, je ne connais rien du tout… Et j’ai pris l’habitude de suivre quelqu’un… Donc est-ce que je dois vous considérer comme mon mentor ? Tout en sachant que je jouerai le jeu de celui qui est le souffre-douleur de… »

« Jouer le jeu ?! JOUER LE JEU ?! NON ! Ce n’est pas un jeu, espèce d’idiot ! Je suis ta maréchale et personne d’autre alors maintenant, pars d’ici avant que je m’énerve réellement ! » hurla la maréchale alors qu’il se mettait à courir vers la sortie.
HEY ! Il n’avait pas voulu être stupide ou méchant non plus ! Peut-être qu’il avait un peu exagéré en proposant une telle chose… Mais il ne mentait pas… Il avait besoin d’avoir quelqu’un pour le diriger. Il n’était pas capable de se débrouiller tout seul. Il poussa un profond soupir désabusé alors qu’il se dirigeait vers sa tente. AIE ! Il n’aurait pas du courir… Cela lui faisait atrocement mal à la jambe.

« Maréchale Nali ? Vous semblez particulièrement énervée. »

« Ce… Cet homme m’insupporte au plus haut point ! »

« Nous l’avons remarqué en entendant vos cris. »

Deux des quatre soldats chargés de surveiller l’entrée de la tente de la maréchale étaient rentrés à l’intérieur de celle-ci. Elle émit un petit grognement avant de reprendre :

« Il peut avoir ces lignes noires, il n’a pas à proposer cette… idée ! Pour qui se prend t-il ?! Ce n’est pas parce qu’il y a une maigre chance qu’il soit capable de contrôler ces lignes noires que je vais commencer à l’éduquer ! Cela ne commence par à dix-huit ans mais dès le plus jeune âge ! » continua d’elle de crier.
Il valait mieux éviter de la provoquer ou de la chercher par inadvertance. Les deux soldats quittèrent la tente alors qu’elle s’asseyait à nouveau sur son siège. Vraiment… Mais vraiment… Ce jeune homme allait lui causer de plus en plus de soucis !

« Si à chaque fois qu’il ouvre les lèvres, c’est pour réussir à m’énerver, je crois que je vais lui demander à ce qu’on lui tranche ces dernières ! »

Oui ! C’était ça qu’elle allait demander ! Elle tapota de sa main gantée de plaques sur le siège, l’autre maintenant sa tête. Pfff… Pourquoi se prenait-elle la tête justement ? A cause de ce jeune homme. A cause de son comportement ? Car il arrivait à la craindre mais à être irrespectueux sans le vouloir ? Il y avait tant de problèmes avec ce type…

« Aie… Aie… Aie… Ouh… »

« On doit déjà changer ce bandage ? C’est quand même une vilaine plaie… »

« Les soigneurs ont réussi à me la soigner en partie mais bon… Comme d’habitude, les soins ne font pas tout malheureusement… »

« Je veux bien te croire… Bon… Je vais le retirer et t’en mettre un nouveau. »

Héhéhé ! OUILLE ! Il avait du appeler l’un des soigneurs justement pour lui faire un nouveau bandage. Le pantalon relevé au niveau de la jambe gauche, Tery ne faisait qu’observer l’homme qui coupait son bandage taché de sang, laissant apparaître une entaille causée par la flèche qu’il s’était pris hier. Bon… L’homme alla lui mettre avec rapidité un nouveau bandage propre, lui redisant d’une voix lente :

« Avec ça, tu devrais tenir plusieurs jours maintenant que le sang s’est bien écoulé pendant la journée. Si vraiment, cela devient trop douloureux ou taché, tu me recontactes, Tery. »

« Aucun problème ! Je le ferai si ça s’avère nécessaire. Merci encore ! »

Il le regarda partir avant de se remettre debout, faisant quelques pas. Ah… Ca allait déjà un peu mieux mais bon… Il n’allait pas pouvoir faire des folies avec. Il allait devoir se méfier quand il allait combattre. Il tapota doucement du pied une nouvelle fois avant de sortir de la tente. Bon… Qu’est-ce qu’il devait faire maintenant ? Il n’avait pas tellement de choix… Et la guerre continuait… Mais il n’était qu’un soldat et il ne comprenait toujours pas où il se trouvait exactement sur la carte du monde. Si tout était aussi simple… Pfff…

« Hum… Nous allons devoir lever les tentes très bientôt. Nous continuons d’avancer et de progresser… Que les troupes se préparent au déplacement. »

« Comme vous le voulez, maréchale Nali. Nous serons proches d’une ville d’Honoros. Que devons-nous faire à partir de là ? »

« Hum… Laissez-moi y réfléchir pendant une heure et je vous dirai ce que nous ferons. »

Plusieurs gradés se retrouvaient dans la tente de la maréchale Nali, celle-ci leur disant de partir d’un simple geste de la main alors qu’elle se levait de son siège. Bon… Qu’est-ce qu’elle pouvait faire exactement à ce sujet… Plusieurs options s’offraient à elle mais l’une d’entre elles restait toujours la meilleure.

« Bon… Et bien… Cela fera un village en moins sur la carte d’Honoros. »

La décision avait été rapide en fait… Moins de cinq minutes. C’était la solution de facilité mais la plus radicale et efficace. De toute façon, ce n’est pas comme si le royaume d’Honoros était important n’est-ce pas ? Non… Il n’avait rien d’important… C’est ce qu’il recelait qui avait une quelconque importance à ses yeux.

« Ah… Comment ça ? On doit partir ? Je viens à peine d’arriver… »

« A force de parler comme ça, un jour, tu vas très mal finir. Déjà que la maréchale ne t’a pas dans son cœur, il ne manquerait plus que tu commences à balancer des phrases de ce genre. »

Bizarrement, il ne trouvait pas que le ton qu’il avait utilisé avait quelque chose de méchant ou autre… Non… Ce n’était pas du tout ça même… Il était plutôt amusé. Mais bon… C’était comme ça chez les soldats ! Ils ne comprenaient pas l’humour. Il se demandait même si la maréchale avait déjà rigolé une fois dans sa vie. Enfin… Il se dit à lui-même en murmurant :

« C’est pas le genre de questions que je devrai me poser. Si elle apprenait ça, elle risquerait de me couper la tête d’un bon coup d’hallebarde bien placé. »

« Je ne sais pas de quoi tu parles et il vaudrait mieux pour toi que je ne l’apprenne pas. » alla dire une voix derrière lui, le faisant sursauter.
Mais elle était toujours là quand il s’y attendait pas ou quoi ?! La maréchale devait vraiment apprécier de le persécuter non ?! Enfin… Elle semblait un peu plus calme après quelques heures… Et il préférait éviter de lui rappeler ce qu’il avait proposé comme idée… auparavant. Une simple mesure de sécurité si il ne voulait pas mourir quoi.

Il commença à démonter la tente sans rien dire, se faisant aider par un autre soldat alors qu’il demandait comment cela allait se passer… au niveau du déplacement. L’autre soldat alla lui rire en pleine face, lui expliquant qu’ils allaient marcher bien entendu ! Au revoir les chevaux qu’ils avaient utilisés pour venir ici.
« Bon et bien… De toute façon, je n’ai pas vraiment le choix. »

Oui… Mais bon… Il avait accepté de devenir un soldat de Shunter et avec ça, tout les inconvénients comme les points positifs… Bien que la balance penchait fortement vers les premiers. Après une trentaine de minutes, il se retrouva avec un épais sac sur le dos, un autre sur le torse, celui qui contenait ses propres affaires pour être précis.

« Je ne veux voir personne en retrait… Si j’en vois qui lambinent, lorsque nous serons arrivés, cela risque de très mal se passer pour eux. Au final… Je vais même établir une petite règle : Le dernier à arriver à notre futur emplacement aura affaire à moi personnellement. »

« Hey ! Tery ! C’est pour toi ça ! Tu sais ce qu’il te reste à faire mon gars ! »

« Héhéhéhé ! C’est tout bon, on n’a même pas à s’en… »

« Vous vous trouvez drôles, n’est-ce pas ? » alla demander sur un ton calme la maréchale alors qu’elle-même grimpait sur un cheval bicéphale et à la crinière enflammée. Elle reprit sur le même ton bien qu’il avait un petit air menaçant au fond :

« Puisque vous trouvez mes dires si… humoristiques… Je vais modifier cette règle : Nous allons nous rendre au nouveau point… Mais vous allez tous courir… Que je vois l’un d’entre vous arrêter de courir… Et il aura le droit à un sacré traitement… Je vous le promets… »

« Et voilà… On va encore dire que c’est de ma faute… Et avec mon pied… Pfff… »

Pourquoi est-ce qu’ils ne s’étaient pas tu ces types ?! Maintenant, il était obligé de perdre avec sa jambe blessée. La maréchale se positionna subitement devant lui, tendant sa main gantée de plaques noires avant de dire :

« Agrippes toi à elle que tu puisses monter sur mon cheval. »

« Hein ? Que ? Quoi ? Pour… »

« Ne poses pas de questions et exécution. » rétorqua t-elle alors qu’il s’agrippait à la main droite de la maréchale, le faisant gémir de douleur alors qu’il grimpait sur le cheval.

Qu’est-ce que tout ça voulait dire ? Il n’arrivait pas à comprendre la maréchale. Elle cria à tous de se mettre en route alors qu’il observait les soldats en train de courir derrière eux. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il était sur le cheval de la maréchale et… eux… en train de courir comme des dératés ? Il allait poser une question mais elle lui signala de se taire. D’accord… Même si il ne comprenait vraiment pas ce qui se passait entre lui et elle.

Une bonne demi-heure passa et ils étaient déjà partis loin devant. Maintenant, il ne voyait plus du tout les autres soldats. Il aurait bien aimé savoir pourquoi lui était sur ce cheval et les autres en train de s’épuiser mais… Il pensait qu’il valait mieux attendre. Et il avait eu entièrement raison. Après quelques minutes, elle prit enfin la parole :

« Tu te demandes pourquoi tu es sur mon cheval alors que les autres doivent courir, n’est-ce pas ? N’espère même pas que cela soit par pure sympathie envers ta personne ou alors de la pitié à cause de ta jambe blessée. Tu es l’unique responsable de cette flèche dans ta jambe. Non… Ce que j’ai fait, cela est pour leur donner une leçon. »

« Une leçon ? Ont-ils fait quelque chose de mal, maréchale Nali ? »

« Hum ? A part se moquer de toi, chose qui ne me concerne pas, ils n’ont guère pris au sérieux mes paroles. C’est pourquoi… »

« Vous avez décidé que je devais monter avec vous pour les punir… et leur montrer qui est la patronne dans ce groupe… Ainsi, ils éviteront à l’avenir de se moquer de moi et des nombreuses disputes qui s’ensuivent avec vous. »

« A peu de choses près, cela est exact. Tant que tu as compris, tout ira bien alors. »

Ah… Oui… Il avait parfaitement compris. Il n’avait été qu’un objet pour elle… Enfin… Ce n’était pas comme si cela était étonnant aussi non ? Néanmoins, elle reprit d’une voix calme :

« Essaye de te rendre un peu plus utile avec tes lignes noires. Tu es au-dessus des autres personnes et pourtant, quand on te regarde, tu donnes l’impression de n’être qu’un jeune imbécile qui ne sait pas quoi faire de son existence. »

« Disons… Que c’est peut-être un peu le cas… Il y a un an voir un peu moins… Je ne savais même pas me battre ou utiliser la magie. »

« C’est-ce que j’ai cru remarqué… Tu as des lignes d’Alzar dans ton corps. Utilises-les de telle façon que tu ne sois plus une plaie pour nous tous. »

« C’est quand même… méchant ce que vous dites. »

« Je ne fais que dire la vérité. Les lignes d’Alzar sont une arme à double tranchant. Si tu les utilises d’une manière déplorable, elles se retourneront contre toi et irons te dévorer de l’intérieur. Quand est-ce que tu les as utilisées réellement ? »

« Ca doit être… Pfiou… Je ne sais pas… Mais je préfère éviter de m’en rappeler… Je sais juste que j’étais dans un tel état de colère… Qu’il m’a fallut voir la mort de ce scorpion géant pour que je sois enfin calmé… »

« Hum… Mais tu arrivais à peu près à te contrôler… Chose que peu de porteurs arrivent à faire quand il s’agit des lignes d’Alzar. »

Peut-être que oui… Peut-être que non… La maréchale Nali semblait tellement s’y connaître… Mais bon… Ce n’était peut-être qu’une impression au final.